bimestriel – 2,5 le petit format eléonore bovon au darius ... · réglages, si tu veux. je vais...

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numéro 108 Bimestriel – 2,5 Juillet - août 2010 L e Petit F ormat La lettre d’information des adhérents du Centre de la chanso n Association subventionnée par la DRAC Ile-de-France, le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Mairie de Paris, l’ADAMI et la SACEM Un nouveau spectacle avec 100% de chansons nouvelles ! Pas très courant, comme démarche… C’est vrai que ce n’est pas courant, mais on a décidé de faire comme ça. Ça faisait quand même des années - sans parler de ce que j’ai fait avec Les Escrocs - que je tournais avec une espèce de fonds de commerce d’une dizaine de chansons « incontournables ». C’était un peu le pivot du tour de chant, auquel s’ajoutaient de nouveaux titres de temps en temps. C’est avec mon vieux pote Bénabar, qui a produit ce nouveau spectacle, que j’ai pris cette décision. Il me faisait remarquer que les humoristes, les mecs qui font du one man show, ne reprennent jamais un sketch. Il avait raison, les gens qui sont venus aux Trois Baudets et ailleurs, ceux qui me suivent, même s’ils ne sont pas des millions, ont apprécié que ce ne soit que du neuf. Ce qui est plutôt sympa, c’est qu’on ne me demande pas trop les anciennes, justement. C’est bon signe. Les gens repartent en donnant l’impression d’avoir mangé à leur faim avec les nouveautés. Chanson, humour… Tu te situes un peu à la croisée des genres, non ? Plus que jamais avec ce nouveau spectacle. Il y a même un moment où je lis un texte, où je fais une parodie de lecture, où la guitare reste carrément sur le stand. Mais ça reste quand même un spectacle de chansons. C’est toujours un tour de chant, mais c’est encore plus déjanté qu’avant. J’ai entendu le mot « entertainer », à ton sujet… Il te convient ? Oui, tout à fait ! Parce que j’adore le jazz, que je viens de cette musique, au départ. J’aime bien cet esprit. Les gens qui viennent te voir, tu les prends par la main, tu les attrape pour une heure ou deux, tu leur parles, tu les fais rire, tu essaies de les émouvoir et puis après tu les relâches. Cela correspond assez bien à ce que je fais. Même si le mot vient d’ailleurs. En français, on n’a que des mots assez moches pour dire la même chose. Dans ce spectacle, il me semble que la proportion de chansons tendres est plus importante que dans les précédents… Ça tient aussi à l’instrumentation, en duo, juste une guitare et une contrebasse. La formule n’est pas du tout une punition, une restriction de budget. C’est un vrai choix. Ça fonctionne très bien dans le burlesque, mais j’aime bien le mélange, la rupture de rythme. J’adore balancer une belle chanson après trois énormes conneries. Quand je dis « conneries », ces chansons-là disent quand même des choses. Dans le cynisme ou la caricature, c’est plus proche de Boris Vian que de Carlos, même si je respecte l’un et l’autre. Il y a une très belle osmose entre Brahim Haiouani, ton contrebassiste et toi… Pas mal, pour des gens qui se sont retrouvés par hasard !... C’était à l’époque où je commençais à faire du solo, en plus des Escrocs. Je travaillais avec Jean-Yves Lacombe qui était déjà sur le point de rejoindre le Quatuor. Je savais que j’allais devoir trouver un contrebassiste. Je connaissais Brahim depuis longtemps, je l’avais vu, notamment, jouer du jazz manouche dans les bistrots. On s’était perdus de vue et un jour, en sortant du Point-virgule, je tombe sur Brahim et sa basse sur roulettes ! Et ça fait dix ans, maintenant qu’on partage la scène. On a les mêmes goûts. C’est un type qui vient du jazz, lui aussi. On a tous les deux une formation musicale un tout petit peu pointue. On n’est pas limités à trois Agenda du Centre Le Carnet d’adresses (2100 contacts) et DVD Centre de la chanson / Tranches de scènes …en vente au Centre de la chanson Bureaux fermés du 14 juillet au 29 août. Bancs publics au Centre les 8 sept. et 13 oct. à 20h Spectacles Eléonore Bovon au Darius Milhaud (75) Dan Panama à Melle (79) Mathieu Rosaz à Montluçon (03) Tous les artistes à Avignon OFF (84) Festivals Chansons de Parole (Barjac) Festival de la Chanson à texte de Montcuq (46) Festifaï (04) DécOUVRIR (46) Disques Et 11 chroniques pour ce numéro… Eric Toulis

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Page 1: Bimestriel – 2,5 Le Petit Format Eléonore Bovon au Darius ... · réglages, si tu veux. Je vais mettre en forme, couper, élaguer, monter… Ensuite je fais la musique et puis

numéro 108Bimestriel – 2,5 €

Juillet - août 2010

Le Petit FormatL a l e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d e s a d h é r e n t s d u C e n t r e d e l a c h a n s o n

Association subventionnée par la DRAC Ile-de-France, le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Mairie de Paris, l’ADAMI et la SACEM

Un nouveau spectacle avec 100% de chansons

nouvelles ! Pas très courant, comme

démarche…

C’est vrai que ce n’est pas courant, mais on a

décidé de faire comme ça. Ça faisait quand même

des années - sans parler de ce que j’ai fait avec

Les Escrocs - que je tournais avec une espèce

de fonds de commerce d’une dizaine de chansons

« incontournables ». C’était un peu le pivot du tour

de chant, auquel s’ajoutaient de nouveaux titres de

temps en temps. C’est avec mon vieux pote

Bénabar, qui a produit ce nouveau spectacle, que

j’ai pris cette décision. Il me faisait remarquer que

les humoristes, les mecs qui font du one man show,

ne reprennent jamais un sketch. Il avait raison, les

gens qui sont venus aux Trois Baudets et ailleurs,

ceux qui me suivent, même s’ils ne sont pas des

millions, ont apprécié que ce ne soit que du neuf.

Ce qui est plutôt sympa, c’est qu’on ne me

demande pas trop les anciennes, justement. C’est

bon signe. Les gens repartent en donnant

l’impression d’avoir mangé à leur faim avec les

nouveautés.

Chanson, humour… Tu te situes un peu à la

croisée des genres, non ?

