blue-s-cat - la loge...qui dynamite l'usage habituel de la langue : écriture charnelle, conçue...

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BLUE-S-CAT -Variations- LIBREMENT INSPIRÉ DU TEXTE DE KOFFI KWAHULÉ MISE EN SCÈNE ALEXANDRE ZEFF Distribution en cours...

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  • BLUE-S-CAT-Variations-

    LIBREMENT INSPIRÉ DU TEXTE DE KOFFI KWAHULÉ

    MISE EN SCÈNE ALEXANDRE ZEFF

    Distribution en cours...

  • KOFFI KWAHULÉ

    Né en 1956 en Côte d'Ivoire, Koffi Kwahulé est à la fois auteur, essayiste, comédien etmetteur en scène. Il a commencé sa formation à l'institut National des arts d'Abidjan, puis àl'école Nationale Supérieure des arts et des techniques du Théâtre de Paris (rue Blanche). Il aobtenu un Doctorat d'Études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle Paris III.

    Depuis 1977, il a écrit près d'une vingtaine de pièces de théâtre, publiées notammentaux éditions Théâtrales et chez Lansman. Dès ses premiers textes apparaît une écriture forte,qui dynamite l'usage habituel de la langue : écriture charnelle, conçue dans la violenceimmédiate que peut avoir l'oralité dans sa dynamique de parole abrupte ; écriture musicale,obsédante, brûlante et saccadée comme un rythme enfiévré de jazz.

    Koffi Kwahulé a reçu le prix Kourouma pour son roman Babyface (2006) et a étésélectionné pour le grand prix de la littérature dramatique décerné par le Ministère de laCulture française pour Misterioso-119 en 2006 et pour Nema en 2012. Il a reçu le PrixEdouard Glissant 2013 pour l'ensemble de son œuvre.

  • BIG SHOOT/JAZ/BLUE-S-CAT : UN TRIPTYQUEAprès avoir travaillé sur BIG SHOOT et JAZ, je ressens aujourd'hui la profonde

    nécessité de poursuivre mon exploration encore plus loin sur l'écriture de Koffi Kwahulé avecBLUE-S-CAT. Grâce à son écriture, un pont magique est apparu sur mon chemin de création, il s'appelle Jazz. La découverte de la relation amoureuse entre cette musique et le théâtre a changé fondamentalement mon rapport à la mise en scène.

    Avec BLUE-S-CAT, Koffi Kwahulé assume une fois de plus la présence de la musiquedans son écriture, comme annoncé dans le titre, et nous emporte dans un conte musical trash.Après un solo d’actrice dans JAZ, un duo d’acteurs pour BIG SHOOT, nous terminerons cettetraversée du théâtre de Kwahulé avec la rencontre entre un homme et une femme.

    Dans BLUE-S-CAT la femme devient « ange exterminateur », dans une scénographievariant autour d’un motif récurrent chez Kwahulé : « la cage ». Nous l’avons vu évoluer,depuis sa fabrication en verre dans BIG SHOOT, à la sanisette de JAZ, elle est dans BLUE-S-CAT un étrange ascenseur futuriste, telle une navette à voyager dans le temps. La cagestatique des précédentes créations sera cette fois en mouvement...

    RÉSUMÉUne femme blanche et un homme noir sont enfermés dans un ascenseur en panne. La

    femme, en proie à diverses sensations contradictoires, entre désir et peur de l'autre, s'imagineque l'homme va sortir une arme de sa poche et la violer. Elle décide alors de le tuer parprécaution...

  • BLUE-S-CAT

    La pièce se caractérise par la simplicité du dispositif théâtral qu'elle propose.Principalement une alternance de deux monologues intérieurs qui s'élèvent de façonarbitraire.

    Du début à la fin, le silence crée une alternance de tensions et de détentes et perturbeainsi l'avancée linéaire vers la catastrophe finale. Koffi Kwahulé fabrique une dramaturgie del'errance qui déjoue sans cesse les attentes du spectateur et brouille la causalité dramatique.

    La pièce fait entendre une multiplicité de voix qui s'immiscent dans les paroles del'homme et de la femme. Elle invite le spectateur, non seulement à se demander ce qui va sepasser avec une réelle tension dramatique, mais aussi à écouter ce qui jaillit là, dans l'instant.Les pensées de l'homme et de la femme, enfermés dans l'ascenseur, forment ainsi un véritableoratorio dans lequel bruissent les voix oppressantes du monde extérieur.

