bulletin l'acsrfr printemps 2015

20
Bulletin de l ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015 Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque - Bulletin trimestrielle Entrevue de l'ACSRFR L'avenir de la surveillance de la santé publique Dr David V McQueen Ancien directeur des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-Unis Profil de l'ACSRFR Lynne Russell coordonnatrice du Système de surveillance rapide des facteurs de risque de l'Ontario Article vedette de l ACSRFR Surveillance des facteurs de risque pour la santé de la population autochtone canadienne Une mosaïque moins que parfaite

Upload: jostein-algroy

Post on 21-Jul-2016

218 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

La publication en ligne pour l'Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque.

TRANSCRIPT

Page 1: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l’ACSRFRwww.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque - Bulletin trimestrielle

Entrevue de l'ACSRFRL'avenir de la surveillance de la santé publiqueDr David V McQueenAncien directeur des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-Unis

Profil de l'ACSRFRLynne Russellcoordonnatrice du Système de surveillance rapide des facteurs de risque de l'Ontario

Article vedette de l’ACSRFR

Surveillance des facteurs de risque pour la santé de la population autochtone canadienne

Une mosaïque moins que parfaite

Page 2: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

2

Surveillance des facteurs de risque pour la santé des Autochtones canadiens : Une mosaïque moins que parfaite6 Le bulletin de l'ACSRFR examine l'utilisation de la surveillance des facteurs de risque pour la santé chez les communautés autochtones du Canada. Par PAUL WEBSTER

Entrevue de l'ACSRFR 11 Le Dr David V. McQueen, ancien directeur du Behavioral Risk Factor Surveillance System (BRFSS), des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-Unis, nous parle de l'avenir de la collecte de données et de la manière dont les épidémiologistes doivent se positionner pour conserver leur pertinence. Par JOSTEIN ALGROY

Faits relatifs à la surveillance 15 Le Dr Bernard Choi, Agence de la santé publique du Canada, présente la partie IX de sa série sur l'évolution de la surveillance de la santé publique. Par BERNARD  CHOI

Profil de l'ACSRFR 18 Profil d'un membre de l'ACSRFR : Lynne Russell, coordonnatrice du Système de surveillance rapide des facteurs de risque de l'Ontario. Par JOSTEIN ALGROY

Table des matièresMessage du rédacteur en chef …………………………. page 3

Nouvelles et tendances Canada ....................................... page 4

Nouvelles et tendances internationals ............................... page 5

Une mosaïque moins que parfaite ………………………. page 6

Entrevue de l'ACSRFR : Dr David McQueen .................... page 11

Faits relatifs à la surveillance ……………………………. page 15

Message de la présidente ................................................ page 17

Profil de l’ACSRFR : Lynne Russell ………..……………. page 18

COLLABORATEURS

Jostein Algroy, rédacteur en chefSteven Frei, rédacteur en chef de copiePaul Webster, rédacteur principalDr Bernard Choi, rédacteur scientifiqueMary Lou Decou, rédactrice principaleAli Artaman, co-président, Comité canadien de coordination (CCC)

COMITÉ CONSULTATIF DE RÉDACTION PANCANADIEN

Jostein Algroy, rédacteur en chefPaul C. Webster, rédacteur scientifique dans le domaine de la santé Anne Simard, directrice générale des affaires publiques, Santé publique OntarioMary Lou Decou, épidémiologiste, Agence de la santé publique du CanadaDr Bernard Choi, chercheur scientifique principal, Agence de la santé publique du CanadaDre Elizabeth Rael, épidémiologiste principale, ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’OntarioLarry Svenson, directeur, ministère de la Santé de l’AlbertaDr Drona Rasali, directeur, Services de santé provinciaux de la Colombie Britannique

SERVICE DE SECRÉTARIAT

Agence de la santé publique du Canada, Mary Lou Decou.

DATES DE PUBLICATION

Le Bulletin de l’ACSRFR est le bulletin trimestriel de l’Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque (ACSRFR) publié en hiver, printemps, été, et automne.

Sources des photographies :Photo de couverture : iStock_10385287Photo de la page 6 : iStock_34699034Photo de la page 10 : Paul Webster

Avertissement : l’ACSRFR est un réseau pancanadien d’acteurs publics qui travaillent au renforcement des capacités de surveillance des facteurs de risque à l’échelle régionale au Canada. L’ACSRFR est appuyée par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Le contenu du Bulletin de l’ACSRFR ne représente pas nécessairement la position officielle de l’ASPC, de Santé Canada, du gouvernement du Canada ni de l’employeur de ses collaborateurs.

CONTENU du présent numéro...

URL pour le site internet est l’ACSRFR

www.carrfs-acsrfr.ca

Page 3: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

3

Message du rédacteur en chef Alors que le Bulletin de l'ACSRFR évolue pour offrir une meilleure compréhension et pour mieux servir la communauté canadienne de surveillance des facteurs de risque, nous mettons l'accent sur les thèmes clés en matière de santé publique. Dans le présent numéro, nous examinons la surveillance des facteurs de risque pour la santé de la population autochtone canadienne.

Les statistiques concernant les collectivités des Premières Nations sont saisissantes. Chez environ la moitié des adultes âgés de 60 ans dans ces communautés, quatre problèmes de santé

chroniques ou plus ont été diagnostiqués, le plus souvent une tension artérielle élevée, le diabète, l'arthrite et le mal de dos. Parmi les Premières Nations, le taux de diabète est de trois à cinq fois supérieur à celui de la population générale du Canada, et le taux de maladies cardiaques est 1,5 fois plus élevé. Environ 57 % des adultes des Premières Nations sont fumeurs.

Pourtant, les habitants de certaines collectivités des Premières Nations sont en très bonne santé. La question est de savoir pourquoi certaines collectivités autochtones se portent très bien et d'autres non? Comme l'explique Paul Webster dans son enquête réalisée pour ce numéro du Bulletin de l'ACSRFR, il existe des lacunes surprenantes dans les données sur la santé des autochtones et la mosaïque de données actuelle n'est pas adaptée pour l'élaboration d'une politique de santé.

L'existence de données inadéquates est d'ailleurs un problème courant d'après Dr David McQueen, ancien directeur du Behavioral Risk Factor Surveillance System (BRFSS), des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-Unis. Dans cette entrevue accordée au Bulletin de l'ACSRFR, Dr McQueen révèle que la plupart des pays ne prennent pas suffisamment de mesures pour recueillir des données sur la santé publique et que le type de données recueillies est problématique. Il ajoute que les épidémiologistes doivent cesser de fournir de simples descriptions de la prévalence des maladies et prendre du recul pour observer les affections dans leurs contextes sociaux.

Pour Dr McQueen, des organisations telles que l'ACSRFR, l'Americas Network for Chronic Disease Surveillance (AMNET) et la World Alliance Risk Factor Surveillance (WARFS) doivent être soutenues afin de définir l'avenir de la surveillance.

C'est précisément dans cet esprit que le Bulletin de l'ACSRFR élargit sa portée!

Nous avons conclu un accord avec l'Association canadienne de santé publique (ACSP) et la WARFS afin de figurer sur leurs listes d'envoi.