Plus que jamais avec ce nouveau spectacle. Il y a

même un moment où je lis un texte, où je fais une

parodie de lecture, où la guitare reste carrément sur

le stand. Mais ça reste quand même un spectacle

de chansons. C’est toujours un tour de chant, mais

c’est encore plus déjanté qu’avant.

J’ai entendu le mot « entertainer », à ton sujet…

Il te convient ?

Oui, tout à fait ! Parce que j’adore le jazz, que je

viens de cette musique, au départ. J’aime bien cet

esprit. Les gens qui viennent te voir, tu les prends

par la main, tu les attrape pour une heure ou deux,

tu leur parles, tu les fais rire, tu essaies de les

émouvoir et puis après tu les relâches. Cela

correspond assez bien à ce que je fais. Même si le

mot vient d’ailleurs. En français, on n’a que des

mots assez moches pour dire la même chose.

Dans ce spectacle, il me semble que la

proportion de chansons tendres est plus

importante que dans les précédents…

Ça tient aussi à l’instrumentation, en duo, juste une

guitare et une contrebasse. La formule n’est pas du

tout une punition, une restriction de budget. C’est

un vrai choix. Ça fonctionne très bien dans le

burlesque, mais j’aime bien le mélange, la rupture

de rythme. J’adore balancer une belle chanson

après trois énormes conneries. Quand je dis

« conneries », ces chansons-là disent quand même

des choses. Dans le cynisme ou la caricature, c’est

plus proche de Boris Vian que de Carlos, même si

je respecte l’un et l’autre.

Il y a une très belle osmose entre Brahim

Haiouani, ton contrebassiste et toi… Pas mal,

pour des gens qui se sont retrouvés par

hasard !...

C’était à l’époque où je commençais à faire du solo,

en plus des Escrocs. Je travaillais avec Jean-Yves

Lacombe qui était déjà sur le point de rejoindre le

Quatuor. Je savais que j’allais devoir trouver un

contrebassiste. Je connaissais Brahim depuis

longtemps, je l’avais vu, notamment, jouer du jazz

manouche dans les bistrots. On s’était perdus de

vue et un jour, en sortant du Point-virgule, je tombe

sur Brahim et sa basse sur roulettes ! Et ça fait dix

ans, maintenant qu’on partage la scène. On a les

mêmes goûts. C’est un type qui vient du jazz, lui

aussi. On a tous les deux une formation musicale

un tout petit peu pointue. On n’est pas limités à trois

Agenda du Centre

Le Carnet d’adresses (2100 contacts) etDVD Centre de la chanson / Tranches de scènes…en vente au Centre de la chanson

Bureaux fermés du 14 juillet au 29 août.

Bancs publics au Centre les 8 sept. et 13 oct. à 20h

Spectacles

Eléonore Bovon au Darius Milhaud (75)Dan Panama à Melle (79)Mathieu Rosaz à Montluçon (03)Tous les artistes à Avignon OFF (84)

FestivalsChansons de Parole (Barjac)Festival de la Chanson à texte de Montcuq (46)Festifaï (04)DécOUVRIR (46)

Disques

Et 11 chroniques pour ce numéro…

Eric Toulis

Page 2: Bimestriel – 2,5 Le Petit Format Eléonore Bovon au Darius ... · réglages, si tu veux. Je vais mettre en forme, couper, élaguer, monter… Ensuite je fais la musique et puis

accords, toujours les mêmes. Rythmiquement

aussi, en duo guitare/basse tu peux quand même te

balader. Tu peux faire de la vraie chanson

traditionnelle à la Brassens, du brésilien, du

swing… Tu peux faire plein de choses avec une

basse et un guitare. Et là, sur le nouveau spectacle,

il y a un vrai boulot de comédie, aussi bien de la

part de Brahim que de la mienne.

Musicalement, on a l’impression que vous ne

vous refusez rien…

On se donne une grande liberté, c’est vrai. Mais

pour l’écriture, c’est la même chose ! Je ne me

refuse rien. Je peux écrire une petite chanson pour

les gosses un matin et puis, le lendemain, faire La

java du caniveau ou un vrai coup de gueule…

L’engagement n’est pas systématique, l’humour

n’est pas systématique non plus et la petite larme à

la fin de la chanson n’est pas systématique non

plus. Moi, j’accompagne mes humeurs en écrivant

des chansons, c’est ça l’idée.

Ton métier d’auteur, comment l’exerces-tu,

concrètement ?

Je fais ça souvent en deux temps. Je commence

par trouver une idée, ça peut être un mot, un titre,

un refrain ou deux phrases. J’écris tout en vrac. Je

jette tout dans un cabas. Je me mets à bosser le

truc soit immédiatement derrière soit longtemps

après. La feuille peut rester cinq ans dans un

classeur et soudainement, un jour, je vais la

ressortir et faire un deuxième boulot. Un boulot de

réglages, si tu veux. Je vais mettre en forme,

couper, élaguer, monter… Ensuite je fais la

musique et puis une maquette de la chanson. Ce

qui m’aide à l’apprendre, à l’assimiler. Parfois il y a

des chansons qui coulent d’un seul jet, mais c’est

assez rare. Cela se passe plutôt en deux temps :

d’abord je fais mon marché et ensuite seulement je

me mets en cuisine, parfois beaucoup plus tard.

Tu improvises pas mal, dans ce nouveau

spectacle. La corde raide ne te fait pas peur ?

Non, c’est assez naturel chez moi, venant du jazz,

qui est quand même une musique d’improvisation.

Le principe du standard de jazz, c’est que c’est un

prétexte à jouer. La mélodie, c’est le guide, le

canevas qui te permet de poser les choses sur la

table. Après, c’est ce qui va se passer, ce qui va se

dire qui est intéressant. Dans ce spectacle, c’est un

peu la même chose. Il y a un cadre écrit et moi, à

partir d’une remarque de quelqu’un ou d’autre

chose, une idée me traverse la tête et je la balance

sur scène. C’est un spectacle écrit, avec toujours,

malgré tout, des portes de sortie pour improviser.

On a parlé chanson, jazz, musiques du monde,

humour… J’ai envie de te poser une question

très large : quels sont les gens sans qui tu

n’existerais pas…

Il y a beaucoup de monde. C’est vrai que pour le

jazz il y a Armstrong, il y a Django Reinhardt.

