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L3 - HISTOIRE ANNÉE 2017-2018 Directeur : Jean-Marie LE GALL Responsable Administratif : Eddy MARIE ROSE U.F.R. Histoire 17, rue de la Sorbonne 75231 PARIS Cedex 05 01.40.46.27.89 e-mail : [email protected]

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L3 - HISTOIRE ANNÉE 2017-2018

Directeur : Jean-Marie LE GALL Responsable Administratif : Eddy MARIE ROSE

U.F.R. Histoire 17, rue de la Sorbonne 75231 PARIS Cedex 05 01.40.46.27.89 e-mail : [email protected]

1er semestre :

- 13 semaines de cours : du lundi 18 septembre au samedi 28 octobre 2017 du lundi 6 novembre au samedi 23 décembre 2017

- 1ère session d’examens du 1er semestre, évaluation et orientation :

du lundi 8 janvier au samedi 20 janvier 2018

2ème semestre :

- 12 semaines de cours : du lundi 22 janvier au samedi 24 février 2018

du lundi 5 mars au samedi 21 avril 2018

- 1ère session d’examens du 2ème semestre : du mardi 2 mai au samedi 19 mai 2018

- semaine pédagogique du vendredi 8 juin au jeudi 14 juin 2018

- 2ème session (rattrapages des 1er et 2ème semestres) :

du vendredi 15 juin au samedi 7 juillet 2018

************************* Vacances universitaires 2017-2018

TOUSSAINT : du samedi 28 octobre 2017 au soir au lundi 6 novembre 2017 au matin

NOËL : du samedi 23 décembre 2017 au soir au lundi 8 janvier 2018 au matin HIVER : du samedi 24 février 2018 au soir au lundi 5 mars 2018 au matin

PRINTEMPS : du samedi 21 avril 2018 au soir au mardi 2 mai 2018 au matin

J3010115/J3010215 : Histoire de la Mésopotamie

Enseignants : Brigitte Lion (CM), Philippe Clancier (TD) Sujet du cours (S1) : Le Proche-Orient au Bronze Récent (1500-1000 av.J-C.) : Haute-Mésopotamie et Syrie Au milieu du IIe millénaire av. J.-C., un nouvel ordre politique émerge au Proche-Orient, marqué par l’apparition d’un grand État, le Mittani, dans le nord de la Mésopotamie, et par l’intervention des peuples voisins, Égyptiens et Hittites, dans les régions du Levant. Le premier semestre permettra d’examiner les relations internationales développées par ces grands Etats, à la fois entre eux et avec leurs vassaux respectifs. Seront également présentées les relations économiques et culturelles dans ce monde ouvert aux échanges, ainsi que les aspects religieux. Bibliographie 1. Ouvrages généraux sur le Proche-Orient ancien : -D. AGUT et J.-C. MORENO-GARCÍA, L’Égypte des pharaons. De Narmer à Dioclétien 3150 av. J.-C. – 284 apr. J.-C., Belin, 2016. Particulièrement p. 321-449. -P. Bordreuil, F. Briquel-Chatonnet et C. Michel (éd.), Les débuts de l’Histoire. Le Proche-Orient ancien de l’invention de l’écriture à la naissance du monothéisme, La Martinière, Paris, 2008 ; rééd. Les débuts de l’Histoire. Civilisations et Cultures du Proche-Orient ancien, Khéops, Paris, 2014. -F. Joannès (dir.), Dictionnaire de la Civilisation Mésopotamienne, R. Laffont éd., Coll. Bouquins, Paris, 2001. -A. Kuhrt, The Ancient Near East, volume I, Routledge, Londres, 1997. -L. Oppenheim, La Mésopotamie, Portrait d'une civilisation, NRF, Paris,1970. -M. Roaf, Atlas de la Mésopotamie et du Proche-Orient Ancien, Brepols, 1991. -G. Roux, La Mésopotamie. Essai d'histoire politique, économique et culturelle, Paris,1985.2. Sur le Proche-Orient au Bronze Récent:

-M. Liverani, Prestige and Interest, International Relations in the Near East, 1600-1100 B.C., Padoue, HANES 1, 1990. -A. Podany, Brotherhood of Kings. How International Relations Shaped in the Near East, Oxford, 2010 (chapitres sur la période 1500-1300) Sujet du cours(S2):Le Proche-Orient au Bronze Récent (1500-1000 av.J-C.) :Assyrie et Babylonie Le programme, dans la continuité de celui du premier semestre, portera sur l’expansion de l’Assyrie qui, à partir du XIVe s. rejette la domination du Mittani pour devenir un puissant royaume, puis un empire qui s’implante dans les régions occidentales jusque-là soumises au Mittani. Une idéologie religieuse et royale particulière s’y développe. Dans le même temps, la Babylonie, restée à l’écart des mouvements d’expansion, est périodiquement menacée par les interventions assyriennes. Culturellement, elle élabore une synthèse originale entre l’héritage du début du IIe millénaire et l’apport des populations kassites qui s’y sont implantées. Bibliographie Voir semestre 1. Ajouter : -J. ARUZ, K. BENZEL et J. M. EVANS, Beyond Babylon. Art, Trade, and Diplomacy in the Second Millennium B.C., The Metropolitan Museum of Art, New York, Yale University Press, New Haven and London, 2008 -R. H. BEAL, « Hittite Anatolia: A Political History », dans R. Steadman & G. McMahon (éds.), The Oxford handbook of ancient Anatolia, 10000-323 B.C.E. Oxford University press, Oxford, 2011 p. 579-603. -E. H. CLINE, 177 avant J.-C.: Le jour où la civilisation s'est effondrée, La Découverte, 2015. -B. Lafont, A. Tenu, F. Joannès & Ph. Clancier, La Mésopotamie. De Gilgamesh à Artaban, Belin. -J. N. Postgate, Bronze Age Bureaucracy. Writing and the Practice of Government in Assyria, Cambridge, 2013.

J3010315/J3010415 Histoire de la Grèce archaïque et classique

Enseignants : S1 :Sophie Lalanne (CM) Hélène Castelli (TD)

S2 : Violaine Sebillotte (CM), Aurélie Damet (TD)

Semestre 1 : Approche culturelle du politique (d’Homère à Platon) Ce cours s’attachera à redéfinir les frontières du politique dans les cités grecques aux époques archaïque et classique en dépassant le clivage qui oppose traditionnellement les usages institutionnels et les pratiques sociales et culturelles. La question du politique sera donc abordée à partir de thématiques variées et éclairée par des documents qui permettront d’en cerner les différents aspects. Il se dégagera de cette étude une définition du politique étendue à tous les secteurs de la vie sociale qui permettent à la communauté civique de percevoir son unité et d’en fixer les contours : naissance de la cité, démocratie et classes sociales, exclusion/intégration des femmes de citoyens, cultes, théâtre, rhétorique, philosophie politique, etc. On (re)lira avec profit un manuel d’histoire grecque, par exemple L'histoire grecque de Claude Orrieux et Pauline Schmitt Pantel aux Presses Universitaires de France. Bibliographie : Azoulay Vincent, Périclès: la démocratie athénienne à l'épreuve du grand homme, Paris, Armand Colin, 2010 Azoulay Vincent et Ismard Paulin éd., Clisthène et Lycurgue d'Athènes: autour du politique dans la cité classique, Paris, Publications de la Sorbonne, 2011 Finley Moses, Le monde d’Ulysse, 1954, rééd. Paris, Seuil, coll. Points Histoire, 2002 Ismard paulin, L’événement Socrate, Paris, Flammarion, 2013 Lévèque Pierre et Vidal-Naquet Pierre, Clisthène l’Athénien. Essai sur la représentation de l’espace et du temps dans la pensée politique

grecque de la fin du VIe siècle à la mort de Platon, Paris, Les Belles Lettres, 1964 Loraux Nicole, Les enfants d’Athéna : idées athéniennes sur la citoyenneté et la division des sexes, Paris, Maspéro, 1981 Meier Christian, De la tragédie grecque comme art politique, Paris, Les Belles Lettres, 1991 Murray Oswin, La Grèce à l’époque archaïque, 1978, trad. fr., Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1995 Ober Josiah, Mass and elite in democratic Athens : rhetoric, ideology and the power of the people, Princeton, Princeton University Press, 1990 Polignac François, La naissance de la cité grecque, Paris, La Découverte, 1995² Polignac François et Pauline Schmitt Pantel, Athènes et le politique. Dans le sillage de Claude Mossé, Paris, Albin Michel, 2007 Schmitt Pantel Pauline dir., Histoire des femmes en Occident. L’Antiquité, Paris, Perrin, 1991, rééd. 2002 Vernant Jean-Pierre, Les origines de la pensée grecque, Paris, PUF, 1962 Vernant Jean-Pierre, Vidal-Naquet Pierre, Mythe et tragédie en Grèce ancienne, tomes 1 et 2, Paris, La Découverte, 1972 et 1986 Vidal-Naquet Pierre, Le chasseur noir, Paris, Maspéro, 1981 Semestre 2 : Religion et société à Athènes Depuis le Ier siècle après J.-C., il est d’usage de désigner la religion grecque par le terme de polythéisme, terme inventé à l’époque pour souligner le contraste avec le monothéisme des Juifs. Dans le panorama général de l’histoire des religions, ce qui frappe l’observateur est la pluralité de leur organisation divine. Les Grecs n’avaient pas de terme correspondant à notre mot « religion ». Ils parlaient plutôt d’eusèbéia, c’est à dire du soin des dieux. Le respect des mortels à l’égard des divinités était garant du fonctionnement de l’alliance entre mortels et immortels, autrement dit du fonctionnement social dans son ensemble. Le contrat social était religieux. L’historiographie de la religion grecque a considérablement évolué au cours de la seconde moitié du XXe siècle et au début du XXIe siècle.

Elle a mis en valeur à la fois les différentes représentations du divin (que l’on ne saurait réduire au seul anthropomorphisme) et les différentes échelles de l’appréhension du divin. Du panhellénisme à la cité, en passant par les groupes de parenté (familles, phratries), les Grecs superposent des échelons locaux, civiques et supra-civiques d’appropriation des divinités et de leurs mythes qui sont autant de prétextes aux reformulations des « personnalités » et des récits divins et héroïques. Les sanctuaires sont les lieux privilégiés des interactions avec le divin : qu’ils soient ouverts à tous ou réservés à une communauté, ils s’organisent selon des codes spatiaux et architecturaux qui deviennent la marque de l’hellénisme en Méditerranée : espace délimité, autel, temple, offrandes. L’espace du sanctuaire est saturé de mythes et de personnages surnaturels. La religion antique est généralement décrite comme une religion ritualiste ; elle ne repose sur aucune Révélation ni Ecriture. Les rituels, qui permettent que se maintienne la prospérité de chacun et de la communauté, engagent des individus selon des modalités définies par les cités : la place qu’y tiennent les citoyens, les citoyennes, les étrangers et les esclaves est intéressante à mesurer. Elle révèle l’implication de chacun de ces individus dans l’équilibre civique et marque les différences et les hiérarchies, notamment au cours du banquet qui suit le sacrifice sanglant. Si la religion crée le lien social, autant dire qu’elle comporte des enjeux politiques et économiques de première importance. Rompre le contrat en ne respectant pas les règles ou en contrevenant à son serment constitue une grave menace pour l’ensemble de la communauté. Les procès pour impiété témoignent des craintes qui entourent tout écart par rapport aux normes religieuses. Pour autant, les Grecs ne manquaient pas de tourner divinités et héros en ridicule : les comédies, l’iconographie des vases, montrent des personnages addicts au vin ou au sexe : la société divine, comme la société des mortels comportent des bouffons et des fous. Mais rire des dieux ne signifie pas oublier leur culte.

Ce sont les interactions entre les statuts civiques et les relations instaurées avec le monde divin, en particulier en définissant les cadres sociaux de la piété et de l’impiété, en interrogeant la notion de croyance et de contrôle social et en posant la question de la possibilité ou non de l’athéisme, qui nous retiendrons au cours de ce semestre. Eléments de bibliographie pour l’été : Hésiode, Théogonie, Classiques Belles Lettres (ou autre édition de poche). BRUIT ZAIDMAN P. et SCHMITT PANTEL P., La religion grecque, Colin, 1999 BRULE P., La fille d’Athènes, La religion des filles à Athènes à l'époque classique. Mythes, cultes et société, Les Belles Lettres, 1987. ISMARD, Paulin, L’événement Socrate, Flammarion, 2013 JOST, Madeline, La religion grecque, Paris, 1992. SOURVINOU-INWOOD Ch., « Qu’est-ce que la religion de la polis ? » dans La Cité grecque d’Homère à Alexandre, sous dir. de Oswyn Murray et S. Price (1990), Paris 1992 La Découverte. VERNANT, Jean-Pierre, L’Univers, les dieux, les hommes. Récits grecs des origines, Le Seuil, 1999.

J3010515/J3010615 : Histoire du monde hellénistique Enseignantes : Bernard Legras, Stéphanie Wackenier, Idaline Hamelin

Sujet du cours (S1) : Les cités grecques à l’époque hellénistique :

dynamiques institutionnelles, sociales et culturelles (St. Wackenier)

La conquête de l’Empire perse par Alexandre le Grand ouvre une nouvelle période de l’histoire grecque, l’époque hellénistique, qui voit l’expansion des modèles politiques et culturels grecs dans tout le Proche et le Moyen-Orient. Nous allons nous interroger sur la place qu’occupent, dans ce cadre étendu, les cités grecques : les « vieilles » cités de la Grèce égéenne et les cités nouvelles fondées par Alexandre et ses successeurs. Si elles se virent obligées de composer avec les rois, elles n’ont pas pour autant abandonné leur ancien mode de vie et notamment le modèle institutionnel démocratique. Il importe précisément de montrer comment ce modèle s’est maintenu mais aussi la façon dont la polis est touchée par des transformations inhérentes aux grands changements qui s’opèrent entre le IIIe et le Ier siècle av. J.-C. Il s’agit notamment d’une période où, de la rencontre entre l’hellénisme et les civilisations de l’Orient, naît la culture hellénistique, qui bouscule les vieux critères d’appartenance à l’hellénisme : il est désormais possible de devenir Grec par le partage des valeurs et de la paideia grecques. En même temps, on assiste à une véritable ouverture vers d’autres communautés ou individus, favorisée par les réseaux de parenté entre cités et par la circulation des personnes, des biens et des savoirs. Nous allons ainsi mettre en lumière le dynamisme de la vie civique, de la société et de la culture grecque au cours de cette période, considérée par beaucoup comme un « âge d’or » des cités. Bibliographie indicative J.-M. André et M.-Fr. Baslez, Voyager dans l’Antiquité, Fayard, Paris, 1993.

J.-M. Bertrand, Cités et royaumes du monde grec : espace et politique, Hachette, Paris, 1992. P. Cabanes, Le monde hellénistique de la mort d’Alexandre à la Paix d’Apamée (323-188), coll. « Points-Histoire » (n° H214), Paris, 1995. Ph. Clancier, O. Coloru, G. Gorre, Les Mondes hellénistiques. Du Nil à l’Indus, Hachette, Paris, 2016. A. Erskine (éd.), Le monde hellénistique. Espaces, sociétés, cultures, 323-31 av. J.-C., trad. fr., PUR, Rennes, 2004. P. Fröhlich, L’héritage d’Alexandre : les Grecs en Orient, IVe-Ier s. av. J.-C., La Documentation Photographique, n° 8040, La Documentation française, Paris, 2004. C. Grandjean, G. Hoffmann, L. Capdetrey et J.-Y. Carrez-Maratray, Le monde hellénistique, A. Colin (coll. U), Paris, 2008. R. Lonis, La cité dans le monde grec. Structures, fonctionnement, contradictions, coll. « Fac.-Histoire », Nathan, Paris, 1994. I. Malkin, A Small Greek World : Networks in the Ancient Mediterranean, Oxford University Press, New York-Oxford, 2011. L. Migeotte, L’économie des cités grecques, Ellipses, Paris, 2002. J. Zurbach et L. Capdetrey (éds.), Mobilités grecques : mouvements, réseaux, contacts en Méditerranée de l’époque archaïque à l’époque hellénistique, Ausonius, Bordeaux, 2012.

Sujet du cours (S2) : « L’Égypte hellénistique (323-30 av. n.è) » (B.Legras, I.Hamelin)

La mort d’Alexandre le Grand en 323 av. n.è ouvre sur une nouvelle période de l’histoire multimillénaire de l’Egypte, la période hellénistique. L’instauration de la dynastie macédonienne des Ptolémées, l’arrivée massive d’immigrants hellénophones, la diffusion de la civilisation grecque transforment le pays. La culture traditionnelle égyptienne se maintient cependant. Les Ptolémées sont à la fois des rois grecs et des pharaons. La complexité des

relations établies entre les habitants du royaume des Ptolémées est accrue par l’importance d’une diaspora juive fidèle au monothéisme, mais qui s’est hellénisée tant à Alexandrie que dans la chôra. L’un des enjeux du cours sera d’appréhender les formes de contacts entre les cultures qui cohabitent au sein d’une société multiculturelle dans la vallée du Nil et dans les oasis. L’étude se termine avec le règne de Cléopâtre VII (51-30 av. n.è), la dernière reine ptolémaïque. Bibliographie de base : BALLET, Pascale, La vie quotidienne à Alexandrie, 331-30 av. n.è, Hachette, La Vie quotidienne, 1999. CHAUVEAU, Michel, L’Egypte au temps de Cléopâtre, Hachette, La Vie quotidienne, 1997. CHAUVEAU, Michel, Cléopâtre, au-delà du mythe, Paris, Liana Levi, 1998. CLARYSSE, Willy et VANDORPE, Katelijn, Zénon, un homme d‟affaires grec à l’ombre des pyramides, Presses Universitaires de Louvain, Louvain, 1995. LEGRAS, Bernard, L’Egypte grecque et romaine, A. Colin, U, 2e éd., 2009. LEGRAS, Bernard, Hommes et femmes d’Egypte (IVe s. av. n.è.-IVe s. de n.è.), A. Colin, U, 2010. MÉLÈZE-MODRZEJEWSKI, Les Juifs d’Egypte de Ramsès II à Hadrien, PUF, Quadrige, 1997

J3010715/J3010815 : Histoire de l'Empire romain

Enseignants : François Chausson, Anne-Florence Baroni, Meriem Sebaï-Bernard

Sujet du cours : Des dieux à Dieu : Religions de l’Empire romain

(Ier siècle av. J.-C. – Ve siècle ap. J.-C.)

S1 : Les dieux de la cité de Rome et des cités de l’Empire (Italie et provinces), de César aux Sévères (Ier siècle av. J.-C. – IIIe siècle ap. J.-C.)

S2 : Vers l’établissement d’un monde chrétien : mutations religieuses et

politiques, des Sévères à la dislocation de l’Occident romain (IIIe siècle ap. J.-C. – Ve siècle ap. J.-C.)

La cité de Rome, dotée de ses dieux, temples et collèges de prêtres, s’est étendue aux dimensions d’un vaste empire multi-ethnique où abondaient des traditions variées. Une étude du fait religieux dans l’Empire romain doit procéder d’une analyse de la religion de la cité de Rome, des modalités de sa diffusion à travers l’Italie et les provinces, de la variété des pratiques religieuses en Occident comme en Orient (dieux locaux, judaïsme, religions improprement appelées « orientales »). On soulignera successivement l’importance du cadre social (cultes familiaux, pratiques réservées aux esclaves et aux affranchis, pratiques funéraires), du cadre civique (prêtres municipaux, dieux poliades, cultes locaux), du cadre provincial (« culte impérial » rendu à l’échelle de la province, grand-prêtre de la province) et du cadre étatique (dieux de Rome, prêtrises sénatoriales et équestres, divinisation des empereurs défunts). Loin des notions anachroniques de « religiosité » ou de « croyance », inopérantes pour définir le polythéisme romain, on s’attachera plutôt, dans le sillage des travaux de John Scheid et d’une historiographie entièrement renouvelée ces trente dernières années, à étudier la

spécificité du fait religieux dans le monde romain selon une approche fondée sur les sources attestant d’un ritualisme particulier, reposant sur une base politique et communautaire. La diffusion du christianisme se laisse percevoir de manière réfractée et fragmentaire dans les deux premiers siècles de notre ère où la documentation, de façon ponctuelle, n’éclaire que le destin de certaines communautés à un moment donné. C’est à partir du IIIe siècle que les sources deviennent plus abondantes, en partie concomitamment à l’émergence d’une « persécution d’Etat » exercée sur les chrétiens (et sur la nature et l’étendue de laquelle il faudra s’interroger). Le IVe siècle voit, à l’échelon politique, les mutations les plus nettes : en trois générations, de Constantin (306-337) à Théodose Ier (379-395), des empereurs devenus chrétiens (à l’exception du bref intermède de Julien l’Apostat en 361-363) favorisent les églises et leur clergé par des mesures juridiques et fiscales, s’impliquent dans les querelles théologiques, et finissent par limiter puis interdire les cultes traditionnels (improprement appelés « païens »). Cette mutation sera abordée de façon diachronique, en livrant diverses synthèses sur les innovations et les conservatismes qui, dans le champ religieux, traversent l’histoire des IIIe-Ve siècles. Bibliographie - M. Beard, J. North, S. Price, Religions de Rome, traduit par M. et J.-L. Cadoux, Paris, Picard, 2006. - M. Bettini, Eloge du polythéisme. Ce que peuvent nous apprendre les religions antiques, Paris, Les Belles Lettres, 2016. - P. Chuvin, Chronique des derniers païens. La disparition du paganisme dans l’Empire romain, de Constantin à Justinien, Fayard/-Les Belles Lettres, 19912. - I. Gradel, Emperor Worship and Roman Religion, Oxford, 2002 - F. Jacques, J. Scheid, Rome et l'intégration de l'empire, t. 1, Paris 1990, p. 111-128. - J.-M. Mayeur, Ch. et L. Pietri, A. Vauchez, M. Venard, Histoire du Christianisme, Paris, t. 1 (2000) et t.2 (1998). - J. Scheid, Religion et piété à Rome, Paris, 1983. - J. Scheid, La religion des Romains, Paris, A. Colin, Coll. Cursus, 19

J3010915/J3011015 : Histoire de la République romaine Enseignants : Clara Berrendonner, Jean-Claude Lacam, Raphaëlle Laignoux

Sujet du cours (S1) : L’Italie à l’époque républicaine : inventer

l’administration d’un territoire. Conquête et organisation de la péninsule italienne de la prise de Véies à la bataille de Télamon (396-225 av. J.-C.).

Sujet du cours (S2) : L’Italie à l’époque républicaine : inventer

l’administration d’un territoire. De la Guerre Sociale au Principat augustéen (91 av. J.-C.-14 ap. J.-C.) : une cité-Etat antique aux dimensions d’un Etat moderne.

Comment, dans les conditions matérielles qui étaient celles de l’Antiquité, une

puissance politique parvenait-elle à contrôler un territoire de vastes dimensions ? C’est le problème que la République romaine affronta durant une bonne partie de son histoire, et tout particulièrement lors de deux phases cruciales : d’une part, les IVe et IIIe s. av. n. è., qui virent Rome passer du statut de modeste cité d’Italie centrale à celui de puissance dominant l’ensemble de la péninsule ; d’autre part, le Ier s. av. n. è., où, suite à la crise entre Rome et les cités italiennes, actée lors de la Guerre Sociale de 91-89 av. n. è., l’octroi de la citoyenneté romaine aux communautés situées au sud du Rubicon plaça Rome dans une situation absolument inédite pour une cité-Etat antique : l’ager Romanus, le territoire rural de la cité romaine, avait atteint les dimensions d’un pays moderne.

En prenant pour objet d’étude l’Italie, on examinera donc comment la péninsule a servi de laboratoire à Rome pour inventer un système militaire et administratif original. Différentes thématiques seront explorées :

- Comment les Romains s’appropriaient-ils un espace ? Ceci implique de déterminer ce qu’ils pouvaient savoir de la géographique de la péninsule et des peuples qui l’habitaient avant même d’en faire la conquête ; de s’intéresser aux étapes et aux modalités de leur progression militaire ; d’observer comment, après une victoire, ils confisquaient une partie du territoire des cités vaincues, faisant ainsi croître l’ager publicus, les terres publiques de la cité romaine. On s’intéressera aux stratégies développées pour organiser les territoires entrés dans la sphère de domination romaine (fixation de limites ; construction d’infrastructures ; implantation de citoyens romains sous forme de garnisons ou de colonies…).

- On envisagera également les territoires de l’Italie romaine comme les espaces où se matérialisait le pouvoir de Rome. Les Romains imposèrent aux cités qu’ils avaient vaincues d’abord des indemnités de guerre et la livraison de fournitures destinées à leurs légions, puis, suivant différentes formules, la prestation de contingents militaires. Pour organiser concrètement tout cela, il fallait produire ou réceptionner des documents

administratifs, ce qui contribua au développement des archives romaines. Les Romains avaient aussi à gérer la distance géographique qui les séparaient des portions de leur ager publicus et des citoyens romains installés parfois à plusieurs centaines de km de Rome. Ils furent ainsi amenés à modifier leur système institutionnel en créant de nouvelles magistratures et à inventer des systèmes de délégation, qu’il s’agisse de rendre la justice ou de prélever les taxes. Enfin, sur le plan économique, l’emprise romaine sur l’Italie s’exprimait par la circulation des monnaies romaines ou la diffusion des produits artisanaux fabriqués à Rome.

- On cherchera aussi à cerner comment les territoires de l’Italie furent pensés et représentés par les hommes du temps. Du côté des cercles dirigeants romains, on dessina dans la péninsule des circonscriptions, des tribus créées avant 241 av. J.-C. jusqu’aux regiones instituées par Auguste, non seulement pour servir à des usages administratifs très concrets, mais aussi comme des moyens de conceptualiser l’espace. Du côté des habitants de la péninsule, par-delà la diversité de leurs statuts juridiques, l’Italie était un espace vécu et parcouru, où s’articulaient, de la plus petite cité à Rome, différents niveaux administratifs, et où les notables locaux jouaient un rôle-clé de relais entre centre et périphéries.

Parallèlement au CM, les TD permettront, à travers l’étude de documents variés (sources littéraires, épigraphiques, archéologiques), d’approfondir les thématiques majeures du programme.

Pistes bibliographiques : T. Cornell, The Beginnings of Rome, Londres, Routledge, 1995. Fr. Hinard (dir.), Histoire romaine, 1, Des origines à Auguste, Paris, Fayard, 2000. J.-M. David, La République Romaine de la 2e guerre punique à la Bataille

d'Actium, Paris, Points Seuil H 218, 2000. J.-M. David, La romanisation de l’Italie, Paris, Aubier, 1994 (rééd. en Champs

Flammarion, Paris, 1997). K. Lomas, Italy during the Roman Republic, dans The Cambridge Companion to

the Roman Republic, Cambridge, Cambridge University Press, 2006, p. 199-224. Cl. Nicolet, Rome et la conquête du monde méditerranéen, tome 1, Les structures

de l'Italie romaine, Paris, PUF, Nouvelle Clio, 1979 (10e rééd. avec mise à jour bibliographique, 2001).

Cl. Nicolet, L’inventaire du monde, Paris, Fayard, 1988.

J3011115/J3011215 : Les provinces romaines d’Afrique du nord

Enseignants : François Chausson, Meriem Sebaï

Sujet du cours (S1): De César à l’édit de Caracalla (48 av. J.-C. - 212 ap. J.-C.)

L'Afrique romaine comprend un vaste espace, s’étendant de l’Atlantique à la Tripolitaine : une variété de contrées, de peuples, de langues, de cultures s'y rencontrent. Politiquement elle est découpée en provinces dont l’histoire s’écrit depuis l’entrée dans l’orbite de Rome, et les territoires provinciaux sont eux-mêmes composés d'une mosaïque de cités, tandis que subsistent des structures tribales en divers points. En tenant compte des structures juridiques ayant présidé à l’établissement des provinces et des cités, et en mesurant l’apport des cultures locales et de l’implantation punique, on étudiera la spécificité propre de cette partie de l’Occident romain, répartie entre Maurétanies, Numidie et Afrique proconsulaire, entre Afrique côtière et Afrique de l’intérieur, chacune ayant une identité bien marquée. On accordera une attention particulière aux débats suscités par la notion de « romanisation », aussi bien dans le domaine de l’histoire politique que dans les formes de romanisation juridique ou encore dans l’établissement d’un cadre matériel de vie à la romaine à travers la réalisation d’une parure urbaine dont les modèles sont importés d’Italie. Bibliographie - A. IBBA, G. TRAIANA, L’Afrique romaine de l’Atlantique à la Tripolitaine (69-439 ap. J.-C.), Paris, 2006. - C. NICOLET (dir.), Rome et la conquête du monde méditerranéen 264–27 av. J.-C, coll. "Nouvelle Clio", Presses universitaires de France, vol. II, Genèse d’un empire, Paris, 1978. - F. JACQUES, J. SCHEID, Rome et l'intégration de l'Empire (44 av. J.-C. - 260 ap. J.-C.), coll. "Nouvelle Clio", Presses Universitaires de France, vol. I, Les structures de l'Empire romain, Paris, 1990. - C. LEPELLEY, Rome et l'intégration de l'Empire (44 av. J.-C. - 260 ap. J.-C.), Collection "Nouvelle Clio", Presses Universitaires de France, vol. II, Approches régionales du Haut-Empire romain, Paris, 1998. - F. JACQUES, Les cités de l’Occident romain, Les Belles Lettres, coll. La Roue à Livres, Paris, 1990. - F. JACQUES, Le privilège de liberté. Politique impériale et autonomie municipale dans les cités de l’Occident romain (161-244), Coll. de l'Ecole française de Rome 76, Rome, 1984.

- M. CHRISTOL, Regards sur l'Afrique romaine, Paris, 2005. - P. GROS, L'architecture romaine, tome I, Les monuments publics, Picard, Paris, 1996. - M. BENABOU, La Résistance africaine à la romanisation, La Découverte, Paris, 2005, 2e édition. - J. GAUDEMET, Les institutions de l'antiquité, Précis Dormat, Éditions Montchrestien, 7ème édition, Paris, 2002. - M. HUMBERT, Institutions politiques et sociales de l'antiquité, Dalloz, 5ème édition, Paris, 1994.

Sujet du cours (S2): De l’édit de Caracalla à la prise de Carthage par les Vandales (212 ap. J.-C. – 439 ap. J.-C.)