Ainsi, le bulletin sera envoyé à des milliers de nouveaux lecteurs. C’est une excellente nouvelle pour l'ACSRFR!

Nous espérons que vous apprécierez ce numéro du Bulletin de l'ACSRFR.

Jostein Algroy Rédacteur en chef

Bénévoles pour le Bulletin de l’ACSRFRLe Bulletin de l’ACSRFR cherche des collaborateurs bénévoles pour contribuer à certaines sections. Nous avons besoin de personnes qui aimeraient étudier les rapports d’épidémiologie et communiquer l’information au réseau. Nous cherchons un collaborateur qui rédigerait quelques courts textes de présentation sur les nouvelles et les tendances observées dans la communauté nationale et internationale de l’épidémiologie. Les personnes intéressées sont invitées à écrire à [email protected].

Envoyez-nous votre article Nous invitons tous nos membres à nous transmettre des articles et des idées pour les prochains numéros. Veuillez expédier votre article à [email protected].

Page 4: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

4

Nou

velle

s et tendances Génération du baby-boom : le poids

corporel a probablement compromis les améliorations sur le plan de la santé

Les enfants du baby-boom sont-ils en meilleure santé que les précédentes générations? D'après l'étude réalisée par une équipe de recherche de Toronto et publiée dans le numéro de mars 2015 de Milbank Quarterly, « rien ne permet de confirmer la prévision selon laquelle la génération du baby-boom vieillira en meilleure ou en moins bonne santé que les cohortes précédentes. » La conclusion de l'étude est que l'augmentation de l'indice de masse corporelle « a probablement compromis toute amélioration de la santé qui aurait pu, sans cela, être observée », ce qui « démontre que les interventions destinées à améliorer la santé, par exemple en réduisant l'obésité, peuvent cibler l'ensemble de la population, ou une part importante de celle-ci, et ne doivent pas être réservées à une cohorte de naissances précise. » (http://www.milbank.org/uploads/documents/featured-articles/pdf/Milbank_Quarterly_Vol-93_No-1_Benefits_Gained_Benefits_Lost.pdf.)

Repenser la santé publique L'Association des agences locales de santé publique (alPHa) organise sa conférence annuelle 2015 à Ottawa, du 7 au 9 juin 2015. Intitulée Rethinking Public Health (Repenser la santé publique), cette conférence examinera les priorités pour le domaine de la santé publique. http://c.ymcdn.com/sites/www.alphaweb.org/resource/resmgr/2015_june_conference_/v3_draft_program_june_2015_a.pdf

Santé publique 2015 – Association canadienne de santé publique

L'Association canadienne de santé publique tiendra sa conférence Santé publique 2015 à Vancouver du 25 au 28 mai 2015. La conférence permet de partager les recherches et les données les plus récentes, de promouvoir les meilleures pratiques, de défendre les enjeux en matière de santé publique et les politiques axées sur la recherche. Les thèmes abordés sont notamment la santé familiale, l'éducation en matière de santé publique, la salubrité des aliments, l'équité en matière de santé et la promotion de la santé. http://www.cpha.ca/fr/conferences/conf2015.aspx

CA

NA

DA

Page 5: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

5Nou

velle

s et tendances

Conférence mondiale de 2015 de l'Alliance mondiale sur la surveillance des facteurs de

risque (WARFS) à Antigua-et-Barbuda La conférence mondiale de l'Alliance mondiale sur la surveillance des facteurs de risque (WARFS) 2015 aura lieu à St. John's, Antigua-et-Barbuda (Caraïbes) du 17 au 20 novembre 2015. Les thèmes de la conférence comprennent : (1) le rôle des mégadonnées et des technologies novatrices pour l'avenir de la surveillance; (2) le suivi de la bonne santé, et 3) l'iniquité à l'échelle mondiale en matière de capacité de surveillance. L'Alliance est le groupe de travail sur la surveillance à l'échelle mondiale qui relève de l'Union internationale pour la promotion de la santé et d'éducation pour la santé (UIPES). Elle soutient la mise en place de la surveillance des facteurs de risque comportementaux comme outil pour la santé publique fondée sur des données probantes, et elle reconnaît l'importance de cette source d'information pour éclairer, surveiller et évaluer les politiques, les services et les interventions en matière de prévention des maladies et de promotion de la santé. Le Dr Bernard Choi, membre de l'ACSRFR, siège au Comité scientifique international de l'Alliance afin de planifier le programme de la conférence mondiale de 2015. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter le site Web de l'Alliance mondiale sur la surveillance des facteurs de risque (en anglais seulement) : http://www.warfs15.com. Le site Web de l'Alliance comporte également un lien vers le site Web de l'ACSRFR : http://www.warfs.info/links.html.

La Banque mondiale et ses garanties pour la santé publique

Le portefeuille de plus en plus diversifié de la Banque mondiale s'élève désormais à plus de 1 milliard de dollars américains d'engagements annuels pour les activités visant la santé, la nutrition et la population. Ainsi, les décisions de la Banque mondiale ont de plus en plus d'influence sur la santé de la population mondiale. La communauté mondiale de la santé doit donc absolument être très attentive au nouveau cadre de gestion environnementale et sociale conçu pour servir de sauvegarde contre toute conséquence sanitaire, sociale ou environnementale non intentionnelle résultant des politiques de la Banque et de ses investissements. Le nouveau cadre, qui remplace les sauvegardes mises en place dans les années 1980, fait actuellement l'examen par des parties prenantes du monde entier. Il est essentiel que la communauté mondiale de la santé se tienne informée de cet examen afin de s'assurer que les sauvegardes proposées reconnaissent l'importance d'un capital humain en bonne santé pour la réussite de tout projet. Adresse URL : http://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(15)70012-4/fulltext

Tendances mondiales et projections en matière de consommation du tabac

Les pays qui ont accepté de réduire la prévalence de la consommation de tabac de 30 % d'ici 2025 (objectif défini dans le cadre mondial de suivi de l'OMS) ont obtenu des résultats variables. Entre 2000 et 2010, la prévalence de la consommation de tabac a diminué dans 125 des pays participants (soit 72 %) pour les hommes, et dans 156 de ces pays (soit 88 %) pour les femmes. Cependant, plusieurs nations ne sont pas bien engagées pour atteindre leurs objectifs. Seuls 37 États (21 % des pays participants) sont sur la bonne voie pour réaliser leurs objectifs pour les hommes et 88 pays (49 %) semblent en passe d'atteindre leur but pour les femmes. On estime que le nombre de fumeurs de tabac s'élèvera à environ 1,1 milliard en 2025. L'augmentation la plus importante de consommation de tabac devrait être observée en Afrique et dans la partie orientale de la Méditerranée, pour les hommes comme pour les femmes. Au Canada, la probabilité d'atteindre les objectifs est élevée, en particulier chez les femmes. L'OMS continue d'encourager la communauté mondiale à s'efforcer de supprimer la consommation de tabac dans le monde. Adresse URL : http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(15)60264-1/fulltext

Inte

rnat

iona

l

Page 6: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

6

Surveillance des facteurs de risque pour la santé de la population autochtone canadienne - Une mosaïque moins que parfaite

Article vedette de l’ACSRFR...

