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DOSSIER DE PRESSE Entre Arles et Rome, les reliques de saint Césaire, trésors de la Gaule paléochrétienne Exposition - Musées du Vatican, musée Pio Cristiano Du 24 mars au 25 juin 2017 Dilectissimo fratri Cæsario Symmachus Bien-aimé frère Césaire, de la part de Symmaque

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DOSSIER DE PRESSE

Entre Arles et Rome, les reliques de saint Césaire, trésors de la Gaule paléochrétienne Exposition - Musées du Vatican, musée Pio CristianoDu 24 mars au 25 juin 2017

Dilectissimo fratri Cæsario SymmachusBien-aimé frère Césaire, de la part de Symmaque

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Éditoriaux

Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône p. 3

Christophe Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence et Arles p. 5

Hervé Schiavetti, maire de la ville d’Arles p. 7

Le partenariat entre les musées du Vatican

et le musée départemental Arles antique p. 8

Arles paléochrétienne p. 10

Saint Césaire d’Arles p. 12

Histoire des reliques de saint Césaire p. 13

L’exposition p. 14

Les reliques de Césaire et autres objets d’Arles p. 15

Les autres objets de l’exposition p. 20

Les partenaires

Les musées du Vatican p. 22

L’ambassade de France près le saint Siège p. 23

Le centre Saint-Louis-de-France P. 23

Le musée départemental Arles antique p. 24

La politique culturelle du département des Bouches-du-Rhône p. 25

Sommaire

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Éditoriaux

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De l’Arles paléochrétienne au Vatican

Animés d’un égal désir de faire connaître à un large public l’héritage culturel dont ils ont la responsabilité, le Département des Bouches-du-Rhône et le Vatican se sont engagés, à travers une convention de partenariat, à encourager et promouvoir les échanges entre leurs musées respectifs, le musée départemental Arles antique (MDAA) et le Museo Pio Cristiano.

C’est dans ce cadre que s’organise cette exposition. Une grande première, tant par sa qualité que sa symbolique.

Par un face à face inédit entre plusieurs objets liturgiques majeurs, la richesse du patrimoine chrétien des deux musées est mise en lumière.

Le parcours dévoile le savoir-faire précieux des équipes de restauration dont l’excellente maîtrise de la conservation préventive assure la sauvegarde pérenne de vestiges essentiels à la compréhension de notre Histoire.

Non sans fierté, j’ai plaisir à rappeler que la collection d’archéologie chrétienne du MDAA est l’une des plus célèbres au monde, notamment pour son ensemble de sarcophages du IVe siècle et ses reliques de saint Césaire, évêque d’Arles et premier vicaire du Saint-Siège en Gaule.

Ainsi, outre la tunique, la boucle de ceinture en ivoire et les chaussures en cuir ayant appartenu au Saint, le MDAA prête également pour cette exposition les deux étoles de laine (ou pallia) remises par le pape Symmaque à Césaire, signant ainsi sa primatie sur les Gaules. Datés de 513, ces textiles, considérés comme les plus anciens tissus de l’Occident chrétien, sont un remarquable témoignage des grands changements qu’a connus le monde antique entre la fin de l’Empire romain et l’émergence des royaumes dits « barbares ».

Le Département est heureux et honoré de pouvoir présenter aux visiteurs du Museo Pio Cristiano ces biens dont il est dépositaire.

Comment mieux saluer cet événement qu’en célébrant le retour au Vatican, quinze siècles plus tard, de ces vestiges qui évoquent l’évangélisation de la Provence ?

Martine VassalPrésidente du Conseil Départemental

des Bouches-du-Rhône

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Saint Césaire à Rome

Voici Saint Césaire à Rome. Il y a bien longtemps qu’il n’avait pas fait le voyage ! Je remercie ceux qui ont pris l’initiative de le rendre présent, par ses reliques, d’Arles où il siégea comme évêque pendant quarante ans, au Saint-Siège où il reçut le pallium des mains du pape Symmaque en 513. Un merci tout particulier à Monsieur Claude Sintes, conservateur du musée départemental Arles antique qui veille sur le merveilleux patrimoine sacré de notre Église diocésaine d’Aix-en-Provence et Arles. Merci aussi à Messieurs Umberto Utro et Alessandro Vella, conservateurs aux musées du Vatican, qui ont organisé cette exposition.

Les reliques du saint d’Arles sont un patrimoine exceptionnel : un ceinturon de cuir et sa boucle d’ivoire sculptée, ses sandales, sa tunique funéraire et surtout deux palliums, magnifiquement restaurés par les soins de Madame Anastasia Ozoline. Comme le remarquait le père Christophe de Dreille au cours du colloque d’Arles en 1998, ces deux palliums sont les plus anciens vêtements liturgiques conservés en France et les premiers palliums de l’Europe occidentale. Les Arlésiens, avec raison, en sont fiers !

Les reliques rendent présent le saint. Elles le rendent présent dans son temps, une période charnière de l’Histoire où l’Empire romain agonisait. Césaire fut de ceux qui, en allant aux « barbares », contribuèrent à sauver l’héritage de la riche civilisation romaine. Les reliques rendent saint Césaire présent aussi en notre temps, un temps si neuf que Michel Serres ose le comparer à l’entrée de l’humanité dans le néolithique. Puisse-t-il nous éclairer pour que nous sachions faire vivre l’héritage de notre civilisation judéo-chrétienne qui a porté tant de beaux fruits.

Il est heureux que cette exposition se tienne à Rome au moment où les évêques de France apportent leur soutien à la demande d’extension du culte de saint Césaire d’Arles à l’Eglise universelle. Espérons que la renommée de notre saint évêque parvienne aux oreilles du pape François pour que, selon notre vœu le plus cher, il le déclare docteur de l’Eglise.

Christophe Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence et Arles

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Le cloître Saint-Trophime, édifié entre le XIIe et le XIVe siècle, a connu une très importante restauration, achevée en 2015.© Romain Boutillier/ville d’Arles

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Une longue histoire entre Rome et Arles

L’exposition des reliques de saint Césaire au Vatican marque en ce printemps 2017 un nouvel épisode de la longue histoire qui lie Arles à Rome depuis deux millénaires. Entre la décision de Jules César de fonder une colonie romaine ici et la nomination de saint Césaire comme évêque il y a 1500 ans, Arles a joué un rôle majeur dans l’empire romain dont elle fut capitale et comme foyer de la chrétienté en Europe, comme en témoigne la découverte des ves-tiges de l’une des plus grandes cathédrales paléochrétiennes. Marcher dans les rues d’Arles aujourd’hui, c’est respirer cette Histoire, entre monuments antiques et édifices religieux. C’est exactement le sens de l’inscription de la ville sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco : “Arles, monuments romains et romans”.

