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__ , _____________________________ o_C _E_ AN __ o_L_ OG __ __ __ ___ IO ____ Evénements volcaniques crétacés dans le Pacifique ouest Croûte océanique Jurassique Volcanisme jnlta-plaque Événements volcaniques du crétacé Pacifique ouest et origine du bassin de Nauru, Oceanic croSI Jurassic Intra-plate yolcanism Cretaceous volcanic cvents West pacifie (campagne Mesopac) RÉsuMÉ ABSTRACT Véronique FROGE R, Yves LANCELOT 11 a Laboratoire de Géologie Océanique et équipe SOHO associée au CNRS (URA 388), UnÎversité P. el M. Curie, 4 place Jussieu. 75252 Paris Cedex 05. Reçu le 07/05/90, révisé le 30/05190, accepté le 28!06f:JO La partie occidentale de la plaque Pacifique où la croûte océanique est d'âge jurassique a connu une activité volcanique exceptionnelle au cours du Crétacé. Cette aclivité a non seul ement produit de très nombreux volcans (îles, guyots, montagnes sous-marines) mais aussÎ d'épaisses accumulali ons de produits volcaniques dans le fo nd des bassins couvrant plusieurs millions de km 2 et qui s'expriment sous la fonne de séries massives composées de turbidiles volcanoclastiques ou d'intrusions et de coulées basaltiques. La campagne Mesopac du N/O Jean Charcot dans le bassin de Nau ru a permis d'utiliser pour la première fois dans ces régio ns la sismique multitrace afin d'es ti mer l'épaisseur des pôts volcaniq ues crétacés et de tenniner la profondeur du sommet de la croûte océanique jurassique sous-jacente. Les résultats obtenus, couplés à ceux des forages OSOP, montrent que la profondeur ano rm alement fa ible du bassin de Nau ru résulte d'un re mpli ssage de ce bass in par des co ulées et int rusions basaltiques constituant un "complexe volcanique" d'une épaisseur d'au moi ns 2,4 km, et non d'un bombement thennique de la li thosphère. Après calcul de la surcharge imposée par ce complexe volcanique, la profondeur du sommet de la couche 2 sous-jacente a en effet pu être estimée et replacée à une profondeur "nonnale" suivant les co urbes classiques de subsidence de la croûte océani que. OceanologÎca Acta, 1990, volume spécial 10, Actes du co ll oque Tour du Monde Jean Charcot, 2-3 mars 1989, Pari s. 000-000. Cretaceous volc ani c event s in the western Pacific and or igin of the Nauru basin (Mesopac cruise). The weste rn part of the Pacific plate, where the oceanic crust is of Jurassic age, has undergone exceptional volcanic activ it y duri ng the Cretaceous. Il has produced numerous volcanoes (oceanic islands, guyots, seamounts) as we il as very Ih ick accumulation of volcanogenic material in the deep bas ins. These accumulations coyer several 1 ()6 km 2 and consist of volcanoclastic tu rbidites, sill s and fl ows. The Mesopac cru isc of the RN Jean Charcot in the Nauru Basin obtained multichan nel seismi c profiles for the tirst time in these regions. Th is technique ai med at estimating the thickness of the crctaceous volcanics and locating the top of the underlying Jurassic c rus!. The results, when compared with those of OS OP dri ll holes, demonstra te that the abnormall y shallow depth of the Nauru Bas in results from an accumulation of flows and si ll s that consti tute a "volcanic complex" al least 2.4 km thick, and not from a thermal upli ft of the Ii lhosphere. After removing the load of the volcanic complex the top of layer 2 has been est imated 10 li e close to the expected depth fo r oceanic crust of middle to upper Ju rassic age. Ocean%gÎca Acta, 1990, volume spécial 10, Actes du colloque To ur du Monde Jean Charcot, 2-3 mars 1989, Paris. 000-000. 241

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Evénements volcaniques crétacés dans le Pacifique ouest

Croûte océanique Jurassique

Volcanisme jnlta-plaque Événements volcaniques du crétacé

Pacifique ouest

et origine du bassin de Nauru, Oceanic croSI Jurassic

Intra-plate yolcanism Cretaceous volcanic cvents

West pacifie (campagne Mesopac)

RÉsuMÉ

ABSTRACT

Véronique FROGER, Yves LANCELOT 11

a Laboratoire de Géologie Océanique et équipe SOHO associée au CNRS (URA 388), UnÎversité P. el M. Curie, 4 place Jussieu. 75252 Paris Cedex 05.

Reçu le 07/05/90, révisé le 30/05190, accepté le 28!06f:JO

La partie occidentale de la plaque Pacifique où la croûte océanique est d'âge jurassique a connu une activité volcanique exceptionnelle au cours du Crétacé. Cette aclivité a non seulement produit de très nombreux volcans (îles, guyots, montagnes sous-marines) mais aussÎ d'épaisses accumulalions de produits volcaniques dans le fond des bassins couvrant plusieurs millions de km2 et qui s'expriment sous la fonne de séries massives composées de turbidiles volcanoclastiques ou d'intrusions et de coulées basaltiques. La campagne Mesopac du N/O Jean Charcot dans le bassin de Nauru a permis d'utiliser pour la première fo is dans ces régions la sismiq ue multi trace afin d'es ti mer l'épaisseu r des dépôts volcaniq ues crétacés et de détenniner la profondeur du sommet de la croûte océanique jurassique sous-jacente. Les résultats obtenus, couplés à ceux des forages OSOP, montrent que la profondeur anormalement fa ible du bassin de Nauru résulte d'un remplissage de ce bassin par des coulées et intrusions basaltiques constituant un "complexe volcanique" d'une épaisseur d'au moi ns 2,4 km, et non d'un bombement thennique de la li thosphère. Après calcul de la surcharge imposée par ce complexe volcanique, la profondeur du sommet de la couche 2 sous-jacente a en effet pu être estimée et replacée à une profondeur "nonnale" suivant les courbes classiques de subsidence de la croûte océanique.

OceanologÎca Acta, 1990, volume spécial 10, Actes du colloque Tour du Monde Jean Charcot, 2-3 mars 1989, Paris. 000-000.

Cretaceous volcanic events in the western Pacific and origin of the Nauru basin (Mesopac cruise).

The western part of the Pacific plate, where the oceanic crust is of Jurassic age, has undergone exceptional volcanic activ ity during the Cretaceous. Il has produced numerous volcanoes (oceanic islands, guyots, seamounts) as weil as very Ihick accumulation of volcanogenic material in the deep basins. These accumulations coyer several 1()6 km2 and consist of volcanoclastic turbidites, sills and flows. The Mesopac cruisc of the RN Jean Charcot in the Nauru Basin obtained multichannel seismic profiles for the tirst time in these regions. This technique aimed at estimating the thickness of the crctaceous volcanics and locating the top of the underlying Jurassic crus!. The results, when compared with those of OS OP dri ll holes, demonstrate that the abnormally shallow depth of the Nauru Basin results from an accumulation of flows and sills that consti tute a "volcanic complex" al least 2.4 km thick, and not from a thermal uplift of the Iilhosphere. After removing the load of the volcanic complex the top of layer 2 has been estimated 10 lie close to the expected depth fo r oceanic crust of middle to upper Jurassic age.

Ocean%gÎca Acta, 1990, volume spécial 10, Actes du colloque Tour du Monde Jean Charcot, 2-3 mars 1989, Paris. 000-000.

