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b i b e r o n s e t t d t i n e s

F. M A I R E , M . P . S I ~ N I = C H A L

historique

Pour tenter de cerner lYpoque off ils sont apparus, nous avons relu ,< L'Histoire Illustr& de la Pu&i- culture ,, &rite, ~ la demande de la soci&~ Guigoz, par les professeurs P. Huard et R. Laplane, en exclu- sivitY, h l ' intention des professions de sants Bien &idemment, aussi loin dans le temps que soient remont& les auteurs, quelle que soit la par- tie du monde &oqu&, l'allaitement maternel, par la ' mere ou par une nourrice, occupe la premiere" place�9 On est, toutefois, surpris de lire que pen- dant longtemps, a exist~ un pr~jug~ d~favorable v~s-a-vls du colostrum.

L'allaitement au sein pouvait d&uter au 4 ~ jour, voire plus tard, au 20 e jour ~l Rome. L'alimenta- tion &ait r&lis& avec de l'eau additionn& de miel, ou du lait de ch~vre sucr~ au mid, ou du lait de vache, ou des bouillies de c&&les.

L 'homme a done dfi imaginer tr~s rapidement un r&ipient pour pouvoir al imenter le nouveau- n&

Le mat&iau de base a ~t~ eelui qu'il poss~dait et savait travailler.

F. MAIRE, M.P. SI~NI~CHAL, Di6t~ticiennes : Institut de Pudriculture de Paris, 26, bd Brune, 75014 Paris�9

Comit6 de lecture Article re.cu le 6/3/89. Accept~ le 7/4/89.

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A v a n t le XVlo s i ~ c l e

� 9 de r u m i n a n t s o m m a i r e m e n t arrange'e. Une l~gende rapporte que Guillaume le Conqug rant en utilisa une (fig. 1).

�9 Argi le ou terre cuite, souven t d&ore'e. C e u x ' ' " conserves dans les musees' archeologlques ont dtd trouv&, le plus souvent, dans des tombes, off leur fragilitd &ait prdservde (fig. 2 , 3).

D u xv i~ a u XlX~ s i ~ c l e

. en argent, en drain, en f e r blanc�9 Ils'sont garnis d 'un couvercle ~ vis et d ' un embout de succion (fig. 4); �9 en bois de ti l leul travaill~ au tour, eux aussi sont complets, mais il en persiste peu d'exemplaire car le bois &ait fragile (fig. 5);

�9 en verre, comme file, ' ' ' ' �9 ' legerement bulle, torsade ou finement gra% (fig. 6);

�9 en porcelaine, de nombreux modules, droits, en forme de sabot ou de canard ou naviforme sont l'oeuvre de Ph. Baldini en Italie vers 1784 (fig. 7). Pas ou peu sont munis de graduations�9 En France, les &ablissements Robert, Darbo et Machavaud sont les grands fournisseurs. Quelques modules de leurs biberons sont gradu& en millilitres, ce qui parak logique puisque le lait employ~ n'existe que sous forme liquide.

Journal de PI~DIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 7-1989

PUF:RICULTURE PRATIQUE

Au cours du xIx e si~cle, on trouve des biberons gradu~s en semaines et en mois, indices de la notion de quantit~ de liquide ~t respecter en fonction de l']ge (fig. 8). On revient ensuite aux graduations en millilitres, assorties d'indications de cuill~res ~t soupe (peut- ~tre de farine 7t ajouter ?) quand d~bute la notion de coupage du lait de vache ou l'utilisation et la reconstitution des laits ' ' ou concentres sucres non sucres (de 1830 ~t 1850), et ensuite et encore actuellement, des laits en poudre.

Les t6tines semblent ~tre apparues vers l 'an 1000. Le biberon en corne ~tait muni d'une t~tine en pis de vache. Montaigne, dans un de ses ~crits, signale l'existence de biberons, munis d 'un suqoir de toile, qu'on appelait ,~ drapeau ~. Entre 1620 et 1750, des t~tines sont r~alis~es en peau, ~ perfo- rations tr~s fines.

A u X V l I I ~ si~cle

�9 une ~ponge douce (fig. 9), employee seule dans le goulot ou plac~e dans une capsule m~tallique

visser sur le biberon tient lieu de t6tine. On trouve aussi des t&ines e n o s , en cuir ramolli

l'acide chlorhydrique, en pis de vache dess6ch~e. La t~tine est perc~e de deux trous, un pour l'aspi- ration, l'autre pour l'a~ration.

