berne, fribourg, genève, jura, neuchâtel, valais, vaud ssr ... · arlette roberti berne,...

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édito C'était l'été, mais ce 30 juillet fut un vendredi noir. Comme un grand coup de tonnerre dans un ciel bleu, la radio crache son informa- tion : Frank Musy est mort ! Le grand baroudeur au coeur tendre s'en est allé, nous laissant tous un peu orphelins. Début juillet, il avait décidé de partir en préretraite, après 37 ans de radio, se disant "enfin libre, libre d'aller faire des car- nets de route avec le plaisir pour seul souci". Il n'aura eu que le temps de rêver à cette forme de journalisme "sur mesure" et sans contrainte, tellement nouvelle pour lui qui aimait à s'engager à fond dans tout ce qu'il faisait. Et il restera ainsi pour tous la voix de Tombouctou, 52 jours, une émission de La Première qui sera reconduite à la rentrée par l'équipe déjà en place, formée de Véronique Marti, Cyril Dépraz et Sonia Zoran. Frank Musy n'avait que 60 ans. Il est entré à la Radio Suisse Romande en 1968, et a tout d'abord travaillé au département de l'information, où il collabore à la rubrique nationale, avant de produire le Journal de Midi. Mais Frank Musy, pour l'auditeur, c'est avant tout le grand reporter. Celui qui n'hésite pas à partir à l'autre bout du monde, à la rencontre d'hommes et de femmes, jusque dans cette Afrique qu'il a aimée autant que ses habi- tants. Une passion qu'il reconnaît devoir à une traversée du désert, le vrai, qui l'a conduit avec femme et enfant jusqu'au Burkina Faso, en 1987. Depuis 1996, il y est revenu au moins un mois chaque année. Pour apprendre à mieux connaître les gens et à mesurer nos différences culturelles. Ainsi, au fil des ans, il a tissé avec l'auditeur d'ici et l'habitant de là-bas cette trame d'ami- tié, de compréhension et d'intérêt, qui s'est encore concrétisée par des actions "de coeur", comme cette Voix du Paysan, une radio qu'il a créée là-bas, sous d'autres cieux. Ici aussi, Frank Musy a été l'initiateur de grands moments de radio. Tout ceux qui ont connu La Diligence, en 1975, La Tamponne, en 1976 et Radio Rail, en 1981, n'ont pas oublié ces grandes épopées radiophoniques - avec la complicité de Jean Charles - laissant la parole aux gens de ce pays et aux ambiances de chez nous. Griot vaudois, le terme lui convenait bien. Et ses Carnets de route resteront une invita- tion à écouter l'autre, tout en se remémorant une voix chaleureuse et enthousiaste qui a su donner des couleurs à ces instants de vie partagés avec l'auditeur. Arlette Roberti Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Valais, Vaud membres de SSR idée suisse ROMANDE Frank Musy Médiascope d Conseil des programmes F Mais il a aussi été dit que… Infos-régions G 50 e TSR (JU) I 50 e TSR (FR) J Rencontre avec Gilles Marchand (VS) Pleins feux 1) Parlez-moi d'amour 1! Label Suisse 1@ Métiss'Arts

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éditoC'était l'été, mais ce 30 juillet fut un vendredi noir. Comme un grand

coup de tonnerre dans un ciel bleu, la radio crache son informa-tion : Frank Musy est mort ! Le grand baroudeur au coeur tendre

s'en est allé, nous laissant tous un peu orphelins.

Début juillet, il avait décidé de partir en préretraite, après 37ans de radio, se disant "enfin libre, libre d'aller faire des car-nets de route avec le plaisir pour seul souci". Il n'aura euque le temps de rêver à cette forme de journalisme "surmesure" et sans contrainte, tellement nouvelle pour luiqui aimait à s'engager à fond dans tout ce qu'il faisait. Etil restera ainsi pour tous la voix de Tombouctou, 52 jours,une émission de La Première qui sera reconduite à larentrée par l'équipe déjà en place, formée de VéroniqueMarti, Cyril Dépraz et Sonia Zoran.

Frank Musy n'avait que 60 ans. Il est entré à la RadioSuisse Romande en 1968, et a tout d'abord travaillé audépartement de l'information, où il collabore à larubrique nationale, avant de produire le Journal de Midi.Mais Frank Musy, pour l'auditeur, c'est avant tout legrand reporter. Celui qui n'hésite pas à partir à l'autre

bout du monde, à la rencontre d'hommes et de femmes,jusque dans cette Afrique qu'il a aimée autant que ses habi-

tants. Une passion qu'il reconnaît devoir à une traversée dudésert, le vrai, qui l'a conduit avec femme et enfant jusqu'au

Burkina Faso, en 1987. Depuis 1996, il y est revenu au moins unmois chaque année. Pour apprendre à mieux connaître les gens

et à mesurer nos différences culturelles. Ainsi, au fil des ans, il atissé avec l'auditeur d'ici et l'habitant de là-bas cette trame d'ami-

tié, de compréhension et d'intérêt, qui s'est encore concrétisée pardes actions "de coeur", comme cette Voix du Paysan, une radio qu'il

a créée là-bas, sous d'autres cieux.

Ici aussi, Frank Musy a été l'initiateur de grands moments de radio. Toutceux qui ont connu La Diligence, en 1975, La Tamponne, en 1976 et Radio

Rail, en 1981, n'ont pas oublié ces grandes épopées radiophoniques - avec lacomplicité de Jean Charles - laissant la parole aux gens de ce pays et aux ambiances de cheznous. Griot vaudois, le terme lui convenait bien. Et ses Carnets de route resteront une invita-tion à écouter l'autre, tout en se remémorant une voix chaleureuse et enthousiaste qui a sudonner des couleurs à ces instants de vie partagés avec l'auditeur.

Arlette Roberti ❚

B e r n e , F r i b o u r g , G e n è v e , J u r a , N e u c h â t e l , V a l a i s , V a u d m e m b r e s d e SSR idée suisse ROMANDE

Frank Musy

Médiascoped Conseil des programmesF Mais il a aussi été dit que…

Infos-régionsG 50e TSR (JU)I 50e TSR (FR)J Rencontre avec Gilles Marchand (VS)

Pleins feux1) Parlez-moi d'amour1! Label Suisse1@ Métiss'Arts

MÉDIATIC n°93 MEP 12/08/04 10:22 Page 2

� Sociétés Romandesde Radioet Télévision (SRT)

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e).