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v. FROGER, Y. LANCELOT

LNTRODUCflON

La panie occidentale de J'océan Pacifique se caractérise par une multitude de reliefs: montagnes sous-marines ct vastes plateaux so us- marin s ( fig. 1). Les bassins profonds qui apparaissent plus ou moins confusément entre ces structures ont des profondeurs très variables qui ne semb len t pas à premiè re vue témoigne r systémat iq uement d'une subsi dence "normale" de la croû te océanique. On y observe en effet de grands "bombements" comme le bassin de Nauru. ou la ride de Marcus- Wake , ou encore l'espèce de "bo uclie r" sur lequel reposent les montagnes sous-marines du Pacifique central ("Mid-Pac mountains")

Quatre types de structures dont l'origine volcanique a été reconnue depuis longtemps sont présents: • de grands plateaux dits "aséismiques" : • de grands alignements d'édifi ces volcaniques; • des îles et "montagnes sous-marines" ou des guyots, soit isolés soit groupés: • de vasles épanchements magmatiques tapissant le fond de ccnains bassins CI recouvrant la croûte océanique originelle.

Figure 1

Tous les grands pl ateaux volcaniq ues du Pacifique occident al sont d·âge crétacé ou plus ancien et touS semblenl résulter d'une activité volcanique de dorsale (Walls el al., 1980). Les grands alignements volcaniques. comme les chaînes Empereurs-Hawaii, îles de la Ligne­Tuamotu ct Gambier-Marshall-Gilben, onl été attribués par Mo rga n ( 1972) à l'ac tiv ité volc an ique li ée au déplacement de la plaque Pacifique sur un ensemble de trois points chauds restés fixes. On a montré depuis que l'al ignement Marshal!-Gilben n'était probablement pas de la même origine (\Vimerer, 1973 : Lancelot. 1978) et une controverse reste ouvene en ce qui concerne l'origine de l'al ignement des îles de la Ligne qui pour les uns représente une trace de point chaud (Lancelot, 1978) et pour d'autres une st ructu re intraplaque différe nte (Schlanger et Prcmoli·Silva, 198 1 ; Jackson el Schlanger, 1976). En revanche la chaîne des Carolines, alignement orienté gross ièrem ent est·ouest entre le bass in Est­Mariannes et le plateau d'Ontong-Java, semble bien correspondre à une trace de point chaud (Keating el al .• 1984). Les îles océaniques, les guyots et les montagnes sous-marines, isolés ou regro upés sa ns alignement apparent, constituent de par leur nombre et le volume magmatique qu'ils représentent un élément essentiel de l'histoire de la plaque Pacifique. Les très nombreux

BathY,métrie simplHiée du Paci fique occidental avec indication des sites de forages DSDP et ODP implamts au droit de la eroûle ~an~que supposée d'age jurassique. Cadre en tireté : région de COllC":ntration de J'élUde des profils sismiques. SJnIf'IiI!~d baihynlflr)' of /h~ wtSl~rll Pacifie. wilh indica/ioll of DSDP and OOP drill sllu locUled O"lr oc~ollic crUSI of suppoud Jartus/coge.

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tVÈNEMENTS VOLCANIQUES CRÉTACÉS DANS LE PACIFIQUE-OUEST

dragages qui ont pennis d'échantillonner soit les roches volcaniques qui composent le substratum de ces édifices soit les sédiments ou les récifs corall iens submergés qui les recouvrent ont montré qu'ils ont pour la pl upan été formés au cours du Crétacé (et généra lement entre l'Aptien et le Cénomanien), cenains d'entre eux ayant été témoi ns d'un second ép isode volcan ique à l' Eocène (Heezen, McGregor et al. , 1973 : Schlanger 1963 ; Schlanger et al" 198 1 ; Menard, 1984 ; Winterer et al" 1989).

En ce qui concerne les bass ins profonds, ce sont les études s ismiques pu is les forages qui ont pennis de découvrir l a présence de vas tes épanc hements volcaniq ues et d'intru sions d'âge crétacé inférieur à moyen. Tout d'abord la sismique réflexion monotrace a permi s de montrer que Je socle acoustique dans ces bassins consistait en général en un "horizon réverbérant" (Ewing et al., 1968) visible dans l'ensemble du Pacifique occide nt al. Cet hor izon qui se d is t ing ue du socle océanique classique (couche 2) par son caractère lisse et horizontal a été reconnu par les fo rages comme correspondant à un "complexe" volcan ique intraplaque, composé tantôt de coulées extrusives, tantôt de sills, et tantôt de lurbidites volcanoc lastiques (Winterer, Ewing

Figure 2

et al" 1973; Larson, Schlanger et al" 1981 ; Moberly, Schlanger et 0/., 1986 ; Lancelot, Larson et 0/., 1990). Une corrélation établie entre les résultats des forages et la couverture sismique a perm is d'estimer l'extension horizontale de ce complexe volcanique à plus de I()II km2

(fig. 2),

Au cours de la campagne Mesopac du N/O Jean Charcot (Froger. 1989 ; Lancelot el 0/., 1990) a été effectuée la prem ière reconnaissance de la structure interne d u complexe volcanique au moyen de la sismique multitrace dans le bassin de Nauru. Pour la première foi s il a été ainsi possible d'estimer l'épaisseur minimale des couches volcaniques et de proposer une nouvelle explication pour la profondeur anorma leme nt fa ible de ce bassi n océanique.

LE BASSIN DE NAURU

Situé à l'Ouest du bassin du Pacifique central, le bassin de Nauru est délimité au nord par les mOnlagnes sous­marines du Pacifique central ("Mid-Pac Mountains" des auteurs anglo-saxons), au sud par le plateau d'Ontong-

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Extension géographique probable des manifc.~tations des ~vèncmcnls volcaniques du "Cn!tact moyen" dans le Pacifique occidentat, D'après Froger (1 989), Sugg~sled ~x/erzsioll of/he "mid·Crelaceous" vo/canic t:II~nlS jn Ih~ ... eSI~rll P(Jâfic, Afler Froger (1989),

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V. FROGER, Y. LANCELOT

Java, et à l'est par J'alignement des îles Marshall ct Gilben (fi g. 3). Il est caractérisé par un fond incliné en pente douce et régulière vers le nord. La profondeur varie d'environ 5 000 mètres dans la panic sud-ouest au pied du plateau d'Omong-Java, jusqu'à environ 5 200 mètres dans Je tiers nord du bassin.

C'est au cours du Leg 61 du Dcep Sea Orilling Project (DSDP) (Larson, SchJanger, et al., 1981), au Site 462, qu'a été foré pour la première fois sur plus de 500 mètres d'é pai sse ur le complexe volcanique. Il est apparu composé de sills et coulées basaltiques. et de sédiments voJcanoclastiques. Le site. équi~ d'un cône de réentrée. a été foré une seconde fois Jo rs du Leg 89 (Mobe rl y. Schlanger. et al., 1986) afin de traverser complètement les roches volcaniques du complexe et d'échantillonner la cro ûte originelle sous-jaeenl e. 141 mètres sup­plémentaires Ont été ainsi forés. ponant à 1 209 mètres la profondeur totale du puils sans que la base du complexe ait pu être atteinte.

Les anomalies magnétiques canographiées dans le bassin de Nauru appartiennent à la série des anomalies "Phoenix" (Larsan et Chase, 1972). Elles sont orientées WSW-ENE et vont de l'anomalie Ml 6 au sud jusqu'à l'anomalie M29 au nord (fig. 3). Elles sont considérées par Larson et Chase comme d'âge jUl"'.lssique supérieur à crétacé inférieur. La profondeur du bassin de Nauru apparaît donc comme anonnalement faible si on suppose qu'il repose sur une croûte océanique de cet âge.

