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francis poulenc | mélodies Les anges musiciens... sophie karthäuser eugene asti, piano

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  • francis poulenc | mlodiesLes anges musiciens... sophie karthuser eugene asti, piano

  • FRANZLISZT

    DeuxpomesdeLouisAragon FP 122 1 | 1. C. 246 2 | 2. Ftes galantes 057

    3 | Bleuet FP 102 (Guillaume Apollinaire) 251

    4 | VoyageParisFP 107 n4 (Guillaume Apollinaire) - n4 de Banalits 056

    5 | Montparnasse FP 127 no.1 (Guillaume Apollinaire) - n1 de Deux mlodies de Guillaume Apollinaire 302

    6 | Htel FP 107 no.2 (Guillaume Apollinaire) - n2 de Banalits 159

    TroispomesdeLouiseLalanneFP 57 7 | 1. Le prsent (Marie Laurencin) 051 8 | 2. Chanson (Guillaume Apollinaire) 040 9 | 3. Hier (Marie Laurencin) 147

    10 | CedouxpetitvisageFP 99 (Paul luard) 141

    11 | MaindomineparlecurFP 135 (Paul luard) 119

    TeljourtellenuitFP 86 (Paul luard) 12 | 1. Bonne journe 22013 | 2. Une ruine coquille vide 15414 | 3. Le front comme un drapeau perdu 10215 | 4. Une roulotte couverte en tuiles 05916 | 5. A toutes brides 03717 | 6. Une herbe pauvre 12218 | 7. Je nai envie que de taimer 05319 | 8. Figure de force brlante et farouche 12020 | 9. Nous avons fait la nuit 25721 | Vocalise-tude FP 44 312

    FRANCIS POULENC (1899-1963)Les anges musiciens... Fianaillespourrire FP 101 (Louise de Vilmorin) 22 | 1. La Dame dAndr 13223 | 2. Dans lherbe 21424 | 3. Il vole 14525 | 4. Mon cadavre est doux comme un gant 23826 | 5. Violon 20127 | 6. Fleurs 228

    28 | Fancy FP 174 (William Shakespeare) 136

    Lacourtepaille FP 178 (Maurice Carme) 29 | 1. Le sommeil 20230 | 2. Quelle aventure ! 10231 | 3. La reine de cur 13432 | 4. Ba, Be, Bi, Bo, Bu 03133 | 5. Les anges musiciens 12734 | 6. Le carafon 10635 | 7. Lune dAvril 226

    DeuxchansonspourYvonnePrintemps 36 | sa guitare FP 79 (Pierre de Ronsard) 23837 | Les chemins de lamour FP 106 (Jean Anouilh) 331

    sophie karthuser, soprano eugene asti, piano

  • 3 franais

    Il est habituel de situer la naissance de la mlodie franaise au moment o Berlioz compose le recueil des Nuits dt. Se dmarquant de la romance, ce genre se fonde sur un rapport plus troit du chant et de la posie, tout en confiant au piano une tche plus ambitieuse que le seul accompagnement, ou soutien, de la ligne mlodique. Aprs Faur et Debussy, cest incontestablement Poulenc qui, quantitativement et qualitativement, se libre de la production courante et ralise un des plus admirables corpus de mlodies peut-tre mme le point daboutissement et de dcadence du genre, dans le sens o personne ne saura aprs lui se lapproprier et le rgnrer au point den faire une ligne directrice de toute sa production. N en 1899, mort en 1963, Poulenc hrite de lart du xixe sicle quil parvient renouveler lintrieur du langage tonal, notamment en sinspirant de potes contemporains (Apollinaire, luard, Aragon, Louise de Vilmorin). Cest dans la prosodie, les images, les atmosphres propres chaque texte, quil puise son inspiration, mais aussi en coutant la voix des potes qui, souvent, ont t ses amis. Le timbre et le dbit du pote-lecteur est aux yeux du compositeur une clef essentielle pour pntrer le mystre dune uvre. Complment indispensable de cette coute de lautre, lcho intime que produisent un mot, un vers, une impression animent la pense du musicien. Reliant lexprience singulire du pote ses propres souvenirs personnels, Poulenc parvient crer une aura expressive unique dans toute la production mlodique de son temps. Compos en 1939, Fianaillespour rire est pens comme un cycle fminin, sorte de pendant au cycle masculin Tel jour telle nuit. Poulenc entend dans les mots de Vilmorin une impertinence sensible, un dlicat mlange de libertinage et de gourmandise, de lgret et de gravit. Le ton souvent doux, parfois apparemment anodin, ne doit pas faire oublier larrire-plan motionnel et souvent tragique : la mort est l et a dj projet dans le pass les tres chers (n2) et mme le narrateur (n4).LaCourtePaille (1960) est un vritable cycle en miniature, conu pour que Denise Duval, linterprte-muse de Poulenc, le chante son petit garon. Parfaitement laise pour retrouver lesprit denfance, Poulenc alterne le farfelu et le potique tout en crant une forte unit par quelques rminiscences dune pice une autre. Rve dun retour au pays perdu, la dernire mlodie clt la boucle de ce temps retrouv. Comment faites-vous pour agrandir jusquaux toiles les intentions simplement suggres par les vers ? smerveille Maurice Carme.Le 30 novembre 1940, le public parisien dcouvre la nouvelle comdie de Jean Anouilh, Locadia, avec une musique de scne de Poulenc qui comprend notamment une valse interprte par Yvonne Printemps, Les Chemins de lamour, vritable chanson sentimentale, vritable tube.Datant de 1943, les DeuxpomesdeLouisAragon runissent deux affects contrasts typiques de lunivers de Poulenc. Ftes galantes renoue avec lunivers du Nogent de son enfance, travers de figures grotesques. Cest un film faisant se succder toute allure des scnes invraisemblables observes durant lOccupation.Les Trois pomes de Louise Lalanne de 1931 sont en fait dApollinaire (n2) et de Marie Laurencin (n1 et n3). Dclaration vhmente et finalement dsespre, le n1 emprunte son criture pianistique au Finale de la Sonate op.35 de Chopin. Poulenc

    transcende le style de la chanson avec le n2, qui tient de la gait hystrique, et de la romance avec le n3, qui ennoblit lexpression sentimentale fleur de peau.Compose en 1946, Main domine par le cur fait dfiler les images dluard sur un flux continu de doubles croches. Plutt que de sachever sur un sentiment ngatif, lenvol et la disparition des images apportent une forme dapaisement que Poulenc traduit par une belle claircie en do majeur.Ce doux petit visage (1939) est ddi la mmoire de la grande amie de Poulenc, Raymonde Linossier, dcde en 1930. Tendresse et rsignation saccomplissent dans le dernier vers dluard, o sexprime de faon contenue toute la puissance nostalgique de la musique de Poulenc : Rien que cette jeunesse qui fuit devant la vie.Achev en 1937, le cycle Teljourtellenuit marque le sommet de la production mlodique de Poulenc, par sa construction et la force lyrique quluard lui a permis dexprimer en musique, mais aussi par la cration dune continuit musicale dans le morcellement potique et lincroyable vigueur des scnes contrastes, toutes vivifies par des souvenirs personnels du compositeur : apaisement et ractivation du pass (n1), rve nocturne (n2), angoisse (n3), vision dune ralit sinistre (n4), mouvement des dsirs (n5), dpouillement et fragilit (n6), lan de lamour qui sidentifie au monde (n7), rvolte face au corps aim inatteignable (n8), merveillement devant ltre aim et lintimit renouvele (n9). Le postlude accorde la musique linstant de prolongement et de dpassement des mots.Tire du Marchand de Venise de Shakespeare, Fancy (1959) a la grce de lanodin et du joli.Bleuet tient de la prire. Compose en 1939, la mlodie russit la combinaison dlicate de lhumilit et de la gravit. La douceur dautrefois y rejoint le trouble face au spectacle dune vie courte. Nous touchons de plus prs, je crois, crit Poulenc, cet instant mystrieux o, laissant sa dpouille au vestiaire, lme senvole dans linconnu aprs un long regard jet sur la douceur dautrefois. La rare Vocalise (1927) fait partie du Rpertoire moderne de vocalises-tudes publi chez Leduc en 1929 par Amde-Louis Hettic, professeur de chant au Conservatoire de Paris. Le recueil Banalits date de 1940. Le titre est programmatique dune esthtique qui parvient une irradiation potique du quotidien. Voyage Paris (n4) clbre en une valse bien marque et des vers dlicieusement stupides la ville aime autant par Apollinaire que par Poulenc. Htel (n2) superpose de superbes harmonies un chant flegmatique et parvient rendre une forme de voluptueuse dsinvolture.Tir des Deux Mlodies de Guillaume Apollinaire de 1945, Montparnasse, qui semble couler dune seule veine, est le fruit de quatre annes de maturation. Elle prsente un autre visage de Paris lyrique et grave. Porte par la douceur mlancolique qui caractrise une grande partie de la production de Poulenc, elle sachve trs inhabituellement par une vocalise tale sur le mot aventure, figure des penses qui se dispersent et dune nonchalance nostalgique.

