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Report No xxxx - BENIN BENIN Une évaluation du Climat des Investissements Novembre 2005 Région Afrique Département Secteur Privé et Infrastructures Programme Régional sur le Développement des Entreprises Document de la Banque mondiale

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Report No xxxx - BENIN

BENIN Une évaluation du Climat des Investissements Novembre 2005 Région Afrique Département Secteur Privé et Infrastructures Programme Régional sur le Développement des Entreprises

Document de la Banque mondiale

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REPUBLIQUE DU BENIN – ANNEE FISCALE 1er Janvier – 31 Décembre

DEVISE (Taux de Change au 24/10/2005)

Unité Monétaire: Franc CFA (F.Cfa) 1,00 US$ = 548,5 F.Cfa POIDS ET MESURES Système Métrique

ABREVIATIONS ET ACRONYMES

APD AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT BRVM BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES CAS COUNTRY ASSISTANCE STRATEGY CD-LAD COBB-DOUGLAS LEAST ABSOLUTE DEVIATION CDT CODE DU TRAVAIL CEM COUNTRY ECONOMIC MEMORANDUM CUT COUT UNITAIRE DU TRAVAIL DGD DIRECTION GENERALE DES DOUANES DSRP DOCUMENT DE STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE DTIS DIAGNOSTIC TRADE INTEGRATION STUDY ECI EVALUATION DU CLIMAT DES INVESTISSEMENTS FIAS FOREIGN INVESTMENT ADVISORY SERVICE FMI FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL IDE INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS OHADA ORGANISATION POUR L'HARMONISATION EN AFRIQUE DU DROIT DES AFFAIRES OCBN ORGANISATION COMMUNE BENIN NIGER (DES CHEMINS DE FER ET DES TRANSPORTS) OMC ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE OPT OFFICE DES POSTES ET TELECOMMUNICATIONS PCT POURCENTAGE PCT.C POURCENTAGE EN COLONNE PCT.L POURCENTAGE EN LIGNE PESF PROGRAMME D'EVALUATION DU SECTEUR FINANCIER PNUD PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT PPA PARITE DES POUVOIRS D'ACHAT PTF PRODUCTIVITE TOTALE DES FACTEURS RDM RAPPORT SUR LE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE RNB REVENU NATIONAL BRUT SBEE SOCIETE BENINOISE D'ENERGIE ELECTRIQUE SMIG SALAIRE MINIMUM INTERPROFESSIONNEL GARANTI SONAPRA SOCIETE NATIONALE POUR LA PROMOTION AGRICOLE TCN TAUX DE CHANGE NOMINAL UEMOA UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE VA VARIABLE WDI WORLD DEVELOPMENT INDICATORS ZI ZONE INDUSTRIELLE

Vice Président: Gobind T. Nankani Directeur Pays par Intérim: Diarietou Gaye Directeur Sectoriel : Michel Wormser Manager: Demba-Ba Economiste Pays: Nancy Benjamin Responsable Etude ECI: Jean-Michel N. Marchat

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AUTEURS

Philippe Alby (Arqade - Toulouse) Jean-Paul Azam (Arqade et IDEI - Toulouse, Institut Universitaire de France,

CSAE Oxford) George Clarke (DECRG, Banque mondiale) Magueye Dia (Arqade - Toulouse) Jean Michel Marchat (AFTPS-RPED, Banque mondiale) Afifi Mouhssine (AFTPS-RPED, Banque mondiale) Manju Kedia Shah (AFTPS-RPED, Banque mondiale)

REMERCIEMENTS

Les auteurs de ce rapport tiennent tout d'abord à exprimer tous leurs remerciements à Monsieur Emmanuel Guidibi, Directeur Général du cabinet Afrique Conseil à Cotonou, pour avoir dirigé l'enquête climat des investissements au Bénin ainsi qu'aux membres du cabinet Afrique Conseil pour avoir amélioré l'instrument d'analyse et aux enquêteurs pour avoir réalisé la collecte des données et avoir persévéré dans leur tâche. Nous tenons aussi à remercier le Ministère Néerlandais de la Coopération et du Développement qui a financé le projet d'enquête Climat des Investissements au Bénin ainsi que Monsieur Pieter Blusse de l'Ambassade du Royaume des Pays-Bas à Cotonou, qui a été en charge, au côté des équipes du cabinet Afrique Conseil et de la Banque mondiale, de la réalisation de cette enquête. Les auteurs souhaitent aussi exprimer leur profonde gratitude aux représentants des autorités béninoises, aux organisations patronales et aux entrepreneurs présents lors du séminaire de lancement de l'enquête à Cotonou en Novembre 2004, ainsi qu'aux dirigeants et personnels des 320 entreprises visitées entre Novembre 2004 et Mars 2005, pour leur coopération et leur patience. Enfin, les auteurs de ce rapport remercient Herve Assah, Najy Benhassine, Jonathan Isaac Darboux, Nouridine Kane Dia, Diarietou Gaye, Korotoumou Ouattara, Vincent Palmade et André Ryba pour leur appui précieux, commentaires et suggestions.

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TABLE DES MATIERES

RESUME INTRODUCTION CHAPITRE 1. L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES ENTREPRISES AU BENIN. ...............................3

1.1. DES PERFORMANCES MACROECONOMIQUES TRES CORRECTES DEPUIS 1994..................................................3 1.2. LES FACTEURS AFFECTANT LA CROISSANCE AU BENIN ET LES REFORMES ECONOMIQUES RECENTES. ...........5

1.2.1. Les facteurs affectant la croissance.......................................................................................................5 1.2.2. Les réformes économiques récentes. ....................................................................................................6

1.3. LA PERSISTANCE DE FAIBLESSES STRUCTURELLES. .......................................................................................7 1.4. UNE PERCEPTION AMBIGUË DU BENIN PAR LES INVESTISSEURS ETRANGERS. ................................................8 1. 5. RECOMMANDATIONS. .................................................................................................................................10

CHAPITRE 2. LA PERCEPTION PAR LES FIRMES DE LEUR ENVIRONNEMENT. ................................. 12

2.1. DE FORTES CONTRAINTES PERÇUES PAR LES FIRMES DE TOUS SECTEURS.....................................................12

2.1.1. Les principales contraintes communes aux firmes dans le commerce, la construction, le secteur manufacturier et le tourisme. ........................................................................................................................12 2.1.2. L'intensité et la classification des contraintes perçues par les firmes. ................................................16

2.2. LE SECTEUR MANUFACTURIER.....................................................................................................................18 2.2.1. Des contraintes différenciées selon les caractéristiques des firmes manufacturières..........................18 2.2.2. Une comparaison des contraintes perçues au Bénin et dans d’autres pays. ........................................19 2.2.3. La corruption demeure un problème sérieux. .....................................................................................20 2.2.4. Les problèmes liés au cadre réglementaire. ........................................................................................22

Un manque de confiance dans l'efficacité de l'administration et du système judiciaire. .........................22 Un poids des réglementations qui demeure important.............................................................................24 Une comparaison de certaines pratiques réglementaires........................................................................26

2.2.5. Des déficiences au niveau des infrastructures.....................................................................................28 2.3. ELEMENTS SUR LE CLIMAT DES INVESTISSEMENTS DANS LA CONSTRUCTION, LE TOURISME ET LE COMMERCE. .......................................................................................................................................................30

2.3.1. La corruption demeure perçue comme un problème important. .........................................................30 2.3.2. Les infrastructures posent problème. ..................................................................................................31 2.3.3. Les réglementations demeurent un problème important. ....................................................................32

2.4. RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER L'ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES AU BENIN EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION, D'ALLEGEMENT DU CADRE REGLEMENTAIRE ET D'AMELIORATION DES SERVICES D'INFRASTRUCTURES. .........................................................................................................................................33

2.4.1. Lutter plus efficacement contre la corruption. ....................................................................................33 2.4.2. Poursuivre l'amélioration de l'environnement réglementaire. .............................................................34

L'amélioration du système fiscal..............................................................................................................34 Réduire le poids du cadre réglementaire. ................................................................................................35 L'amélioration du fonctionnement du système judiciaire.........................................................................35

2.4.3. L'amélioration des services d'infrastructures. .....................................................................................36 CHAPITRE 3. LES MARCHES DE FACTEURS: LE MARCHE DU TRAVAIL, LES RELATIONS ENTRE LES FIRMES ET LE SECTEUR FINANCIER AINSI QUE L'ACCES AU FONCIER..................................... 38

3.1. ELEMENTS SUR LE MARCHE DU TRAVAIL FORMEL AU BENIN.......................................................................38

3.1.1. Quelques caractéristiques institutionnelles du marché du travail. ......................................................39 3.1.2. Principales caractéristiques des employés: éducation/formation et santé. ..........................................41

Education et formation externe des employés..........................................................................................41 Etat de santé des employés. .....................................................................................................................44

3.1.3. La rémunération des employés. ..........................................................................................................45 Niveau des rémunérations........................................................................................................................45 La formation des rémunérations. .............................................................................................................47

3.1.4. Recommandations pour améliorer le fonctionnement du marché du travail.......................................48 3.2. LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES FORMELLES AU BENIN: ASPECTS DE LA DEMANDE DE CREDIT.............49

3.2.1. Un aperçu du système financier béninois. ..........................................................................................50 3.2.2. L’accès au financement bancaire: crédit et découvert. .......................................................................51

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3.2.3. Le crédit bancaire. ..............................................................................................................................52 Une proportion non négligeable d'entreprises n'a jamais tenté d'obtenir des crédits bancaires. ...........52 La réponse des banques aux demandes de crédit des firmes. ..................................................................52 Un auto-rationnement des entreprises? ...................................................................................................53 Caractéristiques des prêts en cours. ........................................................................................................54

3.2.4. Les découverts bancaires. ...................................................................................................................56 3.2.5. Le crédit commercial. .........................................................................................................................56

3.3. L'ACCES AU FONCIER INDUSTRIEL AU BENIN. ..............................................................................................58 3.3.1. Un problème important pour les firmes. .............................................................................................58 3.3.2. Les origines du problème foncier au Bénin. .......................................................................................60 3.3.3. Recommandations pour amélioration l'accès au foncier industriel au Bénin......................................62

CHAPITRE 4. LA PRODUCTIVITE DES FIRMES MANUFACTURIERES AU BENIN................................ 64

4.1. LA PRODUCTIVITE ET LE COUT DU TRAVAIL: COMPARAISONS INTERNATIONALES........................................64 La productivité du travail. ............................................................................................................................64 Coût unitaire du travail. ...............................................................................................................................65

4.2. LE CAPITAL: PRODUCTIVITE ET STRUCTURE PAR AGE. .................................................................................67 Indicateurs de productivité du capital. .........................................................................................................67 Structure par âge du capital. ........................................................................................................................68

4.3. L'UTILISATION DES CAPACITES DE PRODUCTION..........................................................................................69 4.4. PERFORMANCES SECTORIELLES...................................................................................................................70 4.5. LA PRODUCTIVITE TOTALE DES FACTEURS. .................................................................................................71

ANNEXES......................................................................................................................................................................... 73

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Chapitre 1. Tableau 1. 1. Perception des risques au Bénin en 2003/2004.........................................................................................................9 Tableau 1. 2. Indice de liberté économique 2005. ..........................................................................................................................9 Tableau 1. 3. Indice de Croissance de la Compétitivité 2005.......................................................................................................10 Graphique 1.1. Taux de croissance réel du PIB: 1985-2004 (Pourcentages Annuels). .................................................................3 Graphique 1. 2. Structure en pourcentage du PIB...........................................................................................................................4 Graphique 1. 3. Tarifs moyens pondérés à l'importation en 2001. .................................................................................................7 Graphique 1. 4. Flux d'IDE en pourcentage du PIB. ......................................................................................................................8 Chapitre 2. Tableau 2. 1. Évaluation par les chefs d’entreprises des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la

croissance de leurs entreprises (Pct)...................................................................................................................................16 Tableau 2. 2. Evaluation des contraintes "majeures" ou "très sévères": Une comparaison internationale..................................20 Tableau 2. 3. Évaluation par les Chefs d’entreprises du poids des réglementations (Pct.)..........................................................25 Tableau 2. 4. Problèmes d'électricité: une comparaison internationale........................................................................................28 Tableau 2. 5. Indicateurs de services d’infrastructures pour la construction, le tourisme et le commerce. ................................32 Tableau 2. 6. Evaluation du poids des réglementations dans les divers secteurs.........................................................................33

Graphique 2. 1. La perception des cinq principales contraintes sectorielles................................................................................13 Graphique 2. 2. Perception des avantages concurrentiels des firmes informelles (Pct.).............................................................15 Graphique 2. 3. Intensité des contraintes "majeures"/"très sévères" (valeurs moyennes) selon les secteurs. .............................17 Graphique 2. 4. Différentiels de perception des contraintes (Pct.). ..............................................................................................18 Graphique 2. 5. Perception de la corruption dans divers pays......................................................................................................20 Graphique 2. 6. Coût estimé de la corruption. ..............................................................................................................................20 Graphique 2. 7. Perception de l'efficacité de l'Administration dans quelques pays.....................................................................22 Graphique 2. 8. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire (Pct)......................................................23 Graphique 2. 9."L'interprétation et l'application des règlements est cohérente" (Pct. de désaccord)..........................................24 Graphique 2. 10. Nombre moyen de jours passés en réunion avec des fonctionnaires sur une année. .......................................25 Graphique 2. 11. Délais requis pour dédouaner un container (jours). ..........................................................................................26 Graphique 2. 12. Indicateurs de l'environnement des affaires au Bénin en 2004. .......................................................................27 Graphique 2. 13. Perception de la corruption dans la construction, le commerce et le tourisme. ...............................................31 Graphique 2. 14. Part estimée du chiffre d'affaires annuel consacré aux "paiements informels"................................................31 Graphique 2. 15. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire.............................................................32

Chapitre 3. Tableau 3.1. 1. Contraintes liées à la réglementation du travail...................................................................................................40 Tableau 3.1. 2. Rémunérations mensuelles en 2004/2005............................................................................................................46

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Tableau 3.2. 1. Structure du financement des entreprises.............................................................................................................52 Tableau 3.2. 2. Réponses réservées aux demandes de crédit........................................................................................................53 Tableau 3.2. 3. Caractéristiques des prêts. ....................................................................................................................................54 Tableau 3.2. 4. Autorisations de découverts. ................................................................................................................................56 Tableau 3.2. 5. Crédit Commercial (Pct.). ....................................................................................................................................56 Graphique 3.1. 1. Éducation des employés dans le secteur manufacturier dans divers pays.......................................................42 Graphique 3.1. 2. Pct de firmes fournissant une formation professionnelle externe. ..................................................................42 Graphique 3.1. 3. Besoins en formation exprimés par les employés (Pct)...................................................................................43 Graphique 3.1. 4. Rémunération mensuelle des travailleurs de production non qualifiés dans le secteur manufacturier (TCN

courants) dans divers pays. .................................................................................................................................................47 Graphique 3.2. 1. Accès aux financements bancaires (Pct.).........................................................................................................51 Graphique 3.2. 2. Raisons pour ne pas demander un crédit (Pct.)................................................................................................54 Graphique 3.2. 3. Taux d’intérêts sur les emprunts en cours dans divers pays (Pct). ..................................................................55 Graphique 3.2. 4. Taux d’intérêts sur les emprunts en cours par taille des firmes (Pct)..............................................................55 Graphique 3.3. 1. Évaluation de l'accès à un terrain comme une contrainte "majeure"/"très sévère" (Pct.). ..............................58 Graphique 3.3. 2. Évaluation de l'accès à un terrain comme une contrainte "majeure" ou "très sévère" : une comparaison

internationale.......................................................................................................................................................................59 Graphique 3.3. 3. Évaluation de l'accès à un terrain industriel comme une contrainte "majeure" ou "très sévère" selon les

types d'entreprises. ..............................................................................................................................................................59 Graphique 3.3. 4. Caractéristiques comparées des réglementations d'obtention d'une propriété foncière au Bénin et d'autres

régions en 2004. ..................................................................................................................................................................61 Graphique 3.3. 5. Acquisition de terrain ces 3 dernières années. .................................................................................................62 Graphique 3.3. 6. Estimation des paiements informels versés pour l'obtention d'un terrain en Pct. du coût de la transaction

(hors prix de vente). ............................................................................................................................................................62 Encadre 3.3. 1. Procédures d'acquisition d'un terrain au Bénin....................................................................................................61

Chapitre 4. Tableau 4. 1. Indicateurs de productivité pour les entreprises manufacturières au Bénin en 2002. ............................................70 Tableau 4. 2. Indicateurs de productivité pour les entreprises manufacturières par secteurs en 2002. .......................................70

Graphique 4. 1. La valeur ajoutée par travailleur est inférieure au Bénin par rapport au Sénégal, au Mali, au Kenya, à

l’Afrique du Sud et à la Chine. ...........................................................................................................................................65 Graphique 4. 2. Les coûts unitaires du travail sont plus élevés au Bénin (en Pct. de la valeur ajoutée) que dans la plupart des

autres pays d’Afrique sub-saharienne. ...............................................................................................................................66 Graphique 4. 3. Les entreprises au Bénin possèdent plus de capital par employé que les firmes en Ouganda, en Chine, en

Tanzanie et au Mali, mais moins qu’au Kenya et au Sénégal............................................................................................67 Graphique 4. 4. Productivité du capital au Bénin et dans d'autres pays. ......................................................................................68 Graphique 4. 5. L’utilisation des capacités de production au Bénin est proche de celle du Kenya mais plus faible qu'au

Sénégal et au Mali...............................................................................................................................................................69

Annexes au Chapitre 1. Graphique A.1. 1. Indice des Termes de l'Echange (Base 2000=100). ........................................................................................74 Graphique A.1. 2. Taux de croissance du PIB sectoriel (Prix Constants 2000)...........................................................................74 Graphique A.1. 3. Investissement en Pct du PIB à prix courants. ................................................................................................75 Graphique A.1. 4. Aide publique au développement en pourcentage du PIB..............................................................................75 Graphique A.1. 5. Masse salariale de l’Etat (Pct. du budget récurrent) .......................................................................................76 Graphique A.1. 6. Exportations de coton. .....................................................................................................................................76 Graphique A.1. 7.Composantes de l'indice de liberté économique (première partie)..................................................................77 Graphique A.1. 8. Composantes de l'indice de liberté économique (seconde partie). .................................................................78 Annexes au Chapitre 2. Tableau A.2. 1. Le secteur informel. ......................................................................................................................79 Tableau A.2. 2. Évaluation par les Chefs d’entreprises de contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs

opérations et la croissance de leurs entreprises par propriété et orientation commerciale............................79 Tableau A.2. 3.Évaluation par les chefs d’entreprises des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs

opérations et la croissance de leurs entreprises par classe de taille (Pct)......................................................80 Tableau A.2. 4. Estimations de l’étendue de la corruption.....................................................................................80 Tableau A.2. 5. Confiance dans l’application du cadre réglementaire et envers le système judiciaire ..................81 Tableau A.2. 6. Perception des risques en 2003/2004............................................................................................84 Tableau A.2. 7. Classements Internationaux. .........................................................................................................84

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Tableau A.2. 8. Evaluation par les chefs d’entreprises des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la croissance de leurs entreprises (Pct). ...................................................................................85

Tableau A.2. 9. Réglementation du marché du travail. ..........................................................................................87 Tableau A.2. 10. Perception de la Qualité des Services d’Infrastructures..............................................................89 Graphique A.2. 1. Cohérence des politiques économiques (Pct jugé assez ou très incohérent).............................81 Graphique A.2. 2. Temps requis pour obtenir une connexion téléphonique fixe. ..................................................81 Graphique A.2. 3. Perception par les dirigeants de la fourniture de services d’infrastructures..............................82 Graphique A.2. 4. Comparaison des contraintes "majeures"/ "très sévères"..........................................................86 Graphique A.2. 5. Perception et coût estimé de la corruption. ...............................................................................86 Graphique A.2. 6. Éducation des employés. ..........................................................................................................87 Graphique A.2. 7. Formation externe (Pct). ...........................................................................................................87 Graphique A.2. 8. Taille des Firmes et Accès aux Financements Bancaires..........................................................88 Graphique A.2. 9. Taux de garantie moyen requis pour un emprunt (Pct).............................................................88 Graphique A.2. 10. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire (Pct). ..........................89 Graphique A.2. 11. Productivité du travail (USD par employé). ...........................................................................90 Graphique A.2. 12. Coûts unitaires du travail. .......................................................................................................90 Encadre A.2. 1. Eléments sur le Climat des Investissements dans certains Etats membres de l'UEMOA.............83 Annexes au Chapitre 3. Tableau A.3.1. 1. Catégories d'emploi (Pct)...........................................................................................................91 Tableau A.3.1. 2. Climat social. .............................................................................................................................91 Tableau A.3.1. 3. Circulation de l'information sur le marché du travail formel.....................................................92 Tableau A.3.1. 4. Éducation atteinte par les employés dans le secteur manufacturier et les services (Pct.C)........94 Tableau A.3.1. 5. Formation externe des employés. ..............................................................................................94 Tableau A.3.1. 6. Besoins en formation exprimés par les employés......................................................................95 Tableau A.3.1. 7. Maladies, journées de travail perdues pour cause de maladie. ..................................................96 Tableau A.3.1. 8. Rémunérations selon le sexe des employés. ..............................................................................97 Tableau A.3.1. 9. Rémunérations selon divers critères de stratification. ...............................................................98 Tableau A.3.1. 10. Rémunérations selon le secteur d’activité................................................................................99 Tableau A.3.1. 11. Rémunérations des travailleurs de production non qualifiés. ................................................100 Tableau A.3.1. 12. Répartition par sexe et position hiérarchique.........................................................................101 Tableau A.3.1. 13. Ancienneté et expérience des employés (années). .................................................................102 Tableau A.3.1. 14. Fonctions de salaire. ..............................................................................................................105 Graphique A.3.1. 1. Comparaison de la réglementation du travail au Bénin. ........................................................92 Graphique A.3.1. 2. Temps requis pour trouver un employé. ................................................................................93 Graphique A.3.1. 3. Age moyen par catégorie d'emploi. .....................................................................................101 Graphique A.3.1. 4. Localisation des firmes et origine des employés (Pct).........................................................102 Graphique A.3.2. 1. Entreprises ayant déjà demandé un crédit (Pct). ..................................................................106 Annexes au Chapitre 4. Tableau A.4. 1. Test de rendements d'échelle constants. .....................................................................................109 Tableau A.4. 2. Impact de l’amélioration du Climat des Investissements sur la productivité au Bénin...............111 Tableau A.4. 3. Les déterminants des niveaux de productivité des firmes manufacturières en Afrique. .............112 Annexe 5. Tableau A.5. 1. Estimation de la structure de l'emploi formel permanent en 2002..............................................113 Tableau A.5. 2. Base de sondage du secteur manufacturier. ................................................................................113 Tableau A.5. 3. Bases de sondage et échantillons d'entreprises formelles pour le tourisme, la construction et le

commerce. ..................................................................................................................................................115 Graphique A.5. 1. Distribution de firmes dans la base de sondage et l'échantillon (Pct). ....................................114 Graphique A.5. 2. Distribution d'emploi dans la base de sondage et l'échantillon (Pct.). ....................................114

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Synthèse comparative du climat des investissements au Bénin. Indicateurs

1995 2002/3 1995 2002/3 1995 2002/3 1995 2002/3 1995 2002/3

Environnement Macroéconomique

PNB (PPA US$)* 867.6 1,052.9 697.9 939.1 1,333.0 1,556.8 2,702.1 4,726.4 1,994.1 2,731.9

Population (en milieu d'année, en millions) 5.5 6.7 9.6 11.7 8.3 10.2 1,204.9 1,288.4 932.2 1,064.4

Croissance annuelle moyenne du PIB (%) 4.6 4.8 6.2 6.0 5.2 6.5 10.5 9.3 7.6 8.6

Ouverture (Import+Export en % du PIB) 53.2 40.8 57.3 57.2 74.6 68.9 45.7 66.1 23.2 30.5

Investissement privé (% du PIB) 6.9 11.0 13.5 17.1 10.2 10.7 16.1 .. 16.7 17.4

Investissement public (% du PIB) 10.4 7.2 9.4 6.3 4.4 9.0 18.6 na 7.7 na

Investissement Direct Etranger (% du PIB) 0.4 1.5 4.5 3.0 0.7 1.2 5.1 3.8 0.6 0.7

Environnement Microéconomique**

Intrants

Niveau d'éducation moyen des travailleurs du secteur industriel (en années) n.a. 9.6 na 6.1 n.a. 5.0 n.a. 10.0 n.a. 10.0

Main-d'œuvre excédentaire en pourcentage du total (%) n.a. 28,1(1) na 29.3 n.a. 18.2 n.a. n.a. n.a. 17.3

Pourcentage d'intrants en-deça des standards de qualité acceptable n.a. 4.2 na 5.6 n.a. 4.8 n.a. n.a. n.a. n.a.

Stock d'intrant (en jours de production) n.a. 30.0 na 39.0 n.a. 41.9 n.a. n.a. n.a. 28.0

Dépense en recherche et développement (en % des ventes) n.a. 2.4 na 1.4 n.a. 0.9 n.a. 2.0 n.a. n.a.

Gouvernance

Paiements informels (en % du revenu) n.a. 8.4 na 3.4 n.a. 0.5 n.a. n.a. n.a. n.a.

Pourcentage de firmes ayant perdu confiance dans le système judiciaire (en %) n.a. 65.3 na 33.1 n.a. 25.3 n.a. n.a. n.a. n.a.

Inspections annuelles en moyenne par les officiels du Gouvernement (en jours) n.a. 12.7 na 13.4 n.a. 18.4 n.a. n.a. n.a. 10.5

Pourcentage du temps d'un dirigeant affecté au traitement des réglementations (en %) n.a. 8.3 na 8.8 n.a. 60.8 n.a. 9.2 n.a. 16.0

Infrastructure

Pourcentage des firmes ayant leur propre générateur (en %) n.a. 26.9 na 45.3 n.a. 61.6 n.a. 16.0 n.a. 69.0

Délai le plus long supporté pour le dédouanement d'un container à l'import (en jours) n.a. 24.4 na 20.4 n.a. 14.5 n.a. 8.0 n.a. 11.0

Nombre de lignes téléphoniques dans la plus grande ville (en milliers d'habitants) 32.5 41.6**** 13.1 24.13**** 33.2 71*** n.a. 294.0 n.a. 131.0

Nombre d'ordinateurs personnels (en milliers d'habitants) 0.6 3.7 0.3 1.27**** 7.2 19.8 n.a. 12.0 n.a. 3.0

Nombre de routes pavées en pourcentage du total (en %) 20.0 na 12.0 12.1**** 28.5 29.3**** n.a. 88.0 n.a. 56.0

Finance

Coût de financement (taux d'intérêt sur les prêts, en %) n.a. 13.1 na 13.0 n.a. 10.9 n.a. 5.9 n.a. 12.3

Part des crédits provenant des établissements bancaires (pour investissements, en %) n.a. 13.0 na 11.0 n.a. 18.6 n.a. 25.0 n.a. 36.0

Crédit au secteur privé (stock, en % du PIB) 8.0 14.5 10.7 17.7 16.0 19.6 n.a. 125.0 n.a. 25.0

Entrée et Opération

Coût du travail (rapport médian du salaire moyen à la valeur ajoutée moyenne) n.a. 0.35 na 0.19 n.a. 0.29 n.a. 0.23 n.a. 0.21

Source: World Bank, World Development Indicators Database et Enquête sur le Climat des Investissements pour tous les pays, avec les données les plus récentes

* Données en dollars constants 2000.** Les donnees microéconomiques pour la Chine et l'Inde correspondent à 2000/2001.*** Pour 2001; **** Pour 2000(1) : Besoin de main d'œuvre.n.a. : Non Disponible

PIB per Capita en Dollars Constants.

Crédit au secteur privé (logarithme, en % du PIB)

Bénin Chine** Inde**Mali Sénégal

Nbre de lignes téléphoniques (plus grande ville en 000' d'habitants)

Chine

In de

M ali

Sénégal

B é n in

50 0

1 ,00 0

1 ,50 0

2 ,00 0

2 ,50 0

3 ,00 0

3 ,50 0

4 ,00 0

4 ,50 0

5 ,00 0

1 995 19 97 1999 200 1 200 3

BéninMali

Sénégal

Chine

Inde

0

100

200

300

400

500

600

1995 1997 1999 2001

Bénin

MaliSénégal

Chine

Inde

1.01.52.02.53.03.54.04.55.0

1995 1997 1999 2001 2003

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RESUME

Bien que le Bénin soit actuellement en phase de croissance économique positive, celle-ci est inférieure aux prévisions du PRSP de 2002 et ne semble pas encore avoir permise une réduction significative de la pauvreté en zones rurales malgré des améliorations dans les zones urbaines. Rendre la croissance au Bénin plus forte et plus durable passe par un développement et une diversification des activités économiques du secteur privé. Ceci requiert ainsi un climat des investissements propice. L'objet de ce rapport est d'analyser l'état actuel du climat des investissements au Bénin et ainsi de contribuer au débat en cours, notamment sur la stratégie de développement du secteur privé du pays. Ce rapport repose ainsi en grande partie sur les résultats d'une enquête ECI réalisée en 2004/2005 au Bénin. Au total, un échantillon représentatif de 320 entreprises formelles a été enquêté essentiellement dans le secteur manufacturier, mais aussi le tourisme, la construction et le commerce. Il apparaît ainsi que les firmes au Bénin opèrent au sein d'un environnement macroéconomique correct mais que les entreprises manufacturières sont peu productives. En outre, nombre de contraintes microéconomiques sévères demeurent et limitent le développement des firmes au Bénin, restreignant ainsi les possibilités de croissance future. Un assez bon cadre macroéconomique … Le cadre macroéconomique au sein duquel opèrent les firmes au Bénin est actuellement assez bon. La croissance a été forte ces dernières années, elle est en moyenne d'environ 4,9 pourcent sur la période 1994-2004. Le fondement de la reprise économique depuis 1994, outre l'impact bénéfique de la dévaluation du F.Cfa, est très largement lié à l’amélioration de la productivité totale des facteurs dans l'économie et à une reprise de l’investissement privé, conséquences des réformes structurelles entreprises depuis l'abandon du socialisme en 1990. …qui ne peut contrebalancer une faible productivité des firmes et la persistance de faiblesses structurelles. L'étude de la productivité des firmes manufacturières souligne que les niveaux de productivité actuels restent faibles. Ils demeurent certes supérieurs à ceux de nombre de pays d'Afrique de l'Est pour lesquels des enquêtes ECI ont été récemment réalisées mais sont inférieurs aux niveaux constatés en Inde et en Chine, deux pays clés sur le marché mondial. Ils sont aussi inférieurs à ceux constatés dans deux autres pays de la Zone Franc, le Sénégal et le Mali. La situation actuelle est inquiétante car si ce faible niveau de productivité observé au Bénin se maintient, il sera alors encore plus difficile de maintenir une industrie manufacturière et un secteur privé véritablement générateurs d'emploi et contributeurs de la croissance. En outre, en dépit d'une bonne croissance économique, certains problèmes structurels de l'économie béninoise persistent, tels une forte concentration des exportations sur le coton et un faible niveau de flux d'IDE. Il faut aussi mentionner que malgré une reprise passée, les taux d'investissement demeurent relativement faibles. Ils sont aux environs de 10-11 pourcent du PIB depuis 1997. Enfin, la perception des investisseurs reste assez ambiguë par rapport à l'attractivité du pays. Tout ceci suggère d'une part que les réformes déjà entreprises n'ont pas amélioré suffisamment la perception des investisseurs, et d'autre part que des mesures additionnelles sont vraisemblablement nécessaires pour continuer d'améliorer le climat des investissements. Le climat des investissements au Bénin demeure difficile… Les résultats de l'enquête ECI indiquent que le climat des affaires au Bénin en 2004/2005 n’est globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les secteurs. En effet, les points négatifs sont sérieux et abondent. Les plus saillants sont liés à une corruption perçue comme endémique, à l’incohérence des réglementations et de leur application, à une faible efficacité de l'appareil judiciaire, à une taxation lourde et mal appliquée et à des problèmes d'accès et de coût des crédits. En outre, de sérieux problèmes d’infrastructures demeurent, notamment au niveau des transports et de la fourniture d’électricité.

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• La corruption constitue ainsi un motif majeur d'inquiétude pour les entrepreneurs. C'est un élément qui contribue à accroître les coûts d'opération des firmes. Elle est un motif sérieux d’inquiétude pour 83,9 pourcent des entrepreneurs du secteur manufacturier. La corruption est en outre perçue comme encore plus contraignante par les dirigeants des firmes dans la construction et le commerce que par ceux du secteur manufacturier. Ceci place le Bénin dans une position peu avantageuse en termes de comparaisons internationales. Le Bénin se trouve dans le groupe de pays où ce problème est perçu comme le plus élevé par les dirigeants des firmes manufacturières.

• Les contraintes réglementaires demeurent fortes. Les taux d’imposition ainsi que leur administration reflètent généralement une préoccupation des plus importante pour les chefs d’entreprises, respectivement pour 87,7 et 86,2 pourcent d’entre eux dans le secteur manufacturier. Ces chiffres sont voisins pour les autres secteurs. Les chefs d'entreprises ont peu confiance dans la cohérence du cadre réglementaire et dans le système judiciaire. Environ deux tiers des dirigeants de firmes trouvent que l'interprétation et l'application par les fonctionnaires des règlements et lois qui affectent leur établissement est incohérente et imprévisible. De nouveau, près des deux tiers d'entre eux, quels que soient les secteurs, ne font pas confiance au système judiciaire pour faire respecter leurs droits contractuels et de propriété. Le poids réglementaire demeure important au Bénin. Les entrepreneurs déclarent ainsi passer de 8 à 15 pourcent de leur temps à régler des formalités administratives de tous ordres. En outre, de 11 à 14 jours ont été consacrés en 2004 à rencontrer lors de réunions des fonctionnaires de diverses administrations.

• Les infrastructures ont un rôle crucial dans la productivité des entreprises. Celles-ci posent de graves problèmes au Bénin. Deux grands types de services d'infrastructure sont perçus comme étant de particulièrement mauvaise qualité: la fourniture d'électricité et le transport ferroviaire. Ces principaux problèmes ne peuvent occulter des dysfonctionnements importants d'autres services d’infrastructures, tels que l'évacuation des déchets, les problèmes du réseau routier, les télécommunications et le fonctionnement du Port de Cotonou.

• Les marchés de facteurs posent problème. Des contraintes demeurent sur le marché du travail formel dont un relatif manque d'éducation technique de la force de travail, un faible développement de formations professionnelles appropriées pour les employés en activité et une persistance de divers problèmes institutionnels; pour un nombre encore trop important de firmes, les procédures de licenciement sont problématiques et les asymétries informationnelles restent importantes. Le bon fonctionnement du marché financier et un accès non biaisé aux financements bancaires sont un élément important du développement de tout secteur privé. Cependant, il semble que des progrès restent aussi à faire en la matière au Bénin. Les problèmes de financements sont une barrière importante à la croissance des entreprises. Les données indiquent qu'il existe une différenciation dans l’accès aux financements bancaires limitant le développement des PME/PMI. En effet, nombre d'entreprises, en particulier parmi les PME/PMI, ne tentent même pas d'obtenir de financement bancaire. In fine, l'accès aux formes traditionnelles du financement bancaire (emprunts et découverts) semble principalement déterminé par la taille de l’entreprise, le recours aux services d’un auditeur externe pour le contrôle des comptes ainsi que l’accès aux marchés d’exportation. Enfin, les banques exigent des niveaux de garanties élevés aussi bien pour les découverts que pour les emprunts. Les problèmes du système juridique béninois ainsi que les difficultés d'accès à la terre pour les firmes ne sont pas étrangers à ces fortes exigences des banques. Le foncier, l'accès aux terrains à usage industriel est au Bénin un problème sérieux. Les données de l'enquête ECI indiquent que pour 33 à presque 36 pourcent des firmes manufacturières, du tourisme et de la construction, l’accès à un terrain industriel est difficile et constitue une contrainte "majeure" ou "très sévère". Les difficultés d'accès à la terre rencontrées au Bénin posent deux grands problèmes aux firmes, d'une part il est parfois difficile d'obtenir des terrains pour une implantation nouvelle ou une extension, et d'autre part ceci accroît la difficulté à fournir des garanties aux banques ce qui complique l'obtention de crédit.

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…ce qui implique des mesures correctives. Depuis le début des années quatre-vingt dix, nombre de réformes structurelles ont été mises en œuvre au Bénin. Malgré ces efforts significatifs, le climat des investissements en 2004/2005 reste peu favorable au secteur privé. Des réformes additionnelles sont nécessaires pour accroître la compétitivité et les performances du secteur privé. Celles-ci sont présentées ci-après en commençant par un problème transversal, puis selon l'ordre de priorité qui leur a été attribué par les firmes visitées lors de l'enquête ECI. Celles-ci concernent: • l'intensification des efforts de promotion et le renforcement du dialogue secteur public/privé pour

améliorer la réputation du Bénin comme lieu d'activité économique; • la lutte contre la corruption et la poursuite de l'amélioration du cadre réglementaire pour réduire

les coûts d'opération des firmes1; • la fourniture de services d'infrastructures pour contenir les coûts de production et permettre une

distribution efficiente des productions; • le fonctionnement des marchés de facteurs pour améliorer la qualité du facteur travail, le

financement des firmes (tout particulièrement les PME/PMI) et l'accès au foncier. Les mesures proposées sont, pour l'essentiel, complémentaires des projets en cours ou en préparation de la Banque mondiale dans le domaine du développement du secteur privé (projet actuel de Développement du Secteur Privé, et réflexions en cours pour la préparation du PRSC-3). Elles correspondent aux priorités énoncées par les autorités béninoises en terme de développement du secteur privé dans le PRSP de 2002. L'ensemble des mesures proposées est synthétisé dans le tableau ci-après.