Page 7: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

7

Une mosaïque moins que

parfaitePaul Webster examine les questions liées à la surveillance des facteurs de risque pour la santé de la population autochtone canadienne. Les facteurs de risque ayant des répercussions sur la santé de la population autochtone canadienne adulte sont souvent graves. D'après l'enquête nationale la plus récente, qui a permis de sonder près de 22 000 personnes vivant au sein de 216 collectivités des Premières Nations en 2008, environ 57 % des individus âgés de plus de 18 ans dans ces communautés sont actuellement fumeurs. L'obésité touche 40 % d'entre eux. Près de 50 % de la population est physiquement inactive. Seulement 30 % des personnes adoptent un régime alimentaire nutritif et équilibré. Parmi les femmes, 40 % n'ont jamais effectué d'auto-examen des seins, et 59 % n'ont jamais subi de mammographie. Les hommes des Premières Nations étaient beaucoup moins susceptibles de subir un examen physique de la prostate que la population masculine générale du Canada.

Les réalités sociales qui se cachent derrière ces risques sont accablantes. Parmi les adultes vivant dans les collectivités des Premières Nations, 58 % ont déclaré un revenu annuel personnel inférieur à 20 000 $. Seuls 4,9 % des adultes des Premières Nations ont indiqué avoir obtenu un diplôme universitaire de premier cycle, de deuxième cycle ou un diplôme professionnel, contre 22,6 % de la population générale au Canada. Environ un quart des adultes des Premières Nations vit dans des logements surpeuplés, soit trois fois plus que la population canadienne générale, et la moitié d'entre eux réside dans des habitations où l'on trouve des moisissures. >>Ar

ticle

vede

tte d

e l’A

CSR

FR ..

.

Page 8: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

8

Article vedette de l’ACSRFR...l'ACSRFR présente (suite) Les résultats en matière de santé des Autochtones témoignent de ces risques de manière consternante. Dans ces communautés, chez environ la moitié des adultes âgés de 60 ans, quatre problèmes de santé chroniques ou plus ont été diagnostiqués, le plus souvent une tension artérielle élevée, le diabète, l'arthrite et le mal de dos. Parmi les Premières Nations, le taux de diabète est de trois à cinq fois supérieur à celui de la population générale du Canada. Le taux de maladies cardiaques est quant à lui 1,5 fois plus élevé. Environ la moitié des adultes des Premières Nations a signalé un niveau de détresse psychologique moyen ou élevé, contre un tiers des adultes de la population générale du Canada. Les adultes des Premières Nations sont 2,5 fois plus susceptibles d'avoir des idées suicidaires à un moment de leur vie que le reste de la population canadienne.

Des profils de risque tout aussi inquiétants sont aussi courants chez les jeunes, les enfants et les nourrissons des Premières Nations. La probabilité qu'une mère des Premières Nations allaite son enfant est inférieure de 33 % à celle des autres mères canadiennes. Près de la moitié des mères des Premières nations fument pendant leur grossesse. Dans les collectivités des Premières Nations, un jeune sur trois fume, contre un sur douze dans la population générale du Canada. Environ la moitié des jeunes des Premières nations sont en surpoids ou obèses. Les blessures sont responsables de 26 % des décès parmi les jeunes des Premières Nations, contre 6 % dans la population canadienne générale. Parmi les jeunes des Premières Nations qui consomment de l'alcool, plus de la moitié déclarent pratiquer fréquemment (une fois par mois ou plus) l'hyperalcoolisation rapide, un taux bien supérieur à celui de la population générale des jeunes Canadiens et Canadiennes.

Ces chiffres sont tirés de la phase 2 de l'Enquête régionale sur la santé de Premières Nations (ERS) qui a été entamée en 2008 et qui s'est terminée à

l'automne 2010. Coordonnée au niveau national par l'Assemblée des Premières Nations et orientée par le Comité sur la gouvernance de l'information des Premières Nations composé de membres des organisations régionales des Premières Nations, l'ERS a révélé des inégalités stupéfiantes entre la santé des Autochtones et celle des autres Canadiens et Canadiennes. Cette enquête, explique Fred Wien, enquêteur principal du Programme de recherche de la région de l'Atlantique sur la santé des Autochtones de Halifax, contient les meilleures données de surveillance actuellement disponibles sur la santé des 1,4 million

d'Autochtones canadiens. Pourtant, aussi édifiants qu'ils soient, les renseignements de l'ERS sont étonnamment incomplets, puisqu'ils n'incluent pas les données concernant les Autochtones canadiens qui vivent à l'extérieur des réserves et dont la proportion est estimée à 60 %. Et les données sont de plus en plus anciennes, ajoute M. Wien. « L'ERS doit entamer une autre phase cette année, explique-t-il. Cependant, la planification détaillée n'a pas encore commencé, ou du moins n'est-elle pas encore visible au niveau régional. » En attendant, M. Wien explique que le Comité sur la gouvernance

de l'information des Premières Nations mène actuellement une enquête appelée Enquête régionale sur l'éducation, l'emploi et la petite enfance chez les Premières nations (EREE). L'EREE a été menée au sein de 250 collectivités des Premières Nations choisies au hasard (239 communautés des réserves et 11 communautés dans le Nord) dans 10 régions de tout le pays. Les premiers résultats devraient être publiés en 2015.

Une analyse environnementale des enquêtes sur la santé des populations des Premières Nations, inuite et métisse réalisée en 2011 par Kue Young, professeur et doyen de la faculté de santé publique à l'Université de l'Alberta, signale deux autres ensembles de données parallèles à l'ERS. L'Enquête auprès des peuples autochtones (EAPA), réalisée par Statistique Canada >>

“Dans ces communautés, chez environ la moitié des

adultes âgés de 60 ans, quatre problèmes de santé chroniques ou

plus ont été diagnostiqués.”

Page 9: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

9

l’ACSRFR présente (suite)après les recensements de 1991, 2001, 2006 et 2012, contient diverses variables sociales, économiques et liées à la santé. Cependant, ces données ne sont pas représentatives de la population nationale ou provinciale des réserves, explique M. Young. Les résultats des analyses de l'EAPA ne sont représentatifs que des réserves ayant participé à l'enquête.

