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1 Bulletin Economique Chine ©DG Trésor n°80 Janvier - Février 2016 Sommaire OUVERTURE DU COMPTE DE CAPITAL, FLEXIBILISATION DU TAUX DE CHANGE, INDEPENDANCE DE LA POLITIQUE MONETAIRE : COMMENT « GERER » L’IMPOSSIBLE TRINITE ........................................................... 2 LES ENJEUX DE LA REFORME DES ENTREPRISES D’ETAT CHINOISES ................................................................ 12 LA REFORME DU « HUKOU » : UNE AMBITION RENOUVELEE ?....................................................................... 23 LE 13EME PLAN QUINQUENNAL (2016 – 2020) ............................................................................................... 28 CROISSANCE : LA CROISSANCE S’EST ELEVEE A 6,9 % EN 2015 ............................................................................. 31 ENTREPRISES D'ETAT : LA CHINE VA ALLOUER 100 MDS CNY SUR DEUX ANS POUR FACILITER LA RECONVERSION DES SALARIES LIEE AUX FERMETURES DE SURCAPACITES .................................................................................... 32 ANTIDUMPING : L’UE LANCE TROIS ENQUETES VISANT LA SIDERURGIE CHINOISE.............................................. 33 POLITIQUE MONETAIRE : BAISSE DES RATIOS DE RESERVES OBLIGATOIRES EN FEVRIER .................................... 34 POLITIQUE DE CHANGE : LE GOUVERNEUR DE LA PBOC EST INTERVENU EN FEVRIER POUR RASSURER LES MARCHES .............................................................................................................................................................. 35 MARCHES OBLIGATAIRES : LES AUTORITES ONT OUVERT PLUS LARGEMENT LE MARCHE OBLIGATAIRE DOMESTIQUE AUX INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS ETRANGERS ..................................................................... 36 ENERGIE : LES AUTORITES ONT MODIFIE LE MECANISME DE TARIFICATION DES PRIX A LA POMPE ................... 37 INDICATEURS ECONOMIQUES MENSUELS ...................................................................................................... 38 INDICATEURS ECONOMIQUES ANNUELS ........................................................................................................ 39 PREVISIONS DE CROISSANCE DU PIB CHINOIS ................................................................................................ 40

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Bulletin Economique Chine

©DG Trésor n°80 – Janvier - Février 2016

Sommaire

OUVERTURE DU COMPTE DE CAPITAL, FLEXIBILISATION DU TAUX DE CHANGE, INDEPENDANCE DE LA POLITIQUE MONETAIRE : COMMENT « GERER » L’IMPOSSIBLE TRINITE ........................................................... 2

LES ENJEUX DE LA REFORME DES ENTREPRISES D’ETAT CHINOISES ................................................................ 12

LA REFORME DU « HUKOU » : UNE AMBITION RENOUVELEE ? ....................................................................... 23

LE 13EME PLAN QUINQUENNAL (2016 – 2020) ............................................................................................... 28

CROISSANCE : LA CROISSANCE S’EST ELEVEE A 6,9 % EN 2015 ............................................................................. 31

ENTREPRISES D'ETAT : LA CHINE VA ALLOUER 100 MDS CNY SUR DEUX ANS POUR FACILITER LA RECONVERSION DES SALARIES LIEE AUX FERMETURES DE SURCAPACITES .................................................................................... 32

ANTIDUMPING : L’UE LANCE TROIS ENQUETES VISANT LA SIDERURGIE CHINOISE.............................................. 33

POLITIQUE MONETAIRE : BAISSE DES RATIOS DE RESERVES OBLIGATOIRES EN FEVRIER .................................... 34

POLITIQUE DE CHANGE : LE GOUVERNEUR DE LA PBOC EST INTERVENU EN FEVRIER POUR RASSURER LES MARCHES .............................................................................................................................................................. 35

MARCHES OBLIGATAIRES : LES AUTORITES ONT OUVERT PLUS LARGEMENT LE MARCHE OBLIGATAIRE DOMESTIQUE AUX INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS ETRANGERS ..................................................................... 36

ENERGIE : LES AUTORITES ONT MODIFIE LE MECANISME DE TARIFICATION DES PRIX A LA POMPE ................... 37

INDICATEURS ECONOMIQUES MENSUELS ...................................................................................................... 38

INDICATEURS ECONOMIQUES ANNUELS ........................................................................................................ 39

PREVISIONS DE CROISSANCE DU PIB CHINOIS ................................................................................................ 40

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Ouverture du compte de capital, flexibilisation du taux de change, indépendance de la politique monétaire : comment « gérer » l’impossible trinité

Les autorités chinoises font face à l’ « impossible trinité », i.e. le triangle des incompatibilités entre taux de change stable, politique monétaire indépendante et liberté des mouvements de capitaux. En internationalisant le RMB, les autorités chinoises semblent désormais être confrontées à une « contrainte extérieure » et auraient hésité, ces derniers mois, sur les réponses politiques à donner: i) favoriser une dépréciation accrue du Yuan risquerait de déstabiliser la région Asie-Pacifique et provoquer une guerre des « monnaies », ce que la PBoC dit exclure ; par ailleurs, une telle dépréciation ne constituait pas une réponse crédible à la spirale dépréciation/sortie de capitaux dans laquelle les marchés se sont engagés entre novembre 2015 et février 2016 ; ii) durcir la politique monétaire pour stabiliser le RMB semble contre-productif dans le contexte du ralentissement de l’économie chinoise ; le Conseil des Affaires d’Etat a souhaité une politique légèrement plus accommandante dans le contexte de ralentissement économique ; iii) durcir le contrôle de capitaux – déjà très restrictif – ne semble pas adapté pour endiguer des sorties qui répondent avant tout aux besoins d’une économie chinoise de plus en plus ouverte et aurait risqué de susciter une plus grande aversion au risque de la part des investisseurs. Le gouverneur de la PBoC dans une interview accordée le 14 février a tranché le débat : la Chine maintient son objectif d’ouverture. Le gouverneur a rassuré les investisseurs en réaffirmant l’importance que la Chine attache à la politique de libéralisation, d’ouverture du compte financier (qui ne sera néanmoins pas accélérée tant que les tensions sur le change persisteront) et à la stabilité du RMB (vis-à-vis d’un panier de devises). Les marchés ont positivement accueilli les propos du gouverneur de la PBoC qui a clarifié l’équilibre sur lequel reposent la politique de change et la politique monétaire chinoise. La Banque centrale, en excluant une dépréciation plus poussée du RMB et un durcissement du contrôle des capitaux, se priverait néanmoins de marges de manœuvre sauf à durcir la politique monétaire, ce qui risquerait d’accentuer le ralentissement de l’économie. Si la politique de communication et de clarification des autorités semble avoir emporté la conviction, les marchés pourraient rester néanmoins attentifs à tout signe de ralentissement et de vulnérabilité de l’économie chinoise.

1. Les sorties de capitaux de Chine, en forte accélération en 2015, proviennent, pour une part, d’un

mouvement structurel d’ouverture de la Chine et, pour une autre part, de « fuites »

Les sorties nettes de capitaux de Chine en 2015 peuvent être estimées entre 500 Mds et 630 Mds USD, à partir des données préliminaires de la balance des paiements. Certaines estimations font état de sorties pouvant aller jusqu’à 1000 Mds USD1. Le mouvement est ininterrompu depuis mi-2014. Au troisième trimestre

2015, suite à la correction boursière de l’été et à la flexibilisation du régime de change du 11 août 2015, les sorties nettes se sont considérablement accélérées, à 221 Mds USD, après 98 Mds USD au T1 et 28 Mds USD au T2. Les estimations pour le T4 font état de sorties nettes comprises entre 110 et 150 Mds USD. De plus, le poste « erreurs et omissions » de la balance des paiements devrait atteindre 132 Mds USD sur l’année.

Source : CEIC

La décomposition des flux bruts de capitaux annualisés sur la période T4 2014 – T3 20152 permet de dégager plusieurs grandes tendances pour comprendre les sorties nettes de capitaux :

1 Une partie des sorties de capitaux ne sont ni captées par le compte financier ni par le poste « erreur et omissions ». En effet, la surfacturation des importations est une technique répandue pour sortir des capitaux illégalement. Or ces « fausses » importations sont enregistrées dans le compte courant, sans qu’il soit possible de les distinguer des « vraies » importations. A titre d’exemple, sur le mois de décembre 2015, les importations chinoises depuis Hong Kong s’élèvent à 164 Mds USD selon les douanes chinoises, mais à seulement 21,6 Mds USD selon les douanes hongkongaises. 2 Derniers chiffres disponibles. Les données officielles de la balance des paiements pour le T4 seront disponibles fin mars.

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- Les principales sorties brutes correspondent à des activités bancaires, pour 375 Mds USD. Elles se décomposent en deux parties : (i) 58% de flux liés à des activités de banques étrangères, essentiellement des remboursements anticipés de prêts contractés en dollars des entreprises chinoises qui cherchent à limiter leurs expositions à une remontée du dollar face au yuan3; (ii) 42% de flux liés à des activités de banques domestiques, soit du financement par les banques chinoises d’entreprises chinoises investissant à l’étranger, selon la stratégie « go global », et également de la conversion légale de devises selon le quota autorisé de 50 000 USD par personne et

par an4. A titre d’exemple, en novembre 2015, China Exim Bank et China Railway Corporation ont signé un accord ouvrant une ligne de crédit de 80 Mds USD pour financer les projets de l’entreprise liés aux « nouvelles Routes de la soie ». La banque devrait prêter 53 Mds USD à la China Railway Corporation (CRC) pour un projet de ligne ferroviaire au Laos et en Thaïlande.

- Le poste « erreurs et omissions » est le deuxième poste de sortie, à 199 Mds USD, composé en grande partie de fuites de capitaux illégales. D’après la State Administration of Foreign Exchange (SAFE), le

montant des transactions illégales transférées à l’étranger pour l’année 2015 s’élèverait à plus de 1000 Mds RMB, soit 152 Mds USD.

- Les investissements à l’étranger des entreprises chinoises (ex. 43 Mds USD à venir de ChemChina pour le rachat de Syngenta) contribuent pour près de 140 Mds USD aux sorties de capitaux, mais sont largement contrebalancés par les investissements entrants des entreprises étrangères, à environ 280 Mds USD. Le flux d’IDE net reste positif dans le sens des entrées pour la Chine, bien qu’en

diminution en raison de l’importante progression des IDE sortants (+135% en un an). - Les composantes actions, obligations, dérivés sont relativement faibles, malgré la volatilité

importante des marchés financiers, avec des sorties de 70,2 Mds USD, en partie compensées par des entrées de 48,8 Mds USD. Sur la période T4 2014 – T3 2015, il est à noter que si les résidents ont plutôt tendance à sortir des capitaux (solde net négatif), via notamment l’achat d’assurance-vie à Hong Kong, les non-résidents ont plutôt tendance à en faire entrer (solde net légèrement positif).

Ainsi, on peut, à la suite du gouverneur de la PBoC, Zhou Xiaochuan, distinguer les « sorties » des « fuites » de capitaux 1/ Les sorties sont liées à une tendance structurelle d’ouverture de la Chine : il s’agit

de la réduction de l’exposition au dollar des entreprises chinoises (qui peuvent désormais emprunter moins cher sur le marché domestique et qui se prémunissent contre une dépréciation plus poussée du RMB), et de la poursuite du mouvement d’internationalisation des entreprises chinoises. La Chine dispose à fin septembre d’une dette externe libellée en devises étrangères de 811 Mds USD, dont 80% est libellée en dollars américains. Cette dette est relativement faible en comparaison aux réserves de change, qui s’établissent encore à 3231 Mds USD à fin janvier. Par ailleurs, certaines entreprises chinoises qui exportent et investissent à l’étranger auront besoin de conserver de la trésorerie en dollar et il n’y a donc pas de raison que toute la dette externe soit remboursée5. En outre, la PBoC estime que les remboursements anticipés de prêts devraient se stabiliser, les entreprises développant des instruments de couverture. 2/ Les « fuites » de capitaux sont par nature difficiles à saisir tant les techniques de sorties illégales sont nombreuses et créatives6.

2. Les sorties de capitaux ont entraîné un renforcement des pressions à la dépréciation sur le yuan,

qui a contraint la PBoC à intervenir fortement ces derniers mois pour stabiliser la monnaie

Le spread entre le taux de change du yuan « offshore » (CNH) et le taux « onshore » (CNY) vis-à-vis du dollar s'est fortement renforcé depuis le 29 décembre atteignant 1208 points de base (pdb) le 6 janvier contre une moyenne de 616 pdb du 1er au 28 décembre7. Le creusement de cet écart atteste de pressions fortes à la dépréciation du yuan sur le marché « offshore ». Malgré le soutien de la PBoC sur le marché domestique, le cours du yuan « onshore » tend également à se déprécier : le 7 janvier la parité centrale fixée par la PBoC à l'ouverture s'est établi à 6,565 CNY contre un dollar soit le taux de change le plus faible depuis 5 ans. Les pressions à la dépréciation sur le yuan se sont toutefois apaisées depuis le 14 janvier : le yuan s’est apprécié de 1,67 % entre le 14 janvier et le 5 avril ; le spread de taux de change entre le CNH et le CNY ne s’élève plus qu’à 92 pdb en moyenne sur la même période. Comme l’illustre le graphe ci-dessous, le discours du gouverneur de la PBoC (cf. infra) semble avoir depuis apaisé les pressions sur le yuan : le yuan s’est apprécié de 0,52% contre le dollar entre le 15 février et le 7 avril ; le spread de taux de change entre le CNH et le CNY ne s’élève plus qu’à 22 pdb en moyenne sur la même période.

3 de l’avis même de la PBoC (cf. entretien du gouverneur Zhou Xiaochuan à Caixin le 14 février 2016). 4 Pour sortir davantage que la limite, certains individus « rachèteraient » informellement des quotas à des personnes qui n’en font pas usage. 5 “It is necessary to distinguish capital outflows from capital flight. It is normal for export-oriented enterprises to choose their foreign exchange conversion strategies and adjust their liability structures after weighing benefits and costs. Such adjustment will not be endless.” (Zhou Xiaochuan, gouverneur de la PBoC, dans son interview à Caixin du 14 février 2016) 6 « Of course, as we have noticed, some people are pursuing emigration and investing in overseas real estate due to concerns with confidence, property protection and original sins » (cf. entretien du gouverneur Zhou Xiaochuan à Caixin le 14 février 2016). 7 Un spread sur des taux de change est calculé comme la différence entre deux taux multiplié par 10000. Par exemple, le 18 février, le taux USD/CNY était de 6,5194, le taux USD/CNH de 6,5249, ce qui fait un spread de 55 pdb.

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Source : CEIC

Pour défendre et stabiliser le cours du Yuan face aux pressions continues à la baisse et à la correction boursière de l’été 2015, les autorités chinoises sont intervenues de différentes façons :

- en restreignant les sorties de capitaux grâce à de nombreuses mesures8. Par ailleurs, la PBoC a

mis en œuvre une politique « macro-prudentielle » destinée à maîtriser les flux de capitaux9. Au titre des nouvelles mesures à l’étude, Wang Yungui directeur du département politique et régulation de la State Administration of Foreign Exchange (SAFE) a notamment indiqué que les autorités étudient la mise en place dans le futur d'une taxe sur les transactions financières (taxe Tobin) afin de limiter les flux de capitaux spéculatifs. Cette taxe serait une mesure parmi d'autres de la "boite à outil" que la PBoC entend développer.

- en vendant une partie des réserves de changes accumulés par la PBoC pour se porter contrepartie

des ventes de Yuans. Les réserves ont ainsi baissé de 571 Mds USD en un an, et s’établissent à 3231 Mds USD à fin janvier. Ces interventions ont comme conséquence de réduire la monnaie en circulation. Les autorités ont compensés leur utilisation de réserves de change par des baisses de ratio de réserves obligatoires (RRR) des banques à quatre reprises en 2015, portant le taux de 20% à 17% pour le grandes banques chinoises.

8 Notamment : restriction des retraits à l’étranger des résidents chinois à 100 000 yuans (14 000 euros) par an à partir du 1er janvier 2016 (septembre), obligation pour les banques souhaitant acheter des contrats à terme sur le dollar américain pour leur clientèle de déposer 20% du montant de leur transaction auprès de la PBoC (octobre), report du lancement du programme « QDII2 » permettant aux investisseurs chinois d’investir à l’étranger (décembre), suspension du programme « RQDII » permettant aux investisseurs chinois d’investir sur des actifs libellés en yuans « offshore » (décembre), restriction des possibilités d’utilisation du « cash pooling » (mutualisation de trésorerie) pour les multinationales dans les zones de libre-échange (décembre). 9 Ces mesures sont au nombre de trois : i) réserves obligatoires appliquées sur les dépôts des institutions offshore auprès des banques/chambre de compensation « onshore » ; ii) obligation pour les banques souhaitant acheter des contrats à terme sur le dollar de déposer 20% du montant de leur transactions auprès de la PBoC ; iii) durcissement des conditions d’emprunt (dette externe) pour les entreprises qui sont encadrées par des ratios.

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- 900- 800- 700- 600- 500- 400- 300- 200- 100

0 100 200 300 400 500 600 700

Md

s CN

Y

Achats / ventes de devises par la banque centrale et les banques commerciales

Devises achetées par la banque centrale Devises achetées par les banques

Source : CEIC

- en cherchant à peser sur les anticipations des marchés, par des interventions sur le marché du

yuan « offshore » (CNH), qui peut être vu comme un indicateur avancé du cours du Yuan « onshore ».

Les autorités sont ainsi intervenues massivement sur le marché offshore au cours des séances du 11 et 12 janvier pour acheter du CNH contre de l’USD, afin de contrer la spéculation à la baisse sur le CNH. Elles ont par ailleurs activé un mécanisme destiné à renchérir le coût d’une position à la dépréciation du yuan « offshore » (janvier) : les ratios de réserves obligatoires appliqués sur les dépôts des institutions financières « offshore » auprès des banques/chambres de compensation « onshore » - qui étaient à un niveau nul – sont désormais portés à un taux « normal » (entre 15% et 17%, comme pour les banques chinoises).

- en communiquant sur trois nouveaux indices de référence pour le Yuan : le panier des DTS

(pondérations des différentes monnaies utilisées pour calculer la valeur des DTS), le panier de la BRI (utilisé pour calculer le taux de change effectif de la BRI), et un panier de 13 devises pondéré en fonction des principaux partenaires commerciaux de la Chine (Trade-Weighted Index). La PBoC publie depuis le 11 décembre ces indices, et considère qu’ils sont une référence de marché plus appropriée que le taux de change CNY/USD. Toutefois, ces indices ne servent pas d’ancrage à proprement parler, la PBoC souhaitant se laisser du temps pour trouver un panier de monnaies de référence, et garder des marges de manœuvre pour faire évoluer le taux de change en fonction des évolutions macroéconomiques et de l’offre et la demande de marché10.

