biologie cellulaire du vieillissement · après 25 à 50 cycles = sénescence réplicative ou...
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biologie cellulaire du
vieillissement
Hang Korng Ea
Vieillissement : généralités
• Durée de vie différente suivant les espèces
• Ressemblance familiale de la durée de vie (familles de centenaires)
• Maladie humaines dues à des mutations dans un seul gène responsable de vieillissement accéléré
• → control génétique du vieillissement
• → « environnement » et vieillissement
l’accumulation des radicaux libres et nutrition
Biologie du vieillissement : les modèles (1)
• Modèle in vitro
• cultures de fibroblastes : arrêt de la prolifération
après 25 à 50 cycles = sénescence réplicative
ou modèle de Hayflick
• Prolifération cellulaire varie en fonction de l’âge
du donneur
• Nombre de cycles de réplication // durée de vie
Biologie du vieillissement : les modèles (2)
Modèles in vivo
• Maladies humaines monogéniques avec
vieillissement prématuré
• Modèles murins
– race de souris avec vieillissement prématuré
– souris invalidées pour un gène
– Modification de facteurs environnementaux
entrainement une modification du vieillissement
Gènes et vieillissement
• Raccourcissement des télomères
• Gènes impliqués dans les pathologies
monogéniques humaines du vieillissement
Structure des télomères
• Télomères : hétérochromatine constitutive : présence de protéine HP1 (Heterochromatin Protein) et histone H3 méthylé. Séquence répétée TTAGGG
• Télomérase = reverse transcriptase, présente uniquement dans les cellules germinales, cancéreuses et souches
• TRF1 (Telomere Repeat binding Factor) et 2 complexes protéiques comprenant des protéines ayant aussi un rôle dans la stabilité et la réparation de l’ADN et encadrant les séquences répétées: permet la formation des boucles protectrices
• En l’absence de télomérase, raccourcissement de plusieurs dizaines de nucléotides/an
Anne Bigot
Anne Bigot
Anne Bigot
Anne Bigot
Anne Bigot
amorce
Anne Bigot
Taille des télomères et sénescence
Pas assez de télomérase → Raccourcissement des télomères avec l’âge dans les
cellules somatiques → Altération ADN, instabilité génétique
Rôle de la télomérase in vivo
• Souris invalidées pour le gène de la
télomérase
– Longévité diminuée
– Perte de fertilité
– Atrophie de plusieurs tissus, insuffisance
rénales
– Moins de cancer (≠ vieillissement chez
l’homme)
– de p53 dans les tissus
Sénescence cellulaire et télomères
•Transfection des fibroblastes avec htert
→ plus de sénescence, cellules immortelles
• Pas idem dans les autres cellules
• Diminution des télomères →
p53 car reconnu comme cassure ADN →
arrêt du cycle et apoptose
CDK (4) Cycline (D) p21
Fin G1
si lésion de l’ADN
Gène de p21
Synthèse p53
pRb facteur de transcription
Promoteur d'un gène impliqué dans la réplication ADN
Ralentissement du cycle
CDI = CDK inhibiteur et sénescence
sénescence
Sénescence, cycle cellulaire et
télomères
• cellules sénescentes.:
– p16 et p21 (CDI)
– P19 arf inhibition de MDM2 (=E3 ubiquitine ligase) qui
dégrade p53 p53
• Si transfection htert + inactivation de p16 → toutes cellules deviennent immortelles
Gènes suppresseurs de tumeur,
sénescence et télomères
• Certaines cellules peuvent surmonter la « barrière » p53 et sont en « crise » = instabilité génétique importante apoptose.
• Si adjonction télomérase (immortalisation) + oncogène cancer
Télomères : Cancer et sénescence
Structure de TRF2 et de la télomérase
TRF2
Primordial pour protéger
le simple brin.
Nombreuses protéines
impliquées dans la
réparation des régions
télomériques et non
télomériques de l’ADN
WRN= syndrome de Werner
ERC =Xeroderma pigmentosum
ATM =ataxie telangectasie
Longueurs des télomères et
mortalité?
