ca efou .com assemblÉe gÉnÉrale des … · ac obat reade aefou an ue la di ection enonce à un...

27
www.cfdt-carrefour.com La gazee des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR Samedi 30 juin 2018 N°479 Fichier PDF Nécessite Acrobat Reader Carrefour Banque La direcon renonce à un plan de performance collecve. Linformaon syndicale indépendante Fermetures de maga- sins City et Contact Malgré la promesse dA. Bompard : près de 1 800 licenciements en prévision dès septembre ? Page 13 Franchise et Locaon-gérance. La CFDT signe laccord sur la clause sociale mais connue son combat. Visitez notre page facebook : www.facebook.com/carrefour.reculsocial Page 15 Page 24 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES ACTIONAIRES LA CFDT - CARREFOUR MOBILISE SES MILITANTS ET FAIT RECULER LEX-PDG Avec un parachute doré, un PDG na jamais peur de « sauter » ! Dossier spécial des pages 3 à 14 + 517 000 € de retraite par an à vie !

Upload: tranliem

Post on 20-Mar-2019

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 1

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Samedi 30 juin 2018

N°479

Fichier PDF Nécessite

Acrobat Reader

Carrefour Banque

La direction renonce à un plan de performance collective.

L’information syndicale indépendante

Fermetures de maga-sins City et Contact

Malgré la promesse d’A. Bompard : près de 1 800 licenciements en prévision dès septembre ? Page 13

Franchise et Location-gérance.

La CFDT signe l’accord sur la clause sociale mais continue son combat.

Visitez notre page facebook : www.facebook.com/carrefour.reculsocial Page 15

Page 24

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES ACTIONAIRES

LA CFDT - CARREFOUR MOBILISE SES

MILITANTS ET FAIT RECULER L’EX-PDG

Avec un parachute doré, un PDG n’a jamais peur

de « sauter » !

Dossier spécial des pages 3 à 14

+ 517 000 € de retraite par an à vie !

Page 2: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 2

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Georges Plassat a finalement renoncé à son indemnité de départ à la retraite déguisée de 3.9 millions d’€ (clause de non-concurrence !) et la CFDT n’est pas étrangère à la pres-sion médiatique et politique qui s’est enclenchée autour du scandale de sa rémunéra-tion… c’est le moins qu’on puisse dire (et nous avions prévenu).

Il reste à notre ancien PDG plus de 10 millions d’€, 4 mil-lions d’€ d’actions et il vient de retrouver un travail (à 69 ans) dans un cabinet d’affaires. Donc tout va bien, à part peut-être, une petite blessure d’amour propre.

Avons-nous été dur avec notre ancien PDG ? Après-tout s’indigne un journalise économique, ce n’est pas lui qui a enclenché les 7 000 sup-pressions de postes…

Il paye peut-être les décisions de son successeur !

Alors remettons les pendules à l’heure. Georges Plassat a certainement travaillé dur pour redresser Carrefour, pas de doute là-dessus. Mais la réalité est incontestable : il a échoué ! Alors de quel droit partirait-il avec des primes de… « bons résultats » ?! Et de quel droit lui a-t-on versé un salaire moyen sur 5 ans... 300 fois supérieur à celui de ses salariés !

A-t-il été plus performant en ce qui concerne le social ? NON : réduction massive des effectives, baisse des indem-nités de départs à la retraite, réduction des salaires des nouveaux embauchés, baisse de la prime de l’encadrement, accélération des mises en lo-cation-gérance des magasins… le bilan social aussi est donc

Ag des actionnaires - actions P3

Location-gérance - question P9

Rémunération des dirigeants P13

Congé de fin de carrière P17

Carrefour Banque P24

CSE - fusion des IRP P26

Egalement au sommaire dans ce 479ème numéro :

Manager par l’exemple… ou pas !? Telle est la question.

très mauvais… Mais bon, ces-sons de l’accabler. En effet, les vrais responsables de ce manque d’exemplarité, ce sont les détenteurs des 461 millions de voix (68% des votants), ces actionnaires socialement ir-responsables qui par complai-sance ou suivisme, ont ap-prouvé à plusieurs reprises sa rémunération ! Et c’est aussi le conseil d’administration, qui depuis des années valide dans un total manque de transparence les plans de ré-munération et de retraite cha-peaux !

Mais il est vrai que chez Car-refour, c’est une maladie chronique...

Il faudra que cela change et vous pouvez compter sur nous pour y travailler !

Sylvain Macé. Délégué syndical de groupe.

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Page 3: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 3

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

15 juin : 101 militants CFDT - Carrefour interpellent le PDG à l’intérieur de l’assemblée !

C ela fait plusieurs mois que la CFDT prépare l’AG des ac-tionnaires Carrefour

pour dénoncer le plan social en cours et les rémunérations déconnectés de la réalité éco-nomique des dirigeants.

Une action qui a provoqué la marche-arrière de l’ancien PDG le 16 juin dernier (il a re-noncé à sa prime de retraite de 3,9 millions d’€). Retour sur les 6 dates de ce plan de bataille.

12 mars : La CFDT ren-contre à Paris des socié-

tés de gestion et de conseil aux investisseurs afin d’échan-ger sur la politique de Carre-

four envers ses salariés après l’annonce du plan social et sur la problématique de la loca-tion-gérance.

11 avril : Carrefour c’est nous ! Après le mouve-

ment du 31 mars, la CFDT an-nonce qu’elle participera à l’AG des actionnaires et dé-nonce la distribution de 356 millions d’€ de dividendes aux actionnaires.

15 mai : La CFDT diffuse à la presse et aux salariés

un flash info détaillant la ré-munération de G. Plassat. La CFDT et l’ARASC (association des salariés ac-tionnaires - initiative CFDT) tient une réunion d’informa-

15

0 €

Vers une catastrophe

sociale annoncée ?

Retour sur la préparation de cette action CFDT, seul

syndicat à intervenir au sein de l’AG des actionnaires !

12 mars

tion avec les banques et les investisseurs sur Paris.

6 juin : le Président de l’ARASC (CFDT) envoie

une lettre à Alexandre Bom-pard sur la location-gérance. Carrefour est obligé de publier la réponse sur son site.

11 juin : distribution aux salariés d’un tact recto-

verso sous forme de chèques, expliquant ce que nous allons faire à l’AG.

15 Juin : distribution de 1 000 lettre-ouvertes aux

actionnaires avant l’AG ; 101 militants à l’intérieur de l’assemblée et intervention CFDT face au PDG.

11 avril

15 mai

6 juin

11 juin

15 juin

Page 4: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 4

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Tracts pour les salariés, lettre-ouverte aux actionnaires, intervention de la CFDT à l’intérieur de l’AG… l’ex-PDG de

Carrefour finit par renoncer à une partie de sa rémunération !

Cela fait plusieurs mois que la CFDT prépare l’AG des action-naires Carrefour pour dénon-cer le plan social en cours et les rémunérations déconnec-tés de la réalité économique des dirigeants.