J’aime bien tous les grands qui ont fait avancé le

schmilblick. J’ai beaucoup écouté Gainsbourg

quand j’étais gosse. J’en ai gardé le goût de la

chanson bien orchestrée, des beaux arrangements.

Et puis quand j’allais chez ma nounou j’écoutais

Brassens. J’ai vachement entendu Brassens quand

j’étais petit. Les paroles me passaient complè-

tement au-dessus de la tête, puisque j’étais trop

petit. Par contre, les mélodies me parlaient. Chez

Brassens, il y avait des chansons qui me faisaient

peur ! La non demande en mariage, par exemple,

avec la partie de contrebasse à l’archet, les accords

diminués, les accords mineurs, tout ça… C’était un

peu flippant, mais de manière agréable. Et puis

après, j’ai écouté beaucoup de musique

brésilienne, de musiques du monde. Je suis à

l’écoute, je ne suis pas très sélectif : à partir du

moment où c’est bon, j’aime. C’est ce qu’on a

essayé de faire avec Les Escrocs, d’ailleurs, de la

chanson humoristique mais avec des couleurs

assez variées derrière. Ce qu’appréciaient pas mal

de gens, hormis les gens du métier, parce qu’il ne

savaient pas tellement où classer ce projet un peu

iconoclaste. On laisse trois albums qui sont assez

jolis, a priori, un grand mezzé avec de la java, du

reggae, de la biguine, du caraïbe…

En pleine crise du disque, comment envisages-

tu le prochain album d’Eric Toulis ?

Pour l’instant il n’y a pas de disque prévu sur le

nouveau spectacle. S’il y a un disque, ce sera un

live, c’est sûr. Mais il n’y aura pas d’album studio

sur cette nouvelle série de chansons et ce sera

peut-être même un DVD. D’ailleurs je suis en train

de créer un DVD de l’ancien spectacle avec toutes

les chansons un peu « incontournables », enfin, du

moins, celles qui n’étaient pas enregistrées et que

les gens me demandaient souvent à la fin du

spectacle. Sur ce DVD, il y aura une heure et demie

de spectacle et 45 minutes de bonus avec

interviews, bêtises… Ça va être assez rigolo, je

crois.

www.myspace.com/erictoulis2

Propos recueillis par Jacques Perciot

Rencontres avec…

Alain Ortega

Alain, parle-nous de ton parcours de chanteur.

30 années de carrière. Des clubs locaux auxscènes et festivals prestigieux (Le Bataclan, lagrande scène de le Fête de L’Huma, le Festival deCannes, Les Docks de Marseille…) aux premièresparties diverses (Blues Brothers, Ange, Téléphone,Kassav, Thiéfaine, I Muvrini, Charlebois, Louiseattaque…) aux rencontres (Vassiliu, Léotard,Bohringer…), jusqu’aux jardins, et salons desparticuliers, mon parcours peut paraître atypique. Ilest sans calcul. Juste l’envie de rencontrer, departager et de voyager.

Ortega, c’est rock et c’est chanson à la fois.Pour toi, c’est un beau mariage ?

C’est un mariage d’amour. Rock car j’aime lesbelles guitares, en tout cas celles de Jean-FrançoisBoulade, mon alter-ego depuis le début. Chansonpour l’intérêt que je porte au sens, au son, aurythme des mots de la langue française. En tout casla définition de chanteur « Romantico-rock » meconvient. Brel et Piaf étaient rockeurs avant l’âge !

Tu travailles aussi avec des publics différents.Parles-nous de Crescendo.

J’aime travailler sur des ateliers d’écriture chansondans les quartiers (Paroles de femmes, Chansonschez l’habitant), je m’enrichis de la diversité dulangage et de l’imagination des participants, dupartage. Crescendo souffle sa neuvième bougie :six CD ont été réalisés. C’est un projet quis’adresse à des enfants issus des centres sociauxdont certains placés et retirés des familles. Ilsécrivent leurs chansons, les enregistrent en studio,les jouent sur scène. Pendant leur séjour, ils sontentourés par des professionnels du spectacle, dela communication et des travailleurs sociaux.

Un 9e album « Le fil du rasoir » est sorti enjanvier. De quoi est-il question ?

Je crois que c’est l’album le plus abouti. Il est déjàdistribué nationalement par Socadisc et labelliséFNAC. Une attention particulière prêtée à lapochette (digipack), entre ombre et lumière, unmélange d’électro, rock et folk pour la musique surune poésie urbaine, un funambule sur un fil (durasoir) au regard des médias ou des tendancesactuelles, l’équilibre de la cinquantaine ?…

Mais qu’est ce qui te pousse à monter sur lesplanches ?

L’instant de l’instantané à partager avec le public etl’équipe que l’on a choisie. L’adrénaline et l’émotionde l’entrée en scène. La découverte et la rencontrede l’Autre. La communication. L’amour. La scèneest aussi actuellement la meilleure promotion d’unalbum et d’un artiste.

www.alainortega.comwww.myspace.com/alainortegawww.musikovent.org/crescendo

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Bruno Ruiz

La poésie est ton quotidien depuis longtemps.Parle nous de ton parcours ?

J’ai commencé à écrire des poèmes à l’âge dedouze ans. C’était une activité secrète, intime,inavouable dans le milieu modeste où je metrouvais. J’écrivais en cachette comme si j’avaishonte, peur que l’on se moque de moi, que l’on metrouve prétentieux. Quelques chanteurs m’ontdonné l’audace de chanter ce que j’écrivais. Ducoup, je maquillais mes poèmes en chansons. C’estde là qu’est né le malentendu : je croyais que pourdevenir chanteur, il suffisait de chanter sespoèmes. C’était une erreur. Je ne me rendais pascompte à quel point la chanson était un trucindustriel, même quand elle était pratiquée par devéritables auteurs.

Près d’une trentaine de livres jalonne tacarrière, et cet ouvrage « Le Miroir et la vitre »paru en 2008. De quoi s’agit-il ?

