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CAHIER PÉDAGOGIQUE THIERRY FONTAINE VERS LE BUT Au Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur, du 4 mars au 4 juin 2017 Réservation auprès des chargées des Publics au 04.91.91.84.88 / [email protected] Renseignements pédagogiques complémentaires auprès de [email protected] Voici quelques éléments d’informations complémentaires, des entrées, des notions, des références pour éclairer la démarche de l’artiste ainsi que des pistes pédagogiques. Cela n’a pas de valeur exhaustive mais c’est une base de réflexion vers le travail mené dans et hors la classe auprès des élèves du primaire, du collège et du lycée. L’exposition Vers le but de Thierry Fontaine propose une déambulation à travers un ensemble de 80 photographies argentiques grand format. Projetées ou présentées au mur, ses photographies révèlent des mises en scène de corps, d’objets organisées avec précision dans un contexte choisi. : Paysages maritimes, zones forestières, milieux urbains… Toutefois, les cadrages centrés et serrés sur ses sujets suppriment toute possibilité de localiser ces lieux. Thierry Fontaine a la particularité d’utiliser le langage photographique sans se définir comme photographe. « Toutes mes images sont fabriquées. Je ne me promène pas l’appareil photo en bandoulière. Je photographie des idées. » Entre sculpture, artisanat, bricolage, performance, les sujets qu’il met en scène traversent de multiples expériences. L’artiste affectionne la manipulation de la matière. Les corps et visages sont recouverts de matériaux utilisés en sculpture tels que le plâtre, la terre, l’argile… Les objets deviennent vivants, hybrides et les fonctions auxquelles ils étaient assignés s’annulent L’île habitée, 2002, tirage 123 X 123 PRESENTATION

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Page 1: CAHIER PÉDAGOGIQUE Thierry FONTAINE · -Comme un cri : Traduire une expression avec les moyens plastiques de votre choix (cri du cœur, crier au loup, dernier cri, à cor et à cri,

CAHIER PÉDAGOGIQUE

THIERRY FONTAINE VERS LE BUT Au Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur, du 4 mars au 4 juin 2017 Réservation auprès des chargées des Publics au 04.91.91.84.88 / [email protected] Renseignements pédagogiques complémentaires auprès de [email protected]

Voici quelques éléments d’informations complémentaires, des entrées, des notions, des références pour éclairer la démarche de l’artiste ainsi que des pistes pédagogiques. Cela n’a pas de valeur exhaustive mais c’est une base de réflexion vers le travail mené dans et hors la classe auprès des élèves du primaire, du collège et du lycée.

L’exposition Vers le but de Thierry Fontaine propose une déambulation à travers un ensemble de 80 photographies argentiques grand format. Projetées ou présentées au mur, ses photographies révèlent des mises en scène de corps, d’objets organisées avec précision dans un contexte choisi. : Paysages maritimes, zones forestières, milieux urbains… Toutefois, les cadrages centrés et serrés sur ses sujets suppriment toute possibilité de localiser ces lieux. Thierry Fontaine a la particularité d’utiliser le langage photographique sans se définir comme photographe. « Toutes mes images sont fabriquées. Je ne me promène pas l’appareil photo en bandoulière. Je photographie des idées. »

Entre sculpture, artisanat, bricolage, performance, les sujets qu’il met en scène traversent de multiples expériences. L’artiste affectionne la manipulation de la matière. Les corps et visages sont recouverts de matériaux utilisés en sculpture tels que le plâtre, la terre, l’argile… Les objets deviennent vivants, hybrides et les fonctions auxquelles ils étaient assignés s’annulent

