calendrier de la repression et de la resurgence du paganisme

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CALENDRIER DE LA RÉPRESSION ET DE LA RÉSURGENCE DU PAGANISME Par Michel-Gérald Boutet La christianisation des pays celtiques débute curieusement en Grande-Bretagne à partir de la Méditerranée, Nice, Marseille, Îles de Lérins, Alexandrie (Égypte) par voie maritime (avec un saut dans la péninsule Ibérique Galicie) et par voie fluviale en passant par le Rhône (Lyon). Donc, - 52 E.V. (ère vulgaire) avec Jules César et la reddition de Vercingétorix, Jules César comprend très rapidement que pour subjuguer la Gaule il doit détruire les classes druidiques et guerrières qui encadrent globalement la société celtique. Le jeu du pouvoir romain sera de couper les classes inférieures de l'élite et de remplacer la dévotion celtique par celle du culte à l'Empereur. Dans un premier temps, Rome encouragera une dévotion païenne populaire en accord avec sa politique impériale.

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Calendrier de La Repression Et de La Resurgence Du Paganisme

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  • CALENDRIER DE LA RPRESSION

    ET DE LA RSURGENCE DU

    PAGANISME

    Par Michel-Grald Boutet

    La christianisation des pays celtiques dbute curieusement en

    Grande-Bretagne partir de la Mditerrane, Nice, Marseille, les de

    Lrins, Alexandrie (gypte) par voie maritime (avec un saut dans la

    pninsule Ibrique Galicie) et par voie fluviale en passant par le

    Rhne (Lyon).

    Donc, - 52 E.V. (re vulgaire) avec Jules Csar et la reddition de

    Vercingtorix, Jules Csar comprend trs rapidement que pour subjuguer

    la Gaule il doit dtruire les classes druidiques et guerrires qui encadrent

    globalement la socit celtique.

    Le jeu du pouvoir romain sera de couper les classes infrieures de l'lite et

    de remplacer la dvotion celtique par celle du culte l'Empereur.

    Dans un premier temps, Rome encouragera une dvotion paenne

    populaire en accord avec sa politique impriale.

  • Les divinits locales sont alors rinterprtes selon cette vision,: c'est

    l'interprtation romaine.

    Malgr tout, les druides vont continuer jouer un rle plus religieux,

    moins politique, les librant ainsi des lourdes tches administratives

    auxquelles ils taient jusqu'alors contraints.

    Donc, la rsurgence des thonymes et des anthroponymes celtiques dans la

    Gaule des IIe et IIIe sicles ne sont pas fortuites non plus.

    Comme disent Guyonvarc'h et Leroux (La civilisation celtique, p. 117), il

    ne s'agit pas l d'une renaissance ou d'un "revival", mais d'une survivance

    tenace, signe que les celtophones de Gaule s'taient adapts, ou rsigns,

    un nouvel tat des choses.

    Comme en tmoigne ce tableau, cette survivance, bien plus que tenace, est

    une volont affirme et dcide rsister l'imperium tranger.

    L'Irlande, terre d'accueil des druides trangers, chappa la loi romaine et

    pu maintenir le druidisme jusqu' l'arrive de Saint-Patrice au Ve sicle.

    Cependant, mme christianise, la structure de la socit celtique classique

    tait toujours en place et les druides purent conserver sous la protection de

    certains rois un semblant d'indpendance.

    La majorit des druides n'eurent d'autre choix que se convertir la religion

    du Christ et le druidisme fut alors rapidement absorb, plus rapidement

    d'ailleurs, que sur le continent o en Gaule le paganisme romanis

    perdurait.

    Certains druides convertis vont devenir les premiers vques, abbs et

    moines irlandais et grce leur pitre connaissance de la nouvelle religion

    sauverons de l'oubli la tradition druidique en la consignant par crit.

    En Gaule, la mme poque, le christianisme, un phnomne urbain avant

    tout li l'occupation romaine, va mettre un temps fou d'usure patiente

    avant de s'infiltrer dans les campagnes longtemps considres paennes,

    c'est--dire "paysannes et non-judo-chrtiennes". Il faut dire que le

    christianisme au temps du crpuscule de l'empire n'est qu'une secte

    orientale parmi tant d'autres. Les cultes, Isiaque Ptolmaste gyptien des

    riches, Mithraste persan glorifi par la soldatesque romaine et

    messianistes mosiaque et christique de la diaspora juive, pauvre et urbaine,

    ne sont que quelques unes des sectes qui affligent l'Empire d'Occident.

    Malgr laspect historiquement vraisemblable des dbuts du christianisme, il ne peut sagir l dHistoire au sens o on lentend de nos jours. Il est vrai que les Romains avaient tendance historiciser leurs

    mythes. Ceci est aussi vrai pour les chrtiens.

    En fait, le christianisme a t littralement construit sur un amalgame de

  • mythes ; en premier gyptiens, ensuite hbreux et par la bande, de tout ce

    qui tait en cours dans lEmpire Romain dalors. Les premires glises et les hagiographies des premiers saints ( ?) sont des lgendes

    piscopales dont les mythes fondateurs servent combler les silences de

    lhistoire et lgitimer lanciennet des glises. Elles sont nes aux IVe et Ve sicles, surtout, dun besoin daffirmation et de lgitimation du christianisme auprs des ignares et des illettrs. Et o,

    surtout, il fallait souligner lantiquit des glises face aux rebuffades habiles des savants paens qui la rfutait. cette lumire, on comprend

    que lhistoire des villes piscopales ait puis dans les fausses chroniques et les compilations hagiographiques de quoi reconstituer le pass. En effet,

    presque toutes les histoires des villes ont t crites sur base de fausses

    chroniques qui attribuaient des vques et des saints des actions

    fabuleuses, voire magiques.

    Disons aussi, que le christianisme va longtemps n'tre que l'opium,

    l'ultime cause, des esclaves, des serviteurs et des opprims mais gare au jour o il va devenir la lame des guerriers.

    Ce jour va venir quand un ex-cavalier romain va se convertir la cause du

    Seigneur. 313 .C. marque un point tournant pour la secte avec l'dit de

    Milan et la promulgation du christianisme comme religion de l'empire.

    ______________________________

    Calendrier de la rpression et de la rsurgence

    paenne

  • - 58 - 51, Jules Csar envahit la Gaule. La majorit des druides

    soutiennent Vercingtorix en appelant la rsistance l'occupation

    romaine. Aprs la victoire de Rome sont excuts les druides les plus

    compromis avec la rsistance gauloise.

    -12 : 1er aot 12 : Rassemblement des Gaules sur lAutel de Rome et dAuguste au Confluent Lyon sous la direction du prtre gallo-romain C. Julius Vercondaridubnus. Rome tente dj de remplacer les druides dans

    les grandes crmonies celtiques. Recensement de la Gaule par Drusus.

    Doublement du tribut de la Gaule. Irritation en Gaule.

    1er sicle .C. : suite aux dits de Tibre (-42 +37) et de Claude (-10

    +54), le droit denseigner, de devenir fonctionnaire, est retir aux druides. Il abolit entirement, dans les Gaules, la cruelle et atroce religion des

    druides, qu'Auguste avait seulement interdite aux citoyens. Il tcha, au

    contraire, de faire passer de l'Attique Rome les mystres d'leusis ; et il

    proposa de reconstruire en Sicile, aux frais du trsor public, le temple de

    Vnus Erycine, qui tait tomb de vtust. (Sutone - Vie des Douze

    Csars Claude) Rome, cependant, tolre officieusement le druidisme en tant que religion

    lacise, plus ou moins clandestine, dans la mesure o ses membres ne

    troublent pas l'ordre public et ne sont pas citoyens romains. Donc, sous

    Tibre, Claude, puis Nron, les druides sont pourchasss et tus par

    milliers. Selon Albert Grenier (Les Gaulois), Les druides se trouvaient,

    ds ce moment, rduits ltat de magiciens, devins ou mdecins; du moins taient-ils considrs comme tels et, au titre de magi (mages), ils

    tombaient sous le coup du dcret de Tibre contre les astrologues, les

    magiciens et, en gnral, les cultes trangers qui commenaient envahir

    lempire romain. Malgr tout, le culte druidique proscrit ne se maintint que dans les campagnes o il gardait des racines profondes. De l le nom

    paen, du latin pagus : district de campagne de Gaule et Germanie.

    Vers 49 ? 53-54 ou 56-57 : Saint Paul vanglise les Galates dAsie Mineure. Leurs druides, dits semnothes par les Grecs, dnoncent ces

    Galates qui se soumettent la loi juive et se font circoncire. Dans deux de

    ses lettres aux Galates, Paul sinsurge contre ces paens superficiellement convertis et leur reproche de ne pas comprendre que laccomplissement de la loi (juive) nest pas un plus pour leur foi premire paenne, mais au contraire, son anantissement.

    178 : Celse, philosophe grec crit sa critique Le discours contre les

    chrtiens ou le discours vrai. Ironiquement, seules les citations de la

    contrepartie du thologien Origne ont survcu. Celse est lun des rares penseurs de son poque voir la menace que reprsentaient ces sectes

  • nes du judasme messianique. Sa critique est lun des ouvrages les plus rvlateurs sur le raisonnement la rsistance paenne face au christianisme

    exclusiviste et dogmatique. Celse oppose le pragmatisme relativiste

    polythiste et moniste des religions classiques aux prtentions des sectes

    judo-chrtiennes qui prtendent dtenir la seule Vrit en sappropriant ltre suprme de faon exclusive. Celse peroit justement la politique rvolutionnaire judo-chrtienne qui cherche miner le pouvoir politique

    et social de Rome et dtruire sa religion. En effet, les chrtiens refusent

    d'accomplir leurs devoirs civiques et respecter la religion civile du culte

    imprial. Il sinsurge contre la prtendue supriorit morale du christianisme par rapport aux religions paennes, en dclarant, juste titre,

    que la morale chrtienne, vulgaire et stupide, manque doriginalit et quelle nest quune ple imitation de la morale des philosophes. Selon lui, le Christ ressuscit nest quun simple mortel, un chef de bande, glorifi par la lgende inspire des mythes paens.

    Voici quelques unes de ses citations :

    "Il est un Logos d'une haute antiquit, toujours respect par les peuples les

    plus sages, les villes, les sages. Les gyptiens, les Assyriens, les Indiens,

    les Perses, les Odryses, les habitants de Samothrace et d'leusis, les

    Hyperborens (sont) parmi les peuples les plus anciens et les plus sages.

