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Branche Emilie Mai 2009 Rapport technique Master 2 : Génétique fonctionnelle et pathologie cellulaire (46 700 caractères) Implication du virus de l’hépatite C dans les métabolismes lipidique et glucidique. Inserm U871 Physiopathologie moléculaire et nouveaux traitements des hépatites virales 151 cours Albert Thomas - 69424 LYON cedex 03 Responsable : Dr Bartosch

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Branche Emilie Mai 2009

Rapport technique

Master 2 : Génétique fonctionnelle et pathologie cellulaire

(46 700 caractères)

Implication du virus de l’hépatite C dans

les métabolismes lipidique et

glucidique.

Inserm U871

Physiopathologie moléculaire et nouveaux traitements des hépatites virales

151 cours Albert Thomas - 69424 LYON cedex 03

Responsable : Dr Bartosch

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Abréviations

ACC : acétyl-CoA carboxylase AG : acides gras ApoB : apolipoprotéine B bHLH/ZIP : famille des basics helix loophelix- leucine zipper ChoRE : l’élément de réponse aux carbohydrates ChREBP : protéine liant l’élément de réponse aux carbohydrates Domaine PTB : domaine liant les tyrosines phosphorylées Domaine SH2 : domaine Src homology 2 E2 : protéine d’enveloppe du virus de l’hépatite C FAS : synthase des acides gras GK : glucokinase GSK-3 : Glycogène synthase kinase 3 G6P : glucose-6-phosphate G6PDH : glucose-6-phosphate déshydrogénase IRS : substrat du récepteur à l’insuline JNK : C-Jun N-terminal kinase L-PK : L-pyruvate kinase LXR : récepteur X du foie mTOR : mammalian target of rapamycin MTP : protéine de transfère des triglycérides microsomales PDE : phosphodiestérase PDK1 : phosphatidylinositol-dependent kinase 1 PIP2 : phosphatidylinositol biphosphate PIP3 : phosphatidylinositol triphosphate PI-3K : phosphatidylinositol 3 kinase PKB : protein kinase B PKC : protéine kinase C PTEN : homologue de la phosphatase et de la tensine deleté du chromosome 10 P85 : sous-unité régulatrice de la phosphatidylinositol-3-kinase p110 : sous-unité catalytique de la phosphatidylinositol-3-kinase RI : récepteur à l’insuline SHIP-2 : inositol 5’-phosphatase contenant un domaine SH2 SRE : élément de réponse aux carbohydrates SREBP-1c : protéine liant l’élément de réponse aux stérols VHC : virus de l’hépatite C VLVD : lipoprotéine de très faible densité TG : triglycérides

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Résumé

L’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) est une cause majeure de maladies

chroniques du foie avec une estimation de 170 millions de personnes infectées à

travers le monde. La gravité des maladies du foie associées au virus est très variable

allant d’une inflammation minime à la cirrhose et le carcinome hépato-cellulaire. Il

s’agit du seul virus connu pour perturber les métabolismes lipidique et glucidique

entrainant le développement de stéatose, de diabète de type 2 et/ou d’une résistance

à insuline. Les mécanismes par lesquels le VHC altère ces deux voies métaboliques

sont encore peu connus. Dans cette étude nous avons analysé la régulation de

l’expression de certaines protéines impliquées dans la voie de signalisation de

l’insuline ainsi que dans celle du glucose dans un contexte d’infection ou non par le

VHC. Pour les protéines impliquées dans la signalisation insuline, nous avons

montré que le récepteur à l’insuline ainsi que son substrat étaient sous-régulés lors

de l’infection, et que des protéines régulant négativement cette voie, comme

l’homologue de la phosphatase et de la tensine deleté du chromosome 10 (PTEN),

l’inositol 5’-phosphatase contenant un domaine SH2 (SHIP2) et la C-Jun N-terminal

kinase (JNK) étaient induites par l’infection. Nous avons montré qu’en plus de la

signalisation de l’insuline, celle du glucose était également modifiée par l’infection

par le VHC, en effet, le principal facteur de transcription sensible au glucose, la

protéine liant l’élément de réponse aux carbohydrates (ChREBP) est sur-régulé.

L’ensemble de ces résultats montre que le VHC ciblerai et modulerai l’expression et

l’activité de plusieurs protéines cellulaires afin d’induire une résistance à l’insuline

favorable à la réplication virale. Ces résultats ont été obtenus dans un système

d’infection par le VHC in vitro, il serait important de les valider dans des études

cliniques.

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Introduction

L’agent étiologique de la majorité des cas d’hépatite non-A et non-B a été identifié

comme le virus de l’hépatite C (VHC) en 1989. En accord avec son génome, il a été

premièrement classé dans le genre des Flavivirus de la famille des Flaviviridae.

Cependant, ce virus a plusieurs particularités qui le distinguent des autres flavivirus,

comme par exemple son nombre limité d’hôtes sensibles (Pringle et al., 1999), il a de

ce fait été classé dans le genre des Hepacivirus. En effet, l’infection par le VHC est

restreinte à l’homme et au chimpanzé, alors que les Flavivirus peuvent infecter une

gamme importante d’hôtes allant des insectes aux Mammifères (Rice et al., 1996). De

plus, le VHC est limité à certains tissus : il se réplique essentiellement dans le foie

(Hoofnagle, 2002), mais des expériences cliniques et expérimentales indiquent qu’il

peut s’échapper du foie et se répliquer dans d’autres cellules, en particulier celles du

système immunitaire (Radkowski et al., 2002 ; Blackard et al., 2006 ; Pham et al.,

2006). Toutefois, ce virus est principalement hépatotropique et est une cause majeure

de maladie chronique du foie avec une estimation de 170 millions de personnes

infectées à travers le monde (Liang et al., 2000). La gravité des maladies du foie

associées au VHC est très variable allant d’une inflammation minime à une cirrhose

et le carcinome hépati-cellulaire (CHC) (Lerat et al., 2002). Le taux de progression de

l’hépatite C chronique est aussi assez variable et dépendant de différents co-facteurs

incluant l’âge, le sexe, la consommation d’alcool, le surpoids et les co-infections (Steff

LB, 2002).