Le Site 462 localisé dans la panic nord du bassin de Nauru, au droit de ranomalie magnétiq ue M26. fa it supposer une croû te océanique d'âge oxfordien. soit environ 158 Ma (Kent el Gradstein, 1985). Les données pétrologiques (Shcheka, 1981 ; Tokuyama et Bal iza, 1981), géochimiques (Saunders. 1986), paléo­magnétiques (Steiner, 1981), radiochronologiques (Ozima. et al .. 1981 ; Takigam i. 1986: Castillo et al .• 1986) et biostratigraphiques (Schaaf, 1986) ont montré que les basaltes rencontrés dans la panie inférieure de la sect ion traversée par le forage sont d'âge valanginien à campan ien et correspondent à deux types distincts et successifs d'activité volcanique: extrusion dc coulées au cours du Néocomien (âge maximum 130 Ma) et intrusion de sills au cours de l'A lbicn ( IOOà 110 Ma). Les bordures du bassin de Nauru ont connu une activité volcanique qui s'est poursuivie au-delà de l'Albicn : achèvement de l'édification des île s Marshall au Crétacé supérieur (Campanien), récurrence du volcanisme dans la région d'Eniwetok à l'Eocène. activité récente du point chaud des îles Carolines (île de Kusaïe : 1.2 à 2,6 Ma) (Keating etai., 1984).

Le bassin de Nauru fait donc partie d'un ensemble structural caractérisé par un volcanisme intraplaq ue très intense exprimé à la foi s par des coulées basaltiques (dans les grands fonds), par des siUs et par la construction d'édifices volcaniques (îles et guyots). Ce volcanisme apparaît essentiellement d'âge crétacé "moyen". Il couvre

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la période allant au moins du Valanginien au Campanien. Dans la panie profonde du bassin sills el coulées ont apparemment recouv ert la croû te ancienn e, daté e indirectement du Jurassique supérieur par les anomalies magnétiques de la série "Phoenix".

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Figure 3

Carle bathymétrique "SYNBAPS" de la rl!gion Nauru · Marshall ­Qilbl!n -Pllcifiquc ccnlJal. D'après Van Wykhouse (1978). &tuidislallcc des courbes: 1000 m. Anomalies mag nl! tîques de la sl!ric "Phoenîx"(Ml ~ M29) d'après Larsoo CI Chase (1972). Larson (1976) el Cande CIal. (1978). "SYNAPS- oolhymelric fIUlp of the Nauru·Marshall·Gilbert·Centrat Pacifie arco. Afltr van W)'khousc (1978). t sobarhs ore t 000 m. "Phoenix" magnt!tic aJWmalics of/cr !.orSOIl and Chase (1971). !.orsan (1976) and Conde et al. (1978).

STRATIGRAPHIE SISMIQUE

La stratigraphie sism ique du bassi n de Nauru et de la panie occidentale du bassin du Pacifique central a été établie à partir de l'interprétat ion de la collection de profils sismiques monotraces du Lamont-Oohert y Geological Observato ry (LOGO). de l'U nivers ité d' Ha wa ii (HIG ) et de la Scripps In sti tuti on of Oceanography (S IO), et des profi ls multitraces de la campagne Meso pac ( fi g. 4). La corré lati on entre réflecteurs sismiques et li thologie a été établie grâce aux forages DSDP 169 et 462. Les corrélations antérieures à la campagne Mesopac (Wintcrer, Ewing et al., 1973 ; Wi ppe rman et al .• 1981) n'ont pu aborde r que la stratigraphi e sismiq ue post-c rétacée du bassin. Les résultats de la campagne Mesopac ont pennis pour la première fois une interprétation de la structure interne du complexe volcanique. Les profils ont été obtenus à panir du N/O Jean Charcot au moyen d'une chaîne multitrace com posée d'un canon f lex ichoc 123 (de ux cano ns synchronisés ont été mis en oeuvre lors du passage sur les sites de fo rage) , d'une flûte de 24 traces et d'un laboratoire enregistreur Sercel SN 238 HR caractérisé par une bande passante de 3Hz à 62 Hz, un pas

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ÉVÈNEMENTS VOLCANIQUES CRÉTACÉS DANS LE PACIFIQUE-OUEST

d'échantillonnage de 4ms ct un filtre passe-haut à 3,8 ou 12 Hz. Les données numérisées ont ensuite été traitées sur l'ordinateur Gould de l'lPG de Strasbourg au moyen du logiciel SYSIS. Un traitement class ique de base, analyse de vitesses et addition de traccs, a tout d'abord été appliqué. Ensuite, afi n d'améliorer le signal en profondeur, nou s avons effectué une éga li satio n dynamique et enfin un filtrage en fréquences dont le but consistait à faire apparaître avec plus d'intensité, par contraste avec les séries sédimentaires sus-jacentes, le réflecteur marquant le toit du complexe volcanique et les réflecteurs basse fréquence plus profonds.

--_ ......... ,.......,..-_ .. _ ... _ .... _ .. ,. Figure 4

Plan de posilion de l'ensemble des profils sismiques (monotraces CI multitraces) ulilisés dans celle élUde. Localion of seismic profiles (simplc cllannct aoo muhiçllalmel) ulilisc:d in Ihis sludy.

Nous avons établi dans un premier temps des corrélations entre les profils Mcsopac et les forages 462 et 169 (fig. 5), ai nsi qu'entre les profils Mesopac et J'ensemble des profil s monotraces disponibles. No us avons ensuite repéré sur les profils Mesopac deux horizons marqueurs nommés respectivement "chert " et "toit du complexe volcan ique". identifiés précédemment par Win terer. Ewing et al. (1973) et Wippcnnan et al . (1981). Ensuite nous avons analysé des faciès sismiques plus profonds pour tenter une interprétation de la structure interne du complexe volcanique.

L'horizon "chert"

Les modèles ci nématiques permettant de retracer les déplacements de la plaque Pacifique, qu'ils soient fondés sur J'an alyse des traces de points chauds, cell e des

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anomalies magné tiq ues ou encore celle des faciès sédiment aires. montrent tous que celt e plaque s'est déplacée, depuis le Crétacé inférieur, de l'hémisphère sud vcrs l'hémisphère nord (Morgan, 1972 ; Larson et Chase, 1972 ; Wimerer, 1973 ; Lancelol et Larson , 1975 ; Lancelot, 1978). Plus récemmenl Lancelot, Larson et al. (1990) ont montré que le mouvement de cene plaque s'effectuait du nord vers le sud au cours du Jurassique supérieur et du Crétacé basal. Ces déplacements ont été marqués par des variations ncttes dans la nature des dépôts pélagiques. En particu lier le passage des fonds océaniques sous la zone équatoriale à haule productivité biologique est enregistré par la présence d'accumulations de silice biogène. Ces dépôt s ont été t rans form és diagénétiquement en "chen", roches dures capables de produire un réflecteur s ismiqu e très visible su r les profil s . Ce réflecteur qui résulte du passage de différentes régions du Pacifique sous J'Equateur à des âges différents est par nature diachronique (Lancelot et Larson, 1975; Lancelot, 1978).

Au si te 462 les co ncentrations de s ilice les plus imponantes sont observées à 390 m sous le fond dans des niveaux datés de l'Eocène inférieur. Cet horizon correspond sur les profils sismiques à un réflecteur important situé à 0,46 secondc (temps double), (fig. 5). 11 résulte d'une augmentation importante des vitesses de propagation du son qui passent de 1.75 à 2,20 km/s. Au site 169 ce réflecteur est observé à 0, 1 seconde sous le fond.

