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sommaire Revue trimestrielle - octobre 2012 n°21 Éditorial ............................................................................................................................................................ 5 Dossier La sécurité énergétique, enjeu majeur de souveraineté pour les États du XXI e siècle Christophe-Alexandre PAILLARD................................................................................................... 7 Sécurité économique : de la théorie à la pratique - Antoine-Tristan MOCILNIKAR .............15 Modernité et obsolescence du concept de sécurité énergétique - J. Peter BURGESS .............. 29 Transparence et perception du risque en matière nucléaire - Alain DELMESTRE.................. 39 La sécurité des centrales nucléaires : un enjeu majeur pour EDF Caroline BERNARD, Hervé BOLL ................................................................................................. 45 La coproduction État-secteur privé dans la sécurisation des infrastructures énergétiques Entretien avec Jean-Philippe BERILLON ....................................................................................... 52 Le développement de la production nationale d’hydrocarbures : une contribution majeure à la sécurité énergétique - Philippe PERREAU, Sylvie LE BRUN ............................... 56 Les traÀcs de déchets : une menace émergente - Bruno MANIN................................................ 63 Politiques énergétiques comparées de l’Inde et de la Chine : contexte et approche régionale - Marie-Hélène SCHWOOB, Paul CAUSSAT ............................................. 70 Énergies 2050 - Centre d’analyse stratégique ................................................................................... 84 Focus international L’uranium congolais : une rétrospective et une vision vers l’avenir vues dans le cadre des renseignements et de la sécurité - Marc COOLS, Veerle PASHLEY .................................. 95 Politique énergétique et sécurité. L’exemple russe - Vitali V. BOUCHOUYEV....................... 99 La sécurité énergétique en Russie : le cas de l’industrie électrique Catherine de LA ROBERTIE, Leonid GITELMAN, Semyon DANILOV.............................. 104 Souveraineté et développement durable. Le débat sur l’énergie au Chili - Andrés SUAREZ ....... 110 F F F F F F F F F F F F Suite... La sécurité énergétique Sécurité énergétique et souveraineté Sécurité énergétique : de la théorie à la pratique La sécurité des centrales nucléaires Les politiques énergétiques régionales de l’Inde et de la Chine Cahiers de la sécurité n°21 Revue de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice Revue trimestrielle - octobre 2012 F F F ENTRETIEN 52 La coproduction État-secteur privé dans la sécurisation des infrastructures énergétiques Entretien avec Jean-Philippe BERILLON * Cahiers de la sécurité : Les entreprises privées ont-elles toujours noué des liens avec les États, où s’agit-il d’un phénomène récent? Jean-Philippe Berillon : Il me semble que ces « partena- riats » ont toujours existé ; n’était-ce pas déjà le cas au VI e siècle lorsque des milices bourgeoises ont été créées pour sécuriser les villes, là où se trouvait alors l’essentiel de l’activité économique ? Car ce sont bien les commerçants et artisans qui contribuent à les armer et à les organiser ; on leur donnait même le nom de « guet des métiers » ; les corsaires dès le Moyen Âge mettent à la disposition du roi, des navires civils armés, autorisés par une lettre « de marque » ou « de course » à attaquer, en temps de guerre, les navires battant pavillon d’États ennemis. On peut y voir le début des sociétés privées de sécurité, qui sont aussi aujourd’hui des acteurs importants de la copro- duction de sécurité. La constante, c’est qu’il s’agit bien, pour des États, de faire face à une menace et de trouver les moyens d’une réponse adaptée, mais il s’agit dans le même temps d’assurer la sécurité et la croissance de l’activité économique, et donc d’intérêts privés. Ce qui change, c’est le type et le niveau de la menace, l’objectif qu’elle recherche, les techniques et technologies utilisées. Il est clair qu’elle est aujourd’hui plus importante qu’elle ne l’était par le passé et devrait malheureusement continuer à s’intensiÀer. Cette menace, typique du conÁit asymétrique, se traduit, par ailleurs, par des modes d’action au meilleur rapport coût efÀcacité, dont l’effet Ànal recherché est de stigmatiser l’incapacité, la défaillance et donc la responsabilité des gouvernements et des États. L’efÀcacité relevant de la capacité à créer la terreur la plus forte au sein des populations. CS : Et quelle est la position du secteur industriel dans tout cela ? JPhB : Si les populations constituent bien une cible centrale de cette stratégie du faible au fort, il est clair que les infrastructures industrielles et énergétiques tiennent une place particulière. Elles combinent, en effet, le double avantage, en cas de destruction totale ou partielle, de pouvoir, d’une part, désorganiser tout ou partie de l’activité économique et, d’autre part, de déclencher des catastrophes industrielles dont les populations seront les premières victimes. Il s’agit donc bien pour les opérateurs de passer du stade de cibles identiÀées à celui d’acteur intégré, et donc de coproducteur de sécurité au sein d’un dispositif national ou régional donné ; c’est-à-dire de créer un partenariat (*) Jean-philippe Berillon, senior vice-president security & safety de GDFSUEZ Global Gaz & GNL, est en charge de la santé, de la sécurité et de la sûreté ainsi que de la gestion de crise et de la protection des informations sensibles. Lieutenant-colonel de gendarmerie, il est breveté du Collège interarmées de défense, diplôme du Centre d’études diplomatiques et stratégiques et titulaire d’un DEA de l’institut d’études politiques d’Aix-en-Provence. 45 DOSSIER La sécurité des centrales nucléaires : un enjeu majeur pour EDF Caroline BERNARD, Hervé BOLL L’accident de la centrale japonaise de Fukushima a dramatiquement mis en lumière l’importance de la prise en compte des risques majeurs pour les installations nucléaires tant par les autorités publiques compétentes que par les entreprises qui gèrent ces installations. Cet article présente la démarche adoptée en France par le groupe EDF pour inscrire l’exigence de sécurité dans l’élaboration de ses programmes et dans la conception et la gestion des installations qui constituent son parc nucléaire. Cette démarche se développe à de multiples niveaux où la mise en œuvre de processus de sécurité spécifiques intègre une globalité de champs d’action dans des domaines scientifiques et techniques, mais également managériaux. Caroline Bernard Directrice déléguée en charge de la sûreté à la division production nucléaire d’EDF. Hervé Boll Délégué de l’état-major en charge de la prévention contre les incendies et les agressions à la division production nucléaire d’EDF. Security of nuclear power stations: an important issue for EDF The accident at the Japanese power station, in dramatic circumstances, threw light on the importance of being aware of the major risks associated with nuclear facilities. This awareness is important for both public authorities and the companies which manage these facilities. This article presents the initiative adopted in France by EDF to incorporate security demands into the development of its programmes and into the design and management of facilities in its nuclear power stations. This initiative is developing at several levels where the implementation of specific security processes includes different types of action in scientific, technical and also managerial fields. École militaire - 1 Place Joffre Case 39 75700 Paris 07 SP Tél : +33 (0)1 76 64 89 00 Fax :+33 (0)1 76 64 89 31 www.inhesj.fr [email protected] La sécurité énergétique n°21 Cahiers de la sécurité Revue de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice et de la justice Institut national des hautes Études de la sécurité

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Page 1: Cahiers sécurité Revue de l’Institut national des hautes ... · PDF fileLe développement de la production nationale d ... et de la sûreté ainsi que de la gestion de crise et

sommaire Revue trimestrielle - octobre 2012

n°21

Éditorial ............................................................................................................................................................ 5

Dossier

La sécurité énergétique, enjeu majeur de souveraineté pour les États du XXIe siècleChristophe-Alexandre PAILLARD ................................................................................................... 7

Sécurité économique : de la théorie à la pratique - Antoine-Tristan MOCILNIKAR .............15

Modernité et obsolescence du concept de sécurité énergétique - J. Peter BURGESS .............. 29

Transparence et perception du risque en matière nucléaire - Alain DELMESTRE.................. 39

La sécurité des centrales nucléaires : un enjeu majeur pour EDF Caroline BERNARD, Hervé BOLL ................................................................................................. 45

La coproduction État-secteur privé dans la sécurisation des infrastructures énergétiquesEntretien avec Jean-Philippe BERILLON ....................................................................................... 52

Le développement de la production nationale d’hydrocarbures : une contribution majeure à la sécurité énergétique - Philippe PERREAU, Sylvie LE BRUN ............................... 56

Les tra cs de déchets : une menace émergente - Bruno MANIN................................................ 63

Politiques énergétiques comparées de l’Inde et de la Chine : contexte et approche régionale - Marie-Hélène SCHWOOB, Paul CAUSSAT ............................................. 70

Énergies 2050 - Centre d’analyse stratégique ................................................................................... 84

Focus international

L’uranium congolais : une rétrospective et une vision vers l’avenir vues dans le cadre des renseignements et de la sécurité - Marc COOLS, Veerle PASHLEY .................................. 95

Politique énergétique et sécurité. L’exemple russe - Vitali V. BOUCHOUYEV ....................... 99

La sécurité énergétique en Russie : le cas de l’industrie électrique Catherine de LA ROBERTIE, Leonid GITELMAN, Semyon DANILOV .............................. 104

Souveraineté et développement durable. Le débat sur l’énergie au Chili - Andrés SUAREZ ....... 110

F

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Suite...

La sécurité énergétiqueSécurité énergétique et souveraineté

Sécurité énergétique : de la théorie à la pratique

La sécurité des centrales nucléaires

Les politiques énergétiques régionales de l’Inde et de la Chine

Cahiers de la

sécurité n°21Revue de l’Institut national des hautes études

de la sécurité et de la justice

et de la justice

Institut national des hautes Études

de la sécurité

Revue trimestrielle - octobre 2012

FF

F

ENTR

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N

5 2

La coproduction État-secteur privé

dans la sécurisa

tion des infrastru

ctures

énergétiques

Entretien avec Jean-Philippe BERILLON *

Cahiers de la sécurité : Les entreprises privées

ont-elles toujours noué des liens avec les États, où

s’agit-il d’un phénomène récent?

Jean-Philippe Berillo

n : Il me semble que ces « p

artena-

riats » ont toujours existé ; n’était-

ce pas déjà le

cas au VIe

siècle lorsque des milices bourgeoises ont été créées pour

sécuriser les villes, là où se tro

uvait alors l’essentiel de

l’activité économique ? Car ce sont bien les commerçants

et artisan

s qui contribuent à les ar

mer et à les organiser ;

on leur donnait même le nom de « g

uet des métiers »

;

les corsaires dès le Moyen Âge mettent à l

a disposition

du roi, des navires civils armés, au

torisés par une lettre

« de marque » ou « de course » à

attaquer, en temps de

guerre, les navires battant pavillon d’États

ennemis. On

peut y voir le début des so

ciété s privées de sécurité, qui

sont aussi a

ujourd’hui des acteurs im

portants de la c

opro-

duction de sécurité.

