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N° 24 - Janvier 2015 Brest, ville Art nouveau et Art déco Brest, ville Art nouveau et Art déco

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Page 1: Brest, ville Art nouveau et Art déco · L’art nouveau va naître de la confusion de savoir-faire. Les métiers de l’architecture, de la céramique, du verre, de l’ébéniste-rie,

N° 24 - Janvier 2015

Brest,ville Art nouveau

et Art déco

Brest,ville Art nouveau

et Art déco

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EditorialUne ville, qu’elle que soit sa dimension, est un lieu

de vie en perpétuelle construction et renouvellement.Le visage d’une ville n’est jamais figé et se nourrit

de multiples influences, proches ou lointaines,passées et présentes. Ceci est particulièrement vraipour Brest dont les clés de la complexité de l’histoirese livrent progressivement à nous tous par les travaux

des chercheurs et historiens, par les initiativesindividuelles ou collectives, par les projets culturels…

Autant d’occasions de mieux comprendre la ville,de mieux mettre en lumière et en valeur sites,

monuments et moments forts de l’histoiredes habitants.

Numéro après numéro, Patrimoines Brestois nous a,à sa manière, ouvert des perspectives nouvelles surla richesse de notre ville et de l’histoire des femmes

et des hommes qui l’ont façonnée. Ce premiernuméro de 2015 montre une fois encore combien

il reste à découvrir, à faire vivre, à mettre en valeur...

La démarche de labellisation Ville d’Art et d’Histoireengagée par la ville porte tout cela : comprendrela ville telle qu’elle existe, donner à tous les outils

de compréhension de son histoire et des liensavec le territoire qui l’entoure, participer ensemble

à son avenir et y faire vivre pleinement,la culture au quotidien, sous ses multiples formes.

Ce projet Ville d’Art et d’Histoire qui s’engage,sera une belle démarche collective

avec les Brestoises et les Brestois. •

Gaëlle Abily,Adjointe au Maire de Brest en charge de la Culture

“Art nouveau”entre continuité et rupturevers “l’Art déco”…et le modernisme

Dossier

La révolution industrielle du XIXème siècleavait, dans sa brutalité, profondémentet durablement changé le quotidiendes êtres humains. En oppositionà une certaine banalité des formesartistiques et architecturales,l’art nouveau, imprégné de formesobservées dans la nature,définit de 1890 à 1914 une nouvelleesthétique du mouvement.La pierre, la brique, la céramique utiliséeau-dessus des fenêtres et des portes,le fer et la fonte pour les balconspermettent de s’affranchir du classicismeet d’éviter la monotonie des façades. Les arts décoratifs et la révolutionindustrielle avaient montré le cheminde l’association de matériaux divers :béton armé, fonte, acier, verremais aussi matériaux plus anciennementutilisés : la brique rouge, le bois.Avec “l’art nouveau” s’affirme l’idéed’écarter toute référence au classicisme.

Couverture : Cours Dajot, maison Crosnier

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Deux courants architecturaux vont progressive-ment naître de l’utilisation des nouveaux maté-riaux. • L’un met l’accent sur les percements, la cou-verture en terrasse. L’apparence du béton estalors dissimulée par un parement de brique par-fois agrémenté de céramique polychrome.L’acier permet aussi maintenant de résoudre laquasi totalité des défis techniques et esthé-tiques, comme sur le pont Alexandre III à Paris.

• L’autre cherche à mettre en valeur l’ossaturebéton pour elle-même. François Hennebique en ainventé le procédé en 1892.L’apparition de l’ascenseur bouleverse la valeurimmobilière : à l’agrément du bel étage se sub-stitue celui des étages supérieurs avec terrasseet vue panoramique.Les industriels des matériaux céramiques, enmettant des produits nouveaux résistant au gel,vont permettre de moduler la décoration exté-rieure des bâtiments. Surtout connu pour samission de restauration du patrimoine médiévalmais aussi pour le courant “gothique naturaliste”qu'il crée, Violet Le Duc va, par “ses entretienssur l’architecture” publiés entre 1863 et 1872,annoncer la modernité et la naissance de l’artnouveau (Guimard, Horta, Gaudi…).

