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1 ENTRE PAYSAGE DIT NATUREL ET NATURE IMPORTéE LA COTE D’AZUR Anne Rouat 4è année

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My report about exotic plants under mediterranean climate in the south of France

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ENTRE PAYSAGE DIT NATUREL ET NATURE IMPORTéE

LA COTE D’AZURAn

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INTRODUCTION

Durant cette semaine de prérigrinations autour de la ville de Nice, nous nous sommes penchés sur la ques-tion du climat de type Méditerranéen ainsi que sur les plantes exotiques du monde entier qui se concen-trent au coeur de ceux qui représentent parmis les plus beaux jardins du monde. Des paysages conservés dits «naturels» à ces grands jardins de prestiges et de collections, la question de l’adaptation des plantes à un milieux et de l’acclimation seront notre fond de tableau. Des palmiers introduits il y a deux siècles et représentant dans la tête de tous l’image de la Côte d’Azur et de la Promenade des Anglais, aux petites plantes succulentes venues d’ailleurs, je vais tenter à travers ce travail de comprendre comment l’homme peut rendre les paysages transportables à sa guise. Comme une écorégion toute entière peut se retrouver subitement sur une terrasse d’un jardin de la petite ville de Menton. Des paysages naturelles à conserver, aux collections de plantes rares mises sous cloches, il n’y a qu’un pas. L’homme comme colonisateur, im-portateur et envahisseur sera le leitmotiv de ce dossier. Entre paysage dit Naturel et Paysage importé? la problématique s’offre toute entière à nous ici sur la Côte d’Azur.

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1 LE BIOME SCLEROPHYLLE1.a

2.a

1.b

2.b

1.c

2.c

1.d

Le climat de type méditerranéen et les stratégies adaptatives

Le climat du Bassin méditerranéen

Le feu : facteur naturel ou action de l’homme et les straté-gies adaptatives des plantes

Ecogéographie

Les écorégions dans le monde.

Les formations végétales

Conclusion

2Le bassin méditerranéen : Paysages dits naturels.

3.a3.b

Sur terrain acide : Le massif de l’Esterel

Les paysages3Exemples de conservation : sur le terrain

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La Cote d’Azur : Paysage importé

DE LA PROTECTION A LA PREVENTION

3.a

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3.b

3.b

3.c

3.c

3.d

3.d

3.e

3.e

3.e

Introduction

Exubérance - Prévention - Stockage

Les Palmiers du Jardin de Thuret

Timidité - Protection - Discrétion

Le cortège floristique acidiphile

La Serre de la Madone et l’influence anglaise

La gestion

L’Arboretum des Cèdres :une collectionde prestige

Sur terrain basique : Le Mont Vinaigrier et la Grande Corniche

Le jardin de la Villa Hanbury : d’un extrème à l’autre

Conclusion

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LE BIOME SCLEROPHYLLE

La connaissance de plus en plus accrue des richesses écologiques de notre planète Terre a entraî-né l’homme a classifier les communautés végétales et animales parmi lesquelles il évolue. C’est ainsi que dans les années 1910-1920 les écologues anglo-saxons Carpenter, Forbes, Shelford et Clements dé-crivirent le terme de biome. Plus récemment, Ricklefs

et Miller écrivent «Le concept de biome organise la diversité du monde vivant à grande échelle». Ce terme représente en effet l’entité biogéographie qui associe une formation végétale à une formation animale qui lui correspond. Il exprime les conditions écologiques du lieu à une échelle continentale as-sez vaste. Il résulte de l’interaction entre différents facteurs abiotique : la température, le vent, l’eau, la lumière, les roches et le sol et enfin les perturbations

périodiques.

26 principaux biomes recouvrent notre planè-te, on dissociera dans un premier temps les biomes terrestres des biomes aquatiques. Dans un second temps, le groupe des biomes terrestres peut se subdi-viser en 4 sous classes : Les deux biomes Arctiques et Subarctiques, les 6 biomes tropicaux et subtropicaux, les deux biomes Azonaux et enfin la sous-classe des biomes tempérées comprenant le biome Forêt, bois et broussailles méditerranéens ou sclérophylle nous concernant directement dans le cadre de cette ap-proche des paysages de la côte d’Azur.

Le biome sclérophylle repré-sente environ 20% des espèces vé-gétales répertoriées mondialement. Le

terme sclérophylle du grec «feuilles résistantes», exprime bien la grande adaptation dont doivent faire preuve les plantes au sein de ces écorégions du monde. La notion de biome étant prin-cipalement basée sur la relation étroite existante entre les formations végé-tales et leur adaptation au climat, il me semble important de nous intéresser à ce dernier dans un premier temps, afin d’aborder ensuite plus clairement les différentes formations végétales et paysages s’étalant sur la planète et les principales formes d’adaptation des espèces les peuplant.

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Les TempératuresDu côté des températures, nous sommes sur des thermomètres plutôt élevés durant l’été. On constate cependant des variantes selon la locali-sation géographique de chacun de ces biomes ter-restres. On constate ainsi une moyenne de 24°C à Marseille, de 20°C au Cap et de seulement 16°C à San Francisco où des brouillards très persistants sur la baie limite l’ensoleillement. Les gelées sont quasi inexistantes mais peuvent intervenir dans des ré-gions comme le nord du Maghreb. Ces variantes nous permettent d’observer une grande diversité

de formations végétales dans un même biome.

Les PrécipitationsA l’image des températures, nous observons quel-ques variantes à l’échelle du globe, mais d’une ma-nière générale, on observe une absence quasi totale de pluie durant l’été. Des épisodes orageux diluviens très violents (nous en savons quelque chose désor-mais...) provoqués par un choc thermique d’entre deux saisons irriguent les sols durant l’automne et

le printemps. Avec une moyenne annuelle de 300 à 800 mm, ces averses représentent 90% de l’ap-port en eau sur l’année.

L’ensoleillementCes régions du monde bénéficient d’environ 2500 heures de soleil par an.

Le ventChaque région méditerranéenne du monde pos-sède ses propres vents; mistral tramontane, sirroco ou encore bora, chacun de ces termes sous-entend des vents continentaux forts et secs. Le courant californien sur la côte ouest des U.S.A, le courant de Humboldt sur la côte du Chili, le courant de Ben-guela près des côtes d’Afrique du Sud, et le courant des Canaries sur les côtes marocaines et portugai-ses. En été, les régions les plus proche du climat subtropical, sont influencées par l’anticyclone sub-tropical. Cet anticyclone n’influence pas le bassin méditerranéen car il se trouve sur des latitudes plus haute (38-44° pour la région méditerranéenne alors que la Californie, les Canaries et l’Australie méridionale se trouvent à 32-35°).

1 1.aLe Climat D’une manière générale le climat des zones sclérophylles transforme la vie des plantes en un vrai combat pour la vie. Les différentes écorégions sclérophylles du monde ont en effet en commun de se situer dans les régions méditerra-néennes du globe. Elle bénéficient donc d’une saison chaude et sèche voire caniculaire ralentissant considérablement la croissance des végétaux. A celle-ci succède une saison hu-mide dont la température est relativement radoucie par les courants côtiers. Ces zones étant chacune localisées sur des côtes orientées ouest ou sud-ouest.

Les différentes zones abritant le biome sclérophylle se situent dans la zone d’influence du climat tem-péré (chaud), zone de transition entre les climats sub-tropicaux et les climats tempérés en général.

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Stratégies d’adaptation à la sècheresse1.a

Les plantes face à la sécheresse

Les températures élevées, la forte luminosité

et la rareté des pluies provoquent une forte évaporation

de l’eau contenue dans les plantes. En cas de sécheresse

la survie devient très difficile, c’est ainsi que seules les

plus fortes et les mieux adaptées résistent. C’est ainsi

qu’en milieu sclérophylle on retrouve principalement

des espèces xérophytes (résistantes aux milieux secs)

et pyrophytes (résistantes au feu)

Malgré la grande diversité de plantes

qu’englobe le biome sclérophylle, on retrouve une

gamme commune de spécificités adaptatives face à

la sécheresse. Je classerais selon deux grands types

d’adaptations :

ol’adaptation du cycle de vie

ol’adaptation formelle;

Le repos végétatif La plante est capable d’effectuer un ralentissement de ses processus vitaux tels que la photosynthèse et de rentrer en phase de latence voir de dormance pendant les périodes non favorable. La latence signifie que la vie de la plante est au ralenti et ses résistances sont décuplées pour faire face à la sécheresse que seule cet état permet de surmonter. L’activité de la plante est maintenue à son minimum indispensable à la production d’énergie pour maintenir une structure cellulaire. L’entrée en latence peut être provoquée par un raccourcissement de la photopériode (durée régulière du jour et de la nuit alternés), ou un excès de chaleur dans le cas des biomes sclérophylles que la plante capte grâce à des facteurs internes.Lorsque l’organisme en vie latente n’est pas réceptif aux facteurs favorables, il est en état de dormance. Elle peut concerner les bourgeons ou les graines. La dormance est donc une incapacité à retourner à la vie. Lorsque les conditions extérieures lui sont à nouveau favorables, la plante effectue une levée de dormance afin de reprendre son activité.

Le cycle court Le cycle court se caractérise par une modification plus radicale encore chez la plante. Elle vient ainsi à se déssécher totalement et à mourir après avoir profité de l’humidité et de la période froide pour se développer. Il ne rest ainsi d’elle que quelques graines plus ou moins déshydratées et destinées à perpétuer sa lignée.C

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le Caroubier se sépare de ses feuilles et stocke l’eau dans ses racines pendant la période sèche.

ADAPTATION DU CYCLE DE VIE

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1.a 1.a La réduction foliaire Les feuilles étant le siège d’une très intense évapotranspiration, c’est à dire d’une importante perte d’eau, la réaction la plus commune chez les plantes de milieu sclérophylle est la réduction voir l’absence totale de feuilles. Pour commencer la plupart de ces plantes possèdent un feuillage persistant, limitant ainsi les efforts demandés par la création d’une nouvelle robe chaque année. Il existe ensuite plusieurs adaptations morphologiques foliaires.

ADAPTATION FORMELLES

Présence d’une couche cireuse (sclérophylle) sur le feuillage du Chêne vert (Chêne liège, Philodendron...) ayant pour but de limiter la transpiration.

Certaines plantes développent des feuilles duveteuses et cotonneuses comme ce Cistus alba, ou des tiges et rameaux duveteux comme Quercus suber. Cette pubescence vise également à limiter l’évaporation, et possédant une bonne réflexion.

Les feuilles de cette Lavandula stoica sont très réduites et se recroquevillent.

Une absence totale de feuilles s’observe sur certaines plantes comme sur cette Ephedra altissima.

Beaucoup de plantes comme ce Melaleuca gibbosa, procède à une réduction foliaire extrême. Certaines autres comme certains Cistes viennent à perdre une partie de leur feuillage avant la saison estivale. Feuillage réduit en aiguilles (Genêt épineux).

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1.a Les plantes a caudex representent les plantes Caudiciformes, et les plantes Pachycaules, on pourrait egalement prendre en compte les bulbes, qui representent deja un grand nombre de plantes et de familles et ne serontdonc pas classes derriere le terme a proprement parler. Ces plantes sont angiospermes, ce qui les differencient des autres plantes est cet organepermanent, non vert et lourd conservant les nutriments et l’eau, face aux autres plantes possedant des organes temporaires de stockage comme les feuilles par exemple. Ici il est tres evident que la forme suit la fonction (architecture moderne) les mutliples differences formelles existantes entre les nombreuses especes Caudicifornes et Pachycaules dependent directementdes differentes fonctions de stockage et de transport des nutriments et de l’eau, le soutien de la plante ...etc. La plupart des caracteristiques morphologiques et physiques restent cependant les memes sur ce genre de plantes, le pied doit etre rigide et compose de cylindres creux pour supporterla structure et les racines doivent etre flexibles et noueuses, les fibres les plus dures se trouvant au centre. Pour finir la base doit, bien entendu, etre large pour supporter cette structure.Pour la plupart des plantes a graines, la transition entre le pied et la racine est un organe a part entiere appele Hypocotyl. Le Caudex est un elargissement qui se developpe exactement a cet endroit, il est donc plus simple de le definir avec un mot neutre comme celui de “Caudex” ou de “reservoir” pour ne pas avoir a definir a quel point cet organe est une tige, une racine ou les deux. (La nature n’est pas aussi simple qu’on peut le croire...)Les plantes caudiciformes et Pachycaules se caractérisent par une division du travail entre les organes permanents, servant à emmagasiner l’eau et la nourriture, et les organes aériens, généralement éphémères et sièges de la photosynthèse.

Adenium obesum

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ADAPTATION FORMELLES EXTREME

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Le feu fait partie du paysage et forme la flore méditerranéenne partout dans le monde. On sait que par analogie entre toutes les régions méditerranéen-nes, il constitue un facteur naturel avec lequel les plantes et les animaux ont du apprendre à évoluer. Dans une autre dimension, l’homme a fortement changé le régime des feux tout au long de son histoire, soit comme outil de gestion soit d’une manière criminelle touchant dramatiquement les écosystèmes. Dans ces deux cas l’histoire des forêts est indissociable de l’histoire du feu.

1.b

Les causes Les causes naturelles (foudre, éruption volcanique) ne représentent qu’une faible part des départs de feu dans nos régions; seulement 2%, les causes humaines involontaires comptabilisent 43% des faits et les actes volontaires (pyromanie, vengeances, ou stratégie politique) 25%, pour finir 30% du total des incendies sont liés à des causes inconnues. L’homme reste d’une manière générale le pire ennemi de la forêt. Les départs de feux dans les zones sclérophylles (landes maquis garrigues) sont plus importantes qu’ailleurs dans le monde. Cela est du aux périodes prolongées de sécheresse, à la faible teneur en eau des sols (calcaires et siliceux), à l’accumulation d’ar-bres morts au sol à la suite d’une tempête, ainsi qu’à la présence de populations locales et touristiques peu sensibilisées au danger. Le vent est un impor-tant facteur aggravant activant la combustion et accélérant la propagation des flammes. De plus les pentes conditionne l’orientation des flammes.