La constante, c’est qu’il s’

agit bien, pour des États, de fair

e

face à une menace et de trouver les moyens d’une réponse

adaptée, mais il s’a

git dans le même temps d’assu

rer la

sécurité et la croissan

ce de l’activité économique, et donc

d’intérêts privés. C

e qui change, c’est le type et le niveau

de la menace, l’objectif q

u’elle recherche, les techniques et

technologies utilisées.

Il est cla

ir qu’elle est

aujourd’hui plus importan

te qu’elle ne

l’était par le

passé et devrait

malheureusement continuer à

s’intensi er. Cette

menace, typ

ique du con it asym

étrique,

se traduit, p

ar ailleurs, p

ar des modes d’action au meilleur

rapport coût ef cacité, dont l’e

ffet nal recherché est

de stigmatiser l’incapacité, la défaillance et donc la

responsabilité

des gouvernements et

des États.

L’ef cacité

relevant de la capacité à c

réer la terreur la

plus forte au

sein des populations.

CS : Et quelle est la

position du secteur in

dustriel

dans tout cela ?

JPhB : Si les populations constituent bien une cible

centrale de cette stra

tégie du faible au fort, il

est clair que

les infrastru

ctures industrie

lles et énergétiques tiennent

une place particulière. Elles combinent, en effet, le

double avantage, en cas de destru

ction totale ou partielle,

de pouvoir, d’une part, d

ésorganiser tout ou partie de

l’activité économique et, d’autre part, de déclencher des

catastrophes in

dustrielles dont les populatio

ns seront les

premières victimes.

Il s’agit donc bien pour les opérate

urs de passe

r du stade

de cibles identi ées à

celui d’acteur intégré, et donc de

coproducteur de sécurité au sein d’un dispositif natio

nal

ou régional donné ; c’est-à

-dire de créer un partenaria

t

(*) Jean-philippe Berillo

n, senior vice-president security & safety de GDFSUEZ Global Gaz & GNL, est e

n charge de la santé, de la sécurité

et de la sûreté ainsi que de la gestio

n de crise et de la protection des in

formations sensibles. L

ieutenant-colonel de gendarmerie, il

est breveté du Collège interarmées de défense, diplôme du Centre d’études diplomatiques et str

atégiques et titulaire d’un DEA de

l’institut d’études politiq

ues d’Aix-en-Provence.

4 5

DO

SSIER

La sécurité des centrales nucléaires :

un enjeu majeur pour EDF

Caroline BERNARD, Hervé BOLL

L’accident de la centrale japonaise de Fukushima a

dramatiquement mis en lumière l’importance de la prise

en compte des risques majeurs pour les installations

nucléaires tant par les autorités publiques compétentes

que par les entreprises qui gèrent ces installations. Cet

article présente la démarche adoptée en France par le

groupe EDF pour inscrire l’exigence de sécurité dans

l’élaboration de ses programmes et dans la conception

et la gestion des installations qui constituent son parc

nucléaire. Cette démarche se développe à de multiples

niveaux où la mise en œuvre de processus de sécurité

spécifi ques intègre une globalité de champs d’action dans

des domaines scientifi ques et techniques, mais également

managériaux.

© Minerva Studio - Fotolia.com

Caroline Bernard Directrice déléguée en charge de la sûreté à la division production nucléaire d’EDF.

Hervé Boll Délégué de l’état-major en charge de la prévention contre les incendies et les agressions à la division production

nucléaire d’EDF.

Security of nuclear power stations: an important issue for EDF

The accident at the Japanese power station, in dramatic circumstances, threw light on the importance of being

aware of the major risks associated with nuclear facilities. This awareness is important for both public authorities

and the companies which manage these facilities. This article presents the initiative adopted in France by EDF

to incorporate security demands into the development of its programmes and into the design and management

of facilities in its nuclear power stations. This initiative is developing at several levels where the implementation

of specifi c security processes includes different types of action in scientifi c, technical and also managerial fi elds.

École militaire - 1 Place JoffreCase 39

75700 Paris 07 SPTél : +33 (0)1 76 64 89 00Fax :+33 (0)1 76 64 89 31

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La sécurité énergétiquen°21

Cahiers de la

sécurité Revue de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice

et de la justice

Institut national des hautes Études

de la sécurité

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Retour sur l’actualité

Insécurité et sécurité privée en Côte d’Ivoire - Boah Cofy Pascal-Henri YEBOUET ............. 118

Repères

Protéger les actifs numériques : le Digital Legal ManagementPhilippe BLOT LEFEVRE ................................................................................................................ 127

Police et prévention - Jean-Louis LOUBET DEL BAYLE .......................................................... 132

La Médiation : un outil de résilience pour l’espace publicJean-Yves GÉRARD, Richard OLSZEWSKI ................................................................................ 137

La sécurité intérieure de l’Union européenne, un chef-d’œuvre impressionniste ?Pierre BERTHELET ........................................................................................................................... 142

Notes de lecture

Prisons en europe - Elsa GAUSSIN ................................................................................................. 150

La dangerosité saisie par le droit pénal - Frédérique DUBOST ................................................... 150

Grands principes constitutionnels. Institutions publiques françaises - Manuel PALACIO ............. 151

Bête noire. « Condamné à plaider » Frédérique DUBOST ............................................................ 152

Mes points sur les « i ». Propos sur la présidentielle et la crise - Jean Michel LE MENN ....... 153

Soudain la revolution - Anaïs BERANGER .................................................................................... 153

***

Procédure scienti que pour la réception et la publication des articles. Conformément au Règlement Intérieur de la revue « Cahiers de la sécurité » ................................................ 154

retour

F

F

F

F

F

REPÈ

RES

1 4 2

La sécurité intérieure de l’Union

européenne, un chef-d’œuvre

impressionniste ? *

Pierre BERTHELET **

a politique européenne de sécurité

intérieure connaît depuis quelques mois

un développement sans précédent.

Cependant, ce changement s’opère par

petites touches, à l’image d’un tableau des

maîtres impressionnistes.

L’action de l’UE est fondée sur un document directeur :

la Stratégie européenne de sécurité intérieure 2 . Cette

stratégie, approuvée par les vingt-sept chefs d’État et

de gouvernement le 25 mars 2010, constitue le corpus

doctrinal de la sécurité intérieure européenne. Elle

s’apparente à un fond de toile, en exposant les lignes

d’action face à une série de menaces auxquelles sont

confrontés l’Union et les États membres 3 . Elle a été

complétée par un Plan d’action approuvé par les ministres

des vingt-sept États membres de février 2011 4 . Ce

document concrétise la Stratégie autour d’un ensemble

de mesures concrètes à mettre en œuvre, elles-mêmes

organisées autour d’une série d’objectifs opérationnels.

Entre tons clairs et teintes

plus obscures

La Commission européenne avait quali é de promet-

teurs les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Plan

d’action 5 . Elle avait constaté, à ce propos, des avancées

(*) L’auteur remercie vivement Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire et essayiste, pour sa relecture attentive du texte et ses

précieux conseils.

(**) Diplômé de l’Université catholique de Louvain, Pierre Berthelet a été conseiller pour les questions européennes auprès du ministre

fédéral de la Justice sous la présidence belge de l’UE (2001). Enseignant à l’Institut politique (IEP) de Lille, il e

st spécialisé sur les

questions de sécurité intérieure. Il est l’a

uteur du Paysage européen de la sécurité intérieure (Peter Lang, 2009) et administre le site

www.securiteinterieure.fr

(1) Cet article fait suite aux réfl exions exposées dans : « La sécurité intérieure européenne, sa stra

tégie et son architecture : regard imagé

sur une construction originale », Sécurité globale, n° 19, printemps 2012, p. 77-90 ; « Union européenne : réfl exions sur la sécurité

intérieure », Revue de la Défense nationale, Tribune n° 261, 27 septembre 2012, p. 1-5.

(2) http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/librairie/PDF/QC3010313FRC.pdf

(3) À savoir le terrorisme, la grande criminalité et la criminalité organisée, la cybercriminalité, la criminalité locale transfrontalière, les

atteintes à la sécurité routière, la violence en elle-même (id est la violence juvénile et celle causée par le hooliganisme), ainsi que les

catastrophes d’origine naturelle ou humaine.

(4) Conseil « justice et affaires intérieures » d

es 25 et 26 février 2011 (doc. du Conseil du 21.02.2011 (n° 6699/11)).

(5) COM(2011) 790 du 25.11.2011.

La sécurité intérieu

re européenne s’apparente à une œuvre picturale. Le tableau, loin d’être a

chevé, prend néanmoins form

e sur un mode

impressionniste :

une série de touches qui se su

perposent, des couleurs viv

es, des jeux d’ombre et

de lumière… Ces tou

ches constituent un

ensemble cohérent même s’il

est dif cile encore d

e cerner tou

tes les form

es et tous les p

ersonnages composant l’œuvre.

Cela étant dit, cette sécu

rité intérieu

re européenne s’apparente-t-elle à un chef-d’œuvre des maîtres i

mpressionnistes ?

Tout dépend du point de

vue où l’on se place pour regarder le t

ableau : ses admirateurs y ve

rront le travail d’un peintre à la main encore m

al assurée, mais dont les tr

aits

de génie sont incontestables. L

es plus critiques ne manqueront pas de mettre e

n exergue une juxtaposition maladroite d

e couches de couleur bien

loin des règles issu

es des traditions étatiques. Quoi qu’il en soit,

la sécurité intérieu

re européenne s’apparente bien à ce que fut l’impressio

nnisme

en tant que courant artistique il y

a plus d’un siècle : un renouvellem

ent de la peinture avec la remise en

cause des codes éta

blis 1 .

L

9 5

L’uranium congolais :

une rétrospective et une vision vers

l’avenir vues dans le cadre

des renseignements et de la sécurité

Marc COOLS, Veerle PASHLEY

Dans l’évolution de l’ancienne colonie belge du Congo

jusqu’à son indépendance, la possession d’uranium a joué

un rôle fondamental dans les processus politiques qui

l’ont menée à l’indépendance. Après la décolonisation,

l’uranium continue à jouer un rôle stratégique et introduit

de nouvelles questions qui se posent aujourd’hui encore,

par-delà sa dimension économique, dans le monde de la

sécurité et du renseignement.

DO

SSIE

R

© Boris - Fotolia.com

Marc CoolsProfesseur de criminologie à l’Université de Gand et à l’Université Libre de Bruxelles.

Veerle Pashley Veerle Pashley est criminologue et chercheuse en criminologie à la ‘Vrije Universiteit Brussel’.

Congolese uranium: a look back on and a look towards the future

in the framework of information and security

In the development of the former Belgian colony the Congo towards its independence, the possession of

uranium has played an important role in political processes leading to independence. After decolonization,

uranium continues to play a strategic role and introduces new questions which are still asked today, in addition

to the economic aspect, regarding security and information.

