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Cadre de référencesur l’évaluation du fonctionnement social

AUTEURS : Marc BOILY, T.S., Ph.D, Sonia BOURQUE, T.S., Ms.Sc.Professeur à l’Université Chargée de projets à l’OTSTCFQ,du Québec à Rimouski, étudiante au doctorat à l’école deModule de travail social service social de l’Université Laval

LECTRICES ET LECTEURS :

Véronique BOULIANNE, T.S. Gustave BOURSIQUOT, T.S. Nancy CÔTÉ, T.S.Diane FONTAINE, T.S. Annie GUSEW, T.S. Marie-Andrée LARAMÉE, T.S.Dany DUMONT, T.S. Nicole LAROCHE, T.S. Marie-Hélène MORIN, T.S.Pauline MORISSETTE, T.S. Sébastien NADEAU, T.S. Carole OUELLETTE, T.S.Lucie PELLETIER, T.S. Martin ROBERT, T.S. Gilles TREMBLAY, T.S.Annie VEILLETTE, T.S.

Merci à tout le personnel de la permanence de l’Ordre, particulièrement aux professionnels de la Direction du développementprofessionnel pour leur soutien et pour leurs avis éclairés.

GRILLE GRAPHIQUEMISE EN PAGE ET IMPRESSION : Litho SB, Laval

RÉVISION ET PRODUCTION : Direction des communications, OTSTCFQ

DÉPÔT LÉGALISBN 13 978 2 920215 30 6Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2011Bibliothèque et Archives Canada, 2011

Le cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social a été adopté par le Conseil d’administration de l’OTSTCFQle 1er octobre 2010.

NOTA : le présent document utilise le masculin de façon générique sans discrimination à l’égard des hommes ou desfemmes.

La reproduction en tout ou en partie du contenu de ce document est permise à la condition d’en mentionner clairement lasource.

Le cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social est soumis à la politique de réduction d’empreinte écologique

de l’Ordre, voulant que tous les documents soient d’abord et avant tout accessibles sur notre site Internet ( www.otstcfq.org )

et qu’un nombre minimal de copies soit imprimé.

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À l’instar de la Loi 90 (Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dansle domaine de la santé), adoptée le 14 juin 2002, la Loi 21 (Loi modifiant le Code des professions etd’autres dispositions dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines), adoptée le18 juin 2009, apporte une nouvelle définition des champs d’exercice des travailleurs sociaux et desthérapeutes conjugaux et familiaux. Elle accorde également à certains professionnels la réserve(exclusive ou partagée) de la pratique d’activités à risque de préjudice dans le domaine de la santémentale et des relations humaines, de même qu’elle prévoit l’encadrement de la pratique de lapsychothérapie.

Pour les travailleurs sociaux, le champ d’exercice consiste à : « évaluer le fonctionnementsocial, déterminer un plan d’intervention et en assurer la mise en œuvre ainsi que souteniret rétablir le fonctionnement social de la personne en réciprocité avec son milieu dans lebut de favoriser le développement optimal de l’être humain en interaction avec sonenvironnement ».

Pour les thérapeutes conjugaux et familiaux, le champ d’exercice consiste à : « évaluer ladynamique des systèmes relationnels des couples et des familles, déterminer un plan detraitement et d’intervention ainsi que restaurer et améliorer les modes de communication dansle but de favoriser de meilleures relations conjugales et familiales chez l’être humain eninteraction avec son environnement».

De plus, tous les professionnels visés par la Loi 21 voient leur champ d’exercice bonifié de laphrase suivante : « L’information, la promotion de la santé et la prévention du suicide, de lamaladie, des accidents et des problèmes sociaux auprès des individus, des familles et descollectivités font également partie de l’exercice de la profession du membre d’un ordre dansla mesure où elles sont reliées à ses activités professionnelles ».

Ces nouvelles définitions des champs d’exercice et l’attribution d’activités réservées ont des impactssur la pratique des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux. Afin de bien établirla marque distinctive de chacune de ces professions et pour souligner leur apport spécifique, l’Ordredes travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec a produit plusieursdocuments dont celui-ci, le Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social destravailleurs sociaux, que nous sommes fiers de vous présenter et que nous vous invitons à lire avecattention.

Claude Leblond, T.S., M.S.s. Ghislaine Brosseau, T.S.Président Secrétaire et directrice générale

Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec

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Table des matièresPréambule 5

Introduction 7

Chapitre 1 L‘évaluation du fonctionnement social : la marque distinctivedes travailleurs sociaux 8

Chapitre 2 L’évaluation : un processus continu, interactif et réflexif 10

Chapitre 3 Le rapport d’évaluation du fonctionnement social 133.1 La 1ère partie : la demande et le contexte de l’évaluation 143.1.1 L’identification du client 143.1.2 La demande de services 143.1.3 Les sources d’informations 153.1.4 La situation actuelle 153.1.5 Les besoins de la personne 163.2 La 2e partie : les caractéristiques de la personne 173.3 La 3e partie : les caractéristiques de l’environnement 183.4 La 4e partie : l’analyse et la synthèse 193.5 La 5e partie : l’opinion et les recommandations 213.6 Les interventions réalisées 223.7 Les aspects déontologiques 23

Chapitre 4 Les outils de collecte de données ou d’informationset les instruments de mesure 24

Conclusion 26

Bibliographie 27

Annexe 1 Application pratique du rapport détaillé 29

Annexe 2 Application pratique du rapport sommaire 32

Annexe 3 Glossaire 37

Annexe 4 Tableau synthèse du rapport d’évaluation du fonctionnement social 39

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PréambuleLa Loi 21 attribue aux travailleurs sociaux la réserve de dix activités, en partage avec d’autresprofessionnels. Sept d’entre elles concernent l’évaluation de la situation d’une personne, d’un coupleou d’une famille1. Ces activités touchent des personnes qui sont à risque de préjudice, vulnérableset qui rencontrent des problèmes complexes où la cooccurrence de différentes problématiques peutêtre présente. L’évaluation s’inscrit dans un processus d’intervention qui comprend cinq étapes : laprise de contact, l’évaluation de la situation, la planification d’une intervention sociale, la réalisationd’une intervention sociale et l’évaluation de l’intervention sociale (Deslauriers et Turcotte, à paraître).Ce processus dynamique amène un chevauchement de ces étapes caractérisées par l’engagementet la participation de la personne ainsi que l’établissement de la relation de confiance.

La Loi 21 propose une nouvelle définition du champ d’exercice des travailleurs sociaux :évaluer le fonctionnement social, déterminer un plan d’intervention et en assurer lamise en œuvre ainsi que soutenir et rétablir le fonctionnement social de la personneen réciprocité avec son milieu dans le but de favoriser le développement optimal del’être humain en interaction avec son environnement (Loi 21, 2009, p.4).

De plus, cette loi introduit un changement quant à l’appellation de l’évaluation. Ainsi, l’évaluationpsychosociale, à laquelle réfèrent traditionnellement les travailleurs sociaux, devient l’évaluation dufonctionnement social2. Cette terminologie précise la perspective de la profession de travailleur socialdans le cadre de cette loi. Toutefois, les écrits scientifiques font majoritairement référence à l’évaluationpsychosociale. Néanmoins, une remarque doit être faite. Le champ d’exercice et l’appellation del’évaluation peuvent laisser sous-entendre que le fonctionnement social de la personne est la causedes difficultés ou de la situation qu’elle vit et que la personne porte la responsabilité de ce qui seproduit. Le processus d’évaluation doit plutôt concerner la situation sociale, le problème social vécupar une personne. La spécificité de l’évaluation effectuée par le travailleur social demeure la même :prendre en considération les interactions et la relation de réciprocité entre la personne et sonenvironnement, tout en analysant ses conditions de vie et les problèmes sociaux auxquels elle peutêtre confrontée (injustices sociales et économiques, discrimination, stigmatisation, oppression etexclusion).

Selon cette perspective, la personne est perçue comme un être social, une personne-en-situation, en constante interaction avec son environnement, cet environnementétant une ou des personnes proches, un réseau de systèmes divers [et]l’environnement sociétal (OPTSQ, 2006, p.19).

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1 Pour alléger le texte, nous utiliserons le mot personne ou individu qui signifie un individu, un couple ou une famille.

2 Toutefois, les évaluations réalisées dans un contexte d’adoption ou d’ouverture de régimes de protection du majeur ou du mandat donné en prévision de l’inaptitude du mandant continueront de s’appeler « évaluation psychosociale » étant donné que cette terminologie est utilisée dans le Code civil.

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À la suite de l’adoption du projet de loi 21, l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutesconjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ) a jugé primordial d’offrir aux travailleurs sociaux uncadre de référence qui définit l’évaluation du fonctionnement social dans le contexte d’un moded’intervention individuel, de couple ou de famille. Bien que l’intervention de groupe et de collectivitéfigure parmi les modes d’intervention que privilégient les travailleurs sociaux, l’Ordre a choisi de nepas aborder les évaluations relatives à ces modes d’intervention dans le présent document, maisplutôt de cibler et d’approfondir spécifiquement l’évaluation du fonctionnement social en lien avec laLoi 21. Afin de documenter l’intervention de groupe ou l’étude de milieu qui relève de l’interventionet de l’organisation communautaire, le lecteur peut consulter d’autres documents de l’Ordrenotamment le Guide pour la pratique professionnelle des travailleuses sociales et des travailleurssociaux en milieu communautaire (2008).

L’Ordre a le souci que le cadre de référence proposé réponde aux préoccupations de l’ensembledes travailleurs sociaux, qu’ils œuvrent dans les établissements du réseau de la santé et des servicessociaux, au sein d’organismes communautaires ou en pratique autonome. À cet effet, il importe derappeler que les activités réservées par la Loi 21 ne représentent qu’une partie des interventionsréalisées au quotidien par les travailleurs sociaux et pour lesquelles ils effectuent des évaluations.Pour ce faire, une soixantaine de travailleurs sociaux de divers milieux ont été consultés afin que lecadre de référence reflète leur pratique.

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IntroductionCe document a pour but de présenter la spécificité de l’évaluation réalisée par les travailleurs sociauxtant pour le processus d’évaluation que pour les rubriques du rapport. L’évaluation3 est une activitéincontournable dans la pratique professionnelle du travailleur social. La participation de la personneà ce processus est essentielle pour comprendre sa situation sociale selon sa perspective, afin que letravailleur social puisse émettre des hypothèses cliniques, formuler une opinion professionnelle etdégager des recommandations qui servent de base pour l’action (Gambrill, 2006; Johnson etYanca, 2010; OPTSQ, 2006; De Robertis, 2007; Sheafor et Horejsi, 2006; Timberlake et coll., 2008).En d’autres mots, l’évaluation constitue une assise sur laquelle le travailleur social et la personnes’appuient pour planifier des stratégies d’intervention ou pour produire le plan d’intervention. Enharmonie avec les valeurs de la profession, l’évaluation traduit la réalité dynamique de la situationsociale dans laquelle s’inscrit la personne, en interaction avec son environnement. Autant la personneque son environnement sont en constante évolution et porteurs de changement.

L’évaluation du fonctionnement social est une activité qui doit être réalisée de façon rigoureuseconsidérant que l’opinion professionnelle et les recommandations qui en découlent ont une portéeimportante pour la personne et ses proches. En ce sens, le travailleur social s’appuie sur des savoirsissus de la pratique, des connaissances scientifiques4 et des assises théoriques pour réaliser sonévaluation. Celle-ci doit être menée dans le respect des droits de la personne, garantis par les lois etles chartes.

