buzbuz #15

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GRATUIT AVRIL - MAI 2013 #15 SOCIÉTÉ PARTIR C'EST AUSSI RESTER SPORT BANDE DE CABRIOLEURS LES TENDANCES À SHOPPER CARNET DE VOYAGE SOUTH INDIA MODE EXTRAMUROS CULTURE POP FOLLE DU CAP MÉCHANT, L'ÊTRE À ÉLISE

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Le magazine qui vous dit tout sur tout

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GRATUITAVRIL - MAI 2013

#15

SOCIÉTÉ

PARTIR C'EST AUSSI RESTER

SPORTBANDE DE

CABRIOLEURSLES TENDANCES

À SHOPPERCARNET DE VOYAGE

SOUTH INDIAMODE

EXTRAMUROSCULTURE POP

FOLLE DU CAP MÉCHANT, L'ÊTRE À ÉLISE

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www.noco.frPrêt à porter-Accessoires-Bijoux

Livraison à La Réunion

Showroom de NocoVillage Artisanal de l’Éperon

boutique Spirale Trash

ÉDITO0303

COUVERTUREMannequin : RindraPhoto : Romain Philippon

BUZBUZ MAGAZINEBimestriel N° 15Avril-Mai 2013

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONPascal Peloux

RÉDACTEUR EN CHEF Loïc Chaux

RÉDACTION Anne Rochoux, Muriel Weiss,Gabrielle Charritat, Leila PatelRaïssa Sornom-Aï, Victoria Banes, Loïc Chaux, Livy,Juldread, Fabien Lefranc

DIRECTION ARTISTIQUE Pascal Peloux

GRAPHISME Pascal Peloux, Hélène Moignard

STYLISME SHOPPING Livy, Noémie Brion

MODE Maquillage : Florence Delaunay Stylisme : Samantha Camara

PHOTOGRAPHES Romain Philippon, Gwael DesbontStéphane Repentin

IMPRESSION Graphica

PUBLICITÉ Réunion Éditions 47, rue de Paris97400 Saint-DenisTél. 0262 413 0080692 601 929

SARL au capital de 2500 euros 1, rue Claude MonetAppartement n°697490 Sainte-Clotilde0692 55 99 98 (rédaction)[email protected]

www.buzbuz.reISSN 2114-4923Dépôt Légal : 5584Toute reproduction même partielle interdite.

VOUS SOUHAITEZ FAIRE CONNAÎTRE UNE BONNE ADRESSE, UN BON PLAN, UNE NOUVEAUTÉ.N’HÉSITEZ PAS À NOUS ENVOYER UN COURRIEL À L’ADRESSE SUIVANTE :[email protected]

NOTRE AMI LE slip

Les années nous ont fait mettre de côté le minitel, les Raiders et Nirvana. Maintenant, voilà que c’est au slip que s’attaque le progrès, de manière totalement injuste.Enfi n, qu’a-t-il donc fait de mal, le slip ? Alors que tout, dans notre vie, a tendance à rapetisser – les télés, les yahourts, les salaires… – voilà que le bout de tissu cachant les entrejambes masculins, eux, s’agrandissent (il suit le chemin inverse chez les dames, mais c’est encore une autre histoire).On lui a tout mis sur le dos, au slip. Il serait responsable de cas d’impuissance ; il donnerait l’air idiot ; il laisserait transparaître des marques à travers le pantalon ; il serait tout simplement vieillot. On dit même que si les piscines ne sont pas plus fréquentées, c’est à cause de l’obligation faite aux hommes d’en porter.On prête décidément une symbolique au slip trop grande pour ses frêles épaules de coton. Celle notamment de représenter l’enfance. Un homme devient un homme quand il laisse tomber le slip pour le caleçon, à l’extrême rigueur le boxer.Bêtises, que cela.Porter des caleçons en guise de sous-vêtements ou des boardshorts en guise de vêtements de bain sont des gabegies héritées des années quatre-vingt dix. Décennie catastrophique pour la mode, où l’on croyait encore qu’il suffi sait de porter des vêtements amples pour cacher un excès de bedaine et/ou de fessiers.Non, le slip n’est pas un simple souvenir de l’école primaire. Non, le slip ne grossit pas son propriétaire. Non, le slip ne met pas en avant les parties intimes de son possesseur. Oui, le mot “slip” est rigolo à dire (répétez slip, slip, slip, vous allez voir).À la piscine, il sèche vite ; il permet de limiter la trace de bronzage tout en évitant d’effrayer les enfants ; il limite la quantité de tissu recouvrant le corps, aidant son possesseur à rester au frais malgré nos chaleurs réunionnaises. Il dit “merde” à ceux qui, sur la plage, se baignent avec des bermudas ridicules. Le slip est un anarchiste.À une seule condition : le slip doit toujours être propre du matin. Le dicton dit : “À chaque nouvelle journée, son nouveau slip.” Une habitude que nos mamans nous ont toujours rappelée, même arrivés à l’âge adulte, justifi ant ainsi : “T’as mis un slip propre ? Parce que si jamais t’as un accident et que tu vas à l’hôpital, faudrait pas que le médecin tombe sur un slip sale.”

LA RÉDACTION DE BUZBUZ

PRÉCISION // Dans la rubrique “Mode” du précédent numéro, John portait une chemise à plastron plissé issue du magasin Jordane Lou. Cette même boutique a aussi fourni la blouse en mousseline beige de Joëlle.

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LE PARIS DU MOYEN ORIENTVous connaissez le tahiné ? Quel goût a une manouché tout juste sortie du four ? À quoi ressemble le moutabal ? Et si vous décidiez de goûter une cuisine d’ailleurs ? Filez tout droit vers le Sud et suivez le guide ! Elle s’appelle Roula et elle vient du Liban. Elle fait équipe avec son mari David et ils ont tout bon ! Ils cuisinent avec le tahiné, une crème de sésame essentielle dans la cuisine libanaise. Leur manouché, une petite pizza au thym sauvage libanais, embaume immédiatement l’air et se mange encore toute chaude. Leur moutabal, un caviar d’aubergine rehaussé de crème de sésame, de jus de citron et d’un fi let d’huile d’olive, se dévore à coups de fourchette avec du pain libanais. Vous aurez envie de tout goûter mais gardez de la place pour la suite. Quelques notes de fl eur d’oranger et d’eau de rose dans les pâtisseries. Ça y est, vous avez un pied à Beyrouth…

ECLATS D’ARÔMES, 136 RUE MARIUS ET ARY LEBLON, LE TAMPON. TÉL : 0262 88 77 60. OUVERTURE : LE MARDI MIDI ET SOIR, MERCREDI MIDI, DU JEUDI AU VENDREDI MIDI ET SOIR, SAMEDI SOIR ET DIMANCHE MIDI. WWW.ECLATSDAROMES.COM

CHICHE ? ON Y VA !Il y a ceux qui dépriment le dimanche après-midi et ceux qui profi tent des dernières heures du week-end. Arrêtez de vous lamenter ! Levez- vous du canapé, téléphonez à votre bande de potes et foncez à l’endroit qui fait déjà jaser les plus branchouilles. L’intérieur est spacieux et légèrement feutré. On s’installe confortablement et chacun pose ses envies tour à tour. Cola ! Framboise ! Non, plutôt citron ! Ok, on se fait un mélange et on opte même pour la version “freeze” pour plus de sensations. La fumée est intense, le goût excellent ! Quelques tapas et des bruschettas sur la table. On sent que la soirée va être longue. À coup sûr, demain on vous posera la même question : “Alors, il était comment ce bar à shisha ?” Avouez que vous reviendrez.

LA SHISHA DE L’ÎLE, 166 BIS RUE ALBERT FRÉJAVILLE, LE TAMPON. TÉL : 0262 57 62 93. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI : 11H-00H30, LE DIMANCHE : 17H-00H30.

L'ART DE BULLERFaire venir le magicien et le clown ? Check. Dénicher le boulanger qui fait des gâteaux en forme de train ? Pas de problème. Organiser une chasse au trésor ? Facile ! Sauf que cette année, vous manquez cruellement d’inspiration. On a trouvé pour vous une idée de fête d’anniversaire qui dépote. Le lieu : votre jardin. L’idée : installer des bulles de marche sur l’eau, appelées “Waterball”. Résultat : votre progéniture et ses amis seront épatés, s’amuseront comme des fous et vous serez les parents les plus cools. La bonne nouvelle, c’est que vous ne faites rien, Bull’O s’occupe de tout. On parie que vous allez vous aussi vous jeter à l’eau !

BULL’O, 197 RUE ALEXANDRE BÈGUE, LA CHALOUPE SAINT-LEU. TÉL : 0692 26 02 51. [email protected] ; WWW.BULLO.RE

LE NEZ DEHORS0606TEXTES RAÏSSA SORNOM AÏ — PHOTOS GWAEL DESBONT

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LE NOUVEAU TRUC DES NOCTAMBULESPour pimenter votre vie nocturne, nous avons dégoté le nouveau truc des fêtards : débarquer de soirée en bus ! Gaëlle et Cathy sont celles qui y ont pensé. Une bonne idée pour s’amuser prudemment et pour pas cher ! Prêts à bouger jusqu’au bout de la nuit ? On passe vous prendre près de chez vous, vous choisissez votre destination ou vous embarquez avec un groupe de joyeux lurons. On peut même s’arrêter pour grignoter un bout en bord de mer. Il suffi t juste de le demander. Pour ceux qui sont impatients de découvrir le concept, la prochaine sortie se fera le 22 de ce mois. Point d’arrivée : le Sud et ses coins branchés !

ASSOCIATION TY-EL PEI. TÉL: 0692 58 69 53. TARIF : 13 EUROS UNIQUEMENT POUR LE BUS, PACKAGE POUR CERTAINES DISCOTHÈQUES DE 20 À 23 EUROS (BUS + ENTRÉE + CONSO).

CHINER LE VINTAGEElles sont amoureuses du vintage, des ambiances hors du temps et aiment être discrètes. Qui sont-elles ? Une bande de copines qui se cachent derrière l’Atelier des Filles. Leur style ? Une pointe de british, un zeste japonisant et le doux parfum vintage de l’enfance. Elles ne s’en lassent pas ! Il y a quoi dans l’atelier ? Des créations de bijoux fantaisie et semi précieux, de la papeterie, de la photographie, un dressing… Un univers très romantique avec des créations uniques. Il y a même des petites choses exceptionnelles qu’elles ont chinées en voyage. Vous verrez, tout est absolument raffi né ! Pour les rencontrer ? Il faudra attendre sagement le prochain vide-dressing entre copines. La date et le lieu vous seront glissés secrètement. Tenez-vous prêts à craquer sur une pièce so chic et vintage à souhait !

L’ATELIER DES FILLES, WWW.LATELIER-DES-FILLES.COM

BOUILLON DE CULTURESImpossible de le rater ! Au milieu de l’agitation des rues, sa grande façade laisse entrevoir le best seller en vogue, le fi lm dont tout le monde parle ou la dernière sortie high tech. C’est le nouveau Agora Epicéa fraîchement installé à Saint-Pierre. Une croissanterie juste à l’entrée ? Voilà de quoi faire de votre pause déjeuner une bouffée de culture ! Ensuite, on fl âne entre les bouquins, les loisirs créatifs, les musiques du monde… Pourquoi ne pas prendre le temps de s’arrêter pour une causerie ? Une fois par mois, Nicolas Millet anime une rencontre culturelle avec une personnalité. C’est vous qui posez les questions. Une façon d’échanger autrement. Nous, on en redemande !