L’île habitée, 2002, tirage 123 X 123

PRESENTATION

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au profit d’une portée poétique et symbolique. Les titres choisis : « La longue traversée », « le Fabricant de rêve », « bonne étoile », « le troisième souffle », ainsi que celui de l’exposition même, convoquent un imaginaire lié au voyage, à l’ailleurs, à la rencontre, au déplacement. L’ensemble de son œuvre au caractère énigmatique, inattendu, ambiguë et au fort potentiel narratif et fictionnel, n’est pas sans évoquer l’histoire coloniale de La Réunion et les questions liées aux notions d’identité, de migration, de contact, de métissage. Thierry Fontaine fait référence à l’œuvre d’Édouard Glissant. La définition que ce dernier donne de la créolisation nous semble faire un bel écho au travail de l’artiste : La créolisation, c’est un métissage d’arts, ou de langages qui produit de l’inattendu. C’est une façon de se transformer de façon continue sans se perdre. C’est un espace où la dispersion permet de se rassembler, où les chocs de culture, la disharmonie, le désordre, l’interférence deviennent créateurs. C’est la création d’une culture ouverte et inextricable, qui bouscule l’uniformisation par les grandes centrales médiatiques et artistiques. Elle se fait dans tous les domaines, musiques, arts plastiques, littérature, cinéma, cuisine, à une allure vertigineuse… (extrait article, Le Monde2, 2005) Thierry Fontaine est né à Saint Pierre, La Réunion, il vit à Paris. Il a suivi une formation en sculpture à l’École des beaux-arts de Strasbourg.

Cycle 2 et 3 Arts visuels : -Représenter le monde environnant ou donner forme à son imaginaire en explorant la diversité des domaines (dessin, collage, modelage, sculpture, photographie…). -Prendre en compte l’influence des outils, supports, matériaux, gestes sur la représentation en deux et en trois dimensions. -La représentation du monde, photographier en variant les points de vue et les cadrages ; explorer la représentation par le volume, notamment le modelage.

TERRITOIRE – IDENTITE(S) – INATTENDU - CREOLISATION - DEPLACEMENT - MATERIAUX – PHOTOGRAPHIE ARGENTIQUE – SCULPTURE –MISE EN SCENE – PERFORMANCE-- NATURE MORTE - CADRAGE - LUMIERE NATURELLE – LE CRI – LE MASQUE - LE CORPS - ILE – FRAGMENT - EPHEMERE – LIEU – NATURE/CULTURE – ART / ARTISANAT- REALITE IMPOSSIBLE - TENSION ENTRE REALITE ET FICTION – LES ELEMENTS- SYMBOLISME - MYTHOLOGIE COSMOGONIQUE – SENSUALITE - FACE A FACE -

ENTREES / PROGRAMMES

MOTS CLES

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-Repérer des matières et des matériaux dans l’environnement quotidien, dans les productions de pairs, dans les représentations d’œuvres rencontrées en classe. -Agir sur les formes (supports, matériaux)… modeler, creuser pour explorer le volume… -Raconter des histoires vraies ou inventées par le dessin, la reprise ou l’agencement d’images connues, l’isolement des fragments, l’association d’images de différentes origines. -L’expression des émotions Cycle 3 et 4 Arts plastiques -La ressemblance : le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art ; les images artistiques et leur rapport à la fiction, notamment la différence entre la ressemblance et la vraisemblance. -La narration visuelle : Invention et mise en œuvre de dispositifs artistiques pour raconter (ancrés dans la réalité ou la fiction) -Les dispositifs de représentation -La mise en regard et en espace -L’invention, la fabrication, les détournements, les mises en scène des objets -Les qualités physiques des matériaux -La présentation -La relation du corps à la production artistique. - La représentation ; images, réalité et fiction - La matérialité de l’œuvre (la transformation de la matière, la qualité des matériaux.) Français -Le monstre, aux limites de l’humain -Se confronter au merveilleux et à l’étrange -Imaginer des univers nouveaux ; -Héros, héroïnes et héroïsme ; -Regarder le monde, inventer des mondes -Lire et comprendre des images fixes ou mobiles variées empruntées à la peinture, -Imaginer, dire et célébrer le monde -Le voyage et l’aventure : pourquoi aller vers l’inconnu ? -L’être humain est-il maitre de la nature ? -La fiction pour interroger le réel -Se raconter se représenter -Visions poétiques du monde Histoire des arts -Donner un avis argumenté sur ce que représente ou exprime une œuvre d’art. -Dégager d’une œuvre d’art, par l’observation ou l’écoute, ses principales caractéristiques techniques et formelles. -Les mythes fondateurs et leur illustration - Réalisme et abstractions : Les arts face à la réalité contemporaine - Un monde ouvert ; Les métissages artistiques à l’époque de la globalisation. LYCÉE : Français 2nd / Poésie du XIXe au XXe : du romantisme au surréalisme 1re / Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours Arts plastiques -La figuration : figuration et image, figuration et construction, figuration et temps conjugués. -L’œuvre : le chemin de l’œuvre, l’espace sensible -La représentation -La présentation Spécialité : -Auguste Rodin -Le monde est leur atelier (Ai Weiwei, Gabriel Orozco, Pascale Mhartine Tayou) Histoire des arts - Un artiste en son temps : Michelangelo Buonarroti (1475-1564) dit Michel-Ange, sculpteur, peintre, architecte, poète et humaniste. - Création artistique et pratiques culturelles, de 1939 à nos jours : Scénographier l’art