Saint Césaire était un personnage hors du commun qui réunit une dimen-sion historique indéniable et une touchante humanité. Théologien de premier ordre, fondateur du premier monastère pour femmes, il n’hésitait pas à vendre des biens de l’Eglise pour racheter des esclaves ou nourrir les pauvres. Com-ment ne pas trouver dans ces actes des résonnances très actuelles avec les prises de position du pape François ?Si l’histoire et la personnalité de saint Césaire sont aujourd’hui mieux connues, c’est grâce à l’inlassable action de Jean-Maurice Rouquette, conservateur honoraire des musées d’Arles et président des Amis de Saint-Trophime. Le Louvre avait accueilli en 2011 une exposition des reliques de saint Césaire d’Arles, présentée ensuite à Arles dans les salles de l’Archevêché dans le cadre de Marseille-Provence capitale européenne de la Culture en 2013.Pour toutes ces raisons, je suis à la fois heureux et fier que la Ville d’Arles ait été invitée à prêter les pièces extraordinaires dont elle est propriétaire pour une exposition majeure au Museo Pio Cristiano, fruit d’un partenariat exceptionnel avec le musée départemental Arles antique où ces pièces sont en dépôt. Je tiens à remercier Martine Vassal, présidente du Conseil dépar-temental des Bouches-du-Rhône, le directeur Claude Sintes, Monseigneur Christophe Dufour, archevêque d’Arles et les dirigeants des musées du Va-tican pour avoir rendu possible cette exposition à laquelle je souhaite tout le succès qu’elle mérite.D’ici la fin de l’année, une salle dédiée à une présentation permanente des reliques de saint Césaire sera ouverte au Cloître Saint-Trophime d’Arles après des travaux complexes pilotés par la Direction du Patrimoine de la Ville d’Arles. Ce sera le prochain épisode de cette longue histoire.

Hervé SchiavettiMaire d’Arles

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Pourquoi ce partenariat entre les musées du Vatican et le musée départemental Arles antique ?

Entre Arles et Rome, les collections dialoguent.

Si l’image de « collections qui dia-loguent » est pertinente, c’est bien avec Arles et Rome qu’elle trouve tout son sens ! La petite cité provençale va en effet entretenir au long de son his-toire antique une relation spéciale avec l’Urbs, au point qu’au IVe siècle le grand poète Ausone qualifiera Arles de Gallula Roma, la petite Rome des Gaules.

DES CONTACTS TRÈS ANCIENS

Ces liens privilégiés commencent dès l’époque des guerres civiles, moment où Jules César fait construire en 49 av. J.-C. dans les chantiers navals d’Arles, douze bateaux de guerre qui lui sont li-vrés dans le temps extraordinairement bref d’un mois, d’après les sources. Après sa victoire, César confisque les biens de Marseille et en attribue les terres à la toute nouvelle colonie d’Arelate, (sans doute en 45 av. J.-C.). Cette création administrative appelée « déduction » (installation d’une colonie sur un territoire conquis) permettait de récompenser les Arlésiens qui avaient fait le « bon choix », tout en châtiant les Marseillais favorables à Pompée.Elle était aussi, comme le souligne le chercheur Pierre Gros, une solution pra-tique à un problème majeur de César à la fin des guerres civiles, celui de la démobilisation de ses fidèles soldats. C’est donc en partie pour leur donner des terres qu’il installa les vétérans de la VIe légion dans la nouvelle colonie, et procéda à une cadastration et à une mise en culture des terres de ce terri-toire exceptionnellement vaste. La colonie nouvellement fondée jouis-sait du très envié statut de droit romain, synonyme d’avantages commerciaux et juridiques, alors que les cités voisines (comme Avignon, Aix ou Nîmes) répon-dait au droit latin moins favorable.En raison des troubles liés à l’assassinat de César en mars 44 av. J.-C., peu de temps après la fondation, c’est seule-

ment sous son fils adoptif Octave (de-venu Auguste en 27 av. J.-C.) qu’ont dé-buté les travaux de la nouvelle colonie, baptisée Colonia Julia Paterna Arelate Sextanorum. Avec le théâtre et le forum aux décors marmoréens très précoces pour la Gaule, on comprend le souci qu’avait le pouvoir en place de faire d’Arles une vitrine de la romanisation. Il n’est pas innocent non plus qu’Arles conserve la seule copie du bouclier vo-tif offert à Auguste par le Sénat et le peuple romain, hommage solennel dé-cerné à ses vertus civiques. L’original, sans doute en bronze doré, était exposé dans la Curie romaine tandis que celui d’Arles, érigé en 26 av. J.-C., ornait le forum. Sa présence est parfois liée à la venue d’Auguste à Arles, ce qui n’est pas sûr, mais elle donne un signe rare des liens politiques liant la petite Rome à la grande.

La suite est plus conforme à ce que l’on connaît dans d’autres cités gauloises avec la parure urbaine qui se complète de thermes, d’un cirque, de quartiers périphériques et de nécropoles… L’es-sor de la ville et de ses habitants dure au moins jusqu’au milieu du IIIe siècle, avant des destructions massives, par-fois violentes, dont l’interprétation de-meure délicate et qui peuvent être da-tées des années 260 - 275. Ces événements, quelles qu’en soient les causes, n’ont cependant pas long-temps affecté Arles, qui renoue avec Rome une relation privilégiée. Dès le dé-but du IVe siècle, elle tient une place dé-cisive dans la géopolitique de l’empire comme on peut le voir à la lecture des articles qui composent ce catalogue. Pour l’histoire chrétienne, la prospérité économique de la ville et son importance trouvent un éclatant témoignage avec la profusion et la qualité des sarcophages paléochrétiens découverts dans le sol arlésien, datables du troisième quart du IVe siècle. Le grand savant F. Benoit, pensait que cette floraison pouvait s’ex-

pliquer par le rôle politique joué par la cité rhodanienne à partir de Constantin. Deux nécropoles chrétiennes étaient fondées à Arles, l’une sur le lieu du mar-tyre de saint Genest, au faubourg de Trinquetaille, l’autre à l’emplacement de sa sépulture, aux Alyscamps. C’est de ces deux nécropoles, la seconde plus riche que la première, que proviennent les sarcophages chrétiens conservés au musée d’Arles. La plastique de ces sar-cophages est essentiellement romaine, les plus anciens ayant été importés de-puis les ateliers de l’Urbs et datant de l’époque constantinienne (313-337).Cette prééminence et cette prospérité vont pousser les évêques arlésiens à re-vendiquer une autonomie vis-à-vis des cités voisines, qu’il s’agisse de Mar-seille ou de Vienne. Tout au long du Ve siècle, des évêques comme Hilaire ou Ravennius ont, avec plus ou moins de succès, lutté pour l’obtenir. La supréma-tie de l’Église arlésienne ne sera acquise cependant qu’en 513, quand l’évêque Césaire (502-542) reçoit, de la main du pape Symmaque, le pallium symbolique et le titre de vicaire pontifical : c’est tout l’objet de cette exposition.

