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SAISON 15-16 BERNSTEIN WEST SIDE STORY Concert Fiche pédagogique

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Page 1: BERnsTEin WEsT siDE sToRY - Opéra de Rouen...professeurs Hans von Koessler, Leo Weiner, et surtout Zoltán Kodály, qui travaille avec lui à partir de 1905 sur l’étude et la transcription

saison 15-16

BERnsTEin

WEsT siDE sToRYConcert

Fiche pédagogique

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Quelques mots entre vous et nous…

Nous sommes très heureux de vous accueillir à l’Opéra de Rouen Normandie. Ce dossier pédagogique a été rédigé afin de vous accompagner au mieux lors de votre venue pour West Side Story. Ce concert sera peut-être une première expérience pour certains de vos élèves, une expérience renouvelée pour d’autres, nous espérons qu’il sera en tout cas un moment de découverte, d’éveil et de ressenti partagé. Vous trouverez dans ce dossier quelques pistes vous permettant d’approfondir le travail en classe ou d’échanger simplement avec vos élèves avant votre venue à l’opéra. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et des réactions de vos élèves. Un spectacle se prépare, se vit et se prolonge ensemble !

Programmenicolas MartynciowLa Festa per Due, une pièce pour deux percussionsLeonard BernsteinSymphonic Dances from West Side Story pour deux pianos (extraits)Béla BartókSonate pour 2 pianos et percussions (extraits)

DistributionPercussion 1 Philippe BajardPercussion 2 Thierry LecacheuxPiano 1 Christian ErbslöhPiano 2 Ursula von Lerber

Date du spectacleVendredi 18 décembre 2015, 14hRouen, Théâtre des artsDurée : 1h10, sans entracte

Coordination de la fiche pédagogique Florence De MeyerRédaction de la fiche pédagogique Vinciane LaumonierContact Enza HiesseMise en page Émeline CharamonPhoto de couverture David Morganti

informations générales > Pour les séances scolaires, le placement se fait en fonction du niveau de classe afin d’offrir à tous la meilleure visibilité. Nous vous remercions de respecter les places qui vous seront proposées par notre personnel d’accueil.> N’oubliez pas de nous prévenir en amont si vous avez besoin de places supplémentaires.> Les élèves sont sous la responsabilité des enseignants et des accompagnateurs. Nous vous remercions de rester près d’eux afin de veiller à la bonne écoute du spectacle et au respect de tous.

Pour profiter au maximum du spectacle, voici quelques recommandations à destination des élèves

> Le spectacle commence à l’heure indiquée. Nous vous remercions d’arriver 30 minutes avant le début du spectacle afin d’avoir le temps de vous installer en salle.> Les boissons et nourritures sont à consommer dans le foyer bar et non dans la salle.> Les photographies, ainsi que tout type d’enregistrements, sont interdits.> N’oubliez pas d’éteindre vos portables lors de la représentation.> N’hésitez pas à échanger vos avis et impressions à la sortie mais pas pendant le spectacle.

Nous vous souhaitons une bonne représentation !

actions pédagogiques7 rue du Docteur Rambert 76000 Rouen02 35 98 50 98

L’Opéra de Rouen-Normandie est subventionné par la Région Haute-Normandie, la Ville de Rouen, le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC Haute-Normandie, les Départements de Seine-Maritime et de l’Eure et la Communauté d’agglomération Rouen Elbeuf Austreberthe

Président Nicolas Mayer-RossignolVice Président Yvon RobertDirecteur artistique et général Frédéric RoelsChef principal Leo Hussain

Bernstein

WEsT siDE sToRY

Fiche pédagogique p. 2 Opéra de Rouen Normandie

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Côté enseignants

Fiche pédagogique p. 3 Opéra de Rouen Normandie

BERnsTEin

WEsT siDE sToRYsaison 15-16

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Fiche pédagogique p. 4 Opéra de Rouen Normandie

Le compositeur

LEONARD BERNSTEiN

Leonard Bernstein1918 > 1990

Compositeur, pianiste et chef d’orchestre américain, il est représentatif de l’amérique du 20e siècle. nombre de ses airs sont entrés dans la mémoire collective et ont été transformés en standards de jazz.