Devenez membre de SSR idée suisse ROMANDE et vous recevrez régulièrement le Médiatic

Je souhaite adhérer à la société de mon canton et vous prie de bien vouloir m’adresser les conditions de participation qui me permettront, notamment,de recevoir régulièrement le Médiatic (cotisation annuelle de fr. 20.).

NOM Date

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C

Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Valais, Vaud membres de SRG SSR idée suisse ROMANDE

� Pour participeraux émissions

RSR – LA PREMIÈRE

Le Kiosque à MusiqueS

Entrée libre. En direct de 11 heures à 12h30.Prochains rendez-vous :

04.09 Moudon (VD) – Métiss'Arts

11.09 Morges (VD) – Concert Brass of Praise

18.09 Delémont (JU) – Festival Équinoxe, en collaboration avec Espace 2

25.09 Charmey (FR) – 28e Désalpe

Les Dicodeurs

Pour les réservations, téléphonez au 021 318 18 32, le lundi dès 11h15. Les enregistrements ont lieule lundi suivant, de 17h45 à 22h45 environ.

06.09 Yverdon-les-Bains (VD) – 25 ans de l'Echandole

13.09 Romont (FR) – 20 heures de Musique

20.09 La Neuveville (BE) – Café Théâtre de la Tour de Rive

27.09 Fully (VS) – Le Cercle

TSR

Zig Zag Café

Reprise dès le 30 aoûtEn public, du lundi au vendredi à 12h30(direct dès 13h15)Pour s'inscrire : 022 798 82 48

À R E N V O Y E R À L A S O C I É T É D E V O T R E C A N T O N

SSR idée suisse BERNESRT BERNE

Jürg GERBERRte de Reuchenette 65Case postale 620 – 2501 BienneTél. 032 341 26 15Fax 032 342 75 [email protected]

SSR idée suisse FRIBOURGSRT FRIBOURG

Raphaël FESSLERRue Marcello 12Case postale 319 – 1701 FribourgTél. 026 322 43 08Fax 026 322 72 [email protected]

SSR idée suisse GENÈVESRT GENÈVE

Blaise-Alexandre LE COMTEChemin des Clochettes 161206 GenèveTél. 078 676 78 [email protected]

SSR idée suisse JURASRT JURA

Christophe RIAT

Rue des Carrières 25Case postale 948 – 2800 Delémont 1Tél. 079 239 10 [email protected]

SSR idée suisse NEUCHÂTELSRT NEUCHÂTEL

Suzanne BERIChemin des Carrières 302072 Saint-BlaiseTél. 032 753 95 [email protected]

SSR idée suisse VALAISSRT VALAIS

Jean-Dominique CIPOLLACase postale 183 – 1920 MartignyTél. 027 722 64 24Fax 027 722 58 48cipolla. [email protected]

SSR idée suisse VAUDSRT VAUD

Jean-Jacques SAHLILes Tigneuses – 1148 L’IsleTél. 021 864 53 [email protected]

MÉDIATIC n°93 MEP 12/08/04 10:22 Page 3

Conseildes programmes

21 juin à Lausanne

Pour sa dernière séance avant les vacances, le Conseil des programmes a reçu à Lausanne,en fin de matinée, les correspondants vaudois à la RSR et à la TSR. L'après-midi, le sujet principaltraitait de l'information à la Radio Suisse Romande, en présence notamment de PatrickNussbaum. L'application de la "Charte de la musique suisse" à la RSR a également été évoquée,grâce à Thierry Catherine et Patrick Ferla, ce dernier remplaçant ce jour-là Isabelle Binggeli,directrice des programmes à la RSR. La TSR, quant à elle, était représentée par Yves Ménestrier,directeur de la programmation à la TSR.

Membres de SRG SSR idée suisse ROMANDE

Médiatic numéro 93 • septembre 2004 JOURNAL DES AUDITEURS ET TÉLÉSPECTATEURS ROMANDS DE L’AUDIOVISUEL DE SERVICE PUBLIC

Rencontre avecles correspondantsvaudois à la RSRet à la TSR

Par rapport aux correspondantslocaux des autres cantons, lesVaudois ont l'avantage d'avoir leursbureaux dans les locaux de la RSR àLausanne. Mais Philippe Girard, cor-respondant et Pierre Berset, chef dela rubrique régionale, ont malgrétout entendu les mêmes remarquesque leurs homologues des autrescantons romands : certaines régionsne sont pas assez couvertes. Ici, l'onfait référence, par exemple, au Nordvaudois et autres endroits périphé-riques comme le Pays-d'Enhaut. Uneaffirmation que réfutent avec vigueurles correspondants, précisant qu'au-jourd'hui, la distance n'est plus unproblème. De plus, il faut que lesauditeurs soient informés de ce quise passe partout. Les festivals et lesactivités culturelles ne sont pas for-cément couverts par les correspon-dants locaux, mais bien par desspécialistes émargeant à d'autresrubriques. Cependant, les théma-tiques reviennent régulièrement danschaque canton, et elles doivent êtretraitées dans l'ensemble de laRomandie. Alors, les correspondantsont appris à travailler ensemble, enfaisant ainsi tomber les "barrières"ou "frontières" cantonales !

Pourtant, les collaborateurs vaudoisse prennent à rêver d'une rédactionélargie, tant le canton est grand, sanscompter qu'une bonne part des évé-nements se passe dans la région lau-sannoise. Depuis le 1er avril 2003,toute la production du 19:00 desrégions est retournée à Genève etVaud Région bénéficie des ancienslocaux lausannois.

Avec à sa tête Guy-Olivier Chappuis,l'équipe s'est encore rapprochée dupublic, avec quatre personnes quipartent dans les campagnes pourfaire des reportages.ARC (Appellation Romande Contrôlée),le magazine du samedi, occupe lui seuldeux personnes. Si les sujets sélection-nés sont plus particulièrement axés surla politique et les faits de société, les

correspondants vaudois essaient éga-lement de parler sport et culture.Mais la durée restreinte du 19:00 desrégions impose parfois ce genre dechoix. Tout comme l'équipe souhaite-rait pouvoir aller encore plus dans lacampagne et l'arrière-pays, afin dejustifier le titre de télévision de proxi-mité qu'elle revendique.