La diminution de taille des télomères
est associée à une plus grande
mortalité
Epel et al Aging 2009
Maladies humaines monogéniques
et vieillissement prématuré
Syndrome progéroïdes
• progéria = vieillissement prématuré
• Plusieurs syndromes qui présentent
plusieurs des traits du vieillissement
humain normal
– Trisomie 21, ataxie télangectasie, syndrome
de Cokaine;
– Werner
– Hutchinson Progeria
Syndrome de Werner
vieillissement prématuré
Homme de 37 ans atteint de syndrome de
Werner
Autosomique
Récessif
Petite taille
Cataracte
Cheveux gris
Peau sclérodermique
Syndrome de Werner
vieillissement prématuré
Mutation d’une hélicase
Qui est nécessaire au
Déroulement de
L’ADN durant sa réparation
Mécanisme moléculaire du syndrome de Werner
Gène WRN identifié en 1996
Protéine = hélicase et exonucléase
- Rôle de la réparation de l’ADN lors des recombinaisons
homologues
- Située dans les télomères
- Permet le maintien d’une taille correcte des télomères
En son absence, cellules ayant une instabilité génétique
importante
Progéria (Hutchinson-Gilford progeria)
• Autosomale dominante très rare
(1/8.106) 100 cas rapportés
• Diagnostic vers 2 ans,
vieillissement très accéléré : perte
des cheveux, rides, arthrose. Mort
vers 13 ans d’insuffisance
cardiaque (pas de cancer)
• Mutations dans le gène de la
lamine A : LMNA
lamines
2 gènes LMN B1 et LAMB2
Exprimés dans toutes les
cellules → Lamines B
farnésylées
LMNA → par épissage
alternatif
Lamine A exprimée dans
toutes les cellules
différenciées et Lamine C
dans les cellules
germinales
Lamines A et C non
farnésylées
Maturation pré-lamine A en lamine A
farnésylation
Clivage du site de
farnesylation par une
endopeptidase ZMPSTE24
Lamine A normale non farnésylée
Lamines et Progéria
Erikson et al nature 2003
Progérine et autre mutations LMNA
Dystrophies musculaires
Lipodystrophies
Neuropathies
Lamines et Progéria
•«Fragilité nucléaire » → organisation de l’hétérochromatine
• Réparation de l’ADN
Sujet normal Sujet atteint de progéria
noyau Anticorps
anti lamine
Erikson et al Nature 2003
Inhibiteurs de la farnesylation
Traitement des souris atteintes
d’un syndrome progeroïde
Valera et al Nature med 2008
Environnement et
vieillissement
Restriction calorique et vieillissement
Souris C3B en restriction calorique
dès la naissance
poids
survie
Souris C3B en restriction calorique
depuis l’âge de 12 mois
La restriction calorique augmente aussi la durée
de vie des singes
30% diminution apports caloriques
Colman et al Science 2009
Restriction calorique et
vieillissement : mécanisme
• Diminution des dégâts oxydatifs
• Diminution du déclin de l’autophagie avec l’âge
• Diminution des produits de glycations
• Diminution des fonctions reproductives
• Diminution des taux d’IGF
Radicaux libres et leur cibles
• Radicaux libres de l’oxygène : O-2 = Anion
superoxide
• O-2 +2H+
H2O2 = peroxyde d’hydrogène
• OH . =Radical hydroxyle. Le plus réactif
Lipides : diminution de la fluidité des membranes
ADN : oxydation des bases → lésions
Protéine : inactivation de certaines enzymes
Radicaux libres : production et défenses
Génération Transport d’électrons de la mitochondrie
B oxydation des acides gras dans les peroxysome
Cytochrome P450
Les phagocytes activés
Défenses Superoxyde dismutase (SOD): transforme O-
2 en H2O2
Glutathion peroxydase : convertit H202 en H2O
Radicaux scavenger hydrophiles acide ascorbique (vitamine C)
Radicaux scavanger lypophiles (tocophéroles (vitamine E),
Flavonoides, carotènes
Glutathion réductase
Super oxide dismutase et durée de vie
Chez la drosophile la sur expression de la SOD1
dans les neurones augmente la durée de vie
Restriction calorique et production
de radicaux libres chez le rat vieillissant
Consommation
d’oxygène
Production
de radicaux libres
controls
restriction
Radicaux libres et sénescence
• Vieillissement = plus de dégâts dus aux radicaux
libres :
– Diminution des systèmes de défense avec l’âge ?
– Production plus importante avec l’âge de radicaux
oxydés?
• Vieillissement = conséquence de altérations des
macromolécules par des réactifs oxygénés.
