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Sujet 1, Sujet inédit
Michel Tournier, Les Deux Banquets ou la commémoration
Il était une fois un calife d’Ispahan qui avait perdu son cuisinier. Il ordonna donc à son intendant
de se mettre en quête d’un nouveau chef digne de remplir les fonctions de chef des cuisines du
palais.
Les jours passèrent. Le calife s’impatienta et convoqua son intendant.
– Alors ? As-tu trouvé l’homme qu’il nous faut ?5
– Seigneur, je suis bien embarrassé, répondit l’intendant. Car je n’ai pas trouvé un cuisinier, mais
deux tout à fait dignes de remplir ces hautes fonctions, et je ne sais comment les départager.
– Qu’à cela ne tienne, dit le calife, je m’en charge. Dimanche prochain, l’un de ces deux hommes
désigné par le sort nous fera festoyer, la Cour et moi-même. Le dimanche suivant, ce sera au tour
de l’autre. À la fin de ce second repas, je désignerai le vainqueur de cette plaisante compétition.10
Ainsi fut fait. Le premier dimanche, le cuisinier désigné par le sort se chargea du déjeuner de la
Cour. Tout le monde attendait avec la plus gourmande curiosité ce qui allait être servi. Or la fi-
nesse, l’originalité, la richesse et la succulence des plats qui se succédèrent sur la table dépassèrent
toute attente. L’enthousiasme des convives était tel qu’ils pressaient le calife de nommer sans plus
attendre chef des cuisines du palais l’auteur de ce festin incomparable. Quel besoin avait-on d’une15
autre expérience ? Mais le calife demeura inébranlable. « Attendons dimanche, dit-il, et laissons
sa chance à l’autre concurrent. »
Une semaine passa, et toute la Cour se retrouva autour de la même table pour goûter le chef-
d’œuvre du second cuisinier. L’impatience était vive, mais le souvenir délectable du festin précé-
dent créait une prévention 1 contre lui.20
Grande fut la surprise générale quand le premier plat arriva sur la table : c’était le même que le
premier plat du premier banquet. Aussi fin, original, riche et succulent, mais identique. Il y eut des
rires et des murmures quand le deuxième plat s’avéra à son tour reproduire fidèlement le deuxième
plat du premier banquet. Mais ensuite un silence consterné pesa sur les convives, lorsqu’il apparut
que les plats suivants étaient eux aussi les mêmes que ceux du dimanche précédent. Il fallait se25
rendre à l’évidence : le second cuisinier imitait point par point son concurrent.
Or chacun savait que le calife était un tyran ombrageux 2 et ne tolérait pas que quiconque semoquât
de lui, un cuisinier moins qu’aucun autre, et la Cour tout entière attendait épouvantée, en jetant
vers lui des regards furtifs, la colère dont il allait foudroyer d’un instant à l’autre le fauteur 3 de
cette misérable farce. Mais le calife mangeait imperturbablement.30
Michel Tournier, Les Deux Banquets ou la commémoration, Gallimard, 1989.
1.Prévention : idée négative.
2.Ombrageux : qui se vexe facilement.
3.Fauteur : responsable.
7
Français brevet Le sujet
I. Questions
1 À quel genre appartient ce récit ? Justifiez
votre réponse en donnant au moins trois in-
dices.
2 a) « Qu’à cela ne tienne, dit le calife, je m’en
charge. » Que désigne le pronom « en » ? Ré-
pondez en cochant les bonnes cases dans le ta-
bleau.
Vrai Faux
Le calife se charge de remplir
les fonctions de cuisinier.
Le calife se charge de trouver
un cuisinier.
b) En quoi consiste-t-elle ?
3 « la finesse, l’originalité, la richesse, la suc-
culence des plats » : cette expression caracté-
rise les plats du premier cuisinier. Quelle est la
figure de style utilisée ici et dans quelle inten-
tion ?
4 a)Quelles sont les caractéristiques du plat
du second cuisinier ? Si vous deviez com-
parer ce plat à celui du premier cuisinier,
que constateriez-vous ? Comment l’expliquez-
vous ?
b) Selon vous, est-ce que le second banquet
joue le rôle attendu ? Justifiez votre réponse.
5 « Incomparable » : décomposez ce mot pour
en expliquer le sens.
6 « Quel besoin avait-on d’une autre expé-
rience ? »
– Qui parle et dans quel but ?
– Comment sont rapportées ces paroles ?
– Quelles caractéristiques grammaticales vous
permettent d’identifier ce type de discours
rapporté ?
7 Si vous deviez porter un jugement sur les
trois différentes réactions des convives, quels
adjectifs utiliseriez-vous ? Proposez trois ad-
jectifs qui paraissent vous convenir. Justifiez
votre réponse en vous appuyant sur des indices
du texte.
8 Pouvez-vous faire des rapprochements avec
des livres que vous avez lus ou des films que
vous avez vus ? Expliquez ce qui vous fait pen-
ser à ces livres ou à ces films.
9 Selon vous, à l’issue de la compétition, les
convives sont-ils heureux ou déçus ? Vous jus-
tifierez votre réponse en citant le texte.
10 Question de synthèse. En vous appuyant
sur l’ensemble du texte, montrez que l’attitude
du calife, à la fin du texte, est étonnante.
II. Réécriture
« Grande fut la surprise générale quand le premier plat arriva sur la table, aussi fin, original, riche
et succulent. »
Réécrivez cette phrase en la transformant au passé composé et en mettant « plat » au pluriel.
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Sujet 1 – Le sujet
III. Dictée
Puis, une clameur s’éleva, où l’on distinguait les voix aiguës et les sauts de joie des enfants. Et il y
eut une rentrée triomphale : Gervaise portait l’oie, les bras raidis, la face suante, épanouie dans un
large rire silencieux ; les femmes marchaient derrière elle, riaient comme elle ; tandis que Nana,
tout au bout, les yeux démesurément ouverts, se haussait pour voir. Quand l’oie fut sur la table,
énorme, dorée, ruisselante de jus, on ne l’attaqua pas tout de suite.
Émile Zola, L’Assommoir, 1877.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
À la fin du repas, le calife fait venir les deux cuisiniers devant la Cour et demande au second
cuisinier de s’expliquer. Après l’avoir écouté, le calife annonce sa décision et la justifie. Racontez
cette scène en introduisant dans le récit les paroles échangées et en décrivant les réactions des
différents personnages présents.
Sujet de réflexion
Vous rédigerez pour le journal du collège un article intitulé « Restauration rapide : avantages et
inconvénients ». Votre article argumenté comportera une trentaine de lignes et deux grandes parties
distinctes.
Pour écrire votre texte, vous tenez compte des conseils suivants :
– votre texte pourra être rédigé à la première personne (je, nous) ;
– vous respecterez les règles de présentation d’un article de journal ;
– votre texte sera structuré ;
– votre texte comportera des exemples ;
– vous respecterez la ponctuation, les règles d’orthographe et de grammaire.
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Français brevet Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
äComprendre la question
Expressions-clés : « genre », « Justifiez », « trois indices ».
Définition du mot-clé « genre » : en littérature, un genre est un ensemble d’œuvres, une grande
catégorie de textes, définie par des thèmes et des caractéristiques formelles communes :
– le genre narratif regroupe quatre genres : le conte, le roman, la nouvelle et le biographique
(sous-genre : l’autobiographique) qui regroupe des récits de vies réelles ;
– le genre dramatique ou théâtre regroupe deux genres : la tragédie et la comédie ;
– le genre poétique fait référence à la poésie ;
– le genre argumentatif regroupe les essais, les dialogues. Ces œuvres ont pour but essentiel de
persuader ou convaincre le destinataire.
Explication des expressions-clés : en vous appuyant sur trois indices précis, contenus dans la partie
« Mobiliser ses connaissances », vous devez donner le nom du genre de ce texte.
äMobiliser ses connaissances
Interrogez-vous sur la forme du texte et les différents genres de textes que vous avez étudiés tout au
long de votre scolarité. Les indices du genre peuvent être de plusieurs ordres et peuvent concerner :
– le lieu de l’action : est-il réaliste ou merveilleux ?
– les personnages : sont-ils réalistes ou merveilleux ?
– la longueur du texte : est-il bref ou long ?
– la forme du texte : est-il écrit en prose, en vers ou sous forme de tirades ?
– la fin du texte : y a-t-il éventuellement une morale ou une chute ?
äProcéder par étapes
Objectif : s’interroger sur la forme du texte et les indices d’un genre.
Astuce : Quel est le genre de ce texte ? Il existe dix réponses possibles : le conte, la nouvelle, le
roman, le biographique, l’autobiographique, la poésie, la tragédie, la comédie, le drame, l’argu-
mentatif.
Les indices du conte :
– si je trouve la formule « il était une fois »,
– si le lieu et les personnages sont merveilleux ou orientaux,
– si je découvre une morale à la fin,
→ alors il s’agit du genre narratif appelé conte.
2
äComprendre la question
Expressions-clés : « désigne », « le pronom ”en” ».
10
Sujet 1 – Le sujet Pas à pas
Définition du mot-clé « pronom » : un pronom est un mot qui désigne, sans les nommer, une
personne, un animal, une chose. Il remplace souvent un nom ou un groupe de noms déjà exprimé(s)
et en évite la répétition
äProcéder par étapes
1. Interrogez-vous : de quoi se charge le calife ?
2. Procédez à une lecture précise des phrases qui précèdent l’annonce faite par le calife. Vous
pourrez ainsi trouver la bonne réponse et remplir le tableau avec des croix.
3
äComprendre la question
Expressions-clés : « figure de style », « dans quelle intention ? ».
Définition de l’expression-clé « figure de style » : c’est un procédé qui consiste à rendre plus
expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On
dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.
Définition de l’expression-clé « dans quelle intention ? » : vous devez déterminer l’effet de la
figure de style et vous devez expliquer pourquoi elle est utilisée dans le texte.
äProcéder par étapes
Astuce : au brevet des collèges, il est souvent demandé aux élèves de repérer :
– les figures de style qui expriment une comparaison ;
– les figures de style qui expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;
– les figures de style qui exprime une idée d’opposition ;
– les figures de style qui jouent sur les sons.
Pour identifier la figure de style, interrogez-vous :
1. La figure de style exprime-t-elle une comparaison implicite ou non ? Si oui, alors il peut
s’agir d’une comparaison, d’une métaphore, d’une personnification ou d’une allégorie.
2. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le
comparant) à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ?
Si oui, il s’agit alors d’une comparaison.
3. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’appa-
raisse le comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui,
il s’agit d’une métaphore.
4. Est-ce que la figure de style attribue étrangement des comportements humains à un objet
ou à un animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.
5. Est-ce que la figure de style est une idée abstraite représentée concrètement par un person-
nage placé dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.
6. La figure de style exprime-t-elle une idée d’insistance, de répétition ou d’exagération ? Si
oui, alors il peut s’agir d’une accumulation, d’une gradation, d’une anaphore, d’un paral-
lélisme ou d’une hyperbole.
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Français brevet Le sujet Pas à pas
7. La figure de style exprime-t-elle une idée d’atténuation ? Si oui, alors il peut s’agir d’un
euphémisme ou d’une litote.
8. La figure de style est-elle utilisée pour dire autrement quelque chose ? (Elle remplace alors
un terme par un autre terme ou par toute une expression.) Si oui, alors il peut s’agir d’une
métonymie, d’une synecdoque ou d’une périphrase.
9. La figure de style exprime-t-elle une idée d’opposition ? Si oui, il peut s’agir d’une anti-
thèse, d’un oxymore, d’une antiphrase ou d’un chiasme.
10. La figure de style joue-t-elle sur les sons ? Si oui, il peut s’agir d’une assonance, d’une
allitération ou d’une paronomase.
4
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « Quelles sont les caractéristiques », « le plat du second cuisinier », « que
constateriez-vous ? », « Comment l’expliquez-vous ? ».
Explication des expressions-clés « Quelles sont les caractéristiques », « le plat du second cuisi-
nier » : dans le texte, vous devez relever les caractéristiques le plat du second cuisinier.
Explication de l’expression-clé « que constateriez-vous ? » : vous devez comparer le plat du pre-
mier cuisinier et le plat du second et dire s’il y a quelque chose d’étrange, ou non.
Explication de l’expression-clé « comment l’expliquez-vous ? » : vous devez expliquer pourquoi
il y a quelque chose d’étrange ou non dans cette comparaison et expliquer ce qu’il a pu se passer
pour qu’il en soit ainsi.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive du texte.
2. Repérez et relevez les caractéristiques du plat du second cuisinier.
3. Comparez le plat du premier cuisinier et celui du deuxième : y a-t-il quelque chose
d’étrange ?
4. Interrogez-vous : selon vous, que s’est-il passé pour qu’il en soit ainsi ?
b) äComprendre la question
Expressions-clés :« second banquet », « jouer le rôle attendu », « justifiez ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou des groupes de mots
qui montrent si le second banquet permet de départager ou non les deux concurrents.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive de l’ensemble du texte.
2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui permettent ou non de départager
les deux candidats.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les
choses en utilisant des synonymes.
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Sujet 1 – Le sujet Pas à pas
5
äComprendre la question
Expressions-clés : « décomposez ce mot », « pour en expliquer le sens ».
Définition de l’expression-clé « décomposez ce mot » : vous devez identifier les différents élé-
ments qui composent ce mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un)
et son suffixe (s’il en a un).
Définition de l’expression-clé : « pour en expliquer son sens » : après avoir décomposé le mot,
vous devez dire ce qu’il signifie, c’est-à-dire proposer une définition.
äProcéder par étapes
1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.
2. Identifiez le préfixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se
peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)
3. Identifiez le suffixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se
peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)
4. Proposez une définition de ce mot.
6
a) äComprendre la question
Expressions-clés :« qui parle », « dans quel but ».
Explication des expressions-clés : vous devez donner l’identité des personnages qui expriment
ce jugement. Puis vous devez vous demander ce que les convives cherchent à faire lorsqu’ils
affirment : « quel besoin avait-on d’une autre expérience ? ».
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive.
2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient à l’identité des person-
nages et à leur objectif, leur but au moment où ils affirment : « quel besoin avait-on d’une
autre expérience ? ».
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les
choses en utilisant des synonymes.
b) et c) Expressions-clés :« Comment », « sont rapportées », « ces paroles », « Quelles caracté-
ristiques grammaticales », « identifier ce type de discours rapporté ».
Explication des expressions-clés « comment », « sont rapportées », « ce type de discours rap-
porté » : vous devez vous interroger sur le type de discours utilisé ici. S’agit-il du discours direct,
indirect ou indirect libre ?
Explication de l’expression-clé « caractéristiques grammaticales » : ce sont les particularités gram-
maticales de ce type de discours : la présence de guillemets ou non, la présence d’un verbe intro-
ducteur de paroles ou non...
13
Français brevet Le sujet Pas à pas
Explication des expressions-clés : vous devez vous interroger sur le type de discours utilisé ici et
préciser quels sont les indices grammaticaux qui vous permettent de nommer ce type de discours
rapporté.
äProcéder par étapes
Astuce : Comment les paroles sont-elles rapportées ? Il y a trois réponses possibles :
– discours direct,
– discours indirect,
– discours indirect libre.
Dans les paroles prononcées par le personnage, je repère les caractéristiques grammaticales sui-
vantes :
– je repère les guillemets ;
– je repère deux propositions indépendantes juxtaposées : Elle dit / Non ! je ne me marierai pas ;
– je repère la première personne du singulier (je) ou la première personne du pluriel (nous).
→ Je sais alors que les paroles du personnage sont rapportées au discours direct.
Les paroles du personnage ne sont pas prononcées directement par lui-même. Je repère les carac-
téristiques grammaticales suivantes :
– je repère le verbe introducteur de parole qui les rapporte (dire, affirmer, déclarer) ;
– je repère deux propositions :
– une proposition principale qui comporte un verbe de parole : elle lui dit,
– une proposition subordonnée complétive ou interrogative indirecte : qu’elle ne se marierait pas,
– je constate que le pronom personnel « je » ou « nous » s’est transformé en pronom personnel
« il », « elle », « ils » ou « elles » ;
– je constate que les guillemets ont disparu.
→ Je sais alors que les paroles du personnage sont rapportées au discours indirect.
Les paroles du personnage sont prononcées par lui-même. Je repère les caractéristiques gramma-
ticales suivantes :
– je repère l’absence de verbe de parole ;
– je repère l’absence de guillemets ;
– je repère le pronom personnel de la troisième personne du singulier (il, elle) ou du pluriel (ils
ou elles) ;
– je constate que ce discours emprunte des caractéristiques aux discours direct et indirect. Il prend
des libertés par rapport aux deux modèles.
→ Je sais alors que les paroles du personnage sont rapportées au discours indirect libre.
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Sujet 1 – Le sujet Pas à pas
7
äComprendre la question
Expression-clés : « les trois différentes réactions des convives », « adjectifs », « Justifiez votre
réponse en vous appuyant sur des indices du texte ».
Définition du mot-clé « adjectif » : c’est un mot qui s’ajoute au nom et lui apporte des précisions
de sens.
Explication des expressions-clés : vous devez trouver trois adjectifs qui caractérisent précisément
les réactions des convives. Vous devez justifier votre choix en relevant des mots ou des groupes
de mots sur lesquels vous appuyez votre réponse.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive de la fin du texte.
2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient aux trois réactions suc-
cessives des convives.
3. Proposez trois adjectifs qui conviennent et qui résument parfaitement chaque réaction des
convives.
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äComprendre la question
Expressions-clés :« rapprochements », « livres que vous avez lus », « films que vous avez vus »,
« Expliquez », « ce qui vous fait penser à ces livres ou à ces films ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi ce texte vous fait penser à des
films que vous avez vus ou à des livres que vous avez lus. Vous devez expliquer quel est le point
commun ou quels sont les points communs entre ce texte et les livres que vous avez lus ou les
films que vous avez vus à l’école ou personnellement.
äMobiliser ses connaissances
Le rapprochement peut concerner le genre : vous pouvez rapprocher ce texte avec d’autres contes
que vous avez étudiés en classe de sixième.
Le rapprochement peut également concerner l’univers et les personnages : vous pouvez rapprocher
ce texte avec d’autres textes ou des dessins animés qui mettent en scène un lieu et des personnages
orientaux.
Programme de sixième : « Contes et récits merveilleux », Les Mille et Une Nuits ; Contes de
Charles Perrault, deMadame d’Aulnoy, des frères Grimm, de Hans Christian Andersen ; Alice au
pays des merveilles, Lewis Carroll ; Petit Bodiel et autres contes de la savane ; Il n’y a pas de
petite querelle, Amadou Hampâté Bâ ; Contes et Nouveaux Contes d’Amadou Koumba, Birago
Diop ; La Belle Histoire de Leuk-le-lièvre, Léopold Sédar Senghor.
Livres : Ali Baba et les Quarante Voleurs, Sinbad le marin.
Films et dessins animés : Ali Baba et les Quarante Voleurs, Aladdin.
Enfin, le rapprochement peut concerner le thème : vous pouvez rapprocher ce texte avec des textes
ou des films dont le thème est la cuisine.
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Français brevet Le sujet Pas à pas
Films : La Grande Bouffe, Marco Ferreri ; L’Aile ou la Cuisse, Claude Zidi ; Les saveurs du palais,
Christian Vincent.
Livres : L’Assommoir, Émile Zola ; Le Parti pris des choses, Francis Ponge.
äProcéder par étapes
Choisissez un film et un livre auxquels vous font penser ce texte.
Expliquez les points communs qui existent entre ce texte et le film et le livre que vous avez choisis.
Pour cela, rédigez ainsi :
1. Ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... En effet, comme dans le texte, il s’agit
d’un conte (vous opérez alors un rapprochement qui concerne le genre) et vous expliquez
pourquoi le film ou le livre que vous avez choisi est un conte.
2. De plus, ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... Comme dans ce texte, le lieu
de l’action et les personnages appartiennent à l’univers oriental. Puis vous expliquez en
quoi le lieu et les personnages du film ou de livre que vous avez choisi sont orientaux.
3. Enfin, ce texte/film me fait penser au film/livre qui s’appelle... car le thème abordé est aussi
la cuisine. Puis vous expliquez en quoi le thème du film ou du livre que vous avez choisi
est aussi la cuisine.
9
äComprendre la question
Expressions-clés : « à l’issue de la compétition », « les convives sont-ils heureux ou déçus ? »
« vous justifierez votre réponse en citant le texte. »
Explications des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui montrent que
les convives sont satisfaits de la compétition ou qu’au contraire ils sont déçus.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive des deux derniers paragraphes.
2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui montrent que les convives sont
contents ou des expressions qui montrent, au contraire, qu’ils sont déçus.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les
choses en utilisant des synonymes.
10
äComprendre la question
Expressions-clés : « En vous appuyant sur l’ensemble du texte », « montrez que l’attitude du
calife », « à la fin du texte », « est étonnante ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou expressions qui ex-
pliquent pourquoi l’attitude du calife à la fin du texte ne correspond pas à ce que le lecteur aurait
pu attendre.
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Sujet 1 – Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive de tout le texte en ayant à l’esprit la question sui-
vante : pourquoi, selon moi, l’attitude du calife est-elle étrange et inattendue à la fin du
texte ?
2. Repérez et relevez les indices du texte qui vous permettent de répondre. Tout d’abord, je
trouve que l’attitude du calife est étrange à la fin du texte car..., comme l’illustre l’expres-
sion...
3. De plus, je ne m’attendais pas à ce genre de réaction. En effet l’expression... montre que...
4. Enfin, j’avoue que j’ai été surpris par son attitude parce que..., comme le soulignent les
expressions...
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « réécrivez », « transformant au passé composé », « en mettant ”plat” au plu-
riel ».
Explication des expressions-clés : vous devez mettre au pluriel tous les groupes nominaux qui
contiennent le mot « plat » et vous devez conjuguer tous les verbes au passé composé.
Cela engendre des modifications :
– au niveau du mot « plat » qui devient pluriel ;
– au niveau du déterminant singulier qui accompagne le mot « plat » et qui devient pluriel ;
– au niveau des adjectifs singuliers qui caractérisent le mot « plat » et qui deviennent pluriels ;
– au niveau des verbes conjugués au passé simple qui se transforment en verbes conjugués au
passé composé.
äProcéder par étapes
Transformer au passé composé tous les verbes conjugués au passé simple.
1. Soulignez tous les verbes conjugués.
2. Faites une flèche vers le sujet.
3. Trouvez l’infinitif de ces verbes.
4. Identifiez la personne à laquelle le verbe doit être conjugué (observez attentivement le sujet
du verbe) et construisez correctement le passe composé : auxiliaire « être » ou « avoir » +
participe passé du verbe.
Mettre le mot « plat » au pluriel.
1. Soulignez les articles définis singuliers qui accompagnent le mot « plat ».
2. Transformez l’article défini singulier (« le ») qui accompagne le mot « plat » en article
défini pluriel.
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Français brevet Le sujet Pas à pas
3. Soulignez les adjectifs qui caractérisent le mot « plat ».
4. Transformez les adjectifs singuliers qui caractérisent le mot « plat » en adjectifs pluriels.
III. Dictée
Voir le corrigé.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne : « le calife fait venir deux cuisiniers », « demande au second cuisinier de s’expli-
quer », « le calife annonce sa décision », « les réactions des différents personnages ».
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ». Ici, je souligne « dans le
récit » et « des paroles échangées ».
4. Je reformule ce que je dois faire. Je sais que je dois écrire un récit entrecoupé de dialogues,
dans lesquels le second cuisinier explique son attitude au calife et dans lesquels le calife annonce
sa décision et l’explique. Je dois aussi introduire dans le récit ou dans le dialogue des phrases qui
soulignent les réactions des différents personnages.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire. Par exemple :
– dans le cas des mots-clés « raconter », « narratif », « récit », je sais que j’utilise l’imparfait et
le passé simple ;
– dans le cas des mots-clés « décrire », « décrit », « descriptif », « lieu », « paysage », « portrait »,
j’utilise l’imparfait ;
– dans le cas des mots-clés « argument », « argumentatif », « argumente », « explique », « justi-
fie », j’utilise le présent.
Ici, je souligne l’expression « racontez cette scène ». Je sais que je dois écrire un texte de type
narratif, un récit. Je conjugue les verbes au passé simple. Pour la partie dialogue, je souligne aussi :
– « demande au second cuisinier de s’expliquer ». Je sais que je dois écrire un texte de type
argumentatif dans lequel le second cuisinier doit expliquer son attitude. Je conjugue les verbes
au présent ;
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Sujet 1 – Le sujet Pas à pas
– « le calife annonce sa décision et la justifie ». Je sais que je dois écrire un texte de type ar-
gumentatif dans lequel le calife argumente et explique sa décision. Je conjugue les verbes au
présent.
– « en décrivant les réactions des différents personnages présents ». Je sais que je dois introduire
dans le dialogue des textes de type descriptif qui décrivent les réactions des personnages. J’uti-
lise l’imparfait pour décrire l’état des personnages et le passé simple pour décrire d’éventuelles
actions qui témoignent de leurs réactions.
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet. Ici, « À la fin du repas, le calife fait venir les deux cuisiniers devant la Cour
et demande au second cuisinier de s’expliquer. » Quelles sont les explications que va donner le
second cuisinier concernant son attitude ? « Après l’avoir écouté, le calife annonce sa décision et
la justifie. » Quelle est sa décision finale et pourquoi ? Comment va-t-il la justifier ? « en décrivant
les réactions des différents personnages présents ». Comment va réagir le premier cuisinier ? Le
second cuisinier ? Le calife ? Comment vont se manifester ces réactions ? Astuce : pour trouver
des idées, je pense aux livres que j’ai lus ou aux films que j’ai vus.
7. J’établis le plan de mon devoir.
Paragraphe, type et forme
du texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Paragraphe 1
Récit/Description
Description du contexte et des
lieux.
L’imparfait ; des verbes qui
permettent la description du lieu ;
des adjectifs qui caractérisent le
lieu ; éventuellement des verbes
exprimant des actions entreprises
par des personnages du groupe :
cela permet de planter le décor.
Paragraphe 2
Récit/Narration
L’arrivée de la personne nouvelle
accompagnée ou non d’un autre
personnage.
Le passé simple ; des verbes
d’action qui soulignent les actions
entreprises par la nouvelle
personne.
Paragraphe 3
Récit/Description
Portrait de la personne. L’imparfait ; des verbes qui
permettent la description de la
personne ; des adjectifs qui la
caractérisent physiquement ; des
adjectifs qui soulignent
l’impression qu’elle dégage.
Paragraphe 4
Récit/Description/Narration
Réactions et sentiments des autres
personnes du groupe.
L’imparfait si ces réactions et ces
sentiments sont des états et le
passé simple si ces sentiments et
ces réactions s’expriment au
travers d’actions ; des verbes qui
expriment les réactions et les
sentiments de ces personnes ; des
adjectifs qui caractérisent ces
réactions et ces sentiments.
19
Français brevet Le sujet Pas à pas
Paragraphe, type et
forme du texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Paragraphe 5
Récit/Description
Réactions et sentiments de la
nouvelle personne face à la
nouveauté des lieux, face aux
réactions des autres personnes.
L’imparfait si ces réactions et ces
sentiments sont des états et le
passé simple si ces sentiments et
ces réactions s’expriment au
travers d’actions ; des verbes qui
expriment les réactions et les
sentiments de cette personne ; des
adjectifs qui caractérisent ces
réactions et ces sentiments.
Paragraphe 6
Récit/Dialogue
Un premier échange entre la
nouvelle personne et un membre
du groupe ; les réactions et les
sentiments des deux protagonistes ;
la nouvelle personne exprime sa
surprise tandis que l’autre
personnage exprime de la joie ou
du mécontentement.
Le présent et/ou le passé composé
La disposition du dialogue ; des
phrases de type interrogatif
prononcées par la nouvelle
personne et l’autre protagoniste ;
des adjectifs qui expriment des
sentiments ou des réactions.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties. Ici, je souligne « avantages », « inconvénients », « Restauration rapide », « deux grandes
parties distinctes ».
3. Je propose une définition des mots-clés.
20
Sujet 1 – Le sujet Pas à pas
– Définition du mot-clé « avantages » : tous les points positifs.
– Définition du mot-clé « inconvénients » : tous les points négatifs.
– Définition de l’expression « Restauration rapide » : la restauration rapide ou le fast-food est
un mode de restauration dont le but est de faire gagner du temps au client en lui permettant
d’emporter rapidement les plats commandés, et ce, pour un prix généralement moindre que
dans la restauration traditionnelle. Les mets servis sont le plus souvent des hamburgers ou des
sandwichs, accompagnés de frites et de sodas. On peut aussi y manger un hot dog, une pizza,
un sandwich, un taco ou des sushis.
4. Je repère et je souligne la forme du texte. Je repère et souligne des mots comme « une lettre »,
« un article », « un récit », « un dialogue ».
Ici, je souligne « un article », « pour le journal du collège », « deux grandes parties ».
Je sais donc que les destinataires de mon article sont des collégiens.
5. Je repère la forme du texte que je dois écrire. Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais
que je dois développer un texte de type argumentatif composé d’arguments et d’exemples. En
témoigne l’expression-clé « article argumenté ». Je conjugue donc les verbes au présent.
6. Je reformule ce que je dois faire.
À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un article dont les destinataires seront les
élèves du collège. Dans la première partie de mon article, je dois développer des arguments pour
la restauration rapide. Puis je sais que dans la deuxième partie de mon article, je dois développer
des arguments contre la restauration rapide.
Un article doit comporter :
– un titre ;
– une introduction dans laquelle on annonce le problème ou le thème ;
– des paragraphes : dans un paragraphe, je dois développer une idée ;
– une conclusion ;
– une signature : attention, en vertu de l’anonymat des copies d’examen, vous ne devez pas signer
de votre vrai nom.
7. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
Ici, « les avantages de la restauration rapide » : Quels sont les avantages pour les consommateurs ?
Quels sont les avantages pour ceux qui y travaillent ? Quels sont les avantages pour les entreprises
de restauration rapide ?
Et « les inconvénients de la restauration rapide » : Quels sont les inconvénients pour les consom-
mateurs ? Quels sont les inconvénients pour ceux qui y travaillent ? Quels sont les inconvénients
pour les entreprises de restauration rapide ?
8. J’établis le plan de mon devoir.
21
Français brevet Le sujet Pas à pas
L’introduction
Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.
Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter deux parties, l’une portera sur les avantages de la restauration rapide et l’autre
sur ses désavantages.
Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins deux arguments différents et expliciter chacun
à l’aide d’un exemple.
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre ferveur à prendre parti.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple
sur la nécessité de bien se nourrir...
9. Je relis attentivement mon devoir.
22
Sujet 1 – Le corrigé
I. Questions
1 Ce récit appartient au genre du conte. On
trouve en effet au début la formule tradition-
nelle « Il était une fois ». Ensuite l’histoire se
passe en Orient (« Ispahan »), dans un palais,
comme souvent dans les contes, avec des per-
sonnages comme le calife, les courtisans. En-
fin, la situation renvoie à celles des contes : une
disparition, avec une compétition, et on sent
qu’à la fin le lecteur trouvera une leçon morale.
2
vrai faux
Le calife se charge de remplir les
fonctions de cuisinier.
X
Le calife se charge de départager
les deux concurrents.
X
Le calife se charge de trouver un
cuisinier.
X
3 La figure de style est une accumulation ou
énumération pour insister sur la perfection de
ce festin, sur son aspect incomparable.
4 a) Les caractéristiques du plat du second
cuisinier sont « fin, original, riche et succu-
lent ». Je constate que les qualités des deux fes-
tins sont identiques. Le premier est caractérisé
par les noms, le second, par les adjectifs corres-
pondant à ces noms (finesse/fin, originalité/ori-
ginal, richesse/riche, succulence/succulent).
b) Le second banquet ne joue pas vraiment le
rôle attendu car les plats sont exactement les
mêmes que les premiers. Les convives et le ca-
life aussi attendaient d’autres plats pour dépar-
tager les deux cuisiniers.
Je suppose que le second cuisinier a volé la
recette du premier cuisinier. Je suppose aussi
que la seule chance pour le second cuisinier de
ne pas perdre la compétition était d’offrir aux
convives un plat identique.
5 L’adjectif « incomparable » est formé du ra-
dical « compar », de comparer, du préfixe né-
gatif « in » et du suffixe « able ». Cet adjectif
signifie « qui ne peut être comparé. »
6 a) Ce sont les convives, les courtisans qui
assistent au banquet, qui prononcent ces pa-
roles. Ils veulent que le premier cuisinier soit
choisi, sans attendre le repas du second concur-
rent.
b) Ces paroles sont rapportées au discours indi-
rect libre.
c) Les caractéristiques grammaticales qui me
permettent d’identifier le discours indirect libre
sont :
– l’absence de verbe de parole qui introduit le
discours ;
– l’absence de guillemets qui introduit le dis-
cours ;
– le pronom personnel de la troisième per-
sonne du singulier « on ».
Ces caractéristiques montrent que ce discours
emprunte des caractéristiques aux discours di-
rect et indirect, il s’agit donc du discours indi-
rect libre.
7 Les convives sont d’abord surpris, ce qui
constitue le premier adjectif que je choisis pour
les caractériser. En effet, cette idée est souli-
gnée par l’expression « Grande fut la surprise
générale ». Puis les convives sont gênés puis-
qu’ils rient et font des commentaires à voix
basse, comme le montre l’expression « Il y eut
des rires et des murmures ». Enfin ils sont taci-
turnes ou silencieux comme le prouve la cita-
tion « un silence consterné ».
8 Ce texte me fait penser au livre qui s’appelle
Les Fées, de Charles Perrault. En effet, comme
dans le texte, le conte commence par la formule
« Il était une fois ». Les Fées sont un conte qui
23
Français brevet Le corrigé
suit la structure suivante : une situation initiale,
un élément perturbateur, les épreuves que le hé-
ros doit affronter pour résoudre le problème,
l’élément de résolution et une situation finale.
Le texte proposé suit aussi ce schéma narratif.
Ce texte me fait également penser au livre qui
s’appelle Les Mille et une Nuits. Comme dans
ce texte, le lieu de l’action et les personnages
appartiennent, eux aussi, à l’univers oriental.
En effet, dans ce livre, Shéhérazade, fille de vi-
zir, invente une multitude de contes pour dis-
traire son mari et échapper à la mort. Dans
les récits qu’elle raconte les personnages sont
souvent des vizirs, des sultans et des califes.
Par ailleurs, les lieux où se déroulent les ac-
tions sont orientaux, comme le souligne un des
titres : « Le médecin et le jeune traiteur de Bag-
dad ».
Enfin, ce texte me fait penser au film qui s’ap-
pelle Les Saveurs du palais car le thème abordé
dans ce film est aussi la cuisine. En effet, le
film raconte l’histoire d’Hortense Laborit, qui,
à sa grande surprise se voit nommer respon-
sable des repas personnels du président Fran-
çois Mitterrand. Dans le film, l’authenticité de
la cuisine qu’elle propose séduit le Président.
De manière similaire, le calife est lui aussi im-
pressionne par « la finesse, l’originalité, la ri-
chesse et la succulence des plats ».
9 Les convives sont plutôt déçus car la com-
pétition ne se révèle pas aussi plaisante qu’elle
promettait de l’être car le second cuisinier imite
totalement le premier en confectionnant les
mêmes plats. Le calife et les courtisans, eux,
s’attendaient à une grande variété, une diversité
de plats et de saveurs, qui aurait permis d’ex-
plorer l’art culinaire. Contrairement au calife,
les convives n’ont pas compris la subtilité de la
stratégie du second cuisinier.
10 Tout d’abord, l’attitude du calife, à la fin
du texte, est étonnante, comme en témoignent
ses différents traits de caractère. En effet, il
fait preuve de fermeté : il ne se laisse pas in-
fluencer par les courtisans comme le souligne
l’expression « demeura inébranlable ». De plus
c’est « un tyran ombrageux », fort susceptible
qui « ne tolérait que quiconque se moquât de
lui ». Il est aussi irascible, il se met en colère
facilement (« la colère »). Incontestablement,
ces traits de caractères entrent en contradiction
avec le calme qu’il affiche à la fin du texte. Par
ailleurs, il est surprenant que le calife réagisse
aussi calmement. En effet les convives eux-
mêmes attendent, épouvantés, que la colère du
tyran éclate violemment comme le soulignent
« les regards furtifs » qu’ils jettent vers le
pauvre cuisinier. La réaction escomptée n’a pas
lieu comme en témoigne l’expression «Mais le
calife mangeait imperturbablement ».
II. Réécriture
Grande a été la surprise générale quand les premiers plats sont arrivés sur la table : c’étaient les
mêmes que les premiers plats du premier banquet. Aussi fins, originaux, riches et succulents.
III. Dictée
Le texte est un extrait de roman, au passé simple et à l’imparfait de l’indicatif. Chaque verbe
s’accorde avec son sujet :
24
Sujet 1 – Le corrigé
– à l’imparfait, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez,
-aient. On distinguait, Gervaise portait, les femmes marchaient... riaient (le second verbe est
éloigné de son sujet), Nana... se haussait (le verbe est très éloigné de son sujet) ;
– au passé simple, les verbes du premier groupe se terminent par -ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent :
une clameur s’éleva, on attaqua. Les verbes être et avoir ont des terminaisons particulières : il
y eut, l’oie fut.
Un verbe est à l’infinitif, après une préposition : pour voir.
Les adjectifs et les participes employés comme adjectifs s’accordent en genre et en nombre avec
le nom qu’ils qualifient : les voix aiguës (attention au tréma sur le « e ») ; une rentrée triomphale ;
les bras raidis ; la face suante, épanouie ; un large sourire silencieux ; les yeux (démesurément)
ouverts ; l’oie... énorme, dorée, ruisselante.
Attention à l’orthographe des homonymes : puis (conjonction de coordination)/puits (nom) ; où
(relatif)/ou (conjonction de coordination, ou bien) ; l’on (après où, ou, et, que, qui, si, on em-
ploie l’on plutôt que on)/ long (adjectif) ; voix (organe de la parole)/ voie (route, direction) ; saut
(nom)/sot (adjectif)/seau (nom, seau d’eau) ; et (conjonction de coordination)/ est, es (être) ; se, s’
(pronom personnel devant les verbes pronominaux, s’éleva, se haussait)/ ce, ceux (déterminant,
pronom démonstratifs).
Plusieurs mots se terminent par une consonne que l’on n’entend pas ; en mettant au féminin ou en
cherchant un mot de la même famille, on peut identifier cette consonne : puis, voix, saut (sauter),
enfant (enfantin), bras (brassée, brassard), tandis, bout (bouter, bouton), ouvert (ouverte, ouver-
ture), quand, jus.
Plusieurs mots comportent une consonne doublée : femme, derrière, elle, comme, haussait,
ruisselante, attaqua.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Les courtisans ne quittaient pas le calife des yeux, étonnés de le voir si calme. Sans doute devait-il
bouillir intérieurement. Quand toute cette colère contenue allait se déchaîner contre le malheureux
cuisinier, son châtiment serait terrible ! Mais non. Imperturbable, il dégustait les plats, se léchant
parfois les doigts couverts de sauce. La Cour n’y comprenait plus rien. Les plats se succédèrent,
toujours fins, riches et succulents, originaux.
À la fin du repas, le calife, impassible, ordonna qu’on amène les deux cuisiniers. Quelques instants
plus tard, ils se tenaient debout devant le tyran. La punition était imminente, et elle serait fatale
au second cuisinier, qui s’était moqué du souverain en copiant servilement son concurrent. Après
un long silence pesant, le calife demanda au copieur d’expliquer son attitude. Tous scrutaient le
visage du calife, tentant d’y lire le moindre sentiment. En vain. Il ne laissait transparaître aucun
sentiment. Peut-être un peu de curiosité.
« Seigneur calife, veuillez pardonner mon audace, mais je n’ai jamais voulu vous manquer de
respect. Quand j’ai appris que je ne cuisinerai qu’en second, j’ai réfléchi au menu que je pourrais
25
Français brevet Le corrigé
imaginer pour remporter cette compétition. Comment rivaliser avec mon concurrent dont l’art
culinaire a été porté à la perfection pour ce festin ? Quels mets délicats pourraient rivaliser avec
les siens ? Quelles saveurs pourraient surprendre les papilles de Votre Majesté ? Quelles couleurs
charmeraient votre œil ? Je suis arrivé à la seule réponse possible : préparer le même repas. En
effet, si vous voulez choisir le meilleur de nous deux, je devais vous étonner. »
Le calife écoutait attentivement les explications, toujours aussi imperturbable. On ne lisait aucun
agacement, aucune impatience sur son visage. Les courtisans, habitués aux réactions de colère et
aux décisions arbitraires de ce despote, étaient très désorientés. L’autre concurrent, l’air penaud,
attendait la suite des événements. Le cuisinier reprit, la crainte dans la voix :
« Seigneur calife, pour nous départager, il fallait que vous compariez nos qualités en dégustant
exactement les mêmes plats. C’est la seule façon de juger objectivement. Si vous aviez comparé
nos talents en mangeant des mets différents, jamais vous n’auriez pu décider qui était le meilleur.
Un doute aurait subsisté. Celui-ci réussit parfaitement le civet d’antilope, la pastilla de pigeon-
neau de celui-là est divine. Qui est donc le meilleur ? Grâce à mon petit stratagème, vous savez
maintenant lequel de nous choisir comme chef des cuisines du palais. »
Le calife se frotta le menton, lissa lentement sa barbe et déclara solennellement :
« Je suis obligé de reconnaître que ton raisonnement est juste. Tum’as surpris. Tous deux possédez
un talent extraordinaire et il m’est bien difficile de dire qui a gagné. Je vous désigne tous les deux
chefs des cuisines du palais en reconnaissance de votre talent mais...
– Merci, Seigneur, interrompirent en chœur les nouveaux chefs. Nous enchanterons votre palais...
– Il suffit ! lança le tyran avec fermeté. Vous osez m’interrompre alors que je n’ai pas terminé. Toi,
second cuisinier, tu es aussi talentueux que ton concurrent mais tu as néanmoins un gros défaut :
tu raisonnes et tu raisonnes très bien, trop bien à mon goût. J’ai besoin d’un excellent chef des
cuisines, pas d’un cuisinier philosophe, qui bientôt me tiendra des raisonnements que je ne saurai
tolérer. Aussi, demain matin, à l’aube, tu quitteras mon palais, mon royaume et mon pays. »
Personne dans l’assistance ne fut véritablement surpris, chacun savait que la colère du tyran allait
foudroyer ce maudit raisonneur et que le palais aurait un nouveau chef des cuisines.
Sujet de réflexion
Restauration rapide : avantages et inconvénients
La télévision diffuse très largement des spots publicitaires pour la restauration rapide, vantant les
qualités des hamburgers, sandwichs ou autres wraps. Pourtant de nombreuses voix s’élèvent pour
dénoncer les dangers de ce type d’alimentation. Qu’en est-il réellement ?
Tout d’abord, nous constatons un réel engouement chez les jeunes pour ce modèle de restauration.
D’ailleurs, dans notre collège, nous remarquons qu’un certain nombre d’adolescents ont déserté la
cantine scolaire au profit des sandwicheries et des fast-foods tout proches de notre établissement.
Le principal avantage est la rapidité, la simplicité. Notre société vit à un rythme de plus en plus
rapide. Les travailleurs des magasins, des bureaux, et pas seulement les jeunes, se sont mis à
fréquenter ces restaurants, car y déjeuner prend beaucoup moins de temps que dans un restaurant
traditionnel ; les clients peuvent emporter leur repas et le déguster dans un parc, assis sur un banc,
au bord d’un lac, comme je l’ai moi-même vu dernièrement. Ainsi, la pause repas dure moins
26
Sujet 1 – Le corrigé
longtemps, la journée de travail se fini donc plus tôt, dans le cadre de la journée continue par
exemple. Pour les collégiens, c’est l’occasion d’une évasion : on quitte l’enceinte du collège,
on sort de la routine. C’est un moment de respiration. Ensuite, on peut composer librement son
sandwich, son menu en choisissant dans une gamme variée d’aliments. Le choix est un argument
de vente important pour quelques chaînes de restauration rapide. Mais la principale caractéristique
est que c’est devenu un phénomène incontournable de la culture « Jeunes ». Nous aimons cette
ambiance, ces saveurs, ces goûts, les gadgets que nous pouvons collectionner, comme des verres,
des tasses à café, des bracelets en silicone aux couleurs des différents grands événements sportifs,
des collectors... C’est un style de vie qui se répand dans le monde entier, qui a ses propres codes.
Mais les critiques sont nombreuses pour condamner cette « malbouffe ». Composée essentiel-
lement de pain, de frites, souvent accompagnées de ketchup et de mayonnaise, de fromage, de
sodas, cette alimentation est trop riche en graisse, en sucre et en sel. Certes, quelques chaînes de
restauration proposent désormais du poulet ou du poisson, de la salade, parfois même des produits
issus de l’agriculture biologique, mais malgré ces efforts pour développer la qualité, l’uniformité
de l’alimentation demeure trop importante, créant des déséquilibres. Lors du dernier échange sco-
laire en Bulgarie, nous avons vu quelques-uns de nos camarades se précipiter dans un fast-food, à
dix heures du matin, mais pas pour y prendre un petit déjeuner ! Et ils y sont retournés à midi ! Ce
manque de variété de nos menus, ces carences provoquent, d’après les nutritionnistes, le surpoids,
l’obésité, des maladies cardio-vasculaires et bien d’autres inconvénients. En effet, on trouve dans
ces aliments beaucoup d’additifs, de substances chimiques nocives pour notre santé. Mangeons-
nous suffisamment de fruits et de légumes ? Les saveurs sont-elles assez variées ? La réponse est
non, puisque l’on a instauré la Semaine du goût dans les établissements scolaires afin d’éduquer
notre goût.
En conclusion, il conviendrait de changer nos habitudes alimentaires mais, ne nous trompons pas
de cible, la « malbouffe » n’est pas l’apanage de la restauration rapide : dans les restaurants tradi-
tionnels, à la maison, dans les cantines, tout n’est pas parfait. Nous devons adopter une meilleure
hygiène de vie, en surveillant notre alimentation, en pratiquant une activité physique, notamment.
27
Sujet 2, Sujet inédit
Blaise Cendrars, L’or
C’était le 6 mai 1834.
Les vauriens du pays entouraient un petit Savoyard qui tournait la manivelle de son orgue de
Sainte-Croix, et les mioches avaient peur de la marmotte émoustillée qui venait de mordre l’un
d’eux. Un chien noir pissait contre l’une des quatre bornes qui encadraient la fontaine polychrome.
Les derniers rayons du jour éclairaient la façade historiée 1 des maisons. Les fumées montaient5
tout droit dans l’air pur du soir. Une carriole grinçait au loin dans la plaine.
Ces paisibles campagnards bâlois 2 furent tout à coup mis en émoi par l’arrivée d’un étranger.
Même en plein jour, un étranger est quelque chose de rare dans ce petit village de Rünenberg ;
mais que dire d’un étranger qui s’amène à une heure indue, le soir, si tard, juste avant le coucher
du soleil ? Le chien noir resta la patte en l’air et les vieilles femmes laissèrent choir leur ouvrage.10
L’étranger venait de déboucher par la route de Soleure. Les enfants s’étaient d’abord portés à sa
rencontre, puis ils s’étaient arrêtés, indécis. Quant au groupe de buveurs, « Au Sauvage », ils
avaient cessé de boire et observaient l’étranger par en dessous. Celui-ci s’était arrêté à la première
maison du pays et avait demandé qu’on veuille bien lui indiquer l’habitation du syndic 3 de la
commune. Le vieux Buser, à qui il s’adressait, lui tourna le dos et, tirant son petit-fils par l’oreille,15
lui dit de conduire l’étranger qui s’éloignait à longues enjambées derrière l’enfant trottinant.
On vit l’étranger pénétrer chez le syndic.
Les villageois avaient eu le temps de le détailler au passage. C’était un homme grand, maigre, au
visage prématurément flétri. D’étranges cheveux d’un jaune filasse sortaient de dessous un cha-
peau à boucle d’argent. Ses souliers étaient cloutés. Il avait une grosse épine 4 à la main. Et les20
commentaires d’aller bon train. « Ces étrangers, ils ne saluent personne », disait Buhri, l’auber-
giste, les deux mains croisées sur son énorme bedaine. « Moi, je vous dis qu’il vient de la ville »,
disait le vieux Siebenhaar qui autrefois avait été soldat en France ; et il se mit à conter une fois de
plus les choses curieuses et les gens extravagants qu’il avait vus chez les Welches 5. Les jeunes
filles avaient surtout remarqué la coupe raide de la redingote et le faux col à hautes pointes qui25
sciait le bas des oreilles ; elles potinaient à voix basse, rougissantes, émues. Les gars, eux, faisaient
un groupe menaçant auprès de la fontaine ; ils attendaient les événements, prêts à intervenir.
Blaise Cendrars, L’Or, 1925.
1.Façade historiée : façade décorée de scènes avec des personnages.
2.Bâlois : de la région de Bâle, ville de Suisse, comme Rünenberg et Soleure.
3.Le syndic : le maire de la commune.
4.Épine : bâton.
5.Les Welches : les Français.
28
Sujet 2 – Le sujet
I. Questions
1 Résumez le texte en deux ou trois phrases.
2 « les mioches avaient peur de la marmotte
émoustillée qui venait de mordre l’un d’eux ».
a) Quels sont les deux niveaux de langue utili-
sés ici ?
b) Repérez et relevez une allitération dans cette
phrase. Comment pouvez-vous l’interpréter ?
3 « la fontaine polychrome ».
a) Décomposez le mot « polychrome » et don-
nez son sens.
b) Donnez deux autres mots, l’un construit avec
le même préfixe, l’autre avec le même radical.
4 De « Les vauriens du pays » à « l’air pur du
soir ».
a) Comment s’organise la description des
lieux ? Justifiez votre réponse.
b) Quelle impression se dégage de la descrip-
tion des lieux. Justifiez votre réponse.
5 Selon vous, quelle impression se dégage de
la description de l’étranger ?
Justifiez votre réponse en vous appuyant sur
des éléments de son portrait.
6 Quelles sont les conséquences de l’arrivée
de l’étranger ?
Justifiez votre réponse en citant précisément le
texte.
7 « Même en plein jour, un étranger est
quelque chose de rare dans ce petit village de
Rünenberg ».
a) À quel temps est le verbe de la phrase ?
b)Quel était le temps principalement utilisé au-
paravant ?
c) Pourquoi ce temps est-il alors utilisé dans
cette phrase ?
8 « Ces étrangers, ils ne saluent personne ».
a) Quelle remarque pouvez-vous faire sur la
construction de la phrase ? Quel élément est
ainsi mis en valeur ?
b)Qu’en concluez-vous sur l’état d’esprit de
l’aubergiste ?
9 « elles potinaient à voix basses, rougis-
santes, émues ».
a) Quel est, selon vous, le sens du mot « poti-
naient » dans cette expression ?
b) Pour quelle raison les jeunes filles
réagissent-elles de cette façon ?
10 Question bilan. Selon vous, le nom du bar
est-il bien choisi ? Vous développerez votre
réponse en vous appuyant sur l’ensemble du
texte.
II. Réécriture
Réécrivez ce passage en mettant le verbe « resta » au présent de l’indicatif et en effectuant toutes
les modifications nécessaires entraînées par ce changement :
« Le chien noir resta la patte en l’air et les vieilles femmes laissèrent choir leur ouvrage. L’étranger
venait de déboucher par la route de Soleure. Les enfants s’étaient d’abord portés à sa rencontre,
puis ils s’étaient arrêtés, indécis. Quant au groupe de buveurs, « Au Sauvage », ils avaient cessé
de boire et observaient l’étranger par en dessous. Celui-ci s’était arrêté à la première maison du
pays [...] ».
29
Français brevet Le sujet
III. Dictée
Cette brusque apparition et ce départ précipité bouleversaient ces paisibles villageois. L’enfant
s’était mis à pleurer. La pièce d’argent que l’étranger lui avait donnée circulait de main en main.
Des discussions s’élevaient. L’aubergiste était parmi les plus violents. Il était outré que l’étranger
n’ait même point daigné s’arrêter un moment chez lui pour vider un cruchon.
Blaise Cendrars, L’Or, 1925.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Racontez à votre tour l’arrivée d’une personne nouvelle au sein d’un groupe, dans un lieu qui lui
est inconnu.
Sujet de réflexion
Selon vous, qu’est-ce que le tourisme, les voyages peuvent vous apporter ?
30
Sujet 2 – Le sujet Pas à pas
Questions
1
äComprendre la question
Expressions-clés : « Résumez », « le texte ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer l’essentiel du texte que vous venez de lire
en deux ou trois phrases.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive de tout le texte.
2. Si vous deviez résumer le texte à un ami, que lui diriez-vous ?
3. Interrogez-vous : quelle est la situation initiale ? Quel est l’élément perturbateur ? Quelle
est la situation finale ?
2
a) äComprendre la question
Expression-clé : « niveaux de langue utilisés ».
