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La Terre de Bien Au Delà 1

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Enid Blyton La Terre de Bien Au Delà ‘Il n’y a qu’une seule chose à faire’, dit Mr Dédaigneux. Nous devons essayer de trouver notre chemin pour La Terre de Bien Au-Delà. Après tout, si cet Etranger a été capable de venir de ce pays, nous pouvons certainement y aller.’C’est l’histoire d’un groupe d’enfants et d’adultes qui décida de partir de leur maison pour mettre fin à leurs comportements dans la Ville des Confusions, entreprenant un voyage en direction de la très belle et magnifique Terre de Bien Au-Delà.Leur pèlerinage les conduira vers de grands engagements d’endurance, bataillant à travers, Le Bois de la Déception, La maison des Mensonges, et le Château du Géant Cruel, tout aussi bien comme dans d’autres endroits ou ils trouveront la joie, Dans la maison de la Paix et le Chemin de Pierres de la Vérité.Basé d’après le roman: Le Voyage du Pèlerin de John Bunyan, Enid Blyton a su créer un Nouveau classique adapté pour les enfants du monde entier.

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Page 1: Blyton Enid La Terre de Bien Au Delà Jys

La

Terrede

Bien

Au Delà

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Enid BlytonLa

Terre

de

Bien

Au Delà

‘Il n’y a qu’une seule chose à faire’, dit Mr Dédaigneux. Nous devons essayer de trouver notre

chemin pour La Terre de Bien Au-Delà.   Après tout, si cet Etranger a été capable de

venir de ce pays, nous pouvons certainement y aller.’

C’est l’histoire d’un groupe d’enfants et d’adultes qui décida de partir de leur maison pour mettre fin à leurs comportements dans la Ville des Confusions, entreprenant un voyage en direction de la très belle et magnifique Terre de Bien Au-Delà.

Leur pèlerinage les conduira vers de grands engagements d’endurance, bataillant à travers, Le Bois de la Déception, La maison des Mensonges, et le Château du Géant Cruel, tout aussi bien comme dans d’autres endroits ou ils trouveront la joie, Dans la maison de la Paix et le Chemin de Pierres de la Vérité.

Basé d’après le roman: Le Voyage du Pèlerin de John Bunyan, Enid Blyton a su créer un Nouveau classique adapté pour les enfants du monde entier.

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Page 3: Blyton Enid La Terre de Bien Au Delà Jys

La

Terre

de

Bien

Au DelàEnid Blyton

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D’après le roman : Le voyage du Pèlerin.

Illustraté par Mart Kuper

Première publication en grande Bretagne par Methuen en 1942

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Page 4: Blyton Enid La Terre de Bien Au Delà Jys

Introduction

Il y a de nombreuses années, un homme appelé John Bunyan, a écrit les aventures

d’un pèlerin chrétien, dans un livre intitulé : ‘Le Voyage du pèlerin’*. Certains parmi vous ont déjà lu cet ouvrage ou essayé de le lire. Il est écrit dans un langage difficile, et beaucoup d’idées sont difficiles pour les enfants de nos jours, à suivre.

Aujourd’hui dans cet ouvrage, j’ai écrit pour vous une sorte de nouveau Voyage du Pèlerin, dans mes propres mots, et avec mes propres idées différentes. Cela ne peut pas être comparé avec l’ancien ‘voyage du Pèlerin, mais je pense que vous aimeriez bien savoir que c’était ce grand et vieux livre , qui me donna l’idée d’en écrire un complètement nouveau pour vous. J’espère que vous aimerez suivre les aventures très étranges des enfants de la Ville des Confusion, vers la terre de Bien Au-Delà.

Septembre 1942.

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* Ps : Pilgrim’s Progress en langue originale, dont la traduction officielle ne correspond pas au titre de la langue d’origine.

SOMMAIRE

CHAPITRE 1 9La Ville des Confusions.

CHAPITRE 2 15L’Etranger. Le terrible fardeau. Le Commencement d’un long Périple.

CHAPITRE 3 22La Rivière Trouble. Le Fort de la Détermination. Monsieur Craintif est laissée en arrière.

CHAPITRE 4 28Une nuit au Cottage Bonté. Mr Dédaigneux passe un mauvais moment. Md Musardeuse et Mr Doute.

CHAPITRE 5 35Mademoiselle Simple est effrayé par monsieur Doute.Une nuit sur le coté de la colline.Sauvetage de Dick Lecouard et de Gracie Rouspéteuse.

CHAPITRE 6 41La cabane du Guide. Gloutonnerie et Rancœur. Les chiens féroces et Md Criante. Le jeune homme appelé Hardi.

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Madame Amicale.

CHAPITRE 7 49La Forêt de la Tromperie. La Maison des mensonges.Tricheur, Bluffeur, et Parieur.Le marais de la malhonnêtetéMonsieur Droit et les Pierres de Gué de la Vérité.

CHAPITRE 8 58Industrieux et le Mur du Travail Ardu.Les Démons de l’Ennui.Paresseux et sa femme Indolente trompent Gracie Rouspéteuse.Rixe entre Rage, Colère et Impulsif.

CHAPITRE 9 65Le Château du Géant Cruauté.Le Géant et son jeune page, EffrayéLes pauvres prisonniers.Les voyageurs sont forcés de rester une nuit.Anna trouve Miséricorde et Pitié.Les donjons.Fuite à travers le Tunnel du Dégoût et l’Escalade des Marches de Pleurs.La Porte de la Bonté.

CHAPITRE 10 72Capture d’Effrayé.Amusement, Gaîté et Rire sont une bonne compagnie.Les promenades fortunéesEnvie, Jalousie et Rancune se joignent à la compagnie.

CHAPITRE 11 78Le groupe de Soldats.Les trois guerriers, Querelle, Lutte et Malice.

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Dick Lecouard s’enfuie.Vaillant et Audacieux face aux soldats.

CHAPITRE 12 84La Maison de la Paix. Content et son épouse Bonheur.Trois glorieux jours.Les voyageurs se remettent en marche une fois de plus et rencontre Bavard et Commérage, Vantardise et Vantard.La Maison des Non Sens.

CHAPITRE 13 92Le Cottage Jacassement. Flatteur emmène la compagnie dans les Près de la vanitéSens Commun et les Planches de l’Humilité.

CHAPITRE 14 97La tempête aux dessus des Plaines de l’EpuisementLa venue de Consternation et de DésespoirPatience chemine seule.Le Château de la Désolation et les Caves de la Tristesse.Patience trouve Bonne Humeur, Réconfort et Courage.Ils partent sauver les prisonniers.

CHAPITRE 15 106Une nuit plaisante.Précipité et Bousculade en viennent aux mains.Prévoyance, Prudence et Attention.Une ville allègreLa magnifique procession.Lady Extravagance et Lord Extravagant.Lily et Jean quittent la compagnie.Une grande déception.

CHAPITRE 16 114La cité de la Folie et son peuple.

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L’étroit sentier.L’arrière porte de la cité, et le peuple désolé qui l’utilise.Honnêteté part à la recherche de Lily et Jean dans la Cité.

CHAPITRE 17 120Les voyageurs reprennent leurs chemins.L’homme fou appelé Intolérance.La Rivière de la Haine déborde des Rives de la Persécution, et inonde les voyageurs.Ils sont sauvés par Charité sur le radeau de l’Indépendance.

CHAPITRE 18 127Pendant la nuit. Les Marches de l’Impatience et les Dragons de la Fatigue.Timide et Panique et TerreurSommeil et Repos viennent retrouver la compagnie fatiguée.

CHAPITRE 19 133Les trois mots de passe.

Le chemin de La Terre de Bien Au-Delà.

Les deux gardiens du portail.Mr Dédaigneux commet une grave erreuret est laissé en dehors du portail.Les Anges de la Ville du Bonheur.Une terrible désillusion.

CHAPITRE 20 140Pendant la nuit. Les Marches de l’Impatience et les Dragons de la Fatigue.Timide et panique et terreurDormeur et repos viennent retrouver la compagnie fatiguée.

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Chapitre 1

La Ville des Confusions.

Il était une fois, dans la Grande Ville des Confusions trois enfants qui y vivaient.

Un était un garçon appelé Peter, et les deux autres étaient ses sœurs qui s’appelaient Anna et Patience.

La Ville des Confusions était un endroit, grand, bruyant et sale, comportant beaucoup de rues, magasins et places de marché. Les enfants s’y émerveillaient, regardant tout autour d’eux, s’amusant à toutes sortes de jeux dans les rues et dans les parcs, et rentraient seulement chez eux lorsqu’il faisait noir, ou lorsqu’ils avaient faim.

Il y avait des écoles bien sûr, mais les enfants y allaient uniquement lorsqu’ils y pensaient. Leur père et mère les laissaient faire exactement tout ce qu’ils désiraient, tout comme les autres enfants faisaient dans la ville.

- ‘Allons à l’école aujourd’hui, pour une fois !’ Dit un jour, Peter à ses sœurs. C’est la journée des histoires aujourd’hui. C’est Mercredi, n’est-ce pas ?’

- ‘Oh, non, n’allons pas à l’école ! cria Anna. ‘J’ai pensé à une très belle chose que nous pourrions faire. Allons à la Rue Entortillée et là-bas y sonner les cloches, et nous nous enfuirons. Alors les gens viendront aux portes et personne ne sera là !’

- ‘Oh, oui dit Patience dansant tout en tournant. Ce sera très drôle ; Allons-y ! Je ne veux pas aller à l’école.’

- ‘Vous avez l’air vraiment sale’ leur dit leur mère. Vous êtes vous lavé ce matin ? Eh Patience ! Tu dois réellement réparer ce trou sur ta robe’.

Les enfants ne prêtèrent aucune attention. Les enfants effrontément faisaient toujours ainsi dans la Ville des Confusions. Ils grandissaient simplement comme ils le souhaitaient et faisaient ce qu’ils voulaient.

Ils partirent en courant, arrivèrent à la Rue Entortillée et appelèrent d’autres enfants qu’ils connaissaient.

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- ‘John ! Lily ! Nous allons sonner les cloches. Venez avec nous !’

Deux des enfants vinrent vers eux, ricanant.

- C’est là que vit Madame Grincheuse, dit Peter tirant fort la sonnette. Un carillon retentit à travers la grande maison. Peter dévala les escaliers et rejoignit les autres enfants.

- ‘Maintenant, cachez-vous, vous autres !’

La porte s’ouvrit, et une femme grande, mince avec des lunettes sur son nez regarda partout. Elle était étonnée de ne voir personne.

- ‘J’étais pourtant sûre d’avoir entendu la sonnette’, dit-elle à elle même, et referma la porte de nouveau. Les enfants pouffèrent de rire, et Peter remonta les escaliers de la grande maison. Il tira fort sur la corde de la sonnette ; ding, dingue, dong, ding, dingue, dong. Cela pouvait même être entendu des autres même cachés derrière la charrette.

Peter dégringola les escaliers à toute vitesse et s’accroupit derrière la charrette, riant. La porte s’ouvrit, et un visage très en colère regarda. Toujours personne ici! 

- ‘C’est encore ces enfants de nouveau’ ! dit madame fronçant les sourcils. ‘Qu’ils attendent que je les attrape ; Je leur tirerais leurs horribles petites oreilles !’

Elle claqua la porte ; le laitier remontait la rue sifflant. Il avait du beurre et des œufs pour madame Grincheuse, et il tira la corde de la cloche.

Ding, dingue, dong, ding, dingue, dong’ Personne n’arriva pour ouvrir la porte. Les enfants s’étreignirent de joie. Madame Grincheuse pensa que c’était encore un de ces méchants garçons, bien sûr. Le laitier sonna de nouveau et encore de nouveau. La porte s’ouvrit soudainement et Madame Grincheuse apparut presque certaine que la cloche était tirée par les enfants. Elle agrippa avec force le laitier par le cou, et il laissa tomber les œufs et le beurre frappé d’étonnement.

- ‘Maintenant regardez là !’  dit-il, plein de rage. ‘Maintenant regardez là !’ 

- ‘Oh’, dit Madame Grincheuse, regardant le sac d’œufs cassés, et le paquet de beurre répandu sur les marches. ‘Oh, je pensais que vous étiez ces méchants enfants ! Regardez-les la bas ce sont ces ennuyeuses petites pestes !’

La charrette s’était soudainement éloigné au loin et Madame Grincheuse pouvait apercevoir les cinq enfants qui s’étaient cachés derrière. Elle descendit les marches vers leur direction. Mais ils pouvaient courir plus vite qu’elle et ils arrivèrent à l’extrémité de la rue, bien avant qu’elle n’est parcourue la moitié du chemin descendant.

- ‘C’était drôle’ dit Patience, s’arrêtant de refaire son lacet défait. ‘Réellement c’était drôle !’

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- ‘Allons tirer une autre sonnette’ dit Anna ; ‘Je le ferais cette fois ci’ ! Ainsi donc, elle monta les marches d’une autre maison, courant et tira la sonnette. Elle descendit et alla se cacher avec les autres derrière une barrière.

La gouvernante de la maison arriva près de la porte, et regarda avec colère de haut en bas vers la route. - ‘Les enfants deviennent de pire en pire!’ entendirent-ils quand elle claqua la porte.

- ‘Qu’allons nous faire maintenant ? dit Peter. Je commence à avoir terriblement faim.Il y eut un cri de l’autre côté de la rue, et les enfants se retournèrent pour apercevoir

d’autres garçons et filles qu’ils connaissaient

- ‘Hé ! Venez avec nous ! Il y a un verger de fruits par la bas, en bas d’ici !’

- ‘Ouah !’ dirent les cinq, et se précipitèrent tous ensemble pour rejoindre deux grands garçons. C’étaient de mauvais garçons, qui avaient pour habitude de voler dans les magasins et les vergers.

- ‘ Venez avec nous et aidez-nous’, dit Ron et William, les garçons. -‘Regardez cet homme la bas près du verger ? Eh bien ! Nous voudrions que deux d’entre vous nous aident, et nous pourrions avoir autant de fruits que nous le désirons’.

- ‘Mais c’est voler, et le garde champêtre pourrait nous avoir’, dit Patience.

- ‘Pouah ! Ne soit pas une poule mouillée’ ! dit Ron ‘ Maintenant écoutez tous. Lesquels parmi vous sont les meilleurs coureurs ?’.

- ‘Peter et Anna’, dit patience, ‘ils courent aussi rapidement que le vent’.

- ‘ Très bien Peter et Anna, vous devez courir jusqu’en haut du verger et là vous danserez tout en rond, et appellerez de tous les noms d’oiseaux le propriétaire du terrain. Vous devre le mettre si en colère qu’il vous chassera. Dès l’instant qu’il viendra, vous vous servirez de tous les fruits possible et vous vous enfuirez, et nous les partagerons avec vous lorsque vous serez de retour’.

- ‘ Très bien dit Peter. ‘ Mais j’espère que l’on ne se fera pas attraper ! Allons-y !’

Peter et Anna coururent jusqu’en haut du verger. Les autres enfants se cachèrent à l’angle de la rue, regardant et attendant leur opportunité. Peter commença à danser tout en rond essayant d’attirer l’attention du propriétaire du verger.

- ‘Eh, face de cake ! Eh, pied de grue ! Eh, vieux limaçon rampant ! Attrape moi donc, si tu es cap, attrape-moi donc si tu es cap’.

- ‘Vas-t-en mauvais garçon’, dit l’homme, en essayant d’attraper Peter. Mais Peter s’esquiva en dehors du chemin. C’était alors au tour d’Anna.

- ‘Tes pommes sont mauvaises ! Tes poires sont toutes pourries ! Tes fleurs tombent en pièces, tout comme toi scandait’ la grossière petite fille. L’homme courut tout le long du verger après elle.

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- ‘Je ne veux pas avoir d’enfants comme vous me rudoyant comme cela !’ cria-t-il. Peter lui fit en croche en jambe et l’homme trébucha et tomba sur le sol avec bruit. Son visage était pourpre de colère lorsqu’il se leva. - ‘Je vous rosserais, je vous donnerai une raclée à tous les deux pour cela’ ! dit-il.

‘Attrape moi donc, si tu es cap, attrape-moi donc si tu es cap!’ cria Peter rudement tirant la langue. L’homme courut derrière lui. Peter descendit et fila vers le bas de la rue, dans la direction opposée à laquelle les autres enfants avaient planifié de courir. Anna courut aussi, s’enfuyant et l’homme marmonnant en lui-même, les poursuivit, vraiment déterminé à les attraper et les punir.

Dès l’instant qu’il furent assurément en bas de la rue, les autres sortirent de leur cachette. Mais lorsqu’ils furent arrivés au verger, seulement Ron et William osèrent prendre les fruits. Les deux enfants bourrèrent leurs poches gardant un œil sur le propriétaire courant toujours.

Il avait presque attrapé Peter et Anna. Ils crièrent vers lui, ‘Regardez ce qui est en train d’arriver à vos fruits !’

Il se retourna et lorsqu’il vit les enfants autour de son verger, avec Ron et William se servant généreusement, il poussa un cri de rage et remonta la rue abandonnant Anna et Peter dansant de joie.

Lorsque que Ron et William le virent arriver ils détalèrent promptement avec les autres, et furent bientôt en sécurité au coin de la rue. Le pauvre homme ne savait plus que faire ! Sil les poursuivait, il était dans la crainte qu’Anna et Peter se ruent à la hauteur du verger et se servent eux-mêmes, donc il n’y avait rien à faire pour lui que de rester à coté de son verger et proférer de rudes paroles de ce qu’il pensait des enfants de la ville des Confusions !

Peter et Anna prirent un autre chemin et rejoignirent les cinq autres enfants. Ils les trouvèrent dans une querelle allant grand train. Ron et William ne voulaient partager avec aucun des autres !

- ‘Non !’ dit Ron. ‘Nous avons la marchandise. Aucun de vous autres ne s’est servi, vous avez été vraiment stupides. Alors n’attendez pas que nous vous donnions quelque chose’.

- ‘Vous êtes mauvais !’ dit Patience, férocement. ‘Vous aviez promis de partager !’.

- ‘Eh bien ! Pourquoi devrions nous garder une promesse ?’ demanda William. ‘C’est seulement stupide, celui qui garde des promesses ! Personne ne garde plus de promesses. Vous n’auriez pas du nous croire. Nous ne vous donnerons aucun des fruits, vous pouvez en être sûrs’.

Alors commença une bagarre ! Patience gifla Ron sur la joue, et Lily griffa William à la main. John et Peter les deux garçons donnèrent un hardi coup de poing, mais les deux forts

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garçons envoyèrent les enfants rouler par terre. Ensuite, ils partirent avec leurs poches remplies à craquer de fruits, à manger dans un endroit tranquille.

-‘Les saletés !’ cria Anna, commençant à gémir. – ‘Je vais avoir un bleu là ou Ron m’a frappé’.

- ‘Oh ne soit pas une pleurnicheuse, ‘ dit John. - ‘Qu’allons nous faire maintenant ? Regardez ! Là-bas ! Il y a un chien en train de fouiner dans les poubelles. Jetons-lui quelque chose !’

Les enfants prirent ce qu’ils trouvèrent sur le sol et le jetèrent au pauvre petit chien déjà affaibli et affamé. Une pierre l’atteignit sur la tête et il hurla de douleur. Une autre le frappa sur le dos. Il se retourna pour fuir mais les méchants l’encerclèrent et il ne vit aucun chemin pour s’enfuir.

Une grosse boulette de terre le toucha à la patte arrière et il commença à boiter. Il grogna vers Peter et s’échappa en passant entre les jambes du garçon. Il s’enfuit claudiquant et descendit la route en hurlant de douleur.

Soudainement l’Etranger apparut. Il venait marchant au coin de la rue, et vit aussitôt le chien boitant. Il l’appela, et il vint vers lui sur ses trois jambes.

‘Qu’est-ce que c’est que cela ? chuchota patience à Anna. ‘Je ne l’ai jamais vu auparavant. N’est-ce pas étrange ?’.

L’Etranger était insolite, parce qu’il était si clair, si soigné et aimable à regarder. Il

portait une courte tunique blanche et ses pieds étaient chaussés avec des sandales. Il se pencha vers le chien et souleva sa pauvre patte blessée. Elle était en train de saigner. ‘Pauvre petit’, dit l’étranger, dans une voix douce, pénétrante. ‘Pauvre petit ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

Le chien remua son petit bout de queue, et lécha la main de l’Etranger. L’homme leva son regarda et regarda les enfants. ‘Je dois nettoyer la patte de ce chien ‘, dit-il. ‘Ou y-a-t-il de l’eau ?’.

Il y a une rivière en bas au bout de la route,’ dit Peter. Le garçon voulut s’enfuir, avant que l’homme découvrit que c’était lui qui avait blessé le chien à la patte, mais l’étranger paraissait si extraordinaire et mystérieux, qu’il sentit qu’il devait rester et le regarda.

‘N’a- t-il pas une adorable petite bouille,’ dit Anna.

‘ Et quels adorables petits yeux brillants ! dit Lily. Je l’aime beaucoup. Je ne voudrais pas partir sans lui, avant que je sois une adulte. Tiens donc ! Quelle fantaisie qu’il se tracasse ainsi pour un chien. Je n’ai jamais vu auparavant quelqu’un faire autant de chichi pour un chien !’

‘Venez et montrez moi le chemin de la rivière,’ dit le grand Etranger, regardant les enfants avec ses yeux profonds, qui brillait comme le reflet de l’eau sur un lac. Avec obéissance les cinq enfants le guidèrent vers le bas de la rue ou coulait la grande rivière.

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‘Pauvre petit ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

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Chapitre 2

L’Etranger. Le terrible fardeau.

Le Commencement d’un long Périple.

Les enfants descendirent les marches, vers les berges de la rivière, car elle était

basse à ce moment là. L’Etranger portait le chien dans ses bras et ils le regardèrent nettoyer sa patte. Il lui disait des choses confortables et les enfants étaient abasourdis. On ne leur avait jamais appris à être gentils avec les animaux, et lorsqu’ils voyaient un chat, un chien, un oiseau, leur première pensée était toujours de lui jeter quelque chose pour l’atteindre et lui faire mal.

‘J’aimerais savoir qui t’a blessé’ dit l’Etranger, alors qu’il pansait la patte avec une pièce de tissu déchirée de son mouchoir. ‘C’est une affreuse ville ! J’ai vu des chevaux cravachés parce qu’ils ne montaient pas assez rapidement les côtes. J’ai vu des chats si maigres qu’ils ne devaient vivre que de ce qu’ils trouvaient dans les poubelles, et ne pouvaient pas avoir de bonnes maisons. J’ai vu des enfants sales, avec des vêtements déchirés qui devraient être à l’école, des enfants sans manières, sans éducation, aucune bonté en eux, ces durs petits visages n’ont pas de beauté. J’ai vu des adultes sans aucune attention et malhonnêtes, égoïste et durs. Comment les enfants peuvent-ils apprendre quelque chose de cette façon là ? Comme je regrette d’avoir quitté mon propre pays !’.

Les enfants écoutaient l’étranger parler à lui-même et au chien. ‘D’où venez-vous ?’ demanda Anna effrontément.

- ‘Je viens de La Terre de Bien Au-Delà dit l’Etranger. Mon nom

est Voyageur, mais ma maison est par là. Je ne peux pas rester en place longtemps. J’ai besoin de voir comment est le monde, et de ramener les nouvelles vers ma terre. J’ai entendu beaucoup de choses de la Ville des Confusions, donc, je suis venu la voir par mon propre chemin du pays de là bas. Mais comme je regrette d’être venu ici. C’est la ville des grands fardeaux!’.

‘ ‘Des grands fardeaux!’Qu’est-ce que vous voulez dire,’ demanda Peter,

dédaigneusement. ‘un fardeau est une marchandise, n’est-ce pas ? Il n’y a pas de fardeaux dans notre ville’.

- ‘Vous portez tous un terrible fardeau dans vos cœurs’, dit l’Etranger tristement. ‘ Le fardeau de l’égoïsme, du mensonge, de la malhonnêteté, de la saleté, de la déception, de l’avarice, de la déloyauté. Ah ! Et je peux vous en donnez beaucoup, plus, beaucoup plus. Vos

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cœurs doivent être lourds, aussi lourds que le mien est léger. Est-ce que j’ai rencontré un joyeux visage ou un aimable visage depuis que je suis rentré dans la ville ? Non aucun !’.

- ‘Je n’ai aucun fardeau ‘, dit Peter. ‘Vous dites n’importe quoi, Etranger !’.

L’Etranger le fixa de ses yeux profonds, et Peter se sentit mal à l’aise. ‘Tu n’est qu’un garçon, dit le grand homme. ‘Mais tu a déjà un terrible fardeau ! Ah, si tu pouvais voir ce fardeau, comme surpris et désappointé tu serais !’

- ‘Vous dites des bobards !’ dit Peter rudement. ‘Montrez-moi alors mon fardeau si vous pouvez ! Alors je vous croirais !’.

- ‘Montrez-moi le mien, aussi !’ cria Anna.

- ‘Et le mien aussi !’ dit Patience. Les autres enfants ne dirent rien. Ils étaient un peu effrayés, car les yeux de l’Etranger brillaient d’un curieux éclat brillant.

- ‘Je peux vous montrer votre fardeau si vous le voulez’, dit l’Etranger, lentement. Mais si je le fais, vous sentirez ce terrible poids’.

- ‘Allez-y. Montrez nous !’ cria Anna, impatiemment.

- ‘Fermez vos yeux, et ne pensez à rien ! dit l’Etranger avec commandement, regardant les trois enfants à leur tour. ‘Videz vos esprits, pour qu’ainsi je puisse les remplir de bonnes et de belles choses, qui pousseront de votre cœur le démoniaque fardeau qui s’y trouve !’.

Les enfants firent ce qui leur était demandé. Ils restèrent là, fixes, debout avec leurs yeux fermés, ne pensant à rien. Et à l’intérieur de leur tête venaient des pensées qu’ils n’avaient jamais connues, pensées d’amour et de gentillesse, pensées de beauté, de brillance de merveilleuses pensées , et en même temps la douleur venait tout autour de leur cœur, et là du fardeau qu’ils portaient, de mauvaises et horribles choses commençaient à se déplacer et se tordre de douleur.

- ‘Ouvrez-vous yeux’, commanda l’Etranger dans une triste voix alors que les enfants écarquillaient leurs yeux avec étonnement. Pourquoi était-il si malheureux ?

Ils sentirent un terrible poids sur leur dos, un poids qui les faisait presque traîner par terre. Anna cria.

- ‘Oh, qu’est-ce qui se passe avec moi !’ Cria-t-elle, essayant de voir ce qui était sur son dos.

- ‘C’est votre fardeau’, dit le Voyageur. ‘Le fardeau auquel vous ne croyez pas. Le fardeau de toutes les horribles choses que vous avez dites et faites et pensez dans votre vie !’.

- ‘Oh, Peter a aussi un fardeau ; un gros fardeau sur son dos !’ cria Lily, restant en émoi devant le grand fardeau sur les épaules de Peter. ‘ Peter, n’est-ce pas terriblement lourd ?’

- ‘Oui,’ dit Peter essayant de relever ses épaules.

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- ‘Voyageur, je vous crois. Enlevez-moi ce fardeau. Je ne peux plus le supporter’.

- ‘Je ne peux pas le retirer’, dit l’Etranger. ‘Il peut uniquement être retiré par vous si

vous allez à La Terre de Bien Au-Delà, et atteignez ma ville, La Ville

du Bonheur. Personne ici même ne peut vous le retirer’.

Peter, Patience, et Anna regardèrent avec horreur et désappointement, les yeux écartés, l’Etranger.

- ‘Nous n’aurons pas besoin de porter ces fardeaux tout le temps, n’est-ce pas ? cria Anna. ‘Oh, allez, allez, enlevez-les. Vous les avez fait venir. Vous pouvez sûrement les faire

partir.

- ‘Je ne les ai pas fais venir,’ dit l’Etranger. ‘Vous l’avez fait vous-même. Je leur ai simplement donné une forme, pour vous montrer comme lourds ils étaient’.

Les enfants commencèrent à pleurer amèrement, car ils étaient effrayés. Quelques adultes attirés par la petite foule, descendirent les marches pour voir ce qui se passait.

Peter vit quelqu’un qui était un ami de sa mère.

- ‘Madame Rouspéteuse ! Dites à cet homme de retirer cette marchandise de mon dos !’ Bégaya-t-il. ‘Il l’a faite venir ! Dites lui de l’emporter !’.

Lily expliqua ce qui était arrivé et les grandes personnes écoutèrent avec étonnement. Elles essayèrent de retirer les fardeaux du dos des trois enfants, mais ils criaient de douleur. ‘Arrêtez ! Arrêtez ! Cela fait mal lorsque vous essayez de les retirer.

- ‘Les fardeaux sont à eux-mêmes, tout aussi bien que la partie de leur cheveux, de leurs ongles,’ dit Voyageur, gravement. ‘Vous ne pouvez pas les déplacer. Ils peuvent

uniquement les perdre en allant dans La Terre de Bien Au-Delà,

traversant de difficiles chemins et de durs sentiers. Sinon, ils devront les porter pour le reste de leur vie, et hélas, ils deviendront de plus en plus gros. il n’y a aucune chance de perdre un fardeau de cette espèce, dans la méchante Ville de la Confusion’.

Les adultes riaient. L’un d’entre eux, Monsieur Dédaigneux mis au défi Voyageur de produire un fardeau sur son dos aussi. ‘Je suppose que vous pensez que j’ai aussi un fardeau de péché dans mon cœur ! dit-il. ‘Eh bien ! je n’en a pas. Je suis un homme heureux, riche et puissant, avec une magnifique maison de Maître et de nombreux chevaux. Je n’ai pas de fardeaux ! Vous ne pouvez pas produire de supercherie sur moi !’

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Voyageur regardait autour du groupe des cinq adultes et des cinq enfants. ‘ Vous pouvez, chacun d’entre vous voir votre fardeau,’ dit-il, et chacun resta silencieux. Ils fermèrent leurs yeux quand il le commanda, leurs esprits se vidèrent et la douleur commença à s’étendre autour de leurs cœurs, juste comme cela s’était produit avant avec les trois enfants. Chemin allant, lorsqu’ils rouvrirent leurs yeux, chacun d’entre eux pesait plus avec un énorme fardeau sur leur épaule. Et le plus gros de tous était sur les épaules de Mr Dédaigneux.

- ‘Alors vous êtes un homme heureux,’ dit Voyageur, tristement regardant Mr dédaigneux, désappointé. ‘Vous ne ressentez pas le poids des chemins malhonnêtes dans lesquels vous avez gagné votre argent. Vous ne ressentez pas le poids de votre dédain sur les autres êtres, votre avarice qui vous fait fouler les autres, ainsi donc vous avez la richesse et le pouvoir que vous voulez. Maintenant vous connaissez le fardeau que vous portez dans votre cœur dur.

Le chien était revenu et léchait la main de Voyageur. Il boitait toujours sur ses trois jambes.

- ‘Nous devons y aller’ dit Voyageur caressant tendrement le chien. - ‘Tu viendras avec moi, mon petit ami ? Au revoir, pauvres créatures porteuse de fardeau. Portez votre marchandise au mieux que vous pouvez, et n’y ajouter rien d’autres, ou sinon vous boiterez comme cet animal tout au long de votre vie !’.

Il prit son ballot et remonta les marches du quai. Le groupe le regardait avec étonnement et alors Mr Dédaigneux l’interpella ;

- ‘Ne nous quittez pas comme cela ! Vous devez nous aider ! Nous ne pouvons pas aller ainsi avec cette charge sur notre dos’.

- ‘Alors allez à La Terre de Bien Au-Delà, et débarrassez vous

en !’ dit l’Etranger. Quittez la ville par la porte Ouest et prenez votre chemin en direction de la colline que vous apercevrez tout au loin. Au revoir !’.

Mr dédaigneux essaya de le rejoindre, montant les marches avec difficultés. Les autres aussi montèrent. Ils essayèrent de courir après le Voyageur, et lui crièrent fortement. Il se retourna vers eux, droit, et les regarda de nouveau, le chien à ses côtés, frétillant de la queue.

- ‘Emmenez- nous avec vous !’cria Mr Dédaigneux, qui pensait que cet homme avec le visage brillant était la seule personne qui pourrait possiblement les aide. ‘Permettez-nous de

voyager avec vous. Emmenez nous à La Terre de Bien Au-Delà.- ‘Je ne peux pas faire cela’, dit Voyageur’. Vous voyagerez si lentement avec votre

fardeau sur votre dos. Je dois aller rapidement. Mettez-vous en compagnie, restez ensemble et aidez vous les uns les autres. Adieu pour la dernière fois !’.

Il disparut en bas de la rue, marchant par longues enjambées, le chien trottinant derrière lui sur ses trois pattes. Peter, Anna et Mr Dédaigneux essayèrent de courir après lui, mais il était impossible de courir loin avec leur gros fardeau. Ils s’arrêtèrent, essoufflés.

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- ‘Peut-être que nos fardeaux disparaîtront cette nuit », dit Mr Dédaigneux, qui croyait peu qu’une telle chose puisse lui arriver. ‘Allons à la maison. Si nos fardeaux sont toujours avec nous demain matin, nous nous retrouverons ici et discuterons de ce qu’il y aura de mieux à faire. C’est une chose étrange et terrible à la fois qui arrive.’

Le groupe se sépara et chacun rentra lentement chez lui. Anna, Patience et Peter racontèrent à leur mère ce qui s’était passé, mais elle ne voulut rien croire de ce qu’ils disaient et pensait qu’ils étaient en train de lui raconter une histoire toute montée. Elle essaya de leur retirer leurs fardeaux de leur dos et ils crièrent de douleur.

- ‘Maman, ne le fait pas. Cela fait mal notre fardeau fait partie de nous. L’Etranger l’a dit. Allons nous allonger et dormir. Nous sommes si fatigués. Demain, ces fardeaux auront peut être disparus.

Les trois enfants se détendirent sur leur lit. Ils ne pouvaient pas se déshabiller. Ils ne pouvaient pas se détendre très confortablement parce que leur fardeau semblait être bien à leur place.

Le lendemain matin, hélas, leur fardeau était toujours là ! Les enfants pleuraient en prenant leur petit déjeuner. Qu’allait-il devenir d’eux ? Ils devraient quitter la Ville de la

Confusion et essayer de trouver La Terre de Bien Au-Delà.  Il n’y avait

rien d’autre à faire. Ils ne pourraient plus ni travailler, ni jouer avec de tels fardeaux sur leur dos.

C’était pareil avec les sept autres. John et Lily avait toujours leur fardeau, et les cinq adultes avaient le leur aussi. Celui de Mr Dédaigneux avait un peu grossit, parce qu’il avait perdu son tempérament la moitié de la nuit, et l’avait donc rajouté sur son fardeau. Ils se retrouvèrent solennellement avec des visages graves près de la rivière.

Il y avait les cinq enfants, Peter, Anna, Patience, John et Lily. Il y avait Mr Dédaigneux. Il y avait son frère Mr Craintif, et sa cousine, Md Simple. Il y avait aussi un autre homme, un jeune, appelé Dick Lecouard et sa sœur, Gracie Grogneuse. Le petit groupe se regarda les uns les autres avec leurs fardeaux, décidant ce qu’eux et les cinq enfants devaient faire.

- ‘Il n’y a qu’une seule chose à faire’, dit Mr dédaigneux. Nous devons essayer de

trouver notre chemin pour La Terre de Bien Au-Delà.  Après tout, si cet

Etranger a été capable de venir de ce pays, nous pouvons certainement y aller. Nous irons tous là-bas ensemble. J’ai beaucoup d’argent pour payer la nourriture et nous loger. Nous allons partir de suite, ce matin.

‘ Nous devons aller vers la sortie Ouest’, dit Gracie Grogneuse ‘Oh, Mon Dieu, bien sûr ! Comme ce sera très loin d’ici ! Eh bien ! alors ! Allons-y.

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Ils partirent aussitôt descendant la rue, une douloureuse compagnie, allant lentement à cause du lourd poids qui était sur leurs dos.

Les gens les observaient, les regardant cheminer et ils se demandaient ou ils allaient. Enfin ils arrivèrent vers le très Grand Portail Ouest. Ils passèrent sous la grande arche de pierres et se retrouvèrent eux-mêmes en dehors de la ville. Le bruit mourut aussitôt qu’ils le franchirent, et là les pieds joints, ils essayèrent de voir la colline vers laquelle ils devaient aller.

‘Je suis sûr que nous trouverons quelqu’un qui voudra bien nous indiquer plusieurs directions’, dit Mr Dédaigneux. ‘Regardez, Par là, il y a une colline. Nous devons tous nous

réjouir, car ce doit être La Terre de Bien Au-Delà et elle n’est pas aussi

loin que nous pensons !’.

Ils se mirent en marche, empruntant le chemin venteux qui menait dans la direction de la colline distante. Elle paraissait de son extrémité toucher le ciel et semblait très haute, vraiment très haute. Peter pensa tristement que ce serait très fatiguant de monter cette colline avec un tel fardeau sur son dos.

‘Allons viens,’ dit-il à Anna levant sa main. ‘Nous devons rester ensemble. Peut être

aurons nous beaucoup d’aventures sur le chemin de La Terre de Bien Au-Delà

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Enfin, ils arrivèrent vers le très Grand Portail Ouest.

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Chapitre 3

La Rivière Trouble. Le Fort de la Détermination.

Madame Craintive est laissée en arrière.

La petite compagnie essayait d’aller aussi vite qu’elle pouvait. Les enfants qui

avaient pour habitude de courir et de danser en gambadant trouvaient qu’il était très difficile de porter un aussi lourd poids sur leurs dos. Gracie Rouspéteuse fit une terrible confusion.

- ‘Oh! Une telle chose ne pouvait arriver qu’à moi !’ dit-elle en soupirant. ‘Le méchant homme ! Comment a-t-il osé me faire ses tels tours, sur moi, ainsi !’

- ‘J’espère réellement que nous ne rencontrerons aucun danger’ dit son frère, Dick Lecouard. Je suis si peiné, j’ai du abandonner mon travail à la ville. C’était bien payé, et maintenant je suis ici, allant au devant de dangereuses aventures ! Je n’aime pas cela.’

- ‘Ne soyez pas grognon’, dit Mr dédaigneux, dans sa voix renifleuse. ‘Jai beaucoup d’argent pour nous aider tout au long de notre voyage. Aussi longtemps que vous serez avec moi, vous serez très bien.’

- ‘Êtes-vous sûr de cela ?’ demanda son frère, Mr Craintif, regardant tout autour de lui comme s’il s’attendait à ce qu’un lion ou qu’un tigre lui saute dessus à n’importe quel moment. ‘Je pense comme Dick ; Je n’aime pas cette tournure des choses.’

- ‘Oh, venez ! Tout semble être sûr, mes chers !’ dit Md simple, dans une voie claire. Les nuages ont un brillant éclat lumineux, vous savez. Nous perdrons bientôt nos fardeaux.’