Il s’agit du seul virus connu pour perturber les métabolismes lipidique et glucidique

entrainant le développement d’une stéatose (correspondant à une accumulation de

triglycérides dans les hépatocytes), d’un diabète de type 2 ou d’une résistance à

l’insuline chez l’hôte (Alaei et al., 2008). Il modulerait le métabolisme lipidique afin

de pouvoir se répliquer efficacement (Burlon et al., 2009). En fait, l’assemblage du

VHC semble intimement lié à l’activité hépatique lipidique et plus particulièrement

aux lipoprotéines de très faible densité (VLDL) (Miyanari et al., 2007). Différentes

études ont observé une association entre le VHC et les lipoprotéines in vitro et in vivo

(Burlone et al., 2009 ; Andre et al. 2002). En effet, il a été démontré que des VHC

associés aux lipoprotéines de faible densité présentent une augmentation spécifique

de l’infectiosité. De plus, certains pensent que l’association des particules virales avec

les lipoprotéines pourrait masquer des épitopes neutralisants et ainsi faciliter

l’échappement du virus au système immunitaire (Maillard et al., 2006). Le lien entre

le cycle viral du VHC et le métabolisme hépatique lipidique peut donc avoir des

effets significatifs sur le fitness viral. Le foie synthétise des acides gras (AG), stockés

sous forme de gouttelettes lipidiques avant d’être transférées dans des VLDL

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contenant l’apolipoprotéine B (ApoB) qui vont être sécrétées dans le sang (Huang H

et al., 2007). Ce processus est régulé à différents niveaux par les voies de signalisation

du glucose et de l’insuline (Gibbons GF et al., 2002). Il a été montré que le VHC

pouvait interférer directement avec la voie de l’insuline, induire une résistance à

l’insuline menant à l’augmentation de la lipogenèse et de la synthèse des VLDL

favorisant ainsi la production du VHC (Alaei M et al., 2008 ; Kasai D et al., 2009).

Cette résistance à l’insuline peut également entrainer une stéatose ou un diabète de

type 2 (Mason et al., 1999).

On parle de résistance à l’insuline quand la concentration d’insuline nécessaire pour

avoir une réponse métabolique est plus importante que la normale, ou

alternativement quand la concentration normale d’insuline n’est plus suffisante pour

avoir une réponse métabolique normale (Bugianesi et al., 2005). La signalisation de

l’insuline est une voie très complexe impliquée dans de nombreux processus tels que

la lipolyse, la lipogenèse, la glycogenèse ou encore la protéogenèse (Figure 1). Cette

voie débute par la liaison de l’insuline sur son récepteur, un hétérotétramère

constitué de deux sous-unités α liant le ligand et de deux sous-unités β à activité

tyrosine kinase. La liaison de l’insuline sur les sous-unités α active l’une des sous-

unité β engendrant une cascade d’autophosphorylation menant à l’activation

complète du récepteur. Un des sites phosphorylés est reconnu par le domaine liant

les tyrosines phosphorylées (PTB) des substrats du récepteur à l’insuline (IRS) dont

IRS-1, IRS-2, IRS-3, IRS-4, Gab1 et Shc (Taha et al., 1999). Pendant cette interaction les

substrats du récepteur à l’insuline sont phosphorylés sur différentes tyrosines,

reconnues par des protéines possédant un domaine Src homology 2 (SH2) incluant le

complexe Grb-2-SOS, SHP2, Nck et la sous-unité régulatrice p85 de la

phosphatidylinositol-3-kinase (PI-3K). La liaison de Grb-2-SOS aux IRS ou à Shc

initie la voie des MAP kinases qui entraine l’expression de gènes cibles impliqués

dans la prolifération cellulaire. La liaison de la PI-3K à IRS active la sous-unité

catalytique, p110, de la PI-3K qui va pouvoir phosphoryler le phosphatidylinositol

biphosphate (PIP2) en phosphatidylinositol triphosphate (PIP3) (Canteley et al.,

2002). Le PIP3 va activer la kinase-1 dépendante du phosphoinositol (PDK1) qui va

alors phosphoryler AKT et mTOR. L’activation d’AKT va permettre d’activer, par

l’intermédiaire de différentes protéines, la synthèse de lipides et de glycogène et

d’inhiber la lipolyse et l’apoptose. L’activation de mTOR va stimuler la synthèse

protéique. Plusieurs protéines exercent un contrôle négatif sur différentes étapes de

cette signalisation, c’est le cas de la C-Jun N-terminal kinase (JNK) qui phosphoryle

IRS sur une sérine à proximité du domaine PTB afin de l’inactiver (Lee et al., 2003) ou

encore des deux lipides phosphatases PTEN (homologue de la phosphatase et de la

tensine déleté du chromosome 10) et SHIP-2 (l’inositol 5’-phosphatase contenant un

domaine SH2 )qui déphosphorylent le PIP3 en PIP2 (Clement S et al., 2001).

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Figure 1 : Représentation simplifiée de la voie de signalisation de l’insuline. La voie mitogénique est représentée en bleu. Les voies lipogénique et glucogénique sont représentées en vert.

Une autre voie de signalisation activée par l’insuline induit l’expression de gènes

lipogéniques (l’acétyl-coA carboxylase (ACC) et la synthase d’AG (FAS)) menant à la

synthèse de lipides favorable au VHC. Jusqu’à récemment, seule la protéine liant

l’élément régulateur des stérols (SREBP-1c) semblait être impliquée (Canbay A et al.,

2007). Mais des études récentes ont identifié la protéine liant l’élément de réponse

aux carbohydrates (ChREBP, aussi nommée MLX interacting protein-like (MLXIPL))

comme un autre activateur important de l’expression des gènes lipogéniques

(Kawaguchi T et al., 2001 ; Yamashita H et al., 2001) mais également glycolytiques (la

L-pyruvate kinase (L-PK)). Comme SREBP-1C, ChREBP est un facteur de

transcription appartenant à la famille des basics helix-loophelix-leucine-zipper

(bHLH/ZIP), exprimé principalement dans le foie. Le glucose stimule la lipogenèse

en activant ChREBP et plus particulièrement en régulant son transport du

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cytoplasme au noyau (Kawaguchi T et al., 2001). L’insuline, quant à elle, est capable

d’activer le récepteur X du foie (LXR) qui est un facteur de transcription permettant

l’expression des gènes ChREBP et SREBP-1C. ChREBP agirait en synergie avec

SREBP-1c en se liant à l’élément de réponse aux carbohydrates (ChoRE) situé dans

les régions promotrices des gènes lipogéniques (ACC et FAS). En revanche, il serait

seul pour induire l’expression du gène L-PK impliqué dans la glycolyse. Or il a été

montré que la lipogenèse n’était pas seulement régulée par les voies insuline/SREBP-

1C mais aussi par la signalisation du glucose (Dentin et al., 2005), par conséquent le

VHC, en régulant cette voie, pourrait augmenter la lipogenèse et donc la quantité de

lipides disponibles pour la formation de VLDL favorable à la production virale.