Les débutsLeonard Bernstein débute la musique par des cours de piano, puis intègre l’université d’Harvard d’où il sort diplômé en 1939. il complète ses études musicales au Curtis institute de Philadelphie auprès d’isabella Vengerova au piano, Fritz Reiner à la direction d’orchestre et Randall Thompson à l’orchestration.

Un chef d’orchestre Dès les années 1940, Bernstein assiste Serge Koussevitzky au sein de l’Orchestre Philharmonique de Boston. En 1943, il remplace Bruno Walter au pied levé au Philharmonique de New York : sa carrière de chef est alors lancée. Dix ans plus tard, il sera le premier chef d’orchestre américain à diriger un opéra à la Scala de Milan pour Medea de Cherubini. De 1958 à 1969, il sera directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de New York. il est connu pour son engagement musical et la portée pacifiste de ses interprétations. En décembre 1989, par exemple, à l’occasion du concert en l’honneur de Berlin appelé « The Berlin celebration concert », donné pendant la destruction du mur de Berlin, il dirige un orchestre formé de musiciens des différentes zones d’occupation.

Un pédagogue Bernstein consacre une grande partie de son énergie à l’enseignement. il dirige pendant de nombreuses années le département de la musique à Tanglewood. En 1954, il commence à animer des émissions de télévision autour de la musique classique puis il démocratise les cours de musique en créant les Young People’s Concerts à la télévision de 1958 à 1973. il anime par ailleurs de nombreuses master-classes.

Enregistrements et compositions Grand défenseur de la musique américaine de son temps, Bernstein grave environ quatre-cents disques, dont la moitié avec le Philharmonique de New York. Ses interprétations d’œuvres de Haydn, Beethoven, Brahms, Schumann, Sibelius, Tchaïkovski, Bruckner et surtout Mahler, auquel il s’identifiait, restent encore des références.Son activité de composition est également foisonnante : 8 comédies musicales, 3 symphonies, 3 ballets, plusieurs compositions pour piano, pour chœur, des cycles de mélodies, de la musique de scène et de la musique de chambre.

six œuvres phares 1944 > On the Town1956 > Candide (révisé en 1989)1957 > West Side Story1963 > Kaddish (révisé en 1977)1965 > Chichester Psalms1971 > Mass, oratorio scénique

Associer le piano et les percussions est un mariage prometteur. À travers ce programme, les quatre musiciens Philippe Bajard, Thierry Lecacheux, Christian Erbslöh et Ursula von Lerber feront découvrir la richesse de cet alliage et de ses sonorités. ils commenceront par la Sonate pour deux pianos et percussions du compositeur hongrois Béla Bartók qui, avec cette œuvre, a donné aux percussions un rôle sans précédent. Puis, ce sera les Symphonic Dances from West Side

Story de Leonard Bernstein qui résonnera, nous rappelant le chef-d’œuvre du compositeur américain, West Side Story, ainsi que la Festa per Due du compositeur et percussionniste Nicolas Martynciow, exprimant tout le dynamisme et l’énergie qui font l’ADN de ces instruments.

Piano

Percussions

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Symphonic Dances from West Side Story pour deux pianos

WEST SiDE STORY

Fiche pédagogique p. 5 Opéra de Rouen Normandie

Un chef-d’œuvre West Side Story est le chef-d’œuvre de Bernstein et, avec Rhapsody in Blue de George Gershwin, l’œuvre américaine la plus connue dans le monde. Sa réception, lors de sa création au Winter Garner Theatre de Broadway, le 26 septembre 1957, a été très favorable, autant par la critique que par le public new-

yorkais. Son adaptation cinématographique par Robert Wise en 1961, a amplifié ce succès de façon phénoménale. Cette version urbaine et contemporaine de Roméo et Juliette est encore aujourd’hui appréciée par les publics les plus divers.