Ce document se divise en quatre chapitres. Dans un premier temps, l’évaluation du fonctionnementsocial est présentée comme étant la marque distinctive des travailleurs sociaux. Vient ensuite leprocessus de l’évaluation du fonctionnement social. Le troisième chapitre présente le contenu durapport d’évaluation, c’est-à-dire les rubriques abordées. Le dernier chapitre se penche sur l’utilisationd’outils de collecte d’informations et d’instruments de mesure. En annexe, on retrouve deuxapplications du cadre, un glossaire et un tableau-synthèse qui reprend les rubriques abordées dansle rapport d’évaluation.

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3 Une définition des mots en caractères gras est offerte dans le lexique, à l’annexe 3.

4 Des connaissances scientifiques à jour sur les problèmes sociaux et des politiques sociales en vigueur sont indispensables pour appuyer l’analyse.

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Le travailleur social se distingue par l’analysecontextuelle qu’il fait de la situation sociale dela personne, laquelle se reflète dans sonévaluation. Le travailleur social évalue lefonctionnement social dans une perspectived’interaction entre la personne et sonenvironnement, en intégrant une réflexioncritique des aspects sociaux qui influencentles situations et les problèmes vécus par lapersonne. Il s’agit de son objet d’analyse etde réflexion. Le fonctionnement socialrenvoie aux interactions et aux interinfluencesentre les moyens et les aspirations d’unepersonne à assurer son bien-être, à réaliserses activités de la vie quotidienne et ses rôlessociaux5 pour satisfaire ses besoins avec lesattentes, les ressources, les opportunités etles obstacles de son environnement (Barker,2003; Sheafor et Horejsi, 2006). Lesinteractions entre les caractéristiques de lapersonne et celles de son environnementinfluencent son fonctionnement social. Ilimporte alors que le travailleur socialconsidère ces deux dimensions tout en tenantcompte des problèmes sociaux auxquels lapersonne est confrontée. L’évaluation met enlumière les situations actuelles ou passéesd’oppression, de discrimination, d’exclusion,d’injustice sociale, d’iniquité économique, destigmatisation qui influencent le fonction-nement social d’une personne.

Le travailleur social considère donc lesdimensions «  biologique, intellectuelle,émotionnelle, sociale, familiale, spirituelle,économique et communautaire6 » de lapersonne qui s’interinfluencent (Sheafor etHorejsi, 2006, p.8). Il s’appuie sur celles-cipour miser sur « la capacité humained’évoluer et de se développer  » (OPTSQ,2006, p.15).

Considérant la personne comme un êtresocial, le travailleur social s’attarde sur sonenvironnement, lequel est immédiat etsociétal (Gambrill, 2006; Kagle, 1991; Meyer,1993; Sheafor et Horejsi, 2006; Timberlake etcoll., 2008). L’environnement immédiata une influence sur la vie quotidienne de lapersonne. Il fait référence aux interrelationsentre la personne et les différents acteursprésents dans son milieu de vie. Il comprendla composition du réseau de la personne (lesmembres de sa famille, ses amis, ses voisins,ses collègues de travail, d’étude, debénévolat ou de loisirs), ses conditions de vieet matérielles, les caractéristiques de sonquartier ainsi que les ressources formelles.

L’évaluation du travailleur social se distingueprincipalement de celle des autresprofessionnels du réseau de la santé et desservices sociaux en y incluant également

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Chapitre 1L’évaluation du fonctionnement social :la marque distinctive des travailleurs sociaux

5 Karls et Wandrei (1994) proposent des exemples pour les rôles sociaux qu’une personne assume :a) familiaux (parent, conjoint, enfant, frère, sœur); b) interpersonnels (ami, voisin, membre d’un groupe); c) reliés à l’occupation (travailleur, étudiant); d) associés à des situations de vie particulières (consommateur, usager hospitalisé/hébergé, utilisateur de services, personne détenue ou en probation, immigrant/réfugié).

6 La plupart des citations proviennent d’écrits rédigés en anglais ; les extraits cités ont été traduits de façon libre.

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l’environnement sociétal. Il identifie lesvaleurs, les normes, la culture ainsi que lespolitiques sociales et économiques, dont lesmesures de protection sociale de la sociétéet de la communauté d’appartenance de lapersonne. L’environnement sociétal estcomposé, par exemple, de ressources,d’opportunités, d’obstacles et de contraintes.L’environnement dans lequel évolue unepersonne influence tant son fonctionnement

social que ses conditions de vie et donc,l’émergence ou non de problèmes sociauxtels que la discrimination, les injustices etl’oppression. Inversement, la personne estporteuse de changement et influence sonenvironnement. Le travailleur social considèreces aspects de l’environnement tout ens’inspirant des principes de respect des droitsde la personne, d’autonomie et d’auto-détermination.

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L’évaluation du fonctionnement social réalisée par les travailleurs sociaux porte surl’analyse des caractéristiques de la personne en interaction avec celles de sonenvironnement immédiat et sociétal ainsi que les problèmes sociaux auxquels elle estconfrontée, afin de comprendre sa situation de manière globale. L’évaluation tient comptedes principes de respect des droits de la personne, de l’autonomie et del’autodétermination.

Résumé

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Trois éléments caractérisent le processusd’évaluation du fonctionnement social  : il estcontinu, interactif et réflexif. Ces troiscaractéristiques influencent la prise de contact, lacueillette des informations et leur analyse ainsique la formulation de l’opinion professionnelle7.L’évaluation est continue, dynamique et nonlinéaire (De Robertis, 2007; Pillari, 2002; Wilsonet coll., 2008). En ce sens, elle se poursuit, secomplète ou s’ajuste tout au long du processusd’intervention, étant donné que d’autresinformations recueillies amènent une nouvellecompréhension de la situation, laquelle évolueavec la personne (De Robertis, 2007; Pillari,2002; Wilson et coll., 2008). Donc, unréajustement constant et une révision périodiquesont nécessaires.

L’évaluation débute dès la prise de contact avecla personne. Il se peut que cette prise de contactse déroule avant même la première rencontre.Elle peut être alors par téléphone ou par courriel.Le travailleur social peut bénéficier d’une phasede syntonisation qui se déroule avant lapremière rencontre. Cette phase « permet de sepréparer mentalement à rencontrer une personnequi vient demander de l’aide. (…) Il estcertainement utile que [le professionnel] tente depréciser ses premières réactions aux informationssouvent très succinctes qui lui ont été transmisessur la personne  » (Bourgon et Gusew, 2009,p.131). Cette phase lui permet notamment deprendre connaissance de la référence, de lire ledossier et de se renseigner sur le contexte socialde la personne. Pour d’autres, la prise de contactse fait au moment de la première rencontre avecla personne.

L’évaluation est interactive et réflexive tant pourla cueillette et l’analyse des informations que pourle partage de l’opinion professionnelle. Cesphases sont interreliées. Avec la participation dela personne, le professionnel fait des allers-retours entre ces phases pour clarifier etapprofondir les liens entre les diversesinformations, en vue d’en arriver à une meilleurecompréhension de la situation.

La participation et la collaboration de la personneà toutes les phases de l’évaluation sontessentielles, voire incontournables, ce qui permetau travailleur social de comprendre la situationselon sa perspective, celle de ses proches et despersonnes significatives de son réseau, tout ens’appuyant sur les savoirs issus de la pratique,les connaissances scientifiques et les assisesthéoriques (Pillari, 2002; Wilson et coll., 2008). Leprofessionnel établit une relation qui favorise lesprincipes d’autodétermination et d’autonomie dela personne. En ce sens, cette dernière partageun rôle actif avec le travailleur social pour lacollecte et l’analyse des informations (Johnson etYanca, 2010; Timberlake et coll., 2008; Turner,1999). Experte de sa situation, la personne esten mesure de décrire et d’expliquer ce qu’elle vit(Crisp et coll., 2004; Johnson et Yanca, 2010).Cette interaction et cette réflexion favorisent laconcertation entre le travailleur social et lapersonne afin de bien cerner les problèmes etleurs impacts, en tenant compte des interactionsavec l’environnement.

Puisque l’évaluation implique la compréhensiondes interactions et des influences réciproques dela personne avec son environnement, le travailleur

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Chapitre 2

7 La troisième partie de ce chapitre décrit les éléments à explorer lors de la cueillette des informations ainsi que ceux à prendre en considération pour l’analyse et pour la formulation de l’opinion professionnelle.

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social privilégie, avec l’autorisation8 de lapersonne, la participation des proches et despersonnes significatives au sein de ce processus.Ces personnes sont susceptibles d’amener uneautre perspective (Gambrill, 2006; Kagle, 1991).Des rencontres dans le milieu de vie de lapersonne favorisent une compréhension uniqueet enrichissante de sa situation. Le fait d’allerdans le milieu de vie de la personne aide à tracerun portrait global et plus objectif de sa réalité, enintégrant des informations sur l’organisationphysique des lieux, les conditions de vie, les liensavec le voisinage. De même, une visite dans unmilieu scolaire ou de travail fournit desopportunités précieuses d’observation quienrichissent énormément l’évaluation. En fait,tous les milieux fréquentés et investis par lapersonne sont autant de lieux qui représententdes opportunités de compréhension de sasituation. En pratique autonome, selon le typed’évaluation à accomplir, le travailleur social sedéplace, ou non, dans le milieu.

La consultation d’autres professionnels ou de do-cuments qu’ils ont rédigés peut également s’avé-rer éclairante (Johnson et Yanca, 2010; Kagle,1991; Keefler, 2005). Il peut s’agir de membresde l’équipe multidisciplinaire ou de professionnelsd’autres établissements/organismes.

Le travailleur social se soucie de comprendre lasituation globale de la personne, selon son pointde vue et celui de ses proches, tout en s’attar-dant à des éléments plus spécifiques, pertinentset significatifs. Deux façons d’explorer les élé-ments de la situation sont proposées parJohnson et Yanca (2010)  : horizontalement etverticalement. L’exploration horizontale vise àregarder tous les aspects de la situation afind’identifier, selon sa perspective, les problèmesqu’elle rencontre. Par la suite, certains aspectsplus spécifiques sont considérés verticalement,c’est-à-dire plus en profondeur, pour mieux les

comprendre, dans le but de trouver des solutionsà ces problèmes ou du moins d’en atténuer leseffets. Avec la personne, le travailleur socialcherche le sens et la signification à accorder auxinformations recueillies. Des allers-retours entrel’exploration horizontale et verticale s’avèrentnécessaires pour obtenir une compréhensionjuste de la situation.

L’analyse des informations recueillies reflète lacompréhension de la situation de la personne parle travailleur social. Ce dernier formule alors deshypothèses cliniques. Il partage son analyse dela situation avec elle pour donner un sens auxfaits, aux informations ainsi qu’aux observations.(Timberlake et coll., 2008).

Les caractéristiques de la personne et celles deson environnement sont mises en interrelationafin d’évaluer le fonctionnement social, tout entraduisant les aspects dynamiques et multi-causals de la situation (De Robertis, 2007;Timberlake et coll., 2008). De plus, leprofessionnel doit distinguer les faits desprésuppositions. Ces dernières ne s’appuient passur des faits et un manque d’informationsempêche de les confirmer ou de les infirmer(Timberlake et coll., 2008).