Figure 2 : Signalisation simplifiée du glucose et de l’insuline. La voie de signalisation du glucose est représentée en bleu et celle de l’insuline en rose. Les gènes lipogéniques peuvent être activés par deux voies distinctes, une dépendante du facteur de transcription ChREBP qui est activée par la fixation de l’insuline sur son récepteur ou par l’entrée du glucose dans la cellule et l’autre dépendante de SREBP-1C activée seulement par l’insuline

Étant donné que le VHC est impliqué dans le développement de la résistance à

l’insuline, Nous avons étudié la sur- ou sous-régulation de certaines protéines

impliquées dans les voies de signalisation de l’insuline et du glucose dans un

contexte d’infection par le VHC ou non. Nous avons sommes intéressés à la

régulation du récepteur à l’insuline (RI) et de IRS-1 ainsi qu’à celle de PTEN, SHIP2

et JNK qui sont des régulateurs négatifs de la voie de l’insuline. Concernant la

signalisation du glucose nous avons observé la régulation de la protéine ChREBP.

Nous avons utilisé pour ces études la seule lignée cellulaire capable de répliquer

efficacement le VHC, les cellules Huh 7.5, ainsi qu’une lignée cellulaire beaucoup

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moins permissive, HepG2 CD81. Afin d’étendre ces études à d’autres lignées

cellulaires du foie ou à des tissus primaires, nous avons en parallèle développé un

génome infectieux du VHC exprimant des marqueurs de sélection nous permettant

d’obtenir une lignée cellulaire compétente pour la réplication du VHC.

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Matériel et méthode

Culture cellulaire:

La lignée Huh 7.5 est un clone dérivé de Huh 7 qui réplique fortement le VHC (Blight

KJ et al., 2002).Les cellules sont maintenes en culture à 37°C et 5% de CO2, elles sont

cultivées en DMEM (Invitrogen) supplémenté avec 10% de SVF, 2,4% de

pénicilline/streptomycine (GIBCO), glutamax (GIBCO) et 1,2% de sodium pyruvate

(GIBCO). Les cellules d’hépatocarinome humain, Hep G2, sont cultivées dans les

même conditions et le même milieu.

Production de VHCcc:

Le plasmide pJFH1, codant pour l’intégralité du génome du VHC et contenant trois

mutations adaptatives qui augmentent l’infectiosité, deux dans le protéine core,

F172C et P173S et une dans la glycoprotéine d’enveloppe E2, N534K (Delgrange et

al., 2007). Afin de réaliser une transcription in vitro, l’ADN est linéarisé avec XbaI, ce

site est situé en 3’ après la queue polyA, purifié avec le kit Qiagen, puis transcrit en

ARN avec le kit Megascript®T7 (Ambion). L’ARN est purifié par une méthode de

phénol-chloroforme acide (Ambion) et électroporé dans les cellules Huh7.5 comme

décrit précédemment (Kato et al., 2003). Pour l’électroporation la quantité d’ARN est

ajustée à 10µg, les cellules sont traitées avec de la trypsine, lavées dans du Opti-MEM

puis sont resuspendues à 2.107 cellules/ml dans du PBS froid. Les 10µg d’ARN sont

ensuite mis en contact avec 200µl de suspension cellulaire dans une cuvette

d’électroporation 0,2 cm (Bio-Rad). Les cellules sont ensuite électroporées à 140V

avec le système d’électroporation Gene Pulser Xcell (Bio-Rad). Les cellules

électroporées sont transférées dans des boites de 10cm de diamètre contenant 12 ml

de milieu DMEM complet. Après 7-15 jours, en fonction de la croissance cellulaire, le

milieu contenant les virus est récolté, filtré et ajouté sur les cellules cibles pour

l’infection.

Infection par les VHCcc:

Les cellules Huh 7.5 ou HepG2 CD81 sont ensemencées 24 h avant l’inoculation. Pour

l’infection, le milieu est remplacé par le surnageant viral dilué et les cellules sont

incubées pendant 4h à 37°C. Les surnageants sont enlevés et les cellules infectées

restent dans du milieu DMEM complet durant 72h avant d’être analysées par

immunofluorescence en utilisant un anticorps dirigé contre la protéine core du VHC

(Abcam) comme décrit précédemment (Wakita et al., 2005).

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Immunorévélation:

L’infection des cellules Huh 7.5 et HepG2 CD81 est réalisée avec une MOI

(multiplicity of infection) supérieure à 1. Après 0, 24, 48, 72 ou 120h d’infection, les

cellules sont récoltées par un traitement à la versene puis lysées dans une solution de

lyse (0.5% triton X-100, 50mM Tris-Cl pH 7.5, 150 mM NaCl, 2 mM EDTA (inhibiteur

de protéases) (Roche)). Les lysats sont ensuite clarifiés par centrifugation à 14000 rpm

pendant 10 min à 4°C. Puis la concentration est déterminée par méthode de Bradford

(Sigma). Les lysats cellulaires sont tout d’abord préparés avec du tampon de charge

dénaturant 5X (250mM Tris pH 6,8, 10% SDS, 50% glycérol, 0,02%bleu de

bromophénol, 10% de β-mercaptoethanol). Enfin, les échantillons sont chauffés à

95°C pendant 1min puis analysés par SDS-PAGE (à 4% pour le gel de concentration

et 12% pour le gel de séparation). Les protéines sont ensuite transférées sur une

membrane de nitrocellulose (Hybond ECL, Amersham Biosciences). La membrane

est saturée durant 1h dans du TBST (25mM Tris-HCL (pH 7,5), 150mM NaCl, 0,1%

Tween 20) supplémenté de 4% lait écrémé. La membrane est incubée dans l’anticorps

primaire puis dans l’anticorps secondaire couplé à la péroxydase, tous deux dilués

dans du TBST-lait 4%. Les dilutions des anticorps ont été mises au point. Différents

anticorps primaires sont utilisés : un anticorps AP33 (Arvin Patel) anti-glycoprotéine

E2 ; un anti-récepteur à l’insuline, un anti-IRS-1, un anti PTEN, un anti-SHIP2 et un

anti-P-JNK (Santa Cruz) ; un anti-ChREBP (Thermo scientific). Les anticorps

secondaire anti-chèvre et anti-lapin proviennent de chez Dako et l’anti-souris de chez

Sigma. La membrane est ensuite révélée avec le kit de révélation ECL Supersignal

West dura (Pierce). L’actine cellulaire est détectée en utilisant un anticorps spécifique

(Sigma) afin de comparer la quantité de protéine chargée dans chaque puits.