    BLUE-S-CAT questionne l'incommunicabilité entre les êtres. Elle exprime l’immensedifficulté de vivre avec l'Autre. Elle dénonce le racisme latent et ses a priori, ladéshumanisation de la société et les dérives autoritaires de l'évolution technologique de notresystème de contrôle de la population.

    L’ascenseur incarne cette société en panne, qui exerce une très forte pression,entrainant toujours plus de violence.

    À la différence de beaucoup des pièces de Kwahulé, BLUE-S-CAT est une véritablecomédie. Son humour est violent et sans concession. C'est un conte moderne sur un amourimpossible d'une jeune femme qui n'assume pas son désir contaminé par certains clichés, etd'un homme victime de sa douceur et de ses angoisses professionnelles.

    C'est aussi une partition musicale et dansée. La référence à la comédie musicaleaméricaine est très présente tout au long de la pièce.

    La radicalité de l'écriture de BLUE-S-CAT oblige la mise en scène et les deuxinterprètes à inventer de nouvelles formes pour transcender l'écriture qui, sous un air léger,raconte une profonde et bouleversante histoire sur les rapports humains.

  • - VARIATIONS -

    Je souhaite ajouter au texte de Koffi Kwahulé un personnage, celui de « l’ascenseur »,afin de rendre encore plus palpable cette sensation que la technologie et l’intelligenceartificiel ont pris le contrôle de nos vies.

    Cette voix donnera ainsi des instructions et des informations en plusieurs langues. Ils'agira de troubler et de persécuter les deux protagonistes pour les déstabiliser afin de lespousser vers un point de rupture psychologique.

    Concrètement, il s'agit d'accentuer grâce à cette mystérieuse présence un mondeextérieur inhumain et aliénant. L’ascenseur « vivant » prendra une dimension supplémentaireet la main invisible caressera à sa guise l'homme et la femme devenus tous deux le jouet de lamachine.

    L’ascenseur aura une partition aussi inquiétante que drôle. Il pourra tenir des proposphilosophiques en citant Nietzsche ou Deleuze mais aussi poétiques avec Shakespeare etRimbaud, ou devenir la voix d'une enquête téléphonique pour un sondage France Télécom.Tantôt médecin et psychologue, il deviendra soudain dictateur ou chanteur d'opéra.

    Il s'agira de perdre les protagonistes de la pièce autant que les spectateurs par des effetsimprévisibles et déstabilisants, prisonniers de cet ascenseur devenu navette au carburantpsychédélique.

    Les inspirations principales pour l'ambiance seront cinématographiques, les films deDavid Lynch - notamment pour son travail sur le son - mais aussi de Terry Gilliam et son filmBrazil.

  • NOTES DRAMATURGIQUES ET INTENTIONS DE MISE EN SCÈNE

    « Je n’écris pas sur les Blancs, ou les Algériens ou les Chinois, j’écris sur le frottement de tous ces mondes qui se côtoient.

    Je me considère comme un citoyen français mais comme un dramaturge ivoirien.Ce que j’écris ressemble beaucoup plus à ce qui se fait en Occident, mais lorsque je suis arrivé

    en France, j’étais déjà adulte. Mon imaginaire était déjà formé.Pour moi, c’est l’imaginaire ivoirien qui se déplace ailleurs. » K. K.

    Koffi Kwahulé se nourrit d'éléments aussi divers qu'hétérogènes, se déplaçantconstamment d'un continent à un autre, traversé par l'oralité, pour aboutir à une somme decultures. Il y a l’oralité traditionnelle africaine bien sûr mais aussi le jazz, la tragédie grecque,le cinéma ou les références à la peinture, son écriture se montre insolente et iconoclaste àl’égard des héritages occidentaux et africains et résiste ainsi à toute visée unificatrice.Africain, ou plutôt ivoirien, le théâtre de Kwahulé ? Sans aucun doute. Mais, sans tambour nitamtam, il se plaît à « rendre complexe, voire impossible toute définition de ce qu’on appellel’africanité ». Kwahulé appartient à cette génération d’auteurs noirs francophones, « enfantsterribles de l’indépendance » qui refusent de s’inscrire dans une dynamique de modèles et senourrissent d’inspirations multiples, foisonnantes et parfois déconcertantes. Ainsi Kwahulén’hésite pas à proclamer :

    « Mon idéal d’écrivain, c’est Monk. »

    Son affirmation laisse deviner une dramaturgie qui, en déterritorialisant les modèles, serefuse aux identifications les mieux établies : les origines métissées du jazz et son «indécidabilité » rejoignent ainsi les questions d’ordre esthétique et politique – celle del’identité et son corollaire, celle de l’altérité - que le théâtre de Kwahulé pose avec uneradicalité puisée dans la violence inhérente à l’histoire noire.