Les conséquences écologiquesLe passage de feux fait partie du processus de dé-veloppement et de régénération des populations dans les zones sclérophylles. Cependant une répéti-tion trop fréquente du phénomène peut provoquer de réels désastres pour les formations végétales ainsi que pour le milieu. Il peut ainsi transformer une forêt en broussailles, le temps de cicatrisation des végétaux n’étant parfois pas suffisant entre deux passages de feux. Certaines espèces prennent ainsi le dessus comme les Cistes et transforment signifi-cativement le milieu. Le pin est un bon exemple de dépendance à ce régime de feu, si le passage est plus fréquent que le temps que met l’arbre à pro-duire des cônes fertiles, la pinède disparaîtra et sera irrémédiablement remplacée par des broussailles.Les feux de forêts détruisent bien plus de sujets que l’ensemble des calamités naturelles existantes, avec 50 000 feux par an sur le pourtour médi-terranéen. Les feux jouent un rôle très important sur la structure de la végétation, à l’inverse cette dernière détermine l’intensité de l’incendie. Ainsi le feu détermine la résistance des végétaux dans ces zones du globe.

ou action de l’homm

eLe Feu : facteur naturel

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1.b

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Face à ces phénomènes anciens que sont les feux, les plantes ont su dévelop-per une large gamme de stratégies adaptatives de protection et de défense.

1.bLe Feu : stratégies adaptatives

Le liège que développe certains arbres comme le Nolina bigelovii (ci-dessus) et le fameux Chêne Liège-Quercus suber, est un très bon isolant thermi-que.

Le lignotuber est un renflement riche en amidon, une réserve d’eau et de nutriment très utile à la survie du su-jet en cas d’incendie. Il peut émettre des rejets à partir de bourgeons nais-sant à la surface v

Melaleuca linariifolia, Melameuca cuticularis...

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1.b1.b

Ce Leucadendron rubrum typique du fynbos d’Afrique du sud, possède des petits fruits ligneux s’ouvrant après le passage du feu libérant de nombreu-ses graines plumeuses et permettant la survie de l’espèce.

Les plantes comme cette Ciste à feuilles de sauge libère ses semences après le feu qui crée également une levée de la dormance par la chaleur et la fumée.

Le feu agit donc directement sur la croissance des végétaux dans les milieux sclérophylles et détermine la forme et le développement de ces derniers. Il est un des éléments ma-jeurs constituant le milieu et la struc-ture de la végétation. C’est la seule contrainte naturelle capable d’entraî-ner la mort de certains végétaux et la stimulation de certains autres. Il est en effet indispensable à la reproduc-tion de certaines plantes, elle peuvent ainsi dépérir en l’absence de feu. Ce facteur naturel possède cette forte dualité qui dessine le paysage de ces forêts sclérophylles.

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Un outil de gestion Contrairement à ce que l’on peut croire, les feux de forêts contrôlés sont un bon moyen pour prévenir les grands incendies de l’été. Cette technique est déjà ancienne et vise à deux objectifs principaux : la réduction de la litière et du sous-bois ainsi que l’augmentation de la croissance et le renforcement des arbres. Ces brûlage dirigés sont dans certaines écorégions sclérophylles un réel outil de maintien de la biodiversité. En étudiant le cas du Fynbos de la région du Southern Cape en Afrique du Sud, nous allons pouvoir étudier un exemple concret de gestion par le feu.

Le brûlage dirigé en Afrique du Sud Le Fynbos d’Afrique du Sud est le règne végétal le plus riche au monde, il compte environ 7300 espèces de végétaux supérieurs, dont envi-ron 80% sont endémiques. Il s’agit d’un des deux «hotspots» de la biodiversité avec les Nouvelle-Ca-lédonie qui englobe totalement un règne végétal. Il s’étend sur environ 200 km du pourtour côtier du pays, et couvre principalement les massifs de l’Outeniqua et du Tsisikamma jusqu’à 1700 m d’al-titude. On le retrouve également sur le plateau longeant l’Océan Indien mais à des altitudes moins élevées d’environ 100 à 400 mètres.Nous sommes sur un climat modéré avec une plu-viométrie régulièrement répartie, qui fait de cette région du monde une zone méditerranéenne aty-pique.

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Particularités du Fynbos Le mot Afrikaans «Fynbos» signifie «fine bush» et nous renseigne largement sur le type de végétaux peuplant ce milieu. Ses habitants sont, en effet de bas buissons portant fines feuilles et aiguilles, la plupart sont persistants (sclérophylles).On identifie 6 types de végétaux au sein du biome du Fynbos : o les Protéoïdes (racines denses formant des groupes de radicelles rapprochées).o les Ericoïdes o les Restioïdes (Proteaceae et Restionaceae)o les Geophytes ( plante dont les bourgeons sont enfouis sous le sol)o les «Espèces à rejets» (dont la multiplication se fait uniquement par rejets de souche)o les «Ephémères du feu»Le passage du feu à certains stades de sa crois-sance représente une nécessité pour le maintien de la biodiversité de ce milieu particulier. Le brûlage dirigé est par conséquent utilisé comme un réel outil de gestion du milieu et de prévention contre les incendies.

Le Brûlage dirigé La végétation du fynbos nécessite un retour de feu d’une pério-de d’environ 10 à 15 ans. Le brûlage est en général effectué par rotation et par parcelles de la même manière qu’on pourrait gérer des cultures en rotation ou la une futaie de chênes dans nos régions. Dans le Fynbos, seul le feu peut permettre le maintien d’un haut niveau de la biodiver-sité. Le brûlage dirigé est un outil de gestion très difficile à maîtriser et raison de l’imprévisibilité des incendies naturels, il est préconisé tous les 15 ans environ, doit être réalisé avant le passage d’un feu naturel plus violent et avant une accumulation trop importante de biomasse dangereuse. Le Fynbos peut en effet être colonisé par des adventices exotiques élevant significativement l’intensité des incendies. Trois ans après le début de cette politique de gestion, les incendies ont diminué significativement En parallèle se sont menées des actions d’éra-dications des espèces envahissantes.Cette expérience nous démontre clairement qu’une politique du «zéro feu» n’est pas envisageable et ne ferait qu’accentuer le phénomène, il s’agit sous ces climats et dans ces formations végétales d’accepter le feu comme un élément indispensable au maintien du milieu et d’apprendre à

des formations sclérophylles 1.b 1.b

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Restionaceae

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1.cLes écorégions dans le monde

LE BUSH AUTRALIENParticularités

Nous commencerons par mentionner le bush australien car il est celui qui compte le plus grand nombre d’espèces sclérophylles au monde. En comparaison aux autres écorégions du monde, le bush australien reçoit plus de précipitations, ce qui lui permet d’accueillir une flore très riche. l’endémisme y est très important et atteint les 70%. Il se situe d’une manière générale dans le sud et le sud-ouest de l’Australie ainsi qu’en Nouvelle-Zélande. Plus précisément, on peut distinguer deux types de Bush :

o Les Mallées et bois Sud-Australien.Ce terme aborigène désigne les arbres et arbustes poussant en cépée de moins de 10 m de haut. Cette formation végétale très basse est typique du paysage australien et se présente sous la forme d’un vaste buisson dense. On retrouve des Eucalyptus, Acacias et Melaleucas. Ce type de milieu se retrouve sur la frange dunaire au sud-ouest, il a été en grande partie mis à mal par l’agriculture et les pâtures.

Page 19: Botanical report

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1.c 1.co Les forêts et broussailles du Sud-Ouest Australien : L’Australie possède un des sols les plus pauvres du monde, il est donc étonnant de découvrir une formation végétale aussi variée que celle-ci, surtout sur ces sols sableux et peu fertiles. C’est un paysage quelques peu clairsemé, sur lequel s’étagent deux strates de végétation, une strate arbustive sclérophylle et des broussailles typiques du climat méditerranéen. On retrouve quelques espèces arborées communes avec le continent asiatique et américain. Cela est du à l’histoire très ancienne du monde, il y a 200 millions d’années avant l’éclatement du Super-continent ces zones étaient reliées entre elles. Au même titre que le Fynbos africain, les incendies font partie intégrante de ce paysage, les végétaux ont également du s’adapter à ce facteur.Les familles botaniques les plus représentées sont les Myrtaceae (environ 600 espèces d’Eucalyptus, Melaleuca...), les Fabaceae comme les Acacias, et les Proteaceae comme les Banksia que nous allons rencontrer plus tard. On retrouve également des strates de végétation plus basses avec les Orthrosantus par exemple.

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Ce milieu est très fortement touché par la pression agricole, le bush est effet défriché dans un but de rendement des terres malgré la pauvreté de ces terres. Le feu utilisé pour le défrichage bouleverse le rythme initial des formations végétales. Certaines plantes invasives importées ne manquent pas non plus de perturber ce milieu fragile.

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1.cLE MATORRAL CHILIEN

Afin de décrire cette écorégion particulière, il me semble important de situer le pays exceptionnel et remarquable dans lequel il se développe. Le Chili se résume en effet à une fine bande de terre littéralement enserrée entre l’impressionnante Cordillères des Andes et les eaux froides de l’océan Pacifique. La forme étendue du pays induit la présence de deux climats antagoniques, un climat froid au sud et un climat chaud et désertique au nord. Au centre de ce conflit, sur la zone de climat tempéré, s’impose le Matorral. En opposition au Bush australien étudié précédemment, cette écorégion du monde bénéficie d’un sol très fertile car parcourus par de nombreux fleuves et rivières provenant de la Cordillère des Andes. Le Matorral chilien est définit comme une formation végétale moins épaisse que le maquis, ce sont des formations fruticéennes xérophytes à caractère de steppes épineuses ou de steppes à succulentes. On rescence en effet une grande quantité de succulentes dont la plupart sont endémiques (environ 4 500). Le milieu est ici menacé par l’homme directement, les chiliens ont en effet tendance à s’installer dans ces zones à climat tempéré et à imposer au milieu une grande quantité d’infrastructures et à défricher au risque de perdre un jour la totalité du Matorral.

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1.c 1.cLE CHAPARRAL CALIFORNIEN

Au même titre que le Matorral en Amérique du Sud, le Chaparral Californien est le seul représentant du climat méditerranéen en Amérique du Nord. On le retrouve largement répartie sur l’Etat de Californie et sur la partie sur Baja California proche du Mexique, des régions côtières aux hautes altitudes montagneuses. Cette écorégions se répartie sur 3 étages : ole Chaparral des côtes et des prairies ole Chaparral des forêts intérieures ole Chaparral des forêts montagneuses.Ces trois zones regroupent diverses communautés végétales comme les broussailles côtières, les forêts mixtes persistantes, les peuplements à Armoise jusqu’au grandes forêts de Séquoias géants. .Le Chaparral est probablement l’écorégion du biome sclérophylle à compter le plus de formations végétales différentesComme on le sait, les américains ont très fortement modifié leur paysage, il en est de même pour cette écorégion, le chaparral est lourdement mis à mal par le défrichage, le pâturage, les barrages, l’exploitation forestière ainsi que l’urbanisation galopante. Certaines communautés végétales ont, de cette manière, été totalement éradiquée par l’homme. Les feux sont d’une violence extrême dans cette partie du monde. La compétition avec les espèces importées est très forte.

Chaparral mixte à

Ceanothus

C. mixte réserve de Los Padres au dessus de Santa-

Barbara

Aire de répartition du Chaparral en Californie

Cleveland

Arizona- Ceanothus

greggii, Manzanita mexicain et un chêne : Turbinella

quercus

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22

La plus grande unité de classification écologique naturelle?

Cette notion est depuis bien longtemps notre manière habituelle de se représenter notre planète, celle des "grands milieux de vie", il me paraît pourtant important de ne pas

omettre le fait que nous évoluons au sein d'une période où l'anthropisation prend une place grandissante sur notre planète. La place de l'homme modificateur du climat mais également grand

importateur de paysage n'est pas négligeable, face à cela certains biomes ne sont plus que des unités écologiques potentielles.

Jean-Marie Pelt dans La Loi de la Jungle, décrit l'homme comme "l'envahisseur par excellence". Il a en effet, à force de déplacements autour du Globe, modifié sensiblement nos paysages d'origines. Les graines, spores et

plantes circulent depuis quelques siècles beaucoup plus rapidement qu'autrefois, certaines s'acclimatent dans les jardins ou autres collections pendant que d'autres n'ont de cesse d'envahir, de coloniser et de gagner du terrain. A travers nos déambulations sur la Côte d’Azur, nous allons pouvoir constater les deux visages du paysages Azuréens, du paysage naturel au paysage importé, comment l’homme s’est crée un «Paysage de l’Ailleurs»...?

1.d

CANNES

ANTIBES

GRASSE

L’Esterel

Le jardin de Thuret

Arboretum des Cèdres

Jardin Hanbury

La Grande Corniche

Mont Vinaigrier

FREJUS

NICE

MONACO

MENTON

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Le Bassin méditerranéen

1.d 2Paysages «naturels»...

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2Le Bassin méditerranéen

Le Bassin Méditerranéen porte en lui une grande partie de l’histoire de notre civilisation occidentale, de l’Antiquité avec les Égyptiens et les Mésopotamiens aux grands empires de Rome, Carthage ou de Grèce, Il fut de tout temps un espace enclavé majeur entre l’occident, l’Orient et l’Afrique, mais également un berceau du tourisme ayant toujours attiré nombre de visiteurs (environ 200 millions par an) le bassin est ainsi la première destination touristique du monde. La position stratégique du bassin méditerranéen lui confère également d’être une très importante zone de trafic fluvial ( 30% des bateaux marchands et 20 % des pétroliers du monde = environ 120 000 navires par an).

Cette mer intercontinentale recouvre une superficie d’environ 2,5 millions de km², Le seule ouverture qui la connecte à l’océan Atlantique se fait sur seulement 14 km, c’est le Détroit de Gibraltar. Elle représente 1% de l’océan mondiale. Ce grand bassin est la résultante d’une subduction progressive rapprochant le continent africain et eurasiatique. C’est ainsi que l’on retrouve des chaînes de montagnes comme celle des Pyrénées ou des Alpes. Il y a environ 30 millions d’années durant l’Oligocène, la méditerranée subit une phase d’étirement éloignant la Sardaigne et la Sicile du continent Européen.

Page 25: Botanical report

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2.a2 Le bassin méditerranéen est caractérisé par un climat tempéré assez rare dans le monde car il associe des étés chauds et secs et des hivers doux et humides.

