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Bienvenue à la Croatie – le 28ème État membre de l’UE NATURA 2000 ISSN 1026-616X Numéro 34 | Juillet 2013 Lettre d’information Nature et Biodiversité Environnement

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BienvenueàlaCroatie–le 28ème État membre de l’UE

NATURA 2000 ISSN

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6-6

16X

N u m é r o 3 4 | J u i l l e t 2 0 1 3L e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n N a t u r e e t B i o d i v e r s i t é

Environnement

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Lettre d’information Natura 2000 Nature et Biodiversité Juillet 2013

SOMMAIRE

3–5 Application des Directives Oiseaux et Habitats en Croatie

6–7 Résoudre les conflits : Initiative pour les Grands Carnivores en Europe

8–9 Baromètre Natura 2000 – Mise à jour 2013

10–13 Infrastructure verte – Renforcer le capital naturel de l’Europe

14–16 Natura News

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Couverture : La côte en Croatie.© Wild Wonders of Europe / Popp-Hackner / naturepl.com

© Staff

an Widstrand / naturepl.com

© Shutterstock

© Shutterstock

© G

rzegorz.Lesniewski /naturepl.com

La Croatie a rejoint l’UE le 1er juillet 2013. De vastes étendues des impressionnantes montagnes de Velebit, ici en toile de fond, seront incluses dans le Réseau Natura 2000.

À la clôture des négociations sur la prochaine période de programmation financière de l’UE (2014–2020), nous saurons si nous avons réussi à assurer des sources de financements complémentaires pour le réseau Natura 2000.

Je demeure convaincu que la gestion équilibrée du réseau Natura 2000 représente une véritable valeur économique, rétribuant amplement en retour la société par la fourniture de divers services écosystémiques, tout en protégeant notre biodiversité riche et variée.

De récentes études estiment la valeur des bénéfices dérivés de Natura 2000 entre 200 et 300 milliards d’euros par an – bien au-delà des coûts liés à la gestion et à la protection de cette ressource importante (5,8 milliards d’euros/an).

Mais comme l’indique clairement le 7ème Programme d’Action pour l’Environnement, pour protéger, conserver et renforcer le capital naturel de l’UE, il faut s’attaquer aux problèmes à la source. Une façon de procéder consisterait à mieux intégrer les objectifs du capital naturel dans les autres politiques, en assurant une approche cohérente là où d’autres politiques génèrent des bénéfices connexes.

La Commission peut y contribuer, et je salue la richesse de l’information que la plupart des États membres ont partagé avec nous à travers les « Cadres d’Action prioritaire ». Ces cadres permettent aux États membres de définir leurs besoins de financement et leurs priorités pour Natura 2000, tout en aidant la Commission à intégrer ces besoins dans les programmes opérationnels qui seront élaborés dans les prochains mois.

La nouvelle stratégie pour promouvoir “l’infrastructure verte” adoptée au mois de mai apportera une contribution significative à cet égard. Avec le réseau Natura 2000 pour élément essentiel, l’infrastructure verte en Europe est vouée à jouer un rôle central dans la sauvegarde de notre capital naturel et dans la promotion, à l’échelle de l’UE, des politiques d’’utilisation intégrée et efficace des ressources en passant par les terres, le sol et l’eau.

Le 1 juillet nous avons accueilli la Croatie comme le 28ème État membre de l’UE. Son exceptionnelle diversité biologique enrichira considérablement le capital naturel de l’UE. La Croatie est le parfait exemple de l’État membre dans lequel l’investissement dans l’infrastructure verte et dans la protection de la nature génère des bénéfices socio-économiques de longue durée au profit de la société humaine.

Janez Potočnik, Commissaire européen en charge de l’environnement

Éditorial

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Application des directives

© Credit

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Les habitats karstiques couvrent presque la moitié de la Croatie et abritent une biodiversité d’une richesse exceptionnelle.

© Shutterstock

La Croatie a rejoint l’UE le 1er juillet, offrant ainsi un précieux joyau de plus à ajouter à la couronne biodiversité de l’UE. En tant que nouvel État membre, il se doit d’adopter « l’acquis environnemental » de l’UE et d’appliquer les Directives Oiseaux et Habitats dès le premier jour de son accession. Plusieurs années se sont écoulées à œuvrer à cet objectif, si bien qu’aujourd’hui plus d’un tiers du territoire peut d’ores et déjà être pris en compte dans le réseau Natura 2000, reflétant par là non seulement le ferme engagement de la Croatie vis-à-vis de la conservation de la nature mais aussi sa remarquable biodiversité.

La Croatie : une terre de contrastesLa Croatie se trouve sur une ligne de démarcation au carrefour d’au

moins trois différentes régions biogéographiques. La région nord-orientale au centre est par essence typiquement continentale, avec de vastes étendues de prairies et de forêts naturelles entrecoupées de cours d’eau serpentant et de zones humides étendues, comme Kopacki Rit. Située au confluent de la Drave et du Danube, il s’agit de l’une des rares zones humides qui subsistent encore intactes en Europe, abritant 297 espèces d’oiseaux, y compris de larges populations de cigognes noires et de pygargues à queue blanche. À proximité de la côte, les grandioses Alpes Dinariques émergent soudain des basses-terres, séparant la mer du reste du pays. Avec des pics culminant jusqu’à 1.000 –1800 m au-dessus du niveau de la mer, une grande partie de la chaîne se situe en

région alpine. Les montagnes présentent de nombreuses caractéristiques typiques des paysages karstiques : pics blancs escarpés, cavernes mystérieuses ainsi qu’une multitude de grottes souterraines. Plus de 9.000 grottes ont été répertoriées à ce jour, abritant une biodiversité unique, nouvelle pour la science, pour la majeure partie. Au cours de cette seule dernière décennie, près de 400 nouveaux taxons d’invertébrés ont été observés dans ce réseau cavernicole. Les montagnes recouvertes de forêts abritent aussi de nombreux ours bruns (plus de 1.000), de lynx (50–60) et de loups (180–220). De l’autre côté de la chaîne montagneuse, le terrain descend abruptement vers la mer Adriatique, dévoilant une ligne côtière longue et étroite et une myriade d’îles et d’îlots en

en CroatieOiseaux et Habitats

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pointillés sur les fonds d’un bleu cristallin. Alors qu’une partie importante de la côte a subi des transformations au cours de ces dernières années suite au tourisme croissant et au développement des infrastructures, de nombreuses îles ont conservé leur végétation originelle et les espèces associées.

Une riche biodiversitéLa mer Adriatique est à elle seule un point chaud de biodiversité, abritant quelques 7.000 à 8.000 espèces marines y compris les populations résidentes de grands dauphins (5.000 individus) et l’une des deux aires de reproduction et d’hivernage les plus importantes pour la tortue caouanne en Méditerranée (l’autre se trouvant dans le golfe de Gabès en Tunisie). Tant au-dessus qu’en dessous du sol (ou de l’eau), la Croatie abrite de nombreuses espèces et sous-espèces endémiques, non seulement des invertébrés cavernicoles mais aussi des reptiles, des poissons d’eau douce et, surtout, des plantes. La Croatie passe pour être l’un des trois pays les plus connus pour son endémisme végétal. En plus de son niveau élevé d’endémisme, la Croatie abrite aussi de nombreuses espèces et habitats qui ont disparu depuis longtemps d’autres parties de l’UE. L’accession de la Croatie a conduit à inscrire, dans la Directive Habitats, quelques 14 nouvelles espèces aux Annexes II et/ou IV (la plupart des poissons ou reptiles endémiques) et deux nouveaux types d’habitats : 32A0 Cascades

de travertin des rivières karstiques et 6540 pelouses subméditerranéennes du Molinio-Hordeion secalini. Des exemples typiques de ce qui précède se trouvent dans les lacs du Plitvice, inscrits au Patrimoine Mondial. Au total, près d’un quart des espèces (240 espèces dont 223 figurent à l’Annexe II) et un tiers des types d’habitats (74 types d’habitats) énumérés dans la Directive Habitats sont présents en Croatie.