AGORA EPICÉA, IMMEUBLE EPICÉA, ANGLE DE LA RUE FRANÇOIS DE MAHY ET DE L’AVENUE DES INDES, SAINT-PIERRE. TÉL : 0262 35 76 00. OUVERTURE : LUNDI, MERCREDI ET JEUDI : 8H-18H30, MARDI, VENDREDI ET SAMEDI : 8H-19H30. ESPACE BILLETTERIE À L’INTÉRIEUR.

LE NEZ DEHORS0808

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LE NEZ DEHORS09

C'EST DE LA TARTE !

Une déco broc’n’chic, le calme en plein centre et du soleil dans l’assiette ! C’est la dernière adresse que l’on a repérée rue de Paris. On y savoure des salades, des tartes et aussi des grillades cuites à la plancha. Côté dessert, on nous a souffl é que la tarte façon Tatin au caramel beurre salé est renversante. Pour l’accompagner ? Une petite infusion “Superstar” : honeybush, rose, tournesol, framboise et papaye. Elle arrive tout droit de la boutique de thés et d’épices Etc.. Depuis peu, celle que l’on pourrait prendre pour une tarterie se change en crêperie le soir. On n’est pas prêts de se lasser, c’est certain !

OH! JARDIN, 38 RUE DE PARIS, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 28 34 89. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI À L’HEURE DU DÉJEUNER, VENDREDI ET SAMEDI SOIR. [email protected]

Une déco broc’n’chic, le calme en plein centre et du soleil dans l’assiette! C

ÇA PLANE POUR MOI

Vous êtes du genre à avoir le tournis pour un rien ? Vous ne supportez pas de perdre pied ? Et pourtant, vous avez une folle envie d’avoir la tête dans les nuages ! On a la solution pour vous. Un moniteur expérimenté, un biplace et une vue imprenable. Romuald, c’est celui qui va vous prendre sous son aile. Avec des années d’expérience derrière lui, vous serez tout de suite rassurés. Vous choisissez votre point de départ, à 800 ou 1500 m ou la version randonnée pour les plus aguerris. C’est parti pour un vol ! Vous voyez cette vue panoramique sur la côte Ouest ? Vous ne rêvez pas, vous êtes bien en train de planer en face du lagon. Comme Romuald pense à tout, il fait aussi des baptêmes avec les enfants et les personnes handicapées. Prêts pour l’atterrissage?

LAO PARAPENTE, SPÉCIALISTE DU VOL BIPLACE: BAPTÊMES - VOLS SAINT LEU - VOLS MONTAGNE - FORMATION - VOL MARMAILLE - VOL HANDI. TÉL : 0692 49 66 00. [email protected] ; WWW.LAOPARAPENTE.RE

Vous êtes du genre à avoir le tournis pour un rien? Vous ne supportez pas d

PROGRAMMEMAI 2013

SEMEGREN mai

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ART & MULTIMEDIA1010

FÉ PÉTÉ LE SON !La Réunion a elle aussi sa web

radio : bibass-radio.com qui nous propose d’écouter une “mizik

mélanzé”. Et c’est pas peu dire… On retrouve ici du (très célèbre) Jeff

Buckley, du XTC (pop anglaise), The Shins, ou encore 7PO (maloya) en passant par Koli Maloyakoustik et bien d’autres... Et c’est vrai que ça

fait du bien d’écouter des morceaux qu’on n’entend pas forcément

ailleurs. En plus, pas de coupure pub ! C’est aussi l’occasion sur leur page Facebook d’avoir des actus

musicales et rendez-vous (à ne pas rater) avec les artistes locaux. Alors

à vos tablettes, ordis et autres smartphones pour faire pété le son.

VOUS EN AVIEZ RÊVÉ, ILS L’ONT FAIT !

Envie d’un cari de poulet sur la plage, ou d’un tartare au bureau ?

Si vous habitez l’ouest de l’Île pas de problème : vos désirs sont des ordres sur komoresto.re. Pour commander

c’est très simple : 1) Vous choisissez les plats qui vous

plaisent parmi les cartes des restaurants partenaires. 2) Vous appelez le 0262 33 05 99 ou vous

remplissez le formulaire sur le site Internet. 3) Vous dégustez et donnez votre avis sur le site. À noter, la livrai-

son se fait en une heure max, les midis 5j/7 et les soirs 7j/7 chez vous ou ailleurs. Ce nouveau concept

devrait aussi débarquer prochaine-ment dans le Nord et le Sud.

ADDICT ? Voilà un site qu’il faut absolument

connaître. Il est certes très girly mais il va permettre aux fi lles de se faire

plaisir ! Eh oui, avec fashioncooking.fr, la cuisine devient facile, ludique

et fashion. Et avec les recettes d’Anne-Sophie, vous allez être accros

et tendance avec ça ! Wedding cupcakes, cookies géants au

chocolat blanc et macadamia, nail art cakes et autres gourmandises…

Mais avant toute chose, testez d’urgence le chocolate mug cake :

huit minutes chrono aux micro-ondes ! Et pour ne pas en perdre une miette, n’hésitez pas à vous procurer le premier livre de Fashion Cooking,

Mes petites recettes pratiques et coquettes d’ Anne-Sophie Rischard.

ET ROULE MA POULE !Charlotte est une étudiante

parisienne de vingt-deux ans. Elle a décidé d’avoir un blog parce que pour elle, ça roule tous les jours et

elle a décidé de nous en faire profi ter. Alors sur wheelcome.net, elle nous raconte les “itinéraires

d’une jeune parisienne en fauteuil roulant”. Et Charlotte elle est pleine

d’humour, d’ironie et d’autodéri-sion. Elle nous dévoile même ses bons plans : 40 euros le trajet en Eurostar Paris-Londres en 1ère

classe toute l’année… à condition d’avoir un ami en fauteuil roulant ! Avec ses posts, à bas les a priori et

place à la bonne humeur. Merci Charlotte.

SUR LA TOILE...

OÙ EST-CE QUE JE ME PLACE ?

Des élans au Teat de Champ-Fleuri ; éton-nant, sous nos latitudes. C’était là tout le but de Yohan Queland de Saint-Pern : en instal-lant sa quarantaine d’élans dans le hall du théâtre, il voulait faire réfl échir sur la ma-nière pour un groupe étranger de s’imposer et de prendre l’espace. Ici, pas de réfl exion sur le terme “étranger” comme on l’entend habituellement, celui d’un autre pays, d’une autre race, plutôt celui qu’on ne connaît pas, qui n’est pas soi. Il cher-chait à montrer comment on peut contrarier un espace, bloquer un fl ux et tomber dans le labyrinthe des relations humaines où chacun cherche sa place. On déambule entre des élans à taille réelle, les évitant sur la pointe des pieds pour voir ce qu’ils cachent, s’inscri-vant dans leur groupe social. On navigue alors à vue réduite comme on le fait dans la vie puisque, pour le plasticien, nos rapports aux autres ne sont qu’une histoire d’arran-gements. Comment on s’inscrit dans notre monde, c’est l’une des colonnes vertébrales du travail de Yohan Queland de Saint-Pern. Qui sommes nous, hors de ces images, rôles, pensées que nous avons de nous si on nous exclut de notre groupe ? Peut-on transformer

une voiture en salon juste en alimentant le tout avec la batterie ? Peut-on vendre du sable aux voisins du désert s’il est associé à un bisou ? Peut-on annoncer à des plagistes par le biais d’un ULM “Artiste en grève” ? Oui, selon le plasticien, puisqu’ici sont citées quelques unes de ses réalisations. Extrême-ment productif, Yohan Queland de Saint-Pern décale le monde et ses idées précon-çues effi cacement. Un terme dangereux à utiliser dans le domaine esthétique, mais ici simple et frappant. On en oublierait presque nos élans, en sui-vant le fi l emmêlé de la pensée du plasticien. Dans ses œuvres, de la technicité. Une ingé-nierie héritée de son bac pro, et surtout de la certitude du besoin de croiser les domaines. C’est avec les étudiants en CAP menuiserie de lycée de Roches-Maigres de Saint-Louis qu’il a donné naissance à ses élans. Parce qu’il n’aurait pas pu le faire et qu’il veut mon-trer que les humanités se rejoignent, qu’en utilisant les mêmes matériaux on peut faire énormément de choses, autant chez l’artisan que chez l’artiste et que l’un et l’autre peuvent souvent se croiser. L’art a toujours eu besoin de la technique.

TEXTES GABRIELLE CHARRITAT, LIVY — PHOTO ROMAIN PHILIPPON

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CULTURE URBAINE 11

BON SON EN PERSPECTIVE Un ovni au visage de panda a fait une arrivée détonante dans le paysage réunionnais. Le premier album de Sho’R’Eze, In Extremis, écrit son histoire, de ses galères en banlieue pari-sienne au soleil de La Réunion. Celui qui “a acheté un aller simple” en 2010 envoie des rimes acérées sur des beats à la New Yorkaise. Graphiste et activiste hip-hop depuis 1995, il ne sort pas de nulle part. Chez BuzBuz, on a défi nitivement adhéré !

LA CASE, PAS LE SAINT

“C’est la seule expression plastique réellement endémique de La Réunion” explique très sérieusement Kid Kréol. “C’est en plus une dé-marche totalement privée qui s’inscrit dans l’espace public” continue- t-il. Son acolyte silencieux, Boogie, acquiesce. Ils font référence à la case rouge des bords de chemins de notre île. Ceci n’est pas une mé-tonymie. C’est bien l’espace qui accueille le saint et les ex-voto qui intéresse les deux plasticiens. Il ne s’attarde pas dans ce travail sur le folklore et les croyances liés à Saint-Expédit. Ils ont alors retiré des images (dessins) qu’ils montrent, les statuettes, les bougies, les of-frandes, la case est nue. Ils apportent ainsi leur pierre à l’édifi ce puisque dans les représentations de cet endroit, deux prédominent, celles de Michel Zitte et de Tiburce… En fait, chacun fait comme il veut et c’est le rouge qui délimite le sacré. Les deux plasticiens sont des témoins mais pas des chercheurs, ils ne produiront pas de conclusion à leurs observations mais patiemment ils continueront à répertorier et dessiner. Leur prochaine étape, mettre en lumière les architectures qui sortent de l’ordinaire pour Saint-Expédit.