Le ClimatC

arte

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Les TempératuresNous sommes ici sur les moyennes de températures les plus élevées en France. Les périodes de gel sont rares voir quasiment inexistantes. Les régions côtières bénéficient de l’influence maritime, les tempéra-tures sont ainsi plus élevées lors-que l’on recule dans les terres, on y atteint souvent 30 ° contre 22

° sur la côte.

Les Précipitations80 % des pluies sont concentrées

sur le début de la saison autom-nale. Elles sont très violentes et

les sols secs et arides du pourtour méditerranéen ont souvent bien

du mal à infiltrer ce fort apport en eau. Le ruissellement est donc assez fort sur ces zones. L’hygro-métrie est aussi importante qu’à Brest mais , à l’inverse de cette

dernière, les périodes pluvieuses s’étalent sur très peu de temps.

L’ensoleillementIl y est toujours très important, la durée d’ensoleillement est en relation étroite avec le régime des vents et plus particulièrement aux mistrals. La Provence est ainsi la région la plus ensoleillée de France. La durée d’ensoleillement dépasse ainsi les 3000 heures par an entre Toulan et le Cap Bénat, cela comprend 522 heures l’hiver

contre 211 à Paris par exemple.

Le ventComme précisé précédemment la Côte d’Azur bénéficie de ce vent particulier qu’est le Mistral. Sur cette partie nord du pourtour méditerranéen, on retrouve égale-ment la Tramontane (Languedoc-Roussillon). Ce sont tous deux des vents froids et desséchants allant du continent vers la mer. Sur la partie sud du bassin, on retrouve le Sirroco qui est un vent chaud et sec soufflant du continent africain vers la mer. Ces phénomènes ac-centue fortement l’évapotranspi-ration et conditionne significative-ment la vie des plantes.

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Zone de répartition de l’OlivierLe bassin méditerranéen représente 60% des zones méditerranéennes dans le monde. Au même titre que beaucoup de zones dans le monde, il est assez difficile de délimiter précisément le Bassin Méditerra-néen. Cette difficulté est due à une accumulation de données géologiques, botanistiques, climatiques. On associe donc d’une manière générale cette zone à la zone de répartition de l’Olivier. On le retrouve en ef-fet exclusivement sur cette zone du monde, des ten-tatives d’acclimatation ailleurs dans le monde comme aux Etats-Unis , n’ont jamais été très concluantes. Sur 5 500 000 hectares plantés d’Oliviers, 5 300 000 sont situés dans le Bassin Méditerranéen. Les régions oléicoles les plus importantes se situent en Catalogne et en Andalousie. En France ce type de cultures est en décadence depuis le milieu du XIX è siècle, l’Olivier a ainsi été remplacé par la vigne dans le sud de la France.

Ecogéopgraphie du bassinf

Olea europea 2.b

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L’étage thermo-méditerranéenOn le retrouve dès le littoral jusqu’à environ 200 mètres d’altitude, il représente la zone bioclimatique au sein de laquelle on consta-te une alternance marquée entre les deux saisons. La saison pluvieuse pendant 4 à 5 mois et une saison sèche de 6 mois. On le retrouve sur la Côte d’Azur, au Maghreb, au proche Orient et en Grèce. Les espèces floristiques représentantes de cet étage sont l’Olivier sauvage (Olea europaea), l’Euphorbe arborescente (Euphorbia dendroides) et le Caroubier (Ceratonia siliqua).

L’étage méso-méditerranéenLes alternances de saisons se fait par la pré-sence du printemps et l’automne. On limite cet étage par le facteur gel. Sa limite infé-rieure se situe aux premières apparitions du gel (même rares), sa limite supérieure s’ar-rête aux zones où le gel est présent plus régulièrement en hiver. En France nous le retrouvons de la frontière espagnole à la frontière italienne. La côte d’Azur fait office de rupture remplaçant cet étage par l’étage thermo méditerranéen. Les espèces floristi-ques représentantes sont le Pin d’Alep (Pinus halepensis), le Chêne vert (Quercus ilex), le Romarin (Rosmarinus), le Genêt d’Espagne (Spartium junceum) et les Cistes.

L’étage supra-méditerranéenOn le retrouve à des altitudes plus élevées, il fait la transition entre les étages précédents et l’étage montagnard où les gelées noctur-nes sont constantes. A partir de là, l’Olivier ne peut plus se développer et on ne parle quasiment plus de milieu méditerranéen. En France, on le retrouve de la frontière espa-gnole jusqu’à l’Italie, cette zone englobe éga-lement la Haute Provence. A cet étage sont présents, le Pin sylvestre (Pinus sylvestris), le Houx (Ilex aquifolium) ou encore le Gené-vrier (Juniperus communis).

Au dessus des ces étages non-

montagnards on retrouve l’étage oroméditerranéen caractérisé en Espagne par le Pin Sylvestre. puis seulement dans les massifs de plus de 2000

mètres, l’étage altiméditerranéen caractérisé par une formation de landes xérophytes à épineux. Enfin on retrouve

dans les très hauts massifs, l’étage altiméditerranéen supérieur

2.b 2.b

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LA FORET MÉDITERRANÉENNE

LES FORMATIONS VEGETALESL’importante présence de l’homme

Près de 10 milliers d’années ont suffit à l’homme pour transformer le paysage forestier initial méditerranéen en une large mosaïque de milieux plus ou moins ouverts. oCe fut tout d’abord un pastoralisme ininterrompu pendant des siècles qui entraîna la disparition de nombreuses plantes fourragères au profit de plantes plus envahissantes peu appréciées des animaux.oL’exploitation du bois destiné à l’ébénisterie, à la menuiserie ou encore au charbon a également eut de lourdes conséquences sur le milieu.oLa troisième raison du dépérissement de ces peuples fut l’action répétées des feux volontaires dans le but d’ouvrir encore et encore le milieu et de le destiner toujours plus au pastoralisme.oCe fut pour finir la cause de nombreuses richesses écologiques : l’étalement urbain, qui acheva de transformer les paysages méditerranéens.C’est ainsi que nous évoluons aujourd’hui au sein d’un large patchwork entrelaçant, jardins, champs, vignes, prairies, vergers, pelouses sèches, maquis, garrigues entrecoupé de quelques résidus forestiers.oA la suite de ces actions humaines le climat a su, lui aussi, jouer son rôle destructeur. L’ouverture des milieux a en effet eut pour conséquence un appauvrissement de l’humus et du sol. Les pluies violentes que nous avons mentionnées plus haut n’ont ainsi eut de cesse d’emporter les bons sols forestiers, limitant considérablement la probabilité de la réapparition d’une forêt. Cette perte s’observe parfois de manière assez violente, par l’apparition de roches affleurante. L’homme a bien entendu abandonné ces milieux qu’il avait lui-même su si bien créer. En résulte de nouvelles formations végétales, sortes de rési-dus dégradées de ligneux : les maquis et garrigues. Les sollicitations sur le milieu méditerranéen n’en est pas moins important de nos jours, la pres-sion touristique, l’intensification des pratiques culturales, ont encore de graves conséquences environne-mentales.

2.c

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29

LA GARRIGUE ET LE MAQUISSol nu

Sol nu

Pelouse

Prairie Lande Fourré Taillis Foret caducifoliée

Garrigue basse Maquis Foret Sclérophylle

Intimement liés aux accents du Midi, le ma-quis et la garrigue sont des stades régressifs de la fo-rêt méditerranéenne (à ne pas confondre avec le cli-max) du aux actions répétées du pastoralisme et des feux ne permettant plus la réinstallation de la forêt sclérophylle. Issues à l’origine des milieux rocheux plus ou moins arides, ces plantes héliophiles et xérophy-tes sont devenues suite aux grands défrichements du Néolithique de vraies conquérantes. Le paysage mé-diterranéen est aujourd’hui bien plus représenté par ces milieux ouverts que par l’espace forestier au sens strict.La différence entre maquis et garrigue réside, outre leurs caractéristiques floristiques propres, dans la nature du sol sur lequel ces deux formations végé-tales se développent. La garrigue est au calcaire ce que le maquis est aux terrains siliceux Différents, ces milieux sont pourtant composés de plantes présen-tant les mêmes caractéristiques d’adaptations, feuilles coriaces ou de petite taille, port peu élevé, un enra-cinement très profond et une concentration d’huiles essentielles dans les feuilles (Lavandula officinalis).

Versant méditerranéen

Versant atlantique

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lis Le maquis représente les différents états de régres-sion de la forêt de Chêne liège et localement de Chêne vert. Ce fourré composé d’arbustes et arbrisseaux à feuilles co-riaces luisantes et très odorantes, de nombreuses plantes épineuses et de quelques sujets arborés rescapés de la forêt initiale est un espace fermé oscillant entre 1 et 3 mètres quasiment impénétrable. Il se trouve être un excellent pro-tecteur de sol dont il limite l’évaporation. Dans le maquis haut, on retrouve deux espèces dominant le fourré, l’Ar-bousier (Arbutus unedo) et la Bruyère arborescente, elles ont toutes deux une forte aptitude à rejeter des souches suite aux feux. Elles jouent ainsi un rôle prépondérant dans la reconstitution du manteau boisé, les traces d’un incendie s’effacent grâce à elles beaucoup plus vite dans le maquis que dans la garrigue.Les espèces représentatives de cette formation sont le Ciste à feuilles de sauge et de Montpellier, les bruyères arbores-centes, le Calycotome épineux, la lavande stoechas, l’Ar-bousier. Certaines espèces calcifuges opportunistes comme le Pin maritime viennent compléter ce tableau pointilliste.Si rien ne s’y oppose, le maquis tend très facilement vers la forêt, c’est pourquoi il est important de préserver ces mi-lieux fragiles

La garrigue occupe l’aire du Chêne vert sur ter-rain calcaires sous diverses physionomies. Elle se présente comme une formation beaucoup plus basse que le maquis, arbustes, arbrisseaux et sous-arbrisseaux et taches herba-cées très odorantes s’étagent de 50 cm à 1 mètre. Très disparate la végétation de la garrigue laisse très clairement apparaître les affleurements rocheux, le mot «gar» venant du celtique «rocher». Les espèces les plus représentées dans cette végétation clairsemée sont les principales aromates que nous connaissons : le Thym, le Romarin et la lavande; le Ciste cotonneux, le Genévrier, le Buis omniprésent et le Pis-tachier. Les rares espèces de la strate haute sont le Chêne kermesse, le Chêne pubescent et le Pin d’Alep.Ce patchwork de couleurs et de senteurs abrite également une faune très riche et diversifiée

2.c

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31LES

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LES ARBRES

2.c 2.c

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LA SÉRIE DU CHENE VERT

LA SÉRIE DU PIN D’ALEP

Sur terrain calcaire ou siliceux, la série du Chêne vert occupe la majeur partie de l’étage mésoméditerranéen, et représente une sorte de symbole de la région méditerranéenne. Bien plus que l’Olivier, cette série définit clairement un domaine bioclimatique. Indifférent au sol pourvus qu’il soit sec, le Chêne vert est le chef de file d’un cortège floristique de plus de 700 espèces. La douceur des hivers à cette altitude et en zone méditerranéen-ne, est un facteur très favorable au déve-loppement de ligneux. La zone regroupe ainsi une centaine d’arbres, arbustes et arbrisseaux, ce sont pour une grande part

d’entre eux des végétaux à feuillages per-sistants et coriaces. Dans l’optimum, les compagnons ligneux du Chêne vert sont la plupart des sempervirents : l’Arbousier, le Genévrier cade, certains d’entre eux comme le Genêt d’Espagne ou le Caly-cotome perdent leurs feuilles et relayent leurs fonctions chlorophyliennes à leurs tiges vertes. En ce qui concerne la strate herbacée, nous remarquerons la présence de bulbes, tubercules, rhizomes, racines épaisses ou réserves d’eau garantissant leur survie au passage du feu.

La série du Pin d’Alep s’imbrique avec celle du Chêne vert, elles sont toutes deux présentes sur l’étage mésoméditerranéen. Elle occupe principalement les zones le plus chaudes de cette étage, en France on la retrouve sur-tout sur les espaces littoraux. On y retrouve les mêmes espèces que chez le Chêne vert, quelques plantes thermophiles qui la carac-térise viennent s’ajouter à ce cortège. Le Myrtus communis et Pistacia lentisca.

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2.c

Exemple de conservation : Sur le terrain

3(en milieu acide)

Le Massif de l’Esterel...

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3

Meme pour ceux qui ont vu la Suisse et la Savoie, c’est une belle chose que la montagne cou-

verte par les sombres verdures de l’Estérel. Les Alpes meurent ici dignement. Victor Hugo

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3 Le Massif de l’Esterel que nous foulons de nos pieds aujourd’hui est une unité géologique faisant partie du grand Parc National du Mer-cantour. Avec ses 400 000 hectares à cheval sur les Alpes-Maritimes et les Alpes de Haute Provence, il est connu pour être un des parcs nationaux les plus sauvages de France. L’Esterel représente environ 32 000 hectares dont 14 000 bénéficient d’un statut de protection.

La légende nous raconte qu’une fée de la fécondité répondant au nom d’Esterelle donna son nom au massif. Plus proche de la réalité, la véritable origine du mot viendrait d’un dérivé de l’adjectif «stérile», décrivant ce terrain très acide et peu fertile que nous allons découvrir. Il faut remonter environ 400 millions d’années en arrière pour com-prendre la formation de ce massif. C’est là que la grande chaîne de montagne hercynienne dont l’Esterel fait partie se forme. Lors de cette formation de nombreuses failles se créent dans ce large massifs de phyllades, de micaschistes, de gneiss et de granite, cela provoque d’im-portants effondrements et la création de vallées très profondes. Il y a environ 300 millions d’années à l’ère primaire, le massif de l’Esterel fait partie de la même chaîne que les Maures et le Tanneron. L’érosion a ensuite violemment raboté la chaîne, à la fin de l’ère primaire, de fortes distensions apparaissent et provoquent la séparation des deux massifs. Le Permien est une période de volcanisme très intense (durant environ 30 millions d’années), cela entraîne de fortes émissions de lave acide contenant beaucoup de silice, on les appelle les Rhyolites. C’est cette lave qui donna les porphyres rouges conférant au massif de l’Esterel ces teintes rougeâtres si particulières. Le secondaire est une période calme l’Esterel étiré entre le massif des Maures et celui du Tanneron est envahit par la mer. Durant l’ère tertiaire, le soulèvement alpin provoque le basculement du massif, l’Esterel joue alors le rôle d’accordéon et se soulève et fissure constamment. C’est il y a 24 millions d’années que la Corse et la Sardaigne ce détache du continent et dérivent. C’est ainsi que l’on peut retrouver les mêmes formations végétales sur ces deux îles.