Les provinces d’Afrique connaissent un important essor à l'époque sévérienne. Dans les décennies qui suivent, elles ne sont que partiellement touchées par les crises qui sévissent dans le reste de l’Empire, mais elles constituent un excellent observatoire documentaire depuis lequel étudier les évolutions de l’Empire du IIIe au Ve siècle. Tour à tour on peut y analyser les métamorphoses de la civilisation municipale et ses évolutions juridiques et culturelles, les grandes réformes de l’époque tétrarchico-constantinenne, le christianisme à vaste échelle et sa transcription matérielle dans le cadre urbain, les relations entre églises rivales ainsi qu’entre « païens » et chrétiens, enfin les modalités d’invasion et d’installation des Vandales et la création d’un royaume barbare dans ce qui était jusque-là un des fleurons de l’Empire romain Bibliographie C. LEPELLEY, Les cités de l'Afrique romaine au Bas-Empire, Paris, 1979-1981 (Centre d'Etudes Augustiniennes, Antiquité, 80-81). A. CHASTAGNOL, L’évolution politique, sociale et économique du monde romain de Dioclétien à Julien, 284-363, Paris, Éditions Sedes, 3ème éd., 1994. C. LEPELLEY, M. Sot (edd.), La fin de la cité antique et le début de la cité médiévale. De la fin du IIIe siècle à l’avènement de Charlemagne, coll. Munera 8, Bari, 1996. C. LEPELLEY, Aspects de l’Afrique romaine. Les cités, la vie rurale, le christianisme, Bari, 2001. S. LANCEL, Saint Augustin, Paris, 1999. Y. MODÉRAN, Les Maures et l’Afrique romain (IVe-VIIe siècle) (coll de la BEFAR, 314), Rome, 2003.

J3011515/J3011815 : Culture et identité grecques

Enseignants : Paulin Ismard (S1), Sophie Lalanne (S2)

Sujet du cours (S1) : L’esclavage dans le monde grec, de l’archaïsme à la fin de l’époque hellénistique

Le cours sera consacré à l'histoire du phénomène esclavagiste dans le monde des cités grecques du début de l'archaïsme jusqu'à la fin de la période hellénistique. Il étudiera les différentes dimensions de l'institution esclavagiste (formes du travail servile, droit de l'esclavage, révoltes serviles etc...) mais aussi les représentations de l'esclavage dans la pensée et l'art grecs. Il réfléchira plus largement au rôle crucial joué par l'esclavage dans le fonctionnement des sociétés civiques grecques, et tentera d'éclairer la spécificité de l'esclavage grec au regard d'autres sociétés esclavagistes. Bibliographie Andreau J. et Descat R., Esclave en Grèce et à Rome, Paris, 2007. Finley M., L'économie antique, Paris, 1972. Finley M., Esclavage antique et idéologie moderne, Paris, 1981. Garlan Y., Les esclaves en Grèce ancienne, Paris, 1982. Ismard P., La démocratie contre les experts. Les esclaves publics en Grèce ancienne, Paris, 2015. Roubineau J.-M., Les cités grecques. Essai d'histoire sociale, Paris, 2015.

Sujet du cours (S2) : La politique dans la cité grecque à l’époque impériale (Ier-IIIe s.après J.C)

A partir d’une étude rapide de l’histoire de la cité grecque à l’époque hellénistique, ce cours portera sur son évolution sous la domination romaine. On étudiera simultanément et en relation étroite l’histoire politique et l’histoire des pratiques sociales et culturelles dans les provinces grecques et hellénisées de l’Empire romain en évoquant la cité gréco-romaine sous différents aspects : institutions, rôle des notables, relations avec Rome, urbanisme, modes de vie, culture intellectuelle… Seront également analysés le degré de pénétration du modèle de la cité et les modes de diffusion de l’hellénisme dans l’Orient romain auprès des Syriens, des Egyptiens, des Juifs, des chrétiens, ainsi que la Renaissance de la culture grecque en Asie mineure et, dans une moindre mesure, en Grèce. Ce cours n’est pas recommandé aux étudiants qui ne sont pas certains de pouvoir suivre le cours magistral. Bibliographie 1. Manuels d’histoire ancienne adaptés au programme Baslez M.-F., Histoire politique du monde grec, Paris 1994 (IVe et Ve parties) Lonis R., La cité dans le monde grec, Paris, Nathan Université, 1994 Christol M. et Nony D. (avec la collaboration de C. Berrendonner et P. Cosme), Rome et son empire, des origines aux invasions barbares, Paris, Hachette [1988], 2011 2. Histoire de l’Orient romain Bertrand J.-M., Cités et royaumes du monde grec : espace et politique, Paris, Hachette, 1992 (sur l’époque hellénistique) Bowie E., « Greeks and their past in the second sophistic », Past and Present 46, p. 3-41 Hansen M. H. éd., The ancient Greek city state, Copenhague 1993 (articles de P. Gauthier et F. Millar) Jones A. H. M., The Greek city from Alexander lo Justinian, Oxford 1940 Lalanne S., Une éducation grecque. Rites de passage et construction des genres dans le roman grec ancien, Paris, La Découverte, 2006 (1er chapitre) Lepelley C. dir., Rome et l’intégration de l’Empire (44 av. J.-C.-260 ap. J.-C.) II. Approches régionales du Haut-Empire romain, Paris, Nouvelle Clio, 1998 Nicolet C. dir., Rome et la conquête du monde méditerranéen II. Genèse d’un empire, Paris, Nouvelle Clio, 1978

Sartre M., Le Haut-Empire romain. Les provinces de la Méditerranée orientale d’Auguste aux Sévères (31 av.-235 ap.), Paris, Seuil, 1997 Sirinelli J., Les enfants d’Alexandre. La littérature et la pensée grecque de 334 av. J.-C. à 519 après J.-C., Paris, Fayard 1993

J3011715/J3011615 : Bible et Orient

Enseignants : Brigitte Lion, Julien Monerie Sujet du cours (S1) : Histoire d'Israël et de Juda dans le contexte politique et culturel

du Proche-Orient, du IIème millénaire av. J.-C. à la chute de l'Assyrie Pour l'historien du Proche-Orient ancien la Bible hébraïque est une source historique comme une autre. La critique textuelle aidée par les découvertes récentes de l'archéologie tente depuis longtemps d'évaluer sa pertinence historique. Etant réduit à faire des hypothèses concernant la manière dont les livres qui la constituent ont été élaborés et concernant l'identité de ses auteurs, l'apport de la Bible hébraïque à la connaissance historique restera toujours controversé. La question n'est plus tant de savoir si le roi David a jamais existé, que de comprendre quel roi il fut vraiment et comment et pourquoi il est devenu cette figure royale fondamentale d'Israël et un véritable héros de roman dans les Livres de Samuel. Heureusement pour nous, le Proche-Orient antique nous a laissé un nombre inestimable de sources notamment écrites (dont la majorité provient de Syrie et de Mésopotamie). Inscriptions historiques, commémoratives ou documents de la pratique complètent ou contredisent le point de vue biblique. L'«Israël biblique», réel ou mythique, n'aurait pu voir le jour en dehors du contexte culturel du Proche-Orient qui l'a vu naître. C'est donc les royaumes de Juda et Israël, qui sont à l'origine de cet «Israël biblique» que nous allons étudier dans leur milieu historique (la Palestine, le Proche-Orient), à une période où le peuple de Yahvé ne s'était pas encore singularisé (ce processus ayant seulement lieu après l'Exil, à l'époque de la domination perse à partir du VIe siècle). Nous nous pencherons sur la question de l'ancienneté des traditions bibliques, sur l'organisation tribale des Bene-Israël, sur l'environnement et la formation des royaumes de Juda et d'Israël et leur intégration forcée dans l'empire assyrien entre les IXe et VIIe siècles. L'influence culturelle assyrienne fut déterminante pour la formation du corpus biblique. Bibliographie **FINKELSTEIN I. et SILBERMAN N. A., La Bible dévoilée, Paris, Bayard, 2002. FINKELSTEIN I. et SILBERMAN N. A, Les rois sacrés de la Bible, Paris, Bayard, 2006. FINKELSTEIN I., Le royaume biblique oublié, Paris, Odile Jacob, 2013. LIVERANI M., La Bible et l’invention de l’histoire, Paris, Bayard, 2007.

*RÖMER T., La première histoire d’Israël : L’École deutéronomiste à l’œuvre, Genève, Labor et Fides, 2007. RÖMER T., L’invention de Dieu, Paris, Seuil, 2014. VAUX R., Les Institutions de l’Ancien Testament, T. I & II, Paris, Le Cerf, 1989 (5e édition).

Sujet du cours (S2) : la Bible, Israël et le Proche-Orient ancien, à partir de l'exil à Babylone

On affirme souvent aujourd'hui que «la Bible est née à Babylone». Cette théorie contient sûrement une grande part de vérité, au moins du point de vue historique. En 587, Jérusalem, la capitale de Juda, fut détruite ; les Babyloniens de Nabuchodonosor II déportèrent dans une seconde vague principalement l'élite du pays, lequel fut rayé de la carte. Le choc que constitua cet événement fut profond, même si, à l'échelle de l'empire, ce ne fut qu'un épisode militaire régional, nullement unique. Mais l'exil en Babylonie donna lieu à une des réactions culturelles les plus intrigantes qui soit. Cette communauté judéenne, installée de force sur les bords de l'Euphrate, opéra un intense travail de réflexion sur ses traditions historiques, juridiques et religieuses. Bien que les Judéens aient été avant tout l'une des populations du pays de Cana'an dont ils étaient issus, ils finirent par se représenter eux-mêmes comme un peuple d'étrangers et d'errants mus par la promesse divine d'une terre. Tout en intégrant manifestement des apports de leur environnement babylonien (on pense au calendrier), ils se forgèrent une nouvelle identité dont les «racines mythiques» furent projetées dans un passé, reconstitué, fondateur (l'épopée de l'Exode), prestigieux (règne de Salomon) ou noirci (l'époque des Juges), et qui parfois même remontait aux origines du Monde (le sabbat aurait été inventé le septième jour de la Création). Pour autant le «produit final», — le Pentateuque et le judaïsme —, ne fut constitué qu'aux siècles suivants, dans le cadre de l'empire achéménide et même jusque sous la domination grecque séleucide, c'est-à-dire pendant la période dite du «Second Temple». Cette dernière notion fait référence à la reconstruction achevée en 515 avant notre ère du temple du dieu des Judéens à Jérusalem. On a reconnu dans la rédaction du Pentateuque au moins deux grands courants de pensée postexiliques qui cohabitaient à l'ombre de ce temple: l'école sacerdotale et deutéronomiste. Certains chercheurs considèrent cette phase post-exilique comme la plus significative dans l'élaboration du canon vétéro-testamentaire, tandis que les sources de ses auteurs ou rédacteurs «tardifs», dont on ne nie pas forcément l'ancienneté supposée, sont du coup jugées la plupart du temps hors de la portée de la science moderne. Ce point de vue mérite d'être discuté, et l'on étudiera les rapports spectaculaires entre légendes, mythes et sagesse biblique, avec ce que l'on sait de la longue tradition culturelle mésopotamienne.

Bibliographie (cf. aussi bibliographie du premier semestre) ARTUS O., La Naissance du Judaïsme, Paris, Editions de l'atelier, 1999. BASLEZ M.-F., Bible et histoire. Judaïsme, Hellénisme, Christianisme, Paris, Fayard, 1998. BOTTERO J. et KRAMER S. N., Lorsque les dieux faisaient l'homme. Mythologie mésopotamienne, Paris, NRF Gallimard, Bibliothèque des Histoires, 1989. JOANNÈS F., La Mésopotamie au 1er millénaire av. J.-C., Paris, Armand Colin, 2000. JOANNÈS F. (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Coll. Bouquins, R. Laffont éd., Paris, 2001. RÖMER T. et al., Introduction à l'Ancien Testament, Genève, Labor et Fides, 2004.

J3011315/J3011415 : Espaces grecs

Enseignants : Francis Prost, Stéphanie Wackenier (CM), Vincenco Capozzoli, Thierry Lucas (TD)

S1 : Grèce continentale et égéenne

CM : Francis PROST (UFR 03) TD : Thierry LUCAS (UFR 03) Il s’agit d’aborder les problèmes concernant l’aspect et le développement des cités grecques dans une région, l’Asie mineure, où elles ont connu un essor particulier dès les origines, d’étudier sur quelques exemples (Carie, Lycie) les contacts avec le monde « barbare », et de suivre l’évolution de ce foyer de l’hellénisme à l’époque hellénistique et romaine : les cités grecques, qui présentent un modèle original d’organisation et qui dominent l’Égée jusqu’au IVe s. av. J-C., ne disparaissent pas après que leur rôle politique a été affaibli, mais restent des foyers bien vivants jusqu’à la fin de l’empire romain, tout en subissant des transformations profondes. Ce sont ces transformations que l’on saisira à travers la civilisation matérielle.

S2 : Grèce d’Occident

CM : Francis PROST (UFR 03) et Stéphanie WACKENIER (UFR 09) TD : Vincenzo CAPOZZOLI et Stéphanie WACKENIER

Ce cours traitera de l’Histoire et de l’Archéologie des mobilités grecques, de l'époque archaïque à l'époque hellénistique, c’est-à-dire des migrations, de la colonisation et des voyages en Méditerranée. On abordera en particulier la question des mobilités individuelles et collectives à travers des problématiques renouvelées portant sur le fait colonial. On insistera sur la question des transferts culturels et celle de l'ethnicité tant du point de vue archéologique qu'historique, en particulier en Égypte de la période archaïque à l'époque lagide.

Bibliographie simplifiée sur le monde grec d’Occident : Manuels de référence sur l’histoire grecque, l’archéologie, avec des exemples de commentaires de documents archéologiques : AMOURETTI, M.C. et RUZE, F., Le monde grec antique, Paris 1995 DEMOULE, J.P., Guide des méthodes de l’archéologie, Paris 2010 ETIENNE, R., MÜLLER, C. et PROST, F. Archéologie historique de la Grèce antique, Paris 2006 SCHNAPP, A.(dir.), Préhistoire et Antiquité, coll. Histoire de l’art Flammarion, Paris 1997 (en part. p.330-373) Sur le commentaire de documents archéologiques, une référence utile : COLLIN-BOUFFIER, S. (dir.), Le commentaire de documents figuratifs : La Méditerranée antique, Paris 2001 Sur le monde grec colonial : BOARDMAN, J., Les Grecs outre-mer, colonisation et commerce archaïque, Naples 1980 ETIENNE, R., La Méditerranée au VIIe siècle, Paris, 2010 GRAS, M., La Méditerranée archaïque, Paris 1996 GRECO, E., La Grande Grèce, histoire et archéologie, Paris 1996 LAMBOLEY, J.L., Les Grecs en Occident, Paris 1996 PUGLIESE-CARATELLI, G., Grecs en Occident, Paris 1996 Bibliographie simplifiée sur l’Egypte : Agut D., Moreno-Garcia J.-C., L’Egypte de Narmer à Dioclétien, Paris, Belin, 2016, p. 487-725. Valbelle D., Les neuf arcs. L’Egyptien et les Etrangers de la Préhistoire à la conquête d’Alexandre, Paris, A. Colin, 1990, partie IV. Le crépuscule des pharaons. Catalogue de l’exposition tenue au Musée Jacquemart-André, Paris, 2012.

J3020315/J3020415 : Histoire de l’Afrique médiévale

Enseignants : Bertrand Hirsch, Hadrien Collet, Adrien Delmas

Sujet du cours : Dynamiques sociales, économiques et religieuses des sociétés africaines à l’époque médiévale (Xe-XVIe s.)

De la façade Atlantique à l’océan Indien, le continent africain voit, à partir du Xe siècle, se cristalliser un certain nombre de formations politiques, sinon étatiques, au moins centralisées, en lien l’essor des échanges avec le monde extérieur, la diffusion de religions comme l’islam ou le christianisme et le développement de cultures de l’écrit. Cet enseignement est destiné à explorer l’histoire des sociétés d’Afrique sahélienne, centrale, orientale et austral et à suivre les dynamiques religieuses, politiques et sociales qui ont conduit à la diffusion et à l’enracinement des christianismes et de l’islam dans ces régions, leur coexistence ou leur confrontation avec des cultes anciens et leur appropriation par les élites et les pouvoirs politiques. Les travaux dirigés seront l’occasion de travailler sur les sources de l’histoire médiévales de l’Afrique subsaharienne, endogènes et exogènes : textes manuscrits et imprimés, épigraphie, sources orales, données archéologiques. Une connaissance préalable des sociétés africaines et de leur histoire n’est pas requise.

S1 : Ethiopie et Kongo (Xe-XVIe s.) (B. Hirsch)

En Ethiopie, la christianisation ancienne des élites, dès le IVe siècle dans le royaume d’Aksum, lie de manière très étroite l’essor des royautés et de leurs dynasties (Zagwé entre Xe et XIIIe siècle, puis Salomoniens à partir de 1270) et l’enracinement et la diffusion du christianisme, en particulier à travers le monachisme, tandis que dans les régions orientales apparaissent à compter du Xe siècle des sultanats islamiques. Quelle est la nature du christianisme et de l’islam éthiopiens ? Quelles sont leurs relations ? Comment composent-ils avec des religions concurrentes (cultes de possession) ? Quelles mutations entraînent, au XVIe siècle, l’internationalisation des conflits et l’apparition de nouveaux acteurs religieux : l’Eglise catholique et les Ottomans ? Le cas du Kongo est fascinant parce qu’il nous permet, à partir de l’émergence d’une royauté « sacrée » à la fin du XIVe siècle de documenter les religions locales et leur imbrication avec les pouvoirs puis de comprendre comment le christianisme apporté par

les missionnaires et marchands portugais au XVIe siècle est absorbé et transformé par le pouvoir royal.

S2 : Sahel, côte Swahili et Afrique australe (Xe-XVIe s.) (H.Collet et A.Delmas)

En Afrique de l’Ouest, au sud du Sahara, le Moyen Âge est caractérisé par l’émergence de grands États qui ont en commun d’avoir exercé une hégémonie sur le Sahel. Ils nous sont connus à partir du VIIIe siècle grâce au développement du commerce transsaharien, qui met en contact l’Afrique du Nord islamisée avec les sociétés du Sud, par le biais duquel les informations sont remontées par les commerçants et consignées par la géographie savante. Ainsi, du VIIIe au XVIIe siècle, une documentation historique, lacunaire mais continue, exogène et endogène, a pris corps et nous permet aujourd’hui de retracer la diffusion progressive de l’islam au sud du Sahara. Ce cours sur l’Afrique de l’Ouest subsaharienne portera ainsi sur ce régime documentaire qui mobilise des sources de natures différentes. La question de l’islam sera le point d’entrée pour étudier les profondes mutations sociales et économiques qui marquent les États médiévaux d’Afrique de l’Ouest. Celles-ci conduisent à de nombreuses transformations, dont la plus éclatante, à la fin de ce Moyen Âge, est sans doute l’apparition d’une production écrite endogène en langue arabe. Des dynamiques similaires, bien qu’indépendantes, traversent les sociétés swahili de la côte orientale de l’Afrique. L’introduction de l’Islam entraîne de nouvelles pratiques culturelles, sociales et commerciales, notamment la consolidation de réseaux qui s’étendent jusqu’à l’autre bout de l’océan Indien. Mais c’est bien cette position d’interface entre les réseaux maritime et les royautés de l’intérieur du continent (Région des Grands Lacs et plateau du Zimbabwe) qui expliquent les formes sociales et urbaines si spécifiques aux cités-États swahili. En liaison avec la côte, l’Afrique australe connait dès le Xe siècle l’émergence de structures étatiques sur les rives du fleuve Limpopo (Mapungubwe) qui se consolideront sur le plateau du Zimbabwe. Si les distinctions sociales au sein des cultures politiques et sociales d’Afrique australe sont rendues visibles par les biens de prestige issus de l’extraction minière et du commerce international, elles restent aussi le résultat de systèmes pastoraux plus anciens. Faut-il dès lors continuer à expliquer les dynamiques de centralisation politiques par le contact grandissant avec le monde extérieur ?

Bibliographie S1 Balandier, Georges, Le royaume de Kongo du XVIe au XVIIIe siècle, Hachette, 1965, (Pluriel, 2013). Derat, Marie-Laure, Le domaine des rois éthiopiens (1270-1527). Espace, pouvoir et monachisme, Paris, 2003. Fauvelle, François-Xavier & Hirsch, Bertrand, Espaces musulmans de la Corne de l’Afrique au Moyen Age, Paris, 2011. Fauvelle, François-Xavier, Le rhinocéros d'or. Histoires du Moyen Âge africain, Paris, 2014 Hilton, Ann, The Kingdom of Kongo, Oxford, 1985. Randles, William G. L., L’ancien royaume du Congo des origines à la fin du XIXe siècle, Mouton, 1968. S2 Cuoq, J., Histoire de l'islamisation de l'Afrique de l'Ouest, des origines à la fin du XVIe siècle, Paris, 1984. Lange, D., Le Dīwān des sultans du [Kānem-]Bornū : chronologie et histoire d’un royaume africain (de la fin du Xe siècle jusqu’à 1808), Wiesbaden, 1977. Levtzion, N., Ancient Ghana and Mali, Londres, 1973. Moraes Farias, P.F. de, Arabic medieval inscriptions from the Republic of Mali : epigraphy, chronicles and Songhay-Tuāreg history, Oxford, 2003. Randles, William G. L., L'Empire du Monomotapa du 15e au 19e siècle, Paris, 1975 Pikirayi, Innocent, The Zimbabwe Culture: Origins and Decline of Southern Zambezian States, Oxford, 2001

J3020515/J3020615 : Histoire de l’Empire byzantin

Enseignants : S. Métivier, R. Estangüi Gómez

Sujet du cours (S1) : Le Moyen-Âge byzantin (VIIIe-XIIe siècle).

Aristocratie, pouvoirs et société dans l’Empire byzantin CM : S. Métivier TD : R. Estangüi Gómez L’histoire politique du monde byzantin a longtemps été réduite à un schéma assez simple : une histoire de l’autorité impériale, de ses détenteurs et de ses dynasties, dans laquelle l’aristocratie de l’Empire ou, plus largement, les puissants figuraient comme serviteurs de l’État ou comme opposants possibles au pouvoir des empereurs. La place de l’aristocratie dans la société byzantine a été progressivement reconsidérée et l’on souligne au contraire aujourd’hui l’importance toujours croissante qu’elle a gagnée dans le Moyen-Âge byzantin, de l’apparition d’une nouvelle aristocratie au VIIIe siècle jusqu’à l’avènement d’une dynastie impériale issue de ses rangs à la fin du XIe. Dans le cadre de ce cours sera proposée une autre histoire des pouvoirs dans le monde byzantin à travers le prisme non plus de l’État impérial mais du groupe aristocratique et de sa domination dans la société. On examinera des thèmes aussi divers que les fondements politiques, sociaux, économiques et culturels de sa domination, son fonctionnement en tant que groupe social, notamment sa capacité à se renouveler et à faire lien. Bibliographie : J.-C. CHEYNET, L’aristocratie byzantine (VIIIe-XIIIe siècle), Journal des Savants, juillet-décembre 2000, p. 281-322. J.-C. CHEYNET, Pouvoir et contestations à Byzance (963-1210), Paris 1990 (Byzantina Sorbonensia 9). Le monde byzantin, t. II (641-1204), dir. J.-C. CHEYNET, Paris 2006 (Nouvelle Clio). É. PATLAGEAN, Un Moyen Âge grec. Byzance IXe-XVe siècle, Paris 2007.

Sujet du cours (S2) : Le Moyen-Âge byzantin (VIIIe-XIIe siècle).

Une autre société chrétienne

CM : S. Métivier TD : R. Estangüi Gómez Le monde byzantin est aujourd’hui identifié avec le monde orthodoxe. C’est précisément au cours des premiers siècles du Moyen Âge, entre le VIIIe et le XIIe, que s’élabore, dans l’Empire, une culture chrétienne propre, à la faveur d’un triple contexte. La christianisation de la société, et en particulier de ses normes et de ses règles de fonctionnement, se poursuit ; à l’issue de la crise de l’iconoclasme, une place spécifique est accordée aux images religieuses dans la piété et la culture des fidèles de l’Empire byzantin ; les tensions, puis les conflits avec la papauté éclatent. On examinera la genèse de cette culture religieuse proprement byzantine, désignée par le terme d’Orthodoxie, qui marqua si fort l’ensemble du monde orthodoxe, en même temps que l’encadrement et le contrôle de la société exercés par les autorités religieuses, tout en accordant une attention particulière à toutes les résistances, voire les oppositions, que ces tendances n’ont pas cessé de susciter au sein même de la société byzantine. Bibliographie : Histoire du Christianisme, t. 4, éd. J.-M. MAYEUR, C. et L. PIETRI, A. VAUCHEZ et M. VENARD, Paris 1993. Le monde byzantin, t. II (641-1204), dir. J.-C. CHEYNET, Paris 2006 (Nouvelle Clio). G. DAGRON, Empereur et prêtre. Étude sur le « césaropapisme byzantin », Paris 1996. A. LAIOU, Mariage, amour et parenté à Byzance aux XIe-XIIIe siècles, Paris 1992 (Travaux et Mémoires. Monographies 7). É. PATLAGEAN, Structure sociale, famille, chrétienté à Byzance, IVe-XIe siècle, Londres 1981 (Variorum Reprints).

J3020715/J3020815 : Histoire du haut Moyen Âge

Enseignants : Geneviève Bührer-Thierry Laurent Jégou Thomas Lienhard

Sujet du cours (S1) : Femmes, genre et sociétés dans le haut Moyen Âge

L’histoire des femmes s’est développée dans les années 1960 et a connu un grand développement dans les pays anglo-saxons, avec les Women’s studies. Les Gender’s studies ont pris le relais dans une perspective nouvelle qui prend désormais en compte la construction des identités masculines et féminines, la place et le rôle de chacun des genres au sein des communautés familiales, religieuses, villageoises, politiques. On envisagera ici l’ensemble du haut Moyen Âge du VIe au XIe siècle dans la longue durée en privilégiant une approche thématique. Après une réflexion générale sur la construction des identités genrées dans le haut Moyen Âge on abordera plusieurs grandes thématiques : celle de la place de la femme au sein de la famille – notamment dans le cadre du mariage et du veuvage ; celle des relations entre les femmes et le sacré, enfin celle des relations entre les femmes et le pouvoir. On essaiera à chaque fois de montrer comment l’histoire des femmes doit être comprise comme une composante essentielle de l’histoire dont elles sont partie prenante, sans l’isoler de l’ensemble de l’histoire. Bibliographie Le Jan Régine La société du haut Moyen Âge, Paris, Armand Colin, 2003 (collection U). Le Jan Régine, Femmes, pouvoir et société, Paris, Picard, 2001. Gender in the Early Medieval World, East and west 300-900, ed. L. Brubaker et J. H. Smith, Cambridge University Press, 2004. Pancer Nira, Sans peur et sans vergogne. De l’honneur et des femmes aux premiers temps mérovingiens, Paris, Albin Michel, 2001. Santinelli Emmanuelle, Des femmes éplorées ? Les veuves dans la société aristocratique du haut Moyen Âge, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2003.

Sujet du cours (S2) : La christianisation de l’Europe (VIe-XIe s.)

Ce cours a pour objectif d’embrasser l’ensemble du processus de christianisation qui a concerné toute l’Europe entre le VIe et le XIe siècle, y compris dans ses implications politiques et sociales car il ne s’agira pas de faire ici de l’histoire « religieuse ». On distinguera les sociétés issues des transformations de l’empire romain – notamment confrontées à la question de l’hérésie arienne - des sociétés nouvellement christianisées au nord et à l’est de l’Europe. On cherchera d’une part à comprendre les mécanismes de la conversion et les moyens mis en œuvre pour christianiser les sociétés, et d’autre part à évaluer l’impact de la christianisation sur l’organisation de la société et sur la formation de nouvelles structures politiques, car l’émergence de nouveaux « Etats » au nord et à l’est ne se comprend que dans le cadre de la construction de monarchies chrétiennes. Enfin, on réfléchira au processus de construction des identités et à la ligne de partage entre chrétiens et non-chrétiens en étudiant à la fois les relations entre chrétiens et communautés juives et les interactions entre païens et chrétiens. Bibliographie J.M. Mayeur et al., Histoire du christianisme, t. IV : Évêques, moines et empereurs (610-1054), Paris, Desclée, 1993. P. Brown, L’essor du christianisme occidental, Paris, Le Seuil, 1997. I.N. Wood, The Missionary Life : Saints and Evangelisation of Europe (400-1050), Londres-New-York, Longman, 2001 N. Berend (éd.), Christianization and the Rise of Christian Monarchy. Scandinavia, Central Europe and Rus’ (900-1200), Cambridge, CUP, 2007. G. Bührer-Thierry, Aux marges du monde germanique : l’évêque, le prince, les païens, Turnhout, Brepols, 2014.

J3021915/J3022015 : Histoire politique du bas Moyen Âge

Enseignants : Olivier Mattéoni (CM), Marie Dejoux, Thierry Kouamé (TD)

Sujet du cours (S1) : Le prince et l’histoire (Occident, XIIe-XVe siècle)

De tout temps, l’histoire a joué un rôle important dans la construction des identités politiques. Au Moyen Âge, l’histoire n’est pas une science à part entière, et on a pu dire qu’elle n’était qu’une « science auxiliaire » de la théologie, du droit et de la morale. Elle n’en demeure pas moins très présente et les écrits historiques y sont particulièrement nombreux. Que représente-t-elle alors pour le prince ? À partir du XIIe siècle, avec l’émergence des états nationaux, l’histoire est mise en avant dans son éducation. Elle doit « édifier » le prince dans son comportement moral et politique. Au temps de la croissance des états, l’argument historique devient essentiel quand il s’agit de justifier droits et revendications. Convaincus du poids de l’histoire, les princes ont même veillé à encourager la composition d’œuvres historiques, aboutissant au XVe siècle à l’apparition de chroniqueurs officiels, comme à la cour de France ou dans l’entourage des ducs de Bourgogne. L’objet de l’enseignement de ce module est de proposer une étude de la fonction de l’histoire pour les princes entre le XIIe et le XVe siècle, soit une période où le « système de communication » change profondément sous l’effet de la plus grande diffusion de l’écrit et de son rôle dans la société. L’analyse des enjeux politiques de l’écriture de l’histoire pour le prince sera le fil directeur du cours. Bibliographie de base Bernard GUENÉE, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier (« Collection historique »), 1980.