Se préparer pour Natura 2000Comme partout ailleurs, les sites Natura 2000 devront être désignés pour leur conservation. Pour préparer le terrain, le gouvernement croate a adopté, dès 2003, une Loi relative à la protection de la nature destinée à établir un réseau écologique national et international de conservation des sites à l’échelle du pays (sorte de précurseur de Natura 2000) et à introduire un mécanisme juridique pour élaborer les évaluations d’impact environnementales conformément à la Procédure d’évaluation appropriée au titre de l’Article 6.3 de la directive Habitats. En même temps, l’Institut national pour la protection de la nature (SINP en anglais) chargé de la préparation technique du réseau écologique national a sollicité un co-financement à l’appui de LIFE III pour faciliter la sélection et la proposition de sites à inclure dans le réseau. Le projet CRO-NEN qui en a résulté était axé plus particulièrement sur l’identification

de sites d’importance pour les espèces et les types d’habitats protégés au titre des directives Oiseaux et Habitats. Le gouvernement croate a également dégagé des ressources importantes du budget de l’État pour élaborer le travail d’inventaire et de cartographie, qui s’est traduit par des cartes détaillées des habitats (échelle 1 :100.000) élaborées à partir d’images satellites et d’un travail exhaustif sur le terrain. Dès 2007, le réseau écologique national était prêt à être officiellement adopté. Il était destiné à jeter les bases juridiques en vue de la sélection des sites Natura 2000 dans l’attente de la future adhésion de la Croatie à l’UE. L’avant-projet du réseau Natura 2000 en Croatie a fait l’objet d’une consultation publique lancée en 2009, à l’appui d’un projet majeur financé par le programme PHARE, qui, entre autres, prévoyait une campagne d’information à l’échelle

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L’Olm ou salamandre des grottes, Proteus anguinus, est un amphibien rare à l’apparence peu commune, façonné par plusieurs millions d’années de vie dans l’obscurité des grottes souterraines. Les capillarités sanguines à fleur de peau lui donnent une couleur rosée, et les organes internes sont clairement visibles par transparence. Listé à l’Annexe II de la directive Habitats, il n’est présent que dans les grottes en Bosnie et Herzégovine, en Croatie, en France, en Italie et en Slovénie.

Kopacki Rit abrite 3% de la population de l’UE de pygargues à queue blanche. La Croatie est une aire d’hivernage clé pour la tortue caouanne.

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. Mladenovic-w

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.slovenia.info

nationale afin de renforcer la prise de conscience concernant Natura 2000 et d’assurer une consultation publique approfondie sur les sites proposés. Quelques 19 réunions régionales et séminaires nationaux se sont tenus dans tout le pays réunissant plus de 1.000 parties prenantes et autorités locales régionales pendant cette période. La liste finale des sites Natura 2000 est en train d’être arrêtée par le gouvernement après une période de consultation publique qui a pris fin le 5 juin 2013. Ensuite, elle sera envoyée à la Commission européenne avec les formulaires standard des données et les cartes. On s’attend à ce que la liste finale comprenne plus de 700 SIC (dont 174 sites sont des grottes) et 38 ZPS. Ensemble, ils couvriront plus d’un tiers du pays et environ un sixième de la mer territoriale, plaçant la Croatie en première ligne de classement avec la Slovénie et la Bulgarie en termes

© M

arin Topić

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de pourcentage du territoire inclus dans Natura 2000. Travailler avec d’autres secteurs essentielsLe projet PHARE a également contribué à lancer une série de séminaires ciblant différents secteurs et parties intéressées afin d’expliquer les implications de Natura 2000 sur leurs activités et de promouvoir leur intérêt et coopération dans la conservation à long terme et la gestion des sites. Ceci a débouché sur une coopération plus systématique avec certains secteurs (notamment avec les secteurs de gestion de l’eau et de foresterie) et sur une meilleure prise en compte des

besoins de Natura 2000 dans les différents programmes stratégiques et règlements. Par exemple, un nombre de mesures agri-environnementales à l’appui du Programme de Développement rural de la Croatie ont été introduites pour soutenir les zones rurales à haute valeur naturelle dans Natura 2000. Les instances locales chargées de l’aménagement territorial ont elles aussi bénéficié d’une formation régulière et de sessions d’information sur l’Article 6.3 de la Procédure d’évaluation appropriée. Le SINP, conjointement avec le Ministère de l’environnement et de la protection de la nature ont également commencé à travailler

sur l’élaboration du Cadre d’action prioritaire pour le financement de Natura 2000 en consultation avec d’autres secteurs de sorte que tout soit finalisé d’ici le début du prochain Cadre financier pluriannuel (2014–2020). Ceci devrait faciliter l’intégration des besoins de Natura 2000 dans les Programmes Opérationnels concernés de l’UE.

Prochaines étapesD’importants efforts ont été faits pour ouvrir la voie à l’application harmonieuse des directives

Oiseaux et Habitats en Croatie à compter du 1er juillet. Tous les problèmes ne sont pas pour autant résolus ; il reste encore quelques inquiétudes sur les implications potentielles de Natura 2000 pour certains secteurs et parties intéressées. Toutefois, un dialogue Natura 2000 est en cours afin de continuer à démystifier Natura 2000 et trouver des solutions pratiques en coopération étroite avec les parties intéressées quant à la gestion à long terme des sites. Les signaux pressentis jusqu’à présent sont très encourageants.

© Shutterstock

© iStock

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Pour plus d’informations : Institut national pour la protection de la Nature, Zagreb : http://www.dzzp.hr/eng/ecological-networks/national-ecological-network/national-ecological-network-339.html

Dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du haut: montagnes du Velebit, îles Lošinj, calanques le long de la mer Adriatique, chutes d’eau à Plitvice. Tous ces sites seront insérés dans le réseau Natura 2000.

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De nombreuses populations d’ours dans l’UE se sont stabilisées grâce à une protection active.

L’UE est en train d’élaborer des Plans d’Action des Espèces à l’échelle européenne pour les espèces de grands prédateurs, y compris le lynx boréal.

© Chris O

’Reilly/naturepl.com

Les grands carnivores en EuropeL’Europe abrite cinq espèces de grands prédateurs: le loup Canis Lupus, l’ours brun Ursus arctos, le glouton Gulo gulo, le lynx boréal lynx lynx et le lynx ibérique Lynx pardinus. Toutes ont connu de graves déclins au cours de ces deux derniers siècles, résultant à la fois des persécutions subies et de la perte et fragmentation considérables de leurs habitats. Aujourd’hui, on estime que ces cinq espèces comptent à peine 30 noyaux de populations en Europe. Certaines, aux effectifs très réduits, luttent pour survivre, comme les populations d’ours et de loups dans les Apennins ou de lynx ibériques dans le sud de l’Espagne. D’autres semblent mieux s’en sortir, se déplaçant sur de vastes territoires reculés comme les Carpates et les Alpes ou là où le couvert forestier

continu prédomine. Grand nombre de ces populations plus importantes sont aussi transfrontalières, se déplaçant plus ou moins librement entre les pays limitrophes. Grâce à une protection active, entre autres, par le biais de la Directive Habitats, les populations de grands prédateurs dans l’UE sont à présent généralement stables. Certaines espèces réapparaissent même dans certaines régions d’Europe d’où elles avaient disparu pendant des dizaines, voire des centaines d’années.

Conflits La conservation et la gestion durable des grands carnivores restent, toutefois, un sujet conflictuel. Il suscite de vives réactions et émotions autant pour que contre les espèces, surtout s’agissant des loups ou

des ours. Grand nombre des conflits en cours sont liés au fait que ces prédateurs causent des préjudices économiques, par exemple, attaques sur les troupeaux, destructions des ruches ou d’autres biens. Ces conflits sont particulièrement aigus dans les nouvelles zones nouvellement recolonisées là où les hommes ne sont plus accoutumés à leur présence. Mais il est aussi un élément moins tangible dans ce conflit, qui prend racine non pas tant dans la crainte que dans les choix de valeurs et des demandes concurrentes pour l’utilisation des terres (agriculture et élevage du bétail, infrastructure des transports, foresterie, chasse, loisirs, etc..). Pour beaucoup, les grands carnivores reflètent des problèmes plus amples liés au maintien des modes de vie ruraux et des pratiques traditionnelles,

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© Staff

an Widstrand / naturepl.com

Résoudre les conflits : Initiative pour les Grands Carnivores en Europe

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Il faut reconsidérer les relations entre les hommes et les grands prédateurs dans l’UE.

© Philippe Clem

ent/naturepl.com

Les projets LIFE en faveur des grands carnivores

Depuis 1992, le Fonds LIFE de l’UE a soutenu 76 projets en faveur des grands prédateurs sur l’ensemble du territoire de l’UE (ciblant tout particulièrement les ours, les loups et le lynx boréal), et contribuant pour plus de 54 millions d’euros à leur conservation. Un grand nombre des projets en question étaient axés sur la recherche de solutions pour réduire et éviter les situations conflictuelles entre les grands prédateurs et les hommes. Une nouvelle brochure LIFE met en évidence la diversité des actions de conservation entreprises, y compris la résolution de conflits, et en tire des conclusions ainsi que des idées de bonnes pratiques qui pourraient être encouragées. http://ec.europa.eu/environment/life/publications/lifepublications/index.htm

© O

rietta Gaspari –2012 / ©

iStockphoto

ainsi qu’à l’évolution des relations entre les hommes et la nature.