3.aChaine Hercynienne

Fin de l ’ere Primaire

Ere Secondaire

Ere Tertiaire et Quaternaire

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Nous sommes sur un large massif tacheté, moucheté par le maquis et par quelques résidus boisés ayant probablement subit les dernières violences du feux. Le maquis buissonant et épars laisse ap-paraître largement l’intrigante couleur rougeâtre du sol, la roche est ainsi omniprésente. De larges points du vue se dégagent sur toute la région, ça et là nous pouvons observer des fragments urbains. Cet es-pace naturel est complètement cerné par les marques de l’urbanisation frénétique qui sévissent ici et d’une manière générale dans le sud de la France. Nous sommes littéralement cernés par les autoroutes et les villes. Ici pour les animaux aucun échappatoire, malgré l’apparent infini et la sensation de vastitude, nous évoluons dans une réelle prison, une sorte de poumon vert que l’urbanisation tente jour après jour d’envahir. Pour les locaux l’Esterel est un grand terrain de promenade et de loisirs aux portes de la ville. La facteur feu se ressent comme une épée de Damoclès, ici, la sécheresse et l’aridité du milieu laissent supposer un vrai combat entre les plantes et cet élément dévastateur. Ca et là nous observons des zones significativement ouvertes, de jeunes plantations, les feux ont mis à mal la végétation, elles tente malgré tout de repren-dre le dessus. Le paysage m’apparaît d’une manière générale comme un patchwork crée par les incendies, c’est eux qui dessine le panorama ici, ils défrichent à grands coups de flamme, paralysent un milieu pour finalement en engendrer un nouveau. Plus précisément, nous situons ici sur l’étage méso-méditér-ranéen moyen. Cette station reçoit environ 900 mm de précipitation, et subit une période sèche de l’ordre de 2 à 3 mois, la température moyenne annuelle est de 14°C.

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En terme de formations végétales, la morphologie du massif est significative. Deux expositions de versants accueillent en effet des peuplements sensiblement diffé-rents. Le versant orienté vers le sud : l’Adret est le plus pauvre car il est le plus exposé au soleil. La végétation y est beaucoup plus rase et éparse. L’Ubac, orienté vers le nord est beau-coup plus riche et accueille des peu-plements plus denses. D’une manière générale le Massif de l’Esterel abrite 40 % d’espèces endémiques comme la Violette Blanche de l’Esterel (viola esterelensis).

LE CORTEGE FLORISTIqUE ACIDIPHILE

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A environ 500 m d’altitude, la strate herbacée est assez peu développée, notre relevé botanique met en évidence la présence des Cistaceae. En effet, 3 espèces pionnières de cette famille forme une des formations végétales de base de ce maquis : la Cistaie.

Ciste à feuilles de Sauge-Cistus salviifolius est un arbrisseau à port variable, prostré et parfois rampant. Ses feuilles sont ovales réticulées to-menteuses, opposées et ont un court pétiole. Les fleurs blanches sont ras-semblées en cymes de 1 à 3 fleurs. Son fruit se présente sous forme de capsule pentagoniques, ses graines sont disséminées par les animaux (moutons, granivores et fourmis). Il présente une très bonne adaptation à la sécheresse grâce à la taille réduite de ses feuilles. Suite aux feux cette ciste repart de sa souche.

Ciste cotonneux-Cistus albidus est un arbrisseau de taille moyenne que l’on associe plutôt à la garrigue et aux terrains calcaires habituellement. Son nom lui vient de ses feuilles recouver-tes d’un duvet blanchâtre, moyen de survie face à la sécheresse. Son fruit est une capsule quasiment ligneuse (réaction au feu). Enfin sa feuille res-semble beaucoup à celle du coton.

Ciste de Montpellier-Cistus mons-peliensis est également un arbrisseau d’environ 1 mètre de haut. Il possède un feuillage persistant vert et tomen-teux, les feuilles sont lancéolées et rugueuses, elles sont roulées sur leurs périphéries (adaptation à la chaleur). Ses fruits sont des capsules contenant beaucoup de graines. Cette espèce à la capacité de réguler sa transpiration externe en fermant ses stomates. C’est une espèces xérophile et acidi-phile fortement inflammable.

LA STRATE HERBACEE

La Cistaie3.c

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LA STRATE HERBACEE

Le Genêt épineux ou Genêt scor-pion-Genista scoparius de la famille des Fabaceae se retrouve par petits îlots isolés ici sur l’Esterel. Il est la pre-mière espèce épineuse que nous ren-controns. C’est ce qui le différencie de tous les autres Genêts. C’est une espèce que l’on retrouve davantage en garrigue. Il est très dur d’éliminer cette espèce.

La salsepareille -Smilax aspera de la famille des Liserons se mélange ici à l’Osyris blanc- Osiris alba. Elle est ici très envahissante, elle peut rendre parfois le maquis impénétrable. Elle possède son propre système racinaire et ne peut donc pas être considérée comme une parasite. Sa fleur peut être utilisée pour produire de la liqueur.

Le tapis herbacé3.c 3.c

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La strate herbacée

La Lavande stoechas-Lavandula stoechas de la famille des Lamiaceae, est un sous-arbrisseau aromatique et buissonant de la famille des Labieae. C’est une plante caractéristiques des sols acides. Ses feuillage est épais, ses feuilles sont de taille très réduites et recroquevillées sur elles-mêmes afin de lutter contre l’évapotranspiration. On la retrouve très communément sur le Bassin Méditerranéen à l’état sauvage comme en jardins.

L’Immortelle à odeur de curry-Hely-chrisum italicum de la famille des As-teraceae, est une plante vivace d’en-viron 20 cm de haut. Très répandue dans le Bassin Méditerranéen, elle se plaît sur les sols très rocailleux comme celui de l’Esterel. On la retrouve très souvent dans les fentes rocheuses. Son feuillage très réduit et pubescent l’aide à supporter les grosses chaleurs. Ses fleurs dégagent une forte odeur de curry au frottement.

L’Ibéris amer-Iberis amara de la fa-mille des Brassicaceae, est une plante annuelle ou bisannuelles qui oscille entre 10 et 30 cm. Très légères, ses jeunes tiges laineuses portent délica-tement une fleur blanche et parme. Elle s’adapte trsè bien aux terrains cal-caires, on la retrouve jusqu’à 2500 m d’altitude, de l’étage collinéen à l’étage sub-alpin.

Le tapis herbacé 3.c

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La Callune-Calluna vulgaris ou Ercia multiflora, est une des plantes pion-nières de ces zones de maquis. Com-me son nom l’indique, on la retrouve partout en France, elle se fait plus rare en Méditerranée. Elle est indifféren-te à l’altitude, on la retrouve jusqu’à 2500 m d’altitude. C’est une plante très méliféres utilisée pour les ruches dans la région.

La strate arbustive

La Bruyère à balais-Erica scoparia, est une espèce vivace, hermaphro-dite à grand développement. Ses ti-ges sont dressées, ses rameaux gla-bres sont très rapprochés entre eux. Cette bruyère développe un système racinaire en rhizome qui lui permet de repousser très rapidement après le passage d’un feu. La densité de son feuillage et de sa structure en font une espèce adaptée pour les haies d’obstacles des hippodromes. On la retrouve dans les maquis, landes et forêts méditerranéennes

La Bruyère arborescente -Erica ar-borea, est un arbrisseau assez élevée, il marque ici la plus haute émergence de la strate arbustive. Elle peut en ef-fet atteindre 4 m de haut. Sa floraison se fait en février. Ses rameaux sont blanchâtres et porte des feuilles étroi-tes et glabres de 3 à 4 mm de long. Cette plante est bien sûr indicatrice de milieu acide.

Les Bruyères3.c 3.c

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La strate arbustive

L’Arbousier-Arbutus unedo de la famille des Ericaceae, est un petit ar-bre pouvant atteindre 5 m de haut. Il présente un feuillage sempervirent, coriace et cireuses qui lui permet de résister à la chaleur. Il s’agit ici d’une espèce pionnière très reconnaissable par la couleur rouge de son écorces et ses grosses baies jaunes et comesti-bles. On le retrouve également beau-coup en espèce ornementale, notam-ment sur les côtes bretonnes où il se plaît bien.

Le Chèvrefeuille des Baléares-Lo-nicera implexa de la famille des Capri-foliaceae est un arbrisseau au feuillage persistant et au port grimpant. Qui se plaît beaucoup sur les zones très rocailleuses. Ses feuilles coriaces et luisantes sont soudées deux par deux sur le rameau.Q

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La strate arboréeLe Chene liège

La présence du Calycotome épineux et du Ciste de Montpellier marquent la transition entre le maquis et la Subéraie, qui est le seul espace de l'Esterel possédant une dimension économique pour la région. Le Chêne liège est en effet la seule ressource exploitée sur le massif de l'Esterel. Cet arbre emblématique de la région aussi bien esthétiquement avec ces bas de troncs dénudés, qu'économiquement est exploité pour son écorce liégeu-se. Cette ressource est destinée à la production de bouchons et d'isolants phoniques et thermiques. Le Chêne liège est un des rares arbres auquel on peut enlever l'écorce sans le mettre à mal. On exploite seulement sa partie basse, l'écorce la plus basse est destinée à la bouchonnerie et la partie plus haute aux isolants. C'est une exploitation drastiquement régulée, on n'enlève jamais la totalité de l'écorce d'un arbre et on n'exploite seulement un arbre sur trois. L'opération est très délicate et toujours faite à la main. On commence à extraire le liège d'un arbre à partir de ses 40 ans puis tous les 10 à 15 ans.

Quercus suber est indicatrice du milieu dans lequel nous évoluons. Il resiste très bien aux passages du feu ( sauf quand il vient d’être récolté), ainsi qu’à des gels allant jusqu’à -15°C. L’àge moyen que l’arbre peut atteindre est en-tre 150 et 400 ans, quelques rares spécimens peuvent tenir jusqu’à 800 ans.

3.c 3.c

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3.cLes espèces invasives

Le Mimosa- Acacia deal-bata, provient d'Australie et a été introduit par les anglais en 1750. Il constitue aujourd'hui l'ennemi le plus important dans la région. Il possède en effet un système de reproduction par marcottage il drageonne et re-jette ses souches, sa durée de vie est relativement courte, mais ses graines ont une durée de vie d'environ 50 ans. C'est ainsi qu'il rentre directement en compétition avec la flore indigène. Il étouffe les milieux, est très inflamma-ble et est responsable de bon nombre d'incendies tardifs. Les gardes forestiers n'ont à ce jour trouvé aucune solution réel-lement efficace pour lutter contre cet envahisseur sans mettre à mal le milieu . Une quantité importante d'essais ont été fait ici sur l'Esterel, le plus concluant fut l'association d'un débroussaillement sélectif en ne lais-sant que les gros sujets, puis d'un trai-tement phytosanitaire au "round-up" quand les jeunes sujets ressortent. Aujourd'hui tout traitement phyto-sanitaire est arrêté pour préserver le milieu, il n'existe plus donc que la main de l'homme pour lutter contre l'enva-hisseur.

Les espèces invasives introduites par l’homme induisent un réel danger pour le milieu naturel de l’Esterel. Le Mimosa et l’Eucalyptus sont les deux meilleurs exemples d’intrus prenant peu à peu le dessus sur beaucoup d’autres espèces. Ces espèces exotiques se développent de manière excessive pour envahir le maquis méditerranéen.

L’Eucalyptus vient également d’Australie et se retrouve en gran-de quantité ici à l’Esterel,

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3.c 3.d C’est l’Office National des Forêts qui est en charge de la gestion du massif de l’Esterel, ainsi 7 fo-restiers se partagent le lourd travail de gérer protéger prévenir, organiser...etc Ils travaillent chacun par poste d’activité; Richard, notre guide pour la matinée est lui chargé en plus du travail sur le terrain, de l’accueil du public. Face aux multiples contraintes et dangers qui pèsent sur ce milieu fragile, il est difficile d’envisager un travail de conservation suffisant et global avec seulement 7 personnes. C’est pourtant ainsi que les milieux du massif de l’Esterel tentent de survivre face à la pression urbaine, humaine et végétale.

La mission principale de l’ONF sur l’Esterel concerne la gestion des feux. L’ONF fait partie du pôle DFCI (Dé-fense des Forêts Contre les Incendies) qui regroupe les 15 départements de la zone sud (PACA, Languedoc-Roussillon, Corse et Ardèche). Ce pôle a pour objectif la mise en réseau des différents acteurs, l’animation et la coordination du réseau, la définition des méthodes et démarches communes, la création de carte et de base de données et l’acquisition mutualisée des fonds de référence..

Les actions de l’ONF par rapport aux feux sont plus de l’ordre de la lutte que de la prévention. 150 dé-parts de feux par an sur le massif de l’Esterel a en-traîné la mise en place de ce que les forestiers appel-lent les trois P.Les tranchées Pare-feu : ayant pour objectif de stop-per le feu dans sa progression.Les Points d’eau : le massif est sous-divisé en zones possédants chacune leur propre point d’eauLes pistes : silllnants le massif et permettant une ca-nalisation des acteurs sur les mêmes axes, un accès rapide aux pompiers. Ces voies sont situées à l’abri du vent pour sécuriser les secours en cas d’interven-tion sur un feu.Des patrouilles permanentes sont présentes sur le site, circulant en camion munis d’une réserve d’eau de première nécessité afin d’intervenir dès les pre-miers instants avant l’arrivée des pompiers.L’ONF se confronte à de réelles difficultés en ce qui concerne l’harmonisation des actions contre le feux. Il y a en effet de plus en plus de forêts privées sur l’Esterel,ce qui ne facilite pas la mise en place d’un plan global contre les incendies.