Je voulais expliciter mon cheminement. Je crois aufond qu’il y a peu de poètes parmi les chanteurs.C’est une question de posture. Un poète qui chanten’est pas forcément meilleur qu’un chanteur mais ilne chante pas pour les mêmes raisons. J’aime lelyrisme et le tragique. Pour cela, je n’ai ni envie degesticuler sur scène, ni envie de raconter desblagues « carambar » entre les chansons pourséduire le public. La chanson n’est pour moi qu’unedes représentations populaires de la poésiecontemporaine qui peut passer aussi par laperformance, l’installation, la lecture à voix haute, lelivre…

Les mots sont au cœur du sujet chez toi, quelengagement te pousse à écrire, à chanter ?

L’écriture n’est pas pour moi l’expression d’unsavoir-faire mais celle d’une mise à nu, unesublimation de ses blessures. Guillevic dit :« Chanter, c’est affronter ». Ce que je chante esttoujours en avant de moi-même. Et il n’y a rien demoralisant dans tout ça.

Un 9e album en préparation. Tu peux lever uncoin du voile ?

J’ai fait cinq disques piano/voix avec mon ami AlainBréheret. D’un commun accord, nous allons faireune pause. Quitte à être à la marge de la chansonmarginale dans laquelle on me classe de toutefaçon, autant chanter ma poésie sans la forcer àentrer dans le corset imposé de la chanson.

Paris se languit d’une nouvelle visite de BrunoRuiz… Tu y penses ?

Quand on vient de province pour chanter à Paris, ilfaut être subventionné, à la retraite ou avoir unefortune personnelle. Je n’ai rien de tout cela. Grâceà des organisateurs militants formidables, jechanterai avec Alain Bréheret dans la régionparisienne au printemps prochain.

www.brunoruiz.com

Claire de Villaret

et Henri Courseaux

Claire, de la galerie d’art à la programmationchanson, c’est un peu le grand écart…

La galerie était devenu un lieu de foisonnementartistique, nous y organisions en même temps queles expositions, une à deux fois par mois deslectures, des cafés-philo et de la chanson à texte.C’est donc tout simplement pour moi une passerelleet non un grand écart.

Henri, comédien, chanteur et organisateur defestival. Quel est le lien dans tout ça ?

C’est le métier de comédien qui m’a amené à lachanson après plus de 20 ans, car la chanson quim’intéresse est une chanson d’interprète où lemode d’expression, la subtilité de la narration ont àleur service un art de distiller du sens et del’émotion qui appartient aux grands acteurs. Pourmoi il était naturel d’exprimer mon admiration pourun type d’artiste répondant à ces critères endevenant organisateur.

Le Festival de la chanson à texte de Montcuq2010 : une sacré affiche… Comment se fabriqueune programmation ?

C’est une règle absolue : pas une édition ne seconstruit sans que nous ayons été voir les artistes.Puis nous essayons d’équilibrer les trois soirées,comme un accrochage dans une galerie et nousprenons garde à ce que les premières partiessoient en parfaite complémentarité avec l’artisteprincipal.

Au fait, chanson à texte, ça veut dire quoi pour vous ?

Le terme « chanson à texte » a été très utilisé dansles années d’après guerre par le grand public quiexprimait ainsi une admiration souvent inconscientepour les grands artistes de la rive gauchecohabitant sur les ondes avec les yéyé. J’ai tenu àréhabiliter ce terme devenu un peu péjoratif car ilest populaire et parle à tout le monde. Je sais bienque toute chanson comporte un texte mais à quoibon finasser ? Il s’agit d’une chanson où le texte estriche, construit et signifiant.

Le Forum Léo Ferré et le Vingtième Théâtre sontaussi des terres d’accueil. Qu’est-ce qui s’ypasse ?

Effectivement le Forum Léo Ferré nous accueillemaintenant une fois par mois respectant complè-tement notre programmation. C’est une grandechance que nous avons. C’est notre sentier vers lefestival, mais notre exigence de qualité reste lamême. Au XX° Théâtre nous avons crée « Montcuqà Paris », vitrine de notre festival où ne seproduisent que des artistes qui ont déjà étéprogrammé. La prochaine édition aura lieu le 29novembre. Au programme : Pascal Auberson,Michèle Bernard, Yvan Dautin et Véronique Pestel.

http://festichanson-montcuq.com

Pierre-Jean Zantman

Pierre-Jean, « chanson jeune public » ça veutdire quoi ?

C'est aborder l'enfance avec des mots de grand,d'une manière ludique et avec poésie. Jouer avecles mots, leur sonorité et leur sens, véhiculer avanttout du beau et du sensible en mobilisant lacapacité à rêver.

Tu es auteur-compositeur-interprète et tu dirigesaussi la Cie Goûtes-y donc. Qu’en est-il au juste ?

La Cie Goûtes-y-donc est née en 1999. J'aicommencé à écrire des chansons en 2001. La Ciem'a depuis permis de porter haut ce désir decréation, de faire exister mes projets sur scène etsous forme de disques autoproduits. 7 spectacleset 5 disques de chansons sont ainsi nés depuis2003. Mes 2 premiers disques ont été distribuéssous le label Enfance et Musique. Depuis, la crisedu disque est passée par là... plus de label ! Maisl'essentiel est bien de jouer et diffuser le pluslargement possible, pour ainsi garantir sa propreindépendance et sa liberté de création.

Tu mènes aussi des actions auprès d’autrespublics. Précise.

J'interviens auprès de professionnels de l'enfance,des EJE, des Dumistes, des enseignants, desbibliothécaires, dans le cadre de formations"Chansons en scène", et aussi en milieu carcéral.Stimuler le potentiel créatif de chacun et le plaisirdu chanter ensemble. Ma résidence actuelle auRack'am de Brétigny sur Orge permet d'exprimermon militantisme d'artiste dans la cité auprès depublics jeunes et dans le cadre de concerts chezl'habitant.

Au fond, qu’est ce qui te pousse à monter surles planches ? Parles-nous de ton parcours.

C'est mon 1er prof de guitare Jean Dietschy, qui m'apassé le "virus" de la musique et des planches, cedésir de partage et une confiance en soi et en lavie. Des études haut niveau à l'Ecole Normale deMusique de Paris, le DE de guitare et le Certificatd’Aptitude de directeur. Après avoir enseigné laguitare puis musicien intervenant à l'école, je dirigedepuis 1990 le CMA de Fleury-Mérogis. La scène,c'est mon équilibre et mon terrain de jeu depuisprès de 30 ans, c'est vraiment là où je me sens leplus authentique, et où je peux aller à la rencontrede nouveaux publics, en baladin des tempsmodernes, la guitare en bandoulière.