5XP10, À PARTIR DU 2 AVRIL AU 48, RUE SAINTE-MARIE, SAINT-DENIS. 350 EUROS LE DESSIN, OU PRIX DÉCIDÉ AU DÉ (1=100 EUROS, ETC.) PROJET PORTÉ PAR CONSTELLATION, 0692 64 31 74 OU [email protected]

TEXTES GABRIELLE CHARRITAT, VICTORIA BANES — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

Page 12: BUZBUZ #15

“Fishbone est un pièce essentielle du passé, un grand moment du présent, et ils ont tou-jours représenté le futur.” - Chuck D / Public Enemy. En une formule cinglante, notre es-timé pape de la tchatche a résumé la né-cessité de connaître mieux Fishbone.Everyday Sunshine, documentaire sur l’his-toire, encore jamais racontée, du groupe Fishbone, s’y emploie. L’acteur américain Laurence Fishburne donne sa voix à l’épopée de ce black rock band unique, pionnier d’un genre nouveau, qui a toujours su évoluer en marge des diktats commerciaux de l’indus-trie du disque. Des rues de South Central, quartier fi évreux de Los Angeles, jusqu’à la jungle de la scène rock d’Hollywood des an-nées quatre-vingt, le groupe n’a toujours eu qu’une volonté, qu’un chemin. Croire en eux et faire comme bon leur semble en dépit d’une société qui garde encore les stigmates d’une ségrégation pas si lointaine.Les Fishbone, enfants de la première géné-ration qui avait mené le combat pour les droits civiques aux Etats-Unis, se sont formés en 1979 à South Central, Los Angeles. Le temps était à la “déségrégation” et à l’inté-gration. L’administration a œuvré à marche

forcée et non sans diffi culté pour le contact entre les communautés. Le lycée de San Fernando Valley devient le creuset de l’ex-périence. Noirs et Blancs y partagent désor-mais les mêmes casiers. De ce simple fait est né le principe Fishbone : une musique sans ghetto. Leurs infl uences jaillissent des deux sources : du parliament-funkadelic à la Rick James, à Rush, Led Zeppelin et les punks californiens émergeants.Remarquée, l’énergie dévastatrice du com-bo afro-punk californien convainc une mai-son de disques de premier plan de les faire signer. Mais les murs de l’industrie du disque américaine sont épais et quadrillent de bien lucratifs ghettos. En dépit d’un suc-cès atomique, l’explosif et sans compromis Fishbone n’a pu les dynamiter.Rock, funk, punk, ska, reggae, jazz : Fish-bone sait tout jouer sans jamais paraître emprunté. Leur style hybride, hors d’atteinte des modes lucratives et éphémères, leur a permis de tenir pendant trois décennies, fi ers de leur indépendance, toujours suivis par un public convaincu, gagnant chaque jour le respect et la reconnaissance de leurs pairs. Menés à la bataille par Angelo Moore

(voix et sax) et Norwood Fish (basse et voix), un duo excentrique, combatif, talentueux et fi dèle en amitié, Fishbone est un exemple, une source d’inspiration. Sur scène, le groupe délivre une prestation si puissante qu’elle marque au fer rouge et tatoue l’âme. Des mégatonnes d’énergie, le tout pulvérisé par des musiciens aussi subtils que vir-tuoses. Everyday Sunshine est sur ce point sans équivoque. J’en veux pour preuve l’in-terminable liste de musiciens de tous hori-zons rendant hommage à ce groupe déci-dément unique. Il y a là Flea des Red Hot Chili Peppers, Chuck D de Public Enemy, George Clinton, le grand Pope de la funk, la Gwen Stefani de No Doubt, Perry Farrell de Jane’s Addiction, Les Claypool de Pri-mus, Ice-T, Brandford Marsalis, Questlove de The Roots, Tim Robbins et bien d’autres.Everyday Sunshine, c’est l’histoire d’Angelo et Norwood luttant pour tenir debout, en dépit de tout, menant la barque chahutée d’un groupe de rock noir sans équivalent, pourfendeur des préjugés, sachant en un concert rassembler toutes les communautés sous un seule bannière : la musique.

CULTURE POP1212

★★★★ALABAMA SHAKESBoys & GirlsATO RecordsIl n’y a pas à dire, le rock c’est mieux en anglais. Alors évidemment, on peut admettre qu’un natif de Maubeuge puisse avoir découvert le secret du rougail zandet impérial, mais en matière de rock, je reste persuadé que ces bloody britons et fucking ricains auront toujours le dernier mot. Et c’est bien normal. Et hop, here it is Alabama Shakes : une voix à vous faire prier Sainte Janis, un groove à décoller la moumoute au godfather of soul et un souffl e tellurique à faire vaciller tous les murs de Marshall. Une pépite soul.

★★★★WILLY MOONHere’s Willy MoonBarclayWilly Moon, vingt-trois piges, tiré à quatre épingles comme un Mad Men sobre, et promoteur d’un rock sixties raffi né recouvert d’une fi ne couche numérique sophistiquée, est à coup sûr l’artiste le plus inattendu et le plus captivant du moment. Méchamment secoué par son premier single I Wanna Be Your Man, le web n’en fi nit plus de subir les répliques telluriques du petit prodige néo-zélandais. Here’s Willy Moon est une dose de primitif rock enrobé de suave électro. Comme s’il existait un lien direct entre 1965 et 2013.

★★★★DAVID BOWIEThe Next DayColumbia/ISO“De l’art de réussir ses come-back”. Ce pourrait être une œuvre “bowievienne” rangée sur la même étagère que le manuel de survie en milieu hostile d’Alain Labruffe. Mais il s’agit du Thin White Duke, et de son dernier album, The Next Day. Que dire ? La critique est unanime et les chiffres des ventes (et préventes) le placent en tête des charts. Tony Visconti, un favori, est aux manettes pour produire un pur Bowie. Elégant, racé, subtile. Unique.

FISHBONELES PIONNIERS SERONTLES DERNIERS… DEBOUTLe destin se mue, plus souvent qu’à son tour, en une vaste blague potache et cruelle.Le 5 janvier, à Bercy, Norwood et Angelo, les lider maximo de la révolution Fishbone, sont en première partie de Shaka Ponk. Comme si les Stones ouvraient pour les BB Brunes ! TEXTE JULDREAD

PHOTOS : DR

Page 13: BUZBUZ #15

CULTURE POP13

INFO BILLETTERIE0262 419 325www.theatreunion.re

M E R C R E D I 2 4& J E U D I 2 5 AV R I L

E R I C L E G N I N I& T H E A F R O J A Z Z B E A T

F E AT H U G H C O LT M A NE T G W E N D O L I N E A B S A L O N

+

M A N U K A T C H ÉV E N D R E D I 2 6 AV R I L

Z W A Z+

M I C H E L P O R TA L+

B A R B ΠU F

S A M E D I 2 7 AV R I L

W O N D E R B R A S S 9 7 4+

E R N E S T OT I T O P U E N T E S

+B A L L A T I N O

1 9 - – — 2 8 AV R I L 2 0 1 3TOUTE LA PROGRAMMATION DU FESTIVAL

sur www.theatreunion.re/total jazz

2013

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www.regionreunion.com

UN DISQUE

At Home With Screamin’ Jay Hawkins Screamin’ Jay Hawkins / OKeh (1958)

Modèle vénéré du sieur Angelo Moore, la fi gure de proue des Fishbone,

Screamin’ Jay Hawkins, est un artiste hors du commun, sans qu’ici l’expres-sion ne soit galvaudée. Une vie hors

norme, un créateur loufoque et parfois incompris, il reste pour l’éternité le

démiurge qui enfanta du mythique I Put A Spell On You. “Je suis venu au

monde noir, nu et laid. Et qu’importe le temps qu’il me faudra passer ici-bas... c’est un court voyage ! Je quitterai ce monde, noir, nu et laid. Sachant cela,

voilà pourquoi j’apprécie la vie.” Scream, baby ! Scream, Jay !

UN LIVRE

Feel like going home : Légendes du blues et pionniers du rock’n’roll

Peter Guralnick / Rivages (1971)

Sans doute un des plus grands spécialistes du blues, Peter Guralnick nous offre une véritable pépite. Certes,

le bouquin ne date pas d’hier, mais pour parler des hommes du blues, il

vaut mieux. Regorgeant d’entretiens et d’anecdotes d’une précision phéno-ménale, Feel like going home est un véritable trésor pour qui veut com-

prendre quelle est cette musique qui a surgi des eaux boueuses du Mississipi,

a conquis la planète et enfanté de ses rejetons rock et jazz.

UN OBJET

La vidéo du tabassage de Rodney King

En 1991, Rodney King est passé à tabac par deux policiers à Los

Angeles. La vidéo réalisée par un témoin, puis l’acquittement des

policiers provoqueront les émeutes de Los Angeles en 1992. Rodney King devient un symbole des tensions

raciales aux USA.

UN FILM

South Central Steve Anderson / Warner Bros (1992)

Sans complaisance ni dramaturgie excessive, le fi lm de Steve Anderson

dépeint la réalité du ghetto noir de L.A. À travers le parcours d’un homme qui cherche la rédemption, après avoir

vécu le cycle infernal de la violence, des gangs, de la taule, South Central

pose en 1992 un jalon tout à fait honnête dans un genre, le “ghetto

movie”, qui connaît son lot de niaiseries.

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BuzBuz, ce sont des noms, ceux écrits dans l’ours, en page 3. Ces personnes-là ne sont pour-tant pas suffi santes à créer un magazine. Écrire, illustrer, pho-

tographier, maquetter, cela fait joli sur un ordinateur ; mais pour que vous, lecteurs, vous retrouviez avec quelque chose de pal-pable, il faut basculer du virtuel à la réalité. C’est la face cachée de la confection des pu-blications de presse, ici BuzBuz. Mais que l’imagination ne galope pas loin.

L’impression des quinze mille exemplaires de votre magazine ne ressemble à cette immense machinerie qu’on aperçoit parfois dans les fi lms ou les reportages. Foin de di-zaines de milliers de journaux imprimés en une nuit, comme c’est le cas pour les publica-tions quotidiennes. “Ce n’est tout simplement pas le même métier” dit Sébastien, directeur du service commercial de Graphica, l’entre-prise saint-andréenne responsable de l’im-pression de BuzBuz. Quelque sept personnes interviennent sur l’aspect physique de la

publication, une fois sortie de nos cervelles et des tuyaux informatiques. Il faut d’abord “fl asher” – passer d’un fi chier informatique à un objet physique – puis im-primer, plier, encarter et piquer. On bascule dans un monde fait de noms barbares aux oreilles du non initié.Le nerf central de cette étape, l’imprimeuse. Une Heidelberg CD 102, grosse babasse vo-lumineuse, paraît-il ce qui se fait de mieux. La Kineton de Simon Jérémi.Qu’on ne pilote pas non plus comme on al-lume un cuiseur vapeur. Christophe, le res-ponsable de l’atelier, explique avec fi erté : “Elle demande des connaissances en chimie, en pneumatique, en informatique… Le mé-tier est de plus en plus technique, on est moins dans le bidouillage qu’avant, on est plus derrière l’ordinateur. Mais les yeux du bonhomme restent importants, il faut savoir sur quels boutons appuyer. C’est une sorte de grosse Playstation…”Lui avoue encore apprécier se creuser les méninges : “Sur une photo, je vais jouer avec, modifi er les contrastes, vérifi er les couleurs, pour qu’elle soit mise en valeur. Notre récompense, c’est d’avoir de beaux produits une fois sortis de la machine.” Pas de nostalgie, pourtant, avec le matériel du passé : “C’est sûr que c’était beaucoup plus physique, plus lourd. Mais aussi plus dange-reux, il fallait travailler beaucoup plus long-temps sur les réglages pour avoir des pro-duits de moins bonne qualité au fi nal.”L’impression terminée, il faudra encore que les pages sèchent, ce qui impose d’ailleurs un taux d’hygrométrie qui doit être constant (ici, 60%). Un taux qui tend à protéger aussi les machines, qui souffrent de l’humidité tropicale typique de La Réunion. Papier venu d’arbres sud-africains replantés dès qu’ils sont au sol, encres anglaises respectant des normes éco-logiques, sont encore autant d’acteurs entrant en jeu dans ce travail de l’ombre.Sèches, les pages seront pliées, agrafées, par d’autres petites mains saint-andréennes, qui les mettront sur des palettes avant de nous les faire parvenir. Si l‘impression elle-même dure une journée, l’élaboration physique de BuzBuz dure de quatre à cinq jours. Une petite semaine pendant laquelle inter-viennent des acteurs dont le nom n’appa-raît pas sur le magazine, mais sans qui Buz-Buz resterait à l’état de fi chier informatique. Moins excitant ce serait.

