biométrie ou statistique dans l'enseignement médical?

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Page 1: Biométrie ou Statistique dans l'Enseignement médical?

Biométrie ou Statistique dans l'Enseignement médical?Author(s): PIERRE PHILIPPESource: Canadian Journal of Public Health / Revue Canadienne de Sante'e Publique, Vol. 65, No.3 (MAY/JUNE 1974), pp. 185-187Published by: Canadian Public Health AssociationStable URL: http://www.jstor.org/stable/41985890 .

Accessed: 16/06/2014 02:08

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Page 2: Biométrie ou Statistique dans l'Enseignement médical?

Biometrie ou Statistique dans l'Enseignement médical?

PIERRE PHILIPPE, Ph.D.1

"VTUL NE contestera l'intérêt que com- porte, pour l'étudiant en quête de son

doctorat en médecine, l'enseignement de la biostatistique, de l'épidémiologie, de l'écologie, de la génétique et de la démo- graphie quant à l'évaluation des pro- blèmes de santé communautaire. Dis- pensées par les départements de médecine sociale, préventive et communautaire des Etats-Unis depuis un certain temps (1), ces disciplines sont aujourd'hui également liées à la formation clinique relevant de la médecine du travail, de la médecine sco- laire et de la médecine de famille (2). L'état de l'enseignement de la médecine préventive et communautaire américaine traduit ainsi l'objectif fondamental suivant, inhérent au curriculum du pre- mier cycle, à savoir: les sciences de base au service de la pratique médicale . La fidélité à cet objectif nécessite évidem- ment sa présence, sous forme d'objectifs opérationnels, au sein de chacune des disciplines énumérées plus haut.

Le problème des objectifs Abstraction faite des méthodes d'en-

seignement de la biostatistique, la déter- mination des objectifs opérationnels pose un problème. L'élaboration des objectifs nécessite, de la part du professeur, de se poser constamment la question suivante: que veut-on que l'étudiant, destiné à la pratique médicale, soit en mesure d'accomplir une fois l'enseignement ter- miné. A ce propos, une pléthore d'objec- tifs peuvent être ventilés qui soulèvent le problème d'un choix rationnel. En prin-

1. Département de médecine sociale et préven- tive, Faculté de médecine, Université de Montréal, 2375 Chemin Côte Ste Catherine, Montreal, P.Q. H3T 1A8

cipe, cependant, on peut identifier au moins deux types d'objectifs opération- nels qui, s'ils ne sont que des modèles, ont néanmoins l'avantage d'être clairs et exempts de chevauchement.

Le premier objectif veut que l'étudiant soit en mesure d'utiliser , dans le cadre d'une recherche portant, par exemple, sur l'évaluation de la qualité sanitaire d'une population, les méthodes et indices statis- tiques appris au cours de l'enseignement.

Le second objectif est essentiellement multiple. Sur l'exemple d'un problème de santé communautaire, l'étudiant sera en mesure : a) de dégager la problématique perti-

nente, b) d'identifier les outils statistiques utiles

à la solution du problème, c) d'élaborer une méthodologie de re-

cherche adéquate pouvant mener à la solution de problèmes connexes,

d) d'interpréter les résultats de la re- cherche,

e) de critiquer la méthodologie, les tech- niques et l'interprétation de l'étude.

Discussion des objectifs Ces deux objectifs sont carrément dis-

tincts. Le premier est nettement tradi- tionnel. C'est l'objectif poursuivi par tout cours de statistique dispensé, aussi bien à des étudiants en mathématiques qu'à des architectes ou des biologistes. Le but ultime consiste à apprendre à l'étudiant à se servir de la statistique. C'est, à notre avis, un objectif qui s'adresse à des étu- diants en voie d'acquérir une formation académique (enseignement et recherche) ou professionnelle où l'utilisation cou- rante des moyens statistiques est une condition de leur travail.