“Il faut être vrai selon le programme, vrai selonles procédés de construction”.

“La nature est le plus grand bâtisseur et ellene fait rien de parallèle et rien de symétrique.”

La Gare de Tours est un exemple du mixageentre pierre et acier.

Le pont Alexandre III - 1897-1900

La Gare de Tours

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L’art nouveau va naître de la confusion desavoir-faire. Les métiers de l’architecture,de la céramique, du verre, de l’ébéniste-rie, de la mosaïque vont réunir les nomsde Guimard, Sauvage, Majorelle, Gallé,Daum, L’école de Nancy… L’idée est de s’écarter des principes del’unité en assemblant des matériauxdivers dans une esthétique de la com-plexité. Pierres de taille, meulières en

briques de tonalité variée, émaillée ounon, profilés de fer rigide, arabesquesde fer forgé, éléments de fonte, tôledécoupée.La maison “art nouveau” offre une hautevaleur d’usage par une distribution et unconfort étudiés : toilettes et salle d’eausont associés à la chambre. Son esthé-tique est fidèle aux principes rationalis-tes de l’architecture médiévale et àceux du naturalisme.Mise en évidence du bow-window ; dé-cor sculpté dans la pierre à motifs flo-raux. Les baies vitrées présentent desrosaces d’inspiration gothique ou desformes arquées évoquant les branchesd’un arbre.Odorico venu d’Italie et d’autres mosaïs-tes agrémentent les intérieurs.

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Les réalisations vont être méprisées jus-qu’à une grande exposition en 1964 sur“Les sources du XXème siècle”. En 1970, leMuseum of Modern Art de New York expo-se Guimard, redécouvert par les peintresdu XXème siècle, surtout Dali.La rupture occasionnée par la premièreguerre mondiale ainsi que l’Exposition inter-nationale des arts décoratifs et industrielsmodernes à Paris en 1925 vont mettre enlumière un nouveau style : “l’Art Déco”. Tandis que l’Art Nouveau se caractérisait pardes formes végétales, courbes et ondulan-tes, l’architecture Art Déco est plutôt rectili-gne. Droites, zigzags, chevrons, arc concen-triques sont fréquents. L’exotisme (Egyptien,Asiatique, Maya…) l’influence aussi.

Le Modernisme naissant après la pre-mière guerre mondiale va s’affirmeraprès 1930 avec Le Corbusier, leBauhaus…

“Adapter la forme à la fonction.”A Brest, Urbain Cassan, élève de LeCorbusier, est l’architecte de la nouvel-le gare, achevée en 1936. Les archi-tectes Gravereaux et Lopez construi-sent le nouvel hôpital Morvan.

Le Brest de la Reconstruction va per-mettre l’expression de différents cou-rants architecturaux : modernisme,néoclacissisme… •

Gilbert Elleouët

Cours Dajot,maison Crosnier.Rosace et ogive gothiques

Boulevard Gambetta : immeubles art déco…

Immeuble rue Jean Jaurès Immeuble rue Jean Jaurès

L’hôpital Morvan Gravereaux et Lopez

Immeuble d’Aimé Freyssinet, 1924Rue d’Aiguillon

Décor d’inspiration Art déco.1, rue de Siam

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Longtemps ignorée, peut-être parce que troprécente, l’architecture de la reconstruction bres-toise est plus originale que celle de certaines deses congénères françaises. Elle est sutout l’héri-tière en droite ligne de celle des années 1930 :épurée, utilisant ce nouveau matériau qu’est lebéton, restreignant la décoration à quelques sob-res éléments de corniches, moulurations, ferron-neries de garde-corps ou modillons, appliques etocculi. Les différences de traitement du béton(grésé, peigné, lissé…) sous et au-dessus desouvertures et en revêtement de façades, la com-position de véritables “tableaux” de façades avec lejeu de moulures béton autour des ouverturesagrémentent nombre de bâtiments. La monochro-mie d’une ville baptisée longtemps “Brest laBlanche” a longtemps dissimulé l’originalité d’unereconstruction variée. •