Clonage :

Nous utilisons un plasmide approprié à la transcription de JFH1. Dans le cadre de

ouvert lecture de JFH1, le Dr Durantel (Inserm U871) avait déjà inséré les sites de

restriction Mlu et BglII permettant l’insertion de séquence ectopique en phase avec le

gène NS5A (Moradpour D et al., 2004). Nous avons inséré grâce au site MluI et BglII

un fragment amplifié par PCR en utilisant la Taq polymérase de chez NEB comme

recommandé par le fabricant. Les produits PCR codant pour les gènes de résistances

à l’hygromycine ou la blasticidine grâce aux amorces utilisées ont un site MluI au

début de la séquence codante et un site BamHI (compatible avec BglII) en C-terminal

(Hygromycine anti-sens: 5’CTAGggatccATGACCGAGTACAAGCCCAC 3’,

Hygromycine sens : 5’ GCG GacgcgtGGCACCGGGCTTGCGGG 3’, Blasticidine anti-

sens : 5’ GAACggatccATGG CCAAGCCTTTGTCTCA 3’, Blasticidine sens : 5’

GAAGacgcgtGCCCTCCCACACAT AACCA 3’). Les codons stop des gènes de

sélection sont enlevés afin de permettre la traduction en phase avec le cadre ouvert

de lecture du génome du VHC. Les produits PCR sont purifiés avec le kit de

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purification Qiagen puis digérés avec MluI et BamHI (NEB) et ligués dans le

plasmide JFH1 modifié et ouvert par MluI et BglII. Les ligations sont ensuite

transformées dans des bactéries compétentes Top10 (Invitrogen). Les mini et maxi

préparations sont vérifiées par séquençage des inserts.

RT-PCR

Les cellules infectées et non infectées sont récoltées après trypsination et l’ARN total

est préparé (RNeasy; QIAGEN) et quantifié. La synthèse d’ADNc est réalisée avec le

kit SuperScript III Reverse Transcriptase d’Invitrogen en mélangeant 1µg d’ARN

avec 200 ng d’oligo dT et 1 µl de dNTP 10mM. Le mélange est incubé à 65°C pour 1

min et dans la glace 1min également. Puis 4 µl de mélange de réaction First strand, 1

µl de dithiothreitol 0,1 M, 1 µl de RNAse Out et 1 µl de transcriptase inverse sont

ajoutés, le mélange est incubé à 50°C durant 60 min dans un volume final de 20 µl.

Afin d’éliminer l’ARN matrice, la RNAse H est ajoutée, suivie d’une incubation de 20

min à 37°C. Des dilutions au 10ème en séries sont effectuées avec l’ADNc obtenu et 1µl

de chaque est utilisé pour une réaction PCR, réalisé avec une Taq polymérase (NEB)

et des amorces spécifiques des gènes (tableau 1) dans les conditions standards.

Gène Amorces spécifiques

SREBP-1c sens 5’ ACACAGCGGTTTTGAACGACATC 3’

SREBP-1c anti-sens 5’ ACGGACGGGTACATCTTTACAG 3’

CHREB sens 5’ CAGCGTCGAGGTTTCACACT 3’

CHREB anti-sens 5’ CTGCTGTTTCCACGGTTGAG 3’

β-actine sens 5’ TTGTAACCAACTGGGACGATATGG 3’

β-actine anti-sens 5’ CGACCAGAGGCATACAGGGACAAC 3’ Tableau 1: Les différentes amorces utilisées pour la PCR.

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Résultats

Régulation des protéines impliquées dans la voie métabolique

lipidique dans un contexte d’infection par le VHC.

Pour essayer de comprendre comment une infection par le VHC peut entrainer une

résistance à l’insuline, nous avons étudié la régulation de l’expression de certaines

protéines impliquées dans la signalisation de l’insuline. Pour cela, nous avons infecté

des cellules Huh 7.5 avec le VHC et suivi l’expression de ces protéines par

immunorévélation.

Toutes les cellules sont infectées par VHCcc avec une MOI supérieure à 1. En général

les cellules sont récoltées pour l’analyse avant infection (0h) puis à 24 et 72 h après

l’infection. Dans quelques expériences, du fait d’une croissance lente des cellules

infectées, nous avons changé le protocole pour maximiser la quantité de lysat

cellulaire et nous avons récolté les cellules à 0, 48 et 120 heures. En effet, l’infection

par le VHC avec une forte MOI a été décrite pour ralentir la croissance. Une

immunorévélation avec un anticorps anti-actine a été réalisé afin de contrôler la

quantité de lysat cellulaire déposée dans chaque puits (Figure 3). Ce control a été

réalisé dans toutes les expériences suivantes.

Figure 3 : Les cellules Huh 7.5 sont infectées par les VHC pendant différents temps, 0, 24 et 72 h puis sont

récoltées et lysées. Afin de voir si la quantité de protéine déposée dans chaque puits est identique, les lysats sont

analysés par immunomarquage avec un anticorps anti-actine.

En plus d’avoir vérifié que la quantité chargée de lysats cellulaire était égale dans

chaque puits, nous nous sommes assuré que les cellules avaient bien été infectées par

les VHCcc en réalisant une immunorévélation avec un anticorps AP33 dirigé contre

la protéine d’enveloppe E2 du VHC. Comme montré dans la figure 4, l’expression de

la protéine E2 augmente au cours du temps d’infection. Par conséquent nous

pouvons affirmer que les cellules Huh 7.5 sont bien infectées par le VHC. Comme

pour l’actine nous avons réalisé ce control dans toutes les expériences.

