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Buena Onda Novembre - Décembre 2017 1 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017 I Numéro 110 BUENA ONDA Mon frère le Che, par Juan Martín Guevara HOMMAGES Marivi nous a quittés La dynastie Thays CULTURE & HISTOIRE L’autre Alfonsina ART Au nom d’une rose, Juan Carlos Pallarols AGENDA CULTUREL Vos rendez-vous LITTÉRATURE El Matadero, Esteban Etcheverría DÉCOUVERTE Aux environs de Salta

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Buena Onda Novembre - Décembre 2017 1 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017 I Numéro 110

BUENAONDA

Mon frère le Che, par Juan Martín

Guevara

HOMMAGESMarivi nous a quittés

La dynastie Thays

CULTURE & HISTOIREL’autre Alfonsina

ART Au nom d’une rose,

Juan Carlos Pallarols

AGENDA CULTURELVos rendez-vous

LITTÉRATURE El Matadero,

Esteban Etcheverría

DÉCOUVERTEAux environs de Salta

Buena Onda 3Novembre - Décembre 2017

Sylvie RAMOSPrésidente

Un dernier édito pour moi, avec un dernier numéro de Buena Onda que j’aurais voulu plus léger, plus gai. Hélas, la disparition si soudaine de notre amie Marivi nous plonge tous dans un profond désarroi. Elle qui a tant fait pour notre association, elle qui aimait tellement les autres, elle qui avait ce goût du partage, ce souci de l’autre. Elle restera à jamais dans nos cœurs.

Cette fin d’année marque aussi pour moi la fin de mon mandat. J’arrive au terme de ces deux années de présidence de Buenos Aires Accueil et c’est avec une pointe de regret que je laisse l’association. Vous m’avez tous beaucoup apporté, j’ai rencontré des personnes attachantes, émouvantes et altruistes qui m’ont aidée à passer deux années formidables dans cette belle capitale.

Je souhaite à la nouvelle équipe toute la réussite possible, même s’il est difficile de créer la cohésion entre les membres, car Buenos Aires est une ville si étendue que rassembler et maintenir une unité est un pari osé. Mais je suis sûre que vous continuerez à œuvrer pour que notre association puisse encore et toujours rassembler, accueillir, accompagner et fédérer la population francophone et francophile.

Cette fois-ci, Buena Onda couvre l’actualité de novembre et décembre. Dans ce numéro double, nous avons voulu rendre hommage à notre amie Marivi. Une belle personne que nous continuerons à garder dans notre cœur.

Nous avons pu rencontrer le frère du Che, Juan Martin Guevara, afin de découvrir d’autres facettes qui se cachent derrière le mythe du Comandante, cinquante ans après sa disparition. Alfonsina Storni continue à nous intriguer, notamment en femme de théâtre et fine observatrice des mœurs de l’époque, tandis que l’orfèvre Juan Carlos Pallarols et le chanteur Jean Sablon nous émeuvent par leur talent. Profitez des trois concerts de fin d’année pour fêter les 25 ans de la Chorale de la fondation culturelle franco argentine « Jean Mermoz ». Laissez-vous tenter par les nombreux rendez-vous culturels, frissonnez à la lecture d’El Matadero, partez au grand air avec la dynastie Thays et poursuivez vos découvertes de l’Argentine aux alentours de Salta, ou du Brésil à Maresías, paradis du surf et de la vie nocturne. Sans oublier le marché de Noël, le 14 novembre chez Cécile, et les nombreux autres rendez-vous, dont l’assemblée générale de Buenos Aires Accueil, le mardi 5 décembre, à l’ambassade de France.

Bonne lecture !

EDITO

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 5CONTACTSBuena Onda Novembre - Décembre 2017 44 L’EQUIPE

Buenos Aires Accueil

Isabelle PapazoglouVice-présidente

Sylvie RamosPrésidente

Marivi Wadel Trésorière

Claire Decarnin Secrétaire

Isabelle MendozaResponsable des activités

& kayak

Gabriela Fernández BarbozaParcours / Responsable

sponsors

Roland BijlengaResponsable éditorial

Cecilia BellocchioCarnet de balade

Chloé MichalakisDécouverte

Mónica PalloneGraphiste

Un réseau de parrains et marraines de quartier est à votre disposition pour vous accueillir et faciliter vos premiers pas au sein de votre nouvel environnement.

Marina [email protected]él. : 15 5068 8522

Mathilde [email protected]él. : 15 5328 0267

Roland [email protected]él. : 4311-6770 / 15 5567 3891

≥ Belgrano

≥ Palermo

≥ Olivos / Acassuso / Martínez

≥ Recoleta - Micro centro

Charlotte de Castéja [email protected]él. : 15 3004 4487

Valérie [email protected] Tél. : 15 3273 1977

Sylvie [email protected]él. : 4788 4110

Hélène [email protected]él. : 4781 0839

Notre nouveau site : http://buenosairesaccueilarg.com.ar

Notre page Facebook : Buenos Aires Accueil

Cécile [email protected]él. : 15 4074 7577

Sonia RouxLittérature

Catherine MenetAgenda culturel

Silvia PolskiResponsable

communication digitale

Christian MounirCulture et histoire

Isabelle [email protected]él. : 15 2740 5576

Parrains et marraines de quartier

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 76 HOMMAGE

C’est un choc. Dabord, pour la famille. Pour Christophe, son mari, et ses deux enfants, Laura et Frédéric. Pour nous, l’équipe de Buenos Aires Accueil, mais aussi pour les amis du lycée franco-argentin Jean Mermoz. Voici les hommages que nous avons pu recueillir, simples et chaleureux, pour témoigner notre affection, à Marivi et à ses proches.

Marivinous a quittés

Ma chère Marivi, Tu laisses un tel vide, je ne réalise toujours pas... Mes mots seront bien vains pour exprimer notre désarroi à tous. Ce rôle de présidente, c’est à toi que je le devais, toi qui avais su me convaincre, toi qui portais cette association, toi dont le dévouement et l’implication, que ce soit pour l’école de tes enfants ou pour Buenos Aires Accueil, étaient si importants. Rien ne sera plus comme avant, tu vas tellement nous manquer.

Sylvie RAMOS

« Vivre et croire »

Vivre et croire,c’est aussi accepter que la vie contient la mortet que la mort contient la vie.C’est savoir, au plus profond de soi,qu’en fait, rien ne meurt jamais. Il n’y a pas de mort,il n’y a que des métamorphoses. Tu ne nous a pas quittésMais tu t’en es allée au pays de la Vie,Là où les fleursPlus jamais ne se fanent,Là où le tempsNe sait plus rien de nous. Ignorant les rides et les soirs,Là où c’est toujours matin,Là où c’est toujours serein. Tu as quitté nos ombres,

Nos souffrances et nos peines.Tu as pris de l’avanceAu pays de la Vie. Je fleurirai mon cœurEn souvenir de toi,Là où tu vis en moi,Là où je vis pour toi. Et je vivrai deux fois…

Par Père André MARIE

------------------------------------------------------Il est impossible de parler d’une amie qui n’est plus, je laisse la douceur de Marivi, au prénom si bien choisi qu’il résonne sans fin, s’exprimer dans ces beaux vers emplis d’espoir de Charles Péguy.

Sonia ROUX

« La pièce d’à côté » Je ne vous ai pas quittés.Je suis seulement passé dans la pièce d’à côté.Je suis moi, vous êtes vous. Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné. Parlez de moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel et triste. Continuez de rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez à moi.Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié, elle est ce qu’elle a toujours

été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serai-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ?Je vous attends, je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.

Charles PEGUY------------------------------------------------------Lorsque les moments sont si douloureux, les mots ne veulent plus dire grand-chose. Je tiens à souligner ici, les moments d’échanges constructifs et plaisants, que j’ai pu partager avec Marivi durant ces deux années. Au sein des différentes Commissions et Conseils, elle n’a jamais hésité à nous faire part de ses points de vue, qui allaient toujours dans le sens d’améliorer le mieux vivre ensemble. Enfin, j’ai particulièrement apprécié ses « MERCI pour ce que vous faites pour nos enfants », ce qui est une belle façon de reconnaître la richesse de notre collaboration.

Joachim DE SOUSAProviseur du Lycée franco-argentin Jean Mermoz

------------------------------------------------------

Marivi,Tu utilisais volontiers humour et dérision pour plus de légèretéSans jamais te départir de ta simplicité, ton authenticitéTu es restée motivée et impliquéeUne femme gaie, une amie attentionnéeEt sur qui nous avons toujours pu compterTout au long de ces annéesMarivi, notre amie, tu vas nous manquer.

Au nom de l’association des parents d’élèves du Lycée Jean Mermoz, sois remerciée de ton engagement fort au sein des diverses instances et durant toutes ces années.

Séverine TRANNOY------------------------------------------------------Tu peux pleurer son départ ou…Tu peux pleurer son départOu tu peux sourire parce qu’elle a vécuTu peux fermer les yeux et prier pour qu’elle revienne

Marivi était rayonnante lors de l’assemblée générale de Buenos Aires Accueil qui s’est tenue dans les salons de l’Ambassade de France. Crédits photos : Graziella Riou

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 98 HOMMAGE

Ou ouvrir les yeux et voir qu’elle est partieTon cœur peut être vide de ne plus la voirOu il peut être rempli de l’amour qu’elle a partagéTu peux tourner le dos à demain et vivre le passéOu tu peux être heureux pour demain à cause du passéTu peux te souvenir d’elle et seulement qu’elle n’est plusOu tu peux chérir sa mémoire et la laisser vivreTu peux pleurer et te renfermer, être vide et tourner le dosOu tu peux faire ce qu’elle aurait voulu, sourire, ouvrir les yeux, aimer et aller de l’avant.

Eileen CICOLE, extrait de “ The Poem ”Cité par Sylvie LAMIRAL

------------------------------------------------------Une montée de larmes à la lecture du triste message m’a fait découvrir à quel point j’appréciais Marivi et combien elle faisait partie des personnes que j’aimais rencontrer en diverses occasions, notamment devant l’école où elle venait très souvent, sinon tous les jours, pour barjaquer un moment. Quelle tragédie. Elle était encore bien jeune, pour mourir. Et si vive, si alerte... Je ne me serais jamais douté en effet qu’elle fût malade ! Rien ne le laissait deviner !

Christian MOUNIR------------------------------------------------------Marivi, je préfère penser à toi pleine d’entrain, de grande volonté et de bonne humeur. Avec ton départ, une phrase que tu m’as apprise vient à mon secours, pour continuer sur le chemin de la vie : «A la cama no te irás, sin aprender una cosa más». Tu la disais souvent. Hier, en sortant de la messe en ton honneur, j’ai appris qu’il faut profiter de chaque moment partagé. Que Dieu te bénisse et te garde auréolée de sa gloire, Marivi.