1 - La corruption est le principal problème cité par les firmes et les réglementations arrivent en seconde ou quatrième position selon les secteurs. Bien que leur classement diffèrent, ces deux problèmes sont intimement corrélés et ont en conséquence été fusionnés pour l'élaboration des recommandations de ce rapport.

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PROPOSITIONS DE REFORMES Objectif Problème Observations Recommandations

I. INTENSIFICATION DES EFFORTS DE PROMOTION DU BENIN. Promouvoir les investissements (locaux et IDE)

• le Bénin est perçu comme une destination de risque assez élevé pour les investissements directs, comme un pays de liberté économique limitée et de faible compétitivité;

• un trop grand nombre d’institutions de promotion/appui au commerce et aux investissements existent, les missions se recoupent. Nombre de services ne semblent pas correspondre aux besoins du secteur privé.

Na. Court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• rationalisation des institutions d'appui et de promotion par la fusion des institutions publiques existantes en une institution unique en charge du dialogue public/privé et de la promotion du Bénin;

• lors de la création de cette nouvelle agence, il faudra s'assurer qu'entre autre quatre éléments clé sont mis en place:

une formation effective des employés de la nouvelle institution; la direction de l'organisme devrait être confiée à une personnalité de premier

plan; la création/renforcement des liens de cette nouvelle institution avec le secteur

privé béninois et avec les Ambassades/Consulats à l'étranger; la création d'un site Internet unique, mis à jour régulièrement, fournissant aussi

un accès aux autres sites officiels existants. • la création d'un Conseil Présidentiel des Investisseurs, sur le modèle des pratiques au

Sénégal et au Mali.

II. LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET POURSUITE DE L'AMELIORATION DU CADRE REGLEMENTAIRE.

2.1. Lutter plus efficacement contre la corruption.

• corruption répandue, provenant de l'administration comme des firmes;

• phénomène coûteux. Environ 11,6 pourcent de la valeur des contrats avec l'administration est perdue en "paiements informels" ou "cadeaux divers". Presque 4 pourcent des firmes reconnaissent aussi avoir tenté d'influencer directement la formulation de lois et règlements en leur faveur;

• dispositif de lutte contre la corruption encore peu efficace malgré des améliorations récentes.

• La corruption contribue à accroître les coûts d'opération des firmes au Bénin;

• Elle est un motif sérieux d’inquiétude pour 83,9 pourcent des entrepreneurs du secteur manufacturier;

• La corruption est en outre perçue comme encore plus contraignante par les dirigeants des firmes dans la construction et le commerce que par ceux du secteur manufacturier.

Court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• renforcement des dispositifs de contrôle internes et externes, ainsi que la large diffusion de leurs conclusions;

• attribution effective et durable de moyens ainsi qu'une totale liberté d'action laissée à l'Observatoire de la Lutte contre la Corruption récemment créé;

• mise en place généralisée de mesures microéconomiques permettant de limiter les possibilités de corruption au sein de l'administration, telles que:

pour certains emplois stratégiques, l'impossibilité pour un fonctionnaire de rester en poste au-delà d'une limite de temps précise (3 ans par exemple);

mettre en place un système de responsabilité nominative des employés traitant avec les entreprises, ceci pour responsabiliser davantage ces fonctionnaires;

des sanctions/pénalités fortes effectivement et systématiquement appliquées en cas de corruption avérée, quel que soit le rang hiérarchique des personnes en cause, que celles-ci soient des fonctionnaires, des entrepreneurs ou de simples citoyens;

des procédures de publication du patrimoine personnel de l'ensemble des fonctionnaires de haut rang;

l'étude de faisabilité et la mise en place ultérieure de mesures de revalorisation salariales pour certaines professions clé de la fonction publique.

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2.2. Poursuite de l'amélioration de l'environnement réglementaire Amélioration du système fiscal.

• Le système fiscal béninois est caractérisé par une fiscalité relativement lourde;

• La fiscalité est focalisée sur la collecte de recettes publiques sur une faible base taxable; en pratique sur un petit nombre d'entreprises formelles.

• Sur l’échantillon manufacturier, les taux d’imposition ainsi leur administration reflètent les préoccupations les plus importantes des chefs d’entreprises (respectivement pour 87,7 et 86,2 pourcent d’entre eux);

• Ces chiffres sont compris entre 76 et 94 pourcent pour les secteurs de la construction, du tourisme et du commerce.

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

• poursuite de la simplification et de la rationalisation du système fiscal; • étudier la faisabilité d'une diminution additionnelle de l'impôt sur les sociétés, de

l'impôt sur les dividendes et de la TVA. Les valeurs de ces impôts pourraient ainsi être calées sur leur valeur au Sénégal et en Côte d'Ivoire, soit respectivement 25 pourcent (Sénégal), 10 pourcent et 15 pourcent (Côte d'Ivoire);

• une diffusion plus large de l'information fiscale auprès des opérateurs économiques, qui peut conjointement être entreprise par l'administration fiscale et la future agence de promotion du Bénin.

Amélioration du cadre réglementaire.

• procédures administratives parfois longues et surtout coûteuses;

• multiplicité d'administrations en charge des firmes;

• procédures de création et fermeture d'entreprises coûteuses et longues par rapport aux meilleures pratiques mondiales.

• les chefs d'entreprise déclarent passer environ presque 8 pourcent de leur temps à régler des problèmes administratifs et affectent en moyenne 13 journées de travail à des réunions avec des fonctionnaires;

• les procédures actuelles sont globalement coûteuses et facilitent la corruption.

Court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• simplification et réduction du coût des procédures existantes pour la création et fermeture d'entreprises. Il est nécessaire d'amener graduellement mais rapidement ces procédures au niveau des meilleures pratiques mondiales (Singapour).

Améliorer le fonctionnement du système judiciaire.

• difficultés à faire respecter les droits de propriété et à obtenir des jugements rapides;

• système judiciaire peu utilisé par les firmes pour le règlement des litiges commerciaux;

• manque de juges formés aux matières financières et commerciales;

• actuellement inefficace et encore fortement corrompu malgré des améliorations récentes.

• environ deux tiers des dirigeants de firmes, tous secteurs confondus, ne font toujours pas confiance au système judiciaire pour faire respecter leurs droits contractuels et de propriété.

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • la promotion des juridictions commerciales qui doivent être mieux armées pour

trancher les litiges, notamment dans les domaines d’ordre financier et des droits de propriété. Ceci implique:

d'améliorer la formation des juges ayant compétence dans les domaines du droit commercial et de la fiscalité des entreprises; d'améliorer l'équipement des tribunaux et greffes; de poursuivre les mesures récentes de revalorisation salariales des magistrats; de publier et d'articuler les décisions de justice pour assurer une transparence accrue.

• la promotion des procédures d'arbitrage, ce qui peut impliquer de réviser les lois afférentes et de créer une institution spécialisée.

III. AMELIORATION DES SERVICES D'INFRASTRUCTURES.

Contenir les coûts de production et permettre une distribution efficiente de la production.

• Deux grands types de services d'infrastructure sont perçus comme étant de particulièrement mauvaise qualité: la fourniture d'électricité et le transport ferroviaire.

• Ces principaux problèmes ne peuvent occulter d'autres dysfonctionnements importants, tels que l'évacuation des déchets, les problèmes du réseau routier, les télécommunications et le fonctionnement du Port de Cotonou.

Na. Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

• La qualité et le volume de l'offre électrique doivent être améliores. Il est ainsi nécessaire de s'assurer de la promulgation du nouveau code sectoriel et de réaliser une privatisation effective du secteur;

• La qualité du transport ferroviaire doit s'améliorer. Il est suggéré d'améliorer la maintenance de la ligne Cotonou-Parakou et d'étudier les modalités d'une privatisation de l'OCBN;

• Pour le réseau routier, il est nécessaire de se focaliser sur la rénovation et la maintenance consécutive du réseau existant.;

• Finaliser la réforme du secteur des télécommunications; • Rationaliser et améliorer le fonctionnement du Port en appliquant les mesures

préconisées par le récent DTIS.

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IV. AMELIORATION DU FONCTIONNEMENT DES MARCHES DE FACTEURS POUR REPONDRE PLUS EFFICACEMENT AUX BESOINS DU SECTEUR PRIVE. 4.1. Amélioration de la qualité de la main d'œuvre et du fonctionnement du marché du travail.

Les données de l'enquête ECI indiquent: • une perception de problèmes au niveau des

procédures de licenciement; • des difficultés de circulation de

l'information sur les emplois disponibles; et • un relatif manque d'éducation de la force de

travail au niveau technique et supérieur, ainsi qu'un très faible développement de formations professionnelles pour les employés en activité.

• certaines des conventions collectives sont actuellement inadaptées (mauvaise catégorisation et classification des travailleurs).

• les entreprises possèdent un certain pouvoir de monopsone sur la main d’œuvre peu qualifiée.

Court terme (à mettre en place sous 2 ans). • vérification des réglementations liées aux licenciements et leur simplification

supplémentaire. Simplification/suppression éventuelle des réglementations i) affectant un ordre de priorité sur les licenciements, ii) gérant les notifications administratives de licenciements individuels ou collectifs et iii) les priorités à la réembauche d'employés préalablement licenciés.

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • amélioration de la qualité de la main d'œuvre:

amélioration des qualifications des employés par un renforcement des formations techniques dans le cycle secondaire;

développement accru des formations professionnelles supérieures courtes (Ministère de la Formation Professionnelle);

développement accru des systèmes de formation professionnelle continue en collaboration étroite avec le secteur privé.

• réexamen de certains éléments du code du travail à l'occasion de la préparation en cours d'un nouveau Code du Travail sous les auspices de l'ODAHA (améliorer les modalités de détermination des salaires par catégories professionnelles, simplifier les conventions collectives en termes de catégorisation et classification des emplois);

• amélioration de la circulation de l'information sur le marché du travail. Renforcement du rôle des institutions publiques dans la diffusion de l'information sur les emplois disponibles et encadrement de l'activité des bureaux de placement privé.

4.2. Amélioration de l'accès aux financements bancaires.

• faible utilisation par les firmes des financements bancaires et forte présomption d'auto-rationnement en la matière;

• biais dans l'allocation de crédit en défaveur des firmes de faible taille;

• garanties bancaires requises souvent très élevées;

• difficultés pour les petites entreprises d'accéder à des services d'audit/contrôle des comptes.

• accès et coût du crédit sont deux contraintes fortes des firmes, quels que soient les secteurs

Court terme (à mettre en place sous 2 ans). • promotion d'états financiers stables par les petites entreprises. Ceci peut se faire en

fournissant une assistance technique aux PME/PMI pour améliorer la qualité de leurs états financiers et la fiabilité de leurs dossiers de crédit;

• il est souhaitable de s'assurer de l'application effective de la législation existante relative aux professions comptables, et en particulier d'appliquer effectivement les peines/pénalités requises dans le cas contraire.

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • revoir les règles de la profession d'auditeur/comptable et rendre opérationnel un système

de revue de qualité, assurer l'amélioration de la formation aux professions comptables. • améliorer l'information dont disposent les banques quand aux emprunteurs éventuels.

Poursuivre la mise en place d'un système d’information de crédit avec des informations sur tous les emprunteurs.

4.3. Amélioration de l'accès aux terrains à usage industriel

• l’accès à un terrain industriel constitue une contrainte "majeure"/"très sévère" pour 33 à 36 pourcent des firmes selon les secteurs;

• le coût des procédures d'obtention de terrain est élevé.

• les difficultés d'accès à la terre impliquent qu'il est parfois difficile i) d'obtenir des terrains pour une implantation /extension, ii) de fournir des garanties aux banques.

Court terme (à mettre en place sous 2 ans). • Le coût des procédures liées au foncier est élevé. Il est nécessaire d'amener

graduellement mais rapidement ces procédures au niveau des meilleures pratiques mondiales (Singapour).

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • Simplification des procédures d’immatriculation et mise en place effective d'un registre

foncier/cadastre unique.

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INTRODUCTION Bien que le Bénin soit actuellement en phase de croissance économique positive, celle-ci comme le souligne le PRSP de 2002 ne semble pas avoir encore permis une réduction significative de la pauvreté en zones rurales malgré des améliorations dans les zones urbaines. Outre le problème de redistribution de la croissance actuelle, un des challenges essentiels auquel est confronté le Bénin est celui de la diversification des sources de croissance, ceci pour permettre de faire face plus aisément aux fluctuations climatiques, aux variations des cours internationaux des produits primaires (coton) qui affectent la croissance économique, sa durabilité et sa soutenabilité et in fine le rythme de réduction de la pauvreté. Rendre la croissance au Bénin plus forte et plus durable passe par un développement et une diversification des activités économiques du secteur privé comme il est reconnu dans le PRSP de 20022. Pour ce faire, il est nécessaire que les investisseurs et les entrepreneurs soient rassurés quant au futur économique du Bénin et sa capacité à mettre en place un cadre plus favorable au secteur privé. Il est maintenant en effet reconnu que le développement du secteur privé requiert une amélioration du "climat des investissements" de manière à promouvoir une croissance économique forte au sein d'une économie de marché et une réduction de la pauvreté3. La logique implicite de cette stratégie est que l'accroissement des niveaux de vie et la réduction de la pauvreté ne peuvent être obtenus que par une croissance économique soutenue, qui dépend elle-même d'une amélioration de la productivité du facteur travail, qui elle-même repose sur un investissement accru en capital humain et physique et une accélération du progrès technique, éléments qui dépendent d'un climat des investissements propice à l'activité économique. De fait le "climat des investissements" est défini comme l'environnement de politique économique, institutionnel et comportemental, présent et anticipé, qui affecte la rentabilité et les risques associés aux investissements. A ce titre, cette notion recouvre un vaste domaine, allant du cadre réglementaire et comportemental aux performances des entreprises en passant par le fonctionnement du marché des facteurs dans un pays donné. L'objet de ce rapport dédié à l'analyse du climat des investissements au Bénin est ainsi de contribuer au débat en cours sur le sujet et de proposer des mesures permettant une amélioration du cadre des affaires dans ce pays. Les sources d'information utilisées sont multiples; textes réglementaires, travaux académiques, rapports et données d'enquête. Ce rapport repose ainsi en grande partie sur les résultats d'une enquête ECI réalisée en 2004/2005 au Bénin par le Cabinet "Afrique Conseil". L'échantillon d'entreprises formelles consécutif de cette enquête représente environ 78 pourcent des entreprises en activité dans le secteur manufacturier4 et 70 pourcent de celles actives dans le secteur du tourisme. Ces proportions sont respectivement de 70 pourcent dans la construction et de 45 pourcent dans le secteur du commerce. Dans le secteur manufacturier, presque la moitié des entreprises visitées sont des PME/PMI et sont localisées pour environ 84 pourcent d'entre elles dans le sud du pays5. Elles opèrent pour l'essentiel sur le marché domestique (pour 78,7 pourcent d'entre elles) et sont en 2 - "…the Government has chosen to make the private sector the engine for growth in Benin…", PRSP (2002), page 35. 3 - Nicholas Stern “Development as a Process of Change.” 2002a. Keynes Lecture: British Academy; et Stern “A Strategy for Development.” 2002b. World Bank, Washington, D.C. 4 - Voir l'Annexe 5 pour une description des échantillons. 5 - Cotonou, Porto-Novo, Ouidah et Calavi.

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majorité de propriété béninoise (pour 84,8 pourcent d'entre elles). Des données qualitatives de perception ont été collectées lors de cette enquête et reflètent ainsi les vues des chefs d'entreprises interrogés lors d'une période comprise entre Novembre 2004 et Mars 2005. Des données quantitatives ont aussi été collectées lors de l'enquête, les valeurs comptables et d'emplois font quant à elles référence à l'année 2002. En outre, 2918 entretiens individuels avec des employés ont été réalisés. L'enquête a porté sur quatre secteurs spécifiques. Le secteur manufacturier est toujours retenu lors des enquêtes ECI car il permet des comparaisons internationales de productivité. Les autres secteurs visités, le tourisme, le commerce et la construction, ont été considérés à cause de leur importance dans l'économie béninoise et leur potentiel de développement futur. Il faut aussi mentionner que les résultats de cette enquête fournissent un instantané du climat des affaires et que les entreprises visitées sont en fait des firmes qui ont réussi à s'adapter aux contraintes de l'environnement des affaires au Bénin. De par cette contrainte, ce rapport ne se propose pas d’identifier des stratégies sectorielles ou des sous-secteurs qui puissent être source de croissance au Bénin. Les chantiers de réformes abordés sont transversaux, même s’ils peuvent affecter chaque secteur différemment. Enfin, vu l'importance des travaux analytiques récemment réalisés, le secteur du coton ainsi que le domaine de la politique commerciale n'ont pas été analysés spécifiquement. Le récent DTIS (World Bank 2005c) fournit ainsi des informations et des recommandations exhaustives en la matière. Le rapport est organisé comme suit. Le premier chapitre fournit une vue générale de l'environnement économique des firmes au Bénin. Le second chapitre traite du climat des affaires en général et analyse certains aspects tels que les contraintes perçues par les firmes, les réglementations, et les services d'infrastructures. Le troisième chapitre analyse les marchés de facteurs au Bénin, le marché du travail, les relations entre les firmes et le secteur bancaire ainsi que les problèmes d'accès à la terre. Le chapitre final étudie en détails la productivité des firmes manufacturières au Bénin telle qu'elle résulte des éléments mis en évidence aux chapitres précédents.

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CHAPITRE 1. L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES ENTREPRISES AU BENIN. Le Bénin est en phase de croissance économique positive depuis le début des années quatre-vingt dix. Les données disponibles suggèrent que le cadre macroéconomique au sein duquel opèrent les firmes au Bénin est correct, la croissance a été soutenue ces dernières années et les principaux paramètres macroéconomiques sont actuellement relativement stables. Cependant, nombre de problèmes structurels sérieux perdurent. 1.1. DES PERFORMANCES MACROECONOMIQUES TRES CORRECTES DEPUIS 1994. Le Bénin a connu à la fin des années 1980 une phase de transition hors du socialisme, comme l'ont aussi connu les économies d’Europe de l’Est et d'Asie Centrale. Amené au pouvoir en 1972 par le sixième coup d’Etat survenu après l’indépendance en 1960, le Président Kérékou installa un régime militaire mettant ainsi fin à l’instabilité politique chronique du pays. Il choisit officiellement une ligne marxiste-léniniste en 1974, entraînant une forte présence de l’Etat dans l’économie, et la multiplication des contrôles des administrations sur les transactions. La banqueroute de ce système est devenue évidente dans la seconde moitié des années 1980. Elle a donné naissance à la première "conférence nationale" d’Afrique, qui déboucha en février 1990 sur l’abandon officiel du marxisme-léninisme.

Graphique 1.1. Taux de croissance réel du PIB: 1985-2004 (Pourcentages Annuels).

-4.0

-2.0

0.0

2.0

4.0

6.0

8.0

10.0

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

Bénin Afrique Sub-Saharienne Pays à Bas Revenus

Fin de Période Marxiste au

Bénin en 1989 Période PostDévaluation de 1994

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale, avril 2005.

Comme souvent observé dans les économies en transition, la fin de la période marxiste se caractérisa par une chute assez importante du PIB, celui-ci décrût de 2,9 pourcent en 1989 (Graphique 1.1). Cette période fut aussi marquée par une importante crise bancaire, qui conduisit à la fermeture des banques publiques du pays pour quelques temps favorisant ainsi le développement du secteur de la micro-finance, et par une baisse des termes de l’échange (Graphique A.1. 1). L’effondrement de la production s’arrêta en 1990, année de la conférence

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nationale et de l’abandon officiel du socialisme. Initialement, la reprise de la croissance fut relativement modeste6, mais elle s’accéléra fortement à partir de la dévaluation du franc CFA de 1994 et dura remarquablement longtemps au Bénin (Graphique 1.1). Ainsi, de 1994 à 2004, la croissance Béninoise a été généralement supérieure à la croissance en Afrique sub-saharienne mais inférieure à celle des pays à bas revenus. Celle-ci a été en moyenne de 4,9 pourcent sur la période au Bénin contre 3,3 pourcent pour l'Afrique sub-saharienne et 5,2 pourcent pour les pays à bas revenus. Le taux de croissance du PIB est estimé à environ 3 pourcent en 2004, un niveau inférieur aux taux récents qui est essentiellement du à une mauvaise récolte de coton et aux contrôles accrus sur les importations en provenance du Bénin imposés par les autorités nigérianes. Cette croissance soutenue s'est produite dans un cadre d'inflation contenue. Suite au pic de l'indice des prix à la consommation enregistré en 1994 après la dévaluation, l'inflation a été réduite pour s'établir aux environs de 3 pourcent en moyenne sur la période 2000-2003. Le déficit du secteur public s'est réduit au cours du temps, passant d'environ 13,5 pourcent du PIB à la fin des années quatre-vingt à 3 pourcent en 2002. Ces performances très correctes du Bénin depuis 1994 se sont produites en dépit d'un sentier de croissance irrégulier dans la plupart des secteurs (Graphique 1. 2 et Graphique A.1. 2). En outre, le changement majeur d'orientation de politique économique opéré depuis 15 ans n'a pas fondamentalement changé la structure de l'économie béninoise. Celle-ci demeure dominée par le secteur des services et du commerce, les autres secteurs représentant aux environs de 50 pourcent du PIB. Sur la période 1994-2004, la part moyenne de l'agriculture dans le PIB à prix constants a augmenté à environ 36 pourcent, contre 31,5 pourcent auparavant. Depuis la dévaluation, la croissance du PIB agricole à prix constants a été de 5,7 pourcent en moyenne. La croissance du secteur manufacturier s'est traduite par une légère augmentation de sa part dans le PIB, 8,8 pourcent contre 7,3 pourcent antérieurement. Les autres industries, qui incluent diverses industries extractives, la construction et le secteur énergétique, ainsi que les services ont par contre connu une relative baisse de leur part dans le PIB.

La dévaluation de 1994 conjuguée au changement d'orientation de la politique économique a ainsi été un succès d'un point de vue strictement macroéconomique, elle a permis au

Graphique 1. 2. Structure en pourcentage du PIB.

31.5 36.0

7.38.86.35.5

54.9 49.7

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Moyenne 1985-1993 Moyenne 1994-2004

Agriculture Industrie manufacturière

Autres industries (energie, mines,...) Services

NB. Prix constants 2000 exprimés en dollars. Source: Base de données SIMA, Banque mondiale, avril 2005.

Bénin de sortir de la croissance faible et instable, caractéristique des années précédentes. Les performances de cette dernière décennie sont ainsi en contraste fort avec la situation antérieure7. 6 - Le taux de croissance du PIB était de 3,8 pourcent entre 1990 et 1993. 7 - La croissance du PIB ne fut ainsi en moyenne que d'environ 2,7 pourcent entre 1985 et 1993, un niveau insuffisant pour compenser la croissance de la population (environ 3,2 pourcent par an sur la période). Ceci se traduisit par une réduction annuelle moyenne de 0,5 pourcent du PIB per capita sur la période ante dévaluation. Depuis 1994, la croissance réelle moyenne du PIB (4,9 pourcent) est supérieure à la croissance de la population (2,7 pourcent) et a permis un début de réduction des niveaux de pauvreté.

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1.2. LES FACTEURS AFFECTANT LA CROISSANCE AU BENIN ET LES REFORMES ECONOMIQUES RECENTES.

1.2.1. Les facteurs affectant la croissance. La reprise de la croissance au Bénin provient très largement d'une amélioration de la productivité totale des facteurs dans l'économie et d'une reprise de l’investissement privé (Graphique A.1. 3).

Un exercice de comptabilité de la croissance récemment réalisé fournit des résultats assez clairs. Il semble ainsi que la croissance substantielle du PIB réel constatée sur la période 1994-2003 provienne d'une croissance du stock de capital dans l'économie, qui reflète un investissement accru, et d'une contribution positive de la productivité totale des facteurs (PTF) générée par une efficience accrue dans l'utilisation des facteurs de production. Cet impact positif de la PTF reflète pour partie le changement d'orientation de la politique économique du début des années quatre-vingt dix (IMF 2004). Le rôle de l'investissement, en particulier de l'investissement privé, est ainsi important dans la croissance au Bénin. L’investissement privé, qui représentait moins de 5 pourcent du PIB dans les dernières années de la période socialiste (1987-1989), a augmenté significativement au cours des ans pour atteindre un plateau aux environs de 10-11 pourcent du PIB à partir de 19978. Cependant, cette stabilité actuelle de l'investissement privé est inquiétante pour l'avenir car les marges de manœuvre en terme d'investissement public sont faibles (celui-ci est aux environs de 7 pourcent du PIB), ce qui signifie que le taux global d'investissement dans l'économie est aux environs de 18 pourcent. Un tel taux d'investissement demeure faible en comparaison d'autres pays en développement à croissance rapide. Ainsi, le taux d'investissement moyen des pays d'Asie de l'Est et du Pacifique a été d'environ 34 pourcent du PIB sur la période 1997-2001. A un niveau plus détaillé, il faut aussi mentionner deux secteurs très importants pour la croissance de l'économie béninoise, le coton et le commerce de transit avec le Nigéria. Leur évolution conditionne en partie les résultats du pays en terme de croissance. La production de coton au Bénin a connu un essor remarquable depuis 1989. Le coton représente de 50 à 80 pourcent des exportations du Bénin et de 10 à 15 pourcent du PIB selon les années. Il a un impact considérable sur les revenus et l'emploi dans le monde rural, on estime que le coton fait maintenant vivre plus du quart de la population du Bénin, soit environ 2 millions de gens.

Le Graphique A.1. 6 rapporte les exportations de coton du Bénin, du Burkina Faso, et du Mali. Bien que les exportations béninoises de coton reflètent dans une certaine mesure les mêmes fluctuations qu'au Mali et au Burkina Faso, on remarque qu'elles ont une tendance à croître plus fortement que celles des deux autres pays. La période de croissance la plus rapide

8 - Il faut mentionner que l'investissement privé au Bénin a temporairement chuté suite à la dévaluation de 1994. Cette chute fut limitée dans le temps grâce au soutien opportun de l’investissement public. Ainsi, alors qu'entre 1993 et 1994, l'investissement privé passe de 7,9 à 6,2 pourcent du PIB, l'investissement public prend le relai et passe de 7,1 pourcent du PIB en 1993 à 9,3 pourcent du PIB en 1994 puis 10,4 pourcent du PIB en 1995. Le soutien de l’investissement public a ainsi été de courte durée, concentré en 1994-95. Néanmoins, associé aux gains de compétitivité dus au changement de parité et aux réformes structurelles de l'époque, ce soutien conjoncturel semble avoir été suffisant pour relancer l’investissement privé. La reprise temporaire de l'investissement public a été financée en partie par la baisse du salaire réel des fonctionnaires, libérant ainsi des ressources fiscales (Graphique A.1. 5). L’importance de l'allégement du poids budgétaire de l'administration dans le financement de l'investissement public est corroborée en observant que l’aide internationale a surtout été forte entre 1989 et 1994 (Graphique A.1.4). La baisse ultérieure de l’aide après 1996 aurait pu entraîner l’investissement public dans sa chute si des ressources fiscales n'avaient été libérées en même temps. Cette chute de l’aide extérieure apportée au Bénin est un phénomène que l'on a observé dans toute l’Afrique dans la seconde moitié des années 1990 (Lancaster 1999) et n'est absolument pas spécifique à ce pays.

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correspond aux années de réformes caractérisées par l’ouverture au secteur privé du transport des graines et à l’entrée de nouvelles sociétés de décorticage.

La filière coton a longtemps été contrôlée par une société d'État (la SONAPRA), avec plus ou moins de bonheur. Durant les années quatre-vingt dix, le Bénin a mis en place une réforme de la commercialisation du coton, privatisant et libéralisant en partie le secteur. Cependant, en fin de période, les capacités excédentaires de décorticage résultant de l’ouverture au secteur privé ont amené à la création d’un cartel de fait, puisque un système de quota a été mis en place pour répartir le décorticage de la récolte au prorata de la capacité d’égrenage existante. Ceci revient de facto à créer un monopsone, ceci a sans doute participé à limiter la croissance de la production à la fin de la période étudiée (IMF 2004). Il semble, en outre que les réformes mises en œuvre depuis juin 2000 ont mené à une certaine désorganisation de la filière, décourageant beaucoup de producteurs (Banque de France, 2003). L'économie du Bénin est aussi profondément influencée par ses relations avec le Nigéria. De par son positionnement géographique, le Bénin est une zone de transit importante pour le Nigéria et les pays sahéliens enclavés de la région, particulièrement le Niger. L'évolution de l'économie Nigériane a ainsi un impact fort sur le Bénin, les commerçants exploitent les différences entre barrières commerciales et réglementations des deux pays ainsi que les variations de change existantes. On estime ainsi que les exportations non officielles représentent environ 6 pourcent du PIB et contribuent pour un tiers aux recettes douanières (FMI 2004). Ce commerce avec le Nigéria a cependant des effets ambigus. Les importants flux informels ou semi-formels échangés contribuent fortement à l'expansion du secteur commercial au Bénin. En outre, ils affectent positivement les recettes douanières, les marchandises réexportées au Nigéria par des circuits informels sont d'abord importées officiellement au Bénin et donc assujetties à la fiscalité de porte. Cependant, la viabilité de ce commerce est précaire, ces flux commerciaux étant toujours à la merci de mesures de restriction du commerce au Nigéria.

1.2.2. Les réformes économiques récentes. Les bonnes performances macroéconomiques mise en évidence précédemment découlent des effets du changement d'orientation économique de la fin des années quatre-vingt ainsi que des effets de la dévaluation de 1994. La mise en place de réformes structurelles portant sur la diminution du rôle et de la taille du secteur public, la réduction des distorsions de prix, une discipline budgétaire accrue et un rôle plus important du secteur privé dans l'économie ont eu un impact favorable. Les réformes d'ordre microéconomique ont essentiellement consisté en une réforme commerciale et un processus de privatisation d'activités clé. Ainsi, le Bénin a réalisé à la fin des années quatre-vingt dix une importante réforme tarifaire, et en un sens a été un précurseur de l'application du tarif extérieur commun de l'UEMOA. Celle-ci a permis de réduire et harmoniser les tarifs douaniers ainsi que d'éliminer les barrières non tarifaires. Ceci permet au Bénin d'être performant en matière tarifaire (Graphique 1. 3).

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Graphique 1. 3. Tarifs moyens pondérés à l'importation en 2001.

66.5

30.9

9.0

1.9

14.5 14.9

35.5

10.9 10.68.26.8

27.6

12.916.8

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

Bénin Chine Inde Kenya Mali Sénégal Ouganda

Produits agricoles Produits manufacturés

Source: WITS database.

A la fin des années quatre-vingt, le commerce ainsi que la plupart des activités économiques étaient dominés par l'Etat et le système bancaire était dans un crise profonde. Suite aux réformes la situation est maintenant très différente:

• L'Etat s'est fortement désengagé de l'économie; • De profondes réformes du secteur du coton ont été engagées (voir infra); • Des réformes dans le secteur de l'énergie et des télécommunications ont été initiées,

bien qu'elles restent à finaliser en partie; • Une prise de conscience de l'impact négatif de la corruption s'est opérée et diverses

mesures ont été prises pour tenter de remédier au problème, avec plus ou moins de succès cependant.

1.3. LA PERSISTANCE DE FAIBLESSES STRUCTURELLES. L'épisode de croissance observé depuis la dévaluation de 1994 n'a cependant pas permis de résoudre certains problèmes structurels au sein de l'économie béninoise (World Bank 2003 et 2005c) dont, parmi d'autres: la réduction encore trop lente de la pauvreté, le caractère fluctuant de la croissance provenant d'une monoculture d'exportation, ainsi que la faiblesse des investissements directs étrangers:

• Bien que cette croissance soutenue se soit traduite par une relative amélioration des indicateurs sociaux et des revenus - les revenus per capita en dollars constants sont passés de 307 dollars en 1993 à 392 dollars en 2003 - les taux de pauvreté restent encore élevés, les inégalités fortes et les revenus par tête sont inférieurs à la moyenne pour l'Afrique Subsaharienne (World Bank 2003). En outre, les taux de croissance annuels moyens atteints depuis 2003 sont inférieurs aux objectifs initiaux du PRSP de 2002, ceux-ci visaient un taux de croissance de 7 pourcent à partir de 2005, et n'ont donc pas permis une réduction en profondeur de la pauvreté au Bénin. Le fait que la distribution des revenus soit encore particulièrement inégalitaire au Bénin souligne clairement le défi de la redistribution de la croissance, condition requise pour que celle-ci ne profite pas exclusivement au monde urbain et limite ainsi les gains globaux en terme de réduction de la pauvreté.

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• Le taux de croissance moyen du PIB béninois est certes élevé, mais son sentier de croissance demeure irrégulier (Graphique 1.1). Ainsi sur la période récente, la croissance était de 4,6 pourcent en 1999 puis a atteint environ 6 pourcent en 2002 avant de revenir à environ 3 pourcent en 2004. Cette volatilité est largement une conséquence de l'importance de l'agriculture dans l'économie, le secteur est vulnérable aux chocs climatiques, et du rôle du commerce de transit avec le Nigéria qui est sensible à diverses mesures éventuelles de contrôle des flux aux frontières. En outre, la structure des exportations demeure dominée par le coton, ce dernier produit représentait en effet 56 pourcent de la valeur des exportations officielles en 2002. Ceci génère les effets usuels de l'instabilité des recettes d'exportation en sus des problèmes bien connus de prix sur le marché mondial pour ce produit.

• Enfin, malgré des performances

macroéconomiques respectables, les flux d'investissements directs étrangers (IDE) restent faibles (Graphique 1. 4) au Bénin, inférieurs à la moyenne pour l'Afrique sub-saharienne et l'UEMOA. Pour la période 1994-2003, ceux-ci représentaient environ 1,46 pourcent du PIB au Bénin contre 2,33 pourcent pour l'Afrique sub-saharienne et 1,60 pourcent pour l'UEMOA. Ainsi, en 2002/2003, le Bénin est au bas de la distribution d'IDE pour l'Afrique, dans le groupe de 31 pays recevant moins de 100 millions de dollars (CNUCED 2004)9.

Graphique 1. 4. Flux d'IDE en pourcentage du PIB.

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

3.5

4.0

4.5

5.0

1995

1997

1999

2001

2003

Bénin Afrique Sub-Saharienne UEMOA

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale, avril 2005.

1.4. UNE PERCEPTION AMBIGUË DU BENIN PAR LES INVESTISSEURS ETRANGERS. Les firmes au Bénin ont bénéficié depuis 1994 d'une croissance économique assez forte et un certain nombre de mesures ont été prises ces dernières années pour tenter d'améliorer l'environnement dans lequel elles opèrent. Cependant, il semble que ce ne soit pas encore suffisant pour modifier en profondeur la perception des investisseurs. Une indication de l'étendue du problème est fournie par les classements du Bénin établis par les organisations de rating. Qu'ils soient justifiés ou non dans leur détails et bien qu'ils souffrent parfois de certains biais en défaveur du continent africain, les classements établis par 9 - La CNUCED classifie dans son rapport 2004 les bénéficiaires d'IDE en Afrique en cinq groupes;

• groupe 1 - IDE de plus de 2 milliards de dollars US, seul le Maroc appartient à ce groupe, • groupe 2 - IDE entre 1 et 1,9 milliards de dollars US, sont inclus des pays tels l'Angola, le Nigéria, le Soudan et la Guinée

Equatoriale; • groupe 3 - IDE entre 0,5 et 0,9 milliards de dollars US, sont inclus l'Algérie, le Tchad, la Libye, l'Afrique du Sud et la Tunisie; • groupe 4 - IDE entre 0,1 et 0,4 milliards de dollars US. 12 pays appartiennent à ce groupe, tels le Cameroun, le Congo, la Côte

d'Ivoire, l'Egypte, le Mali, l'Uganda,… • groupe 5 - IDE inférieur à 0,1 milliards de dollars US, 31 pays appartiennent à ce groupe, tels le Bénin, Kenya, le Sénégal, le

Rwanda, la Sierra Leone,…

Pour des détails, voir les tableaux II.1 et II.2 page 41 du "World Investment Report 2004: The Shift Toward Services" de la CNUCED.

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des organisations telles que Credit Risk International, l'Heritage Foundation ou le World Economic Forum forment pour partie la perception des investisseurs étrangers quant à l'opportunité de réaliser des opérations dans un pays et traduisent une évaluation implicite du climat des investissements.

Tableau 1. 1. Perception des risques au Bénin en 2003/2004.

Type de Risque Bénin Moyenne UMOA

Moyenne Afrique

Instabilité politique5

(risque modéré)3.6 3.5

Investissement Direct 4

(risque assez élevé)3.4 3.2

Risque Financier 5

(risque modéré)3.4 3.2

Source: Credit Risk International, www.izf.net site de la Zone Franc.

Les résultats présentés fournissent une image mitigée. Ainsi, d'après les données de la Zone Franc, le Bénin est perçu comme une destination à risque assez élevé pour les investissements directs10, ce qui est moins bon que les classements moyens pour l’UEMOA et l’Afrique. Le pays est toutefois considéré comme un risque modéré au plan financier11 et politique12, ce qui est meilleur que les moyennes pour l’UEMOA et l’Afrique.

