bordeaux aujourd'hui #07

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BORDEAUX BORDEAUX AUJOURD’HUI AUJOURD’HUI VINS E T A R T D E V I V R E Ne peut être vendu séparément du numéro 90 du magazine Bourgogne Aujourd'hui. Dossier Saint-Émilion • Guide d'achat crus classés, grands crus 2006 • Faut-il un nouveau classement ? • Une mosaïque de terroirs Dossier Saint-Émilion • Guide d'achat crus classés, grands crus 2006 • Faut-il un nouveau classement ? • Une mosaïque de terroirs 3:HIKMPA=^U[UU[:?a@k@j@k@a ; M 02509 - 90 - F: 6,00 E - RD N°90 BIMESTRIEL - BELGIQUE : 7 - SUISSE : 12 FS - ALLEMAGNE : 7 CANADA : 10,95 $ - MAROC : 55 DH - PAYS-BAS : 6,35 - LUXEMBOURG : 7 RENCONTRE Pierre Lurton Le gardien du temple DÉGUSTATION Bordeaux supérieur 2006 Les 60 meilleures bouteilles de 5 à 10 numéro double BORDEAUX - BOURGOGNE 6 N°7

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Vins & Art de vivre

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Dossier

Saint-Émilion• Guide d'achat

crus classés, grands crus 2006• Faut-il un nouveau classement ?• Une mosaïque de terroirs

Dossier

Saint-Émilion• Guide d'achat

crus classés, grands crus 2006• Faut-il un nouveau classement ?• Une mosaïque de terroirs

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Bordeaux Aujourd’hui 7 • 1

“Saint-Emilion, un vin renommé, une cité historique”, titrons-nous enouverture du dossier consacré à Saint-Emilion, appellation quasi mythique,qui avec quelques autres symbolisent la grandeur des vins français dans lemonde.Après quelques millésimes que nous qualifierons de délicats, 2009 arrive,porteur de tous les espoirs, que certains s'aventurent déjà à comparer au“magique” 2005. À Bordeaux comme ailleurs, on sait que la qualité du mil-lésime influe fortement sur le moral des viticulteurs. Une excellente annéecontribuera-t-elle à apaiser la tension qui règne dans le village depuis uncertain 29 mars 2007, jour où le tribunal administratif de Bordeaux décida-saisi par 7 châteaux recalés quelques mois plus tôt par le nouveau classe-ment décennal (2006) des crus classés- de suspendre ce classement de2006 et de proroger celui de 1996 ? Alors que la bataille juridique sembleenfin s'être calmée après plus de deux années d'âpres affrontements, on peut donc espérer que 2009 contribuera à ramener le sourire à tout lemonde et à apaiser les mœurs.On peut l'espérer parce que les viticulteurs de Saint-Emilion vont biendevoir se remettre autour d'une table et y rester jusqu'au jour où ils aurontenfin trouvé une solution pour décider ensemble de relancer ce classementou, ensemble toujours, d'y renoncer. Parce que toutes les hypothèses sontfinalement envisageables. Le Médoc, Sauternes et les Graves ont leurs clas-sements, mais pas Pomerol, appellation voisine de Saint-Emilion où unehiérarchie claire s'est quand même dégagée au fil du temps.Composition du jury de dégustation, fiabilité de la dégustation et des dégus-tateurs, style des vins, type de classement… Dans ce numéro 7 BordeauxAujourd'hui apporte quelques pistes de réflexion sur le futur du classementde Saint-Emilion ; un futur sur lequel bon nombre de consommateurs et dedistributeurs se posent forcément des questions...

Christophe Tupinier

Saint-Emilion !

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L O G O T Y P E

C H A R T E G R A P H I Q U E

É V É N E M E N T I E L

I D E N T I T É V I S U E L L E

V I S U E L P U B L I C I T A I R E

P L A Q U E T T EP A C K A G I N G

S I T E I N T E R N E T

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40, route de Savigny - 21200 Beaune - Tél. 03 80 25 90 30 - Fax 03 80 25 90 31É C R I V I N É D I T E “BOURGOGNE AUJOURD’HUI”

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Guide d’achatSaint-Émilion

RencontrePierre Lurton,

Le gardien du temple

Bourgogne Aujourd'huiBordeaux Aujourd’hui40, route de Savigny21200 BeauneTél. 03 80 25 90 30 Fax 03 80 25 90 31Internet :www.vins-et-terroirs.com

Directeur de la publicationThierry GaudillèreRédacteur en chefChristophe TupinierOnt collaboré à ce numéroPauline BoyerMartine CrespinFranck DubourdieuLaurent GottiDidier TersPhotographiesCIVBDRThierry GaudillèreLionel GeorgeotStéphane KleinPhoto de couvertureStéphane KleinRédaction graphiqueOdile HadeyRachel Weill

AdministrationPeggy Grizot

Direction artistiqueOdile HadeyThierry Vigoureux

Régie publicitaireSARL ÉcriVINThomas BlotCaroline Bachelet40, route de Savigny21200 BeauneTél. 03 80 25 90 33Fax 03 80 25 90 31

Imprimé parSIPE25110 Baume-les-Dames

NN°° IISSSSNN 1260-1063

Commission paritaire0609K88997

Dépôt légal15748

Prix de l'abonnement d'un an France

6 numéros : 32 €

Bordeaux Aujourd'huiest éditée parÉcriVIN SARL constituée le 26 juillet 1994au capital de 7 622,45 € Durée99 ansSiège social40, route de Savigny21200 BEAUNEAssociésThierry GaudillèreChristophe TupinierCo-gérants Thierry GaudillèreChristophe Tupinier

Les annonces publicitaires présentées dans ce numérosont laissées sous la seule responsabilité de leurs auteurs.La reproduction, même partielle,des articles et illustrationsparus dans Bordeaux Aujourd'huiest interdite.

Temps fortsDébut des vendanges en août . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Les nouvelles en bref . . . . . . . 6RencontrePierre Lurton . . . . . . . . . . . . . . 8PatrimoineBordeaux rime avec château . . . . . . . . . 12

■Guide d’achatSaint-EmilionUn vin renommé, une cité historique . . . . . . . . 18Faut-il un nouveau classement ? . . . . . . . . . . . . 22Sélection . . . . . . . . . . . . . . . . 24Bordeaux supérieurLe “socle fort” de la pyramide . . . . . . . . . . . 28Sélection . . . . . . . . . . . . . . . . 30

DégustationDomaine de la Passion Haut-Brion . . . 34

EntrepriseMaison Quien et Cie . . . . . . . 36

VignobleMédoc Un peu de vin blanc... . . . . . . 38

■Art de VivreCaudalie À la source du succès . . . . . . 40GastronomieBonnes adresses gourmandes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

Som

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eoctobre-novembre 2009

3 • Bordeaux Aujourd’hui 7

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4 • Bordeaux Aujourd’hui 7

Image

Début desvendanges en août

Le château Haut-Brion a commencé de couper ses premiers raisins de sauvignon

le 31 août ! Et alors ? “Cela n'a rien d'exceptionnel. Avec le

réchauffement climatique nous commençonsrégulièrement de vendanger des sauvignons

fin août, début septembre. 2009 est donc dans la norme”,

tempère Alain Puginier, responsable de la communication.

En revanche l'état sanitaire parfait, les 14° naturels et l'excellent équilibre sucre-

acidité constatés sur ces premiers raisins sontmoins "dans la norme" et témoignent simplement

du magnifique été sec, ensoleillé et chaud (sansexcès) qu'a connu le Bordelais en 2009.

Ceci étant, à Bordeaux, la réussite d'un millésimese juge d'abord à l'aune de la qualité des vinsrouges et pour ces derniers, même si tous les

espoirs sont logiquement permis, la messe n'étaitpas encore totalement dite à l'heure à l'heure où

nous écrivons ces lignes (14 septembre). Haut-Brion et la Mission Haut-Brion ont enchaîné

par les jeunes vignes de merlots précoces les 9 et10 septembre ; idem pour bon nombre dechâteaux sur la rive droite (Saint-Emilion,

Pomerol, Fronsac…) entre le 15 et le 17 septembre,avec un véritable coup d'envoi autour du 20.

Sur la rive gauche (Médoc, Graves), les premiersmerlots ont été coupés autour du 20 septembre et

les vendanges des derniers cabernet-sauvignondevraient s'étaler jusqu'au 10 octobre.

Il est donc urgent d'attendre avant de porter des jugements définitifs sur le millésime 2009 !

Christophe Tupinier

Photographie : Stéphane Klein

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Temps forts

COMMERCE DES VINS

Difficile campagne 2008-2009

La dernière campagne de commercialisation des vins de Bordeaux (1er juillet 2008au 30 juin 2009) s'est soldée par un net ralentissement. Sur les douze mois,les volumes commercialisés approchent les 4,9 millions d’hectolitres ; on est loindes six millions d’hectolitres vendus dans les bonnes années. À l'exportation(1,62 million d'hl), la baisse est de 16% en volume et de 14% en valeur par rap-port aux 12 mois précédents, ce qui place Bordeaux dans la tendance nationale quiaffiche 15% de recul toutes régions confondues. À l'exception de la Chine (+62% !!!), qui ne cesse d'augmenter sa demande en vins fins et de Hong-Kong,tous les principaux marchés sont à la baisse : -25% au Royaume-Uni, -16% en Bel-gique et en Allemagne, -4% "seulement" au japon, mais 23% aux Etats-Unis, etc.Si la situation est légèrement meilleure dans la grande distribution française (42% des ventes de vins de Bordeaux en France) avec, sur quasiment la mêmepériode, 4% de baisse en volume et 1% en valeur, il n'empêche que face à cettesituation difficile, se pose le douloureux problème de la survie de certaines entre-prises viticoles ; entreprises qui au total emploient environ 40 000 personnes dansle département de la Gironde.

PPrrééppaarreerr llaa rreepprriisseeCôté interprofession (CIVB), les efforts de promotion à l'exportation, appuyés parles fonds communautaires, vont être amplifiés en 2010 et 2011 ; une interpro-fession qui multiplie également les négociations avec le préfet, le ministère, lesassemblées consulaires, les banquiers et les services de l’état concernés pourtrouver des solutions.Le but poursuivi est, d’abord, de trouver des aides pour soulager "un quotidien dif-ficile et douloureux" pour certains viticulteurs qui n’ont plus de débouchés pourleurs vins ; ensuite de favoriser des regroupements et des restructurations decoopératives mal en point et trop stockées; enfin, de préparer la reprise espéréepour 2010. A ce jour, toute la viticulture girondine est touchée par la crise, à l’ex-ception des premiers crus et des étiquettes "stars" qui, il est vrai, font désormaispartie du marché du luxe et non plus du marché du vin. Les négociants com-mencent à souffrir également, particulièrement ceux qui ont perdu des marchésimportants en Amérique du Nord et/ou en Grande-Bretagne.

Lynch BagesLe magazine américain Forbe’s vient depublier son palmarès mondial des dixmeilleures propriétés viticoles en matièred'oenotourisme. On y retrouve le châteauLynch Bages, cru classé à Pauillac dans leMédoc. Autour du vignoble, les Cazes ontrénové tout un hameau, le village de Bages,avec des magasins, des restaurants, unhôtel, une école de dégustation, sanscompter le château lui-même dont on peutvisiter les installations, ainsi qu’uneexposition d’art contemporain de l’artisteRyan Mendoza jusqu’en octobre.

Le négoce change de directeurFrancis Cruse a quitté l’Union des Maisonsde Bordeaux qu’il dirigeait depuis 17 ans,pour partir à la retraite. Il est remplacé parCatherine Dupérat. Cette union est en fait lesyndicat des négociants en vins, quiregroupe les principales entreprisesbordelaises du secteur.

Week-end dans les GravesSoixante-dix châteaux des Graves ouvrentleurs portes au public les 17 et 18 octobreprochains pour un week-end au cours duquelvins et “polars” seront associé. Les amateurs pourront bien sûr y dégusterles vins authentiques (et bon marché) de ce beau vignoble situé au sud del'agglomération bordelaise, mais aussi fairedes randonnées “mystère”, assister à un “dîner noir” ou encore à desexpositions d'art inspirées de l'univers du roman noir. Renseignements au 05 56 27 09 25.

L'image du Médoc Les viticulteurs du Médoc ont choisi unenouvelle image et un nouveau logo“Assemblage parfait”, pour la promotioncommune des vins des huit appellations duMédoc : médoc, haut-médoc, moulis, listrac,pauillac, margaux, saint-estèphe et saint-julien. Cette image sera déclinée sur tous lesdocuments de communication et représenteun magnum sur fond noir et lit de cailloux,d’où s’échappent des senteurs envoûtantes.

Les côtes de Bourg chez NovotelLes restaurants des hôtels Novotel proposentdans 120 établissements français desbouteilles de 37 cl de vin rouge, appellationcôtes de bourg, au prix de dix euros.Baptisée Collection Novotel, cette gamme depetits flacons va s’enrichir bientôt de vins deProvence, du Rhône et d’Alsace.

EN BREF...

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Temps forts

CRISE

Le foncier soufre aussi Si les ventes de vins de Bordeaux sont en régression, les

ventes de vignes soufrent également des effets de lacrise internationale. Selon la Safer (Société d'aména-

gement foncier et d'établissement rural) de laGironde, le prix de l’hectare de vignes ne cesse debaisser un peu partout, sauf dans les grandesappellations communales comme Margaux ouPomerol. Seulement 500 hectares de vignesont été vendus au cours des six derniers moisde l'année, contre mille l’année dernière et lesspécialistes parlent d’une véritable crise du mar-ché foncier viticole en Gironde.

NÉGOCE

Castel a 60 ansLa société Castel Frères, fondée en1949 à Bordeaux, fête cette annéeson soixantième anniversaire. Elleest restée familiale et c’est la per-sonnalité hors normes de PierreCastel, toujours aux commandes à82 ans, qui a propulsé cette entre-prise à la première place desnégociants en vins français eteuropéens, et à la troisième placemondiale, derrière les américainsConstellation et Gallo.Cette entreprise de négoce aujour-d’hui planétaire a des implanta-tions importantes en Russie, enChine ou en Afrique du Nord. Avec11 millions de bouteilles de vins

vendues en Asie, dont la moitié en Chine, Castel est même devenue l'un des premiers opé-rateurs d’Orient. Elle l’est aussi en France avec des marques comme Baron de Lestac, Male-san ou Blaissac qui dépassent vingt millions de bouteilles de Bordeaux en grande distribution.Mais le groupe Castel est aussi l'un des premiers propriétaires viticoles du pays avec plus demille hectares de vignes répartis sur de nombreuses appellations : Bordeaux, Provence,Graves, Muscadet, Médoc… À ces vignobles s’ajoutent les 250 hectares cultivés en Tunisieet 1 400 hectares de vignes au Maroc.Pierre Castel, ses neveux et sa famille sont à la tête d’un empire dont le siège de Blanquefort,près de Bordeaux, donne une idée : 14 lignes d’embouteillages, un chai pour 10 000 bar-riques, 180 salariés, sept millions de bouteilles stockées, cent millions de bouteilles par an !Castel possède aussi des sites de production dans le Val de Loire, le Jurançon, les côtes duRhône, le Languedoc, le Var… et les 450 Caves Nicolas en Europe, une des enseignes lesplus connues de la vente de vins.

Québec, Hong Kong et BordeauxLa ville de Québec sera l’invité d’honneur dugrand week-end Bordeaux fête le vin, qui aura lieu du 24 au 27 juin 2010. Lors de la précédente édition, en 2008, plus de 400 000 personnes avaientparticipé et 45 000 bouteilles de vins de Bordeaux avaient été dégustées le long des quais de la Garonne.Si vous êtes présent à Hong Kong du30 octobre au 1er novembre prochains, une grande fête aura lieu sous le nom deHong Kong Wine Festival, manifestation quis’inspire fortement de Bordeaux fête le vin.Les Bordelais y seront bien sûr très présentsà travers l’Ecole du Vin du CIVB et uneorganisation commune avec le Hong KongTourism Board. Les châteaux et lesnégociants de Bordeaux seront évidemmentassociés à la fête.

Un nouveau chai à La Louvière Les vignobles André Lurton ont inauguré lenouveau chai à barriques enterré du ChâteauLa Louvière, dans l’appellation Pessac-Léognan. À la fois élégant et fonctionnel, le bâtiment couvre 1 500 m2, avecnotamment un système de ventilation et de régulation thermique très novateur.

Soutard en travauxLe château Soutard, cru classé de SaintEmilion, fait l’objet d’un vaste chantier derénovation qui va durer encore plus d’un an.Des vieux bâtiments ont été démolis etseront remplacés par des nouveaux, destinésà deux chais à barriques, un cuvier pour descuves inox et bois de 60 hectolitres, dessalles de dégustation et de réception, desbureaux, etc. Soutard appartient au grouped’assurances La Mondiale ; c’est un vignoblede 22 hectares complété par un élégantchâteau du 18e siècle.