Le "Ioit du complexe volcanique"

Ewing et al. (1968), les premiers à é tudier la stratigraphie sismique du Paci fique nord, ont décrit une co uche profonde co rrespond ant à la pénétration maximale des ondes sismiques et composée d'une série de fo rts réfl ecteurs parallèles. Plusieurs auteu rs on t ensuite analysé cette structure paniculière à laquelle on fait généralement référence dans la li ttérature sous les noms d''' Horizon B" (Ewing e l al., 1968), "couche profo nd e opaque" (Heezen el al., 1973), "co uche réverbérante" (Houtz et al., 1970; Houtz ct Ludwi g, 1979). Su r l'ensemble des profils celle couche se caractérise par un ense mble de réfl ecteurs parallèles horizontaux et de forte ampl itude, qu i se disti nguent nette ment de la zone sus-j acen le, pra tique ment transparente.

L 'a.~pect lisse et horizontal de celle couche réverbérante a conduit la plupart des auteurs à reconnaître qu'el le ne correspondait probablement pas au sommet de la croûte océanique (Ewing el al., 1968). Houtz et Ludwig (1979) ont montré qu'clic correspondait soit à des couches de débri s volcaniq ues élal és au pied des édifi ces volcaniques, soit à des sills ou encore à des turbidites calcaires. Les résultats des forages OS OP 462 et 169 montrent qu'elle correspond dans les bassins profonds au loit d'un complexe volcanique crétacé.

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V. FROGER, Y. LANCELOT

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Figure 5

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Corrél3!ion enlre le~ (lrofils sismiques Mesopae elles résuh.:us des fora!\,:s DSDP 462 (en ha Ul) et 168/169 (en bad. eurre/allo/1 IJeMccn MeJOpoc seismic pruJiln atId driliinJ.: resulufrom IJ,W)f' S{j~$ 46Z (upper) (JIu) wu) 1681169 (Iuwa).

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PROfil 1~[SOP2

Figure 6

Exemple de prolil sismique cnrcgisué dans la panic sud du bassin de Nauru (profil MESQP 2). L'horizon "chen~ correspond à une discordance. reconnue régiona!ement cumme d'âge Eocè rn: moyen. Le loit du "complexe volcanique" dcvient de plus cn plus accidenté vcrs le Sud, laissant supposer que la limite entre croute océanique nonnale el épaocbements volcaniques erétacés pourrait se trouver au voisinage de celle région. Stismic profile from rhe sourhem pari of the Nau,u basin (profile MESOP 1:). The ~cherl" ho,i;on corresponds ... ilh un "neonfo'miry. regiul1G/I)' ret·oJ.:"l:ed us of middle f:IXc"e age. The /Op of rhe ,"o/canie complex hecomes rougher (u ... ard Ihe SOUlh, sugges/ing IMI (he ',mir bu ... een l1O,mal oceanir crus/ and ,he C,e/aceuus "olcanic flows may he lixaud in rhis region.

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ÉVÈNEMENTS VOLCANIQUES CRÉTACÉS DANS LE PACIAQVE.OVEST

Réflecteurs profonds

La sismique multi trace nous a perm is d'observer des réflecteurs profonds situés au·dessous des couches les plus anciennes atteintes par le forage au Sile 462. Ces réflecteu rs correspondent donc probablemem à des couches d'âge valanginicn ou plus ancien.

Le caractère de ces réflecteurs varie d'une région à l'autre à l'intérieur du bassin de Nauru. Dans la partie sud (fig. 6) on observe so us la couc he réverbéran te plusieurs réflecteurs de forte amplitude intercalés dans des niveaux transparents à faiblement stratifiés. Ces réflecteurs de basse fréquence, peu continus, pourraient correspondre à des alternances de niveaux vo1canogéniques et de sédiments pélagiques. Ces alternances s'étendraient donc bien au·delà des 750 mètres traversés par le forage au Site 462.

Il pourrait s'agir de l'enregistrement d'une succession d'évènemen ts volcani ques exprimés sous forme de coulées ou de s ill s basaltiques sépa rés par des intercalations de sédi ments volcanoclastiques. Ii est difficile d'observer en détail la nalUre des réflecteurs au· delà d'environ 8 s à cause de la présence de multiples internes.

Plus au Nord, au voisinage du Site 462, les réfleCleurs sont mal individualisés ct le toit du complexe volcanique présen te une s tructure interne chaotique où ce ll e succession d'évènements n'est plus visible bien que des réflecteurs de basse fréquence, discontinus et d'amplitude moyenne, soient visibles jusqu'à environ 8,5 s sur les profils Mesop 2 et Mesop 4 (fi g. 7 et 8).

l'OINTSOET'R

Vers l'Est, sur le profil Mesop 4 (fig. 8), on observe à nouveau une série de réflecteurs profonds moyennement continus et de forte amplitude jusqu'à environ 8 s. Sur le profil Mesop 5 (fi g. 9) on observe sous la co uche réverbérante une séquence quasi transparente surmontant une série de réflecteurs de forte amplitude situés entre 7,3 et 7,9 secondes. En se rapprochant de la chaîne des îles Marshall le faciès s ismique de l'épaisse séquence si tuée entre la couche réverbéran te (à 7,3 s) et les réflecteurs profonds (sÎlués au·delà de 8,1 s) dev ient chaotique, reflétant probablement les apports volcano· détri tiques en provenance de cette chaîne. Le plongement progressif en direction de l'Est des réflecteurs les plus profonds résulte probablement de la surcharge imposée à la croûte océanique par les îles el guyols de la chaîne des Marshall.

Au·delà de la chaîne des Marshall, dans le bassin du Pacifique Central, le faciès sismique est semblable à celui de la partie nord du bassin de Nauru bien que sens iblement plus "condensé". L'horizon "c hen" se confond souvent avec le toit du complexe volcanique. Là encore on observe des réflecteu rs profonds, de forte amplitude, sous la "couche réverbérame" (profil Mesop 8, fig. 10).

Estimation de l'épaisseur des dépôts post-jurassiques (carte isochrone)

Ludwig ct Houtz (1979) ont élabli une carte d'épaisseur des sédiments à partir des profil s sismiques monotraces de qualité très variable (fi g. I l). Cette cane correspond en fa it essentiellement aux dépôts reposant sur la

, nOO M(oO 'F •

, !

• Figure 7

Exemple de profil sismique enregistré dans la partie nord du bassin de Nauru (MESOP 2). On IlOte sous le toi t du ·'comple~e volcaniqueH une zone ptus 00 moins transparente eorrespondant probablement à d'imponantes intercalations de sédimenlS au sein des d<:pô[~ voleanog~....,s. Sdsmic profill! [rom /M IWrrhl!rrI regioll of I~ Nauru fxlsi" (MESOP 2). A re/ulive/y Iral!.S~relll zOlle he"t a/h thl! 10p of the ~'olcullic comp/ex may correspolld wi/h 011 illll!rcalolioli of St!dimCIII loyers wi/hi" Ihe vo/callogl!lIic dcpo.lils.

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V. FROGER. Y. LANCELOT

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POINTS ilE TI'I

'" PROFll l.1 ESOPt. !

Figure H

l'rolil sismique enregistré au voisinage du si le DSDP 462 (MESOP 4). Des ré ne<:\Curs profonds à l'imérieur du "oomple~e volcanique" som visi bles jusqu'à plus de 8.5 s. Seismic profile in Ihe \'icinity of VSVP Sile 462 (MESOP 4). Det:p rej/eelors ",ilhin Ihl vo/eanie complex con be sun do"'n /0 85 s.