Une action qui a provoqué la marche-arrière de l’ancien PDG le 16 juin dernier (qui a renoncé à sa prime de retraite de 3,9 millions d’€). Retour sur les 6 dates de ce plan de bataille.

12 mars - La CFDT rencontre à

Tous les tracts sont disponibles sur www.cfdt-Carrefour.com

Page 5: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 5

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

15 juin, 11H50, la CFDT prend la parole à l’inté-rieur de l’AG des actionnaires Carrefour (1/2)

M. Le Président, Messieurs et Mesdames les actionnaires, La CFDT croit qu’il est possible d’exercer un actionnariat res-ponsable, un actionnariat qui veille donc à l’intérêt de l’en-treprise et de ses salariés, et nous savons qu’il y a un certain nombre d’investisseurs dans cette salle qui partagent ce point de vue.

Nous plaidons d’ailleurs pour un partage des bénéfices équitable (1 tiers entreprise/1 tiers actionnaires/1 tiers sala-riés), nous pensons que distri-buer 45 % des résultats nets sur 2018 (et nous ne parlons que de 2018) est une erreur,

l’entreprise a en effet besoin de cet argent pour se transformer dans de bonnes conditions. Mais nous avons échangé sur ce sujet et vous avez un point de vue que nous ne

partageons pas, mais vous êtes en capacité de l’expliquer.

Ce que vous n’êtes pas en ca-pacité d’expliquer, ou de justi-fier par contre, c’est comment il est possible, alors que l’en-treprise supprime plus de 7 000 postes dans le monde, dont plus de 5 000 en France, de verser au PDG sortant M. Plassat un package de dé-part de plus de 13 millions d’€ en 2017 en y ajoutant 140 000 actions et en demandant au-jourd’hui (par décision du CA d’avril 2018 auquel vous avez participé) le versement d’une prime supplémentaire de 896 000 € pour les bons résul-tats obtenus !? Dans les 5 an-nées difficiles qui ont précédé,

vous noterez d’ailleurs que la rémunération moyenne du PDG est de plus de 300 fois supérieure au salaire moyen dans l’entreprise ! Carrefour a inventé l’hyper-marché en 1963, et nous en sommes fiers… mais en 2018, l’entreprise invente « L’Hyperbonus » et c’est un vrai problème !

Ces rémunérations sont tota-lement déconnectées des ré-sultats de Carrefour, de ses difficultés et des efforts que l’on demande aux salariés ! Elles sont donc dépourvues de toute exemplarité et con-traire au code AFEP/MEDEF ! Comment pensez-vous pou-

voir manager le groupe avec de telles contradictions ? Les explications fournies par l’en-treprise sont loin de nous sa-tisfaire et les salariés qui bé-néficient de rémunérations variables liés aux résultats dans l’entreprise, sont loin de bénéficier du même régime de faveur.

15

0 €

Page 6: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 6

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

15 juin, 11H50, la CFDT prend la parole à l’inté-rieur de l’AG des actionnaires Carrefour (2/2)

... Autre dossier qui engage la responsabilité sociale de l’en-treprise, celui de l’intensifica-tion du passage de magasins intégrés en franchise ou en lo-cation-gérance avec les consé-quences qui en découlent, à savoir, la dénonciation des ac-cords Carrefour pour les sala-riés concernés. Des contrepar-ties ont été négociées ces der-nières semaines (au sein d’une clause sociale) et nous adhé-rons à cette clause car nous l’avons activement négociée, mais il faudra l’améliorer.

De plus, compte-tenu des obli-gations légales nouvelles pe-sant sur le Groupe Carrefour en matière de prise en compte des conséquences sociales et sociétales de son activité et de celle de ses partenaires com-merciaux, que compte faire l’entreprise pour s’assurer que les salariés bénéficieront de conditions de travail et de ré-munération comparables chez les repreneurs ?

Et dernière question. Vous avez pris l’engagement de re-classer 1 000 salariés des ma-gasins dont vous avez décidé la fermeture. Les licenciements commencent en septembre… nous en sommes seulement à 94… Pensez-vous que vous se-rez en capacité de tenir cet engagement ?

Alors bien sûr, la CFDT ré-affirme que la transformation de l’entreprise est nécessaire et on peut d’ailleurs se féliciter de certaines décisions prises dernièrement en matière de e-commerce ou de partenariat (google, FNAC, Super-U)… mais on peut aussi s’inquiéter en même temps de l’incapacité de l’entreprise à anticiper le con-flit social du 31 mars dernier par exemple, à produire un projet social qui permet de faire adhérer les salariés aux projets, de les informer et de les former.

M. Le Président, vous ne pourrez pas transformer cette entreprise sans ses sa-lariés, vous pouvez compter sur nous, ainsi que sur l’en-semble des actionnaires attachés à une gestion res-ponsable et durable de l’en-treprise, pour vous le rappe-ler.

Retrouvez l’intégralité de la vidéo et la réponse d’A. Bompard sur notre page Fa-cebook : https://www.facebook.com/carrefour.reculsocial/

Page 7: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 7

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

La Dépêche.fr : Après la polémique, l’ex-patron de Carrefour renonce à 4 M€.

La polémique de l'ancien pa-tron des magasins Carrefour a connu un ultime épisode sa-medi 16 juin.

Face au tollé provoqué par ses indemnités de départ, Georges Plassat a décidé de renoncer à une partie de sa prime de départ.

Celui qui a dirigé le géant de la distribution de 2012 à 2017 avait perçu 13,17 millions d'euros d'indemnités de dé-part. La direction de Carrefour a fait savoir hier qu'«en raison de l'incompréhension qui en-toure les conditions finan-cières de son départ», Georges Plassat a décidé d'abandonner le montant de sa clause de non-concurrence soit 3,9 mil-lions d'euros.

C'est sous la pression du gou-vernement qui avait jugé sa rémunération «choquante» compte tenu des déboires du

groupe de distribu-tion que l'ancien patron a fait ma-chine ar-rière. Cet énorme chèque avait en

effet suscité la colère des syn-dicats du groupe, en pleine restructuration.

La CFDT a dénoncé une somme « dépourvue de toute exemplarité » et « déconnectée » des résultats du distributeur.

«Que l'échec soit récompen-sé par des rémunérations très élevées, c'est incompréhen-sible et choquant», a tranché hier le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.

Carrefour est en effet engagé dans un sévère plan de restructuration sous la direc-tion du nouveau PDG Alexandre Bompard, avec des milliers de suppressions d'em-plois annoncées en janvier et des fermetures de magasins. Plusieurs d'entre eux ont d'ail-leurs été touchés par un mou-vement de grève exceptionnel fin mars.

«Les anciens dirigeants de Carrefour ont laissé une si-tuation très dégradée, cette situation a amené la nouvelle direction à prendre des me-sures de restructuration qui vont se traduire par des pertes d'emplois et des fer-metures de magasins. On ne peut sanctionner cet échec par des rémunérations éle-vées et une telle prime de départ», a estimé le Bruno Le Maire.