RETO

UR

SU

R L

AC

TUA

LITÉ

1 1 8

Insécurité et sécurité privée

en Côte-d’Ivoire

Boah Cofy Pascal-Henry YEBOUET

Les activités de sécurité privée ne sont pas récentes en

Côte d’Ivoire. Toutefois, l’essor fulgurant qu’elles ont

connu est à mettre en relation avec la recrudescence du

phénomène criminel et l’incapacité de l’État à assumer

pleinement sa mission régalienne de protection des

personnes et des biens. Cette sécurité privée prend

également une dimension multiforme, du fait des crises

successives que le pays traverse et de la volonté des

populations de participer activement à leur propre

sécurisation.

Boah Cofy Pascal-Henry Yebouet

UFR Criminologie, Université de Cocody en Côte d’Ivoire, CERP - IEP Toulouse Capitole.

© VIPDesign - Fotolia.com

Insecurity and private security on the Ivory Coast

The activities of private safety are not recent in Côte d’Ivoire. However, fulgurating rise that they knew, is to be

put in relation to the recrudescence of the criminal phenomenon and with the incapacity of the state to fully

assume the kingly mission of protection of the persons and the goods. This private safety, moreover, take on a

multiform dimension because of the successive crises that the country crosses and with L will of the populations

to take an active part in their own security.

9 9

FOC

US

Politique énergétique et sécurité.

L’exemple russe

Vitali V. BOUCHOUYEV

La Russie et la sécurité

énergétique globale

Des relations stables avec les consommateurs

traditionnels des ressources énergétiques russes et avec

les consommateurs des nouveaux marchés constituent

les directions les plus importantes de la politique visant

à assurer la sécurité énergétique globale conformément

aux intérêts du pays. La politique et l’activité de la Russie

dans le domaine indiqué se réalisent conformément aux

décisions et au plan d’action adoptés en 2006 au sommet

du G8 à Saint-Pétersbourg. Il prévoit l’activité de l’État

dans sept directions de base de la politique énergétique

intérieure aussi bien qu’extérieure :

- l’augmentation de la transparence, de la prévisibilité

et de la stabilité des marchés énergétiques globaux ;

- la diversi cation des types d’énergie ; l’assurance de

la sécurité physique des infrastructures énergétiques

les plus importantes ; la diminution des échelles de

la pauvreté énergétique ; la solution du problème du

changement du climat et du développement durable.

La plupart des dispositions du Plan d’action du « Groupe

des huit » se re ètent dans les priorités du SE-2030. De

plus, à tous les niveaux de la politique nationale russe dans

le domaine de l’assurance de la sécurité énergétique globale

certains résultats, cités dans le Rapport national correspondant

de la Fédération de Russie, ont déjà été atteints.

Ainsi, s’agissant de l’augmentation de la transparence, de

la prévisibilité et de la stabilité des marchés énergétiques,

la partie russe a présenté en 2009 à la communauté

mondiale le document « Approche conceptuelle de la

nouvelle base juridique de la collaboration internationale

dans le domaine énergétique ». Pour préparer un nouveau

document international contraignant, une équipe de travail

interministérielle a été mise en place. Elle comprend les

représentants des autorités fédérales du pouvoir exécutif

et des grandes sociétés russes du CCE aussi bien que

les représentants du milieu scienti que. L’équipe de

travail a préparé un projet de Convention de l’assurance

de la sécurité énergétique qui, après l’approbation du

Gouvernement de Russie, sera proposé à la communauté

internationale en vue d’être complété et amélioré.

Au niveau européen, dans le cadre du dialogue

énergétique Russie-UE, les instances concernées

travaillent sur l’harmonisation des stratégies énergétiques

des parties. Les consultations des institutions d’État et des

activités commerciales se réalisent dans différents groupes

thématiques, notamment le groupe de la coordination des

stratégies énergétiques, des pronostics et des scénarios, le

groupe des marchés et de l’infrastructure et le groupe de

l’ef cacité énergétique .Pour mieux coordonner les actions des fabricants et des

consommateurs d’énergie lors de situations critiques, le

« Mémorandum sur le Mécanisme de la prévention précoce

dans le domaine énergétique dans le cadre du Dialogue

énergétique Russie-UE » a été signé en 2009. Son caractère

actuel a été con rmé quand les livraisons du pétrole russe

sont arrivées à destination des consommateurs européens

via l’Ukraine.En ce qui concerne l’amélioration du climat

d’investissements dans le secteur énergétique, une loi

fédérale a été adoptée relative aux investissements

Vitali V. Bouchouyev

Directeur Général de l’Institut de stratégie de l’énergie de la Fédération de Russie.

DO

SSIE

R

1 1 0

Souveraineté et

développement durable

Le débat sur l’énergie au Chili

Andrés SUAREZ

L’économie chilienne repose sur des secteurs industrie

ls,

comme le secteur minier, largement consommateurs

d’énergie. L’énergie hydroélectrique constitue la

principale ressource énergétique du pays, ce qui a conduit

les gouvernements successifs à développer des projets

d’ampleur. L’article fait état des confl its générés par la

mise en œuvre desdits projets au regard des exigences

croissantes de protection de l’environnement, mais

également de respect des modes de vie de populations

autochtones.

Andrés Suarez

Chercheur au Centre d’éthique et professeur à la Faculté d´économie et d’administration de l’université

Alberto Hurtado

au Chili. Licencié en Sciences de l’administration publique et titu

laire d’un Master en Gestion publique de l´université de

Santiago du Chili, il travaille sur les thèmes de l´éthique et de la responsabilité sociale des entreprises. Il e

st coauteur avec

Gonzalo Arroyo de deux livres sur l’entreprise et sa responsabilité sociale (2006 et 2011).

© maudcharton - Fotolia.com

Sovereignty and sustainable development

The debate about energy in Chile

The Chilean economy is based on industrial fi elds such as the mining sector, and mainly on energy consumers.

Hydro electrical energy constitutes the main energy resource in the country and has led successive governments

to the development of large scale projects in this fi e

ld. This article deals with the confl ict generated by the

implementation of such projects, given the growing demand for environmental protection and respect for the

way of life of native populations.

1 5 1

ous vivons une époque

marquée par la tension

entre un mouvement de

globalisation, entraîné

par la dynamique d’échanges des

marchés, et une recherche de cadre

susceptible de garantir la finalité

humaine face à des processus

économiques, scientifiques et

techniques de plus en plus animés par

leur logique propre. Cette nouvelle

donne amène à penser en termes

nouveaux la question de la régulation,

ce qui remet en selle le rôle des

États, qu’il s’agisse des États-nation

actuels ou de la recherche de formes

institutionnelles supranationales,

de leur légitimité et de leur pouvoir

d’intervenir. Pour autant, si la

question se pose avec acuité, en

particulier depuis la crise économique

mondiale de 2008, on ne peut parler

d’un retour en force de l’État et de

ses capacités de régulation ; celui-ci

reste pris dans une évolution

contradictoire où s’affrontent les

forces qui s’appuient sur lui et celles

qui visent sa régression. Les États existent à l’intérieur de

l’histoire de la nation qu’ils organisent

et sur une base de droit qui évolue

parallèlement à la société elle-même.

En France cette base de droit est

codi ée par la Constitution qui édicte

les principes fondamentaux qui vont

garantir le cadre de vie commun à

tous les citoyens. La Constitution

française est un « organisme vivant »

dans le sens où il est amené à se

transformer en fonction des grandes

évolutions sociales et de l’impact des

grands courants d’idées qui traversent

l’histoire du pays. Cet ouvrage allie

une présentation détaillée des grands

principes constitutionnels à une

analyse des récents mouvements,

nationaux et internationaux, qui sont

venus impacter l’édi ce législatif. Il

propose ainsi une vision originale

de la constitution française à partir

du ternaire républicain, liberté,

égalité, fraternité, et au travers d’une

approche complète des institutions

françaises. Il aborde les grandes

doctrines politiques à l’origine de

l’actuelle Cinquième République ; il

est à jour de la dernière révision de

la Constitution de 1958 réalisée en

juillet 2008 et couvre une période qui

va jusqu’aux élections présidentielles

et législatives de 2012.

Manuel PALACIO

Chargé de mission Prévention

auprès du directeur de l’INHESJ

2012, l’Harmattan,

Coll. Pour com-prendre, 302 p., 28,00 €

plus lointains (Canada, États-Unis) :

la tendance outre-Atlantique est de

déterminer une peine en se fondant

sur un calcul actuariel du risque

(le prononcé de la peine est fonction

des prévisions de récidive issues de

calculs mathématiques de probabilité,

la mesure du risque) ; sur notre

continent, le droit pénal traditionnel

cohabite avec celui de la dangerosité.

Mais se développent en parallèle des

mesures contraignantes de droit civil,

à l’égard du malade mental, individu

« porteur d’un péril ».Enfin, les auteurs s’interrogent

sur la conciliation dans nos sociétés

modernes du principe de liberté

individuelle et du risque zéro. Cette

évolution du droit vise à préserver

notre société de la récidive, mais

aussi de toute éventualité de premier

passage à l’acte criminel. Si la peine

ne peut frapper l’irresponsable pénal,

la mesure de sûreté atteindra le

malade mental : cette idée gouverne

la dangerosité dans le droit pénal

moderne.

Frédérique DUBOST

Magistrate et chef du Département

Justice et droit de l’INHESJ

Grands principes constitutionnels

Institutions publiques françaises

Nouvelle édition revue et augmentée

Gérard PardiniN

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1 3 2

Police et prévention

Jean-Louis LOUBET DEL BAYLE *

n débat, aujourd’hui récurrent dans la

plupart des sociétés, porte sur les

modalités « répres sives » ou « préventives »

de l’intervention de la police pour assurer

l’observation et l’application des lois et le maintien de

l’ordre qu’elles contribuent à instaurer ou garantir. La

question se pose d’autant plus que ces termes font l’objet

de manière quasi universelle, depuis le dernier quart du XXe

siècle particulièrement, d’une valorisation unilatérale, avec

la distinction quelque peu manichéenne et simpli catrice

– issue pour une part de la tradition policière anglaise –

tendant à opposer de « bonnes » polices, qui seraient

caractérisées par leur action préventive, et de « mauvaises »

polices, caractérisées par leur aspect répressif.

En fait, les

choses sont plus complexes et supposent tout d’abord que

l’on précise la signi cation des termes utilisés dans ce débat.

Prévention et répression

On peut considérer que l’orientation « répressive » de

l’action policière se caractérise par des interventions a

posteriori, lo

rsqu’une infraction ou un acte délictueux a été

commis, lorsqu’un « dé sordre » ou une « désobéissance »

se sont produits. Dès lors, l’action policière apparaît

comme essen tiellement « réactive », en répondant à des

situations de mise en cause des normes régulant la vie

sociale. Par opposition, l’action préventive est celle qui a

pour but d’empêcher les infractions de se commettre et

donc, ainsi, de prévenir les dommages qu’elles peuvent

entraîner, d’éviter les désordres avant que ceux-ci ne

se produisent. Le comportement de la police est alors

« proactif », la police pre nant l’initiative des mesures

destinées à empêcher le développement par exemple de

la délinquance ou de la criminalité.

À partir de ces dé nitions, on peut d’abord observer

qu’aucune police n’a qu’un aspect purement répressif.