Le second objectif s'adresse plutôt à des étudiants dont la formation ne les destine pas nécessairement à l'utilisation des statistiques. - Le but implicite est plutôt de "sensibiliser" l'étudiant aux méthodes d'approche populationnelle des problèmes de santé. Pour ce faire, la pola- risation de l'attention de l'étudiant sur le problème de santé est indispensable et consiste, du point de vue statistique, à indiquer les voies d'approche, les outils pertinents, les interprétations possibles, les biais éventuels, etc.

Le second objectif opérationnel se rapporte, à notre avis, au but qui devrait être poursuivi au cours de l'enseignement médical du premier cycle. Il concrétise pleinement, dans le cadre de l'enseigne- ment de la médecine préventive, l'objectif fondamental de l'éducation médicale, soit "les sciences de base au service de la pra- tique médicale". La réalisation de cet objectif est d'autant plus aisée que les problèmes de santé sont soulevés par l'épidémiologie. Or, un cours hybride, prévoyant la jonction de la biostatistique à l'épidémiologie, s'y prêterait admirable- ment. L'importance accordée au second objectif opérationnel ne signifie pas pour autant que le premier doit être, à jamais, relégué aux oubliettes. Au contraire, nous considérons qu'il prendrait toute l'impor- tance qu'il mérite au cours d'un enseigne- ment supérieur (M. Se. ou Ph.D.) où l'étudiant s'oriente vers l'enseignement et la recherche épidémiologique générale, nécessitant l'utilisation extensive des moyens biométriques.

Les avantages du second objectif sont évidents: la biostatistique dépend entière- ment des problèmes de santé soulevés par l'enseignement de l'épidémiologie.

Canadian Journal of Public Health Vol. 65, May/June 1974 185

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TABLEAU I

Problèmes E pidé mio logiques Outils Biométriques - la population en épidémiologie, objet d'enquête - définition statistique et biologique de la population

- la normalité d'un état de santé - la distribution normale et dissymétrique; mesures de tendance centrale (moyenne arithmétique, mode, mé- diane) et de dispersion (écart-type, variance, coefficient de variation)

- indices de l'état de santé d'une population: les divers - les fréquences absolues, relatives et cumulées; les taux, indices de reproduction et de mortalité quotients et rapports. Signification statistique. Critique

des indices. Introduction à la méthode de Brougeois- Pichat.

- notions d'incidence et de prévalence - représentations graphiques: distribution de fréquences, polygone de fréquences cumulées

- les indices de santé et de bien-être social - critique de l'indice à la lumière de la statistique

- l'enquête épidémiologique - notion d'échantillonnage (types)

- les facteurs de variation de la morbidité (sexe, âge) - le mode et la symétrie des distributions

- les variations saisonnières des maladies, tendance séculaire - introduction aux séries chronologiques (time series); test de tendance: tau de Kendall

- les causes, les relations et les facteurs dans la maladie - introduction à la régression simple et multiple, à la corrélation totale, partielle et multiple, et à l'analyse factorielle, L'univariate et le multivariate.

- l'analyse longitudinale - introduction aux modèles, à l'ajustement; les taux et les probabilités; biais et interprétation

- l'analyse transversale - introduction aux tests d'hypothèses, épreuves de signi- fication, intervalles de confiance de la distribution nor- male; les transformations de variables; la statistique non-paramétrique: les centiles et les rangs

- épidémiologie expérimentale - introduction aux plans expérimentaux: analyse de va- riance, critères de classification, modèles; les sous-hypo- thèses contraires. Les mesures appariées; les groupes de contrôle

- association entre les facteurs de la maladie - le chi carré et les tableaux de contingence

- le rang de naissance et l'âge des parents dans la morbidité - test de Barton et David; test de Wolf

- la génétique mendélienne des maladies de type mono - introduction aux probabilités, permutations, combinai- et polyfactoriel sons. Distribution binomiale et de Poisson; probabilités

d'erreur de première et de seconde espèce. Segregation analysis.