Gabriela FERNÁNDEZ BARBOZA------------------------------------------------------

La distance ne fait rien à l’affaire, la douleur de ta disparition me laisse désemparée et d’une infinie tristesse. Nous avions passé un bon moment avec l’ensemble des membres de l’association lors du dernier café auquel j’ai pu participer avant mon départ pour la France. Tu étais là, joyeuse, enthousiaste, attentive et efficace à accueillir les nouvelles arrivantes et à les guider dans leurs premiers pas en Argentine. Tu me manques Marivi, et j’aurais aimé avoir eu le temps de te connaître davantage.

Graziella RIOU------------------------------------------------------Marivi,Nous nous sommes rencontrées autour d’un verre, lors du dernier marché de Noël, il y a presque un an. Je venais d’arriver en Argentine. Comment ai-je pu écorcher ton prénom Mariwi, Marie-vi et la suite c’est quoi ? Viviane ?... non simplement Marivi.Puis nous avons travaillé ensemble au sein de Buenos Aires Accueil.Nos réunions ne seront plus les mêmes, sans ces échanges qui pouvaient être calmes... ou non. Mais qui se terminaient toujours avec un rire et un sourire. C’est ce que je garderai de toi.

Isabelle PAPAZOGLOU------------------------------------------------------Marivi,Nous nous connaissions seulement depuis quelques mois et j’ai vu en toi une personne juste, attentionnée, heureuse, gentille et surtout une mère formidable, qui était chère à tout le monde.Tu as rejoint la lumière et l’éternité.Ne pleurons pas de t’avoir perdue, mais réjouissons-nous de t’avoir connue…Tu nous manqueras énormément.Bon voyage à toi.

Mathilde VELLAUD------------------------------------------------------

Un moment émouvant, tant la disparition de Marivi était soudaine. Tout le monde était bouleversé. Mais le fait de pouvoir se réunir et de partager la messe célébrée en l’hommage de notre amie, nous a permis de commencer à réaliser son absence. Le Père Edouard nous a donné quelques pistes afin de mieux accepter son départ, en pensant à des choses simples, comme son visage dont la photo était exposée sur l’autel, le timbre de sa voix, quelques mots ou gestes que l’on aurait pu glaner ici ou là, et garder en mémoire comme de petits trésors. La métaphore de l’étoile dans le ciel comme dans l’œuvre de Saint-Exupéry, peut nous aider à penser à Marivi dans toute sa dimension céleste. Là où la pensée peut devenir poésie. Valérie, Séverine et Anabel ont pris la parole pour rendre un dernier hommage sincère, en parlant de Marivi comme d’une sœur de cœur. C’est vrai que nous nous sentions proches d’elle. A la fois par sa gentillesse et sa générosité. Certes elle avait du caractère, et c’est ce qui faisait son

charme. Mais surtout un grand cœur qu’elle a su partager avec nous. L’assemblée présente était nombreuse, plus de deux cents personnes, à communier avec Marivi et sa famille. Notre ambassadeur, Pierre Henri Guignard, et son épouse Marie-Carmen, étaient là. De même que l’ambassadeur de Suisse, Hanspeter Mock, et son épouse Karin. En toute simplicité. Ainsi que les représentants du lycée franco-argentin et ceux de l’entreprise pour laquelle Christophe travaille. Lorsqu’il s’est exprimé à la fin de la cérémonie, nous avons retrouvé notre Marivi telle que nous la connaissions. Et davantage encore, à vouloir préserver les siens alors qu’elle luttait contre la maladie avec toute la force dont elle était capable. Une belle leçon de vie  ! Et Christophe, en conclusion, de nous rappeler toute la fragilité de notre existence, par une citation de Jacques Prévert : « J’ai reconnu mon bonheur au bruit qu’il a fait en partant ».

Par Roland BIJLENGA

Une belle cérémonieNous nous sommes retrouvés le mercredi 25 octobre en l’église San Benito Abad pour rendre hommage à Marivi, notre amie et trésorière de Buenos Aires Accueil, et accompagner Christophe, son mari, ainsi que ses deux enfants, Laura et Frédéric.

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 1110 ACTUALITÉS Par Roland BIJLENGA

Mon frère le Che,par Juan Martín Guevara

« C’est en écoutant les questions que les gens me posaient, que j’ai pris

conscience des lacunes et des manques d’information sur le Che »

Le 2 janvier 1959, Radio Rebelde annonce la victoire de Fidel Castro. A partir de ce moment-là, Ernesto «  Che  » Guevara, «  l’aventurier argentin  », devient un héros national. Héros auquel son frère, Juan Martín, va donner une dimension plus humaine, en publiant avec Armelle Vincent, Mon frère le Che (1), traduit depuis en une dizaine de langues. De son côté, la Biblioteca Nacional Mariano Moreno de Buenos Aires (2) vient d’ouvrir une exposition sur le thème « Che lector », pour lui rendre hommage cinquante ans après sa mort, le 9 octobre 1967. Rencontre avec Juan Martin Guevara.

Vous êtes de quinze ans le cadet de votre frère, le Che, et cela fait maintenant cinquante ans qu’il a disparu. Pourquoi avoir attendu tant d’années pour parler de lui ? J’ai commencé à parler de mon frère en 2009. Il y a d’abord un contexte propre à l’Argentine, difficile pendant des années. On a posé une bombe chez moi, j’ai été menacé et j’ai été emprisonné pendant plus de huit ans sous la dictature. D’autre part, il a fallu des années pour le Che soit connu sur le plan international. Et j’ai fini par prendre la parole, lorsqu’un projet nommé «  Sur les chemins du Che » à vu le jour, afin de permettre aux gens qui le souhaitent, de partir sur ses traces. Il y a le musée du Che à la Pastera, à San Martin de los Andes (3). Celui à Alta Gracia, également (4). Et à Misiones, El Solar del Che (5). C’est à ce moment-là, en écoutant les questions que les gens me posaient, que j’ai pris conscience des lacunes et des manques d’information sur le Che. Et j’ai voulu apporter

des réponses précises, pour que cela serve à rendre mon frère plus humain, en le descendant un peu de son piédestal de guerrier héroïque. La Bibliothèque nationale vient d’inaugurer une exposition sur le « Che lecteur ». Mais il y a aussi un Che écrivain, politique, philosophe, culturel, etc. J’ai voulu faire la lumière sur toute la part encore inconnue de mon frère. Par exemple, j’ai exploré ses écrits, dont le volume s’élève à quelque 4 300 pages. Il y a 3 000 pages qui ont été éditées en sept tomes. Et puis il y a des interviews, des cartes postales… Aujourd’hui, il est intéressant d’avoir un regard critique sur la situation de l’époque, maintenant que nous savons que le communisme n’a pas fonctionné. En Chine, il y a eu une révolution. Et il est clair que la Chine est devenue capitaliste. Mais que serait-il advenu d’elle sans la révolution ? A Cuba, c’est pareil. Le capitalisme s’est implanté. Pourquoi Cuba s’est-elle tant développée ? Parce

qu’elle a fait sa révolution. Mais le capitalisme n’aide pas pour autant à équilibrer le monde. Depuis la mort de mon frère en 1967, il y a eu beaucoup de changements, mais les inégalités ont continué à se creuser. Il faudrait que chacun ait des opportunités pour se développer. Nous sommes tous différents, et c’est ce qui fait notre richesse.

A Cuba, qu’en est-il aujourd’hui du rapport entre les hommes et les femmes, en regard de l’égalitarisme prôné par le Che ? Le processus de changement culturel prend du temps. Sur le plan légal, beaucoup de choses se sont améliorées. Par exemple, les femmes peuvent avorter en toute liberté, dans de bonnes conditions d’hygiène. Cela fait des années, maintenant. Aujourd’hui, on compte environ 6 000 étudiantes à l’université, avec une majorité de femmes dans les disciplines comme la médecine ou l’informatique. Une ancienne base militaire russe a été convertie en une cité universitaire, formant les étudiants notamment en sciences et en informatique. Pendant longtemps, Cuba était un pays en retard sur le plan technologique.

Internet est encore lent, apparemment…C’est vrai qu’il reste encore à faire des améliorations. Les câbles et la connexion avec les satellites ne sont pas aussi performants qu’ailleurs. Et il faut faire venir du matériel d’importation. Mais peu à peu, les choses avancent. Cuba vend du sucre, du rhum, de la technologie et du tourisme. C’est encore limité, tout comme la valeur ajoutée, en comparaison de nombreux autres pays. Cuba doit aussi absorber une part

importante d’immigration, avec la culture propre à chacun. Il y a une forte influence de la culture nord-américaine.

Après la victoire de Fidel Castro, le Che est parti assez vite pour faire la révolution ailleurs. Peut-être aurait-il dû rester plus longtemps à Cuba.Non, je ne pense pas. Cuba a, pendant une période, bénéficié de l’appui de l’Union soviétique, et un accord avait été signé entre les deux gouvernements. Quand l’Union soviétique a voulu se retirer, il y a eu de grandes discussions. Ce n’était pas tout à fait une trahison, mais tout comme. Il y a eu le discours d’Alger en février 1965, qui était très critique. Par ailleurs, il y avait un conflit entre l’Union soviétique et la Chine. Et nombre de pays ont mené leur propre révolution. Mais Fidel et Ernesto étaient d’accord sur le fait qu’ils ne pouvaient pas se retrouver seuls pour développer tout un pays comme Cuba. Fidel était

Juan Martín Guevara

Le Che lisant Días y noches, de Konstantin Simonov, pendant le tournoi international de pêche à la ligne «Ernest Hemingway».La Havane, 14 mai 1960. Photo Alberto Korda

« Dans les manuels scolaires argentins,la révolution cubaine n’existe pas »

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 11

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 1312 ACTUALITÉS Buena Onda Novembre - Décembre 2017 13

perspicace depuis le début, quand il a rencontré Ernesto à Mexico, à la fin de l’année 1956. En étant conscient de l’idiosyncrasie nationaliste cubaine, Fidel a tout de même pris la décision d’incorporer un étranger, qui est devenu le premier commandant. Il fallait donc comprendre comment se sentaient les Cubains face à cette situation. Ernesto Guevara était un Argentin. Rien de plus.

Et Fidel Castro était un homme lucide.En effet. Fidel était un dirigeant qui connaissait bien l’être humain. Quand mes enfants sont revenus en Argentine, au moment où je sortais de prison, ma fille cadette, Anna, qui avait déjà vécu dix ans à Cuba, avait alors quinze ans. Elle a passé plusieurs mois à essayer de s’habituer au mode de vie argentin, mais sans y arriver. J’ai demandé à Fidel s’il connaissait quelqu’un qui pouvait la prendre en charge pour qu’elle retourne à Cuba. Il m’a répondu : « Non, c’est moi qui vais m’occuper d’elle ». Dans la semaine qui a suivi, ma fille était de retour à Cuba. Et le soir de son arrivée, Fidel est venu en personne s’assurer que tout allait bien, comme un père. En sachant qu’il avait bien d’autres préoccupations en tant que dirigeant d’un pays comme Cuba, toujours sous tension. Si Ernesto n’avait pas connu Fidel,

il ne serait jamais devenu le Che. Il serait resté un voyageur, un médecin, qui sait  ? Ernesto est devenu un combattant, un organisateur, un dirigeant pendant les deux ans qu’a duré la lutte. Il a pris de l’importance. Et j’imagine bien que les discussions n’ont pas toujours étaient simples entre Fidel et le Che. C’étaient deux individus avec des pensées, des cultures différentes, que des idéaux ont réuni. Notons que le Che a toujours considéré Fidel comme son chef.