- ‘J’espère que nous les perdrons’ dit Peter, sentant qu’il devenait vraiment de plus en plus lourd, marchant tout au long sous le chaud soleil. ‘J’ai toujours désiré des aventures, mais pas avec un fardeau comme cela sur mon dos !’

La petite compagnie voyageait, voyageait à travers champs sous le soleil d’été qui chauffait ardemment. Gracie Rouspétait tout le temps, et tout le monde était fatigué de la supporter. A la fin, ils finirent par la laisser un petit peu en arrière et marchèrent au devant pour ne plus l’entendre rouspéter. Lorsque le soleil fut très haut, Mr dédaigneux s’arrêta.

- ‘C’est l’heure de déjeuner, ‘dit-il. ‘Est-ce que quelqu’un a apporté quelque chose à manger ou à boire ? Il ne parait pas y avoir quelque auberge par ici, ou nous puissions avoir un repas.

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Aucun des enfants n’avaient pensé à apporter quelque chose, même Peter qui d’habitude avait toujours des barres de chocolat dans ses poches, les avaient oubliées. Md Rouspéteuse avait apporté un petit paquet de provision, ainsi que Mr Craintif, qui était toujours effrayé d’avoir peut être faim. Il avait donc apporté un large supplément de sandwiches, et quelques bouteilles de limonade.

- ‘J’ai quelque chose aussi,’ dit Mr Dédaigneux, et il prit un kit d’appointement du haut de son fardeau. J’ai pensé que beaucoup d’entre vous ne se rappelleraient pas que nous aurions besoin de nourriture et ne pourraient pas en acheter pour longtemps, donc j’en ai apportée beaucoup’

La compagnie entière s’assit et les enfants furent ravis de boire et de manger. Gracie n’aimait pas la limonade et elle tourna le nez aux sandwiches au jambon que Mr Craintif lui offrit.

- ‘Eh bien, n’en ayez donc pas, dit Mr Craintif, les tendant alors aux enfants. ‘Allez boire à la rivière qui est la bas, si vous ne voulez pas de ma limonade.’

Ils se reposèrent tous un petit peu après leur repas, et alors Mr dédaigneux se leva. ‘Nous devons repartir,’ dit-il. ‘Nous devons trouver une sorte d’auberge avant la tombée de la nuit. Allons-y Gracie, et vous les enfants.’

- ‘Oh, ne pourrions nous pas rester un tout petit peu plus, gémit Gracie, qui était à moitié endormie.

- ‘Eh, bien vous serez laissez en arrière, si vous le faites,’ dit Mr dédaigneux, Quelle misère vous êtes, toujours à grommeler et à rouspéter sur quelque chose !’

Les dix personnes partirent, les enfants allant un peu au-delà et ils allaient plus vite , parce que leur fardeau n’était pas aussi lourds que ceux des grandes personnes. Quand ils en avaient l’occasion, ils discutaient entre eux tout en cheminant.

- ‘Je m’habitue de plus en plus à mon fardeau,’ dit Peter s’étendant un peu plus haut ; Mais mon Dieu, comme je voudrais pouvoir le poser juste une minute !’

- ‘Regardez, là-bas, il y a une rivière ! dit Anna, pointant là ou une ligne bleue apparaissait. ‘ Comment allons nous traverser cela ?’

- ‘Oh, j’espère qu’il y a un pont,’ dit patience. ‘Allons-y !’

Mais lorsqu’ils arrivèrent à la rivière il n’y avait aucun pont en vue, encore moins de bateau ! Les adultes vinrent, se positionnèrent le long de la rivière et regardèrent le rapide courant de la rivière.

- ‘Nous devons la traverser, dit Mr Dédaigneux. Elle s’étend entre nous et cette petite colline.’

Un berger n’étant pas trop éloigné, surveillait ses brebis en train de paître dans les pâturages aux alentours. Mr dédaigneux le héla.

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- ‘Est-ce que cette rivière est dangereuse ?’

- ‘Bien sûr ! dit le berger. ‘Ne voyez vous pas comme le courant est très rapide ? Beaucoup de personnes s’y sont noyées à l’intérieur tentant de la traverser juste ici.

- ‘Oh, mon Dieu !’ Dit gracie, ne la traversons pas ! Pour l’amour de Dieu, repartons.’

- ‘Oui, repartons’ dit de suite, Mr Craintif. ‘Je ne veux pas me noyer.’

- ‘Quels trouillards vous êtes’ ! dit Mr dédaigneux. Elle parait avoir un courant très rapide, mais elle ne semble pas très profonde. Je vais essayer de passer la rivière à gué.

Il mit le pied dedans, mais le vif courant le prit et s’éleva aussitôt au niveau du sa cheville. Son lourd fardeau le prévint de ne pas tomber, et s’il ne prit pas appui sur une buche qui flottait à coté de lui juste à ce moment là il se serait très certainement noyé. Les autres crièrent épouvantés. Peter lui tendit sa main et l’aida du bord de la rivière.

- ‘C’est terrible !’ dit Mr dédaigneux secouant ses vêtements mouillés. ‘Quelle dangereuse rivière ! Eh berger ! Comment est-elle appelée ?’

- ‘C’est la Rivière Trouble,’ dit le berger. La bas il y a des pierres sortant de l’eau, juste à coté du Fort de la détermination. Vous devez traversez là-bas, si la rivière ne coule pas trop haute.

- ‘Nous ferions mieux d’y aller voir,’ dit Mr dédaigneux. Alors, ils se mirent en marche le long de la rivière, dans la direction que le berger avait pointée. Mr craintif agrippa le bras de Mr Dédaigneux et déversa toutes sortes d’objections.

- ‘N’essayons pas de traverser ! Voyez comme l’eau de la rivière coule haute et rapide ! Même si nous la traversons, nous serons complètement mouillés. Et je suppose que je tomberais dedans aussi ? Qui est-ce qui me sortira ? Retournons à la ville. Même si nous devons porter ces fardeaux, peu importe. Nous nous y habituerons !’

- ‘Oui, retournons’, dit Dick Lecouard. ‘Rien que de penser à traverser la rivière sur les pierres sortant de l’eau, me donne la chair de poule’.

- ‘J’en ai aussi assez de ce voyage’, dit Gracie, Je regrette, je n’aurais jamais du partir’.

- ‘Vous êtes un lot de misères,’ dit Mr Dédaigneux, de sa voix méprisante. ‘Aucun d’entre vous n’a de bon sens ! Même les enfants ont plus de bon sens que vous !’.

Ils arrivèrent enfin au Fort. Là la rivière coulait plus lentement, et de grosses pierres se présentaient sortant de l’eau qui permettaient de pouvoir faire passer de l’autre coté, la personne qui était pourvue d’hardiesse et de précaution. Les enfants, debout, regardaient les yeux grands ouverts les pierres, se demandant s’ils pourraient les sauter les unes après les autres avec leurs courtes jambes.

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- ‘Eh, bien, si quelqu’un pense que je vais faire des acrobaties de cirque au dessus de ces pierres, alors il se trompe ! dit Mr Craintif, d’une voix ferme. ‘Parce que je ne le suis pas.’

- ‘Eh bien moi, je vais les faire ‘ dit Peter soudainement , prenant son courage à deux mains pour faire de son mieux, et aider Anna et patience à traverser aussi. ‘Elles ne paraissent pas si difficiles, si vous les prenez une par une à chaque fois !’

- ‘Je ne peux pas, je ne peux pas’, gémissait Mr Craintif, devenant presque pale rien que d’y penser. Mr Dédaigneux lui donna une énorme tape qui l’envoya presque tomber dans le rivière.

- ‘Si vous ne traversez pas la rivière Trouble au Fort de la Détermination, il n’y a alors pas d’autres voie pour arriver de l’autre coté de la rive, ‘ dit-il rudement. Tu as toujours été un froussard mon frère. Je ne t’aiderai pas. Je donnerai un coup de main à ta cousine Miss Simple. Elle au moins ne geint pas, ni ne ronchonne pas !’

Mr Dédaigneux mit le pied sur la première pierre et prit Miss simple par la main. Elle lui donna un sourire et sauta à ses cotés.

- ‘Je viens de prendre une décision, celle d’être brave ! dit-elle.

- ‘C’est ce que vous avez aussi à faire vous deux mesdemoiselles,’ dit Peter prenant les mains de ses sœurs. ‘Alors maintenant, bien en face, serrez les dents, et allons traverser la Rivière Trouble pour atteindre l’autre coté de la rive !’.

- ‘Laissez moi allez avec vous,’ dit Dick Lecouard. ‘Vous êtes réellement un brave garçon. Cela me fait vraiment du bien de vous suivre. Allons-y Gracie. Les pierres ne sont pas aussi glissantes que vous pourriez penser.

Les enfants trouvaient difficile de sauter d’une pierre à l’autre et maintenant plus aussi difficile qu’ils l’avaient craint. Dès lors qu’ils prirent leur décision de traverser la rapide rivière, elle ne leur semblait plus aussi périlleuse. Mais pour la pauvre Mr Craintif c’était terriblement affreux. Il restait là debout devant le bord gémissant et grognant quasi incapable de mettre son pied sur la première pierre !

- ‘N’est-ce pas affreux ?’dit Peter à Anna, alors qu’ils étaient debout sur une grosse pierre au milieu de la rivière. ‘J’ai vraiment honte pour lui ! Honnêtement, il me rend presque nerveux, rien que de l’entendre.’

- ‘Eh bien alors ! Ne l’écoute donc pas,’ dit Anna. ‘Allons-y. la deuxième pierre fait que l’on doit sauter. Mon Dieu, je suis mouillée. Mes pieds sont trempés regarde. Regarde comme la rivière clapote au dessus de la prochaine pierre. Tu devras y aller en premier, et ensuite nous aider Peter.’

A la fin toute la petite compagnie excepté Mr Craintif était saine et sauve sur le coté opposé de la Rivière Trouble. Ils étaient heureux avec eux-mêmes. ‘Nous avons très bien attaqué ce problème,’ dit Mr Dédaigneux, Eh bien, j’ai toujours dit que la meilleure solution pour attaquer un problème c’est de prendre votre courage à deux mains et de l’affronter avec courage et détermination ! Ce n’est jamais aussi mauvais que cela !’

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- ‘Attendez-moi ! Attendez-moi ! Mes amis, revenez et aidez moi à traverser !’ hurlait le pauvre Mr Craintif. Mr Dédaigneux pinça ses lèvres.

- ‘Quelle pauvre créature est-il ! Et de penser qu’il est aussi mon frère ! Eh bien, je ne vais pas perdre mon temps à l’aider !’.

- ‘Mais ne devriez vous pas essayer dit Peter, surpris. Nous ne pouvons pas le laisser derrière.’

- ‘Oh, ne pourrions nous pas !’ dit Mr dédaigneux. ‘Eh bien ! c’est là ou vous vous trompez. Nous pouvons le laisser derrière et nous le laisserons. Je ne le supporte plus lui et toutes ses lamentations et tous ses plaintes. Allons y ! En marche !’

Une fois de plus la petite compagnie se remit en marche, mais cette fois ci, il n’était plus que neuf. Mr Craintif avait été laissé en arrière. Il pleura amèrement quand il vit les autres se mettre en marche vers la colline au loin. Mais il était si effrayé de traverser la rivière par lui-même. La dernière chose que virent de lui les enfants, fut son visage penché au loin, marchant péniblement d’un pas pesant, de retour vers la Ville de la Confusion, avec son fardeau sur son dos.

- ‘Eh bien ! Il ne lui a pas fallu grand-chose pour le renvoyer chez lui’ dit Peter. ‘Comme c’est terrible d’être effrayé de tout, comme cela !’

- ‘Je l’étais aussi’, dit Dick Lecouard. ‘Si je n’étais pas rester près de vous, je ne l’aurais pas aussi traversé’.

- ‘Nous devons nous dépêcher’, dit Mr Dédaigneux, regardant le soleil, qui maintenant commençait à descendre du ciel. ‘Nous devons trouver un abri pour la nuit, car nous nous voulons pas dormir ici en plein air. Il pourrait y avoir des voleurs ou des bêtes sauvages aux alentours.’

- ‘Oh, mon Dieu !’ dit Miss, regardant tout autour pour voir si elle n’apercevait pas des brigands ou des ours. ‘Ne dites pas de telles choses comme cela ! cela me fait dresser les cheveux sur la tête !

En bas au milieu d’une vallée allait les neuf voyageurs, fatigués et épuisés de chaleur. Mr dédaigneux regarda tout autour pour trouver un quelconque abri. Il savait qu’ils ne pourraient pas grimper cette colline aujourd’hui, bien qu’ils en soient très proches.

- ‘Ah ! Il y a une auberge !’ dit Miss Simple, avec joie.

- ‘Nous allons pouvoir y rester pour la nuit, et peut être nous donneront-ils un repas ! Marchons ! Allons-y et frappons à la porte.’

Là ils arrivèrent à l’auberge. Peter frappa à la porte, et chacun attendit derrière lui. Qui habitait là et quelle sorte d’accueil allaient-ils recevoir ?

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Mais pour la pauvre Mr Craintif c’était terriblement affreux.

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Chapitre 4

Une nuit au Cottage Bonté. Mr Dédaigneux passe un mauvais moment.

Md Musardeuse et Mr Doute.

Un homme de grande taille, costaud et âgé ouvrit la porte. C’était un paysan, et il

avait un visage rougeaud et amical. Il parut surpris de voir une telle compagnie.

- ‘Mon brave, pouvez vous nous offrir un abri pour la nuit ?’ demanda Mr Dédaigneux marchant droit devant lui. ‘La grange fera l’affaire pour les enfants. Nous aimerions quelque nourriture aussi.’

- ‘Je peux vous donner du pain, du lait’ et un peu de fromage, dit la paysan. ‘Il y a de la place dans la cuisine pour les enfants, et pour les adultes il vous conviendra mieux de dormir dans la vieille grange.’

- ‘Je paye bien,’ dit Mr Dédaigneux, rentrant dans le cottage et regardant à l’intérieur. ‘Je veux quelque chose de mieux que du pain, du lait et du fromage. Et dormir sur le sol de la grange, c’est une chose que je ne ferais jamais. Très bien pour les pauvres gens, mais je suis le riche Mr Dédaigneux. Je dois avoir ce qu’il y a de mieux’.

- ‘Mon nom est Bonté,’ dit le vieux paysan, ses yeux bleus brillant dans le coucher de soleil. ‘Je n’ai rien d’autre à vous offrir que cette simple nourriture. Et je redis que ces enfants fatigués peuvent avoir ma cuisine. La grange conviendra pour vous autres.

- ‘Je suis à votre disposition, peu m’importe les aléas dès l’instant que je suis heureuse’ dit Miss Simple.  Je vous aiderai à faire le repas, Mr Bonté.

Mais Monsieur Dédaigneux était affamé et regarda avec mépris la miche de pain marron, le lait crémeux et le fromage jaune qui étaient tout ce que Bonté avait à offrir. Il alla au dehors et regarda la grange.

Il revint vers le cottage et appela le paysan qui était parti chercher le couchage au grenier, pour le mettre dans la cuisine pour les enfants fatigués.

- ‘Hé ! N’y a-t-il pas quelque part près d’ici, ou nous puissions avoir une meilleure nourriture ? Et un plus confortable logement ?’

- ‘Eh bien, Monsieur Richard vit dans cette grande maison sur la colline là-bas’, dit Bonté. ‘Il possède en abondance une riche nourriture, et des draps soyeux pour tous ses lits. Des draps roses pour la chambre rose, bleus pour la chambre bleue – oh, merveilleux ! Mais il

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est assez mesquin, donc, il se peut qu’il ne vous accueille pas bien. Et vous devrez faire attention de ne pas vous approcher de ses chiens de garde.

- ‘Entendu, eh bien, je vais y aller,’ dit aussitôt Monsieur Dédaigneux. ‘Il se peut que je le connaisse. Je suis suffisamment riche moi-même. Sarah Simple, vous feriez mieux de venir avec moi- et vous aussi Dick et Gracie. Les enfants seront par contre très bien ici.’

Mais les autres étaient trop fatigués pour se déplacer. Les enfants mangeaient, assis, le pain et le lait, et regardaient avec envie le couchage que le paysan était en train de préparer pour eux, sur le sol de la cuisine. Monsieur dédaigneux sourit de son sourire moqueur et s’éloigna à grands pas de la porte.

- ‘Très bien, je suis parti pour un bon repas et une confortable chambre !’ dit-il. ‘A demain matin dit-il.

Les enfants se blottirent ensembles sur le couchage étendu sur le sol de la cuisine et en quelques instants, s’endormirent. Bonté convia les grandes personnes à dormir dans la grande et leur montra ou ils pouvaient s’allonger dans la bonne paille bien fraiche. Elle sentait bon et était parfumée de milles odeurs de Dame Nature. Le paysan s’allongea, près d’eux lui aussi, car ils avaient donné tout son couchage aux cinq enfants. Il ne fut pas long avant que tous sombrent dans un profond sommeil.

Le lendemain matin, le soleil se leva et répandit ses rayons à travers la cuisine et la grange. Les enfants et les adultes mangèrent leur porridge cuisiné par Bonté. Madame simple l’aida, bavardant sans cesse.

- ‘Vous savez, nous sommes sur notre chemin vers La Terre de Bien Au-Delà pour nous débarrasser de ces terribles fardeaux. Nous devons escaladés cette

colline. J’espère que cela ne sera pas très ardu. 

- ‘De là, vous aurez une vue de La Terre de Bien Au-Delà, tout en

haut,’ dit Bonté. ‘Le Guide y vit, dans sa petite maison. Il vous aidera et vos indiquera le chemin à suivre. Qu’en partirez-vous ? Vous ne devrez pas partir trop tard, sinon vous n’atteindrez pas le sommet avant la tombée de la nuit. Je vous donnerais de quoi vous restaurer pour le chemin ».

- ‘Nous devons attendre Monsieur Dédaigneux, » dit Madame simple. ‘Je suppose

qu’il n’a pas du se réveiller à temps ce matin ! Aucun doute qu’il a du faire bombance, et a du avoir un bon coucher la nuit dernière- et ne s’est pas réveillé avec le sommeil comme nous l’avons fait, nous-mêmes.’

- ‘ Regardez ! Mais qui est en train de venir ?’ dit Peter soudainement. Il pouvait apercevoir l’étrange silhouette remontant lentement en direction du cottage. C’était un homme. Ses cheveux étaient ébouriffés, ses yeux étaient rouge vermeil, ses mains saignaient. Ses vêtements étaient froissés et déchirés. Mais sur son dos il y avait toujours le même genre de fardeau que les autres portaient.

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Aimable regarda avec insistance l’homme cheminant tout au long.-  ‘Tiens, c’est l’homme qui n’a pas voulu rester ici la nuit dernière’ dit-il avec

surprise. ‘Mais qu’a-t-il bien pu lui arriver ?’.

- ‘C’est Monsieur Dédaigneux !’ cria Peter. « Mon Dieu !, comme il à l’air pitoyable ! Monsieur Dédaigneux, que vous est-il arrivé ? Nous avions pensé que vous aviez eu une riche nourriture et un bon coucher dans des draps de soie ! »

- ‘Je n’ai pas eu la moindre bouchée de nourriture ou un coin de drap’, dit Monsieur Dédaigneux-il d’un ton las. ‘Premièrement, j’ai perdu mon chemin. Ensuite je suis tombé, dans un enchevêtrement de broussailles d’épines. Finalement, je suis arrivé à la propriété de Monsieur Richard et parce que j’avais l’air sale, et que mes vêtements étaient froissés et déchirés par les ronces et parce que je portais ce fardeau sur mon dos, ses servants et servantes ne m’ont pas permis d’entrer’.

- ‘Eh bien ! Qu’avez-vous donc fait alors,’ demanda Anna.

- ‘J’ai crié du plus fort de ma voix’, dit Monsieur Dédaigneux « J’espérais que Monsieur Richard pourrait m’entendre et venir me voir pour savoir ce qui se passait. Donc, je pensais qu’il voudrait me connaître et me permettre de rentrer. Mais son personnel me roua de coups et m’envoya deux chiens. J’ai donc essayé de retrouver mon chemin jusqu’ici, mais il faisait si sombre. Lorsque le soleil se leva, je vis le cottage au loin et me voila ici.’

- ‘Eh bien ! pour vous qui vous aviez dédaignez ma pauvre nourriture et mon couchage la nuit dernière,’ dit Aimable, de sa voix plaisante. Mais vous êtes toujours le bienvenu ici. Il est préférable d’avoir une simple pitance dans une aimable maisonnette, que de chercher de meilleures choses dans un lieu ou il n’y a pas de bienvenue. Rentrez et restez le temps qu’il faudra pour vous reposez’.

Le pauvre Monsieur Dédaigneux était vraiment trop content de rentrer et de manger la nourriture qu’il avait dédaignée la nuit d’avant. Il s’allongea donc sur la paille dans la grange et s’endormit aussitôt.

- ‘Il n’a vraiment pas besoin de draps de soie !’ dit Miss Simple tout en riant. ‘Maintenant qu’allons nous faire ? Il peu dormir pendant des heures et des heures ! Nous ne pouvons pas l’attendre.’

- ‘Il vaut mieux partir de suite,’ dit Aimable. ‘Je lui indiquerait le chemin que vous aurez pris. Maintenant écoutez moi attentivement, ou vous pourriez tomber dans de grandes difficultés !’

Tout le monde l’entoura, écoutant le paysan aux yeux très bleus.

- ‘Prenez ce chemin,’dit-il, tout en pointant sa canne. - ‘C’est escarpé, mais cela vous amènera à la cabane du guide avant la tombée de la nuit. Ne prenez pas un chemin plus facile, car si vous le faites, vous pourriez vous perdre, et il n’est pas plaisant du tout d’être sur les flancs des coteaux dans l’obscurité, pendant la nuit.

- ‘Rencontrerons-nous quelqu’un ?’ demanda Peter. -‘Quelqu’un d’autre vit-il sur le coteau ?’

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- ‘Oui. Madame Musardeuse y vit, dans un plaisant cottage,’ dit Aimable. ‘Ne prenez, pas du tout garde à elle. C’est une vieille bavarde, et vous gardera pour que vous l’écoutiez jusqu’à ce qu’elle vous mette en retard. Et quelqu’un d’autre aussi essayera de vous garder. C’est le vieux Monsieur, Monsieur Doute, qui a inquiété beaucoup de voyageurs dans sa vie. N’attachez aucune importance à l’un comme à l’autre.

- ‘Très bien, dit Peter. – ‘Alors allons-y maintenant. Je suis impatient de partir ! J'espère que Mr Dédaigneux ne sera pas trop long à attendre. C'est un drôle de personnage, mettant toujours son nez partout, et pensant que nous sommes tous stupides, mais cependant, c'est une sorte de leader, et il nous manquera.’

La petite compagnie partit aussitôt. Le berger leur montrant comment couper des branches à partir de noisetiers pour se confectionner des cannes, et ce fut d’une grande aide à tout le monde lorsqu’ils commencèrent à gravir le chemin escarpé qui menait jusqu’à la colline. Le soleil brillait encore chaudement, et chacun soufflait car leur fardeau semblait deux fois plus lourd en grimpant la colline.

- ‘ Comme j’aimerais bien que nous puissions nous reposer un tout petit peu’, dit Md Rouspéteuse. – ‘ C’est la pire journée à laquelle je ne m’attendais pas . Je n’aurais jamais du partir si j’avais su par quoi je devrais passer’.

- ‘Ben ! Enfin de compte , rien de vraiment terrible ne s’est passé’, dit Patience.

-‘Mais pensez à ce qui aurait pu arriver !’ dit Dick Lecouard, frémissant. ‘Nous aurions pu tomber dans la Rivière Trouble. Nous aurions pu ne pas trouver le Cottage Bonté, et nous aurions pu passer la nuit avec Mr Dédaigneux. Nous aurions pu…’

- ‘Taisez-vous dit Md Simple. ‘Vous m’effrayez. Oh, ce soleil n’est-il pas chaud. Ce que j’aimerais bien que nous puissions nous reposer.’

- ‘Oh, regardez, là-bas ! , il y a une jolie petite maison, dit Anna. J’aimerais bien que nous puissions nous rafraîchir d’un verre d’eau.’

- ‘Allons-y et nous verrons’, dit Peter et il partit accompagné des autres. Une vieille femme avec un petit visage assez nigaud lui ouvrit sa porte.

- ‘Bien évidement vous pouvez avoir un rafraîchissement !’ dit-elle. J’irais chercher un pichet d’eau pour vous, très fraîche de la source ! Rentrez et reposez-vous un peu dans mon petit jardin et dites-moi tous les nouvelles. Vous verrez mes trois jolis chatons et j’en ai un, un adorable tout petit avec lequel vous aimerez jouer’.

- ‘Eh bien, nous ne pouvons pas nous arrêtez dit Peter. Mais nous aimerions à boire’.

- ‘Reposons-nous un tout petit peu dit Gracie Rouspéteuse. ‘Je suis si fatiguée’.

- ‘Nous ne resterons pas trop longtemps’, dit Patience, s’étirant elle-même sur l’herbe du jardin.

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- ‘Oh, vous pouvez restez aussi longtemps que vous le souhaitez’, dit la vieille femme et elle commença à leurs raconter toutes sortes de choses, et leurs demanda de lui raconter leurs nouvelles.

- ‘Mademoiselle Simple commença alors à lui raconter l’histoire de leurs aventures. Anna s’assoupit. Dick Lecouard flânait à travers le jardin, cueillant des mûres. C’était très plaisant.

- ‘Je pense vraiment que nous devrions partir, dit soudainement Peter. Le soleil est déjà en train de disparaître derrière l’autre coté de la colline. Au revoir, chère Madame. Quelle est votre nom ?’

- ‘Madame Musardeuse’, dit la vieille femme. Peter fut abasourdit.

- Nous avons été averti à propos d’elle, dit-il à voix basse aux autres. ‘Dépêchons-nous. Elle nous a pris notre temps et nous a rendu paresseux la moitié d’une journée. Nous n’atteindrons jamais la Cabane du Guide avant la tombée de la nuit si nous ne nous dépêchons pas’.

- ‘Oh, Restons encore un peu et prenons une tasse de thé, supplia Gracie Rouspéteuse. Madame Musardeuse adorait que nous restions, j’en suis sûre’.

- ‘Bien que Madame Musardeuse les convia avec insistance à prendre le thé avec elle’. Peter ne voulut rien entendre. Il empressa les enfants à gravir le sentier de la colline, laissant les autres le suivre.

- ‘Encore aucun signe de Mr Dédaigneux, dit-il regardant en bas de la colline. J’espère qu’il nous rattrapera bientôt. Nous avons perdu beaucoup de temps avec Madame Musardeuse, alors peut-être qu’il sera bientôt avec nous’.

Le chemin était vraiment abrupt. Les pierres roulaient sous leurs pas. Anna glissa et tomba et du être relevé par Peter ? Ses genoux saignaient.

Patience quant à elle avait ses mains écorchées par les buissons épineux et commençait à pleurer.

- ‘Je n’aime pas cette montagne, sanglota-elle. Je veux retourner à la maison !’

- ‘Courage ! Courage ! dit Peter. Regardez là-bas il y a justement la maison de quelqu’un. Allons-y et nous laverons les mains et les genoux d’Anna. Allons, suivez-moi !’

Alors, ils allèrent en direction de la petite maison. Monsieur Doute vivait là e leur ouvra aussitôt la porte.

- ‘Mon Dieu ! Mon Dieu, lorsqu’il vit les enfants blessés. Avez-vous essayé de gravir cette affreuse colline ? Mais pourquoi donc avez-vous fait cela ? Cela en vaut-il la peine ? N’est-ce pas ? La vue du sommet est presque caché par de le brume. Allons, venez !’

Les cinq enfants et Sarah Simple pénétrèrent dans la petite maison. Monsieur Doute qui avait l’air d’un étrange personnage changeant avec des yeux curieux, alla chercher de l’eau chaude pour baigner les genoux d’Anna et les mains de Patience.

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- ‘Ses yeux ne sont-ils pas étranges, chuchota Anna. L’un est bleu et l’autre est marron.’

- ‘Comme je suis contente que nous ayons trouvé cette place’, dit mademoiselle Simple, s’asseyant sur une chaise avec un soupir. Je suis très fatiguée et heureuse d’un repos. Merci mon Dieu, que nous soyons arrivés ici !’.

Mais ce n’était pas une bonne chose du tout, et tout allait être retourné.

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‘Mais son personnel me roua de coups et m’envoya deux chiens...’

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Chapitre 5

Mademoiselle Simple est effrayée par Monsieur Doute.Une nuit sur le coté de la colline.

Sauvetage de Dick Lecouard et de Gracie Rouspéteuse.

‘Mon nom est Henri Doute’, dit leur hôte, comme il aidait Peter à éponger les genoux

d’Anna.

- ‘Je dois vivre en hauteur, ici sur cette colline pour le bien de ma santé. Mais c’est un endroit affreux. C’est terriblement escarpé jusqu’au sommet, et la campagne de l’autre coté est terriblement sèche et désolée. Je ne peux pas comprendre pourquoi vous avez voyagé jusqu’ici.

- ‘Nous allons à La Terre de Bien Au-Delà’, dit Peter. Ne voyez-

vous pas ces horribles fardeaux sur notre dos ? Nous ne pourrons nous en débarrasser que là-bas.’

- ‘Qu’est-ce que vous en savez ?’ demanda Mr Doute. Pourquoi avez-vous besoin de voyager de chez vous pour vous en débarrasser ? Vous pouvez à peine cheminez vous-mêmes, voyageant des lieues et des lieues à travers des contrées difficiles.’

- ‘Mais, ce ne sont pas des fardeaux ordinaires’, dit Anna. Un homme appelé ‘Voyageur’ nous a dit qu’ils étaient le fardeau de mauvaises choses qui étaient à l’intérieur de notre cœur, et il leurs a donné une forme et les a fait apparaître sur notre dos. Ils font partie de nous. Nous ne pouvons pas nous en débarrasser, mais uniquement en quittant la Ville des Confusions et en allant à la Ville du Bonheur.’

- ‘Est-ce que vous y croyez vraiment ?’ dit Mr Doute. Mon Dieu, quelle histoire stupide ! Ces fardeaux ne vont pas disparaître à la Ville du Bonheur. Pourquoi devraient-ils disparaître ?’

- ‘Je ne sais pas dit Peter. Je crois que Voyageur nous a bien dit qu’ils disparaîtraient’.

- ‘Ne pensez-vous qu’ils disparaîtront vraiment ?’ demanda Mademoiselle Simple, anxieusement. Je ne veux vraiment pas perdre des semaines et des semaines de mon temps à voyager à travers des contrées inconnues et dangereuses pour me débarrasser de quelque chose qui ne partira jamais. Je préférerai tout aussi bien être à la maison

- ‘Tout aussi bien dit Henri Doute, épongeant les mains de Patience. Une jolie petite personne comme vous, ne devrait pas courir dans de tels dangers. Mon Dieu, quand je pense à tous les animaux sauvages qui…

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- ‘Oh !’ hurla Sarah Simple effrayée.

- ‘Et le Château du Géant’, continua Mr Doute, de ses curieux yeux brillants, lorsqu’il regarda Mademoiselle Simple et les enfants effrayés.

- ‘Oh, non, oh, non !’ gémissait la pauvre Mademoiselle Simple.

‘ ‘Et le Tunnel du Dégoût’, dit Mr Doute, satisfait de lui-même.

- ‘De pire en pire ! dit mademoiselle Simple, commençant à pleurer. Je ne peux plus supporter cela. Je ne pense pas que cela vaille la peine de continuer à courir à travers ces affreuses choses pour le plaisir de se débarrasser d’un fardeau ? Je commence réellement à m’y habituer’.

- ‘Bien sûr que cela n’en vaut pas la peine’, dit Mr Doute. – ‘Vous feriez mieux de tous retourner d’où vous venez.’

‘Bien évidemment, j’y pense aussi, dit Mademoiselle Simple, regardant les enfants. Regagnons la colline d’Aimable les enfants, et retournons à la maison. Après tout, il n’y a que vous et moi ici maintenant. Mr Dédaigneux ne nous rejoindra pas, j’en suis sûre et Dick Lecouard et Gracie Grincheuse ont du perdre leur chemin. Je ne veux pas avoir à repartir seule, mais avec vous les enfants. Je ferais mieux de vous ramener.

Mais les enfants ne voulaient pas retourner dans leur ville. Ils ne croyaient pas du tout ce que Mr Doute disait. Après tout, Voyageur avait bien dit que cela vaudrait la peine d’aller à la Ville du Bonheur, et maintenant qu’ils avaient laissé derrière eux la Ville des Tourments et avaient pénétré dans la campagne exposée au chaud soleil, balayée par les vents doux, ils n’étaient pas désireux de retourner dans la ville sale, sentant mauvais et de personnes égoïstes.

Mais Mademoiselle Simple avait réellement cru ce que Mr Doute avait dit. Elle se leva et secoua ses vêtements.

- ‘Très bien, je rentre, dit-elle. Vous les enfants vous feriez mieux d’attendre un peu et de voir si les autres vous rejoignent. Je ne vous avise pas de retourner à la maison seul’.

Elle inclina la tête en signe d’acquiescement et ils allèrent au dehors. Les enfants la regardèrent partir à travers la porte ouverte. Elle prit le chemin qui menait en bas de la colline. Peter fut triste de la voir partir.

- ‘Elle n’était pas très intelligente, mais incroyablement naïve, dit-il. Mais elle était adorable et gentile. Je suis désolé qu’elle soit repartie. Cela fait deux personnes que nous avons perdu : Mr Craintif et Mademoiselle Simple’.

- ‘Vous feriez mieux de rentrer chez vous, vous aussi, dit Mr Doute. Vous feriez réellement mieux. Ce n’est pas très sûr pour des enfants de voyager par ici seul. Mon cher garçon, ramène les filles chez elle, tu n’as pas le droit de leur faire courir des dangers.

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- ‘Oh, mon Dieu, dit Peter à moitié convaincu qu’il devrait ramener les filles chez elle, pour sûr

- ‘Je ne sais simplement que faire!’

A ce moment retentit le son de pas bruyants, et qui arrivait montant rapidement le sentier, si ce n’est Mr Dédaigneux, le visage rouge et soufflant ardemment. Il s’était réveillé tard et était parti aussitôt avec les autres. Il ne s’était pas arrêté chez Madame Musardeuse, comme ils l’avaient fait, donc il avait pu les rattraper.

- ‘Quoi qu’est-ce que c’est que cette histoire que Sarah Simple repart chez elle’ dit-il dès qu’il vit les autres. Je viens juste de la rencontrer et elle a simplement refusé de continuer !’

- ‘Oui Monsieur ! Mademoiselle a été très sage’, dit Henry Doute. Je lui ai dit que cela n’en valait pas la peine.’

- ‘Ainsi donc, vous lui avez mis en tête de stupides idées, n’est-ce pas ? dit Mr Dédaigneux, fâché ? C’est une femme gentille, confiante et qui voulait se débarrasser de son fardeau, tout comme nous essayons de le faire. Et maintenant, vous avez décidé de changer son esprit. Très bien, très bien. J’irai avec les enfants. Vous ne changerez pas mon esprit, je peux vous le dire !’.

Les enfants étaient très contents de voir Mr Dédaigneux. C’était une sorte d’homme moqueur, égoïste, mais il ne connaissait pas vraiment son esprit et n’était effrayé de rien. Ainsi ils quittèrent la maison de Mr Doute et partirent avec Mr Dédaigneux de plein gré. Ils lui dirent que Gracie Rouspéteuse et que Dick Lecouard, avaient pris un autre chemin et les rencontreraient en haut de la colline.

- ‘Ha ! Je suppose qu’ils essaieront de prendre un chemin plus facile’, dit Mr Dédaigneux. Je connais bien le vieux Dick, il ne peut pas faire face aux difficultés et essaie toujours de les contourner plutôt que de les affronter!’

- ‘Eh, bien ! Dieu seul sait ce qu’ils rencontreront. Allons-y. Nous n’avons pas de temps à perdre. Il commence à faire sombre maintenant.’

Le soleil avait presque disparu au dessus de la colline, et la vallée en dessous était plongée dans le noir avec une brume. Les enfants marchaient péniblement, heureux d’avoir le canne de noisetier pour les aider.

Une brume les enveloppa et ils commencèrent à trembler de froid, car le temps devenait humide. Mr Dédaigneux stoppa regarda tout autour. C’est vraiment ennuyeux dit-il. La brume cache le chemin. Nous ferions mieux d’être très prudents, ou sinon nous manquerons le chemin.

Après un certain temps il parut qu’il n’y avait plus de chemin à suivre. Les cinq devaient gravir tout au long le mieux qu’ils pouvaient. La nuit arriva, et l’épaisse brume cachait les étoiles au dessus de leur tête. C’était très effrayant.

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- ‘Ne pourrions-nous pas trouver une grotte ou quelque abri ? dit Peter à Mr Dédaigneux. Nous tomberons du haut de la colline si manquons nos pas, et nous ne pouvons plus voir ou nous marchons’.

- ‘Alors cherches-en un mon garçon ! dit Mr Dédaigneux. Je crains bien que nous n’atteindrons pas le haut de la colline cette nuit.’

Par une grande chance les cinq enfants arrivèrent près d’une profonde anfractuosité, et pénètrent dedans. La brume ne semblait pas avoir pénétré là et il y avait une certaine chaleur. Ils se blottirent les uns contre les autres.

- ‘Ne pourrions-nous pas allumer un feu ? demanda Peter. J’ai si faim et si froid. Nous n’avons rien à manger, mais au moins un feu nous ferait du bien.’

Mr Doute, Peter et John, cherchèrent des brindilles et des bouts de bois. Rapidement ils eurent un feu à l’entrée de l’anfractuosité, qui leur procura une chaude et agréable lueur.  

- ‘Cela retiendra les animaux sauvages éloignés’ dit Lily.

Ils se blottirent les uns contre les autres et soudainement après une heure, Peter releva la tête. Il avait entendu quelque chose.

O, dirait comme un grognement ou un gémissement.  Pourrais-ce être un animal sauvage chassant? Il regarda en direction de Mr Dédaigneux, qui était allongé et endormi sur le sol. Il l’appela.

- ‘Mr dédaigneux, j’entends quelque chose. Pensez-vous que c’est un animal dangereux ?’

- ‘Bien sûr que non, mon garçon. Ne sois pas stupide !’ dit Mr Dédaigneux d’une voix nasillarde et promptement se rendormi.

Peter regardait et écoutait. Il entendit comme le son d’un bruissement qui ressemblait à quelque chose comme des grognements et des gémissements. Il commença à trembler. Ce ne pouvait être rien d’autre qu’un animal sauvage. Bien évidemment le petit feu ne le tiendrait pas éloigné. Supposons qu’il tente de sauter par-dessus les flammes pour pénétrer dans l’anfractuosité ?