L’initiative pour les Grands Carnivores en EuropeL’UE joue un rôle important dans la protection et la gestion des grands prédateurs en Europe, vu que leur état de conservation favorable ne peut être atteint que par une coopération étroite entre les pays, un régime de gestion des niveaux de populations et un ample dialogue avec toutes les parties intéressées. C’est pourquoi, l’année dernière, la DG Environnement a décidé de lancer une nouvelle Initiative sur les Grands Carnivores. L’objectif étant d’encourager un dialogue actif avec toutes les parties intéressées pertinentes et de rechercher les moyens de promouvoir le maintien de la coexistence entre les hommes et les grands prédateurs dans l’UE. Cette démarche se fonde sur les conclusions des initiatives précédentes, comme les Lignes directrices sur la gestion des niveaux de populations des grands carnivores élaborées par la Commission en 2008 et le travail de l’Initiative pour les grands carnivores en Europe. Les expériences positives tirées des projets LIFE et de l’Initiative pour une chasse durable élaborée par

l’UE en 2004 seront également pleinement utilisées. Dans une première étape, la DG Environnement a organisé, le 25 janvier 2013, à Bruxelles, une réunion de travail qui regroupait plus de 80 participants en provenant de différents secteurs et groupes d’intérêt (les éleveurs de bétail et de rennes, les chasseurs, les exploitants ruraux, les défenseurs de l’environnement, les biologistes de la conservation, les groupes de défense du bien-être des animaux, les décideurs, les administrateurs et les journalistes). La majeure partie de la réunion de travail a été consacrée à des échanges dans des petits groupes dans lesquels il a été demandé aux parties intéressées de débattre sur trois thèmes principaux : leur vision concernant l’avenir des espaces ruraux ; leurs points de vues sur les principaux obstacles à la réalisation de cette vision ; et les solutions potentielles permettant de surmonter ces obstacles. Cette méthode est censée ouvrir la voie à de nouvelles idées et définir où résident les principaux intérêts des parties prenantes. Des études approfondies et des documents de réflexion avaient été élaborés pour faciliter ces discussions. La DG Environnement traite à présent le suivi des conclusions de la réunion de travail sous

grands carnivores. Ces actions pilotes tendent à engager les parties prenantes pertinentes à entreprendre des actions ciblées visant à résoudre les conflits d’intérêt réels dans des contextes précis. Enfin, les activités en matière de communication seront renforcées et comprendront une campagne médiatique pour attirer l’attention sur le sort des grands prédateurs en Europe et garantir la présentation d’un débat équilibré dans la presse nationale et européenne.

Pour plus d’informations, voir http://ec.europa.eu/environment/nature/conservation/species/carnivores/index_en.htm

différents aspects. Le premier comporte la préparation de quatre Plans d’action Espèces au niveau européen pour l’ours brun, le lynx, le loup et le glouton, qui tiendront pleinement compte des dimensions sociales et économiques de la conservation des grands prédateurs et des aspects particuliers de chaque population. Des avant-projets de ces plans feront l’objet de discussions à l’occasion d’une réunion de travail des parties prenantes qui se tiendra en décembre 2013. Par ailleurs, quatre initiatives pilotes seront conduites pour tester divers mécanismes de résolution de conflits auprès des différentes populations de

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États membres

SITES NATURA 2000 (ZPS + SIC) TERRESTRES MARINS

États Membres

N° total des sites Natura

2000

Superficie totale en

Natura 2000 (km²)

% de superficie terrestre

couverte par Natura 2000

Superficie totale SIC (km²)

N° de SIC

Superficie totale ZPS

(km²)N° de

ZPS

Superficie totale Natura 2000

(km²)

N° total de sites

terrestres Natura 2000

Superficie totale SIC

(km²)N° de

SIC

Superficie totale ZPS

(km²)N° de

ZPS

Superficie marine totale Natura 2000

(km²)

N° total des sites marins

Natura 2000

BELGIË/BELGIQUE 458 5 153.95 12.75% 3 067.07 278 2 968.68 231 3 890.83 453 1 123.60 3 312.00 4 1 262.91 7 BELGIQUE

BULGARIA 336 39 056.31 34.34% 33 259.91 230 25 097.41 118 38 083.59 335 582.56 13 507.86 11 925.81 23 BULGARIE

ČESKÁ REPUBLIKA 1 116 11 061.54 14.03% 7 855.97 1 075 7 034.43 41 11 061.54 1 116 0 0 0 0 0 0 RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

DANMARK 350 22 646.40 8.43% 3 211.81 234 2 633.84 111 3 652.11 322 16 455.70 86 12 150.10 52 19 011.67 130 DANEMARK

DEUTSCHLAND 5 264 80 753.10 15.47% 33 575.00 4 603 40 295.41 737 55 243.81 5 248 20 845.37 58 19 641.34 24 25 508.68 79 ALLEMAGNE

EESTI 568 14 832.28 17.82% 7 651.82 536 6 138.04 65 8 061.10 562 3 897.94 43 6 498.96 26 6 770.78 50 ESTONIE

ÉIRE/IRELAND 587 16 095.65 13.17% 7 186.12 419 4 334.09 157 9 258.66 571 6 347.11 126 1 534.69 86 6 828.03 211 IRLANDE

ELLÁDA 419 42 947.05 27.29% 21 615.80 241 27 840.14 202 36 009.68 419 6 439.05 93 1 673.42 54 6 908.11 137 GRÈCE

ESPAÑA 1 805 147 918.44 27.27% 117 260.92 1 438 100 705.71 591 137 663.64 1 790 10 027.43 178 2 596.74 68 10 193.20 211 ESPAGNE

FRANCE 1 754 110 699.51 12.56% 46 692.29 1 357 43 375.40 378 68 957.88 1 735 27 941.06 134 35 331.42 77 41 736.42 211 FRANCE

ITALIA 2 576 63 725.47 19.03% 43 012.07 2 257 40 225.83 609 57 357.33 2 534 5 238.46 246 3 756.94 69 6 308.12 282 ITALIE

KÝPROS* 61 1 759.75 28.37% 750.85 39 1 481.70 29 1 627.37 60 132.27 7 111.21 5 132.34 9 CHYPRE*

LATVIJA 324 9 168.48 11.52% 7 403.20 317 6 598.99 94 7 442.00 324 1 752.21 7 1 706.65 5 1 725.21 7 LETTONIE

LIETUVA 488 8 564.12 12.07% 6 128.95 405 5 476.56 82 7 883.19 488 533.69 4 426.80 4 680.86 8 LITUANIE

LUXEMBOURG 60 469.45 18.08% 413.64 49 141.57 13 469.45 60 0 0 0 0 0 0 LUXEMBOURG

MAGYARORSZÁG 525 19 949.74 21.44% 14 443.70 479 13 745.73 56 19 949.74 525 0 0 0 0 0 0 HONGRIE

MALTA 39 233.72 13.35% 41.51 30 15.84 12 42.18 37 190.79 12 0.64 7 191.16 17 MALTE

NEDERLAND 203 17 384.12 13.82% 3 177.67 139 4 856.90 74 5 739.00 200 11 644.35 11 5 584.73 7 11 644.46 14 PAYS-BAS

ÖSTERREICH 218 12 546.18 14.96% 8 990.04 169 10 108.43 97 12 546.18 218 0 0 0 0 0 0 AUTRICHE

POLSKA 983 68 458.54 19.58% 33 827.34 844 48 534.63 144 61 210.34 982 4 347.94 9 7 236.68 9 7 248.19 17 POLOGNE

PORTUGAL 149 21 628.01 20.89% 15 584.43 92 9 405.89 56 19 217.38 143 965.42 34 2 077.73 19 2 407.80 51 PORTUGAL

ROMÂNIA 531 55 675.46 22.63% 39 924.54 382 35 505.50 148 53 941.51 530 1 530.64 8 1 459.10 1 1 720.82 9 ROUMANIE

SLOVENIJA 286 7 203.44 35.52% 6 397.44 260 4 615.65 26 7 200.34 286 0.26 7 2.85 1 3.09 8 SLOVÉNIE

SLOVENSKO 514 14 448.26 29.58% 5 838.14 473 13 110.51 41 14 448.26 514 0 0 0 0 0 0 SLOVAQUIE

SUOMI 1 839 55 986.24 14.42% 48 479.53 1 682 24 571.87 465 48 760.65 1 823 6 874.73 141 6 509.05 91 7 224.64 168 FINLANDE

SVERIGE 4 071 66 724.48 13.86% 57 006.80 3 938 25 421.31 528 57 509.49 4 024 9 137.79 406 4 650.95 129 9 210.55 444 SUÈDE

UNITED KINGDOM 920 94 840.59 8.55% 13 103.76 627 15 625.49 267 20 934.78 894 66 947.66 143 11 492.43 125 73 893.59 267 ROYAUME-UNI

EU27 26 444 1 009 930.28 17.90% 585 900.32 22 593 519 865.56 5 372 768 141.98 26 193 202 929.03 1 769 125 262.30 874 241 536.42 2 360 EU27

* La superficie et le % du territoire correspondent à la superficie de Chypre où s’applique actuellement l’acquis communautaire selon le protocole 10 du Traité d’adhésion de Chypre.

baromètre

Le baromètreNatura2000 est géré par la DG ENV avec l’assistance technique de l’Agence européenne pour l’environnement et se base sur les informations transmises officiellement par les États membres jusqu’au mois d’octobre 2012. De nombreux sites ont été désignés, au titre des deux directives relatives à la nature, dans leur totalité ou en partie. Les chiffres concernant le nombre de sites Natura 2000 (ZPS + SIC) et la superficie des zones couvertes sont tirés des analyses SIG visant à éliminer tout chevauchement possible entre les sites couverts par la directive Oiseaux et ceux de la Directive Habitats.

