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N o 24 - août 2003 BULLETIN D’INFORMATION ET DE LIAISON SUR LA POLICE DE TYPE COMMUNAUTAIRE

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Page 1: BULLETIN D’INFORMATION ET DE LIAISON SUR LA ......Même si les interventions québécoises et françaises ont un but similaire, c’est-à-dire de faire diminuer la criminalité,

No 24 - août 2003BULLETIN D’INFORMATION ET DE LIAISON SUR LA POLICE DE TYPE COMMUNAUTAIRE

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TOUR D’HORIZON

Bulletin d’information et de liaisonsur la police de type communautaire

Numéro 24Outil d’information, d’échange et de sensibilisationsur le modèle de la police de type communautaire,Intersection vise à favoriser la création ainsi que lemaintien de liens entre les intervenants concernéset intéressés par le sujet. Intersection publie aussibien des articles soumis que sollicités. Dans lesdeux cas, le comité de rédaction se réserve le droitde réviser et d’adapter tous les articles afin desatisfaire au style du bulletin. Les textes n’engagentque leurs auteurs. La reproduction des articles, entout et en partie, est encouragée sous réserved’indication de la source. Afin d’alléger le texte,toutes les expressions désignant des personnesvisent à la fois les femmes et les hommes.

Comité de productionMarc Bérubé (SM de Sherbrooke)Johanne Blanchette (Collège de Maisonneuve)Marie-Claude Côté (consultante)Lyette Fusey (SM Longueuil)Gilbert Fortin (SM de Laval)Paul Garside (GRC)Danny Johnson (MSP)Gaétan Labbé (SM Québec)Claude Lavoie (consultant)Sylvie Mantha (SM de Gatineau)Caroline Mohr (ENAP)André Normandeau (Univ. de Montréal)Lison Ostiguy (SPVM)Marc Paré (ÉNPQ)Lionel Prévost (consultant)Katherine Suchecka (SQ)Nathalie Vallée (SQ)

CoordinationJohanne Blanchette

Comité de rédactionJohanne BlanchetteLyette FuseyDanny JonhsonClaude LavoieCaroline Mohr

Révision linguistiqueDirection des communications du ministère de laSécurité publique

Adresse de correspondanceIntersectionJohanne BlanchetteCollège de Maisonneuve3800, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) H1X 2A2Téléphone : (514) 254-7131 (No 4612)Télécopieur : (514) 251-9741Courrier électronique : [email protected] Internet : www.msp.gouv.qc.ca

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec, 2003Bibliothèque nationale du Canada, 2003ISSN 1705-026X

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Photos (page couverture) : Gaétan Courchesne, Service de l’identité judiciaire, Service de police de Gatineau.

La publication d’Intersection est rendue possible grâce au soutien du ministère de la Sécurité publique duQuébec, des services de police de Laval, de Gatineau, de Québec, du SPVM, de la Sûreté du Québec, de laGendarmerie royale du Canada, de l’École nationale de police du Québec ainsi que du Bureau d’assurance duCanada. L’appui du Collège de Maisonneuve permet également d’assumer une partie des coûts liés auxactivités du bulletin.

Ohé du bateau !Sous le thème, Maintenir le cap dans nos actions quotidiennes, le dernier séminaireIntersection/Ministère de la Sécurité publique a permis de poursuivre une partieimportante de notre mission, à savoir, veiller sur l’état de la police communautaireau Québec.

En cette époque de changements majeurs, dans les organisations policières québécoises,le risque de perdre de vue l’orientation communautaire demeure présent. Les fusionsmunicipales et la mise à niveau des services policiers peuvent agir comme un frein oucomme une occasion de progresser dans l’implantation et la consolidation du modèlecommunautaire. Conscient de l’importance de maintenir le cap, Intersection profitaitdu dernier séminaire pour présenter aux participants treize ateliers portant sur lesactions quotidiennes et les diverses façons de concevoir le modèle communautaire.

Plusieurs services policiers ont déjà révisé leurs politiques et leurs pratiques à la suitedes fusions. Cette mise en commun des pratiques doit être faite avec suffisammentd’objectivité pour reconnaître et supprimer celles qui sont inefficaces au profit desmeilleures. Il va sans dire que les directions de police devraient faire le même exerciceenvers les quatre composantes de la police communautaire et voir si effectivement,le cap est maintenu ou si la situation est à la dérive.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a fait son «examen de conscience»avec beaucoup de rigueur. Nous attendions avec appréhension les résultats de cette«méga-évaluation» considérant son incidence sur la scène provinciale. Il apparaît quele SPVM en retire une volonté renouvelée d’aller de l’avant dans son choix stratégique.

Les ateliers s’adressaient tant aux gestionnaires, aux policiers patrouilleurs qu’auxenquêteurs. Ils traitaient de sujets aussi variés que l’éthique, le réseautage, le terrorismeet la Loi sur le Système de justice pénale pour adolescent. À l’intérieur de ces ateliers,nous avons notamment abordé différentes façons de faire de la patrouille à vélo, alorsque l’utilisation du pouvoir discrétionnaire était au cœur des discussions sur l’éthiqueprofessionnelle. L’atelier sur la présence policière à l’école a été particulièrement prisé.Diverses approches et des pratiques variées se confrontent sur le terrain. Un dossierà suivre, dans les prochains mois, car le ministère de la Sécurité publique est à revoirle Cadre de référence sur la présence policière dans les établissements scolairesafin d’y baliser davantage la présence policière. Ce numéro d’Intersection présenteun aperçu de chacun des ateliers.

Nous remercions la Ville de Gatineau pour son accueil, de même que le ministère dela Sécurité publique et le Bureau d’assurance du Canada pour leur contribution etleur collaboration.

Nous célébrerons en 2004, le 2e anniversaire de la fusion des services policiers.Après avoir parlé du pourquoi du modèle communautaire pendant des années, il esttemps de se tourner vers le comment. Tous les éléments sont donc en place pour queles services policiers puissent naviguer tout en maintenant le cap vers le seul modèlecapable de répondre adéquatement aux défis des prochaines années.

Bonne lecture !

Le comité de rédaction

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SANS FRONTIÈRESCette rubrique veut informer les lecteurs sur ce qui se passe ailleurs dans le monde concernant le

modèle communautaire.

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Rappel des événementsLorsque deux étudiantes viennent frapper à la porte du bureaude leur professeur pour s’enquérir des possibilités de réaliser unstage à l’étranger, il lui faut envisager le soutien et l’appui deressources extérieures. En effet, il n’est pas évident d’envoyerdes aspirants policiers suivre un stage ailleurs étant donné lesdifférences de formation et de processus d’embauche. En France,par exemple, on est d’abord embauché comme policier avant d’êtreformé. C’est ainsi que la Sûreté du Québec, par l’entremise de sonService de relations internationales, a permis la concrétisation dustage des étudiantes auprès de la Gendarmerie nationale en France.Ce projet commun est alors devenu possible grâce à l’accompagne-ment des étudiantes par un policier-patrouilleur de la Sûreté duQuébec de Mont-Laurier, M. Pascal Rochon.

Cette aventure a démarré par la participation de l’une des étudiantesau projet «Mont-Laurier, un milieu de vie plus sécuritaire » misen place par la SQ à l’été 2002. Il visait à améliorer le sentimentde sécurité de la population à l’égard des jeunes par des moyens deprévention (visites sécuritaires, burinage, patrouilles de surveillance)et par des activités pour les jeunes.

À l’intérieur du cours Stratégies d’intervention communautaireset préventives, Julie et Marie-Pier ont élaboré ce projet de stage.Les objectifs visés sont :

• Connaître et observer les moyens utilisés par les gendarmesfrançais en matière de prévention de la criminalité chez les jeunes.

• Comparer ces méthodes avec celles du Québec.

Un même but, plusieurs façons de faireEn janvier 2003, c’est avec enthousiasme que les deux étudiantes etleur accompagnateur se sont envolés en direction de Tournan-en-Brieprès de Paris. Elles racontent comment s’est déroulée leurexpérience.

«Nous avons été accueillis et encadrés par les six gendarmes dela Brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ) de laGendarmerie nationale de Melun. Cette brigade s’occupe exclusive-ment de l’aspect de la prévention, ce qui a rendu notre staged’autant plus intéressant. La brigade, créée en 1997, traduit la

volonté de la Gendarmerie nationale d’adapter ses modes d’actiondevant l’accroissement observé de la délinquance impliquant desmineurs (auteurs ou victimes). À ce titre, la brigade assure uneprésence dans les quartiers et les secteurs difficiles.

Il a été très enrichissant de constater les similitudes sur le plan desproblématiques jeunesse et les moyens employés pour les combattre.Même si les interventions québécoises et françaises ont un butsimilaire, c’est-à-dire de faire diminuer la criminalité, nous avonsremarqué que leurs techniques de prévention étaient différentessous plusieurs aspects. La brigade est une entité physiquementséparée et elle intervient davantage à titre informatif en milieuscolaire, dans les maisons de quartier, les associations et lesfoyers. Elle aborde différents thèmes selon l’âge des clientèlescomme les incivilités, la violence, le taxage, l’infraction commise parun mineur et la consommation de drogues. La BPDJ met égalementen place des projets sportifs et éducatifs afin de se rapprocher etde maintenir un contact avec les jeunes.

S’ouvrir à d’autres expériencesEn tant qu’aspirantes policières, nous croyons aux bienfaits de laprévention. Nous avons enrichi notre répertoire de techniquesd’intervention à cet égard par l’entremise de ce stage. Nous avonsdécouvert des moyens d’intervention originaux, créatifs et flexiblesselon les situations en cause, comme la simulation d’un procèsfictif et de ses répercussions animée par les jeunes. Ce stage nousa été bénéfique tant sur le plan personnel que professionnel.

Nous voulons remercier la Fondation du Collège de Maisonneuve,l’Office franco-québécois pour la jeunesse, la Ville de Mont-Laurieret le député provincial pour le soutien financier qu’ils nous ontfourni. Nos remerciements s’adressent aussi à certains professeursdu département ainsi qu’à la Sûreté du Québec. Sans leur appui,ce projet n’aurait jamais vu le jour. »

Prévention auprès des jeunes : expérience d’un stage en FrancePar : Julie Guénette et Marie-Pier Valiquette

Étudiantes en Techniques policières au Collège de Maisonneuve

Marco Harvey

Professeur au département des Techniques auxiliaires de la justice

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SPÉCIAL SÉMINAIRE 2003

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La Police de quartier, modèle montréalais de police communautaire,a six ans. Une évaluation du modèle, réalisée l’an dernier, par unefirme externe, a confirmé que la Police de quartier est solidementimplantée et très appréciée de la population. Les changements ontété gérés en recherchant un équilibre entre la souplesse nécessairepour s’adapter et une détermination plus rigide pour le maintiende l’objectif final. En ce sens, le SPVM a su maintenir le cap, et c’estpour s’améliorer qu’il s’est engagé dans un processus d’optimisationde la Police de quartier.