A l’heure de commémorer les cinquante ans de la mort du Che, quel est son aura, notamment en Argentine ? En Argentine, il y a de la résistance. C’est un pays complexe. Sur le plan culturel, plutôt conservateur. Le Che est de Rosario, de la province de Córdoba. Dans la lettre du 16 janvier 1959, quelques jours après la victoire, voici ce qu’il écrit  : «  Il ne faut s’émerveiller en aucune manière qu’un étranger ait pu mener une lutte pour libérer Cuba (…). Je ne me sens étranger nulle part. Ni à Cuba, ni ailleurs. Certes, j’ai une vie un peu aventurière. Mais je me sens Guatémaltèque au Guatemala, Mexicain au Mexique, Péruvien au Pérou. Comme je me sens Cubain à Cuba, et tout naturellement Argentin en Argentine. C’est le reflet de ma personnalité. Je ne peux oublier ni le maté, ni l’asado. »

Il avait la nostalgie du pays.Bien entendu qu’il avait la nostalgie de l’Argentine. Il buvait le maté à la Sierra Maestra. En 1959, il voulait me parler de choses argentines, du quartier.

Mais qu’en est-il de la mémoire du Che aujourd’hui ? En termes de mémoire, la législature argentine n’a rien fait. Il n’existe que des initiatives locales, appuyées par des voisins, comme la pose d’une plaque commémorative signalant que le Che a habité en tel endroit. Chaque fois que l’on a proposé à la législature portègne de poser une plaque, de donner le nom du Che à une rue, les réponses ont été négatives. La plupart de ceux qui sont au gouvernement aujourd’hui pensent comme des entrepreneurs. Ils ne peuvent pas penser autrement. Il y a une résistance réelle, à différents niveaux. Qui se cumule avec une forme d’ignorance. Clarín m’a demandé une interview et m’a consacré la une de la revue hebdomadaire. Le contenu de l’entretien est intéressant. Et cette revue s’adresse à un public qui n’a rien à voir avec la pensée «  guévariste  ». Je ne vais pas lutter contre des gens qui ont une position bien affirmée et contraire à la mienne. Je vais plutôt m’adresser à ceux qui ne connaissent pas bien le sujet, par manque d’information. Dans les manuels scolaires argentins, la révolution cubaine n’existe pas. Alors que le monde entier a été concerné par cette révolution. Ici, ils font comme s’il n’y avait rien eu. Un peu comme si l’on niait l’existence de la révolution française. Bien sûr, en tant que Comandante, le Che a tué et a fusillé des gens. Mais il faut se replacer dans le contexte. Une revue allemande m’en a fait le reproche, en disant que le Che était un personnage sanguinaire. Comment-est il possible qu’une telle revue puisse évoquer cela de cette manière, alors que les Allemands ont commis les pires horreurs  ? Combien de morts ? Sans oublier les camps de concentration,

bien évidemment. J’ai été en Bolivie, pour les cinquante ans de la mort de mon frère. Les militaires ne m’ont rien dit. Mais j’ai reçu une lettre officielle rendant hommage au cinquantenaire de la présence du Che et de ses compagnons en Bolivie. On ne parle pas de l’assassinat de mon frère, mais de sa présence. Le lendemain, il y a eu un discours de réconciliation avec l’armée. C’est un thème compliqué. Au Nicaragua, on parle de gouvernement de réconciliation nationale, mais le Che ne figure nulle part. Il apparaît davantage sous un angle mythique et religieux, que comme un référent révolutionnaire. Le Che continue à faire parler de lui. Diego Maradona et Mike Tyson ont des tatouages du Che sur le bras et sur le torse.

Si le Che n’avait pas été assassiné en Bolivie, que serait-il advenu ? C’est une question métaphorique à laquelle je vais répondre de la même manière. L’Amérique latine serait libre, indépendante et socialiste. La révolution n’est pas simple, mais il faut bien que quelqu’un la fasse.

Vous avez créé une fondation nommée « Che Vive » afin de perpétuer ses idées, son action. Comment voyez-vous l’avenir ?Ce sont les graines que nous semons, en publiant notamment la plus grande partie possible des écrits du Che (6).

(1) Mon frère le Che, par Juan Martin Guevara et Armelle Vincent, Calmann-Lévy, 2016, 334 pages, 20 €(2) Biblioteca Nacional Mariano Moreno, Agüero 2502, CABA - https://www.bn.gov.ar(3) http://www.sanmartindelosandes.gov.ar/turismo/paseos_y_naturaleza/areas_centro_y_vegas-la_pastera_museo_del_che.html(4) https://es.wikipedia.org/wiki/Museo_Ernesto_Che_Guevara(5) http://www.elterritorio.com.ar/nota4.aspx?c=5359823484111788(6) http://www.resumenlatinoamericano.org/2017/08/11/rindieron-homenaje-al-che-en-buenos-aires/

Mon frère, le Che, Armelle Vincent, Juan Martín Guevara

14 ACTUALITÉS

Vista de la exposición

Desde su adolescencia al menos, el Che registró los títulos de los libros que leía en libretas. Son largas listas, aún conservadas, anotadas en tintas de diversos colores en las que comentaba y criticaba las lecturas que iban formando su visión del mundo y el sentimiento de obligación que lo impulsaba a actuar. Este proceso quijotesco surgió a menudo en los escritos del Che.

La Biblioteca Nacional expone la biblioteca reconstruida de aquel esforzado lector que pasó de la página a la acción, para unos de manera románticamente heroica, para otros de forma trágica y equivocada. La presencia de ciertos libros puede que sorprenda al público que visite la muestra: algunos no se asocian fácilmente a una imagen dogmática del revolucionario y otros, incluso, parecen contradecirla. Olvidamos con demasiada frecuencia que todo lector —en el sentido más profundo de la palabra— es múltiple, secreto y en esencia ecléctico, y que no podemos saber qué significó para él un libro específico. El recuerdo de la lectura de un cuento de Jack London le sirve al Che en uno de los momentos de su vida de soldado en los que piensa que puede morir, mientras que ciertos versos de Neruda y de Vallejo lo ayudan a encontrar las palabras para despedirse de su mujer. Y si bien no hay texto que anticipe un destino personal, toda biografía se ve alterada por su presencia. Por eso, Che lector es el modo en que la Biblioteca Nacional recuerda a Ernesto Guevara, emblemático personaje de las rebeldías del siglo XX, al cumplirse los cincuenta años de su muerte.

Che lectoren la Biblioteca Nacional

Che lector se puede visitar hasta fines de Febrero, de lunes a viernes de 9 a 21 hs. y sábados y domingos de 12 a 19 hs. en la Sala María Elena Walsh. Entrada libre y gratuita.

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 1716 CULTURE & HISTOIRE Par Christian MOUNIR

Introduction à la vie et à l’œuvre d’Alfonsina Storni4. L’autre Alfonsina

Cette Suissesse tellement nôtre qui avait ses habitudes au Tortoni et que les clichés voudraient romantique et pédagogue ou suicidaire et dénuée d’identité de genre.Delfina Muschietti

C’est par son œuvre poétique que Alfonsina Storni s’est surtout faite connaître, et c’est comme poète qu’elle a voulu être reconnue. Dans ce registre, elle figure parmi les plus grandes, aux côtés de la chilienne Gabriela Mistral, prix Nobel de littérature. C’est donc assurément d’abord une grande artiste littéraire. On pourrait penser que c’est là la raison principale qui a conduit à occulter les autres aspects de son œuvre et de sa personnalité citoyenne. Nous verrons que d’autres raisons, bien moins nobles et beaucoup plus intéressées y ont présidé et qui sont relatifs à son engagement socio-politique dérangeant à la fois les « gents comme il faut » et l’ordre moral dominant. Ce qui revient à dire, d’une autre façon, que son nom n’aurait probablement jamais été retenu s’il ne s’était imposé par la force de son travail poétique.

Femme de théâtreTout à la considération de sa dimension de poétesse, on omet passablement celle de femme de théâtre advenue déjà à son adolescence. Peut-être moins « géniale », cette partie de son œuvre n’est certainement pas inintéressante et sur plusieurs aspects pas moins novatrice. Comme prenant le relais d’Ibsen, qu’elle connaît parfaitement, notamment pour l’avoir joué

en tournée au cours de son adolescence, elle construit une dramaturgie féministe qui met l’accent sur de nouveaux comportements de la femme dans la société, et pose la question de son émancipation afin de lui conférer un statut plein et entier dans une société égalitaire. Il s’agit d’une très première approche historique de critique des stéréotypes sociaux et de construction raisonnée des modèles de genre. D’autre part, elle s’engage sur des voies innovantes sur la scène argentine dans des pièces « réalistes » (L’âme du monde ; La faiblesse de Mr Dougall). Totalement incomprise, dès sa première œuvre le rejet du public et de la critique sont massifs, et la pièce est rapidement retirée de l’affiche. Et ce sera le rejet de principe. Cet échec fera longtemps obstacle auprès du petit monde du théâtre à toute nouvelle tentative de mise en scène de ses œuvres théâtrales. Déjà bien avancée dans sa carrière, elle inaugure dans les années 30 un style avant-gardiste révolutionnaire dit de la Farce pyrotechnique, dans lesquelles elle réécrit en les déformants deux drames classiques, l’Hercule d’Euripide et Cymbéline de Sheakespeare, dont elle tire Polyxène et la cuisinière et Cymbéline en 1900 et quelque. Elle se sert de la trame classique pour y tracer un cadre satyrique des coutumes de son temps. Ses audaces géniales rencontrent plus de succès à

cette époque. Elles sont bien reçues du public et la critique se fait élogieuse. En avril 1932, la version éditoriale des Deux farces pyrotechniques est élue meilleur livre du mois.

Pièces pour enfantsSon œuvre théâtrale comporte aussi un important volet de pièces pour enfants. On oublie un peu vite que, par son choix de formation professionnelle d’institutrice de campagne, elle est aussi une pédagogue. Et qu’elle a été directrice du Théâtre municipal enfantin de Labarden à Buenos Aires. Elle se sert donc du théâtre comme outil éducatif auprès du public enfantin. Il s’agit d’ « un trésor pratiquement oublié en ce qui concerne son abord dans les petits degrés ou au niveau primaire. Ces œuvres, d’une réelle valeur littéraire tant par l’écriture que par ses thématiques offrent un outil de premier ordre pour travailler avec les enfants la problématique des rôles sociaux, de la position sociale de la femme, des questions de la reproduction, des discours stéréotypés et des valeurs inhérentes à la formation citoyenne. Tous ces aspects sont en connexion tant avec

l’éducation civique qu’avec les linéaments posés par la loi d’Education Sexuelle Intégrale1 ». Elle aborde encore des thématiques comme les préjugés de classe sociale, culturels et raciaux, ou celui de la liberté, par exemple à travers l’histoire d’un enfant qui emprisonne des oiseaux dans une cage.