    Les Galactophages d'Homre, les Druides de la Gaule, les Gtes sont des

    peuples antiques et de haute sagesse qui professent des doctrines

    apparentes celle des Juifs. (Les) sages anciens qui ont bien mrit de

    leurs contemporains et, par leurs crits, de la postrit, Linos, Muse,

    Orphe, Phrcyde, le Perse Zoroastre et Pythagore ont trait de ces

    questions, et leurs doctrines sont consignes dans des livres et ont t

    conserves jusqu' ce jour." (I, 14 et 16)

    "Ce fut le cas, dit-on, en Scythie de Zamolxis, esclave de Pythagore, de

    Pythagore lui-mme en Italie, de Rhampsinite en gypte. Ce dernier, chez

    Hads, "jouant aux ds avec Dmter", obtint d'elle "une serviette lame

    d'or" qu'il remporta comme prsent. Ainsi encore Orphe chez les

    Odryses, Protsilas en Thessalie, Hracls Tnare, et Thse. Mais ce

    qu'il faut examiner, c'est si un homme rellement mort nest jamais ressuscit avec le mme corps. Pensez-vous que les aventures des autres

    soient des mythes en ralit comme en apparence, mais que vous auriez

    invent votre tragdie un dnouement noble et vraisemblable avec son

    cri sur la croix quand il rendit l'me, le tremblement de terre et les tnbres

    ?" (II, 55)

    "On pourrait en citer bien d'autres de mme genre. (Votre) culte pour ce

    prisonnier mis mort est pareil la vnration de Zamolxis au pays des

    Gtes, de Mopsos en Cilicie, d'Amphilochos en Acarnanie, d'Amphiaraos

    Thbes, de Trophonios Lbadia." (III, 34)

    "Quel malheur vous est donc survenu, mes compatriotes, que vous ayez

    abandonn la loi de nos pres, et que, sduits par celui avec qui je

  • discutais tout l'heure (Jsus), vous ayez t berns de la plus ridicule

    faon, et nous ayez dserts pour changer de nom et de genre de vie ?" (II,

    1) "Si tous les hommes voulaient tre chrtiens, les chrtiens ne le

    voudraient plus. A l'origine, ils taient en petit nombre, anims de la

    mme pense ; peine se propagent-ils en multitude, ils se divisent et se

    sparent, et chacun veut avoir sa propre faction : ils y aspiraient ds

    l'origine. Spars (diistamenoi) de nouveau par l'effet de leur multitude, ils

    s'anathmatisent les uns les autres ; ils n'ont plus de commun, pour ainsi

    dire, que le nom, si tant est qu'ils l'aient encore ! C'est du moins la seule

    chose qu'ils aient eu honte d'abandonner ; pour le reste chacun a embrass

    une secte diffrente." (III, 9-12)

    "(C'est) aux plus incultes, aux esclaves, aux moins instruits que l'on

    divulgue les secrets de la sagesse divine. Imposteurs, (ils fuient) en

    dsordre les gens distingus, non disposs tre dupes, mais (prennent) au

    pige les rustres." (VI, 13-14)

    "(Les chrtiens ressemblent) ceux qui croient sans raison aux prtres

    mendiants de Cyble et aux devins, aux dvots de Mithra et de Sabazios,

    tout ce qu'on peut rencontrer, apparitions d'Hcate, d'un autre ou d'autres

    dmons. Car, de mme que souvent parmi eux des hommes pervers

    prennent avantage de l'ignorance de gens faciles tromper et les mnent

    leur guise, ainsi en va-t-il des chrtiens. Certains, ne voulant pas mme

    donner ni recevoir de raison sur ce qu'ils croient, usent de ces formules :

    "N'examine pas, mais crois ; la foi te sauvera. La sagesse dans ce sicle est

    un mal, et la folie un bien." (I, 9)

    200: Dbute, selon la lgende mdivale, la christianisation de la Grande-

    Bretagne.

    248 - 251 : Sous le rgne de l'empereur Dce, contrairement aux

    prtentions lgendaires des martyrs de saint Marcel et de saint Anatase,

    aucun signe de prsence chrtienne n'est dcelable en Gaule et aucun signe

    chrtien n'a t observ sur des objets gallo-romains.

    250: Autour de 250 E.V., l'effort de la christianisation de la Gaule paenne

    dbute dans la clandestinit. L'glise s'organise autour de la ville de Lyon

    utilise comme base missionnaire.

    Saint Cyprien envoie ses missionnaires d'Afrique: ceux de saint Paul

    Narbonne, de saint Trophime Arles, de saint Saturnin Toulouse, de

    saint Martial Limoges, de saint Denis Lutce (Paris), de saint

    Austremoine Clermont-Ferrand, et de saint Gratien Tours.

    Conversion de la Dacie partir de 255 : l'inverse de l'Empire romain

    o le christianisme s'est d'abord install dans les villes, en Dacie, la

    conversion se serait faite partir des campagnes. Suite au vide

    institutionnel cr lors du retrait romain en 255, les missionnaires

    chrtiens tentent dencadrer la population paenne. Entre le IIIe et le XIe

  • sicle, lhagiographie mentionne la prsence des horepiscopi dans les villages sous le contrle des perihoreti (missionnaires). Aucune prsence

    urbaine significative n'est dcelable car les Goths arianistes occupant le

    territoire taient farouchement contre tout clerg et particulirement

    mfiants l'gard des moines missionnaires infods aux glises.

    258 : La Gaule fait scession avec sa tte Postimus qui se nomme

    Empereur des Gaules. Il rompt avec Rome et bat monnaie. Le

    christianisme est svrement rprim dans tout l'Empire romain mais ceci

    n'empche pas les missionnaires de tenter d'vangliser la Gaule et de

    fonder des vchs.

    260: La christianisation de Grande-Bretagne est bien en cours autour de

    Glastonburry.

    270 : Arles, haut lieu du savoir paen, voire druidique, depuis au moins

    2000 ans av. l're vulgaire, fut mise sac par les bandes chrtiennes

    dtruisant temples, bibliothques et sanctuaires. Les chrtiens n'hsitrent

    pas violer l'ancienne loi de l'inviolabilit des sanctuaires convenue dans

    le monde paen et en Gaule.

    271 : Aurlien, devenu Empereur, runifie l'Empire et rtablit la

    domination de Rome sur toute la Gaule. Rome demeure trs mfiante de la

    secte chrtienne.

    275 : Rome assouplit ses positions face aux chrtiens qui continuent de

    troubler l'ordre politique.

    297 : L'Empereur Diocltien procde une profonde rforme

    administrative de l'Empire en concdant officiellement aux chrtiens le

    droit de se regrouper en diocses. L'Empire est divis en douze diocses

    gouverns par des vicaires. La Gaule comportera deux diocses : Galliae

    au nord de la Loire et de la Sane; le Viennesis au sud. Aprs l'dit de

    Milan, la hirarchie chrtienne de Rome organisera les vchs sur ce

    modle.

    IVe sicle : Aprs quils eurent corrompu ltat de Rome, ds leur arrive au pouvoir, les autorits chrtiennes crent le dlit dopinion religieuse et promulguent des lois interdisant la libert de culte aux paens.

    Vers 300 : Selon Alexander Wilder, des hommes comme Irne,

    piphane et Eusbe (apologistes connus des dbuts de lexpansion chrtienne) ont transmis la postrit une telle rputation de mensonges et

    de pratiques malhonntes que le cur se soulve devant le rcit des crimes de cette priode . Dire que toute la doctrine religieuse chrtienne de cette

    priode repose sur ces menteurs invtrs. Et selon Gerald Massey, la

  • thse chrtienne, comme la qualifie judicieusement le Nouveau Testament,

    est une imposture.

    Eusbe, surnomm Pamphile, clbre vque de Csare (en Palestine),

    le pre de l'histoire ecclsiastique (n vers 270, mort vers 338) fut fait

    vque de Csare en 315. Se mfia de l'empereur Constantin et refusa le

    sige d'Antioche quil lui offrait. Il assista au concile de Nice (325) et eut part la rdaction du symbole qui y fut rdig. Il contribua en effet avec

    les vques ariens faire dposer Eustathe au concile d'Antioche (330) et

    sollicita de Constantin, dans les conciles de Csare et de Tyr (334), l'exil

    de saint Athanase et le rappel d'Arius.

    Un autre saint , piphane, crivit contre la Gnose antique La

    rfutation de la fausse science qu'on appelle aussi Adversus hreses (Contre les hrsies). En fait, il sagit dune inversion car la fausse science tait celle dpiphane. Il s'excusait de son mauvais style grec sur le dos des Gaulois : Nous vivons chez les Celtes, et dans notre action auprs

    d'eux, usons souvent de la langue barbare. Mais le contact avec ces

    barbares, qui portaient, grav dans leur cur par l'esprit, le message du salut, tait salutaire. Pour vaincre les novateurs, il suffisait presque de

    rvler leurs doctrines. L'emploi de l'ironie, propos de tous ces

    enfantements d'ons tait facile. En fait, Irne par ruse cherchait surtout

    convertir les gnostiques grecs : De toute notre me, nous leur tendons la

    main, et nous ne nous lasserons pas de le faire. En face de ses

    adversaires sophistiqus, sa thologie au cynisme morbide apparat

    malveillante, dmagogique et dtourne : Le Verbe de Dieu, pouss par

    l'immense amour qu'il vous portait, s'est fait ce que nous sommes afin de

    nous faire ce qu'il est lui-mme. Il pensait le contraire!

    Saint piphane de Salamine, Juif hellnisant, converti, originaire de

    Palestine, fut vque de Salamine dans l'le de Chypre durant trente-six

    ans. Parmi ses nombreux crits, son "Panarion" est largement cit par les

    historiens de l'glise. Il y pourfend quatre-vingt hrsies, dont certaines

    sont issues de son imagination. C'est un polmiste plein d'aigreur, jamais

    de bonne humeur, et avec cela, mauvais rdacteur. Et tout cela ne

    l'empcha pas d'tre considr comme un saint. Beaucoup d'entre nous ne

    doivent donc pas dsesprer de le devenir

    Vers 301-304 (selon LHistoire dArmnie de Mose de Khorne) : Laction de Grgoire lIlluminateur, fils dun seigneur Parthe selon la Chronique dAgathange (milieu du Ve sicle), aboutit la conversion au christianisme du royaume armnien. Selon la tradition, le roi Tiridate a t

    puni et transform en sanglier pour avoir fait martyriser plusieurs

    religieuses, puis guri aprs avoir accept la foi chrtienne. Dans ce cas, la

    conversion officielle de lArmnie aurait prcd la promulgation, en 313, de ldit de Milan par lequel Constantin a dcid de tolrer le culte chrtien dans tout lEmpire. Cette conversion loignait lArmnie de la Perse sassanide et la rapprochait du monde romain. Tiridate dcide la

    destruction des temples paens et Grgoire reoit Csare de Cappadoce

  • la conscration piscopale des mains de larchevque Lonce. Le premier patriarche armnien dpend ainsi de Csare. son retour, il baptise dans

    les eaux de lEuphrate le roi et sa suite et entreprend lvanglisation du pays. Celle-ci seffectue difficilement et Grgoire doit souvent, dans un premier temps, sappuyer sur la force arme pour imposer la nouvelle religion. Il fonde des vchs Vagharchapat, Artachat et Dwin.

    306 : Dans la pninsule ibrique, le concile dElvire, prs de Grenade, runi 19 vques et vingt-quatre prtres, venus des provinces dHispanie (Tarragone, Galice, Lusitanie, Carthagne et Btique) pour tenter de rgler

    les problmes soulevs par lexpansion du christianisme et de la vitalit croissante du christianisme ibrique une poque proche de ldit de Constantin (313).

    Les conciles dHispanie et de Gaule ont puis en vain la liste des mesures de prcaution propres garantir lobservance de la loi de la continence Outre cette thmatique caractre disciplinaire, cest la lutte contre les cultes polythistes et contre les juifs qui retient lattention des vques rassembls Elvire (cf. sur lidoltrie, par exemple, le canon 41 et sur les Juifs et leurs rapports avec les chrtiens.

    travers les canons qui concernent le paganisme, on saperoit que le problme de sa propagation ntait pas considr par la hirarchie comme un problme pastoral, mais avant tout comme un problme politique, qui,

    menaant lordre public, touchait directement la res-publica chrtienne. Laction missionnaire tait dailleurs effectivement marque par ce combat.