L'ART DE JETER L'ENCREPour réaliser l’objet que vous tenez dans les mains, il a fallu écrire, photographier,

maquetter, et évidemment, imprimer. Partons à la rencontre du maillon de la chaîne le plus méconnu, pas le moins important.

TEXTE LOÏC CHAUX — PHOTO ROMAIN PHILIPPON

DERRIÈRE LA PORTE1414

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01. Maxi pots à thé, grand modèle 85€, petit modèle 55€. Terre Ambrée, 16 rue Félix Guyon, Saint-Denis. 02. Pochette iPad Petite Mendigote 45€. Concept Store, 4 ruelle Mazeau, Saint-Denis. 03. Short homme vert d’eau Gold Lab 59€. Streets Wear, 35 rue de la Compagnie, Saint-Denis. 04. Casque 366€. Harley Davidson, 205 rue du General de Gaulle, Saint-Gilles. 05. Top 16 €. Noco by Coco, www.noco.fr / Spirale trash, Village artisanal de l’Eperon. 06. Bracelet femme Hipanéma 85€. Sacage, 81 rue Jean Chatel, Saint-Denis. 07. T-shirt Effet Pei X Edgar 20€. Effet pei, www.leffetpei.re, CC Canaby, Saint-Pierre / CC Grand large, Saint-Pierre / CC Hyper U, Saint-Louis / 144 rue du General Lambert, Saint-Leu / 82 rue du General de Gaulle, Saint-Gilles / 54 rue du Marechal Leclerc, Saint-Denis / CC Duparc, Sainte-Marie. 08. Petit sac de fi lle tête de lion 21€. LolaK10. 21 rue de Nice, Saint-Denis. 09. Sac Estellon 275€. Crazy libellule, Le forum, Saint-Gilles. 10. Tasse fl uo en porcelaine 25€. La tête dans les étoiles, 2 rue de la Poste, Saint-Gilles.

SHOPPING1616

01. LES POTS À THÉ

04.LE CASQUE TATOUÉ

02.LA HOUSSE D’I PAD

03.LE SHORT VERT

07.LE T-SHIRT LONTAN

08.LE SAC DE SAUVAGE

06.LE BRACELET DISCRÉTOS

09.LE SAC À RAYURES

10.LES BOLS FLUOS

05.LE TOP DE FILLE

LES TENDANCES À ShOPPEr

NOÉMIE BRION, LEÏLA PATEL - PHOTOS STÉPHANE REPENTIN

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Non, Tarzan n’est pas mort. Alors que l’homme moderne se re-paît de confort et de facilité, quelques énergumènes se dé-placent en prenant des rac-

courcis aériens et en sautant de toit en toit. C’est la jungle ressuscitée en pleine ville. N’en déplaise à Darwin, le parkour marque une contre-évolution du genre humain. Un retour aux origines. Le mot d’ordre : bouge !La discipline présente un avantage majeur : elle peut se pratiquer n’importe où. “C’est une manière de se déplacer autrement, explique Thomas, prof d’EPS de vingt-quatre ans. Dans le jargon, on dit “tracer”.” En l’occurrence, il s’agit le plus souvent de détourner le relief urbain de son utilisation première, de le “dé-naturer”. Le traceur va là où on ne l’attend pas. Comme à côté du bar Les Récréateurs, à Saint-Denis. Un petit rond-point avec une structure en béton, une fontaine, des murets, des trottoirs : l’endroit ne paie pas de mine. Lâchez-y un traceur et vous verrez, son imagi-nation fera le reste. L’étape du repérage est primordiale : plus le regard est juste, moins il

y aura de risques. Alors Thomas compte les pas avant d’effectuer un saut : “Je connais mes capacités : treize pas avec élan, huit à dix en détente sèche.” Et teste ses appuis à l’échauffement : “Je sais comme ça si je suis dans un bon jour ou pas.” Le corps, lui, ne suit pas toujours. Et l’appréhension du “dur” est forte. Il faut compenser avec un mental à toute épreuve.Le but du parkour est d’enchaîner les gaps, c’est-à-dire les fi gures. “Certains gars sont ca-pables de te faire cinq saltos d’affi lée sur place. Très bien, mais ce n’est pas du parkour, assène Thomas. Ce n’est pas le même es-prit…” En gros, il faut aller d’un point à un autre le plus rapidement possible. Faire simple et être effi cace. Maintenant, cela de-meure moins un sport avec ses codes qu’une méthode d’entraînement physique. Alors, avec ou sans back fl ip ? Franchement, peu importe. Et, avec ou sans ses dalons ? Claire-ment avec. Une particularité du parkour est son esprit communautaire. “Avoir des potes qui te connaissent est un vrai plus, analyse Thomas. Ils te motivent et veillent sur toi. Et

puis, on partage. Si un gars cale un truc, je vais le voir et je lui demande comment il a fait.” Matthieu et Thomas tracent ensemble depuis plusieurs années. Chacun son style et ses points forts. Au 1,90m de Thomas le bas-ketteur répond la carrure d’ancien pompier de Matthieu. Les jambes de l’un face aux bras de l’autre. À l’arrivée, une jolie complé-mentarité. Et dans la vie de tous les jours, ça sert à quelque chose de faire du parkour ? Matthieu sourit et explique : “En ce moment, je construis ma maison. Pour raccorder l’eau et l’électricité, au lieu de faire le tour, j’esca-lade le mur du voisin. Je gagne quand même vingt minutes.” Là-dessus, les deux compères attaquent sous nos yeux un mur de presque quatre mètres. L’affaire est pliée en trois secondes. Ça paraît tellement facile. Puis ils remettent ça, tentent des variations, s’acharnent à perfectionner le mouvement. Au fur et à mesure, de légères marques bru-nissent le crépi blanc cassé. Des traces de pas : la signature du parkour. Le traceur porte décidément bien son nom. Tarzan n’est pas mort, il est chaussé de baskets.

SPORT1818

BANDE DE CABRIOLEURS

Un beau jour, l’homme a voulu façonner la nature à son usage. Il a goudronné la terre, érigé des murs et construit des tours de béton. Plus tard, des mecs avec la bougeotte

ont regardé la ville ainsi faite et ont voulu grimper partout. Le parkour était né.TEXTE FABIEN LEFRANC — PHOTO ROMAIN PHILIPPON

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1 - Jayden, presque 6 ans Spiderman. Personnage de Comics décliné en dessins animés et fi lms. C’est un adolescent doté de pouvoirs lui donnant les facultés d’une araignée et combattant les méchants de New-York.

2 - Esteban, 4 ans C’est Ben Ten que j’aime. Jeune personnage de dessins animés doté d’une montre à pouvoirs.

3 - Maya, 6 ans et demi J’aime les Winx et la fée Clochette. Les premières sont des héroïnes d’un dessin animé, ressemblant à des fées. La deuxième est aussi une fée, amie de Peter Pan.

4 - Alicia, 4 ans Dora, l’exploratrice. Jeune héroïne du dessin animé éponyme. Elle invite le téléspectateur à l’aider par le biais de jeux éducatifs.

5 - Ambre, 7 ans La Belle au Bois dormant parce qu’elle est jolie. Héroïne d’un conte de Perrault popularisé par Disney. C’est une princesse attendant son Prince Charmant.

6 - Ayu, 5 ans Après ma maman et ma maîtresse, c’est la maman de Dumbo, l’éléphant, que j’aime. Dumbo est le héros du fi lm de Disney éponyme, dont les grandes oreilles lui permettent de voler. Sa maman le protège des railleries de ses camarades.

QUEL EST TON PERSONNAGE DE GENTIL PRÉFÉRÉ ?

Plus de sept mille enfants au festival Toto Total de Champ-Fleuri en février, ça en fait des petits à interroger. Et comme ils sont mignons tout plein, BuzBuz a voulu savoir quel était le ou la gentil(le) de fiction qu’ils préféraient. Attention, vous allez prendre un coup de vieux.

TEXTES GABRIELLE CHARRITAT — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

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MICRO-TROTT'���2020

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7 - Océane, 8 ans et demi C’est Séléna Gomez. Je l’ai découverte dans la série Les Sorciers de Waverly. Je l’aime parce qu’elle chante bien et qu’elle a les cheveux noirs comme moi. Egérie de Disney Channel, ex de Justin Bieber.

8 - Solenn, 8 ans Dans la bande-dessinée, Les Sisters, j’aime la petite sœur Marine parce qu’elle aime bien faire des bêtises… mais moi je n’en fais pas. Jeune héroïne d’une bande dessinée de Cazenove et Willmaury, popularisée à La Réunion par le biais du Jir, qui l’a diffusée un temps dans ses pages.

9 - Fleur, 4 ans Gobeur, car même si c’est un Dent Tranchante, il est gentil. Même très gentil parce qu’il est un bébé. Petit tyrannosaure du dessin animé “Le Petit dinosaure”.

10 - Titouan, 6 ans Batman. Personnage de Comics décliné en dessins animés et fi lms. C’est un homme riche qui revêt un costume de chauve-souris pour débarrasser de ses méchants la ville fi ctive de Gotham City.

11 - Caïleen, 7 ans Le bonhomme de neige, parce qu’il est rigolo. Sculpture réalisée dans la neige en forme de “bonhomme”. Particulièrement présente sous nos cieux, donc.