Définition de l’expression-clé « niveau de langue » : selon la situation de communication, on
ne s’exprime pas de la même façon, on n’utilise pas le même niveau (ou registre) de langue.
Synonyme de « niveau de langue » : « registre de langue ».
äProcéder par étapes
Interrogez-vous :
1. Dans cette phrase est-ce qu’il y a des mots qui appartiennent au vocabulaire familier ? Si
oui, il s’agit du niveau de langue familier.
2. Contient-elle desmots que l’on rencontre tous les jours ? Si oui, il s’agit du niveau de langue
courant.
3. Contient-elle un mot rare, complexe ou élaboré qu’on a peu l’habitude de rencontrer ? Si
oui, il s’agit du niveau de langue soutenu.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « relevez », « une allitération », « l’interpréter ».
Définition du mot-clé « allitération » : c’est la répétition d’un même « son » consonne dans un
texte. Ex. : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (Andromaque, Racine). On
repère une allitération en « s ». Interprétation : l’allitération souligne le déplacement inquiétant du
serpent.
Définition du mot-clé « l’interpréter » : vous devez expliquer pourquoi cette consonne est répétée :
sur quoi insiste-t-elle, selon vous ?
Explication des expressions-clés : vous devez relever des mots dans lesquels la consonne pronon-
cée est identique.
31
Français brevet Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Relisez attentivement la phrase.
2. Interrogez-vous : quelle est la consonne que j’entends le plus ?
3. Repérez les mots qui contiennent cette consonne et réécrivez-les.
3
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « décomposez ce mot », « donner son sens ».
Définition de l’expression-clé « décomposez ce mot » : vous devez identifier les différents élé-
ments qui composent ce mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un)
et son suffixe (s’il en a un).
Définition de l’expression-clé « donner son sens » : vous devez proposer une définition de ce mot.
äProcéder par étapes
1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.
2. Identifiez le préfixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se
peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)
3. Identifiez le suffixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se
peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)
4. Proposez une définition de ce mot.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « l’un construit avec le même préfixe », « l’autre avec le même radical ».
Explication des expressions-clés : vous devez proposer un mot construit avec le préfixe « poly »
et vous devez proposer un mot construit avec le radical « chrome ».
äProcéder par étapes
1. Proposez un mot qui commence par « poly ».
2. Proposez un mot qui contient le radical « chrome ».
4
a) äComprendre la question
Expressions-clés :« Comment s’organise la description », « Justifiez votre réponse ».
Définition de l’expression-clé « Comment s’organise la description » : vous devez extraire des
mots ou expressions qui vous permettent de déterminer les différents éléments de la description
et d’expliquer si elle s’organise du proche au lointain ou du lointain au plus proche.
äProcéder par étapes
1. Interrogez-vous sur la nature des éléments décrits (dans le texte décrit-on un paysage ? des
objets ? des personnages ?) et leur ordre d’apparition.
32
Sujet 2 – Le sujet Pas à pas
2. Interrogez-vous sur la construction de la description : va-t-on du plus près au plus éloigné
OU du plus éloigné au plus près ?
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « impression », « se dégage », « la description des lieux », « Justifiez ».
Définition de l’expression-clé « Justifiez votre réponse » : c’est extraire du texte des mots ou
expressions sur lesquels vous appuyez votre réponse.
Définition des expressions-clés « impression » et « la description des lieux » : sensation ou senti-
ment produit par la description des lieux. Ex. : une impression de peur, d’angoisse, de calme, de
bien-être...
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent
l’impression qui se dégage de cette description.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive du texte.
2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient à la description des lieux.
3. Interrogez-vous sur la sensation produite par cette description : est-elle plutôt agréable ou
désagréable ?
4. Trouvez deux adjectifs permettant au mieux de définir cette impression.
5
äComprendre la question
Expressions-clés : « impression », « se dégage », « de la description de l’étranger », « Justifiez »,
« en vous appuyant sur des éléments de son portrait ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou des expressions qui
participent à la construction du portrait du personnage. Puis vous devez expliquer quel sentiment
ou quelle sensation produit ce portrait. Ex. : une impression de peur, d’angoisse, de calme, de
bien-être, d’étrangeté...
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive du texte.
2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient au portrait du personnage :
ce personnage est-il neutre, normal, inquiétant, mystérieux, calme, étrange ?
3. Proposez un adjectif pour définir l’impression qui se dégage de ce portrait.
6
äComprendre la question
Expressions-clés : « conséquences », « l’arrivée de l’étranger », « Justifiez votre réponse en citant
précisément le texte ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui expliquent ce
qu’entraîne ou provoque l’arrivée de l’étranger, chez les villageois.
33
Français brevet Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive du texte.
2. À partir du texte, repérez et relevez des mots ou expressions qui renvoient aux actions
entreprises par les villageois, juste après l’arrivée de l’étranger.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des syno-
nymes.
7
a) äComprendre la question
Expression-clé : « à quel temps est le verbe ».
Définition de l’expression-clé « temps du verbe » : vous devez dire à quel temps est conjugué le
verbe de la phrase : au présent ? au passé composé ? à l’imparfait ? au passé simple ?
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : quel est le temps utilisé ?
1. Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le présent ?
Si oui, il s’agit du présent de l’indicatif. Sa terminaison peut être : au singulier -e, -es, -e / -s, -s,
-t / -ds, -ds, -d / -x, -x, -t / -cs, -cs, -c et au pluriel -ons, -ez, -ent.
2. Le verbe exprime-t-il une action ou un état qui a lieu dans le passé ?
Si oui, il s’agit soit du passé simple, soit de l’imparfait, soit du plus-que-parfait.
– Si le verbe se compose de deux éléments suivant le modèle : auxiliaire « être » ou « avoir » à
l’imparfait + participe passé, alors c’est du plus-que-parfait.
– Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient,
alors c’est de l’imparfait.
– Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par :
-ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent,
-is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent,
-us, -us, -ut, -ûmes, -ûtes, -urent,
-ins, -ins, -int, -înmes, -întes, -inrent,
alors c’est du passé simple.
3. Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le futur ?
Si le verbe se compose d’un élément qui suit la structure : infinitif + les terminaisons -ai, -as, -a,
-ons, -ez, -ont, alors c’est du futur simple.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « le temps », « principalement utilisé », « auparavant » ?
Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du temps utilisé dans les phrases qui
précèdent.
34
Sujet 2 – Le sujet Pas à pas
äMobiliser ses connaissances
Voir la question précédente.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive du début du texte.
2. Soulignez tous les verbes conjugués.
3. Voir la rubrique « Procéder par étapes » de la question précédente.
c) äComprendre la question
Expressions-clés : « pourquoi », « ce temps », « utilisé dans cette phrase ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi, subitement, le narrateur n’uti-
lise plus le même temps. Vous devez donner la valeur qu’il a dans cette phrase en particulier. En
somme, qu’exprime-t-il ?
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : quelle est la valeur du présent ?
1. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase permet à un énonciateur de présenter les faits
qui se déroulent ou qui sont valables au moment même où il les exprime ? Suis-je dans un
récit de genre biographique ? Si oui, alors il s’agit d’un présent d’énonciation.
2. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase surgit brusquement au sein de la narration et
exprime une action ? Si oui, alors il s’agit d’un présent de narration.
3. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase souligne une action qui se répète ? Si oui,
alors il s’agit d’un présent itératif ou à valeur répétitive.
4. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase souligne une action qui dure ? Si oui, alors il
s’agit d’un présent duratif.
5. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase exprime un fait valable tout le temps ? Cette
phrase ressemble-t-elle à un proverbe ou à une loi ? Si oui, alors il s’agit d’un présent de
vérité générale.
6. Est-ce que le présent utilisé dans cette phrase est précédé du mot « si » ? Est-ce que cette
phrase exprime une idée d’hypothèse ? Si oui, il s’agit d’un présent à valeur modale.
8
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « la construction de la phrase », « élément ainsi mis en valeur ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi cette phrase est étrange et en quoi
elle ne respecte pas le modèle habituel de la phrase minimale : sujet/verbe/complément. Vous
devez préciser le mot ou les groupes de mots qui sont mis en valeur grâce à cette construction.
äProcéder par étapes
1. Observez la phrase qu’il faut analyser et déterminer la place du sujet, la place du verbe et
la place du COD.
35
Français brevet Le sujet Pas à pas
2. Montrez que cette phrase ne respecte pas l’ordre habituel d’une phrase sujet/verbe/complé-
ment, soit parce que :
– la phrase est à la forme négative ;
– la phrase se construit autour de l’expression « C’est... que » (changement de place du sujet et
mise en valeur de ce dernier) ;
– la phrase se construit autour de l’expression « Il y a... » (mise en valeur du COD) ;
– la phrase se construit autour d’un détachement et d’une reprise par un pronom ; « Ce/cette/ces...,
ce n’est... » « Ce/cette/ces... », « il/elle/ils/elles... » (changement de place et mise en valeur du
sujet) ;
– la phrase se construit autour d’un verbe à la voie passive (changement de place et mise en valeur
du COD, de l’objet touché par l’action) ;
– la phrase se construit autour d’un verbe impersonnel.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Qu’en concluez-vous », « l’état d’esprit de l’aubergiste ».
Explication des expressions-clés : Vous devez expliquer en quoi cette phrase exprime le jugement
positif ou négatif porté par l’aubergiste sur l’étranger.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive du texte et examinez le contexte dans lequel cette
phrase est prononcée.
2. Trouvez des adjectifs qui caractérisent l’attitude de l’aubergiste à l’égard de l’étranger.
9
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « le sens », « du mot « potinaient ».
Explication des expressions-clés : vous devez donner la signification du mot « potinaient » dans
cette phrase.
äProcéder par étapes
1. Relisez le paragraphe qui contient cette phrase.
2. Aidez-vous du contexte pour deviner le sens du mot.
3. Observez attentivement le mot et déterminez son radical. Cela peut vous aider à trouver
son sens.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Pour quelle raison », « les jeunes filles réagissent-elles de cette façon ? »
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi les jeunes filles sont rougissantes
et émues.
36
Sujet 2 – Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive du texte.
2. À partir du texte, repérez et relevez des mots ou expressions qui expliquent pourquoi elles
sont rougissantes et émues.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les
choses en utilisant des synonymes.
10
äComprendre la question
Expressions-clés : « le nom du bar », « est-il bien choisi ? », « Vous développerez votre réponse
en vous appuyant sur l’ensemble du texte ».
Explication des expressions-clés : vous développerez votre réponse en vous appuyant sur des mots
ou expressions qui montrent que le nom du bar (« Au Sauvage ») est bien choisi ou non. Vous
devez faire le lien entre l’attitude des villageois et le nom du bar. Vous devez donner au moins
deux explications.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive du texte.
2. Expliquez le lien qui existe entre l’attitude des villageois et le nom du bar « Au Sauvage ».
Pour cela, repérez et relevez des mots ou expressions qui vous permettent de répondre.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-
nymes.
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « en mettant le verbe « resta » au présent de l’indicatif », « en effectuant toutes
les modifications nécessaires entraînées par ce changement ».
Explication des expressions-clés : Vous devez conjuguer le verbe « rester » au présent.
Cela engendre des modifications au niveau de la sphère temporelle. Les actions qui ont lieu dans
le passé ont lieu dorénavant dans le présent. Par conséquent :
– tous les verbes conjugués au passé simple doivent être conjugués au présent ;
– tous les verbes conjugués à l’imparfait doivent être conjugués au présent ;
– tous les verbes conjugués au plus-que-parfait doivent être dorénavant conjugués au passé com-
posé.
äProcéder par étapes
1. Soulignez tous les verbes conjugués au passé simple et faites une flèche vers le sujet.
2. Conjuguez ces verbes au présent en veillant à accorder correctement le sujet et le verbe.
37
Français brevet Le sujet Pas à pas
3. Soulignez tous les verbes conjugués à l’imparfait et faites une flèche vers le sujet.
4. Conjuguez ces verbes au présent en veillant à accorder correctement le sujet et le verbe.
5. Soulignez tous les verbes conjugués au plus-que-parfait et faites une flèche vers le sujet.
6. Conjuguez ces verbes au passé composé en veillant à accorder correctement le sujet et le
verbe.
Astuce : Pour passer du plus-que-parfait au passé composé, il suffit de changer le temps de l’auxi-
liaire utilisé. Ainsi l’auxiliaire « être » ou « avoir » conjugué à l’imparfait se transforme en auxi-
liaire « être » ou « avoir » conjugué au présent.
III. Dictée
Voir le corrigé.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne : « l’arrivée d’une personne nouvelle au sein d’un groupe, dans un lieu qui lui est
inconnu ».
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
Ici, je souligne « votre narration ».
4. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte l’arrivée d’une personne au sein d’un
groupe ou dans un lieu qui lui est étranger.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Ici, je souligne l’expression « racontez ». Je sais que je dois écrire un texte de type narratif, un
récit. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.
Je souligne aussi « une description des lieux et des personnages ». Je sais que je dois écrire des
passages descriptifs dans lesquels je décris les lieux et les personnages. Je conjugue les verbes à
l’imparfait.
Et enfin je souligne « vous mettrez en valeur les réactions et les sentiments de chacun ». Je sais que
je dois écrire des passages descriptifs dans lesquels je mets en valeur les réactions et les sentiments
38
Sujet 2 – Le sujet Pas à pas
de cette nouvelle personne et des autres personnages. Je conjugue les verbes à l’imparfait si ces
réactions et ces sentiments sont des états et je conjugue les verbes au passé simple s’il s’agit
d’actions.
6. Je m’interroge pour trouver des idées.
Pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le thème du sujet. Ici :
– « l’arrivée d’une personne nouvelle au sein d’un groupe, dans un lieu qui lui est inconnu ». Quel
type de personne puis-je choisir ? Quel lieu puis-je choisir ? À quelle occasion une personne
peut-elle arriver au sein d’un groupe, dans un endroit qu’elle ne connaît pas ?
– « une description des lieux et des personnages ». Comment puis-je décrire les lieux et les per-
sonnages ? Que dire à leurs propos ?
– « vous mettrez en valeur les réactions et les sentiments de chacun ». Quelles réactions et quels
sentiments peut ressentir une personne lorsqu’elle arrive parmi des étrangers ou dans un lieu
inconnu ? Lorsqu’il faut accueillir quelqu’un d’étranger, quelles réactions et quels sentiments
peuvent ressentir les personnes ? Pourquoi ?
7. J’établis le plan de mon devoir.
Paragraphe, type et forme
du texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Paragraphe 1
Récit/Description
Description du contexte et des
lieux.
L’imparfait ; des verbes qui
permettent la description du lieu ;
des adjectifs qui caractérisent le
lieu ; éventuellement des verbes
exprimant des actions entreprises
par des personnages du groupe :
cela permet de planter le décor.
Paragraphe 2
Récit/Narration
L’arrivée de la personne nouvelle
accompagnée ou non d’un autre
personnage.
Le passé simple ; des verbes
d’action qui soulignent les actions
entreprises par la nouvelle
personne
Paragraphe 3
Récit/Description
Portrait de la personne. L’imparfait ; des verbes qui
permettent la description de la
personne ;des adjectifs qui la
caractérisent physiquement ;des
adjectifs qui soulignent
l’impression qu’elle dégage
Paragraphe 4
Récit/Description/Narration
Réactions et sentiments des autres
personnes du groupe.
L’imparfait si ces réactions et ces
sentiments sont des états et le
passé simple si ces sentiments et
ces réactions s’expriment au
travers d’actions ; des verbes qui
expriment les réactions et les
sentiments de ces personnes ; des
adjectifs qui caractérisent ces
réactions et ces sentiments.
39
Français brevet Le sujet Pas à pas
Paragraphe, type et
forme du texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Paragraphe 5
Récit/Description
Réactions et sentiments de la
nouvelle personne face à la
nouveauté des lieux, face aux
réactions des autres personnes
L’imparfait si ces réactions et ces
sentiments sont des états et le passé
simple si ces sentiments et ces
réactions s’expriment au travers
d’actions ; des verbes qui
expriment les réactions et les
sentiments de cette personne ; des
adjectifs qui caractérisent ces
réactions et ces sentiments.
Paragraphe 6
Récit/Dialogue
Un premier échange entre la
nouvelle personne et un membre
du groupe ; les réactions et les
sentiments des deux protagonistes ;
la nouvelle personne exprime sa
surprise tandis que l’autre
personnage exprime de la joie ou
du mécontentement.
Le présent et/ou le passé composé ;
la disposition du dialogue ; des
phrases de type interrogatif
prononcées par la nouvelle
personne et l’autre protagoniste ;
des adjectifs qui expriment des
sentiments ou des réactions.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties. Ici, je souligne : « le tourisme », « les voyages », « vous apporter ».
3. Je propose une définition des mots-clés. Définition du mot-clé « tourisme » : action de voyager,
de visiter un site pour son plaisir (Larousse en ligne). Définition du mot-clé « voyage » : action de
40
Sujet 2 – Le sujet Pas à pas
voyager, dans un autre lieu, différent de celui où on habite. Définition de l’expression-clé « vous
apporter » : « vous enrichir » au sens figuré du terme.
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire. Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que
je dois développer un texte de type argumentatif composé d’arguments et d’exemples. Je conjugue
donc les verbes au présent.
5. Je reformule ce que je dois faire. Je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je
dois expliquer pourquoi et comment le tourisme et les voyages favorisent l’enrichissement d’une
personne.
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet. Ici, « Selon vous, qu’est-ce que le tourisme, les voyages peuvent
vous apporter ? ». Quel type d’enrichissement le voyage peut-il favoriser et pourquoi ?
Astuce : pour trouver des exemples, je pense à l’expérience que j’ai des voyages, aux livres que
j’ai lus et aux films que j’ai vus.
7. J’établis le plan de mon devoir.
L’introduction
Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème. Expliquez par exemple en quelques
mots ce que permettent les voyages en général.
Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter deux ou trois parties.
Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins deux arguments différents et expliciter chacun
à l’aide d’un exemple.
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple
sur ce que vous apporte les voyages.
8. Je relis attentivement mon devoir.
41
Français brevet Le sujet Pas à pas
Le thème du voyage
Programme de sixième : L’Iliade et L’Odyssée, Homère.
Programme de cinquième : « Les récits d’aventures » : Le Livre des merveilles, Marco Polo ;
Robinson Crusoé, Daniel Defoe ; L’Île au trésor, Robert Louis Stevenson ; un roman de Jules
Verne ; Croc-Blanc et L’Appel de la forêt, Jack London ; Le Lion, Joseph Kessel ; Vendredi ou la
Vie sauvage, Michel Tournier ; Mondo et autres histoires, J. M. G. Le Clézio.
Livres : Sur la route, Jacques Kerouac ; L’Usage du monde, Nicolas Bouvier.
Films : Lost in translation, Sofia Coppola ; Into the Wild, Sean Penn ; Carnets de voyage, Walter
Salles.
Sur Internet : http ://www.mosalingua.com/blog/2012/12/12/pourquoi-voyager-les-avantages-
du-voyage ; http ://www.antiquite.ac-versailles.fr/voyages/voyaro09.htm ; www.geoado.com ;
http ://projeteducatifbonvent.wordpress.com/2012/08/30/les-benefices-du-voyage/
Des citations sur le voyage :
– « Le voyage est un retour vers l’essentiel. » (maxime tibétaine)
– « Je vais, en somme, comme à peu près tout le monde, pour voir. » (Jacques Réda)
– « Qu’importe en effet l’issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru. On ne fait pas
un voyage, le voyage nous fait et nous défait, il nous invente. » (David Le Breton)
Vers la classe de seconde : le thème des voyages dans la littérature classique : « De la vanité »,
Essais, III, 9, Montaigne ; Lettres persanes, Montesquieu ; Les Confessions, Jean-Jacques Rous-
seau.
42
Sujet 2 – Le corrigé
I. Questions
1 Les habitants de Bâle vivent paisiblement.
Un soir, leur vie quotidienne est perturbée par
l’arrivée d’un étranger qui souhaite rencontrer
le maire de la commune. Cette intrusion est mal
perçue par les clients du bar, appelé « Au Sau-
vage » : ils projettent donc d’intervenir.
2 a) Cette phrase mêle un niveau de langage
courant et un niveau de langage familier (« les
mioches »).
b) Dans cette phrase, il y a une allitération
en « m » comme en témoignent les mots
« mioches », « marmotte », « émoustillée »,
« mordre ». Le son « m » peut souligner la
violence de la morsure puisque, lorsqu’on pro-
nonce cette lettre, on ouvre la bouche, comme
pour mordre.
3 a) Ce mot est composé d’un préfixe « poly »
qui signifie « plusieurs » en grec et d’un radical
« chrome » qui signifie « couleur » en grec. Le
mot polychrome signifie donc « qui a plusieurs
couleurs ».
b) Voici un mot qui se construit avec le préfixe
« poly » : polythéiste (il y a aussi le mot poly-
valent).
Voici un mot qui se construit avec le radical
« chrome » : monochrome (il y a aussi chro-
matique).
4 a) La description s’organise du proche au
lointain : on observe d’abord les enfants qui en-
tourent le petit joueur d’orgue ; puis on passe
au chien et à la fontaine, ensuite aux maisons
et à leur « façade historiée », aux cheminées
qui fument « dans l’air pur du soir », enfin à la
plaine (« au loin dans la plaine »).
b) Une impression de paix, de calme se dégage
de ce paysage : c’est la vie ordinaire de ce vil-
lage et de ses habitants qui est décrite ici.
5 On remarque plusieurs éléments dans le
portrait de l’étranger : « un homme grand,
maigre » , « étranges cheveux d’un jaune fi-
lasse », « un chapeau à boucle d’argent »,
« la coupe raide de la redingote » et « le faux
col à hautes pointes ». Il tient « une grosse
épine » à la main. Ce portrait produit une im-
pression d’étrangeté : l’inconnu est différent
des villageois par son aspect physique, ses vê-
tements, son allure générale et son compor-
tement. On note les expressions « choses cu-
rieuses », « les gens extravagants » qui viennent
renforcer cette impression.
6 L’arrivée de l’étranger provoque un émoi
évident mais surtout une interruption des ac-
tivités des villageois ; tout semble en suspens,
comme arrêté, dans une attente méfiante : « le
chien noir resta la patte en l’air et les vieilles
femmes laissèrent choir leur ouvrage » ; « [les
enfants] s’étaient arrêtés, indécis » ; les buveurs
« avaient cessé de boire ».
7 a) Le temps du verbe est le présent.
b) Le temps principalement utilisé auparavant
est l’imparfait de l’indicatif comme le sou-
lignent les verbes suivants : « entouraient »,
« tournaient », « avaient », « grinçait »
c) Dans cette phrase, le présent est utilisé ici
pour exprimer une vérité générale. On dit que
c’est un présent à valeur de vérité générale.
8 a) La phrase est particulière car elle ne suit
pas le modèle habituel de toute phrase simple
(sujet–verbe–complément). Le groupe de mots
en tête de phrase « Ces étrangers » est déta-
ché du reste de la phrase par une virgule et re-
pris par le pronom « ils ». Par conséquent cette
construction met en valeur le groupe de mots
« Ces étrangers ».
b) L’aubergiste généralise à partir du compor-
tement de l’inconnu : on passe du singulier,
43
Français brevet Le corrigé
« l’étranger », au pluriel, « Ces étrangers ».
La mise en relief, par le détachement en tête
de phrase, montre que l’aubergiste n’aime pas
les étrangers, auxquels il reproche leur impo-
litesse. C’est une façon un peu méprisante de
parler d’eux.
9 a) Dans cette phrase, ce verbe signifie « ba-
varder », « faire des messes basses ». En effet le
radical du mot est « potin » qui signifie « com-
mérage ».
b) Les jeunes filles sont émues et rougissent car
elles sont comme attirées, intriguées par cet in-
connu, si différent des villageois par son allure
et ses vêtements. Pour elles, c’est un véritable
événement qui bouleverse leur quotidien.
10 En premier lieu, le nom du bar, « Au Sau-
vage », est bien choisi car les villageois ne se
montrent pas du tout accueillants envers cet
inconnu : ce sont des sauvages car ils vivent
repliés sur eux-mêmes, isolés, comme coupés
des autres villages et de la ville. Ils sont mé-
fiants à l’égard de ceux qu’ils ne connaissent
pas, surtout quand ils arrivent le soir. De plus,
à la fin du texte, les villageois manifestent une
attitude hostile à l’égard de l’étranger : ils se
rassemblent auprès de la fontaine et unissent
leurs forces pour défendre le village et les
jeunes filles au cas où l’étranger, l’indésirable,
se montrerait menaçant ou dangereux. Ils sont
donc aux aguets, « prêts à intervenir ».
II. Réécriture
Le chien noir reste la patte en l’air et les vieilles femmes laissent choir leur ouvrage. L’étranger
vient de déboucher par la route de Soleure. Les enfants se sont d’abord portés à sa rencontre, puis
ils se sont arrêtés, indécis. Quant au groupe de buveurs, « Au Sauvage », ils ont cessé de boire et
observent l’étranger par en dessous. Celui-ci s’est arrêté à la première maison du pays.
III. Dictée
Le texte est un autre extrait de L’Or : le récit est au passé, à la troisième personne.
Les verbes s’accordent avec leur(s) sujet(s). À l’imparfait de l’indicatif, ils ont les mêmes termi-
naisons, quel que soit leur groupe, -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient : cette brusque apparition et ce
départ précipité bouleversaient (deux sujets coordonnés), La pièce... circulait (le sujet et le verbe
sont éloignés), Des discussions s’élevaient, L’aubergiste était, Il était.
Deux verbes sont conjugués au plus-que-parfait ; avec l’auxiliaire être, le participe passé s’accorde
avec le sujet : L’enfant s’était mis. Avec l’auxiliaire avoir, le participe s’accorde avec le COD placé
avant : La pièce d’argent que l’étranger lui avait donnée (le COD, le relatif que, est placé avant ;
le participe donnée s’accorde avec l’antécédent du pronom relatif COD, la pièce).
Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent d’un autre verbe (n’ait même point daigné
s’arrêter) ou d’une préposition (à pleurer, pour vider). On peut remplacer l’infinitif d’un verbe
en -er par l’infinitif d’un verbe du deuxième ou du troisième groupe : daigné sortir, à réfléchir,
pour boire).
Le verbe daigner est conjugué au subjonctif passé, ait daigné.
44
Sujet 2 – Le corrigé
Les adjectifs qualificatifs et les participes passés employés comme adjectifs s’accordent avec le
nom qu’ils qualifient : cette brusque apparition (féminin singulier), ce départ précipité (masculin
singulier), ces paisibles villageois (masculin pluriel).
Plusieurs mots comportent une consonne redoublée : cette, apparition, villageois, donnée,
discussions, arrêter. D’autres ont une consonne finale que l’on n’entend pas ; en les mettant au
féminin ou en cherchant un mot de la même famille, on peut identifier cette consonne : départ
(partir), villageois (villageoise), enfant (enfanter), mis (mise), argent (argenterie), étranger (étran-
gère), plus (plusieurs), point (pointer), moment (momentané).
Il ne faut pas confondre certains homonymes : cette (déterminant démonstratif féminin singu-
lier)/ sept (numéral), et (coordination, que l’on peut remplacer par et puis)/ est (être, que l’on
peut remplacer par était), ces (déterminant démonstratif pluriel ; au singulier, ce, cette, cet)/ ses
(déterminant possessif pluriel ; au singulier, son, sa), s’était (se + être ; verbe pronominal se
mettre)/ c’était (cela était), à (préposition)/ a, as (avoir), n’ait (n’ait point daigné, ne point avoir
daigné)/ n’est point (ne point être).
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Nous étions concentrés devant nos écrans d’ordinateur, casque sur les oreilles, en train de travailler
la compréhension orale en anglais, lorsque la porte de la salle d’informatique s’ouvrit doucement.
Le principal du collège s’avança, suivi d’une fille que nous n’avions jamais vue, une nouvelle élève
sans doute. Aussitôt nous nous levâmes d’un seul mouvement pour saluer leur entrée. Timidement,
elle se tenait derrière le principal, baissant les yeux mais jetant quelques regards furtifs autour
d’elle. Ce qui nous frappa immédiatement, c’était ses vêtements ! Des vêtements qui nous parurent
démodés etmême vieillots, d’une autre époque. Nous, nous portions essentiellement des vêtements
de marque, en suivant et respectant scrupuleusement les codes de la mode « jeune ». Elle, elle
semblait surgir du passé, d’un passé lointain, oublié !
L’inconnue restait cachée derrière le principal car elle supportait difficilement tous les regards
inquisiteurs et étonnés d’une douzaine d’adolescents découvrant une « extraterrestre ». Elle était
plutôt grande, élancée ; de longs cheveux noirs tombaient sur ses épaules, encadrant un visage
ovale où étincelaient ses yeux d’une couleur indéfinissable. Verts ? Bleus peut-être. Elle m’apparut
plutôt jolie.
Des sourires entendus, parfois moqueurs, éclairèrent le visage de mes camarades. Heureusement,
le principal prit la parole, coupant court aux réflexions ironiques qui, je le savais bien, allaient
fuser.
« Je vous présente une nouvelle élève. Elle arrive de l’étranger et suivra les cours dans votre classe.
Je compte sur vous pour l’aider à s’intégrer dans les meilleures conditions et à perfectionner son
français qu’elle parle déjà correctement. Monsieur Martin, trouvez-lui une place, je vous prie. »
45
Français brevet Le corrigé
Sur ces mots, il quitta la salle. Nous nous levâmes à nouveau pour saluer sa sortie. Notre professeur
parcourut les postes informatiques du regard et annonça en me désignant de la main :
« Mademoiselle, installez-vous à côté de Justin, là-bas. »
Lentement elle s’avança et s’assit devant mon ordinateur, les yeux exorbités.
« Ah ! Non ! pensai-je, je veux rester seul ! Il faut que ça tombe sur moi ! »
Je l’observais à la dérobée ; elle écarquillait les yeux en examinant le matériel informatique que
nous utilisions : écrans plats, clavier et souris sans fil, imprimante laser couleur... Elle promenait
la main droite sur le mobilier neuf ; elle remuait sur sa chaise puis s’appuyait doucement sur
le dossier. Cherchait-elle à tester sa solidité ? Pourquoi tant d’étonnement devant une table, des
chaises, un tableau blanc interactif ? Je ne comprenais pas son attitude. Quant à mes camarades,
ils nous regardaient discrètement, esquissant un sourire entendu. J’imaginais parfaitement leurs
pensées en ce moment, mais le pire était à venir ! J’essuierais certainement leurs ricanements, leurs
moqueries à la récréation. Ma nouvelle voisine me sortit de ces sombres pensées que je roulais
dans ma tête.
« Chez moi, dans mon pays, les tables sont vieilles, couvertes de taches d’encre, de graffitis ; les
chaises sont bancales, les ordinateurs et les écrans sont très anciens... On utilise encore la craie
pour écrire sur les tableaux noirs. Je n’ai jamais rien vu de si beau, de si moderne ! Vous avez
vraiment de la chance de travailler dans de si merveilleuses conditions. Je suis contente, je vais
me plaire ici. Je m’appelle Ilke, dit-elle avec un petit accent. »
Elle se moquait ! « De si merveilleuses conditions ! » Pour nous, l’école était une corvée que
nous étions obligés de subir ! Décidément, la « nouvelle » ne manquait pas de nous surprendre.
J’attendais avec impatience la réaction de mes camarades quand elle leur tiendrait ce genre de
discours !
Sujet de réflexion
Selon un dicton célèbre, les voyages forment la jeunesse. Il est vrai que, pour se former, il faut
être en contact avec autrui, avec d’autres personnes, différentes, d’autres cultures. Ces rencontres
sont assurément favorisées par le tourisme, les voyages.
La découverte d’autres régions, d’autres pays est en effet facilitée par le développement des
moyens de transport, par leur rapidité. Ainsi nous pouvons aisément partir à l’autre bout de la
France, dans une région que nous ne connaissons pas. Nous découvrons alors des paysages variés,
des climats différents. Quoi de plus dépaysant pour un citadin d’une grande ville que d’effectuer
des randonnées pédestres dans les Pyrénées, les Alpes ou les massifs montagneux de la Corse !
Ou de parcourir les sentiers de la forêt de Brocéliande, en Bretagne, sur les traces du roi Arthur,
de la reine Guenièvre et de Lancelot ! Cette évasion est un véritable enrichissement culturel : nous
pouvons visiter des quartiers qui datent duMoyen Âge, de petites églises romanes ou des quartiers
très modernes, à l’architecture avant-gardiste, admirer la nature, sa flore. L’ailleurs élargit donc
notre horizon, qui parfois reste trop limité. Le voyage est une extraordinaire fenêtre ouverte sur le
monde, dont la richesse est immense.
De plus, les voyages favorisent les rencontres : nous côtoyons des personnes d’autres contrées,
46
Sujet 2 – Le corrigé
de pays étrangers ; nous pouvons échanger, discuter, apprendre l’histoire de leur pays, connaître
leur civilisation et leur culture. Mais pour cela, nous devons nous montrer réceptifs et disponibles,
curieux car trop de touristes ne renoncent pas à leur propre mode de vie, à leurs idées, voire à
leurs préjugés. Je me souviens d’un voyage en Grèce avec mes camarades de 4e ; certains refu-
saient de goûter à la cuisine grecque et préféraient manger des plats français ! Il ne sert à rien de
partir ailleurs, de s’évader si c’est pour retrouver ce que l’on a chez soi, un mode de vie unifor-
misé, standardisé. Il faut explorer d’autres saveurs, d’autres goûts, d’autres musiques. Ainsi nous
augmentons nos savoirs sur le monde, sur la vie, sur les hommes. Mais le plus important, c’est
l’apprentissage de la tolérance, la reconnaissance de la diversité et de la différence. Le voyage
nous aide à comprendre, à accepter comme une grande richesse l’infinie variété des cultures, des
modes de vie, des religions...
Il me semble aussi que les voyages, le tourisme doivent également être l’occasion de prendre
son temps, de flâner ; en effet, la vie moderne est fréquemment source de stress à cause de la
vitesse, de la pression. Quand on part en voyage organisé, tout est planifié, chronométré : la visite
d’un musée ou d’un site s’effectue trop souvent au pas de course. On n’a donc pas le temps de
regarder, d’admirer. Il faut remonter dans le bus pour l’étape suivante. Le tourisme doit modifier
notre rythme de vie pour nous permettre de retrouver calme et sérénité, même dans des activités
physiques et sportives.
En conclusion, le voyage, le tourisme, sous certaines conditions, enrichissent nos connaissances,
sur les autres, sur le monde, et bien entendu sur nous-mêmes.
47
Sujet 3, Sujet inédit
Romain Gary, Les Racines du ciel
Quelques années après la Seconde Guerre mondiale, le narrateur évoque son séjour dans un camp
de prisonniers et se souvient avec tendresse de son ami Robert avec lequel il partageait le même
block.
Un jour, par exemple, il était entré dans le block 1mimant l’attitude d’un homme qui donne le bras à
une femme. Nous étions écroulés dans nos coins, sales, écœurés, désespérés, ceux qui n’étaient pas
trop claqués geignaient, se plaignaient et blasphémaient à haute voix. Robert traversa la baraque,
continuant à offrir le bras à la femme imaginaire, sous nos regards médusés, puis il fit le geste
de l’inviter à s’asseoir sur son lit. Il y eut, malgré le marasme général, quelques manifestations5
d’intérêt. Les gars se soulevaient sur un coude et regardaient avec ahurissement Robert faire la
cour à sa femme invisible. Tantôt il lui caressait le menton, tantôt il lui baisait la main, tantôt il
lui murmurait quelque chose à l’oreille et il s’inclinait de temps en temps devant elle, avec une
courtoisie d’ours ; à un moment, apercevant Janin, [...] qui se grattait les poils, il s’approcha de lui
et lui jeta de force une couverture [...].10
– Quoi ? piailla Janin. Qu’est-ce qui te prend ? J’ai plus le droit de me gratter ?
– Un peu de tenue, nom de nom, gueula Robert. Il y a une grande dame parmi nous.
– Hein ? Quoi ?
– T’es fou ?
– Quelle dame ?15
– Naturellement, dit Robert, entre ses dents. Ça ne m’étonne pas... Y en a parmi vous qui font
semblant de ne pas la voir, n’est-ce pas ? Ça leur permet de rester sales entre eux...
Personne ne dit rien. Il était peut-être devenu fou, mais il avait encore à ce moment-là des poings
solides, devant lesquels les prisonniers de droit commun 2 eux-mêmes se taisaient respectueuse-
ment. Il revint auprès de sa grande dame imaginaire et lui baisa tendrement la main. Puis il se20
tourna vers les copains complètement ahuris, qui le regardaient, la gueule ouverte :
– Bon. Alors, je vous préviens : à partir d’aujourd’hui, ça va changer. Pour commencer, vous
allez cesser de pleurnicher. Vous allez essayer de vous conduire devant elle comme si vous étiez
des hommes. Je dis bien « comme si » – c’est la seule chose qui compte. Vous allez me faire un
sacré effort de propreté et de dignité, sans ça, je cogne. Elle ne tiendrait pas un jour dans cette25
atmosphère puante, et puis, nous sommes français, il faut se montrer galants et polis. Et le premier
qui manque de respect, qui lâche un pet, par exemple, en sa présence, aura affaire à moi...
On le regardait, bouche bée, en silence. Puis quelques-uns commencèrent à comprendre. Il y eut
quelques rires rauques, mais tous nous ressentions confusément qu’au point où nous en étions, s’il
n’y avait pas une convention de dignité quelconque pour nous soutenir, si on ne s’accrochait pas30
à une fiction, à un mythe, il ne restait plus qu’à se laisser aller, à se soumettre à n’importe quoi
1.Block : dans le langage du camp, baraque de détenus.
2.Prisonniers de droit commun : prisonniers condamnés pour un délit et non pour leurs opinions ou leurs croyances,ni comme prisonniers de guerre.
48
Sujet 3 – Le sujet
et même à collaborer. À partir de ce moment-là, il se passa une chose vraiment extraordinaire : le
moral du block K remonta soudain de plusieurs crans.
Romain Gary, Les Racines du ciel, 1954.
I. Questions
1 «Nous étions écroulés dans nos coins, sales,
écœurés, désespérés ».
a) Identifiez la figure de style utilisée dans cette
phrase.
b) Expliquez-la : que met ainsi en valeur le nar-
rateur ?
2 Comment est formé le mot « désespérés » ?
Trouvez deux mots de la même famille.
3 Comment Robert fait-il croire à la présence
d’une femme ? Justifiez votre réponse.
4 « Tantôt il lui caressait le menton [...] il
s’inclinait de temps en temps devant elle, avec
une courtoisie d’ours ». Expliquez l’expression
« avec une courtoisie d’ours ».
5 « il [...] lui jeta de force une couverture ».
Pourquoi Robert agit-il ainsi ? Repérez et ré-
écrivez la bonne réponse :
a) parce que Janin a froid.
b) parce que se gratter les poils devant une
femme, ça ne se fait pas.
c) parce que Robert trouve que ce geste manque
de politesse.
6 « Y en a parmi vous qui font semblant de ne
pas la voir ».
Cette phrase comporte une incorrection gram-
maticale.
Repérez l’incorrection et réécrivez cette
phrase. Pourquoi Robert fait-il cette erreur ?
7 « Puis il se tourna vers les copains complè-
tement ahuris, qui le regardaient, la gueule ou-
verte ». « la gueule ouverte » : à quoi le narra-
teur compare-t-il ces hommes et pourquoi ?
8 « Vous allez me faire un sacré effort de pro-
preté et de dignité, sans ça, je cogne. », « Et
le premier qui manque de respect, qui lâche un
pet, par exemple, en sa présence, aura affaire à
moi... ».
a) Quels sont les deux niveaux de langue utili-
sés dans ces deux phrases ?
b) Pourquoi, dans son discours, Robert mêle-t-
il les niveaux de langue ?
9 La réaction du groupe face à l’invention de
Robert évolue. Quelles en sont les étapes suc-
cessives ? Justifiez votre réponse en citant des
éléments du texte.
10 Pouvez-vous faire des rapprochements
avec les films que vous avez vus ou les livres
que vous avez lus ? Expliquez ce qui vous fait
penser à ces livres ou à ses films.
11 Question de synthèse. Robert invente cette
fiction de la grande dame imaginaire. Quel est
son objectif ? Selon vous, parvient-il à l’at-
teindre ? Développez votre réponse en prenant
appui sur l’ensemble du texte. Aidez-vous des
réponses que vous avez précédemment don-
nées.
49
Français brevet Le sujet
II. Réécriture
Réécrivez le texte suivant comme si c’était Robert qui racontait, en remplaçant « il » par « je » et
en remplaçant « nous » par « ils » :
« Un jour, par exemple, il était entré dans le block mimant l’attitude d’un homme qui donne le bras
à une femme. Nous étions écroulés dans nos coins, sales, écœurés, désespérés [...] Robert traversa
la baraque, continuant à offrir le bras à la femme imaginaire sous nos regards médusés, puis il fit
le geste de l’inviter à s’asseoir sur son lit. »
III. Dictée
Je dois vous dire aussi que j’ai contracté, en captivité, une dette envers les éléphants dont j’essaye
seulement de m’acquitter. C’est un camarade qui avait eu cette idée, après quelques jours de cachot
– un mètre dix sur un mètre cinquante – alors qu’il sentait que les murs allaient l’étouffer, il s’était
mis à penser aux troupeaux d’éléphants en liberté – et, chaque matin, les Allemands le trouvaient
en pleine forme, en train de rigoler : il était devenu increvable.
Romain Gary, Les Racines du ciel, 1954.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Un ami ou un adulte de votre entourage vous a convaincu(e) de changer votre comportement. Vous
raconterez cette expérience en rappelant d’abord comment vous vous comportiez, puis comment
votre interlocuteur s’y est pris pour vous amener à changer.
Sujet de réflexion
Le narrateur se souvient des années passées dans un camp de prisonniers en Allemagne, des
hommes qui ont vécu cette terrible épreuve. Pensez-vous que de tels récits soient utiles aux lec-
teurs, aux générations qui suivent ? Vous justifierez l’idée que vous défendez en proposant au
moins trois arguments illustrés d’exemples. Vous rédigerez un texte d’une trentaine de lignes.
50
Sujet 3 – Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « identifiez », « la figure de style ».
Définition de l’expression-clé « figure de style » : c’est un procédé qui consiste à rendre plus
expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On
dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.
Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom de cette figure de style.
äProcéder par étapes
Astuce : au brevet des collèges, il est souvent demandé aux élèves de repérer :
– les figures de style qui expriment une comparaison ;
– les figures de style qui expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;
– les figures de style qui exprime une idée d’opposition ;
– les figures de style qui jouent sur les sons.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « que », « met en valeur le narrateur ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer sur quoi insiste le narrateur.
äProcéder par étapes
1. Relisez la phrase qui contient cette énumération.
2. Interrogez-vous sur l’état des prisonniers.
2
äComprendre la question
Expressions-clés : « Comment », « formé », « le mot „désespéré“ », « Trouvez des mots de la
même famille ».
Explication des expressions-clés : vous devez identifier les différents éléments qui composent ce
mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, le préfixe (s’il en a un) et le suffixe s’il en a un).
Puis vous devez trouver des mots qui ont le même radical que ce mot.
3
äComprendre la question
Expressions-clés : « Comment », « Robert », « fait-il croire à la présence d’une femme », « Justifiez
votre réponse ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer les actions entreprises par Robert pour
faire croire à la présence d’une femme.
51
Français brevet Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive du texte.
2. Repérez et relevez des expressions qui renvoient aux actions entreprises par Robert pour
faire croire à la présence d’une femme.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-
nymes.
4
äComprendre la question
Expressions-clés : « Expliquez », « l’expression „avec une courtoisie d’ours“ ».
Explication des mots-clés : vous devez donner le sens de cette expression, dire ce qu’elle signifie
selon vous.
äProcéder par étapes
1. Pour chacun des mots de l’expression, donnez une définition.
2. Puis interrogez-vous sur l’association des mots entre eux : est-elle habituelle ou étrange ?
Pourquoi ?
3. Reformulez cette expression avec vos propres mots.
5
äComprendre la question
Expressions-clés : « Repérez », « réécrivez ».
Explication des expressions-clés : vous devez choisir entre les trois propositions celle qui convient
le mieux. Vous devez ensuite la réécrire sur votre copie.
äProcéder par étapes
1. Relisez l’échange entre Robert et Janin.
2. Interrogez-vous : quelle est l’intention de Robert quand il jette la couverture sur Janin ?
3. Repérez et réécrivez la réponse qui convient le mieux.
6
äComprendre la question
Expressions-clés : « Repérez l’incorrection grammaticale », « réécrivez cette phrase », « pourquoi
Robert fait-il cette erreur ? ».
Définition de l’expression-clé « l’incorrection grammaticale » : c’est une incorrection qui touche
la structure de la phrase.
Astuce : ici, il manque un mot. Lequel ?
Explication des mots-clés : vous devez repérer l’erreur et la rectifier. Puis vous devez expliquer
pourquoi Robert s’exprime ainsi.
52
Sujet 3 – Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Relisez la phrase.
2. Interrogez-vous : quel mot dois-je ajouter pour que cette phrase soit correcte grammatica-
lement ?
3. Pourquoi Robert fait-il cette erreur ? À quoi est-elle liée ?
7
äComprendre la question
Expressions-clés : « à quoi », « le narrateur compare-t-il ces hommes », « pourquoi ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer à quoi les hommes sont comparés dans
cette phrase et en expliquer la raison.
äProcéder par étapes
1. Interrogez-vous : à qui le terme « gueule » est-il généralement réservé ?
2. Pour quelle raison le narrateur fait-il le choix de cette comparaison pour parler des
hommes ?
8
a) äComprendre la question
Expression-clé : « les niveaux de langue utilisés ».
Définition de l’expression-clé « les niveaux de langue » : selon la situation de communication,
on ne s’exprime pas de la même façon : on n’utilise pas le même niveau (ou registre) de langue.
Synonyme de « niveau de langue » : « registre de langue ».
äProcéder par étapes
1. Le discours de Robert recourt-il à un langage utilisé tous les jours ? (Si oui, il s’agit du
niveau de langue courant.)
2. Le discours de Robert contient-il du vocabulaire familier ? (Si oui, il s’agit du niveau de
langue familier.)
3. Le discours de Robert contient-il des phrases complexes et du vocabulaire recherché ? (Si
oui, il s’agit du niveau de langue soutenu.)
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « pourquoi », « Robert mêle », « les niveaux de langue ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer les raisons pour lesquelles Robert mélange
les différents niveaux de langue.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous sur l’identité des destinataires de son discours : à qui Robert s’adresse-t-il dans
ce passage ?
53
Français brevet Le sujet Pas à pas
9
äComprendre la question
Expressions-clés : « réaction du groupe », « étapes successives », « Justifiez », « en citant des
éléments du texte ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent les
différentes attitudes adoptées par les prisonniers lors de l’intervention de Robert.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les différentes attitudes du
groupe.
3. Reformulez avec vos propres mots ces étapes en vous efforçant de trouver des synonymes.
10
äComprendre la question
Expressions-clés : « rapprochements », « films que vous avez vus », « livres que vous avez lus »,
« Expliquez », « ce qui vous fait penser à ces livres ou à ces films ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi ce texte vous fait penser à des films
que vous avez vus ou à des livres que vous avez lus. Vous devez expliquer quel est le point commun
ou quels sont les points communs entre ce texte et les livres ou les films que vous connaissez.
äMobiliser ses connaissances
Le rapprochement peut concerner l’univers et les personnages. Vous pouvez comparer ce texte
avec d’autres textes qui mettent en scène un lieu comme la prison et des personnages comme les
prisonniers.
– Livre : Si c’est un homme, Primo Levi.
– BD : Maus, Art Spiegelman.
– Films : L’Armée des ombres, Jean-Pierre Melville ; La Liste de Schindler, Steven Spielberg ;
Nuit et Brouillard, Alain Resnais.
Le rapprochement peut également concerner le thème de la prison ou l’enfermement. Vous pouvez
rapprocher ce texte avec des textes ou des films dont le thème est la prison ou un lieu clos.
– Films : Un prophète, Jacques Audiard ; Shutter Island, Martin Scorsese.
– Livres : LeComte deMonte-Cristo, AlexandreDumas ; LeDernier Jour d’un condamné, Victor
Hugo.
äProcéder par étapes
1. Choisissez un film et un livre auxquels vous fait penser ce texte.
2. Expliquez les points communs qui existent entre ce texte et le film et le livre que vous avez
choisis. Pour cela, rédigez ainsi :
54
Sujet 3 – Le sujet Pas à pas
– En premier lieu, ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... Comme dans ce texte, le
lieu de l’action est la prison et les personnages sont des prisonniers. (Puis vous expliquez en
quoi le lieu et les personnages du film ou du livre que vous avez choisi, appartiennent au même
univers.)
– De plus, ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... car le thème abordé est aussi
l’enfermement, la prison... (Puis vous expliquez en quoi le lieu et les personnages du film ou
du livre que vous avez choisi relèvent du même thème dans des contextes peut-être différents.)
11
äComprendre la question
Expressions-clés : « son objectif », « parvient-il à l’atteindre ? », « Développez votre réponse en
prenant appui sur l’ensemble du texte ». « Aidez-vous des réponses que vous avez précédemment
données ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui montrent le
rôle de cette fiction et le but que poursuit Robert. Vous devez expliquer si oui ou non il parvient à
atteindre son objectif.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive des réponses que vous avez données précédemment et
de l’ensemble du texte.
2. Repérez et soulignez des mots ou expressions qui vous permettent d’expliquer le rôle que
joue cette fiction.
3. Interrogez-vous : cette fiction est-elle bénéfique pour les prisonniers ? Robert a-t-il atteint
son objectif ?
4. Reformulez ces expressions en vous efforçant de trouver des synonymes.
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « comme si c’était Robert qui racontait », « en remplaçant « il » par « je » et
« nous » par « ils ». »
Astuce : avant de rédiger la réécriture, vous imaginez que vous êtes Robert. Vous utilisez donc le
pronom « je ». De manière naturelle, que diriez-vous ?
Explication des expressions-clés : vous devez transformer les pronoms personnels suivants :
– le pronom personnel « il » qui désigne Robert se transforme en « je » ;
– le pronom personnel « nous » qui désigne les prisonniers se transforme en « ils ».
Cela engendre des modifications :
– au niveau des verbes qui expriment les actions de Robert et des prisonniers : leurs terminaisons
changent ;
55
Français brevet Le sujet Pas à pas
– au niveau des déterminants possessifs de la troisième personne du singulier et de la première
personne du pluriel qui se transforment respectivement en déterminants possessifs de la pre-
mière personne du singulier et de la troisième personne du pluriel.
äMobiliser ses connaissances
Rappel de cours : la correspondance entre les pronoms personnels et les déterminants possessifs
qui leur sont associés.
Pronom
personnel
Déterminants possessifs singuliers
(masculin/féminin)
Déterminants possessifs pluriels
(masculin/féminin)
je mon/ma mes
tu ton/ta tes
il/elle son/sa ses
nous notre nos
vous votre vos
ils leur leurs
äProcéder par étapes
1. Soulignez les pronoms personnels « il » qui désignent Robert et transformez-les en « je ».
2. Soulignez les verbes dont Robert est sujet et modifiez la terminaison des verbes.
3. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent à Robert et transformez-les en vous
aidant du tableau de la rubrique « Mobiliser ses connaissances ».
4. Soulignez les pronoms personnels « nous » qui désignent les prisonniers et transformez-les
en « ils. »
5. Soulignez les verbes dont le pronom personnel « ils » est désormais sujet et modifiez la
terminaison des verbes.
6. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent aux prisonniers et transformez-les
en vous aidant du tableau.
III. Dictée
Voir le corrigé.
56
Sujet 3 – Le sujet Pas à pas
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne : « changer votre comportement », « en rappelant d’abord comment vous vous
comportiez », « puis comment votre interlocuteur s’y est pris pour vous amener à changer ».
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
Ici, je souligne « Vous raconterez ».
4. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte comment je me comportais auparavant
et j’explique comment un ami ou un adulte m’a convaincu(e) de changer de comportement. J’ex-
plique quels ont été ses arguments.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « Vous raconterez cette expé-
rience »), j’en déduis que le type du texte sera narratif.
Ici, je peux aussi souligner l’expression « en rappelant d’abord comment vous vous comportiez ».
Je sais donc que mon texte narratif doit contenir un passage dans lequel je décris mon attitude
passée.
Et je souligne également « comment votre interlocuteur s’y est pris pour vous amener à changer ».
Je sais que mon texte narratif doit contenir un passage argumentatif dans lequel mon interlocuteur
cherche à me convaincre de changer. Pour cela je sais que mon récit doit contenir un dialogue dans
lequel je conjugue les verbes au présent et/ou passé composé.
En définitive, je sais que je dois écrire un récit dans lequel j’introduis un passage descriptif pour
évoquer la manière dont je me comportais avant et un dialogue dans lequel un ami ou un adulte
tente de me convaincre de changer.
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet.
