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ACIM Bulletin de liaison électronique n°11 – Mars 2011 « Ensemble, on va plus loin » ACIM (Association pour la Coopération des professionnels de l’Information Musicale) Page 1 Chers adhérents, En écho aux réflexions de l'ensemble de la profession, le Conseil d'administration de l'ACIM a choisi de placer les rencontres nationales 2011 sous le signe de la médiathèque comme troisième lieu, c'est à dire comme espace social intermédiaire entre le domicile et le travail. Le thème de la médiathèque, un carrefour de la vie musicale permettra d'une part de réfléchir à comment la musique peut apporter sa pierre à cette construction d'une bibliothèque comme lieu de rencontre, d'autre part de questionner dans cet optique l'évolution et la place des collections musicales. Vous êtes d'ores et déjà nombreux à avoir répondu présents et nous vous en remercions. Pour ceux qui n'auraient pas pu venir, il y aura bien sûr un compte-rendu dans les prochains numéros du bulletin de l'ACIM. Ce premier numéro de 2011 vous offre un menu varié: des expériences d'ateliers de MAO (Musique Assistée par Ordinateur) au tableur de répartition d'un budget musical par genres en passant par une approche du Jazz via le Cinéma et le ré-aménagement d'un espace musique. A déguster sans modération. Les rencontres nationales seront aussi l'occasion de débattre et d'adopter un texte visant à expliquer et défendre la place de la musique en bibliothèque. Vous trouverez en ligne le projet de texte et vous pouvez réagir sur le blog dédié: http://acim2011.wordpress.com/2011/03/14/la-musique-a-toute-sa- place-en-bibliotheque/. Ce manifeste est destiné à être diffusé largement auprès des associations professionnelles partenaires de l'IABD et aux associations d'élus notamment la FNCC. Chaque bibliothécaire musical pourra aussi s'en saisir pour débattre au sein de sa structure et l'adresser à ses élus. La coopération professionnelle reste primordiale non seulement pour échanger sur nos pratiques et réfléchir aux évolutions de notre métier mais aussi pour expliquer et défendre ensemble l'importance de la musique en bibliothèque. Toutes vos contributions au bulletin et à la vie de l'ACIM sont bienvenues et fortement souhaitées. Comme le dit très bien un proverbe africain: Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. Xavier Galaup, Président de l'ACIM Directeur de publication : Jean-Raphaël Rondreux Tél. 03 44 10 83 18 – Mél. [email protected] Rédaction : Xavier Galaup, Frédéric Lemaire, Arsène Ott, Amandine Minnard, Vincent Ingouf, Françoise Chotard, Catherine Viltard, Jean-Raphaël Rondreux, Crédits Photographiques : Nicolas Goczkowski Légende : Gardien des sapins

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Ce premier numéro de 2011 vous offre un menu varié: des expériences d'ateliers de MAO (Musique Assistée par Ordinateur) au tableur de répartition d'un budget musical par genres en passant par une approche du Jazz via le Cinéma et le ré-aménagement d'un espace musique

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« Ensemble, on va plus loin »

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Chers adhérents,

En écho aux réflexions de l'ensemble de la profession, le Conseil d'administration de l'ACIM a choisi de placer les rencontres nationales 2011 sous le signe de la médiathèque comme troisième lieu, c'est à dire comme espace social intermédiaire entre le domicile et le travail. Le thème de la médiathèque, un carrefour de la vie musicale permettra d'une part de réfléchir à comment la musique peut apporter sa pierre à cette construction d'une bibliothèque comme lieu de rencontre, d'autre part de questionner dans cet optique l'évolution et la place des collections musicales. Vous êtes d'ores et déjà nombreux à avoir répondu présents et nous vous en remercions. Pour ceux qui n'auraient pas pu venir, il y aura bien sûr un compte-rendu dans les prochains numéros du bulletin de l'ACIM. Ce premier numéro de 2011 vous offre un menu varié: des expériences d'ateliers de MAO (Musique Assistée par Ordinateur) au tableur de répartition d'un budget musical par genres en passant par une approche du Jazz via le Cinéma et le ré-aménagement d'un espace musique. A déguster sans modération. Les rencontres nationales seront aussi l'occasion de débattre et d'adopter un texte visant à expliquer et défendre la place de la musique en bibliothèque. Vous trouverez en ligne le projet de texte et vous pouvez réagir sur le blog dédié: http://acim2011.wordpress.com/2011/03/14/la-musique-a-toute-sa-place-en-bibliotheque/. Ce manifeste est destiné à être diffusé largement auprès des associations professionnelles partenaires de l'IABD et aux associations d'élus notamment la FNCC. Chaque bibliothécaire musical pourra aussi s'en saisir pour débattre au sein de sa structure et l'adresser à ses élus. La coopération professionnelle reste primordiale non seulement pour échanger sur nos pratiques et réfléchir aux évolutions de notre métier mais aussi pour expliquer et défendre ensemble l'importance de la musique en bibliothèque. Toutes vos contributions au bulletin et à la vie de l'ACIM sont bienvenues et fortement souhaitées. Comme le dit très bien un proverbe africain: Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.

Xavier Galaup,

Président de l'ACIM

Directeur de publication : Jean-Raphaël Rondreux

Tél. 03 44 10 83 18 – Mél. [email protected]

Rédaction : Xavier Galaup, Frédéric Lemaire, Arsène Ott,

Amandine Minnard, Vincent Ingouf, Françoise Chotard,

Catherine Viltard, Jean-Raphaël Rondreux,

Crédits Photographiques : Nicolas Goczkowski Légende : Gardien des sapins

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Sommaire :

Editorial : « Ensemble, on va plus loin ! » / Xavier Galaup (p. 1)

Le dialogue syncopé entre jazz et cinéma (des origines aux années 30) / Arsène Ott (p. 3) Ça déménage en musique ! (réaménagement du pôle arts de la médiathèque José cabanis à Toulouse) / Amandine Minnard (p. 8) Trois expériences autour des musiques électroniques et de la musique assistée par ordinateur (MAO) / Vincent Ingouf / Françoise Chotard / Catherine Viltard / Jean-Raphaël Rondreux (p. 12) Un instrument adapté de répartition budgétaire : « le tableur magique » des genres musicaux / Frédéric Lemaire (p. 20)

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LE DIALOGUE SYNCOPÉ ENTRE JAZZ ET CINÉMA (des origi nes aux années 30) / Arsène Ott

Photo - Gjon Mili, 1944 - LIFE

Les films considérés comme des lieux du jazz Cette sélection documentaire commentée a pour objectifs : - De déceler les traces laissées par le jazz dans les films. En effet qu’il s’agisse d’œuvres de fiction ou de films documentaires, le cinéma offre de multiples lieux au jazz ; - D'éclairer l’histoire du jazz à la lumière du cinéma et réciproquement ; - De relever dans quelle mesure le jazz a pu marquer ou orienter la création cinématographique. Dialogue entre jazz et cinéma ou rencontre improbab le ? Les histoires du cinéma et du jazz sont presque jumelles. D’une part elles naissent au tournant du 20ème siècle, d’autre part elles se développent grâce à des apports technologiques : caméra, pellicule pour le cinéma, enregistrement pour le jazz. Comme l’a écrit Comolli, « la machine-cinéma est plus rigide, plus lourde, que ne l’est, outil pour outil, l’instrument du musicien. » « Comment réussir la rencontre improbable d’une caméra dirigée avec une musique qui ne l’est pas ? » Philippe Carles et Jean-Louis Comolli (All that jazz, p. 31). Ajoutons à cela que les gestes peuvent être visibles, la musique elle est invisible, immatérielle ou abstraite. Ce qui fait que nous aboutissons à ce paradoxe qui fait qu’au cinéma le jazz peut-être entendu, plus qu’il ne peut être vu. Ou alors lorsque le jazz est donné à voir à l’écran, c’est là qu’il fait défaut, car précisément il est ou serait ce qui continue à échapper au cadre, à la partition… Un enjeu « … pas seulement filmer des corps, mais filmer ce qui se passe entre les corps, à l’intérieur de l’orchestre, cette grappe d’humains, et laisser le film s’inventer, comme le jazz, sous nos yeux, dans le temps du jeu. Au-delà de la fiction et de ses personnages [mais l’on pourrait dire la même chose des documentaires], laisser la musique imposer sa durée, et tenter de répondre à cette lancinante question ; comment filmer le jazz, cette expérience humaine ? » Gilles Mouëllic (All that jazz, p. 104)