Hugues Courant

L’architecturede la Reconstruction brestoise

Rue Jean Jaurès,immeuble art nouveau,

début XXème

Gare de Brest,le modernisme

selon Urbain Cassan,1937

Immeuble de la Reconstruction, rue Parmentier avec reprise de l'oculus envogue dans les années 1930 et ouvertures en "tableaux encadrés".Les couleurs soulignent les éléments décoratifs.

5 place Nicolas Appert

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culus en 5 place Nicolas Appert 50 rue Anatole France, Saint-Pierre Quilbignon

Immeubles art décoréalisés par Mauriceet Joseph Philippe.Documents issusdu fonds Maurice Philippe,en dépôt aux archives.

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De l'Art nouveau à l'Art déco dans l'art du livre

A la fin du XIXe siècle, l’Art nouveauabolit les frontières entre arts majeurset arts mineurs et, par ses lignessinueuses et ses formes organiques,rompt avec l’académisme dominant.Les préceptes de ce style ont alorsune grande influence sur les arts gra-phiques, notamment l’art du livre quise renouvelle en profondeur.La bibliophilie ou le goût pour le “beaulivre” connaît alors une grande ferveur.En réaction contre l’industrialisation etles produits de masse, le beau livreest produit en quantité confidentielle etréalisé avec des matériaux nobles.L’époque voit la création de remarqua-bles livres illustrés, instaurant un dia-logue nouveau entre le texte et l’ima-ge. L’attention portée à la typographieet la résurgence d’élé-ments décoratifs issusdu livre ancien (vignet-tes, fleurons, lettrinesdécorées…) confèrentau livre une nouvellepréciosité. C’est égale-ment à l’Art nouveauque l’on doit le chefd’œuvre d’un genre àses débuts : la bandedessinée avec LittleNemo in Slumberland(1905-1914) de l’amé-ricain Winsor McCay.

Georges Fragerolles (poème et musique), Henri Rivière (gravure sur bois), L’Enfant prodigue, Paris, Flammarion etEnoch, 1895. La typographie, les vignettes, cachets et fleurons sont de Georges Auriol. Concepteur de plusieurscaractères d’imprimerie, Auriol inspirera Hector Guimard pour le lettrage des stations du métro parisien.

Winsor McCay,Little Nemo in Slumberland,Paris, Editions Pierre Horay, 1974.Fac-similé de la planchedu 26 juillet 1908.

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La reliure est elle aussi en plein renou-veau et acquiert une indépendance parrapport au contenu du livre. MariusMichel, le relieur le plus emblématiquede l’Art nouveau, n’hésite pas à allierdifférents cuirs dans une harmonie decouleurs et de motifs floraux ou végé-taux. Il marque le début de l’avène-ment de la reliure de création qui per-durera dans des styles successifsdurant tout le XXe siècle.Alors que l’Art nouveau s’essouffle,l’Exposition des arts décoratifs et indus-triels modernes organisée à Paris en1925 consacre un nouveau style, repo-sant sur des lignes épurées et des for-mes géométriques, inspirant un esthé-tisme plus fonctionnel : l’Art Déco. Contrairement à l’Art nouveau qui confieà l’artiste une place fondamentale, l’ArtDéco consacre l’ingénieur et le designer.Maximilien Vox, graveur et typographefrançais, bouleverse les vitrines deslibrairies avec ses créations de couver-tures de livres. Chargé par BernardGrasset de penser l’esthétisme gra-phique de la collection Les Cahiersverts, Vox obtient pour son travail, en1926, le très convoité Prix de Rome :la bourse américaine pour l’art et la pen-sée française, aussi appelé PrixBlumenthal. Une nouvelle ère graphiquepour le livre commence. •

Anaïs Kerléo

Claude Augé (sous la dir.), Nouveau Larousse illustré :dictionnaire universel encyclopédique, Paris, Larousse 1898-1901.Le fameux logotype La semeuse soufflant sur une fleur de pissenlitdu dictionnaire Larousse a été réalisé par Eugène Grasset.