M. Young a également signalé une série d'enquêtes appelées Enquêtes sur la santé des Inuits (ESI) réalisées dans quatre régions inuites en 2004-2008 par des chercheurs universitaires des universités Laval, McGill et de Toronto en collaboration avec des organisations régionales inuites et les gouvernements territoriaux. Les préparations pour une autre ESI en 2016 sont en cours, explique Mylene Riva du Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Québec. Madame Riva dirige également un projet destiné à mettre en place une étude de cohortes circumpolaire sur la santé des Inuits qui inclut pour l'instant uniquement le Nunavik et le Groenland. « Nous commençons à élaborer le projet en collaboration avec la communauté, explique-t-elle. Je pense que nous n'aurons rien de concret à partager avant quelques mois. L'étude n'est pas encore totalement financée. Elle est entièrement chapeautée par la division de la santé publique de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik. »

Bien que les enquêtes sur la santé existent depuis longtemps au Canada, aucune de celles menées depuis 2000 n'a échantillonné tous les groupes autochtones – les Premières Nations (à l'intérieur et à l'extérieur des réserves), les Inuits et les Métis – dans toutes les régions, fait remarquer M. Young dans son analyse. « Il est évident que les enquêtes réalisées par Statistique Canada ont évité (ou n'ont pas été en mesure de couvrir correctement) les réserves des

Premières Nations », conclut M. Young, tout en remarquant que la définition d'une « personne autochtone » constituait « un problème majeur, car les diverses enquêtes utilisent des définitions et des critères différents. »

Pour les enquêtes nationales réalisées par Statistique Canada, explique M. Young dans son analyse, les concepts d'« ancêtre » et d'« identité » sont employés ainsi que, depuis quelques années, le concept de « race ». En fonction du concept cité

et de la manière dont la question était construite, « les populations autochtones ciblées étaient différentes et ne se chevauchaient pas tout à fait », regrette le chercheur. Une étude publiée en 2012 par Santé Canada intitulée « Recommandations sur le choix du dénominateur aux fins de la surveillance de la santé des Premières nations au Canada » fait écho aux inquiétudes de M. Young concernant la terminologie de la surveillance. « Il peut être difficile de calculer ces taux en raison des limites que posent les sources de données dans les estimations justes et actuelles de la population, reconnaît Santé Canada. La détermination d’un dénominateur approprié pour ces calculs représente un défi de longue date. »

Pour la Dre Janet Smylie, chercheuse scientifique au Centre for Research on Inner City Health, à l'hôpital St. Michael's de Toronto, le système de surveillance de la santé de la population autochtone canadienne « est une mosaïque avec des identifiants autochtones absents ou mal normalisés. »

De plus en plus, les chercheurs autochtones remettent en cause non seulement la cohérence de cette mosaïque de surveillance, explique Malcom King, directeur scientifique de l'Institut de la santé des Autochtones des Instituts de recherche en santé du Canada, mais aussi son orientation globale. >>

“…le système de surveillance de la santé

de la population autochtone canadienne

« est une mosaïque avec des identifiants

autochtones absents ou mal normalisés.”

Page 10: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

10

l’ACSRFR présente (suite)M. King, tout comme Jeff Reading, directeur intérimaire du tout nouvellement constitué Institute for Indigenous Health de l'Université de Toronto, réclame l'application d'une « épidémiologie du parcours de vie » à la recherche sur la santé des Autochtones.

M. Reading partage cet avis et note que l'approche axée sur les facteurs de risque chez les adultes pose problème puisque « les adultes sont ciblés pour modifier leur mode de vie, mais la génération suivante grandira dans les mêmes conditions que celles qui ont favorisé le développement et l’apparition des maladies chroniques chez leurs parents. Lorsque ces conditions sont fondées sur un faible statut socioéconomique, le risque de maladies augmente et l’approche axée sur le mode de vie de l’adulte appliquée à la maladie chronique est inefficace. Les disparités et les inégalités sociales liées à la santé documentées dans les communautés autochtones du pays démontrent que l'approche axée sur les

facteurs de risque des adultes, employée en vase clos, n'est pas suffisante. »

Au cours des 20 dernières années, l'épidémiologie du parcours de vie – l'étude des effets à long terme des expositions physiques ou sociales au cours de la gestation, de l'enfance, de l'adolescence, de la vie de jeune adulte et d'adulte sur le développement et les risques de maladies par la suite –, est apparue comme une approche pouvant remplacer le modèle de risque dominant pour l'adulte, explique M. Reading.

« Même si les statistiques peignent un tableau bien sombre et doivent être utilisées pour cibler les efforts de santé publique, tous les Autochtones ne sont pas en mauvaise santé, rappelle M. Reading. L'extrême pauvreté et les problèmes de santé sont concentrés dans certaines communautés autochtones, mais ne sont pas présents dans toutes. »

La question essentielle, conclut M. Reading, est de savoir « pourquoi certaines collectivités autochtones se portent très bien et d'autres non? » <>

Dr Malcom King, directeur scientifique de l'Institut de la santé des Autochtones des Instituts de recherche en santé du Canada.

Page 11: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

11

Entrevue de l’ACSRFR...

L'avenir de la surveillance de la santé publique

Dr David V. McQueen Ancien directeur des Centers for

Disease Control and Prevention (CDC)

aux États-Unis

Page 12: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

12

Entrevue de l’ACSRFR...Pouvez-vous décrire vos réalisations dans le domaine de la surveillance de la santé? Ma tâche principale dans le domaine de la surveillance de la santé a commencé lorsque j'étais professeur à la Johns Hopkins School of Public Health à la fin des années 1970 et au début des années 1980 en tant que consultant pour les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis. À cette époque, les CDC ont formé une équipe d'experts-conseils pour élaborer la stratégie qui deviendrait le Behavioral Risk Factor Surveillance System (BRFSS). L'idée était de concevoir un système dans le cadre duquel chaque État recueillerait les données associées aux facteurs de risques pour les maladies chroniques. Au début, les choses étaient assez simples. Nous avons établi une liste des causes de décès en raison de maladie chronique, comme le cancer, les maladies cardiaques, le diabète, etc., nous avons étudié quels étaient les facteurs de risque individuels associés à ces maladies, par exemple le tabagisme, le régime alimentaire, les activités physiques, la consommation d'alcool, etc., et nous avons posé des questions sur ces facteurs. Nous avons ensuite formé des employés à recueillir des données à l'échelle des divers États grâce à des entrevues téléphoniques, ce qui était plutôt innovant comparé aux visites à domicile ou à l'envoi de questionnaires par courrier.

Peu après, je suis devenu professeur et directeur d'une nouvelle unité de recherche sur la santé et les changements de comportement (RUHBC) à l'Université d'Édimbourg, en Écosse. Le gouvernement écossais voulait savoir pourquoi l'Écosse obtenait de si mauvais résultats en matière de maladies chroniques. Grâce à l'expérience des CDC et à la mise en place du BRFSS, nous sommes passés de la surveillance des facteurs de risque comportementaux à la surveillance du mode de vie et de la santé, et à l'utilisation des interviews téléphoniques assistées par ordinateur (ITAO). Avec l'avènement des ordinateurs personnels, il a été possible d'embaucher des enquêteurs pour recueillir les données par téléphone et les saisir directement à l'ordinateur. Cette innovation technologique nous a permis de recueillir des données « de manière continue ».