Il est important de retenir que les problèmessociaux vécus par la personne peuvent entraînerun fonctionnement social limité ayant desconséquences sur elle ou son entourage. Àl’inverse, ces problèmes sociaux peuvent êtreengendrés par un fonctionnement social altéréqui amène une réponse insatisfaisante auxbesoins de base, de bien-être, d’intégrationsociale et de participation citoyenne de lapersonne. De plus, ces problèmes sociauxpeuvent être la source de mésententes oud’incompréhensions entre la personne et sonenvironnement. Ils peuvent également refléterl’expression des limites de la société envers les

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8 Dans les cas où le client n’est pas en mesure de donner son consentement compte tenu de son état mental ou physique, c’est la personne nommée pour le représenter qui donne cette autorisation. La notionde confidentialité en rapport avec le tiers est explicitée dans le Guide de normes pour la tenue des dossiers et des cabinets de consultation OPTSQ (2005).

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difficultés de fonctionnement social de lapersonne ou l’expression des limites de celle-cienvers les exigences, les valeurs et les normessociales. Le travailleur social doit faire preuved’une certaine souplesse face à la personne ence qui a trait aux situations qui renvoient à lanotion de « normalité ». Il se montre critique quantà ces normes dans la société. Cette notion de cequi est jugé « normal » ou non doit être interprétéeselon les valeurs et la culture de la personne etnon selon les valeurs du professionnel.

L’opinion professionnelle découle del’analyse de la situation. Dans la formulation deson opinion, le travailleur social doit nommer,cibler et prioriser les problèmes tout en qualifiantleur sévérité, leur gravité et leur intensité(Timberlake et coll., 2008). Il partage son opinionprofessionnelle et ses recommandations avec lapersonne pour valider sa perception et pourl’enrichir de son point de vue, considérant qu’elleest l’experte de sa situation. Il en discuteégalement avec elle dans une visée deréappropriation ou de renforcement de sacapacité d’agir sur sa situation. L’opinionprofessionnelle est également transmise àd’autres intervenants, le cas échéant, qui sont ou

qui seront impliqués auprès de la personne, afind’assurer une collaboration et une continuité del’intervention entre les dispensateurs de services.

En somme, pour la cueillette et l’analyse desinformations ainsi que pour la formulation del’opinion professionnelle, trois questionss’imposent au travailleur social : Quelles sontles informations pertinentes à prendre enconsidération? Pourquoi sont-elles pertinentes?Comment pourrait-on les organiser (Gambrill,2006)? Les informations recueillies et rapportéessont sélectionnées en fonction de leur nécessitéet de leur pertinence à la compréhension de lasituation de la personne (Timberlake et coll.,2008). Selon l’article 3.01.05 du code dedéontologie de l’OTSTCFQ :

Le travailleur social ne formule uneévaluation de la situation de sonclient et n’intervient à son égardque s’il possède les donnéessuffisantes pour porter unjugement éclairé sur la situation etpour agir avec un minimumd’efficacité dans l’intérêt du client(OTSTCFQ, 2010, p.1).

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L’évaluation du fonctionnement social est une activité continue, interactive et réflexive. Letravailleur social formule un avis, une opinion professionnelle et des recommandations quireposent sur l’exercice de son jugement professionnel. Ce jugement réfère à la formulationd’hypothèses qui s’appuient sur des assises théoriques et sur les valeurs de la profession,dont la promotion des principes de justice sociale et le respect des droits humains et de ladignité de la personne. Le travailleur social partage son analyse, son opinion professionnelleet ses recommandations avec la personne pour valider sa perception et pour l’enrichir deson point de vue, considérant qu’elle est l’experte de sa situation. L’opinion et lesrecommandations sont également discutées avec elle dans une visée de réappropriation oude renforcement de sa capacité d’agir sur sa situation. La collaboration des proches, siautorisée et désirée par la personne, enrichit le processus d’évaluation.

Idéalement, le travailleur social se rend dans le milieu de vie de la personne ou dans le milieuoù la difficulté se présente (école, lieu de travail, etc.). D’autres professionnels de ces milieux,le cas échéant, peuvent participer au processus d’évaluation. Il peut être alors bénéfique,dans l’intérêt de la personne, que le travailleur social leur transmette son opinion et sesrecommandations.

Résumé

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Ce chapitre présente les rubriques d’unrapport d’évaluation du fonctionnement social.En fonction du mandat du travailleur social etde la finalité de l’évaluation, le rapportd’évaluation peut être sommaire ou détaillé (DeRobertis, 2007). Un rapport sommaire estplus concis et ciblé. Il s’agit du premier regardqu’un professionnel porte sur la situation de lapersonne. Il étudie et analyse celle-ci de façonexploratoire. Le rapport se conclut par laformulation d’une opinion professionnelle etpar des recommandations,  incluant desstratégies d’intervention. Un rapport détailléétudie et analyse la situation de la personne,mais davantage en profondeur, en incluant unplus grand nombre d’éléments. Le travailleursocial fait des liens entre les éléments etdéveloppe des hypothèses. Il émet une opinionprofessionnelle et des recommandations quiont pour but d’orienter le plan d’intervention oules stratégies d’intervention. Les rubriquesdécrites dans ce cadre de références’appliquent autant à l’évaluation sommaireque détaillée. Le jugement professionnel dutravailleur social permet de déterminerl’importance de chacune des rubriques touten tenant compte de la mission del’établissement/organisme et du mandat danslequel s’inscrit sa pratique.

Généralement, le rapport du travailleur socialcomprend une description de la situationproblématique (sa durée, son évolution, sonniveau de gravité), des besoins psychosociaux dela personne et de ses conditions de vie, de sescapacités physiques, émotionnelles, relationnelleset cognitives pour résoudre les difficultés, de sesforces, ses attentes, la qualité de sa motivation etdes obstacles à celle-ci. L’environnementimmédiat et sociétal dans lequel la personne

évolue  sont détaillés  : la qualité des liensréciproques entre elle et les membres de sonréseau, la disponibilité ainsi que l’accessibilité ounon aux ressources formelles ou informelles, lesopportunités, les normes et les valeurs de lasociété. Finalement, le travailleur social analyseles informations recueillies pour formuler uneopinion professionnelle et des recommandationstout en s’appuyant sur les savoirs issus de lapratique, les connaissances scientifiques et lesassises théoriques (Gambrill, 2006; Johnson etYanca, 2010; OPTSQ, 2006; Sheafor et Horejsi,2006; Timberlake et coll., 2008).

En résumé, dans son rapport, le travailleursocial traduit les interactions de la personneavec les diverses composantes de sonenvironnement, dont son réseau familial,social, les opportunités ou obstacles sociaux,économiques et politiques. En s’appuyant surcette description, un modèle de rapportd’évaluation du fonctionnement social estproposé. Il se divise en six éléments :

1 La demande et le contexte de l’évaluation 2 Les caractéristiques de la personne 3 Les caractéristiques de l’environnement4 L’analyse et la synthèse5 L’opinion et les recommandations6 Les interventions réalisées, le cas échéant

La première partie contient une brèvedescription du contexte de l’évaluation, soit :les caractéristiques sociodémographiques dela personne, la demande de services, lasituation actuelle, les besoins de la personne,les sources d’informations et les moyensutilisés pour les recueillir. La seconde partiedécrit les caractéristiques de la personne et latroisième présente les caractéristiques de

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Chapitre 3

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l’environnement. Ces deux parties du rapportfont ressortir des  facteurs, tant ceux de lapersonne que ceux de son environnement, quiinfluencent l’émergence ou l’exacerbation desproblèmes et ceux qui pourraient contribuer àles résoudre, ou du moins à atténuer leurseffets, pour dresser un portrait global de lasituation. Les forces de la personne ainsi queles ressources de son environnement sontdéfinies et mises en valeur.

La quatrième partie du rapport porte sur l’analyseet la synthèse de la situation. Elle cerne lasituation sociale que vit la personne en expliquantles problèmes rencontrés, leur gravité, leursconséquences sociales ainsi que leurs effets surelle et sur ses proches. En ce sens, lesinteractions entre les problèmes sociaux, lescaractéristiques de la personne ainsi que cellesde son environnement et leurs impacts sur lefonctionnement social sont détaillées. Letravailleur social identifie et définit les forces,traduit les attentes de la personne et celles deses proches et indique les opportunités ainsi queles ressources dans son environnement. Ilprécise les stratégies adoptées par la personneet ses proches dans le passé pour résoudre lasituation problématique et il indique les résultatsobtenus. La dernière partie présente l’opinionprofessionnelle du travailleur social sur la situationproblématique en tenant compte des interactionsentre la personne et son environnement ainsi queleurs impacts sur celle-ci. Le travailleur socialformule des recommandations. Il se base sur dessavoirs issus de la pratique, des connaissancesscientifiques ainsi que sur des assisesthéoriques pour formuler son opinion et sesrecommandations. Dans certains contextes, lesinterventions réalisées sont décrites dans lerapport.

3.1 La 1ère partie :la demande et le contexte de l’évaluation

La première partie du rapport consiste àdécrire les raisons et les circonstances pourlesquelles une évaluation ou une interventionde la part du travailleur social est demandéeou nécessaire, situant ainsi le contexte danslequel elle s’inscrit. Cette description situe lesattentes que le lecteur peut avoir en lisant lerapport en tenant compte du mandat confié auprofessionnel. Le lecteur peut être le client9, unautre professionnel, un juge, un mandataire…

3.1.1 L’identificationdu client

Les caractéristiques sociodémographiquesde la personne sont décrites sommairement:le sexe, l’âge, la scolarité, l’état civil, l’origineethnique, le statut d’immigration, la pratiquereligieuse ou spirituelle, la langue parlée,l’occupation, les sources de revenus, lecontexte familial, les responsabilités paren-tales, familiales et sociales (Kagle, 1991;Keefler, 2005).

3.1.2 La demandede services

Le contexte et la trajectoire de la demandesont décrits. La demande de services peutprovenir : de la personne concernée ou d’unproche (membres de la famille, amis,voisins…); d’un intervenant (professionnel ounon); d’un établissement ou d’un organisme.Les attentes d’une personne orientée vers unservice peuvent différer de celle qui en sollicite

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9 Le rapport d’évaluation est versé au dossier du client. « Le dossier est un document à valeur juridique dans lequel sont consignés tous les renseignements relatifs au client qui demande et reçoit des services professionnels, ainsi que tous les renseignements pertinents à ces services. Le dossier est celui du client ou de l’usager : le professionnel, l’établissement ou l’organisme en est le gardien légal, non le propriétaire » (OPTSQ, 2005, p.7). Le client peut demander de lire ou d’avoir une copie des documents contenus dans son dossier. À cet effet, la norme 3 (p.21) du Guide de normes pour la tenue des dossiers et des cabinets de consultation (2005) est explicite à ce propos.

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elle-même (Keefler, 2005). Il importe donc depréciser la nature de la demande et qui laformule, considérant que cela pourrait avoir unimpact sur le processus d’évaluation.

Une demande formulée peut correspondre àun problème ou à un besoin qui requiert uneintervention immédiate (Meyer, 1993). Aprèsqu’une réponse ait été apportée, le travailleursocial examine plus en profondeur les sourcessous-jacentes à la situation problématique, afinde trouver des solutions à plus long terme avecla personne.

3.1.3 Les sources d’informations

Il s’agit d’énumérer les sources ayant permisde recueillir les informations sur la situation dela personne. Une précision est apportée quantà la période couverte par ces informations, lespersonnes rencontrées (le client, les proches10,les collaborateurs, notamment les profession-nels) les dates ainsi que les documentsconsultés, leur provenance et les autorisationsaccordées par les personnes concernées(Kagle, 1991; Keefler, 2005). Si des extraits derapports sont inclus dans le rapport, ils doiventêtre mis entre guillemets et la référence (le nomdu professionnel et la date du rapport) doit êtreindiquée.