.w POINTS Ill: liA

• PROFil MESQP5

Figure 9

Exemple de profil sismique enregistré au voisinage de 13 çhaine des îles Marshall (MESOP 5). On nOie un ~paississcmenl sensible de l'ellsemble des séries çorrespondanl probablemenl au~ apports dttritiques (vokanogèlles puis carbonatés) liés à la surreclion de ce lle chaîne. Sâsmie profile from the l'icini/)' of/he Marshall illarnb (MESOP 5). The generaI/hic/meninE of al//M loyers probab/yeorrespollih ...-i/h duri/ol mo/criai (\'olcallogenie and ealcarl'Ous) deposited during the eorulruc/ion of Ihl'Sf' islands.

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ÉVÈNEMENTS VOLCANIQUES CRÉTACÉS DANS LE PACIFIQUE-OUEST

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" PROFIL MESOP8

" Figure 10

Exemple de profil sismique enregistn! dans le bassin du Pacifique cemral (MESOP S). On constate un ilfl1incissement sensible de ta couverture sédimentaire "post-complexe" par rapport au bassin de Nauru. En revanche les réflecteurs visibles à I"intérieur du "complexe volcanique·' jusqu·à près de S s sont très comparables à ceux observl!s dans le bassin de Nauru. Sâsmie profile Jrom lhe Cenlral Pacifrc iNlsin (MESOP 8). The posi-complex sed'·mem layers are much Ihi/Uler lhon in Ihe Nauru basin. H/)Wcver Ihe deep rq/eClors vüible wilhin Ihe ,'olconie comptu down 10 8 s are very much comparable 10 those observed in Ihe Nauru fxuin.

Carte d'épaisseur des sédiments dan~ Je bassin de Nauru, d'après udwig el Houtz (1979). (Epaisseur;( 100 ml. Sedil1U!flt Ihickne5s in the Nauru basin. ModifiedJrom Ludwig and Houtz (1979). Isopach.l Jl 100 m.

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V. FROGER, Y. LA.."CELOT

"couche réverbérante" e t ne tient pas compte de son épaisseur. Shipley el al. (1983) 001 d'ailleurs momré que celle épaisseur ne pouvait pas êlfe déterminée à pan ir des profils de sismique ré tlexion monotrace. Renkin (1986) et Renki n et Sclater (1988) ont ainsi utili sé pour leur étude de la relation ~gc-profondeur de la croûte dans le Pacifique nord la cane isopaq ue des sédiments "post­complexe" en négligeant l'effet de la charge imposée par les acc umulati ons volcaniques. Les donn ées de la campagne Mesopac nou s on t permis d 'es timer une épaisseur minimum pour l'ensemble des dépôts reposant sur la croûte océanique et d'établir ainsi une nou velle cane isopaquc.

A panir des résultats des forages DSDP sur lesquels nous avons calé les profils Mesopac nous avons corrélé eOire eux les profil s LOGO, HIG et 510 afin d'obtenir une vue tridimensionnelle du bass in , Visible sur la tOialilé des profil s multitraees le ré fl ecteur marquant le toit du complexe volca nique a été également identifié sur l'ensemble des profils monotraces. Nous l'avons utilisé comme surface de référence. La carte isochrone (en secondes temps double) des sédiments "post-compl exe" a é té établie en mes urant l'épaisseur de la couche sédimentaire correspondante et en reportant les valeurs numériques obtenues sur une

Figure 12

grille de latitudes et longitudes à raison d'une valeur touS les quari S de deg ré. Nou s avon s e nsuite esti mé l'épaisseur minimale du complexe volcanique à panir de la position des réflecteurs les plus profonds, La croûte océaniqu e jurassique, imposs ibl e à repérer sur nos profil s, est très cenainement située au-delà des derniers réflecteurs obse rvés, L'épaisseur totale est imée du complexe volcanique, qui varie de 0,8 s au niveau du Site 462 à plus de 1,2 s sur les bordures du bassin de Nauru, reste une estimation par défaut. Nous avons choisi une moyenne de 0,8 s pour l'ensemble du bassin de Nauru, La carte a é té tracée automatiquement par ord inateur après qu e celte valeur ail é lé ajoutée systématiquement aux valeurs obtenues précédemment (fig, 12). Nous avons ainsi établi une carte qui donne une estimation rai sonnable de l' épai ss eu r des dépôt s recouvrant la croûte océa nique pour l'ensemble de la région. CeBe-ci varie d'environ 1,2 s au niveau du Site 462 jusqu'à plus de 2,2 s sur la bordure occidentale de la chaine des îles Marshall ,

A panir de ces valeurs et d'une estimation des vitesses de propagation des ondes s ismiques, il est maintenant possible de détenniner l'épaisseur minimale des dépôls en mètres et d'étudier l'effet de celle charge sur la croûte océanique sous-jacente,

Canc isochrollC d'épaisseur minimale de la couvenure "stdimenl.airc~ t'Iablie Cil ajoutanl 11 l'épaiss<:ur des sédiments "posl·oompJc~e ". mesurée sur l'ensemble des profils di sponibles, l'épalsbeur moyenne du comptexe eslimte 11 partir des réncxions tcs plus profondes obser\'ks (11 environ 0,8 s). MillimWl1 thictMss cf the udimem l/lyer (in su,n.'c IO'a)' Iral'tl rimt) Qblllined by Qddillg tht /ll'trcl/e thicl.:ntss cf Iht ,'clcanie cQltlplt,; ts/imottd frem the positien cf the duptsr rtfl~'lurt (UI 1100 .. 1 0.8 s) le Ih" posl'complu stdimenllhicl.:n.ess mtru .. rtd Qn bolh single dwnnd and mll/tichtlllntl prQfiles,

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ÉVÈNEMENTS VOLCANIQUES CRÉTACÉS DANS LE PAClAQUE.OUEST

POSITIO N ESTIM ÉE DE LA CROÛTE OC ÉAN IQUE JUR ASS IQ UE DANS LE BASSIN DE NAURU

La déterminalion rigoureuse de l'épaisseur des dépôts recouvrant la croûte océan ique dans celle région reste impossible tant que le sommet de cette croûte demeure invisible sur les profils sismiques. Toutefois les données de la réfract ion permettent d'une part de passer des coupe-temps aux mesures d'épaisseurs réeUes, et d'autre pan de tenter, en analysa", les propriétés acoustiques (vi tesses) des niveaux les plus profonds, de déterminer l'épai sse ur totale de l'ensembl e cro ûte oeéa niqu e­complexe volcanique intraplaque,

L 'analyse des vite sses a été condu ite à partir des enregistrements de s ismique réfraction réalisés au moyen d e s ismomè tres fo nd de mer (" Ocea n BOllo m Seismometers" ou 085) par Wippcrman et al. (1981 ), à bord du N/O Kana Keoki et par la méthode des "bouées perdues" ("sollobuoys") mise en oeuvre au cours d'une campagne complémentaire du N/O Thomas Washington à laq uelle nous avons partici pé en 1988 (c ampagne Oldpac 2-Roundabout Leg 12).

Les rés ult at s o bt enus montre nt q ue sur tous les enregistrements le toit du complexe volcanique se repère faci lement par une augmentation brusque des vitesses des ondes P qui passent de 3.5 km/s à des vaJeurs variant de 5 à 6 km/s suivant Ic.c; profils (fig. 13). Au-<lessous de ce niveau. situé à environ 800 mètres sous le fond , les vitesses montrent une répartition qu i diffère de ce ll e de la croûte océaniq ue class iqu e e t dont l'i nterprétation n'est pas sans problèmes. On observe deux intervalles di stincts. L'un s'étendant d'environ 0,8 jusqu'à environ 3,5 km sous le fond correspond à des vitesses de l'ordre de 5,5 km/s (sauf pour l'un des quatre profils où la vi tesse reste inférieure à 5 kmls). Le second, au·dessous, s'étend de 3,5 à environ 6 km (5,8 à 6,5 km) sous le fo nd. Il est caractérisé par des vitesses de J'ordre de 6,2 à 6,5 km/s avec toutefois un des profils montrant des va leurs Ile dépassan t pas 5.6 km/s j usqu'à une profondeur de 4,75 km. Plus bas les valeurs dépassent 7 km/s jusq u'à un niveau s itu é à pl us de 8 km de profondeur où les vitesses dépassent 8 km/s et qui correspond probablement au Moho.