La méthodologie utilisée pour ces calculs vient d’être affinée, ce qui explique pourquoi bon nombre des chiffres avancés diffèrent légèrement de ceux figurant dans la mise à jour précédente du Baromètre.

NB Les sites ayant une composante terrestre couvrant plus de 5% de leur superficie totale ont été comptés comme sites terrestres.

Les sites ayant une composante marine couvrant plus de 5% de leur superficie totale ont été comptés comme sites marins.

Distribution des sites Natura 2000 dans l’UE-27, sur base des données soumises par les États membres jusqu’au mois d’ octobre 2011.

Sites Natura 2000

9le t t red ’ informat ionnatureetb iod ivers i té | Ju i l l e t 2013

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Suffisance du réseau européen Natura 2000Pour les Sites d’Intérêt Communautaire au sens de la Directive Habitats (SIC), la Commission, avec le concours du CTE-DB, évalue la cohérence du réseau, espèce par espèce et habitat par habitat, et examine ainsi si le niveau de couverture proposé par les sites existants est suffisant. Suivant les résultats de l’évaluation, qui font l’objet d’une actualisation annuelle, le niveau de parachèvement du réseau Natura 2000 peut être exprimé comme le pour-centage des évaluations des espèces et des habitats par État membre indi-quant ce niveau de parachèvement. Le graphique indique le résultat de cette évaluation, pour la partie terrestre de Natura 2000 :

SCI RES (réserve scientifique) : il est nécessaire de faire une nouvelle recherche pour identifier les meilleurs sites ;

IN MAJ (insuffisance majeure) : aucun des sites où l’espèce/type d’habitat consid-éré est présent n’a encore été proposé ;

IN MOD (insuffisance modérée) : de nouveaux sites doivent être proposés ou des extensions des sites existants doivent être faites pour l’espèce/type d’habitat con-sidéré ;

IN MIN (insuffisance mineure) : le niveau de suffisance pourrait être considéré comme atteint sous réserve d’ajouter l’espèce/type d’habitat considéré comme mention caractéristique des sites existants ;

SUF (suffisant) : le réseau est considéré comme suffisant pour l’espèce/type d’habitat considéré.

0%

10%

20%

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CY SI SK LT PL CZ IT PT AT LV RO DE MT FI GR EE FR ES BG UK SE BE DK HU IE LU NL

SCI RES

IN MAX

IN MOD

IN MIN

SUF

À noter que le graphique ne couvre que la partie terrestre du réseau SIC, à savoir que les espèces et les types d’habitats marins ne sont pas pris en compte (Statut : Décembre 2012).

mise à jour 2013

États membres

SITES NATURA 2000 (ZPS + SIC) TERRESTRES MARINS

États Membres

N° total des sites Natura

2000

Superficie totale en

Natura 2000 (km²)

% de superficie terrestre

couverte par Natura 2000

Superficie totale SIC (km²)

N° de SIC

Superficie totale ZPS

(km²)N° de

ZPS

Superficie totale Natura 2000

(km²)

N° total de sites

terrestres Natura 2000

Superficie totale SIC

(km²)N° de

SIC

Superficie totale ZPS

(km²)N° de

ZPS

Superficie marine totale Natura 2000

(km²)

N° total des sites marins

Natura 2000

BELGIË/BELGIQUE 458 5 153.95 12.75% 3 067.07 278 2 968.68 231 3 890.83 453 1 123.60 3 312.00 4 1 262.91 7 BELGIQUE

BULGARIA 336 39 056.31 34.34% 33 259.91 230 25 097.41 118 38 083.59 335 582.56 13 507.86 11 925.81 23 BULGARIE

ČESKÁ REPUBLIKA 1 116 11 061.54 14.03% 7 855.97 1 075 7 034.43 41 11 061.54 1 116 0 0 0 0 0 0 RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

DANMARK 350 22 646.40 8.43% 3 211.81 234 2 633.84 111 3 652.11 322 16 455.70 86 12 150.10 52 19 011.67 130 DANEMARK

DEUTSCHLAND 5 264 80 753.10 15.47% 33 575.00 4 603 40 295.41 737 55 243.81 5 248 20 845.37 58 19 641.34 24 25 508.68 79 ALLEMAGNE

EESTI 568 14 832.28 17.82% 7 651.82 536 6 138.04 65 8 061.10 562 3 897.94 43 6 498.96 26 6 770.78 50 ESTONIE

ÉIRE/IRELAND 587 16 095.65 13.17% 7 186.12 419 4 334.09 157 9 258.66 571 6 347.11 126 1 534.69 86 6 828.03 211 IRLANDE

ELLÁDA 419 42 947.05 27.29% 21 615.80 241 27 840.14 202 36 009.68 419 6 439.05 93 1 673.42 54 6 908.11 137 GRÈCE

ESPAÑA 1 805 147 918.44 27.27% 117 260.92 1 438 100 705.71 591 137 663.64 1 790 10 027.43 178 2 596.74 68 10 193.20 211 ESPAGNE

FRANCE 1 754 110 699.51 12.56% 46 692.29 1 357 43 375.40 378 68 957.88 1 735 27 941.06 134 35 331.42 77 41 736.42 211 FRANCE

ITALIA 2 576 63 725.47 19.03% 43 012.07 2 257 40 225.83 609 57 357.33 2 534 5 238.46 246 3 756.94 69 6 308.12 282 ITALIE

KÝPROS* 61 1 759.75 28.37% 750.85 39 1 481.70 29 1 627.37 60 132.27 7 111.21 5 132.34 9 CHYPRE*

LATVIJA 324 9 168.48 11.52% 7 403.20 317 6 598.99 94 7 442.00 324 1 752.21 7 1 706.65 5 1 725.21 7 LETTONIE

LIETUVA 488 8 564.12 12.07% 6 128.95 405 5 476.56 82 7 883.19 488 533.69 4 426.80 4 680.86 8 LITUANIE

LUXEMBOURG 60 469.45 18.08% 413.64 49 141.57 13 469.45 60 0 0 0 0 0 0 LUXEMBOURG

MAGYARORSZÁG 525 19 949.74 21.44% 14 443.70 479 13 745.73 56 19 949.74 525 0 0 0 0 0 0 HONGRIE

MALTA 39 233.72 13.35% 41.51 30 15.84 12 42.18 37 190.79 12 0.64 7 191.16 17 MALTE

NEDERLAND 203 17 384.12 13.82% 3 177.67 139 4 856.90 74 5 739.00 200 11 644.35 11 5 584.73 7 11 644.46 14 PAYS-BAS

ÖSTERREICH 218 12 546.18 14.96% 8 990.04 169 10 108.43 97 12 546.18 218 0 0 0 0 0 0 AUTRICHE

POLSKA 983 68 458.54 19.58% 33 827.34 844 48 534.63 144 61 210.34 982 4 347.94 9 7 236.68 9 7 248.19 17 POLOGNE

PORTUGAL 149 21 628.01 20.89% 15 584.43 92 9 405.89 56 19 217.38 143 965.42 34 2 077.73 19 2 407.80 51 PORTUGAL

ROMÂNIA 531 55 675.46 22.63% 39 924.54 382 35 505.50 148 53 941.51 530 1 530.64 8 1 459.10 1 1 720.82 9 ROUMANIE

SLOVENIJA 286 7 203.44 35.52% 6 397.44 260 4 615.65 26 7 200.34 286 0.26 7 2.85 1 3.09 8 SLOVÉNIE

SLOVENSKO 514 14 448.26 29.58% 5 838.14 473 13 110.51 41 14 448.26 514 0 0 0 0 0 0 SLOVAQUIE

SUOMI 1 839 55 986.24 14.42% 48 479.53 1 682 24 571.87 465 48 760.65 1 823 6 874.73 141 6 509.05 91 7 224.64 168 FINLANDE