Après le Poisson plume, Caisse-caisse vient deparaître. De quoi ça parle ?

Avant d'être un disque, Caisse-caisse, c'est d'abordun spectacle de chansons et d'objets animés, misen scène par Christine Roillet. C'est l'histoire dedeux personnages qui nous racontent des jeuxd'enfance autour de caisses en lien avecl'imaginaire débridé des enfants.

www.myspace.com/pjzantman

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Michel Avalon

Michel, dans ton tour de chant, une poésiesensuelle et rebelle se partage le terrain.L'authenticité ça se marchande ?

Picasso, Van Gogh... ça se marchande… par desmarchands ! Une certaine chanson également.Mais pas celle que j'apprécie et que j'écoute. Ceque l'on véhicule à travers le chant, les textes, lamusique, c'est le prolongement de l'âme. Et l'âmec'est un peu notre sculpture intérieure.

Un précédent Petit Format disait : L'écriturepositive, charnelle, incantatoire et la convictiondu chant (…) Michel Avalon est un poète libre.Cette phrase tient toujours pour toi ?

« Poète », non. Car je publierais des recueils et jeme consacrerais à cette forme d'art et ce n'est pasle cas. Mon espace de création c'est la chanson.Libre, j'essaye de l'être dans ma conviction et leplaisir de chanter les poètes que j'ai mis enmusique (Michaux, Prévert, Apollinaire, Aragon..)dans l'interprétation des auteurs contemporains(Laffaille, Joyet, Tachan, Leprest...) et dans la façond'habiller musicalement et scéniquement leschansons de Léo Ferré. Quant à mon travaild'auteur-compositeur, je me situe entre PierreBachelet pour le positif et Gérard Manset pourl'incantatoire (sourire).

Tu peux nous parler du nouveau spectacle quetu présentes à Avignon?

Oui, c'est un projet que je porte depuis près dedeux ans. Il atteint la maturité et l'été arrivant il estprêt à être cueilli par le public du festival d'Avignonoff et d'ailleurs. Il s'appelle « Service Public ». Cesont les chansons pleines de richesse, de poésiesouvent, d'humour, de révolte de mes prestigieuxaînés qui ont pour noms Laffaille, Joyet, Leprest,Tachan, Ferré, Brassens. J'ai le plaisir de travailleravec l'accordéoniste auteur-compositeur ClaudeDelrieu qui par sa verve musicale embellit cespectacle. Il se jouera du 17 au 31 juillet à L'art enscène Théâtre, lors du festival d'Avignon Off.

Tu chantes aussi Léo Ferré, c’est important lerépertoire ? Quelles sont tes influences?

Le répertoire pour moi c'est la chanson intemporelleet protéiforme. C'est pourquoi je peux chanter Desmots de Léo Ferré et mettre en musique Premièresoirée d'Arthur Rimbaud et apprécier le travail deFlavia ou de Claude Delrieu. Mes premièresinfluences sont les odeurs marines du port de Sèteoù j'ai passé mon enfance et ma grand-mère quichantait Mariano. Ensuite Lavilliers, Joe Pass, Léo,Manset, le Jazz, Led Zeppelin, Joao Gilberto, PacoIbanez...

www.exilprod.comwww.myspace.com/michelavalon

Frank Charron

Frank, c’est quoi au juste L’Olympiette ?

La plus grande petite scène du monde ! Il s’agitd’un véritable music-hall de proximité équipé en sonet lumières et doté d’une salle de 12 places quirentre dans une voiture. Elle a même son régisseurgénéral attitré. Mais c’est avant tout le seul moyenque j’ai trouvé de me soustraire au problème de ladiffusion pour un A.C.I. Cela me permet decolporter mes chansons devant un très large public,de tout âge et pas nécessairement averti, à l’instardu spectacle de rue. En fait, avec cette salle despectacle à ma mesure, je me suis coquatrixisé !

Tu es comédien, le rapport direct avec le public,le plein air, tu aimes ça. Quel est ton parcours ?

Mes parents m’avaient rêvé comptable, j’ai fini lecul entre deux chaises pas si éloignées l’une del’autre: le théâtre et la chanson. J’ai quasimentcommencé ma vie professionnelle avec Molière touten chantouillant par ailleurs dans diverses forma-tions. Des années de tournées théâtrales en milieuscolaire jusqu’à découvrir un beau jour le théâtre derue. Issu d’une famille modeste peu encline auxpratiques culturelles, jouer devant des publics quine vont pas au spectacle s’est révélé être pour moila voie à suivre.

Sur scène, un accordéon, une guitare et un grospaquet de tendresse. Qu’est-ce qui t’inspirepour écrire des chansons ?

Tout ce qui me touche sensiblement... les jours oùje suis sensible ! Je ne m’interdis rien, ni dans lefond, ni dans la forme, dans le grave, dansl’humour. Des chansons de 30 secondes comme de10 minutes. Plus je vieillis, plus je me plais àciseler. Sûrement que l’écriture m’aide à canaliserune nature obsessionnelle. Mais passée la questionde l’ego, je constate qu’écrire est, au delà de l’actepoétique, un acte politique.

« Saltimbanque et propre à rien », il n’y a pas unpeu d’auto-dérision là-dessous ?

A peine... cette chanson date de 2003 lorsqu’il y aeu le mouvement des intermittents du spectacle.Face à la pensée ambiante où tout ne doit être queperformance et rentabilité chiffrée, quel est le poidsdu spectacle vivant ? Rien. Rien et tout, si l’onentend que le rôle de la culture est de contribuer àmieux vivre ensemble...

Frank, tu n’aurais pas hérité d’un petit quelquechose des Deschiens ou de Jacques Tati ?