Tonnellerie et caritatifDix barriques exceptionnelles ont récemmentété vendues aux enchères, à Bordeaux, au profit de l’association caritative La voixde l’enfant présidée par l’actrice CaroleBouquet. Ces dix barriques de 225 litresont été fabriquées et offertes par laTonnellerie Sylvain. Leur bois provient d’unchêne de 350 ans, abattu en 2005, le Chêne de Morat, l’un des plus vieuxarbres de la Forêt de Tronçais, dans l’Allier.La Tonnellerie Sylvain s’était porté acquéreurde cet arbre pour la somme de 37 790 € !Parmi les 66 barriques fabriquées, dix ontété consacrées à cette vente de charitéaprès avoir été décorées par des artistes,peintres, sculpteurs, designers. Le produittotal de la vente s’est établi à 39 200 €.

EN BREF...

Entrée du siège de la maison Castel, à Blanquefort.

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Rencontre

Le gardien du temple

M. Lurton, le millésime 2009 se précise, plu-tôt favorablement semble-t-il ?À ce jour*, c’est l’un des plus beaux étésdepuis 10 ans, alors je pense qu’un grandmillésime est en train de se dessiner ! Dansles vignes les plus précoces de ChevalBlanc, les degrés sont déjà élevés, avec debons équilibres. Tous les espoirs sontpermis pour 2009.

Un 2005 bis ?Pourquoi pas ! Il faudra faire attentioncomme c’est souvent le cas en millésimeprécoce à ne pas vendanger trop tard, sur-tout dans des terroirs comme les nôtresqui maintiennent une certaine fraîcheurmais qui pourraient de temps en tempsamener des pointes de surmaturité.

Et ce n’est vraiment pas ce que vousrecherchez…Pas du tout en effet ! Les grands millé-simes de Cheval Blanc ne se construisentpas sur la surmaturité du raisin, mais surla bonne maturité. La surmaturité confitun peu les choses. Les merlots peuventavoir des notes animales, de sous bois… ;c’est peut-être très poétique, mais la fraî-cheur et la netteté du fruit me semblentbeaucoup plus intéressantes. Si la pointede surmaturité intervient sur le cabernetfranc, pourquoi pas ! Cela peut apporterun peu de complexité, mais il faut fairetrès attention et surtout sur le merlot ou lasurmaturité est l’ennemie de la finesse.

Etudiant il y a 25 ans, vous avez découvertla vigne à Clos Fourtet** qui appartenaitalors à la famille Lurton. Comment la pas-sion vous est-elle venue alors qu’a priorivous aviez choisi une autre voie, celle de laMédecine ?C’est vrai que je ne pensais pas ce métier,mais au fond de moi il y avait sans douteune génétique qui a fonctionné. J’ai aussieu la chance à Clos Fourtet de gérer unpremier cru classé au terroir exceptionnelet de fréquenter de grands œnologuescomme Emile Peynaud et de grandsmanagers comme Lucien Lurton, AndréLurton, mon père Dominique qui sontaussi de grands viticulteurs. C’était parfaitpour débuter une carrière !

Venons en à Cheval Blanc. Qu’est ce quicaractérise le château ?La particularité de Cheval Blanc c’estd’abord son terroir “mosaïque” degraves, de sables et d’argiles, mais lagrande signature de Cheval c’est le caber-net franc qui représente 60% de l’encépa-gement (40% de merlot). Ce sont descabernets francs issus du patrimoinegénétique du château, qui ont été implan-tés en 1850-60 et continuent d’être multi-pliés et utilisés. Ils produisent de petitsraisins qui mûrissent parfaitement biensur ce terroir assez précoce, en donnantcette touche d’élégance que l’on aimeretrouver dans un grand Cheval Blancqui ne se construit jamais sur la force,mais autour de tanins veloutés, soyeux,fins, des tanins de “cashmere”.

Pierre Lurton préside aux destinées de deux desplus beaux fleurons de la viticulture bordelaise etpar là même mondiale : Cheval Blanc et Yquem.Rencontre avec le “gardien du temple” !

Pierre Lurton

Repères27 juillet 1956 : naissance à Bordeaux.

1981 : arrivée à Clos Fourtet et mariage avec Carole.

1982 : naissance de Lucie, sa première fille,suivie de Martin en 1984, Simon en 1989,

Jeanne en 1991, Marie en 1995 et Emma en 2000.

1991 : nommé directeur général de Cheval Blanc.

2004 : nommé président d'Yquem.

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Rencontre

Le gardien du temple

M. Lurton, le millésime 2009 se précise, plu-tôt favorablement semble-t-il ?À ce jour*, c’est l’un des plus beaux étésdepuis 10 ans, alors je pense qu’un grandmillésime est en train de se dessiner ! Dansles vignes les plus précoces de ChevalBlanc, les degrés sont déjà élevés, avec debons équilibres. Tous les espoirs sontpermis pour 2009.

Un 2005 bis ?Pourquoi pas ! Il faudra faire attentioncomme c’est souvent le cas en millésimeprécoce à ne pas vendanger trop tard, sur-tout dans des terroirs comme les nôtresqui maintiennent une certaine fraîcheurmais qui pourraient de temps en tempsamener des pointes de surmaturité.

Et ce n’est vraiment pas ce que vousrecherchez…Pas du tout en effet ! Les grands millé-simes de Cheval Blanc ne se construisentpas sur la surmaturité du raisin, mais surla bonne maturité. La surmaturité confitun peu les choses. Les merlots peuventavoir des notes animales, de sous bois… ;c’est peut-être très poétique, mais la fraî-cheur et la netteté du fruit me semblentbeaucoup plus intéressantes. Si la pointede surmaturité intervient sur le cabernetfranc, pourquoi pas ! Cela peut apporterun peu de complexité, mais il faut fairetrès attention et surtout sur le merlot ou lasurmaturité est l’ennemie de la finesse.

Etudiant il y a 25 ans, vous avez découvertla vigne à Clos Fourtet** qui appartenaitalors à la famille Lurton. Comment la pas-sion vous est-elle venue alors qu’a priorivous aviez choisi une autre voie, celle de laMédecine ?C’est vrai que je ne pensais pas ce métier,mais au fond de moi il y avait sans douteune génétique qui a fonctionné. J’ai aussieu la chance à Clos Fourtet de gérer unpremier cru classé au terroir exceptionnelet de fréquenter de grands œnologuescomme Emile Peynaud et de grandsmanagers comme Lucien Lurton, AndréLurton, mon père Dominique qui sontaussi de grands viticulteurs. C’était parfaitpour débuter une carrière !

Venons en à Cheval Blanc. Qu’est ce quicaractérise le château ?La particularité de Cheval Blanc c’estd’abord son terroir “mosaïque” degraves, de sables et d’argiles, mais lagrande signature de Cheval c’est le caber-net franc qui représente 60% de l’encépa-gement (40% de merlot). Ce sont descabernets francs issus du patrimoinegénétique du château, qui ont été implan-tés en 1850-60 et continuent d’être multi-pliés et utilisés. Ils produisent de petitsraisins qui mûrissent parfaitement biensur ce terroir assez précoce, en donnantcette touche d’élégance que l’on aimeretrouver dans un grand Cheval Blancqui ne se construit jamais sur la force,mais autour de tanins veloutés, soyeux,fins, des tanins de “cashmere”.

Pierre Lurton préside aux destinées de deux desplus beaux fleurons de la viticulture bordelaise etpar là même mondiale : Cheval Blanc et Yquem.Rencontre avec le “gardien du temple” !

Pierre Lurton

Repères27 juillet 1956 : naissance à Bordeaux.

1981 : arrivée à Clos Fourtet et mariage avec Carole.

1982 : naissance de Lucie, sa première fille,suivie de Martin en 1984, Simon en 1989,

Jeanne en 1991, Marie en 1995 et Emma en 2000.

1991 : nommé directeur général de Cheval Blanc.

2004 : nommé président d'Yquem.

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Rencontre

Vous cherchez à reproduire le même style devin en liquoreux à Yquem qu’en vin rouge àCheval Blanc ?Vous savez, les équipes qui étaient là avantmoi ont toujours privilégié la finesse, l’élé-gance et surtout l’aptitude au vieillissementqui est la signature de ces deux grands vins.Yquem, c’est un paysage, un grand terroir,un grand vin et une grande équipe de pro-fessionnels. Le décor est planté, je perpétuela tradition et si je peux apporter quelquesdétails à cet ensemble pour aller plus loin,tant mieux. Yquem, c’est vrai et on le voitbien dans les vieux millésimes, est un vind’une très grande précision, élégant. Il gardede la fraîcheur, beaucoup de légèreté, un côtétrès digeste que l’on aime retrouver dans lesgrands sauternes et qui les rend faciles àassocier à une multitude de mets.

Vous insistez beaucoup sur la tradition du goûtclassique des grands vins de Bordeaux.Vous consi-dérez-vous un peu comme un gardien du temple ?Oui, je m’associe à cette image de gardiendes traditions. Il ne faut pas simplifier lesmondes de complexité que sont les écosys-tèmes et les grands vins. J’essaie de regarderen arrière pour voir si des gestes n’ont pasété oubliés dans ce savoir-faire ancien lié auxgrands vins. C’est comme dans la grandemaroquinerie ou le geste joue un rôle telle-ment important pour sublimer la matière.

de Cheval, une telle étude donne des résul-tats différents et parfois même au sein d’unemême parcelle. Cette étude nous a permis de rentrer dans le détail des lentilles d’ar-giles, des croupes graveleuses, des zonessableuses… Là dessus se superposent lescépages, ce qui nous permet d’avoir une ges-tion parcellaire extrêmement précise, notam-ment au niveau des maturités. Dans lacontinuité de ce travail parcellaire, noussommes en train d’élaborer un nouveau chaique j’appelle “l’atelier du vin”, où nousaurons un réseau de cuves en béton pluspetites de façon à bien séparer les différentsterroirs.

Et Yquem ?Avec le botrytis, la démarche est différente.Nous travaillons la diversité pour avoir uncomportement le plus large et le plusétendu possible du champignon dans letemps et l’espace, de façon à épouser aumieux l’écosystème complexe d’Yquem.On raisonne parcelle par parcelle, oui,mais en ramassant en 5 ou 6 fois, sur deuxmois, deux mois et demi au grès de laconcentration du champignon. J’aime bienavoir une maturité relativement homo-gène entre les parcelles à Cheval Blanc ;par contre, à Yquem, plus je peux élargir lavendange dans le temps, mieux j’em-brasse l’écosystème du cru.

Quand on parle de gestes anciens on penseaussi à la culture de la vigne. La grande ten-dance actuelle est au retour à la biologie. Com-ment considérez-vous ce phénomène ?Quand on a la chance de gérer un premier cruclassé on doit prendre conscience du grandrespect que l’on doit à la nature et de la néces-sité d’être fidèle à son terroir. Nous labouronsles vignes, les sols sont amendés par des com-posts et des fumiers traditionnels. En ce quiconcerne les traitements, nous essayonsd’avoir une viticulture intelligente, à based’observations, de prédateurs d’insectes, de produits naturels… Parfois des produitssont utilisés, mais on essaie d’être le plus préciset le plus biologique possible de façon à préser-ver l’authenticité du goût de nos grands vins.

Des études de sol ont été faîtes à ChevalBlanc par M. Van Leeuven. Quelles ont étéles incidences ?Quand on a un sol en mosaïque comme celui

Dans les grands vins rouges de Bordeaux, cer-tains jouent plutôt la carte disons “moderne”dela matière, les autres, comme Cheval Blanc pri-vilégient l’élégance. Cette diversité de stylesest-elle une bonne chose ?Oui, c’est la diversité des climats, des terroirset des savoir-faire, traditionnels ou plusmodernes, qui fait Bordeaux. On en arrive àla notion de crus de garage, à Saint-Emilion,où l’on a vu des gens travailler sur des ter-roirs qui n’étaient pas forcément de grandsterroirs, mais en pratiquant des viticulturestrès qualitatives de façon à amener des raisinsà de hauts niveaux de maturité pour ensuitepermettre des extraction importantes. Cela ne suffit pas d’avoir un grand terroir ! Si l’on peut y ajouter plus de précision dans legeste viticole on optimise encore mieux lamatière première. Ces vins de garage ont per-mis à ma génération de redécouvrir la viti-culture. Beaucoup ont en effet imaginé quel’œnologie était la panacée, mais ce qui est

"À Cheval Blanc et Yquem, il faut être humble, ne pas s'associer àla réussite de ces crus, mais savoir rester à leur service. On a plu-tôt des devoirs que des droits dans cette affaire !"

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Une certaineidée de la FrancePierre Lurton est ce que l'on pourrait appeler un personnage aux multiples facettes. Pré-sident de Cheval Blanc et Yquem, premiers crus classés de Saint-Emilion et Sauternes,il évolue dans un monde de prestige, d'excellence, de luxe dont il maîtrise à l'évidencetous les plus fins rouages. Il nous semble également tout à fait inutile de lui faire suivredes cours du soir en communication… Bref, l'étape suivante de ce portrait devrait logi-quement nous conduire à suggérer un personnage distant, donneur de leçons, voireélégamment suffisant comme il en existe tellement dans ces hautes sphères. Erreur !Pierre Lurton allie un sens de l'humour des plus solides, un abord facile et chaleureux,à des convictions affirmées au service d'une certaine idée du goût classique et raffinédes grands vins de Bordeaux. Une certaine idée de la France en quelque sorte !

Il y a une part de magie à diriger Cheval Blancet Yquem…J’ai une chance incroyable que je mesurechaque jour. La chance de travailler dans deslieux magnifiques avec souvent le résultat àla clef, de prendre le temps de bien faire leschoses, de pouvoir mener une politique éli-tiste, de mener le geste au bout et d’avoir unereconnaissance internationale. Alors, il estvrai qu’il faut être humble, ne pas s’associer àla réussite de ces crus, mais savoir rester àleur service. On a plutôt des devoirs que desdroits dans cette affaire ! L’humilité c’estessayer de comprendre ce qui se passe sanstoujours chercher à corriger des défautsapparents qui, dans ces grands châteaux,peuvent devenir des qualités. L’équationn’est pas simple !

Votre vignoble personnel de Marjosse (AOCbordeaux) vous confronte à la dure réalité éco-nomique des appellations régionales. Celaremet les pieds sur terre ?Complètement ! Les paysages sont beaux, les terroirs de qualité. Si les vignes sont bienmenées, on peut faire des vins délicieux. Ceciétant, la commercialisation de ces vins là n’estpas évidente. Il se fait de bons vins dans lemonde à des prix de revient très inférieursaux nôtres. À Marjosse, je mène une politiquede marque d’un vin signé par moi-même ensurveillant mes prix de revient. J’ai la chanced’avoir un magnifique outil de travail, alorsj’y crois et je ne suis pas le seul. Quand lesvins sont bons, il y a toujours une solutioncommerciale.

Propos recueillis par Christophe TupinierPhotographies : Stéphane Klein

* Interview réalisée le 26 août 2009.** 1er cru classé B de Saint-Emilion.*** 1998, achat du château Cheval Blanc par Bernard Arnault(LVMH) et Albert Frères. 1999, achat du château Yquem parBernard Arnault.

quand même fondamental, c’est la maturité,la qualité de la matière première donc la viti-culture ; l’œnologie se rajoutant à cela onpeut faire de grandes choses.

Il y d’autres propriétés dans le groupe : la Tourdu Pin et plus récemment Quinault (saint-émilion grands crus). Est-ce difficile de conci-lier la haute couture et le prêt-à-porter ?Vous allez me dire qu’il faut la haute couturepour vendre le prêt-à-porter (rires) ! Ce n’estpas une mauvaise chose et je m’explique. Il ya quand même une certaine facilité dans lagestion d’un premier cru classé. Par contre,conduire une propriété comme Quinault, sur un terroir plus compliqué, permet auxéquipes de Cheval Blanc d’aller au charbonet de se poser des questions qu’elles ne seposent pas d’habitude.

De quelle façon les propriétaires*** de ChevalBlanc et Yquem sont-ils présents ?Bernard Arnault s’est rendu compte que cesont là deux merveilleuses vitrines du grandluxe tournées vers le monde ; cela rentre toutà fait dans la démarche d’excellence qui est lasienne. Albert Frères a la même démarche àlaquelle s’ajoute un comportement un peuplus “paysan” ; c’est un amateur de grandsvins et il a la même crainte que les viticul-teurs face à la grêle, le gel, trop de pluie pen-dant les vendanges.

Ce sont aussi des hommes d’affaires. On saitqu’à Bordeaux des vins concentrés, boisés, trèsbien notés outre-Atlantique se sont vendusparfois plus chers que des premiers crus.Avez-vous eu des pressions pour faire évoluer le stylede Cheval Blanc ?Non (ferme), on ne nous a jamais demandéd’obéir aux modes, aux influences et onpourrait bien sûr penser à M. Parker. Nousnous sommes posés des questions poursavoir si Cheval Blanc devait devenir un peuplus “sexy”, mais sans perdre de vue l’objec-tif d’élégance. Nous n’avons jamais été pous-sés au crime, au contraire. Il faut reconnaîtreégalement que nous avons la chance d’avoirdes actionnaires très médiatiques ce qui nouspermet d’avoir une autre résonance.