Pierre Benoit (texte), Lobel-Riche (eaux-fortes), L’Atlantide, Paris, A. Michel, 1922.La reliure résolument Art nouveau a été réalisée par René Kieffer.Kieffer a été formé dans l’atelier de Marius Michel.

Louis Hémon,Maria Chapdelaine,Paris, EditionsGrasset, 1921.La couvertureest signéeMaximilien Vox.

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• Quelles ont été les influences dePierre Péron au début de sa car-rière ?

Pierre Péron a peint très tôt, très jeuneet d'une façon très classique. Mais dèsses premiers dessins, il a le sens du gra-phisme, des lignes, de l'organisationvisuelle. Après son bac, il est élève auxBeaux-Arts de Brest, puis de Nantes.Dès 1924, il collabore à la Dépêche deBrest, il n'a alors que 19 ans et com-mence ses caricatures, qu'il poursuivrajusqu'en 1939. Il monte à Paris en1927 pour travailler dans la publicité, ilcrée même des affiches pour obtenirdes commandes. Avec la crise, les com-mandes se réduisant, il entre commeprofesseur de dessin de la ville de Saint-Denis, puis de Paris.

• Il intègre rapidement le groupe desSeiz Breur. S'agissait-il d'un acte defidélité ou d'une véritable adhésion ?

Lorsqu'il débarque à Paris, Pierre Péronrencontre plusieurs des créateurs desSeiz Breur qui souhaitent moderniserl'art breton, le débarrasser des “biniou-series” héritées du XIXème siècle. Il adhè-

re rapidement au mouvement, mais ilest surtout Seiz Breur parce qu'il estcopain avec René-Yves Creston et Xavierde Langlais. Par la suite, le mouvementest rapidement devenu très dogmatiqueet Pierre Péron, qui avait un esprit deliberté trop grand pour obéir, s'en estprogressivement éloigné.

• Quelles sont ses principalescontributions aux Seiz Breur ?

Avec son ami Creston et GermaineJouan, il s'est surtout occupé de la déco-ration du pavillon de la Bretagne, à l'oc-casion de l'exposition universelle de Parisde 1937. Il a également réalisé des ima-ges de saints bretons et les gravures deLa Légende de Salaün Ar Foll.

• Il a fait preuve d'un talent remar-quable dans ses créations “Art déco”,les bijoux Kelt ou plus encore dansses affiches. Sa peinture est enrevanche demeurée généralementplus classique, moins datable, com-ment expliquez-vous cela ?

On peut dater ses affiches parce quec'est un travail professionnel, il voulait en

L’entretienFrançoise et Yves-Marie Péron

“Graphisme et humour,je crois que c'est peut-êtrece qui caractérise le mieuxPierre Péron.”

Pierre Péron (1905-1988) est probablement le plus célèbre artiste brestoisdu XXème siècle. Son œuvre a toutefois souvent été réduite à quelques tableauxde Brest et à ses nombreux dessins humoristiques essentiellement parus dansla Dépêche de Brest, comme le souligne son fils Yves-Marie : “Mon père, cequi lui a collé à la peau, c'est Jean Quéméneur et toutes les blagues, les cari-catures”. Or cette œuvre, lorsque l'on prend la peine de s'y arrêter plus lon-guement, recèle des richesses insoupçonnées, dévoilant un grand artiste auxmultiples facettes. Depuis sa mort, son fils et sa belle-fille Françoise occupentune grande partie de leur temps à le faire mieux connaître.L'ensemble de sa production des années 1930 illustre parfaitement l'éten-due de ses ressources et de son talent.