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Les Missions

La gestion des incendies

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3.d

Suite au passage du feux le travail sur le terrain est important. Une fois toute la matière végétale consumée, le travail consiste dans un premier temps au gommage des lignes de crête, c’est à dire à la coupe des arbres calcinés visibles car situés en point haut. Dans un deuxième temps, il faut protéger les sols nu de l’érosion. Les gardes met-tent donc en place des fascines sortes de retenues faites en troncs de Pins maritime, ce procédé permet de retenir la terre et de limiter l’érosion et les éboulements lors des grosses pluies du début de l’automne. Ces lignes horizon-tales embrassant délicatement le relief semble redessiner les courbes de niveaux du massif...Le passage du feu peut également mettre en valeur le paysage...Dans un troisième temps, l’acteur le plus important pour l’ONF reste le Chêne liège il semble donc important de le protéger le plus possible des incendies. La végétation herba-cée reprend vite le dessus après un incendie contrairement au chêne liège qui lui démontre une développement plus lent. L’ONF tente alors de replanter de nouveaux sujets et/ou de les protéger le maximum.

Nouvelle plantation de Pins pa-rasol suite au grand incendie de 1984.

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3.d 3.d Le massif de l’Esterel est le terrain de jeux de plus de 200 000 visiteurs par an concentrés sur 6000 hectares. Du promeneur au chasseur en passant par les ceuilleurs de champignons et les déplacements en véhicules, l’ONF a comme lourde mission de faire cohabiter intelligemment l’ensemble de ces acteurs tout en protégeant le milieu de cette lourde pression. Pour cela il tente de canaliser la majorité des acteurs sur les axes principaux, routes et sentiers. Mais aussi de res-treindre la présence de certains acteurs ayant une influence néfaste sur le milieu comme les et les voitures

Nous l’avons mentionné plus haut, le massif de l’Esterel, encerclé par les routes départementales et les autoroutes est une réelle prison pour les animaux. Aucun passage à faune n’a été crée sur ces axes très utilisé. La gestion des popula-tions animales est par conséquent très importante délicate. l’ONF doit par exemple lutter contre la peste porcine qui pourrait prendre des dimensions dramatiques sur un site comme celui-ci. Les sangliers sont omniprésents sur le massif de l’Esterel, ils sont pour le maquis de grands dévastateurs. Ces populations nécessite par consé-quent une régulation drastique.Une gestion très rapprochée de la chasse est également mise en place, les chas-seurs sont en effet obligés de travailler au coude à coude avec l’ONF. Il n’y a aucune introduction de gibier, et la chasse est limitée à 2000 hectares et par accords lo-caux interdite le dimanche. Le cerf est également une population avec un équilibre difficile à surveiller.

La Surveillance La régulation

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Exemple de conservation

(en milieu basique)

Le Mont VinaigrierLa Grande Corniche

3.e

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LE CONSERVATOIRE DU LITTORAL Le Conservatoire du Littoral au même ti-tre que l'ONF se trouve être un acteur très impor-tant pour les paysages naturels de la Côte d'Azur. Il est propriétaire des deux sites naturels les plus proches de la ville de Nice, le Mont Vinaigrier et la Grande Corniche que nous allons voir plus tard. Il me semble important avant tout de présenter cet établissement public français et ses missions sur notre littoral français.Membre de l'Union Mondiale pour la Nature, il a été crée en 1975. Sa manière protéger les côtes est d'acquérir les terrains fragiles ou menacés soit à l'amiable soit par préemption, ou dans les cas les plus extrêmes par expropriation quand un milieu est en grand danger. Il acquiert ainsi chaque année 20 à 30 km de notre littoral national. Le Conser-vatoire assure ainsi la protection de 732 km² Soit environ 860 km de linéaire côtier répartis sur 300 sites partout en France.Une fois ces terrains obtenus, le Conservatoire du Littoral réalise les travaux de remise en état nécessaires sur chaque site et confie ensuite leur

gestion aux communes ou collectivités locales. Ces derniers font en général appel à des spécia-listes comme par exemple l'ONF dans le cas de forêts côtières.L'objectif de cet établissement serait d'acquérir un tiers du littoral français.L'acquisition n'étant qu'un point de départ, une fois réalisée le Conservatoire élabore un plan de gestion ainsi que des travaux de réhabilitation. Ces phases sont basées sur quelques principes de gestionoLa sauvegarde de la diversité biologique et du paysageoL'utilisation des techniques du génie écologi-queoL'acceuil du public ainsi que sa sensibilisationoLa rénovation des bâtiments présents sur le site ainsi que leur utilisation ou leur reconversion.oLa mise en place d'une agriculture adaptée.oLa soumission des forêts au régime forestieroAdapter la chasse et les activités sportives à la fragilité du site.

3.e 3.e

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Le Mont Vinaigrier et la Grande Corniche sont tous deux reliés par un sentier bien connu des Niçois et se situent en surplomb de la ville. D’ici nous avons une des vues privilégiée sur la Ville de Nice et sur la Baie des Anges et sur la rade de Villefranche-sur-mer .Sur la face sud de ce mont s’étale un parc géré par le Conservatoire du Littoral, le Parc du Vinaigrier. Il est un des rares espaces naturel aux portes de la ville qui étend ses tentacules assez loin dans les terres.On répertorie trois entités paysagères sur le Mont Vinai-grier accueillant chacune un ensemble végétal bien précis.oAu pied de la ,falaise, le talus et les terrasses accueillaient autrefois d’anciennes oliveraies et exploitation agricoles en restanques. Les terrasses sont larges et très bien conser-vées, ont y observe aujourd’hui des vergers et oliveraies. Ces espaces agricoles faisaient autrefois partie d’une seule et même exploitation. C’est ainsi qu’on peut observer une certaine homogénéisation sur l’ensemble du site.oPlus haut, on retrouve une falaise très abrupte très ex-posée au soleil Nicois. Malgré la survie difficile des plantes sur ce milieu peu clément, on y retrouve une richesse in-croyable de petites plantes poussant dans les interstices. Quelques chênes parviennent ça et là à se maintenir droit et en vie.oEnfin la partie la plus haute est un vaste plateau calcaire au sol peu profond exposé sud-ouest. Nous sommes ici sur des peuplements de chênes à petit développement et de Pin d’Alep. Ces boisements relativement dense ne laissent pas se développer une grande richesse végétale à leurs pieds. De nombreux cheminement entrelacent la forêt au plus grand plaisir des promeneurs partis à la quête d’un des plus beau point de vue de la région.

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Présentation

1

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LE MONT VINAIFGRIER3.e

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3.e

1

2

En ce qui concerne l’histoire de ce site exception-nel, il a été acquit par le Conservatoire du Littoral en 1988. Suite cette reprise, le Conservatoire s’est efforcé de conser-ver et d’entretenir l’identité agricole du lieu. Il est géré par le Conseil Général des Alpes-MAritimes avec la participa-tion financière de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ses 20 hectares de forêts bénéficient elles aussi d’un plan de gestion élaboré gratuitement par l’ONF. Selon le régime forestier, chaque espace forestier de plus de 20 hectares doit bénéficier d’un plan de gestion PAF qui comprend trois phases de travail. L’acceuil du public, la production et la pro-tection. Trois niveaux d’intervention très complémentaires qui suffisent à faire largement vivre le milieu.Le parc est aujourd’hui à l’abri des fortes pressions foncières sévissant violemment sur la Côte d’Azur. Le parc a en effet bénéficié d’un gel pour toute acquisition par des privés, il est classé ENS (Espace Naturel Sensible). Le financement est géré par la Taxe des Espaces Naturels Sensibles perçue par le Conservatoire du Littoral.Le Parc du Vinaigrier est un très bon exemple de gestion du Conservatoire du Littoral. Il n’est en effet pas directement sur le littoral mais bénéficie tout de même des mêmes pro-tection car il est visible de la mer. C’est en procédant ainsi que la totalité de nos côtes et des espaces qui lui sont dé-diées démontreront une véritable valeur à plusieurs échelles et niveaux.

Les ligures avaint déjà choisi ce plateau peu élevé (370m) pour s’y installer et cultiver et paturer.

La gestion du site3.e

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LA GRANDE CORNICHE

Ce site a été obtenu par le Conservatoire du Lit-toral en 1985, ancien site de l’armée ( nous sommes en effet sur un site stratégique abrité en hauteur et ayant un large panoramique sur la Méditerranée), les bâtiments présents étaient d’ancien dortoirs et ont demandé 794 000 euros de réhabilitation. Ils accueillent aujourd’hui des expositions temporaires et permanentes. Ce site a donc pendant très longtemps été inconnu du public.

La Grande Corniche est un vaste parc de 660 hectares situé sur un plateau karstique surplombant à environ 700 mètres d’altitude la Mer Méditerranée. Nous sommes sur un pla-teau criblés de failles et de calcaire dolomitique. Il s’étend sur les communes de La Trinité, Ville-franche-sur-mer, Eze et la Turbie, le parc rejoint plus globalement le Mont Leuse au Mont Ba-taille. Nous nous trouvons ici sur la zone thermo méditerranéenne. On retrouve 136 espèces protégées dont deux endémiques.La formation végétale présente ici est la gar-rigue, c’est à dire; comme vue précédemment, une végétation typique des milieux calcaires et plus dense que le maquis. Elle a ici atteint un cer-tain stade d’équilibre grâce au passage du feu tous les 20 à 30 ans, aucune fermeture de mi-lieux conséquente n’est à relever sur la Grande Corniche.

3.e

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La Côte d’Azur : zone protégée? Grâce à cette première partie nous avons pu constater que le patrimoine

végétal, paysager et dit naturel, bénéficie malgré une des plus grosses pressions foncières du pays de statuts de protection solides et pérennes. La notion de paysage naturel, de climax

et de biomes est sensiblement délicate, car la grande majorité des milieux en France a aujourd’hui été anthropisé un minimum. L’Esterel, le Mont Vinaigrier et le Grande Corniche, sont de bons exemples

de cette volonté de laisser un paysage évoluer naturellement en maîtrisant simplement les allers et venues des plantes exotiques qui s’en donnent à coeur joie sur l’ensemble du pourtour méditerranéen. Conserver

des milieux comme ceux-ci où les plantes représentatives et habitantes d’origine évoluent ensemble dans un processus naturel sans l’apport d’agressivité, d’égoïsme et de parasitisme entre elles, ne veut pas forcément dire

arrêter le temps. Mais simplement conserver dans le paysage une trace des ces sociétés végétales où l’homme agit en fonction des plantes et non en fonction de ses lubies, les réactions internes d’une société végétale qui a toujours évoluée en cohésion et dans une compétition naturelle et loyale?

CANNES

ANTIBES

GRASSE

L’Esterel

Le jardin de Thuret

Arboretum des Cèdres

Jardin Hanbury

La Grande Corniche

Mont Vinaigrier

FREJUS

NICE

MONACO

MENTON3.e 3.f

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La Cote d’Azur

4Paysage importé...

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4 Paysage "Naturel", Paysage "Importé", je pense que ces deux notions sont la base fondamentale du paysage Azuréen que nous connaissons aujourd'hui.On le sait les paysages méditerranéens ont été profondément modifiés au cours de derniers siècles. Nous le savons aussi bien, l'homme n'y est pas pour rien. Fait accomplit, si on remonte assez loin, avant que l'homme pose son empreinte sur terre, le Bassin Méditerranéen n'était qu'une vaste forêt . L'homme colonisateur, ou envahisseur par excellence a réussit avec brio à s'adapter à son environnement, en tirer profit et l'exploiter mais; fait plus marquant sur le Bassin Méditerranéen qu'ailleurs, il est égale-ment parvenu à déplacer ses paysages à sa guise. Multipliant ses déplacements, choisissant son cadre de vie, colonisant d'autres terres, il a su en quelques siècles modifier sensiblement son en-vironnement. L'agitation humaine est sans aucun doute un vec-teur de "brassage planétaire", comme le met bien en valeur Gilles Clément. C'est ainsi qu'aux XVIII et XIXéme siècles, on a vu les transports et déplacements sur la planète se multiplier. Tout et tout le monde circulant bien plus vite qu'autrefois, de nombreuses espèces visitent des terres encore inconnues pour elles puis par la force des choses s'y plaisent et s'y installent.

EXOTIqUE : qui appartient aux pays étran-gers et lointains et dont les caractéristi-ques diffèrent notablement des caracté-ristiques habituelles.

Le Paysage Importé4.a

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Sédentaire mais toujours explorateur et voyageur, l'homme s'est très rapidement fait une idée de l'Ailleurs et de l'exotisme. On veut en effet rapidement reproduire le paysages des colonies (Ma-ghreb, Asie,Antilles...). Les palmiers vont être les premiers a véhiculer cette idée de l'Ailleurs. Ce sont des sujets très chers, on les importe et les implante dans un premier temps dans les grandes résidences aristo-cratiques. On y ajoute le Pin puis quantité d'autres espèces. Puis com-mence la longue histoire de la dissémination des graines des spores, de leur échange, de leurs ventes. Ce fut dans un premier temps les gens fortunés qui modifièrent le paysage, dans un deuxième temps les espa-ces publics et collectifs bénéficièrent à leur tour de ce nouvel habillage exotique. La troisième et non moindre étape de cette colonisation vé-gétale, fut provoquée par les jardiniers travaillant dans ces grandes pro-priétés bourgeoises. Face aux prix de ces plantes ils se mirent à vendre des graines. C'est ainsi que peu à peu le palmier et d'autres espèces se disséminent sur toute la Côte d'Azur et que l'on rentre dans une forte uniformisation de l'ensemble de ce pourtour côtier. On rentre alors dans un paysage quasiment urbain en terme végétal. C'est ainsi que Mimosas, Aloes, Eucalyptus, Géraniums et Bougainvilliers font partie de l'image que l'on se fait du paysage mé-diterranéen. Pourrions nous imaginer aujourd'hui un seul de ces jardins somptueux sans tous ces êtres venus d'ailleurs?Tant que la migration est "sous-contrôle", les locales sont à l'abri, mal-heureusement le gros problème de la plupart de ces plantes, est quand cela se gatte et qu'elles tentent de prendre le dessus sur le terrain d'autrui. La guerre civile végétale est lancée et bien souvent celle ve-nues d'ailleurs renforcées par leur voyage et l'adaptation forcée qu'elles ont subit se place au rang de grand vainqueur.