Le Haut Comité de gouver-nement d'entreprise (HCGE), chargé d'examiner l'applica-tion d'un code de bonne con-duite des entreprises en ma-tière de rémunération des dirigeants avait sommé dès vendredi Carrefour de s'ex-pliquer sur cette rémunéra-tion.

L'Afep et le Medef publie-ront une version renforcée du code de gouvernement d'entreprise dans les pro-chains jours afin d'éviter de nouvelles polémiques.

Page 8: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 8

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Page 9: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 9

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Le président de l’ARASC (association des salariés

actionnaires - initiative CFDT), écrit à A. Bompard 1/2

L e fait d’être action-naire (il suffit de déte-nir une action) permet de poser des questions

au Président du conseil d’ad-ministration de Carrefour (A. Bompard) avant l’assemblée générale des actionnaires. Carrefour doit apporter une réponse écrite et la mettre sur son site. La CFDT qui a créé une association d’actionnaires salariés a envoyé le courrier suivant : Monsieur le Président,

Le Groupe Carrefour généra-lise la mise en franchise et le passage en location-gérance de ses supermarchés et hyper-marchés. Ceci a pour consé-quences directes de fragiliser la situation des salariés du Groupe en mettant fin aux ac-cords collectifs négociés avec les partenaires sociaux chez Carrefour depuis plusieurs di-

zaines d’années (ce qui en-traine notamment une baisse de rémunération des salariés), mais aussi de transférer les contrats de travail desdits sa-lariés à un repreneur dont les pratiques en matière sociale conduisent de facto à une dé-gradation notable de la situa-tion des salariés du Groupe ainsi transférés.

Compte tenu de notre attache-ment à un actionnariat sociale-ment responsable, et des obli-gations légales nouvelles pe-sant sur le Groupe Carrefour en matière de prise en compte des conséquences sociales et sociétales de son activité et de celle de ses partenaires com-merciaux, une telle stratégie de désengagement soulève les interrogations suivantes :

Jusqu’où l’entreprise a-t-elle l’intention de développer ce mode de gestion pour ses établissements dans les pro-chaines années, et quels sont

les critères de sélection des établissements concernés ?

Quels sont les process mis en œuvre par le Groupe pour s’assurer d’une part que les salariés transférés pour-ront continuer à bénéficier de conditions de travail com-parables à celles existantes dans le cadre du Groupe Car-refour, et d’autre part que les repreneurs sous enseigne Carrefour respecteront plei-nement la législation sociale à leur égard ?

Comment l’entreprise s’assure-t-elle de la qualité et de la pérennité des em-plois ainsi sous-traités ?

Au regard de la situation des hypermarchés Carrefour en France et du contexte très concurrentiel dans lequel ils évoluent, Carrefour a décidé de mettre en place une ges-tion différenciée du parc de magasins avec le projet pour certains d’entre eux de pas-ser d’un mode de gestion in-tégré à un mode de gestion en location gérance.

Bruno Moutry - Président de l’ARASC et militant CFDT

Page 10: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 10

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Ainsi pour 2018, et conformé-ment aux annonces du 23 jan-vier dernier, il est prévu de passer 5 magasins intégrés en location gérance au 1er sep-tembre : les magasins de Montluçon, Château-Thierry, Flers, Saint-Lô et Cahors.

Pour les salariés des cinq ma-gasins concernés par la loca-tion gérance, nous avons ré-cemment engagé des négocia-tions avec les partenaires so-ciaux qui viennent d’aboutir à la signature d’un accord majo-ritaire, dont l’objectif est de garantir à nos collaborateurs un socle social minimum dans le cadre du transfert des ma-gasins en location gérance.

L’accord porte sur cinq élé-ments d’accompagnement :

- le maintien des tickets res-taurants ;

- le maintien de la remise sur achat ;

- une proposition de mutuelle prévoyance similaire à celle existant en intégré ;

- une proposition de plan d'épargne similaire à celle existant en intégré ;

- le maintien du volontariat le dimanche matin pour les sala-riés qui en ont déjà bénéficié. Une négociation est lancée pa-rallèlement sur la mise en place d'une instance paritaire de dialogue social destinée à suivre et accompagner les sa-lariés transférés dans les ma-gasins en location gérance.

Cette instance pourra suivre dans la durée le statut, les conditions de travail et la qua-lité du dialogue social au sein des magasins concernés. Les négociations devraient se dé-rouler entre juin et sep-tembre. En complément, l’observatoire de la transformation sociale « Carrefour 2022 » et le comité « emploi et GPEC » s’assureront du respect des clauses sociales prévues pour les employés con-cernés.

Commentaires CFDT

A noter que la question des conditions de reprises ses

salariés passant en franchise a aussi été soulevée par la société de gestion Phitrust.

Alors bien sûr, nous sommes signataires de l’accord sur le socle social (que nous avons activement négocié). Depuis plus de dix ans, les magasins

Market passaient en fran-chise et en location-gérance

sans contreparties, c’est donc une avancée.

Par contre la CFDT reste op-posée à la cession des maga-sins et continuera à se battre afin d’obtenir de meilleures

contreparties.

Nous attendons beaucoup de l’instance de dialogue

dont nous réclamons la mise en place depuis mai 2017.

Nous verrons si la direction est en capacité de donner des vrais moyens à cette

nouvelle instance ?

Par contre, la réponse écrite de Carrefour ne parle que des hypers alors que les

deux accords englobent dé-sormais aussi les supermar-

chés.

A SUIVRE...

Le président de l’ARASC (association des salariés

actionnaires - initiative CFDT), écrit à A. Bompard 2/2

Page 11: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 11

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Certains investisseurs et actionnaires dénoncent aussi l’attitude des « dirigeants actionnaires » (1/2)

P hitrust est une socié-té de gestion fran-çaise créée en 1999 et agréée par l’Auto-

rité des marchés financiers (AMF). Depuis 2003, elle s’est centrée sur le développement d’une stratégie d’investisse-ment responsable. Elle a no-tamment déposé une ques-tion écrite à l’AG des action-naires Carrefour sur la loca-tion-gérance !

Suite à la polémique liée à la rémunération de G. Plassat, Phitrust publie un édito très critique sur certains action-naires.

Edito de Phitrust - rémunéra-tions des dirigeants : que font les actionnaires ?

Cette année encore, les rému-nérations des dirigeants ont créé un buzz médiatique sur certains cas emblématiques, car trop décorrélés de la réali-té économique et sociale de

l'entreprise. L'occasion donnée aux actionnaires de voter pour ou contre les rémunérations 2017 et 2018, avec le « say on pay », a montré les limites de cet exercice, au vu des scores obtenus pour les dites résolu-

tions.

Chez Carrefour, M. Georges Plassat s'est vu attribuer par 68 % des actionnaires plus de 13 M€, comprenant une prime de non concurrence de 3,9 M€, et une retraite de 520 000 € annuels. Ceci alors même que la société traverse une crise profonde, qu'elle ferme de nombreux magasins DIA (dont M. Georges Plassat avait validé le rachat il y a cinq ans...), qu’elle propose un plan de départ volontaire impor-tant et que le nouveau PDG serre les coûts, et donc les salaires.