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Des films qui swinguent ? « La musique comme le cinéma commence avec des thèmes, des sujets profonds, et finalement le résultat est très ambigu, et émotionnel. Tout est une affaire de rythme, de séquençage, de leitmotiv, en fait le montage est très proche de la pratique de la musique. J’en suis arrivé à être heureux de faire du cinéma comme si je faisais de la musique. (…) il y a des films qui swinguent et d’autres qui ne swinguent pas». Alain Corneau (All that jazz, p. 206) Sources

Jazz et cinéma / Gilles Mouëllic. - Editions Cahiers du cinéma, 20 00 « Le jazz est un fantôme qui hante l’histoire du cinéma » Gilles Mouëllic (p. 7)

All that Jazz : un siècle d’accords et désaccords a vec le cinéma / sous la direction de Franco La Polla. – Cahiers du Cinéma : Festival International du Film de Locarno, 2003

Premières rencontres entre le jazz et le cinéma Les jazzmen : devant l’écran (Fats Waller, Count Ba sie, Louis Armstrong…) Vaudevilles, clubs, cinémas les musiciens font partie du spectacle. « Les musiciens jouent devant l’écran, de la même manière qu’ils accompagnent les autres attractions. » Gilles Mouëllic (p. 14) Nombreux étaient les jazzmen qui exerçaient leurs talents devant les écrans muets, et de ce fait le jazz étaient sans doute une des « premières dimensions sonores du cinéma américain. » Gilles Mouëllic (p. 14). Le dialogue avec le film Les pianistes de ragtime, de stride ou de boogie-woogie sont les interlocuteurs idéals pour se caler sur le rythme des films. Ce dialogue qui trouve son apothéose dans les films burlesques (serials, slapsticks…) : la frénésie virtuose des pianistes y colle à merveille aux enchaînements de séquences et de gags. Le jeu improvisé des jazzmen leur permet de rester dans une même continuité d’action, leur approche personnelle et spontanée du récit leur permet d’enrichir l’image d’un regard musical singulier.

Harold Lloyd

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« Liberté du phrasé sur un tempo régulier, souci commun du corps et de l’instant vécu sont les fondements de la complicité entre le pianiste de la salle et ces corps en mouvement. » Gilles Mouëllic (p. 16) Les années 20 : la « renaissance noire » Au début des années 20 apparaît un mouvement artistique intitulé « Harlem Renaissance ». Ce mouvement est la manifestation d'une prise de conscience de l'identité noire et interpelle la culture sous toutes ses formes : littérature, théâtre, musique et cinéma. Comme nous le verrons ci-dessous. Le jazz est-il là ? « Oh, play that thing !» (Simili jazz)

The Jazz Singer : le chanteur de jazz / réalisé par Alan Crosland ; scénario adapté par Alfred A. Cohn d'après la pièce de Samso n Raphaelson The Day of Atonement ; avec Al Jolson (Jackie Rabinowitz - Jack Robin), May McAvoy (Mary Dale), Warner Oland (Le chantre Rabino witz), Eugenie Besserer (Sara Rabinowitz), Otto Lederer (Moisha Yu delson)… [Et al.]. – Warner, 2007. – Sortie en salle le 6 octobre 1927 ) Extrait vidéo : Mammy (Le chanteur de jazz - Al Jolson) DVD à la médiathèque « Jazz et cinéma sont officiellement unis, même si l'histoire semble bégayer quelque peu: c'est un acteur blanc peint au cirage qui incarne le Chanteur de

jazz, dans la plus pure tradition des minstrel shows. Malheureusement, Jolson ne se contente pas de jouer les Noirs d'opérette : il donne aussi une très pâle imitation de leur musique. Si pâle qu'il n'y a pas une seule seconde de jazz dans Le chanteur de jazz... » Gilles Mouëllic (p. 16) A noter toutefois la présence du futur standard de jazz composé par Irving Berlin : Blue skies. (Comédie musicale – comédie folklore) Hallelujah! / réalisé par King Vidor ; scénario de King Vidor, Ransom Rideout, Richard Schayer, Wanda Tuchock ; musique d 'Irving Berlin ; avec Daniel L. Haynes (Zeke), McKinney Mae Nina (Poussin ), William E. Fountaine (Hot Shot), Harry Gray (Parson [Pappy])... [Et al.] . - MGM, 1929 Le scénario est une variation sur le thème du combat entre le bien et le mal, la ville tentatrice et la campagne paradisiaque. Hallelujah! a été le premier film parlant produit par une major (MGM) avec une distribution d'acteurs Noirs (all black cast). Il est tourné en grande partie en décors naturels à Memphis (Tennessee) et en Arkansas. Ces race movies intègrent fréquemment des scènes de cabaret qui reflètent l'importance de la musique dans l'univers des Noirs américains. King Vidor sacrifie parfois l'authenticité à un exotisme caricatural (personnages calqués sur les minstrels shows), son film n'en est pas moins porté par l'énergie et la ferveur de la musique noire. Il recèle des moments d'exception où l'essence même de l'improvisation jazzistique trouve à s'exprimer :

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dans la singularité des traits musicaux, dans la personnalisation du son, dans l'engagement physique des musiciens, dans l'affirmation de la prise de risque ou dans la revendication d'une musique du désordre et de l'ambiguïté sonore. Extraits vidéo : Halleluyah ! King Vidor (concert dans un honky tonk) Hallelujah ! King Vidor (Goin home) (Jazz/blues sujet)

St. Louis Blues (1929) / réalisé par Dudley Murphy ; scénario de Kenneth W. Adams et W.C. Handy d’après la chanson é crite par ce dernier "St. Louis Blues" ; avec Bessie Smith (cha nt) ; le Johnson Hall Choir ; James P. Johnson (piano) ; Alec Lovejo y (Bit - rôle) ; Jimmy Mordecai (Jimmy the Pimp – rôle) ; Thomas Mor ris (cornettiste) ; Isabel Washington (rôle féminin). – RCA Phototone, 1929 Chant de l’abandon et du désespoir St. Louis Blues est un film au casting entièrement afro-américain. Il a été tourné en Juin 1929 à Astoria, Queens. Le cadre représente l’atmosphère d’un « speakeasy » ou « honky tonk » clandestin de l’époque de la prohibition. Extrait vidéo : Saint-Louis blues (Bessie Smith)

(Jazz fiction/sujet) Black and tan fantasy / réalisé par Dudley Murphy ; musique de Duke Elli ngton. - RKO, 1929. - Sortie en salle le 8 décembre 1929 Compositions de Duke Ellington interprétées dans le film: "Black and Tan Fantasy", "Black Beauty", "The Duke Steps Out", and "Cotton Club Stomp". Duke Ellington débute au Cotton Club le 4 décembre 1927, et devient rapidement célèbre dans tous les Etats-Unis grâce aux émissions de radio diffusées en direct du club. Le décor s'inspire d'une plantation, numéros de danses suggestives exécutées en costumes africains. Il y développera son style « jungle ». Extrait vidéo : Black and tan fantasy DVD à la médiathèque

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Les années 30 : le divertissement devient un art La prise de conscience du caractère artistique du jazz se traduit par l’apparition d’amateurs éclairés, qui s’organisent, fondent des revues, mènent un travail d’analyse et de critique musicale, publient des discographies...