L'information à la RSR

Patrick Nussbaum, chef de l'informa-tion à la RSR est venu présenter lesenjeux de cette partie importante desémissions. Dès les premiers instants,le dialogue a été nourri, les membresdu Conseil des programmes se mon-trant très intéressés, notamment parle débat radiophonique.

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De gauche à droite: Yann Gessler, PhilippeGirard, Guy-Olivier Chappuis et Pierre Berset

(photo C. Landry)

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Conseildes programmes

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D'emblée, la discussion s'engage surForums, le rendez-vous de la fin dejournée sur La Première. Pour cer-tains, il n'est pas possible d'avoirquatre débats dans une seule émis-sion, la notion de "débat" laissantentendre un échange de vues basésur la durée. Mais, selon PatrickNussbaum, cette formule n'est plusd'actualité, car aujourd'hui, si l'inté-rêt de l'auditeur n'est pas capté dansles trois minutes, il change de chaîne.Raison pour laquelle les "débats"peuvent durer de une à quatreminutes seulement.

Le Journal du matin a subi lui desmodifications fort appréciées, commel'interactivité proposée chaque joursur un sujet d'actualité. L'annoncedans Forums du thème du lendemainpermet à l'auditeur de se préparer,afin de nourrir l'échange avec la per-sonnalité invitée. Mais, rançon dusuccès, une forme de "barrage" acependant dû être mise en place,pour diversifier les intervenants àl'antenne et juguler quelque peu cer-tains "accros" qui pensent avoir unavis autorisé sur tous les sujets !

Zoom Actualité et Sport Exprès, deuxémissions pour les auditeurs qui selèvent tôt, sont jugées excellentes,alors que l'abandon des chroniquesboursières suscite des avis diver-gents. Cette suppression a été moti-vée par la diminution de l'attrait pourla bourse en tant qu'instrument dejeu et les nombreuses possibilités dese renseigner offertes aujourd'huiaux personnes intéressées.

Moins appréciés - voire pas du tout -les SMS sollicités pour le Journal dela mi-journée, sont loin de fairel'unanimité ! Balivernes, qualitélamentable, répétitions, les juge-ments sont sévères pour cette formed'interactivité qui, aux dires de plu-sieurs membres, a appauvri le jour-nal, même s'ils ont en principe étépensés pour attirer les jeunes.

Le tunnel le plus longdu monde!

Sujet d'actualité s'il en est, le tunnel deGlion et ses engorgements régulière-ment annoncés sur les ondes n'a paséchappé à la vigilance des membresdu Conseil des programmes venusd'autres régions de Suisse romande.Pourquoi intervenir à l'antenne quandil n'y a pas de bouchon? Pourquoifocaliser sur Glion et ignorer lesautres tronçons d'autoroutes? PatrickNussbaum l'a confirmé : "On a essayétoutes les formules, mais on n'a trou-vé aucune solution. Annoncer que lacirculation est fluide, est-ce un mes-sage ou un "non" message? C'est entout cas une stratégie de programma-tion pour être présents sur les ondesà heures fixes".Ce qui est sûr, c'est que ces annoncesrépétitives agacent le public nonconcerné. "Vous avez "inventé" letunnel le plus long du monde, diral'un des délégués, "puisqu'il va par-fois jusqu'à Martigny!"Une remarque contrée par une expli-cation simple : si la cité d'Octodureest régulièrement nommée, c'estparce qu'il s'agit de la distance néces-saire pour changer d'itinéraire.

Application de la"Charte de la musiquesuisse" à la RSR

Le 14 mai dernier, un accord a étésigné entre la RSR et les musicienssuisses. Il a été préféré aux quotasque demandaient les interprètes etcréateurs et a pour but, pour le servi-ce public, de soutenir la culture de cepays et en défendre la diversité.Comme l'a rappelé Thierry Catherine,un des rôles de la RSR est égalementde faire éclater de jeunes talents,comme Jérémie Kislling, vainqueurdes Nouvelles Scènes à Yverdon."Lorsqu'un artiste suisse démarre,c'est très important de le faireconnaître, car il ne dispose pas desmêmes armes que les autres franco-phones" précise Patrick Ferla.

Une grande fête se prépare cetautomne à la RSR (voir page 11) etavec cet accord, la Radio SuisseRomande ne veut pas privilégier ungenre de musique, mais toutes lesmusiques, tant la diversité est gran-de, que ce soit à l'échelon nationalou romand.

Arlette Roberti ❚

21 juin à Lausanne

Médiatic numéro 93 • septembre 2004

Thierry Catherine et Patrick Nussbaum (photo C. Landry)

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Un nouveau membre auConseil des programmes pourSSR idée suisse NEUCHATEL

Âgé de 24 ans, Gabriel de Weck fait figure de ben-jamin au Conseil des programmes. Après une sco-larité effectuée dans sa ville natale, Neuchâtel, ils'établit à Fribourg en 2001 pour entreprendre desétudes universitaires de Sociologie des médias,Histoire contemporaine et journalisme. Depuis ledébut de l'année, il coproduit avec JulienGuillaume un magazine de reportage hebdoma-daire sur Radio Fribourg, Les Sons du réel.Gabriel de Weck honore également régulièrementdes engagements musicaux en tant que baryton,notamment dans les chœurs de l'Opéra deLausanne de 1998 à 2004, ainsi que dans diversesformations de musique ancienne.

Nommé au comité de SSR idée suisse NEUCHATELdepuis l'année passée, Gabriel de Weck collaboreégalement au Médiatic en tant que correspondantneuchâtelois. Passionné par le journalisme, il assu-me son mandat au Conseil des programmes avecenthousiasme. Faisant preuve d'une belle assuran-ce et d'une grande maturité, il ne manque pasd'exposer et de défendre ses convictions au seinde cette assemblée. Il lui tient, en outre, particu-lièrement à cœur d'y faire entendre la voix d'unjeune homme de sa génération. Il a par ailleursdéjà été sollicité, pour représenter la jeunesse,par les professionnels des programmes.