Bernard GUENÉE, Politique et histoire au Moyen Âge. Recueil d’articles sur l’histoire politique et l’historiographie médiévale (1956-1981), Paris, Publications de la Sorbonne, 1981. Bernard GUENÉE (dir.), Le métier d’historien au Moyen Âge. Études sur l’historiographie médiévale, Paris, Publications de la Sorbonne, 1977. Bernard GUENÉE, Comment on écrit l’histoire au XIIIe siècle. Primat et le Roman des roys, Paris, CNRS Editions, 2016.

Chantal GRELL, Werner PARAVICINI, Jürgen VOSS (dir.), Les princes et l’histoire du XIVe-XVIIIe siècle, Bonn, Bouvier Verlag (« Pariser Historische Studien »), 1998. Pierre COURROUX, L'Écriture de l'histoire dans les chroniques françaises (XIIe-XVe siècle), Paris, Classiques Garnier, 2016. Jacques KRYNEN, L’Empire du roi. Idées et croyances politiques en France, XIIIe-XVe siècle, Paris, Gallimard (« Bibliothèque des Histoires »), 1993. Colette BEAUNE, Naissance de la nation France, Paris, Gallimard (« Bibliothèque des Histoires »), 1985. Joël BLANCHARD, Jean-Claude MÜHLETHALER, Écriture et pouvoir à l’aube des temps modernes, Paris, PUF (« Perspectives littéraires »), 2002. Jean-Philippe GENET (dir.), L’histoire et les nouveaux publics dans l’Europe médiévale (XIIIe-XVe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 1997.

Sujet du cours (S2) : Un moment de l’histoire de l’État : Louis XI et les princes

(1461-1483) Dans la construction de l’État, le règne de Louis XI est essentiel. L’historiographie ancienne, notamment les historiens républicains et positivistes du XIXe siècle, a fait de Louis XI « le roi des bourgeois », en lutte contre les « grands féodaux ». À l’appui de cette thèse, le jugement de Thomas Basin, farouche adversaire de l’« universelle araigne », qui a résumé le dessein politique de Louis XI en ces termes : « Détruite toutes les plus grandes maisons et principautés du royaume, ou tout au moins les affaiblir au point qu’il ne restât plus assez de vigueur, soit à l’une d’elles soit à toutes ensemble, pour pouvoir se révolter contre lui ou seulement avoir l’audace de s’opposer à sa volonté ». Qu’en fut-il exactement ? Derrière cette lutte contre les princes, qui est effectivement un trait caractéristique du règne de Louis XI, se cachent en fait une conception et une pratique du pouvoir royal. Cette conception n’est rien donc que le triomphe de la souveraineté dont le roi et lui seul se veut en son royaume l’unique bénéficiaire. Les princes, qui ne l’entendent pas ainsi, s’opposent. Ils revendiquent une autre pratique politique qui leur rendrait, au sein du gouvernement, la place qu’ils estimaient être la leur en tant que conseillers naturels du roi et qui leur est désormais refusée. En 1465, la Guerre du Bien public constitue un moment important dans cette revendication. Le cours s’arrêtera sur ce moment clé du règne, qui fait actuellement l’objet d’une relecture historiographique, en même temps qu’il remettra en perspective la confrontation entre Louis XI et la maison de Bourgogne. Il s’attachera également à analyser une autre forme particulière de la lutte engagée par le roi contre les grands, à savoir les procès politiques qui scandent le règne. Leur étude est aujourd’hui en plein renouvellement. Le cours sera l’occasion d’en restituer le sens et les enjeux politiques et juridiques.

Bibliographie de base Henri DUBOIS (éd.), Lettres choisies de Louis XI, Paris, Le Livre de Poche (« Lettres gothiques »), 1996. Jean FAVIER, Louis XI, Paris, Fayard, 2001. Pierre-Roger GAUSSIN, Louis XI, un roi entre deux mondes, Paris, Librairie Nizet, 1976. Amable SABLON DU CORAIL, Louis XI ou le joueur inquiet, Paris, Belin, 2011. Joël BLANCHARD, Louis XI, Paris, Perrin, 2015. Joël BLANCHARD, Commynes et les procès politiques de Louis XI. Du nouveau sur la lèse-majesté, Paris, Picard, 2008. Joël BLANCHARD (dir.), avec la collaboration de Frédéric MARTIN, Jean-Patrice BOUDET et Olivier MATTÉONI, Le procès de Jacques d’Armagnac, d’après le ms. 2000 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Genève Droz (« Travaux d’Humanisme et Renaissance »), 2012. Olivier MATTÉONI, Un prince face à Louis XI. Jean II de Bourbon, une politique en procès, Paris, PUF (« Le nœud gordien »), 2012. François BOUVIER DES NOES, Procédures politiques du règne de Louis XI. Le procès de René d’Alençon, comte du Perche, 1481-1483, Lille, Atelier national de reproduction des thèses, 2003. Henri DUBOIS, Charles le Téméraire, Paris, Fayard, 2004. Jean-Marie CAUCHIES, Louis XI et Charles le Hardi. Dé Péronne à Nancy (1468-1477) : le conflit, Bruxelles, De Boeck Université, « Bibliothèque du Moyen Âge », 1996. Frédéric F. MARTIN, Justice et législation sous le règne de Louis XI. La norme juridique royale à la veille des temps modernes, Paris, LGDJ, « Collections des Thèses », 2009.

J3020915/J3021015 : Histoire économique et sociale de l’Occident au Moyen Âge

Enseignants : Laurent Feller (CM), Julie Claustre, Didier Panfili (TD)

Sujet du cours (S1) : Croissance et développement au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècle)

Le développement des siècles du Moyen Âge central semble une évidence. Les paysages changent, les villes se multiplient, se peuplent et s’étendent, la population s’accroît, les échanges s’intensifient et se diversifient. Les changements survenus en Occident durant les siècles centraux du Moyen Âge peuvent ainsi être qualifiés de bouleversements, tant les changements opérés par l’activité des hommes ont été profonds, solides et durables. Ils concernent l’ensemble de la société et la totalité de son cadre de vie. Leur étude a fait l’objet de profonds renouvellements du fait de l’insertion de nouveaux éléments problématiques, comme, par exemple, le sens donné à la richesse par la société chrétienne, ou encore la thématique de la commercialisation. On s’attachera dans ce cours à étudier d’abord ce que les hommes du Moyen Âge voyaient et comprenaient de leurs activités de production et d’échange à travers les documents écrits qu’ils ont laissés. Une grande attention sera également portée aux traces matérielles de ces occupations, à travers les vestiges archéologiques laissés par le travail de la terre ou le travail industriel. Les modifications du territoire et celles de l’habitat feront également l’objet de la réflexion. Les questions liées à la commercialisation et à la circulation des richesses, la construction et le perfectionnement des réseaux d’échange seront également un élément important du propos. Enfin, les blocages techniques et idéologiques, de même que les limites matérielles de cette phase essentielle de l’histoire de l’Occident seront abordés.

Orientation bibliographique P. Contamine, M. Bompaire, S. Lebecq et J.-L. Sarrazin, L'économie médiévale, Paris, A. Colin, 1993.

La crescita economica dell'occidente medievale. Un tema storico non ancora esaurito (25° convegno. del centro italiano di storia e d'arte di Pistoia), (dir.), Pistoia, 2017. S. Epstein, An economic and social history of Later Medieval Europe (1000-1500), Cambridge, 2009. L. Feller, Paysans et seigneurs au moyen âge : VIIIe-XVe siècles, Paris, 2007 Collection U Histoire.

Sujet du cours (S2) : Pauvreté et exclusion au Moyen Âge (XIIe-XVe siècle)

Le cours du second semestre porte sur un problème considérable et qui apparaît comme la conséquence du développement économique : comment et par quelle processus la croissance des Xe-XIIIe siècles, qui a signifié un enrichissement considérable de la société occidentale, a-t-elle aussi entraîné l’entrée dans la misère de masses d’individus et de groupes sociaux. Le développement de l’artisanat urbain a signifié en ville l’apparition et le développement d’un groupe de travailleurs dépendants, rémunérés à la tâche et voués à n’avoir qu’un revenu de survie. À la campagne, le développement de la production a profité inégalement aux paysans et aux seigneurs : seuls ceux qui ont eu en permanence un accès aux marchés et, en particulier aux marchés de l’approvisionnement urbain ont maintenu voire accru leur richesse. Les autres ont été exclus de la propriété et condamnés à occuper des positions de plus en plus précaires. Au XIVe siècle, les difficultés s’accroissent pour les moins pourvus, du fait de l’instabilité des prix du grain et cela malgré des pratiques caritatives coûteuses et, en ville, des politiques annonaires d’une très grande ampleur. La décrue démographique provoquée par la Peste Noire a entraîné une amélioration provisoire de la condition économique des plus pauvres. A partir des années 1360, deux phénomènes sot observables. D’une part le départ d’un cycle de révoltes assez clairement liées à un regain de la misère et des phénomènes massifs d’exclusion sociale. Les autorités réagissent par des politiques qui annoncent le grand renferment des pauvres.

Orientation bibliographique E. Bain, Église, richesse et pauvreté dans l’Occident médiéval. L’exégèse des Évangiles aux XIIe-XIIIe siècles, Brepols, Turnhout (Belgique), 2014. M. Bourin, G. Cherubini, G.Pinto (dir.), Rivolte urbane e rivolte contadine nell’Europa del Trecento : un confronto, Firenze University Press, 2008 M. Bourin et F. Menant (dir.). Les disettes dans la conjoncture de 1300 en Méditerranée occidentale. Actes du colloque de Rome (27-28 février 2004) (« La conjoncture de 1300 en Méditerranée occidentale », I), Rome, 2011 C. Dyer, Standards of living in the later Middle Ages. Social change in England, c.1200-1520, Cambridge, 1989. Etudes sur l'histoire de la pauvreté (Moyen-Âge-XVIe siècle), M. Mollat (éd.), Paris, 1974. M. Mollat, Les pauvres au Moyen Âge. Etude sociale, Paris, 1978. A. Sen, Poverty and famines. An essay on entitlement and deprivation, Oxford 1981.

J3021115/J3021215 : Histoire de l’Islam médiéval

Enseignantes : Anne-Marie Eddé (CM), Éric Vallet (TD)

Sujet de cours (S1) : Les villes du Proche-Orient islamique du VIIe au milieu du XIIIe siècle

L’historiographie des villes médiévales en pays d’Islam a connu de profonds changements entre le début du xxe et le xxie siècle. Les historiens ont été très tôt conscients de l’importance des villes dans le monde islamique, qu’elles soient capitales califales ou régionales, mais ils sont passés d’une vision de la « ville islamique » dans laquelle l’islam en tant que religion aurait joué un rôle majeur, à une approche beaucoup moins essentialiste des centres urbains qui apparaissent aujourd’hui aussi divers dans leur aspect et leur topographie que dans leurs sociétés et leurs fonctions. On s’intéressera, dans ce cours, aux villes, anciennes ou nouvelles, qui se sont développées au Proche-Orient, entre les débuts de l’Islam et l’invasion mongole, sur les territoires qui s’étendent de l’Égypte à l’Irak. On s’interrogera, en particulier, sur leurs origines et leur évolution, sur l’empreinte du pouvoir et de la religion, l’apparition de nouveaux édifices, le rôle des élites, la nature des activités économiques, la vie quotidienne, sans oublier les résistances et les émeutes urbaines qui ont parfois marqué leur histoire. Orientation bibliographique

x C. Aillet, E. Tixier et É. Vallet (dir.), Gouverner en Islam, Xe-XVe s., Paris, 2014 (notamment p. 329-388).

x T. Bianquis, Pierre Guichard, Mathieu Tillier (dir.), Les débuts du monde musulman (VIIe-Xe siècle). De Muhammad aux dynasties autonomes, Paris, PUF (Nouvelle Clio), 2012 (notamment p. 515-546)

x C. E. Bosworth, Historic Cities of the Islamic World, Leyde, 2007. x Cl. Cahen, L’Islam des origines au début de l’Empire ottoman, Paris, 1970. x A. Ducellier, M. Kaplan, B. Martin (et coll. de F. Micheau), Le Moyen Âge en

Orient, Paris, réimp. 2003. x J.-Cl. Garcin (dir.), États, sociétés et cultures du monde musulman médiéval, Xe -

XVe siècle, 3 vol., Paris, PUF (Nouvelle Clio), 1995-2000 (notamment, t. II, 129-171 et III, p. 93-109).

x J.-Cl. Garcin (dir.), Grandes villes méditerranéennes du monde musulman médiéval, Rome, 2000.

x A.H. Hourani et S.M. Stern (éd.), The Islamic City, Oxford, 1970.

Sujet de cours (S2) : L’Islam et les croisades (XIe-XIIIe siècles)

Lorsque les premiers croisés débarquent au Proche-Orient à la fin du XIe siècle, les États musulmans sont très divisés. Deux califats rivaux s’opposent, l’un sunnite à Bagdad, l’autre chiite au Caire. Une nouvelle dynastie turque domine militairement le Proche-Orient au sein de laquelle se manifestent très vite les ambitions des uns et des autres. Ces divisions facilitent l’installation des Francs et la création de quatre Etats latins, entre 1098 et 1109. La réaction musulmane à la croisade va progressivement se mettre en place idéologiquement et militairement. Le jihad connaît un nouvel essor pour atteindre son apogée sous le règne de Saladin (1174-1193). Au XIIIe siècle, un certain modus vivendi s’instaure entre Francs et musulmans, malgré l’organisation de nouvelles croisades. L’arrivée des Mongols au milieu du siècle et l’installation d’une nouvelle dynastie de Turcs, les Mamelouks, vont totalement changer la donne et conduire à l’éviction des Francs en 1291. Dans ce cours, on s’intéressera moins à l’origine des croisades, qui est un phénomène purement occidental, qu’à la manière dont les populations (chrétiennes et musulmanes) et les pouvoirs locaux ont reçu et réagi aux croisades et à l’installation des Francs sur leurs territoires. On verra comment les musulmans ont progressivement compris les objectifs des croisés, quels jugements ils portèrent sur eux, quelles stratégies ils mirent en place pour leur résister et pour reconquérir leurs territoires, quels moyens ils mobilisèrent pour renforcer leurs armées, quels compromis ils étaient disposés à accepter pour défendre leurs intérêts et quels échanges pacifiques ils développèrent, malgré tout, avec leurs adversaires.

Orientation bibliographique

x Alain Ducellier, Michel Kaplan, Bernadette Martin (et coll. de F. Micheau), Le Moyen Âge en Orient, Paris, Hachette Université, réimp. 2003.

x Claude Cahen, Orient et Occident au temps des Croisades, Paris, 1983. x Paul Cobb, The race for paradise, an Islamic history of the crusades, Oxford-New

York, 2014. x Niall Christie, Muslims and crusaders christianity’s wars in the Middle East, 1095-

1382, from the Islamic sources, Londres-New York, 2014.

x Anne-Marie Eddé, Saladin, Paris, Flammarion, 2008. x A.-M. Eddé, F. Micheau, L’Orient au temps des croisades, Paris, 2002 x Carole Hillenbrand, The Crusades. Islamic Perspectives, Edimbourgh, 1999. x Le temps des croisades, Les collections de l’Histoire, n° 4, février 1999. x Georges Tate, L’Orient des Croisades, Découvertes Gallimard, Paris, 1991.

J3021315/J3021415 : La méditerranée médiévale

Enseignants : Annliese Nef, Eva Collet

Sujet du cours (S1) : L’espace méditerranéen : dominations et confrontations (Xe-XIIIe siècle)

Sujet du cours (S2) : L’espace méditerranéen : échanges et mobilités commerciales (Xe-XIIIe siècle)

A partir du VIIe siècle, la conquête arabe a transformé la Méditerranée en un espace de confrontations entre chrétiens et musulmans. De part et d'autre, la guerre est devenue le cadre familier des sociétés byzantine, islamique et latine. Le conflit entre les deux religions universalistes nourrit les discours de légitimation au sein de sociétés structurées par la rémanence de la violence institutionnelle. Dans le même espace et dans le même temps, ces sociétés en guerre organisent des réseaux d'échanges multiples, permettant aux marchands, aux pèlerins ou aux étudiants de voyager à travers la Méditerranée. Cette circulation engendre des pratiques culturelles et économiques spécifiques, durant une phase d'essor qui caractérise la Méditerranée dès le IXe siècle. Bibliographie M. Balard, Chr. Picard, La Méditerranée au Moyen Âge. Les hommes et la mer., Paris, Hachette, 2014. Ph. Jansen, A. Nef, C. Picard, La Méditerranée entre pays d’Islam et monde latin (milieu Xe-milieu XIIIe siècle), Paris, Sedes, 2000. A. Ducellier, J.M. Martin, M. Kaplan, F. Micheau, Le Moyen Age en Orient, Paris, Hachette, 2003. J.P. Genet, M. Balard, M. Rouche, Le Moyen Age en Occident, Paris, Hachette, 1999. F. Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, I La part du milieu, Paris, Livre de Poche, 1990 (1949). H. Pirenne, Mahomet et Charlemagne, Paris, PUF Quadrige, Paris, 2005, rééd. avec une préface de C. Picard. C. Grataloup, Faut-il penser autrement l’histoire du monde ?, Paris, Armand Colin, 2011.

J3020115/J3020215 : Sociétés en contact à l'époque médiévale

(cultures et pouvoirs) Cet enseignement se déroule uniquement le deuxième semestre

Enseignant : François Foronda

Sujet du cours : Sociétés politiques, minorités religieuses et hybridation culturelle

dans les royaumes chrétiens de la péninsule Ibérique (XIIIe-XVe siècle)

(F. Foronda) La péninsule Ibérique est partagée, à partir du VIIIe siècle, entre deux espaces, l’un chrétien au Nord, l’autre musulman (al-Andalus) au sud, situation qui caractérise l’ensemble des régions bordant la Méditerranée, devenue une immense frontière, partagée par trois « empires », grec, latin, islamique. Cette cohabitation forcée et durable devient du même coup l’un des moteurs principaux de la formation et de l’évolution des Etats musulmans et chrétiens, et pèse de multiples façons sur la formation des sociétés méditerranéennes. Le laboratoire hispanique offre en outre l'intérêt d'une notable continuité historique. Au travers du royaume de Grenade, Al Andalus se maintient en effet dans cet espace jusqu'en 1492. Sa conquête par la Castille marquant à la fois l'achèvement de la "reconquista" et l'ouverture d'un horizon mondial auquel s'associe une couronne d'Aragon jusque-là vouée à son expansion méditerrannéenne, du fait de l'union dynastique que scelle le mariage d'Isabelle et de Ferdinand, et que partage aussi le royaume de Portugal, rival océanique de la Castille . En mettant en œuvre deux regards, le premier davantage axé sur les états islamiques et le second sur les états chrétiens, le cours visera à interroger ce que la coexistence de ces états a pu signifier dans la formation et l'évolution des sociétés et des pouvoirs dans la péninsule Ibérique. Bibliographie Simon Barton, Conquerors, Brides, and Concubines: Interfaith Relations and Social Power in Medieval Iberia, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2015. Christophe Cailleaux, « Chrétiens, juifs et musulmans dans l'Espagne médiévale. La convivencia et autres mythes historiograhiques », dans Mythes de la coexistence

religieuses : histoire et critique, dossier des Cahiers de la Méditerranée, 86, 2013, p. 257-271. Brian A. Catlos, « Contexto y conveniencia en la Corona de Aragón : propuesta de un modelo de interacción religiosa entre grupos etno-religiosos minoritarios y mayoritarios », dans Manuel Rufaza (éd.), Los mudéjares valencianos y peninsulares, dossier de la Revista d’Història Medieval, 12, 2001-2002, p. 259-268. Maribel Fierro, « Alfonso X 'the Wise': The Last Almohad Caliph ? », Medieval Encounters, 15, 2009, pp. 175-198. David Niremberg, Violence et minorités au Moyen Âge, Paris, PUF, 2001. Cynthia Robinson et Leyla Rouhi, éd., Under the Influence : Questionning the Comparative in Medieval Castile, Leiden, Brill, 2005. NIRENBERG, David, Neighboring Faiths : Christianity, Islam, and Judaism, Medieval and Modern, Chicago, University Press, 2014.

J3021515/J3021615 : Histoire comparée des sociétés politiques à la fin du Moyen Age

Enseignants : Fabrice Delivré (TD) et Joseph Morsel (CM)

Sujet du cours : Parenté et reproduction du pouvoir en Europe occidentale à la fin du

Moyen Âge (France, Empire, Italie, XIIIe-XVe siècles)

Présentation : En 1215, le quatrième concile du Latran modifie de manière décisive certaines règles concernant le mariage des laïcs, afin de faciliter les unions et ainsi creuser l’écart vis-à-vis des clercs, massivement astreints au célibat. Trois siècles plus tard, en 1517, c’est le célibat des clercs qui est profondément remis en cause, en l’occurrence par un clerc allemand, Luther, qui y voyait l’un des principaux obstacles à l’instauration d’une véritable société chrétienne. L’articulation entre mariage, célibat et société n’a donc pas cessé d’être un enjeu-clé durant ces trois siècles. Mais ce qui se joue à l’arrière-plan des luttes autour du mariage n’est nullement une affaire de morale, de respect des Écritures ou de désir de parentalité – c’est la question de la reproduction de l’ordre social et du rôle de la parenté dans celle-ci.

Spontanément en effet, nous associons la société médiévale à un système de transmission héréditaire du pouvoir (p. ex. royal). Et de fait, la société médiévale était confrontée à l’enjeu-clé de la perpétuation de la domination, c’est-à-dire de la reproduction durable du pouvoir. Cette reproduction sociale passait nécessairement par la production d’enfants légitimes, mais aussi par la mise en œuvre de procédures destinées à garantir l’accès sélectif de certains d’entre eux aux moyens de domination. L’apparentement charnel et l’héritage n’étaient pourtant que certains de ces moyens : la particularité de la société médiévale est en effet d’avoir eu, en guise d’institution dominante, une formation sociale (l’Église) fondée sur le célibat et la chasteté obligatoires de ses principaux membres, ainsi dépourvus de toute possibilité de reproduction charnelle légitime – ce qui imposait alors un prélèvement permanent sur les laïcs.

Néanmoins, cette institution dominante et avec elle l’ensemble du système social (l’ecclesia) se pensaient comme une vaste parenté – mais une parenté spirituelle (en premier lieu fondée sur le baptême). Parenté charnelle et parenté spirituelle sont donc deux fondements inséparables et essentiels de l’ordre social, même si leur articulation et leur hiérarchisation ont été l’enjeu-clé de luttes au sein de la société médiévale – dont les deux épisodes de 1215 et 1517 susmentionnés sont des signaux forts. C’est à cet enjeu – c’est-à-dire à la question des rapports entre apparentement (charnel et spirituel) et domination – que sera consacré

l’enseignement de cette année. Le cadre adopté pour cela sera celui du royaume de France, de l’Empire et de l’espace italien du XIIIe au XVe siècle (schématiquement : de 1215 à 1517).

Pour des raisons de clarté, le premier semestre sera cependant consacré à la présentation du système de parenté médiéval, qui présente de notables écarts avec le nôtre, tant du point de vue des structures que des discours qui leur donnent sens. Bien que les discours sur la parenté en fassent déjà un dispositif de domination, c’est cependant surtout au second semestre que les usages parentaux, c’est-à-dire l’actualisation des structures et discours, seront examinés dans leurs rapports avec les pratiques parentales. Bibliographie de base : G. DUBY, J. LE GOFF (dir.), Famille et parenté dans l’Occident médiéval. Actes du

colloque de Paris (1974), Rome, 1977. J. GOODY, L’évolution de la famille et du mariage en Europe, Paris, 1985 (trad. de

l’angl.). G. DUBY (dir.), Histoire de la vie privée, t. 2: De l’Europe féodale à la

Renaissance, Paris, 1985. A. BURGUIÈRE et autres (dir.), Histoire de la famille, t. 1, Paris, 1986. A. GUERREAU-JALABERT, « Parenté », dans : J. Le Goff, J.C. Schmitt (dir.),

Dictionnaire raisonné de l’Occident médiéval, Paris, 1999, p. 861-876. A. GUERREAU-JALABERT, R. LE JAN, J. MORSEL, « De l’histoire de la famille à

l’anthropologie de la parenté », dans : Les tendances actuelles de l’histoire du Moyen Âge en France et en Allemagne, dir. O.G. Oexle, J.C. Schmitt, Paris, 2002, p. 433-446.

A. GUERREAU-JALABERT, « Rome et l’Occident médiéval : quelques propositions pour une analyse comparée de deux sociétés à système de parenté complexe », dans : Rome et l’État moderne européen, dir. J.P. Genet, Rome, 2007, p. 197-216.

S. CAVACIOCCHI (dir.), La famiglia nell’economia europea, secoli XIII-XVIII / The economic role of the family in the European economy from the 13th to the 18th centuries, Firenze, 2009.

S. MELCHIOR-BONNET, C. SALLES (dir.), Histoire du mariage, Paris, 2009. Chr. KLAPISCH-ZUBER, La maison et le nom. Stratégies et rituels dans l’Italie de

la Renaissance, Paris, 1990. A. GUERREAU-JALABERT, « Prohibitions canoniques et stratégies matrimoniales

dans l’aristocratie médiévale de la France du Nord », dans : Épouser au plus proche. Inceste, prohibitions et stratégies matrimoniales autour de la Méditerranée, dir. P. Bonte, Paris, 1994, p. 293-321.

J. BASCHET, Le sein du père. Abraham et la paternité dans l’Occident médiéval, Paris, 2000.

M. MADERO, La loi de la chair. Le droit au corps du conjoint dans l’œuvre des canonistes (XIIe-XVe siècle), Paris, 2015.

J. MORSEL, Noblesse, parenté et reproduction sociale à la fin du Moyen Âge, Paris, 2017.

J3021715/J3021815 : Cultures matérielles de l'Occident médiéval

Enseignantes : Danielle Arribet-Deroin, Hélène Noizet, Julie Claustre Cet enseignement vise à aborder l’histoire des sociétés médiévales à partir de l’environnement matériel (espaces et objets) qui était produit par ces sociétés et avec lequel elles interagissaient. La notion de culture matérielle porte ainsi attention aux « choses banales », à la vie quotidienne du plus grand nombre. Elle englobe les approches anthropologiques de la « vie des objets » et se rattache naturellement aux études archéologiques, dans le sillage des travaux de Jean-Marie Pesez pour qui elle « remet l’homme au premier plan ». Mais son étude va bien au-delà. Il s'agit d'explorer le binôme idéel/matériel proposé par Maurice Godelier en partant du principe que le matériel est saturé d'idéel : l’idéel se manifeste par des réalisations matérielles. Celles-ci sont de deux types : les aménagements des espaces et les productions physiques, dont témoigne une documentation tant écrite qu’iconographique et archéologique. Cette documentation atteste, d’une part, des aménagements des environnements spatiaux : construction de bâtiments matérialisant une autorité ecclésiastique ou seigneuriale, régulation de l'usage des espaces privés et publics, circulations etc. D’autre part, elle révèle les usages et les pratiques de consommation et de production : des denrées alimentaires, des objets comme les poteries, les vêtements, les outils, etc., fabriqués avec certaines techniques pour répondre aux besoins et aux goûts des populations. Cette thématique des cultures matérielles médiévales sera abordée dans le cadre d'un espace particulier, celui de Paris et de sa région, et sera exploré par deux approches successives : 1er semestre - Aménager Paris au Moyen Age : pouvoirs, urbanisme, grands chantiers, transports, construction, équipement domestique. 2e semestre – Travailler à Paris au Moyen Age : consommations, filières de production, structures de l’artisanat, marchés. Bibliographie indicative : Danièle Alexandre-Bidon, Une archéologie du goût. Céramique et consommation, Paris, Picard, 2005. Boris Bove, Claude Gauvard (dir.), Le Paris du Moyen Âge, Paris, Belin, 2014.

Joëlle Burnouf, Archéologie médiévale en France. Le second Moyen Âge (XIIe-XVIe siècle), Paris, La découverte, 2008. Anne Conchon, Hélène Noizet, Michel Ollion (dir.), Les limites de Paris XIIe-XVIIIe siècle, Lille, Presses du Septentrion, 2017. Maurice Godelier, L’idéel et le matériel : pensée, économies, sociétés, Paris, Flammarion, 2010 (1ère édition en 1984). Mesurer Paris, dossier coordonné par Julie Claustre, Dominique Margairaz et Anne Conchon, Histoire urbaine, 43 (2015-2), p. 5-70. Hélène Noizet, Boris Bove, Laurent Costa, (dir.), Paris de parcelles en pixels. Analyse géomatique de l'espace parisien médiéval et moderne, Paris, Presses universitaires de Vincennes - Comité d'histoire de la Ville de Paris, 2013. « Paris médiéval », rubrique du portail Menestrel : http://www.menestrel.fr/spip.php?rubrique1605&lang=fr Michel Pastoureau, Jésus chez le teinturier. Couleurs et teintures dans l’Occident médiéval, Paris, éditions du Léopard d’Or, 1997. Jean-Marie Pesez, « Culture matérielle et archéologie médiévale », dans Archéologie du village et de la maison rurale au Moyen Âge, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1998. p. 47-59 (1ère édition en 1990). Travailler à Paris, n° thématique de la revue Médiévales, 69, 2015.