Ensuite il vit quelque chose. Ce quelque chose venait comme mondant de la colline vers le feu, et fit un bruit en arrivant. Peter, tapota l’épaule de Mr dédaigneux pour le réveiller et pris sa canne.

Mr Dédaigneux se réveilla en sursaut.

- ‘Regardez ! Quelque chose est en train de venir ! cria Peter, et il jeta sa cane vers ce qu’il pensait être. Un cri de douleur parvint de cette Chose.

- ‘Arrêtez ! Vous m’avez blessé ! Oh, sauvez-moi, qui que vous soyez !

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- ‘Mon Dieu, c’est Dick Lecouard !’ cria Peter surpris. Tour le monde était réveillé maintenant, et ils se regroupèrent à l’entrée de l’anfractuosité. De l’autre coté du feu se trouvait le pauvre Dick Lecouard, ses vêtements déchirés et la visage pale. Il avait gravi le bord de la colline en direction de la lueur du feu.

- ‘Ou est Gracie ?’ demanda Mr Dédaigneux.

- ‘Elle est en bas, là-bas dans ce creux, dit Dick Lecouard, pointant faiblement en bas. J’ai vu de la lumière et je suis venu chercher de l’aide. Nous avons pris un chemin qui semblait plus facile que l’autre, mais il nous a mené vers un précipice escarpé et nous sommes tombés. Nous sommes restés dans ce ravin en dessous, endoloris et blessés, jusqu’à ce que j’aperçoive la lumière de votre feu, et qui m’a mené jusqu’en haut du coté de la colline jusqu’ici. Alors vous m’avez lancé quelque chose et vous m’avez blessé.’

- ‘Je m’excuse dit Peter. Nous ferions mieux d’y aller et de trouver Mademoiselle Grincheuse. Pouvons-nous prendre une torche du feu, Mr Dédaigneux ?’

Alors armés de trois torches flambantes, Peter, John et Mr Dédaigneux allèrent voir la ravine ou Dick Lecouard dit que Gracie était allongée. Il ne voulut pas aller avec eux parce qu’il était trop effrayé de retomber une autre fois.

Ils trouvèrent la pauvre Gracie. Elle pouvait marcher, mais elle était terriblement désolée pour elle-même et elle ne pouvait rien faire d’autre que de pleurer et de se lamenter tout le long du chemin en montant la colline. Les autres étaient désolés pour elle, mais ils ne pouvaient pas l’aider plus dans son impatience. Après tout, c’est elle qui s’était attirée ses ennuis et elle pouvait pour le moins être reconnaissant à ses sauveteurs.

- ‘Si seulement nous n’avions pas attendu si longtemps chez Md Musardeuse, et écouté Mr Doute ! ‘ dit Patience. Nous aurions pu être au somment de la colline maintenant. Je suis sûre que si nous avions pu arriver à la cabane du Guide nous aurions été dans de très bonnes dispositions. Cela a été une nuit affreuse. J’ai froid encore maintenant, et si bien éveillé que je serais incapable de pouvoir me rendormir.’

- ‘Oh, mon Dieu ! J’espère que la cabane du Guide ne sera pas à des lieues et des lieues, soupira Gracie Rouspéteuse. Nous allons devoir monter pendant des heures et des heures demain, et je suis si courbaturée et harassée.’

Personne ne réussit plus à dormir cette nuit-là Ils tentèrent de garder un peu de feu, mais il finit par s’éteindre. La brume de l’aube rentra dans la cave et les fit trembler. Enfin le soleil apparut et se rayons réchauffèrent la colline. Les enfants alors frottèrent leurs mains et les mirent devant le soleil apparaissant.

- ‘Maintenant, allons-t’ dit Mr Dédaigneux, se relevant de sa place froide là ou il était assis.

-Même si nous devons monter des kilomètres et des kilomètres, nous devrons serrer les dents pour y arriver, sur le sommet de cette colline !’

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Ils se blottirent les uns contre les autres.

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Chapitre 6

La cabane du Guide. Gloutonnerie et Rancœur.

Les chiens féroces et Md Crainte. Le jeune homme appelé Hardi.

Madame Amicale.

‘une plaisante surprise les attendait tous. Dès qu’ils quittèrent la petite

anfractuosité dans laquelle ils avaient passé la nuit, la brume s’évanouit presque aussitôt. Les enfants poussèrent des cris de surprise et de joie.

- ‘Ouais, nous sommes presque au sommet de la colline ! Regardez !’

- ‘Encore dix minutes et nous y serons !’

- ‘Comme c’est merveilleux ! Nous avons grimpé beaucoup plus haut que nous avions supposé pendant la nuit !’

- ‘Et regardez là bas, il y a une cabane ! cria Peter. Ce doit être celle du Guide. Incroyable, nous étions si près qu’il nous aurait suffit d’appeler pour de l’aide, qu’il nous aurait peut-être entendu et serait arrivé ! Dépêchons-nous ! Dépêchons-nous ! Peut-être nous donnera-t-il un petit déjeuner’.

Même Gracie Rouspéteuse oublia de soupirer et de gémir, et se pressa en direction du chemin ou soufflet un léger filet de vent, oubliant presque totalement le poids de son fardeau. La petite cabane avait l’air gaie et accueillante dans le tôt soleil matinal. Elle était construite de pierres qui scintillaient et brillaient et les fenêtres polies, tel le diamant, miroitèrent comme de l’or lorsque les rayons du soleil les touchèrent. De la fumée s’échappait de la cheminée et quelqu’un était en train de chanter à l’intérieur de la maison.

- ‘Ce doit être le Guide’, dit Peter et il poussa un cri. Un cri comme réponse provint de derrière la maison et quelqu’un apparut se pressant tout autour. D’abord les enfants crurent que ce devait être Voyageur, car l’homme était habillé de la même façon et avait le même regard joyeux et brillant dans ses yeux et sur son visage.

Ils virent donc, qu’il était un peu différent, pas si grand avec un plus grand regard rempli de paix dans ses yeux que Voyageur avait. Il vint pour les accueillir.

- ‘Je pensais tout d’abord que vous étiez Voyageur’, dit Anna surprise.

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- ‘C’est mon frère, dit le Guide, lui souriant. Nous sommes presque pareils, comme vous avez l’air fatigués et affamés. Vous devriez rentrer, reposer vos yeux et vous réjouir en ma compagnie.

Alors pour la première fois, les voyageurs aperçurent le paysage de l’autre côté de la colline en direction de l’ouest. Leurs yeux s’écarquillèrent et se fatiguèrent devant la

prodigieuse luminescence de La Terre de Bien Au-Delà, une contrée dont

de grandes tours resplendissaient au soleil, la terre semblait magique et enchantée, pleine de mystères et de beauté.

‘Vous pouvez voir, ‘La Cité du Bonheur’ d’ici, ‘dit le Guide. Là, ce sont ses tours’

Tous les gens sont-ils heureux là-bas ?’ demanda Patience. ‘Ont-ils des visages rayonnant comme le votre et Voyageur ?’

- ‘Bien sûr’ dit le Guide. ‘Leurs cœurs sont de paix parce qu’il n’y a rien d’autre que

de la bonté et de l’amour dedans. Ces choses brillent par delà les yeux de chacun. J’espère qu’ils brilleront de vous-même lorsque que vous l’atteindrez. Si ce n’est pas le cas vous ne serez pas autorisez à entrer!’

- ‘Oh’, dit Anna, regardant tout autour les autres pour voir si chacun d’entre-eux avaient les yeux brillants et le visage heureux. Ils paraissaient tous harassés et décontenancés, et les visages des grandes personnes avaient d’horribles traits et rides, mis là par le mécontentement et l’égoïsme.

Tout le monde regardait époustouflé La Terre de Bien Au-Delà.

Alors ils aperçurent ce qui se trouvaient entre ! Une hideuse contrée, désolée, s’étendant entre

la colline et la très éloignée Terre de Bien Au-Delà. Des collines

élevaient leurs sommets , leurs marais étaient couronnés dans des brouillards, de rapides rivières serpentaient tout au long et des étendues caillouteuses et rocheuses s’étendaient à perte de vue, sur des miles et des miles.

-‘Alors, voilà donc les contrées que nous devrons traverser, dit peter. Je n’aime pas cela du tout. Ce sera très difficile.’

- ‘Il est toujours très difficile de gagner quelque chose qui en vaut vraiment la peine’, dit le Guide. Il les fit rentrer dans le salon ensoleillé et déposa sur la table un copieux repas.

Tout le monde était terriblement affamé. Même Mr Dédaigneux ne se manifesta pas cette fois ci. Il fit preuve d’un gros appétit, comme les autres. Dick Lecouard et Gracie Rouspéteuse eurent leurs plaies soulagées par des onguents, et se sentirent bien mieux.

- ‘J’aurais bien voulu que Mademoiselle Simple soit ici’, dit Peter. Elle nous manque par sa présence’.

- ‘ C’est vraiment regrettable qu’elle soit allée chez Mr Doute’, dit Mr Dédaigneux. Elle a toujours cru tout ce qu’on lui disait, pauvre créature. Il n’a jamais utilisé sa tête ! Eh

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bien, je suppose qu’elle doit être à la moitié du chemin de retour de la Ville des Tourments maintenant ; C’est étrange, je ne voudrais plus en aucun cas y revivre, et maintenant que j’y pense, je déteste cette idée’.

- ‘Vous devrez tous vous reposez après votre repas’, dit le Guide. Ensuite je vous

indiquerais le meilleur chemin pour aller jusqu’à La Terre de Bien Au-Delà, et vous donnerai une carte pour vous indiquer le chemin’.

-‘Merci dit Mr dédaigneux, s’étirant lui-même et baillant. Eh bien, je dois dire que je ferai bien un petit somme après le réveil de notre nuit. C’est une grâce que nous n’ayons pas pris froid !’

Quelques uns de la compagnie se reposèrent dans le jardin ensoleillé ? Gracie Rouspéteuse s’allongea sur le Lit de Guide. Mr dédaigneux s’étira et s’assoupit dans l’unique fauteuil de la cabane. Tout le monde s’endormit profondément sur le haut de la montagne, recevant la douce brise soufflant et pouvant apercevoir les vues avec les yeux mêmes à demi clos.

Peter et les autres s’étaient détournés de la vue de la Ville des Tourments, qui se situait

de l’autre coté de la colline, vers l’est. Cela leur semblait horrible, devant la cité brillante qui se trouvaient à l’ouest. De lourds nuages étaient suspendus au dessus de la cité qui paraissait sombre, affreuse, sinistre avec ses fumées et ses vapeurs.

- ‘Incroyable ! Nous avons vécu dans ce sombre et affreux endroit, dit-il. Et nous en étions tellement habitués que nous ne nous étions jamais rendus compte oh combien elle était affreuse’.

- ‘J’espère que nous n’y retournerons jamais’, dit Ana. Patience et John concordèrent eux aussi.’

Plus tard dans la matinée le Guide leur indiqua le chemin qu’ils devraient prendre.

- ‘Vous devrez descendre cette colline’, dit-il et rester sur cet étroit chemin qui vous mènera sain et sauf au-delà de cette rude contrée vers l’ouest. Vous y rencontrerez de

nombreuses personnes qui vivent là jusqu’à La Terre de Bien Au-Delà,

mais ne soyez pas tentez d’aller avec eux. Et ne soyez pas effrayés des dangers ou des difficultés que vous allez rencontrés. Faites y face et elles diminueront, elles s’en iront et finirons loin derrière vous.’

Il se retourna vers Mr dédaigneux.

- ‘Vous Mr ! Vous devrez faire preuve de prudence et être satisfait avec de simples choses et ne pas allez au devant des riches et des puissants ou du pouvoir. Vous ne devrez plus blesser les autres par stupidité ou manque de gentillesse, si vous le faites, vous perdrez votre chemin et vous ne pourrez jamais atteindre la Cité du Bonheur’.

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- ‘ Oui ! Oui ! Oui ! Maintenant n’essayez pas de m’apprendre des choses que j’entends depuis le berceau ! dit Mr Dédaigneux, impatiemment. Je sais ce qu’il en est. J’ai compris qu’il n’y avait pas de bonheur possible avec l’argent et le pouvoir’.

- ‘J’en suis heureux, comme je ne l’ai jamais autant été’, dit le Guide, ses yeux miroitant lorsqu’il regarda Mr Dédaigneux. Eh bien, maintenant vous devez suivre votre propre chemin et apprendre vos propres leçons’. Il se retourna vers les enfants de nouveau. -Restez ensemble, et aidez-vous les uns les autres’, dit-il. Aussi longtemps que vous resterez sur l’étroit chemin, vous serez saufs, et rien ne pourra vous arriver. Faites attention à ne pas vous en éloigner’.

- ‘Très bien dit Peter et il prit ses affaires. Nous ferions bien d’y aller directement. Pensez-vous Mr que nous pourrions prendre avec nous quelque nourriture ?’

- ‘Bien évidemment, dit le Guide, et il commença à empaqueter du pain, du fromage et des fruits pour étancher leur soif sur le chemin. Je vous accompagnerai jusqu’en bas de la colline moi-même’.

Ils partirent tous ensemble. C’était aussi difficile de descendre la colline que de la monter, car les risques de chutes étaient nombreux!

- ‘Mes jambes voudraient dégringoler le chemin, mais je ne les laisserais pas ainsi faire au cas où je ne serais pas capable de les arrêter, dit Anna’.

Le guide les emmena directement au seuil de la colline. C’était une bonne chose qu’il le fit, car le chemin était vraiment envahi par la végétation, et la petite compagnie aurait très bien pu perdre son chemin si elle était partie par elle-même. Au bas de la colline le Guide leur fit ses adieux, et les enfants le saluèrent comme ils partaient le long de l’étroit chemin qu’il leurs avait indiqué, balayé par une petite brise.

- ‘Eh bien, cela semble très facile ‘, dit Patience, alors qu’ils marchaient en file indienne. Si nous tous, nous n’avons qu’à marcher ainsi le long de ce chemin, cela ne prendra

pas plus d’un ou deux jours avant que nous atteignons La Terre de Bien Au-Delà. Est-ce que ce n’était pas joli du haut de la colline ?’

- ‘Nous ne pouvons pas la voir d’ici, car maintenant nous sommes en bas dans la vallée’, dit Peter. Quel dommage ! Cela nous aurait drôlement aidé si nous avions pu y aller en regardant et en voyant ou elle se trouve !’

Durant une heure ou deux, les huit personnes cheminèrent le long de la route sous le soleil matinal. Il était maintenant assez haut et serait bientôt au dessus de leur tête dans le ciel azur sans nuages. Les enfants peinaient avec leur fardeau.

- ‘Mangeons un de nos fruits’, dit Anna. J’ai si soif’.

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Ils s’assirent à l’ombre d’un énorme chêne. Alors qu’ils défaisaient les paquets de fruits,de pain et de fromage, Anna aperçut la tête de deux enfants les observant près d’un arbre pas trop éloigné.

- ‘Qui sont-ils, dit elle avec étonnement. Quelle horrible figures ils ont ?’.

Tout le monde regarda les deux enfants venir près d’eux. L’un était très gros, ses petits yeux porcins enclavés dans les plissements de ses joues. L’autre avait un visage fourbe à l’air rancunier et il se lécha les lèvres lorsqu’il vit que le petit groupe était en train de manger.

- ‘Donnez nous-en, dit le gros garçon, dont le nom était Glouton.’

L’autre garçon qui s’appelait Rancunier, chipa le fruit de John. John n’eu pas le temps d’esquiver le geste pour le préserver et le garçon le mit à sa bouche et en avala une énorme partie. Il grimaça moqueusement au garçon fâché et lui donna un coup juste avant de s’en aller.

L’autre garçon attrapa le sac dans lequel se trouvait le fromage que le Guide avait donné aux voyageurs. Il en fourra aussi autant qu’il pu dans sa bouche et alors, Mr dédaigneux, John, Peter se relevèrent aussitôt en colère. Il n’hésita, prit ses jambes à son cou et déguerpit. Pierre courut après les deux garçons. C’était un excellent coureur, et il n’allait pas permettre à ces deux garnements de s’en tirer à si bon compte sans une correction.

- ‘Reviens ! Reviens’, cria Mr dédaigneux. Tu nous perdras si tu t’éloignes!’

- ‘Peter tu sais ce que le Guide a dit, nous ne devons pas quitter l’étroit chemin ! cria Anna. Alors Peter revint, ennuyé que Glouton et rancunier aient pu prendre la fuite.

- ‘Je vais bien surveiller et n’hésiterai pas à essayer de les attraper s’ils reviennent’, dit-il furieusement.

- ‘Je suppose que nous rencontrerons toutes sortes d’étranges personnes sur notre chemin’, dit Dick Lecouard. Le guide nous avait bien averti que cela nous arriverait’.

-‘ Et rappelez-vous ce que Mr Doute a dit’, dit Anna. Il nous a parlé du Château du Géant, et du tunnel du dégoût. Il doit y avoir une quantité de choses étranges dans cet environnement désolé’.

Ils reprirent leur chemin et marchèrent jusqu’à ce que le soleil se couche à l’horizon. Ils se trouvaient tous éreintés, avec leurs fardeaux qui semblaient beaucoup plus lourds à la fin de la journée.

- ‘Ou pensez-vous que nous pourrions passer la nuit ?’ demanda Patience. Le Guide vous en a-t-il parlé ?’

- ‘Il a indiqué l’endroit sur la carte qu’il m’a donnée’, dit Mr dédaigneux, déroulant la grande carte. Oui, c’est ici, une maison appelée Plein Repos, dont la propriétaire est Md Amicale. Ce doit être tout près d’ici’.

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Tout le monde en fut heureux. Ils commencèrent à chercher tout autour la maison. Après un certain temps, John l’aperçut à demi cachée parmi les arbres.

- ‘La voilà’ dit-il. Ca m’a l’air d’être un joli petit endroit bien accueillant. Il y a toujours les lumières aux fenêtres, bien qu’il ne fasse pas réellement sombre’.

Alors qu’ils s’approchaient de la maison des chiens apparurent avec de grands aboiements, et les enfants aperçurent quatre chiens féroces grognant à qui mieux mieux dans le jardin. Tout le monde stoppa.

- ‘Je n’aime pas du tout leur regard, dit patience, tremblant. Regardez leurs dents !’

- ‘Cela ne parait pas être la maison de Md Amicale, si elle garde des chiens féroces comme cela’, dit Anna.

- ‘Je n’ose pas ouvrir la porte dit Dick Lecouard. Simplement, je n’ose pas !’

- ‘Eh bien, j’ai été chassé par des chiens la nuit d’avant, et je ne suis pas disposé à les affronter une fois de plus, dit Mr Dédaigneux. Je pense que nous devrions repartir’.

- ‘Cependant, cela à vraiment l’air d’être la maison’, dit Peter, regardant la carte. Est-ce que j’irai jusqu’à la porte pour demander ? Peut-être que si j’essaie d’amadouer les chiens, en leur parlant gentiment ! ils ne me mordront peut-être pas’.

Une vieille femme recouverte d’un imperméable sale et gris arriva par le chemin situé juste derrière eux, tapotant avec sa canne. Elle s’arrêta et regarda la compagnie.

- ‘Je suis Md Crainte dit-elle. N’allez pas vers ces chiens. Venez avec moi et je vous cacherais avant qu’ils ne sautent par-dessus le mur !’

Dick Lecouard alla de suite au devant de Md Crainte.

- ‘J’irai avec vous’, dit-il, ses dents claquant. Habitez-vous près d’ici. Pouvez-vous me loger pour la nuit ?’

- ‘Eh, bien, je ne suis pas une très plaisante compagnie’, dit Md Crainte, grimaçant à Dick et montrant ses gencives édentées. Mais si vous voulez vous cachez dans mon cellier, vous serez le bienvenu’.

Pauvre Dick Lecouard qui partit avec Md Crainte.

-‘ Je n’aurais pas voulu partir avec lui !’ dit Lily. Quelle horrible vieille femme elle à l’air !’ Elle n’osa pas si bien dire.

- ‘Effectivement, nous avons bien fait de ne pas partir de là ou nous sommes ’, dit Gracie Rouspéteuse, regardant Dick comme si une partie de son esprit le suivait. Je ne sais vraiment plus ce qu’il serait encore mieux de faire, dormir toute la nuit dans le cellier de cette vieille femme grise, ou alors risquer d’être mordu par ces chiens !’

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Un jeune garçon venait par le chemin sifflant. Il portait un panier de linge sur son épaule. Il vint près de la porte et l’ouvrit.

Hé ! Vous ! Attention à ces chiens !’ cria Peter’.

Le jeune homme dont le nom était Hardi sourit en retour à Peter.

- ‘Viens et regarde ! cria-il. Ils sont tous enchaînés. Ils ne peuvent pas vous attaquez’.

Et pour sûr, cela était vrai ! Chaque chien féroce avait une très longue chaîne qui leurs empêchaient d’atteindre l’allée qui menait directement à la maison. Hardi alla vers la porte et déposa le linge propre. Mr Dédaigneux fut abasourdi et honteux de lui-même. Il alla vers l’allée, suivi par Gracie et les enfants, pendant que les chiens aboyaient furieusement.

- ‘Couchez ! Couchez!’ Cria une voix et les enfants virent un agréable visage de femme devant la porte. Bien évidemment ce devait être Md Aimable ! C’était elle, et la plus aimable personne que l’on n’aurait pas pu rencontrer ailleurs. Quelle fête fit-elle aux enfants. Elle ria aussi beaucoup lorsque les enfants lui contèrent qu’ils avaient été effrayés par ses chiens!

- ‘Dieu soit loué, je les garde pour effrayer les détrousseurs et les voleurs, mais non pas à des gens inoffensifs comme vous ! dit-elle. Maintenant, regardez, j’ai une tourte au fromage au four, et du chocolat chaud dans un pot. Faites comme chez vous ! Laissez-là pour un instant vos fardeaux’.

Mais aucun d’eux ne pu, même s’ils l’avaient voulu. C’était absolument impossible. Ils s’assirent et mangèrent, se demandant comment le Pauvre Dick s’en démenait.

Le lendemain matin, ils le rencontrèrent sur la route. Il était pâle de crainte, car il était certain que les autres avaient été dévorés par les chiens ! Il fut surpris de les voir cheminant tous ensemble gaiement, parlant de la plaisante nuit qu’ils avaient eue chez Md Aimable.

- ‘J’ai passé la nuit sans le cellier à entendre les chiens aboyer, dit-il. Md Crainte me raconta les pires histoires à propos des chiens et des dangers sur la route. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. J’en avais la chair de poule et j’en tremblais, et à chaque fois qu’un cafard passait sur les pieds je criais’.

- ‘Pauvre Dick Lecouard’ dit Peter. Vous qui vous effrayez et avez peur pour un rien, vous ne méritiez pas un tel traitement !’

- ‘ Bon, nous avons un long chemin à parcourir aujourd’hui’, dit Mr dédaigneux, regardant la carte. Si nous voyageons vite, nous pourrions arriver à la Maison de la Paix cette nuit. Mais nous avons du passer par d’étranges endroits sur notre chemin ! Regardez ici, c’est la Forêt de la Tromperie et là, le Marais de la Malhonnêteté, avec les Pierres de Gué de la Vérité y traversant. Nous n’allons pas nous en approcher bien évidement, notre course doit s’effectuer vers le Nord.’

- ‘Bon, pour l’amour de Dieu, restons tous ensemble’, dit Gracie Rouspéteuse, regardant Dick. Ne retourne pas avec de vieilles femmes sales et ne vas plus dormir dans des celliers qui te font sentir le moisi, Cousin Dick !

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‘Vous pouvez voir, ‘La Cité du Bonheur’ d’ici, ‘dit le Guide. Là, ce sont ses tours !’

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Chapitre 7

La Forêt de la Tromperie.La Maison des Mensonges.

Trompeur, Bluffeur, et Risque.Le Marais de la Malhonnêteté

Monsieur Droit et les Pierres du Gué de la Vérité.

‘Les voyageurs allaient le long du chemin de la voie, en suivant ses chemins

noueux. Lily et John, traînaient un peu en arrière, et soudainement, ils virent un sac couché sur le bas coté. Ils coururent en sa direction et le prirent. Il était plein d’argent !

- ‘Oooooooh ! dit Lily, mettant ses mains dans l’amas de pièces. Regarde John ! Quelle quantité d’argent !’

- ‘Ne le disons pas aux autres, rapporta tout de suite John. Ils voudraient que nous le partagions. Ne disons rien.’

- ‘Eh bien, nous devons cacher l’argent sur nous quelque part, dit Lily, mais on pourrait nous voir portant le sac. Regarde ! Là-bas ! Il y a un bois très près. Nous irons près des arbres et nous cacherons l’argent dans nos vêtements. Tu peux en mettre dans tes poches et je peux en dissimuler dans mes chaussettes.’

Les deux enfants se faufilèrent dans l’épais bois ou les arbres étaient très près les uns des autres. Ils se dépêchèrent de vider le sac d’argent et cachèrent les pièces dans leurs vêtements.

- ‘Maintenant courrons pour rejoindre les autres, dit John, et fais bien attention de ne pas dire un mot à propos de l’argent, Lily. C’est le notre, pas celui des autres!’

- ‘Mais lorsqu’ils voulurent retrouver leur chemin de retour, ils ne purent ! Les arbres paraissaient se tenir les uns côte à côte et leur barrer le chemin. Les fourrés étaient si remplis de piquants qu’ils étaient difficiles de les contourner.

Ils arrivèrent près d’une petite cabane à l’air délaissé et pénétrèrent dedans pour voir s’ils ne pouvaient pas trouver quelqu’un pour demander leur chemin. Mais la porte claqua en se refermant derrière eux et les fit sursauter ! Ils appelèrent pour voir s’il y avait quelqu’un dans la maison, et plusieurs nains apparurent courant de la cuisine.

- ‘Pourriez-vous nous indiquer le chemin étroit? demanda John.

- ‘ Oui, si vous nous payer, dit l’un des nains, un affreux petit individu avec des yeux regardant de cotés différents.

- ‘Nous n’avons pas du tout d’argent’, répondit aussitôt John.

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- ‘Alors vous pouvez rester ici, dans la Maison des mensonges, jusqu’à ce que vous gagniez de l’argent ! cria le nain. Nous voulons des serviteurs. Vous serez les nôtres. Mettez-vous au travail, grattez le sol pour nous et nettoyez les grilles.’

Les deux pauvres enfants furent forcés de se mettre au travail. Tous les nains sortirent, sauf un qui resta dans la maison. Celui qui resta, poussa du coude et pinça Lily et John pour les faire travailler plus vite.

- ‘ Qu’est-ce que c’est que ces sacs sur votre dos ?’ demanda-t-il

- ‘Rien, répondit Lily Nous sommes des voyageurs. Nous ne pouvons pas retirer notre bagage de notre dos ?’

- ‘ Ce n’est pas un bagage’ dit le nain. Ah, vous êtes de bons serviteurs pour la maison des Mensonges dans la Bois de la Tromperie ! Vous travaillerez très bien pour nous. C’est une très bonne chose que vous n’ayez pas d’argent, sinon nous aurions dû vous laissez libres si vous nous aviez payé une petite somme. Maintenant, vous devez travaillez à ma place !’

Il donna une telle poussée à John qu’il tomba sur le seau qui se renversa et l’eau se répandit. Allez éponge ! Allez éponge ! cria le nain , réellement satisfait de lui.

- ‘Ecoute, nain dit John se relevant’. Nous avons menti lorsque nous avons dit que nous n’avions pas d’argent. Nous en avons beaucoup’.

- ‘Ou l’avez-vous eu demanda le nain, curieusement’.

- ‘Nous l’avons trouvé dans un sac couché près du sentier’, dit Lily ; Nous avions pensé que nos ne devrions rien dire aux autres. S’il te plait, laisse-nous partir, nain, et nous t’en donnerons’.

Alors que les enfants disaient la vérité, la porte s’ouvrit lentement d’elle-même et John le remarqua aussitôt. Le nain la referma en la claquant.

- ‘Cette porte s’ouvre lorsque quelqu’un dit la vérité’, dit-il. Avez-vous beaucoup d’argent ?’

- ‘Oui’, dit John, et la porte se rouvrit.

John prit la main de Lily et les deux enfants s’enfuirent de la Maison des Mensonges aussi rapidement qu’ils purent ! Le nain ne put courir après eux, parce qu’il glissa et s’étala de tout son long dans l’eau sale. Les enfants furent hors de vue.

- ‘Si seulement nous pouvions trouver notre chemin !’ dit Lily s’arrêtant et regardant les chemins espérant retrouver l’étroit sentier.

- ‘Je souhaite maintenant que nous ne gardions pas l’argent pour nous-même’, dit John. J’ai été minable et trompeur. Si seulement nous pouvions retrouver les autres, je partagerais chaque pièce avec eux !’

- ‘Juste à ce moment là les deux enfants entendirent des appels lointains.

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- ‘C’est la voix de Peter !’ cria John, et il répondit en criant à son tour

La voix de Peter appela de nouveau.

- ‘John ! Lily ! Ou êtes–vous ?’

- ‘Ici ! Ici ! Nous arrivons, crièrent les deux enfants, et ils coururent en direction de la voix de Peter. Une à deux minutes après ils arrivèrent en vue de l’étroit chemin et comment ils furent surpris de le revoir de nouveau. Ils sortirent du Bois de la tromperie et vinrent vers Peter.’

- ‘Ou donc avez-vous été ?’ demanda Peter indigné. Nous vous avons appelé et cherché pendant des heures et des heures. Ce n’est vraiment pas bien de votre part.’

Lily commençait à faire quelque sorte d’excuse, lorsqu’elle se rappela l’horrible petite Maison des Mensonges dans laquelle ils avaient commencé à être les serviteurs des nains. Elle raconta à Peter l’entière vérité.

- ‘Nous avons trouvé de l’argent et nous n’avons pas voulu le partager avec vous. Donc, nous sommes rentrés dans la Forêt de la Tromperie pour le cacher dans nos vêtements et nous nous sommes perdus. Nous sommes ensuite arrivés à une horrible maison appelée :‘La maison des Mensonges’ et des nains nous ont pris comme leurs serviteurs. Mais nous avons réussi à nous échapper et nous sommes ici. Maintenant nous allons partager tout l’argent que nous avons avec vous et les autres, Peter’.

- ‘Bon, c’est très aimable de votre part’, dit Peter et ils s’empressèrent de rejoindre le groupe. Mr dédaigneux ! Ici. Ils sont là. Ils s’étaient perdus dans le Bois de la Tromperie et ils ont été enfermés dans la Maison des Mensonges’.

John et Lily rouges de honte, prirent tout l’argent qu’ils avaient caché et le donnèrent aux autres. Mr dédaigneux mis une pièce entre ses dents et mordit très fort. La pièce se cassa en deux.

- ‘Fausse monnaie !’ dit-il dégoûté et il la jeta. Aucune utilité. C’est juste de la fausse monnaie faite par des faussaires’.

- ‘Et quand je pense que nous avons eu une si horrible aventure pour quelque chose qui ne valait pas un centime’, dit Lily en commençant à pleurer.

- ‘Allons ! Allons ! dit Mr dédaigneux, qui n’avait pas la patience devant les pleurs. Allez ! Nous avons perdu beaucoup de temps à chercher ces deux nigauds’.

Ils se pressèrent donc tous et reprirent leur chemin, s’asseyant uniquement pour le déjeuner. Bien qu’ils n’avaient plus de temps pour une halte, ils continuèrent leur chemin tout en espérant arriver à la Maison de la Paix avant la tombée de la Nuit.

Ils rencontrèrent trois personnes sur leur route, qui saluèrent la petite compagnie et ils commencèrent à discuter.

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- ‘Mon nom est Trompeur,’ dit le plus grand d’entre-eux, un homme aux cheveux roux.

- ‘Le mien est Bluffeur,’ dit son frère.

- ‘Le mien est Hariette Risque’, dit la femme qui était avec eux, une jolie créature avec des yeux de biche et des joues légèrement vermeil. Nous sommes sur notre chemin de la Maison de la Paix’.

- ‘Donc, nous y sommes aussi’,dit Mr Dédaigneux. Nous voyagerons alors ensemble. Il est bon d’être une plus grande compagnie dans cette région désolée.’

Ils cheminèrent ensemble toute la journée. Trompeur et Bluffeur étaient d’une bonne compagnie car ils parlaient bien, et faisaient continuellement rire les autres. Bientôt ils arrivèrent devant un chemin qui bifurquait et à la surprise des enfants, Trompeur, Bluffeur et Hariette Risque abandonnèrent l’étroit chemin et prirent l’autre. Bien évidemment c’était le plus engageant, étant plus large, dégarni de pierres et de cailloux et parsemé de petites fleurs.

- ‘Hé!’ Vous êtes en train de prendre le mauvais chemin ! interpella Mr dédaigneux.

- ‘Mais non, pas du tout’, dit Mr Trompeur. Ne voyez-vous pas, si vous prenez l’autre direction que le chemin est pierreux et rocailleux. Celui-ci mène à la maison de la Paix, tout droit. Nous l’avons souvent emprunté.

- ‘Vraiment ?’ demanda Gracie Rouspéteuse, qui n’aimait pas du tout l’aspect de ce rude chemin si près.

- ‘Bien évidemment’, dit Trompeur, ses yeux clairs paraissant si honnête et droits que tout le monde le cru.

Il y a eu un éboulement de pierres plus loin’, dit Bluffeur. Plus personne ne peut y passer. Nous prendrons tous ce raccourci. Vous feriez bien de venir avec nous parce que si vous ne le faites pas, vous vous rendrez compte que vous ne pourrez aller au-delà du chemin, et le temps que vous reveniez en arrière, nous serons déjà partis.

- ‘Oui, très bien, nous arrivons avec vous maintenant, dit alors Anna et elle pris la main de Bluffeur. Elle aimait bien Bluffeur avec son gentil sourire et son adorable manière. Il dégageait une telle assurance, qu’Anna se sentait en sécurité avec lui. Elle était certaine qu’avec Bluffeur, ils seraient tous bien !

- ‘Ce n’est pas très loin avant que le chemin se courbe et rejoigne l’autre, dit Trompeur, ses cheveux roux brillant au soleil. Dans dix minutes, je pense’.

- ‘Oh, très bien ! Nous serons de retour sur le droit chemin. Nous pouvons alors aller avec vous’, dit Mr Dédaigneux. Alors ils partirent tous ensemble avec Trompeur, Bluffeur et Mademoiselle Risque

- ‘ Anna dansait au devant, appelant Bluffeur pour courir avec elle. Il couru après elle et soudainement la pauvre Anna poussa un cri d’effroi.

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- ‘Je suis dans le marais dit-elle ! cria elle. Mes pieds sont en train de s’enfoncer!’

- ‘L’herbe était très verte là ou Anna se trouvait. C’était le seul signe qui montrait que le sol était soudainement devenu marécageux. Pauvre Anna ! Elle était en train de couler rapidement dans le sol marécageux et Trompeur était en train de couler lui aussi avec elle !

- ‘Dépêchez-vous, nous devons tirer Anna de là’, cria Peter, et il courut pour aider. Mais hélas, ses pieds furent aussi pris dans le marécage, et il commença à s’embourber lui aussi, essayant de revenir sur la terre dure.

Mr dédaigneux avait une corde autour de son fardeau qu’il maintenait contre ses épaules. Il la défit rapidement, et la jeta à Anna. Elle l’attrapa et commença à tirer elle-même en arrière pour se sauver. Trompeur s’accrocha à elle et, l’attira dans le sens inverse par son poids.

Laissez ! Laissez’, cria Peter en colère. Vous êtes en train de renverser en arrière ma sœur !’

Anna et Trompeur furent enfin hissés sur la terre ferme. Anna sanglotait et était couverte de boue qui coulait. Les autres essayèrent de la sécher comme ils purent.

Alors Mr Dédaigneux, se tourna vers Trompeur et ses amis.

-‘Voyez-vous, dans quelle situation vous nous avez mis’, dit-il en colère. Ce doit être le Marais de la Malhonnêteté. En le suivant vous avez failli vous y perdre !’

- ‘Il n’a jamais été là auparavant,’ dit Bluffeur détournant son regard apparemment honnête, mais dissimulant la tromperie que Mr Dédaigneux perçut avant que Bluffeur puisse la dissimuler. Mr Dédaigneux avait souvent été une crapule lui même et avait aussi trompé les autres auparavant, et il compris alors que les trois voyageurs étaient des crapules eux aussi. Il se retourna de coté et appela les autres’.

- ‘Nous devons retourner au droit chemin. Pierreux comme il était, ce sera mieux que de tomber dans ce marais bourbeux.’

Ils reprirent leur chemin avec Trompeur, Bluffeur et Harriette Risque , derrière eux. Mais ils ne purent pas retrouver leur chemin de retour et il ne tarda pas à ce qu’ils se trouvent de nouveau les pieds s’enfonçant dans la terre bourbeuse. Anna était terrifiée après son expérience et commença à crier d’effroi.

Très rapidement, il sembla que le marais se répandait tout autour d’eux. L’odeur était désagréable. De la brume ici et là apparaissait. Tout était plat et horrible, avec de grosses touffes d’herbes ici et là.

- ‘C’est terrible’, dit Gracie Rouspéteuse. Réellement terrible, nous n’en sortirons jamais ! Qu’allons nous faire ?’

- ‘On dirait que la terre est un peu plus dure ici ! dit Mr Dédaigneux, pointant du doigt. Essayons de poursuivre notre chemin par ici.’

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Mais ce n’était d’aucune utilité. Chacun commençait à s’enfoncer et le pauvre Mr dédaigneux avec son énorme fardeau, plongea directement jusqu’au genou, et il lui fut très difficile de ressortir ses pieds du bourbier. Incroyablement dès lors qu’il réussit à les sortir, ils commencèrent à s’enfoncer de nouveau !

La nuit commençait à tomber. Les enfants étaient effrayés et appelaient les grandes personnes.

- ‘ Oh ! Trouvez-nous un chemin pour sortir ! Nous avons peur.’

- ‘N’y a t il pas de chemin à travers cet horrible marais ? demanda Mr dédaigneux à Trompeur, qui commençait lui aussi à couler à coté de lui. Il doit bien évidemment en avoir un?’

- ‘Je n’ai jamais entendu qu’il y en avait un’, répondit Trompeur d’un air renfrogné.

- ‘ Mr dédaigneux ! Ne vous rappelez-vous pas que la carte montre le marais. Il était appelé le Marais de la Malhonnêteté, dit Gracie soudainement. Et qu’à travers il y avait les Pierres du Gué de la Vérité. Si seulement nous pouvions les trouver !’

- ‘Je n’en ai jamais entendu parler’, dit Trompeur.