Traditionnellement, l'un des problèmes était la variation des comportements personnels en fonction du moment de la semaine, de l'année, etc. Grâce à la collecte de données en continu, ces erreurs ont été réduites au minimum. Toutefois, nous sommes allés plus loin en recueillant les données, en les analysant et en créant des rapports de manière systématique. Il s'agissait d'une avancée méthodologique par rapport aux enquêtes où les données étaient recueillies peu fréquemment. L'un des principaux problèmes des données de surveillance,

notamment dans le domaine des facteurs de risque, était que les renseignements n'étaient pas à jour. Après la collecte de données, il pouvait s'écouler deux ou trois ans avant leur publication. Nous voulions résoudre ce problème. Après 10 ans passés en Écosse, je suis revenu aux CDC et on m'a demandé d'être le directeur du BRFSS. J'ai occupé ce poste pendant plusieurs années et j'ai eu l'idée de mettre en place ce système dans d'autres pays. Nous avons commencé en 1999 avec la première réunion qui est devenue un rassemblement semestriel de personnes venant de pays différents et lors duquel on les aidait à élaborer des programmes semblables. Ces réunions ont fini par devenir la WARFS et nous avons décidé de rejoindre l'UIPES, car il était important de relier la surveillance des facteurs de risque à la promotion de la santé, et d'utiliser les données pour la mise en œuvre de politiques et de programmes continus.

Vous êtes maintenant à la retraite : êtes-vous toujours actif au sein de la communauté mondiale de la surveillance? Ce qui me motive, c'est que la vision que j'ai entretenue toutes ces années, c'est-à-dire la mise en place d'une collecte de données utile et continue et la création d'un lien avec les personnes intéressées par cette idée... cette vision ne s'est pas entièrement concrétisée. Parmi les personnes qui recueillent les données, un nombre insuffisant tente de trouver les causes des maladies chroniques, mais je crois aussi qu'il est absolument nécessaire d'effectuer davantage d'analyses et que celles-ci doivent être meilleures. >>

“Je crois que la santé publique est actuellement en

mode rétrograde… revient à son fondement

d'hygiène axée sur la causalité d'une

maladie en particulier.”

Page 13: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

13

Entrevue de l'ACSRFR (suite)Je crois que la plupart du temps, nous rédigeons des rapports contenant des totalisations croisées de variables uniques – par exemple, nous indiquons combien de personnes fument, au lieu d'essayer d'élaborer des systèmes analytiques qui étudient en détail la manière dont ces variables s'articulent. À mon avis, nous manquons d'analyses approfondies, et l'objectif de surveillance de l'association des données utiles pour l'élaboration de politiques et la promotion de la santé est toujours à l'étape du projet.

Dans quelle direction la santé publique se dirige-t-elle de façon générale? Je crois que la santé publique est actuellement en mode rétrograde. La santé publique progressait bien, mais en raison des événements survenus à l'échelle mondiale, la santé publique revient à son fondement d'hygiène axée sur la causalité d'une maladie en particulier. Je crois que l'épidémie de la maladie à virus Ebola, le bioterrorisme, les éclosions d'influenza et d'autres événements ont accéléré ce processus. Ces événements attirent l'attention et détournent les gens (et les ressources) des autres domaines d'intérêt. Je crois donc que le domaine de la surveillance des facteurs de risque des maladies chroniques a toujours autant de peine à se faire reconnaître.

Il y a quelques années, les déterminants sociaux de la santé suscitaient beaucoup d'intérêt après la publication du rapport de Marmot; pendant un certain temps, tout le monde leur accordait de l'attention. La perte de cet intérêt est probablement attribuable à de nombreux facteurs. Les éclosions de maladies infectieuses attirent beaucoup d'attention, mais je crois également que les programmes d'austérité du gouvernement ont entraîné le retour de la santé publique dans sa zone de confort : les maladies infectieuses. Si on choisit de supprimer des programmes, ce sont les programmes en périphérie du secteur de la santé publique qui les subissent. C'est la raison pour laquelle la promotion de la santé en souffre aujourd'hui autant. Les gens perçoivent la santé publique comme un luxe, mais je soutiens que c'est tout le contraire.

Quels sont les principaux défis auxquels font face les épidémiologistes aujourd'hui? De quelle façon la profession se prépare-t-elle en vue de ces nouveaux défis?

Je crois que la profession de l'épidémiologie traverse de nombreux changements. Historiquement, le succès de l'épidémiologie repose sur la description de la prévalence de la maladie, qui a toujours été son principal objectif. Le plus grand défi consiste à cesser de fournir de simples descriptions, puisqu'elles ne sont pas liées à la promotion de la santé, et que le contexte social plus large est nécessaire pour rendre la contribution de l'épidémiologie plus substantielle. Ces cinq à dix dernières années, de nombreux et bons efforts ont permis l'évolution de l'épidémiologie sociale, c'est-à-dire l'intégration de l'épidémiologie aux concepts sociaux. Toutefois, ces

efforts sont très limités et ne font pas encore l'unanimité, d'après ce que je peux constater. D'après moi, le fait que l'épidémiologie soit devenue « surbiomédicalisée » constitue le principal défi; elle devrait être davantage axée sur la santé publique et moins sur la médecine clinique. Elle ne présente pas une bonne compréhension de la santé et de la maladie dans leur sens large. Il n'existe pas de bonne épistémologie de l'épidémiologie à l'égard de ce qui constitue le domaine; elle se résume donc à des approches plus simplistes.

Est-ce que les acteurs de la santé publique se concentrent sur les bons éléments et utilisent les bonnes méthodologies? Dans une certaine mesure, je crois que nous avons fait du bon travail.

Cependant, il faut revoir complètement les questions que nous posons ainsi que la façon dont les données sont utilisées et analysées. Les problèmes qui surviennent, même dans la documentation sur les déterminants sociaux, sont liés à des éléments comme la pauvreté, l'iniquité, etc. Toutefois, l'analyse des données issues de ces problèmes est liée aux facteurs de risque et davantage au tabagisme, à la consommation d'alcool, aux comportements sédentaires, etc. C'est là où se trouve la science, dans la zone de confort. Si vous considérez que les « causes des causes » sont vraiment importantes, ce sont les données que vous devez analyser et sur lesquelles vous devez vous concentrer.

Croyez-vous que les données que vous déterminez sont facilement accessibles et que vous devez réellement travailler fort pour obtenir d'autres types de données? Oui, je le crois. Encore une fois, tout dépend tellement de la formation. Les personnes qui travaillent en santé publique ont généralement reçu une formation en biomédecine. >>

“Si vous considérez que les « causes des

causes » sont vraiment importantes, ce sont les données

que vous devez analyser et sur

lesquelles vous devez vous concentrer.”

Page 14: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

14

Entrevue de l'ACSRFR (suite) De ce point de vue, il n'est pas étonnant qu'il s'agisse d'une zone de confort lorsque ces personnes abordent les maladies et les résultats directs, même le comportement comme résultat. Nous pouvons réfléchir aux causes d'un comportement, déterminer les comportements qui entraînent des résultats de maladies, mais nous ne le faisons pas. Nous n'avons pas tendance à analyser cet aspect. Nous devons réellement réexaminer notre façon de recueillir de nouvelles données.

