c033 - profil épidémiologique du psoriasis pustuleux : étude rétrospective sur 16 ans
TRANSCRIPT
1S45
Ann Dermatol Venereol2007;134:1S30-1S62
ADF 2007 – Communications orales
Profil épidémiologique du psoriasis pustuleux : étude rétrospective sur 16 ans
MERZOUG L, SKALI S, BENCHIKHI KH
Service de Dermatologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc.
Introduction : Le psoriasis pustuleux est une forme grave, mais re-
lativement rare de psoriasis. Il peut mettre en jeu le pronostic fonc-
tionnel et vital [1]. La principale difficulté du psoriasis pustuleux
(PP) est d’ordre thérapeutique. Le but de cette étude était d’analyser
les caractères épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques de cette
forme grave du psoriasis.
Matériel et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective réali-
sée dans notre service sur une période de 16 ans, entre janvier 1990
et décembre 2005. Notre étude concernait tous les malades hospita-
lisés pour un psoriasis pustuleux. Les critères d’inclusion étaient les
antécédents éventuels de psoriasis vulgaire, une pustulose amicro-
bienne, une pustule spongiforme avec acanthose psoriasiforme à
l’histologie. Nous avons analysé les données cliniques et paraclini-
ques des malades ainsi que le traitement et l’évolution.
Résultats : Sur les 2 975 malades hospitalisés et consultant pour
un psoriasis, 26 cas de psoriasis pustuleux ont été colligés, dont
18 hommes et 8 femmes, ayant un âge moyen de 34 ans (âges
extrêmes : 8-70 ans). Vingt-deux malades étaient connus psoriasi-
ques. Le PP était inaugural dans 4 cas. Un facteur déclenchant était
trouvé dans 7 cas répartis comme suit : 3 cas d’exposition solaire,
2 cas de prise médicamenteuse, un cas de grossesse, un cas de choc
émotionnel. Les cas de PP se répartissaient comme indiqué dans le
tableau I.
La biopsie cutanée était pratiquée dans 25 cas, et l’aspect était typi-
que dans 21 cas. Un prélèvement microbiologique était réalisé au
cours du suivi chez tous nos malades ; il a permis le diagnostic
d’une surinfection herpétique dans un cas et bactérienne dans
6 cas.Tous les patients ont reçu des dermocorticoïdes et des émollients.
Une antibiothérapie a été instaurée en cas de surinfection. Un trai-
tement de fond a consisté en rétinoïdes (8 cas), colchicine (7 cas),méthotrexate (5 cas), sulfones (5 cas) et corticothérapie générale
(1 cas). L’évolution immédiate était bonne pour la majorité des ma-
lades. Quatre malades ont évolué vers une érythrodermie, 7 maladesont rechuté en PP.
Discussion : Dans notre série, le PP est survenu dans les 2 tiers descas sur un terrain de psoriasis vulgaire, cela rejoint les données de
la littérature [1-3]. Certains facteurs déclenchant sont rapportés [3].
Cette notion était retrouvée dans notre série chez 6 malades. Le dia-gnostic positif du PP peut être difficile devant une histologie non
spécifique et absence d’antécédent de psoriasis. Dans notre série on
a retenu le diagnostic de PP devant un tableau clinique typique, lastérilité des prélèvements bactériologiques et l’épreuve thérapeuti-
que malgré une histologie non concluante chez 3 malades [3].
Le psoriasis palmo-plantaire était une forme handicapante [1] chez 4de nos patients [4]. La forme de Zumbusch est la plus grave [5], mais
son pronostic a été amélioré, par l’introduction des rétinoïdes.
Le traitement du PP doit être discuté au cas par cas, le principal pro-blème dans notre contexte est le prix onéreux de ces médicaments
et des bilans.
Références
1. Guilhou JJ. Psoriasis : diagnostic, étiopathogénie. Encycl Méd Chir, 98-190-A-10, 2000, 17 p.
2. Dereure O, Guilhou JJ. Epidémiologie du psoriasis. Ann DermatolVenereol 2003;130:829-36.
3. Jalal O, Houass S, Laissaoui K, Hocar O, Charioui S, Amal S. Formesgraves de psoriasis : 160 cas. Ann Dermatol Venereol 2005;132:126-8.
4. Ortonne JP. Psoriasis : évaluation de la qualité de vie. Ann DermatolVenereol 2000;127:2S19-2S22.
5. Roth P, Grosshans E, Bergoend H. Psoriasis : évolution et complica-tions mortelles. Ann Dermatol Venereol 1991;118:97-105.
Exemples de soins donnés aux bébés dans le monde : réflexions
FAUVEL GAUBERTI AM
Dermatologue, 3, rue du Général Marchand, Brest.
Les soins aux tout petits sont une préoccupation commune à tous
les pays du monde. Les apports de l’histoire, de l’ethnologie, et plus
récemment des théories ou modèles du développement psychologi-
que de l’enfant (Théories de l’attachement, « Moi-Peau ») sont inté-
ressantes à relier. Aucune des pratiques quotidiennes de prime
éducation n’est totalement naturelle. Toutes ont été pensées, rete-
nues et transmises par des générations d’hommes et de femmes et
sont donc au sens fort des objets de culture.
Il existe un lien très fort entre la manière dont les adultes se condui-
sent et conçoivent l’organisation de leur société, et la façon dont les
enfants sont nourris, couchés, choyés, punis ou encouragés, ceci
avec une préoccupation commune. Comment faire au plus vite et au
mieux, de cet être « mou et fragile » qu’est le nouveau-né, un être hu-main, capable de se tenir droit sur ses jambes.
Pour illustrer ce propos j’ai choisi 2 techniques très différentes, en
rapport avec la peau :
– le façonnage de la tête et l’emmaillotement corporel : courant en
France au XVIIe siècle, le maillot, dans sa forme complète, est une
enveloppe plus ou moins serrée qui maintient l’enfant des pieds à la
tête. Du point de vue physique, il protège l’enfant du froid et des
chocs, voire des animaux vivant dans la promiscuité des hommes, il
est censé accélérer l’extension des membres inférieurs et favoriser
l’apprentissage de la marche, et d’une manière générale, obtenir
l’autonomisation rapide de l’enfant. Du point de vue symbolique,
C033
Tableau I.
Type de psoriasis pustuleux
Psoriasis généralisé
Psoriasis localisé
Nombre de cas 16 cas 10 casForme clinique Zumbusch 4 Palmo-plantaire 4
En plaque 8 Annulaire 4Érythrodermie 4 Acrodermatite de Hallopeau 2
C034