    HERV LACOMBE

  • 4 english

    It is customary to date the birth of the French mlodie from the moment Berlioz composed the collection Nuits dt. Distancing itself from the romance, the new genre was founded on a closer relationship between vocal line and poem, while giving the piano a more ambitious task than merely accompanying, or supporting, the melodic line. After Faur and Debussy, it was unquestionably Poulenc who, in both quantitative and qualitative terms, rose above run-of-the-mill productions and created one of the most admirable corpuses of mlodies perhaps even the culmination of the genre and the moment it reached its decadence, in the sense that no composer after him was to prove capable of appropriating and regenerating it to the point where it became a driving force for his or her entire output. Born in 1899 and living until 1963, Poulenc inherited the art of the nineteenth century, which he succeeded in renewing while remaining within the bounds of tonal language, setting mostly contemporary poets (Apollinaire, luard, Aragon, Louise de Vilmorin). He drew his inspiration from the prosody, the images, the atmosphere specific to each text, but also from listening attentively to the voices of the poets, who were often his friends. The timbre and rhythm of the poet reading his or her own works was, in the composers view, an essential key to penetrating the mystery of their creations. As the indispensable complement of this process of listening, the intimate echo produced by a word, a line of verse, an impression stimulated the musicians ideas. Associating the specific experience of the poet with his own personal memories, Poulenc created an expressive aura unique in the song output of his time. Composed in 1939, Fianaillespourrire is conceived as a feminine cycle, as it were a counterpart to the masculine cycle Tel jour telle nuit. Poulenc hears in the words of Louise de Vilmorin a sensitive impertinence, a delicate mixture of licentiousness and avidity, of lightness and gravity. The often gentle, sometimes apparently trivial tone must not be allowed to conceal the underlying emotional and often tragic mood: death is present here, and has already thrust loved ones (no.2) and even the narrator (no.4) into the past.LaCourtePaille (1960) is a true cycle in miniature, intended for Denise Duval, Poulencs favourite interpreter and muse, to sing to her small son. Perfectly at home in this reversion to the spirit of childhood, Poulenc alternates between the zany and the poetic while creating a powerful unity by introducing reminiscences from one piece to another. A dream of returning to the land of lost content, the final mlodie brings us full circle in this piece of time regained. How do you manage to amplify until they reach the stars the intentions merely suggested by the poems? asked a wondering Maurice Carme.On 30 November 1940, the Parisian public was introduced to Locadia, a new comedy by Jean Anouilh with incidental music by Poulenc, featuring notably a waltz performed by Yvonne Printemps, Les Chemins de lamour, a genuine chanson sentimentale and a genuine hit song.The Deux pomes de Louis Aragon of 1943 yoke together two contrasting affects, a device typical of Poulencs imaginative universe. Ftes galantes recalls his childhood surroundings in Nogent-sur-Marne, full of grotesque figures. It is like a film showing at top speed a succession of unlikely scenes observed during the Occupation.The TroispomesdeLouiseLalanne of 1931 are in fact by Apollinaire (no. 2) and Marie Laurencin (nos.1 and 3). The first song, a vehement and finally despairing declaration,

    borrows its piano textures from the Finale of Chopins Sonata op.35. Poulenc transcends the style of the chanson in no.2, which has a touch of hysterical gaiety, and that of the romance in no.3, which ennobles heart-on-the-sleeve sentimental expression.Composed in 1946, Main domine par le cur reels off luards images over a continuous flow of semiquavers. Rather than ending on a negative sentiment, the soaring and disappearance of the successive images brings a form of calm that Poulenc conveys through the emergence of a concluding section in the brightness of C major.Ce doux petit visage (1939) is dedicated to the memory of the composers close friend Raymonde Linossier, who had died in 1930. Tenderness and resignation are attained in luards last line, which expresses with restraint all the nostalgic power of Poulencs music: Rien que cette jeunesse qui fuit devant la vie (Nothing but this youth that flees before life).Completed in 1937, the cycle Teljourtellenuit marks the peak of Poulencs output of songs, for its structure and the lyrical power that luard enabled him to express in music, but also for its creation of a musical continuity amid the poetic fragmentation and for the incredible vigour of the contrasting scenes, all of them enlivened by the composers personal memories: calm and reactivation of the past (no.1), nocturnal dream (no.2), anguish (no.3), vision of a sinister reality (no.4), fluctuating desires (no.5), bareness and fragility (no.6), the lan of love that identifies itself with the world (no.7), revolt when confronted with the unattainable body of the loved one (no.8), wonder at the beloved and renewed intimacy (no.9). The postlude allows the music to express the moment when the words are prolonged and surpassed.A setting of words from Shakespeares Merchant of Venice, Fancy (1959) possesses the grace of innocuous prettiness.Bleuet has an element of prayer in it. Composed in 1939, this mlodie achieves the tricky combination of humility and gravity. The sweetness of former days merges with disquiet at the sight of a life cut short. Here, I believe, wrote Poulenc, we come very close to that mysterious instant when, leaving its mortal remains in the vestiary, the soul takes flight into the unknown after a long backward look at the sweetness of former days. The rarely sung Vocalise (1927) comes from the Rpertoire moderne de vocalises-tudes published by Leduc in 1929 and edited by Amde-Louis Hettich, a professor of singing at the Paris Conservatoire. The set of Banalits dates from 1940. The title is programmatic of an aesthetic that achieves poetic irradiation of the everyday. Voyage Paris (no.4) celebrates in an unabashed waltz and deliciously idiotic verse the city that Apollinaire loved as deeply as Poulenc. Htel (no.2) superimposes superb harmonies on a phlegmatic vocal line and succeeds in conveying a form of voluptuous nonchalance.The second of the Deux mlodies de Guillaume Apollinaire of 1945, Montparnasse, which seems to flow in a single uninterrupted stream, was in fact the fruit of four years of maturation. It presents a different face of Paris, lyrical and serious. Underpinned by the gentle melancholy that characterises a large part of Poulencs oeuvre, it ends in very unusual fashion with an extended vocalise on the word aventure, representing both thoughts vanishing into thin air and a certain carefree nostalgia.

    Herv LacombeTranslation: Charles Johnston

  • 5 deutsch

    E s besteht Einigkeit darber, dass der Zyklus Les Nuits dt von Berlioz als der Beginn der franzsischen Liedkunst anzusehen ist. Im Unterschied zur Romance und in bewusster Abgrenzung von ihr verlangt die Gattung der Mlodie ein engeres Verhltnis von Gesang und Dichtung und weist dem Klavier sehr viel anspruchsvollere Aufgaben zu als die, lediglich Begleitung oder Akkordsttze der Melodielinie zu sein. Nach Faur und Debussy war es zweifellos Poulenc, der sich quantitativ und qualitativ aus der Menge der Liedschaffenden heraushob und ein hchst eindrucksvolles Korpus der Gattung Mlodie schuf vielleicht hchste Vollendung und Niedergang der Gattung insofern, als nach ihm kein Komponist mehr in der Lage war, sie sich in einer Weise zu eigen zu machen und zu erneuern, dass sie zur Richtschnur seines gesamten Schaffens wurde. Poulenc, 1899 geboren und 1963 gestorben, setzte die Kunst des 19. Jahrhunderts fort und erneuerte sie innerhalb der tonalen Harmonik. Als Textvorlage dienten ihm in erster Linie Werke zeitgenssischer Dichter (Apollinaire, luard, Aragon, Louise de Vilmorin). Grundlage seiner musikalischen Erfindung war die Prosodie, die Bildersprache, die Stimmung jedes einzelnen Textes, aber es war fr ihn ebenso inspirierend, die Dichter, mit denen er hufig befreundet war, sprechen zu hren. Seiner Ansicht nach ist der Klang der Stimme und der Tonfall des Dichters beim Vortragen seiner Werke ein wesentlicher Faktor, um das Geheimnis eines Werkes zu ergrnden, und auch das, was sich beim Zuhren zwangslufig ergibt, nmlich die seelische Resonanz, die ein Wort, ein Vers, ein Eindruck hervorruft, regt das Denken des Musikers an. Indem er das persnliche Erleben des Dichters mit seinen eigenen Erinnerungen verknpfte, schuf Poulenc eine Atmosphre der Ausdrucksgestaltung, die einzigartig war im Liedschaffen seiner Zeit.Das 1939 komponierte Fianailles pour rire ist als ein weiblicher Zyklus gedacht, gewissermaen das Gegenstck zu seinem mnnlichen Zyklus Tel jour telle nuit. Poulenc hrt aus den Versen Vilmorins eine starke Ungereimtheit heraus, eine ungute Mischung aus Zgellosigkeit und Gier, aus Leichtfertigkeit und Starrsinn. Der oft liebenswrdige, stellenweise scheinbar harmlose Ton kann nicht ber den hochemotionalen und teilweise tragischen Hintergrund hinwegtuschen: der Tod ist gegenwrtig, und er hat bereits die geliebten Menschen der Vergangenheit berantwortet (Nr.2) und sogar den Icherzhler selbst (Nr.4). LaCourtePaille (1960) ist ein regelrechter Zyklus im Kleinen; Poulenc hat ihn fr seine Lieblingsinterpretin Denise Duval geschrieben, damit sie etwas hatte, das sie ihrem kleinen Sohn vorsingen konnte. Poulenc, der sich mhelos in kindliches Empfinden einzufhlen vermochte, schreibt Drolliges und Poetisches im Wechsel und schafft durch wiederkehrende Reminiszenzen in den einzelnen Stcken groe zyklische Geschlossenheit. Mit dem letzten Lied, dem Traum von der Rckkehr in die verlorene Heimat, schliet sich der Kreis dieser Reise in die Vergangenheit. Wie machen Sie das, dass die in den Versen nur angedeuteten Intentionen so himmelhoch vergrert werden?, fragte bewundernd Maurice Carme. Am 30. November 1940 begeisterte sich das Pariser Publikum fr die neue Komdie Locadia von Jean Anouilh, zu der Poulenc die Bhnenmusik geschrieben hatte, u.a. einen von Yvonne Printemps gesungenen Walzer, Les Chemins de lamour, einen echten Schlager, einen echten Hit.