    Elvire nous ouvre ainsi le thme de la confrontation des cultures

    provoque par lvanglisation o lvque agit en colonisateur spirituel. Comme chef de la militia christi, il avait pour rle fondamental le combat de lidoltrie et des forces du mal.

    312 : Sous Constantin, l'glise adopte le symbole de la croix emprunt

    aux paens celtes, grecs, persans, gyptiens, mithrastes et Tammouz.

    L'glise se structure et se hirarchise: le premier pape (pre) est mis en

    place ce qui est contraire d'ailleurs la Bible: Matthieu 23-9: "Et n'appelez

    personne sur la terre votre pre; car un seul est votre Pre, celui qui est

    dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre

    Directeur, le Christ.

    313 : L'dit de Milan dcrt par Constantin Ier, au lendemain de sa

    victoire du Pont Milvius en 312, proclame la libert de culte dans tout

    l'Empire. Cette libralisation va profiter largement l'expansion du

    christianisme.

    314 : En aot, se tient le premier Concile des Gaules Arles, incluant la

    Belgique. Le but du Concile est de dfinir une stratgie face l'hostilit

    des paens des Gaules. Celui-ci marquera un tournant important dans son

  • histoire, car il constitue le premier reniement d'un principe vanglique :

    "tu ne tueras point" et le premier pas, par son officialisation, vers l'alliance

    du spirituel avec le pouvoir temporel, militaire et politique.

    Dsormais, les chrtiens pourront porter les armes et ceux qui se

    refuseront au service militaire seront excommunis.

    324 : Juste avant 324 E.V., interdiction des rites domestiques et sacrifices

    paens. Aprs 330, restriction de dvotion publique pour les non-chrtiens.

    Il est interdit aux fonctionnaires de sacrifier aux dieux dans les crmonies

    officielles, et ils doivent s'abstenir de toute participation publique aux

    cultes paens.

    325 : Aristaks, fils cadet et successeur de Grgoire, reprsente lglise dArmnie au concile de Nice. Il sera assassin ensuite par un seigneur demeur paen. Son an, Vertans, le remplace et chappe de peu au

    mme sort dans lglise difie la place du temple de Vahagn Achtichat. Le fils de celui-ci, Grigoris, devenu patriarche des Ibres

    (Gorgiens) et des Albans est martyris par un prince arsacide rest fidle

    au paganisme.

    Vers 330-340 : Le christianisme armnien russit simposer.

    Vers 350 : Le patriarche Nerss runit Achtichat un synode qui organise

    lglise armnienne, condamne les survivances paennes et impose aux communauts religieuses une discipline inspire de la rgle du Grec saint

    Basile.

    Seconde moiti du Ve sicle : Selon Zosime, un historien byzantin trs

    attach au paganisme et auteur d'une Histoire de l'Empire romain, en

    quatre livres (depuis Auguste la prise de Rome par Alaric en 410) le

    dclin de Rome est d l'abandon des anciens dieux.

    Voici ce que Zosime a dire sur la conversion de Constantin au

    christianisme :

    II, 29, 1-5 Lorsque tout le pouvoir fut aux mains de Constantin seul, il ne

    cacha dsormais plus la mchancet qui lui tait naturelle, mais prit la

    libert d'agir dans tous les domaines selon son bon plaisir; il clbrait

    encore les rites ancestraux, non pas par respect, mais par intrt; c'est

    pourquoi il obissait aussi aux devins, dont il avait prouv qu'ils avaient

    prdit la vrit au sujet de tout ce qui lui avait russi; lorsqu'il arriva

    Rome tout plein de jactance, il crut ncessaire d'inaugurer son impit

    dans ses propres lares.

    En effet son fils Crispus, qui avait t jug digne du rang de Csar, comme

    je l'ai dit auparavant, et avait t souponn d'avoir une liaison avec sa

    belle-mre Fausta, il le fit mourir sans aucun gard pour les lois naturelles;

    comme Hlne, la mre de Constantin, s'indignait d'une telle violence et

    ne pouvait admettre le meurtre du jeune homme, Constantin, comme pour

  • la consoler, porta remde ce mal par un mal pire; aprs avoir en effet

    ordonn de chauffer outre mesure un bain et y avoir plac Fausta, il ne l'en

    ressortit que morte.

    Comme il avait ces crimes sur la conscience, et qu'en outre il n'avait fait

    aucun cas de ses serments, il alla trouver les prtres et leur demanda des

    sacrifices expiatoires pour ses mfaits; ceux-ci lui ayant rpondu qu'il

    n'existait aucune sorte d'expiation assez efficace pour purifier de telles

    impits, un gyptien, arriv d'Espagne Rome et devenu familier des

    femmes du palais, rencontra Constantin et affirma fortement que la

    croyance des chrtiens dtruisait tout pch et comportait cette promesse

    que les infidles qui s'y convertissaient taient aussitt lavs de tout crime.

    Ayant accueilli trs favorablement cet expos, s'tant dtach des rites

    ancestraux et ayant admis ce que l'gyptien lui proposait, Constantin entra

    dans la voie de l'impit en concevant de la dfiance envers la divination;

    comme en effet, grce elle, beaucoup de succs qui lui avaient t

    annoncs s'taient effectivement raliss, il craignit que l'avenir ne soit

    une fois rvl d'autres aussi qui s'enquerraient de quelque point dans un

    sentiment hostile son gard et en vint, sur la base de ce prjug, faire

    cesser ces pratiques. Lorsquarriva la fte traditionnelle au cours de laquelle il fallait que l'arme monte au Capitole et accomplisse les rites

    coutumiers, Constantin craignit les soldats et participa la fte; mais

    l'gyptien lui ayant envoy une apparition blmant sans rserve cette

    monte au Capitole, il se tint loign de la sainte crmonie et excita la

    haine du Snat et du peuple. ZOSIME (trad. F. PASCHOUD)

    355 : Un dcret imprial du 1er dcembre 355, de Constantin, ordonne la

    fermeture de tous les temples paens de l'Empire et punit de mort tout

    manifestant un culte paen. Saint-Martin de Pannonie, se porte bnvole

    la milice volontaire chrtienne pour renforcer le dcret imprial romain.

    Des bandes de voyous citadins dsuvrs, surtout chrtiens, sment la terreur par leur banditisme en mettant le feu aux temples et en lapidant les

    paens. La ville de Tours servira de base ces exactions.

    380 : Thodose Ier (379-395) renouvelle l'interdiction des sacrifices

    paens et rpand la terreur "divine". Gratien (367-383) confisque les

    revenus des temples et des prtres paens. En 392, la dvotion paenne

    sous toutes ses formes est strictement interdite.

    385 : Thophile est nomm patriarche d'Alexandrie. Avec le consentement

    tacite de l'empereur Thodose, il entreprend une violente campagne de

    destruction de tous les temples et sanctuaires non chrtiens en gypte :

    Alexandrie, les temples de Mythriade et Dyonisius puis en 391, la

    destruction du temple de Srapis et de sa bibliothque.

    386 : Saint Jean Chrysostome crit : "Que chacun s'attache gagner son

    frre, fallut-il user de violence (...) N'pargner rien pour l'arracher des

  • filets du dmon". Et selon les dires de Saint Augustin : "C'est la charit qui

    impose de sauver les gens malgr eux, qui impose la chasse l'hrsie et

    donc l'intolrance".

    389 : Aprs avoir dtruit Alsia, les bandes chrtiennes dtruisent la cit

    sainte de Bibracte, un des derniers grands retranchements des druides de

    Gaule. Bibracte abritait un collge druidique sacr qui offrait quarante

    mille tudiants du monde paen des cours de philosophie, de religion, de

    littrature antique, de grammaire, de droit celtique, de mdecine en plus

    des sciences naturelles, d'astronomie, d'astrologie et de traditions

    hermtiques ou sotriques.

    391 : dfense de se promener autour des temples, de les regarder.

    392 : dfense de culte aux idoles , dhonorer le lare par le feu, le genius par le vin, les pnates par des parfums, dallumer des lumires, de brler de lencens, de suspendre des couronnes.

    395 : La dfense dapprocher un temple est ritre.

    399 : Ordre de dtruire tous les autels, y compris ceux qui appartiennent

    des particuliers et de dtruire toutes les statues qui ont t lobjet dun culte paen.

    401 : Le philosophe paen Augustin, aprs avoir considr la religion

    chrtienne comme une religion d'incultes, s'tre tourn vers le

    manichisme puis finalement aprs tre nomm vque de Carthage,

    Docteur de l'glise, est considr comme le plus grand penseur de l'glise

    antique. Pourtant il passera une bonne partie de sa vie dtruire temples et

    statues antiques. C'est Saint Augustin qui introduit l'ide du "pch

    originel" et a commenc srieusement la chasse aux hrtiques.

    410 : Fondation d'un centre missionnaire chrtien sur l'le de Lrins au

    large de Cannes consacr la conversion de la Gaule et des pays Celtes.

    L'aristocratie paenne rsiste l'intgrisme en frappant des pices de

    monnaie ddies aux empereurs paens, un signe de drision l'hypocrisie

    de l'empereur chrtien dcadent. Renouvelant ainsi, l'habitude trs

    ancienne d'offrir en cadeau, le jour de l'An, de vieilles pices de monnaie

    ("contorniates"), notamment en 356 - 359 et en 395 - 410 ; ces pices

    reprsentent des empereurs paens rests populaires, ou Alexandre le

    Grand, le conqurant victorieux, moquant ainsi le faible empereur

    chrtien. On en trouve jusqu' Anthmius (467 - 472), reprsentant

    l'empereur rgnant, avec des allusions politiques. Malgr la rsistance

    organise de l'lite paenne, les villes de l'empire sont rapidement gagnes

    aux Chrtiens, de l le terme pjoratif paen = "paysan" pour dsigner les

    fidles des fois autochtones.

  • 412 : Cyril devient patriarche d'Alexandrie et exacerbe les rivalits entre

    juifs et chrtiens. Quelques annes plus tard de violentes meutes serviront

    de prtexte la christianisation radicale de l'gypte.

    Hypatie d'Alexandrie

    415 : Hypatie, la dernire grande mathmaticienne de l'cole d'Alexandrie,

    par ailleurs fille de Thon d'Alexandrie, directeur de la bibliothque, est

    mise en pices et tue par une foule de moines chrtiens inspirs par

    Cyrille, patriarche d'Alexandrie, que l'glise canonisera. Selon un rapport,

    la prtresse paenne Hypatie sera brutalement assassine par les moines

    Nitrian, une secte de chrtiens fanatiques, qui soutenaient Cyril. Selon un

    autre rcit (de Socrate), elle fut tue par la foule d'Alexandrie sous la

    mene de Pierre le prcheur Son assassinat marque un tournant : Aprs sa

    mort, de nombreux chercheurs et philosophes quittent Alexandrie pour

    l'Inde et la Perse, et Alexandrie cesse d'tre le grand centre de

    l'enseignement et de la science du monde antique. Dsormais, la science

    rgressera en Occident, et ne retrouvera un niveau comparable celui de

    l'Alexandrie antique qu' l'aube de la rvolution industrielle. Les travaux

    de l'cole d'Alexandrie concernant les mathmatiques, la physique et

    l'astronomie seront prservs, en partie, par les Arabes, les Perses, les

    Indiens et aussi en Chine. L'occident, pour sa part, plonge dans

    l'obscurantisme et ne commencera en sortir que plus d'un millnaire plus

    tard. l'instar de l'Islam, chaque priode d'essor de la religion

    chrtienne, correspondra une rgression de la condition de vie du peuple et

    rciproquement. Ces querelles provoqurent des rumeurs et des litiges

    parmi les religieux et parmi le peuple byzantins, qui ne voulaient pas

    laisser ravir Marie ce titre honorifique. Dans les dbuts, la lutte fut

    anodine. Mais elle s'envenima le jour o Cyrille, patriarche d'Alexandrie,

    intervint. On sait que ce fougueux tyran, prtre fanatique et sanguinaire,

    fut l'instigateur du meurtre d'Hypatie, une jeune femme remarquable par sa

    beaut et son esprit. Deux attributs qui manquaient Cyrille.