Ici, « Un ami ou un adulte de votre entourage vous a convaincu(e) de changer votre compor-
tement ». Personnellement, à quelle occasion pourrais-je avoir eu un mauvais comportement ?
Quelle est la personne qui parviendrait à me convaincre de changer ?
Et « en rappelant d’abord comment vous vous comportiez ». Quel comportement puis-je choisir ?
Comment puis-je le décrire ?
57
Français brevet Le sujet Pas à pas
Et « comment votre interlocuteur s’y est pris pour vous amener à changer ». Quels sont les argu-
ments auxquels je pourrais être sensible et qui auraient le pouvoir de me changer ? Dans quelle
mesure suis-je parvenu(e) à changer mon attitude, après cette intervention ?
7. J’établis le plan de mon devoir.
Paragraphe, type et
forme du texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Paragraphe 1
Récit/Description
Description du comportement. L’imparfait/le passé simple ; des
verbes qui permettent la
description de mon comportement ;
des adjectifs qui caractérisent mon
comportement ; éventuellement des
verbes exprimant des attitudes ou
des réactions qui illustrent ce
comportement
Paragraphe 2
Récit/Narration
La description de la personne qui
intervient (l’identité de cette
personne) et la description des
circonstances de cette intervention.
L’imparfait ; des verbes qui
permettent la description de la
personne ; des adjectifs qui
caractérisent son aspect physique
et sa personnalité ; le lexique du
temps, du lieu et les raisons pour
lesquelles cette personne intervient
Paragraphe 3 Dialogue Les arguments et les exemples
présentés par la personne qui tente
de vous convaincre de changer de
comportement ; votre réponse :
vous montrez que vous vous laissez
convaincre par votre interlocuteur.
Présent et passé composé ; la
disposition du dialogue
(guillemets, tirets, verbes de
paroles) ; les modalisateurs qui
expriment la certitude : il est
évident, il est certain, assurément,
incontestablement... ; des
connecteurs logiques : en premier
lieu, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, comme... ; des
phrases de type exclamatif et des
questions rhétoriques pour
souligner le désir de convaincre ;
des hyperboles pour souligner la
détermination des deux
interlocuteurs
Paragraphe 4
Récit/Description
Les circonstances dans lesquelles
se manifeste votre nouvelle
attitude.
L’imparfait et ou le présent
Des verbes qui permettent la
description de votre nouvelle
attitude ; des adjectifs qui
caractérisent cette attitude ; les
circonstances : le lexique du temps,
du lieu, des personnes en présence.
8. Je relis attentivement mon devoir.
58
Sujet 3 – Le sujet Pas à pas
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties.
Ici, je souligne : « Le narrateur se souvient des années passées dans un camp de prisonniers en
Allemagne, des hommes qui ont vécu cette terrible épreuve », « de tels récits », « utiles », « aux
lecteurs », « aux générations qui suivent ».
3. Je propose une définition des mots-clés.
Définition de l’expression-clé « de tels récits » : dans ce contexte il s’agit de récits autobiogra-
phiques qui ont pour thème la vie dans les camps et la guerre en général (les autobiographies, les
mémoires, les livres de souvenirs, les récits de vie qui traitent de ce thème).
Définition du mot-clé « utile » : signifie « qui peut servir à quelqu’un, lui être profitable, lui
procurer un avantage ; qui a un rôle efficace, qui est nécessaire » (Larousse en ligne).
Définition de l’expression-clé « aux lecteurs » : ceux qui lisent actuellement.
Définition de l’expression-clé « aux générations qui suivent » : à nos enfants et nos petits-enfants.
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.
Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif
composé d’arguments et d’exemples. En témoigne l’expression-clé « Vous justifierez l’idée que
vous défendez en proposant au moins trois arguments illustrés d’exemples ». Je conjugue donc
les verbes au présent.
5. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je choisis de montrer que lire des récits
autobiographiques qui évoquent l’horreur des camps (et les atrocités liées à la guerre) est profitable
59
Français brevet Le sujet Pas à pas
et nécessaire OU dans lequel je choisis de montrer que la lecture de ce type de récit est inutile et
peu nécessaire.
Comme le sujet est une question ouverte, vous pouvez traiter le sujet de différentes manières :
Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, lire ce type de récit est profitable et
nécessaire (point de vue A). Vous développez trois arguments illustrés d’exemples pour défendre
cette thèse.
Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, lire ce type de récit est inutile et peu
nécessaire (point de vue B). Vous développez trois arguments illustrés d’exemples pour défendre
cette thèse.
Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à
l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez
de nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un
argument illustré d’un exemple.
Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est
acceptable aussi.
Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est
acceptable aussi.
Astuce : il est certainement plus facile – et plus convaincant – de montrer qu’il est intéressant et
utile de lire des récits autobiographiques, dont le thème est la vie dans les camps.
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
Ici, « Le narrateur se souvient des années passées dans un camp de prisonniers en Allemagne, des
hommes qui ont vécu cette terrible épreuve. Pensez-vous que de tels récits soient utiles aux lec-
teurs, aux générations qui suivent ? » Quels sont les récits traitant du même thème que je connais ?
Quels sentiments ai-je ressentis en les lisant ? Est-ce qu’il me paraît utile et nécessaire, aux géné-
rations qui suivent, de lire de tels récits ? Pourquoi ? Au contraire, est-ce que je juge que la lecture
de tels récits est inutile et peu intéressante pour les générations à venir ? Pourquoi ?
Astuce : Pour trouver des exemples, je pense aux livres que j’ai lus et aux films que j’ai vus en
cours de français et d’histoire-géographie.
7. J’établis le plan de mon devoir.
L’introduction
Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.
Expliquez l’importance du thème de la guerre et des camps de prisonniers dans la littérature.
Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter deux ou trois parties.
Chaque partie justifiera le fait qu’il est profitable et nécessaire que les générations suivantes lisent
des récits autobiographiques qui traitent du thème de la guerre en général. Pour chacune des parties
il faudra trouver un argument et l’expliciter à l’aide d’un exemple.
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
60
Sujet 3 – Le sujet Pas à pas
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple
sur le devoir de mémoire.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Le thème de la guerre, des camps de travail et des camps de concentration dans les programmes
Programme de troisième :
– - » L’engagement » ;
– » Réflexion et questionnement » ;
– » L’homme et la société » ;
– » La Seconde Guerre mondiale » : L’Ami retrouvé, Fred Uhlman.
– » Romans et nouvelles des xxe et xxie siècles porteurs d’un regard sur l’histoire et le monde
contemporains » : Inconnu à cette adresse, Kressmann Taylor.
Le thème de la guerre, des camps de travail et des camps de concentration en général et susceptiblesd’être abordés en classe de troisième
Livres : Si c’est un homme, Primo Levi ; Le Rapport de Brodeck, Philippe Claudel ; La mort est
mon métier, Robert Merle ;Nuit et Brouillard, Jean Cayrol ; Auschwitz expliqué à ma fille, Annette
Wieviorka.
BD : Maus, Art Spiegelman.
Films : La Rafle, Rose Bosch ; La vie est belle, Roberto Benigni ; La Liste de Schindler, Steven
Spielberg ; Shoah, Claude Lanzmann ; Nuit et Brouillard, Alain Resnais.
Le thème de la guerre, des camps de travail et des camps de concentration sur Internet
http ://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php ?ModuleId=95
http ://memorial-wlc.recette.lbn.fr/article.php ?lang=fr&ModuleId=221
http ://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/camps-de-concentration/35863
Vers la seconde : le thème de la guerre en général
Candide, Voltaire ; Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline ; Rhinocéros, Eugène Io-
nesco.
61
Français brevet Le sujet Pas à pas
Des citations sur les camps
« La vraie barbarie, c’est Dachau ; la vraie civilisation, c’est d’abord la part de l’homme que les
camps ont vu détruire. » (André Malraux, Anti-mémoires)
« Où il n’y a pas d’humour, il n’y a pas d’humanité, où il n’y a pas d’humour, il y a le camp de
concentration. » (Eugène Ionesco, Notes et Contre-notes)
« Il était et il est impossible à une victime de ces camps de concentration d’expliquer à ceux qui
l’avilissent qu’ils ne doivent pas le faire. » (Albert Camus, Actuelles I, Chroniques 1944-1948)
62
Sujet 3 – Le corrigé
I. Questions
1 a) Cette figure de style est une énumération.
b) Le narrateur insiste sur le laisser-aller phy-
sique et moral des prisonniers, sur leur déses-
poir : ils sont sales, abattus, ils pleurnichent.
2 Ce mot est formé sur le radical « espéré »,
le participe passé du verbe « espérer » ; il est
précédé du préfixe de sens négatif, contraire,
« dés ». « Désespoir » et « désespérément »
sont deux mots de la même famille que le mot
« désespéré ».
3 Robert fait croire à la présence d’une femme
en lui parlant, en lui caressant le menton , en lui
baisant la main ; il lui offre le bras, s’incline de-
vant elle, il lui fait même la cour ! Il agit vrai-
ment comme si elle était là, avec lui, dans ce
block.
4 Les termes « courtoisie » et « ours » s’op-
posent, car l’ours est un animal sauvage, bru-
tal, brusque dans ses gestes. Robert essaie de se
montrer courtois, poli mais il reste maladroit à
cause du contexte dans lequel il se trouve.
5 La bonne réponse est la réponse b. parce que
se gratter les poils devant une femme, ça ne se
fait pas.
6 Dans cette phrase, il manque le pronom
« il ». La phrase correcte est « Il y en a parmi
vous qui font semblant de ne pas la voir. » Ro-
bert fait cette erreur car il s’exprime oralement.
Son langage est informel.
7 Le mot « gueule » est généralement réservé
aux animaux. Les hommes sont donc comparés
à des animaux. En effet, les prisonniers sont si
« sales » que l’atmosphère est « puante » . Ils
geignent , pleurnichent . Ils se grattent les poils
à l’image de Janin. Ils ne se conduisent plus
comme des hommes et ont perdu toute dignité
.
8 a) Les niveaux de langue sont le niveau fa-
milier dans la première phrase (« un sacré ef-
fort », « je cogne ») et le niveau soutenu dans
la seconde phrase.
b) Robert mêle les niveaux de langue parce
qu’il s’adresse à ses camarades prisonniers et
veut se faire comprendre et obéir. Ensuite, il
parle bien car il est à côté d’une grande dame
à qui il fait la cour : il veut se montrer respec-
tueux et digne d’elle en évitant d’employer un
niveau de langue relâché, familier, comme avec
ses camarades.
9 Les camarades de Robert sont d’abord in-
téressés : « quelques manifestations d’intérêt »
et ahuris : « avec ahurissement » , puis « com-
plètement ahuris » ; ils le prennent aussi pour
un fou : « T’es fou ? » . Ensuite, ils restent si-
lencieux : « bouche bée, en silence » et res-
pectueux car ils craignent la force de Robert :
« Personne ne dit rien » ; « se taisaient respec-
tueusement ». Enfin, ils comprennent ce que
veut faire Robert, ils entrent donc dans son jeu
pour retrouver leur dignité, ce qui améliore leur
moral : « [...] le moral du block K remonta sou-
dain de plusieurs crans » .
10 En premier lieu, ce texte me fait penser
au livre qui s’appelle Le Dernier Jour d’un
condamné, de Victor Hugo. Comme dans ce
texte, le lieu de l’action est la prison et le per-
sonnage principal est un prisonnier, condamné
à mort. Les personnages se ressemblent car ils
connaissent la même souffrance morale. Dans
l’extrait de La Promesse de l’aube, les prison-
niers sont désespérés et ahuris ; le condamne à
mort, lui, nous fait part de ses angoisses et de
ses cauchemars.
Ce texte me fait également penser au film qui
s’appelle Un Prophète car le thème abordé est
63
Français brevet Le corrigé
aussi l’enfermement et la prison... Comme les
personnages du texte, le héros, Malik El Dje-
bena, connaît la violence et la souffrance liées
au milieu carcéral. Comme les prisonniers,
mais différemment, il va trouver un moyen de
lutter pour survivre : en effet, au fil des mis-
sions que l’on va lui confier, il va s’endurcir et
gagner la confiance d’un clan, celui des Corses.
11 Robert utilise cette fiction de la grande
dame imaginaire pour prémunir ses camarades
contre la déchéance physique et morale. En
effet, la présence imaginaire de cette femme
doit, selon Robert, contraindre les prisonniers à
changer leurs attitudes puisqu’ils sont « sales,
désespérés », « ils geign[ent], se plaign[ent] et
blasph[èment] ». En effet face à une femme, un
homme doit se montrer respectueux et courtois.
En inventant cette fiction, Robert veut proté-
ger ses camarades d’un laisser-aller total, de la
perte définitive de leur dignité et de leur huma-
nité. Incontestablement, il parvient à atteindre
son but. En effet, à la fin du texte, les prison-
niers comprennent la démarche de Robert, ils
entrent donc dans son jeu, ce qui leur redonne
confiance et améliore leur moral : « [...] le mo-
ral du block K remonta soudain de plusieurs
crans ».
II. Réécriture
Un jour, par exemple, j’étais entré dans le block mimant l’attitude d’un homme qui donne le bras
à une femme. Ils étaient écroulés dans leurs coins, sales, écœurés, désespérés. [...] Je traversai
la baraque, continuant à offrir le bras à la femme imaginaire sous leurs regards médusés, puis je
fis le geste de l’inviter à s’asseoir surmon lit.
III. Dictée
Le texte est un autre extrait de l’œuvre de Romain Gary, Les Racines du ciel : nous retrouvons le
récit à la première personne, le récit de souvenirs au passé, le présent de l’énonciation.
Plusieurs verbes sont conjugués au présent de l’indicatif, accordés avec leur sujet : je dois, j’essaye,
c’est.
Plusieurs verbes sont conjugués au plus-que-parfait de l’indicatif, avec l’auxiliaire avoir ; leur
participe passé ne s’accorde pas car le COD est placé après : j’ai contracté, (un camarade) qui
avait eu. Deux verbes sont conjugués avec l’auxiliaire être ; le participe passé s’accorde avec le
sujet : il s’était mis, il était devenu.
Trois verbes sont à l’imparfait de l’indicatif ; les terminaisons sont identiques pour les verbes des
trois groupes : il sentait (troisième personne du singulier), les murs allaient (troisième personne
du pluriel), les Allemands le trouvaient (troisième personne du pluriel).
Des verbes du premier groupe sont à l’infinitif car ils sont précédés d’une préposition : de m’ac-
quitter, à penser, en train de rigoler ; on peut les remplacer par un verbe du deuxième ou du
troisième groupe pour savoir qu’ils sont à l’infinitif en -er (j’essaye de finir, il s’était mis à réflé-
chir, en train de rire). D’autres verbes sont à l’infinitif car ils dépendent d’un verbe qui n’est pas
un auxiliaire : (je dois) dire, (allaient l’) étouffer.
64
Sujet 3 – Le corrigé
Les déterminants indiquent le nombre (singulier ou pluriel) du nom qu’ils déterminent : une dette,
les éléphants, un camarade, cette idée, quelques jours, unmètre dix, unmètre cinquante, lesmurs,
aux troupeaux, les Allemands.
Plusieurs mots comportent une consonne doublée : aussi, dette, essaye, acquitter, cette, allaient,
étouffer, Allemands.
Plusieurs mots se terminent par une consonne que l’on n’entend pas ; en trouvant un mot de
la même famille ou en le mettant au féminin, on peut parfois identifier cette consonne finale :
vous (voussoyer), envers, éléphant (éléphanteau), seulement, après, cachot (cachottier), alors, mis
(mise), Allemand (Allemande).
Certains mots féminins se terminent en -ée (idée) ou en -é (captivité, liberté). D’autres mots ont
une orthographe qui est souvent source d’erreur : acquitter, éléphants ; aux troupeaux d’éléphants
(il y a plusieurs éléphants dans un troupeau ; au singulier et au pluriel, aux troupeaux et au troupeau
se prononcent de la même façon ; ici, le personnage pense à plusieurs troupeaux).
Il faut bien écouter les liaisons : dire aussi, les éléphants, c’est un camarade, avait eu, les murs
allaient, mis à penser aux troupeaux, éléphants en liberté, les Allemands.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Il y a quelques années, j’étais une fille solitaire, renfermée, revêche. J’avais toujours le visage
renfrogné, la mine sombre, surtout quand je côtoyais les garçons et les filles de mon âge que je
trouvais stupides, inconsistants. Je vivais dans mon coin, je ne parlais presque pas, juste pour les
situations élémentaires de la vie courante : bonjour, bonsoir, au revoir, une baguette, où est mon
jean ?... Souvent un regard ou un geste suffisait pour me faire comprendre. Alors, à quoi bon par-
ler ! En classe, les professeurs avaient beau essayer de m’interroger, je restais obstinément muette
comme une carpe. Sur mon bulletin trimestriel, ils écrivaient pour la plupart « Doit participer da-
vantage » ou « J’ignore encore le son de sa voix. » Moi, je me sentais bien, seule avec moi-même,
branchée en continu sur mes écouteurs. Après le collège, je rentrais à la maison et filais dans ma
chambre où je m’enfermais pour écouter de la musique ; je n’en sortais que pour les repas. Mes pa-
rents me considéraient comme une extraterrestre ; en effet, après de nombreux efforts, ils avaient
renoncé à me faire changer d’attitude. Je n’avais besoin de personne d’autre, je me suffisais. Et
puis un jour, tout a changé.
À la rentrée de janvier, une nouvelle élève est arrivée dans la classe. Sans hésiter, elle est venue
s’installer à côté de moi, au fond de la salle. D’autres places étaient libres, mais non, il a fallu
qu’elle choisisse celle-là ! J’étais furieuse de voir mon espace personnel envahi par une inconnue.
Je le lui ai fait comprendre en lui lançant un de mes regards noirs. Elle a fait celle qui ne voyait
pas et m’a souri. À la fin du cours, elle a tenté d’engager la conversation. En vain. J’ai filé dans un
coin de la cour. Elle m’y a suivi. « Bonjour, je m’appelle Chloé. Tu as compris que je suis nouvelle
dans ce collège. Tu pourrais me le faire visiter, me donner des informations sur nos professeurs,
sur les endroits sympas du quartier ? Bref, m’aider à m’intégrer. » Elle me demandait, à moi, la
reine de la solitude, de l’aider à s’intégrer ! Comme j’essayais de m’esquiver, elle m’a arrêtée.
65
Français brevet Le corrigé
« Tu ne me connais pas, je suis plutôt amicale, gentille. Alors je ne vois pas pourquoi tu me fuis, tu
refuses de me parler. Je désire seulement être ton amie. Je ne suis pas pestiférée. Réponds quelque
chose. »
Indifférente et silencieuse, je l’ai plantée là, sans même la regarder.
Les jours suivants, elle est quandmême revenue s’installer à côté demoi. Pourtant, elle avait rejoint
les autres élèves de la classe ; de loin, je les voyais bavarder à la récréation, rire, échanger des
disques demusique. Elle me prêtait sonmatériel de géométrie quand j’avais oublié le mien, elle me
proposait de m’expliquer ou de m’aider quand je rencontrais des difficultés de compréhension...
Moi, je ne voulais rien, je n’attendais rien d’elle, ni de personne d’ailleurs, excepté qu’on me laisse
tranquille. Mais sa gentillesse, sa disponibilité, sa fraîcheur aussi ont peu à peu entamé mon repli
sur moi. Un jour, j’ai accepté qu’elle m’aide à faire mes exercices de mathématiques : en étude,
elle avait remarqué que je peinais, que je n’y arrivais pas.
Un autre jour, elle m’a rattrapée à la sortie du collège et m’a raccompagnée chez moi.
« Tu sais, je te comprends, tu n’apprécies pas que je m’impose dans ton univers, tu as le sentiment
que je t’envahis. C’est vrai, tu as raison. Si j’agis ainsi, c’est pour que tu réalises combien tu es
seule. Je t’observe depuis mon arrivée : tu n’as aucun camarade, tu ne parles à personne, personne
ne t’invite à son anniversaire, tandis que j’ai déjà reçu deux invitations. On dirait un ours ! On
dirait que tu es en colère contre le monde entier. Dans ta bulle. Tu t’enfermes dans ta bulle. Or tu
n’as pas conscience de tout ce que tu perds en vivant ainsi, en te coupant des autres, de tes parents.
Tu es de plus en plus aigrie, triste. À notre âge, la vie peut être belle, on peut profiter de notre
jeunesse. Il faut s’ouvrir à la vie et aux autres, accepter leur amitié, et tu verras, ta vie n’en sera
que plus belle. Si tu continues à rester dans ton coin, tu vas vieillir avant l’âge. Crois-moi, j’ai
l’expérience de ces choses-là, j’étais comme toi avant. Heureusement, un jour, un garçon de ma
classe a insisté, comme je l’ai fait avec toi...
– J’aime bien la solitude, je ne m’ennuie jamais, j’écoute de la musique, je réfléchis. Qu’est-ce
que les autres vont m’apporter ? Ils sont bêtes, ce sont de véritables gamins. Nous n’avons pas les
mêmes goûts, les mêmes préoccupations, ai-je protesté en l’interrompant.
– Ce sont les mêmes arguments que j’ai utilisés aussi pour justifier mon attitude quand mon ami
m’a parlé. Aujourd’hui, je peux t’affirmer que ce sont des mensonges, on se ment à soi-même, sans
doute pour cacher sa peur, son angoisse, sa timidité. Que sais-tu des goûts et des préoccupations
des autres puisque tu ne les fréquentes pas ? Si tu donnes, tu recevras ; les autres aussi éprouvent ces
sentiments, cependant ils affrontent la vie et ses incertitudes ensemble, en discutant, en s’épaulant
quand c’est nécessaire. On ne peut pas vivre tout seul au milieu de la foule, comme sur une île
déserte. Robinson Crusoé était bien content de rencontrer Vendredi pour mettre un terme à son
isolement.
– Ce n’est pas facile d’affronter le regard et le jugement des autres, de se sentir à l’aise, ai-je avoué.
– Tout à fait mais dis-toi que c’est valable aussi pour eux. L’amitié, ce n’est pas un ciel sans nuage,
une mer calme. Parfois l’orage ou la tempête éclate. Le beau temps revient toujours. »
Elle ne m’a pas convaincue sur-le-champ. Toutefois, je me suis montrée moins fermée, moins
agressive. Elle m’a raccompagnée plusieurs fois et nous avons repris notre discussion. Je parlais
plus facilement, je sentais qu’un changement s’opérait en moi. Un samedi après-midi, elle m’a
invitée chez elle. C’était une première pour moi, une telle invitation. Mes parents n’en revenaient
66
Sujet 3 – Le corrigé
pas. Quelle surprise quand je suis arrivée ! Elle avait invité d’autres élèves de ma classe. Ils m’ont
saluée, m’ont offert un Coca-Cola, m’ont demandé si j’aimais la musique qui passait sur la chaîne
stéréo. Après une petite hésitation, j’ai répondu oui. Je me suis tournée vers Inès, elle arborait un
magnifique sourire et m’a fait un clin d’œil discret.
C’était le début d’une nouvelle vie.
Sujet de réflexion
Depuis plusieurs années, les autobiographies, les mémoires, les livres de souvenirs, les récits
de vie se sont considérablement multipliés. Est-ce simplement une mode littéraire ou ces écrits
présentent-ils un réel intérêt pour le lecteur ?
Il est vrai que de plus en plus de personnes racontent leur vie : des écrivains bien sûr mais aussi
des vedettes de la chanson, du cinéma, du sport, des hommes politiques... ainsi que des êtres tout
à fait ordinaires. On raconte son enfance, son adolescence, sa maladie, ses rencontres, ses amours,
ses mariages et ses divorces. Bref, bon nombre de ces récits se ressemblent, sont interchangeables
et n’apportent pas grand-chose à la compréhension de la vie et de l’homme. Ce sont des produits
aisément consommables, jetables, il faut donc bien chercher pour trouver la « pépite » qui mérite
notre attention.
Cependant il existe bel et bien des récits utiles, voire indispensables car ils constituent de précieux
témoignages sur certaines périodes importantes de notre histoire. Ainsi le personnage de Romain
Gary, dans Les Racines du ciel, témoigne des conditions de vie des prisonniers dans les camps, de
leur désespoir, de leur déshumanisation. Mais il montre aussi comment ces hommes reconquièrent
leur dignité en réagissant grâce à Robert. Cette capacité à résister à la déchéance est une formidable
leçon de vie, un éclairage très intéressant sur la nature humaine, sur ses ressources. Dans les cours
d’histoire sur la guerre, on n’a pas souvent l’occasion de percevoir les événements avec les yeux
des acteurs ou des témoins. Par leur témoignage donc, des auteurs transmettent aux générations
suivantes une parcelle de vérité faisant, de ce fait, œuvre utile.
Par ailleurs, ces récits autobiographiques, ces journaux intimes obligent à un devoir de mémoire
afin que nous n’oubliions pas les terribles épreuves vécues lors des guerres, des catastrophes, des
génocides.... En effet, quand une grande distance s’établit, nous avons tendance à ne plus penser au
passé lointain, alors que ce dernier permet de tirer des leçons bénéfiques, afin de ne pas commettre
les mêmes erreurs. Le Journal d’Anne Frank est un témoignage remarquable pour comprendre la
vie des familles persécutées, poursuivies et déportées. Dans le Journal de Zlata, Zlata, âgée de
treize ans, raconte la guerre et ses horreurs, en 1993, à Sarajevo.
Enfin, notre expérience personnelle, à nous lecteurs, est nécessairement limitée : certes la lit-
térature romanesque permet de l’enrichir mais les histoires sont imaginaires, et en plus il y a
une recherche importante au niveau de l’écriture, du style. Mais dans les récits de vie, le lec-
teur est confronté à la réalité, une réalité rapportée sans recherche d’effets littéraires, avec une
67
Français brevet Le corrigé
plus grande authenticité. Il me semble que c’est encore plus enrichissant qu’un roman car nous
prenons conscience que ces gens ont vraiment existé, vraiment vécu ce qu’ils racontent, que ce
soit heureux ou malheureux. Ces témoignages sont motivants, stimulants : ils nous fournissent
des exemples à suivre ou à refuser, des modèles à imiter, des valeurs essentielles. Ainsi Ma Yan
raconte dans des carnets son quotidien de petite fille dans la Chine d’aujourd’hui, ses rêves, ses
déceptions. Nous découvrons dans son journal un autre pays, une autre société, une civilisation
différente mais également une jeunesse qui, comme nous, a de merveilleuses espérances.
En conclusion, cette écriture de soi, est utile au lecteur, à condition qu’elle favorise une véritable
exploration, investigation de lui-même, des autres, de l’homme en général, à travers un destin
singulier, et qu’elle ne se réduise pas à un vague bavardage intime, sans intérêt pour la formation,
l’éducation du lecteur.
68
Sujet 4, Sujet inédit
Minh Tran Huy, La Double Vie d’Anna Song
L’action se situe en France. Le narrateur, Paul Desroches, est un enfant de huit ans, orphelin
depuis peu. Mme Thi, l’amie de la grand-mère de Paul, est d’origine vietnamienne.
À l’approche de la rentrée scolaire, ma grand-mère, qui m’estimait suffisamment perturbé par la
mort de mes parents, a voulu faciliter mon intégration dans une nouvelle école et une nouvelle
classe en me présentant la petite-fille de Mme Thi ; celle-ci avait mon âge et pourrait me guider au
sein de l’établissement, qu’elle fréquentait depuis deux ans.Ma grand-mère espérait qu’enme liant
dès à présent avec cette future camarade, je n’aurais pas à affronter l’isolement que tout dernier5
venu connaît lorsque les groupes et les amitiés se sont déjà formés. Elle m’a ainsi proposé, un bel
après-midi du mois d’août, d’aller rendre visite à Mme Thi et à sa petite-fille tout juste revenues
de vacances, avec au bras un panier garni de confitures et de cerises du jardin. « Tu verras, elle
est très gentille, et très bien élevée. Je suis sûre que tu n’auras aucun mal à t’entendre avec elle :
vous avez le même genre de caractère, réservé sans être timide. »10
C’est avec un enthousiasme modéré que j’ai donné la main à ma grand-mère en vue de la prome-
nade qui devait nous mener jusqu’à la maison de son amie, située à quelques rues de là. Je m’étais
habitué à la routine de mon existence, à mes nuits intranquilles, au souvenir de mes parents m’en-
veloppant tout le jour comme un cocon tandis que j’allais de la fenêtre au jardin, et du jardin à
la fenêtre. Le temps s’était arrêté depuis leur disparition et je ne voyais que des inconvénients15
à sa remise en marche. Mes fantômes me suffisaient ; je n’avais pas envie de faire de nouvelles
rencontres.
Le soleil étirait nos ombres sur le trottoir et je sentais avec une sorte de bien-être passif mais
néanmoins reconnaissant sa caresse sur ma joue et mes cheveux. [...]
Ma grand-mère tenait mamain dans la sienne et je ne savais pas que les notes de piano qui flottaient20
dans l’air et me parvenaient avec de plus en plus d’acuité tandis que nous avancions dans la rue,
je ne savais pas que la profonde mélancolie qui donnait à cette musique l’ineffable douceur d’un
chant, marquaient mon entrée dans un monde peuplé de choses aussi irréelles et attirantes que
des licornes au pelage doré. Un monde où les ombres qui vous accompagnaient jusque-là n’ont
d’autre choix que de disparaître pour céder leur place à de nouveaux mirages.25
Ma grand-mère s’est arrêtée devant la maison d’où provenait la musique et m’a expliqué que la
petite-fille de Mme Thi jouait depuis qu’elle était toute petite. Elle était très douée, et avait ému
tous les parents lors de la fête de fin d’année, en juin dernier. [...] Et c’est ainsi que j’ai commencé
d’aimer Anna avant même de l’avoir vue.
Minh Tran Huy, La Double Vie d’Anna Song, Actes Sud, 2009.
69
Français brevet Le sujet
I. Questions
1 Paul est-il :
a) un adulte ?
b) un adolescent ?
c) un enfant ?
Repérez la bonne réponse et réécrivez-la.
2 « Ma grand-mère espérait qu’en me liant à
présent avec cette future camarade, je n’aurais
pas à affronter l’isolement que tout dernier
venu connaît lorsque les groupes et les amitiés
se sont déjà formés. »
a) À quels temps et à quels modes sont conju-
gués chacun des deux verbes soulignés ?
b) Expliquez pourquoi ils sont employés.
3 Pour quelles raisons la grand-mère
souhaite-t-elle présenter Paul à Anna ? Rédi-
gez une réponse construite en relevant trois
éléments dans le texte.
4 « C’est avec un enthousiasme modéré que
j’ai donné la main à ma grand-mère ».
a) Quelle est la particularité grammaticale de
cette expression ?
b)Quel élément est mis en valeur dans cette
phrase ? Sur quoi le narrateur souhaite-t-il in-
sister ?
5 « Je m’étais habitué à la routine de mon
existence, à mes nuits intranquilles, au souve-
nir de mes parents m’enveloppant tout le jour
comme un cocon tandis que j’allais de la fe-
nêtre au jardin, et du jardin à la fenêtre. »
a) Repérez et identifiez les deux figures de style
utilisées dans cette phrase.
b) Expliquez-les : que met ainsi le narrateur en
valeur ?
6 « Mes fantômes me suffisaient... ».
a) Qui sont les fantômes de Paul ?
b)Dans l’avant-dernier paragraphe, quel autre
mot désigne les fantômes de Paul ?
7 Décomposez le mot « irréelles ».
8 Selon vous, quel est l’effet de lamusique sur
l’esprit de Paul ? Justifiez votre réponse.
9 Question bilan. À votre avis, la grand-mère
a-t-elle eu raison de présenter Paul à Anna ?
Vous développerez votre réponse en vous ap-
puyant sur des indices du texte.
II. Réécriture
Réécrivez l’extrait suivant en remplaçant le pronom personnel « j’ » ou « je » par le pronom
personnel « elle ». Vous effectuerez tous les changements nécessaires.
« C’est avec un enthousiasme modéré que j’ai donné la main à ma grand-mère en vue de la prome-
nade qui devait nous mener jusqu’à la maison de son amie, située à quelques rues de là. Je m’étais
habitué à la routine de mon existence, à mes nuits intranquilles, au souvenir de mes parents m’en-
veloppant tout le jour comme un cocon [...] »
70
Sujet 4 – Le sujet
III. Dictée
Lematin, la lumière du jour me parvenait de concert avec le parfum dont usait ma grand-mère, une
senteur de jasmin restée associée pour moi à l’image d’une vieille dame aux manières exquises
et aux yeux clairs comme l’eau, avec de beaux cheveux neigeux, ramenés en un chignon sur
lequel elle agrafait une barrette de jade. Cette barrette était un cadeau, et son unique coquetterie
– elle ne portait jamais de bijoux, à part son alliance. Elle ne lui venait ni de ma mère, ni de mon
grand-père, mort avant ma naissance, mais d’une voisine, Mme Thi, une vieille dame vietnamienne
qui bredouillait tout juste quelques mots de français.
Minh Tran Huy, La Double Vie d’Anna Song, Actes Sud, 2009.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Imaginez la suite du texte. Paul raconte sa première rencontre avec Anna. Accompagné de sa
grand-mère, il entre dans la maison de Mme Thi et découvre Anna à son piano.
Sujet de réflexion
Vous rédigez une lettre adressée à votre principal pour lui proposer la création d’un auditorium
dans lequel les élèves puissent écouter de la musique. Vous justifiez votre demande en utilisant au
moins trois arguments.
71
Français brevet Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
äComprendre la question
Expressions-clés : « Repérez », « réécrivez ».
Explication des expressions-clés : vous devez choisir la bonne réponse parmi les trois proposées
et la réécrire sur votre copie.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive de tout le texte.
2. Interrogez-vous : quels sont les mots ou expressions du texte qui me permettent d’affirmer
sans aucun doute que Paul est un adulte ? un enfant ? un adolescent ?
2
a) et b) äComprendre la question
Expressions-clés : « À quel temps », « à quel mode », « expliquez pourquoi ils sont employés ici ».
Définition du mot-clé « mode » : le mode d’un verbe, c’est la manière ou la façon dont un fait ou
un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une action réelle ? une action
éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?
Explication des expressions-clés : vous devez donner le mode et le temps de chacun des verbes
puis vous devez expliquer quelle est la valeur de ces deux temps et de leur mode respectif dans
cette phrase.
äMobiliser ses connaissances
Astuces :
– pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des termi-
naisons de l’imparfait ;
– pour repérer un verbe au mode subjonctif : il est toujours précédé du mot « que/qu’ » ;
– pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des termi-
naisons de l’imparfait.
Rappel de cours : les valeurs du présent du conditionnel
– Il exprime une valeur du futur : quand il est en rapport avec un temps du passé, on dit qu’il a une
valeur de futur dans le passé. Ex. : Le fabricant présentait les nouveautés que les commerçants
vendraient.
– Il exprime la supposition. Ex. : Si tu étais libre ce soir, nous sortirions.
– Il exprime des faits supposés. Ex. : je crois que cette chanteuse gagnerait à être connue.
– Il exprime un souhait, un désir. Ex. : J’aimerais devenir célèbre.
72
Sujet 4 – Le sujet Pas à pas
Rappel de cours : les emplois de l’imparfait, appelés aussi les valeurs de l’imparfait.
– L’imparfait a une valeur descriptive :
Il exprime le décor (second plan) dans un récit. Ex. : Les champs s’étendaient à perte de vue.
Il exprime des actions secondaires, d’arrière-plan. Ex. : Il contemplait la rue. Tout à coup il se
leva et sortit de chez lui.
– L’imparfait a une valeur répétitive :
Il est le temps des faits habituels. Ex. : Tous les matins il se levait et prenait son petit-déjeuner.
– L’imparfait a une valeur modale :
Il exprime une hypothèse. Ex. : Si j’étais riche, je m’achèterais un bateau.
– L’imparfait a une valeur d’aspect :
Il montre les faits en cours d’accomplissement. Ex. : Il courait pendant des heures.
äProcéder par étapes
1. Interrogez-vous pour trouver le mode des verbes :
– Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?
Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.
– Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accompagné
d’aucun pronom personnel ?
Si oui, alors il s’agit du mode impératif.
– Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation est
soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ?
Si oui, alors il s’agit du mode conditionnel.
– Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?
Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses senti-
ments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ?
Si oui, alors il s’agit du mode subjonctif.
2. Interrogez-vous : quel est le temps de chacun des verbes ?
– Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le présent ?
Si oui, il s’agit du présent de l’indicatif. Sa terminaison peut être : au singulier -e, -es, -e / -s, -s,
-t / -ds, -ds, -d / -x, -x, -t / -cs, -cs, -c et au pluriel -ons, -ez, -ent.
– Le verbe exprime-t-il une action ou un état qui a lieu dans le passé ?
Si oui, il s’agit soit du passé simple, soit de l’imparfait, soit du plus-que-parfait.
→ Si le verbe se compose de deux éléments suivant le modèle : auxiliaire « être » ou « avoir » à
l’imparfait + participe passé, alors c’est du plus-que-parfait.
→ Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient,
alors c’est de l’imparfait.
73
Français brevet Le sujet Pas à pas
→ Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par :
-ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent,
-is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent,
-us, -us, -ut, -ûmes, -ûtes, -urent,
-ins, -ins, -int, -înmes, -întes, -inrent,
alors c’est du passé simple.
– Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le futur ?
Si le verbe se compose d’un élément qui suit la structure : infinitif + les terminaisons -ai, -as, -a,
-ons, -ez, -ont, alors c’est du futur simple.
3. Interrogez-vous : quelle la valeur des temps et des modes dans ce contexte précis ?
3
äComprendre la question
Expressions-clés : « Pour quelles raisons », « la grand-mère », « souhaite-t-elle présenter Paul à
Anna ? », « une réponse construite », « en relevant trois éléments du texte ».
Explication des expressions-clés : vous devez relever trois mots ou expressions du texte qui vous
aideront à expliquer pourquoi la grand-mère souhaite présenter Paul à Anna.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les raisons pour lesquelles la
grand-mère veut présenter Paul à Anna.
4
a) et b) äComprendre la question
Expressions-clés : « particularité grammaticale », « Quel élément », « mis en valeur », « Sur quoi
le narrateur souhaite-t-il insister ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi cette phrase est étrange et en quoi
elle ne respecte pas le modèle habituel de la phrase minimale : sujet - verbe - complément. Vous
devez préciser le mot ou les groupes de mots qui sont mis en valeur grâce à cette construction.
Enfin, vous devez expliquer l’idée que souhaite mettre en valeur le narrateur.
äProcéder par étapes
1. Observez la phrase qu’il faut analyser et déterminer la place du sujet, la place du verbe et
la place du COD.
2. Montrez que cette phrase ne respecte pas l’ordre habituel d’une phrase type sujet
verbe/complément .
3. Repérez les mots qui sont mis en valeur grâce à cette construction.
4. Interrogez-vous : pourquoi le narrateur met-il ces mots en valeur ? Sur quelle idée souhaite-
t-il insister ?
74
Sujet 4 – Le sujet Pas à pas
5
a) et b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Repérez », « identifiez », « les deux figures de style », « que met ainsi le
narrateur en valeur ? ».
Définition de l’expression-clé « figure de style » : c’est un procédé qui consiste à rendre plus
expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On
dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.
Définition de l’expression-clé « que met ainsi le narrateur en valeur ? » : vous devez déterminer
l’effet de la figure de style et vous devez expliquer pourquoi elle est utilisée dans le texte. Sur
quelle idée le narrateur souhaite-t-il insister ?
Explication des expressions-clés : vous devez repérer et nommer les deux figures de style puis
vous devez expliquer l’idée sur laquelle le narrateur souhaite insister.
äProcéder par étapes
Astuce : au brevet des collèges, il est souvent demandé aux élèves de repérer :
– les figures de style qui expriment une comparaison ;
– les figures de style qui expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;
– les figures de style qui exprime une idée d’opposition ;
– les figures de style qui jouent sur les sons.
Pour identifier la figure de style, interrogez-vous :
1. La figure de style exprime-t-elle une comparaison implicite ou non ? Si oui, alors il peut
s’agir d’une comparaison, d’une métaphore, d’une personnification ou d’une allégorie.
2. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le
comparant) à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ?
Si oui, il s’agit alors d’une comparaison.
3. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’appa-
raisse le comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui,
il s’agit d’une métaphore.
4. Est-ce que la figure de style attribue étrangement des comportements humains à un objet
ou à un animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.
5. Est-ce que la figure de style est une idée abstraite représentée concrètement par un person-
nage placé dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.
6. La figure de style exprime-t-elle une idée d’insistance, de répétition ou d’exagération ? Si
oui, alors il peut s’agir d’une accumulation, d’une gradation, d’une anaphore, d’un paral-
lélisme ou d’une hyperbole.
7. La figure de style exprime-t-elle une idée d’atténuation ? Si oui, alors il peut s’agir d’un
euphémisme ou d’une litote.
75
Français brevet Le sujet Pas à pas
8. La figure de style est-elle utilisée pour dire autrement quelque chose ? (Elle remplace alors
un terme par un autre terme ou par toute une expression.) Si oui, alors il peut s’agir d’une
métonymie, d’une synecdoque ou d’une périphrase.
9. La figure de style exprime-t-elle une idée d’opposition ? Si oui, il peut s’agir d’une anti-
thèse, d’un oxymore, d’une antiphrase ou d’un chiasme.
10. La figure de style joue-t-elle sur les sons ? Si oui, il peut s’agir d’une assonance, d’une
allitération ou d’une paronomase.
Après avoir identifié la figure de style en question, interrogez-vous à nouveau : quelle idée le
narrateur souhaite-t-il mettre en valeur ?
6
a) et b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Qui », « sont », « les fantômes ? », « Dans l’avant-dernier paragraphe », « quel
autre mot », « désigne les fantômes de Paul ? ».
Explication des mots-clés : vous devez donner l’identité des fantômes de Paul. Puis, dans l’avant-
dernier paragraphe, vous devez extraire le mot ou l’expression qui désigne ces « fantômes ».
äProcéder par étapes
1. Procéder à une relecture attentive de la ligne 12 à la ligne 18.
2. Interrogez-vous : qui sont ces fameux fantômes ?
3. Procédez ensuite à une relecture attentive de la ligne 21 à la ligne 27.
4. Repérez et relevez un mot ou une expression qui désigne aussi les « fantômes » de Paul.
7
äComprendre la question
Expressions-clés : « Décomposez le mot ».
Définition de l’expression-clé « décomposez lemot » : vous devez identifier les différents éléments
qui composent ce mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un) et son
suffixe (s’il en a un).
äProcéder par étapes
1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.
2. Identifiez le préfixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se
peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)
3. Identifiez le suffixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se
peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)
8
äComprendre la question
Expressions-clés : « l’effet de la musique sur l’esprit de Paul », « Justifiez votre réponse ».
76
Sujet 4 – Le sujet Pas à pas
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou des groupes de mots qui sou-
lignent les répercussions de la musique sur l’esprit de Paul.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’avant-dernier paragraphe.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les réactions de Paul lorsqu’il
entend la musique.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des syno-
nymes.
9
äComprendre la question
Expressions-clés : « la grand-mère », « a-t-elle eu raison », « de présenter Paul à Anna ? », « Vous
développerez votre réponse en vous appuyant sur des indices du texte ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui montrent que
la grand-mère a eu raison - ou non - de présenter Anna à son petit-fils.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de tout le texte.
2. Interrogez-vous : la grand-mère a-t-elle eu raison d’agir ainsi ?
3. Repérez et relevez des expressions qui justifieront votre point de vue.
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « Réécrivez », « en remplaçant le pronom personnel „j“ ou „je“ par le pronom
personnel „elle“ ».
Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronom personnel « je » en pronom
personnel « elle ».
Cela engendre des modifications :
– au niveau des pronoms personnels sujets qui désignent le narrateur « je » qui se transforment
en pronoms personnels sujets « elle » ;
– au niveau des pronoms personnels compléments d’objets, qui désignent Paul et sa grand-mère
(« nous ») qui se transforment alors en pronoms personnels compléments d’objets de la troi-
sième personne du pluriel ;
– au niveau des déterminants possessifs de la première personne du singulier qui se transforment
en déterminants possessifs de la troisième personne du singulier ;
– au niveau de la conjugaison des verbes, conjugués dans l’extrait au passé composé et au plus-
que-parfait.
77
Français brevet Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Soulignez les pronoms personnels « je » qui désignent Paul et transformez-les en « elle ».
2. Soulignez les verbes dont « je » est sujet et modifiez la terminaison de l’auxiliaire et du
participe passé. (Attention à l’accord du participe passé avec l’auxiliaire « être ».)
3. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent au pronom personnel « je » et
transformez-les en déterminants possessifs qui se rapportent à « elle ».
4. Soulignez les pronoms personnels objets « nous » qui désignent Paul et sa grand-mère et
transformez-les en pronoms personnels objets de la troisième personne du pluriel.
III. Dictée
Voir le corrigé.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne : « Paul raconte sa première rencontre avec Anna », « il entre dans la maison de
Mme Thi et découvre Anna à son piano ».
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
Ici, je souligne « Imaginez la suite du texte », « Paul raconte ».
Je dois respecter le genre du texte, le roman. Je dois donc écrire un récit.
Je dois aussi respecter les pronoms personnels utilisés : « je » et « nous ».
Les personnages et les lieux que je compte évoquer doivent être cohérents et respecter le texte
qu’on nous a proposé d’étudier.
4. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire la suite du texte et que je dois raconter la rencontre de Paul et Anna. Pour
cela, je raconte son arrivée dans la maison et la découverte d’Anna à son piano.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « Paul raconte », j’en déduis que
le type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.
78
Sujet 4 – Le sujet Pas à pas
Je sais aussi que mon texte narratif peut éventuellement comporter des passages descriptifs. Je
conjugue alors l’imparfait.
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet.
Ici, « Accompagné de sa grand-mère, il entre dans la maison de Mme Thi et découvre Anna à
son piano. » Que ressent-il lorsqu’il entre dans la maison ? Comment est cette maison ? À quoi
ressemble Anna ? Comment réagit la grand-mère ?
Et, « Paul raconte sa première rencontre avec Anna. » Comment Anna réagit-elle ? Comment Paul
réagit-il ?
Est-ce que je choisis de faire dialoguer les deux personnages ? Que se disent-ils ?
7. J’établis le plan de mon devoir.
Paragraphe, type et forme du
texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Paragraphe 1
Récit
Pronom personnel
« je »
L’arrivée de Paul dans la
maison.
L’imparfait ou le passé simple.
Paragraphe 2
Récit
Pronom personnel
« je »
Paul voit Anna assise à son
piano.
L’imparfait ou le passé simple.
Paragraphe 3
Récit + pronoms personnels
« je » et « elle »
OU
Dialogue + pronoms
personnels « je » et « tu »
La rencontre entre les deux
personnages.
L’imparfait ou le passé simple si
c’est du récit ; le présent et le
passé composé si c’est du
dialogue.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
79
Français brevet Le sujet Pas à pas
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties.
Ici, je souligne : « proposer la création d’un auditorium dans l’établissement afin que les élèves
puissent écouter de la musique ».
3. Je propose une définition des mots-clés.
Définition du mot-clé « auditorium » : salle pour l’audition d’une œuvre musicale ou théâtrale,
pour les émissions de radio ou de télévision, ou pour les enregistrements sonores.
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.
Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif
composé d’arguments et d’exemples. En témoignent les expressions-clés « une lettre adressée à
votre principal » et « Vous justifiez votre demande en utilisant au moins trois arguments ». Je
conjugue donc les verbes au présent.
Astuce : la disposition d’une lettre officielle
– En haut à gauche, j’indique mon nom, prénom, mon adresse.
– En haut à droite, j’indique le nom et l’adresse de celui à qui cette lettre est destinée.
– Un peu plus bas, j’indique l’objet.
– Puis au milieu de la page j’écris : Madame ou Monsieur (tout dépend de l’identité du destina-
taire).
– Je vais à la ligne, je fais un alinéa et j’écris : « Je vous écris + le but » (formule d’appel).
– Je rédige ma lettre.
– À la fin, je n’oublie pas la formule de politesse. (Ex. : « Je vous prie d’agréer mes respectueuses
salutations. »)
– Je signe ma lettre.
Attention : pour des soucis d’anonymat, il est strictement interdit de donner son nom et de signer
la lettre de son nom. Par conséquent je vous conseille d’inventer un nom, une adresse et un nom
de principal.
5. Je reformule ce que je dois faire.
À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire une lettre dans laquelle je dois proposer au
principal de créer un espace dans lequel les élèves pourraient écouter de la musique.
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
Ici, « proposer la création d’un auditorium dans l’établissement a ? n que les élèves puissent écouter
de la musique. » Quelles sont les différentes fonctions d’un auditorium ? Au collège, pourquoi
80
Sujet 4 – Le sujet Pas à pas
est-il nécessaire et intéressant que les élèves écoutent de la musique ? Est-ce que l’auditorium
peut-être utile aux professeurs et aux professeurs de quelle matière ? Pourquoi ?
7. J’établis le plan de mon devoir.
L’introduction
Présentez le thème et la thèse.
Définissez le mot « auditorium ». Expliquez de manière générale pourquoi c’est utile.
Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter deux ou trois parties.
Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un
exemple.
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple
sur l’importance d’avoir un auditorium dans un collège.
8. Je relis attentivement mon devoir.
La musique dans les programmes de collège
Programme de troisième :
– « L’engagement » : « L’Affiche rouge », poème d’Aragon, mis en musique par Léo Ferré ; « Le
déserteur », poème de Boris Vian, mis en musique par Boris Vian.
– « La poésie » : Art poétique, Verlaine.
La musique en général
Livres : Tous les matins du monde, Pascal Quignard ; La Symphonie pastorale, Anré Gide ; Les
Variations Golberg, Nancy Huston.
Films : Sugar Man, Malik Bendjelloul ; Les Chats persans, Bahman Ghobadi ; Le Concert, Radu
Mihaileanu.
81
Français brevet Le sujet Pas à pas
La musique, sur Internet
http ://www.pourlascience.fr/ewb-pages/f/fiche-article-les-bienfaits-de-la-musique-31428.php
http ://www.lignesdecritures.org/Les-rapports-des-adolescents-a-la.html
Vers la classe de seconde
Rousseau et lamusique : http ://www.rousseau-2012.fr/connaitre-rousseau/loeuvre-et-lesprit-de-
rousseau/rousseau-et-la-musique/
Diderot et la musique : Le Neveu de Rameau.
Proust et la musique : Un amour de Swann.
Des citations sur la musique
« La musique, c’est du bruit qui pense » (Victor Hugo)
« La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. » (Platon)
« La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l’âme chercher le chagrin qui nous
dévore. » (Stendhal, Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase)
82
Sujet 4 – Le corrigé
I. Questions
1 Paul est un enfant.
2 a) Le verbe « espérait » est à l’imparfait de
l’indicatif ; « aurais » est au conditionnel pré-
sent.
b) Le mode et le temps du verbe « espérait »
correspondent à un récit au passé : l’imparfait
exprime une explication, un fait d’arrière-plan
(la raison pour laquelle la grand-mère veut ren-
contrer Mme Thi et Anna) ; le conditionnel ex-
prime le futur dans le passé.
3 La grand-mère de Paul veut à tout prix lui
présenter Anna car elle pense que la jeune fille
va aider son petit-fils à s’intégrer. En effet,
elle fréquente l’école depuis deux ans ; ensuite
la grand-mère tient à cette rencontre car elle
trouve qu’Anna est « très gentille », et « très
bien élevée ». Enfin la grand-mère est persua-
dée que les deux enfants vont bien s’entendre
car Anna a le même caractère que Paul, « ré-
servé sans être timide ».
4 a) La phrase est particulière car elle ne
suit pas le modèle habituel de toute phrase
simple (sujet - verbe - complément). La phrase
se construit autour de la forme emphatique
« c’est... que ».
b) Elle met en relief le complément circonstan-
ciel de manière « avec un enthousiasme mo-
déré ». Le narrateur souhaite montrer que le pe-
tit garçon ne tient pas particulièrement à ren-
contrer Anna.
5 a) L’expression « à la routine de mon exis-
tence, à mes nuits intranquilles, au souvenir de
mes parents » est une énumération. L’expres-
sion « au souvenir de mes parents m’envelop-
pant tout le jour comme un cocon » est une
comparaison.
b) L’énumération insiste sur la douleur et la
peine ressentie par le narrateur qui juge son
existence plate et morne. La comparaison
montre l’enfermement psychologique du narra-
teur : il est obsédé par le souvenir de ses parents
morts.
6 a) Les « fantômes » de Paul sont ses parents
décédés. Leur souvenir, leur image accom-
pagnent Paul jour et nuit, comme des ombres
du passé.
b) Dans l’avant-dernier paragraphe, le narra-
teur évoque « les ombres », qui sont une autre
image des fantômes.
7 Lemot « irréelles » se compose d’un préfixe
ir et d’un radical réelles qui est un adjectif au
féminin.
8 Paul est tout d’abord touché par la mélan-
colie qui se dégage de cette musique qu’il as-
simile à un chant, comme en témoigne l’ex-
pression « la profonde mélancolie qui donnait à
cette musique l’ineffable douceur d’un chant ».