Articles et essaisLà ne s’arrête pourtant pas encore l’étendue de la créativité de cette auteure versatile. Ce n’est qu’assez récemment, entre 1984 et 1998 que pour la première fois ont été rassemblés dans plusieurs ouvrages successifs les articles et essais rappelant les engagements socio-poltiques d’Alfonsina à travers sa prose combattive dans la presse de l’époque. Ces textes n’avaient en

1. Corbetta, M. V., Gorrais, J. I., Escenificación de las relaciones de poder en el teatro infantil de Alfonsina Storni; II Jornadas de Literatura para Niños y su Enseñanza (octubre 2016); Facultad de Humanidades y Ciencias de la Educación, UNLP-SEDICI Universidad Nacional de La Plata, Argentina. http://sedici.unlp.edu.ar/bitstream/handle/10915/62119/Documento_completo.pdf-PDFA.pdf?sequence=1

Alfonsina Storni (à gauche, le visage encerclé) à l’Ecole normale de Coronda entre 1909 et 1911

AGN Argentina: Escritores nacionales. Alfonsina Storni (1928), inventario 5860

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 1918 CULTURE & HISTOIRE

ne sont pas moindres que ceux des grands de son temps  3». Sans oublier ses engagements  socio-politiques pour le moins dérangeants !

Femme seule, inconnue et provincialeIl faut rappeler ici qu’à cette époque elle cumulait les handicaps d’être d’abord une femme « seule » dans un monde d’hommes, et par conséquent aussi un milieu littéraire quasi exclusivement masculin. Ensuite, c’était une noble inconnue et par-dessus le marché, une provinciale sans lien social – on dirait aujourd’hui réseau – dans une capitale qui cultivait un particularisme conventionnel… archi provincialiste de lointain reflet de la «  vie parisienne » et qui se vivait comme une volonté de « port de l’extrême Europe ». Et pour comble, Alfonsina publiait presque à son arrivée un premier recueil de poèmes La inquietud del rosal qu’on qualifierait aujourd’hui de décalé, dans une société où les mentalités, comme elle le dit, sont calcifiées au Moyen-Age ! Cette position « marginale » et à contre-courant associé à ses convictions anarcho-socialisantes acquises lors de sa jeunesse à Rosario déjà, vont évidemment la rapprocher des milieux qui s’opposent à l’ordre dominant  : libres penseurs, anarchistes, socialistes, communistes. Elle sera la grande amie de Julietta Lanteri, médecin-députée avec laquelle elle milite au Parti féministe national, assassinée en 1932 par un militant d’extrême-droite. C’est assez dire le climat de l’époque. Elle sera proche aussi d’Alfredo Palacios, avocat, législateur, professeur et député socialiste, fervent défenseur de la cause féminine et auteur des tous premiers projets de loi en faveur du vote féminin. Elle militera parmi les pionnières du féminisme socialiste aux côtés de Carolina Muzzilli, qui malheureusement décèdera

3. Moreno, M., “Contra las gallinas ponedoras”, Página 12, Miércoles, 20 de enero de 2010, https://www.pagina12.com.ar/diario/verano12/23-138769-2010-01-20.html

effet jamais fait l’objet d’une publication en volume jusqu’alors2. Selon la publiciste Maria Moreno, «  la politique éditoriale, il faut le dire, n’est pas innocente de la soustraction à la vie publique de la prose d’Alfonsina pendant des décennies. Son image devait être préservée au sein des figures cristallisées des femmes dans la culture  : folles, putains, suicidées, enfants prodiges ou enseignantes. A cette fin, seuls suffisaient ses poèmes et le mythe. Cependant, son talent de chroniqueuse pour dévoiler le toc de la ville moderne, sa perspicacité éprouvée pour se moquer de la sottise des hommes et des femmes, son style élégant et sa gouaille cultivée,

2. Storni, A., (2014) Escritos. Imágenes de genero. Eduvim ed., Villa Maria, Cordoba. Kindle ed., 4941 p., Mendez, M., Queirolo, G., Salomone, A., (1998) Nosotras…y la piel. Selección de Ensayos de Alfonsina Storni. Aguilar, Altea, Taurus, Alfaguara ed., Buenos Aires, 190 p. Cet ouvrage en particulier est disponible en libre accès sur le site de Academia Edu  : https://www.academia.edu/12954741/Nosotras. . ._y_la_piel ._Selecci%C3%B3n_de_ensayos_de_Alfonsina_Storni

précocement de la tuberculose, et des Raquel Camaña, Adelina Di Carlo, Alicia Moreau et Elvira Rawson.

Aux côtés des oppriméesFéministe socialiste ou socialiste féministe avec pourtant beaucoup d’intelligent recul critique, capable d’affirmations contraires et provocatrices («Je pense que le féminisme est la carrière des ratées »), on ne lui connaît d’engagement politique public que ceux de vice-présidente de la Ligue féministe de Santa Fe et de membre de la Commission pour les Droits des Femmes de 1919. En revanche, elle s’engage à plusieurs reprises par le biais de ses articles et en descendant dans l’arène publique par voie de pétition ou d’appartenance à des comités, aux côtés des opprimées. Elle a ainsi par exemple défendu Elvira D›Aurizio, une femme qui avait tué devant le tribunal le père de son fils naturel qui refusait de le reconnaître. Alfonsina obtient l’aval du juge qui prononce le non-lieu. De même, elle s’engagera dans la défense d’une femme dans la misère qui, de désespoir, s’était jetée à l’eau avec ses deux enfants pour s’y noyer. Par malheur, en quelque sorte, ses enfants périrent mais elle fut sauvée par des passants et fut condamnée à vingt-cinq ans de prison pour le «  meurtre  » de ses enfants. Alfonsina écrit une chronique,

Une commutation, dans laquelle elle analyse les tenants et les aboutissants de l’affaire et explique l’acte d’amour désespéré de cette mère à bout de ressources et réclame à la justice de revenir avec clémence sur une condamnation dénuée de sens, d’autant que déjà punie par le sort tragique, quelle punition peut-on encore s’autoriser à infliger à cette malheureuse ? Elle obtiendra ici aussi gain de cause, le cas sera révisé au bout de trois ans et la femme libérée.

Observation des mœursA partir de 1919, année où elle reçoit enfin la nationalité argentine, Alfonsina Storni commence à publier régulièrement dans plusieurs journaux et revues, dont le grand journal La Nacion des articles de critique sociale satiriques où elle manie à merveille l’ironie et la dérision. Elle y fait preuve tout ensemble de son sens aigu et amusé de l’observation des mœurs et des comportements, d’une étonnante et vaste culture, et d’un don pédagogique pour susciter chez ses lecteurs des interrogations morales, philosophiques, civiques, psychologiques ou de simple bon sens, à partir de petits faits mis à la lumière crue de l’étonnement ou de l’effet d’étrangeté. La question du statut de la femme y est sans doute prépondérant, mais pas uniquement. Et de loin. Des questions fondamentales relatives au lien social, à la justice et à l’équité ou à la liberté, font l’objet d’un traitement rigoureux et méthodique. En outre, elle fait preuve d’une audace critique impitoyable vis-à-vis des vues conventionnelles et des préjugés sociaux des femmes qui n’a rien à «  envier  » à sa critique vive et acerbe du machisme. En réalité, elle est sans doute une des premières féministes qui met clairement en lumière ce que le philosophe Hegel nomme la « dialectique du maître et de l’esclave  » dans le rapport de l’homme et de la femme, et dans lequel ni l’un ni l’autre n’est libre et autonome, liés qu’ils sont l’un à l’autre par un rapport dégradant. (à suivre)

La pédagogue. Photos DR

« Elle construit une dramaturgie féministe qui met l’accent sur de nouveaux comportements de la femme dans la société »

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 2120 ART et MUSIQUE

Cadet d’une famille de quatre enfants, le chanteur Jean Sablon garde pour l’Amérique latine le goût du fruit défendu. Sa marraine, la cantatrice Nita Ramos, avait ouvert une maison de couture à Buenos Aires.

Au cours de sa vie de chanteur, Jean Sablon (1906-1994) a mis en pratique une maxime de Georges Clemenceau, «  Dans la vie faut pas s’en faire  ». Même s’il est perfectionniste et se donne les moyens de toujours être à la hauteur, Jean est avant tout un bon vivant et connu pour respecter tout le monde, raison pour laquelle il a été baptisé Le gentleman de la chanson dans la biographie publiée par l’éditeur Christian Pirot1. S’il est encore trop jeune pour partir en voyage et retrouver sa marraine Nita Ramos à Buenos Aires au moment où celle-ci gère une maison de couture, il sera toujours attiré par cette lointaine Amérique latine.

Le « Broadway » fait salle comble«  C’est au printemps 1940 que Jean Sablon s’envole pour Buenos Aires où l’accueillent Gloria Guzman, Sofia Bozan et Pedro Quartucci, artistes rencontrés en 1931 à Paris au sein de la Revue Argentine. Il entame un long séjour dans ce pays qui le conquiert aussitôt, et dont la capitale surprenante de luxe, aux superbes boutiques, rappelle tantôt Madrid, tantôt Paris par son élégance. Le « Broadway » fait, pour la première

1. Jean Sablon, le gentleman de la chanson, par Philippe Jadin et Charles Langhendries, Christian Pirot éditeur, 2002, 296 pages, 20 €

fois, salle comble et applaudit l’«Idolo de Paris ». (…) La popularité du Français se trouve encore accrue par deux passages à la radio El Mundo et le grand succès obtenue par «  J’attendrai  ». La chanson fait de lui la plus grande star française aux yeux des Argentins qui aperçoivent quotidiennement son effigie sur les autobus de Buenos Aires. Les auditeurs de la station le connaissent déjà pour avoir entendu depuis longtemps ses disques sur les ondes. Les appellations les plus emphatiques accablent sa nature modeste tout au long de ses déplacements  : le «  Roi de la chanson boulevardière » se rend en province, aux théâtres « Odeon » de Mendoza, Córdoba et Rosario. « La voix d’or de Montmartre  » y prend l’avion pour honorer ses engagements au Teatro Central de Santiago de Chili et poursuit par Valparaiso. Puis, l’Argentine réclame à nouveau le « célèbre chanteur français  », qui séduit de sa voix de velours un nombreux public à l’«Atlantic » de Mar del Plata. »

Par Roland BIJLENGA

Au nom d’une roseIl était une fois, un homme passionné par son métier, Juan Carlos Pallarols, dont la famille est dans l’orfèvrerie depuis six générations, soit plus de 250 ans. Un jour, il est appelé à créer une rose en argent.