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Partenariat CIVB

Àlui tout seul, le châteaurésumerait presque la tota-lité de la production viti-cole girondine. Si ce n’estpas le coup du chapeau,

c’est du moins le coup du château. Et désormais, tout le monde s’accorde àcondenser en peu de mots son savoir viti-cole : à la Bourgogne ses climats, à laChampagne ses marques, à l’Alsace sescépages, à Bordeaux ses châteaux. C’estsimple, facile à retenir, ça fait savant sanscuistrerie, et puis tout est dit. Eh bien non,justement. Car Bordeaux a une telle diver-sité de châteaux que le résumé ne sauraitsatisfaire quelqu’un d’un peu curieux.Commençons par le commencement :

qu’est-ce qu’un château ? Une constructionimposante, à usage parfois militaire,parfois royal, souvent belle, haute en tou-relles, voire en mâchicoulis, patinée par lesans, anoblie par l’histoire. Bref, châteaufort, château de Chambord, de Versailles oude Chantilly, quand ce n’est pas une forte-resse où rodent encore quelques fantômesde Templiers ou de Cathares…Rien de tout cela en Gironde. Le châteaubordelais raconte une histoire paisible, il s’inscrit dans un environnement rural, se flanque de jolis chais bien moins com-muns qu’on le dit, témoigne d’un passécossu, et finalement, fait tout pour la paixdes chaumières. En fait, à Bordeaux, quelleque soit son architecture, le château est

Patrimoine

Inutile de s’appesantir sur ce point : Bordeauxrime avec Château. Non seulement l’homophonieest évidente, mais de plus, les deux mots ont finipar fonder un couple, à la fois sémantique et sym-bolique, auquel, il faut bien le dire, le vin doitbeaucoup.

Bordeaux rime avec château

La façade du château les Carmes-Haut-Brion (Pessac-Léognan), un écrin de vignes au coeur de la ville.

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Le Château Beychevelle, 4e cru classé à Saint-Julien, château emblématique du Médoc par son architecture classique.

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Partenariat CIVB

d’abord une entité agricole spécialiséedans la production d’un vin de haut degamme. Voire de très haut de gamme.Une bonne grosse ferme de pierre pourrase parer du joli nom de château, pourvuque le vin qui l’habite en soit digne.En clair, le vrai châtelain, c’est lui, et le seulmaître connu est le maître de chais. Celarassure le consommateur et rend le pro-priétaire modeste. Il peut même arriverque le château n’ait été bâti que pour levin, et non pour l’homme ; l’exemple deCos d’Estournel, cru classé de Saint-Estèphe dont les pagodes orientales ser-vent de chais, est suffisamment célèbre.Célèbre aussi, et pour cause, est la simplebeauté de la plupart de ces châteaux.Ce n’est pas pour rien qu’on vient dumonde entier photographier Beychevelle,Laroque, Issan, Sales, Yquem ou Olivier.Pour beaucoup de visiteurs de ces élé-gantes bâtisses, le rêve secret serait d’y voirla Belle au Bois dormant se réveiller, et lepont levis résonner du galop d’un noblecavalier. Les hauts murs de Lamarque évo-quent encore les gaillardes gasconnades dutemps jadis, le colombier de Latour enappelle à trois siècles de présence anglaise,

le charme de Beauregard est celui d’unechartreuse typique et typiquement giron-dine, l’élégance de Suduiraut est celle d’unclassicisme serein. On pourrait multiplierles exemples.

ESTHÉTIQUEDE L’ARCHITECTURE

Au vrai, il faudrait un livre pour les racon-ter tous, pour dire quels ducs, quelsmoines, quels pionniers d’une viticulturetoujours innovante, ont élevé ces murs. Et pour détailler avec précision tous lesstyles d’architectures rencontrés : ici unmanoir victorien, là des colonnes palla-diennes, plus loin un castel néogothique,ailleurs un donjon, ou l’élégante ordon-nance d’une jolie façade du XVIIIe siècle.Chercherait-on un point commun à Malle,Agassac, Filhot ou Plaisance, on ne trouve-rait que le vin… et bien sûr la qualité esthé-tique de l’architecture. Chacune a sapersonnalité, son âge, son style. Mais pasun ne ressemble à l’autre, pas plus queleurs vins ne se ressemblent.En matière de châteaux, l’UNESCO ne ris-quait pas de se tromper en classant auPatrimoine Mondial huit mille hectares de

Ci-dessus : Le château la Tour Carnet, 4e cru classé du médoc, une ancienne forteressemédiévale construite au XIIe siècle.

En bas à droite : Le château Cantenac Brown, 3e cru classé de Margaux, remarquable pour sa pelouse “britannique” et son architecture style renaissance anglaise(Tudor) du début du XIXe siècle.

En haut à droite : La belle demeure sobre du château Suduiraut (premier cru classé deSauternes) a été construite au XVIIe siècle ; un peu plus tard, les jardins dessinés par Le Nôtreachèveront l'ensemble. Le domaine de Suduirauts'étend sur 200 hectares dont 92 ha de vignes.

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Les châteaux bordelais sont aussi, souvent, des lieux de vie à l'image du château

Corbin, cru classé de Saint-Emilion, habité par Annabelle, Sébastien Bardinet

et leurs enfants Pierre, Henri et Diane.

vignes à Saint-Emilion, devenus paysageculturel. L’amateur y trouvera aussi des châ-teaux qui, de Soutard à Figeac en passantpar Saint-Georges ou Trottevielle, valentlargement un classement eux aussi, et enjoli-veront la visite d’une incontestable plus value.Même chose à la Citadelle de Blaye, classéeen hommage à l’œuvre de Vauban, d’oùl’on pourra s’échapper vers des lieuxmoins militaires mais pas moins beaux,comme Grand Jour, Pérenne, Falfas ouGigault. Enfin, pour ce qui concerne le FortVauban de Cussac, petit frère de Blaye etson voisin d’en face, également inscrit àl’Unesco, c’est tout le Médoc alors quis’ouvre à l’amoureux de belles pierres :Cantemerle, La Tour Carnet, Calon Ségur,Loudenne, Beaumont, Langoa, Margaux…impossible de les citer tous, il y en a mille.Châteaux encore avec le souvenir dequelques gloires littéraires ou artistiques,dont les noms brillent encore sur l’éti-quette. Ausone avait une belle villa à SaintEmilion, et le cru qui porte son nom, à l’en-droit où lui-même faisait son vin, est ausommet de la hiérarchie qualitative de sonappellation. Difficile de porter plus hautl’ombre tutélaire du plus ancien des vigne-rons de Bordeaux. À La Brède où Montes-quieu s’est passionné pour la culture dedifférents cépages, on vient de replanterquatre hectares qu’il aurait pu voir de sesfenêtres. Même chose au château de Mon-taigne, où l’on fait du vin depuis six centsans, et chez Mauriac, à Malagar, près deLangon. Son voisin, le Château de Mal-romé, y cultive toujours le souvenir de Tou-louse Lautrec qui y est mort. Mort d’avoirbu beaucoup trop d’absinthe, cette fée vertesi cruelle. S’il avait bu le bon vin de son cru,sa santé eût été bien meilleure. Il est enterréau petit cimetière de Verdelais, lieu de pèle-rinage tout proche, mais son château esttoujours debout et vaut lui aussi une visite.

VINI-VITI-VISITEContrairement à une idée sottement répan-due, les châteaux de Bordeaux sont sou-vent ouverts et souvent habités. Au GrandVerdus comme à Roquetaillade, à Montlaucomme à Bonnet, des familles s’activent àgarder le patrimoine en état, et veillent à lafois au bon entretien des toitures et duchai. Le visiteur bien intentionné saura, ici ou là, glisser aussi un compliment sur leparc. Ah, le parc ! Si les dernières tempêtesont eu le bon goût de passer ailleurs,

le parc reste le complément indispensabledu château. Des générations de vigneronsont parfois travaillé à donner à leur châteauun cadre digne de lui. Plus qu’un décor,c’est surtout un écrin. Il compense par soncôté “nature” l’alignement un peu géomé-trique de la vigne mitoyenne. L’espoird’une petite récolte de girolles, ou d’uneenvolée de bécasse, lui apporte un supplé-ment de magie. Et un pouvoir d’attractionqui plaît au citadin. Car il faut bien sacrifierà ce que résume ce mot un peu rude d’œ-notourisme. Le château est évidemment enpremière ligne quand on parle de tourismeviticole. On est entré dans l’ère du viti-vini-visite. Certains châteaux poussent le soucid’accueil très loin, avec expositions depeintures, dégustations et visites des chais ;on parle anglais à tous les étages.À regarder de près cette évolution sympa-thique, et que l’on peut croire nécessaire, il apparaît que le château, supposé témoin dupassé, n’a jamais été aussi demandé au pré-sent. Illustration d’une belle civilisation duvin, il devient avec le temps l’image d’un artde vivre qui parle du vin mieux que n’im-porte quel académicien ou œnologue. C’estlui le personnage principal, assis sur plusieurssiècles, portant beau sa vieille silhouette, et gardant en secret, dans sa cave, des trésorsqui ne demandent qu’à être découverts.

Didier Ters

Photographies : Stéphane Klein

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Appellation

Un vinrenommé, une citéhistorique

Cité historique dotée d’un

riche héritage spirituel,

Saint-Emilion est aussi,

bien sûr, une appellation

dont la renommée a fait le

tour du monde ; une AOC

dont la diversité est une

aubaine pour l’amateur

épris de subtilités.

La ville “écrin” de Saint-Emilion est construite sur un réseau unique degaleries souterraines creusées dans le calcaire (ci-dessous les caves

de Clos Fourtet, au cœur du plateau calcaire à astéries de l'appellation).

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Saint-Émilion

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Appellation

Mon vin de Lucaniac -enlieu et place d’Ausone-est aussi célèbre à Romeque la ville de Bordeauxelle-même”. Ausone,

poète et vigneron, atteste, ainsi de la pré-sence de la vigne au IVe et, déjà, de la qua-lité du vin. Par l’entremise d’un moinebreton, Emilian, qui s’y réfugia au VIIe,Saint-Emilion revendique aussi un héritagespirituel. La communauté que cet ermiteengendra, outre de le sanctifier à sa mort,entreprit le creusement dans le roc del’église monolithe. Un travail de bénédic-tins qui dura deux siècles. Cloître, crypte,chapelle, collégiale… aujourd’hui restau-rés, témoignent du pieu passé de la ville.De place forte en ville sainte, Saint-Emilionse laïcisa lentement pour devenir, à partirdu XIXe, l’épicentre d’un vignoble réputé.La complexité du terroir de Saint-Emilionrelève d’origines géologiques diverses quiont modelé la topographie et défini dessols et sous-sols variés. En fait, la zone

d’appellation est vaste car la ville de Saint-Emilion, sur les bases de l’ancienne juridic-tion, a satellisé sept communes alentour(voir encadré “repères”) et, plus récem-ment, une partie de Libourne. Près de 2 000 ha reposent, d’une part sur leplateau calcaire à astéries -le socle tertiairede tout le vignoble bordelais, érodé par lesrivières, qui n’apparaît plus qu’à Saint-Emilion- et, d’autre part, sur les flancs duplateau (la côte), où la molasse sous-jacente, un calcaire friable mélangé à del’argile et du sable, apparaît en sous-sol. La terre arable argilo-sablo-calcaire est sou-vent peu profonde de sorte que les racinespénètrent la roche et y trouvent un conforthydraulique sans pareil. Cette topographieen hauteur (jusqu’à 100 m), outre d’ac-cueillir historiquement des chênes verts,induit précocité de la végétation et protec-tion contre le gel. Nombre de vieilles vignesont survécu à la gelée de 1956 et certainesde cabernet franc sont pré-phylloxériques !Le plateau tourmenté et les côtes, parfaite-ment drainées par la déclivité, recèlent laplupart des crus réputés, sur la communede Saint-Emilion en majorité et dans troiscommunes au nord-est (1).

DEUX APPELLATIONSAu nord-ouest de la cité, le plateau, en pente douce vers Pomerol, est relayépar une terrasse graveleuse quaternaire(1 000 ha environ) qui repose sur de lamolasse et de l’argile. Un profil médocain,retrouvé aussi, ça et là, à Pomerol, conve-nant parfaitement aux cabernets et qui seglorifie, entre autres, de deux joyauxexcentrés : Cheval-Blanc et Figeac.À l’ouest de la ville, en pied de côte puis enpente douce vers Libourne, un glacissablo-argileux sur molasse et argile définitun autre type de terroir qualitatif quiaccueille des crus notables.Enfin, au sud-ouest, sur la rive droite de laDordogne (1 500 ha environ), ce qu’onappelle la plaine est constituée de gravessablo-limoneuses récentes et ne peut pré-tendre au plus haut-niveau des terroirs suscités. Eu égard à cette délimitation (la juri-diction) un peu laxiste de l’appellation, les producteurs ont opportunément reven-diqué deux AOC : Saint-Emilion, basique,autorisée à être vendue en vrac (tonneau) etSaint-Emilion grand cru, exclusivement en

"Classicisme" de la Gaffelière,"modernisme" de Pavie, Saint-Emilion accueille tous les styles de vins, y compris dans ses plus grandschâteaux.

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bouteille, avec des normes de production etde contrôle de dégustation plus strictes.Dans la vieille Europe, les cépages sont enadéquation historique avec le climat, fruitd’une lente acclimatation. À Bordeaux,sous régime atlantique, chacun se répartitselon ses aptitudes propres. Le merlot pré-domine rive droite par son affinité avec lesterroirs “frais” procurant l’été le déficithydrique adapté à ses exigences de matu-ration, qu’il s’agisse du plateau calcaire oùles racines s’enfoncent jusqu’à 20 m, de lamolasse ou même de l’argile pure en sous-sol. Les cabernets -le sauvignon et surtoutle franc- excellent, conjointement au mer-lot, sur les terres ou parcelles plus“chaudes”, plus sèches, avec une électionparticulière pour les graves (sauvignon) oules sables argileux (franc). Ce derniercépage est la clé de la magnificence de trèsgrands crus : Cheval-Blanc (60%), Ausone(55), Angélus (50), Tertre-Daugay (40),Canon (35), Trottevieille (35), Figeac (35 + 35 de sauvignon), Cadet-Piola (20 + 30 de sauvignon)… mais d’autrescrus, non moins réputés, n’en ont qu’uneportion congrue : Clos Fourtet (10), Mag-delaine (10), La Gaffelière (10).

EXPRIMER “SON” TERROIRFinalement cette question du pourcentagedes cépages reste secondaire vis à vis de laqualité ; encore faut-il que ceux-ci aient étéidéalement choisis pour chaque parcelle.La capacité de chaque cru à exprimer“son” terroir dans le vin, à être dans lavérité sans vouloir le transgresser par unetechnologie inadaptée ou trop brutale(extraction, oxygénation, bois…) apparaîtterriblement plus importante. La modepromue par les vins de garage d’un goûtmondialisé, excessif (sur-extrait, peu acide,sur-boisé…) touche malheureusementencore quelques châteaux historiques.La grande diversité des terroirs de Saint-Emilion offre donc une très large palette destyles de vin ; la bande graveleuse enmarge de Pomerol et les crus juchés sur leplateau et les côtes, démontrant la plushaute expression de l’appellation. Souventautoritaires dans leur jeunesse, les vinsdemandent du temps pour exprimer leurnoble origine dans la subtilité du bouquetet du goût. Leur potentiel de garde et deraffinement n’a d’égal que celui des plus

La confrérie vineuse la Jurade, “outil” depromotion internationale des vins de l'appellation.

grands vins de la rive gauche. Il estd’ailleurs aussi instructif que déroutant deles comparer à l’aveugle… Certains millé-simes s’avèrent plus favorables à la rivedroite (1985, 1995, 1998, 2001) par une réus-site exceptionnelle du merlot. Si les terroirsde l’appellation ne sont pas tous aussi biennés, ils sont néanmoins capables, à l’appuid’une longue tradition viticole, d’élaborerdes vins de très bon niveau.Pour véhiculer le message de la haute qua-lité des vins de Saint-Emilion, la Jurade,noble confrérie vineuse, procède à de pres-tigieuses cérémonies d’intronisation in situet de par le monde. L’identification deSaint-Emilion, à la fois comme ville médié-vale et comme grand vin, lui a donné unevocation touristique majeure. Reconnuunique, ce site, élargi à toute l’aire de l’ap-pellation, a été protégé par une inscriptionau patrimoine mondial de l’UNESCO.

Franck Dubourdieu

Photographies : Stéphane Klein, Thierry Gaudillère

55 440000 hheeccttaarreess :: 822 récoltants

dont 170 en cave coopérative (650 ha)

Taille moyenne de l’exploitation : 6,7 ha

Densité de plantation minimum :

5 000 pieds/ha

EEnnccééppaaggeemmeenntt :: merlot 60%, cabernet

franc 30%, cabernet sauvignon 10%

88 ccoommmmuunneess :: Saint-Emilion, Saint-

Christophe des Bardes, Saint-Laurent

des Combes, Saint-Hippolyte (1), Saint-

Etienne de Lisse, Saint-Sulpice de

Faleyrens, Saint-Pey d’Armens, Vignonet

et une partie de Libourne.

OOffffiiccee dduu ttoouurriissmmee ::

www.saint-emilion-tourisme.com

MMaaiissoonn dduu vviinn :: www.vins-saint-emilion.com

RReeppèèrreess

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Appellation

Faut-il un nouveauclassement ?