UN PARTENARIAT FRUCTUEUX

Ce sont ces liens, si étroits et si an-ciens, qui vont amener le musée du Vati-can (plus exactement son département d’art chrétien, le Museo Pio Cristiano) et le musée départemental Arles an-tique, à souhaiter faire dialoguer leurs collections grâce à une convention de partenariat. Les deux établissements se proposent à travers elle de favoriser des actions diverses. Tout d’abord les prêts croisés d’œuvres, tant leur proximité est grande : pour la première fois depuis l’Antiquité des sculptures funéraires is-sues du même atelier pourront être étu-diées par les spécialistes côte à côte et admirées par le public.Il s’agit aussi de favoriser les contacts entre spécialistes grâce à l’expertise

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en matière de restauration d’œuvres, la réalisation de colloques et réunions scientifiques et leur aboutissement logique avec la réalisation de publica-tions. Les publics ne seront pas oubliés avec le développement d’actions cultu-relles, pédagogiques et médiatiques : la complémentarité est bienvenue entre un musée de capitale, recevant six mil-lions de visiteurs, et un musée de pro-vince à la fréquentation moindre mais à l’expertise reconnue.

Enfin cette collaboration donnera lieu à l’organisation d’expositions tempo-raires communes ou séparées au sein des locaux du musée Pio Cristiano et de ceux du musée départemental Arles Antique.

L’ORGANISATION D’UNE EXPOSITION COMMUNE

Il a semblé aux deux équipes, dont la complicité chaleureuse croît de jour en

jour, que la première exposition devrait avoir une portée symbolique. Et quel plus bel exemple pouvait en être donné avec cet hommage à Césaire d’Arles, grand humaniste, grand saint, grand savant, qui en son temps fit le voyage depuis Arles et fut distingué à Rome par le pape Symmaque et à Ravenne par le roi Théodoric…

Claude Sintes, directeur du musée départemental

Arles antique

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Musées du Vatican

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Arles paléochrétienne

La ville fut jadis, il y a 1500 ans, l’une des capitales de l’Empire et l’un des évêchés les plus importants de la chrétienté occidentale. Elle doit ce rôle à la richesse de son terroir et à sa position sur l’axe majeur qu’était le Rhône pour le commerce entre la Méditerranée et les Germanies et ce, dès le Haut-Empire (Ier s. av. J.-C.).

LA PLACE D’ARLES DANS LES DÉBUTS DE LA CHRÉTIENTÉ

Le premier évêque arlésien est attesté dès le milieu du IIIe siècle, ce qui en fait le plus ancien évêché connu dans le midi de la Gaule.

L’importance politique et religieuse d’Arles est encore plus manifeste au début du IVe siècle, quand la ville reçoit à plusieurs reprises l’empereur Constantin. En 314, il organise à Arles le premier grand concile de l’épiscopat occidental, réunissant dans la cité rhodanienne plusieurs dizaines d’évêques, de prêtres et de clercs.

Le christianisme se diffuse dans les sphères les plus aisées de la population arlésienne, pour preuve l’utilisation dès le tout début du IVe siècle, de très beaux sarcophages en marbre, décorés de scènes de l’Ancien et du Nouveau testament, qui constituent aujourd’hui la magnifique collection de sarcophages du musée.

LES NÉCROPOLES DE LA VILLE

Comme toutes les villes antiques, Arles était entourée par plusieurs nécropoles

qui se développaient le long des routes principales, à l’extérieur de l’enceinte, aux Alyscamps, autour du cirque romain, et sur la Via Agrippa ainsi que sur la rive gauche, dans le quartier de Trinquetaille.

Au milieu du IVe siècle, sur le site du jardin d’Hiver, des sarcophages en calcaire, pourvus d’épitaphes païennes et chrétiennes, sans doute issus du même atelier, se côtoient sans difficulté. C’est sur la rive droite qu’ont été trouvés les seuls sarcophages chrétiens du IVe siècle dans leur contexte d’origine.

LA CATHÉDRALE ET L’ENCLOS SAINT-CÉSAIRE

La communauté chrétienne d’Arles est riche au IVe siècle et la ville est réputée être la deuxième ville de Gaule, après Trèves. Une cathédrale est bâtie dans la ville à la fin du IVe siècle, sur un emplacement situé dans l’angle sud-est de la ville au sommet d’une colline. Sa mise au jour en 2003 met en évidence tout un quartier épiscopal et forme certainement l’une des découvertes majeures de ces dernières décennies dans le domaine de l’archéologie paléochrétienne.

DEUX LIEUX DE CULTE LIÉS À SAINT GENÈS

À partir de la fin du Ve siècle, les tombes se concentrent désormais autour des deux lieux de vénération du martyr arlésien Genès : à Trinquetaille, endroit où il a succombé aux blessures infligées par les légionnaires arlésiens et aux Alyscamps, où il a été inhumé.

Aux Alyscamps, les sarcophages ad sanctos s’accumulent, parfois sur plusieurs niveaux, auprès de la tombe du martyr, sur laquelle s’est construite, au Ve siècle, une église funéraire, la basilica sancti Genesii.

À Trinquetaille, une fouille autour de la chapelle médiévale de Saint-Genest-de-la-Colonne a mis au jour une vingtaine de tombes orientées nord-est/sud-ouest, installées dans le courant du Ve siècle.

L’ÉGLISE SAINT-PIERRE-DE-MOULEYRÈS

Une autre église funéraire a été construite au début du VIe siècle, également aux Alyscamps, mais plus au nord et plus près de l’enceinte. Autour de cette église, qui existe encore sous le nom de Saint-Pierre de Mouleyrès, plusieurs sarcophages en calcaire et un grand nombre d’épitaphes du VIe siècle ont été retrouvés anciennement.

MODERNISATION DE LA CATHÉDRALE

C’est probablement à la même époque que la cathédrale a été profondément modifiée. Les installations liturgiques encore visibles sont remarquables à la fois par leurs dimensions, leur état de conservation et la richesse de leur décor.

Les autres édifices du groupe épiscopal semblent également avoir été modifiés à cette époque, qui correspond à celle de l’épiscopat de Césaire (502-542).

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LES MONASTÈRES ARLÉSIENS ET LE RÔLE DE SAINT CÉSAIRE

A partir du Ve siècle, on voit arriver un nouveau type de constructions chré-tiennes, les monastères, généralement pourvus d’une église conventuelle. À la fin du Ve siècle, quand Césaire arrive à Arles, il est nommé abbé d’un monas-tère in insula suburbana, sans doute sur la rive droite.

Par la suite, l’essentiel de l’action épiscopale de Césaire sera consacré au monde monastique. Dès 506, il commence à construire un premier monastère pour des moniales. Détruit lors du siège de la ville en 508, il est reconstruit vers la porte d’Auguste sous le vocable de monastère Saint-Jean. Par ailleurs, Césaire fonde vers 524 l’église funéraire Sainte-Marie pour servir de lieu de sépulture pour ses moniales, comme pour lui-même.

UN ÉLAN QUI SE POURSUIT

Après la mort de Césaire en 542, l’un de ses successeurs, Aurelianus (env. 546-551), a également fondé des monastères dont un masculin dans le quartier de la Roquette, à l’emplacement de l’église médiévale Sainte-Croix. Ce

monastère est encore mentionné à la fin du VIe siècle.