Phitrust a réagi, avec bien peu d'actionnaires, à ces montants de rémunération beaucoup trop importants, versés mal-gré l'échec des plans de déve-

loppement mis en œuvre par le PDG. Comment se fait-il que les investisseurs insti-tutionnels et privés non re-présentés au conseil d'admi-nistration, qui sont large-ment majoritaires, ne se soient pas opposés aux pro-positions du Conseil ? Com-ment se fait-il que les inves-tisseurs valident, sans les examiner, ces propositions ?

Comment croire qu'au vu des montants accordés, les comités de rémunération ne prévoient aucune clause en cas d’absence de résultats, de fermetures de site, de dé-parts « programmés » voire de licenciements, signes évi-dents d'erreurs stratégiques ou de management ?

Il a fallu que le Medef, le mi-nistre de l'Économie, Bruno le Maire, et les médias…

Page 12: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 12

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Certains investisseurs et actionnaires dénoncent aussi l’attitude des « dirigeants actionnaires » (2/2)

… s'insurgent publiquement sur les résultats de ce vote pour que M. Georges Plassat décide de ne pas percevoir son in-demnité de non-concurrence, ce qui ramène son salaire 2017 à 9 M€ ! Pas si mal pour une société en grande difficulté…

A contrario, chez Renault, Car-los Ghosn a vu sa rémunéra-tion 2017 votée à une très courte majorité (56,50%).

L’État français, qui dispose de 15% du capital, avait annoncé qu'il voterait contre. Cela a probablement amené des in-vestisseurs institutionnels à suivre cet avis, en prenant en compte le fait que l'État est au Conseil d'Administration, et donc bien avisé ! La rému-nération de 2018, qui a baissé, a été votée à 87,89%, signe que les actionnaires atten-daient un geste de modéra-tion, même si la société a ob-tenu d'excellents résultats fi-nanciers et économiques.

Notons que Carlos Ghosn travaille pour Renault, en par-tageant aussi son temps chez Nissan et Mitsubishi... De plus, chez Renault, aucune mention n’est faite d'une éventuelle remise en cause des rémuné-rations variables liée au risque environnemental, comme chez les autres constructeurs automobiles…

Nous touchons là à un principe de base qui ne s'applique à au-cun dirigeant gestionnaire des grandes sociétés cotées : les montants des rémunérations variables sont alloués en fonc-tion de critères complexes et ne sont jamais revus forte-ment à la baisse, voire supprimés, en cas de contre-performance économique (Carrefour), de risque environ-nemental avéré (Renault) ou de licenciements…

Les investisseurs votent toute-fois ces montants très élevés,

convaincus que c'est la seule façon de conserver de bons dirigeants. Que ces rémuné-rations soient 3 à 5 fois plus élevées qu'il y a quelques an-nées serait la contrepartie de la valeur créée pendant cette période... C’est peut-être le cas pour certains, si tant est qu'ils l'aient réalisée eux-mêmes et non grâce à leurs équipes, moins bien payées.

Mais que dire des entre-prises qui affrontent des tempêtes (Carrefour), voient leur stratégie remise en cause (Engie), ferment des sites (Lafarge, Technip...) ? La liste est longue et l'incon-séquence des actionnaires grave : une mauvaise ges-tion n’entraîne pas de con-séquence financière pour ces « dirigeants gestion-naires » !

Page 13: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 13

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Les primes de « résultats » et les attributions d’actions de « performance » posent question (1/2).

L a rémunération des dirigeants de l’entre-prise provoque l’indi-gnation… et ce n’est

pas sans raison.

En effet, l’entreprise supprime

plus de 7 000 postes et an-nonce des difficultés écono-miques.

Alors dans ce cas, comment est-il possible de verser des primes de résultats et des ac-

tions gratuites « de perfor-mances » d’un tel niveau, mais surtout quel sont les critères, les objectifs ? Il y a un vrai manque de transparence.

Pour 5 mois, soit environ 400 000 € mensuels

Renonce

???

??? ???

???

Page 14: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 14

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

1,04 millions de jetons de présence en 2017

… Et c’est assumé. Il y a en effet une petite phrase (dans le rap-port annuel) qui en dit long sur la pratique de Carrefour en matière de rémunération de ces dirigeants :

« Le niveau de réalisation at-tendu des objectifs écono-miques utilisés pour la déter-mination de la partie variable de la rémunération annuelle a été établi de manière précise mais n’est pas rendu public pour des raisons de confiden-tialité. »

Comme c’est pratique !

Bien sûr, on comprend que des objectifs à atteindre ne puis-sent pas être dévoilés avant la fin de l’exercice, car cela don-nerait des indications aux con-currents sur la direction prise par l’entreprise.

Par contre, une fois les résultats et les comptes publiés, ces objectifs doivent être communiqués et vérifiés !

Pour l’instant, les critères et l’atteinte des résultats qui dé-clenchent les primes variables des diri-geants sont approu-

Les jetons de présence sont des rémunérations versées aux ad-

ministrateurs en échange de leur présence aux réunions.

La plupart des administrateurs sont également PDG ou admi-nistrateurs d’autres sociétés.

vés par le comité de rému-nérations (5 membres - étoile rouge sur le dessin ci-dessous), présidé par Thierry Breton, ancien mi-nistre de l’économie et des finances entre 2005 et 2007, administrateur de Carrefour et PDG du groupe ATOS.

La CFDT demande que le comité des rémunérations détaille et motive désor-mais ses décisions lors de l’AG des actionnaires, de façon à ce que l’on ne verse pas encore une fois des primes déconnectées de la réalité à nos dirigeants.

Les primes de « résultats » et les attributions d’actions de « performance » posent question (2/2).

Page 15: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 15

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

La CFDT vient de signer un accord mettant en place des garanties sociales pour les salariés (1/2).

Depuis plus d’une dizaine d’année Chez Carrefour Mar-ket, les établissements pas-sent en franchise ou location-gérance sans aucune contre-parties. C’est-à-dire qu’ils re-venaient au statut collectif de la branche et perdaient les accords Carrefour.

Dans les hypermarchés, la ces-sion de magasins a des repre-neurs était marginale (Issoire en 2014), mais malheureuse-ment Carrefour a annoncé la cession de 5 magasins pour septembre 2017 (Château-Thierry, Montluçon, Flers, St -Lô, Cahors) et ils allaient subir le même sort. La CFDT a donc négocié et signé mi-juin un accord obligeant les repre-neurs à maintenir un certains nombre de garanties et réussi à l’étendre aux Carrefours Market. Les salariés bénéfi-cient aussi d’une priorité d’embauche dans les maga-sins qui restent intégrés.

Bien sûr, pour la CFDT, cet accord n’est qu’un début et devra être amélioré.

Complémen-taire santé.