Évaluation de la Police de quartierL’évaluation de la Police de quartier a consisté à vérifier l’effet deson implantation et de ses composantes sur la structure, la culture etles individus, par rapport aux objectifs visés lors de l’élaboration duconcept dans le Livre vert de 1995. Les sujets examinés étaient :les attentes de la population, la structure, la culture et l’individu,la gouverne, les processus, les rôles et les interrelations entre lesunités. Des sondages ainsi que les commentaires des élus et desparticipants au Sommet de Montréal ont pris le pouls de la popu-lation. D’autres sondages, des groupes de discussion et des entrevuesont permis au personnel du service (civils et policiers), patrouilleurs,superviseurs, gestionnaires et membres de la direction d’exprimerleur point de vue.

Les constats de l’évaluation ont été établis avec le souci de biencomprendre le vécu quotidien des membres du service et descitoyens. Garder le cap dans nos actions quotidiennes, c’est aussiavoir l’ouverture nécessaire pour adopter des façons de fairemieux adaptées à l’atteinte de nos buts, même si celles-ci n’ontpas été évoquées dans le plan initial. Délibérément, nous avonschoisi de souscrire aux constats de l’évaluation, de les acceptercomme tels et d’en faire notre point de départ pour évoluer, pourbâtir le futur.

L’évaluation a confirmé que l’approche de police communautaireest acceptée par tous les intervenants rencontrés, même s’ils ont unecompréhension inégale de la philosophie de la police communautaire.Les objectifs du modèle sont acceptés, mais les moyens choisispour les atteindre requièrent des améliorations. De même, lespartenariats sont appréciés, mais on sent un essoufflement chezles participants.

La culture policière a eu un effet différent de celui anticipé. Lespoliciers les plus anciens qui étaient moins enclins à évoluer dansle modèle de police communautaire ont choisi de partir à la retraiteou d’être mutés à d’autres fonctions. Ils n’ont pas freiné l’implan-tation du modèle, mais leur départ a eu pour conséquence la perted’expertise policière et de «coaching ». Le besoin d’optimisationest clairement ressorti de l’évaluation.

Chantiers, pistes de solutions et recommandationsLes problèmes répertoriés lors de l’évaluation ont été classés ensix catégories, qui sont devenues autant de thèmes de réflexion pourorienter les pistes de solutions et formuler des recommandationsenvers le modèle. Les changements nécessaires sont désormaissurtout de nature culturelle, quoique certains aménagements struc-turels favorisent un redéploiement optimal et une consolidationdu modèle, ainsi que la résolution de problèmes liés au processusde décision. Par exemple, augmenter la rétention du personnel et desgestionnaires à leur poste, durant une période suffisamment étendue,permettrait la pleine appropriation des rôles et maximiseraitl’atteinte des résultats de gestion et d’opération. La mise en placed’une approche continue d’optimisation des processus et de gestiondes changements est également importante.

Six équipes de travail, baptisées Chantiers, ont examiné attentivementles constats et les pistes de solutions suggérées pour proposer desrecommandations pertinentes à l’optimisation de la Police dequartier. Ces équipes étaient composées de membres du personnelde tous les types d’emplois : policiers, superviseurs, membres dela direction, employés civils de tous niveaux. Tous devaient sesentir concernés et s’investir efficacement dans la réalisationdes changements.

Des recommandations faites par les Chantiers «Valorisation del’individu et intégration de la culture» et « Réponse aux attentesde la population » indiquent de meilleures avenues d’appréciationdu rendement du personnel, civil et policier. Elles proposent quela formation et l’élaboration d’un plan de carrière soient davantageaccessibles afin de mieux préparer le personnel à satisfaire lesexigences de la police communautaire.

Pour mieux maintenir le cap : évaluation et optimisation du modèle de police communautaire montréalaisCondensé de l’allocution d’ouverture de Michel Sarrazin, directeur au Service de police de la Ville de Montréal

Monsieur Michel Sarrazin a été l’un des principaux promoteurs de l’implantation d’un modèle de police communautaire au Service

de police de la Ville de Montréal (SPVM). Son principal engagement, lors de sa nomination au poste de directeur du Service en

septembre 1998, a été de consolider la jeune Police de quartier. Au cours de la dernière année, il s’est engagé, avec tous les membres

du SPVM, dans un processus d’optimisation de la Police de quartier.

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Le Chantier «Réponse aux attentes de la population » propose,entre autres, des moyens concrets pour assurer une présence policièresécurisante plus visible, pour faire des incivilités une véritablepriorité, pour affecter des policiers spécialement à la sécurité routièreet pour consolider les liens avec les partenaires. Il indique égale-ment comment mieux informer les victimes, les plaignants etles citoyens.

Le Chantier «Optimisation des processus» propose une politiquede la qualité au SPVM en suggérant l’instauration d’une régie dela qualité. Le Chantier « Renforcement des postes de quartier»projette un redéploiement des ressources pour améliorer laprestation de services.

Les Chantiers « Structure et gouverne » et « RapprochementGendarmerie — Enquêtes » ont pour but d’offrir un meilleurservice grâce au personnel mieux formé et mieux encadré. Il s’agitd’être «branché sur le terrain», de faire en sorte que les besoinsorganisationnels soit plus compatible avec les besoins réels de lapopulation. Les unités spécialisées devraient mieux situer leur rôlede soutien par rapport aux unités de base, les postes de quartier.

Les bases de la Police de quartier sont solides. Les principesfondamentaux sont partagés. La zone de confort à partir de laquellel’approche se raffine est plus étendue. On peut garder le cap touten faisant des ajustements.

Perspectives d’avenirLe SPVM n’a pas le pouvoir de décider seul de la mise en œuvrede certaines recommandations. Il doit obtenir l’aval des élus qui,eux, en réfèrent aux citoyens. Le processus de consultation estdéjà enclenché. Les recommandations que le SPVM pouvaitappliquer de son propre chef ont déjà commencé à être réalisées.

Consultation, communication, formation/information, sont deséléments clés de réussite. La cohérence, la pertinence et le suivides solutions proposées en matière de résolution de problèmes endépendent. Des évaluations fréquentes et la multiplication descontacts avec les partenaires et les citoyens ajustent la lectureenvironnementale, qui devient tributaire de leur vision et de leursperceptions. Elles engagent également à rendre des comptes.

Le milieu fortement urbanisé de Montréal oblige le SPVM àcomposer avec certaines contraintes particulières. La concertationproduit des solutions intéressantes, mais occasionne des délaisqui incommodent quelquefois plusieurs des acteurs du milieu.Les policiers sont des gens d’action qui veulent aussi résoudrerapidement les problèmes. Ces enjeux interreliés expliquent que,quelquefois, les vieux modèles refont surface et qu’on est tenté derecourir à la répression.

Nos expériences passées de formation en résolution de problèmes,en diversité et en éthique, ainsi que la formation offerte auxaspirants commandants et aux agents sociocommunautaires ontdémontré la pertinence de la formation comme facteur de conso-lidation du changement. La révision de la fonction d’agent socio-communautaire, tout en permettant de définir un nouveau profilde compétences, pourrait rendre possible le développement d’unplan d’action cohérent sur deux ou trois années, et offrirait unmeilleur suivi dans les relations communautaires.

Bien que les partenariats soient une composante centrale de laPolice de quartier, il faudra prendre garde à un effet pervers qu’ilspourraient engendrer. Chaque partenaire a une mission particulière.Lorsque les missions propres des partenaires s’opposent lors d’uneconcertation, chacun doit avoir d’abord le respect de sa missionpropre et se retirer des partenariats qui la mettent en péril. De même,tout service de police engagé dans un partenariat doit résister à latentation de toujours assumer le leadership des partenariats, carcertains partenariats peuvent être menacés et en rendre d’autresmoins efficaces.

Il faut effectuer des ajustements ponctuels entre la vision globalenécessaire pour maintenir le cap et le respect des réalités locales,entre la centralisation de certaines pratiques et la décentralisationnécessaire à d’autres. Il faut se méfier de certains «instincts naturels»que la formation et la sélection du personnel peuvent aider àencadrer, mais qui peuvent ressurgir et nous ramener en arrière.

En premier lieu, la nature paramilitaire de tout service de police quirend obligatoire de se conformer à certaines normes et relationshiérarchiques peu compatibles avec l’initiative personnelle. Or, lapolice communautaire doit encourager l’échange d’idées et tenircompte des propositions valables, indépendamment de leur origine.

Deuxièmement, « l’instinct du chasseur» pousse à suivre la pistedu coupable, à le traquer et à le débusquer pour le traduire enjustice. Plusieurs recherchent encore l’action et pourraient avoirune tendance «naturelle» à négliger la prévention et les relationscommunautaires si on ne réussit pas à les y intéresser. Comme unchasseur à qui on demanderait de devenir garde-chasse, sansl’avoir sensibilisé à la préservation de la faune.

Il faut persuader tous les policiers que l’approche de police commu-nautaire offre les moyens de faire mieux en sortant des sentiersbattus de la police traditionnelle, de moins en moins efficace etmal adaptée à une société en pleine mutation. Ouverture d’esprit etvolonté de s’améliorer constamment sont des atouts indispensablespour garder le cap.

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ARTÈRE PRINCIPALE Cette rubrique s’intitule «Artère principale» parce qu’elle représente le noyau central du Bulletin, celuiautour duquel tout gravite. La création d’une banque de cas répertoriant les différentes expériences derésolution de problèmes au Québec constitue la principale raison d’être d’Intersection. Insérée dans lespages centrales du Bulletin, «Artère principale» permettra à chacun des lecteurs de constituer sa proprebanque de cas. Détachables, ces pages centrales peuvent être perforées et placées dans une reliureà anneaux.

Niveau micro :

Il s’agit d’un problème simple, dans le secteur de patrouille d’un policier qui ne concerneque les personnes directement touchées par le problème. La solution est à la portée dupolicier du secteur.

Niveau intermédiaire :

Le problème est de gravité moyenne et comporte des facteurs associés. Il se présente dansun secteur impliquant plus d’un policier et plusieurs personnes sont concernées. La solutionest à la portée des policiers d’un poste et nécessite une coordination des ressources localeset une participation des intervenants-clés de la communauté.

Niveau macro :

Le problème augmente en gravité et devient plus complexe. Il touche l’ensemble du territoiredesservi par une organisation policière et concerne non seulement plusieurs personnes maisinterpelle également des décideurs politiques et corporatifs. La solution exige la compétencede policiers de plusieurs sections et demande un degré élevé de coordination et de concer-tation entre les membres de l’organisation policière et les partenaires de la communauté.

Situation : définition du problème et des facteurs environnants.

Analyse : ampleur du problème, méthodes ou sources d’analyse et présentation des acteurs et de leur rôle.

Réponse : solution adoptée et plan d’action élaboré.

Appréciation / évaluation : efficacité du plan d’action, résultats obtenus et ajustements nécessaires.