Dick Lecouard était dans un terrible état. Il s’accrochait à Gracie, et elle asseyait d’arrêter ses tremblements.

- ‘Vous devriez avoir honte de vous-même !’ lui fit-elle avec reproche. Même les enfants se comportent plus bravement que vous. Le pire de tout cela c’est que vous nous communiquez votre frayeur, car plus vous vous effrayé, plus vous l’êtes.’

Soudainement une lumière brilla non loin de là. C’était la lumière d’une lanterne !

Une voix parvint par delà le marais.

- ‘Etes-vous de La Terre de Bien Au-Delà? Si vous l’êtes, je

pourrais très certainement vous aider.’

Il y eut un silence. Aucun des voyageurs n’était de La Terre de Bien Au-Delà. Tous provenaient de la Ville des Tourments. Alors Trompeur répondit par une

sorte de douce voix.

- ‘Ami, nous sommes de La Terre de Bien Au-Delà, et nous avons

perdu notre chemin. Aidez-nous!’.

- ‘Nous avons dévié de notre chemin pour aider quelqu’un qui avait perdu sa route ! cria Bluffeur faussement. Et maintenant nous avons besoin d’aide nous-mêmes.’

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- ‘Nous vous payerons très bien si vous nous aidez’ répondit Hariette Risque, qui n’avait pas le moins du monde un centime en poche !

- ‘Combien êtes-vous donc ?’ demanda la voix, alors que la lanterne flamboyait dans leur direction.

- ‘Oh ! Un petit nombre. Eh bien, trois d’entre vous avez dit être de La Terre de

BienAu-Delà, mais à propos des autres ? Sont-ils aussi de ma terre ?

- Nous ferions peut-être mieux de dire que nous y sommes aussi, ou sinon notre compte sera bon pour rester ici même’, dit Mr Dédaigneux à voix basse à Dick et Gracie. Mais Peter répondit le premier.

- Je ne suis pas de La Terre de Bien Au-Delà, mais je veux y aller et

j’ai perdu mon chemin! cria-t-il dans une voix tintant comme le son d’une cloche. Dites moi quel est le chemin pour traverser le marais sûrement. Je veux aussi emmener mes sœurs en

sécurité. Elles veulent aussi aller à La Terre de Bien Au-Delà.’

- ‘Je suis autorisé à aider ceux qui sont ici sur leur chemin’, dit la voix de l’homme à la Lanterne.. Allez un peu sur votre gauche mon garçon. Vous arriverez près de pierres qui se trouvent au dessus du marais jusqu’au sentier, là où je suis.’

Peter prit sur sa gauche, avançant lentement, perdant de temps à autre son équilibre, ses pieds plongeant avec un bruit d’aspiration lorsqu’il se mit en marche. Avec une grande joie, il sentit son pied appuyer contre une grosse pierre plate et il monta dessus et prix la main de ses sœur Anna et Patience. Il les tira vers lui, et ensuite il aperçut l’éclat d’une autre pierre à moitié dans la demi obscurité. Il sauta pour l’atteindre, et les deux filles le suivirent aussi. Ensuite un par un tous les autres pataugèrent à travers le marais pour les rejoindre, et rapidement l’entière compagnie fut sauve sur les Pierres de Gué de la Vérité. Trompeur, Bluffeur, et Hariette Risque, furent les derniers car ils s’étaient enfoncés si profondément dans le marais qu’ils trouvèrent difficile de trouver leur chemin sur les pierres plates.

Peter suivit le chemin où la lumière brillait intensément. À temps il y arriva mais la nuit était tombée et l’obscurité s’était répandue tout autour. Ils avaient été sauvés juste à temps!

Peter allait remercier son sauveur, lorsqu’il entendit des plaintes provenant du marais derrière lui. La petite compagnie scrutait et essayait d’apercevoir à travers la demi obscurité Trompeur, Bluffeur, et Risque qui poussaient des cris.

Oh, secours ! oh, secours ! nous avons perdu le chemin des Pierres du Gué de la vérité et nous coulons à nouveau.’

- ‘Vous les trouverez bientôt!’ cria l’homme à la Lanterne.

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- ‘Je vais aller au devant de ces personnes pour les sauver du marais, et leur montrer les autres Pierres du Gué de la Vérité. Sinon il est possible que quelqu’un d’autre vienne les secourir dans une minute!

L’homme repris sa lanterne et montra le chemin à travers le sol bourbeux et spongieux et l’humidité stagnante là où il y avait plus de Pierres du Gué de la Vérité. Les enfants tremblaient de froid, transis, car la nuit était humide dans le marais. Peter était très préoccupés des trois autres derrière.

- ‘Vont-ils retrouver leur chemin vers les pierres ? héla-t-il ?

- ‘Si ce sont d’honnêtes personnes, ils le trouveront, dit Mr Droit, l’homme à la lanterne. S’ils ne le sont pas ils passeront une nuit parmi les horreurs du marais de la malhonnêteté ! Je suis Mr Droit , et j’aide toujours les décentes gens , mais Mr Perfide les mènera vers le marais, car il prend un grand plaisir à décevoir les autres. Et il les laissera probablement au milieu de leur confusion. Il est très difficile d’aider des gens comme vos trois amis !’

- ‘Ce ne sont pas nos amis, dit Anna. Nous les avons rencontrés et ils nous ont menés vers le mauvais chemin. Nous souhaiterions aller à la Maison de la Paix avant la tombée de la nuit, mais maintenant, nous ne pourrons pas, car la nuit est déjà tombée.

- ‘Maintenant, vous êtes sur le bon chemin pour la Maison de la Paix, dit Mr Droit, balançant sa lanterne dont les rayons montrèrent la longue ligne des Pierres du Gué de la Vérité. Vous devrez suivre de l’autre coté du marais, où vous pourrez vous y abritez ’.

Il les emmena en sûreté au-delà des Pierres de Gué de la Vérité. Comme c’était merveilleux de pouvoir fouler la terre solide et sentir la dureté sous leurs pieds au lieu de la mollesse et de la traîtrise.

Voilà l’étroit chemin de nouveau’, dit Mr Droit et il leur montra en l’éclairant avec sa lanterne. Il y a de hauts arbustes, juste là qui vous préserveront du vent. Restez-y, jusqu'au levé du jour. Je dois repartir dans le marais, au cas où il y aurait d’autres personnes à aider. Bonne nuit.’

Il disparut dans l’obscurité de la nuit, sa lanterne formant un halo de lumière grossissant ou diminuant alors qu’il marchait dans le marais. Tout le monde était épuisé. Il faisant un peu plus chaud maintenant qu’ils avaient quitté le marais et les buissons leurs servirent d’abri. Ils se trouvèrent tous de confortables places et ils purent s’asseoir et s’allonger pour se reposer. Quelques uns s’étaient déjà assoupis.

- ‘Comme cela a été simple de quitté le chemin ! dit Mr Dédaigneux à Gracie, bayant à s’en décrocher la mâchoire. Eh bien, personne ne me fera plus faire demi tour , et je ne laisserai aussi personne le faire.’

Mais il se trompait. Toutes sortes de choses allaient survenir à la petite compagnie le lendemain demain !

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- ‘Cette porte s’ouvre lorsque quelqu’un dit la vérité’, dit-il. Avez-vous beaucoup d’argent ?’

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Chapitre 8

Industrieux et le Mur du Travail Ardu.Les démons de l’Ennui.

Paresseux et sa femme Indolente trompent Gracie Rouspéteuse.

Rixe entre Rage, Courroux et Impulsif.

‘Le soleil brillait chaudement lorsque les enfants se réveillèrent. Au début ils ne

purent pas se lever car ils étaient trop courbaturés après avoir dormi sous les buissons. Mais après s’être étiré un peu, ils commencèrent à se relever et à se dégourdir les membres. Il y avait toujours un petit peu de nourriture qui restait dans les affaires que leurs avait donné le Guide, et chacun mangea sa part et ils burent l’eau d’une source argentée qui descendait le long de la colline.

- ‘Maintenant, allons-y dit Mr Dédaigneux, essayant de remonter son fardeau un peu plus haut sur ses épaules. Nous devrions bien atteindre la Maison de la Paix cet après midi’.

Ils se mirent tous en marche ensemble. Le chemin se prolongeait à travers d’épais bois. Personne ne vint s’interférer parmi leur petit groupe. La compagnie resta bien ensemble et chanta même quelques chansons pour animer leur marche.  Alors qu’ils voyageaient, ils entendirent le bruit de quelques voix au loin, et ils se pressèrent pour voir ce qui était au devant d’eux. A leur grande surprise ils trouvèrent une quantité incroyable de personnes construisant un mur tout le long du coté droit du chemin.

- ‘Pourquoi construisez-vous ce mur ? demanda Mr dédaigneux surpris.

- ‘Eh bien, le Village de l’Ennui se trouve juste à coté de nous, dit l’un des hommes, appelé Industrieux. Et des démons y vivent et viennent souvent le long du mur, pour guetter, intercepter et assaillir les voyageurs. Donc tous ceux qui passent ici, sont présentement appelés à construire un petit morceau du mur, pour éloigner les démons.’

- ‘Devons ‘nous nous arrêter et faire cela aussi ?’ demanda Gracie Rouspéteuse, impatiemment. Nous voulons voyager au plus vite !’

- ‘Ce mur aidera les voyageurs à aller beaucoup plus vite, dit Industrieux. Vous n’avez pas d’idée, oh combien, les démons de l’Ennui entravent le voyageur sur le chemin de la Cité du Bonheur’.

- ‘Ce doit être le Mur du Travail Ardu, dit Mr dédaigneux, regardant sur la carte. Très bien, si nous avons à faire notre part, alors faisons-là. Venez par ici, les enfants. Vous pouvez aussi aider’.

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Pierre, Anna et Patience se mirent au travail. C’est Patience qui travailla le mieux et ne se préoccupait pas de la quantité de briques qu’elle porta à Mr dédaigneux et à Dick Lecouard. Mais Gracie Rouspéteuse, Lily et John menèrent quelque agitation.

Gracie Rouspéteuse fit tout son possible pour ennuyer chacun en rouspétant et en grognant.

- ‘Si j’avais su que j’aurais du faire ce genre de travail, je ne serais jamais venu’, réclama-t-elle.

- ‘Un travail ardu n’a jamais blessé quelqu’un, dit Industrieux, construisant le mur un peu plus haut. Faites votre part, et aidez les autres sur le chemin’.

Quelqu’un s’approcha de Gracie Rouspéteuse et lui souffla à l’oreille.

- ‘Si vous êtes fatiguée, venez faire un petit somme tranquillement comme moi. Vous pourrez vous reposer dans ma petite maison en haut du chemin’.

Gracie se retourna et vit une femme les yeux mi endormis qui la regardait. Elle était mal habillée, et un peu sale.

- ‘Je pourrais peut-être avoir une tasse de thé ?’ dit Gracie.

- ‘Eh bien, venez avec moi par là, dès qu’Industrieux partira chercher son autre lot de briques, dit la femme. Et amenez quelques-uns de vos amis avec vous. Je dis toujours qu’Industrieux fait travailler les voyageurs beaucoup trop, vraiment beaucoup trop’.

Lily et John avaient entendu ce qui avait été dit. Ils s’empressèrent d’aller vers Gracie.

- ‘ Nous allons avec vous chuchota Lily. J’en ai assez de tout cela. Il y a beaucoup d’autres personnes faisant ce travail. Nous ne manquerons à personne’

Dès qu’Industrieux fut hors de vue du chemin, Gracie, John et Lily suivirent la femme négligée jusqu’au petit cottage éloigné et dissimulé derrière le chemin. Ils allèrent au devant du jardin qui était rempli d’herbes et de buissons indésirables, qui cachaient en partie la maison. Un homme était là, assoupi dans un sofa, sa bouche grande ouverte.

- ‘ Lève-toi Paresseux ! dit la ville, et elle lui donna un coup avec les doigts. Voici des invités.’

L’homme se réveilla et écarquilla les yeux devant les invités.

- ‘Ainsi donc, vous avec entrepris de vous échapper de votre part de travail ! dit-il. Je ne vous plains pas. Dépêche-toi, Indolente ! et fais nous du thé. J’ai soif.’

- ‘Paresseux et Indolente, chuchota Lily à John, Je n’aime pas dit tout les nom de ces deux personnes.’

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- ‘Eh bien, allons nous asseoir pour manger et boire quelque chose, dit John tout en baillant. Je suis fatigué’.

Ils s’assirent donc, et quelques minutes après commencèrent à déguster à petites gorgées leur doux thé qui fut donné par Indolente. C’est alors que Lily se releva tout d’un coup pour partir.

- ‘Qu’est-ce qui est si pressé ? demanda Paresseux la repoussant à s’asseoir. Ne te dépêche pas. Tes amis au-delà ne partiront pas sans toi’.

- ‘Mais, je dois faire ma part de la construction du mur, dit Lily. Les démons de l’Ennui ont l’air horrible, et j’aimerai bien aider en les gardant éloignés du chemin que nous suivons’.

- ‘Oh, ne t’inquiètes pas des démons ! dit Indolente. Ils ne sont pas si mauvais. Pourquoi, le serait-il, mon Dieu ? Nous les avons souvent ici, nous rendant visite.’

- ‘ Je ne pense pas que j’aimerais en rencontrer quelques-uns, dit Lily nerveusement. Je pars. Viens avec moi, John ! Allez ! Et vous Mademoiselle Rouspéteuse, vous devriez venir avec nous !’

Mais Gracie appréciait le bon temps qu’elle prenait. Elle n’avait cessé de râler se plaignant sans cesse à Paresseux et à Indolente de tous les dangers et les difficultés qu’elle avait traversés et ils avaient l’air encore plus intéressés.

- ‘N’y allez pas dit Paresseux, mettant sa main autour du bras de Gracie. N’y allez pas. Vous êtes une délicieuse personne en notre présence. N’est-ce pas Indolente ?’

- ‘Elle convient parfaitement à notre jolie maisonnée, dit Indolence ! versant à Gracie une autre tasse de thé. Maintenant profitez de boire votre thé ma chère afin de reposer vos os fatigués et racontez-nous en plus’.

Lily et John sortirent en courant du cottage pour rejoindre les autres et se mirent hardiment au travail. Le mur était déjà un énorme assemblage de briques très hautes.

- ‘Cela maintiendra parfaitement les démons hors de portée!’ dit industrieux. Ce sont de si ennuyeuses personnes, vous savez. Ils ne blessent pas les voyageurs, mais font qu’ils deviennent bornés et fatigués, comme si cela ne suffisait pas pour continuer. C’est une sorte d’incantation qu’ils répandent sur les voyageurs qui passent. Mais le Mur du Travail Ardu les mettra en défaite !’

Après quatre heures d’un travail ardu, Industrieux remercia Mr Dédaigneux, Dick et les Enfants et leur souhaita un bon voyage.

- ‘ Vous pouvez reprendre votre chemin maintenant, dit-il . Vous avez accompli votre part !’

- ‘Où est Gracie Rouspéteuse ? demanda Mr Dédaigneux la cherchant tout autour de lui. Elle semble avoir disparue. Cela me manque de ne plus entendre sa voix rouspéteuse de nouveau !’

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Elle est au cottage de Paresseux, dit Lily. Nous y sommes allés aussi, mais c’était un si sale et désordonné endroit et nous n’avons pas aimé Indolente et son mari Paresseux. , Pouvons nous allez la chercher et la ramener ?’

- ‘J’irais dit Mr dédaigneux, et il monta en direction du cottage et sitôt arrivé, il ouvrit la porte.

Gracie était profondément endormie dans son fauteuil ! Mr Dédaigneux la secoua hardiment.

- ‘Levez-vous ! Levez-vous ! C’est l’heure de partir vous n’avez pas fait votre part de travail, entre autre, ce n’est pas vraiment très aimable de votre part’.

- ‘Oh, laissez-moi seule, dit Gracie dans petite voix pleurnicharde. Toujours avoir à faire quelque chose. Je ne veux pas continuer. Je voudrais pour l’amour de Dieu, rester ici avec ce deux nouveaux amis qui sont les miens’.

- ‘Eh, bien, vous pouvez dit Indolence de suite. Nous adorerions vous avoir. Nous pensons que vous êtres une très bonne compagnie. Vous pouvez rester quelque temps avec nous et vous reposez.’

- ‘Gracie! Levez-vous et venez avec nous, dit Mr dédaigneux impatiemment. Ne voyez vous pas quelle sorte de personnes ce sont ? Ils ne sont pas de compagnie recommandable. Je ne pense pas qu’ils aient fait quelque part de travail dans leur vie et ils ont l’air de ne pas avoir de tête du tout. Venez avec nous maintenant’.

Mais Gracie pouvait être très obstinée lorsqu’elle le voulait.

- ‘Je ne viens pas dit-elle. Je vais rester ici quelques jours. Ensuite j’irai par moi-même, ou bien je rejoindrai d’autres voyageurs’.

- ‘Eh, bien, nous devons aller à la Maison de la paix avant la tombée de la nuit, dit Mr Dédaigneux. Donc, je ne vais pas perdre mon temps en argumentant avec vous. Vous êtes d’une pauvre compagnie la plupart du temps, rendant le voyage difficile par vos grognements, vos plaintes, vos critiques et vos gémissements. Peut-être que Paresseux et Indolente trouvent que cela vous convient à merveille !’

Il fit demi tour rapidement marchant à pas décidés et fermes en direction de Dick et des autres.

‘ - Elle ne vient pas a-t-elle dit . Eh bien, je n’en suis pas désolé !’

Personne ne l’était, parce que Gracie, finalement était une véritable nuisance à tout moment. Elle rendait les choses plus difficiles en râlant lorsque les difficultés venaient, et elle gâchait les bons moments, en ronchonnant et regardant le mauvais coté des choses.

‘ - Eh bien, nous ne sommes plus que sept maintenant, dit Pierre. Nous avons perdu Mr Craintif, Mademoiselle Simple et Mademoiselle Rouspéteuse. Je crains bien, qu’ils ne perdront jamais leur fardeau’.

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Ils continuèrent leur chemin, le long du Mur du travail Ardu, durant des miles et des mil. Quelques fois ils entendaient des cris de l’autre côté, et ils supposaient que c’étaient les démons de l’Ennui essayant de passer à travers. Mais le mur les maintenait à distance.

Alors qu’ils cheminaient de l’avant, chantant ensemble des chansons, ils entendirent de retentissants cris, et le bruit de coups frappés.

- ‘Qu’est-ce que c’est dit Dick Lecouard, alarmé. Est-ce un combat ?’

Il était derrière les autres car c’était un timide personnage. Mr dédaigneux pressa le pas et lorsqu’il arriva devant un tournant du chemin, il stoppa. Une rixe avait lieu entre trois personnages à l’allure féroce et quelle bagarre !

Les trois hommes hurlaient et criaient tout en se frappant les uns les autres avec des gros bâtons. Thwack, Twack ! Bang! Boum! Des hurlements et des cris venaient à tout propos, et les enfants restèrent bouche bée devant la féroce dispute.

Les trois hommes s’écartèrent les uns des autres, épuisés, et s’assirent par terre s’observant entre eux avec des yeux injectés de sang. Mr dédaigneux vint au devant d’eux.

- ‘Qu’est-ce qui se passe donc, ici ? demanda-t-il ? Avez-vous perdu votre esprit, de combattre les uns les autres comme cela ?’

- ‘Impulsif s’est jeté sur moi et m’a frappé’, dit l’un d’eux boudeur, se frottant la main endolorie.

- ‘Rage m’a traité de tous les noms du diable ! dit Impulsif.

- ‘Colère m’a cogné, dit Rage, et Colère l’a frappé aussitôt avec son bâton.

Alors la bataille recommença de nouveau et Mr dédaigneux sauta en arrière juste à temps, pour ne pas être frappé à son tour.

Les voyageurs durent attendre que le combat finisse, car les trois hommes encombraient le passage avec leur rixe. Ce n’était pas un spectacle plaisant à regarder. Rage était quasiment fou de ressentiment et semblait vouloir tuer les deux autres. Colère aussi était mauvais et Impulsif quant à lui, rancunier, il cognait sournoisement ici et là.

Le combat finit enfin par s’arrêter. Les trois donnèrent à chacun de si terribles coups qu’ils finirent par tomber sur le sol gémissant.

- ‘De l’eau ! De l’eau’, gémissait rage.

- ‘Mon bras est cassé, dit Impulsif.

- ‘Aidez-nous ! Aidez-nous !’ pria Colère, sa tête saignant d’un violent coup reçu par rage.

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- ‘Je ne vois pas comment nous pourrions les aider, dit Dick Lecouard. Nous ferions mieux de partir’.

- ‘Je n’aime pas l’idée de les laisser là tels qu’ils sont , dit Mr Dédaigneux regardant autour de lui pour voir s’il n’y avait pas quelqu’un pour emmener les hommes plaintifs.

- ‘Amenez-nous au château par là-bas, derrière les arbres’, dit Rage essayant de se soulever du sol. C’est là-bas que nous vivons. Ce n’est pas très loin. Aidez-moi à m’y rendre’.

Mr Dédaigneux lui donna le bras. Les enfants aperçurent les puissants murs du château s’élevant au dessus des arbres sur la gauche. Ses tours dépassaient le sentier ou elles étaient.

6 4Nous aiderons uniquement ces hommes à les accompagner chez eux et ensuite nous repartirons, dit Mr Dédaigneux. Dick prenez le bras de cet homme ciet vous les deux garçons aider le troisième. Quelle terrible rixe ils avaient eue. C’est une grâce qu’ils ne se soient pas tuer les uns les autres !’

Les trois hommes chancelèrent du sentier vers le large chemin qui menait entre les arbres d’une immense grille. Mr Dédaigneux poussa la grille et la petite compagnie suivi ses pas. Ils purent enfin voir le château.

Il était sombre et avait un aspect étrange. Les enfants n’en aimaient pas son apparence.

- ‘Je n’aimerais pas aller à l’intérieur ! chuchota Anna à Patience. Mais ils durent y pénétrer. Dès qu’ils atteignirent la grande porte du château, elle était entrouverte et les trois hommes invitèrent les voyageurs à y pénétrer.

- ‘Vous avez été si aimables avec nous en nous aidant ! Je vous en prie , permettez-nous de vous présenter à notre maître. Il vous donnera un bon repas et vous indiquera ensuite votre chemin’.

Mr Dédaigneux aima entendre parler de bon repas, alors il entra et les enfants durent le suivre.

- ‘Qui est votre maître demanda-t-il.

Ils donnèrent une étrange réponse

- ‘Notre maître, c’est le Grand Géant Cruauté !’

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Les trois hommes hurlèrent et crièrent dès qu’ils se frappèrent les uns les autres avec

des bâtons.

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Chapitre 9

Le Château du Géant Cruauté.Le Géant et son jeune page, Effrayé.

Les pauvres prisonniers.Les voyageurs sont forcés de rester une nuit.

Anna trouve Miséricorde et Pitié.Les donjons.

Fuite à travers le Tunnel du Dégoût.L’Escalade des Marches des Pleurs.

La Porte de la Bonté.

‘Tout le monde voulut revenir sur ses pas et s’en aller le plus rapidement

possible lorsqu’ils entendirent le nom du maître du Grand Château.

- ‘Le Géant Cruauté ! Mr Doute nous a parlé de lui, dit Anna tremblant en se rappelant les horribles histoires qu’elle avait entendues. Oh, Mr dédaigneux, repartons vers le sentier. Nous nous en sommes encore éloignés une fois de plus ! D’horribles choses arrivent à chaque fois que nous le quittons’.

Mais il était trop tard. La grande porte s’était renfermée, et lorsque Mr dédaigneux tenta de l’ouvrir il ne put. Une énorme voix les appela près de la pièce proche.

Qui est-ce ? Es-ce toi colère ? Où es-tu allé ?’

C’est moi maître, répondit rage se pressant vers la pièce. Moi, Colère et Impulsif nous nous sommes brouillés et blessés et des voyageurs nous ont ramené ici. Je sais que vous aimez voir des visiteurs, donc nous leur avons demandé de venir. Ils seraient très heureux de pouvoir se restaurer!’

Venez ! cria la lourde voix du géant. Rage et Impulsif poussèrent la petite compagnie dans la grande chambre, dont le salon était si haut qu’il pouvait à peine être vu. Le feu dans la grande pièce brûlait et la fumée était comme suspendu dans le salon et tourbillonnait autour de la grande figure assise sur un trône de roi à l’extrémité de la pièce.

Le Géant était immense. Il avait de cruels doigts crochus et de curieux petits yeux qui scintillaient rancunièrement, lorsqu’il regardait la petite compagnie. Il était habillé le plus majestueusement possible, et il n’y avait pas de bonté en lui.

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A ses pieds était assis un pauvre page à l’apparence misérable, appelé Effrayé. Cruauté le maintenait occupé toute la journée et maintenant, avec d’un coup de son grand pied, le Géant l’envoya bouler afin qu’il aille chercher eau et nourriture pour les visiteurs.

Même Mr Dédaigneux était effarouché du Géant Cruauté.

- ‘C’est un si puissant personnage, dit-il à Dick Lecouard qui tremblait comme une feuille morte à coté de lui . Il est dit qu’il peut rendre malheureux des millions et des millions de personnes s’il utilise son pouvoir. Nous devons faire très attention à ne pas l’offenser’.

Tandis qu’Effrayé revenait avec un plateau de sandwiches, de cakes et de lait pour les voyageurs, c’est alors que parvint un curieux bruit en dehors de la grande pièce

- ‘Quelqu’un est en train de crier et de gémir’ dit Anna.

Le Géant s’en frottait les mains avec plaisirs.

- ‘Ah ! Ce doit être un de mes prisonniers, dit-il. Comme j’aime entendre ce son. C’est une musique pour mes oreilles’.

- ‘Comment ! Vous aimez entendre quelqu’un dans la misère ou dans la douleur ? ‘cria Pierre pensant comment il serait facile pour le Géant de pouvoir le capturer et de mal le traiter.

- ‘Qui est en train de crier, dit Anna mal à l’aise. Je n’aime pas cela’

- ‘Je vous ai dit que c’était un de mes prisonniers’, dit le Géant ses yeux rancuniers et brillants. Je pense que c’est le prisonnier Misère. Où ce peut être aussi Puissance. Ils sont toujours en train de crier ou dire que je les affame’.

Un profond cri fit tout le monde sursauter.

- ‘Oh, c’est Douleur dit le géant avec un éclat de rire. Je le garde captif lui aussi. Il m’amuse bien’.

Cela faisait froid dans le dos à Pierre lorsqu’il entendit le Géant dire des choses aussi cruelles. Comme cela est affreux de maintenir des personnes prisonnières et de les traiter de telles façons qu’elles hurlent de la sorte. Il regardait le Géant avec une telle aversion que celui-ci la remarqua.

Ah, mon garçon, tu ne m’aimes pas depuis que tu m’as rencontré. Mais j’ai souvent été à tes cotés dans la cité des Tourments et tu ne le savais pas. Comme j’ai ri lorsque tu jetais des pierres sur les animaux et les oiseaux. J’ai été heureux lorsque tu as frappé quelqu’un de plus petit que toi ! Je me suis tordu de rire lorsque tu foulais des pieds, écrasant les grenouilles ! Comme j’ai rugi de plaisir lorsque tu appelais de noms les plus vils cette pauvre femme aveugle qui vit dans une rue juste à coté de chez toi’.

Pierre devint pale. Il se rappela toutes ces choses. Il les avait faites. Il avait été cruel lui aussi, et le Géant avait été à ses cotés, invisible et avait apprécié tout ce que lui, Pierre, avait fait ; Le garçon fut rempli de terreur, des larmes coulèrent de ses yeux et il détourna sa

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tête. Les autres enfants le regardèrent avec insistance. Ils se rappelaient honteusement eux aussi, les choses cruelles qu’ils avaient faites, malheureusement, et ils furent à leur tour rempli d’horreur et de dégoût tout en s’en souvenant.

- ‘Comment avons-nous pu’, chuchota Anna, dans l’impossibilité de manger le cake qu’elle avait pris. Comment avons-nous pu ?’

- ‘Venez voir mes captifs, dit Cruauté. Je les ferais danser pour vous’.

- ‘Oh non, non, cria Anna. Je ne veux pas voir Misère et Puissance et Douleur danser pour vous. Laissez ces pauvres êtres tranquille laissez les libres ?

- ‘Eh, bien j’en ai beaucoup d’autres à vous montrer si vous le souhaitez, dit le Géant, grimaçant soudainement et montrant une rangée de dents noires et pointues. Il y a là, Famine et Mourrant de faim par ici’.

- ‘Mais la petite compagnie en avait assez du géant ?’ Ils se levèrent pour partir, Dick Lecouard tremblant et cLaquant des dents.

- ‘Nous devons vous dire au revoir’, dit Mr dédaigneux, pour la première fois parlant à voix basse.

- ‘Oh, non ! dit Cruauté. Oh, non ! Vous allez passer la nuit avec moi. Je vous le demande. Effrayé, amène les vers les chambres de repos et fais en sorte qu’ils soient au mieux à leur aise’.

Il ne valait pas la peine de vouloir essayer de sortir coûte que coûte. La grande porte était véritablement fermée. Rage, Impulsif et Colère assis au coté du géant, regardaient férocement les invités. Effrayé présenta aux voyageur deux grandes chambres. L’une était pour Mr dédaigneux et Dick et l’autre pour les cinq enfants. Tout le monde était apeuré.

- ‘C’est dommage que Cruauté soit aussi puissant, dit Mr Dédaigneux à Dick. Il exerce un tel pouvoir sur chacun. Hardi celui qui peut faire résistance à Cruauté et tenir tête’.

Il y avait des lits pour tout le monde dans les chambres. En autre, il ne faisait pas encore nuit et les voyageurs pensèrent qu’il était préférable de s’étendre et de se reposer un peu. Mais pour les voyageurs il n’y eut pas vraiment de repos dans le grand château du Géant ! Des cris, des plaintes, des gémissements des hurlements, remplissaient la nuit. Finalement Anna n’y tint plus.

Elle se releva et alla à la porte. Elle était belle et bien fermée. Tout était noir, excepté la lueur d’une lanterne posée sur un banc de bois. Elle l’a pris.

- ‘Je vais aller rendre la liberté à ces pauvres gens, pensa la petite fille bravement. Je ne peux plus supporter de les entendre crier comme cela !’

Elle descendit le long d’un passage et arriva près d’une porte qui débouchait sur une pièce tranquille. Là elle trouva deux femmes, habillées de longues robes, chuchotant ensemble. Elles s’arrêtèrent lorsqu’elles virent la petite fille et pressèrent leur doigt sur la bouche, lui indiquant d’être tranquille.

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- ‘Qui êtes vous ?’demanda Anna stupéfait de les rencontrer dans le château du géant car les deux femmes avaient de doux visages et d’agréables yeux, .

- ‘Je suis Miséricorde et voici ma sœur Pitié, dit la première femme. Nous venons ici secrètement la nuit pour aider les pauvres captifs dans leur environnement. Cruauté ne sait rien à propos de nous, alors ne parle pas de nous. Quel est ton nom ?

- ‘Je m’appelle Anna’, dit la petite fille. Les deux femmes se regardèrent et sourirent.

- ‘Sais-tu ce que veut dire ton nom ? demanda Miséricorde. Cela veut dire beaucoup de miséricorde et beaucoup de pitié, alors tu dois être une de nos cousines éloignées. T’es tu glisser furtivement jusqu’ici pour aider les captifs de la nuit ?

- ‘Oui, dit Anna. Je ne pouvais plus supporter d’entendre leurs cris’. - ‘Vas réveiller tes compagnons, dit Pitié. Si vous ne vous échappez pas cette nuit,

vous serez faits prisonniers demain. Amène tes amis ici avec nous.’

Anna retourna très rapidement vers les chambres. Elle réveilla les quatre autres enfants, et Pierre alla réveiller Mr Dédaigneux et Dick Lecouard. Silencieusement, ils marchèrent en direction du passage de la petite pièce où se trouvaient Miséricorde et Pitié qui les attendaient.

- ‘Nous devrons vous faire passer par les donjons ou les captifs sont gardés ! chuchota Pitié. Mais ne prêtez pas attention à leurs cris sinon votre cœur ne le supporterait pas. Nous ferons tout notre possible cette nuit pour aider les prisonniers et peut être en libérer un ou deux.’

Personne n’aima le long trajet en descente dans l’obscurité et le sol humide. Miséricorde et Pitié avaient des lanternes éclatantes pour éclairer le chemin. Anna ne voulut pas regarder les captifs qui criaient démesurément par pitié lorsque la compagnie passa près d’eux.

- ‘Oh, vous les aiderez n’est-ce pas demanda Anna à Pitié, tout en prenant la main de la femme. Vous les aiderez ?’

- ‘Nous les aiderons, nous le promettons dit Pitié. Nous recevons de l’argent de beaucoup de personnes à travers le monde, et nous le dépensons pour des choses à donner aux pauvres prisonniers. Plus nous recevons d’aide des autres, plus nous pouvons alors faire’.

- ‘Oh, je vous donnerais mes sous pour aider dans la futur !’ dit Anna. Je saurai que vous et Miséricorde le dépenserez bien !’

Même Mr Dédaigneux se sentait mal à l’aise lorsqu’il entendit les cris et les gémissements dans les donjons. Il mit ses doigts sur ses oreilles et pressa son allure. Dick Lecouard était dans un tel état de crainte qu’il pouvait difficilement marcher. Il était en train d’imaginer qu’il était lui aussi dans les donjons, prisonnier du Géant Cruauté, et cela le terrifiait totalement.

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- ‘ Comment allons-nous nous échapper ? demanda Pierre, regardant le doux visage de Miséricorde. Nous avons l’impression que nous descendons dans le cœur de la Terre.’

- ‘Il y a seulement un seul chemin pour échapper à Cruauté, dit Miséricorde. Moi et Pitié sommes les seules à le connaître. C’est à travers le Tunnel du Dégoût et l’escalade des Marches de Pleurs et au-delà à travers la Porte de la Bonté.’

C’était une étrange journée ! Les voyageurs descendaient et descendaient , et finalement aboutirent dans un tunnel particulier, étroit et d’une odeur répugnante. Il y avait de la boue sous leurs pieds et de froides gouttes d’eau tombaient du plafond de pierres sur leur tête.

- ‘Oh, combien, je déteste cet endroit ! cria Patience. Combien je hais le Géant Cruauté. Oh ces pauvres prisonniers retenus là-bas’.

- ‘Je déteste tout cela, mais tellement que cela me donne la nausée dit Mr Dédaigneux. Je suis écœuré, rempli de répugnance et consterné que quelqu’un puisse utiliser son pouvoir pour affamer les autres créatures’.

Chacun se sentit pris de nausée alors qu’ils traversaient le Tunnel du Dégoût. Chacun était empli de répugnance. Combien ils désiraient tous être en dehors de cet horrible château !

Le tunnel en finit enfin. Une grande rangée de marches montait vers la porte qui menait à la sortie du tunnel. Elles étaient argentées et brillantes.

‘ -Ce sont les Marches des Pleurs, dit Miséricorde. Il y en a beaucoup à monter, beaucoup, beaucoup !’

- ‘Je suis heureuse d’être enfin sortie de ce tunnel, dit Anna. Je ne pouvais plus supporter, la haine et la méchanceté de ce Géant, tout le temps que je marchais. Maintenant, je me sens désolée pour ces personnes captives, que j’ai envie de pleurer !’

- ‘Je pense que nous pourrons les aider dit Lily, les yeux pleurant de chaudes larmes.

- ‘Je veux dire que maintenant, je ferai tout ce que je pourrais lorsque j’entendrai quelqu’un en difficulté , dans le futur, dit Patience, allant hardiment gravir les marches. J’ai été misérable et rancunière, oui et même cruelle, lorsque j’habitais dans la Ville des Tourments, mais maintenant, je suis malheureuse de penser aux personnes qui sont dans la misère’.

Chacun devint triste et fit un examen de conscience de ce qu’il ferait s’il pouvait être bon, s’il en avait la chance dans un futur proche. Mr Dédaigneux se moucha très fort le nez. Il se rappela de nombreuses choses qui le mirent mal à l’aise. Il se souvint d’une petite famille qu’il avait ruinée. Il se rappela d’un homme dont il avait prit le travail. Il se souvint d’une femme bègue dont il s’était moqué et avait ri.

Ils atteignirent enfin le haut des marches argentées. Miséricorde et Pitié regardaient fixement la petite compagnie. Ce qu’elles virent sur leur visage leur plurent. Elles les laissèrent devant une petite porte en fer forgée, enclavée dans le mur entourant la propriété du Géant, et la poussèrent pour l’ouvrir.

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- ‘Au revoir, dit Miséricorde. Vous vous rappellerez de nous, et aidez-nous quand vous le pourrez !’

- ‘Nous le ferons toujours dit Anna. Et je n’oublierais pas ce que mon nom veut dire. Je suis si heureuse de vous connaître!’

- ‘Au revoir dit Pitié’.

Un par un les voyageurs passèrent la Porte de la Bonté, et se retrouvèrent dans le bois à coté du château du géant.

Il faisait sombre, les étoiles brillaient haut dans le ciel, mais sans lune. Personne ne connaissait le bon chemin pour aller vers le sentier.

- ‘Nous ne pouvons pas rester ici, dit Mr Dédaigneux. Nous pourrions être de nouveau prisonniers. Allons plus loin dans la forêt et dormons là. Dès lors que l’aube viendra nous pourrons retourner en toute sécurité vers le droit chemin.’

Alors ils pénétrèrent à travers le bois et trouvèrent une petite étendue ou des aiguilles de pins leurs servirent de couchage pour s’endormir.

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‘Ce sont les Marches des Pleurs, dit Miséricorde. Il y en a beaucoup à monter,

beaucoup, beaucoup !’

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Chapitre 10

Capture d’Effrayé.Amusement, Gaîté et Rire sont une bonne compagnie.

Les promenades fortunéesEnvie, Jalousie et Rancune se joignent à la compagnie.

Mais personne ne put dormir. De petits bruits les maintenaient éveillés. Anna

était sûre d’entendre des bruissements et des chuchotements près d’elle. Dick était certain que les serviteurs du Géant les recherchaient pour les capturer ? Pierre pépiait tout autour dans le noir de la nuit, préoccupé pour ses sœurs.

Survint un bruit, si proche de Mr Dédaigneux, qu’il sursauta de frayeur ! Il fit un geste pour agripper ce qui paraissait être à coté de lui, et attrapa quelqu’un de petit qui poussa des cris aigus , se tortillant et donnant des coups de pieds et de poings.

- ‘Ah ! Je t’ai eu! dit Mr Dédaigneux. Qu’est-ce que cela veut dire de nous épier tout autour comme cela, essayant de nous effrayer ? Qui es-tu ?

- ‘C’est uniquement moi, Effrayé le page du Géant, dit le petit individu, essayant de se débattre pour s’échapper de la poigne de Mr Dédaigneux.