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PARTIR C'EST AUSSI RESTER

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Face aux prix des billets d’avion, aux habitudes tenaces et aux particularités de notre île, BuzBuz s’est dit qu’il y avait sans doute moyen de s’échapper de son train-train sans partir à perpète-les-oies. Renseignements pris : c’est possible.TEXTES ANNE ROCHOUX, LOÏC CHAUX — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

25%LE TAUX DE RÉUNIONNAIS AYANT PASSÉ LEURS VACANCES HORS DE LEUR DOMICILE EN 2012

10%LE TAUX DE RÉUNIONNAIS AYANT PASSÉ LEURS VACANCES HORS DE LEUR DOMICILE MAIS À LA RÉUNION EN 2012

57%ONT PRIS LE FRAIS (CIRQUES, VOLCAN, HAUTS…)

40%ONT BRONZÉ ET SE SONT BAIGNÉS (LITTORAUX DE L’OUEST OU DU SUD)

18%ONT PRÉFÉRÉ LA VERDURE (SUD SAUVAGE ET EST)

47%ONT PARTICIPÉ À DES ÉVÉNEMENTS SPORTIFS, CULTURELS ET/OU RELIGIEUX

53%ONT MANGÉ

68%ONT FAIT DES ACTIVITÉS TRADITIONNELLES (PLAGE, PIQUE-NIQUES, VISITES, BALADES…)

36%EN GÎTE ET CHAMBRES D’HÔTES

25%À L’HÔTEL

16%CHEZ LES DALONS OU LA FAMILLE

15%EN LOCATION SAISONNIÈRE OU MEUBLÉ DE TOURISME

POUR FAIRE QUOI ?

POUR DORMIR OÙ ?

POUR ALLER OÙ ?

CHIFFRES ISSUS D’UNE ÉTUDE DE L’OBSERVATOIRE DU TOURISME/IRT RÉALISÉE EN 2012 PAR IPSOS AUPRÈS DE 500 RÉUNIONNAIS ÂGÉS DE 15 ANS ET PLUS.

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C’était en décembre 2010, dans un hôtel mauricien, à Flic-en-Flac. Buffet, serveurs et vacan-ciers. Et un air de déjà-vu : aux tables, ça cause créole réunion-

nais. Renseignements pris, rien d’étonnant : les Réunionnais débarquent en masse dans l’Île Sœur pour les vacances. Et que dire de ces avions remplis dès le soir des vacances sco-laires, ramenant ces Réunionnais d’origine métropolitaine vers l’Hexagone, soucieux de revoir la famille mais aussi de s’échapper d’une Île qu’on trouve parfois trop petite. Qu’on croit parfois trop petite. Envisager La Réunion par sa seule taille est un erreur. 2 512 m2, c’est en effet peu : notre départe-ment fait partie des plus petits de France. Une île, en plus ! Par ces seules données géo-graphiques, impossible de lutter. Ce bout de terre entouré d’eau peut ressembler, aux yeux de l’ignorant, à l’île d’Alcatraz dont on ne s’échappe pas, pendant que le monde au-tour, de l’autre côté des fl ots, vibre et évolue. Un jour, au gîte du volcan, un couple de tou-ristes s’était exclamé devant nous : “Deux se-maines pour visiter La Réunion, ça suffi t. C’est pas bien grand, et je pense qu’on a tout vu.” Heureux, les naïfs. Sur Google maps, il n’est pas inutile d’activer la fonction “satellite” lorsqu’on se trouve au dessus de La Réunion. Le petit point prend alors une autre allure, et on se doute bien qu’il n’y a pas que la taille qui compte. Dans une enquête Ipsos de 2012 commandée par la Région, il se trouve que 40% des Réunionnais qui sont partis en vacances l’ont fait dans leur île. Une minorité, donc.Lorsque la même ques-tion avait été posée en 2006, seulement 30%

n’avaient pas quitté le département. Faut-il en déduire que La Réunion a su mettre en avant ses attraits ? Peut-être. Mais surtout, les budgets que les ménages consacrent à leurs loisirs – et donc à leurs vacances – diminuent. Le transport restant le poste principal de dé-penses quand on quitte l’Île, pas étonnant de voir des Réunionnais rognant directement dans ce domaine. Maintenant, posons-nous une question : envisager de rester dans son département, est-ce nous assurer des va-cances non reposantes ? Qu’attendons-nous donc de nos congés, à part nous reposer d’une année - ou d’une semaine - de travail, de tâches ménagères et d’horaires à respecter ? Pour nous, la garantie de sortir d’un cadre qui nous rappelle tout cela. En d’autres termes, le dépaysement, seul garant d’un vrai repos et du “rechargement de batteries” avant de re-tourner au turbin et d’inscrire de nouveau les marmailles au judo après leur avoir acheté le cahier à spirale quatre-vingt-seize pages pe-tits carreaux introuvable, parce qu’il n’y a plus

que des grands carreaux chez Jumbo.Or, il se trouve que La Réunion offre ce dépay-sement à ses habitants. Sa topographie, sa démographie, sa météo, son urbanisation si particulières permettent de changer ses ha-bitudes et la vue qu’on a de sa fenêtre en une heure ou deux de voiture.“Bien sûr que c’est possible de découvrir des choses de La Réunion, même quand on y est né, s’amuse Catherine Glavnik, à l’Offi ce de Tourisme du Nord. Beaucoup de Réunionnais s’inscrivent sur nos activités et sont étonnés de ce qu’ils peuvent pratiquer juste à côté de chez eux et dont ils n’avaient même pas eu idée…”C’est d’ailleurs un des nouveaux chevaux de bataille des organisations chargées de pro-mouvoir le tourisme réunionnais. L’inscription des cirques et des remparts au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2010 a certes provo-qué la venue des touristes extérieurs à La Réunion. Mais face à des Réunionnais ayant moins les moyens de partir, la Région, notam-ment, a aussi dirigé sa communication vers les locaux.La réalité est là : ici, on ne trouvera pas le Louvre parisien, la neige alpine, les lions sud-africains, les prix bas malgaches, le service des hôtels mauriciens ou les rues surchargées de Bangkok. Mais il reste assez de quoi faire pour avoir l’impression d’avoir quitté son île… alors qu’on y est resté. Pas question d’ethno-centrisme ici, de faire croire qu’il est inutile de quitter son île. Il faut voyager, et loin, conve-nons-en. Reste que, quand on n’a pas le choix, ce n’est pas une fatalité. Comme le disait Mar-cel Proust : “Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux pay-sages, mais à avoir de nouveaux yeux.”

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CE BOUT DE TERRE

ENTOURÉ D’EAU PEUT RESSEMBLER À L’ÎLE D’ALCATRAZ

DONT ON NE S’ÉCHAPPE PAS.

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DÉPAYSEMENT GARANTIChaque partie de l’Île a ses particularités. Les rejoindre alors qu’on n’y habite

pas est la garantie d’un dépaysement bienvenu.

SOCIÉTÉ2424

SAINT-DENIS

Particularités : Une grande ville (Saint-Denis, 20e ville la plus peuplée de France), des embouteillages, une vie culturelle active, des bureaux, de grands axes routiers, des restaurants, des transports en commun, des commerces, des rues piétonnes...Pourquoi c’est dépaysant ? Le Réunionnais qui ne met jamais les pieds à Saint-Denis et qui y passe ses vacances apparaîtra sûrement comme un fou auprès de ses proches. Si son but est de “changer de vie pour quelques jours”, il ne peut pourtant pas avoir meilleure idée. Il découvrira la joie des embouteillages à 8h et à 17h – toute la journée, en centre-ville – les couloirs de bus et les rues à sens unique – Saint-Pierre est cependant pas mal non plus, sur ce plan-là.Il est pourtant aisé de s’y déplacer en bus, de rejoindre des restaurants à la cuisine assez variée ou de passer une après-midi à faire les magasins de la rue Maréchal-Leclerc. Au bout, la rue de Paris fait croire à de minis Champs-Elysées, avec de jolies villas créoles. Galeries, musées, salles de concert, le maillage culturel est plutôt bien fi chu dans le Chef-Lieu. Profi tez-en aussi pour régler vos histoires de paperasses : Saint-Denis est le siège de tout ce que La Réunion compte d’administrations.Attention : vous risquez d’avoir besoin de vacances en

rentrant de vos vacances dionysiennes.Peut remplacer : Un voyage à Paris ou dans n’importe quelle autre grande ville de Métropole, avec des gens qui ne font pas la gueule en prime.

LE LITTORAL OUEST

Particularités : Des plages, des baleines, de la chaleur, des bars, des touristes venus d’ailleurs, des bateaux, des prix élevés, de jolis hôtels...Pourquoi c’est dépaysant ? Le Réunionnais qui n’habite pas dans la région Saint-Gilles – Saint-Leu pourra faire comme son ami de Métropole qui débarque au Cap d’Agde pendant ses vacances. Il y trouvera des plages où on peut se baigner – ce qui surprendra surtout ceux du Nord et de l’Est – et des tarifs élevés pour faire ses courses. Sinon, les bars et restaurants du bord de plage, les ports de plaisance et les petits poissons des lagons resteront d’éternels moyens de s’occuper lors de journées où il fait chaud. Le soir, les restaurants ouvrent assez tard, et les boîtes encore plus, ce qui permet en plus de faire la fête pendant ses congés. Petite remarque utile : l’ensemble des Gendarmes réunionnais s’y concentrent les vendredis et samedi, et ce n’est pas pour profi ter de la plage.Il n’est pas inutile de préciser aussi qu’on y parle moins

créole que dans le reste de l’Île. Ça peut dépayser, en effet.Peut remplacer : Une semaine de farniente à Maurice, avec des plages ayant gardé leur authenticité et des hôtels certes plus chers, mais le prix du billet d’avion en moins.

LE SUD

Particularités : Une vie nocturne, un bord de mer plus “authentique”, du foot, une plage urbaine, un front de mer animé...Pourquoi c’est dépaysant ? Les Dionysiens seront sans doute étonnés de découvrir qu’il est possible, dans une grande ville réunionnaise, de faire la fête après minuit. Saint-Pierre se démarque ainsi par son Front de mer garni de restaurants et de boîtes, permettant de rentrer à pied en ville, un vrai atout pour la sécurité routière – mais pas pour les mollets, parce que ça grimpe pas mal. La plage, collée à la ville, permet d’aller barboter rapidos entre deux achats dans la rue des Bons-Enfants ; son aménagement pour les enfants est unique à La Réunion, ceux-ci adoreront. Un peu plus haut, l’Etang-Salé-les-Bains a su garder une certaine authenticité que peut lui envier Saint-Gilles, avec sa plage de sable noir et un calme qui attire beaucoup de

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Réunionnais pendant les vacances.Peut remplacer : Un voyage à Marseille. Dans le Sud réunionnais, on y parle autant de foot, il y a aussi une plage urbaine, un port avec des bars à proximité et des coins plus sauvages à quelques minutes de route. Sauf qu’à Saint-Pierre, les poubelles sont ramassées régulièrement et on ne se tire pas dessus à coups de AK47.

L’EST

Particularités : Son calme, sa verdure, sa pluie, sa nature, son patrimoine…Pourquoi c’est dépaysant ? Nul doute que ceux qui seront les plus dépaysés par un séjour dans l’Est seront les Réunionnais vivant à l’opposé, à l’Ouest, donc. Quasiment aucun touriste, des plages sauvages – et non surveillées, tu m’étonnes – du vert un peu partout et quasiment plus rien à faire après vingt heures. Pour tous les autres, un séjour dans l’Est est évidemment très reposant, avec tout un tas de petits restos sans prétention mais qui veillent à une nourriture authentique. Le nombre important de parcs et de sites naturels permet de pique-niquer dans la verdure sans mettre de sable dans son cari.Autre atout qu’on trouve diffi cilement ailleurs, sa forte communauté malbaraise qui offre aux paysages de superbes

temples et qui colore quelque peu la verdure omniprésente.Peut remplacer : Un séjour en Bretagne, où il pleut presque autant mais où il faut chercher un moment avant de trouver un bon samoussa.