Méthodologie

Quant au niveau de complexité, on distinguele niveau micro, intermédiaire et macro.Plusieurs critères servent à déterminer leniveau de complexité du cas rapporté :amplitude du problème, étendue géo-graphique, personnes concernées, pouvoirdes intervenants, portée des actions etinformations utiles. Voici, de façongénérale, ce qui caractérise chacun desniveaux de complexité :

Criminalité : cas prenant sa source dans un événement de criminalité rapporté (C-001 à ...)

Sécurité routière : cas traitant d’un problème constaté ou appréhendé de sécurité routière (S-001 à ...)

Désordre (et problèmes sociaux) : cas exposant un comportement troublant l’ordre public et justifiant ou non l’applicationd’une loi ou d’un règlement. Ex. : désordre à la fermeture d’un bar, rassemblement dejeunes. Dans le cas de problèmes sociaux, il s’agit d’interventions policières qui fontsuite à des situations reliées à la pauvreté, le décrochage scolaire, etc. (D-001 à ...)

Insécurité (sentiment d’) : cas pouvant être contenu dans l’une des trois autres catégories mais dont l’accent majeurconcerne un sentiment d’insécurité provenant de la population ou de certains groupes enparticulier. Ex : isolement de personnes âgées, climat de violence à l’école, etc. (I-001 à ...)

De façon à normaliser la présentation descas, nous avons adopté un modèle que nousvous invitons à suivre pour nous faire par-venir des cas touchant le domaine de lasécurité publique traités par l’approche enrésolution de problèmes. Ce modèle com-porte les éléments suivants :

M o d è l e d e p r é s e n t a t i o n

D é f i n i t i o n e t c l a s s e m e n t

Pour permettre de classer et de repérerrapidement les cas présentés dans le Bulletin,chacun d’entre eux aura un code indiquantla nature du problème et son niveau decomplexité. Quatre catégories ont été rete-nues, soit :

N i v e a u d e c o m p l e x i t é

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ARTÈRE PRINCIPALE

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Désordre

Sûreté du Québec, Poste MRC Côte-de-Beaupré

Parc roulantCe cas a reçu le prix d’excellence «Toute catégorie » lors du Séminaire Intersection 2003.

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s i t u a t i o nUn policier observe, lors de ses patrouilles,le nombre important d’appels reçus concer-nant des jeunes qui pratiquent la planche àroulette et le patin à roues alignées dansles stationnements de centres commerciaux,dans les rues, sur les trottoirs et autresendroits publics. Les appels proviennentsurtout de commerçants locaux qui seplaignent de leur présence et de délitsmineurs. Des automobilistes et des citoyensrapportent des actions imprudentes et desdirigeants municipaux demandent d’appli-quer le Code de la sécurité routière.

Après discussion avec les policiers du poste,certains points intéressants ont été soulevés.En réponse aux appels des commerçantset des citoyens, l’arrivée sur les lieux depatrouilleurs faisait fuir les jeunes momenta-nément qui reprenaient leurs activités à unautre endroit. Les désagréments occa-sionnés par la situation favorisaient lamarginalisation de ces jeunes de la part de lapopulation. La simple application du Code

de la sécurité routière ne semble pas êtreune solution adéquate.

Lors d’une patrouille dans le secteur de labasilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, lepolicier aperçoit des jeunes planchistesqui effectuent des acrobaties à travers lesautomobiles. Après avoir allumé les gyro-phares du véhicule de patrouille et en êtresorti, le policier constate de nouveau queles jeunes prennent la fuite. Cependant,l’un d’entre eux tombe sur l’asphalte et unautomobiliste venant en sens inverse s’arrêteà moins d’un mètre de ce dernier. À la suitede cet événement, il est apparu nécessaired’instaurer des mesures transitoires avant demener à terme une résolution de problèmes.

Le policier a réussi à identifier les leadersdes groupes et il les a conviés ainsi que lesmembres des groupes à une rencontre dansun stationnement public. Une quarantainede jeunes étaient présents et trois autrespoliciers sont venus y participer. Cetterencontre novatrice a été très positive. Les

jeunes ont revendiqué un endroit sécuritaireet attrayant pour pratiquer leur sport. Ilsont confirmé que les rues et les endroitspublics étaient les seuls lieux disponiblesà l’heure actuelle dans la région pour lapratique des sports à roulette.

Avant de se rendre à la rencontre, les poli-ciers avaient reçu la permission d’utiliser,de façon temporaire, le stationnement d’unecommunauté religieuse pour ces activités.Une entente verbale a été convenue selonlaquelle les jeunes utiliseraient le stationne-ment en attendant un endroit permanent.Cette première rencontre a permis de perce-voir la motivation des jeunes et de lesinformer qu’ils seront consultés tout au longdu projet. Tous les policiers du poste ont étémis au courant de la mesure transitoire etils informaient les planchistes rencontrés dulieu d’activité provisoire. La population aété mise au courant de cette initiative parl’entremise du journal local.

Les propriétaires de commerces constatentque dans leur stationnement, les poubelles,les rampes et autres objets sont utilisés parles jeunes pour pratiquer leurs sports. Cetétat de fait éloigne la clientèle habituelle.Les aînés, principalement, se plaignent dela présence de jeunes turbulents dans lesstationnements des églises. Ils manifestentun sentiment de peur. Les automobilistessont confrontés par des jeunes qui utilisentla voie publique donnant lieu à des engueu-lades et contribuant à augmenter les risques

d’accident. À plusieurs endroits publics,comme la Caisse populaire Desjardins etle MacDonald’s, des panneaux indiquentque les sports à roulette dans leur station-nement sont interdits. De façon générale,les policiers sont appelés sur les lieux de septà huit fois par jour. Aucune action n’avaitjusqu’à présent été entreprise à l’égardde ce phénomène. Comme mentionné plushaut, il n’existe aucune infrastructure pouraccueillir ces jeunes sportifs. Le problème seprésente de mai à octobre de chaque année.

a n a l y s e

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ARTÈRE PRINCIPALE

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Une première rencontre entre partenairesregroupant le directeur de la régie intermu-nicipale, le directeur de l’aréna, un spécia-liste en développement social du CLSC,un jeune entrepreneur dans la fabricationde planches à roulette et le policier initiateurdu projet a lieu à l’aréna. Le directeur del’aréna a obtenu l’autorisation d’utiliserl’intérieur de l’aréna du mois de mai aumois d’août. Le représentant du CLSC s’estoccupé de faire la demande de subventiongouvernementale pour l’embauche de sur-veillants. L’entrepreneur, à son tour, aconstruit les plans du parc roulant et lepolicier a mis en œuvre une campagne definancement pour payer les modules. Pourle financement, chaque municipalité a versédes dons allant jusqu’à 2 000$ en plus

d’obtenir une contribution de diverses entre-prises et d’organisations locales, telles que:les communautés religieuses, les Chevaliersde Colomb, le gouvernement provincial, unecompagnie ambulancière, des restaurateurs,la Caisse Desjardins, etc.

Lorsque le temps est venu de construire lesmodules, les jeunes ont été consultés pourconnaître leurs préférences, ce qu’ils ontgrandement apprécié. La fébrilité des jeunesà l’ouverture du parc au printemps 2001était palpable. Les écoles ont été visitéespar les policiers pour annoncer l’ouverturedu parc. Le projet a créé trois emplois étu-diants comme surveillants. De plus, chaquepolicier distribuait aux jeunes des dépliantsexplicatifs sur les avantages à utiliser leparc roulant.

r é p o n s e

Le parc roulant est ouvert depuis deux ansde mai à août. La carte de membre est de50$ pour toute la saison. Elle est offertegratuitement (de façon confidentielle) pourceux dont la famille vit une situation finan-cière précaire. Le parc roulant de l’arénade Beaupré offre un endroit sécuritaire etattrayant. Les jeunes y ont développé unsentiment d’appartenance et de fierté.Certaines municipalités avoisinantes ontorganisé un système de transport pour queles jeunes puissent s’y rendre. À la suited’une rencontre avec les maires de la MRC,toutes les municipalités vont être desserviesdans ce sens pour l’année 2003.

On estime que la situation est réglée à75%. En effet, le parc étant ouvert de mai àaoût, il demeure une période où les jeunesretournent dans les lieux publics aveccomme résultat de réactiver le problème.L’aréna ne peut supprimer ses activitésrégulières au profit des sportifs à roulette.Une autre étape a été envisagée afin d’amé-nager un parc extérieur. Le projet se chiffreà 50 000$. Deux principaux partenairesfinanciers, le Mouvement Desjardins ainsique le gouvernement du Québec (subventiondu CRCDQ) vont injecter 45 000$. Lemanque à gagner proviendra d’activités de

financement réalisées par les jeunes et laSûreté du Québec.

Aucun appel n’a été enregistré au servicede police pendant la période d’ouverture duparc roulant. Les citoyens et les commer-çants sont devenus des partenaires financiersdu projet. Les jeunes ne sont plus dans lesrues et dans les stationnements. Ils ont main-tenant un endroit sécuritaire qui leur estréservé. Les risques d’accidents avec lesautomobilistes ont du coup été enrayés.Les jeunes ont adopté dans leur cultured’utiliser le parc roulant. On y offre plusieursservices comme des cours pour les débutantset des ateliers de réparation. Le port d’équi-pement de protection est aussi obligatoire.Aucun incident déplorable n’a été rapportédepuis les deux années de fréquentation.Des parents viennent y reconduire leursenfants avec un sentiment de sécurité.

La fréquentation du parc roulant dépasselargement les attentes. Le parc est à l’imagedes jeunes et ils expriment leur satisfaction.Ils seront de nouveau consultés lors del’aménagement du parc extérieur. Du pointde vue des policiers, ce projet est une réali-sation positive. En effet, ils n’ont plus àjouer au chat et à la souris avec les jeunes.

Régulièrement, les policiers prennentun temps d’arrêt au parc pour y discuteravec les parents et les jeunes. Selon eux, ceprojet a contribué de façon significativeà la « démarginalisation» des jeunes. Cetteannée encore, les policiers encouragent lesjeunes à utiliser le parc. Le rapprochemententre les policiers et les jeunes est tel queplusieurs d’entre eux les interpellent par leurnom. Le policier est devenu une personneet non plus seulement un uniforme.

Ce projet a été rendu possible grâce àl’engagement et la participation de lacommunauté locale et des différentes muni-cipalités. Également, il est important dementionner que la réalisation de ce type deprojet demande de la part de la directionpolicière une bonne dose de souplesse dansl’aménagement de l’horaire du policier res-ponsable ainsi qu’une participation soutenuepour assurer un soutien technique.

Pour obtenir de plus amples renseigne-ments, veuillez entrer en communicationavec :

Marc-André Arseneault, agentSûreté du QuébecPoste de la MRC de la Côte-de-BeaupréTél. : (418) 872-4545

a p p r é c i a t i o n e t é v a l u a t i o n

Pour déterminer la réussite ou non de cetterésolution de problèmes, divers critères ontété retenus tels que: la diminution des appelsreçus à la police concernant les planchistesdans les endroits publics, la fréquentationdu parc roulant, le degré de satisfactiondes utilisateurs et le rapprochement signi-ficatif entre les jeunes et la police.