C'est ainsi qu'il est intervenu, avec aisance,lors du débat d'Infrarouge consacré à l'Europeau printemps dernier pour exprimer le point devue des nombreux jeunes adultes qui souhai-tent pousser la Suisse hors de son isolement.

Suzanne Béri ❚SSR idée suisse NEUCHATEL

Mais il a aussi été dit que…

Conseildes programmes

➔ la couverture de la visite du pape Jean-Paul IIa été excellente

➔ de l'avis d'autres personnes, il y a eu trop d'émissionssur ce même sujet. Ceci d'autant plus que quelques semaines plus tard, la rencontre des protestants à Bâle n'a pas bénéficié de la même couverture

➔ par contre, l'intervention déplacée des Ouahs dans Mise au point sur le Saint-Père n'avait rien à voir avec l'humour !

➔ les émissions consacrées à la création du canton du Juraont pu paraître partiales dans le choix des intervenants.Une accusation que réfutent Patrick Ferla, pour la RSR,et Yves Ménestrier pour la TSR, persuadés que les deuxmédias ont su faire preuve d'objectivité. Il pourrait cependant être intéressant de faire une émission sur "l'envers de la médaille", afin de voir quel est aujourd'hui l'impact de cette tranche d'histoire dans le Jura bernois

➔ les mathématiques n'étaient décidément pas le fort desreporters sportifs, lesquels ont annoncé avec des erreursà la TSR les résultats tant dans la Formule 1 que sur le Tour de Suisse

➔ les journalistes utilisent trop souvent des abréviationssans indiquer leur signification à l'auditeur ou au téléspectateur. Certaines fausses liaisons écorchent aussi les oreilles sensibles au français correct

➔ les consultants choisis par la TSR pendant l'Euro 2004ont été très appréciés, leurs commentaires apportant un complément intéressant au reportage

➔ la traduction lors du mariage du prince des Asturies laissait à désirer, comme lorsque l'interprète a dit :"Jésus dit : apportez-moi les containers" au lieu de "apportez-moi les outres" !

➔ dans ce même reportage, la baronne Nadine de Rotschild n'a pas su trouver les mots pour rendre soncommentaire intéressant

➔ la diffusion de la pièce de théâtre Agatha a été fort appréciée, preuve que le théâtre pourrait être un peuplus présent à la télévision

➔ l'émission Mordicus a présenté une version du ménageà trois trop complaisante, même si tous les avis ont pu être exprimés

➔ la rubrique matinale parlant d'informatique est appréciée, parce que drôle et excellente

AR ❚

F

Médiatic numéro 93 • septembre 2004 JOURNAL DES AUDITEURS ET TÉLÉSPECTATEURS ROMANDS DE L’AUDIOVISUEL DE SERVICE PUBLIC

Gabriel de Weck

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La TSRa 50 ans

La fête avec la SRT Jura

La fête de la SRT Jura aura lieu le jeudi 7 octobre. à la salle Saint-Georges à Delémont. La partie"rétrospective" comprend comme dans tous les autres cantons deux œuvres :• un document construit pour tracer un portrait du peintre Coghuf à la fin des années soixante• une fiction qui se présente comme un document porté à l'extrême de la rigueur quant à latransmission d'un spectacle, comme Zouc l'offrait au début des années septante.

Médiatic numéro 93 • septembre 2004

Coghuf

Un document de ChristianLiardet.Journaliste : Marlène Belilos.Noir/blanc - 1969 - 34 minutes.

Est-il plus simple de tracer le portraitd'un artiste voyageur comme Tinguelyou d'un sédentaire comme Coghuf,installé depuis le début des annéescinquante à Muriaux, dans le Jura quiétait alors encore bernois, dans unevaste ferme devenue atelier, au milieud'un superbe jardin en désordre? Cen'est pas la même chose : une voix defemme, que l'on voit rarement dansl'image, questionne.

Première séquence : des trains minia-tures sur leur circuit, des locomotivesà vapeur en demi-cercle, un accident,une loco qui commence à brûler, cequi ne s'était jamais produit. Ondébute par un hobby inattendu, inso-lite. On aura d'autres surprises :

Coghuf aime manger, boire un bonrouge ; il passe des heures parfois àpréparer un plat, mais, dit avec lesourire : "la cuisine, c'est comme lapeinture !" Un instant, il parle avec lecrâne de son cheval Nelson sur lesgenoux : "pourquoi pas?"Et puis, évoquant l'aspect écono-mique de sa carrière "trop de succèsou pas du tout, c'est mauvais. Unpetit peu, c'est très bon!"

Mais qu'est donc venu faire Coghuf,de son vrai nom Ernest Stocker, dansce coin de Jura où le peintre d'abordréaliste s'est approché de l'abstrac-tion, sans oublier la présence del'homme dans ses œuvres alors lesplus récentes - le document date de1969? Chaque jour, Coghuf consacreune heure au moins à une lecture quile pousse à la réflexion. Il a trouvé àMuriaux la liberté, il aime le paysage,sa grandeur, il se dit sensible à l'ac-cueil des gens. Dans la ferme-atelier,on va faire une visite en regardant lestoiles que l'artiste décide de montrerà la caméra et de les commenter,sans insistance sur la chronologie.Il fallait aussi rencontrer l'homme.Voici un bref témoignage de sonépouse qui avait vingt ans lors deleur mariage, ce qui fit d'elle unesouple compagne d'artiste, glissantau loin lors d'accès de mauvaisehumeur, ce qui ne veut pas dire toutaccepter ! Trois de ses neuf enfantstémoignent des exigences pater-nelles, envahissantes, mais admisesaussi, non sans révolte. Coghuf était

séparatiste, en en voulant à Berne,mais pas aux Bernois. Il lutte contrel'installation d'une place d'armesdans les Franches-Montagnes, avecdes cartes postales alors devenuespamphlets. Le jour où on lui dit d'unetoile qui mettait en garde contre lesrisques de chômage qu'elle était troppetite, il prend la remarque commeun compliment !