Au XlX o si~cle

Certains biberons sont encore munis d'une tubu- lure en bois ou en verre, termin6e par un embout d e succion (fig, 10). Mais ces modules, difficiles

nettoyer, ont ~t~ vivement crmques, car respon- sables d'une importante mortalit~ par contamina- tion du lait. Dans la seconde moiti~ du xIx ~ si~cle apparaissent les t6tines en caoutchouc (fig. 11).

Pour parvenir ~ la forme que nous lui connaissons, le biberon a subi des modifications vers la simpli- cit~ et surtout la facilit6 d'entretien, aussi vers l'exactitude et la precision des graduations�9 I1 n'est pas inutile de rappeler que le manque d'hygi~ne rigoureuse, associ~ ~ la parcimonie des approvi- sionnements en eau, a ~t~ et est encore, dans cer- tains pays, une des causes importantes de mortalit~ infantile par diarrh~e infectieuse. En 1946, dans les h6pitaux de Paris, les biberons

�9 �9 ! l �9 p

uuhses avaient un goulot etro~t et toutes les eleves infirmi~res de l'~poque se souviennent des difficul- t~s qu'elles avaient pour les nettoyer, car il n 'y avait pratiquement pas de machines pour le faire.

Un petit conseil

I1 est bon d'acheter le biberon et ses accessoires darts la m6me marque, la col lerette de la t6t ine pou- vant varier de quelques dizaines ou centaines de mil l im6tres, elle n 'est pas forc6ment jo int ive sur le biberon d'un autre fabr icant, d'oO les d6boires de fui te !!!

En famille, on utilisait d~jfi des biberons ~t large goulot, obtur~s le plus souvent possible par un opercule de caoutchouc. O n adaptait la t~tine au moment de l'emploi. En aofit 1960, obligation a ~t~ faite aux h6pitaux d'utiliser uniquement des biberons fi large goulot et de mettre d~finitivement au rebut les stocks anciens, apr~s reumon' " au mmlstere de la Sant6 d'une Commission regroupant fabricants et utili- sateurs pour en d~terminer les mensurations exactes.

f o r m e a c t u e l l e

Qu'ils soient vendus en pharmacie, en magasins d'articles pour enfants ou en grandes surfaces, les biberons se ressemblent tous. Ce sont des flacons, gradu~s en millilitres d'eau, presque toujours de forme ronde. Un seul module est triangulaire. Leur col (large) est muni d 'un pas de vis, sur lequel s'adapte une bague de mati~re plastique, elle aussi, ~i vis, qui maintient la t~tine. La t~tine est le plus souvent recouverte d 'un capu- chon protecteur, en mati~re plastique. En effet en 1988, nous avons vu un biberon , accompa- gnant un st&ilisateur ~lectrique, qui n 'en possedalt' " pas et c'est tr~s dommage, car ta t~tine n'est pas

t I ~ I �9 protegee apres preparation du biberon. Certains capuchons peuvent ~tre utilis~s en gobelets.

O n peut se procurer : �9 Des biberons en verre solide qui r~siste bien aux differences de temperature, moins bien aux chutes. Ils sont faciles ~ nettoyer et ~ st&iliser. On les pr~f~re pour le petit nourrisson. �9 Des biberons en mati~re plastique, transluci- des risquant davantage de se d~former et de s'opa- cifier pendant la st&ilisation ~ chaud (surtout haute temperature, en r~cipient autoclave). Ils deviennent poreux ~ la longue. Ils sont plus l~gers et surtout incassables. On les r~serve aux b~b~s plus ~g~s, qui tiennent eux-m~mes leur biberon�9

Q u a t r e ta i l les e t c o n t e n a n c e s

�9 Le mini-biberon en mati~re plastique, qui vient de faire son apparition, contient 40 ml. I1 est gradu~ tous l e s 10 ml. I1 n'est pas pr~vu pour la prise du lait, mais pour celle du jus de fruits, particuli~rement au moment off on l'intro- duit (10 ~ 20 ml) et pour celle des m~dicaments, sa dimension r~duite ~vite les pertes sur les parois et permet un meilleur contr61e de la prise des m~dicaments.