Tableau 1. 2. Indice de liberté économique 2005. Rang (162 pays) Note 1= Maximum, 5=Mauvais

Hong Kong 1 1.35Royaume Uni 7 1.75Etats-Unis 13 1.85Afrique du Sud 57 2.78Sénégal 73 2.99Ouganda 75 3.00Mali 86 3.18Kenya 96 3.28Chine 112 3.46Inde 119 3.53Bénin 128 3.63Nigéria 142 3.95

Source: "Index of Economic Freedom 2005", Heritage Foundation. Cependant, le Bénin est mal classé en termes de liberté économique selon les données de l'Heritage Foundation. Selon ce classement, le Bénin appartient au quartile des pays les moins performants. Pour la plupart des éléments composant cet indicateur13, le Bénin fait généralement partie des pays les moins attrayants (Graphique A.1. 7 et Graphique A.1. 8). Le pays est aussi très mal classé en terme de compétitivité, 114ème sur 117 pays listés, selon les dernières données du World Economic Forum (Tableau 1. 3). 10 - L'indicateur note les risques au moyen des quatre facteurs, l'ouverture du pays aux investissements directs, la vulnérabilité et volatilité économique, les conditions locales de travail et l'intensité bureaucratique/la corruption. Les notes vont de 1 (dangereux) à 7 (excellent). 11 - L'indicateur présente la notation du risque au moyen des quatre facteurs: (a) poids de la dette publique par rapport au PIB; (b) ratio du service de la dette sur les exportations; (c) structure et soutenabilité de l'échéancier de la dette dans les deux prochaines années et (d) Situation des rééchelonnements au Club de Paris. L'indicateur synthétise donc la capacité à payer du pays. Les notes sont exprimées de 1 (dangereux) à 7 (excellent). 12 - Les notes sont exprimées de 1 (risque dangereux) à 7 (risque excellent). L'indicateur est un composite de quatre mesures: l'homogénéité socio-politique, la stabilité du gouvernement en place, le risque de renversement du régime et le risque de guerre. 13 - L'indice de liberté économique est une moyenne arithmétique de 10 indicateurs (Politique Commerciale, Pression Fiscale, Interventionnisme du Gouvernement, Politique Monétaire, Investissement Etranger, Secteur Bancaire, Salaires et Prix, Droits de Propriété, Réglementations et Marchés Informels) dont la valeur est comprise entre 1 et 5.

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Tableau 1. 3. Indice de Croissance de la Compétitivité 2005.

Finlande 1USA 2

Afrique du Sud 42Chine 49Inde 50Nigéria 88Mali 90Bénin 114

Kyrgistan 116Tchad 117

Rang sur 117 pays

Source: "Global Competitiveness Report", World Economic Forum, Sept. 2005.

1. 5. Recommandations.

Le cadre macroéconomique au sein duquel opèrent les firmes au Bénin est assez bon, la croissance a été soutenue ces dernières années et les principaux paramètres macroéconomiques sont actuellement relativement corrects. Cependant, malgré cette reprise passée, la perception des investisseurs reste assez ambiguë, voire négative, par rapport à l'attractivité du pays. Ceci suggère d'une part que les réformes déjà entreprises n'ont pas amélioré suffisamment la perception des investisseurs, et d'autre part que des mesures additionnelles sont nécessaires pour continuer d'améliorer le climat des investissements.

Une première mesure à considérer serait ainsi d'intensifier les efforts de promotion du Bénin et de rationaliser les institutions de support au secteur privé. Le Bénin compte en effet un grand nombre d’institutions de promotion, d’appui au commerce et aux investissements14. Il apparaît cependant que ces nombreuses agences ont des missions peu claires, qui se recoupent. Très souvent, nombre de services offerts par ces institutions ne correspondent pas aux besoins réels du secteur privé (World Bank 2005c). Ainsi, les données de l'enquête ECI indiquent qu'environ les deux tiers des firmes visitées considèrent que le support fournit est de faible valeur ou d'utilité modérée, que ce soit en termes de formation et conseil, développement technologique et assistance à l'exportation.

Les efforts de promotion du Bénin doivent donc être intensifiés pour i) améliorer le dialogue public/privé et l'efficience des institutions d'appui, ii) souligner les améliorations réalisées ainsi que la stratégie suivie pour le futur.

Recommandations de court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• la rationalisation des institutions d'appui et de promotion par la fusion de certaines des institutions existantes. Ainsi, les quatre institutions publiques dans le domaine (le Centre béninois du commerce extérieur, l’Observatoire des opportunités d’affaires du Bénin, le Centre béninois de normalisation et de gestion de la qualité ainsi que le Centre de promotion des investissements) pourraient être regroupées en une institution unique. Celle-ci serait en charge du dialogue public/privé, de la promotion du Bénin et des activités économiques;

14 - Les institutions publiques comprennent: le Centre béninois du commerce extérieur (CBCE), l’Observatoire des opportunités d’affaires du Bénin (OBOPAF), le Centre béninois de normalisation et de gestion de la qualité (CEBENOR) et le Centre de promotion des Investissements (CPI). Les institutions privées incluent entre autre, la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB), le Conseil national des exportations (C.N.Ex) et l’Association pour le développement des exportations (ADEX). Voir World Bank (2005c) pour des détails sur chaque structure.

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• lors de la création de cette nouvelle agence, il faudra s'assurer qu'entre autre quatre éléments clé sont mis en place;

une formation effective des employés de la nouvelle institution dans les domaines de promotion des investissements, tant au plan local qu'international. Il serait aussi bon que les employés de cette institution aient une expérience du secteur privé;

la direction de l'organisme devrait être confiée à une personnalité de premier plan, unanimement respectée et pouvant interagir de manière crédible avec les plus hautes personnalités de l'Etat et du secteur privé;

la création/renforcement des liens de cette nouvelle institution avec le secteur privé béninois et avec les Ambassades/Consulats à l'étranger. L'objectif est d'assurer tant au plan national qu'international une circulation de l'information, soit en provenance du secteur privé local et des représentations consulaires pour informer la nouvelle agence, soit pour appuyer et relayer les efforts de promotion à moindre coût;

la création d'un site Internet unique, qui soit mis à jour régulièrement et fournisse aussi un accès aux autres sites officiels existants. L'Internet est un vecteur privilégié d'information, quel que soit le pays, et il est impératif pour une institution de promotion d'avoir un tel outil.

• la création d'un Conseil Présidentiel des Investisseurs, sur le modèle des pratiques au Sénégal et au Mali.

Cependant, la création des ces institutions/conseils aura peu d'impact si ils se doivent de promouvoir un pays avec un climat des investissements déficient. En complément, il est impérativement nécessaire de s'attaquer aux causes de ces limitations. Celles-ci sont abordées dans les chapitres suivants.

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CHAPITRE 2. LA PERCEPTION PAR LES FIRMES DE LEUR ENVIRONNEMENT. Le Bénin a connu de bonnes performances macroéconomiques ces dernières années. Pour que celles-ci se maintiennent et que les objectifs affichés de croissance, de diversification économique et de réduction de la pauvreté aient une chance de se réaliser, il est nécessaire de mettre en place un environnement économique et social plus favorable au développement du secteur privé. En complément d'une telle stratégie, il est requis de mieux comprendre les facteurs quantitatifs et qualitatifs qui entravent les performances et la croissance des entreprises au Bénin. C'est l'objet de ce chapitre. Sont aussi fournies, pour mettre en perspective les résultats obtenus, des comparaisons entre le Bénin et d'autres pays. Celles-ci concernent essentiellement le secteur manufacturier car il s'agit du sous-échantillon pour lequel des données comparatives d'autres enquêtes ECI sont largement disponibles.

Les résultats de l'enquête ECI indiquent que le climat des affaires au Bénin en 2004/2005 n’est globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les secteurs. Ces résultats ne sont pas surprenants en soi, ils ont déjà été cités par nombre d’études (Igue et Soule 1990, World Bank 2003, World Bank 2005c, EIU 2005,…). Ce qui par contre est plus inquiétant est l’ampleur des contraintes et des coûts associés, comme indiqués par les données de l’enquête ECI, et le fait que la situation ne semble s’améliorer que très lentement. Ainsi, alors qu'entre 1996 et 2005, la note du Bénin selon l'indice de liberté économique a peu varié15, le pays a reculé en termes de classement relatif, passant de la 89ème position (sur 142 pays) à la 128ème position (sur 161 pays). En d'autres termes, même si des efforts non négligeables ont été accomplis par les autorités béninoises, les autres pays ont plus progressé. 2.1. DE FORTES CONTRAINTES PERÇUES PAR LES FIRMES DE TOUS SECTEURS.

2.1.1. Les principales contraintes communes aux firmes dans le commerce, la construction, le secteur manufacturier et le tourisme. Les principales contraintes communes au développement des entreprises, telles que perçues par les firmes dans la construction et le secteur manufacturier, sont: • Les taux d’imposition; • L’administration de la législation fiscale; • La corruption; • Le coût des crédits bancaires; • L’accès aux financements bancaires.

Bien que l'importance relative et l'ordonnancement de chaque contrainte diffèrent selon le secteur (Graphique 2. 1), les firmes dans la construction et le secteur manufacturier ont à peu de choses près la même évaluation de la situation. Certaines de ces contraintes (taux d’imposition, administration de la législation fiscale et corruption) sont aussi mentionnées par les entreprises des secteurs du tourisme et du commerce. Cependant, ces derniers secteurs font aussi face à des contraintes plus spécifiques, telles la fourniture d'électricité et la réglementation du commerce extérieur pour le secteur touristique, ainsi que les pratiques anticoncurrentielles et informelles pour le secteur du commerce.

15 - Entre 1996 et 2005, la note du Bénin selon l'indice de liberté économique a peu varié, elle est comprise entre 3,5 et 3,6 sur un maximum de 5, ce dernier chiffre signalant une absence totale de liberté économique.

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Graphique 2. 1. La perception des cinq principales contraintes sectorielles. (Pct de répondants considérant ces items comme des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la

croissance de leurs entreprises).

86.2 83.978.2

73.2

87.7

40

50

60

70

80

90

100

Industrie

92.1

78.4 76.3 76.070.3

40

50

60

70

80

90

100

Construction

85.3

70.667.7 65.6

85.3

40

50

60

70

80

90

100

TourismeTaux d’impo s itio nAdminis tra tio n légis la tio n fis ca leCo rruptio nElec tric itéRéglements do uaniers /co mm. ext.

92.288.2 87.8

82.4

94.1

40

50

60

70

80

90

100

CommerceTaux d’impo s itio nAdminis tra tio n légis la tio n fis ca leCo rruptio nRéglements do uaniers /co mm. ext.P ra tiques anti-co ncurrentie lles /"info rmelles "

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

• Sur l’ensemble de l’échantillon manufacturier, les taux d’imposition ainsi leur

administration reflètent généralement les préoccupations les plus importantes des chefs d’entreprises, pour respectivement 87,7 et 86,2 pourcent d’entre eux16. Ces chiffres sont respectivement de 78,4 et 76,3 pourcent pour le secteur de la construction, de 85,3 pourcent celui du tourisme et de 94,1 et 92,2 pourcent pour celui du commerce. Le régime fiscal (taux de taxation et application des réglementations afférentes) semble ainsi être une préoccupation majeure des firmes. Le système fiscal béninois est en effet caractérisé par une fiscalité relativement lourde, focalisée sur la collecte de recettes publiques sur une faible base taxable; en pratique sur un petit nombre d'entreprises formelles17.

16 - L'ECI a été réalisée entre Novembre 2004 et Mars 2005, période de relations tendues entre le Ministère béninois des Finances et le secteur privé en raison de différences d'appréciation sur certains impôts. Toutefois, il ne semble pas que ceci ait influé sur l'appréciation globale par les firmes du mécanisme de taxation (taux de taxes et administration des taxes). En effet, les perceptions négatives des firmes varient relativement peu dans le temps et sont toujours bien plus mauvaises que dans la plupart des pays enquêtes. Ainsi, l'amplitude de variation (range) des réponses sur le niveau de taux de taxe est 80 (Déc. 04) à 89 (Fév. 05) pourcent d'opinions négatives; pour l'administration du divers impôts et taxes les valeurs vont de 77,8 (Nov. 04) à 87,4 (Fév. 05) pourcent. 17 - Voir CAPE et WBI (2004). Gestion macroéconomique et stratégies de réduction de la pauvreté en Afrique subsaharienne et World Bank (2005c). Bénin, Diagnostic Trade Integration Study, Washington DC.

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• La corruption fait aussi partie des problèmes cruciaux des firmes au Bénin. Selon les secteurs, elle est citée par 70 à 92 pourcent des dirigeants d’entreprises comme une contrainte "majeure" ou "très sévère". Ces résultats sont cohérents avec d'autres informations disponibles. Ainsi le Bénin est classé au 90ème rang sur 158 pays pour ce problème selon le rapport 2005 de l’ONG "Transparency International”18. Ainsi, malgré l'existence d'une cellule anti-corruption au sein de l'Administration, la Cellule de la Moralisation de la Vie Publique au Bénin créée en 1996, le passage d'un décret spécial en 199919, l'adoption en Juillet 2002 d'une stratégie anti-corruption avec l'appui du FMI et la signature en Décembre 2003 de la Convention des Nations Unies contre la Corruption, le problème perdure et compromet à la fois les performances économiques du pays et le climat des affaires (EIU 2004).

• Dans les secteurs manufacturiers et de la construction, le coût des financements et l'accès

aux financements sont aussi des préoccupations importantes des chefs d'entreprises. Ainsi, le coût des crédits bancaires est cité comme étant un problème "majeur" ou "très sévère" par 78 pourcent des firmes manufacturières et environ 70 pourcent des firmes dans le secteur de la construction. De même, l'accès aux crédits bancaires est considéré comme étant un problème "majeur" ou "très sévère" par 73 pourcent des firmes manufacturières et environ 76 pourcent des firmes dans le secteur de la construction. Ces résultats ne sont guère surprenants, le système financier béninois est caractérisé par une politique de prêt assez conservatrice et une forte concentration des institutions financières; sur les huit banques en activité à la fin 2004, deux détiennent ainsi près des deux tiers du marché des dépôts et des crédits. Le crédit bancaire est relativement peu utilisé comme source de financements des investissements et du fonds de roulements des entreprises. En outre, les entreprises de petite taille ont des difficultés à obtenir des financements bancaires car les banques béninoises exigent souvent des garanties importantes, contrepartie selon les banques d'un manque de projets de qualité.

• Les contraintes précédentes sont partagées par les firmes dans les secteurs du tourisme et

du commerce. Cependant, elles font aussi face à des contraintes plus spécifiques. La réglementation douanière et du commerce extérieur est ainsi citée par respectivement 66 des entreprises du tourisme et 86 pourcent des entreprises du secteur commercial comme étant un problème "majeur" ou "très sévère". Les entraves aux échanges sont particulièrement fortes au Bénin, ce qui est une sorte de paradoxe compte tenu de la position géographique très favorable du pays dans le golfe de Guinée. Le port de Cotonou souffre ainsi de nombreuses déficiences, fortement liées à l'organisation et aux procédures réglementaires actuellement en place, qui induisent des délais et coûts élevés (World Bank 2005c). En outre, l'administration des douanes souffre de nombreux problèmes (informatisation incomplète qui implique encore un recours à des déclarations manuelles, valorisation incertaine des produits, régime de transit peu efficace,…) et le transport routier est souvent difficile (multiplicité des points de contrôle).

• Bien que tous les secteurs se déclarent très affectés par la concurrence du secteur

informel, le secteur commercial se perçoit comme le plus touché (Tableau 2. 1). Une telle réponse n'est guère surprenante étant donné l'importance du secteur informel au Bénin. Celui-ci représente une part estimée à 68 pourcent du PIB (INSAE 2004), une activité majeure du secteur est liée au commerce ce qui le place souvent en concurrence

18 - Le Nigéria est classé 152ème sur 158 pays selon le même rapport de "Transparency International". 19 - Décret n°99-311 du 22 juin 1999, portant introduction d'un code d'éthique et de moralisation des marchés publics.

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directe avec les firmes locales. Le secteur du commerce demeure ainsi dominé par le transit avec le Nigéria voisin. La contrebande a longtemps été si active que le pays avait été qualifié d’"Etat entrepôt" (Igue et Soule, 1990). Le gouvernement nigérian a récemment pris des mesures pour diminuer l’importance de la contrebande, ce qui a probablement réduit, au moins pour un temps, le commerce de transit (Azam 2005). En outre, le port de Cotonou malgré ses déficiences fortes reste malgré tout attractif par rapport à celui de Lagos, notamment de par le fait que la corruption n’y a pas la même importance. Il en résulte ainsi un fort détournement de trafic à destination du Nigéria par Cotonou (Oji, 2004). Environ 82 pourcent des entreprises du secteur commercial considère cette concurrence comme étant un problème "majeur" ou "très sévère". En outre, près de 84 pourcent des firmes du secteur commercial se considèrent comme étant en concurrence directe avec le secteur informel. La part de marché estimée des firmes informelles dans le secteur commercial est élevée, environ 43 pourcent (Tableau A.2. 1).

Graphique 2. 2. Perception des avantages concurrentiels des firmes informelles (Pct.).

93.0

78.0 76.7

66.7

9 7 .7

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

90.0

100.0

Ne payent pasd'impô ts

N'appliquent pas lesréglementatio ns

Vendent des pro duitsinfé rieurs /co ntre fa its

Co ûts mo indreintrants /s e rvices

fo urnis

Co ûts de revient desbâ timents e t po ints

de vente

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur commercial.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Les principaux avantages des firmes informelles, selon les entreprises formelles du secteur commercial (Graphique 2. 2), sont qu'elles ne payent que peu ou pas de taxes de quelque sorte que ce soit (pour 97,7 pourcent des firmes), n'appliquent pas les réglementations (pour 93 pourcent des firmes) et vendent des produits de qualité inférieure ou contrefaits (pour 78 pourcent des firmes). Dans ces conditions, il n'est guère surprenant que les entreprises informelles aient un avantage en termes de coût par rapport aux firmes du secteur formel. L'extrait ci-dessous, tiré d'un quotidien béninois résume parfaitement la situation:

… Que voulez-vous acheter qui ne se trouve dans l’informel ?

Nourri par la contrebande généralement due à la proximité du Nigéria, ce secteur s’est confortablement installé chez nous. Ses clients se comptent tant dans le bas peuple que parmi ceux qu’on considère comme étant à l’abri du besoin. Légitimé par les prix démocratiques et sociaux qu’il pratique, l’informel se trouve également conforté par la trop forte pression fiscale exercée sur les contribuables par l’Etat. (Houngbedji 2005)

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• Enfin, la fourniture d'électricité semble être une contrainte dont le caractère extrême en termes relatifs est propre au secteur touristique. En effet, 67 pourcent des firmes de ce secteur considèrent la fourniture d'électricité comme étant un problème "majeur" ou "très sévère". La fourniture est assurée par un monopole d'Etat la SBEE. Cependant, la qualité du service fournit reste à améliorer, les coupures et variations de tension sont relativement nombreuses. En outre, bien que des tarifs préférentiels soient offerts aux entreprises manufacturières, les entreprises du secteur touristique ne bénéficient pas de cet avantage.

L'ensemble des contraintes perçues par les firmes des différents secteurs est reporté ci-dessous.

Tableau 2. 1. Évaluation par les chefs d’entreprises des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la croissance de leurs entreprises (Pct).

Problème

Industrie Manufacturière Construction Tourisme Commerce

de détail

Taux d’imposition 87,69 78,38 85,29 94,12 Administration de la législation fiscale 86,15 76,32 85,29 92,16 Corruption 83,85 92,11 70,59 88,24 Coûts des crédits bancaires (taux d'intérêts, agios, …) 78,24 70,27 64,71 78,00 Accès aux crédits bancaires (garanties, conditions, …) 73,20 75,98 58,82 68,00 Pratiques anti-concurrentielles ou "informelles" 71,65 60,53 64,71 82,35 Electricité 69,23 42,11 67,65 45,10 Réglementations douanières et du commerce extérieur 64,74 51,52 65,63 87,76 Incertitudes sur la politique économique et le cadre réglementaire 64,71 43,24 44,12 63,27 Procédures de création, formalités, patentes, licences, … 53,93 27,03 41,18 52,00 Système judicaire/résolutions des litiges commerciaux 51,34 36,84 35,29 49,02 Instabilité macroéconomique (inflation, taux de change) 48,92 37,84 44,12 42,86 Crime, vol, désordres publics 47,45 43,24 50,00 43,14 Transport 42,13 31,58 41,18 27,45 Télécommunications 40,72 23,68 52,94 43,14 Législation du travail 35,38 21,62 27,27 25,49 Accès à la terre 33,70 33,33 35,48 18,75 Formation et compétence des employés disponibles 25,64 18,42 24,24 31,37

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

2.1.2. L'intensité et la classification des contraintes perçues par les firmes. Les séries de contraintes précédemment citées par les entreprises recoupent un certain nombre de problèmes plus globaux liés au climat des investissements au Bénin. Pour clarifier l'analyse et tenter de déterminer l'intensité respective des contraintes "majeures" ou "très sévères", l'ensemble des très nombreux items précédents ont été regroupés en quatre catégories: marchés des facteurs, réglementations, corruption et infrastructures. Une moyenne des réponses par catégorie et par secteur a ensuite été calculée pour les entreprises ayant indiqué des contraintes de ce niveau. Par construction (Graphique 2. 3), les résultats sont compris entre 3 et 4. Une valeur de trois indique une contrainte "majeure" et une valeur de quatre signale une contrainte maximale, "très sévère".

Comment [A1]:

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17

Graphique 2. 3. Intensité des contraintes "majeures"/"très sévères" (valeurs moyennes) selon les secteurs.

3.0

3.2

3.4

3.6

Marchés des Fac teurs

Co rruptio n

Réglementa tio ns

Infras truc tures

Indus trie manufac turiè re Co ns truc tio n To uris me Co mmerce

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

L'ordonnancement des catégories de contraintes est assez clair. Le principal bloc de contraintes est lié à la corruption (moyenne de 3,6 à 3,7 selon les secteurs). Les problèmes liés aux infrastructures20 viennent en second pour l'ensemble des secteurs (moyenne comprise entre 3,1 et 3,4), à l'exception de l'industrie manufacturière pour laquelle le second bloc de contraintes est lié aux réglementations21 (moyenne de 3,5). Les contraintes liées au fonctionnement des marchés de facteurs22 apparaissent en troisième position (moyenne de 3,2 à 3,5). Enfin, les problèmes liés aux réglementations23 viennent en dernier pour l'ensemble des secteurs (moyenne comprise entre 3,4 et 3,5), à l'exception de l'industrie manufacturière pour laquelle le dernier bloc de contraintes est lié aux infrastructures (moyenne de 3,3). Ces problèmes génériques sont maintenant abordés en détail, en séparant le secteur manufacturier et les autres secteurs, à l'exception de ceux liés aux marchés de facteurs qui seront abordés en profondeur au Chapitre 3.

20 - Les contraintes liées aux infrastructures incluent les sous-contraintes suivantes: télécommunications, transport, électricité. 21 - Les contraintes liées aux réglementations incluent les sous-contraintes suivantes: permis d'opérations et licences commerciales, cadre légal/résolutions des conflits, incertitudes sur la politique économique et le cadre réglementaire, taux de taxation, administration de la politique fiscale, règles douanières et commerciales ainsi que les pratiques anti-concurrentielles ou "informelles". 22 - Les contraintes sur le marché des facteurs incluent les sous-contraintes suivantes: compétence/éducation des travailleurs, réglementation du travail, coûts des financements (ex. taux d'intérêts), accès aux financements et accès à la terre. 23 - Les contraintes liées aux infrastructures incluent les sous-contraintes suivantes: télécommunications, transport, électricité.

Comment [A2]:

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2.2. LE SECTEUR MANUFACTURIER. 2.2.1. Des contraintes différenciées selon les caractéristiques des firmes manufacturières. Dans le secteur manufacturier, la perception des problèmes varie fortement selon que les firmes sont exportatrices ou non, suivant leur propriété (étrangère versus béninoise) ainsi que leur taille. En d'autres termes, ces diverses catégories de firmes perçoivent un climat des investissements sensiblement différent.

Bien que l'ordonnancement des contraintes soit similaire entre entreprises étrangères et locales, la perception de leur intensité varie fortement selon l'origine des entreprises (Graphique 2. 4 et Tableau A.2. 2 pour des données détaillées).

Graphique 2. 4. Différentiels de perception des contraintes (Pct.).

-30.0

-20.0

-10.0

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

Différentiel local-étranger Différentiel non-exportateur/exportateur

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Un chiffre positif indique une perception moins défavorable. Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

• Ainsi, bien qu'un grand nombre de firmes étrangères perçoivent la plupart des éléments du

climat des investissements au Bénin comme des contraintes "majeures" ou "très sévères", elles sont cependant souvent bien moins négatives dans leur jugement que les firmes locales sur certains points. Les problèmes liés à l'accès aux crédits bancaires, au fonctionnement du système judiciaire, aux crimes et vols, aux pratiques "informelles" et aux réglementations douanières sont perçus comme sérieux par les firmes étrangères, mais relativement moins que par les firmes locales. Par exemple, alors qu'environ 42 pourcent des firmes étrangères considèrent les conditions d'accès au crédit comme une contrainte "majeure" ou "très sévère", ce chiffre atteint presque 78 pourcent pour les entreprises locales.

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• A l'opposé, les firmes étrangères ont aussi des perception plus négatives que les firmes locales sur certains points du climat des investissements. Ainsi, les problèmes liés à l'instabilité macroéconomique, la corruption et la formation/compétence des employés sont perçus comme plus graves par les firmes étrangères que par les firmes locales. Alors qu'environ 38 pourcent des firmes étrangères considèrent la formation et les compétences des employés disponibles comme une contrainte "majeure" ou "très sévère", ce chiffre n'est que de 24 pourcent pour les entreprises locales.

La situation est très similaire selon que les firmes sont exportatrices ou non (Graphique 2. 4 et Tableau A.2. 2). Les firmes exportatrices sont, comme les entreprises étrangères, moins négatives dans leur jugement que les firmes non exportatrices sur certains points tels les problèmes liés à l'accès aux crédits bancaires, au fonctionnement du système judiciaire, aux crimes et vols, aux pratiques "informelles" et aux réglementations douanières. De même, les firmes exportatrices considèrent que l'instabilité macroéconomique et la formation/compétence des employés sont des problèmes plus graves. Cependant, des différences nouvelles apparaissent. Les firmes exportatrices considèrent en outre que les transports, les difficultés d'accès à la terre et l'incertitude liée à la politique économique et au cadre réglementaire sont des problèmes plus graves que ne le pensent les firmes opérant exclusivement sur le marché domestique. Enfin, les différences de perception selon la taille24 des entreprises sont aussi importantes (Tableau A.2. 3). En particulier, les PME et grandes entreprises semblent beaucoup plus sensibles aux incertitudes sur la politique économique et le cadre réglementaire, aux procédures douanières/réglementation du commerce extérieur et la qualité de la force de travail que les autres catégories d'entreprises. 2.2.2. Une comparaison des contraintes perçues au Bénin et dans d’autres pays. Le Tableau 2. 2 compare les perceptions des chefs d’entreprises au Bénin avec celles de dirigeants d’entreprise d’autres pays d’Afrique, de Chine et de Turquie. Les problèmes soulevés semblent concerner les mêmes points, et souvent dans le même ordre, aussi bien au Bénin que dans les autres pays d’Afrique cités (les coûts financiers, l’application et l’administration des taxes ou encore la corruption)25. Cependant, les dirigeants d’entreprises en Chine ou en Turquie semblent moins concernés par ces problèmes et ont une perception souvent bien moins négative des contraintes mentionnées. 24 - Quatre classes de taille sont utilisées tout au long de ce rapport. Ces classes sont standardisées dans les rapports ECI en Afrique pour permettre des analyses comparatives entre pays. Ces classes comprennent les:

Firme Très Petite: de 1 à 9 employés; Firme Petite: de 10 à 49 employés; Firme Moyenne: de 50 à 99 employés; Firme Grande: 100 employés et plus;.

25 - Voir l'encadré Encadre A.2. 1 pour des informations récentes sur le climat des investissements dans des pays de l'UEMOA.

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Tableau 2. 2. Evaluation des contraintes "majeures" ou "très sévères": Une comparaison internationale. Problème Bénin Kenya Mali Ouganda Sénégal Chine Turquie

Taux d’imposition 87,69 68,2 36,36 48,3 50,40 34,1 38,1Administration de la législation fiscale 86,15 50,9 30,07 36,1 47,22 23,7 33,1Corruption 83,85 73,8 48,70 38,2 39,92 22,4 23,7Coûts des crédits bancaires (taux d'intérêts, agios, …) 78,24 73,3 57,33 60,3 64,45 21,6 28,2Pratiques anti-concurrentielles ou "informelles" 71,65 65,3 42,21 31,1 48,62 17,6 22,7Electricité 69,23 48,1 24,18 44,5 30,59 28,1 17,3Réglementations douanières et du commerce extérieur 64,74 39,9 19,87 27,4 36,55 21,1 8,9Incertitudes sur la politique économique, le cadre réglementaire 64,71 51,5 21,92 27,6 30,80 28,0 53,8Instabilité macroéconomique (inflation, taux de change) 48,92 51,3 20,13 45,4 26,19 26,0 53,7Transport 42,13 37,4 20,13 22,9 36,08 19,4 8,4Télécommunications 40,72 44,1 14,29 5,2 3,53 16,5 10,9Législation du travail 35,38 22,5 3,90 10,8 15,81 19,4 8,7Accès à la terre 33,70 24,6 13,01 17,4 29,65 16,3 6,0Formation et compétence des employés disponibles 25,64 27,6 20,13 30,8 17,32 26,7 12,8 NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. 2.2. 3. La corruption demeure un problème sérieux. La corruption est un problème sérieux au Bénin, elle génère une instabilité dans l'environnement des affaires et des surcoûts indéniables. Elle apparaît en terme d'intensité comme le principal problème auquel estiment être confrontées les firmes du secteur manufacturier.

Graphique 2. 5. Perception de la corruption dans divers pays. (Pct. d’entreprises qui considèrent le problème comme "sérieux" ou

"critique").

73 .8

48 .7

3 9 .9

30 .2

23 .7 2 2 .4

8 3 .9

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Bénin Kenya Mali Sénégal Ouganda Turq uie Chine

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements.

Graphique 2. 6. Coût estimé de la corruption. (Pct. du CA affecté aux paiements informels)

3.4

0.5

8.4

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Bénin Mali Sénégal

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements. Elle est un motif sérieux d’inquiétude pour 83,9 pourcent des entrepreneurs du secteur manufacturier. Ceci place le Bénin dans une position peu avantageuse en termes de comparaisons internationales (Graphique 2. 5). Le Bénin se trouve dans le groupe de pays où

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ce problème est perçu comme le plus élevé par les dirigeants des firmes manufacturières. Ainsi, une corruption endémique au sein de l'Administration affecte négativement l'environnement des affaires et coûte au pays selon des estimations officielles l'équivalent d'environ 3 pourcent du PIB (EIU 2004). La part du chiffre d'affaire affectée à ces "paiements" est supérieure au Bénin à ce que l'on a observé récemment dans d'autres pays comparables (Graphique 2. 6). Ainsi, en 2004/2005, environ 8,4 pourcent du chiffre d'affaires annuel des firmes manufacturières est affecté à des "paiements non officiels". Il apparaît que ce sont surtout les firmes étrangères, les entreprises opérant sur le marché domestique et les "petites" et "moyennes" entreprises qui sont touchées par le problème (Tableau A.2. 4). La part de leur chiffre d'affaire affectée à ces "paiements" est supérieure à la moyenne de l'échantillon. En outre, en 2004/2005, 11,6 pourcent de la valeur des contrats avec l’administration est perdue en paiements informels ou cadeaux divers pour les firmes manufacturières. Les données indiquent que ce sont surtout les firmes locales, les entreprises opérant sur le marché domestique et les entreprises de "très petite" taille qui affectent une part relativement élevée de leur chiffre d'affaire à ce type de paiements. Enfin, il semble que l’obtention de certains documents administratifs ou l’accès à certaines infrastructures implique des situations de corruption (Tableau A.2. 4). Ainsi, pour 49,5 pourcent des firmes interrogées, un paiement informel a été requis pour l’obtention d’une connexion téléphonique, ce chiffre est de 37,6 pourcent pour une connexion électrique et 40,2 pourcent pour un raccordement à l’eau. De même, 38,7 pourcent des entreprises indiquent avoir du effectuer de tels paiements pour l’obtention d’un permis de construire, ce chiffre est de 43,1 pourcent pour les documents d’importation et de 41,3 pourcent pour l'obtention d'une licence commerciale. Les exportateurs paraissent particulièrement touchés par les trois premiers éléments mentionnés. En outre, la proportion des firmes étrangères ayant dû fournir de tels paiements pour les documents d’importation ou un permis de construire est très supérieure à la moyenne de l'échantillon, une sorte de corollaire de leur supposée "capacité à payer". Toutefois, la corruption n'est pas forcément un phénomène à sens unique et l'administration n'est pas uniquement la seule en cause. Bien que les activités de lobbying ne soient pas au sens propre des actes de corruption, la frontière demeure parfois ténue dans certains cas et de telles activités peuvent éventuellement accroître les risques de corruption26. Environ 3,6 pourcent des firmes reconnaissent avoir tenté d'influencer directement la formulation de lois et règlements en leur faveur sur l'échantillon manufacturier. Les phénomènes de corruption sont donc profondément ancrés au Bénin et ils ont un coût non négligeable. Nombre de scandales majeurs et de cas de fraude ont été révélés ces dernières années. Ainsi par exemple, l'arrestation au Bénin en Octobre 2003 d'un trafiquant international de voitures volées a mis à jour un réseau particulièrement bien organisé, bénéficiant de protections au sein de la police, de l'administration des douanes, des ministères de l'intérieur, de la défense, des finances et au sein du système judiciaire. En outre, les autorités béninoises ont récemment confirmé que plus de 70 milliards de F.Cfa (environ 122 millions de dollars) ont été détournés entre 1996 et 1999 lors de 214 cas de fraude avérés (EIU 2004).

26 - A cet égard, le cas de la société Titan est assez instructif. Cette société a reconnu, aux Etats-Unis en Mars 2005, l'allégation selon laquelle elle avait tenté d'influencer le résultat des élections présidentielles de 2001 en versant notamment 2,1 millions de dollars pour la réélection d'un candidat. L'objectif était d'obtenir des rémunérations supérieures pour la gestion d'un projet de télécommunication (EIU 2005, p 15). Titan a ainsi été condamnée à payer une amende de 28 millions de dollars après avoir plaidé coupable de trois chefs d'accusation, dont celui de corruption visant à peser sur l'élection présidentielle de 2001 au Bénin.

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2.2.4. Les problèmes liés au cadre réglementaire. Un manque de confiance dans l'efficacité de l'administration et du système judiciaire. L’importance de la bonne gouvernance et de la crédibilité des décisions dans le processus de développement est largement reconnue. En outre, ce n’est pas seulement la nature du cadre réglementaire qui importe, mais aussi son application et la certitude que peuvent avoir les opérateurs que les décisions sont cohérentes et non biaisées. En 2004/2005, le Bénin est encore loin des meilleures pratiques quant à la capacité des administrations à mettre en place et appliquer des mesures favorables aux marchés et aux firmes, ceci d'une manière transparente et cohérente.

Graphique 2. 7. Perception de l'efficacité de l'Administration dans quelques pays. (Distribution des fréquences cumulées par ordre croissant).

0.0

10.020.0

30.0

40.0

50.060.0

70.0

80.090.0

100.0

Trèsinefficace

Inefficace Quelque peuinefficace

Quelque peuefficace

Efficace Très efficace

Bénin Sénégal Mali Kenya Ouganda

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Source: Enquêtes Climat des Investissements. Tout d'abord, comme le montre le graphique ci-dessus, il faut noter que la perception globale de l'efficacité de l'Administration béninoise n'est pas bonne. Ainsi des pays Africains récemment enquêtés, seule l'administration Kenyane génère une perception plus négative. Alors qu'entre 18 et 28 pourcent des firmes considèrent l'administration comme étant très inefficace ou inefficace dans des pays tels le Sénégal, le Mali ou l'Ouganda, ce chiffre atteint 54 pourcent au Bénin et 81 pourcent au Kenya. Cette perception négative est largement le résultat d'un fort manque de confiance des entrepreneurs du secteur manufacturier en la capacité de l'administration à i) assurer une interprétation cohérente des règlements, ii) organiser un système judiciaire efficace ainsi iii) qu'une cohérence minimale des principales mesures de politique économique. En outre, l'étendue des phénomènes de corruption mentionnés précédemment ne contribue certainement pas à améliorer cette perception globalement négative.

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Graphique 2. 8. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire (Pct).

1.7

65.363.4

0

10

20

30

40

50

60

70

"L'interprétation des règlementsest cohérente" (Pct. de

désaccord)

"Confiance dans le systèmejudiciaire" (Pct. de désaccord)

Factures litigieuses recouvrégrâce aux tribunauxcommerciaux (Pct.)

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Globalement, les chefs d'entreprise du secteur manufacturier ont assez peu confiance dans la cohérence du cadre réglementaire et dans le système judiciaire27 (Graphique 2. 8). Ainsi, environ 63 pourcent des dirigeants de firmes manufacturières trouvent que l'interprétation et l'application par les fonctionnaires des règlements et lois qui affectent leurs établissements sont incohérentes et imprévisibles et près de 66 pourcent d'entre eux ne font pas confiance au système judiciaire pour faire respecter leurs droits contractuels et de propriété. En cas de litiges (qui concernent environ 15,7 pourcent des transactions avec des clients privés) les entrepreneurs préfèrent en majorité (pour 55 pourcent d'entre eux) tenter un recouvrement à l’amiable. Le recours au tribunaux pour recouvrer des factures litigieuses est anecdotique, seuls 1,7 pourcent des recouvrements sont effectués par ce moyen, une autre indication d'un manque de confiance profond dans le système judiciaire. Pour l'essentiel, les firmes restreignent leurs échanges avec les clients et fournisseurs qu’ils connaissent ou qui leur sont conseillés. Ces résultats confirment l'étendue des problèmes liés au fonctionnement du système judiciaire au Bénin qui reposent en partie sur une honnêteté questionnable et des compétences limitées du personnel judiciaire. En outre, le déroulement de certains litiges commerciaux proéminents de ces dernières années (les affaires LAFARGE contre MYC International ou SBM contre WAT par exemple) n'a certainement pas contribué à améliorer cette perception. Enfin, une comparaison internationale (Graphique 2. 9) n'est pas favorable au Bénin. En effet, le pourcentage de firmes en désaccord avec la cohérence et la prévisibilité des réglementations ne sont inférieurs qu’aux données rapportées par le Pakistan. Le Bénin demeure loin des meilleures pratiques. Ainsi, seules 19,2 pourcent des firmes en Algérie, 14,1 pourcent des firmes en Chine et 7,8 pourcent des entreprises au Bangladesh font une telle évaluation de la situation. 27 - En outre, contrairement à d'autres pays (Mali, Sénégal), l'on observe assez peu de différences dans la réponse des firmes quant à la

cohérence de l'application des réglementations, selon leur taille, leur propriété ou leur orientation commerciale (Tableau A.2. 5).