Le locataire-gérant ou le franchisé s’en-gage à faire bénéficier les sala-riés transférés d’un régime collectif et obligatoire de rem-boursement de frais de santé. Il peut souscrire un contrat d’assurance « Formule Equi-libre » auprès de l’APGIS, ou souscrire un contrat auprès d’un organisme de son choix mais il doit s’assurer dans ce

cas de proposer un contrat au moins aussi favorable que l’APGIS.

Prévoyance décès invalidité et incapacité temporaire.

Le franchisé ou le locataire-gérant devra proposer un ré-gime de prévoyance reprenant l’ensemble des risques cou-verts par le contrat Carrefour applicable à la date de pas-

sage. Les tableaux et les ga-ranties sont annexés à l’ac-cord.

Titres restaurant.

L’ensembles des salariés transférés bénéficieront des titres restaurant dans les mêmes conditions que celles dont ils bénéficiaient avant le passage du magasin en loca-tion-gérance ou franchise.

Remise sur Achats.

La remise sur achats sera maintenue à hauteur de 10% sur le magasin dans le maga-sin et sur le carburant.

Par contre, les remises sur achats sur les autres sociétés du groupe ne sont pas main-tenues (billetterie, Rue du Commerce, assurances, voyages etc.)

Attention, la remise sur achats est subordonnée au maintien de l’exonération des charges sociales. Si la loi changeait en la matière, elle ne pourrait pas être mainte-nue (c’est le cas aussi pour les autres sociétés actuelle-ment).

Page 16: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 16

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

La CFDT vient de signer un accord mettant en place des garanties sociales pour les salariés (2/2).

...

Epargne salariale : PEE/PERCO

Dans les établissement de plus de 50 salariés, il sera de-mandé au locataire-gérant ou au franchisé de créer son propre plan d’épargne entre-prise (PEE) en disposant de 3 fonds communs de placement fonctionnant en fonds « mi-roirs » par rapport aux fonds Carrefour afin de faciliter les transferts d’épargne salariale (un fonds Actions, un fonds mixte solidaire et un fonds monétaire).

Le locataire-gérant ou le franchisé pourra bénéficier de frais de gestion négociés pour les franchisés et les locataires gé-rants auprès de Natixis Interé-pargne.

Il conservera néanmoins le choix de son

prestataire dans ce domaine.

Dans les établissements de plus de 50 salariés, il devra né-gocier la création d’un PERCO (plan d’épargne retraite) dans les conditions légales en vi-gueur.

Volontariat du dimanche matin.

Les salariés transférés qui ont bénéficié des règles spéci-fiques à leur format Hyper ou Super concernant le volonta-riat du travail pour les ouver-tures du dimanche matin, continueront à pouvoir être non volontaires s’ils le souhai-tent. Les règles propres à chaque format seront communiquées aux partenaires locataires gé-rant ou franchisés afin qu’ils puissent les appliquer aux sa-

lariés repris qui le souhai-tent.

Création de l’instance d’échange et de concerta-tion sur la location-gérance et la franchise.

Afin d’accompagner par le dialogue social la mise en lo-cation-gérance ou le passage en franchise de magasins in-tégrés, une instance paritaire d’échanges et de concerta-tion sera mise en place au niveau du Groupe Carrefour en France d’ici le mois de septembre 2018.

Cette négociation vient juste de commencer. La CFDT sou-haite qu’elle permette aux salariés travaillant chez les repreneurs (hypers, supers, proxi, cash and Carry), de continuer à siéger dans une instance avec la direction de Carrefour, ce qui permettra de faire remonter les pro-blèmes de rémunérations, d’emploi, de conditions de travail.

La négociation de cet accom-pagnement social et ces con-treparties protègent les sala-riés. Bien sûr, la CFDT reste fondamentalement oppo-sée au passage des magasins intégrés en franchise et LG (et nous continuerons à me-ner des actions).

Page 17: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 17

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

La CFDT a signé un accord permettant aux salariés d’anticiper leur départ jusqu’au 31 décembre 2018 (1/3)

Le Congé Fin de Carrière « GPEC » sera ouvert, sur la base du volontariat, aux sala-riés répondant aux conditions suivantes :

• Travailler dans un maga-sin (hyper, super) ou un entrepôt ;

• Etre en mesure de liqui-der leur pension de re-traite de la Sécurité So-ciale à taux plein1 au plus tard le 1er janvier 2020 ;

• S’engager à liquider leur pension de retraite de la Sécurité Sociale à la date à laquelle ils seront en mesure d’en bénéficier à taux plein.

Candidature :

Le salarié sera informé par écrit de la suite donnée à sa candidature par lettre recom-

mandée avec AR ou remis en main propre, dans un délai de 30 jours maximum suivant le dépôt de sa candidature. En cas de valida-tion, la lettre de réponse sera ac-compagnée :

- d’un avenant à son contrat de travail préci-sant notamment la date d’en-trée dans le Congé Fin de Carrière « GPEC » (déterminée selon les modalités prévues ci-après) et la durée de ce con-gé ;

- un formulaire de demande de départ en retraite au terme du Congé Fin de Carrière « GPEC ».

Le salarié disposera d’un délai de 10 jours ouvrés pour re-tourner un exemplaire de cet avenant et de ce formulaire approuvés et signés au service

RH de l’établissement dont il relève.

En cas de refus de la candida-ture, les motifs de celui-ci seront précisés au salarié par écrit.

Date d’entrée en CFC.

La date d’entrée en Congé Fin de Carrière « GPEC » cor-respondra à la date à partir de laquelle le salarié sera dis-pensé d’exercer son activité tout en bénéficiant de l’allo-cation de remplacement vi-sée ci-dessous.

En tout état de cause, la date d’entrée en Congé Fin de Carrière « GPEC » ne pourra avoir lieu :

• avant le 1er juillet 2018 • après le 31 décembre

2019

Page 18: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 18

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

La CFDT a signé un accord permettant aux salariés d’anticiper leur départ jusqu’au 31 décembre 2018 (2/3)

L’allocation de remplace-ment :

Les salariés en Congé Fin de Carrière « GPEC » bénéficie-ront d’une allocation de rem-placement mensuelle brute égale à 75 % du Salaire brut plein tarif défini comme suit :

Le Salaire brut plein tarif est égal à la rémunération men-suelle brute moyenne perçue par le salarié au cours des 12 derniers mois civils ayant pré-cédé son entrée en Congé Fin de Carrière « GPEC » y com-pris, le cas échéant, 13ème mois, prime de vacances, RVS et primes à caractère variable et hors éléments exception-nels (intéressement, participa-tion, primes à caractère excep-tionnel…).

Pour les salariés absents pour maladie ou accident à la date d’entrée en Congé Fin de Car-rière « GPEC », le Salaire plein tarif sera apprécié sur les 12 derniers mois précédant l’arrêt de travail.

Les salariés actuellement bé-néficiaires d’un dispositif con-ventionnel à leur accompagne-ment de fin de carrière peu-vent, le cas échéant, deman-der le bénéfice de cette re-constitution (c’est le cas de l’accord Séniors).