    415 : Suite aux efforts de saint Cyrille, Alexandrie, dernier bastion paen

    d'orient tombe suite la destruction de la grande bibliothque

    d'Alexandrie et du meurtre d'Hypatie (370 - 415).

    418: un dit d'Honorius (395-423), contre-sign par les vques gallo-

    romains Rennes et de Nantes, ordonne la dmolition de tous les sites

  • paens, sanctuaires et oratoires, ainsi que tous les emblmes populaires.

    Valentinien III (425 - 423) ritre l'ordre du dcret de la destruction des

    temples paens.

    432 : Dbute la christianisation de l'Irlande du nord par Saint-Patrice et

    ses sbires dguiss en druides. Cration d'coles pseudo-druidiques qui

    sont en fait des centres de conversion chrtienne. Le 1er Mai, lors de la

    fte ddie au dieu Bel, dguiss en druides, Patrice et ses disciples se

    rendent Tara, haut lieu druidique et sige d'Irlande, afin de djouer les

    druides et de leur ravir la primaut sacre. Tt la veille, juste avant le lev

    du soleil, il allume un feu "de Pques" ddi au Christ rendant ainsi

    caduques les feux sacrs ddis aux temples, la cour et aux autels du

    foyer. C'est donc par la tricherie et la ruse que le "saint homme" fera

    tomber les druides rigs dans leurs codes d'honneur, de rectitude et de

    vrit. Des tours comme celui-l, Patrice en fera beaucoup, au point o

    selon ses propres aveux (Confessions), troubl par sa conscience, il aura

    du mal dormir et priera son "Sol Invictus". Il se consolera en concluant

    que tous les moyens sont bons pour arriver ses fins; et pour juger un

    arbre ses fruits, Patrice usera de la navet des idoltres et des

    superstitieux afin d'amener plus d'mes au Seigneur. D'aprs sa biographie

    (Vie chrtienne de Saint-Patrice), l'anachorte aurait "brl au moins

    quatre-vingts livres druidiques. Dtail intressant, car, contrairement ce

    qu'affirme Csar, les druides avaient des livres crits. Il s'agit d'un de ces

    rares tmoignages prouvant que les druides de la basse Antiquit finirent

    par lever l'interdit sur la transcription des textes sacrs.

  • 435 : Ordre de dmolir tous les temples ou difices paens qui seraient

    encore debout. Si quelquun ose se jouer de cette loi, il sera puni de mort!

    451 : Attila, roi paen des Huns (le flau de Dieu) entre en Gaule en

    semant la terreur chez les chrtiens.

    452: Le Concile d'Arles (canon 23) dclare coupable de sacrilge tout

    vque tolrant en son diocse les feux sacrs, l'allumage des flambeaux,

    la vnration prs des pierres, des fontaines et la dvotion aux divinits de

    la nature.

    461 : Mort de Saint-Patrice et achvement de la conversion d'Irlande

    l'exception des les isoles et des rgions montagnardes.

    Fin VIe : Thodose Ier proscrit le paganisme et les autres les hrsies.

    Son successeur, Thodose II, promulgua le code "thodosien" qui a

    expressment banni trente six hrsies et jet l'anathme sur le paganisme,

    les temples paens et les astrologues.

    506 : Au concile d'Agde et au Concile d'Orlans en 511 on criminalise la

    consultation et la pratique des pythonisses. Ce sont en fait les premires

    chasses aux sorcires.

    515 : Vers 515 - 520, saint Csaire (470 - 543), vque d'Arles, fulmine

    dans un sermon (NO 129), contre les coutumes du jour de l'an (" les uns ne revtent que la peau d'un animal, d'autres en prennent la tte, d'autres se

    dguisent en femmes") et contre les pratiques de la fte des Morts du 22 fvrier (" ils portent des mets et du vin sur les tombeaux des dfunts").

    516 : Entre 516 et 537, saint Vigor, vque de Bayeux, demande la

    protection du bras sculier pour faire interdire le culte paen qui tait

    clbr par le seigneur du lieu sur le Mont-Phaunus (= Saint-Vigor-le-

    Grand, Calvados), brise les idoles et s'empare du territoire.

    520 : Vers 520 - 525, aux environs de Cologne, subsistait un temple ayant

    conserv les statues de ses dieux auxquels les habitants continuaient

    offrir des libations ; Saint-Gall (486 - 551) l'incendia.

    524 : Le Concile d'Arles condamne les rites observs lors des clipses de

    lune, lors des ftes de Jupiter et au jour de l'An.

    529 : Fermeture de l'acadmie de Platon. Le savoir antique, violemment

    critiqu par les Pres de l'glise tel Saint Augustin, disparat des esprits.

    Un voile tombe sur les sciences antiques. C'est que l'empereur Justinien,

    au nom de Jsus Christ, dcide de fermer les portes de la fameuse

  • acadmie de Platon Athnes et de forcer les philosophes fuir en exil

    (vers la Perse puis l'Inde) et d'imposer le baptme ou la mort ceux qui ne

    pouvaient pas s'chapper. ces derniers on offrira la "saintet" posthume.

    533 : Le deuxime Concile d'Orlans stigmatise ceux qui rgressent en

    retournant au culte des idoles et mangent de la chair sacrifie aux dieux.

    532 : L'empereur Justinien fait fermer l'cole de philosophie d'Athnes,

    considre comme le dernier bastion du paganisme. Dsormais,

    l'obscurantisme et l'ignorance rgnent en matres dans tout le bassin

    mditerranen.

    541: Au quatrime concile d'Orlans, ancienne capitale sacre des

    Druides, on ritre l'interdiction formelle sous peine de mort tout culte

    paen de mme que les serments faits aux dieux. Saint-Paterne (mort en

    560) est rput avoir dit d'avoir dit empcher une crmonie druidique

    Chausey o il avait renvers les contenus des derniers chaudrons sacrs

    connus.

    Vers 550 : Les druides de Grande-Bretagne continuent dans la

    clandestinit sous le nom de gwyddoniaid, "les savants". la cour du roi

    Maelgwn de Gwynedd (Pays de Galles) il se tient des concours de bardes

    et on mentionne des druides. Ce sont ces bardes de cours royales qui

    transmettront la "matire bretonne" qui servira la rdaction du cycle

    arthurien ou de la Table Ronde.

    554 : Le roi Childebert 1er (511-558) renouvelle l'ordre de dtruire les

    idoles et les mgalithes paens.

    563 : Saint Colomban quitte l'abbaye de Durrow pour fonder une abbaye

    Iona, un des retranchements des druides.

    567 : le deuxime concile de Tours ordonne de chasser de l'glise ceux

    qui honorent certaines pierres, arbres et fontaines en des lieux sauvages et

    cachs au fond des bois. Il interdit les ftes du jour de l'an (auxquelles il

    substitue un jene solennel et la fte de la Circoncision), demande aux

    prtres de ne point manquer de corriger par censure ecclsiastique

    (excommunication) ceux qui, retenant encore des restes de paganisme,

    offriront des viandes aux morts, ou mangeront la chair de ces animaux

    offerts en sacrifice ou encore feront des crmonies inconnues de l'glise

    auprs des lieux paens.

    573 : Devant la rsistance des cultes paens, Grgoire le Grand, Pape et

    Prfet de Rome, recommande au clerg : "Retrancher tout la fois dans

    ces esprits incultes est une entreprise impossible. Gardez-vous de dtruire

    les temples : dtruisez seulement les idoles, remplacez-les par des

  • reliques".

    574 : Saint Colomban intervient en faveur des filidhs (potes paens)

    l'assemble de Druim Ceta pour leur maintenir partiellement sous le

    couvert du christianisme quelques uns de leurs privilges traditionnels.

    578 : au Concile d'Auxerre est ritre l'interdiction aux paysans de se

    dguiser en peaux de vaches et de cerfs l'occasion des festivits du jour

    de l'an et d'allumer des cierges devant les fontaines, les arbres et les

    pierres riges, de consulter les devins, de se livrer la divination avec du

    bois ou du pain.

    580 : Vers 575 -580, dans le pagus Cabalitanus (l'actuel Gvaudan), entre

    Margeride et Aubrac, se runissait annuellement, aux bords d'un lac, une

    foule de paysans qui durant trois jours faisaient des libations et offraient

    aux divinits de ce lac des sacrifices en y jetant, pans d'toffes, toisons de

    laine, fromages, gteaux de cire et pains. Tout au long de ces journes se

    droulaient ftes et orgies que venaient interrompre les orages. Grgoire

    de Tours, affirme qu'aprs remontrances, un Saint prtre mit fin cette

    superstition. trangement, on notera en 1872 aux abords du lac Saint-

    Andr, la pratique annuelle de rites et d'offrandes strictement identiques

    celles dcrites par Grgoire de Tours, avec toutefois pour les offrandes

    l'adjonction de pices de monnaie.

    581 : Le synode d'Auxerre interdit aux lacs de danser dans les glises, d'y

    faire chanter des jeunes filles et d'y donner des festins.

    585 : au Concile de Mcon on condamne aux coups de verge tous ceux qui

    persistent chmer le jeudi, jour consacr au Jupiter gallo-romain. saint

    loi, 588 - 660, vque de Noyon prs de Limoges, fut adress ce message

    par un paen anonyme : "Romain que tu es, bien que tu nous rabches

    toujours les mmes choses, jamais tu ne pourras abolir nos coutumes.

    Nous clbrons nos crmonies, comme nous l'avons fait jusqu'ici et il n'y

    a personne au monde qui puisse nous interdire nos divertissements

    antiques, qui nous sont si chers."

    590 : Grgoire I, dit Le Grand devient pape. Il invente la croisade. Outre

    la grammaire, il dcourage ou interdit l'enseignement de la culture grco-

    romaine en gnral, y compris les langues, la science, la philosophie et la

    mythologie.

    Grgoire le Grand ordonne la destruction de tous les livres traitant de

    sujets autres que la doctrine chrtienne. Ainsi furent brles Rome, entre

    590 et 604, toutes les archives impriales. Maintenir le peuple dans

    l'ignorance permet de protger et perptuer les mensonges de l'glise.

    590 : Saint-Gall fonde une srie de monastres dans la Gaule paenne,

  • dont Luxeuil (en Burgondie, actuelle Bourgogne). Il suscita de

    nombreuses conversions dans les familles des grands propritaires, dont

    les trois fils d'Autharius, Dadon, Adon, Radon, qui fondrent l'abbaye de

    saint-Ouen.

    597 : Le pape Grgoire le Grand (590 - 604) prescrit la reine Brunehaut

    d'interdire ses sujets d'immoler des animaux, d'adorer les arbres et

    d'exposer les ttes des animaux sacrifis ; mais vis--vis de l'empereur,

    l'attitude du pape est diffrente, voire mme trs humble : les flatteries que

    Grgoire le Grand prodigue la bte brute que fut l'empereur byzantin

    Phocas (602 - 610), centurion usurpateur, passent la mesure.

