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Carnet de Voyage de Jean-Charles Lapince embarqué à bord de l’Astrolabe de Jules César Dumont d’Urville en Septembre 1837

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Page 1: Carnet de Voyage de Jean-Charles Lapince embarqué à bord de lAstrolabe de Jules César Dumont dUrville en Septembre 1837

Carnet de Voyage

de Jean-Charles Lapinceembarqué à bord de

l’Astrolabede Jules César Dumont d’Urville

en Septembre 1837

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Page 3: Carnet de Voyage de Jean-Charles Lapince embarqué à bord de lAstrolabe de Jules César Dumont dUrville en Septembre 1837

9 Septembre 1837

Je m'appelle Jean-Charles Lapince, j'ai 13 ans, j’habite Toulon et je me présente en tant que mousse sur le bateau de Jules César Dumont d'Urville, l'Astrolabe. J’en ai assez de voir les mêmes paysages, de voir tous ces marins partir en mer mais pas moi, qui reste sur le quai. Depuis que je suis tout petit, je rêve de voir de nouveaux mondes, de nouveaux fruits et de nouvelles créatures, mais ma famille ne veut pas me laisser partir de peur que je meure en mer. Mais un matin, quand j’aperçois un bateau sans personne sur le pont, je n'ai pas pu résister à l'envie de me glisser clandestinement dedans. Ma décision est prise : je veux partir en mer, je n'attendais plus que la bonne occasion et elle s'est présentée.

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Je m'embarque sur l'Astrolabe, un grand navire constitué de trois grands mâts sur lesquels sont installées les voiles, le plus haut possible. Deux autres mâts sont compris sur le bateau : le mât de misaine à l'avant et le mât d'artimon à l'arrière. Il possède aussi une grande coque très solide, dans laquelle des petites fenêtres sont placées pour regarder de chaque côté du navire et avec tout cela, il est magnifique.

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11 Septembre 1837

Ça y est, aujourd'hui je pars pour mon aventure à la conquête des mers. Je suis heureux de quitter cette terre vide d'aventures, et par la petite fenêtre du navire, je vois une énorme foule et parmi elle, mes parents. Mon cœur se serre et mes yeux pleurent : je ne leur ai pas dit adieu. Et tout à coup, je sens le navire partir du port de Toulon.

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12 Septembre 1837 Le bateau est lancé, j’ai été découvert, mais je me suis fait accueillir chaleureusement. Et je commence à travailler. Les taches consistent à aller prendre de l'eau salée pour nettoyer le pont du navire, à pêcher avec de fils où il y a un appât pour remplacer la viande séchée par du poisson frais, à laver les vêtements et à faire la cuisine, à aider à hisser les voiles en cas de besoin. Le travail est dur mais la nuit, nous dormons tous dans la même pièce dans des hamacs accrochés au plafond, appelés des branles.

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Novembre 1837

Nous avons abordé au Brésil qui me réserve bien des surprises !Je me promène dans le nouveau monde et je vois une plante magnifique avec une longue tige comme le bambou, mais en plus petit avec de grandes feuilles et des pétales roses avec des petits points à l'intérieur. Les indigènes mettent cette plante dans une feuille roulée et la fument comme le capitaine fume sa pipe. Pour moi, c’est la première fois que je vois cette plante, avant je ne la voyais que sous forme de cigare !

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Il pousse également ici une plante étrange. Ses feuilles ressemblent aux feuilles d'un arbre, sa taille est égale à la grandeur d'un enfant de 13 ans, sa forme est aussi ronde qu'un ballon. Sa couleur est aussi blanche que les nuages et elle est aussi douce que de la laine. Cette plante n'est pas comestible et sur la même tige une fleur jaune azuré et au milieu de cette fleur un rouge comme le sang. Elle est utilisée pour fabriquer les vêtements en coton, mais je ne l’avais encore jamais vue. Quelle merveille que cette plante !

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13 Janvier 1838

Voilà deux jours que nous avons quitté la Terre de Feu en direction des glaces antarctiques.Je suis chargé de regarder l'horizon pour prévenir en cas de tempête. Or le ciel s'assombrit, le tonnerre frappe, le vent souffle, les vagues deviennent de plus en plus puissantes, il pleut énormément. J’ai peur que la mort arrive. La force de la tempête est tellement dévastatrice qu’elle a déchiré une voile. Le bateau bascule, l'eau rentre, l'équipage s'active, le capitaine se réfugie dans sa cabine, l'équipage est apeuré, une partie de la nourriture s'est envolée, les conditions de vie vont empirer. Mais heureusement, à l'heure où j'écris, je suis vivant et heureux de ne pas être mort.