SVERIGE 4 071 66 724.48 13.86% 57 006.80 3 938 25 421.31 528 57 509.49 4 024 9 137.79 406 4 650.95 129 9 210.55 444 SUÈDE

UNITED KINGDOM 920 94 840.59 8.55% 13 103.76 627 15 625.49 267 20 934.78 894 66 947.66 143 11 492.43 125 73 893.59 267 ROYAUME-UNI

EU27 26 444 1 009 930.28 17.90% 585 900.32 22 593 519 865.56 5 372 768 141.98 26 193 202 929.03 1 769 125 262.30 874 241 536.42 2 360 EU27

10 le t t red ’ informat ionnatureetb iod ivers i té | Ju i l l e t 201310 le t t red ’ informat ionnatureetb iod ivers i té | Ja nv ie r 201310 natureandb iod ivers i tynewsletter | Ju ly 2013

Infrastructure verte – le capital naturel de l’Europe Renforcer

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Le 5 mai 2013, la Commission européenne a publié une nouvelle stratégie visant à promouvoir l’utilisation de l’infrastructure verte sur l’ensemble du territoire européen. Cet article souligne les éléments clé de cette stratégie.

L’Infrastructure verte est un outil qui a fait ses preuves et qui permet de générer des avantages écologiques, économiques et sociaux pour la société en travaillant avec la nature plutôt que contre elle. En échange, ceci fournit des opportunités de mieux intégrer dans l’élaboration de la politique de développement et d’aménagement territorial les questions relatives à l’affectation des sols, et de tirer le meilleur parti des solutions naturelles si

celles-ci représentent le meilleur choix. Par rapport à l’infrastructure grise, à finalité unique, l’infrastructure verte présente de multiples avantages : elle fournit des solutions moins onéreuses et

mieux adaptées aux constructions faites par l’homme, par exemple en ce qui concerne la régulation du climat ou la prévention des inondations. Elle nous aide aussi à mieux comprendre la valeur des multiples avantages que la nature procure en termes de services écosystémiques. Malheureusement, nombre de ces services, étant encore trop souvent traités comme des marchandises gratuites et étant utilisées comme si leur disponibilité

était illimitée, le capital naturel de l’Europe continue à se dégrader. L’UE a déjà perdu de nombreux écosystèmes sains, et ceux qui subsistent sont très fragmentés suite à l’expansion urbaine, le développement des infrastructures

et le changement d’occupation des sols. Chaque année, plus de 1.000 km² du territoire sont affectés à la construction d’habitations, à l’industrie, aux routes ou aux loisirs.

Un cadre d’appui de l’UE pour promouvoir l’infrastructure verte La nouvelle Stratégie de l’UE sur l’infrastructure verte, publiée en mai, vise à créer un cadre d’appui permettant de promouvoir et

L’infrastructure verte assure une utilisation plus intégrée et multifonctionnelle des terres.

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le t t red ’ informat ionnatureetb iod ivers i té | Ju i l l e t 2013

11le t t red ’ informat ionnatureetb iod ivers i té | Ju i l l e t 2013

Quel est le lien entre l’infrastructure verte et Natura 2000?

Le réseau Natura 2000, avec ses 26.000 sites répartis à travers l’UE, constitue l’épine dorsale de l’infrastructure verte en Europe. Crée principalement pour préserver et protéger des espèces et des habitats essentiels, Natura 2000 assure également de nombreux services écosystémiques au profit de la société humaine. La valeur de ces services a été estimée à 200–300 milliards d’euros par an.

Les sites Natura 2000 constituent un important réservoir de biodiversité et d’écosystèmes sains pouvant servir de fondement à la repopulation et à la revitalisation d’environnements dégradés ainsi que de catalyseur pour le développement de l’infrastructure verte. Cela contribuera également à réduire la fragmentation écosystémique, à améliorer la connectivité entre les sites du réseau Natura 2000 et ainsi à atteindre les objectifs visés à l’article 10 de la directive « Habitats ».

Qu’est-ce que l’infrastructure verte?

La Commission utilise la définition suivante dans sa nouvelle Communication: Infrastructure verte: un réseau constitué de zones naturelles et semi-naturelles et d’autres éléments environnementaux faisant l’objet d’une planification stratégique, conçu et géré aux fins de la production d’une large gamme de services écosystémiques. Il intègre des espaces verts (ou aquatiques dans le cas d’écosystèmes de ce type) et d’autres éléments physiques des zones terrestres (y compris côtières) et marines. À terre, l’infrastructure verte se retrouve en milieu rural ou urbain.

Pour plus d’informations sur l’infrastructure verte – voir numéro 27.

faciliter les projets d’infrastructure verte dans le contexte juridique, politique et financier actuel. Elle repose sur quatre piliers fondamentaux:

1. Promouvoir l’infrastructure verte dans les domaines politiques essentiels de l’UEReconnaissant que l’infrastructure verte peut apporter une contribution significative dans les

domaines du développement régional, du changement climatique, de la gestion des risques de catastrophes, de l’agriculture /foresterie et de l’environnement, la nouvelle stratégie vise à s’assurer qu’elle devienne la norme en matière d’aménagement et de développement du territoire et qu’elle fasse partie intégrante de la mise en œuvre de ces politiques.

Pour atteindre cet objectif, la Commission élaborera des orientations techniques exposant les moyens d’intégrer l’infrastructure verte dans la mise en œuvre de ces politiques et dans les mécanismes financiers qui y sont associés (tels que la Politique agricole commune, le Fonds de cohésion et le Fonds de développement régional européen). Ces orientations seront finalisées d’ici à la fin de 2013 afin que les États membres puissent les exploiter dans leurs Programmes Opérationnels au titre du Cadre financier pluriannuel (2014–2020). La Commission prendra également des mesures pour sensibiliser davantage les principales parties prenantes à l’infrastructure verte et pour promouvoir les bonnes pratiques, notamment en développant une plate-forme informatique spécialisée destinée à l’échange d’informations.

2. Améliorer l’information et promouvoir l’innovationAfin d’assurer le déploiement efficace de l’infrastructure verte, il est nécessaire de disposer d’informations relatives à l’étendue et à l’état des écosystèmes, aux services qu’ils fournissent et à la valeur de ceux-ci pour que les services écosystémiques, et donc leur prix, soient correctement évalués. Quoiqu’il apparaisse clairement que la plupart des décisions concernant des projets d’infrastructures vertes seront prises aux niveaux local, national et régional, il faudrait encourager un minimum de cohérence quant aux données sur lesquelles se fondent ces décisions, notamment dans le cadre de projets soutenus par l’UE. Un élément important de la nouvelle Stratégie de l’UE est donc axé sur le renforcement du socle de connaissances sur l’infrastructure verte. Ainsi, la Commission, dans le cadre d’Horizon 2020, étudiera la nécessité et les moyens d’accorder

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ick Upton/N

aturepl.com

12 le t t red ’ informat ionnatureetb iod ivers i té | Ju i l l e t 20131212

Corridor Alpes-Carpates (Autriche, Slovaquie)Ce projet vise à créer et à préserver un corridor écologique cohérent de 120 km qui s’étend des Alpes aux Carpates, en réponse à la fragmentation accrue causée par l’intensification de l’agriculture, la rapide expansion des zones urbanisées et des infrastructures de transport. Les principaux objectifs sont la création d’une infrastructure verte cohérente au sein de ce corridor qui renforce la restauration et l’utilisation rationnelle des derniers écosystèmes présents et permette aux populations de la faune sauvage de circuler plus librement et d’interagir entre elles.

Il est possible d’y parvenir non seulement en améliorant la connectivité entre les différents sites Natura 2000 présents dans ce corridor mais aussi en renforçant la perméabilité générale du paysage pour rendre le cadre de vie de la faune sauvage plus accueillant.

Dans le cadre d’un projet transfrontalier et intersectoriel financé par l’UE entre l’Autriche et la Slovaquie, de nombreuses mesures pratiques ont été mises en œuvre, comme l’amélioration du réseau de transport par le biais de la construction de « ponts verts » au-dessus des autoroutes à des points clé/goulets d’étranglement et la création de parcelles d’habitat cibles ou pas japonais au sein du corridor. Des campagnes de sensibilisation sociale et d’éducation environnementale dans les écoles de la région s’inscrivent aussi au projet.