3.1.4 La situationactuelle

La situation actuelle est la description desproblèmes identifiés ou rapportés par lapersonne, ses proches ou d’autres individusqui composent son réseau, selon laperspective des personnes impliquées. Lesproblèmes renvoient aux difficultés à résoudreou du moins, à l’atténuation de leurs effets (DeRobertis, 2007). Ils font référence à unedétresse ou à un malaise ressenti par lapersonne ou ses proches et définis par

ceux-ci. Leur perception des difficultés et deleurs impacts est alors cruciale pour aider àla compréhension de la situation problématique(Keefler, 2005).

Les problèmes sont généralement identifiés audépart, tout en se clarifiant au fur et à mesuredu processus d’évaluation. Le rôle dutravailleur social consiste à les comprendretout au long de ce processus et decommuniquer verbalement et clairement sacompréhension de la situation à la personneet dans son rapport d’évaluation. Lejugement professionnel, les connaissances etla collaboration de la personne sont mis àcontribution pour transformer la demande enun objectif sur lequel ils vont travaillerensemble (Meyer, 1993). Dans cette partie,on documente, selon la perception despersonnes impliquées, les raisons pourlesquelles les problèmes sont présents et cequi a été fait dans le passé pour les résoudreou pour composer avec eux (Timberlake etcoll., 2008). La description des élémentsdéclencheurs des problèmes et des stratégiesutilisées dans le passé facilite une meilleurecompréhension de leurs effets sur la viequotidienne ainsi que les forces de lapersonne. Les attentes de la personne sontégalement explicitées. • Quels sont les problèmes?• Qui en souffre?• À quel moment les difficultés sont-elles

apparues?• Quels sont leurs impacts sur la personne

et ses proches?• Quelles sont les stratégies que la

personne ou ses proches ont utilisées dans le passé? Quels ont été les résultats?

• Quelles sont les attentes de la personne etde ses proches? (Gambrill, 2006; Keefler, 2005; Sheafor et Horejsi, 2006; Timberlake et coll., 2008).

1510 La norme 2 du Guide de normes pour la tenue des dossiers et des cabinets de consultation (2005)

explique la notion de confidentialité en rapport avec le tiers (p.14).

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3.1.5 Les besoins de la personne

Les besoins représentent ce qui est nécessairepour le bien-être, la sécurité et ledéveloppement de la personne, tout enrejoignant ses aspirations et ses désirs (DeRobertis, 2007; Johnson et Yanca, 2010;OPTSQ, 2006). Les besoins diffèrent enfonction de l’âge, des attentes, des exigences,des valeurs et des croyances d’une personne,de son groupe d’appartenance, des normes,des valeurs et de la société dans laquelle ellevit (Johnson et Yanca, 2010). Ces besoinsévoluent notamment en fonction descaractéristiques, du stade de développementde la personne et du cycle de la vie familiale.

Il existe différentes façons de nommer et derépertorier les besoins. La pyramide desbesoins de Maslow propose une classificationdes besoins selon cinq niveaux d’importance,subordonnés les uns aux autres, soit :1) les besoins physiologiques ou de survie;2) les besoins de sécurité;3) les besoins d’appartenance;4) les besoins d’estime;5) les besoins de réalisation de soi. (Johnson etYanca, 2010).

Selon les personnes ou leur communautéd’appartenance, les besoins ne sont pasnécessairement hiérarchisés comme ceux de lapyramide de Maslow. Par exemple, certainespersonnes peuvent accorder davantage d’im-portance aux besoins d’appartenance qu’auxbesoins physiologiques. D’autres voudront quetous leurs besoins soient pris en compte enmême temps, alors que d’autres encore priori-seront un besoin en particulier. Le travailleursocial est respectueux et attentif aux besoins dela personne et à la priorité qu’elle leur attribue.

Dans le processus de l’évaluation, il estpertinent de documenter les principauxbesoins et d’indiquer s’ils sont satisfaitstotalement, partiellement ou aucunement. Oncomprend alors l’impact de la situation sociale,du problème social ou du fonctionnementsocial sur la satisfaction des besoins de lapersonne. Il faut décrire de quelle façonles besoins sont exprimés et s’ils sontappropriés à la personne, aux plans physique,psychologique et social (Sheafor et Horejsi,2006). On détaille également les moyensadoptés par la personne, tant dans le passéque dans la situation présente, pour satisfaireses besoins.

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Dans cette première partie de l’évaluation, le travailleur social distingue 1) la demande2) du problème et 3) des besoins de la personne. Les attentes de la personne et de sesproches ainsi que leur perception de la situation sont explicitées.

Il est essentiel que le travailleur social cible les informations pertinentes et significatives. Larigueur de l’évaluation et le jugement professionnel sont de première importance (DeRobertis, 2007).

Résumé

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3.2 La 2e partie :les caractéristiquesde la personne

Cette partie du rapport décrit lescaractéristiques de la personne. Le travailleursocial les choisit en fonction de leur pertinenceet de leur nécessité pour la compréhension dela situation actuelle (Gambrill, 2006; Kagle,1991; Keefler, 2005; Meyer, 1993; Sheafor etHorejsi, 2006; Timberlake et coll., 2008). Ilprend en considération plusieurs dimensions.Les éléments pertinents de l’histoire sociale etleurs influences sur la situation actuelle sontretracés. Le travailleur social décrit l’identitésocioculturelle, dont l’origine sociale, lespratiques religieuses ou spirituelles, la cultured’appartenance, les croyances et les valeursculturelles. Le cas échéant, il fait part de latrajectoire d’immigration de la personne. Ilprécise son parcours scolaire et soncheminement d’emploi et occupationnel (lesactivités de bénévolat, les loisirs, les

implications communautaires et citoyennes). Ilest primordial d’identifier et de détailler lesforces, les habiletés et les compétences de lapersonne. Le travailleur social souligne etprend en compte les aspirations de lapersonne et brosse un tableau de seshabitudes de vie.

Lorsque la personne éprouve un problème desanté physique ou mentale, les principalescaractéristiques  en sont précisées  : lediagnostic (noter la source : nom du médecin,année où le diagnostic a été posé ou rapportépar la personne ou ses proches); sesmanifestations spécifiques11 (symptômes)rapportées par la personne ou observées parses proches, par les intervenants; sonévolution dans le temps; sa sévérité; les effetssur la personne et sur son entourage. Lesmoyens qu’utilise la personne et leurs résultatspour diminuer ou pallier les impacts duproblème de santé sont décrits.

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Une description de diverses caractéristiques de la personne est réalisée en privilégiantles informations pertinentes à la situation présentée. Une analyse de ces informations seretrouve dans la partie analyse et synthèse. Cette partie de l’évaluation répond auxquestions suivantes :

Quelles sont les forces de la personne?

Est-ce qu’il y a des défis, des obstacles (sociaux ou autres), des limitations qui rendent lapersonne plus vulnérable?

Quels sont-ils?

Quels sont les éléments de l’histoire de la personne qui permettent de comprendre lasituation actuelle?

Résumé

11 Dans la profession du travailleur social, étant donné que l’on se centre sur le fonctionnement socialil est souhaitable de bien documenter l’impact de la manifestation d’un problème de santé sur ce fonctionnement social. Une description des symptômes dans cette partie est recommandée. Dans la partie analyse et synthèse, l’interaction entre les impacts des symptômes et les caractéristiques de l’environnement sur le fonctionnement social de la personne est expliquée.

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3.3 La 3e partie :les caractéristiquesde l’environnement

Cette partie consiste à décrire lescaractéristiques de l’environnement sous deuxdimensions  : immédiate et sociétale.L’environnement immédiat fait référence auxinterrelations entre la personne et les différentsacteurs qui composent son milieu de vie. Ici,on décrit la composition du réseau de lapersonne, dont les membres de sa famille, lesamis, le voisinage, les collègues de travail, etc.Il importe de mentionner la perception de lapersonne quant à la qualité des liens entre elleet les individus de son réseau.

Le travailleur social brosse également untableau de la situation financière, desconditions de vie et des caractéristiques du

quartier dans lequel habite la personne. Parexemple, les conditions d’habitation, le degréde sécurité (crimes, violence ou non), letransport en commun, les installations de loisir,la qualité du mobilier urbain, la présence ounon d’espaces verts et l’environnementphysique sont mentionnés. Les ressourcesformelles et leur accessibilité sont détaillées. Ilpeut s’agir des institutions scolaires oureligieuses, des établissements du réseau dela santé et des services sociaux, desorganismes communautaires, etc. Laperception de la personne quant à cesressources est explicitée.

La description de l’environnement sociétalpermet d’identifier les valeurs, les normes,la culture ainsi que les politiques socialeset économiques d’une société et de lacommunauté d’appartenance de la personne.

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Cette partie de l’évaluation décrit l’environnement dans lequel vit la personne.L’évaluation répond aux questions suivantes :

Quelle est la composition de l’environnement immédiat?

Quelle est la perception de la personne quant à la qualité des liens qu’elle entretientavec les personnes de son environnement immédiat?

Quelles sont les conditions de vie de la personne?

Quelles sont les caractéristiques de son quartier?

Quelles sont les ressources formelles accessibles?

Quelle est la perception de la personne quant à ces ressources formelles?

Quelles sont les valeurs, les normes et la culture d’appartenance de la personne?

Quelles sont les ressources de l’environnement immédiat et sociétal?

Résumé

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3.4 La 4e partie :l’analyse et la synthèse

Les informations recueillies soutiennentl’analyse et la synthèse de la situation. Cettepartie reflète la compréhension qu’a letravailleur social de la situation problématique(Keefler, 2005). Ce dernier fait une synthèsedes éléments significatifs des problèmesprésentés, des besoins, des caractéristiquespersonnelles et environnementales ainsi queleurs influences sur le fonctionnement socialde la personne.

L’analyse traduit les interrelations entre laprésence des problèmes et leursinterinfluences sur le fonctionnement socialde la personne. Le travailleur social émetalors des hypothèses cliniques qui pourrontse confirmer ou s’infirmer lors du processusd’évaluation ou pendant l’interventionsociale. L’évaluation repose sur les savoirsissus de la pratique, les connaissancesscientifiques ainsi que sur les assisesthéoriques et les valeurs de la profession.

Il importe de bien circonscrire et comprendrela situation actuelle : la nature des problèmes,leur évolution dans le temps, leur gravité,leurs conséquences pour la personne et sonentourage, ce qui a été fait dans le passépour les résoudre, les attentes et les forcesde la personne et de ses proches ainsi queles ressources et opportunités qu’offre

l’environnement (Timberlake et coll., 2008). Ilest important de s’attarder à la définitiondes problèmes afin de bien cerner lesdéclencheurs et leurs effets sur la viequotidienne du client (Gambrill, 2006;Sheafor et Horejsi, 2006). Il peut être difficiled’identifier ou de circonscrire la situationproblématique12. La manière de la concevoirdépend de plusieurs facteurs, dont lesperspectives théoriques du professionnel. Ondocumente également le fonctionnementsocial de la personne. Il s’agit alors d’analyserles interactions entre ses caractéristiques etcelles de son environnement.