L’histoire

À New York, dans les années 1950, deux gangs de rue rivaux s’opposent. D’un côté, les Jets, des Américains d’origine polonaise, irlandaise et italienne, et de l’autre les sharks, immigrés d’origine portoricaine qui font la loi dans le quartier West. ils se provoquent et s’affrontent à l’occasion. Tony, ancien chef des Jets qui a maintenant pris ses distances avec le gang, et Maria, la sœur du chef des Sharks, tombent amoureux. Le couple va devoir subir les forces opposées de leurs clans respectifs.

Les arrangements Les pages les plus célèbres de cette œuvre ont été transcrites pour deux pianos par l’américain John Musto en 1998. C’est l’œuvre que vous allez entendre lors de ce concert. Auparavant, elles avaient été arrangées pour deux pianos et deux percussions (Suite de West Side Story) par irwin Kostal. Sid Ramin et irwin Kostal, les deux fidèles arrangeurs de Bernstein, suivaient strictement les directives du compositeur mais Bernstein était souvent surpris par leurs idées et s’étonnait de ne pas y avoir pensé. Ainsi confia-t-il un jour à irwin Kostal : « Chacune des choses que je connais, je l’ai apprise de chaque personne que j’ai rencontrée. Je tire parti de leur intelligence. » Ramin et Kostal ont géré l’orchestration de la version cinématographique, un travail qui fut récompensé par un Oscar et un Grammy Award.

La composition Cette œuvre comprend dix-sept pièces mêlant un assortiment de danses et de chansons.Elle réussit à faire sonner la petite formation des deux pianos avec une plénitude orchestrale. Bernstein aimait le mélange des styles, qu’ils soient populaires ou savants, ce qui est particulièrement mis en valeur dans cet arrangement. Par exemple, « One Hand, One Heart » est une mélodie très simple qui fait penser à Schubert. « i Feel Pretty » évoque Ravel. « Jet Song » peut sonner comme un boogie-woogie et « Something’s Coming » comme un ragtime. « Somewhere » ou « Maria », soulignent le caractère plus intimiste de l’écriture de Bernstein.

L’alliance des deux pianos souligne les qualités rythmiques de West Side Story et la nature dionysiaque de la musique de Bernstein, dans toute sa splendeur américaine, sa vitalité et son optimisme.

Les Jets

Affiche du film

1 > Prologue2 > Jet Song3 > Something’s Coming4 > Rock Blues5 > Mambo6 > Cha Cha7 > Maria8 > America9 > Cool

10 > i Feel Pretty11 > One Hand, One Heart12 > Tonight13 > Somewhere14 > A Boy Like That15 > i Have a Love16 > The Rumble17 > Finale

Déroulé de l’œuvre

Les Sharks

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Le compositeur

BÉLA BARTÓK

Fiche pédagogique p. 6 Opéra de Rouen Normandie

Béla Bartók 1881 > 1945

Béla Bartók est un compositeur et un pianiste hongrois de la première moitié du 20e siècle. il a beaucoup travaillé autour de la musique populaire d’Europe de l’Est et est considéré comme l’un des précurseurs de l’ethnomusicologie.

Les débutsBartók étudie le piano et l’harmonie à Bratislava puis à Budapest. il donne son premier concert à l’âge de 11 ans. il compte parmi ses professeurs Hans von Koessler, Leo Weiner, et surtout Zoltán Kodály, qui travaille avec lui à partir de 1905 sur l’étude et la transcription de la musique populaire traditionnelle.