C’est une belle histoire, dans la lignée de celle du Petit Prince qui adopte une rose sur sa planète, et qui prendra le temps nécessaire pour s’en occuper. Juan Carlos Pallarols, adopte lui aussi une rose, et prendra le temps qu’il faudra pour la créer, ou plutôt pour essayer d’imiter le Créateur, car la nature est si belle. Installé dans son atelier-musée de San Telmo, Juan Carlos aime la beauté. Cela fait des années qu’il crée des objets d’exception, la plupart en argent, pour les plus grands de ce monde. Et un jour, il reçoit une commande particulière pour l’anniversaire de la reine des Pays-Bas, Maxima. Il s’agit de créer une rose en argent, avec trente-deux pétales, pour fêter ses trente-deux ans.

Reine des fleursLa rose est la reine des fleurs. Il y a 5 000 ans, elle ne comptait que cinq pétales. Aujourd’hui elle peut en avoir entre trente et soixante. Dans le documentaire « Orfebreria paso a paso por Juan Carlos Pallarols », il nous montre comment une rose en argent peut naître des mains d’un artisan passionné comme lui, en perpétuelle recherche de la perfection, en restant toujours à l’écoute des clients les plus exigeants. Chaque pétale en argent s’inspire d’un pétale de rose, unique par sa forme. La feuille d’argent ne fait que 0,4 mm d’épaisseur. Elle est soigneusement découpée à la cisaille, puis martelée pour lui donner sa forme, enfin pincée sur les bords et enroulée. La corole qui ressemble à une étoile à cinq pointes, est emboutie avec dextérité. Sans oublier la tige avec ses épines. Le tout est assemblé avec amour et précision pour donner naissance à une rose, merveilleuse par sa grâce.

Œuvre d’art uniqueD’autres roses verront le jour, pour d’autres dames de haut lignage ou pour de simples personnes qui connaîtront la joie de recevoir une œuvre d’art unique, sortie de l’atelier de la famille Pallarols. « Personne ne peut se mesurer à la nature » estime Juan Carlos. « Nous ne sommes que de modestes interprètes ». Dans le dialogue avec le renard, Le Petit Prince se souviendra de cette réplique : « C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. »

Pallarols, Defensa 1094 – Tél. : + 54 11 4361 7360 - www.pallarols.com.ar

Lors de la présentation de la biographie par les auteurs à l’Alliance française de Belgrano, Jean Sablon continue d’avoir des admiratrices.

Jean Sablonà Buenos Aires

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 21

En novembre et décembre, la Choralede la fondation culturelle franco argentine«Jean Mermoz» donnera trois concerts

Créée en 1992 par un groupe de parents d’élèves du lycée, la Chorale de la fondation culturelle franco argentine «Jean Mermoz» fête cette année son vingt-cinquième anniversaire. Fidèle aux objectifs d’excellence définis à sa création, elle a atteint aujourd’hui, sous la conduite de son chef de chœur, le Maestro Guillermo Tesone, un niveau d’interprétation notable.

La chorale vous invite aux trois prochains concerts qu’elle organise :• le mercredi 29 novembre à 20h dans l’ « Aula Magna de la Academia Nacional de Medicina », Avenue General Las Heras 3092• le mercredi 6 décembre à 20h, un concert programmé au bénéfice de l’association des Anciens Combattants aura lieu dans les salons de l’Ambassade de France. • le mercredi 13 décembre à 20h30 dans les salons de la Fondation Quirno, Talcahuano 1234

Le programme comprend des œuvres du compositeur français Gabriel Fauré.

22 MUSIQUE Par Marie-Françoise MOUNIER de ARANA

Concerts «Tout Fauré»

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Buena Onda Novembre - Décembre 2017 25 24 AGENDA CULTUREL Buenos Aires Accueil Par Catherine MENET

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[MUSIQUE] FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ DE BUENOS AIRESDu 15 au 20 novembre

Ce rendez-vous tant attendu des mélomanes de

jazz se déroulera dans plusieurs lieux artistiques de

la ville, avec notamment des concerts en plein air.

Buena Onda a choisi de s’intéresser en particulier à

Madeleine Peyroux, qui présentera son nouveau disque

«Secular Hymns» au Teatro Gran Rex. En tournée

depuis deux ans avec le guitariste Jon Herington et le

contrebassiste Barak Mori, celle qui se définit comme

une chanteuse de blues s’est installée dans une vieille

église de la campagne anglaise près d’Oxford pour

enregistrer «Secular Hymns». Son huitième album

explore un peu plus le répertoire américain populaire

(gospel, country, blues, jazz, funk). Eprise de liberté, de

spiritualité et du sens des mots, elle a fait ses débuts

musicaux dans les rues parisiennes où elle est repérée

après des années de galère, où elle a façonné ce blues

si expressif. Dans son dernier album, elle insuffle à ses

dix chansons une sensibilité rare qui met en évidence

leur puissance spirituelle.≥ Dimanche 19 novembre à 21 heures≥ Teatro Gran Rex, Av Corrientes 857≥ A partir de ARS 1200. www.ticketek.com.ar ou www.teatro-granrex.com.ar≥ Programmation complète : www.festivales.buenosaires.gob.ar

[EXPO]] AI WEIWEI Fundación ProaDu 18 novembre à fin février

A partir du 18 novembre, la Fundación Proa présentera

la première grande rétrospective de l’artiste chinois

dissident Ai Weiwei, grande voix de la scène artistique

contemporaine internationale.

Plusieurs de ses installations iconiques, des

sculptures, des objets, des photos, des vidéos et

films seront présentés. Dans son travail sculptural,

il réactive et détourne les traditions artisanales

chinoises tout en parodiant le Pop art ou la sculpture

minimale américaine. Avec la photographie et le film,

il tente d’enregistrer les transformations des cités et

des mouvements de population. Prolifique et engagé,

utilisateur virtuose des réseaux sociaux, Ai Weiwei mêle

habilement art, vie privée et engagement politique. Un

artiste d’exception !≥ Fundación PROA, Av. Pedro de Mendoza 1929 La Boca, Caminito ≥ A partir de ARS 50, ARS 30 étudiants, ARS 20 retraités

[CONCERT] RECITAL A DEUX PIANOSMardi 14 novembre à 20h30

Le virtuose François Chaplin, considéré comme

le pianiste le plus original de la jeune génération

française et la pianiste argentine enflammée Marcela

Roggeri, nous transportent dans un programme

consacré aux compositeurs français, avec un détour

du côté argentin. Un itinéraire musical effervescent qui

va de la pittoresque Danse macabre de Saint-Saëns au

Bœuf sur le toit de Milhaud, du tourbillon de La Valse

de Ravel aux rythmes colorés du tango de Piazzolla. Ils

recréent ainsi l’esprit du Bœuf sur le toit, symbole de la

scène avant-gardiste de l’entre-deux-guerres.

Au programme : Saint-Saëns - Danse Macabre, Poulenc

- Élégie, L’Embarquement pour Cythère, Milhaud - Le

Bœuf sur le Toit, Ravel - Pavane, Gershwin - 3 préludes,

Debussy - Prélude à l’après-midi d’un Faune, Piazzolla -

Verano Porteño, Libertango.≥ Teatro Coliseo, Marcelo T. de Alvear 1125≥ A partir de ARS 450 www.teatrocoliseo.org.ar, www.ticketek.com.ar

[SPORT] CHAMPIONNAT ARGENTIN DE POLODu 4 novembre au 2 décembre

Le prestigieux Championnat Open se disputera

sur le Campo de Polo de Palermo. C’est le rendez-

vous obligé des meilleures équipes de polo

nationales qui rêvent d’inscrire leur nom dans

l’histoire de ce sport emblématique de l’Argentine.

Les Argentins l’appellent “La cathédrale”. Du haut des

tribunes, qui peuvent accueillir 30 000 personnes,

le panorama est grandiose, et le spectacle bien plus

impressionnant que lorsqu’on y assiste au ras du

sol. La cancha, rectangle de gazon de 275 mètres de

long sur 145 de large, offre une vue superbe sur les

évolutions des équipes, la vitesse des chevaux, la

dextérité des joueurs et la violence contrôlée du jeu. Ce

championnat regroupant les huit équipes nationales

les plus renommées est le plus prestigieux. A ne pas

manquer !

≥ Campo Argentino de Polo, Palermo, Av del Libertador 3902≥ www.ticketek.com.ar/campeonato-argentino-abierto-de-polo/campo-argentino-de-polo

[EXPO] «México Moderno. Vanguardia y Revolución»Du 3 novembre au 19 févrierAux côtés de Frida Kahlo, Diego Rivera, José

Clemente Orozco ou David Siquieros, découvrez les

soixante artistes et 170 œuvres – peintre, cinéastes,

photographes ou sculpteurs – qui ont accompagné,

nourri et façonné le Mexique des années 1900-1950. Un

pays où l’art et la société respirent à l’unisson. Cette riche

exposition offre un panorama inédit de la modernité

mexicaine, dont l’esthétique épousa les soubresauts

de l’histoire. Le parcours, chronologique, illustre le

passage d’un art académique, inspiré des avant-gardes

européennes, à un art national, nationaliste même, qui

a pour ambition de « peindre l’âme mexicaine ». Après

le chaos politique des années 1910-1920, qui fit plus

de deux millions de morts, les artistes contribuent à

bâtir une nouvelle identité nationale, mixant racines

préhispaniques, traditions populaires et idéaux

révolutionnaires. L’originalité de cette exposition vient

aussi de ses relations et connexions étroites entre la

création artistique et la vie politique.≥ Malba, Av Figueroa Alcorta 3415≥ Entrée : Ars 100

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 27 26 AGENDA CULTUREL Alliance Française Par Tanya MELHEM

Photos DR

Jusqu’au 7 décembreArt culinaire: Exposition “Con la comida no se juega!?” par Nicolas Knepper

Combien de fois, enfants, n’avons-nous pas entendu cette phrase dans la bouche de nos parents ?Ces mots, Nicolas Knepper, photographe français, va se les approprier avec impertinence et humour afin de créer une série de mises en scène photographiques insolites et bien « réelles ». Il ne s’agit pas de photos-montages numériques.Les couleurs vibrantes attirent l’œil, le sujet éveille nos papilles, les références implicites font sourire… la série réveille les sens !

≥ Du lundi au vendredi de 9h à 20h≥ Le samedi de 9h à 13h≥ Galerie de l’Alliance Française (av. Córdoba 946)≥ Entrée libre et gratuite

Mardi 14 novembre à 19hConférence-hommage à « Tato » Pavlovsky et Francisco Javier, sur une idée de Françoise Thanas

Participants : Françoise Thanas, Susy Evans et Eduardo Misch.Lecture de textes audios, projection d’images documentaires, témoignages. « Tato » Pavlovsky : dramaturge, auteur de pièces de la scène nationale, il était un pionnier du psychodrame en Amérique latine. Francisco Javier : auteur et directeur, il fut un des créateurs argentins les plus connus sur la scène contemporaine. Lié au théâtre français, il se convertit en un grand connaisseur du mouvement du théâtre absurde.Durant la soirée, un hommage lui sera rendu.