Caricature d'Albert Sarrault,Péron, 1933

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faire quelque chose. C'est également lecas de la décoration du cinéma Armoren 1932, qui est une commande et esttypiquement Art déco. Dans cet espritmoderne il a aussi créé des meublespour son studio de Paris. Pour le reste,il pouvait passer dans la même journéed'un style à un autre, il n'était absolu-ment pas systématique, il repartait tou-jours avec la fraîcheur de son intention.Il disait : “L'art est synonyme de recher-che. Je n'aime pas les routes droites. Jeleur préfère les petits chemins qui meconduisent, en musardant, vers unemême destination”.

• Il a conçu à Saint-Pierre, une mai-son baptisée “Kornog”, particulière-ment empreinte de modernité.Quelle place occupe-t-elle dans sonœuvre ?

Pierre Péron, quand il en a eu lesmoyens, a décidé de se faire construireune maison à côté de celle de ses beaux-parents à la Grande-Rivière. Il tenait àconcevoir sa maison-atelier et il s'estinspiré du mouvement Bauhaus alle-mand, qui voulait mettre à la portée detous des œuvres belles et contemporai-nes. Cette maison, hélas soufflée de l'in-térieur pendant la guerre, fut d'aprèsDaniel Le Couédic la première de ce typeconstruite dans la région. Elle représen-te une parfaite illustration de son passa-ge chez les Seiz Breur. •

Paula Fourdeux et André Hascoët

A lire :Françoiseet Yves-Marie Péron,P. Péron de A à Z,Coop Breizh, 2002

Françoiseet Yves-Marie Péron,Tous les Brestde Pierre Péron,Coop Breizh, 2014

Deux expositions Pierre Péron en 2015 :• Avril-septembre, musée de la Marine• Juillet-décembre 2015,

musée des beaux-arts

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Archives municipales et communautaires

Les actualités

AcquisitionsLa Bibliothèque a récemment acquisdeux ouvrages remarquables :

Le journal de bordde l’aspirant JeanceRédigé à bord du navire école L’Iphigénieentre le 16 janvier et le 22 avril 1896. Latenue d’un journal de bord était un exercicedemandé aux élèves-officiers. Celui de l’aspi-rant Jeance relate son périple de la baie desSaintes aux Antilles jusqu’au port de Sfax en

Tunisie. Outre les observations et descrip-tions d’exercice de navigation, le journal estmagnifiquement illustré de neuf dessins fine-ment exécutés à la plume, indiquant les prin-cipaux mouillages de l’expédition.

Le dernier livre d’artistede Jean-Pierre Blaiseintitulé Wrac’h à la rondeLes estampes imprimées en taille-douce del’artiste accompagne un récit de Jean-AlbertGuénégan, relatant son séjour à Roc’h Gored,à l’entrée de l’Aber Wrac’h, en avril 2013.Wrac’h à la ronde témoigne des moments

d’émerveillements de ce site enchanteur pro-pice à l’imagination.

MuséeLumière sur les collections du musée Les maîtres italiensdu musée de BrestJusqu’au 8 février 2015L’Italie en Bretagne ? L’idée peut semblerétrange. C’est pourtant à un voyage outre-monts que le musée des beaux-arts vous invi-te en exposant les plus beaux tableaux italiensdu XVIIe au XVIIIe siècle conservés à Brest.Cette exposition s’attache à présenter demanière inédite le riche fonds de peinturesitaliennes du musée, restaurées et documen-tées à partir de sources nouvelles. Au seind’une grande variété de sujets - natures-mor-tes, paysages, portraits, tableaux historiqueset mythologiques - l’exposition présente une

trentaine d’œuvres de grands maîtres,comme Pompeo Batoni, Jacopo Amigoni,Giacinto Diano ou Canaletto.Présentée dans la galerie du premier étageentièrement rénovée, elle est accompagnée dedispositifs multimédia expliquant les œuvres demanière didactique et interactive.