    600 : 33 ans aprs le deuxime concile de Tours (cf. 567), l'vque de

    cette mme ville constate, le 7me jour de juillet 600, "qu'il y avait encore

    dans son diocse et les diocses voisins, un grand nombre de paens

    attachs au culte impie des fausses divinits, entre autres dans le pays qui

    est au midi de la Loire Et ce qu'il trouva le plus difficile fut de faire observer le 22me canon (interdiction d'offrir des viandes aux morts),

    surtout en de certains villages o les paens avaient embrass le

    christianisme, retenant nanmoins beaucoup de superstitions du

    paganisme.

    611 : Saint Valery (562 - 622), vque de Rouen fait abattre un arbre

    norme que les paysans de la valle de la Bresle adoraient.

    partir de 622: banditisme organis par Mahomet depuis Mdine

    (Arabie Saoudite), bataille de Badr o Muhammad et sa clique tuent 70

    hommes et ramnent un imposant butin, multiples assassinats politiques

    contre les adversaires du pseudo prophte, nombreuses attaques et

    massacres de juifs de la rgion, puisque selon la loi coranique, l'Oumma a

    t lue par Allah entre les nations et a le devoir de prendre possession de

    son hritage, le monde entier, pour que la prtendue parole d'Allah rgne

    universellement: le jihad consiste rendre aux musulmans ce que les

    infidles contrlent illgalement, selon la loi divine.

    Le Coran prescrit tout simplement le meurtre des "idoltres", car "le

    meurtre est moins grave que l'association".

    626 : Le Concile de Clichy, en 626, renouvelle les interdictions du

    deuxime concile d'Orlans, de 533.

    634 - 651 : Les Arabes aprs l'invasion de l'Iran et la dfaite des

    Sassanides vers la fin du VIIe sicle, ont ordonn partout o ils pouvaient

    trouver un trait ou un crit, de le dtruire par le feu ou par l'eau. Ils ont

    aussi empch les Perses de parler leur langue, le farsi, afin de les loigner

    de leur racines culturelles et religieuses pour qu'ils leurs soient asservis

    jamais comme les peuples de l'gypte et de la Syrie. De mme, pour

  • assurer leur domination absolue, ils imposrent l'islam et massacrrent en

    nombres les Zoroastriens.

    Toutefois, l'islamisation de la Perse fut lente et jamais tout fait complte

    : des Mazdens subsistrent un peu partout en Mdie, prs de Thran,

    dans le nord et dans les montagnes des Gubres.

    Cette uvre d'oppression se poursuivit longtemps travers les sectes de musulmans intgristes, jusqu' l'poque de l'empereur (le Shah) Rza

    Pahlavi, qui mit fin l'oppression contre les Zoroastriens et les adeptes

    des minorits religieuses en Iran. La majorit des iraniens, de gr ou de

    force, se convertirent donc graduellement l'islam, mais il subsiste encore

    aujourd'hui une communaut zoroastrienne en Iran (environ 40 000

    fidles) et qui se considre comme la gardienne de la tradition trois fois

    millnaire de Zarathoustra. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'environ 200

    000 zoroastriens dans le monde, essentiellement en Inde (les Prs), en

    Iran et dans les diasporas en Amrique du Nord et en Grande-Bretagne. Le

    zoroastrisme reste, cependant, un des rameaux importants de la grande

    religion indo-europenne.

    636 : Saint Amand (584 - 679), vque de Worms, constate que, dans son

    diocse, les temples paens sont toujours frquents, et obtient du roi

    Dagobert Ier (626 - 639) une ordonnance rendant le baptme des enfants

    obligatoire.

    640 : Saint Omer, vque de Throuanne mort en 670, trouve des temples

    paens intacts lors de son arrive dans le diocse.

    641 : Un sermon de saint Eloi (588 - 669), vque de Noyon et Tournai en

    641, est fort intressant, car il rcapitule, en les stigmatisant, les pratiques

    paennes en usage de son temps (milieu du VIIe sicle) ; nous le

    rsumerons brivement car il est fait allusion certains rites connus des

    traditions britannique et galique : interdiction d'observer les augures et

    les ternuements, d'couter le chant des oiseaux, de clbrer le jour de

    l'An, de prolonger les festins pendant la nuit et d'y boire avec excs ;

    interdiction de faire passer les troupeaux par un arbre creux ou un foss

    creus dans la terre (1er Mai), de chmer, d'y danser et d'y chanter ;

    interdiction d'appeler "Seigneur" c'est--dire dieux, le Soleil et la Lune et

    de jurer par ces luminaires ; d'allumer des flambeaux dans les carrefours et

    d'y faire des vux, de visiter les pierres, les sources et les arbres consacrs aux dieux ; interdiction de suspendre des amulettes au cou des hommes et

    des animaux, de l'ambre au cou des femmes ; interdiction aux femmes

    d'invoquer Minerve (la Belisama des Gaulois) avant de travailler la toile ;

    interdiction de pousser des clameurs lorsque la lune s'obscurcit, et d'viter

    d'entreprendre un travail la nouvelle lune, ainsi que de se livrer aux

    danses tournantes et sautantes, des caroles ou des chants diaboliques.

    650 : Le Concile de Chalon en 650 ritre l'interdiction des churs de

  • femmes dans l'glise.

    658 : Le deuxime Concile de Nantes ordonne de creuser des fosses

    profondes afin d'y enfouir les pierres paennes de sorte que leurs

    adorateurs ne puissent les retrouver.

    698 : Le Concile de Rouen en 698 dnonce ceux qui font des vux devant les pierres en leur offrant des cierges.

    700 : Irlande : un pnitentiel du VIIIe sicle sanctionne de pnitences

    svres le "pch de druidisme", druidechta dans le texte.

    704 : d'aprs Adamnan, abb d'Iona, il y avait encore des druides dans l'le

    quand il y arriva.

    711 : TARIQ, un roi arabe musulman dbarque par le dtroit de Gibraltar

    et arrive la tte de 9000 hommes.

    Le traitement que les musulmans rservaient, en terre conquise, aux paens

    tait encore pire que celui des chrtiens, ctait soit la mort ou lesclavage. En Espagne, larme musulmane aurait razzi 30.000 vierges rien que parmi la noblesse wisigothique. Cette main-duvre gratuite fit lobjet dun commerce dans tout lempire. Et le commerce des esclaves devenu trs vite une activit des plus lucratives fut lev au rang dune institution dans tous les pays musulmans.

    712 : conqute de Sind en Inde par Muhammad B. Qasim, massacres au

    port de Debal (embouchure de l'Indus) pendant trois jours, entre 6000 et

    16000 personnes tues Brahminabad.

    742 : Un capitulaire de Carloman en 742 renouvelle l'interdiction des

    pratiques paennes, et Charlemagne, son tour, vituprera contre les

    "insenss" qui allument des flambeaux et pratiquent toutes sortes de

    superstitions auprs des arbres et des fontaines, dans un capitulaire

    promulgu le 23 mars 789.

    769 : un autre capitulaire dat d'Aix-la-Chapelle, ordonne : "Que celui qui,

    suffisamment averti, ne fera disparatre de son champ les simulacres qui y

    sont dresses, soit trait comme sacrilge et dclar anathme".

    Et pourtant, les archologues retrouveront des liards de Louis XIII prs

    des mgalithes et les folkloristes du XIXe et du dbut du XXe sicle

    observeront des coutumes attestes, et condamnes, douze sicles plus tt.

    792 : La dme, qui tait l'origine une participation facultative des fidles

    aux frais du culte, devient obligatoire par les capitulaires de 779 et de 792.

    L'glise romaine, associe au pouvoir politique depuis 314, dans l'empire

    romain, va ainsi devenir une puissance conomique considrable.

  • 787 : L'imagerie traditionnelle des maons architectes juge trop paenne

    est soumise au pouvoir des vques lors du second concile de Nice.

    804 : L'empereur chrtien Charlemagne convertit nombre de Saxons, en

    leur proposant le choix suivant : Se convertir au catholicisme ou avoir la

    tte coupe. Plusieurs dizaines de milliers de ttes tombent, avec la

    bndiction de l'glise.

    860 : Les annales dIrlande mentionnent lexistence du druide Hona de Luimnech. La population de Munster lui reprochait ses prches et ses

    dvotions en faveur des dieux paens. Hona et son compagnon, Tomrir

    Torra, seront lapids sur les remparts de Port Lirge et massacrs coups

    de pierres.

    Vers 865 : rdaction du martyrologe d'Usuard, qui recueille le nom des

    saints, notamment des vques de la Gaule qui ont combattu le paganisme.

    Conversion de la Bulgarie partir de 864 : Dsirant pour des raisons

    diverses se convertir au Christianisme, Boris s'enquiert dans ce but auprs

    de Louis le Germanique en 863. Toutefois la Bulgarie est envahie la mme

    anne par l'Empire Byzantin pendant une priode de famine et de

    catastrophes naturelles. Pris par surprise, Boris est forc de parlementer et

    accepte de se convertir au christianisme selon le rite oriental, obtenant en

    contrepartie la paix et des concessions territoriales en Thrace. Au dbut de

    l'anne 864 Boris est baptis par une dlgation de prtres byzantins en

    secret Pliska avec sa famille et quelques nobles bulgares. Boris prend

    Michel comme nom de baptme en lhonneur de son parrain l'empereur Michel III. Sa conversion provoque le soulvement de ses sujets, dont

    plusieurs notables. En 865, avec l'excution de 52 boyards et de leurs

    familles, la rvolte est rprime dans le sang. En 886, Saint Cyrille et Saint

    Mthode sont expulss de Grande-Moravie et se rfugient auprs de Boris

    Pliska. Leurs disciples sont alors accueillis Belgrade par le gouverneur

    de Boris. En 889, abdication de Boris fait moine. En 893, son fils

    Vladimir lui succde et tente de restaurer le culte paen. Boris limoge

    Vladimir, lui crve les yeux, et reprend le pouvoir. Il intronise son

    troisime fils, Simon Ier, en le menaant du mme sort si trouv coupable

    dapostasie. Boris retrouve son monastre, duquel il nest ressorti que pour guerroyer les Magyars. Il y meurt clotr en 907.

    Xe sicle : Sous le rgne du roi suprme d'Irlande Domnall hUa Nil

    (mort en 978), il y avait dans l'Ile des druides qui s'adonnaient toujours

    aux pratiques paennes de divination.

    Vers 930 : Le roi gallois Howel le Bon (916 - 950), qui avait des bardes

    sa cour, dfinit les privilges des bardes dont le chef tait nomm

  • pencerdd, "chef barde".

    988 989 : Le christianisme sintroduit Kiev en Russie sous le rgne du prince Vargue Igor (924 945) avec une glise consacre saint lie. En 955, la femme dIgor (Ingvar en scandinave) se convertie. Sous Vladimir, malgr la pression de lIslam et la prsence insistante du Judasme, les bonnes relations entretenues avec l'empire byzantin (Vladimir a pous

    Anna dite Porphyrognte, sur des empereurs byzantins) vont le faire flchir en faveur de Constantinople. Le fait que de nombreux autres

    peuples d'Europe Centrale (comme la Hongrie et la Bulgarie) se soient

    convertis la mme poque au christianisme, est l'origine du choix de

    Vladimir et de sa conversion au christianisme par l'intermdiaire de

    Byzance (et non de Rome, ce qui va avoir une importance non ngligeable

    partir du schisme de 1054 qui spare catholiques latins et orthodoxes

    orientaux). Un beau jour, Vladimir ordonne tous les habitants de Kiev de

    se runir sur les berges du Dniepr afin de recevoir le baptme par des

    prtres orthodoxes byzantins. Par contre, cette conversion qui s'est faite

    sans rvolte apparente na pas compltement radiqu lancienne religion. Le paganisme slave est rest trs vivant (dans la rgion de Novgorod

    notamment) et le folklore russe en est toujours marqu.