- ‘Laissez-moi partir !’

- ‘Hola! Tu es une mauvaise petite créature, Effrayé, n’es-ce pas? cria Mr dédaigneux, et il le secoua comme un prunier. Alors écoute moi bien un instant ! Je vais t’attacher les mains et les pieds avec ma corde jusqu’à demain matin et ensuite tu pourras retourner jusqu’au château de ton horrible maître. Maintenant, je t’ai attrapé, et nous pouvons rire de toi ! Venir la nuit tout autour de nous pour nous effrayer comme cela. Tu attendras jusqu’à demain matin et comme nous allons rire maintenant de penser qu’un stupide petit personnage comme toi ait pu nous effaroucher une partie de la nuit !’

En un tour de mains, Effrayé fut attaché pieds et poings liés et la petite compagnie se sentie soulagée. Ils s’arrangèrent une litière d’épines de pin qu’ils réunirent et s’endormirent, ne se réveillant le lendemain qu’au premier chant des oiseaux. Pierre se réveilla, s’assit, se frotta les yeux, baya et se rappela les aventures de la nuit passée. Il pensa à Effrayé et regarda autour de lui.

Dès l’instant qu’il vit effrayé dans la luminosité du jour, une chose étrange survint au jeune page. Il fondit comme un morceau de sucre et s’évanouit. Ce fut la plus extraordinaire

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chose du monde. Pierre regardait et regardait, bouche bée, sans comprendre. Alors il réveilla Mr Dédaigneux.

- ‘Hé, dit Pierre. Effrayé s’est enfui. Dès que je l’ai vu dans la lumière du jour, il s’est évanouit. Il ne reste que les cordes ici. Mais où est-il ?’

- ‘Il est parti comme un mauvais rêve, comme un cauchemar, je suppose, dit Mr Dédaigneux surpris. C’est une erreur de nous être tourmenté d’Effrayé durant la nuit, car j’avais entendu dire qu’il lui était difficile d’affronter la lumière du jour. Bon, quand même, nous ferions bien de reprendre le chemin promptement, avant que le Géant entende parler de notre fuite, et qu’il envoie Rage, Colère et Impulsif après nous. Dépêchez-vous chacun !

Il n’était pas très difficile de trouver le droit chemin, parce que les voyageurs entendirent des voix qui les guidèrent. Elles vinrent du sentier où ils aperçurent cheminer ensemble les figures éclairées de trois personnes, habillées de gais vêtements. Elles dansaient tout le long et chantaient, l’une d’entre elles jouant du violon.

J’aimerai bien que nous puissions danser aussi gaiement, de la sorte, dit Mr Dédaigneux. Mais nos fardeaux sont si lourds que nous pouvons à peine courir. Je me demande qui sont ces personnes. Elles n’ont pas de fardeaux sur leur dos.

Les trois joyeux compagnons virent les voyageurs et les hélèrent.

- ‘Qui êtes-vous ? crièrent –ils ?

- ‘Je suis Mr Dédaigneux, répondit Mr Dédaigneux et il donna les noms celui de Dick et des cinq enfants. Et vous ! Qui êtes-vous demanda-t-il à son tour ?’.

- ‘Je suis Amusement, et voici Gaîté et Rire, dit Amusement. Nous sommes une très bonne compagnie. Voudriez-vous venir avec nous. Nous restons sur l’étroit chemin’.

- ‘Oh, oui ! Permettez-nous de rester avec vous, pria Anna, allant vers Amusement, dont les yeux dansants rendirent la petite fille heureuse’.

- ‘Nous avons eu hier, une terrible journée, un triste et malheureux jour. Je pense que nous avons envie et avons besoin d’entendre chanter et de jouer avec vous et de vous voir danser tout le long’.

C’était alors une joyeuse compagnie qui voyageait tout le long de l’étroit sentier durant cette belle matinée radieuse et ensoleillée. Lily entreprit de danser un peu, même que son fardeau fut lourd. Pierre et les autres chantèrent bien fort suivant la joyeuse cadence du violon, et toute la compagnie riait des plaisanteries d’Amusement.

- ‘Nous étions dans le Château du Géant Cruauté, hier, dit Anna à Amusement. Y êtes-vous déjà allés?’

- ‘Jamais, dit Amusement, ses yeux bleus se renfermant. Gaîté n’est jamais allé là-bas, ni même Rire. Nous ne pourrions pas y rentrer, même si nous le souhaitions’.

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- ‘J’espère que vous resterez avec vous nous tout le long du chemin, dit John qui aimait la joyeuse voix de Rire, et ses yeux plissés ?’

- ‘Je l’espère aussi dit Rire, et il fit une petite chatouille à John qui le fit rire. La petite compagnie en oublia son lourd fardeau ce matin là et leurs pieds dansèrent presque tout le long du chemin. C’était merveilleux d’avoir trouver de tels amis radieux.

Alors qu’ils marchaient le long du chemin, ils entendirent des chevaux galopper derrière eux. Ils se retournèrent et virent une compagnie fortunée arrivant. Il y avait six personnes chevauchant, toutes richement habillées, excepté une qui était leur serviteur.

- ‘Pourriez-vous nous dire à quelle distance nous sommes du Palais du Plaisir ?’

Les enfants regardèrent étonnement les cavaliers. Ils n’avaient aucune idée où le Palais pouvait bien être, car ils n’en avaient jamais entendu parler.

Mr Dédaigneux ne le savait pas non plus, ni même Dick Lecouard. Mais Amusement, Gaîté et Rire répondirent de suite.

- ‘Tout droit, le premier tournant sur votre droite’.

Deux des cavaliers étaient des enfants, un garçon et une fille habillés avec des riches vêtements colorées et resplendissants. C’était de beaux enfants, avec des yeux riants. Pierre et Anna les regardèrent avec envie.

Comme cela doit être agréable de voyager le long de cet étroit sentier au lieu de voyager tout le long avec ces lourds fardeaux sur notre dos dit Pierre à Anna’.

Mr Dédaigneux regardait fixement les cavaliers aussi. Il n’y a pas très longtemps encore il avait ses propres chevaux et de somptueux vêtements. Il avait chevauché pendant que les autres marchaient. Il se rappelaient les anciens jours et enviait aussi de porter de fins vêtements et de caracoler tout le long en riant aussi.

- ‘Désolé , nous ne pouvons pas vous prêtez une monture’ dit le premier homme à cheval dont les magnifiques vêtements lui seyaient à merveille. Son cheval était splendide et il hennit lorsqu’il parla. Peut-être nous vous rencontrerons au Palais du Plaisir ?’

- ‘Nous y serons cria Amusement’.

- ‘Nous allons nous dépêchez et nous vous retrouverons’ dit Gaîté.

- ‘Nous chercherons’ dit Rire. Les cavaliers pressèrent leurs magnifiques montures, saluèrent d’un au revoir tout en riant et partirent au galop le long de l’étroit chemin. Les voyageurs continuèrent de les regarder avec envie et une étrange sensation commença à se répandre dans leur cœur.

- ‘Je souhaiterai être aussi jolie que cette petite file’, dit Lily.

- ‘Jolie ! Elle n’était pas jolie. C’était une affreuse petite chose, réellement c’était ses vêtements qui la rendait si attractive,’ dit Anna avec rancune.

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- ‘Auparavant j’avais un cheval aussi magnifique que cet homme là’, dit Mr Dédaigneux. Maintenant, je suis en train de marcher sur ce stupide chemin, avec un fardeau épuisant sur mes épaules. Il y a des personnes qui ont toute la chance du monde. Pourquoi ne pourrais-je pas être cet homme ?’

- ‘Je n’ai jamais monté un cheval de ma vie’ dit Dick Lecouard. Et j’aurais une figure d’épouvantail si je le faisais. Ce n’est pas juste que certaines personnes aient toutes les choses du monde et que d’autres n’aient aucune chance’.

- ‘J’aimerais avoir un cheval pour galoper comme ce garçon, dit Pierre avec un désir ardent.

- ‘Tu ne saurais pas le monter aussi bien que ce jeune garçon, dit John. Tu finirais par tomber’.

- ‘Mais pas du tout ! dit Pierre avec indignation. Je galoperais comme le vent’.

Les trois joyeux compagnons devinrent silencieux. Le visage d’Amusement devint solennel. Gaîté mis de côté son violon. Rire devint triste. Les voyageurs parlèrent pendant longtemps des joyeux cavaliers et virent soudainement que trois nouvelles personnes avaient rejoint la compagnie. Elles étaient venues tout en silence que personne ne les avait entendues

Ce n’étaient pas des compagnons qui avaient l’air agréable ! L’un était petit avec un regard morne. Le deuxième était penché et renfrogné. Le troisième était une femme avec un visage taillé au couteau, des yeux verdâtres et une bouche dont les lèvres se paraissaient s’opposées sur les cotés.

Bonjour dit Pierre surprit. Qui êtes-vous. Je ne vous ai pas entendu vous approcher de nous’.

- ‘Je suis Envie, et voici mon frère jalousie dit le grand homme mince. Voici notre compagne de voyage Rancune. Nous avons pour habitude de voyager ensemble’.

- ‘Allez-vous à La Terre de Bien Au-Delà, demanda Anna

surprise.

- ‘Non nous n’allons pas vraiment quelque part, dit Envie. Nous voyageons ainsi avec les personnes qui nous aurons comme compagnie.

Personne n’aimait les trois nouveaux voyageurs.

Alors qu’ils cheminaient ensemble, Envie, Jalousie et Rancune dirent de rudes choses sur les autres, et rapidement chacun devint de mauvaise humeur et impatient.

- ‘Demandons à Gaîté un morceau de musique avec son violon ! dit enfin Pierre. Je me sens vraiment mal à l’aise. J’aimerais bien rire pour changer !’

Mais les trois joyeux compagnons étaient partis ? Comme c’était étrange ! Personne ne les avait vu partir. Ils s’étaient évanouis aussi silencieusement que les nouveaux compagnons

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étaient apparus. Tout le monde regarda avec stupéfaction, se demandant où Amusement, Gaîté et Rire avait bien pu disparaître.

- ‘Je ne les ai pas vu partir, dit Pierre, désappointé de ne pas avoir vu les yeux riants d’Amusement

- ‘Ils ont pris le tournant qui mène au palais du Plaisir, dit Envie ? Je les ai vu y aller.’

- ‘Nous avons du louper ce tournant dit Anna surprise ? Cependant s’il se détourne de l’étroit sentier, nous ne pouvions pas y aller. Mais je pense qu’Avantage et les autres auraient pu rester avec nous sur le chemin. Ils auraient pu au moins nous dire au revoir’.

- ‘Ils ne marcheront plus jamais avec nous dit Jalousie. A chaque fois que nous apparaissons, ils se détournent toujours et s’en vont.

- ‘Ils ne sont jamais d’accord avec nous dit Rancune, ses yeux verdâtres brillants comme ceux d’un chat. Aucun soucis, nous irons sans eux !’

- ‘Oh, je ne crois pas que nous voulions encore de votre compagnie, dit Pierre, qui n’aimait pas du tout la langue fourche de Rancune. Vous feriez mieux de suivre votre propre chemin sans nous’.

- ‘Bien, bien dit Envie d’une voix désagréable. Très bien ! Vous savez vous avez de mauvaises manières. Si vous ne voulez pas de notre compagnie, nous allons vous laisser’.

- ‘Aussitôt, Envie, Jalousie et Rancune pressèrent le pas tout en s’éloignant et rejoignirent d’autres voyageurs, qui suivaient un chemin au devant. Ils disparurent en bas du sentier, et Pierre et les autres se demandèrent ou ils avaient bien pu aller.

Ils demandèrent à un homme qui taillait la haie, et il répondit aussitôt.

- ‘Oh, ce chemin mène à la Maison du Mécontentement. C’est là ou Envie, Jalousie et Rancune habitent vous savez. Ils emmènent les voyageurs là-bas s’ils le peuvent. C’est une bonne chose que vous vous soyez débarrassé d’eux, sinon vous auriez du rester chez eux pour un bout de temps et ce n’est pas un endroit plaisant, je peux vous le dire !’

- ‘Nous l’avons échappé de justesse ! dit Pierre. Sommes-nous loin de la Maison de la Paix ?’

- ‘Il n’y a pas un grand chemin à parcourir, dit l’homme. Restez toujours tout droit et vous y arriverez.

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- ‘Pourriez-vous nous dire à quelle distance nous sommes du Palais du Plaisir ?’- ‘Tout droit, le premier tournant sur votre droite’.

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Chapitre 11

Le groupe de Soldats.Les trois guerriers, Querelle, Lutte et Malice.

Dick Lecouard s’enfuie.Vaillant et Audacieux face aux soldats.

- ‘Nous serons bientôt à la Maison de la Paix’, dit Mr Dédaigneux joyeusement.

- ‘Nous avons l’impression que nous la cherchons depuis fort longtemps ! C’est un si joli nom je serai heureux d’avoir un peu de paix, après notre nuit dans le château du Géant, et après avoir entendu toutes ces choses blessantes et rancunières de ces trois compagnons qui ont été les nôtres !’

- ‘Je serai vraiment très heureux que tout le monde arrive à la Maison de la Paix, dit le pauvre Dick Lecouard, qui ne s’était pas encore récupéré du séjour dans le château et était encore plein de frissons et de craintes.

- ‘Oh ! Allons-y dit Pierre. Tout n’est pas si mal que cela !’

Mais Dick trouvait cela plus difficile qu’il le paraissait. Il marchait derrière Mr dédaigneux se courbant sous son fardeau, ses yeux rivés sur le sol. Mr Dédaigneux n’avait plus aucune patience avec lui.

- ‘Vous êtes d’aucune utilité avec un esprit aussi petit que le votre, dit-il à Dick. Allez marcher avec les filles ! Elles n’en voulaient pas particulièrement, mais elles l’acceptèrent et essayèrent de l’encourager à regarder le coté positif des choses

- ‘Nous serons bientôt à la Maison de la Paix, dit Anna ? Relevez-vous Dick et regardez le ciel ? Regardez comme il est bleu aujourd’hui. Ne laissez pas vos yeux se fixer sur le sol !’

- ‘Nous ne devons plus être vraiment éloignés loin de La Terre de Bien

Au-Delà, dit Lily confortablement. Allez ! Vous perdrez votre fardeau et vous

serez heureux’.

Dick se redressa, droit, et regarda le bleu du ciel. Ensuite il fronça les sourcils et regarda plus en avant, essayant d’apercevoir si la Maison de la Paix, ne se trouvait pas plus proche.

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Il s’arrêta. Il poussa un cri et pointa son doigt vers quelque chose qui brillait et étincelait au soleil

- ‘Des soldats, dit-il. Ils viennent pour nous combattre et nous faire prisonniers !’

Tout le monde s’arrêta. Bien évidemment, pas très loin en face d’eux une troupe de soldats leur barrait le chemin. Leurs armures rayonnaient à la lumière du soleil et leurs épées tirées brillaient ardemment. Leurs heaumes, garnis de plumes luisaient aussi et ils restaient là immobiles attendant que les voyageurs viennent vers eux.

Mr Dédaigneux regarda les soldats douteusement. Il se demandait si la troupe de soldats appartenait au Géant Cruauté. Il n’avait pas d’arme pour les combattre, excepté sa canne de noisetier et elle n’était d’aucune utilité contre des épées.

- ‘ Qu’allons-nous faire dit Dick’, ses dents commençant à claquer avec terreur.

- ‘ Regardez ! il y a un homme à cheval, essayant de fouler les soldats’, dit Pierre , sautant en dehors du chemin alors qu’un cavalier parfaitement armé galopait en remontant derrière lui, les sabots du cheval foulant le chemin herbeux.

Tout le monde regarda l’homme combattre à l’épée avec un des soldats. Les deux avaient leurs épées, tirées et chacun combattait l’autre. L’homme à cheval frappait vicieusement l’homme à pied et son cheval frappait les autres qui étaient près.

Mais les soldats à pieds contre attaquèrent vaillamment, et finalement donnèrent au cavalier un tel coup d’épée que l’homme poussa un cri de douleur. Il fit tourner son cheval et partit en galopant rapidement en direction de la descente du chemin étroit qu’il avait reprit , son bras saignant d’une profonde blessure. Il passa très près des enfants stupéfaits

Pas plus tard qu’après le départ du cavalier, deux autres arrivaient, encore mieux armés que le premier homme. Dick cria de terreur, car il avait failli être foulé par les sabots des chevaux. Pierre eut juste le temps d’apercevoir le visage des deux hommes. Ils avaient des figures horribles, avec des yeux cruels et des lèvres profondément enfoncées. Alors ils foncèrent droit devant eux sur la troupe des soldats attendant, galopant de front, pour essayer de les abattre et de les fouler sous les sabots de leurs chevaux.

La bataille produisait une grand bruit, et le enfants regardaient bouche bée

Un des cavaliers est désarçonné ! cria Pierre excité. L’homme était tombé à terre, son épée résonant à coté de lui après la chute. Six soldats à pieds l’attrapèrent par les pieds et le projetèrent au loin. L’autre homme combattait, mais soudainement son épée se cassa net en deux parties, et il abandonna le combat. Il prit son cheval pour monter dessus et sauter par-dessus les cavaliers, tout autour de lui.

Les enfants se dispersèrent alors que le cheval et son cavalier repartaient fulminant droit devant eux. L’homme essaya de leur donner un coup d’épée en passant à coté d’eux. Dick hurla de crainte, car la pointe de l’épée venait de passer près de sa gorge, le frôlant de justesse.

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- ‘Le cheval de l’autre homme vint en leur direction, suivant son maître. Le cheval était sans monture, car son propriétaire avait été fait prisonnier. Dick pris le cheval par la bride.

- ‘Je vais voyager sur le dos de ce cheval, dit-il aux autres. Je n’ose plus rester ici devant ces soldats. Nous finirons par être coupés en pièces. Nous serons faits prisonniers. Nous serons ramenés au Château du Géant !’

‘Mais vous ne savez pas monter à cheval. Vous aviez dit que vous ne saviez pas !’ cria Pierre.

- ‘ Il vaut mieux essayer et le faire que de rester devant ces féroces soldats ! dit Dick tremblant tellement qu’il pouvait à peine maintenir le cheval. Avez-vous vu comment ils ont frappé les trois cavaliers ? Avez-vous vu de quelle manière ils ont emporté leur prisonnier ?’

Mais Dick, allez-vous nous abandonner ? cria Anne. Elle n’aimait pas trop Dick Lecouard, mais ce n’était pas très bien de voir leur petite compagnie devenir de plus en plus petite.

Je pourrais retourner à la Ville des Tourments en un jour de cheval, dit Dick essayant de se mettre en selle. Je suis maintenant habitué à mon fardeau. Je veux retourner chez moi. Je ne veux plus avoir à affronter aucun danger. Il vaut mieux être sauf, dans la Ville des Tourments avec ce fardeau sur mes épaules que d’être couper en pièces, ici, par ces féroces soldats !’

Il monta sur le dos du cheval et prit fermement les rênes. Le cheval se cabra et Dick fut renversé, atterrissant lourdement sur le sol. Il cria de douleur.

Les enfants coururent pour l’aider, mais ils ne pouvaient pas s’arrêter de rire  ; Dick était si stupide et si maladroit. Ils le poussèrent en haut de la selle, et lui dire de bien s’agripper serrant les genoux et les talons si le cheval voulait faire quelques mauvais tours.

Dès lors qu’il fut en selle, le cheval recula et hennit de sa grande tête. Alors, avec Dick terrifié, essayant de se maintenir ferme sur son dos, il partit dévalant à toute vitesse le sentier et s’éloignant de la petite compagnie. Ils regardèrent et suivrent du regard Dick et le cheval se demandant bien où le pauvre Dick arriverait.

- ‘On dirait que le cheval emmène Dick vers sa propre écurie, dit Mr Dédaigneux, observant le grand animal qui soudainement tourna sur la gauche et s’en alla galopant en dehors de l’étroit sentier. Dick ne peut pas guider une créature aussi puissante. Elle l’emmènera n’importe où de façon inattendue !’

- ‘Il le sera certainement, dit une voix derrière eux !’

Mr Dédaigneux se retourna et vit deux personnes debout près de lui. Elles étaient jeunes, environ une vingtaine d’années avec des visages éclairés, des cheveux volant au vent et des yeux dansant.

- ‘Ce cheval appartient au chevalier appelé Lutte, qui est toujours en train de galoper cherchant querelle à autrui. Il lui est venu en tête d’aller jusqu’à la Maison de la Paix afin de

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combattre le propriétaire, Mr Content. J’espère qu’il pourra s’échapper et retourner dans sa propre habitation. Il y trouvera sûrement votre compagnon là-bas et lui rendra la vie impossible !’

- ‘ Pauvre Dick , dit Anna Il aura un choc lorsqu’il se rendra compte qu’il est en dehors de l’étroit sentier, allant vers un endroit qu’il ne connaît pas. Si lutte y retourne et qu’il le trouve là-bas, Dick tremblera comme une feuille morte. Qu’est-ce qui lui arrivera ?’

- ‘ Oh ! Lutte en fera son serviteur, dit l’un des deux jeunes personnages. Il se retourna vers son compagnon et dit. Allons-y ! dit-il, nous devons aller au devant et affronter ces soldats, n’est-ce pas Vaillant’.

- ‘ Je suis prêt, Audacieux, cria l’autre jeune Homme, et il prit le bras de son compagnon.

- ‘ Mr Dédaigneux les repoussa en arrière.

- ‘ Vous n’avez pas vu ce qui s’est passé avec les cavaliers, qui ont chevauché en direction des soldats, dit-il. Il aurait mieux valu que vous l’ayez vu afin de trouver un chemin pour contourner les soldats ! C’est ce que j’ai planifié de faire.’ 

Il n’y a pas d’autre chemin pour les contourner dit Vaillant. Voyez-vous l’épaisse haie qui borde les cotés du chemin juste ici ? Personne ne peut passer à travers. Entre autre, Audacieux et moi allons toujours tout droit. Nous n’essayons pas d’aller en dehors, pour aucune raison ? Venez avec nous et tentez votre chance’.

- ‘Mais, Mr Dédaigneux secoua la tête. Il n’avait aucune idée de ce qu’il allait faire avec ls soldats qui barrait l’étroit chemin, mais il savait par contre qu’il n’allait pas risquer sa vie à cause des épées brillantes.

- ‘ Vous devrez alors reprendre tout votre chemin en arrière, si vous ne voulez pas aller au devant, dit Audacieux, ses yeux clairs, brillant à l’éclat du soleil. Allons ! Venez avec nous !’

- ‘Je verrai ce qu’il arrive avec vous premièrement, dit Mr Dédaigneux, repoussant la main d’Audacieux de son bras. Alors secouant en arrière leur chevelure au vent, les deux frères avancèrent ensemble, proférant un heureux accueil aux soldats.

- ‘Bonjour mes amis. Comment allez-vous. Nous sommes des amis et nous souhaitons que vous le soyez aussi ! Paix, avec vous.

- ‘Ne sont-il pas audacieux et vaillants dit Pierre. Les deux jeunes hommes marchèrent droit vers les soldats, mais pas le moins du monde effrayés des épées sorties de leur fourreau.

- ‘ Passez mes amis, tout est bien !’ dit le capitaine et il rengaina son épée et donna une tape amicale sur le dos d’Audacieux.

Vaillant se retourna vers les autres et cria.

- ‘ Où voulez-vous allez ?

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- ‘Eh bien, nous cherchons la Maison de la Paix, cria Mr Dédaigneux. Mais, je ne pense pas que ces soldats nous laisserons passer !’

Audacieux et Vaillant se regardèrent en éclatant de rire et tous les soldats sourirent largement. Les enfants les contemplèrent totalement stupéfaits.

- ‘Quelle est la plaisanterie’, demanda Peter enfin !

- ‘Eh bien, ces soldats sont les gardiens de la Maison de la Paix’, cria Vaillant. Ils sont au service de Mr Content, et il les emploie pour maintenir à distance les personnes comme Querelle, Lutte et Malice qui pourraient perturber la maisonnée. Vous serez les bienvenus si vous êtes des amis !’

Mr dédaigneux et les autres se sentirent tout d’un coup très petits et ridicules. Alors, les soldats étaient en train de garder la Maison de la Paix. C’étaient des amis et non pas des ennemis. Et de penser que la petite compagnie avait failli faire demi tour et s’en aller quand elle les avait vus !

- ‘Pauvre Dick Lecouard, dit Pierre. Il aurait pu facilement rester et partir avec nous. Si seulement il avait eu un peu plus de courage et était resté avec nous, au lieu de chevaucher sur ce cheval appartenant à Lutte ! Je ne pense pas qu’il reviendra’.

- ‘Venez dit Mr Dédaigneux, allant en avant, sa tête relevée. Ce que Audacieux et vaillant ont fait, nous pouvons le faire. Ces soldats ne nous blesserons pas !’

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- ‘Bonjour mes amis. Comment allez-vous. Nous sommes des amis et nous souhaitons que vous le soyez aussi ! Paix, avec vous.

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Chapitre 12

La Maison de la Paix. Content et son épouse Bonheur.Trois glorieux jours.

Les voyageurs se remettent en marche une fois de plus et rencontre Bavard et Commérage, Vantardise et Vantard.

La Maison des Non Sens.

Lorsque la compagnie des six atteignit les soldats, ils se retrouvèrent en face de

leurs épées, mais le visage des hommes était amical.

- ‘Etes-vous de amis de notre maître, Mr Content ?’ demanda le capitaine. Nous souhaiterions visiter la Maison de la Paix, dit Mr Dédaigneux. Nous ne sommes pas des ennemis’

- ‘Donnez moi votre parole que vous ne venez pas perturber la tranquille Maison de la Paix’, dit le capitaine. C’est de la responsabilité des soldats du Bien de protéger la maison de notre maître de tout ce qui peut la perturber. C’est pourquoi nous combattons les personnes comme Lutte, Envie, Jalousie et Malice. Nous sommes toujours en train de veiller pour les maintenir en dehors, mais les gens porteur de paix peuvent passer.

- ‘ Nous sommes des personnes pacifiques, dit Mr Dédaigneux. Nous sommes sur le

chemin de La Terre de Bien Au-Delà. Nous n’avons pas eu beaucoup de

chance jusqu’à maintenant et nous aimerions vraiment pouvoir nos reposer à la Maison de la Paix.’

- ‘ Passez, mes amis, dit le capitaine, et il baissa son épée dont la pointe toucha le sol. Les autres soldats reculèrent et le passage fut établi pour que les six voyageurs puissent passer

Vaillant et Audacieux les attendaient

- ‘ Quelle grâce que nous n’étions pas effrayés, et que nous ayons marcher hardiment tout en parlant à ces hommes ! cria Vaillant. Ce n’est pas bon d’être effrayé du tout, même si cela en à l’air. La bravoure favorise la fortune !’

- ‘ Et bien, je pense que vous avez été très baves, dit Pierre. Quelle est la distance de la Maison de la Paix, Vaillant ?’

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- ‘ A travers cette porte, après le pré, et après avoir traversé le petit pont de pierres jusqu’à la maison, dit Audacieux, prenant le bras de son frère et celui de Pierre aussi. Allons-y !’

Le groupe des huit partit ensemble. Ils traversèrent la grande porte blanche et le pré parsemé de milliers de petites fleurs de toutes les couleurs. Au loin un ruisseau coulait et juste à coté une plaisante maison, avec des murs d’un blanc crème, un toit de chaume et de grandes fenêtres laissant filtrer la lumière.

- ‘Est-ce que cela n’a pas l’air reposant ?’ dit Anna dont les pieds étaient douloureux et fatigués.

- ‘Il y a des vaches ! dit Lily nous aurons du lait à boire’.

- ‘Regardez donc ces colombes’, dit John et il pointa du doigt là ou un groupe d’oiseaux blancs volaient en faisant des cercles autour de leur colombier. A coté du pont, dans un tranquille petit arrière jardin, six pigeons blancs roucoulaient, faisant leurs ablutions dans un bassin d’eau scintillante, à coté des marguerites et des nénuphars.

- ‘ Oh, c’est paradisiaque ! dit Patience, s’arrêtant au petit pont de pierres au dessus du ruisseau, pour reposer et émerveiller ses yeux sur la tranquille maison et son jardin. Si seulement nous pouvions rester ici un jour ou deux. J’ai l’impression que mon fardeau devient de plus en plus léger !’

Lorsqu’ils arrivèrent à la maison, un grand homme au visage tranquille avec de profonds yeux marron, et une bouche souriante, vint pour les accueillir. Derrière lui était sa femme, Bonté une femme au doux visage avec une cadence dans sa voix musicale et des yeux qui brillaient comme des étoiles.

Bienvenus à vous tous ! dit Content. Sa femme embrassa les cinq enfants et s’exclama en voyant les vêtements déchirés et sales.

- ‘ Pauvres petits ! Vous allez rester dans notre maison quelque temps et vous me laisserez nettoyer vos vêtements ! Comme vous avez l’air fatigués, excepté Vaillant et Audacieux. Je ne pense pas qu’ils soient jamais fatigués ces deux-là d’ailleurs !’

Tout le monde rentra dans la maison. Elle était rafraîchissante et tranquille. Le soleil brillait à travers les fenêtres et laissait filtrer des flots lumineux sur le carrelage. Il y avait des fleurs partout dans de grands vases et de petits bols. C’était la plus belle maison.

En haut se trouvait de bonnes chambres accueillantes, agrémentées de rideaux de claires couleurs et des lits moelleux. Les enfants aimaient les tableaux et les images sur les murs ainsi que les doux tapis sur les planchers.

- ‘Quel repos ce sera pour nous de rester ici, dit Pierre. Je me sens sale et fatigué. J’aimerais un bon bain, mais je ne vois pas comment je pourrais en avoir un, avec ce fardeau sur mon dos.

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Malgré toute leur bravoure sur leur propre chemin en direction de La Terre de

Bien Au-Delà, Bonté entreprit de donner aux enfants fatigués un bain

chaud, et de les habiller dans de simples tuniques, pendant que leurs vêtements seraient nettoyés et rapiécés. Elle brossa leurs cheveux emmêlés et leur donna un repas avec du lait crémeux, un nouveau pain cuit, de la confiture faite avec les fruits du jardin, du beurre doré et des fruits frais. Même Mr dédaigneux ne fit aucune allusion à la simplicité offerte et mangea tout comme les autres.

Vaillant et Audacieux passèrent une nuit à la Maison de la Paix, et ils reprirent leur chemin chantant de leurs voix musicales. La compagnie était désolée de les voir partir, car ils auraient voulu les avoir pour compagnons.

- ‘ Oh, ils n’attendent pour personne, dit Mr Content. Ils sont toujours prêts à faire quelque chose. Maintenant, vous allez rester trois jours, ainsi donc vous serez reposés. Il y a

encore plus de difficultés et de dangers sur le chemin de La Terre de Bien Au-Delà, et vous devez être suffisamment forts pour y faire face’.

Donc pendant trois jours glorieux les enfants et Mr Dédaigneux restèrent avec Content et Bonté dans la Maison de la Paix. C’était un formidable repos. C’était merveilleux de se réveiller avec le son des colombes roucoulant au dehors, et de regarder à travers les fenêtres et d’apercevoir les vaches en train de paître tranquillement dans les champs.

- ‘Je ne voudrais plus jamais vivre dans une ville de nouveau, dit Anna. Il y a toujours du bruit, de la saleté et du mécontentement. Ici il y a la paix de la campagne, il y a la beauté, la tranquillité et le bonheur.

- ‘ Ah, mais tu trouveras aussi le mécontentement et la méchanceté dans la campagne, dit Mr Content, qui était à coté d’elle. C’est nous-mêmes qui pouvons garder la paix ou la détruire. Quelle est l’utilité d’avoir de la beauté et de la paix autour de nous si nous n’en avons pas dans nos cœurs ? C’est possible de vivre n’importe où et d’avoir de la paix et du bonheur’.

Tout le monde était triste lorsque le moment du départ arriva. Bonté les habilla avec leurs propres vêtements, nettoyés et raccommodés. Elle les fit glisser au dessus de leurs fardeaux, et vit oh combien ils étaient volumineux.

- ‘ Pauvres enfants ! Vous serez heureux de vous débarrassez de ces horribles fardeaux’.

- ‘Ils n’ont jamais été aussi légers sur nos épaules depuis que nous sommes arrivés à la Maison de la Paix, dit Anna’.

- ‘ Les fardeaux ne sont plus lourds ici, dit Bonté alors qu’elle embrassait les enfants en leur disant au revoir. Maintenant, continuez votre chemin, et suivez toujours l’étroit

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sentier. Venez nous voir si vous voulez vous reposer. Content et moi-même, nous pouvons toujours être trouvés à la Maison de la Paix’.

Ils étaient tous tristes de quitter la reposante maison avec ces colombes roucoulantes, son pont tranquille et son plaisant jardin. Ils se mirent en route descendant le chemin vert qui les ramènerait directement et rapidement sur le sentier étroit qu’ils n’auraient plus qu’à suivre.

Rapidement, ils furent sur l’étroite voie, et cheminèrent d’un pas pesant avec leurs fardeaux. Ils étaient maintenant six et Mr Dédaigneux était la seule grande personne qui restait.

- ‘J’espère que personne d’autre ne sera laissée en arrière, dit Pierre. Nous avons l’air d’une si petite compagnie maintenant. Nous devrons avoir les coudées franches ensemble’.

- ‘ Je ne pense pas que je serais mis de coté pour surveiller un groupe d’enfants ! dit Mr dédaigneux. Vous ferrez bien de suivre vos arrières, comme il vous est conseillé, ou alors je n’irais pas avec vous!’

Mr Dédaigneux commençait à sentir de nouveau le poids de son fardeau. Il ne l’avait pas remarqué à la Maison de la Paix, mais maintenant, il pesait vraiment lourd et il était ennuyé et de mauvaise humeur.

Les enfants restèrent derrière. Ils ne voulaient pas marcher avec lui s’il était ainsi. Ils parlaient tranquillement et doucement entre-eux. Mr dédaigneux était de plus en plus ennuyé avec ses compagnons même. Alors lorsqu’il vit un homme et une femme au loin, il s’empressa de les rattraper et leurs souhaita un bonjour très poliment.

- ‘Mon nom est Mr Dédaigneux leurs dit-il. Je suis le chemin de La Terre de

Bien Au-Delà. Qui êtes-vous et où voyagez-vous ?’

- ‘Mon nom est Bavard, et voici ma femme Commérages, dit l’homme ôtant son chapeau poliment. Nous allons retrouver deux de nos amis un peu plus loin, Fanfaronnade et Vantard.’

- ‘Marchez donc avec nous, car vous devez être ennuyé de voyager juste avec une bande d’enfants’.

- ‘Mr Dédaigneux jubilait d’avoir de la compagnie. L’homme était un merveilleux hâbleur, et la femme avait toutes sortes d’intéressantes nouvelles à lui communiquer. Elle avait souvent séjournée à la Ville des Confusions, appelée la Ville des Tourments par d’autres, et elle connaissait une bonne partie des amis de Mr Dédaigneux.

- ‘Oui ! Je connais Mr Succès, dit-elle et Madame Prétentieuse était presque une amie à moi. Mais après que j’ai découvert qu’elle ne payait pas ses factures, je n’ai plus été amie avec elle, en aucune façon’.

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- ‘Oh ! Alors elle ne paye pas ses notes ? demanda Mr Dédaigneux, vraiment intéressé.. Eh bien il fallait y penser§ Et elle se vante toujours de sa richesse, aussi. Connaissez-vous Mademoiselle Snob ?’

- ‘ Oh oui ! dit Commérages. Elle fourre toujours son nez partout pour savoir si quelqu’un, un cousin ou autre n’a pas un titre. Et comme je suis fatiguée de l’entendre dire qu’elle a déjà dansé avec le prince. Si elle savait comme les gens s’en fichent et rient dans son dos !’

Mr Dédaigneux avait toujours pensé que Mademoiselle Snob était une merveilleuse personne. Maintenant, il était satisfait de rencontrer quelqu’un qui pouvait la mettre en pièces, et il continua à parler vivement avec Bavardage et Commérages, se satisfaisant profondément.

Bientôt les trois personnages rencontrèrent les deux autres individus, qui furent introduits : Fanfaronnade et Vantard. Les cinq marchaient aimablement ensemble et les enfants en arrière entendaient le son de leurs voix alors qu’ils le suivaient à quelque distance.

- ‘Oui ! Entendirent-ils Fanfaronnade ; Oui ! J’ai déjà eu un château avec une centaine de pièces, et j’avais à mon service deux cents serviteurs. Il y avait toujours un cheval pour chaque invité qui aurait souhaité chevaucher et un serviteur pour chaque invité’.

- ‘Si vous aviez vu les vêtements que nous portions, rajouta Vantard, qui était aussi bon que son frère pour raconter des histoires merveilleuses. J’avais un vêtement cousu avec des fils d’or’.

- ‘N’étais-ce pas trop lourd demanda Mr Dédaigneux étonnement.

- ‘Très ! dit vantard. J’avais besoin de quatre serviteurs pour m’aider lorsque je marchais. Nous avions toujours des assiettes, des couverts et des plateaux en or pour notre table aussi. Quel dommage que vous ne puissiez pas venir quelque moment avec nous, sinon nous pourrions vous montrer nos possessions’.

Mr Dédaigneux ne voulut pas être mis à l’écart dans ces conversations de grandes choses. Il avait été aussi très riche, alors il commença à parler fortement de ses vingt jardiniers, de son splendide cheval noir et de sa resplendissante table d’invités, où l’on pouvait recevoir jusqu’à deux cents convives.

Mais les autres ne voulaient pas l’écouter, et ne cessaient de l’interrompre continuellement, alors il commença à s’énerver. Pendant ce temps les enfants ne cessaient de l’appeler derrière lui, ce qui le mettait encore plus en colère.

- ‘ Etes-vous la nourrice de ces gosses-là, demanda Vantard avec un sourire ironique et méprisant.

- ‘ Ils n’ont rien avoir avec moi, répondit Mr Dédaigneux fâcheusement. Nous sommes tous partie ensemble formant une compagnie, et un par un, les autres adultes sont tombés les uns après les autres, jusqu’à ce que moi et les cinq autres enfants restions ensemble. Laissez les crier ! Laissez les se plaindre !’

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Les enfants étaient de plus en plus dans le chagrin. Mr Dédaigneux avait été si occupé à parler, à se vanter et à écouter les autres, qu’il n’avait pas remarqué qu’il n’avait pas pris le bon chemin. Maintenant tous avaient quitté l’étroit sentier, et étaient en train de voyager dans la mauvaise direction. Les enfants l’avaient remarqué aussitôt et étaient en train de crier à Mr Dédaigneux de s’arrêter et de revenir.

- ‘Mr Dédaigneux ! Mr Dédaigneux ! Nous sommes sur le mauvais chemin. S’il vous plait arrêtez vous et revenez ! Mr Dédaigneux !