Les interventions de la PBoC commencent à produire leurs effets. Le yuan semble sur une tendance assez

stable depuis le début de l’année 2016, avec une baisse de seulement 0,26% face au dollar jusqu’au 27 mars 2016. Mesuré contre le panier pondéré de 13 devises, le yuan est revenu à son niveau de janvier 2015. Cette stabilisation s’est accompagnée d’une utilisation importante des réserves de change, bien qu’en légère diminution, à 100 Mds USD en janvier, contre 108 Mds en décembre. Le ralentissement de l’érosion des réserves en février (-28,6 Mds USD) confirme cette tendance à la stabilisation du RMB.

10 “It will be a gradual process to enhance the reference to a basket of currencies. Now three RMB exchange rate indices have been released, and the future design of the regime will be adjusted according to macroeconomic developments and market supply and demand”(…) “The central bank will enhance market communications and strengthen the role of RMB exchange rate indices so that the market could judge the effectiveness of the mechanism with reference to a basket of currencies” (Zhou Xiaochuan, gouverneur de la PBoC, dans son interview à Caixin du 14 février 2016)

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Source : Reuters, calculs DG Trésor

3. En attendant une stabilisation durable du Yuan pour poursuivre l’ouverture du compte financier,

les autorités chinoises ont retardé les réformes11 financières avec une ouverture « asymétrique » L’objectif officiel des autorités chinoises à moyen terme est d’atteindre une convertibilité quasi-totale du compte financier, i.e. à l’exception des actifs financiers les plus volatils (concept de « managed convertibility »12).

Cet objectif a été réitéré au plus haut niveau lors de la présentation en octobre du projet de 13ème plan quinquennal pour 2016-2020. L’ouverture du compte financier doit en effet favoriser la poursuite des réformes intérieures visant à rééquilibrer le modèle de croissance vers davantage de consommation, en permettant une meilleure allocation de l’épargne. L’ouverture est également nécessaire à la projection des entreprises chinoises à l’étranger (« go global »). L’ouverture du compte financier a fortement progressé à partir de 2014 et jusqu’à mi-2015, avec (i)

l’extension des programmes d’accès des non-résidents aux actifs financiers chinois (QFII et RQFII), (ii) la facilitation de l’accès des résidents chinois aux actifs financiers étrangers (QDII), (iii) la mise en place d’une connexion entre les bourses de Shanghai et Hong Kong, en octobre 2014, (iv) l’ouverture et l’extension de plusieurs zones de libre-échanges (Shanghai, Fujian, Tianjin et Guangzhou), (v) la reconnaissance mutuelle des

fonds de gestion entre la Chine continentale et Hong Kong (juillet 2015), (vi) l’ouverture du marché interbancaire. Les autorités chinoises sont contraintes de libéraliser le taux de change afin d’obtenir l’accès aux capitaux et de conserver l’indépendance de leur politique monétaire (« impossible trinité » de Mundell-Fleming). L’objectif à moyen terme serait d’atteindre un régime de change semi-flottant dit « basket, band and crawl »13 (BBC), sur le modèle développé par l’Autorité monétaire de Singapour depuis le début des années 1980. Plusieurs

étapes ont déjà été réalisées : élargissement des bandes de fluctuation de 1% à 2% autour du cours pivot (mars 2014), détermination du cours pivot d’ouverture par le marché (août 2015), publication de trois indices de taux de change du RMB, fondés sur le panier DTS, les principaux partenaires commerciaux et le panier BIS (11 décembre 2015). De cette façon, la banque centrale se contenterait de « guider » les marchés de manière générale, en réduisant son intervention directe. Suite à l’accélération des sorties de capitaux et aux pressions à la baisse exercées sur le yuan depuis août 2015, les autorités chinoises ont marqué un temps de pause dans la stratégie de libéralisation.

L’ouverture d’une connexion boursière entre Shenzhen et Hong Kong, initialement prévue pour fin 2015, a été reportée sine die, « lorsque les marchés seront stabilisés ». Lesnombreuses mesures de fermeture partielle du compte de capital dans le sens des sorties (voir détail infra) peuvent laisser penser que les autorités chinoises chercheraient, dans un premier temps, à favoriser une ouverture du compte de capital asymétrique, i.e. ouvert dans le sens des inflows, relativement fermé dans le sens des outflows.

11 “For a country as big as China, to achieve the reform goal may require a considerable period of time. To press ahead the refom, one should take decisive actions when windows of opportunities open up, but refrain from reckless moves in the absence of such windows. We can wait a bit and create more favorable conditions for reform.” (Zhou Xiaochuan, gouverneur de la PBoC, dans son interview à Caixin du 14 février 2016) 12 “The capital account convertibility China is seeking to achieve is not based on the traditional concept of being fully or freely convertible. Instead, drawing lessons from the global financial crisis, China will adopt a concept of managed convertibility.” (Zhou Xiaochuan, gouverneur de la PBoC, présentation au FMI d’avril 2015) 13 « basket » est le panier de monnaie de référence pour la fixation du taux de change, souvent les monnaies de principaux partenaires commerciaux ; « band » est la bande de fluctuation autorisé autour du cours pivot ; « crawl » désigne la marge de manœuvre de la banque centrale pour faire évoluer le cours pivot au jours le jour (crawl up or down).

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Toutefois, le gouverneur de la PBoC, dans son entretien du 14 février 2016 au magazine Caixin (cf. annexe) a mis fin au débat interne sur l’opportunité de réinstaurer un contrôle plus strict des sorties de capitaux, en disqualifiant les « rumeurs » de durcissement. Des rumeurs de nouvelles restriction sur le montant

maximum que les individus peuvent convertir en dollar, actuellement fixé à 50 000 USD par an, auraient provoqué mi-janvier d’importantes sorties de capitaux et un démenti immédiat de la PBoC. Les risques d’emballement étant bien réels – avec une population urbaine de 737 million d’individus, 1% de la population qui

utilise son quota maximum légal de conversion en dollar provoquerait des sorties de 368,5 Mds USD par an –, le gouverneur de la PBoC a privilégié le rétablissement de la confiance et tranché dans le sens des « réformistes ». Sans remettre en cause l’agenda de libéralisation, les autorités chinoises privilégient la stabilisation du Yuan comme objectif principal. La poursuite des réformes d’ouverture est conditionnée au retour de conditions

plus favorables pour la réforme. En tout état de cause, le processus d’ouverture du compte de capital chinois ne pourra être que graduel dans la mesure où le système financier chinois n’est pas encore assez solide et diversifié.

4. Les marges de manœuvre des autorités chinoises sur le taux de change sont désormais relativement faibles et reposent essentiellement sur l’utilisation des réserves de change et une meilleure communication avec les marchés

Les autorités chinoises ont pour l’heure exclu plusieurs options de politique de change : (i) une dépréciation (pas nécessaire en vue du surplus du compte courant, position rappelée plusieurs fois par le Premier ministre Li Keqiang) ; (ii) un contrôle plus restrictif des sorties de capitaux (difficilement tenable, cf. infra) (iii) un durcissement de la politique monétaire, pour augmenter le différentiel de taux avec la Fed, bien

qu’il soit déjà fortement en faveur de la Chine. Cette dernière option a été exclue par le Conseil des Affaires d’Etat en décembre, qui souhaite une politique monétaire « prudente et légèrement plus accommodante »14 , alors qu’un durcissement pourrait avoir un effet récessif important sur l’économie domestique via le canal du crédit. La PBoC a baissé une nouvelle fois ses ratios de réserves obligatoires le 29 février portant ces ratios à 17% pour les grandes banques et à 15% pour les autres banques. La Banque centrale mise sur sa capacité à convaincre les marchés que la monnaie chinoise repose sur des fondamentaux solides et que son taux de change est à l’équilibre. Le gouverneur de la PBoC a en ce

sens accordé une longue interview au magazine Caixin le 14 février. Il y développe une argumentation en trois temps :

- Les pressions à la baisse sur le yuan en provenance des marchés reflètent davantage des facteurs psychologiques, liés à un manque de confiance et de lisibilité des autorités chinoises, ainsi

qu’à une inquiétude générale sur le ralentissement de l’économie. Ces pressions ont été accentuées par le relèvement des taux directeurs de la Fed fin 2015. Elles ont pris une importance d’autant plus considérable que les masses de liquidités dans l’économie mondiale sont importantes, avec les politiques d’assouplissement quantitatifs menés depuis plusieurs années. Selon lui, « les forces spéculatives se sont tournées vers la Chine », en raison de la publication de plusieurs indicateurs

traduisant le ralentissement de l’économie chinoise15. Or le taux de change n’est que faiblement corrélé au PIB.

- La monnaie chinoise devrait être sur une tendance à l’appréciation, et non pas à la dépréciation, car le facteur le plus explicatif du taux de change, selon la théorie et l’histoire économique, est le solde du compte courant. Or la Chine a enregistré un compte courant largement positif en 2015, à

2,7% du PIB, soit 293 Mds USD, par ailleurs le plus important depuis 2010. De plus, l’inflation est faible (1,4% fin 2015) et devrait conduire à un taux de change stable.

- Les sorties brutes de capitaux sont un phénomène normal, qui s’expliquent par l’internationalisation croissante des entreprises chinoises, encouragés par la stratégie « go global ». S’il évoque également certaines sorties dues à des « péchés originels » de la part de certains

individus chinois (fraude, corruption), il reconnait néanmoins la nécessité d’améliorer le cadre légal chinois, et en particulier les lois sur la banqueroute, pour améliorer la sécurité juridique des investisseurs.

La PBoC dispose principalement de ses réserves de change pour se porter contrepartie des pressions spéculatives à la baisse, en attendant le retournement qu’elle espère des marchés. Les calculs menés à

partir des hypothèses du FMI montrent que dans un régime de change flottant avec contrôle de capitaux, les réserves de change optimales à détenir par la Chine pour préserver ses capacités à faire face à une crise de balance des paiements seraient de 1140 Mds USD (actualisé en août 2015, cf. tableau détaillé pour la Chine selon différents scénarios de régimes de change, en annexe). Compte tenu du stock actuel de réserves de

14 Le rapport du travail du gouvernement présenté en mars 2016 indique que la politique monétaire prudente passera cette année d’une position « modérément restrictive » à « modérément accommodante » 15 Pour éviter le choc négatif sur les marchés que provoquent l’annonce de chiffres de croissance inférieur à l’objectif officiel, les autorités devraient désormais communiquer sur une fourchette de croissance, qui serait comprise entre 6,5% et 7% pour 2016, selon la NDRC.

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change et du rythme très soutenu d’utilisation observé ces derniers mois, à environ 1000 Mds USD par an, une extrapolation toute théorique de ce rythme laisserait à la Chine deux ans de délai pour libéraliser son taux de change tout en préservant sa stabilité16. Pour le Gouverneur de la PBoC, l’accumulation des réserves de change ne pouvait se poursuivre de manière interminable ; la baisse des réserves a entraîné une surréaction des marchés (overshooting), qui devrait néanmoins être de courte durée.

***

La politique de la PBoC semble porter ses fruits : (i) stabilisation du taux de change : dépréciation de seulement 0,26% du yuan face au dollar entre le 1er janvier et le 27 mars 2016 (ii) réduction des écarts de taux entre le yuan « onshore » et le yuan « offshore » : l’écart s’est élevé à 82 points de base en février, contre 469 point de base en janvier (iii) plus faible érosion des réserves de change : les réserves ont baissé de 28,6 Mds USD en février, contre -99,5 Mds USD en janvier. La question de la stabilisation du RMB est un enjeu non seulement pour l’économie chinoise, mais a un impact global : i) risque d’une « guerre des monnaies » déstabilisatrice en cas d’une nouvelle dépréciation; ii) une pause prolongée des réformes d’ouverture du compte de capital chinois aurait pour effet d’accentuer les déséquilibres, par une mauvaise allocation du capital au niveau domestique et mondial. La politique de la PBoC - qui intervient dans un contexte monétaire et financier difficile, marqué par l’ « impossible trinité » - semble être à la mesure des enjeux que présente la question de la stabilisation du RMB pour la communauté internationale. .

Jérôme Deslandes, Antoine Aubel et Weitong Su

16 Ce calcul exclut cependant l’impact de durcissement monétaire que provoqueraient mécaniquement ces interventions, et qui supposerait une intervention de « stérilisation inversée » sous forme d’injection de monnaie dans l’économie.

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ANNEXES Annexe 1 : Réserves de change optimales que doit détenir la Chine pour faire face à une crise de la balance des paiements, selon différents scénarios de régime de change (mis à jour août 2015). Les niveaux de réserves

optimaux ont été calculés à partir des coefficients issus des travaux du FMI auxquels ont été appliqués les paramètres de l’économie chinoise.

Annexe 2 : Interview du gouverneur ZHOU Xiaochuan du 14 février

Confirmation de la poursuite de l’agenda de réforme:

“Going forward, China will strengthen structural reform, especially supply side reform, in order to strike a better balance among economic growth, structural adjustment and risk prevention and to achieve sustainable and steady development”.

Confiance dans l’appréciation du RMB à moyen terme, en raison des fondamentaux de l’économie chinoise (surplus commercial et basse inflation), sachant que la PBoC souligne que le taux de change n’est pas corrélé au PIB:

“(…) Looking at worldwide experience, there is not a direct correlation between GDP and exchange rate, especially the growth of GDP and exchange rate movements. For example, overly rapid GDP growth sometimes causes overheating and high inflation, bringing downward pressure on the currency (…). The exchange rate of a currency is related to the international competitiveness and health of the economy of the issuing country”.

“There is another fundamental, i.e. movements of real effective exchange rate, or the relative movements of inflation, that affects exchange rate. The inflation target of US, Japan and Europe is 2 percent. At end 2015, China’s CPI was 1.4 percent, a relatively low level for China. Low inflation is conducive to the stable value of a currency”.

“When we take a closer look at economic theory and international experience, we see that the current account balance, among all the economic fundamentals, is the most related to exchange rate. In 2015, China’s current account surplus remains massive. In particular, the surplus in the trade of goods reached a historic high of USD598.1 billion”.

L’importance des liquidités dans l’économie et le relèvement des taux d’intérêt américains ont déclenché des forces spéculatives très importantes qui se sont concentrées sur la Chine car l’économie ralentit, bien que modestement. La dépréciation du RMB doit être relativisée au regard de l’appréciation du dollar et son l’appréciation dans le passé :

“Speculative forces have been targeting China. Speculative forces are always looking to bet on something. They saw the slowdown of economic growth and financial market volatility in China. The problem is that the previously weak speculative forces have gathered astonishingly large amount of liquidity after several rounds of QE by the major economies. (…) What they want is immediate results, and they have tried to create hype.”

10

“Due to multiple reasons, the RMB exchange rate depreciated against the US dollar by a relatively small margin, but appreciated against the euro and the yen markedly. Many market participants believe a make-up adjustment is thus needed (…) As such, in order to explain the depreciation pressures on the RMB against the US dollar, one has to examine major factors such as the rapid appreciation of the US dollar against other currencies, domestic and external events, and short-term market sentiment”.

The RMB strengthened for many years in the past, and China’s foreign exchange reserves have kept building up. This cannot be an open-ended process. There must be a peak or turning point eventually. Before the turning point appears, overshooting in appreciation is unavoidable and requires adjustment. After the turning point, overshooting in depreciation is also possible. After that, there will be a trend of appreciation again, as the economic fundamentals point to a stronger RMB. The overall trend is for RMB to gradually move toward stability through stages of adjustments and fluctuations, which is a dynamic feature of the system that objectively exists.

Il n’y a pas de “fuite de capitaux” mais des “sorties normales » de capitaux :

« Speculations are not the major forces influencing the balance of payments. Major speculative forces are in offshore markets, whereas cross-border flows under Qualified Domestic Institutional Investors (QDII) and Qualified Foreign Institutional Investors (QFII) schemes are limited in volume, and the size and pace of such flows are subject to management”

“it is necessary to distinguish capital outflows from capital flight. It is normal for export-oriented enterprises to choose their foreign exchange conversion strategies and adjust their liability structures after weighing benefits and costs. Such adjustment will not be endless. Such behaviors do influence capital flows and foreign exchange reserves, but they do not necessarily constitute capital flight”.

“Given the size of the Chinese economy and the high degree of opening up, capital outflows do exist side by side with normal investments and there is room for improvement. However, the amount is not large compared to China’s trade volume of USD 4 trillion per annum and several trillion dollars of foreign exchange reserves”.

Pas de durcissement du contrôle des capitaux, mais une application stricte des règles et une « pause » dans le processus d’internationalisation du RMB en cas de spéculation contre le RMB:

“International experiences have demonstrated that controls over capital account transactions work for a

closed economy, but is usually not effective for those relatively open economies. In addition, capital

control is more effective in preventing excessive inflows than outflows”

Recently, there’re people saying that China will adopt this or that capital control measure. Some are

apparently spreading rumors to create panic among households and trade enterprises to the benefit of

the speculators’ bets. There’re even rumors about controls against current account transactions. For

example, some rumors claim that the State Administration of Foreign Exchange (SAFE) will restrict

repatriation of profits by foreign-funded enterprises.

We will continue to stress the fulfillment of application and declaration obligations in international

payments and the requirement of authenticity and full compliance, and crack down on activities that are

illegal or against regulations. But all the regular demands for foreign exchange will be met and remain

undisturbed.

We certainly hope to see smooth progress of RMB internationalization. It is impossible to wish that all the

good things will happen in economic performance. The process of RMB internationalization will move

forward like waves would do. If speculation becomes the key problem in the foreign exchange market,

we’ll emphasize on dealing with speculation; but when the market gradually goes back to a relatively

normal state, RMB internationalization will keep on.

La référence à un « panier de monnaie », qui n’est néanmoins en rien « figé », servira de base à la communication de la banque centrale :

(…) We will strengthen the reference to a basket of currencies. We have always held the view that the efficient market hypothesis cannot be relied on one hundred percent. Market deficiency may demonstrate itself from time to time when the market is dominated by speculative forces, short-term sentiments or herding behaviors, and therefore certain management is necessary for a floating exchange rate. Our aim is to have the exchange rate “broadly stable at an adaptive and equilibrium level”, and there are interactions between the two”

“It will be a gradual process to enhance the reference to a basket of currencies. Now three RMB exchange rate indices have been released, and the future design of the regime will be adjusted according to macroeconomic developments and market supply and demand”.

11

“The central bank will enhance market communications and strengthen the role of RMB exchange rate indices so that the market could judge the effectiveness of the mechanism with reference to a basket of

currencies”.

12

Les enjeux de la réforme des entreprises d’Etat chinoises

Les autorités chinoises entendent mener à bien une réforme des entreprises d’Etat ; les « surcapacités » et les entreprises « zombies » à la très faible rentabilité sont au centre des préoccupations des autorités qui comptent mener une restructuration du secteur industriel. Les distorsions dans le système bancaire et la garantie implicite dont bénéficient les entreprises d’Etat ont en effet engendré de nombreux déséquilibres économiques : surinvestissement, allocation non-optimale du capital et surcapacités de production. Les entreprises d’Etat – qui ont fortement contribué au plan de relance de 4000 Mds CNY en 2008 - ont enregistré une rapide progression de leur endettement, une baisse significative de leur profitabilité et un affaiblissement de leur capacité à rembourser leur dette. Elles représentent à présent une vulnérabilité pour la croissance potentielle de l’économie chinoise. La réforme des entreprises d’Etat viserait à consolider davantage le tissu industriel tout en s’efforçant d’améliorer leur rentabilité et en réduisant les surcapacités industrielles.