    In den DeuxpomesdeLouisAragon von 1943 kommen zwei kontrastierende Affekte zusammen, die typisch sind fr die Klangwelt Poulencs. Ftes galantes lsst die Welt seiner Kindheit in Nogent lebendig werden, durch die groteske Gestalten irrlichtern. Es ist ein Film, der in schneller Folge unglaubliche Szenen abspult, wie sie whrend der Besatzungszeit vorkamen.Die TroispomesdeLouiseLalanne von 1931 sind in Wirklichkeit von Apollinaire (Nr.2) und Marie Laurencin (Nr.1 und Nr.3). In der Nr.1, einer feurigen und zuletzt verzweifelten Liebeserklrung, ist der Klavierstil dem Finale der Sonate op.35 von Chopin nachempfunden. Die Nr.2, die einen Unterton hysterischer Frhlichkeit hat, schreibt Poulenc in einem knstlerisch berhhten Chansonstil, die Nr.3 in einem verfeinerten Romanzenstil, der den von Sentimentalitt triefenden Ausdruck veredelt. Das 1946 komponierte Main domine par le cur lsst die Bilder Eluards auf einem gleichmigen Strom von Sechzehnteln vorberziehen. Es endet nicht etwa mit einem negativen Gefhl, wenn die Bilder enteilen und verschwinden, vielmehr stellt sich ein friedvoller Zustand ein, den Poulenc durch eine hbsche Aufhellung nach C-Dur zum Ausdruck bringt.Ce doux petit visage (1939) ist dem Andenken der Herzensfreundin Poulencs geweiht, der 1930 verstorbenen Raymonde Linossier. Zrtlichkeit und Resignation gelangen im letzten Vers von Eluard zu hchster Intensitt, in der beherrscht und zurckhaltend die ganze Ausdrucksfhigkeit der Musik Poulencs wirksam wird: Nichts als diese Jugend, die vor dem Leben flieht.Der 1937 vollendete Zyklus Tel jour telle nuit ist der Hhepunkt des poulencschen Liedschaffens, was den Formbau angeht und den kraftvollen Lyrismus, den er den Versen Eluards in seiner Vertonung abgewinnt, aber auch was die musikalische Geschlossenheit betrifft, die er trotz der Sprunghaftigkeit der Dichtung herzustellen vermag, und die ungeheure Vitalitt der kontrastierenden Szenen, in die belebend persnliche Erinnerungen des Komponisten einflieen: Auflebenlassen der Vergangenheit und Ausshnung mit ihr (Nr.1), nchtlicher Traum (Nr.2), Angst (Nr.3), Blick auf eine trostlose Wirklichkeit (Nr.4), getrieben von den Begierden (Nr.5), Schlichtheit und Zartheit (Nr.6), berschwang der Liebe, die die ganze Welt umarmen mchte (Nr.7), Auflehnung dagegen, die geliebte Person zu sehen und nicht berhren zu drfen (Nr.8), Entzcken ber die geliebte Person und die wiedergewonnene Innigkeit (Nr.9). Das Nachspiel lsst der Musik noch einen Augenblick Zeit, die Verse zu vertiefen und ber sie hinauszuweisen. Fancy (1959) aus Shakespeares Kaufmann von Venedig hat den Reiz des Harmlos-Netten. Bleuel hat Zge eines Gebets. In diesem 1939 komponierten Lied gelingt die schwierige Verknpfung von Demut und feierlichem Ernst. Die einstige se Ruhe muss darin der Verstrtheit darber weichen, mit ansehen zu mssen, wie ein Leben pltzlich und gewaltsam endet. Ich glaube, schreibt Poulenc, wir kommen dem geheimnisvollen Augenblick nher, in dem die Seele ihre sterbliche Hlle an der Garderobe abgibt und nach einem langen Blick auf die einstige se Ruhe in unbekannte Gefilde entschwindet. Die kuriose Vocalise (1927) ist Teil des Repertoire moderne de vocalises-tudes, das Amde-Louis Hettic, Professor fr Gesang am Pariser Conservatoire, 1929 bei Leduc herausgebracht hat. Der Zyklus Banalits ist von

  • 6 deutsch

    1940. Der Titel ist Programm, und er steht fr eine sthetik, die das Alltgliche in ein poetisches Licht zu rcken vermag. Voyage Paris (Nr.4) setzt der Stadt, die Apollinaire genauso liebte wie Poulenc, mit einem berdeutlichen Walzerrhythmus und herrlich unsinnigen Versen ein liebevolles Denkmal. Htel (Nr.2) staffiert einen phlegmatischen Gesang mit den herrlichsten Harmonien aus und vermag so eine Stimmung sinnlicher Gemchlichkeit zu erzeugen.

    Montparnasse aus den Deux Mlodies de Guillaume Apollinaire von 1945 wirkt so, als sei es einem einzigen schpferischen Einfall entsprungen, tatschlich ist es aber in vier langen Jahren harter Arbeit gereift. Es zeigt ein anderes Gesicht von Paris lyrisch und ernst. Dieses Lied, das getragen ist von der melancholischen Sanftheit, die fr einen Groteil des poulencschen Schaffens kennzeichnend ist, endet hchst ungewhnlich mit einer stehenden Vocalise auf aventure, Ausdruck der sich auflsenden Gedanken und einer wehmtigen Gelassenheit.

    Herv Lacombebersetzung Heidi Fritz

  • 7 textes chants sung texts

    DeuxpomesdeLouisAragonExtraits des recueils Les Yeux dElsa 1942 (C.), Les Nuits, 1941 (Ftes galantes)Ddicace Papoum [Marcel Royer] (1), Jean de Polignac (2)Dates de composition : septembre-octobre 1943. - Cration : Paris, Salle Gaveau, le 8 dcembre 1943, par Pierre Bernac (baryton) et le compositeur (piano)

    1 | C.

    Jai travers les ponts de C1

    Cest l que tout a commenc

    Une chanson des temps passsParle dun chevalier bless

    Dune rose sur la chausseEt dun corsage dlac

    Du chteau dun duc insensEt des cygnes dans les fosss

    De la prairie o vient danserUne ternelle fiance

    Et jai bu comme un lait glacLe long lai des gloires fausses

    La Loire emporte mes pensesAvec les voitures verses

    Et les armes dsamorcesEt les larmes mal effaces

    ma France, ma delaisseJai travers les ponts de C.

    2 | FtesGalantes

    On voit des marquis sur des bicyclettesOn voit des marlous en cheval juponOn voit des morveux avec des voilettesOn voit des pompiers brler des pompons

    On voit des mots jets la voirieOn voit des mots levs au pavoisOn voit les pieds des enfants de MarieOn voit le dos des diseuses voix

    On voit des voitur gazogneOn voit aussi des voitur brasOn voit des lascars que les longs nez gnentOn voit des coons de dix-huit carats

    1 Les Ponts-de-C, commune situe prs dAngers, a souvent t un thtre de batailles en France. En 1940, Aragon y avait assist des scnes de panique, des milliers de personnes fuyant lavance allemande. Le calembour du titre de ce pome fait aussi rfrence la virtuosit des rimes en c. (CJ)

    TwoPoemsbyLouisAragonTaken from the collections Les Yeux dElsa, 1942 (C.), Les Nuits, 1941 (Ftes galantes)Dedicated to Papoum [Marcel Royer] (1), Jean de Polignac (2)Date of composition: September-October 1943.First performance: Paris, Salle Gaveau, 8 December 1943, by Pierre Bernac (baritone) and the composer (piano)

    C.

    I have crossed the bridges of C1

    That is where it all began

    A song of olden timesTells of a wounded knight

    Of a rose on the highwayAnd an unlaced bodice

    Of the castle of a demented dukeAnd swans in the moats

    Of the meadow where comes dancingAn eternal betrothed

    And I have drunk in like chilled milkThe long lay of false glories

    The Loire carries my thoughts awayWith the overturned cars

    And the disabled weaponsAnd the ill-dried tears

    O my France, O my forsaken oneI have crossed the bridges of C.

    FtesGalantes

    You see marquises on bicyclesYou see pimps inside pantomime horses You see brats with veilsYou see firemen burning their pompons

    You see words thrown on the rubbish heapYou see words placed on a pedestal You see the feet of orphan children You see the backs of cabaret singers

    You see cars running on gazogeneYou see handcarts tooYou see crafty rogues bothered by long nosesYou see top-class cretins

    1 Les Ponts-de-C, near Angers, has frequently been a battlefield zone in France. In 1940 Aragon witnessed scenes of panic there as thousands of people fled the German advance. The punning title also refers to the poems virtuoso use of rhymes for c. (Translators note)

  • 8 textes chants sung texts

    On voit ici ce que lon voit ailleursOn voit des demoiselles dvoyesOn voit des voyous, On voit des voyeursOn voit sous les ponts passer les noys

    On voit chaumer les marchands de chaussuresOn voit mourir dennui les mireurs dufsOn voit pricliter les valeurs sresEt fuir la vie la six quat deux.