Actualité

La reconnaissance de la qualité desvins de Saint-Emilion n’est adve-nue qu’à la fin du XVIIe siècle alorsque celle des vins du Médoc l’étaitdepuis un siècle. C’est le temps

qui a séparé les deux classements, le Médoc(et Sauternes) en 1855 et Saint-Emilion en1954 ; ce dernier ayant la particularité d’êtrerévisé périodiquement (1969, 1986, 1996,2006). Attaqué par des recalés, le classementde 2006 vient d’être annulé après un âprecombat juridique qui a duré plus de deuxans. Le classement de 1996 est rétabli jusqu’àla récolte 2011 avec intégration des promusdu classement de 2006. Le classement actuelest donc de : 55 grands crus classés en 1996 moins 2 dispa-rus*, moins 2 promus (2006) 1er, plus 6 pro-mus, soit 57 GCC.13 premiers grands crus classés en 1996 plus2 promus, soit 15 1ers GCC. Le total donne donc un classement élargi à72 crus.Dans l’éventualité d’une prochaine révisiondu classement, Bordeaux Aujourd’hui proposequelques pistes de réflexion.Les faits démontrent qu’il est urgent de réfor-mer la commission de classement, surtout enmatière de dégustation. Pour pallier toutesuspicion d’arbitraire, il serait d’abord bienvu que le jury de dégustation soit totalement

indépendant de la commission de classement.Sa composition doit relever de spécialistesconfirmés dans la critique des vins de Bor-deaux : journalistes, œnologues, sommeliers,masters of wine… Ceux-ci seront capablesd’émettre un jugement selon un objectif pré-cisé à l’avance, d’utiliser une terminologieuniforme et codifiée. À cet effet la commissionde classement aura recours à un spécialistepour constituer un jury expert et définir lesmodalités de l’expertise.

DES DÉGUSTATEURS FIABLESTout le monde est d’accord, la dégustationprésente une part de subjectivité. Des affini-tés, aversions particulières ou des variabilitésdu seuil de perception peuvent communi-quer, même chez des sujets entraînés, desavis différents pour un même échantillon.Le test statistique de variance s’avère doncindispensable ; il met en évidence les carac-tères les plus significatifs et élimine ceux qui nesont pas partagés par le plus grand nombre.De plus, la fiabilité (répétitivité) de chaquedégustateur doit être mise à l’épreuve, à chaque session, par l’introduction, toujoursà l’aveugle, de vins déjà dégustés. Tout doitêtre fait pour garantir la compétence desdégustateurs et le sérieux de l’interprétationdes résultats.Avant de passer à l’épreuve du tasting,

Les armes juridiques sesont tues à Saint-

Emilion et l’heure estde nouveau à la

réflexion. Comment s’yprendre pour établir

le nouveau classementdes crus classés ? Avec

quels dégustateurs ?Pour quel style de vin ?

Mais au fait : faut-ilvraiment un nouveau

classement ?

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il serait vivement conseillé de faire subir àchaque vin les nouvelles techniques d’ana-lyse des déviants les plus courants. Au-delàd’un certain seuil des molécules malodo-rantes sont en effet inadmissibles dans lesgrands vins : anisoles (moisi), phénols divers (animal, suint, putride, chimique…),méthoxypyrazines (végétal, terreux), géos-mine (camphré), acétate d’éthyle (acescent) etautres molécules d’oxydation… Par ailleurs, on se posera la question desavoir s’il est pertinent aujourd’hui d’établirde nouveaux classements en tenant compte,outre la notion de qualité, des critères parfoistrès relatifs que sont la notoriété et le prix.La mondialisation du marché, de l’informa-tion et du goût conditionnée par une critique“impérialiste”, sont à même d’influencer ceséléments, dans un sens ou dans l’autre. Et cene sont pas toujours les vins les plus ver-tueux, au sens classique du goût immédiat etfutur, qui occupent le devant de la scène dansles dégustations “marathon” des vins “enprimeur” ou des vins jeunes en bouteille. La puissance et la richesse, fussent-elles artifi-cielles, l’emportent le plus souvent sur lesprémices de la finesse d’un vin conçu pourévoluer favorablement avec le temps versl’expression de son terroir. Alors ! Veut-onrépondre à l’autorité du goût mondialisé,avec ses standards reproductibles partout ?Ou bien entend-t-on préserver ce qui fait l’es-sence des plus grands terroirs de Saint-Emi-lion, après dix à vingt ans de vieillissement :l’émergence du goût singulier et raffiné deson origine ? Quel modèle doit-on privilé-gier : le vin de terroir qui exprime, mêmedans le vin jeune, l’harmonie, l’équilibre desarômes et des goûts ou le vin technologiquedéfiguré par la richesse, sinon la démesure detous ses éléments sensoriels ?Les sages de l’appellation doivent planchersur cette question avant d’envisager derefaire un classement. Si un jury doit s’expri-mer, la commission de classement doit luisoumettre des orientations claires sur le profilgustatif d’un cru classé de Saint-Emilion danssa jeunesse et pendant la période de vieillis-sement retenue**.

FIGER LE CLASSEMENTDE 1996 ?

D’ailleurs, est-il légitimement possible aujour-d’hui de classer des crus à travers le jugementde la qualité ? Le classement historique de1855 (Médoc, Graves pour un seul cru, Barsac-Sauternes) a été établi selon une histo-ricité des crus associant la qualité du vin recon-nue par les courtiers et les professionnels, lanotoriété et le prix constatés sur plusieursrécoltes. Aucune appellation de France n’a pro-cédé, à notre connaissance, à un classement des

crus par la dégustation… sauf Saint-Emilion.À l’idée évoquée de ne pas classer les vins maisles terroirs des crus en vertu de leurs potentia-lités historiques, il est rétorqué que la taille descrus bordelais et, souvent, le polymorphismedes parcelles, rendraient la tâche impossible,du moins si on se réfère au modèle bourgui-gnon. Le dernier classement de terroirs notableen France est intervenu en 2001 : l’AOC alsacegrand cru identifie 50 climats différents, entre 3 et 80 ha, répartis dans plusieurs communes.Est-il possible ou souhaitable, à Saint-Emilion,de procéder de la sorte ?Regardons également juste à côté de Saint-Emilion, à Pomerol, qui n’a jamais sollicité declassement ; les plus grands terroirs sont pour-tant presque tous au sommet de la pyramidedu goût… et des prix. Laisser au marché le soinde faire “le” classement de Saint-Emilion estdonc également une solution envisageable.La solution, le moindre mal, ne serait-il pas defiger le classement de 1996 élargi à 72 crus ?Cet épisode douloureux d’une bataille judi-ciaire dans la même commune, laisse la partbelle à l’autorité du classement du Médoc etde Sauternes n’ayant pas bougé depuis 1855.Les Médocains arguent que les plus grandsterroirs furent répertoriés à l’époque et que lemarché est là pour sanctionner les proprié-taires défaillants, ou promouvoir ceux quiauraient été oubliés.

Franck Dubourdieu, Christophe TupinierPhotographies : Stéphane Klein

*La Clusière et Curé Bon La Madeleine.** 10 millésimes pour les crus classés, mais il seraitsouhaitable de porter la dégustation à 15 pour les 1ers crus classés.

La solution "bis" est-elle de classer les terroirs deSaint-Emilion selon leur potentiel historique, comme

dans le classement de 1855 du Médoc et de Sauternes,à charge ensuite pour le marché de sanctionner

les "mauvais" élèves et de récompenser les "bons" ?

Quel modèleprivilégier :le vin de terroir, où l'harmoniel'emporte sur laforce, ou le vintechnologique avec ses standardsreproductiblespartout ?

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CHÂTEAU BÉLAIR - 16Arômes réservés, élégants de fruits, d’épices. En bouche la tex-ture est finement fondue, veloutée, suave “avec des tanins detaffetas”, ajoute un dégustateur sous le charme.

CHÂTEAU CANON - 16,5Richesse et finesse aromatique composent un ensemble d’unegrande complexité. Le vin est parfaitement équilibré, long, dense,pur et élégant. Un grand classique promis à un bel avenir.

CHÂTEAU LA GAFFELIÈRE - 16,5Finesse et complexité aromatique signent immédiatement le vin.La bouche offre beaucoup de matière, de richesse, de finesse.Quel potentiel !

CHÂTEAU MAGDELAINE - 16,5Issu à 95% du merlot en 2006, Magdelaine offre comme tou-jours beaucoup de raffinement et de pureté. Le vin est encorefermé, mais pur, racé, élégant, “taillé” pour la longue garde.

CLOS FOURTET - 16,5Le premier nez est assez marqué par le boisé, mais les notes frui-tées, florales s’imposent rapidement. La matière est superbe :fruitée, riche, dense, avec beaucoup d’harmonie et de finesse.

VViinnss nnoottééss 1133,,55 eett 1144 : château Figeac (14).

LLeess pprriixxFourchette de prix TTC (principaux sites internet) des premierscrus classés 2006, hors Cheval Blanc et Ausone: 45 à 70 €

CRUS CLASSÉS

CHÂTEAU BERLIQUET (26 €) - 14,5Ce petit château de 9 hectares situé sur terroir argilo-calcaire estfidèle à son style avec ce beau 2006 solide, droit, pur et d’unebelle longueur en bouche.

CHÂTEAU CHAUVIN - 17,5Le château couvre 15,34 hectares à 80% en merlot. Ce 2006est un modèle d’harmonie entre un fruité bien mûr, une matièresuave, riche et la finesse des tanins.

SAINT-EMILION, PREMIERS GRANDSCRUS CLASSÉS, CRUS CLASSÉS,GRANDS CRUS, 2006

RésultatsTrès “bordelais”81% de premiers crus classés retenus, 70% de crus classés, 55% de grands crus… Les résultats de cette dégustation des crus classés etgrands crus de Saint-Emilion 2006 sont très “bordelais”, en ce sens qu’ils sont d’un excellent niveau et confirment que l’on est rarement déçuà Bordeaux quand on est prêt à mettre plus d’une douzaine d’euros dans une bouteille.Quant à 2006, inconstant au plan de la météo, c’est le millésime des grands terroirs et de l’élitisme vigneron. Millésime océanique, dans un style bienbordelais, 2006 est un grand millésime, peut-être un très grand, au sens du niveau qualitatif de certains vins et non de la régularité de l’ensemble,qui n’a rien à voir avec le mirifique 2005. C’est un millésime qu’il sera toujours passionnant de comparer avec 2004, son alter ego. Les meilleurs2006 n’ont rien de spectaculaire, mais présente au contraire une beauté classique, où la richesse, la force tannique n’enlèvent en rien aux équilibressubtils de tous les éléments de l’odeur et du goût. Rive droite, rive gauche ? Après avoir dégusté récemment les vins du Médoc (Bordeaux aujour-d’hui n°5), il nous semble, même si ceci exigera confirmation à l’avenir, que ces derniers ont aujourd’hui une légère longueur d’avance...

PREMIERS GRANDS CRUS CLASSÉS A

CHÂTEAU CHEVAL BLANC - 19C’est souvent la même chose avec Cheval Blanc. On ne met pas 20sur 20 parce que l’on n’ose pas, mais si l’on veut bien raisonner entermes de finesse, de complexité aromatique, d’harmonie, de raffi-nement et d’évidente aptitude à la garde et bien une fois de plusCheval est tout en haut de l’affiche.

CHÂTEAU AUSONE - 18Un premier conseil à ceux qui veulent absolument boire Ausone 2006jeune : le carafer au moins deux bonnes heures. C'est le temps qui luiaura fallu pour révéler son nez aux arômes fruités, floraux, vanilléséclatants. En bouche, le vin associe richesse, fraîcheur et pureté, à destanins mûrs et racés à la fois. Voila une très grande bouteille en deve-nir qui nous amène toutefois à poser une question à Alain Vauthier, lepropriétaire. Pourquoi, alors qu'à l'évidence, terroir, viticulture et vinifi-cation atteignent des sommets, Ausone a-t-il vraiment besoin d'expri-mer ces arômes boisés-vanillés charmeurs, flatteurs, liés à l'élevage enfût de chêne ? Sans dénaturer le vin, ces arômes le marquent néan-moins fortement sans rien apporter à sa grandeur.

PREMIERS GRANDS CRUS CLASSÉS B

CHÂTEAU BEAU-SÉJOUR BÉCOT - 14,5Nez discret sur les fruits noirs et le boisé torréfié. En bouche,l’ensemble est assez fin, droit, avec une belle matière. Le boisémarque un peu, mais il va se fondre avec le temps.

MEILLEURE NOTE - 17,5CHÂTEAU TROTTE VIEILLELe magnifique terroir du château est l’archétype du plateau cal-caire de Saint-Emilion décrit par Franck Dubourdieu dans sonarticle : du calcaire pur recouvert d’une fine couche d’argile de30 cm d’épaisseur environ. Merlot et cabernets (45% de franc, dontune partie de très vieilles vignes pré-phylloxériques) s’équilibrentpour donner ce 2006 à la robe intense, vive. Le nez est réservé, déli-cat, marqué d’arômes de tabac, d’épices, de fleurs. La bouche estharmonieuse, avec un fruité mûr et fin, des tanins racés, suaves,beaucoup de longueur et un grand potentiel de garde.

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CHÂTEAU LA CLOTTE (36 €) - 16Quatre petits hectares seulement (80% merlot), mais 4 hectaresd’un grand terroir qui chaque année produit un vin délicieux àl’image de ce 2006 dense, charnu, concentré, “taillé” pour trèsbien vieillir.

CHÂTEAU LA COUSPAUDE - 16Nez marqué par des notes boisées et fruitées. En bouche, le vinest enrobé, suave, charnu, presque doux au palais.

CHÂTEAU DASSAULT (40 €) - 15Robe intense, vive. Nez fin, charmeur. Le vin exprime beaucoupde délicatesse dans les tanins, le fruit, le tout avec un bon équi-libre. Le boisé est encore marqué, mais il va se fondre.

CHÂTEAU DESTIEUX (28 €) - 1766% de merlot, accompagnés de 17% de cabernet franc et17% de cabernet sauvignon composent ce cru à la robe intenseet brillante. Nez d’une grande finesse. La bouche est riche, har-monieuse, pure. “Le haut niveau”, conclut un dégustateur.

CHÂTEAU LA DOMINIQUE (27,50 €) - 14,5Joli nez fin, sur des notes de fruits rouges. Le vin est gourmand,frais, fruité, long en bouche et très agréable.

CHÂTEAU FLEUR CARDINALE (27 À 32 €) - 16,5Robe intense, vive. Nez plein d’élégance, de pureté. La boucheest charnue, enveloppée, suave… Un vin délicieux à dégusteraujourd’hui.

CHÂTEAU FRANC MAYNE (40 €) - 16Issu à 90% de merlot, ce très beau vin exprime des arômes élé-gants. La bouche est à l’unisson, distinguée, racée et d’une bellepersistance.

CHÂTEAU GRAND CORBIN DESPAGNE (25 €) - 17,5À l’évidence, François Despagne et son équipe transcendent lesqualités du terroir du château pour nous offrir des vins dignesde premiers crus classés. Nouvelle démonstration avec ce2006, au nez épicé, fruité, élégant, à la texture riche, intense,pure et harmonieuse.

CHÂTEAU LES GRANDES MURAILLES (43 €) - 15,5Nez discrètement boisé-vanillé. Le vin est fin, frais, délicat, bienéquilibré et d’une bonne longueur en bouche.

CHÂTEAU GRAND PONTET - 16,5Arômes fins, purs de fleurs et de fruits. En bouche des taninssoyeux et fins tapissent le palais, avec un fruité bien mûr et unebelle longueur. Un joli vin de garde.

CHÂTEAU LAROQUE (28 €) - 16,5En 2006, le grand vin a représenté un peu moins de la moitiéde la surface du château, avec une dominante merlot à 87%. Le vin est plein, ample, charnu, avec une finesse et une race decru classé.

CHÂTEAU MONBOUSQUET (40,50 €) - 17Racheté en 1993 par Gérard Perse, le château couvre 33 hec-tares et s’exprime en 2006 dans un style “moderne”, avec beau-coup de richesse, d’intensité, d’extrait, de rondeur, sans pourautant basculer dans l’excès.

CHÂTEAU PAVIE-DECESSE (179,50 €) - 15Propriété de Gérard Perse, ce petit château couvre 3,65 hec-tares plantés à 90% en merlot. Le 2006 est plein de sérieux,structuré, avec des tanins mûrs et une bonne longueur.

CHÂTEAU LA TOUR FIGEAC - 16Propriété d’un Allemand, Otto Rettenmaier, ce château de14,5 hectares est conduit “selon les techniques de la biodyna-mie” depuis 1997. Le 2006 offre une superbe matière, dense etmûre, tout en conservant beaucoup de complexité.

CHÂTEAU VILLEMAURINE (23,14 €) - 14,5Nez peu expressif, mais fin et pur. La structure est moyenne enbouche, mais le vin a du fond, de l’élégance et un bon équilibre.“Vin de garde”, pronostique un dégustateur.