A fin 201317, la Chine comptait 155 000 entreprises d’Etat (SOEs), se répartissant entre 52 000 SOEs sous administration centrale et 103 000 SOEs sous administration des autorités locales18. Ces entreprises

représentaient à la même date 25 % de la production industrielle, un tiers de l’investissement en capital fixe, 12 % des exportations et 16 % de l’emploi urbain. Leur contribution globale au PIB chinois était évaluée à 30 %19. Malgré l’existence d’entreprises d’Etatde taille significative, visibles au plan international, la place des SOEs dans l’économie chinoise a sensiblement fléchi. En 2014, 100 entreprises chinoises étaient classées sur la liste Fortune Global 500 Companies (contre 34 en 2008) - qui référence les 500 plus grandes entreprises en termes d’actif au monde. Pourtant, au niveau macroéconomique, l’importance des SOEs dans l’économie chinoise est bien moindre : à titre d’exemple, la part des SOEs dans la production industrielle s’est élevée à 25 % en 2014 (contre 78,3 % en 1976) ; la part des SOEs dans les exportations totales de la Chine s’est élevée à 12 % en 2014 (contre 47 % en 2000) (cf. graphique 1) ; la part des SOEs dans l’emploi urbain s’est élevé à 16% en 2014 (contre 59 % en 1995) (cf. graphique 2).

Graphique 1

41%

12%

50%

44%

9%

45%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Part des SOEs dans les exportations chinoises

Export des SOEs Export des entreprises étrangères Export des entreprises privées

Source: Douanes chinoises, CEIC, Ca lculs SER de Pékin

Graphique 2

59%

16%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

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20

13

20

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Part des entreprises d'Etat dans l'emploi urbain

Sources : CEIC, NBS, Calculs SER de Pékin

1. Les entreprises d’Etat chinoises sont au cœur de déséquilibres économiques mais restent un élément central de la politique économique et social de la Chine

1.1 Les entreprises d’Etat créent des déséquilibres et représentent une vulnérabilité pour l’économie

Les distorsions dans le système bancaire et la garantie implicite de l’Etat favorisent le financement à faible coût des SOEs au détriment des entreprises privées. Le secteur bancaire, dominé par les acteurs

étatiques, suit très largement encore les taux d’intérêt de prêt et de rémunération de dépôt recommandés par de la Banque populaire de Chine (PBoC). Le montant très important de l’épargne nationale collectée sur les dépôts bancaires est captif (en raison de la faible ouverture du compte financier) et rémunéré à un faible taux d’intérêt. Ces fonds faiblement rémunérés collectés par les banques financent en priorité les SOEs qui bénéficient de la garantie implicite de l’Etat. Cette garantie implicite 20 distord la décision de financement des banques qui accordent plus facilement des crédits aux SOEs, indépendamment de leur rentabilité. Selon les travaux du FMI, les SOEs ont un meilleur accès au financement que les entreprises privées. En 2013, les SOEs recevaient près de 46 % des crédits bancaires (cf. graphique 3) alors qu’elles ne représentaient que 34% de l’investissement et

17 Les dernières données publiées dans le Financial Yearbook du MOF datent de 2013 18 Hors institutions financières cf. encadré 1 définition juridique et statistique des SOEs 19 Rapport « China 2030: Building a Modern, Harmonious, and Creative High-Income Society », Banque Mondiale et Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaire d’État chinois, 2012. 20 Les banques étatiques ont bénéficié au début des années 2000 de la garantie implicite de l’Etat : en raison de la hausse importante de leur ratio de créances douteuses le gouvernement a décidé de les refinancer et de créer des sociétés de défaisance pour gérer les créances douteuses.

13

16% de l’emploi urbain. Par ailleurs, les SOEs bénéficient d’un taux de crédit plus faible avec un écart d’intérêt équivalent à 200 points de base.

Les entreprises d’Etat ont créé des déséquilibres dans l’économie : (i) surinvestissement (ii) surcapacités de production (iii) pressions déflationnistes et (iv) allocation non optimale du capital. (i) Dans le cadre du

plan de relance de 200821, les SOEs - financées par le crédit bancaire - ont très fortement investi : la contribution des SOEs à l’investissement a enregistré à partir de 2008 une forte hausse pour atteindre 35% début 2010 (cf. graphique 4). (ii) Le surinvestissement a entrainé la création de surcapacités de production en particulier dans les industries lourdes et le secteur de l’équipement. Ces surcapacités sont en particulier entretenues par les SOEs sous administration locale dans les provinces où l’évaluation des dirigeants locaux repose essentiellement sur le PIB régional. (iii) L’existence de surcapacités dans le domaine industriel alimente les pressions déflationnistes sur l’économie : l’augmentation des capacités contribue à une hausse de l’offre tandis que la demande intérieure et extérieure ralentit graduellement entrainant la baisse des prix dans ces secteurs. Dans ce contexte, l’indice des prix à la production - en baisse depuis mars 2012 – a baissé de 5,3 % en g.a. en janvier 2016 (cf. graphique 5 et Note : « La faiblesse de l’inflation en Chine est-elle inquiétante ? » BEC n°72) (iv) Les investissements réalisés ont été sous-optimaux en raison du faible retour sur investissement lié à la difficulté des entreprises à dégager des marges dans les secteurs en surcapacité. Par ailleurs, les secteurs les moins rentables semblent bénéficier de davantage de prêts bancaires (Graphique 6). Les SOEs ne sont pas incitées à réduire leurs capacités de production excédentaires en raison notamment des faibles contraintes financières qui leur sont imposées et des menaces pesant sur l’emploi.

Graphique 3

46%52%

8%

9%

39%30%

3%4%2%4%

0%

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20%

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70%

80%

90%

100%

20132010

Financement bancaire

Entreprises d'Etat Entreprises collectives

Entreprises privées Hong Kong, Macao, Taiwan

Entreprises étrangères Sources : CEIC, PBoC, Calculs SER de Pékin

Graphique 4

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

mo

yen

ne

mo

bil

e 1

2 m

ois

Part de l'investissement en capital fixe des SOE

Tendance jusqu'en 2007

Sources: NBS, CEIC, Calculs SER de Pékin

Graphique 5

Graphique 6

Depuis 2008 les entreprises d’Etat ont enregistré (i) une forte progression de leur endettement (ii) une baisse significative de leur profitabilité (iii) un affaiblissement de leur capacité à rembourser leur dette et représentent ainsi une importante vulnérabilité pour l’économie. (i) L’effort d’investissement important des

SOEs a entrainé une progression de leur endettement : le levier financier (dette/actif) des SOEs industrielles s’est élevé à 1,63 en 2014, contre 1,3 en 2007 (cf. graphique 7) ; l’endettement des SOEs représenterait près de 100 % du PIB fin 2014 22 . La progression de l’endettement des SOEs a contribué plus généralement à

21 En réaction à la crise de 2008, la Banque populaire de Chine (PBoC) a libéré le levier du crédit en parallèle du plan de relance budgétaire mettant l’accent sur des grands projets. Ce policy-mix a eu des résultats très significatifs puisqu’en janvier 2009 les montants des nouveaux crédits atteignent 1 651 Mds CNY soit, en un mois, l’équivalent de 40 % des nouveaux crédits accordés sur l’ensemble de l’année 2008. 22 Hors véhicules de financement des collectivités locales

14

l’accroissement de l’endettement des agents non financiers observée depuis fin 2008. La dynamique de l’endettement en Chine est préoccupante : de 2008 à 2014 le ratio dette/PIB a crû de 80 points de pourcentage, passant de 150% à 230% du PIB (cf. graphique 8). Dans un discours prononcé au China Development Forum le 20 mars, le gouverneur de la PBoC a ainsi mis en garde contre le niveau élevé de l’endettement et en particulier des dettes des entreprises. (ii) Les SOEs ont également enregistré depuis 2008 une nette dégradation de leur rentabilité : la rentabilité des actifs des SOEs industrielles s’est élevée à 3,9 % en 2014, contre 6,8 % en 2007 (cf. graphique 9) accroissant l’écart de rentabilité entre les SOEs et les entreprises privées23. (iii) En raison de ces évolutions, la capacité de remboursement de la dette des SOEs s’est affaiblie. Au niveau agrégé la rentabilité des actifs des SOEs industrielles depuis 200724 a été inférieure au coût de la dette, mesuré par le taux de prêt à 1 an (cf. graphique 10). Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte de ralentissement de l’activité entrainant une aggravation des risques de défaut des SOEs et la croissance des ratios de créances douteuses dans le secteur bancaire. Des études sur un panel de SOEs cotées indiquent que les poches de vulnérabilités se concentrent en particulier dans le secteur immobilier et les industries en surcapacité25 (cf. annexe 1 et Encadré 2 pour des données sectorielles).

Graphique 7

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Levier financier des entreprises industrielles

SOEs Entreprises privées

Sources : CEIC, NBS, Calculs SER de Pékin

Levier financier : dette / capitaux propres

Graphique 8

0%

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250%

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Sources : CEIC, PBOC, Calculs SER de Pékin

Dette des agents non financiers chinoisen % du PIB

Crédits bancaires domestiques Crédits non bancaires domestiques

Dette externe

Graphique 9

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Rentabilité des actifs des entreprises industrielles

SOEs Entreprises privées

Sources : CEIC, NBS, Calculs SER de Pékin

Graphique 10

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18

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Tia

ux

en %

Rentabilité des actifs des entreprises industrielles et coût de la dette

Taux de prêt à 1 an

Rentabilité des actifs des entreprises privées

Rentabilité des actifs des SOEs

Sources: NBS, ISIS Emerging Markets, CEIC, Peterson Institute of International Economics

1.2 Les entreprises d’Etat représentent une force dans la stratégie d’internationalisation des entreprises chinoises et pour la stabilité du pays

Les SOEs sont le vecteur de la stratégie de développement international que poursuit la Chine.. Les SOEs

soutenues par les banques publiques et les « policy banks » sont un vecteur important de la politique de la route de la Soie (« One Belt One Road ») qui vise, notamment, à « exporter » les surcapacités des SOEs qui sont soutenues dans leurs projets d’exportationpar des prises de participation en capital et le crédit des banques publiques (cf. Note : « Le soutien public à l’internationalisation des entreprises » BEC n°79). Par ailleurs, il convient de souligner que les surcapacités de production – qui contribuent à soutenir l’offre alors que la demande intérieure ralentit – contribuent à la baisse des prix à la production depuis 2012. Cette baisse contribue au maintien du niveau de compétitivité prix à l’export malgré la forte progression des salaires de 11,4% par an en moyenne sur les quatre dernières années (voir BEC n°74 d’avril 2015 : « Situation des surcapacités en Chine ».

23Dans le secteur industriel, l’écart de rentabilité des actifs entre les SOEs et les entreprises privées s’est creusé depuis 2007 : l’écart s’élevait à 714 points de base (pdb) en 2014, contre 266 pdb en 2007.

24 A l’exception de l’année 2010

25 Assessing China’s Corporate Sector Vulnerabilities, IMF 2015 et Corporate Leverage in China, HKIMR 2015

15

Les entreprises d’Etat préservent la stabilité sociale. Les SOEs jouent un rôle d’amortisseur des effets de la

conjoncture économique sur le taux de chômage urbain, qui est resté stable ces dernières années malgré le ralentissement 26 (cf. graphique 11). Dans ce contexte, certaines SOEs ont privilégié une stratégie de diversification comme alternative aux fermetures de surcapacités de production. A titre d’exemple, Wuhan Iron & Steel, une des plus grandes entreprises d’acier chinoise, a diversifié depuis 2012 ses activités en se développant dans l’alimentaire, la logistique et la chimie au lieu de fermer des capacités de production excédentaires.

Graphique 11

2. La réforme annoncée des entreprises d’Etat vise à consolider davantage le tissu industriel tout en s’efforçant d’améliorer leur rentabilité

Le plan de réforme de septembre 2015 s’inscrit dans la logique de la réforme de la fin des années 90 et viserait à davantage consolider le tissu industriel. Ce plan de réforme qui adopte désormais le terme gestion du capital à la place du terme de gestion des entreprises met en avant : (i) l’actionnariat mixte (ii) la catégorisation d’entreprises et (iii) la création de structures de gestion des actifs d’Etat.

2.1 La réforme des entreprises d’Etat vise à consolider le tissu industriel

La Chine a connu une première vague de réformes des SOEs à partir de 1998 aboutissant à la réduction du secteur étatique et à l’amélioration de la performance financière des SOEs. Dès 1998 de nombreuses

mesures ont été mises en place afin améliorer la performance des SOEs pour les préparer à une plus forte concurrence avec l’entrée de la Chine dans l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 2001. Sous le

slogan « attraper les grands, relâcher les petits » (抓大放小), le Premier ministre ZHU Rongji (1998-2003) a mis

en place une série de mesures dont le but était de renforcer les grandes SOEs grâce à l’amélioration de leur gouvernance et de privatiser ou fermer les petites SOEs non performantes en autorisant notamment les rachats par le management (cf. encadré 2). Le nombre de SOEs a baissé de façon significative à partir de 1998. Il se stabilise avec la création de la SASAC en 2003 (State-owned Assets Supervision and Administration Commission), qui gère les actifs de l’Etat dans les secteurs non-financiers. En réponse à la demande du Comité central du Parti Communiste Chinois (PCC) « d’éviter les pertes d’actifs étatiques » en 2003, la SASAC a interdit les rachats de SOEs par le management. Les mesures mises en place durant la période avaient permis aux SOEs d’améliorer leur rentabilité et de se désendetter : la rentabilité des actifs des SOEs industrielles s’est élevé à 6,8 % en 2007, contre 0,7 % en 1997 (cf. graphique 9) ; le levier financier des SOEs industrielles - défini comme le ratio dette sur les capitaux propres - s’est élevé à 1,3 en 2007, contre 1,89 en 1997 (cf. graphique 7). Néanmoins le plan de relance de 2008 a engendré une nouvelle dégradation de la situation financière des SOEs.

Le gouvernement continue à poursuivre l’objectif de consolidation des entreprises d’Etat. Le

gouvernement central étudierait un plan de fusion des 106 SOEs sous administration centrale en 40 groupes27 tandis que la plupart des gouvernements locaux visent également à fusionner leurs entreprises. La consolidation des SOEs viserait à améliorer leur rentabilité, en favorisant les synergies entre entreprises. Des fusions permettraient également de compenser les pertes de certaines entités par les bénéfices d’entités dégageant une meilleure rentabilité. Au niveau national quelques SOEs ont déjà fusionné : China Ocean Shipping Company (COSCO) et China Shipping Group dans le transport maritime (secteur stratégique) ; China South Locomotive (CSR) et China North Locomotive (CNR) dans la construction ferroviaire (secteur sous monopole étatique). Les collectivités locales visent également à former de grands groupes pesant sur le plan national et international (cf. annexe 2) : l’objectif est de créer 5 à 8 groupes compétitifs à l’international et 8 à 10 groupes compétitifs

26 La stabilité du taux de chômage en Chine est aussi liée à la présence de travailleurs migrants. Les travailleurs migrants sont les premiers impactés par les fluctuations de l’activité économique et ne sont pas pris en compte dans les chiffres du chômage urbain. Cf. China Labor Market in the new normal, IMF 2015. 27 Projets de fusion rapportés en avril 2015 par le journal officiel « Economic Information Daily »

16

nationalement pour la municipalité de Shanghai ; et 15 groupes avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 Mds CNY à horizon 2020 pour la province du Guangdong. .

2.2 D’autres mesures sont destinées à réduire les surcapacités et à améliorer la rentabilité des entreprises d’Etat

En dépit des difficultés liées aux menaces sur les emplois et les intérêts privés, les autorités ont annoncé des mesures pour restructurer les secteurs en surcapacités. Le président de la SASAC a souligné en janvier

2016 la volonté du gouvernement de résoudre le problème des entreprises d'Etat "zombie" (entreprises d'Etat non rentables) d'ici 2020 en précisant qu’il faudra « provoquer de petites secousses afin d’éviter un futur tremblement de terre ». Les autorités entendent notamment réduire sur les trois à cinq prochaines années les surcapacités dans deux secteurs dominés par les SOEs : l’acier (réduction de 100 à 150 millions de tonnes les capacités de production) et le charbon (réduction de 500 millions de tonnes). Elles accompagneront les restructurations en allouant 100 Mds CNY (15 Mds USD) sur deux ans pour faciliter la reconversion des salariés licenciés dans ces secteurs. La fermeture des entreprises les moins rentables devrait permettre aux autres entreprises de rétablir leur marge et d’augmenter leur rentabilité. Toutefois, pour être effective la décision de fermeture des surcapacités au niveau central devra être mise en application au niveau local. En effet, les SOEs sous administration locale sont les principaux responsables des surcapacités, notamment dans les régions du nord de la Chine pour l’acier et le charbon.

L’augmentation des dividendes reversés par les entreprises d’Etat sous administration central devrait réduire les moyens financiers disponibles qui ont pu entretenir des sur-capacités de production. Le

ministère des Finances a élevé significativement en mai 2014 les dividendes qui lui seraient reversés par les SOEs sous administration centrale à 10 % ou 15 % des bénéfices pour la plupart des SOEs. L’objectif sera d’élever ce pourcentage à 30 % des bénéfices d’ici 2020..

Les autorités visent à gérer leurs actifs avec une logique plus financière en favorisant la création de structures de gestion d’actif. Les autorités semblent privilégier une logique financière en adoptant dans le plan

de réforme des SOEs de septembre 2015 le terme « gestion du capital » à la place « de gestion des entreprises ». L’idée de créer des structures de gestion des actifs d’Etat - les « State-Asset Investment and Operating Compagnies » - semble avoir été motivée par la même logique. Ces structures d’investissement - inspirées par le fonds souverain singapourien Temasek – seront chargées acquérir et céder les actifs d’Etat avec pour objectif de maximiser leur valeur. Ces structures pourraient n’être qu’un niveau administratif supplémentaire entre la SASAC et les entreprises d’Etat. Toutefois, ce niveau administratif supplémentaire pourrait aussi renforcer la marge de manœuvre des managers pour mener les réformes. La SASAC a désigné le 25 février Chongtong Holdings Group et China Reform Holdings Corp comme « structure de gestion d'actif » dans le secteur industriel dans le cadre d’un programme pilote. La SASAC choisira par ailleurs prochainement 3 à 5 autres entreprises pour participer au programme pilote de création des structures de gestion d'actif.