    3 | BleuetPome de Guillaume Apollinaire, extrait du recueil posthume Il y a (1925).Ddicace Andr Bonnlie. - Date de composition : octobre 1939 - Cration : inconnue

    Jeune homme De vingt ansQui as vu des choses si affreuses,Que penses-tu des hommes de ton enfance ?

    Tu connais la bravoure et la ruse,

    Tu as vu la mort en face plus de cent foisTu ne sais pas ce que cest que la vie.

    Transmets ton intrpidit ceux qui viendront Aprs toi.

    Jeune hommeTu es joyeux ta mmoire est ensanglanteTon me est rouge aussiDe joieTu as absorb la vie de ceux qui sont morts prs de toi

    Tu as de la dcision.Il est 17 heuresEt tu sauraisMourir,Sinon mieux que tes ansDu moins plus pieusementCar tu connais mieux la mort que la vie douceur dautrefoisLenteur immmoriale

    4 | VoyageParis(Banalits, n4)Pome de Guillaume Apollinaire extrait des Pomes retrouvs. - Ddicace Paul luard. - Date de composition : octobre 1940 - Cration : Paris, Salle Gaveau, le 14 dcembre 1940, par Pierre Bernac (baryton) et le compositeur (piano)

    Ah ! la charmante choseQuitter un pays morose Pour Paris Paris joli Quun jour

    You see here what you see elsewhereYou see young ladies led astrayYou see hoodlums, you see peeping tomsYou see drowned corpses floating under bridges

    You see shoe merchants out of workYou see egg candlers dying of boredomYou see securities collapsingAnd life racing away any old how.

    Bleuet2

    Poem by Guillaume Apollinaire, from the posthumous collection Il y a (1925). Dedicated to Andr Bonnlie. - Date of composition: October 1939. - First performance: unknown

    Young manOf twentyWho have seen such dreadful things,What do you think of the men of your childhood?

    You are familiar with bravery and cunning,

    You have looked death in the face more than a hundred timesYou do not know what life is.

    Pass on your fearlessnessTo those who will comeAfter you.

    Young manYou are joyful your memory is bloodiedYour soul too is redWith joyYou have absorbed the life of those who have died beside you

    You have determination.It is 1700 hoursAnd you would know howTo die,If not better than your eldersAt least more piouslyFor you know death better than lifeO sweetness of former daysImmemorial slowness

    JourneytoParis(Banalits, no.4)Poem by Guillaume Apollinaire from Pomes retrouvs. - Dedicated to Paul luard. Date of composition: October 1940. - First performance: Paris, Salle Gaveau, 14 December 1940, by Pierre Bernac (baritone) and the composer (piano)

    Ah, what a delightTo leave a dreary landscape For Paris Lovely Paris

    2 The song addresses a young soldier in the First World War, a bleu (after the colour of the French uniform) in contemporary slang. Bleuet, which also means cornflower, is an affectionate diminutive. (Translators note)

  • 9 textes chants sung texts

    Dut crer lAmourAh ! la charmante choseQuitter un pays morose Pour Paris

    5 | MontparnassePome de Guillaume Apollinaire. - Ddicace Pierre Souvtchinsky. - Dates de composition : 1941-1945 - Cration : Paris, Salle Gaveau, le 27 avril 1945, par Pierre Bernac (baryton) et le compositeur (piano)Source : Deux mlodies de Guillaume Apollinaire (n1)

    porte de lhtel avec deux plantes vertesVertes que jamaisNe porteront de fleursO sont mes fruitsO me plant-je ? porte de lhtel un ange est devant toiDistribuant des prospectusOn na jamais si bien dfendu la vertuDonnez-moi pour toujours une chambre la semaineAnge barbu vous tes en ralit Un pote lyrique dAllemagneQui voulez connatre ParisVous connaissez de son pavCes raies sur lesquelles il ne faut pas que lon marcheEt vous rvez Daller passer votre Dimanche GarchesIl fait un peu lourd et vos cheveux sont longs bon petit pote un peu bte et trop blondVos yeux ressemblent tant ces deux grands ballonsQui sen vont dans lair pur [ laventure.

    6 | Htel(Banalits, n2)Pome de Guillaume Apollinaire. - Ddicace Marthe Bosredon. - Date de composition : octobre 1940. - Cration : Paris, Salle Gaveau, le 14 dcembre 1940, par Pierre Bernac (baryton) et le compositeur (piano)

    Ma chambre a la forme dune cageLe soleil passe son bras par la fentre Mais moi qui veux fumer pour faire des mirages Jallume au feu du jour ma cigaretteJe ne veux pas travailler je veux fumer.

    TroispomesdeLouiseLalanneLes pomes sont en ralit de Marie Laurencin (Le prsent et Hier) et de Guillaume Apollinaire (Chanson). - Ddicace la comtesse Jean de Polignac. Date de composition : fvrier 1931.Cration : Paris, Salle Chopin, le 19 juin 1931, par Suzanne Peignot (soprano) et le compositeur (piano)

    7 | 1.Leprsent

    Si tu veux je te donneraiMon matin, mon matin gaiAvec tous mes clairs cheveux Que tu aimes; Mes yeux verts Et dors Si tu veux

    That once upon a timeMust have been created by LoveAh, what a delightTo leave a dreary landscape For Paris

    MontparnassePoem by Guillaume Apollinaire. - Dedicated to Pierre Souvtchinsky. - Date of composition: 1941-45. - First performance: Paris, Salle Gaveau, 27 April 1945, by Pierre Bernac (baritone) and the composer (piano)Source: Deux mlodies de Guillaume Apollinaire (no.1)

    O hotel door with two green plantsGreen which will neverBear any flowersWhere are my fruits? Where do I plant myself?O hotel door an angel is before youDistributing leafletsVirtue has never been so well defendedGive me for ever a room at a weekly rate Bearded angel you are reallyA lyric poet from GermanyWho wants to know ParisYou know on its paving-stonesThose cracks one must not step onAnd you dreamOf going to spend your Sundays in GarchesThe day is rather sultry and your hair is longO good little poet, somewhat stupid and too blond,Your eyes are so like those two big balloonsWhich float away in the pure airQuite aimlessly.

    Hotel(Banalits, no.2)Poem by Guillaume Apollinaire. - Dedicated to Marthe Bosredon. Date of composition: October 1940. - First performance: Paris, Salle Gaveau, 14 December 1940, by Pierre Bernac (baritone) and the composer (piano)

    My room is shaped like a cageThe sun stretches its arm through the windowBut I who want to smoke to make mirages I light my cigarette on the flame of dayI dont want to work I want to smoke.

    ThreePoemsofLouiseLalanneThe poems are actually by Marie Laurencin (Le Prsent and Hier) and Guillaume Apollinaire (Chanson). - Dedicated to Comtesse Jean de Polignac. - Date of composition: February 1931. - First performance: Paris, Salle Chopin, 19 June 1931, by Suzanne Peignot (soprano) and the composer (piano)

    1.ThePresent

    If you like I will give youMy morning, my cheerful morningWith all my light-coloured hair That you love; My eyes green And golden

  • 10 textes chants sung texts

    Je te donnerai tout le bruit Qui se fait Quand le matin sveille Au soleil Et leau qui coule Dans la fontaine Tout auprs !

    Et puis encore le soir qui viendra viteLe soir de mon me triste pleurerEt mes mains toutes petitesAvec mon cur quil faudra prs du tienGarder.

    8 | 2.Chanson

    Les myrtilles sont pour la dameQui nest pas lLa marjolaine est pour mon meTralala !

    Le chvrefeuille est pour la belleIrrsolue.Quand cueillerons-nous les airellesLanturlu.

    Mais laissons pousser sur la tombe, folle ! fou !Le romarin en touffes sombresLatou.

    9 | 3.Hier

    Hier, cest ce chapeau fanQue jai longtemps tran.Hier, cest une pauvre robeQui nest plus la mode.

    Hier, ctait le beau couventSi vide maintenantEt la rose mlancoliqueDes cours de jeunes filles.

    Hier, cest mon cur mal donnUne autre, une autre anne !Hier nest plus, ce soir, quune ombrePrs de moi dans ma chambre.

    If you likeI will give you all the sound That is heard When the morning awakens To the sun And the water that flows In the fountain Nearby!

    And also the evening that will soon comeThe evening of my soul sad enough To weepAnd my tiny little handsWith my heart that close to yours you mustKeep.

    2.Song

    Myrtles are for the ladyWho is not hereMarjoram is for my soulTra-la-la!

    Honeysuckle is for the beautyWho cant make up her mind.When will we gather the bilberriesLan-tur-lu.

    But let us plant on the tomb,O madwoman! O madman!Rosemary in dark tuftsLa-i-tou.

    3.Yesterday

    Yesterday is that faded hatIve trailed around so long.Yesterday is a shabby dressThat isnt fashionable any more.

    Yesterday was the lovely conventSo empty nowAnd the rose-tinted melancholy Of the girls school.

    Yesterday was my heart ill-advisedly bestowedAnother, another year!Yesterday is, this evening, no more than a shadowBeside me in my bedroom.