Désordre

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Opération SÉCURI-PARCCe cas a reçu le prix d’excellence «Organisation policière municipale»lors du Séminaire Intersection 2003.

Service de policede la Ville de Québec

s i t u a t i o nÀ l’issue de l’unification des treize muni-cipalités de la Communauté urbaine deQuébec survenue en janvier 2001, un pro-blème commun se pose pour les huitarrondissements de la nouvelle Ville deQuébec. Il s’agit d’un problème de désordrepublic, de criminalité et d’insécurité dansles différents parcs de la ville. En prévisionde l’été, les autorités du service de policeont été interpellées par plusieurs interve-nants pour de la sécurité dans les parcs.Les commentaires reçus concernent une

importante baisse du sentiment de sécurité,des méfaits à profusion, le non-respect dela réglementation municipale en vigueur,le désordre lié à des attroupements, laconsommation d’alcool et de drogues, etc.

Malgré que certains parcs et endroits parti-culiers aient été ciblés par les plaignants etsoient plus problématiques, l’insatisfactiontouche tout le territoire, et les mesuresdéployées jusqu’à l’été 2000 n’ont visible-ment pas permis de freiner le problème, quiau contraire, a pris de l’ampleur. On signale,

notamment, la présence de bouteilles videsou cassées dans les parcs, de seringuessouillées, d’altercations entre groupes dejeunes, d’individus avec les capacités affai-blies, de taxage et d’intimidation à l’aided’armes blanches. Ce sont des situationsqui pourraient conduire à des blessures ouà des incidents graves. Le problème se faitsentir surtout le soir. Il implique des jeunes,de la consommation d’alcool ou de drogues,des dommages aux installations et desflâneurs, durant toute la période estivale.

Dans les années précédentes, en réponseau même problème, le Service des loisirset de la vie communautaire avait décidéd’embaucher des patrouilleurs à vélo àl’effigie de l’organisme Vélo-Sécur. Cesderniers avaient pour rôle d’assurer uneprésence visible grâce à leurs vêtementsrouges distinctifs, de fournir des avertisse-ments verbaux aux personnes qui com-mettent des infractions aux règlementsmunicipaux, d’aviser les autorités de laVille en cas de problèmes récurrents et deporter assistance aux utilisateurs des parcset des pistes cyclables en cas de besoin. Àl’occasion, l’Unité spéciale d’intervention

constituée de policiers civils effectuaientdes opérations policières dans les parcsles plus touchés. Il s’agissait habituelle-ment d’un dernier recours, principalementrépressif. Ces actions n’ont eu aucun effetvéritable sur le problème, car on constataitun déplacement du problème ou simplementla reprise des incidents.

À la lumière des requêtes des citoyensauprès de la Ville de Québec, des plaintesreçues à la centrale de traitement des appelsd’urgence, des rapports annuels des patrouil-leurs de Vélo-Sécur des années précédenteset en échangeant avec les autres servicesmunicipaux concernés, le problème de

désordre dans les parcs se manifeste de lafaçon suivante: dommages aux installations(vandalisme et graffitis), feux à ciel ouvert,consommation d’alcool et de drogues,attroupements d’individus, trafic de stupé-fiants, confrontation avec les patrouilleursde Vélo-Sécur, intimidation, non-respectde l’heure de fermeture des parcs, détritusdangereux (verre brisé, seringues), domma-ges à l’environnement, actions indécentes,individus ivres, prostitution, rôdeurs auprèsdes jeunes enfants, abris de fortune (campset cabanes), baignades tardives (piscinesfermées).

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À la suite de l’analyse effectuée pour ciblercorrectement le problème ainsi que lespersonnes et les organismes concernés parcelui-ci, il se dégage un constat évident.Avant même de tracer un plan d’actionvisant à le résoudre, la plupart des acteurssusceptibles d’avoir un rôle à jouer sontdéjà bien ciblés. Or, l’absence de collabo-ration entre ces acteurs est déterminantedans les causes du problème.

Ainsi, la solution choisie doit promouvoirune approche intégrée qui est basée surl’engagement inconditionnel des acteursconcernés par le problème. Ces derniersdeviennent donc imputables de leurs actions.La solution doit avoir pour objectif l’adop-tion d’une approche uniforme dans tous lesarrondissements en ce qui a trait aux actions,au mode d’intervention et aux commu-nications, afin de minimiser les effets de

déplacement des problèmes. Il importe ausside privilégier l’adhésion directe des citoyensdans le processus de résolution de problèmeset qu’ils soient intégrés dans le processusde communication. On vise également uneprise de contrôle sans équivoque des parcssur le plan de la sécurité, grâce à une actionconcertée. Il faut que cette impression soitsentie par la population dans le but de rétablirle sentiment de sécurité et l’appropriation

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La mise en œuvre de l’opération Sécuri-Parcs’est déroulée durant l’été 2002 sur tout leterritoire de la ville de Québec, soit de lami-mai à la mi-octobre 2002. De l’avisgénéral, l’engagement des partenaires et descollègues a été indiscutable. Le maintien del’ordre et de la sécurité dans les parcs etdans les espaces verts n’est plus l’affaired’une personne ou d’un organisme. C’estl’affaire de tous, selon les possibilités et lerôle de chacun. Les efforts de partage desresponsabilités, de concertation et de colla-boration dans la résolution des problèmesont été grandement appréciés de tous.

Chacune des interventions réalisées dansles parcs est documentée, ce qui permet derépertorier les pistes de solutions utilisées.Celles-ci vont de la surveillance aux aver-

tissements formels, en passant par desdemandes de modifications aux infras-tructures (aménagements, installation designalisation, etc.), la visite de voisins, deparents et de travailleurs de rue, etc. L’affec-tation exclusive de quatre policiers à laproblématique des parcs a grandementfacilité l’atteinte des objectifs. Cette unité arépondu à 75 demandes d’intervention. Dansla grande majorité des cas, les solutionsretenues n’ont entraîné l’émission d’aucunconstat d’infraction, ni provoqué l’arres-tation d’individus. Ces mesures étaientréservées aux cas exceptionnels. Pour lerapprochement, le nombre de visites effec-tuées par les policiers dans les parcs s’élèveà 1 414. Ces visites avaient tant un but enrésolution de problèmes qu’une visée pré-ventive.

L’une des mesures les plus appréciéesautant par les policiers que par les citoyens,a été l’établissement d’un contact étroitavec les gens, plaignants ou pas. À la findu processus, la rétroaction personnelleauprès de ces personnes, surtout lorsqueles actions ont eu un impact positif sur leproblème, avait un effet très valorisant pourles policiers, en plus d’être un exercice derapprochement évident avec le public.

Pour obtenir de plus amples renseigne-ments, veuillez entrer en communicationavec :Jean-François Vézina, agentService de police de la Ville de QuébecTél.: (418) 641-6411 poste 7045

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réelle par la population de ces espaces.Enfin, les méthodes choisies doivent res-pecter un mode proactif dans la gestionquotidienne de la sécurité dans les parcs etréduire au maximum les actions réactivesqui ont donné, jusqu’ici, peu de résultats.

Il a été également convenu que le servicede police, par l’entremise d’une approcheen résolution de problèmes, sera l’agentmobilisateur dans cette démarche. Ce quisignifie qu’un accent particulier sera missur le rapprochement avec les citoyens etles utilisateurs des parcs. En effet, ce sonteux qui très souvent ont la solution, pourpeu qu’on fasse l’effort de les écouter. Aucentre du processus se trouve le policiercoordonnateur responsable de la planifi-cation, de la préparation et du bilan del’opération durant la saison morte dans lesparcs et affecté à l’opération pour la saisonestivale. Cette fonction représente le «pivot»des actions posées par les divers intervenantset contribue au succès de l’opération.

En hiver, le policier coordonnateur entre-prend l’opération en prenant contact avecchacun des intervenants et active le réseaude communication. C’est lui qui reçoit lesplaintes des citoyens lors de la saisonestivale. Dans le cas de plaintes urgentesqui nécessitent une action immédiate, ce sontles policiers patrouilleurs qui interviennent

sur le terrain. Le policier coordonnateur a laresponsabilité de consulter quotidiennementles interventions policières de la veille pourrelever celles qui ont eu lieu dans des parcset noter leur issue.

Le policier désigné joue son rôle de coordi-nation en validant les plaintes et les infor-mations reçues avant de les communiquerà l’intervenant concerné. Lorsqu’une actionest apparemment nécessaire de la part de cedernier, une date de calendrier est attribuée,qui impose une rétroaction au coordon-nateur. En somme, les acteurs appelés àintervenir devant un problème qui leur esttransmis, doivent : analyser le problème,prendre la responsabilité du dossier etobtenir l’assistance nécessaire, proposer desactions concrètes ainsi qu’accorder un suiviauprès des autres intervenants et du policiercoordonnateur.

Parmi les intervenants, plusieurs policierssont interpellés à poser des actions enréponse au problème, tels que les policierscommunautaires présents dans les arrondis-sements, les policiers îlotiers «parrains deparcs», les policiers affectés aux parcs, lecommandant adjoint d’arrondissement, leresponsable des parcs. Comme partenairesà l’opération, se trouvent principalement :le coordonnateur Vélo-Sécur et les patrouil-leurs à vélo, le Service des loisirs et de lavie communautaire (en plus de tous les

autres services de la ville pertinents), lamaison des jeunes, les commerçants auxabords des parcs, les administrateurs desécoles avoisinantes, les travailleurs de rue,etc. Le succès de la stratégie repose sur letravail d’équipe et l’effet multiplicateur dechacune des petites actions posées par lesdifférents intervenants et grâce au suiviapporté aux plaintes des citoyens.

Pour poursuivre le plan d’action, les par-tenaires et les collègues doivent informer lecoordonnateur policier de la nature et desrésultats des actions posées, en respectantl’échéance fixée avec lui. Ils s’entendentensuite sur la stratégie à adopter pourmaintenir les améliorations constatées oules actions à envisager, si la situation n’estpas encore corrigée.

Au terme du traitement des plaintes oudes informations reçues, le policier coor-donnateur effectue une rétroaction avec leplaignant, que ce soit un citoyen ou unpartenaire. Pour y arriver, il entre personnel-lement en communication avec le plaignantet discute avec lui des actions posées pourcorriger la situation. Cette démarche viseà favoriser un rapprochement avec lescitoyens, à contrôler la qualité du travaileffectué et à mesurer l’incidence auprèsdes citoyens des efforts déployés par leservice de police et ses partenaires.

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Sécur i té rout ière

Sécurité routière –Chemin de la Côte-des-NeigesCe cas a reçu le prix d’excellence «SPVM» lors du Séminaire Intersection 2003.