4.a

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Paysage importé : Sur le terrain

Les Palmiersdu Jardin de Thuret

4.b

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4.bLE

JARD

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Avant de parler en détails de cette oeuvre et des plan-tes incroyables qui peuplent le Jardin de Thuret, il me semble important de présenter son créateur ainsi que l’histoire qui a fait du jardin ce qu’il est aujourd’hui : une collection aussi complète qu’impressionnante.Gustave Thuret fut algologue et botaniste au milieu du XIX ème siècle. Connu pour ses recherches et travaux sur la reproduc-tion des algues, il est rapidement séduit par la paysage de la Côte d’Azur particulièrement le Cap d’Antibes. C’est suite à ce coup de foudre qu’il achète un terrain de cinq hectares en 1857 et entreprend d’y créer un jardin botanique. Nous sommes là totalement dans la période d’importation des paysages» et des plantes. Les anglais et russes démontrent un réel engouement pour la Riviera et y installent une grande quantité de jardins merveilleux.Gustave Thuret se trouve dans ce mouvement mais crée égale-ment ce jardin dans un but scientifique. Les débuts du jardin furent un peu difficiles, ces nouvelles plan-tes importées se sont inévitablement heurter à ces nouvelles conditions climatiques, en particulier la sécheresse. La deuxième difficulté fut de trouver les plantes qu’il recherche, c’est ainsi qu’il met en place un véritable réseau d’échanges dans le monde entier. Suite à cela il se place au rang de conseiller pour les bo-tanistes du monde entier. Il poursuit son travail d’acclimatation des végétaux avec son ami Edouard Bornet ( première classifi-cation des lichens et créations de nombreux hybrides de Cistes. C’est lui qui à la suite de la mort de Thuret prend les rennes du jardins.En 1877 le jardin devient propriété de l’Etat Français par do-nation afin de pouvoir poursuivre les recherches botaniques et scientifiques. Char les Naudin à qui l’on doit la découverte des fondements de la génétique, puis Geaorges Poirault (agronome) se succéderont à la tête du jardin.L’année 1927 constitue un tournant dans l’histoire du jardin, il est confié à l’INRA qui poursuit des travaux d’acclimatation mais également tout un tas de travaux portant sur les grandes cultures florales. Il est ainsi aujourd’hui un JARDIN D’ACCLI-MATATION ET UN ARBORETUM MEDITERRANEEN.

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4.b 4.b Nous sommes sur un Arboretum dit d’ «Elimi-nation». Depuis le début, environ 80 000 espèces de plantes ont été introduites et/ou testées ici au Jardin de Thuret. Ce jardin s’orient davantage vers un pro-cessus d’expérimentation que de collection.Processus de test pour les plantes introduites : Chaque espèces introduite est arrosée la première an-née puis on la laisse s’adapter au milieu méditerranéen en autonomie. Dans le cadre d’une élimination c’est le meilleur moyen de sélectionner les plantes qui résis-tent et s’adaptent le mieux au climat..Une fois que ce constat est fait les espèces sont sup-primées et remplacées par de nouvelles plantes .C’est ainsi que tous les ans entre 80 et 100 espè-ces sont introduites dans le jardin. Cela pose parfois certains problèmes de densité et par conséquent des problème phytosanitaire liés aux champignons, com-me dans la plupart des Arboretum (Arboretum des Barres).Nous constatons donc bien que ce jardin n’évolue pas dans une optique d’accumulation et de conservation mais d’expérimentation. Pour faire vivre le jardin les gestionnaires tentent tout de même de conserver une structure digne d’un jardin. Ne serait-ce que pour l’ac-cueil du public.La trame générale du jardin est en majorité constituée par les nombreux palmiers adultes.

Cycadaceae, Zamiaceae et Palmiers

Cinnamomum et MelaleucaCollections d’espèces australiennesArbres pour le milieu urbainEucalyptus centenaires et mareMyrtaceae, Proteaceae et Fabaceae

Podocarpus et Cupressus

Cèdres et Eucalyptus dédiés à la ville d’Antibes

Palmiers

Araucaria, Palmiers et Yuccas

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Description du jardin

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Présentation des Palmiers

Je commence délibérément par présenter le jardin de Thuret et ses palmiers car il sont les prédécesseurs et les emblèmes du «Paysage Importé» de la Côte d’Azur. C’est selon moi la première étape de la modification des paysages, ainsi que les êtres végétaux les plus présents dans le cadre de vie quotidienne des azuréen. C’est enfin l’espèce qui exprime le plus clairement cette idée de l’Ailleurs fédératrice des pay-sages de la côte d’Azur et du Bassin Méditerranéen.

Les palmiers sont des arbres très anciens, avec les Cycadales, les Amiales, les Araucarias, les Fougères anciennes et les Prêles, il a une histoire bien plus ancienne que celle de l’homme. Il faut remonter jusqu’au Jurassique il y a environ 130 millions d’années pour qu’il fasse son apparition sur notre planète. Pour de nombreuses civilisations, les palmiers ont joué un rôle important d’arbre de vie. Tant au niveau nour-ricier et économique qu’au niveau du développement des techniques de chasse ou de la médecine. Cet arbre a également pour de nombreux peuples une forte signification divine. Pour n’en citer qu’une, il est une des plantes que l’Archange Michel permis à Adam d’emporter avec lui hors du paradis. On rescence 64 genres de palmiers sur la planète c’est à dire environ 2500 espèces. C’est une plante qui a une importance économique de premier ordre, on parlera quasiment d’un genre agricole. Certains pal-miers sont très importants en terme de surface de culture comme le Borassus en Indonésie. Les productions nourricières des palmiers : oLe Coprah et les Noix de Coco : Le Cocotier Coco nuciferaoLes Dattes : Le Palmier Dattier Phoenix dactylifera oLe Sucre : Le palmier à sucre Borassus flabeliferoL’Huile : Le Palmier à Huile Elaeis guineensisoLes Fécules : Le Sagoutier Metroxylon saguoLe Vin et le Miel : Le Phoenix canariensisoLes Coeurs de Palmier : Livistona australisLes autres productions : oLa Cire : la pruine du Copernicia pruniferaoLe Rotin : Calamus (palmiers lianessant)oLes Fibres : Raphia hookeri (feuille la plus grande du monde)

4.b

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4.b Les palmiers se dif-férencient des arbres par leur structure, ce sont en quelques sortes des herbes géantes, un faisceau de fibres parallèles. Ces herbes montent tout droit d’un seul trait sans ramifications la-térales. Ce phénomène est du à la présence d’un méristème unique. Une fois coupé, la plante n’est plus qu’un stipe seul. C’est ce qui, scientifiquement parlant constitue la principale différence entre les palmiers et les arbres avec qui ils partagent la même strate et les mêmes niches éco-logiques.

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LES PALMIERS A FEUILLES PENNEESJubaea chilensis

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Le Cocotier du Chili est décrit en 1653 comme un de ceux qui se déve-loppe le plus lentement. C’est un palmier massif et solitaire qui peut atteindre 30 mètre sous son climat au Chili (contre 10 à 15 mètres lorsqu’il est importé), ce qui le classe au rang des plus grand palmiers du monde. Son stipe et lisse avec de faibles marques des anciennes palmes et gris.

Son inflorescence est une grande spate intrafoliaire qui porte une multitude de petits fruits jaunes que les enfants se plaisent à manger au Chili. La bractée pédonculaire peut atteindre 1,50 m de large.

Ses feuilles sont pennées et de faible dimension par rapport aux dimensions extrêmes du sujet. Les pin-nules sont redupliquées et arrangées régulièrement le long du rachis. Elles devien-nent raides à l’âge adulte du sujet. Ce palmier est auto-nettoyant c’est à dire qu’il ne conserve pas les palmes sèches sur son stipe.

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Butia capitataArecAceAe

Son stipe est massif et fortement marqué par l’im-plantation des anciennes palmes.

Le Cocotier du Brésil est un pal-mier trapu de petite taille originaire du Brésil et de l’Uruguay aux alentours de Montevideo. Il dépasse rarement 6 m de haut. Il vit dans les savanes herbeuses en colonie. Il affectionne les sols secs et sableux. Il est assez gélif, on ne peut pas le maintenir partout. Contrairement au Jubaea chilensis, il conserve les palmes sèches.

Le stipe est somptueuse-ment surmonté par une couronne de palmes pen-nées, souples, arquées et glauques. Les pinnules par 50 ou 60 sur la rachis sont redupliquées. Sa hampe florale est intrafoliaire , très coriace et de couleur brun marron.

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Phoenix canariensisArecAceAe

Le dattier des Canaries est sans aucun doute le palmier le plus répandue sur la côte méditerranée. C’est effectivement pas centaines de milliers qu’il a débarqué sur la Côte d’Azur au début du siècle. A l’état naturel, il pousse sur des sols volcaniques souvent très secs. Importé, il reste très résistant, on l’a vu résister à des gels de -17°. Cette force n’est pas pour rien dans la grande diffusion de ce palmier.

Ses palmes sont de très gran-des tailles (jusqu’à 4m), larges, arquées et d’un vert très franc. Elles sont parfois orangé. Les pinnules sont indupliquées; jeu-nes, elles sont très acérées.. Elles sont assez espacées sur la rachis et insérées sur plusieurs plans. Ce palmier est dioique, les mâles portent des hampes florales robustes et tassées, les femelles laissent apparaître des hampes en grands pannicules.

Le stipe est très fortement et graphiquement marqué par les cicatrices foliaires dans anciennes palmes.

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Phoenix dactyliferaArecAceAe

La date de la première introduction de ce palmier en france reste un vaste débat. Les Palmiers dattiers abondaient à l’Oli-gocène, certaines palmeraies pourraient ainsi être des reliquats de peuplements naturels. Il semblerait qu’il soit endémi-que du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Il pousse principalement dans les zones arides à semi-aride, où les nappes phréatiques sont assez superficielles. Nous sommes sur un grand sujet pou-vant facilement atteindre 20 m.

La palme est plus étroite que celle du canariensis, mais aussi plus longue, moins arquée et glauque. L’inflorescen-ce est érigée et très ramifiée. Les ra-meaux floraux femelles retombent et portent des fleurs blanches. Ses fruits connus de tous font l’objet d’un com-merce très important

Son stipe est moins régulièrement marqué que celui du P canariensis, il est couvert de moignons anar-chiques. Il peut même émettre des rejets le long du stipe.

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Syagrus romanzoffiianaArecAceAe

Le sujet que nous avons face à nous est à l’état juvénile, à l’âge adulte atteindra plus de 20m. Ce palmier de la reine cou-vre de larges surface dans les régions d’Amérique du Sud, au Paraguay, en Ar-gentine, au Brésil en Uruguay et proba-blement en Bolivie. C’est un palmier au stipe trapu et solitaire surmonté d’une gerbe de palmes plumeuse.

Ses feuilles sont longues de 3 à 4 m, vert brillant sur le dessus et vert terne sur le dessous. La caractéristique de ce palmier est que les pinnu-les sont implantées sur plu-sieurs plans sur le rachis et par groupe de 5 à 7. C’est cela qui donne l’aspect plumeux au sujet. Les inflorescences sont intrafoliaires et longue de plus 1,50m, elles portent une mul-titude de rameaux couverts de fleurs.

Les palmes sont très engainantes , ainsi la moitié du stipe peut être vert.

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Phoenix reclinataArecAceAe

Nous sommes là sur un palmier mutlis-tipes provenant d’Afrique centrale. Son stipe est fortement cespiteux, la base des anciennes feuilles marquent et en-tourent anarchiquement les troncs.. Il mesure environ 12 à 15 m. Il présente une grande amplitude écologique.

Ses palmes sont pennées avec des pinnules indupliquées toutes sur le même plan vertes et jaunissantes en vieillissant. Les feuilles sont dressées et gracieusement arquées et révolutées.

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Livistona australisArecAceAe

Ce palmier très robuste et bien pro-portionné nous vient de la côte est de l’Australie du QUeensland jusqu’au nord de Victoria. Il croit sous un climat tem-péré doux et sub-tropical, et s’y déve-loppe parfois en colonies. Sur ce stipe élancé, le feuillage se développe en une sphère presque parfaite.

Ses palmes sont crochues sont la ma-nière la plus simple de l’identifier les pinnules retombent en effet sur les deux tiers de la longueur de la palme. Le pétiole de couleur rouge est forte-ment marqué par des épines noires très acérées. Il existe une hétérophyllie en-tre les feuilles juvéniles et adultes. Les feuilles adultes sont en effet quasiment costapalmées, les pétioles sont beau-coup moins dentés. Les inflorescences sont plus courtes que les feuilles et produisent des fruits bleu-noir.

Son stipe présente de fortes fissures et d’impor-tantes rides horizontales. Cela crée un effet très graphique.

LES PALMIERS A FEUILLES PALMEES

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Sabal palmettoArecAceAe

Ce palmier est en quelques sortes le symbole des Etats de Floride et de Ca-roline du Sud aux Etats-Unis, où il croit spontanément. On retrouve quelques sujets à Cuba également. Son milieu est les dunes côtières et le long des rivières, il est même présent dans certaines zones inondables. Il est résistant aux embruns et aux sols saumâtres. On le retrouve sur la Côte d’Azur dès 1850.

Ses feuilles sont filamenteuses ce qui leur donne un aspect presque lacéré.

La principale caractéristique de ce palmier sont ses feuilles fortement cost-palmée, le rachis continue jusqu’à la fin de la palme. Ce phénomène provoque une forte déformation de la palme qui vrille. Ces feuilles très solides ont souvent été utilisées comme couverture dans l’architecture vernaculaire de certains pays.

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Brahea armataArecAceAe

Il est originaire des zones subtropicales de l’ouest mexicain et des vallées de basse Californie. Il pousse dans les oueds sableux et rocheux pauvres en eau On le reconnaît très facilement à la couleur très bleue de son feuillage. Les premiers sujets implantés en France furent sur la Riviera.

La deuxème caractéristique le rendant re-connaissable est la taille surdimensionnée de ses inflorescences pendantes. Elle sont qualifier par certains comme la plus belle floraison existante chez les palmiers. Son stipe est massif, gros et porte les mar-ques des anciennes feuilles. Les pétioles sont fortement dentés voir épineux.