2.3 L’entrée d’actionnaires privées pourrait améliorer la gouvernance et favoriser un recentrage des actifs étatiques

Les autorités encouragent explicitement l’actionnariat mixte, c’est-à-dire l’entrée des capitaux privés à l’actionnariat des entreprises d’Etat. L’actionnariat mixte est présenté comme une mesure centrale du plan de

réforme des SOEs. Le plan de réforme de septembre 2015 ne fixe pas encore d’objectifs clairs sur la structure de l’actionnariat des SOEs : (i) l’entrée de capitaux privés à l’actionnariat n’est pas obligatoire (ii) aucun calendrier n’est fixé. L’actionnariat mixte pourrait améliorer la gouvernance et la rentabilité des entreprises. Le processus sera notamment facilité par les introductions en bourse des entreprises d’Etat. L’actionnariat mixte est également encouragé par les gouvernements locaux (cf. annexe 2) : deux tiers des SOEs devront avoir un actionnariat mixte à horizon 2018-2020 dans la municipalité de Chongqing ; 75% des SOEs devront avoir un actionnariat mixte en fin 2017 dans la province du Zhejiang etc. D’autres mesures en lien avec développement de l’actionnariat mixte figurent également dans de nombreux plans de réforme des SOEs des collectivités locales : (i) l’évolution de la structure des SOEs vers une structure juridique proche de celle des sociétés par actions (cf. encadré 1); (ii) l’actionnariat salarié; (iii) l’introduction en bourse des SOEs. La mise en place de l’actionnariat mixte est soumise à la volonté des investisseurs privés de prendre une participation au capital, ce qui suppose que les bénéfices d’une entrée au capital soient clairement explicités: (i) il existe des incertitudes quant au pouvoir qu’il leur serait laissé dans la prise de décision et sur la part des capitaux propres qu’il leur serait possible d’acquérir (ii) le retour sur investissement pourrait être faible compte tenu de la faible rentabilité des entreprises d’Etat comparée à celle des entreprises privées (graphique 9). D’autres mesures sont destinées à améliorer la gouvernance d’entreprise comme la possibilité accordées aux SOEs en mars de distribuer des actions, des stock-options et des dividendes à leur équipe de direction.

L’actionnariat mixte est plus particulièrement encouragé dans les secteurs non stratégiques et pourrait favoriser un recentrage sur les secteurs stratégiques et les services publics. Le plan de réforme de

septembre 2015 définit 3 catégories de SOEs : les SOES commerciales non stratégiques, les SOEs commerciales stratégiques et les SOEs de service public (Encadré 4). Il encourage en particulier les SOEs commerciales dans les secteurs non stratégiques à développer l’actionnariat mixte. La définition de ces catégories viserait à ouvrir les secteurs commerciaux non stratégiques à une plus forte concurrence tandis que les actifs d’Etat se recentreraient sur les secteurs stratégiques et les services publics sous le contrôle du

17

gouvernement. Au niveau local, la plupart des gouvernements fixent un objectif de réallocation des actifs vers les services publics, les infrastructures et les secteurs stratégiques à horizon de 2017 à 2020. Par exemple, 80% des actifs de ses SOEs devront être alloués vers les services publics en 2020 dans la municipalité de Pékin. Toutefois, il convient de rappeler que la SASAC avait déjà défini en 2006 des secteurs « stratégiques28 » et « clés29 » sans réussir à favoriser pour autant le recentrage des actifs de l’Etat dans ces secteurs (cf. tableau 1).

Tableau 1

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Secteurs stratégiques 29% 31% 30% 31% 32% 34% 36% 35% 34% 26% 25% 23%

Transport ferroviaire et tabac 5% 5% 5% 5% 6% 6% 6% 6% 6% 6% 6% 5%

Industries clés 23% 22% 21% 22% 21% 22% 21% 21% 20% 19% 20% 19%

Secteurs stratégiques et clés 57% 58% 56% 58% 59% 61% 62% 61% 60% 51% 50% 47%

Sources: MOF, Gavekal Dragonomics , Calculs SER de Pékin

Part des actifs détenus par les SOEs dans les secteurs stratégiques sur le total des actifs détenus par les SOEs

2.4 La réforme des entreprises d’Etat sous administration locale apparait comme la plus urgente

La situation financière dégradée des entreprises d’Etat sous administration locale et les nouvelles contraintes budgétaires des collectivités locales devraient inciter les provinces à mettre en place plus rapidement les réformes. La rentabilité des SOEs locales est plus faible que celle des SOEs sous-

administration centrale : en 2013 la rentabilité des actifs des SOEs sous administration centrale était supérieure de 2 % à celle des SOEs sous administration locale. Par ailleurs, le gouvernement a pris, depuis août 2014, un ensemble de mesures destinées à maîtriser l’endettement des collectivités locales : l’endettement « au budget » des collectivités est à présent autorisé mais strictement encadré tandis que l’endettement « hors bilan » est strictement interdit. La faible rentabilité des SOEs sous administration locale et les fortes contraintes pesant désormais sur les finances publiques locales rendent les réformes plus urgentes à court terme, d’autant plus que les SOEs sous administration locale entretiennent les surcapacités industrielles que les autorités centrales veulent réduire30.

***

En raison des nombreux déséquilibres et des vulnérabilités que les entreprises d’Etat font peser sur l’économie chinoise, une réforme significative des entreprises d’Etat parait aujourd’hui urgente pour préserver la croissance à long terme. Les autorités semblent avoir pris la mesure des enjeux des réformes et des gains potentiels de croissance qu’elles autoriseraient. Les autorités recherchent une meilleure rentabilité des entreprises et la diminution des surcapacités dans le cadre d’un plan de réforme des SOEs qui reste néanmoins à préciser et à décliner au niveau local.

Jérôme Deslandes et Benjamin Jie Pan

28 La défense, la production et la distribution d’électricité, le pétrole et la pétrochimie, les télécommunications, le charbon, l’aviation civile, le transport maritime. L’Etat doit garder le contrôle « absolu » dans ces secteurs. Le transport ferroviaire et le tabac sont des secteurs sous monopole et peuvent aussi être considérés en pratique comme des secteurs stratégiques.

29 Les équipements, l’automobile, les technologies de l’information, la construction, l’acier, les métaux et les produits chimiques. L’Etat doit conserver une influence « plutôt forte ». Ces secteurs « clés » sont ouverts au secteur privé, dans la mesure où le secteur privé ne remet pas en cause la prédominance des entreprises publiques. 30 Overcapacity in China, European Chamber of Commerce, 2016

18

Annexe

Encadré 1 : Définition des entreprises d’Etat

Il existe en Chine aujourd’hui deux types d’entreprises d’Etat : (i) Le premier type d’entreprise est connu

sous le nom « d’entreprise détenue par l’ensemble du peuple » (entreprise owned by the whole people/全民

所有制企业), plus communément désigné sous le terme « entreprise d’Etat » (state-owned entreprise/国有企

业). Au sens strict, les entreprises d’Etat correspondent en Chine aux seules entreprises détenues à 100% par

l’Etat.

(ii) Avec le début des privatisations, le Bureau National des Statistiques (NBS) a introduit en 1998 le terme plus large de « société par actions sous le contrôle de l’Etat » ou « holding d’Etat 31 » (State-controlled

shareholding company ou state holding company/国有控股企业) avec deux sous-catégories : le holding d’Etat

absolu (absolute state-owned holding/国有绝对控股) dont plus de 50% du capital est détenu par l’Etat, et le

holding d’Etat relatif (relative state-owned holding/国有相对控股) avec moins de 50% du capital détenu par l’Etat

mais qui reste sous le contrôle de l’Etat. Le holding d’Etat, est principalement enregistré sous deux types de

structure juridique : la limited liabilities company (有限责任公司) et la shareholding limited company (股份有限公

司). Il peut aussi être enregistré (plus rarement) sous un autre type de structure juridique, la joint enterprise (联营

企业).

Par convention, les termes « entreprises d’Etat » ou « SOEs » désignent l’ensemble combiné de ces deux types d’entreprise. Les statistiques chinoises communiquées par le Ministère des Finance (MOF) et le Bureau

National des Statistiques (NBS) retiennent une définition se fondant sur le contrôle qui inclut les « entreprises détenues par l’ensemble du peuple » et les « holding d’Etat » (Tableau 1).

Tableau 1

Structure juridique des entreprises Propriété des actifs

State-owned enterprise (国有企业) Détenue par l'Etat

Collective enterprise (集体企业) Détenue par les employées et d'autres entitées

économiques

Share cooperative enterprise (股份合作企业) Les actionnaires sont les employées de

l'entreprise

Joint enterprise (联营企业) Détenue par au minimum deux personnes légales

ou institutions publiques de structure juridique

différente ou similaire

Limited liability corporation (有限责任公司) Propriété basée sur le montant des capitaux

investis, avec entre 2 et 49 investisseurs

Shareholding limited corporation (股份有限公司) Propriété basée sur l'actionnariat

Private enterprise (私营企业) Entreprise fondée ou détenue majoritairement

par une personne privée

Entreprises d'Etat selon les statistiques chinoises

Entreprises détenues par l'ensemble du peuple

Holding d'Etat

Source: Bureau National des Statis tiques , Peterson Insti tute for International Economics

Classification des entreprises selon le Bureau National des Statistiques (NBS)

Holding d'Etat:

les entreprises de ces

catégories qui sont

sous le contrôle de

l'Etat

Les statistiques chinoises distinguent les SOEs sous administration centrale des SOEs sous administration locale.

Les SOEs sous administration centrale comprennent :

- les entreprises sous la responsabilité directe de ministères tels que le ministère du commerce, le ministère de l’éducation ou encore le ministère de la science et de la technologie ;

31 NBS, Regulations for Statistical Division of the Economy, 1998.

19

- les entreprises placées sous le contrôle de la State-owned Assets Supervision and Administration Commission (SASAC). Cette agence gouvernementale créée en 2003 est placée sous l’autorité du Conseil des Affaires d’Etat, l’instance gouvernementale de plus haut rang. Elle a officiellement un mandat très large32, mais en pratique se concentre sur les questions de gouvernance et de responsabilité sociale des entreprises d’Etat. Les décisions structurantes pour ces entreprises sont de la responsabilité du planificateur central, la Commission Nationale pour le Développement et la Réforme (NDRC), et des ministères techniques. La SASAC supervise en 2013 directement 113 entreprises d’Etat centrales (cumulant un actif de 35 100 Mds CNY soit 5 750 Mds USD) et indirectement via des centaines d’agences locales, les entreprises d’Etat locales. Les institutions financières publiques supervisées par la China Banking Regulatory Commission (CBRC), la China Insurance Regulatory Commission (CIRC) et la China Securities Regulatory Commission (CSRC) sont également

des SOEs sous administration centrale mais n’apparaissent pas dans les statistiques du MOF. Les SOEs enregistrées par le ministère des finances (MoF) excluent le secteur financier et reposent sur le

concept d’unité comptable indépendante et sur le concept de hu (户) (i.e. inclut les filiales jusqu’à trois niveaux

au-dessous de la maison-mère). Le nombre de SOEs retenu par le MOF exclut les filiales non indépendantes sur le plan comptable et les filiales situées au-delà du troisième niveau par rapport à la maison-mère. Cela explique la différence entre les 106 SOEs sous administration centrale sous gestion de la SASAC et les 52 000 SOEs sous administration centrale de la base de données du MOF ; une maison-mère peut en effet détenir plus d’une centaine de filiales jusqu’au troisième niveau.

32 Veiller à la préservation et à la valorisation des actifs d’Etat des entreprises sous sa supervision ; mettre en place un système d’entreprise moderne et perfectionner la gouvernance des SOEs ; nommer et évaluer les hauts dirigeants des entreprises ; rédiger les projets de loi et de règlement relatifs à la gestion des actifs d’Etat ; diriger et superviser la gestion des actifs d’Etat à l’échelon local.

20

Encadré 2 : Les plans de réforme des entreprises d’Etat sous administration locale

Les SOEs sont principalement présentes dans les secteurs secondaire et tertiaire. L’économie chinoises

est décomposé en trois secteurs : (i) le secteur primaire inclut l’agriculture, l’exploitation forestière, l’élevage et la pêche (ii) le secteur secondaire inclut l’industrie (manufacture, mines et infrastructures) et la construction (iii) le secteur tertiaire inclut l’ensemble des services. Selon les données du MOF33 en 2012 les actifs des SOEs se répartissaint principalement dans le secteur secondaire (41% des actifs de SOEs) et le secteur tertiaire (58%) tandis que seulement 1% des actifs des SOEs résidait dans le secteur primaire (cf. Annexe 1).

0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000

Industrie du bois

Textile

Appareils médicaux

Agroalimentaire

Tabac

Electronique

Matériaux de construction

Autres

Automobile

Infrastructure

Chimie

Machine non automobile

Charbon

Pétrole et pétrochimie

Métallurgie

Construction

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Actif (Mds CNY)

Allocation des actifs des SEO dans le secteur secondaire en 2012

Sources: MOF, Calculs SER de Pékin

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5,0%

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Rentabilité des actifs des SOE dans le secteur industriel en 2012

Pétrole et pétrochimie

Tabac

Automobile

InfrastructureMétallurgie

Machines hors automobile

Charbon

Electronique

Matériaux de construction

Electricité

Construction

Chimie

Sources: MOF, Calculs SER de Pékin

Secteur avec 90% ou plus des actifs détenus par des SOEs

0 5 000 10 000 15 000

Santé, sport et protection sociale

Technologie de l'information

Education, culture et communication

Recherche scientifique et service technique

Transport aérien

Transport maritime et fluvial

Entreposage

Poste et télécommunication

Transport ferroviaire

Transport routier

Commerce et restauration

Immobilier

Gouvernement, ONG et autres

Services Sociaux

Actif (Mds CNY)

Allocation des actifs des SOE dans le secteur tertiare en 2012

Sources: MOF, Calculs SER de Pékin

-5,0%

-3,0%

-1,0%

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des

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Actif (Mds CNY)

Rentabilité des actifs des SOE dans le secteur tertiaire en 2012

Immobilier

Recherche scientifique et service technique

Education, culture et communication

Gouvernement, ONG et autres

Poste et télécommunication Commerce et restauration

Technologie de l'information

Exploration géologique et conservation des eaux

Services Sociaux

Transports et entreposage

Santé, sport et protection sociale

Sources: MOF, Calculs SER de Pékin

33 La base de données du MOF extraite du Finance Yearbook of China 2013 est la plus complète pour mener une étude sur les SOEs. Cette base couvre en effet l’ensemble des SOEs non financières quel que soit leur secteur. La base de données est néanmoins limitée car les données les plus récentes sont de 2012. Les études académiques et celles des banques utilisent souvent les données du NBS qui ne couvrent que le secteur industriel mais est régulièrement actualisé.

21

Annexe 1 : Répartition sectorielle des actifs des entreprises d’Etat

Actif (Mds CNY) 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

multiple

2006-2012

Total 27 731 34 707 41 622 51 414 64 021 75 908 89 489 3,2x

Secteur primaire 334 365 368 435 523 656 772 2,3x

Agriculture 179 187 191 226 284 374 446 2,5x

Forêt 78 96 93 102 112 125 145 1,8x

Elevage 17 17 20 26 31 35 42 2,5x

Pêche 14 16 14 16 18 18 18 1,3x

Secteur secondaire 15 056 18 136 20 973 24 933 28 723 33 635 36 636 2,4x

Charbon 994 1 257 1 559 1 903 2 386 2 856 3 359 3,4x

Pétrole et pétrochimie 2 139 2 741 2 915 3 508 3 896 4 126 4 246 2,0x

Métallurgie 1 840 2 317 2 783 3 250 3 661 4 070 4 448 2,4x

Matériaux de construction 246 287 364 433 512 617 836 3,4x

Chimie 741 788 888 996 1 134 1 399 1 697 2,3x

Industrie du bois 12 10 10 11 13 14 17 1,4x

Agroalimentaire 135 136 143 177 212 251 297 2,2x

Tabac 321 525 584 672 565 609 541 1,7x

Textile 147 133 119 108 103 96 119 0,8x

Appareils médicaux 156 150 172 190 195 217 276 1,8x

Machine 1 491 1 738 1 948 2 121 2 706 3 306 3 309 2,2x

Dont Automobile 570 645 697 833 1 062 1 293 1 264 2,2x

Electronique 349 366 385 501 605 624 685 2,0x

Electricité 3 642 4 247 4 993 5 760 6 557 7 325 8 135 2,2x

Services collectifs (eaux, déchets, énergie) 410 455 511 619 727 1 183 1 448 3,5x

Autres 987 1 148 1 314 1 468 1 559 1 926 1 218 1,2x

Construction 1 444 1 839 2 285 3 215 3 891 5 016 6 006 4,2x

Exploration géologique et conservation des eaux 107 130 131 184 273 318 407 3,8x

Transports et entreposage 3 983 4 794 5 666 6 844 8 469 10 119 12 327 3,1x

Dont Rail 1 216 1 408 1 736 2 229 2 987 3 738 4 344 3,6x

Route 893 1 153 1 325 1 580 1 951 3 465 4 552 5,1x

Maritime et fluvial 320 476 524 646 704 834 939 2,9x

Aérien 437 508 565 611 717 727 853 1,9x

Entreposage 546 548 639 716 697 793 1 010 1,9x

Poste et télécommunication 1 879 3 138 4 159 4 932 2 485 2 746 2 924 1,6x

Commerce et restauration 1 838 2 307 2 504 3 042 3 855 4 619 4 941 2,7x

Commerce 1 822 2 290 2 486 3 022 3 834 4 594 - n.a.

Restauration 17 17 18 20 21 24 - n.a.

Immobilier 1 735 2 234 2 569 3 489 4 675 5 133 7 338 4,2x

Technologie de l'information 108 142 158 184 203 125 146 1,3x

Services Sociaux 2 451 2 742 3 647 5 470 6 718 10 018 12 830 5,2x

Santé, sport et protection sociale 8 14 13 20 29 158 111 14,2x

Education, culture et communication 201 225 253 286 353 410 456 2,3x

Recherche scientifique et service technique 166 205 272 349 437 670 715 4,3x

Gouvernement, ONG et autres 1 263 1 773 2 599 3 257 7 278 7 302 8 836 7,0x

Source : MOF, Finance Yearbook 2013

Secteur primaire

Secteur secondaire

Secteur tertiaire

22

Annexe 2 : mesures de réforme des SOEs des quatre villes autonomes et des principales provinces

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23

La réforme du « Hukou », une ambition renouvelée ?

Avec le « hukou » – système d’enregistrement et de contrôle de la population – la population chinoise est clivée selon son lieu d’enregistrement – « hukou » urbain et « hukou » non urbain – ce qui se traduit par une forte population de travailleurs migrants. Ces travailleurs migrants résident ailleurs que dans leur lieu d’enregistrement et ne bénéficient pas du système social de leur lieu de résidence. Ainsi, le taux d’urbanisation de la Chine est de 54,8% en 2014 (source : National Bureau of Statistics) incluant tous les résidents urbains permanents, mais ce taux ne représente que 36,7% lorsque sont exclus les résidents sans « hukou » des villes. Cet écart de près de 20 points représente la partie des travailleurs migrants, évalués à 260 millions ; ces travailleurs ne bénéficient pas encore de façon égale des services publics (éducation, emploi, sécurité sociale, soins médicaux, logement sociaux). Afin d’accompagner l’urbanisation, et promouvoir un nouveau modèle de croissance, les autorités ont fait de la réforme du « hukou » une de leurs priorités depuis 2007 : il s’agit de faciliter le transfert et l’installation d’une partie de la population rurale dans les villes, en rapprochant les droits sociaux des différentes catégories de la population. La réforme – mise en œuvre de façon disparate entre régions - achopperait en particulier sur les disparités en matière de sécurité sociale, et ne semble pas être totalement financée. Elle reste essentielle pour favoriser la mobilité professionnelle et accroître le potentiel de croissance de l’économie chinoise.