CLOS DES JACOBINS (49 €) - 15,5Robe intense, pure. Nez plein de finesse. La bouche est dense,intense, avec des tanins soyeux et un bon équilibre. Le vin vabien vieillir tout en pouvant se déguster assez vite.

VViinnss nnoottééss 1133,,55 eett 1144 :: Château Bellefont-Belcier (13,5 - 33 €),Château Bergat (14), Château Corbin (14), Château LarcisDucasse (14 - 39 à 45 € chez les cavistes), Château Laroze(14), Château le Prieuré (13,5 - 38 € chez les cavistes), ChâteauRipeau (14 - 20 €), Château la Serre (14), Château Soutard (14 - 30 €).

GRANDS CRUS

CHÂTEAU L’APOLLINE (14,50 €) - 16Robe dense, vive. Nez expressif, fruité : pruneau, cassis… Le vin est rond, plein, complet, tout en conservant beaucoup defraîcheur.

CHÂTEAU ARMENS (17,95 €) - 14,5Nez classique de fruits mûrs, d’épices, complétés par unetouche (discrète) boisée-vanillée. Le vin a de la matière, un fruité charmeur et une bonne longueur.

CHÂTEAU BARDE-HAUT (24,90 €) - 14,5Arômes fins d’épices, de minéralité, de fruits bien mûrs. Le vinest dense, long, charnu et très agréable à déguster.

CHÂTEAU DU BARRY (17,50 €) - 15Nez à la fois riche et élégant. Le vin a la gourmandise et lecharme de sa dominante merlot (85%) tout en restant bienéquilibré.

CHÂTEAU BOUTISSE - 15,5Robe intense. Nez de fruits bien mûrs qui s’affine à l’aérationvers des notes florales, épicées. Le vin est soyeux, enrobé, touten conservant beaucoup de délicatesse.

CHÂTEAU DE CANDALE (30 €) - 15Trois hectares seulement sur les 11 que compte ce château pro-priété de M. et Mme Adams (Roylland et Fonplégade) rentrentdans la composition de cette cuvée pleine de richesse, de matière, tout en conservant un fruité frais et gourmand.

CHÂTEAU CANTENAC

CUVÉE CLIMAT (35 €) - 15,5Cette cuvée est issue d’une sélection de grappes sur l’en-semble du vignoble. Le vin est encore fermé, mais le poten-tiel est au rendez-vous avec beaucoup de matière, de pureté et un bel équilibre.

CUVÉE CLASSIQUE (17 €) - 15Nez marqué par des arômes fruités et boisés. Le vin est charmeur, suave, bien équilibré entre fruit et matière. À apprécier dès aujourd’hui.

SAINT-EMILION

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CHÂTEAU JEAN FAURE - 14,5Le vin se goûtait mal le jour de la dégustation, avec un cotéserré, dur. Mais il a du fond, un bon équilibre et tout porte àpenser que l’évolution sera très favorable. Un peu de patience !

CHÂTEAU LA FLEUR - 16Robe profonde, brillante. Nez fin, racé, autour de notes miné-rales et fruitées. Le vin est riche, structuré, sur un joli fond detanins mûrs, fins. Un grand cru de caractère et de garde !

CHÂTEAU LA FLEUR D’ARTHUS (20 €) - 15Nez assez boisé (100% barriques neuves), qui conserve néan-moins de la finesse, avec une touche florale. En bouche, le boisé marque également mais le vin est délicat, fin et d’unebonne longueur.

CHÂTEAU LA FLEUR LAROZE - 14,5Deuxième vin du château Laroze, cette cuvée s’exprime dans unstyle assez riche, ample, rond et encore ferme. “À attendre”,recommande un dégustateur.

CHÂTEAU LA FLEUR POURRET (24 €) - 14,5Nez floral, délicat… Le vin est plein, dense, il doit s’affiner, maisle potentiel de garde est bien là !

CHÂTEAU GALETEAU (13 €) - 15,5Le château utilise 30% seulement de barriques neuves et c’està signaler… Nez délicat, sur des notes fruitées et épicées. Texture fine, douce, suave, gourmande et harmonieuse.

CHÂTEAU GESSAN (12,50 €) - 14,5Robe intense. Nez marqué d’arômes de fruits noirs, de boisé. Le vin est pur, droit, élégant et d’une bonne longueur en bouche.

CHÂTEAU LA GOMERIE - 16Robe intense, brillante. Nez parfumé de cassis, myrtille ; le boisé reste discret. La bouche est charnue, gourmande, les tanins veloutés, le tout avec une certaine finesse.

CHÂTEAU GRAND LARTIGUE - 14,5Nez délicat, fin et frais. Le vin est léger, suave, élégant. Un bon“classique”.

CHÂTEAU GUILLEMIN LA GAFFELIÈRE (11,50 €) - 14,5Arômes de fruits bien mûrs, presque compotés. Le vin est riche,suave, gourmand et délicieux à déguster aujourd’hui.

CHÂTEAU HAUT CORBIN - 14,5Nez intense, avec un boisé-toasté-torréfié très présent. Le styledu vin est résolument “moderne” (sans excès), gourmand,enveloppé, suave et charmeur.

CHÂTEAU MANGOT, CUVÉE QUINTESSENCE (29 €) - 14,5Nez intense de fruits rouges bien mûrs. Le vin est bien fait,dense, extrait, avec un boisé qui va demander un peu de tempspour se fondre.

CHÂTEAU DE MILLERY (23 €) - 14,5Nez de fruits rouges : framboise, cassis… Le vin est charmeur,rond, gourmand et très agréable à déguster aujourd’hui.

CHÂTEAU PATRIS (18 €) - 16Nez complexe et complet, marqué d’arômes épicés, fruités,complétés d’une touche boisée. Le vin allie rondeur, densité etéquilibre pour donner le parfait exemple d’un bon 2006.

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Les dégustateursFranck Dubourdieu (journaliste), Ludovic Lalande (courtier), HervéRomat (œnologue), Didier Ters (journaliste), Christophe Tupinier(Bordeaux Aujourd’hui).

CHÂTEAU LA CROISILLE - 15Les arômes évoquent la richesse avec des notes de fruits noirs,d’épices, de vanille. Le vin est puissant, rond et bien équilibré.

CHÂTEAU CROQUE-MICHOTTE (18 €) - 16,5Certifié bio, le château couvre un peu plus de 13,5 hectaresplantés aux trois-quarts en merlot. Arômes fruités, élégants. Le vin est charnu, rond, frais, harmonieux et d’une belle longueur.

CHÂTEAU FAUGÈRES

CUVÉE CLASSIQUE (29 €) - 17Robe d’une grande intensité. Nez marqué d’arômes fruités,torréfiés. Le vin est riche, plein ; il n’a pas la matière de lacuvée spéciale Péby ci-dessous mais sans doute un peuplus de finesse.

CUVÉE SPÉCIALE PÉBY (85 €) - 16,5Une cuvée très spéciale, à un prix également très spécial,issue à 100% du cépage merlot et dont 8 500 bouteillesseulement ont été produites. Arômes de fruits noirs bienmûrs, de boisé. Le vin est riche, suave, tout en gardantbeaucoup de chair, de fraîcheur et une belle harmonie.

CHÂTEAU DE FERRAND (20 €) - 16,5Le château aime laisser le temps au temps ; il ne commercialiseses vins qu’après 5 ans minimum de vieillissement et proposeainsi aujourd’hui des millésimes de 1995 à 2005. 2006 pour-suivra joliment la série dans un style riche, pur, long et élégant.

CHÂTEAU FOMBRAUGE (25 €) - 15Propriété de Bernard Magrez, Fombrauge est une référencepour sa régularité dans un style “moderne”, charnu, rond,fondu, ou le fruité s’exprime toujours avec beaucoup decharme.

MEILLEURE NOTE - 17,5CHÂTEAU LA GRAVE FIGEAC (19,50 €)6,7 hectares (65% merlot et 35% cabernet franc) très bien pla-cés en bordure de Cheval Blanc et beaucoup de travail à lavigne et en cuverie donnent ce magnifique 2006 aux arômescomplexes et purs. Le vin est long, distingué, charnu, avec debeaux tanins racés. La grande classe digne d’un cru classé !

CHÂTEAU HAUT TROQUART LA GRACE DIEU, CUVÉE PASSION (18,20€) - 16,54 000 bouteilles seulement ont été produites de cette cuvée aunez de fruits noirs, de moka, de réglisse, à la texture dense,concentrée et pure à la fois.

CHÂTEAU LAMARTRE (ENVIRON 10 €) - 15Arômes fruités très expressifs : framboise, cassis… En bouche,la matière est riche, ample, enrobée par un joli fruité mûr et fraisà la fois.

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PETIT CORBIN-DESPAGNE - 16Le second vin de Grand Corbin Despagne a été élevé à 50% encuve, comme quoi ce n’est pas la barrique de chêne qui fait levin... Nez expressif de fruits noirs, d’épices. La bouche est suave,gourmande, tout en gardant un grain net et une belle fraîcheur.

CHÂTEAU PETIT FIGEAC - 14,5Nez expressif de cerise à l’eau de vie, de prune… Le vin estrond, fruité, gourmand, bien équilibré, prêt à boire aujourd’hui.

CHÂTEAU PETIT FOMBRAUGE (22,80€) - 152,45 hectares plantés à 90% de merlot et un vin au nez fruité,frais, expressif. La bouche est charnue, gourmande, fruitée etbien équilibrée. Un vrai plaisir !

CHÂTEAU PIGANEAU (13 €) - 14,5Nez encore marqué par le boisé : cacao, fumé, vanillé… La bouche est pleine, très riche, mais encore fermée. À décan-ter ou, mieux, à laisser vieillir avant consommation.

CHÂTEAU PIPEAU (17 €) - 14,525 hectares, 90% de merlot, en 2006 château Pipeau estdense, suave, avec un boisé marqué qui va demander du tempspour s’intégrer au vin.

CHÂTEAU DE PRESSAC (22,50 €) - 15,5Pressac fait partie des références de l’appellation et demandedu temps pour se révéler. Le vin est dense, complexe, profond,mais encore fermé. Patience…

CHÂTEAU REINE BANCHE - 17Le château borde le premier cru classé Grand Corbin Despagneet il est comme ce dernier géré par François Despagne. À noterque Reine Blanche est certifié bio. Ce 2006 s’exprime avec unbel équilibre entre délicatesse, fruit et suavité des tanins pourdonner un vin harmonieux, plein de charme.

CHÂTEAU ROCHEBELLE (20 €) - 15Robe soutenue, brillante. Le signe d’une concentration que l’onretrouve au nez comme en bouche. Une aération sera néces-saire avant consommation.

CHÂTEAU ROL VALENTIN (33 €) - 14,5Une des “stars” de l’appellation qui nous délivre en 2006 un vinrond, sur le fruit, suave, enrobé. Un pur plaisir !

CHÂTEAU LA ROSE BRISSON (12 €) - 14,5Nez pur, expressif, fruité. Le vin est concentré, harmonieux,avec des tanins encore fermes, mais de qualité. “Vin de garde”,conclut un dégustateur.

CHÂTEAU LA RÉVÉRENCE (23 €) - 15Voilà un vin peu expressif, mais pur, élégant. L’ensemble estbien construit, fin, harmonieux, encore un peu dur en finale,mais quelques années en cave vont arrondir les angles pourdonner une belle bouteille.

CHÂTEAU ROYLLAND (15 €) - 14,5Egalement propriétaire du cru classé Fonplégade, Steve etDenise Adams exploitent les 10 hectares de ce château plantéà 90% en merlot. Les arômes sont riches sans perdre leur élé-gance. Idem en bouche où la densité s’accompagne d’un bonéquilibre et d’un côté très flatteur.

CHÂTEAU TAUZINAT L’HERMITAGE - 14,5Conduit par Catherine Moueix (Taillefer à Pomerol), le châteaudélivre un délicieux 2006, charnu, agréable et très harmonieux.

CLOS LES GRANDES VERSANNES (15 €) - 16,5Le merlot ne représente que 55% de l’assemblage (28% decabernet franc et 17% de cabernet sauvignon) dans ce vin auxarômes séduisants de fruits rouges bien mûrs, d’épices, à labouche riche, pleine, charnue et harmonieuse.

DÉLICE DU PRIEURÉ (17 €) - 15,5Le second vin du château le Prieuré est produit à 100% à par-tir du cépage merlot, ce qui lui confère un style plein, suave,avec un fruité gourmand.

GALIUS (12,80 €) - 17Créée en 1982, Galius est une marque de l’Union des Produc-teurs de Saint-Emilion. 50 000 bouteilles ont été produites à par-tir de sélections parcellaires. C’est une réussite, avec un vindélicieux, au style charmeur, charnu, soyeux et harmonieux.

VViinnss nnoottééss 1133,,55 eett 1144 :: Château Béard (13,5 - 18,50 €), Châ-teau Bellisle Mondotte (14 - 19,50 €), Château Jacques Blanc(13,5 - 16 €), Château le Chatelet (13,5 - 31 €), Château laConfession (14 - 38 €), Château Franc Lartigue (14 - 13 €),Château la Grâce Dieu, cuvée Passion 2 Femmes (14 - 17,60 €),Château Laplagnotte-Bellevue (13,5 - 15 €), Château desLaudes (14 - 16 €), Château Pindefleurs (13,5 - 15,5 €), Château Pontet-Fumet (13,5 - 15 E), Château Puy Razac (14 - 11 €), Château Monlot (14), Château Montlisse (14 - 16 €),Clos Larcis (13,5 - 18,48 €), Le Petit Pas (13,5 - 13 €).

SAINT-EMILION

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Notation sur 20Les notes sont données dans un cadre : celui d'un millésime, d'uneappellation et d'une “classe”, classement ou niveau quand il existe ;ainsi un bordeaux supérieur 2007 pourra parfaitement, comme unpremier cru classé 2005, obtenir la note de 20 sur 20.

NNoottaattiioonn18 à 20 : vin hors normes16 à 17,5 : vin exceptionnel14,5 à 15,5 : très bon vin13,5 et 14 : bon vin au-dessus de la moyenne de l’appellation

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Appellation

Le “socle fort” de la pyramide

Bordeaux et Bordeaux Supérieur

Avec la moitié environ dessurfaces totales plantées àBordeaux, le vignoble desAOC régionales bordeauxrecouvre… argilo-calcaire,

grave, argilo-sableux, limon… Il n’est pasquestion de juger leurs aptitudes compa-rées, leur vocation plus ou moins viticole,puisqu’à un certain niveau, le mode deculture et les conditions de productionont une influence plus grande sur la qua-lité du vin que le sol et le sous-sol. Une vigne en palus, piètre terroir, pourradonner, en rouge, de meilleurs résultats envigne basse, labourée, à 6 000 pieds/hec-tares et 45 hl/ha de rendement, que leplus beau terroir argilo-calcaire ou degraves, soumis aux conditions autoriséesdans ces AOC : 3 300 pieds/ha, vigneshautes et désherbées, 55 hl/ha de rende-ment (2008). À partir de ce constat, il n’estplus besoin d’évoquer la notion de terroir

et d’abuser l’amateur avec tous les motsmagiques qu’il inspire. S’il reste le juge depaix de la hiérarchie des grands crus, il impose pour s’exprimer certaines condi-tions d’exploitation beaucoup pluscontraignantes que celles autorisées.

NORMES LAXISTESUne grande partie de la zone de produc-tion cumule ces normes laxistes avec dessols peu ou non propices à la viticulture. Ils’agit principalement du plateau de l’Entre-deux-Mers, notamment dans sa partieorientale, source majoritaire des bordeauxgénériques. Ainsi atteint-on le sommet dela non qualité sur des terres trop argi-leuses où s’exerce une viticulture produc-tiviste, avec son corollaire apparu en 2000 :la mévente des vins en vrac (au tonneau),sinon à des cours comparables à ceuxde 1982 ! C’est à dire en dessous du prixde revient. Cette grave crise fait son

En AOC régionalesbordeaux plus

qu’ailleurs c’est avanttout le travail de

l’homme qui vadéterminer la qualité

du vin. Ceci étant dit,ces AOC qui

constituent le “soclefort” de la pyramide

des vins de Bordeauxpeuvent cacher

de petites perles, à prix d’amis.

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Bordeaux Aujourd’hui 7 • 29

œuvre et l’AOC Bordeaux voit le nombrede ses adhérents fondre à vue d’œil. Danscet océan de vignes, on trouve une viticul-ture à deux vitesses, celle évoquée ci-des-sus, subissant la concurrence des vins“industriels” du Nouveau Monde, et cellequi produit moins et mieux pour s’accro-cher au wagon de la qualité, offrant desvins authentiques, personnalisés, avec unfruit optimum, un équilibre structurel etla plus grande pureté aromatique.

VITICULTURE ÉLITISTEQuand on s’attache à découvrir des crusdans cette mer immense, il faut garder unmoral d’aventurier et ne pas économiserson palais. Les meilleurs vins naissentsous l’AOC bordeaux supérieur, maisl’AOC bordeaux, dans des proportionsplus faibles, recèle aussi des produits dequalité. D’excellents vins -rouges surtout,mais aussi clairets, rosés, blancs secs et

En haut à gauche : Le merlot est le cépagedominant en bordeaux supérieur.