Quelles sont les répercussions des nouvelles technologies sur la surveillance des facteurs de risque de la santé publique? Je crois qu'elles auront d'énormes répercussions. Cela ne fait aucun doute. Selon mon expérience personnelle, l'évolution des ordinateurs et les approches irrégulières en matière de collecte et d'analyse de données sont de bons exemples de répercussions de la technologie qui ont véritablement modifié la surveillance des facteurs de risque. Je crois que ce qui se passe actuellement avec tous les nouveaux appareils accessibles, l'utilisation d'Internet et ainsi de suite, devrait avoir des répercussions importantes sur la façon de recueillir et d'analyser des données, sur ce qui constitue une donnée et sur la façon de repenser ce que nous avons sous les yeux. Donc oui, je peux simplement dire que si je n'étais pas à la retraite et si je travaillais dans ce domaine à temps plein, je me concentrerais véritablement sur ce domaine, parce qu'il représente l’avenir.

Qui travaille dans ce domaine? Certaines des personnes qui travaillent à l'Alliance mondiale sur la surveillance des facteurs de risque (WARFS) commencent à discuter de cette question. Je sais que les personnes qui travaillent dans les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) sont préoccupées par cette question et que les personnes qui travaillent dans le domaine de la surveillance des facteurs de risque comportementaux songent à l'utilisation de certains de ces outils comme Internet. Cela pourrait toutefois représenter une façon totalement différente de comprendre ce que constitue un échantillon. Il s'agit d'un des problèmes qui nécessite une refonte importante. Pour un domaine comme l'échantillonnage, ces avancées ont d'énormes répercussions, puisque les méthodes d'échantillonnage utilisées par le passé sont fondées sur le lieu de résidence des personnes, si elles font partie d'un ménage, et ce genre de choses.

Maintenant, l'échantillonnage provient soudain d'appareils mobiles des personnes et des médias sociaux qu'elles utilisent. Ce que constitue un « échantillon » semble être une question fondamentale. J'ignore la réponse à cette question, mais j'espère que certaines personnes s'y penchent sérieusement. J'espère aussi que nous réglerons réellement cette question dans nos réunions au sein de la WARFS et d'autres organisations.

Où recherchez-vous des renseignements sur les nouvelles percées? Je crois que cela découle de ce que nous avons discuté auparavant. Je crois que les personnes qui travaillent dans ce domaine doivent sortir de la sphère biomédicale de la santé publique, observer les efforts en sciences sociales, les sciences dites plus douces, et prendre en considération d'autres approches potentiellement pertinentes. Nous devons cesser de penser qu'on trouvera la solution dans la santé publique traditionnelle. Il faut que différents types de personnes participent à la surveillance.

Quels conseils avez-vous à formuler à l'endroit de l'Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque (ACSRFR)?

Je crois que les organisations comme l'ACSRFR, la WARFS et l'Americas Network for Chronic Disease Surveillance (AMNET) sont de très bonnes organisations de pointe. Le problème, c'est qu'elles sont en périphérie et qu'elles ne reçoivent pas la reconnaissance qu'elles méritent de la part de la communauté de santé publique établie. Les idées provenant de ces organisations doivent être au cœur du secteur de la santé publique. Ces organisations doivent être reconnues par la communauté de santé publique établie, comme les organismes nationaux, les CDC, les CDC européens et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Beaucoup de ces organisations ont tendance à penser que ce sont elles qui possèdent l'expertise. Toutefois, je dirais que ce sont les établissements comme le l'ACSRFR, l'AMNET, la WARFS et d'autres, c'est-à-dire les organisations qui font réellement de la surveillance, qui possèdent l'expertise et qu'il faut écouter. Les autres organisations elles-mêmes, ainsi que les établissements de santé publique à l'échelle mondiale et nationale, doivent reconnaître l'importance de ces organisations. <>

Par Jostein Algroy

“Je crois que ce qui se passe actuellement avec tous les

nouveaux appareils accessibles, l'utilisation

d'Internet et ainsi de suite, devrait avoir des répercussions importantes sur la façon de recueillir et d'analyser des

données, sur ce qui constitue une donnée et sur la façon de repenser ce que nous avons

sous les yeux.”

Page 15: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

15

Faits liés à la surveillance ...La neuvième partie d’une série au sujet du passé, du présent et de l’avenir de la surveillance de la santé publique. Article rédigé par le Dr Bernard Choi, chercheur scientifique principal, Surveillance des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, et journaliste scientifique pour le Bulletin de l’ACSRFR.

Passé La déclaration systématique de différentes maladies a commencé en 1874 aux États-Unis, au Massachusetts. Le State Board of Health du Massachusetts a inauguré un plan de déclaration volontaire hebdomadaire des maladies prévalentes par les médecins. Un modèle de carte postale a été conçu afin d'« économiser le plus possible le temps et les efforts qu'exige ce

service de la part du personnel médical occupé ». À l'échelle mondiale, le programme de surveillance de la

santé publique est coordonné par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). En 1965, le directeur général de l'OMS a établi une unité de surveillance épidémiologique au sein de la Division des maladies transmissibles de l'OMS. Le premier rapport de surveillance des maladies transmissibles a été publié en 1966. En 1968, la 21e Assemblée mondiale de la santé a établi la surveillance comme une fonction essentielle de la pratique de la santé publique.

Présent La surveillance passive par rapport à la surveillance active : les systèmes de surveillance passifs sont ceux qui s'occupent de la déclaration systématique des maladies à déclaration obligatoire. Ce système est simple et ne représente pas un fardeau pour le ministère de la Santé, mais il est limité par un signalement incomplet. Aussi, comme la surveillance passive repose sur des personnes de différents établissements pour fournir des données, leur qualité et le respect des délais sont difficiles à contrôler. Pour surmonter les limites que présentent les systèmes passifs, les systèmes de surveillance actifs comprennent une communication régulière avec les déclarants potentiels pour stimuler la déclaration de maladies précises. Ces systèmes peuvent être utilisés pour valider la représentativité et l'exhaustivité de la déclaration passive. Comme la surveillance active emploie des membres du personnel qui communiquent régulièrement avec les fournisseurs de soins de santé ou la population pour obtenir des renseignements sur les conditions de santé, elle fournit les renseignements les plus précis en temps opportun, mais elle coûte aussi très cher.

La surveillance des maladies chroniques par rapport à la surveillance des maladies transmissibles : les

méthodologies de surveillance des maladies chroniques et des maladies transmissibles diffèrent en ce qui concerne la temporalité, l'évolution de la maladie, la cause de la maladie, l'intervention de la santé publique, les sources de données, la collecte de données, les lois et les règlements ainsi que la comorbidité.