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Août 1838

Nous accostons aux Îles Marquises, où le ciel est ensoleillé, il fait vraiment très chaud ! Je remarque en posant le pied au sol, que la flore y est abondante. Je suis émerveillé par tant de beauté. Parmi toutes ces plantes, j'en distingue une, dont la grandeur est impressionnante ! Ses tiges ressemblent à des lamelles qui se courbent et sont pointues au bout. Ses fruits sont aussi gros que des melons, je n'en ai jamais vu d'aussi énormes ! Ils sont marron, je décide de les ouvrir et leur intérieur est blanc comme de la neige et creux. Ils contiennent du lait, je le goûte, c'est un délice ! J'ai découvert les noix de coco et la plante sur laquelle elles poussent : le palmier.

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Décembre 1839

Nous repartons de Hobart en Tasmanie, où nous avons dû laisser

16 marins qui étaient malades. Le Capitaine a fait mettre cap au sud, après avoir appris que des capitaines anglais s’y rendaient.

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15 Janvier 1840

L’Astrolabe et la Zélée se retrouvent dans un espace de mer qui n’a encore jamais été exploré… nous ne savons pas

où nous nous trouvons.

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16 Janvier 1840

Nous venons d’apercevoir la première glace ! de 50 pieds de hauteur sur 200 d’étendue !

Notre position géographique est à 60° de longitude S et 141° de latitude O.

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17 Janvier 1840 Depuis notre navire, nous voyons que les glaces ont de 100 à 130 pieds sur 300 à 400 toises d’étendue.

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20 Janvier 1840

Nous sommes le 22 janvier 1840, cela fait presque trois ans que nous naviguons en mer. Le capitaine m'a ordonné de monter en haut du mât, et je vois une terre en approche. Je préviens les autres.Nous apercevons maintenant un paysage glacé. Dès que nous sommes sûrs que l'endroit où nous nous trouvons est inhabité, sans danger et solide pour ne pas briser la glace, nous jetons l'encre et arrêtons le navire. Quand je descends du navire, après le capitaine et les autres membres, je sens une sensation de froid intense m'envahir. Je me décide tout de même à avancer et découvre cette vaste étendue de glace. Il y en a à perte de vue. Nous voici en Antarctique. Nous remarquons que nous sommes situés à 60° W ; 70° S. Notre capitaine nomme cette terre « Terre Adélie » en l’honneur de sa femme Adèle !

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Une fois que nous avons posé pied à terre, une créature inconnue est venue près de nous : c'est un oiseau de la taille d'une jambe. Il est noir comme le charbon et blanc comme la neige. Cet oiseau ne vole pas, mais il glisse sur la glace et je trouve ça assez marrant ! Il n'a pas de plumes mais une peau et il a de gros yeux.

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23 Janvier 1840

Deuxième jour de notre escale en terre AdélieJe remarque un gros animal qui vient de sauter hors de l’eau et de s’échouer sur la banquise. Il est un peu plus grand qu'une otarie mais possède les mêmes nageoires qu'elle et de grandes moustaches en dessous du museau. Il est gris comme un éléphant. Il avance en rampant et en glissant, en bougeant ses nageoires à chaque fois. J’en suis fasciné. Ses grands yeux me regardent un instant, puis il replonge dans la mer.

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24 Janvier 1840

Ce matin, en sortant du navire au loin dans l'eau, j’ai vu une grosse silhouette. Je me suis approché et j’ai vu une bête gigantesque.C'est comme un énorme poisson de la taille de notre navire à la forme arrondie. Ses dents sont semblables aux poils d'un balai. Cet animal a de petits yeux aussi grands que des billes. Des fontaines jaillissent de son dos. Quelle splendeur ! J’ai enfin pu admirer une baleine !

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27 Janvier 1840

Notre capitaine est contraint de renoncer à tous ses projets d’exploration de la Terre

Adélie, pour échapper au labyrinthe de glace dans lequel nous nous sommes engagés.

17 Février 1840Nous avons réussi à échapper les glaces et nous voilà de retour à Hobart. Nous allons prendre la route du retour en continuant

vers la Nouvelle-Zélande puis vers le détroit de Torrès.

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7 Novembre 1840

Nous voici enfin de retour à Toulon. Nous avons perdu beaucoup

d’hommes dans cette aventure. Je suis impatient de revoir mes

parents.

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Les textes de ce carnet ont été écrits par Ilona, Lucas et Nicolas, de la 5èB du collège Jean Texcier, le 6 juin 2013, à l’occasion d’un atelier d’écriture au Centre de Ressources du Musée National de l’Éducation de Rouen.