En haut à droite : Le vignoble de Rauzan et sonvignoble, dans l'Entre-Deux-Mers.

En bas : Paysage typique de l'Entre-Deux-Mers,avec alternance de vignes et de cultures.

liquoreux- peuvent se rencontrer dansn’importe quelle commune du Bordelais,là où une élite restreinte pratique une viti-culture de haut niveau sur de bons ter-roirs, bien exposés, avec des installationset un savoir-faire qui n’ont rien à envieraux plus grands crus. Quelques zones oucommunes émergent, particulièrement enrouge : les palus du Médoc et de la rivedroite de la Dordogne, certaines com-munes du Libournais, les coteaux deSainte-Foy-la-Grande… Alors que les prixdes crus renommés effraient les amateursfrançais, ces vins cachent des trésors enregard du sempiternel rapport qualité/prix.Il faut renoncer au prestige de l’étiquetteet s’offrir ces crus pour satisfaire réguliè-rement son goût pour les bons vins deBordeaux.

Franck Dubourdieu

Photographies : Stéphane Klein, CIVB

RepèresSSuuppeerrffiicciiee ttoottaallee :: 60 000 ha (120 000 au total àBordeaux), selon la répartition géographique suivante :Entre-Deux-Mers 75%, Libournais 17%,Blayais/Bourgeais 6%, Graves/Sauternes 1%, Médoc 1%.

BBoorrddeeaauuxx rroouuggee :: 40 000 ha rendement max. 55 hl /ha (2008)BBoorrddeeaauuxx ssuuppéérriieeuurr rroouuggee :: 12 000 harendement max. 53 hl/ha (2008)BBoorrddeeaauuxx bbllaanncc :: 8 000 harendement max. 60 hl/ha (2008)

5 800 déclarants (dont 800 en bordeaux supérieur)2 600 coopérateurs (42 coopératives)

Planète BordeauxOutre son statut de syndicat professionnel desvignerons, Planète Bordeaux, situé à Beychacet Caillau (à 20 minutes de Bordeaux), est à lafois lieu culturel et commercial. Il est proposéun voyage multi-sensoriel et ludique, clôturépar une dégustation avec système vidéo inter-actif, pour identifier les châteaux concernés etleurs productions. Ce lieu convivial proposeaussi une large gamme des meilleurs crus auprix du domaine.Planète Bordeaux 33750 Beychac et Caillau Tél. 05 57 97 19 20www.planete-bordeaux.net

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CHATEAU DE BONHOSTE 5, Bonhoste - 33420 Saint-Jean-de-BlaignacTél. 05 57 84 12 18 - Fax 05 57 84 15 36

CUVÉE PRESTIGE (8,10 €) - 16Le nez est marqué par des arômes de torréfaction, une touche épi-cée. La bouche est ample et harmonieuse. Une finale sur des notesde cassis conclut la dégustation. Un vin à garder encore un peu.

CHÂTEAU DE BRONDEAU33500 Aveyres - Tél. 05 57 55 11 80 - Fax 05 57 55 11 84

CUVÉE CLASSIQUE (8,50 €) - 16Nez épicé et toasté. La bouche est très plaisante, onctueuse. Un vin souple, gourmand et d’une belle longueur. Du plaisir.

DOMAINE DES COLLINES2, la Hage - 33420 Saint-Aubin de BranneTél. 06 80 87 67 77 - Fax 05 56 86 85 47

CUVÉE CLASSIQUE (8,50 €) - 15Un vin de belle tenue, aux tanins élégants, à défaut d’être trèsconcentré. L’ensemble présente un bon équilibre et une finale vive.

CHÂTEAU COURONNEAU33220 Ligueux - Tél. 05 57 41 26 55 - Fax 05 57 41 27 58

CUVÉE CLASSIQUE (5,50 €) - 15,5Le nez est net, élégant, sur des arômes de fruits noirs etd’épices douces. La bouche est ronde, ample, construite surdes tanins mûrs. Un bon bordeaux concentré et harmonieux.

CHÂTEAU LA FRANCE33750 - Beychac et Caillau - Tél. 05 57 55 24 10 - Fax 05 57 55 24 19

CUVÉE CLASSIQUE - 14,5Le nez est marqué par de belles notes de fruits noirs et un boiséflatteur. La bouche est ronde, gourmande. Un vin plaisant.

CHÂTEAU DE GOELANE21-24, rue Guynemer - 33295 Blanquefort Tél. 05 56 35 66 05 - Fax 05 56 95 54 20

CUVÉE CLASSIQUE (6 €) - 15Un vin qui exprime une bonne maturité de fruit tout au long dela dégustation. La bouche est d’un bel équilibre et la finale d’unelongueur respectable.

BORDEAUX SUPÉRIEURrouge 2006

RésultatsTrès bon niveauSur 98 bordeaux supérieur 2006 dégustés à l’aveugle, 58 sont sélectionnés ce qui donne un très bon pourcentage de réussite (59%) etdémontre à la fois la qualité du millésime et la solidité qualitative du “socle” de la pyramide des appellations bordelaises. Tous les styles de vinsse retrouvent dans cette sélection, des cuvées “sympas” à boire entre copains, aux bouteilles les plus ambitieuses dignes de très bons crusbourgeois, le tout à des prix qui dépassent rarement les 10 €. Précisons enfin que la plupart des vins sélectionnés sont en vente (prix du châ-teau) au caveau de la maison des bordeaux et bordeaux supérieur à Beychac et Caillau (le long de la route nationale entre Bordeaux etLibourne)

CHÂTEAU LA MOTHE DU BARRYVignobles Duffau - Les Arromans n° 2 - 33420 Moulon Tél. 05 57 74 93 98 - Fax 05 57 84 66 10

MEILLEURE NOTE - 17,5CUVÉE LE BARRY (8,45 €)“Excellent”, conclut tout simplement un dégustateur conquis.Ce vin charme dès les premières notes aromatiques. La boucheest charnue, intense. Un bordeaux vraiment supérieur

CHÂTEAU BEAU RIVAGE7, chemin du Bord de l’eau - 33460 Macau Tél. 05 57 10 03 70 - Fax 05 57 10 02 00

CUVÉE CLASSIQUE - 14,5Un vin structuré, soutenu par une belle fraîcheur tout au long dela dégustation. Des arômes de fruits rouges bien murs montentau nez. Un vin net et vigoureux.

CHÂTEAU BELLE-GARDE33420 Genissac - Tél. 05 57 24 49 12 - Fax 05 57 24 41 28

CUVÉE L’EXCELLENCE DE BELLE-GARDE (8,50 €) - 17Le nez est riche, sur des notes de fruits noirs mise en valeur parun boisé délicat. La bouche est charnue, enveloppée par destannins soyeux. Un vin riche et harmonieux.

CHÂTEAU DE BELMalbatit - 33500 Arveyres - Tél. 06 63 09 75 82 - Fax 05 57 51 97 11

CUVÉE CLASSIQUE - 16Un nez sur des arômes de fruits, relevé d’un boisé élégant s’ex-prime avec générosité. La bouche est gourmande, souple. Un vin sur le fruit, “goûteux”.

CHATEAU DE BLASSANLugon et l’Ile Du Carnay - Tél. 05 57 84 40 91 - Fax 05 57 84 82 93

CUVÉE CLASSIQUE (5,25 €) - 15,5Des jolies notes de fruits rouges s’offrent au nez. La bouche estronde, bâtie sur des tanins fins. L’ensemble donne un vin flat-teur près à boire dès maintenant.

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CHÂTEAU LE GRAND VERDUS33670 Sadirac - Tél. 05 56 30 50 90 - Fax 05 56 30 50 98

CUVÉE GRANDE RÉSERVE (15 €) - 16,5Un vin gourmand, riche, dont les tanins montrent encore unepointe de fermeté aujourd’hui, mais qui reste très harmonieux.Les plus patients attendront encore deux ans pour déguster cetrès beau bordeaux à son meilleur niveau.

CHÂTEAU HAUT CHATAIN33500 Néac - Tél. 05 57 25 98 48 - Fax 05 57 25 95 45

CUVÉE CLASSIQUE (5,80 €) - 17Un vin qui présente une très belle matière en bouche. Les tan-nins sont fins, racés, profond. Un fruité complexe, de fruits àmaturité se déploie et persiste en finale. Une grande réussite.

CHÂTEAU HAUT-GAUSSENS4, les Gaussens - 33240 Vérac - Tél. 05 57 84 42 55 - Fax 05 57 84 42 55

CUVÉE CLASSIQUE (6 €) - 15,5Un vin d’une belle concentration, qui sait également garder dela vigueur et de la fraicheur. Le tout est mis en valeur par unboisé de belle qualité. Du joli travail.

CHÂTEAU HAUT NADEAU3, chemin d’Estevenadeau - 33760 Targon Tél. 05 56 20 44 07 - Fax 05 56 20 44 07

CUVÉE RÉSERVE PROPRIÉTAIRE (5,60 €) - 15Le nez livre avec générosité des notes de fleurs et de fruits noirs.La bouche est fraîche, sur le fruit. Un vin net et expressif.

CHÂTEAU DE LAGORCE33760 Targon - Tél. 05 56 23 60 73 - Fax 05 56 23 65 02

CUVÉE RÉSERVE (5,95) - 16,5Un nez puissant exprime des arômes d’épices et de torréfaction.Ces derniers laissent place à des notes de myrtille et de cassis.La bouche est structurée, sur des tanins fondus et fins. Un vinplein et complet.

CHÂTEAU DE LISENNESChemin de Pétrus - 33370 Tresses - 05 57 34 13 03 - Fax 05 57 34 05 36

CUVÉE PRESTIGE (8 €) - 15Le nez présente des arômes de fruits noirs et des notes choco-latées. La bouche est souple, assez harmonieuse. Un vin quipeut-être bu dès aujourd’hui ou attendu quelques années.

CHÂTEAU LA PEYRÈRE DU TERTRELa Peyrère - 33124 Savignac - Tél. 05 56 65 41 86 - Fax 05 56 65 41 82

CUVÉE JEAN (10 €) - 16,5Un boisé vanillé-torréfié assez marqué s’exprime au nez.La bouche est dense, concentrée. Un vin bien travaillé quipourra être gardé quelques années en cave.

CHÂTEAU MALROMÉ 33490 Saint-André du Bois - Tél. 05 56 76 44 92 - Fax 05 56 76 46 18

CUVÉE COMTESSE ADÈLE (10 €) - 16,5Un nez floral (rose) s’impose avec classe et élégance. En bouche les tanins sont soyeux, amples et un fruité expressifse révèle en note finale. Un vin plein d’harmonie.

CHÂTEAU MARÉCHAUXLes Maréchaux - 33124 Savignac Tél. 05 57 84 26 29 - Fax 05 57 74 25 84

CUVÉE CLASSIQUE (7,50 €) - 15Un vin qui présente une belle personnalité : les tanins sont finset réglissés. Le tout est soutenu par un boisé vanillé de qualité.Un bordeaux charmeur.

CHATEAU PANCHILLE 33500 Arveyres - Tél. 05 57 51 57 39 - Fax 05 57 51 57 39

CUVEE ALIX (8,50 €) - 15Le nez offre de discrètes notes toastées et réglissées. La boucheest charnue, gourmand. Un bon et plaisant bordeaux supérieur.

CHÂTEAU PENINTruquet - 33420 Génissac - Tél. 05 57 24 46 98 - Fax 05 57 24 41 99

CUVÉE GRANDE SÉLECTION (8,75 €) - 16Au nez des notes de fruits rouges dominent un boisé de bellequalité. La bouche est expressive et s’affirme sur des tanins ser-rés et concentrés. Un vin complet pour un château qui confirmeson statut de “référence” dans l’appellation.

CUVÉE LES CAILLOUX (11,80 €) - 15Un vin vigoureux, frais et fruité. Bref, le résumé d’un beau bor-deaux travaillé, vinifié avec soin et encore un peu “réservé”.Patience…

BORDEAUX SUPÉRIEUR

Bordeaux Aujourd’hui 7 • 31

CHÂTEAU MOUTTE BLANCCOMME UN CRU CLASSÉ

Que Moutte Blanc sorte aussi en tête de notre banc d’es-sai, parmi 150 bordeaux supérieur, ne surprendra pas lesamateurs éclairés. Cultivé (6 000 pieds/hectare ; âge desvignes : 65 ans), vinifié, élevé (Boissenot comme œno-logue-conseil ; 25% bois neuf) comme un grand cru classé-le château La Lagune n’est pas loin- il en a toutes lesapparences. Son assemblage est très Médocain : 50% mer-lot, 25% cabernet-sauvignon, 25% petit-verdot. Cépageoublié, le petit-verdot revit avec bonheur pour anoblir le vinpar sa force de caractère raffinée. Ce 2006 succède sansrougir au si réputé 2005 et offre dès aujourd’hui unimmense plaisir que confortera le temps. À déguster pen-dant 10 à 15 ans.Odile et Patrice Bortoli - 33460 Macau Tél. 05 57 88 40 39 e.mail : [email protected]

CUVÉE CLASSIQUE (8,70 €) - 17,5Le premier nez est discret, puis des arômes floraux très élé-gants se mettent en place. La bouche brille également parla qualité et la finesse des tanins. Un vin pur, s’exprimantdans un style que l’on peut qualifier de “grand classicismebordelais”.

Odile et Patrice Bortoli.

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CHÂTEAU PIERRAILLe Pierrail - 33220 Margueron Tél. 05 57 41 21 75 - Fax 05 57 41 23 77

CUVÉE CLASSIQUE (9,25 €) - 15Une belle fraicheur aromatique se dégage au nez comme enbouche. Les tanins sont denses, serrés, soutenus par un boisébien intégré. À déboucher dans deux ans.

CHÂTEAU ROQUES MAURIACChâteau Lagnet - 33350 Doulezon Tél. 05 57 40 51 84 - Fax 05 57 40 55 48

CUVÉE HÉLÈNE (6,50 €) - 15“Un bon bordeaux de copains”, conclut un dégustateur. Un vinqui présente de l’harmonie, du fruit et un certain volume. Bref,un vin pour les occasions “sympa”.

CHÂTEAU SARAIL LA GUILLAUMIÉRE33450 Saint Loubes - Tél. 05 56 20 40 14 - Fax 05 56 78 93 18

CUVÉE CLASSIQUE (5,20 €) - 14,5Le nez évoque les pétales de rose mais aussi les fruits frais. La bouche est dense, suave. Un bordeaux “gourmand”, d’unebonne envergure.

CHÂTEAU DE SEGUIN33360 Lignan de Bordeaux - Tél. 05 57 97 19 81 - Fax 05 57 97 19 72

CUVÉE PRESTIGE (9 €) - 15Le nez est d’une belle finesse aromatique, soutenu par un boisédiscret et de qualité. Les tanins sont fermes en bouche maisn’altèrent pas l’harmonie générale.

CUVÉE CLASSIQUE (6,90 €) - 15Un vin d’une expression aromatique pure et fine. Une race quel’on retrouve également en bouche : les tanins sont élégants etserrés. Un vin qui présente encore de la réserve.

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CHÂTEAU DE PARENCHÈRE20 ANS AU SOMMET

Le jury a bien fait son travail puisqu’il a mis en avant unevaleur sûre qui ne se dément pas depuis 20 ans, qu’ils’agisse de la cuvée normale (60% merlot, 30% cabernet-sauvignon, 10% cabernet-franc ; âge des vignes : 25 ans)ou de la cuvée Raphaël (50% merlot, 50% cabernet-sauvi-gnon ; âge : 45 ans). D’un seul tenant, sur un beau plateauargilo-calcaire, le domaine (60 hectares) a été acheté en2005 par un suédois amoureux du vin : Per Landin. Maisl’ancien propriétaire, Jean Gazaniol, le fils de Raphaël,est resté aux commandes techniques. Ces deux 2006démontrent la grande régularité de la qualité à l’appui desmoyens les plus judicieux mis en œuvre sur cet authentiqueterroir. D’un bel agrément, la cuvée normale se déguste dèsaujourd’hui jusqu’en 2012 et la cuvée Raphaël porte en elletant de promesses -à l’instar d’un grand cru Médocain- qu’ilserait dommage de ne pas lui laisser le temps de s’épanouirquelques années ; à déguster d’ici 2020.33220 Ligueux - Tél. 05 57 46 04 17 - www.parenchere.com

CUVÉE RAPHAËL (10,90 €) - 17Le nez offre des notes fruitées d’une belle finesse. L’équilibreet la concentration sont au rendez-vous en bouche. 0Les tanins sont mûrs. L’ensemble reste assez retenu pourl’heure. Un vin de garde.

CUVÉE CLASSIQUE (6,80 €) - 16Un vin qui présente beaucoup d’harmonie tout au long de ladégustation. Un fruité fin s’exprime au nez. La bouche estsavoureuse, dans un style franc et droit bien typé bordeaux.

Per Landin et Jean Gazaniol.

Notation sur 20Les notes sont données dans un cadre : celui d'un millésime, d'uneappellation et d'une “classe”, classement ou niveau quand il existe ;ainsi un bordeaux supérieur 2006 pourra parfaitement, comme unpremier cru classé 2005, obtenir la note de 20 sur 20.