Afin de cerner les impacts des problèmes surle fonctionnement social, la synthèse réaliséepar le professionnel doit permettre dedistinguer la qualité de ce fonctionnementavant leur apparition. Il se peut également quele fonctionnement social ne soit pas influencépar les impacts des problèmes. Il faut alorsprocéder à l’exploration de la réalisation desactivités courantes et de l’exercice des rôlessociaux qui permettaient le maintien etl’épanouissement d’une personne au sein dela société, avant l’apparition de la situation-problématique. On prend en considérationcertaines caractéristiques (âge, sexe, identitésocioculturelle) et ce qui est valorisé par lapersonne et par son groupe d’appartenance(Sheafor et Horejsi, 2006; Timberlake et coll.,2008).

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12 Une difficulté importante est que des outils de classification (que ce soit pour l’identification des problématiques, des dimensions du fonctionnement social ou des facteurs environnementaux) ne sont pasutilisés couramment. Pourtant, l’utilisation d’un système de classification permet généralement une plus grande objectivité, une rigueur et une cohérence accrues ainsi que l’appropriation d’un langage commun. Sur le plan de la recherche, il peut être pertinent de recourir à ces outils pour mesurer l’ampleur de certains phénomènes ou problèmes dans une population donnée et ainsi développer des stratégies de prévention et d’intervention qui conviendront aux besoins des citoyens. Citons en exemple le système de Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (OMS, 2001) qui est reconnu au plan international.

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Est-ce que le fonctionnement social de lapersonne correspond à ses attentes, à cellesde ses proches et à celles de la société àlaquelle elle appartient?

Quels rôles la personne souhaite-t-elleexercer pour se sentir épanouie?

Est-ce qu’un fonctionnement social limitéinfluence l’exercice de ses rôles sociaux?

Lesquels?

De quelle manière?

Dans cette partie, il faut égalementmentionner si d’autres individus dansl’entourage de la personne sont affectés parle fonctionnement social altéré. Si oui, dequelles façons le sont-ils et quelles sont lesréponses qu’ils offrent?

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Cette partie du rapport reflète la compréhension du professionnel quant à la situation dela personne. D’une part, elle documente les problèmes et d’autre part, le fonctionnementsocial de la personne. Les problèmes et le fonctionnement social d’une personnes’interinfluencent et sont interreliés.

Quels sont les problèmes rencontrés par la personne?

Comment ces problèmes s’inscrivent-ils dans sa trajectoire de vie?

Quelles sont les attitudes de la personne et de ses proches envers ces problèmes?

Quelles sont les conséquences de ces problèmes pour la personne et ses proches?

Quelles sont les stratégies adoptées par la personne? Quels sont les résultats?

Quelle est l’influence des caractéristiques personnelles et celles de l’environnement surle fonctionnement social de la personne?

Est-ce que les problèmes influencent le fonctionnement social de la personne?

Quelles sont les conséquences des problèmes sur son fonctionnement social?

Quel était son niveau de fonctionnement social avant l’apparition des problèmes?

Quelles sont les attentes de la personne et de ses proches?

Résumé

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3.5 La 5e partie :l’opinion et les recommandations

Un avis, une opinion professionnelle, quirepose sur l’exercice du jugementprofessionnel termine le rapport d’évaluation.Le travailleur social évalue une situation en sebasant sur les savoirs issus de la pratique, lesconnaissances scientifiques ainsi que sur desassises théoriques. Il se positionne alors surles problèmes et leur gravité, que viserontles stratégies d’intervention ou le pland’intervention. Il identifie les forces et lesressources aussi bien que les limites et lesbesoins de la personne (Kagle, 1991). Dansson opinion, il porte une attention particulièreà ne pas émettre de jugement de valeurs, desimpressions diagnostiques ou un diagnostic.Il est sensible à ses valeurs personnelles, audiscours dominant et à leur influence, afind’en minimiser l’impact sur son opinionprofessionnelle. Les principes et les valeursde la profession ainsi que la recherche dumeilleur intérêt de la personne le guidentdans la formulation de son opinionprofessionnelle.

L’opinion professionnelle est partagée avec lapersonne afin qu’elle saisisse ce que letravailleur social pense de la situation. Cedernier lui fournit des informations pourqu’elle puisse poser un regard nouveau surce qu’elle vit et comprendre sa situation, en laconsidérant dans un contexte plus large, afinde la soutenir dans son processus dedécision par rapport à sa situation. Lepartage de l’opinion vise la réappropriation oule renforcement de la capacité de la personneà agir sur sa situation. Il est important derecevoir, de discuter et de documenter l’avisde la personne par rapport à l’opinion émise.

Le travailleur social émet des recomman-dations en vue d’améliorer la situation de lapersonne, de dénouer les problèmes oud’en atténuer les effets, afin de favoriser saparticipation citoyenne optimale. Ici encore,il est important de noter si la personne est enaccord ou non avec les recommandations.

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3.6 La 6e partie :les interventions réalisées

Il se peut que la personne vive des difficultéssusceptibles de mettre en péril sa sécurité oucelle d’une autre personne. Ces difficultés sontlibellées dans le code de déontologie del’OTSTCFQ (2010) à l’article 3.06.01.01 : « Lemembre peut communiquer un renseignementprotégé par le secret professionnel, en vue deprévenir un acte de violence, dont un suicide,lorsqu’il a un motif raisonnable de croire qu’undanger imminent de mort ou de blessuresgraves menace une personne ou un groupe depersonnes identifiables ». Lors de l’évaluation,il est primordial de prendre en considérationcet élément afin de mettre en place, avec lapersonne, des moyens pour assurer saprotection ou celle d’un tiers.

Il se peut alors, dans ces circonstances, quele travailleur social choisisse de se soustraireau secret professionnel en vue d’assurer laprotection des personnes, selon ce mêmearticle du Code de déontologie de l’OTSTCFQ(2010) : « Toutefois, le membre ne peut alorscommuniquer ce renseignement qu’à la ou lespersonnes exposées à ce danger, à leurreprésentant ou aux personnes susceptiblesde leur porter secours » .

Quand une telle situation se produit, letravailleur social inscrit, dans le dossier duclient :

a) les motifs au soutien de la dé-cision de communiquer les ren-seignements, incluant l’identitéde la personne qui a incité lemembre à le communiquer ainsique celle de la personne ou dugroupe de personnes exposés àun danger;

b) les éléments de la communica-tion dont la date et l’heure de lacommunication, le contenu de lacommunication, le mode de com-munication utilisé et l’identité de lapersonne à qui la communicationa été faite  (Code de déontologiede l’OTSTCFQ, 2010, p.4).

Le contenu sommaire des interventionseffectuées est décrit et la date à laquelle ellesont eu lieu est inscrite dans le rapportd’évaluation. Lors d’une situation d’urgence,l’heure à laquelle l’intervention a eu lieu doitêtre indiquée. Quand une intervention socialeest initiée, un plan d’intervention et les résultatsde l’intervention sont rédigés dans deux autresdocuments distincts.

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3.7 Les aspects déontologiques

La signature du travailleur social, avec son titreprofessionnel, et la date de rédaction doiventfigurer au rapport (OPTSQ, 2005). De plus, ilest recommandé d’inscrire son numéro depermis.

Selon l’article 3.06.02 du code de déontologiede l’OTSTCFQ, «  le travailleur social ne doitpas dévoiler ou transmettre un rapportd’évaluation [du fonctionnement social] à untiers, sauf si sa communication est nécessairedans le cadre de l’application de la loi et quele tiers la requiert dans l’exercice de sesfonctions  » (p.4). Le tiers qui requiert uneévaluation dans le cadre de ses fonctionsn’est véritablement autorisé à l’obtenir que sila loi l’habilite à l’obtenir. La connaissance ducadre d’application des lois pertinentes,l’exercice du jugement professionnel et laprudence sont donc requis dans latransmission des informations recueillies surune personne à un tiers.

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Des outils de collecte de données et desinstruments de mesure peuvent être utiliséslors de l’évaluation du fonctionnement social.

Les outils de collecte permettent d’amasserdes informations sur des dimensions ciblées etpertinentes. Dans un souci d’uniformisation,des établissements ou des organismesproduisent des outils, généralement sousforme de grilles, qui sont alors utilisés par desintervenants de diverses disciplines. Ils peuvents’avérer utiles pour éviter les oublis lors de lacollecte de données. D’autres outils sontégalement utilisés par les travailleurs sociaux,dont le génogramme, la carte du réseau social,la carte du quartier, etc. Ils permettent decomprendre visuellement la présence et laqualité des liens dans le réseau familial et socialde la personne. Toutefois, ces outils ont uneportée limitée dans l’ensemble du processusd’évaluation. Ces outils ne peuvent êtreconsidérés comme des rapports d’évaluationdu fonctionnement social puisque, généra-lement, ils ne laissent pas de place à l’opinionprofessionnelle. De plus, ils sont habi-tuellement conçus pour divers typesd’intervenants, sans égard à la spécificité deleur champ d’exercice et ne reflètent pas lamarque distinctive du travailleur social.Cependant, la rédaction du rapportd’évaluation peut prendre appui sur lesinformations recueillies à l’aide de ces outils.Le travailleur social inclut alors ces informationsdans son rapport. Il fait par la suite une analyseet une synthèse pour finalement formuler uneopinion professionnelle.

Les instruments de mesure présentés sousforme de questionnaires, de tests (auto-administrés ou non) ou d’outils d’évaluation

mesurent un concept, une dimension spécifique.Ce sont des instruments standardisés et leurqualité psychométrique est généralementétablie. L’utilisation de ces instruments dans lapratique peut s’avérer pertinente sur le planclinique. Cela peut soutenir le professionneldans l’analyse de la situation, la génération, laconfirmation ou l’infirmation d’hypothèsescliniques. Le professionnel doit réfléchir àl’utilisation des instruments au moment del’évaluation. Il doit d’abord se questionner surla pertinence, la nécessité et les impacts del’utilisation d’un test, dans sa pratique, pour lapersonne et pour ses collègues. Quel estl’apport potentiel au plan clinique? Quelinstrument de mesure doit-il utiliser? Quellessont les qualités psychométriques et les limitesde cet instrument? Il est également souhaitableque ces questions soient abordées au sein del’équipe multidisciplinaire, le cas échéant. Lesmembres de l’équipe se concertent pourdésigner le professionnel le plus apte àsoumettre le questionnaire à la personneconcernée.

Le travailleur social doit également s’assurerde détenir les compétences nécessaires pourutiliser le questionnaire et pour en interpréterles résultats. Pour ce faire, il peut avoir recoursà de la formation, de la supervision ou de laconsultation qui porte sur l’instrument qu’ilsouhaite utiliser. Est-il en mesure de se servirdu questionnaire en respectant toutes lesinstructions et les conditions? Est-il apte àtransmettre à la personne l’interprétation desrésultats? Peut-il lui justifier les motifs del’utilisation d’un tel instrument?

La personne fait partie du processusd’évaluation. Elle doit donc comprendre l’utilité

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Chapitre 4Les outils de collecte de données oud’informations et les instruments de mesure

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du questionnaire pour s’y prêter, de façon libreet éclairée. Est-ce opportun pour elle decompléter un questionnaire et en particulier,celui qu’on lui propose? Le travailleur socialregarde aussi la faisabilité. S’il s’agit d’untest auto-administré, la personne sait-ellesuffisamment lire? Comprend-elle les ques-tions? Est-ce que le contexte encourage lapersonne à répondre aux questions de façonhonnête (ce qui évite ou amoindrit le biaisintroduit par la désirabilité sociale)?