Toute activité policière a aussi des conséquences

préventives, dans la mesure où l’existence de la police

et son action ont pour but, à travers la répression et

la sanction a posteriori des comportements déviants,

d’empêcher à l’avenir la réitération et le développement

de comportements de même nature. La dimension

répressive de l’action policière comporte donc, par son

exemplarité, une dimension dissuasive et préventive.

La « peur du gendarme » est une illustration de cette

perspective préventive, pour empêcher les infractions de

se commettre. On la retrouve aussi dans l’organisation

de la visibilité sociale de la police et des policiers, dans

l’importance accordée à l’uniforme ou, éventuellement, au

port ostensible d’une arme. « Montrer sa force pour ne pas

avoir à s’en servir » est une stratégie policière à caractère

préventif et il est évident que ce que l’on peut appeler

la dimension idéologique et symbolique liée à l’existence

même de la police, et à la menace, réelle ou supposée,

qu’elle représente n’a de sens que dans cette perspective.

On peut alors parler de « prévention répressive » ou d’une

« répression préventive ».

Dans les hypothèses que l’on vient d’évoquer, on

a affaire à une prévention qui est donc fondée sur la

crainte de la sanction, sur la peur de la répression chez

les déviants potentiels. Toutefois, cette activité préventive

peut aussi s’entendre – et c’est so

uvent implicitement le

cas dans les débats actuels – comme une action destinée à

avoir une in uence sur les causes possibles de la déviance

et de la victimisation. Ainsi en est-il d’abord avec ce que

les Anglo-Saxons appellent la « prévention situation-

nelle », en désignant par là « les mesures non pénales, a

yant

pour but d’empêcher le passage à l’acte en

modi ant les circonstances

particulières dans lesquelles

des délits semblables sont commis

ou pourraient l’être »

1 . D’où, par exemple, les campagnes

invitant particuliers et entreprises à prendre des mesures

d’autoprotection contre les cambriolages, ou les incitations

à réorganiser tel ou tel site, a n de rendre plus dif ciles,

moins productifs, et moins attractifs, l

es comportements

U

(*) Professeur émérite de science politique à l’Université des sciences sociales de Toulouse-Capitole.

(1) M. Cusson, Criminologie, 2002, Paris, Hachette, p. 128.

1 5 3

évolté par la médiocrité du

débat politique devant les

urgences sociales, écolo-

giques et économiques

qui menacent notre pays, Michel

Rocard cherche à dresser la vision

de ce que l’Occident et le monde

sont en train de devenir dans ce

livre de propositions et d’analyse.

L’ouvrage met en perspective les

différentes dimensions de la crise

plurielle amorcée en 2008 : remise

en question d’une modernité qui au

delà des développements certains a

accru les inégalités économiques et

sociales, affaibli les Etats. Malgré ce

tableau plutôt obscur, l’ancien pre-

mier ministre demeure optimiste

tout au long des chapitres et ce livre

s’inscrit bien dans une «démarche de

partage». En neuf chapitres, il balaie

les principaux problèmes auxquels la

France est confrontée aujourd’hui et

propose des solutions pour en sortir.

Ainsi à titre d’exemple, Michel

Rocard défend l’abandon de l’arme

nucléaire - coûteuse et dangereuse -

conjugué au maintien - au dévelop-

pement, même - du nucléaire comme

source énergétique. C’est pour lui

un moyen indispensable de parer à

la dépression énergétique qui suivra

les pics pétrolier et gazier ; c’est aussi

une source d’énergie qui, af rme-t-il

non sans cynisme, “tue sensiblement

moins” que le charbon - et qui n’ag-

grave pas l’effet de serre. De même

il défend ardemment une réduction

supplémentaire du temps de tra-

vail visant à le porter à trente-deux

heures hebdomadaires. Alors qu’une

partie de l’opinion publique stigma-

tise à outrance les 35 heures comme

responsables de tous les maux de ces

dix dernières années, l’auteur passe

outre ces critiques pour défendre

une réforme qu’il considère natu-

relle, la réduction du temps de tra-

vail allant dans le sens de l’Histoire.Jean Michel LE MENN

Chargé de mission

Département Sécurité économique de l’INHESJ

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2012, Odile Jacob,Coll. Document,

268 p., 20,20 €

Mes points sur les i

Propos sur la présidentielle et la crise

Michel ROCARD, préface de François HOLLANDER

oudain la révolution, ouvrage de

Fethi Benslama, apporte une

analyse philo-psychanalytique

de la révolution tunisienne

déclenchée en décembre 2010.

Cet essai tente de décrypter et

d’appréhender les racines profondes

de ce soulèvement sans se limiter à

l’approche socio-économique que

l’auteur juge insuf sante et restrictive.

Si l’immolation de Mohammed

Bouazizi a été condamnée par les

diverses autorités religieuses du pays

comme enfreignant les préceptes de

l’islam, elle a, en revanche, suscité

une vive émotion au sein de la

population révélant l’« inespoir » de

tout un peuple. Ce suicide a ainsi constitué un

des facteurs déclencheurs de la

révolution. Cette dernière ne peut

cependant pas se résumer à ce

drame humain mais trouve plus

largement son origine dans l’histoire

de la Tunisie. A cet égard, l’auteur

revient sur les mutations profondes

vécues par ce pays depuis les années

1970 en analysant les particularités

de la révolution d’un point de vue

psychanalytique et philosophique.

Ces deux angles d’études sont en effet

indispensables pour comprendre

comment est survenu cet évènement

auquel personne ne s’attendait. Anaïs BERANGERChargée d’études

Département Sécurité économique de l’INHESJ

Soudain la revolution

Fethi BENSLAMAS

2011, DenoëlColl. Médiations,

117 p., 9,64 €

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Énergies 2050

Note n°263 de février 2012 du Centre d’analyse stratégique *

A la demande du ministère de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique, une commissio

n

pluraliste et ouverte a été mise en place en octobre 2011, afi n de produire une analyse des différents

scénarios possibles de politique énergétique pour la France à l’horizon 2050. Celle-ci vise à éclairer la

programmation pluriannuelle des investissements que le ministre

chargé de l’Énergie présentera devant le

Parlement en 2013. Les travaux de cette commissio

n ont conduit à la rédaction du rapport « Énergies 2050 »

dont l’article qui suit présente les grandes lignes directrices en matière d’analyse et de propositions.

Nous remercions le Centre d’Analyses Stratégiques de nous avoir autorisé à publier ce travail qui explore

les enjeux stratégiques en matière d’énergie dans ce numéro des Cahiers de la sécurité consacré

à la sécurité énergétique.

(*) Cette note de synthèse du CAS fait suite au rapport Énergies 2050 rédigé par Jacques Percebois et Claude Mandil, avec l’aide de

Dominique Auverlot (CAS), Étienne Beeker (CAS), Johanne Buba (CAS), Stéphanie Combes (DGT), Raphaël Contamin (DGT), Jean-

Guy Devezeaux de Lavergne (CEA), Timothée Furois (DGEC), Richard Lavergne (DGEC), Guy Maisonnier (IFPEN), François Perfezou

(DGEC).

En savoir plus: www.strategie.gouv.fr

Les principaux enseignements

Le contexte énergétique mondial

et européen

u niveau mondial, la demande énergétique est

tendanciellement en forte augmentation. Sous

l’effet de la croissance de la population et

de l’économie, tirée principalement par les

pays émergents, notamment la Chine et, à

moyen terme, l’Inde compte tenu de sa démographie, elle

pourrait doubler à l’horizon 2050. Ces pays, notamment

les quatre grands émergents qui constituent les BASIC

(Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine), mais aussi ceux du

Moyen-Orient, bien plus que les pays de l’OCDE, « feront »

les marchés de l’énergie et les prix qui deviendront donc

de plus en plus exogènes à nos propres politiques. Les

énergies fossiles, au premier rang desquelles le pétrole,

assurent aujourd’hui plus de 80 % de l’offre. Cette situation

marque la dépendance mondiale aux énergies carbonées

et pose la question de sa soutenabilité, tant sur le plan

environnemental que sur celui de l’approvisionnement en

matières premières. Si les réserves mondiales d’énergies

fossiles apparaissent abondantes au regard des besoins

futurs, les conditions de leur accès sont de plus en

plus dif ciles : les investissements en infrastructures

nécessaires pour l’utilisation des ressources sont massifs

et le contexte géopolitique est par nature incertain. La

contrainte climatique devrait par ailleurs apparaître plus

tôt que la contrainte géologique.

Au niveau européen, la dynamique est différente,

notamment car la croissance de la population et de

l’économie y est plus faible. Ainsi, la consommation

énergétique y est relativement stable depuis les deux

premiers chocs pétroliers. La part des énergies fossiles

dans le mix énergétique y est toutefois trè

s proche de

celle constatée au niveau mondial et pose les mêmes

questions de soutenabilité, auxquelles s’ajoute celle de la

dépendance vis-à-vis du reste du monde puisque l’Europe

est très largement importatrice d’énergie. Pour tenter de

répondre à ces enjeux, l’Union européenne a notamment

mis en œuvre le paquet « énergie–climat » qui xe à 2020

des objectifs contraignants. Au-delà, la Commissio

n

européenne a produit une “feuille de route Énergies

2050”, évaluant différents scénarios compatibles avec

l’objectif de division par quatre des émissio

ns de CO2

(appelé « facteur 4 ») à cet horizon. Cet exercice montre A

2 9

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Modernité et obsolescence du

concept de sécurité énergétique

J. Peter BURGESS

Le concept de sécurité énergétique est un concept

ambivalent du fait du statut de l’énergie qui est à la

fois une ressource indispensable à toute communauté

humaine et un facteur potentiel de confl it et de guerre

entre ces mêmes communautés. Il s’agit également d’un

concept récent, possédant son histoire propre qui se

décline sur différentes périodes et différents contextes

où, à chaque fois, des contenus distincts lui sont affectés.

C’est cette évolution à la fois sémantique et stratégique

dont cet article fournit l’analyse.

J. Peter BurgessInstitut de recherche pour la paix (PRIO) d’Oslo & Université Vrije universiteit de Bruxelles.

© adimas - Fotolia.com

Modernity and energy security concepts which are becoming obsolete

The concept of energy security is an ambivalent concept given the status of energy which is both an essential

resource for all human beings and a potential factor in confl ict and war between communities. It is also a

recent concept, with its own history which changes across different periods and contexts. In every case, distinct

contents are attributed to it. This article seeks to provide analysis of this development, which is both semantic

and strategic.

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n consacrant son dossier central à la sécurité énergétique, ce numéro des Cahiers de la Sécurité évoque une question cruciale qui renvoie à des questions fondamentales : la richesse et la puissance des nations mais, également, à la protection de la planète et à celle de ses habitants.

La production d’énergie et la chaine de valeur qui lui est attachée constituent des enjeux cruciaux d’autant plus que les risques et menaces qui y sont attachés concernent tout autant les dimensions politiques que technologiques.