≥ Entrée libre et gratuite - Espace Renault

Lundi 13 novembre à 19h30 Avant-première du film « DJAM », de Tony Gatlif

Djam, une jeune femme grecque, est envoyée à Istanbul par son oncle Kakourgos, un ancien marin passionné de Rébétiko, pour trouver la pièce rare qui réparera leur bateau. Elle y rencontre Avril, une française de dix-neuf ans, seule et sans argent, venue en Turquie pour être bénévole auprès de réfugiés. Djam, généreuse, insolente, imprévisible et libre, la prend alors sous son aile sur le chemin de Mytilène. Un voyage fait de rencontres, musique, partage et espoir.

≥ Entrée libre et gratuite - Auditorium

Michèle Sarde

Mercredi 29 novembre à 19h30 Avant-première du film “L’embarras du choix”, d’Eric Lavaine.

Frites ou salade ? Amis ou amants ? Droite ou gauche ? La vie est jalonnée de petites et grandes décisions à prendre. Le problème de Juliette c’est qu’elle est totalement incapable de se décider sur quoi que ce soit. Alors, même à 40 ans, elle demande encore à son père et à ses deux meilleures amies de tout choisir pour elle. Lorsque sa vie amoureuse croise la route de Paul puis d’Etienne, aussi charmants et différents l’un que l’autre, forcément, le cœur de Juliette balance. Pour la première fois, personne ne pourra décider à sa place…

≥ Entrée libre et gratuite - Auditorium

Mardi 28 novembre à 19h30Présentation du livre « Revenir du silence »,de Michèle Sarde

Michèle Sarde, agrégée de lettres (Université Paris Sorbonne-Paris IV), est une universitaire et écrivaine française. Elle a enseigné la littérature et la culture françaises ainsi que les études de genre et interculturelles à l’université de Georgetown, à Washington, de 1970 à 2001. Elle est actuellement professeur émérite de cette université, résidant au Chili et en France.Née en Bretagne au seuil de la Seconde Guerre mondiale, Michèle Sarde a longtemps tu ses origines. À travers le récit tardif de sa mère, Jenny, elle reconstitue le parcours de sa famille, de l’exil de Salonique et de l’installation à Paris, en 1921, à l’assimilation réussie dans la France des années trente. Mais les persécutions de l’occupation nazie contraignent Jenny et les siens à se cacher et à dissimuler leur identité. Jenny luttera alors de toutes ses forces pour survivre et protéger sa fille. Un traumatisme qui perdurera dans l’après-guerre et finira par les réduire toutes deux au silence.

≥ Entrée libre et gratuite -Bibliothèque

Mardi 14 novembre à 19hConférence sur « La terreur djihadiste en Occident et la rupture des sociétés »

Le politologue français Gilles Kepel est l’invité du Centre franco-argentin des Hautes Etudes. Spécialiste du monde arabe contemporain et de l’Islam en Occident, il est professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po), et membre de l’Institut universitaire de France.

≥ Entrée libre et gratuite - Auditorium

«Tato» Pavlovsky

Gilles Kepel

la consommation de viande, cependant les hommes d’Eglise n’appliquent pas le même rigorisme à tous, pourfendant les unitaires, impies, et permettant au gouvernement et aux ecclésiastiques une grande liberté quant à la stricte observance des règles du Carême. Etcheverría représente là l’hypocrisie de l’Eglise et des gouvernants et dénonce, par la torture dont est victime le jeune unitaire, les prérogatives des fédéraux désireux de préserver leurs privilèges.

L’abattoir symbole de la barbarie

L’abattoir, el matadero, choisi par Etcheverría comme point névralgique de ce conte, est symbolique de la barbarie associée au régime de Rosas. L’intention d’Etcheverría est d’illustrer sous différents angles le conflit entre l’inhumanité et le progrès, l’individu et le groupe, et d’un point de vue politique l’opposition entre le régime fédéral et les unitaires. Le personnage du jeune homme unitariste qui défie jusqu’au bout le gouvernement de Rosas est un double d’Esteban Etcheverría. Il connaîtra le même sort que les veaux amenés à l’abattoir. La mort rôde partout dans ce conte, à l’abattoir, dans les rangs des fédéraux, au sein de la population elle-même prête à s’entretuer pour un morceau de viande.

28 LITTÉRATURE Par Sonia ROUX

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Un titre macabre pour un conte cruel et politique né de la plume d’un grand écrivain argentin.

El Matadero (L’abattoir) de l’écrivain argentin Esteban Etcheverría, est considéré comme l’un des premiers récits à portée politique, économique et sociale consacré au peuple de Buenos Aires. Ce conte court mais très dense, écrit entre 1838 et 1840, et publié à titre posthume en 1871, prend pour perspective historique les années qui suivirent la Révolution de Mai pendant le gouvernement de Juan Manuel de Rosas, homme d’Etat argentin. A la tête des fédéralistes, il s’imposa dans la province de Buenos Aires (de 1835 à 1852) par des persécutions et des assassinats politiques. Etcheverría, radicalement opposé au mode de gouvernement de Rosas, entend reproduire dans ce conte le climat de brutalisation et le clivage entre fédéralistes et unitaires desquels il se réclame.

La viande, le pain du peuple argentin

Le prétexte du conte est une disette engendrée par des inondations sans précédent survenues dans la région de Buenos Aires. La population privée de viande (celle-ci est emblématique d’un manque essentiel pour les Argentins, à l’égal de la privation de pain, autre aliment au caractère hautement symbolique lors de la Révolution française notamment) par la fermeture de l’abattoir et affamée par la hausse des prix consécutive au déluge, est ainsi conduite aux pires extrémités pour se nourrir. Cette famine intervient en temps de Carême qui proscrit

El Matadero,Esteban Etcheverría

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 31 30 HOMMAGE

La dynastie Thays, heureuse en son jardin

Traduction par Gabriela FERNÁNDEZ BARBOZA

Carlos Julio Thays, l’un des grands jardiniers des parcs et des estancias de Buenos Aires, a rendu son dernier souffle. C’était le troisième des descendants d’une famille de quatre générations de paysagistes qui ont conçu les espaces verts et les parcs les plus emblématiques de la ville de Buenos Aires et d’Argentine.

Jardin Botánico. Photo DR

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Source : https://www.infobae.com/sociedad/2017/07/27/la-dinastia-de-los-thays-el-adios-a-uno-de-los-jardineros-de-parques-y-estancias-de-buenos-aires/

En Argentine, que ce soit dans le domaine public ou privé, la famille Thays est synonyme de places, de jardins, de parcs nationaux et de toutes sortes de bosquets dans les estancias les plus importantes du pays. Le Jardin botanique, les Bois de Palermo, le Parc du Centenaire, les jardins de la « Quinta » présidentielle d’Olivos et de nombreux autres parcs et promenades publics à Salta, Tucumán et Mendoza, sans oublier le Parc national d’Iguazú, ont en commun le travail indubitable et méthodique des Thays.

Jules Charles Thays, le patriarcheCélèbre architecte paysagiste français à l’initiative des espaces verts les plus importants de Buenos Aires, Jules Charles Thays (1849-1934) est né à Paris. Il a été le disciple du paysagiste Edouard André, qui l’a fait travailler sur divers projets européens. Appelé à réaliser le projet d’un parc pour la ville de Córdoba, Thays est arrivé en Argentine sans plus jamais en repartir. Il est tombé amoureux du pays et s’est fait naturaliser argentin. À Buenos Aires, il se consacre à ce qui le passionne : tracer des espaces verts, planter une grande diversité d’arbres, en transmettant ainsi l’héritage vert pour les générations futures. Afin de bien répondre au

cahier des charges du « Département des Parcs et des visites guidées de la Ville  », il n’a voulu s’engager qu’à condition de réussir un concours public. Ce qu’il a fait. Pendant qu’il travaillait pour la fonction publique, entre 1891 et 1913, Thays et sa famille logeaient dans une maison au Jardin botanique, un cadre idéal pour faire de la recherche scientifique sur les espèces végétales. Il a étudié la flore d’Amérique du Sud au cours de voyages qui lui ont permis de connaître les espèces autochtones des différentes régions argentines, susceptibles de s’acclimater à Buenos Aires. Par ailleurs, en s’intéressant au développement de la culture industrielle de la yerba mate, il a réussi à découvrir son processus de germination.Thays était connu pour être «  une machine à travailler ». En dehors des espaces verts publics, l’architecte-paysagiste a également conçu les jardins d’environ quarante estancias, dont trois appartenant à Julio Argentino Roca : La Larga à Daireaux et La Argentina à San Andrés, dans la province de Buenos Aires, et La Paz à Ascochinga, dans la province de Córdoba de Giles.Thays avait les dons d’un homme de la Renaissance, à la fois artiste et scientifique. Il maîtrisait non seulement l’art de la conception

d’un jardin, mais il en dessinait aussi les plans, tout en étant un grand aquarelliste.

Le fils du patriarcheCarlos Leon Thays, a suivi les traces de son père en tant que paysagiste et directeur général des Promenades de la ville de Buenos Aires de 1920 à 1945. Parmi ses œuvres célèbres, on peut citer la conception des jardins de la résidence présidentielle d’Olivos, qui était jusque-là un lieu de travail agricole plutôt rustique.«  Thays a inventé le parc. Il a réussi à rendre logiques les espaces plutôt plats. Il a donné aux parcs et jardins un sens de circulation en mettant en scène, comme dans une pièce de théâtre, l’arrivée au «  chalet  ». Ce style s’est maintenu jusqu’à nos jours », explique la journaliste Soledad Vallejos dans son livre Olivos, histoire secrète de la « Quinta Présidentielle ».

Carlos IIICarlos Julio Thays, petit-fils de cette lignée d’amoureux des espaces verts, et fanatique de la nature comme ses prédécesseurs, a été chargé de créer des parcs pour environ 400 estancias, dont la « estancia » La Biznaga, à Roque Pérez, Province de Buenos Aires. L’une de ses préoccupations était de préserver le patrimoine naturel. Il a été président des Parcs Nationaux jusqu’en 1982. «  Souvent, grand-père répétait que pour être heureux, il était préférable de vivre dans une cabane entourée d’une forêt que dans un palais sans jardin », disait Carlos III, lors d’un hommage rendu au patriarche.