Dans le monastère Saint-Jean, des travaux sont entrepris par Rusticule, quatrième abbesse du monastère de 568/569 à 627. Dans un premier temps, elle fait bâtir dans la clôture une église dédiée à la Croix, puis, à la suite d’une révélation, elle décide de faire construire une autre église, plus grande et d’une beauté resplendissante, à l’image de la demeure céleste, où elle plaça les reliques de la Croix, l’église primitive étant consacrée par la suite à l’archange Michel. Plusieurs autels ont été placés dans cette église.

ARLES, VILLE CHRÉTIENNE

Ainsi, à la fin du VIe siècle le paysage urbain d’Arles, à l’instar des autres villes de la région, était scandé par les monuments chrétiens. Dans l’angle sud-est, se trouvait la cathédrale, à ses pieds, le monastère Saint-Jean pourvu de plusieurs églises et chapelles et du côté opposé se trouvait probablement le monastère Sainte-Marie d’Aurelianus.

A l’extérieur, la vaste nécropole des Alyscamps recevait désormais l’essen-tiel des tombes de la population d’Arles,

concentrées autour d’au moins deux, voire trois églises funéraires, dont l’une était destinée aux sépultures des mo-niales. A l’ouest de la ville, le monastère d’hommes d’Aurélianus avait certaine-ment sa propre église funéraire, alors qu’à Trinquetaille, autour du lieu du mar-tyre de Genès, des inhumations deve-naient sans doute moins fréquentes.

L’importance de l’Église d’Arles et la topographie de ses édifices de culte trouvent désormais une confirmation par la découverte de sa cathédrale, édifice unique par son plan comme par ses dimensions. On saisit ainsi en-core mieux le rôle éminent de l’évêché d’Arles, urbs Genesii, devenu, depuis Césaire, primat des Gaules.

Marc Heijmans

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Saint Césaire d’Arles (470-542)

Par l’intrépidité de sa foi, par sa rigueur doctrinale, par son zèle pastoral servi par un don exceptionnel de la parole, Césaire domine son siècle. C’est un Bourguignon, né vers 470 à Chalon-sur-Saône, dans une famille catholique de vieille souche gallo-romaine.

A dix-huit ans, il se fait tonsurer et entre au service de son évêque. Mais, deux ans plus tard, il décide de rompre avec le monde et se retire dans le monastère de Lérins. Il y restera près de dix ans, acquérant une solide formation en com-promettant sa santé par l’excès de ses mortifications, ne prenant pour nourri-ture que de l’herbe bouillie.

Envoyé à Arles pour se faire soigner, il y rencontre le rhéteur africain Julien Po-mère. L’évêque d’Arles, Eone, son pa-rent, l’ordonne prêtre et le nomme abbé d’un monastère d’hommes.

En 502, il est élu pour succéder à Eone. Une très grande partie de ses quarante années d’épiscopat sera marquée par des turbulences politiques et religieuses causées par l’occupation des rois bar-bares ariens.

Prédicateur réputé, dont il nous reste aujourd’hui 238 sermons touchant à tous les aspects de la vie chrétienne, Césaire est aussi un théologien et un lé-gislateur qui a le souci de fixer par écrit la tradition.

Mais, face aux situations nouvelles, il sait aussi orienter les fréquents conciles qu’il préside vers des décisions origi-nales en faveur des paroisses et de la formation du clergé.

Moine dans l’âme, il a voulu mettre l’idéal monastique au cœur de son Eglise. Il n’existait alors en Gaule qu’un seul monastère féminin, à Marseille.

C’est là que Césaire envoie sa sœur Césarie avant de lui confier la commu-nauté de moniale s qu’il fonde en 512 dans le quartier de l’Hauture, à Arles.

En 513, le pape Symmaque lui accorde le privilège unique pour la Gaule de por-ter le pallium symbolisant sa nomina-tion comme vicaire du pape en Gaule, le confirmant dans ses privilèges de métropolitain et dans sa charge de vi-caire du Saint Siège pour l’Espagne et les Gaules. Pour affirmer son autorité, Césaire organisa une série de conciles, d’abord à Arles en 524, puis à Carpen-tras en 527, à Orange en 529, à Vaison en 529 et Marseille en 533.

En 542 à l’âge de 72 ans, il s’éteint après un épiscopat de 39 ans. Ses reliques et ses sermons portent tous les symboles spirituels et politiques de leur époque en même temps que l’expression de la simplicité de vie de cet évêque.

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Histoire des reliques de saint Césaire

UNE HISTOIRE MOUVEMENTÉE

À sa mort en 542, Césaire est enseveli au monastère Saint-Jean aux Alyscamps ; un grand sarcophage de marbre aurait alors abri-té ses restes. Après les raids des Sarrasins et leur lot de dépréda-tions, les reliques sont rassemblées à l’intérieur d’un sarcophage d’enfant du IVe siècle en remploi dans l’abbatiale Saint-Blaise.

En 1791, l’église est profanée. Les reliques corporelles du saint disparaissent presque totalement mais des reliques indirectes sont exposées à l’église de la Major dans quatre petits reliquaires de tôle vitrés. Le contenu en est vérifié en 1839 : ce sont trois sandales de cuir, deux pallia et une tunique ainsi d’une ceinture de cuir munie de sa boucle d’ivoire.

Le diptyque-reliquaire de Pont-Saint-Esprit fut exécuté en 1429 pour abriter un lot de reliques découvert l’année précédente à l’occasion de travaux dans la chapelle Saint-Césaire. Le buste-re-liquaire de l’église Saint-Césaire de Maurs (Cantal) abrite la tête du saint, probablement transporté en ce lieu éloigné d’Arles pour la soustraire aux pillages des Sarrasins.

LES RELIQUES TEXTILES ET LEUR RESTAURATION

En 1997, la tunique et les pallia enroulés dans des reliquaires vitrés sous la Révolution ont fait l’objet d’une analyse au carbone 14 et d’une restauration en 1998-1999 menée par Anastasia Ozoline au-près de l’Institut français de restauration des œuvres d’art (IFROA) et de l’atelier de restauration du musée des Tissus de Lyon.

Ces pièces ont été présentées pour la première fois après leur restauration lors d’une exposition au musée de l’Arles antique (15 septembre 2001 – 6 janvier 2002) intitulée D’un monde à l’autre, naissance d’une chrétienté en Provence IVe-VIe siècles.

LES RELIQUES AU MUSÉE DU LOUVRE (16 nov. 2011 – 16 fév. 2012)

Dans le cadre du partenariat entre le musée départemental Arles antique et le musée du Louvre instauré en 2006, le département des Objets d’art a organisé une exposition des reliques de saint Césaire – évêque d’Arles au début du VIe siècle – aujourd’hui dé-posées au musée de l’Arles antique.

Autour du sarcophage de marbre, étaient réunis de manière ex-ceptionnelle l’ensemble des reliques de saint Césaire (tunique, palliums, sandales, ceinture et boucle d’ivoire…), ainsi que des documents épigraphiques et manuscrits.