Service de policede la Ville de Montréal

s i t u a t i o nL’analyse des accidents dans le quartier deCôte-des-Neiges (PDQ 26) pour l’année2000, nous dépeint une situation quis’aggrave. Le nombre d’accidents a aug-menté de près de 10% tandis qu’on obser-vait des baisses importantes dans la plupartdes régions au Québec. Les citoyens duquartier ont aussi fait connaître leurs préoc-cupations envers la circulation du quartierlors du sondage effectué en 2000, alors

que plus de la moitié des répondantsjugeaient que la circulation y était dange-reuse. Finalement, la distribution spatialedes accidents matériels avec blessés indiqueque plus de 40% des accidents ont eu lieusur le chemin de la Côte-des-Neiges. Ladensité de la circulation sur cette rue faitnaître plusieurs situations ayant un potentielde danger, tant pour les automobilistes quepour les piétons.

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Le chemin de la Côte-des-Neiges est unevoie publique située principalement dansle quartier du même nom. Près de 70% decette artère se situe dans les limites duPoste de quartier 26. Cette voie traverseprincipalement un secteur commercial,s’étalant du chemin Queen-Mary à la rueJean-Talon. La partie au sud du cheminQueen-Mary traverse un secteur résidentiel.Ce chemin est une des artères principalesdonnant accès au Centre-ville et servant detransit pour le camionnage entre 19 h et 7 h.De plus, cette artère traverse deux zonesscolaires ainsi que deux sorties au métroCôtes-des-Neiges. Finalement, deux tra-verses de piétons sont situées aux inter-sections des rues Swail et Dupuis. La voiede droite est réservée aux autobus et taxisaux heures de pointe.

La vitesse moyenne la plus élevée se situe àl’intersection de Forest-Hill, soit à près de55 km/h alors que la vitesse permise est de50 km/h. Quoique cette vitesse moyenne nesemble pas préoccupante, 7% des véhiculescirculent à une vitesse supérieure à 70 km/het à une vitesse maximale de 84 km/h.

Le port de la ceinture de sécurité est aussiun des facteurs aggravants d’accidents avecun taux de 92%, inférieur à la moyenneprovinciale et nationale qui se situe respec-tivement entre 94% et 97%.

Le stationnement interdit dans la voieréservée aux autobus et aux taxis causeplusieurs problèmes. Les autobus doiventchanger de voie et accéder à celle de gauche.Compte tenu de la densité importante de lacirculation, ce changement de voie a poureffet d’immobiliser la circulation et, consé-quemment, de bloquer les intersections etde créer des bouchons de circulation. Lesautomobilistes se stationnent dans la voieréservée et paient le parcomètre alors quele stationnement est interdit. Il semble queces conducteurs ne comprennent pas lasignalisation concernant le stationnementà cet endroit.

L’observation de ces intersections a permis,de constater que plusieurs véhicules ne res-pectent pas les feux de circulation et passentsans arrêter sur les feux jaunes et rouges.Lors des interceptions, les conducteursexpliquent qu’ils croyaient avoir le droit detraverser l’intersection alors que le feu decirculation est jaune. La situation à proposdes virages à gauche interdits est quelquepeu différente. Quoi qu’il en soit, ce typed’infraction est tout aussi fréquent que ceuxconcernant les feux rouges et jaunes, toutaussi dangereux pour les accidents et toutaussi nuisibles à la fluidité de la circulation.Néanmoins, la raison invoquée par les

conducteurs est relativement simple : « Jedevais aller à gauche, mais c’est interditpartout alors j’ai tourné pareil ». De plus,la majorité des piétons ne traversent ni auxintersections, ni aux traverses de piétonsmises à leur disposition. Cette situation esttellement préoccupante qu’il y a plus depiétons qui traversent ailleurs qu’auxendroits et aux moments prévus (feux depiétons) qu’il n’y en a qui traversent auxmoments et aux endroits autorisés.

Le comportement des usagers (respect dela réglementation) est la principale causedes accidents avec blessés à cet endroit.Un fait intéressant concernant les accidentsavec blessés est que 20% des événementssont survenus alors que le conducteur nerespectait pas le feu rouge ou n’a pas cédé lepassage aux autres véhicules. Cette situationne semble pas surprenante sur un cheminemprunté par une population en transit, dansun secteur à forte densité commerciale(provoquant plusieurs distractions pour lesusagers de la route). Un deuxième facteurd’importance lié aux accidents sur cetteroute est la fluidité de la circulation (8%des accidents sont causés par la densité dela circulation alors que les conducteurssuivaient les autres véhicules de trop près).

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Sécur i té rout ière

Les stratégies d’intervention privilégiéespour réduire les causes responsables desaccidents ont été la répression (émissionde constats, arrestation et remorquage), laprévention (transmettre des conseils desécurité, des dépliants d’information etaméliorer la signalisation), la communica-tion (information transmise aux médias surla tenue des opérations et sur la situationdes accidents) ainsi que le partenariat.

Les interventions relatives au port de laceinture de sécurité visaient l’augmentationdu taux d’utilisation. Les interventionsont débuté en octobre 2001, alors que larépression auprès des conducteurs s’estintensifiée. Les opérations journalièreseffectuées par les policiers du PDQ 26 etpar la Section intervention ont été cinq foisplus importantes qu’avant. Elles ont étémaintenues jusqu’en janvier 2002. Desdépliants d’information sur l’importance duport de la ceinture de sécurité étaient remisaux citoyens se présentant au poste. Unscénario semblable (répression et sensibili-sation) a été adopté afin de réduire la vitessemoyenne et la vitesse excessive. Ces actionsse sont intensifiées en janvier 2002.

Les opérations touchant le respect despiétons ont débuté à la mi-mai. Les agents

sociocommunautaires ont fait paraître unarticle dans les journaux locaux concernantles règles de sécurité. Par la suite, les agentsaccompagnés d’étudiants en Techniquespolicières ont distribué de nombreux feuilletsd’information aux automobilistes sur lesujet. Une semaine plus tard, les policiers ontémis des constats d’infraction à tous lesautomobilistes qui ne respectaient pas unpiéton qui était engagé dans la traverse.De plus, quelques constats d’infraction ontété émis aux véhicules qui effectuaient unvirage à gauche interdit. Toujours dans lemême volet d’intervention, le ministère dela Sécurité publique a lancé l’opérationpiétons au cours du mois de septembre 2002.Durant cette période, les agents du postede quartier et de la Section Interventionont émis 180 constats aux piétons et auxconducteurs ne respectant pas la signalisa-tion concernant les piétons.

En avril 2002, les agents de stationnementont été mis à contribution en ce qui concernele respect des voies réservées et le station-nement. De façon systématique, tous lesvéhicules stationnés dans la voie réservée,durant les heures interdites, reçoivent unconstat d’infraction et se font remorquer.Durant la même période, les agents ontintensifié les interventions en matière de

conduite avec capacités affaiblies lors dela relève de nuit, ce qui a permis d’arrêterplusieurs contrevenants et de transmettredes dépliants et des renseignements sur leport de la ceinture de sécurité, la vitesse,et les réglementations aux conducteurs etaux passagers des véhicules interceptés.

De plus, avant la fin des classes, les agentssociocommunautaires ont rencontré lesétudiants du primaire et ceux du CollègeJean-de-Brébeuf afin de les sensibiliseraux thèmes touchant la sécurité routière.

Des sections et une division du servicede police ont été mis à contribution danscette résolution de problèmes : la Sectionintervention, la Section sécurité routièreet circulation, la Section communicationet la Division planification et orientationsstratégiques.

Parmi les partenaires, mentionnons l’Agencemétropolitaine de transport (améliorationde la signalisation), les agents de stationne-ment de Montréal (stationnement interditet remorquage), la Société de transportde Montréal (évaluation de la fluidité),l’Université de Montréal (évaluation sta-tistique des effets du programme sur lesaccidents) et des étudiants en Techniquespolicières (distribution de dépliants).

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Résultats des opérations: Les interventionsrépressives et de sensibilisation ont touteseu des retombées positives. Le nombre deconducteurs ne portant pas la ceinturede sécurité a été réduit de 50%. La vitessemoyenne a chuté de plus de 4 %, et la vitesseexcessive a diminué de près de 60 %. Lerespect des traverses de piétons par lesautomobilistes a augmenté de 8% et lesinfractions commise par les piétons ontdiminué de 9%.

Le nombre moyen de véhicules stationnésillégalement a chuté de plus de 70 % et laSTM nous informe qu’il y a eu une netteamélioration de la fluidité de la circulationsur le chemin de la Côte-des-Neiges. Lesopérations visant la conduite avec capa-

cités affaiblies ont permis d’augmenter lenombre d’arrestations de 30% sur l’annéeprécédente.

Résultats sur les accidents: L’analyse desaccidents, des mois de janvier à septembre2002, indique une diminution de près de25% de tous les accidents comparativementà la même période l’année précédente.

Les accidents matériels ont chuté de 30%durant cette période, soit 31 de moins quel’année précédente, alors que les accidentsimpliquant des personnes blessées ont dimi-nué de près de 25 %, soit 11 de moins quel’année précédente. Cette diminution cor-respond à une épargne de coûts sociaux deplus de 400 000$.

Selon plusieurs témoignages recueillisauprès des citoyens, il semble que ceux-ciont beaucoup apprécié le volet préventifdes opérations. Bien que le volet répressifait suscité des réactions négatives de lapart des contrevenants, elles ont été moinsimportantes que prévu. Également, plusieurspiétons ont manifesté leur appui pour cetype d’opération.

Pour obtenir de plus amples renseigne-ments, veuillez entrer en comunicationavec :

Simon Arsenault, agentÉric La Penna, sergentAndrée Besner, commandantPoste de quartier 26Tél. : (514) 280-0126

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Vol, taxage, intimidation.En parler, c’est la clé !Ce cas a reçu le prix d’excellence «Sûreté du Québec» lors du Séminaire Intersection 2003.

Sûreté du QuébecPoste MRC de la Haute-Yamaska

s i t u a t i o nMme Campbell, enseignante de 3e annéeà l’école primaire de Roxton Pond, a priscontact avec le service de police en mai 2001afin d’organiser un atelier sur la préventiondu vol, du taxage et de l’intimidation. Sixjeunes de la classe sont pointés commeayant des comportements associés à cestypes d’activités à l’école ou à proximitéde celle-ci.

Les problèmes liés à ces comportementstouchent les écoles primaires et secondairesde la MRC de La Haute-Yamaska. La bana-lisation du vol, du taxage et de l’intimidationa entraîné une tolérance vis-à-vis de cesinfractions criminelles. La remarque la plus

répandue à cet égard est : « Ce ne sont quedes enfants». De plus, les gestes que subis-sent les jeunes victimes de manière répétéecompromettent leur développement, leursécurité et leur santé. Chaque événementest un cas particulier selon la fréquence,l’auteur, la victime et la perception del’événement. Ces actes peuvent avoir lieun’importe où et la surveillance est souventinsuffisante.

Des mesures transitoires ont été prisesafin de rassurer les victimes, à savoir : lasurveillance accrue à l’école, la conscien-tisation du corps professoral pour éviter labanalisation, le repérage des élèves possi-

Plusieurs personnes sont touchées par lasituation : les élèves (victimes, présumésauteurs et témoins), les parents, le personnelscolaire, le conseil d’établissement de l’école,les intervenants jeunesse, les policiers, lesbrigadiers et les conducteurs d’autobus.