La d iffic ulté d' interpréta tion provient des vi tesses caractérisant l'i ntervalle situé entre 1 et 6 km sous le fond et du problème posé par l'identification de la IÎmÎte entre la couche 2 et la couche 3.

I--I--I~-f-=t'l"+-+--I--I----i -_ .... _ .... TOIT DU COI~PU/{

Fillu re 13

, 1-COMPLE XE VOLCM, IQuE

COUCI1E 2

COVCHl 3

• , 1--~-4--+-~-4L-+-~-" L--l __ "--" __ -L __ L--C __ l--L __ "-__________________ --"

Moyenne <lu 6olJ~ e ~ (·SonobllOy$·)

OBS L1Qoe 1""

005 Ltgoe lE

• _........ otiS l,?ne 2U

otiS U?ne 25

\I,l';~~e~ $'~"-. Q_e~ d'''$ l' ((oute o<un,~,~ (dt""$ ';.ou~,sr, &t Qr("tt. \Q60J L enyelo~De • et~ rt~l.ctt lu n'YUu ~UP~05f ee 1. croule . a~ d~nO'j, au (omple, e Yol"n'a~e

Représenl.1l lion s mphique des résultats des li rs de sismique réfracliOll (OIlS Cl "bouœs pcrduelO réali sés au voisinage du Site DSDP 462 dans le bassin de Na uru (résuJUIts des lirs OBS d'aprh Wippcrman el al., 198 1). Comparai!iOn des résultats oblcnus avec le IlM)(\(!lc de vitesses de Spudish et Orelut (1980) pour une croûte océanique "normale. Gra(}hic rtpfi'st fllarion of lhe u ismi" ",f raction re.fullS (OBS and sorwbuois) i/l Ihe ~icinily of DSDP sile 461 in Ihe Niluru OOsrn (OBS resu/{s afler Wipf,erman et al. , f98f), CO/ll{Hlrison of Ihese reSUllS ... irh Ihe model of Spudish Ilnd OreUII (f9HV) re(!r .. stllfing IlI·u age ,',docil)' diSlrihmian i/l a ~n()"'Wr oceallic crUSI.

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V. FROGER, Y. LANCELOT

Dans une premiè re interprétation cette limite pourrait correspondre au passage de vitesses comprises entre 4,9 et 5,6 km/s li des vitesses comprises entrc 6,2 ct 6,5 km/s ce qui placerait la limite couche 2-couche 3 aux environs de 3,5 km sou~ le fond.

Dans une deuxième interprétation la limi te correspondrait au passage de vi tesses de l'ordre de 6,2 à 6,5 kmls li des vitesses de 7,2 à 7,5 km/s. Elle serait donc située à une profondeur variant de 4,8 li environ 6.5 km sous le fond. Nous pensons que celle interprétation est la plus plaus ible pour les raÎsons suivantes:

• Des vitesses de 6,2 à 6,5 km/s pour la couche 3 ne peuvent en loute rigueur être exclues mais eUes se situent dans des valeu rs nettemem inférieu res aux moyennes cou ramment admises et rés umées dans le tableau 1 (d'après Munschy, 1987).

• Le modèle sismique de la croûte océanique de Spudish ct Orcutt (1980) montre (fig. 13) que la couche 2 est ca ractéri sée par des vitesses relati vement faibles et s'étalant de 3,2 à 5 km/s pour la couche 2A, de 4,6 à 6,8 km/s pour la couche 2B, et de 5,2 à 7,1 km/s pour la couche 2e. Le passage à la couche 3 est marqué par une augmentation sensible de la moyenne des vitesses et une plus faible dispersion des valeurs (d'environ 6,5 km/s à environ 7.2 km/s). Si on plaçait la limite couche 2-couche 3 dans le bassin de Nauru à 3,5 km sous le fond on devrai t admettre pour la couche 3 des vitesses allant de 5.5 à 6,5 km/s, alors que si l'on place cette limite au niveau ou apparaissent des valeurs supérieures à 7 km/s (s'étalant alors de 6,4 à 7,2 km/s) 011 obtient un modèle plus confonne à celui de Spudish et Orcutt ( 1980). La figure 13 montre que les vitesses sismiques obtenues par Wippennan CI (JI . (1981) s'inscri vent assez bien dans J'enveloppe des vitesses du modèle de Spudish ct Orcutt (1980) si l'on replace le sommet de la croûte océanique aux e nvirons de 3 à 3.5 km sous le fond. ce qui correspondrait à une épaisseur de 2,2 à 2,7 km pour le complexe volcanique.

• Si la première hypothèse était correcte et donc si la transition entre couche 2 ct couche 3 se trouvait à 3,5 km

T3bleau 1

so us le fond ce la impliquerait. e n admettant un e épaisseur class ique de 2 km pour la couche 2 (White, 1984). que le sommet de la couche 2 soit à env iron 1,5 km sous le fond. Or à ce niveau, s'il existe bien une discontinuité de vitesses sur un seul des quatre profils réfraction de Wippennan et al. ( 1981) (passage de 5 à 5,5 km/s envi ron), elle reste de faible amplitude. De plus on observe s ur les profil s de s is mique ré fl exio n multitrace des rénecteurs plats ct parallèles nettement au­dessou s de ce ni vea u. Ceux-c i devraien t do nc correspondre à des couches situées à l'intérieur même de la croûte océanique jurassique (extrusive ) s i l'on acceptait cette hypothèse, ce qui s'oppose aux images classiquement obtenues dans la couche 2.

• Wippennan el al. ( 1981) ont mentionné la présence d'une couche à faibl e v itesse aux environs de 1,6 à 2.0 km sous le fond (4,4 km/s environ). Celle-ci semble indique r des intercalations de basaltes c t de sédiments plus aisément comparables aux couches superficielles du complexe volcanique qu'à des roches si tuées à l'intérieur même de la croûte océanique.

Dans J'ensemble il apparaît donc probable que la limite entre couche 2 et couche 3 puisse être située au niveau où les vitesses aueignent ou dépassent 7 km/s, c'est-à­dire à une profondeur pouvant aller de 4,75 à 6,5 km s ui van t le s profils réfraction analysés . Il est donc possible que le toit de la croûte océanique jurass ique corresponde au passage des vi tesses de l'ordre de 5.5 à des vitesses de l'ordre de 6.5 km/s. Il ne serait pas anormal de trouver des vi tesses de cet ordre pour le sommet de la croûte océanique jurassique enfouie sous plus de 2 km de dépôts volcan iques plus récents , en raison d'une cimcntation diagénétique probable de loutes les fractures présentes dans celle croûte.

Dans nos calculs de J'épaisseur des dépôts post-croûte nou s n'avons tc nu comple que d'unc valeur minimale correspondant au niveau de l'apparition des premières vitesses dépassant 7 km/s (profil 1 W de Wippcnnan et al., 1981) à 4,75 km sous le fond. L'épaisseur réelle du complexe volcanique que nous avons calculée pourrait donc être sensiblement supérieure.

Exemples de suuctures sismiques pro~s pour la croiiU: océanique (synthbe d'aprè5 Munschy. 1987). Sdsmic SlruC/urts CWlmplts propost lor lM /Xtani, cru.sl (ulur Munschy. /9S1).