Que ce soit pour les outils de collecte ou lesinstruments de mesure, l’exercice du jugementprofessionnel est incontournable pourdéterminer la pertinence de leur emploi et pourmettre en lien leurs résultats avec les autresdonnées recueillies. Les instruments demesure ou les outils d’évaluation ne peuventjamais se substituer au jugement professionneldu travailleur social, lequel demeure imputablede leur utilisation. Le travailleur social conserveune réflexion critique par rapport à ces tests.

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Le travailleur social qui souhaite utiliser des outils de collecte ou des instruments demesure doit se demander :

Quelles sont les informations que je cherche à obtenir?

Quel est l’outil ou l’instrument de mesure que je peux utiliser?

Quelles sont la portée et les limites de chaque outil ou instrument?

Est-ce que j’ai les compétences nécessaires pour les utiliser et en interpréter lesrésultats?

Quels sont les impacts de l’utilisation des outils ou des instruments sur la personne?

Résumé

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Conclusion

Une évaluation du fonctionnement social traduit la réflexion du travailleur social sous forme d’analyseet de synthèse dans le but de préciser les éléments essentiels et pertinents à la compréhension dela situation vécue par la personne et ce sur quoi devrait porter son intervention. Le professionnels’assure de retenir les éléments indispensables à la compréhension de la situation pour laquelle onrequiert ses services à un moment précis et dans un contexte spécifique (Sheafor et Horejsi, 2006).L’évaluation reflète les interactions et la réciprocité de la personne avec son environnement, tout enprenant en considération les problèmes sociaux auxquels elle est confrontée. Le travailleur socialcommunique son opinion et ses recommandations à la personne, à ses proches et aux intervenantsimpliqués, le cas échéant. Il voit à ce que tous comprennent l’analyse sur laquelle il s’appuie pourarticuler son opinion et ses recommandations.

L’évaluation du fonctionnement social, plus particulièrement l’opinion professionnelle et lesrecommandations qui en découlent, peuvent avoir un impact significatif sur les personnes. Parexemple, les recommandations facilitent ou non l’accès à des services ou à des prestations. Desinformations incomplètes peuvent entraîner l’absence ou la fin d’un service, portant ainsi préjudice àdes personnes qui en ont besoin (Ames, 1999). Le travailleur social peut être également amené àévaluer le besoin de protection sociale de la personne dans le cadre de certaines lois, dont la Loi surla protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui(L.R.Q., chapitre P-38); la Loi sur le Curateur public (L.R.Q., chapitre C-81); la Loi sur la protectionde la jeunesse (L.R.Q., chapitre P-34); la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents(L.C., 2002, chapitre 1). À certaines occasions, le travailleur social peut être appelé à témoignerdevant un tribunal. Il doit alors être en mesure de faire reconnaître son niveau de compétenceprofessionnelle afin de soutenir son opinion professionnelle et ses recommandations. Ces exemplesdémontrent l’importance que cette activité professionnelle soit réalisée de manière rigoureuse (Ames,1999).

Au-delà de l’évaluation, il y a également le lien de confiance que le travailleur social établit avec lapersonne et ses proches. Ce lien est primordial pour qu’ils se confient à lui et qu’ils puissent travaillerensemble. Il ne faut pas oublier que la personne ressent généralement une grande souffrance et unedétresse importante, qui la placent dans une situation de vulnérabilité. L’évaluation permet autravailleur social de comprendre ce que vit la personne, mais plus encore, de la soutenir dans laréappropriation ou le renforcement de sa capacité d’agir sur sa situation, tout en mobilisant sesressources et celles de son environnement.

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Page 29: Cadre de référence ts   2011

Identification

Il s’agit de Mme Liette Beaudoin, âgée de70 ans. Elle a été mariée pendant 42 ans àM. Pratt qui est décédé depuis cinq ans. Lecouple a eu deux enfants : Lise et François.Madame est propriétaire d’un duplex. Elleoccupe un des logements avec son fils depuisle décès de son mari.

Demande et contexte del’évaluation

Madame Beaudoin se présente à l’urgence ducentre hospitalier de la région. Elle nous estréférée par le médecin de garde afin que nousdonnions un avis sur sa situation sociale, cequi pourrait orienter en partie la conduite à tenirpour son hospitalisation ou pour les services àoffrir en externe.

Sources d’informations

Nous avons rencontré madame et son filsFrançois était présent à la rencontre. Avec

l’autorisation de madame, nous avons aussirencontré le fils seul, à la demande de cedernier, et nous avons communiqué partéléphone avec sa fille Lise le 1er février. Nousavons eu une discussion clinique avec lemédecin de garde à l’urgence.

Situation actuelle

Madame explique au médecin de l’urgencequ’elle n’a plus d’énergie et qu’elle se sentfatiguée. Elle dit être découragée de ne plusêtre en mesure de cuisiner ni d’entretenir sonlogement. Elle indique que son fils l’aidedavantage depuis qu’elle se sent moins bien,mais qu’elle représente un fardeau.

Nous rencontrons François. Il rapporte quel’état de santé de sa mère s’est détérioré aucours des derniers mois. Il souligne qu’elle ade la difficulté à se déplacer dans la maison,qu’elle ne cuisine plus et qu’elle semble neplus avoir d’intérêt pour ses activités (aller aubingo à l’occasion et jouer aux cartes avec unevoisine). Selon lui, elle a peu d’appétit et elle nesemble pas toujours bien dormir. Il mentionne 29

Annexe 1Application pratique du rapport sommaire

BRÈVE PRÉSENTATION DE LA SITUATION

LIETTE BEAUDOINNo de dossier : LBXX-XXXX

Madame est âgée de 70 ans et veuve depuis cinq ans;

Elle a deux enfants : une fille (Lise, 38 ans) et un fils François, 35 ans), lequel vit avec elle depuis le décès de son mari;

Elle se présente à l’urgence d’un centre hospitalier pour difficultés à exécuter des mouvements tels que marcher, s’habiller, manger.

Voici l’évaluation réalisée par le travailleur social de l’urgence du CH.

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qu’elle a des difficultés à effectuer ses soinsd’hygiène et qu’il se sent mal à l’aise de luiprocurer ce type de soin.

Il dit s’occuper des tâches domestiques et destravaux extérieurs, mais il trouve que cela faitbeaucoup. En plus, il va bientôt recommencerà travailler en soirée. D’après lui, elle ne peutplus demeurer seule, sans surveillance ou sanssoutien, ne serait-ce que quelques heures. Ilcroit qu’elle serait mieux dans une résidencepour personnes âgées.

Lors du contact téléphonique avec Lise, fille demadame, celle-ci mentionne être surprise quesa mère soit actuellement à l’urgence ducentre hospitalier. Elle parle avec sa mère unefois par semaine, mais elle ne savait pas queson état de santé était aussi fragile. Ellerapporte qu’elles se voient peu depuis que sonfrère habite avec elle. Elle n’aime pas ce qu’ellea pu observer, mais ne souhaite pas nousentretenir à ce sujet. Elle mentionne qu’elleviendra la visiter demain si elle est hospitalisée.

Besoins

Madame veut «  aller comme avant  », soitaméliorer sa mobilité afin de pouvoir assumerles activités de la vie quotidienne, s’occuper deses soins, de l’entretien de sa demeure et ainsipouvoir continuer à vivre dans son logement.

Caractéristiquespersonnelles

Madame rapporte qu’elle a toujours été trèsautonome. Depuis six mois cependant, elleéprouve des difficultés à exécuter desmouvements avec ses bras et ses jambes. Elleexplique qu’elle marche plus lentement etqu’elle a l’impression de perdre l’équilibre.Depuis quelques temps, elle ne serait plus enmesure de cuisiner ou de s’habiller. Elle arrivedifficilement à monter et descendre lesescaliers extérieurs de son logement. Elle ne

sort plus de la maison. Madame n’a jamaistravaillé à l’extérieur du foyer.

Caractéristiquesde l’environnement

Mme Beaudoin est veuve depuis cinq ans. Elledemeure dans un duplex modeste, mais bienaménagé, propriété que lui a léguée son marià son décès. Elle dit fièrement que c’est sonmari qui a tout rénové. Elle mentionne qu’elleapprécie beaucoup le quartier où elle habitedepuis 25 ans.

Son fils François, avec qui elle demeure depuiscinq ans, est âgé de 35 ans. Auparavant, ilrésidait dans le logement du duplex qui estactuellement occupé par un locataire.Madame a également une fille, Lise, qui a 38ans. Madame rapporte qu’elle la voit peu.Auparavant, elles se voyaient souvent. Elle neprécise pas pourquoi la relation a changé, maisce sujet semble une préoccupation et est aussisoulevé par sa fille. Au décès de son mari, ellea touché une petite somme d’argent. Ellereçoit des prestations de la Régie des rentesdu Québec (rente du conjoint survivant) et desprestations fédérales de la sécurité de lavieillesse.

Analyse et synthèse

Depuis les derniers mois, Mme Beaudoin a desdifficultés à exécuter des mouvements avecses membres supérieurs et inférieurs. Celaaffecte son fonctionnement social dans laréalisation de diverses tâches commes’habiller, effectuer ses soins d’hygiène,cuisiner, faire ses courses et aller au bingo. Sonfils, avec qui elle habite, dit ne plus être enmesure de lui procurer tous les soins dont ellea besoin et croit que sa mère devrait êtreplacée dans une résidence pour personnesâgées.

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Opinion et recommandations

Considérant que madame vit une perted’autonomie importante depuis quelquesmois, que ses limitations affectent sescapacités à répondre de manière autonome àses besoins de base, que ses proches nesemblent pas être en mesure de lui procurerses soins au quotidien, qu’il semble existercertaines difficultés familiales affectant lesoutien que ses enfants peuvent lui offrir, nouscroyons qu’il y a lieu de lui proposer une aidesupplémentaire pour sécuriser son retour àdomicile.

Dr Leroux nous informe que madame serahospitalisée. Nous transférons le dossier ànotre collègue Mme Lamarche, travailleusesociale à l’unité gériatrie, qui poursuivral’évaluation et l’intervention.

Louis Mercure, travailleur social (nom fictif)No de permis : MERL03/11/2801er février 2010

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Identification

Il s’agit de Mme Liette Beaudoin, âgée de70 ans. Elle a été mariée pendant 42 ans àM. Pratt qui est décédé depuis cinq ans. Lecouple a eu deux enfants : Lise et François.Depuis le décès de son époux, Mme Beaudoindemeure avec son fils dans le duplex familial.L’autre logement est loué à quelqu'un qui n’apas de lien particulier avec Mme (il n’est pasun ami ou un membre de la parenté). Madamen’a jamais travaillé à l’extérieur du foyer. Ellereçoit sa pension de la sécurité de la vieillessedu Canada et des prestations de la Régie desrentes du Québec (rente du conjoint survivant).À son décès, M. Pratt lui a laissé un peud’argent.

Demande et contexted’évaluation

Mme Beaudoin a été hospitalisée pendant unmois au centre hospitalier de la région, enfévrier 2010. Selon Mme Lamarche, T.S. aucentre hospitalier, elle éprouvait des difficultésà exécuter des mouvements, ce qui limite son

fonctionnement social. Plusieurs examensont été faits dont un examen neurologique.Mme Lamarche indique que le médecin,Dr Lambert, a émis un diagnostic de maladiede Parkinson (Dr Lambert, 2010-02-16). Elle aobtenu des services de physiothérapie etd’ergothérapie à l’hôpital. Ceux-ci sepoursuivront en externe, après son congé ducentre hospitalier. Les services du programmede maintien à domicile du CSSS-missionCLSC sont sollicités afin qu’elle puisseretourner à domicile.