NNoottaattiioonn18 à 20 : vin hors normes16 à 17,5 : vin exceptionnel14,5 à 15,5 : très bon vin

VViinnss nnoottééss 1133,,55 eett 1144 : Château Bellevue (13,5), Château BellevuePeycharneau (14 - 6 €), Château Brande Bergère (14), cuvéeO'Byrne (14 - 8,20 €), Château Cablanc cuvée Prestige (14 - 8 €),Château Le Conseiller (14 - 12,80 €), Château Dallau (13,5 - 4,10 €),La Dame de Cœur du Chateau Peyfaures (13,5 - 16 E), ChâteauFayau cuvée Prestige (14 - 5,95 €), Château Gayon cuvée Prestige(13,5 - 7,50 €), Château Les Gravières de la Brandille (13,5 - 4,80 €),Château Landereau (13,5 - 5,30 €), Château Laronde-Desormes(13,5 - 9,70 €), Clos des Moines (13,5 - 6 €), Château Mirefleurs(13,5 - 5,50 E), Château Mousseyron cuvée Joris (14 - 6,30 €),Château Nardique la Gravière (13,5 - 5,90 €), Château Passe Craby(13,5 - 4,50 €), Château Peyfaures (13,5 - 8,50 €), ChâteauRecougne (13,5), Château Roques Mauriac cuvée Hélène (14 - 6,50 €), Château Sainte-Marie vieilles vignes (14 - 6,50 €),Château La Verrière Bellevue (13,5 - 4,80 €).

Les dégustateursRégis Deltil (négociant), Franck Dubourdieu (journaliste), JamesLawther (journaliste), Michel Mas (négociant), Didier Ters (journa-liste), Christophe Tupinier (Bordeaux Aujourd'hui), Guy Vatus(amateur), Florence Varaine (journaliste).

Les prixFourchette de prix TTC départ château des bordeauxsupérieur : 6 à 10 €

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34 • Bordeaux Aujourd’hui 7

Dégustation

Le château Haut-Brion a doncun fils caché. Et celui-ci est biendécidé à se faire connaitre. Son nom : le domaine de la Pas-sion Haut-Brion. Un petit pou-

cet à l’échelle bordelaise, 1.3 hectare d’unseul tenant, mais remarquablementenclavé entre les vignes de Haut-Brion, enbordure également de la Mission Haut-Brion. Son étonnante histoire l’a conduit àêtre davantage qu’un simple voisin dufameux château premier cru classé en 1855.Depuis 1978, le vin produit par ces vignesentrait dans l’assemblage de Haut-Brionlui-même. Cette année-là, Michel Allary,chirurgien parisien et propriétaire de laPassion Haut-Brion en avait confié l’ex-ploitation au prestigieux château. Arrivéau terme du bail et après une fin de colla-boration tumultueuse, la famille a décidéde faire renaitre ce cru. L’objectif est

clairement défini : produire un vin de ter-roir, fruit d’un travail d’orfèvre, capable desoutenir la comparaison avec ces illustresproches de la galaxie Haut-Brion. Le millé-sime 2007, réalisé avec très peu de moyensdans des locaux peu adaptés a été un galopd’essai. Entre temps, la famille Allary s’estentourée des conseils du médiatiqueStéphane Derenoncourt, tant à la vignequ’en vinification, pour atteindre ses objec-tifs. Le millésime 2008 marque donc lavéritable renaissance de ce cru.L’encépagement orienté principalementsur le cabernet franc (60%) et le cabernetsauvignon (40%) est plutôt original sur cesecteur. Il subsiste une centaine de pieds demerlot (qui n’entrent pas dans l’assemblagedu 2008). Une orientation qui date de 1982.Auparavant l’assemblage de la parcelleassociait cabernet sauvignon et merlot.En 2008, les cabernets francs ont été ven-dangés le 9 octobre et les cabernet sauvi-gnon une semaine plus tard. La récolte dufait d’une présence assez sévère de mildioua donné lieu à un tri sévère. Finalement, le rendement a été limité à seulement18 hectolitres au total. 2009, marquera une nouvelle étape de ceretour en pleine lumière. Un chai est encours de construction à Pessac sur le lieumême de l’ancienne maison de la famille. Il devrait être opérationnel pour les ven-danges 2009. Quant au millésime 2008,il sera produit à seulement 2 400 bouteilles.

Laurent Gotti

Photographies : Christophe Deschanel

Domaine de la Passion Haut-Brion

Retour vers le futur

RepèresAAppppeellllaattiioonn :: Pessac-Léognan

GGéérraannttee :: Marie-Félicia Allary

SSuuppeerrffiicciiee :: 1,3 hectare

60% cabernet franc

40% cabernet sauvignon

e.mail : [email protected]

Resté près de 30 ans dans l’ombre du ChâteauHaut-Brion, le domaine de la Passion-Haut-Brionvole aujourd’hui de ses propres ailes.

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La dégustation

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Au printemps dernier, les salons de l'Hôtel Georges V, à Paris, ont accueilli la réception officialisant la relance du domaine de la Passion Haut-Brion. En bas à droite : Michel Allary, chirurgien à Paris et propriétaire du domaine.

2008 - 16 sur 20Le nez est plutôt discret, d’une belle finesse sur

des notes évoquant les fruits rouges à belle matu-

rité, avec une touche fumée, tabac. Il évoque un

vin d’une certaine classe. La bouche ne donne pas

non plus dans l’exubérance, mais elle joue sur un

registre harmonieux et délicat. Un vin d’esthète

plus que de gourmand.

1976 - 15La robe est couleur rubis à reflets orangés, signe

d’une évolution assez avancée. Le nez est géné-

reux offrant des arômes de fruits confits,

de résine et de pruneau. Les tanins sont fondus

et suaves. L’ensemble ne manque pourtant par

de vigueur. Une finale fumée conclut la dégusta-

tion. Un vin qui constitue une belle surprise par

son harmonie et son équilibre.

1975 - 13,5Le nez montre des notes de sous-bois, de terremême. Après une belle attaque en bouche, la matière se resserre rapidement. Un vin dont larigidité, la fermeté l’emportent sur le fond et l’har-monie. Le plaisir n’est pas au rendez-vous.

1970 - 16La robe est dense, brillante. Des notes empyreu-matiques et épicées se bousculent au nez. Une profondeur aromatique qui trouve un écho duplus bel effet dans la structure tannique. Unematière ample et puissante tapisse le palais. Unetrame d’une superbe densité.

1966 - 17Un vin qui régale par son harmonie et sa finesse.La robe est d’une grande brillance. La bouchedéploie des tanins au touché soyeux, aérien. Des notes de chocolat et de cèdre montent au nez.

Une matière croquante, élégante qui se prolongesur une finale aux notes de fruits noirs. Un vin d’unremarquable équilibre, dans la plénitude.

1961 - 18Le nez présente des notes fumées, épicées (cloude girofle) et une touche d’agrumes confits. Maisce vin séduit surtout par sa densité, sa sève enbouche. Les tanins sont denses et satinés. Il monteen puissance tout au long de la dégustation. Le type de bouteille qui se fait regretter quandarrive la dernière gorgée…

1959 - 16,5Quelle présence et quel dynamisme pour une bou-teille d’un demi-siècle tout juste ! Des notes men-tholées et des arômes complexes, à l’évolutionharmonieuse sont bien là : fruits confits, sous-bois.La bouche est dense, charnue. Les tanins sont serrés mais sans agressivité.

AU PASSÉ ET AU PRÉSENTPour comprendre ce cru renaissant, les familles propriétaires ont exhumé quelques millésimes de leurs caves.

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Entreprise

On pourrait passer devantsans la voir. Cultivant unediscrétion bien bordelaise,la société Quien et Cie apignon sur rue au bord de

la Garonne, mais ne comptez pas y trouverl’enseigne criarde d’un marchand de piz-zas ou de crédit. Les marchands de vinsont ici une plus juste mesure de leur image.Discrète, donc, pour ne pas dire modeste,les Quien travaillent au premier étage du 4 quai de Bacalan, avec vue imprenable surla Rivière, et des murs décorés de portraitsd’ancêtres. Nous sommes bien à Bordeaux.Sans doute la consonance étrangère dunom (prononcez “Kwinn”), va-t-elle dérou-ter le passant fraîchement débarqué, qui nesait pas encore que Bordeaux est un club oùseuls les étrangers sont admis. Mais juste-ment, les Quien ne sont pas si étrangers quecela. En effet, la famille Le Quien de Neu-ville (prononcez “Kien”) était une noblelignée de Picardie que la révocation del’Edit de Nantes par Louis XIV a jetée hors

de France. Elle s’installa d’abord en Alle-magne, où un descendant devint maire deSarrebruck, puis à Amsterdam où unebranche fit souche. C’est de là que GustaveQuien, fils d’un commerçant et importateurd’épices, vint s’installer à Bordeaux où ilfonda, en 1877, une maison de commercequi fit rapidement fortune.Gustave Quien tira parti de son ascen-dance néerlandaise pour vendre des vinsde Bordeaux en grande quantité aux colo-nies de l’époque, les Indes Néerlandaises,c’est-à-dire l’Indonésie. Son neveu Frede-rick lui succéda à sa mort en 1924, aprèsvingt ans passés en Chine où il avait luiaussi fait fortune. Mais c’est le fils de Fre-derick, Otto Quien, qui prit rapidement lesrênes de la maison, et poursuivit son déve-loppement grâce à ses talents de vendeurhors pair. Et il lui a fallu bien du talentpour survivre dans les années de crise,puis de guerre, qu’il eut à affronter.Mais Otto Quien sut s’appuyer, d’une part,sur son réseau à l’export, qu’il cultivait par

Maison Quien et Cie

Un négoce bien bordelais

RepèresFFoonnddaatteeuurr :: Gustave Quien

AAnnnnééee ddee ccrrééaattiioonn :: 1877

OOrrggaanniiggrraammmmee

Philippe Quien : président du conseil

de surveillance

François Gillet : PDG

Anouchka Gillet : administratrice

CCoommmmeerrcciiaalliissaattiioonn :: deux tiers (CA)

à l'exportation

AAddrreessssee :: 4, quai de Bacalan Bordeaux

La société Quien et Cie, petite maison de négoce en vins de Bordeaux, représente un bon archétype du commerce bordelais, né au XIXe siècle, et pour-suivant à l’export le travail des fondateurs.

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d’incessants voyages, d’autre part, sur ladistribution du cognac, qu’il vendait beau-coup en Orient, grâce à quoi il devint undes plus gros agents de Rémy Martin. “À l’époque, on n’hésitait pas à partirquatre mois par an en bateau”, rappelle sonfils Philippe Quien. C’est ce dernier qui estaujourd’hui président du conseil de sur-veillance de la maison familiale, d’autantplus familiale qu’il a installé aux manettessa fille Anouchka et son gendre FrançoisGillet, qui est le président en exercice.Avec l’arrivée de Philippe Quien, dans lesannées 1960, la société a relancé le com-merce des vins, un peu délaissé au profitd’un cognac plus rémunérateur, et s’estspécialisée dans la distribution de grands etpetits châteaux du Médoc. Les premièresannées n’ont pas été faciles, mais à partir dumillésime 1975, puis surtout avec le 1982,Philippe Quien s’est ouvert la route desEtats-Unis avec profit. Aujourd’hui, la mai-son Quien et Cie fait les deux tiers de sonchiffre d’affaires à l’export, mais seulement

Philippe Quien, sa fille Anouchka et songendre François Gillet… La maison

Quien reste une affaire familiale.

la moitié de ses volumes. Car elle se consacreaussi au marché intérieur, ne négligeantaucun débouché, qu’il s’agisse de la grandedistribution, du caviste ou du particulier.Ainsi, avec 130 ans d’ancienneté sur laplace, la famille Quien illustre très bien lapermanence d’un négoce de petite taille,bien géré, relativement discret, qui traverseles siècles avec la capacité de courber le dosdans les années noires. On compte desdizaines, sans doute des centaines, de socié-tés de commerce analogues dans le Borde-lais, partenaires de la viticulture régionale,mais aussi acteur d’un marché mondialisé,auquel leur savoir faire ancestral a permisde s’adapter. Pour autant, toutes cesfamilles négociantes ne sont pas héritièresde nobles protestants et picards. Ce quiautorise Philippe Quien à regarder, sansnostalgie mais non sans fierté, le blason deses ancêtres accroché au mur de son bureau.

Didier Ters

Photographies : Stéphane Klein

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Vignoble

Pour aussi loin que l’on remontedans l’histoire viticole du Médoc,on y trouve toujours une produc-tion de vins blancs. Cela peutparaître incongru dans une région

dont le vignoble parait obstinément orienté aurouge, mais cela ne l’est pas car la Gironde futpendant très longtemps un gros producteur devins blancs, y compris dans le Médoc, jusqu’aumilieu du XXe siècle. Ces vins étaient le plussouvent secs, mais on notait aussi des volumesconséquents de vins doux, dits demi-secs, des-tinés à un marché de vrac pour certains paysd’Europe du Nord et de l’Est.Dans les propriétés de renom, type crus clas-sés ou grand bourgeois, le blanc était souventune production annexe, destinée à la consom-mation des propriétaires, de leur personnel etde leurs amis. Il apparaît, selon le témoignagede vieux vignerons, que la vendange desblancs, toujours antérieure à celle des rouges,

permettait d’ensemencer le cuvier, voir d’ins-taller un pied de cuve, pour mieux déclen-cher la fermentation des rouges. Beaucoupdevaient le faire, mais peu devaient le dire…Après la première guerre mondiale, dans lesannées 1920, on a compté jusqu’à 20 produc-teurs de blancs dans la seule commune deSaint Laurent. Un peu plus au nord, à SaintGermain d’Esteuil, la production de vinsblancs dépassait couramment les 400 ton-neaux, soit près de 500 000 bouteilles, ce qui parait incroyable aujourd’hui.Il y a toujours des vins blancs dans le Médoc,mais en quantité si limitée qu’ils ressemblentà quelques gouttes claires dans un océan derouge. Au total, sur l’ensemble de la pres-qu’île, on recense une vingtaine de produc-teurs, cultivant 70 hectares. Et encore, seulsseize d’entre eux commercialisent leurs vinsblancs, soit environ 300 000 bouteilles. Ces vins relèvent de l’appellation bordeauxBlanc, et n’ont pas le droit à l’appellationmédoc, en dépit de leur origine géogra-phique. Certains propriétaires ont bien tentéde créer une AOC médoc Blanc, conscientsque le mot Médoc sur l’étiquette serait uneplus value commerciale. Mais le projet trouvapeu d’écho, et il fut même jugulé par diversesinstances, car ni les crus classés du Médoc, ni le syndicat des bordeaux, ne voyaient d’unbon œil cette tentative de sécession.L’une des étiquettes les plus anciennes, en tout cas centenaire, parait être celle dePavillon Blanc, le vin blanc 100% sauvignondu Château Margaux. C’est un vignoble dedouze hectares, à la sortie du village, sur unterroir qui n’a pas été jugé digne de produireun grand vin rouge. Il est en outre très gélif, ce qui a imposé l’installation de rampes d’as-persion contre le froid du printemps, comme àChablis. Pavillon Blanc et Pavillon Rouge(nom du second vin de Château Margaux)sont devenus au fil du temps de véritables

Un peu de vin blanc…

Médoc

Quelques propriétaires

du Médoc poursuivent

avec succès la tradition

du vin blanc,

sur des terroirs voués

au rouge. Inventaire

d’une production

mal connue,

mais souvent issue

de chais glorieux.

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marques, distribuées par la place de Bordeaux,et connues des oenophiles du monde entier.Une autre étiquette célèbre est celle deCaillou Blanc, le blanc de Château Talbot àSaint Julien. Cinq hectares de vignes lui sontdévolus, et la qualité du vin autant que lerenom de la maison mère lui vaut un largeclub d’amateurs. Le blanc du ChâteauLoudenne, cru bourgeois de Saint Yzans, est fort connu du consommateur britannique,pour son excellent rapport qualité/prix,d’une régularité sans faille.Toutes les autres productions sont issues devolumes moindres, même si leur terroir d’ori-gine est glorieux, comme celui d’Ailed’Argent à Mouton Rothschild, du Blanc deLynch Bages à Pauillac, ou des Arums de Lagrange à Saint-Julien. Il s’agit là devignobles d’environ 4 hectares, petites filialesde grands crus classés, dont les vins sontcommercialisés par le négoce dans la fouléedes rouges. Encore plus confidentiels sont lesblancs de La Tour Carnet, Chasse Spleen,Vieux Robin, Lieujean ou Prieuré Lichine. Ce qui ne veut pas dire négligeables sur leplan qualitatif….À Listrac, les jolis noms de La Pâquerette etLa Mouette ont disparu, mais subsistentencore avec succès le Cygne de Fonréaud, leMerle Blanc de Clarke et Saransot Dupré.Environ deux hectares chacun, mais desblancs rares et de belle tenue, qui ont su trou-ver un marché auprès d’amateurs exigeants,à la recherche de vins personnalisés et origi-naux. Nul doute que le socle calcaire du terroir listracais ne favorise ici la riche per-sonnalité du sauvignon. Enfin, tout près deBordeaux, la Dame Blanche du château duTaillan et le Château Linas à Blanquefort, per-pétuent à la fois le souvenir et l’existence deces “vins de banlieue”, dont Bordeaux (maisaussi Paris) tiraient jadis un orgueil légitime.Les blancs du Médoc ne diffèrent pas de

De nos jours, 16 châteaux seulement du Médoc commercialisent des vinsblancs, pour une production totale

de 300 000 bouteilles environ.

manière spectaculaire, sur le plan du goût, de ceux des autres vignobles girondins. Leurencépagement est dominé par le sauvignonet le sémillon, avec une subsistance sympa-thique de la muscadelle. Leurs terroirs se parta-gent entres graves sableuses et argilo-calcaire,deux grands classiques bordelais. Seules leurqualité et leur origine leur assurent pourl’heure un débouché commercial, souventfacilité par des petits volumes. Il est cepen-dant intéressant de constater que la majoritédes propriétés du Médoc qui proposentaujourd’hui du blanc ont replanté des vignesblanches. La production était tombée au tiersde ce qu’elle est aujourd’hui, lorsque de nom-breux crus ont relancé leur blanc, et non desmoindres. Sur ce point, on peut donc parlerd’un petit renouveau, mais dans la continuité.