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Figure 4 : Vérification de l’infection des cellules Huh 7.5 par les VHC. Les cellules infectées et non infectées sont

récoltées à 0h, 48h et 120 h après l’infection par le VHC. Les lysats cellulaires sont fractionnés par SDS-PAGE et

immunomarqués avec un anticorps anti-E2.

Tout d’abord nous avons étudié l’expression de RI (récepteur à l’insuline) et d’IRS-1

(substrats liant le récepteur à l’insuline), car ces protéines sont toutes deux sous-

régulées lors de la résistance à l’insuline (Okabayashi et al., 1989 ; Carvalho E et al.,

1999 ; Renström F et al., 2007). Nous observons que l’expression du récepteur à

l’insuline est diminuée après 24 h d’infection, puis semble rester stable (Figure 5A).

L’expression de IRS-1 n’est pas affectée à 24 h mais à 72 h post-infection où elle est

sous régulée de façon importante (Figure 5B); cette protéine pourrait même subir une

dégradation par le protéasome comme cela déjà été décrit ( Zlande et al., 2002).

Figure 5 : Analyse de l’expression du récepteur à l’insuline et de IRS-1 dans un contexte d’infection par le VHC.

Les cellules Huh 7.5 infectées et non infectées sont récoltées à 0 h, 48 h et 72 h après l’infection par le VHC. Les

lysats cellulaires sont fractionnés par SDS-PAGE et immunomarqués avec un anticorps polyclonal anti-récepteur

à l’insuline (A) ou anti-IRS-1 (B).

Puis nous avons étudié l’expression des différentes protéines régulant négativement

la voie de signalisation de l’insuline, PTEN, SHIP2 et JNK. Les deux lipides

phosphatases, PTEN et SHIP2 déphosphorylent le PIP3 en PIP2 empêchant ainsi la

phosphorylation de AKT. JNK et plus précisément JNK phosphorylée (P-JNK) qui est

la forme active, va phosphoryler IRS-1 sur une sérine à proximité du domaine PTB

afin de l’inactiver. En effet, IRS-1 activé est phosphorylé sur des tyrosines.

Comme montré en figure 6, ces protéines sont régulées différemment au cours du

temps mais au final elles sont toutes sur régulées. Dans les premières 24 heures après

l’infection l’expression des protéines PTEN et JNK n’est pas modifiée, mais elle est

induite après 72h (Figure 6A, C). L’expression de SHIP2, quant à elle, augmente

progressivement au cours de l’infection (Figure 6B).

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Figure 6 : Analyse de l’expression de protéines régulatrices impliquées dans la signalisation de l’insuline dans un

contexte ou non d’infection par le VHC. Les cellules Huh 7.5 infectées et non infectées sont récoltées à 0 h, 24 h et

72 h après l’infection par le VHC. Les protéines cellulaires sont séparées par SDS-PAGE et immunomarquées avec

un anticorps anti-PTEN (A) ou un polyclonal anti-SHIP2 (B) ou un monoclonal anti-P-JNK (C).

Expression de la protéine ChREBP impliquée dans le métabolisme

glucidique.

Le lien entre l’assemblage du VHC et la production de VLDL est en accord avec les

observations faites montrant que le VHC favorise l’insulino-résistance (Alaei et al.,

2008). Il est également clair que le VHC induit une sur-régulation de la lipogenèse

(Alaei et al., 2008), probablement en fournissant une quantité de lipides nécessaire

pour augmenter le taux de synthèse de VLDL. En effet, le VHC induit l’activation de

l’un des facteur clé de la signalisation de l’insuline, le facteur de transcription SREBP-

1 (Oem et al., 2008). Cependant la lipogenèse n’est pas régulée que par la

signalisation de l’insuline, la signalisation du glucose jouant également un rôle

important (Dentin et al., 2005). Il est suggéré que le VHC sur-régulerait cette voie afin

d’augmenter la lipogenèse et donc la synthèse de VLDL favorable au VHC. Nous

avons voulu étudier le rôle de la signalisation du glucose dans la régulation

lipidique, pour cela nous avons observé les effets de l’infection sur l’expression du

principal facteur de transcription sensible au glucose, ChREBP.

Les résultats sont encore préliminaires et devront être approfondis, mais il semblerait

que l’expression de cette protéine soit induite lors de l’infection par le VHC. Dans la

lignée cellulaire Huh 7.5, la quantité de protéine ChREBP est augmentée dès 48 h

après l’infection (Figure 7A). Cette augmentation est également observée dans la

lignée hépatocytaire HepG2 CD81 mais à 72h après l’infection (Figure 7B). Ce retard

est surement due au fait que cette lignée est moins permissive à la réplication du

virus. En effet, la réplication de HCV dans les cellules HepG2 CD81 contrairement à

ce qui était observé dans les cellules Huh 7.5, était indétectable par western blot avec

l’anticorps AP33 mais nous avons détecté un signal par RT-PCR en utilisant des

amorces du brin positif du génome du VHC (données non présentées).

15

Figure 7 : Analyse de l’expression de la protéine ChREBP dans des cellules infectées par le VHC. Les cellules Huh

7.5 (A) et HepG2 (B) sont infectées par les VHC pendant différents temps, 0, 24 et 72 h puis sont récoltées et

lysées. Les lysats cellulaires sont fractionnés par SDS-PAGE et immunomarqués avec un anticorps polyclonal

anti-ChREBP.