Un compositeur pédagogue

Bartók devient professeur à l’Académie royale de Budapest en 1907, et compose ses premières grandes œuvres, Trois chansons populaires hongroises, le premier Quatuor à cordes d’une série de six quatuors très aboutis, son seul opéra Le Château de Barbe-Bleue, et deux ballets (Le Prince de Bois et Le Mandarin merveilleux). il compose un recueil de courtes pièces de piano Pour les enfants, qui souligne l’importance de la pédagogie à ses yeux. il effectue des tournées en Europe avec Ditta Pástory, une ancienne élève devenue sa seconde femme. À partir de 1934, Bartók se consacre à la composition et reçoit de fréquentes commandes : il rencontre un vif succès en 1937 avec Musique pour cordes, percussions et célesta, puis avec le Concerto pour violon et orchestre ou Mikrokosmos.

Les cultures populairesPionnier de l’ethnomusicologie, il enregistre sur le vif de nombreux morceaux de musique folklorique, parcourant lui-même l’Europe de l’Est. Au début influencé par Richard Strauss, Liszt et Brahms dans le style tzigano-hongrois, sa découverte de Debussy et des chants paysans slaves l’oriente vers un nouveau style très personnel où sont intégrées les découvertes de Stravinsky et Schönberg. Le style de Bartók est donc caractérisé par une inspiration nationaliste - il se dira d’ailleurs toujours très attaché à sa terre natale, doublée d’une recherche musicale savante.

L’exilObligé de s’exiler aux États-Unis au moment de la guerre, il séjourne à New York, où il fait la connaissance du chef d’orchestre Serge Koussevitsky, du violoniste Yehudi Menuhin et du clarinettiste Benny Goodman. il y décède en 1945 d’une leucémie, alors que son Concerto pour orchestre de 1943 vient de susciter beaucoup d’admiration et de stimuler de nombreuses commandes.

six œuvres phares 1908 > Quatuor à cordes n°1, op. 71911 > Le Château de Barbe-Bleue, opéra (le seul de Bartók) sur un livret de Béla Balázs1926 - 1939 > Mikrokosmos, pour piano1933 > Concerto pour piano n°21936 > Musique pour cordes, percussion et célesta1943 > Concerto pour orchestre

sonate pour deux pianos et percussions

Le contexte de créationBartók écrit cette sonate en 1937 pour répondre à une commande de la Société internationale pour la nouvelle musique de Bâle. il connaît, à l’époque, un grand succès et semble avoir atteint sa plénitude. il produit, dans les années trente, une série de chefs-d’œuvre qui témoignent de sa maîtrise formelle autant que de son invention sonore. La Sonate pour deux pianos et percussion en est l’un des joyaux.il crée cette nouvelle pièce le 16 janvier 1938 à Bâle même, avec sa femme, la pianiste Ditta Pásztory, et les percussionnistes Fritz Schiesser et Philipp Rühlig.Elle requiert deux pianos et des instruments de percussion joués par deux musiciens : xylophone, timbales, cymbales, tambour, caisse claire, tam-tam et triangle.En 1940, Bartók ajoute un accompagnement d’orchestre à la sonate, créant ainsi un concerto pour deux pianos, percussion et orchestre.

Barbe-Bleue

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Le percussionniste

NiCOLAS MARTYNCiOW

Fiche pédagogique p. 7 Opéra de Rouen Normandie

Nicolas Martynciow est un percussionniste français, soliste de l’Orchestre de Paris et compositeur.

De saint-Étienne à ParisC’est dans sa ville natale de Saint-Étienne, au Conservatoire, que Nicolas Martynciow étudie la percussion auprès de Claude Giot et de Philippe Boisson. Après s’être perfectionné auprès de

Francis Brana au Conservatoire de Créteil, il est admis au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans la classe de Jacques Delécluse. il en sortira en 1990, avec ses premiers prix de Percussion et de Musique de Chambre.

L’orchestre de ParisNicolas Martynciow intègre ensuite l’Orchestre de Paris en 1995 en tant que soliste, sous la direction de Paavo Järvi, percussionniste et chef d’orchestre estonien. il joue sous la direction de chefs prestigieux comme Pierre Boulez, Valery Gergiev, Carlo Maria Giulini, Bernard Haitink, Lorin Maazel, Georges Prêtre ou encore Sir Geog Solti. En qualité de chambriste, il s’est régulièrement produit avec l’Ensemble Carpe Diem dirigé par Jean-Pierre Arnaud, mais aussi avec le Trio Wanderer, Claire Desert, Emmanuel Strausser, Eric Picard, Stéphane Laberie, etc.