Didier Ters

Photographies : Stéphane Klein

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40 • Bordeaux Aujourd’hui 7

Tendance

À quelques pas duchâteau Smith Haut

Lafitte, Les Sources deCaudalie et leur Spa de

Vinothérapie s’imposentcomme le lieu chic etincontournable de la

découverte du vin et de“l’art de Vigne”, commeon le dit dans la famille

Cathiard. Voyage aucœur de ce lieu magique

et efficace.

Trois lieux, trois univers, troisréussites. En 20 ans seulement,la famille Cathiard a fait dudomaine de Smith HautLafitte, à Martillac, le temple

chic du monde du vin. Le château, tenupar les parents Florence et Daniel, reste lavitrine du vignoble, le lieu de la décou-verte traditionnelle du vin. À quelquesmètres seulement, Les Sources de Cauda-lie, l’hôtel, monté et dirigé par la fillecadette Alice, et son mari Jérôme Tourbier,se veut l’antre de l’art de vivre dans lesvignes. Et le spa attenant innove avec lavinothérapie, fondée sur la marque de cos-métiques Caudalie créée par la fille aînée,Mathilde et son mari Bertrand. Sur ledomaine, entouré par la vigne familialed’un seul tenant, pas un seul pas qui nefasse l’éloge du dieu Bacchus, qui ne rap-

pelle que le vin est plus qu’une boisson, unmonde.“On a fait de ce lieu une vraie destinationen elle-même, car notre concept a du sens,commente Alice Tourbier, à la tête desSources de Caudalie. Ce n’est pas un hôtelclassique. On promet, plus qu’une décou-verte, une véritable expérience”. Cetteexpérience, c’est la plongée complète dansle monde du vin. La stratégie, celle dudétail. Car rien ici n’est laissé au hasard.Dans les couloirs de l’hôtel, dans la partieLa Bastide des Grands Crus, les noms deschambres sonnent comme des clins d’œilpour les connaisseurs, comme une joliepoésie pour les novices : “La part desanges” fait référence à la part d’alcool quis’évapore lors de la mise en fût d’un alcool,“Les accabailles” évoquent la grande fêtequi marque la fin des vendanges,

Caudalie

À la source du succès

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Bordeaux Aujourd’hui 7 • 41

CCôôttéé cchhaammbbrreess :: de 250 à 650 € en haute sai-son. Formules demi-pension gourmande ouminceur, 326 € par personne pour deux nuits.CCôôttéé ttaabblleess :: menus à l’auberge La table duLavoir, de 26 à 35 €, vin non compris.Menus au restaurant gastronomiqueLa Grand’Vigne, à 60 ou 85 €.CCôôttéé SSppaa :: cinq cures possibles, de 325 à435 € pour deux jours.CCôôttéé pprraattiiqquuee :: Chemin de Smith Haut Lafitte, 33650 Martillac Tél. 05 57 83 83 83 www.sources-caudalie.com

1990 : rachat du château Smith Haut Lafittepar Florence et Daniel Cathiard.1994 : lancement de la marque de cosmé-tiques Caudalie.1999 : ouverture des Sources de Caudalie,avec 29 chambres.2001 : ouverture de La Grange au bateauavec 20 nouvelles chambres.2009 : les Sources de Caudalie gagnent leur5e étoile.

“Les douelles” sont les planches de boisqu’on assemble pour former la barrique...“Le but est que les clients repartent enri-chis intellectuellement”, explique AliceTourbier. On ne séjourne pas seulementaux Sources de Caudalie, on vit sur ledomaine, à la façon d’un châtelain duBordelais, ou d’un négociant en vins dudébut du XXe siècle.

EVEIL DES SENSImpossible de rester enfermé dans sachambre (avec vue sur les vignes, tou-jours). Chaque client est invité à visiter lechâteau Smith Haut Lafitte. Pour parfairesa découverte du monde viticole, on peutaussi s’adonner, sur le site, à des cours dedégustation de vin, des visites du vignobleà vélo (prêté par l’hôtel), ou à une petitepartie de golf sur le domaine... Mais aussià des cours de cuisine avec Nicolas Masse,le nouveau chef des deux restaurants de lamaison : La Table du Lavoir et La Gran-d’Vigne. Car la gastronomie est évidem-ment indissociable du vin, et de l’art devivre qui va avec...L’ultime étape dans le voyage des sens, estle Spa de Vinothérapie, qui jouxte l’hôtel.Là encore, la vigne est au cœur de cette

idée, unique au monde, lancée par lafamille, et qui s’appuie sur les produitsCaudalie, à base des polyphénols conte-nus dans les pépins de raisin. “Tout estintimement lié à la vigne, décrit AliceTourbier. Le Spa est l’alliance de l’eau desource du domaine, puisée à 540 mètres,naturellement chaude et riche en miné-raux et oligo-éléments, et de la vigne, des

bienfaits du raisin”. Bain barrique, bains àla vigne rouge ou au marc de raisin, enve-loppement merlot, gommage CrushedCabernet, drainage vrilles de vigne, mode-lage Pulpe Friction... le vocabulaire,encore une fois, célèbre le vin dans toutesses splendeurs. Du coup, même leshommes se laissent tenter par ces soins degoût et de caractère.La formule familiale, aboutie et raffinée entous points, cartonne. Alice et JérômeTourbier ont ouvert en novembre dernierLes Etangs de Corot, le pendant parisiendes Sources de Caudalie. Ils viennentd’inaugurer un spa au sein de l’HôtelPlazza de New-York, et bouillonnent déjàd’idées pour diffuser leur art de vivredans les vignes.

Pauline Boyer

Photographies : Stéphane Klein

Les sources de Caudalie, un haut lieu de détenteet de culture, avec notamment (ci-dessus à droite)

cette sculpture de Barry Flanagan, célèbre artiste gallois.

Repères

Pratique

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Bonnes adresses

Nouvelles adresses gourmandes, changement de décor, confirmation ou arrivéed’un chef… Tout ce qui fait l’actualité épicurienne de Bordeaux et de son vignoble.

Martine Crespin

Photographies : Stéphane Klein, DR

Du verre à l’assiette

INFOS

PRAT

IQUES

LA BOULE D'OR

L’une de ces adresses qui ne font pas la une des medias mais qui, dès que l’on y fait étape, offrentle spectacle de salles pleines et joyeuses. Jean-Claude Bonnefon et son associé Pascal Lequeux ani-ment ce restaurant de village avec une réelle bonne humeur et le chef y met du sien pour répondre àl’unisson. Des formules pour le moins abordables et savoureuses, complétées par une carte qui faitla part belle aux spécialités de la région. Impeccable menu à 25 € : foie gras mi-cuit et sa compoted’oignon, entrecôte grillée à l’échalote conforme à la tradition médocaine, assiette de brebis et confi-ture de cerise noire et soupe de fraises. Pour les amateurs, une carte des vins intéressante qui,bien entendu propose une sélection de moulis à prix très raisonnables. À noter, une terrasse plai-sante, ouverte cet été, pour savourer les derniers beaux jours de septembre …Formules à partir de 12 € (midi), menu à 25 € et carte.212, avenue de la Gironde, à Moulis en Médoc. Tél. 05 56 58 09 03

LE WINE DINNER

Si nous avons déjà salué l’impeccable travail du jeune chef Olivier Garnier au Wy, le restaurant de laWinery, il convient d’apprécier une nouveauté lancée par Philippe Raoux : les Wine Dinners. Le principe estarchi-simple : un menu gourmand concocté par le chef, des accord mets-vins et un propriétaire qui vient,en personne, commenter ces choix et répondre aux questions des participants. Des soirées chaleureuses,sans chichi, qui permettent à une clientèle plutôt jeune d’aborder le monde du vin sans complexe !La Winery, à Arsac - Tél. 05 56 39 04 91

CHANGEMENT DE CHEF À CAUDALIEVenu du Grand Hôtel de Saint-Jean de Luz, où il avait obtenu unmacaron Michelin, Nicolas Masse est en charge depuis cet étédes deux tables des Sources de Caudalie : côté “gastro”La Grand’Vigne et côté “bistrot” La Table du Lavoir. Un jeunechef bourré de talent, habitué à travailler les beaux produits dusud-ouest autour d’un répertoire résolument créatif, qui n’ou-blie pas pour autant ses fondamentaux.Château Smith Haut Lafitte, à Martillac. Tél. 05 57 83 83 83

FORCÉMENT SAUTERNES … Profitez de l’arrière-saison pour découvrir l’adorablevillage de Sauternes et son vignoble depuis l’une desplus agréables terrasses de la région, celle du Saprien.Une maison de tradition et de qualité qui fait la partbelle au vin sous toutes ses formes. Du classique foiegras à la gelée de Sauternes au parfait glacé…au Sauternes.Le Saprien - 14, rue Principale, à Sauternes. Tél. 05 56 76 60 87

Dans le vignoble

En bref…

Jean-Claude Bonnefons et Pascal Lequeux.

Fabien Garnier, Secondet Olivier Garnier, Chef.

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Bordeaux Aujourd’hui 7 • 43

SEPTIÈME PÉCHÉ

La petite adresse confidentielle qui monte, qui monte… Un lieu bien connu des bordelais(l’ex-Oiseau Bleu), à l’orée du quartier des Chartrons, où un jeune couple vient de s’instal-ler pour vivre une aventure gastronomique ambitieuse. Laurence Doisy, pro du marketing etde la gestion de l’hôtellerie de luxe et Jan Schwittalla, 27 ans, fort de son expérience de chefde partie dans de prestigieuses brigades, formé auprès de l’unique cuisinier 2 étoilesMichelin à Berlin, dans son pays natal, ont imaginé un lieu qui leur ressemble.Une ambiance contemporaine élégante et chaleureuse, de beaux matériaux, des tablessuperbement dressées pour une cuisine qui se veut résolument créative et gastronomique.Le menu découverte est à 49 €, à décliner selon votre bon plaisir, avec amuse-bouche etmignardises : terrine de foie gras, bonito et bigorneaux, poudre d’huile d’olive, pot au feude coques et jeunes légumes d’été, épaule d’agneau du limousin rosée, artichauts violets,et crème brûlée déstructurée à la vanille Bourbon, caramel et cerise en deux textures…Les plus gourmets se laisseront surprendre par le menu dégustation à 75 €, véritable feud’artifices de saveurs où l’on retrouve les produits les plus nobles.Septième Péché - 65, cours de Verdun, à Bordeaux - Tél. 05 56 06 42 16

GAULT MILLAU D'OR POUR PASCAL NIVEAUDEAU

Le petit monde girondin du vin et de la gastronomie s’est retrouvé, en juin dernier, pour fêter lechef du Pressoir d’Argent : Pascal Nibaudeau. En effet, ce trentenaire recevait le Gault Millau d’Or,Trophée Villeroy & Boch, destiné à récompenser un talent en voie de confirmation. Trois petits toursà l’Ecole Hôtelière de La Rochelle, pour ce jeune charentais, puis des horizons plus lointains…Il en rapporte une vraie curiosité et un enthousiasme pour les aventures inattendues. Celle de l’ou-verture du Regent Grand Hotel à Bordeaux en est une : il sait que tout le monde attend au tour-nant ce cuisinier formé à Bruxelles, au Seagrill auprès d’Yves Mattagne, chef étoilé de réputationinternationale. D’emblée, il séduit à la Brasserie de l’Europe, puis, un peu plus tard, dans unregistre plus exigent, celui du Pressoir d’Argent, lieu prestigieux, dédié à l’excellence. On y retrouveses fondamentaux : des produits rares préparés avec éclat, sans tricherie, avec une modernité quiséduit sans choquer. De l’incomparable show du homard à la presse d’argent, spectaculaire etexquis une fois dans l’assiette, au crabe royal de la mer des Glaces en passant par le caviard’Aquitaine, on ne peut qu’applaudir le choix de notre confrère gastronomique. Pascal, il a toutd’un grand ! Le Pressoir d’Argent - 5, cours de l’Intendance, à Bordeaux. Tél. 05 57 30 43 04

À Bordeaux

Laurence Doisy, gérante et Jan Schwittalla, Chef.

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Livres

Une sélection de livres sur le vin et la gastronomie. Pour apprendre, pour découvrir, à feuilleter ou à dévorer.

Rubrique réalisée en partenariat avec l’Athenaeum à Beaune - www.athenaeumfr.com

Au fil des pages

Le cœur de Bordeaux, crus classés de Graves James Lawther, éditions de la Martinière, 45 €Si la préface est de Hugh Johnson et le texte d’introduction de Michel Bettane, le fonddu texte est de James Lawther, journaliste britannique Master Of Wine, installé àBordeaux et qui connaît le vignoble sur le bout des doigts. Ce beau livre superbementillustré (photos d’Alain Benoit) présente l’histoire et les spécificités des 16 crus classésde Graves, vignobles situés aux portes sud de l’agglomération bordelaise dont lesnoms résonnent forcément aux oreilles de l’amateur : Haut-Brion, Haut-Bailly,domaine de Chevalier, Pape Clément, Smith Haut Lafitte, Latour-Martillac, etc. Cet ouvrage ne pas révolutionner le genre mais pour chaque château il apporte desinformations (histoire récente et ancienne, propriétaires, encépagement, terroirs, styledes vins…) qui permettent au final d’avoir une vision globale assez précise de ces crusclassés de Graves. Précisons que la recette d’un grand chef accompagne le descriptifde chaque château.

Guide du Bordeaux Oz Clarke, éditions Gallimard, 29 €Le livre n’est pas tout nouveau, mais n’en constitue pas moins un ouvrage intéressantsur le Bordelais écrit par l’un des plus acerbes et des plus drôles critiques britanniquessur le vin. Après avoir dressé, en introduction, un tableau assez complet du vignoble(cépages, vinification, lieux et paysages, économie, tourisme viticole…), Oz Clarkerentre dans le détail des régions viticoles, appellation par appellation et surtout châ-teau par château. Si tous les grands noms du vignoble sont bien sûr décrits par ledétail et occupent la plus large partie de l’ouvrage, les “petits” ne sont pas oubliéspour autant, avec de larges commentaires sur les crus bourgeois mais, aussi sur lesvignobles de côtes, ou encore sur les bordeaux de l’Entre-Deux-Mers.

L’âme du vin chante dans les bouteilles éditions d’Art, 32 €Ce livre est fait le catalogue d’une exposition à ne pas manquer qui se tient au muséed’Aquitaine, à Bordeaux, jusqu’au 20 octobre prochain ; le musée a conçu et réalisél’exposition avec l’apport de plus de quarante collections publiques et privées, fran-çaises et étrangères. On y trouve : “mille et un contenants du vin : amphores, ton-neaux, bouteilles, carafes, pichets, flacons, gourdes… qui racontent l’histoire deshommes et du vin, de la façon dont on le conserve, dont on le transporte et dont on leboit. De l’antiquité à nos jours, dans les lieux de culte ou à la taverne, à table ou mêmeen marchant (…)”. Le tout étant magnifiquement illustré et traduit dans la langue deShakespeare.

Guerre et Paix dans le vignoble Jean-Pierre de la Roque et Corinne Tissier, éditions Solar, 22 €Ecrit par un grand reporter au magazine Challenges et une journaliste économiquedans le domaine du luxe, ce livre a l’ambition de nous livrer : “Les secrets de douzedynasties du vin” qui concentrent être leurs mains quelques-uns des vignobles lesplus prestigieux d’Europe. On apprend rien de vraiment nouveau, mais c’est écritavec beaucoup de simplicité et de clarté, sans recherche du scandale à tout prix, il fautle noter, et permet de faire le point sur quelques dynasties turbulentes et affairestumultueuses qui ont agité le monde du vin : les rapports parfois difficiles entre lesRothschild, ou entre les familles de Villaine et Leroy au domaine de la Romanée-Conti,la galaxie Lurton… Au final 12 histoires pour comprendre l’histoire de ces grandesfamilles et savoir comment elles ont su conserver et valoriser un patrimoine aujour-d’hui considérable.

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