Par ailleurs, la musique provoque la rêverie de
Paul, l’entrée de Paul dans un monde imagi-
naire comme le souligne l’expression « mon
entrée dans un monde peuplé de choses aussi
irréelles et attirantes que des licornes au pelage
doré ».
Enfin la musique apaise l’âme de Paul. Cette
idée est corroborée par l’expression « Un
monde où les ombres qui vous accompagnaient
jusque-là n’ont d’autre choix que de dispa-
raître pour céder leur place à de nouveaux mi-
rages. » Grâce à la musique, l’image de ses pa-
rentsmorts s’efface au profit de « nouveauxmi-
rages » c’est-à-dire de nouvelles « images ».
9 La grand-mère a eu raison de présenter Paul
à Anna car il commence « d’aimer Anna avant
même de l’avoir vue » : en effet, il est séduit,
attiré par la musique que joue Anna au piano,
83
Français brevet Le corrigé
unemusique douce etmélancolique, qui corres-
pond aux sentiments et à l’état d’âme de Paul.
Il aime celle qui peut jouer une telle musique,
qui provoque en lui tant d’émotions et fait
naître « de nouveaux mirages ».
II. Réécriture
« C’est avec un enthousiasme modéré qu’elle a donné la main à sa grand-mère en vue de la
promenade qui devait les mener jusqu’à la maison de son amie, située à quelques rues de là. Elle
s’était habituée à la routine de son existence, à ses nuits intranquilles, au souvenir de ses parents
l’enveloppant tout le jour comme un cocon [...] »
III. Dictée
Le texte est extrait du même roman ; on y retrouve donc les mêmes caractéristiques : récit au
passé composé et à l’imparfait de l’indicatif, narration à la première personne, évocation d’une
grand-mère et de son amie, Mme Thi.
Le temps dominant est l’imparfait de l’indicatif, dont les terminaisons sont identiques pour tous les
verbes (-ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient) ; le verbe s’accorde avec son sujet : la lumière (du jour me)
parvenait, usait ma grand-mère (sujet inversé), elle agrafait, cette barrette était, elle (ne) portait,
Elle (ne lui) venait, (une vieille vietnamienne) qui bredouillait (l’accord s’opère avec l’antécédent
du pronom relatif qui).
Les adjectifs et les participes passés employés seuls s’accordent avec le nom qu’ils qualifient :
une senteur (de jasmin) restée associée, une vieille dame, aux manières exquises (singulier : à
la manière exquise), aux yeux clairs, de beaux cheveux neigeux, ramenés (en un chignon), son
unique coquetterie, mon grand-père, mort (avant ma naissance), une vieille vietnamienne.
Plusieurs mots se terminent par une consonne que l’on n’entend pas ; en les mettant au fémi-
nin ou en cherchant un mot de la même famille, on peut identifier cette consonne : concert
(concerto, concertiste), parfum (parfumer, parfumeur), grand-mère (grand, grande), part (partie),
mort (morte), avant, tout (toute), mot (motus, motet), français (française).
Il ne faut pas confondre les homonymes : dont (relatif) et don (nom), donc (conjonction de co-
ordination) ; à (préposition) et a, as (avoir) ; et (conjonction de coordination) et est (être) ; cette
(déterminant démonstratif) et sept (déterminant numéral), cet (déterminant démonstratif, devant
un nommasculin commençant par une voyelle ou par h) ; son (déterminant possessif) et sont (être).
Quelques mots présentent une difficulté orthographique qui peut être une source d’erreur : jasmin,
associée, vieille, exquises, beaux cheveux neigeux, chignon, barrette, jade, coquetterie, bijoux.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Ma grand-mère se préparait à sonner quand la porte de Mme Thi s’est ouverte. Une vieille Viet-
namienne à la peau fripée comme une pomme nous a invités à entrer, avec un large sourire. Sans
84
Sujet 4 – Le corrigé
bruit, elle nous a conduits vers la musique, vers le chant doux et mélancolique qui me fascinait
tant. Il ne fallait pas troubler Anna, qui continuait à jouer, nous marchions donc en silence dans
cette maison un peu étrange. Au bout d’un interminable couloir, Mme Thi a ouvert une porte, qui
n’a même pas grincé sur ses gonds. Elle s’est effacée et nous sommes entrés dans le sanctuaire...
C’est là qu’Anna m’est apparue pour la première fois, toute de blanc vêtue et illuminée par la lu-
mière de ce bel après-midi d’août ! La petite fille était au piano, un immense piano, juchée sur un
tabouret trop grand pour elle. Ses cheveux noirs comme le jais tombaient sur ses épaules. C’était
une petite fille frêle, fragile comme la porcelaine de Chine. Mais mon regard était surtout attiré
par ses mains, par ses doigts longs et fins, qui volaient sur le clavier du piano et qui faisaient naître
cette plainte triste et agréable à la fois pénétrant mon âme et tout mon être. Mon cœur battait fort
dans ma poitrine, si fort que je croyais qu’elle allait éclater. Anna, immobile sur son siège, ne nous
voyait pas. De temps en temps elle jetait un coup d’œil rapide sur la partition. Elle était absorbée
par le jeu, par la musique, elle était enveloppée de notes, d’une mélodie qui flottait dans la pièce.
Je commençais à apercevoir de nouveaux mirages, de nouveaux fantômes, de nouvelles ombres,
pas les ombres du passé qui m’accompagnaient habituellement, ils peuplaient ces nouveaux pay-
sages qui défilaient devant mes yeux émerveillés. Soudain Mme Thi a rompu le charme en parlant
à sa petite-fille : Anna et moi sommes revenus dans le présent, les grains du sablier se sont re-
mis à couler. Les mains de l’ange se sont arrêtées, posées sur les touches blanches et noires, son
visage s’est alors tourné vers nous, nous qu’elle découvrait brusquement, nous qui faisions irrup-
tion dans son univers. « Anna, je te présente Paul, le petit garçon de mon amie. Je t’en ai parlé.
Il va fréquenter la même école que toi. Tu voudras bien l’aider, le guider dans sa découverte des
lieux. » Anna s’est approchée, nous a salués d’une petite révérence et sa voix cristalline a laissé
tomber ces mots : « Avec plaisir, grand-mère. » Ses yeux ont plongé dans les miens, ont transpercé
mon corps. Sans aucun doute, j’étais au paradis ! C’était le comble du bonheur. Je ne voulais plus
quitter Anna. J’étais amoureux ! Amoureux fou dès notre première rencontre.
Sujet de réflexion
Marcillac, le 12 décembre 2011
Monsieur le Principal,
Je prends la liberté de vous écrire pour vous parler d’un problème important, qui concerne la vie
dans notre collège. Beaucoup de mes camarades auraient bien voulu le faire, mais aucun n’a osé.
Alors je me jette à l’eau... Monsieur le Principal, je suis désolé de vous dire cela aussi brutale-
ment, mais on s’ennuie dans votre établissement. On s’ennuie à en mourir ! Toutes les semaines
se ressemblent. Les lundis ressemblent aux lundis. Les cours de grammaire se succèdent. Les
élèves bâillent à s’en décrocher la mâchoire. Même les professeurs s’ennuient. On le voit bien.
Enseigner l’accord du sujet et du verbe, raconter l’histoire du Petit Poucet depuis quinze ou vingt
ans, avouez que c’est lassant. Aussi, pour mettre un peu de gaieté dans notre vie à tous, je vous
propose la création d’un auditorium dans notre collège. Les tournois sportifs de foot, de basket,
de volley-ball ou de ping-pong, entre douze heures et quatorze heures, ne suscitent guère d’en-
thousiasme chez la majorité d’entre nous. Au collège de Roumigny, le principal a fait installer
85
Français brevet Le corrigé
une chaîne haute-fidélité, quelques fauteuils, des chaises, une armoire, dans une des salles proche
du réfectoire. Et ça marche : élèves, professeurs, surveillants s’y retrouvent pour écouter de la
musique, discuter de leurs goûts respectifs, quand ils ont un moment de libre dans leur emploi
du temps. La création de cet auditorium, au foyer des élèves, développerait le sens artistique, et
bien entendu mettrait de la vie, de l’animation dans nos murs. Ce serait aussi l’occasion de rap-
procher les cultures des différentes générations : nous ferions découvrir nos musiques, le rap, la
house, le hip-hop, le heavy metal, etc., et nous découvririons grâce aux adultes d’autres genres : le
classique, le jazz, la chanson poétique... Chacun deviendrait un « passeur culturel ». Je crois que
nous vivrions de formidables moments de partage. Je sais qu’au collège de Jaunac, ils ont créé
un club de lecture où chacun fait découvrir les livres qu’il a aimés ; c’est l’occasion d’échanger,
d’expliquer, et de mieux se connaître. Ici, ce serait une sorte de club musique. On pourrait même
remplacer la vieille sonnerie par de la musique. On a des titres à vous proposer, si vous voulez.
Pour le financement, les dépenses seraient minimes : les membres du club apporteraient leurs
propres disques. Il faudrait seulement acheter une chaîne stéréo. Nous pourrions solliciter l’aide
du Foyer socio-éducatif. Quant au mobilier, je pense qu’il ne serait pas difficile de le trouver. Bien
entendu, cet auditorium serait géré par quelques élèves de 3e, assistés des adultes volontaires et
intéressés. Vivre dans un cadre attrayant est plus agréable, plus motivant. Voilà, Monsieur le Prin-
cipal, ma proposition pour lutter contre l’ennui et la morosité. Tout le monde viendrait au collège
avec plaisir. Je reste à votre disposition pour discuter de ce projet et des modalités de sa mise en
œuvre, notamment au niveau de la vie scolaire.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur le Principal, l’expression de
mes sentiments respectueux.
86
Sujet 5, Sujet inédit
Maxence Fermine, Le Violon noir
À cinq ans, Johannes Kerelsty découvre l’amour du violon, instrument auquel il est initié par un
violoniste tsigane.
Johannes jouait près du bassin lorsqu’un homme à la barbe et aux cheveux noirs apparut au détour
de l’allée. Sans prononcer une parole, l’inconnu s’arrêta au milieu du chemin et sortit un violon de
son étui. Il était si grand que le violon entre ses mains semblait un jouet. Quelques badauds, intri-
gués par l’allure du personnage, s’attroupèrent bientôt autour de lui. Johannes, fasciné, s’approcha
lui aussi.5
Battant la mesure avec son pied, le tsigane 1 exécutait un air si entraînant que le jeune garçon en
resta bouche bée, désignant le musicien ambulant comme s’il se fût agi d’une apparition. Johannes
demeura longtemps immobile, envoûté par cette musique qu’il entendait pour la première fois.
Ce tsigane n’était peut-être pas un excellent violoniste, il n’avait certainement jamais appris à jouer
autrement qu’à l’oreille, mais il possédait une force d’âme si intense que chaque note arrachée à10
l’instrument semblait venir de son cœur. On reconnaissait dans cette plainte la voix du musicien,
avec les déchirements, les cris de bonheur et de joie qui sont ceux de tous les tsiganes du monde.
Johannes savait cela. Il l’entendait mieux que quiconque. Il comprenait la voix du violon.
Le tsigane lui aussi savait cela, comme il savait que Johannes était de son peuple : celui des âmes
musiciennes. Il regarda l’enfant et se mit à jouer pour lui une polonaise 2 pleine de lyrisme et15
de beauté, d’une sonorité si étrange que seuls quelques initiés 3 pouvaient comprendre. Johannes
sut que cette langue était la sienne, la seule qu’il maîtrisât déjà, la seule qui le relierait à jamais
au monde. En écoutant, il avait saisi le message. Le tsigane ne jouait pas un simple morceau de
musique, il racontait sa vie. Alors, fermant les yeux, l’enfant se laissa aller à la rêverie.
Il vit les routes de Bohême et les sapins sous la neige, les veillées près du feu et les danses des20
femmes. Il sut l’errance de village en village, les souffrances, les privations, les insultes, le froid,
la faim et la solitude. Il devina aussi le réconfort d’une porte qui s’ouvre, la chaleur d’un foyer,
les sourires échangés, la générosité des villageois, la musique qui réchauffe les cœurs, les rires,
l’amour parfois.
Johannes vit tout cela. Et cela se vit dans ses yeux.25
Lorsqu’il eut fini de jouer, le tsigane tendit sa sébile pour récolter quelques pièces. Quatre ou cinq
fois la timbale de fer résonna d’une note argentée. Quand il s’approcha de l’enfant, il s’agenouilla
et, d’un geste tendre, lui caressa les cheveux.
– Toi, petit, tu m’as donné bien plus qu’eux tous avec la chaleur de tes yeux.
Et il s’en alla comme il était venu.30
De ce jour-là, Johannes sut qu’il était musicien.
Deux ans plus tard, il était violoniste.
Maxence Fermine, Le Violon noir, éditions Arléa, 1999.
1.Tsigane : qui appartient aux Bohémiens.
2.Polonaise : danse polonaise.
3. Initiés : personnes à qui on a communiqué certaines connaissances, certains mystères.
87
Français brevet Le sujet
I. Questions
1 a) En vous appuyant sur des indices du pre-
mier paragraphe, faites le portrait du violoniste.
b) Quelle impression se dégage de ce portrait ?
2 Si vous deviez porter un jugement sur la ré-
action de Johannes, lorsque le musicien tsigane
commence à jouer, quels adjectifs utiliseriez-
vous ?
3 « mais il possédait une force d’âme si in-
tense que chaque note arrachée à l’instrument
semblait venir de son cœur ».
a) Quel rapport logique est exprimé dans cette
phrase ?
b) Comment comprenez-vous cette phrase ?
4 « Il comprenait la voix du violon. ».
a) Quelle image est utilisée ici ?
b) Selon vous, que signifie cette phrase ?
5 Pour quelles raisons le narrateur affirme :
« Le tsigane ne jouait pas un simple morceau
de musique, il racontait sa vie. » ? Vous déve-
lopperez au moins deux raisons.
6 a) Quels sont les deux sens principalement
mobilisés par Johannes dans ce texte ? Justifiez
votre réponse.
b) Selon vous, ces deux sens ont-ils un rapport
entre eux ?
7 « Toi, petit, tu m’as donné bien plus qu’eux
tous avec la chaleur de tes yeux. ».
a) Qui est désigné par le pronom « eux » ?
b) Pourquoi l’expression « la chaleur de tes
yeux » est-elle étrange ? Selon vous, que signi-
fie cette expression ?
8 Quel rapport voyez-vous entre le titre et le
texte ?
9 Question de synthèse. Selon vous, à quoi
voit-on que Johannes se prédestine à une car-
rière de musicien ? En vous appuyant sur l’en-
semble du texte et sur les réponses que vous
avez précédemment données, vous développe-
rez une réponse argumentée et composée de
trois paragraphes distincts.
II. Réécriture
Vous réécrirez le passage suivant en remplaçant « le tsigane » par « les tsiganes ». Vous ferez
toutes les transformations nécessaires.
« Le tsigane lui aussi savait cela, comme il savait que Johannes était de son peuple : celui des
âmes musiciennes. Il regarda l’enfant et se mit à jouer pour lui une polonaise pleine de lyrisme et
de beauté [...]. »
88
Sujet 5 – Le sujet
III. Dictée
Johannes s’approcha lentement du coin d’ombre d’où semblait s’élever cette musique. Il alluma
une chandelle et, lentement, avança vers ce mystère. Le son provenait du violon noir.
Avec mille précautions, Johannes se saisit de l’instrument, le contempla, prit un archet et, fermant
les yeux, se mit à jouer. La première note le fit tressaillir.
Maxence Fermine, Le Violon noir, éditions Arléa, 1999.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Vous avez, vous aussi, un jour rencontré quelqu’un qui vous a fasciné par ses dons (sculpteur,
peintre, danseur, musicien).
En une vingtaine de lignes, vous ferez le récit de cette rencontre, vous ferez le portrait de ce
personnage. Vous montrerez en quoi cette personne a changé votre vie.
Sujet de réflexion
Pensez-vous que l’on doit tout faire pour réaliser son rêve ou sa passion ? Dans un développe-
ment d’une trentaine de lignes, vous exprimerez votre avis en donnant trois arguments illustrés
d’exemples.
89
Français brevet Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « En vous appuyant sur des indices », « portrait du violoniste ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire du premier paragraphe des mots ou expres-
sions qui décrivent le violoniste.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive du premier paragraphe.
2. Repérez et relevez les indices qui décrivent le violoniste.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « impression », « se dégage », « de ce portrait ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer la sensation ou sentiment produit par la
description du violoniste.
Ex. : une impression de peur, d’angoisse, de calme, de bien-être, d’étrangeté.
äProcéder par étapes
1. Interrogez-vous sur la sensation produite par la description du violoniste : est-elle plutôt
agréable, désagréable, étonnante, étrange ?
2. Trouvez un nom ou un adjectif permettant au mieux de définir cette impression.
2
äComprendre la question
Expressions-clés : « porter un jugement », « sur la réaction de Johannes », « le musicien tsigane
commence à jouer », « quels adjectifs utiliseriez-vous ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez proposer trois adjectifs qui caractérisent la manière
de réagir de Johannes lorsqu’il entend le musicien jouer.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive des deux premiers paragraphes.
2. Interrogez-vous : comment Johannes réagit-il ?
3. Proposez trois adjectifs qui décrivent au mieux la réaction de Johannes.
3
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « rapport logique », « exprimé dans cette phrase ».
Définition de l’expression-clé « rapport logique » : lien logique (exprimé par une conjonction de
coordination ou une conjonction de subordination) qui relie deux propositions entre elles dans une
phrase.
90
Sujet 5 – Le sujet Pas à pas
Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du rapport logique exprimé dans cette
phrase : s’agit-il de la cause ? De la conséquence ? De l’opposition ?Du but ? De l’hypothèse ?
äMobiliser ses connaissances
Rappel de cours : les mots qui expriment un rapport logique
Rapports logiques Les conjonctions de
coordination
Les conjonctions de subordination
Exprimer la cause car comme, puisque, parce que, étant donné
que + indicatif
Exprimer la
conséquence
donc de sorte que, si... que, à tel point que,
tellement... que + indicatif
Exprimer l’opposition mais, or tandis que, alors que + indicatif
bien que, quoique + subjonctif
Exprimer le but Il n’y en a pas. pour que, afin que + subjonctif
Exprimer l’hypothèse Il n’y en a pas. si + indicatif
à condition que + subjonctif
äProcéder par étapes
1. Identifiez la conjonction de coordination ou la conjonction de subordination qui fait le lien
entre les deux propositions dans la phrase.
2. Interrogez-vous : cette conjonction exprime-t-elle la cause ? La conséquence ? L’opposi-
tion ? Le but ? L’addition ?
3. Le rapport logique entre les deux propositions est donc...
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Comment », « comprenez-vous cette phrase ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer avec vos propres mots ce que veut dire
cette phrase.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive de la phrase.
2. Reformulez cette phrase avec vos propres mots : efforcez-vous de dire autrement les choses
en utilisant des synonymes.
4
a) äComprendre la question
Expression-clé : « image ».
Explication de l’expression-clé « image » : c’est une expression synonyme des figures de style
de l’analogie, exprimant une comparaison. Une image est un procédé qui consiste à rendre plus
expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. L’image frappe l’esprit du lecteur. On dit alors
91
Français brevet Le sujet Pas à pas
qu’elle a un effet sur le lecteur. On distingue quatre images différentes : la comparaison, la méta-
phore, la personnification et l’allégorie.
äProcéder par étapes
1. Est-ce que l’image opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le comparant)
à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ? (Si oui, il
s’agit alors d’une comparaison.)
2. Est-ce que l’image opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’apparaisse le
comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? (Si oui, il s’agit
d’une métaphore.)
3. Est-ce que l’image attribue étrangement des comportements humains à un objet ou à un
animal ? (Si oui, il s’agit d’une personnification.)
4. Est-ce que l’image est une idée abstraite représentée concrètement par un personnage placé
dans une situation déterminée ? (Si oui, il s’agit d’une allégorie.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « que signifie », « cette phrase ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer le sens de cette phrase, donner sa signifi-
cation.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de tout le paragraphe.
2. Aidez-vous du contexte et de la réponse que vous avez donnée dans la question précédente
pour reformuler cette phrase avec vos propres mots.
5
äComprendre la question
Expressions-clés : « Pour quelles raisons », « le narrateur affirme », « Vous développerez au moins
deux raisons ».
Définition de l’expression-clé « pour quelles raisons » : synonyme du mot « pourquoi ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire desmots ou expressions qui vous permettent
d’expliquer pourquoi, selon le narrateur, le tsigane raconte sa vie lorsqu’il joue un morceau de
musique.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive des paragraphes 3, 4 et 5.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui montrent que, lorsque le tsigane joue un
morceau de musique, il raconte sa vie.
3. Reformulez ces mots ou expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des
synonymes.
92
Sujet 5 – Le sujet Pas à pas
6
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « Quels sont les deux sens », « mobilisés », « Justifiez votre réponse ».
Définition du mot-clé « sens » : les sens sont ce qui permet à l’homme de percevoir le monde qui
l’entoure. L’être humain possède cinq sens qui correspondent chacun à un organe :
Sens Organe Exemple de verbe Exemple d’adjectif
la vue l’œil voir visuel
l’ouïe l’oreille entendre auditif
l’odorat le nez sentir olfactif
le goût la langue goûter gustatif
le toucher la peau toucher tactile
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent les
deux sens mobilisés par Johannes (Est-ce la vue ? l’ouïe ? l’odorat ? le goût ? le toucher ?).
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive de tout le texte.
2. Interrogez-vous : dans ce texte, Johannes, la plupart du temps, voit-il ? entend-il ? sent-il ?
goûte-t-il ? touche-t-il ?
3. Relevez des mots ou expressions qui soulignent les deux sens mobilisés par Johannes.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « ces deux sens », « un rapport entre eux ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer s’il y a ou non un rapport entre les deux
sens mobilisés par Johannes.
äProcéder par étapes
1. Relisez attentivement la réponse que vous avez donnée dans la phrase précédente.
2. Interrogez-vous : la musique a-t-elle un pouvoir particulier ou non ?
7
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « Qui », « est désigné », « par le pronom „eux“ ».
Explication des expressions-clés : vous devez donner l’identité de la ou des personnes représentées
par le mot « eux ».
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive du paragraphe qui contient cette phrase.
2. Interrogez-vous : quelle(s) personne(s) désigne le mot « eux » ?
93
Français brevet Le sujet Pas à pas
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Pourquoi », « l’expression „la chaleur de tes yeux“ », « étrange », « que
signifie », « cette expression ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer la raison pour laquelle cette expression
est bizarre, pourquoi elle sort de l’ordinaire. Puis vous devez expliquer sons sens.
äProcéder par étapes
1. Définissez le mot « chaleur » et le mot « yeux ».
2. Interrogez-vous : pourquoi le rapprochement de ces deux mots est-il étrange ?
3. Interrogez-vous : que dit le tsigane à propos du regard de Johannes ?
8
äComprendre la question
Expressions-clés : « le rapport », « entre le titre et le texte ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer quel est le lien entre le titre du livre et
l’extrait que vous devez étudier. Vous devez expliquer pourquoi le titre du livre s’applique bien à
l’extrait proposé ici.
äProcéder par étapes
1. Interrogez-vous : pourquoi le titre du livre Le Violon noir est-il bien choisi ?
2. Analysez chacun des mots du titre et interrogez-vous : le titre évoque-t-il le thème ? le lieu ?
le temps ? les personnages ?
9
äComprendre la question
Expressions-clés : « à quoi », « voit-on », « Johannes se prédestine à une carrière de musicien »,
« En vous appuyant sur l’ensemble du texte », « sur les réponses que vous avez précédemment
données », « vous développerez », « une réponse argumentée », « composée de trois paragraphes
distincts ».
Définition du mot-clé « se prédestine » : être d’avance voué à un rôle, à une action.
Définition de l’expression-clé « réponse argumentée » : c’est une réponse qui s’appuie précisément
sur des mots ou expressions du texte.
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions pour montrer que
Johannes est voué à devenir musicien.
äProcéder par étapes
1. Relisez attentivement les réponses que vous avez données précédemment.
2. Procédez à une relecture attentive du texte en ayant à l’esprit la question suivante : quels
sont les indices qui montrent que Johannes est particulièrement sensible à la musique et
qu’il va devenir musicien ?
3. Repérez et relevez des mots ou expressions qui justifient votre réponse.
94
Sujet 5 – Le sujet Pas à pas
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « Vous réécrirez », « en remplaçant „le Tsigane“ par „les Tsiganes“ ».
Explication des expressions-clés : vous devez mettre au pluriel tous les groupes nominaux et tous
les pronoms qui désignent les Tsiganes.
Cela engendre des modifications :
– au niveau des déterminants singuliers qui deviennent pluriels ;
– au niveau des groupes nominaux qui désignent les Tsiganes et qui prennent dorénavant la
marque du pluriel ;
– au niveau des verbes qui expriment les actions des Tsiganes : leurs terminaisons changent ;
– au niveau des pronoms personnels singuliers qui deviennent des pronoms personnels pluriels ;
– au niveau des déterminants possessifs singuliers qui deviennent des déterminants possessifs
pluriels.
Attention : Les pronoms personnels qui désignent Johannes, eux, ne doivent pas changer !
äMobiliser ses connaissances
Rappel de cours : les pronoms personnels
Sujet COD COI Réfléchi Non réfléchi
Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém.
1re pers. du
singulier
je me moi
2e pers. du
singulier
tu te toi
3e pers. du
singulier
il elle le la lui se soi
1re pers. du
pluriel
nous
2e pers. du
pluriel
vous
3e pers. du
pluriel
ils elles les leur se eux
95
Français brevet Le sujet Pas à pas
Rappel de cours : la correspondance entre les pronoms personnels et les déterminants possessifs
qui leur sont associés.
Pronom personnel Déterminants possessifs singuliers
(masculin/féminin)
Déterminants possessifs pluriels
(masculin/féminin)
je mon/ma mes
tu ton/ta tes
il/elle son/sa ses
nous notre nos
vous votre vos
ils leur leurs
äProcéder par étapes
1. Soulignez les groupes nominaux qui désignent « le tsigane » et mettez-les au pluriel.
2. Soulignez les pronoms personnels qui désignent « le tsigane » et mettez-les au pluriel.
Aidez-vous du tableau présent dans la rubrique « Mobiliser ses connaissances ».
3. Soulignez les verbes qui expriment les actions entreprises par le tsigane et modifiez leurs
terminaisons.
Astuce : les verbes sont conjugués au passé simple et à l’imparfait.
1) Soulignez les déterminants possessifs qui expriment la possession du tsigane et mettez-les au
pluriel. Aidez-vous du tableau présent dans la rubrique « Mobiliser ses connaissances ».
III. Dictée
Voir le corrigé.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne : « Vous avez, vous aussi, un jour rencontré quelqu’un qui vous a fasciné par ses
dons (sculpteur, peintre, danseur, musicien). », « Vous montrerez en quoi cette personne a changé
votre vie ».
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
96
Sujet 5 – Le sujet Pas à pas
Ici, je souligne « le récit de cette rencontre ».
4. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois raconter ma rencontre avec une personne pour laquelle j’ai ressenti une profonde
admiration parce qu’elle avait des talents particuliers. Je dois expliquer dans quelle mesure cette
personne a modifié ma vie.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Comme je sais que je dois écrire un récit, je sais que le type de texte sera narratif. Je conjugue les
verbes au passe simple et à l’imparfait.
Ici, je peux aussi souligner l’expression « vous ferez le portrait de ce personnage ». Je sais alors que
mon texte de type narratif doit contenir un passage descriptif. Je conjugue les verbes à l’imparfait.
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet.
Ici, « Vous avez, vous aussi, un jour rencontré quelqu’un qui vous a fasciné par ses dons (sculpteur,
peintre, danseur, musicien) ». Personnellement, pour qui ai-je eu une profonde admiration ? Quel
était son talent ? Comment puis-je décrire son aspect physique, sa personnalité et son talent ? En
quoi sa rencontre a-t-elle métamorphosé ma vie ?
Si je n’ai jamais fait ce type de rencontre alors je m’interroge à nouveau mais différemment :
Personnellement, pour qui ai-je actuellement une profonde admiration ? Quel est son talent ? Quels
sont les adjectifs qui me permettent de décrire au mieux son aspect physique, sa personnalité et
son talent ? En quoi sa rencontre pourrait-elle métamorphoser ma vie ? J’imagine alors que j’ai
vraiment rencontré cette personne.
7. J’établis le plan de mon devoir.
Paragraphe, type et forma
du texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Paragraphe 1
Récit/Description
Description du contexte et
des lieux.
L’imparfait/ le passé simple ; des
verbes qui permettent la description du
lieu ; des adjectifs qui caractérisent le
lieu ; éventuellement des verbes
exprimant des actions entreprises par
le ou les personnages.
Paragraphe 2
Récit/Narration
Le récit de la rencontre. Le passé simple.
97
Français brevet Le sujet Pas à pas
Paragraphe, type et forma
du texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Paragraphe 3
Récit/Description
Portrait de la personne et
explication de son talent.
L’imparfait ; des verbes qui
permettent la description de la
personne ; des adjectifs qui la
caractérisent physiquement ; des
adjectifs qui soulignent
l’impression qu’elle dégage.
Paragraphe 4
Récit/Description/Narration
Les sentiments que vous éprouvez
pour cette personne.
L’imparfait si ces réactions et ces
sentiments sont des états, et le
passé simple si ces sentiments et
ces réactions s’expriment au
travers d’actions.
Des verbes qui expriment la
fascination ; des adjectifs qui
expriment l’admiration (vous
pouvez utiliser des mots du texte
que vous avez étudié
précédemment).
Paragraphe 5
Récit/Description/Narration
Des explications : en quoi cette
personne a-t-elle changé votre
vie ?
L’imparfait si ces explications
sont des états, et le passé simple si
ces explications s’expriment au
travers d’actions ; des verbes qui
expliquent pourquoi cette
rencontre a changé votre vie ; des
adjectifs qui caractérisent le
changement, la modification de
votre être.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
98
Sujet 5 – Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties.
Ici, je souligne : « on doit », « tout faire », « pour réaliser son rêve ou sa passion ».
3. Je propose une définition des mots-clés.
Définition de l’expression-clé « on doit » : le verbe « devoir » signifie « être tenu, obligé de faire
quelque chose » (je ne comprends pas ce que je dois changer ici : Larousse en ligne). Ce verbe
connote une idée d’obligation.
Définition de l’expression-clé « tout faire » : tout connote ici la totalité, aucune autre solution
n’est possible. « Tout notre possible », « tout ce qui est dans notre pouvoir » sont des expressions
synonymes. Cette expression connote aussi une idée d’excès et de démesure.
Définition de l’expression-clé « réaliser son rêve ou passion » : accomplir, réaliser son désir le
plus profond.
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.
Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumen-
tatif composé de trois arguments et de trois exemples. En témoigne l’expression-clé « Dans un
développement d’une trentaine de lignes, vous exprimerez votre avis en donnant trois arguments
illustrés d’exemples ». Je conjugue donc les verbes au présent.
5. Je reformule ce que je dois faire.
À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois
exprimer une opinion personnelle à propos du sujet suivant : est-ce qu’on est obligé de faire tout
notre possible, quitte à être excessif, pour réaliser son désir le plus profond ?
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
Ici, « Pensez-vous que l’on doit tout faire pour réaliser son rêve ou sa passion ? ». Que suis-je prêt
à faire pour réaliser mon rêve ou ma passion ? Mais quelle est la limite ? Quelles sont les choses
que je ne peux définitivement pas faire pour réaliser mon rêve ou ma passion ?
Vous pouvez traiter de plusieurs manières le sujet :
Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, on doit tout faire pour réaliser son rêve
ou sa passion (point de vue A). Vous développez trois arguments, illustrés de trois exemples pour
défendre cette thèse.
Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, on ne doit pas être prêt à tout pour
réaliser son rêve ou sa passion (point de vue B). Vous développez trois arguments, illustrés de
trois exemples pour défendre cette thèse.
Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à
l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez
de nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un
argument illustré d’un exemple.
99
Français brevet Le sujet Pas à pas
Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est
acceptable aussi.
Première idée : Argument A, exemple A
Deuxième idée : Argument A, exemple A
Troisième idée : Argument B, exemple B
Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est
acceptable aussi.
Première idée : Argument B, exemple B
Deuxième idée : Argument B, exemple B
Troisième idée : Argument A, exemple A
7. J’établis le plan de mon devoir.
Dans le corrigé, la solution 3 (modèle 1) a été choisie comme illustration.
L’introduction
Expliquez le thème et la thèse.
Expliquez en quelques mots pourquoi le rêve et la passion sont importants dans votre vie.
Vous devez rédiger votre introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter trois parties. Dans les deux premières, vous développerez l’idée que l’on doit
tout faire pour réaliser sa passion et son rêve. Dans la dernière, vous nuancerez l’idée d’excès
présente dans les expressions « doit » et « tout faire » pour montrer qu’il faut aussi savoir rester
raisonnable. Il ne faut pas tout sacrifier pour un rêve ou une passion.
Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un
exemple.
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet. Vous pouvez conclure
votre devoir en une phrase qui montre qu’il est important de réaliser son rêve ou sa passion mais
pas à n’importe quel prix.
8. Je relis attentivement mon devoir.
100
Sujet 5 – Le sujet Pas à pas
Le thème du rêve, de la passion dans les programmes de français du collège
Programme de sixième : « Contes et récits merveilleux »,Contes de Charles Perrault, deMadame
d’Aulnoy, des frères Grimm, de Hans Christian Andersen.
Programme cinquième : Tristan et Yseult.
Programme quatrième : Honoré de Balzac, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Prosper Mérimée,
Théophile Gautier, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Émile Zola ; Molière : par exemple Les
Précieuses ridicules, L’Avare ; Le Cid, Corneille ; Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand.
Programme troisième : « Le théâtre », William Shakespeare, Pierre Corneille, Jean Racine, Jean
Giraudoux, Jean Cocteau, Eugène Ionesco, Jean Anouilh, Albert Camus.
Le thème du rêve, de la passion en général
Livre : Belle du seigneur, Albert Cohen.
Le thème du rêve ou de la passion sur Internet
« La passion de la liberté, Simone de Beauvoir » : http ://www.magazine-litteraire.com/men-
suel/471
« L’adolescence, du rêve à la réalité » : http ://www.lemonde.fr/vous/article/2013/04/11/l-
adolescence-du-reve-a-la-realite-3158123-3238.html
Vers la classe de seconde : le thème de la passion
Le Rouge et le Noir, Stendhal ; Le Père Goriot, Balzac ; La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette.
Des citations sur le rêve et la passion
« Chaque passion parle un différent langage. » (Boileau, Art poétique)
« Un peu de passion augmente l’esprit, beaucoup l’éteint. » (Stendhal)
« Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver. », (Marcel
Proust, Les Plaisirs et les Jours)
101
Français brevet Le corrigé
I. Questions
1 a) L’homme est « si grand que le violon
entre ses mains semblait un jouet » ; sa barbe
et ses cheveux sont noirs. De plus, son allure
intrigue les passants.
b) Une impression d’étrangeté se dégage de ce
portrait.
2 Johannes est « fasciné », « immobile » et
« envoûté ».
3 a) La conjonction de subordination qui fait
le lien entre les deux propositions est « si...
que ». Le rapport logique exprimé dans cette
phrase est la conséquence.
b) La force de l’âme du musicien, son amour
de la musique sont si intenses que sa musique
semble sortir de son cœur et non du violon : il
ressent véritablement la musique, elle est une
sorte de cri qui vient de l’intérieur de l’être.
4 a) L’image utilisée ici est une personnifica-
tion. En effet on attribue à un objet (« le vio-
lon ») une propriété humaine (« la voix »).
b) Johannes est particulièrement sensible à la
musique produite par le violon. C’est comme si
le violon perdait ses attributs d’objet pour de-
venir un être à part entière, un être entendu et
compris par le jeune garçon.
5 Conformément à ce qu’affirme le narrateur,
le tsigane joue plus qu’un simple morceau de
musique, il nous raconte sa vie. En effet sa mu-
sique exprime toute la richesse des sentiments
que lui et son peuple ressentent, comme en té-
moigne la phrase suivante : « On reconnaissait
dans cette plainte la voix du musicien, avec les
déchirements, les cris de bonheur et de joie qui
sont ceux de tous les Tsiganes du monde. ». De
plus sa musique est si intense qu’elle entraîne
Johannes dans l’univers et dans le quotidien de
ce peuple, comme le souligne le passage sui-
vant : « Il vit les routes de Bohême et les sa-
pins sous la neige, les veillées près du feu et
les danses des femmes. Il sut l’errance de vil-
lage en village, les souffrances, les privations,
les insultes, le froid, la faim et la solitude. Il de-
vina aussi le réconfort d’une porte qui s’ouvre,
la chaleur d’un foyer, les sourires échangés, la
générosité des villageois, la musique qui ré-
chauffe les cœurs, les rires, l’amour parfois. »
6 a) Le sens de l’ouïe est mobilisé par Jo-
hannes lorsqu’il écoute le musicien tsigane
comme en témoignent les verbes suivants : « il
entendait », « Il l’entendait », « En écoutant ».
Il mobilise aussi la vue comme le soulignent les
trois occurrences du verbe « voir » dans le texte
(« Il vit »).
b) Oui, il existe bien un lien entre l’ouïe et la
vue dans ce texte. En effet, la musique jouée
par le tsigane réveille l’imaginaire de l’enfant :
elle suscite chez lui des images comme en té-
moigne sa rêverie.
7 a) Le pronom personnel « eux » désigne les
badauds, les promeneurs qui ont donné une
pièce au musicien tsigane.
b) Cette expression est étrange car le mot « cha-
leur » ne caractérise habituellement pas les
yeux de quelqu’un. Cette métaphore signifie
que Johannes regarde avec enthousiasme et ar-
deur le tsigane, à qui il transmet, par le regard,
le plaisir que lui procure la musique.
8 Il y a un lien entre le titre et le texte. En effet,
dans ce texte, un jeune garçon est fasciné par un
tsigane qui joue du violon. Par ailleurs, on peut
supposer qu’il y a un rapport entre la couleur
noire et le personnage du tsigane. De fait, les
cheveux du tsigane sont noirs et on peut imagi-
ner que ce personnage est plutôt mat de peau.
102
Sujet 5 – Le corrigé
9 Tout d’abord, on devine que Johannes se
prédestine à une carrière de musicien car il est
particulièrement sensible à la musique. En ef-
fet, elle exerce sur lui une fascination, un véri-
table envoûtement : il est comme ensorcelé par
la musique comme le soulignent les adjectifs
suivants « fasciné », « envoûté » et « bouche
bée ». De plus, intuitivement, il comprend im-
médiatement ce nouveau langage, comme en
témoigne la phrase suivante : « Il comprenait
la voix du violon. » Cette idée est fortement
corroborée par l’anaphore de l’expression « la
seule » dans la phrase suivante : « Johannes
sut que cette langue était la sienne, la seule
qu’il maîtrisât déjà, la seule qui le relierait à
jamais au monde. » Enfin, il est évident que Jo-
hannes se prédestine à une carrière demusicien,
comme le souligne la phrase suivante : « De
ce jour-là, Johannes sut qu’il était musicien. »
Cette idée est confirmée par l’ellipse tempo-
relle présente dans la dernière phrase : « Deux
ans plus tard, il était violoniste. » L’enchaîne-
ment des deux phrases traduit l’immédiateté de
la réalisation de sa vocation et souligne l’im-
portance qu’a jouée cet épisode dans sa vie.
II. Réécriture
Les tsiganes eux aussi savaient cela, comme ils savaient que Johannes était de leur peuple, celui
des âmes musiciennes. Ils regardèrent l’enfant et se mirent à jouer pour lui une polonaise pleine
de lyrisme et de beauté.
III. Dictée
Le texte est un autre extrait du roman de Maxence Fermine, Le Violon noir : le récit est à la
troisième personne, à l’imparfait et au passé simple.
Les verbes s’accordent avec leur sujet.
Les terminaisons des verbes du premier groupe au passé simple sont -ai, -as, -a, -âmes, -âtes,
-èrent : « Johannes s’approcha », « il alluma et... avança », « Johannes... le contempla ». Attention
à ne pas oublier la cédille (ç) devant -a pour les verbes en -cer, avancer.
Les terminaisons des verbes du deuxième groupe et de certains verbes du troisième groupe au
passé simple sont -is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent : « Johannes se saisit » (saisir), « prit » (prendre),
« se mit » (se mettre), « la première note le fit » (faire).
Deux verbes sont conjugués à l’imparfait de l’indicatif : « semblait » (« s’élever ») « cette mu-
sique » (le sujet est inversé, placé après le verbe), « Le son provenait ».
Plusieurs verbes sont à l’infinitif, car ils dépendent d’un autre verbe (pouvoir, devoir, savoir, lais-
ser, etc.) ou d’une préposition : (« semblait ») « s’élever », « à jouer ». On peut remplacer ces
verbes du premier groupe par l’infinitif d’un verbe du troisième groupe : semblait sortir, se mit à
courir.
Plusieurs mots comportent une consonne redoublée : s’approcha, cette, alluma, chandelle, mille,
tressaillir.
Il ne faut pas confondre les homonymes suivants : coin (endroit)/ coing (fruit) ; d’où (de l’en-
droit où)/ doux, douce (adjectif) ; cette (déterminant démonstratif)/ sept (déterminant numéral) ;
103
Français brevet Le corrigé
et (et puis)/ es, est (être) ; vers (préposition)/ verre (pour boire), vert (couleur), ver (animal) ; ce
(déterminant démonstratif, devant un nom)/ se (pronom personnel, devant un verbe) ; son (déter-
minant possessif, devant un nom)/ sont (être) ; archet (baguette munie de cordes pour jouer du
violon)/ archer (tireur à l’arc).
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Depuis plusieurs années, notre collège, à Alençon, organise un échange avec un collège du Sud-
Ouest, assez original, puisque c’est le collège jazz de Marciac, dans le Gers. Aujourd’hui, ma
classe de 3e est dans l’auditorium de ce collège et nous allons assister à un cours de musique,
d’instruments : les élèves de 4e et de 3e travaillent sous la conduite de leur professeur et d’un
musicien professionnel, un batteur.
Nous sommes assis dans les gradins et l’orchestre que forment les jeunes musiciens s’installe :
les uns au piano ou à un orgue électrique, d’autres devant une batterie, d’autres s’assoient sur
une chaise, tenant dans les mains un saxophone, une trompette, une guitare, une clarinette... Les
partitions des morceaux de jazz qu’ils vont exécuter et travailler sont disposés sur les pupitres.
« Un, deux, un deux, trois » et les premières notes retentissent dans l’auditorium. C’est merveilleux
de voir des élèves de notre âge jouer du jazz, une musique qui ne m’est absolument pas familière
car je n’en écoute pas habituellement. Il est extraordinaire de voir des adolescents de notre âge
éprouver un tel plaisir à apprendre, à perfectionner leur technique instrumentale, à jouer ensemble.
Bien sûr, ils sont jeunes et ne maîtrisent pas tout, mais la prestation que nous entendons se révèle
déjà d’un niveau intéressant. De temps en temps, le professeur et le professionnel les interrompent
pour corriger un défaut, un geste technique, donner un conseil. Aussitôt après, la musique repart,
emplissant la salle de ces rythmes si particuliers du jazz.
Par moments, les instruments se taisent et un musicien se livre à un solo de piano, de saxophone,
de batterie... Vers le milieu du cours, un garçon me stupéfie par son aisance au piano : ses doigts
bougent avec une si grande agilité sur le clavier qu’on dirait qu’ils volent sur les touches noires
et blanches. Ses doigts sont fins et longs, ses mains presque maigres. Il est courbé sur le piano,
concentré, sans doute appliqué à bien faire mais aussi habité par la musique qu’il restitue magnifi-
quement. Ses cheveux blonds s’agitent quand le mouvement s’accélère. Suit-il une partition qu’il
a mémorisée ou improvise-t-il ? Le public est sous le charme, fasciné par ce jeune collégien, ce
pianiste virtuose, car il possède une technique assurée, un jeu qui témoigne d’une pratique déjà
longue du piano et de ce genre musical. Même les professeurs sont admiratifs ! Ce n’est plus un
simple collégien qui suit un cours, c’est un véritable artiste qui donne un concert. Parfois un autre
instrument lance quelques notes et une sorte de conversation s’établit avec le piano. Le temps
n’existe plus, nous voguons sur la musique, emportés par l’enthousiasme du soliste. À la fin,
un tonnerre d’applaudissements explose dans l’auditorium. Timidement, le garçon lève les yeux,
sourit et nous remercie en rougissant. Son regard bleu acier illumine la salle. Quels moments mer-
veilleux, inoubliables ! Jamais je n’aurais cru que le jazz me plairait autant. C’est une révélation,
104
Sujet 5 – Le corrigé
une découverte que je dois à cet adolescent prodige, qui, malgré ce succès totalement mérité, reste
humble. Le cours reprend, d’autres élèves se livrent à des solos mais la magie n’opère plus de la
même façon : ils jouent bien mais n’ont pas le don de leur camarade.
Quand la cloche de la récréation retentit, je me précipite vers le soliste qui m’a ébloui, ému. Im-
médiatement, il est entouré d’une foule d’admirateurs. Nous discutons un peu avec lui, il répond
volontiers et avec modestie à nos questions. Il joue du piano depuis l’âge de six ans, suit égale-
ment les cours du conservatoire de Tarbes. Son répertoire préféré est le jazz, même s’il joue aussi
du classique ou de la variété. Il sait qu’il en fera son métier car il vit passionnément par et pour
la musique. Malheureusement, notre échange doit s’interrompre car un cours de mathématiques
l’attend.
J’ai découvert aujourd’hui qu’il existe d’autres musiques que le rap, la pop, que j’écoute tout le
temps, des musiques qui nous font vibrer, communier avec les musiciens et le public. Longtemps
j’ai cru que c’était une musique du passé, de « vieux », presque préhistorique. En rentrant à la
maison, je m’y intéresserai de près : le jazz a nourri les genres musicaux qui l’ont suivi, jusqu’aux
genres actuels. Je sais maintenant qu’une passion donne un sens à notre vie et nous motive pour
atteindre les objectifs que nous nous fixons, pour réaliser nos rêves.
Sujet de réflexion
De l’adolescence on dit généralement que c’est la période des rêves, des grandes espérances et des
passions ; d’autres affirment que c’est l’âge des illusions. Doit-on tout faire pour réaliser ses rêves
et ses passions ? C’est une question importante car de la réponse dépend l’orientation de notre vie.
Il est en effet essentiel d’avoir un but dans l’existence, de se fixer des objectifs, de bâtir des projets
personnels et professionnels. Et dans ce cas, quoi de plus normal que de chercher à réaliser son rêve
ou sa passion ? La passion, le rêve constituent des moteurs de notre action : nous nous donnons
alors les moyens de réussir, d’atteindre l’objectif fixé, de réaliser notre rêve. La motivation est
d’autant plus forte que le but que nous visons ne nous a pas été imposé par les parents ni par la
société : nous l’avons choisi librement. L’enfant qui est passionné par un sport ou par la musique
s’y adonnera totalement : il vivra sa passion, il vivra pour sa passion car elle apporte un sens à sa
vie. Dernièrement les médias nous ont montré un collégien champion d’échecs : il travaille avec
acharnement pour progresser, devenir meilleur sinon le meilleur.
Mais ce qui vaut pour le sport vaut aussi pour les rêves professionnels. Certains ont très tôt une
idée de leur futur métier ; eux aussi se donneront les moyens de réaliser ce rêve. De plus ils s’enga-
geront dans une voie qu’ils ont choisie, exerceront une profession qui leur permettra de s’exprimer
pleinement, de développer leur qualités, peut-être même jusqu’à l’excellence. Par ailleurs, ils exer-
ceront un métier qui leur plaît, qui leur apporte joie et satisfaction. Trop de personnes aujourd’hui
déclarent ne pas aimer ce qu’elles font. J’imagine difficilement comment on peut se lever le matin
pour aller exercer un métier que l’on n’aime pas. N’est-ce pas dévalorisant et surtout décevant ?
Cela laisse beaucoup de regrets quand on fait le bilan de sa vie. Ainsi on voit des jeunes gens qui
sont encore au lycée créer leur propre entreprise sur Internet.
Cependant si l’on doit tout faire pour réaliser son rêve et sa passion, il convient de rester raison-
nable ; en effet, il ne s’agit pas d’avoir des rêves totalement irréalistes, fantaisistes. On ne doit pas
105
Français brevet Le corrigé
non plus employer n’importe quel moyen pour parvenir à ses fins, car la fin ne justifie pas tous les
moyens. Certains sportifs, par exemple, vivent leur passion, veulent atteindre les sommets de la
gloire et de la richesse. Alors ils se dopent ou trichent. De tels comportements sont répréhensibles,
condamnables.
En conclusion, un rêve ou une passion donnent du sens à notre vie, nous stimulent, peuvent nous
permettre d’être heureux d’une certaine manière. Mais surtout pas à n’importe quel prix, au détri-
ment de notre santé ou en bafouant les règles essentielles de la morale, de la vie en société !
106
Sujet 6, Sujet inédit
Ernest Pépin, Coulée d’or
Ernest Pépin, poète et romancier guadeloupéen, évoque son enfance et la naissance de son goût
pour la lecture et l’écriture.
C’est à cette époque qu’une maladie étrange fit des ravages dans mon cerveau.
Je contractai la rage de lire, de tout lire, de lire matin, midi et soir. Et lorsque toutes les lumières
étaient éteintes, je me confectionnais une tente avec mon drap et un balai et je m’usais les yeux
à la lueur d’une torche électrique. Le monde des histoires supplantait la réalité du monde. Je
m’y plongeais avec toute la passion d’un pêcheur de perles. J’épousais la vengeance du comte de5
Monte-Cristo. Je pleurais sur les malheurs de Gervaise. J’épuisais des chevaux avec d’Artagnan.
Le nez et le panache 1 de Cyrano de Bergerac devenaient mon nez et mon panache. Je me prenais
pour l’Aiglon, pour Mozart, pour le Cid. Sans avoir visité la France, j’avais respiré l’odeur de la
Beauce. J’avais habité les ports de Pierre Loti, j’avais entendu la chanson des cigales de la Pro-
vence d’Alphonse Daudet, j’avais plongé dans les égouts de Paris de Victor Hugo. La bibliothèque10
du collège était là, à portée de main et je m’y goinfrais comme les géants de Rabelais. [...]
Les livres n’étaient point des objets. Ils avaient une âme ! Ils avaient l’odeur des livres. Je humais,
je respirais à pleins poumons, je m’enivrais. Les livres avaient la sorcellerie des mots. Je m’exta-
siais, je jonglais, je copiais, j’apprenais, je me délectais. Les livres avaient une épaisseur et lorsque
l’histoire me paraissait trop belle et qu’il ne restait que peu de pages à lire, je ralentissais, je frei-15
nais, je prenais le temps d’épuiser l’épaisseur. Les livres avaient des secrets, des vices même. Ainsi
un livre d’anatomie troublait ma bonne conscience. Certains livres devaient se manier comme des
grenades explosives, d’autres comme des bouquets de fleurs, d’autres encore vous enveloppaient
voluptueusement comme des couvertures un jour de pluie. Il y avait des livres pour pleurer, des
livres pour rire, des livres pour faire peur, des livres pour vivre trop fort, trop vite, trop bien. Il y20
avait des illustrations qui m’attiraient, me repoussaient, me parlaient. Et je touchais la « peau »
d’un livre comme on caresse une fiancée. Un jour, j’en étais sûr, j’allais écrire !
Ernest Pépin, Coulée d’or, Gallimard, 1995.
1.Panache : (ici) bravoure, courage spectaculaire.
107
Français brevet Le sujet
I. Questions
1 En quoi le texte est-il autobiographique ?
Relevez au moins deux indices pour justifier
votre réponse.
2 De quelle étrange maladie souffre le person-
nage ? Justifiez votre réponse.
3 Que pensez-vous de l’attitude du narrateur
vis à vis des personnages de roman ? Est-il dis-
tant ou s’identifie-t-il à eux ? Développez votre
réponse en vous appuyant sur des indices pré-
cis.
4 « Et lorsque toutes les lumières étaient
éteintes, je me confectionnais une tente avec
mon drap et un balai et je m’usais les yeux à
la lueur de la torche électrique. »
a) À quel temps sont conjugués les verbes dans
cette phrase ?
b) Pourquoi ce temps est-il utilisé dans ce
contexte précis ?
5 « La bibliothèque du collège était là, à por-
tée de main et je m’y goinfrais comme les
géants de Rabelais. »
a) Dans l’expression, « je m’y goinfrais », à
quoi les livres sont-ils comparés ?
b) « je m’y goinfrais comme les géants de Ra-
belais. »Quelle image reconnaissez-vous ?Que
révèle-t-elle à propos du rapport qu’entretient
le narrateur avec les livres ?
6 « Je humais, je respirais à pleins poumons ».
Quel est le niveau de langue de chacun de ces
verbes ?