La sécurité énergétique suscite ainsi une pluralité de questions environnementales, économiques, politiques et géopolitiques, mais aussi historiques que ce dossier tente de poser sans prétendre à l’exhaustivité mais en ayant l’envie d’être le plus complet possible.

Les politiques énergétiques des nations reposent sur deux objectifs intriqués : l’indépendance (énergétique) et la sécurité (des infrastructures). Cette sécurité est pour les pays producteurs l’une des conditions essentielles de leur prospérité économique, mais aussi un facteur d’infl uence et de puissance politique. Quant aux pays importateurs, il leur est nécessaire de disposer de garanties suffi santes de sécurité qui viendront consolider la stabilité sociale et la résilience en cas de crise.

La compréhension de ce que représente la sécurité énergétique est aussi enrichie par les articles qui entrent de plain-pied dans les politiques publiques d’un pays ou d’une zone géopolitique ou géoéconomique. La relation d’échange entre pays producteurs et pays consommateurs n’est à aucun moment une relation d’égal à égal ; elle suppose confrontations et, parfois, crises qui aboutissent le plus souvent à des compromis dont la vertu principale est de dénouer le confl it existant. Le nouveau cadre géopolitique mondial reste profondément marqué par les enjeux énergétiques, eux-mêmes fortement déterminés par les stratégies de sécurité.

Cette évolution est particulièrement mise en évidence dans les articles portant sur les exemples internationaux, à commencer par la relation entre la Chine et l’Inde analysée à travers leurs politiques énergétiques respectives. L’exemple de la Russie montre également comment, dans le nouvel ordre mondial, ce pays a su utiliser ses ressources et ses infrastructures énergétiques pour occuper une place incontournable dans les nouveaux rapports de force qui façonnent le monde que nous connaissons.

La France, en ce qui la concerne, est confrontée à cette question de manière particulière. Son choix du recours au nucléaire pour assurer majoritairement la production de l’énergie électrique, contribue à garantir un prix d’accès compétitif à cette énergie. Toutefois, ce choix ne peut à lui seul assurer les besoins énergétiques du pays. Le défi cit de la balance

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La sécurité énergétique, enjeu majeur de souveraineté pour les États du XXIe siècleChristophe-Alexandre PAILLARD

Christophe-Alexandre Paillard

Adjoint au directeur des affaires stratégiques du ministère de la Défense. Il a été directeur au sein de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) jusqu’en avril 2012 et, précédemment, responsable des questions économiques et industrielles à la direction des Affaires internationales et stratégiques du SGDN et chef du bureau « prospective technologique et industrielle » de la Délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense. Il est chercheur associé de l’Université Bernardo O’higgins de Santiago du Chili et directeur de recherche à l’Institut Choiseul. Il est l’auteur d’ouvrages et d’articles sur les questions économiques, industrielles et technologiques de défense, l’énergie et les minerais.

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Les prix élevés du baril de pétrole montre qu’au-delà de l’impact de la crise fi nancière internationale, la question des déséquilibres énergétiques mondiaux reste posée pour le plus long terme, pour le secteur du pétrole comme pour les autres formes d’énergie. Les besoins de la population mondiale en énergie et les déséquilibres qui en découlent expliquent que cette question restera l’un des grands thèmes géopolitiques du XXIe siècle. La France, comme tous les États européens, ne peut faire l’économie d’une stratégie globale sur la préservation de son autonomie énergétique, à l’heure où le nucléaire est remis en cause sur le continent européen et où la concurrence des pays émergents pour la maîtrise des grandes sources d’énergie va croissante.

Energy security is a major issue for governments around the world in the 21st centuryThe high price of oil shows that beyond the impact of the international fi nancial crisis, the issue of global energy imbalances will be debated about for a long time yet. This is the case both for oil and also other energy forms. The needs of the world population for energy and the imbalances which arise from this explain why this issue will remain one of the major geopolitical issues of the 21st century. France and other European countries require a global strategy on the preservation of energy autonomy for the planet. In recent times, across Europe, ques-tions have been raised about nuclear energy. Competition is growing between emerging countries for increasing control over energy sources.

© Tomas Sereda - Fotolia.com

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La sécurité énergétique fonde nos politiques énergétiques. Chaque pays, chaque région, tente de trouver sa propre réponse à ce défi en fonction de ses atouts, son histoire, ses relations internationales et ses intérêts. Le contexte énergétique change fortement. Le développement des ressources fossiles non conventionnelles, mais aussi les efforts entrepris dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables vont détendre à moyen terme le marché de l’énergie. Les risques vont se concentrer sur les aspects purement sécuritaires liés à une situation géopolitique heurtée, une dynamique terroriste très forte ainsi qu’à la répétition de phénomènes météorologiques graves.

Antoine-Tristan Mocilnikar

Ingénieur en Chef des Mines et Doctorat de l’Université Paris IX. Auditeur de la 24e session nationale « Justice et sécurité » de l’INHESJ.

Sécurité énergétique : de la théorie à la pratiqueAntoine-Tristan MOCILNIKAR

© Sergej Khackimullin - Fotolia.com

Energy security: from theory to practiceEnergy security is at the heart of energy policies in our countries. Every country and region is trying to find its own response to this challenge, according to its strengths, history, international relations and interests. The energy situation is changing significantly with the development of unconventional fossil fuels, but also efforts made in the field of energy efficiency and renewable energy. These changes, in the long term, are going to place less of a strain on the energy market. The risks will mainly be related to security aspects in particular, linked to the unstable geopolitical situation, a very strong risk of terrorism and repetition of serious meteorological phenomena.

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Modernité et obsolescence du concept de sécurité énergétiqueJ. Peter BURGESS

Le concept de sécurité énergétique est un concept ambivalent du fait du statut de l’énergie qui est à la fois une ressource indispensable à toute communauté humaine et un facteur potentiel de confl it et de guerre entre ces mêmes communautés. Il s’agit également d’un concept récent, possédant son histoire propre qui se décline sur différentes périodes et différents contextes où, à chaque fois, des contenus distincts lui sont affectés. C’est cette évolution à la fois sémantique et stratégique dont cet article fournit l’analyse.

J. Peter Burgess

Institut de recherche pour la paix (PRIO) d’Oslo & Université Vrije universiteit de Bruxelles.

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Modernity and energy security concepts which are becoming obsoleteThe concept of energy security is an ambivalent concept given the status of energy which is both an essential resource for all human beings and a potential factor in confl ict and war between communities. It is also a recent concept, with its own history which changes across different periods and contexts. In every case, distinct contents are attributed to it. This article seeks to provide analysis of this development, which is both semantic and strategic.

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Transparence et perception du risque en matière nucléaireAlain DELMESTRE

Depuis quelques années, la prise de conscience des risques que font peser les activités humaines sur l’environnement s’est accrue dans l’opinion. Les atteintes à l’environnement sont devenues un sujet sensible. Récemment, l’accident de la centrale de Fukushima a mis la sûreté nucléaire au premier plan de l’actualité, ravivant des craintes et interrogations déjà exprimées à la suite de l’accident de Tchernobyl. Cet événement a suscité un vif intérêt de la part des médias et du public. Plus d’un an après cet événement, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) analyse la perception des Français sur les sujets nucléaires et rappelle les moyens d’information mis à leur disposition.

Alain Delmestre

Directeur général adjoint et membre du comité exécutif de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il est également directeur de la communication et de l’information des publics de l’ASN. Il a occupé différentes responsabilités dans le domaine de la communication au sein de l’administration (ministère de l’Industrie, ministère des PTT). Alain Delmestre est administrateur civil hors classe.

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Transparency and risk perception regarding nuclear energyEnvironmental damage has become a sensitive subject. Recently, the accident at Fukushima power station was fi rst page news, reviving fears and questions which had already been apparent at the time of Chernobyl. Both the media and the public were very concerned about this incident. More than a year later, the French nuclear safety authority is analysing the opinion of French people regarding nuclear energy and calling upon information means available to it.

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La sécurité des centrales nucléaires : un enjeu majeur pour EDFCaroline BERNARD, Hervé BOLL

L’accident de la centrale japonaise de Fukushima a dramatiquement mis en lumière l’importance de la prise en compte des risques majeurs pour les installations nucléaires tant par les autorités publiques compétentes que par les entreprises qui gèrent ces installations. Cet article présente la démarche adoptée en France par le groupe EDF pour inscrire l’exigence de sécurité dans l’élaboration de ses programmes et dans la conception et la gestion des installations qui constituent son parc nucléaire. Cette démarche se développe à de multiples niveaux où la mise en œuvre de processus de sécurité spécifi ques intègre une globalité de champs d’action dans des domaines scientifi ques et techniques, mais également managériaux.

© Minerva Studio - Fotolia.com

Caroline Bernard

Directrice déléguée en charge de la sûreté à la division production nucléaire d’EDF.

Hervé Boll

Délégué de l’état-major en charge de la prévention contre les incendies et les agressions à la division production nucléaire d’EDF.

Security of nuclear power stations: an important issue for EDF The accident at the Japanese power station, in dramatic circumstances, threw light on the importance of being aware of the major risks associated with nuclear facilities. This awareness is important for both public authorities and the companies which manage these facilities. This article presents the initiative adopted in France by EDF to incorporate security demands into the development of its programmes and into the design and management of facilities in its nuclear power stations. This initiative is developing at several levels where the implementation of specifi c security processes includes different types of action in scientifi c, technical and also managerial fi elds.

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La coproduction État-secteur privé dans la sécurisation des infrastructures énergétiques

Entretien avec Jean-Philippe BERILLON *

Cahiers de la sécurité : Les entreprises privées ont-elles toujours noué des liens avec les États, où s’agit-il d’un phénomène récent?

Jean-Philippe Berillon : Il me semble que ces « partena-riats » ont toujours existé ; n’était-ce pas déjà le cas au VIe siècle lorsque des milices bourgeoises ont été créées pour sécuriser les villes, là où se trouvait alors l’essentiel de l’activité économique ? Car ce sont bien les commerçants et artisans qui contribuent à les armer et à les organiser ; on leur donnait même le nom de « guet des métiers » ; les corsaires dès le Moyen Âge mettent à la disposition du roi, des navires civils armés, autorisés par une lettre « de marque » ou « de course » à attaquer, en temps de guerre, les navires battant pavillon d’États ennemis. On peut y voir le début des sociétés privées de sécurité, qui sont aussi aujourd’hui des acteurs importants de la copro-duction de sécurité.

La constante, c’est qu’il s’agit bien, pour des États, de faire face à une menace et de trouver les moyens d’une réponse adaptée, mais il s’agit dans le même temps d’assurer la sécurité et la croissance de l’activité économique, et donc d’intérêts privés. Ce qui change, c’est le type et le niveau de la menace, l’objectif qu’elle recherche, les techniques et technologies utilisées.

Il est clair qu’elle est aujourd’hui plus importante qu’elle ne l’était par le passé et devrait malheureusement continuer à

se traduit, par ailleurs, par des modes d’action au meilleur

de stigmatiser l’incapacité, la défaillance et donc la

relevant de la capacité à créer la terreur la plus forte au sein des populations.