La composition et la pédagogie au service de la percussionCompositeur, Nicolas Martynciow consacre de nombreuses pièces aux percussions qui sont jouées dans le monde entier. il dirige par ailleurs une collection aux Editions Gérard Billaudot. Membre fondateur de l’Association Française pour la Percussion, il a été à deux reprises rédacteur en chef de la revue Percussions. il est, par la suite, nommé au CNSMD de Paris pour y enseigner la percussion d’orchestre et donne des master classes en France et en Europe.

six œuvres phares

Sonate pour deux pianos et percussions

BÉLA BARTÓK

> Le train> Impressions> Tchick> Jigui la Guiguigne> Zoo

> Tac tic Volumes 1 et 2, 2004-2005 méthodes pour l’apprentissage des percussions

Festa per due, pièces pour deux percussions

il s’agit d’un duo de percussion qui se développe sur trois mouvements. Peu de matériel est ici nécessaire : quatre toms, deux caisses et deux paires de claves. Le compositeur Nicolas Martynciow stipule que le jeu doit être extrêmement brillant afin de mettre en valeur le côté musical de la percussion, trop souvent considérée comme exclusivement rythmique et technique.

La compositionL’œuvre est composée de trois mouvements :> Assai lento-Allegro molto : Le premier mouvement commence lentement, avec un sourd roulement de timbale et une montée au piano, brisée par de brutales notes aiguës de piano et cymbales. La progression s’accélère en un martellement déchaîné, le piano fonctionnant alors comme instrument de percussion à part entière.> Lento, ma non troppo : Les percussions ouvrent le deuxième mouvement, suivi par un thème exposé par le piano, puis réexposé avec autorité. Le xylophone entame une lente descente, accompagné par les pianos, qui introduit un dialogue entre les pianos, légèrement ponctué par les percussions. La reprise du thème ferme le mouvement central.> Allegro non troppo : Le dernier mouvement expose le premier thème au xylophone accompagné du piano, puis au piano. Les deux pianos dialoguent ensuite, presque sans percussion, sur un rythme vif.

Des sonorités nouvellesBartók fait vaciller la frontière entre instruments mélodiques et percussions au son indéterminé et donne aux percussions un véritable rôle d’acteur de la musique et non plus de simples agréments. Neuf instruments de percussion sont présents : timbale, grosse caisse, cymbale frappée, cymbale suspendue, tam-tam, caisse claire avec timbre, caisse claire sans timbre, triangle et xylophone. Ces timbres s’enrichissent de multiples manières de jouer : les musiciens utilisent différentes baguettes, une lame de canif ou un ongle sur le bord pour mettre la cymbale en vibration. Le triangle est frappé avec la tige habituelle en métal, avec une tige en bois ou une autre métallique qui donne à l’instrument un timbre effrayant. Le xylophone et la timbale servent d’intermédiaires entre les pianos et les autres percussions. Le xylophone fait jeu égal avec les pianos comme instrument mélodique et son timbre incisif vient régulièrement renforcer leurs aigus. La timbale, elle, se fond dans le grave des pianos et en prolonge les sons. Bartók exige d’elle une virtuosité inconnue jusqu’alors et multiplie les effets inouïs comme les glissandos roulés. À l’inverse, les pianos sont poussés dans leur retranchement percussif.

Partition de Sonate pour deux pianos et percussions

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empêchent les cordes de vibrer lorsque les touches sont relâchées. Les pédales du piano permettent de prolonger le son et de le faire résonner plus fort (pédale droite) ou de jouer en sourdine avec un son atténué (pédale gauche).