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CYCLE 2, 3 Arts plastiques et Français -Kraken : 1/ Représenter un personnage monstrueux surgit de la mer (techniques graphiques, picturales ou en volume) 2/ Raconter, parler de ce personnage. -Figures de Prométhée : Écrire un conte, un mythe à partir des productions réalisées ou à partir d’une des photographies de Thierry Fontaine.

-Masquer/Révéler : En regard de certaines œuvres de T. Fontaine ; Choisir un objet qui vous représente, réaliser un autoportrait photographique où l’objet masque votre visage mais en même temps vous révèle (travail sur le cadrage et le point de vue).

CYCLE 4 Français : - « Le coquillage parle, le métal flambe, l’arbre saigne, l’oursin marche, tout est possible ». À partir de cette phrase de Gilles Clément écrire des textes poétiques et fantastiques qui nous entraînent dans un univers mystérieux. -A partir de la photographie, ci contre, montrant un personnage de dos avec une veste de costume tachetée d’or. Inventer un récit d’aventure ! Arts plastiques -Rencontre inattendue : Provoquer une rencontre improbable entre deux objets, en garder une trace photographique.

PISTES PEDAGOGIQUES

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- Comme un cri : Traduire une expression avec les moyens plastiques de votre choix (cri du cœur, crier au loup, dernier cri, à cor et à cri, pousser un cri…), réalisation en 2 ou 3 dimensions.

LYCÉE Histoire des arts :

- Repérer les liens de proximité entre la photographie et la sculpture dans l’exposition et également à travers l’histoire de l’art.

Arts plastiques

- Raconter le réel : Créer des images qui interrogent le réel par la fiction (cf. Thierry Fontaine et Jeff Wall)

- Déplacements : Opérer un déplacement en utilisant des matériaux loin de leurs usages habituels. Donner un sens nouveau.

- Métissage : Croiser art et artisanat dans un projet personnel.

- Mythologies réinventées : Revisiter à votre manière un mythe cosmogonique (mise

en scène, photographie, performance…)

- Matière photographique / Dissertation Selon Michel Frizot, Rodin conçoit la matière photographique comme « une surface de transaction » qui lui permet de se ressaisir d’une interrogation créative par l’implication de l’œil, plutôt que de la main. Vous proposerez une analyse des relations multiples qu’entretiennent la photographie et la sculpture chez Rodin. Vous vous appuierez sur des exemples précis.

Jeff Wall, Le penseur, 1986

DES REFERENCES

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Auguste Rodin, Danaïde, 1885-1902

Michel-Ange, Piéta , 1498-99 St Pierre de Rome

Edvard Munch , le cri, 1893

Joseph Beuys

Comment expliquer les tableaux à un lièvre mort, 1965

Capri-batterie, 18,3 x 18,3 x 18,3cm, 1985

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Giusseppe Penone, Le souffle 6, 1978 Yanis Kounellis , Senza Titolo, 1975 , chaussures semelles couvertes à la feuille d’or Tosani Yanis Kounellis, Kounellis écrit avec le feu, 1969 Portrait n°1, 1984, Patrick Tosani, Les chaussures de lait V, 2002, Photographies

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Jean-Luc Moulène, tronches, 2014 A la villa Médicis en 2015