7 « Certains livres devaient se manier comme
des grenades explosives [...] un jour de pluie. »
a) Dans ce passage, relevez trois images utili-
sées par le narrateur pour parler des livres.
b) Expliquez ce que signifient ces deux images.
8 « Et je touchais la „peau“ d’un livre comme
on caresse une fiancée. » Comment comprenez-
vous cette phrase ?
9 Pouvez-vous faire des rapprochements avec
des livres que vous avez lus ou des films que
vous avez vus ? Expliquez ce qui vous fait pen-
ser à ces livres ou à ces films.
10 Quel sentiment le narrateur éprouve-t-il
pour les livres ? Développez votre réponse en
prenant appui sur les réponses que vous avez
précédemment données et sur l’ensemble du
texte.
II. Réécriture
Réécrivez de « Je contractai la rage de lire... » à « ... torche électrique. » en remplaçant « je » par
« nous » et faites toutes les modifications qui s’imposent.
108
Sujet 6 – Le sujet
III. Dictée
L’enfance avait l’immensité de la mer. Je croyais qu’elle ne finirait jamais, qu’elle serait toujours
cette communion de pleurs et de rires avec mes frères et sœurs. Cette éternelle conspiration contre
les grandes personnes. Cette connivence avec le présent. Cette fête permanente de la vie. « Quand
je serai grand », disais-je les mauvais jours mais je savais que les grandes personnes n’avaient
jamais été des enfants – sinon pourquoi nous battaient-elles quand nous faisions des bêtises ?...
Ernest Pépin, Coulée d’or, extrait Folio junior.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Comme Ernest Pépin une passion (artistique, musicale, sportive ou autre) a pris naissance en vous.
Vous raconterez d’abord dans quelles circonstances précises est née cette passion. Puis, vous pré-
ciserez ce qu’elle vous a apporté et ce qu’elle a changé dans votre vie. Insistez sur les émotions
liées à la pratique de cette activité.
Sujet de réflexion
Pourquoi lire ? Quelles émotions ressentons-nous en suivant les aventures des héros de romans ?
109
Français brevet Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
äComprendre la question
Expressions-clés : « En quoi le texte », « autobiographique », « Relevez », « deux indices », « pour
justifier votre réponse ».
Définition du mot-clé« autobiographique » : c’est un mot qui désigne un genre particulier.
Explication des expressions-clés : en vous appuyant sur trois mots ou expressions du texte et sur les
connaissances que vous avez, vous devez expliquer les raisons pour lesquelles ce texte appartient
au genre autobiographique.
Définition du mot-clé « genre » : en littérature, un genre est un ensemble d’œuvres, une grande
catégorie de textes, définie par des thèmes et des caractéristiques formelles communes.
äMobiliser ses connaissances
Indice du texte autobiographique :
– le narrateur est aussi le personnage principal et l’auteur du livre ;
– le texte évoque l’enfance d’un personnage, ses souvenirs, ses expériences ;
– le titre du livre dont le texte est extrait évoque lui aussi cette idée.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive de tout le texte et du paratexte (les éléments qui n’appar-
tiennent pas au texte lui-même comme le titre du livre dont est extrait le texte et l’introduc-
tion en italique qui précède le texte).
2. Aidez-vous de la rubrique « Mobiliser ses connaissances » car elle contient les indices sur
lesquels vous vous appuierez pour développer votre réponse.
2
äComprendre la question
Expressions-clés : « De quelle étrange », « maladie », « souffre le personnage », « Justifiez votre
réponse ».
Explication des expressions-clés : vous devez relever des mots ou expressions qui soulignent la
maladie dont le personnage est atteint et les symptômes de cette maladie.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui renvoient à la maladie du personnage et à
ses symptômes.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des syno-
nymes.
110
Sujet 6 – Le sujet Pas à pas
3
äComprendre la question
Expressions-clés : « Que pensez-vous », « l’attitude du narrateur vis à vis des personnages de
roman », « Est-il », « distant », « s’identifie-t-il à eux », « en vous appuyant sur des indices
précis ».
Explication des expressions-clés : vous devez relever des mots ou expressions qui expliquent le
rapport que le narrateur entretient avec les personnages de roman. Vous devez porter un jugement
sur ce rapport : le narrateur prend-il du recul par rapport aux personnages ou au contraire vit-il
leurs aventures par procuration ?
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de la ligne 1 à la ligne 13.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent l’attitude du narrateur vis à vis
des personnages de roman.
3. Interrogez-vous : est-il plutôt distant ou au contraire s’identifie-t-il complètement aux per-
sonnages de romans qu’il lit ?
4
a) äComprendre la question :
Expressions-clés : « À quel temps », « sont conjugués les verbes ».
Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du temps utilisé ici.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : quel est le temps utilisé ?
b) äComprendre la question :
Expressions-clés : « Pourquoi », « ce temps est-il utilisé », « dans ce contexte précis ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer quelle est la valeur de ce temps dans ce
contexte précis.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : quelle est la valeur de ce temps dans ce contexte précis ?
5
a) äComprendre la question :
Expressions-clés : « à quoi », « les livres sont-ils comparés ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer à quelle chose ou à quel objet sont com-
parés les livres.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : est-ce que le verbe « se goinfrer » est bien choisi pour parler des livres ? Dans
quel cas l’utilise-t-on ?
111
Français brevet Le sujet Pas à pas
b) äComprendre la question :
Expressions-clés : « image », « que révèle-t-elle », « du rapport qu’entretient le narrateur avec les
livres ».
Définition dumot-clé « image » : c’est une expression synonyme des figures de style de l’analogie,
exprimant une comparaison. Une image, c’est un procédé qui consiste à rendre plus expressif et
plus convaincant ce qu’on veut dire. L’image frappe l’esprit du lecteur. On dit alors qu’elle a
un effet sur le lecteur. On distingue quatre images différentes : la comparaison, la métaphore, la
personnification et l’allégorie.
Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom de l’image que vous reconnaissez et
expliquer ce qu’elle révèle à propos du rapport que le narrateur entretient avec les livres.
äProcéder par étapes
1. Est-ce que l’image opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le comparant)
à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ? Si oui, il
s’agit alors d’une comparaison.
2. Est-ce que l’image opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’apparaisse le
comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui, il s’agit
d’une métaphore.
3. Est-ce que l’image attribue étrangement des comportements humains à un objet ou à un
animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.
4. Est-ce que l’image est une idée abstraite représentée concrètement par un personnage placé
dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.
5. Enfin, interrogez-vous : quel rapport le narrateur entretient-il avec les livres ?
6
äComprendre la question :
Expression-clé : « les niveaux de langue », « ces verbes », « humais », « respirais ».
Définition de l’expression-clé « niveau de langue » : selon la situation de communication, on
ne s’exprime pas de la même façon ; on n’utilise pas le même niveau (ou registre) de langue.
Synonyme de « niveau de langue » : « registre de langue »
äProcéder par étapes
1. Est-ce que ces verbes sont tous les deux utilisés dans le langage utilisé tous les jours ? Si
oui, il s’agit du niveau de langue courant.
2. Est-ce que ces verbes appartiennent au vocabulaire familier ? Si oui, il s’agit du niveau de
langue familier.
3. Est-ce que ces verbes sont rares, complexes, ou élaborés ? Si oui, il s’agit du niveau de
langue soutenu.
112
Sujet 6 – Le sujet Pas à pas
7
a) et b) äComprendre la question
Expressions-clés : « relevez trois images », « utilisées par le narrateur », « pour parler des livres »,
« expliquez ce qu’elle signifie ».
Définition dumot-clé « image » : c’est une expression synonyme des figures de style de l’analogie,
exprimant une comparaison. Une image est un procédé qui consiste à rendre plus expressif et
plus convaincant ce qu’on veut dire. L’image frappe l’esprit du lecteur. On dit alors qu’elle a
un effet sur le lecteur. On distingue quatre images différentes : la comparaison, la métaphore, la
personnification et l’allégorie.
Explication des expressions-clés : vous devez extraire de cette phrase trois images et les refor-
muler avec vos propres mots.
äProcéder par étapes
Pour trouver les trois images, interrogez-vous : à quoi sont comparés les livres dans cette phrase ?
8
äComprendre la question
Expressions-clés : « Comment », « comprenez-vous cette phrase ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que signifie cette phrase.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : pourquoi cette phrase est-elle étrange ? Que signifie l’expression « la „peau“ du
livre » ? À quoi le livre est-il comparé ?
9
äComprendre la question
Expressions-clés : « rapprochements », « livres que vous avez lus », « films que vous avez vus »,
« Expliquez », « ce qui vous fait penser à ces livres ou à ces films ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi ce texte vous fait penser à des
films que vous avez vus ou à des livres que vous avez lus. Vous devez expliquer quel est le point
commun ou quels sont les points communs entre ce texte et les livres que vous avez lus ou les
films que vous avez vus à l’école ou personnellement.
äMobiliser ses connaissances
Le rapprochement peut concerner le thème de la lecture.
Vous pouvez rapprocher ce texte avec d’autres textes qui mettent en scène le thème de la lecture.
Programme de troisième : Enfance de Nathalie Sarraute.
Le rapprochement peut également concerner le genre autobiographique et le thème de l’enfance
ou de l’adolescence.
Livres : au cours de votre année de troisième, vous avez étudié un récit ou des extraits qui traitent
du thème de l’enfance et d’adolescence : Colette, Sido, La Maison de Claudine ; Albert Cohen,
Le Livre de ma mère ; Nathalie Sarraute, Enfance ; Fred Uhlman, L’Ami retrouvé ; Hervé Bazin,
113
Français brevet Le sujet Pas à pas
Vipère au poing ; Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes ; Romain Gary, La Promesse de l’aube ;
Italo Calvino, Le Baron perché ;Driss Chraïbi, La Civilisation, ma mère ! ;Camara Laye, L’Enfant
noir ; Amos Oz, Soudain dans la forêt profonde ; Annie Ernaux, La Place ; Tahar Ben Jelloun,
L’Enfant de sable ;Andreï Makine, Le Testament français.
Films : Persepolis, Marjane Satrapi ; Au revoir les enfants, Louis Malle ;Un secret, ClaudeMiller.
äProcéder par étapes
1. Choisissez un film et un livre auxquels vous fait penser ce texte.
2. Expliquez les points communs qui existent entre ce texte et le film et le livre que vous avez
choisis. Pour cela, rédigez ainsi :
En premier lieu, ce texte me fait penser au film/livre qui s’appelle... Comme dans ce texte, les
thèmes sont la lecture et la passion des livres. Puis vous expliquez en quoi le thème du film ou du
livre que vous avez choisi est le même que celui de l’extrait.
De plus, ce texte me fait penser au film/au livre qui s’appelle... car le genre et le thème abordé
sont les mêmes. En effet, il s’agit d’un récit/film qui évoque l’enfance et l’adolescence. Puis vous
expliquez en quoi le film/livre que vous avez choisi relève lui aussi du genre autobiographique et
en quoi il traite lui aussi le thème de l’enfance ou de l’adolescence.
äComprendre la question
Expressions-clés : « sentiment », « le narrateur éprouve-t-il », « pour les livres », « Développez
votre réponse », « en prenant appui sur les réponses que vous avez précédemment données », « sur
l’ensemble du texte ».
Définition du mot-clé « sentiment » : état affectif dû à des émotions. Par exemple : la peur, la
crainte, la jalousie, la passion, l’amour, le bonheur.
Explication des expressions-clés : vous devez extraire desmots ou expressions qui vous permettent
de définir le sentiment que le narrateur ressent pour les livres en général.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive des réponses que vous avez données aux questions
précédentes.
2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient au sentiment ressenti par
le personnage.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots.
Astuce : la question ne le précise pas, mais il faut développer trois idées différentes, illustrés de
trois mots ou expressions extraites du texte.
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « Réécrivez », « en remplaçant le pronom personnel « je » par le pronom per-
sonnel « nous » ».
114
Sujet 6 – Le sujet Pas à pas
Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronom personnel « je » en pronom
personnel « nous ».
Cela engendre des modifications :
– au niveau des pronoms personnels : le pronom personnel de la première personne du singulier,
« je », qui désigne le narrateur se transforme en pronom personnel de la première personne du
pluriel, « nous » ;
– au niveau des déterminants possessifs de la première personne du singulier qui se transforment
en déterminants possessifs de la première personne du pluriel ;
– au niveau de la terminaison des verbes, conjugués dans l’extrait au passé simple et à l’imparfait ;
– au niveau des pronoms personnels qui accompagnent les verbes pronominaux.
äProcéder par étapes
1. Soulignez les pronoms personnels « je » qui désignent le narrateur et transformez-les en
pronoms personnels « nous ».
2. Soulignez les verbes dont « je » est sujet et modifiez la terminaison des verbes. Modifiez
le pronom qui accompagne le verbe pronominal.
3. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent au pronom personnel « je » et
transformez-les en déterminants possessifs qui se rapportent à « nous ».
III. Dictée
Voir le corrigé.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire. Je définis les mots-clés s’ils sont compliqués.
Ici, je souligne : « une passion (artistique, musicale, sportive ou autre) a pris naissance en vous »,
« dans quelles circonstances précises est née cette passion », « ce qu’elle vous a apporté et ce
qu’elle a changé dans votre vie », « Insistez sur les émotions liées à la pratique de cette activité ».
Définition du mot-clé « circonstances » : synonyme de « conditions ». Définir les circonstances
d’un événement, c’est définir le lieu et le temps d’un événement. C’est aussi éventuellement pré-
ciser l’identité des personnages présents.
115
Français brevet Le sujet Pas à pas
Définition du mot-clé « émotion » : trouble subit, agitation passagère causée par un sentiment
vif de surprise, de joie, de peur. Réaction affective d’assez grande intensité, provoquée par une
stimulation venue de l’environnement.
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
Ici, je souligne « Vous raconterez ».
4. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte les conditions dans lesquelles est née
cette passion. J’explique pourquoi et comment cette passion m’a enrichi(e) et a changé ma vie.
J’explique les émotions que j’éprouve lorsque je pratique cette activité qui me passionne.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « vous raconterez », j’en déduis
que le type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.
Ici, je souligne « vous préciserez » et « Insistez ». Je sais aussi que mon texte narratif peut éven-
tuellement comporter des passages descriptifs dans lequel je décris ce que cette passion a changé
en moi. Je décris aussi les émotions que je ressens lorsque je pratique cette passion.
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet. Ici :
– « une passion (artistique, musicale, sportive ou autre) a pris naissance en vous. » De quelle
passion puis-je parler ?
– « Vous raconterez d’abord dans quelles circonstances précises est née cette passion ». À quelle
occasion est née cette passion ? Où ? Quand ? Avec qui ?
– « ce qu’elle vous a apporté et ce qu’elle a changé dans votre vie ». Pourquoi cette passion a changé
ma vie ?Quels sont les sentiments que je ressens quand je pratique cette passion ?Qu’est-ce qu’elle
m’apporte d’un point de vue physique, moral et psychologique ?
– « les émotions liées à la pratique de cette activité ». Quelles sont les émotions que je ressens
quand je pratique cette activité ? Comment se manifeste cette émotion, sur mon visage et dans tout
mon corps ?
7. J’établis le plan de mon devoir.
Dans chaque paragraphe, il faudra utiliser la forme du récit et le pronom personnel « Je » :
– Dans le premier paragraphe, il faudra évoquer les circonstances au cours desquelles est née
cette passion : où ? quand ? avec qui ?
– Dans le deuxième paragraphe, vous expliquerez ce que cette passion vous a apporté et ce qu’elle
a changé dans votre vie.
– Dans le troisième paragraphe, vous exprimerez les émotions que vous procure cette passion ou
cette activité.
116
Sujet 6 – Le sujet Pas à pas
Vous utiliserez l’imparfait ou le passé simple.
Vousmobiliserez le lexique des sentiments, des sensations, des émotionsmais aussi celui du visage
et du corps.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties.
Ici, je souligne : « Pourquoi lire ? », « Quelles émotions ressentons-nous », « en suivant les aven-
tures des héros de romans ».
3. Je propose une définition des mots-clés.
Définition du mot-clé « pourquoi ? » : expression synonyme de « quelles sont les raisons ? ».
Définition du mot-clé « émotion » : trouble subit, agitation passagère causée par un sentiment
vif de surprise, de joie, de peur. Réaction affective d’assez grande intensité, provoquée par une
stimulation venue de l’environnement.
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.
Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif
composé d’arguments et d’exemples. Je conjugue donc les verbes au présent.
5. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un texte argumentatif qui montre pourquoi suivre les aventures de héros
nous enrichit et nous permet de ressentir diverses émotions.
117
Français brevet Le sujet Pas à pas
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
Ici, « Pourquoi lire ? Quelles émotions ressentons-nous en suivant les aventures des héros de ro-
mans ? » Quels sont les derniers romans qui m’ont passionné(e) ?
Quels sentiments ai-je ressentis pour les personnages de roman ? Pourquoi ?
Pourquoi suis-je si sensible aux personnages de romans ? Dans quelle mesure les personnages de
romans me font-ils réfléchir ?
Astuce : Pour trouver des exemples, je pense à mon expérience personnelle, aux livres que j’ai
lus et aux films que j’ai vus.
7. J’établis le plan de mon devoir.
L’introduction
Présentez le thème et la thèse.
Expliquez en quelques mots pourquoi il est important de lire.
Vous devez rédiger votre introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter deux ou trois parties.
Pour chacune des parties, il faudra trouver un argument et l’expliciter à l’aide d’un exemple.
Autant de parties que d’arguments (dans la limite de trois).
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet. Vous pouvez conclure
votre devoir en une phrase qui montre en quoi il est enrichissant de lire et de suivre les aventures
d’un personnage.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Le thème de la lecture, des livres, du personnage de roman dans les programmes de collège
Programme de troisième : « Récit d’enfance et d’adolescence », Enfance, Nathalie Sarraute ; Le
Journal d’Anne Frank, Anne Frank.
Le thème de la lecture et des livres en général
Comme un roman, Daniel Pennac ; Si par une nuit d’hiver un voyageur, Italo Calvino ; La Petite
Chartreuse, Pierre Péju.
118
Sujet 6 – Le sujet Pas à pas
Le thème de la lecture, des livres, du personnage de roman sur Internet :
www.innovenjeu.wordpress.com/2012/02/09/les-cinq-avantages-cles-de-la-lecture/
www.franceinfo.fr/chroniques-modes-de-vie-2011-09-12-les-bienfaits-de-la-lecture-
561448-81-179.html
Vers la classe de seconde : le thème de la lecture, des livres, du personnage de roman dans la littératureet sur Internet
Les Faux-monnayeurs, André Gide ; L’Art du roman, Milan Kundera.
www.site-magister.com/grouptxt4.htm
www.lemonde.fr/revision-du-bac/annales-bac/francais-premiere/le-personnage-de-roman-du-
heros-a-l-anti-heros-1-fra-02.html
Des citations sur le personnage de roman
« Ces personnages fictifs et irréels nous aident à nous mieux connaître et à prendre conscience de
nous-mêmes. » (François Mauriac, Le Romancier et ses personnages)
« Le roman, c’est une méditation sur l’existence au travers de personnages imaginaires. » (Milan
Kundera, L’Art du roman)
« Le thème de tout roman, c’est le conflit d’un personnage romanesque avec des choses et des
hommes qu’il découvre en perspective à mesure qu’il avance, qu’il connaît d’abord mal, et qu’il
ne comprend jamais tout à fait. » (Alain)
119
Français brevet Le corrigé
I. Questions
1 Tout d’abord, ce texte est autobiographique
car le narrateur est aussi l’auteur et le person-
nage de ce texte comme le montre l’introduc-
tion : « Ernest Pépin, poète et romancier guade-
loupéen, évoque son enfance et la naissance de
son goût pour la lecture et l’écriture. » et l’utili-
sation du pronom personnel « je » dans les ex-
pressions suivantes : « mon cerveau » et « Je
contractai... », ainsi que « Un jour, j’en étais
sûr, j’allais écrire ! ». De plus, ce texte appar-
tient au genre autobiographique car le narrateur
évoque comment est née sa vocation d’écri-
vain : il rapporte ses souvenirs, ses sensations
et ses sentiments comme en témoigne la phrase
suivante : « Ils avaient l’odeur des livres. Je hu-
mais, je respirais à pleins poumons, je m’en-
ivrais ».
2 Le narrateur souffre de la maladie de la lec-
ture : « Je contractai la rage de lire, de tout
lire, de lire matin, midi et soir. » Elle se ma-
nifeste par le besoin constant et très fort de lire,
à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit,
de lire toutes sortes de livres (romans, pièces de
théâtre, ouvrages d’anatomie).
3 Le narrateur éprouve le même désir de ven-
geance que le comte de Monte-Cristo comme
le souligne l’expression suivante. « J’épousais
la vengeance du comte de Monte-Cristo. » Il
se transforme physiquement et psychologique-
ment en Cyrano de Bergerac comme le prouve
la phrase suivante : « Le nez et le panache
de Cyrano de Bergerac devenaient mon nez et
mon panache. » Enfin, il est capable de prendre
l’identité de multiples personnages comme en
témoigne la phrase suivante : « Je me prenais
pour l’Aiglon, pour Mozart, pour le Cid. » In-
contestablement, le narrateur éprouve passion,
vengeance, chagrin, panache (bravoure) ; il dé-
sire vivre les aventures et les sentiments des hé-
ros des romans qu’il lit. Le narrateur s’identifie
aux personnages de ses lectures :Monte-Cristo,
l’Aiglon, le Cid, d’Artagnan, Cyrano et il vit
ces aventures par procuration.
4 a) Le temps employé dans cette phrase est
l’imparfait.
b) Il a ici une valeur répétitive. Il peut aussi
avoir une valeur descriptive car il évoque des
faits et actions d’arrière-plan.
5 a) Les livres sont comparés à de la nourri-
ture. En effet le verbe « se goinfrer » signifie
« manger quelque chose avec avidité ».
b) L’image utilisée est une comparaison. Le
narrateur se compare à des géants de Rabelais.
Cela montre qu’il lit beaucoup de livres et qu’il
les lit avec avidité, comme les géants de Rabe-
lais qui, eux, mangent beaucoup et avec avidité
aussi.
6 « Respirer » appartient au niveau de langue
courant, « humer » au niveau soutenu.
7 a) Les trois images sont : « Certains livres
devaient se manier comme des grenades explo-
sives », « comme des bouquets de fleurs » et
« comme des couvertures de jour de pluie ».
b) La première image montre que certains
livres doivent être maniés avec précaution, la
deuxième image montre que certains livres
doivent être manipulés avec attention et déli-
catesse. Enfin la troisième image montre que
les livres apportent de la chaleur et une certaine
protection à celui qui les lit.
8 Le narrateur éprouve une sorte d’amour, de
passion pour les livres ; l’objet livre est comme
un corps, la couverture est comme une « peau »,
l’intérieur comme une « âme ». Il aime le livre
comme il aimerait une femme.
9 Le narrateur éprouve une réelle passion
120
Sujet 6 – Le corrigé
pour la lecture qui devient une addiction. En ef-
fet, il souffre de la maladie de la lecture comme
en témoigne l’expression : « Je contractai la
rage de lire, de tout lire, de lire matin, midi et
soir. » Cette passion est visible notamment dans
son besoin insatiable de lire, à n’importe quelle
heure du jour ou de la nuit. Il veut lire toutes
sortes de livres (romans, pièces de théâtre, ou-
vrages d’anatomie).
De plus, il est tellement passionné par les des-
tins des personnages qu’il s’identifie totale-
ment à eux : il éprouve la même passion, la
même vengeance, le même chagrin et le même
panache (bravoure) que les personnages de
Monte-Cristo, de Cyrano, de l’Aiglon, du Cid
et de D’Artagnan. Enfin, le narrateur éprouve
un amour démesuré pour les livres, aisément
assimilable à une passion amoureuse. En effet,
l’objet livre est comme un corps, la couverture
est comme une « peau », l’intérieur comme une
« âme ». Il aime le livre comme il aimerait une
femme.
II. Réécriture
Nous contractâmes la rage de lire, de tout lire, de lire matin, midi et soir. Et lorsque toutes les
lumières étaient éteintes, nous nous confectionnions une tente avec notre drap et un balai et nous
nous usions les yeux à la lueur d’une torche électrique.
III. Dictée
Le texte est un autre extrait de Coulée d’or, d’Ernest Pépin. Nous retrouvons ici les caractéris-
tiques du récit autobiographique : récit à la 1re personne, temps du passé (imparfait, passé simple),
sensations et sentiments.
Le temps dominant est l’imparfait de l’indicatif ; les verbes s’accordent avec leur sujet :
– 1re personne du singulier (terminaison –ais) : « Je croyais... », « disais-je », « je savais » ;
– 3e personne du singulier (terminaison –ait) : « L’enfance avait... » ;
– 1re personne du pluriel (terminaison –ions) : « nous faisions » ;
– 3e personne du pluriel (terminaison –aient) : « battaient-elles » (le sujet est inversé).
Deux verbes sont conjugués au conditionnel présent, 3e personne du singulier (terminaison –rait) :
« elle ne finirait », « elle serait ».
Un verbe est conjugué au futur simple, à la 1re personne du singulier : « je serai ». Il ne faut pas
confondre cette forme avec le conditionnel présent : je serais.
Le verbe « être » est conjugué au plus-que-parfait de l’indicatif : « les grandes personnes n’avaient
jamais été ».
Les adjectifs qualificatifs s’accordent en genre (masculin/ féminin) et en nombre (singulier/ plu-
riel) avec le nom qu’ils qualifient : « Cette éternelle conspiration... » (féminin singulier), « Cette
fête permanente... » (féminin singulier), « les mauvais jours » (masculin pluriel), « les grandes
personnes » (féminin pluriel).
Certains mots comportent une consonne redoublée : « immensité », « communion »,
« personnes », « connivence », « battaient ». D’autres mots se terminent par une consonne que
121
Français brevet Le corrigé
l’on n’entend pas ; en les mettant au féminin, en cherchant leur origine ou des mots de la même
famille, on peut identifier cette consonne : « jamais » (déjà + mais), « toujours » (tous les jours),
« présent » (présente, présenter), « grand » (grande, grandeur), « enfant » (enfanter, enfantement),
« quand » (latin quando).
Plusieurs noms sont au pluriel, comme l’indique le déterminant qui les précède : « ... mes frères
et sœurs. », « les grandes personnes », « les mauvais jours », « des enfants », « des bêtises ».
Il convient aussi d’écouter attentivement les liaisons : par exemple, frères et, des enfants.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Depuis une dizaine d’années, j’anime un club de théâtre dans le collège où j’enseigne l’histoire-
géographie. J’essaie de transmettre cette passion aux jeunes, comme on me l’a transmise quand
j’étais enfant. J’étais alors âgé de douze ou treize ans. J’habitais, dans le nord de la France, une
ville minière qui comptait plusieurs fanfares, une harmonie, des chorales. De nombreux mineurs
jouaient d’un instrument de musique ; la plupart du temps leurs enfants prenaient la relève. Or, un
des professeurs de l’école de musique communale, joueur de basson, qui était comptable de son
métier, habitait près de chez moi. Il animait aussi un cours de diction où les enfants apprenaient
à réciter, à déclamer des textes poétiques, à jouer des saynettes. Un jour, il me demanda si j’étais
intéressé par le théâtre : il montait une petite troupe amateur, Les Artisans, et il recrutait car il
projetait de jouer une comédie et il avait besoin d’un garçon, plutôt grand, pour jouer le rôle d’un
groom. J’étais un enfant grand pour mon âge, mais plutôt timide et réservé. M. Salmon sut sans
doute se montrer convaincant car j’acceptai sa proposition. Quelle aventure ! Je n’avais rien d’un
comédien ! J’ignorais tout de cet art. Commença alors mon apprentissage.
J’appris à me déplacer sur une scène, à sentir mon corps, à le connaître, à le solliciter, à ne plus être
embarrassé par lui. Je faisais aussi de nombreux exercices vocaux, un peu comme les vocalises
d’un chanteur. Il n’est pas facile de poser sa voix, de hausser le ton sans la fatiguer. Je me souviens
que le plus difficile, c’étaient les exercices d’articulation. « Didon dîna, dit-on, du dos dodu d’un
dodu dindon ». Il fallait dire des phrases pleines de pièges de ce type sur un rythme de plus en plus
rapide. Quel galimatias parfois ! Je bafouillais des mots qui devenaient vite incompréhensibles.
Pourtant à force de travail et de persévérance, j’arrivais à varier le rythme de ces phrases sans
bafouiller. Le fait de parler devant les autres membres de la troupe, de mieux maîtriser mon corps
et ma voix, me fit perdre ma timidité, me donna confiance et assurance. Je n’avais plus peur de
prendre la parole en public.
Puis vint le moment de monter la pièce, une pièce d’Eugène Labiche, dont j’ai oublié le titre. L’ac-
tion se passait dans un hôtel. Et moi, je devais jouer le groom, c’est-à-dire un employé d’hôtel en
livrée rouge et calot rouge, qui ouvre et ferme la porte de l’ascenseur, de l’hôtel, qui accueille
les clients, etc. Mon rôle n’était pas important mais j’apparaissais dans plusieurs scènes et j’avais
quand même plusieurs répliques. Je dus apprendre mon texte par cœur, retenir tous les dépla-
cements, les gestes, les intonations, etc. Je me débrouillais pas mal du tout pour un amateur et
122
Sujet 6 – Le corrigé
un débutant. Les répétitions furent nombreuses. Il fallut aussi essayer le costume, jouer dans les
décors... Vint enfin la première représentation.
Par le petit trou du rideau de scène, nous jetions des coups d’œil furtifs et inquiets. Je découvrais
ce qu’on appelle le trac. J’avais chaud, je transpirais puis une sueur glacée coulait dans mon dos.
Je frissonnais... J’avais l’impression d’avoir tout oublié : mon texte, les jeux de scène, les mou-
vements... Les trois coups résonnèrent... Le rideau se leva et à ce moment-là... mêlée au trac, une
sensation extraordinaire de puissance, de plaisir... Il est difficile de se souvenir avec précision
de toutes les sensations mais je savais que cette expérience, face à un public que l’on devine à
peine, que l’on sait présent, attentif, je voulais qu’elle se répète d’autres fois. Le temps vola et la
pièce était déjà finie. Tous les comédiens vinrent saluer. Les applaudissements ! C’était génial, et
pas seulement dans mes souvenirs d’enfant. Aujourd’hui encore l’émotion est la même, toujours
intacte, comme la première fois.
C’est extraordinaire de pouvoir vivre plusieurs vies, d’incarner des personnages qui vous res-
semblent ou qui sont très différents de vous. On vit des aventures humaines qui vous enrichissent,
qui développent votre sensibilité, votre connaissance de l’âme et du cœur. C’est ainsi qu’est née
cette passion du théâtre, par hasard, grâce à un homme ordinaire en apparence mais qui brûlait de
cet amour de la scène. Pendant quinze ans j’ai partagé la destinée de cette petite troupe, puis j’ai
intégré une troupe plus importante mais je n’ai jamais oublié ces années.
Maintenant j’essaie de communiquer ma passion aux jeunes de mon collège et ça marche. Je sens
chez certains la même flamme, une petite flamme qui grandit. Je sais qu’ils en tireront profit car
c’est une expérience qui marque, qui vous change. Mais la passion pour la musique, pour le sport,
pour la peinture... c’est pareil. L’essentiel n’est-il pas d’avoir une passion et surtout de la vivre
pleinement, intensément ?
Sujet de réflexion
Pour ma part, j’aime lire car je peux m’identifier au personnage, au héros, à l’héroïne du roman.
Ainsi, je vis les aventures qu’il vit, je ressens ses impressions, ses émotions : la peur, quand je lis les
nouvelles fantastiques de Maupassant, comme Le Horla, La Peur ou certains romans de Stephen
King. J’adore le frisson qui me parcourt, qui me glace le sang, alors que je suis tranquillement
assis dans un fauteuil ou confortablement allongé sur mon lit. Grâce à la lecture, je vis plusieurs
vies, par procuration, certes, mais des vies intenses, aventureuses, tristes, heureuses... Mon être
s’enrichit car dans ma vie quotidienne, jamais je ne ressentirai autant d’émotions diverses, par
exemple celles de Patricia, dans le récit autobiographique Je ne veux plus jamais avoir treize
ans. Patricia Bullit évoque les rapports difficiles qu’elle entretient avec ses parents et sa sœur,
ses espoirs, ses impatiences, ses rêves d’adolescente. La lecture remplit aussi une fonction de
consolation en partageant les épreuves de tel ou tel personnage dont nous nous sentons proche.
De plus, je découvre des personnalités qui me ressemblent parfois ou auxquels j’aimerais ressem-
bler, ou au contraire des personnages que je n’aimerais pas du tout être. Quelquefois, jem’interroge
car je me demande si je peux, si je dois m’identifier au personnage, ce qui entraîne une profonde
interrogation sur la vie, la nature humaine et les actions des hommes. Je peux alors mieux orienter
ma vie, mieux me connaître, mieux construire ma personnalité grâce à ce ressenti, à ces héros ou
123
Français brevet Le corrigé
ces anti-héros, à ces personnes réelles qui racontent leur vie, dont on raconte la réalité vécue. Par
exemple Journal d’Anne Frank et Léon sont des œuvres qui m’ont beaucoup touché. Dans ce se-
cond récit, Léon Walter Tillage se souvient de son destin d’enfant noir dans le sud des États-Unis,
de la ségrégation, des brimades infligées par les Blancs. Seule la lecture me permet d’approcher
les sentiments de ces enfants confrontés au racisme et à la violence. Et c’est logique puisque les
romans par exemple, avec une histoire bien ficelée, suscitent les émotions qu’ils s’étaient fixés
comme effet : le lecteur peut difficilement contrôler tout le temps ses sensations face à un per-
sonnage dont les aventures le font passer du bonheur au malheur ou inversement, en vivant de
nombreuses péripéties !
Lire, c’est vraiment frémir un peu ou beaucoup de plaisir, d’impatience. Eh bien, oui, c’est vrai.
La lecture est une rencontre : on rencontre un auteur, des personnages, des existences, qui font
éprouver des émotions comme dans la vraie vie, qui permettent de découvrir des valeurs comme la
liberté, la solidarité, le respect... Lire, c’est développer sa sensibilité, ou tout simplement assumer
sa sensibilité d’être humain. Le cinéma, par sa capacité à raconter une histoire, à susciter les
émotions, ressemble à la littérature sur ce point.
124
Sujet 7, Sujet inédit
Texte d’Irène Némirovsky, Le vin de solitude
Hélène, âgée de quinze ans, vient de quitter la Russie après la Révolution et séjourne en Finlande,
en plein hiver. Elle a fait la connaissance de Fred Reuss, un jeune homme. Ils ont trouvé un petit
traîneau dans un hangar.
Ils grimpèrent tous les deux derrière le traîneau et le lancèrent dans la neige. Il dégringola la pente,
allant de plus en plus vite ; le vent soufflait aux oreilles et les cinglait cruellement.
« Attention, attention », criait Fred, et ses joyeux éclats de rire sonnaient dans l’air pur et glacé.
« Attention ! L’arbre ! La pierre ! Nous tombons ! Nous sommesmorts ! Tenez-vous bien, Hélène...
Frappez la terre du pied ! Comme cela ! Encore ! Encore !... Plus vite... Oh ! C’est délicieux... »5
La respiration coupée, ils glissaient sans bruit avec une vitesse vertigineuse de songe, le long de
la pente, le long du blanc chemin de glace dans la plaine. Ils roulèrent jusqu’au moment où le
traîneau eut heurté une racine d’arbre et versé ses passagers dans la neige. Dix fois, cent fois,
sans se lasser, ils recommencèrent, hissant le traîneau jusqu’au haut de la côte et se laissant glisser
ensuite le long de la pente gelée.10
Hélène sentait le souffle ardent du jeune homme dans son cou ; le froid cruel lui arrachait des
larmes qui coulaient sur son visage sans qu’elle pût les essuyer : le vent de la course les séchait
sur ses joues. Comme des enfants, ils poussaient tous deux des cris aigus, joyeux, qui s’exhalaient
d’eux sans qu’ils en eussent conscience et ils frappaient le sol gelé. Le petit traîneau bondissait
alors et dévalait la colline comme une flèche. Enfin, Fred dit :15
« Écoutez, ça ne va pas assez vite. Ce qu’il faudrait, c’est un vrai traîneau.
– Comment faire ? dit Hélène, la dernière fois nous l’avons abîmé et le cocher, depuis, se méfie
et ferme à clef la remise. Mais ici, dans le hangar, j’en ai vu un... »
Ils retournèrent en courant vers le hangar, prirent le plus beau des traîneaux, doublé de rouge et
bordé d’un rang de grelots. Ils eurent quelque peine à le faire descendre, mais une fois l’élan20
donné, rien au monde ne pouvait se comparer à la rapidité de sa course ; la neige volait dans leurs
visages, entrait dans leurs bouches entr’ouvertes, haletantes, les aveuglait, cinglait leurs joues.
Hélène ne voyait plus rien. La blancheur étincelante de la plaine fulgurait 1 sous les rayons du
soleil d’hiver ardent et rouge, qui allumait sur la neige un feu écarlate. Peu à peu, cependant, il
pâlit, devint rosé.25
« Quelle ivresse ! » songea Hélène. Ils ne comptaient plus leurs chutes ; enfin, après l’une d’elles
qui les jeta au fond d’un ravin et d’où ils sortirent avec peine, les joues griffées par les aiguilles
de glace, Reuss, qui pleurait à force de rire, dit :
« Nous allons nous casser la tête, c’est clair ! Reprenons nos paisibles traîneaux finlandais.
– Jamais de la vie ! Rouler dans la neige, c’est ce qu’il y a de plus amusant. »30
Irène Némirovsky, Le Vin de solitude, Éditions Albin Michel, 1935 (pages 31 à 33).
1.Fulgurer : briller comme l’éclair, d’un éclat vif et passager (du latin fulgurare, faire des éclairs).
125
Français brevet Le sujet
I. Questions
1 Où se déroule la scène ? Justifiez votre ré-
ponse.
2 Montrez que la nature finlandaise est ici à la
fois hostile et belle. Justifiez votre réponse en
relevant plusieurs mots ou expressions.
3 « Attention ! L’arbre ! La pierre ! »
a) Quelle est la particularité grammaticale de
ces trois phrases ?
b)Quel sentiment traduit ces trois phrases ?
4 « Tenez-vous bien, Hélène... Frappez la
terre du pied ! »
a) Quel est le mode des verbes et à quoi sert-il ?
b) Qui prononce ces phrases ? Qu’est-ce que
cela montre à propos du personnage ?
c)À quel moment les rôles s’inversent ?
5 Expliquez l’expression « une vitesse verti-
gineuse de songe ».
6 « Le petit traîneau bondissait alors et déva-
lait la colline comme une flèche. »
a) Relevez et identifiez la figure de style.
b) Expliquez-la : que met ainsi le narrateur en
valeur ?
7 Pour quelles raisons Fred et Hélène
trouvent-ils ce jeu amusant ? Justifiez votre
réponse en citant le texte.
8 Justifiez l’emploi de l’imparfait de l’indi-
catif de « Hélène sentait... » à « comme une
flèche ».
9 Selon vous, quel sentiment dominant
éprouvent les deux personnages ? Justifiez
votre réponse.
10 Question de synthèse. Montrez que les
deux jeunes gens cherchent à atteindre les li-
mites du jeu. Développez une réponse en vous
appuyant sur l’ensemble du texte.
II. Réécriture
Vous réécrirez le passage qui va de « Ils retournèrent... » à « ... cinglait leurs joues. » en remplaçant
« ils » par « nous » et en transposant les temps au futur de l’indicatif. Vous effectuerez toutes les
modifications nécessaires.
III. Dictée
On entend souvent dire : « Si j’avais ceci, si j’avais cela, je serais heureux », et l’on prend l’habitude
de croire que le bonheur réside dans le futur et ne vit qu’en conditions exceptionnelles. Le bonheur
habite le présent et le plus quotidien des présents ; il faut dire : « J’ai ceci, j’ai cela, je suis heureux. »
Et même dire : « Malgré ceci et malgré cela, je suis heureux. » Les éléments du bonheur sont
simples, et ils sont gratuits, pour l’essentiel. Ceux qui ne sont pas gratuits finissent par donner
une telle somme de bonheurs différents qu’au bout du compte ils peuvent être considérés comme
gratuits.
Jean Giono, La Chasse au bonheur, Gallimard, 1988.
126
Sujet 7 – Le sujet
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Vous avez, vous aussi, au cours d’un jeu, partagé un bonheur intense avec un(e) ou des cama-
rade(s). Racontez, en prenant soin de décrire le jeu lui-même et d’exprimer les sentiments que
vous avez éprouvés.
Sujet de réflexion
Peut-être avez-vous déjà constaté que de nombreuses personnes aiment assister à des spectacles
dangereux ou pratiquer des sports extrêmes. Pensez-vous que la prise de risque de ces personnes
soit justifiée ou trouvez-vous qu’il vaut mieux choisir la prudence ?
Développez votre point de vue en exposant vos arguments que vous illustrerez d’exemples. Pensez
à combattre les arguments opposés à votre point de vue en montrant pourquoi, selon vous, ils ne
sont pas valables.
127
Français brevet Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
äComprendre la question
Expressions-clés : « Où », « quand », « se déroule la scène ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui expriment le
lieu et le moment de l’action.
Astuce : vous pouvez vous aider du paratexte.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et relevez un indice de temps et un indice de lieu.
2
äComprendre la question
Expressions-clés : « Montrez », « la nature finlandaise », « hostile », « belle », « Justifiez votre
réponse », « en relevant plusieurs mots ou expressions ».
Définition du mot-clé « hostile » : se dit d’un milieu, d’un environnement dans lequel l’homme
est soumis à des agressions physiques (pression, bruit, température, rayonnement).
Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou expressions qui
montrent que l’homme est soumis à des agressions physiques causées par l’environnement et des
mots ou expressions qui soulignent au contraire la beauté de la nature finlandaise.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui montrent que les personnages subissent des
agressions physiques causées par une nature hostile.
3. Repérez et relevez des mots ou expressions qui montrent aussi la beauté de la nature fin-
landaise.
3
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « la particularité grammaticale de ces trois phrases ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi ces phrases sont étranges et en
quoi elles ne respectent pas le modèle habituel de la phrase que l’on rencontre traditionnellement :
sujet - verbe - complément.
äProcéder par étapes
1. Interrogez-vous : pourquoi cette phrase est-elle étrange ? Pourquoi ne respecte-t-elle pas le
modèle de phrase connu ?
2. Interrogez-vous : quel type de phrase reconnaissez-vous ?
128
Sujet 7 – Le sujet Pas à pas
– Est-ce que cette phrase est une affirmation et est-ce qu’elle se termine par un point ? Si oui, alors
c’est une phrase de type affirmatif.
– Est-ce que cette phrase est une question posée à quelqu’un et est-ce qu’elle se termine par un
point d’interrogation ? Si oui, alors c’est une phrase de type interrogatif.
– Est-ce que cette phrase est un ordre ou un conseil donné à quelqu’un et est-ce qu’elle se termine
par un point d’interrogation ou un point ? Si oui, alors c’est une phrase de type interrogatif.
– Est-ce que cette phrase exprime un sentiment ou une émotion et est-ce qu’elle se termine par un
point d’exclamation ? Si oui, alors c’est une phrase de type exclamatif.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « sentiment », « traduit », « ces trois phrases ».
Définition du mot-clé « sentiment » : état affectif lie à certaines émotions.
Ex. : la peur, la joie.
Explication des expressions-clés : vous devez nommer le sentiment que traduisent ces trois
phrases.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture du deuxième paragraphe.
2. Interrogez-vous : quel sentiment souhaite exprimer le personnage lorsqu’il prononce ces
trois phrases ?
4
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « le mode des verbes », « à quoi sert-il ».
Définition de l’expression-clé « le mode verbal » : le mode d’un verbe, c’est la manière ou la façon
dont un fait ou un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une action
réelle ? une action éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?
Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom dumode et expliquer le type d’action
qu’il permet d’exprimer ici. Vous devez donc donner sa valeur.
äMobiliser ses connaissances
Astuce pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des
terminaisons de l’imparfait.
Astuce pour repérer un verbe au mode subjonctif : il est toujours précédé du mot « que/qu’ ».
Astuce pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des
terminaisons de l’imparfait.
äProcéder par étapes
1. Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?
(Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.)
129
Français brevet Le sujet Pas à pas
2. Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accom-
pagné d’aucun pronom personnel ? (Si oui, alors il s’agit du mode impératif.)
3. Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation
est soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ? (Si oui, alors il s’agit du
mode conditionnel.)
4. Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?
Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses
sentiments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ? (Si oui, alors
il s’agit du mode subjonctif.)
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Qui », « prononce », « ces phrases », « Qu’est-ce que cela montre », « à
propos du personnage ».
Explication des expressions-clés : vous devez préciser l’identité du personnage qui exprime ces
conseils.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture du deuxième paragraphe.
2. Aidez-vous du contexte et interrogez-vous : quel est le personnage qui prononce ces
phrases ?
c) äComprendre la question
Expressions-clés : « À quel moment », « les rôles s’inversent ».
Explication des expressions-clés : vous devez préciser le moment à partir duquel Fred cesse de
mener le jeu au profit d’Hélène.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive du texte de la ligne 19 à la fin du texte.
2. Repérez et relevez des expressions qui montrent que c’est Hélène qui mène désormais le
jeu.
5
äComprendre la question
Expression-clé : « Expliquez l’expression ».
Explication de l’expression-clé : vous devez donner le sens de cette expression.
äProcéder par étapes
1. Donnez la définition des mots « vitesse », « vertigineuse » et « songe ».
2. Procédez à une relecture attentive du troisième paragraphe.
3. Appuyez-vous sur le contexte, sur des expressions contenues dans le paragraphe et
interrogez-vous : pourquoi est-il question d’une vitesse vertigineuse de songe ?
130
Sujet 7 – Le sujet Pas à pas
6
a) äComprendre la question
Expression-clé : « figure de style ».
Définition de l’expression-clé « figure de style » : c’est un procédé qui consiste à rendre plus
expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On
dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Expliquez-la », « que met ainsi le narrateur en valeur ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer l’idée sur laquelle le narrateur souhaite
insister en utilisant cette figure de style.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : sur quelle idée souhaite insister le narrateur ?
7
äComprendre la question
Expressions-clés : « Pour quelles raisons », « Fred et Hélène », « trouvent-ils ce jeu amusant »,
« Justifiez votre réponse », « en citant le texte ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire sur des mots ou expressions qui vous per-
mettent d’expliquer pourquoi les deux personnages trouvent ce jeu agréable et divertissant.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.
2. Interrogez-vous : dans les paroles des personnages, quels sont les mots ou les expressions
qui montrent que les deux personnages trouvent ce jeu amusant ?
8
äComprendre la question
Expression-clé : « Justifiez l’emploi de l’imparfait de l’indicatif ».
Définition de l’expression-clé : synonyme de l’expression « donnez la valeur de l’imparfait ».
Explication de l’expression-clé : vous devez préciser la valeur de l’imparfait dans ce contexte
particulier.
äProcéder par étapes
1. L’imparfait permet-il de décrire un décor, d’exprimer une action secondaire ou d’arrière-
plan ? (Si oui, alors ils ont une valeur descriptive.)
2. L’imparfait permet-il d’exprimer une action qui se répète ? (Si oui, alors il a une valeur
répétitive.)
3. L’imparfait permet-il d’exprimer une hypothèse ? Est-il précédé du mot « si » ? (Si oui,
alors il a une valeur hypothétique.)
131
Français brevet Le sujet Pas à pas
4. L’imparfait permet-il d’exprimer une action qui dure ? (Si oui, alors il a une valeur d’as-
pect.)
9
äComprendre la question
Expressions-clés : « quel sentiment dominant », « éprouvent », « les deux personnages ».
Définition du mot-clé « sentiment » : état affectif lié à certaines émotions. Ex. : la peur, la joie,
la tristesse...
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui vous per-
mettent d’expliquer ce que les personnages ressentent. Puis vous devez donner le nom de ce sen-
timent.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui expriment ce que les personnages res-
sentent.
3. Proposez le nom d’un sentiment qui décrit au mieux ce qu’ils ressentent.
10
äComprendre la question
Expressions-clés : « Montrez », « les deux jeunes gens », « cherchent à atteindre les limites du
jeu ».
Explication des expressions-clés : en vous appuyant sur des mots ou expressions du texte, vous
devez montrer que le jeu peut devenir dangereux.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et relevez des expressions qui montrent que le jeu peut devenir dangereux.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de trouver des syno-
nymes.
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « Vous réécrivez » « en remplaçant « ils » par « nous » », « en transposant les
temps au futur de l’indicatif ».
Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronom personnel « ils » en pronom
personnel « nous ». Vous devez transformer les verbes conjugués au passé simple et à l’imparfait
en verbe conjugués au futur.
Cela engendre des modifications :
132
Sujet 7 – Le sujet Pas à pas
– au niveau des pronoms personnels de la troisième personne du pluriel qui désignent les deux
enfants (« ils ») qui se transforment alors en pronoms personnels de la première personne du
pluriel (« nous ») ;
– au niveau des déterminants possessifs de la troisième personne du pluriel qui se transforment
en déterminants possessifs de la première personne du pluriel ;
– au niveau de la conjugaison des verbes, conjugués dans l’extrait au passé simple et à l’imparfait,
qui se transforment en verbes conjugués au futur.
äProcéder par étapes
1. Soulignez les pronoms personnels « ils » qui désignent les deux enfants et transformez-les
en « nous ».
2. Soulignez les verbes dont « nous » est sujet et transformez les verbes conjugués au passé
simple en verbes conjugués au futur.
3. Soulignez les déterminants possessifs qui se rapportent au pronom personnel « ils » et
transformez-les en déterminants possessifs qui se rapportent au pronom personnel « nous ».
4. Soulignez tous les autres verbes conjugués et faites une flèche vers leurs sujets respectifs.
5. Modifiez la conjugaison des verbes (du passé simple au futur).
III. Dictée
Voir le corrigé.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne : « Vous avez, vous aussi, au cours d’un jeu, partagé un bonheur intense avec un(e)
ou des camarade(s) ».
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
Ici, je souligne « Racontez ».
4. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte un jeu auquel j’ai joué avec un ou des
camarades et au cours duquel je me sentais heureux et content.
133
Français brevet Le sujet Pas à pas
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « Racontez », j’en déduis que le
type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.
Ici, je souligne aussi « exprimer les sentiments que vous avez éprouvés ». Je conjugue les verbes
au passé simple et à l’imparfait.
Et aussi « en prenant soin de décrire le jeu lui-même ». Je sais que mon texte comportera des
passages descriptifs. Je conjugue les verbes à l’imparfait.
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet.
Ici, « en prenant soin de décrire le jeu lui-même ». Quel est ce jeu ? Comment s’organise-t-il ?
Quel est son but ? Quels sont le ou les camarades avec lesquels j’y joue ?
Et, « partagé un bonheur intense avec un(e) ou des camarade(s) », « exprimer les sentiments que
vous avez éprouvés ». Quelles sont les étapes du jeu qui me procurent un bonheur intense ? Ce
bonheur intense, comment se manifeste-t-il au cours du jeu ? Quels sont les états physiques et
les actions qui témoignent de ce bonheur intense ? Quels sont les différents sentiments que j’ai
éprouvés à cette occasion ?
Astuce : pour trouver des idées, je pense à mon expérience personnelle, aux livres que j’ai lus et
aux films que j’ai vus.
7. J’établis le plan de mon devoir.
Paragraphe, type et forme du
texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Paragraphe 1
Récit/Description
Pronom personnel
« je » ou « nous »
Les circonstances du jeu (où ?
quand ? qui ?).
La description du jeu.
L’imparfait et/ou le passé
simple.
Paragraphe 2
Récit
Pronom personnel
« je »
Les sentiments que j’ai
éprouvés et notamment le
bonheur intense.
L’imparfait ou le passé simple.
Le lexique des sensations et des
sentiments.
Des synonymes du mot
bonheur.
Des phrases exclamatives pour
exprimer ce bonheur.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
134
Sujet 7 – Le sujet Pas à pas
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties.
Ici, je souligne : « de nombreuses personnes aiment assister à des spectacles dangereux ou pratiquer
des sports extrêmes », « Pensez-vous que la prise de risque de ces personnes soit justifiée ou
trouvez-vous qu’il vaut mieux choisir la prudence ? »
3. Je propose une définition des mots-clés.
Définition de l’expression-clé « sports extrêmes » : un « sport extrême » est un terme populaire dé-
signant une activité sportive particulièrement dangereuse, pouvant exposer à des blessures graves
en cas d’erreurs dans son exercice. Ces sports peuvent se pratiquer sur mer, dans le ciel ou sur terre.
Ils impliquent souvent vitesse, hauteur, engagement physique, ainsi qu’un matériel spécifique.
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.
Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif
composé d’arguments et d’exemples. En témoignent les expressions « Développez votre point
de vue en exposant vos arguments que vous illustrerez d’exemples » et « Pensez à combattre
les arguments opposés à votre point de vue en montrant pourquoi, selon vous, ils ne sont pas
valables. »
Définition de l’expression-clé « combattre les arguments » : vous devez exposer une thèse adverse
mais sans contredire ce que vous défendez dans la première partie de votre devoir.
5. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un texte argumentatif composé de deux parties : dans la première partie,
je dois exposer des arguments en faveur des sports extrêmes puis, dans la deuxième partie, je dois
combattre ces arguments et expliquez qu’il vaut mieux choisir la prudence.
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
Ici, « Peut-être avez-vous déjà constaté que de nombreuses personnes aiment assister à des spec-
tacles dangereux ou pratiquer des sports extrêmes. Pensez-vous que la prise de risque de ces per-
sonnes soit justifiée ou trouvez-vous qu’il vaut mieux choisir la prudence ? » Quels sont les avan-
135
Français brevet Le sujet Pas à pas
tages des différents sports extrêmes ? Pourquoi est-il agréable de faire ou d’assister à un sport
extrême ? Que cela peut-il nous apporter ? Quels sont les dangers et les risques que courent les
gens qui pratiquent un sport extrême ? Pourquoi vaut-il mieux choisir la prudence ?
Astuce : Pour trouver des exemples, je pense à mon expérience personnelle, aux livres que j’ai
lus et aux films que j’ai vus.
7. J’établis le plan de mon devoir.
L’introduction
Expliquez le thème et la thèse.
Définissez l’expression « sport extrême » et expliquez pourquoi les gens aiment bien y assister.
Vous devez rédiger votre introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter trois parties. Dans les deux premières, vous montrerez les avantages des sports
extrêmes et leurs côtés positifs. Dans la dernière, vous nuancerez la thèse précdemment défendue
pour montrer que les sports extrêmes ont égamelent des inconvénients et peuvent présenter des
risques.
Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un
exemple.
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des modélisateurs qui expriment la possibilité (peut-être, il est possible, il est nécessaire...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet. Vous pouvez conclure
votre devoir en une phrase qui montre qu’il vaut mieux préférer la prudence.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Les sports extrêmes sur Internet :
http ://www.lemonde.fr/sports-extremes-insolites/
http ://tpesportextreme.e-monsite.com/pages/3-le-danger-des-sports-extremes/
http ://www.cvm.qc.ca/encephi/Syllabus/Histoire/Passecompose/sportsx.htm
136
Sujet 7 – Le corrigé
I. Questions
1 La scène se déroule en hiver, en Finlande,
comme le précisent les lignes d’introduction et
quelques passages du texte : « dans la neige »,
« chemin de glace dans la plaine », « les rayons
du soleil d’hiver », « nos paisibles traîneaux
finlandais ».
2 La nature finlandaise est hostile : « le vent
soufflait aux oreilles et les cinglait cruelle-
ment », « glacé », « blanc chemin de glace »,
« neige », « pente gelée. », « le froid cruel lui
arrachait des larmes », « sol gelé », « aveuglait,
cinglait leurs joues », « griffées par les aiguilles
de glace ». Elle est belle également : « air pur »,
« La blancheur étincelante de la plaine fulgu-
rait », « les rayons du soleil d’hiver ardent et
rouge, qui allumait sur la neige un feu écarlate.
Peu à peu, cependant, il pâlit, devint rosé ».
3 a) Ces trois phrases sont particulières gram-
maticalement car ce sont des phrases sans verbe
(des phrases dites nominales). Ce sont aussi des
phrases de type exclamatif.
b) Elles traduisent l’état d’euphorie, d’exalta-
tion du personnage.
4 a) Le mode utilisé ici est le mode impératif.
Il permet d’exprimer des conseils.
b) C’est FredReuss qui prononce ces phrases. Il
donne les conseils ou les ordres, « Tenez-vous
bien... », « Frappez la terre du pied ! ».
Cela montre que Fred mène le jeu du traîneau
au début.
c) Les rôles s’inversent quand il s’agit de trou-
ver un traîneau qui aille plus vite, « un vrai traî-
neau ».
Hélène suggère alors de le prendre dans le han-
gar. Ensuite elle est grisée par la vitesse, par
leurs chutes dans la neige, comme le montrent
ses paroles.
Hélène refuse de reprendre leurs « paisibles
traîneaux finlandais ».
C’est bien elle qui mène le jeu à la fin.
5 Fred et Hélène vivent une sorte de songe :
le traîneau glisse sans bruit, dans ce paysage de
neige et de glace, un peu comme dans un rêve,
où les bruits sont imperceptibles, où règne le si-
lence. Ils ont une sensation de vertige, de plon-
gée dans le vide de la pente, qui ressemble à
celle que le dormeur éprouve quand il sombre
dans le sommeil et le rêve. Ils ressentent des
émotions très fortes.
6 a) « Le petit traîneau [...] dévalait la colline
comme une flèche » est une comparaison.
b) La comparaison exprime la rapidité exces-
sive du traîneau.
7 Fred et Hélène trouvent ce jeu amusant
parce que la vitesse les grise, leur procure un
plaisir intense : « Oh ! C’est délicieux... » ;
« Quelle ivresse ! » ; « Rouler dans la neige,
c’est ce qu’il y a de plus amusant ».
8 Dans ce passage, l’imparfait de l’indicatif
sert à décrire les sensations et les sentiments
des personnages ; il sert aussi à évoquer les ac-
tions qui se répètent puisque Fred et Hélène re-
commencent leur jeu dix fois, cent fois.
9 Les personnages éprouvent une joie intense,
un sentiment de bonheur : « ses joyeux éclats
de rire », « des cris aigus, joyeux ». C’est une
exaltation qui stimule leurs sensations, intensi-
fie leurs émotions : ils poussent de petits cris
joyeux sans même s’en rendre compte.
10 Ce jeu, poussé à l’extrême, devient dan-
gereux : « Nous tombons ! Nous sommes
morts ! », « Nous allons nous casser la tête,
c’est clair ! ». Les deux jeunes gens cherchent
à augmenter le plaisir, la joie, l’euphorie pro-
voquée par le jeu : il faut aller toujours plus
137
Français brevet Le corrigé
vite, prendre plus de risques. À la fin, ils ne
comptent plus leurs chutes : ils sortent diffi-
cilement d’un ravin, leurs joues sont griffées.
Fred, prudent, propose alors de reprendre leur
petit traîneau finlandais, moins rapide, ce que
refuse Hélène, qui veut dépasser les limites.
II. Réécriture
Nous retournerons en courant vers le hangar, prendrons le plus beau des traîneaux, doublé de
rouge et bordé d’un rang de grelots. Nous aurons quelque peine à le faire descendre, mais une
fois l’élan donné, rien au monde ne pourra se comparer à la rapidité de sa course ; la neige volera
dans nos visages, entrera dans nos bouches entr’ouvertes, haletantes, nous aveuglera, cinglera
nos joues.
III. Dictée
L’extrait du texte deGiono est principalement au présent de l’indicatif, avec une phrase comportant
un système hypothétique (si + imparfait de l’indicatif, principale au conditionnel présent). Il faut
donc faire attention aux terminaisons verbales, 1re et 3e personnes.
– Au présent de l’indicatif, les verbes du premier groupe se terminent par –e à la 3e personne
du singulier : « le bonheur réside », « Le bonheur habite... ». Les verbes du troisième groupe en
–endre se terminent par –d : « On entend... », « on prend ». Le verbe du deuxième groupe en
–ir se termine par –ssent à la 3e personne du pluriel : « Ceux qui [...] finissent... ». Les verbes
du troisième groupe se terminent en –t à la 3e personne du singulier : « le bonheur [...] vit »
(vivre), « il faut » (falloir) ; certains de ces verbes se conjuguent avec plusieurs bases : je peux,
nous pouvons, « ils peuvent ».
– Au présent de l’indicatif, le verbe « être » se conjugue avec plusieurs bases selon les personnes :
« je suis », « Les éléments [...] sont simples et ils sont... », « Ceux qui [...] sont... ».
– À l’imparfait, le verbe « avoir » se conjugue avec la terminaison –ais à la 1re personne du
singulier : « j’avais ». On retrouve cette terminaison au conditionnel présent du verbe « être » :
« je serais ».
– Plusieurs verbes sont à l’infinitif : ils dépendent d’une préposition (« de croire », « par donner »)
ou d’un autre verbe que les auxiliaires « être » et « avoir » : « On entend souvent dire... », « il
faut dire », « Et même [il faut] dire... », « ils peuvent être ».
Les adjectifs qualificatifs et les participes passés attributs du sujet s’accordent en genre (mascu-
lin/ féminin) et en nombre (singulier/ pluriel) avec le sujet : « je serais heureux », « Les éléments
[...] sont simples... », « ils sont gratuits », « Ceux qui ne sont pas gratuits... », « ... ils peuvent
être considérés comme gratuits. »
Les adjectifs qualificatifs s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils qualifient : « ...
conditions exceptionnelles. », « bonheurs différents » (il y a plusieurs bonheurs).
L’orthographe de certains mots présente une particularité qui est souvent une source d’erreur :
« bonheur », « exceptionnelles », « quotidien », « malgré », « compte » ( à ne pas confondre avec
138
Sujet 7 – Le corrigé
conte, comte). Il ne faut pas confondre les homonymes : « ceci » (ceux-ci), « cela » (ceux-là),
« ceux qui » (ce qui).
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Jamais je n’ai oublié la première fois que j’ai vu la mer. Cet été-là, au début des années soixante,
mes parents avaient loué, à force d’économies, une petite villa qui donnait sur la plage. C’était
dans une petite station balnéaire de la mer du Nord, avec ses immenses plages de sable fin, ses
marées qui chassaient la mer très loin.
À notre arrivée, je fus intrigué par un bruit inconnu, régulier, obsédant, et quelques cris aigus, des
rires aussi. Je me précipitai sur la plage et découvris une bande d’enfants, garçons et filles, qui
couraient vers les vagues blanches d’écume et y plongeaient, la tête la première. Les vagues les
engloutissaient, les roulaient puis les vomissaient un peu plus loin. Je les observais, intrigué mais
aussi effrayé. Ils n’avaient donc pas peur de se noyer ! L’un d’eux tourna la tête et m’aperçut ; il
vint vers moi et m’invita à me joindre à eux. J’hésitais. Aurais-je le courage d’affronter le tumulte
des flots ? Je craignais d’être pris pour un poltron. Le garçon insistait. Je finis par accepter. J’allais
mettre mon maillot de bain que ma mère avait déjà sorti d’une des valises. Dehors, le garçon me
pressait, impatient de retourner affronter les vagues avec ses camarades. Ma mère ne dit rien mais
je savais qu’elle se réjouissait de voir que je me faisais des amis, moi qui étais si solitaire.
Nous voilà courant sur la plage, droit vers l’eau écumante. Il m’entraîna sans que je puisse réagir,
me poussa au milieu des autres qui se mirent à m’arroser. J’étais aveuglé. Je tournais sur moi-
même, cherchant à reprendre mon souffle quand des mains m’agrippèrent et me jetèrent dans la
vague qui déferlait. Quel choc ! Je me retrouvai submergé, englouti, emporté par les flots... Quand
je réussis à reprendre pied et à me redresser, j’entendis les rires et les applaudissements des autres
enfants. Sans doute était-ce leur façon de m’intégrer à leur bande. Alors, je fis comme eux, j’écla-
tai de rire, comme si toute appréhension m’avait abandonné. J’attendais les grosses vagues, celles
qui se formaient au loin et déferlaient à toute vitesse sur le sable. Je plongeais sans réfléchir, alors
que je ne savais même pas nager ! Je roulais dans l’eau, ballotté, soulevé par ces flots galopants.
Quelle joie de sentir son corps dans l’eau ! Quelle sensation agréable de sentir le sel sur ses lèvres !
Quel bonheur que ces cavalcades d’enfants qui sentaient la chaleur du soleil sur leurs épaules, sur
leur dos, et l’eau qui plaquait leurs cheveux sur leurs yeux et cinglait les corps ! Nous nous pour-
suivions, nous nous bousculions en riant et nous tombions dans les vagues, criant de plaisir, mais
parfois surpris par le froid d’une vague. Je crois que j’étais heureux. L’après-midi se termina sans
que nous vissions le temps passer, sans même songer à goûter. Le soleil se préparait à disparaître
à l’horizon, dévoré par la mer. Il fallait rentrer mais nous savions que le lendemain nous nous
retrouverions tous pour recommencer nos jeux. La mer ne nous attendait-elle pas elle aussi ?
Sujet de réflexion
Lors des dernières grandes tempêtes qui ont balayé les côtes de notre pays, nous avons pu voir à
la télévision, dans des reportages, des gens qui s’aventuraient sur les digues, les quais, et parfois
139
Français brevet Le corrigé
même au bord de falaises abruptes pour observer la mer déchaînée sous les violentes rafales de
vent ou les vagues déferlant sur la jetée... Il semblerait que certaines personnes aiment assister à
ces spectacles dangereux. D’autres pratiquent des sports dits extrêmes : kite surf, saut à l’élastique,
escalade de cascades de glace, etc.
Il est vrai que les spectateurs se rassemblent en masse sur le parcours des rallyes automobiles,
au plus près de la route, enfreignant souvent les consignes ou les règles élémentaires de sécurité.
L’amour du risque, le désir de sensations fortes, extrêmes les animent. De telles prises de risque se
justifient-elles ? Oui, si l’on en croit les passionnés. Pourtant, les vrais risques, ce sont les sportifs
qui les prennent, pas les spectateurs. Espèrent-ils éprouver les mêmes frissons, ressentir les mêmes
décharges d’adrénaline que le pilote au volant de son bolide ? Sans doute, mais trop souvent cer-
tains paient de leur vie ce goût du danger : on déplore régulièrement des accidents graves, voire
mortels parmi les spectateurs qui s’aventurent un peu trop près du ruban d’asphalte ou de la piste
de sable, parmi les adeptes du parapente ou du canyoning. La prudence n’est-elle pas préférable ?
Cela vaut-il la peine de perdre la vie pour un illusoire frisson éphémère ? Il est évident à mon avis
qu’il faut choisir la prudence dans tous les cas. Certes, on objectera que, dans ces conditions, si on
ne peut pas affronter le danger en direct, si on ne peut pas vivre pleinement, intensément le risque,
autant rester devant sa télévision, tranquillement et confortablement installé dans un fauteuil ou
jouer à la pétanque. Mais n’est-il pas possible de prendre certaines précautions, de mesurer les
risques avec lucidité et non inconscience, si l’on veut vraiment assister à ces spectacles dangereux
ou pratiquer ces sports périlleux ? L’amour du risque à tout prix, à n’importe quel prix me paraît
stupide. Qu’est-ce que le spectacle d’une mer en furie emportant tout sur son passage nous ap-
porte ? Le plaisir de dire : « J’y étais, je l’ai vu de mes veux » ? Les victimes involontaires de ces
catastrophes auraient préféré, elles, se trouver ailleurs à ce moment-là. Pourquoi aller volontaire-
ment au-devant du danger en escaladant la Tour Eiffel ou un des gratte-ciel de Dubaï ? En outre,
l’homme aime la compétition, la confrontation ; il veut souvent être le premier, se montrer plus
fort, plus audacieux que les autres. Aussi, pour montrer leur « courage », certains n’hésitent pas à
prendre tous les risques pour être frôlés par les bolides qui passent, se promènent le plus près du
précipice sous la tempête, grimpent plus haut... Ils ont l’impression d’être « vivants », d’exister
pleinement, plus intensément que les autres, les « poltrons », en luttant contre la peur ! Je pense
qu’il y a d’autres occasions de prouver son courage, plus utiles pour soi et pour les autres.
Aujourd’hui, on semble beaucoup trop aimer les sports extrêmes, on adore vivre dangereusement,
sans doute parce que, d’une certaine manière, nous vivons dans un monde, une société qui offre
à ses membres sécurité et tranquillité et que nous avons besoin d’y échapper de temps en temps.
Malheureusement ce n’est pas vrai pour tous. C’est pourquoi j’affirme que la prudence est préfé-
rable, car de récents événements ont bien montré que la prise de risques inconsidérés conduisait
inévitablement à des catastrophes.
140
Sujet 8, Sujet centres étrangers, juin 2013
Cocteau Jean, Les enfants terribles
Un soir d’hiver, à la sortie du collège, Paul, un élève fragile, décide de participer à une bataille
de boules de neige.
Dargelos était le coq du collège. Il goûtait ceux qui le bravaient ou le secondaient. Or, chaque fois
que l’élève pâle se trouvait en face des cheveux tordus, des genoux blessés, de la veste aux poches
intrigantes, il perdait la tête. La bataille lui donnait du courage. Il courrait, il rejoindrait Dargelos,
il se battrait, le défendrait, lui prouverait de quoi il était capable.
La neige volait, s’écrasait sur les pèlerines 1, étoilait les murs. De place en place, entre deux nuits,5
on voyait le détail d’une figure rouge à la bouche ouverte, une main qui désigne un but.
Une main désigne l’élève pâle qui titube et qui va encore appeler. Il vient de reconnaître, debout
sur un perron, un des acolytes 2 de son idole. C’est cet acolyte qui le condamne. Il ouvre la bouche :
« Darg... », aussitôt la boule de neige lui frappe la bouche, y pénètre, paralyse les dents. Il a juste
le temps d’apercevoir un rire et, juste à côté du rire, au milieu de son état-major, Dargelos qui se10
dresse, les joues en feu, la chevelure en désordre, avec un geste immense.
Un coup le frappe en pleine poitrine. Un coup sombre. Un coup de poing de marbre. Un coup
de poing de statue. Sa tête se vide. Il devine Dargelos sur une espèce d’estrade, le bras retombé,
stupide, dans un éclairage surnaturel.
Il gisait par terre. Un flot de sang échappé de la bouche barbouillait son menton et son cou, im-15
bibait la neige. Des sifflets retentirent. En une minute la cité se vida. Seuls quelques curieux se
pressaient autour du corps et, sans porter aucune aide, regardaient avidement la bouche rouge. Cer-
tains s’éloignaient, craintifs, en faisant claquer leurs doigts ; ils avançaient une lippe 3, levaient les
sourcils et hochaient la tête ; d’autres rejoignaient leurs sacs d’une glissade. Le groupe de Dargelos
restait sur les marches du perron, immobile. Enfin le censeur et le concierge du collège apparurent,20
prévenus par l’élève que la victime avait appelé Gérard 4 en entrant dans la bataille. Il les précédait.
Les deux hommes soulevèrent le malade ; le censeur 5 se tourna du côté de l’ombre :
— C’est vous, Dargelos ?
— Oui, monsieur.
— Suivez-moi.25
Et la troupe se mit en marche.
Les privilèges de la beauté sont immenses. Elle agit même sur ceux qui ne la constatent
pas. Les maîtres aimaient Dargelos. Le censeur était extrêmement ennuyé de cette histoire
incompréhensible.
Jean Cocteau, Les enfants terribles, 1925.
1. Pèlerines : manteaux en forme de cape.
2. Acolyte : compagnon, complice.
3. la lippe : terme familier désignant la lèvre du bas.
4.Gérard est un autre élève, ami de Paul.
5. Censeur : personne responsable de la discipline dans un établissement scolaire.
141
Français brevet Le sujet
I. Questions
1 Qui sont les deux personnages présentés de
« Dargelos était le coq du collège...» à «...avec
un geste immense. » ? Qu’est-ce qui caractérise
chacun d’eux ? Relevez des indices précis du
texte pour justifier votre réponse.
2 Quelle est la figure de style utilisée dans la
première phrase du texte ? Expliquez son sens.
3 « Il courrait, il rejoindrait Dargelos. il se
battrait le défendrait lui prouverait de quoi il
était capable ».
a) Quel est le personnage désigné par le pronom
personnel « il » dans cette phrase ?
b) Indiquez le mode des verbes soulignés dans
cette même phrase. Justifiez son emploi.
c) Que nous apprend cette phrase sur les sou-
haits du personnage ?
4 a)De « La neige volait... » à « ...dans un
éclairage surnaturel. » , relevez le champ lexi-
cal de la vue.
b) Le personnage voit-il la scène avec netteté et
précision ? Justifiez votre réponse en relevant
des indices précis du texte.
5 a) De « Il gisait par terre... » à «... du côté
de l’ombre », relevez deux reprises nominales
qui désignent l’élève pâle.
b) Selon vous, dans quel état physique se
trouve-t-il ? Justifiez votre réponse par d’autres
indices du texte.
6 Quelles sont les différentes attitudes adop-
tées par les autres élèves à partir de « Des
sifflets retentirent... » ? Comment interprétez-
vous ces réactions ?
7 a) « incompréhensible » : Décomposez ce
mot et expliquez sa formation.
b) Pourquoi le censeur juge-t-il cette histoire
« incompréhensible » ?
8 a) « Les privilèges de la beauté sont im-
menses. Elle agit même sur ceux qui ne la
constatent pas. » : quel est le temps utilisé dans
ces phrases ? Quelle est sa valeur ?
b)Qui s’exprime ici ?
9 Comment Dargelos est-il perçu par les dif-
férents personnages en présence ? Vous déve-
lopperez votre réponse en vous appuyant sur
l’ensemble du texte.
II. Réécriture
« Il ouvre la bouche : « Darg... », aussitôt la boule de neige lui frappe la bouche, y pénètre, paralyse
les dents. Il a juste le temps d’apercevoir un rire et, juste à côté du rire, au milieu de son état-major,
Dargelos qui se dresse, les joues en feu, la chevelure en désordre, avec un geste immense. Un coup
le frappe en pleine poitrine. Un coup sombre. Un coup de poing de marbre. Un coup de poing de
statue. Sa tête se vide. »
Réécrivez ce passage au passé, en utilisant à bon escient l’imparfait et le passé simple.
142
Sujet 8 – Le sujet
III. Dictée
On transporta l’élève dans la loge du concierge où la concierge qui était une brave femme le lava
et tenta de le faire revenir à lui.
Dargelos était debout dans la porte. Derrière la porte se pressaient des têtes curieuses. Gérard
pleurait et tenait les mains de son ami. [...]
Le censeur voulait accompagner le malade. Il avait déjà fait chercher une voiture qui les attendait
lorsque Gérard prétendit que c’était inutile, que la présence du censeur inquièterait beaucoup la
famille et qu’il se chargeait, lui, de ramener le malade à la maison.
— Du reste, ajouta-t-il, regardez, Paul reprend des forces.
Le censeur ne tenait pas outre mesure à cette promenade. Il neigeait. L’élève habitait rue Mont-
martre.
Il surveilla la mise en voiture et comme il vit que le jeune Gérard enveloppait son condisciple avec
son propre cache-nez de laine et sa pèlerine, il estima que ses responsabilités étaient à couvert.
Les enfants terribles, Jean Cocteau, 1925.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Racontez un autre épisode illustrant les relations entre Paul, Dargelos, les autres élèves et les
adultes du collège.
Sujet de réflexion
Selon vous, faut-il, comme Paul, être prêt à tout pour se faire accepter par les autres ?
143
Français brevet Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
äComprendre la question
Expressions-clés : « Qui sont les deux personnages présentés de « Dargelos était le coq du col-
lège...» à «...avec un geste immense. » ? », « Qu’est-ce qui caractérise chacun d’eux ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez préciser l’identité des deux personnages puis vous
devez relever des mots ou expressions qui soulignent leurs caractéristiques.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de « Dargelos était le coq du collège...» à «...avec un
geste immense. ».
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui vous aident à préciser l’identité des deux
personnages.
3. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent leurs caractéristiques.
2
äComprendre la question
Expressions-clés : « figure de style », « utilisée dans la première phrase du texte ».
Définition de l’expression « figure de style » : C’est un procédé qui consiste à rendre plus expressif
et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On dit alors
qu’elle a un effet sur le lecteur.
äProcéder par étapes
Astuce : il est souvent demandé aux élèves de repérer les figures de style qui :
– expriment une comparaison ;
– expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;
– expriment une idée d’opposition ;
– jouent sur les sons.
Pour identifier la figure de style, interrogez-vous :
1. La figure de style exprime-t-elle une comparaison implicite ou non ? Si oui, alors il peut
s’agir d’une comparaison, d’une métaphore, d’une personnification ou d’une allégorie.
2. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le
comparant) à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ?
Si oui, il s’agit alors d’une comparaison.
3. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’appa-
raisse le comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui,
il s’agit d’une métaphore.
144
Sujet 8 – Le sujet Pas à pas
4. Est-ce que la figure de style attribue étrangement des comportements humains à un objet
ou à un animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.
5. Est-ce que la figure de style est une idée abstraite représentée concrètement par un person-
nage placé dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.
6. La figure de style exprime-t-elle une idée d’insistance, de répétition ou d’exagération ? Si
oui, alors il peut s’agir d’une accumulation, d’une gradation, d’une anaphore, d’un paral-
lélisme ou d’une hyperbole.
7. La figure de style exprime-t-elle une idée d’atténuation ? Si oui, alors il peut s’agir d’un
euphémisme ou d’une litote.
8. La figure de style est-elle utilisée pour dire autrement quelque chose ? (Elle remplace alors
un terme par un autre terme ou par toute une expression.) Si oui, alors il peut s’agir d’une
métonymie, d’une synecdoque ou d’une périphrase.
9. La figure de style exprime-t-elle une idée d’opposition ? Si oui, il peut s’agir d’une anti-
thèse, d’un oxymore, d’une antiphrase ou d’un chiasme.
10. La figure de style joue-t-elle sur les sons ? Si oui, il peut s’agir d’une assonance, d’une
allitération ou d’une paronomase.
3
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « quel est le personnage désigné », « par le pronom personnel ”il” », « dans
cette phrase ? ».
Explication des mots-clés : vous devez donner l’identité du personnage qui est représenté par le
pronom personnel « il ».
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive de la phrase.
2. En vous aidant du contexte de la phrase, donnez l’identité de la personne qui est représentée
par le pronom personnel « il ».
b) äComprendre la question
Mots-clés : « indiquez », « le mode des verbes soulignés », « dans cette phrase », « justifiez son
emploi ».
Définition de l’expression « le mode des verbes » : le mode d’un verbe, c’est la manière dont un
fait ou un événement est exprimé par le verbe. Est-ce que le verbe exprime une action réelle ? une
action éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?
Explication de l’expression-clé : vous devez donner le nom du mode utilisé et préciser pourquoi
il est employé dans ce contexte particulier.
145
Français brevet Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
Interrogez-vous :
1. Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?
Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.
2. Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accom-
pagné d’aucun pronom personnel ? Si oui, alors il s’agit du mode impératif.
3. Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation
est soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ? Si oui, alors il s’agit du
mode conditionnel.
4. Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?
Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses
sentiments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ? Si oui, alors
il s’agit du mode subjonctif.
c) äComprendre la question
Expressions-clés : « que nous apprend cette phrase ? », « sur les souhaits des personnages ».
Définition du mot-clé « souhaits » : synonyme du mot « désirs ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que vous apprenez à propos de ce que
les personnages souhaitent.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de la phrase.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les souhaits, les désirs des per-
sonnages.
3. Reformulez ces souhaits avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-
nymes.
4
a) äComprendre la question
Expressions-clés : de « La neige volait... » à « ...dans un éclairage surnaturel. » , « relevez le
champ lexical de la vue ».
Définition de l’expression-clé « champ lexical » : ensemble de mots qui se rapportent à la même
idée, au même thème.
Ex. : les mots « manger », « légumes », « viande » et « chocolat » appartiennent au champ lexical
de la nourriture.
Explication des mots-clés : vous devez extraire du texte des mots ou expressions qui renvoient
au thème de la vue.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de « La neige volait... » à « ...dans un éclairage
surnaturel. » .
146
Sujet 8 – Le sujet Pas à pas
2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient au thème de la vue.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « le personnage », « voit-il la scène », « avec netteté et précision ? », « justifiez
votre réponse en relevant des indices précis du texte. »
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou des expressions qui montrent
si le personnage voit ou non la scène précisément et nettement.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de « La neige volait... » à « ...dans un éclairage
surnaturel. » .
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent la netteté et la précision ou qui
soulignent l’idée contraire.
5
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « relevez deux reprises nominales », « qui désigne l’élève pâle ».
Définition de l’expression-clé « reprise nominale » : c’est un procédé qui sert à évoquer des élé-
ments (personnes ou choses) dont on a déjà parlé dans un texte mais en les désignant différemment.
Une reprise nominale reprend un élément par un nom ou un groupe nominal.
Ex. : cet homme, ce père, ce chef d’entreprise. Une reprise nominale peut être un nom ou un groupe
nominal.
Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des noms ou des groupes nominaux
qui désignent l’élève pâle.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de « Il gisait par terre... » à «... du côté de l’ombre » .
2. Repérez et relevez des noms ou des groupes nominaux qui désignent l’élève pâle.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « dans quel état physique », « se trouve-t-il ? », « justifiez votre réponse par
d’autres indices du texte ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent
l’état physique du personnage.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de « Il gisait par terre... » à «... du côté de l’ombre » .
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent l’état physique du personnage.
147
Français brevet Le sujet Pas à pas
6
äComprendre la question
Expressions-clés : « quelles sont les différentes attitudes adoptées par les autres élèves », « com-
ment interprétez-vous », « ces réactions ».
Définition du mot-clé « attitude » : synonyme du mot « comportement ».
Définition de l’expression-clé « comment interprétez-vous » : vous devez expliquer comment
vous comprenez ces réactions.
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer quels sont les différents comportements
adoptés par les élèves et expliquer pourquoi, selon vous, ils réagissent ainsi.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive du dernier tiers du texte, à partir de « En une minute
la cité se vida. »
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les différents comportements
adoptés par les élèves.
3. En vous aidant du contexte, interrogez-vous : pourquoi les élèves agissent-ils ainsi ? Com-
ment puis-je l’interpréter ?
7
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « décomposez ce mot », « expliquez sa formation ».
Explication des expressions-clés : vous devez identifier les différents éléments qui composent ce
mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un) et son suffixe (s’il en a
un).
äProcéder par étapes
1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.
2. Identifiez le préfixe et le suffixe que vous reconnaissez parce que vous les avez appris.
(Attention : il se peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « pourquoi », « le censeur », « juge » « cette histoire ”incompréhensible” »
Explication des expressions-clés : vous devez donner les raisons pour lesquelles le censeur pense
que cette histoire est incompréhensible.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de l’ensemble du texte.
2. Aidez-vous du contexte, repérez et relevez des mots ou expressions qui montrent pourquoi
le censeur juge ainsi cette histoire.
148
Sujet 8 – Le sujet Pas à pas
8
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « quel est le temps », « dans ces phrases », « quelle est sa valeur ? ».
Explication des expressions-clés « quelle est sa valeur ? » : donner la valeur d’un temps, c’est
expliquer pourquoi il est utilisé dans ce contexte particulier.
Explication des expressions-clés :vous devez nommer le temps que vous reconnaissez et donner
sa valeur.
äProcéder par étapes
1. Quel est le temps utilisé ?
2. Quelle est la valeur du présent ?
b) äComprendre la question
Expression-clé : « qui s’exprime ici ? ».
Explication de l’expression-clé : vous devez préciser l’identité de celui qui s’exprime ici.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de l’ensemble du texte.
2. Aidez-vous du contexte, repérez et relevez des mots ou expressions qui vous aident à pré-
ciser l’identité de celui qui s’exprime ici.
9
äComprendre la question
Expression-clé : « comment Dargelos », « est-il perçu », « par les différents personnages en
présence », « vous développerez une réponse en vous appuyant sur l’ensemble du texte ».
Explication de l’expression-clé « vous développerez une réponse en vous appuyant sur l’ensemble
du texte » : c’est une question dite de synthèse. Vous devez extraire des mots ou expressions du
texte dans son ensemble, pour justifier votre réponse.
Définition de l’expression « est-il perçu » : synonyme de « est-il considéré ». Autrement dit :
l’image que ses camarades et le censeur ont de lui.
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent la
manière dont les camarades et le censeur considèrent Dargelos.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent la manière dont les camarades
et le censeur considèrent Dargelos (l’image qu’ils ont de lui).
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots : efforcez-vous de dire les choses au-
trement, en utilisant des synonymes.
149
Français brevet Le sujet Pas à pas
II. Réécriture
äComprendre la question
Expression-clé : « Réécrivez ce passage au passé », « en utilisant à bon escient l’imparfait et le
passé simple. »
Explication de l’expression-clé : vous devez transformer les verbes conjugués au présent en verbes
conjugués soit à l’imparfait soit au passé simple.
Cela engendre des modifications au niveau des verbes conjugués au présent :
– si les verbes conjugués au présent expriment un état, une action secondaire, une action qui se
répète ou une action qui dure, ces verbes se transforment en verbes conjugués à l’imparfait ;
– si les verbes conjugués au présent expriment une action brève ou une action importante, qui
fait avancer l’histoire, il faut transformer ces verbes conjugués au passé simple.
äProcéder par étapes
1. Soulignez tous les verbes conjugués au présent.
2. Faites une flèche vers le sujet de chaque verbe.
3. Choisissez le temps auquel vous souhaitez conjuguer ce verbe. Si le verbe conjugué ex-
prime un état, une action secondaire, une action qui se répète ou une action qui dure, alors
conjuguez ce verbe à l’imparfait. Si le verbe conjugué exprime une action brève ou une
action importante, qui fait avancer l’histoire, conjuguez ce verbe au passé simple.
4. Transformez la conjugaison des verbes en étant attentif au choix de leurs terminaisons.
III. Dictée
Voir le corrigé.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne « un autre épisode illustrant les relations entre Paul, Dargelos, les autres élèves et
les adultes du collège. »
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
150
Sujet 8 – Le sujet Pas à pas
Ici, je souligne « racontez ». Je dois donc rédiger un récit.
4. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte un autre épisode, une autre aventure qui
montre les relations entre Paul, Dargelos, les autres élèves et les adultes du collège.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Comme je sais que je dois écrire un récit à cause du mot « Racontez », j’en déduis que le type de
texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet.
Ici, « un autre épisode illustrant les relations entre Paul, Dargelos, les autres élèves et les adultes
du collège ». Quelle aventure puis-je raconter ? Quel rôle joue Dargelos ? Quel rôle joue Paul ?
Comment réagissent les autres élèves ? Comment peuvent réagir les adultes du collège ? Quelles
sont les relations entre les élèves ? Quelles sont les relations entre les élèves et les adultes ?
Astuce : je m’aide de mon expérience d’élève, des livres que j’ai lus et des films que j’ai vus.
7. J’établis le plan de mon devoir.
Type et forme du texte Idées à développer Temps à utiliser et
outils
Récit/Narration/Description
éventuellement un dialogue entre
les élèves.
Attention, mon devoir doit
comporter trois ou quatre
paragraphes différents.
L’épisode illustrant les relations
entre Paul, Dargelos, les autres
élèves et les adultes du collège.
L’imparfait et/ou le
passé simple.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
151
Français brevet Le sujet Pas à pas
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties.
Ici, je souligne : « faut-il, comme Paul, être prêt à tout pour se faire accepter par les autres ? ».
3. Je propose une définition des mots-clés.
Définition de l’expression-clé « être prêt à tout » : qui s’attend à tout et qui est capable de tout.
Définition de l’expression-clé « pour se faire accepter par les autres » : pour se sentir intégré à un
groupe, pour se sentir aimé et respecté par un groupe.
Définition de l’expression « doit-on » : le verbe « devoir » signifie « être tenu, obligé de faire
quelque chose ».
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.
Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif
composé d’arguments et d’exemples. Je conjugue donc les verbes au présent.
5. Je reformule ce que je dois faire.
À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois
exprimer une opinion personnelle à propos du sujet suivant : est-on est obligé d’être capable de
tout pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe ?
Vous pouvez traiter de plusieurs manières le sujet :
Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, on doit être prêt à tout pour se sentir
intégré, aimé et respecté par un groupe (point de vue A). Vous développez deux ou trois arguments,
illustrés d’exemples pour défendre cette thèse.
Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, on n’est pas obligé d’être capable de tout
et il ne faut pas faire tout et n’importe quoi pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe
(point de vue B). Vous développez deux ou trois arguments, illustrés d’exemples pour défendre
cette thèse.
Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à
l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez de
nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un ou
deux arguments illustrés d’exemples.
Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est
acceptable aussi.
Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est
acceptable aussi.
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
152
Sujet 8 – Le sujet Pas à pas
Ici, « faut-il, comme Paul, être prêt à tout pour se faire accepter par les autres ? ». Quelles sont
les actions que l’on est capable d’accomplir pour être intégré, aimé et respecté par un groupe ?
Quels sont les bénéfices d’une telle attitude ? Quels sont néanmoins ses inconvénients voire ses
dangers ? Est-ce qu’être prêt à tout nous garantit à coup sûr d’être intégré, aimé et respecté ?
7. J’établis le plan de mon devoir.
Dans ce corrigé, la solution 3 (modèle 2) a été choisie comme illustration.
L’introduction
Présentez le thème et la thèse.
Interrogez-vous sur l’expression « être prêt à tout ». Qu’est-ce que cela signifie à vos yeux ?
Vous devez rédiger votre introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter deux ou trois parties. Vous articulerez votre réflexion autour de ce que l’être
humain est capable d’accepter pour se sentir intégré, aimé et respecté par un groupe.
Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un
exemple. Il y a aura donc autant de parties que d’arguments et d’exemples (dans la limite de
trois).
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister éventuelle-
ment sur la nécessité d’être soi-même, même si c’est douloureux (il y a d’autres idées possibles).
8. Je relis attentivement mon devoir.
Le thème de l’école
Programme de troisième : Nathalie Sarraute, Enfance ; Fred Uhlman, L’Ami retrouvé ; Alain
Fournier, Le Grand Meaulnes ; Romain Gary, La Promesse de l’aube.
Livres : Le Petit Nicolas, Goscinny
Films : Au revoir les enfants, Louis Malle ; Les Choristes, Christophe Barratier ; Entre les murs,
Laurent Cantet.
Sur Internet : l’intégration à l’école : http ://www.adaptationscolaire.net/themes/inin/presi-
nin.htm
153
Français brevet Le corrigé
I. Questions
1 Les deux personnages présentés sont deux
collégiens. Ils se nomment Paul et Darge-
los. Dargelos est un collégien admiré pour sa
beauté : c’est « le coq du collège ». Il est ba-
garreur : « il goûtait ceux qui le bravaient ou
le secondaient ». Paul a le visage très blanc :
« l’élève pâle ». Il semble faible mais il prend
du courage avec la bataille : « la bataille lui
donnait du courage. ».
2 La figure utilisée est une métaphore. Elle si-
gnifie que Dargelos est admiré pour sa beauté.
On devine aussi que Dargelos est un garçon fier
et qu’il a une forte personnalité.
3 a) Le pronom personnel désigne Paul.
b) Les verbes sont au mode conditionnel. Ce
mode sert à exprimer des faits irréels. Il permet
ici d’exprimer le désir de Paul de faire partie de
la bande de Dargelos.
c) Cette phrase nous apprend que Paul souhaite
tellement faire partie de la bande de Dargelos,
qu’il est prêt à tout.
4 a) « voyait », « reconnaître », « apercevoir »,
« devine » sont des mots qui composent le
champ lexical de la vue.
b) Le personnage ne voit pas la scène avec net-
teté comme en témoignent les expressions « la
neige volait », « il vient de reconnaître » et « il
a juste le temps d’apercevoir ».
5 a) Les deux reprises nominales qui dési-
gnent l’élevé pâle sont « la victime » et « le
malade ».
b) Paul est dans un état critique. Il saigne de
la bouche : « un flot de sang échappé de la
bouche barbouillait son menton et son cou ».
Il est étendu comme un mort : « il gisait par
terre ».
6 Des élèves se précipitent autour de Paul
mais ne l’aident pas : « quelques curieux se
pressaient autour du corps », « sans porter au-
cune aide ». D’autres, plus apeurés, s’éloignent
en faisant des gestes pour indiquer que Paul est
blessé : « certains s’éloignaient, craintifs » « ils
avançaient une lippe, levaient les sourcils ».
Enfin certains élèves s’empressent de récupé-
rer leurs sacs : « d’autres rejoignaient leurs sacs
d’une glissade ». Les élèves feignent l’indiffé-
rence et ne portent aucun secours à Paul. On
peut supposer qu’ils réagissent ainsi car ils ont
peur de la réaction de Dargelos.
7 a) Le mot « incompréhensible » est com-
posé du préfixe privatif « in- », du radical
« comprehens- » (issu du verbe comprendre) et
du suffixe « -ible ».
b) Le censeur juge cette histoire incompréhen-
sible car il apprécie Dargelos. Il ne comprend
pas qu’il se soit comporté ainsi à l’égard de
Paul.
8 a) Le temps utilisé est le présent. Il a une va-
leur de vérité générale.
b) C’est le narrateur qui s’exprime ici.
9 Dargelos est toujours d’abord perçu comme
un élève pour qui on éprouve de l’admiration.
En effet, Paul le considère comme « son idole ».
Dargelos est aussi un élève que l’on respecte et
que l’on craint. Alors que Paul gît sur le sol,
aucun ne vient lui porter secours. On devine
que les élèves agissent ainsi parce qu’ils ont
peur de lui. Enfin Dargelos est un élève dont
le charme agit sur tous. C’est un élève charis-
matique : « les maîtres aimaient Dargelos » et
le censeur est « ennuyé » par « cette histoire ».
154
Sujet 8 – Le corrigé
II. Réécriture
Il ouvrit la bouche : « Darg... », aussitôt la boule de neige lui frappa la bouche, y pénétra,
paralysa les dents. Il eut juste le temps d’apercevoir un rire et, juste à côté du rire, au milieu de
son état-major, Dargelos qui se dressait, les joues en feu, la chevelure en désordre, avec un geste
immense. Un coup le frappa en pleine poitrine. Un coup sombre. Un coup-de-poing de marbre.
Un coup-de-poing de statue. Sa tête se vidait.
III. Dictée
Le texte est la suite du roman Les Enfants terribles, au passé simple et à l’imparfait.
Chaque verbe s’accorde avec son sujet :
– à l’imparfait, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez,
-aient : « Dargelos était », « se pressaient des têtes curieuses », « Gérard pleurait et tenait »,
« Le censeur voulait », « une voiture qui les attendait », « il se chargeait », « Le censeur ne
tenait », « Il neigeait », « L’élève habitait », « le jeuneGérard enveloppait », « ses responsabilités
étaient » ;
– au conditionnel présent, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes et ce sont les
mêmes que celles de l’imparfait : « la présence du censeur inquiéterait » ;
– au passé simple, des verbes en -er : « On transporta », « la concierge... le lava et tenta », « ajouta-
t-il », « Il surveilla », « il estima » ; des verbes du troisième groupe en re ou oir : « Gérard
prétendit », « il vit » ;
– au plus-que-parfait, la conjugaison de l’auxiliaire suit les mêmes règles que les verbes conju-
gués à l’imparfait. Lorsque le verbe est construit avec l’auxiliaire « avoir », le participe passé
ne s’accorde pas avec le sujet : « il avait fait chercher » ;
– à l’impératif, à la deuxième personne du pluriel : « regardez » ;
– au présent : « Paul reprend ».
Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent soit d’une préposition (« il se chargeait... de
ramener »), soit d’un verbe (« Le censeur voulait accompagner », « Il avait... fait chercher »).
Une consonne redouble dans les mots femme, derrière, accompagner, enveloppait.
Il faut veiller à l’orthographe des mots suivants : censeur, condisciple, cache-nez, pèlerine, à cou-
vert
Il ne faut pas confondre les homonymes « a/à », « ou/où » et « cet/cette ».
Plusieurs noms ou groupes nominaux sont au pluriel. Un déterminant pluriel les introduit : « les
mains », « des forces », « ses responsabilités ».
Il faut veiller à l’accord de l’adjectif dans le groupe nominal suivant : « des têtes curieuses ».
155
Français brevet Le corrigé
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Comme tous les lundismatin à 9 heures, les élèves de 5e assistaient au cours de français deMmeLi-
tera. Paul, l’élève pâle à la lèvre gonflée, était assis au premier rang tandis qu’au fond de la classe,
Dargelos était avachi sur sa chaise. Mme Litera expliquait les différents niveaux de langue et les
élèves suivaient silencieusement la leçon. Soudain, Paul poussa un cri strident et se leva brutale-
ment de sa chaise : « Aïe ! je viens de recevoir une gomme en pleine tête ! », cria-t-il.
Indifférent, Dargelos tourna la tête vers la fenêtre. Certains élèves commencèrent à chuchoter
tandis que d’autres s’agitaient sur leurs chaises. Tous les élèves avaient bien vu que c’était lui
l’auteur de ce jet de gomme.
« Asseyez-vous et taisez-vous, dit Mme Litera d’un ton menaçant. Maintenant, dites-moi, qui a
lancé cette gomme ? — C’est pas moi en tout cas », affirma Dargelos.
Les autres se taisaient. Ils avaient peur de « cafter » ou de « passer pour des balances ». Paul
geignait. Il avait un bleu à l’endroit où la gomme avait percuté sa tête. « Madame, est-ce que je
peux aller à l’infirmerie ?
— Oui, Paul, je t’autorise à y aller. Maintenant, je souhaite connaître l’identité du coupable. Si
vous refusez de parler, vous serez tous collés mercredi après-midi. » Tous les élèves de la classe
s’observaient du coin de l’œil en se demandant qui allait oser parler le premier. Gérard, le copain
de Paul, était sur le point de lever la main lorsqu’il reçut un grand coup de pied dans sa chaise. Le
coup venait d’un des acolytes de Dargelos. Gérard se résigna et resta silencieux.
Dargelos avait un sourire narquois, il observait la scène sans rien dire et ne semblait pas concerné
par toute cette affaire. Face au silence magistral de la classe, Mme Litera posa à nouveau la même
question. Sans succès. « Bien, dit-elle, vous allez prendre une feuille et me donner, de manière
anonyme, le nom du coupable. »
Tous les élèves prirent une feuille. Certains gribouillèrent, d’autres n’écrivirent rien. Mais, éton-
namment, Dargelos nota quelque chose : il désignait Gérard comme coupable.
La cloche sonna et les élèves rendirent tous leur feuille. Ils quittèrent le cours en courant, sauf
Marie, une élève brillante mais timide, qui s’avança craintivement vers le bureau de Mme Litera
et murmura : « Madame, je connais le nom du coupable.
— Ne sois pas si apeurée, Marie, et dis-moi qui est l’auteur de ce jet de gomme.
— Si certains élèves apprennent que je vous ai donné le nom du coupable, c’en est fini de ma vie.
—C’est très grave ce que tu dis. Tu as peur que Dargelos et sa bande te menacent ou s’en prennent
à toi à la sortie du collège ?
— Oui, c’est exactement ça.
— Ne t’inquiète pas, j’ai bien senti que c’était encore un énième coup de Dargelos. Je ne suis pas
dupe. Il a un visage d’ange mais je sais que c’est loin d’en être un.
— Oui, c’est lui, Madame, je confirme votre intuition. Mais promettez-moi de ne pas dire que
c’est moi qui vous l’ai dit.
— C’est promis, Marie. Je te remercie d’avoir eu le courage de venir me voir. »
Mme Litera quitta la salle et se rendit dans le bureau du censeur.
156
Sujet 8 – Le corrigé
Sujet de réflexion
À la récréation, dans mon collège, on peut constater que les élèves se regroupent entre copains.
Il est important, à notre âge, d’avoir des amis avec qui on peut rire, discuter et à qui on peut se
confier. Cependant, faut-il se mettre en danger ou trahir ce que l’on est pour se faire à tout prix
aimer, être respecté par les autres, se sentir intégré ?
Tout d’abord, il est évident qu’il ne faut pas oublier le respect que l’on doit à sa propre personne
sous prétexte de se faire accepter par les autres. Parfois, certains sont prêts à se mettre physique-
ment en danger pour se faire accepter par un groupe. Au cours d’une soirée, l’un de mes amis a
voulu faire comme ses camarades. Il a voulu leur prouver qu’il était capable, comme eux, de boire
une dizaine de verres d’alcool d’affilée. Malheureusement, comme il n’avait jamais bu d’alcool
de sa vie, il a sombré rapidement dans un coma éthylique et a terminé la soirée aux urgences de
l’hôpital. C’est absurde de mettre ainsi sa santé et même sa vie en péril simplement parce qu’on
souhaite se comporter comme les autres et qu’on désire à tout prix être intégré dans un groupe.
De plus, je pense qu’il est inutile de chercher à abdiquer sa personnalité et à modifier son com-
portement uniquement dans le but d’être accepté. En effet, dans ce cas, on peut parvenir à se faire
accepter par les autres mais on risque de renoncer à ses valeurs et aux principes moraux que notre
éducation nous a inculqués. Par exemple, une de mes amies a voulu faire comme certaines filles
de sa classe, fumer des joints et « sécher » les cours du collège tous les après-midi. Au début, elle
s’est sentie acceptée et même admirée par ses camarades, mais, devant la réaction de ses parents
et de ses professeurs, elle s’est rapidement sentie mal à l’aise car ce comportement ne lui apportait
aucune satisfaction personnelle véritable et surtout ne correspondait pas à l’image qu’elle avait
d’elle-même.
Cependant, il est certain que l’adolescence est une période au cours de laquelle il est important
pour un jeune de se faire accepter par les autres, d’appartenir à un groupe qui reconnaisse ses
qualités et qui l’apprécie pour ce qu’il est. Parfois même le groupe définit des exigences qui ont
valeur d’initiation et qui peuvent engendrer des comportements transgressifs. S’il est évident qu’il
ne faut pas se renier soi-même pour être accepté par les autres, il faut faire des efforts pour aller
vers eux et essayer de les comprendre. Par exemple, dans ma classe, une nouvelle élève est arrivée
récemment d’Algérie. Elle a fait des efforts considérables pour parler notre langue afin de pou-
voir communiquer avec nous, elle s’est inscrite à l’association sportive du collège pour se sentir
rapidement intégrée à ce nouvel environnement et elle a travaillé régulièrement ses cours en nous
demandant des conseils pour les devoirs à rendre. Je pense que c’est la bonne manière d’agir pour
être accepté par les autres et cela n’exige pas d’abdiquer toute originalité, en témoigne l’arrivée
du Grand Meaulnes dans sa nouvelle école.
En définitive, il ne faut jamais agir inconsidérément et sans réfléchir pour se faire accepter par les
autres. Il est nécessaire de rester authentique, fidèle à soi-même et aux valeurs que nos parents
nous ont inculquées. Ce n’est qu’à cette condition que les autres peuvent nous comprendre, nous
aimer et nous respecter : nous pourrons alors assumer notre originalité, partie intégrante de notre
personne.
157
Sujet 9, Sujet national, juin 2013
Gaudé Laurent, Le soleil des Scorta
Dans le sud de l’Italie, une vieille femme évoque son enfance, au cours de laquelle sa famille
a tenté de fuir le pays pour s’installer à New York. Elle s’adresse à un personnage nommé don
Salvatore. L’action se déroule dans la première moitié du xxe siècle.
Don Giorgio nous a menés jusqu’au port et nous avons embarqué sur un de ces paquebots
construits pour emmener les crève-la-faim d’un point à un autre du globe, dans de grands sou-
pirs de fioul 1. Nous avons pris place sur le pont au milieu de nos semblables. Miséreux d’Europe
au regard affamé. Familles entières ou gamins esseulés. Comme tous les autres, nous nous sommes
tenus par la main pour ne pas nous perdre dans la foule. Comme tous les autres, la première nuit,5
nous n’avons pu trouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses 2 ne nous dérobent la cou-
verture que nous nous partagions. Comme tous les autres, nous avons pleuré lorsque l’immense
bateau a quitté la baie de Naples. « La vie commence », a murmuré Dœ à vue d’œil. Comme
tous les autres, nous nous sommes tournés vers l’Amérique, attendant le jour où les côtes seraient
en vue, espérant, dans des rêves étranges, que tout là-bas soit différent, les couleurs, les odeurs,10
les lois, les hommes. Tout. Plus grand. Plus doux. Durant la traversée, nous restions agrippés des
heures au parapet 3, rêvant à ce que pouvait bien être ce continent où les crasseux comme nous
étaient les bienvenus. Les jours étaient longs, mais cela importait peu, car les rêves que nous fai-
sions avaient besoin d’heures entières pour se développer dans nos esprits. Les jours étaient longs
mais nous les avons laissés couler avec bonheur puisque le monde commençait.15
Un jour enfin, nous sommes entrés dans la baie de New York. Le paquebot se dirigeait lentement
vers la petite île d’Ellis Island. La joie de ce jour, don Salvatore, je ne l’oublierai jamais. Nous
dansions et criions. Une agitation frénétique avait pris possession du pont. Tout le monde voulait
voir la terre nouvelle. Nous acclamions chaque chalutier de pêcheur que nous dépassions. Tous
montraient du doigt les immeubles de Manhattan. Nous dévorions des yeux chaque détail de la20
côte.
Lorsque enfin le bateau fut à quai, nous descendîmes dans un brouhaha de joie et d’impatience.
La foule emplit le grand hall de la petite île. Le monde entier était là. Nous entendions parler
des langues que nous prîmes d’abord pour du milanais ou du romain 4, mais nous dûmes ensuite
convenir que ce qui se passait ici était bien plus vaste. Le monde entier nous entourait. Nous25
aurions pu nous sentir perdus. Nous étions étrangers. Nous ne comprenions rien.Mais un sentiment
étrange nous envahit, don Salvatore. Nous avions la conviction que nous étions ici à notre place.