Une foule de renseignements sont néces-saires pour déterminer les causes de cesproblèmes et les solutions à y apporter. Ilfaut, entre autres, s’entendre sur les défini-tions respectives du vol, du taxage et del’intimidation, savoir qui commet ces acteset qui en est victime. Il faut égalementconnaître les moments et les lieux où sontcommis ces actes, répertorier l’aide et lesressources disponibles pour les victimes,repérer les victimes et les présumésauteurs avec l’aide des surveillants, desenseignants et de la direction et établir

clairement l’importance de la dénonciationainsi que la différence entre un délateur et uninformateur. On constate que l’informationsur le sujet est déficiente tant parmi lesjeunes que parmi le personnel scolaire.Peu de surveillance est effectuée lors desdéplacements des élèves. Ces actes peuventse produire n’importe où.

Jusqu’à présent, les principales mesuresprises pour contrer ces phénomènes l’étaientpar des enseignants qui appliquaient dessanctions minimes aux présumés auteurs.Lorsque l’intervention ne donnait pas lesrésultats escomptés, les cas étaient dirigésvers la direction pour des sanctions plussévères. Les parents de plusieurs jeunes ontété rencontrés. Dans certains cas, l’autoritéparentale était déficiente ou inexistante. À cemoment, les cas ont été confiés à la police.

Un questionnaire (mars 2002) a été soumisaux élèves de 3e, de 4e, de 5e et de 6e annéede l’école Saint-Bernardin de Waterloo.Pour chacune des années sondées, les élèvesont révélé avoir déjà fait l’objet de taxagedans une proportion variant de 31% à 35%.Il est important de noter que l’école setrouve à proximité de l’école secondaireWilfrid-Léger. Selon les résultats de cequestionnaire, plusieurs élèves du secon-daire font du taxage et de l’intimidation àl’entrée et à la sortie des classes. De plus,90% des jeunes affirment qu’il n’y a pasde solution au taxage et à l’intimidation.Lorsqu’on leur demande pourquoi, ils répon-dent: «Les adultes ne font rien, même sion va leur dire. ».

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blement victimes ou présumés auteurs etla diffusion de messages de prévention parl’interphone de l’école.

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Les objectifs poursuivis dans cette résolutionde problèmes sont :

• Informer les jeunes sur l’existence duvol, du taxage et de l’intimidation, lesconscientiser par rapport aux effets surles victimes et leur faire connaître lesconséquences juridiques de leurs méfaits.

• Amener les jeunes, par des mises ensituation, à réfléchir sur les solutionspossibles et les actions à prendre.

• Créer des liens plus étroits entre lesjeunes et les policiers.

• Aviser les parents et le personnel scolairedu rôle qu’ils peuvent jouer.

Les interventions suivantes ont été adoptées:

• séances d’information pour les jeunes(utilisation de vidéocassettes: Zéro rejetet Le passeport du crime) ;

• diffusion d’une vidéocassette au personnelscolaire (une émission télévisée d’Enjeuxs’intitulant Ces enfants délaissés) ;

• envoi d’une lettre aux parents les infor-mant de la situation (contenant un accuséde réception à retourner aux enseignants);

• utilisation du jeu Guets-Apens afind’aider les jeunes à réagir face à detelles situations ;

• séances d’information aux parents (lorsde la remise des bulletins) ;

• information donnée à la direction surson pouvoir au sujet de ces infractions(fouilles, saisies, etc.) ;

• interventions répressives envers lesvoleurs, les « taxeurs» et les « intimida-teurs» ;

• interventions de soutien auprès desvictimes et suivi psychologique ;

• présence policière amicale.

La direction devait s’assurer d’établir dansson code de vie la tolérance zéro devant cephénomène. Les enseignants poursuivaientleur supervision et voyaient au développe-ment des enfants. Les surveillants, les bri-gadiers ainsi que les conducteurs d’autobusont été mis à profit afin d’augmenter le degréde surveillance et le niveau de sécurité dansles écoles. Les psychologues et les psycho-éducateurs étaient appelés à jouer un rôled’aide auprès des victimes et des présumésauteurs. Les parents assuraient le suivi desdiscussions entre l’école et la maison. Lesélèves, quant à eux, devaient se comportersuivant la politique de tolérance zéro quileur avait été présentée.

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À la suite des diverses actions réalisées,un deuxième questionnaire (novembre 2002)a été soumis aux élèves de 5e et 6e année del’école la Moisson-d’Or à Saint-Alphonse deGranby. Les résultats sont assez éloquents.Les jeunes considèrent maintenant impor-tant de dénoncer de tels gestes à 92,3%.Ils affirment qu’ils seraient en mesure dedénoncer les auteurs de ces actes à 77,5%.Dans le cas où ils en seraient victimes, 87,8%iraient chercher de l’aide. Finalement, 87,6%des jeunes croient qu’il existe des solutionsau taxage et à l’intimidation.

Le directeur de cette école a transmis unelettre au service de police. En voici unextrait :

«Le projet concernant le taxage qui a étévécu à l’école de la Moisson-d’Or en 3e, 4e,5e et 6e année en 2001-2002 a été trèsapprécié et très profitable. Cette préven-tion est toujours bénéfique et permet uneréflexion chez nos jeunes et une remiseen question des attitudes négatives qu’ilsont développées au cours des années. Les

commentaires des membres du personnelen rapport avec cette activité sont trèspositifs. Ils la considèrent importante ettrouvent qu’elle a un effet persuasif cheznos élèves. »

La présence accentuée de la police lorsdes récréations ou à l’heure du dîner acontribué à rassurer les élèves et à créer unsentiment de confiance de sorte qu’un cer-tain nombre d’entre eux se sont sentis suf-fisamment à l’aise pour ouvrir sur le sujet.Aucune arrestation n’a été effectuée étantdonné le jeune âge des élèves en cause.Cependant, les présumés auteurs ont étéconvoqués à une rencontre avec l’agenteet la psychologue. Tous les parents ontenvoyé l’accusé de réception aux ensei-gnants auquel étaient associés des tirages.

Étant donné que les écoles ont adopté enmajeure partie le programme de tolérancezéro et encouragé la dénonciation, il fautprévoir maintenir le soutien policier dansles années à venir afin de conserver lesacquis. Nous avons appris par des jeunes que

l’intimidation et le taxage se produisentprincipalement lors du transport scolaire.Une concertation entre la direction et lesconducteurs d’autobus doit être envisagée.De plus, il faut aussi offrir ces activités desensibilisation aux nouveaux étudiants quientrent en 3e année.

Une telle résolution de problèmes est diffi-cile à réaliser par un seul agent d’autantplus que les activités doivent avoir lieulorsque l’équipe de patrouille est complète.Plus particulièrement, la pratique du jeuGuet-Apens nécessiterait plus d’une seulepersonne pour être menée à bien.

Pour obtenir de plus amples renseigne-ments, veuillez entrer en comunicationavec :

Marie-Ève Vallerand, agenteSûreté du QuébecPoste de la MRC de la Haute-YamaskaTél. : (450) 539-3252Courriel : [email protected]

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Le conférencier introduit l’idée que l’adhésion au modèle commu-nautaire oblige les organisations policières à trouver des réponsesà des questions que ne posait pas le modèle traditionnel. En effet, lespoliciers utilisent plus fréquemment leur jugement, leur créativité etleur pouvoir discrétionnaire. Le travail en partenariat comportedes risques pour lesquels, il existe peu de balises. L’une de cesbalises repose sur l’éthique personnelle.

L’éthique policière implique un ensemble de règles de conduitemorale qu’un policier respecte dans ses interventions. Ces règlesne relèvent pas du domaine de la discipline ou de la déontologie.On dit qu’un policier possède une éthique personnelle lorsqu’onconstate que sa conduite générale concilie les valeurs suivantes :discernement, désintéressement, respect, intégrité, objectivité. Dans lecadre du partenariat, la recherche de l’efficacité, l’adaptation auprofil du «village urbain», la complexité des problèmes et la pression

de l’urgence nécessitent énormément de souplesse. C’est dans cecontexte que se situent les risques de manquement à l’éthique.

Le pouvoir discrétionnaire demeure un excellent outil dansl’administration de la justice. Mais son utilisation nécessite dudiscernement et surtout de ne pas être en relation avec des intérêtspersonnels. Les participants de l’atelier ont cités de nombreuxexemples de mauvaise utilisation du pouvoir discrétionnaire quel’on peut regrouper sous le thème «donner une chance à un ami».En outre, ils soulignent qu’aucun formulaire ne permet d’inscrireles situations où leur pouvoir discrétionnaire est utilisé. Également,ce pouvoir devient de plus en plus limité comme en témoignentles politiques gouvernementales en matière de violence conjugale.Le domaine de l’éthique est en pleine effervescence. Il constituele moyen par excellence de conserver et d’augmenter le degré deconfiance de la population à l’égard de la profession.

ATELIER N°1 : L’éthique et la police communautaire

Présentateur : Michel Labelle, capitaine au Service de police de Gatineau

ATELIER N°2 : La police communautaire dans le quotidien des enquêteurs

Présentateur : Benoît Paquette, lieutenant-détective au Service de protection des citoyens de Ville de Laval

Selon M. Paquette, les quatre composantes du modèle communau-taire concernent directement le travail d’un enquêteur. En effet, uneenquête consiste à résoudre un problème à la suite d’une analyseminutieuse de la situation. Pour être fructueuse, l’enquête faitappel à plusieurs réseaux de partenaires. De plus, elle permet decibler des actions préventives adaptées.

Chaque participant était invité à faire le bilan de la situation ausein de son organisation. Les points importants ressortis lors decette discussion ont été : l’importance des communications (tantpour assurer le suivi des dossiers entre les enquêtes et les autresdivisions que pour favoriser le partage de renseignements) et lanécessité d’offrir un stage aux nouveaux policiers pour leur faireconnaître les enquêtes.

Les obstacles les plus souvent rencontrés par les participants, àpropos de l’application des composantes du modèle communautaire,sont : le manque de temps et de personnel, une mauvaise connais-sance du processus de résolution de problèmes, la dysfonction de lacollaboration entre les enquêteurs et les agents sociocommunautaires,la perte de motivation, le volume de travail, la confidentialité desdossiers, le manque d’information, la résistance aux changementset la prédominance du taux de solution des crimes sur le degré desatisfaction des citoyens.

Pour surmonter ces obstacles, des pistes de solutions concrètes ontété proposées. Les participants ont mentionné l’importance d’uneformation pertinente sur la résolution de problèmes, le jumelaged’agents « coach », le changement de mentalité concernant lesstatistiques criminelles, l’entretien de liens auprès des sources etdes réseaux de partenaires.