CS : Et quelle est la position du secteur industriel dans tout cela ?

JPhB : Si les populations constituent bien une cible centrale de cette stratégie du faible au fort, il est clair que les infrastructures industrielles et énergétiques tiennent une place particulière. Elles combinent, en effet, le double avantage, en cas de destruction totale ou partielle, de pouvoir, d’une part, désorganiser tout ou partie de l’activité économique et, d’autre part, de déclencher des catastrophes industrielles dont les populations seront les premières victimes.

Il s’agit donc bien pour les opérateurs de passer du stade

coproducteur de sécurité au sein d’un dispositif national ou régional donné ; c’est-à-dire de créer un partenariat

(*) Jean-philippe Berillon, senior vice-president security & safety de GDFSUEZ Global Gaz & GNL, est en charge de la santé, de la sécurité et de la sûreté ainsi que de la gestion de crise et de la protection des informations sensibles. Lieutenant-colonel de gendarmerie, il est breveté du Collège interarmées de défense, diplôme du Centre d’études diplomatiques et stratégiques et titulaire d’un DEA de l’institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.

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Le développement de la production nationale d’hydrocarbures : une contribution majeure à la sécurité énergétiquePhilippe PERREAU, Sylvie LE BRUN

Les énergies fossiles assurent aujourd’hui 80 % des besoins de la population mondiale en énergie. Si cette dépendance est souvent mise en cause dans la protection environnementale, elle n’en reste pas moins un véritable défi pour la sécurité d’approvisionnement.

Sylvie Le Brun

Depuis juin 2011 chargée des relations publiques de GEP-AFTP. Rédactrice en chef de Pétrole et Gaz Informations. Chef de projet Enerfi nance bureau, d’études économiques spécialisé dans l’énergie.

© Andrei Merkulov - Fotolia.com

Philippe Perreau

Directeur Technologies Innovations Projets au GEP-AFTP depuis 2009. Précédemment Directeur des relations PME-PMI à l’IFP Energies nouvelles.

The development of national production of hydrocarbon: a major contribution to energy securityFossil fuels ensure 80 % of the world population’s energy needs. This dependence is often debated about in terms of environmental protection and it is also a real challenge for ensuring energy provision for everyone.

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Les trafi cs de déchets : une menace émergenteBruno MANIN

La nécessité de protéger l’environnement a conduit à introduire une réglementation du traitement des déchets. Ce souci de contrôle a fait apparaître, à côté des fi lières légales, un secteur construit sur le contournement de cette réglementation et qui gère une activité ouvertement délinquante. La lutte contre ces fi lières illégales constitue un enjeu de sécurité spécifi que pour les pays de l’Union européenne. L’article développe plus particulièrement les exemples italien et français.

Bruno Manin

Colonel de gendarmerie, Bruno Manin est chef de l’Offi ce central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP). Il intervient dans divers groupes de travail au sein de l’Union européenne ainsi qu’auprès d’organismes des Nations unies. Il est auditeur de la 23e Session nationale de l’INHESJ.

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Waste traffi cking: a new threatThe need to protect the environment has led to the introduction of rules regarding waste treatment. Regarding regarding control of this has led to the appearance, alongside legal fi elds, of a sector built on violation of these rules and which openly manages criminal activity. The fi ght against illegal sectors is a specifi c security issue for countries in the European Union. This article looks into French and Italian examples in particular.

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Politiques énergétiques comparées de l’Inde et de la Chine : contexte et approche régionaleMarie-Hélène SCHWOOB, Paul CAUSSAT

La dynamique de la consommation mondiale d’énergie est désormais portée par les économies émergentes et, en particulier, par l’Inde et la Chine. En plein développement, les deux géants asiatiques pourraient être responsables de plus de la moitié de la croissance de la demande en énergie primaire d’ici à 2030. Mais surtout, l’Inde et la Chine porteront l’augmentation des demandes mondiales en charbon (dont la combustion est fortement émettrice de gaz à effet de serre) et en pétrole (pour lequel les deux territoires sont fortement dépendants de l’extérieur). Afi n de réduire leurs émissions et leur dépendance énergétique, les deux gouvernements publieront cette année leurs douzièmes plans quinquennaux qui mettent l’accent sur l’effi cacité énergétique et sur les ressources énergétiques non carbonées. Cet article se propose d’examiner la situation énergétique des deux pays, les nouvelles mesures et les obstacles qui persistent dans leur mise en oeuvre, avant de se concentrer sur les conséquences que ce contexte implique pour les relations indo-chinoises au niveau bilatéral, régional et international.

Marie-Hélène Schwoob

Chercheur Asia Centre.

Paul Caussat

Chercheur Asia Centre.

Comparison of energy policies in India and china: context and regional approach

The world energy consumption trends are now led by the emerging economies, chief among them India and China. The two booming Asian giants could account for about half of the growth in primary energy demand by 2030. Furthermore, India and China will lead the increase in the world demand for coal, which is responsible for a signifi cant share of greenhouse gas emissions, and also the increase in the world demand for oil, a resource for which the two countries are highly dependent on external countries. In order to reduce their carbon emissions and their energy dependency, the two countries will release their own fi ve-year national plan, emphasizing energy effi ciency gains and non-carbon energy resources. This paper will fi rst attempt to study the two countries’ energy situation, the new measures and the challenges arising from their implementation, and will then focus on the consequences of their internal context on the Sino-Indian relations at the bilateral, regional and international level.

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Énergies 2050 Note n°263 de février 2012 du Centre d’analyse stratégique *

A la demande du ministère de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique, une commission pluraliste et ouverte a été mise en place en octobre 2011, afi n de produire une analyse des différents scénarios possibles de politique énergétique pour la France à l’horizon 2050. Celle-ci vise à éclairer la programmation pluriannuelle des investissements que le ministre chargé de l’Énergie présentera devant le Parlement en 2013. Les travaux de cette commission ont conduit à la rédaction du rapport « Énergies 2050 » dont l’article qui suit présente les grandes lignes directrices en matière d’analyse et de propositions. Nous remercions le Centre d’Analyses Stratégiques de nous avoir autorisé à publier ce travail qui explore les enjeux stratégiques en matière d’énergie dans ce numéro des Cahiers de la sécurité consacré à la sécurité énergétique.

(*) Cette note de synthèse du CAS fait suite au rapport Énergies 2050 rédigé par Jacques Percebois et Claude Mandil, avec l’aide de Dominique Auverlot (CAS), Étienne Beeker (CAS), Johanne Buba (CAS), Stéphanie Combes (DGT), Raphaël Contamin (DGT), Jean-Guy Devezeaux de Lavergne (CEA), Timothée Furois (DGEC), Richard Lavergne (DGEC), Guy Maisonnier (IFPEN), François Perfezou (DGEC).En savoir plus: www.strategie.gouv.fr

Les principaux enseignements

Le contexte énergétique mondial et européen

u niveau mondial, la demande énergétique est tendanciellement en forte augmentation. Sous l’effet de la croissance de la population et de l’économie, tirée principalement par les pays émergents, notamment la Chine et, à

moyen terme, l’Inde compte tenu de sa démographie, elle pourrait doubler à l’horizon 2050. Ces pays, notamment les quatre grands émergents qui constituent les BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine), mais aussi ceux du Moyen-Orient, bien plus que les pays de l’OCDE, « feront » les marchés de l’énergie et les prix qui deviendront donc de plus en plus exogènes à nos propres politiques. Les énergies fossiles, au premier rang desquelles le pétrole, assurent aujourd’hui plus de 80 % de l’offre. Cette situation marque la dépendance mondiale aux énergies carbonées et pose la question de sa soutenabilité, tant sur le plan environnemental que sur celui de l’approvisionnement en matières premières. Si les réserves mondiales d’énergies

fossiles apparaissent abondantes au regard des besoins futurs, les conditions de leur accès sont de plus en plus dif ciles : les investissements en infrastructures nécessaires pour l’utilisation des ressources sont massifs et le contexte géopolitique est par nature incertain. La contrainte climatique devrait par ailleurs apparaître plus tôt que la contrainte géologique.

Au niveau européen, la dynamique est différente, notamment car la croissance de la population et de l’économie y est plus faible. Ainsi, la consommation énergétique y est relativement stable depuis les deux premiers chocs pétroliers. La part des énergies fossiles dans le mix énergétique y est toutefois très proche de celle constatée au niveau mondial et pose les mêmes questions de soutenabilité, auxquelles s’ajoute celle de la dépendance vis-à-vis du reste du monde puisque l’Europe est très largement importatrice d’énergie. Pour tenter de répondre à ces enjeux, l’Union européenne a notamment mis en œuvre le paquet « énergie–climat » qui xe à 2020 des objectifs contraignants. Au-delà, la Commission européenne a produit une “feuille de route Énergies 2050”, évaluant différents scénarios compatibles avec l’objectif de division par quatre des émissions de CO2 (appelé « facteur 4 ») à cet horizon. Cet exercice montre

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L’uranium congolais : une rétrospective et une vision vers l’avenir vues dans le cadre des renseignements et de la sécurité Marc COOLS, Veerle PASHLEY

Dans l’évolution de l’ancienne colonie belge du Congo jusqu’à son indépendance, la possession d’uranium a joué un rôle fondamental dans les processus politiques qui l’ont menée à l’indépendance. Après la décolonisation, l’uranium continue à jouer un rôle stratégique et introduit de nouvelles questions qui se posent aujourd’hui encore, par-delà sa dimension économique, dans le monde de la sécurité et du renseignement.

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Marc Cools

Professeur de criminologie à l’Université de Gand et à l’Université Libre de Bruxelles.

Veerle Pashley

Veerle Pashley est criminologue et chercheuse en criminologie à la ‘Vrije Universiteit Brussel’.

Congolese uranium: a look back on and a look towards the future in the framework of information and securityIn the development of the former Belgian colony the Congo towards its independence, the possession of uranium has played an important role in political processes leading to independence. After decolonization, uranium continues to play a strategic role and introduces new questions which are still asked today, in addition to the economic aspect, regarding security and information.

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Politique énergétique et sécurité. L’exemple russeVitali V. BOUCHOUYEV

La Russie et la sécurité énergétique globale

Des relations stables avec les consommateurs traditionnels des ressources énergétiques russes et avec les consommateurs des nouveaux marchés constituent les directions les plus importantes de la politique visant à assurer la sécurité énergétique globale conformément aux intérêts du pays. La politique et l’activité de la Russie dans le domaine indiqué se réalisent conformément aux décisions et au plan d’action adoptés en 2006 au sommet du G8 à Saint-Pétersbourg. Il prévoit l’activité de l’État dans sept directions de base de la politique énergétique intérieure aussi bien qu’extérieure :

- l’augmentation de la transparence, de la prévisibilité et de la stabilité des marchés énergétiques globaux ;

- la diversi cation des types d’énergie ; l’assurance de la sécurité physique des infrastructures énergétiques les plus importantes ; la diminution des échelles de la pauvreté énergétique ; la solution du problème du changement du climat et du développement durable.