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Graphique 2. 9."L'interprétation et l'application des règlements est cohérente" (Pct. de désaccord).

64.8

56.5

45.542.1

40.0

35.1

19.2

14.1

7.8

63.4

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

P akis tan Bénin Tanzanie Kenya Sénégal Ouganda Mali Algérie Chine Bangladesh

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Il ressort de ces données un manque de crédibilité à la fois de l’administration et du système judiciaire du point de vue des firmes manufacturières. Il semble donc que les maux de l’administration béninoise (une faible capacité à appliquer des réglementations malgré de nombreuses agences ainsi qu'une faible attention portée à la qualité et l’application appropriée des réglementations) persistent en 2004/2005. L’application des lois est une chose, leur conception et leur logique en sont une autre. Un grand nombre de mesures de politique économique sont aussi jugées incohérentes par les chefs d’entreprise (Graphique A.2. 1). Quatre grandes catégories de politiques sont ainsi perçues comme particulièrement problématiques : • L’amélioration dans l’administration des taxes; • La privatisation des entreprises publiques; • La réduction des taux d’intérêts bancaires; • Les incitations spécifiques à l’investissement. Ceci confirme l'étendue des problèmes liés au cadre réglementaire au moment de l'enquête ECI. Un poids des réglementations qui demeure important. La mauvaise conception, la multiplicité ainsi que l’application peu cohérente des réglementations ont in fine un impact non négligeable sur les firmes. Le fardeau réglementaire demeure important au Bénin. Les dirigeants des firmes manufacturières déclarent ainsi affecter environ 8,3 pourcent de leur temps à régler des formalités administratives de tous ordres. Les dirigeants de firmes étrangères, les exportateurs, et surtout les chefs des grandes entreprises semblent les plus affectés par ce problème (Tableau 2. 3). Pour cette dernière catégorie d'entreprises, les dirigeants doivent affecter plus d'un quart de leur temps à traiter de ces problèmes.

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Tableau 2. 3. Évaluation par les chefs d’entreprises du poids des réglementations (Pct.)

Réglementations Bénin Très

Petites Petites etMoyennes

Grandes Etrangers Locaux Exportateurs Non

Exportateurs Pourcentage du temps d’un dirigeant d’entreprise affecté au traitement des réglementations 8,29 6,38 8,02 28,78 16,65 7,20 14,99 6,59

Inspections et Réunions

Nombre de jours passés en inspections ou réunions avec des fonctionnaires 12,65 7,43 13,82 51,67 31,50 10,02 21,79 10,20

Cas où des « Cadeaux ou paiements informels » sont requis (en pourcentage) 24,13 22,08 25,00 33,33 27,27 23,68 31,43 22,30

Importation*

Temps moyen afférent au dédouanement d’un container (en jours) 12,24 9,21 10,43 27,50 17,21 10,23 17,79 7,89

Délai le plus long supporté pour le dédouanement d’un container (en jours) 24,35 16,14 24,68 36,88 30,58 21,83 29,41 20,38

Exportation** Temps moyen afférent au dédouanement d’un container (en jours) 5,94 7,67 4,29 10,86 8,27 4,83 5,94 n.a.

Délai le plus long supporté pour le dédouanement d’un container (en jours) 13,59 13,33 8,71 30,43 21,64 9,74 13,59 n.a.

NB. * Exclusivement pour les firmes importatrices, ** Exclusivement pour les firmes exportatrices. Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

En outre, plus de 12 jours ont été consacrés en 2004 à rencontrer, lors de réunions obligatoires et d’inspections des fonctionnaires de diverses administrations. Les entreprises exportatrices, les grandes firmes et les entreprises étrangères ont été les plus sollicitées. Pour ces types d'entreprises, la durée moyenne de ces réunions est en outre conséquente, entre 6 et 10 heures, bien au-dessus de la moyenne de l'échantillon (5 heures). Autre confirmation de l'importance de la corruption au Bénin, dans près d'un quart de ces réunions, des "cadeaux" ou "paiements informels" ont été requis. Le Bénin apparaît être dans une position moyenne relativement au nombre de jours passés par les dirigeants en réunions et inspections avec des fonctionnaires, dans une position meilleure que le Kenya, le Sénégal, le Mali ou l'Ouganda mais moins bonne que celle de pays tels que l'Inde, le Bangladesh, le Mozambique ou le Pérou

Graphique 2. 10. Nombre moyen de jours passés en réunion avec des fonctionnaires sur une année.

22.0

18.4

13.4 13.4

10.79.9

4.8

1.3

12.7

0

5

10

15

20

2 5

Kenya Sénég al Ougand a Mali Bénin Inde Bang ladesh Mo zambiq ue Pérou

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements.

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Pour une économie telle que celle du Bénin, ouverte sur l'extérieur, avec une importante façade côtière et désireuse de jouer un rôle économique plus important dans les échanges de la sous-région, la rapidité des procédures d'importation et d'exportation est cruciale. A ce niveau, le Bénin n'est pas très performant. Le temps moyen requis pour dédouaner un container est de 12,2 jours pour les importations et de 5,9 jours pour les exportations (Graphique 2. 11. ). Sur la base des données d'enquêtes ECI récentes, le Bénin se trouve parmi les pays qui présentent les plus mauvaises performances, ceci étant largement du au dysfonctionnement de la douane et du port de Cotonou. Ce dernier souffre ainsi de nombreuses déficiences liées à

Graphique 2. 11. Délais requis pour dédouaner un container (jours).

6 .45.4 5.0 4 .5

3 .51.7

13 .4

8 .09 .2

2 1.0

6 .0

2 .7

5.96 .5

13.611.4

0

5

10

15

20

25

Sénégal Mali Bénin Chine Inde Kenya Ouganda Maroc

10.6 9.9 9.67.9 7.1

5.8

2.7

21.2 20.4

30.0

12.514.5

11.2

5.4

12.2

24.4

0

5

10

15

20

25

30

35

Bénin Inde Mali Kenya Chine Sénégal Ouganda Maroc

Temps moyen pour dédouaner un container

Temps maximum pour dédouaner un container

Exportation

Importation

NB. Exclusivement pour les firmes exportatrices/importatrices du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements.

l'organisation et aux procédures réglementaires en place qui induisent des délais et coûts élevés (World Bank 2005c). Le Bénin est ainsi loin des performances du Maroc et de l'Ouganda. Ceci n'est guère surprenant car ce dernier pays a réalisé durant les années quatre-vingt dix une refonte complète de ses procédures liées au commerce international et est souvent considéré comme un modèle en la matière. En outre, des exceptions néfastes peuvent subsister. Les délais les plus longs reportés en 2004/2005 pour dédouaner un container sont ainsi de 24,4 jours à l'importation et de 13,6 jours pour des exportations. Ces faibles performances globales expliquent ainsi le fait qu'environ 65 pourcent des firmes exportatrices et/ou importatrices considèrent que les opérations de dédouanement et les procédures afférentes sont mauvaises/très mauvaises. Une comparaison de certaines pratiques réglementaires. Comme l’ont indiqué les sections précédentes, l’environnement réglementaire au Bénin présente des dysfonctionnements certains. En outre, sur un grand nombre de points, il est de qualité inférieure à celui de nombreux pays. Pour compléter la discussion sur l’environnement réglementaire des firmes au Bénin, cette section se focalisera sur quatre autres éléments importants du climat des investissements, à savoir la création d'entreprise, l'enregistrement d'une propriété, le respect et l'application des contrats commerciaux ainsi que les formalités de fermeture d'entreprises.

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Graphique 2. 12. Indicateurs de l'environnement des affaires au Bénin en 2004.

.

11

63

225.2

7 8 1.2 0.0

333.4

328

196.9

254.1

0

50

100

150

200

250

300

350

400

# de Procédures Durée (jo urs) Coût (% d u RNBp er cap ita)

Cap ital Minimum(% du RNB p er

cap ita)

Bénin Moyenne Régionale Singapour

49

570

35

434

4329.62369

9

0

100

200

300

400

500

600

# d e Procédures Durée (jo urs ) Co ût (% det te)

Bénin Moyenne Régionale Singapour

3.1

18

3.5

20.5 17.1

8.80.8 1

91.3

010

20

30

4050

6070

80

90

100

Durée (années ) Coût (% valeurent rep rise)

Taux d e recouvrement(cents p ar d o llar inves t i)

Bénin Moyenne Régionale Singapour

Fermer une entreprise

Créer une entreprise

Respect des contratscommerciaux

Source: Indicateurs "Doing Business" 2005.

L’analyse est menée sur la base des indicateurs dits de "Doing Business" qui se focalisent sur le cadre formel légal au sein duquel opèrent les entreprises. Ces indicateurs sont disponibles sur une base annuelle pour environ 130 pays et s'avèrent utiles pour comparer les cadres légaux théoriquement appliqués dans divers pays et régions. Les données "Doing Business" révèlent que, pour les indicateurs considérés, l’Afrique sub-saharienne est souvent la région où ceux-ci sont les plus mauvais. Ainsi, sur l’ensemble des indicateurs pris en compte, près des deux tiers des plus mauvaises performances se trouvent en Afrique sub-saharienne.

Pour le Bénin, les indicateurs de climat des investissements sont la plupart du temps proches de la moyenne pour l’Afrique sub-saharienne, voire parfois meilleurs (Graphique 2. 12). Ces indicateurs suggèrent:

• qu'au niveau des formalités de création d’entreprise, le principal problème du Bénin est le coût induit ainsi que la durée des formalités. En effet, les coûts administratifs et le capital minimum sont très élevés pour la création d’entreprise. En outre le temps requis, bien qu'inférieur à la moyenne pour l'Afrique sub-saharienne, demeure loin des meilleures pratiques.

• que les conditions légales théoriques de respect et d’application des contrats commerciaux sont assez mauvaises au Bénin, le problème majeur est celui de la complexité des procédures ainsi que leur durée qui sont bien supérieures à la moyenne régionale et aux meilleures pratiques.

• que comme dans les autres pays d’Afrique subsaharienne, fermer une entreprise au Bénin est assez coûteux et long. Le problème principal à ce niveau est le très grand pouvoir discrétionnaire des tribunaux en la matière.

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De fait, le Bénin est dans une situation paradoxale. Le cadre légal est parfois correct pour certains indicateurs clés (nombre de procédures et durée requise pour créer une entreprise formelle par exemple) mais demeure aussi souvent proche ou parfois plus mauvais que les valeurs de l’Afrique sub-saharienne (coût de la procédure de création d'entreprise formelle, respect des contrats commerciaux), ce qui n’est guère positif. L’Afrique sub-saharienne est en effet une des régions où le climat des investissements est le plus mauvais. Ceci suggère que le cadre de référence adéquat pour améliorer rapidement ces éléments du cadre des investissements au Bénin n’est pas la sous région mais les zones qui présentent les meilleures performances pour ces indicateurs, le plus souvent les pays de l’OCDE ou de l’Asie du sud.

2.2.5. Des déficiences au niveau des infrastructures. Les infrastructures posent problème au Bénin. Sur l'ensemble de l'échantillon d'entreprises manufacturières (Graphique A.2. 3) trois grands types de services d'infrastructure sont perçus comme étant de particulièrement mauvaise qualité au Bénin: la fourniture d'électricité, le transport ferroviaire et la sécurité.

• Selon la perception des chefs d'entreprises, la fourniture d'électricité est le principal problème lié aux infrastructures au Bénin en 2004/2005. Les problèmes d’électricité sont considérés comme graves par près de 63 pourcent des firmes. L’électricité est distribuée par la SBEE qui est en situation de monopole. Le Bénin est un importateur net d'énergie électrique en provenance de pays voisins, tels le Ghana et la Côte d’Ivoire. Cet arrangement ne couvre toutefois pas entièrement les besoins domestiques et la fourniture d'électricité hydroélectrique est également susceptible d’être interrompue par des sécheresses.

Tableau 2. 4. Problèmes d'électricité: une comparaison internationale.

Problème Bénin Kenya Mali Ouganda Sénégal Tanzanie Zambie Chine Inde

Pct. de production perdue à cause de coupures de courant 7,4 9,3 2,6 6,3 5,1 9,2 4,5 1,8 n.a.

Occurrence de coupures d’électricité (jours, 2003/2004) 43.9 33,1 14,5 38,6 31,5 67,2 37,2 n.a. n.a.

Pct. de firmes ayant leur propre générateur 26,9 70,0 45,3 35,3 61,6 55,0 38,2 17,0 68,5

Délai pour obtenir une connexion électrique (jours) 104,4 65,6 31,7 38,3 12,4 23,1 120,7 18,2 n.a.

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

La fréquence de coupures d'électricité est parmi les plus fortes du groupe de pays pour lequel des données ECI récentes sont disponibles (Tableau 2. 4), ce type d'évènement s'est en moyenne produit pendant 44 jours28 en 2003/2004. Ces coupures ont occasionné une perte moyenne de production de 7,4 pourcent en valeur, ce qui est explicable par le fait qu'environ un quart des firmes seulement disposent de générateurs pour pallier ces problèmes. Seules les firmes au Kenya et en Tanzanie font face à des pertes supérieures. Il faut aussi noter que le délai requis pour traiter une demande de connexion électrique est l’un des plus élevés du comparatif, environ 104 jours29, juste derrière la Zambie.

28 - Il s'agit d'une fréquence et non d'une durée, ce chiffre indique que des coupures de courant se sont produites sur 44 jours au Bénin en 2003/2004 mais ne suggère pas que leur durée totale est égale à ce nombre. Celle-ci est égale en moyenne à 13,6 heures par coupure. 29 - Pour les firmes localisées à Cotonou, le délai constaté est de 52 jours, ce qui demeure malgré tout très élevé et supérieur à la plupart des pays du comparatif précédent.

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Enfin, il faut mentionner que bien que les tarifs de l’énergie électrique au Bénin soient similaires à ceux de la plupart des autres pays de l’UEMOA (World Bank 2005c) nombre d'entreprises ne peuvent bénéficier des taux préférentiels théoriquement offerts par la SBEE aux industries manufacturières, car la définition de cette catégorie de firme est peu claire sur le plan réglementaire.

• Les problèmes liés au transport ferroviaire sont aussi jugés importants par les firmes en 2004/2005, par près de 54 pourcent d’entre elles. Le Bénin souffre de voies de communication en mauvais état à l’intérieur du pays et vers les pays voisins, en raison de la vétusté du matériel (certains équipements ont près de 25 ans d' âge et il n’est plus possible d’obtenir des pièces de rechange), d'un vandalisme important et du faible développement des infrastructures ferroviaires. Le réseau ferroviaire s’étend ainsi sur seulement 635 km. La section la plus importante relie Cotonou à Parakou (440 km) au centre du pays et fait partie de l’Organisation Commune Bénin-Niger des chemins de fer et des transports (OCBN) qui appartient conjointement aux gouvernements du Bénin et du Niger. La voie ferrée se terminant à Parakou, les marchandises doivent être ensuite transférées dans des camions pour continuer vers le Niger ce qui cause délais et surcoûts. Cet état de fait implique que les firmes peuvent attendre jusqu'à un mois pour obtenir un service ferroviaire, et de deux à quatre autres mois pour le retour de conteneurs du Niger. En conséquence, il semble que l’OCBN perde des parts de marché et ne serait pas du tout compétitive si des surcoûts n'étaient imposés aux transporteurs routiers sous forme de frais officiels et "officieux" (World Bank 2005c).

• Environ 43 pourcent des firmes visitées indiquent que la fourniture de services de sécurité laisse à désirer. Presque 20 pourcent des firmes indiquent ainsi avoir subi des pertes liées à des vols et autres larcins. En moyenne, chaque firme visitée a fait face à presque cinq vols significatifs au cours de l'année passée dont seul environ un tiers ont été rapportés à la police. Cette dernière a résolu la moitié des cas rapportés, soit en pratique moins d'un vol sur les cinq constatés en moyenne par les firmes.

Cependant, ces trois principaux problèmes ne peuvent occulter d'autres dysfonctionnements importants des divers services d’infrastructures indispensables à l’activité des entreprises, tels que l'évacuation des déchets, les problèmes du réseau routier et les télécommunications (Graphique A.2. 3).

• Selon la perception des chefs d'entreprise, l’évacuation des déchets, en particulier industriels, est un problème non négligeable au Bénin en 2004/200530. 42,2 pourcent des chefs d’entreprises manufacturières considèrent ceci comme une contrainte importante. Ceci pose de graves problèmes environnementaux et de santé publique pour la population, mais aussi de sérieuses difficultés pratiques pour les firmes, telles le stockage des déchets et les surcoûts associés. En conséquence, plus de 25 pourcent des entreprises assurent leur propre enlèvement des déchets.

• Les problèmes liés à l’état des routes et au transport routier ne sont guère surprenants dans le cas du Bénin et sont cités par plus d'un tiers des firmes comme des problèmes sérieux. Ils induisent d'une part des surcoûts et des retards pour les entreprises de

30 - L’évacuation des déchets et l’assainissement font aussi partie des préoccupations des entrepreneurs, mais aussi de la population en général. La question de l’environnement, et notamment de l’assainissement en milieu urbain est un des volets de la stratégie de réduction de la pauvreté des autorités (PRSP 2002). L’objectif affiché est d’améliorer le cadre de vie des populations. Dans le cadre de la décentralisation, de larges compétences ont été transférées aux futures communes en matière d’assainissement. Les principales actions prévues à ce titre ont trait à (i) la construction et la réhabilitation des réseaux d’assainissement et de voirie dans les villes retenues, (ii) l’élaboration ou l’actualisation des plans et schémas directeurs d’urbanisme et d’assainissement des chefs-lieux de communes et des municipalités, (iii) la poursuite de la mise en œuvre du deuxième projet urbain, (iv) la viabilisation des zones habitées ou à habiter, (v) l’identification et la protection des zones impropres à la construction.

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transport, d'autre part ils accroissent le risque de détérioration des marchandises transportées pour les clients. Les raisons de cet état de fait sont multiples: - il existe une multitude d'intervenants (administrations, bailleurs de fonds,…) et

donc une segmentation des interventions qui pose un problème de coordination; - l'occupation irrégulière du domaine public routier, notamment en milieu urbain,

implique de facto une réduction de capacités.

Tous les véhicules de transport routier doivent en outre acquitter diverses taxes31 mais le véritable problème est sans doute ailleurs et tient vraisemblablement en l’existence de nombreux postes de contrôle érigés par la police, les douanes et les services municipaux tout au long des principales routes. Ainsi, de Cotonou à la frontière du Burkina Faso, on dénombre plus de 20 postes de contrôle dont chacun offre des possibilités pour percevoir diverses "contributions" additionnelles (World Bank 2005c) qui accroissent les coûts de transport et occasionnent des retards.

• Enfin, les problèmes dans le secteur des télécommunications sont sérieux au Bénin. Les services de téléphonie fixe sont considérés comme de mauvaise ou très mauvaise qualité par presque un tiers des firmes. Ainsi, plus de 200 jours sont nécessaires pour obtenir une connexion téléphonique, ce qui est bien au-dessus de ce que l’on observe dans tous les autres pays (Graphique A.2. 2). Même à Cotonou, il faut plus de 180 jours entre la demande et la mise en place de ce service selon les données de l'ECI. Ces problèmes tiennent au contexte particulier du secteur des télécommunications au Bénin. Ainsi, alors que presque tous les pays de la sous-région ont privatisé et libéralisé (au moins en partie) ce secteur, celui-ci demeure au Bénin un monopole d'Etat détenu par l'OPT32 pour la téléphonie fixe. Les prix des télécommunications au Bénin sont, en général, très élevés, parfois plus élevés que ceux pratiqués dans les autres pays de la région (World Bank 2005c).

2.3. ELEMENTS SUR LE CLIMAT DES INVESTISSEMENTS DANS LA CONSTRUCTION, LE TOURISME ET LE COMMERCE. Les données de l'enquête ECI suggèrent que les contraintes liées au climat des investissements dans les secteurs de la construction, du tourisme et du commerce au Bénin sont souvent similaires à celles rencontrées dans le secteur manufacturier mais sont parfois d'intensité supérieure. L'ensemble des contraintes est maintenant abordé selon les catégories usuelles: corruption, infrastructures et réglementations. 2.3.1. La corruption demeure perçue comme un problème important. Le Bénin se trouve de nouveau dans une position inconfortable en la matière. La corruption est ainsi perçue comme encore plus contraignante par les dirigeants des firmes dans la construction et le commerce que par ceux du secteur manufacturier. En outre, la perception de la corruption au Bénin dans le secteur touristique est plus forte que celle observée au Kenya, au Mali et en Ouganda pour le même secteur (Graphique 2. 13). 31 - Tous les véhicules de transport routier doivent acquitter d'une taxe de voirie d'une valeur de 0,85 pourcent et d'une redevance forfaitaire de 20 000 F.Cfa versée à l’OCBN. En outre, pour les marchandises en transit, les véhicules routiers doivent payer des frais d’escorte douanière. Il existe par ailleurs une redevance de 0,25 pourcent versée à la Chambre de Commerce et d'Industrie au titre de l'assurance couvrant le transit (World Bank 2005c). 32 - Il faut mentionner que par contre la téléphonie mobile s’est ouverte aux opérateurs privés dès 1999. En janvier 2002, une nouvelle réglementation a été élaborée, avec pour objectif la séparation des services des télécommunications et des services des postes, ainsi que la libéralisation et la privatisation partielle des services de télécommunications assurés par l’OPT.

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Graphique 2. 13. Perception de la corruption dans la construction, le commerce et le tourisme. (Pct. d’entreprises qui considèrent le problème comme "sérieux"/"critique").

92.188.2

70.6

50.0 51.6

44.4

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

90.0

100.0

Co ns truc tio n Co mmerce To uris me: Bénin To uris me:Kenya

To uris me: Mali To uris me:Ouganda

Memo Item.Secteur Manufacturier: 83,9 %

Source: Enquêtes Climat des Investissements. De nouveau, le coût de la corruption est assez élevé (Graphique 2. 14). Le coût de la corruption dans le secteur du commerce est supérieur à celui dans les autres secteurs, environ 11,2 pourcent du chiffre d'affaire. Ceci n'est guère surprenant vu l'étendue des entraves au commerce au Bénin (World Bank 2005c), c'est un corollaire des problèmes rencontrés aux frontières. Cette complainte est communément formulée par les professionnels du secteur.

Graphique 2. 14. Part estimée du chiffre d'affaires annuel consacré aux "paiements informels".

11.2 11.0

7.5

0

2

4

6

8

10

12

Commerce Construction Tourisme

Memo Item.Secteur Manufacturier: 8,4 %

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque Mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

2.3.2. Les infrastructures posent problème.

Les données de l'enquête ECI indiquent que les problèmes liés aux infrastructures demeurent sérieux dans ces trois secteurs. La fréquence de coupures d’électricité apparaît comme très forte dans le tourisme et le commerce par rapport au secteur de la construction. Ceci se traduit par une perte particulièrement élevée pour le secteur touristique en termes de chiffre d'affaires annuel (13,4 pourcent). Ainsi, cette perte est quatre fois supérieure à celle subie par le secteur de la construction (3,1 pourcent). Ceci implique que presque 59 pourcent des entreprises du secteur tourisme se sont dotées de générateurs, les coupures d'électricité étant inacceptables dans ce type d'activité. L'utilisation de générateurs est la plus forte dans ce secteur.

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Quels que soient les secteurs, les délais d'attente pour des connexions téléphoniques ou électriques sont très longs. Cependant, il est intéressant de noter que pour le secteur touristique les délais imposés pour une connexion téléphonique, bien que très importants (environ 146 jours), sont bien moins importants que dans les autres secteurs. Ceci peut refléter soit une priorité accordée à ces entreprises par les fournisseurs, soit une certaine capacité de celles-ci à s'assurer la "coopération" des fournisseurs de services.

Tableau 2. 5. Indicateurs de services d’infrastructures pour la construction, le tourisme et le commerce.

Problème Construction Tourisme Commerce

3.1 13.4 4.612.2 28.5 27.436.9 58.2 29.4

- connexion électrique 70.5 79.9 69.5- connexion téléphonique 219.9 146.0 168.0

Pourcentage de la production/CA perdue à cause de coupures de courant: Occurrence de coupures d’électricité (en jours pour 2003/2004): Part des firmes ayant leur propre générateur: Délai en jours entre le dépôt de la demande et la mise en place d'une:

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. 2.3.3. Les réglementations demeurent un problème important. A l'instar du secteur manufacturier, les chefs d'entreprises dans la construction, le commerce et le tourisme ont assez peu confiance dans la cohérence du cadre réglementaire et dans le système judiciaire (Graphique 2. 15). 60,5 pourcent des entreprises dans la construction, presque 58 pourcent dans le tourisme et 66 pourcent de celles dans le commerce considèrent que l'interprétation des réglementations est incohérente. Cette dernière évaluation est plus négative que celle fournie par les firmes manufacturières (63,4 pourcent des firmes du secteur ont une telle opinion). En outre de 63 à 70 pourcent des firmes de ces secteurs ne font pas confiance au système judiciaire. Enfin le recouvrement de factures litigieuses par le biais des tribunaux est très faible pour ces trois secteurs, corroborant très fortement le sentiment de méfiance des entrepreneurs envers le système judiciaire. Dans ces trois secteurs, les faiblesses du système judiciaire béninois produisent des effets similaires à ceux du secteur manufacturier.

Graphique 2. 15. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire.

60.5 63.2

0.04

57.6

70.6

0.5

66.0 67.4

3.3

0

10

20

30

40

50

60

70

80

"L'interprétation desrèglements est cohérente" (Pct.

de désaccord)

"Confiance dans le systèmejudiciaire" (Pct. de désaccord)

Factures lit igieuses recouvrégrâce aux tribunauxcommerciaux (Pct.)

Construction Tourisme Commerce

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Le poids des réglementations demeure non négligeable dans les trois secteurs. Ainsi, le pourcentage du temps d’un dirigeant affecté au traitement des diverses réglementations est supérieur dans ces trois secteurs à celui alloué par les dirigeants d'entreprises manufacturières (respectivement de 8,8; 11, 7 et 15,2 pourcent du temps disponible).

Tableau 2. 6. Evaluation du poids des réglementations dans les divers secteurs.

Réglementations Construction Tourisme Commerce

Pourcentage du temps d’un dirigeant d’entreprise affecté au traitement des réglementations

8,75 11,72 15,21

Inspections et Réunions

Nombre de jours passés en inspections ou réunions avec des fonctionnaires

13,47 13,31 11,10

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Il existe aussi une différence de traitement notable quant aux jours passés en réunions obligatoires et en inspections avec l'administration. Les secteurs du tourisme et de la construction semblent être fortement contraints à ce niveau, en moyenne de 13,3 à 13,5 journées ont été passées en réunions en 2003/2004, plus que dans l'industrie et dans le commerce. Ceci peut s'expliquer par l'importance des contrôles sanitaires et de sécurité dans ces secteurs. 2.4. RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER L'ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES AU BENIN EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION, D'ALLEGEMENT DU CADRE REGLEMENTAIRE ET D'AMELIORATION DES SERVICES D'INFRASTRUCTURES. Les résultats de ce chapitre indiquent que le climat des affaires au Bénin en 2004/2005 n’est globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les secteurs. En effet, les points négatifs sont très sérieux et abondent. Les plus saillants sont liés à une corruption perçue comme endémique, à l’incohérence des réglementations et de leur application, à une faible efficacité de l'appareil judiciaire, à une taxation lourde et mal appliquée. En outre, de sérieux problèmes d’infrastructures demeurent, notamment au niveau des transports et de la fourniture d’électricité. 2.4.1. Lutter plus efficacement contre la corruption. La corruption contribue à accroître les coûts d'opération des firmes au Bénin. Elle est un motif sérieux d’inquiétude pour les entrepreneurs. Le phénomène a un coût non négligeable qui affecte les relations entre les firmes et l'État ainsi qu'entre entreprises elles-mêmes.

Ces dernières années, les autorités béninoises se sont rendues compte de l'ampleur du phénomène et ont pris un certain nombre de mesures telles la création d'une cellule anti-corruption, l'adoption en 2002 d'une stratégie anti-corruption avec l'appui du FMI et la signature en 2003 de la Convention des Nations Unies contre la Corruption. En outre, depuis la fin 2003, les rémunérations des magistrats ont été très significativement accrues33 pour réduire les incitations à la corruption dans le milieu judiciaire. Cependant, comme le montrent les résultats de l'enquête, ces efforts n'ont pas encore réussi à modifier significativement la perception qu'ont les firmes du phénomène. Ceci suggère que les efforts en la matière doivent être accrus.

33 - Le salaire mensuel moyen de cette catégorie de personnel est ainsi passé de 150000 F.Cfa à 500 000 F.Cfa (EIU 2005).

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Recommandations de court terme (à mettre en place sous 2 ans).

Diverses actions peuvent être mises en place, telles que: • le renforcement des dispositifs de contrôle internes (par exemple la systématisation des

audits internes de la gestion des administrations/départements clés) et externes, ainsi que la large diffusion de leurs conclusions;

• l'attribution effective et durable de moyens ainsi qu'une totale liberté d'action laissée à l'Observatoire de la Lutte contre la Corruption récemment créé;

• la mise en place généralisée de mesures microéconomiques permettant de limiter les possibilités de corruption au sein de l'administration, telles que:

pour certains emplois, l'impossibilité pour un fonctionnaire de rester en poste au-delà d'une limite de temps précise. Il est par exemple possible de généraliser une pratique selon laquelle un fonctionnaire sur des postes stratégiques doit changer automatiquement de fonction tous les 3 ans;

mettre en place un système de responsabilité nominative des employés traitant avec les entreprises, ceci pour responsabiliser davantage ces fonctionnaires;

des sanctions/pénalités fortes effectivement et systématiquement appliquées en cas de corruption avérée, quel que soit le rang hiérarchique des personnes en cause, que celles-ci soient des fonctionnaires, des entrepreneurs ou de simples citoyens;

des procédures de publication du patrimoine personnel de l'ensemble des fonctionnaires de haut rang;

l'étude de faisabilité et la mise en place ultérieure de mesures de revalorisation salariales pour certaines professions clé de la fonction publique, sur le modèle de ce qui a été fait pour les magistrats, ceci en cohérence avec les impératifs budgétaires des autorités.

2.4.2. Poursuivre l'amélioration de l'environnement réglementaire. L'amélioration de l'environnement réglementaire au Bénin est nécessaire, elle aura d'une par un effet direct positif sur le développement du secteur privé et d'autre par réduira les incitations à la corruption. Ceci implique une amélioration du système fiscal, une simplification du cadre réglementaire et une amélioration significative du fonctionnement du système judicaire. L'amélioration du système fiscal. Sur l’ensemble de l’échantillon manufacturier, les taux d’imposition ainsi leur administration reflètent généralement les préoccupations les plus importantes des chefs d’entreprises. Les perceptions rapportées sont les plus négatives enregistrées jusqu' à présent lors d'enquêtes ECI. Ces jugements sévères ne sont guère étonnants car les prélèvements fiscaux sont déséquilibrés, ceux-ci provenant d'un secteur formel réduit. Le système fiscal béninois est en effet caractérisé par une fiscalité relativement lourde, focalisée sur la collecte de recettes publiques sur une faible base taxable; en pratique sur un petit nombre d'entreprises formelles34.

34 - La fiscalité demeure relativement élevée et complexe au Bénin. Les entreprises sont soumises à divers impôts, l'impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux (38 pourcent), l'impôts sur les revenus de valeurs mobilières, l'impôts sur les dividendes (18 pourcent), la taxe sur la valeur ajoutée (18 pourcent), le versement patronal sur salaires, la taxe professionnelle unique et la taxe foncière unique.

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Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

Il est nécessaire de simplifier le système fiscal et d'améliorer son application. Ceci passe, par: • une poursuite de la simplification et de la rationalisation du système fiscal. Il est

nécessaire de poursuivre la simplification et la réduction du nombre de régimes dérogatoires en coordination avec la diminution du nombre de taxes existantes et l'élargissement de l'assiette des taxes qui seront conservées. Il est donc suggéré d'étudier les modalités de simplifications supplémentaires et la faisabilité d'une diminution additionnelle de l'impôt sur les sociétés, de l'impôt sur les dividendes et de la TVA. Les valeurs de ces impôts pourraient ainsi être calées à moyen terme sur leur valeur au Sénégal et en Côte d'Ivoire, soit respectivement 25 pourcent (Sénégal), 10 pourcent et 15 pourcent (Côte d'Ivoire);

• une diffusion plus large de l'information fiscale auprès des opérateurs économiques, qui peut conjointement être entreprise par l'administration fiscale et la future agence de promotion du Bénin;

Réduire le poids du cadre réglementaire. Au Bénin, les firmes sont aussi confrontées à un ensemble de diverses mesures administratives qui, bien que paraissant insignifiantes prises individuellement, prennent in fine beaucoup de temps. Il est nécessaire de procéder à une simplification générale et d'améliorer en particulier des éléments liés aux procédures de création et fermeture d'entreprises, ce qui favorisera une concurrence accrue entre firmes.

Recommandations de court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• Une simplification et une réduction du coût des procédures existantes. Les procédures de création et fermeture d'entreprises sont à cet égard symptomatiques des problèmes au Bénin, le coût global est souvent élevé, les procédures peuvent être longues et le résultat final dans certains cas est en pratique soumis au bon vouloir de l'administration. Il est nécessaire d'amener graduellement mais rapidement ces procédures au niveau des meilleures pratiques. Les cibles appropriées sont indiquées au tableau suivant, celles-ci ont été définies sur la base des meilleures pratiques telles qu'elles ressortent des indicateurs "Doing Business" 2005. Ceci permettra en outre de favoriser la concurrence et réduire les barrières à l'entrée dans le secteur formel.

Créer une entreprise Bénin Meilleure

pratique# de Procédures 8 7

Durée (jours) 32 8

Coût (% du RNB per capita) 196.9 1.2

Capital Minimum (% du RNB per capita) 333.4 0.0

Fermer une entreprise Bénin Meilleure pratique

Durée (années) 3.1 0.8Coût (% valeur entreprise) 18 1Taux de recouvrement (cents par dollar investi)

8.8 91.3 L'amélioration du fonctionnement du système judiciaire. La fonction judiciaire au Bénin est fortement influencée par le traité de l’OHADA. Le Traité a permis l’introduction d'actes uniformes afin de pallier aux différences juridiques dans le droit des affaires. Malgré ce système élaboré, environ deux tiers des dirigeants de firmes, tous

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secteurs confondus, ne font toujours pas confiance au système judiciaire pour faire respecter leurs droits contractuels et de propriété. Au Bénin, le système judiciaire laisse en effet à désirer et manque notamment de locaux, de matériel, de fournitures et de personnel qualifié. Du fait de ces déficiences, il est dans l’ensemble jusqu'à présent inefficace. La corruption est en outre élevée dans ce domaine.

Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

En dépit des progrès réalisés avec l’adoption du traité de l’OHADA, le fonctionnement du système judiciaire doit connaître des améliorations. Il semble important que le Ministère de la Justice applique rapidement les mesures suivantes:

• la promotion des juridictions commerciales qui doivent être mieux armées pour trancher les litiges, notamment dans les domaines d’ordre financier et des droits de propriété. Ceci implique:

de pallier au problème du faible nombre de juges ayant compétence dans les domaines du droit commercial et de la fiscalité des entreprises. Il faudra donc s'assurer que l’École Régionale SUpérieure de la MAgistrature (ERSUMA) créée par l’OHADA à Cotonou fournisse un flux régulier de juges spécialisés qui soit effectivement embauchés par l'Administration;

d'améliorer l'équipement des tribunaux et greffes. Il s'agit d'améliorer l’infrastructure, les installations et les ressources des tribunaux et du greffe (informatisation, documentation, mobilier, salles d’audience, matériel de bureau, …) pour limiter les lenteurs et améliorer la transparence. Ceux-ci ne sont actuellement pas suffisamment équipés pour mener à bien les missions qui leur ont été confiées, d’où des lenteurs procédurières;

de maintenir les mesures récentes de revalorisation salariales des magistrats; de publier et d'articuler les décisions de justice pour assurer une transparence

accrue.

• la promotion des procédures d'arbitrage, ce qui peut impliquer de réviser les lois afférentes et de créer une institution spécialisée.

2.4.3. L'amélioration des services d'infrastructures. Les infrastructures posent de grands problèmes au Bénin. Sur l'ensemble de l'échantillon d'entreprises manufacturières deux grands types de services d'infrastructure sont perçus comme étant de particulièrement mauvaise qualité: la fourniture d'électricité et le transport ferroviaire. Ces principaux problèmes ne peuvent occulter d'autres dysfonctionnements importants des divers services d’infrastructures, tels que les problèmes du réseau routier, les télécommunications et le fonctionnement du Port de Cotonou.

Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

• La qualité et le volume de l'offre électrique doivent être améliorés. Il est ainsi nécessaire de s'assurer de la promulgation du nouveau code sectoriel et de réaliser une privatisation effective de la SEEB35;

• La qualité du transport ferroviaire doit s'améliorer. Il est suggéré d'améliorer la maintenance de la ligne Cotonou-Parakou et d'étudier les modalités d'une privatisation de l'OCBN;

35 - Une nouvelle compagnie de distribution a été crée, un nouveau code réglementaire a été soumis au parlement et un consortium de consultation a été embauché pour aider à la privatisation de la SBEE. La finalisation des documents d’appel d’offres est espérée pour la fin de 2005.