(Jazz / comédie musicale-romance) SwingTime = Sur les ailes de la danse / réalisé par Georges Stevens ; avec Fred Astaire (John ''Lucky'' Garnett), Ginger Rogers (Pe nelope ''Penny'' Carroll), Victor Moore (Pop Everett), Helen Broderick (Mabel Anderson), Eric Blore (Gordon) ; musique de Jerome Kern ; paroles de Doro thy Fields ; Chorégraphie de Fred Astaire et Hermès Pan. - RKO, 1936. - Sorti e aux Etats-Unis le 4 septembre 1936 Fred Astaire inventa avec le chorégraphe Hermès Pan le numéro « Bojangles of

Harlem ». Le visage ironiquement grimé de noir (pour la seule fois de sa carrière) il y rend hommage à Bill "Bojangles" Robinson, l'un des plus grands danseurs noirs de tap-dance, qui fut l'un de ses maîtres. Extrait vidéo : Bojangles of Harlem (Jazz et cinéma d'animation) Les jazzmen noirs, pour apparaître à l'écran, vont devoir se glisser au milieu d'étranges créatures... C'est ainsi que Louis Armstrong fait ses débuts cinématographiques dans I'll be glad when you're dead, you rascal you aux côtés de la plus troublante de créatures : Betty Boop. Extrait vidéo: Betty Boop-1932-I'll be Glad when You're Dead You Rascal You Max et Dave Fleischer invitent dans leurs dessins animés d'autres musiciens, parmi eux : Cab Calloway Extrait vidéo : Betty Boop - Minnie the Moocher

Au moins les frères Fleischer auront-ils eu le goût de les faire apparaître dans toute leur splendeur orchestrale. Autour de ces mêmes années les musiciens de jazz (Armstrong, Ellington, Fats Waller...) n'obtenaient dans d'autres productions que des rôles de « serviteurs dotés de quelques dons naturels de musiciens ». Gilles Mouëllic

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(Jazz sujet) I cover the waterfront – extrait vidéo - / réalisé par Holge Madsen ; pro duit par Frede Skaarup ; Louis Armstrong and his Orchestra. - Copenhagen, De nmark, 1933 Extrait vidéo : Louis Armstrong - I Cover the Waterfront DVD à la médiathèque (Jazz fiction) Blues extrait de Symphony in black / réalisé par Fred Waller ; musique de Duke Ellington. – Paramount, 1934 Même si la scène apparaît aujourd'hui chargée d'un pathos un peu convenu, elle puise aux clichés essentiels à l'expression du blues (séparation, abandon, solitude…). Extrait vidéo : Blues Symphony in black (Jazz sujet)

Jazz hot / G.B. 1939, documentaire unique. - Retour de flam me, 03 Django Reinhardt fonde avec Stéphane Grappelli le Quintette du Hot Club de France en référence aux amateurs de jazz français qui entouraient Hughes Panassié. Premiers enregistrements en décembre 1934. Un document nous permet de découvrir, comme par accident, cette formation à l'image. Extrait vidéo :

Django Reinhardt - J'attendrai Swing 1939 CA DÉMÉNAGE EN MUSIQUE ! (réaménagement du pôle art s de la médiathèque José Cabanis de Toulouse) / Amandine Minnard Tout a commencé un jour d’été 2009 où nous avons dit « oui » au pôle arts. Cela voulait dire d’accord pour réintégrer les partitions sur le pôle musique et redonner ainsi son espace au pôle art. Nous ne doutions pas que ce « oui » prendrait tant d’ampleur car réintégrer les partitions voulait aussi dire tout réaménager : les collections (50 000 CD, 2 000 DVD, 3 000 partitions, 2 000 livres), les espaces de présentations, l’extranet de la cité de la musique, la borne Automazic… bref, il fallait tout repenser. Ce projet a par conséquent été inscrit dans les objectifs du pôle musique pour 2010. De mars à novembre 2010, un groupe de travail (composé de 3 adjoints, 2 assistants, le bibliothécaire, le conservateur et une personne extérieure au pôle) a travaillé autour de deux enjeux majeurs :

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- le redéploiement des collections dans l’espace du pôle (choix de rassemblements, d’éclatements… pour que le réaménagement soit cohérent).

- La facilitation de la compréhension et de l’accès du public aux collections. 6 réunions suivies de restitutions et de concertations en réunion de pôle et avec la directrice ont eu lieu. La mise en œuvre du projet est intervenue sur 5 jours, du 13 au 17 décembre 2010 avec une réouverture du pôle le samedi 18. Etat des lieux : Tout d’abord un état des lieux fut dressé :

- les partitions débordent du pôle musique - au fil des ans et de l’accroissement des collections, des chariots ont été ajoutés un peu partout - peu d’espace (et inadapté) de présentation des collections - des collections ne suivant pas le classement de la Massy et présentées par supports : les CD,

les DVD, les livres et les partitions ne sont pas mélangés par genre - un espace pianos mal adapté : nuisances sonores liées au toucher du clavier et à la pédale.

Espace incompatible avec les postes d’écoute de CD juste à côté. - Des ressources numériques peu mises en valeur : extranet Cité de la musique et Borne

Automazic. Nous nous sommes ensuite demandés comment les autres bibliothèques musicales s’en sortaient. Nous avons visité la médiathèque d’Odyssud à Blagnac, le département musique de la bibliothèque municipale de Lyon et l’espace musique de la bibliothèque municipale de Vénissieux. Ce choix a été dicté par nos déplacements professionnels du moment. Nous en sommes revenus avec plein d’idées. Idées retenues : De ces visites nous avons retenu à :

– Odyssud : des plaquettes présentant le plan de classement affiché en tête de gondole et insérée au début des grandes classes de la Massy. L’achat d’intercalaires plus fins pour gagner de la place dans les bacs.

– Lyon : les platines CD et les meubles à revues musique ensembles dans un espace à part. Un poste spécialisé musique (Music Azimuts) avec Extranet Cité de la musique.

– Venissieux : mélange des supports par genre musical (Livres/DVD/partitions/CD). Et avons apporté les idées suivantes :

• Suivre la logique du plan de classement pour aider l’usager à se repérer dans l’espace et trouver ce qu’il cherche.

• Mélanger les supports pour garantir à l’usager de trouver, pour un même genre musical, les livres, les partitions, les DVD, les long-box, les CD.

• Rassembler les pianos avec les méthodes et les partitions de musique classique, qui correspondait à un usage déjà constaté sur le pôle.

• Créer un coin revues musicales avec les platines CD dans l’espace vitré pour offrir à l’usager un lieu cosy et Photos © P.Morand

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calme pour la consultation des revues et l’utilisation des platines (suppression des nuisances sonores des pianos).