LES HAUTS

Particularités : Ses agriculteurs, ses prés, son créole, sa fraîcheur, ses gîtes…Pourquoi c’est dépaysant ? Quand on vit dans les Bas – ce qui représente l’immense majorité des Réunionnais – aller passer quelques jours dans les Hauts est d’un reposant... Moins de routes, le créole omnipré-sent, une chaleur moins étouffante donnent l’impression d’avoir changé de monde. Dans les coins comme La Plaine-des-Cafres, on retrouve carrément des pâturages avec des vaches, des tracteurs, des fermes et des fromages. Voilà, il suffi t de prendre la voiture, et on se retrouve à la campagne. Les Parisiens le font bien, eux, alors pourquoi pas nous ?Peut remplacer : N’importe quel voyage dans une campagne profonde métropolitaine. Et en juillet, dans les Hauts, il faut allumer la cheminée, parce qu’il gèle parfois. Ça change.

CILAOS

Particularités : Son charme, l’aspect “cirque”, ses randos, sa route, ses lentilles...Pourquoi c’est dépaysant ? Si Cilaos est jumelée avec Chamonix, ce n’est pas pour rien. Une semaine à Cilaos, c’est avoir quitté la Réunion pour un village de montagne dans lequel on mange des lentilles. Comme dans les Alpes, on peut y randonner, bien manger et profi ter des thermes. Et rien que la longueur de la route vous fait comprendre que vous avez débarqué ailleurs.Peut remplacer : Une semaine dans les Alpes. Sans les marmottes ni les tire-fesses.

MAFATE

Particularités : Pas de voiture, diffi cilement accessible, son relief...Pourquoi c’est dépaysant ? Parce que c’est un cirque auquel on n’accède qu’à pied, qu’il n’y aucune voiture, qu’il n’y a quasiment rien d’autre à faire que de marcher. Le repos absolu où on peut enlever sa montre, l’heure ne servant plus à rien. Les gens y sont accueillants et ils élèvent ce qu’ils vont vous faire à manger. Et il y a encore tellement de Réunionnais qui n’y ont jamais mis les pieds…Peut remplacer : Rien. Mafate est unique.

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LA YOURTEVoyage en Asie centrale 100 % nature, le confort en plus : La Pointe nomade propose aux vacanciers un hébergement singulier et écolo. Deux yourtes mongoles accueillent les touristes au milieu d’un terrain de 5 000 m2, aux Avirons, près de la plage de L’Étang-Salé-les-Bains. Une première tente, la plus spacieuse, est destinée aux familles. L’autre, plus petite, est idéale pour un couple. Un chalet indépen-dant offre à chaque hébergement cuisine, salle d’eau et varangue. Dans son gîte, Anto-nia Cadet est aux petits soins pour les vacan-ciers, à qui elle propose aussi des petits déjeu-ners bio. C’est un vrai dépaysement de dormir dans ces drôles de tentes rondes qui s’ouvrent vers le ciel… Une idée pour admirer les étoiles depuis son lit, le bruit des vagues en plus.

LE PIQUE-NIQUE ORIGINALTradition réunionnaise, et bla et bla. Le pique-nique dominical est la soupape de décompression familiale avant de retour-ner au turbin. Dans la nature, au bord de la route, à la plage, ça on connaît. On a une meilleure idée : sur un toit.En ville, mais aussi dans les Hauts, nom-breuses sont les maisons avec le toit plat. Il suffi t d’y monter tout ce dont vous avez be-soin pour votre pique-nique – dont les grands parents – et vous voilà dans un cadre parti-culièrement original. On voit les choses dif-féremment d’en haut, et cela permet en plus de tenter le pique-nique urbain : mon-tez sur un toit en centre-ville, et regardez les fourmis, en bas, s’activer en mangeant des sandwiches.

ÇA, C'EST PAS COMMUNVous vivez à La Réunion, et vous recherchez des idées de vacances originales ?

Y a qu’à demander.

DÉPAYSER

[DEPEIZE] V. T. 1. FAIRE CHANGER DE PAYS, DE MILIEU, DE

CADRE. 2. DÉSORIENTER EN CHANGEANT LES HABITUDES ; TROUBLER, DÉCONCERTER.

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LE CAMPINGS’il n’y avait pas le lagon au bout du terrain et les mamans avec leur inséparable marmite à cari, on pourrait se croire dans n’importe quel camping de Métropole, sauf qu’il s’appellerait les Flots Bleus ou L’Esterel, et qu’il se trouverait à Plougastel ou au Lavandou. Celui-ci est à L’Er-mitage. Il a ouvert ses portes fi n 2012, après une totale rénovation. Avec tout l’équipement d’un camping métro, en version trois étoiles. Sur une superfi cie de trois hectares, on y re-trouve ce qui fait le mode de vie de ce type de vacances : grand espace barbecue, aire de jeux, terrain de pétanque, tables de ping-pong, terrain de beach-volley, espace d’ani-mations, club enfants et sanitaires fl ambants neufs. Le tout moins cher qu’un hôtel ou qu’une location de vacances, la convivialité en plus. Car enfi n, que serait le campeur sans cette fameuse convivialité ? Ici, on en vient à par-tager du temps avec ses voisins de tente, pour le plus grand plaisir des marmailles qui passent leur temps ensemble. Sous les bâches d’ombrage, on s’installe autour de la table pliante pour un jeu de cartes avec, le soir venu, l’indispensable apéro… Alors, on n’attend pas Patrick ?

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LE ROAD-TRIP“Le département idéal”, nous a-t-on dit. Ils ne sont pas beaucoup à louer des cam-pings-cars à La Réunion, on en a déniché aux Avirons. Avec ces arguments, impa-rables : “En vacances, si tu veux visiter, tu perds une heure aller pour aller sur les lieux, une heure retour. Avec le camping-car, tu restes sur place. Tu peux te lever le matin en voyant le volcan, et te coucher le soir en voyant la plage.” Diable, mais oui ! La qualité et la beauté des routes réunionnaises et l’au-torisation de poser l’engin sur n’importe quel parking font de La Réunion un chouette ter-rain d’exploration pour n’importe quel cam-ping-cariste.

LA (GROSSE) RANDOUne semaine de vacances et envie de décro-cher ? Essayez de traverser La Réunion à pied, tiens. Ce n’est pas très compliqué, le GR R2 part de Saint-Denis et va jusqu’à Saint-Philippe. Même si cela demande une bonne condition physique, laisser tomber la voiture pour une semaine et n’avoir rien d’autre à faire que de marcher toute la journée est mentalement très reposant. À la fi n, vous serez vanné, mais avec cette impression d’avoir quitté votre maison depuis un mois. L’option aventurier : ne pas dormir dans les gîtes, mais dans une tente. Il faut cependant être moralement très fort et avoir une conception particulière des vacances.

ET AUSSI...La pêche au gros (mais depuis le Port de Sainte-Marie), une journée sur un bateau (avec un barbecue), un voyage sur le Ma-rion-Dufresne (long et hors de prix, mais inté-ressant, dit-on), un gîte à la ferme (avec op-tion pour nourrir les animaux), le tourisme industriel (visite notamment des usines de production de sucre), les survols en ULM (au lieu des traditionnels hélicos)…

Retrouvez les adresses des activités citées sur notre page Facebook.

SOCIÉTÉ2828

PARTIR[PARTIR]

V. I. QUITTER UN LIEU ; SE METTRE EN ROUTE ;

S’EN ALLER.

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Sur le site reunion.fr/innovation

LA RÉUNIONUNE COLLECTIOND’EXPÉRIENCES !

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EXTRAMUROS3030

SAINTE-ANNE VIBRE À NOUVEAU

L’église vient d’être rénovée dans les règles de l’art. Elle retrouve en même temps l’usage de ses cloches, restées silencieuses pendant des années. Il ne reste plus

qu’un petit échafaudage, qui sera retiré très bientôt. C’est le moment de filer la visiter.

TEXTE ANNE ROCHOUX — PHOTO ROMAIN PHILIPPON

Page 31: BUZBUZ #15

EXTRAMUROS 31

C’est au détour d’un virage qu’elle apparaît, dans le décor luxuriant de la côte Est. Avec sa façade aux tons jaunes et gris, elle illumine

le quartier. Son architecture baroque impose en effet un style singulier au sein du patri-moine architectural de La Réunion, avec ses sculptures, ses moulures et ses gargouilles tra-vaillées en couleur. Et voilà que l’église de Sainte-Anne offre à nouveau un spectacle étonnant, après des travaux visant à lui rendre l’éclat de ses dé-buts… il y a presque deux siècles.La construction d’origine se décide à une époque où Saint-Benoît, qui compte alors en-viron sept cents habitants, n’a pas de lieu de culte. Le curé, l’Abbé Cornet, avec la compli-cité de Monseigneur Desprez, sollicite l’aide de ses paroissiens, qui s’activent alors à sa construction, ainsi qu’à celle de son clocher en bois. Avec de la lave, des pierres de taille, du béton, quelques tôles et beaucoup d’éner-gie, le monument prend forme en 1857, six ans après le début des travaux. Les trois cloches sont fondues en 1859 dans un atelier d’Angers, et enfi n installées.Ce n’est qu’en 1922, avec l’arrivée dans l’Île du Père Georges Daubenberger, que l’église change de style. D’origine strasbourgeoise, ce fi ls d’architecte va se plonger dans les livres d’architecture religieuse, et transmettre à ses paroissiens son envie de redonner de nou-veaux habits à Sainte-Anne. Il mobilise béné-voles, maçons, enfants du catéchisme, reli-gieuses de la Congrégation des Filles de Marie pour sculpter et peindre les nombreux élé-ments de décoration préalablement moulés dans le ciment. Des statues, des gargouilles, des feuilles de vigne, des coquillages et des motifs en tête d’angelot viennent orner l’édi-fi ce. Ceux-ci sont fabriqués pièce par pièce. Les jeunes travaillent alors avec des canifs très minces, réalisant ainsi des dessins extrê-mement précis et fi ns… Un travail de fourmi ! Raphaël Calciné est alors le chef de chantier du projet, après avoir été celui de l’usine de Beaufonds. Il s’appliquera à poser lui-même les rosettes de fl eurs sur l’église. À l’intérieur, la petite chapelle attenante, dé-diée à Sainte-Thérèse, est construite en même

temps. Avec sa voûte bleu ciel ornée d’ange-lots, son autel de dorures et de marbre, ses scènes religieuses entourées de guirlandes de roses, elle dégage une douce sérénité. Les décors de cette chapelle et le clocher justi-fi èrent son classement aux monuments histo-riques, en 1982.Las. Le Père Daubenberger mourra sans avoir pu admirer l’œuvre, achevée en 1948. Il ne verra pas son moment de gloire, lorsque l’église servira de cadre à la scène de mariage de La Sirène du Mississipi de Truffaut en 1969, mettant en scène le couple Deneuve /Belmondo.Aujourd’hui, les ouvriers ont d’abord voulu redonner son aspect originel au bâtiment religieux. C’est en grattant la surface de la façade qu’ils ont retrouvé les couleurs origi-nales, les reproduisant à l’identique. Des photos d’époque ont également servi de repères pour retrouver les formes exactes des statues qui recouvraient les murs.Comme les touristes de passage et les Réu-nionnais en balade, il faut prendre le temps d’une halte à Sainte-Anne. L’originalité du lieu se mêle à une vraie quiétude. Une pause contemplative qui mérite un détour touris-tique par l’Est. D’autant que l’histoire de cette église met en lumière la solidarité de la popu-lation, autour d’un projet communautaire mené de manière exemplaire.