Sources d’informations

Nous avons rencontré madame à trois reprisesau domicile, soit les 11, 18 et 25 mars 2010.Son fils François était présent aux deuxpremières rencontres. Avec l’autorisation demadame, nous avons communiqué partéléphone avec sa fille Lise, le 22 mars. Nousavons eu une discussion clinique avec MmeLamarche, travailleuse sociale du centrehospitalier, le 13 mars 2010.

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Annexe 2Application pratique du rapport détaillé

BRÈVE PRÉSENTATION DE LA SITUATION

Il s’agit de Mme Beaudoin, 70 ans qui a été hospitalisée pendant un mois. Elle éprouvait des difficultés à exécuter des mouvements nécessaires pour marcher, s’habiller, manger.

Plusieurs examens ont été faits, dont un examen neurologique. Le médecin a posé un diagnostic de maladie de Parkinson. Elle a entrepris un suivi avec un physiothérapeute et un ergothérapeute, à l’hôpital, qui se poursuivra quand elle recevra son congé.

La travailleuse sociale du centre hospitalier sollicite les services du CSSS-mission CLSC afin que Mme Beaudoin puisse retourner vivre à domicile avec son fils.

Voici l’évaluation réalisée par la travailleuse sociale du CSSS-mission CLSC.

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Situation actuelle

Madame explique qu’elle n’a plus d’énergie etqu’elle se sent fatiguée. Elle dit êtredécouragée de ne plus être en mesure decuisiner ni d’entretenir son logement. D’aprèselle, le médecin s’est trompé et elle ne croitpas avoir la maladie de Parkinson. Elle insistepour dire qu’elle ira mieux d’ici quelques jours,« ce n’est qu’une mauvaise période ». Pour lemoment, elle dit ne pas saisir l’importanced’avoir des services du CLSC. Elle indique queson fils est là pour l’aider.

Son fils, François, rapporte qu’il ne voit pas dequelle façon il pourrait soutenir sa mère. Ils’occupe des tâches domestiques et destravaux extérieurs et il trouve que cela faitbeaucoup. En plus, il va bientôt recommencerà travailler en soirée. Il pense qu’une cousinepourrait venir tenir compagnie à sa mèrequand il ne sera pas là. D’après lui, sa mèreserait mieux dans une résidence pourpersonnes âgées. D’ailleurs, il ne comprendpas pourquoi sa mère a reçu son congé del’hôpital. Selon lui, elle aurait dû êtrehospitalisée jusqu’à ce qu’elle ait une placedans une résidence pour personnes âgées.

Lors d’un contact téléphonique, Lise, fille demadame, mentionne être bien contente queles « services sociaux entrent dans la maison ».D’après elle, son frère ne paie pas de pensionà sa mère et garde pour lui le loyer du locataire.Elle dit hésiter à en discuter avec son frère parmanque de preuves. Elle rapporte qu’elle aabordé le sujet avec sa mère et que cettedernière a tout nié. Depuis ce temps, elleindique qu’elle parle avec sa mère seulementune fois par semaine et que la conversationdemeure superficielle  : «  nous sommes enbrouille ».

Besoins

Madame éprouve des difficultés à répondrepar elle-même à ses besoins de base. Cettesituation l’affecte et l’humilie parfois. Elle

aimerait fonctionner «  comme avant  », soitaméliorer sa mobilité afin de pouvoir vaquer àses activités quotidiennes, s’occuper d’elle, del’entretien de sa demeure et ainsi pouvoircontinuer à vivre dans son logement.

Caractéristiquespersonnelles

Mme Beaudoin est la troisième d’une fratrie decinq enfants. Elle a terminé son cours desecrétariat. Elle s’est ensuite mariée avecM. Pratt. Elle dit s’être entendue avec sonconjoint pour demeurer à la maison afin de voirà l’éducation de leurs enfants et s’occuper destâches ménagères. Elle n’a donc jamaistravaillé à l’extérieur. Elle a déjà fait dubénévolat au sein d’un organismecommunautaire qui venait en aide à desfamilles. Elle mentionne qu’elle n’en fait plusdepuis que son conjoint est décédé.

Elle rapporte qu’avant l’hospitalisation ellesortait très peu de la maison. Elle allait jouer aubingo une fois par semaine, faisait ses courseset conduisait sa voiture sur de courtesdistances. Sur recommandation du médecin,madame devra renoncer à conduire. Elle aimebeaucoup lire et regarder des séries téléviséesaméricaines. Elle a d’ailleurs appris à parleranglais de cette façon, ce qui était très utile lorsde vacances aux États-Unis. Elle tricotaitbeaucoup, surtout quand sa fille Lise étaitenceinte. Elle mentionne qu’elle aimebeaucoup ses petits-enfants, Patrick et Élodie,âgés respectivement de 8 et 10 ans.

Madame rapporte qu’elle a des difficultés àexécuter des mouvements avec ses bras etses jambes depuis environ six mois. Au début,elle explique qu’elle marchait plus lentement etqu’elle avait l’impression de perdre l’équilibre.Au moment de l’hospitalisation, elle précisequ’elle n’était plus en mesure de cuisiner ou des’habiller. Elle ne sortait plus de la maison. Elledit que Dr Lambert a posé un diagnostic demaladie de Parkinson lors du séjour au centre 33

Page 34: Cadre de référence ts   2011

hospitalier. Elle souligne que la physiothérapieet l’ergothérapie l’ont aidée à recommencer àbouger ses bras et ses jambes. Selon sespropos, «  tout va revenir comme avant trèsbientôt ». Elle mentionne avec tristesse qu’ellene cuisine pas d’aussi bons plats qu’avant,même si elle réussit quand même à préparerdes repas simples. Son fils confirme les proposde sa mère. Il trouve lui aussi qu’il y a del’amélioration, mais il doute quand mêmequ’elle soit en mesure de demeurer toute seuleà la maison lorsqu’il doit s’absenter.

Caractéristiquesde l’environnement

Mme Beaudoin est veuve depuis cinq ans.M. Pratt, son mari, est décédé d’un arrêtcardiaque. Il travaillait dans une petite usine depièces de plastique. Il n’avait pas accès à unfond de pension privé ni à une assurance-médicaments privée. Selon les propos deMme Beaudoin, ils ont partagé de beauxmoments. Elle dit s’ennuyer de lui.

Madame est inscrite au régime d’assurance-médicaments du Québec (RAMQ), lequel necouvre qu’une partie du coût associé à sesmédicaments. Elle dit s’inquiéter du coûtqu’elle doit payer pour se les procurer. Pourelle, c’est une dépense supplémentaire inutile.

Elle demeure dans un modeste duplex,propriété que lui a léguée son mari à sondécès. Elle dit fièrement que c’est son mari quia tout rénové. Toutefois, elle rapporte que latoiture doit être refaite et les fenêtreschangées, mais qu’elle n’a pas les moyensfinanciers pour effectuer ces travaux. Il y aquelques marches (cinq) pour l’accès à sarésidence. Pour l’instant, elle arrive à lesmonter et à les descendre, sauf durant lespériodes où elle va moins bien et lorsqu’ilneige. Elle mentionne qu’elle appréciebeaucoup le quartier où elle habite depuis 25ans. Elle le trouve tranquille et tous lesservices sont à proximité. Elle se rend deuxfois par semaine à la clinique externe de

physiothérapie, affiliée au centre hospitalier.Son fils l’y accompagne. Elle utilise le transporten commun pour s’y rendre, étant donné qu’ily a un arrêt près de chez-elle. Toutefois, elletrouve que la fréquence du passage del’autobus est insuffisante (deux fois/heure) cequi est peu accommodant l’hiver.

Son fils François a 35 ans. Il demeure avec elledepuis cinq ans, moment du décès de sonmari. Auparavant, il résidait dans l’autrelogement du duplex. Madame indique qu’iltravaille de façon irrégulière, mais elle ne saitpas ce qu’il fait. Il recommencerait à travaillerles soirs d’ici quelques jours. Elle mentionnequ’au début, elle trouvait que c’était une bonneidée que François vienne habiter avec elle. Ellecroyait que cela serait moins ennuyant.Maintenant, elle trouve qu’il n’est pas souventà la maison et qu’il l’aide très peu. D’un autrecôté, elle dit apprécier sa présence. « Quand ilest là, je me sens moins seule ».

Madame a également une fille, Lise, qui a38 ans. Madame rapporte qu’elle la voit peu.Auparavant, elles se voyaient souvent. Elle neprécise pas pourquoi les relations ont changé.Madame dit s’ennuyer de ses deux petits-enfants, Patrick et Élodie.

Madame mentionne qu’elle visite quotidienne-ment une voisine, Mme Tremblay. Elles sevoient depuis plus de dix ans, s’apprécientbeaucoup et jouent aux cartes ensemble.

Analyse et synthèse

Depuis les derniers mois, Mme Beaudoin a desdifficultés à exécuter des mouvements avecses membres supérieurs et inférieurs. Celaaffecte son fonctionnement social dans laréalisation de diverses tâches dont s’habiller,réaliser ses soins d’hygiène, cuisiner, faire sescourses et aller au bingo. Depuis qu’elle acommencé la physiothérapie et l’ergothérapie,Mme Beaudoin et son fils constatent uneamélioration  : madame réussit à s’habiller34

Page 35: Cadre de référence ts   2011

seule (à l’exception d’attacher ses boutons etde mettre ses souliers), à faire sa toilette et àcuisiner des repas simples. Cependant, poureux, la vraie amélioration serait que madamerevienne comme avant. De plus, elle arecommencé à jouer aux cartes avec savoisine. Malgré qu’elle croie que le médecins’est trompé dans le diagnostic, elle va enphysiothérapie ainsi qu’en ergothérapie et elleprend la médication prescrite. Elle souhaiterester chez elle, désir qu’elle a clairementnommé à plusieurs reprises.

Madame semble hésitante face à l’aide que luiprocure son fils. Il serait peu présent à lamaison, mais en même temps il contribue auxtâches domestiques et aux travaux extérieurscomme tondre le gazon l’été, et pelleter laneige l’hiver. Cependant, nous pouvonsdifficilement nous prononcer sur l’assiduité dufils à effectuer ces tâches. Nous observonsque la pelouse est longue, mais nous nedisposons d’aucun point de comparaisonentre aujourd’hui et l’époque où madameentretenait la maison elle-même. Lors de larencontre où madame était seule, noussommes arrivés au moment où elle passaitl’aspirateur. Selon ses dires, elle effectuefréquemment cette tâche seule même si cela lafatigue. Par cette observation, nous nousquestionnons sur le véritable soutien que sonfils lui apporte.

D’une part, sa fille, Lise, soupçonne que sonfrère ne paierait pas une pension et qu’ilgarderait l’argent du loyer payé par le locataire.D’autre part, nous comprenons que lesrelations entre la mère et la fille sont peufréquentes. Dans ce contexte, il serait pertinentd’explorer les liens entre les différentsmembres de la famille.

Mme Beaudoin semble préoccupée sur le planfinancier. Elle dit avoir des rénovationscoûteuses à effectuer sur le duplex et donc,pour elle, la médication devient une « dépensesupplémentaire ». Il sera important de porterune attention particulière à cet élément. Il se

pourrait que madame cesse de prendre samédication à cause des coûts engendrés.