Piano crapaud ou piano droit !il existe deux types de pianos modernes :> le piano droit, dont le cordier est placé verticalement,

> le piano à queue, dont le cordier est placé horizontalement. C’est celui-ci que l’on voit généralement dans les salles de concert.

il existe plusieurs tailles de piano à queue : le crapaud qui est le plus petit (1 m 50), le quart-de-queue (jusqu’à 1 m 80), le demi-queue (environ 2 m), le trois-quarts-de-queue (jusqu’à 2 m 35 environ), le piano de concert (2 m 50 à 2 m 75) et le grand piano qui peut mesurer près de 3 m.

Les instruments

LE PiANO

Fiche pédagogique p. 8 Opéra de Rouen Normandie

Le piano est un instrument de musique à cordes frappées. Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, le piano ne fait pas partie de la famille des instruments à percussion. En fait, lorsque l’on appuie sur une touche, cela actionne des petits marteaux qui viennent frapper des cordes et produire un son. C’est aussi un instrument de musique polyphonique car on peut jouer plusieurs notes à la fois.

Petite histoire du pianoLe piano tire son nom de l’italien, « piano » qui signifie « doux ». L’origine de ce mot remonte à l’invention de l’instrument en 1709 par le fabricant italien de clavecin Bartolomeo Cristofori. Son but était de fabriquer un instrument produisant à volonté des sons puissants ou doux (à la différence du clavecin, dont on ne pouvait modifier le volume sonore). il nomma son invention « gravicembalo col piano e forte » (clavecin à nuances douces et fortes) qui avec le temps devint « piano-forte » (doux-fort), se rapportant au fait que le volume du son change en fonction de la force avec laquelle les touches sont enfoncées. Les premiers pianos étaient des pianos à queue avec une caisse horizontale pour loger les cordes. Des objets élégants, mais très encombrants ! Des facteurs allemands construisirent des instruments plus petits, appelés pianos carrés qui eurent beaucoup de succès en Angleterre où l’allemand Johannes Zumpe vint s’installer en 1760. La réputation de Zumpe se répandit dans le monde entier, et ses instruments furent exportés vers la France et même vers l’Amérique ! Aujourd’hui, le piano a bien évolué et d’autres types de « pianos » ont vu le jour comme les claviers numériques. Le piano est devenu un instrument traditionnel avec un répertoire vaste : classique, rock, jazz, variété… Cependant, avec l’arrivée du numérique, le piano s’est fait quelque peu devancer. Reste à chacun de sentir avec quel type de piano la connexion s’établira.

Comment ça fonctionne ? Le piano moderne possède un clavier de 52 touches blanches et 36 touches noires. Les touches noires sont des notes altérées, des dièses et des bémols. Historiquement, les touches noires étaient faites en ébène et les touches blanches recouvertes d’ivoire. Aujourd’hui, ces touches sont généralement faites en épicéa ou en tilleul, bois choisis pour leur légèreté, ou tout simplement en plastique. Lorsque l’on presse une touche, on actionne un marteau qui est couvert de feutre et qui vient frapper une corde correspondant à une note. L’ensemble des cordes, en fil d’acier, est fixé sur un cadre rigide, habituellement en métal. il est appelé le cordier et est placé au-dessus de la table d’harmonie (planche en bois), partie très importante pour la sonorité du piano. Les extrémités des cordes sont enroulées autour de chevilles qui permettent de régler la tension des cordes. Les étouffoirs

Piano droit

Piano à queue

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Les instruments

LES PERCUSSiONS

Fiche pédagogique p. 9 Opéra de Rouen Normandie

L’exemple de VarèseEn composant Ionisation en 1930, Varèse a créé la première pièce exclusivement pour percussions, un ensemble de 13 exécutants jouant de 37 instruments, dont quelques-uns sont empruntés aux musiques jazz et latine américaines. Avec cette œuvre, la perspective d’un répertoire strictement réservé à un ensemble de percussions ou à une percussion solo est née.