Afin de voir si l’augmentation de niveau de la protéine ChREBP est due à une

augmentation de la transcription, à une réduction de la dégradation ou à autre chose,

nous avons réalisé une RT-PCR avec des amorces spécifiques de ChREBP et d’autres

gènes contrôles que sont SREBP-1c et l’actine. La transcription de SREBP-1c a été

décrite pour être sur-régulé par le VHC, et donc, sert de control positif. La

transcription du gène de l’actine est utilisée comme contrôle négatif comme elle n’est

pas modifiée par le VHC. En effet, la détection de transcrits de l’actine est identique

dans les cellules infectées (Figure 8Aa) et non infectées (Figure 8Ab). Le premier

couple d’amorces utilisé pour détecter les transcrits de SREBP-1c est peu sensible

mais nous pouvons voir que SREBP-1c est visible seulement dans les cellules

infectées par le VHC (avec l’ADNc le moins dilué), illustrant que ce gène est plus

activement transcrit dans les cellules infectées (Figure 8Ba) que dans les cellules non

infectées (Figure 8Bb). Ce résultat est confirmé par un deuxième couple d’amorces

toujours spécifique de SREBP-1c (Figure 8C). Nous observons qu’il y a une quantité

plus importante de SREBP-1c transcrit dans les cellules infectées. En effet, à la plus

forte dilution (1/100), les transcrits sont détectables uniquement dans les cellules

infectées (Figure 8Ca). Des résultats similaires sont observés pour ChREBP (Figure

8D), confirmant et appuyant les résultats obtenus par western blot. Mais cette

expérience nous apporte une information complémentaire, puisqu’elle nous indique

que la surexpression de protéine observée précédemment est due, au moins en partie

à une sur-régulation de la transcription du gène ChREBP.

16

Figure 8 : Analyse de la régulation de la quantité de d’ARNm codant ChREBP dans les cellules Huh 7.5 infectées

par le VHC. Après 72 heures d’infection les cellules sont récoltées, les ARN totaux sont extraits et préparés. Puis

l’ADNc est synthétisé, des dilutions au 10ème en séries sont effectuées et 1µl de chaque est utilisé pour les

différentes réactions PCR réalisées avec des couples d’amorces spécifiques de l’actine (A), SREBP-1C (B,C) et de

ChREBP (D). Nous détectons la différence de transcription de ces gènes dans les cellules infectées (a) et celles non

infectées (b).

Développement de nouvelles lignées capables de répliquer HCV

efficacement.

La lignée cellulaire hépatocytaire Huh 7.5 est hautement transformée, par conséquent

son utilisation du glucose est très probablement altérée. En effet les cellules

tumorales utilisent beaucoup de glucose du fait de leur fort taux de réplication. De

plus, la réduction de la formation et de la sécrétion des lipides dans cette lignée

cellulaire a déjà été décrite (Icard et al., 2009). Il semble donc nécessaire d’étudier les

effets du VHC sur le métabolisme cellulaire lipidique et glucidique dans un contexte

plus physiologique. Pour cette raison nous avons commencé à développer un

système cellulaire alternatif plus physiologique du point de vue du métabolisme

lipidique et glucidique qui serait également capable de supporter l’infection par le

VHC. Un génome adapté du VHC exprimant différents marqueurs de sélection a été

développé, afin de permettre la sélection de clones et de lignées cellulaire permissifs

à la production du VHC.

Comme pour les études sur les régulations des protéines impliquées dans les

métabolismes glucidique et lipidique, nous avons utilisé le génome JFH1 contenant

trois mutations spécifiques décrites pour augmenter l’infectiosité (Delgrange et al.,

2007). Nous avons inséré dans ce plasmide des sites de restriction en phase avec le

cadre de lecture ouverte du gène NS5A, nous permettant d’insérer des fragments

obtenus par PCR codant pour des marqueurs de sélection comme les gènes de

17

résistance à l’hygromycine ou à la blasticidine. En effet, il a été montré que l’insertion

de gènes dans la région N-terminale de NS5A ne perturbait pas la réplication virale

(Moradpour et al., 2004). Les plasmides obtenus sont ensuite vérifiés par séquençage

et testés pour leur fonctionnalité. Après une transcription in vitro, les génomes de

sélection sont électroporés dans les cellules Huh 7.5, qui sont ensuite cultivées trois

jours sans pression de sélection, puis des quantités appropriées minimales

d’antibiotiques nécessaires pour tuer les cellules non transfectées sont ajoutées dans

le milieu. L’électroporation des génomes JFH1 codant pour l’hygromycine ou la

blasticidine mène à un retard de croissance et des clones sont obtenus après 7-15

jours de culture dans le milieu sélectif. Une titration préliminaire indique que le titre

viral est de 6.102 FFU/ml. Ce titre est probablement fortement sous-estimé (plusieurs

magnitudes) comme les cultures n’ont pas été effectuées de manière appropriée due

à des raisons de logistique. En effet, les pièces de culture cellulaire du laboratoire ont

été fermées pour le déménagement de l’unité Inserm (avril-mai). Nous reprendrons

ces cultures prochainement afin de réaliser une titration plus correcte.

18

Discussion

L’infection par le VHC induit une résistance à l’insuline, un syndrome métabolique

associé à une augmentation de la lipogenèse et de la biosynthèse de VLDL pourrait

favoriser la production et le fitness du virus. Les observations faites chez l’hôte

démontrent que la résistance à l’insuline induite par le VHC a de fréquentes et

sérieuses conséquences pathologiques qui se manifestent sous forme de stress

oxydant ou de stéatose. L’interaction entre la résistance à l’insuline, le stress oxydant

et la stéatose favorise fortement l’induction de la réponse inflammatoire et conduit à

la fibrose du foie. L’infection chronique par le VHC peut donc créer un

environnement extrêmement oxydatif qui favorise l’instabilité génomique, et qui,

combiné avec les effets mitogènes directs de certaines protéines du VHC, doit

probablement contribuer au processus de transformation maligne conduisant au

cancer du foie (Caldwell et al., 2004 ; McGivern et al., 2008). En effet, l’infection

chronique par le VHC est un facteur de risque majeur pour le développement d’un

CHC (carcinome hépato-cellulaire); chaque année, 4-5% des patients infectés par le

VHC développent un CHC. Des marqueurs sérologiques de l’infection par le VHC

sont trouvés dans 27 à 80% des CHC, ce pourcentage variant en fonction de la

localisation géographique. L’infection par le VHC augmente de 17 fois le risque de

développer un CHC comparé à des patients sains (Donato et al., 2002 ; El-Serag HB

2002 ; Imazeki et al., 2003 ; Sun et al., 2003).