Laurent Gaudé, Le Soleil des Scorta, 2004..
1. « fioul » : carburant, dérivé du pétrole, qu’utilisent les bateaux.
2. « mains vicieuses » : mains de voleur.
3. « parapet » : barrière placée sur le bord du pont pour empêcher les passagers de tomber à l’eau.
4. « du milanais ou du romain » : dialectes italiens.
158
Sujet 9 – Le sujet
I. Questions
1 « [...] ce continent où les crasseux comme nous étaient les bienvenus. »
a) De quel continent s’agit-il ?
b) Qui est désigné par l’expression « les crasseux » ? Que pensez-vous de cette formulation ?
2 En vous appuyant précisément sur le texte, expliquez ce que les personnages attendent de ce
nouveau pays.
3 a) Par quels sentiments successifs passent les personnages aux différentes étapes du voyage ?
Illustrez votre réponse par des éléments précis du texte.
b) Pourquoi le « sentiment » évoqué dans le dernier paragraphe est-il qualifié d’« étrange » ?
4 « Le paquebot se dirigeait lentement vers la petite île d’Ellis Island. La joie de ce jour, don
Salvatore, je ne l’oublierai jamais. Nous dansions et criions. » : identifiez les deux temps utilisés
et justifiez l’emploi de chacun.
5 « Miséreux d’Europe au regard affamé. Familles entières ou gamins esseulés. »
a) Quelle remarque grammaticale pouvez-vous faire sur la construction de ces deux phrases ?
b)Quel effet produisent-elles sur le lecteur ?
6 Pensez-vous que Domenico a raison en murmurant « La vie commence. » ? Développez votre
réponse en quelques lignes. Vous prendrez appui sur le texte et éventuellement votre culture per-
sonnelle.
II. Réécriture
Réécrivez les phrases suivantes, en remplaçant les pronoms de la 1re personne du pluriel (nous)
par la 3e personne du pluriel (ils).
Vous ferez toutes les modifications nécessaires.
« Comme tous les autres, nous nous sommes tenus par la main pour ne pas nous perdre dans la
foule. Comme tous les autres, la première nuit, nous n’avons pu trouver le sommeil, craignant que
des mains vicieuses ne nous dérobent la couverture que nous nous partagions. »
III. Dictée
Tous les émigrants n’étaient pas obligés de passer par Ellis Island. Ceux qui avaient suffisamment
d’argent pour voyager en première ou en deuxième classe étaient rapidement inspectés à bord par
un médecin et un officier d’état civil et débarquaient sans problèmes. Le gouvernement fédéral
estimait que ces émigrants auraient de quoi subvenir à leurs besoins et ne risqueraient pas d’être
à la charge de l’État. Les émigrants qui devaient passer par Ellis étaient ceux qui voyageaient en
159
Français brevet Le sujet
troisième classe [...] dans de grands dortoirs non seulement sans fenêtres mais pratiquement sans
aération et sans lumière, où deux mille passagers s’entassaient sur des paillasses superposées.
Georges PEREC, Ellis Island, 1980..
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Imaginez la suite de ce texte, dans laquelle la narratrice raconte les premiers jours des personnages
à New-York.
Sujet de réflexion
Le monde d’aujourd’hui laisse-t-il encore place, selon vous, à un ailleurs qui fasse rêver ?
160
Sujet 9 – Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « De quel continent », « s’agit-il ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du continent désigné ainsi par la
narratrice.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive du début du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui vous permettent d’identifier ce continent.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Qui est désigné », « par l’expression « les crasseux » », « Que pensez-vous
de cette formulation ? ».
Définition de l’expression-clé « Que pensez-vous de cette formulation ? » : vous devez émettre un
jugement sur cette expression.
Explication des expressions-clés : vous devez donner l’identité des personnages désignés par le
groupe nominal « les crasseux ». Puis vous devez exprimer un jugement à propos de cette expres-
sion.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive du premier paragraphe et de la phrase qui contient cette
expression.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui vous aident à trouver l’identité des crasseux.
3. Interrogez-vous : cette expression est-elle positive ou négative ?
2
äComprendre la question
Expressions-clés : « En vous appuyant précisément sur le texte », « expliquez ce que les person-
nages attendent de ce nouveau pays ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire desmots ou expressions qui vous permettent
d’identifier ce que les personnages attendent de ce nouveau pays.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent leurs attentes.
3
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « Par quels sentiments », « successifs », « passent les personnages », « aux
différentes étapes du voyage », « Illustrez votre réponse par des éléments précis du texte ».
161
Français brevet Le sujet Pas à pas
Définition du mot-clé « sentiment » : état affectif dû à des émotions.
Exemple de sentiments : la peur, la crainte, la jalousie, l’amour...
Définition du mot-clé « successifs » : qui se succèdent, qui viennent l’un après l’autre.
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui désignent les
différents sentiments ressentis les uns après les autres par les personnages au cours de la traversée.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture très attentive du texte.
2. À partir du texte, repérez et relevez des expressions qui renvoient aux différents sentiments
ressentis par les personnages lors de la traversée.
3. Reformulez ces sentiments avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-
nymes.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Pourquoi », « le „sentiment“ », « est-il qualifié d’étrange ? »
Définition du mot-clé « pourquoi ? » : « pour quelle raison ? »
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi les personnages ressentent un
sentiment étrange.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive du dernier paragraphe.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui expliquent les raisons pour lesquelles leur
sentiment est étrange, bizarre, inattendu.
4
äComprendre la question
Expressions-clés : « identifiez les deux temps utilisés », « justifiez l’emploi de chacun ». Explica-
tion des expressions-clés : vous devez donner le nom des deux temps que vous reconnaissez. Puis
vous devez expliquer pourquoi ils sont utilisés dans ce contexte précis. Vous devez donc donner
leur valeur.
äMobiliser ses connaissances
Rappel de cours : les principales valeurs du futur
– Il exprime des faits futurs par rapport au présent, des actions achevées. Ex. : Demain, je partirai
loin d’ici.
– Il peut avoir une valeur d’impératif qui atténue un ordre. Ex. : Vous voudrez bien me faire
parvenir au plus vite vos résultats.
– Il exprime le résultat d’une condition remplie : lorsque la proposition conditionnelle est ex-
primée au présent, la proposition principale se met au futur. Ex. : Si tu viens, on ira se baigner.
162
Sujet 9 – Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Interrogez-vous : quel est le temps utilisé ?
– Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le présent ?
Si oui, il s’agit du présent de l’indicatif. Sa terminaison peut être : au singulier -e, -es, -e / -s, -s,
-t / -ds, -ds, -d / -x, -x, -t / -cs, -cs, -c et au pluriel -ons, -ez, -ent.
– Le verbe exprime-t-il une action ou un état qui a lieu dans le passé ?
Si oui, il s’agit soit du passé simple, soit de l’imparfait, soit du plus-que-parfait.
→ Si le verbe se compose de deux éléments suivant le modèle : auxiliaire « être » ou « avoir » à
l’imparfait + participe passé, alors c’est du plus-que-parfait.
→ Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient,
alors c’est de l’imparfait.
→ Si le verbe se compose d’un seul élément qui se termine par :
-ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent,
-is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent,
-us, -us, -ut, -ûmes, -ûtes, -urent,
-ins, -ins, -int, -înmes, -întes, -inrent,
alors c’est du passé simple.
– Le verbe exprime-t-il une action qui a lieu dans le futur ?
Si le verbe se compose d’un élément qui suit la structure : infinitif + les terminaisons -ai, -as, -a,
-ons, -ez, -ont, alors c’est du futur simple.
2. Interrogez-vous : quelle est sa valeur ? Pourquoi ce temps est-il utilisé dans ce contexte parti-
culier ?
5
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « Quelle remarque grammaticale », « sur la construction de ces deux phrases ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer en quoi la construction de ces deux phrases
est étrange et en quoi elle ne respecte pas le modèle habituel de la phrase que l’on rencontre
traditionnellement : sujet - verbe - complément.
äProcéder par étapes
1. Relisez attentivement ces deux phrases.
2. Interrogez-vous : pourquoi sont-elles étranges selon vous ? Que manque-t-il ?
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Quel effet », « produisent-elles sur le lecteur ? ».
Définition du mot-clé « effet » : impression produite par quelque chose.
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer l’impression que produit cette phrase chez
le lecteur.
163
Français brevet Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : quelle impression le narrateur cherche-t-il à produire en utilisant cette phrase ?
Sur quoi souhaite-t-il insister lorsqu’il parle ainsi des immigrants ?
6
äComprendre la question
Expressions-clés : « Pensez-vous », « Domenico a raison en murmurant « La vie commence » »,
« Développez votre réponse en quelques lignes. », « Vous prendrez appui sur le texte », « éven-
tuellement sur votre culture personnelle ».
Définition de l’expression-clé « vous prendrez appui sur le texte » : vous devez extraire des mots
ou expressions pour justifier votre avis.
Définition de l’expression-clé « éventuellement sur votre culture personnelle » : votre culture ciné-
matographique et littéraire ainsi que votre expérience personnelle peuvent vous aider à répondre.
Explication des expressions-clés : vous devez relever des expressions qui montrent que soit Dome-
nico a raison, soit il a tort, lorsqu’il prononce cette phrase. On attend que vous portiez un jugement
et qu’il soit argumenté : les citations extraites du texte sont alors vos arguments.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions du texte pour justifier votre point de vue.
3. Aidez-vous de votre culture personnelle (les films que vous avez vus, les livres que vous
avez lus, votre expérience personnelle) pour répondre.
Attention, comme c’est une question relativement ouverte, il n’y a pas de bonne ou mauvaise
réponse. Ce qui compte, c’est que vous réussissiez à défendre votre point de vue en vous appuyant
sur des arguments pertinents et valables.
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « Réécrivez », « en remplaçant le pronom personnel de la 1re personne du
pluriel (nous) par la 3e personne du pluriel (ils) ».
Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronompersonnel « nous » en pronom
personnel « ils ».
Cela engendre des modifications :
– au niveau des pronoms personnels sujets de la première personne du pluriel qui désignent les
immigrants (« nous ») qui se transforment alors en pronoms personnels sujets de la troisième
personne du pluriel (« ils ») ;
– au niveau des pronoms personnels compléments d’objets indirects (COI) de la première per-
sonne du pluriel qui désignent les immigrants (« nous ») qui se transforment alors en pronom
personnel COI de la troisième personne du pluriel (« ils ») ;
164
Sujet 9 – Le sujet Pas à pas
– au niveau des pronoms personnels qui accompagnent les verbes pronominaux :
Rappel : un verbe pronominal est un verbe accompagné d’un pronom personnel qui se représente
le sujet. Ex. : se laver, se tenir par la main ;
– au niveau de la conjugaison des verbes dont le pronom personnel est sujet. Les verbes conjugués
à la première personne du pluriel au passe composé et à l’imparfait se transforment en verbes
conjugués à la troisième personne du pluriel au passe composé et à l’imparfait.
Rappel de cours : les différentes formes du pronom personnel
Sujet COD COI Réfléchi Non réfléchi
Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém.
1re pers. du
singulier
je me moi
2e pers. du
singulier
tu te toi
3e pers. du
singulier
il elle le la lui se soi
1re pers. du
pluriel
nous
2e pers. du
pluriel
vous
3e pers. du
pluriel
ils elles les leur se eux
äProcéder par étapes
1. Soulignez les pronoms personnels « nous » qui désignent les immigrants et transformez-les
en « ils ».
2. Soulignez les pronoms personnels de la première personne du pluriel (« nous ») qui dé-
signent les immigrants et qui accompagnent les verbes pronominaux, transformez-les en
pronoms personnels de la troisième personne du pluriel (« ils »).
3. Soulignez les verbes dont « ils » est sujet et modifiez la terminaison des verbes conjugués.
4. Soulignez les pronoms personnels COI de la première personne du pluriel qui désignent
les immigrants (« nous ») et transformez-les en pronoms personnels COI de la troisième
personne du pluriel (« ils »).
III. Dictée
Voir le corrigé.
165
Français brevet Le sujet Pas à pas
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne : « la narratrice raconte les premiers jours des personnages à New York ».
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
Ici, je souligne « Imaginez la suite de ce texte », « raconte ».
Je dois respecter le genre du texte, le roman. Je dois donc écrire un récit.
Je dois aussi respecter les pronoms personnels utilisés : « je » et « nous ».
Les personnages et les lieux que je compte évoquer doivent être cohérents et doivent respecter le
texte proposé.
4. Je reformule ce que je dois faire.
À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte l’arrivée de la
narratrice à New York et je dois parler de l’expérience quotidienne des personnages les premiers
jours après leur arrivée.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « raconte », j’en déduis que le
type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.
Astuce : écrire au passé simple et à l’imparfait
Les faits au passé simple interrompent souvent les faits à l’imparfait. Deux solutions :
– un décor interrompu par une action ;
– une action de second plan interrompue par une action plus importante de premier plan.
Dans le récit :
– si je veux décrire un personnage ou un lieu, je conjugue les verbes qui expriment un état à
l’imparfait ;
– si je veux exprimer une action secondaire, une action qui se répète, une action qui dure, je
conjugue les verbes qui expriment une action à l’imparfait ;
– si je veux exprimer une action brève ou une action importante, principale, qui fait avancer
l’histoire, je conjugue les verbes qui expriment une action au passé simple.
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet.
166
Sujet 9 – Le sujet Pas à pas
Ici, « Imaginez la suite du texte », « les premiers jours des personnages » : Qui sont les personnages
dont je souhaite parler ? Comment sont-ils ? Que font-ils ? Que ressentent-ils ?
Astuce : pour trouver des idées, je pense à mon expérience personnelle : je suis déjà peut-être
arrivé moi aussi dans un pays étranger. Comment ai-je réagi ? Je pense aussi aux livres que j’ai
lus et aux films que j’ai vus.
7. J’établis le plan de mon devoir.
Type et forme du texte Idées à développer Temps à utiliser et
outils
Récit/Narration/Description
éventuellement
Attention, mon devoir doit
comporter trois ou quatre
paragraphes différents.
Les premiers jours des personnages
à New York.
Je réponds aux questions suivantes
pour trouver des idées : Où ?
Quand ? Qui ? Pourquoi ?
Comment ? Je peux m’inspirer des
idées du texte.
L’imparfait et/ou le
passé simple.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties.
Ici, je souligne « Le monde d’aujourd’hui laisse-t-il encore place, selon vous, à un ailleurs qui
fasse rêver ? ».
3. Je propose une définition des mots-clés.
167
Français brevet Le sujet Pas à pas
Définition de l’expression « laisser place à » : permettre à quelque chose d’exister.
Définition de l’expression « un ailleurs » : un autre lieu, différent de celui où l’on est et dont on a
l’habitude.
Définition du mot-clé « rêver » : se représenter par l’imagination quelque chose qu’on souhaite
de manière chimérique ; imaginer, inventer, souhaiter.
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.
Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif
composé d’arguments et d’exemples. En témoigne l’expression « Vous donnerez votre réponse
dans un développement argumenté et organisé. » Je conjugue donc les verbes au présent.
5. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois exprimer une opinion personnelle
à propos du sujet suivant : Dans le monde d’aujourd’hui existe-t-il encore un ailleurs, un pays qui
fasse rêver ?
Vous pouvez traiter le sujet de plusieurs manières :
Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, le monde d’aujourd’hui laisse de la place
à un ailleurs qui fasse rêver (point de vue A). Vous développez deux ou trois arguments, illustrés
d’exemples pour défendre cette thèse.
Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, le monde d’aujourd’hui ne laisse pas
de place à un ailleurs qui fasse rêver (point de vue B). Vous développez deux ou trois arguments,
illustrés d’exemples pour défendre cette thèse.
Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à
l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez de
nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un ou
de deux arguments illustrés d’exemples.
Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est
acceptable aussi.
Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est
acceptable aussi.
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
Ici, « Le monde d’aujourd’hui laisse-t-il encore place, selon vous, à un ailleurs qui fasse rêver ? »
Dans le monde d’aujourd’hui existe-t-il un pays qui fasse rêver et dans lequel on souhaiterait
vivre ? Quel pays offre aujourd’hui des conditions de vie (personnelles et professionnelles) qui
font rêver ? Les conditions de vie des gens leur permettent-elles de rêver ?
Pour trouver des exemples, je pense à mon expérience personnelle (Quels sont les pays qui me
font rêver et pourquoi ?), aux livres que j’ai lus et aux films que j’ai vus.
7. J’établis le plan de mon devoir.
Dans le corrigé, la solution 2 a été choisie comme illustration.
168
Sujet 9 – Le sujet Pas à pas
L’introduction
Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.
Partez par exemple de l’idée qu’il est difficile de trouver un ailleurs qui nous fasse rêver dans le
monde dans lequel nous vivons
Vous devez rédiger votre introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter deux ou trois parties. Vous articulerez votre réflexion autour de l’idée qu’il est
difficile de trouver un ailleurs qui nous fasse rêver dans le monde dans lequel nous vivons.
Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un
exemple. Il y a aura donc autant de parties que d’arguments et d’exemples (dans la limite de
trois).
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des modélisateurs qui expriment la possibilité (peut-être, il est possible, il est nécessaire...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple
sur le fait que le monde actuel ne laisse pas de place au rêve.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Le thème de l’ailleurs dans les programmes
Programme de cinquième : « Récits d’aventures » : Le Livre des merveilles, Marco Polo ; Ro-
binson Crusoé, Daniel Defoe ; L’Île au trésor, Robert Louis Stevenson ; un roman de Jules Verne.
Vers la seconde : le thème de l’ailleurs
Gargantua et Pantagruel, Rabelais ; Supplément au voyage de Bougainville, Diderot ; Candide,
Voltaire.
Des citations sur l’ailleurs
« Il est très difficile de trouver le bonheur en soi et impossible de le trouver ailleurs. » (Nicolas
Chamfort, Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes)
« Cité-dortoir, cité poubelle, / Nuit et brouillard, lumières artificielles, / Dans nos intérieurs d’in-
finie solitude, / On rêve d’ailleurs sous d’autres latitudes. » (Louis Chedid, Paroles de la chanson
« Mégalopolis »)
169
Français brevet Le corrigé
I. Questions
1 a) Le continent dont il s’agit est l’Amérique
comme le montrent les expressions « New
York » et « Ellis Island ».
b) Les « crasseux » désignent les immigrants,
les pauvres qui quittent l’Italie pour aller en
Amérique. Cette formulation est péjorative.
2 Les personnages espèrent une vie différente,
nouvelle et meilleure : « espérant... que tout là-
bas soit différent, les couleurs, les odeurs ». Ils
attendent un changement total par rapport à leur
vie d’avant : « Tout ». Ils espèrent être traités
différemment, car « les lois, les hommes » se-
raient différents. Il y aurait une place pour eux
dans ce monde « Plus grand ». Ils vivraient en-
fin décemment sur un continent où la vie serait
plus douce : « Plus doux ».
3 a) Les personnages ressentent plusieurs sen-
timents au cours de leur voyage. D’abord, ils
sont apeurés lorsqu’ils arrivent sur le paque-
bot : « nous nous sommes tenus par la main
pour ne pas nous perdre dans la foule ». En-
suite, ils ressentent de la tristesse lorsque le pa-
quebot s’éloigne des côtes italiennes : « nous
avons pleuré lorsque l’immense bateau a quitté
la baie de Naples », puis de l’espoir en rê-
vant au monde meilleur qui les attend : « es-
pérant, dans des rêves étranges ». Ils ressentent
de l’excitation lorsqu’ils voient l’Amérique :
« Nous dansions et criions. », « Une agitation
frénétique », « Nous acclamions », ils « mon-
traient du doigt » et « dévor[aient] des yeux
chaque détail de la côte ». Enfin, lorsque les im-
migrants débarquent ils éprouvent une grande
joie : « brouhaha de joie et d’impatience ».
b) Le sentiment évoqué est qualifié
d’« étrange » car ces immigrants sont des
étrangers qui ne savent pas ce qui les attend
exactement (« Nous ne comprenions rien. »).
Pourtant, ils se sentent bien et sont persuadés
d’être à leur place : « Nous avions la conviction
que nous étions ici à notre place. »
4 Les deux temps utilisés dans cette phrase
sont l’imparfait (« se dirigeait », « dansions et
criions ») et le futur (« oublierai »). L’impar-
fait a une valeur descriptive. En effet, il permet
de décrire ici le trajet du paquebot et les réac-
tions des personnages. Le futur est employé ici
par la narratrice qui évoque ses sentiments. Elle
exprime une idée qui sera toujours vraie dans le
futur : « je ne l’oublierai jamais ».
5 a) Ces deux phrases n’ont pas de verbe :
elles sont nominales.
b) Le lecteur a l’impression que ces person-
nages n’ont pas d’identité propre. L’absence
de verbe souligne leur déshumanisation. Ces
pauvres sont juste une masse informe de per-
sonnes frappées par la pauvreté.
6 Je pense que Domenico a raison en murmu-
rant « La vie commence. ». En effet, ils étaient
miséreux dans leur pays : « crève-la-faim »,
« Miséreux d’Europe au regard affamé ». Ils
espèrent un changement dans leur vie : « es-
pérant [...] que tout là-bas soit différent ». De
plus, les États-Unis constituent un monde nou-
veau et bien plus grand, dans lequel tout semble
possible : « Le monde entier était là. Nous en-
tendions parler des langues [...] ce qui se passait
ici était bien plus vaste ». Par exemple, Charlie
Chaplin est un immigrant qui a connu la célé-
brité aux États-Unis. De plus, le film Le Parrain
de Coppola montre la fuite d’un enfant de l’Ita-
lie vers les États-Unis. Il deviendra par la suite
un des plus importants chefs de la mafia.
Mais vous pouviez éventuellement dire aussi
que les immigrants étaient souvent mal traités
aux États-Unis et qu’ils restaient pauvres et mi-
sérables.
170
Sujet 9 – Le corrigé
II. Réécriture
Comme tous les autres, ils se sont tenus par la main pour ne pas se perdre dans la foule. Comme
tous les autres, la première nuit, ils n’ont pu trouver le sommeil, craignant que des mains vicieuses
ne leur dérobent la couverture qu’ils se partageaient.
III. Dictée
Le texte est un extrait de roman, à l’imparfait. Certains verbes sont au conditionnel présent.
Chaque verbe s’accorde avec son sujet :
– à l’imparfait, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez,
-aient : « Tous les émigrants n’étaient pas... », « Ceux qui avaient... étaient » (le verbe est loin
du sujet), « débarquaient » (le verbe est loin du sujet), « Le gouvernement fédéral estimait »,
« Les émigrants qui devaient... étaient », « ceux qui voyageaient », « deux mille passagers
s’entassaient » ;
– au conditionnel présent, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes et ce sont les
mêmes que celles de l’imparfait : « ces émigrants auraient », « ne risqueraient pas ».
Les participes passés s’accordent avec le sujet :
– dans l’expression « les émigrants n’étaient pas obligés » ;
– dans le verbe « inspecter », à la voix passive, « ceux qui... étaient rapidement inspectés ».
Les participes employés comme adjectifs s’accordent avec le nom qu’ils qualifient : « des
paillasses superposées ».
Plusieurs verbes sont à l’infinitif car ils dépendent soit de la préposition « de » (« pas obligés de
passer », « suffisamment d’argent pour voyager »), soit d’un verbe (« qui devaient passer »). Une
consonne redouble dans les mots suffisamment, officier, s’entassaient, paillasses.
Dans des expressions : « à bord », « à la charge », « à » prend un accent car c’est une préposition.
Attention à l’orthographe de :
– « ceux » (pronom démonstratif pluriel) à ne pas confondre avec « ce » (déterminant ou pronom
démonstratif singulier) et « se » (pronom réfléchi) ;
– « ces » dans l’expression « ces émigrants ». Ici c’est bien un déterminant démonstratif, à ne pas
confondre avec « ses » (déterminant possessif) ;
– « où » (pronom indiquant le lieu), à ne pas confondre avec « ou » (conjonction de coordination).
On écrit « de grands dortoirs » : « de » remplace dans ce cas l’article défini pluriel « des ».
Attention à la préposition « sans » :
– on écrit « sans aération » et « sans lumière » au singulier car ce sont deux noms indénombrables ;
– dans le cas de noms dénombrables, on écrit « sans problèmes » et « sans fenêtres », mais ces
deux expressions pourraient aussi s’écrire sans s : « sans problème », « sans fenêtre ». Les deux
orthographes sont acceptées.
171
Français brevet Le corrigé
Devant un verbe, « leur » est invariable. Devant un nom, s’il est pluriel, on écrit « leurs » : « leurs
besoins ».
Les adverbes en -ment s’écrivent -amment, s’ils sont dérivés d’un adjectif en -ant. C’est le cas de
l’adverbe « suffisamment », dérivé de l’adjectif « suffisant ».
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Arrivés sur l’île d’Ellis d’Island, il nous fallait désormais rejoindre au plus vite le vieux continent
qu’est l’Amérique, mais nous ne savions pas comment nous y prendre. À notre grande surprise,
nous vîmes des gens se diriger vers un bateau. Je devinai qu’il s’agissait d’un bateau chargé d’ef-
fectuer les liaisons maritimes entre l’île et la ville de New York. Notre voyage était loin d’être
fini, il fallait encore être patients et courageux. Nous montâmes sur le bateau et rapidement nous
accostâmes à proximité du centre-ville de New York. Émerveillés et impressionnés, nous levâmes
tous les yeux vers ces immeubles, ces géants de pierre et de fenêtres, qui s’évertuaient à fendre
les nuages. Nous nous sentions minuscules au milieu de cette forêt de buildings, à l’architecture
étonnante. Cela contrastait nettement avec les maisons basses et rustiques dans lesquelles nous
vivions en Italie ! Les ruelles pittoresques de notre pays natal laissaient place à de grands boule-
vards où grouillaient une multitude de gens, tous pressés et bien habillés. Je rougis de honte : nous
étions sales et nos vêtements usés témoignaient de notre pauvreté.
Nous étions aussi faibles et terrassés par la fatigue : il fallait à tout prix qu’on trouve de quoi se
nourrir. Quelques mètres plus loin, nous aperçûmes un parc et des bancs. Nous nous installâmes.
De la pelouse verdoyante, des arbres centenaires, des écureuils peu farouches. Je me sentis alors
soulagée. Domenico partit à la quête de nourriture tandis que d’autres s’affalèrent sur les pelouses.
Pour ma part, je m’assis sur un banc et je contemplai cet étrange havre de paix, situé à deux pas du
tumulte de la ville. J’étais fascinée. Domenico revint et nous dévorâmes les quelques croûtons de
pain qu’il avait trouvés au détour d’une poubelle. La nuit tombait doucement et nous décidâmes de
dormir dans le parc. Je m’apprêtais à m’endormir lorsque j’entendis des chiens aboyer et des voix
aux accents rauques. Les gardiens du parc s’avancèrent vers nous. Je compris, au ton menaçant
qu’ils employaient, que nous n’étions pas les bienvenus. Dans la panique, nous nous levâmes et
nous quittâmes le parc. Je me souviendrai toute ma vie de la frayeur que j’ai ressentie au cours de
cette nuit.
Dans la pénombre, nous nous dirigeâmes tant bien que mal vers les bords de l’Hudson. Malgré la
faim qui nous tiraillait le ventre, nous nous installâmes sous un pont et nous nous endormîmes rapi-
dement. Le lendemain, nous errions dans la ville, sans savoir où aller et que faire. Domenico avait
évoqué l’existence d’un quartier dans lequel vivaient de nombreux Italiens et nous avions convenu,
172
Sujet 9 – Le corrigé
qu’en l’état actuel des choses, la meilleure solution était de nous y rendre. Malgré mon extrême
lassitude, je décidai de demander notre chemin à une passante. Quelle chance nous eûmes ! Cette
jeune femme était italienne et elle avait migré aux États-Unis, quelques années auparavant. Elle
était heureuse de pouvoir nous aider. Elle nous emmena dans le quartier italien : c’est là qu’elle
vivait avec le reste de sa famille. Elle nous accueillit chez elle chaleureusement et nous proposa de
rester autant qu’on le souhaitait. Malgré la difficulté du voyage et les conditions dans lesquelles
nous arrivâmes, je n’oublierai jamais l’émerveillement que j’ai ressenti lorsque je suis arrivée à
New York.
Sujet de réflexion
Le monde d’aujourd’hui se caractérise par la rapidité, la compétitivité, la consommation et la
communication, ce qui ne laisse guère de place a priori au rêve, à l’imagination et au désir de
créativité. L’existence quotidienne, à la fois trépidante et monotone, permet difficilement d’envi-
sager un ailleurs qui fasse rêver, même si la mondialisation nous ouvre virtuellement toutes les
frontières.
En premier lieu, les individus ont peu de temps et de disposition d’esprit pour envisager un ailleurs
qui fasse rêver. En effet, notre travail monopolise une grande partie de notre énergie physique, in-
tellectuelle et psychologique. Il s’avère alors difficile de trouver le temps de rêver à un ailleurs
idyllique, d’envisager un départ vers un pays lointain aux rivages paradisiaques, réservé, semble-
t-il, aux cartes postales des agences de voyages. Par exemple, lorsque j’interroge mon père sur
la possibilité pour la famille d’envisager un nouveau départ dans un pays lointain, il me répond
toujours qu’il travaille trop et qu’il n’a pas le temps d’y penser.
Par ailleurs, je suis convaincu que les difficultés économiques actuelles engendrent une morosité,
et parfois une souffrance, incompatibles avec l’idée d’un ailleurs. De fait, s’autoriser à envisager
un ailleurs, ou l’espérer, c’est se projeter de manière positive dans l’avenir. Or, il est impossible,
pour certains, de penser ainsi. En effet, les gens qui sont au chômage, qui peinent à payer leur
loyer et leurs charges ou qui gagnent un salaire insuffisant ont pour seul objectif de vivre voire de
survivre. Économiquement et psychologiquement, il semble donc difficile pour eux d’opérer une
telle projection. Ainsi, ma mère qui travaillait chez Virgin Megastore a été licenciée récemment.
Elle se bat tous les jours pour retrouver un emploi et nous devons désormais vivre sur les écono-
mies qu’elle avait consacrées à nos vacances. Je doute fortement que sa situation personnelle et
professionnelle l’encourage à rêver d’un nouveau départ dans un pays étranger.
Enfin, dans le monde d’aujourd’hui, les gens semblent davantage vivre dans un monde virtuel que
dans un monde réel. C’est le nouveau monde, l’ailleurs moderne. Les hommes ne peuvent plus
envisager de rêver à un ailleurs car ils sont submergés par leurs échanges sur Facebook et perdent
leur temps à surfer sur le web. Or, paradoxalement, de telles activités annihilent toute aspiration à
173
Français brevet Le corrigé
un ailleurs. Par exemple, mon meilleur ami passe au moins deux heures tous les soirs à jouer àCall
of Duty et il est en contact permanent avec ses amis via Skype et Facebook. Quand je lui parle de
mon désir d’aller dans un pays étranger qui me fait rêver, comme l’Australie, il se moque de moi.
Il considère qu’il est déjà dans un ailleurs ; il se complaît, en fait, dans une virtualité rassurante
alors que le départ pour un pays étranger nécessite un vrai courage, des efforts d’adaptation à une
nouvelle langue et à des coutumes que l’on ne connaît pas, une volonté de réussir.
En définitive, le monde dans lequel nous vivons ne laisse guère l’opportunité aux hommes d’en-
visager un ailleurs qui fasse rêver. Il faut que l’action relaie nécessairement le rêve et que le désir
de partir soit motivé par un projet cohérent et une authentique volonté de construire sa vie. Ainsi
ce désir d’ailleurs sortira des clichés et des rêveries stériles pour redevenir le moteur de l’action
des hommes sur le monde.
174
Sujet 10, Sujet inédit
Texte de Jean Anouilh, Épisode de la vie d’un auteur
L’Auteur 1 et Ardèle sont mari et femme. L’Auteur veut obtenir des éclaircissements à propos
d’une lettre adressée à sa femme.
L’AUTEUR – Un mot encore. Cette lettre n’était pas de ta sœur.
ARDÈLE – Dire que tu fouilles mes tiroirs ! J’ai honte.
L’AUTEUR – Ta sœur t’aime, c’est entendu, mais au point de t’appeler mon amour.
ARDÈLE – Ce n’est pas assez de moi. Salis ma sœur !
L’AUTEUR – Je ne salis pas ta sœur. Je constate. Ta sœur n’a pas une culture écrasante mais,5
enfin, elle met l’orthographe. Elle n’aurait pas systématiquement oublié les e muets à la fin des
participes passés.
ARDÈLE – Tu vois à quels détails tu t’attaches !
L’AUTEUR – Cette lettre était d’un homme.
ARDÈLE – Tu es ignoble. Veux-tu me permettre de te poser une question ?10
L’AUTEUR – Pose.
ARDÈLE – Et si tout était de ta faute ?
L’AUTEUR, ricane sombrement – Ah ! Ah !
ARDÈLE – Qu’est-ce que tu fais ?
L’AUTEUR – Je ricane.15
ARDÈLE – Quelle horreur ! Je te trompe et tu ricanes. Tu n’es même pas capable de souffrir. Je
t’ai donné ma jeunesse et tu fouilles dans mes tiroirs.
L’AUTEUR – Cette lettre était par terre. Dans les cabinets.
ARDÈLE – Tu fouilles dans les cabinets ! Dans deux heures je serai partie. Je retourne chez ma
mère.20
L’AUTEUR – Elle est morte. En 1922.
ARDÈLE – Essaie, essaie de me rendre encore plus triste en me rappelant que ma pauvre maman
est morte et que je n’ai plus rien au monde. Elle a laissé une maison, tout de même, 122, rue des
Retaillons à Saint-Malo. Une maison où habite ma sœur illettrée. Je vais chez elle.
L’AUTEUR – C’est parfait.25
ARDÈLE – Naturellement, tu triomphes. Tu vas pouvoir enfin me tromper. Il y a douze ans que
tu attendais ce jour, et tu t’es arrangé pour que ce soit moi qui aie l’air d’avoir tort.
L’AUTEUR, hurle soudain – Mais enfin, sacrebleu, de qui était cette lettre ?
ARDÈLE, d’un mépris de marbre – Qu’est-ce que cela peut bien être ? Ma sœur ne sait pas écrire.
Jean Anouilh, Épisode de la vie d’un auteur, éditions La Table ronde, 1948.
1. L’Auteur est le nom du personnage, et prend une majuscule, tandis que l’auteur avec une minuscule désigne JeanAnouilh.
175
Français brevet Le sujet
I. Questions
1 À quel genre appartient ce texte ? Justifiez
votre réponse à l’aide de deux indices.
2 Résumez le texte en une ou deux phrases.
3 D’après Ardèle, par qui la lettre a-t-elle été
écrite ? Selon vous, le mari est-il du même
avis ? Justifiez votre réponse en citant le texte.
4 Selon vous, qui domine la scène au début ?
Qui domine la scène à la fin ? Justifiez votre
réponse.
5 Quelles sont les différentes stratégies em-
ployées par Ardèle pour résister à son mari ?
Identifiez-en deux et expliquez-les en vous ap-
puyant sur des passages précis du texte.
6 « Salis ma sœur ! »
a) Quel est le mode du verbe ?
b) Expliquez ce qu’Ardèle veut dire.
7 « L’AUTEUR. - Pose [...] L’AUTEUR. - Je
ricane. »
a) Quel est le type de phrase employé majori-
tairement par le mari ? Pourquoi ?
b)Quelle est donc sa stratégie pour obtenir des
informations ?
8 « Je t’ai donné ma jeunesse et tu fouilles
dans mes tiroirs. »
a) Selon vous, que signifie l’expression « Je t’ai
donné ma jeunesse » ?
b) En quoi cette réplique est-elle comique ?
9 Lorsque Ardèle affirme qu’elle souhaite
rentrer chez sa mère, que cela signifie-t-il ? Se-
lon vous, est-ce que le mari le comprend de la
même manière ? Expliquez.
10 Comment interprétez-vous la dernière ré-
plique d’Ardèle ? Expliquez.
11 Question de synthèse. En quoi cette scène
est-elle comique ? Fait-elle appel au comique
de langage, de geste, de caractère, de situation ?
Développez votre réponse en vous appuyant
sur l’ensemble du texte.
II. Réécriture
« Naturellement, tu triomphes. Tu vas pouvoir enfin me tromper. Il y a douze ans que tu attendais
ce jour, et tu t’es arrangé pour que ce soit moi qui aie l’air d’avoir tort. »
Réécrivez ce passage en remplaçant « tu » par « vous » et « je » par « nous ». Vous ferez toutes
les transformations nécessaires.
III. Dictée
Un décor aussi peu réaliste que possible, on doit distinguer tout de même le bureau de l’Auteur
au centre, trois portes, le vestibule côté jardin, avec une amorce d’escalier et la porte d’entrée.
176
Sujet 10 – Le sujet
C’est le matin, en scène dans le bureau, l’Auteur et Ardèle en robes de chambre. Ils sont l’un en
face de l’autre très remontés ; ils crient tapant à tour de rôle sur le bureau. Tous les personnages
de ce petit acte sont réalistes, les femmes sont charmantes mais – ce détail de mise en scène est
indispensable – tout le monde porte des faux nez.
Jean Anouilh, Épisode de la vie d’un auteur, éditions La Table ronde, 1948.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Cette scène de dispute est interrompue par l’entrée de la sœur d’Ardèle. L’Auteur et Ardèle re-
cherchent chacun son soutien.
Vous écrirez cette nouvelle scène en respectant les caractéristiques du genre théâtral et en conser-
vant le registre comique.
Sujet de réflexion
Le mariage est une institution qui évolue beaucoup. Par ailleurs, des statistiques montrent que le
nombre de divorces augmente régulièrement.
Selon vous, la vie moderne actuelle fragilise-t-elle le bonheur des couples mariés ?
177
Français brevet Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
äComprendre la question
Expressions-clés : « genre », « Justifiez votre réponse à l’aide de deux indices ».
Définition du mot « genre » : en littérature, un genre est un ensemble d’œuvres, une grande caté-
gorie de textes, définie par des thèmes et des caractéristiques formelles communes.
Le genre narratif regroupe quatre genres : le conte, le roman et la nouvelle et le biographique
(sous-genre : l’autobiographique) qui regroupe des récits de vies réelles.
Le genre dramatique, ou théâtre, regroupe deux genres : la tragédie et la comédie.
Le genre poétique fait référence à la poésie.
Le genre argumentatif regroupe les essais, les dialogues. Ces œuvres ont pour but essentiel de
persuader ou convaincre le destinataire.
Définition de l’expression-clé « Justifiez votre réponse à l’aide de deux indices » : en vous ap-
puyant sur deux indices précis, vous devez préciser le genre auquel appartient ce texte.
äMobiliser ses connaissances
Les indices du texte dramatique (texte de théâtre) :
– si le texte est écrit en vers ou en prose mais qu’il est composé de répliques, précédées du nom
du personnage,
– si je repère des didascalies,
→ alors il s’agit du genre dramatique/théâtral.
äProcéder par étapes
Est-ce que ce texte est écrit en vers ou en prose ? Est-ce qu’il est composé de répliques, précédées
du nom du personnage écrit en majuscules ?
Est-ce que je repère des didascalies ?
Si oui, alors il s’agit du genre dramatique/théâtral.
2
äComprendre la question
Expressions-clés : « Résumez », « le texte ».
Explication des mots-clés : vous devez expliquer l’essentiel du texte que vous venez de lire en
deux ou trois phrases.
178
Sujet 10 – Le sujet Pas à pas
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive de tout le texte.
2. Si vous deviez résumer le texte à un ami, que lui diriez-vous ?
3. Interrogez-vous : quelle est la situation initiale ? Quel est l’élément perturbateur ? Quelle
est la situation finale ?
3
äComprendre la question
Expressions-clés : « D’après Ardèle », « par qui la lettre a-t-elle été écrite ? », « Selon vous, le
mari est-il du même avis ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui précisent
l’identité de l’auteur de la lettre selon Ardèle. Puis vous devez extraire des mots ou expressions
qui montrent si le mari est du même avis que sa femme ou non.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui précisent l’identité de l’auteur de la lettre
selon Ardèle.
3. Interrogez-vous : que pense le mari concernant l’identité de l’auteur de la lettre ?
4. Repérez et relevez des expressions pour expliquer et justifier votre réponse.
4
äComprendre la question
Expressions-clés : « qui domine la scène au début ? », « Qui domine la scène à la fin ? », « Justifiez
votre réponse ».
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui précisent
l’identité du personnage qui exerce de l’influence au début de la scène et l’identité de celui qui
exerce de l’influence à la fin.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent l’identité du personnage qui a
l’ascendant sur l’autre au début de la scène.
3. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent l’identité du personnage qui a
l’ascendant sur l’autre à la fin de la scène.
179
Français brevet Le sujet Pas à pas
5
äComprendre la question
Expressions-clés : « les différentes stratégies employées par Ardèle », « pour résister à son mari ».
Définition du mot-clé « stratégie » : art de manœuvrer habilement pour atteindre un but.
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent
les différentes manœuvres mises en place par Ardèle pour résister aux différentes attaques de son
mari.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les différentes manœuvres mises
en place par Ardèle pour résister à son mari.
3. Reformulez ces expressions avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des syno-
nymes.
6
a) äComprendre la question
Expression-clé : « le mode du verbe ».
Définition de l’expression-clé « le mode verbal » : le mode d’un verbe c’est la manière ou la façon
dont un fait ou un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une action
réelle ? une action éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?
äMobiliser ses connaissances
Astuce pour repérer un verbe au mode subjonctif : il est toujours précédé du mot « que/qu’ ».
Astuce pour repérer un verbe au conditionnel présent : il est formé du verbe à l’infinitif + des
terminaisons de l’imparfait.
äProcéder par étapes
1. Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?
(Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.)
2. Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accom-
pagné d’aucun pronom personnel ? (Si oui, alors il s’agit du mode impératif.)
3. Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation
est soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ? (Si oui, alors il s’agit du
mode conditionnel.)
180
Sujet 10 – Le sujet Pas à pas
4. Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?
Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses
sentiments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ? (Si oui, alors
il s’agit du mode subjonctif.)
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Expliquez ce qu’Ardèle veut dire ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que souhaite dire en réalité Ardèle
lorsqu’elle prononce cette phrase.
äProcéder par étapes
1. Relisez attentivement le passage qui contient cette phrase.
2. En vous aidant du contexte, reformulez cette phrase avec vos propres mots.
7
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « type de phrase », « employé majoritairement par le mari », « Pourquoi ? ».
Définition de l’expression-clé « type de phrase » : vous devez dire si la phrase est de type affirmatif,
exclamatif, interrogatif ou injonctif.
Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom du type de phrase utilisé majoritai-
rement par le mari et expliquer les raisons pour lesquelles le mari l’utilise.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : quel type de phrase reconnaissez-vous ?
1. Est-ce que cette phrase est une affirmation et est-ce qu’elle se termine par un point ? Si oui,
alors c’est une phrase de type affirmatif.
2. Est-ce que cette phrase est une question posée à quelqu’un et est-ce qu’elle se termine par
un point d’interrogation ? Si oui, alors c’est une phrase de type interrogatif.
3. Est-ce que cette phrase est un ordre ou un conseil donné à quelqu’un et est-ce qu’elle se
termine par un point d’interrogation ou un point ? Si oui, alors c’est une phrase de type
interrogatif.
4. Est-ce que cette phrase exprime un sentiment ou une émotion et est-ce qu’elle se termine
par un point d’exclamation ? Si oui, alors c’est une phrase de type exclamatif.
Pour trouver les raisons pour lesquelles le mari emploie ce type de phrase, posez-vous les questions
suivantes :
181
Français brevet Le sujet Pas à pas
1. Quelle est l’identité du personnage ? Son âge, son rôle dans l’histoire ?
2. Que cherche-t-elle à faire en utilisant ce type de phrase ? Déclarer quelque chose ? Interro-
ger quelqu’un ? Exprimer une émotion ou un ordre ? Formuler un ordre ?
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « sa stratégie », « pour obtenir des informations ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer la manœuvre mise en place par le mari
pour obtenir des informations.
äProcéder par étapes
1. Relisez la réponse que vous avez donnée dans la réponse précédente.
2. Interrogez-vous : pourquoi le mari agit-il ainsi ? Que souhaite-t-il montrer à sa femme ?
Quel est son objectif ?
8
a) äComprendre la question
Expression-clé : « que signifie l’expression ? ».
Explication de l’expression-clé : vous devez expliquer cette phrase.
äProcéder par étapes
1. Relisez attentivement le passage qui contient cette phrase.
2. Interrogez-vous : de quoi Ardèle accuse-t-elle son mari ?
3. En vous aidant du contexte, reformulez cette phrase avec vos propres mots.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « En quoi », « cette réplique », « est-elle comique ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi cette réplique est drôle.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : pourquoi cette réplique est-elle comique ? Quel est le ressort du comique dans
cette expression ?
9
äComprendre la question
Expressions-clés : « Ardèle affirme qu’elle souhaite rentrer chez sa mère », « que cela signifie-t-
il ? », « Selon vous, est-ce que le mari le comprend de la même manière ? », « Expliquez ».
182
Sujet 10 – Le sujet Pas à pas
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer le sens de cette expression dans ce
contexte précis. Puis vous devez montrer soit que le mari comprend cette phrase de la même
manière, soit qu’il ne la comprend pas de la même manière.
äProcéder par étapes
1. Relisez attentivement le passage qui contient cette phrase.
2. Interrogez-vous : que souhaite dire Ardèle en réalité ?
3. En vous aidant du contexte, reformulez cette phrase avec vos propres mots.
4. Repérez des mots ou expressions qui montrent que l’Auteur comprend ce que dit sa femme
ou, au contraire, qu’il interprète mal ses propos.
10
äComprendre la question
Expressions-clés : « Comment », « interprétez-vous la dernière réplique d’Ardèle ? », « Expli-
quez ».
Définition de l’expression-clé « interpréter » : expliquer, commenter (Larousse).
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que signifie cette réplique.
äProcéder par étapes
1. Interrogez-vous : que fait Ardèle lorsqu’elle affirme : « Qu’est-ce que cela peut bien être ?
Ma sœur ne sait pas écrire. » ?
2. Expliquez cette phrase avec vos propres mots.
11
äComprendre la question
Expressions-clés : « En quoi cette scène est-elle comique ? », « Fait-elle appel au comique de
langage, de geste, de caractère, de situation ? ».
Définition de l’expression-clé « comique » : désigne ce qui provoque le rire, ce qui caractérise la
comédie et le théâtre en général.
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer pourquoi cette scène est comique et quel
le type de comique elle met en œuvre.
äMobiliser ses connaissances
Les différents types de comiques :
– le comique de geste : l’effet comique est produit par l’interprétation (mimiques, grimaces, vê-
tements, accessoires : ces indications sont contenues dans les didascalies) ;
183
Français brevet Le sujet Pas à pas
– le comique de situation : l’effet comique est produit par la situation d’un personnage dans
l’histoire qui est racontée (surprises, rebondissements, coïncidences, retournements) ;
– le comique de mots : l’effet comique est produit par les paroles (jeux de mots, calembours,
niveaux de langue, répétition) ;
– le comique de caractère : l’effet comique est produit par la peinture des caractères (traits moraux
propres à une classe d’être : vices, idées).
äProcéder par étapes
Interrogez-vous en vous appuyant sur la rubrique « Mobiliser ses connaissances » pour définir les
différents types de comique utilisés dans cette scène.
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « Réécrivez », « en remplaçant « tu » par « vous » et « je » par « nous » ».
Explication des expressions-clés : vous devez transformer le pronom personnel « tu » en pronom
personnel « vous » et vous devez transformer le pronom personnel « je » en pronom personnel
« nous ».
Cela engendre des modifications :
– au niveau des pronoms personnels sujets de la deuxième personne du singulier qui désignent
le mari (« tu ») qui se transforme alors en pronom personnel sujet de la deuxième personne du
pluriel (« vous »).
– au niveau des pronoms personnels de la deuxième personne du singulier qui désignent le mari
(« tu ») qui accompagnent les verbes pronominaux. Ils se transforment alors en pronoms per-
sonnels de la deuxième personne du pluriel (« vous ») ;
– au niveau des pronoms personnels sujets et objets de la première personne du singulier qui
désignent Ardèle (« je ») qui se transforment alors en pronoms personnels sujets et objets de la
première personne du pluriel (« nous ») ;
– au niveau de la conjugaison des verbes dont « nous » est sujet : le verbe conjugué à la première
personne du singulier au subjonctif présent se transforme en verbe conjugué à la première per-
sonne du pluriel au subjonctif présent ;
– au niveau de la conjugaison des verbes dont « vous » est sujet : les verbes conjugués respec-
tivement à la deuxième personne du singulier au présent de l’indicatif et au passé composé de
l’indicatif se transforment en verbes conjugués à la deuxième personne du pluriel au présent de
l’indicatif et au passé composé.
184
Sujet 10 – Le sujet Pas à pas
Sujet COD COI Réfléchi Non réfléchi
Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém.
1re pers. du
singulier
je me moi
2e pers. du
singulier
tu te toi
3e pers. du
singulier
il elle le la lui se soi
1re pers. du
pluriel
nous
2e pers. du
pluriel
vous
3e pers. du
pluriel
ils elles les leur se eux
Rappel de cours : le verbe pronominal et ses formes
Ex. : se laver.
je me lave
tu te laves
il se lave
nous nous lavons
vous vous lavez
ils se lavent
äProcéder par étapes
1. Soulignez les pronoms personnels sujets « tu » qui désignent le mari et transformez-les en
« vous ».
2. Faites une flèche vers les verbes dont « vous » est sujet et modifiez la terminaison.
3. Soulignez les pronoms personnels de la deuxième personne du singulier qui désignent le
mari (« tu ») qui accompagnent les verbes pronominaux et transformez-les en « vous ».
4. Soulignez les pronoms personnels sujets et objets qui désignent Ardèle (« je ») et
transformez-les en « nous ».
5. Faites une flèche vers le verbe dont « nous » est sujet et modifiez la terminaison.
III. Dictée
Voir le corrigé.
185
Français brevet Le sujet Pas à pas
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne : « cette scène de dispute est interrompue par l’entrée de la sœur d’Ardèle. L’Auteur
et Ardèle recherchent chacun son soutien ».
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
Ici, je souligne « cette nouvelle scène en respectant les caractéristiques du genre théâtral et en
conservant le registre comique ».
Je dois donc respecter le genre du texte, le théâtre.
Cette scène doit être cohérente et doit respecter le texte qu’on nous a proposé d’étudier.
Dans le texte théâtral, les répliques sont toujours précédées du nom du personnage écrit en capi-
tales d’imprimerie et d’un tiret. Les didascalies (indications scéniques fournies par l’auteur sur le
décor, les déplacements, l’attitude ou le ton des personnages...) peuvent se placer entre le nom du
personnage et le tiret ou au milieu de la réplique. Elles sont mises entre parenthèses et écrites en
italique.
4. Je reformule ce que je dois faire.
À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire une scène de théâtre dans laquelle chacun des
personnages cherche le soutien de la sœur d’Adèle. Je sais que cette scène doit être comique. Pour
cela, je peux utiliser les types de comique suivant : le comique de geste, le comique de situation,
le comique de mots et le comique de caractère.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Comme je sais que je dois écrire une scène de comédie à cause des expressions « nouvelle scène »
et « en conservant le registre comique », je conjugue les verbes au présent et au passé composé
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet.
Ici, « cette scène de dispute est interrompue par l’entrée de la sœur d’Ardèle. L’Auteur et Ardèle
recherchent chacun son soutien ». Pourquoi la sœur d’Ardèle apparaît-elle sur scène ? Que lui
186
Sujet 10 – Le sujet Pas à pas
dit Ardèle pour s’assurer de son soutien ? Que lui dit l’Auteur pour s’assurer de son soutien ?
Comment réagit la sœur d’Ardèle ? Que fait-elle ? Que dit-elle ? Comment se comporte-t-elle ?
Quelles sont des différentes réactions d’Ardèle et de l’Auteur ?
7. J’établis le plan de mon devoir.
Type et forme du
texte
Idées à développer Temps à utiliser et outils
Scène de théâtre La sœur d’Ardèle entre sur scène.
L’Auteur cherche à s’assurer son
soutien.
Ardèle cherche à s’assurer son soutien.
Le présent, le passé composé
Les types de phrases : exclamatif,
interrogatif, injonctif et affirmatif
Des didascalies
Des types de comique
8. Je relis attentivement mon devoir.
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties.
Ici, je souligne « Selon vous, la vie moderne actuelle fragilise-t-elle le bonheur des couples ma-
riés ? ».
187
Français brevet Le sujet Pas à pas
3. Je propose une définition des mots-clés.
Définition de l’expression-clé « la vie moderne » : la vie d’aujourd’hui : le travail, le stress, la
fatigue, la famille, les amis, les loisirs, Internet...
Définition du mot-clé « fragilise » : rend fragile.