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L’exposition va présenter la tunique, la boucle de ceinture en ivoire et les chaussures en cuir ayant appartenu au Saint, le MDAA prête également pour cette exposition les deux étoles de laine (ou pallia) remises par le pape Symmaque à Césaire, signant ainsi sa primatie sur les Gaules. Datés de 513, ces textiles, considérés comme les plus anciens tissus de l’Occident chrétien, sont un remarquable témoignage des grands changements qu’a connus le monde antique entre la fin de l’Empire romain et l’émergence des royaumes dits « barbares ».

Pour la première fois les reliques de ce saint vont revenir à Rome, qu’elles ont quitté voici quinze siècles. De leur côté les Italiens vont présenter en regard des symboles chrétiens comme les chrismes, des tissus précieux, des statues et des reliquaires de qualité.

Le public romain et international pourra ainsi comprendre comment les liens entre Arles et Rome ont été fructueux à l’époque chrétienne ancienne et comment ils perdurent encore aujourd’hui.

L’exposition s’articulera autour de ces grands thèmes :

Section 1 : Le pallium de saint Césaire, origines d’un symboleA côté du pallium de Saint Césaire aux monogrammes, est exposée la célèbre statuette du Bon Pasteur des Musées du Va-tican, l’une des œuvres les plus illustres de l’art chrétien antique, orgueil du musée Pio Cristiano. Le pallium, tissé de laine et placé autour des épaules de l’évêque, symbolise la brebis égarée posée sur les épaules du Christ, bon pasteur, dont l’évêque est la représentation visible.

Section 2 : Le pallium aux lièvresLe second pallium de Césaire est probablement celui que Césaire possédait en tant qu’évêque, alors que le pallium aux mono-grammes est peut-être le pallium que lui a remis le pape Symmaque. L’enveloppe médiévale porte des croix rouges cousues, un symbole prévu en décoration du pallium.

Section 3 : La tuniqueA côté de la tunique de Césaire est exposée une très ancienne tunique vénérée comme étant celle de saint Jean l’Evangéliste et déjà mentionnée par le pape Grégoire le Grand (590-604). Elle a été conservée sans interruption dans le Sancta Sanctorum, trésor des reliques de l’Eglise romaine, situé dans le palais papal du Latran. Cette tunique, comme celle de Césaire, présente de nombreuses découpes faites pour prélever des reliques.

Section 4 : La boucle et autres reliquesAvec la magnifique boucle en ivoire de Césaire, ornée avec des soldats près du sépulcre vide (selon le récit évangélique) est exposé comme comparaison le très précieux couvercle d’un reliquaire peint, provenant de la Terre sainte (VIe siècle) où, en haut à gauche, on reconnaît la même forme du Saint Sépulcre durant l’Antiquité, avant qu’il fût détruit puis reconstruit en 614.Un fragment de sarcophage du Musée Pio Cristiano montre les mêmes soldats près du sépulcre, flanqués de la croix gemmée et monogrammée de Jésus ressuscité.

Section 5 : Saint Césaire, le culte antique et médiévalDans cette dernière section, est mis en évidence comment le culte voué à Césaire entre l’Antiquité et le Moyen-âge trouve des correspondances analogues dans le culte rendu aux martyrs de l’Église romaine au cours des mêmes siècles. En particulier, un sarcophage romain classique est exposé, qui à la fin du IXe siècle fut réutilisé comme contenant des reliques des martyrs du diocèse de Portus, voisin de Rome. Des invasions sarrasines obligèrent l’évêque à se déplacer à Rome, emportant les reliques avec lui.La même chose s’est produite à Arles, pratiquement pendant la même période, avec le petit sarcophage d’enfant réutilisé pour contenir les reliques de saint Césaire.

L’exposition Entre Arles et Rome, les reliques de saint Césaire, trésors de la Gaule paléochrétienne sera présentée du 24 mars au 25 juin 2015 au musée Pio Cristiano à Rome. C’est le premier fruit d’un partenariat prestigieux entre le Vatican et le conseil départemental des Bouches-du-Rhône dont la convention sera signée le 23 mars 2017 au Vatican.

L’exposition

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Les reliques de Césaire et autres objets d’Arles

Ceinture et boucle de Césaire d’ArlesIvoire, cuir, lin, cire, toile de soieBoucle : l.: 5 cm; L.: 10,5 cm ; Ceinture : 4,8 cm de large ; longueur inconnue, l’objet n’ayant jamais été déplié VIe siècle

En raison de la valeur marchande de la boucle d’ivoire, la ceinture a été transférée en 1965 dans le coffre de la sacristie de Saint-Trophime avant d’être affectée aux musées d’Arles : elle est présente depuis 1995 dans les vitrines du musée départemental Arles antique en attendant son transfert définitif vers un lieu sécurisé du cloître Saint-Trophime en compagnie des autres reliques de Césaire. L’ensemble est fixé depuis au moins le XIXe siècle sur une planchette de bois habillée de soie cramoisie, les cor-dons de maintien étant scellés par les cachets de cire de l’authentification. Le montage est complété par une petite étiquette portant la mention : « ceinture de St. Césaire » La boucle d’ivoire comporte un anneau mobile dont l’ardillon a disparu. Le thème choisi par le commanditaire est celui des deux soldats endormis au pied du Saint-Sé-pulcre, devant des arcades représentant la ville de Jérusalem. La boucle, de style différent, porte un décor de pampres de vigne et de grappes de raisin, courant en Syrie et en Égypte. Il s’agit d’une œuvre de grand prix. Un tel luxe, éloigné de ce que l’on connaît de Césaire, semble exclure une commande directe de sa part mais plutôt un cadeau. On peut dans ce cas légitimement pen-ser à Théodoric, séduit par la personnalité et l’intelligence de l’évêque d’Arles lors de leur rencontre à Ravenne.

Pallium au chrisme et à l’enveloppe hispano-mauresqueLaine, soieL.: 2,24 m ; l.: 9,4 cm pour l’enveloppe ; 9,1 cm pour le palliumVIe siècle pour le pallium et le chrisme brodé ; IXe siècle (?) pour la croix appliquée ; XIIIe siècle pour l’enveloppe protectrice

Ce tissu de laine blanche porte à l’une de ses extrémi-tés un chrisme brodé au crochet, un alpha et un oméga suspendus par des liens figurés sont visibles. Le dessin est caractéristique de l’épigraphie de la région dans la première moitié du VIe siècle. La datation au Carbone 14 par un laboratoire d’Oxford a confirmé cette approche stylistique, ce qui permet de dire qu’il s’agit très vrai-semblablement du pallium donné à Césaire par le pape Symmaque en 513, dont les textes gardent la trace. L’ensemble a été restauré de septembre 1997 à octobre 1998 par Mme Anastasia Ozoline.