Comme l’infection chronique du VHC est impliquée dans cette pathologie, il

est important de comprendre le rôle de la résistance à l’insuline dans le cycle viral et

ces effets dans la lipogenèse et l’assemblage de VLDL. Il apparait que le VHC induit

une résistance à l’insuline et par conséquent une sur-régulation de la lipogenèse

(Alaei et al., 2008) probablement pour fournir la quantité de lipides nécessaire pour

augmenter le taux de synthèse de VLDL. En effet, le VHC permet l’activation de

SREBP-1c, qui est un régulateur majeur de la lipogenèse induite par l’insuline (Oem

et al., 2008). Cependant la lipogenèse n’est pas régulée uniquement par la voie

insuline/SREBP-1c, mais également par la signalisation du glucose (Dentin et al.,

2005), suggérant que le VHC peut sur-réguler cette voie de signalisation afin

d’assurer l’augmentation de la lipogenèse.

Dans cette étude nous avons étudié la régulation de l’expression de différentes

protéines impliquées dans la signalisation de l’insuline comme du glucose, dans le

but de mieux comprendre leurs impacts dans le processus d’assemblage, le cycle

viral et plus particulièrement le rôle des lipoprotéines dans ce cycle. Comme le seul

système in vitro de réplication du VHC disponible est basé sur un seul isolat viral très

19

particulier et une seule lignée cellulaire hépatocytaire (Huh 7.5), nous avons analysé

des modifications des signalisations de insuline et du glucose induite par le VHC

dans ce système.

Le récepteur à l’insuline qui est la première protéine jouant un rôle la

signalisation de l’insuline, est, dans notre étude, sous-régulée dans les cellules

infectées par le VHC ; ces résultats contredisent ceux observés dans l’étude de

Kawaguchi et al. Ils observent que le niveau d’expression de ce récepteur reste

inchangé après une expression de la protéine core du VHC que ce soit dans des

cellules HepG2 transfectées ou dans des souris transgénique pour cette protéine

(Kawaguchi et al., 2004). Cette différence peut-être due au fait que les systèmes

d’étude ne sont pas identiques. En effet, notre étude est réalisée dans des cellules

Huh 7.5 infectées par l’isolat JFH1 qui est de génotype 2a alors que Kawaguchi et al.

travaillent dans des cellules HepG2 transfectées par la protéine core d’un virus de

génotype 1a. Il est possible que les protéines régulées par le VHC pour induire une

résistance à l’insuline varient en fonction des génotypes. La lignée cellulaire peut

également avoir son importance, mais nous pouvons aussi penser que la diminution

de l’expression du récepteur à l’insuline est due à une autre protéine que le core du

VHC.

Nous avons également étudié la régulation de IRS-1, qui une fois

phosphorylée sur des tyrosines va pouvoir activer différentes voies dont la synthèse

lipidique. La sous-régulation hépatique de cette protéine mène à une augmentation

de la résistance à l’insuline (Araki et al., 1994). Lors de l’infection par le VHC,

l’expression de IRS-1 est diminuée dans notre modèle d’étude. Ceci est en accord

avec différentes études plus ou moins récentes qui ont montré que la protéine core

du VHC induit la dégradation de IRS-1 (Kawaguchi et al., 2004 ; Pazienza et al.,

2007). En effet, Rui L et al. ont observé que les protéines suppressives de la

signalisation des cytokines, SOCS1 et SOCS3 induisent l’ubiquitination et la

dégradation par le protéasome de IRS-1 dans l’ensemble des cellules et des tissus

animaux étudiés, contribuant ainsi à l’établissement de la résistance à l’insuline ( Rui

et al., 2002). Une étude semble contredire le fait que IRS-1 soit sous-régulée par le

VHC. Elle démontre que l’association du récepteur à l’insuline avec IRS-1 est

diminuée malgré l’augmentation de la quantité de ces deux protéines chez les

patients infectés. Il semblerait que cette faible association soit due à la diminution de

la phosphorylation des tyrosines de IRS-1 (Aytug et al., 2004). Ceci étant, les auteurs

de l’étude admettent que l’observation de l’augmentation de l’expression de ces deux

protéines est inattendue car on s’attend plutôt à la réduction de leurs expressions due

à une dégradation protéolytique excessive médiée par une signalisation exagérée via

le relargage de cytokines du fait de l’inflammation induite par le VHC (Petit et al.,

2001).

20

Le VHC sous-régule la signalisation de l’insuline également en induisant

l’expression de deux lipides phosphatases, SHIP2 et PTEN. La seule étude qui

observe l’expression de PTEN dans un contexte d’infection par le VHC est celle de

Waris et al.. Ils montrent que l’expression de PTEN dans les cellules Huh 7.5 infectées

avec le VHC est inchangée par rapport à celle des cellules non infectées, de manière

intéressante ils observent une augmentation de PTEN-phosphorylé, la forme inactive

de PTEN, dans les cellules infectées (Waris et al., 2007). Pour SHIP2 aucune étude

dans la littérature n’avait encore suggéré que l’expression de cette lipide phosphatase

était modulée par le VHC.

JNK est une protéine appartenant à la famille de MAPkinases (Mitogen-

activated protein kinases), elle est activée par les cytokines pro-inflammatoires mais

également par l’insuline. Cette protéine exerce un rétrocontrôle négatif sur voie de

l’insuline en phosphorylant IRS sur un résidu sérine proche du domaine PTB où

normalement le récepteur à l’insuline phosphoryle une tyrosine. Nos résultats

montrent que le VHC augmente l’expression de cette protéine JNK, ce qui est en

accord avec différentes études qui observaient l’implication du VHC dans le

développement de CHC. En effet, JNK ne joue pas uniquement un rôle de régulateur

négatif de la voie de l’insuline mais également un rôle activateur d’AP-1, permettant

la stimulation de la prolifération cellulaire. Différents travaux montraient que des

protéines du VHC telle que la protéine core, NS3 (dans des cellules HepG2) et NS5A

(dans des cellules de rein embryonnaire, les 293T) induisaient l’expression de JNK.

(Erhardt et al., 2002 ; Hassan et al., 2005 ; Park et al., 2003). Ces résultats suggèrent

que l’inhibition de JNK ou l’interférence dans l’association d’IRS-1 avec JNK pourrait

être une bonne cible thérapeutique pour réduire la résistance à l’insuline induite ou

non par le VHC.

L’ensemble de ces résultats montre que le VHC cible et module l’expression et

l’activité de plusieurs protéines cellulaires afin d’induire une résistance à l’insuline.