Dominique Angel Pièces supplémentaires 1997, Photographie

Pascal Convert, Pieta du Kosovo, 2000

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�ARTE POVERA : Les acteurs de Arte Povera, refusant de se prêter au jeu de l’assignation d’une identité, c’est-à-dire de se laisser enfermer dans une définition, rejettent la qualification de mouvement, pour lui préférer celle d’attitude. Etre un artiste Arte Povera, c’est adopter un comportement qui consiste à défier l’industrie culturelle et plus largement la société de consommation, selon une stratégie pensée sur le modèle de la guérilla. Dans ce sens, Arte Povera est une attitude socialement engagée sur le mode révolutionnaire. Ce refus de l’identification et cette position politique se manifestent par une activité artistique qui privilégie elle aussi le processus, autrement dit le geste créateur au détriment de l’objet fini. En somme, en condamnant aussi bien l’identité que l’objet, Arte Povera prétend résister à toute tentative d’appropriation. C’est un art qui se veut foncièrement nomade, proprement insaisissable. Néanmoins on peut tenter de dénombrer les artistes italiens qui ont participé à cette expérience, essentiellement entre 1966 et 1969 : Giovanni Anselmo, Alighiero e Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Mario Merz, Marisa Merz, Giulio Paolini, Pino Pascali, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto et Gilberto Zorio ; sans oublier le critique d’art qui a formulé et diffusé la ligne théorique d’Arte Povera, Germano Celant. L’expression "Arte Povera" est utilisée pour la première fois en septembre 1967 par Germano Celant pour intituler une exposition présentée à Gênes. Elle emprunte le prédicat "pauvre" à une pratique théâtrale expérimentale, mais selon quelle signification ? On a tantôt suggéré qu’il s’agissait d’utiliser des matériaux pauvres, comme des objets de rebus ou des éléments naturels. Mais de nombreuses œuvres réfutent cette interprétation en intégrant des matières plus sophistiquées comme le néon. La référence fréquente à la nature est plutôt à considérer comme un exemple de point d’appui anhistorique à partir duquel il devient possible de critiquer le présent. Dans ce sens, les artistes de l’Arte Povera participent pleinement à la réflexion sur la dialectique entre la nature et la culture. Mais qu’est-ce alors que cette pauvreté que doit viser l’art ? En reprenant l’analogie établie par Germano Celant entre l’art et la guérilla, on peut émettre l’hypothèse que la pauvreté est à l’art ce que l’artillerie légère est au guérillero : l’artiste doit idéalement renoncer au besoin d’un équipement lourd qui le rend dépendant de l’économie et des institutions culturelles. La pauvreté de l’art est une notion négative qui pose une interdiction de moyens quant à la réalisation des œuvres, mais qui requiert une richesse théorique afin de se guider (Source Centre Georges Pompidou)

� LAND ART : Le land art est une tendance de l’art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, eau, rocher, etc.). Le plus souvent, les œuvres sont en extérieur, exposées aux éléments, et soumises à l’érosion naturelle ; ainsi, certaines œuvres ont disparu et il ne reste que leur souvenir photographique et des vidéos. L’aventure intellectuelle du Land Art s’est pour l’essentiel déroulée aux États-Unis, entre la fin des années soixante et le début des années soixante-dix. Les véritables piliers du Land Art, Walter de Maria , Michael Heizer, Robert Smithson, Robert Morris et Denis Oppenheim n’ont d’ailleurs jamais fait mystère de leur désir de contribuer à la naissance d’un art typiquement américain dans lequel les grands espaces (les déserts de l’Utah, du Nevada et du Nouveau Mexique, le Grand Canyon…) jouent un rôle prépondérant. Leur objectif était de transférer dans la nature le principe de l’installation et, simultanément, de développer leur intérêt pour les substances naturelles brutes. La terre, avec sa charge symbolique considérable, allait représenter le matériau privilégié. � MYTHE DE PROMETHEE Dans la mythologie grecque, Prométhée (en grec ancien Promêtheús, « le Prévoyant ») est un Titan. Il est surtout connu pour avoir créé les hommes à partir de restes de boue transformés en roches, ainsi que pour le vol du « savoir divin » (le feu sacré de l’Olympe), qu’il cache dans une tige et restitue aux humains après que Zeus, en colère contre sa première ruse, le leur a retiré. Courroucé par sa nouvelle tromperie, Zeus le condamna à être attaché à un rocher sur le mont Caucase, son foie se faisant dévorer par l’Aigle du Caucase chaque jour, et renaissant la nuit. Le mythe de Prométhée est admis comme métaphore de l’apport de la connaissance aux hommes. C’est un des mythes récurrents dans le monde proto-indo-européen (mais on le retrouve également chez d’autres peuples. Il rapporte comment ce messager divin ose se rebeller, pour voler (contre l’avis des dieux) le Feu sacré de l’Olympe (invention divine symbole de la connaissance) afin de l’offrir aux humains et leur permettre de s’instruire. Il est aussi évocateur de l’hybris, la folle tentation de l’Homme de se mesurer aux dieux et ainsi de s’élever au-dessus de sa condition.