    Le théâtre de Koffi Kwahulé est donc constamment travaillé par le jazz et ce rapport aujazz dépasse largement la simple thématique. Il habite son écriture de l'intérieur et structure lapoétique de son théâtre, comme la musicalité de la langue. Il écrit ses textes comme unmusicien de jazz, d’un seul jet. Les traces sont volontairement effacées. Dès lors, plus detémoignage de la fabrique de l’écriture. Reste, à celui qui tente de sonder la structurecomplexe de ses pièces, la tâche de trouver des outils capables de mettre en lumière lasingularité d’une dramaturgie qui renouvelle à chaque fois ses propositions ou, pour le moins,de formuler quelques hypothèses sur une œuvre en mouvement perpétuel dans laquelle se faitentendre une voix : celle de Koffi Kwahulé.

    « Je me considère sincèrement comme un jazzman. C'est mon rêve absolu. »

  • Mais comment, sur un plan dramaturgique, saisir ce geste d’improvisation ? Il faut s’accrocher à une mélodie. Identifier quelques notes. Il faut l’écouter. Dans la dramaturgie de BLUE-S-CAT, la fable n’est pas le résultat d’une construction préalable. Elle se constitue au fil du texte, de façon erratique, rappelant les multiples bifurcations d’un free jazz. Son écriture rappelle « cette coopération étroite entre l’improvisé et le composé » qui caractérise le jazz.

    Pour donner une dimension théâtrale au procédé d'écriture de BLUE-S-CAT, nous avons choisis de faire incarner par d'autres acteurs que ceux présents dans l’ascenseur leurs pensées intérieures. Comme dans le doublage d'un film. Les deux autres acteurs incarneront en temps réel ce que les personnages dans l’ascenseur pensent et ressentent.

    Les caméras également présentes dans l’ascenseur permettront de faire apparaitre l'œil omniprésent de la société de contrôle dans les moindres recoins. Cela servira également à serapprocher des acteurs par des gros plans, afin de travailler sur une très grande précision et une vraie proximité avec eux.

    Le MISTER JAZZ BAND sera également présent sur scène, la batterie sera remplacée cette fois par un synthétiseur, créant en live des effets de distorsions. La « musique d’ascenseur » sera jouée en live et permettra des interventions surprenantes. En plus d'accompagner le texte de Koffi Kwahulé comme dans les précédentes créations, le passage dansé façon « comédie musicale » explorera encore un autre type de présence de notre jazz band.

  • SCÉNOGRAPHIE ET DIRECTION D’ACTEURUn ascenseur « futuriste » au centre de la scène (150 x 280cm), une trappe en dessous

    qui permettra de placer un néon afin de conférer à l’ascenseur une dimension esthétique,onirique et particulière. De part et d'autre de ses parois, des grands écrans (cyclos) surlesquels sera rétro projeté au début un mur réaliste. L'image nous permettra ensuite de créer lemouvement de l’ascenseur. Il voyagera ainsi dans des divers espaces improbables. Il pourranous emmener aussi bien au cœur d'une forêt vierge que sur une montagne enneigée ou dansl'espace. L'idée étant de donner l'impression aux spectateurs que nos personnages sontprisonniers d'une intelligence artificielle ultra puissante mais qui paraît totalement hors decontrôle.

    Le sol sera recouvert d'un plancher noir brillant afin de donner une impressionaseptisée à l'espace. Est-on dans un immeuble ultra moderne, ou sur le même plateau deReality Show que celui de BIG SHOOT… A cour et à jardin de grands miroirs comme nouspouvons voir aujourd'hui partout remplaceront les murs du théâtre. Les deux interprètesseront sonorisés. Le jeu d'acteur demandera une extraordinaire précision autant sur lagestuelle que sur l'incarnation sensible. Les acteurs devront avec une grande finesse incarnerleurs propres voix off. C'est une expérience unique en son genre qui demandera d'inventer unrapport à l'interprétation particulièrement original.