Versement :

L’allocation de remplacement sera versée mensuellement, à compter de la fin du mois civil d’entrée en Congé Fin de Car-rière « GPEC » (aux mêmes échéances que la paie), jusqu’à la fin du mois civil précédant celui à partir duquel le salarié sera en mesure de liquider sa pension de retraite de la Sécu-rité Sociale à taux plein. Régime social et fiscal : L’allocation de remplacement est considérée comme un sa-laire du point de vue social et

fiscal. Elle sera soumise à l’ensemble des prélèvements sociaux dus sur les salaires, au taux en vigueur au mo-ment de son versement. Statut social pendant le CFC : Suspension du contrat de travail : Le contrat de travail sera suspendu à compter de l’entrée en Congé Fin de Car-rière « GPEC », jusqu’à ce que ce congé prenne fin dans les conditions décrites ci-après.

Les bénéficiaires du Congé Fin de Carrière « GPEC » con-serveront donc le statut de salarié et resteront liés à l’entreprise et inscrits à l’effectif.

Page 19: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 19

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

La CFDT a signé un accord permettant aux salariés d’anticiper leur départ jusqu’au 31 décembre 2018 (3/3)

Régimes de retraite. Afin d’éviter que le départ en Congé Fin de Carrière « GPEC » n’entraîne une diminution de la base de calcul des droits à retraite, l’assiette des cotisa-tions au régime de retraite de base de la sécurité sociale et aux régimes de retraite com-plémentaire obligatoires sera maintenue à hauteur du sa-laire correspondant à l’activité du salarié exercée à taux plein (ci-après le « Salaire d’activité »), et sur la base de la même répartition des cotisations em-ployeur/salarié que celle appli-quée aux salariés en activité.

Régime de prévoyance-santé. Les salariés en Congé Fin de Carrière « GPEC » continue-ront également de bénéficier des régimes de prévoyance « incapacité-invalidité-décès » et de frais de santé applicables au sein de leur société d’appartenance. Les cotisa-tions à ces régimes seront cal-culées sur la base du Salaire d’activité et selon la même répartition de cotisations em-ployeur/salarié que celle appli-

quée aux salariés en activité.

PEG/PERCO. Les salariés en Congé Fin de Carrière « GPEC » continue-ront également de bénéficier du PEG et du PERCO dans les mêmes conditions que les autres salariés.

Congés payés. A défaut de travail effectif, la période de Congé Fin de Car-rière « GPEC » n’ouvrira pas droit à acquisition de congés payés ni de JRTT.

Remise sur achat. Pendant la durée de son congé de fin de carrière, le salarié conservera le bénéfice de la remise sur achats dans les mêmes conditions que les sa-lariés en activité. Départ à la retraite à la fin du con-

gé et indemnité.

Le Congé Fin de Carrière « GPEC » et le contrat de travail du salarié prendront fin à

compter du dernier jour du mois civil précédant la date d’entrée en retraite, la-quelle devra intervenir dès que le salarié sera en mesure de liquider sa pension de re-traite de la Sécurité Sociale à taux plein, et au plus tard le 31 décembre 2019.

Précisions

Attention à ne pas se mé-

langer les pinceaux. Ce

dispositif de congé de fin

de carrière est destiné

aux salariés qui ne sont

pas touchés par les sup-

pressions de postes.

Il existe également un

CFC spécifique dans l’ac-

cord de plan de départs

volontaires (mesures

d’accompagnement so-

ciales) pour les salariés

concernés par les sup-

pressions de postes des

sièges et des hypers.

Pour plus d’infos n’hési-

tez pas à contacter vos

délégués CFDT.

Page 20: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 20

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Pas de repreneurs pour 243 magasins ex-DIA, près de 1 800 licenciements en prévision?!

Le temps et venu de faire une premier bilan de l’annonce d’A. Bompard du 23 janvier dernier sur la fermeture de 273 magasins ex-DIA (Carrefour City, Carrefour Contact) sur les 611 détenus par le groupe !

Lors du CCE Carrefour Proxi-mité du 4 juin, la direction a annoncé qu’elle n’avait eu que 29 offres de reprises de maga-sins ! Ce qui ne concerne que 195 salariés dont l’emploi se-ront éventuellement préser-vés.

Pour les reclassements, on en est pour l’instant à seulement un peu plus de 100 mutations

vers les hypermarchés, super-marchés et filiales du groupe. C’est donc, au moment où nous écrivons ces lignes, en-core 1 794 salariés qui seront licenciés dans le cadre du PSE dès le mois de septembre si la situation n’évolue pas.

A. Bompard s’est pourtant en-gagé à reclasser plus de 1 000 salariés, cela semble mal par-ti ! En effet, il ne suffit pas de promettre, il faut des moyens sur le terrain… La CFDT qui a toujours douté de la capacité de reclassement de Carrefour, n’a pas signé le PSE. Malheu-reusement, les faits semblent pour l’instant nous donner raison.

Des promesses non tenues ?!

Le 23 janvier dernier, le PDG du groupe déclarait lors de sa conférence de presse :

« Pour ne pas fragiliser l’ensemble du groupe, nous n’avons pas d’autre choix que de fermer les 273 magasins les plus dé-ficitaires sur les 611. Nous cherchons des repreneurs.

Si nous n’y parvenons pas, le plan de sauvegarde de l’emploi aura pour objectif de reclasser au sein du groupe au moins la moitié des 2 100 collaborateurs concernés. »

Commentaire CFDT : pen-dant ce temps, les em-bauches sont pourtant bloqués en magasin. Alors qu’est-ce qui coince ? Pour comprendre, lire la pages suivantes...

15

0 €

Vers une catastrophe sociale annoncée ?

Page 21: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 21

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Certains élus réagissent à la fermeture des magasins ex-Dia dans leur commune et interpellent Carrefour sur sa responsabilité.

Après l’annonce de la fer-meture du magasin Carre-four contact, le maire de Coulaines a envoyé un cour-rier plutôt virulent à l’adresse du directeur régio-nal et du directeur exécutif de Carrefour Proximité (source : lemainelibre.fr).

En voici quelques passages : « Je suis très surpris de votre projet de fermeture de votre magasin […] situé en entrée de ville, sur une voirie fré-quentée par 20 000 véhicules par jour et je regrette que le dévouement et le profession-nalisme des employés de ce magasin de proximité n’aient pas été accompagnés par votre groupe. »

« L’incompétence du groupe

Carrefour se révèle par l’incapacité à signaler correc-tement ce ma-gasin. Les deux entrées ne sont signalées par aucun panneau indicateur dont le coût aurait

été de quelques centaines d’euros maximum ! ».

« Si le groupe Carrefour mettait autant de moyens à développer sa clientèle qu’à fermer son magasin, nous n’en serions pas là… »

« Je sollicite, pour votre image, de réexaminer cette décision parisienne totalement en décalage avec les besoins de notre population et avec la clientèle potentielle du secteur de Coulaines, Le Mans Nord, Saint-Pavace et Neuville. »

Reste maintenant à voir si ce plaidoyer sera de nature à in-fléchir la décision du groupe…

Fermetures de magasins : certains maires s’interrogent sur les motivations de Carrefour.