1 Les ambitions

1.1 La réforme du « Hukou » est un objectif politique récurrent

La réforme du Hukou est au centre de la politique gouvernementale depuis le 12ème plan quinquennal (2012-2016), mais a fait l’objet d’expérimentation depuis 2003 (cf. historique ci-dessous). Les autorités chinoises avaient fixé comme objectif, lors de la Conférence de travail sur la législation et les sciences politiques en 2013, l’achèvement de la réforme sur l’enregistrement des ménages en 2016. Cet objectif n’a pas été atteint. La réforme du Hukou s’inscrit également dans le cadre du « plan national de la nouvelle urbanisation 2014-2020 », qui prévoit que le taux d’urbanisation soit porté à 45% en 2020 (avec hukou) contre 35,9% en 2013. Le 5ème plénum du 18ème CCPCC d’octobre 2015 a repris les objectifs formulés en juillet 2014 dans les « avis sur le renforcement de la réforme du hukou » du Conseil des Affaires d’Etat : accorder d’ici 2020 le « hukou » à 100 millions de paysans migrants et de résidents permanents n’ayant pas encore le « hukou » des villes de leur résidence cet objectif a été repris dans le XIIIéme plan quinquennal. Les autorités se sont donné comme objectif de promouvoir l’installation en famille dans les villes de la population agricole migrante ayant un emploi et une vie stable et l’égalité entre cette population migrante et celle des résidents urbains en matière de droits et d’obligations et pour cela de i) de mettre en œuvre le système du permis de résidence et ii) de faire en sorte que toute la population résidente puisse bénéficier des services publics élémentaires. Le 5ème plenum se veut des plus clairs : « un pays, un système ». Au-delà des objectifs, la population visée est circonscrite : les 100 millions de paysans migrants sont essentiellement des étudiants et des soldats en provenance des zones rurales ainsi que des migrants agricoles ayant travaillé et vécu au moins cinq ans en famille dans les villes. Par ailleurs, il convient de souligner que le 13ème plan vise essentiellement à développer le « permis de résidence », qui n’est qu’une solution transitoire (cf. ci-dessous au point 2) et ne donne pas un droit au « hukou ».

Historique du « hukou » et de sa réforme

1958 : Mise en place du système de « communautés du peuple » afin d’accumuler les fonds

tirés de la production agricole pour les besoins du développement de l’industrie lourde Adoption des « Clauses de la RPC sur l’enregistrement des ménages et des

personnes», ayant pour but de contraindre l’entrée des paysans dans les villes ; ces clauses introduisent un système dualiste d’enregistrement des ménages et des personnes : « hukou » agricole et « hukou » non agricole

Années 60 – 70 : Contrôle strict du « hukou » ; de jure et de facto : les paysans sans « hukou » ne

disposent pas de ticket de rationnement dans les villes 1985 : Fin de la distribution sous forme de quotas des produits de base, ce qui facilite la

migration dans les villes A partir de 2003 : Mise en place par les régions de mesures supprimant la distinction entre le « hukou »

urbain et le « hukou » agricole et facilitant l’obtention du « hukou » urbain. En particulier, Shanghai, Pékin et le Guangdong adoptent un système de « permis de résidence provisoire »

2007 : 17ème Congrès du Parti communiste chinois : la réforme du Hukou devient une priorité du

gouvernement Janvier 2010 : Quatre villes de province dont Canton et Dongguan mettent en place un système

d’enregistrement avec comme support le « permis de résidence ». Le « permis de résidence » permet d’avoir l’accès aux services publics élémentaires suivant certains critères dont le nombre d’années de résidence

Octobre 2013 Lors de la troisième session plénière du 18ème CCPCC, il est établi que les mégapoles

comme Pékin et Shanghai doivent contrôler strictement les tailles de leurs populations et

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que les grandes villes doivent établir des régimes d’attribution du « hukou » fondé sur un score total de « points accumulés »

Juillet 2014 : Le « permis de résidence » est retenu par le Conseil des affaires d’Etat dans les

« Opinions sur la poursuite des réformes du système d'enregistrement des ménages » comme solution pour réduire les écarts des droits et des intérêts dont bénéficient les habitants avec et sans « hukou »

Juillet 2015 : Une vingtaine de provinces ont publié des « avis sur la mise en œuvre de la réforme

approfondie du système d’enregistrement des ménages » Octobre 2015 : Le 5ème plénum affiche de fortes ambitions en matière de réforme du « hukou » : « un

pays, un système »

1.1 La réforme du Hukou est menée de façon décentralisée et fait l’objet de fortes disparités entre régions

La réforme du Hukou a été menée à partir d’expérimentations. En janvier 2010, quatre villes de la province dont Canton et Dongguan ont mis en place un système d’enregistrement avec comme support le « permis de résidence », concept retenu quatre ans plus tard par le Conseil des affaires d’Etat dans les « Opinions sur la poursuite des réformes du système d'enregistrement des ménages » publiées en juillet 2014. Le permis de résidence a pour objectif de réduire les écarts des droits et des intérêts dont bénéficient les habitants avec et sans « hukou ». Le projet des « Règlements provisoires sur le permis de résidence » approuvé lors d’une réunion sur les affaires courantes du Conseil des affaires d’Etat tenue le 23 octobre 2015 définit les conditions pour obtenir le « permis de résidence » : un emploi stable, un lieu d’habitat stable ou des études ininterrompues. Pékin exige, par ailleurs, que soit déposée une demande d’enregistrement de résidence provisoire six mois avant de soumettre une demande de « permis de résidence ». Un permis de résidence permet d’avoir l’accès aux services publics élémentaires suivant certains critères dont le nombre d’années de résidence ; ces critères varient selon les régions.

Disparités régionales

Le rythme d’avancement des réformes varie selon les régions : (i) Certaines provinces ont raccourci le temps

de cotisation à la sécurité sociale exigé dans l’obtention du « hukou » pour les villes de moyenne et grande taille (1 an et 3 ans au lieu de 3 ans et 5 ans pour l’Anhui par exemple) ; (ii) moins d’obstacle voire aucune contrainte pour certains diplômés d’universités chinoises ou étrangères ; (iii) démarche simplifiée pour les petites et certaines villes moyennes. Pour les mégapoles de plus de 5 millions d’habitants (les villes autonomes et les capitales provinciales en

particulier), le Conseil des affaires d’Etat propose dans les « Avis » d’établir des systèmes fondés sur des « points accumulés » pour obtenir le « hukou ». Des différences régionales existent également en termes d’objectif d’urbanisation : (i) seuls le Hebei et le

Qinghai ont fixé des objectifs en termes de taux d’urbanisation calculés sur la population résidente ayant le « hukou » de leurs villes respectives : 45% et 50%, en ligne avec le « Plan national de nouvelle urbanisation (2014-2020) » ; (ii) la plupart des autres provinces fixent plutôt des objectifs fondés sur la population résidente (avec et sans « hukou » des lieux d’habitat) : 50% pour certaines provinces dont l’Anhui par exemple et 72% pour le Jiangsu ; (iii) 9 provinces dont Guangdong, Guangxi et Guizhou prévoient d’accorder le « hukou » à plus de 50 millions de paysans. Guangdong. La province du Guangdong est au nombre des régions accueillant le plus grand nombre de

travailleurs migrants et se trouve à l’avant-garde des réformes. Entre 2003 et 2010, les conditions d’obtention du « hukou » ont été assouplies pour certaines catégories de migrants : investisseurs, propriétaires, parents en ligne directe, personnes de talent, entrepreneurs. Le Guangdong a été à l’initiative de deux mesures : i) la mise en place d’un système fondé sur le « permis de résidence » ii) système fondé sur l’accumulation de « points » pour obtenir le « hukou ». En 2011, le Guangdong a publié la Circulaire « promouvoir activement avec prudence la réforme du système de contrôle du hukou» qui prévoit un assouplissement des conditions d’obtention du « hukou » : l’objectif serait d’accorder le « hukou » entre 2014 et 2020 à 13 millions de migrants paysans ainsi que d’autres résidents permanents n’ayant pas encore le « hukou » du lieu de leur résidence.

Ce système d’enregistrement des ménages et des personnes fondé sur le « permis de résidence » représente néanmoins une solution transitoire ; il s’adresse uniquement aux personnes ayant cotisé suffisamment longtemps mais ne disposant pas du « hukou » des villes où ils habitent et travaillent. Le permis de résidence ne donne pas accès aux mêmes droits que le « hukou ». A titre d’exemple, ci-après, une comparaison des services offerts à Pékin:

droits Droit d’emploi

égal

Instruction obligatoire

gratuite

Cotisation pour la SS

Achat de logement

Demande d’achat

de véhicule à moteur

Fonds du logement

Indemnité du

chômage

Logements sociaux

Admission privilégiée

par les universités

à Pékin

Recrutement privilégié par

les entreprises publiques

Passer à Pékin les examens pour

accéder à l’université

Permis de résidence

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Le système de permis de résidence et de Hukou à Pékin contrôle strictement la population : le nombre d’habitants de la ville devra être inférieur à 23 millions en 2020, alors qu’il atteint 21,5 millions fin 2014. Les « hukous » seront accordés en priorité aux personnes relevant d’un certain nombre de catégories34. Au-delà de ces catégories, le nombre des « hukous » qui pourra être délivré en fonction des points enregistrés sur les permis de résidence sera très limité. La municipalité de Pékin publie chaque année, en fonction des besoins du contrôle de sa population, la note minimale acceptée des points accumulés pour obtenir le « hukou ». Les critères sont drastiques, comme l’illustre l’encadré suivant.

Comment obtenir les « points » nécessaires à l’obtention d’un « hukou » à Pékin ?

Seules sont habilitées à faire une demande de hukou les personnes qui respectent les critères suivants : (i) avoir un permis de résidence de Pékin ; (ii) ne pas avoir plus de 45 ans ; iii) avoir cotisé à la sécurité sociale de Pékin pendant au moins 7 ans consécutifs ; iv) avoir respecté la politique du contrôle des naissances de Pékin ; v) ne pas avoir commis d’infractions. Les points nécessaires à l’obtention du Hukou sont obtenus de la façon suivante : 1. Emploi

(i) signer un contrat de travail à Pékin et travailler sans interruption pendant au moins un an ; ou ii) investir dans une entreprise à Pékin (un an d’activité) ; ou iii) être immatriculé comme commerçant (au moins pendant un an) donne droit à 3 points acquis pour chaque année N de cotisation à la sécurité sociale 2. Logement

(i) logement appartenant au postulant (1 point pour chaque année habitée sans interruption) ; ii) logement loué sous contrat officiel (0,5 point pour chaque année habitée sans interruption) ; iii) chambre mise à disposition par l’entreprise (0,5 point pour chaque année habitée sans interruption) 3. Education

(i) diplômes d’école spécialisée (bac + 2 ou 3) : 9 points ; (ii) licence : 15 points ; (iii) master : 27 points ; iv) doctorat : 39 points ; v) double master : 27 + 3 (3 points supplémentaires pour chaque master de plus) ; vi) double doctorats : 39 + 6 (6 points supplémentaires pour chaque doctorat de plus) 4. Transfert des lieux de travail et/ou d’habitation

(i) le lieu d’habitation a été transféré des six principaux arrondissements centraux vers d’autres zones administratives de Pékin : 2 points pour un an, 4 points pour 2 ans, 6 points pour 3 ans ; (ii) Les lieux de travail et d’habitation sont tous deux transférés des six arrondissements vers d’autres zones : 4 points pour un an, 8 points pour 2 ans, 12 points pour 3 ans ; (iii) points négatifs dans le cas contraire. 5. Secteurs « découragés »

travailler sur des marchés, des industries de transformation générale ou les domaines mentionnés par la « liste de Pékin des industries polluantes, des processus de fabrication ou des équipements en phase de disparition » : - 6 points pour chaque année de travail. 6. Innovation et création d’entreprise

(i) travailler dans un espace accrédité pour création d’entreprises de technologie ou dans une start-up : 2 points pour un an ; 4 points pour deux ans ; 6 points pour trois ans ; (ii) travailler dans une entreprise nationale high-tech ou une entreprises high-tech de Zhongguancun : 1 point pour un an, 2 points pour deux ans, 3 points pour trois ans ; iii) majoration si l’entreprise a reçu un prix national ou de Pékin 7. Expertise/compétence technique

Poste technique : 2 points pour un niveau moyen, 5 points pour un niveau supérieur 8. Paiement des impôts

(i) paiement des impôts sur le revenu égal ou supérieur à 100 000 CNY : 6 points ; ii) dossier de fraude fiscale : - 12 points (pour chaque dossier)

34 i) Personnes de « haut niveau » (rentrés de l’étranger, post-doctorats…) ; ii) hommes d’affaires ayant contribué au développement de l’économie de Pékin (30 millions CNY d’investissement minimum ou

plus de 300 millions de CA réalisés pendant deux ans consécutifs) ; iii) jeunes diplômés recrutés par les administrations ou entreprises ayant des quotas du hukou de Pékin ; iv) Fonctionnaires de Pékin ou

de l’Etat ; v) travailleurs élus travailleurs modèles nationaux ; v) personnes résidents chez des personnes bénéficiant d’un hukou de Pékin et ayant une demeure fixe (marié(e) au moins durant 10 ans et

ayant 45 ans minimum).

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9. Dossier d’irrégularité commerciale ou de crédit

Sanction administrative, information judiciaire défavorable, qualité de marchandise ou service non conforme aux normes : -12 points (par dossier) 10. Dossier de conformité (respect des lois)

Condamnation à la peine de détention administrative en cas de violation des lois : -30 points (par dossier)

2 Les difficultés de mise en œuvre 2.1 La réforme du « hukou » achoppe sur la disparité des systèmes de protection sociale.

Le plus grand obstacle à la réforme du système provient du fait que le niveau de la protection sociale (assurance sociale, l'aide sociale, services publics…) dépend du lieu d’enregistrement des personnes ou ménages ; chaque région disposant de son propre système de sécurité sociale. L’égalisation en matière de protection sociale et d’accès aux services publics entre les citadins et les autres habitants permanents (ceux sans hukou) dans une même région risquerait de grever le budget de certains gouvernements locaux, et supposerait une réforme profonde des finances publiques, qui n’est pas à l’ordre du jour (cf. infra point 4). Les disparités en matière de retraite sont un obstacle majeur à la mobilité du travail : si le nombre d’années de cotisation est inférieur à 15 ans, seule la part des cotisations sociales salariées (8%) sera versée au moment de la retraite, alors que la partie de cotisation patronale (21%) abonde directement le Fonds national de la retraite géré par l’Etat. Dans le cadre de la réforme de la sécurité sociale, le ministère des Finances prévoit que le gouvernement central soit à l’avenir entièrement responsable de la retraite, alors que les soins médicaux seront toujours à la charge et du gouvernement central et des gouvernements locaux. 2.2 La réforme du « hukou » supposerait une réforme profonde des finances locales et sociales

Le rapport sur le développement des villes chinoises de 2014 publié par la CASS (China Academy of Social Sciences) estime que le coût moyen de la citoyenneté pour les services publics s’élèverait à 131000 CNY par tête, ce qui équivaudrait à budgéter 51000 milliards CNY (7,3 Mds euros) pour transformer 390 millions de paysans en citadins d’ici 2030 d’après les estimations de la CASS. Afin de financer la réforme du « hukou », le ministère des Finances ne prévoit pas de créer un fonds destiné spécialement aux travailleurs migrants. L’aide financière apportée par le gouvernement central dans la transformation en citadins des 100 millions travailleurs migrants prendra la forme de subventions calculées en fonction du nombre d’enregistrements dans chaque région, du nombre de travailleurs migrants, du coût de la vie et des moyens financiers du lieu d’accueil. Le gouvernement central devra ainsi apporter davantage de soutien financier aux régions dont les capacités financières sont les plus faibles, comme certaines régions de l’Ouest par exemple. Dans ce cadre, le ministère des Finances travaille à l’établissement d’un programme de gestion de la sécurité sociale unifié au niveau national, mais ne prévoit pas une réforme en profondeur des finances locales et sociales. Conformément à la réforme fiscale de 1994 qui organise le partage de responsabilités en matière de dépense entre le gouvernement central et les gouvernements locaux, le gouvernement central prend en charge en grande partie les frais de sécurité sociale35 ; néanmoins les dépenses de sécurité sociale du gouvernement restent en deçà des objectifs politiques : en 2014, les dépenses des gouvernements « sur la vie du peuple » (éducation, soins médicaux, sécurité sociale, logements sociaux) représentent 35,6% du total des recettes fiscales du pays ; le budget de la sécurité sociale représente 10,5% des recettes fiscales du pays, loin de l’objectif de 25% fixé par le 12ème plan quinquennal. 3. Les enjeux économiques de la réforme La réforme du Hukou reste essentielle pour contribuer à la résorption des déséquilibres de l’économie chinoise en matière démographique et d’immobilier. M. Cai Fang, membre du groupe d’experts du 13ème

plan quinquennal, a pu estimer qu’une réforme complète et réussie du « hukou » pourrait accroître la croissance potentielle de 1 à 2%. Il convient de souligner l’urgence de la réforme du Hukou : le ralentissement de la croissance de la population paysanne migrante pourrait freiner fortement le processus d’urbanisation et réduire ainsi le taux de croissance de l’économie chinoise. La population des jeunes de 16 à 19 ans en provenance des zones rurales – qui constituent la principale population de travailleurs migrants - a atteint un pic en 2014 et devrait connaître une croissance négative pour les années à venir. Par ailleurs, afin de contribuer à la résorption des déséquilibres dans les secteurs du logement, les autorités chinoises ont incité, lors de la réunion du Bureau politique du CPCCC du 14 décembre 2015, les travailleurs migrants à acheter des logements dans les villes, ce qui pourrait accélérer le processus d’urbanisation et relancer la vente de logements dont l’offre dépasse largement la demande. La Chine envisagerait de mettre en place certaines mesures de « déstockage » immobilier : subventions ou allègement de taxes pour les paysans effectuant leurs premiers achats de logement

35 En 2015 les dépenses effectuées par le gouvernement central pour la sécurité sociale se sont établies à 1030 milliards CNY, soit 56,1% des dépenses contre 43,9% par les gouvernements locaux

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en ville, mesures qu’ont déjà prises une trentaine de villes de 3ème ou 4ème rang. Toutefois, les migrations risquent de se concentrer sur les plus grandes villes, où les opportunités d'emplois sont les plus importantes, au détriment des villes de deuxième et troisième rang. Or, ce sont essentiellement ces dernières qui souffrent de surcapacités immobilières. Un assouplissement du hukou pourrait ainsi accentuer certains déséquilibres géographiques.

***

La réforme du « Hukou »– qui fait l’objet de fortes disparités entre région – sera progressive au regard des enjeux qu’elle soulève pour les finances publiques et le système chinois de sécurité sociale. La mise en place d’un système de gestion unifié de la sécurité sociale et les transferts entre régions souhaités par le gouvernement devrait faciliter la mise en œuvre de la réforme. Le coût d’une telle réforme reste néanmoins exorbitant : 51000 milliards CNY au total pour transformer 390 millions de paysans en citadins d’ici 2030 d’après l’estimation de la CASS, alors que le déficit du gouvernement central s’élève à 1 620 milliards de CNY en 2015.