• Ajouter du mobilier supplémentaire pour supprimer les chariots. • Ajouter 2 présentoirs pour mettre en valeur les Presto et les nouveautés (facing). • Améliorer la signalétique :

– Intégrer les numéros de classe sur les bandeaux : le catalogue donne une cote à l’usager mais pas un genre musical

– signaler la borne Automazic et la Cité de la musique. • Acquérir des intercalaires plus fins et harmoniser la présentation des bacs pour faciliter les

recherches des usagers. • Déplacer la borne Automazic et l’Extranet de la Cité de la musique pour une meilleure visibilité.

Nous avions alors des idées précises, restait à les concrétiser par l’élaboration d’un plan. Réalisation d’un plan : D’abord réalisé à l’échelle en version papier, il a ensuite été réalisé en 3D grâce à Google Sketch up. Nous y avons intégré notre mobilier à l’échelle ce qui a permis des modifications simples et rapides pour visualiser au fur et à mesure de l’avancement du projet et au fil des réunions son aspect final. Nous nous sommes renseignés sur les règles en vigueur de sécurité et de circulation des personnes

pour inscrire ces contraintes dans le projet. Ce plan a évolué jusqu’à la dernière minute et aussi pendant la semaine de réaménagement. Car même si nous avions essayé de tout prévoir (désherbage les semaines avant, mouvements de collections…), les idées de dernières minutes ont été les bienvenues (ajout de meubles pour une meilleure harmonie d’ensemble et ajout de collections situées à la réserve).

Préparation de la semaine d’action pour une coordin ation optimale : Un plan d’action a été formalisé par écrit ½ journée par ½ journée avec un plan à l’appui (façon montage Ikea) pour suivre le déroulement du réaménagement. L’ensemble du personnel du pôle musique (20 personnes) a été mobilisé à 100%. Des équipes ont été constituées (une pour les mouvements de meubles et de collections, une pour le nettoyage des rayonnages et des bacs, une pour la pose du lettrage, une pour la recotation…). La coordination de l’ensemble a été assurée par la bibliothécaire et le conservateur. Les différents services de la médiathèque ont été sollicités à l’avance pour que tout puisse se coordonner au mieux :

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- les services techniques pour le démontage/remontage des meubles, le déplacement des pianos

et des platines CD. Certains travaux ont été réalisés avant le réaménagement (montage des meubles à périodiques, présentoirs, désolidarisation des bacs à partition).

- le service informatique pour déplacer les Opacs, la borne Automazic et l’extranet de la cité de la musique

- le SGB pour anticiper les retours de documents durant la semaine de réaménagement. - le secrétariat pour l’impression de la signalétique de coté - le service communication pour la communication auprès des collègues (via la lettre interne au

mois d’octobre) et des usagers (via le Manifesta du mois de décembre, le site web et un affichage dans la médiathèque). Et la commande de lettrage pour la signalétique haute et de plafond

- l’action culturelle pour la réservation du petit auditorium attenant au pôle pour le stockage temporaire des collections.

- le PC sécurité pour la gestion des usagers pendant la semaine de fermeture et la vérification du respect des règles de sécurité et de circulation des personnes

- le service entretien pour le prêt de matériel (aspirateurs, chiffons, produits de nettoyage…) et le nettoyage du chantier tous les jours.

- L’économat pour les petites fournitures (gants, masques, ciseaux, règles, crayons…) - L’ensemble des collègues pour le prêt de chariots

Et après ?

Le premier jour du réaménagement nous étions impatients de voir le résultat. Le soir l’implantation était quasiment faite. Nous avons eu le temps de réaliser tous les objectifs que nous nous étions fixés et plus encore : notamment la recotation du reggae et des musiques électroniques. En effet, le réaménagement a induit un nouveau choix d’implantation des collections de musique d’influence afro-américaine plus proche de la classe 1 de la PCDM 4. Nous avons par conséquent recoté le reggae qui étant auparavant classé en musique du monde et les musiques électroniques qui étaient en 271 (dérivé de la classe 2 de la Massy) et que nous avons transformé en 294 (4 pour la classe 4 de la

PCDM 4). Le résultat fut accueilli et partagé positivement par l’ensemble des collègues et les usagers (certains un peu déboussolés tout de même). Nous avons inauguré officiellement le pôle le 14 janvier 2011 même si nous avions déjà rouvert le 18 décembre 2010 avec des gâteaux et des bonbons pour les usagers. Au-delà d’améliorer l’accès à nos collection pour les usagers, ce projet a profondément fédéré l’équipe musique qui s’est fait une joie d’expliquer aux collègues et aux usagers la nouvelle physionomie du pôle. Photos © P.Morand

Photos © P.Morand

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Prochain chantier la recotation du fonds en PCDM 4 ? C’est une autre histoire qu’il faudra préparer sans doute pour les années à venir. En attendant nous avons dit « oui » pour un nouveau projet de création d’un site web collaboratif sur la musique qui devrait aboutir en juin 2011. Trois expériences autour des musiques électroniques et de la musique assistée par ordinateur (MAO) / Vincent Ingouf (Médiathèque de la Cummaunté d’Agglomération du Pays de Flers) / Françoise Chotard (Médiathèque municipale de Noyon) – Catherine Viltard (Picardie en ligne) / Jean-Raphaël Rondreux (Médiathèque départementale de l’Oise) Atelier M.A.O à la médiathèque de la Communauté d’A gglomération du Pays de Flers La Communauté d'Agglomération du Pays de Flers regroupe 14 communes, pour une population de près de 30 000 habitants. Il existe un conservatoire communautaire de musique mais aucun enseignement dédié à la M.A.O ou à la musique électronique n'est proposé. C'est pourquoi, avec mes collègues animateurs, nous avons décidé de créer cet atelier et de le mettre en place sur les espaces numériques du pays de Flers, principalement à la Médiathèque. J'ai donc commencé à proposer cet atelier il y a 3 ans à la Médiathèque. Je pratique moi-même la M.A.O en autodidacte depuis une dizaine d'année, et j'ai sorti plusieurs albums de musique électronique auto-produits ainsi que sur le label allemand Ant-zen. Ce que nous proposons au public : Les logiciels : Logiciels d'édition audio-numérique (enregistrement, découpage, modification) : Wavelab et des équivalents libres : Audacity et Wavosaur. Logiciels de création, composition et production musicale et audio : Fruity loops, Cubase, et leurs équivalents en logiciels libres : Lmms, Ardour. Pack d'instruments et d'effets virtuels (vst instrument et vst effets) : Native Komplet 5 Les logiciels libres: On appelle logiciels libres des logiciels généralement gratuits dont l'utilisation, la modification et la duplication sont permises. Grâce au logiciel libre, il est ainsi possible de configurer son studio virtuel gratuitement. On peut par exemple remplacer windows par ubuntu, ce qui offre une stabilité à l'ordinateur et supprime en grande partie tout risque de virus ou d'attaque de malware. Pour les prises de son et l'édition de fichiers, on peut utiliser audacity3, pour composer on emploiera Ardour3 au lieu de Cubase et Lmms au lieu de FruityLoops. Le matériel : - un ordinateur avec Windows 7 et Linux (Ubuntu 10.10) - un clavier maître / contrôleur MIDI : celui-ci permet de contrôler les applications audio en assignant des fonctions aux différents potentiomètres du clavier (par exemple : tel potentiomètre règle le volume, tel autre la hauteur de la note, tel autre un filtre etc..) et de jouer sur le clavier avec des instruments virtuels. Ainsi on peut utiliser ses applications autrement que par la souris, ce qui permet aussi d'exécuter plusieurs actions en même temps (jouer une note monter le volume tout en jouant avec le panoramique) alors que la souris ne permet qu'une action à la fois sur l'ordinateur. - des casques audio fermés