Autres magasins : si les établis-sements de Carrefour Contact de Rousies, Hirson et Bohain ne trouvent pas de repreneur, ils seront contraints de baisser le rideau d'ici cet été.

A Rousies dans le Val de Sambre, le Maire Josiane Suleck affirme qu’il y a un repreneur mais que Carrefour Contact lui ferme la porte. Josiane Suleck a reçu en date du 17 mai dernier, un courrier recommandé d’un repreneur potentiel : l’enseigne Leclerc.

Aujourd’hui, elle tente de con-vaincre les dirigeants de Carre-four Contact d’accepter la pro-position de reprise pour sauver les emplois.

Quels sont les critères retenus par Carrefour pour céder les magasins à des repreneurs ?

La polémique est en train de naître sur la réelle volonté de Carrefour à trouver des repre-neurs… et aussi à les cèder à

des concurrents.

Une polémique qui enfle par la faute de l’entreprise qui n’est pas capable de jouer la trans-

parence avec les représentants du personnel quant à la nature

des offres .

Page 22: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 22

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Avec la fermeture des maga-sins annoncés par A. Bom-pard, le 23 janvier, on se di-rige vers une véritable ca-tastrophe sociale faute de repreneurs et de reclasse-ments. En effet, il n’y a plus que quelques semaines avant la période estivale… et les licenciements com-mencent en septembre !

L’expert de l’inter-CHSCT de Carrefour proximité dresse un bilan du vécu des salariés victimes de ces suppressions de postes ; il dresse aussi un constat alarmant qui expli-quent en partie l’échec du PSE (plan de sauvegarde de l’emploi).

Perte de confiance et incom-préhension. Tout d’abord, nous le sa-vions, la plupart des salariés annoncent avoir appris le projet de fermeture par la presse, par les clients, par la famille et dans un deuxième

temps seulement par un email de la direction ! Ils évoquent une véritable crise de con-fiance envers la direction de l’entreprise et un manque de présence des équipes DRH dans cette période difficile.

La fermeture des magasins est une source d’incompré-hension de ressentiments. Les salariés n’ont pas forcément l’impression que le magasin fait de mauvais résultats, de plus ils pensent que l’entre-prise n’a pas suffisamment laissé de temps après leurs transformations (suite au ra-chat) et que les décisions en matière de politique prix ont été désastreuses.

Plus de 2 000 salariés bientôt licenciés ? Pourquoi n’y a-t-il à ce jour que 100 salariés reclassés ?!

Des reclassements très compli-qués.

Parmi Les salariés qui ont eu un rendez-vous avec le cabinet de reclassement Alixio, beaucoup signalent un manque de ré-ponses à leur questions. Par conséquent, les salariés qui comptent faire appel à ce cabi-net représentent une minorité, ils ne croient pas en l’intérêt de créer un dossier qui disent-ils « ne servira à rien ».

D’autre part, ils indiquent ne pas avoir assez de temps pour préparer leur projet profes-sionnel.

Les salariés interrogés ont le sentiment que les postes dispo-nibles doivent être pourvus trop rapidement et qu’ils ne peuvent pas choisir ce qui se rapproche de leurs souhaits.

Lire page suivante

Page 23: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 23

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

Une bourse de l’emploi ina-daptée.

Le rapport pointe du doigt les difficultés pour consulter la bourse de l’emploi. L’outil n’est pas pratique, la liste est souvent proposée en version papier ce qui ne per-met pas de faire des re-cherches par critères (lieu, temps plein/partiel, métier etc.).

Souvent les salariés indi-quent mal maîtriser les outils informatiques et aucune aide ne leur est proposée.

A noter que les postes à pourvoir sont le plus sou-vent des temps partiels à 30H qui n’intéressent pas les CDI.

L’expert a relevé, qu’iI arrive que des CDD soient choisis pour les postes à pourvoir.

Des problèmes de formation.

Le rapport relève que plus de 80% des salariés ont un ni-veau de formation qui ne leur permet de prétendre en l’état, qu’à des postes qui re-quièrent peu ou pas de for-mations spécifiques.

Les formations suivies par le passé étaient des formations métiers peu qualifiantes (hygiène-sécurité, PRAP, ges-tion de crise etc.).

De plus, les formations de-mandées, diplômantes ou en vue de reconversion sont sou-vent refusées, car trop coû-teuses.

Des craintes sur le métier et sur l’accompagnement en magasin.

Les salariés interrogés indique qu’ils craignent de voir leurs conditions de travail se dégra-der. Ils jugent leur métier ac-tuel diversifié (polyvalence)

dans ses taches et on peur de se voir affecter à un poste trop répétitif. Quant à l’encadre-ment, ils ne se sent pas formé pour exercer le travail en hyper ou super et a peur de se voir rétrograder au niveau IV avec une perte de rémunération.

Peur de la location-gérance.

La crainte du passage en loca-tion-gérance est telle (perte du statut collectif) que les salariés préfèrent un licenciement éco-nomique plutôt que de passer dans un magasin qui passerait en franchise ou LG !

Position CFDT

Il ne suffit pas de vouloir re-classer les salariés victimes du

plan social… encore faut-il s’en donner les moyens. Faute

de moyens supplémentaires sur le terrain, il est peu pro-bable qu’un nombre décent

de salariés soit reclassé. Prochain point cet été...

Plus de 2 000 salariés bientôt licenciés ? Pourquoi n’y a-t-il à ce jour que 100 salariés reclassés ?!

Page 24: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 24

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

du collaborateur dont le be-soin est porté à la connais-sance des collaborateurs au minimum 2 semaines avant la date du besoin.

Dépannage non prévi-sible à l’avance.

Il s’agit d’un besoin de renfort d’une durée inférieure à 1 mois sur une agence diffé-rente de son agence d’origine dont le besoin n’est pas prévi-sible à l’avance et porté à con-naissance des collaborateurs au minimum 24H00 avant la date du besoin.

Il s’agit d’un besoin de renfort d’une durée comprise entre 1 mois et 6 mois maximum au sein d’une agence différente de son agence d’origine.

Afin de développer le potentiel d’un même secteur (maximum à 50 Km - aller), une mobilité pérenne (changement d’affec-tation) pourra être mise en œuvre pour venir en renfort des équipes en raison d’un sous effectif de certaines agences et/ou du faible potentiel de l’agence d’origine.

Afin de développer le potentiel d’un même secteur (supérieure à 51 Km—aller), une mobilité pérenne (changement d’affec-tation) pourra être mise en œuvre pour venir en renfort en raison d’un sous effectif de cer-taines agences et/ou du faible potentiel de l’agence d’origine.

La direction voulait généraliser la mobilité en l’imposant par un « accord de performance collective » ! Elle recule... pour l’instant !

F ace à un contexte difficile (nombre de possesseurs de cartes pass, résul-

tats en baisse), l’entreprise veut généraliser la mobilité à l’ensemble des salariés (il y a déjà une clause pour les nouveaux embauchés). Elle voulait dès septembre con-traindre les salariés par un accord de performance col-lective… mais face à l’oposi-tion des syndicats, elle y re-nonce pour l’instant...