Futur Surveillance et évaluation : L'évaluation correspond à un Amélioration de la surveillance de la santé publique à l'échelle mondiale : Dans le cadre de la surveillance des maladies chroniques à l'échelle mondiale, de nouveaux réseaux mondiaux de surveillance de la santé ont aussi vu le jour. L'Alliance mondiale sur la surveillance des facteurs de risque (WARFS) et l'Americas’ Network for Chronic Disease Surveillance (AMNET) en sont des exemples. La WARFS est le groupe de travail sur la surveillance à l'échelle mondiale qui relève de l'Union internationale pour la promotion de la santé et d'éducation pour la santé (UIPES). Elle soutient la mise en place de la surveillance des facteurs de risque comportementaux comme outil pour la santé publique fondée sur des données probantes, et elle reconnaît l'importance de cette source d'information pour éclairer, surveiller et évaluer les politiques, les services et les interventions en matière de prévention des maladies et de promotion de la santé. Il y a eu une série de conférences mondiales bisannuelles sur la surveillance des facteurs de risque dont la première a eu lieu aux États-Unis (Atlanta), en 1999. Les autres ont eu lieu en Finlande (Tuusula), en 2001; en Australie (Noosaville), en 2003; en Uruguay (Montevideo), en 2005; en Italie (Rome), en 2007; en Italie (Venise), en 2009; au Canada (Toronto), en 2011; et en Chine (Beijing), en 2013. La prochaine conférence mondiale de la WARFS se tiendra à Antigua-et-Barbuda (St. Johns), en 2015. L'AMNET a été établi en Uruguay en 2003 comme réseau régional aux fins de partage d'information et d'expériences et pour fournir des occasions d'améliorer la surveillance des maladies chroniques dans la région des Amériques de l'OMS (Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud et les Caraïbes). <>

Page 16: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

16

> MESSAGE > PROFIL > MISSION >

Page 17: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

17

Message de la présidente Ali Artaman, co-président du Comité canadien de coordination (CCC), fait le point sur les réalisations de l'ACSRFR au cours du dernier trimestre et sur ce qui attend l'ACSRFR pour les mois à venir.

L'ACSRFR explore de nouvelles occasions et de nouveaux partenariats à l'échelle régionale, nationale et internationale.

Comme les ressources financières et humaines pour les initiatives de notre Alliance sont limitées, il est essentiel

que notre réseautage et notre publicité soient efficaces.

Je suis heureux de signaler qu'après des mois de discussions internes et externes, notre équipe du Comité canadien de coordination (CCC) a mis au point un plan de travail pour l'année à venir. Ce plan comprend nos actions et nos stratégies pour atteindre les objectifs de l'ACSRFR à mesure que nous allons de l'avant.

L'équipe du CCC croit fermement qu'une rétroaction continue ainsi que des idées novatrices et pragmatiques de la part du personnel de première ligne sur le terrain et des chefs de file de la santé publique sont

essentielles à l'évolution et à la survie de notre réseau pionnier, la seule alliance nationale qui se consacre uniquement à la promotion de la surveillance des facteurs de risque des maladies.

Nous recevrons et prendrons sérieusement en considération toute suggestion et toute proposition liée au mandat de notre Alliance.

Merci de votre soutien continu.

Ali (Al) Artaman, M.D. Ph. D. M. Sc. administration des services de santé co-président du Comité canadien de coordination (CCC)

Page 18: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

18

Profil de l'ACSRFR...Afin de renforcer notre communauté, le Bulletin de l'ACSRFR présente le profil d'un de ses principaux membres dans chaque numéro. Dans ce numéro, nous vous présentons Lynne Russell, coordonnatrice du Système de surveillance rapide des facteurs de risque de l'Ontario. Quels sont vos antécédents professionnels? Comme vous pouvez le remarquer, j'ai un léger accent étant donné que je ne suis pas originaire du Canada. Je viens du Royaume-Uni. J'ai fréquenté l'université à Dundee, en Écosse et j'ai obtenu un B. Sc. en aménagement urbain et régional. En fait, je n'ai donc pas d'antécédents liés à la santé. J'ai suivi mes parents qui sont déménagés à Burlington, au Canada, en 1993, et peu après, j'ai commencé à travailler à temps partiel en tant que chercheuse au Halton Social Planning Council (HSPC). Au même moment, je travaillais également à temps partiel à La Baie, au rayon de la mode féminine et, comme mes collègues le savent, la mode me passionne, particulièrement lorsqu'il s'agit de « coordonner » des accessoires mode! Après quelques années au HSPC, j'ai été promue à un poste de planificatrice sociale et j'ai été très heureuse d'y travailler pendant 10 ans. Mes années auprès du HSPC m'ont fourni une expérience en recherche qualitative et quantitative, en facilitation, en présentation et en rédaction de rapports. Elles m'ont aussi fourni beaucoup d'expérience de travail auprès d'organisations communautaires et du gouvernement, et de collaboration, en particulier avec les services de santé de Halton. J'ai travaillé à de nombreux projets en collaboration avec les services de santé de Halton, y compris le programme de paniers d'aliments nutritifs et l'étude sur les banques alimentaires de Halton. Pendant que je travaillais au HSPC, j'ai posé ma candidature pour un poste de coordonnatrice au Système de surveillance rapide des facteurs de risque (RRFSS), et j'ai commencé à occuper ce poste en 2003.

Qu'est-ce qui vous a menée à travailler dans un domaine lié à la santé? Même si je ne suis ni épidémiologiste ni professionnelle de la santé, mon travail au HSPC comprenait de nombreux projets ayant un lien étroit avec la santé. Mon travail au HSPC m'a donné de l'expérience en matière de déterminants sociaux de la santé et de l'influence importante de l'environnement social et économique sur la santé. Pendant de nombreuses années, je représentais la région de Halton auprès de Campaign 2000, une organisation qui lutte pour mettre fin à la pauvreté des enfants au Canada en raison des effets négatifs qu'a la pauvreté, en particulier sur la santé des enfants. J'ai également eu la chance de présenter des données probantes sur la relation entre le revenu familial et la santé des enfants au Comité permanent des finances de l'Assemblée législative de l'Ontario. >>

Page 19: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

19

Profil de l'ACSRFR (suite) À quoi consacrez-vous le plus de temps dans le cadre de vos fonctions actuelles? En tant que seule membre du personnel du RRFSS, le multitâche est le mot clef que j'utiliserais pour décrire cet emploi. Dans une même journée, je peux coordonner une demande d'une organisation (comme Action Cancer Ontario ou Santé publique Ontario) pour utiliser les données du RRFSS issues de différentes unités de santé en Ontario, afficher des documents sur le site Web du RRFSS (comme des dictionnaires de données ou des questionnaires conviviaux), préparer des ordres du jour ou des procès-verbaux pour les Groupes de travail du RRFSS ou mettre à jour les renseignements financiers pour le budget de coordination du RRFSS. Il n'y a pas deux journées semblables. Étant donné que le poste de coordonnateur du RRFSS est un poste tout nouveau, j'ai eu la chance merveilleuse de modeler le rôle et il continue d'évoluer d'année en année.

En tant que coordonnatrice pour le RRFSS, comment envisagez-vous son avenir en Ontario? Comme pour toutes les enquêtes par téléphone, nous essayons de trouver des façons de remédier aux taux de réponse décroissants et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous envisageons des modes mixtes, en particulier d'offrir une enquête en ligne du RRFSS dans un proche avenir. L'enquête en ligne du RRFSS est actuellement mise en œuvre comme projet pilote au sein de deux unités de santé de l'Ontario. Pour chaque unité de santé, elle visera un échantillon aléatoire de 500 ménages en deux cycles d'environ 10 minutes qui seront menés en parallèle de l'enquête téléphonique du RRFSS en français et en anglais. Les participants recevront une lettre à l'avance et recevront des appels supplémentaires pour les encourager à répondre à l'enquête en ligne. Si les résultats s'avèrent positifs, nous planifions offrir cette option d'enquête en ligne à toutes les unités de santé de l'Ontario. En plus d'essayer d'augmenter les taux de réponse, nous espérons que l'enquête visera à rejoindre les groupes d'âge plus jeunes et, bien sûr, à réduire les coûts.