ArtothèqueNouvelles acquisitions :prêtes à emporter !Jusqu’au 25 janvier 2015L’exposition propose de découvrir un aperçudes dernières estampes et photographiesintégrées dans la collection de l’artothèque,qui compte 900 œuvres et s’enrichit chaqueannée.Avec des œuvres de Virginie Barré, BrunoPeinado, Charles Fréger, Malik Sidibé, StéfanTulépo, Camille Girard et Paul Brunet.

Visites commentées de l’exposition

Les maîtres italiens :Jeudi 15 et 29 janvier à 12h30

Visites commentées de l’expositionNouvelles acquisitions : Jeudi 8 janvier à 12h30

Visites-éclair : Dimanches 4 janvier et 1er févrierà 15h, 15h30 et 16h

Visites “Fil rouge” :Jeudis 22 janvier et 26 février à 12h30 et 18h30

Visites “Regard sur” : Samedi 31 janvier à 16h

Visites “Vu(es) de Brest” :Samedi 28 février à 16h.

Retrouvez tous les rendez-vous sur le site du musée :www.musee.brest.fr

Ont participé à ce numéro les services de la Ville de Brest et de Brest métropole océane : Pascal Aumasson, Cédric Angoujart, Mathilde Pigallet, Musée des beaux-arts ;Anaïs Kerléo, Bibliothèque d’Etude ; Hugues Courant, Archives municipales et communautaires ; Service Patrimoines ; André Hascoët, historien, Gilbert Elleouët. Illustrationset fonds documentaire : Musée des beaux-arts de Brest, Bibliothèque d’Etude de la Ville de Brest. Rédaction en chef : Paula Fourdeux, service Patrimoines. Maquette : Amure,Guy Quéméneur. Crédits photographiques : Archives, Bibliothèque d’Etude de Brest, Musée des beaux-arts, Paula Fourdeux, Gilbert Elleouët, Guy Quéméneur ; Impression,CERID Brest. ISSN : 1959-2426

Musée des beaux-artset artothèque

Bibliothèque d’Etude

Pompeo Batoni,La mort de Marc-Antoine,1763, huile sur toile,76 x 100 cm© Collection musée des beaux-artsde Brest

Jean-Pierre Blaise, Wrac’h à la ronde, 2014© Bibliothèque d’Etude de Brest

Bruno Peinado,Sans-titre, Mourenx 3,

2008, sérigraphie.Collection artothèque

du musée des beaux-arts de Brest© ADAGP, Paris 2014.

AcquisitionsLes archives sont en train d’acquérir unimportant lot de documents et photographiessur Jean Oberlé, illustrateur et voix de laFrance Libre né à Brest. A l’occasion des 70ans de la Libération de la ville une telle acqui-sition n’est certes pas banale et sera bien vitel’objet d’études à n’en pas douter.

Numérisationet archives en ligneLes archives viennent de numériser un nou-veau lot d’affiches, essentiellement adminis-

tratives couvrant la période du XIXe siècle etdu début du XXe siècle. Et bientôt en cours denumérisation près de 70 registres, essentiel-lement de la Garde Nationale de Brest et dedélibérations de la commission administrativedu Bureau de Bienfaisance.Ce sont près de 12 000 nouvelles images quiseront bientôt disponibles sur le site.

ExpositionsAux mois de décembre et janvier les Archivesparticipent à deux expositions.A partir du 10 décembre, à l’école Guérin, onpourra découvrir l’exposition “Brest naissance

de l’école publique” en parallèle de la sortie del’ouvrage sur le même thème de Jean-YvesGuengant.

A partir du 11 décembre, à la mairie desQuatre-Moulins, on pourra découvrir un aper-çu de la riche vie d’une association brestoisequi s’achève : Les Amis de Recouvrance met-tent fin à leur activité mais avant cela pré-sentent le don qu’ils font à la ville de Brestd’une statue Fanny de Laninon et JeanQuéméneur. L’occasion d’une expostion pré-sentant quelques aspects de leur activité.

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