Ainsi, dans le document alternent pay-sages et œuvres, avec plus ou moinsde bonheur dans les comparaisons quine sont tout de même pas immédiates,sinon la peinture serait de la photogra-phie. Coghuf parle des saisons, hiver etprintemps aux couleurs faciles àretrouver, alors que le vert épinard del'été pose de grands problèmes,contrairement au Midi de la France oùles rouges et les jaunes triomphent deleur luminosité. Sur ce Midi, on revien-dra plus tard, lors d'une visite dans lejardin désordonné aux tournesolsfanés. Et la journaliste de se référeralors à Van Gogh et Coghuf de parlerde ses tournesols, ceux de son jardin etde son œuvre, qui ne sont pas fanés,mais "éteints" ! Homme de foi,Coghuf a fait des vitraux, mais pourque la lumière triomphe, "on peintavec le verre, pas sur le verre"

Par touches successives, délicates etattentives, Christian Liardet etMarlène Belilos ont dépeint l'hommeet approché l'œuvre…

Freddy Landry ❚

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Ernest Stocker, alias Coghuf

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La TSRa 50 ans

HMembres de SRG SSR idée suisse ROMANDE

Le mondeextraordinaire de Zouc

Une émission de Krassimira Rad - Journaliste JoExcoffier - Noir/blanc - 1973 - 68 minutes.

Fallait-il faire jouer Zouc pour la seule télévision, lui inven-ter une obligation de se mettre en scène dans un autreunivers, elle qui disait parfois rêver de quitter la scènepour l'écran? Bien sûr que non! Mais il fallait un certaincourage, ou du culot, pour décider d'une mise en scènetélévisée qui propose de s'en tenir au spectacle que Zoucprésentait devant le public, sans lui ajouter de fioritures,sans montrer le public ni enregistrer ses réactions (rires,applaudissements, silences). Donc, va pour un décor blancvaguement gris, une chaise parfois déplacée, des coulissesà peine esquissées : presque rien d'autre. Oui, au début, unpetit tas au sol, pour le chien à sa mémère qui deviendra

peu après objet de distraction pour un petit élève inatten-tif et terminer, déployé, en mouchoir pour s'y plonger dansun grand souffle. À part cela, il ne restera qu'un "objet",Zouc, son corps, son jeu, ses textes…

Durant le vrai spectacle, Zouc était donc seule pour son"Ralboum" en continuité, passant d'un sujet, d'un sketchà l'autre : avec des temps d'arrêt ? diable, je ne sais plus !Sur le petit écran, la continuité est fluide ; on passe d'unsujet à l'autre presque sans le moindre signe, par un silen-ce parfois ; ainsi il y en a aussi à l'intérieur des sketches !Alors, comment faire croire à cette continuité? Tourner ceque la télévision d'aujourd'hui ne sait plus faire, des planslongs (en moyenne d'une minute), habités par l'interprèteseule, avec des coupes les plus discrètes possibles, sou-vent dans le mouvement du jeu, dans celui de la caméraqui se déplace lentement et latéralement, ou qui "zoome"avant et arrière en douceur. Sur scène, interprète et publics'influencent réciproquement. Pour le petit écran, il n'y aqu'un seul témoin : la caméra. Certes, vers la fin, on devi-ne sur la bande sonore de discrètes réactions d'un publicqui finit par applaudir l'écran devenu vide…

Dès lors, cette "montagne" de forme bizarre, beaucoup pluslarge en haut qu'en bas, habillée d'une courte robe noire, debas noirs, son visage et ses mains jusqu'aux poignets denaturelle couleur chair, va faire spectacle de tout, de sesjambes serrées, puis légèrement écartées, pieds parfois endedans, d'un visage qui se déforme sous la pression desmains, la langue qui pointe, des bras qui s'élèvent lente-ment, des doigts qui se séparent, et ainsi de suite; bref,chaque fois presque rien, et chaque fois significatif. Et puis,bien sûr, il y a les mots, portés par une sorte d'accent juras-sien qui pourrait être de tout le Jura, suisse autant que fran-çais, du Nord autant que du Sud, ces "chantantes"devenues "universelles" quoiqu’enracinées, ces répétitionsau téléphone, d'un oui, d'un non, ces bonjours "Madamevon Almen", tout ce que l'on a dans l'oreille, dans les yeux,dans le cœur, ces souvenirs d'anciennes formules, comme"les trois minutes sont écoulées, veuillez verser la taxe indi-quée" qui n'ont aujourd'hui plus de sens. Et cette impres-sion envahissante que tout ce qui est dit pouvait être saisidans la rue, au bistrot, à l'hôpital, chez le médecin, dans unmagasin de meubles, au théâtre, avec cet art qui confine augénie, transfiguration, poétisation, par la mise en scène dela réalité et de l'humour qui s'en dégage…

Fyly ❚

La fête avec la SRT Jura

Médiatic numéro 93 • septembre 2004 JOURNAL DES AUDITEURS ET TÉLÉSPECTATEURS ROMANDS DE L’AUDIOVISUEL DE SERVICE PUBLIC

Zouc

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La TSRa 50 ans

I

Les téléspectateurs fribourgeois quidénoncent l'image par trop réductrice,d'un canton rural et empreint de tradi-tions, que renvoie selon eux régulière-ment la TSR, lorsqu'elle aborde unethématique locale, en ont eu pour leurgrade en cette soirée du jubilé. Eneffet, et non sans une pointe d'ironie,Raymond Vouillamoz, chef d'orchestredes festivités du 50e, a ouvert les feuxen émaillant son discours de largesextraits d'archives de la TSR, tous mar-qués aux couleurs locales. De fait, lesmurs du cinéma Rex qui abritaientpour l'occasion la cérémonie du 50e,version fribourgeoise, ont tremblé auson des voix des dignes représentantsfribourgeois de la Fête des vignerons.On a ainsi pu voir Patrick Menoud,soliste de la fête de 1999, en pleinmontage de clôtures dans la Glâne, ouencore la larme à l'œil, en visionnantle Ranz des vaches entonné par sonprédécesseur, Bernard Romanens, à lafête de 1977. Celui-là même qu'onretrouvera dans un autre élémentd'archive, interprétant le "tube" de laGruyère, harmonisé ici par JeanBalissat, dans un immense auditoire àPékin, sous le regard intrigué desmembres du Parti communiste chi-nois. Visiblement fier de ce grief local,Raymond Vouillamoz, lancera ensuiteà l'assemblée : "A ceux qui pensentqu'on donne trop d'importance auRanz des vaches? Je persiste et signe!Et vous ne pourrez pas vous enplaindre auprès de Gilles Marchand,retenu ce soir à Berne".