Les atel iersLes résumés des ateliers ont été réalisés par Paolo del Mistro, Claude Lavoie et Lionel Prévost, consultants ; Diane Gagnon et Danielle St-Pierre, Service de police de Gatineau ;Doris Côté, ministère de la Sécurité publique ; Katerine Suchecka, Sûreté du Québec ; Gilbert Fortin, Service de protection des citoyens de Laval.

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ATELIER N°3 : La police communautaire dans un milieu urbain

Présentateurs: Yves Charrette, directeur adjoint du Service de police de la Ville de Montréal, agent Daniel Jutras, Sûreté du Québec,MRC de Drummond

La visibilité policière est l’une des attentes les plus largementexprimées par la population lorsqu’on la consulte. Dans certainsquartiers, plusieurs exemples d’incivilité, tels la prostitution, lesgraffitis et les drogues amènent la population à demander une plusgrande visibilité policière. Divers moyens existent pour répondreà cette attente légitime. On peut penser, entre autres, aux formulesplus souples et plus accessibles telle que la patrouille à vélo. Unautre moyen découlant du modèle communautaire est de s’assurerde bien cerner les problèmes en cause avec les partenaires locauxet d’y trouver des solutions.

M. Charrette conclut en mentionnant qu’il faut maintenir le sentimentde sécurité et renseigner davantage la population sur les actionsentreprises par la police. À cet égard, le Service de police de laVille de Montréal s’est donné comme mandat de rencontrerannuellement les citoyens pour présenter ses réalisations.

Créée en 1992, par Mme Carmen Bourgeois Pelletier de laRégie régionale de la santé et des services sociaux, la trousse«RAPPID + OR» permet d’offrir un milieu de vie plus sécuritaireaux personnes âgées. Déjà 500 trousses ont été distribuées dans leterritoire de la MRC de Drummond. Cette trousse au coût de 35$comprend des documents d’information tels une fiche du programmeInfo-stop, les personnes à contacter en cas d’urgence, ainsi quedivers services pertinents. Une grande majorité de municipalitésde la région souhaitent adhérer à ce genre de programme. Ce projetest réalisable avec l’aide de nombreux partenaires tels le club Rotary,Canadian Tire, MRC, Régie régionale, etc. La trousse offre uneoccasion privilégiée d’être en contact auprès des personnes âgéesdans le but de rendre leur environnement plus sécuritaire.

ATELIER N°4 : Des exemples de patrouille alternative à vivre au jour le jour

Présentateurs : François Ricard du SPVM, Jean-François Benoît du Service de protection des citoyens de Laval, Jean-Paul Le Mayet Daniel Grenier du Service de police de Gatineau ainsi que Louise Lafleur du Service de police d’Ottawa.

Créée il y a une dizaine d’années, la patrouille à vélo permet unmeilleur rapprochement avec la population. C’est aussi un moyentrès efficace, rapide et discret d’intervention lors de consommationd’alcool ou de drogues dans les parcs. Les résultats obtenus àMontréal sont éloquents. Cependant, la formation à la patrouilleen vélo exige la maîtrise d’habiletés essentielles à son efficacité.La patrouille en vélo, c’est beaucoup plus qu’une stratégie devisibilité policière. À Montréal, l’horaire de travail est déterminéselon les besoins de chaque poste de quartier par le commandant.

En 2002, le Service de protection des citoyens de Laval a effectuéune restructuration complète de sa patrouille à vélo pour la sécuritédes citoyens dans les parcs, sur les pistes cyclables et dans lesendroits isolés. De plus, il était tout aussi important de sensibiliserla population à la sécurité sur les cours d’eau. Une formation a étéofferte aux patrouilleurs à vélo et nautique. L’horaire de travail estaussi adapté selon les problèmes en cause. Cette restructuration afait l’unanimité au point où le projet est reconduit en 2003.

À Gatineau, la patrouille à vélo a été implantée, en 1989, à la suitede demandes des commerçants et des résidents du centre-ville quiétaient confrontés à des problèmes d’itinérance, de prostitution etde toxicomanie. Elle s’effectue de la mi-mai à la mi-septembre.Une formation de l’École nationale de police est donnée auxpoliciers. Cependant, l’horaire de travail devra être plus attrayantcompte tenu de la période estivale. De plus, pour réduire l’achatd’équipements, il est souhaitable que les policiers soient affectésà ce type de patrouille sur une période de deux ou trois ans. Les vélossont fournis par commandites.

Une dizaine de policiers du Service de police d’Ottawapatrouillent à vélo. Le service possède de l’équipement poursoixante policiers. Une formation est également offerte abordantentre autres, le contrôle de foule. L’horaire de travail peut varierselon les exigences du projet. Les vélos sont achetés dans l’intentionde les revendre afin d’obtenir constamment la meilleure qualité.

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ATELIER N°5 : Composer avec la différence

Présentateurs : Marc Bérubé, agent de relations communautaires au Service de police de la région sherbrookoise et Annie-ClaudeScholtès, coordonnatrice aux communautés culturelles à la Ville de Gatineau

Cet atelier visait à sensibiliser les participants aux effets desvaleurs culturelles dans la communication. Le premier conférencier,M. Bérubé, a traité de la culture et des valeurs, des stéréotypes, despréjugés, de la discrimination et du racisme. Il a d'abord expliqué ladifférence entre les politiques fédérales et québécoises en matièred'intégration des communautés culturelles. La politique fédérale sequalifie de «multiculturelle», car elle encourage les communautésà demeurer liées, ce qui comporte un danger de «ghettoïsation».La politique québécoise, quant à elle, est davantage «interculturelle»,puisqu’elle encourage l'intégration des communautés à la culture etaux valeurs québécoises. Il a insisté sur l'importance de l'ouverturedes policiers envers les communautés culturelles. Ils doivent se ren-seigner sur elles et identifier, au sein de ces dernières, les personnessignificatives. Il a également mis en évidence les problèmes pour

les policiers qui acceptent les stéréotypes traditionnels, soit :prendre une décision qui n'est pas basée sur des faits, se mettre endanger, donner une mauvaise image de la police et de son serviceainsi que de se priver d'excellentes sources de renseignements.

Mme Scholtès a traité des clés de compréhension culturelle. L'une deces clés est la communication verbale et non verbale. En présencede personnes appartenant à différentes communautés culturelles,il faut tenir compte de la gestuelle et du langage corporel. Parmiles autres clés, il y a : le pouvoir égalitaire et hiérarchique, lecollectivisme et l'individualisme, le milieu urbain ou rural ainsique la relation entre le corps et l’esprit. Mme Scholtès a ensuiteprésenté des stratégies de médiation pouvant être utiles dansdes situations où des différences culturelles peuvent avoir desincidences importantes.

ATELIER 6 : L’échange sur des programmes et outils

Animateur : Yves Simoneau, SPVM

Présentateurs: Josée Blais et Michel Guillemette , Nathalie Letendre et Diane Veillette, Josette Mercier, SPVM

Lorsque le phénomène des graffitis a pris de l’ampleur à Verdun,un programme intitulé Les graffitis à Verdun: c’est terminé a vu lejour en 1999-2000. Ce programme avait pour objectif de procédersystématiquement au nettoyage des nombreux graffitis. Dès leurapparition, une équipe s’affairait à les enlever. Une premièreanalyse de la situation liée au phénomène des graffitis a permis derévéler l’existence d’un lien étroit entre l’incivilité et le désordremineur, par opposition à sentiment de sécurité ainsi que sur lecontrôle social. Pour mettre un terme à ce phénomène, des stratégiespréventives (sensibilisation, dénonciation) et répressives (banquede données, poursuite au civil) ont été mises en place. Après sixmois d’intervention, il a été possible de constater une nette amé-lioration dans les récidives, qui sont passées de 31% à 1%.

Une vidéo ainsi qu’un guide accompagnateur «TAX» ont étéproduits afin d’outiller les différents intervenants auprès de jeunes

pour leur permettre de discuter sur le phénomène du taxage.L’objectif de cette vidéo est de mettre «en image» la motivationdu « taxeur», de connaître le désarroi du « taxé», de présenterl’importance de la dénonciation ainsi que de faire connaître leseffets sur le « taxeur» lorsqu’il y a arrestation.

Mme Mercier a créé un cahier d’activités destiné aux élèves de1er, 2e et 3e année du primaire ayant pour but de favoriser l’inter-vention des policiers auprès des jeunes par le jeu. Les thèmesabordés sont, entre autres : les règles à respecter, la prudence, lesgraffitis.

Ce cahier qui se voulait être un outil local est devenu, par la forcedes choses, un outil très prisé et utilisé par les autres corpspoliciers.

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ATELIER N°7 : Gatineau, Ville en santé: un exemple de mobilisation des partenaires en prévention de la criminalité dans les écoles

Présentateurs : Agathe Lalande, coordonnatrice de Ville en santé à Gatineau et Mario Harel, inspecteur au Service depolice de Gatineau,

Le projet présenté est un des deux projets pilotes de mise enœuvre du premier volet de la Politique ministérielle en préventionde la criminalité, en cours au Québec. La décision du ministère dela Sécurité publique de confier au Réseau québécois de villes etvillages en santé le mandat d'élaborer, de mettre en œuvre et decoordonner des projets pilotes n'est pas fortuite. La politiqueministérielle détermine en effet, la municipalité comme étant lemaître d'œuvre de la prévention de la criminalité à l’échelle locale.De plus, la philosophie d'action privilégiée par le réseau, notammentle travail avec les partenaires et les citoyens ainsi que le souciconstant d'ajuster ses façons de faire pour répondre aux besoinsdu milieu, rejoint en tous points les principes énoncés dans lapolitique ministérielle.

Le projet pilote de Gatineau amorcé en 2002 s'échelonnera surtrois ans. Les premières actions réalisées consistaient à déterminerles cibles d'intervention, à mobiliser les partenaires locaux et àclarifier les mandats. Le milieu ciblé à l'issue de cet exercice estle milieu scolaire et, les partenaires engagés dans le projet sont :

la Ville de Gatineau, le Service de police de Gatineau, les milieuxde l'éducation et de la santé ainsi que le secteur communautaire etprivé. L'objectif vise à harmoniser les services offerts dans lemilieu scolaire.

Quant à la structure, les partenaires ont d’abord mis en place unetable de concertation composée de directeurs de commission scolaire,de directeurs de CLSC ainsi que de représentants du Service depolice de Gatineau, de Ville en santé et de la direction de santépublique. Elle est par ailleurs assistée par un comité de travailregroupant les partenaires des milieux concernés.

Pour ce qui est du plan d'action triennal, la première année estprincipalement consacrée à poser un diagnostic en prévention dela criminalité dans les écoles primaires et secondaires gatinoisesainsi qu'à dresser un inventaire des organismes et des servicesofferts en la matière. Ce portrait servira à déterminer des prioritésd'action et à établir un plan d'intervention pour la deuxièmeannée. La troisième année du projet, quant à elle, portera sur lamise en œuvre et l'évaluation du plan d'intervention.