Définition de l’expression-clé « le bonheur des couples mariés » : état de complète satisfaction, le
fait d’être heureux.
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.
Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif
composé d’arguments et d’exemples.
5. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois exprimer une opinion personnelle
à propos du sujet suivant : est-ce que la vie moderne rend fragile le bonheur des couples mariés ?
Vous pouvez traiter le sujet de plusieurs manières :
Solution 1 : Vous choisissez le point de vue suivant : oui, le monde moderne rend fragile le bon-
heur des couples mariés (point de vue A). Vous développez deux ou trois arguments, illustrés
d’exemples pour défendre cette thèse.
Solution 2 : Vous choisissez le point de vue suivant : non, le monde moderne ne fragilise pas le
bonheur des couples mariés (point de vue B). Vous développez deux ou trois arguments, illustrés
d’exemples pour défendre cette thèse.
Solution 3 : Dans une première partie, vous choisissez de défendre le point de vue A ou B à
l’aide de deux arguments illustrés d’exemples. Puis, dans une deuxième partie, vous choisissez de
nuancer (sans vous contredire) ce que vous avez affirmé dans la première partie à l’aide d’un ou
deux arguments illustrés d’exemples.
Modèle 1 : Le point de vue A est valable mais dans une certaine mesure le point de vue B est
acceptable aussi.
Modèle 2 : Le point de vue B est valable mais dans une certaine mesure le point de vue A est
acceptable aussi.
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
Ici, « Selon vous, la vie moderne actuelle fragilise-t-elle le bonheur des couples mariés ? ». Dans
la vie moderne actuelle, qu’est-ce qui pourrait fragiliser le bonheur des couples mariés ? Pourquoi
y a-t-il tant de gens qui divorcent ? Pourquoi est-il difficile de rester mariés toute sa vie ? Quelles
sont les causes de tant de divorces ?
188
Sujet 10 – Le sujet Pas à pas
7. J’établis le plan de mon devoir.
Dans le corrigé, la solution 1 a été choisie comme illustration.
L’introduction
Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.
Partez de l’idée que la vie moderne fragilise le bonheur des couples mariés.
Le plus souvent, on rédige l’introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter deux ou trois parties. Vous articulerez votre réflexion autour de l’idée que la
vie actuelle fragilise le bonheur des couples mariés.
Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un
exemple. Il y a aura donc autant de parties que d’arguments et d’exemples (dans la limite de
trois).
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister par exemple
sur le fait que la vie moderne menace sans cesse le bonheur des couples mariés.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Le thème du mariage sur Internet
http ://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage
Vers la seconde : le thème du mariage
La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette ;Madame Bovary, Flaubert ;Une vie, Maupassant.
Des citations sur le mariage
« Le mariage est une longue conversation. » (Friedrich Nietzsche)
« Le mariage est la cause principale de divorce. » (Oscar Wilde)
« Le mariage simplifie la vie et complique la journée. » (Jean Rostand)
189
Français brevet Le corrigé
I. Questions
1 Ce texte appartient au théâtre : le nom des
personnages qui dialoguent est écrit en majus-
cules au début de chaque réplique. L’auteur uti-
lise des didascalies, en italique, pour préciser le
ton : « ricane sombrement » ou le sentiment :
« d’un mépris de marbre ».
2 L’Auteur a découvert une lettre adressée à sa
femme. Il l’interroge sur l’identité de l’auteur
de cette lettre. Elle prétend que c’est une lettre
de sa sœur tandis que l’Auteur est persuadé que
c’est une lettre de son amant.
3 D’après Ardèle, la lettre a été écrite par sa
sœur. D’après le mari, la lettre a été écrite par
un homme, sans doute l’amant de sa femme.
Les participes passés sont accordés aumasculin
et la formule d’ouverture de la lettre à Ardèle
est « mon amour ».
4 Au début de la scène, le mari domine la si-
tuation : il affirme que la lettre n’a pas été écrite
par la sœur de sa femme (phrases déclaratives).
À la fin, Ardèle domine la situation car sonmari
pose maintenant une question sur l’auteur de
cette lettre (phrase interrogative). Il semble ne
plus être certain, sa femme le fait douter.
5 Ardèle accuse son mari de salir sa sœur, de
tenir des propos malveillants à son sujet : « Sa-
lis ma sœur ». Ensuite, elle accuse son mari
de fouiller dans ses tiroirs, puis dans les cabi-
nets. Ardèle tente de mettre son mari en accu-
sation afin d’échapper à ses reproches et à ses
questions, elle cherche à apparaître comme une
sorte de victime. Elle essaie de renverser les
rôles, puisqu’à la fin elle lui dit qu’il triomphe
et qu’il va enfin pouvoir la tromper tranquille-
ment.
6 a) Le verbe « salir » est au mode impératif.
b) « Ce n’est pas assez de me salir, il faut que tu
salisses aussi ma sœur. » Ardèle reproche à son
mari de porter des accusations calomnieuses
contre elle et sa sœur.
7 a) Le mari emploie majoritairement des
phrases déclaratives pour affirmer ses certi-
tudes, ses informations.
b) Grâce à cette stratégie, le mari veut montrer
à Ardèle qu’il est au courant de son infidélité ; il
cherche à se montrer calme et objectif en énon-
çant simplement des faits réels, afin d’obliger
sa femme à dire la vérité sur cette lettre.
8 a) Ardèle, lorsqu’elle prononce cette phrase,
explique qu’elle s’est mariée avec l’Auteur
et qu’elle a sacrifié sa jeunesse. Malgré tout,
l’Auteur se comporte de manière mesquine : il
fouille dans ses tiroirs.
b) Le comique naît du décalage entre les deux
propositions : le sacrifice de la jeunesse d’Ar-
dèle pour son mari et le résultat obtenu : il
fouille dans ses tiroirs. L’effet repose donc sur
l’opposition entre un grand sentiment d’un côté
et un geste mesquin de l’autre.
9 Pour Ardèle, cette expression signifie
qu’elle quitte son mari, qu’elle retourne dans la
maison de sa mère, dont elle rappelle l’adresse.
L’Auteur, lui, prend cette expression dans son
sens propre : Ardèle retourne auprès de sa
mère ; c’est pourquoi il lui rappelle qu’elle est
morte en 1922.
190
Sujet 10 – Le corrigé
10 Quand son mari la questionne une dernière
fois sur l’identité de l’auteur de la lettre, Ardèle
avoue que sa sœur ne sait pas écrire et qu’elle
ne peut donc pas être l’auteur de cette lettre.
Ardèle laisse planer le doute sur sa prétendue
infidélité puisqu’elle refuse toujours de révéler
l’identité de l’auteur de la lettre.
11 Cette scène relève de plusieurs types de co-
mique : le comique de situation (le mari décou-
vrant que sa femme a un amant est un thème
fréquent du théâtre comique, du théâtre de bou-
levard, du vaudeville), le comique de langage
(le décalage entre les sens de certaines expres-
sions), le comique de geste (le ricanement et le
hurlement du mari).
II. Réécriture
Naturellement, vous triomphez. Vous allez pouvoir enfin nous tromper. Il y a douze ans que vous
attendiez ce jour et vous vous êtes arrangés pour que ce soit nous qui ayons l’air d’avoir tort.
III. Dictée
Ce sont des didascalies pour la pièce de Jean Anouilh : le temps est le présent de l’indicatif. Cet
extrait fournit des indications sur la mise en scène.
Les verbes s’accordent avec leur sujet singulier ou pluriel : (on) doit, (c’) est, (ils) sont, (ils) crient,
(tous les personnages) sont, (les femmes) sont, (ce détail) est, (tout le monde) porte.
Le participe présent « tapant » est invariable même s’il se rapporte au pronom personnel pluriel
« ils ».
Le verbe « distinguer » est à l’infinitif car il dépend du verbe « devoir ».
Les adjectifs et participes s’accordent en genre et en nombre avec le nom ou le pronom qu’ils
qualifient : « un décor... réaliste », « ce petit acte », « des faux nez ».
Les adjectifs et participes s’accordent avec le sujet quand ils sont attributs : « ils sont... très re-
montés » ; « tous les personnages... sont réalistes » ; « les femmes sont charmantes » ; « ce détail...
est indispensable ».
Les déterminants indiquent souvent le nombre (singulier ou pluriel) du nom ou du groupe nominal
qu’ils introduisent : « un décor », « le bureau », « le vestibule », « une amorce », « la porte »,
« le matin », « ce petit acte », « ce détail », « tout le monde » ; « trois portes », « tous les
personnages », « les femmes », « des faux nez ».
Plusieurs accords peuvent être sources d’erreur : « côté jardin » (du côté du jardin),« une amorce
d’escalier » (l’amorce d’un escalier), « la porte d’entrée » (une seule entrée), « en robes de
chambre » (les personnages portent chacun une robe quand ils sont dans leur chambre), « ce détail
de mise en scène » (un détail de la mise en scène).
191
Français brevet Le corrigé
Attention à quelques homonymes : peu (adverbe)/ peux, peut (pouvoir) ; c’est (cela est)/ ses, ces
(déterminants), s’est (verbe pronominal : s’est souvenu, s’est servi) ; scène (de théâtre)/ Seine
(fleuve), seine ou senne (filet de pêche) ; ce (déterminant démonstratif devant un nom ou un ad-
jectif suivi d’un nom)/ se (pronom personnel devant un verbe).
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
LA SŒUR, timidement – Bonjour. J’ai sonné, j’ai frappémais vous n’avez pas entendu sans doute.
Je crois que je tombe plutôt mal...
L’AUTEUR – Oh que non ! Tu tombes très bien au contraire ! Il était question de toi et...
ARDÈLE, interrompant son mari – Ah non, laisse ma sœur ! Je t’interdis de la mêler à nos his-
toires.
L’AUTEUR, interrompant son mari – Pourquoi ? C’est elle qui t’a écrit cette lettre bourrée de
fautes d’orthographe. Non ?
ARDÈLE – Ma petite sœur chérie, ne l’écoute pas ! Tu connais sa jalousie, n’est-ce pas ? Dis-lui,
toi, que je suis une épouse fidèle, que je lui ai donné les plus belles années de ma jeunesse, que
j’ai tout sacrifié pour lui : ma carrière, mes amis... Je me suis souvent confiée à toi quand je me
sentais incomprise et délaissée.
LA SŒUR, embarrassée – Euh... oui... non... mais de quelle lettre vous parlez ?
L’AUTEUR – Je le savais ! Eh bien, ta sœur a un amant ! Mon épouse si fidèle me trompe ! Toi, tu
dois savoir quelque chose ; entre sœurs, on se fait des confidences. Franchement, dis-moi, n’ai-je
pas été pour elle un mari attentionné, tendre, prévenant ? Depuis douze ans, ne l’ai-je pas couverte
de cadeaux pour ses anniversaires, pour la Saint-Valentin ? Est-ce que je mérite d’être traité ainsi ?
Allez, je t’écoute. Qui est-ce ? Je le connais ? Depuis quand a-t-elle cette liaison ?
LA SŒUR, de plus en plus embarrassée – Ardèle ? Un amant ? Alors c’est pour ça que vous vous
disputiez ?
L’AUTEUR– Oui. Et pour ne pas avouer son infidélité, elle m’accuse et me rend responsable. Ce
serait de ma faute si elle me trompe. Là, tu as une idée de sa mauvaise foi, de sa duplicité. Après
douze ans, elle révèle enfin sa vraie nature. Mais, toi, tu connais son caractère. Explique-moi
comment elle a pu me mentir durant toutes ces années. Dis-lui qu’on ne trompe pas un homme, un
mari comme moi. Essaie de la convaincre de dire la vérité. Je n’en peux plus ! Ma tête va éclater !
ARDÈLE – On ne trompe pas un mari comme lui ! N’importe quoi ! Il veut la vérité, alors dis-lui
ce que tu m’as encore confié dernièrement. Que c’est un minable, qu’il ne me mérite pas. Que
jamais je n’aurais dû l’épouser. Qu’il est incapable de me rendre heureuse et qu’à ma place, il y a
belle lurette que tu aurais pris un amant...
192
Sujet 10 – Le corrigé
LA SŒUR, rouge, ne sachant quelle attitude prendre – Moi, je t’ai dit tout ça... Quand ? Je ne
veux pas être impliquée dans vos histoires de couple.
ARDÈLE, furieuse contre sa sœur – On peut dire que tu as l’esprit de famille. J’attendais au
moins un peu de soutien de ta part, contre cet énergumène qui croit que je le trompe, qui n’attend
qu’un aveu de ma part pour me tromper à son tour. D’ailleurs, je me demande si vous n’êtes pas de
connivence tous les deux au sujet de cette fichue lettre. Ma propre sœur me trahit ! Tu as écrit cette
lettre pour qu’il puisse m’accuser d’avoir un amant. C’est même lui qui te l’a dictée. Mon Dieu !
je viens de comprendre : vous n’êtes pas seulement complices, vous êtes amants ! Et toi, le mari
modèle, tu es un monstre ! Me tromper avec ma propre sœur... Vous ne respectez rien ni personne...
C’est horrible d’être trahie par ceux que l’on aime et en qui on avait une totale confiance. Cette
fois-ci, ma décision est prise, je pars, je ne resterai pas une minute de plus dans cette maison. Je te
quitte. Et puisque ma mère est morte, comme tu as si bien su me le rappeler, je trouverai sûrement
un véritable ami pour recueillir une épouse bafouée et une sœur indignement trahie. (Elle sort sous
les yeux éberlués de la sœur et de l’Auteur.)
L’AUTEUR, sortant de son ébahissement – Mais, mon amour, attend, ne pars pas... je t’aime. Je
m’excuse. Tout ça, c’est de la faute de ta sœur... Reviens !
Sujet de réflexion
Autrefois, les gens se mariaient pour passer leur vie ensemble, les divorces demeuraient assez
rares. Aujourd’hui, différentes enquêtes ont été récemment réalisées et montrent que le nombre
des mariages diminue ; il est vrai qu’il existe désormais le PACS (pacte civil de solidarité), qui
se développe considérablement, ceci sans compter la vie maritale, appelée aussi union libre ou
concubinage.
Il semblerait donc que la vie conjugale dure moins longtemps, les couples se défont parfois après
quelques années voire quelques mois. Nous sommes bien loin des noces d’or qui célèbrent cin-
quante années de mariage ! Est-ce à dire que les hommes et les femmes de notre époque ne
conçoivent plus de vivre toute une vie avec le même partenaire ? Ont-ils peur de l’uniformité,
de l’ennui que feraient naître le quotidien, la vie commune dans le monde moderne ? Rêvent-ils
de changement, de nouveauté ?
Pensent-ils que la vitesse, l’instabilité, le changement, qui caractérisent notre société, le monde du
travail de l’économie, touchent aussi le mariage et l’amour ? Amour ne rimerait donc plus avec
toujours. Comme on est amené de plus en plus à changer de travail dans l’espace d’une vie pro-
fessionnelle, on serait amené à changer d’époux ou d’épouse, l’amour ne résisterait plus à l’usure
du temps. On peut également considérer que les générations « zapping » sont touchées par cet
impérieux besoin de changer, de passer à autre chose, à un rythme plus ou moins rapide, comme
on « zappe » devant son téléviseur ; la concentration, l’immobilité de la durée deviendraient des
193
Français brevet Le corrigé
valeurs que l’on refuserait absolument. Certains considèrent également que c’est le sens des res-
ponsabilités qui fait défaut aujourd’hui : on aurait peur de s’engager officiellement parce que le
mariage, véritable institution sociale et morale, ou toute autre forme de contrat écrit, constituerait
une entrave à sa liberté, on refuserait alors de se laisser enchaîner, de se sentir lié par ces fameux
liens conjugaux. En fait, ils voudraient vivre à deux mais en préservant leur totale indépendance.
Or le mariage implique des droits et des devoirs.
Par ailleurs, aujourd’hui les médias et surtout les réseaux sociaux se sont considérablement dé-
veloppés grâce aux ordinateurs, aux smartphones ou aux tablettes. Chaque jour, chaque seconde,
partout, nous sommes connectés au reste du monde grâce à Facebook, aux nombreux sites de ren-
contres, aux blogs, aux forums de discussion... Et puis les internautes n’hésitent plus, en créant leur
profil sur ces sites, en discutant, à confier des choses tout à fait intimes, confidences qu’ils ne fe-
raient jamais en face en face ! En conséquence, les sollicitations sont beaucoup plus nombreuses, il
n’est plus nécessaire de sortir pour faire des rencontres : c’est le règne de la disponibilité totale, de
« l’affichage ». De ce fait, on peut avoir l’impression d’avoir trouvé l’âme sœur, son « double », sa
« moitié », l’être qui nous correspond le mieux, qui répond à toutes nos attentes, à nos aspirations,
à notre idéal, beaucoup mieux en tout cas que celui ou celle qui partage notre vie.
En conclusion, la vie moderne, avec son rythme effréné, avec des médias omniprésents et tout-
puissants, avec la libération des mœurs, a bouleversé l’idée que l’on se faisait du bonheur, du bon-
heur conjugal en l’occurrence. Cependant l’essentiel n’est pas dans le mariage mais dans l’amour ;
en effet, des couples non mariés vivent parfaitement une union durable dans la mesure où leur
amour est plus fort que tout. C’est donc peut-être moins le mariage qui est fragilisé par la vie
moderne que l’amour lui-même.
194
Sujet 11, Sujet Inde, juin 2013
Texte de Jacques Prévert, Arbres
En argot 1 les hommes appellent les oreilles les feuilles
c’est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique
mais la langue verte des arbres est un argot bien plus ancien
Qui peut savoir ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent des humains
Les arbres parlent arbre5
comme les enfants parlent enfant
Quand un enfant de femme et d’homme
adresse la parole à un arbre
l’arbre répond
l’enfant entend10
Plus tard l’enfant
parle arboriculture
avec ses maîtres et ses parents
Il n’entend plus la voix des arbres
il n’entend plus leur chanson dans le vent15
Pourtant parfois une petite fille
pousse un cri de détresse
dans un square de ciment armé
d’herbe morne et de terre souillée
Est-ce ... oh ... est-ce20
la tristesse d’être abandonnée
qui me fait crier au secours
ou la crainte que vous m’oubliiez
arbres de ma jeunesse
ma jeunesse pour de vrai25
Dans l’oasis 2 du souvenir
une source vient de jaillir
est-ce pour me faire pleurer
J’étais si heureuse dans la foule
la foule verte de la forêt30
avec la crainte de me perdre
et la crainte de me retrouver
N’oubliez pas votre petite amie
arbres de ma forêt.
Jacques Prévert, Histoires (1968).
1. Vocabulaire particulier à un groupe social, à une profession ; ou langue familière.
2. Endroit d’un désert qui présente de la végétation due à la présence d’un point d’eau ; sens figuré : lieu ou momentreposant, chose agréable qui fait figure d’exception dans un milieu hostile ou une situation pénible.
195
Français brevet Le sujet
I. Questions
1 En quoi ce texte est-il poétique ? Relevez au moins trois indices pour justifier votre réponse.
2 Dans les vers 3 et 4 relevez le champ lexical de la parole. À qui la parole est-elle attribuée ?
3 « Arboriculture » (vers 12) :
a) Décomposez ce mot pour expliquer son sens.
b) Dans quel contexte utilise-t-on habituellement ce mot ?
4 « Il n’entend plus la voix des arbres » (vers 14) :
a) Quelle est la figure de style ici utilisée ? Relevez un autre passage reprenant la même figure de
style.
b) Qu’est-ce qui caractérise cette « voix » ? Développez votre réponse en vous appuyant sur les
vers 1 à 15.
5 Vers 16 à 19 où se trouve la petite fille ? Comment ce lieu est-il caractérisé ? Relevez au moins
deux indices du texte pour justifier votre réponse.
6 À partir du vers 20 qui parie ? À qui ? Relevez deux indices pour justifier votre réponse.
7 Quels sont les deux lieux qui s’opposent dans cette strophe (vers 16 à 32) ? À quelle époque
chacun de ces lieux est-il associé ?
8 « Une petite fille/ pousse un cri de détresse(vers 17). Quelles sont les causes de la détresse de
la petite fille ?
9 « Est-ce ... oh ... est- ce » Expliquez le jeu de sonorités du vers 20 et relevez une autre expression
qui confirme votre interprétation.
10 Vers 33 et 34 quel est le mode du verbe conjugué ? Justifiez son emploi.
11 Question bilan : quels liens apparaissent dans ce poème entre les arbres et les enfants ? Vous
développerez votre réponse en vous appuyant sur l’ensemble du texte.
196
Sujet 11 – Le sujet
II. Réécriture
Réécrivez le passage suivant en mettant les verbes à l’imparfait et en remplaçant « un enfant » par
« des enfants ». Vous effectuerez toutes les modifications nécessaires.
Quand un enfant de femme et d’homme
adresse la parole à un arbre
l’arbre répond
l’enfant entend
Plus tard l’enfant
parle arboriculture
avec ses maîtres et ses parents
III. Dictée
L’autruche
Lorsque le petit Poucet abandonné dans la forêt sema des cailloux pour retrouver son chemin, il
ne se doutait pas qu’une autruche le suivait et dévorait les cailloux un à un. C’est la vraie histoire,
celle-là, c’est comme ça que c’est arrivé...
Le petit Poucet se retourne : plus de cailloux !
Il est définitivement perdu : plus de cailloux, plus de retour ; plus de retour, plus de maison ; plus
de maison, plus de papa-maman. – C’est désolant, se dit-il entre ses dents.
Soudain il entend rire et puis le bruit des cloches et le bruit d’un torrent, des trompettes, un véritable
orchestre, un orage de bruits, une musique brutale, étrange, mais pas du tout désagréable et tout à
fait nouvelle pour lui. Il passe alors la tête à travers le feuillage et voit l’autruche qui danse.
Jacques PRÉVERT, Contes pour enfants pas sages (1963).
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Comme la petite fille du poème, vous gardez un souvenir d’enfance situé dans un cadre naturel :
décrivez ce lieu et racontez cet épisode.
Sujet de réflexion
Qu’est-ce qui pousse aujourd’hui les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? Vous donnerez
votre réponse selon un développement argumenté et organisé.
197
Français brevet Le sujet Pas à pas
I. Questions
1
äComprendre la question
Expressions-clés : « En quoi », « ce texte est-il poétique ? », « Relevez au moins trois indices pour
justifier votre réponse. »
Définition du mot-clé « poétique » : qui relève du genre appelé « poésie ».
Définition du mot-clé « genre » : en littérature, un genre est un ensemble d’œuvres, une grande
catégorie de textes, définie par des thèmes et des caractéristiques formelles communes :
– le genre narratif regroupe quatre genres : le conte, le roman, la nouvelle et le biographique
(sous-genre : l’autobiographique) qui regroupe des récits de vies réelles ;
– le genre dramatique ou théâtre regroupe deux genres : la tragédie et la comédie ;
– le genre poétique fait référence à la poésie ;
– le genre argumentatif regroupe les essais, les dialogues. Ces œuvres ont pour but essentiel de
persuader ou convaincre le destinataire.
Explication des expressions-clés : en vous appuyant sur des indices précis, vous devez montrer
que ce texte est poétique.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous sur les indices sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour répondre :
1. Le texte est-il écrit en vers ?
2. Le texte est-il composé de strophes ?
3. Le texte contient-il des rimes ? des sonorités évocatrices ?
4. Est-ce que je constate la présence de nombreuses images comme la comparaison, la méta-
phore, la personnification ou l’allégorie ?
→ Si oui, alors il s’agit du genre poétique.
2
äComprendre la question
Expressions-clés : « relevez », « le champ lexical de la parole », « À qui », « la parole est-elle
attribuée ? ».
Définition de l’expression-clé « champ lexical » : ensemble de mots qui se rapportent à la même
idée, au même thème.
Exemple : les mots « manger », « légumes », « viande », « chocolat » appartiennent au champ
lexical de la nourriture.
198
Sujet 11 – Le sujet Pas à pas
Explication des expressions-clés : vous devez relever des mots qui appartiennent au champ lexical
de la parole. Puis vous devez dire à qui cette parole est donnée.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture très attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui renvoient au thème de la parole.
3. Interrogez-vous : à qui ou à quoi la parole est-elle donnée ?
3
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « Décomposez ce mot », « pour expliquer son sens ».
Définition de l’expression-clé « décomposer un mot » : vous devez identifier les différents élé-
ments qui composent ce mot. Il s’agit donc d’identifier le radical du mot, son préfixe (s’il en a un)
et son suffixe (s’il en a un).
Explication des expressions-clés : vous devez identifier le préfixe, le radical et le suffixe de ce
mot. La décomposition du mot doit vous aider à en deviner le sens.
äProcéder par étapes
1. Identifiez a priori le radical du mot en vous appuyant sur son sens.
2. Identifiez le préfixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se
peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)
3. Identifiez le suffixe que vous reconnaissez parce que vous l’avez appris. (Attention : il se
peut que le mot à décomposer n’en possède pas.)
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « Dans quel contexte », « utilise-t-on habituellement ce mot ? »
Définition du mot-clé « contexte » : synonyme du mot « circonstances ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer les circonstances dans lesquelles ce mot
est habituellement employé.
äProcéder par étapes
Interrogez-vous : à quel domaine appartient l’arboriculture ? À quelle occasion ce mot est-il em-
ployé ?
199
Français brevet Le sujet Pas à pas
4
a) äComprendre la question
Expressions-clés : « la figure de style utilisée ici », « Relevez », « un autre passage reprenant la
même figure de style ».
Définition de l’expression-clé « figure de style » : C’est un procédé qui consiste à rendre plus
expressif et plus convaincant ce qu’on veut dire. La figure de style frappe l’esprit du lecteur. On
dit alors qu’elle a un effet sur le lecteur.
Explication des expressions-clés : vous devez donner le nom de la figure de style utilisée ici puis
vous devez extraire du texte une figure de style identique.
äProcéder par étapes
Astuce : au brevet des collèges, il est souvent demandé aux élèves de repérer :
– les figures de style qui expriment une comparaison ;
– les figures de style qui expriment une idée d’insistance ou d’exagération ;
– les figures de style qui exprime une idée d’opposition ;
– les figures de style qui jouent sur les sons.
Pour identifier la figure de style, interrogez-vous :
1. La figure de style exprime-t-elle une comparaison implicite ou non ? Si oui, alors il peut
s’agir d’une comparaison, d’une métaphore, d’une personnification ou d’une allégorie.
2. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes (le comparé et le
comparant) à l’aide d’un outil de comparaison comme « tel », « pareil à » ou « comme » ?
Si oui, il s’agit alors d’une comparaison.
3. Est-ce que la figure de style opère un rapprochement entre deux termes mais sans qu’appa-
raisse le comparé, le comparant, le point commun, ou bien l’outil de comparaison ? Si oui,
il s’agit d’une métaphore.
4. Est-ce que la figure de style attribue étrangement des comportements humains à un objet
ou à un animal ? Si oui, il s’agit d’une personnification.
5. Est-ce que la figure de style est une idée abstraite représentée concrètement par un person-
nage placé dans une situation déterminée ? Si oui, il s’agit d’une allégorie.
6. La figure de style exprime-t-elle une idée d’insistance, de répétition ou d’exagération ? Si
oui, alors il peut s’agir d’une accumulation, d’une gradation, d’une anaphore, d’un paral-
lélisme ou d’une hyperbole.
7. La figure de style exprime-t-elle une idée d’atténuation ? Si oui, alors il peut s’agir d’un
euphémisme ou d’une litote.
200
Sujet 11 – Le sujet Pas à pas
8. La figure de style est-elle utilisée pour dire autrement quelque chose ? (Elle remplace alors
un terme par un autre terme ou par toute une expression.) Si oui, alors il peut s’agir d’une
métonymie, d’une synecdoque ou d’une périphrase.
9. La figure de style exprime-t-elle une idée d’opposition ? Si oui, il peut s’agir d’une anti-
thèse, d’un oxymore, d’une antiphrase ou d’un chiasme.
10. La figure de style joue-t-elle sur les sons ? Si oui, il peut s’agir d’une assonance, d’une
allitération ou d’une paronomase.
b) äComprendre la question
Expressions-clés : « qu’est-ce qui caractérise », « cette voix », « développez votre réponse », « en
vous appuyant sur les vers 1 à 15 ».
Définition du mot-clé « caractérise » : synonyme de l’expression « quelles sont les caractéris-
tiques, les propriétés ? »
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent les
caractéristiques de cette voix.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive des vers 1 à 15.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les caractéristiques de cette voix.
5
äComprendre la question
Expressions-clés : « où se trouve la petite fille ? », « Comment ce lieu est-il caractérisé ? », « Re-
levez au moins deux indices du texte pour justifier votre réponse. »
Explication des expressions-clés : vous devez extraire des mots ou expressions qui soulignent le
lieu dans lequel se trouve la petite fille et ses caractéristiques.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive des vers 16 à 19.
2. Repérez et relevez deux mots ou expressions qui expriment le lieu et ses caractéristiques.
6
äComprendre la question
Expressions-clés : « qui parle ? », « à qui ? » [oubli : corrigé à compléter], je ne comprends pas
ce qu’il faut compléter. Je reprends juste les termes de la question. « relevez deux indices pour
justifier votre réponse ».
201
Français brevet Le sujet Pas à pas
Explication des expressions-clés : vous devez extraire deux mots ou expressions qui précisent
l’identité du personnage qui prend la parole, à partir du vers 20.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive du vers 20 à la fin du texte.
2. Repérez et relevez lesmots ou expressions qui nous renseignent sur l’identité du personnage
qui parle.
7
äComprendre la question
Expressions-clés : « les deux lieux qui s’opposent dans cette strophe », « à quelle époque », « cha-
cun de ces lieux est-il associé ? ».
Explication des expressions-clés : vous devez identifier les lieux qui s’opposent dans cette strophe
et expliquer à quelle période chacun des lieux est associé.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de la strophe.
2. Identifiez les deux lieux qui s’opposent.
3. Interrogez-vous : à quelle période chacun d’eux fait-il référence ?
8
äComprendre la question
Expressions-clés : « quelles sont les causes », « de la détresse de la petite fille ? ».
Définition du mot-clé « causes » : synonyme de « les raisons ».
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer les raisons pour lesquelles la petite fille
pousse un cri de détresse.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une lecture attentive du vers 17 à la fin du texte.
2. Repérez et relevez des mots ou expressions qui expliquent pourquoi la petite fille pousse
un cri de détresse.
3. Reformulez ces mots ou expressions avec vos propres mots en vous efforçant de trouver
des synonymes.
202
Sujet 11 – Le sujet Pas à pas
9
äComprendre la question
Expressions-clés : « expliquez le jeu de sonorités du vers 20 », « relevez une autre expression qui
confirme votre interprétation ».
Définition de l’expression-clé « le jeu de sonorités » : le jeu sur les sons.
Explication des expressions-clés : vous devez expliquer ce que vous entendez lorsque vous pro-
noncez cette phrase. Puis vous devez extraire une expression qui justifie votre interprétation.
äProcéder par étapes
1. Prononcez ce vers.
2. Interrogez-vous : quelles sont les lettres que vous entendez ? Que signifient-elles ?
3. Repérez et relevez une expression qui confirme votre interprétation.
10
äComprendre la question
Expressions-clés : « le mode du verbe conjugué », « justifiez son emploi ».
Définition de l’expression « le mode du verbe » : le mode d’un verbe, c’est la manière ou la façon
dont un fait ou un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une action
réelle ? une action éventuelle mais dont la réalisation n’est pas certaine ? un ordre ? un souhait ?
Définition de l’expression-clé « justifiez son emploi » : vous devez exprimer pourquoi ce mode
est utilisé dans ce contexte particulier. Vous devez donc donner sa valeur.
Explication des expressions-clés : vous devez identifier le mode utilisé dans ces vers et vous devez
expliquer pourquoi il est utilisé dans ce contexte particulier.
äProcéder par étapes
1. Est-ce que le verbe exprime des faits ou des actions qui ont lieu véritablement, dans le réel ?
(Si oui, alors il s’agit du mode indicatif.)
2. Est-ce que le verbe exprime un ordre, un conseil ou un souhait ? Est-ce qu’il n’est accom-
pagné d’aucun pronom personnel ? (Si oui, alors il s’agit du mode impératif.)
3. Est-ce que le verbe exprime des actions ou des faits irréels ou possibles dont la réalisation
est soumise à des conditions ? Est-ce qu’il exprime un souhait ? (Si oui, alors il s’agit du
mode conditionnel.)
4. Est-ce que le verbe exprime une action éventuelle, dont on n’est pas sûr qu’elle se réalisera ?
Est-ce que cette action est envisagée selon le point de vue de celui qui s’exprime, selon ses
sentiments ? Est-ce que le sujet et le verbe sont précédés du mot « que/qu’ » ? (Si oui, alors
il s’agit du mode subjonctif.)
203
Français brevet Le sujet Pas à pas
11
äComprendre la question
Expressions-clés : « quels liens », « apparaissent dans ce poème », « entre les arbres et les en-
fants ? », « vous développerez votre réponse », « en vous appuyant sur l’ensemble du texte ».
Définition du mot-clé « liens » : ce qui établit entre des choses un rapport, en particulier logique
ou de dépendance (Larousse)
Explication des expressions-clés : vous devez extraire du texte des mots ou expressions qui sou-
lignent les rapports qu’entretiennent les arbres et les enfants.
äProcéder par étapes
1. Procédez à une relecture attentive de l’ensemble du texte.
2. Repérez et soulignez des mots ou expressions qui mettent en évidence les relations, les
rapports qu’entretiennent les arbres et les enfants.
II. Réécriture
äComprendre la question
Expressions-clés : « Réécrivez », « en mettant les verbes à l’imparfait », « en remplaçant « un
enfant » par « des enfants » ».
Explication des expressions-clés : vous devez effectuer deux modifications :
– modification 1 : les groupes nominaux singuliers « un enfant » deviennent des groupes nomi-
naux pluriel « des enfants » ;
– modification 2 : les verbes conjugués au présent doivent être conjugués à l’imparfait.
Cela engendre des modifications :
– au niveau des groupes nominaux singuliers « un enfant » qui se transforment en groupes nomi-
naux pluriels « les enfants » ;
– au niveau des déterminants possessifs qui expriment l’appartenance de l’enfant qui se trans-
forment en déterminants possessifs qui expriment l’appartenance des enfants ;
– au niveau de la conjugaison des verbes : les verbes conjugués au présent se transforment en
verbes conjugués à l’imparfait.
204
Sujet 11 – Le sujet Pas à pas
äMobiliser ses connaissances
Rappel de cours : les déterminants possessifs
Pronom personnel Déterminants possessifs masculin/féminin Déterminants possessifs pluriel
je mon/ma mes
tu ton/ta tes
il/elle son/sa ses
nous notre nos
vous votre vos
ils leur leurs
äProcéder par étapes
1. Soulignez les groupes nominaux « l’enfant » et transformez-les en groupes nominaux « les
enfants ».
2. Soulignez les verbes dont les groupes nominaux « les enfants » sont sujets et modifiez les
verbes conjugués : transposez-les à l’imparfait.
3. Soulignez les déterminants possessifs qui désignent la possession de « l’enfant » et
transformez-les en déterminants possessifs qui désignent la possession « des enfants ».
4. Soulignez les autres verbes conjugués, faites une flèche vers leurs sujets et transformez ces
verbes conjugués au présent en verbe conjugués à l’imparfait.
III. Dictée
Voir le corrigé.
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
äComprendre un sujet et procéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte que je dois
écrire.
Ici, je souligne : « vous gardez un souvenir d’enfance situé dans un cadre naturel ».
Définition de l’expression-clé « cadre naturel » : la nature. Ex. : la forêt, la campagne, le désert,
la montagne...
205
Français brevet Le sujet Pas à pas
3. Je repère et je souligne la forme du texte que je dois écrire. Par exemple des mots comme « une
lettre », « un article », « un récit », « un dialogue », « une narration ».
Ici, je souligne « racontez cet épisode ». Je dois donc rédiger un récit.
4. Je reformule ce que je dois faire.
Je sais que je dois écrire un récit dans lequel je raconte un souvenir d’enfance. Je dois raconter cet
épisode et le lieu où je me trouvais. Ce lieu se situe obligatoirement dans un cadre naturel.
5. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le ou les types de texte que je
vais devoir écrire.
Comme je sais que je dois écrire un récit à cause de l’expression « Racontez cet épisode », j’en
déduis que le type de texte sera narratif. Je conjugue les verbes au passé simple et à l’imparfait.
Ici, je souligne aussi « décrivez ce lieu ». Je sais donc que mon texte comportera un passage
descriptif dans lequel je décris le cadre naturel. Dans ce cas, je conjugue les verbes à l’imparfait.
6. Je m’interroge pour trouver des idées : pour cela, je reprends les mots-clés qui indiquent le
thème du sujet.
Ici, « un souvenir d’enfance situé dans un cadre naturel ». Quel souvenir puis-je sélectionner ou
inventer ? Quel cadre naturel puis-je choisir ? Quelle aventure serait-il intéressant de développer ?
7. J’établis le plan de mon devoir.
Type et forme du texte Idées à développer Temps à utiliser et outils
Récit/Description La description du cadre naturel. L’imparfait.
Des adjectifs variés, des
compléments du nom, des
propositions relatives pour
enrichir la description.
Du vocabulaire précis (couleur,
aspect).
Le champ lexical de la nature.
Des verbes de perception
comme admirer, observer,
contempler, entendre.
Des comparaisons pour évoquer
la nature.
Récit/Narration
Éventuellement des phrases qui
décrivent encore la nature
Éventuellement des passages
dialogués si vous faites
intervenir un autre personnage
Je raconte mon souvenir
d’enfance. Je fais part d’un
épisode que j’ai vécu dans ce
cadre naturel.
Le passé simple et l’imparfait.
Le présent.
8. Je relis attentivement mon devoir.
206
Sujet 11 – Le sujet Pas à pas
Sujet de réflexion
äComprendre un sujet
C’est un sujet qui vous demande de produire un texte argumentatif.
Un texte argumentatif se compose de plusieurs parties :
→ Une introduction, dans laquelle on explique le thème et la thèse qu’on choisit de défendre :
on explique pourquoi on choisit cette thèse.
→ Un développement, qui est constitué de trois parties, chacune suivant ce modèle :
– On développe un premier argument en répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
– On illustre cet argument avec un exemple précis et concret qu’on choisit dans la réalité.
→ Une conclusion, qui synthétise ce que vous avez montré et qui propose une nouvelle question
concernant le même thème ou qui ouvre la réflexion vers d’autres domaines possibles.
äProcéder par étapes
1. Je lis attentivement le sujet.
2. Je repère et je souligne d’une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les
parties.
Ici, je souligne : « qu’est-ce qui pousse les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? ».
3. Je propose une définition des mots-clés.
Définition de l’expression-clé « qui pousse » : synonymes de « pousser quelqu’un à faire quelque
chose » : inciter quelqu’un, l’engager à faire quelque chose (Larousse).
4. Je repère la forme du texte que je dois écrire.
Comme il s’agit d’un sujet de réflexion, je sais que je dois développer un texte de type argumentatif
composé d’arguments et d’exemples. En témoigne l’expression-clé « Vous donnerez votre réponse
selon un développement argumenté ». Je conjugue donc les verbes au présent.
5. Je reformule ce que je dois faire.
À l’issue de cette analyse, je sais que je dois écrire un texte argumentatif dans lequel je dois
exprimer une opinion personnelle étayée par des arguments à propos du sujet suivant : qu’est-ce
qui incite ou engage les êtres humains à vouloir retrouver la nature ?
6. Je m’interroge pour trouver des arguments et des exemples : pour cela, je reprends les mots-clés
qui indiquent le thème du sujet.
207
Français brevet Le sujet Pas à pas
Ici, « qu’est-ce qui pousse les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? »Quelles sont les raisons
ou les événements qui incitent les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? Que font-ils pour
la retrouver ? À quelles occasions y parviennent-ils ? Que leur apporte la nature ? Pourquoi est-il
essentiel pour les êtres humains de retrouver parfois la nature ?
7. J’établis le plan de mon devoir.
L’introduction
Elle doit servir à exposer le problème et à introduire le thème.
Partez par exemple de l’idée qu’il serait plus sain de retrouver la nature.
Vous devez rédiger votre introduction au présent.
Le développement de l’argumentation
Il devra comporter deux ou trois parties. Vous articulerez votre réflexion autour de l’idée que
l’humain aurait intérêt à se rapprocher de la nature.
Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l’expliciter à l’aide d’un
exemple. Il y a aura donc autant de parties que d’arguments et d’exemples (dans la limite de
trois).
Tout comme dans l’introduction, le temps utilisé sera le présent.
Il faudra veiller à utiliser :
– des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement...) ;
– des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par
conséquent, donc, ...) ;
– des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de
convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination.
La conclusion
La conclusion du devoir doit être l’occasion de faire un bilan sur le sujet et d’insister éventuelle-
ment sur la nécessité de retrouver la nature.
8. Je relis attentivement mon devoir.
Le thème de la nature dans les programmes de collège
Programme de sixième : « Initiation à la poésie », les Fables de Jean de La Fontaine (choisies
dans les Livres I à VI).
Programme de cinquième : « Récits d’aventures », Robinson Crusoé, Daniel Defoe ; L’Île au
trésor, Robert Louis Stevenson ; Croc-Blanc et L’Appel de la forêt, Jack London ; Le Lion, Joseph
Kessel ; Vendredi ou la Vie sauvage, Michel Tournier.
208
Sujet 11 – Le sujet Pas à pas
Programme de quatrième : « Poésie : le lyrisme », Moyen Âge : Rutebeuf, François Villon ;
XVIe siècle : Louise Labé, Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard ; XIXe siècle : Marceline
Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Alfred de Musset,
Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Jules Laforgue.
Vers la classe de seconde : le thème de la nature
Les Confessions, Rousseau ; La poésie romantique : Méditations poétiques, Lamartine ; Le Lys
dans la vallée, Balzac.
209
Français brevet Le corrigé
I. Questions
1 Ce texte est poétique car il est composé de
strophes et de vers. Par ailleurs, il contient des
rimes comme le montrent les mots « entend »
et « enfant ». Enfin le texte est riche en images :
« Les arbres parlent arbre / comme les enfants
parlent enfant ».
2 Les mots « langue », « argot », « disent » et
« parlent » appartiennent au champ lexical de
la parole. La parole est attribuée aux arbres.
3 a) Le mot « arboriculture » est composé
d’un radical, « arbori », qui fait référence aux
arbres, et d’un suffixe, « culture ». Ce suffixe
fait référence à ce qu’on cultive. Le mot « ar-
boriculture » signifie donc le fait de cultiver les
arbres, de les aider à pousser, à grandir.
b) On utilise ce mot dans un contexte paysager,
quand on veut évoquer le domaine d’un métier.
4 a) La figure de style utilisée ici est la per-
sonnification. En effet, on attribue une caracté-
ristique humaine (« la voix ») à un élément na-
turel, l’arbre. L’expression « lorsqu’ils parlent
des humains » est aussi une personnification.
b) Cette voix a pour caractéristique de n’être
entendue que par les enfants : « l’arbre répond
/ l’enfant entend ».
5 La petite fille est dans « un square ». C’est
un lieu triste et abandonné : « ciment armé »,
« herbe morne », « terre souillée ».
6 Les expressions « j’étais si heureuse »
et « n’oubliez pas votre petite amie » nous
montrent que la petite fille du square est le per-
sonnage qui parle.
7 Le square bétonné symbolise l’époque ac-
tuelle. Il s’oppose à la forêt d’arbres, témoi-
gnage d’une époque révolue, au cours de la-
quelle la nature avait encore de l’importance.
8 La petite fille pousse un cri de détresse car
elle est effrayée à l’idée d’être oubliée par des
arbres qui disparaissent au profit du ciment :
« la tristesse d’être abandonnée / qui me fait
crier au secours / ou la crainte que vous m’ou-
bliiez / arbres de ma jeunesse ». Elle exprime
aussi sa détresse car elle a peur de voir dis-
paraître ce lieu qui lui procurait du bonheur :
« J’étais si heureuse dans la foule / la foule verte
de la forêt ». Ce cri de détresse témoigne aussi
de sa nostalgie de l’enfance.
9 À l’oral, on entend les lettres S.O.S. Cette
interprétation est confirmée par l’expression
suivante : « me fait crier au secours ». En ef-
fet, un S.O.S. est un signal de détresse que l’on
envoie quand on a besoin d’aide ou de secours.
10 Le verbe « N’oubliez pas » est au mode
impératif. La petite fille utilise le mode impé-
ratif pour s’adresser au lecteur. Elle lui donne
un conseil.
11 Le langage de l’arbre est uniquement com-
pris par les enfants : « l’arbre répond / l’enfant
entend ». Par ailleurs les arbres permettent à
la petite fille d’être heureuse lorsqu’elle joue :
« J’étais si heureuse dans la foule / la foule verte
de la forêt / avec la crainte de me perdre / et la
crainte de me retrouver ». L’arbre est aussi un
symbole de la jeunesse et de l’enfance (« arbres
de ma jeunesse »), ce qui peut expliquer la rela-
tion magique que la fillette entretient avec eux.
210
Sujet 11 – Le corrigé
II. Réécriture
Quand des enfants de femme et d’homme
adressaient la parole à un arbre
l’arbre répondait
les enfants entendaient
Plus tard les enfants
parlaient arboriculture
avec leurs maîtres et leurs parents
III. Dictée
Le texte est un extrait de conte. Les verbes sont au conditionnel, au passé simple, à l’imparfait et
au présent. Chaque verbe s’accorde avec son sujet :
– des verbes à l’imparfait : les terminaisons sont identiques pour tous les verbes (-ais, -ais,
-ait,-ions, -iez, -aient) : « il ne se doutait pas », « une autruche le suivait et dévorait les
cailloux » ;
– un verbe au passé simple en er : « le petit Poucet... sema » ;
– des verbes conjugués au présent de l’indicatif, à la troisième personne du singulier : les termi-
naisons varient selon le groupe auquel appartient le verbe. Les verbes du premier groupe, en
er ont une terminaison en e : « Le petit Poucet se retourne », « Il passe ». Ceux du troisième
groupe ont une terminaison en d pour les verbes en -dre (« il entend ») ou en -t (« se dit-il »,
« il... voit »). Au présent de l’indicatif, à la troisième personne du singulier, le verbe « être » :
« C’est la vraie histoire », « c’est », « il est », « C’est ».
Les participes passés s’accordent avec le sujet : « c’est arrivé », « il est perdu ».
Les participes employés comme adjectifs et les adjectifs s’accordent avec le nom qu’ils qualifient :
« le petit Poucet abandonné », « la vraie histoire », « une musique brutale ».
Plusieurs mots comportent une consonne redoublée : torrent, trompette, nouvelle, feuillage.
« Caillou » s’écrit avec un x au pluriel.
Il ne faut pas confondre les homonymes « c’est/s’est/ses/ces/sait », « ça/sa », « tout/tous ».
Attention à l’orthographe de « celle-là ».
Derrière l’expression « plus de », on trouve des noms au singulier ou au pluriel en fonction du
sens : « plus de cailloux » => s’il y en avait, il y en aurait plusieurs d’où le pluriel ; « plus de retour,
plus de maison, plus de papa-maman » => s’il y en avait, il y en aurait généralement un ou une
seule.
211
Français brevet Le corrigé
Plusieurs noms ou groupes nominaux sont au pluriel. Un déterminant pluriel les introduit : « des
cloches », « des trompettes ». Le sens indique qu’ils sont au pluriel : « un orage de bruits » (dans
un orage, il y a plusieurs bruits).
IV. Rédaction
Sujet d’imagination
Quand j’étais petite, j’habitais une maison à la campagne. Au loin, j’apercevais l’école : je m’y
rendais tous les matins à pied. Des champs immenses de fraises juteuses et des arbres regorgeant
de pommes s’étendaient à perte de vue. Je me promenais régulièrement à travers les herbes hautes
et verdoyantes et je m’abritais du soleil sous les branches des tilleuls majestueux. Les roses et
la lavande inondaient le jardin de leur parfum doux et raffiné. Aux alentours, il y avait un vieil
arbre dans lequel on avait construit une cabane, des chemins de terre et un champ de pommiers,
mon terrain de jeu préféré pour d’interminables parties de cache-cache. C’était un lieu idyllique,
propice à la fois aux jeux, au calme et à la sérénité.
Comme tous les ans, on fêtait le 14 juillet à notre manière. Traditionnellement, ma mère m’offrait
une pochette de feux d’artifice et tous les voisins et leurs enfants se réunissaient au bout du chemin
de terre, qui prolongeait notre rue. Dans la nuit épaisse, nousmarchions vers le lieu que nous avions
choisi pour tirer nos feux d’artifice. L’atmosphère était particulière car nous ne distinguions pas les
visages des uns et des autres. Je humais l’air si particulier de la campagne en été. Nous arrivâmes
au bout du chemin. Devant nous s’étendait une immense plaine.
Mon père tira le premier feu d’artifice. Une détonation retentit et le ciel noir s’illumina d’une
couleur bleue. Tout à coup, nous entendîmes un bruit étrange et inquiétant : il semblait venir d’un
fourré. Personne ne s’inquiéta et ne s’appesantit. Pour nous faire peur, un de mes voisins fit éclater
un pétard énorme et tout le monde sursauta. Mais le bruit persista. C’était comme un miaulement.
Alors un de nos voisins alluma sa lampe torche et nous aperçûmes un faon, immobile et apeuré.
Il semblait blessé à la patte et avait été apparemment abandonné. Il fallut cesser le feu d’artifice
car il était urgent de s’occuper de l’animal. J’étais très émue de voir pour la première fois de
ma vie un faon de si près. Un des voisins partit chercher sa camionnette tandis que nous autres,
nous observions avec étonnement et fascination cet animal sauvage, effrayé et recroquevillé sur
lui-même. Les adultes déplacèrent avec précaution le faon du fourré vers la camionnette. Le voisin
conduisit l’animal blessé chez un vétérinaire qu’il connaissait personnellement. J’appris un peu
plus tard que le faon avait été sauvé.
212
Sujet 11 – Le corrigé
Sujet de réflexion
Randonnées dans le désert ou à la montagne, séjours dans un hameau de campagne ou descentes
de fleuves sur une péniche, les hommes semblent apprécier de plus en plus le contact avec la
nature et certains choisissent même d’abandonner leur appartement parisien pour s’installer dans
un décor bucolique de province. Il est alors intéressant de se demander ce qui les incite à vouloir
retrouver un environnement naturel.
Tout d’abord, il est évident que les gens souffrent de la pollution de l’air et sont gênés par les bruits
multiples qui les agressent au quotidien. L’été, ils choisissent souvent de se rendre à la campagne
pour profiter du calme et des promenades au grand air. Par exemple, ma tante habite à Paris et se
plaint sans cesse du bruit de la rue, des odeurs et du rythme trépidant des voyageurs dans le métro.
Elle est ravie de pouvoir passer quelques jours dans sa maison de campagne entre les cyprès et
les vignes. Elle affirme que le fait d’être au calme, loin de l’agitation de la ville, lui permet de se
retrouver, de tisser à nouveau le lien d’appartenance qui nous unit à la nature éternelle. Cette idée
est corroborée par le film Into the Wild, où le personnage principal, pourtant promis à un brillant
avenir professionnel, décide de fuir la ville pour vivre en totale harmonie avec la nature.
Par ailleurs, dans une étude publiée en 2012, la fondation de Dublin a montré que les conditions
de travail sont anormalement difficiles, tant sur le plan physique que sur le plan psychique. Dès
lors, la pratique de la marche à pied en forêt, sur un chemin fluvial... permet d’apaiser les tensions
du corps et de l’esprit ; elle favorise ainsi le retour à une sorte d’harmonie intérieure. En effet,
certaines étudesmédicales montrent qu’à l’issue d’unemarche en forêt, le taux de cortisol salivaire
(hormone du stress) est à un niveau de concentration moins élevé qu’il ne l’est après la marche en
zone urbaine.
Enfin, on peut assurément considérer que les gens éprouvent le désir de se rapprocher de la nature
authentique lorsqu’ils souhaitent manger davantage de produits bio ou des légumes et des fruits en
vente directe de la ferme. Vouloir retrouver le vrai goût des aliments souligne incontestablement
un retour à la richesse et à la vertu nourricière de la nature. Par exemple, depuis quelques années,
se sont développées des AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne). Or, une
AMAP naît en général de la rencontre d’un groupe de consommateurs et de producteurs prêts à
entrer ensemble dans une démarche commerciale concernant aussi bien les fruits, les légumes que
le fromage ou la viande. Cela montre bien le désir des citoyens et des responsables de renouer un
lien profond avec la nature.
En définitive, si l’homme moderne est plus que jamais aliéné par sa vie professionnelle et cita-
dine, la nature demeure pour lui un refuge dans lequel il peut puiser du calme et recouvrer une
forme de sérénité. Mais, de nos jours, la nature semble aussi l’objet d’une reconquête car le fait
de consommer des produits authentiques et savoureux devient un moyen de remettre la nature au
centre de son existence pour, selon l’expression de Montaigne, « bien faire l’homme ».
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