Le ton était donné. La soirée, ponc-tuée de discours officiels et d'élé-ments d'archives retraçant 50 ans detélévision dans le canton de Fribourg,pouvait commencer. Jean Cavadini,

président de SSR idée suisseROMANDE, remplaçant le directeurde la TSR pour l'occasion, a retracéles débuts héroïques de la TSR."En 1954, tout était à inventer. 920concessionnaires pouvaient recevoirles programmes de la TélévisionSuisse Romande, réalisés alors envrai direct". En 2004, 2'600'000 télé-spectateurs captent les programmesde la TSR en terre romande, et lesrègles du jeu ont bien changé, quandon sait que les médias sont "droguésà l'audimat". "Face à cela, la télévi-sion de service public a dû se reposi-tionner et naviguer délicatemententre audimat et inventivité". Et derappeler ensuite le rôle indispensabledes sociétés cantonales comme fon-dement démocratique de la RSR et dela TSR. "Il faut encourager le viragedu deuxième demi-siècle de la TSR ;et c'est pourquoi nous sommes là cesoir". Il sera rejont en cela parRaphaël Fessler, président de SSRidée suisse FRIBOURG (SRT-FR) quisoulignera que, certes, la TSR a 50ans, mais que "la SRT a 25 ans, etque son rôle est de jeter des passe-relles entre nous public et vous lesprofessionnels".

Les professionnels fribourgeoisétaient présents en nombre à la soi-rée, comme Jacques Deschenaux,Philippe Ducarroz, ou encore les col-laborateurs de TSR Fribourg Région,qui ont proposé une courte présenta-tion en images du travail de leurbureau régional. Et Pierre-YvesMaspoli, rédacteur en chef du bureaufribourgeois, de s'empresser de préci-ser, pour faire taire certains dires :"En 2004, on a parlé environ deuxfois par jour de l'actualité fribour-

geoise sur l'antenne de la TSR!"Suivront ensuite quelques discoursde personnalités politiques, puis laprojection du documentaire de Jean-Jacques Lagrange, sur Jean Tinguely.Un film à la réalisation exceptionnelle,qui a provoqué une vive émotion dansla salle, frappée, comme l'a souligné àjuste titre Raymond Vouillamoz, parl'avance, en 1964, de Jean Tinguelysur son temps. Comme quoi le cantonde Fribourg n'a pas produit que deschanteurs ! Le public a été ensuiteinvité à déguster un succulent buffetà la Safe Galery, située à un jet depierre du cinéma Rex. Mais il a dû bienvite avaler ses petits-fours, quand unevoix péremptoire l'a obligé à quitter lebuffet, pour le plat de résistance de lasoirée : le film Jacques et Françoise deFrancis Reusser, projeté devant un par-terre un peu plus clairsemé qu'en pre-mière partie de soirée.

Julien Guillaume ❚SSR idée suisse FRIBOURG

Quand la Dôle se mélange au Vacherin…

On les attendait depuis longtemps, on les a eux! Enfin, les 50 ans de la TSR sont passés par Fribourg,le mardi 29 juin dernier. Point fort de la manifestation, la projection du documentaire deJean-Jacques Lagrange sur l'artiste fribourgeois Jean Tinguely réalisé en 1964. Une soirée qui s'esttoutefois déroulée sans grandes surprises et dans un cadre bien formel pour un anniversaire de taille.

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BernardRomanens

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SSR idée suisseValais

Si les membres de la SRT Valaisétaient nombreux aux festivités du50e anniversaire de la TSR, les rangsétaient plus clairsemés lors de l'as-semblée générale, tenue le 26 mai2004 à l'aula du Centre professionnelà Martigny. Alors que la société aenregistré 51 nouveaux membres,l'objectif de son président, Jean-Dominique Cipolla, est d'accroître sareprésentativité dans les vallées laté-rales et de développer des contactsavec les différents milieux socio-pro-fessionnels. Et le vice-présidentChristian Mayor, député au GrandConseil, propose à la TSR de faireappel aux communes pour participerau financement de la sauvegarde deses archives, car elles sont intéresséespar les documents qui les concernent.

Proposition bien reçue par GillesMarchand, dont l'exposé a traité desproblèmes actuels qui se posent à laTSR.

Mutations et enjeuxde l'audiovisuel enSuisse

Alors que, durant la période pionniè-re, les chaînes généralistes, souventimpliquées avec le pouvoir politique,étaient diffusées par transmissionhertzienne et ne disposaient que depeu de fréquences, dans les années1980, la distribution câblée se déve-loppe ainsi que les bouquets satel-lites. Le contrôle politique se relâcheau profit d'instances de régulationcomme l'OFCOM (Office fédéral de lacommunication). La concurrences'exacerbe entre les diffuseurs. Lapublicité devient une importantesource de financement et les émis-sions des produits qui se vendent surles différentes chaînes.

La troisième phase qui démarre avec lenumérique, la convergence web/télévi-sion, les guides électroniques des pro-grammes, pose à la TSR plusieurs défisà relever simultanément.

La lutte pour l'audience est impi-toyable. Si la concurrence a passé endix ans de 12 à 35 chaînes, le résultatde la TSR demeure stable. Elle garde leleadership avec 30,6 % de parts demarché, contre 17 % à TF1 et 9 % àM6. Mais elle doit compter avec ledéveloppement de l'offre régionale quigrâce à la répartition de la redevancedoublera son budget. Celui de la TSRse monte à 280 millions de francs; TF1dispose de CHF 3'500 mios et M6 deCHF 1'200 mios. Les rapports de forcesont disproportionnés. Pour résister, laTSR doit chercher des alliances.

L'enjeu de la distribution se situe dansle domaine du numérique hertzien quioffre des services additionnels, permetla convergence: diffusion des conte-nus tv sur différents écrans (informa-tique ou téléphone portable) pourtoucher de nouvelles audiences.