    _____________________________________________________

    CALENDRIER DE LA RPRESSION

    ET DE LA RSURGEANCE DU

    PAGANISME

    PARTIE II

    DE L'AN MILLE AUJOURD'UI

    _____________________________________________________

  • 1000 : Mille ans aprs la prtendue naissance du lgendaire Messie

    Yoshua, dit le Christos en Grec, et suite lattente de lAntchrist annonc par Jean dans ses Rvlations, le monde chrtien europen, vieux de cinq

    sicles tout au plus, sombre dans limmoralit et lanarchie volontaire. Le passage lan mil laisse lglise dans sa peur des rsurgences de toutes sortes et des pratiques ancestrales. Face la gnralisation de la dbauche

    du clerg et de la recrudescence des pratiques paennes, Urbain II initie la

    rforme ecclsiastique qui se soldera par un durcissement de lglise et dune chasse aux sorcires contre paens et juifs.

    1081 : Rorganisation semi-officielle du bardisme gallois.

    1097 : Les annales dIrlande mentionnent le meurtre du chef druide pote Ua Carthaigh de Connaught par les gens de Connaught (qui reurent sans

    doute la bndiction de lglise). Cest donc dire qu cette date il y avait non seulement des druides en Irlande mais quils taient toujours pourchasss sur la place publique.

    1136 : Geoffroy de Monmouth, Histoire de Bretagne, compile tout ce qu'il

    trouve en relation aux cycles arthuriens.

    1140 : En rponse la menace de la popularit grandissante des cycles

    arthuriens jugs comme une invitation la rgression paenne ; premires

    contestations hrtiques au sein de l'glise.

    1142 : L'art traditionnel celtique irlandais jug trop paen est interdit par

    les cisterciens de Mellifont.

    1148 : Sous le duc de Bretagne Konan III la rpression s'organise autour

    de l'abb du prieur de Moinet de la fort de Brocliande accus au

    Concile d'pernay de rgression paenne et pratique de la sorcellerie. on

    de Loudac (dit de l'toile) est jet en prison et ses compagnons sont

    pendus et brls. Aucun de ceux-ci ne renia sa foi paenne.

    1154 : Nicolas Breakspear, Adrien IV (1154 - 1159), le seul pape anglais,

    encouragea par la bulle Laudbiliter, le roi d'Angleterre Henry II Platagent

    conqurir l'Irlande "en vue d'tendre les bornes de l'glise" preuve que

    l'Irlande tait encore perue comme mal christianise.

    1165 : Le moine franais Fulco est nomm vque missionnaire d'Estonie

    par l'archevque de Lund.

    1176 : la Nol sous le rgne du prince Rhys, est tenue au Chteau de

    Cardigan la premire assemble officielle des bardes gallois, la seule

    fonction du systme druidique ayant survcu au Pays de Galles.

  • 1183 : Au Concile de Vrone, sous le Pape Eugne III, les "toilistes"

    restants sont pourchasss et condamns au bcher.

    1195 : Le pape Clestin III appelle la croisade contre les paens des rives

    de la Baltique.

    1199 : Par la bulle pontificale Vergentis in senium, Innocent III assimile

    l'hrsie au crime lse-majest.

    XIIIe sicle : Saint Franois d'Assise popularise la crche de Nol hrite

    des rites du dieu des crales Tammuz (Adonis, dont la naissance tait

    clbre Bethlem) et qui, comme Herms, Dionysos, Mithra ou Zeus,

    naissaient dans une grotte symbole de la Terre-mre, de la matrice

    universelle.

    1202 : Fondation de l'ordre des chevaliers Porte-Glaive (Fratres militiae

    Christi), qui s'installent Riga : vritable dbut de la conqute et de la

    christianisation des rives orientales de la Baltique.

    1208 : Rome appelle la croisade contre les Albigeois aprs l'assassinat

    du lgat pontifical Pierre de Castelnau prs d'Arles.

    Vers 1200 : perscutions mahomtanes envers les bouddhistes.

    1210 : De nombreux manuscrits celtiques du Ier millnaire passent

    progressivement de lcole de Chartres vers Oxford lors du concile de Paris en 1210. L'Universit dOxford devint le lieu privilgi dun enseignement libral de type platonicien ayant fui devant la pression de

    lInquisition romaine et continentale. Une impressionnante collection fut ainsi prserve du feu et des saccages.

    1231 : Cration de l'inquisition pontificale par le pape Grgoire IX. Elle se

    prsente comme un tribunal d'exception, permanent, directement

    subordonn Rome et qui intervient dans toutes les affaires intressant la

    dfense de la foi.

    1233 : Le pape confie l'Inquisition aux ordres mendiants nouvellement

    reconnus par l'glise. Les inquisiteurs seront le plus souvent recruts

    parmi les dominicains (Languedoc), plus rarement parmi les franciscains

    (Italie ou Provence).

    1236 : Dfaite des Porte-Glaive face aux Lituaniens Saule (iauliai). L'anne suivante, l'ordre est plac sous l'autorit de l'ordre des chevaliers

    teutoniques, apparus en Palestine en 1190, actifs en Prusse orientale

    depuis 1230. La branche baltique de l'ordre est connue galement sous le

    nom d'ordre de Livonie.

  • 1245 : Oxford, on signale l'existence d'un Druid Coven, "bosquet

    druidique" appel Mount Haemus qui continuera d'exister dans la

    clandestinit jusqu' sa restauration au XVIIe sicle par l'antiquaire franc-

    maon John Aubrey.

    1251 : Le pape Innocent IV autorise enfin l'inquisition pratiquer la

    torture. L'obtention d'aveux de culpabilit en est grandement facilite.

    L'inquisition peut prononcer, sur la base d'aveux arrachs par la torture,

    des peines allant d'une simple prire ou un jene jusqu' la confiscation

    des biens et mme la prison vie. Par contre, elle ne peut prononcer de

    condamnation mort. Avec une hypocrisie caractristique de l'glise

    catholique, l'inquisition peut par contre "passer" un hrtique au bras

    sculier de la justice pour une condamnation mort sur la base des aveux

    obtenus sous la torture par l'inquisition.

    Cette subtilit de procdure permettra l'glise d'affirmer par la suite

    qu'elle n'a tu personne.

    1295 : Sous la coupe de l'Inquisition, assassinat sous douard Ier

    d'Angleterre (1239 - 1307) des bardes gallois Cadwallon, Mordred et

    Urien. Il interdit toute assemble bardique, assimilant la renaissance

    culturelle bardique la rsistance galloise anti-anglaise. Il s'empare aussi

    de la fameuse "Pierre de Scone", la pierre des couronnements des rois

    d'cosse institue par les druides qui deviendra ds lors la pierre de

    couronnement des rois d'Angleterre. Le bardisme gallois entre nouveau

    dans la clandestinit. Certains bardes s'enfuient en Bretagne armoricaine.

    C'est au XIIe sicle que furent rdigs les rcits mythologiques bretons

    appels Mabinigion.

    1312 : Le dcret Multorum Querela du Concile de Vienne fixe les

    modalits de la collaboration entre les inquisiteurs pontificaux et les

    tribunaux piscopaux. Il existe dsormais des inquisiteurs diocsains,

    relevant de l'vque.

    1316 -1334 : Le pontificat de Jean XXII tend la notion d'hrsie toutes

    les formes de dissidence et de dviance. Les Inquisiteurs sont dsormais

    chargs de poursuivre les devins et les jeteurs de sort, mais aussi les

    adversaires temporels du Saint-Sige (les Visconti Milan ou l'empereur

    Louis de Bavire).

    1328 : Derniers bchers d'hrtiques Carcassone.

    1344 : Narguant l'autorit romaine, sous douard III (1312 - 1377) un

    archi druide du nom de Trahairan Mor est lu lors de la convocation d'une

    "table ronde" et institua l'Ordre de la Jarretire. Ordre qui prtend encore

    maintenir des liens avec le paganisme Antique.

  • 1375 : Avignon, l'inquisiteur catalan Nicolas Eymerich rdige son

    Manuel des Inquisiteurs.

    Vers 1400 : Sion Cent tente de restaurer le druidisme paen en organisant

    des conventicules secrets, les cyvail.

    1440 : Dbute la chasse aux sorcires en Dauphin et dans les pays de

    l'arc alpin. C'est principalement l'occasion des poursuites contre les

    magiciens, les sorciers, que les juges du prince, un peu partout en Europe,

    adoptrent les techniques inquisitoriales la fin du Moyen ge et

    l'poque moderne (XVe - XVIIIe sicle). Les relations avec le diable

    concernent les tribunaux de l'glise ; le sorcier est aussi homicide, avec

    l'aide du diable il assassine les hommes et offense autant la majest des

    hommes pieux que celle de Dieu : les juges laques peuvent donc

    poursuivre le sorcier. La grande chasse aux sorcires qui fit avouer le

    "sabbat" des milliers d'accuss n'aurait pas pu avoir lieu sans l'institution

    de l'Inquisition.

    1441 : Au concile de Florence, il est dcrt que les paens, les juifs, les

    hrtiques et les schismatiques n'auront aucune part la "vie ternelle" et

    que tous, moins de se tourner, avant de mourir, vers la vritable religion,

    iront droit en enfer.

    1450 : Rapparition des concours bardiques gallois (eisteddfod, pluriel :

    eisteddfodau) Carmathen.

    1484 : Dans une bulle du Pape Innocent VIII, la sorcellerie est dclare

    hrsie; qu'un sorcier ou sorcire sert le Diable et rpudie le Christ.

    1485 : Sir Thomas Malory fait prisonnier vie rdigera, en vingt ans, ses

    vingt et un livres du fameux "La Morte d'Arthur" qui paratront en 3 ou 4

    publications; un rcit mythologique, uvre magistrale qui couronne une tradition de rsistance paenne dj vieille de mille ans!

    1486 : Sprenger, Malleus maleficarum ("Le marteau des sorcires") tend

    la sorcellerie la dfinition de l'Hrsie.

    1521 : Inspir par l'Esprit Saint, un moine allemand, Martin Luther traduit

    le "Nouveau Testament" en quelques semaines. C'est le dbut du plus

    grand schisme de la chrtient : Dans les sicles qui suivront, les chrtiens

    se massacreront enfin entre eux.

    1535 : Le no-celticisme anglais est avant tout politique et trouve sa

    premire expression autorise sous le rgne dHenry VIII ds quil se spara de la tutelle romaine en 1535. Ce dernier, afin de rduire les

  • prtentions historiques de Rome qui laissaient croire que tous les peuples

    du monde taient issus dune diaspora des douze tribus dIsral - et que, par voie de consquence, tous les commandements bibliques, dont les

    fiscaux, sappliquaient au monde entier - mit en place, Oxford, un collge de scientifiques qui prirent le nom dAntiquarians. Comme en mme temps, Henry VIII avait forc lexil tous les ordres monastiques catholiques de son royaume, il avait aussi dplac les archives desdits

    monastres vers sa bibliothque royale et vers celle dOxford des fins de prservation. Nombreux taient les documents relatifs lhistoire relle du pays; nombreux taient aussi ceux relatifs aux anciennes culdes

    irlandaises ou colombanites. Un gigantesque travail de compilation tait

    faire. Ce fut la premire mission des Antiquarians. Henry VIII voulait

    prouver au monde et au Vatican que son acte de scession ntait pas une rupture avec la Tradition de ses pres , bien au contraire. Cette volont

    de recherches des racines celtiques ou saxonnes navait quun but politique, mancipateur et progressiste, en un mot, trs pr-Moderne .