Hormis ma silhouette de grande saucisse, incon-testablement un lien de parenté clownesque. Pourse retrouver seul en scène à chanter des chansonsparfois complètement lunaires, il faut mieux être unpeu clown, non ?

www.myspace.com/frankcharron

Propos recueillis par Didier Desmas

Les disques

William Schotte et Sonia Rekis Dédicaces. 13titres. Bemolproductions. Au rythme de l’accordéonde Sonia et du violoncelle de William, le duos’inspire des ambiances de bals populaires, desairs dansants des faubourgs et des ports pourmener à bien son tour de chant. On y refait lemonde sur un air de java de chez nous. WilliamSchotte, natif du Nord, musicien et comédien, aécrit les chansons, sauf « La petite Vatel ». De ceschroniques ancrées il faut retenir le climat et le sensde la mise en scène parfois cocasse. Comme dans« Le cha cha de la souris « (dédié à Tex Avery).On y goûte encore une touche mélancoliquesaisonnière avec « Je marche dans les ruesd’automne » où défilent des visages d’autrefois. Il ya du Julos Beaucarne, le voisin belge, dans le tonde Schotte et Rekis. Ils offrent un spectacle depoètes et de saltimbanques dans la ligne desenfants du paradis. « Tout là-haut, comme unberger qui erre sans troupeau, je déambule la têtedans les étoiles ». Tout un programme.www.bemolproductions.com.

Robert-Frédéric Migliorini

Marie tout court Assise sur le bord. 12 titres.PLP/L’Autre Distribution. D’entrée de jeu, celle quise nomme désormais « Marie Tout Court » annon-ce la couleur : « J’ai la tendresse plutôt vive… Jepeux difficilement me taire ». Et l’auditeur accrochetout de suite à ce ton vif, personnel, drôle et bienservi par des couleurs musicales acoustiquesconfiées à une pléiade de musiciens. À chaquechanson son univers. Hier, Marie Renaud et sesBeaux Courtois, aujourd’hui « Marie Tout Court »,l’auteur conjugue fraîcheur nécessaire et chroni-ques sur la vie des autres. Dans le second registre,Marie Tout Court mentionne son expérience deconcerts dans des services hospitaliers, au traversde l’association Tournesol, artistes à l’hôpital. Cequi lui forme le regard. Ainsi «Elle se souvient »,évocation d’une personne malade, ou encore « Jefais des desserts », bouteille à la mer évoquant unedisparition et une galerie de portraits réussis. La viequi va, à deux, avec son lot de rides à venir – onparle beaucoup d’âge dans les textes –, de coupsdu sort et ses envies de se faire la belle, inspire cetalbum tonifiant et sensible. Pour ne pas vieillir ettoujours tout recommencer, « sur le fil du rasoir »..www.myspace.com/marietoutcourt75Cont. : [email protected]

Robert-Frédéric Migliorini

Page 5: Bimestriel – 2,5 Le Petit Format Eléonore Bovon au Darius ... · réglages, si tu veux. Je vais mettre en forme, couper, élaguer, monter… Ensuite je fais la musique et puis

Gaëlle Vignaux Cité Thorez, 10 titres.« Gaëlle…avec deux ll », ce fut un premier albumauto-produit en partenariat avec la Sacem en 2005.« Cité Thorez » arrive cinq années après, fort pourson auteur et interprète de la faveur du public(Grand prix du Centre de la chanson). « CitéThorez » comme son titre l’indique est inscrit endes lieux et en des humeurs citadines, vues parune aérienne. Gaëlle Vignaux plante le décor au fildes années (caddie, cantoche d’antan, albums defamille) et dresse le portrait de tout un chacun.Comme cette « Mémé » au verbe sans fioritures.Gaëlle, à sa façon, renoue le fil des générations surdes musiques classiques où dominent les guitareset le violoncelle. Les rumeurs de l’enfance ne sontpas jetées aux oubliettes. Elle ne veut pas pourautant tuer le Père Noël qui fait rêver les enfants.La dame de la cité Thorez croque en mots justestoutes les émotions d’une contemporaine àl’attitude poétique. Mon coup de cœur, avec unsens de la formule confirmé, revient à « S’il étaitune fois », Gaëlle y chante les grands sentiments,vus au temps des SMS, des mails et des numérosde mobiles cachés. Du grand art, en concentré.www.gaellevignaux.com -www.myspace.com/gaellevignaux

Robert-Frédéric Migliorini

Les Amis de Georges chantent Brassens. 19titres. Brassens dans différents styles, de laversion classique (guitare-voix) au hip-hop. Des« Ricochets » au « Bulletin de santé » et autrestitres. Dans la langue originale française et end’autres versions : catalane, provençale ou corse.Dix-neuf premiers artistes sont au rendez-vous. Onne dira jamais assez combien il importe de fairevivre le répertoire. Celui de Brassens et des autres.CD hors commerce. Réservé aux adhérents del’association « Les Amis de Georges ». Contact :13, av. Pierre Brossolette, 94400 Vitry sur Seine.www.lesamisdegeorges.com

Robert-Frédéric Migliorini

Emilie Marsh, 5 titres - Autoproduit. Tendresse etvolupté. Une voix de velours nous murmure de jolismots que nous écoutons avec délice. Alto, batterie,basson, clarinette, piano, violoncelle, carillons et

violons jouent à l'unisson pour un régal de tous lesinstants. Sur son fil cousu d'or, un funambule attendsa « Lady Boy » et c'est « Vanille » qui apparaît surson « Nénuphar » aux premières « Neiges ». Voustomberez sous le charme de ces chansons… unregret cependant, c'est qu'elles ne sont qu'aunombre de cinq. www.myspace.com/emiliemarsh

Emmanuel Ronseaux

Henri Léon et Les Autres Vierge, 12 titres. Quatrejoyeux lurons au cœur tendre sont comme larronsen foire pour nous offrir 12 chansons irrésistiblessur des rythmes dansant et chaloupés. Les textesde ce quatuor vocal sont truffées de jeux de mots,ils posent un regard mordant et complètement barrésur notre quotidien, nos modes, nos us etcoutumes. Ils reprennent avec talent « À la pêchedes cœurs » chanson peu connue de Boris Vian. Ladiversité des instruments utilisés renforce le côtéloufoque de ce combo qui prend la vie à bras lecorps. Cont. 06 15 25 37 48 – www.henrileon.fr

Emmanuel Ronseaux

Jean-Marie Loubry, Le roumi, 16 titres. SamplerMusic. Des sujets universels traités de façon à cequ’ils soient compris par tous : une belle approchedes problèmes qui touchent l’être humain. Si l’on sedemande à l’écoute de ce disque si Loubry chantepour les enfants ou pour les adultes, sa jolie voixnous balade de plage en plage, le soleil toujours aurendez-vous… S’il évoque la nature, l’écologie,l’identité nationale entres autres, les thèmes sontabordés avec subtilité et poésie. www.jmloubry.com

Emmanuel Ronseaux

Dominique Maître Passant-Passion. 15 titres -Autoproduit. Il se dégage de ce 5e album une joliemélancolie. Sur des musiques pop folk bienficelées, les chansons de Dominique Maître nouscontent des petits bonheurs et petits drames dansune nostalgie des années 80’ de bon aloi. Le tempss'écoule au rythme de sa voix haute et claire.Rêveur de voyage en « un temps parfumé ». Domi-nique Maître, simple passant, nous offre à partagersa passion de la chanson et c’est bien ce qui nousredonnent bonne mine. www.lamusicadomi.net

E.R. et D.D.