- hérédité et milieu - la distribution de F et la méthode des jumeaux; l'analyse de variance (modèle aléatoire); la corrélation in traclasse; la covariance génétique

- les phénomènes épidémiologiques complexes - introduction aux simulations

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L'étudiant est d'autant plus motivé. De plus, il ne s'agit pas de présenter toutes les étapes de la statistique descriptive et de l'inférence. Au contraire, les outils statistiques sont ceux qui peuvent con- tribuer à solutionner les problèmes de santé auxquels l'épidémiologue désire s'attarder; de là l'avantage de ne pas suivre rigoureusement toutes les étapes classiques de l'enseignement caractérisant le premier objectif. Par ailleurs, l'insis- tance sur la méthodologie et l'interpré- tation plutôt que sur les calculs permet de voir un plus grand nombre de techniques pouvant aller des outils statistiques les plus classiques à d'autres plus complexes ou encore moins courants.

Le tableau en face illustre brièvement de quelle manière pourrait fonctionner un cours de biostatistiques étroitement lié à l'épidémiologie. La liste des thèmes pro- posés n'est nullement exhaustive et n'a qu'une valeur indicative; des additions et

des retranchements peuvent s'y faire. Outre la jonction étroite des deux dis-

ciplines, on note la tendance suivante, encore peu exploitée dans cette première version d'un cours unifié : les outils statis- tiques deviennent des outils biométriques , c'est-à-dire qu'ils débordent le cadre res- treint de l'appareillage statistique pour englober différentes mesures mathéma- tiques contribuant à illustrer le plus préci- sément possible les phénomènes épidémiologiques. Idéalement, la bio- métrie ou "mesures des phénomènes caractérisant la vie" devrait incorporer l'ensemble des outils spécifiques aux dis- ciplines connexes à l'épidémiologie, à savoir la démographie, la génétique, l'écologie et naturellement la statistique. Cette tendance au "rapatriement des outils biométriques" devrait s'accentuer dans les années à venir afin de rendre les cours de sciences fondamentales, et parti- culièrement celui de statistiques, plus pertinent aux études médicales du pre-

mier cycle. Par ailleurs, les objectifs opérationnels d'un tel cours, vraisembla- blement intitulé "introduction à la bio- métrie", se transposent sans modification substantielle à l'enseignement complé- mentaire éventuellement offert aux chefs des départements de santé communau- taire des hôpitaux.

REFERENCES

1. Shepard, W.P. and Roney, J.G. (eds.) The teaching of preventive medicine in the United States. Milbank Fund Q. 42(4): part 2, October 1964.

2. Vuori, H. Teaching community medicine in the United States, ibid. 51(2): 253-69, Spring 1973.

COMMUNIQUÉ

Le samedi 27 avril 1974, la Société d'Hygiène et de Médecine Préventive de la Province de Québec organisa un colloque sur l'intégration des professionnels de la santé dans les départements de santé communautaire.

Cette journée d'étude s'est tenue à l'Ecole Marie-Anne située au 100 est rue Sauvé, Montreal. Tous les travailleurs oeuvrant en santé publique avaient été invité à y participer en ateliers de travail. Environ 230 personnes

ont répondu à cette invitation. Les ateliers de travail se sont penchés au cours de la journée sur les points suivants:

ATELIERS DE TRAVAIL DE L'AVANT-MIDI:

Objectif: les groupes intéressés discutent des problèmes en relation avec leur intégration au Département de Santé communautaire, provenant: a) de la formation et du recyclage du personnel intégré; b) des implications administratives à l'intérieur du Département de Santé Communautaire; c) du nouveau rôle du professionnel de la santé au sein d'un Département de Santé Communautaire; d) du cheminement des programmes élaborés par la Planification, matérialisés par la Programmation, et exécutés par le

Département de Santé Communautaire. ATELIERS DE TRAVAIL DE L'APRÈS-MIDI:

Objectif: les groupes intéressés discutent des problèmes en relation avec les rôles des professionnels de la santé, provenant: a) des modalités de fonctionnement selon la clientèle des différents services du Département de Santé Communautaire; b) de l'importance de la sensibilisation du public aux différents services offerts par le Département de Santé Communautaire; c) des implications de l'organisation des soins d'urgence de première ligne et des services externes généraux au sein du

Département de Santé Communautaire. Tous les participants à cette journée recevront un rapport sur les recommandations faites à la suite de leur discussion.

May/June 1974 1&7

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