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L'intérêt de la Musique Assistée par Ordinateur - pour un groupe : Autrefois, pour réaliser une maquette d'album, un groupe devait impérativement passer par un studio muni d'un équipement relativement onéreux. Le temps d'utilisation d'un studio n'étant pas gratuit, le groupe devait alors faire ses prises rapidement, puis laisser au studio le soin de réaliser le mixage, qui souvent pouvait ne pas correspondre au résultat attendu par le groupe. Aujourd'hui, l'informatique ayant investi une bonne partie des foyers, l'investissement pour créer une maquette peut être quasi nul. La plupart des ordinateurs de maison sont aujourd'hui assez puissant pour une utilisation M.A.O sommaire. - pour un musicien : Pour un musicien multi-instrumentiste, la M.A.O permet de créer une sorte de groupe virtuel composé de clones de soi-même. Il peut par exemple enregistrer un rythme de batterie, puis en réécoutant ce rythme jouer et enregistrer de la basse, puis enregistrer de la guitare par-dessus, puis sa voix, pour finalement obtenir une chanson complète. C'est une façon de faire que de plus en plus de musiciens pratiquent (un exemple régional : le trio Gablé. La plupart de leurs morceaux sont composée en amont par leur chanteur touche à tout multi-instrumentiste. ) - pour un compositeur : Composer grâce à des logiciels de M.A.O peut avoir certains avantages non négligeables. En effet, il existe aujourd'hui une offre importante d'instruments virtuels allant du simple piano électrique à l'orchestre symphonique complet. Ainsi il n'est pas indispensable d'avoir un orchestre à la maison pour pouvoir composer une œuvre avec des instruments classiques (un autre exemple régional : la compositrice Sylvie Egret connue sous le nom d'Ybrid, a créé une pièce musicale pour un orchestre classique (Requiem ex machina). Elle a d'abord travaillé sur cubase avec des instruments virtuels, puis, lors des concerts, ses partitions ont été jouées par des musiciens « en chair et en os ». La M.A.O, le solfège et le compositeur amateur : L'intérêt de la M.A.O réside aussi dans le fait qu'il est possible de composer de la musique sans avoir de connaissances en solfège, en harmonie et dans la pratique instrumentale. En effet, pour composer sur ordinateur il suffit de placer des notes dans une sorte de partition virtuelle (souvent appelée séquence ou pattern). Ensuite c'est l'oreille du compositeur qui va être déterminante. Il pourra même, grâce à des éditeurs spécifiques, exporter sa composition pour obtenir une partition lisible par des musiciens. Bien sûr, la connaissance du solfège sera un plus mais elle n'est pas indispensable. De plus, certaines nouvelles façons de composer qui sont liées à la musique électronique sont complètement différentes des méthodes traditionnelles. En effet, avec l'avènement du « sampling » ou « échantillonnage » nombreux sont les compositeurs de musique électronique dont les compositions sont un assemblage d'échantillons sonores (provenant de musiques existantes, de synthétiseurs, de prises de son), échantillons qui peuvent être modifiés par de nombreux traitements, joués en boucle, superposés... Ainsi tout l'art consiste ici à trouver, bien choisir ses sources, à les découper et les agencer de manière harmonieuse (ou pas, suivant les styles...) pour obtenir une sorte de collage sonore. C'est aussi le cas du DJ qui sélectionne, deux disques pour les mélanger et ainsi créer une troisième œuvre. Aussi

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certains styles de musique électronique (comme l'indus, le noise, le hardcore, l'électroacoustique...) jouent presque essentiellement sur la texture, la tessiture du son, le compositeur ne fait alors pas varier des notes mais le grain, les propriétés sonores. Il est bien sûr possible de mélanger ces techniques entre elles. En fait, les méthodes de travail liées à la M.A.O sont différentes d'un compositeur à l'autre, la palette de possibilités est tellement vaste, que chaque compositeur, au fur et à mesure qu'il avance, va créer sa propre façon de travailler. Objectifs de l'atelier : Donner le goût de la création musicale : Comme expliqué précédemment, la pratique de la M.A.O peut se passer de longues et douloureuses années d'apprentissage du solfège ainsi que celles de la pratique d'un instrument. Grâce à elle, il est possible de créer assez rapidement des pièces musicales complexes et, de façon ludique, créer et jouer sa propre musique. J'ai reçu par exemple plusieurs fois des groupes d'enfants de centre de loisirs, et après quelques brèves explications sur le fonctionnement des logiciels, chaque enfant a pu créer un début de morceau tout en s'amusant et repartir avec. La M.A.O permet donc de commencer la pratique de la musique par l'amusement plutôt que par la contrainte. Contrainte que l'on pourra surmonter une fois que le goût pour la musique sera là. Celle-ci deviendra alors un outil permettant de se perfectionner, et de mieux comprendre la musique. Aider dans leur projet des jeunes compositeurs / musiciens sans moyens : Débuter dans la création musicale, créer et composer un album entier peut s'avérer être un luxe, du point de vue du temps aussi bien que de l'argent. En effet, vivre de sa musique est aujourd'hui très compliqué, c'est pourquoi de nombreux musiciens/compositeurs sont contraints de travailler à côté. Pour un compositeur ou un musicien qui veut créer une maquette de disque, la M.A.O permet de se lancer sans avoir des moyens financiers énormes. Cela permet également à un musicien qui n'a pas le temps de faire partie d'un groupe de pratiquer sa musique. Par exemple, la personne la plus assidue à notre atelier travaille toute la semaine et a déjà plusieurs activités sur son temps libre ; elle vient depuis 2 ans composer sur ordinateur suivant son temps et son envie. Elle peut, ainsi faire ses recherches musicales, créer des morceaux complets et bientôt finaliser un album. Faire reconnaître la M.A.O comme une pratique musicale a part entière : Aujourd'hui, notre atelier se déroule dans une salle d'accès libre à Internet, les personnes souhaitant faire de la M.A.O doivent travailler au casque et faire abstraction de l'agitation ambiante. Ce qui n'est pas forcément facile pour le public, car la pratique musicale demande d'être relativement à l'aise. De plus, si l'on veut approfondir le travail du son ou le mixage il faut s'adresser à des musiciens ou des associations extérieurs. L'un de nos objectifs est donc de faire reconnaître cette pratique afin de voir la création d'un lieu dédié à sa pratique et à son enseignement, car aujourd'hui on sait que la M.A.O est devenue centrale dans la production musicale, que cela soit pour l'enregistrement, la composition, le mixage ou en post-production le mastering.