Auteurs couche 2 couche 3 manteau

vitesse épaisseur vitesse épaisseur vitesse (kmls) (km) (kmls) (km) (km/s)

Fowler (1976) 2.5·6.0 3.0 6.0 - 7.0 4.5 7.5 Galrust et al. (1982) 2.0 - 6.5 2.0 6.5 - 7.3 4.5 8.0 Purdy et al. (1982) 2.2· 6.5 2.5 6.5 - 7.2 3.5 8.0 Brait et Purdy (1984) 2.1 + 6.9 1.3 · 2.7 6.9·7.5 4.0 McClain et a/. (1985) 3.5 - 6.5 2.5 6.5 - 7.5 3.0 8.0 Purdy et Oetrick (1986) 3.5 - 6.0 2.0· 2.5 6.8 - 7.0 2.5·4.0 8.0

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ÉrtNEMENTS VOLCANIQUES CRÉTACÉS DANS LE PACIFIQUE-OUEST

SURCHARGE SÉDIMENTAIRE ET PRO­FONDEUR DE LA CROÛTE OCÉANIQUE

En admettant pour le complexe volcanique une épaisseur minimale d'environ 2,4 km, il serait possible de calculer directement la profondeur qu'aurait le toit de la croûte océanique, sans la surcharge des dépôts sédimentaires et volcaniques qu i la recouvrent, si l'on conna issait la densité exacte de l'ensemble de ces dépôts. En l'absence de telles données nous avons utili sé, reprenant les travaux de Ren kin et Sdater (1988), la re lation empirique linéaire entre la correction "sédimentaire" à appliquer et l'épaisseur des dépôts, établie par Crough (1983) à panir des résultats de six forages du DSDP dans l'Atlantique sud (fig. 14).

, Figure 14

COMPENSATION ISOSTATIQUE .n Km

. 1 .2 .3 .4 .5 .6 .7

Relation entre la compensat ion isosLatique et l'épaisseur des sédiments (exprim~e en secondes u.mp5-double). La droite correspondant aux sédiments a ~té établie par Crough (1983) il partir de 6 sites de forage DSDP dans l'Atlantique sud, sa. pente est égale il 600 ± sa m s-t. La droite correspondant aw; basaltes a été calculée pour une vitesse de 6 km s·l mesurée sur les k haru ilh.ms du Site 462 (Moberly, Schlangcr ~/ al., 1985). Sa pente est de 690 km S·l . R~la/iomhip be/Ween {sos/a/ie compema/ion and sediment thic:knus exprused in seconds of /wo-wa] /rave! lime. The sedjm~nt Une. COfl.S/rucled from six DSDP sites in the South Atlamic. ha; a slope o{ 600 ... 50 mis (Crough . /983). rh~ basal/fine. based on a w:/ocity of6 kmls m~asured on samplu {rom Sile 462, has a slope 0{690,",5 (Moberly, Shlanger et al.. 1985).

En appliquant les corrections calculées par ces auteurs pour les sédiments et les basaltes du Pacifique nord nous avons considéré que le complexe volcanique devait avoir une densité intermédiaire entre celle des sédimen ts (C roug h, 1983) el celles des basa ltes du Si te 462 (Moberly, Schlanger et al., 1986). Nous avons appliqué aux épaisseurs sédimentaires (exprimées en secondes­temps double) de la carte numérisée une correction minimale correspondant à l'effet d'une surcharge purement sédimentaire en utilisant la pente de la droite

253

"sédiments" de la figure 14 (soit 600 mis). En ajoutant cette correction aux données bathymétriques de la carte SYNBAPS (Van Wykhouse, 1978) nous avons obtenu une carte de profondeur du sommet de la croûte océanique corrigée de la surcharge sédi mentaire (intervaUe des courbes 500 m) sur la base de moyennes établies pour chaque demi-degré de latitude et longitude (fig. 15). On constate que dans la partie centrale du bassin de Nauru (quart inférieur gauche de la fi gure) cet horizon se situerait ainsi à des profondeurs supérieures à 5 500 m, Ponctuellement la profondeur calculée au Site 462 atteint 6 040 m. Les calculs antérieurs effectués par Larson et Schlanger (1981) au même site, en ne prenant en compte que les 504 m fo rés dans le complexe volcanique, donnaient une profondeur du sommet de la croûte océanique à 5 582 m. Nous allons voir que nos calculs fondés sur une estimation de la s urcharge séd imentaire de 2 400 m nous permettent ainsi de replacer le socle à une profondeu r s'approchant de la profondeur théorique prévue par les co urbes de subsidence thennique .

Les relations âge-profondeur de la croûte océanique dans le Pacifique nord ont fait l'objet de nombreux travaux dont J'extension géographique étai t souvent limitée (ScJater ct Francheteau, 1970 ; ScJater el al., 1971 ; Oavies et Li ster, 1974 ; Menard et Dorman, 1977 ; Parsons et ScJater, 1977 ; Sc hroeder, 1984), Les premières données synthétiques, complètes pour l'ensemble du Pacifique nord, ont été fournies par Renkin ( t 986) et Renkin et ScIater (1988) à partir des données bathymétriques numérisées SYNBAPS (Van Wykhouse, 1978), de la carte d'épaisseur des sédiments de Ludwig et Houtz (1979) e t des données magnétiques récentes (Cande el al., 1986) compilées de manière à fournir une cane isochrone relativement précise. Renkin (1986) a produit un contou rage stat istique des profondeurs observées en fonction de l'âge, l'a comparé aux courbes calculées à partir des modèles théoriques (fig. 16) et a montré que les données obse rvées s'a pprochaient généralement de la courbe correspondant au modèle dit de "plaque rigide" (Parsons et Sclater. 1977) bien que cette dernière soit située systématiquement au-dessous des contours obtenus pour les âges supérieurs à 100 Ma, La position du Site 462 corrigée d'après nos données a été reportée sur le diagramme de Renkin (1986), On constate qu'elle est très voisine de la courbe du modèle de Parsons et Sclater (1977).

Nous avons comparé nos nouvelles données à celles de Renkin (1986) en détenninant la "profondeur résiduelle" du socle océanique dans le bassin de Nauru, Cette valeur correspond à la différence entre la profondeur donnée par le modèle de "plaque rigide" et celle estimée d'après nos mesures,

Le résultat est présenté sur la fi gure 17. On constate que la profondeur résiduelle dans le bass in de Nauru est inférieure à 500 m. Elle n'est que de quelques dizaines de mètres, ponctuellement, au Site 462. Les anomalies

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Figure 15

Profondeur du toit de la croû te océ.\llique d:ms le M~in de Nauru. corrigée de l'effet de la surcharge cumulée des sédiments et du oompleAe volcanique . D~pth of tM top oliM oc~unk Crldf in /ht Nauru basin tStimu/N aflu corr«tillg for Ih~ tff«/ of/ht clUflula/td food ofbolh /h~ l'o/callic complu alld tht: o~t:rlyi"g stdiflUnls (dtprh in mt:/r~from /ht: s~a surfuct).

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PO$IllOII au tO,1 CIO Il CSOÛIO au S,ur 462<faprès Larsen III SdIIangef {198IJ

• Posmoll OU lOrI CIO Il Cloûte au S,le 462 <faprès nos o;aIcuIs

Modeie!le pIaQue .grao

Raone carrée CIO rilgro

" " '" AGE (lJ.a)

'" Figure 16

Profondeur de la croûte oœaniql.le en fonction de rAge dans le PaciflqllC nord (Renkin. 1986). La profondeur calculée pour le sommet de la croate océanique au Siœ 462 a été reportée sur la JKlr1ie droite du diagramme. Dtplh "",sus ugi fO f Iht: oaanic crus/ of Illt NOr/h Pacific (aflu Rt nki". J986 ). Peplh calculwtd for Iht top of/ht OCtunjc crUSI al SiM 462 illflllical/'d on tht: righ/lwlld side of /he diQgrammt.