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• Pour l'état du réseau routier, il est suggéré de continuer de se focaliser sur la rénovation et la maintenance consécutive du réseau existant ainsi que la réalisation des projets actuellement en cours. L'objectif est ici de réaliser le plus rapidement possible des corridors de transport fiables et sécurisés (limitation des points de contrôle, officiels ou non) en direction du Niger et du Nigéria. Cet objectif étant atteint, la priorité devrait alors être donnée sur le court/moyen terme au maintien en bon état de l'existant;

• De finaliser la libéralisation du secteur des télécommunications. Depuis 2002, peu de progrès ont été réalisés dans ce secteur suite à sa libéralisation partielle en 1999 et la promulgation d'une loi sectorielle en 2002;

• De rationaliser et améliorer le fonctionnement du Port en appliquant les mesures préconisées par le récent DTIS (World Bank 2005c).

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CHAPITRE 3. LES MARCHES DE FACTEURS: LE MARCHE DU TRAVAIL, LES RELATIONS ENTRE LES FIRMES ET LE SECTEUR FINANCIER AINSI QUE L'ACCES AU FONCIER. Suite à l'analyse d'éléments du climat des investissements au Bénin présentée au chapitre deux, l'on étudie maintenant un aspect capital pour la performance des firmes, le fonctionnement des marchés de facteurs. Celui-ci correspond à la troisième grande catégorie de contraintes citée par les firmes lors de l'enquête ECI selon la classification globale adoptée au Graphique 2.3 et regroupe les sous-contraintes suivantes: réglementation du travail, compétence/éducation des travailleurs, coûts des financements, accès aux financements et accès à la terre. L'on traite en premier du fonctionnement du marché du travail, sont ensuite analysés les relations entre les entreprises et le secteur bancaire puis les problèmes d'accès à la terre. 3.1. ELEMENTS SUR LE MARCHE DU TRAVAIL FORMEL AU BENIN.

Une bonne compréhension du marché du travail au Bénin ainsi que son bon fonctionnement sont importants pour la poursuite des performances macroéconomiques actuelles et le développement ultérieur du secteur privé36. En conséquence, les questions liées au marché du travail formel ont été abordées en détails par l'enquête ECI37. Cette section suggère que, malgré un classement relativement faible de ces contraintes par les chefs d'entreprises, certains problèmes demeurent sur le marché du travail formel dont:

• Une persistance de divers problèmes institutionnels. Pour un nombre non négligeable de firmes les procédures de licenciement sont problématiques et les asymétries informationnelles demeurent importantes;

• Un relatif manque d'éducation de la force de travail au niveau technique et supérieur, ainsi qu'un très faible développement de formations professionnelles appropriées pour les employés en activité; et

• Un faible suivi du niveau de santé des employés qui laisse aussi quelque peu à désirer.

Enfin, les données de l'enquête ECI indiquent aussi que les niveaux de rémunération des ouvriers non qualifiés ne sont pas particulièrement élevés. Cependant, en termes relatifs, les niveaux de salaires des managers ainsi que des cadres apparaissent comme relativement élevés. Ceci peut être expliqué par le mode de formation des salaires. Celui-ci repose sur une forme de partage de rente entre patronat et employés hautement qualifiés au détriment des travailleurs les moins qualifiés, par le biais de négociations ou de lobbying. Une caractéristique de ces derniers mécanismes est d'augmenter ou maintenir à un niveau élevé les salaires de certains employés au détriment de la main d’œuvre la moins qualifiée et donc la plus nombreuse. 36 - Le marché du travail formel a un rôle en terme de réallocation des ressources entre secteurs et conditionne aussi en partie une amélioration soutenable du niveau de vie des populations. Le secteur formel - essentiellement urbain - est en effet un attracteur majeur de par les différentiels de revenus existants. Par exemple en 2004, les données de l'enquête ECI indiquent qu'un travailleur de production non qualifié du secteur manufacturier béninois gagne en cinq mois l'équivalent du PIB annuel moyen per capita. Indirectement, l'évolution du marché du travail formel affecte aussi l'évolution du secteur informel car ce dernier attire les personnes n'ayant pu obtenir d'emploi formel, qu'ils soient des migrants ruraux ou de jeunes diplômés en quête d'un emploi salarié à Cotonou. Enfin, le fonctionnement du marché du travail formel conditionne en partie les performances des firmes et donc l'évolution des secteurs étudiés. 37 - Ainsi, outre les questions usuelles sur les effectifs des firmes, la formation et les salaires, sont aussi incluses les réponses de 2918 entretiens individuels avec les employés des entreprises formelles. Celles-ci fournissent des informations sur les taux de salaire actuels, les emplois occupés dans l'entreprise, l'éducation ainsi que certaines données démographiques.

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3.1.1. Quelques caractéristiques institutionnelles du marché du travail. La population active au Bénin est estimée à environ 3,1 millions de personnes en 2004. Le marché du travail formel/moderne ne représente qu’une fraction de l'ensemble du marché du travail, environ 3 pourcent. A la fin des années quatre-vingt dix, l'agriculture employait environ 56 pourcent de la population active, les secteurs du commerce, des services et du transport représentaient quant à eux environ 33 pourcent de cette même population active. Enfin, l'industrie et la construction employaient environ 11 pourcent de la population active (World Bank 2000). La région de Cotonou concentre une grande partie de la population et des opportunités d'emploi. Divers éléments institutionnels peuvent affecter le bon fonctionnement du marché du travail formel, tels que la nature des contrats de travail, le rôle des syndicats, la réglementation du travail et les modalités de recherche d'emploi. Ceux-ci sont maintenant analysés.

• Une part non négligeable de la force de travail formelle au Bénin, entre 44 et 95 pourcent selon les secteurs, est en activité avec un statut d'employé permanent à temps plein (Tableau A.3.1. 1). La proportion d'employés bénéficiant de contrat permanents dans le secteur manufacturier est d'environ 61 pourcent, un chiffre voisin de ce que l'on observe au Kenya et en Ouganda. Ceci implique toutefois une utilisation d'employés à temps partiel ou d'occasionnels dans une proportion bien plus forte que celle observée dans des pays tels que l'Erythrée ou le Nigéria38. Ceci est un aspect positif pour le développement des entreprises car cela leur permet de conserver une certaine flexibilité de leur force de travail pour faire face à d'éventuels retournements de tendance. Par contre, la structure de la force de travail dans le secteur touristique est particulièrement rigide, environ 95 pourcent des employés sont titulaires d'un contrat de travail permanent à temps plein.

• Les syndicats sont depuis longtemps partie prenante du marché du travail au Bénin39 et ont des relations avec le patronat et les autorités parfois décrites comme conflictuelles, comme l'ont montré les grèves de la fin 2004. En 2003/2004, environ 7 pourcent des entreprises manufacturières et presque 9 pourcent des entreprises de tourisme indiquent avoir des employés appartenant à un syndicat. En revanche, aucune entreprise du secteur commercial et du secteur de construction ne rapporte avoir des employés affiliés à un syndicat (Tableau A.3.1. 2). En outre, dans les deux premiers secteurs, la présence des syndicats croit avec la taille des entreprises. Dans le secteur manufacturier, la présence des syndicats semble plus importante pour les firmes étrangères. Pour les firmes reportant une présence de syndicats en leur sein, le taux de syndicalisation est assez élevé, environ 54 pourcent dans le secteur manufacturier et 55 pourcent dans les services. L'impact moyen global de l'activité des syndicats semble assez faible, moins d'une journée de travail aurait été perdue en 2004 suite à leur activité, que ce soit dans le

38 - Au Nigéria en 2001, près de 89 pourcent de la main d’œuvre bénéficiait de contrats de travail permanent à temps complet. En Erythrée en 2002, près de 85 pourcent des travailleurs bénéficiaient de ce type de contrat de travail. A l’opposé, une proportion plus réduite de contrats permanents a été observée au Kenya et en Ouganda. Au Kenya en 2002-2003, seuls 58 pourcent des travailleurs du secteur manufacturier avaient des contrats permanents à temps plein. De même en 2002-2003, seuls 56 pourcent des employés du secteur manufacturier Ougandais bénéficiaient de tels contrats. 39 - L’univers syndical béninois est morcelé en de multiples organisations regroupées pour la plupart au sein des cinq centrales que compte le pays. L'Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (UNSTB) a survécu au régime marxiste dont elle était l’unique organisation syndicale. Depuis le début des années quatre-vingt dix, quatre autres structures ont vu le jour : la Centrale des syndicats autonomes (CSA), la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB), la Centrale des syndicats des travailleurs du Bénin (CSTB), la Confédération des organisations syndicales indépendantes (COSI). Ces syndicats sont très largement représentés dans le secteur public. Les syndicats ont en particulier un rôle important dans la définition et la renégociation des conventions collectives qui régissent les rapports employeurs-employés ainsi que les rémunérations au niveau des branches.

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secteur manufacturier ou le secteur touristique. Toutefois, si l'activité globale des syndicats semble relativement faible, elle peut constituer au niveau de certaines entreprises individuelles un problème majeur. Certaines entreprises ont en effet perdu jusqu'à 60 journées de travail de par des grèves et autres conflits internes. Ceci suggère que l'influence des syndicats demeure non négligeable dans certaines entreprises, plus que ne le laisseraient supposer des moyennes globales.

• A l'évidence le cadre réglementaire lié au Code du Travail de 1998 peut avoir une influence majeure sur le marché du travail formel et en conséquence sur l'ensemble du marché du travail au Bénin40. A ce niveau, la réglementation du travail ne semble pas poser trop de problèmes aux entreprises, que ce soit dans le secteur manufacturier ou les autres secteurs. Seules les procédures de licenciement et leur coût constitueraient un problème significatif pour jusqu'à 20 pourcent des entreprises (Tableau 3.1. 1).

Tableau 3.1. 1. Contraintes liées à la réglementation du travail

(Pct de firmes citant chaque item comme une contrainte forte ou majeure).

Secteur

Manufacturier Commerce Construction Tourisme

Procédures d'embauche pour les travailleurs locaux 2,60% 4,08% 2,70% 0,00% Procédures d'embauche pour les travailleurs étrangers 8,92% 11,76% 0,00% 0,00% Procédures et coûts de licenciement 15,91% 15,91% 8,57% 20,00% Limites à l'emploi de travailleurs temporaires 12,65% 9,30% 6,25% 7,41% Inspection du travail 15,61% 6,38% 5,71% 6,25%

Mécanisme de formation / négociation des salaires 11,17% 8,33% 5,71% 3,23%

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Comme le soulignent les indicateurs dits de "Doing Business" (Graphique A.3.1. 1), les indicateurs de réglementation du marché du travail au Bénin sont voisins de la moyenne pour l'Afrique sub-saharienne (à l'exception de l'indice de difficulté d’embauche). Cependant, il faut aussi mentionner que les réglementations au Bénin demeurent très éloignées des meilleures pratiques en la matière (Singapour). Ceci suggère que même si les problèmes liés à la réglementation du travail ne sont pas les domaines les plus critiques pour les firmes au Bénin en 2004, ils ne sont pour autant pas à négliger car le cadre réglementaire peut encore faire l'objet de nombre d'améliorations substantielles.

• Enfin, le fonctionnement du marché du travail formel peut être affecté par la circulation de l'information relative aux emplois disponibles. Au Bénin, la publicité pour des postes à pourvoir en entreprises n'est pas encore une pratique parfaitement généralisée. Il en résulte qu'un résultat important du Tableau A.3.1. 3, qui rapporte les moyens utilisés par les entreprises et les employés pour trouver des informations relatives aux emplois disponibles, est l'importance des réseaux (relations familiales ou amis). Près de 60 à 62 pourcent des employés et des entreprises utilisent de tels réseaux dans le secteur manufacturier. Ces chiffres sont aussi comparables et importants dans les autres secteurs. Les bureaux de placement publics et privés ont un faible rôle comme les réseaux d'anciens élèves. Un tel résultat peut être interprété comme la conséquence de déficiences informationnelles sur le marché du travail. Dans un environnement

40 - Les principaux textes régissant le fonctionnement du marché du travail au Bénin sont:

• La Loi n°86-013 du 26 février 1986, portant Statut général des agents permanents de l'État; • La Loi n° 98-004 du 27 janvier 1998 portant Code du Travail en République du Bénin; • L' Ordonnance n°69-14 du 19 juin 1969 relative à l'exercice du droit de grève; • La Convention collective générale du travail applicable aux entreprises de la République du Bénin relevant du secteur privé du 17

mai 1974.

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caractérisé par une offre de travail abondante et une difficulté à évaluer ex-ante les compétences réelles des candidats - notamment leurs qualifications académiques - les entreprises ont recours à des sources de confiance telles que les amis, les personnes actuellement employées ou les relations familiales. Ceci donne une sorte de caractère "familial" au marché du travail formel qui affecte sans doute d'une manière négative la rencontre de l'offre et la demande d'emploi sur ce marché, rien ne garantit en effet que les informations obtenues par un tel moyen soient neutres et reflètent avec exactitude les compétences réelles des personnes en recherche d'emploi.

Une indication indirecte de l'étendue des asymétries informationnelles et des problèmes d'adéquation entre offre et demande sur le marché du travail (particulièrement au niveau des compétences des employés) peut être donnée par le temps requis pour trouver un employé. Les résultats signalent que malgré des frictions sur le marché du travail formel, les entreprises trouvent relativement rapidement une main d’œuvre adéquate. Sur l'échantillon, les entreprises indiquent qu'il leur faut, en moyenne en 2004, environ 3,2 semaines pour trouver un employé qualifié et environ 1,5 semaines pour trouver un employé non qualifié. En termes de comparaisons internationales ceci place le Bénin dans une bonne position (Graphique A.3.1. 2); bien meilleure par exemple qu'un pays tel le Pérou où il faut plus de 23 semaines pour trouver un travailleur de production qualifié et dans une position comparable à des pays tels le Pakistan ou le Bangladesh, où le temps requis pour trouver un employé non qualifié est également inférieur à deux semaines.

3.1.2. Principales caractéristiques des employés: éducation/formation et santé. Les principales caractéristiques des employés dans le secteur formel au Bénin sont présentées ci-après41. Ces caractéristiques individuelles proviennent des entretiens avec les personnels et sont un élément explicatif de la productivité des employés et donc de la performance des firmes aux Bénin.

Education et formation externe des employés. Les liens entre la croissance économique et l'éducation sont bien connus. Les externalités générées par une amélioration de l'éducation (meilleure adaptabilité et capacité d'apprentissage) accroissent le stock de capital humain existant dans un pays et favorisent la croissance économique. En 1999, environ 1,1 millions d'étudiants étaient impliqués dans le système éducatif au Bénin, à divers niveaux. 82 pourcent des étudiants étaient au niveau primaire, 16,4 pourcent étaient dans le système secondaire et 1,6 pourcent étaient dans le supérieur. Toutefois, bien que le taux brut de scolarisation soit de 71,3 pourcent dans le primaire, le système éducatif Béninois a de nombreuses faiblesses qui se traduisent par un fort taux de perte et de nombreux redoublements d'étudiants. Il est en outre caractérisé par des problèmes d'allocation de ressources budgétaires. Certaines des conséquences de ces faiblesses se retrouvent dans les résultats de l'enquête ECI. Le Graphique 3.1.1 compare les pourcentages d'employés ayant atteint un niveau d'éducation donné entre divers pays africains pour lesquels des données d'enquête ECI récentes sont disponibles. Le Bénin fait partie des pays dont la proportion d'employés sans éducation dans l'industrie manufacturière (4,2 pourcent contre par exemple 10,9 pourcent au Mali) reste parmi les plus faibles, ce qui est un point positif. Deux autres faits notables apparaissent:

41 - Des éléments additionnels sont présentés à l'Encadré A.3.1.

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• le Bénin est, après l'Erythrée et le Sénégal, le pays qui a la plus faible proportion d'employés ayant reçu une formation dans le domaine technique;

• le Bénin est le pays qui a la plus faible proportion d'employés ayant une formation supérieure dans le secteur manufacturier, à l’exception de l’Erythrée.

Graphique 3.1. 1. Éducation des employés dans le secteur manufacturier dans divers pays.

4,210,9 9,3 3,9 1,1

11,9

26,8 15,7 22,520,3 20,0

22,7

40,2

25,6

33,4

31,5 42,5

49,6

44,7

17,1

30,514,7 29,6

24,5

11,5

25,1

11,9 17,2 20,1 14,7 11,94,3

19,9

1,48,9

0

20

40

60

80

100

Bénin(2004) Mali (2004) Sénégal (2004) Ouganda (2003) Kenya (2003) Erythrée (2002) Nigeria (2001)

Aucun Education Primaire

Education secondaire générale Education Technique (Secondaire, Cycle Universitaire Court)

Université, Ecoles et Ingénieurs

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements. Enfin, il faut mentionner que la distribution des niveaux d'éducation sur l'ensemble de l'échantillon est assez inégale (Tableau A.3.1. 4), en outre les différences de niveau d'éducation persistent entre hommes et femmes, généralement en défaveur de ces dernières. Dans une situation où une proportion malgré tout non négligeable de la force de travail n'a reçu aucune éducation et où l'enseignement technique au sens large est peu développé, il est intéressant d'analyser la réaction des entreprises et de vérifier si la formation professionnelle externe est développée au Bénin. En pratique, moins d’un cinquième des firmes au Bénin fournissent une formation externe à leurs employés, ce qui place le Bénin loin derrière d'autres pays africains pour lesquels des données récentes sont disponibles. En effet, la proportion de firmes fournissant une formation à leurs employés est uniquement supérieure à ce que pratiquent les entreprises en Erythrée (Graphique 3.1. 2).

Graphique 3.1. 2. Pct de firmes fournissant une formation professionnelle externe.

12,617,6

27,8 29,7 32,3

47,9

78,2

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Erythrée(2002)

Bénin(2004)

Mali(2004)

Ouganda(2002)

Sénégal(2004)

Kenya(2002)

Nigeria(2001)

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements.

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En outre, la proportion d'employés ayant reçu une formation externe ne varie guère entre les entreprises du secteur manufacturier, les entreprises commerciales et les entreprises de la construction; elle est respectivement de 15,9, 13,7 et 18,42 pourcent. Il faut cependant noter qu’à l’inverse, environ 32 pourcent des entreprises du secteur touristique fournissent une formation externe. La proportion d'employés ayant reçu une formation externe tend en outre à croître avec la taille des entreprises et les firmes étrangères dans le secteur manufacturier (Tableau A.3.1. 5). Dans l'industrie manufacturière comme dans le commerce, les membres de la direction et les employés qualifiés bénéficient le plus, en proportion, de ces formations externes. Dans le secteur de la construction, les membres de la direction ainsi que les cadres sont les plus formés alors que dans le secteur touristique, les cadres et les employés qualifiés bénéficient le plus de ces formations externes. En outre, le type de formation principalement dispensé varie selon les occupations et le secteur d’activité de l’entreprise. Ainsi, les personnels de direction des entreprises manufacturières suivent essentiellement des formations liées au contrôle de qualité et au management alors que leurs travailleurs qualifiés suivent des formations liées aux technologies de production42. Dans le secteur commercial, les membres de la direction sont, pour 60 pourcent d’entre eux, formés aux techniques d’innovation et de créativité, alors que dans le même temps 40 pourcent des employés qualifiés suivent une formation liée au marketing. De manière logique, la formation des différents employés du secteur de la construction, quelque soit leur poste, est principalement orientée vers les technologies de production. Les travailleurs qualifiés et les employés de direction du secteur touristique suivent, quant à eux, une formation basée - pour 37,5 et 50 pourcent d’entre eux - sur le contrôle de qualité et le management.

Graphique 3.1. 3. Besoins en formation exprimés par les employés (Pct).

5,06,7 6,9

11,3

4,2

10,3

5,3

8,811,6

7,59,5

30,8 31,3

17,4

2,6

10,511,310,8

7,2

33,5

25,2

22,019,9

17,5

26,4

18,8

14,613,1

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Industrie Manufacturière Commerce Construction Tourisme

Communication Créativité / Innovation Langues

Marketing Technique Informatique

Management / Qualité Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Il est aussi intéressant de noter que les formations financées par les firmes ne semblent répondre qu'approximativement aux souhaits exprimés par les employés quant aux formations dont ils estiment avoir besoin pour remplir plus efficacement leurs tâches (Tableau A.3.1. 6). 42 - Il s'agit de la principale formation pour 60 pourcent d'entre eux.

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En effet, que ce soit dans la construction, le secteur manufacturier ou le secteur touristique la plupart des catégories d'emploi, plébiscitent les formations techniques. Dans le secteur commercial, en revanche, les employés semblent en moyenne plébisciter les formations en informatique alors que seuls 20 pourcent des employés qualifiés reçoivent une telle formation dans ce secteur. Enfin, il faut mentionner que les raisons pour lesquelles les firmes ont choisi de ne pas fournir de formation externe à leurs employés varient selon les secteurs d’activité. Dans le secteur manufacturier les formations externes sont jugées inabordables. Dans le secteur commercial les entreprises estiment que ce que les employés apprennent à l’école est suffisant. La formation fournie par les entreprises de construction est jugée suffisante et adéquate. Et enfin, les entreprises du secteur touristiques craignent que les employés formés ne cherchent à quitter leur emploi actuel (Tableau A.3.1. 5). Etat de santé des employés. Le lien entre la productivité du travail et l'état de santé des employés est clair. A ce niveau, la situation du Bénin est assez nuancée, seules 23,4 pourcent des entreprises réalisent une visite médicale préalable à une embauche43 (Tableau A.3.1. 7).

• Sur l'échantillon, de 19 à 27 pourcent des employés selon les secteurs rapportent avoir été malades dans les 30 jours précédant l'enquête. Dans le secteur manufacturier cette proportion, bien qu’inférieure à celle observée en Afrique de l'Est (Ouganda et Kenya), reste légèrement supérieure à ce que l’on peut observer au Sénégal. Suite à ces maladies, de 1,6 à 3,2 journées de travail ont été perdues par les employés des divers secteurs dans le mois précédent l'enquête ECI. Dans le secteur manufacturier, le nombre de journées de travail perdues est légèrement supérieur au Bénin (en moyenne 3,2 journées) aux nombres observés au Kenya et en Ouganda mais inférieur à ce que l'on observe au Sénégal. Bien que ces chiffres semblent modérés, ils sont équivalents à une perte d'environ 15 pourcent des journées de travail, ce qui n'est in fine pas négligeable.

• Comme au Sénégal, en cas de problème de santé, un grand nombre d'employés, entre 30,5 et 42 pourcent, se tourne vers les services publics de santé. Ceci est différent de la situation en Ouganda et au Kenya où pour l'essentiel les employés s'orientent vers le secteur privé, ceci étant aisément explicable par le plus faible rôle des services publics dans ces deux derniers pays. Les différences de structure de systèmes de santé se retrouvent aussi dans les modes de financement des dépenses médicales. En effet, au Bénin le coût des traitements est essentiellement supporté par les ménages (pour environ 50-60 pourcent des employés). A titre de comparaison, dans le secteur manufacturier, seul 26,5 pourcent des employés au Sénégal ont recourt à ce type de financement contre environ 45 pourcent qui bénéficient des cotisations aux mécanismes d’assurance sociales fournis par les employeurs; ces chiffres sont respectivement de 50 et 22 pourcent au Bénin. Ceci suggère que la couverture sociale fournie par les firmes au Bénin demeure assez limitée.

43 - Contre 30 pourcent au Mali par exemple mais 48 pourcent au Sénégal.

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3.1.3. La rémunération des employés. Les données de rémunération présentées ci-après ont été fournies par les employés eux-mêmes lors de 2918 entretiens individuels. Au sein de chaque entreprise, au minimum un employé de chaque catégorie professionnelle a été interrogé. Le niveau et la structure de la rémunération des travailleurs44 sont d'abord étudiés en prenant en compte toutes les composantes (salaire de base, allocations diverses et bonus/primes de performance). Ensuite les modalités de formation des salaires sont analysées.

Niveau des rémunérations. Le Tableau 3.1. 2 présente la structure de la rémunération mensuelle des employés, exprimée en dollars selon le taux de change moyen observé au premier trimestre de l'année 2005. On note ainsi que:

• Les niveaux de rémunérations varient fortement selon les secteurs. Sur l'échantillon d'entreprises manufacturières la rémunération mensuelle moyenne observée est équivalente à 149,8 dollars. Celle-ci est de 182,9 dollars dans le secteur commercial, 265,2 dollars dans le secteur de la construction et de 151,6 dollars dans le tourisme. En outre, comme l'indique l'ampleur des écarts-types, les variations de rémunération au sein d'une même catégorie d'emploi sont fortes quel que soit le secteur;

• Les différentiels de salaire intra-sectoriels sont très élevés entre types d'emploi. Par

exemple, dans le secteur manufacturier, un travailleur de production non qualifié gagne environ 76,9 dollars par mois alors qu'un manager bénéficie d'un revenu mensuel d'environ 319 dollars. Les différentiels sont encore plus forts dans le secteur du commerce et de la construction. On note enfin que la dispersion des rémunérations exprimée par les écarts types croit généralement avec la position hiérarchique des employés, ce qui peut signaler une plus grande latitude à négocier les rémunérations pour les employés des catégories supérieures;

• Les salaires comptent pour environ 89 à 95 pourcent de la rémunération totale, le reste étant composé d'allocations et bonus. Il est à noter que la composante bonus de productivité des rémunérations est très faible, de 1,6 à 4,4 pourcent de la rémunération. Ce chiffre est voisin de la proportion observée en Ouganda (1,3 pourcent) mais bien inférieur à ce qui est observé ailleurs, par exemple au Nigéria où de tels bonus comptent pour plus de 6 pourcent de la rémunération ou en Erythrée où ils représentent environ 7,5 pourcent du total;

• Les différentiels de salaires persistent aussi au niveau de la répartition par sexe des rémunérations (Tableau A.3.1. 8). En moyenne, dans le secteur de la construction, les hommes gagnent ainsi près de 38 pourcent de plus que les femmes. La situation est plus équilibrée dans le tourisme et le commerce où pour certaines positions, les femmes gagnent plus que les hommes. Enfin, les données reportées dans les Tableau A.3.1. 9 et Tableau A.3.1. 10 soulignent que les rémunérations dans le secteur manufacturier tendent à croître avec la taille des firmes et sont plus élevées à Cotonou que dans le reste du pays. En outre, les firmes étrangères et les entreprises exportatrices offrent des rémunérations supérieures.

44 - Il s'agit des rémunérations perçues au dernier trimestre de l'année 2004 et premier trimestre de l'année 2005.

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Tableau 3.1. 2. Rémunérations mensuelles en 2004/2005.

Nbre Obs. Salaire Prime Bonus Revenus Totaux Secteur Manufacturier Direction Moyenne 223 273,66 38,82 7,63 319,06 Ecart-Type (483,12) (163,40) (39,31) (564,13) Cadre Moyenne 163 284,06 49,06 9,54 323,37 Ecart-Type (209,22) (100,71) (16,12) (251,12) Employé Qualifié Moyenne 433 111,84 12,19 2,54 123,39 Ecart-Type (84,26) (32,26) (5,25) (98,18) Employé Non Qualifié Moyenne 327 70,77 5,40 1,40 76,94 Ecart-Type (58,15) (10,04) (4,15) (59,26) Autres Moyenne 536 82,44 9,19 3,83 92,43 Ecart-Type (68,71) (23,52) (16,18) (82,27) Total Secteur Manufacturier Moyenne 1682 132,63 17,70 4,08 149,82 Ecart-Type (213,42) (76,44) (18,29) (249,80) Commerce Direction Moyenne 57 497,11 20,51 4,11 518,34 Ecart-Type (951,81) (56,74) (7,51) (954,80) Cadre Moyenne 52 255,48 18,35 4,77 276,11 Ecart-Type (408,89) (29,27) (12,96) (410,48) Employé Qualifié Moyenne 88 144,83 8,54 2,53 155,46 Ecart-Type (200,57) (15,82) (4,55) (203,74) Employé Non Qualifié Moyenne 86 101,47 3,76 2,95 107,70 Ecart-Type (80,86) (8,04) (7,72) (87,21) Autres Moyenne 155 83,67 3,17 1,00 85,63 Ecart-Type (34,34) (7,39) (2,70) (36,33) Total Commerce Moyenne 438 173,66 9,44 2,85 182,92 Ecart-Type (404,73) (27,03) (7,35) (408,69) Construction Direction Moyenne 27 780,99 345,40 88,46 1131,54 Ecart-Type (940,92) (758,98) (272,15) (1846,29) Cadre Moyenne 65 301,45 71,03 4,37 346,94 Ecart-Type (296,68) (133,17) (9,89) (330,14) Employé Qualifié Moyenne 86 148,86 27,46 2,64 158,58 Ecart-Type (93,42) (64,94) (7,82) (97,50) Employé Non Qualifié Moyenne 32 90,76 19,78 2,65 103,03 Ecart-Type (76,54) (39,30) (6,98) (86,83) Autres Moyenne 112 123,67 25,94 4,38 137,02 Ecart-Type (116,19) (59,00) (10,67) (131,48) Total Construction Moyenne 322 218,13 65,82 11,65 265,17 Ecart-Type (361,76) (258,15) (86,35) (618,82) Tourisme Direction Moyenne 34 205,51 19,72 1,04 224,89 Ecart-Type (298,02) (40,42) (3,35) (327,14) Cadre Moyenne 28 318,41 27,98 4,54 344,97 Ecart-Type (653,05) (51,88) (13,68) (698,82) Employé Qualifié Moyenne 67 143,73 19,39 1,14 159,74 Ecart-Type (127,40) (31,16) (3,30) (148,14) Employé Non Qualifié Moyenne 30 94,14 5,70 1,50 100,68 Ecart-Type (66,12) (16,60) (5,89) (79,76) Autres Moyenne 145 98,31 8,37 3,49 103,84 Ecart-Type (120,03) (15,80) (8,57) (129,73) Total Tourisme Moyenne 304 140,17 15,12 2,45 151,60 Ecart-Type (250,89) (31,41) (7,57) (272,00)

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Tous ces constats sont assez communs en Afrique subsaharienne, en ce sens le Bénin ne déroge pas à la règle commune. A ce stade de l'analyse, il est utile de s'arrêter plus avant sur la rémunération des employés non qualifiés, tout particulièrement dans le secteur manufacturier. En effet, cette catégorie d'employé est généralement la plus homogène et donc la plus comparable entre firmes. En outre, elle sert souvent de point de référence aux firmes étrangères quand elles doivent décider

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ou non d'investir dans un pays, point particulièrement important compte tenu du faible succès du Bénin à attirer les IDE. Le Tableau A.3.1. 11 confirme de nouveau que la rémunération des travailleurs de production non qualifiés varie fortement selon les secteurs, la taille des firmes, leur localisation et leur orientation commerciale. Ainsi, de forts différentiels de salaires inter-firmes persistent. Les données indiquent aussi que la rémunération des employés non qualifiés au Bénin est modérée, elle se situe dans la moyenne des pays Africains étudiés au cours de ces dernières années. Elle est certes plus élevée que ce qui est pratiqué en Tanzanie ou en Ouganda, mais est comparable à celle de pays comme le Mali, voire le Nigéria. Elle est par contre bien inférieure à ce qui a été observé au Kenya ou au Sénégal (Graphique 3.1. 4).

Graphique 3.1. 4. Rémunération mensuelle des travailleurs de production non qualifiés dans le secteur manufacturier (TCN courants) dans divers pays.

45,0 50,0 51,757,5

76,9 78,3 84,2 85,0

99,2

143,8

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

140,0

160,0

Erythrée(2002)

Inde(1999)

Tanzanie(2003)

Ouganda(2003)

Bénin(2004)

Mali(2004)

Nigeria(2001)

Chine(2000)

Kenya(2003)

Sénégal(2004)

Source: Enquêtes Climat des Investissements.

La formation des rémunérations. Les résultats précédents indiquent que le niveau de rémunération ne semble pas exagérément élevé au Bénin. Cependant les données statistiques précédentes suggèrent la persistance de différentiels de salaires importants. Il est donc requis d'analyser les facteurs à l'origine de cette situation. Une explication communément avancée pour le niveau de rémunération constaté en zone CFA, et donc au Bénin, est le fait que l'évolution globale des rémunérations réelles semble largement déterminée par celle des rémunérations dans le secteur public (Rama, 2000). Ce type d'analyse, mené pour la période précédent la dévaluation de 1994, semble toutefois moins pertinent pour expliquer le niveau actuel de rémunérations étant donné la baisse des rémunérations réelles dans le secteur public après 1994. Les raisons du niveau actuel de rémunération au Bénin sont maintenant plus vraisemblablement liées au fonctionnement microéconomique de ce marché.

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A cet effet, il faut se souvenir que le cadre réglementaire au Bénin demeure assez lourd en matière de détermination des salaires. Il repose d'une part sur l'existence d'un SMIG qui est une borne minimale de rémunération (environ 40,2 dollars par mois) et d'autre part sur des conventions collectives professionnelles qui définissent les minimas de rémunération par catégories d'emplois. Ces paramètres du marché du travail font l'objet de négociations entre le patronat, les syndicats et les autorités. Ainsi, les rémunérations dans le secteur formel ont une borne inférieure fournie par les conventions collectives et peuvent varier à la hausse au sein de chaque firme. Dans un tel cadre, les facteurs déterminants des salaires seront, outre les aptitudes individuelles des employés, les rapports de force entre syndicats et firmes ainsi que l'état général du marché du travail. Un moyen simple de séparer ces influences respectives est d'estimer des fonctions de salaire selon diverses spécifications (Encadre A.3.1. 2). Deux modèles économétriques ont été estimés. Le premier est une variante du modèle de base de Mincer (1974) qui suppose que les employeurs sont capables de découvrir les différences de productivité entre employés sur la base de leur capital humain, leur origine, leur sexe,… et d'ajuster les rémunérations en conséquence. Le second modèle est plus complet et inclus, outre les caractéristiques individuelles des employés, des variables représentant diverses modalités institutionnelles de fixation des salaires (Azam et Ris, 2001). Les résultats des estimations économétriques sont assez clairs (Tableau A.3.1. 14). Les caractéristiques individuelles des employés (éducation, expérience, nationalité) affectent positivement et significativement la détermination des salaires. Les caractéristiques individuelles des firmes déterminent aussi en partie les salaires, le fait qu'une firme soit jeune et de propriété étrangère a un impact positif sur les salaires. En outre, les variables indiquant des "pressions" qui peuvent s'exercer sur les entreprises et des phénomènes de partage de rente sont significatives et affectent à la hausse les niveaux de salaires. Ces pressions peuvent être internes, la présence de syndicats dans la firme et le statut des employés, ou externes de par l'existence de tensions sur le marché du travail. Ces résultats suggèrent qu'in fine le pouvoir de négociation salariale des employés et des syndicats ne doit pas être sous-estimé au Bénin. 3.1.4. Recommandations pour améliorer le fonctionnement du marché du travail. Certains problèmes non négligeables demeurent donc sur le marché du travail formel. Les données de l'enquête ECI indiquent i) une perception de problèmes au niveau des procédures de licenciement, ii) des difficultés de circulation de l'information sur les emplois disponibles et iii) un relatif manque d'éducation de la force de travail au niveau technique et supérieur, ainsi qu'un très faible développement de formations professionnelles appropriées pour les employés en activité. Recommandations de court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• vérification des réglementations liées aux licenciements et leur simplification supplémentaire si nécessaire. Ceci pourrait impliquer de simplifier, voire supprimer, les réglementations i) affectant un ordre de priorité sur les licenciements, ii) gérant les notifications administratives de licenciements individuels ou collectifs et iii) les priorités à la réembauche d'employés préalablement licenciés.

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Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

• amélioration des qualifications des employés. L'objectif est d'augmenter la proportion de personnels ayant une formation technique ainsi que d'assurer une augmentation des compétences des personnes actuellement employées. Ceci implique:

que le Ministère de l'Education développe plus avant les formations techniques dans le cycle secondaire;

que les formation professionnelles supérieures courtes soient développées plus avant par le Ministère de la Formation Professionnelle;

que les systèmes de formation professionnelle continue soient développés plus avant en collaboration étroite avec le secteur privé.

• réexamen de certains éléments "traditionnels" du code du travail à l'occasion de la préparation en cours d'un nouveau Code du Travail sous les auspices de l'ODAHA. L'objectif serait ici d'améliorer les modalités de détermination des salaires par catégories professionnelles, de simplifier les conventions collectives en termes de catégorisation et classification des emplois;

• amélioration de la circulation de l'information sur le marché du travail. Ceci implique de renforcer le rôle des institutions publiques dans la diffusion de l'information sur les emplois disponibles et de prendre les mesures requises pour encadrer l'activité des bureaux de placement privé.

3.2. LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES FORMELLES AU BENIN: ASPECTS DE LA DEMANDE DE CREDIT. Les problèmes de financements constituent une barrière forte à la croissance des entreprises, comme indiqué au second chapitre. Ainsi, pour les différents secteurs, le coût des financements et l'accès aux financements sont des préoccupations importantes des chefs d'entreprises, pour 64 à 78 pourcent d'entre eux. L’objectif de cette section est donc de fournir une analyse des principales sources de financement externe des entreprises, en mettant un accent particulier sur le secteur bancaire. Il est en outre important de noter que la disponibilité et le coût du capital reposent sur deux aspects fondamentaux, l’offre et la demande. L’analyse de l’offre, requérant entre autre l’examen de la stabilité macroéconomique, de la discipline fiscale, de l’efficacité du système judiciaire, n'est ici pas abordée. Ces questions ne sont pas traitées directement par l'enquête ECI et sont du ressort d'un outil tel les PESF. L'analyse est donc centrée sur l'aspect demande de crédit et perception des firmes. Les données de l'enquête ECI font ressortir que le crédit bancaire constitue une source mineure de financements des investissements et du fonds de roulement des entreprises au Bénin, celles-ci se financent essentiellement sur fonds propres. Pour les firmes qui se tournent vers le secteur bancaire formel, l’accès aux formes traditionnelles de financement est déterminé principalement par la taille de l’entreprise, le recours aux services d’un auditeur externe pour le contrôle des comptes (qui est corrélé à la taille de l’entreprise), l’accès aux marchés d’exportation ainsi que la réputation de la firme. Cette faible utilisation du système bancaire peut être interprété comme résultant d’un auto-rationnement (justifié ou non) des firmes face aux difficultés perçues à traiter avec le système bancaire formel.