    Ce mouvement ractiva les hrsies, mais aussi la thorie du paganisme.

    1557 : En France, le roi rgle seul et officiellement les crimes d'Hrsie.

    1560 : Le grand barde gallois Lewellyn Sion de Llangewydd, qui prside

    la chaire bardique du Clamorgan, consigne par crit tout ce qu'il a pu

    collecter dans la tradition orale et dans les anciens manuscrits.

    1566 - 1572 : Pontificat de Pie V ; dernire priode active de l'Inquisition

    catholique romaine.

    Cromwell (1599 - 1658) : fera rechercher, saisir et dtruire

    systmatiquement tous les documents et manuscrits souponns de

    consigner d'antiques enseignements druidiques.

    1600 : Giordano Bruno, condamn pour hrsie, est brl vif Rome. Il

    avait os prtendre que le Soleil pouvait tre une toile comme les autres,

    dfinir l'univers comme tant "infini" et mis l'hypothse de l'existence de

    formes de vie hors de la terre. Au bout de huit ans de procs, au cours

    duquel des aveux lui sont arrachs par la torture, il est condamn mort

    comme "hrtique obstin et impnitent". L'hypothse de Giordano Bruno

    annonce le dbut de la dconfiture de la thorie ethnocentrique (et

    orgueilleuse) de l'glise : L'homme et la Terre sont au centre de l'Univers.

    La science, au fil des sicles rvlera que la Terre tourne autour du Soleil

    qui est une toile ordinaire qui fait partie d'une galaxie assez banale : La

    Voie Lacte.

  • Giordano Bruno

    1600 : Le collge dAntiquarians, contrairement ce que lon pourrait croire, ne va pas potiser et deviendra au bout dun sicle dexercice un vritable fer de lance progressiste considr comme gnant partir de

    linstauration des Stuarts en 1600. Deux hommes sont citer: Sir Cotton et John Selden. Sir Cotton fonde la Cottons Library et son salon rassemble tous les Antiquarians de son temps, mais aussi tous les opposants aux

    Stuarts. Son but dclar est une franche opposition politique aux Stuarts

    qui avaient, ses yeux, une fcheuse tendance se rapprocher de la

    catholicit continentale; il voyait dans lAntiquarism la matire idale pour crer un frein politique sur des bases scientifiques.

    1615 : Le juriste John Selden, lve et ami de Sir Cotton, porta en 1615 le

    problme des taxes fiscales de droit divin, toujours en vigueur, devant la

    Chambre. La nouvelle archologie avait dmontr scientifiquement que

    les premires taxes anglaises avaient t mises en place par les Saxons au

    VIe sicle, et non par une tribu dIsral ayant divagu jusque-l. Toutes les taxes bibliques devaient donc tre remises en question. Cest ce moment-l que les Stuarts interdirent les Antiquarians car ils se mirent craindre

    pour leur propre droit divin lgitimant leur couronne.

    Elias Ashmole (1617 - 1692) : humaniste, membre de la Royal Society,

    initi franc-maon (16 octobre 1646), auteur du Theatrum chemicum

    Britannicum (1652) est donn par les archives du Druid Order de Londres

    comme tant celui qui aurais transmis aux premiers francs-maons

    spculatifs les initiations correspondant aux trois fonctions traditionnelles

    du druidisme, celle de vate, de barde et de druide, lesquelles auraient par

    la suite t regroupes en un seul grade sous le couvert du "Royal Arch",

  • terme franc-maonnique d'inspiration biblique masquant le fond druidique

    paen.

    1640 : La rvolution de Cromwell de 1640 narrangea pas les affaires des Antiquarians qui soccultrent pendant vingt ans dans les universits dOxford, tout en sagrgeant au fameux Invisible College - lui aussi situ Oxford - qui comptait parmi ses locataires tous les ressortissants de

    lUtopie rose-croix dAndrae. Il sagissait de Robert Fludd - quil faut situer comme le pre de lInvisible College -, dElias Ashmole, de John Wilkins, de Robert Plot, de Thomas Vaughan, de John Locke, de Samuel

    Hartlieb, et plus tard, de personnages comme Isaac Newton ou sir

    Christopher Wren.

    1650 : Cest encore Oxford, sous limpulsion de lAntiquarian John Aubrey, que nous pouvons en situer le germe dans le trs mystrieux

    bosquet de Mount Haemus. Tout semble tourner autour de ce

    sympathique archologue qui, la fin de sa vie, avouait volontiers que ses

    travaux avaient quelque part fait de lui un druide moderne. Il avait

    lestime de tous les membres de la Royal Society et participait leurs travaux trs humblement. Ses amis taient Ashmole, Plot, Wilkins,

    Llwydd, les frres Gale, Desmaiseaux.

    1660 : la restauration des Stuarts en 1660, l'Invisible College, ayant fait

    allgeance au roi, se vit confier la mission de fonder la trs fameuse Royal

    Society. Les Antiquarians, politiquement plus brids, firent nanmoins de

    gigantesques avances scientifiques, principalement sur la base des

    travaux de John Aubrey qui lucida le mystre de Stonehenge jusque-

    l attribu aux Romains.

    1685 : Rvocation de ldit de Nantes en 1685 sous la pression politique des protestants de deuxime gnration rfugis ltranger. Pierre Desmaiseaux, Jean Thophile Dsaguliers, Pierre Bayle, lditeur Prvost furent de ceux-l. Lexil de Saint-vremond Londres fut politique, mais son influence sur les mouvements libertins fut considrable. Il fut honor

    dune spulture dans labbaye de Westminster.

    1690 : Bien que les travaux philologiques sur les langues celtiques aient

    continu aprs Wilkins avec ceux de Llwydd, bien que les frres Gale

    aient rassembl toutes les recherches accomplies lHarleian Library, bien que les travaux dAubrey aient eu une large diffusion, lAntiquarism sous contrle depuis 1660 avait perdu quelque peu de son esprit combatif et

    contestataire.

    1694 : Toujours Oxford, un vnement va se charger de remdier un

    tel tat de fait. Un tudiant irlandais va venir complter ses tudes et se

    liera damiti avec le vieux John Aubrey: il sagit de John Toland que lon

  • peut ds lors considrer comme lhritier spirituel du vieux professeur (30 et 40). John Aubrey steignit tranquillement en 1697.

    partir de 1700 : l'Irlandais catholique John Toland fait la rencontre du

    chef-druide cossais John Aubrey du bosquet Mount Haemus d'Oxford.

    John Aubrey suggre Toland l'ide d'un regroupement des survivants de

    la tradition druidique. Cette date sonne les dbuts de la renaissance

    druidique des temps modernes; 300 ans c'est dj une tradition.

    John Toland

    1717 : Le 24 juin constitution de la Grande Loge maonnique spculative

    d'Angleterre avec le concours de francs-maons de quatre loges

    londoniennes. La Royal Society, ayant jumel ds sa naissance la voie

    chrtienne libertaire des Rose-Croix avec celle, plus paganisante et

    politique, des Antiquarians, qui, aprs quelques phases prparatoires entre

    1700 et 1717, mettra en place la Franc-Maonnerie en juin 1717,

    restaureront la Society of Antiquarism - interdite depuis Charles Ier - en

    juillet 1717, et fonderont en septembre 1717 le fameux et mconnu Druid

    Order. Ces trois mouvements ont les mmes fondateurs et possdent

    totalement la mme identit dans lespace et le temps, ce qui est comprhensible puisquils ont tous une racine unique: les spcialits scientifiques en pleine volution de la Royal Society, donc progressistes,

    passant de lempirisme la science dite exacte. Physique et chimie avec Isaac Newton, astronomie avec Edmund Halley, mathmatiques avec

    Dsaguliers, archologie avec William Stukeley, mdecine avec Sir

    Christopher Wren, mtaphysique et philosophie avec Lord Warburton,

    John Toland et John Locke, littrature engage avec Pierre Desmaiseaux,

    devinrent des leviers modificateurs de la socit. Toland nest pas un historien ou un archologue, mais un philosophe trs engag et un

    polmiste. Proche du parti whig et de ses thses pr-rpublicaines,

    catholique, puis anglican puis panthiste la mode de Giordano Bruno et

    de Spinoza.

  • 1717 : Le 22 septembre le libre-penseur John Toland runissait Londres

    les dlgus de dix comt du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et

    d'Irlande avec les dlgus de Bretagne armoricaine dans le but de

    constituer une fdration de "bosquets druidiques" baptise Ancient Druid

    Order ou "Ancien Ordre des Druides". Toland va r insuffler le vent du

    combat progressiste en reprenant son compte le vieux bosquet de Mount

    Haemus et en devenant le premier Grand Druide du Druid Order entre

    1717 et 1722, date de sa mort. N.B. : Le bosquet de Mount Haemus se

    trouve toujours aujourdhui au cur du Druid Order anglais, ce qui relie traditionnellement ce dernier la grande poque de lInvisible College des annes 1650.

    1720 : Dans son testament philosophique, le Pantheisticon, Toland

    propose un retour la sagesse antique des platoniciens sur un fond de

    panthisme spinoziste, et il utilise cette toute nouvelle et rvolutionnaire

    matire celtique comme une trave pdagogique. Lennemi premier est limprialisme religieux du Vatican, cause de tant de massacres et de guerres. Le deuxime ennemi, ce sont les mauvais rois qui utilisent le

    dogme oppressif pour asseoir un pouvoir non justifi. Son bras droit,

    Pierre Desmaiseaux, deuxime fondateur du Druid Order, ex-secrtaire de

    la Royal Society, agent littraire de lditeur Prvost de Londres, dite les oeuvres de Pierre Bayle et collationne celles de Saint-vremond. Le jeune

    William Stukeley, antiquarian de renom et troisime fondateur du Druid

    Order, relance toutes les recherches sur les mondes celtiques. Lquipe est au complet et sengouffre dans la multiple et complexe contestation culturelle qui oppose le Nord et le Sud de lEurope. Ce no-druidisme va crotre et se diversifier. Aujourdhui, il fait partie des institutions anglaises auxquelles participent les membres de la famille royale. La reine

    lisabeth, son fils Charles, le prince de Galles, en font partie. Winston

    Churchill en fit aussi partie.

    1762 - 1763 : James Macpherson (1736 - 1796) publie ses pomes, sur son

    lgendaire barde Ossian du IIIe sicle, qui vont dclencher le mouvement

    romantique et provoquer la celtomanie.

    1764 : Le Rvrend Evan Evans publie ses "Spcimens de posie des

    anciens bardes gallois", Specimens of Poetry of the Ancient Welsh Bards.