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Brahea edulisArecAceAe

Découvert en Guadeloupe e n 1875, ce palmier robuste nous offre une bel-le leçon de graphisme par la forme de son feuillage. Il vit sous des climats de type sub-tropical avec des hivers doux. Il pousse le long des canyons et ravines où l’eau est facilement accessible. Cette espèce est malheureusement considé-rée en danger d’extinction.

Ses feuilles sont légerement costapalmées et furent longtemps utilisées comme chau-me pour les couvertures des habitations. Ce palmier nous fait nous rendre compte de la quantité de graphismes fous qui existent sous nos yeux dasns la nature.

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Trithrinax acanthocomaArecAceAe

Ce palmier nous vient du sud du Brésil et du nord de l’Argentine où il pousse dans des zones relativement sèches. Ces régions bé-néficient d’un climat subtropical, sans excès hivernal. C’est un palmier à développement modeste, il ne dépassera pas les 5 à 6 mè-tres de haut.

Son stipe est droit, solitaire et re-couvert d’une épaisse couche de crin persistant et épineux.

Ses feuilles au même titre que l’espèce précédente nous donne une belle leçon de graphisme. Elles sont par-faitement palmée et rigides. Les folioles sont terminées par une épine très acérée. Les pétioles sont inermes. La floraison porte des fleurs hermaphrodites qui produi-sent des fruits globulaires de couleur jaune clair à matu-rité.

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Trachycarpus fortuneiArecAceAe

Cette espèce très répandue dans nos mi-lieux urbains est principalement reconnais-sable par son stipe garni de fibre presque feutrées d’un gris brun foncé. Son haut sti-pe élancé porte une couronne de faible im-portance. Il est cultivé pour ses fibres avec lesquels les populations locales fabriquent vêtements et autre objets. Ses inflorescen-ces sont consommées comme légume et ses fruits sont utilisés en médecine.

Ce palmier commun nous vient de Chine où il se développe dans une bonne partie des régions tempérées du pays. Il peut aisément supporter des gelées assez sé-vères. Il est à ce point répandu en France qu’il est quasiment naturalisé en Bretagne et en Normandie.

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Palmier en milieu urbain...

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J’ai eut la chance pour mon stage de 3 ème année de m’évader en Indo-nésie. C’est pourquoi je souhaite clore cette partie sur les palmiers par un rapide diaporama de l’utilisation des palmiers dans ce pays ainsi que de la manière dont il se développent naturellement. Ce qui m’a forte-ment marqué dans ce pays est la majestuosité des palmiers utilisés en milieu urbain, comme par exemple ces immenses Roystonea jalonnant l’ensemble des routes au coeur des villes comme Jakarta ou Bogor où je vivais.

Temple de Borobudur - Sud de Java

Campagne autour de Bogor - Java

Campagne autour de Bogor - Java

Campagne autour de Bogor - Java

Côte de Pelabuan Ratu - Sud de Java

Côte de Pelabuan Ratu - Sud de Java

Campagne proche de Bandung -Ouest de Java

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Paysage importé : Sur le terrain

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Ce jardin est crée en 1924 par Sir Laurence Jons-ton, un colonnel britannique pris d'amour pour la région et ce bout de terre azuréen. Bénéficiant de nombreuses influences comme la flore sud-africaine les créations de Gertrude Jekyll et le mouvement Arts and Crafts, cet amoureux des plantes et des cultures, a réalisé son premier jardin en Angleterre en 1907. Suite à de nombreux voya-ges destinés à la prospective botaniques, il tente d'ouvrir son jardin aux plantes exotiques mais prend vite conscien-ce de la limite climatique de l'Angleterre pour l'adaptation climatique de toutes ses merveilles rapportées des 4 coins du monde. oC'est ainsi que la Côte d'Azur devient une évidence pour lui.Il y découvre Menton et y installe un nouveau jardin en 1924. Ce site de 6 hectares se est le lieu d'une ferme modeste occupant la partie basse du terrain et laissant la partie haute à l'état de forêt. Au même titre qu'au Parc du Vinaigrier, Lawrence Jonston prend le parti de conserver l'ensemble des arbres de l'exploitation agricole. A force de travail, le jardin connaît son apogée entre 1935 et 1939. oLa 2ème guerre mondiale constituera ensuite une phase très négative de pillages et destruction qui mettront à mal l'ensemble du jardin. Les précieuses archives furent égale-

ment détruites. Lawrence ne reviendra que 5 ans plus tard et tentera de son mieux de remettre debout ce qui a été détruit. De nombreuses plantes pourront être retrouver grâce aux autres jardins de la côte d'Azur et ce nouvel engouement pour les plantes exotiques. Sir Jonston dé-cède en 1958 à Menton et avec lui tous les secrets de la grande richesse de ce joyau qu'est la Serre de la Madone. Le dernier élément ayant participé à la perte de ce jar-din est la cupidité de NAncy Lindsay à qui Lawrence avait légué le jardin et qui a brulé les archives et emporté les sculptures. oSuite à cela de nombreux propriétaires se succèdent plus ou moins passionnés de botanique. En 1986, la pro-priété passe aux mains d'une société monégasque qui a pour ambition la mise en place d'un projet immobilier gigantesque. Ce sont le maire de Menton et le Ministre de la Culture qui se rendront compte de la richesse de ce jardin et se lanceront dans un combat acharné pour sa protection. oCe n'est donc qu'en 1990 que le site est classé au rang de monument historique, il fut finalement racheté par le Conservatoire du Littoral en 1999. c'est ainsi que la lon-gue et laborieuse restauration a pu démarrer.

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«Si vous vous perdez dans le jardin, vous etes sur la bonne voie...»

UN JARDIN DANS SON CONTEXTE La première grande intention de Sir Lawrence Jonston fut d’intégrer son jardin à un paysage existant. A l’inverse de beaucoup de jar-dins crées à cette même époque, celui prenait avant tout en compte l’environnement dans lequel il se situait. C’est à dire un jardin en accord et res-pectueux du contexte dans lequel il s’intègre. Un site développé dans la discrétion et la modestie de petites cultures agricoles, un espace en entonnoir s’ouvrant timidement sur la ville Menton sans ja-mais trop se dévoiler. C’est ainsi que ce propriétaire

respectueux a intégrer ses plantes exotiques dans le cadre végétal dans lequel il a trouvé le site. Les limites du jardin ne sont pas brutales et tentent de se fondre progressivement au paysage original. La Serre de la Madone est en quelques sortes un dé-tail d’exotisme discrètement fondu dans une struc-ture végétale propre à la région, la base de cette partie de la Côte d’Azur étant son passé agricole. L’installation d’une multitude de plantes exotiques au coeur de cette végétation haute et méditerra-néenne fut selon une manière très fine d’installer une relation de proximité et d’intimité avec les plantes importées.

UN PARCOURS SPIRITUEL Le deuxième grand leitmotiv de ce jardin fut la volonté de lier le déplacement dans l’espace à une sorte de parcours spirituel. L’évolution du pro-meneur dans le jardin est une ascension constante vers l’inconnu. Morphologiquement le site appuie ce phénomène. En effet plus on monte plus le jar-din s’évase, nous étions à l’entrée sur une faible superficie a explorer et nous retrouvons en haut face à une immensité renforcée par la présence d’un panorama très ouvert sur la région, ainsi qu’un

dédale de chemin qui nous égare. Cette ascension vers l’inconnu était pour Jonston une métaphore de la montée vers le paradis. Beaucoup d’autres al-lusions au paradis jalonnent notre chemin. Le jardin des platanes est une allusion au jardin du Paradis de la Genèse, la Volière située au point le plus haut du jardin est elle aussi très métaphorique. L’oiseau comme lien entre la Terre et le Ciel nous rappelle notre condition de mortels et la beauté de ce geste de monter vers l’Ailleurs.

LES CHAMBRES DE VERDURE Enfin une des volontés de Sir Jonston fut de créer une mosaïque de milieux, une accumula-tion de petites cellules de paysages et de sensations, mettant en place continuellement un nouveau rap-

port intimiste avec les plantes qui les peuplent. On retrouve bien ici l'importation de ces jardins anglais qui ne finissent de nous perdre et de réveiller en nous uns soif d’y évoluer et de découvrir la suite.

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RESTAURATION ET GESTION DU JARDIN

La gestion de la Serre de la Madone aujourd’hui n’est pas une mince affaire pour les seuls 3 employés et «gardes littoral» (contre 12 autrefois) ayant une oeuvre à faire vivre et un vrai concept à faire perdurer dans le temps. Le jardin ne compte que 3 ha sur les 6ha au total, la moitié du site est en effet une zone forestière. Les travaux de restauration sont difficiles au regard de l’absence d’indices sur le passé du jardin. Tant bien que mal les gardes parviennent à récolter quelques informations sur le passé mais doivent également prendre bon nombre de décisions à tâtons. Toute l’histoire du jardin est effet fragmenté en étapes de reprise et de succession.Le maître mot de la gestion actuelle du jardin est la simplicité. Selon ce précepte, les mauvaises herbes n’existent pas, toute plante arrivant là est une surprise à exploiter et à mettre en relation avec les plantes exotiques implantées.L’entretien du jardin se fait sans la moindre aide phytosanitaire ou autre, le désherbage se fait à la main, le binage est révolu pour ne plus détruire l’humus à la surface du sol.Les différents insectes doivent servir sur le site ou ailleurs, on remarque l’exemple des cochenilles utiles pour les apiculteurs de la région.On ne désherbe presque pas mais on opte plutôt pour l’option de fournir intelligem-ment les parterres pour avoir le moins possible à désherber.La totalité de l’arrosage se fait à la main et le moins possible. Cela a pour but de sé-lectionner les plantes adaptées ou non au milieu, mais aussi de forcer les plantes à se renforcer en allant chercher l’eau plus profondément. Faire souffrir les plantes pour qu’elles résistent mieux c’est les forcer à s’adapter au milieu.Encore bon nombre d’actions de gestion vont dans le même sens que la gestion d’un espace naturel. Le Paysage peut-il donc être gérer comme un espace dit «naturel». Ce parallèle est selon un point très intéressant de la gestion des jardins crées à une époque de folie de collection et d’accumulation sur la Côte d’Azur.Le bémol de cette gestion (qui n’en est pas un selon moi) est la qualité esthétique du jardin qui n’est pas la même tout au long de l’année. Le jardin ne s’offre pas toujours dans sa robe de perfection au visiteur. Il lui montre pour une fois son vrai visage. Une très belle rencontre avec des plantes livrées à elles-mêmes nous montrant ce qu’elles ont de plus beau : leur autonomie

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Nous nous situons en contrebas de la villa de la propriété. Sur cet éta-gement en hauteur, l’objectif est de mettre en valeur les terrasses et de les dédier chacune à une atmosphère végétale particulière. L’ensemble de ces plantes étaient déjà présentes quand Jonston s’occupait du Jar-din. La terrasse des Proteaceae a attiré mon attention dans la diversité d’architecture que démontrent ces plantes . Une grande importance de variantes qui laissèrent les botanistes et écologistes égarés. C’est ainsi qu’ils dédièrent ces plantes aux Dieu Protée.

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Cette terrasse est directement dédiée à la ser-re froide. Autour d’un bassin aux allures romantiques, éclate un foisonnement de plantes aériennes. L’étonnant Nelumbo, le Papyrus sacré seul représentant de sa famille papyrus déjà observé en Indonésie a ici une présence in-croyable. Sa capsule en forme de tête d’arrosoir portant ces étranges fruits globuleux nous domine bizarrement.

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Encore une fois nous sommes sur le sys-tème une terrasse/une ambiance. Ici le climat arides est à l’honneur, les plantes africaines mexicaines et autres s’étagent gracieusement aux pieds de ces grands cyprès et Nolina

Arbutus canariensisEcheveria leucotrichaEcheveria atropurpurea

Agapanthus africanus

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Paysage importé : Sur le terrain

Arboretum des Cèdresune collection de prestige

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Situé sur la Presqu'île du Cap Ferrat, en-tre Monaco et Nice, l'Arboretum des Cèdres est considéré comme la collection botanique privée la plus grande de France ainsi que la plus grande du monde en terme d'espèces. Elle abrite en ef-fet 14000 plantes réparties sur une faible sur-face, 15 hectares dont 10 destinés au parc, 4 à la végétation méditerranéenne et 1 hectare sur lequel les serres se sont implantées.Au milieu du XIX ème siècle, cette propriété était une exploitation horticole regroupant ma-raîchage et oliviers sur laquelle la villa de style sarde dut implantée en 1830. En 1850, la pro-priété est acquise par David Désiré Pollonais. C'est grâce à lui que le jardin s'agrandit considé-rablement. L'histoire des Cèdres et des plantes exotiques commence à ce moment de l'histoire. Il commence à y implanter quelques espèces ve-nues d'ailleurs comme les Araucarias. Une gran-de partie du "gratin" d'Angleterre et de France séjournèrent ici.L'année 1904 voit l'apparition d'un nouveau propriétaire, le roi Léopold II de Belgique. Il dé-cède peu de temps après mais a su toutefois marquer fortement le jardin dans sa structure avec la création de percées, de pièces d'eau et fontaineries. Suite à cette faste période le jardin passe sous la gouvernance du gouvernement belge. En 1924 les Cèdres devient finalement propriété de Alexandre Manier Lapostolle à qui on doit l'identité du jardin que nous arpentons aujourd'hui.

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Sur notre chemin apparaissent et disparaissent une quantité agréable de plantes et plantouilles toutes plus folles les unes que les autres. Le déplacement au coeur de l’Arboretum des Cèdres est une vraie découverte parfois mise à mal par la ré-gularité constante des tracés.

Les petites plantes d’om-bre et de zone humide des 4 coins du monde jal-lonent notre parcours.

les originales les petites à l’ombre

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Les majestueusesLe Cycadaceae sont des plantes primitives apparues il y a environ 280 millions d’années durant le Permien appartenant au grand règne des Cycadales. Une fou-gère aux allures de palmier? Difficile de qualifier cette plante extraordinairement bien construite.