  • 11 textes chants sung texts

    10 | CedouxpetitvisagePome de Paul luard, extrait de Cours naturel (1938). - Ddicace : la mmoire de Raymonde Linossier. - Date de composition : avril 1939. - Cration : fvrier 1941 (lieu inconnu), par Pierre Bernac (baryton) et le compositeur (piano)

    Rien que ce doux petit visageRien que ce doux petit oiseauSur la jete lointaine o les enfants faiblissent la sortie de lhiverQuand les nuages commencent brlerComme toujoursQuand lair frais se coloreRien que cette jeunesse qui fuit devant la vie

    11 | MaindomineparlecurPome de Paul luard, extrait du recueil Posie et vrit 1942 (1942).Ddicace Marie-Blanche [de Polignac]. - Date de composition : aot 1946 - Cration : inconnue

    Main domine par le curCur domin par le lionLion domin par loiseau

    Loiseau quefface un nuage.Le lion que le dsert griseLe cur que la mort habiteLa main referme en vain

    Aucun secours tout mchappeJe vois ce qui disparatJe comprends que je nai rienEt je mimagine peine

    Entre les murs une absencePuis lexil dans les tnbresLes yeux purs la tte inerte.

    TeljourtellenuitCycle de 9 mlodies sur des textes de Paul luard. Ddicace des mlodies individuelles : 1. Pablo Picasso 2. Freddy [Frdrique Lebedeff ] 3. Nush [Nusch luard] 4. Valentine Hugo 5/6. Marie-Blanche [de Polignac] 7. Denise Bourdet 8. Pierre Bernac 9. Yvonne GouvernDates de composition : novembre 1936-janvier 1937. - Cration : Paris, Salle Gaveau, le 3 fvrier 1937, par Pierre Bernac (baryton) et le compositeur (piano)

    12 | 1.Bonnejournejai revu qui je noublie pasQui je noublierai jamaisEt des femmes fugaces dont les yeuxMe faisaient une haie dhonneurElles senvelopprent dans leurs sourires

    Bonne journe jai vu mes amis sans soucisLes hommes ne pesaient pas lourdUn qui passaitSon ombre change en sourisFuyait dans le ruisseau

    ThisSweetLittleFacePoem by Paul luard, from Cours naturel (1938). - Dedication: To the memory of Raymonde Linossier. - Date of composition: April 1939. - First performance: February 1941 (place unknown), by Pierre Bernac (baritone) and the composer (piano)

    Nothing but this sweet little faceNothing but this sweet little birdOn the distant jetty where the children grow fainterAt the end of winterWhen the clouds begin to blazeAs alwaysWhen the cold air takes on colourNothing but this youth that flees from life

    HandruledbytheheartPoem by Paul luard, from the collection Posie et vrit 1942 (1942). - Dedicated to Marie-Blanche [de Polignac]. - Date of composition: August 1946. - First performance: unknown

    Hand ruled by the heartHeart ruled by the lionLion ruled by the bird

    The bird that a cloud obliteratesThe lion that the desert intoxicatesThe heart that death inhabitsThe hand closed in vain

    No relief everything escapes meI see what disappearsI realise that I have nothingAnd I can hardly imagine myself

    Between the walls an absenceThen exile into darkness The eyes pure the head inert.

    AsthedaysothenightCycle of nine songs on texts by Paul luard. Dedications of the individual songs: 1. Pablo Picasso 2. Freddy [Frdrique Lebedeff ] 3. Nush [Nusch luard] 4. Valentine Hugo 5/6. Marie-Blanche [de Polignac] 7. Denise Bourdet 8. Pierre Bernac 9. Yvonne GouvernDate of composition: November 1936-January 1937. - First performance: Paris, Salle Gaveau, 3 February 1937, by Pierre Bernac (baritone) and the composer (piano)

    1.AgooddayI have seen again whom I do not forgetWhom I will never forgetAnd fleeting women whose eyesFormed a guard of honour for meThey wrapped themselves in their smiles

    A good day I have seen my friends without a careThe men carried little weightOne who went byHis shadow transformed into a mouseWas fleeing in the gutter

  • 12 textes chants sung texts

    Jai vu le ciel trs grandLe beau regard des gens privs de toutPlage distante o personne naborde

    Bonne journe journe qui commenaNoire sous les arbres verts [mlancoliqueMais qui soudain trempe dauroreMentra dans le cur par surprise.

    13 | 2.UneruinecoquillevidePleure dans son tablierLes enfants qui jouent autour delleFont moins de bruit que des mouches

    La ruine sen va ttonsChercher ses vaches dans un prJai vu le jour je vois celaSans en avoir honte

    Il est minuit comme une flcheDans un cur la porteDes foltres lueurs nocturnesQui contredisent le sommeil.

    14 | 3.LefrontcommeundrapeauperduJe te trane quand je suis seulDans des rues froidesDes chambres noiresEn criant misre.

    Je ne veux pas les lcherTes mains claires et compliquesNes dans le miroir clos des miennes

    Tout le reste est parfaitTout le reste est encore plus inutileQue la vie

    Creuse la terre sous ton ombre

    Une nappe deau prs des seinsO se noyerComme une pierre.

    15 | 4.UneroulottecouverteentuilesLe cheval mort un enfant matrePensant le front bleu de haine deux seins sabattant sur luiComme deux poings

    Ce mlodrame nous arracheLa raison du cur.

    I have seen the immense sky The fine gaze of people deprived of everythingA distant shore where no one lands

    A good day a day that began with melancholy Black beneath the green treesBut which suddenly drenched in dawnEntered my heart unawares.

    2.AruinanemptyshellWeeps into its apronThe children who play around itMake less noise than flies

    The ruin goes off feeling its wayTo look for its cows in a meadowI saw the day I see thatWithout feeling ashamed

    It is midnight like an arrowIn a heart within rangeOf the playful nocturnal glimmersThat gainsay sleep.

    3.MyforeheadlikealostflagI drag you with me when I am aloneThrough cold streetsDark roomsCrying destitution.

    I do not want to let them goYour clear and complicated handsBorn in the enclosed mirror of my own

    All the rest is perfectAll the rest is even more uselessThan life

    Dig the earth underneath your shadow

    A sheet of water near the breasts In which to drownLike a stone.

    4.AgypsycaravanroofedwithtilesThe horse dead a child masterThinking his forehead blue with hateOf two breasts raining down on himLike two fists

    This melodrama wrenches Reason from our hearts.

  • 13 textes chants sung texts

    16 | 5.toutesbrides toi dont le fantmePiaffe la nuit sur un violonViens rgner dans les bois

    Les verges de louraganCherchent leur chemin par chez toiTu nes pas de cellesDont on invente des dsirsViens boire un baiser par iciCde au feu qui te dsespre.

    17 | 6.UneherbepauvreSauvageApparut dans la neigeCtait la santMa bouche fut merveilleDu got dair pur quelle avaitElle tait fane.

    18 | 7.JenaienviequedetaimerUn orage emplit la valleUn poisson la rivire

    Je tai faite la taille de ma solitudeLe monde entier pour se cacherDes jours des nuits pour se comprendre

    Pour ne plus rien voir dans tes yeuxQue ce que je pense de toiEt dun monde ton image

    Et des jours et des nuits rgls par tes paupires.

    19 | 8.FiguredeforcebrlanteetfaroucheCheveux noirs o lor coule vers le sudAux nuits corrompuesOr englouti toile impureDans un lit jamais partag

    Aux veines des tempesComme aux bouts des seinsLa vie se refuseLes yeux nul ne peut les creverBoire leurs clats ni leurs larmesLe sang au-dessus deux triomphe pour lui seul

    Intraitable dmesureInutileCette sant btit une prison.

    5.Ridingfulltiltyou whose ghostPrances at night on a violinCome and reign in the woods

    The whips of the stormSeek their path by way of youYou are not one of those women Whose desires one inventsCome and drink a kiss over hereYield to the fire that drives you to despair.

    6.AmeagrebladeofgrassWildAppeared in the snowIt was healthMy mouth was filled with wonderBy the taste of pure air it possessedIt was withered.

    7.IwantonlytoloveyouA storm fills the valleyA fish the river

    I have moulded you to fit my solitudeThe whole world to hide inDays nights to understand each otherTo see nothing more in your eyesBut what I think of youAnd of a world in your likeness

    And of days and nights ruled by your eyelids.

    8.ImageofburningwildstrengthBlack hair in which gold flows towards the southTo corrupt nightsGold engulfed impure starIn a bed never shared

    To the veins of the templesAs to the tips of the breastsLife refuses to yieldNone can gouge out the eyesDrink their radiance nor their tearsThe blood above them triumphs for itself alone

    Intractable immoderateUselessThis health builds a prison.

  • 14 textes chants sung texts

    9.Wehavemadenight3 I hold your hand I lie awakeI sustain you with all my strengthI carve on a rock the star of your strengthDeep furrows where the goodness of your body will germinateI repeat to myself your hidden voice your public voice

    I laugh once more at the haughty womanWhom you treat like a beggarAt the fools you respect the simple people in whom you immerse yourself

    And in my head which gently reaches agreement with yours with the night I wonder at the stranger you becomeA stranger resembling you resembling all I loveWhich is ever new.

    Light-HeartedBetrothalCycle of six songs on poems of Louise de Vilmorin, taken from the collection Fianailles pour rire (Paris, 1939). Dedications of the individual songs: 1. Marie-Blanche [de Polignac] 2. Freddy [Frdrique Lebedeff ] 3. Suzanne Peignot 4. Ninon Vallin 5. Denise Bourdet 6. Solange dAyenDate of composition: September-October 1939. First performance: Paris, Salle Gaveau, 21 May 1942, by Genevive Touraine (soprano) and the composer (piano)

    1.AndrsLadyFriend

    Andr does not know the ladyWhom he takes by the hand today.Has she a heart for the futureAnd for the evening has she a soul?