Qu'est-ce qui a vous a motivée à devenir membre de l'ACSRFR? En tant que coordonnatrice du RRFSS, j'ai participé aux conférences annuelles du Behavioral Risk Factor Surveillance System (BRFSS) des États-Unis et j’ai souvent rencontré d'autres représentants canadiens pour partager des renseignements sur nos activités et plans de surveillance respectifs et en discuter. Ce groupe comprenait souvent des personnes comme Bernard Choi de l'Agence de la santé publique du Canada, Jane Griffith et Tannis Erickson du Manitoba ainsi que Yiqun Chen de l'Alberta. Après quelques années de rencontres aux États-Unis lors de ces conférences annuelles du BRFSS, nous avons reconnu la nécessité d'un forum ou d'un réseau auCanada qui fournirait une occasion de rencontre aux

personnes qui s'intéressent à la surveillance canadienne des facteurs de risque. Peu de temps après cela, un groupe de réflexion a été planifié, puis remplacé par le nom ACSRFR et il compte beaucoup des mêmes personnes qui font partie du Comité canadien de coordination (CCC). En février 2008, j'ai fait une présentation au forum du groupe de réflexion sur la surveillance collaborative canadienne des facteurs de risque à l'échelle régionale et locale qui s'est tenu à Toronto et j'ai participé l'année suivante au premier symposium de l'ACSRFR. Depuis, j'ai été membre du Groupe de travail sur les communications de l'ACSRFR en 2008-2009 et je continue de me tenir au courant des activités par l'intermédiaire du réseau électronique et des mises à jour.

Comment concevez-vous le rôle actuel de l'ACSRFR au Canada? En tant que membre initiale du CCC ayant planifié le « groupe de réflexion », j'ai observé l'évolution de l'ACSRFR d'un très petit groupe de bénévoles partageant une vision et une passion vers un vaste réseau bien coordonné de membres partout au Canada. Je dois féliciter tous les bénévoles qui avaient la vision de créer cette alliance et les nombreuses personnes qui continuent de la soutenir et d'y participer. L'ACSRFR fournit à ses membres, comme moi-même, un réseau d'autres personnes dans la communauté de surveillance de la santé qui sont reliées entre elles pour partager leurs connaissances et leur expérience.

Quelles sont les possibilités futures de l'ACSRFR? Je crois que nous pouvons partager beaucoup plus entre nous et en apprendre davantage des uns et des autres à propos de la surveillance. Par exemple, j'ai récemment reçu un courriel du service de santé publique de Montréal qui souhaitait en savoir plus sur l'enquête en ligne du RRFSS et qui proposait en retour de partager avec nous les résultats de leur enquête en ligne locale en matière de surveillance de la santé. Par rapport à cela, je suggérerais peut-être la tenue de conférences futures en personne, semblables au premier symposium de l'ACSRFR en 2009, un lieu de rencontre où des personnes de partout au Canada partageant le même point de vue s'intéressant à la surveillance des facteurs de risque peuvent se réunir. Pour une telle rencontre, je suggérerais d'échanger sur la surveillance future des facteurs de risque, comme l'utilisation des enquêtes multimodes (p. ex. enquêtes en ligne, téléphones cellulaires, groupes de discussion) et de partager des idées et des pratiques novatrices. Un autre thème pourrait être lié à la visualisation des données et aux façons de présenter et d'utiliser les données (comme des graphiques informatifs et des diapositives), pour transmettre par des images et de façon graphique des messages clés puissants en matière de santé. Je crois que dans son état actuel, l'ACSRFR continue à nous fournir un excellent mode de partage de nos connaissances et de notre expérience avec les personnes qui travaillent dans le monde de la surveillance locale des facteurs de risque. <>

Par Jostein Algroy

Page 20: Bulletin l'ACSRFR printemps 2015

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 5, numéro 2, printemps 2015

20

Envoyez-nous votre articleNous invitons tous les membres à nous envoyer des articles pour les numéros à venir. Nous favorisons un bulletin bilingue, et les articles seront publiés dans la langue dans laquelle ils sont transmis (l’anglais ou le français). Veuillez transmettre votre article au rédacteur en chef du Bulletin de l’ACSRFR à [email protected].

MANDAT VISION MISSIONl’ACSRFR est un réseau de

partenaires du secteur public qui souhaitent collaborer pour renforcer les capacités en

matière de surveillance des facteurs de risque de maladies chroniques à l’échelle régionale

et locale au Canada afin de contrôler et de prévenir les

maladies chroniques.

Des mesures durables et efficaces de collecte, d’analyse,

d’interprétation et d’utilisation de données sur les facteurs de

risque à l’échelle régionale et locale pour pouvoir prendre de meilleures décisions en matière de programmes et de politiques

au Canada.

Mettre sur pied et renforcer les capacités de surveillance des facteurs de risque à l’échelle

régionale et locale au Canada.

Comités l’ACSRFRComité de coordination

canadien (CCC)Group de travail sur les outils

et les ressourcesGroup de travail sur la

formationGroupe de travail sur

l’innovation en matière de surveillance

Présidente: Betty Reid-White Présidente: Ahalya Mahendra Présidente: Vacant Présidente: Michelina Mancuso

Co-Président: Ali Artaman Co-Président:: Vacant Co-Présidente:: Audrey Layes Co-Présidente: Vacant

Appel de candidatures Êtes vous intéressé et disponible pour contribuer à définir la stratégie de l’ACSRFR? Vous avez le temps de faire du bénévolat? Nous cherchons des membres pour nos groupes de travail (Formation, Outils et Ressources et Innovation en matière de surveillance) et pour le comité de coordination. Les mandats sont d’une durée de deux ans. 

Chaque groupe a un objectif particulier. Le Groupe de travail sur la formation coordonne les activités, y compris les séances bimensuelles de formation en ligne et le Forum en ligne qui reposera sur une évaluation des besoins actuels. Le Groupe de travail sur les outils et les ressources repère les outils et les ressources qui sont actuellement disponibles et étudie comment jumeler ceux qui en « ont » à ceux qui en « ont besoin ». Il envisage des moyens créatifs qui faciliteraient les contacts, y compris une plus grande utilisation de notre compte Twitter et d’autres options de réseautage. Le Groupe de travail sur l’innovation en matière de surveillance existe depuis peu de temps et il est possible d’orienter la direction qu’il prendra. Le Comité de coordination fournit des conseils sur le fonctionnement de l’ACSRFR et prend les décisions dans des domaines précis, notamment sur la présence sur le Web et le bulletin.

Plusieurs postes sont à combler, et nous vous invitions à communiquer avec nous si vous désirez des renseignements plus détaillés, proposer un collègue, ou vous porter volontaire. Les membres de l’ACSRFR sont sa force : nous vous encourageons à participer! <>