- ‘Je vais revenir et vous donner une raclée à tous, s’écria Mr Dédaigneux, dans une colère noire. Taisez-vous ! Je ne veux plus vous entendre!’

Les enfants s’arrêtèrent et se demandèrent que faire. Est-ce que Mr Dédaigneux avait remarqué qu’ils avaient quitté le nouveau chemin. Peut-être que ses nouveaux amis lui avaient montré un raccourci ? Qu’allait-il se passer ?’

Finalement Pierre courut jusqu’à lui et le secoua par le bras.

- ‘Mr Dédaigneux, s’il vous plait ! Ecoutez-moi ! Nous sommes sur le mauvais chemin !’

Mr Dédaigneux entendit ce que Pierre dit. Il stoppa net et regarda autour de lui. Il ne pouvait voir l’étroit chemin nulle part !

- ‘Comme c’est ennuyeux dit-il. J’étais si intéressé à écouter et à parler, oui et à me vanter, aussi, que je n’avais pas remarqué ou j’étais en train d’aller. Hé, Vantard ! Nous sommes sur le mauvais chemin. Connaissez-vous le bon chemin pour retourner sur le sentier étroit ?’

- ‘Nous sommes sur le bon chemin, dit Vantard avec une grimace. Nous n’allons pas nous inquiétez pour cela encore très longtemps. Nous allons à la maison. Nous habitons juste ici. Regardez là-bas au loin. C’est notre maison. Venez avec nous, nous allons manger quelque chose’.

- ‘Eh bien, je suppose que nous devrions tout aussi bien dit Mr Dédaigneux, et les cinq enfants vinrent avec lui à la Maison de Vantard. C’était une maison vraiment très bruyante, plein de monde qui parlait à vive voix. Ils étaient tous habillés grandement, mais les enfants avec leurs yeux bien avisés, remarquèrent des morceaux de tissus déchirés sous beaucoup de leurs splendides vêtements. Le bas des robes de certaines femmes était usé, les manches des chemises de certains hommes étaient effilochés aussi et leurs chaussures étaient craquelées.

- ‘Ils ne sont pas aussi grandioses qu’ils le disent eux-mêmes ! chuchota Anna à Pierre. Ces sandwiches ne sont-ils pas horribles. Le pain est rassis et aussi dur que du bois’.

Mr Dédaigneux finit par en avoir assez de tout ce bruit. Il se leva pour partir. Bavardage et commérages se levèrent aussi pour partir. Ils étaient venus avec les autres.

- ‘Je suis désolé que vous quittiez ma Maison des Non Sens si tôt, dit Vantard, poliment disant avec fanfaronnade au revoir. Nous avons toujours pensé que c’est un endroit follement distrayant. Beaucoup de gens aiment venir ici !

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- ‘Merci, mais nous devons y aller maintenant, dit Mr dédaigneux se sentant soudainement fatigué et ne supportant plus tous les propos stupides et incohérents qu’il avait entendus. Au revoir !’

- ‘Notre maison est juste en bas du chemin, dit Bavard prenant le bras de Mr Dédaigneux. Nous arrivons juste et nous pourrons enfin nous reposer. Nous pourrons vous offrir de bien meilleurs sandwiches que ceux que vous avez pu recevoir chez cet ennuyeux Mr Vantard’.

- ‘Mon Dieu, je pensais que vous étiez de si bons amis avec Fanfaronnade et Vantard, dit Mr Dédaigneux surpris. Maintenant vous parlez contre eux !’

- ‘Venez donc, dit Bavard, nous vous déposerons sur le droit chemin après que vous ayez visité notre cottage’.

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- ‘Il y a des vaches ! dit Lily nous aurons du lait à boire’.

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Chapitre 13

Le Cottage Jacassement. Flatteuse emmène la compagnie dans les Près de la Vanité.

Bon Sens et les Planches de l’Humilité.

Il n’y avait rien d’autre à faire que d’aller avec les deux autres. Rapidement ils

atteignirent le plaisant petit cottage, qui avait comme nom sur le portail : ‘Cottage Jacassement’, lu Anna.

- ‘Quel drôle de nom ! Ne trouve-tu pas qu’il ne leurs convient pas du tout Pierre ?’

A coté coulait un petit ruisseau.

- ‘C’est le ‘Ruisseau Babillages’, dit Bavardage. Il coule en dehors de notre cottage nuit et jour, et nous adorons entendre le bruit qu’il fait’.

Les enfants finirent par être ennuyés à l’intérieur du cottage. Bavardage et commérages leurs offrirent des biscuits beaucoup trop sucrés, et de la limonade si épaisse et sirupeuse qu’elle était difficile à boire.

- ‘Ces biscuits et cette limonade ont été faite par notre fille, Flatteuse, dit Bavardage.

- ‘Regardez, la voilà. Elle vient juste derrière vous. C’est une agréable et douce petite créature’.

Au premier abord tout le monde aima beaucoup Flatteuse. Elle était très jolie avec ses yeux ouverts, sa bouche souriante, et une agréable manière d’écouter les autres, comme s’ils disaient des choses vraiment très intelligentes.

- ‘Alors, vous êtes donc tous, en route vers La Terre de Bien Au-Delà’ dit-elle’, lorsqu’elle fut introduite.

- ‘Comme vous êtes braves d’avoir entrepris un tel voyage si long et périlleux! Je pense que vous êtes merveilleux !’

Tout le monde fut très enchanté. Anna montra son fardeau.

- ‘Oh, pauvre petite chose ! dit Flatteuse. Penser qu’un joli petit agneau comme toi doive porter un fardeau aussi lourd !’

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Pierre lui expliqua comment ils s’étaient échapper du Château du Géant, et les yeux de Flatteuse se renversent en arrière lorsqu’elle entendit ce qu’ils dirent.

Oooooooooh ! Quelle affreuse histoire, dit-elle, quand Pierre eut fini. Je pense que vous êtes tous braves ! Oh, comme je suis effrayée, rien que de penser à cet épouvantable Géant Cruauté ! Comme vous êtes merveilleux ! Comme vous êtes splendides !’

Ils partirent aussitôt avec Flatterie pour retourner vers l’étroit sentier. Elle leurs avait fait boire outre mesure de sa terrible limonade sirupeuse, bien avant qu’ils s’en aillent, et rapidement Anna et Lily se sentirent mal.

Elles traînaient derrière ayant mal au cœur, mais les autres allaient gaiement avec Flatterie, buvant toutes les jolies choses qu’elle leurs disaient de sa voix mielleuse et sucrée.

- ‘Comme c’est merveilleux ! Comme c’est merveilleux’, l’entendirent-ils dire, encore et encore. La petite compagnie des compagnons marchant en avant, bataillait auprès des deux malades pour qu’ils les suivent. Mr Dédaigneux avait oté sa veste se sentant important des éloges faites. C’était d’une splendeur de se voir dire qu’il était merveilleux. Pierre, John et Patience aimèrent cela aussi et ils écoutaient ardemment les douces et belles choses que Flatterie leurs disaient.

Soudainement Lily et Anna, à l’arrière, entendirent Pierre crier.

- ‘Regardez ! Ces prairies sont sous l’eau !’

La petite compagnie au devant s’arrêta et Flatterie plein de grâce prit le bras de Mr Dédaigneux se retourna et de ses yeux grands ouverts le regarda et lui dit :

- ‘Oh, très Cher ! J’ai été si réjouie de parler de tendres choses avec vous, que je vous ai laissé avancer dans les Près de la Vanité. J’avais oublié qu’ils étaient inondés jusqu’ici. Très cher Mr Dédaigneux, pourriez-vous me porter sur vos épaules ? Je ne souhaiterais pas avoir mes pieds mouillés’.

Mr Dédaigneux ne voulait pas du tout porter quelque chose de plus que son fardeau, et il était très vexé de Flatteuse, devant la maintenir hors des eaux à travers les prés inondés. Il la prit dans ses bras. Elle avait l’air d’une délicate et jolie petite chose, mais dès qu’il la transporta au dessus des Près de la Vanité, elle parut vraiment lourde !

Il avançait pataugeant péniblement dans les prés. Pierre, Patience et John suivaient, leurs pieds et jambes clapotant dans l’eau.

Lily et Anna ne suivaient pas.

Attendons, le chemin qu’ils vont suivre et ensuite nous les rejoindrons, dit Anna. Comment c’est stupide à Flatterie de nous avoir mener au mauvais endroit. Elle parle beaucoup trop !’

Les autres pataugeaient dans l’eau, mais quelque soit la direction qu’ils prenaient, ils ne semblaient pas rejoindre la terre sèche. Mr Dédaigneux tournaient ci et là sans trouver le chemin et vit Lily et Anna au loin debout en face de lui.

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- ‘Allez chercher de l’aide, cria-t-il. Nous ne pouvons pas continuer ainsi à patauger toute la journée’.

Anna et Lily regardèrent autour d’elles, s’il n’y avait pas quelqu’un pour les aider. Un homme était en train de travailler dans un champ assez éloigné. Elles coururent vers lui.

Oh ! Oh ! S’il vous plait ! Pourriez-vous venir nous aider ? Des amis à nous sont en train de patauger dans des près remplis d’eau et n’arrivent pas à en sortir’.

L’homme dont le nom était Bon Sens les regarda. Il pris son bâton et partit avec Anna et Lily au bord des près inondés. Ils mis ses mains à sa bouche et cria de toute la force de sa voix aux autres.

- ‘J’irai vous chercher des planches et je les laisserai à travers le pré. Je connais les endroits les moins inondés’.

Il alla vers une pile de curieuses planches bien entreposées, parfaitement rangées les unes sur les autres se trouvant derrière une haie. Elles étaient très fines et luisantes, et les deux filles ne pensaient pas qu’elles pourraient permettre aux autres de se sortir des prés avec sécurité.

- ‘Elles n’ont pas l’air d’être faites en bois, dit Anna’.

- ‘Elles ne le sont pas’ dit Bon sens. Elles sont faites d’un matériau rare appelé ‘Humilité’. L’Humilité peut toujours permettre aux personnes de sortir des Près de la Vanité inondés’.

Bon Sens, mis les planches les Unes sur les autres, courant légèrement au dessus d’elles jusqu’à ce qu’elles fassent un étroit chemin jusqu’où les autres pataugeaient dans l’eau froide.

- ‘Venez par ici dit-il. Marchez avec précaution et vous atteindrez la terre sèche’.

Mr Dédaigneux monta en premier sur une planche, mais comme il ne pouvait pas voir où il allait, parce qu’il portait Flatteuse, il clissa directement dès les premiers pas et tomba lourdement dans l’eau.

Alors Flatteuse montra l’autre face de sa personnalité et commença à traiter Mr Dédaigneux de toutes sortes d’horribles mots. Il en fut surpris et choqué tout à la fois.

- ‘Ne faites pas du tout attention à elle dit Bon Sens. Laissez-là dans l’eau. Son premier nom est flatteuse, mais son second nom est Tromperie. Elle introduit toujours les gens à l’intérieur de ces prés, et je dois toujours les secourir’.

- ‘Eh bien merci Mr Bon Sens d’être venu à notre secours, dit Pierre, essayant de garder son pied sur les planches sur lesquelles il marchait. Comme c’est difficile de cheminer sur ces étranges planches. Je me sens honteux maintenant d’avoir écouté toutes ces paroles stupides, d’aucun sens que Flatteuse dit. Elle m’a fait croire que j’étais le plus merveilleux garçon du monde’.

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Tout le long des minces et étroites planches de l’Humilité marchaient les trois enfants et le pauvre Mr Dédaigneux, qui était trempé, avait très froid et était très honteux de lui-même. Aussitôt après, ce fut autour de Patience qui glissa et tomba directement dans l’eau, lorsqu’elle se rappela quelques unes des flatteuses choses qu’elle avait entendues, mais elle revint aussitôt sur les planches, déterminée à sortir de ces traîtres Près de la Vanité.

- ‘Permettez-moi de vous ramenez jusqu’à votre chemin, dit Bon Sens, qui suivait derrière la compagnie, reprenant les très minces et étroites planches alors qu’il marchait. Il paraissait capable de porters des dizaines de planches sur ses épaules sans aucune difficulté.

- ‘Nous vous en sommes très reconnaissants’ dit Mr Dédaigneux, sautant de la dernière planche et remerciant joyeusement. Tout le monde sauf Anna et Lily ôtèrent leurs chaussures et leurs chaussettes, les essorèrent et les mirent le long de leur cou pour qu’elles sèchent. Pierre regarda en arrière où Flatteuse était debout pleurant dans les prés inondés, appelant à l’aide.

- ‘Ne faites pas attention à elle dit Bon Sens. Elle adore ces près et elle peut en sortir quand elle le veut. Elle les connaît par cœur !’

C’était très douloureux de reprendre le droit chemin sans chaussures et sans chaussettes. C’était très difficile et il y avait des groupes d’horribles petites plantes piquantes, car les quatre sans chaussures traînaient le long du chemin.

- ‘Ce sont des petites plantes piquantes appelées ‘Honte’, dit Bon Sens. Il n’est pas plaisant de marcher dessus, mais ne vous en importunez pas, vous êtes bientôt sur le droit chemin. Tout ira pour le mieux ensuite’.

Et au bout d’une demi heure, ils se retrouvèrent sur l’étroit sentier, vraiment reconnaissant de la vigoureuse aide de Mr Bon Sens.

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Alors Flatteuse montra l’autre face de sa personnalité et commença à traiter Mr Dédaigneux de toutes sortes d’horribles mots. Il en fut surpris et choqué tout à la fois.

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Chapitre 14

La tempête aux dessus des Plaines de l’EpuisementLa venue de Consternation et de Désespoir

Patience chemine seule.Le Château de la Désolation et les Caves de la Tristesse.Patience trouve Bonne Humeur, Réconfort et Courage.

Ils partent sauver les prisonniers.

‘Maintenant, dit Mr Dédaigneux lorsque les six compagnons eurent dit au

revoir à Bon Sens, et étaient de nouveau en train de cheminer tous ensemble sur l’étroit sentier. Maintenant ! Nous ne nous éloignons plus du tout du chemin, plus du tout ! Pour rien au monde’.

- ‘Bien, Mr Dédaigneux. Nous ne voulions pas quitter ce chemin ce matin, mais vous alliez au devant avec Bavard et Commérage, sans nous entendre crier après vous, dit Pierre. Nous serons maintenant vraiment très prudents. Nous devrions bientôt arriver près de La

Terre de Bien Au-Delà, si seulement nous pouvions garder sûrement

notre chemin’.

Cela rendit tout le monde allègre. Anna et Patience commencèrent à chanter. Mr Dédaigneux et les garçons sifflaient ensemble sur le même air. Tout le monde était de très bonne humeur, prêts à aider les autres tout le long du chemin.

- ‘Mes chaussures et mes chaussettes sont presque sèches, dit Pierre et il s’assit pour les remettre. Les autres firent de même. Le soleil avait enfin séché les vêtements mouillés.

Mais le soleil, malheureusement, déserta bientôt les voyageurs. Un gros nuage noir apparut soufflé par le vent d’ouest, un autre et encore un autre. Rapidement le ciel entier fut assombrit et les nuages descendaient de plus en plus bas.

- ‘Il va y avoir un orage dit Anna à moitié effrayée. Oh, mon dieu ! Comme nous sommes mal fortunés ! Nous sommes toujours en train de cheminer vers quelque chose de déplaisant !’

L’orage éclata. Il y eut un roulement de tonnerre dans le ciel ombragé et un éclair de très forte luminosité apparut. De grosses gouttes d’eau commencèrent à tomber s’écrasant sur le visages des voyageur.

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- ‘Bien évidemment nous marchons à travers champs ou il n’y a pas un arbre ni un abri quelconque, dit Mr Dédaigneux, d’une voix exaspérée. Il n’y a absolument aucun endroit pour nous abriter du tout. Nous allons être trempés’.

Le sentier passait par une contrée désolée et s’allongeait au loin, avec des touffes d’herbes se relevant, et des gros cailloux tout autour. Il n’y avait pas de buissons, pas d’arbustes, ni d’arbres. Le passage se frayait à certains endroits entre des grosses pierres, devant en contourner quelques unes, mais facile à voir parce que le chemin à certains endroits était étroit et qu’ils marchaient lentement.

La pluie tombait à présent. Les gouttes d’eau étaient si grosses que Patience criait lorsqu’elles touchaient ses joues. Elles secoua ses cheveux mouillés et continua à marcher lourdement.

Le tonnerre émit un éclair qui illumina toute la contrée et les filles en furent toutes effrayées. Les garçons l’étaient aussi, mais ils ne le montraient pas. Mr Dédaigneux quant à lui, n’était pas effrayé de l’éclair, mais il était en colère et désappointé d’être trempé jusqu’aux os.

Ils marchaient tous difficilement, trempés de la tête aux pieds. Il n’y avait rien d’autre à faire.

Ils ne pouvaient même pas s’asseoir sur le sol mouillé et atteindre que la tempête passe. Entre autre, il n’y avait aucun signe que la pluie cesse.

- ‘ C’est affreux dit Anna, en désespoir de cause, alors qu’elle essorait ses vêtements. Je suis complètement trempée’.

- ‘Regardez-moi dit Pierre en grand désarroi. Il n’y a pas un fil sur moi qui soit sec. Et maintenant ce vent terriblement glacial qui souffle. Nous allons attraper de terribles rhumes !’

Mr Dédaigneux éternua si fortement que tout le monde sursauta alarmé.

- ‘Je vais attraper une de ces angines qui va me faire rester des semaines au lit, se lamenta Mr Dédaigneux. Alors vous devrez partir sans moi’.

Les enfants se sentirent désemparés d’entendre cela. Ils n’éprouvaient pas une très grande affinité pour lui, mais ils en étaient habitués, et il était aussi la seule grande personne pour les guider sur leur chemin.

Juste à ce moment là, ils entendirent un foulement de pas derrière eux, et virent aussitôt deux personnes, portant d’immenses parapluies s’approchant rapidement. Pierre les regarda envieusement.

Ce n’étaient pas apparemment des personnes très agréables à regarder. Leurs visages exprimaient la crainte et ils regardaient sans arrêt tout autour d’eux comme s’ils attendaient que quelque chose de terrible se produise.

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- ‘ Bonjour dit le premier homme, dont le nom était Consternation. Avez-vous été pris dans cet épouvantable orage ? Moi et désespoir nous nous faisons toujours prendre à chaque fois que nous traversons les Plaines de l’Epuisement

- ‘ Oui c’est une chose étrange, mais le soleil s’en va toujours de cette plaine’, dit Désespoir son regard triste, considérant lugubrement les voyageurs.

C’est une misérable étendue de terre, qui peut être accompagné de soleil et de chaleur, mais, ne voilà-t-il pas que le soleil disparaît pour laisser place à des nuages gris qui descendent et apportent la pluie et en un rien de temps, tous les voyageurs sont trempés jusqu’au os.

Pouvons-nous nous abriter son votre parapluie ?’, dit Anna, tremblant de froid. Lily et Anna s’en plus attendre vinrent s’abriter sous le grand parapluie que tenait Désespoir au dessus de sa tête. Mr Dédaigneux et les deux garçons vinrent sous le grand parapluie de Consternation, mais Patience quant à elle continuait à marcher sous la pluie, regardant à chaque instant pour voir si le soleil n’apparaissait pas derrière un nuage.

- ‘Je suis si trempée que je ne pourrais pas l’être plus !’ dit Patience et elle continua à marcher sous la pluie.

Ce n’était pas plaisant d’être sous les grands parapluies noirs de Désespoir et de Consternation. Pour commencer il faisait sombre, très sombre mais évidemment ils étaient protégés de la pluie, quoiqu’il fût difficile de voir là où ils allaient. Désespoir et Consternation gardaient leurs parapluies devant eux bien inclinés contre le pluie battante et les voyageurs ne pouvaient espérer qu’une chose : c’était qu’ils connaissent suffisamment le chemin pour rester sur l’étroit sentier.

- ‘Je pense que la pluie a cessé, dit enfin Mr Dédaigneux et il fit un pas en dehors de l’immense parapluie noir. Mais qu’est-ce que c’était que cela ?’

Ils n’étaient plus sur l’étroit sentier, mais une fois de plus ils s’en étaient encore, éloignés, étant cachés sous les grands parapluies de désespoir et de Consternation !

- ‘Nous sommes encore en dehors du chemin, cria Pierre alarmé. C’est vraiment trop

mauvais. Nous n’arriverons, jamais, jamais à La Terre de Bien Au-Delà,

dans ces conditions !’

- ‘Vous n’y arriverez jamais dit Désespoir, de sa misérable voix. Courageux celui qui le ferait. Ce ne sont que dangers sur dangers, et à la fin, pour trouver quoi ? Rien, je peux vous l’assurez, rien !’

- ‘Nous allons revenir en arrière et reprendre notre chemin dit Mr Dédaigneux, d’une voix très résolue. Je ne sais pas comment j’ai pu être aussi stupide pour me permettre de m’en être éloigné encore. Quel est le chemin de retour, mon brave ?’

- ‘Je ne sais pas répondit Désespoir, frottant ses yeux en regardant tout autour de lui. Mais regardez, il y a un château pas très loin d’ici. Allons-y et demandons notre chemin’.

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- ‘Je ne suis pas très passionné de châteaux, dit Mr Dédaigneux, douteusement. Quel château est-ce ?

- ‘Je ne sais pas dit Désespoir. Nous ferions mieux d’y aller et de demander. Entre autre vous pourriez faire sécher vos vêtements devant un bon feu de cheminée, sinon vous risquez d’attraper une angine et là vous ne seriez plus capable de voyager pendant des semaines.’

Mr Dédaigneux éternua encore. Sa gorge devenait douloureuse. Il commença à s’alarmer sérieusement. Supposons qu’il tombe malade durant leur pérégrination ? Qui prendrait soin de lui ? Les enfants ? Ils ne pourraient jamais.

- ‘Nous irons au château et demanderons ou nous nous trouvons, dit-il. Et alors, à la surprise de tous ; il dit soudainement : - Mais ou est donc passé Patience ?’.

Personne n’avait remarqué son absence à ce moment là. Ils avaient été si occupés a marcher sous les immenses parapluies et à regarder le grand château pas trop éloigné qu’ils n’avaient pas remarqué que Patience n’était pas avec eux.

- ‘Mon Dieu ! Elle a du marcher toute seule sous la pluie sans nous’, dit Pierre alarmé. Nous ferions mieux d’aller la rechercher.

- ‘Mais nous ne savons pas où elle est allée’ dit Anna, ses yeux se remplissant de larmes.

Tour le monde regarda aux alentours en grand désespoir de cause. C’était abominable de perdre Patience soudainement comme cela.

Allons, dit Désespoir, prenant fermement le bras de Mr Dédaigneux ? Rentrons au château avant le prochain orage. Il y en a un qui arrive. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être dans un pire état que celui-ci. Peut-être que votre petite amie, viendra bientôt ici’.

Alors ils allèrent tous vers les grilles du château. Il y avait deux énormes portes en fer forgé qui s’ouvrirent silencieusement devant eux comme ils s’approchaient. C’était très étrange. Ils pénétrèrent dans la cour du château et les deux grilles se refermèrent derrière eux silencieusement. Ils gravirent les marches d’un perron , donnant sur une énorme porte en bois cloutée avec deux énormes marteaux en fer forgé représentant les visages de Désespoir et de Consternation.

Elles s’ouvrirent aussi silencieusement. Mr Dédaigneux et les enfants reculèrent, à moitié effrayés, mais Désespoir et Consternation, soudainement devenus très forts, les poussèrent tous à l’intérieur, et la porte se referma derrière eux. Et alors leurs deux mornes compagnons les prirent chacun par le bras et les firent se presser, descendant à travers un long corridor lugubre débouchant vers des caves sombres. Ils furent poussés vers des marches glissantes et sur un sol de pierres froides ou des grenouilles sautèrent par douzaines !

- ‘Mais ou nous amenez-vous donc, criait Mr Dédaigneux, essayant de toute sa force de revenir en haut des marches glissantes. Désespoir le repoussa et laissa éclater un horrible rire sarcastique et mesquin.

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C’est le Château de la Consolation, et nous vous avons amené dans les Caves de la Tristesse. Restez ici une année ou deux et laissez-nous entendre vos gémissements et vos soupirs. Consternation et moi adorons entendre cela. Ce sont de doux sons pour nos oreilles !’

Ils entendirent ensuite le bruit d’une clef tournée dans la serrure, et les cinq voyageurs

furent faits prisonniers dans cet horrible château de la Désolation. Ils se sentirent véritablement seuls, désolés, tristes et abattus. Comment allaient-ils faire pour s’en échapper. Où était Patience et l’a reverrait-ils un jour. Comment ils pouvaient détester Désespoir et Consternation, les deux compagnons traîtres qui les avaient trompés du chemin !

- ‘Si seulement Patience n’était pas faite prisonnière elle aussi, de ces horribles personnes’, sanglota Anna. Je me demande bien où elle peut être. Elle n’a pas voulu venir sous ces parapluies, donc, je n’ai pas vu où elle allait’.

Patience était sur le même étroit sentier, mais bien en avance. Elle avait marché péniblement sous la pluie, secouant ses cheveux mouillés sous la pluie battante, essayant d’être de bonne humeur. Elle n’avait pas du tout aimé le regard de Désespoir et de Désolation, et ne voulut pas aller à coté d’eux, sachant même qu’elle pourrait partager l’énorme parapluie et ne plus être fouettée par la pluie.

Non, avait-elle pensé, je préfère marcher péniblement par moi-même ! Je ne peux pas être plus mouillée. Je pourrais porter un maillot de bain, que ce serait pareil, car je suis si trempée !’

Quelque temps après Patience ne prêta plus du tout attention aux pas et aux voix des autres et se retourna pour voir où ils étaient. Et ils n’étaient plus là. Elle s’arrêta et regarda dans la plus incroyable consternation !

Où ont-ils bien pu aller ?’ se demanda-t-elle surprise. Ils ont bien dit qu’ils ne quitteraient pas le sentier, mais ils ont du le quitter. Et ils ne me l’ont pas dit  ! Oh, mon Dieu ! Qu’est-ce que je vais faire ?’

Elle retourna donc un peu en arrière et vit les empreintes des pas sortant du chemin étroit sur la gauche. La petite fille resta devant, se demandant oui ou non si elles n’allaient pas les suivre.

- ‘Rien de vraiment bon arrive à chaque fois que nous quittons le sentier pensa Patience. Mais je ne peux pas aller seule ! Peut-être pourrais-je aller à quelque maison ou autre et demander de l’aide ?’

Alors la petite fille continua son chemin marchant péniblement, essayant de garder de la bonne humeur et de ne pas s’inquiéter de trop. Elle s’approcha d’un ruisseau qui coulait devant le sentier et mis les pieds dedans, espérant qu’il ne serait pas trop profond. Elle arriva vers une partie assez rocheuse et dut grimper patiemment sur les gros rochers qui avaient paru être tombés d’une colline proche. C’était un travail difficile et fatiguant, mais Patience serra les dents et déterminée à ne pas abandonner.

Bientôt elle entendit quelqu’un l’appeler. Elle se retourna et vit une femme avec un visage très joyeux.

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- ‘Hello, cria la femme, escaladant les rochers en direction de Patience. Voulez-vous un peu d’aide ? Qui êtes-vous et que faites-vous toute seule au milieu de ce paysage ?

- ‘Mon nom est Patience, dit la petite fille et elle raconta à la femme au joyeux visage comment elle avait perdu ses compagnons. Et vous Madame, qui êtes-vous ? Pouvez-vous m’aider ?’

- ‘Je m’appelle Gaieté, dit la femme et elle serra la main de Patience. Les choses commencèrent soudainement à devenir plus claires. La pluie stoppa. Le soleil revint. Patience commençait à se sentir bien mieux, son corps se réchauffant et elle avait aimé la fermeté de la poignée de main de Gaieté.

- ‘Viens à mon cottage pendant quelques minutes et tu y sècheras tes vêtements, dit Gaieté. Ma sœur Réconfort y vit et elle t’aidera’.

Patience la remercia. Elle avait confiance en Gaieté et partit volontairement avec elle vers un joli petit cottage se trouvant à coté du chemin. C’était un magnifique petit cottage de conte de fées, tout fleuri, sentant les parfums de milles fleurs et resplendissant des couleurs de l’arc en ciel.

A l’intérieur se trouvait une autre femme au doux visage, la sœur de Gaieté. Réconfort retira les vêtements trempés de Patience et l’habilla avec un vieux peignoir, grand, chaud, doux et moelleux. Elle lui donna à boire du lait bien chaud et donna du gâteau qu’elle venait de faire, refroidissant sur le rebord de la fenêtre du cottage. Elle écouta Patience lui raconter comment elle avait perdu ses compagnons.

Lorsque la petite fille décrivit les deux tristes visages des personnages lugubres qui étaient venus avec leurs parapluies, Confort poussa un cri.

- ‘Encore eux ! Ce sont Désespoir et Consternation. Ils rodent autour des Plaines de l’Epuisement, et emmènent autant de voyageurs qu’ils le peuvent à leur Château de la Désolation. Ils les enferment dans les Caves de la Tristesse.* Uniquement les personnes qui sont suffisamment déterminées, ou suffisamment patientes, peuvent sortir des Plaines sans être trompés par ces deux horribles vieux personnages !’

*allégoriquement : Dépression.

Et bien, mon nom est Patience, c’est donc pour cela, que j’ai réussi à passer en toute sécurité, dit la petite fille.

Bien sûr, cela va de soit, dit Réconfort en l’embrassant. Tu as dû être une incroyable et bonne petite âme pour venir jusqu’ici toute seule sur ce chemin’.

Comment puis-je aider mon frère et ma sœur, et les autres ?’ demanda Patience, buvant son lait chaud. Je ne peux pas les laisser enfermer dans le Château de la Désolation. Pouvons-nous les sauver ?’

Oui, dit gaieté. Notre cousin ‘Courage’ sera bientôt ici venant nous rendre une visite cet après midi. Il a toujours pour habitude d’avoir les clés des portes du château, et il sauve

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souvent les pauvres prisonniers là-bas dès qu’il les entend. Lorsque tes vêtements seront secs et que tu te seras récupérée, nous irons avec toi, et Courage nous amènera jusqu’au château.’

- ‘Est-ce que Désespoir et Consternation nous attaquerons ? demanda Patience à moitié effrayée.

Mais Gaieté secoua sa tête pleine de bonne humeur.

- ‘Ils s’enfuient toujours lorsqu’ils voient Courage arriver, même ils s’en iront s’ils te voient, Patience et ils ne peuvent pas n’ont plus me supporter moi et Réconfort. Finis ton gâteau ma petite. Notre cousin Courage sera bientôt là’.

Peu de temps après on entendit le bruit d’un joyeux sifflement et aussitôt apparut au Cottage un jeune homme vigoureux et souriant, ses yeux regardant directement et franchement Patience. Il était grand et fort, et son visage était déterminé.

Ses cousines lui parlèrent de Patience et des ses compagnons perdus.

- ‘Nous sommes sûrs maintenant, qu’ils sont enfermés à clef dans les Caves de la Tristesse, dit Réconfort. Courage rit et prit d’énormes clés de sa poche. Il le fait sauter en l’air et les maintint devant Patience.

- ‘Mes clés peuvent ouvrir n’importe porte des caves du Château de la Désolation dit-il de sa voix déterminée. Y allons-nous maintenant ? Tu dois venir avec nous petite, car tu nous sera d’une grande aide’.

Les quatre partirent ensemble et arrivèrent après une bonne marche là où les empreintes de pas bifurquaient sur le coté gauche de l’étroit sentier. La pluie avait recommencé à tomber et les quatre trouvèrent difficile de cheminer au dessus des grosses touffes d’herbes en direction du grand château, qui surgissait de la brume tout autour de la plaine.

Ils arrivèrent devant les énormes grilles de fer forgé. Courage, introduisit une de se clef à travers la serrure. Il la tourna et les portes s’ouvrirent. Ils allèrent au devant vers le perron, gravirent les marches ? Une autre des clefs de Courage fut introduite dans la serrure au dessous des deux marteaux à l’effigie de Désespoir et de Consternation, et la porte s’ouvrit facilement aussi. A l’intérieur du sombre hall se trouvaient Désespoir et Consternation stupéfaits devant leurs visiteurs inattendus.

Cours après eux Patience ! Cours après eux ! Riez après eux Gaieté et Réconfort ! Riez cria Courage. Je serais prêt à les affronter s’ils montrent le moindre signe de bataille. Ce sont des lâches dans le cœur’.

Il avait raison. Désespoir et Consternation poussèrent un cri d’alarme et s’enfuirent au loin dans le cœur de leur sombre château. Courage riait et son rire faisait écho joyeusement à travers tout le long hall

- ‘Ils ne pourront jamais m’affronter en face, dit-il. Maintenant allons visiter les caves. Je suis sûr que tes pauvres amis sont là !’

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Sa dernière clef fut introduite dans la serrure d’une porte de la cave, et assis sur le rebord des marches, il y avait cinq voyageurs, surpris de voir les quatre amis tout en haut !

- ‘Patience ! cria joyeusement Pierre, Patience ! Tu nous a trouvé’.

J’ai amené avec moi Courage avec ses grandes clés, pour ouvrir les serrures des grilles et des portes, dit Patience serrant dans ses bras Anna et Pierre, alors qu’ils venaient montant les marches. Dépêchez-vous ! Maintenant j’ai trouvé un magnifique petit cottage qui sent bon le parfum des fleurs et qui a toutes les couleurs de l’arc en ciel où vous pourrez faire sécher vous vêtements et vous reposez un peu. Il appartient à Gaieté et à sa sœur Réconfort’.

Alors, dans une immense joie, les cinq voyageurs sauvés suivirent Courage au cottage, tremblant de froid et mouillés, mais chaud dans le cœur de penser à la brave petite Patience et à toute l’émotion qu’elle avait eue pour les sauver du Château de la Désolation, et de leurs deux bourreaux, Désespoir et Désolation.

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Cours après eux Patience ! Cours après eux ! Riez après eux Gaieté et Réconfort, riez cria Courage

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Chapitre 15

Une nuit plaisante.Précipité et Bousculade en viennent aux mains.

Prévoyance, Prudence et Attention.Une ville allègre

La magnifique procession.Lady Extravagance et Lord Extravagant.

Lily et Jean quittent la compagnie.Une grande déception.

Réconfort et Gaieté étaient heureuses d’avoir permis au cinq enfants et à Mr

dédaigneux de s’être retrouvés et de les avoir invités chez elles pour la nuit dans leur plaisant cottage.

- ‘Ce sera un peu serré, mais cela n’a pas d’importance ! dit Réconfort, qui faisait des plaisanteries sur tout, et qui ne se préoccupait pas de transformer sa cuisine en chambre pour les cinq enfants. Mr Dédaigneux pourriez-vous aller chez notre cousin Courage. Réconfort et moi-même nous prendrons soin des enfants et nous ferons en sorte que vous puissiez partir vos vêtements séchés et bien nourris’.

- ‘Nous avons rencontrés de très bonnes gens sur notre chemin comme de très méchantes, dit Patience, serrant dans ses bras Réconfort. Et les gentils firent beaucoup plus que les méchants !

Tout le monde était heureux de s’asseoir autour de la table en chêne massif, emmitouflés dans de vieilles couvertures pendant que leurs vêtements mouillés séchaient. C’était amusant de déguster ce bon pain fait maison, ce beurre jaune au goût de noisette, ce fromage, ces confitures, ce gâteau et ce bon lait chaud. C’était superbe de voir Réconfort et Gaieté mettre les matelas par terre, et de plaisanter à propos de qui allait glisser sur le sol ou tomber des rebords de pierre.

Sommes-nous très éloignés de La Terre de Bien Au-Delà,

demanda Anna ? Cela parait être un chemin vraiment long.

Voilà ! Ce n’est pas vraiment trop loin, dit Gaieté. Mais à cause des difficultés sur le chemin cela parait très éloigné. Mais, courage ! Vous y serez bientôt !’

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Les enfants dormirent très bien cette nuit là. Le lendemain matin ils se réveillèrent gais comme des pinsons à la venue du printemps. Ils mirent leurs vêtements secs, eurent un copieux petit déjeuner et des fruits frais du jardin de Gaieté et de Réconfort. Ils attendaient Mr Dédaigneux, qui apparut presque aussitôt le long du chemin de la petite maison de Courage. Mr Dédaigneux était transformé. Il était joyeux, plein d’entrain et resplendissant aussi.

- ‘C’est véritablement tonifiant de passer la nuit chez une personne comme Courage, dit-il à Réconfort et à Gaieté. Il a mis du cœur en moi ! J’ai l’impression que je peux tout affronter maintenant.’

- ‘Oh! Courage est merveilleux dans ce qu’il peut faire chez les autres, dit Réconfort. J’ai vu les personnes les plus abattues, les plus déprimées changer en une nuit dès lors qu’elles avaient rencontré Courage. Maintenant, êtes-vous prêts. Voici des provisions pour vous. Vous en avez pour deux jours.’

Les six voyageurs dirent au revoir à leurs tendres amis et une fois de plus, ils se

remirent en route dans leur pérégrination en direction de La Terre de Bien Au-Delà.

Ils marchaient depuis longtemps, tous déterminés à ce que rien, mais absolument rien ne les ferait changer d’avis de quitter le chemin de l’étroit sentier. Ils voulaient voyager,

voyager, voyager et peut-être que demain ils arriveraient enfin aux portes de La Terre de

Bien Au-Delà.

Bientôt ils arrivèrent à une petite colline.

- ‘Est-ce que nous la contournons dit Anna. C’est seulement une petite colline, mais elle a l’air vraiment escarpée’.

- ‘Le chemin passe par la colline, dit Lily. Zut ! On a toujours l’impression de prendre le chemin le plus difficile !’

- ‘On pourrait peut-être la contourner légèrement plutôt que de la monter, dit Jean qui préférait toujours prendre le chemin le plus facile s’il le pouvait.

- ‘Et bien, il nous arriverait sûrement quelque chose de désagréable encore une fois et je n’y tiens pas du tout, dit Mr Dédaigneux, et il prit le bras de Jean. Nous monterons tous ensemble mon garçon. Allons ! Venez tous !’

Jean dut lui aussi gravir la colline comme tous les autres, malgré qu’il boudait et marmonnait un peu le long de l’ascension. A mi-chemin ils entendirent le son de gémissements et virent deux personnes assises sur le bas coté. Les deux étaient légèrement blessés, l’une avait écorché son genou.

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- ‘Que se passe-t-il ? Qui êtes-vous ? demanda, Mr Dédaigneux, s’arrêtant à coté d’elles.