Dans le projet initial, les sala-riés devaient démarcher les clients dans les Carrefour Market intégrés et aller tra-vailler dans une autre agence en fonction des besoins.

Carrefour voulait mettre en œuvre 5 type de mobilités :

Dépannage ponctuel prévu par anticipation :

Il s’agit d’un besoin de ren-fort d’une durée inférieure à 1 mois sur une agence diffé-rente de l’agence d’origine

La mission.

Mobilité pérenne dans un secteur proche de

son agence d’origine.

Mobilité pérenne dans un secteur plus éloigné

de son agence d’origine.

Page 25: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 25

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

...

En cas de validation de l’ac-cord de performance collec-tive, pour toute les mobili-tés inférieures à 80 km, le refus du salarié entrainait une rupture du contrat de travail pour cause réelle et sérieuse !

Le volontariat réel n’aurait été requis que pour les dis-tances supérieures à 80 km !

Bien sûr, la CFDT et les autres OS se sont opposées à ce projet, à la fois sur le fond (périmètre de la mobi-lité) mais aussi sur le forme (accord de performance col-lective), d’une grande vio-lence puisque débouchant potentiellement sur des li-cenciements.

La CFDT a interpellé la DRH, il n’y aura donc pas d’accord sous cette forme, mais il semble que la direction compte bien rouvrir ce dos-sier dès la rentrée. Nous se-rons vigileants !

Focus sur l’accord de per-formance collective.

Le nouvel article L.2254-2 du Code du travail fusionne les divers accords primant sur les contrats de travail (accords RTT, accords de mobilité in-terne, accords de maintien dans l’emploi, accords de pré-servation et de développe-ment de l’emploi) en un ré-gime unique : les accords de performance collective.

Aux termes du Code du tra-vail, ceux-ci peuvent :

• aménager la durée du travail, ses modalités d'organisation et de ré-partition ;

• aménager la rémunéra-tion dans le respect des salaires minima ;

• déterminer les condi-tions de la mobilité pro-fessionnelle ou géogra-phique interne à l'entre-prise.

L’objet de ces accords est donc très large et peut avoir des conséquences importantes pour les salariés. En effet, ceux-ci n’auront d’autre choix que de refuser l’application de l’ac-cord, au risque d’un licencie-ment fondé sur un « motif spé-cifique », ou d’en accepter l’ap-plication, même si leur contrat de travail contient des clauses plus favorables.

L’article L.2315-92, II, du Code du travail prévoit la possibilité, pour le CSE (ou le comité d’en-treprise si le CSE n’a pas encore été mis en place), de « mandater un expert-comptable afin qu'il apporte toute analyse utile aux organi-sations syndicales pour prépa-rer les négociations ».

Le recours à cet expert se fait dans le cadre d’une expertise légale. Ce recours est donc un droit pour les équipes.

La direction voulait généraliser la mobilité en l’imposant par un « accord de performance collective » ! Elle recule... pour l’instant !

Page 26: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 26

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

U ne des mesures phares de la loi Travail 2017 et des ordonnances

est la fusion des comités d’établissement, des délé-gués du personnel et du CHSCT. Un comité social et économique (CSE) doit dé-sormais être créé, et devient l’instance unique de repré-sentation du personnel.

La CFDT n’était pas favorable à cette réforme… elle ne si-gnera pas non plus le projet d’accord de la direction qui constitue un véritable rendez-vous manqué. Les délégués CFDT - Carrefour des hypers se sont réunis le 26 juin à la fédération des services pour prendre une décision.

Ils sont arrivés aux conclusions sui-vantes :

Il y aura au sein de l’instance unique, un vrai déséquilibre entre la représenta-tion des employés et des cadres. Pour cer-tains établissements ce sera 1 titulaire pour 8 cadres contre 1 titulaire pour 35 employés ! Chez Car-refour, pratique histo-

rique, cette différence est ac-centuée par le fait que l’enca-drement suit souvent la posi-tion de la direction de l’éta-blissement. On sent donc une volonté de Carrefour de ver-rouiller les votes de la nou-velle instance.

Autres points bloquant, les suppléants ne participeront pas aux réunions (même s’ils

deviennent représentants de proximité) ; et les moyens al-loués à la CSST (commission santé) ne sont pas suffisants.

Depuis le début, cette négocia-tion, imposée par les ordon-nances, était mal partie. La CFDT portait un projet mettant en place des représentants de proximité en dehors du CSE et avec de vrais moyens. La direc-tion n’a pas souhaité nous don-ner satisfaction. Nous verrons si ce projet trouve preneur (à dé-faut ce sera l’application stricte de la loi qui prévaudra)…

Quoiqu’il en soit, le dialogue social dans l’entreprise risque de s’en trouver bouleversé. Pour la CFDT qui adaptera sa stratégie à la nouvelle configu-ration, la pratique syndicale doit désormais (plus encore) se recentrer (en dehors des ins-tances ?) sur le terrain revendi-catif, auprès des salariés.

Rendez-vous manqué ! La CFDT ne signera pas la propo-sition de la direction pour les CSE des hypermarchés.

Pantin le 26 juin

Page 27: ca efou .com ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES … · Ac obat Reade aefou an ue La di ection enonce à un ... Mais bon, ces-sons de l’accable. En effet, les vais esponsables de ce manue

L’hyper n° 479 du 30 juin 2018 Page 27

www.cfdt-carrefour.com La gazette des délégués et des adhérents CFDT - CARREFOUR

L’information CFDT c’est aussi en plus de l’hyper et pour affi-chage : les Flash info que vous pouvez retrouver sur notre site internet.

Vous pouvez aussi adhérer à la CFDT par le biais de notre formulaire, un délégué vous contactera alors dans les plus brefs délais.

scrupuleusement l’avis des salariés (nous demandons la mise en œuvre d’une vraie consultation) qui sont les seuls juges des conditions de recours au volontariat et du respect des conditions de tra-vail.

Certaines élus CFDT se posi-tionnent favorablement, d’autres comme à NICE TNL rendent un avis défavorable (le magasin n’ouvrira donc pas) en fonction du contexte.

Peu importe, du moment que ce vote respecte le souhait des salariés. Autant dire que les consultation sont parfois difficiles à réaliser sur le ter-

rain (la direction ne jouant pas toujours le jeu).

26 magasins sont ouverts de-puis 2017, 28 le sont déjà en 2018

Au moment où nous écrivons ces lignes 39 magasins sont en cours de consultation pour des ouvertures du dimanche matin.

Dès la rentrée, nous ferons le point sur les votes de chaque magasin et sur les décisions d’ouvertures. Le positionne-ment de certaines organisa-tions syndicales est surpre-nant. A suivre...

Depuis la signature de l’ac-cord du travail du dimanche matin (payé à 200%), qui per-met aux élus d’autoriser ou non l’ouverture du magasin (grâce à un vote dit « conforme ») , la CFDT n’a qu’une seule règle : respecter