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Les banques béninoises exigent en effet des niveaux de garanties élevés aussi bien pour les découverts que pour les emprunts. Les limitations du système juridique béninois et les contraintes d'accès à la terre qui limitent les garanties offertes ne sont pas étrangères à ces fortes exigences des banques. 3.2.1. Un aperçu du système financier béninois. Le système financier béninois est formé de diverses catégories d’institutions. En effet en sus du secteur bancaire, le système financier de ce pays compte des institutions de micro-crédits et un marché financier opérant à l’échelle sous-régionale; la BRVM45. Le système bancaire constitue la pierre angulaire du système financier. Il collecte une épargne estimée à environ 5,5 pourcent du PIB en 2003 et rassemble près de 90 pourcent des actifs du système. A la fin de l’année 2004, on pouvait compter huit banques en activité dans ce pays. La dernière née du paysage bancaire béninois est entrée en activité en Mars 2004. Suite à l’adoption de mesures de réforme du secteur, le système financier est à présent dominé par un groupe de banques commerciales en bonne santé financière (World Bank 2005c). La situation actuelle découle des profondes mutations qu'a connu le système financier béninois ces dernières années suite à la grave crise qui a secoué tout le système bancaire ouest africain à fin des années quatre-vingt. Le portefeuille de crédits accordés par les banques de la sous région s’était en effet fortement détérioré, pour des raisons politiques et économiques46. Le système bancaire en Afrique de l'Ouest fut alors restructuré avec notamment la fermeture de plusieurs banques défaillantes, la privatisation de certaines autres, la création d’une commission bancaire au plan régional ainsi que l’adoption de nouvelles règles prudentielles plus conformes aux standards internationaux. Au Bénin, où la situation était parmi les plus sérieuses, les banques publiques du pays furent fermées pour quelques temps favorisant ainsi le développement du secteur de la micro-finance. Ultérieurement, les trois banques publiques qui à l’époque formaient le secteur furent liquidées.

Aujourd’hui, à l’exception d’une banque en cours de privatisation, le système bancaire est contrôlé par des intérêts privés étrangers pour l’essentiel. Le total des actifs des banques à la fin 2002 était de l’ordre de 584 milliards de FCFA, soit 31 pourcent du PIB. Le marché reste très concentré: deux banques détiennent près de deux tiers du marché des dépôts et des crédits, à l’autre bout du spectre les trois plus petites banques détiennent à peine 10 pourcent du marché. Les crédits à l’économie, malgré les surplus de liquidité dont disposent les banques, sont faibles comparés aux autres pays de l’UEMOA. A la fin de l’année 2002, ils représentaient environ 42 pourcent des actifs du secteur, la même année les crédits au secteur privé s'élevaient à environ 11,8 pourcent du PIB. Les acteurs du secteur bancaire imputent la responsabilité de cette situation aux entreprises qui ne leur soumettraient pas suffisamment de 45 - Le marché boursier opérant à l’échelle régionale a pour l’instant un impact très limité auprès des entreprises béninoises puisque seule la banque BIBE y est listée. 46 - En effet comme dans de nombreux pays, la qualité des crédits accordés par les banques de la sous-région s’était détériorée, pour des raisons politiques et macroéconomiques. D’une part, l’effondrement des termes de l’échanges de la plupart des pays de la zone avait entraîné un ralentissement de l’activité voire une récession. D’autre part, nombre d'emprunteurs avaient pris l’habitude de traiter le système bancaire de manière désinvolte, obtenant par pression beaucoup de prêts sans aucune intention ou capacité de les rembourser. Fragilisé par ces comportements, le secteur bancaire a été dans l’impossibilité de faire face à une conjoncture macroéconomique défavorable. Des restructurations ainsi que la fermeture de certains établissements se sont alors avérés nécessaires. La crise a révélé aux gouvernements de la sous région l’importance des coûts économiques et sociaux qu’entraînent la défaillance du système bancaire, et les a incités à mettre en place une régulation prudentielle plus solide. Ces effets, plus douloureux que prévus du point de vue des gouvernants, ont fait naître une véritable volonté politique de régler ces problèmes et provoqué une authentique appropriation locale des réformes (Azam, Biais et Dia 2004).

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projets de qualité. Les crédits alloués bénéficient en conséquence assez souvent aux grandes entreprises ainsi qu’à un groupe restreint de petites et moyennes entreprises (Ouattara 2003). En outre, les crédits à long terme (de plus de deux ans) sont très faibles, ils représentent moins de 1 pourcent de l’ensemble des crédits bancaires au cours des dernières années. Les crédits à court terme (de moins d’un an) représentent entre 70 et 80 pourcent des crédits (World Bank 2005c). En réponse à ces limitations, les institutions de micro-crédit se sont fortement développées au Bénin ces dix dernières années. A la fin 2002, on comptait ainsi au Bénin 1192 organismes de micro-crédit. L’encours de prêt était estimé à 32 milliards de F.Cfa, soit deux fois plus qu’au Mali par exemple. Cependant leur taux de pénétration est encore relativement faible, seulement 15 pourcent de la population active a accès à ces services. 3.2.2. L’accès au financement bancaire: crédit et découvert. Une entreprise est ici considérée comme bénéficiant d’un accès aux financements bancaires si elle a un emprunt en cours, si elle dispose d’une ligne de crédit auprès d’une banque au moins ou si elle bénéficie des deux services conjointement. En moyenne, seules 38 pourcent des entreprises manufacturières déclarent avoir accès à des financements bancaires, soit un pourcentage bien en dessous de ceux recueillis auprès des entreprises Maliennes et Sénégalaises (respectivement de 55 et 64 pourcent). Selon le secteur d’activité, les entreprises semblent avoir un accès plus ou moins important aux ressources bancaires. Près d’une entreprise sur deux opérant dans le secteur du tourisme ou de la construction bénéficie de financements bancaires, contre un peu plus du tiers des firmes dans l’industrie et près du quart dans le secteur du commerce. Ces firmes ont donc un choix d'options de financement pour leur fonds de roulement et leurs investissements, les sommes requises pouvant venir du secteur bancaire ou d'autres sources.

Graphique 3.2. 1. Accès aux financements bancaires (Pct.).

48.544.4

38.1

26.9

0

10

20

30

40

50

60

To uris me Co ns truc tio n Indus triemanufac turiè re

Co mmerce

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. En pratique cependant, comme le révèle le Tableau 3.2. 1, les entreprises béninoises font assez peu appel aux banques pour se financer effectivement. Avec une part moyenne de 18 à 31 pourcent dans le financement des firmes, le système bancaire ne représente que la deuxième source de financement pour les entreprises, loin derrière les fonds internes. Ce résultat est aussi en adéquation avec ce que l’on observe auprès des entreprises sénégalaises et maliennes (World Bank 2005a et 2005b). En effet, les enquêtes ECI menées dans ces pays

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révèlent que les fonds internes sont la principale source de financement des investissements et du fonds de roulement dans les entreprises.

Tableau 3.2. 1. Structure du financement des entreprises.

FR : fonds de roulement Industrie Manufacturière

Construction Commerce Tourisme

INV : Investissement FR INV FR INV FR INV FR INV Fonds Propres 55.8 61.1 61.5 74.3 57.0 70.6 66.1 67.7 Banque locale 31.0 30.0 27.6 18.6 22.2 18.3 29.6 31.1 Banque étrangère 1.2 2.0 0.0 0.0 0.6 0.0 0.0 0.0 Accord de leasing 0.3 0.5 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Fonds d'investissement 1.0 0.8 0.0 0.0 2.7 0.0 0.0 0.0 Credit commercial 6.9 2.6 10.9 7.1 14.6 9.8 1.4 0.4 Carte de crédit 0.1 0.0 0.0 0.0 0.2 0.0 2.5 0.8 Vente d actions 1.1 1.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Famille, amis 1.6 1.3 0.0 0.0 2.2 0.2 0.4 0.0 Sources informelles 1.0 0.6 0.0 0.0 0.5 1.3 0.0 0.1 Autres 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0

Nb. Exclusivement pour les firmes ayant un accès aux financements bancaires, i.e. avec un emprunt en cours ou un découvert autorisé.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Ces derniers chiffres suggèrent la persistance de problèmes au niveau de l'accès des entreprises au crédit bancaire, ceux-ci sont maintenant abordés.

3.2.3. Le crédit bancaire. Une proportion non négligeable d'entreprises n'a jamais tenté d'obtenir des crédits bancaires. Le crédit bancaire est l’un des produits importants offerts par tout secteur bancaire. Comme le laissaient présager les données précédentes, assez peu d’entreprises de l'échantillon, entre 30 et 57 pourcent selon les secteurs, déclarent effectivement avoir demandé un crédit auprès des banques (Graphique A.3.2. 1). Les entreprises du secteur touristique semblent soumettre le plus de requêtes de financements aux banques (58 pourcent des entreprises de ce secteur contre seulement 30 pourcent dans le commerce et 38 pourcent dans l’industrie manufacturière). Le pourcentage varie selon la taille des entreprises; plus grande est la taille, plus importante est la probabilité que l’entreprise ait déjà demandé un crédit bancaire. La nationalité des entrepreneurs est aussi importante. Ainsi, les entreprises Libanaises, et dans une moindre mesure Européennes, ont une plus grande propension à s’adresser aux banques que les firmes purement Africaines. Ces dernières ne sont qu'environ 36 pourcent à avoir déjà introduites une demande de crédit. Les entreprises dont les comptes n’ont pas fait l’objet d’un audit ont, et ce n'est guère surprenant, moins tendance à faire une demande de crédit auprès des banques. La réponse des banques aux demandes de crédit des firmes. Le Tableau 3.2. 2 décrit la suite que les banques réservent aux demandes de crédit introduites par les entreprises. Il apparaît que les banques béninoises réservent une suite favorable à la quasi-totalité des demandes de crédits soumises par les entreprises, environ 90 pourcent de ces demandes sont acceptées. Ce taux d’acceptation est nettement plus élevé que celui observé dans les cas du Sénégal (78 pourcent) et du Mali (80 pourcent). On note aussi:

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• Qu’un effet de taille apparaît. 100 pourcent des grandes entreprises ayant fait une demande de crédit l’ont obtenu, contre 88 pourcent dans la catégorie des petites entreprises;

• Que les effets de la nationalité semblent assez peu jouer dans l'obtention d'un crédit;

• Que la capacité à fournir des comptes audités ainsi que l'orientation commerciale des firmes ont un effet favorable sur la décision des banques.

Tableau 3.2. 2. Réponses réservées aux demandes de crédit.

Demande crédit Acceptée Demande crédit Rejetée

Echantillon Global 89,62 10,38 Secteur Manufacturier

Taille

Petite 88,00 12,00

Moyenne 89,74 10,26

Grande 100,00 0,00

Nationalité

Béninoise 89,47 10,53

Etrangère 90,32 9,68

Audit Comptes Audités 92,92 7,08

Comptes Non Audités 84,06 15,94

Exportation Exportateur 100,00 0,00

Non exportateur 84,00 16,00

Secteur

Industrie 87,07 12,93

Construction 94,44 5,56

Commerce 88,89 11,11

Tourisme 100,00 0,00

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Un auto-rationnement des entreprises? Le niveau d’acceptation des demandes de crédit observé auprès des entreprises de notre échantillon laisserait presque à penser que le rationnement du crédit est un phénomène limité au Bénin, contrairement à ce qu’on constate en général dans les pays en développement. La situation de la demande de crédit au Bénin est assez spécifique. Un grand nombre d'entreprises, souvent de faible taille, n'a jamais tenté d'obtenir des crédits bancaires mais en revanche, pour celles qui ont déposé des demandes, celles-ci ont en majorité été acceptées. Ces constats contradictoires peuvent être analysés comme une forme d’auto-rationnement des firmes (ou du moins de certaines d'entre elles) vis-à-vis du secteur bancaire formel. Ceci est différent d'une situation traditionnelle de rationnement du crédit. Un rationnement du crédit implique un refus dominant des banques d'octroyer des crédits à des firmes qui en font la demande alors qu'en situation d'auto-rationnement, les firmes n'émettent pas de demande de financement au secteur bancaire formel. Les données semblent confirmer cette interprétation. Ainsi, par exemple dans le secteur manufacturier, parmi les entreprises qui n’ont jamais demandé de crédit, 31 pourcent

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déclarent ne pas l’avoir fait parce qu’elles n’en avaient pas besoin. En d’autres termes, l’écrasante majorité des entreprises qui n’ont pas demandé de crédit (soit environ 69 pourcent) se sont abstenue de le faire alors qu’elles avaient des besoins de financement. Ceci suggère qu’il existe une forme d’auto-rationnement des entreprises béninoises. Lorsqu’elles anticipent (à tort ou à raison) que les banques n’accorderaient pas une suite favorable à une éventuelle demande de crédit, les firmes préfèrent ne pas entamer les démarches. Ceci est très similaire à la situation révélée par les enquêtes ECI au Sénégal et au Mali. Les raisons principales invoquées par les entreprises pour expliquer le fait qu’elles s’abstiennent de demander un crédit tiennent aux coûts des financements et à la difficulté perçue des démarches.

Graphique 3.2. 2. Raisons pour ne pas demander un crédit (Pct.).

Taux d'intérêt trop élevés,

21.84%

Corruption,1.15%

Autre, 11.49%

Garanties insuffisantes,

9.20%

Pas besoin, 31.03%

Démarches trop difficiles, 25.29%

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Caractéristiques des prêts en cours.

Les crédits accordés par les banques béninoises aux entreprises de l’échantillon s’élèvent en moyenne à 665 millions de F.Cfa (Tableau 3.2. 3) et ont une maturité moyenne de 3,6 années, cette dernière est bien inférieure à ce que l'on observe au Sénégal et au Mali (respectivement 11 ans et 5,9 années).

Tableau 3.2. 3. Caractéristiques des prêts. Petite Moyenne Grande Echantillon

Valeur moyenne en F.Cfa (millions) 42.8 127.3 2,399.5 665.7Valeur équivalente en USD (TCN Avril 2005) 0.08 0.25 4.74 1.31

Nbre Observations 26 7 11 44Maturité moyenne (années) 2.8 4.6 4.5 3.6

Moyenne de val. collatéral en Pct du prêt 141.8 109.4 109.4 125.6Composition Garanties offertes (Pct)

Terrains et bâtiments 30.0 50.0 3.1 24.7Machines et équipements 43.1 30.0 31.4 36.8

Actifs circulants (stocks, créances clients, …) 1.3 0.0 10.9 4.2Actifs personnels du propriétaire/du gérant 6.9 3.3 18.2 10.0

Autre 18.8 16.7 36.4 24.2 NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Pour obtenir un crédit, les entreprises ont du offrir d’importantes garanties aux banques. La valeur de celle-ci représentait en moyenne 126 pourcent de la valeur du crédit. Ces garanties sont constituées pour un quart de terrains et bâtiments et à 36 pourcent de machines et équipements. Cette importance des terrains et bâtiments dans les garanties requises souligne que les problèmes fonciers au Bénin développés dans la troisième section de ce chapitre ont aussi une influence sur la relation entre les firmes et les banques. Ainsi, la capacité pour une firme à pouvoir fournir un titre de propriété est importante pour la fourniture de garanties aux banques. En outre, une firme locataire de son terrain s'avèrera incapable de fournir de tels documents, aura des difficultés à fournir des garanties et donc à obtenir des financements bancaires. Les taux d’intérêts réels appliqués demeurent relativement élevés dans une perspective internationale (Graphique 3.2. 3). En moyenne sur l'échantillon, le taux d’intérêt réel pour les emprunts bancaires s'élève à 10,9 pourcent dans l'industrie manufacturière. On note que les entreprises de grande taille bénéficient de conditions d'emprunt plus avantageuses, alors que le taux d'intérêt réel moyen sur emprunts pour les entreprises de moins de 50 employés est compris entre 11,4 et 12,1 pourcent, celui-ci est en moyenne de 8,5 pourcent pour les firmes de plus de 100 employés (Graphique 3.2. 4). Ceci reflète le caractère intrinsèquement plus risqué (ou perçu comme tel) des prêts aux entreprises de faible taille.

Graphique 3.2. 3. Taux d’intérêts réels sur les emprunts en cours dans divers pays (Pct).

17.0

13.7 13.0

10.9

8.7

6.3

10.9

0.0

2.0

4.0

6.0

8.0

10.0

12.0

14.0

16.0

18.0

Ougand

aMali

Kenya

Bénin

Sénégal

Algérie

Chine

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements.

Graphique 3.2. 4. Taux d’intérêts réels sur les emprunts en cours par taille des firmes (Pct).

12.111.4

8.5

0.0

2.0

4.0

6.0

8.0

10.0

12.0

14.0

Petite Moyenne Grande

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

En résumé, les entreprises de faible taille, celles n’ayant pas accès aux marchés d'exportations et ne faisant pas auditer leur compte, ont une plus grande probabilité de se voir refuser un crédit. Une grande partie de ces entreprises ne font parfois même pas la démarche auprès des banques pour obtenir un crédit. Les entreprises qui ont pu obtenir un crédit ont du offrir des garanties d’une valeur égale en moyenne à 126 pourcent du montant. Ces exigences fortes des banques en matière de garanties ne sont pas sans liens avec les difficultés que connaît le système judiciaire béninois. En effet, celui-ci ne s’est pas développé à l’unisson du secteur financier. En sus d'un manque de moyens matériels, le système judiciaire souffre du manque de formation des juges en matière de droit bancaire et financier ainsi que d'une forte corruption. Ceci est un inconvénient majeur pour opérer dans un domaine extrêmement complexe.

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3.2.4. Les découverts bancaires. Ils constituent une source de financement alternative attractive pour les entreprises ayant du mal à obtenir un emprunt bancaire. Quand ils sont autorisés, ils constituent une forme de crédit à court terme d’accès rapide et très peu coûteux en terme de coûts de transactions. Le Tableau 3.2. 4 indique que seule une entreprise sur quatre (24,3 pourcent) de l'échantillon déclare bénéficier d’une autorisation de découvert. Il semble de nouveau exister une forte corrélation entre la taille des entreprises et l’obtention d’une autorisation de découvert.

Tableau 3.2. 4. Autorisations de découvert. Petite Moyenne Grande Total

Pct de firmes avec autorisation de découvert 16,74 38,18 66,67 24,28Montant autorisé (millions de F.Cfa) 153.1 140.0 1,525.6 456.9

Pct non utilisé 9,11 10,96 10,29 9,83Garanties

Oui 93,02 90,91 77,78 89,16Non 6,98 9,09 22,22 10,84

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Ainsi, deux grandes entreprises sur trois bénéficient d’une autorisation de découvert alors que moins d’une petite entreprise sur cinq a une telle facilité auprès des banques. Le montant moyen du plafond d’un découvert autorisé est de 456,9 millions de F.Cfa, les entreprises l’utilisent en moyenne jusqu’à 91 pourcent. En outre, il faut noter que la presque totalité des entreprises a du offrir des garanties aux banques pour obtenir un découvert bancaire.

3.2.5. Le crédit commercial. Le crédit commercial est parfois un substitut intéressant pour les entreprises n’ayant pas obtenu un financement auprès des banques. Bien qu’il soit à court terme, il offre l’avantage d’être une source de fonds plus stable que l’emprunt bancaire qui doit être intégralement remboursé à son terme. Du point de vue des fournisseurs, il offre l’avantage, de faciliter la saisie des biens en cas de défaut de paiement. Par ailleurs, Biais et Gollier (1997) ont montré que le crédit commercial peut parfois agir comme un signal sur la qualité de l’entreprise en tant qu’emprunteur et faciliter à terme l’obtention d’un crédit bancaire pour des entreprises qui n’avaient d’autres sources de financement que le crédit fournisseur.

Tableau 3.2. 5. Crédit Commercial (Pct.).

Crédit Fournisseur

Echantillon 60,78 Taille

Petite 59,62

Moyenne 63,27

Grande 68,18

Décade de Création

Avant 1960 100,00

1960 50,00

1970 72,00

1980 58,70

1990 58,75

2000 63,16

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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57

Le Tableau 3.2. 5 révèle que 60 pourcent des entreprises font usage du crédit fournisseur. La taille de ces crédits est probablement très faible lorsque l’on sait le rôle limité que joue le crédit fournisseur dans le financement des entreprises de l’échantillon. La taille, et dans une moindre mesure l’âge de l’entreprise, semblent influencer l’accès au crédit fournisseur. 3.2.6. L'amélioration de l'accès des firmes aux financements bancaires. Le crédit bancaire constitue une source faible de financements des entreprises au Bénin, celles-ci se financent essentiellement sur fonds propres. Pour les firmes qui se tournent vers le secteur bancaire formel, l’accès aux formes traditionnelles de financement est largement déterminé par le recours aux services d’un auditeur externe pour le contrôle des comptes. Cette faible utilisation du système bancaire peut être interprétée comme résultant d’un auto-rationnement (justifié ou non) des firmes face aux difficultés perçues à traiter avec le système bancaire formel. Les banques béninoises exigent ainsi des niveaux de garanties élevés. Les limitations du système juridique ne sont en outre pas étrangères à ces fortes exigences des banques. Recommandations de court terme (à mettre en place sous 2 ans). • il est nécessaire de promouvoir l'établissement d'états financiers stables par les petites

entreprises (PME/PMI). Ceci peut se faire en fournissant une assistance technique aux PME/PMI pour améliorer la qualité de leurs états financiers et la fiabilité de leurs dossiers de crédit. L'absence de comptes audités (ou la faible qualité des comptes) est un problème majeur pour les firmes de petite taille qui ne peuvent ainsi présenter des requêtes de financement aux banques sous un format approprié, ce qui réduit leurs possibilités d'obtention de fonds;

• il est souhaitable de s'assurer de l'application effective de la législation existante relative aux professions comptables, et en particulier d'appliquer effectivement les peines/pénalités requises en cas de présentation non conforme de documents comptables ou en cas d'usurpation de la fonction de comptable/auditeur par une personne non qualifiée. Ceci revient au Ministère de la Justice.

Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • il est nécessaire de revoir les règles de la profession d'auditeur/comptable. Nombre

d'entretiens avec les petites entreprises ont révélé que parfois s'intitulent auditeurs des personnes ou entités sans compétences réelles. Ainsi, il est suggéré de rendre opérationnel un système de revue de qualité mais aussi de s'assurer de l'amélioration effective de la formation aux professions comptables, ce dernier point est du ressort du Ministère de l'Education.

• Il est nécessaire d'améliorer l'information dont disposent les banques quand aux emprunteurs éventuels. Il est suggéré de poursuivre la mise en place d'un système d’information de crédit basé sur Internet avec des informations (négatives aussi bien que positives) sur tous les emprunteurs des banques.

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58

3.3. L'ACCES AU FONCIER INDUSTRIEL AU BENIN. Les problèmes liés au foncier sont devenus très sérieux au Bénin ces dernières années comme le souligne cet extrait récent de la presse de Cotonou:

…Tel autre acquéreur apprend que la parcelle sur laquelle il s’apprête à ériger sa maison a été vendue à plusieurs personnes. Il ne comprend rien. Il l’a pourtant payée cher ! Telle commerçante enfin doit assister, impuissante, à la destruction de son logis parce qu’une décision de justice lui dénie la propriété de la parcelle et l’attribue à un autre qui ne veut rien entendre… Ces différents exemples qui peuvent paraître fictifs, relèvent pourtant de la réalité abondante en la matière chez nous. En effet, très peu de détenteurs de titres de propriété peuvent s’estimer à l’abri des problèmes. Il n’y a pas de quartier, à Cotonou principalement, qui soit épargné par le phénomène, et c’est un euphémisme que de parler ainsi. On devrait plutôt, comme certains, dire que toute la ville est litigieuse !... (Houngbedji 2005).

De fait, les difficultés d'accès à la terre rencontrées au Bénin posent deux grand problèmes aux firmes, d'une part il est parfois difficile d'obtenir des terrains pour une implantation nouvelle ou une extension, et d'autre part ceci accroît la difficulté à fournir des garanties aux banques ce qui complique l'obtention de crédits comme indiqué à la section précédente. Les autorités béninoises sont cependant maintenant conscientes du problème. Récemment, les procédures de délivrance de titre foncier ont été allégées. Une opération pilote de délivrance de titre foncier a eu lieu en 2003-2004 à Cotonou, Porto-Novo, Parakou et devrait être étendue en 2005 à une trentaine de communes avant d’être généralisée. En outre, un projet spécifique à ce domaine est en cours de préparation par le FIAS au moment de l'écriture de ce rapport. 3.3.1. Un problème important pour les firmes. Les données de l'enquête ECI indiquent que pour 33 à presque 36 pourcent des firmes manufacturières, du tourisme et de la construction, l’accès à un terrain industriel est difficile et constitue une contrainte "majeure" ou "très sévère". Cette proportion est certes plus réduite dans le secteur du commerce mais reste assez élevée (Graphique 3.3. 1).

Graphique 3.3. 1. Évaluation de l'accès à un terrain comme une contrainte "majeure"/"très sévère" (Pct.).

35.533.7 33.3

18.8

0.0

5.0

10.0

15.0

20.0

25.0

30.0

35.0

40.0

Tourisme IndustrieManufacturière

Construction Commerce

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Comment [A3]:

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59

La situation est particulièrement préoccupante comparativement à celle d’autres pays. Le Bénin fait en effet partie du groupe de pays pour lequel la contrainte est la plus forte (Graphique 3.3. 2). Il est à noter que cette contrainte est beaucoup plus faible dans des pays tels que la Chine et la Turquie qui ont connu un fort développement industriel.

Graphique 3.3. 2. Évaluation de l'accès à un terrain comme une contrainte "majeure" ou "très sévère": une comparaison internationale.

43.0

37.9

29.7

24.6

17.414.7

6.0

33.7

0.0

5.0

10.0

15.0

20.0

25.0

30.0

35.0

40.0

45.0

50.0

Maroc Mali Bénin Sénégal Kenya Ouganda Chine Turquie

Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements. L'intensité du problème dépend fortement de la catégorie des entreprises. Ainsi, les entreprises locales et exportatrices semblent faire face à une contrainte plus forte que les firmes étrangères et les non exportateurs dans le secteur manufacturier. L'intensité de la contrainte varie avec la taille des firmes; alors qu'environ 36 pourcent des entreprises de moins de dix employés citent l’accès à un terrain industriel comme une contrainte "majeure" ou "très sévère", seules 25 pourcent des firmes de plus de 50 employés font le même constat. Graphique 3.3. 3. Évaluation de l'accès à un terrain industriel comme une contrainte "majeure" ou "très

sévère" selon les types d'entreprises.

34.0

39.5

32.2

36.132.9

25.0

34.2 34.7 34.1 33.3

43.5

31.8

0.0

5.0

10.0

15.0

20.0

25.0

30.0

35.0

40.0

45.0

50.0

Etrangèr

eLoca

le

Export

atrice

s

Non Expo

rtatric

es

Très Peti

tesPeti

tes

Moyenn

es et G

randes

Proprié

taire

Locatai

re

Cotonou

Parako

uAutr

es

Moyenne Echantillon33,7 %

Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Comment [A4]:

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Les entreprises locatrices de leur terrain semblent être celles qui expriment une contrainte légèrement plus forte, probablement de par le fait que le terrain pourra ensuite être utilisé comme garantie pour obtenir un prêt bancaire. L’accès au foncier est une contrainte qui dépend fortement de l’offre de terrains dans la région où se situe l’entreprise. Cette contrainte se trouve ainsi être perçue comme bien plus forte en dehors des grands centres urbains. A Cotonou et Parakou, environ un tiers des firmes citent cet item comme une contrainte "majeure" ou "très sévère" alors que c'est le cas pour environ 43 pourcent des firmes situées ailleurs. 3.3.2. Les origines du problème foncier au Bénin. Les problèmes liés au foncier au Bénin reposent d'une part sur une opposition entre deux modes de relations à l'espace et d'autre part sur des réglementations encore imparfaites. Le problème des modes de relations à l'espace tient au fait que le mode coutumier est toujours d'actualité en dépit des tentatives juridiques pour le faire disparaître sur la base d'un droit dit "moderne" inspiré des réglementations occidentales. Ainsi: • La plus grande partie des terrains est régie par le droit dit "coutumier". En droit coutumier,

avant d'être le bien d'un particulier, la terre est d'abord un bien de la communauté. Ce droit forme un ensemble hétérogène et regroupe aussi bien les anciens droits coutumiers traditionnels que des pratiques actuelles qui ne s'appuient sur aucun droit écrit. Ainsi, en milieu urbain, s'est développée une sorte de propriété coutumière moderne, qui n'est pas une vraie propriété dans la mesure où elle n'est pas reconnue par le droit, mais qui est plus qu'une simple possession puisque les mutations à titre onéreux s'y pratiquent de manière courante. Ces ventes sont ignorées par la loi sans être formellement interdites. Elles sont reconnues et même enregistrées par l'administration.

• Par contre, en droit "moderne", le régime foncier permet de procéder à l'immatriculation des terres, transformant ainsi le droit de détenteur coutumier en droit de propriété.

Cette coexistence de coutumes et d'un cadre légal importé rend les problèmes fonciers particulièrement complexes au Bénin. Ainsi, bien que l’acquisition et la cession des parcelles soient légalement reconnues et que les droits à la propriété foncière soient acquis en théorie, ceux-ci sont en pratique limités car l'on estime que seulement 10 pourcent des terrains au Bénin sont immatriculés et disposent d’un titre foncier (World Bank 2005c). Comme souvent, il existe des différences entre la théorie et la pratique. Selon les données de Doing Business 2005 (Graphique 3.3. 4) une partie du problème de l'accès à la terre au Bénin est largement lié au coût des procédures qui sont une fonction linéaire croissante de la valeur du terrain (Encadre 3.3. 1). En outre, obtenir un terrain au Bénin est aussi assez rapide et simple selon ces mêmes indicateurs. Le Bénin, en terme de nombre de procédures et de rapidité, est performant par rapport aux moyennes africaines, bien qu'il soit encore loin des meilleures pratiques (Singapour). Cependant, les délais effectifs de règlement des formalités administratives différent quelque peu des chiffres théoriques (Graphique 3.3. 5). Ainsi, alors qu'il a fallu environ dix semaines aux firmes du secteur manufacturier et du commerce pour régler les formalités administratives d'obtention d'un terrain, ce qui est la durée théorique des démarches, presque le double de temps a en revanche été requis pour les firmes dans le secteur de la construction et du tourisme.

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Graphique 3.3. 4. Caractéristiques comparées des réglementations d'obtention d'une propriété foncière au Bénin et d'autres régions en 2004.

3

50

6

114

13153

91.5

0

20

40

60

80

100

120

# d e Pro céd ures Durée (jo urs ) Co ût (% d e la valeur d e lap ro p riété)

Bénin Moyenne Régionale Singapour

Acquérir un terrain

Source: Doing Business 2005.

Les données de l'enquête ECI indiquent aussi que le tourisme est le secteur qui a le plus cherché à s’étendre au cours des trois dernières années. Plus d'un tiers des firmes ont acquis ou tenté d’acquérir de nouveaux terrains. Les proportions sont plus faibles dans les autres secteurs. Pour les 15 pourcent de firmes qui ont tenté mais n'ont pu obtenir un terrain, la principale cause de l'échec des transactions tient pour tous les secteurs à l'importance du prix de vente suivie de l'impossibilité d’obtenir un titre foncier.

Encadre 3.3. 1. Procédures d'acquisition d'un terrain au Bénin.

Les étapes administratives typiques en 2004 lors de l'obtention d'un terrain sont les suivantes (Doing Business 2005)47:

- L'accord de vente est signé et authentifié par un notaire. C'est une étape assez rapide, environ 2 jours, mais potentiellement coûteuse. Les frais de notaire sont une fonction croissante du prix du terrain et s'élèvent à 2,8 pourcent de la valeur de la propriété; - L'enregistrement de la vente auprès de l'administration. C'est une étape assez rapide, environ 3 jours, mais potentiellement coûteuse. Les frais sont une fonction croissante du prix du terrain et s'élèvent à 12 pourcent de la valeur de la propriété; - L'acheteur remplit un formulaire de mutation en vue du transfert final du titre de propriété qui doit être enregistré par le Cadastre. C'est une étape longue, environ 45 jours, et potentiellement coûteuse (bien qu'elle le soit moins en proportion par rapport aux étapes antérieures). Les frais sont une fonction croissante du prix du terrain et s'élèvent à 0,3 pourcent de la valeur de la propriété; Bien que ces étapes soient peu nombreuses, elle peuvent s'avérer in fine très coûteuses et peuvent laisser place à de nombreuses manipulations car l'incitation est forte à sous déclarer la valeur de la propriété à vendre pour réduire les divers frais.

47 - Ceci fait référence au cas de l'acquisition d'un terrain d'une valeur normalisée à 22 000 dollars US à Cotonou en Janvier 2004 (Doing Business 2005).

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Graphique 3.3. 5. Acquisition de terrain ces 3 dernières années.

18.815.8

35.3

11.810.8

19.1

10.0

20.5

0.0

5.0

10.0

15.0

20.0

25.0

30.0

35.0

40.0

IndustrieManufacturière

Construction Tourisme Commerce

Acquisit ion/tentative d’acquisition de nouveaux terrains (Pct.).

Temps effectif moyen requis (semaines)

Temps Théorique Requis: 10 semaines

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Enfin, contrepartie de l'ensemble des difficultés mentionnées précédemment, il faut noter que les transactions liées à la terre occasionnent souvent des "paiements informels" (Graphique 3.3. 6). Ceux-ci sont particulièrement élevés dans l'industrie manufacturière et surtout le tourisme. Graphique 3.3. 6. Estimation des paiements informels versés pour l'obtention d'un terrain en Pct. du coût

de la transaction (hors prix de vente).

21.7

7.5

35.7

6.2

0.0

5.0

10.0

15.0

20.0

25.0

30.0

35.0

40.0

IndustrieManufacturière

Construction Tourisme Commerce

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des

Pays-Bas.

3.3.3. Recommandations pour améliorer l'accès au foncier industriel au Bénin. L'accès aux terrains à usage industriel est un problème sérieux au Bénin. Les difficultés d'accès à la terre rencontrées au Bénin posent deux grands problèmes aux firmes, d'une part il est parfois difficile d'obtenir des terrains pour une implantation nouvelle ou une extension, et d'autre part ceci accroît la difficulté à fournir des garanties aux banques ce qui complique l'obtention de crédits.

Comment [A5]:

Comment [A6]:

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Recommandation de court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• Une partie du problème de l'accès à la terre au Bénin est largement lié au coût des procédures qui sont une fonction linéaire croissante de la valeur du terrain. Le Bénin, en terme de nombre de procédures et de rapidité, est performant par rapport aux moyennes africaines, bien qu'il soit encore loin des meilleures pratiques (Singapour). Il est cependant nécessaire d'amener graduellement mais rapidement ces procédures au niveau des meilleures pratiques mondiales. Le point de référence en la matière ne peut être l'Afrique sub-saharienne car celle-ci est la région du monde où le climat des affaires présente le plus d'insuffisances. Les cibles appropriées sont indiquées au tableau suivant, celles-ci ont été définies sur la base des meilleures pratiques telles qu'elles ressortent des indicateurs "Doing Business" 2005.

Bénin Meilleure Pratique

Nombre de procédures 3 3 Temps requis (jours) 50 9

Coût (Pct. de la valeur du terrain) 15.1 1.5

Recommandation de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • une étape cruciale des procédures d'accès à la terre est l'obtention d'un titre foncier qui

fournit des informations véridiques sur un lot spécifique. Il existe au Bénin divers systèmes d’immatriculation foncière qui font que les droits des propriétaires du moment s'avèrent incertains. Il est ainsi nécessaire de simplifier les procédures d’immatriculation et d'assurer la mise en place effective d'un registre foncier/cadastre unique.