    Coming back from a country danceDid she set off in a loose-fitting dressTo seek in the haystacks the ringOf a chance betrothal?

    Was she afraid, when night fell,Watched by the ghosts of yesterday,In her garden when winter Entered along the broad avenue?

    He loved her for her complexionFor her Sunday good humour.Will she grow pale in the white pagesOf his album of better days?

    2.IntheGrass

    I cannot say any moreNor do any more for him.He died naturallyHe died his natural deathOutside

    3 We have switched off the light. (Translators note)

    20 | 9.Nousavonsfaitlanuit je tiens ta main je veilleJe te soutiens de toutes mes forcesJe grave sur un roc ltoile de tes forcesSillons profonds o la bont de ton corps germeraJe me rpte ta voix cache ta voix publique

    Je ris encore de lorgueilleuseQue tu traites comme une mendianteDes fous que tu respectes des simples o tu te baignes

    Et dans ma tte qui se met doucement daccord avec la tienne avec la nuitJe mmerveille de linconnue que tu deviensUne inconnue semblable toi semblable tout ce que jaimeQui est toujours nouveau.

    FianaillespourrireCycle de 6 mlodies sur des pomes de Louise de Vilmorin, extraits du recueil Fianailles pour rire (Paris, 1939). - Ddicace des mlodies individuelles : 1. Marie-Blanche [de Polignac] 2. Freddy [Frdrique Lebedeff ] 3. Suzanne Peignot 4. Ninon Vallin 5. Denise Bourdet 6. Solange dAyenDates de composition : septembre-octobre 1939. - Cration : Paris, Salle Gaveau, le 21 mai 1942, par Genevive Touraine (soprano) et le compositeur (piano)

    22 | 1.LaDamedAndr

    Andr ne connat pas la dameQuil prend aujourdhui par la main.A-t-elle un cur lendemainsEt pour le soir a-t-elle une me ?

    Au retour dun bal campagnardSen allait-elle en robe vagueChercher dans les meules la bagueDes fianailles du hasard ?

    A-t-elle eu peur, la nuit venue,Guette par les ombres dhier,Dans son jardin lorsque lhiverEntrait par la grande avenue ?

    Il la aime pour sa couleurPour sa bonne humeur de Dimanche.Plira-t-elle aux feuilles blanchesDe son album des temps meilleurs ?

    23 | 2.Danslherbe

    Je ne peux plus rien direNi rien faire pour lui.Il est mort de sa belleIl est mort de sa mort belleDehors

  • 15 textes chants sung texts

    Sous larbre de la LoiEn plein silenceEn plein paysageDans lherbe.

    Il est mort inaperuEn criant son passageEn appelant, en mappelantMais comme jtais loin de luiEt que sa voix ne portait plusIl est mort seul dans les boisSous son arbre denfanceEt je ne peux plus rien direNi rien faire pour lui.

    24 | 3.Ilvole

    En allant se coucher le soleilSe reflte au vernis de ma table :Cest le fromage rond de la fableAu bec de mes ciseaux de vermeil.Mais o est le corbeau ? Il vole.

    Je voudrais coudre mais un aimantAttire lui toutes mes aiguilles.Sur la place les joueurs de quillesDe belle en belle passent le temps.Mais o est mon amant ? Il vole.

    Cest un voleur que jai pour amant,Le corbeau vole et mon amant vole,Voleur de cur manque sa paroleEt voleur de fromage est absent.Mais o est le bonheur ? Il vole.

    Je pleure sous le saule pleureurJe mle mes larmes ses feuillesJe pleure car je veux quon me veuilleEt je ne plais pas mon voleur.Mais o donc est lamour ? Il vole.

    Trouvez la rime ma draisonEt par les routes du paysageRamenez-moi mon amant volageQui prend les curs et perd ma raison.Je veux que mon voleur me vole.

    25 | 4.Moncadavreestdouxcommeungant

    Mon cadavre est doux comme un gantDoux comme un gant de peau glaceEt mes prunelles effacesFont de mes yeux des cailloux blancs.

    Beneath the tree of JusticeIn deep silenceIn the open countrysideIn the grass.

    He died unnoticedCrying out in his passingCalling, calling meBut as I was far from himAnd his voice no longer carriedHe died alone in the woodsUnder the tree of his childhoodAnd I cannot say any moreNor do any more for him.

    3.Heflies/Hesteals4

    As the sun setsIt is reflected in the polish of my table:It is the round cheese of the fableIn the beak of my silver scissors.But where is the crow? He flies.

    I would like to sew but a magnetAttracts all my needles.On the square the skittle playersWhile away the time with one game after another.But where is my lover? He steals.

    I have a stealer for a lover,The crow flies and my lover steals,The stealer of hearts breaks his wordAnd the stealer of cheese is absent.But where is happiness? It flies.

    I weep under the weeping willowI mingle my tears with its leavesI weep for I want to be wantedAnd I do not attract my stealer.But where is love? It flies.

    Find the rhyme in my unreasonAnd by the country roadsBring me back my flighty loverWho takes hearts and takes my reason away.I want my stealer to steal me.

    4.Mycorpseissoftasaglove

    My corpse is soft as a gloveSoft as a glove of glac kidAnd my vanished pupilsMake my eyes into white pebbles.

    4 The verb voler means both to fly and to steal the whole poem plays on this double meaning in a manner that defies translation. Every time readers encounter one verb or the other in this poem, they may assume both are implied! (Translators note)

  • 16 textes chants sung texts

    Deux cailloux blancs dans mon visageDans le silence deux muetsOmbrs encore dun secretEt lourds du poids mort des images.

    Mes doigts tant de fois garsSont joints en attitude sainteAppuys au creux de mes plaintesAu nud de mon cur arrt.

    Et mes deux pieds sont des montagnes,Les deux derniers monts que jai vus la minute o jai perduLa course que les annes gagnent.

    Mon souvenir est ressemblant,Enfants emportez-le bien vite,Allez, allez, ma vie est dite.Mon cadavre est doux comme un gant.

    26 | 5.Violon

    Couple amoureux aux accents mconnusLe violon et son joueur me plaisent.Ah ! jaime ces gmissements tendusSur la corde des malaises.

    Aux accords sur les cordes des pendus lheure o les Lois se taisentLe cur en forme de fraiseSoffre lamour comme un fruit inconnu.

    27 | 6.Fleurs

    Fleurs promises, fleurs tenues dans tes bras,Fleurs sorties des parenthses dun pas,Qui tapportait ces fleurs lhiverSaupoudres du sable des mers ?

    Sables de tes baisers, fleurs des amours fanesLes beaux yeux sont de cendre et dans la chemineUn cur enrubann de plaintesBrle avec ses images saintes.

    Two white pebbles in my faceIn the silence two mutesStill darkened by a secretAnd heavy with the dead weight of what they have seen.

    My fingers that so often went astrayAre joined in a saintly poseResting on the hollow of my plaintsAt the centre of my stilled heart.

    And my two feet are the mountains,The last two hills I sawAt the moment when I lostThe race that the years win.

    Your memory of me is accurate,Children, bear it away quickly,Go, go, my life is over.My corpse is soft as a glove.

    5.Violin

    A pair of lovers with misjudged sounds,The violin and its player please me.Ah, I love those wailings stretched outOn the string of uneasiness.

    At the chords on the cords of hanged menAt the hours when Laws fall silentThe heart shaped like a strawberryGives itself to love like an unknown fruit.

    6.Flowers

    Flowers promised, flowers held in your arms,Flowers sprung from the parentheses of a step,Who brought you these flowers in winterSprinkled with sand from the sea?

    Sand of your kisses, flowers of faded loveThe beautiful eyes are ashes and in the fireplaceA heart beribboned with lamentsBurns with its sacred images.

  • 17 textes chants sung texts

    28 | FancyText from Shakespeares Merchant of Venice (III, 2). - Commissioned by Marion Harewood for the anthology Classical Songs for Children (ed. Marion Lascelles, Countess of Harewood, and Ronald Duncan, London, 1962). - Dedicated to Miles and Flora, the two children in Benjamin Brittens opera The Turn of the Screw. - Date of composition: August 1959. - First performance: unknown

    Tell me where is fancy bred, Or in the heart, or in the head?How begot, how nourished?Reply, reply, reply.

    It is engenderd in the eyesWith gazing fed; and fancy diesIn the cradle where it lies.Let us all ring fancys knell:Ill begin it, - ding, dong, bell.

    (traduction : Franois-Victor Hugo)

    LaCourtePailleCycle de 7 mlodies sur des pomes de Maurice Carme, extraits des recueils La cage aux grillons et Le voleur dtincelles. - Ddicace Denise Duval pour son fils Richard Schilling. - Dates de composition : juillet-aot 1960. - Cration : Festival de Royaumont, 1961, par Colette Herzog (soprano) et Jacques Fvrier

    29 | 1.Lesommeil

    Le sommeil est en voyage,Mon Dieu ! o est-il parti ?Jai beau bercer mon petit ;Il pleure dans son lit-cage,Il pleure depuis midi.

    O le sommeil a-t-il misSon sable et ses rves sages ?Jai beau bercer mon petit ;Il se tourne tout en nageIl sanglote dans son lit.

    Ah ! reviens, reviens, sommeil,Sur ton beau cheval de course !Dans le ciel noir, la Grande OurseA enterr le soleilEt allum ses abeilles.