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Pallium à l’enveloppe aux lièvresLaine, soie, lin, cuir doré, cireL. 1,75 m; l.: 9,1 cm (pallium) ; 9,4 cm (enveloppe) ; 10 cm (toile de renfort) VIe siècle (pour le pallium), IXe siècle au XIIIe (pour l’enve-loppe), XIIIe siècle (pour les broderies aux lièvres et les croix appliquées), XVIIe-XVIIIe (pour la toile de renfort)

Le second pallium, extrêmement fragilisé, n’a pas été sorti de l’enveloppe qui le protège, depuis le Moyen-Âge. Il en manque en outre une importante portion. Il est fait de laine et de fils de chaîne en lin. La datation par analyse au Carbone 14 montre qu’il est légèrement postérieur à celui « à l’enveloppe hispano-mauresque » et peut ainsi avoir appartenu à un successeur de Césaire. Il est décoré d’une frise de quatre médaillons, renfermant chacun un lièvre courant vers la gauche. Une intervention, sans doute aux XVIIe ou XVIIIe siècles, a permis de protéger à nouveau l’ensemble en l’entourant dans une nouvelle toile de lin décorée de croix appliquées et cousues, ces croix provenant d’un tissu de samit plus ancien (XIIIe siècle ?) d’origine espagnole.

Tunique de saint CésaireToile de laine et de lin ; L. 225 cm ; l. 105 cm VIe siècle

Jusqu’à sa restauration par Anastasia Ozoline, de juillet 1998 à août 1999, le tissu de ce vêtement constituait une masse informe serrée sur elle-même dans une des boîtes reliquaires de l’église Saint-Césaire à Arles. Fernand Benoit, le premier archéologue à avoir étudié l’ensemble des vestiges en 1942, avait renoncé à ouvrir et déployer la tunique en raison de son état de conservation catas-trophique. C’est donc au prix des soins les plus minutieux que la restauratrice a pu enfin mettre à plat la pièce de toile et tirer de précieuses informations sur cet exception-nel témoignage.L’ampleur conséquente de la tunique de 105 cm de large s’explique certainement par la volonté de ne pas entraver le cours de la marche car ce vêtement se portait avec de nombreux plis serré à la taille avec une ceinture. Sa coupe en T est à rapprocher des tuniques gallo-romaines ou coptes, à une époque où vêtements ecclésiastiques et civils étaient peu différenciés. Sa laine de qualité, le décor discret mais élégant et raffiné dans son exécution en font un document exceptionnel, rare en Europe occidentale pour cette époque.

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Sandales de Césaire d’ArlesCuir, peauL. 26 à 27 cm ; l. 8,6 à 9, 5 cm ; ht. 7,4 à 8,5 cmEglise Saint-Trophime d’ArlesVIe siècle Ces sandales de cuir se trouvaient placées dans la deuxième boîte reliquaire ouverte et étudiée par Fernand Benoit en 1942. Elles comportent une paire complète en cuir marron foncé dont la semelle mesure 26 cm et 26,5 cm et une sandale dépareillée au cuir de couleur encore plus sombre dont la semelle mesure 27 cm. Cette dernière est garnie à l’intérieur par une peau fine de couleur claire. Les trois chaussures sont du même modèle, de forme effi-lée à pointe légèrement relevée, montées sur une semelle cousue par un lacet de cuir et comportant un quartier haut pour protéger le talon. Elles frappent par leur très petite taille : cette longueur de 26/27 cm (correspondant à une pointure « 35 » en taille française contemporaine) donne une idée de la stature de Césaire.

Plaquettes Osa) L. 15,3 cm, l. 2,15 cm, ép. 0,7 cmb) L. 17 cm, l. 1,5 à 1,7 cm, ép. 0,8 cm, extrémité amincie en sifflet par cassureVIe siècle

Ces deux petites plaquettes en os se trouvaient à l’intérieur de l’une des boîtes reliquaires de l’église de La Major authentifiées en 1839 et 1852, précisément celle contenant le pallium de Césaire. Ce type d’ornementation à rouelles et cercles concentriques est très commun pour la tabletterie et la céramique de l’antiquité tardive, ce qui est cohérent avec l’ensemble des reliques, datées du VIe siècle. Les plaquettes en os décorées pouvaient être utilisées pour rehausser les huisseries des maisons, être fixée en placage sur des petits meubles, des coffrets, des reliquaires…Pourquoi ces plaquettes ont-elles été jointes à l’ensemble des reliques, qui plus est associées à la plus précieuse d’entre elles, le pallium ? Il est difficile d’imaginer les vestiges de petits meubles ayant appartenu à Césaire lui-même, ce luxe même modeste ne correspondant pas à ce que l’on sait par ailleurs de ce personnage qui se voulait « pauvre parmi les pauvres ». Peut-on alors proposer de voir là les restes du décor d’un des premiers reliquaires ayant protégé l’ensemble ? Il est désormais impossible de le dire.

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Plaque funéraire avec mention de saint CésaireMarbreH.: 24 cm; L.: 36 cm ; ép.: 9,8 cm.Trouvée en 1868 aux Alyscamps, près de Saint-Pierre-de-MouleyrèsVIe siècle Ici repose en paix de bonne mémoire . . . dius neveu ( ?) de saint Césaire, qui a vécu environ [. . .] années . . .Malgré son état lacunaire, cette inscription est facilement restituable dans ses grandes lignes. Après l’invocation de la paix et la bonne mémoire, selon un formulaire souvent attesté à Arles au VIe siècle, suivent le nom du défunt, dont il ne reste que la fin (. . . dius), et sa fonction. La partie perdue de l’épitaphe contenait son âge et la datation.L’intérêt de l’inscription réside évidemment dans la troisième ligne. E. Le Blant proposait de restituer n(otarius] s(an)c(t)i Caesarii. Le défunt aurait été dans ce cas un greffier attaché au monastère fondé par Césaire. Ce monastère, qui n’est pas mentionné dans le texte, était cependant dédié à saint Jean et n’a pris le nom de Saint-Césaire qu’au Moyen Âge. C’est pourquoi on peut songer à une autre restitution, n(epos) s(an)c(t)i Caesarii., “neveu de saint Césaire”. Le défunt pourrait alors être Teredius, ce neveu de Césaire qui avait été diacre et a aidé à diffuser les règles monastiques de son oncle. Il était encore en vie en 561, mais a dû mourir peu de temps après, ce qui placerait l’inscription dans le troisième quart du VIe siècle. Une troisième hypothèse, suggérée par Alessandro Vella du musée du Vatican d’après sa lecture d’autres épigraphies funéraires pourrait être un “N” signifiant “requi/[esci]t o requi/[evi]t … n(atale) s(an)c(t)i Caesarii”.