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CHAPITRE 4. LA PRODUCTIVITE DES FIRMES MANUFACTURIERES AU BENIN. Les chapitres précédents ont souligné les principales caractéristiques du climat des investissements au Bénin. Se pose alors la question d'évaluer l'impact de cet environnement sur les performances des entreprises. Cette question est particulièrement d’actualité car le PRSP de 2002 souligne le rôle du secteur privé comme pilier des équilibres macroéconomiques et source de la croissance. Il est donc nécessaire, pour éclairer la discussion, d’examiner la productivité du travail, l’utilisation du capital et sa productivité, le niveau d’utilisation des capacités de production et la productivité totale des facteurs. Ces mesures permettront aussi de comparer les entreprises manufacturières au Bénin par rapport à celles d’autres pays, et d’analyser l’impact du climat des investissements sur la productivité. C'est l'objet de ce chapitre qui se focalise plus spécifiquement sur les firmes du secteur manufacturier48. L’un des résultats ressortant de l'enquête ECI au Bénin est que la productivité du travail demeure faible dans le secteur manufacturier, par rapport aux autres pays africains et même par rapport à beaucoup d’autres pays en développement. Ce résultat est opposé à celui obtenu pour le Sénégal et le Mali. Cette faible productivité du facteur travail annihile l'aspect positif d'une rémunération nominale du travail modérée et implique que les coûts unitaires du travail au Bénin (i.e. les coûts salariaux ajustés par la productivité) sont élevés, rendant l'industrie manufacturière globalement peu compétitive. En outre, la productivité du capital est faible, même dans le contexte africain. Enfin, les estimations de fonctions de production suggèrent d'une part que la productivité totale des facteurs au Bénin demeure supérieure à celle de pays d'Afrique de l'Est mais d'autre part qu'elle est sensiblement inférieure à celle de deux pays importants de la Zone Franc, le Mali et le Sénégal. Enfin, il apparaît que les variables de climat des investissements affectent la productivité totale des facteurs. Leur amélioration permettrait d'accroître significativement la PTF au Bénin dans le secteur manufacturier. 4.1. LA PRODUCTIVITE ET LE COUT DU TRAVAIL: COMPARAISONS INTERNATIONALES. La productivité du travail. Une première manière de comparer la productivité entre pays est de calculer la valeur ajoutée par employé, c’est à dire la productivité du travail. Bien que ce soit seulement une mesure partielle – la productivité augmentant si l’entreprise remplace le capital par des travailleurs – elle fournit néanmoins des informations utiles. La productivité médiane du travail est très faible au Bénin. Elle est moins importante qu’au Kenya, au Mali et au Sénégal. En outre, elle est environ 6,3 fois inférieure à celle de la Chine (Hangzhou). Elle est voisine de celle de la Tanzanie et deux fois supérieure à celle enregistrée en Ouganda (Graphique 4. 1). Elle s’établit à presque 2.500 dollars par employé sur la base des données comptables de l’année 2002. Il est à noter que cette faible performance de 48 - Le secteur manufacturier est l'unique secteur commun à l'ensemble des enquêtes ECI. En vue de permettre des comparaisons internationales, l'analyse est restreinte à ce secteur.

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productivité n'est guère différente de ce que l'on observait en 1990. Une estimation de la productivité moyenne du facteur travail dans l'industrie sur la base des données macroéconomiques disponibles indique que celle-ci s'établissait aux environ de 2800 dollars. Graphique 4. 1. La valeur ajoutée par travailleur est inférieure au Bénin par rapport au Sénégal, au Mali,

au Kenya, à l’Afrique du Sud et à la Chine.

15,931

14,030

9,117

5,5755,014

3,146

2,0751,075

2,481

0

2,000

4,000

6,000

8,000

10,000

12,000

14,000

16,000

18,000

Hangzhou(Chine)

Afrique duSud

Shenzen(Chine)

Sénégal Mali Kenya Bénin Tanzanie Ouganda

Source : Enquêtes sur le Climat des Investissements. Nb. Valeurs médianes pour les entreprises avec les données disponibles. La valeur ajoutée est obtenue par soustraction des consommations intermédiaires et des coûts de l’énergie aux ventes. Ont été pris en compte les travailleurs permanents et temporaires. Les valeurs ont été converties en dollars américains, en utilisant les taux de change moyens des World Development Indicators. Le coût du travail est le coût total des salaires, indemnités, primes et autres avantages des personnels administratifs et de production

Les résultats précédents doivent cependant être considérés avec précaution car il est notoirement difficile de faire des comparaisons internationales de productivité. L’un des problèmes est que ce type d'indicateur est très sensible aux variations de cours de change. Les difficultés liées aux comparaisons internationales en la matière suggèrent ainsi de recourir à une mesure plus directement comparable entre pays, le coût unitaire du travail (CUT). Coût unitaire du travail. Le CUT mesure le coût total du travail par unité physique d'output. Il permet une comparaison de la compétitivité du travail quand cet indicateur est converti en une monnaie commune49. Dans les calculs suivants, le CUT est approché par le rapport des rémunérations à la valeur ajoutée au niveau des firmes de l'échantillon50. Selon le Graphique 4. 2 les CUT au Bénin sont 49 - Le CUT en dollars est défini comme:

ULC = (w.L/Q).(1/e) avec w la rémunération dans le secteur manufacturier L la quantité de travail Q une mesure physique de la production e le taux de change nominal par rapport au dollar

Il peut aussi être approché par le rapport de la rémunération nominale (w) à la productivité moyenne du travail (Q/L). Le maintien d'un CUT à un niveau compétitif (bas) implique soit, des rémunérations faibles, soit un taux de change compétitif, soit un accroissement de productivité ou enfin, une combinaison des trois éléments. 50 - Le CUT est approché par le rapport des rémunérations à la valeur ajoutée au niveau des firmes de l'échantillon soit (w.L/p.Q), p étant un déflateur de la valeur ajoutée.

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élevés, supérieurs à ceux de la plupart des comparateurs retenus, excepté l'Ouganda. En dépit de coûts de la main d’œuvre51 bas au Bénin, les CUT demeurent plus élevés de par la faible productivité du travail. En d'autres termes l'aspect positif d'une rémunération nominale du travail modérée est annihilé par une faible productivité de ce même facteur travail.

Graphique 4. 2. Les coûts unitaires du travail sont plus élevés au Bénin (en Pct. de la valeur ajoutée) que dans la plupart des autres pays d’Afrique sub-saharienne.

0.52

0.350.32

0.29 0.27

0.21 0.20 0.19

0.13

0.00

0.10

0.20

0.30

0.40

0.50

0.60

Ouganda Bénin Kenya Sénégal Tanzanie Inde Shenzen(Chine)

Mali Hangzhou(Chine)

Source : Enquêtes Climat des Investissements. Nb. Valeurs médianes pour les entreprises avec les données disponibles. La valeur ajoutée est obtenue par soustraction des consommations intermédiaires et des coûts de l’énergie aux ventes. Les valeurs ont été converties en dollars américains, en utilisant les taux de change moyens des World Development Indicators. Le coût du travail est le coût total des salaires, indemnités, primes et autres avantages des personnels administratifs et de production

Comme dans la plupart des autres pays pour lesquels des enquêtes ECI ont été réalisées, la productivité du travail au Bénin est plus élevée pour les grandes entreprises (Tableau 4. 1). De manière similaire, les coûts du travail sont aussi plus importants pour les grandes firmes qu’ils ne le sont pour les petites et moyennes entreprises du Bénin. Bien que la valeur ajoutée et les coûts salariaux augmentent avec la taille des firmes, les coûts salariaux pour les grandes entreprises apparaissent significativement plus bas en pourcentage de la valeur ajoutée. Les CUT sont égaux à environ 18 pourcent de la valeur ajoutée pour les grandes entreprises, mais respectivement de 36 et 33 pourcent pour les petites et moyennes entreprises. Les grandes entreprises du Bénin paraissent ainsi potentiellement compétitives, de tels CUT sont en effet proches de ceux de la Chine (Shenzen) et de l'Inde.

Les coûts du travail par employé sont considérablement plus importants pour une entreprise médiane étrangère qu’ils ne le sont pour une entreprise domestique médiane; et sont aussi plus élevés dans une proportion quasi identique pour une entreprise exportatrice médiane que pour une entreprise médiane non exportatrice (Tableau 4. 1). Toutefois, la productivité du travail étant également plus haute pour les firmes étrangères, les coûts du travail sont plus faibles pour ces mêmes firmes que pour les entreprises domestiques, en pourcentage de la valeur ajoutée. Les firmes étrangères au Bénin sont potentiellement compétitives au plan international, avec des coûts du travail (CUT) représentant seulement 18 pourcent de la valeur ajoutée.

51 - Le coût total du travail (ou encore coût de la main d’œuvre) est le coût total des salaires, indemnités, primes et autres avantages des personnels administratifs et de production. Le Graphique A.4. 1 montre clairement que le coût médian de la main-d'oeuvre est de 784 dollars, ce qui est inférieur à tous les autres pays, à l’exception de l'Ouganda.

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67

4.2. LE CAPITAL: PRODUCTIVITE ET STRUCTURE PAR AGE. Bien que les différences de productivité du travail soulignées précédemment puissent être dues à des différences d’efficience, elles peuvent également être le résultat de différences dans la quantité de capital détenu et utilisé par les firmes. Les firmes avec beaucoup de capital par employé, i.e. à forte intensité capitalistique, tendront ainsi à générer plus de valeur ajoutée par travailleur que les sociétés avec moins de capital. Indicateurs de productivité du capital. L’intensité capitalistique est définie comme la quantité de capital par employé pour une entreprise. Ainsi, les firmes intensives en capital emploient relativement plus de capital – et relativement moins de travail – que les autres entreprises.

Graphique 4. 3. Les entreprises au Bénin possèdent plus de capital par employé que les firmes en Ouganda, en Chine, en Tanzanie et au Mali, mais moins qu’au Kenya et au Sénégal.

10,856.0 10,746.0

7,376.0 7,174.0

6,301.0

1,981.9 1,760.4 1,704.0

0

2,000

4,000

6,000

8,000

10,000

12,000

Sénégal Kenya Bénin Mali Tanzanie Hangzhou(Chine)

Shenzen(Chine)

Ouganda

Source : Enquêtes Climat des Investissements. Nb. Valeurs médianes pour les entreprises avec les données disponibles. La valeur du capital est celle de remplacement des machines et équipements à la fin de 2002. Ont été pris en compte les travailleurs permanents et temporaires. Les valeurs ont été converties en dollars américains, en utilisant les taux de change moyens de 2002 des World Development Indicators.

Selon le Graphique 4. 3, l’intensité capitalistique est plus haute pour la firme médiane au Bénin qu’au Mali, en Tanzanie, en Chine ou en Ouganda, mais plus faible qu’au Kenya ou au Sénégal. L'intensité capitalistique est très importante pour les petites entreprises, chute pour les firmes de taille moyennes, et augmente ensuite dramatiquement pour les grandes (Tableau 4. 1). La plupart de ces différentiels en capital peuvent s’expliquer par le secteur d’activités des entreprises. Ainsi, le plus grand nombre des petites entreprises exercent dans l’industrie du papier, de l’édition et de l’impression dont les sociétés possèdent trois fois plus de capital par ouvrier que les autres sociétés dans cette classe de taille. On note enfin, que les firmes exportatrices et étrangères ont une intensité capitalistique supérieure à celle des entreprises opérant sur le marché domestique et de nationalité béninoise.

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68

En terme de productivité du capital, on note que le Bénin possède un très bas taux de retour sur le capital installé. Chaque dollar de capital génère seulement 30 cents de valeur ajoutée au Bénin, à rapprocher des 70 cents au Mali et aux 58 cents au Sénégal. La productivité du capital est faible pour toutes les firmes, à l’exception des entreprises de taille moyenne qui ont très peu de capital par ouvrier. Bien que les firmes exportatrices et étrangères produisent respectivement plus d’outputs par ouvrier que les sociétés non exportatrices et domestiques, elles disposent aussi de beaucoup plus de capital par ouvrier, presque deux fois plus. En conséquence, la productivité du capital est ainsi généralement plus faible pour les exportateurs et les étrangers que pour les non exportateurs et les entreprises domestiques (Tableau 4. 1).

Graphique 4. 4. Productivité du capital au Bénin et dans d'autres pays.

77.0%70.0%

58.0%

43.0%

35.0%31.0%

0.0%

10.0%

20.0%

30.0%

40.0%

50.0%

60.0%

70.0%

80.0%

90.0%

Mali Ouganda Sénégal Tanzanie Kenya Bénin

Source : Enquêtes Climat des Investissements.

Nb. Valeurs médianes pour les entreprises avec les données disponibles. La valeur du capital est celle de remplacement des machines et équipements à la fin de 2002. Ont été pris en compte les travailleurs permanents et temporaires. Les valeurs ont été converties en dollars américains, en utilisant les taux de change moyens de 2002 des World Development Indicators.

Structure par âge du capital. Comparé à d'autres pays pour lesquels les données d'enquêtes ECI récentes existent, le stock de capital au Bénin est relativement jeune (Graphique A.4. 2). En effet, alors qu'au Kenya environ 50 pourcent du capital installé est d'un âge inférieur à dix ans, cette proportion est de 71 pourcent au Bénin. Seul l'Ouganda et le Mali possèdent un stock de capital d'âge voisin, 77 à 79 pourcent du capital a moins de 10 ans. L'essentiel du stock de capital installé dans les entreprises manufacturières au Bénin, environ 40 pourcent, est d'un âge compris entre 5 et 10 ans. Cette proportion est voisine de celle observée au Sénégal.

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69

4.3. L'UTILISATION DES CAPACITES DE PRODUCTION. L’enquête ECI a permis de demander aux dirigeants d’entreprises d’estimer leurs niveaux d’utilisation des capacités de production; c’est à dire le rapport de la valeur de la production effective en 2003 relativement à la valeur maximale qui aurait pu être produite à stock de capital et nombre d’employés inchangés. L'utilisation des capacités de production était d’environ 60 pourcent (Graphique 4. 5) en 2003. Les entreprises béninoises auraient ainsi pu fabriquer 40 pourcent de plus qu’elles n’ont produit avec la même quantité de capital et de travailleur. L’utilisation des capacités de production au Bénin est ainsi proche de celle du Kenya mais plus faible qu'au Sénégal et au Mali. Elle est légèrement supérieure à celle constatée en Ouganda et en Tanzanie. Graphique 4. 5. L’utilisation des capacités de production au Bénin est proche de celle du Kenya mais plus

faible qu'au Sénégal et au Mali.

73.4 71.1

60.9 58.4 57.560.0

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

Mali Sénégal Kenya Bénin Ouganda Tanzanie

Source: Enquêtes Climat des Investissements. Nb. Valeurs médianes pour les entreprises avec les données disponibles. L’utilisation des capacités est directement rapportée par les dirigeants d’entreprises, et est définie comme la valeur de la production effective, rapportée à la valeur maximale qui aurait pu être produite avec le stock de capital et le nombre d’ouvriers à la même période.

L’utilisation des capacités de production augmente généralement d’une manière monotone avec la taille des entreprises Béninoises, ce qui est semblable à ce que l'on observe dans des pays comme le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda. L’utilisation des capacités au sein des grandes entreprises est la plus élevée (84 pourcent), et elle est la plus faible pour les petites entreprises (60 pourcent). Comme c’est souvent le cas, elle est plus haute pour les exportateurs que pour les non exportateurs, de même que pour les firmes étrangères par rapport aux entreprises domestiques. L'ensemble des résultats de cette sous-section est synthétisé dans le tableau ci-après.

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70

Tableau 4. 1. Indicateurs de productivité pour les entreprises manufacturières au Bénin en 2002.

Taux d'utilisation des capacités

de production

(Pct)

Capital par employé

(intensité capitalistique

en dollars courants)

Valeur ajoutée sur

capital

(productivité du capital en

Pct.)

Valeur ajoutée par

employé

(productivité du travail en

dollars courants)

Coût du travail par

employé

(dollars courants)

Salaires en pourcentage de la valeur

ajoutée

(Coût Unitaire du Travail en

Pct.) Médiane 60,0 $7.376 31,0 $2.481 $956 35,0 Taille Petite 60,0 $6.884 29,0 $2.172 $710 36,0 Moyenne 85,0 $1.498 130,0 $2.051 $762 33,0 Grande 84,0 $14.178 28,0 $5.673 $1.455 18,0 Exportation Exportateurs 80,0 $10.124 33,0 $3.465 $1.203 33,0 Non exportateurs 60,0 $7.142 31,0 $2.426 $742 37,0 Propriété Etrangère 75,0 $12.294 49,0 $5.144 $1.228 18,0 Domestique 60,0 $6.884 29,0 $2.278 $743 38,0

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. 4.4. PERFORMANCES SECTORIELLES. Le Tableau 4. 2 rapporte divers indicateurs de productivité dans quelques secteurs de l'industrie manufacturière béninoise, ceci sur la base des données comptables de l'année 2002.

Tableau 4. 2. Indicateurs de productivité pour les entreprises manufacturières par secteurs en 2002.

Taux d'utilisation des capacités

de production

(Pct)

Capital par employé

(intensité capitalistique

en dollars courants)

Valeur ajoutée sur

capital

(productivité du capital en

Pct.)

Valeur ajoutée par

employé

(productivité du travail en

dollars courants)

Coût du travail par

employé

(dollars courants)

Salaires en pourcentage de la valeur

ajoutée

(Coût Unitaire du Travail en

Pct.)

Agro-industrie 65,0 $8.017 51,0 $1.999 $757 30,0

Industrie du papier, de l’édition et de l’impression 60,0 $21.084 17,0 $3.837 $1.066 37,0

Ameublement et bois 58,0 $3.994 37,0 $1.851 $661 41,0 Métaux 50,0 $3.800 46,0 $1.616 $719 38,0

Nb. Voir les graphiques pour les commentaires détaillés. Les secteurs ayant des données de moins de 10 entreprises sont exclus.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Deux secteurs semblent avoir un potentiel; l'Agro-industrie52 ainsi que les Métaux. Dans ces deux secteurs, la productivité du capital est assez forte (entre 46 et 51 pourcent) et le coût du travail faible. Cependant, il faut aussi noter que les CUT ne sont guère favorables (dans les autres secteurs aussi) et ne peuvent réellement permettre à ces firmes d'être compétitives, même au niveau régional sans une croissance de leur productivité qui passe par une amélioration du climat des investissements.

52 - Les produits alimentaires, en particulier l’anarcade, les crevettes, le poisson et l’ananas ont un fort potentiel de croissance à l’exportation.

Comment [A7]:

Comment [A8]:

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71

4.5. LA PRODUCTIVITE TOTALE DES FACTEURS. Bien que les mesures précédentes fournissent des informations intéressantes sur les performances des firmes, elles peuvent aussi donner lieu à des interprétations erronées si elles sont considérées isolément. Par exemple, une entreprise pourrait avoir une haute productivité du travail parce qu’elle est efficiente mais cela pourrait tout aussi bien être dû à un processus de production intensif en capital. L’impact net des différents facteurs de production peut être évalué en calculant la productivité totale des facteurs (PTF). Les différences de productivité totale des facteurs sont des différences de rendement qui ne peuvent être expliquées par les seules différences dans l’utilisation du travail, du capital ou des consommations intermédiaires. Les entreprises avec une productivité totale de facteurs élevée sont plus efficientes que les autres firmes car elles produisent un output plus important avec une utilisation plus faible d'inputs. L'analyse repose sur l'estimation de diverses spécifications de fonctions de production. L'Encadre A.4. 1 présente les résultats d’une estimation d’une fonction de production Cobb-Douglas traditionnelle, en utilisant les données pour des entreprises de neuf sous-secteurs industriels. Pour obtenir un échantillon de taille suffisante, les données d'entreprises de neuf pays d’Afrique sub-saharienne (Bénin, Sénégal, Ethiopie, Kenya, Mali, Mozambique, Tanzanie, Ouganda et Zambie) pour lesquels des évaluations récentes du Climat des Investissements ont été réalisées ont été mises en commun. Les principaux résultats obtenus sont les suivants:

• Après avoir contrôlé pour les différences de productivité dues aux différences d’utilisation de divers facteurs de production, de secteurs d’opérations, de particularités propres à chaque entreprise, et des caractéristiques du climat des investissements, il apparaît que les firmes au Bénin demeurent plus productives (ont une PTF supérieure) que les entreprises similaires dans la plupart des autres pays d'Afrique de l'Est, à l'exception du Kenya. Ainsi, la productivité totale des facteurs est supérieure d’environ 20 pourcent au Bénin par rapport à l'Ethiopie, et de 22 pourcent par rapport au Mozambique. Elle est supérieure de 12 pourcent par rapport aux firmes de Zambie, bien que le coefficient soit peu significatif.

• Cependant, la productivité des firmes au Bénin est bien inférieure à celle du Mali et du Sénégal. Etant donné que les productivités du travail et du capital sont inférieures au Bénin par rapport à ces deux derniers pays, ces résultats ne sont guère surprenants. Les entreprises du Sénégal et du Mali présentent une productivité supérieure respectivement de 15 pourcent et de 26 pourcent à celle des firmes du Bénin.

• Dans la plupart des secteurs – à l'exception possible du secteur de l’Ameublement où les grandes entreprises semblent être moins efficientes – les grandes entreprises ne sont ni plus ni moins productives que les petites entreprises.

• Les résultats économétriques indiquent que les entreprises engagées dans l’exportation sont environ 10 pourcent plus productives que les firmes similaires qui n’exportent pas.

• Les résultats suggèrent également que les entreprises étrangères sont plus productives que les firmes spécifiquement domestiques, soit environ 9 pourcent de plus.

• Les firmes plus intensives en technologie semblent aussi plus productives que les autres entreprises. Ainsi, les estimations concernant les firmes utilisant l'Internet montrent qu’elles sont entre 6 et 12 pourcent plus productives que les autres qui ne se servent pas de cette technologie.

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• Il apparaît enfin que les compagnies sont moins productives quand elles font face à une réglementation trop lourde et quand le crime devient plus préoccupant. Les coefficients des variables crime et excès de réglementation sont statistiquement significatifs. Les effets de ces variables peuvent être importants. Des mesures permettant d'amener le Bénin au niveau moyen du meilleur pays parmi les 9 économies africaines de l'échantillon permettrait d'augmenter la productivité totale moyenne des facteurs de presque 15 pourcent.

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73

ANNEXES

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74

ANNEXES AU CHAPITRE 1.

Graphique A.1. 1. Indice des Termes de l'Echange (Base 2000=100).

y = 0.8316x + 84.394R2 = 0.2816

75

80

85

90

95

100

105

110

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

Tendance 1985-2003

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale, avril 2005.

Graphique A.1. 2. Taux de croissance du PIB sectoriel (Prix Constants 2000).

-4.0

-2.0

0.0

2.0

4.0

6.0

8.0

10.0

12.0

14.0

1994 1996 1998 2000 2002 2004

Agriculture Industrie Manufacturière Autres Industries Services

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale, avril 2005.

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75

Graphique A.1. 3. Investissement en Pct du PIB à prix courants.

4.0

5.0

6.0

7.0

8.0

9.0

10.0

11.0

12.0

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

Investissement Privé Investissement Public

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale, avril 2005.

Graphique A.1. 4. Aide publique au développement en pourcentage du PIB.

5.0

10.0

15.0

20.0

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

Période PostDévaluation de 1994

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale, avril 2005.

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76

Graphique A.1. 5. Masse salariale de l’Etat (Pct. du budget récurrent)

32

36

40

44

48

52

56

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02

Source: World Bank Africa Database 2004.

Graphique A.1. 6. Exportations de coton.

0

4000

8000

12000

16000

20000

82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02

Fin de lapériode marxiste

Bénin

Mali

Burkina Faso

Source: World Bank Africa Database 2004.

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77

Graphique A.1. 7. Composantes de l'indice de liberté économique (première partie).

0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0

Polit ique Commerciale

Pression Fiscale

Interventionnisme duGouvernement

Polit ique Monétaire

Investissement Etranger

Nigéria

Bénin

Inde

Chine

Kenya

Mali

Ouganda

Sénégal

Afrique du Sud

Etats-Unis

Royaume Uni

Hong Kong

Source: "Index of economic Freedom 2005", Heritage Foundation.

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78

Graphique A.1. 8. Composantes de l'indice de liberté économique (seconde partie).

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0

Secteur Bancaire

Salaires et Prix

Droits de Propriété

Réglementations

Marchés Informels

Nigéria

Bénin

Inde

Chine

Kenya

Mali

Ouganda

Sénégal

Afrique du Sud

Etats-Unis

Royaume Uni

Hong Kong

Source: "Index of economic Freedom 2005", Heritage Foundation.

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79

ANNEXES AU CHAPITRE 2.

Tableau A.2. 1. Le secteur informel. Industrie

ManufacturièreCommerce Tourisme Construction

Pct. de firmes en concurrence directe avec le secteur informel 84.1 84.0 91.2 69.4

Part de marché estimée des firmes informelles 31.7 43.0 22.4 35.2

Source de l'avantage concurrenciel des firmes informellesNe payent pas d’impôts 94.6 97.7 100.0 95.8

N’appliquent pas les réglementations 87.2 93.0 86.7 95.8Vendent des produits de qualité inférieure/contrefaits 73.0 78.0 57.1 81.8

Coûts inférieurs des intrants 80.9 76.7 80.0 91.7Coûts de revient des bâtiments et points de vente 68.6 66.7 72.4 95.5

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Tableau A.2. 2. Évaluation par les Chefs d’entreprises de contraintes "majeures" ou "très sévères" pour

leurs opérations et la croissance de leurs entreprises par propriété et orientation commerciale.

Problème Propriété Entreprises

(Différence > #10 points en gras) Bénin

Etrangère Locale Exportatrices Non Exportatrices

Taux d’imposition 87,69 87,50 87,72 87,80 87,66 Administration de la législation fiscale 86,15 83,33 86,55 83,33 86,93 Corruption 83,85 86,96 83,43 82,93 84,11 Coûts des crédits bancaires (taux d'intérêts, agios, …) 78,24 72,00 79,17 77,50 78,43 Accès aux crédits bancaires (garanties, conditions, …) 73,20 41,67 77,65 64,29 75,66 Pratiques anti-concurrentielles ou "informelles" 71,65 54,17 74,12 69,05 72,37 Electricité 69,23 56,00 71,18 63,41 70,78 Réglementations douanières et du commerce extérieur 64,74 47,83 67,33 61,90 65,65 Incertitudes sur la politique économique et le cadre réglementaire 64,71 64,00 64,81 79,49 60,81 Procédures de création, formalités, patentes, licences, … 53,93 39,13 55,95 55,00 53,64 Système judicaire/résolutions des litiges commerciaux 51,34 22,73 55,15 48,78 52,05 Instabilité macroéconomique (inflation, taux de change) 48,92 50,00 48,77 64,29 44,44 Crime, vol, désordres publics 47,45 29,17 50,00 38,10 50,00 Transport 42,13 40,00 42,44 45,24 41,29 Télécommunications 40,72 24,00 43,20 41,46 40,52 Législation du travail 35,38 29,17 36,26 30,95 36,60 Accès à la terre 33,70 31,82 33,95 39,47 32,19 Formation et compétence des employés disponibles 25,64 37,50 23,98 33,33 23,53

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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80

Tableau A.2. 3. Évaluation par les chefs d’entreprises des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la croissance de leurs entreprises par classe de taille (Pct).

Problème (Les plaintes les plus récurrentes > #40% en gras)

Très Petites Petites Moyennes Grandes

Taux d’imposition 87,64 88,89 85,71 77,78 Administration de la législation fiscale 86,36 85,56 87,50 88,89 Corruption 83,91 84,27 71,43 88,89 Coûts des crédits bancaires (taux d'intérêts, agios, …) 81,61 78,65 37,50 77,78 Accès aux crédits bancaires (garanties, conditions, …) 75,86 76,67 25,00 55,56 Pratiques anti-concurrentielles ou "informelles" 73,56 71,11 62,50 66,67 Electricité 73,03 70,79 25,00 55,56 Réglementations douanières et du commerce extérieur 64,79 63,53 75,00 66,67 Incertitudes sur la politique économique et le cadre réglementaire 59,52 63,22 100,00 100,00 Procédures de création, formalités, patentes, licences, … 50,00 58,14 25,00 77,78 Système judicaire / résolutions des litiges commerciaux 49,40 52,87 50,00 55,56 Instabilité macroéconomique (inflation, taux de change) 45,78 51,16 25,00 77,78 Crime, vol, désordres publics 47,19 48,89 37,50 44,44 Transport 40,45 42,86 37,50 55,56 Télécommunications 39,77 41,57 37,50 44,44 Législation du travail 38,20 32,58 25,00 44,44 Accès à la terre 36,14 32,94 12,50 37,50 Formation et compétence des employés disponibles 25,00 23,33 0,00 77,78

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Tableau A.2. 4. Estimations de l’étendue de la corruption.

Corruption Bénin Très Petites

Petites et Moyennes

Grandes firmes Etrangers Locaux Exportateurs Non

Exportateurs

Pourcentage du Chiffre d’Affaires affecté aux « paiements non officiels » : 8,40 8,36 8,66 4,33 10,25 8,20 7,32 8,65

Pour les contrats avec l’administration, Part de la valeur du contrat traduite en « cadeaux » ou « paiements informels » :

11,59 12,40 10,94 7,33 9,50 11,80 10,38 11,82

Part des répondants ayant déclaré qu’un « paiement informel » est requis pour :

a – Une connexion téléphonique 49,54 45,83 54,55 33,33 42,86 50,53 53,85 48,19 b – Une connexion électrique 37,61 30,00 44,26 33,33 35,71 37,86 44,00 35,87 c – Un raccordement à l’eau 40,21 37,84 41,07 50,00 30,77 41,67 47,83 37,84 d – Un permis de construire 38,71 36,00 41,18 33,33 50,00 37,50 25,00 43,48 e – Documents d’importation 43,10 36,84 45,71 50,00 60,00 39,58 41,18 43,90 f – Une licence commerciale (Patente) 41,25 34,48 45,83 33,33 36,36 42,03 38,10 42,37

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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81

Tableau A.2. 5. Confiance dans l’application du cadre réglementaire et envers le système judiciaire

Confiance Bénin Très

Petites firmes

Petites et Moyennes

firmes

Grandes firmes Etrangers Locaux Exportateurs Non

Exportateurs

L’interprétation des règlements est cohérente (pourcentage de désaccord) 63,40 66,29 60,42 66,67 70,83 62,35 70,73 61,44

Part des profits réinvestie dans l’entreprise 46,03 53,47 39,75 42,83 61,10 44,00 49,16 45,26

Confiance accordée au système judiciaire (pourcentage d’accord) 34,72 34,09 35,42 33,33 45,83 33,14 31,71 35,53

Pourcentage de factures litigieuses recouvré grâce aux tribunaux commerciaux 1,67 0,95 2,23 0,86 4,78 1,16 5,38 0,59

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Graphique A.2. 1. Cohérence des politiques économiques (Pct jugé assez ou très incohérent).

5 6 ,5

4 5 ,9

4 3 ,1

3 8 ,9

3 4 ,5 3 4 ,23 2 ,0

3 0 ,2

13 ,211,1

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

50,0

55,0

60,0

Amé liora tionda ns

l'a dminis tra tionde s ta xe s

P riva tisa tion de se ntre prise spublique s

Ré duc tion de sta ux d'in té rê ts

ba nc a ire s

Inc ita tionsspé c ifique s à

l'inve s tisse me nt

P romotion de laproduc tion

loc a le

Atta rc tion del'inve s tisse me nt

é tra nge r

Amé liora tion de sinfra s truc ture s

Libé ra lisa tion duc omme rc e

Flé xibilité da ns lapolitique

d 'e mploi de stra va ille ursé tra nge rs

Libé ra lisa tionde s tra nsa c tions

de c ha nge

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Graphique A.2. 2. Temps requis pour obtenir une connexion téléphonique fixe.

132.5 123.7

65.0

33.223.1 15.3 12.5

200.9

0.0

50.0

100.0

150.0

200.0

250.0

Bénin Zambie Kenya Mali Ouganda Tanzanie Sénégal Chine

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Graphique A.2. 3. Perception par les dirigeants de la fourniture de services d’infrastructures.

(Pct de firmes déclarant un service "mauvais"/"très mauvais" ou "indisponible")

62.3

54.1

47.0

42.2

36.1

30.7 30.5 29.9

20.017.6

15.7

9.0

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

Rés eaud'e lec tric ité

Trans po rtfe rro via ire

Sécurité(P o lice)

Evacua tio ndes déche ts

Ro utes Télépho nesfixes

Eau Trans po rtro utie r

Té lépho nesmo biles

Inte rne t Fre t aé rien Servicepo s ta l

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Encadre A.2. 1. Eléments sur le Climat des Investissements dans certains Etats membres de l'UEMOA.

Entre 2003 et 2005, des enquêtes ECI ont été réalisées dans trois pays de la zone de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le Sénégal, le Mali et le Bénin53. Ces pays appartenant à la même zone économique et monétaire, ils partagent ainsi une monnaie commune, la même Banque Centrale, l'appartenance à une union douanière, ainsi qu'un cadre réglementaire similaire. Il est donc apparu judicieux de réaliser un bref comparatif du climat des investissements dans ces trois pays. C'est l'objet de cette annexe. L'analyse est restreinte à l'industrie manufacturière, seul secteur pour lequel des données comparatives sont disponibles. L'UEMOA. L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a été créée par le Traité signé à Dakar le 10 janvier 1994 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement des sept pays de l’Afrique de l’Ouest ayant en commun l’usage d’une monnaie commune, le F.Cfa. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Le Traité est entré en vigueur le 1er août 1994, après sa ratification par les États membres. Le 2 mai 1997, la Guinée-Bissau est devenue le 8ème État membre de l’Union. Les principaux objectifs de l'UEMOA sont les suivants:

Renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des États membres dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement juridique rationalisé et harmonisé;

Assurer la convergence des performances et des politiques économiques des États membres par l’institution d’une procédure de surveillance multilatérale;

Créer entre Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un tarif extérieur commun et une politique commerciale;

Instituer une coordination des politiques sectorielles nationales par la mise en œuvre d’actions communes, et éventuellement, de politiques communes notamment dans les domaines suivants : ressources humaines, aménagement du territoire, agriculture, énergie, industrie, mines, transports, infrastructures et télécommunication;

Harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les législations des États membres et particulièrement le régime de la fiscalité.

La perception du Climat des Investissements au Sénégal, au Mali et au Bénin: des classement internationaux ambigus. Les firmes dans les trois pays ont bénéficié depuis 1994 d'une croissance économique assez forte, aux environs de 4,5-5 pourcent par an en moyenne, et un certain nombre de mesures ont été prises ces dernières années pour tenter d'améliorer l'environnement dans lequel elles opèrent (voir les rapports ECI des trois pays à ce sujet). Cependant, il semble que ce ne soit pas encore suffisant pour modifier en profondeur la perception des investisseurs, particulièrement étrangers. Une indication de l'étendue du problème est fournie par les classements établis par les organisations de rating. Ces classements forment pour partie la perception des investisseurs étrangers quant à l'opportunité de réaliser des opérations dans un pays et traduisent une évaluation implicite du climat des investissements. Le Sénégal, le Mali et le Bénin sont considérés comme des pays de risque modéré, à l'exception pour ce dernier pays de l'indicateur lié aux investissements directs (Tableau A.2. 6). Le Bénin est en effet considéré comme un pays de risque assez élevé en la matière.

53 - La structure des échantillons manufacturiers est la suivante pour chaque pays:

Sénégal: 256 firmes visitées entre Novembre 2003 et Mai 2004. Elles regroupent 60 pourcent des entreprises manufacturières formelles et représentant environ 69 pourcent de l'emploi permanent formel dans le secteur; Mali: 155 firmes visitées entre Novembre 2003 et Avril 2004. Elles regroupent 72 pourcent des entreprises manufacturières formelles et représentant environ 58 pourcent de l'emploi permanent formel dans le secteur; Bénin: 197 firmes visitées entre Novembre 2004 et Mars 2005. Elles regroupent 78 pourcent des entreprises manufacturières formelles et représentant environ 42 pourcent de l'emploi permanent formel dans le secteur.

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Tableau A.2. 6. Perception des risques en 2003/200454.

Type de Risque Sénégal Mali Bénin Moyenne 100 PVDs

Instabilité politique 5 5 5 3.6 (risque modéré) (risque modéré) (risque modéré)

Investissement Direct 5 5 4 3.6 (risque modéré) (risque modéré) (risque assez élevé)

Risque Financier 5 5 5 3.5 (risque modéré) (risque modéré) (risque modéré)

Source: Credit Riks International in www.izf.net, site officiel de la Zone Franc. Par contre, les classements de ces trois pays sont peu favorables en termes d'indice de croissance de la compétitivité (World Economic Forum) et d'indice de liberté économique (Heritage Foundation). Même le Sénégal, qui bénéficie du meilleur classement des trois pays en la matière, reste dans une position faible, en deuxième moitié du classement (Tableau A.2. 7).

Tableau A.2. 7. Classements Internationaux.

Indice de Croissance

de la Compétitivité

Indice de liberté

économiqueBénin 114 128Mali 90 86Sénégal 79 73

Nb. Sénégal, classement 2004.

Source: "Index of Economic Freedom 2005", Heritage Foundation et "Global Competitiveness Reports", World Economic Forum.

Les cinq principales contraintes perçues par les firmes au Sénégal, au Mali et au Bénin. Deux grandes contraintes communes au développement des entreprises dans les trois pays, telles que perçues par les firmes, ressortent des données d'enquête (Tableau A.2. 8):

Le coût des crédits bancaires; L’accès aux financements bancaires.

Les firmes opérant au Sénégal et au Bénin indiquent aussi la perception de contraintes fortes en matière fiscale, les taux de taxation et l'application de la législation fiscale font ainsi partie des cinq principales contraintes citées par les firmes des deux pays. D'une manière similaire, les firmes opérant au Mali et au Bénin soulignent l'importance des phénomènes de corruption alors que celles en activité au Sénégal et au Mali mettent aussi l'accent sur les pratiques anti-concurrentielles ou "informelles". Enfin, le Mali se distingue en étant le seul des trois pays pour lequel les contraintes d'accès à la terre pour usage industriel appartiennent au groupe des cinq principales entraves perçues à la croissance des firmes.

54 - L'indicateur d'investissement direct note les risques au moyen des quatre facteurs: l'ouverture du pays aux investissements directs, la vulnérabilité et volatilité économique, les conditions locales de travail et l'intensité bureaucratique/la corruption. Les notes vont de 1 (dangereux) à 7 (excellent). L'indicateur présente la notation du risque financier au moyen des quatre facteurs: (a) poids de la dette publique par rapport au PIB; (b) ratio du service de la dette sur les exportations; (c) structure et soutenabilité de l'échéancier de la dette dans les deux prochaines années et (d) Situation des rééchelonnements au Club de Paris. L'indicateur synthétise donc la capacité à payer du pays. Les notes sont exprimées de 1 (dangereux) à 7 (excellent). Les notes de risque politique sont exprimées de 1 (risque dangereux) à 7 (risque excellent). L'indicateur est un composite de quatre mesures: l'homogénéité socio-politique, la stabilité du gouvernement en place, le risque de renversement du régime et le risque de guerre.