Le Père Daubenberger ne verra pas son moment de gloire, lorsque l’église servira de cadre à la scène de mariage de La Sirène du Mississipi de Truffaut en 1969, mettant en scène le couple Deneuve /Belmondo.

Page 32: BUZBUZ #15

Il suffi t de descendre de voiture pour la voir accourir avec ses éternelles Crocs roses aux pieds, sa petite veste argen-tée, son sweat délavé et ses deux couettes. En une seconde, elle vous al-

pague et ne vous lâche plus. “Bonjour, vous êtes catholiques ? La maladie, les guerres, la famine, c’est la vengeance du Diable. Jésus-Christ sauveur du monde entier est vivant.” Au delà de ces mots qu’elle répète tous les jours inlassablement, voilà une femme de cin-quante-sept ans qui ne demande qu’à discu-ter. Et pas seulement de Dieu ; elle nous a accordé quarante minutes quasiment laïques. Native de Saint-Benoît, elle a grandi au sein d’une famille très modeste, dit-elle. Petite fi lle, elle était déjà très croyante et toujours prête à aider sa mère pour “charrier le bois ou net-toyer la case.” Mariée de 1972 à 1992, elle a eu deux enfants, Gracieuse et Thierry. C’est en 1988 qu’elle a défi nitivement rejoint l’Eglise Universelle. “Je vivais sans com-prendre. Dieu m’a envoyée pour apporter la bonne nouvelle au monde entier, c’est à nous de l’accepter pour ne pas être complice du Diable. Je suis la seule messagère dans le monde, j’ai pris mes responsabilités, mais je ne sais pas combien de temps encore je vais déranger le Démon, il est violent avec moi.” Quand on lui demande si elle a déjà rencon-tré le Mal en personne, elle répond d’un “oui” très franc. Puis explique qu’il s’agit d’un prêtre offi ciant à Saint-Pierre depuis des années.

Au Cap Méchant depuis six ans, elle a d’abord déambulé dans les rues de Saint-Jo-seph, puis au puits des Arabes. “Je viens ici pour rencontrer les personnes car j’habite à côté, chez ma fi lle et mes petits-enfants. Gra-cieuse ne me comprend pas toujours et ne m’écoute pas. Elle me dit : “T’es comme ça

depuis trop longtemps maman, faut que tu arrêtes.”” À côté de ça, elle aime regarder les informations à la télé pour “voir ce qu’il se passe dans le monde” et les reportages pour “découvrir comment ils vivent dans les autres pays.” Et effectivement, de l’élection du nou-veau Pape à la guerre au Mali en passant par les ladi la fé de l’Île, elle est au courant de tout et donne son avis à chaque occasion avec des arguments somme toutes cohérents… Elle ajoute également qu’elle aimait aller au ciné mais que le Mal omniprésent dans les fi lms aura eu raison de ces sorties. Elle refuse

également d’aller chez le médecin ou de prendre des médocs pour une simple raison : “Je serai toujours sauvée, je suis une merveille de Dieu et je suis courageuse. Le Diable dit aux gens de ne pas faire de compte avec moi parce que je suis dérangée mais il ne me l’a jamais dit en face et je ne le suis pas. Je ne me décourage jamais, même quand il y a beaucoup de monde à suivre et qu’il faut par-ler toute la journée.” Bien consciente de son surnom, elle ne manque pas d’aplomb pour démonter le terme. “Folle ? Il y a des personnes qui le disent mais elles sont possédées, je ne peux pas leur en vouloir. D’ailleurs, le nom en médecine, ce n’est pas folle mais “malade mentale”. Quand on ne comprend plus rien et que l’on perd la tête, c’est que le Diable a fi ni de se venger. On me dit des gros mots, des méchancetés, cer-tains me montrent leurs derrières mais je prends tout avec courage.” Nous en avons eu la démonstration pendant notre entretien, pas toujours raffi nés, les ados. Sa notoriété qui traverse nos côtes grâce au net - merci Youtube et Dailymotion, dont certaines vidéos ont dépassé les 35 000 vues - ne lui déplait pas du tout. Bien au contraire. Elle les a regardées à plusieurs reprises. “Je ne suis pas contre car je ne peux pas ren-contrer tout le monde. Au moins, la bonne nouvelle se répand dans le monde entier.” Plus branchée qu’on ne l’imaginait, la “Fol…” enfi n, Elise.

Personnage emblématique du Sud sauvage, nous la connaissons tous sans rien savoir d’elle. Qui ? Élise Colette, alias la “Folle du Cap Méchant”. Rencontre avec celle qui apporte

la bonne parole à tous les visiteurs qui effleurent le site.TEXTE VICTORIA BANES — PHOTO ROMAIN PHILIPPON

FOLLE DU CAP MÉCHANT,

L'ÊTRE À ÉLISE

Elle se voit sur Youtube

PORTRAIT32

Page 33: BUZBUZ #15

LA “FOLLE” DU CAP MÉCHANT 33

Page 34: BUZBUZ #15

1

Mumbaï-Chennai, plus de 3000 km à traverser dans l’Inde du Sud. On chope

des avions, des rickshaws, des trains et même des mobs’ ! On mange très

épicé. On se balade dans les marchés multicolores. On se recueille dans les

temples et les ashrams. On s’enrichit d’expériences. Parfois

diffi ciles à surmonter : la surpopulation, la pauvreté et la bousculade.

On aime, ou pas. Nous on a adoré !

sOuth InDIA

Gomateshwara

Gangaikondasolapuram

Hampi

Auroville

Musée du Sri Meenakshi Temple

Big Temple

Mahabalipuram

Mysore Palace

ON A AIMÉ VOIR

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5

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CARNET DE VOYAGE3434

TEXTES & PHOTOS RAÏSSA SORNOM-AÏ

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ALLER EN INDERéunion-Chennai : Vol direct Air Austral. Réunion-Maurice-Bangalore-Chennai : Vol Air Mauritius.Visa : Consulat Général de l’Inde,266 rue Maréchal Leclerc. Saint Denis. Tél. : 0262 41 75 47.

ON A AIMÉ POUR LE FUNLOUER UN SCOOTER OU UNE MOB’La circulation est folle ! Tout le monde porte le casque plus entre les jambes que sur la tête. Mais il n’y a rien de mieux pour sillonner les villes indiennes. On peut en louer un peu partout pour 250 roupies la journée.

DORMIR CHEZ L’HABITANTLes Home Stay ou Guest House fl eurissent partout en Inde. On s’installe dans une chambre directement chez l’habitant. La déco est parfois kitsch, c’est économique et c’est un moyen simple d’être en contact avec les familles indiennes.

L’EXCURSION EN JEEPUn Jeep Safari en Inde ? C’est possible au Parc National de Mudumalai, dans l’état du Tamil Nadu. La région abrite une réserve naturelle de tigres et d’animaux sau-vages. Vous verrez à coup sûr des biches, des éléphants sauvages, des daims… sauf que les tigres, il faudra bien les chercher.

UNE NUIT EN HOUSE BOATOn s’installe sur une embarcation aménagée pour y vivre plusieurs jours. On traverse la ville d’Allepey, surnommée la Venise indienne. Une façon de découvrir autrement la vie locale. L’idéal est d’accoster près d’un village isolé pour la nuit. On peut en louer pour deux personnes.

ON A AIMÉ MANGER

LE VADAÏ Sorte de doughnut frit à base de riz et de lentilles, accompagné de diverses sauces : chut-ney à la noix de coco, cacahuètes, en plus de la sauce principale, le sambar.

LE PAV BHAJIPetit pain beurré et croustillant façon burger servi avec un mélange de légumes cuisinés et garni avec de la coriandre fraîche, de l’oignon et du citron. Un vrai délice !

LA DOSA Crêpe de farine de lentilles et de riz. Nature (plain dosai) ou farcie avec des légumes (masala dosai). C’est croustillant et pimenté. Un classique des petits déj’ du Sud.

LE THALI MEALComposé d’une salade, de dahl (lentilles jaunes), de sambar (lentilles et tamarin), de légumes en sauce, d’un yaourt, d’un chutney, de riz, de pain indien et d’une petite douceur.

ART OF SOULE

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(FACE AUX JOLIES CHOSES)–– 0262 255 323 ––

LE VESTIAIRE

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Nouvelle Collection

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Page 36: BUZBUZ #15

MODE3636STYLISME SAMANTHA CAMARA // FLORENCE DELAUNAY // PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

Page 37: BUZBUZ #15

AMANDINE

Top thème plume See U Soon Lokobe Gilet Léon & Harper Les Jolies Choses

Short Hiro TendaimeBoots avec perles House of Harlow

TendaimeHead Band Clémence Cabanes Simone

Bracelet Clémence Cabanes SimoneSautoir Delfi ne La tête dans les étoiles

Boucles d’oreille C.O.B La tête dans les étoiles

ANITA

Top avec perle See U Soon LokobeShort Tie & Die Simone

Boots taupe Swildens Les Jolies ChosesSautoir plume Simone

Bourse Moutarde House of HarlowTendaime

Page 38: BUZBUZ #15

La carotte a de nombreuses vertus…

eh oui il paraît que ça rend aimable, que ca donne les

yeux bleus et les fesses roses… Mais figurez-vous

que ça permet aussi de faire des affaires plus

“respectueuses”. Ainsi, après les Etats-Unis, la

Thaïlande et bien d’autres pays, le carrotmob

séduit la France.TEXTE OLIVIA GUEZELLO - ILLUSTRATION PASCAL PELOUX

MAIS QU’EST CE QUE C’EST ? Le carrotmob

est un nouveau mode de consommation

activiste et militant. C’est un concept qui

séduit le consommateur et le commerçant,

car c’est un principe gagnant-gagnant où

les résultats sont quantifi ables. C’est simple,

c’est sympa, ça marche et ça contribue à

“sauver” la planète ! Le principe : un

carrotmob est l’inverse d’un boycott.

Il s ‘agit d’ accroître le pouvoir du consom-

mateur en récompensant les commerces

les plus socialement responsables.

Des consommateurs dits “carrotmobbers”

font des achats dans un commerce un jour J

et en échange, ce dernier s’engage à

reverser une partie de ses profi ts dans une

action d’ordre éco-citoyenne.

À QUOI ÇA SERT ? Grâce aux fonds récoltés

lors de la journée d’action, il conviendra de

mener à bien une action éco responsable :

par exemple, aider une association. Mais

surtout il s’agit pour le commerce de

s’engager de façon écologique.

Vous consommez chez eux, ils s’engagent

pour la planète.