    Si lenfant ne dort pas bien,Il ne dira pas bonjour,Il ne dira rien demain ses doigts, au lait, au pain,Qui laccueillent dans le jour.

    30 | 2.Quelleaventure!

    Une puce, dans sa voiture,Tirait un petit lphantEn regardant les devantures

    FancyExtrait du Marchand de Venise de Shakespeare (III, 2). - Commande de Marion Harewood pour son projet danthologie Classical Songs for Children (sous la direction de M. Harewood et de R. Duncan, Londres, 1962). - Ddicace Miles et Flora, les deux enfants de lopra The Turn of the Screw de Benjamin Britten. Date de composition : aot 1959 - Cration : inconnue

    Dis-moi o sige lamour : Dans le cur, ou dans la tte ? Comment nat-il et se nourrit-il ? Rponds, rponds.

    Il est engendr dans les yeux, Se nourrit de regards, et meurt Dans le berceau o il repose. Sonnons tous le glas de lamour. Jentonne. Ding, dong, vole !

    (traduction : Franois-Victor Hugo)

    TheShortStrawCycle of seven songs on poems of Maurice Carme, taken from the collections La Cage aux grillons and Le Voleur dtincelles. Dedicated to Denise Duval for her son Richard Schilling. - Date of composition: July-August 1960. - First performance: Royaumont Festival, 1961, by Colette Herzog (soprano) and Jacques Fvrier (piano)

    1.Sleep

    Sleep is on his travels,Goodness, where has he gone?Though I keep rocking my little one,Hes crying in his cot,Hes been crying since midday.

    Where has Sleep putHis sand and his pleasant dreams?Though I keep rocking my little one,He writhes about in a sweat,He sobs in his bed.

    Ah, come back, come back, Sleep,On your fine steed!In the dark sky, the Great BearHas buried the sunAnd lit up his bees.

    If the child doesnt sleep well,He wont say hello,He will say nothing tomorrowTo his fingers, to the milk, to the breadThat greet him in the morning.

    2.Whatato-do!

    A flea, in his carriage,Was drawing along a little elephantWhile looking at the shop windows

  • 18 textes chants sung texts

    O scintillaient les diamants.Mon Dieu ! mon Dieu ! quelle aventure !Qui va me croire, sil mentend ?

    Llphanteau, dun air absent,Suait un pot de confiture.Mais la puce nen avait cure,Elle tirait en souriant.Mon Dieu ! mon Dieu ! que cela dureEt je vais me croire dment !

    Soudain, le long dune clture,La puce fondit dans le ventEt je vis le jeune lphantSe sauver en fendant les murs.Mon Dieu ! mon Dieu ! la chose est sre,Mais comment le dire maman ?

    31 | 3.Lareinedecur

    Mollement accoude ses vitres de lune,La reine vous salueDune fleur damandier.

    Cest la reine de cur.Elle peut, sil lui plat,Vous mener en secretVers dtranges demeures

    O il nest plus de portes,De salles ni de toursEt o les jeunes mortesViennent parler damour.

    La reine vous salue ;Htez-vous de la suivreDans son chteau de givreAux doux vitraux de lune.

    32 | 4.Ba,Be,Bi,Bo,Bu

    Ba, be, bi, bo, bu, b !Le chat a mis ses bottes,Il va de porte en porteJouer, danser, chanter.

    Pou, chou, genou, hibou.Tu dois apprendre lire, compter, crire,Lui crie-t-on de partout.

    Where diamonds sparkled.Oh my! Oh my! What a to-do!Who will believe me if they hear me?

    The baby elephant, looking distracted,Was licking a pot of jam.But the flea took no notice,And kept drawing him along with a smile.Oh my! Oh my! If it carries on like thisIm going to think Ive gone mad!

    Suddenly, as they went by a fence,The flea vanished into thin airAnd I saw the young elephantEscaping by breaking down the walls.Oh my! Oh my! Theres no doubt about it,But how will I tell Mummy?

    3.TheQueenofHearts

    Gently leaning on her elbowsAt her moon windows,The Queen waves to youWith an almond blossom.

    She is the Queen of Hearts.She can, if she wants,Lead you secretlyTo strange dwelling places

    Where there are no doors,Or rooms, or towers,And where dead girlsCome to speak of love.

    The Queen waves to you;Hasten after herInto her frosty castleWith its smooth moon windows.

    4.Ba,Be,Bi,Bo,Bu5

    Ba, be, bi, bo, bu, b!The cat has put on his boots,He goes from door to doorPlaying, dancing, singing.

    Pou, chou, genou, hibou.You must learn to read,To count, to write,They shout at him on all sides.

    5 The title is a mnemonic used by primary schoolchildren in France to memorise vowel sounds, while line 5 gives a list of nouns that form their plural with x. (Translators note)

  • 19 textes chants sung texts

    Mais rikketikketau,Le chat de sesclafferEn rentrant au chteau :Il est le Chat bott !...

    33 | 5.Lesangesmusiciens

    Sur les fils de la pluie,Les anges du jeudiJouent longtemps de la harpe.

    Et sous leurs doigts, MozartTinte, dlicieux,En gouttes de joie bleue

    Car cest toujours MozartQue reprennent sans finLes anges musiciens

    Qui, au long du jeudi,Font chanter sur la harpeLa douceur de la pluie.

    34 | 6.Lecarafon

    Pourquoi, se plaignait la carafe,Naurais-je pas un carafon ?Au zoo, madame la girafeNa-t-elle pas un girafon ?

    Un sorcier, qui passait par l, cheval sur un phonographe,Enregistra la belle voixDe soprano de la carafe

    Et la fit entendre Merlin.Fort bien, dit celui-ci, fort bien !Il frappa trois fois dans les mains

    Et la dame de la maisonSe demande encore pourquoiElle trouva, ce matin-l,Un joli petit carafon

    Blotti tout contre la carafeAinsi quau zoo, le girafonPose son cou fragile et longSur le flanc clair de la girafe.

    But rikketikketau,The cat bursts out laughingWhen he gets back to the castle:Its Puss in Boots!

    5.TheAngelMusicians

    On threads of rain,Thursdays angels Play the harp for a long time.

    And under their fingers, MozartTinkles delightfullyIn drops of blue joy.

    For it is always MozartThat is ceaselessly playedBy the angel musicians,

    Who, all Thursday long,Make their harps singThe softness of the rain.

    6.TheBabyCarafe

    Why, complained the carafe,Shouldnt I have a baby carafe?At the zoo, hasnt Mrs GiraffeGot a baby giraffe?

    A magician who was passing by,Riding on a phonograph,Recorded the fine soprano voiceOf the carafe

    And played it to Merlin.Splendid, said the latter, splendid!He clapped his hands three times

    And the lady of the houseIs still wondering why,That morning, she foundA pretty little carafe

    Snuggled up against the carafe,Just as, at the zoo, the baby giraffePlaces his long fragile neckOn the pale flank of the giraffe.

  • 20 textes chants sung texts

    35 | 7.LunedAvril

    Lune,Belle lune, lune dAvril,Faites-moi voir en mon dormantLe pcher au cur de safran,Le poisson qui rit du grsil,Loiseau qui, lointain comme un cor,Doucement rveille les mortsEt surtout, surtout le paysO il fait joie, o il fait clair,O, soleilleux de primevres,On a bris tous les fusils.Belle lune, lune dAvril, Lune.

    36 | saguitareExtrait de la musique de scne (FP 78) compose pour Margot, pice en 2 actes ddouard Bourdet. - Pome de Pierre de Ronsard. - Ddicace Yvonne Printemps. - Date de composition : septembre 1935. Cration : Paris, Thtre Marigny, 26 novembre 1935, par Yvonne Printemps

    Ma guitare, je te chante,Par qui seule je dois, Je dois, je romps, jenchanteLes amours que je reois.

    Au son de ton harmonieJe rafrachis ma chaleur,Ma chaleur, flamme infinie,Naissante dun beau malheur.

    37 | LescheminsdelamourValse chante extraite de la musique de scne pour la pice Locadia de Jean Anouilh. - Pome de Jean Anouilh. - Ddicace Yvonne Printemps. - Date de composition : octobre 1940. - Cration : Paris, Thtre de la Michodire, 3 novembre 1940, par Yvonne Printemps

    Les chemins qui vont la merOnt gard de notre passageDes fleurs effeuillesEt lcho sous leurs arbresDe nos deux rires clairs.

    Hlas, des jours de bonheurRadieuses joies envolesJe vais sans retrouverTraces dans mon cur.

    Chemins de mon amourJe vous cherche toujoursChemins perdus vous ntes plusEt vos chos sont sourds.Chemins du dsespoirChemins du souvenirChemins du premier jourDivins chemins damour.

    7.AprilMoon

    Moon, Lovely Moon, April Moon,Show me, as I asleep,The peach tree with the saffron heart,The fish that laughs at the hail,The bird that, from the distance like a horn,Gently awakens the dead,And above all, above all, the landWhere there is joy, where there is light,Where, sunny with primroses,All the guns have been smashed.Lovely Moon, April Moon,Moon.

    ToHisGuitarTaken from the incidental music (FP 78) composed for Margot, play in two acts by douard Bourdet. Poem by Pierre de Ronsard. - Dedicated to Yvonne Printemps. - Date of composition: September 1935. First performance: Paris, Thtre Marigny, 26 November 1935, by Yvonne Printemps

    My guitar, I sing of you,Through whom alone I deceive, I deceive, I break off, I enchantThe loves I receive.