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� JOSEPH BEUYS : J.B crée le concept de sculpture sociale devant permettre d’arriver à une société plus juste ; il pense que tout homme est artiste, et que si chacun utilise sa créativité, tous seront libres. Les travaux de Beuys ont donc de nombreuses clefs d’entrée ; ils participent à la fois de ce qu’on appelle une œuvre d’art totale et de formes artistiques basées sur la sensation et sur le sensationnel. Il est l’artiste de la performance. L’artiste et pédagogue allemand Joseph Beuysdevient, au début des années 1960, le principal représentant en Europe du mouvement Fluxus et, poursuivant l’élan donné par Marcel Duchamp et Dada, déborde le cadre de la sculpture classique avec son concept « d’art élargi ». Il pose, avec de plus en plus de clarté, l’œuvre comme un processus de réflexion ouvert à de nombreux domaines de la recherche et « capable d’interpréter l’homme et l’activité humaine au sens d’une théorie globale dutravail ». Il est l’auteur du concept de « sculpture sociale » et toute son œuvre est un projet de réconciliation de l’individu avec son environnement. Il associe puissamment l’homme, l’art et la vie jusque dans ses engagements politiques. Aviateur dans la Luftwaffe pendant la seconde guerre mondiale, il fut abattu en Crimée et il ne dut son salut qu’aux nomades Tatars qui l’avaient enduit de graisse, roulé dans des couvertures de feutre… Ses écrits nous éclairent sur ses matériaux de prédilection pour la sculpture et l’installation : le cuivre, le bois, le feutre, la graisse, le miel, qu’il utilise pour leurs qualités plastiques, énergétiques et métaphoriques. Dans son œuvre se mêlent des domaines apparemment hétérogènes : animal, végétal, minéral. � JEFF WALL : Les photographies de Jeff Wall (artiste canadien né à Vancouver en 1946) présentées sur des caissons lumineux et qu’il dénomme Transparencies (Transparents), images éclairées de l’intérieur tels d’immenses Ektachromes pouvant atteindre jusqu’à 4 mètres de longueur, relèvent toutes, et cela depuis ses premières œuvres, qui datent de 1979, d’une « inquiétante étrangeté ». Qu’elles soient des scènes de rue ou d’intérieurs, des photographies d’enfants ou d’adultes saisis dans leurs actions quotidiennes, qu’elles montrent des marginaux ou des personnes intégrées socialement, ou encore des paysages urbains ou ruraux, toutes sont à la fois familières et inhabituelles, leur banalité dégageant simultanément une atmosphère fausse, irréelle, anormale. Images de la réalité dénuées de tout réalisme, images contemporaines qui renouent continuellement avec le passé, véritable théâtre des passions humaines, les œuvres de Wall dénoncent le réel en tant qu’il n’est plus que la fiction de lui-même. Jeff Wall n’a pas eu recours au genre du documentaire ou du reportage, mais à des fictions qui racontent le réel ; autrement dit, à des processus narratifs. (encyclopédie Universalis) � EDOUARD GLISSANT Édouard Glissant, né le 21 septembre 1928 à Sainte-Marie à la Martinique et mort en 2011 , est un écrivain, poète et essayiste français. Fondateur des concepts d'« antillanité », de « créolisation » et de « tout-monde », il était « distinguished professor » en littérature française, à l’université de la Ville de New York (CUNY) et président de la mission de préfiguration d’un Centre national consacré à la traite, à l’esclavage et à leurs abolitions. Depuis 2002, le prix Édouard-Glissant, est destiné à « honorer une œuvre artistique marquante de notre temps selon les valeurs poétiques et politiques d’Edouard Glissant : la poétique du divers, le métissage et toutes les formes d’émancipation, une réflexion autour d’une poétique de la Relation, celle des imaginaires, des langues et des cultures ».