J3030115/J3030215 : Guerre et société à l’époque moderne

Enseignants : Hervé Drévillon (CM), Virginie Martin (TD)

Sujet du cours : 1756-1815 : une révolution militaire ? La période qui va de la guerre de Sept ans (1756 – 1763) aux guerres napoléoniennes (1803 – 1815) est marquée par une mutation des formes de la guerre et, surtout, de sa signification politique. La guerre, en effet, accompagne les révolutions politiques et sociales qui parcourent le monde et qui culminent avec l’Indépendance américaine et la Révolution française. Il s’agira ainsi d’étudier la guerre et ses évolutions comme le révélateur et comme le moteur des évolutions politiques qui bouleversent l’organisation interne des Etats, ainsi que les relations internationales. On accordera donc un intérêt particulier aux questions suivantes : Les mutations de la pratique et de la théorie de la guerre L’impact (culturel, social, démographique, économique, etc.) de la guerre sur les sociétés à travers l’institution militaire ainsi que toutes les formes de mobilisation et d’implication des populations. Le rapport entre guerre et politique Les évolutions du système des relations internationales, qui, au-delà de la diplomatie, concerne l’ensemble des relations entre Etats ainsi que les logiques transnationales. Pour caractériser ces évolutions, le concept de « guerre totale » est souvent mobilisé par l’historiographie, mais il mérite d’être examiné avec précision et soumis à une analyse critique. On s’intéressera particulièrement à la France qui l’acteur majeur de ces évolutions, mais on ne négligera pas pour autant la situation des autres pays européens, en particulier la Grande-Bretagne (qui devient le Royaume-Uni en 1800), la Prusse, principal modèle d’organisation militaire entre la guerre de 7 ans et la Révolution française, ni les espaces coloniaux, parmi lesquels les Etats-Unis accèdent à l’indépendance en 1776. Les dynamiques globales et transnationales ne seront pas, non plus, oubliées. Bibliographie Ouvrages de référence BERTAUD Jean-Paul, Guerre et société en France de Louis XIV à Napoléon Ier, Paris, A. Colin, 1999. BERTAUD Jean-Paul, La Révolution armée, les soldats-citoyens et la Révolution française, Paris, R. Laffont, 1979. BERTAUD Jean-Paul, SERMAN William, Nouvelle histoire militaire de la France (1789-1919),

Paris, Fayard, 1998. BERTAUD Jean-Paul, REICHEL Daniel (dir.), Atlas de la Révolution française, t. 3, « L’armée et la guerre », Paris, éd. EHESS, 1989. BOIS Jean-Pierre, Les guerres en Europe, 1494-1792, Paris, Belin Sup, 2003. CHAGNIOT Jean, Guerre et société à l’époque moderne, Paris, PUF (coll. Nouvelle Clio), 2001. CORVISIER André, Histoire militaire de la France II. De 1715 à 1871, Paris, PUF, 1992. Pour approfondir PARKER Geoffrey, La révolution militaire. La guerre et l’essor de l’Occident, 1500-1800 [1988], Paris, Gallimard, 1993. GUIOMAR Jean-Yves, L’invention de la guerre totale (XVIIIe-XXe siècle), Paris, Le Félin, 2004. BELL David A., La première guerre totale. L’Europe de Napoléon et la naissance de la guerre moderne [2007], Paris, Champ Vallon, 2010.

J3030315/J3030415 : Histoire du droit privé de l’ancien régime

Enseignante : Nelly Hissung-Convert

Sujet du cours : Le droit des personnes, du mariage, de la famille et des successions du XVIe au XVIIIe siècle

Le cours d’Histoire du droit privé de l’Ancien Régime étudie le droit tel qu’il se formait et s’appliquait dans la sphère privée, durant la période s’étalant du XVIe au XVIIIe siècle. Le « droit privé » est l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre les personnes (état des personnes, mariage, filiation, successions…). L’étude de ces règles suppose celle des « sources du droit », c’est-à-dire celle, conjointe, des coutumes, la jurisprudence des parlements, des lois royales, de la doctrine des auteurs, sans oublier le droit canonique. Le cours, composé d’un cours magistral et de travaux dirigés, s’organise par thèmes.

INDICATION BIBLIOGRAPHIQUE Bibliographie indicative Bibliographie indicative en vue de la préparation des thèmes des séances et des exposés : A compléter bien évidemment d’autres lectures et, le cas échéant, d’articles dont certains sont en ligne avec moteur de recherche sur le site Persée. Certains des ouvrages contenus dans cette bibliographie sont en ligne sur Googlebooks (http://books.google.fr/books). DICTIONNAIRES SPECIALISES - G. CORNU, Vocabulaire juridique, Quadrige/PUF, 2000. - Dictionnaire de la culture juridique

HISTOIRE DU DROIT PRIVE

- J. BART, Histoire du droit privé, Montchrestien, 1998. - J.Ph. LEVY et A. CASTALDO, Histoire du droit civil, Dalloz, 2002. - A. LEFEBVRE-TEILLARD, Introduction historique au droit des personnes et de la famille, coll. Droit fondamental, PUF., 1996.

- J.-Ph. LEVY, Cours d’histoire du droit privé (La famille), Paris. - P. OURLIAC et J.-L. GAZZANIGA, Histoire du droit privé français de l’An mil au Code civil, A. Michel, 1985. - P. OURLIAC et J. MALAFOSSE, Histoire du droit privé : le droit familial (Tome 3), Paris, 1968. - M.-H. RENAUT, Histoire du droit privé. Personnes et biens, Ellipses, coll. « Mise au point », 2008. - J.-L. THIREAU, Histoire du droit de la famille, L’Hermès, 1998.

BIOGRAPHIE DES AUTEURS ET JURISCONSULTES

- P. ARABEYRE, J.-L. HALPERIN, J. KRYNEN, Dictionnaire historique des juristes français, XIIe-XXe siècle, PUF-Quadrige : 2007. - J.-L. THIREAU, « Pothier et la doctrine française des XVIe et XVIIe siècles », in J. Monéger (dir.), Robert-Joseph Pothier, d’hier à aujourd’hui, Paris : Economica, 2001, pp. 35-54. - D. GILLES et E. GOJOSSO, « Sur Pothier et le Code civil », Étude d’histoire du droit privé en souvenir de Maryse Carlin, (ss. coord. O. Vernier), Université de Nice Sophia Antipolis : éd. La Mémoire du droit, 2008, pp. 403-417. - J.-L. SOURIOUX, « Pothier ou le sphinx d’Orléans », Droits, n°39, 2004, pp. 69-75. - J.-L. THIREAU, Charles Du Moulin (1500-1566): étude sur les sources, la méthode, les idées politiques et économiques d'un juriste de la Renaissance, Vol.1, Librairie Droz, 1980, 459 p. ETAT DES PERSONNES - J. GHESTIN, « L’action des Parlements contre les mésalliances aux XVIIe et XVIIIe sc. », Revue d’Histoire du Droit, 1956, p. 74-110 et 196-224. - A. LEFEBVRE-TEILLARD, Le nom. Droit et histoire, coll. « Léviathan », Paris, PUF, 1990.

FAMILLE

- A. BURGUIERE, C. KLAPISCH-ZUBER, M. SEGALEN et F. ZONABEND, Histoire de la famille, Tome 1 : Mondes lointains ; Tome 2 : Temps médiévaux orient/occident ; Tome 3 : Le choc des modernités, Paris, 1986. - G. DUBY et Ph. ARIES, Histoire de la vie privée, T. 3 : de la Renaissance aux Lumières, Paris, 1986.

ENFANT

- P. ARIES, L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Paris, 1973. - A. ARMENGAUD, La famille et l’enfant en France et en Angleterre du XVIe au XVIIIe sc., - A. LEFEBVRE-TEILLARD, L’enfant naturel dans l’ancien droit français, 1976. - P. PETOT, Histoire du droit privé. Enfants dans la famille, Les Cours de droit, Paris, 1947-1948.

FEMME MARIEE

- R. PILLORGET, La tige et le rameau. Familles anglicanes et françaises, XVIe-XVIIIe, Paris, 1979. - P. PETOT, La femme mariée, cours de doctorat de la Fac. de droit de Paris, 1950-1951. - P. PETOT et A. VANDENBOSSCHE, « Le statut de la femme dans les pays de droit coutumier du XIIIe et XVIIe siècles », SJ Bodin, t. XII, La femme, II, Bruxelles, 1962, p. 243-254.

SOURCES Consultation en ligne possible sur gallica ou google.books. - DOMAT - DENISART - POTHIER…, etc.

J3030515/J3030615 : Histoire des XVIIe et XVIIIe siècles

Enseignants : Anne Conchon (CM), Jean-Christophe Balois-Proyart et Anne Wegener (TD)

Sujet du cours :Lumières et Révolutions en Europe :

cultures et réformes économiques

S1 : Les Lumières économique en Europe : écrits, sociabilités et espaces de savoir

S2 : Réformer et innover : pratiques et politiques éclairées Les questions économiques (l’impôt, le commerce des grains, le travail, le luxe…) occupent une place centrale dans le monde savant et pour l’opinion éclairée de l’Europe du XVIIIe siècle. Loin de constituer un système de pensée unique et une doctrine achevée, les Lumières économiques, même si elles partagent des aspirations communes, renvoient à des idées diverses et à des attitudes intellectuelles, dont il importe de souligner les nuances singulières, les échelles spatiales et les décalages temporels. Il s’agit d’envisager les acteurs et les vecteurs qui ont contribué à l’élaboration et à la diffusion des discours économiques à travers l’essor de l’édition, les sociabilités savantes, les circulations intellectuelles dans la seconde moitié du XVIIIe siècle… Les Lumières sont aussi à resituer plus largement par rapport aux réformes politiques qu’elles inspirent et qu’elles soutiennent, et dont les Révolutions vont précipiter l’adoption dans certains pays européens. Bibliographie Dominique POULOT, Les Lumières, Paris, PUF, 2000 Jean-Yves GRENIER, Histoire de la pensée économique et politique de la France d’Ancien Régime, Paris, Hachette, 2007 (chap. 6-9) La diffusion internationale de la Physiocratie (XVIIIe-XIXe siècles), Actes du colloque international de Saint-Cloud (1993), dir. B. Delmas, T. Delmas et P. Steiner, Grenoble, PUG, 1995

D. BEALES, Enlightenment and Reform in Eighteenth-century Europe, London, I.B. Tauris, 2005 Jean-Claude PERROT, Histoire intellectuelle de l’économie politique (XVII-XVIIIe siècles), Paris, éd. Ehess, 1992

J3030715/J3030815 : Histoire de la révolution Française

Enseignants : Pierre Serna (CM), Guillaume Mazeau et Frédéric Régent (TD)

Sujet du cours : Des colonies à l’Europe : une révolution universelle ?

Le cours se propose d’étudier la Révolution française dans la perspective d’une histoire globale des Révolutions qui embrasent le monde bordant l’Océan Atlantique entre 1770 et 1812, depuis la guerre d’indépendance des colonies américaines, jusqu’à l’effondrement de l’Empire espagnol, avec au centre la Révolution française dans sa particularité mais aussi ses points communs avec ces autres révolutions.

La réflexion portera sur le décentrement de l’étude des Révolution pris dans le jeu de la globalisation capitaliste de la seconde moitié du XVIIIe siècle, ses limites, les résistances qu’elle provoque et finalement les Révolutions en chaine qui s’en suivent , jusqu’à devenir les matrices des Républiques du monde contemporain (Etats Unis d’Amérique, Haïti , France)

Bibliographie Jean-Luc Chappey, Bernard Gainot, Guillaume Mazeau, Frédéric Régent, Pierre Serna, Pourquoi faire la Révolution ?, Agone, 2012 Pierre Serna, Antonino de Francesco, Judith Miller , Republics at War, 1776-1840Revolutions, Conflicts, and Geopolitics in Europe and the Atlantic World, Mac Millan, Londres-New York, 2013. Philippe Bourdin, Jean-Luc Chappey, Révoltes et révolutions en Europe et aux Amériques : 1773-1802, Cned/Sedes, 2004. Annie Jourdan, La Révolution, une exception française ?, Paris, Flammarion, 2004, Pierre Serna (dir.), Républiques soeurs. Le Directoire et la Révolution Atlantique, Presses universitaires de Rennes, 2009.

Frédéric Régent, La France et ses esclaves, de la colonisation aux abolitions, 1620-1848, Paris Fayard-Pluriel, 2012.

J3030915/J3031015 : Histoire des sciences

Enseignants : Bruno Belhoste (CM), Liv Grjebine (TD)

Sujet du cours : La Science triomphante : de l’âge des Lumières à l’âge du scientisme (1772-1914)

Ce cours est une initiation à l’histoire de la Science de l’âge des Lumières à l’âge du scientisme. On y examinera ses développements multiples en s’intéressant à la fois aux conditions matérielles, techniques, sociales, politiques et idéologiques qui les ont permis et aux effets directs et indirects qui en ont résulté pour les sociétés européennes. Bibliographie indicative :

Il n’existe pas d’ouvrage de synthèse sur le thème du cours, ni en français, ni en anglais. Des bibliographies seront proposées pour chaque leçon du cours. On trouvera également des éléments généraux dans les ouvrages suivants :

D. Pestre, Histoire des sciences et des savoirs, Paris, Seuil, 2015, volumes 1 et 2

B. Belhoste, Paris savant. Parcours et rencontres au temps des Lumières, Paris, Armand Colin, 2011 (un panorama de la vie scientifique à Paris à la fin du XVIIIe siècle).

I. Poutrin (éd.), Le XIXe siècle. Science, politique et tradition, Paris, Berger-Levrault, 1995 (une approche culturelle portant essentiellement sur l’histoire des sciences médicales et sociales).

R. Taton (éd.), La Science contemporaine, 1. Le XIXe siècle, Paris, PUF, coll. Quadrige, 1995. (bien que dépassé à maints égards, cet ouvrage collectif demeure utile pour prendre une vue générale des sciences pendant la période).

D. L. Cahan, ed., From Natural Philosophy to the Sciences: Historiography of Nineteenth-Century Science, Chicago, University of Chicago Press, 2003 (une vue historiographique d’ensemble, déjà un peu ancienne).

J3031315/ J3031415 : Les Amériques modernes, de la colonisation aux révolutions

Enseignants : Gregorio Salinero (CM et TD), Frédéric Régent (TD)

Enseignements en alternance : La péninsule Ibérique, l’Europe et les Indes, XVe-XVIIe siècle. Dès XVe siècle l’expansion péninsulaire gagne l’Afrique puis l’Asie. Elle vise à atteindre les Indes orientales et aboutira aussi à la saisie des Amériques. C’est ce double mouvement que cet enseignement se propose d’aborder pour le domaine portugais et castillan, sans négliger toutefois les interactions avec les autres pays européens, notamment l’Angleterre, la Hollande et la France. Bien qu’utile, la maîtrise de l’espagnol et de l’anglais ne sont pas absolument nécessaires pour suivre ces enseignements. Bibliographie : E. Bourdeu et al (éd.), La péninsule Ibérique et le monde 1470-1650, Atlante, 2014 ; S. Subrahmanyam, L’Empire portugais d’Asie, 1500-1700, éd. 2013 ; G. Salinero, Les empires de Charles V, 2006 ; S. Gruzinsky, Les quatre parties du monde, 2004. Les Amériques anglo-saxonne et française aux XVII et XVIIIe siècles. A la globalisation ibérique vient se superposer les expansions océaniques anglo-saxonne et française qui connaîtront des destins divergents, et souvent conflictuels. Cet enseignement se concentrera sur l’histoire des Caraïbes et de l’Amérique du nord, il s’interrogera sur la dimension atlantique de la période révolutionnaire. Bibliographie : V Ruymbecke, L’Amérique avant les Etats-Unis…, 2013 ; G. Havard et C. Vidal, Histoire de l’Amérique française, éd. 2014 ; B. Gainot, L’Empire colonial français de Richelieu à Napoléon, 2015 ; F Régent, La France et ses esclaves de la colonisation aux abolitions 1620-1848, 2012.

J3031715/J3031815 : Histoire moderne de l’Allemagne et de l’Europe centrale

Enseignants : Christine Lebeau (CM), Sébastien Schick (TD)

Sujet du cours : Histoire d’empires en Europe (milieu du XVIIe-début du XIXe siècle) A l’époque moderne, l’empire est d’abord autorité souveraine (le roi de France est « empereur en son royaume ») et ne peut être limité aux formes extra-européennes de domination. Le cours portera sur les formes de la domination politique, sociale et culturelle au croisement des empires (Saint-Empire, Empire des Habsbourg, empire ottoman) Semestre 1 L’histoire des cours occupe une place très différente dans les différentes histoires nationales. En France, elle est associée à la construction de l’absolutisme et à la critique de l’Ancien Régime. Dans l’histoire des monarchies des Habsbourg (Espagne et Autriche), la cour est vue comme le ciment d’une domination politique composite, tandis qu’elle est perçue comme l’un des lieux d’émergence de la nation dans le domaine germanique ou comme un obstacle à la nation politique en Europe centrale. On se propose donc de réfléchir aux fonctions de la cour dans différents contextes politiques, sociaux et culturels de l’Europe moderne et plus spécifiquement en situation impériale (France et Espagne en comparaison avec le Saint-Empire 1660-1780). Semestre 2 L’actuelle crise des réfugiés nous rappelle que l’Europe moderne est un espace complexe traversé de multiples frontières, particulièrement en son centre situé au croisement de trois empires. Ces frontières sont autant des barrières que des zones de contact. Le cours s’intéressera à ces multiples expressions et pratiques de la frontière qui, au-delà de l’affirmation des dominations politiques, constitue autant d’espaces sociaux, religieux et culturels originaux dont les définitions et les significations varient suivant

les acteurs (Saint-Empire, Empire des Habsbourg, empire ottoman 1699-1774). Bibliographie générale Semestre 1 The World of the Habsburgs www.habsburger.net ADAMSON, John dir., The princely courts of Europe, 1500-1750. Ritual, Politics and Culture under the Ancien Regime, 1500-1750, Londres, 1999. BLANNING, T.C.W, The Culture of power and the Power of Culture, Oxford, 2002. BURKE, Peter, Louis XIV. Les stratégies de la gloire, Pierre Chemla trad., Paris, 1995. DUINDAM, Jeroen, Myths of Power. Norbert Elias and the Early Modern European Court, Amsterdam, 1990. ELIAS, Norbert, La Société de cour, Paris, 1985, 1994 (trad. Die höfische Gesellschaft, 1969). EVANS, R.J.W, The Making of the Habsburg Monarchy, 1550-1700 : an Interpretation, Oxford, 1979. HASSLER Éric, La Cour de Vienne 1680-1740. Service de l’empereur et stratégies spatiales des élites nobiliaires dans la monarchie des Habsbourg, Strasbourg, 2013. LEFERME-FALGUIERES, Frédérique, Les courtisans : une société de spectacle sous l'Ancien Régime, Paris, 2007. SCHAUB Jean-Frédéric, La France espagnole : les racines hispaniques de l'absolutisme français, Paris, 2003. STOLLBERG-RILINGER, Barbara, « La communication symbolique à l’époque pré-moderne. Concepts, thèses, perspectives de recherche », Trivium, 2008. http://trivium.revues.org/index793.html. Semestre 2 ÁGOSTON Gábor -"La frontière militaire ottomane en Hongrie", in : Histoire, économie et société 35.3 (2015), p. 36–53. - « A Flexible Empire : Authority and its Limits on the Ottoman Frontieres », in : Ottoman Borderlands. Issues, Personalities and Political Changes, Kemal Karpat et Robert W. Zens, Madison/Wisc., 2003, p. 15-29. DO PAÇO David, L’Orient à Vienne au XVIIIe siècle, Oxford, 2015.

- « Le fantôme de la frontière hongroise », in : La Vie des idées, 2015, http://www.laviedesidees.fr/Le-fantome-de-la-frontiere-hongroise.html. FEBVRE, Lucien, « Frontière : étude de vocabulaire historique », Bulletin du Centre international de synthèse, n° 5, p. 31-44, in Revue de synthèse historique, juin 1928. FRANÇOIS Étienne, Protestants et catholiques. Identités et pluralisme à Augsbourg 1648-1806, Paris, 1993. GANTET, Claire et LEBEAU, Christine, Histoire du Saint-Empire, Colin, 2018. NORDMAN, Daniel, Frontières de France. De l’espace au territoire, XVIe-XIXe siècles, Paris, 1999. SAHLINS, Peter, Frontières et identités nationales. La France et l'Espagne dans les Pyrénées depuis le XVIIème siècle, Paris, 1996. SONKAJÄRVI Hanna, Qu’est-ce qu’un étranger ? Frontières et identifications à Strasbourg (1681-1789), Strasbourg, 2008.

J3031915/J3032015 : Renaissance, Humanisme, Réforme

Enseignants : Jean-Marie Le Gall (CM), Thierry Amalou (TD)

Sujet du cours : Les Renaissances (1450-1650)

La Renaissance est actuellement un objet chaud de l'histoire. Pour certains historiens, elle n'est qu'une illusion historiographique qui mérite d'être remisée aux oubliettes de l'histoire car elle n'a pas eu lieu. Elle suppose une rupture avec le Moyen Âge qui n'existe pas et elle participe d'une affirmation de la supériorité de l'Occident qui n'existe pas davantage aux XVe et XVIe siècles. C'est donc un mythe historiographique élaboré au XIXe siècle à l'âge des nationalismes et de la colonisation. A l'heure d'une mondialisation qui provincialise l'Europe, la Renaissance serait alors un objet sans pertinence, un mythe à reléguer aux oubliettes, un visage du roman occidental. Pour d'autres au contraire, le paradigme Renaissance fait de rénovations culturelles, d'essor des savoirs et d'élans commerciaux peut se retrouver dans d'autres périodes de l'histoire de l'Europe ou du monde et les XVe et XVIe siècles n'auraient pas alors le monopole de la Renaissance. Il n'y a plus une mais des renaissances. Mais ces renaissances sont-elles la Renaissance? Encore faut-il s'entendre sur ce qu'est cette dernière. L'Antiquité revisitée par l'Italie? ou un phénomène européen nourri par l'Italie mais aussi par l’expansion ibérique et la réforme protestante ? Bref, la Renaissance est en discussion et ce cours présentera les arguments du débat en s'efforçant de répondre à la question de savoir si l'on peut se passer de la Renaissance.

Bibliographie indicative (les langues étrangères ne sont pas indispensables pour suivre ce cours) Boucheron, Patrick (éd.), Histoire du monde au XVe siècle, Paris, Fayard, 2009, rééd. Poche. Brotton Jerry, The Renaissance : a Very Short Introduction, New York, 2006. Burke Peter, La Renaissance européenne, Paris, 2000 (coll. Point Seuil). Crouzet-Pavan Élisabeth, Renaissances italiennes (1380-1500), Paris, Albin Michel, 2007 Garin Eugenio (dir.), L’homme de la Renaissance, Paris, 1990. Hamon Philippe, Les Renaissances (1453-1559), Paris, 2009. Jouanna Arlette, La France de la Renaissance, Paris, 2009. Jouanna Arlette et Hamon Philippe, La France de la Renaissance : histoire et dictionnaire, Paris, 2001. Le Gall Jean-Marie, L’Europe des humanistes, Paris, 2008.

Ruggiero Guido, A companion to the world of the Renaissance, Oxford, 2007 Ruggiero Guido, The Renaissance in Italy. A Social and Cultural History of the Rinascimento, Cambridge, 2015. Skinner Quentin, Les fondements de la pensée politique moderne, trad. Française, Paris, 2001. Tallon Alain, L’Europe de la Renaissance, Paris, 2006 (coll. Que sais-je ?). Wanegffelen Thierry, La Renaissance, Paris, 2003 rééd. 2014 (coll. poche Ellipse).

J3032115/J3032215 : Histoire des relations internationales à l’époque moderne

Enseignants : Christine Lebeau, Virginie Martin (CM) ; Anne Wegener, Virginie Martin (TD)

Sujet du cours : Histoire des Relations internationales à l’époque moderne : Acteurs et pratiques, XVIe-XVIIIe siècle

L’histoire des relations internationales a connu ces dernières décennies un fort renouvellement en intégrant dans son champ les « forces profondes » ou encore les conditions géographiques, les enjeux économiques et financiers, le mouvement des idées, les opinions publiques. Dans le même temps, les États abstraits ont cessé d’en être les seuls acteurs. Cet enseignement a donc pour but non seulement d’acquérir les repères chronologiques essentiels à la compréhension des relations internationales à l’époque moderne mais encore de revenir à l’ « invention » de la diplomatie moderne dans un espace qui ne se limite pas à l’Europe. Le premier semestre sera consacré aux acteurs et aux pratiques d’une diplomatie encore largement informelle entre le XVIe siècle et le début du XVIIIe siècle. Les individus (hommes et femmes) et les groupes (nobles, savants, négociants, artistes…) dont l’action dépasse les limites des entités politiques sont confrontés à la nécessité de s’adapter à des contextes politiques et culturels différents. On réfléchira tout particulièrement au rôle des réseaux sociaux et de l’information dans le développement des relations entre États et dans la genèse de la culture européenne. Le second semestre travaillera la question de la professionnalisation de la diplomatie au XVIIIe siècle et réfléchira plus particulièrement aux instruments qui permettent à la fois de penser et de régler les relations entre États et entre sujets. Dans le cadre européen, on étudiera plus particulièrement la genèse d’un « système d’Etats » ou « ordre européen ». On intègrera également une réflexion sur les enjeux économiques et mondiaux des relations devenues internationales. On s’interrogera finalement sur leur contribution au développement d’un monde globalisé.

Bibliographie BÉLY Lucien, Les Relations internationales en Europe : XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, PUF, Thémis, 1992, 3e édition, 2001. BÉLY Lucien, L’Art de la paix en Europe : naissance de la diplomatie moderne (XVIe-XVIIIe), Paris, PUF, 2007. BOIS Jean-Pierre, De la paix des rois à l’ordre des empereurs 1714-1815, Nouvelle histoire des relations internationales, tome III, Paris, Le Seuil, Points histoire, 2003. FRANK, Robert dir., Pour l’histoire des relations internationales, Paris, PUF, 2012. GANTET Claire, Guerre, paix et construction des Etats, 1618-1714, Nouvelle histoire des relations internationales, tome II, Paris, Le Seuil, Points histoire, 2003. SALLMANN Jean-Michel, Géopolitique du XVIe siècle 1490-1618, Nouvelle histoire des relations internationales, tome I, Le Seuil, Points histoire, 2003. WINDLER Christian, La diplomatie comme expérience de l'autre : consuls français au Maghreb, 1700-1840, Genève, Droz, 2002.

J3040315/J3040415 : Histoire culturelle au XIXème siècle

Enseignants : Christophe Charle (CM), Vincent Robert (TD) Sujet du cours : L’été et l’automne des peuples : l’Europe des années 1880 à 1914, histoire sociale, culturelle, géopolitique

Etudier l’Europe d’avant 1914, c’est bien sûr s’interroger sur les origines de la Grande Guerre que nous aborderons en fin de parcours. Mais le sujet choisi n’a pas cette seule motivation d’éclairer l’événement fondateur de l’histoire du XXe siècle dont certaines conséquences sont encore sensibles aujourd’hui comme le montrent les commémorations en cours depuis 2014. Une autre raison du choix d’un tel sujet est de comprendre les tensions qui traversent le continent et sont les conséquences de l’histoire plus longue du XIXe siècle. Certains historiens y ont vu rétrospectivement une sorte d’apogée pour le vieux continent qui n’a jamais occupé ensuite une telle place dans le monde, qu’il s’agisse de richesse financière relative, d’influence coloniale, de créativité scientifique ou artistique. Cette vision globale de l’Europe qui s’opposerait au reste du monde comme une sorte d’avant-garde masque toutefois de très fortes différences internes entre les diverses parties de l’Europe sans lesquelles les conflits et les tensions qui ne vont cesser de s’accentuer entre 1890 et 1914 ne sont pas compréhensibles. Plan

S1 : 1 Présentation géopolitique générale : empires, monarchies, républiques, 2 Conflits et tensions intra-européennes 3 La persistance de l’ancien Régime ?: Sociétés impériales et Sociétés républicaines 4 Dynamiques du changement social : l’Europe occidentale 5 Dynamiques du changement social: L’Europe centrale 6 Dynamiques du changement sociale : l’Europe du sud 7 Les voies de la dérégulation culturelle : cultures urbaines et culture de masse 8 Les avant-gardes 9 Les voies de l’intégration culturelle (1) : cultures paysannes 10 Les voies de l’intégration culturelle (2) : cultures ouvrières 11 Circulations littéraires et musicales

S2 :

12 Les représentations de l’histoire : nationalistes, socialistes, anarchistes 13 Les religions et les mouvements religieux en Europe 14 Les représentations de l’avenir : utopies, dystopies 15 Les impérialismes 16 La guerre pensée ou impensable ?

17 Les origines de la guerre (1 ): causes structurelles 18 Les origines de la guerre (2 ): les guerres avant la guerre et la marche à la guerre 19 La guerre réelle et la fin de l’Europe 20 Conclusion générale.

Bibliographie Ouvrages généraux :

Klaus J. Bade, L’Europe en mouvement. La migration de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, Seuil, 2002. Ernst Bruckmüller, Histoire sociale de l’Autriche, Paris, Editions de la MSH, 2003. Christophe Charle, Discordance des temps, une brève histoire de la modernité, Paris, A. Colin, 2011. Christophe Charle, La dérégulation culturelle, essai d’histoire des cultures en Europe au XIXe siècle, Paris, PUF, 2015, 2è partie. Christophe Charle, La crise des sociétés impériales, essai d’histoire sociale comparée de l’Allemagne, de la France et de la Grande Bretagne 1900-1940, Paris Seuil 2e édition 2008. Christophe Charle, Histoire sociale de la France au XIXème siècle, Paris, Le Seuil, 1991. 3è édition, 2001, rééd. 2015. Gerd Krumeich, Le feu aux poudres qui a déclenché la guerre en 1914 ?, Belin, 2014. Gilles Pécout, Naissance de l’Italie contemporaine 1770-1922, Paris, Colin, « U », 2004. Hans-Ulrich Wehler, Essais sur l’histoire de la société allemande 1870-1914, Paris, Editions de la Maison des sciences de l’homme, 2003. Arno Mayer, La persistance de l’ancien Régime. L’Europe de 1848 à la grande guerre, Paris, rééd. « Champs », 1991. Frédéric Manfrin, Laurent Veyssière, dir., Eté 14, les derniers jours de l’ancien monde, BNF, 2014. Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre (dir.), Histoire du monde au XIXe siècle, Paris, Fayard, 2017, sous presse

J3040715/J3040815 : Histoire sociale du XXème siècle

Enseignantes : Judith Rainhorn (S1), Judith Rainhorn et Charlotte Vorms (S2)

Sujet du cours : Villes et sociétés urbaines. France, Europe, États-Unis, second XIXe-XXe siècles

S1 : France 1880-1939 S2 : Villes européennes et américaines au XXe siècle

Durant un long XXe siècle, la France et l’Europe s’urbanisent, d’abord lentement, puis de façon accélérée à partir des années 1960. On assiste ainsi à la mutation d’une population de ruraux en un monde de citadins et de banlieusards. Cette évolution s’accompagne du développement des migrations intérieures et internationales. Ces transformations profondes conduisent à la reformulation par les contemporains de la question sociale, qui est largement une question urbaine. Celle-ci se traduit par une intervention croissante des pouvoirs publics dans les domaines sociaux et économiques, qui débouche sur la construction d’un système de protection sociale incluant le logement, l’établissement d’infrastructures urbaines (transports, égouts, adduction d’eau, etc.) et la planification de la croissance des villes. Le cours abordera tous les aspects de ces bouleversements : la croissance urbaine dans ses dimensions démographiques et physiques (nouvelles formes urbaines), les populations citadines (migrations et immigration), leurs modes de vie (travail, logement, loisirs), la manière dont les pouvoirs publics les administrent. Au premier semestre, le cours s’organisera de manière chronologique et thématique et portera uniquement sur la France. Une fois ce socle de connaissances acquis, le deuxième semestre ouvrira sur d’autres espaces européens et états-uniens et étendra la période étudiée au XXe siècle dans son ensemble. Les séances seront alors centrées chacune sur une ville, une thématique et un moment particulier de l’histoire. Cet enseignement constitue un bonne préparation pour les étudiants qui envisagent un Master en histoire sociale et en histoire urbaine, un Master professionnel en urbanisme et aménagement, une carrière orientée vers la gestion du logement social, des quartiers en difficulté et, plus généralement de tous les métiers supposant une bonne connaissance historique du monde urbain.