    At the sound of your harmonyI rekindle my ardour,My ardour, that unquenchable flame,Born of a beautiful misfortune.

    ThePathsofLoveWaltz song from the incidental music for Jean Anouilhs play Locadia. - Poem by Jean Anouilh. - Dedicated to Yvonne Printemps. - Date of composition: October 1940. - First performance: Paris, Thtre de la Michodire, 3 November 1940, by Yvonne Printemps

    The paths that lead to the seaHave retained from our passingFlowers stripped of their petals And the echo beneath their trees Of our bright laughter.

    Alas, of those days of happiness, Of the radiant joys now fled,I can find No trace in my heart.

    Paths of my loveI seek you stillLost paths, you are no more,And your echoes are mute.Paths of despairPaths of remembrancePaths of our first dayDivine paths of love.

  • 21 textes chants sung texts

    Si je dois loublier un jourLa vie effaant toute choseJe veux dans mon curQuun souvenir reposePlus fort que lautre amour.Le souvenir du cheminO tremblante et toute perdueUn jour jai senti sur moiBrler tes mains.

    Chemins de mon amourJe vous cherche toujoursChemins perdus vous ntes plusEt vos chos sont sourds.Chemins du dsespoirChemins du souvenirChemins du premier jourDivins chemins damour.

    If I must forget one day,Since life erases all things,I want my heart To preserve one memory Stronger than other loves.The memory of the pathWhere, trembling and frantic,One day I felt on me Your burning hands.

    Paths of my loveI seek you stillLost paths, you are no more,And your echoes are mute.Paths of despairPaths of remembrancePaths of our first dayDivine paths of love.

    Translations: Charles Johnston

  • 22 biography

  • 23 biography

    Forme auprs de Noelle Barker la Guildhall School of Music and Drama de Londres, la soprano belge SophieKarthuser est actuellement trs demande sur les plus grandes scnes internationales, surtout en tant quinterprte de Mozart. Elle chantait sa premire Pamina (La Flte enchante) sous la direction de Ren Jacobs et sa premire Susanna (Les Noces de Figaro) sous celle de William Christie. Parmi ses autres rles mozartiens, citons Tamiri (Il re pastore), Sandrina et Serpetta (La finta giardiniera), Ilia (Idomeneo) et Zerlina (Don Giovanni). Elle entretient une relation particulirement troite avec le Thtre de la Monnaie de Bruxelles ainsi quavec le Theater an der Wien pour ce qui est des opras baroques et classiques. Sophie Karthuser se produit galement avec tous les ensembles importants jouant sur instruments dpoque ainsi quavec de nombreux orchestres symphoniques placs sous la direction de Riccardo Chailly, William Christie, John Eliot Gardiner, Thomas Hengelbrock, Ren Jacobs, Louis Langre, Marc Minkowski, Kent Nagano, Kurt Masur, Christophe Rousset, Marcello Viotti ou Christian Zacharias. Depuis quelle a remport le Prix du public au Concours de chant du Wigmore Hall de Londres, elle poursuit galement une carrire trs remarque dans le domaine du lied et de la mlodie, univers dans lequel elle cultive un partenariat artistique rapproch avec le pianiste amricain Eugene Asti.Sa discographie importante comprend des rcitals succs dairs dopra et de mlodies ainsi que plusieurs intgrales dopra. On peut notamment lentendre dans les enregistrements harmonia mundi de La finta giardiniera de Mozart et des Septem verba a Christo de Pergolse sous la direction de Ren Jacobs. Le prsent disque est son premier rcital pour le label.

    Le pianiste amricain EugeneAsti fait ses tudes au Mannes College of Music de New York ainsi qu la Guildhall School of Music and Drama de Londres, o il enseigne dsormais. Par ailleurs, il donne de nombreuses masterclasses. Trs recherch en tant que pianiste par de grands chanteurs comme Dame Felicity Lott, Sir Willard White ou Sir Thomas Allen, pour nen citer que trois, il est actuellement le partenaire artistique privilgi de la soprano belge Sophie Karthuser. Eugene Asti a enregistr de nombreux disques, notamment pour Hyperion. Le prsent enregistrement est son premier chez harmonia mundi.

  • 24 biography

    The Belgian soprano SophieKarthuser studied with Noelle Barker at the Guildhall School of Music and Drama in London. She is now in great demand in the foremost international venues, especially as a Mozart singer. She sang her first Pamina (Die Zauberflte) under Ren Jacobs and her first Susanna (Le nozze di Figaro) under William Christie. Among the other Mozart parts in her repertoire are Tamiri (Il re pastore), Sandrina and Serpetta (La finta giardiniera), Ilia (Idomeneo), and Zerlina (Don Giovanni). She has especially close relationships with the Thtre de la Monnaie (Brussels) and the Theater an der Wien (Vienna) in Baroque and Classical roles. Sophe Karthuser has also appeared with all the leading period-instrument ensembles and with numerous symphony orchestras under such conductors as Riccardo Chailly, William Christie, John Eliot Gardiner, Thomas Hengelbrock, Ren Jacobs, Louis Langre, Marc Minkowski, Kent Nagano, Kurt Masur, Christophe Rousset, Marcello Viotti, and Christian Zacharias. Since winning the Audience Prize at the Wigmore Hall Song Contest she has developed an acclaimed career as a recitalist, enjoying a particularly close artistic partnership with the American pianist Eugene Asti.Her extensive discography includes successful releases of aria and song recitals and complete operas. She may be heard in the harmonia mundi recordings of Mozarts La finta giardiniera and Pergolesis Septem verba a Christo under the direction of Ren Jacobs. This is her first recital programme for the label.

    The American pianist EugeneAsti studied at the Mannes College of Music in New York and the Guildhall School of Music and Drama in London, where he now teaches. He also gives regular masterclasses. He is much sought after as a pianist with leading singers including Dame Felicity Lott, Sir Willard White, and Sir Thomas Allen, to name only three. Today he enjoys a privileged artistic partnership with the Belgian soprano Sophie Karthuser. Eugene Asti may be heard on many recordings, notably for Hyperion. This is his first appearance on the harmonia mundi label.

  • 25 biography

    Die belgische Sopranistin SophieKarthuser wurde an der Londoner Guildhall School of Music and Drama bei Noelle Barker ausgebildet. Sie ist auf den groen internationalen Bhnen vor allem als Mozart-Sngerin sehr gefragt. Sie hat ihre erste Pamina (Die Zauberflte) unter Ren Jacobs und ihre erste Susanna (Le nozze di Figaro) unter William Christie gesungen. Weitere Mozart-Rollen in ihrem Repertoire sind Tamiri (Il re pastore), Sandrina und Serpetta (La finta giardiniera), Ilia (Idomeneo) und Zerlina (Don Giovanni). Eine besonders enge Beziehung pflegt sie zu der Oper in Brssel La Monnaie sowie zum Theater an der Wien in Rollen des Barock und der Klassik. Daneben arbeitet sie mit allen wichtigen Ensembles auf Originalinstrumenten, vielen Symphonieorchestern und Dirigenten wie Riccardo Chailly, William Christie, John Eliot Gardiner, Thomas Hengelbrock, Ren Jacobs, Louis Langre, Marc Minkowski, Kent Nagano, Kurt Masur, Christophe Rousset, Marcello Viotti und Christian Zacharias zusammen. Seit ihrem Publikumspreis beim Wigmore Hall Song Contest entwickelt sie auch eine viel beachtete Karriere als Lied-Sngerin mit einer besonders engen knstlerischen Beziehung zu dem amerikanischen Pianisten Eugene Asti.Unter ihren zahlreichen Schallplattenaufnahmen sind erfolgreiche Lied-, Arien- und Opernproduktionen, darunter fr harmonia mundi Mozarts La finta giardiniera und Pergolesis Septem verba a Christo unter der Leitung von Ren Jacobs. Die vorliegende Aufnahme ist ihr erstes Lied-Programm fr harmonia mundi.

    Der amerikanische Pianist EugeneAsti studierte am Mannes College of Music, NY, sowie an der Londoner Guildhall School of Music and Drama, wo er heute auch unterrichtet. Daneben gibt er zahlreiche Meisterkurse. Er ist ein gefragter Pianist von fhrenden Lied-Sngern, angefangen von Dame Felicity Lott, Sir Willard White, Sir Thomas Allen und vielen anderen. Er pflegt heute eine privilegierte knstlerische Partnerschaft mit der belgischen Sopranistin Sophie Karthuser. Er ist auf zahlreichen Schallplatteneinspielungen, unter anderem fr Hyperion, zu hren. Die vorliegende Aufnahme ist seine erste fr harmonia mundi.

  • harmonia mundi s.a., Mas de Vert, F-13200 Arles H 2014

    Enregistrement juin 2013, Siemens-Villa (Herrenhaus Correns), BerlinDirection artistique et montage : Martin SauerPrise de son : Ren Mller, Teldex Studio Berlin

    Partitions : Editions Salabert (1, 2, 7-10), Durand (3, 12-20, 36), Max Eschig (4-6, 29-35, 37), Rouart, Lerolle et Cie (11, 22-27),

    Alphonse Leduc (21), Boosey & Hawkes (28) harmonia mundi pour lensemble des textes et des traductions

    Photos : Josep Molina Molina Visuals, 2014Maquette Atelier harmonia mundi

    harmoniamundi.com

    HMC 902144

    FRANZ LISZT

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