Sarcophage-reliquaireMarbre de CarrareCuve : L.: 1,21 m ; H.: 42 cm ; l.: 52 cmCouvercle : L. 1,20 m ; H.: 15 cm, l. 50 cmMilieu IVe siècle

Ce sarcophage d’enfant présente une cuve ornée uniquement sur sa face avant. Entre deux panneaux décorés de strigiles, le Christ docteur, imberbe, entouré de deux oliviers, tient dans ses deux mains un rouleau, le volumen, qui symbolise le texte de la nouvelle loi, les Evangiles. Les apôtres que l’on trouve habituellement aux extrémités ont laissé place à des pilastres cannelés à chapiteau corinthien. Le couvercle en bâtière, à quatre acrotères d’angles, présente en son centre un emplacement, ou tessère, réservé pour une inscription, manquante aujourd’hui car elle a peut-être été peinte plutôt que gravée.Signalé le 9 juin 1659 par Monsieur de Rebattu « derrière le grand autel de l’église Saint-Jean-l’évangéliste, au monastère Saint-Cezaire », ce sarcophage a contenu les reliques de Césaire, peut-être depuis le sac du monastère au IXe siècle. Il a été ensuite conservé jusqu’à la Révolution dans l’église Saint-Blaise toute proche. En 1813, il est entré dans les collections du Musée lapidaire avant de rejoindre en 1995 le musée départemental Arles antique. Les reliques elles-mêmes avaient été transportées dans l’église de La Major dès après la Révolution.

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Inscription de la restauration du tombeau de saint CésaireMarbre H. 26 cm, l. 28 cm, ép. 12,5 cmTrouvé près de l’église Saint-MartinDatée de 883

Cette inscription métrique nous est connue par des transcriptions anciennes, qui permettent de compléter ce fragment retrouvé déposé dans une cour proche de l’église Saint-Martin et entré dans les collections du Musée lapidaire en 1934. Elle a été gravée pour la restauration de la tombe de Césaire saccagée par des Sarrasins (la « horde scélérate »), probablement au milieu du IXe siècle. C’est peut-être à cette occasion que le tombeau de l’évêque, qui se trouvait sans doute dans l’église Sainte-Marie, hors les murs, a été transféré dans le couvent qu’il avait fondé en 512.

Authentique de la tunique de Césaire Parchemin, cire rouge, tissuL. 5,4 cm, l. 3,6 cm, ht. 1,4 cmÉglise Saint-Trophime d’Arles1839 Ces « authentiques », ou attestations officielles, permettent d’identifier la relique d’un saint et d’éviter la prolifération des fausses, pratique courante lorsqu’une église ne pouvait disposer d’un vestige sacré original.Ici, l’évêque signataire donne la preuve que l’on est bien en présence de la « vraie tunique » de saint Césaire. Le document prend la forme d’une petite enveloppe renfermant un fragment de tissu : au verso il est cacheté de cire rouge ; au recto il comporte l’inscription manuscrite suivante : « [Enveloppe renfermant le fragment] de la tunique sous laquelle est mort saint Césaire évêque d’Arles. 16 juin 1839. »

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Les autres objets de l’exposition

Fragment d’un grand sarcophage, retravaillé en statuette du Bon PasteurMusée Pie ChrétienCanons des conciles de Gaule concernant le statut des ecclésiastiquesBibliothèque apostolique vaticaneVerre doré avec Genesius et Lucas, tournés vers une colonne surmontée d’un panneau avec inscriptions Musée chrétienFragment de sarcophage avec chrisme ceint d’une couronne, entre alpha et omega Musée Pie ChrétienLampe à huile en terre cuite « africaine » avec chrisme ceint d’une couronne gemmée, provenant de la basilique de PortusMusée chrétienLampe à huile en bronze à deux becs, avec anse en forme de couronne de laurier contenant le chrisme entre alpha et omegaMusée chrétienPlaque en marbre circulaire en forme de monogramme constantinien sculpté à jourMusée chrétienCollier en or avec fermoir en forme de disque décoré d’un chrismeMusée national romain, palazzo Massimo alle termeTunique, peut-être celle de saint Pierre ou saint Jean l’Evangéliste, provenant du Sancta Sanctorum

Ampoule avec représentation du Saint Sépulcre (recto) et d’un autel avec croix (verso)Musée chrétienFragment de sarcophage avec monogramme christologique entre les lettres apocalyptiques et les soldats à l’entrée du SépulcreMusée Pie ChrétienSarcophage en marbre d’époque tardo-antonine, réutilisé au IXe siècle en tant que reliquaire des martyrs de PortusLapidaire chrétien, fouilles de Portus

Calque de l’inscription du sarcophage des martyrs du cimetière de GenerosaBasilique Sainte-Marie-MajeureInscription avec l’authentique des reliques de saint TimothéeBasilique Saint-Paul-Hors-les-Murs

Reliquaire de saint Césaire d’ArlesPont-Saint-Esprit, musée d’Art sacré du GardEnveloppe du pallium de Saint Césaire avec fragment de tissu hispano-mauresque

Coussinet cruciforme pour la croix gemmée de Pascal Ier

Appartement de saint Pie V, chapelle de saint Pierre martyrEnveloppe du second pallium de Saint Césaire, avec fragment de tissu décoré de lièvres

Fragment de tissu copte : bande décorative avec rameau végétal rythmé de lièvres, volatile, lions ; incrustation carrée avec lièvreDépôt ArazziFragment de tissu copte : bande décorative en médaillons avec panthère et lièvres en courseDépôt ArazziFragment de tissu copte polychrome : médaillon avec lièvreScala 8Fragment de tissu avec bande centrale ornée de médaillons avec lièvresScala 8Fragment de bande décorative avec au centre un motif de médaillons entrelacés contenant des lièvres sur fond rougeScala 8

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Les partenaires

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Les musées du Vatican constituent un ensemble muséal situé composé de douze musées, ce qui représente cinq galeries et 1 400 salles. L’ensemble abrite l’une des plus grandes collections d’art dans le monde, car il expose l’énorme collection d’œuvres d’art accumulées au fil des siècles par les papes.

Cet ensemble comprend :

La PinacothèqueLa collection d’Art religieux moderneLe musée Pio ClementinoLe musée ethnologique missionnaireLe musée égyptienLe musée grégorien étrusqueLe musée grégorien profaneLe musée chrétien ou Pio CristianoLe musée de la Bibliothèque apostolique vaticaneLe musée des CarrossesLe musée ChiaramontiLe musée philatélique et numismatique

LE MUSÉE PIO CRISTIANO

L’exposition consacrée aux reliques de saint Césaire se tiendra dans le musée chrétien ou musée Pio Crisitiano, consacré aux collections d’œuvres d’art de l’époque paléochrétienne et des premiers temps de l’Église.

Le musée Pio Cristiano fut installé par Enrico Josi à partir de 1966 et inauguré le 15 juin 1970. Il regroupe des collections initia-lement exposée dans la galerie du palais du Latran ; ce projet de nouvelle installation est à l’initiative du pape Paul VI dès 1964.

Les collections sont divisées en deux sections : celle des sculptures, monuments architectoniques, etc. et celle des épi-graphes, ouverte seulement aux chercheurs et spécialistes.