Jérôme Deslandes et Jingxia Yang

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Le 13ème plan quinquennal (2016 – 2020)

Adopté le 16 mars 2016, le 13ème plan quinquennal fixe les grandes orientations économiques et sociales de la Chine à un moment charnière de son développement. On relèvera en particulier l’accent mis sur l’innovation, l’environnement et les « réformes structurelles du côté de l’offre ». L’objectif ambitieux de croissance (une moyenne de 6,5 %) soulève des questions sur le rythme des réformes qui seront menées. Le plan quinquennal chinois a pour ambition de dresser des orientations consensuelles sur le développement économique et social de la Chine. Issu d’un long processus consultatif auquel ont participé

des think tanks, des représentants des entreprises d’État et surtout les administrations centrales (en particulier la NDRC en charge de la rédaction) et locales, ce document cadre de l’économie chinoise est finalisé par le groupe dirigeant sur les questions économiques et financières sous la direction de XI Jinping. Après un premier examen lors du plénum du Comité central en octobre dernier puis son adoption officielle par l’Assemblée nationale populaire le 16 mars dernier (97,3 % des voix), ce plan, comme les précédents, sera décliné par secteur et par province pour préciser les objectifs à atteindre. Un point d’étape sera effectué à mi-parcours pour évaluer le chemin parcouru et le cas échéant ajuster la trajectoire. Le plan quinquennal répond d’abord à un impératif d’exhaustivité. En 20 chapitres et 80 sous-chapitres, tous

les secteurs économiques (industrie, agriculture, numérique, finance, …) ainsi que toutes les politiques sociales (emploi, assurance vieillesse, santé, jeunesse, sports,…) sont abordés sous forme de listes. À cela s’ajoutent les grands indicateurs de performance qui fixent des cibles atteignables et permettent le suivi de la mise en œuvre. Ces indicateurs sont présentés en annexe. Le 13ème plan quinquennal s’inscrit d’abord dans une continuité formelle par rapport au précédent. L’ambition est d’atteindre la « société de petite prospérité », promise par DENG Xiaoping au moment des réformes

d’ouverture. A noter que la « société de petite prospérité » avait été fixée comme objectif pour l’année 2020 sous HU Jintao. Deux grands critères ont été fixés pour juger de la réussite : le doublement du PIB et le doublement du revenu disponible par habitant d’ici 2020 par rapport à 2010. Ils nécessiteront une croissance de la production et des revenus de 6,5% en moyenne par an, entre 2016 et 2020, en légère baisse par rapport à l’objectif du

12ème plan de 7,0%. La Chine est entrée dans une période de « nouvelle normalité ». Les dirigeants s’engagent, pour cette

nouvelle période, à poursuivre le rééquilibrage du modèle de croissance, en se fondant sur un développement « innovant, coordonné, vert, ouvert et partagé ». La structure de l’économie chinoise doit se rapprocher de plus en plus de celle des pays développés, avec une croissance tirée par la consommation domestique et les services, une industrie capable d’innover et une agriculture modernisée. Le plan quinquennal se réfère à la grande stratégie industrielle chinoise, le plan « Made in China 2025 » paru en juillet 2015, qui vise à faire de la Chine une « grande puissance industrielle », maîtrisant la recherche, l’innovation et la production de biens à fortes valeurs ajoutée. En comparaison du précédent plan, cette nouvelle version affiche une claire priorité à l’innovation et à la montée en gamme de l’industrie chinoise, particulièrement illustrée dans le domaine de l’économie numérique. En effet,

le 12ème plan commençait de manière classique sur l’industrie et l’agriculture et ne faisait référence à l’ « informatique » qu’à la fin du chapitre sur les questions industrielles. Désormais, le plan traite toutes les dimensions de l’économie numérique et y consacre un chapitre entier : la cyber sécurité, les « Big data », les réseaux informatiques, la couverture en fibre optique et 4G, les infrastructures… L’Etat chinois se veut proactif, y compris en terme de normes, et consacrera des zones nationales pilotes pour l’économie numérique. L’effort de R&D, qui passera de 2,1% du PIB à 2,5%, sera en partie consacré à la maîtrise et l’indépendance technologiques. La construction d’un modèle de développement soutenable et plus respectueux de l’environnement

occupe également une place importante du 13ème plan. L’objectif du plan national sur le changement climatique de novembre 2014 est repris, et prévoit une augmentation de 12% à 15% de la part des énergies non fossiles dans la consommation d’énergie. Les autorités se fixent également l’objectif de réduire l’intensité carbone par point de PIB de 18%, contre 17% lors du 12ème plan quinquennal, par une utilisation plus économe des ressources (énergie, eaux, surfaces construites…) et le renforcement d’une gestion intégrée de l’environnement (limitations des rejets et déchets, contrôle des risques, renforcement des capacités de contrôle). Sur le plan social, le pouvoir doit également faire face à une série de défis majeurs, notamment : l’intégration de

100 millions de nouveaux « citadins » d’ici 2020, le vieillissement de la population et la baisse de la population active (cf. annexe). L’objectif le plus ambitieux est celui du taux de croissance du PIB, d’au moins 6,5% par an. S’il est en légère

baisse par rapport à l’objectif de la période précédente, à 7%, il apparaît néanmoins relativement élevé par rapport à la tendance de moyen terme ; par comparaison, lors du plan précédent, la croissance est passée de

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29

9,3% en 2011 à 6,9% en 2015 (le FMI prévoit 6,3% en 2016).La réalisation de cet objectif pourrait contraindre le gouvernement dans ses choix entre croissance à court terme et réformes, entre relance par la demande et réformes structurelles, entre stabilité et désendettement..

*** Les réformes seront selon toute vraisemblance mises en œuvre de façon très progressive Les autorités affichent clairement leur volonté de réforme, mais ne veulent pas risquer de remettre en cause la stabilité sociale. Léquilibre à trouver est délicat d’autant que les autorités ont conscience, comme l’a souligné le gouverneur de la PBoC lors de son discours au China Development Forum du 20 mars 2016, que le ratio d’endettement du pays – à 230% du PIB – continue de croître, notamment du fait de la situation des entreprises d’Etat (SOEs).

Antoine Aubel

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Annexe

Principaux indicateurs 2015 2020 objectif cumulé

Développement économique

(1) PIB (en Mds RMB) 67,7 > 92,7 > 6,5% / an

(2) Productivité du travail (en milliers RMB / ETP) 87 > 120 > 6,6% / an

(3) Urbanisation : - résidents longue durée (%) 56% 60% +3,9

- résidents disposant du hukou (%) 39,9% 45% +5,1

(4) Part des services dans le PIB (%) 50,5% 56% +5,5

Innovation

(5) Part des dépenses de R&D dans le PIB (%) 2,1% 2,3% +0,4%

(6) Nombre de brevets pour 10 000 habitants 6,3 12 +5,7

(7) Contribution des sciences et techniques au PIB (%) 55,3 60 +4,7

(8) Taux de pénétration internet :

- broadband fixe par ménages (%) 40 70 +30

- broadband mobile par utilisateur (%) 57 85 +28

Social

(9) Croissance du revenu disponible par habitant (%) - - > 6,5% / an

(10) Education moyenne (années) 10,23 10,8

(11) Nouveaux travailleurs urbains (en millions) - - 50

(12) Population sortie de l'extrême pauvreté (en millions) - - 55,75

(13) Couverture retraite (%) 82 90 +8

(14) Logements sociaux (par millions) - - 20

(15) Espérance de vie (années) - - +1

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Note : Dans les commentaires des graphiques, la flèche figurant à la suite d’un indicateur précise la tendance par rapport au mois précédent.

Sa couleur reflète notre appréciation de l’impact de cette évolution sur l’économie chinoise (positive en vert, négative en rouge, neutre en bleu).

Croissance : la croissance s’est élevée à 6,9 % en 2015

Production Croissance de la production industrielle

Décembre 2015 (g.a.) +5,9 %

5,9%

5%

6%

7%

8%

9%

10%

11%

12%

déc. 13 mars 14 juin 14 sept. 14 déc. 14 mars 15 juin 15 sept. 15 déc. 15

Cro

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Production industrielle

6,8%6,9%

7,0%7,0%7,2%

7,1%

7,4%7,3%

7,6%

7,9%

7,5%

7,8%8,0%

7,4%7,5%

8,0%

6,0%

6,5%

7,0%

7,5%

8,0%

8,5%

Croissance trimestrielle du PIB

Selon les données publiées par le Bureau national des statistiques (NBS) le 19 janvier, le PIB chinois a enregistré une croissance de 6,8 % en g.a. au quatrième trimestre (contre 6,9 % au T3) portant la croissance annuelle à 6,9 % en 2015. La croissance nominale du PIB est une nouvelle fois inférieure à la croissance réelle : +6 % en g.a. au T4 (après 6,2 % en g.a. au T3). En 2015, l'agriculture, le secteur secondaire (industrie et construction) et les services ont enregistré respectivement une croissance annuelle réelle de 3,9 %, 6 % et 8,3 % et représentaient 9 %, 40,5 % et 50,5 % du PIB. Sur le quatrième trimestre, l'agriculture, le secteur secondaire et les services ont enregistré une croissance réelle de 4,1 %, 6,1 % et 8,2 % en g.a. respectivement. A noter que la croissance des services est principalement tirée par les services financiers qui ont enregistré une croissance réelle de 12,9% en g.a. au T4 (contre 16,1 % au T3).

Métallurgie et Technologies Croissance de la production d’acier brut

Décembre 2015 (g.a.) -5,5 %

m.a. glissante - 0,1 %

-5%

0%

5%

10%

15%

20%

déc. 13 mars 14 juin 14 sept. 14 déc. 14 mars 15 juin 15 sept. 15 déc. 15

Mo

yen

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Volume de production

Acier brut Produits finis de l'acier Fonte Automobile

Avec 24,5 millions d'unités vendues en 2015 (+4,7 % g.a), la croissance du marché automobile a atteint son niveau le plus bas en trois ans. Le marché progresse néanmoins en valeur absolue. Les ventes de véhicules passagers ont dépassé pour la première fois les 20 millions d'unités (21,2 millions, +7,3 % g.a). Les ventes de véhicules commerciaux ont reculé de 9 %, à 3,45 M d'unités. Les ventes de véhicules à énergies nouvelles ont enregistré une très forte croissance (+340 % g.a), dépassant 331 000 unités. L'Association chinoise des constructeurs automobiles prévoit une croissance du marché automobile à 6 % (26 millions d'unités) en 2016. Tiré par la demande dans la gamme SUV, le marché des véhicules passagers devrait progresser de près de 8 %, confirmant la tendance de 2015.

Indice PMI des directeurs d’achat Purchasing Manager’s Index

Février 2016 (indice) 49,0

Moyenne sur 12 mois 49,8

48,6

49,0

48,0

46

48

50

52

54

févr. 14 mai 14 août 14 nov. 14 févr. 15 mai 15 août 15 nov. 15 févr. 16

Indice PMI officiel

PMI nouvelles commandes PMI PMI état des stocks

Les données publiées par le Bureau national des statistiques (NBS) et par Caixin attestent de la poursuite de la contraction du secteur manufacturier : le PMI manufacturier officiel s'est établi à 49 en février (après 49,4 en janvier) soit son plus faible niveau depuis janvier 2009 ; le PMI manufacturier de Caixin s’est établi à 48 en février, contre 48,4 en janvier. Les données indiquent également un ralentissement de la croissance des services en février. Le PMI officiel pour le secteur des services s'est élevé à 52,7, contre 53,5 en janvier. Le PMI Caixin pour le secteur des services s'est élevé à 51,2, contre 52,4 en janvier.

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Entreprises d'Etat : La Chine va allouer 100 Mds CNY sur deux ans pour faciliter la reconversion des salariés liée aux fermetures de surcapacités

Ventes de détail Croissance nominale des ventes de détail

Décembre 2015 (g.a.) +11,1 %

m.a. glissante +14,4 %

11,1%

10,7%

8%

10%

12%

14%

16%

18%

déc. 13 mars 14 juin 14 sept. 14 déc. 14 mars 15 juin 15 sept. 15 déc. 15

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glis

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nu

el

Ventes de détail

Croissance nominale Croissance réelle

Les ventes de détail ont enregistré une hausse de 11,1% en décembre par rapport à l’année précédente.

Investissement Croissance des dépenses d’investissement

Décembre 2015 (g.a.) +6,8 %

m.a. glissante +10,1 %

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

déc. 12 juin 13 déc. 13 juin 14 déc. 14 juin 15 déc. 15

Cro

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l

Contribution des différents secteurs à la croissance de l'investissement

Secteur manufacturier Immobilier

Autres secteurs Investissement

En dépit des difficultés liées aux menaces sur les emplois et les intérêts privés, les autorités ont annoncé des mesures pour restructurer les secteurs en surcapacités. Le président de la SASAC a annoncé en janvier 2016 la volonté du gouvernement de résoudre le problème des entreprises d'Etat "zombies" (entreprises d'Etat non rentables) d'ici 2020 en précisant qu’il faudra « provoquer de petites secousses afin d’éviter un futur tremblement de terre ». Les autorités entendent notamment réduire sur les trois à cinq prochaines années les surcapacités dans deux secteurs dominés par les SOEs : l’acier (réduction de 100 à 150 millions de tonnes les capacités de production) et le charbon (réduction de 500 millions de tonnes).

Emploi / Salaires Croissance du salaire moyen

4éme trim. 2014 (g.a) +7,9 %

m.a. glissante +9,5 %

0,90

0,95

1,00

1,05

1,10

1,15

1,20

1,25

mars 13 juin 13 sept. 13déc. 13mars 14 juin 14 sept. 14déc. 14mars 15 juin 15 sept. 15déc. 15

Ratio demande sur offre de travail

Régions de l'Ouest Ratio national

Régions de l'Est Régions centrales

Un ratio inférieur à 1,00 signale un excédent de main d'oeuvre, Un ratio supérieur à 1,00 une pénurie de main d'oeuvre

Selon les données publiées par le ministère chinois des Ressources humaines et de la sécurité sociale (MOHRSS) le taux de chômage urbain s'est élevé à 4,05 % fin 2015 au même niveau qu'en septembre. 13,12 millions de nouveaux emplois urbains ont été créés en 2015 au-dessus de l'objectif du gouvernement. Pour mémoire, le gouvernement s'était fixé pour objectifs la création de plus de 10 millions de nouveaux emplois urbains en 2015 et le maintien du taux de chômage des urbains sous le seuil de 4,5%.

Selon le ministère de l'industrie et des technologies de l'information (MIIT), la Chine va allouer 100 Mds CNY (15 Mds USD) sur deux ans pour faciliter la reconversion des salariés licenciés dans les secteurs en surcapacité comme l'acier et le charbon.

Inflation Indice des prix à la consommation

Janvier 2016 (g.a.) +1,8 %

1,8%

1,5%

-5,3%-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

janv. 14 avr. 14 juil. 14 oct. 14 janv. 15 avr. 15 juil. 15 oct. 15 janv. 16

Cro

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Inflation

Inflation (IPC) Inflation sous-jacente Indice des prix à la production (IPP)

Sources : NBS, CEIC

Les données publiées par le Bureau national des statistiques (NBS) attestent de la remontée de l'inflation en janvier : l’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une croissance de 1,8 % en glissement annuel (g.a.) en janvier (contre 1,6 % en décembre) ; l’indice des prix à la production (IPP) a enregistré, pour sa part, une diminution de 5,3 % en g.a. (contre -5,9 % en décembre).

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Antidumping : l’UE lance trois enquêtes visant la sidérurgie chinoise

Echanges commerciaux Croissance des exportations

Janvier 2016 (g.a.) -11,4 %

m.a. glissante -3,6 %

-30%

-20%

-10%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

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70%

-30

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janv.15

févr.15

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juil.15

août15

sept.15

oct.15

nov.15

déc.15

janv.16

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Vale

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SD)

Balance commerciale

Solde commercial (droite) Croissances des exportations (gauche)

Croissance des importations (gauche)

Selon les chiffres révélés par l’Administration des douanes chinoises, les échanges commerciaux de la Chine ont chuté de 7% en 2015 à 24 590 Mds CNY, le pire résultat enregistré par la Chine depuis 6 ans. Les importations ont fléchi de 13,2% et les exportations de 1,8%. L'excédent commercial est en hausse de 56,7%. Les importations chinoises de biens européens et américains ont baissé respectivement de 13,6% et 5,4%. Les exportations vers l’Union européenne ont quant à elles fléchi de 3% tandis que les exportations vers les Etats-Unis ont augmenté de 4,5% (à 254,3 Mds USD). L'Administration générale des douanes attribue ces mauvais résultats à la chute des prix des matières premières et une demande mondiale en berne.

Commerce par destinations Croissance des exportations vers l’UE

Janvier 2016 (g.a.) -12,0 %

m.a. glissante -4,6 %

-25%

-20%

-15%

-10%

-5%

0%

ASEAN UE Etats-Unis Japon Brésil, Russie,Inde

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Echanges commerciaux par zone géographique moyenne nov. 2015-jan. 2016/nov. 2014-jan. 2015

Exportations Importations

Les négociations vers un accord de libre-échange Chine-Conseil de Coopération du Golf (CCG), suspendues depuis 2009, ont repris le 17 janvier. Les deux parties espèrent aboutir à un accord « vers la fin de l’année 2016 ». Les deux parties s'étaient engagées fin 2014 à reprendre les négociations en vue de la conclusion de cet accord. Le MOFCOM s’est également félicité de cette avancée « alors que les discussions du CCG avec 16 autres pays restent gelées ».