La plupart des dispositions du Plan d’action du « Groupe des huit » se re ètent dans les priorités du SE-2030. De plus, à tous les niveaux de la politique nationale russe dans le domaine de l’assurance de la sécurité énergétique globale certains résultats, cités dans le Rapport national correspondant de la Fédération de Russie, ont déjà été atteints.

Ainsi, s’agissant de l’augmentation de la transparence, de la prévisibilité et de la stabilité des marchés énergétiques, la partie russe a présenté en 2009 à la communauté

mondiale le document « Approche conceptuelle de la nouvelle base juridique de la collaboration internationale dans le domaine énergétique ». Pour préparer un nouveau document international contraignant, une équipe de travail interministérielle a été mise en place. Elle comprend les représentants des autorités fédérales du pouvoir exécutif et des grandes sociétés russes du CCE aussi bien que les représentants du milieu scienti que. L’équipe de travail a préparé un projet de Convention de l’assurance de la sécurité énergétique qui, après l’approbation du Gouvernement de Russie, sera proposé à la communauté internationale en vue d’être complété et amélioré.

Au niveau européen, dans le cadre du dialogue énergétique Russie-UE, les instances concernées travaillent sur l’harmonisation des stratégies énergétiques des parties. Les consultations des institutions d’État et des activités commerciales se réalisent dans différents groupes thématiques, notamment le groupe de la coordination des stratégies énergétiques, des pronostics et des scénarios, le groupe des marchés et de l’infrastructure et le groupe de l’ef cacité énergétique .

Pour mieux coordonner les actions des fabricants et des consommateurs d’énergie lors de situations critiques, le « Mémorandum sur le Mécanisme de la prévention précoce dans le domaine énergétique dans le cadre du Dialogue énergétique Russie-UE » a été signé en 2009. Son caractère actuel a été con rmé quand les livraisons du pétrole russe sont arrivées à destination des consommateurs européens via l’Ukraine.

En ce qui concerne l’amélioration du climat d’investissements dans le secteur énergétique, une loi fédérale a été adoptée relative aux investissements

Vitali V. Bouchouyev

Directeur Général de l’Institut de stratégie de l’énergie de la Fédération de Russie.

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La sécurité énergétique en Russie : le cas de l’industrie électriqueCatherine de LA ROBERTIE, Leonid GITELMAN, Semyon DANILOV

La recherche de la sécurité énergétique est aujourd’hui au centre du débat stratégique conduit par les nations sans cesse préoccupées par l’approvisionnement versus la demande en énergie et leurs importantes répercussions aussi bien aux plans politique, économique, social, environnemental et commercial. L’objectif de cet article est de tenter de poser un diagnostic et de proposer des pistes de réfl exion afi n d’optimiser la nouvelle organisation du secteur électrique en Russie suite aux réformes, pour contribuer à la sauvegarde de la sécurité énergétique électrique.

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Catherine de La Robertie

Professeur des Universités, Rennes I, Présidente de l’AFUDRIS.

Leonid Gitelman

Professeur, directeur du département « gestion du secteur énergétique », Université fédérale de l’Oural Boris Eltsine (Russie).

Semyon Danilov

Docteur de l’Université de Rennes 1, directeur des investissements dans l’industrie électrique, Agence des prévisions énergétiques (Russie).

Security energy in Russia: the electrical industryEnergy security research is nowadays at the centre of a strategic debate led constantly by nations regarding the supply and demand of energy, and the important repercussions of this at a political, economic, social, environ-mental and commercial level.

The aim of this article is trying to carry out analysis and suggest ideas to refl ect upon in order to make the best of new organisation of the electrical sector in Russia following reforms, to contribute to the protection of electrical energy security.

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Souveraineté et développement durableLe débat sur l’énergie au Chili

Andrés SUAREZ

L’économie chilienne repose sur des secteurs industriels, comme le secteur minier, largement consommateurs d’énergie. L’énergie hydroélectrique constitue la principale ressource énergétique du pays, ce qui a conduit les gouvernements successifs à développer des projets d’ampleur. L’article fait état des confl its générés par la mise en œuvre desdits projets au regard des exigences croissantes de protection de l’environnement, mais également de respect des modes de vie de populations autochtones.

Andrés Suarez

Chercheur au Centre d’éthique et professeur à la Faculté d´économie et d’administration de l’université Alberto Hurtado au Chili. Licencié en Sciences de l’administration publique et titulaire d’un Master en Gestion publique de l´université de Santiago du Chili, il travaille sur les thèmes de l´éthique et de la responsabilité sociale des entreprises. Il est coauteur avec Gonzalo Arroyo de deux livres sur l’entreprise et sa responsabilité sociale (2006 et 2011).

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Sovereignty and sustainable developmentThe debate about energy in Chile

The Chilean economy is based on industrial fi elds such as the mining sector, and mainly on energy consumers. Hydro electrical energy constitutes the main energy resource in the country and has led successive governments to the development of large scale projects in this fi eld. This article deals with the confl ict generated by the implementation of such projects, given the growing demand for environmental protection and respect for the way of life of native populations.

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Insécurité et sécurité privée en Côte-d’IvoireBoah Cofy Pascal-Henry YEBOUET

Les activités de sécurité privée ne sont pas récentes en Côte d’Ivoire. Toutefois, l’essor fulgurant qu’elles ont connu est à mettre en relation avec la recrudescence du phénomène criminel et l’incapacité de l’État à assumer pleinement sa mission régalienne de protection des personnes et des biens. Cette sécurité privée prend également une dimension multiforme, du fait des crises successives que le pays traverse et de la volonté des populations de participer activement à leur propre sécurisation.

Boah Cofy Pascal-Henry Yebouet

UFR Criminologie, Université de Cocody en Côte d’Ivoire, CERP - IEP Toulouse Capitole.

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Insecurity and private security on the Ivory CoastThe activities of private safety are not recent in Côte d’Ivoire. However, fulgurating rise that they knew, is to be put in relation to the recrudescence of the criminal phenomenon and with the incapacity of the state to fully assume the kingly mission of protection of the persons and the goods. This private safety, moreover, take on a multiform dimension because of the successive crises that the country crosses and with L will of the populations to take an active part in their own security.

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Protéger les actifs numériques : le Digital Legal Management Philippe BLOT LEFEVRE *

e Digital Legal Management (DLM) consiste à maîtriser l’usage fait par les tiers des docu-ments et informations (D&I) que nous leur con ons 1, qu’il s’agisse d’actifs immatériels

ou de données personnelles numériques. L’objectif du DLM est d’améliorer le ltrage des accès pour ne pas blo-quer les processus métiers 2 et de contrôler l’usage du D&I entre les mains des utilisateurs successifs éventuels.

La valeur « travail » découle toujours d’une décision prise à partir d’informations ables, c’est-à-dire fondées sur la confiance entre responsables de spécialités complémentaires. La valeur de l’information tient donc plus de l’usage qui en est fait par le responsable que du document lui-même.

Depuis une douzaine d’années que l’on parle d’autoroutes de l’information, les technologies de communication se sont développées dans deux sens diamétralement opposés : d’un côté, l’accélération des moyens de communication et l’accroissement exponentiel du nombre des informations mises à disposition et, de l’autre, la sécurisation de ces systèmes à un point tel qu’ils entravent les processus métiers jusqu’à contourner souvent les protections mises en place. En n, la surabondance d’informations livrées par les moteurs de recherche nit par noyer le décideur !

Une étude récente sur l’usage de l’information en entreprise recense les principales dif cultés informationnelles du

professionnel : « l’évaluation de la qualité de l’information (38 %), la dif culté à identi er les sources pertinentes (43 %), la surabondance d’information (84 %) et celle de capitaliser l’information en interne (85 %) ». 3

Jusqu’à maintenant, deux individus communiquant à l’appui du numérique le faisaient selon une logique « Information/individu ». Cette logique atteint des limites que la gestion du droit d’usage (Digital Legal Management) va relayer. Le couple informationnel « droit d’usage/rôle de l’individu » est beaucoup plus vertueux à bien des égards. Tout d’abord, il permet de ltrer l’information en fonction de critères métiers : le comptable modi e les données, mais ne les publie en aucun cas ; le responsable nancier ne modi e pas les montants, mais il a le devoir

de les publier à certaines échéances. Cette situation trouve son équivalent dans tous les métiers, de la médecine à la diplomatie, de la production artistique au secret défense dont le « besoin d’en connaître » doit permettre de faire tout ou son contraire en fonction du contexte.

Nouveaux modes complémentaires de collaboration de l’entreprise, les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) 4 sont des communautés d’intérêts interactives numériques. Les RSE prennent de l’ampleur sous le regard souvent suspicieux du management. C’est regrettable, car associés au DLM, les RSE sont justement le moyen le plus sûr de partager de l’information à forte valeur ajoutée et de rationaliser les coûts de sécurité. Le DLM relève le dé de cette apparente contradiction.

(*) Consultant-expert en Digital Legal Management (www.hub2b.com), vice-président de la fi -D&IM, Fédération des documents & Informations Managers (www.fi dim.eu), membre de l’Académie de l’intelligence économique. Il est l’auteur en 2007 de Droit d’usage et protection de l’information numérique aux éditions Editea (Lire aussi l’article présenté à l’Assemblée nationale par Remy Pautrat, au sujet de Wikileaks et du DLM : https://docs.google.com/fi le/d/0B-tKAo-gebyxYTM0NWJkMmMtZTNhMy00MTljLThiOTYtZDJiZTQwMzRmZTI5/edit?pli=1 ) et a collaboré à Introduction à la sécurité économique de Gérard PARDINI, directeur adjoint de l’INHESJ.

(1) Le lecteur retiendra les sens induits de ce verbe qui intègre les notions de confi dence et surtout de confi ance, cette relation interin-dividuelle qu’aucune compensation matérielle n’assure. Ainsi, est-il notamment impropre de parler d’« Internet de confi ance », mais plutôt de relations de confi ance avec (/en dépit de ?) Internet.

(2) Processus métier : l’élaboration professionnelle d’un produit ou d’un service consiste à exploiter en aval, ce qui a été conçu ou réalisé en amont. La mise en jeu de systèmes de sécurité dont le rôle est de bloquer les accès non autorisés vers l’amont, est une entrave au travail des utilisateurs en aval, dont la conséquence est un ralentissement de la chaîne de travail considérée, dite « processus métier ».

(3) Etude pilotée par l’Association des professionnels de l’information et de la documentation (ADBS) et Veille magazine, mars 2012.(4) RSE : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_social_d’entreprise

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Police et préventionJean-Louis LOUBET DEL BAYLE *

n débat, aujourd’hui récurrent dans la plupart des sociétés, porte sur les

modalités « répres sives » ou « préventives » de l’intervention de la police pour assurer

l’observation et l’application des lois et le maintien de l’ordre qu’elles contribuent à instaurer ou garantir. La question se pose d’autant plus que ces termes font l’objet de manière quasi universelle, depuis le dernier quart du XXe siècle particulièrement, d’une valorisation unilatérale, avec la distinction quelque peu manichéenne et simpli catrice – issue pour une part de la tradition policière anglaise – tendant à opposer de « bonnes » polices, qui seraient caractérisées par leur action préventive, et de « mauvaises » polices, caractérisées par leur aspect répressif. En fait, les choses sont plus complexes et supposent tout d’abord que l’on précise la signi cation des termes utilisés dans ce débat.