D’OÙ ÇA VIENT ? La première campagne

carrotmob a eu lieu en 2008, à San Francisco

et c’est aussi une association à but non

lucratif qui utilise le “buycott” : forme

d’activisme des consommateurs où une

communauté achète un maximum de biens

ou services d’une entreprise sur une période

donnée afi n de récompenser l’engagement

qu’a pris cette dernière de réaliser des

changements socialement responsables

dans sa façon de fonctionner.

ET EN FRANCE ? L’association française

Carrot community a importé le concept en

2010 à Rochefort-sur-Mer. Depuis, une

dizaine de carrotmobs ont eu lieu dans

l’Hexagone.

COMMENT ÇA MARCHE UN CARROTMOB ?

1) Les organisateurs passent un accord

avec un ou des commerces.

2) Les carrotmobbers dépensent de l’argent

dans ce commerce.

3) Le commerce se restructure de façon

écologique.

QUI SONT LES ORGANISATEURS ?

Tout le monde peut organiser un carrotmob,

une association ou tout simplement une

bande de copains… effi caces, débrouillards

et motivés.

ET À LA RÉUNION ? Eh bien chers amis,

à vos agendas, parce que le carrotmob

débarque à La Réunion très prochaine-

ment : le samedi 13 avril à Saint-Pierre chez

Paraform O.I, parapharmacie spécialisée

dans l’alimentation bio. Et cette dernière

s’est engagée à reverser 10 % de son chiffre

d’affaires à l’association Mégapterra

océan Indien (dédiée à la connaissance

et la protection des mammifères marins)

et à faire changer ses éclairages actuels

par des éclairages de faible consomma-

tion (réduction d’énergie et protection des

oiseaux locaux souvent mortellement

blessés par les enseignes lumineuses

qui les attirent). On a déjà hâte d’y être

et on attend les initiatives des

autres commerces.

Pour en savoir plus : https://carrotmob.org

et www.carrotcommunity.org

ÇA SE PASSE LÀ-BAS38

Page 39: BUZBUZ #15

Vous emmener toujours plus loin, vous faire rencontrer le monde… Air Austral est votre point de départ vers l’ailleurs. Embarquez pour le confort, la détente et le plaisir, destination l’Océan Indien, la métropole, l’Asie, l’Afrique, ou encore l’Australie*… tant de cultures à découvrir en notre compagnie.

*Perth, en code share avec Air Mauritius.

Page 40: BUZBUZ #15

MON DERNIER COUP DE CŒUR

MA BULLE4040

C’est à L’Étang-Salé que nous visitons l’habitation-atelier de Bénédicte. Comme ses créations, le lieu, d’inspiration nomade, a des accents d’Asie centrale.

TEXTE ANNE ROCHOUX – PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

LA CROISÉE DES CHEMINS

“Je l’ai trouvé dans la rue, ma fi lle l’a customisé.”

Page 41: BUZBUZ #15

Votre coin favori ? La varangue. Surtout l’après-midi, parce qu’elle est à l’ombre, et en soirée. C’est l’endroit où j’aime pa-poter avec mes amis, souvent dîner, boire un verre. Parfois jouer au carrom. Com-ment avez-vous déniché ce lieu ? Ce sont des amis qui ont trouvé cette maison pour moi. J’habitais alors une grande case aux Avirons. Ce qui vous inspire dans votre déco ? L’Asie centrale, où j’ai vécu plusieurs années. C’est là que j’ai appris à réaliser les korpachas que je fa-brique aujourd’hui de façon artisanale. Ce sont des matelas tapissiers aux im-pressions bayadères sur lesquels, là-bas, on dort, on s’assoit, on discute, on passe pas mal de temps ! Ils servent aussi à sel-ler les chevaux… Vous cuisinez ? Oui, j’ai quelques spécialités : le lapin à la mou-tarde et au vin blanc, les rognons, les moules, les poivrons farcis à la russe. Je réalise la farce avec du riz, du mouton haché, de la carotte râpée, un œuf et de l’aneth. Ensuite, je mets ça à cuire dans une soupe tomates/oignons. On utilise beaucoup l’aneth dans la cuisine d’Asie centrale. J’en mets même dans la rata-touille ou les pommes de terre. De temps en temps, je prépare un dîner afghan pour mes amis, avec, au menu, du mouton en chachlik (brochettes, ndlr), du riz pré-paré avec de l’orange, des carottes râ-pées, des amandes et du raisin. Suivi du traditionnel kasha, un dessert à base de graines de sarrasin, que l’on sert aussi au petit-déjeuner. Avec tout ça, on boit du thé… et de la vodka ! Vous faites quoi de votre temps libre ? Je pars à la plage. Je nage avec mon masque et mon tuba, je vais dans un petit cours de gym à côté de chez moi. Sinon, je reçois mes amis, je vais chez eux. Et dès que j’ai du temps, je travaille dans mon atelier. Où aimeriez-vous habiter si vous ne viviez pas ici ? Je n’aimerais pas quitter La Réunion. J’ap-précie la diversité de sa géographie, de son climat, de sa population, avec ses différentes ethnies et sa relative tolé-rance. Mais si je pouvais, je choisirais une maison avec vue sur la mer. Pour la déco, qu’est-ce qui vous ferait craquer ? Des jolies lampes. Toutes sortes de lumi-naires pour éclairer dedans et dehors, avec des couleurs. Qu’est-ce que vous ne pourriez pas avoir chez vous ? La télévi-sion. Votre livre de chevet du moment ? En pays kirghize : Visions d’un familier des Monts Célestes, de René Cagnat 1.

L’INTERVIEW EXPRESS

MON OBJET FÉTICHE

MA BULLE 41

“Je pourrais aller partout dans le monde avec ma

machine à coudre.”

Bénédicte Pillonel réalise des matelas décoratifs, des coussins, des rideaux et divers travaux de couture d’ameublement sous l’appellation Ti matla creol. Elle sera présente avec ses créations au Salon dela Maison, du 4 au 12 mai, à la NORDEV (Parc des expositions et des congrès de Saint-Denis).

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Page 42: BUZBUZ #15

INGRÉDIENTS

- Un ananas- 200g de farine- 30g de sucre

- Un sachet de sucre vanillé- Un sachet de levure chimique

- Une pincée de sel- Un œuf

- Un verre de lait- Un bain de friture

ON MANGE QUOI ?4242

par LaetitiaTEXTE ANNE ROCHOUX - ILLUSTRATION PASCAL PELOUX

“C’était il y a vingt-cinq ans. J’habitais en Guyane. Avec mes parents, nous allions souvent dans le même restaurant chinois, où je choisissais toujours ce dessert. Quand nous avons quitté le pays, la patronne m’a donné sa recette. J’ai ensuite vécu en Martinique, puis à Tahiti, enfi n à La Réunion. La recette m’a suivie, je la garde précieusement, car même si elle paraît toute simple, le respect de la quantité de chaque ingrédient est indispensable pour réussir

une bonne pâte à beignet. J’en fais profi ter les lecteurs de BuzBuz, pour le plaisir de goûter la recette avec les meilleurs ananas du monde !”

BeIGneTSD'ananaS

PRÉPARATION

1. Préparer la pâte à beignet avec la farine, la levure, le sucre,

l’œuf et le lait.2. Laisser reposer une heure.3. Peler l’ananas et le couper en tranches, puis en tronçons.

4. Enrober les morceaux d’ananas avec la pâte.

5. Les plonger quelques minutes dans un bain de friture, jusqu’à ce

qu’ils soient bien dorés.

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Page 44: BUZBUZ #15

AGENDA4444

KOMIDIUn sacré festival de théâtre dans le Sud Sauvage qui concerne tous les publics, qui touche à tous les domaines de la scène. DU 25 AVRIL AU 4 MAI À SAINT-PIERRE,PETITE-ÎLE, SAINT-JOSEPHET SAINT-PHILIPPE

THÉÂTRE

LES PETITS CHANTEURS À LA CROIX DE BOISIls sont en tournée dans l’Île pendant quasiment tout le mois d’avril, on vous a sorti une date. Ça vous surprend qu’on vous parle d’eux ? Ils sont quand même mythiques, non ?LE 18 AVRIL EN LA CATHÉDRALE DE SAINT-DENIS

MUSIQUE

SLOW JOE & THE GINGER ACCIDENTOn vous en avait parlé dans notre rubrique musique, les voilà à La Réunion. Ceux qui aiment la pop des années soixante, celle des Kinks et compagnie, seront servis.LE 19 AVRIL AU KERVEGUEN (SAINT-PIERRE), LE 20 AVRIL AU PALAXA (SAINT-DENIS)

MUSIQUE

TOTAL JAZZ 2013Du jazz et de méchants musicos dans l’Ouest, ça va envoyer du lourd. Avec, notamment, Manu Katché, avant tout mythique batteur.DU 19 AU 28 AVRIL À SAINT-PAUL

MUSIQUE

NOUVEL AN TAMOULLe 13 avril, nous serons en 5114. De nombreuses festivités sont prévues aux alentours des temples tamouls à La Réunion, mais il est bien évident que les plus importantes manifestations auront lieu dans l’Est.LE 13 AVRIL

RELIGION

M E R C R E D I 2 4

& J E U D I 2 5 AV R I L

E R I C L E G N I N I

& T H E A F R O J A Z Z B E A T

F E AT H U G H C O LT M A N

E T G W E N D O L I N E A B S A L O N

+

M A N U K A T C H É

V E N D R E D I 2 6 AV R I L

W A ZTA L

OK, JE SORSEn avril-mai, fais ce qu’il te plaît. Mais n’oublie pas de te cultiver.

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Page 46: BUZBUZ #15

AGENDA4646

DAFT PUNK “RANDOM ACCESS MEMORIES”On vous en avait parlé dans notre précédent numéro, avouant qu’on n’était sûr de rien. Plus de doute : les Daft Punk sortiront leur nouvel album ce mois-ci. Chouette.SORTIE LE 21 MAI

MUSIQUE

LEU TEMPOUn rhino sur l’affi che, et dix-neuf spectacles dans la programmation. Toujours pas mal d’arts du cirque dans un festoche où il n’est pas mal vu de venir pieds nus.DU 7 AU 11 MAI À SAINT-LEU

ARTS VIVANTS

ELECTROPICALESLe festival d’électro sur le stade de rugby de Saint-Denis a bel et bien pris ses marques. Cette année, c’est une sorte d’apogée : la venue de Jeff Mills, pape de l’électro venu tout droit de Détroit.DU 16 AU 19 MAI À SAINT-DENIS

ELECTRO

L'ÉCUME DES JOURSMichel Gondry se lance dans l’adaptation casse-gueule du roman de Boris Vian. C’est le bouquin préféré du rédac’ chef, alors attention.MI-MAI

CINÉMA

THIERRY JARDINOT “METT' SI NÉNA POU METT'”Jardinot, il est plutôt rigolo sur Antenne, et sur scène, encore plus. Le patron du rire à La Réunion a un nouveau spectacle, représenté dans plusieurs salles de l’Île. Et ça commencera par Saint-Denis.LE 2 MAI AU TÉAT CHAMP-FLEURI (SAINT-DENIS)

HUMOUR

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