On trouve dans ce musée une importante collection de sarcophages chrétiens décorés de bas-reliefs et de représentations gravées ou de scènes peintes. Ils sont

Les musées du Vatican

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L’Ambassade de France près le Saint-SiègeL’Ambassade de France près le Saint-Siège est la représentation diplomatique de la République française près le Saint-Siège. Elle est située, à Rome, Via Piave n. 23, où elle occupe la villa Bonaparte, du nom de Pauline Bonaparte, sœur de l’Empereur qui y résida durant les années de son séjour romain. L’Ambassadeur de France est, depuis le 1er juin 2016, Monsieur Philippe Zeller, qui a présenté ses lettres de créances au Pape François le 23 juin suivant. L’Ambassade a pris une part active à cette exposition, en contribuant aux contacts institutionnels puis scientifiques avec les partenaires du Vatican. Elle se réjouit de l’organisation de cet événement, les expositions temporaires dans les musées du Vatican étant peu fréquentes. La présentation des reliques de saint Césaire, entre le 24 mai et le 25 juin2017, permettra de mieux faire connaitre au public romain ainsi qu’aux centaines de milliers de visiteurs de toutes nationalités qui se presseront dans les musées du Vatican - ils furent plus de six millions en 2016 - une partie des richesses patrimoniales exceptionnelles de la ville d’Arles et du département des Bouches-du-Rhône.

Le centre Saint-Louis-de-FranceL’Institut français – Centre Saint Louis fait partie du réseau culturel français à l’étranger soutenu par le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international. Il dépend de l’Ambassade de France près le Saint-Siège et as-sure un rôle de diffusion de la langue française et des cultures francophones. Créé en octobre 1945 par l’Ambassadeur philosophe Jacques Maritain, il dispense actuellement des cours de français à plus de 4000 apprenants de tout âge chaque année. Il est un lieu de débats d’idées où se déroulent de nombreuses conférences et présentations d’ouvrages scientifiques ou littéraires. Il s’attache également à la promotion du cinéma français auprès du public romain qui connait bien et apprécie la production française. Il dispose par ailleurs d’une médiathèque qui compte plusieurs milliers d’inscrits.

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LE « MUSÉE BLEU », ANCRÉ DANS LA MODERNITÉSitué près des vestiges du cirque romain, au bord du Rhône, le musée offre à ses visiteurs une large vision de l’archéologie d’Arles et de ses environs, du Néolithique à l’Antiquité tardive. L’architecture triangulaire et novatrice du bâtiment conçu par Henri Ciriani dans les années 1980 et inauguré en 1995 per-met un dialogue inédit entre passé et présent. Construit en béton revêtu de verre bleu, ce qui lui a valu son surnom de musée bleu, il se distingue par d’élégantes cimaises et de merveilleux éclairages naturels.

ARELATE « LA PETITE ROME DES GAULES »À la fin du Ier siècle avant J.-C., l’empereur Auguste donne à Arelate une impulsion économique et architecturale sans précédent. Pendant plusieurs siècles, parce qu’elle est à la convergence des routes commerciales et des enjeux poli-tiques du Haut Empire et de l’Antiquité tardive, Arles va géné-rer un patrimoine culturel d’exception dont le musée exprime aujourd’hui encore toute l’intensité, mêlant beauté et histoire.

UN MUSÉE POUR DÉCODER L’ARLES ANTIQUE Un musée n’est pas seulement une collection de beaux ob-jets. Il a pour projet de faire découvrir et comprendre le passé. Comment vivaient les Romains ? A quels dieux croyaient-ils ? Quelles étaient les activités quotidiennes ? La circulation dans les espaces d’exposition - à la fois chronologique et thé-matique - a été soigneusement pensée pour répondre à ces questions. Des maquettes saisissantes de vérité restituent les monuments romains dans leur état originel et incitent à leur découverte dans le centre historique d’Arles.

DES COLLECTIONS EXCEPTIONNELLESDes sculptures antiques classiques parmi lesquelles un buste identifié à Jules César côtoient une collection de plus de 1700objets de la vie quotidienne et un impressionnant chaland ro-main de 31 m de long sorti des eaux du Rhône en 2011. Autour de ce chaland (nommé « Arles-Rhône 3 »), plus de 450 objets découverts sur le territoire maritime, fluvial et terrestre d’Arles évoquent la navigation, le commerce et le port ; ils sont des témoignages inestimables de l’activité économique de la cité durant l’époque romaine.

Chaland gallo-romain Arles Rhône 3© Lionel Roux - CD13

Buste présumé de Jules César © Rémi Bénali - CD13

© Rémi Bénali

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La Provence est une terre d’exception et ce carrefour de la Méditerranée est riche de valeurs avec une identité forte. Le conseil départemental des Bouches-du-Rhône se porte garant du patrimoine d’hier et de demain avec une double mission : préserver et valoriser ce foisonnement culturel qu’il s’agit aussi d’accompagner. La politique culturelle du dépar-tement repose sur l’accessibilité, le partage, la transmission. Au travers de ses bâtiments mais aussi de partenariats sur les festivals, l’institution est au plus près de la création et des vibrations.

LES ARCHIVES ET LA BIBLIOTHÈQUE DÉPARTEMENTALES GASTON DEFFERRE

Les ABD sont le nouveau phare culturel de la Provence situé au cœur d’une zone en plein développement. À l’occasion de Marseille-Provence 2017, capitale euro-péenne du sport , le Département vous invite à deux exposi-tions sur l’histoire du sport dans les Bouches-du-Rhône. Le sport invite au dépassement, individuel ou collectif, gé-nérant des émotions uniques, sinon inoubliables. Dans ce formidable terrain de sports que sont les Bouches-du-Rhône, chacun se souvient d’une performance accomplie ou admi-rée, façonnant ainsi une mémoire, une histoire et une culture communes à tous les citoyens .Aux ABD “Histoires de sports” : 3 février - 29 avril 2017Du lundi au samedi de 9h à 18h18/20 rue Mirès 13003 MarseilleTél. : 04 13 31 82 00www.archives13.fr/ [email protected]/ [email protected]

LE MUSEON ARLATEN (EN TRAVAUX)

Ce véritable “poème en action” est l’un des tous premiers musées d’ethnographie créés en France pour conserver les traces d’une culture locale menacée de bouleversements à l’aube du monde contemporain. Près de 35 000 objets et do-cuments issus du quotidien constituent les collections que Frédéric Mistral avait confiées à l’institution en 1899 ! Ce musée avait cependant besoin d’une métamorphose : le chantier commence et les portes du musée sont maintenant fermées, avec une réouverture prévue mi-2019. Tél. : 04 13 31 51 99 www.museonarlaten.fr

PARTENAIRES DES PLUS GRANDS FESTIVALSLe Département accompagne les plus grands festivals de mu-sique, de danse, de théâtre, de photo, pour protéger et valo-riser la culture de qualité accessible à tous. Ainsi, le festival d’Art lyrique d’Aix-en-Provence en juillet, les Rencontres de la Photographie à Arles en été, ou encore le festival international de la Roque d’Anthéron également cet été figurent parmi les grands événements à ne pas manquer !

Pour plus d’informations, vous pouvez aussi vous connecter sur les sites du département des Bouches-du-Rhône : www.cg13.fr et www.culture-13.fr

La politique culturelle du département des Bouches-du-Rhône

La Provence, terre de culture

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Photos objets d’Arles © Lionel Roux, Rémi Bénali, Jean-luc Maby

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