Bibliographie Manuels de référence (une bibliographie spécialisée sera précisée au fil des séances) : Bourillon, Florence, Les villes en France au XIXe siècle, Paris, Ophrys, 1995. Duby, Georges (dir.), Histoire de la France urbaine, tomes 4 et 5, Paris, Seuil, 1983 et 1985. Pinol, Jean-Luc, Le monde des villes au XIXe siècle, Paris, Hachette, 2000. Pinol, Jean-Luc, Walter, François, La Ville contemporaine, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, Paris, Seuil, 2012.

J3040915/J3041015 : Histoire contemporaine des relations internationales

Enseignants : Laurence Badel (CM), Anne Couderc, Jean-Michel Guieu (TD)

Sujet du cours : L’Europe dans les relations internationales (1815-2007)

. L'objectif du cours est de réfléchir aux caractères de l'identité européenne par le prisme de l'analyse de ses pratiques spécifiques dans le domaine des relations internationales.

La place de l'Europe dans les relations internationales a été considérablement remise en cause depuis la fin du XVIIIe siècle, par l'émancipation de l'Amérique latine et la montée en puissance des Etats-Unis et du Japon. Elle maintient néanmoins sa domination jusqu'en 1914 grâce à la vigueur de sa démographie, qui en fait un continent d'émigration, à sa capacité d'innovation technologique et son emprise sur les réseaux de communication, à sa croissance économique et sa domination impériale. Acteur majeur du système international, elle en maîtrise trois piliers fondamentaux : le droit, la négociation, la culture. Son hégémonie n'a pourtant jamais été totale et des acteurs extra-européens ont participé, depuis le XIXe siècle, de manière coopérative ou conflictuelle, à la production des normes juridiques, diplomatiques et culturelles encadrant les relations internationales. Aux rapports de puissance se superpose, à partir de 1950, en Europe occidentale, une dynamique coopérative et intégrationniste qui entend stimuler la reconstruction économique, favoriser le bien-être social et offrir une compensation aux grandes puissances au statut international dégradé. Parallèlement les intérêts nationaux des Etats européens tant libéraux que socialistes trouvent un nouveau champ d'expansion sur les marchés en développement du "Tiers-Monde" (A. Sauvy) suscitant le renforcement des dispositifs de diplomatie publique et d'expansion économique. Les Etats doivent tenir compte de la structuration des opinions publiques internationales comme de l'affirmation autonome des organisations internationales à la naissance desquelles ils ont contribué depuis le XIXe siècle. Du Congrès de Vienne (1815) au traité de Lisbonne (2007), l'évolution du rapport du continent européen au reste du monde est examinée selon cette triple approche systémique, politique et sociologique. Bien avant la chute du Mur de Berlin et la réunification des "Deux Europe", la Déclaration sur l’identité européenne du 14 décembre 1973 est un texte clef pour mettre en perspective l'ambition, réitérée depuis lors, de faire de l’Union européenne un acteur "global".

Orientation bibliographique Laurence Badel, Diplomatie et grands contrats. L'État français et la conquête des marchés extérieurs au XXe siècle, Paris, Presses de la Sorbonne, 2010. Marie-Thérèse Bitsch, Histoire de la construction européenne de 1945 à nos jours, Bruxelles, Complexe, 2004. Antoine Fleury, Lubor Jilek (dir.), Une Europe malgré tout, 1945-1990. Contacts et réseaux culturels, intellectuels et scientifiques entre Européens dans la guerre froide, Bruxelles, PIE-Peter Lang, 2009. René Girault, Peuples et nations d'Europe au XIXe siècle, Paris, Hachette, 1996. René Girault, Histoire des relations internationales contemporaines. Tome I, Diplomatie européenne et impérialismes : 1871-1914, Masson 1979 et Payot 2004. Claudia Hiepel (dir.), Europe in a Globalising World. Global Challenges and European Responses in the « long » 1970s, Baden-Baden, Nomos, 2014. Matthias Schulz, Normen und Praxis. Das Europäische Konzert der Großmächte als Sicherheitsrat, 1815–1860, München, Oldenburg, 2009. Georges-Henri Soutou, L’Europe de 1815 à nos jours, Paris, PUF, Nouvelle Clio, 2007 et 2009.

J3041115/J3041215 : Histoire contemporaine de l’Amérique du Nord

Enseignants : Florian Michel (CM), Nicolas Vaicbourdt,

Laurent Pugnot Lambert (TD)

Sujet du cours : Guerre, territoire et société en Amérique du Nord (XVIIIe-XXIe siècles)

L’Amérique du Nord a été façonnée par les conflits militaires. Les frontières actuelles entre les États-Unis, le Canada et le Mexique sont le produit d’un rapport de forces qui s’inscrit dans la longue durée de l’histoire. La société porte les traces des guerres successives, qui tour à tour ont mobilisé les soldats et les civils, exigé du matériel et des techniques nouvelles, accéléré les mutations socio-politiques. Les guerres coloniales, la guerre révolutionnaire, les guerres contre l’Angleterre au sujet du Canada (1812-1815) et contre le Mexique (1846-1848), la guerre de Sécession (1861-1865), les guerres indiennes, la « Splendid Little War » contre l’Espagne au tournant des XIXe et XXe siècles, les deux guerres mondiales, le moment de la Guerre froide, les guerres en Irak, la « Guerre contre la terreur » (« War on terror ») : la longue liste des conflits émaillant l’histoire nord-américaine fournit une trame chronologique pour examiner la genèse de la nation américaine, la construction de son territoire, et les bouleversements raciaux et sociaux que les États-Unis ont connus.

Bibliographie : -ATWOOD Paul L., War and Empire: The American Way of Life, New York,

Pluto Press, 2009 -AVENEL Jean-David, La guerre hispano-américaine de 1898. La naissance de

l’impérialisme américain, Paris, Economica, 2007. -BOORSTIN Daniel, Histoire des Américains, Paris, Robert Laffont, 1991 -BRADFORD James C., A Companion to American Military History, deux

volumes, Wiley-Blackwell, 2010. -BREWER Susan A., Why America Fights: Patriotism and War Propaganda from

the Philippines to Iraq, New York, Oxford University Press, 2009 -COTTRET Bernard, La révolution américaine. La quête du bonheur (1763-

1787), Perrin, 2004 -DELAPORTE Murielle, La politique étrangère américaine depuis 1945,

Bruxelles, Editions Complexe, 1999

-FOHLEN Claude Fohlen, HEFFER Jean, WEIL François, Canada et États-Unis depuis 1770, Paris, PUF, « Nouvelle Clio », 1997

-HEFFER Jean, Les États-Unis de 1945 à nos jours, Paris, Cursus Colin, 1997 -HERRING George C., The Oxford History of the United States. From Colony to

Superpower. U.S. Foreign Relations since 1776, Oxford, Oxford University Press, 2008

-HICKEY Donald R., The War of 1812. Writings from America’s Second War of Independance, New York, The Library of America, 2013.

-HOLSINGER M. Paul, War and American Popular Cultur. A Historical Encyclopedia, Westport, Greenwood Press, 1999.

-KASPI André, Les Américains, Paris, Seuil, 1986, 2 volumes, nombreuses rééditions.

-LACORNE Denis, La crise de l’identité américaine, Paris, Gallimard, 1997, 2003

-LACROIX Jean-Michel, Histoire des États-Unis, Paris, PUF, 2010 -MARIENSTRAS Élise, La résistance indienne aux Etats-Unis. XVIe-XXIe

siècles, Folio Gallimard, 2013 [1ère édition : 1980] -MELANDRI Pierre, Histoire des États-Unis contemporains, Bruxelles, André

Versailles Editeur, 2008 / Tempus Perrin (poche 2 vol.) 2013 -MOUGEL François-Charles, Histoire des relations internationales. De la fin du

XVIIIème siècle à l’aube du IIIème millénaire, Ellipses, 2013 -NOUAILHAT Yves-Henri, Les États-Unis et le monde de 1898 à nos jours,

Paris, Colin, 2015 [réédition] -PORTES Jacques, FOUCHE Nicole, ROSSIGNOL Marie-Jeanne, VIDAL

Cécile, Europe / Amérique du Nord. Cinq siècles d’interactions, Paris, Armand Colin, 2008

-PORTES Jacques, Histoire des États-Unis de 1776 à nos jours, Armand Colin, 2010

-SOUTOU Georges-Henri, La Guerre froide : 1943-1990, Paris, Fayard, 2011, coll « Puriel »

-SY-WONYU Aïssatou, Les États-Unis et le monde au 19e siècle, Armand Colin, 2004

-TROCMÉ Hélène, ROVET Jeanine, Naissance de l’Amérique moderne, XVIe-XIXe siècle, Paris, Hachette, 1997

-VEYSSIERE Laurent, FONCK Bertrand, La Guerre de Sept Ans en Nouvelle France, Septentrion-PUPS, 2011

J3041315/J3041415 : Histoire contemporaine de l’Amérique Latine

Enseignantes : Annick Lempérière (CM), Geneviève Verdo (TD)

Sujet du cours : « L’Amérique Latine dans l’espace euro-américain, 1880-1950 » En inscrivant dans son programme la construction d’un « mur » entre les Etats-Unis et le Mexique, le président Trump tourne le dos à l’Histoire autant qu’au bon sens. De l’époque coloniale à nos jours, des flux de voyageurs et de migrants, de marchandises et de capitaux, de produits culturels et d’idées ont connecté entre elles les Amériques du nord, du sud et de la Caraïbe, et celles-ci avec l’Europe. Dès le moment où elles se séparent politiquement des empires espagnol et portugais, les sociétés latino-américaines s’ouvrent largement aux échanges culturels et commerciaux avec les Etats-Unis et avec ce qu’elles considèrent comme les « nations civilisées » de l’Europe occidentale. A partir des années 1880, qui coïncident avec la modernisation simultanée de l’État et de l’économie, ce sont des millions d’Européens qui fournissent la main-d’œuvre industrielle et agricole en Argentine, en Uruguay, au Brésil, tandis qu’affluent les capitaux de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne et des États-Unis. D’intenses circulations savantes et culturelles, alimentées par la tenue de grands congrès internationaux et la multiplication des publications scientifiques, renouvellent en profondeur l’héritage culturel du monde ibérique. Les deux guerres mondiales, la grande crise des années 1930 et l’émergence du bolchevisme et des fascismes introduisent de nouvelles dynamiques politiques et identitaires dans les sociétés latino-américaines, que les débuts de la Guerre froide vont contribuer à figer. Le cours abordera donc la place de l’Amérique Latine dans l’espace euro-américain selon une approche large embrassant aussi bien la politique que la culture et la science, l’économie et la finance, les relations internationales. Orientation bibliographique: BULMER-THOMAS, Victor, The Economic History of Latin America since Independence, Cambridge UK, Cambridge University Press, 2e édition, 2003. CARMAGNANI, Marcello, El otro occidente. América latina desde la invasión europea hasta la globalización, Mexico, El Colegio de México-Fideicomiso de las Américas-Fondo de Cultura económica, 2004. COMPAGNON, Olivier, L'adieu à l'Europe. L'Amérique latine et la Grande Guerre (Argentine et Brésil, 1914-1939), Paris, Fayard, coll. « L'épreuve de l'histoire », 2013. CHEVALIER, François, L’Amérique latine de l’Indépendance à nos jours, Paris, PUF, coll. Nouvelle Clio, 2ème éd. refondue, 1993.

GONZÁLEZ BERNALDO, Pilar, HILAIRE-PERÉZ, Liliane (dir.), Les savoirs-mondes. Mobilités et circulations des savoirs depuis le Moyen-Âge, 6e partie, Circulation des savoirs et pouvoirs dans l’espace atlantique, p. 377-498, Rennes, Presse Universitaires de Rennes, 2015. LEMPÉRIÈRE, A., LOMNÉ, G., MARTINEZ, F., ROLLAND, D., L’Amérique latine et les modèles européens, Paris, L’Harmattan, 1998. LÖWY, Michael, Le marxisme en Amérique latine de 1909 à nos jours. Anthologie, Paris, F. Maspéro, 1980. MANIGAT, Leslie, L’Amérique latine au XXe siècle, Paris, Seuil, coll. Points Histoire, 1991. ROLDÁN, Eugenia & CARUSO, Marcelo (éd.), Imported modernity in Post-colonial State Formation, Frankfurt-Berlin-Bern, Peter Lang, 2007.

J3041515 /J3041615 : Histoire contemporaine de l’Afrique subsaharienne

Enseignants : Samuel F. Sanchez (S1), Anne Hugon (S2)

Sujet du cours (S1) : L’Afrique dans les mondialisations (sociétés, économies) XIXe-XXe siècles

(S F.Sanchez)

Le cours abordera l’évolution des sociétés africaines dans leur rapport avec le monde sur une durée assez longue (XIXe et XXe siècles), en dépassant le découpage chronologique classique (période pré-coloniale et période coloniale). Après deux siècles marqués par la prégnance de la traite des esclaves, les organisations économiques et sociales africaines sont, dès le début du XIXe siècle, touchées par les bouleversements économiques globaux (révolutions industrielles et économiques). L’intégration accélérée de nombreuses régions africaines dans de nouvelles logiques marchandes contribue à la formation de nouvelles entités politiques, tant en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique orientale. L’impérialisme économique européen et américain, porté par les sociétés de commerce européennes, nourrit de profondes mutations dans la consommation et les modes de production africains. Dès le début du XXe siècle, l’imposition d’un ordre politique nouveau, façonné par des puissances Européennes accélère l’intégration de l’Afrique dans des logiques économiques mondialisées. Le développement des infrastructures de communication, la monétarisation du continent, la diffusion de nouvelles formes de travail et le développement d’activités économiques caractérisent l’impact profond de la colonisation sur les sociétés africaines. L’organisation coloniale connait cependant d’importantes mutations après la seconde guerre mondiale et conduit à une idéologie développementaliste, qui se poursuit après les indépendances. Le thème sera abordé à l’aide de nombreux documents, tant quantitatifs que qualitatifs. Bibliographie Almeida-Topor (H. d'), L'Afrique au XXe siècle, Paris, coll. U, Colin, 1993, 363 p. Coquery-Vidrovitch (C.) et Moniot (H.), L'Afrique noire de 1800 à nos jours , Paris P.U.F., (3è éd. 1992), 480 p. Cooper F., L'Afrique dans le monde. Capitalisme, empire, État-nation, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », 2015, 250 p. M'Bokolo (E.), Afrique noire : histoire et civilisations, Tome 2 - XIXe et XXe siècles, Paris Hatier-AUPELF, 1992, 576 p. Histoire générale de l’Afrique, Volume 6 : L’Afrique au XIXe siècle jusque vers les années 1880 (dir. Ade Ajayi), Paris, UNESCO, 1996

Histoire générale de l’Afrique, Volume 7 : L’Afrique sous domination coloniale, 1880-1935 (dir. A. Adu Boahen), Paris, UNESCO, 1987

Sujet du cours (S2) : Afrique(s) anglophone(s), 19e et 20e siècles (A. Hugon)

Ce nouveau cours a pour objet d’étudier des régions très diverses du continent africain, dont la particularité est d’être entrées dans une zone d’influence britannique au 19e siècle et/ou d’avoir été colonisées par la Grande-Bretagne et d’en avoir de ce fait conservé la langue, après les indépendances. On y abordera donc des régions aussi variées, et éloignées les unes des autres, que la Sierra Leone, Zanzibar, le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud (et plus largement l’Afrique australe). Politique, économie, sociétés et cultures de ces « Afriques anglophones » seront abordées au travers de nombreux documents, produits par des Africain-e-s et également par des Européen-ne-s. Bibliographie succincte

D’ALMEIDA-TOPOR, Hélène : L’Afrique, du XXe siècle à nos jours, Paris, U. Colin, 2010 (3e éd.) COOPER, Frederick : L’Afrique depuis 1940, Paris, Payot, 2012 (2e éd.) COQUERY-VIDROVITCH, Catherine et MONIOT, Henri : L’Afrique noire de 1800 à nos jours, Paris, PUF, Nv Clio, 2005 (5e éd.) HUGON, Anne : Introduction à l’histoire de l’Afrique contemporaine, Paris, Synthèses, Colin, 1998. M’BOKOLO, Elikia : Afrique noire histoire et civilisations : du XIXe siècle à nos jours, Paris, Hatier et AUF, 2004 (2e éd.).

J3041715/J3041815 : Histoire culturelle et politique des sociétés

contemporaines

Enseignants :S1 : Pascale Goetschel/ Fabien Théofilakis (CM) Jean-François Bonhoure, Florian Moine (TD)

S2 : Franck Georgi, Pascale Goetschel, Fabien Théofilakis (CM) Jean-François Bonhoure, Florian Moine, Franck Georgi (TD)

Sujet du cours : Mobilisations & démobilisations en Europe, début XXe – début XXIe siècles

L’enseignement invite à une relecture de l’héritage révolutionnaire et contestataire du XIXe siècle au prisme des mobilisations et des démobilisations contemporaines. Cette histoire politique, sociale et culturelle d’engagements collectifs privilégiera une démarche comparative en Europe occidentale, sans s’interdire des excursus en Europe médiane. Elle adoptera une perspective « par le bas » afin de comprendre les ressorts qui ont poussé des Européens à contester et à se soulever, de mieux cerner les acteurs de ces mouvements et leurs logiques d'organisation, de caractériser les processus d’engagement tout comme les dynamiques de déprise. Il s’agira de dresser une chronologie de ces dynamiques collectives, du début du XXe siècle aux mouvements citoyens, comme « Nuit debout », qui façonnent l’engagement à l’aube du XXIe siècle, et d’en repérer les filiations. Seront analysées leurs modalités (grèves, manifestations et défilés, émeutes et soulèvements, révoltes et révolutions, guerres) et décryptés les répertoires d’action (gestes et paroles, mobilisation symbolique, temps et lieux). Une part importante sera accordée à la médiatisation de ces mouvements sociaux, de la presse à Internet. Le premier semestre se concentrera sur la première moitié de XXe siècle (culture politique de la contestation héritée de 1789, cristallisation des mouvements nationalistes, mouvements féministes et pacifistes d’avant-guerre, mobilisations extrêmes en guerre mondiale et résistances, mouvements de masse et phénomène totalitaire…), tandis que le second semestre envisagera la période 1945-2017 (sorties de guerre à l’ombre de la guerre froide, 1968 et 1989…).

Orientation bibliographique : ARTIERES Philippe et ZANCARINI-FOURNEL Michelle, 68, une histoire collective : 1962-1981, Paris, la Découverte, 2015

AUDOIN-ROUZEAU Stéphane et BECKER Annette, 14-18, retrouver la Guerre, Paris, Gallimard, 2003 (1ère édition : 2000) BEAUPRE Nicolas, Les Grandes Guerre (1914-1945), Paris, Belin, 2012 BELL Emma et RUIZ Jean-Marie (dir.), Les Nouvelles formes de contestation, Chambéry, Université Savoie Mont Blanc, 2017

FILLIEULE Olivier, AGRICOLIANSKY Éric, SOMMIER Isabelle (dir.), Penser les mouvements sociaux : conflits sociaux et contestations dans les sociétés contemporaines, Paris, La Découverte, 2010

MAZOWER Marc, Le Continent des ténèbres. Une histoire de l'Europe au XXe siècle, Paris, Editions Complexe - IHTP/CNRS, 2005 (édition originale : 1998)

MOSSE George L., De la Grande Guerre au totalitarisme : la brutalisation des sociétés européennes, Paris, Hachette, 1999 (édition originale : 1990)

PIGENET Michel, TARTAKOWSKY Danielle, Histoire des mouvements sociaux en France. De 1814 à nos jours, Paris, La Découverte, 2014 (1ère édition : 2010)

WIEVIORKA Olivier, Une histoire de la Résistance en Europe occidentale : 1940-1945, Paris, Perrin, 2017

ZANCARINI-FOURNEL Michelle, « Les luttes et les rêves » : une histoire populaire de la France, de 1685 à nos jours, Paris, La Découverte, 2016

J3041915 /J3042015 : Histoire contemporaine de l’Europe centrale

Enseignants : Antoine Marès (CM), Alain Soubigou (TD)

Sujet du cours : États, souveraineté et dépendance

en Europe centrale/médiane jusqu’à la fin du XXe siècle L’Europe médiane (entre l’Allemagne et la Russie) est caractérisée depuis l’ère moderne par ses discontinuités étatiques, même si les entités qui la constituent ont été fondées souvent dès le Moyen Âge. C’est pourquoi il faut remonter à la période médiévale pour mieux comprendre les demandes qui s’expriment de manière de plus en plus insistante entre 1848 et 1918. Ont suivi l’affirmation dominante des États-nations, puis les assujettissements à l’Allemagne nazie et ensuite à l’URSS, jusqu’en 1989 où l’Europe médiane a recouvré sa souveraineté. C’est ce parcours révélateur de l’histoire européenne qu’il s’agira ici d’aborder. Cernée par de grandes puissances, absorbée ou menacée successivement par le Saint Empire romain germanique, l’Empire ottoman, l’Empire habsbourgeois, puis la Suède, la Russie et la Prusse, enfin l’Allemagne et l’URSS, l’Europe médiane est plus objet que sujet des relations internationales. Les pertes successives de souveraineté représentent une composante essentielle des représentations et des discours nationaux. Il s’agira ici de lire l’histoire de cette région à travers ces ruptures successives qui renvoient à une histoire décentrée de l’Europe par rapport à un regard trop systématiquement limité à la seule Europe occidentale. S1 : des origines à la Première Guerre mondiale 21/9 – Introduction à l’histoire de l’Europe médiane 28/9 - Formation, vie et disparition des États médiévaux de l’Europe médiane 5/10 - Naissance des États modernes dans l’Europe médiane 12/ 10 – Les pertes des souverainetés (aux XVIIe et XVIIIe siècles) et leurs suites 19/10 - La montée du sentiment national en Europe médiane 26/10 - La Révolution des Peuples ou la revendication d’une autonomie étatique 2/11 : vacances 9/11 - Les résistances impériales aux mouvements nationaux 16/11 - La fédéralisation de 1867-1868 en Autriche-Hongrie 23/11 - La « fièvre nationale » en Autriche-Hongrie

30/11 - Balkans, États et nations 7/12 - La Grande Guerre et les États d’Europe médiane 14/12 - La désintégration des Empires 21/12 - La Nouvelle Europe : un nouveau paysage étatique S2 : les États d’Europe médiane au XXe siècle 25/1 - États et conflits potentiels en Europe centrale/médiane 1er/2 - États et minorités 8/2 - L’impact de la crise sur les États 15/2 - La destruction des États en 1938-1939 22/2 - La destruction des États en 1939-1941 1er/3 : vacances 8/3 - Une Europe centrale/médiane nazifiée 1940-1944 15/3 - Résistances et exils 1939-1944 comme préludes à la reconstitution des États 22/3 - Retour à la souveraineté et à l’assujettissement 1944-1948 29/3 - Problèmes de souveraineté sous tutelle soviétique : la stalinisation 5/4 - La reconquête d’une autonomie : la déstalinisation 12/4 - Sursauts internes ou l’impossible retour à la souveraineté 1956-1989 19/4 - La fin de la tutelle soviétique Orientation bibliographique succincte Généralités - SELLIER Jean et André, Atlas des peuples d'Europe centrale, Paris, La Découverte, 2013. - MARÈS Antoine et SOUBIGOU Alain, L’Europe centrale/médiane dans l’Europe du XXe siècle, Paris, Ellipses, 2017 (en cours de parution). Par pays BEAUVOIS Daniel, Histoire de la Pologne, Paris, La Martinière, 2004. LUKOWSKI Jerzy, ZAWADSKI Hubert, Histoire de la Pologne, Paris, Perrin, 2006. MARÈS Antoine, Histoire des Tchèques et des Slovaques, Paris, Perrin, coll. Tempus, 2005. MOLNAR Miklos, Histoire de la Hongrie, Paris, Perrin, coll. Tempus, 2004. PASTEUR Paul, Histoire de l’Autriche. De l’empire multinational à la nation autrichienne (XVIIIe -XXe s.), Paris, Armand Colin, Collection U, 2011. SANDU Traian, Histoire de la Roumanie, Paris, Perrin, 2008. Des compléments bibliographiques seront donnés en cours et TD.

J3042115/J3042215: Histoire économique et sociale contemporaine

Enseignants : Michel Margairaz, Frédéric Tristram

CM : Jeudi 10h-11h Salle D640

TD : Jeudi 8h-10h Salle D640

Sujet du cours : « Les crises au XXème siècle : France, Royaume-Uni, Allemagne, États-Unis (1907-2007) »

Les crises économiques, financières et socio-politiques en Europe et en Amérique au XXème siècle. Économies, politiques, savoirs.

Ce cours vise à présenter une histoire longue, mais discontinue des crises économiques, financières et socio-politiques en Europe (espaces coloniaux inclus) et en Amérique au XXème siècle. On s’attachera à étudier et à expliquer les mécanismes économiques, financiers et socio-politiques du déclenchement, de l’essor, du développement et des sorties de crises, qu’il s’agisse des crises économiques (1907 aux États-Unis), monétaires (en Allemagne en 1923), des crises financières et monétaires (en France en 1924-26) ou, plus largement, de grandes crises globales (en 1917-1919, 1929-1931, en 1974-75 ou en 2007-2008) en s’interrogeant aussi pour examiner si les deux guerres mondiales provoquent ou constituent des crises. On y analysera également les diverses politiques de luttes contre les crises et les controverses théoriques contemporaines qu’elles suscitent parmi les experts, les praticiens et les responsables des affaires publiques et privées, ainsi que les oppositions dans le débat politique, mais aussi dans les sciences sociales du moment, en particulier, l’économie, le droit, la sociologie, l’histoire, la philosophie et les sciences politiques. Ce cours doit permettre aux étudiant.e.s de maîtriser les principaux mécanismes à l’œuvre dans les économies et les sociétés du XXème siècle lors des crises et ainsi de mieux situer les grandes fluctuations propres au XXème siècle et leur insertion dans le débat d’idées.

Bibliographie sélective: Jean-Charles Asselain, Histoire économique du XXème siècle, 2 vol., Paris, Presses de Sciences Po/Dalloz, 2000. Robert Boyer, Jacques Mistral, Accumulation, inflation, crises, Paris, PUF, 1978. Bernard Gazier, La crise de 29, Paris, PUF, Que sais-je ?, n° 2126, 1983. John Kenneth Galbraith, La crise économique de 1929, trad. fr., Paris, Payot, 1961 . L’économie en perspective, tr. fr., Paris, Le Seuil, 1989. Pierre-Cyrille Hautcoeur, La crise de 1929, Paris, La Découverte, « Repères », 2009. Eric Hobsbawm, L’âge des extrêmes. Histoire du Court vingtième siècle, Bruxelles, Éditions complexe, trad. fr., 1997. Charles Kindleberger, La grande crise mondiale (1929-1939), trad. fr., Paris, Économica, 1988 ; Histoire mondiale de la spéculation financière, trad. fr., Luçon, Éditions PAU, 1994. Paul Krugman, Pourquoi les crises reviennent toujours, tr. fr., Paris, Le

Seuil, 2012. Denis Woronoff, Histoire de l’industrie en France du XVIème siècle à nos jours, Paris, Le Seuil, Points-Histoire, 2000.

J3042315/J3042415: Histoire de la Russie contemporaine

Enseignant : François-Xavier Nerard

Sujet du cours: Le pouvoir en Russie et en URSS : pratiques et représentations.

Semestre 1 : Du règne de Nicolas 1er à la fondation de l’URSS Ce semestre commencera, à Saint-Pétersbourg, avec l’étude d’une révolte contre le pouvoir du tsar, celle des Décembristes, en 1825, qui marque durablement les mémoires et s’achèvera avec la proclamation de l’Union des républiques socialistes soviétiques en décembre 1922, à Moscou. Nous étudierons, au long de ce XIXe siècle, le pouvoir tsariste, ses rites et ses symboles. Nous aborderons les attentes qu’il suscite et les réformes qu’il promeut, avant d’être remis en cause par les révolutions de 1905 et de 1917 et de se fracasser sur la Première Guerre mondiale avec l’abdication de Nicolas II en mars 1917. Mais le cours ne se limitera pas à une étude du pouvoir central. Il s’agira, pour nous, de réfléchir à ce que signifie le pouvoir dans cette Russie tsariste, un pouvoir en pratiques, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Quel est le pouvoir du fonctionnaire ou celui du propriétaire terrien ? Comment définir celui de la communauté paysanne, mais aussi celui du maître de famille au sein du foyer ? Nous envisagerons également les zones périphériques d’un Empire colonisateur en expansion, dans le Caucase ou en Asie centrale. Nous réfléchirons donc aussi bien aux institutions qu’aux hommes et aux femmes qui peuplent ce vaste pays. La révolution d’Octobre 1917 tourne une page essentielle, mais impose aux révolutionnaires de réfléchir à ce qu’est le pouvoir, à ce qu’il a été et à ce qu’ils veulent en faire.

Éléments de bibliographie Wladimir Berelowitch, Le grand siècle russe d’Alexandre Ier à Nicolas II, Paris, Gallimard, Découverte, 2005. Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Paris, coll. « Champs Histoire », 2009. Claudio Ingerflom, Le tsar, c’est moi : l’imposture permanente, d’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, Paris, PUF, 2015 Marie-Pierre Rey, La Russie face à l’Europe occidentale d’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, Paris, Flammarion, 2016 Nicholas Riazanovsky, Histoire de la Russie, des origines à 1996, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquin », 1996.