Nico* On naît tendre. 7 titres - Autoproduit.Finaliste de Vive la reprise 2010, ce drôle de cœurtendre, ce pierrot charmeur, ce chanteur amoureuxnous propose ses textes poétiques merveilleu-sement habillés par de magnifiques mélodiesaccompagnées au piano et à la guitare. Parfois lepiano s'emballe, on dirait même qu'il va s'envoler etle lyrisme des cordes est un véritable enchan-tement. Ne manquez ce premier disque trèsprometteur d'un artiste en devenir. Cont. 06 32 5917 72. www.nicoetoile.com

Emmanuel Ronseaux

Alain Ortega Le fil du rasoir. 12 titres - MOV. Nepas se fier à la photo de l’album, sous ses airs degros dur, Alain Ortega est un rockeur au gros cœur,un vrai tendre. Trente ans déjà qu’il se balade descènes en studios d’enregistrement et qu’il s’investitdans différents projets à vocation artistique etsociale. Aujourd’hui il sort un 9e album à l’image dupersonnage, généreux, sentimental et humaniste.Douze chansons habillées des sonorités principa-lement rock qui évoquent avec talent et diversitél’amour ou les femmes. Mais l’artiste ne s’ycantonne pas, il se montre aussi rebelle quand ilveut faire danser les pavés, ou révolté surtoutquand il s’agit de la cause des enfants, en témoignela chanson « les gosses ». Un artiste authentique.www.alainortega.com

Anne-Gaëlle Mesgouez

Mikaouël et son ukulélé 12 titres. Mikaouël, grandchanteur par la taille, s’accompagne presqueexclusivement d’un seul petit instrument, l’ukulélé.Ce premier album éponyme a, sans prétention, ledon d’activer nos zygomatiques. Héritier d’un PierrePerret, il joue allègrement avec les mots et leurssonorités en y ajoutant une touche de grivoiserie iciet là. Mikaouël s’amuse à détourner « My bluesuede shoes » et « Les petits papiers » quideviennent respectivement « Mes pompes en daimbleu » et « Y a plus d’papier »... Si le bon goût n’estpas toujours au rendez-vous, ce CD réussirapourtant à dérider les plus moroses tant, surdisque, l’exercice peut s’avérer difficile. À suivreaussi sur scène. www.myspace.com/mikaouel

Anne-Gaëlle Mesgouez

Page 6: Bimestriel – 2,5 Le Petit Format Eléonore Bovon au Darius ... · réglages, si tu veux. Je vais mettre en forme, couper, élaguer, monter… Ensuite je fais la musique et puis

Trop tard c’était hier…

FantineAu Melting Potes, le 28 mai 2010

Elle est délicate, légère et touchante à la fois, touteen simplicité. Ses chansons sont bien faites et ellea de qui tenir… ses parents musiciens lui fontécouter Brassens, Boby Lapointe, Barbara etd’autres chanteurs du répertoire pendant sesjeunes années. On remarque le style intime de sescompositions comme « Donnez-moi un bébé »,« Ton odeur », « On aime pour un rien ». Fantinechante aussi avec bonheur des titres d’AnneSylvestre, Allain Leprest (bien sûr) et, plusinattendu, Roger Riffard. Beaucoup de nouveautédans la présentation sobre et sans prétention quidonne un côté très frais au spectacle. De l’émotion,du talent, voilà une chanteuse inspirée. On espèrebeaucoup de Fantine quand elle aura l’expériencede la scène et un accompagnement peut-être plusadapté. Avant de la retrouver sur scène à larentrée, elle sera du 10 au 14 Juillet au Festival desFromages de chèvre à Courzieu (69).

www.myspace.com/fantineleprest

Christian PaccoudAu Studio de l’Ermitage le 13 mai 2010 dans le cadre dufestival Le Printemps de Ménilmontant.

Christian Paccoud joue et chante sur scène réguliè-rement et depuis longtemps. La voix cabossée parla vie, éraillée à force de convaincre, poétique etpolitique, Paccoud est un bloc d’insoumission et derévolte. Le poing tendu, l’accordéon vissé sur leventre et délaissant généralement les micros, ilenchaîne les chansons souvent sans nous accorderle répit des applaudissements, c’est son style à lui.Pantalon noir et « marcel » blanc, le style est direct,les mots sont ceux du quotidien et les thèmes noscombats citoyens. Depuis quelques mois, il seproduit sur scène avec trois jeunes de talent« Tournée Générale », groupe au nom évocateur.Leurs compositions, fortes et enlevées sont dans laligne inspiratrice de Paccoud. Proches du publiccomme lui, ces garçons aux chemises noireschantent et jouent (guitare, basse et accordéon)avec une belle aisance et des rythmes soutenus.Une heureuse association. Merci MonsieurPaccoud ! http://parlerdebout.free.frwww.myspace.com/tourneegenerale