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Les chaînes montagneuses sont une partie importante de l’infrastructure verte en Europe.

http://www.alpenkarpatenkorridor.at

un soutien méthodologique aux actuels travaux de cartographie et d’évaluation, d’améliorer le socle de connaissances et d’encourager les technologies et les approches innovantes visant à faciliter le développement de l’infrastructure verte. La Commission est aussi en train d’aider les États membres dans leurs travaux de cartographie et d’évaluation des écosystèmes et des services qu’ils fournissent. Ceci permettra d’établir les priorités dans le cadre des initiatives liées à l’infrastructure verte. D’ici à 2015, la Commission examinera l’étendue et la qualité des données techniques et spatiales disponibles pour la prise de décision en matière de déploiement de l’infrastructure verte. L’examen portera également

sur la manière dont il serait possible d’améliorer les dispositions actuelles relatives à la production, à l’analyse et à la diffusion de ces informations, notamment grâce à une meilleure utilisation de structures de partage de l’information.

3. Améliorer l’accès au financement La nouvelle stratégie, en plus d’assurer une meilleure utilisation des principaux instruments de financement de l’UE pour la mise en œuvre des projets d’infrastructure verte, veut encourager le secteur privé à y participer au regard du rôle important qu’il joue en ce qui concerne les investissements dans l’infrastructure verte. Cependant,

les projets d’infrastructure verte sont complexes et présentent inévitablement des risques, notamment dans les premières phases de développement. Il est donc essentiel de réduire les risques grâce à des instruments financiers (tels que des pratiques de partage des risques) et à des projets en partenariat financés par des fonds publics et privés.Les investisseurs potentiels (municipalités, régions, promoteurs privés) doivent également bénéficier d’une assistance technique pour élaborer des projets d’infrastructure verte. À cet égard, la Commission et la Banque européenne d’investissements (BEI) examinent les possibilités de mettre en place, d’ici à 2014, un mécanisme de financement visant

à soutenir les investissements liés à la biodiversité, notamment les projets d’infrastructure verte et accorder un soutien aux personnes désireuses de développer de tels projets caractérisés par un retour à moyen-long terme.

4. Apporter un soutien aux projets d’infrastructure verte à échelle de l’UE Le dernier pilier de la nouvelle stratégie sur l’infrastructure verte examine la possibilité de développer une initiative d’infrastructure verte trans-européenne (TEN-G) analogue à celle déjà en place pour les réseaux européens à grande ampleur consacrées aux transports (TEN-T) et à l’énergie (TEN-E).

13le t t red ’ informat ionnatureetb iod ivers i té | Ju i l l e t 2013

Utiliser les plantes plutôt que l’air conditionné – et réaliser des économiesLa température des centres-villes est souvent supérieure de plusieurs degrés à celle de la périphérie en raison d’un moindre taux d’humidité dû à l’absence de végétation dans les zones urbaines et de l’absorption supérieure de l’énergie solaire par les surfaces sombres asphaltées ou en béton. Ce phénomène, connu sous le nom d’effet « ilôt de chaleur urbain», peut, en particulier durant les vagues de chaleur, avoir des conséquences graves sur la santé des groupes de population vulnérables tels que les personnes souffrant de maladies chroniques ou les personnes âgées.

L’air humide que la nature fournit gratuitement pourrait être recrée artificiellement en utilisant de l’électricité pour faire s’évaporer l’eau, mais le coût de cette opération est estimé à 500.000 EUR par hectare. Travailler avec la nature et utiliser l’infrastructure verte en milieu urbain, par exemple en y intégrant des parcs à la biodiversité riche, des espaces verts et des couloirs d’air frais, peut permettre d’atténuer l’effet « ilôt de chaleur urbain ». Il peut aussi contribuer à absorber les émissions de CO2, améliorer la qualité de l’air et réduire les eaux de ruissellement.

Programme pour la protection du bassin versant de Vittel (France)La société d’embouteillage des eaux minérales Vittel est engagée depuis 1993 dans un programme de Paiements des Services Environnementaux (PSE) dans son bassin versant de 5.100 ha au pied de la chaîne montagneuse des Vosges, afin de préserver la haute qualité de l’eau de son aquifère. Le programme prévoit des compensations financières en faveur des 27 agriculteurs du bassin « Grande Source » qui s’engagent à adopter de meilleures pratiques en élevage laitier …La conception du programme est assez complexe. Paiements conditionnels en espèces combinés avec de l’assistance technique, remboursement des surcoûts de la main-d’œuvre agricole, ainsi que achat des terrains et droit d’usufruit sur les terres agricoles pour les agriculteurs.

Ce sont des contrats à long terme (de 18 à 30 ans), les paiements diffèrent selon les coûts d’opportunité sur base individuelle avec chaque exploitation, et tant l’utilisation du sol que la qualité de l’eau font l’objet d’un suivi attentif. À l’appui de critères de référence soigneusement déterminés, l’objectif d’amélioration du service vis-à-vis de l’écosystème dégradé est clairement établi, et la valeur élevée de ce service renforce clairement la rentabilité des investissements.

L’exemple de Vittel illustre bien l’intérêt de l’approche participative des secteurs privés et des parties prenantes qui bénéficient des services rendus par les écosystèmes en matière de financement et de mise en œuvre des projets.

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ick Upton/naturepl.com

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De nombreux écosystèmes, tels que les chaînes montagneuses (les Alpes, les Pyrénées, les Carpates), les bassins hydrographiques (le Rhin, le Danube) et les forêts enjambent les frontières nationales et font partie du patrimoine naturel et culturel et identité commune de l’UE. Ils exigent aussi des actions coordonnées, communes et une vision paneuropéenne. Le développement en Europe d’une infrastructure verte transeuropéenne s’avérerait non seulement très profitable pour assurer la résilience et la vitalité de certains des écosystèmes les plus représentatifs mais constituerait également une initiative phare qui pourrait servir

d’exemple aux niveaux national, régional et local et accroître l’importance accordée à l’infrastructure verte dans les décisions politiques, financières et d’aménagement du territoire. À cet égard, la Commission, d’ici à la fin de 2015, conduira une étude d’évaluation des possibilités de mise en œuvre d’une initiative TEN-G de l’UE. Elle évaluera également les coûts et les avantages économiques, sociaux et environnementaux d’une telle initiative.

Pour plus d’informations sur la stratégie de l’UE et l’infrastructure verte, voir :http://ec.europa.eu/environment/nature/ecosystems/index_en.htm

L’infrastructure verte contribue à l’amélioration de la qualité écologique générale et de la perméabilité du paysage pour la faune sauvage.

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● brèves ● publications ● évènements

Progrès accomplis avec les séminaires biogéographiques Le deuxième cycle de séminaires biogéographiques s’est déroulé à Bergen (Hollande) en décembre dernier. Plus de 80 experts, autorités compétentes et parties intéressées étaient réunis autour de thèmes communs axés sur la gestion des habitats Natura 2000 en zone atlantique. La démarche était conduite par les Pays-Bas avec l’appui des neuf autres États membres de la zone concernée, de l’AEE, du Centre européen thématique sur la diversité biologique et de la Commission. Les débats ont porté sur quatre groupes principaux d’habitats – côtiers, dunes et estuaires; prairies; marais et tourbières; rivières et lacs – et ont abouti à l’élaboration d’une liste d’actions à mettre en place pour traiter les problèmes essentiels liés à la gestion identifiés au cours du séminaire. Pour plus d’informations, voir le rapport du Séminaire Atlantique, disponible sur la nouvelle Plateforme de Communication (voir point suivant). Le prochain séminaire, piloté par l’Autriche, se tiendra les 25–26 novembre 2013 et portera sur la zone alpine. Voir numéro 32 pour un aperçu général sur la démarche des nouveaux séminaires biogéographiques.