ATELIER N°8 : Le réseautage : l’art de repousser ses limites

Présentateur : Serge Barbeau, professeur à l’Université de Montréal et ancien directeur général de la Sûreté du Québec

M. Serge Barbeau a fait une présentation sur le réseautage, autrementdit les avantages liés au développement d’un réseau de partenairessolides. Celui-ci accorde une certaine importance à l’activité profes-sionnelle de l’individu tout en brisant l’isolement commercial quicaractérise l’organisation actuelle du travail. Le réseautage amélioreégalement l’efficacité par une économie de temps et d’énergie touten permettant à l’individu d’élargir ses connaissances, ses approcheset ses expertises. Compte tenu du renouvellement constant desconnaissances humaines, la compétence d’un individu reposemaintenant sur sa capacité à trouver rapidement l’information

dont il a besoin, d’où l’importance pour lui de faire régulièrementl’inventaire de ses réseaux.

À l’aide d’exemples concrets, M. Barbeau a défini ce qu’est unréseau professionnel et a décortiqué ses composantes essentielles, àsavoir, les liens, les transactions et les contrôles. Il a de plus présentéaux participants les différences et l’importance des quatre typesde réseaux.

Ainsi, les réseaux personnels, caractérisés par une structure légère,sont essentiellement centrés sur le développement individuel.Ils sont constitués de réseaux de parenté ou d’affinité. Les réseauxde contacts visent le développement de réseaux d’affaires ou deperfectionnement, et se caractérisent par des liens simples. Lesréseaux de dépannage, essentiels aux PME, sont centrés sur lesbesoins de l’entreprise qui offrent peu de complémentarité entreles partenaires, ce type de réseau se caractérise par la notion desoutien. Finalement, les réseaux stratégiques se définissent par la

notion de liens intenses, par les compétences distinctives de chaquepartenaire et sont centrés sur les besoins commerciaux à teneurstratégique.

Le réseautage devient donc une nouvelle habileté que doiventmaintenant posséder les policiers qui adhèrent au modèle commu-nautaire. C’est véritablement l’art de repousser les limites desinterventions policières.

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ATELIER N°10 : Simulation de résolution de problème sur l’intimidation et le taxage

Présentateur : Danny Morillon du Service de police de la Ville de Québec

M. Morillon a présenté certaines techniques de travail utiliséesdans un processus de résolution de problèmes. Il a, entre autres,mentionné la technique du MÉMO (mobiliser, éduquer, motiveret organiser) qui vise à rapprocher les partenaires et à susciterleurs adhésion en vue de la résolution de problèmes. La méthodeSARA (situation, analyse, réponse et appréciation) ou SMARE(situation, mesures transitoires, analyse, réponse et évaluation)et les techniques de travail associées à cette méthode (remues-méninges, 3QCOP) ont été également exposées.

Les participants ont pu mettre en pratique les techniques présentéesau cours d’une simulation portant sur l’intimidation et le taxage

en milieu scolaire. Une solution complète et efficace supposed’abord que les jeunes se sentent interpellés en tant que victimesou en tant qu’agresseurs. La solution doit aussi apporter uneréponse adaptée à leur situation. Les policiers doivent intervenirpour juguler les situations les plus urgentes où le risque deviolence est élevé. Ils doivent aussi faire un travail de préventionet d’éducation, notamment en prononçant des conférences dans lesécoles et en sensibilisant les élèves et le personnel. La directionde l’école, les professeurs, les surveillants et les parents ont aussiun rôle à jouer, entre autres, en ce qui a trait aux règles de vie et decomportements à l’école et à la maison. Enfin, les participants ontdiscuté de la difficulté à réaliser une évaluation qui soit adéquate.

ATELIER N°11 : La présence policière dans les établissements scolaires

Animateur : Yves Martel, inspecteur au Service de police de Gatineau

M. Daniel Rochette, agent de recherche au ministère de la Sécuritépublique, a communiqué les résultats d’un sondage maison concer-nant le sujet. Bien que le sondage ne possède pas une valeurscientifique, il constitue une source d’information intéressantepuisque 82 (79%) organisations policières y ont participé. L’analysedes données révèle de nombreuses disparités quant à la présenceet aux interventions policières dans les établissements scolaires.Par exemple, alors que certaines préconisent le port de l’uniformepar le policier, d’autres optent pour l’habit civil. À certains endroits,la commission scolaire paie le salaire du policier à 100%. Le tempsde présence varie entre une permanence et une présence occasion-nelle. Pour ces raisons et plusieurs autres, le Ministère s’engage àrevoir dès l’automne 2003 le Cadre de référence sur la présencepolicière dans les établissements scolaires avec ses partenaires.

M. Serges Bruneau, président du Conseil consultatif québécois enprévention de la criminalité, fait état des avis qui ont été transmisau ministre sur le sujet. Le Conseil estime que la présence policièrepeut être appropriée et qu’elle peut contribuer à sécuriser lemilieu scolaire. Le Cadre de référence présente des balises intéres-santes concernant l’intervention en contexte d’urgence et d’enquête.Toutefois, il demeure flou au sujet des relations communautaireset de la prévention de la criminalité. Le Conseil souhaite que l’onpousse beaucoup plus loin la réflexion sur le sujet. Bien que lemilieu scolaire connaisse d’importants problèmes de criminalité,le policier ne doit cependant pas devenir un préfet de discipline.Il doit davantage agir en fonction d’un plan d’action faisant appelaux partenaires.

M. Jean-Claude Tardif, de la Centrale des syndicats du Québec,explique que le cadre de référence a pour origine les travaux de laTable de concertation sur la violence, les jeunes et le milieu scolaire.

En mai 1999, les membres de cette table se sont penchés surl’intervention des policiers en milieu scolaire. De nombreuxexemples indiquaient l’existence de problèmes de coordinationentre les directions d’écoles et les policiers lors de certainesinterventions. Le cadre de référence se voulait donc un outilpermettant aux directions des établissements scolaires et auxpoliciers d’intervenir de façon appropriée et dans le respect des droitsdes personnes. Onze mille exemplaires ont été distribués dans lesétablissements scolaires et les organisations policières. Le manquede suivi fait en sorte que le document est peu connu. Étant donnéque le sujet demeure d’actualité, le document sera repris et ajusté entenant compte des nouvelles lois. On peut se procurer le documentactuel sur le site Internet : www.wl.csvdc.qc.ca

Les participants invités à prendre la parole ont débattu vivementdu sujet. Le travail des policiers québécois en milieu scolaire adébuté dans les années 1960. Il a évolué grâce à des initiativespersonnelles de policiers dédiés à la cause des jeunes. Mais toutce travail a toujours été considéré comme marginal et conséquemmentnon intégré officiellement aux stratégies policières. Aujourd’hui,la fréquentation scolaire comporte des risques pour la santé et lasécurité des enfants. La liste de ces risques s’allonge d’année enannée, et il faut agir rapidement avant que les écoles ne ressemblentà des bunkers. La présence policière en milieu scolaire ne peut plusêtre considérée comme un luxe que s’offrent les municipalités etles commissions scolaires. L’intervention policière dans les écolesprimaires suscite beaucoup d’interrogations. Des évènements récentsindiquent qu’on y recrute de jeunes prostituées. Mais si le travaildu policier éducateur s’est effectué de manière artisanale jusqu’àprésent, il est plus que souhaitable qu’une formation spécialiséesoit donnée par l’École nationale de police de Québec.

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ATELIER N°12 : Le renforcement des mesures préventivesversus le terrorisme

Présentateur : Louis Frégault, caporal à la Gendarmerie royaledu Canada

En décembre 2002, la Loi antiterroriste a été adoptée et prévoitdes mesures préventives. Elle donne aux policiers des pouvoirsadditionnels pour contrer le phénomène. La loi permet au gouver-neur en conseil d’établir une liste des groupes terroristes ou touteentité qui comprend des personnes, des groupes, des fiducies, dessociétés de personnes ou fonds, des organismes ou associationsnon dotées de la personnalité morale qui se sont livrées ou onttenté de se livrer à une activité terroriste ou qui agissent au nomd'une entité. Parmi les groupes inscrits sur la liste du Solliciteurgénéral du Canada, on retrouve Hezbollah, Al-Quïda, TLET(Tigres libérateurs de l'Eelam), GIA (groupe islamique armé), etc.

La loi prévoit également des mesures pour contrer le financementd'activités terroristes permettant de bloquer, de saisir et de confis-quer des biens. Cette loi fournit aux policiers des moyens pourpoursuivre leurs enquêtes comme: l’autorisation de recherche derenseignement en l'absence de toute autre partie, le renouvellementdu mandat d'interception de communications privées pour uneplus longue période de temps, mais ne dépassant pas un an, etc.

ATELIER N°13: La Loi sur le système de justice pénale pouradolescents (LSJPA)

Présentateurs : Luc Cadieux, directeur de la protection de lajeunesse et Pierre Deschamps, responsable de l’implantation dela LSJPA au Centres jeunesse de l’Outaouais.

La Loi sur le système de justice pénale pour adolescents, entrée envigueur en avril dernier, a fait l’objet de nombreuses discussions.Le durcissement de la loi envers les jeunes a été perçu par plusieurscomme un recul en matière de protection de la jeunesse. Mais legouvernement fédéral vise à regagner la confiance du public enversle système de justice pénale. À l’aide de cas précis, les participantsont pu se familiariser avec les éléments essentiels de la loi.

1. La protection de la société est l’objectif primordial du systèmede justice pour les adolescents qui est atteint au mieux par laprévention du crime, par des conséquences significatives pourles auteurs de crime et par la réadaptation de ces derniers.

2. Les jeunes doivent être traités distinctement des adultes envertu du droit pénal et dans un système de justice pour les jeunesdistincts qui met l’accent sur une responsabilité juste et propor-tionnelle, compatible avec leur état de dépendance et leur degréde développement et de maturité.

UNE SEMAINE PAS COMME LES AUTRES!

La Semaine de la prévention de la criminalité setiendra du 2 au 8 novembre 2003. Nous vous invitonsdès maintenant à planifier et à organiser des activitésde prévention, en collaboration avec vos partenaires.

UN PETIT DÉTOUR PAR SAN DIEGO?

Du 20 au 22 novembre 2003 se tiendra à San Diego,la POP Conference (problem oriented policing) orga-nisée par le Police executive research forum (PERF).Cette conférence traite principalement de résolu-tion de problèmes et dévoile les gagnants du prixHerman Goldstein.

Pour plus de renseignements, consultez :www.policeforum.org/conference.html

3. Les mesures visant à régler le problème de la criminalité chezles jeunes doivent responsabiliser le contrevenant, s’intéresser aucomportement offensant du jeune, renforcer son respect pour lesvaleurs de la société, favoriser la réparation des dommages causésaux victimes et à la collectivité, prendre en compte le sexe dudélinquant et les différences ethniques, culturelles et linguistiques,faire participer la famille, la collectivité et d’autres organismes etprendre en compte les circonstances des jeunes ayant des besoinsspéciaux.

4. Les parents et les victimes ont un rôle constructif à jouer dansle système de justice pour les adolescents ; ils devraient êtretenus informés et être incités à y participer.