La télévision devient interactive et seconsomme à la carte. Autre enjeu, lesdroits de diffusion, dont les secteurs lesplus sensibles sont les droits sportifs oùles appétits sont "gargantuesques",les catalogues de films qui doivent êtreachetés en paquets. De nouveaux pro-blèmes se posent avec les droits pour leweb/tv.

Alors que la France recourt à l'achatauprès de producteurs privés, la TSRmise sur la production maison qui apassé de 39'000 heures à60'000 heures en dix ans. Elle veille àla maîtrise du coût/minute, plus basque dans les pays voisins. Le prixd'une soirée de divertissement surTF1 correspond au budget annuel desvariétés sur la TSR.

Les ressources proviennent à 65 % dela redevance, et de 25 à 30 % de lapublicité et du sponsoring.L'exonération pour les bénéficiairesde la rente complémentaire AVS/AI acreusé un trou béant et la réglemen-tation de l'État qui limite la publicité à8 % du temps diffusé sont autant dehandicaps. "Un combat politique"affirme Gilles Marchand.

Le directeur de la TSR envisage diversscénarios pour la télévision dedemain : des niches très ciblées surdifférents segments de popula-tion, une télévision universellesupranationale, basée sur la pubet les services dérivés. "Et unetélévision de service public,expression d'une volonté poli-tique, à fort ancrage régional etnational, avec une identité cultu-relle".

Françoise de Preux ❚

SSR idée suisse VALAIS

Mais qu'est-ce qui se passe à la TSR?

En termes diplomatiques : "intéressants", franchement dit : "très durs". Tels sont,selon Gilles Marchand, invité par SSR idée suisse VALAIS, les défis que la TSR affronte.

J

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Gilles Marchand,invité de SSR idée suisse VALAIS

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Tournage enSuisse romande

1)

Coproduction de la TSR, Point Prod, Dune et France 3, cetéléfilm peut compter sur des comédiens confirmés avecMarie-Christine Barrault et Jean-Luc Bideau. Titillés par leDieu de l'amour, ces deux sexagénaires donnent laréplique à deux espoirs au talent prometteur, Julie Judd etStéphane Metzger. Outre ce quatuor qui évolue au traversd'une vraie histoire d'amour, Arielle Séménoff, RenaudBerger, Véronique Montel, Pierre Arbel et Gaspard Boeschfigurent également à l'affiche.

Une comédie romantique

Construite sur le rythme d'un thriller contemporain, cettecomédie romandique raconte l'histoire d'Elisa (Marie-Christine Barrault) et d'Antoine (Jean-Luc Bideau), qui serencontrent au hasard d'une exposition. Ils se plaisent, sedonnent rendez-vous, se fréquentent. Mais un différendles sépare, et l'histoire a rapidement du plomb dans l'aile.S'en suit une série de quiproquos et de malentendus,comme dans toute bonne comédie qui se respecte. Lesdeux protagonistes s'évitent et ne veulent même plusentendre parler l'un de l'autre. Dans sa grande demeure,Elisa accueille Clémentine (Julie Judd), une jolie étudiante

qui veut la pousser à rompre sa solitude. Pendant cetemps, Antoine engage Julien (Stéphane Metzger, révélédans "Doberman"), pour lui succéder dans son entreprise.En bons jeunes premiers, Clémentine et Julien se rencon-trent et tombent follement amoureux l'un de l'autre.

Y arriveront-ils ?

Clémentine et Julien vont rapidement manigancer en toutecomplicité pour aider leurs aînés à dépasser leur colère età prendre le temps de trouver au fond d'eux-mêmes ce quid'emblée les avait rapprochés. Y arriveront-ils? Nous nevous le dirons pas, bien sûr ! Mais vous le saurez naturel-lement en votre qualité de fidèle téléspectatrice et télé-spectateur de la Télévision Suisse Romande!Pour notre part, nous avons rencontré avec intérêt touteune troupe d'acteurs et de figurants, autour desquels s'af-fairent techniciens, coiffeurs, maquilleuses, accessoiristeset spécialistes du son et de l'image, encadrés et menés demain de maître par Yannick Tenet, premier assistant-réali-sateur.

Claude Landry ❚

Parlez-moi d’amour

Dans le cadre de la cérémonie anniversaire du 50e anniversaire de la Télévision Suisse Romande,avec une première vision qui aura lieu en octobre prochain pour les dix ans du « Festival tout écran »,le réalisateur et scénariste Lorenzo Gabriele a tourné à Genève, au mois de juin,« Parlez-moi d'amour ». Tout doit être terminé pour fin juin, donc bouclé en vingt-trois jours.Par une belle journée, toute l'équipe tourne en extérieur, dans un décor bucolique.L'envie nous est venue d'aller voir sur place comment se déroule une journée de tournage, et derêver un peu en voyant les acteurs en plein travail. Pour enfin partager avec vous ces quelquesinstants volés à la magie du cinéma.

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Yannick Tenet, premier assistant-réalisateur, auquel n’échappeaucun détail sur le plateau (photo C. Landry)

Stéphane Metzger et Julie Judd(photo C. Landry)

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Label Suisse

Le panorama des musiciens suisses regorge de talents devaleur, abordant tous les styles de musique.Régulièrement, notamment dans le cadre du Conseil desprogrammes, les auditeurs demandent plus de musiqued'ici, plus d'interprètes locaux, conscients que lesartistes suisses n'ont rien à envier à ceux des pays fran-cophones voisins. Il est bien sûr difficile de contentertout le monde, car il est clair que les mélomanes - peut-être encore plus que dans les autres arts - se regroupent"en chapelle". Rares sont, en effet, ceux qui apprécientmêmement la musique populaire et ses traditions, lamusique baroque et ses instruments d'époque, lesgrands airs d'opéras ou les brass bands, pour ne citerque quelques exemples. Pour répondre à toutes cesattentes, la RSR promet à l'auditeur un véritable feud'artifice à l'automne prochain.

Du 27 septembre au 3 octobre, la musique sera l'invitéed'honneur des quatre chaînes en même temps.