Nouvelle Plateforme de communication “Travailler ensemble à Natura 2000”En juin, la Commission a lancé une nouvelle plateforme de communication en ligne pour mieux appuyer la démarche des séminaires biogéographiques et encourager les gestionnaires de sites, décideurs, ONG et exploitants de terres et autres à échanger des informations et des expériences sur la gestion des sites Natura 2000. Le site web est divisé en trois sections principales. La première, intitulée “ base de connaissances ”, fournit des informations pertinentes sur l’état et la gestion des types d’habitats et des espèces communautaires protégés considérés comme prioritaires pour la coopération dans le cadre de la démarche biogéographique. La deuxième section traite de « la mise en réseau et de la coopération » et comprend des fonctions de recherche permettant d’identifier les contacts et les évènements importants liés à la gestion Natura 2000 dans l’UE. Il fournit également un forum en ligne animé qui permet l’échange d’idées et d’informations sur des questions liées à la gestion des habitats et des espèces en Natura 2000. La section finale “ actions et résultats ” fournit de l’information sur les ateliers de travail et les

séminaires qui se sont tenus, ou sur ceux prévus, dans le cadre de la démarche biogéographique, ainsi que sur toutes les actions décidées à ce jour. Elle comporte également une mise à jour régulière des progrès accomplis au niveau de la mise en œuvre de ces actions, ainsi que des résultats y afférents.Voir : http://ec.europa.eu/environment/nature/natura2000/seminars_en.htm

Progrès réalisés avec les CAPLes Cadres d’Action Prioritaire (CAP), au titre de l’article 8 de la directive Habitats, sont conçus pour aider les États membres et leurs régions à mieux définir leur besoins et priorités de financement pour Natura 2000, et par là même faciliter l’intégration de ces besoins dans les prochains Programmes opérationnels des principaux instruments financiers de l’UE au cours de la prochaine période de programmation budgétaire (2014–2020). Cette année, au mois de juin, la majorité des États membres ont soumis leurs CAP à la Commission. Cette dernière analyse actuellement ces documents afin de mieux circonscrire les priorités liées à la conservation et les objectifs des États membres relatifs à l’utilisation des différentes sources de financement et de veiller à ce que le

niveau de détail fourni soit suffisant pour mieux servir les programmes opérationnels. La DG Environnement, qui coordonne l’élaboration des CAP, est également en train d’associer d’autres DG intéressées par cet exercice, les invitant à se servir des CAP dans les discussions avec les États membres sur leurs documents de programmation stratégique (accords de partenariat et programmes opérationnels) pour la prochaine période de programmation. Reste à espérer que ceci permettra de garantir une enveloppe financière suffisante en faveur de la protection de la nature émanant des fonds régionaux, de cohésion, du milieu marin et de développement rural. Enfin, il incombe, toutefois, aux États membres de veiller à ce que les mesures spécifiques en matière de conservation et les priorités identifiées soient pleinement intégrées dans leurs programmes opérationnels tant au niveau national que régional.

2ème atelier des parties intéressées sur les forêts et Natura 2000L’année dernière, la Commission a lancé un nouveau dialogue sur Natura 2000 et les forêts. L’objectif est de favoriser la communication et la coopération entre les forestiers et

Vasières à marée basse, Pays-Bas, un des habitats discutés pendant le séminaire pour la zone atlantique.

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Environment

The Economic Benefits of Natura 2000

Factsheet

For further information:•DG Env Natura 2000 webpage: Financing http://ec.europa.eu/environment/nature/natura2000/financing/index_en.htm•Commission Staff Working Paper: Financing Natura 2000. Investing in Natura 2000: delivering benefits for nature and people, Dec 12, 2011

http://ec.europa.eu/environment/nature/natura2000/financing/docs/financing_natura2000.pdf

Studies and brochure (all available from the above Natura 2000 financing website): •The Economic benefits of the Natura 2000 Network (Synthesis report)•Investing in Natura 2000: for nature and people – brochure•Estimating the overall economic value of the benefits provided by the Natura 2000 Network & Annexes •Estimating the economic value of the benefits provided by the tourism/recreation and employment supported by

Natura 2000•Recognising Natura 2000 benefits and demonstrating the economic benefits of conservation measures: successful

and innovative approaches to financing Natura 2000 needs •Assessing Socio-economic benefits of Natura 2000 sites – a toolkit •The Economics of Ecosystems and Biodiversity (TEEB) (available from http://ec.europa.eu/environment/nature/

biodiversity/economics/index_en.htm

© European Union, (2013) Reproduction of content other than photographs is authorised provided the source is acknowledged. Photos: Cover, p3, p4, p5 top and middle: iStockphoto.com; p2 thinkstockphotos.co.uk; p5 bottom, p6: naturepl.com

Estimating the economic value of different types of ecosystem servicesTOURISM: Natura 2000 is already proving to be an important motor of many local economies by attracting tourists, whose spending supports local economies

It is estimated that the expenditure supported by visitors to Natura 2000 sites is around €50–85 billion/year (in 2006). Ifonlytheexpenditureofthosevisitorswhohaveaffinity forNatura2000designation (as opposed tonatural areas ingeneral)isconsidered,therangebecomes€9–20billion/yearin2006,generatedbyaround350millionvisitordays.

The total expenditure provided by tourismand recreation supports between4.5and8millionFullTimeEmployment(FTE)jobs.The benefits generated by the visitors with affinity to Natura 2000 would support from 800,000 to 2 million FTE jobs.Thiscomparestoatotalofabout13millionFTEjobsinthetourismsectorwithin theEU27 (in2008). Furthermore,protectedareascanprovideadditionalbenefitstothelocalandregionaleconomy,byattractinginwardinvestmentandenhancinglocalimageandqualityoflife.

WATER: Money can be saved through working with natural capital, saving water purification and provisioning costs

Waterpurificationandprovisionareimportantecosystemservicesthatareprovidedbynaturalecosystems,includingprotectedareassuchasNatura2000.Anumberof major European cities, including Munich, Berlin, Vienna, Oslo, Madrid, Sofia,Rome, andBarcelona all benefit fromnatural filtration in differentways. Thesemunicipalitiessavemoneyonwatertreatmentduetonaturaltreatmentfromtheecosystems.Thesavingscanbepassedontoconsumers,resultinginlowerutilitycostsforEUresidents.

InformationfromthefourEuropeancitiesofBerlin,Vienna,OsloandMunichallowsanillustrationofthebenefitsofprotectedareasforwaterpurificationandprovision.Usingbenefit transfer, it canbeestimated that theannual economic benefits of water purification are between €7 and €16 million and of water provision between €12 and €91 million per city.Theaveragepercapitabenefitsare between €15 and €45 per year for both water purification and provisioncombinedinthefourEuropeancitiesanalysed.Thiscomparestoaveragehouseholdwaterbillsof€200peryearinthecaseofGermany.

MARInE PROTEcTEd AREAS: Marine Natura sites, as part of a wider network of connected marine areas, may have positive effects on overexploited fish stocks

Marine Protected Areas (MPAs), including marine Natura 2000 sites, support arangeofecosystemservices,whichhelpamongstotherstomaintainhealthyfishstocks.Thevalueofbenefitsdeliveredbythemarineareacurrentlyprotectedbythenetwork(equivalentto4.7%oftheEU’smarinearea)isapproximately €1.4–1.5 billion per year.

Thiswouldincreaseupto€3.0–3.2billionperyearif10%oftheseaareawereprotected,and€6.0–6.5billionperyearforprotectionof20%oftheseaarea.Thisshouldbeseenasaballparkvalue.Obtainingmorerobustresultswouldneedanimprovedunderstandingofhowprotectionwillinfluencehabitats,servicesandoff-sitefisheries,amongstothers.

For more details see the Commission report The economic benefits of the Natura 2000 Network: Synthesis report 2012

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Comparing costs and benefits of Natura 2000

Theprotectionof all 300Natura2000 sites inScotlandwasestimated tohaveanoverallbenefit-costratioofaroundsevenovera25-yearperiod.Thismeansthatoverallnationalwelfarebenefitsareseventimesgreaterthanthenationalcosts,representinggoodvalueformoney.

AspartofawidereconomicandinstitutionalassessmentofNatura2000inFrance,severalstudieswerecarriedouttodeterminethebenefitsarisingfromNatura2000acrossarangeofsites.AttheNatura2000site‘PlainedelaCrau’,thenetbenefitswerecalculatedtobearound€142ha/year,i.e.aroundseventimeshigherthanthecostsassociatedwiththeNatura2000site.

In2009theFinnishNaturalHeritageServices(Metsähallitus)andtheFinnishForestInstitute(Metla)carriedoutanationalassessmentoftheeconomic impactsofnaturetourismandnature-relatedrecreationalactivitieson local economies.According to the study, the total annual revenue linked to visitor spending innational parksamounted to€70.1 million and supported local employment by creating 893 person-years. In general, it was estimated that €1 of publicinvestmenttoprotectedareasprovided€20inreturn.

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Natura 2000: protecting Europe's natural capital for the benefit of nature and poeple.