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Les musiques électroniques à la Médiathèque Municip ale de Noyon (novembre 2010 – mars 2011) L’essence de Kraftwerk n’est pas tant les musiciens, c’est plutôt nos amis médecins, techniciens en informatique, psychologues, écrivains, peintres… en fait, nous tirons notre inspiration de la vie (Florian Schneider, l’un des fondateurs du groupe Kraftwerk) De novembre 2010 à mars 2011, la médiathèque du Chevalet à Noyon vibre au rythme des musiques électroniques au cours de diverses manifestations, gratuites sur réservation, organisées en trois temps : deux séries d’ateliers sur des thématiques différentes encadrant une conférence-concert suivie d’un mix électro-jazz. Un retour en arrière s’impose. Voici un certain temps que nous souhaitions mettre en valeur les musiques électroniques dans toute leur diversité, qu’il s’agisse de la musique électro-acoustique des années 50, des recherches bruitistes, de l’électro-jazz et naturellement des musiques actuelles et de la culture hip-hop. Avec les musiques électroniques, la machine n’est plus un simple outil désincarné mais se place au cœur même de la création qui acquiert de ce fait une liberté toute nouvelle : le bruit devient musique, la machine devient instrument, les procédés de superposition et d’enchaînement mettent au jour une nouvelle musique et une nouvelle façon d’envisager la composition. Nous avions également à cœur de faire participer tous les publics et toutes les générations à cette aventure, puisque la bibliothèque est l’un des derniers lieux où ces rencontres sont encore possibles, car il nous semble que tous peuvent s’approprier ce mode d’expression musicale. Que l’on y soit amené par un intérêt pour la musique et les immenses possibilités créatives qu’offre l’outil électronique, par la curiosité et le besoin d’organiser l’offre documentaire foisonnante d’Internet, mais aussi par le désir de mieux comprendre ce qui structure pour une bonne part notre environnement culturel et social. Il était donc essentiel de mener cette entreprise en collaboration avec la salle multimédia de la médiathèque, rattachée au réseau Picardie en Ligne. Picardie en ligne est une initiative de la Région Picardie, qui accompagne et soutient ses partenaires locaux (communes, intercommunalités, associations) dans la mise en place d’espaces publics numériques. Picardie en Ligne, c’est 140 points d’accès gratuits au web et des formations aux nouveaux usages multimédia, à destination de tous les publics, sans conditions d’âge. Tous les espaces publics Picardie en Ligne ont pris l’engagement avec la Région Picardie de proposer au grand public des formations gratuites à l’utilisation d’Internet, de l’informatique et du multimédia. A l’initiative de la section musique et de l’antenne Picardie en ligne de la médiathèque, ce projet ne pouvait cependant prendre toute sa dimension que grâce à l’implication active de l’ensemble du personnel de la médiathèque ainsi qu’au soutien de sa direction et de l’équipe municipale de la ville de Noyon. . Novembre 2010 – janvier 2011, première session d’at eliers : écoute et initiation à la recherche documentaire sur internet Cette première session proposait six dates, au choix, puisque le contenu était le même à chaque fois. Six postes dédiés nous permettaient donc d’accueillir 36 personnes. Comme ces séances s’adressaient à tous les publics, de tous les âges, il nous a paru préférable de ne prévoir que des mercredis et samedis, mais à des horaires différents, afin de pouvoir convenir aux scolaires comme aux adultes.

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La difficulté à laquelle nous nous sommes heurtés dans la préparation de cette première session consistait en effet dans l’identification du public. En effet, les personnes intéressées par les musiques électroniques avaient souvent dépassé le stade de l’initiation à l’écoute en ligne et connaissaient les sites de référence qu’ils fréquentaient déjà. Quant au public novice en cette matière et souvent plus âgé, il était difficile à mobiliser sur le thème de la musique électronique. Il nous a donc fallu faire un important travail d’explication en utilisant les modes de communication les plus généralistes possibles. Préparation des ateliers Avant même de proposer des ateliers sur la musique électronique, il me fallait m’imprégner de ce genre musical. Tout d’abord par l’écoute de CD disponibles à la section musique afin de mieux en cerner les différents styles, mais également par des lectures et la consultation de sites Internet. Le choix de ces sites a été effectué en fonction du rapport direct avec les musiques électroniques mais aussi dans l’optique de n’emmener les usagers que sur des sites libres, légaux et gratuits. Mon but premier consistait donc à mieux percevoir cette musique. Lors de cette première série d’ateliers, j’ai familiarisé mes internautes avec les musiques électroniques par une simple écoute de CD. Pour certains, c’était une découverte de pouvoir écouter un CD sur un ordinateur et beaucoup ont été agréablement surpris par ces musiques. Je les ai ensuite emmenés sur Internet pour explorer les sites d’écoute et de recherche de ce genre, via Deezer, imeem.com, jamendo.com, cite-musique.fr. Nous avons ensuite recentré l’atelier sur la découverte et l’écoute des musiques électroniques sur les sites de gkoot-electronique.com, les-artistes-unis.com, wizzmusic.com/music/tag/electro et indiqué beatport.com comme site à consulter en complément. La séance s’est ensuite poursuivie par l’écoute en direct de radios, puis par la découverte d’A-Tunes qui permet entre autres choses de se connecter directement sur des radios, en privilégiant naturellement celles consacrées aux musiques électronique. Les participants y ont d’ailleurs découvert d’autres sonorités, souvent bien plus « dures » que sur les CD. Les personnes présentes avaient pour la plupart (sauf deux) plus de 40 ans et donc une pratique moindre des nouvelles technologies. Toutes ont fait preuve de curiosité et au-delà des a priori qui s’attachent parfois à ces musiques, elles ont manifesté une véritable envie de découvrir un genre inconnu jusque-là. 21 janvier 2011 : la conférence-mix, « Une histoire des musiques électroniques » Le 21 janvier 2011 à 19 h 30, le Duo Total RTT formé de Daniel Brothier et DJ Izwalito, a présenté une conférence-concert suivie d’un mix électro-jazz. Il s’agissait du point fort de l’opération, accueilli dans l’auditorium de la médiathèque, d’une jauge de 84 places. L’accompagnement technique avait été pris en charge par les régisseurs du Théâtre du Chevalet dont la médiathèque est voisine. Nous étions en relation depuis un certain temps avec le duo Total RTT qui nous adressait régulièrement informations, dossiers, agenda et qui nous semblait pouvoir assurer la partie « événementielle » de l’opération, en raison de son parcours, des options proposées et de sa souplesse à s’intégrer dans un

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projet global. D’autre part, nous avions assisté à une de ses prestations, à la Bibliothèque de Valenciennes, quelques mois auparavant. La conférence Faisant appel à un riche accompagnement documentaire : extraits musicaux, extraits vidéo, photographies, documents iconographiques divers, la conférence était conçue comme un vaste mouvement d’exploration et de réinterprétation du passé afin d’éclairer ce qu’est aujourd’hui le monde multiforme des musiques électroniques. Les aspects musical et artistique, technique et enfin social du sujet sont les trois pôles autour desquels s’organise cette intervention. Afin de provoquer rencontre et débat avec le public, le Duo Total RTT propose des digressions sur l’émergence des styles de musique, liés au contexte social et à Internet. Quatre étapes chronologiques rythment cette rencontre :

- les précurseurs (Satie et la musique d’ameublement, Russolo et les recherches bruitistes, Pierre Henry et l’électroacoustique, King Tubby et le dub)

- le développement qui intervient en Allemagne autour de Kraftwerk, groupe phare de la musique électronique

- la musique électronique noire aux États-Unis issue des ghettos de Detroit, Chicago et New York. On constate ainsi que les musiques électroniques et la culture hip-hop sont issues du même creuset social et culturel, même si Detroit est la terre natale de l’électro et que le funk et la house sont plutôt apparus à Chicago et New York

- l’Europe et les labels discographiques les plus représentatifs, le développement du rôle de producteur, la commercialisation de masse, mais aussi la radicalisation de la musique industrielle

Le mix électro-jazz Le matériel technique se compose de deux platines vinyles, une TB 303 et des effets. DJ Izwalito fait tout d’abord une démonstration de la Roland TB 303, suivie d’un mix avec le saxophone alto de Daniel Brothier. Le duo reprend différents disques de Detroit ainsi que de la musique minimale allemande (Numbers de Kraftwerk), du dub de Berlin et du label Chain Reaction. Improvisations ludiques et sons de saxophones sont traités dans un esprit électronique, funk et jazzistique. La soirée Le bilan de cette soirée est extrêmement positif, tant sur le plan de la fréquentation que de la diversité du public. Environ soixante personnes ont assisté pendant plus de deux heures à la conférence, un débat fructueux et stimulant s’est ensuite engagé et s’est poursuivi au cours des prolongations autour d’un verre qui clôturaient l’événement. Commencée à 19 h 30, la soirée s’est terminée vers 23 h après le départ des derniers passionnés. On peut d’ailleurs remarquer à cet égard la parfaite disponibilité, la sincérité et l’engagement du Duo Total RTT, alliés naturellement à leur culture musicale inattaquable, à leur professionnalisme et à leur sens du public. Mais plus que par une bonne fréquentation ou l’intérêt du public, c’est au vu de sa composition qu’il nous a semblé avoir atteint notre but. En effet, nous nous heurtons comme tous les lieux culturels à la