Au travers des émissions habituelles, les musicienssuisses pourront se faire une place au soleil ! La Première,Espace 2, Couleur 3 et Option Musique vont, pour la pre-mière fois, unir leurs forces pour offrir à leur public unefoule de musiciens à découvrir, de disques à écouter, d'ar-tistes à rencontrer, dans une Maison de la Radio devenuepour un temps le temple de l'harmonie, ou plutôt desharmonies… Nul n'est prophète en son pays ? Pour unefois, l'adage ne sera pas de mise. Musiques classique, dejazz, électronique, populaire, hip-hop et chanson met-tront tout le monde d'accord. Ce sera l'occasion de fairemontre de curiosité et de tolérance pour se laisser sur-prendre en écoutant "l'autre" et qui sait, devenir adepted'un autre style, d'un autre genre de musique.

Artistes, maisons de disques, programmateurs, fonda-tions, patrons de clubs ou de festivals, sociétés de droitsd'auteurs, tous ont accepté de jouer le jeu, et tout aulong de la semaine, ces intervenants traiteront vraimentde toutes les musiques, mais faites par des Suisses.

Un mini-festival sur invitation

Du vendredi 1er octobre au dimanche 3 octobre, la Maisonde la Radio, à Lausanne, se transformera donc en mini-fes-tival, en ouvrant largement ses portes au public. Ce der-nier est convié à "venir voir en vrai" ceux qui tout au longde l'année lui fixent des rendez-vous musicaux.Le Kiosque à MusiqueS, Aquaconcert, Radio Paradiso sontautant d'émissions qui seront retransmises en direct etauxquelles il sera possible d'assister. Le programme n'estpas encore totalement bouclé, et nous y reviendrons dansnotre prochain numéro, mais Henri Dès, Jacky Lagger et leSinfonietta de Lausanne ont déjà confirmé leur présence.Des valeurs sûres, garantes de moments intenses à la por-tée de tous, mélomanes avertis ou néophytes prêts à s'ou-vrir au monde musical.

Tous les concerts sont gratuits pour le public, mais ils seferont sur invitation. Pour en savoir plus, l'auditeur estinvité à écouter attentivement les quatre programmes dela RSR dès le lundi 30 août prochain. Un site Internet etdes numéros de téléphone pour les réservations serontalors donnés à l'antenne.

Arlette Roberti ❚

Quatre chaînes unies pour soutenir la musique suisse

Radio de service public, la RSR a à cœur de défendre - et encore plus depuis qu'elle a signé lacharte de la musique suisse - la scène musicale de ce pays et d'en promouvoir les compositeurset interprètes. Plusieurs possibilités s'offrent à elle pour y parvenir.Que ce soit au travers d'émissions musicales - à l'image du Kiosque à MusiqueS, Dare-Dare,Dowtown ou Boogie, par exemple - mais aussi en soutenant des festivals ou en organisantdes manifestations, comme les Nouvelles scènes, chargées de découvrir de jeunes talents,ou la désormais traditionnelle Schubertiade, dont la prochaine est annoncéeen septembre 2005 à Neuchâtel.

1!Membres de SRG SSR idée suisse ROMANDE

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Président de la commission de musique de la Société can-tonale des Musiques vaudoises, Blaise Héritier aime lesdéfis et ne craint pas de se lancer dans de nouvelles aven-tures. Instigateur du premier Festival de musiques popu-laires, qui se déroulera à Moudon du 3 au 5 septembreprochain, il a réussi le pari de regrouper des ensemblesvenus de tous les cantons romands et ce ne sont pasmoins de 75 groupes, représentant 2'000 musiciens, quirallieront la cité moudonnoise. Appuyée par les associa-tions cantonales, la manifestation n'attend pas moins de10'000 visiteurs et offrira quelque 160 heures de musiquedurant le week-end, grâce à des sociétés et interprètesqui ont accepté de se produire gratuitement.

Tous les genres de musiques dites populaires y serontreprésentés. On pourra donc aussi bien y savourer dujodel que se laisser impressionner par le cor des Alpes,goûter aux prestations des chorales que vibrer aux sonsdes fanfares et autres harmonies ou brass bands.

Le public romand aime ses sociétés et les musiquesqu'elles proposent. À Bulle l'andernier, les adeptes de musiquechampêtre ont eu leur contentd'émotions lors de la Fête fédé-rale du genre et la retransmis-sion en direct de la soirée dusamedi à la TSR a connu unfranc succès.

C'est bien la preuve que. pour cette musique comme pourla musique classique, les adeptes sont nombreux. Touscomme sont nombreux ceux et celles qui pratiquent cettemusique "du terroir" qui a derrière elle une longue tradi-tion et une histoire associative très dense. La TélévisionSuisse Romande retransmettra le concert de gala unsamedi soir en premier rideau et plusieurs émissions deDe si de la seront tirées des enregistrements faits ce jour-là. Quand à la Radio Suisse Romande, elle apportera elleson soutien à la manifestation en diffusant en direct leKiosque à MusiqueS. Une douzaine de scènes seront amé-nagées pour l'occasion dans le bourg, qui résonnera ainside mille musiques aussi diverses qu'attrayantes. Qu'ellesoit populaire ou folklorique, selon qu'elle soit véhiculéepar le peuple ou qu'elle émane de ce même peuple, cettemusique rassemble volontiers les foules. Nul doute qu'àMoudon, elle jouera une fois encore son rôle fédérateur etque le public répondra présent pour cette première fêtejustement baptisée Métiss'Arts.

SSR idée suisse VAUD s'est toujours investie à fond pourdéfendre la musique populaire sur les ondes et à l'anten-ne. La société sera présente à Moudon, où elle tiendra unstand. Venez lui rendre visite lors de votre passage dansla cité médiévale broyarde.

Renseignements : www.metiss-arts.ch

Arlette Roberti ❚

Métiss’Artsà Moudon

Médiatic www.rtsr.ch

Bureau de rédaction Esther Jouhet, Arlette Roberti, Freddy Landry

Rédaction, courrier, abonnementsMédiatic, av. du Temple 40, c.p. 78, 1010 Lausanne 10Tél. 021 – 318 69 75 — Fax 021 – 318 19 76 — E-mail :

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Éditeur SSR idée suisse ROMANDE (RTSR)

Maquette/Mise en page a grafik, Didier Prost [email protected]

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Impressum

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Premier festival de musiques populaires

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