Commerce par secteurs Croissance des exportations électroniques

Janvier 2016 (g.a.) -6,6 %

m.a. glissante +4,4 %

-35%

-30%

-25%

-20%

-15%

-10%

-5%

0%

5%

Produitsminéraux

Textile Equipementsélectriques

Véhicules Produitsmétallurgiques

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Echanges commerciaux par secteur moyenne nov. 2015-jan. 2016/nov. 2014-jan. 2015

Exportations Importations

L'Union européenne a ouvert le 12 février 3 enquêtes antidumping visant les importations sur son sol de produits sidérurgiques en provenance de Chine. A ce jour, 9 enquêtes visant les produits en acier chinois sont en cours, représentant des exportations chinoises d'une valeur de 1,5 Mds EUR, et 16 des 37 mesures de défense commerciale en vigueur dans ce secteur visent la Chine. Le ministère chinois du Commerce (MOFCOM) s'est exprimé brièvement sur le sujet appelant à de la "prudence et de la retenue". Le communiqué rappelle également les efforts du gouvernement central visant à réduire les surcapacités sidérurgiques, et préconise le dialogue avec l'industrie pour une résolution efficace des différends à ce sujet. Le MOFCOM a publié lundi 21 mars un communiqué faisant suite à l’ouverture de l’enquête. Le communiqué fait notamment part des inquiétudes de la Chine quant au projet de réforme des instruments de défense commerciale et rappelle la position du ministère sur les causes de la crise sidérurgique européenne : il appartient avant tout à l’UE de « se restructurer et de se renouveler de manière durable pour répondre aux défis actuels ». La Chine appelle au dialogue et à l’absence de recours au protectionnisme afin de ne pas bouleverser davantage le commerce international. La Chine enjoint enfin l'Union européenne à « respecter ses engagements internationaux pour éviter d'envoyer de mauvais signaux au reste du monde. »

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Politique monétaire : Baisse des ratios de réserves obligatoires en février

Taux d’intérêt Ratios de réserves obligatoires

Taux prêteur de référence

Au 29/02/2016 (%) 4,35 = RRO

Au 29/02/2016 (%) grandes banques / autres 17/15

4,35%

1,50%

15,00%

17,00%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

mars 14 juin 14 sept. 14 déc. 14 mars 15 juin 15 sept. 15 déc. 15 mars 16

Principaux taux bancaires

Taux préteur de référence à 1 an Taux de rémunération des dépôts à 1 an

RRO Autres Banques RRO Grandes Banques

1%

2%

3%

4%

5%

janv.15

févr.15

mars15

avr.15

mai15

juin15

juil.15

août15

sept.15

oct.15

nov.15

déc.15

janv.16

févr.16

mars16

Taux interbancaire

Taux SHIBOR Spot Taux des obligations de la PBoC à trois mois

Le journal financier Caixin a annoncé le 13 janvier la création du bureau de la coordination financière au Conseil des affaires d'Etat. Ce nouveau bureau sera dirigé par Li Zhenjiang, ancien vice-président d'Agricultural Bank of China. Avant de rejoindre Agricultural Bank of China, LI Zhenjiang fut notamment directeur du bureau de la recherche en politique économique à la Banque populaire de Chine (PBoC). La création de ce bureau s'inscrit dans le contexte de la coordination des autorités de supervisions voulue par les autorités chinoises, conformément au 13ème plan quinquennal. Les autorités chinoises étudient l'éventuelle fusion ou un renforcement de la coordination des régulateurs dans le secteur financier (la China Insurance Regulatory Commission (CIRC), la China Banking Regulatory Commission (CBRC), la China Securities Regulatory Commission (CSRC) et la Banque populaire de Chine (PBoC)).

La Banque populaire de Chine (PBoC) a annoncé le 29 février 2015 une baisse de 50 points de base des ratios de réserves obligatoires (RRR), entrée en vigueur le lendemain. Cette baisse, la première depuis octobre 2015, ramène le ratio à 17 % pour les grandes banques (ICBC, China Construction Bank, Agricultural Bank of China, Bank of China, Postal Savings Bank of China) et à 15 % pour les autres. La baisse des ratios de réserves obligatoires permettrait notamment de compenser l'érosion de la base monétaire liée à d’importantes sorties de capitaux (200 Mds USD au T4 2015). L'annonce intervient par ailleurs après la publication des indices PMI attestant de la poursuite de la contraction du secteur manufacturier.

Masse monétaire Croissance de l’agrégat M2

Janvier 2016 (g.a.) +14,0 %

m.a. glissante +12,2 %

-10%

-5%

0%

5%

10%

15%

20%

janv.14

mars14

mai14

juil.14

sept.14

nov.14

janv.15

mars15

mai15

juil.15

sept.15

nov.15

janv.16

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Indicateur de masse monétaire

M2 Base monétaire

La croissance de l'agrégat M2 s'est accélérée en janvier avec une hausse de 14% en g.a., contre 13,3% en décembre.

Les autorités ont fixé le 5 mars un objectif de croissance de l’agrégat M2 de 13 % pour 2016.

Crédit bancaire Croissance du crédit bancaire

Janvier 2016 (g.a.) +15,3 %

m.a. glissante +14,6 %

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

8%

10%

12%

14%

16%

18%

janv. 13 juil. 13 janv. 14 juil. 14 janv. 15 juil. 15 janv. 16

Rat

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Crédits et dépôts

Crédits bancaires (gauche) Dépôts bancaires (gauche)

Ratio Crédits/Dépôts (droite)

Les chiffres publiés par la Banque populaire de Chine (PBoC) le 16 février attestent d'une forte progression des nouveaux prêts bancaires en janvier : les banques chinoises ont accordé 2 510 Mds CNY (385 Mds USD) de nouveaux prêts en janvier, en hausse de 71 % en g.a.. En parallèle la China Banking Regulatory Commission (CBRC) a publié le 15 février des données attestant d'une hausse du niveau de créances douteuses dans le secteur bancaire en 2015 : le niveau de créances douteuses s'est élevé à 1 270 Mds CNY (195 Mds USD) fin 2015 en croissance annuelle de 51% ; le ratio de créances douteuses s'est élevé à 1,67 % fin 2015, contre 1,25 % fin 2014.

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Politique de change : Le gouverneur de la PBoC est intervenu en février pour rassurer les marchés

CNY/USD CNY/EUR

Variation depuis le 30/01/2015

Au 28/02/2016 +0,3 % -1,8 %

80

90

100

110

120

130

140

150

160

170

Va

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20

05 Taux de change

CNY/USD nominal CNY/EUR nominal

Taux de change effectif réel Taux de change effectif nominal

Dernier point : février 2016

Appréciation du yuan

Le gouverneur de la Banque populaire de Chine (PBoC) ZHOU Xiaochuan a accordé une interview le 14 février au journal Caixin dans lequel il s'exprime pour la première fois publiquement sur la politique de change chinoise. ZHOU Xiaochuan a indiqué qu’une dépréciation du yuan n’était pas fondée en raison notamment de la situation du compte courant (surplus de 598,1 Mds USD en 2015). Il a réaffirmé que la PBoC entend stabiliser le yuan vis-à-vis de paniers de devises et flexibiliser graduellement le régime de change. Il a reconnu que la PBoC avait arrêté provisoirement le processus d'ouverture du compte financier, tout en entendant poursuivre les réformes dans le futur. Enfin il a réfuté certaines

rumeurs sur le durcissement du contrôle des flux de capitaux. Pour mémoire, Ma Jun économiste en chef de la PBoC, avait indiqué en janvier que la Banque centrale a abandonné l'ancrage strict du yuan au dollar en faveur de paniers de devise.

La PBoC a élargi la plage de cotation du yuan sur le marché des changes domestique, le China Foreign Exchange Trade System (CFETS) depuis le 4 janvier. Cet élargissement de la plage de cotation devrait favoriser l'internationalisation du yuan en facilitant les transactions des investisseurs étrangers sur le marché domestique. Le yuan peut désormais être échangé sur le CFETS jusqu'à 23h30, contre 16h30 auparavant. L'horaire d'ouverture du marché reste pour sa part inchangé à 9h30. Le cours de clôture qui servira de référence est fixé à 16h30.

Spread CNH - CNY Moyenne mensuelle du spread CNH - CNY

Février 2016 82 pdb

Le mois précédent 469 pdb

-0,05

0,00

0,05

0,10

0,15

0,20

5,9

6,1

6,3

6,5

6,7

6,9

juil. 15 août 15 sept. 15 oct. 15 nov. 15 déc. 15 janv. 16 févr. 16 mars 16

CN

Y/U

SD e

t C

NH

/USD

Spread CNY-CNH

Spread CNH-CNY (droite) Taux CNY/USD (gauche)

Taux CNH/USD (gauche)

Sources : China Foreign Exchange Trading Center, Treasury Market Association, Calculs SER

Dépréciation du yuan

La Banque populaire de Chine (PBoC) a annoncé le 18 janvier l'activation d'un mécanisme destiné à renchérir le coût d'une position à la dépréciation du yuan « offshore » (CNH) afin de soutenir le cours du CNH. Les ratios de réserves obligatoires appliqués sur les dépôts des institutions financières "offshore" auprès des banques/chambres de compensation "onshore" - qui étaient à un niveau nul - seront à partir du 25 janvier porté à un taux normal sans plus de précision de la part de la PBoC. Les ratios des réserves obligatoires s'élèvent actuellement à 17,5% pour les grandes banques (ICBC, China Construction Bank, Agricultural Bank of China, Bank of China et Postal Savings Bank of China) et à 15,5% pour les autres.

Réserves de change Croissance des réserves de change

Février 2016 (g.mensuel) -0,9 %

Croisance en g.a. -15,8 %

-5%

-3%

-1%

1%

3%

5%

-200

-150

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150

févr. 13 août 13 févr. 14 août 14 févr. 15 août 15 févr. 16

rése

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men

suel

Flu

x M

ds

USD

Flux de devises et réserves de change

Balance commerciale (flux) Flux d'IDE (flux)

Autres flux de devises (flux) réserves de change (glissement mensuel)

La baisse des réserves de change a fortement ralenti en février. La Banque populaire de Chine (PBoC) a indiqué le 7 mars que les réserves de change chinoises ont baissé de 28,6 Mds USD en février, après -99,5 Mds USD en janvier et -107,92 Mds CNY en décembre. Le ralentissement de la baisse des réserves semble indiquer un relâchement des pressions à la dépréciation sur le yuan.

©DG Trésor

36

Marchés obligataires : les autorités ont ouvert plus largement le marché obligataire domestique aux investisseurs institutionnels étrangers

Budget Croissance des recettes fiscales de l’Etat

Janvier 2016 (g.a.) +5,9 %

m.a. glissante +8,5 %

-2 500

-2 000

-1 500

-1 000

-500

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

-60%

-40%

-20%

0%

20%

40%

60%

janv. 14 avr. 14 juil. 14 oct. 14 janv. 15 avr. 15 juil. 15 oct. 15 janv. 16

Md

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NY

Cro

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nn

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l

Budget de l'Etat

Solde budgétaire sur 12 mois glissants (droite) Recettes (gauche) Dépenses (gauche)

L'agence de notation Moody's a dégradé le 1er mars la perspective associée à la notation souveraine chinoise, de "stable" à "négative". La notation souveraine chinoise reste pour l’heure à Aa3. L'agence explique la dégradation de la perspective de la notation souveraine par les éléments suivants : (i) poursuite de la croissance des niveaux de dette publique et de dette contingente fragilisant la position fiscale (ii) baisse continue des réserves liées aux fuites de capitaux (iii) interrogation quant à la capacité du gouvernement à mettre en œuvre les réformes économiques attendues compte tenu des difficultés pour rééquilibrer l'économie.

Marchés boursiers Variation sur un mois du Shanghai Composite Index

Février 2016 +6,0 %

Le mois précédent -18,4 %

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

Bourses de Shanghai et de Shenzhen

Indice composite de Shanghai Indice composite de Shenzhen

Les autorités ont annoncé le samedi 20 février le remplacement de XIAO Gang à la tête de la China Securities Regulatory Commission (CSRC), poste qu’il occupait depuis mars 2013. Mis en cause dans la gestion de la correction boursière de 2015 et pour l’échec de la mise en place du mécanisme de coupe-circuit, le remplacement de XIAO Gang n’est pas une surprise. La présidence de la CSRC sera désormais assurée par LIU Shiyu, ancien Président du conseil d’administration d’Agricultural Bank of China. LIU Shiyu devra rétablir la crédibilité du régulateur et mettre en place entre mars 2016 et mars 2018 la réforme du système des introductions en bourses.

Marchés obligataires Spread sur les yields des obligations AAA et des bons du Trésor

Février 2016 60,5 pdb

Le mois précédent 52,6 pdb

0

50

100

150

200

250

300

350

400

0

1

2

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5

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7

nov. 13 févr. 14 mai 14 août 14 nov. 14 févr. 15 mai 15 août 15 nov. 15 févr. 16

Po

ints

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ba

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Spo

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eld

en

%

Spread obligations AAA et bons du Trésor

Spread Bons du Trésor - AAA (droite) Intérêt obligations AAA (gauche)

Intérêt bons du Trésor (gauche)

Sources : National Interbank Funding Center, Calculs SER

La Banque populaire de Chine (PBoC) a décidé le 24 février d'ouvrir plus largement le marché obligataire domestique aux investisseurs institutionnels étrangers. La banque centrale a indiqué que les investisseurs qualifiés tels que les banques commerciales, les assurances, les sociétés de courtage, les fonds de pensions et les fonds de bienfaisance pourront investir en obligations directement sur le marché interbancaire - le marché domestique le plus important - sous certaines conditions. La PBoC a indiqué que ces investisseurs ne seraient désormais plus soumis à des quotas pour des investissements obligataires sur le marché interbancaire.

La PBoC a autorisé le 14 février les investisseurs individuels (particuliers et entreprises) à investir sur le marché obligataire sous certaines conditions. Les émissions d'obligations en 2015 se sont élevées à 22 300 Mds CNY (3 400 Mds USD), en hausse de 87,5% par rapport à 2014.

Immobilier Croissance des surfaces vendues

Février 2016 (g.a.) +30,4 %

m.a. glissante +10,9 %

43,6%

30,4%

-30%

-20%

-10%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

févr. 14 mai 14 août 14 nov. 14 févr. 15 mai 15 août 15 nov. 15 févr. 16

Cro

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sem

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ann

uel

Immobilier surfaces et valeur des ventes

Valeur des ventes Surface vendue

Les autorités continuent à soutenir la demande de logements en abaissant à partir du 22 février la taxe sur les transactions foncières : la taxe foncière sur l'achat d'un logement - qui s'élevait jusqu’alors à 3 % pour tous les types de logement - est abaissée à 1 % de la valeur du logement si sa superficie est inférieure à 90 m² ; pour les logement d'une superficie supérieure à 90 m² la taxe sur les transactions foncières s'élèvera à 1,5 % pour l'achat d’un logement principal et à 2 % pour l'achat d'un logement secondaire. Ces mesures ne s'appliqueront pas aux villes de Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen où les stocks de logements vacants sont faibles. La Banque populaire de Chine (PBoC) a annoncé également au cours du mois de février une réduction dans la plupart des villes du montant minimum d'apport personnel pour bénéficier d'emprunts immobiliers et une augmentation du taux de rémunération des dépôts sur le fonds pour le logement.

©DG Trésor

37

ENERGIE : Les autorités ont modifié le mécanisme de tarification des prix à la pompe

Production d’électricité Croissance de la production d’électricité

Décembre 2015 (g.a.) +0,2 %

m.a. glissante +2,4 %

2,4%

-5%

0%

5%

10%

15%

déc. 13 mars 14 juin 14 sept. 14 déc. 14 mars 15 juin 15 sept. 15 déc. 15

mo

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2 m

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Croissance de la production d'électricité

Thermique Hydroélectrique Nucléaire Autres Production totale

Alors que la consommation d’électricité n’augmentait que de 0,7 % sur les dix premiers mois de l’année 2015, la capacité de production a, quant à, elle augmenté de 7 %, selon le Conseil chinois de l’électricité. En effet, à la suite de la décision gouvernementale de novembre 2014 de donner l’autorité d’approuver de nouvelles centrales aux provinces et non plus à la NDRC, les investissements dans la construction de nouvelles centrales ont bondi de 28 % en 2015 (+10 % en 2014), ce qui a poussé la NDRC et l’Administration nationale de l’Energie à publier en novembre 2015 une note demandant aux provinces d’être plus sélectives dans l’approbation de ces projets. Bien que cela contribue à la situation de surcapacité dans le secteur de l’énergie, les provinces trouvent, elles, leur intérêt dans ces centrales supplémentaires car la production d’énergie fait partie des activités les plus taxées au niveau local.

Prix du pétrole Croissance du prix de détail de l’essence

Décembre 2015 (g.a.) -9,0 %

m.a. glissante -11,6 %

-37,3%

-9,0%

-60%

-50%

-40%

-30%

-20%

-10%

0%

10%

20%

30%

40%

déc. 13 mars 14 juin 14 sept. 14 déc. 14 mars 15 juin 15 sept. 15 déc. 15

Cro

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men

suel

le g

lisse

men

t an

nu

el Croissance des prix du pétrole

Cours international du pétrole brut WTI Prix à la pompe

Le 13 janvier 2016, la NDRC a annoncé la modification du mécanisme d’ajustement des prix à la pompe du carburant, qui suivra les fluctuations du marché international, tant que celui-ci fluctue entre 40 USD/baril et 130 USD/baril. En-deçà de 40 USD/baril, la NDRC ne baissera pas les tarifs à la pompe en Chine. Au-delà, la NDRC se laisse la liberté de ne pas suivre les variations des marchés internationaux, ou de les suivre dans une moindre mesure. 40 USD/baril est considéré par la NDRC comme le coût de production d’un baril par les entreprises chinoises. Le but de ce nouveau mécanisme est de protéger l’industrie pétrolière chinoise tout en permettant la poursuite des efforts de réduction de la consommation d’énergie et de développement des énergies renouvelables. L’application de ce nouveau mécanisme a entrainé un arrêt de la baisse des prix à la pompe en décembre 2015. En janvier 2016, la fluctuation à la baisse les cours mondiaux, au-dessus des 40 USD/baril, a entrainé une baisse début janvier 2016 de 0,1 CNY/L de l’essence et de 0,11 CNY/L du diesel.

Production de pétrole

Croissance de la production de produits raffinés

Décembre 2015 (g.a.) +2,8 %

m.a. glissante +4,5 %

-20%

-15%

-10%

-5%

0%

5%

10%

15%

20%

déc. 13 mars 14 juin 14 sept. 14 déc. 14 mars 15 juin 15 sept. 15 déc. 15

Cro

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Production en volume

Pétrole brut Produits raffinés

4,1%

-6,7%

-50%

-40%

-30%

-20%

-10%

0%

10%

20%

30%

40%

janv. 14 avr. 14 juil. 14 oct. 14 janv. 15 avr. 15 juil. 15 oct. 15 janv. 16

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Importation en volume

Pétrole brut Produits raffinés

En décembre 2015, la Chine a importé 33,19 M T de pétrole brut (+ 9,4 % comparé à décembre 2014), avec un record journalier atteint à 7,82 M de barils. Pour l’ensemble de l’année 2015, la Chine a importé 335,5 M T de pétrole brut (+8,8 % g.a). Deux facteurs reviennent pour expliquer cette augmentation : l’autorisation en septembre 2015 pour les petites raffineries privées d’importer directement du pétrole brut et l’accroissement des stocks (selon Reuters, la Chine a ajouté 147 M T supplémentaires à ses réserves de pétrole brut sur les 11 premiers mois de l’année 2015). Pour ce qui est du carburant, la croissance modérée de la demande domestique en essence et la baisse de celle en diesel ont provoqué la baisse de ses importations (-2,5 % g.a en novembre 2015) et l’augmentation de ses exportations (+ 21,9 % g.a en 2015).