    1770 : Edward Williams dit Iolo Morganwg, car n dans le

    Glammorganshire, compile et rdige les anciens manuscrits rdigs au

    VVIe sicle par le barde Llywelyn Sion et va publier son fameux recueil

    intitul Barddas, "tradition des Bardes de l'le de Bretagne. Les Barddas,

    longtemps considrs comme frauduleux conservent nanmoins des

    lments de l'antique pense druidique qui ne sauraient chapper au regard

    du spcialiste : cycles karmiques qualifis d'Abred, transmigration de

    l'me, paradis celtique qualifi de Gwenwed, "Monde Blanc" etc. ; Bref,

  • un vritable deuxime vangile, la preuve d'un syncrtisme druidique

    chrtien opr par les bardes selon certains ou preuve d'une continuit de

    la "Religion du Grall" aux no-druides selon d'autres.

    1781 : Le charpentier Henry Hurle fonde le 28 novembre l'Ancient Order

    of Druids, "Ancien Ordre des Druides" au style plutt franc-maonnique

    et duquel William Blake fut un de ses premiers chef-druides.

    1789 : En France, la rvolution qui va engendrer la Rpublique laque

    marque un tournant sanglant dans l'histoire : Le dbut du dclin de la

    religion et du catholicisme, l'essor des sciences et l'amlioration des

    conditions de vie du peuple.

    1792 : Le 21 juin Primrose Hill Londres - l o avait lieu l'annonce de

    l'assemble druidique de 1717 - le maon Iolo Morganwg, Edward

    Williams de son vrai nom, runit de quelques bardes gallois et institue la

    premire Gorsedd (trne, assise, assemble) Galloise des temps modernes

    en reprenant les travaux trs paganisants de loxfordien John Wilkins (Invisible College de 1650) et dite les Mabi.

    1835 : Le folkloriste Jacob Grimm met l'hypothse selon laquelle les

    contes renferment des lments de l'ancienne rgion Teutonique pr-

    chrtienne.

    1838 : Le vicomte Hersart de La Villemarqu (1815 - 1895) est le premier

    Breton initi en bardisme par L'Eisteddfod (Assemble bardique) galloise

    Abergavenny.

    1839 : De La Villemarqu publie son fameux Barzaz Breiz, "Bardes

    Bretons", qui eut les mmes retentissements que les uvres de Macpherson et de Williams.

    Le vicomte Hersart de La Villemarqu

  • 1855 : Fondation par De La Villemarqu de la Breuriez Barzed Breiz,

    "Fraternit des Bardes de Bretagne" regroupant des crivains bretonnants

    tels : Franois-Marie Luzel, Milin, Le Scour et Jean-Marie Lejean.

    1857-1861 : Friedrich Reinhold Kreutzwald publie Kalevipoeg, pope

    nationale estonienne.

    1860 : Dr. William Price (1800 - 1893), excentrique gnie de la mdecine,

    se fait connatre au Pays de Galles pour ses activits druidiques. Il sera

    accus de dsobissance civile en prenant le parti des mineurs de charbon

    (Chartist Movement). Il se revendiquera " Enfant de Lord Rhys (1132 -

    1197) et se retrouvera au milieu d'une autre controverse lorsqu'il fera

    incinrer son fils mort 5 mois. Par la Cremation Act, Price (1902) sera

    l'origine de la lgalisation de la crmation jusqu'alors interdite au

    Royaume-Uni.

    Le Dr. Price dans son "costume" de druide-mage.

    1869 : Du 8 dcembre 1869 au 18 juillet 1870, la Basilique de Rome

    sous Pie XI le dogme de l'infaillibilit pontificale est proclam,

    provoquant ainsi le schisme des vieux-catholiques.

    1870 : Dbute trs modestement le ministre de l'amricain homme

    d'affaires Charles Russell (1852-1916), fondateur des Tmoins de

    Jhovah, groupuscule alors qualifi "Mouvement des tudiants", qui fut

  • tour tour presbytrien, congrgationaliste et adventiste.

    Le nom de Tmoins de Jhovah ne sera officiellement adopt qu'en 1931.

    Il organisa donc, en 1870, l'ge de 18 ans, des cours de Bible

    Allegheny (Pennsylvanie) o il prdisait la fin du monde pour 1874, puis

    reporta la date 1914 qui fut ensuite reporte 1925 par son successeur.

    Illettr, Russell publia nanmoins un livre intitul "La cl de la Bible",

    uvre millnariste et apocalyptique bien dans le style des petits prdicateurs intgristes amricains d'alors.

    Les Tmoins se considrent comme la seule vraie religion. "Toutes les

    religions dont les enseignements et les pratiques ne sont pas en harmonie

    avec le culte pur de Jhovah font partie de Babylone la Grande, l'empire

    mondial des fausses religions. (Comment raisonner, p.42). Toutes les

    fausses religions sont des voies de perdition. Satan y est l'uvre. Dans ce contexte, tout ce qui n'est pas de Jhovah est paen. Nol, bien

    sr, et sa crche, les rois mages, le Pre Nol, les festins des ftes, la

    vierge, le culte des saints et la commmoration de morts, les icnes

    d'glise et les divertissements sont de ces pratiques considres paennes.

    Ainsi les Tmoins de Jhovah vivent-ils dans la crainte permanente d'tre

    contamins par le paganisme qui les dtournerait du seul culte qu'ils

    estiment lgitime.

    Les Tmoins de Jhovah se voient provisoirement en exil sur les terres

    paennes sans foi ni loi de ce monde jusqu'au jour de l'Armagdon et du

    jugement final.

    1872 : Georges Smith dcouvre dans des tablettes rapportes de Ninive

    "L'pope de Gilgamesh" (IIe millnaire avant JC). Et non, la Bible n'est

    pas le plus vieux livre du monde, et de loin! La plupart des grands rcits

    de l'Ancien Testament, comme le dluge ou la Gense, ont t recopis,

    dans le dtail, de Gilgamesh.

    Swami Vivekananda

  • 1893 : Le grand sage hindou Vivekananda, disciple du saint Ramakrishna,

    se rend Chicago la sance inaugurale du Parlement des Religions

    prsid par le cardinal Gibbons. Le guerrier-prophte, par sa force et sa

    beaut, la grce et la dignit de sa tte lumineuse, sa voix profonde et

    mlodieuse fit oublier tous ceux qui lentouraient. L'Amrique anglo-saxonne, sre d'elle par son puritanisme enracin, ret la griffe du tigre

    indien son flanc.

    1899 : Charles G. Leland, Londres, publie sa trs synthtique Aradia ou

    l'vangile des Sorcires (Aradia or the Gospel of the Witches) qui fait de

    la Diane romaine la Desse Mre, d'Aradia, sa fille, la sorcire

    primordiale. Son uvre sera reprise par thoricienne du culte de fertilit pr-chrtien Magaret Murray.

    1899 : Les 13, 14 et 15 aot 1898 eurent lieu Morlaix et Ploujean des

    ftes bretonnes clbrant la cration de Lunvaniez Broadus Breiz, "Union

    rgionaliste bretonne.

    1900 : Fondation de la Goursez (Gorsedd) de la Presqu'le de Bretagne par

    un groupe de no-druides bretons en filiation avec la Gorsedd du Pays

    Galles.

    1908 : L'Inquisition, en sommeil depuis un sicle, reoit le nom de

    Congrgation du Saint-Office. Elle devient la Congrgation pour la

    doctrine de la foi en 1965, la suite du Concile Vatican II, et s'occupe des

    questions de doctrine et de murs.

    24 juin 1914 : L'glise n'accorde plus qu'une "authenticit indirecte" dans

    "l'ptre aux Hbreux" de la Bible. Traduction: l'glise a t oblige de

    reconnatre un des faux manifestes de la sainte bible pourtant "directement

    inspire par dieu".

    1925 : Le professeur Louis Rougier crit: " Les vangiles sont rdigs

    pour l'endoctrinement des nophytes, la rfutation des hrtiques, la

    confusion des juifs endurcis, les besoins de la liturgie ".

    1930 : L'abb Turmel (alias Herzog) est excommuni quand il montre une

    des nombreuses falsifications de la Bible de Jrusalem pour augmenter le

    nombre de prophties ralises: dans Isae 7,14, "la jeune femme" a t

    remplac par "la vierge". Ce qui montre au passage que l'vangile de

    Matthieu a t rdig trs tardivement, par un non-juif qui n'avait pas

    accs aux textes hbreux.

  • Philas Lebesgue

    1932 : linstigation des bretons Yves Berthou-Kaledvoulch et Taldir-Jaffrennou, le pote paysan dorigine picarde, Philas Lebesgue reut linitiation druidique selon les rites de la gorsedd galloise. Le collge

    druidique des Gaules est re-n ce mme jour. Ce collge sera lorigine du no-druidisme gaulois.

    Morvan Marchal

    1936 : Fondation de la Kredenn Geltiek, la fontaine de Barenton dans la

    fort de Brocliande en Bretagne, par cinq paens affirms autour de

    Morvan Marchal, Druide Artonovios, Berthou-Kerverzhiou, Druide

    Vissurix, principalement.

    1942 : Le 28 janvier, fut excut par les sovitiques le paen letton Ernest

    Brastins (n en 1892). Il fonda Dievturi (" avec Dieu ") en 1926 qui sera

  • officiellement enregistr Riga et Jelgava comme organisation

    religieuse.

    1943 : fondation du Collge des druides, bardes et ovates des Gaules

    (Collge druidique des Gaules) : par Paul Bouchet (1897-1979) sous

    l'gide de Philas Lebesgue.

    1946 : Dcouverte des treize papyrus codices du IVe sicle Nag-

    Hammadi en gypte. Aucune trace de la naissance de la vie de la mort et

    de la rsurrection de Jsus de Nazareth.

    1947 : Dcouverte des "manuscrits de la Mer Morte" Qumran (Sokoka)

    dans 11 grottes par un bdouin qui cherchait une cachette pour des

    marchandises de contrebande.

    Ces manuscrits contemporains de l'poque de Jsus de Nazareth de la

    Bible (de 250 av JC 68 aprs JC, bien aprs la suppose mort du Christ)

    ont t crits par des membres de la communaut des

    Qumraniens/Essniens.

    Ils traitent de religion, de justice, des psaumes, de rcits de guerre. La

    plupart de ces manuscrits sont entreposs par les catholiques au muse

    biblique Jrusalem (aujourd'hui muse Rockefeller).

    Dans les exemplaires transmis aux historiens, on trouve des passages de

    l'Ancien Testament. Aucune trace des vangiles, aucune mention des

    aptres, de Jsus ou de sa rsurrection ! Rien ! L'glise a t trs longue

    montrer les manuscrits.

    54 ans aprs la dcouverte des manuscrits, l'intgralit, en 39 volumes a

    t publie: certains manuscrits sont gnants: ils montrent que l'histoire de

    JC a t inspire, entre autre du messie Mnahem, rejet par les pharisiens,

    et mis mort par les romains en -4 AV JC puis aurait t considr

    comme ressuscit par ses disciples. Source: "L'Autre Messie", Isral

    Knohl Directeur du dpartement biblique l'Universit hbraque de

    Jrusalem: (Albin Michel).

    "Il met notamment en vidence, pour la premire fois, des

    correspondances extrmement troublantes entre la biographie de Jsus et

    celle du leader messianique qui l'a prcd d'une gnration : Mnahem

    l'Essnien" et pour cause...

    "Le Matre galilen (...) apparat aussi, bien des gards, comme une

    tonnante rincarnation du Matre de Justice. Comme celui-ci, il prcha la

    pnitence, la pauvret, l'humilit, l'amour du prochain, la chastet. Comme

    lui, il fut l'lu et le Messie de Dieu - le mes