Une histoire de familleOn peut classer les percussions selon leur son :> les instruments à sons déterminés, ceux qui peuvent jouer des sons précis : les timbales, le métallophone, la marimba …

> les instruments à sons indéterminés, ceux qui créent des rythmes sans que l’on reconnaisse une hauteur de son : la grosse caisse, les cymbales, le triangle…

Ou bien selon leur matériau de base : > les peaux : les timbales, la grosse caisse, la caisse claire… > les métaux : les cymbales, le triangle, le gong, les cloches… > les bois : le wood-block, les claves, le guiro… > les claviers et lames sonores : le célesta, le xylophone, le métallophone, le vibraphone, le glockenspiel, le marimba...

Une percussion est un instrument de musique dont l’émission sonore résulte de la frappe ou du grattage d’une membrane ou d’un matériau résonant comme des baguettes. Elle a probablement constitué les tout premiers instruments de musique, accompagnant l’homme dans ses danses et ses rituels. ils font aujourd’hui partie intégrante de la plupart des genres musicaux. au fil du temps, son rôle a évolué et son effectif s’est accru. Des instruments plus exotiques, c’est-à-dire venant de cultures non occidentales, se sont ajoutés aux percussions traditionnelles, formant ainsi une source d’inspiration plus importante pour les compositeurs.

Le tout premier ? La timbale !Dans l’Antiquité, on associait souvent la timbale aux trompettes pour en renforcer l’éclat guerrier. Plus tard, elle tiendra une place de choix dans les musiques royales, les musiques de cour et même dans la musique religieuse de Bach ou de Händel. C’est à la période romantique que la timbale trouve sa vraie personnalité : on lui octroie le titre d’instrument de musique. Les œuvres de Beethoven, de Brahms, de Tchaïkovsky, de Wagner et surtout de Berlioz témoignent de cette évolution.

Le début des rôles importants La percussion atteint un rôle de premier plan durant le dernier tiers du 20e siècle grâce à Berlioz qui crée un orchestre de percussions à l’intérieur du grand orchestre symphonique : il écrit pour deux timbaliers utilisant au moins huit timbales dans la plupart de ses œuvres. Hors de France, l’usage des percussions sera approfondi par Rimski-Korsakov (Russie) et Manuel de Falla (Espagne) qui ajoutent la caisse claire, le tambour militaire, les castagnettes, le tambour de basque, les cloches tubulaires, le xylophone et le glockenspiel. Cette nouvelle expansion devient un développement majeur dans l’orchestre du 20e siècle. Elle nourrit la recherche de la couleur et de la texture (La Mer de Debussy ; Don Quichotte de Richard Strauss) et amène à un élargissement de la section des percussions (pour Parade, Erik Satie fait usage des sirènes, des coups de pistolets et d’une machine à écrire).

Un instrument à part entièreAutrefois, le rôle de la percussion se limitait à des appuis ponctuels, comme le renforcement d’un accent, une touche d’exotisme, etc. Ensuite, la percussion a été utilisée au milieu de la masse orchestrale pour créer des textures impressionnistes et rendre la sonorité plus complexe, moins limpide. Puis elle a assuré un rôle au même titre que les autres avec Stravinsky, Debussy, Bartók et Varèse. Par exemple, dans l’instrumentation du Sacre du Printemps de Stravinski, la section des percussions se retrouve au premier plan tout au long de la pièce.

Les timbales

Les cymbales

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Côté élèves

BERnsTEin

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Avant le concert

WEST SiDE STORY

Texte à trous

Glisse-toi dans le coffre du piano, l’un des instruments stars de ce spectacle !