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même problématique : « comment faire venir ce public qui ne vient pas et que l’on ne sait comment attirer ? ». Or ce soir-là, le nombre de visages nouveaux, jeunes pour la plupart, qui côtoyaient et échangeaient avec les usagers de la médiathèque, plus ou moins âgés, a été un véritable encouragement à poursuivre ce type d’action. Ainsi, la perception parfois stéréotypée ou vieillotte de la bibliothèque a été quelque peu écornée par un public surpris des possibilités offertes. D’autre part, une intense diffusion en direction de réseaux sociaux, médias et associations concernées par le sujet a évidemment porté ses fruits, parallèlement bien sûr aux modes de communication habituels (courriers, presse locale, affichage et distribution de flyers, etc.). Enfin, des contacts se sont établis à cette occasion : la découverte du lieu a amené de nouveaux usagers à s’inscrire à la médiathèque ou simplement à fréquenter ses services, la playlist fournie par le Duo Total RTT ainsi que les liens proposés ont été diffusés sur demande au public, la seconde session d’ateliers recueille déjà davantage d’inscriptions, etc. Février – Mars 2011, seconde session d’atelier : mu sique assistée par ordinateur Une seconde série d’ateliers suit cette conférence, selon les mêmes modalités que la première : une durée d’1 h 30, public novice plus qu’initié et même contenu pour chacun. Une différence cependant : si les quatre premières dates sont ouvertes à tous les publics, deux séances ont été réservées aux centres de loisir et peuvent accueillir au maximum vingt-deux enfants âgés de sept à onze ans. A ce jour, le premier atelier a déjà eu lieu (le 2 février) et l’on peut d’ores et déjà constater que les réservations sont plus importantes que pour la première partie. On peut l’attribuer à deux raisons principales : d’une part la conférence a attiré un nouveau public, d’autre part il s’agit de s’initier à « modifier » une séquence musicale, ce qui est évidemment plus créatif qu’une simple écoute. Pour ces ateliers, j’ai d’abord recherché des logiciels gratuits, en français et accessibles à tous. Dans un premier temps, j’emmène les participants sur universal-soundbank.com à la découverte de bruitages (recherche et enregistrement). Puis nous explorons AUDACITY, logiciel gratuit et en français. A partir de cette recherche musicale, nous travaillons sur les effets qui peuvent y être ajoutés, d’abord sur un morceau puis sur deux, simultanément. Le même travail est effectué également avec la voix, enregistrée puis modifiée. La séance se termine avec VIRTUAL DJ (version française et gratuite). Nous travaillons sur des musiques que nous insérons et nous découvrons ensuite les modifications qu’il nous est possible d’y apporter, sur une puis deux séquences. Un mixage et un enregistrement clôturent ce travail. Aujourd’hui, début février, il reste encore près de deux mois avant de pouvoir dresser un bilan définitif de l’opération. Nous n’avions naturellement pas l’ambition de transmettre une connaissance complète de la musique assistée par ordinateur, ce qui ne relève ni de nos missions ni de notre aire de compétence, mais simplement de fournir des outils, des pistes pour que chacun, ensuite, se sente autorisé à aller plus loin dans sa pratique personnelle ou sa culture générale. Il nous appartiendra dans un second temps de pérenniser par un travail de fond les contacts amorcés ou les intérêts éveillés (mise en valeur discographique par la section musique, approfondissement technique par Picardie en ligne). Nous pensons ainsi accompagner l’évolution des pratiques auxquelles les bibliothèques doivent maintenant se confronter, sous peine de disparaître du paysage culturel et de se couper de leur environnement social.

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MAO à la MDO La Médiathèque départementale de l’Oise (MDO) développe depuis plusieurs années un programme important d’actions culturelles dans des domaines divers et variés : contes, BD, projections de films documentaires suivies de discussion, lectures de textes théâtraux, expositions de livres d’artiste… Pour ce qui est de la musique le pôle audiovisuel de la MDO a souhaité développer une sensibilisation à la création et composition sur ordinateur. Nous avons donc proposé à certaines médiathèques du département de travailler sur des ateliers de MAO. Notre équipe audiovisuelle n’étant pas qualifiée pour animer ces ateliers nous sommes allés trouver Le Labo pour nous aider à élaborer ces ateliers. Très concrètement, deux animateurs du Labo encadrent deux ateliers consécutifs d’une heure trente sur six ordinateurs portables. Cinq postes informatiques sont réservés aux participants et le sixième aux intervenants. Chaque ordinateur peut être utilisé par deux personnes à la fois. Il est ainsi possible d’accueillir dix participants par atelier d’une heure trente. Les premiers ateliers se sont déroulés en 2007 et ont permis aux participants de créer avec le logiciel Reason des intrus de hip-hop. Chaque participant est reparti avec sa production sur CD. En 2008 nous avons pu étoffer nos propositions. Les médiathèques participantes ont alors eu le choix de proposer à leurs usagers des ateliers de production de hip-hop ou de musiques électroniques. L’organisation des ateliers restait la même que l’année précédente. Les morceaux d’électro ont été réalisés avec le logiciel Fruity loops. En 2009 s’est ajoutée une nouvelle proposition puisque les médiathèques participantes ont pu proposer à leurs usagers des ateliers de MAO « simples » (comme les deux années précédentes) ou des ateliers de MAO/VJing. Pour cette dernière formule l’organisation a du être adaptée. Les animateurs du Labo encadrent là encore deux ateliers consécutifs d’une heure trente, le premier étant consacré à la production musicale (hip-hop ou électro) et le second à la production d’images. Les animateurs se déplaçant avec le même nombre d’ordinateurs que pour les ateliers de MAO « simple » il est donc possible d’accueillir sur ces ateliers dix personnes (dix pour la production musicale et les dix même pour la production d’images). Le VJing a été réalisé grâce au logiciel Resloume Vous pouvez retrouver certaines réalisations de cette édition aux adresses suivantes : http://www.youtube.com/watch?v=ayby7FRsZCg http://www.dailymotion.com/video/x9xov6_miam-video_music Pour les ateliers de 2010 nous avons apporté une nouvelle modification. Les formules restent les mêmes mais sont réalisées à partir de logiciels libres. Chaque atelier est précédé d’une présentation d’Ubuntu et de sa technique d’installation en double boot. Les intervenants du labo ont utilisé cette année, pour le hip-hop comme l’électro, le logiciel LMMS et la distribution Ubuntu. Pour la partie vidéo nos collègues du Labo n’ont pas encore trouvé de logiciel qui les satisfasse.