- ‘Nous avons essayé de prendre un raccourci à travers cette colline, juste par ici, dit l’homme en pointant là, comme si un raccourci pouvait être pris. Mais la colline s’arrête nette et nous sommes tombés par ici. Nous nous sommes blessés à la tête, et nous nous sommes fait quelques bleus. J’ai écorché mon coude aussi. Ma soeur est blessée de même’.

- ‘Je m’appelle Bousculade et mon frère s’appelle Précipité !dit la fille qui pleurait à coté de son frère. Nous avons essayé de suivre notre chemin le plus rapidement possible, et voilà le résultat !’

- ‘Ne pas confondre vitesse et précipitation dit Mr Dédaigneux.

- ‘Oh, être calme ! dit Bousculade, impatiemment. Les gens nous disent toujours cela. Nous détestons être lents. Seulement les gens stupides sont lents. Regardez les ! Ceux-là, là-bas ! Le groupe gravissant lentement la colline comme des escargots !’

- ‘Qui sont-ils ? demanda Pierre, regardant trois personnes grimpant la colline en dessous d’eux. Ils montent vraiment avec précaution.

- ‘Le premier est Mr Prévoyance, dit Bousculade, assis en les regardant. La deuxième est Prisicilia Prudence et le troisième est Attention. Quelle bande d’idiots, ils sont. Nous sommes partis en même temps qu’eux et rapidement ils se sont retrouvés loin derrière nous’.

- ‘Bien sûr ! Ils arriveront en haut de la colline bien avant que vous l’atteigniez, dit Mr Dédaigneux. Regardez-vous, vous êtes blessés et vous saignez, incapables de gravir pour pas mal de temps, et eux, ils atteindrons le sommet de la colline dans environ une heure ou deux !

- ‘Aidez-nous à monter la colline, pria Précipité, se relevant pour voir si son genou lui faisait encore mal et si il pourrait supporter son poids. Oh, mon Dieu ! Quand je pense que je me suis blessée au genou ! Donnez-moi votre bras Mr’.

- ‘Très bien maugréa Bousculade s’asseyant de nouveau. Mais ils me rendront fous avec leur : ‘Va plus lentement ! Ne te précipite pas de la sorte ! Réfléchis posément ! Sois prudent !’

- ‘Il y a un milieu pour toute chose dit Mr Dédaigneux. Vous n’avez pas besoin d’être trop prudent, bien évidemment, mais vous n’avez pas besoin aussi de trop vous presser ! Bon, nous nous y allons ensemble. Vous amis seront bientôt ici pour vous aider’.

La petite compagnie partit, escalant la colline. Un certain temps après ils regardèrent en arrière et aperçurent Prévoyance, Priscilia, Prudence et Mr Attention, qui montaient la colline pour prendre au passage nos deux compagnons Bousculade et Précipité, qui furent aidés et montés jusqu’en haut de la colline.

- ‘Bon, c’est très bien, dit Pierre. Cela rendra Précipité et Bousculade meilleur pour aller avec un peu plus de précaution, pour un peu. Je suis content que nous ne les ayons pas pour compagnons. Cela aurait été très ennuyeux de cheminer en leur compagnie avec nos lourds fardeaux !’

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Ils arrivèrent au sommet de la colline et soufflèrent un peu. Ils avaient espéré

apercevoir La Terre de Bien Au-Delà, du haut, mais hélas, elle était

cachée par la brume suspendue au dessus de la vallée. Mais sur le côté gauche se présentait une joyeuse ville !

- ‘Regardez ! cria Lily, excitée. Qu’est-ce que c’est que cet endroit ? Oh, regardez donc toutes les drapeaux et toutes les bannières. Est-ce que cela n’a pas l’air gai. Comme j’adorerais y aller!’

Peut-être que le chemin étroit passe à travers la ville, dit Jean en l’espérant Nous verrons. Tiens, je peux entendre le son d’une fanfare jouant. Pas vous ?

Tout le monde s’arrêta et écouta ; bien évidemment l’on entendait le son d’une joyeuse musique qui montait jusqu’en haut de la colline et fit que tout le monde voulait marcher en sautant et en dansant. Il y avait fort longtemps que la petite compagnie, n’avait pas entendu une musique comme celle-là

Les drapeaux et les bannières claquaient au vent. Des tours brillantes s’élevaient des hauteurs la ville et brillaient au soleil.

- ‘Cela ressemble presque à la Ville du Bonheur, mais en plus petit, dit Lily. Oh ! Comme j’aimerai bien y aller !

Descendons la colline et voyons si le sentier y mène, dit Pierre ardemment, et la compagnie entière dévala rapidement le chemin venteux qui menait autour de la colline, descendant de plus en plus bas à chaque tournant.

Le chemin allait en direction de la ville joyeuse, et les enfants étaient réjouis. Ils couraient presque, si ardemment désireux d’aller dans la ville pour tout voir et tout entendre.

Quelle chance que le chemin passe par cette ville cria Patience. Et quelle chance qu’il y ait une fête ou un gala aujourd’hui. Cela nous fera le plus grand bien !’

Juste à ce moment là, ils entendirent le bruit d’un roulement de grandes roues de carrosses, et de sabots de chevaux foulant le sol. La compagnie se retourna et vit la plus magnifique procession venant du chemin étroit.

- ‘Regardez ce magnifique carrosse, cria Pierre. Est-ce qu’il est fait d’or ? Il est aussi brillant que l’or cependant !’

Dans le carrosse était assis un homme fort en taille avec un large sourire sur sa figure. Il était habillé richement, et ses cheveux ondulés étaient comme plaqués autour de son visage. Il salua les enfants de son carrosse en passant devant eux.

Ensuite vint un autre carrosse, un autre et encore un autre. Toute une procession. Dans chacun d’eux, les personnes étaient somptueusement vêtues, toutes avec un aimable sourire sur leurs visages, et toutes saluant de leurs mains les voyageurs médusés.

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Des hommes et des femmes les accompagnaient galopant sur des purs sangs. Ils riaient et parlaient alors qu’ils passaient, saluant et souriant aux enfants enchantés et émerveillés d’un tel spectacle féerique. Le plus important carrosse de tous, vint à la suite, et à la grande surprise et à la grande joie des enfants et il s’arrêta juste devant eux !

A l’intérieur se trouvait deux personnes, un homme et une femme. La femme se pencha en dehors de la portière et parla d’une voix douce mais prononcée.

- ‘Eh bien mes chers tourtereaux ! Êtes-vous vous aussi sur le chemin de notre magnifique ville de la Folie ? Comme vous avez l’air fatigués et amaigris. Souhaitez-vous que nous vous emmenions ?

Un serviteur debout derrière le carrosse héla les enfants stupéfaits.

- ‘N’avez-vous pas de manières ? Inclinez-vous devant son Altesse, Lady Extravagance et son Seigneur, Sir Arrogance !’

Les enfants se courbèrent et firent une révérence. Lily parla aussitôt.

- ‘Oui, nous sommes sur le chemin de la ville, Votre Honneur. Est-ce vraiment loin d’ici ? Nous aimerions vraiment que vous puissiez nous emmener.

- ‘C’est assez loin dit la jeune lady, ses grands yeux brillants comme elle regardait la compagnie attendant. Arrogance, pourrions-nous prendre en notre compagnie ces gens avec nous, n’est-ce pas ?

- ‘Comme vous le souhaitez dit Arrogance, son visage paraissant comme contrarié dès qu’il regarda par-dessus l’épaule de son amie, la petite troupe quelque peu misérable. Mais dépêchez-vous, nous ne pouvons pas être en retard pour la grande fête. Après tout, nous sommes les invités d’honneur, vous savez !’

Je ne monte pas dans le carrosse dit Mr Dédaigneux. Laissez les enfants y aller à ma place’.

- ‘Je pense que je n’irai pas non plus dit Pierre, sentant soudainement que quelque chose n’allait pas avec cette compagnie de carrosses et ses suites de personnel à cheval. Je pense que je marcherai avec Mr Dédaigneux’.

- ‘Eh bien, je ne veux pas y aller sans Pierre dit Patience. Anna, n’y va pas non plus. Reste avec nous !’

La belle jeune femme sortit sa main et d’une douce gestuelle prit Lily par le bras et la souleva délicatement.

- ‘Chère petite fille, vous êtes une ravissante petite chose, venez avec moi et je vous trouverai la plus belle robe qui fera disparaître de vous ces vilains cheveux noirs et votre maigre visage. Est-ce que je vous vêtirai dans un vêtement de soie rouge ou plutôt de satin  ? Nous allons voir promptement! Quant à vous mon cher garçon, avec votre joyeux visage et vos yeux dansants vous aurez une livrée aussi somptueuse que Sir Arrogance, avec une bordure d’étoiles en argent !’

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Lily et Jean eurent deux inspirations de ravissement.

- ‘Votre honneur ! Nous aurions réellement le privilège de partager votre carrosse, demanda Lily timidement.

La belle lady ouvrit la porte de son brillant carrosse et tira Lily vers l’intérieur.

- ‘Viens donc dit-elle à Jean. Tu te joindras avec nous au gala. Tu partageras la fête. Ecoute les fanfares jouer pour nous accueillir. Quel plaisir nous allons avoir.

- Ne voulez-vous vraiment pas venir avec nous, vous autres. Après tout, vous avez bien dit que vous alliez à la ville, alors nous pouvons vous offrit une place à l’arrière de notre carrosse, si vous le souhaitez !’

Elle ferma la porte, et son brillant carrosse s’en alla roulant somptueusement, avec Jean et Lily rayonnant de bonheur à l’intérieur. Les deux enfants étaient fous de joie. Après tous leurs durs voyages, il était merveilleux d’être dans un grand carrosse et d’être emporter là où la musique entraînante était jouée par un orchestre splendide.

Pierre mis ses mains sur les bras de ses sœurs. Je sais que vous auriez bien aimé être

amenées aussi, dit-il. Mais intuitivement, je sens que nous ne devions pas. Après tout, nous savons très bien que la ville n’est pas très loin, parce que nous pouvons entendre les fanfares jouer. Donc, cela ne pourra pas nous faire de mal de marcher’.

Ils virent le reste de la procession roulant dans de grands carrosses et galopant rapidement sur de grands chevaux. Quand le dernier des chevaliers passa, les quatre se retrouvèrent encore une fois seul.

La musique des orchestres devenait de plus en plus forte alors qu’ils s’approchaient de la ville. Les drapeaux et les banderoles flottaient gaiement dans la brise soufflante, et ils pouvaient entendre les rires des foules et du peuple. Un mur entourait la ville, et la route montait vers un immense portail et disparaissait sous une énorme arche de pierres.

- ‘Nous y sommes presque dit Pierre, joyeusement. Dans quelques minutes nous traverserons le portail, et alors nous retrouverons Lily et Jean, et nous aurons du bon temps avec eux !’

Mais soudainement Anna stoppa dans le plus grand désarroi et la plus grande stupéfaction. Son visage devint si triste, que ses yeux se remplirent soudainement de larmes que les autres en furent interloqués.

- ‘Que se passe-t-il Anna ? Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Pierre. Vite ! Mais dis-le nous ! Es-tu malade ?

- ‘ Non ! dit Anna, les larmes coulant de ses yeux. Non ! Mais regardez donc ! Mais regardez donc !’

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Elle pointa en avant en descendant le sentier où ils marchaient. Les autres regardèrent et virent. L’étroit sentier n’allait pas en direction du grand portail de la cité joyeuse, il s’inclinait sur le côté gauche et longeaient les grands murs de la ville.

- ‘Il ne va pas par la ville ‘ sanglotait Anna. Nous ne pouvons pas y aller et la musique parait si belle et si entraînante.

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- ‘N’avez-vous pas de manières ? Inclinez-vous devant son Altesse, Lady

Extravagance et son Seigneur, Sir Arrogance !’

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Chapitre 16

La cité de la Folie et son peuple.L’étroit sentier.

L’arrière porte de la cité, et le peuple désolé qui l’utilise.Honnêteté part à la recherche de Lily et de Jean dans la Cité.

Pierre, Patience et Mr Dédaigneux furent eux aussi dépités comme Anna,

lorsqu’ils aperçurent que l’étroit sentier n’allait pas du tout vers le grand portail de la cité joyeuse. Il n’y avait absolument pas de réel sentier, seulement un grand dallage de plaques de marbre luisant et un peu glissant. L’étroit sentier herbeux s’en éloignait totalement.

- ‘Qui aurait pensé à cela ! grogna Mr Dédaigneux. Il semble que nous soyons menés directement en dehors de la cité, et pourtant elle à l’air d’être un joyeux endroit. Quand je pense à tout ce que je pourrais faire dans une telle animation si festive. J’ai passé ma vie à dépenser beaucoup d’argent, à en jeter par les fenêtres et soudainement l’envie me reprend de recommencer une fois de plus.

- ‘Ne pourrions-nous pas y aller juste un tout petit peu, demanda Anna envieuse. Nous n’avons pas besoin de rester. Nous pourrions juste nous approcher du Portail et regarder à l’intérieur. J’adorerai voir cet orchestre qui est en train de jouer maintenant. Cela me donne envie de danser et de m’amuser. Je bouillonne intérieurement.

- ‘Il n’y a aucun mal à ce que nous regardions à l’intérieur n’est-ce pas, demanda Pierre en se retournant vers Mr Dédaigneux.

- ‘Je ne pense pas que nous devrions, dit Mr Dédaigneux, qui commençait à apprendre qu’il était facile de tomber dans les ennuis et très difficile d’en sortir. Je ne pense pas du tout que nous devrions le faire’.

- ‘Mais à propos de Lily et de Jean, dit soudainement Pierre. Ils sont là-bas. Ils sont partis dans le grand carrosse.

- ‘Et ils n’ont pas remarqué que l’étroit sentier contournait juste ici, parce qu’ils n’ont pas pu voir clairement où ils allaient ! dit Patience. Ils nous attendrons. Qu’est-ce que nous allons donc faire ?

Cela laissa Mr Dédaigneux sceptique tout autant que les autres. Il trouva aussitôt une solution simple et sans aucun risque apparent.

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- ‘Nous irons juste au portail et nous regarderons à travers les grilles sans y rentrer, dit-il. Nous pourrions voir Lily et Jean à l’intérieur. Si nous ne les voyons pas, alors nous les appellerons pour les faire sortir’.

Les quatre compagnons, quittèrent l’étroit sentier et allèrent vers le grand dallage de plaques de marbre brillant et luisant donnant sur l’immense portail. Les grilles étaient grandes ouvertes. Il n’y avait pas de gardiens en faction. Tout le monde pouvait entrer et sortir à sa guise. Les trois enfants et Mr dédaigneux regardèrent à travers la très grande arche de pierres. Toute une farandole de personnes habillées gaiement, dansait, tapait des pieds, applaudissait, écoutant jovialement la fanfare qui jouait fortement tout près d’un magnifique parc sur un immense kiosque à musique.

- ‘Cela à l’air tellement animé. Un vrai festival, dit Anna. Regardez cette magnifique fontaine avec son jet d’eau.

- ‘Feux d’artifice ce soir ! Feux d’artifice ce soir ! dit un garçon à Anna. Venez ! Rentrez donc. Cent mille euros de feux d’artifice ce soir !’

- ‘Et la fontaine que vous voyez là-bas ne déverse pas de l’eau, mais du vin, cria à tue tête un autre garçon. Allons, venez et rentrez. Il n’y a pas d’argent à dépenser ici, rien à dépenser. Tout est à disposition. Venez et partagez tout !

Un carrosse arriva roulant prestement de l’étroit sentier en direction de l’énorme portal. Les enfants et Mr Dédaigneux durent faire place, car il était incroyablement large. A l’intérieur était assis un homme gros dont les mains délicates trituraient une couverture soyeuse qui le recouvrait.

- ‘C’est Monseigneur Guillaume Gaspilleur ! chuchota quelqu’un à l’oreille de Mr Dédaigneux. On dit qu’il a fait construire pour lui-même un château qui lui a coûté cent millions d’euros, et qu’il l’a fait raser, parce qu’un des robinets dans la seizième salle de bain ne tournait pas correctement !’

- ‘Et voici arrivant, Lucie Prodigue, cria quelqu’un. Bonne chance à vous madame la Comtesse !’

La jolie lady dans son carrosse argenté ouvrit sa bourse et jeta des pièces d’or à la foule autour du portail. Les personnes présentes se battirent becs et ongles pour les pièces de monnaies qui roulaient ici et là.

- ‘Aaaaaah ! Voici venir Monseigneur Dépensier ! hurla la foule apercevant un homme bien en chair galopant, sa magnifique cape voulant au vent.

- ‘Salutations à vous, Monseigneur Dépensier !

Monseigneur Dépensier ria d’un rire dadais et jeta sa bourse à la foule attendant, qui était là comme des chats guettant une souris. Comment ils se battirent et s’écorchèrent les uns les autres pour l’argent de la grosse bourse. Anna et les autres regardèrent écoeurés.

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- ‘Je ne peux pas voir Lily et Jean, dit Anna si nous n’allons pas à l’intérieur, nous pouvons tout aussi bien contourner les murs de la ville et voir s’il n’y aurait pas un chemin que nous pourrions prendre en toute sécurité. Alors, nous pourrions trouver Lily et Jean’.

- ‘Tu veux dire, que le chemin pourrait peut être passer par une autre porte ? dit Pierre avec espoir. Je n’avais pas pensé à cela. Tu as peut être raison Anna’.

Ainsi donc, nos quatre amis abandonnèrent la grande arche de pierres et reprirent le chemin étroit, où l’herbe poussait. Ils pouvaient entendre la musique et les rires qui provenaient de derrière ces grands murs d’enceinte. Comme ils aspiraient à être dans la ville. Pierre se demanda s’ils n’avaient pas été ridicules de ne pas y aller, après tout. Personne d’autres qu’eux avaient pris l’autre chemin. Ils suivirent donc l’étroit sentier jusqu’à ce qu’ils contournent totalement les murs de la ville.

Ils finirent enfin par arriver à l’autre bout de la ville. Il y avait bien un autre portail mais pas aussi imposant que le premier et là, un peuple désolé, trébuchait et chancelait.

Mr Dédaigneux et les enfants regardèrent consternés. Où étaient les grands et merveilleux Seigneurs et Ladies qui étaient entrés si gaiement dans la grande cité ? Qui étaient ce peuple misérable, malade, personnes qui claudiquaient et gémissaient, leurs figures pales, tristes et désolées pour eux-mêmes ?

Trois au quatre personnes au visage affreux s’approchèrent de la foule claudicante, prétendant les aider, mais finalement, ils fouillèrent leurs poches, pour voir s’il y restai encore quelques pièces de monnaie ou quelques autres possessions de quelconque valeur que ce soit. Mr Dédaigneux et les enfants en furent horrifiés.

Mr Dédaigneux attrapa le bras d’un des hommes et le secoua très fort.

- ‘Pourquoi prétendez-vous aider ces pauvres créatures et en même temps vous les dépouiller du peu qu’il leurs reste ?’ cria-t-il en colère. Qui sont ces personnes qui viennent de l’arrière de la Ville de la Folie et qui êtes vous ?’

- ‘Ce sont les mêmes personnes que vous avez vu rentrer, dit l’homme souriant, tout en montrant des dents noires’.

- ‘Ah ! Ils arrivent joyeux et plein d’entrain, mais après un court ou long séjour, ils finissent tous comme cela. Ils ne connaissent pas les vilaines gens qui y sont et les attendent. Il y a Maladie et ses très fidèles serviteurs. Il y a Voleur et Crapule, deux frères jumeaux qui se glissent furtivement à l’intérieur des maisons des habitants et les dépouillent de tous leurs biens’.

- ‘Et n’oubliez pas que le Démon de l’Ennui est près d’ici aussi, dit un autre personnage arrivant’. Et malicieux et Rancunier viennent aussi avec beaucoup d’autres. Ah ! La Ville parait un endroit très joyeux, mais son arrière place est un sombre et sinistre endroit à voir.

- ‘Mr Dédaigneux relâchât l’homme qu’il tenait lui rendant ainsi sa liberté. Lui et les enfants furent heureux de ne pas être entrés à l’intérieur de la ville.

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- ‘Nous sommes les serviteurs du Seigneur Maladie. Nous aimons harasser et vexer tous ceux qui osent et espèrent s’échapper de la Ville de la Folie dit l’homme, comme il s’enfuyait.

- ‘Oh mon Dieu, dit Patience, regardant les visages palots, émaciés et malheureux des hommes et des femmes venant du portail de la Cité. Pensez à la pauvre Lily et au pauvre Jjean qui sont ici. Comment allons nous les sortir de là ?

- ‘Eh bien, nous n’allons sûrement pas y aller nous-mêmes. Il n’y a pas de doute là-dessus, dit Mr Dédaigneux de sa lourde voix. Nous en avons suffisamment entendu comme cela à propos de la ville pour risquer quoique ce soit maintenant. Peut-être pourrions nous envoyer un messager au portail pour trouver Lily et Jean. Si nous pouvions leur envoyer un mot.’

Ils cherchèrent autour un messager. Descendant un chemin dans leur direction, arrivait un homme grand, droit, dont les yeux clairs étaient aussi bleus que le ciel de printemps. Il s’arrêta lorsqu’il vit la petite compagnie qui le regardait si inquiète.

- ‘Etes-vous de la Ville de la Folie ? demanda-t-il.

- ‘Non ! Mais nous avons des amis qui y sont, et nous aimerions bien qu’ils sortent, dit Mr Dédaigneux. Mais nous ne savons pas qui envoyer avec un message. Il me semble que la ville est un endroit dangereux pour qui la visite. Les gens y rentrent joyeux et illuminés, mais regardez donc, comment ils en sortent !’

- ‘Cela dépend de qui vous y envoyé, dit l’homme. Maintenant vous pourriez y envoyer là mon ami Sensible en toute sécurité. Rien ne le dévie de sa sensibilité. Mon autre ami aussi, y va et en ressort en toute sécurité aussi. Il n’a aucunement besoin de toutes ces choses qui sont montrées et de toutes ses splendeurs inutiles d’ailleurs pour lui. Et vous pourriez m’envoyer aussi. Mon nom est Honnêteté. Je n’ai pas peur des crapules, ni des coquins qui s’y trouvent, et je peux toujours voir à travers tous les gaspillages stupides et toutes les extravagances qui ont cours. J’irais si vous le souhaitez’.

- ‘ Vous êtes vraiment sûr que vous serez sauf, demanda Patience anxieusement, car elle ne voulait pas voir l’homme aux yeux bleus tomber dans les mains de ces affreuses personnes qui paraissaient vivre dans la Ville de la Folie, et ruiner les folles personnes qui y venaient.

- ‘Je serai sain et sauf dit Honnêteté. Partout où je vais je suis toujours sain et sauf. Les gens me saluent toujours, même les brigands et les voleurs!’

- ‘Très bien. Laissez-moi alors écrire un mot à Lily et à Jean et leur demander de nous rejoindre ici, dit Mr Dédaigneux, prenant un morceau de papier de son portefeuille

- ‘Ils sont montés dans le carrosse de lady Extravagance et du Seigneur Arrogance. Savez-vous exactement où ils sont allés, parce que Lily et Jean étaient avec eux ?

- ‘Oui, je sais où ils sont, dit Honnêteté. Ils ont une maison au centre de la ville. Je prends votre mot et peut-être que je ramènerais les enfants.

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Mr Dédaigneux écrit le mot suivant :

Cher Lily et cher Jean

L’étroit sentier n’allait pas en direction du portail de la Ville. C’est une abominable ville, pleine de crapules, de voleurs et de choses diaboliques. Revenez de suite et partez avec le messager, ‘Honnêteté’. Retrouvez-nous de suite au portail arrière de la ville.

Samuel Dédaigneux

Il donna le mot à Honnêteté, qui le salua et partit rapidement à l’arrière portail,

rencontrant sur son chemin un autre groupe de pauvres personnes désolées, trébuchantes et paniquées courant à l’intérieur de la ville

- ‘J’espère qu’il ne sera pas trop long, dit ¨Pierre. Nous avons perdu encore beaucoup de temps. Lily et Jean s’en échapperont de justesse !’

La petite compagnie attendit patiemment à l’arrière portail de la ville, ayant pitié à la vue des créatures claudicantes qui en sortaient complètement démunies et appauvries et désorientées. Et soudain Pierre poussa un cri.

Regardez, les voilà !’

Mais, qu’est-ce qui se passe ? Honnêteté était seul. Où étaient Lily et Jean ?

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Monseigneur Dépensier ria d’un rire dadais et jeta sa bourse à la foule attendant.

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Chapitre 17

Les voyageurs reprennent leurs chemins.L’homme fou appelé Intolérance.

La Rivière de la Haine déborde des Rives de la Persécution, et inonde les voyageurs.

Ils sont sauvés par Charité sur le radeau de l’Indépendance.

Pierre courut à la rencontre d’Honnêteté, qui avait l’air triste.

- ‘Où sont Lily et John cria-t-il avec douleur? Avez-vous réussi à les trouver ?’

- ‘Oh oui ! Je les ai facilement trouvés, dit Honnêteté. Ils sont dans la maison appartenant à Lady Extravagance et au Seigneur Arrogance. Quelle agitation il y a eut les concernant, vous pouvez en être sûrs’.

- ‘Qu’est-ce qu’ils font ?’ demanda Anna.

- ‘Eh bien, je suis allé chez Lady Extravagance et le Seigneur Arrogance et suis rentré dans leur maison, dit Honnêteté. Toutes les portes de la Ville de la Folie semblent être ouvertes, vous savez ! J’ai entendu les voix d’enfants et j’ai monté les escaliers. Il y avait là une jolie petite fille, toute habillée en satin bleu. Mon dieu, sa robe lui allait parfaitement, à merveilles, mais elle n’avait pas l’apparence d’un enfant dedans, parce que la robe était faite avec les propres vêtements de Lady Extravagante.’

- ‘Incroyable ! dit Anna. Et John comment était-il habillé?’

- ‘Il était revêtu avec une longue cape rouge, dit Honnêteté. Il avait des étoiles d’argent sur les bordures qui scintillaient comme celles que l’on aperçoit dans la nuit étoilée’.

- ‘John a toujours adoré cela, dit Anna. Il aimait toujours se vêtir comme un prince à la Ville des Confusions’.

- ‘Lily était en train de manger un énorme plateau rempli de gâteaux à la crème, dit Honnêteté. La crème avait une triple épaisseur ! Et John essayait d’avaler en entier un pudding à la crème glacée. Mais il avait le teint un peu jaune aussi. Je pense qu’il avait déjà trop mangé.

- ‘Leur avez-vous donné notre message ? demanda Mr Dédaigneux. Est-ce qu’ils vont venir ?’

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- ‘Oui, je leurs ai donné le message, dit Honnêteté. Mais ils ne viennent pas. Ils ont ri de la dépêche. Ils ont été rudes et insolents envers moi. La fille m’a même tirée la langue’.

- ‘Quel manque de respect dit Mr Dédaigneux. Elle mériterait une raclée !

- ‘Mais voulez-vous vraiment dire qu’ils ne reviendront pas nous rejoindre demanda Patience anxieusement. Pourquoi ne peuvent-ils pas maintenant?’

- ‘Eh bien, je suppose qu’ils doivent passer des moments merveilleux pour l’instant, dit Honnêteté, et bien sûr cela pendant un certain temps. Mais lorsque leurs riches amis en auront assez d’eux, ils les renverront et les oublieront. Alors, les pauvres enfants, finiront par errer en dehors de ce portail, malades et tristes.’

- ‘Que pouvons-nous faire contre cela ? demanda Pierre, préoccupé. Pensez-vous que si je venais dans la ville et que je les trouvais, je pourrais peut-être les faire venir avec moi?’

- ‘Non. Personne ne peut leur faire quitter la ville excepté eux-mêmes, dit Honnêteté. Ils ont déjà pris les mauvais chemins et les mauvaises manières de ceux qui y vivent. Vous devez les laisser et j’espère qu’ils trouveront un ami si bien évidemment ils ressortent’.

- ‘Est-ce que vous pourriez regardez pour voir s’ils sont là, Honnêteté, lorsque vous passerez par le portail ? demanda Anna. Et pourriez-vous demandez à vos amis s’ils peuvent regardez eux aussi. Ils pourraient peut être leurs prêter main forte’.

- ‘Je regarderais pour voir, bien évidement dit Honnêteté. Je le ferai. De toute façon, je suis l’ami de nombreuses de ces pauvres créatures, et quelques unes d’entre elles viennent me chercher, et je les aide toujours. Mais ne vous inquiétez pas trop à propos de Lily et de Jean. Je pense qu’ils finiront par être ennuyés assez tôt de la Ville et qu’ils commenceront à vous chercher. Alors je aiderais à sortir en sécurité de la ville et les remettrais aussitôt sur le chemin ’.

- ‘Merci dit Mr Dédaigneux. Bon, nous ferions mieux d’y aller maintenant. Quelle petite compagnie nous faisons maintenant, seulement quatre. Et quand je pense que nous étions une équipe presque au complet en partant’.

Pierre, Anna, et Patience, se remirent en chemin, vraiment tristes. Ce n’était pas agréable de quitter d’autres enfants derrière soi. Mais il semblait pour l’instant qu’il n’y avait rien d’autre à faire? L’étroit sentier s’éloignait des murs de la ville et se rapprochait près d’un cours d’eau. Bientôt ils purent à peine apercevoir la Ville de la Folie, car une épaisse brume survint qui la recouvrit et la cacha totalement.

Ils étaient en train de marcher dans la bonne direction, lorsqu’un homme leur demanda de stopper.

- ‘Vous ne pouvez pas passer ici dès l’instant que vous ne me dites pas ce que vous transporter dans votre sac ! dit-il, regardant les fardeaux sur le dos de Mr Dédaigneux et des enfants. Personne n’emporte de bagage vers la Cité du Bonheur. Donc vous devez transportez quelque chose dont vous n’êtes pas autorisé’.

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- ‘Ce ne sont pas des bagages dit Mr Dédaigneux, n’aimant pas du tout le regard de cet homme, qui avait des yeux assez cruels et une bouche dure.

- ‘C’est bien ! Je peux simplement vous dire que ce sont des fardeaux et que nous ne

pouvons pas nous en débarrasser, tant que nous ne serons pas arrivés à La Terre de

Bien Au-Delà. Donc s’il vous plait, laissez- nous passer’.

- ‘Qu’est-ce qu’il y a dans vos fardeaux, demanda l’homme ses yeux commençant à briller. Vous devez me le dire !’

- ‘Oh ! Ne soyez pas stupide, dit Mr dédaigneux, commençant à en avoir assez du regard cruel de ce personnage désagréable. Laissez-nous passer ou alors je vous renverse. Et qui donc êtes vous?’

- ‘Je m’appelle Intolérance, dit l’homme. Je vis ici pas très loin du sentier. Je vois les voyageurs allant sur leur chemin en direction de la Ville du Bonheur. Mais beaucoup d’entre eux n’y arrivent pas, et j’essaye de les en empêcher’.

- ‘Quel droit avez-vous de stopper tout le monde ! cria Pierre. Vous n’en avez pas du

tout le droit. Laissez-nous passer.’

- ‘Dites-moi d’abord ce qu’il y a dans vos fardeaux, demanda l’homme.

Alors comme personne ne répondait, il regarda avec ses yeux fous la charge se trouvant sur les épaules des voyageurs.

- ‘Ah ! Je peux voir ce qu’il y a dedans. Je peux voir !’

- ‘Vous ne pouvez pas dit Anna.’

- ‘Je peux voir de l’égoïsme, de la méchanceté… et de la rancune… et de la Gloutonnerie. Oh ! Quels terribles fardeaux. Personne ne transportant cela ne peut prétendre aller à la Ville du Bonheur !’

- ‘Je ne dis pas, que nous pouvons prétendre y aller, cependant nous y allons tout de même dit Mr Dédaigneux. Le Voyageur nous a dit que nous pouvions y aller, et il le savait très bien, puisqu’il en venait. Vous n’avez pas le droit d’essayer de nous arrêter.’

- ‘Je déteste ce que vous portez dans vos fardeaux, dit Intolérance. Je hais les pécheurs. Je hais les gens qui ne pensent pas exactement comme moi.’

- ‘C’est tout à fait normal de détester les péchés, mais ce n’est pas bon de détester les pécheurs, dit Mr Dédaigneux, perdant patience. Vous êtes un pécheur vous aussi, parce que vous haïssez les personnes qui ne pensent pas de la même façon que vous. Maintenant poussez-vous ou je vous renverse !’

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- ‘Si vous osez levez un doigt sur moi, j’ouvrirai les portes de mon barrage ici même et j’inonderai le sentier hurla Intolérance’, devenant presque fou de rage.

Le petit groupe se regarda et vit l’eau du ruisseau qui commençait à gargouiller de plus en plus et envahissait l’endroit où ils avaient marché pendant quelques kilomètres et qui maintenant se transformait en une rapide rivière en crue qui avait presque recouvert les abords. Près d’eux se trouvait un barrage de pierres qui maintenait la rivière éloignée du chemin. A l’intérieur se trouvait une porte de fer à glissière. Intolérance courut pour ouvrir la porte du barrage.

- ‘Je vous inonderai ! Je vous balaierai ! criait-il. Vous osez me menacez. Très bien, alors je vais vous montrer ce que je peux faire. C’est ma rivière, la Rivière de la Haine. Je vais la laisser déborder des Rives de la Persécution, et je vous inonderai au dessus de vos pieds. Alors que peut-être vous reviendrez en arrière et me demanderez pardon. Vous direz que j’ai raison et vous me remercierez de ce que j’ai fait et vous croirez ce que je crois !’

- ‘Arrêtez, cria Mr Dédaigneux, alors qu’il voyait l’homme tourner la manivelle d’ouverture de la porte de fer du barrage. Vous êtes un fou, stoppez ! Arrêtez. Pourquoi essayer de noyer des personnes juste parce qu’elles ne pensent pas comme vous ! Arrêtez !

Mais Intolérance était à moitié fou, et il ouvrit la porte de son barrage. Avec précipitation l’eau de couleur jaune ocre et se rua aussitôt autour des pieds des quatre voyageurs. Ils hurlèrent et essayèrent de s’en éloigner, allant en dehors du sentier aussi rapidement qu’ils le pouvaient. Mais l’eau les suivait, léchant leurs genoux maintenant et se déversant aux dessus des marges et sur le chemin.

- ‘Je ne pense que ce sera plus profond, dit Anna, essayant de garder son équilibre. Mr Dédaigneux, hurlez pour qu’il ferme la porte du barrage’.

- ‘Mais toutes les vociférations, tous les hurlements, toutes les prières monde ne firent aucun effet sur Intolérance. Il ne voulait pas. Il resta devant le barrage criant comme un fou.

- ‘Je vous sauverai si vous dites que vous êtes d’accord avec moi !

Pauvre foi dit Pierre

- ‘Pauvre fou !’ dit Pierre. Le garçon avait trouvé un endroit ferme sur le sentier, et avait bien bloqué ses pieds pour faire face à la force de l’eau.

- ‘ Anna, Patience ! Venez ici près de moi et tenez moi par les bras. Je suis solidement fixé’.

Les deux filles étaient maintenant presque emportées par l’eau, qui avait atteint leur taille. Avec l’aide de Mr Dédaigneux elles atteignirent leur frère, et s’accrochèrent à ses bras.

- ‘Tu es fixe comme un roc, Pierre dit Anna. J’étais presque pris par l’eau. Et mon dieu ! jusqu’où aurait-elle pu m’emporter. Elle est en train de se déverser sur toute l’étendue. Oh ! Comme c’est horrible de la part d’intolérance de nous traiter comme cela.’

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L’eau commençait à monter de plus en plus haut. Elle atteignit les épaules des enfants, et arriva jusqu’au torse de Mr Dédaigneux.

- ‘Nous allons bientôt couler dit Anna. Oh, Pierre ! Ne penses-tu pas que nous devrions appelez Intolérance pour stopper la rivière de l’inondation. Nous pourrions facilement dire que nous sommes désolés, et que nous sommes d’accord avec tout ce qu’il dit, même si nous ne le sommes pas’.

- ‘Eh bien Non ! Je ne vais pas faire cela ! dit Pierre, maintenant fermement ses sœurs avec lui. Nous avons le droit de penser ce que nous voulons et faire ce que nous pensons ce qu’il y a de mieux. Pourquoi ? Intolérance est un véritable tyran, car à sa manière il essaie de faire penser tout le monde comme lui-même il pense ! Regarde donc, comme il est vraiment intolérant. Car par-dessus tout, il prétend haïr les choses mauvaises ! Il a failli nous noyer dans la Rivière de la Haine !’

L’eau est presque à la hauteur de mon menton ! ‘gémit Patience. Je me raccroche à toi Pierre, mais la rivière est très forte.’

- ‘Regardez ! Il y a un radeau, cria soudainement Mr Dédaigneux, faisait signe avec la tête par-dessus l’eau qui était maintenant devenue un torrent furieux.

Les enfants pouvaient à peine voir un radeau tanguant sur la surface de l’eau. Dessus se trouvait un très robuste jeune homme, qui maintenait d’une main ferme une corde dans ses mains, prêt à la lancer à quiconque serait pris dans les flots.

- ‘Héééé ! hurla Mr Dédaigneux. Hééééé ! Pouvez-vous nous sauver ?’

Le jeune homme entendit le cria et lança aussitôt la corde. Mr Dédaigneux l’a saisit et la donna aux deux filles qui s’y accrochèrent. Le jeune homme les tira en direction de son radeau ou elles arrivèrent en toute sécurité. Pierre suivait la corde à la nage ainsi que Mr Dédaigneux qui réussirent à atteindre le radeau, aidés par le jeune homme.

- ‘Mon dieu ! dit Pierre tremblant. C’est la plus déplaisante aventure que nous ayons eue. Est-ce qu’Intolérance fait souvent ce genre de choses ?

- ‘A chaque fois qu’il le peut, dit le jeune homme, dirigeant d’une main de maître son radeau sur l’eau. Mais dès que je vois l’eau apparaître sur le chemin je prends mon radeau de l’Indépendance. Il a sauvé de nombreux voyageurs de la Rivière de la Haine d’Intolérance. Mon nom est Charitable et je suis quasiment l’opposé d’Intolérance !’

- ‘Je suis heureuse, que vous soyez venu comme vous l’avez dit, répondit Anna, essayant d’essorer l’eau de ses vêtements. J’ai failli être noyée il y a quelques minutes. Je n’arrive pas à comprendre comme Pierre à pu rester comme cela si fermement !’

- ‘Oh, le nom de votre frère est Pierre, n’est ce pas ? dit Charitable, de ses grands yeux gris, regardant le garçon. Très bien. Savez-vous ce que le nom de Pierre veut dire, n’est-ce pas ? Cela veut dire roche. Donc Pierre est comme son nom, il est solide comme un roche, comme un roc quand les troubles arrivent ! Ceci est très bon!’

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Après quelque temps, le jeune homme atteignit un endroit où prenait la fin l’inondation. Son radeau racla le sol et il sauta à terre. Il aida les filles à atteindre le sol et montra en agitant sa main un bon feu de camp qui brûlait à coté.