Semestre 2 : De la fondation de l’URSS à la constitution de la nouvelle Russie indépendante (1922-1993)

Le siècle soviétique, objet du second semestre s’achève, symboliquement et institutionnellement, avec l’adoption, par référendum, de la nouvelle constitution de la Russie démocratique en décembre 1993. La nature de l’État soviétique a fait l’objet de multiples réflexions : on a parlé, notamment, d’État totalitaire. Nous réfléchirons à cette notion et à sa pertinence à travers le siècle, de Lénine à Gorbatchev. Une réflexion sur les institutions et les constitutions soviétiques ne suffit pas pour comprendre la réalité d’un État, d’où la nécessité de se tourner là encore vers les pratiques. Qui sont les nouveaux dirigeants de l’URSS ? Le pouvoir bolchevique est-il aussi radicalement nouveau qu’il le prétend ? Qu’est-ce que le stalinisme ? Quelles sont les frontières de ce pouvoir ? Est-il aussi absolu que les représentations consacrées le laissent penser ? Qui détient le pouvoir en URSS ? Les bouleversements du pays provoqués par la mort de Staline et la déstalinisation changent-ils la nature du pouvoir soviétique ? Que devient l’URSS à l’époque de Nikita Khrouchtchev, Leonid Brejnev et ses éphémères successeurs ? Nous essaierons de répondre à ces multiples interrogations. Le semestre se conclura par l’étude de l’aventure de la perestroïka, cette tentative de réforme d’un pays et d’un système. Nous aborderons ses origines, ses idées et finalement les causes de son échec. Les passerelles entre les deux semestres seront nombreuses, mais rien n’empêche de suivre séparément chaque cours, conçu comme un ensemble autonome. Éléments de bibliographie Sabine Dullin, Histoire de l’URSS, Paris, La Découverte, 2003 Gilles Favarel-Garrigues & Kathy Rousselet, La Russie contemporaine, Paris, Fayard, 2010 Sheila Fitzpatrick, Le Stalinisme au quotidien : La Russie soviétique dans les années 30, Paris, Flammarion, 2002 Moshe Lewin, Le siècle soviétique, Paris, Fayard : Monde diplomatique, 2003

J3042515/J3042615 : Culture et imaginaires sociaux XIXe-XXe siècle

Enseignants : Dominique Kalifa, Éric Fournier, Aïcha Salmon Sujet du cours (S1) : Imaginaires du désir et de la rencontre amoureuse : Paris 1860-1960

(CM : D. Kalifa; TD : M. Aïcha Salmon)

Il existe « un siècle parisien », qui nait avec les travaux d’Haussmann, s’achève avec les grandes transformations de l’ère pompidolienne et dont 1900 constitue l’exact épicentre. Comment, dans cette ville qui incarne au mieux la « modernité », c’est-à-dire espace des foules autant que de l’anonymat de masse, se sont reconfigurés les lieux du désir et de la rencontre amoureuse ? La littérature, la peinture, la photographie, le cinéma, les correspondances et les autobiographies seront convoqués pour saisir ce qui, dans le Paris du Second Empire, de la « Belle Epoque », des « Années folles » puis de l’après-Seconde Guerre mondiale, attise la sensualité et polarise le désir amoureux. Bibliographie sommaire Bernard MARCHAND, Paris. Histoire d’une ville, XIXe- XXe siècles, Paris, Seuil, 1993. « Éros parisien », Genre, Sexualités & Société, n° 10, 2013, https://gss.revues.org/2920 Emmanuel PIERRART, Paris, ville érotique. Une histoire du sexe à Paris, Paris, Parigramme, 2013. Emmanuelle RETAILLAUD, La Figure de la Parisienne, des années 1760 aux années 1960, mémoire d’HDR, Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne, 2016. Patrick WALDBERG, Eros modern style, Paris Pauvert, 1964.

Sujet du cours (S2) : Imaginaires révolutionnaires (France, 1864 –1921)

(E.Fournier)

Agir en révolutionnaire c’est croire à la force de l’imagination, en n’importe quelles circonstances, des plus dures au plus favorables. En exil, en prison, sur la barricade, en manifestation ou en grève, en meeting, au café ou à l’imprimerie ; par la plume, le chant, ou l’image, des hommes et des femmes ont anticipé comment faire la révolution – du renversement de l’ordre établi à l’avènement d’une société meilleure – en des récits variés et imagés. Mais, que ce soit sous l’Empire « libéral » (1864-1870), pendant « l’année terrible » ou sous une IIIe république peu permissive, construire et faire vivre cet imaginaire social est déjà un acte militant engageant celles et ceux qui le créent. A quoi rêvent les générations successives de révolutionnaires français au cours d’un long second XIXe siècle, commençant par la fondation de l’A.I.T. et s’achevant par l’émergence du communisme européen ? Comment, de la production de l’imaginaire révolutionnaire à sa diffusion, ces durs rêveurs se confrontent-ils à l’adversité politique et sociale pendant le siècle des possibles ? Bibliographie sommaire Manuels à lire impérativement pour naviguer dans les situations historiques successives : DELUERMOZ, Quentin, Le crépuscule des révolutions, 1848-1871, HFC, point-histoire, 2014 (ch. VIII à X). HOUTE, Arnaud, Le Triomphe de la République, 1871-1914, HFC, Seuil, 2014 Sur l’imaginaire social KALIFA, Dominique, Les bas-fonds, histoire d’un imaginaire social, Seuil, 2012

J3042715/J3042815 : Histoire contemporaine des mondes juifs

Enseignante : Evelyne Oliel-Grausz Sujet du cours : Emancipations, migrations, cultures et identités au sein des mondes

juifs (XIXe-XXes) Le cours portera sur les modalités de l’émancipation des juifs dans l’espace européen jusqu’à l’empire tsariste, sur ses limites et sur les mouvements migratoires des juifs aux XIXe et XXe siècles. Les migrations seront questionnées dans leur diversité, comme un possible subtitut à l’émancipation au XIXe siècle et dans le contexte des grands bouleversements de la fin du XIXe et du XXe siècle (nationalismes, guerres, décolonisation). S1 : Sociétés juives, émancipations, migrations, jusqu’à la seconde guerre mondiale

Nous aborderons la diversité des modalités de l’émancipation des juifs en Europe occidentale, et le rapport entre émancipation politique et mobilité sociale et économique. La question sera posée, au travers de l’émigration les Etats Unis de la migration comme substitut à l’émancipation, et la diversité des déterminants de la migration sera envisagée. Un second temps portera sur les recompositions du monde juif au tournant des années 1870-1890, avec une insistance particulière sur l’Europe orientale et sur les trois grands empires, avec le développement de l’antisémitisme, de formes de nationalisme juif, et la mise en mouvement de migrations juives de masse, resituées dans le contexte des migrations et mobilités européennes.

S2 : Migrations, Cultures et identités juives après la Seconde Guerre mondiale (1945-2012)

L’objet de cette séquence sera d’analyser différents types de parcours migratoires et d’espaces culturels d’immigration après les bouleversements du XXe s (Seconde Guerre mondiale, Shoah, création de l’Etat d’Israël, décolonisation, fragmentation de l’URSS). Ce sont les transferts culturels, les questions d’acculturation, les marqueurs identitaires que nous étudierons en détaillant les principaux courants des migrations juives : intra européennes, transatlantiques, méditerranéennes (post-coloniales) et vers Israël. Nous nous intéresserons à la diaspora transnationale russe, et aux tendences migratoires récentes des juifs de France.

Bibliographie sélective S1 - Les juifs dans l’histoire, E. Patlagean et al. Ed., Champ Vallon, 2011. - Klaus Bade, L’Europe en mouvement. La migration de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, trad. O.Mannoni, Paris, Seuil « Faire l’Europe », 2002. - Philippe Rygiel, Le temps des migrations blanches : migrer en Occident, 1840-1940, Ed Aux lieux d’être, 2007. - Pierre Birnbaum, Ira Katzenelson dir., Paths of Emancipation.Jews, States and Citizenship, Princeton, Princeton University Press,1995 ; Les fous de la République. Histoire politique des Juifs d’Etat de Gambetta à Vichy, Paris, Fayard, 1992 ; Sur la corde raide. Parcours juifs entre exil et citoyenneté, Paris, Flammarion, 2002 -Patricia Hidiroglou, Rites funéraires et pratiques de deuil chez les juifs en France, Paris, Les Belles Lettres, 1999. -Nadia Malinovich, Heureux comme un juif en France : intégration, identité, culture, 1900-1932, Paris, Champion, 2010. -Enzo Traverso, Les juifs et l’Allemagne, de la « symbiose judéo-allemande » à la mémoire d’Auscwhitz, Paris, La Découverte, 1992 -Hasia R. Diner, A Time for Gathering : the Second Migration, 1820-1880, JHU Press, 1995. -Gerald Sorin, A Time for Building : the third Migration, 1880-1920, JHU Press, 1995. -Jenna Weissman Joselit, The Wonders of America, Reinventing Jewish Culture, 1880-1950, New York, Hill and Wang, 1994. - Rebecca Kobrin, Jewish Bialystok and its Diaspora, Bloomington: Indiana University Press, 2010 - Alain Dieckhoff, L’invention d’une nation. Israel et la modernité politique, Paris, Gallimard NRF Essais, 1993. S2 - Eli Barnavi Une Histoire moderne d’Israël, Paris, Flammarion 1991. - Shmuel Trigano (dir), La Fin du judaïsme en terres d’Islam, Paris, Denoêl, 2009 ; L’exclusion des juifs des pays arabes, Paris, In Press, 2003 ; Le Monde séfarade, T1 et 2, Paris, Seuil, 2006. - Georges Bensoussan, Juifs en pays arabes: le grand déracinement, 1850-1975. Paris: Tallandier; 2012 - Benjamin Stora, Les trois exils. Juifs d’Algérie, Paris, Stock, 2006. - Bernard Wasserstein, Les Juifs d'Europe depuis 1945, Une diaspora en voie de disparition, Paris, Calmann-Lévy, 2000. - Jonathan Sarna, American Judaism, A History, New Haven, Yale University Press, 2004. - Patricia Clavin, “Defining Transnationalism,” Contemporary European History 14, no. 4 (Nov. 2005): p.421-439.

J3042915/J3043015 : Histoire politique de l’Europe du XIXème siècle

Enseignants : Vincent Robert (S1), Christophe Charle (S2)

Sujet du cours (S1) : 1848, révolution européenne

A la différence des précédentes révolutions, anglaise au dix-septième et française à la fin du dix-huitième siècle, celle de 1848 présente la particularité d'avoir embrasé quasiment toute l'Europe, de la France à la Roumanie, et de la Sicile au Danemark. Cette généralité de l'événement pose en elle-même quantité de questions, aussi bien sur ses causes politiques, économiques et sociales que sur ses modalités partout assez semblables. Mais si ce « printemps des peuples » vit vaciller toutes les couronnes et s'affirmer quantité de « nationalités » jusque-là divisées ou discrètes, il fut vite étouffé : moins de deux années plus tard la réaction triomphait, et le coup de grâce fut donné en France par le coup d'Etat du deux décembre 1851. Et pourtant, l'expérience avait profondément marqué tous ceux qui partout y participèrent, classes dirigeantes traditionnelles, bourgeois, intellectuels et militants, mais aussi ouvriers voire paysans.

Orientation bibliographique Aprile, Silvie, Huard, Raymond, Lévêque, Pierre, Mollier, Jean-Yves, La révolution de 1848 en France et en Europe, Paris, éd. Sociales, 1998. Hobsbawm, Eric J., L'ère des révolutions 1789-1848, Paris, Fayard, 1970 (nb. rééd. en poche) Thiesse, Anne-Marie, La création des identités nationales. Europe, XVIII-XX° siècles, Paris, Seuil, 1999. Mayaud, Jean-Luc (dir.) , 1848. Actes du colloque international du cent cinquantenaire, Grâne, Creaphis, 2002. Sperber, Jonathan, The European Revolutions, 1848-1851, Cambridge, Cambridge U. P., 2005.

Sujet du cours (S2) : « Paris capitale du XIXe siècle » des lendemains de 1848 à la Grande Guerre.

W. Benjamin projetait d’écrire un livre intitulé «Paris capitale du XIXesiècle». L’ouvrage resta inachevé mais l’expression révélait le statut trèsspécifique de cette ville que Victor Hugo appelait le «point vélique de lacivilisation»: capitale des révolutions réussies ou avortées, capitale des

innovationsintellectuelles,lieudebrassagedesclassesetdespeuples,enjeudes luttes politiques et des affrontements idéologiques fondateurs de lamodernité. Pour retracer ce demi‐siècle de l’histoire parisienne onconfrontera l’histoire locale et l’histoire nationale, l’histoire sociale etl’histoire intellectuelle, l’histoire économique et l’histoire politique, pourmesurer la discordance des temps entre les structures de longue durée(urbanisme,architecture, cadresadministratifs)et lescrisesdecourt terme(révolutions, guerre civile, guerres). On variera donc les approches et lesméthodespour tenterde saisir l’insaisissable, lemouvementdes foules, lesrumeurs de la ville, les modes et les modes de vie, les plaisirs et lessouffrancesdesmillionsdeParisiensetParisiennesdesoucheetd’occasionqui bousculèrent volontairement ou involontairement la France et l’Europeenentrantdanslamodernité. Plan1)Introduction:leseffetsd’unerévolution2)Lenouvelordreurbain:HaussmannetNapoléonIII3)Laconquêtedel'ouest:lanouvellevillebourgeoise.4))Vieuxquartiersouvriersetnouveauxfaubourgs.5)Pariscapitaledelamodernité(1860‐70)6)Parisetlacrisede1870‐71.7)Aprèsledésastre:lareconstructionsymbolique.8)Pariscapitaledesavant‐garde.9)Pariscapitaledesmédias:presseetrevues.10)Pariscapitaleuniversitaireetdelascience11)QuigouverneParis?Laville,lepouvoircentraletlesnouveauxcourantspolitiques:duradicalismeauboulangismeetaunationalisme.12)Lesmiragesdelaconsommation,lesclassespopulairesdanslavillemoderne.13):Conclusion:Pariscapitaleetlesautrescapitales.Bibliographieessentielle

- Casselle (Pierre), Nouvelle histoire de Paris, 11, Paris républicain, 1871-1914, Paris, Association pour la publication d'une histoire de Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, diff. Hachette, 2003.

- Charle (Christophe), Paris capitale du XIXe siècle, polycopié au Centre d’histoire du XIXe siècle, 2è et 3è partie.

- Charle (Christophe), Paris fin de siècle, culture et politique, Paris, Le Seuil, 1998.

- Girard (Louis), Nouvelle histoire de Paris [9], La Deuxième République et le Second Empire 1848-1870, Paris, Association pour la publication d'une histoire de Paris, diffusion Hachette, 1981, 471 p.

- Higonnet (Patrice), Paris capitale du monde, Paris, Tallandier, 2005.

- Marchand (Bernard), Paris, histoire d'une ville, XIXè-XXè siècle, Paris, Éd. du Seuil, 1993, 443 p.

- Chevalier (Louis), La Formation de la population parisienne au XIXème siècle, Paris, INED, 1950, 312 p.

- Gaillard (Jeanne), Paris la ville (1852-1870), Lille, Atelier de reproduction des thèses de Lille III, Paris, Honoré Champion, 1976, rééd. par Florence Bourillon et Jean-Luc Pinol, Paris, L'Harmattan, 1998, 528 p.

- Kaspi (André) et A. Marès (dir.), Le Paris des étrangers depuis un siècle, Paris, Imprimerie nationale, 1989, 406 p.

- Robert (Jean-Louis) et D. Tartakowsky, Paris le peuple XVIIIè-XXè siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 233 p.

- Rougerie (Jacques), Paris libre 1871, Paris, Éd. du Seuil, 1971, 286 p. ; n. éd. 2004.

Quelques romans : Emile Zola, L’assommoir, L’Argent, La Curée, Le ventre de Paris, Au bonheur des dames, L’Oeuvre, Paris ; A. France, M. Bergeret à Paris ; Maurice Barrès, Les déracinés ; J. Vallès, L’insurgé ; Marcel Proust, A la recherche du temps perdu.

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J3043115/J3043215 : Histoire contemporaine de l’Asie

Enseignant : Pierre Singaravélou (CM), Christina Wu (TD)

Sujet du cours :«LesempiresenAsie:colonisationetmondialisation(XIXes.‐XXes.)»

Alacroiséedel’histoireglobaleetdel’étudedufaitcolonial,cecoursretrace l’évolution des formations impériales autochtones eteuropéennesenAsieentreledébutduXIXesiècleetlemilieuduXXesiècle.Siègedespluspuissantsempiresdel’époquemoderne(QingetMoghol),lecontinentasiatiquedevientàpartirdumilieuduXIXesiècleleterrainprivilégiédesexpériencescolonialesformellesetinformelles«occidentales»,notammentdanslesous‐continentindien,«couronnedel’Empirebritannique»,enIndochine,«perledel’Empirefrançais»,dans les Indes néerlandaises (Indonésie), dans les Philippines états‐uniennesetenChine,où lespuissancesétrangèresdéveloppent leursconcessions. Dans une perspective comparée et croisée, nousétudierons avec attention les interactions sociales dans ces vastesterritoires,lesdifférentsmodesdedominationcolonialeetladiversitédes stratégies d’accommodement et de résistance adoptées par lespopulations colonisées. Parallèlement, nous analyserons lescirculationsd’hommes,demarchandises,depratiquesetd’idéesentreces différentes parties de l’Asie ainsi que les multiples connexionsentrecoloniesetmétropoles.Nousnousinterrogeronsenfinsurlerôledecesempiresdanslafabriqued’une«mondialisationasiatique». Bibliographie ‐MichelFoucher(dir.),Asiesnouvelles,Belin,2002.‐PierreGrosser,L’histoiredumondesefaitenAsie:UneautrevisionduXXesiècle,OdileJacob,2017.‐Jean‐FrançoisKlein,PierreSingaravélouetMarie‐AlbanedeSuremain,Atlasdesempirescoloniaux,Autrement,2012.

‐PhilippePelletier,L’Extrême‐Orient.L’inventiond’unehistoireetd’unegéographie,Gallimard,2011.‐HarmutO.Rotermund,L’AsieorientaleetméridionaleauxXIXeetXXesiècles,PUF,1999.‐SvenSaaleretChristopherSzpilman(ed.),Pan‐Asianism:ADocumentaryHistory,Rowman&Littlefield,2011.‐PierreSingaravélou,Lesempirescoloniaux(XIXe‐XXes.),Seuil,2013.‐PierreSingaravélou,TianjinCosmopolis.Uneautrehistoiredelamondialisation,Seuil,2017.‐PierreSingaravélouetSylvainVenayre(dir.),HistoiredumondeauXIXesiècle,Fayard,2017.‐HuguesTertrais,L’Asie‐PacifiqueauXXesiècle,ArmandColin,2015.‐NoraWang,L’AsieorientaledumilieuduXIXesiècleànosjours,ArmandColin,2014.

J3040115/J3040215 : Guerre, politique et sociétés XIX-XXe siècle

Enseignants : Alya Aglan (CM), Fabien Théofilakis (TD)

Sujet du cours : Vichy, l’Europe nouvelle et le monde : de Munich à Nuremberg 1938-1949

« Quatre années à rayer de notre histoire » ? L’historiographie de la France occupée, grandement renouvelée, permet d’élargir les horizons en intégrant le face à face franco-allemand à l’histoire d’un continent sous domination nazie, dans un monde en guerre où le poids des Empires coloniaux a pesé sur l’issue du conflit. Ce cours se propose de relire la période de l’occupation au prisme des grands enjeux européens et mondiaux en replaçant le régime de Vichy dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale selon une triple échelle. Il s’agit d’articuler l’histoire d’une mutation politique de l’Etat français - affranchi des normes et traditions républicaines - avec les bouleversements du continent européen soumis à divers projets contradictoires : l’Europe nouvelle contre le bolchévisme, les replis autarciques ou les Etats-Unis d’Europe. Comment l’Empire français a-t-il réagi à la défaite de la métropole et à la pression des belligérants ? Comment la neutralité de Vichy doit-elle être revisitée ? Comment les présences allemande et italienne sur le territoire national ont-elles conditionnés de nouveaux rapports de force avec les vaincus ? Comment s’organisent les relais mondiaux de la France libre à Londres, à Brazzaville, à Alger ou ailleurs ? Enfin comment le monde en guerre modèle les espaces et les consciences ? Bibliographie conseillée : AGLAN, Alya, FRANK, Robert (dir.), 1937-1947 La Guerre-monde, Paris, Gallimard, Folio, 2015, 2 vol. BRUNETEAU, Bernard, « L’Europe nouvelle » de Hitler, une illusion des

intellectuels de Vichy, Monaco, Editions du Rocher, 2003.

CAHN, Jean-Paul, MARTENS Stefan, WEGNER, Bernd (dir.), Le Troisième Reich dans

l’historiographie allemande. Lieux de pouvoir-Rivalités de pouvoirs, Paris, Presses Universitaires du Septentrion, 2013.

CANTIER, Jacques, JENNINGS, Eric Thomas (dir.), L’Empire colonial sous Vichy, Paris, Odile Jacob, 2004.

CHICKERING, Roger, FÖRSTER, Stig, GREINER, Bernd (dir.), A World At Total War.

Global Conflicts and the Politics of Destruction, 1937-1945, Cambridge, 2005.

DUMOULIN, Michel (dir.), Plans des temps de guerre pour l’Europe d’après-guerre,

1940-1947, Bruxelles, Bruylant, Milan, Giuffré, Paris, LGDJ, Baden-Baden, Nomos-Verlag, 1995.

DURAND, Yves, Le nouvel ordre européen nazi 1938-1945, Paris, Editions Complexe, 1990.

JOLY, Laurent, Vichy dans la « solution finale », Paris, Grasset, 2006.

LAMBAUER, Barbara, Otto Abetz et les Français ou l’envers de la Collaboration, Paris, Fayard, 2001.

ROUSSO, Henry, Le régime de Vichy, Paris, PUF, 2007.

THÉOFILAKIS, Fabien, Prisonniers de guerre allemands en France 1944-1949, Paris, Fayard, 2014.

UE 2 COMPLEMENTAIRE 3 Matières obligatoires au total par semestre 2 Formules sont proposées , au choix : - 2 Sources et méthodes et 1 option professionnalisante - 1 Sources et méthodes et 2 options professionnalisantes

Attention : il est recommandé pour quelques enseignements du groupe « Sources et Méthodes » de choisir son complément dans les options professionnalisantes

J3011915/J3012015 : Sources mésopotamiennes

Enseignant : Philippe Clancier

Sujet du cours : Initiation à la langue akkadienne et à l’écriture cunéiforme

(enseignement à suivre pour les étudiants qui souhaiteraient continuer en histoire orientale en master)

S1 : apprentissage de la grammaire de l’akkadien d’époque paléo-babylonienne La langue akkadienne présente au 18ème siècle av. J.-C., sous le règne de Hammu-rabi de Babylone, un aspect « classique » qui permet un apprentissage relativement aisé. Le cours présente les grands principes grammaticaux du fonctionnement de la langue akkadienne, complétés par des exercices d’application et d’un premier contact avec les sources écrites de cette période. S2 : apprentissage de la grammaire de l’akkadien d’époque paléo-babylonienne et de

l’écriture cunéiforme L’apprentissage de la langue akkadienne est complété à partir du second semestre par celui de l’écriture cunéiforme dans sa version simple de la période paléo-babylonienne (une centaine de signes phonétiques) et des exercices de lecture de textes. Bibliographie Pour ces deux semestres, un polycopié de grammaire et un livret d’exercices seront fournis aux étudiants qui suivent ce cours, qu’il est conseillé de coupler avec une UE d’histoire du Proche-Orient ancien (Histoire de la Mésopotamie ou Bible et Orient).

J3012115/J3012215 : Histoire grecque

Enseignants : Paulin Ismard (S1) , Bernard Legras (S2)

S1 : « Initiation à l’épigraphie grecque »

L'épigraphie est la discipline qui étudie les documents inscrits sur un support durable comme la pierre, le bronze ou le plomb. Ces textes, des documents directs, constituent (avec les papyrus) pour l'Antiquité la seule documentation écrite qui se renouvelle régulièrement. Le cours a pour but de donner les bases nécessaires à l'étude de ce type de documents, de donner un aperçu de leur grande variété (documents publics et privés, lettres, décrets, inventaires, comptes, poèmes, épitaphes, dédicaces,...) et de montrer qu'ils peuvent concerner tous les aspects étudiés par les historiens de l'Antiquité (histoire sociale, religieuse, économique, histoire des institutions, de la guerre, des relations internationales, des représentations,...). Ces documents peuvent permettre d'étudier des régions et des cités très mal connues par ailleurs.

Bibliographie

Robert L., « Les épigraphies et l’épigraphie grecque et romaine », in L’histoire et ses méthodes, Encyclopédie de la Pléiade, Paris, 1961, p. 453-497 (repris dans le recueil posthume d’articles : Louis Robert, Choix d’écrits, Paris, 2007, p.87-114). McLean B.H., An Introduction to Greek Epigraphy of the Hellenistic and Roman Periods from Alexander the Great down to the Reign of Constantine, Ann Arbor, 2002. Remy B. et Kayser Fr., Initiation à l'épigraphie grecque et latine, Paris, 1999.

S2 : « Initiation à la papyrologie grecque »

La papyrologie a pour objet l’étude des papyrus, supports d’écriture d’origine végétale qui dans l’Antiquité furent employés dans tout le Bassin oriental de la Méditerranée mais qui, pour des raisons de conservation, ont pour l’essentiel été retrouvés en Égypte. Aujourd’hui, plus de 30 000 papyrus grecs sont publiés et leur nombre s’accroît régulièrement. Le cours se propose de poser les bases du déchiffrement de tels documents, tout en montrant leur apport à des domaines très divers de l’histoire grecque. Le papyrus était utilisé pour tous les usages de l’écriture, comme le papier aujourd’hui, pour la vie publique et la vie privée. Les cours porteront sur l’étude de documents d’époque ptolémaïque (affiche placée sur la maison d’un prêtre, plainte d’une femme contre son mari, contrat de mariage, testament, compte de livraison de briques de construction….). Les papyrus de Zénon (IIIe siècle av. n.è.) seront particulièrement sollicités.

Bibliographie BATAILLE, A., « La papyrologie » dans Ch. Samaran (éd.) L’histoire et ses méthodes, Paris, La Pléiade, 1967, p. 498-523. CLARYSSE, W., VANDORPE, K., Zénon, un homme d’affaire grec à l’ombre des pyramides, Louvain, Presses universitaires de Louvain, 1995. LEGRAS, B., Lire en Égypte d’Alexandre à l’Islam, Paris, Picard, collection Antiqua, 2002. SCHUBERT, P. (dir.), Vivre en Egypte gréco-romaine, Vevey, éd. de l’Aire, 2000 (sélection de papyrus traduits). NB : les cours d’initiation à l’épigraphie et à la papyrologie sont étroitement liés et doivent obligatoirement être associés à un apprentissage de la langue grecque.

NB : les cours d’initiation à l’épigraphie et à la papyrologie sont étroitement liés et doivent obligatoirement être associés à un apprentissage de la langue grecque.

J3012315/J3012415 : Histoire romaine

Enseignants : F. Chausson, A-F.Baroni, M. Sebaï-Bernard

Cette UE comporte plusieurs enseignements qui sont complémentaires : - un enseignement de latin, organisé par le département des langues de l'Université. Il permet l'initiation ou le perfectionnement des étudiants. Il est obligatoire ! - un enseignement d'épigraphie latine - un enseignement de numismatique latine S1 : Enseignants : François Chausson, Anne-Florence Baroni, Meriem Sebaï-Bernard L'épigraphie latine est la science qui traite des inscriptions latines sur pierre ou sur d'autres supports. La langue, stéréotypée, en est le plus souvent simple : une connaissance moyenne du latin est suffisante. Les inscriptions sont les grandes pourvoyeuses d'informations premières sur le monde romain, et chaque année, au fil de nouvelles découvertes, leur nombre s'accroît. Les étudier donne un accès direct et vivant aux réalités quotidiennes, institutionnelles, religieuses, politiques, culturelles du monde romain. L'initiation à cette discipline est fondée sur l'examen progressif de pierres inscrites. Au premier semestre, on commencera, principalement par le biais des inscriptions funéraires, à étudier les dénominations des personnes (citoyens, pérégrins, hommes libres, affranchis, esclaves, femmes etc.) ; puis on passera à l'épigraphie relative aux sommets du pouvoir (l'empereur, les sénateurs, les chevaliers), puis à l'armée. Bibliographie - M. Cébeillac-Gervasoni, M. L. Caldelli, F. Zevi, Epigraphie latine, Paris, Armand Colin, 2006. - R. Cagnat, Manuel d'épigraphie latine, Paris, 1914 (plusieurs réimpressions anastatiques). - J.-M. Lassère, Manuel d'épigraphie romaine, Paris, Picard, 2005. - F. Bérard et alii, Guide de l'épigraphiste, 3e édition, Paris, 2000.

S2 : Enseignants : François Chausson, Meriem Sebaï-Bernard Cet enseignement mettra l'accent sur l'épigraphie municipale et religieuse (5 séances), sur les monnayages romains (8 séances) et, dans une moindre mesure et à titre comparatif, sur les textes papyrologiques. Dans le prolongement du travail du premier semestre, il s'agira d'aborder la vie des habitants de l'Empire à travers une confrontation directe avec les sources, étudiées dans toute leur richesse et leur diversité. Le décryptage des légendes et des images monétaires, l'analyse de spécimens isolés ou de séries thésaurisées, permettront d'explorer de nombreux domaines de l'histoire

institutionnelle, économique, culturelle, artistique ou religieuse. Une séance sera consacrée à l'étude de documents antiques dans le cadre d'une visite au Cabinet des Médailles (BNF, Paris). Bibliographie française sur la numismatique romaine (pour l'épigraphie, voir la présentation du S1) : - M. Amandry et alii (éd.), Dictionnaire de numismatique, Paris : Larousse, 2001. - M. Amandry et alii (éd.), La monnaie grecque, Paris : Elipses, 2001 [pour les méthodes présentées et les définitions de termes techniques]. - C. Brenot, X. Loriot, D. Nony, Aspects d'histoire économique et monétaire de Marc Aurèle à Constantin, 161-337 ap. J.-C., Paris : Sedes, 1999 [déborde largement en amont le cadre chronologique fixé par le titre]. - A. M. Burnett, La numismatique romaine, Paris : Errance, 1988. - C. Morisson, La numismatique, Paris : PUF, Que Sais-Je ?, 1992.