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Si vous êtes intéressés par la MAO avec logiciels libres vous pouvez consulter la page linuxmao et cette liste de logiciels libres fonctionnant avec Linux. Notez que tous les logiciels cités dans ce document sont compatibles entre eux grâce au « serveur de flux sonores » Jack ! La Linux creative party organisé par le Labo en décembre dernier est un exemple de ce qui peut être fait en MAO avec Linux. Les ateliers 2011 fonctionneront sur la même base que ceux de 2010. Un instrument adapté de répartition budgétaire : « le tableur magique » des genres musicaux / Frédéric Lemaire L’expérience montrant que la répartition budgétaire des achats est soumise à des critères pas forcément objectifs, un effort de rationalisation nous a paru souhaitable au fil des années. Bibliothécaire musical solitaire, en petite ou conséquente équipe, cette méthode, adaptable selon tes besoins, pourra t’apporter un gain de temps et de réflexion annuel appréciable ! Il a pour deuxième mérite si tu es chef d’équipe d’éviter les petites frictions inutiles entre collègues ou des arbitrages éreintants si tu es partisan d’une répartition collégiale de ton budget annuel. Mais même si tu es de type centralisateur-décideur, il permet de moins te fourvoyer dans ta répartition budgétaire et si nécessaire de l’expliciter. Germe du projet :

Il part d’une anecdote : constatant depuis quelques années que notre spécialiste chanson pouvait acheter une intégrale ééééénorme des live de Johnny Hallyday, alors même que ses goûts ne le portaient pas vers une sympathie particulière pour notre idole nationale. Le pauvre spécialiste du classique, présent à l’achat et ployant sous le poids dudit paquet, devait se battre chaque année pour défendre son budget, qui subissait peu à peu quelque préjudiciable érosion. Bon sang mais c’est bien sûr : l’offre éditoriale dans les deux genres n’est pas la même, il aurait fallu en tenir compte dans la répartition budgétaire, qui se basait avant tout sur le succès public en nombre de prêts. D’où la vision d’une « formule magique » qui permettrait de rentrer le budget annuel dans une case, et zou…la répartition par genre se calcule « toute seule ». Gain de temps, d’énergie et le cervelet dans sa part rationnelle est en prime satisfait. Réflexion théorique

L’idée de base est donc la suivante :

- définir un certain nombre de critères objectifs servant de base au calcul (indices chiffrés statistiques)

criteres objectifs

Prêts 2010 Evol. prêts 2009/2010 coef 1

% des prêts coef 2

Taux de rotation

CD jazzs 21084 -12% 13% 2,9

CD rocks 47073 -9% 29% 4,3

CD classique 21867 -11% 14% 2,6

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CD musique fonctionnelle

10349 -15% 6% 3,0

CD chanson 21672 -13% 13% 3,1

CD musiques du monde

14727 -22% 9% 2,2

Musique jeunesse 10554 5% 7% 3,5

- Définir avec l’équipe des critères objectifs et subjectifs pouvant également entrer en ligne de compte (indices pouvant varier et à éventuellement repréciser chaque année)

critères subjectifs coef 2

offre

editoriale force

de travail

importance des

micropublics

opération prévue

pérennité achat

durée d'écoute

Jazz/Soul 4 3 2 0 4 4 Pop/rock 5 3 5 0 3 2 classique

5 3 3 0 4 5

Musique fonctionnelle 2 3 2 0 2 1

Chanson 2 3 3 0 3 2 Musiques du

monde 3 3 5 0 5 3

Musique Jeunesse 1 2 1 0 2 1

La base du calcul est donc constituée par le pourcentage de prêt du genre musical considéré. Exemple : pour la classe « pop rock » qui est souvent de l’ordre de 30% des prêts CD, que l’on modifie ensuite par l’évolution annuelle des prêts du genre en question. Nous donnons un coefficient de 2 pour le premier, 1 pour le second. L’expérience sur deux ans de test nous a montré que c’était le meilleur réglage à ce niveau. En sus donc l’ensemble des critères objectifs et subjectifs que nous avons pris en compte, et qui peuvent d’ailleurs être complétés, aura un poids en coefficient de 2. Il est constitué par plusieurs données, auxquelles nous donnons aussi un poids, de 0 à 5, et que l’équipe musique a défini ensemble. En ce qui nous concerne :

- L’offre éditoriale (plus forte par exemple en rock et classique qu’en musique pour enfants)

- L’importance des micro-publics (sous genres) pour le genre considéré (plus forte en musiques du monde et pop/rock qu’ailleurs)

- La pérennité de l’achat dans le temps et les collections (durée probable de vie active des documents dans la collection…un peu plus forte en jazz qu’en rock)

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- La durée/profondeur d’écoute des emprunts (donnée assez subjective mais elle semble plus forte en jazz ou classique qu’en chanson ou rock)

- La force de travail (exemple : en cas de manque temporaire de spécialiste d’un genre pour l’année à venir)

- Les opérations prévues pour l’année à venir (en cas de grosse opération comme par exemple l’émergence de l’électronica dans les années 90 qui peut hausser ce critère, ou une animation majeure entrainant des achats assez massifs ponctuels dans un domaine, l’opéra par exemple)

D’autres critères seraient aussi valables, que nous avons négligés, par oubli ou en les jugeant très secondaires (coût moyen du document par genre serait un bon exemple si on faisait un tableur d’ensemble avec tous les supports). Les tableaux joints ne s’intéressent qu’à la répartition du budget CD, mais il pourrait prendre en compte les autres supports, ce que nous tenterons d’appliquer l’année prochaine. Vous noterez qu’en ces temps de déprime statistique l’évolution chez nous est défavorable, mais elle s’explique en partie par l’ouverture d’une autre médiathèque sur la ville. En cas de déprime trop forte, il faudrait tester le nombre de prêt par agent en section musique, jeunesse et adultes. Dans la plupart des cas vous aurez des chiffres favorables au bibliothécaire musical et de bons arguments à destination de votre hiérarchie si elle n'est pas convaincu par la place de la musique en bibliothèque! La théorie étant au point, reste la pratique, il vous faudra alors disposer dans l’équipe un roi des mathématiques et d’excel, ce qui est notre cas... (en cas de difficulté, vous pourrez poser vos questions par mail après mars 2011 : [email protected] )

Résultat pratique :

% du

budget 2011 ?

Budget théorique MCV 2010

Budget décidé MCV

2010

jazz 15% 3 666 € 3 800 € Pop/rock 27% 6 529 € 6 600 € classique

18% 4 271 € 4 300 €

Musiques fonctionnelles 6% 1 349 € 1 500 €

Chanson 13% 3 062 € 3 000 € Musiques du

monde 11% 2 562 € 2 600 €

Musique jeunesse 10% 2 454 € 2 000 €

100% 23 800 € 23 800 €

Page 23: Bulletin électronique n°11 - mars 2011

ACIM

Bulletin de liaison électronique n°11 – Mars 2011

« Ensemble, on va plus loin »

ACIM (Association pour la Coopération des professionnels de l’Information Musicale) Page 23

Passés à la moulinette mathématique, le pourcentage de budget total alloué à chaque genre est en quelque sorte recalculé, mais il s’agit in fine d’une simple variation du pourcentage de prêts/genre, qui chaque année est donc légèrement corrigé à la hausse ou baisse (de 1 à 4 point de pourcentage/genre pour chaque genre musical considéré. Tout ça pour ça ! Exemple : la musique jeunesse passe de 7% comme part de prêts de l’année à un 10% effectif pour 2011. Certaines considérations particulières peuvent faire varier la somme décidée in fine : ici par exemple la somme baissée « artificiellement » de la musique jeunesse s’explique par le fait que de nombreux livres-cd seront commandés sur le budget imprimés de la section. Conclusion : Cet outil, adaptable, modifiable selon les circonstances, nous parait sympathique pour traiter les problèmes de répartitions budgétaires de façon rationnelle et …rapide, pour retourner d’autant plus vite à nos travaux de médiations musicales.