Télomères et antioxydants : le lien in vitro
• Les lésions de l’ADN dues à son oxydation peuvent être responsables du raccourcissement des télomères et du phénomène de sénescence réplicative in vitro
• Expériences: – Exposition brève à l’H2O2
– Culture avec 40% d’O2
– Diminution de longueur des télomères
– Arrêt de croissance
Gènes impliqués dans la réponse
au stress oxydatif/vieillissement
• IGF-R durée de vie
• SH66 durée de vie
• Khloto ↑ durée de vie
• Sirtuin ↑ durée de vie
IGF1 et mortalité
Les souris IGF1-R-/+
Résistent mieux à
un stress oxidant par
le parquat surtout
les femelles
Holzenberger Nature 2003
Signalisation IGF et radicaux libres
Gènes de défense contre ROS
IGF-R et Insuline R inhibent le passage dans le noyau
de FoxO un facteur de transcription induisant la
transcription de gènes de défense contre ROS (SOD)
Radicaux libres et sh66
• KO de Shc 66 augmente la longévité de 30% des souris
et les cellules résistent au stress oxydatif et à l’apoptose
in vitro. Mécanisme ?
Miggliaccio et al Nature 1999
Klotho et vieillissement
Kuoro et al Nature 1997
Les souris invalidées
pour Klotho
Multiples fonctions de Klotho
IGF/Insuline et Klotho dans le
vieillissement
• Klotho diminue la signalisation de Insuline/IGF1-
R ce qui augmente la durée de vie
• Les souris Klotho -/- croisée avec des souris
Insuline R +/- ont une durée de vie un peu
augmentée
Sirt et longévité
L’augmentation de l’expression de Sirt 2
augmente la longévité de Tissenbaum et al Nature 2001
Sirtuin et longévité
Deacétylase
Expression augmentée par NAD+,
revastrol (antioxydant présent
dans le vin) et restriction calorique
Augmentation de sirt augmente la
longévité (↑ foxo3 et p 53)
Action par l’intermédiaire
d’autophagie ?
En l’absence de sirtuin (-/-)
pas d’ induction d’autophagie
Lee PNAS2007
Sirtuin et autophagie
Autophagie =
Survie cellulaire
- Dégradation des
composants endommagés
- Source de nutriments Vésicule à double membrane
Autophagie : particularité
• Des zones entières de cytoplasme comprenant des organelles sont séquestrées dans des doubles membranes faites « de novo » : autophagosome
• Fusion avec lysosomes et formation de « autolysosomes »
• Dégradation et réutilisation des composés dégradés
Mécanisme moléculaires de l’autophagie
mTOR (mamalian target of
rapamycine)
Inhibe l’autophagie en
phosphorylant les protéines
Atg
L’absence de nutriment
inhibe TOR → complexes
d’Atg non phosphorylés →
déclenchement de
l’autophagie et formation de
Un complexe qui contient
une PI3K classe III et Beclin
(Atg6) → nucléation des
vésicules
De Bruin et al 2008
Nutriments, insuline, protéine, facteurs de croissance
Vésicules d’autophagie (mitophagie) Mise en évidence de la protéine LC3-B II
(Atg8)
L’ Autophagie prévient le vieillissement
• Le vieillissement s’accompagne d’une de composants (organelles, protéines) endommagés dans les cellules
• Les lysosomes sont un peu « faibles » chez les vieux ↓ autophagie
• Les mutations inactivatrices de TOR autophagie et longévité
• Prévenir pharmacologiquement la ↓ de l’autophagie du vieillissement pourrait elle augmenter la longévité?
Autophagie et longévité
Nature Cell Biology 2010
La rapamycine, l’inhibiteur de mTOR, augmente la
longévité des souris (augmentation de l’autophagie)
Nature 2009
Autophagie, restriction calorique et
vieillissement
• Les tissus des animaux ayant une
restriction calorique ont moins de
composants endommagés
• La restriction calorique prévient la ↓ de
l’autophagie avec l’âge
• Les mutations inactivatrices de TOR
autophagie et longévité mais plus de
réponse à la restriction calorique
Gènes qui influent sur la durée de vie de
la souris
• Igf1-r → ↓ longévité (↑ production radicaux libres)
• SH66 → ↓ longévité (↑ stress oxydant→ apoptose)
• Khloto → ↑ longévité (↓ phosphorémie et ↓ signal IGF1-
R)
• SIRT → ↑ longévité en ↑ l’autophagie et ↓stress oxydant
La restriction calorique ↑ longévité en
↓ production de radicaux libres
↑ autophagie
Vieillissement une théorie générale
↓Autophagie
Accumulation
protéine
endomagées
Le vieillissement est il inéluctable?
ce rouget de roche
a 205 ans
La tortue à trois orteils
se reproduit jusqu’à 70 ans
Augmentation exponentielle de la mortalité avec l’âge (modèle)
Diminution de la mortalité après 80 ans (observé) survivant « sain »
Diminution de la mortalité après 110 ans (espéré)