  • EXTRAIT DU TEXTE

    « Je ne sais pas d'où il sort jamais je ne l'ai rencontré. Ni dans l'ascenseur ni dans le couloir. Ni dans le parking. Nulle part. Je n'emprunte jamais les escaliers non plus. Personne jamais ne les emprunte ces escaliers. D'ailleurs pourquoi y a-t-il des escaliers si personne jamais ne les emprunte ? Parce qu'on ne peut pas dire que c'est pour faire joli. C'est jamais beau. Puisque personne n'y va. Alors à quoi ça sert des escaliers dans un immeuble pareil ? On l'a vu à New York. Parce que même en cas d'incendie ou de quelque chose comme ce qui s'est passé à New York on l'a vu on descend toujours plus vite avec l'ascenseur et même s'il arrive que l'ascenseur tombe en panne parce qu'il lui arrive aussi de bouder l'ascenseur les gens préfèrent sauter par les fenêtres plutôt que d'emprunter les escaliers. On l'a vu à New York. Les gens ont préféré sauter par les fenêtres. Au moins on ramasse le corps. La chair brisée éparpillée dispersée on la met bout à bout et ça fait un corps. On retrouve le corps. Même une tête même un bras même un orteil ça fait un corps. Le deuil peut avoir lieu. Parce que ceux qui sont restés à New York dans les immeubles ceux qui n'ont pas eu d'autre choix que de rester eh bien ils ont été vaporisés. Vaporisés. Vaporisés. Pas de corps à honorer. Et là impossible de faire le deuil. On fait semblant pour faire bonne figure mais ça ne fait pas un deuil. Et c'est à ce moment-là dans le corps absent que commence la vraie tragédie. »

  • ÉQUIPE ARTISTIQUEMISE EN SCÈNE: Alexandre Zeff

    Diplômé du CNSAD, Alexandre Zeff fonde La Camara Oscura en 2006. Il met en scène Célébration et Le Monte-plats de Pinter, et remporte le « Prix Jeunes Metteurs en scène 2007 » du Théâtre 13 ainsi que le « Prix Charles Oulmont-Fondation de France ». Suivront Le 20 Novembre de Lars Norén au théâtre de La Loge en 2013, repris a  Confluences et au Studio-Théâtre d'Alfortville, puis Je suis le vent de Jon Fosse au théâtre de Vanves en 2014. Alexandre Zeff a réalisé des courts-métrages sélectionnés dans plusieurs festivals internationaux : À cet instant je vis, La Ligne de fuite (prix qualité du CNC), Voler en éclats, La Truite et le Cerf-Volant, Roxane, ainsi qu’un long-métrage documentaire Rencontres, sorti en salle en avril 2014. En tant qu'acteur il

    a travaillé avec Nada Strancar, Joël Jouanneau, Muriel Mayette, Catherine Hiegel, Caroline Marcadet, Georges Lavaudant et Julie Brochen. Il joue dans Katherine Barker de Jean Audureau mise en scène de Serge Tranvouez, Antigone, hors-la-loi écrit et mis en scène par Anne Theron, La Dispute de Marivaux mis en scène par Eric de Dadelsen, L’Orestie d’Eschyle mis en scène par David Géry, Sous l’oeil d’OEdipe de Joël Jouanneau, Roberto Zucco de Koltès (rôle-titre), mise en scène de Pauline Bureau, Le Village en flammes de Fassbinder mise en scène Yann Dacosta, Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, mise en scène Georges Lavaudant. Au cinéma, il a joué sous la direction de Philippe Sisbane dans Le Coma des mortels, Maxime Chattam dans Par acquis de conscience et René Féret dans Anton Tchekhov 1890. Début 2016, il met en scène Big Shoot de Koffi Kwahulé, créé au théâtre de la Loge, puis repris au Centre de Création Alternatif de Villejuif. Le spectacle est alors sélectionné au festival Impatience et se joue au Théâtre National de la Colline. JAZ, du mêmeauteur, est créé en juillet 2016 au théâtre de La Loge, soutenu par le CENTQUATRE-Paris, lethéâtre de la Colline, la DRAC-Île-de-France et l'ARCADI. Le spectacle sera repris au festival d'Avignon 2017, au festival Champ libre à Limoges en septembre, ainsi qu'à Paris au théâtre de l'Opprimé en octobre 2017, et au Théâtre de la Cité Internationale en octobre 2018.

    DISTRIBUTION EN COURS....

  • SCÉNOGRAPHIE / CRÉATION LUMIÈRE Benjamin GabriéCRÉATION SONORE Antoine Cadou et Gilles Normand

    CHORÉGRAPHIE Gabrielle Eychenne

    Avec le soutien des studios Virecourt

    COMPAGNIE LA CAMARA OSCURADIRECTRICE Evelyne RouquiéADMINISTRATEUR Elias Oziel

    ADMINISTRATION Juliette Augy-BonnaudDIFFUSION Claire Dupont

    CONTACTSAlexandre Zeff

    Cie La Camara Oscura – 14 rue des Messageries – 75010 Paris06 82 08 03 73 - [email protected]

    ---Juliette Augy-Bonnaud

    06 70 56 63 93 - [email protected]

    mailto:[email protected]