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ÉVÈNEMENTS VOLCANIQUES CRÉTACÉS DANS LE PACIFIQUE-OUEST

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Cane de la "profonde ur résiduelle" du socLe oœ.aruque dans le bassin de Nauru (courbes en ml. "ResidlUll dep/h" (in nu/res) of/lu oceanic crU$/ in /he Nauru basin.

positives importantes observées au voisinage de la chaîne des îles Marshall s'expliquent par la forte surcharge de ces édifices volcaniques.

L'ANOMALIE DE PROFONDEUR DU BASSIN DE NAURU ET LES EFFETS DU VOLCANISME DANS LES RÉGIONS VOISINES

Menard ( 1964) avait, le premier, tenté d'expliquer l'anomali e de profondeur de certaines régions du Paci fique occident al par la formation au cours du Mésozoïque d'un vaste bombement du manteau (la "ride de Darwin") accompagnée d'un épisode de volcanisme intraplaque exceptionnel. Ce bombement d'ori gine thermique expliquerait d'après cet auteur la profondeur anormalement faible de certains bassins au regard de leur âge supposé jurassique ou crétacé inférieur. Reprenant ce concept, Schlanger ct Premoli-S ilva (1981) postulaient que le développement des récifs formés au cours du Crétacé supérieur sur les édifi ces volcaniques des îles de la Ligne el des Marshall était lié à un soulèvement produit par l'aclÎvité volcani que généralisée de ces régions au cours du Crétacé inférieur et supérieur. L'explication proposée par ces aUleurs impliquait un soulèvement de la lithosphère lié à un bombement thermique provoqué par un aminci ssement crustal au moment du passage de la plaque Pacifique au droit d'une anomalie thermique positive du manteau suivant le modèle de Detrick et Crough (1978). Le soulèvement de l'ensemble du bassin de Nauru se serait produit entre 115 et 70 millions d'années.

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Nos données confirment que l'anomalie de profondeur du bassin de Nauru résulte effectivement de l'activité volcanique intraplaque "anonnale" qui s'est produite au Crétacé. Mais au lieu d'un bombement thermique lié à un hypothétique am incissement crustal , nous pouvons expliquer cette anomalie de profondeur par un simple remplissage du bassin par une accumulation de coulées et d'intrusions volcaniques.

Le problème de la situation exacte du sommet de la croûte océanique jurassique dans le bassin de Nauru reste posé. Toutefois les calculs de la position supposée de ce niveau à panir du calcul de la surcharge sédimentaire semblent indiquer qu'il ne saurait être si tué beaucoup plus bas que les réflecteurs les plus profonds observés sur les profils de sismique réflection. li est probable que le faible contraste d'impédance entre les basaltes du somm et de la croûte océanique et les basaltes intraplaques sus-jacent s empêc he d'observer un réflecteur net à ce ni vea u. La présence d'un e discontinuité dans les vitesses sismiques observées sur les profils de réfraction dans la région du Site 462 aux environs de 3,5 km sous le fond pourrait tou tefois correspondre à cet horizon.

Si le bassin de Nauru apparaît donc comme une région "anonnale" en raison de sa faible profondeur, qu'en est-il des autres bassins affectés pa r les évènem ent s volcaniques imraplaques du Crétacé ?

Le bassin Est-Mariannes pose un problème intéressant. 11 est apparemment de profondeur "nonnale" et jusqu'à la campagne de forages du Leg OOP 129 on n'y avait pas mis en évidence de façon cenaine des coulées profondes intraplaques ou des intrusions. L'activité volcanique

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V. FROGER, Y. LANCELOT

crétacée ne semblait donc s'être exprimée que par la co nstru c t ion d 'é difi ces volca ni ques imposan ts accompagnés du dé pôt d 'épai sses se n es volcanodastiques dans les panics profondes du bassin. C'est ai ns i qu e les profi ls de sis mique rén ex ion multitrace nous ont permi s de constater que le site de forage DSDP 585 . où des séries é pa isses de dé pôts volcanosédimentaires ont empêché d'atteindre la croûte jurassique , était localisé au niveau d'une sone de graben probablement lié à une ancienne fa ille transformante. Dans le reste du bassin les profils montrent souvent un socle acoustique assez plat et lisse, mais les données de sismique réfraction semblent indiquer la présence de la croûte océanique jurassique à moins de 0 , 1 seconde temps double sous ce socl e qui est donc en général interprété comme le toit d'une série voJcanoclastique ou d' intrusions de faible épaisseur. Or nous avons observé au vois inage du Si te de forage ODP 802 (Lancelot, Larson el al, 1990) une région où le socle acoustique, situé à 8,40 s sous la surface de la mer, présente toutes les caractéristiques de la croûte océanique extrusive. Le forage a montré qu'il s'agissait bien de basaltes extrusifs mais les premiers dépôts sédimentaires qui les recouvrent sont d'âge albien (Lancelot, Larson el al., 1990). Il faut donc admettre d'une pari que des coulées basaltiques d 'origine intraplaque nettement postérieure à la mise en place de la croûte océanique ont pu là aussi être mises en place à des distances considérables (plus de 300 km) de tout édifice volcanique, et d 'autre part que la c roûte océanique jurassique est particulièrement profonde dans le bass in Est - Mariannes. Ell e es t e n effet ici nécessai rement située sensiblement plus bas que la croûte océan ique jurassique rencontrée dans le forage ODP 800 dans le bassin de Pigafetta.

Enfin, plus lo in ve rs le nord, entre les bass ins de Pigafetta et de Ptolémée où la croûte océanique a été

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atteinte par forage et est d 'âge jurass ique moyen e t crétacé inférieur respectivement, la ride de Marcus· Wake présente des caractéristiques assez comparables à celles du bassin de Nauru. Ce vaste bombement topographique qui pone des monts sous-marins et des guyots pourrait être lui aussi le résulta! d'intrusions (et peut-être aussi d 'extru s ion s) intraplaques massives a u Cré tacé, contemporaines de celles du bassin de Nauru. Quoi qu'il e n so it aucu ne explication s imple de ce type de vo lcanisme intraplaque profond, capable de provoquer des accumulations de coulées el de sill s sur plusieurs kilomètres d'épaisseur et couvrant plusieurs 1()6 km2, ne peut être pour l' instant proposée. Seule l'hypothèse d'un volcanisme intense lié à des propagations de fissures se relayant rapidement au niveau de zones de faiblesse de la lithosphère et à l'occasion d'un épisode d 'activité du manteau exceptionnelle semble pouvoir être avancée. Aucune autre série d'évènements volcaniques de cette ampli tude n'est conn ue dans le monde. n s'agit d 'un phénomène dont les conséquences sur l'environnement global 001 pu être très marquées. Accroissement global du CO2 dans le système océan-atmosphère et dépôts massifs de matière organique dans l'Océan Mondial à cette époque sont peut. être la conséquence directe ou indirecte de ces évènemems exceptionnels.

Remerciements

Nous remercions les membres de l'équipe sciemifique de la mission Mesopac pour leur coopération au cours de la campagne, et tOUI paniculièrement l'équipe de l'Institut de Physique du Globe de Strasbourg chargée de la mise e n oeuv re de la s is mique sous la direction de D. Boulanger.

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