Prévention et répression

On peut considérer que l’orientation « répressive » de l’action policière se caractérise par des interventions a posteriori, lorsqu’une infraction ou un acte délictueux a été commis, lorsqu’un « dé sordre » ou une « désobéissance » se sont produits. Dès lors, l’action policière apparaît comme essen tiellement « réactive », en répondant à des situations de mise en cause des normes régulant la vie sociale. Par opposition, l’action préventive est celle qui a pour but d’empêcher les infractions de se commettre et donc, ainsi, de prévenir les dommages qu’elles peuvent entraîner, d’éviter les désordres avant que ceux-ci ne se produisent. Le comportement de la police est alors « proactif », la police pre nant l’initiative des mesures destinées à empêcher le développement par exemple de la délinquance ou de la criminalité.

À partir de ces dé nitions, on peut d’abord observer qu’aucune police n’a qu’un aspect purement répressif.

Toute activité policière a aussi des conséquences préventives, dans la mesure où l’existence de la police et son action ont pour but, à travers la répression et la sanction a posteriori des comportements déviants, d’empêcher à l’avenir la réitération et le développement de comportements de même nature. La dimension répressive de l’action policière comporte donc, par son exemplarité, une dimension dissuasive et préventive. La « peur du gendarme » est une illustration de cette perspective préventive, pour empêcher les infractions de se commettre. On la retrouve aussi dans l’organisation de la visibilité sociale de la police et des policiers, dans l’importance accordée à l’uniforme ou, éventuellement, au port ostensible d’une arme. « Montrer sa force pour ne pas avoir à s’en servir » est une stratégie policière à caractère préventif et il est évident que ce que l’on peut appeler la dimension idéologique et symbolique liée à l’existence même de la police, et à la menace, réelle ou supposée, qu’elle représente n’a de sens que dans cette perspective. On peut alors parler de « prévention répressive » ou d’une « répression préventive ».

Dans les hypothèses que l’on vient d’évoquer, on a affaire à une prévention qui est donc fondée sur la crainte de la sanction, sur la peur de la répression chez les déviants potentiels. Toutefois, cette activité préventive peut aussi s’entendre – et c’est souvent implicitement le cas dans les débats actuels – comme une action destinée à avoir une in uence sur les causes possibles de la déviance et de la victimisation. Ainsi en est-il d’abord avec ce que les Anglo-Saxons appellent la « prévention situation-nelle », en désignant par là « les mesures non pénales, ayant pour but d’empêcher le passage à l’acte en modi ant les circonstances particulières dans lesquelles des délits semblables sont commis ou pourraient l’être » 1. D’où, par exemple, les campagnes invitant particuliers et entreprises à prendre des mesures d’autoprotection contre les cambriolages, ou les incitations à réorganiser tel ou tel site, a n de rendre plus dif ciles, moins productifs, et moins attractifs, les comportements

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(*) Professeur émérite de science politique à l’Université des sciences sociales de Toulouse-Capitole. (1) M. Cusson, Criminologie, 2002, Paris, Hachette, p. 128.

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(*) Président du réseau des Correspondants de Nuit. Ancien adjoint au maire de Rennes. (**) Professeur responsable pédagogique, mastère gestion des risques grandes écoles. Élu local (Lille Métropole).

La Médiation : un outil de résilience pour l’espace publicJean-Yves GÉRARD *, Richard OLSZEWSKI **

a plus grande beauté d’une ville n’est pas dans les édi ces, elle est dans l’espace libre entre les édi ces. Les grands artisans des villes sont des sculpteurs d’espaces », c’est ainsi que Georges Duhamel, dans sa Chronique des Pasquiers,

résumait l’histoire des villes, histoire marquée aujourd’hui de changements accélérés et de recompositions profondes ? Ces transformations suivent un cours marqué par une pluralité d’usages, mais aussi par des tensions entre des appropriations contradictoires. L’État, les élus, les bailleurs, voire les acteurs économiques y répondent par des mesures connues : présence de la police nationale, développement de la police municipale, vidéoprotection, résidentialisation, montée en charge de la sécurité privée. Notre ré exion est fondée sur l’expérimentation de quatre villes, Châtellerault, Orléans, le 20e arrondissement de Paris et Roubaix, il s’est agi de tirer des éléments de méthode et éventuellement trouver des complémentarités avec la sécurité privée.

Quatre parties composeront cet article. La présentation des quatre villes ci-dessus qui conduira logiquement à une mise en scène de l’organisation, et des interventions des médiateurs d’espaces publics et des correspondants de nuit, ceux-ci répondant à des missions exigeant des compétences spéci ques ; en n, il apparaît que ces missions varient entre les sites et les villes, comme changent également les relations qui unissent les correspondants de nuit et les médiateurs d’espaces publics à leurs partenaires.

Comment les services de correspondants de nuit et

de médiateurs d’espaces publics sont-ils organisés ?

D’un côté, un dispositif de médiation a été mis en place directement par la mairie avec emploi direct par la

municipalité ; c’est le cas à Paris et Orléans. Néanmoins, des différences existent entre ces deux villes : à Orléans, les encadrants sont salariés de la mairie, et les médiateurs sont employés sur des contrats aidés divers. À Paris, les correspondants de Nuit sont employés directement par la mairie et ont donc le statut de fonctionnaire. Ils sont organisés en huit secteurs. Les zones sont généralement assez mixtes, couvrant zones commerçantes, habitat social, voire gares ou quartiers résidentiels. Ce sont des quartiers qui comptent entre 12 000 et 25 000 habitants. Les équipes sont composées de 15 à 25 agents qui interviennent sur des quartiers ciblés. Les correspondants de nuit travaillent de 16 heures à 24 heures tous les jours de l’année. Les encadrants sont issus d’autres services de la ville.

De l’autre côté, on trouve un dispositif de médiateurs délégués à une association qui les emploie. Ce sont donc les cas de Roubaix et de Châtellerault. L’association de Roubaix a 25 ans et est née grâce à des volontaires retraités qui sécurisaient les sorties des écoles. Elle fonctionne grâce aux emplois aidés mis en place par l’État. Les médiateurs, qui assurent la sécurisation des sorties des écoles, s’occupent aussi le dimanche des abords des marchés, et sont présents dans un parc public de cœur d’agglomération où leur mission consiste à prévenir des incivilités, et à éviter les con its. À Châtellerault, les correspondants de nuit sont salariés de l’association d’employeurs pour le développement des services au public.

Les avantages et les inconvénients de ces deux formules sont connus. La première permet une prise en charge plus directe par l’institution de l’action des médiateurs, ainsi que, potentiellement, une meilleure identi cation par les autres services publics. À Orléans, les médiateurs béné cient de l’appartenance à l’institution municipale, en ce qu’elle assure une double reconnaissance vis-à-vis des autres services publics et vis-à-vis de la population.

Au titre de la seconde logique, il est notable que les médiateurs puissent plus facilement s’extraire de situations

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La sécurité intérieure de l’Union européenne, un chef-d’œuvre impressionniste ? *Pierre BERTHELET **

a politique européenne de sécurité intérieure connaît depuis quelques mois un développement sans précédent. Cependant, ce changement s’opère par petites touches, à l’image d’un tableau des

maîtres impressionnistes.

L’action de l’UE est fondée sur un document directeur : la Stratégie européenne de sécurité intérieure 2. Cette stratégie, approuvée par les vingt-sept chefs d’État et de gouvernement le 25 mars 2010, constitue le corpus doctrinal de la sécurité intérieure européenne. Elle s’apparente à un fond de toile, en exposant les lignes d’action face à une série de menaces auxquelles sont confrontés l’Union et les États membres 3. Elle a été

complétée par un Plan d’action approuvé par les ministres des vingt-sept États membres de février 2011 4. Ce document concrétise la Stratégie autour d’un ensemble de mesures concrètes à mettre en œuvre, elles-mêmes organisées autour d’une série d’objectifs opérationnels.

Entre tons clairs et teintes plus obscures

La Commission européenne avait quali é de promet-teurs les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Plan d’action 5. Elle avait constaté, à ce propos, des avancées

(*) L’auteur remercie vivement Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire et essayiste, pour sa relecture attentive du texte et ses précieux conseils.

(**) Diplômé de l’Université catholique de Louvain, Pierre Berthelet a été conseiller pour les questions européennes auprès du ministre fédéral de la Justice sous la présidence belge de l’UE (2001). Enseignant à l’Institut politique (IEP) de Lille, il est spécialisé sur les questions de sécurité intérieure. Il est l’auteur du Paysage européen de la sécurité intérieure (Peter Lang, 2009) et administre le site www.securiteinterieure.fr

(1) Cet article fait suite aux réfl exions exposées dans : « La sécurité intérieure européenne, sa stratégie et son architecture : regard imagé sur une construction originale », Sécurité globale, n° 19, printemps 2012, p. 77-90 ; « Union européenne : réfl exions sur la sécurité intérieure », Revue de la Défense nationale, Tribune n° 261, 27 septembre 2012, p. 1-5.

(2) http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/librairie/PDF/QC3010313FRC.pdf (3) À savoir le terrorisme, la grande criminalité et la criminalité organisée, la cybercriminalité, la criminalité locale transfrontalière, les

atteintes à la sécurité routière, la violence en elle-même (id est la violence juvénile et celle causée par le hooliganisme), ainsi que les catastrophes d’origine naturelle ou humaine.

(4) Conseil « justice et affaires intérieures » des 25 et 26 février 2011 (doc. du Conseil du 21.02.2011 (n° 6699/11)).(5) COM(2011) 790 du 25.11.2011.

La sécurité intérieure européenne s’apparente à une œuvre picturale. Le tableau, loin d’être achevé, prend néanmoins forme sur un mode impressionniste : une série de touches qui se superposent, des couleurs vives, des jeux d’ombre et de lumière… Ces touches constituent un ensemble cohérent même s’il est dif cile encore de cerner toutes les formes et tous les personnages composant l’œuvre.

Cela étant dit, cette sécurité intérieure européenne s’apparente-t-elle à un chef-d’œuvre des maîtres impressionnistes ? Tout dépend du point de vue où l’on se place pour regarder le tableau : ses admirateurs y verront le travail d’un peintre à la main encore mal assurée, mais dont les traits de génie sont incontestables. Les plus critiques ne manqueront pas de mettre en exergue une juxtaposition maladroite de couches de couleur bien loin des règles issues des traditions étatiques. Quoi qu’il en soit, la sécurité intérieure européenne s’apparente bien à ce que fut l’impressionnisme en tant que courant artistique il y a plus d’un siècle : un renouvellement de la peinture avec la remise en cause des codes établis 1.

L

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