Tels étaient les mots prononcés en 2009 par Carlos Thays, décédé cette année à l’âge de 91 ans, lors d’un hommage au patriarche, son grand-père, Charles Thays,

Quatrième générationAujourd’hui l’héritage de la famille continue  : l’ingénieur agricole Carlos Thays est directeur d’un cabinet d’architectes et de design consacré à l’aménagement des parcs et jardins. «  Il m’arrive de marcher sous la même ombre des arbres plantés par mon arrière-grand-père, mon grand-père, ou mon père. Le temps des arbres se confond avec celui de ma famille. Dans les bois de Palermo, j’ai senti la présence de tous les Carlos qui m’ont précédés, à travers les arbres plantés là depuis toujours «, a écrit Carlos, fils de Carlos Julio Thays.

“Un paysagiste doit avoir l’enthousiasme d’un créateur, la sensibilité d’un artiste, l’inspiration d’un poète et la patience d’un sage.”

Estancia la Biznaga. Photo DRResidencia de Olivos. Photo DR

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 33 32 DÉCOUVERTE Texte et photos par Chloé MICHALAKIS

Purmamarca,« la montagne aux Sept Couleurs » et le désert de sel

Enserré dans le « Cerro de los Siete Colores » avec ses maisons de pisé et de bois de cactus, sa petite place bordée par la jolie église de Santa Rosa (1648), son marché artisanal où il fait bon déambuler le soir, ce « pueblo de tierra virgen » en langue aymara, est aussi pittoresque qu’agréable pour y séjourner et visiter la région.Dès le petit matin et jusqu’au coucher du soleil, la montagne aux Sept Couleurs comblera ses visiteurs avec ses tonalités changeantes de mauve, beige, vert, rose des sables, ocre et terre de Sienne. Par un chemin de 3 km, on serpente à travers les massifs rocheux, éblouis par les magnifiques points de vue sur les collines et la vallée environnantes.Après le festival de couleurs de Purmamarca, à 60 km, en grimpant par une route sinueuse, on atteint un plateau à un peu moins de 4000 m d’altitude : les « Salinas Grandes ». Comme un mirage, immensément blanc et éblouissant, le plus grand désert de sel d’Argentine offre un paysage à couper le souffle. Une étendue sans fin, brillante et aveuglante, comme de la neige sous un ciel très bleu, où l’on croise parfois des ouvriers venus extraire le sel. Encagoulés et complètement couverts pour se protéger de l’impardonnable réverbération du soleil, ces hommes creusent des bassins géométriques dans lesquels une eau turquoise ajoute à cette monochromie naturelle, une douce note chromatique.Ce dernier « bout » d’Argentine andine, telle une femme séductrice, sait aussi bien nous envoûter lorsqu’elle revêt ses riches toilettes colorées, ou sa robe d’un blanc immaculé.

L’Argentine c’est la Patagonie, ses étendues à perte de vue balayées par les vents, qui a inspiré plus d’un écrivain, plus d’un poète, et pourtant, le Nord-Ouest à la frontière entre le Chili et la Bolivie, est un joyau incontournable dont on fait trop souvent l’impasse et où l’on aime à revenir !Au départ de Salta, jolie petite ville coloniale, ou de San Salvador de Jujuy, on emprunte la

spectaculaire route 9, qui file jusqu’aux limites du pays avec son voisin la Bolivie, pour rejoindre le village de Purmamarca.

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 35 34 CARNET DE BALADE Par Cécilia BELLOCCHIO

Maresías, paraísode surf y de vida nocturna

BUENAONDA

Buenos Aires Accueil

ContributeursCecilia BELLOCHIO, Roland BIJLENGA, Gabriela FERNÁNDEZ BARBOZA, Tanya MELHEM, Isabelle MENDOZA, Catherine MENET, Chloé MICHALAKIS, Christian MOUNIR, Mónica PALLONE, Sylvie RAMOS et Sonia ROUX.

RemerciementsJuan Martín Guevara

Maresías es uno de los sitios más populares del estado de São Paulo. Pertenece al municipio de São Sebastián y se halla a 170 km de la megaciudad más importante de Brasil. Su playa es una de las muchas que componen todo el litoral norte, un rosario que se extiende desde Guarujá hasta Ubatuba, de increíble belleza. Pero la de Maresías es especialmente popular por ser un verdadero paraíso de surf y por su proverbial vida nocturna. Más de 5 km de arena blanca y fina, aguas turquesas... la playa de Maresías ocupa una larga franja rectilínea entre la montaña y el océano. Pespunteada por palmeras y rodeada por el verde de la Serra do Mar, la Mata Atlántica del Estado de Sao Paulo, es un destino maravilloso. Es una playa con fuertes olas, lo que la convierte en ideal para la práctica del surf.Si sales en auto alquilado del aeropuerto de Guarulhos toma la Ayrton Senna en dirección a Rio de Janeiro. Atraviesas Mogi y empalmas con la SP-098 que llega hasta el mar. Al llegar al mar gira a la izquierda en dirección norte al tomar la famosa Rio-Santos (SP-055, también identificada

como BR-101). Maresías está en esa carretera, antes de llegar a São Sebastião (te recomendaría cambiar reales en Buenos Aires)La región combina destinos más apropiados para familias y aquellos que buscan tranquilidad (Barra do Una, Barra do Sahy, Juquehy) con destinos que atraen a los jóvenes ávidos de acción, durante el día y durante la noche también (Camburi, Maresías). En auto es más interesante, para ir saltando de una a otra playa. Es mejor visitar la región en la temporada baja y durante la semana, disfrutar de las playas y el bosque tropical rodeados de la más absoluta paz y tranquilidad. La semana del carnaval es el momento del año en el que millones de paulistas dejan la ciudad y bajan a la costa, y de todas las playas por las que se distribuyen, Maresías es la que más atrae a la juventud y te recomiendo conocer Barra do Sahy y Camburi, al sur de Maresías. Y acércate también a Ubatuba, y recorre Ilhabela,Frente a la playa de Maresías, el archipiélago de Ilhabela bien merece una visita de varios días. Está formado por una isla grande llamada de

São Sebastião, donde se encuentra la localidad de Ilhabela, y otras de menor superficie: Ilha dos Búzios, Pescadores, Vitória, Cabras, Castelhanos, Enchovas, Figueira, Lagoa y Serraria. Más de cuatrocientos cursos de agua forman una red fluvial que atraviesa São Sebastião, creando espectaculares cascadas entre la densa

vegetación. La isla cuenta con excelentes infraestructuras enfocadas al turismo ecológico, ofreciendo numerosas propuestas para disfrutar de una naturaleza casi en estado puro.Con sus villas suntuosas y sus hoteles de lujo, es, sin duda, la zona más chic del litoral paulista.

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Buena Onda Novembre - Décembre 2017 37 36 PLANNING ACTIVITÉS

≥ LUNDI 6 NOVEMBRE À 10H15CLUB DE LECTURELa lecture ne se pratique pas uniquement dans le silence et l’isolement, elle peut être aussi un moment de partage ! Activité gratuite.RDV : chez Isabelle Bouteleau en Capital à BelgranoCONTACT : [email protected]

≥ MARDI 14 NOVEMBRE DE 9H30 À 12H30 MARCHE DE NOEL DE BUENOS AIRES ACCUEILNotre traditionnel marché de Noël sera suivi d’un déjeuner sur place à partir de 12h30 pour nos adhérents qui le souhaitent.RDV : chez Cécile Dereudre à Martinez en Zona Norte - Inscriptions limitées à 40 participantsInscription pour le déjeuner : [email protected] de préciser ce que vous apporterez pour le déjeuner, un plat salé ou sucré

≥ JEUDI 16 NOVEMBRE À 10H45 VISITE DU MUSEO DE ARTE DE TIGREEn 2006, le Museo de Arte de Tigre a ouvert ses portes au public. Conçu comme un musée-maison dans un bâtiment historique du delta, l’ancien Tigre Club, et possède une remarquable collection de peintures argentines des XIXe et XXe siècles.Nous découvrirons notamment les œuvres de Juan León Pallière, un voyageur français qui s’est documenté sur la vie des îles du Parana et des paysages exotiques à l’étranger. Mais aussi celles d’artistes à partir des années 1920 : Norah Borges, Thibon de Libian, Spilimbergo, Berni, Soldi, Castagnino, Alonso et Forner, entre autres.

Buenos Aires Accueil vous propose de participer à des clubs d’activités hebdomadaires ou mensuels, certains gratuits, d’autres payants. De quoi trouver son bonheur !

Par Isabelle MENDOZA

RDV : 10h45 Av. Victorica 972, 1648 Tigre, Buenos AiresDURÉE : 1h30/2hPRIX : 50 pesos

Nombre de participants : 10 personnesCONTACT : [email protected]

≥ MARDI 23 NOVEMBRE À 10H CUISINE ENTRE COP’S Ce mois-ci, Marina nous ouvre ses portes en zone nord avec un menu classique mais savoureux : curry de crevettes et riz, crumble de fruits rouges.CONTACT :[email protected]

≥ MARDI 28 NOVEMBRE À 9H15 VISITE DU TEATRO COLÓNDepuis sa première représentation le 25 mai 1908, l’opéra Aida de Giuseppe Verdi a connu de grands interprètes comme Igor Stravinsky, Herbert von Karajan, Daniel Barenboïm, Maria Callas, Luciano Pavarotti, Plácido Domingo, Rudolf Nureyev, Julio Bocca et Maximiliano Guerra. La construction du Teatro Colón, qui a duré près de 20 ans, est l’œuvre des architectes Francesco Tamburini, Victor Meano et Jules Dormal. La salle centrale, en forme de fer à cheval, est considérée comme l’une des meilleures acoustiques au monde. Son dôme a été décoré par le peintre argentin Raul Soldi.Le bâtiment abrite plusieurs ateliers où sont effectuées les productions des spectacles, mais aussi l’Institut supérieur d’art, reconnu à travers le monde entier et où sont formés les chanteurs d’opéra et les danseurs de demain, tels Julio Bocca ou Maximiliano Guerra.

Visite guidée en espagnol par le musée RDV : 9H15 à Tucuman 1171

≥ VENDREDI 15 DECEMBRE VISITE DU QUARTIER RETIRO/RECOLETA LE « PETIT PARIS DE L’AMERIQUE DU SUD »Lorsque nous pensons à «Retiro, Recoleta», ce n’est pas par hasard que Paris nous vient à l’esprit. Il faut dire qu’au XIXe siècle, lorsque les élites post-révolutionnaires cherchaient à libérer l’Argentine de l’héritage espagnol, elles s’inspirèrent des idées des architectes et urbanistes français pour enrichir le patrimoine architectural de la ville. Elles y firent construire de magnifiques palais, résidences et hôtels.Dès lors, les histoires d’amour, de religion, de guerre et de vengeance abritées dans ces deux quartiers, ont façonné de manière unique l’architecture de la ville. Une balade à pied nous permettra de commencer à connaître l’histoire argentine, ses symboles, ses personnages célèbres et son idiosyncrasie. Ce sont ensuite les différents récits, monuments et curiosités qui sauront vous séduire et vous feront aimer cette superbe capitale.