Encephalartos lebomboesis Cyca revoluta Encephalartos arenarius

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Les géantes : la foret tropicale

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Mucuna sempervirens de la famille des Fabaceae est une plante formidablement dévelop-pée. Pendant que chaque plante cantonne sa niche écologique à une strate de la forêt cette arbre liane envahit impunément l’ensemble des strates de la forêt tropicale. Dans le monde végétal, il est une sorte d’ascenseur social. Elle assure sa vie au dépens des autres, c’est elle la grande prédatrice de la forêt tropicale. L’agressivité est son mode de vie, ses fruits urticants vous mette littéralement le corps à feu. Voici une plante égoïste, une vraie tueuse qu’on pourrait pourtant classer au rang d’oeuvre du monde végétal. Ses formes d’adaptations sont poussées à l’extrême.

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L’Alocasia maccrorhiza ou Grandes oreilles d’éléphant de la famille des Araceae est une plante tout à fait surprenante. Elle est originiare du Sri Lanka de la malaisie et d’Indonésie. J’ai eut l’occasion de la croiser dans de nombreux environnements différents en Indonésie.

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Paysage importé : Sur le terrain

Le jardin Hanburyd’un extrème à l’autre

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Ce jardin se place dans la même philosophie et la même idéologie que la Serre de la Madone.A la frontière italo-française, sur le Cap de la Mortola du côté italien ce jardin était lui aussi autrefois un espace agricole. C'est encore une fois deux anglais Thomas et Daniel hanbury ayant fait fortune aux Indes qui se pren-nent d'amour pour ce site exceptionnel, il l'achète en 1867. LE site est tramé par des cultures d'oliviers d'agru-mes et un vignoble plongeant vers l'océan.Thomas s'y installe en 1874 avec sa femme. Pharmacien chevronné et botaniste passionné, il entreprend de gigantesques travaux et modification afin de destiner son jardin à l’ac-cueille et l'acclimatation de plantes exotiques des quatre coins du monde. Tout le jardin est modifié, les terrasses sont créées, rajouter remodelées, les systèmes d'assai-nissement sont entièrement revus. Thomas Hanbury importe ainsi une toute nouvelle manière de façonner et de travailler le paysage au sein d'un environnement exclusivement agricole. On rescence l'apport d'environ 3600 plantes jusqu'en 1897, on atteint les 5800 sujets en 1912. Le jardin fut ensuite fortement endommagé pendant la guerre. Il tombe peu à peu dans l'oublie et est repris, au même titre que la Serre de la Madone par l'état en 1960, il passe alors sous la gestion de l'ins-titut International des Etudes Liguriennes qui s'occupe reclassement et de l'entretien du site. Il est maintenant et depuis 1983 sous la responsabilité de la faculté de Gènes qui travaille sur le rescencement botanique, sur l'amélioration des conditions d'accès au public, ainsi que sur l'orientation du jardin comme zone de recherche pour les spécialistes du monde entier. On retrouve une forte influence chinoise dans le jardin, une grande partie nous présente également un côté plus féminin, c'est en effet la femme du propriétaire qui à la suite de son décès a achevé les travaux.

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4.e Ayant dejà sensiblement rencontré une grande partie des plantes représentées à hanbury durant notre parcours de la semaine, je prend ici le parti d'etudier les plantes d'une manière quelque peu différentes. Je souhaite à la fin de ce voyage faire un bilan des plan-tes qui m'ont été offertes de rencontrer et d'établir une connexion subjective entre elles. Du "paysage naturel au paysage importé", la grande question qui émerge est celle de la capacité d'adaptation de ces plantes vivant en milieu difficile, transplantées, déplacées pour le plus grand bonheur des collectioneurs. Toutes ces plantes démon-trent selon moi, malgré une soumission inévitable au bon vouloir de l'homme, une force d'adaptation extrèmement exemplaire et inté-ressante. Autotrophes, depuis que l'homme a mesuré la dimension transportable du paysage dans lequel il évolue, les plantes quelles qu'elles soient ont du s'y faire et combattre. Il me semble intéressant d'établir un parallèle entre les deux adap-tations les plus extrèmes selon moi ( en milieu naturel comme en terre d'adoption).Des plantes les plus discrètes ayant une tendance à l'extrème réduction de leur être aux plantes les plus exhubéran-tes arborant des formes imposantes pour survirve, voici les deux extrèmes que je souhaite aborder dans ce dernier chapitre. De la PROTECTION à la PREVENTION, de la DISCRETION au STOCKAGE. Pour chacune de ces deux catégories, je vais tenter de présenter un cortège floristique répartit sur les différentes stra-tes végétales existantes.

EXHUBéRANCE - PRéVENTION

TIMIDITé - PROTECTION

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EXHUBéRANCE - PRéVENTION - STOCKAGE Ayant côtoyer certains d'entre eux durant mon stage en jardin botanique à San Francisco, il me semble que l'expression la plus exubérante de la prévention contre la sécheresse est rendue évi-dente chez les arbres Pachycaules justement sur-nommés les "Arbres Bouteilles". Ils présentent en effet un renflement poussé à l’extrême jusqu'au bout des rameaux. Pour comprendre ces arbres obèses, il est important de prendre en compte le membre qui est a la base de cette exubérance. Le Caudex est un membre dis proportionnellement renflé à la base du tronc ou au niveau des racines, c'est une réserve d'eau plus ou moins conséquente sans laquelle l'arbre ne pourrait survivre dans les milieux arides d'où il est originaire (Mexique, brésil, déserts californiens...). Cette eau est accumulée durant les périodes de puis, conservée puis redistri-buée à l’arbre durant les sécheresses. On pourrait parler d'une certaine succulence, ou bien les appa-renter à des bulbes sur dimensionnés. Le réservoir est parfois dissimulé sous terre mais dans le cas des arbres rencontrés dans les divers jardins par-courus sur la Côte d'Azur, c'est l'ensemble du sujet qui arbore une forme bombée et bedonnante.

Le Brachychiton rupestris de la famille des Sterculiaceae, rencontré à Hanbury ainsi qu’à San Francisco, est un arbre endémique d’Aus-tralie de la région du Queensland, où il croit sur des sols sableux. C’est un des arbres Pachy-caule qui présente les plus importantes exubé-rance au niveau de son tronc et ses branches. Les renflements se font également sous forme de bourrelets entre le tronc et les branches.

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Voilà à quoi peut ressembler le même sujet en Californie. L’exubérance de son tronc bouteille est ici bien évident. Il est quasiment 10 fois plus gros à la base qu’à 1 mètre du sol.

Le Pachypodium lamerei de la famille des Apocynaceae a été rencontrée à Hanbury, j’ai délibérément décidé de présenter ce sujet vu à Los Angeles pour mettre en évidence le renflement épineux qu’il développe malgré sa petite taille. Il développe également des épines pour faire fuir les animaux et créer de l’ombre sur son tronc; Il arbore enfin une couleur ar-gentée renvoyant les reflets du soleil et limi-tant l’évapotranspiration.

Ce Beaucarnea recurvata de la famille des Ruscaceae rencontré à Hanbury ainsi qu’au Huntington Garden à Los Angelesnous offre un magnifique renflement. Il est originaire du Mexique, sa base peut atteindre 3,5 mètre de diamètre. Son écorce presque liégeuse est fortement crevassée. A Los Angeles il se rencontre par groupements de dizaines de sujets, les caudex sont alors quasiment confondus entre eux.

Les Arbres

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Les grandes succulentes

Ces Echinocactus grusonii de la famille des Cactaceae rencontré à Hanbury sont origi-naire du Mexique; Plus familièrement on le surnomme le coussin de Belle Mère.. Il dé-veloppe un vrai tonneau d’eau, sa réserve d’eau est exhubérante et représente la to-talité de la partie aérienne de la plante. C’est une réelle boule épineuse en forme de fléau d’arme.

Cette Agave franzozinii, est probablement le plus gros spécimen de cette famille repré-senté au jardin d’Hanbury. Sa forme de stoc-kage exhubérant se situe dans l’ensemble de son feuillages. Ses feuilles sont très rigides et succulentes de part et d’autre. Il paraît in-triguant de voir une telle créature tenir de-bout sans même frémir, telle une sculpture elle présente peut-^tre une des adaptations les plus poussée formellement

Ce Carnegiea polylopha de la famille des Cactaceae rencontré est probablement la créature la plus surdimensionnées que j’ai pu rencontrer à Hanbury. L’exhubérance est quasiment poussée au vice. Cette immense structure simple et colonnaire rivalise avec les plus hauts arbres du jardin.

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Les Arbres

Ce Melaleuca gibbosa de la famille des Myr-taceae est un très petit arbre qu’on pourrait classer chez les arbustes, originaire d’Aus-tralie. Il présente une feuillage très réduit et peu dense. Le sujet rencontré au jardin de Thuret présente la moitié de ses rameaux sans la moindre feuille. Comme beaucoup de ces plantes à feuillage très fin, elle est très odorante.

Ce Melaleuca armillaris de la famille des Myrtaceae ressemble de très prêt à son voisin de parcelle au jardin de Thuret. Ses feuilles tout aussi peu nombreuses sur le rameaux sont légerement plus longues et épineuses.

TIMIDITé - DISCRETION - PROTECTION

Si j’oppose les «super adaptations» précéden-tes, à leur antithèse la plus stricte, il s’agira alors de mentionner toutes ces espèces vé-gétales qui mènent un vrai combat pour se faire les plus discrètes possible. Dans cette ca-tégorie on retrouvera les réductions foliaires les plus extrèmes, ainsi que les morphologie de plante les plus ridicules qu’il soit jusqu’à quasi-ment disparaître sous terre.

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Les Arbustes

Cet être étrange trouvé à la Serre de la Ma-done est un Pseudopanax ferox de la famille des Araliaceae, il nous vient de Nouvelle-Zélande. Cet arbre développe un feuillage des plus intriguant. De très petites feuilles coriaces se développe en un plan tout au long de chaque rameaux et pendent comme si elles étaient mortes avant même que l’ar-bre ne débute sa croissance.

Cet Ephedra altissima présent au jardin de la villa Hanbury, a poussé à l’extrème sa forme adaptative au climat aride, on constate en effet une absence totale de feuillage sur ces rameaux entrelacés. Ce sont eux qui jouent le rôle chlorophyllien pour la plante.

Ce Pelargonium acetosum de la famille des Geraniaceae provenant de la région du Cape en Afrique du Sud, présente un feuillage co-riace réduit et recroquevillé.

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Les petites succulentes

Avec cette Osculacaria deltoides, nous ren-trons dans le monde des micro-succulentes. On constate une absence totale de feuilles, remplacées par une multitude de parties succulents emboitées les unes aux autres. la densite de cette plante est également une forme d’adaptation à la sécheresse lui per-mettant de limiter ses zones exposées au soleil et par la mème occasion l’évapotrans-piration.

De la famille des Aizoaceae, les Lithops ou plantes cailloux, sont de mini organes suc-culents vivant à moitié sous terre et à moitié au dessus de la surface du sol. Dans la na-ture ils sont quasiment entièrement enter-rés dans des terrains alluviaux. le renouvelle-ment de cette espèce se fait en autonomie, au printemps deux nouvelles feuilles sortent et se nourissent des deux précédentes qui sèche et meurent.

Ces plantes semblent quasiment vouloir dis-paraître sous terre pour ne pas avoir à subir toutes ces agressivité du monde extérieures. Les lithops sont une des «super-adaptations» en ce qui concerne la timidité et la réduction d’organe à une taille presque insignifiante. Ces plantes vivent pourtant aux mêmes endroits que les «monstres» que nous avons vu préce-demment.et peuvent parfois entrer en com-pétition.

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La Côte d’Azur : zone importée? L’analyse historique, botanique et évolutive de chacun de ces jardins

prestigieux représentants la côte d’Azur nous démontre à quel point le paysage est modulable, mais également à quel point la main de l’homme est puissante; parfois dévastatrice

elle peut aussi créer des miracles de beauté comme ces collections de joyaux que nous avons vu prédemment. Consciente de la beauté et de la richesse de ces jardins de collections, je reste davantage

touchée par l’expression des plantes lorque l’homme les laissent s’exprimer seules. Dans un chaos complet ou dans une harmonie parfaite, c’est selon moi dans un processus naturel que la nature s’exprime le mieux,

lorsque l’homme les écoute attentivement et s’adapte à elles, ces plantes qui nous ont de loin précédé sur cette planète terre ont tout à nous apprendre. C’est ainsi que j’ai été particulièrement séduite par la délicatesse et le

respect des gestes mis en place à la Serre de la Madone, par ces jardiniers, sortes de médiateurs entre les plantes et le paysage. Ce jardin met en évidence la possible compatibilité entre l’importation d’un paysage exotique et son adaptation à un milieu donné quel qu’il soit.

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CONCLUSION

Ce voyage m’a aidé à cerner quelques éléments sur le brassage planétaire des plantes et sur le rôle que l’homme a joué dans l’uniformisation des paysages. La richesse du monde est bien évidemment inépuisable mais je me rend aujourd’hui compte que certaines espèces qui font partie de notre quotidien comme les géranium ou les bougainvillier ne font pas partie de notre patrimoine végétal naturel. Ces plantes importées selon les lubies de tel ou tel aristocrate ou riche descendant d’une dynastie royale font aujourd’hui partie de notre paysage. La viste de ces différents jardins a mis en valeur le fait qu’à cette épo-que ce fut les hommes fortunés qui forgèrent le paysage. C’est à eux que l’on doit les paysages que l’on associe aujourd’hui si facilement à la Côte d’Azur. Les plantes ont à une époque voyager à grande vitesse, elles sont aujourd’hui cantonnées à leur aire de répartition où d’adoption, le traffic de plante étant bloquer, nous nous situons maintenant à une époque charnière où les paysages mixés d’exotisme et d’endémisme vont évoluer de leur manière et créer le PAYSAGE MIXTE DE DEMAIN.

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BIBLIOGRAPHIE

Sources internet

Livres

owww.botnaiquea.orgohttp://www.ecosociosystemes.frohttp://www.californiachaparral.com/ohttp://www.oleiculteur.comohttp://www.ofme.orgohttp://www.planbleu.orgohttp://jardin-thuret.antibes.inra.fr

oLa Vie Sociale des Plantes - Jean Marie PeltoLa Loi de la Jungle - Jean Marie PeltoLa forêt méditerranéenne Tome 1 et 2oPetite ethnobotanique de

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