Je l’allume toujours lorsque je vois la rivière déborder sur le sentier, dit-il. Alors les voyageurs peuvent se sécher eux-mêmes’.

Les enfants et Mr Dédaigneux se séchèrent joyeusement près du bon feu de camps de Charitable. C’était un curieux feu, car il semblait les sécher complètement en un rien de temps. Même leurs sous vêtements étaient devenus secs. Charitable rajouta du bois mort lorsque le feu commença à s’atténuer.

Pourquoi personne ne punit Intolérance ? demanda Pierre, tenant sa veste au dessus des flammes. Il n’a pas le droit de menacer les gens comme cela’.

Oh, tôt ou tard, il sera emporté par sa propre rivière, dit Charitable. Et je peux vous dire en toute impunité, que je ne le prendrais pas sur mon radeau ce jour là. Il est la seule personne au monde que je n’aiderai pas, parce qu’il a persécuté si souvent tellement de personnes !’

Lorsqu’ils furent séchés les voyageurs s’assirent sur le sol près du feu, et partager leur nourriture avec Charitable. C’était un bon compagnon et il aima beaucoup entendre l’histoire de leurs aventures.

Vous n’êtes pas loin de La Terre de Bien Au-Delà, maintenant, dit-il avec

gaieté. Vous devrez montez, Les Marches de l’Impatience et passez devant les Dragons de la Fatigue et alors vous vous trouverez devant les frontières de la terre que vous souhaitez. Bonne chance à vous !’

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Mais Intolérance était à moitié fou, et il ouvrit la porte de son barrage.

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Chapitre 18

Pendant la nuit. Les Marches de l’Impatience et les Dragons de la Fatigue.

Timide et Panique et TerreurSommeil et Repos viennent retrouver la compagnie fatiguée.

J‘aime bien Charitable. Pas Vous ? dit Pierre aux autres alors qu’ils se remettaient

en route, séchés et heureux. L’inondation avait commencé sa décrue, mais ils ne purent pas voir Intolérance qui était de l’autre côté, mais très éloigné.

- ‘Oui, Charitable est aussi bon qu’Intolérance est haineux, dit Anna. C’est une grâce que nous ayons trouvé les deux, le mauvais et le bon sur notre chemin. Si nous n’avIons trouvé que le mauvais, je suis sûre que je serais retournée’.

- ‘Eh, bien, nous n’avons pas besoin de retourner d’où nous venons !’ dit Pierre joyeusement. Nous y sommes presque. Seulement les Marches de l’Impatience à gravir, n’est-ce pas ? et des dragons entre autre !’

- ‘Je n’aime pas trop cette histoire de dragons’, dit Patience.

- ‘Soyons tous bénis. Nous n’avons pas à nous inquiétez à propos de vieilles choses démodées comme des dragons! dit Mr Dédaigneux méprisamment. Je dois dire cependant que j’ai été très surpris de trouver un géant qui soit vivant aussi. Je n’y croyais pas auparavant jusqu’à ce que j’en vois un.

- ‘Oui, le Géant Cruauté était une créature terrible, dit Anna. J’espère que je ne le rencontrerais jamais de nouveau. Je suis heureux que Miséricorde et que Pitié apparaissent autant de fois que possible dans son château sans qu’il le sache.’

Parlant plaisamment, ils cheminèrent le long du chemin, jusqu’à ce que le soleil se couche à l’horizon. Mr Dédaigneux regarda autour d’eux.

- ‘Je me demande bien ou nous pourrions trouver un abri pour la nuit, dit-il. Je ne vois rien nulle part. Peut-être ferions-nous mieux de continuer. Nous pourrions peut-être bientôt voir une petite maison avec une lumière à la fenêtre’.

Ils continuèrent encore et encore. Soudainement la lumière du jour disparue et la nuit commença à s’installer. Quelques étoiles commencèrent à briller dans le ciel, mais la nuit était si noire que les enfants pouvaient à peine voir leurs mains devant leurs yeux. Et alors dans le noir, ils arrivèrent jusqu’aux Marches de l’Impatience. C’était juste après qu’Anna se soit disputée avec Mr Dédaigneux.

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Anna commençait à être fatiguée. Elle trébucha sur une pierre dans le noir et se rattrapa à la main de Mr Dédaigneux. Il l’a rejeta très rudement.

- ‘Oh ! Vous m’avez fait très mal au bras !’ cria Anna, fâchée. Oh, mon dieu ! Pourquoi n’avons-nous pas trouvé un endroit pour nous reposer quand il faisait encore jour’.

- ‘Ne sois pas énervée à propos de cela. Cela n’aidera en rien en ne changera rien du tout’, dit Mr Dédaigneux d’une voix moqueuse.

- ‘Ne me parlez pas comme cela dit Anna. Je suis fatiguée. Je veux me reposer. Vous n’auriez pas du nous emmenez, nous autres enfants, ainsi dans la nuit à marcher, à marcher encore et encore’.

- ‘Oh, sois bien calme dit Mr Dédaigneux impatient. Je n’ai jamais aimé les enfants. Ce sont toujours des préoccupations les concernant et il faut toujours courir après eux!’

- ‘Eh bien, les enfants ne vous aiment pas beaucoup dit Pierre, prenant le bras d’Anna. Vous n’êtes jamais aimable et patient. Vous vous moquez et raillez toujours les autres qui ne sont pas aussi forts ou intelligents que vous’.

Ils étaient tous fatigués et énervés. Chacun était irrité, et voulait se quereller et juste à ce moment là ils se trouvèrent eux-mêmes en train de monter de curieuses marches !

Ils ne pouvaient pas voir comment étaient les marches dans le noir, mais elles étaient assez escarpées à monter, et paraissaient être en terre, ainsi donc, leurs pieds commençaient un peu à coller.

- ‘Oh ! Mais ce n’est pas possible ! Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas possible !...gémissait Anna comme elle essayait de monter rapidement. Pourquoi ces marches viennent-elles au moment ou il fait noir et ou nous sommes tous fatigués?’

Patience se rappela son nom et essaya de monter ces marches sans fin patiemment. Mais c’était très difficile.

Pierre perdit patience et en frappa une du pied particulièrement escarpée.

- ‘Horrible marche ! Bien évidemment elles sont courtes et elles s’enfoncent, juste au moment où mes jambes sont fatiguées, et où mon fardeau est extrêmement lourd. Comme je vous hais !

- ‘Je dois dire que ce sont les marches les plus ennuyeuses que je n’ai jamais montées, dit Mr Dédaigneux d’un ton vexé. C’est si énervant de ne pas pouvoir ces marches où de voir où nous allons. Nous ne pouvons pas du tout rester et dormir dessus. Elles sont bien trop escarpées et si par malheur nous tombons de fatigue ou glissons sur l’une d’elles, nous pourrions les descendre toutes à la fois en un rien de temps.

Anna gémissait. Patience essayait de garder son calme. Pierre grognait. Mr Dédaigneux se moquait des enfants pour leurs marmonnements, d’être comme des bébés. Tout le monde était malheureux et énervés.

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Soudainement, pas très loin, ils entendirent une sorte de lourd soufflement. Ils s’arrêtèrent tous effrayés. Puis, vint le bruit d’un autre lourd soufflement. Ce n’était pas le bruit fait par un animal qu’ils connaissaient.

- ‘Ce sont les dragons, dit Anna prise de panique. Ce doit être eux ! Rappelez-vous que Charitable nous a dit que nous devrions passer devant les Dragons de la Fatigue ? Oh mon dieu ! Penser que nous devons les rencontrer juste maintenant, alors que nous n’aimons pas cela du tout’.

Les souffles revinrent encore une fois. On avait l’impression que les dragons attendaient quelques marches plus en haut ! Qu’est-ce qu’il fallait faire ?

- ‘Ils ont l’air vraiment féroces dit Mr Dédaigneux. Je ne sais pas si je veux vraiment les affronter.’

- ‘Nous n’avons absolument rien pour les tenir à distance s’ils viennent près de nous, excepté nos bâtons, dit Pierre.

- ‘Je me sens triste et malheureuse et j’ai peur, dit Anna en sanglot. Descendons les marches jusqu’à demain.

- ‘Quoi ! Et encore les remonter une fois », cria Mr Dédaigneux avec horreur. Je ne pense pas que non. Tout comme nous ne resterons pas sur ces marches jusqu’à ce que le jour vienne, sinon nous devrons faire face aux dragons’.

- ‘Voici quelqu’un qui vient avec une lanterne, dit Patience soudainement. Il est en train de descendre les marches

Une voix les héla.

- ‘Hé ! Qui êtes-vous ? Pourquoi montez-vous ici dans la nuit ?’

- ‘Nous sommes quatre voyageurs, dit Mr Dédaigneux. Nous avons monté ces ennuyantes marches, une à une et maintenant nous entendons le souffle de ces dragons. Nous ne savons pas si nous ne pouvons ou pas passé en toute sécurité’.

Je n’essaierai pas dit l’homme, dont le nom était Timide. Vraiment, je n’essaierai pas. Pourquoi ? Il y a peu, j’ai averti deux autres voyageurs de ne pas aller vers les dragons, mais ils l’ont fait et dieu seul sait ce qui leurs est arrivé !’

Tout à coup, les quatre voyageurs entendirent des cris et des hurlements venant d’en haut. Du haut des marches dévalèrent en rebondissant deux personnes, dont les terribles cris glaça le sang à notre petite compagnie.

- ‘Oh ! Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe ? cria Anna. Timide écarta sa lanterne et les enfants purent voir les yeux et la bouche ouverte d’un homme et d’un femme dégringolant les Marches de l’Impatience. Ils hurlaient lourdement.

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- ‘C’est Panique et sa femme Terreur, dit Timide. Ma parole, comme ils crient ! Les dragons ont dû terriblement les effrayer. Maintenant ils n’y retourneront pas, vous pouvez en être sûrs, n’est-ce pas ?

Mr Dédaigneux et les enfants ne savaient absolument pas quoi faire. Ils ne pouvaient pas rester sur les marches. Ils ne voulaient cependant pas retourner au début. Ils étaient cependant effrayés d’aller en direction des dragons, car ils pouvaient entendre leur souffle.

- ‘Nous ferions mieux de continuer à monter, dit Pierre. Les dragons sont peut-être enchaînés ou quelque chose de la sorte. S’ils ne le sont pas, bien évidemment qu’ils seront après Panique et terreur !’

Les quatre compagnons, continuèrent cependant à monter avec précaution, laissant Timide et sa lanterne derrière. Le rugissement et le souffle des dragons avaient vraiment l’air menaçant, alors qu’ils s’en rapprochaient de plus en plus. Finalement ils purent apercevoir trois paires d’yeux brillant comme des braises rouges, se dressant dans l’obscurité.

- ‘Les yeux des dragons ! chuchota Anna. Oh, Je ne peux pas les supporter ! Je ne veux pas continuer. Peut m’importe d’aller plus loin!’

Elle s’assit et pleura. Patience commença à larmoyer elle aussi.

- ‘Je ne pense pas que ce soit possible de continuer, sanglota-t-elle. Nous n’arriverons jamais à aller ou nous le souhaitons. Ca à l’air toujours plus loin.’

Pierre aperçut quelqu’un venir dans l’obscurité portant une robe blanche qui ressemblait aux ailes d’un papillon de nuit. Qu’est-ce que c’est ? se demanda-t-il. Il appela donc.

- ‘Qui est-ce ?’

- ‘C’est moi, Sommeil, repris une voix calme. Je suis venu vous chercher. Ma sœur repos est en train de vous chercher aussi. Charitable nous a envoyé un mot que vous étiez en train d’arriver’.

Au son de ce calme, de cette douce voix, les deux filles cessèrent de pleurer. Sommeil s’approcha d’elles et mis ses tendres bras autour d’elles.

- ‘Venez donc avec moi dit-elle. Repos vous attend avec un cottage bien chaud et de bons lits’.

Les quatre voyageurs suivirent Sommeil dans l’ascension des marches. Elle les fit passer à droite des dragons qui soufflaient, dont les yeux rouges étincelaient méchamment dans la nuit.

- ‘Ne faites pas attention à eux, dit Sommeil, ils ont peur de moi et de Repos!’

Les dragons cessèrent de souffler lorsque Sommeil passa.

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Les enfants s’avancèrent et passèrent à côté aussi rapidement qu’ils purent, traînant leurs pieds fatigués tout le long. Ils arrivèrent enfin à une toute petite maison dont une des fenêtres projetait une lumière brillante qui perçait à travers l’obscurité la plus accueillante.

Sommeil et Repos mirent les enfants au lit et Mr Dédaigneux se coucha. Aucun des voyageurs n’attendis de se dévêtir ou de prendre quelque nourriture ou boisson. Ils filèrent tous s’étendre directement sur les lits moelleux, et s’endormis aussitôt.

Ils dormirent la nuit entière d’un sommeil de plomb, n’entendant plus jamais le souffle des dragons au dehors, et oubliant totalement Timide, Panique et Terreur. Dans la matinée, ils s’éveillèrent et s’étirèrent paresseusement.

Pierre sauta du lit et alla à la fenêtre. Il voulut voir les Dragons de la Fatigue  ! Mais il n’y avait aucune grande bête que l’on pouvait voir et aucun énorme souffle que l’on pouvait entendre. Comme c’était étrange !

- ‘Où sont les dragons ? demanda-t-il à Sommeil, qui vint réveiller les autres.

- ‘Là-bas, dit Sommeil, pointant un vallon sur le coté de la colline, où trois petites bêtes étranges avec des queues un peu comme celle du serpent dormaient aux soleil.

- ‘Quoi, cria Pierre stupéfait. Mais cela ne peut pas être des dragons ! Tout simplement ils ne peuvent pas ! N’avez-vous pas entendu leurs énormes rugissements dans la nuit ? N’avez-vous pas vu leurs yeux luisants ?’

- Oh ! Tu étais très fatigué la nuit dernière, et tu na pas pu bien voir les choses, dit Sommeil. Les dragons de la fatigue ont toujours l’air petit et sans défense le matin, et il n’y a pas de souffle en eux. La nuit, ils effraient les voyageurs avec leurs rugissements et créer des troubles qui paraissent encore plus grands et plus difficiles. La meilleure chose à faire est de nous laisser moi et Repos veiller une nuit de plus, et là les choses vous paraîtront bien différentes dans la matinée !

Pierre regarda en bas de la colline. Il vit les Marches de l’Impatience s’étirant du bas vers le bas. Comme elles étaient escarpées. Il regarda en dehors de la fenêtre, sur le sommet de la colline. Etait-ce encore loin ?

Mais ils étaient au sommet ! Tout au sommet, tout au sommet. Et de là ; s’allongeait devant eux, n’étant pas très éloigné, la merveilleuse Ville du Bonheur elle-même, étincelante et brillante dans le début du levé du soleil. Ils y étaient presque. Oui, réellement, ils y étaient presque.

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- ‘Ne faites pas attention à eux, dit Sommeil, ils ont peur de moi et de Repos!’

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Chapitre 19

Les trois mots de passe.

Le chemin de La Terre de Bien Au-Delà.Les deux gardiens du portail.

Mr Dédaigneux commet une grave erreuret est laissé en dehors du portail.

Les Anges de la Ville du Bonheur.Une terrible désillusion.

Pierre, tout excité appela les autres.

- ‘Anna! Patience! Venez vite voir!

Les filles furent aussitôt à la fenêtre sous Pierre, et regardèrent avec joie la cité scintillante, brillant dans la luminosité du soleil levant. Mr Dédaigneux entendit leurs babillages animés et vint les rejoindre.

Tout le monde était joyeux et heureux après une bonne nuit de repos. Ils riaient en se rappelant Panique, et Terreur dégringolant les Marches de l’Impatience la nuit d’avant.

- ‘En pensant qu’ils avaient été effrayés de ces minuscules petites bêtes là-bas !’ dit Pierre regardant les tout petits dragons dormant au soleil.

- ‘Et bien, nous avons aussi bien été effrayés nous-mêmes, dit Anna honnêtement. Et j’étais si fatigué, énervée et impatiente que j’ai vraiment cru que je ne pourrais plus rien faire du tout !

- ‘Ce n’est pas bon de continuer lorsque vous êtes fatigué et énervé, dit Sommeil, qui était venu leur dire que le petit déjeuner était prêt.

- ‘Lorsque les gens sont ainsi, ils doivent venir et rester dans notre petit cottage le temps de se reposer et d’être prêt!’

C’était un joyeux petit déjeuner. Les quatre voyageurs plaisantaient et riaient, joyeux que la nuit était derrière eux, avec ces marches escarpées et les dragons soufflant. Maintenant ils pouvaient joyeusement voyager en direction de l’autre coté de la colline, gardant la fameuse ville brillante devant leurs yeux.

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- ‘Les frontières de La Terre de Bien Au-Delà, sont au sommet de

la colline, dit Repos. Vous trouverez de grands portails avec deux gardiens. Vous devrez leurs donner les mots de asse, ou ils ne vous laisseront pas passer.

- ‘Mais nous ne connaissons pas les mots de passe ! dit Anna effrayés. Oh, mon dieu ! Comment allons-nous faire pour savoir que dire. Nous pourrions simplement passer par les portes!’

- ‘Il y a trois mots de passe pour La Terre de Bien Au-Delà, et sa

grande Ville du Bonheur, dit Repos. Les mots de passe ont été donnés il y a bien longtemps par le Prince de la Ville lui-même. Les trois mots sont : Confiance, Espoir et Amour. S’il vous demande quel est le plus grand de tous, vous devrez alors trouver la bonne réponse et, car chacun d’entre vous doit répondre pour lui même’.

Les quatre voyageurs dirent eu revoir à leur chers amis et partirent joyeusement en descendant la colline. C’était un chemin facile, car ce côté de la colline n’était pas escarpé, et le chemin passait par de très plaisants arbustes et buissons ou les oiseaux chantaient bruyamment. Le soleil brillait et tout paraissait merveilleusement beau.

- ‘Nous avons eu des moments très difficiles ; dit Pierre essayant de déplacer un peu son fardeau, mais maintenant, nous commençons à approcher de la fin. Oh, Anna, Patience, est-ce que ce n’est pas merveilleux d’entrer dans la Ville du Bonheur et de perdre nos fardeaux. Nous pourrons danser et courir encore. Nous serons légers du corps et gais du cœur !’

Finalement ils atteignirent le sommet de la colline. Bien évidemment, comme l’avaient

dit Sommeil et Repos, les frontières de La Terre de Bien Au-Delà, étaient

là. Un mur longeait pour démarquer la frontière et à l’intérieur il y avait de grandes et magnifiques portes de fer forgé.

Des tours s’élevaient de chaque coté du portail et lorsque les quatre voyageurs s’en approchèrent deux gardiens vinrent près des tours. Ils avaient tiré leurs épées dans leurs mains, et une étrange flamme scintillait tout le long de leurs armes. Les deux hommes avaient des yeux clairs et perçants, et ils demandèrent aux voyageurs de s’arrêter.

- Espérez-vous traverser ces portes ? demanda le premier gardien.

- ‘Oui, s’il vous plait, dit Anna ? Nous sommes sur le chemin de la Ville du Bonheur, parce que nous voulons nous débarrasser de nos fardeaux’.

- ‘Mais personne n’est permis dans la Ville du Bonheur portant un fardeau dit le gardien.

La petite compagnie le regarda abasourdie.

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- ‘Mais ! Mais ! On nous avait dit, que nous pourrions perdre nos fardeaux là, insista Pierre.

- ‘Personne n’entre dans la cité portant un fardeau répéta le gardien, une flamme scintillant sur son épée, la rendant presque vivante.

- ‘Et bien pourrions-nous juste y aller et regarder, dit enfin Pierre. Pourrions-nous passer les portes et marcher en direction de la ville ?

Uniquement si vous connaissez les trois mots de passe, dit le premier gardien, ses yeux clairs regardant directement vers le garçon.

- ‘Nous les connaissons, dit Pierre. Ce sont Foi, Espoir et Amour.

- ‘Très bien, dit l’homme. Et maintenant dites-moi chacun de vous quel est le plus grand des trois ?’

Les trois enfants se regardèrent les uns les autres. Ils se rappelèrent Aimable et Amicale, ils pensèrent à Réconfort et à Courage, ils se souvinrent de Miséricorde et de Pitié, tous les avaient aidé à travers l’amour et la charité. Amour doit sûrement être le plus grands des trois, car il avait apporté tellement d’aide et de bonheur aux autres.

- ‘Eh bien, je pense qu’Amour est le plus grand, dit Pierre, et ses deux soeurs secouèrent la tête en signe d’acquiescement. Mais Mr Dédaigneux fit pencher sa tête en arrière et ria.

- ‘L’Amour dit-il railleusement. Comme si l’Amour était grand ! L’Amour est idiot et mou et bon à rien pour tout. Mon dieu ! Si j’avais aimé les gens je n’aurais jamais eu les richesses et le pouvoir, que j’ai eus ! L’Amour ne vous apporte rien ou que vous soyez’.

- ‘Avez-vous besoin d’aller quelque part ? dit le gardien.

- ‘Ah ! Je suppose que des hommes comme vous doivent aller quelque part ! Et bien ! Dites-moi. Pour vous lequel des trois est le plus grand ?’

Mr Dédaigneux pensa un moment.

- ‘Eh bien, je ne crois pas beaucoup en Confiance, dit-il. Espoir n’est pas trop mauvais. J’espère toujours que quelque chose de bon viendra. J’espère toujours que je ferais encore plus d’argent. Oui, Espoir est le plus grand des trois. Je le pense !’

Les deux gardiens baissèrent leurs épées et firent signent aux trois enfants.

- ‘ Vous pouvez passer les portes, dirent-ils. Mais cet homme ne peut pas’.

- ‘Les enfants passèrent les portes de fer lorsqu’elles s’ouvrirent. Mr Dédaigneux tenta de passer à travers, mais les gardiens le stoppèrent avec leurs épées de flammes.

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- ‘Aucune personne qui raille l’Amour et la Charité ne peut rentrer dans la Cité du Bonheur. Vous êtes un homme dur et peu aimable, et vous avez encore beaucoup de choses à apprendre avant de pouvoir entrer dans la ville.

Mr Dédaigneux essaya de forcer les épées et se précipita sur elles, mais il fut brûlé par les flammes et avec un cri de douleur il recula. Les portes se fermèrent doucement. Les enfants étaient à l’intérieur, mais la pauvre Mr Dédaigneux était à l’extérieur.

Pierre était perturbé. Il n’avait vraiment aimé Mr dédaigneux, mais il était triste de le perdre juste au moment ou il arrivait près de la ville. Le garçon couru près des gardiens et les prit par les bras.

- ‘Laissez-le passer. Il est venu de loin, et a passé tous les dangers et toutes les difficultés avec nous. C’est sa nature d’être narquois et railleur. Il est ainsi!’

- ‘Nous ne pouvons pas violer les lois’, dit le premier gardien gentiment.

- ‘Mais pouvez-vous lui donner une chance ?’ demanda Anna.

- ‘Il a eu beaucoup de chances, dit le second gardien. Tout le monde à des chances et beaucoup, beaucoup de chances’.

- ‘Mais ne pourra-t-il pas rentrer un jour à la Ville du Bonheur et perdre son fardeau ? demanda Patience.

- ‘Il y a un autre portail pour La Terre de Bien Au-Delà, dit le

second gardien. Elle est éloignée en direction de l’Est, avec des contrées difficiles à parcourir. Mais peut-être que votre ami aimerait-il aller à l’autre porte et essayer. S’il y arrive, il aura appris beaucoup de choses qu’il ne connaît pas encore’.

- ‘Les enfants vinrent vers la porte et pressèrent leurs visages sur les grilles en fer forgé.

- ‘Mr Dédaigneux ! cria Pierre. Ne désespérez pas. Il y a une autre porte à l’Est. Allez-y et peut-être que vous pourrez y entrer.’

- ‘Qu’est-ce qu’il y a ? Qui y a-t-il ? demanda Mr dédaigneux, venant près des grilles, regardant fâché et désappointé. Je suis trop vieux pour apprendre de nouvelles choses. Je retourne à la Ville des Confusions. J’ai commencé à m’habituer. Cela ne semble pas aussi lourd que cela en à l’air’.

- ‘Mais Mr Dédaigneux, le fardeau deviendra de plus en plus lourd, si vous retournez dans cet affreux endroit ! cria Anna. Oh, allez-y et essayez l’autre porte. Nous veillerons sur vous de temps en temps de la Ville du Bonheur.’

- ‘Très bien, dit Mr dédaigneux. Je vais voir. Peut-être que j’essaierai l’autre porte. De toute façon, bonne chance à vous tous§ Et au revoir !’

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Les enfants regardèrent Mr Dédaigneux s’éloigner des portails. Il s’arrêta sur le droit chemin, comme s’il se demandait quel chemin prendre, retourner ou continuer. Alors avec un geste de sa grande main, il prit le sentier…. En direction de l’Est !

- ‘Il est en train de prendre le chemin de l’autre porte !’ cria Anne réjouie. Oh ! C’est très bon. Je suis sure qu’il a pris la décision d’y aller. Il réussira et un jour nous le reverrons. Si seulement Lily et Jean étaient encore avec nous ! Je me demande s’ils ont quitté la Ville de la Folie et ont rencontré Honnêteté et ses amis ?’

- ‘Eh bien, Nous sommes seulement trois maintenant dit Pierre regardant le chemin qui mène vers la ville très proche. Je suis heureux que nous ayons pris la décision de rester ensemble et de ne pas nous perdre les uns les autres. Venez les filles ! Nous y sommes presque !’

- ‘C’était joli de voir de si près la resplendissante cité. Elle était a environ une lieue de distance. Il n’y aurait sûrement aucune difficulté, ni aucun danger maintenant ?

- ‘Est-ce que cela n’a pas l’air magnifique ? dit Anna, regardant les tours brillantes, s’élevant dans le ciel bleu azur. Ecoutez je peux entendre les cloches !’

Dans l’air clair, l’on pouvait entendre le son des cloches tintant ensemble, produisant une mélodie. Les enfants aimèrent ce son mélodieux.

- On dirait qu’elle sonnent comme pour nous souhaiter la bienvenue. Oh mon dieu! J’espère seulement que l’on nous permettra de rentrer. Pensez-vous que les gardiens ont dit lorsqu’ils ont dit que personne ne portant un fardeau était autorisé à rentrer dans la Ville du Bonheur ?’

- ‘Nous verrons bientôt dit Pierre. Je ne pense pas que quelqu’un soit suffisamment cruel afin de nous maintenir éloigné ? je pense surement que cela importe peu que nous portions notre fardeau. De toute façon, l’étranger a bien dit que nous perdrions nos fardeaux, si nous atteignons la Ville du Bonheur.’

- ‘Je suppose dit Patience lentement ? je suppose , Pierre qu’uniquement les personnes heureuses sont autorisées à y rentrer , et personne n’est réellement heureux s’il porte un fardeau comme nous. Peut-être est-ce tout.’

Les trois enfants s’approchaient de plus en plus près de la grande ville, et le son des cloches devenaient encore de plus en plus assourdissant. Alors qu’ils arrivaient près de la ville, d’autres personnes les rencontraient et les rejoignaient, tous heureux avec des visages rayonnants.

- ‘Appartenez-vous à la ville ? demanda Pierre, timidement.

-‘Oui, dit une femme au visage ouvert. Nus sommes partis pour une certaine période, mais maintenant nous sommes de retour. Comme nous sommes heureux. Le monde d’en dehors est un endroit difficile, il y a tant de méchanceté tant de manque de pitié, mais comme il est bon de revenir dans la grande ville, ou il n’y a qu’Amour, Gentillesse et Compréhension.’

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- ‘Ces enfants ont un gros fardeau sur leur dos ! cria un des hommes étonnement. Regardez !’

Tout le monde regarda. La femme au visage aimable regarda et devint triste.

- ‘Vous ne pouvez pas entrer si vous porter des fardeaux comme ceux-là, dit-elle. Vous devez les enlever’.

- ‘Nous ne pouvons pas dit Pierre. Le Voyageur les avait fait venir et il a dit qu’ils étaient une partie de nous-mêmes. Mais tout de même, il nous a envoyé ici, donc, surement nous devrions pouvoir rentrer.

- ‘Vous connaissez le Voyageur appelé Merveilleux, n’est-ce pas ? demanda l’homme.

Il a été envoyé à la Ville de la Confusion. Est-ce de là-bas que vous venez ? Merveilleux est de retour maintenant, et il nous a dit que c’était un terrible endroit’.

La petite compagnie était à l’entrée de la ville scintillante, et les cloches sonnaient de plus en plus belle. Il n’y avait pas de portails, seulement une grande arche, faite de pierres, accompagnée de précieux métaux qui étincelaient merveilleusement.

Sous l’arche se tenait une compagnie d’étranges individus. Ils avaient de très grandes ailes blanches qui se courbaient sous leurs têtes et leurs visages brillaient comme de l’eau miroitante. Ils étaient vraiment trop splendides à regarder. Les enfants clignaient des yeux quand ils le regardaient.

Vous ne pouvez pas entrer dit un des anges de façon désolée. Vos cœurs sont lourds avec beaucoup de mauvaises choses. Vos visages sont tristes. Uniquement le bien rentre ici, mais uniquement s’ils sont heureux’.

Les trois enfants regardèrent l’ange avec des larmes dans les yeux.

Reprenez nos fardeaux et nos cœurs ne resteront pas plus longtemps lourds, nos visages ne resteront pas plus longtemps tristes, dit Anna, d’une voix tremblante.

Nous savons que nous ne sommes pas bons, dit Pierre. Mais personne ne nous a appris à l’être. Est-ce notre faute ?

Je ne sais rien à propos de cela, dit l’ange d’une voix troublée et son visage brillant s’effaçant un peu, de cette façon là les enfants purent le regarder sans être éblouis. Je sais uniquement que vous ne pouvez pas rentrer ici.’

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Aucune personne qui raille l’Amour et la Charité ne peut rentrer dans la Cité du Bonheur.

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Chapitre 20

Les trois malheureux enfants.L’homme merveilleux.

Les enfants perdent enfin leur fardeau, et rentre dans la Ville du Bonheur.

Le Grand Prince de la Paix et de l’Amour.

Les trois malheureux enfants se retournèrent de l’autre côté de la grande arche où

se trouvaient debout les anges lumineux.

Qu’allaient-ils faire maintenant ? Il paraissait qu’il n’y avait rien à faire du tout. Ils commencèrent à s’éloigner de l’entrée de la ville et Anna commença à sangloter.

Pas très éloignés d’eux, il y avait un banc de pierre. Les enfants s’assirent tristement et se regardèrent les uns les autres.

- ‘Je pense que nous devrons retourner dans notre propre ville, dit Pierre. Mais nous serons vraiment malheureux là-bas. Oh combien, nous haïrons la cruauté et le manque de gentillesse, de ce que nous pensons maintenant. . Oh combien, nous détesterons aussi l’égoïsme et la gloutonnerie, la rancune et la paresse!’

- ‘Et nous verrons maintenant les choses que savons mauvaises’, dit Patience.

- ‘Je me rappelle Miséricorde et Pitié mais nous ne les reverrons jamais dans la Ville des Confusions. Je pense aussi à Courage et souhaiterais qu’il soit ici avec moi’.

- ‘Pensez-vous que Miséricorde et Pitié nous permettraient de vivre avec eux et de les aider chaque nuit lorsqu’ils rentrent dans le château du Géant Cruel, dit Anna soudainement. Je ne supporte pas l’idée de devoir retourner dans la Ville des Confusions et de porter cet affreux fardeau pour le reste de ma vie. Peut-être deviendra-t-il de plus en plus léger si nous travaillons avec Miséricorde et avec Pitié et faire ce que nous pourrons pour les pauvres prisonniers’.

- ‘Eh, bien nous essaierons, dit Pierre se réjouissant. Allons-y ! Il n’est pas bon de rester ici. Cela nous rendra uniquement tristes et malheureux d’entendre le son des cloches, alors que nous pensions qu’elles sonnaient pour nous accueillir!’

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- ‘Il se releva, mais au même moment un homme vint vers eux. Il avait la plus grande douceur, la plus grande gentillesse et la plus grande sagesse sur son visage que les enfants aient jamais vues, et ils le regardèrent captivés. Qui pouvait bien-t-il être ?’

L’homme leur parla

- ‘Que faites-vous ici. Pourquoi n’entrez-vous pas dans la ville ?’

- ‘Nous ne pouvons pas dit Pierre. Les Anges avec les visages brillants ne nous le permettent pas. Ils disent qu’uniquement les personnes heureuses peuvent y entrer, et nous avons nos fardeaux à porter , qui nus rendent malheureux.’

- ‘Voulez-vous toujours autant rentrer dans la ville?’ dit l’homme.

- ‘Plus que tout !’ dit Anna Nous sommes venus de si loin, et nous sommes passés par de si nombreux dangers pour arriver ici et maintenant nous ne pouvons pas entrer parce que nous sommes encore malchanceux de porter nos fardeaux. Nous en sommes profondément désolés’.

- ‘Laissez-moi prendre vos fardeaux et les porter pour vous’, dit l’homme.

- ‘Vous ne pouvez pas faire cela’, dit Pierre surpris. Ne voyez vous pas qu’ils font partis de nous ! Personne ne peut les porter pour nous’.

- ‘Je les porterais pour vous’ dit l’homme, et il étendit les bras devant les enfants stupéfaits. Ils vinrent vers lui et il les retira, les mettant à coté de lui sur le ban de pierre.

Alors les enfants ne surent pas du tout ce qui se passa… mais en moins d’une minute tous leurs fardeaux furent enlevés de leur dos… et l’homme les avait avec lui. Les trois enfants en furent surpris et joyeux.

- ‘Mon fardeau est parti !’ cria Pierre et il sauta aussi haut qu’il put comme il ne l’avait pas fait depuis longtemps.

- ‘Oh, je me sens si légère et si heureuse !’ chanta Anna tout en sansant comme elle avait l’habitude de le faire.

- ‘C’est merveilleux d’être de nouveau libre ! cria Patience, son visage s’épanouissant. Il courut ça et là, sentant comme il était merveilleux d’être libre de la douleur de porter un poids sur son dos’.

L’homme s’assit les regardant, ses propres épaules se courbant sous le triple poids. Mais il ne se sentait pas triste. Au contraire, il avait l’air plus heureux qu’aucun des enfants qu’ils l’avait déjà vus. Il souriait en regardant les enfants courir et sauter. Anna courut vers lui et pris sa main.

- ‘Comment avez-vous fait pour enlever nos fardeaux. Personne n’a pu le faire ! Et pourquoi l’avez-vous fait pour nous ? Vous ne nous avez jamais vu auparavant !’

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- ‘Pourrez-vous entrer dans la ville vous-même, maintenant que vous avez nos fardeaux à porter ?’ demanda Pierre.

- ‘Vous m’y rencontrer, dit l’homme en souriant. Maintenant, allez mes enfants et rentrez dans la ville. C’est votre ville dorénavant, et vous n’avez plus besoin de la quitter maintenant’.

Joyeusement les enfants coururent vers la grande arche une fois de plus. Et à ce moment là les anges, voyant les enfants sans fardeaux à porter, ouvrirent le passage à la petite compagnie excitée et la laissa entrer dans la ville.

Comme les cloches sonnaient ! Comme ils étaient heureux ! C’était incroyable de voir à quel point les visages de toutes les personnes dans la grande ville étaient accueillants. Partout, il n’y avait rien d’autre que du bonheur et les enfants dansaient de joie. Les fardeaux étaient partis. Ils étaient libres. Ils pouvaient vivre heureux dans la ville et n’auraient plus jamais besoin de retourner dans la Ville des Confusions ; à moins qu’eux, comme le Voyageur y aillent pour aller chercher et aider d’autres personnes. Peut-être qu’un jour ils pourraient aller chercher leurs parents … et leurs amis ?

Mais maintenant, ils étaient trop heureux pour penser à autre chose qu’à leur joie de pouvoir marcher en paix le cœur heureux. Les cloches sonnaient de plus en plus fort, tandis que les enfants suivaient leur chemin au centre de la grande ville, avec ses magnifiques bâtiments dont les hautes tours brillaient dans le ciel azur.

- ‘Pourquoi les cloches sonnent-elles ?’ demanda Pierre.

- ‘C’est pour souhaiter la bienvenue au fils du roi’, répondit une femme au visage heureux.

- ‘Venez avec moi et allons voir le palace du roi, et nous resterons sur les grandes marches pour regarder le prince remercier son père.’

Les enfants allèrent à un merveilleux palace qui atteignait très haut dans le ciel les nuages. Tout en haut, il y avait un merveilleux escalier de marches, et là sur les arches, la femme et les enfants attendirent la venue de l’aimé fils du roi.

Les cloches sonnaient de plus en plus fort et le peuple commençait à acclamer et à crier. Le prince était en train d’arriver, le Prince de la Paix, le Prince de l’Amour.

- ‘Le voilà ! Le voilà! criait la foule en regardant. Et tout en haut des marches apparut une figure éblouissante, dont le visage rayonnait comme le soleil.

- ‘Quel est son nom’, dit Pierre.

- ‘Il est appelé Jésus, dit la femme, surprise que les enfants ne le connaissaient pas. Ne Le connaissez-vous pas ?’

Les enfants secouèrent la tête, et Pierre poussa un cri.

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- ‘Mais nous Le connaissons ! C’est Lui qui a enlevé nos fardeaux en dehors de la ville !’

Les trois enfants fixaient du regard mêlé d’admiration et de respect ? le magnifique visage du Prince de la Paix. Comment un prince, le fils du roi, pouvait-il être aussi humble pour avoir emporté leurs fardeaux et les porter avec lui ?

- Il a emporté nos fardeaux ! Regardez ! Il les porte sur son épaule maintenant !’ dit Anna à la femme. Elle acquiesça de la tête.

- ‘Il porte les fardeaux du monde entier, dit-elle. Pas seulement les vôtres. Il a suffisamment de Pitié et de Compréhension, suffisamment de Confiance et d’Amour, pour sauver le monde entier’.

Le visage brillant passa et les enfants durent ses cacher les yeux car ils étaient éblouis. Ils étaient remplis d’admiration, de respect et de bonheur.

- ‘Quand je pense que nous pouvons vivre ici pour toujours dit enfin Anna. Comme je suis heureuse que nous ayons lutté et soyons passés à travers tous ces dangers et toutes ces difficultés pour atteindre enfin, la merveilleuse ville’.

*****

Et là, parmi les cloches retentissantes, nous devons quitter nos trois amis Pierre, Anna

et Patience, les petits pèlerins qui sont allés à l’éternelle ville de La Terre de Bien

Au-Delà.

FIN

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Laissez-moi prendre vos fardeaux et les porter pour vous dit l’homme.

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La

Terrede

Bien

Au Delà

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