D’un coté, le fait de diminuer l’expression du récepteur à l’insuline ainsi que celle de

IRS-1 diminue la sensibilité à l’insuline puisque l’hormone se fixe moins et le signal

est peu transmis. Et d’un autre coté l’augmentation de l’expression des protéines

PTEN, SHIP2 et P-JNK régulant négativement la signalisation intracellulaire de

l’insuline, contribue également à une diminution de la sensibilité à l’insuline.

La réduction de la signalisation de l’insuline favorise la lipogenèse et donc

probablement le processus d’assemblage du VHC. En effet, SREBP-1c, un régulateur

majeur de la lipogenèse induite par l’insuline, est sur-régulée par l’infection du VHC.

Cependant la synthèse lipidique n’est pas seulement régulée par la signalisation de

l’insuline mais également par celle du glucose. Le glucose peut effectivement activer

la synthèse de lipides via le facteur de transcription ChREBP. Cette protéine peut

également être activée par l’insuline par l’intermédiaire de LXR. Similairement aux

travaux de recherche effectués sur SREBP-1c, nous trouvons que l’expression de la

21

protéine ChREBP est augmentée dans les cellules infectées. Ce résultat est en accord

avec de précédentes études où la protéine core du VHC pouvait induire une

accumulation de lipides dans les cellules Huh 7.5 (Abid et al., 2005 ; Jackel-Cram C

et al., 2007 ; Waris et al., 2007). Nous avons donc identifié un nouveau facteur de

transcription en plus de SREBP-1c, ChREBP, qui est induit par le VHC pour

augmenter la synthèse de lipides et l’assemblage de VLDL.

Des études complémentaires seront nécessaires pour savoir si la sur-régulation

du niveau de protéine ChREBP due à l’augmentation de sa transcription est corrélée

avec l’accentuation de la lipogenèse et avec l’assemblage des VLDL. La sur- ou sous-

expression du récepteur à l’insuline, de IRS-1, PTEN, SHIP2, JNK ou ChREBP, pourra

nous aider pour étudier le rôle exact de ces protéines dans le cycle viral et les

pathologies associées.

Même si les résultats précédents nous aident à comprendre le rôle de la

résistance à l’insuline et des métabolismes lipidique et glucidique dans le cycle viral,

il est important de rappeler qu’ils ont été obtenus dans un système in vitro assez

artificiel. La souche virale JFH1 de génotype 2a dont la sequence diffère des isolats

d’hépatite C chronique a été isolée à partir d’un patient ayant une hépatite

fulminante (Kato et al., 2001). Ce genre d’hépatite virale sévère aigüe est caractérisé

par une réplication virale importante et une intense réponse immunitaire de l’hôte

contre les cellules ou les tissus infectés. Quelques cas d’hépatites fulminantes dus au

VHC ont été rapportés après l’arrêt de chimiothérapie ou de drogues

immunosuppressives. Dans ces cas, de hauts titres viraux étaient associés et il y avait

l’apparition de sérieux problèmes hépatiques dues à une réplication viral illimitée,

du fait des conditions d’immunosuppression (Vento et al., 1996). Ceci étant, ces

hépatites restent assez atypiques et limitent notre système d’étude. De plus nous

avons effectué la plupart de notre travail dans des cellules Huh 7.5. Cette lignée

cellulaire hépatocytaire est transformée, entrainant surement des modifications dans

son utilisation de glucose. Il semblerait également que le métabolisme lipidique de

ces cellules soit assez altéré, entrainant un défaut dans l’assemblage des lipoprotéines

(Icard et al., 2009). Donc le développement de lignées cellulaires permissives à la

réplication du VHC ayant un métabolisme glucidique et lipidique physiologique est

important. Dans cette optique, nous avons mis au point un génome du VHC

sélectionnable. L’insertion des gènes de résistance dans le génome viral permettra à

terme d’isoler une lignée cellulaire capable de supporter une infection par le VHC et

permettra également de sélectionner des cellules infectées. Nous avons commencé à

tester la fonctionnalité des génomes sélectionnables dans les lignées cellulaires Huh

7.5 et HepG2 CD81. Dès que nous aurons terminé la caractérisation basique de ces

génomes, nous pourrons infecter des hépatocytes primaires humains et essayer

d’isoler des clones hautement permissifs à la réplication du virus. Pour le moment,

22

nous validons les résultats obtenus avec les cellules Huh 7.5 infectées par JFH1 pour

ensuite envisager de réaliser des études cliniques.

L’identification de l’altération des métabolismes glucidique et lipidique par le

VHC ne nous éclaire pas seulement sur la nécessité de la lipogenèse pour la

production virale mais nous aide également à mieux comprendre la pathogénèse

associée à l’infection chronique et à établir de nouvelles approches thérapeutiques ou

à revoir celles existantes (sensibilisateur à l’insuline ou médicaments diminuant le

cholestérol) pour les traitements de l’infection chronique. Il existe différents

traitement contre le diabète de type 2, comme les biguanides qui favorisent l’action

de l’insuline au niveau du foie ou les Thiazolidinediones qui améliorent la sensibilité

à l’insuline et réduisent la glycémie. Ces derniers activent le récepteur nucléaire

PPARgamma (Peroxisome Proliferator-Activated Receptor gamma) afin d’altérer

l’expression de gènes impliqués dans l’homéostasie lipidique et glucidique.

L’utilisation de ces thérapies pour le traitement de l’infection chronique du VHC

pourrait être considérée. De plus, notre étude pourra permettre d’identifier de

nouvelles cibles thérapeutiques cellulaires ciblant les métabolismes glucidique et

lipidiques aussi bien que l’infection chronique du VHC, telles que les lipides

phosphatases (PTEN et SHIP2) et JNK.

Remerciements

Tout d’abord, je remercie le Dr Durantel de m’avoir fourni la construction du

plasmide JFH1 muté contenant les sites de restriction, également Mr Jammard pour

m’avoir assisté lors de manipulations mais aussi également pour ses conseils. Bien

évidemment, je remercie ma responsable, le Dr Bartosch de m’avoir aussi bien

encadré, tant dans la pratique que dans la rédaction. Et enfin je remercie le Dr

Zoulim de m’avoir accueilli dans son équipe ainsi que toute l’unité Inserm U871 pour

sa gentillesse et sa convivialité qui a rendu mon travail agréable.

23

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