Annie Griolet

Chronique des chansons

du pays petit

Le deuxième Été 67

Ils ont fait fort année 60, ces six gamins de l’an2000 en appelant leur groupe « Été 67 », rapport àun été chaud perdu dans l’histoire de la culture rockaméricaine. Pas question d’anglais ! Eux, ilsdécident d’utiliser leur langue maternelle pour faireleurs chansons et ne se prennent pas le chou desaison en saison pour les présenter dans les bars,les fêtes d’école et les concours. Un jour, leurpassion finit par créer l’impact espéré : après s’êtrefait remarqués par des jurys, ces six jeuneshommes de l’an 2000 voguent sur les vagues dusuccès côté francophone du pays petit avec unalbum mis sur rail par les radios, Le quartier de lagare ! Ça roule. Carton, tournée sur les scènes duQuébec, de la Suisse et de France et de temps entemps encore dans les bars et les cours d’école.Eté 67 a pris le temps pour signer son deuxièmeopus. Les gars ont été méfiants. Ils ont raison. Laroue tourne si vite en ce milieu. Mais voici peu :deuxième album Passer la frontière (1) souspochette carton et paysages gelés. De la froidurepour les 14 plages neuves d’un ensemble qui neparaît pas avoir varié ni dans les sons ni dans lesambiances même si l’on sent le retour auxinfluences… années 60. Certes, les chansonsexplorent des sonorités vieux jazz, rock garagecountry et ballade piano/voix. Pourtant, les proposquittent l’aube des villes pour plonger dans la nuitdes temps, retrouvant les filles, le juge et la prisonavant de se donner de la Drogue douce et se lireRomans de gare. Le plat, servi par une productiontrès terre à terre, manque ici et là singulièrementd’épice même si la carte est appétissante. Eté 67reste notre tasse de thé car les efforts sont grandset généreux pour s’éloigner du modèle Noir Désir.Pas facile mais atteint. Été 67 est à découvrir surscène durant tout cet été. www.myspace.com/ete67(1) Passer la frontière, en vente chez tous les

disquaires. Label, 30 février.

Folles Francofolies en chansons !

Nos Francofolies campent cinq jours à Spa, la Perledes Ardennes, entre le 21 et le 25 juillet. Côtédécibels, pas de problème, ils se ramassent à lapelle dans les oreilles. Côté chansons, prendre ladirection du Casino et se laisser choir dans unfauteuil du Petit Théâtre : les chansons d’AlixLeone, un spectacle « Trois Baudets », Duteil etMurat en intimité… De l’autre côté, Le Salon Bleu,c’est la scène intimiste, découverte, accords vraiset sensations du cœur. Citons le spectaclequotidien « Du Haut des Airs » qui réunit deschansons des quatre communautés francophoneset les Ateliers Chansons de Bruxelles qui viennent,comme chaque année, présenter leurs travaux.Nos Francofolies de Spa se font donc collier pourproposer de jolies coins de verdure où chansonrime avec passion. Que du bonheur ! Le site estévidement très complet à ce sujet.www.francofolies.be

Guy Delhasse

SpectaclesLe Petit Format n°109 (sept./oct.) paraîtra finaoût. Vos infos doivent parvenir au plus tard le25 août.

Paris

Marc Havet le 2 et 3, 9 et 10, 16, 17 et 18, 22, 23 et24 juil. à 22h ; Le Petit Music Hall le 7 ; Nuitmusicale le 13. Au Magique, 42 rue de Gergovie –14e. Tél. 01 45 42 26 10 - www.aumagique.com

Anne-Claire Marin et Alain Maucci Souvenirsenchantés du Père Lachaise à la Scène les 30 juin et 7Juil. Ballade à 16h30, spectacle à 18h30 à LaManufacture Chanson 124 rue de la République – 11e.

Rés. 01 43 58 19 94.

Musique et Jardins et le Bal des Tontons le 1er juil. ;Little Ballroom le 2 ; Liz Cherhal et M-Jo le 3 ;Madjo et Daniel Helin le 6; CAE le 7; Françoiz Breutet Maud Lubeck le 8; Julien Ribot et MaudLubeck le 9; Reno Bistan le 15; Erik Arnaud le 16;Del Cielo le 17. Les Trois Baudets, 64 bd de Clichy –18e. Tél. 01 42 62 33 33. www.lestroisbaudets.com

Eléonore Bovon avec Rv Dupuis-Slota (piano) etDavid Aboab (contrebasse) Ferrat, le temps d’aimer.Tous les jeu. et vend d'août, à 21h au Théâtre DariusMilhaud, 80, allée Darius Milhaud – 19e. Tél. 01 42 0192 26. www.theatredariusmilhaud.fr

Patty, Patrick Fouque, Michèle Boidin, SophieBernard et Bruno Fromentot Crise de rêves les 15 et22 juil. au Kibélé 12, rue de l’Echiquier – 10e. Tél. 0148 24 57 74 - www.kibele.fr

Ile-de-France

La Rasbaïa le 7 août à 18h clôture du Festival desBords de L’Ourq à Bondy (95). Cont. 06 83 68 92 43.

Tomislav le 14 juil. à La Petite Entreprise à Marly leRoi (78). www.myspace.com/tomislavausavon

Régions

Julie Rousseau Tournée mes aieux le 2 juil. auThéâtre des Jacobins, 2 rue de l’Horloge à Dinan (22) ;le 4 au Château de la Motte Beaumanoir àPleugueunec-Plesder (35) ; le 6 au Cancaven àCancale (35). www.julierousseau.fr – www.lezard.com

Katrin’ Wal(d)teufel et Bernard Joyet le 3 sept. ;Alain Leprest le 4 à la MJC Fernand Charpin àVenelles (13). http://mjcvenelles.free.fr

Jacques Palliès le 31 juil. à 21h, avant première dechansons de Paris avec l’accent ! au TrinqueFougasse, 1281 route de Mende à Montpellier (34) ; le6 août à 21h30 au Théâtre de Verdure de Balaruc-les-Bains (34); le 19 à 21h place de la Mairie à St-Mauricede Navacelles (34). www.myspace.com/actechanson

Philippe Thomas, Sandrine Régot et AnthonyAlborghetti Unis vers Brassens le 7 août à 21h Salledes Cèdres à Charavines (38). Rés. 04 76 35 26 20 ;le 14 à 21h au Couvent des Carmes à LaRochefoucauld (16).www.myspace.com/philippethomas

Nicole Rieu le 22 juil. à St-Etienne de Lugdares (07).www.myspace.com/nicolerieu

Claude Astier le 7 août à 21h en duo avecDominique Mc Avoy à St-Jean du Bruel (12) ; le 4 à21h au Festival de Montjaux (12)www.myspace.com/professeurastier

Dan Panama l’intranquilité le 15 juil à 21h au Châteaud’Harcourt rue St-Pierre à Chauvigny (86) ; le 22 auFestival Les Arts en Boule à Melle (79).www.myspace.com/danpanama

Les Bricolos au Carré des Larrons, à Concarneau(29). Tél. 02 40 54 20 18. www.ciedeszingues.org

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