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Biberons et Tdtines

44(1 Journal de PEDIATRIE et de PUERICULTURE n ~ 7-1989

Biberons et T~tines

~ t~ k w

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PUERICULTURE PRATIQUE

�9 Le petit biberon contient en moyenne 120 ml. Un seul module est gradu~ t ous l e s 2,5 ml, les autres le sont, t o u s l e s 5 ou 10 ml. Les grands utilisateurs de ce module sont les services hospita- liers; maternit~s, centres de soins qui re~oivent des b~b~s de faible poids de naissance, services de p~diatrie n~onatale. En famille, on l'ach~te pour faire boire le jus de fruits.

�9 Le grand biberon contient 220 ~ 240 ml. I1 est gradu~ tous le s 5 ml. C'est le ~ classique ~> de tous les b~b~s.

�9 Le maxi-biberon (en mati~re plastique) de m~me auteur que le biberon de 240 ml, contient 320 ml. Son apparition est encore r~cente et sa vente modE- r~e. Nous souhaiterions qu'il ne soit pas utilis~ pour les enfants de moins de I an, pour deux raisons :

l ' importante quantit~ ~ ing~rer correspondant sensiblement fi celle d 'un g rand bol ; -- les risques de voir <, trainer >> dedans trop long- temps le lair, s'il n'a pas ~t~ bu en totalitY,

�9 II existe exclusivement fi l'usage des r t~s des biberons fi usage unique ou ** nouvettes ~.

Ces biberons de verre ou de mati~re plastique contiennent tous 90 ml de lait maternis~ ou W ~ge (saul une vari~t~ : 90 m l e t 200 ml).

�9 !

matermtes les servi- Ils sont mteressant pour les " ' ou ces d'enfants qui seraient real ~quip~s en locaux

t �9 ! �9 �9 * / �9 et materiel de sterxhsatlon necessalres ~ la prepara- tion correcte des biberons.

�9 Le biberon ~ ergonomique ~ (en mati~re plas- tique) de forme particuli~re, contient 250 ml. II favorise, certes, l'apprentissage de la prehension, mais il est tr~s difficile ~ nettoyer. Nous le r&erve- rons, re'solument, ~ l'eau ou aux boissons ~ empor- ter au square ou ~t la halte-garderie, pour ~tancher la soif quand on a bien jous

Les graduations sur les biberons en verre sont ~maill~es. Sur les biberons en plastique elles sont : �9 soit ~maill~es (mais s'effacent assez vite); �9 soit moul~es dans le plastique, moins visibles, elles deviennent moins pr~cises.

les t 6 t i n e s

Traditionnellement, elles sont en caoutchouc (latex) ni trop souple ni trop dur.

On trouve depuis peu de temps des t&ines trans- parentes en ,< caoutchouc pur ou en dlastom~re silicone ,, homologu~es par le minist~re de la Sant& Un des modules vendus est muni d'une valve anti- retour, limitant les ingestions d'air.

4 4 2

D'une marque fi l'autre, la forme des t&ines varient peu. L'embout de succion est plus ou moins fin et long, plus ou moins important, arrondi ou effil6, selon qu'on les destine au nouveau-n6 ou au b6b6 plus grand.

Le globe est p lus ou moins volumineux, effil6 pour les ' " pour ' ' tetmes prematures et nouveau-nes pour ne pas obstruer les narines de l'enfant en remontant excessivement la l~vre sup6rieure lors de la t~t~e. Elles poss~dent ' ' " ' generalement'des regu- lateurs d'air qui limitent les risques d'a6rophagie.

NB : La tendance actuelle semble ~tre ~ la commer- cialisation des lairs infantiles liquides pr~ts ~ Fern- ploi. II se pourrait donc, clans un avenir proche, que l'on voit plus frdquemrnent employer des bibe- rons d~mportation dtrang~re: biberons constituds d' une gaine plastique rigide, sans fond, gradude jusqu 210 ml, sur laquelle s'adapte une hague ~ vis munie d'un sac en polystyrene souple stdrile, et d'une tdtine recouverte d'un capuchon protecteur. L'ensemble hague

vis, sac plastique, tdtine et capuchon protecteur est ~ usage unique et 2e renouveler lors de chaque tdtde. Ce type de biberon ne sera en aucun cas utilisd avec du lait en poudre, la reconstitution serait beau- coup trop approximative.

Journal de PI~DIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 7-1989

PUERICULTURE PRATIQUE

II existe toutefois trois modules un peu particuliers :

�9 La t&ine dite pour ,, pr~matur~s ,, adapt~e ta petitesse de la bouche.

�9 La t&ine dite ,, physiologique ~ ~t l 'embout de succion large et plat.

�9 La t&ine pour ,, division palatine ,, munie d'une lamelle qui s'accole sur la division et ~vite les reflux par le nez.