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les responsables de la conservation de la nature. Le 23 mai, la DG ENV, avec la DG AGRI, a conduit un second atelier des parties intéressées visant à continuer d’examiner comment renforcer la collaboration entre la gestion durable des forêts et celle liée à la gestion du réseau Natura 2000, à l’appui d’exemples de bonnes pratiques tirées à travers l’UE, en guise d’inspiration. Suite à ces échanges, la Commission va, à présent, entamer l’élaboration d’un document d’orientation sur l’application pratique des directives européennes Habitats et Oiseaux en ce qui concerne les forêts et autres espaces boisés. Pour suivre les progrès accomplis et voir les présentations de l’atelier, voir le site UE : CIRCABC : https://circabc.europa.eu/w/browse/f02c8ace-67e8-4fed-99e4-825837d65ca

Nouveau rapport sur l’évaluation de l’état des écosystèmes et de leurs servicesUn cadre analytique cohérent pour la cartographie et l’évaluation des services écosystémiques – intitulé CESE – a été publié dans le contexte de l’action 5 de la stratégie PAB pour 2020. Ce cadre propose une typologie des écosystèmes à évaluer et à cartographier et l’utilisation de la Classification Internationale Commune des Services Ecosystémiques (CESE) établie au regard des systèmes de comptabilité environnementale. Le rôle multi-facettes de la biodiversité pour soutenir la prestation de services

écosystémiques, constitue un élément fondamental du travail de l’UE qui en train d’être ébauché à l’échelle internationale dans le contexte du débat en cours sur les évaluations globales de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (en anglais, IPBES). Dans ce contexte, la Commission a récemment complété une étude sur “ les approches permettant de mesurer et d’estimer la valeur des services écosystémiques dans l’UE dans le contexte du rapport TEEB ”. La nouvelle étude tient compte des initiatives nationales et internationales existantes concernant l’Economie des écosystèmes et de la biodiversité (TEEB) et propose un nouveau cadre conceptuel pour évaluer l’état des écosystèmes et de leurs services. Elle offre toute une série de possibilités et décrit les forces et les faiblesses de chaque option, afin de permettre aux États membres d’opter pour l’information et les méthodes s’avérant les plus pertinentes. Le cadre analytique MAES est disponible sur : http://ec.europa.eu/environment/nature/knowledge/ecosystem_assessment/pdf/MAESWorkingPaper2013.pdf Le lien vers le Rapport d’évaluation est disponible sur : http://ec.europa.eu/environment/nature/biodiversity/economics/pdf/EUValuation.pdf

Nouveau plan européen d’action des espèces En 2009, la Commission a commencé à élaborer des plans

d’action pour certaines espèces listées dans la Directive Habitats. Les deux premiers plans ont été publiés en 2012 : le premier pour l’alyte accoucheur Alytes obstetricans, et le deuxième pour le safrané du Danube Colias myrmidone. Cette année, un troisième plan a été publié pour le souslik d’Europe Spermophilous citellus. Les plans émanent d’une vaste concertation avec des scientifiques et des experts originaires de toute l’Europe et se fondent sur les meilleures connaissances disponibles. Bien que juridiquement non contraignant, chaque plan offre une série d’informations mises à jour sur l’état, l’écologie, les menaces et les mesures de conservation en vigueur pour l’espèce en question et énumère les principales actions nécessaires à l’amélioration de son état de conservation. Un travail a aussi été entamé pour l’élaboration d’un Plan d’action pilote multi-espèces pour les 44 espèces de chauves-souris énumérées dans la Directive Habitats. Cette tâche sera menée en étroite collaboration avec EUROBATS (le secrétariat de l’Accord sur la conservation des populations de chauves-souris européennes du PNUE) et un groupe expert composé d’experts nationaux nommés par les États membres. Voir : http://ec.europa.eu/environment/nature/conservation/species/guidance/index_en.htm

Évaluer la valeur économique de Natura 2000 Comme souligné dans l’édition de juillet 2012 de la Lettre d’information, la DG Environnement a mené une série d’études visant à identifier, évaluer et démontrer les bénéfices économiques de Natura 2000. La première de ces études présentait un bilan général de ce que cette valeur pouvait représenter et avançait un chiffre oscillant entre 200 et 300 milliards d’euros par an pour l’ensemble du réseau. Cette étude, à présent disponible, comme publication de la Commission s’accompagne d’une fiche informative de six pages. Ces documents sont disponibles sur la page d’accueil Nature de la DG ENV : Voir : http://ec.europa.eu/environment/nature/natura2000/financing/docs/ENV-12-018_LR Final1.pdf

Les incidences des espèces exotiques envahissantes en Europe En décembre 2012, l’AEE a publié un nouveau rapport pour sensibiliser toutes les parties intéressées, preneurs de décisions, décideurs et le grand public sur les incidences environnementales et socio-économiques des EEE. Il dispose de vingt-huit comptes d’espèces

Petit rhinolophe fer à cheval, Rhinolophus hipposideros, à inclure dans le plan d’action espèces de l’UE.

Promouvoir la gestion durable des forêts en Natura 2000.

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La lettre d’information Natura 2000 est publiée par la Direction générale de l’Environnement, Commission européenne

Auteur: Kerstin Sundseth Ecosystems LTD, Brussels Éditeur Commission européenne: Susanne Wegefelt DG Environnement Conception graphique: NatureBureau, RU

Cette lettre d’information qui parait deux fois par an est disponible en anglais, français, allemand, espagnol, italien et polonais. Pour s’inscrire sur la liste de diffusion ou pour télécharger la version électronique, consultez: http://ec.europa.eu/environment/nature/info/pubs:natura2000nl_en.htm

Cette lettre d’information n’exprime pas forcément l’opinion officielle de la Commission européenne.

Imprimé sur papier recyclé ayant reçu l’écolabel européen (http://ec.europa.eu/ecolabel)

© Union européenne, (2013). Reproduction du contenu autorisée, sauf les photographies, en moyennant mention de la source.

Crédits photos : Couverture naturepl.com; p2 et 3 © Shutterstock; p4 En haut D. Mladenovic/www.slovenia.info, En bas © Marin Topić, © Shutterstock; p5 © Shutterstock et © iStock; p6 © naturepl.com; p7 En haut © iStock, En bas © naturepl.com; p10 © Shutterstock; p11 © naturepl.com; p12 © Shutterstock; p13 En bas © naturepl.com, En bas et p14 © Shutterstock; p15 En haut © naturepl.com, En bas © Francois Schwaab; p16 © naturepl.com.

spécifiques pour mettre en évidence les différents effets. Ces comptes d’espèces se basent sur une information scientifique précise tirée des récentes recherches et études, et mettent l’accent sur l’impact de la norme IAS multiples-facettes tant au niveau international que régional. Voir : http://www.eea.europa.eu/publications/impacts-of-invasive-alien-species

Nouvelle publication LIFE sur la gestion des habitats pour les oiseauxPubliée en janvier 2013, cette nouvelle brochure LIFE présente un aperçu général du rôle que les projets LIFE ont joué dans la gestion et la restauration des habitats pour les espèces d’oiseaux menacées en Europe. Au total, plus de la moitié (156) des 303 espèces d’oiseaux listées dans les annexes de la Directive Oiseaux ont été ciblées, au moins une fois, par un projet LIFE. Les deux espèces les plus ciblées, le butor étoilé Botaurus stellaris, et le râle des genêts Crex crex, avec respectivement 61 et 51 projets, suivies du martin pêcheur Alcedo atthis et de la pie-grièche écorcheur Lanius collurio. La nouvelle publication présente certains des projets phares financés au cours de ces années. Elle permet de tirer des leçons tirées qui pourraient faire avancer le nouveau programme LIFE (2014–2020). Voir : http://ec.europa.eu/environment/life/publications/lifepublications/index.htm

40 ans au service de la nature – Conférence EUROPARC Les gestionnaires et les experts dans le domaine de la conservation des parcs nationaux, parcs naturels et autres aires protégées se réuniront en octobre en Hongrie pour la conférence EUROPARC 2013. Organisée par le Parc national de Hortobágy – site classé Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO – dans la région pannonienne de Hongrie, la conférence se placera sous la bannière “ 40 ans au service de la nature ” et est axée sur le rôle et la valeur que les aires protégées en Europe ont tenu pour la société au long de toute cette période.

Le thème de la conférence de quatre jours porte sur “ la gestion intégrée des aires protégées ” et la vaste expérience des experts EUROPARC s’exprimera à l’occasion de cet évènement. Reconnaissant la nouvelle génération de jeunes ambassadeurs EUROPARC pour la Nature, la première Conférence internationale de la jeunesse EUROPARC se tiendra en parallèle à la conférence principale. Pour voir le communiqué de presse : http://europarc.org/uploaded/documents/1446.pdf

Guide sur le changement climatique Le document d’orientation de la Commission sur le changement climatique et Natura 2000 a été finalisé et il est disponible sur : http://ec.europa.eu/environment/nature/climatechange/index_en.htm

Drapeaux Natura 2000La DG ENV a produit quelques drapeaux Natura 2000 grand format (100 cm x 150 cm) pour aider à accroître la sensibilisation aux enjeux de Natura 2000. Les drapeaux ont été distribués à tous les gestionnaires de projets LIFE-Nature dans les sites Natura 2000, mais ils sont également accessibles à tous ceux qui seraient intéressés à leur trouver un emplacement stratégique afin d’attirer l’attention sur Natura 2000. Envoyer vos demandes à : [email protected].

Pie-grièche écorcheur, Lanius collurio: une des espèces ayant bénéficié le plus des projets LIFE.