Opinion et recommandations

Nous avons l’impression que madame faitbeaucoup d’efforts pour effectuer des tâchesde peur d’aller dans une résidence pourpersonnes âgées. Considérant que madamevit plusieurs difficultés, qu’elle a reçu undiagnostic de maladie de Parkinson et que lesmanifestations influencent l’exercice de sesactivités au quotidien, nous croyons qu’il seraitpertinent dans un premier temps d’offrir desservices de soutien à domicile à MmeBeaudoin. Elle pourrait avoir accès à de l’aidepour la réalisation des tâches domestiquescomme l’entretien ménager et recevoir desrepas préparés par la « popote roulante ».

Toutefois, elle devrait payer un certain montantpour ces services. Or elle est déjà trèspréoccupée par sa situation financière. Nousavons discuté de cette solution avec madameet son fils. Ce dernier est hésitant à accepter,mais d’un autre côté, il a regardé les coûtspour que sa mère soit hébergée dans unerésidence et il les trouve assez élevés. Il croitque le soutien à domicile pourrait être unesolution envisageable. Madame sembled’accord avec l’idée selon les coûts. Elleaccepte que nous complétions une demanded’exonération financière pour les servicesd’aide domestique, programme géré par laRégie de l’assurance maladie du Québec.Nous acceptons de faire la demande, même sila situation financière de madame (propriétaired’un duplex) risque de la rendre nonadmissible.

Considérant le diagnostic de madame, nouslui parlons de la Société Parkinson du Québecqui offre des activités dans sa ville. Cetteorganisation offre des cafés-rencontres unefois par mois et des séances d’exercicesphysiques une fois par semaine, superviséespar un kinésithérapeute. Madame estambivalente à participer à ces activités. Elle 35

Page 36: Cadre de référence ts   2011

croit que son médecin s’est trompé dediagnostic. Nous lui remettons un dépliant etnous lui faisons part de notre disponibilité pourl’accompagner lors des activités. Nous luioffrons également un soutien en individuel. Elledit qu’elle va y réfléchir.

Considérant les relations familiales tendues,nous suggérons une rencontre familiale afinque chacun puisse s’exprimer sur l’organi-sation familiale actuelle et pour trouver unarrangement dans lequel tous seront à l’aise.Autant la mère que ses enfants sont d’accordavec cette recommandation.

Orientation finale : Mme recevra des servicesdu programme de soutien à domicile duCSSS-mission CLSC de son quartier pourl’aider à la réalisation de ses activitésquotidiennes et domestiques. Une rencontrefamiliale est planifiée pour le 5 avril 2010. Nouspoursuivons l’intervention auprès de madameet de sa famille.

Marie Lemaire, travailleuse sociale (nom fictif)No de permis : LEMM04/96/2530 mars 2010

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Page 37: Cadre de référence ts   2011

Analyse

L’analyse des informations recueillies reflète lacompréhension de la situation de la personnepar le travailleur social. Il formule alors deshypothèses cliniques à partir desquelles le planou les stratégies d’intervention sontdéveloppés. Les caractéristiques de lapersonne et celles de son environnement sontmises en interrelation afin d’évaluer lefonctionnement social, pour ainsi traduire lesaspects dynamiques et multicausals de lasituation-problématique (De Robertis, 2007;Timberlake et coll., 2008). De plus, leprofessionnel différencie les faits desprésuppositions. Les présuppositions nes’appuient pas sur un fait et un manqued’informations empêche de les confirmer oude les infirmer (Timberlake et coll., 2008).

Environnement

L’environnement est immédiat et sociétal(Gambrill, 2006; Kagle, 1991; Meyer, 1993;Sheafor et Horejsi, 2006; Timberlake et coll.,2008).

L’environnement immédiat a uneinfluence sur la vie quotidienne de la personne.Il fait référence aux interrelations entre lapersonne et les différents acteurs présentsdans son milieu de vie. Il comprend lacomposition du réseau de la personne (lesmembres de sa famille, ses amis, sonvoisinage, ses collègues de travail), sesconditions de vie et matérielles, lescaractéristiques de son quartier ainsi que lesressources formelles.

L’environnement sociétal tient comptedes valeurs, des normes ainsi que des

politiques sociales et économiques de lasociété et de la communauté d’appartenancede la personne. Il influence le quotidien d’unepersonne puisqu’il est composé deressources, d’opportunités, d’obstacles et decontraintes qui ont des impacts sur sonfonctionnement social et sur l’émergence ounon de problèmes sociaux, tels que ladiscrimination, les injustices, l’oppression et ladiscrimination.

Évaluation dufonctionnement social

L’évaluation est une activité incontournabledans la pratique professionnelle du travailleursocial. Elle vise à produire une compré-hension de la situation d’une personne à unmoment précis,  avec sa participation, pourensuite émettre des hypothèses cliniques,formuler une opinion professionnelle etdégager des recommandations qui servent debase pour l’action, en s’appuyant sur lessavoirs issus de la pratique, les connaissancesscientifiques et les assises théoriques.

L’évaluation reflète les forces et les ressourcesde la personne ainsi que celles de son milieu,tout en analysant ses conditions de vie, avecune attention particulière aux questionsd’oppression, de discrimination, d’exclusion,de stigmatisation ainsi qu’aux inégalitéssociales et économiques (De Robertis, 2007;Gambrill, 2006; Johnson et Yanca, 2010;OPTSQ, 2006; Sheafor et Horejsi, 2006;Timberlake et coll., 2008).

L’évaluation sommaire est plus concise etciblée. C’est un premier regard d’unprofessionnel sur la situation de la personne. Ilétudie et analyse la situation de la personne de 37

Annexe 3Glossaire

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façon exploratoire. Le rapport se conclut parla formulation d’une opinion professionnelle etpar des recommandations,  comme desstratégies d’intervention (inspiré de DeRobertis, 2007).

L’évaluation détaillée étudie et analyse lasituation de la personne, mais plus enprofondeur. L’évaluation détaillée inclutdavantage d’éléments sur la situation de lapersonne et cherche à faire plus de liens entreeux. Une opinion professionnelle et desrecommandations sont également émises etelles orientent les stratégies d’intervention oule plan d’intervention (inspiré de De Robertis,2007).

Fonctionnement social

Le fonctionnement social renvoie auxinteractions et aux interinfluences entre lesmoyens et les aspirations d’une personne pourassurer son bien-être, réaliser ses activitésquotidiennes et ses rôles sociaux poursatisfaire ses besoins avec les attentes, lesressources, les opportunités et les obstaclesde son environnement (Barker, 2003; Sheaforet Horejsi, 2006). Les interactions entre lescaractéristiques de la personne et cellesde son environnement influencent sonfonctionnement social.

Opinion

L’opinion découle de l’analyse de la situation.L’intervenant se positionne pour guider le pland’intervention ou les stratégies d’intervention.Dans son opinion, il voit à cibler et à prioriserles problèmes, tout en qualifiant leur sévérité(Timberlake et coll., 2008).

Stratégies d’intervention

Les stratégies d’intervention sont notamment :

« 1) Donner des informations de nature diversesen ce qui concerne le service demandé ou leproblème identifié;

2) Orienter la personne vers des ressourcesappropriées;

3) Mettre en place diverses mesures d’aide,d’entraide, de protection, de représentation, dedéfense des droits, selon les besoins »(OPTSQ, 2005, p.48).

Syntonisation

La phase de syntonisation «  permet [autravailleur social] de se préparer mentalementà rencontrer une personne qui vient demanderde l’aide. (…) Il est certainement utile que [leprofessionnel] tente de préciser ses premièresréactions aux informations souvent trèssuccinctes qui lui ont été transmises sur lapersonne » (Bourgon et Gusew, 2009, p.131).Cette phase, faisant partie de l’évaluation, luipermet notamment de prendre connaissancede la référence, de lire le dossier et de serenseigner sur le contexte social d’où provientla personne.

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39

Annexe 4Tableau synthèse du rapport d’évaluationdu fonctionnement social

1- Demande et contexte de l’évaluation

2- Caractéristiques de la personne

• Identification du client : sexe, âge, scolarité, état civil, culture d’appartenance, pratique religieuse ou spirituelle, statut migratoire,langue(s) parlée(s), occupation, sources de revenus, contexte familial, responsabilités parentales, familiales et sociales.

• Demande de services : contexte et trajectoire de la demande.

• Sources d’informations : période couverte par les informations,personnes contactées/rencontrées, documents consultés.

• Situation actuelle- Quels sont les problèmes?

- Qui en est affecté?

- À quel moment les difficultés sont-elles apparues?

- Quels sont leurs impacts sur la personne et ses proches?

- Quelles sont les stratégies que la personne ou ses proches ont utilisées dans le passé? Quels ont été les résultats?

- Quelles sont les attentes de la personne et de ses proches?

• Besoins de la personne - Quels sont les besoins comblés?

- Quels sont les besoins affectés par la situation présentée, selon la personne et ses proches?

• Éléments pertinents de l’histoire sociale et leurs influences sur la situation actuelle;

• Identité socioculturelle, dont origine sociale, pratique religieuse ou spirituelle, culture d’appartenance, croyances et valeurs culturelles;

• Trajectoire d’immigration, le cas échéant;

• Parcours scolaire et cheminement d’emploi et occupationnel (bénévolat, loisirs, implications communautaires et citoyennes);

• Forces, habiletés et compétences, aspirations;

• Habitudes de vie (sommeil, appétit, exercice physique, consommation alcool/drogue ou autres dépendances);

• Santé physique et mentale

- diagnostic (spécifier la source : nom du médecin, année où le diagnostic a été posé ou rapporté par la personne ou ses proches); manifestations spécifiques (rapportées par la personne, ses proches, les intervenants), évolution dans le temps, sévérité, effets sur la personne et sur son entourage, moyens utilisés pour diminuer ou pallier les impacts du problèmede santé.

Dimensions Éléments à considérer

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3- Caractéristiques de l’environnement

4- Analyse et synthèse

5- Opinion etrecommandations

• Environnement immédiat- Composition du réseau de la personne, dont les membres de la

famille, amis, voisins, collègues de travail, connaissances via les études, le bénévolat, etc.;

- Qualité des liens entre la personne et les membres du réseau;

- Conditions de vie;

- Caractéristiques du quartier : transport en commun, installations de loisir et environnement physique;

- Ressources formelles et accessibilité;

- Perception des ressources formelles.

• Environnement sociétal- Valeurs, normes d’une société et de la communauté

d’appartenance de la personne;

- Politiques sociales et économiques.

• Quels sont les problèmes rencontrés par la personne?

• Comment ces problèmes s’inscrivent-ils dans la trajectoire de viede la personne?

• Quelles sont les stratégies adoptées par la personne et ses proches? Quels sont les résultats?

• Quelles sont les attitudes de la personne et de ses proches envers ces problèmes?

• Quelles sont les conséquences de ces problèmes pour la personne et ses proches?

• Quelle est l’influence des caractéristiques personnelles et de celles de l’environnement sur le fonctionnement social de la personne?

• Est-ce que les problèmes influencent le fonctionnement social dela personne?

• Si oui, quelles sont les conséquences de ces problèmes sur son fonctionnement social?

• Quel était le niveau de fonctionnement social avant l’apparition des problèmes?

• Opinion : positionnement sur les problèmes et leur sévérité :

- Forces, ressources, limites et besoins de la personne et de ses proches;

- Opinion guidée par le meilleur intérêt de la personne.

• Recommandations visant à dénouer les problèmes pour favoriser une participation citoyenne optimale.

Dimensions Éléments à considérer

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