Presque toutes les t~tines sont ,, perches ,, d'avance : - - d ' u n ou deux petits t rous; -- de deux fentes perpendiculaires, l 'une ~ l'autre en T ; - - d ' u n e fente m~diane; - - d ' u n e fente excentr~e.

Les deux derniers modules cites sont dits : ,~ d~bit variable. En effet, des chiffres 1-2-3 ou des points en relief sur le globe de la t~tine, permettent d'en faire varier la position dans la bouche de l'enfant et ainsi de modifier le d~bit selon la consistance de l'aliment ou la vigueur de la succion.

C o m m e n t percer une t&ine si elle ne l'est pas ? Agrandi r des t rous s'ils sont t rop petits ?

�9 On choisit une aiguille assez longue et pas trop grosse. �9 On enfonce le chas (orifice de passage du ill) dans un bouchon de liege. ~, On pr~sente l'aiguille ~ la flamme jusqu'au rouge

blanc en la tenant par le bouchon. D~s que la couleur est atteinte, on transperce rapidement l'ex- tr~mit~ de la t&ine avec l'aiguille pour qu'elle y laisse une perforation, en fondant le caoutchouc. On fait ainsi un ou deux trous, ou on agrandit l~g~rement ceux qui existent.

On ne perce jamais une t~tine avec une aiguille froide. l extretxmlte avec On n'en coupe pas non plus . . . . .

des ciseaux.

Avant chaque utilisation: Biberon, t&ine et accessoires seront soigneusement

! p �9 . / nettoyes et sterzllses.

NB La st~rilisation au four ~ micro-ondes, ~ notre avis, devrait &re r~alisde clans les conditions suivantes : Immersion du biberon et des annexes dans un r~ci- pient non m~tallique plein d'eau et ferm~ Compter cinq ~ dix minutes ~ partir de l'e'bullition.

[]

A l'Institut de Pudricuhure, nous avons soigneuse- ment conservds les reproductions de biberons anciens que la soci~t~ Nestl~ a ~ditdes clans les ann~es 50. Mises sous verre, dies d~corent la salle des travaux pratiques de di~t~tique. Le musde de l'enfance ~ Fdcamp et le musde de l'Assistance Publique ~ Paris, en poss~dent de tr~s belles collections. Des mus~es de province, Strasbour~ Poitiers, Clermont-Ferrand, en ont quelques modules.

C h o i x d e s b i b e r o n s e t t 6 t i n e s

Rdsum6 : Ce f i lm a pour but de comparer les biberons et les t6t ines dans leurs formes, leurs contenances, leurs usages et les mat~r iaux qui les composent . II expl ique ~galement la bonne fa(;on de percer une t~tine. Ce document introdui t les dif f~rents modes de st6ri l isation. Caract6ristiques : VHS SECAM. Dur6e : 10 '10. CoQt : 400 F.

a e t t o y a g e e t s t 6 r i l i s a t i o n & c h a u d

R6sum6 : Les dtapes du net toyage des biberons et accessoires sont ddvelopp~es. Les divers modes de st~ri l isation & chaud sont pass6s en revue avec leurs r~sultats : avantages et inconv~nients. Les matdriels grand publ ic disponibles sont decri ts avec leur mode d'ut i l isat ion. Caractdristiques : VHS SECAM. Dur6e : 12'. CoOt : 400 F.

a e t t o y a g e e t s t 6 r i l i s a t i o n & f r o i d R6sum6 : Apr~s les di f fdrentes m~thodes de st~ri l isation ~ chaud, les modes de st~ri l isation ~ froid util is~es par les m~res sont ddvelopp~s & part ir du mat6riel courant. Les pr6caut ions ~ prendre et les l imites ~ at tendre sont ~voqu6es. Caractdristiques : VHS SECAM. Dur6e : 8 ' . CoQt : 350 F. Pub l ic : -- Tout public, sages-femmes, infirmi~res, auxil iaires de pu~riculture, sect ion BEP (sanitaire et social), pddiatres (enseignement salle d 'a t tente) , pudricultr ices, di~tdt iciennes, aide-soignantes. Ces f i lms peuvent etre fournis en U-MATIC SECAM ou en VHS ou U-MATIC PAL sur commande.

Frais d'expddit ion : - - pour 1 casse t te : 2 5 F ; pour 2 ou 3 casse t tes : 3 0 F ; pour 4 ou 5 casse t tes : 4 0 F .

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