J3013115/J3013215: Initiation à l’histoire sociale du contemporain

Enseignants : Isabelle Lespinet-Moret (S1), Frank Georgi (S2)

Sujet du cours : Initiation à l’histoire sociale du contemporain. Politique, travail et mouvements sociaux, approches nationales et transnationales (XIXe-XXIe siècles)

Le cours-TD d’histoire sociale du contemporain propose d’explorer les questions sociales, le travail, les mouvements sociaux et les politiques sociales au XXème siècle, principalement en France et en Europe occidentale. L’objectif est aussi de familiariser les étudiants avec les thèmes et démarches de l’histoire sociale en relation directe avec les recherches menées par les deux intervenants, comme la santé au travail, les mouvements sociaux et les utopies sociales ou le genre dans le travail et la société.

Durant le premier semestre, l’accent sera mis sur les questions sociales, l’organisation sociale et les politiques sociales liées au travail et à la protection sociale, ainsi que sur les problématiques liées au genre et à l’immigration. Le second semestre se penchera sur les phénomènes de politisation, les mobilisations et les mouvements sociaux, les organisations et les pratiques syndicales, les utopies et les expérimentations sociales (autogestion, 1968). Une attention particulière, au cours des deux semestres, sera apportée aux questions de circulations et de comparaison et à la dimension transnationale des approches.

La présentation des sources et des méthodes mobilisées en ces domaines inclura la visite de centres d’archives. En plus des séances d’évaluation, les étudiants auront à préparer un mini-mémoire individuel tiré de l’exploitation de sources spécifiques à l’histoire sociale. La conception du cours le destine en priorité aux étudiants désireux d’engager par la suite un master de recherche en histoire sociale. Il reste toutefois accessible à ceux qui, issus aux d’autres options et disciplines, sont soucieux d’en connaître les bases, les problématiques et leur évolution.

Bibliographie

A. Brodiez-Dolino et B. Dumons, La protection sociale en Europe au XXème siècle, PUR, 2014.

G.R. Horn, The Spirit of 68. Rebellion in Western Europe and North America 1956-1976, Oxford, Oxford University Press, 2007.

G. Noiriel, Introduction à la socio-histoire, Paris, La Découverte, 2006.

M. Pigenet, D. Tartakowsky (dir.), Histoire des mouvements sociaux en France de 1814 à nos jours, Paris, La Découverte, 2012.

A. Prost, Douze leçons sur l’histoire, Paris, Le Seuil, 1996.

X. Vigna, Histoire des ouvriers en France au XXème siècle, Paris, Perrin, 2012.

J3012515/J3012615 : Occident médiéval

Enseignant : Joseph Morsel

Sujet du cours : Pourquoi avons-nous des sources ? Introduction à la documentation écrite du Moyen Âge

Depuis une trentaine d’années, tant les anthropologues que les historiens (tout particulièrement médiévistes) ont entrepris de s’interroger sur le sens social du recours à l’écriture, au-delà du schéma simpliste opposant écrit et oral. Pour ce qui est des historiens médiévistes, la question est d’autant plus cruciale que la société médiévale 1) n’est accessible qu’indirectement, essentiellement par l’intermédiaire des documents écrits (plus secondairement figurés ou matériels, sur lesquels se fondent d’ailleurs d’autres disciplines que l’histoire proprement dite) ; 2) a fait de la culture écrite un enjeu de domination sociale ; et 3) a vu se diffuser voire apparaître diverses techniques qui nous semblent aujourd’hui banales (le livre, le papier, l’écriture minuscule, l’imprimerie) mais sont liées à des besoins de production écrite importante et de moyens de repérage dont la signification ne saurait se restreindre à des facteurs culturels ou à des découvertes inopinées. L’ensemble des procédures qui s’intercalent entre la société étudiée et l’historien – production écrite, conservation, archivage et classement, édition – fait désormais l’objet de réflexions passionnantes, destinées à répondre à la question, moins évidente qu’il n’y paraît : pourquoi avons-nous des sources ? L’enjeu est tout simplement d’apprendre à utiliser les documents médiévaux, non pas tant du point de vue technique (assuré par les cours de paléographie et de langues médiévales) que du point de vue du rapport entre ces documents et la société qui les a produits et laissés. Le cours se propose ainsi de montrer la place et le rôle de l’écrit sous toutes ses formes durant le Moyen Âge (VIe-XVe siècles) : rare durant le haut Moyen Âge où lecture et écriture sont un quasi monopole de l’Église, l’écrit devient central dès la fin du XIIe siècle, au moment où se développent les procédures d’archivage et de consultation de la documentation produite au fur et à mesure que croissent les besoins des gouvernants – qu’il s’agisse des rois féodaux ou papes, des princes territoriaux ou des « cités-États » italiennes ou allemandes. Mais le cours présentera également les chemins que prend actuellement la réflexion sur les sources et sur leur critique, qui fait apparaître l’importance des filtres tant archivistiques qu’intellectuels qui s’interposent entre la production écrite médiévale et notre utilisation actuelle. Pour des raisons logiques, c’est à la critique de nos représentations courantes de l’usage de l’écrit – néanmoins appuyée sur des exemples médiévaux concrets – que sera consacré le premier semestre. Le second semestre entrera alors davantage dans le détail des techniques de production et de reproduction et des modalités d’usage spécifiquement médiévales, de façon à balayer l’ensemble des types documentaires et des problèmes que

chacun pose. Orientation bibliographique sommaire J. Goody, La raison graphique. La domestication de la pensée sauvage, Paris, Minuit, 1979 (1e éd. anglaise 1977) : l’ouvrage anthropologique de référence, qui s’attache à montrer les effets cognitifs (à la fois logiques et sociaux) propres à l’usage de l’écriture. M. Clanchy, From Memory to Written Record. England, 1066-1307, Londres, Arnold, 1979 ; 2e éd. revue Oxford/Cambridge (Mass.), Blackwell, 1993 : l’ouvrage historique de référence qui a élevé la « culture écrite » (literacy) médiévale au rang d’objet d’étude à part entière. N. Coquery, F. Menant, F. Weber (dir.), Écrire, compter, mesurer. Vers une histoire des rationalités pratiques, Paris, Éditions de l’E.N.S. de la Rue d’Ulm, 2006 (avec un complément en ligne : http://www.presses.ens.fr/PDF/ECMonline.pdf) : une rencontre d’historiens et d’anthropologues autour du problème de l’usage de l’écrit comme mode de rationalisation. O. Guyotjeannin, J. Pycke Et B.-M. Tock, Diplomatique médiévale, Turnhout, Brepols, 1993, et O. GUYOTJEANNIN, Les sources de l'histoire médiévale, Paris, Livre de Poche, 1998 : pour une bonne présentation des principaux types documentaires.

J3012915/J3013015 : Histoire moderne

Enseignants : Thierry Amalou, Anne Conchon, Hervé Drévillon,

Jean-Marie Le Gall, Frédéric Régent

Mercredi, 10h30-12h, Archives nationales (salle d’albâtre du CARAN, 11 rue des Quatre-Fils, 75003 Paris)

Sujet du cours : Sources et méthodes en Historie moderne

But de l’enseignement : donner une vue d’ensemble des sources de l’histoire de France, des institutions qui les ont produites (chancellerie royale, cours souveraines, juridictions locales, notaires, établissements ecclésiastiques…), des champs de recherches qu’elles ont offerts aux historiens (histoire politique, histoire économique et sociale, histoire judiciaire, histoire militaire, histoire religieuse…), des débats et évolutions historiographiques qui en ont résulté. Comme exercice pratique, chaque étudiant est invité à rendre compte d’une monographie historique par le biais de cas pratiques d’utilisation des sources. NB : il est fortement recommandé de suivre, en Options professionnalisantes, l’enseignement de Paléographie moderne. Bibliographie Beaurepaire (Pierre-Yves) et al., Les temps modernes : 1453-1815, sources,

historiographie, controverses, enjeux, Paris, Belin, 2012. Gourdon (Vincent), Économie et société sous l’Ancien Régime, Paris, Hachette, 2000. Hamon (Philippe), Jouanna (Arlette), La France de la Renaissance. Histoire et dictionnaire,

Paris, 2001. Richet (Denis), La France moderne : l’esprit des institutions, Paris, Flammarion, 1973. Les volumes de la collection Archives chez Gallimard, par exemple : Arlette Farge, Vivre dans la rue à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 1979.

J3013915/ J3014015: Anthropologie historique des sociétés juives

Enseignante : Evelyne Oliel-Grausz

Sujet du cours : Sources, représentations, pratiques

L’objet de ce cours est de proposer une approche anthropologique de l’histoire des juifs et d’initier les étudiants à la diversité des sources internes et externes qui permettent d’appréhender les sociétés juives dans la longue durée et dans leur inscriptions locales.

S1 : Sources, représentations, rites Le premier semestre sera consacré à la présentation des corpus majeurs et types de sources qui permettent de construire une anthropologie historique des sociétés juives: la construction des canons et corpus du judaïsme normatif, mais aussi le rapport des sociétés juives au texte, écrit et oral, sera envisagé, dans le cadre des cycle vital et liturgique. Un second temps sera consacré à la question de la représentation et du rapport à l’image, comprise dans ses modalités internes et interculturelles: tout d’abord aux interdits de la représentation et à la créativité normative et artistique dans son rapport à ces interdits; un second temps portera sur les transformations de la représentation des juifs et du judaïsme dans l’iconographie occidentale, du moyen âge à l’époque moderne, et sur l’émergence de la figure de l’artiste juif au XIXe siècle. Enfin, les modalités du rapport au temps, des vecteurs de la mémoire collective, seront questionnés.

S2 : Espaces, lieux, institutions Le second semestre sera consacré à une approche anthropologique des lieux, espaces, institutions et rites. La matrice du Temple et son impact sur les rites, institutions, mémoire sera évoquée, ainsi que l’évolution de la synagogue, de l’Antiquité à l’émancipation. Le second temps portera sur la question des quartiers juifs/ ghetto/ regroupement ou diffusion urbaine, au travers de quelques exemples médiévaux, modernes et contemporains. Enfin nous nous intéresserons à l’institution communautaire juive, kehilla, et son évolution jusqu’à l’époque contemporaine. La variété des sources présentées et étudiées au cours de ces séances fait appel à différents domaines et méthodes des sciences connexes : sources écrites, normatives (Bible, Talmud, codes, responsa), populaires ou savantes, sources d’archives (registres communautaires, correspondances), documents archéologiques (stèles), iconographiques, architecturales, œuvres littéraires et cinématographiques. Un certain nombre de séances se dérouleront au Musée d’art et d’histoire du judaïsme

Bibliographie Les Cultures des juifs, Une nouvelle histoire, David Biale dir., Paris, Editions de l’Eclat, 2014 (trad). Jack Goody, La Peur des représentations, Paris, La découverte, 2006. Patricia Hidiroglou, « Rites et symboles de la civilisation juive », Histoire des mœurs, Gallimard, III, vol. 2, « Folio histoire » , 2002, p. 1039-1074. Patricia HIDIROGLOU, Rites funéraires et pratiques de deuil chez les juifs en France, Paris, Les Belles Lettres, 1999. Francis Schmidt, La pensée du Temple, de Jérusalem à Qoumran, Paris, Seuil, 1994. Bernhard Blumenkranz, Le juif médiéval au miroir de l’art chrétien, Paris, Etudes augustiniennes, Pris, 1966. Jeanne Favret-Saada, Le christianisme et ses juifs, (1800-2000), Paris, Seuil, 2004. Richard Y. Cohen, Jewish Icons. Art and Society in Modern Europe, Berkeley, UCP, 1998. Benjamin J. KAPLAN, Divided by Faith. Religious Conflict and the Practice of Toleration in Early Modern Europe, Harvard University Press, 2007. The Emergence of the Jewish Artist in the Nineteenth Century, N.Y., Jewish Museum, 2000. Yosef Haim Yerushalmi, Zakhor: histoire juive et mémoire juive, Paris, Gallimard, 1991 (Trad.)

Nathan Wachtel, La foi du souvenir, Paris, Seuil, 2001.

Sylvie Anne Goldberg, La clepsydre. Essai sur la pluralité des temps dans le judaïsme, Paris, Albin Michel, 2000; La clepsydre II. Temps de Jérusalem, temps de Babylone, Paris, Albin Michel, 2014.

Cahiers du Judaïsme, 22, 2007, numéro spécial, “L’Italie, laboratoire dela modernité juive”, (cf.en particulier David Ruderman, “Le ghetto et les débuts de l’Europe Nouvelle: vers une nouvelle interpretation.)

Dominique Jarassé, Une histoire des synagogues françaises, entre Occident et Orient, Paris, Actes sud, 1997 ; L’âge d’or des synagogues, Paris, Herscher, 1991; Synagogues. Une architecture de l’identité juive, Paris, Adam Biro, 2001.

J3012715/J3012815 : L’Europe et l’Orient médiéval (Byzance et pays d’Islam)

Enseignants : Raúl Estanguí, Annliese Nef

Sujet du cours : Comment l’Europe a découvert et étudié l’Orient médiéval

L’Orient médiéval – Empire byzantin, pays d’Islam, Etats croisés – représente tour à tour pour l’Europe un motif de fascination, un objet d’étude, la peur de l’Autre, une part de son histoire. Par quelles voies l’Europe a-t-elle découvert et étudié l’Orient médiéval ? Sur quelles bases a-t-elle construit un savoir sur l’Orient médiéval ? Le cours traite : - au premier semestre de l’État oriental, concept qui a permis, depuis le XVIIIe siècle, d’expliquer l’évolution des « autres » sociétés et de justifier la supériorité du « monde occidental ». - au second semestre des débats sur l’étude de l’Orient qui ont traversé le XXe siècle, en s’intéressant notamment à la façon dont ces espaces ont été perçus au prisme du religieux. Cursus : • Cet enseignement est un complément utile aux modules d’histoire médiévale de l’Orient (Byzance, Islam, Méditerranée). • Pour les étudiants qui choisiront le parcours recherche, il est vivement conseillé de suivre les cours de langue des sources (arabe, grec, latin, etc.), mais ce n’est en aucune manière obligatoire. • Cet enseignement peut être suivi de manière autonome par les étudiants intéressés et ne requiert aucune compétence linguistique spécifique.

Bibliographie Pour une première approche, lire Jack GOODY, Le vol de l’histoire. Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde, Paris, 2010 (1ere éd. en anglais 2006) Henri LAURENS, John TOLAN, Gilles VEINSTEIN, L’Europe et l’Islam. Quinze siècles d’histoire, Paris 2009 Évelyne PATLAGEAN, Un Moyen Âge grec. Byzance IXe-XVe siècle, Paris 2007 Maxime RODINSON, La fascination de l’Islam, Paris 1982 Edward SAID, L’orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, nouvelle éd. Paris 2005 Une bibliographie complète sera donnée durant les cours.

J3014715/ J3014815 : Introduction à l’anthropologie

Enseignante : Martine Duquesne

Le cours magistral s’attache à présenter l’objet de l’anthropologie sociale et culturelle à travers la (les) problématique(s) qui l’anime(nt), et ceci aussi bien de façon interne qu’en rapport avec d’autres disciplines, comme l’histoire, la géographie, la sociologie, la philosophie. S’adressant à des historiens, ce cours met également l’accent sur la dimension historique de l’ethnologie et s’interroge sur les questions de diachronie, de synchronie, de longue durée et de changement. Le travail attendu des étudiants tient de l’acquisition de connaissances et de la réflexion personnelle. Aussi la lecture intensive d’ouvrages ethnologiques, dont une bibliographie complémentaire à celle donnée ici sera distribuée lors du premier cours et de la première séance de travaux dirigés, doit-elle être considérée comme l’investissement minimal que requiert nécessairement cet enseignement. Les travaux dirigés abordent la pratique de l’anthropologie dans ses aspects à la fois ethnographiques et analytiques. Les questions auxquelles ils invitent les étudiants sont celles de la relation observateur-observé, des relations dialectiques du même et de l’autre, de l’identité et de la différence, de l’exotique et du quotidien, du banal et du pittoresque. Ils sont l’occasion de saisir, par l’étude d’œuvres importantes, les façons de dire et les façons de faire, les représentations et les croyances concernant les règles de parenté, l’éducation des enfants, l’art, l’alimentation, la mort, le temps, le corps, etc. Les travaux des étudiants seront organisés dès la première séance de travaux dirigés. Bibliographie Amiel Christiane, Les fruits de la vigne, MSH, 1985. Charuty Giordana, Folie, mariage et mort, Seuil, 1997. Clastres Pierre, Chronique des Indiens Guayaki, Plon, 1972. Descola Philippe, Les lances du crépuscule, Gallimard, 1993. Douglas Mary, De la souillure, Maspéro, 1971. Fabre-Vassas Claudine, La bête singulière. Les juifs, les chrétiens et le cochon, Gallimard, 1993. Favret-Saada Jeanne, Les mots, la mort, les sorts, Gallimard, 1977. Heritier Françoise, Les deux sœurs et leur mère, O. Jacob, 1994. Leiris Michel, L’Afrique fantôme, Gallimard, 1981 [1934]. Levi-Strauss Claude, La pensée sauvage, Plon, 1962.

Verdier Yvonne, Façons de dire, façons de faire, Gallimard, 1978. Wachtel Nathan, Le retour des ancêtres, Gallimard, 1990.

J3013515/J3013615 : Histoire des Techniques

Enseignants : Valérie Nègre, Jean-Luc Rigaud

Le cours propose une réflexion sur les relations techniques/sociétés. Il vise à mettre au jour les multiples valeurs attachées aux techniques, mais aussi à montrer la manière dont les pratiques et les objets techniques configurent les espaces et les sociétés. L’approche retenue (période allant de la Renaissance aux années 1850) ne suit pas l’évolution des différentes techniques. Elle est thématique, centrée sur les formes de savoirs et de savoir-faire, les acteurs et les lieux. Le cours est ainsi conçu pour développer et éclairer des thèmes présents dans la discipline historique en général. Il est aussi pensé en réponse au développement sans précédent des technologies actuelles, comme un outil utile pour penser et construire un monde « durable » reposant sur une éthique des techniques. L’option s’organise en deux cours distincts : le premier semestre est une introduction à l’histoire des techniques ; le deuxième semestre se focalise sur deux lieux particuliers : la maison et la ville.

Sujet du cours (S1) : Techniques et sociétés Les techniques ont longtemps été perçues par les historiens comme des « sciences appliquées », autrement dit comme un domaine subordonnés aux sciences. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Qu’est-ce que la technique ? qu’est-ce que la technologie ? et qu’est-ce que l’histoire des techniques ? Les premiers cours porteront sur l’épistémologie, l’historiographie et les concepts clé du champ d’étude. On se focalisera ensuite sur les acteurs : hommes de métier, entrepreneurs, praticiens des sciences et techniciens. Le deuxième chapitre abordera les formes de savoir et de savoir-faire à travers l’étude des discours techniques, (écrits, dessins, représentations) et des médiations (démonstrations, expositions, cours). Le dernier chapitre portera sur les lieux de la technique : ateliers, chantiers, manufactures, sociétés des arts, etc.

Les TD du premier semestre formeront à l’analyse d’objets techniques, de livres, de discours et d’images avec une attention particulière à la matérialité de ces documents

Bibliographie CARDINAL Catherine, HILAIRE-PEREZ Liliane, SPICQ Delphine, THEBAUD-SORGER Marie (dir.), « L’Europe technicienne, XVe-XVIIIe siècle », Artefact. Techniques, Histoire et sciences humaines, n° 4, octobre 2016. DAUMAS Maurice, Le cheval de César ou le mythe des révolutions techniques, Editions des Archives contemporaines, 1991. EDGERTON David, « De l’innovation aux usages. Dix thèses éclectiques sur l’histoire des techniques », dans Annales HSS, vol. 53, « Histoire des techniques », n° 4-5 juillet-octobre 1998, p. 815-837. FEBVRE Lucien, « Réflexion sur l’histoire des techniques », Annales d’histoire économique et sociale, t. 7, n° 36 : « Les techniques, l’histoire et la vie », p. 531-535. GILLE Bertrand (dir.), Histoire des techniques, Encyclopédie de la Pléiade, NRF, Paris, 1978. GUESNERIE Roger et HARTOG François (dir.), Des sciences et des techniques : un débat, Paris, EHESS/ Armand Colin, collection « Cahier des annales », n° 45, 1998. GUILLERME Jacques, SEBESTIK Jean, « Les commencements de la technologie », Documents pour l’histoire des techniques, n° 14, 2007, p. 49-121. [1e éd. Thalès, 1966]. [en ligne : http://dht.revues.org/1226]. LONG Pamela O., Artisan/Practitioners and the Rise of New Sciences, 1400-1600, Corvallis, Oregon State University Press, 2011. SMITH Pamela H., The Body of the Artisan : Art and Experience in the Scientific Revolution, Chicago, 2004. VERIN Hélène, La Gloire des ingénieurs. L’intelligence technique du XVIe au XVIIIe siècle, Paris, Albin Michel, 1993.

Sujet du cours (S2) : La maison et la ville

Le but du deuxième cours est de mettre au jour l'impact des techniques sur les environnements matériels et les milieux culturels à partir de l’observation de deux lieux spécifiques : la maison et la ville. Si l’échelle d’observation est plus rapprochée qu’au premier semestre, les techniques seront abordées dans des contextes européens et extra-européens. On traitera notamment des techniques domestiques et quotidiennes des maisons européennes, japonaises et chinoises (construction, chauffage, bain, etc.). Puis on abordera les techniques urbaines à travers l’exemple de grandes capitales (fortifications, canalisation de l’eau, éclairage, circulation des matières, etc.). en insistant sur les liens entre technique et politique.

Les TD du second semestre développeront les méthodes d'analyse du diagnostic et du relevé couramment utilisées par les spécialistes du patrimoine.

Bibliographie BANHAM Reyner, The Architecture of the Well-tempered Environment, 1969. BARLES Sabine, La Ville délétère. Médecins et ingénieurs dans l’espace urbain. XVIIIe-XIXe siècle, Paris, Champ Vallon, 1999. CERTEAU Michel de, L’Invention du quotidien. 1. Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990 (1e éd. 1980). GIEDION, Siegfried, Mechanization Takes Command, a Contribution to Anonymous History, New York: Oxford Univ. Press, 1948. ELLIOTT Cecil D. Technics and Architecture. The development of Materials and Systems of Buildings, Cambridge Mass., MIT Press, 1992 GUILLERME André, Bâtir la ville. Révolutions industrielles dans les matériaux de construction. France-Grande-Bretagne (1760-1840), Seyssel, Champ Vallon, 1995; INGOLD Tim, Making: anthropology, archaeology, art and architecture, 2013. NEGRE Valérie, L’Art et la matière. Les artisans, les architectes et la technique, 1770-1830, Paris, Classiques Garnier, 2016. PICON Antoine, L’Invention de l’ingénieur moderne. L’École des ponts et chaussées, 1747-1851, Presses de l’École nationale des ponts et chaussées, Paris 1992. ROCHE Daniel, Histoire des choses banales, Paris, Fayard, 1997.

J3013715/J3013815 : Histoire et informatique

Enseignant : Stéphane Lamassé « Société numérique », « big data », « web » ou encore « données numériques » participent du bruissement de notre temps. Ce cours se proposera d'interroger comment l'historien peut comprendre aujourd'hui le numérique. C'est à dire se l'approprier en tant qu’un ensemble de moyens techniques et conceptuels permettant d’appréhender les sociétés passées, mais aussi comme un matériau à part entière dans la construction d’un savoir historique. Ainsi peut-il être une source sur les sociétés contemporaines, non seulement pour elles-mêmes mais aussi dans les rapports à l'histoire qu'elles construisent. À l'heure où l'on évoque fréquemment et dans des sens différents les digital humanities, l'e-science, où se développent des outils numériques pléthoriques plus ou moins complexes, poser un regard critique, réflexif sur ces objets est une condition d'une production du savoir.  

Cet enseignement vise donc à conjuguer les deux aspects de ce questionnement. Et pour cela, il entend donner des compétences informatiques utiles pour l’historien, quelle que soit la période sur laquelle il travaille. Dans ce module les étudiants seront initiés à des outils permettant d’interroger une documentation, de construire et d'analyser un objet historique (bases de données relationnelles, langage XML, textométrie, analyse du web, statistiques). En parallèle, une historicisation de l'informatique, de l'ordinateur et du numérique, à la fois comme construction sociale, économique et politique, sera proposée par un parcours s’appuyant sur des textes pluridisciplinaires (histoire, sociologie, informatique). Cette formation ouvre donc à des méthodes de recherche, d'interrogation de la documentation dans une perspective historienne et informatisante propices à être mobilisées dans des masters enseignement comme recherche

ou réinvesties dans d'autres cursus plus professionnalisant comme « Expertise des conflits armés », MIMO, École des Chartes.

Bibliographie indicative

Pour une première approche, les références ci-dessous peuvent être intéressantes, une bibliographie plus complète sera distribuée aux étudiants en TD:

� C. BARATS, Manuel d'analyse du web en sciences humaines et sociales, Paris, Armand Colin, coll. "U Sciences humaines et sociales", 2013, 258p.

� P. BRETON, Une Histoire de l'informatique, Paris, Seuil, coll. "Points Sciences", 1990, 261 p.

� J. CELLIER et M. COCAUD, Le Traitement des données en histoire et en sciences sociales. Méthodes et outils, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. "Didact Méthodes", 2012, 554 p.

� A. COUTANT, Internet et politique, Paris: CNRS Éditions, 2012 � C. ZALC et C. LEMERCIER, Méthodes quantitatives pour l'historien,

Paris, La Découverte, coll. "Repères", 2008, 120 p.

J3014315/J3014415 : Initiation à l’analyse des images (XIXe-XXIe siècles)

Enseignants : Myriam Tsikounas, Sébastien Le Pajolec

L’objectif de ce cours est d’initier les étudiants à l’analyse des images fixes (estampes, caricatures, photographies) et mobiles et sonorisées (films, émissions de télévision) dans une perspective historique. Les sources picturales et audiovisuelles — des images populaires aux « chefs d’œuvre » — deviennent un objet d’étude historique légitime dès lors qu’on leur applique une méthode critique. Ces documents réclament une approche spécifique qui examine leurs conditions de production, de diffusion et de réception et précise les caractéristiques particulières de chaque support. Les étudiants seront aussi sensibilisés au travail dans des lieux d’archives visuelles et audiovisuelles (CNC, ECPad, BnF, InaTHEQUE de France). N.B. : Cet enseignement suppose une culture picturale et audiovisuelle de base. Il est vivement recommandé de visiter musées et expositions et de visionner un certain nombre de « classiques » du cinéma (français et étrangers). Pour consulter des films et des programmes télévisés une « vidéothèque » est à la disposition des étudiants en salle 19 A au Centre Panthéon (les prêts ont lieu chaque lundi ; réservation au 01.44.07.78.07). Bibliographie D’Almeida (Fabrice), Images et propagande, Florence, Casterman/Giunti, 1995, 191 p. Duprat (Annie), Images et histoire, outils et méthodes d’analyse de documents iconographiques, Paris, Belin, 2007, 224 p. Ferro (Marc), Cinéma et histoire, Paris, Folio (seconde édition), 1993, 290 p. Goetschel (Pascale), Jost (François), Tsikounas (Myriam) dir., Lire, voir, entendre. La Réception des objets médiatiques, Paris, Publications de la Sorbonne, 2010, 400 p. Joly (Martine), L’Image et son interprétation, Paris, Nathan, coll. « Cinéma », 2002, 219 p. Jost (François), Comprendre la télévision, Paris, Armand Colin, 2005, 128 p. Jullier (Laurent) et Marie (Michel), Lire les images de cinéma, Paris, Larousse, 2007, 239 p. Lindeperg (Sylvie), La Voie des images. Quatre histoires de tournage au printemps-été 1944, Lagrasse, Verdier, 2013, 280 p. Sand (Shlomo), Le XXe siècle à l’écran, Paris, Le Seuil, 2004, 526 p. Schmitt (Jean-Claude), Le Corps des images, Paris, Gallimard, 2002, 409 p. Sorlin (Pierre), Les Fils de Nadar, Paris, Nathan, 1993, 223 p. Sorlin (Pierre), Introduction à une sociologie du cinéma, Paris, Klincksieck, coll. « Esthétique », 2015, 256 p.

J3014515/J3014615 : Histoire économique

Enseignants : Michel Margairaz, Frédéric Tristram

L’objectif de cet enseignement est d’offrir aux étudiants une vision large des politiques économiques mises en oeuvre aux XIXe et XXe siècles en France et dans les principaux pays industrialisés (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne). Seront ainsi présentées, au premier semestre, les politiques budgétaires et fiscales, les politiques monétaires et de financement, les politiques industrielles et commerciales, les politiques de protection sociale et la mise en place des grands services publics...

Ce panorama sera aussi l’occasion de se familiariser avec un certain nombre d’institutions publiques, françaises, étrangères ou internationales, dont il est souvent fait mention dans les débats d’actualité mais dont il est essentiel de comprendre les origines et de replacer dans le temps long les logiques de fonctionnement. On insistera particulièrement sur l’organisation des administrations financières, des banques centrales, du FMI, des institutions économiques européennes ou de coopération commerciale... On étudiera le rôle joué par les partenaires sociaux (syndicats et patronat) dans le cadre de l’économie concertée.

L’analyse des pratiques s’accompagnera d’une réflexion sur la construction des savoirs théoriques ou techniques, leurs diffusion géographique et leur application dans les différentes situations économiques et sociales.

Une perspective plus micro-économique sera adoptée au second semestre et une ouverture sera faite sur le fonctionnement des entreprises, les dynamiques territoriales de développement et l’organisation des marchés.

Ce cours-TD accompagne et complète le cours et les TD de L3 consacrés à Etats, économies et sociétés (1880-2010)

Bibliographie indicative (pour les deux semestres)

Jean-Charles Asselain, Histoire économique du XXè siècle, 2 vol., Paris, Sciences Po/Dalloz, 1995.

Jean-Charles Asselain, « L’économique », in Jean-Charles Asselain et alii, Précis d’histoire européenne du 19è siècle à nos jours, Paris, Armand Colin, (4è édition), 2015, p. 212-318. Pierre Guillaume, « Le social », in Jean-Charles Asselain et alii, Précis d’histoire européenne du 19è siècle à nos jours, Paris, Armand Colin, (4è édition), 2015, p. 321-420.