Je suis un piano. Mon clavier est composé de ....................… touches noires et

....................… touches blanches. Chaque touche correspond à une ....................…

de musique. J’ai été inventé en ....................… en italie. À l’époque, on m’appelait

« piano forte », ce qui signifiait ....................… car je peux émettre des sons à la

fois doux et puissants : cela dépend de l’intensité avec laquelle on appuie sur

mes ....................… À l’intérieur de moi, il y plusieurs c....................… Elles sont

frappées par des ....................…, c’est pour cela qu’on dit que je suis un instrument à cordes ....................… Généralement, dans les

maisons de particuliers, je suis un piano d....................… mais en salle de concert, je déploie toute ma longueur et suis souvent piano

à q....................… Beaucoup de musiciens m’adorent car je suis un instrument qui permet de jouer plusieurs notes à la fois. Mon jeu

offre ainsi une dimension o....................… impressionnant, non ?

Quizz

> Qui est Leonard Bernstein ?

> Quelle est son œuvre phare ?

> Qui est Béla Bartók ?

> Pourquoi est-il connu ?

> Pourquoi la timbale est-elle particulière dans la famille des percussions ?

> Qui a été le premier à donner un rôle important aux percussions en France ?

> Pourquoi le nom de Varèse est-il associé aux percussions ?

De quelle percussion s’agit-il ?

Opéra de Rouen Normandie

Réponses : marimba / cymbale / caisse claire / tam tam

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Petites infos à se remémorer avant d’entrer en salle

> Ce concert te propose de découvrir les sonorités mêlées du piano et des percussions.

> Le piano est un instrument à cordes frappées : lorsqu’on appuie sur une touche, un petit marteau vient frapper une corde à l’intérieur du piano et émet un son.

> Un piano a 52 touches blanches et 36 touches noires. Chaque touche du clavier correspond à une note.

> Les percussions sont des instruments qui émettent des sons lorsque l’on frappe ou gratte leur membrane avec les mains ou avec un matériau qui résonne comme des baguettes.

> Elles sont faites de peau (comme les timbales), de métal (comme les cymbales ou le triangle), de bois ou de lames sonores (comme le xylophone).

> On les distingue selon deux catégories : les percussions à sons déterminés (qui peuvent jouer des sons précis) ou à sons indéterminés (qui créent des rythmes sans que l’on reconnaisse une hauteur de son).

> West Side Story a été adapté au cinéma en 1961. C’est une grande comédie musicale qui raconte l’histoire d’amour entre Maria et Tony qui sont issus de deux clans rivaux à New York aux États-Unis.

> Tu vas entendre trois œuvres lors de ce concert.

> La première est la Sonate pour deux pianos et percussions du compositeur hongrois Béla Bartók qui, avec cette œuvre, a donné aux percussions un rôle sans précédent.

> La deuxième sera Symphonic Dances from West Side Story pour deux pianos à partir de l’œuvre West Side Story du compositeur américain Leonard Bernstein.

> La troisième s’intitule Festa per due et concerne deux percussionnistes. Elle a été écrite par le percussionniste et compositeur français Nicolas Martynciow.

Les infos à retenir sur le spectacle que tu vas voir

PHOTOC’OPÉRA… une photocopie dans la poche !

Opéra de Rouen Normandie

West Side Story © David Morganti

Page 13: BERnsTEin WEsT siDE sToRY - Opéra de Rouen...professeurs Hans von Koessler, Leo Weiner, et surtout Zoltán Kodály, qui travaille avec lui à partir de 1905 sur l’étude et la transcription

Quel est ton avis sur le concert auquel tu as assisté ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Comment était composée la pièce de Leonard Bernstein ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Et celle de Béla Bartók ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Qu’avaient-elles de commun ? En quoi différaient-elles ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Qu’as-tu pensé de Festa per due où seulement deux percussionnistes étaient sur scène ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………De quelle œuvre t’es-tu senti le plus proche ? Pourquoi ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Comment les rôles se répartissaient entre les percussions et les pianos ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Te souviens-tu des percussions qu’il y avait sur scène ? Quel est leur nom ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Comment pourrais-tu définir le son des percussions ? Est-il varié ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….S’agissait-il de percussions à sons déterminés ou indéterminés ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………As-tu ouvert ou fermé les yeux lors du concert ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’apportent ces deux approches différentes ?………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Après le spectacle

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