©DG Trésor

38

INDICATEURS ECONOMIQUES MENSUELS

janv-15 févr-15 mars-15 avr-15 mai-15 juin-15 juil-15 août-15 sept-15 oct-15 nov-15 déc-15 janv-16

Mds CNY - - 14 789 - - 16 605 - - 17 339 - - 18 937 -

Mds USD - - 2 404,5 - - 2 715,0 - - 2 722,4 - - 2 937,1 -

croissance réelle % g.a. - - 7,0 - - 7,0 - - 6,9 - - 6,8 -

PIB : secteur primaire % g.a. - - 3,2 - - 3,5 - - 3,8 - - 3,9 -

- - 5,3 - - 7,9 - - 10,4 - - 11,6 -

PIB : secteur secondaire % g.a. - - 6,3 - - 6,1 - - 6,0 - - 6,0 -

- - 39,9 - - 41,7 - - 40,2 - - 40,3 -

PIB : secteur tertiaire % g.a. - - 8,0 - - 8,3 - - 8,4 - - 8,3 -

- - 54,9 - - 50,4 - - 49,4 - - 48,1 -

% g.a. n.a. n.a. 5,6 5,9 6,1 6,8 6 6,1 5,7 5,6 6,2 5,9 0

Mds CNY - - 2 272,3 2 238,7 2 419,5 2 428,0 2 433,9 2 489,3 2 527,1 2 827,9 2 793,7 2 863,5 -

variation % g.a. - - 10,2 10,0 10,1 10,6 10,5 10,8 10,9 11,0 11,2 11,1 -

Indice 105,7 109,8 107,1 107,6 109,9 105,5 104,5 104,0 105,6 103,8 104,1 103,7 104,0

% g.a. 13,9 13,9 13,1 9,6 9,9 11,6 9,9 9,1 6,8 9,3 10,8 6,8 -

secteurs manufacturiers % g.a. 10,6 10,6 10,3 8,9 10,4 8,7 7,1 7,3 4,6 8,4 9,3 4,4 -

immobilier % g.a. 11,3 11,3 6,8 3,0 3,7 4,7 3,1 1,3 -1,5 0,0 -2,4 -1,2 -

% 49,8 49,9 50,1 50,1 50,2 50,2 50,0 49,7 49,8 49,8 49,6 49,7 49,4

Mds USD 199,9 169,0 144,3 175,9 188,9 189,6 193,2 196,2 205,1 192,4 196,7 223,6 177,2

variation % g.a. -3,5 48,2 -15,1 -6,6 -3,4 1,5 -9,2 -5,8 -3,9 -7,0 -7,0 -1,7 -11,4

Mds USD 140,6 108,6 141,7 142,7 131,8 144,4 151,4 136,6 145,5 131,0 142,9 164,2 113,9

variation % g.a. -19,7 -20,5 -12,5 -16,0 -17,3 -6,7 -8,4 -13,8 -20,2 -18,6 -8,8 -7,5 -19,0

Mds USD 59,3 60,4 2,5 33,3 57,1 45,2 41,8 59,6 59,7 61,3 53,8 59,4 63,3

Mds USD 13,9 8,6 12,4 9,6 9,3 14,6 8,2 8,7 9,6 8,8 10,4 12,2 14,1

variation % g.a. 29,4 0,2 1,3 10,2 8,0 1,1 5,2 20,9 6,1 2,9 0,0 -45,1 1,1

% g.a. 0,8 1,4 1,4 1,5 1,2 1,4 1,6 2,0 1,6 1,3 1,5 1,6 1,8

alimentaire % g.a. 1,1 2,4 2,3 2,7 1,6 1,9 2,7 3,7 2,7 1,9 2,3 2,7 4,1

inflation sous-jacente % g.a. 1,2 1,6 1,5 1,5 1,6 1,7 1,7 1,7 1,6 1,5 1,5 1,5 1,5

% g.a. -4,3 -4,8 -4,6 -4,6 -4,6 -4,8 -5,4 -5,9 -5,9 -5,9 -5,9 -5,9 -5,3

% g.a. -8,6 -9,2 -8,4 -8,3 -7,9 -8,5 -9,7 -11,1 -11,4 -10,8 -10,7 -10,3 -9,1

% g.a. 10,8 12,5 11,6 10,1 10,8 11,8 13,3 13,3 13,1 13,5 13,7 13,3 14,0

% g.a. 0,2 9,0 7,6 7,4 5,1 3,2 2,4 2,1 -2,0 -1,3 -3,0 -6,0 0,7

(%) 19,50 19,00 19,00 18,00 18,00 18,00 18,00 18,00 17,50 17,00 17,00 17,00 17,00

(%) 5,60 5,60 5,35 5,35 5,10 4,85 4,85 4,60 4,60 4,35 4,35 4,35 4,35

(%) 2,75 2,75 2,50 2,50 2,25 2,00 2,00 1,75 1,75 1,50 1,50 1,50 1,50

CNY/USD 6,13 6,13 6,15 6,13 6,11 6,12 6,12 6,31 6,37 6,35 6,37 6,45 6,55

CNY/EUR 7,14 6,99 6,69 6,63 6,84 6,87 6,75 7,02 7,16 7,13 6,84 7,02 7,12

CNY/HKD 0,79 0,79 0,79 0,79 0,79 0,79 0,79 0,81 0,82 0,82 0,82 0,83 0,84

Mds USD 3 813 3 802 3 730 3 748 3 711 3 694 3 651 3 557 3 514 3 526 3 438 3 330 3 231

accroissement mensuel Mds USD -29,6 -11,9 -71,5 18,1 -37,0 -17,3 -42,5 -93,9 -43,3 11,4 -87,2 -107,9 -99,5

variation % g.a. -1,4 -2,9 -5,5 -5,8 -6,8 -7,5 -7,9 -10,4 -9,6 -8,5 -10,6 -13,3 -15,3

Mds CNY 126 430 126 471 129 149 129 895 133 047 135 996 137 917 138 317 137 883 138 444 139 772 139 775 141 993

Croissance des dépôts % g.a. 13,7 10,9 10,1 9,7 10,9 10,7 13,4 13,0 12,6 12,7 13,1 12,4 12,5

Mds CNY 89 293 90 279 91 525 92 238 93 143 94 426 96 004 97 055 97 759 98 152 98 733 99 346 101 857

Croissance du crédit % g.a. 13,9 14,3 14,0 14,1 14,0 13,4 15,5 15,4 15,4 15,4 14,9 14,3 15,3

% 70,6 71,4 70,9 71,0 70,0 69,4 69,6 70,2 70,9 70,9 70,6 71,1 71,7

% - - 1,39 - - 1,50 - - 1,59 - - 1,67 -

banques commerciales d'Etat % - - 1,38 - - 1,48 - - 1,54 - - 1,66 -

banques urbaines % - - 1,29 - - 1,37 - - 1,44 - - 1,40 -

(%) 2,81 3,07 3,37 2,26 1,24 1,19 1,31 1,68 1,93 1,91 1,82 1,86 2,03

Marchés d'actifs

points 3 210 3 310 3 748 4 442 4 612 4 277 3 664 3 206 3 053 3 383 3 445 3 539 2 738

Performance sur un mois % -0,8 3,1 13,2 18,5 3,8 -7,3 -14,3 -12,5 -4,8 10,8 1,9 2,7 -22,6

points 1 512 1 630 1 958 2 268 2 793 2 464 2 111 1 790 1 717 2 015 2 204 2 309 1 689

Performance sur un mois % 6,9 7,8 20,1 15,8 23,2 -11,8 -14,3 -15,2 -4,1 17,4 9,4 4,8 -26,8

Energie

Mds Kwh 491 365 451 445 456 475 509 516 455 445 466 491 -

variation % g.a. 13,4 -4,7 -0,4 4,7 3,3 3,6 0,8 4,0 0,1 0,2 3,9 0,2 -

Mds tonnes 43 40 45 43 44 43 44 44 42 44 44 46 -

variation % g.a. 11,2 -1,2 6,6 9,0 8,9 3,6 6,0 7,1 1,0 1,7 4,0 2,8 -

Change

Taux prêteur de référence

Taux de rémunération des dépôts

Taux moyen mensuel

Réserves de change

Banques

Prix des matières premières

Liquidité

M2

Base monétaire

Taux de réserves obligatoires

Importations

Solde commercial

IDE entrants

Inflation

Indice des prix à la consommation

Indice des prix à la production

Production

PIB trimestriel

Valeur ajoutée industrielle

Demande interne

Ventes de détail

Consumer confidence index

Production de pétrole

Production d'électricité

Shenzhen Composite Index

Shanghai Composite Index

Taux interbancaire CHIBOR overnight

Taux de créances douteuses

Ratio crédits/dépôts

Crédit total

Dépôts

part du PIB total (%)

part du PIB total (%)

part du PIB total (%)

Investissement

Purchasing Manager Index officiel

Commerce extérieur

Exportations

Source : NBS, BRI, SER de Pékin

©DG Trésor

39

INDICATEURS ECONOMIQUES ANNUELS 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Production

Mds CNY 26 802 31 675 34 563 40 890 48 412 53 412 58 802 63 591 67 671

Mds USD 3 523 4 559 5 060 6 040 7 493 8 461 9 491 10 353 10 867

croissance réelle m.a. 14,2% 9,6% 9,2% 10,6% 9,5% 7,7% 7,7% 7,3% 6,9%

secteur primaire Mds CNY 2 778 3 275 3 415 3 935 4 615 5 089 5 532 5 834 6 086

secteur secondaire Mds CNY 12 515 14 810 15 785 18 880 22 339 24 020 25 681 27 176 27 428

secteur tertiaire Mds CNY 11 509 13 591 15 363 18 074 21 458 24 303 27 589 30 581 34 157

USD/hab/an 2 673 3 442 3 801 4 515 5 574 6 265 6 992 7 591 7 925

consommation % 6,5% 4,3% 5,2% 4,9% 6,0% 4,3% 3,7% 3,7% 4,6%

investissement % 6,2% 5,0% 7,9% 6,9% 4,2% 3,2% 4,2% 3,4% 2,5%

commerce extérieur % 1,5% 0,3% -3,9% -1,2% -0,8% 0,1% -0,2% 0,2% -0,2%

% 40,9% 42,7% 45,8% 47,0% 47,0% 46,5% 46,6% 46,2% n.a.

% 50,9% 51,9% 50,6% 50,9% 48,8% 49,0% 48,2% 48,3% n.a.

Population

millions 1 321,3 1 328,0 1 334,5 1 340,9 1 347,4 1 354,0 1 360,7 1 367,8 1 374,6

% g.a. 0,52% 0,51% 0,49% 0,48% 0,48% 0,50% 0,49% 0,52% 0,50%

millions 606,3 624,0 645,1 669,8 690,8 711,8 731,1 749,2 771,2

% 45,9% 47,0% 48,3% 49,9% 51,3% 52,6% 53,7% 54,8% 56,1%

millions 715,0 704,0 689,4 671,1 656,6 642,2 629,6 618,7 603,5

millions 753,2 755,6 758,3 761,1 764,2 767,0 769,8 772,5 774,5

% 57,0% 56,9% 56,8% 56,8% 56,7% 56,6% 56,6% 56,5% 56,3%

% 4,0% 4,2% 4,3% 4,1% 4,1% 4,1% 4,1% 4,1% 4,1%

Commerce extérieur

Mds USD 1 220,1 1 434,7 1 203,8 1 581,4 1 903,8 2 056,9 2 219,0 2 354,1 n.a.

Etats-Unis Mds USD 232,7 252,4 220,8 283,3 324,5 351,8 368,4 396,1 n.a.

Union Européenne Mds USD 245,2 293,0 236,3 311,3 356,1 334,1 338,3 371,0 n.a.

France Mds USD 20,3 23,3 21,5 27,7 30,0 26,9 26,7 28,7 n.a.

Mds USD 904,1 1 074,1 954,3 1 327,2 1 660,3 1 735,3 1 859,1 1 878,2 n.a.

Etats Unis Mds USD 69,4 81,4 77,5 102,1 122,1 132,9 152,3 159,1 n.a.

Union Européenne Mds USD 111,0 132,9 127,9 168,5 211,2 212,5 220,1 244,4 n.a.

France Mds USD 13,3 15,6 13,0 17,1 22,1 24,1 23,1 27,1 n.a.

Mds USD 315,9 360,6 249,5 254,2 243,5 321,6 359,9 476,0 n.a.

Inflation

% g.a. 4,8% 5,9% -0,7% 3,3% 5,4% 2,6% 2,6% 2,0% 1,4%

prix alimentaires % g.a. 12,3% 14,3% 0,7% 7,2% 11,8% 4,8% 4,7% 3,1% 2,3%

Balance des paiements

Exportations de biens Mds USD 1 131,6 1 350,0 1 127,2 1 486,4 1 807,8 1 973,5 2 148,6 2 243,8 2 145,0

Importations de biens Mds USD 819,9 990,1 883,6 1 240,0 1 579,1 1 661,9 1 789,6 1 808,7 1 566,9

Mds USD 311,7 359,9 243,5 246,4 228,7 311,6 359,0 435,0 578,1

Exportations de services Mds USD 125,4 145,3 122,6 117,5 201,0 201,6 207,0 232,0 230,4

Importations de services Mds USD 129,1 156,4 146,0 140,9 247,8 281,3 330,6 383,0 439,7

Mds USD -3,7 -11,1 -23,4 -23,4 -46,8 -79,7 -123,6 -151,0 -209,4

Revenus nets Mds USD 8,0 28,6 -8,5 -25,9 -70,3 -19,9 -78,4 -34,1 -59,2

Transferts courants nets Mds USD 37,1 43,2 31,7 40,7 24,5 3,4 -8,7 -30,2 -16,3

Mds USD 353,2 420,6 243,3 237,8 136,1 215,4 148,2 219,7 293,2

Mds USD 3,1 3,1 3,9 4,6 5,4 4,3 3,1 0,0 0,3

IDE sortants Mds USD 17,2 56,7 43,9 58,0 48,4 65,0 73,0 80,4 167,1

entrants Mds USD 156,2 171,5 131,1 243,7 280,1 241,2 290,9 289,1 244,2

Mds USD 139,1 114,8 87,2 185,7 231,7 176,3 218,0 208,7 77,1

Invt de portefeuille sortants Mds USD 4,5 -25,2 2,5 7,6 -6,2 6,4 5,4 10,8 0,0

entrants Mds USD 21,0 9,7 29,6 31,7 13,4 54,2 58,2 93,2 0,0

Mds USD 16,4 34,9 27,1 24,0 19,6 47,8 52,9 82,4 0,0

Mds USD -64,4 -112,6 80,3 72,4 8,7 -260,1 72,2 -252,8 0,0

Solde des réserves de change Mds USD -460,7 -479,5 -400,3 -471,7 -387,8 -96,6 -431,4 -117,8 342,9

Mds USD -369,6 -442,5 -205,8 -189,5 -127,8 -132,6 -88,3 -79,5 -161,4

Erreurs et omissions Mds USD 13,3 18,8 -41,4 -52,9 -13,8 -87,1 -62,9 -140,1 -132,1

Dette externe

Mds USD 389 390 429 549 695 737 863 895 n.a.

% PIB 11,0% 8,6% 8,5% 9,1% 9,3% 8,7% 9,1% 8,6% n.a.

dont dette externe à court terme Mds USD 236 226 259 376 501 541 677 683 n.a.

Change

USD/CNY 7,61 6,95 6,83 6,77 6,46 6,31 6,20 6,14 6,23

100JPY/CNY 6,46 6,74 7,30 7,73 8,11 7,92 6,36 5,82 5,15

EUR/CNY 10,42 10,22 9,53 8,98 9,00 8,14 8,23 8,16 n.a.

indice 88,99 96,52 100,72 100,00 102,51 108,60 115,93 118,83 n.a.

indice 90,38 96,37 102,01 100,00 100,08 105,68 111,88 114,71 n.a.

Mds USD 1 528,2 1 946,0 2 399,2 2 847,3 3 181,1 3 311,6 3 821,3 3 843,0 3 330,4

Mds USD 461,9 417,8 453,1 448,2 333,8 130,4 509,7 21,7 -512,7

Finances publiques

Revenus Mds CNY 5 132 6 133 6 852 8 310 10 387 11 725 12 921 14 037 15 222

revenus fiscaux Mds CNY 4 562 5 422 5 952 7 321 8 974 10 061 11 053 11 918 12 489

Dépenses publiques Mds CNY 4 978 6 259 7 630 8 987 10 925 12 595 14 021 15 179 17 577

% PIB 18,6% 19,8% 22,1% 22,0% 22,6% 23,6% 23,8% 23,9% 26,0%

Mds CNY 154 -126 -778 -677 -537 -870 -1 100 -1 142 -2 355

% PIB 0,6% -0,4% -2,3% -1,7% -1,1% -1,6% -1,9% -1,8% -3,5%

Dette du gouvernement central % PIB 19,4% 16,8% 17,4% 16,5% 14,9% 14,5% 14,8% 15,0% 15,8%

Taux d'urbanisation

PIB

PIB par habitant

Contribution à la croissance

Taux d'investissement

Taux d'épargne

Population totale

variation (croissance démographique)

Population urbaine

Population rurale

Emploi (données officielles)

Taux d'activité

Taux de chômage urbain officiel

Exportations (biens)

vers

Importations (biens)

depuis

Solde commercial (biens)

Indice des prix à la consommation

Compte des opérations courantes

Solde commercial biens

Accroissement annuel

Solde budgétaire

Solde commercial services

Dette externe

Taux de change annuel moyen

Taux de change effectif nominal

Taux de change effectif réel

Réserves de change

Solde du compte de capital

Compte des opérations financières

Solde des IDE

Solde des investissements de portefeuille

Solde des autres investissements

Solde des opérations financières

Solde des opérations courantes

Source : CEIC, SER de Pékin

©DG Trésor

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PREVISIONS DE CROISSANCE DU PIB CHINOIS

Prévisions au 23 mars 2016

Banques 2016 2017Goldman Sachs 6,4% n.a.

UBS 6,2% 5,8%

Natixis 6,6% 6,5%

Barclays 6,2% 5,8%

Société Générale 6,0% 6,0%

Crédit Agricole 6,5% 6,5%

Moyenne des banques 6,3% 6,1%

Institutions internationales 2016 2017OCDE 6,5% 6,2%

Banque Mondiale 6,7% 6,5%

BAsD 6,7% n.a.

FMI 6,3% 6,0%

Moyenne Totale 6,4% 6,2%

5,8%

6,0%

6,2%

6,4%

6,6%

6,8%

mai15

juin15

juil.15

août15

sept.15

oct.15

nov.15

déc.15

janv.16

févr.16

mars16

Evolution de la moyenne des prévisions de croissance du PIB chinois de 2016

Abréviations BRI : Banque des Règlements Internationaux cvs : corrigé des variations saisonnières CNY : Monnaie Chinoise (norme ISO 4217) m.a. : moyenne annuelle g.a.: glissement annuel g.m. : glissement mensuel g.t. : glissement trimestriel IDE : investissements directs étrangers IPC : indice des prix à la consommation Mds : milliards

MoF: ministère des Finances Mofcom : ministère du Commerce mns : millions mmm : moyenne mobile mensuelle NDRC : National Development & Reform Commission PBoC : People’s Bank of China (banque centrale) Pdb : point de base PCC : Parti communiste chinois ytd : données cumulées depuis le début de l’année (year to date)

Note : Dans les commentaires des graphiques, la flèche figurant à la suite d’un indicateur précise la tendance par rapport au mois précédent.

Sa couleur reflète notre appréciation de l’impact de cette évolution sur l’économie chinoise (positive en vert, négative en rouge, neutre en bleu).

Source des Figures : CEIC, BRI, NBS, PBoC / Calculs : SER de Pékin

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Auteur : Service Economique Régional de Pékin

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district Chaoyang, 100600 BEIJING – PRC, CP 100600

Rédigé par : Benjamin Jie Pan, Jérôme Deslandes, Antoine

Aubel, Weitong Su et Jingxia Yang

Responsable de publication : Philippe Bouyoux

Version du : 20 mars 2016