Éric J. Hobsbawm, L’âge des extrêmes. Histoire du Court XXè siècle, trad. fr., Bruxelles, Complexe, 1999.

Maurice Niveau, Yves Crozet, Histoire des faits économiques contemporains, 3è éd., Paris, PUF, « Quadrige », 2010.

André Gueslin, L’État, l’économie et la société française XIX-XXè siècles, Paris, Hachette, 1992.

François Caron, Les deux révolutions industrielles du XXe siècle, Paris, Albin Michel, 1997.

Une bibliographie plus spécialisée sera communiquée à chaque séance

J3013315/J3013415 : Introduction à l'histoire culturelle contemporaine

Enseignants : S1 : Pascale Goetschel, Jean-François Bonhoure S2 : Pascale Goetschel

Sujet du cours (S1) : L’histoire culturelle : définitions, champ, méthodes

Sujet du cours (S2) : Pour une histoire culturelle des « objets » à l’époque contemporaine

L’histoire culturelle connaît depuis plusieurs années une certaine vogue. Cependant, le terme est souvent utilisé à tort et à travers, voire confondu avec les cultural studies. L’objet de ce cours est, au premier semestre, de faire prendre conscience aux étudiants des conséquences à la fois théoriques (épistémologie) et pratiques (méthodologie) d’une définition de cette histoire comme histoire sociale des « représentations », ces formes d’expression par lesquelles toute société reformule son milieu, et qui, loin de rester dans le monde des nuées, structurent toujours un ensemble de pratiques concrètes. L’enquête culturaliste ne se préoccupe pas seulement des processus de « création » mais aussi de ceux de médiation (information, éducation, vulgarisation) et de réception. Elle cherche à repérer les conditions techniques, économiques, politiques et proprement sociales qui déterminent les processus en question, l’objectif final demeurant la reconstitution des imaginaires sociaux. Au second semestre les méthodes de l’histoire culturelle sont mises à l’épreuve d’un front pionnier de la recherche. Cette année, sera présentée une histoire des « objets » évoqués à la fois dans leur matérialité, leur ancrage social et leur dimension symbolique. De la « machine parlante » au Cd-Rom et au jeu vidéo, du cadeau de Noël à la robe de mariée, des objets courants de consommation esthétique à ceux alimentant différentes identités sociales, culturelles ou politiques, plusieurs exemples donneront lieu à des analyses d’une histoire culturelle envisagée sous le prisme du triptyque production-médiation-réception. Une enquête, prenant la forme d’une « micro-recherche », individuelle ou en groupe, sera demandée aux étudiants. Introduction bibliographique COHEN Evelyne, GOETSCHEL Pascale, MARTIN Laurent et ORY Pascal, Dix ans d’histoire culturelle : état de l’art, Villeurbanne, Presses de l'ENSSIB, 2011

GOETSCHEL Pascale, Histoire culturelle de la France au XXe siècle, Paris, La Documentation française, « La Documentation photographique », 2010, repris et remanié dans Regards sur la France d’hier à aujourd’hui, Paris, La Documentation française, coll. « Doc’en poche. Regard d’expert », 2017, p. 65-113. MARTIN Laurent et VENAYRE Sylvain, L’Histoire culturelle du contemporain, Paris, Nouveau monde éditions, 2005 ORY Pascal, L’Histoire culturelle, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2004, 4e éd. Remise à jour 2015 POIRRIER Philippe (dir.), L’Histoire culturelle, un « tournant mondial » dans l’historiographie ?, Dijon, Ed. universitaires de Dijon, 2008

J3014115/J3014215 : Initiation à l’histoire urbaine

Enseignante : Judith Rainhorn

Sujet du cours : Ville et environnement. France, Europe, États-Unis, XIXe-XXe siècles Ce cours propose d’envisager les transformations sociales, spatiales, économiques et politiques nées de l’urbanisation et de l’industrialisation de l’Europe et de l’Amérique du Nord, depuis le début du XIXe siècle : comment l’environnement des populations urbaines s’est-il modifié, quelles tensions sont nées de la cohabitation des hommes et de l’industrie, quelles politiques sociales et sanitaires ont été mises en place pour aménager l’espace ? Nous partirons donc d’une définition plurielle de l’environnement, désignant la nature dans la ville (le fleuve qui déborde, la terre qui tremble, etc.), mais aussi l’habitat, l’espace de vie et de travail et les poisons qui les caractérisent, le voisinage contraint entre les usines, la circulation urbaine (hippomobile, puis automobile) et les citadins. On étudiera les politiques d’aménagement et d’hygiénisation des villes (jardins, égouts, eau, déchets, etc.) mises en place à partir du second XIXe siècle, la perception par les sociétés urbaines des nouvelles pollutions (bruit, odeurs, toxiques) auxquelles elles sont confrontées, ainsi que les conflits et les mobilisations (pour ou contre) qui apparaissent en réponse à ces nuisances. Dans une perspective comparative, on confrontera le cas français à d’autres exemples européens (Angleterre, Belgique, Allemagne, Italie) et nord-américains (Etats-Unis, Canada), en montrant les circulations savantes et les transferts d’expériences pratiques qui ont affecté ces espaces de l’industrialisation, en particulier au XXe siècle. Ce cours s’inscrit dans le champ historiographique émergent de l’histoire environnementale et souhaite contribuer, en ayant recours à l’histoire des XIXe et XXe siècles, à certains questionnements contemporains autour du monde toxique qui est le nôtre : la pollution a une histoire. Chaque semestre sera l’occasion d’un travail personnel sur archives, dont la méthodologie sera explicitée en TD, ainsi que d’une sortie pédagogique.

Bibliographie Barles, Sabine, L’invention des déchets urbains, 1790-1970, Seyssel, Champ Vallon, 2005. Bernhard, Christoph, Massard-Guilbaud, Geneviève (dir.), Le démon moderne. La pollution dans les sociétés urbaines et industrielles d’Europe, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2002. Frioux, Stéphane, Les batailles de l’hygiène. Villes et environnement de Pasteur aux Trente Glorieuses, Paris, PUF, 2013Guillerme, André, et al., Dangereux, insalubres et incommodes. Paysages industriels en banlieue parisienne, XIXe-XXe siècle, Seyssel, Champ Vallon, 2004. Le Roux, Thomas, Les Paris de l’industrie, 1750-1920, Crâne, Créaphis, 2013 [catalogue d’exposition]. Markowitz, Gerald, Rosner, David, Deceit and Denial. The Deadly Politics of Industrial Pollution, Berkeley, University of California Press, 2002. Massard-Guilbaud, Geneviève, Histoire de la pollution industrielle. France (1789-1914), Paris, éd. de l'EHESS, 2010. Sellers, Christopher, Hazards of the Job. From Industriral Disease to Environmental Health Science, Chapell Hill, University of North Carolina Press, 1997. Woronoff, Denis, Histoire de l’industrie en France, Paris, Seuil, 1994.

KS301715 et KS301615 : Sciences sociales : Pratique de l’enquête sociologique

(s’adresser au secrétariat de Philosophie – Sorbonne esc. C 1er étage)

KS301315 : Sciences sociales : Socio-anthropologie : Perspectives contemporaines

(s’adresser au secrétariat de Philosophie – Sorbonne esc. C 1er étage)

KS301415 : Sciences sociales : Socio-anthropologie et politique (s’adresser au secrétariat de Philosophie – Sorbonne esc. C 1er étage)

J3022315/J3022415: Paléographie Médiévale (française et latine)

Enseignant : Olivier Mattéoni

Paléographie française et diplomatique Lundi 09h30-11h00, salle d’Albâtre, CARAN (Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales), 11 rue des Quatre-Fils, 75003 Paris. L'enseignement de paléographie s'adresse aux étudiants de L3 qui ont l'intention de faire un master en histoire du Moyen Âge français. Mais il est ouvert à d'autres étudiants dont le projet de recherche futur, s'il y en a un, n'est pas encore arrêté. Il accueille aussi des étudiants de M1. Sa finalité est avant tout pratique : initier les étudiants aux écritures des XIIIe-XVe siècles. Les actes de la pratique sont privilégiés (chartes ; actes seigneuriaux, princiers et royaux ; documents de nature financière et judiciaire). Des documents de nature littéraire et issus de manuscrits sont aussi donnés à l'apprentissage de la lecture. Les exercices s’appuient en partie sur des documents originaux tirés des Archives nationales. En complément, l’enseignement prévoit une initiation à l’histoire des formes graphiques et à la diplomatique médiévale. À cette fin, les grands types d’actes et de documents produits au cours du Moyen Âge sont présentés à partir des textes lus en paléographie. Cette présentation s’attache à analyser les contextes d’écriture, les conditions de rédaction, les auteurs, la structuration du discours, tout en en proposant une mise en perspective historique.

Bibliographie de base Michel PARISSE, Manuel de paléographie médiévale. Manuel pour grands débutants, Paris, Picard, 2006. Bernhard BISCHOFF, Paléographie de l'Antiquité romaine et du Moyen Âge occidental, Paris, Picard, 1985 (pour la trad. française). Jacques STIENNON, Paléographie du Moyen Âge, Paris, Armand Colin, Collection U, 1973. Ces deux derniers ouvrages sont davantage des histoires de l'écriture au Moyen Âge que des manuels d’apprentissage. Olivier GUYOTJEANNIN et Benoît-Michel TOCK, Diplomatique médiévale, Turnhout, Brepols (« L’Atelier du médiéviste », 2), 1993. Olivier GUYOTJEANNIN, Les sources de l’histoire médiévale, Paris, Le Livre de poche, 1998.

Paléographie latine et diplomatique Lundi 11h00-12h30, salle d’Albâtre CARAN (Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales), 11 rue des Quatre-Fils, 75003 Paris. L'enseignement de paléographie s'adresse aux étudiants de L3 qui ont l'intention de faire un master en histoire du Moyen Âge, à partir de sources manuscrites latines. Mais il est ouvert à d'autres étudiants dont le projet de recherche futur, s'il y en a un, n'est pas encore arrêté. Il accueille aussi des étudiants de M1. La connaissance du latin est nécessaire. Sa finalité est avant tout pratique : initier les étudiants aux écritures des IXe-XIIIe siècles. Les actes de la pratique sont privilégiés (chartes ; actes seigneuriaux, princiers et royaux ; documents de nature financière et judiciaire). Des documents de nature littéraire et religieuse, issus de manuscrits, sont aussi donnés à l'apprentissage de la lecture. Les exercices s’appuient en partie sur des documents originaux tirés des Archives nationales. En complément, l’enseignement prévoit une initiation à l’histoire des formes graphiques et à la diplomatique médiévale. À cette fin, les grands types d’actes et de documents produits au cours du Moyen Âge sont présentés à partir des textes lus en paléographie. Cette présentation s’attache à analyser les contextes d’écriture, les conditions de rédaction, les auteurs, les structurations du discours, tout en en proposant une mise en perspective historique.

Bibliographie de base Michel PARISSE, Manuel de paléographie médiévale. Manuel pour grands débutants, Paris, Picard, 2006. Bernhard BISCHOFF, Paléographie de l'Antiquité romaine et du Moyen Âge occidental, Paris, Picard, 1985 (pour la trad. française). Jacques STIENNON, Paléographie du Moyen Âge, Paris, Armand Colin, Collection U, 1973. Ces deux derniers ouvrages sont davantage des histoires de l'écriture au Moyen Âge que des manuels d’apprentissage. Olivier GUYOTJEANNIN et Benoît-Michel TOCK, Diplomatique médiévale, Turnhout, Brepols (« L’Atelier du médiéviste », 2), 1993. Olivier GUYOTJEANNIN, Les sources de l’histoire médiévale, Paris, Le Livre de poche, 1998.

J3022515/J3022615 : Paléographie moderne

Enseignant : Sébastien Nadiras Mercredi, 9h-10h30, Archives Nationales (salle d’albâtre du CARAN, 11 rue des Quatre-Fils, 75003 Paris) Cet enseignement a pour but d’initier, par la lecture de textes d’archives originaux, aux écritures manuscrites françaises des XVIe-XVIIIe siècles. Les documents étudiés, regroupés par type ou par thème (histoire économique, religieuse, etc.), sont tirés des fonds des Archives nationales et départementales. Des éclairages seront régulièrement effectués sur les fonds et sur les typologies documentaires rencontrés (notions de diplomatique et d’archivistique). Cet enseignement, visant à l’acquisition de savoir-faire (paléographie, compréhension des textes, critique des sources), repose moins sur l’acquisition de connaissances que sur la pratique et l’entraînement réguliers ; le mode de validation conseillé est le contrôle continu. NB : il est fortement conseillé de suivre l’enseignement Sources et méthodes de l’histoire moderne. Orientation bibliographique Paléographie Audisio (Gabriel), Rambaud (Isabelle), Lire le français d'hier : Manuel de paléographie

moderne, XVe-XVIIIe siècle, Paris, 1991 ; 5e éd. 2016. Le Moël (Michel), Brunterc’h (Jean-Pierre), Cahier paléographique des Archives nationales,

Paris, 1989. Buat (Nicolas), Van den Neste (Évelyne), Manuel de paléographie française, Paris, 2016. Buat (Nicolas), Van den Neste (Évelyne), Dictionnaire de paléographie française :

découvrir et comprendre les textes anciens, XVe-XVIIIe siècle, Paris, 2011, rééd. 2016.

Sur internet :

- site « Thélème » de l’École nationale des Chartes : fac-similés de documents de l’époque moderne, avec transcription interactive. http://theleme.enc.sorbonne.fr/

- cours en ligne des services d’archives départementales

Sources d’archives Delsalle (Paul), La recherche historique en archives, XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, Paris,

1993 ; rééd. 2007. Devos (Roger), Gabion (Robert), Mariotte (Jean-Yves) et al., La pratique des documents

anciens : actes publics et notariés, documents administratifs et comptables, Annecy, 1978.

Félix (Joël), Économie et finances sous l’Ancien régime : Guide du chercheur (1523-1789), Paris, 1994. http://books.openedition.org/igpde/2245

Garnot (Benoît), La justice et l'histoire : Sources judiciaires à l'époque moderne : XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, Paris, 2006.

J3022715/J3022815 (083J110 et 083J212) Enseigner la géographie (recommandé pour les concours)

(s’adresser à l’UFR de Géographie – Institut de Géographie – 191 rue St Jacques 75005)

J3022915/J3023015 : Histoire de l’enseignement en France, XIXe-XXe siècles

Enseignant : Thierry Kouamé

Sujet du cours (S1) : L’essor de l’Instruction publique (de la Révolution aux débuts

de la IIIe République) Sujet du cours (S2) : La démocratisation de l’enseignement (de la IIIe République à

nos jours)

L’objectif de ce cours est de mieux comprendre, sur le temps long, le fonctionnement actuel du système éducatif français. Ce dernier a en effet connu deux révolutions fondamentales en l’espace de deux siècles : la naissance d’une instruction primaire universelle et la massification de l’enseignement secondaire, puis supérieur. Ainsi, à travers l’histoire de l’enseignement, nous aborderons des thèmes souvent débattus, mais finalement peu approfondis dans les médias : la position de l’école entre l’Église et l’État, l’unité et la diversité du corps enseignant, la sélection scolaire et la formation des élites, la place des femmes au sein de l’école, la naissance du collège unique et de l’enseignement supérieur de masse, la formation professionnelle, etc. Ce cours intéressera tous les étudiants qui se destinent à une carrière dans l’enseignement, car l’histoire du système éducatif figure au programme des concours et contribue à la constitution d’une bonne culture générale. Mais il apportera aussi la profondeur de l’analyse historique à la compréhension d’un thème d’actualité – la question scolaire –, qui ne manquera pas d’intéresser ceux qui se destinent à des études de journalisme ou de sciences politiques. Bibliographie P. Albertini, L’École en France du XIXe siècle à nos jours, de la maternelle à l’université, 3e éd., Paris, Hachette, 2006. A. Chervel, La culture scolaire, une approche historique, Paris, Belin, 1998 (Histoire de l’éducation). F. Lebrun, M. Venart, J. Quéniart, Histoire de l’enseignement et de l’éducation, t. II, 1480-1789, Paris, 1981, rééd. poche Tempus, 2004. F. Mayeur, Histoire de l’enseignement et de l’éducation, t. III, 1789-1930, Paris, 1981, rééd. poche Tempus, 2004. A. Prost, Histoire de l’enseignement et de l’éducation, t. IV, depuis 1930, Paris, 1981, rééd. poche Tempus, 2004. A. Prost, Histoire de l’enseignement en France, 1800-1967, Paris, A. Colin, 1968, 2e éd.,

1977. A. Prost, Éducation, société et politique. Une histoire de l’enseignement en France de 1945 à nos jours, Paris, Seuil, 1992.

J3023315/J3023415 : Patrimoine culturel Enseignantes : Julie Verlaine (S1), Pascale Goetschel (S2)

Descriptif général : Option professionnalisante articulée à l’offre de formation du Master « Patrimoine et musées » (UFR 03, UFR 09, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), ce cours doit permettre aux étudiants de se familiariser avec le patrimoine, son histoire et ses métiers actuels, afin d’affiner un projet professionnel éventuel dans le secteur. Au premier semestre, nous explorerons l’évolution de la notion de patrimoine jusqu’à l’hypertrophie contemporaine ; au second semestre, la focale sera placée sur le patrimoine immatériel.

Semestre 1. Le patrimoine culturel en France de la Révolution à nos jours.

Le cours présentera l’histoire de la notion de patrimoine culturel de la fin du XVIIIe siècle au début du XXIe siècle, ainsi que les principales caractéristiques de la prise en compte du patrimoine culturel au sein des politiques publiques et dans le développement d’une action culturelle publique et privée. Pourquoi et comment la notion apparaît-elle ? Quand commence-t-on à protéger les monuments ? Comment expliquer l’hypertrophie contemporaine (« tout est patrimoine ») ? Le travail de validation demandé aux étudiants au titre du contrôle continu prend la forme d’une enquête de terrain auprès d’une institution patrimoniale francilienne.

Semestre 2. Le patrimoine immatériel

Le cours porte sur la notion récente de patrimoine immatériel. Il propose une observation réfléchie du processus de patrimonialisation et des institutions qui en ont la charge (archives, musées, organismes internationaux…). Des intervenants extérieurs sont sollicités et des visites organisées. Le travail de validation (contrôle continu) prend la forme d’une recherche documentaire autour de la mise en valeur d’un « objet » immatériel.

Bibliographie

Isabelle ANATOLE-GABRIEL, La fabrique du patrimoine de l’humanité, Paris, FMSH / Publications de la Sorbonne, 2016.

Françoise BERCÉ, Des monuments historiques au patrimoine, du XVIIIe siècle à nos jours, ou Les égarements du cœur et de l’esprit, Paris, Flammarion, 2000.

Chiara BORTOLOTTO, Le Patrimoine culturel immatériel. Enjeux d’une nouvelle catégorie, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2015, 252 p

Françoise CHOAY, L’Allégorie du patrimoine, Paris, Flammarion, 1991.

Christian HOTTIN, Le Patrimoine culturel immatériel : premières expériences en France, Arles, Actes Sud, 2011, 365 p.

Dominique POULOT, Une histoire des musées de France, XVIIIe-XXe siècle, Paris, La Découverte, 2008. Dominique POULOT, Musée nation patrimoine 1789-1815, Paris, Gallimard, 1997.

J3023515 et J3023615 Histoire de la presse

Enseignant : Bertrand Tillier

Sujet du cours : Presse et illustration (XIXe-XXIe siècles). L’image satirique Depuis la Révolution française, la caricature tient une place particulière dans les sociétés occidentales contemporaines, où elle s’apparente à une véritable tribune déclenchant des éclats de rire public. Dans les images paradoxales qu’ils publient, les dessinateurs visent à informer en déformant, à analyser des actes ou des propos en en fournissant des lectures fondées sur des raccourcis, à promouvoir leur conception de la vérité ou de la justice par une syntaxe icono-textuelle de l’excès et de l’altération mise au service de l’effet comique. Le régime de leur mode d’expression est donc celui de l’outrance formelle, symbolique et verbale, qui assimile souvent la caricature à un mot d’ordre, un gros mot ou une pique, parfois même une insulte, voire une profanation. L’image satirique périodique s’emploie à passer les bornes, à franchir aussi les limites de l’acceptable ou du ridicule. Elle est donc devenue un objet de la vie politique, dont les codes, les procédés, les usages et les imaginaires sont des modes d’intervention et constituent une culture médiatique encore active aujourd’hui dans la presse et les médias. Cet enseignement se compose d’un cours magistral et de TD qui se dérouleront au long des deux semestres. Les TD donneront lieu à des études de cas et permettront de développer une réflexion théorique et méthodologique sur les objets. Bibliographie indicative - Laurent Baridon, Martial Guédron, L’art et l’histoire de la caricature, Paris, Citadelles & Mazenod, 2006 (rééditions en 2009 et 2015). - Christian-Marc Bosséno, Frank Georgi et Marielle Silhouette, dir., « Le Rire au corps, Grotesque et caricature », Sociétés & représentations, n° 10, 2001. - Collectif, La Caricature… Et si c’était sérieux ? Décryptage de la violence satirique, Paris, Nouveau Monde éditions, 2015.

- Michel Dixmier, Annie Duprat, Bruno Guignard et Bertrand Tillier, Quand le crayon attaque, Images satiriques et opinion publique en France, 1814-1918, Paris, Autrement, 2007. - John Grand-Carteret, Les mœurs et la caricature en France, Paris, La Librairie illustrée, 1888. - Jacques Lethève, La caricature et la presse sous la troisième République, Paris, Armand Colin, coll. « Kiosque », 1961 - Dominique Moncond’huy, Petite histoire de la caricature de presse en 40 images, Paris, Gallimard, coll. « Folioplus classiques », 2015. - Bertrand Tillier, La RépubliCature, la caricature politique en France : 1870-1914, Paris, CNRS Éditions, 1997 (réédition en 2002). - Bertrand Tillier, À la charge ! La caricature en France de 1789 à 2000, Paris, Éditions de l’Amateur, 2005.                          

 J3023715/J3023815 : Médias dans le monde contemporain

Enseignant : Bertrand Tillier

Sujet du cours : Médias et société dans la France contemporaine (XIXe-XXIe siècles)

Cet enseignement propose une initiation à l’histoire des médias de masse depuis le XIXe siècle, dans le sillage de la Révolution française qui a vu flamber et se démocratiser les imprimés périodiques. Suivant un plan chronologique, le cours magistral et les TD qui l’accompagnent aborderont, au fil des deux semestres, les principaux supports médiatiques : la presse écrite (nationale et régionale), les supports de l’image de masse (l’affiche, la carte postale, les actualités cinématographiques…), la radiodiffusion à partir des années 1930, la télévision dès les années 1950 et Internet depuis le début du XXIe siècle. Il s’agira d’une histoire culturelle et sociale des médias et de l’information, envisageant leur approche selon les conditions de production, de diffusion et de réception, sans négliger les mutations techniques, économiques et juridiques qui sont en jeu. Les rapports des médias avec la vie politique, en période de paix comme en temps de guerre, seront également étudiés, du point de vue de leur indépendance, du pouvoir qu’on leur prête sur les opinions publiques – au point parfois d’en faire des moyens de propagande et de manipulation des masses – et du contrôle, voire de la censure, que les régimes même démocratiques, exercent à leur encontre. Dans cette histoire au long cours, on étudiera non seulement les changements de modèles et de paradigmes, depuis les médias imprimés jusqu’à leur dématérialisation à l’heure du numérique, mais aussi les rapports multiples et changeants entre l’écrit, l’image (fixe ou mobile) et le son, qui caractérisent l’époque contemporaine, entre ruptures et continuités. Les TD seront l’occasion d’approfondir ces questions, à travers des études de cas, et permettront d’engager une réflexion théorique et méthodologique sur les objets médiatiques. Bibliographie indicative - Pierre Albert, André-Jean Tudesq, Histoire de la radio-télévision, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1995. - Catherine Bertho-Lavenir, Les démocraties et les médias au XXe siècle, Paris, Armand Colin, 2000. - Christophe Charle, Le siècle de la presse, 1830-1939, Paris, Seuil, 2004. - Fabrice D’Almeida, Christian Delporte, Histoire des médias en France, de la Grande Guerre à nos jours, Paris, Flammarion, coll. « Champs Histoire », 2003.

- Isabelle Gaillard, La télévision, histoire d’un objet de consommation, 1945-1985, Paris, CTHS/INA éditions, 2012. - Jean-Noël Jeanneney, Une histoire des médias, des origines à nos jours, Paris, Seuil, 1996. - Jean-Noël Jeanneney, dir., L’écho du siècle, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 2001. - Dominique Kalifa, Philippe Régnier, Marie-Ève Thérenty, Alain Vaillant, dir., La Civilisation du journal, Histoire culturelle et littéraire de la presse française au XIXe siècle, Paris, Nouveau Monde éditions, 2011. - Marc Martin, Médias et journalistes de la République, Paris, Odile Jacob, 1997.

J3023915/J3024015 : Introduction à l’histoire des religions

Enseignant : Bertrand Hirsch

Cet enseignement a pour objectif de donner quelques clés pour aborder l’histoire des religions, en favorisant systématiquement le comparatisme entre les religions (« monothéismes », « polythéismes », « religions locales »…), dans leur extrême diversité, autour de grands thèmes communs. Il se veut : - historiographique : quelle est l’histoire de ce champ d’étude ? Quels en sont les principaux moments et les œuvres clefs ? - pluridisciplinaire, au croisement de l’histoire, de l’anthropologie et de la sociologie - conceptuel, pour constituer une « boîte à outils » réflexive qui pourra servir pour la suite des études en histoire. Le cours sera l’occasion d’envisager une question, autour d’un ou deux grands ouvrages, le TD de travailler sur un cas, en variant les sociétés étudiées. Thèmes abordés - L’histoire de l’« histoire des religions » - Les mythes de fondation - Les espaces du sacré : des forêts sacrées aux pèlerinages - Les cultes aux ancêtres et aux invisibles : zar, vodou, chamanisme… - La question du sacrifice - Les sociétés face à la mort - Saints et autres intercesseurs - Prophétisme et messianisme Bibliographie Une bibliographie détaillée sera donnée avec la brochure. En guise d’introduction on peut se référer : - à l’introduction par Henri HUBERT du Manuel d’histoire des religions paru en 1904 (accessible sur le net via Gallica) - au chapitre introductif rédigé par A. BRELICH, « Prolégomènes à une histoire des religions » dans H.C. Puech (dir.), Histoire des religions, Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, 1970 (accessible sur le net)

Un dictionnaire de référence : Dictionnaire des faits religieux (R. AZRIA, D. HERVIEU-LÉGER dir.), Paris, PUF, 2010 (« Quadrige ») Premières lectures : ASSMANN, Jan, Moïse l’Égyptien, coll. Champs, Flammarion, 2003. LEIRIS, Michel, Miroir de l’Afrique, Quarto, 1996 (les textes sur le culte des zar) HALBWACHS, Maurice, La Topographie légendaire des Évangiles en Terre sainte. Étude de mémoire collective, PUF, 2008 (« Quadrige »). SCHMITT, Jean-Claude, Le saint lévrier. Guinefort, guérisseur d’enfants depuis le XIIIe siècle, Paris, Flammarion, 1979.

KS301115 : Sciences sociales : Socio-anthropologie des techniques et de l’environnement

(S’adresser au secrétariat de Philosophie – Sorbonne esc. C 1er étage)

KS301215: Sciences sociales : Socio-anthropologie des techniques et de la connaissance

(S’adresser au secrétariat de Philosophie – Sorbonne esc. C 1er étage)

J3024115/J3024215 : Mondialisations

Enseignants : Alya Aglan, Philippe Pétriat, Frédéric Tristram, Nicolas Vaicbourdt

Sujet du cours (S1) : Mondialisations, conflits et identités, XIXe-XXe siècles

Sujet du cours (S2) : Mondialisation, internationalisation et développement des échanges depuis le XIXe siècle : hommes, produits, capitaux

Cet enseignement original dans son approche se propose d’examiner l’interaction constante entre les processus de construction nationale et d’internationalisation à l’époque contemporaine. Le premier semestre, intitulé « Mondialisations, conflits et identités, XIXe-XXe siècles », sera consacré à l’étude des logiques de puissance et au poids des conflits en tant que vecteurs des multiples processus de mondialisation à la fois en terme politique, économique, social et culturel Le second semestre intitulé « Mondialisation, internationalisation et développement des échanges depuis le XIXe siècle : hommes, produits, capitaux » s’inscrira dans la suite et en complément du cours du premier semestre. Ce cours adopte une perspective mondiale pour étudier l’évolution des échanges qui contribuent à créer un marché international puis mondialisé du début du XIXe siècle à la fin du XXe siècle. Les cours généralistes et chronologiques sont illustrés par des études concrètes des échanges de biens, de capitaux, et des mobilités humaines qui ont lieu entre les différentes régions du monde. Quatre spécialistes animeront cet enseignement qui se veut résolument transversal et qui vise à donner aux étudiants une culture générale sur les différents thèmes dans une perspective globale. Bibliographie conseillée : Alya Aglan, Robert Frank (dir.), 1937-1947. La guerre monde, tomes 1 et 2, Paris, Folio, 2015. Chris A. Bayly, Naissance du monde moderne 1780-1914, Paris, Editions de l’Atelier/ Le Monde diplomatique, 2007. Nayan Chanda, Au commencement était la mondialisation : La grande saga des aventuriers, missionnaires, soldats et marchands, CNRS éditions, Paris, 2010. Eric Hobsbawn, L’ère des empires 1875-1914, Paris, Fayard, 1989 ; L’âge des extrêmes. Le court XXe siècle, Bruxelles, Complexe / Le Monde diplomatique, 2003. Élisabeth du Réau, L’idée d’Europe au XXe siècle : des mythes aux réalités, Bruxelles, Complexe, 2001.

Régis Bénichi, Histoire de la mondialisation, Paris, Vuiber, 2008. Catherine Schenk, International economic relations since 1945, Londres et New York, Routlege, 2011. Paul Bairoch, Mythes et paradoxes de l'histoire économique, Paris, La Découverte, 1999. Charles Kindleberger, Histoire mondiale de la spéculation financière, Hendaye, Valor éditions, 2004. Paul Krugman, Pourquoi les crises reviennent toujours, Paris, Point économie, 2012. Kenneth Pomeranz, Une grande divergence, La Chine, l’Europe et la construction de l’économie mondiale, Albin Michel, Paris, 2010. Patrick Verley, L’échelle du monde, Essai sur l’industrialisation de l’Occident, Gallimard, Paris, 2013.