Visite guidée en français par Jeanette SerafiniRDV : 9h45 devant le Circulo Militar, Av. Santa Fe 750 DUREE : 1h30PRIX : 120 pesosMaximum : 15 participants. Un minimum de 5 personnes est requis pour faire cette visite. CONTACT : [email protected]

DUREE : 1h30 / PRIX : 300 pesosMaximum : 10 participants. Un minimum de 5 personnes est requis pour faire cette visite. CONTACT : [email protected]

≥ MARDI 5 DECEMBRE À 9H30 CAFE MENSUEL ET ASSEMBLEE GENERALE À L’AMBASSADE DE FRANCELa meilleure occasion de rencontrer les membres de notre association (anciens et nouveaux), de connaître les activités proposées pour le mois, d’échanger des idées et/ou tout simplement de dire bonjour à tout le monde à la fois.

≥ JEUDI 7 DECEMBRE À 13H VISITE D’EL ZANJÓN À SAN TELMOLe Zanjón de Granados est l’un des endroits les plus mystérieux de Buenos Aires. En 1985, un ancien ruisseau qui circulait à San Telmo a été découvert sous une maison construite en 1830. Après un travail de fouille archéologique, des labyrinthes et des tunnels ont été découverts. La visite de ce lieu permet de retracer 400 ans d’histoire de la vie des Porteños, en retrouvant des pièces d’époque, des ustensiles et autres objets qui parlent de la vie coloniale à Buenos Aires.

RDV : 13H - Defensa 755 - San Telmo DUREE : 1h30PRIX : 180 pesosMaximum : 15 participants. Un minimum de 5 personnes est requis pour faire cette visite. CONTACT :[email protected]

Photo Jose Andres Basbus

Photos DR

Buena Onda Novembre - Décembre 2017 39 38 ACTIVITÉS PERMANENTES

BridgeDébutant(e)s ou joueur(se)s averti(e)s, n’hésitez pas à (re)découvrir les mystères de la 5e majeur !Les amateurs du tapis vert peuvent participer à des cours de 1h30 les mardis et jeudis de 13h30 à 15h au tarif de 170 pesos (700 pesos pour 4 cours mensuels)• Soit à la Recoleta Club de Bridge Pacheco de Melo 1994 piso 2• Soit à Belgrano chez un de nos adhérents (le professeur se déplacera)CONTACT : Gabino AlujaCEL. : 15 6002 4043

Jeux de Société Jeudi de 14h30 à 17 hUne nouvelle activité «jeux de société» hebdomadaire vous est proposée. Venez passer un bon moment autour d’une partie de Scrabble, de tarot, de triolet ou tout autre jeu ! Détente, bonne humeur et convivialité seront de mise.Lieu : chez Sylvie Ramos à BelgranoCONTACT : [email protected]

Mah-jong Novices ou initié(e)s, venez jouer à ce jeu ancestral chinois !Les rencontres se tiennent tous les mercredis matins à partir de 9h jusqu’à 12h en Capital à Belgrano. Activité gratuite.CONTACT : Sylvie Ramos EMAIL : [email protected]

Atelier écritureRoland vous propose une façon concrète d’aborder l’écriture en fonction des envies et besoins. Ecrire pour être lu, que ce soit dans la vie de tous les jours, ou dans d’autres contextes, c’est avant tout prendre le goût de l’écriture au fil d’exercices, tant ludiques que pédagogiques. Il y a mille et une façons d’écrire. Le tout c’est de trouver son style.Lundi ou vendredi matin, de 9h à 10h30. Les séances sont individuelles ou collectives, les horaires et les lieux peuvent être adaptés en fonction des demandes. Tarif : 300 pesos la séance, à raison de cinq séances consécutives, soit 1 500 pesos au total.CONTACT : Roland Bijlenga EMAIL : [email protected]

Atelier informatiqueNul en informatique ? Vous avez envie de jeter votre ordinateur par la fenêtre ? Il n’est jamais trop tard pour apprendre ! Ne vous énervez pas tout(e) seul(e) devant votre écran !Daniel vous propose des ateliers informatiques à Palermo tous les lundis à 10h au tarif de 90 pesos l’heure (en espagnol, mais il y aura une traductrice).CONTACT : Isabelle Mendoza EMAIL : [email protected] Daniel vous propose aussi un service technique à domicile. TÉL. : +54 11 5433 1846, CEL. : +54 9 11 6145 9861EMAIL : [email protected]

Renseignements et inscriptions directement auprès des contacts de chaque activité.Pour se muscler l’esprit et échanger

Cours de coutureEnvie de créer vos propres vêtements ? Amelia vous propose des cours de couture de 3h, une fois par semaine, (350 pesos le cours) de 10 à 13h, ou de 14 à 17h, vous pouvez choisir le jour et les heures. Les cours commencent le 1er Avril. Elle vous conseille de vous inscrire dès maintenant, car il y a peu de places.CONTACT : Amelia SEGURATÉL.: 15-6848-2510 EMAIL : [email protected]

Patchwork/point de croixVous êtes passionnées de patchwork ou de point de croix ou vous aimeriez débuter cette activité sans en avoir les bases ou le matériel, venez nous rejoindre ! Les rencontres se tiennent tous les mardis après-midi à partir de 14h jusqu’à 18h pour celles qui le souhaitent chez Morena, en Capital à la Recoleta. Activité gratuite. CONTACT : Morena BarbieriEMAIL : [email protected]

Le sport ne sera plus désormais une contrainte pour vous mais un plaisir !

MarcheVenez marcher d’un bon pas et vous oxygéner pendant une heure environ tout en papotant ! Tous les lundis, mercredis et vendredis départ à 8h30 du lycée Mermoz en Capital. Activité gratuite.CONTACT : [email protected]

RunningPour celles et ceux qui ont envie de courir, quelque soit votre niveau, histoire de vous aérer et bien démarrer la semaine !Tous les lundis venez donc nous rejoindre équipés de vos baskets et de vêtements adaptés pour un jogging matinal à 8h30 devant le lycée Mermoz à Belgrano (durée 45 min/1h). Activité gratuite.CONTACT : [email protected]

ZumbaVous aimez bouger, danser, les rythmes latino, alors ce cours est pour vous !Lundi, mercredi et vendredi à 10h (Gimnasio Olympia, Arcos 2391).Mardi et jeudi à 20h15 (Monroe 2645).Tarif : Pass libre : 450 pesos par mois8 cours : 400 pesos par mois 4 cours : 350 pesos par mois Le cours : 100 pesos CONTACT : Kike InsuaEMAIL : [email protected]

BUENAONDA

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Buena Onda Novembre - Décembre 2017 41 40 PETITES ANNONCES

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[BIEN-ETRE]≥ Cours privés de yoga, méditation et relaxation profonde avec bols tibétains. L’espace « San Telmo Hatha Yoga » vous propose des cours personnalisés au plus près de vos besoins et de vos aspirations. Venez respirer, bouger, vous libérer du stress et apprendre à mieux habiter le corps et l’esprit. Un moment de paix pour s’occuper de soi. Français, espagnol et anglais.CEL :15 3330 9856WEB : www.santelmohathayoga.com

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[MUSIQUE]≥ Martin Negro et Julieta Fargas animent une académie de musique appelée Studio Arte & Música à Palermo. Ils proposent des cours de piano, de violon, de guitare (électrique et classique), de chant, d’ensemble choral, de percussions et d’ensembles musicaux. Les cours s’adressent à un public large, avec une spécialité pour les enfants. Ateliers en groupe et leçons particulières. Possibilité de cours à domicile.Plusieurs familles de la communauté française ont fait appel à leurs services (Trannoy, Dufour, Bruno, Santonja, Costerg, entre autres).TÉL.: +54 9 11 4801 9487EMAIL : [email protected] : www.studioarteymusica.com www.martinnegro.com

[PATISSERIE]≥ Les petites douceurs de SylviePâtisserie française classique sur commandeCours de pâtisserie à Belgrano CONTACT : Sylvie CEL. :15-5894-4727 EMAIL : [email protected]

[SANTE] ≥ Médecin GénéralisteDocteur Hélène LuzzattiMédecin Généraliste francophoneCabinet à Belgrano - Aguilar 2580, (se déplaceà domicile)CEL : 15 5690 0161EMAIL : [email protected]

≥ Ostéopathe D.O. - Podologue D.E. Sandrine BelléeAnalyse numérique posturaleCoronel Diaz 1520 piso 5A(proche du Alto Palermo shopping)CEL.: 11 3245 9347EMAIL : [email protected]

42 NUMÉROS UTILES

CAPITAL

Clara BENAICHA 

William BRUNEL

Ines RONCERO IRAIZOZ

ZONA NORTE

≥ MARTINEZ

Juliette FIGINI

≥ ACASSUSO

Robin DEREUDRE

15 4916 998215 2345 703415 4673 5718

15 3232 6990

15 4074 7577

[BABY - SITTERS]

POLICE

POMPIERS

URGENCES MÉDICALES

CENTRE DE DÉSINTOXICATION

HÔPITAL DES BRÛLÉS

CENTRE ANTI-RABIQUE (CAPITAL)

CENTRE ANTI-RABIQUE (ZONA NORTE)

DEFENSA CIVIL (accidents, innondations)

CONSULAT / URGENCES

AIDE À L’ENFANT

RENSEIGNEMENTS TÉLÉPHONIQUES

RÉCLAMATIONS TÉLÉPHONIQUES

HORLOGE PARLANTE

9111011074262 6666 / 22474923 3022 / 30254982 66664799 324010315 4470 3202102110112113

[Urgences]

Tarif minimum : 90 AR$ / hMerci de prévoir de quoi dîner ainsi que de payer le transport ou de raccompagner les baby-sitters chez eux. Toute ½ h commencée est due.

Situé à 250 km des chutes d’Iguazú et 60 km des chutes de Moconá, à proximité de la forêt paranéenne, El Soberbio Lodge est au cœur de la province de Misiones, au nord-est de l’Argentine, dans un écrin de verdure encore peu connu et idéal pour se détendre en toute quiétude.

Parfait mélange entre art et nature, El Soberbio Lodge vous propose un service exclusif pour une expérience unique. Les espaces amples et luxueux offrent un spectacle magnifique sur la nature avec la rivière Uruguay, les champs de citronnelle, et au loin, les côtes du Brésil.

Les quatre chambres sont vastes et s’inspirent des couleurs environnantes. Pour ceux qui préfèrent un lieu plus intime, nous proposons un chalet de deux étages avec une vue unique sur la rivière et ses alentours. Il peut accueillir de 2 à 5 personnes.

L’accès depuis la route est facile. Nous sommes situés à proximité du village El Soberbio, capitale des essences aromatiques comme la citronnelle, la verveine et le maté.

Activités en plein air et détente assurées. Nous sommes ouverts toute l’année et disposons d’un service de transfert.

Réservation et information : [email protected] web : www.elsoberbio.com.arContact : Carole Lagomarsino au 011-15-51601059