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Tableau A.2. 8. Evaluation par les chefs d’entreprises des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la croissance de leurs entreprises (Pct).

Problème Sénégal Mali Bénin Sénégal Mali BéninAccès à la terre 29.7 37.9 33.7 34.0 36.0 31.8Accès aux financements 55.2 56.3 73.2 46.0 44.0 41.7Application de la législation fiscale 47.2 30.1 86.2 51.0 32.0 83.3Cadre légal / résolutions des conflits 13.2 16.9 51.3 22.5 24.0 22.7Compétence/éducation des travailleurs 17.3 20.1 25.6 15.7 24.0 37.5Corruption 39.9 48.7 83.9 50.0 48.0 87.0Coûts des financements (ex. taux d'intérêts) 64.5 57.3 78.2 64.7 48.0 72.0Crime, vol, désordres 14.9 22.1 47.5 18.8 8.0 29.2Electricité 30.6 24.2 69.2 30.0 29.2 56.0Incertitudes sur la politique économique, le cadre réglementaire 30.8 21.9 64.7 30.0 16.7 64.0Instabilité macroéconomique 26.2 13.0 48.9 28.0 8.3 50.0Permis d'opération et licences commerciales 7.2 10.7 53.9 6.3 12.0 39.1Pratiques anti-concurrentielles ou "informelles" 48.6 42.2 71.7 65.3 40.0 54.2Réglementation du travail 15.8 3.9 35.4 20.0 8.0 29.2Règles douanières et commerciales 36.6 19.9 64.7 53.1 28.0 47.8Taux de taxation 50.4 36.4 87.7 56.0 32.0 87.5Télécommunications 3.5 14.3 40.7 4.0 32.0 24.0Transport 36.1 20.1 42.1 41.2 24.0 40.0NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements.

Ensemble échantillon Firmes étrangères

Les firmes étrangères ont une perception relativement similaire de la situation. Les problèmes de fiscalité (taux de taxation et application de la législation fiscale) font ainsi partie des cinq problèmes majeurs pour les firmes installées au Sénégal et au Bénin, comme le coût des financements pour les firmes des trois pays. De nouveau la corruption est importante pour les firmes étrangères installées au Mali et au Bénin. Toutefois, deux contraintes nouvelles apparaissent selon les firmes étrangères. Ainsi, plus de la moitié des firmes étrangères installées au Sénégal considèrent que les règles douanières et commerciales sont une contrainte majeure. Au Bénin, 64 pourcent des firmes étrangères citent l'incertitude sur la politique économique suivie et l'évolution du cadre réglementaire comme une contrainte majeure ou très sévère. Il ressort ainsi de ces chiffres que les firmes de ces trois pays font face à un ensemble de contraintes communes: accès et coût des financements bancaires, taux d'imposition et application de la législation fiscale, corruption et concurrence du secteur informel. Les différences de perception des firmes étrangères sont significatives. Enfin, les perceptions les plus négatives se font jour au Bénin. L'intensité des grandes catégories de contraintes. Les contraintes précédemment citées par les entreprises recoupent un certain nombre de problèmes plus globaux liés au climat des investissements dans les trois pays. Pour clarifier l'analyse et tenter de déterminer l'intensité respective des contraintes "majeures" ou "très sévères", l'ensemble des items précédents ont été regroupés en quatre catégories: marchés des facteurs55, réglementations56, corruption et infrastructures57. Une moyenne des réponses par catégorie et par secteur a ensuite été calculée pour les entreprises ayant indiqué des contraintes de ce niveau. Par construction, les résultats sont compris entre 3 et 4. Une valeur de trois indique une contrainte "majeure" et une valeur de quatre signale une contrainte maximale, "très sévère". 55 - Les contraintes sur le marché des facteurs incluent les sous-contraintes suivantes: compétence/éducation des travailleurs, réglementation du travail, coûts des financements (ex. taux d'intérêts), accès aux financements et accès à la terre. 56 - Les contraintes liées aux réglementations incluent les sous-contraintes suivantes: permis d'opérations et licences commerciales, cadre légal / résolutions des conflits, incertitudes sur la politique économique et le cadre réglementaire, taux de taxation, administration de la politique fiscale, règles douanières et commerciales ainsi que les pratiques anti-concurrentielles ou "informelles". 57 - Les contraintes liées aux infrastructures incluent les sous-contraintes suivantes: télécommunications, transport, électricité.

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Graphique A.2. 4. Comparaison des contraintes "majeures"/ "très sévères".

3.00

3.20

3.40

3.60

3.80

Marchés des Facteurs

Corruption

Réglementations

Infrastructures

Bénin Mali Sénéga l

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements. Dans le secteur manufacturier, l'ordonnancement de ces grandes contraintes est différent de celui observé au Mali et au Sénégal où les problèmes liés à la corruption et aux réglementations sont certes non négligeables mais perçus comme de moindre intensité qu'au Bénin. Par contre, le Bénin est dans une position intermédiaire quant aux problèmes liés aux infrastructures (meilleure que le Mali mais moins bonne que le Sénégal) et dans une position légèrement plus favorable que le Mali et le Sénégal relativement aux problèmes liés aux marchés de facteurs La corruption. Elle est perçue comme un problème sérieux dans les trois pays, mais il semble que le problème soit le plus aigu au Bénin. Pour mémoire, il faut rappeler que seul 22,4 pourcent des firmes en Chine citent la corruption comme une contrainte "majeure" ou "très sévère".

Graphique A.2. 5. Perception et coût estimé de la corruption.

83.9

48.739.9

8.43.4 0.5

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

90.0

Bénin Mali Sénégal

Perception comme une contrainte "majeure" ou "très sévère" (Pct.) Coût estimé (en Pct. du CA)

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements. Les marchés de facteurs. Les marchés du travail dans ces trois pays sont caractérisés par la présence de nombre de réglementations relativement contraignantes, tel que souligné par les indicateurs Doing Business58 (Tableau A.2. 9). Ceci pose

58 - Le premier indicateur est celui de rigidité sur le marché du travail. Sa valeur est comprise entre 0 et 100 (100 indiquant une rigidité maximale). C'est un composite de trois sous indicateurs qui mesurent:

Les difficultés d'embauche (possibilité de contrats à terme fixe, durée de ces contrats, existence et caractère contraignant ou non d'un salaire minimum);

La rigidité des heures travaillées (durée du travail, liberté de faire des heures supplémentaires,…); Les difficultés de licenciement (notification administrative de licenciements individuels ou collectifs, priorité à la réembauche

d'employés préalablement licenciés, règles de priorité lors de licenciement,…).

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problème car selon la logique économique, un marché du travail trop rigide est inefficient et générateur d'un niveau de chômage au delà du niveau frictionnel. En outre, une embauche et un licenciement peu coûteux contribuent à limiter le chômage.

Tableau A.2. 9. Réglementation du marché du travail en Janvier 2005.

Indice de difficulté

d'embauche

Indice de rigidité des

heures travaillées

Indice de difficulté de licenciement

Indice de rigidité

d'emploi

Coûts d'embauche (%

du Salaire)

Coûts de licenciement en

semaines

Sénégal 61 60 70 64 23 38.3Bénin 39 80 40 53 27.4 35.2Mali 78 60 60 66 23.9 80.8

Source: Doing Business. Les niveaux d'éducation de la force de travail actuellement employée laissent à désirer, il y a encore trop d'employés sans aucune éducation formelle et les formations techniques apparaissent insuffisamment développées (Graphique A.2. 6). En outre, la formation professionnelle des employés en activité est insuffisamment développée, même par rapport aux pratiques d'autres pays africains59 (Graphique A.2. 7).

Graphique A.2. 6. Éducation des employés.

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements.

Graphique A.2. 7. Formation externe (Pct).

17.6

27.8

32.3

0

5

10

15

20

25

30

35

Bénin Mali Sénégal

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements.

Enfin, les niveaux de salaires nominaux de employés non qualifiés sont assez faibles, à l'exception du Sénégal. Ceux-ci sont d'environ 77-78 dollars US par mois au Mali et au Bénin mais de 143 dollars au Sénégal. Ceci est à comparer avec un niveau moyen de salaire en Chine aux environs de 85-90 dollars. Les relations entre les firmes et le secteur financier sont difficiles pour les firmes des trois pays. Les données confirment qu'il existe un biais dans l’accès aux financements bancaires limitant le développement des PME/PMI, les firmes de plus petite taille ont un accès plus restreint aux financements bancaires (Graphique A.2.8).

Le second indicateur est celui des coûts d'embauche, qui mesure l'ensemble des prélèvements obligatoire opérés lors de l'embauche d'un employé en pourcentage du salaire versé. Enfin, le dernier indicateur, les coûts de licenciement, exprime en équivalent de semaines de salaire la valeur de l'ensemble des prestations versées à un employé licencié. 59 - Au Nigéria, 78,2 pourcent des firmes fournissait une formation professionnelle externe à leurs employés en 2001.

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Graphique A.2. 8. Taille des Firmes et Accès aux Financements Bancaires. (% de firmes avec un emprunt en cours et/ou une ligne de crédit)

29.4

56.4

79.2

61.0

75.0

93.3

63.1

76.3

89.0

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

90.0

100.0

Petite [10-49 employés] Moyenne [50-99 employés] Grande [100 employés et + [

Bénin Mali Sénégal

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements. Dans les trois pays, l’accès aux formes traditionnelles du financement bancaire (emprunts et découverts) est déterminé principalement par:

La taille de l’entreprise; Le recours aux services d’un auditeur externe pour le contrôle des comptes; L’accès aux marchés d’exportation;

Enfin, les taux de garanties requis sont relativement élevés (jusqu'à 136 pourcent de la valeur du prêt au Mali par exemple) et reflètent la difficulté des banques à évaluer de manière appropriée les projets soumis à financement. Très souvent les garanties requises doivent être fournies sous forme de terrains et bâtiments.

Graphique A.2. 9. Taux de garantie moyen requis pour un emprunt (Pct).

125

136

103

100105110115120125130135140

Bénin Mali Sénégal

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements. L'accès au foncier est aussi problématique pour les firmes dans les trois pays, quoique à des degrés divers. Pour 30 à 33 pourcent des firmes au Bénin et au Sénégal, l'accès à la terre est cité comme une contrainte majeure. Ce chiffre est d'environ 38 pourcent au Mali. Le problème dans les trois pays est lié à la coexistence d'un droit de propriété traditionnel et d'un droit de propriété juridique moderne. Pour que ce dernier type de droit soit efficace, il est nécessaire que des cadastres bien tenus existent, ce n'est pas le cas dans les trois pays. Les infrastructures. Des déficiences fortes apparaissent en matière d'infrastructures dans les trois pays (Tableau A.2. 10). Il est intéressant de noter que certaines déficiences communes apparaissent. Dans les trois pays, l'évacuation des déchets industriels, l'état des routes ainsi que le transport ferroviaire sont perçus comme étant de mauvaise ou très mauvaise qualité par les firmes et font partie des cinq principales contraintes en la matière.

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Tableau A.2. 10. Perception de la Qualité des Services d’Infrastructures. (Pct. de firmes indiquant un service mauvais/très mauvais).

Sénégal Mali Bénin

Transport routier 55.3 28.8 29.9Transport ferroviaire 23.3 44.9 54.1Téléphones mobiles 4.3 15.5 20.0Téléphones fixes 0.8 16.2 30.7Service postal 6.8 26.0 9.0Sécurité (Police) 10.4 27.1 47.0Routes 76.3 43.2 36.1Réseau d'electricité 27.8 21.3 62.3Fret aérien 1.7 22.5 15.7Evacuation des déchets 37.9 60.3 42.2Eau 8.6 13.0 30.5

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements. La faible qualité des services de transport routier apparaît comme une contrainte plus spécifique au Sénégal et au Mali alors que les problèmes de sécurité apparaissent comme plus important au Mali et au Bénin. La réglementation. Dans les trois pays, il apparaît que les firmes manquent de confiance dans les administrations. Cependant, la situation est la plus critique au Bénin où environ 54 pourcent des firmes considèrent l'Administration comme inefficace ou très inefficace. Seules de 20 à 40 pourcent des firmes au Mali et au Sénégal ont une telle perception de leur administration. Dans les trois pays, un fort pourcentage de chefs d'entreprise considèrent que l'interprétation des règlements est incohérente et ont peu confiance dans le système judiciaire (Graphique A.2. 10). De nouveau, le Bénin est un cas extrême de ce type d'opinion négative. Dans les trois pays, le rôle des tribunaux commerciaux en terme de recouvrement de factures litigieuses est faible, voire marginal comme au Bénin et au Mali.

Graphique A.2. 10. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire (Pct).

42.1 39.9

7.2

35.1 32.9

1.7

63.4 65.3

1.70.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

"L'interprétation desrèglements est cohérente"

(Pct. de désaccord)

"Confiance dans le systèmejudiciaire" (Pct. de désaccord)

Factures litigieuses recouvrégrâce aux tribunauxcommerciaux (Pct.)

Sénégal Mali Bénin

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Climat des Investissements. Le poids des réglementations reste important dans les trois pays. Au Mali et au Bénin, un entrepreneur doit passer en moyenne de 12 à 13 jours en réunions obligatoires avec des membres de l'administration sur une année, ce chiffre est d'environ 18 jours au Sénégal. Productivité. Bien que le Sénégal apparaisse comme le pays où la productivité du travail est la plus élevée des trois pays, il faut se souvenir que la productivité dans les zones exportatrices de Chine est trois fois supérieure (Graphique A.2. 11).

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90

Ce relativement haut niveau de productivité au Sénégal ne permet toutefois pas à ce pays de compenser entièrement des salaires élevés, générant ainsi un niveau de coût unitaire du travail (CUT60) moyen (0,29). Le Bénin est dans une mauvaise situation, le relativement faible niveau des salaires ne parvient pas à compenser la faible productivité du facteur travail ce qui induit des CUT élevés (0,35). En comparaison, le faible niveau de CUT en Chine (0,13) est une parfaite illustration de l'impact bénéfique d'une forte productivité du facteur travail et d'un niveau de salaire modéré (Graphique A.2. 12).

Graphique A.2. 11. Productivité du travail (dollars par employé).

15,931

5,575 5,014

2,481

0

2,000

4,000

6,000

8,000

10,000

12,000

14,000

16,000

18,000

Hangzhou (Chine) Sénégal Mali Bénin

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Source: Enquêtes Climat des Investissements.

Graphique A.2. 12. Coûts unitaires du travail.

0.35

0.29

0.19

0.13

0.00

0.05

0.10

0.15

0.20

0.25

0.30

0.35

0.40

Bénin Sénégal Mali Hangzhou (Chine)

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Source: Enquêtes Climat des Investissements.

60 - Le coût unitaire du travail (CUT) est approché par le rapport de la rémunération nominale (w) à la productivité moyenne du travail (Q/L). Le maintien d'un CUT à un niveau compétitif (bas) implique soit, des rémunérations faibles, soit un taux de change compétitif, soit un accroissement de productivité ou enfin, une combinaison des trois éléments.

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91

ANNEXES AU CHAPITRE 3. Section 3.1. Marché du travail. Tableau A.3.1. 1. Catégories d'emploi (Pct).

Entreprise Etrangère Entreprise Béninoise Grand Total Secteur Manufacturier

Employés Permanents à Temps Plein 62,14% 60,56% 61,19% Employés Occasionnels à Temps Plein 34,27% 16,45% 23,52%

Employés à Temps Partiels 3,59% 22,99% 15,29% Commerce

Employés Permanents à Temps Plein 62,50% 72,48% 71,09% Employés Occasionnels à Temps Plein 0,00% 26,00% 22,37%

Employés à Temps Partiels 37,50% 1,52% 6,54% Construction

Employés Permanents à Temps Plein 62,84% 40,44% 44,15% Employés Occasionnels à Temps Plein 37,16% 39,84% 39,40%

Employés à Temps Partiels 0,00% 19,71% 16,45% Tourisme

Employés Permanents à Temps Plein 97,86% 94,78% 95,45% Employés Occasionnels à Temps Plein 0,00% 0,15% 95,45%

Employés à Temps Partiels 2,14% 5,07% 95,45%

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Tableau A.3.1. 2. Climat social. Nombre de Journées de Travail perdues pour cause de... Moyenne Max. Ecart-Type Secteur Manufacturier

Grève et autres conflits internes 0,49 60,00 4,72 Troubles sociaux externes 0,21 20,00 1,63

Maladies, obligations familiales 1,42 52,00 5,64 Tourisme

Grève et autres conflits internes 0,00 0,00 0,00 Troubles sociaux externes 0,00 0,12 0,02

Maladies, obligations familiales 2,85 32,00 8,28 Pct de Firmes dont les Employés appartiennent à un Syndicat

Secteur

Manufacturier Commerce Construction Tourisme Par Taille

Très Petite 2,78% 0,00% 0,00% na Petite 0,78% 0,00% 0,00% 3,45%

Moyenne 15,38% 0,00% 0,00% 33,33% Grande 60,00% 0,00% 0,00% 50,00%

Selon la Propriété Entreprise Privée Etrangère 24,00% 0,00% 0,00% 0,00% Entreprise Privée Béninoise 3,09% 0,00% 0,00% 6,67%

Entreprise Publique 33,33% 0,00% 0,00% 100,00% Taux de Syndicalisation des Employés

Secteur

Manufacturier Commerce Construction Tourisme Par Taille

Très Petite 100,00 na na na Petite 95,00 na na 50,00

Moyenne 15,00 na na 16,00 Grande 53,00 na na 99,00

Selon la Propriété na na Entreprise Privée Etrangère 49,50 na na na Entreprise Privée Béninoise 65,00 na na 74,50

Entreprise Publique 40,00 na na 16,00

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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92

Graphique A.3.1. 1. Comparaison de la réglementation du travail au Bénin.

78

6066

81

53

64

50

596056

400000

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Indice dedifficulté

d'embauche

Indice de rigiditédes heurestravaillées

Indice dedifficulté de

licenciement

Indice de rigiditéd'emploi

Couts delicenciement en

semaines

Bénin Moyenne Régionale Singapour

Nb. Une valeur de 100 indique une rigidité maximale.

Source: "Doing Business 2005".

Tableau A.3.1. 3. Circulation de l'information sur le marché du travail formel.

Entreprise Privée

Etrangère Entreprise Privée

Béninoise Total Secteur Manufacturier

Moyens utilisés par les entreprises pour trouver leurs employés Amis/Famille 37,50% 65,45% 61,90%

Par voie de Presse 20,83% 11,52% 12,70% Bureau de Placement Public 12,50% 4,24% 5,29% Bureau de Placement Privé 12,50% 6,67% 7,41%

Réseau d'anciens élèves 4,17% 1,82% 2,12% Autre 12,50% 10,30% 10,58%

Moyens utilisés par les employés pour trouver un emploi Amis/Famille 46,75% 63,06% 59,97%

Par voie de Presse 23,81% 8,91% 11,14% Bureau de Placement Public 3,03% 5,21% 5,40% Bureau de Placement Privé 8,23% 4,52% 5,23%

Réseau d'anciens élèves 0,00% 8,09% 7,06% Autre 18,18% 10,21% 11,20%

Nombre de semaines requises pour trouver un employé qualifié 5,7 2,3 2,8

un employé non qualifié 4,1 1,2 1,6

Commerce Moyens utilisés par les entreprises pour trouver leurs employés

Amis/Famille 50,00% 52,50% 52,00% Par voie de Presse 10,00% 17,50% 16,00%

Bureau de Placement Public 0,00% 2,50% 2,00% Bureau de Placement Privé 30,00% 10,00% 14,00%

Réseau d'anciens élèves na na na Autre 10,00% 17,50% 16,00%

Moyens utilisés par les employés pour trouver un emploi Amis/Famille 52,13% 66,20% 63,83%

Par voie de Presse 14,89% 13,80% 13,73% Bureau de Placement Public 5,32% 4,51% 4,58% Bureau de Placement Privé 11,70% 6,48% 7,41%

Réseau d'anciens élèves 10,64% 4,23% 5,66% Autre 5,32% 4,79% 4,79%

Nombre de semaines requises pour trouver un employé qualifié 1,7 6,8 5,8

un employé non qualifié 1,0 1,7 1,6

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93

(suite du tableau précédent) Construction

Moyens utilisés par les entreprises pour trouver leurs employés Amis/Famille 0,00% 40,00% 36,84%

Par voie de Presse 0,00% 14,29% 13,16% Bureau de Placement Public 0,00% 2,86% 2,63% Bureau de Placement Privé 33,33% 2,86% 5,26%

Réseau d'anciens élèves 33,33% 2,86% 5,26% Autre 33,33% 37,14% 36,84%

Moyens utilisés par les employés pour trouver un emploi Amis/Famille 36,00% 61,51% 59,57%

Par voie de Presse 0,00% 6,91% 6,38% Bureau de Placement Public 4,00% 0,33% 0,61% Bureau de Placement Privé 16,00% 6,58% 7,29%

Réseau d'anciens élèves 4,00% 3,29% 3,34% Autre 40,00% 21,38% 22,80%

Nombre de semaines requises pour trouver un employé qualifié 1,5 3,5 3,3

un employé non qualifié 1,0 0,9 0,9

Tourisme Moyens utilisés par les entreprises pour trouver leurs employés

Amis/Famille 33,33% 50,00% 48,48% Par voie de Presse 66,67% 6,67% 12,12%

Bureau de Placement Public na na na Bureau de Placement Privé na na na

Réseau d'anciens élèves na na na Autre 0,00% 43,33% 39,39%

Moyens utilisés par les employés pour trouver un emploi Amis/Famille 46,67% 64,79% 61,11%

Par voie de Presse 33,33% 15,85% 19,44% Bureau de Placement Public 0,00% 2,11% 2,16% Bureau de Placement Privé 10,00% 4,23% 4,94%

Réseau d'anciens élèves 10,00% 0,35% 1,23% Autre 0,00% 12,68% 11,11%

Nombre de semaines requises pour trouver un employé qualifié 4,0 1,9 2,1

un employé non qualifié 6,5 0,9 1,3

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Graphique A.3.1. 2. Temps requis pour trouver un employé.

11,4

6,15,1

6,0

3,7

1,5

3,1 2,91,5 1,6 1,3

23,5

3,2

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

Temps moyen pour recruter un Travailleur qualifié (ensemaines)

Temps moyen pour recruter un Travailleur non qualifié (ensemaines)

Pérou Tanzanie Sénégal Bénin Bangladesh Pakistan Chine

Source: Enquêtes Climat des Investissements

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94

Tableau A.3.1. 4. Éducation atteinte par les employés dans le secteur manufacturier et les services (Pct.C).

Homme Femmes Total

Aucune 2,25% 6,14% 2,89% Primaire 24,00% 4,24% 20,77% Secondaire moyen 19,87% 15,89% 19,23% Secondaire général 20,03% 27,97% 21,39% Secondaire technique 10,35% 17,58% 11,51% Supérieur Technique (ex. BTS,…) 7,85% 14,62% 8,94% Grandes Ecoles Bénin 1,63% 1,91% 1,67% Grandes Ecoles Etrangères 1,09% 1,69% 1,18% Université locale (jusqu'au 2 ème cycle) 8,72% 6,99% 8,42% Université locale (3 ème cycle +) 1,79% 1,27% 1,70% Université étrangère (jusqu'au 2 ème cycle) 1,46% 1,06% 1,39%

Université étrangère (3 ème cycle +) 0,96% 0,64% 0,90%

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Tableau A.3.1. 5. Formation externe des employés.

Pourcentage d'Entreprises Ayant Fournit une Formation Formelle en 2003 à leurs Employés Secteur Manufacturier Commerce Construction Tourisme

Echantillon 15,90% 13,73% 18,42% 32,35% Par Taille

Très Petite 2,78% 0,00% 0,00% na Petite 13,08% 14,29% 17,86% 34,48%

Moyenne 30,77% 50,00% 0,00% 33,33% Grande 56,25% 0,00% 50,00% 0,00%

Par Structure du Capital Entreprise Privée Etrangère 32,00% 0,00% 66,67% 33,33% Entreprise Privée Béninoise 12,80% 17,50% 14,29% 33,33%

Entreprise Publique 33,33% 0,00% na 0,00%

Formation Fournie

Pct d'employés ayant reçu une formation

Durée en semaine

(Moyenne)

Principal Domaine de Formation

Pct,C / Catégorie d'Emploi

Secteur Manufacturier Direction 38,33% 2,0 Management / Qualité 33,33%

Cadres 19,96% 2,2 Technologies de production 50,00% Travailleurs Qualifiés 34,92% 8,2 Technologies de production 60,00%

Travailleurs Non Qualifiés 26,96% 2,7 Technologies de production 71,43% Commerce

Direction 38,89% 2,8 Créativité / Innovation 60,00% Cadres 24,00% 2,3 Technologies de production 50,00%

Travailleurs Qualifiés 38,26% 2,2 Marketing 40,00% Travailleurs Non Qualifiés 0,00% na na na

Construction Direction 57,14% 3,5 Technologies de production 75,00%

Cadres 33,89% 4,3 Technologies de production 50,00% Travailleurs Qualifiés 12,88% 1,5 Technologies de production 100,00%

Travailleurs Non Qualifiés 0,00% na na na Tourisme

Direction 44,44% 2,8 Management / Qualité 50,00% Cadres 56,94% 1,1 Autre 75,00%

Travailleurs Qualifiés 62,68% 1,5 Management / Qualité 37,50% Travailleurs Non Qualifiés 14,29% 1,0 Technologies de production 100,00%

Pourcentage d'Entreprises n'ayant pas Fourni une Formation Formelle en 2002 à leurs Employés Secteur Manufacturier Commerce Construction Tourisme

84,10% 86,27% 81,58% 67,65%

(suite du tableau précédent)

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95

Principale Raison Invoquée pour ne pas fournir de formation externe (Pct,C)

Secteur

Manufacturier Commerce Construction Tourisme

Formation inabordable de par les ressources limitées de ma firme 30,28% 13,51% 10,34% 15,00% Coûteux car les travailleurs formés quittent la firme 16,20% 13,51% 13,79% 35,00% Manque de connaissance des techniques de formations et des disponibilités 3,52% 0,00% 0,00% 0,00% Utilise une technologie avancée, nouveaux employés apprennent sur le tas 8,45% 8,11% 10,34% 10,00% Des travailleurs qualifiés peuvent aisément être débauchés par d'autres firmes 3,52% 5,41% 6,90% 0,00% Inutile, ce qu'ils apprennent à l'école est suffisant 6,34% 35,14% 10,34% 5,00% Sceptique quant à l'utilité d'une formation 1,41% 5,41% 10,34% 0,00% La formation fournie par l'entreprise est adéquate 21,83% 5,41% 20,69% 25,00%

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Tableau A.3.1. 6. Besoins en formation exprimés par les employés.

Communication Créativité / Innovation Langues Marketing Technique Informatique

Management / Qualité

Industrie Manufacturière Direction 6,99% 32,31% 10,48% 11,79% 20,09% 9,17% 9,17%

Cadre 9,27% 3,31% 6,62% 14,57% 24,50% 23,18% 18,54% Employé Qualifié 3,80% 9,51% 8,97% 9,78% 44,02% 15,22% 8,70%

Employé Non Qualifié 2,82% 11,91% 12,23% 5,64% 39,81% 20,69% 6,90% Autres 5,17% 4,75% 12,40% 7,02% 30,58% 19,42% 20,66%

Ss-Total 5,03% 11,28% 10,76% 8,83% 33,51% 17,53% 13,08%

Commerce Direction 16,67% 13,33% 5,00% 13,33% 13,33% 21,67% 16,67%

Cadre 5,17% 8,62% 5,17% 13,79% 34,48% 20,69% 12,07% Employé Qualifié 7,14% 4,76% 7,14% 15,48% 30,95% 22,62% 11,90%

Employé Non Qualifié 6,17% 0,00% 27,16% 8,64% 34,57% 20,99% 2,47% Autres 3,36% 0,67% 10,07% 9,40% 18,12% 35,57% 22,82%

Ss-Total 6,71% 4,17% 11,34% 11,57% 25,23% 26,39% 14,58%

Construction Direction 10,34% 13,79% 3,45% 10,34% 13,79% 17,24% 31,03%

Cadre 7,58% 16,67% 4,55% 12,12% 21,21% 9,09% 28,79% Employé Qualifié 7,69% 8,79% 4,40% 5,49% 52,75% 12,09% 8,79%

Employé Non Qualifié 6,25% 3,13% 12,50% 6,25% 31,25% 40,63% 0,00% Autres 4,85% 8,74% 10,68% 5,83% 22,33% 28,16% 19,42%

Ss-Total 6,85% 10,28% 7,17% 7,48% 30,84% 19,94% 17,45%

Tourisme Direction 2,63% 23,68% 5,26% 10,53% 26,32% 10,53% 21,05%

Cadre 0,00% 6,90% 6,90% 20,69% 44,83% 10,34% 10,34% Employé Qualifié 0,00% 6,06% 19,70% 13,64% 34,85% 18,18% 7,58%

Employé Non Qualifié 6,25% 0,00% 18,75% 3,13% 31,25% 31,25% 9,38% Autres 3,60% 0,72% 6,47% 6,47% 28,06% 27,34% 27,34%

Ss-Total 2,63% 5,26% 10,53% 9,54% 31,25% 22,04% 18,75%

Total Echantillon 5,25% 9,28% 10,39% 9,20% 31,54% 19,82% 14,53%

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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96

Tableau A.3.1. 7. Maladies, journées de travail perdues pour cause de maladie.

Bénin Sénégal Kenya Ouganda

Industrie Manufacturière

Commerce Construction Tourisme Industrie Manufacturière

Pourcentage d'employés indiquant avoir été malades lors des 30 derniers jours

Très Petite 20,56% 28,13% 0,00% na 4,11% 16,22% 23,31%

Petite 17,63% 19,84% 27,63% 26,88% 18,67% 23,33% 24,75%

Moyenne 25,66% 15,00% 26,19% 10,00% 16,90% 19,52% 25,50%

Grande 22,78% 0,00% 34,29% 15,00% 19,69% 15,86% 28,19%

Echantillon 19,01% 19,34% 27,49% 24,62% 17,31% 19,41% 25,59%

Jours de travail manqués en moyenne ces 30 derniers jours pour cause de maladie

Très Petite 3,70 4,22 na na 3,71 1,80 4,28

Petite 2,72 1,45 1,56 1,54 3,71 2,75 3,69

Moyenne 5,21 7,00 1,64 5,67 3,42 2,10 2,96

Grande 3,64 na 1,75 1,00 5,75 3,45 1,80

Echantillon 3,18 1,92 1,60 1,68 4,13 2,09 3,07

Lieu où obtenir un traitement

Centres de soin/santé opéré par l'entreprise 8,54% 16,85% 3,80% 15,50% 23,54% 17,65% 12,56%

Fournisseurs privés de services de santé (incl. praticiens traditionnels) 31,37% 31,75% 47,37% 27,36% 20,62% 49,86% 56,94%

Services publics de santé 40,81% 36,50% 30,41% 41,95% 53,24% 16,53% 28,82%

Centre de santé communautaires, ONG, ... 16,45% 12,96% 14,04% 14,59% 2,16% 3,36% 0,84%

Autre 2,83% 1,94% 4,39% 0,61% 0,44% 12,60% 0,84%

Mode de financement d'un traitement médical en cas de maladie

Pas de dépenses significatives requises car le traitement est gratuit ou de faible coût 5,08% 3,04% 6,43% 7,35% 7,41% 21,21% 14,16%

Coût élevé mais remboursé partiellement ou totalement par l'employeur 22,97% 27,33% 25,15% 14,06% 44,80% 23,70% 31,45% Coût élevé mais remboursé partiellement ou totalement par une

assurance 11,79% 11,50% 4,97% 19,49% 13,75% 10,58% 2,44%

Coût élevé mais reçoit un support financier d'amis ou membre de ma famille qui n'appartient pas au ménage 10,16% 3,47% 3,80% 3,51% 7,54% 6,20% 7,11%

Coût élevé supporté par mon ménage 50,00% 54,66% 59,65% 55,59% 26,49% 38,32% 44,42%

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Tableau A.3.1. 8. Rémunérations selon le sexe des employés.

Homme Femme Secteur Manufacturier Direction Revenu mensuel moyen en Dollars US 360,26 151,47 Ecart-Type (610,31) (255,59) Nombre d'Observations 179 44 Cadre Revenu mensuel moyen en Dollars US 321,42 332,80 Ecart-Type (260,73) (202,18) Nombre d'Observations 135 28 Employé Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 122,74 137,06 Ecart-Type (99,57) (80,27) Nombre d'Observations 404 26 Employé Non Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 76,02 84,40 Ecart-Type (47,77) (117,23) Nombre d'Observations 291 36 Commerce Direction Revenu mensuel moyen en Dollars US 532,78 496,92 Ecart-Type (1076,70) (431,09) Nombre d'Observations 43 13 Cadre Revenu mensuel moyen en Dollars US 265,34 358,66 Ecart-Type (427,11) (259,96) Nombre d'Observations 46 6 Employé Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 155,82 154,49 Ecart-Type (226,69) (127,45) Nombre d'Observations 64 24 Employé Non Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 107,50 108,98 Ecart-Type (93,67) (23,48) Nombre d'Observations 74 12 Construction Direction Revenu mensuel moyen en Dollars US 1157,31 461,60 Ecart-Type (1877,90) (-) Nombre d'Observations 26 1 Cadre Revenu mensuel moyen en Dollars US 339,51 387,83 Ecart-Type (337,60) (298,34) Nombre d'Observations 55 10 Employé Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 159,49 80,92 Ecart-Type (97,70) (-) Nombre d'Observations 85 1 Employé Non Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 106,33 79,98 Ecart-Type (92,29) (21,18) Nombre d'Observations 28 4 Tourisme Direction Revenu mensuel moyen en Dollars US 217,40 249,22 Ecart-Type (369,73) (124,12) Nombre d'Observations 26 8 Cadre Revenu mensuel moyen en Dollars US 210,45 963,75 Ecart-Type (184,36) (1589,58) Nombre d'Observations 23 5 Employé Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 153,31 172,05 Ecart-Type (161,44) (121,06) Nombre d'Observations 44 23 Employé Non Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 87,23 167,93 Ecart-Type (39,69) (172,88) Nombre d'Observations 25 5

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Tableau A.3.1. 9. Rémunérations selon divers critères de stratification.

Industrie

Manufacturière Commerce Construction Tourisme

Classe de Taille Très Petite Revenu mensuel moyen en Dollars US 102,64 136,53 359,79 na Ecart-Type (116,13) (184,05) (396,41) na Nombre d'Observations 236 38 8 na Petite Revenu mensuel moyen en Dollars US 123,65 165,41 214,13 117,14 Ecart-Type (186,06) (396,43) (540,51) (146,17) Nombre d'Observations 1191 364 237 270 Moyenne Revenu mensuel moyen en Dollars US 184,52 238,35 244,23 253,04 Ecart-Type (219,79) (263,55) (273,08) (227,43) Nombre d'Observations 109 20 42 23 Grande Revenu mensuel moyen en Dollars US 411,37 622,30 614,29 785,38 Ecart-Type (547,69) (817,56) (1148,46) (1027,35) Nombre d'Observations 147 16 35 11 Localisation Autres Villes Revenu mensuel moyen en Dollars US 137,15 216,33 272,26 90,00 Ecart-Type (147,39) (166,21) (288,96) (117,18) Nombre d'Observations 510 13 46 62 Cotonou Revenu mensuel moyen en Dollars US 155,80 181,90 263,99 167,38 Ecart-Type (283,95) (413,92) (658,27) (297,17) Nombre d'Observations 1163 425 276 242 Origine de l'Entreprise Entreprise Privée Etrangère Revenu mensuel moyen en Dollars US 273,52 234,90 496,39 361,40 Ecart-Type (368,61) (722,14) (1370,24) (700,85) Nombre d'Observations 219 94 25 29 Entreprise Privée Béninoise Revenu mensuel moyen en Dollars US 127,99 172,52 245,70 127,58 Ecart-Type (220,91) (268,42) (508,09) (162,86) Nombre d'Observations 1414 334 297 271 Entreprise Publique Revenu mensuel moyen en Dollars US 223,73 41,78 na 257,39 Ecart-Type (203,47) (35,01) na (89,41) Nombre d'Observations 50 10 na 4 Orientation Commerciale Entreprise Exportatrice Revenu mensuel moyen en Dollars US 278,33 na 1077,00 na Ecart-Type (420,49) na (1295,51) na Nombre d'Observations 378 na 8 na Marché Domestique Revenu mensuel moyen en Dollars US 112,54 na 244,48 na Ecart-Type (152,15) na (581,31) na Nombre d'Observations 1305 na 314 na

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Tableau A.3.1. 10. Rémunérations selon le secteur d’activité.

Industrie

Manufacturière Commerce Construction Tourisme

Revenus par sous-secteur: Agroindustrie Revenu mensuel moyen en Dollars US 204,49 na na na

Industrie Manufacturière Ecart-Type (264,68) na na na Nombre d'Observations 340 na na na Ameublement Revenu mensuel moyen en Dollars US 91,71 na na na Ecart-Type (99,54) na na na Nombre d'Observations 309 na na na Bois Revenu mensuel moyen en Dollars US 100,39 na na na Ecart-Type (102,20) na na na Nombre d'Observations 236 na na na Industries du Papier et de l'Edition Revenu mensuel moyen en Dollars US 136,14 na na na Ecart-Type (322,75) na na na Nombre d'Observations 365 na na na Matériaux de Construction Revenu mensuel moyen en Dollars US 218,28 na na na Ecart-Type (221,30) na na na Nombre d'Observations 82 na na na Métaux Revenu mensuel moyen en Dollars US 111,99 na na na Ecart-Type (109,49) na na na Nombre d'Observations 189 na na na Plastiques Revenu mensuel moyen en Dollars US 159,23 na na na Ecart-Type (211,08) na na na Nombre d'Observations 29 na na na Produits Chimiques et Peinture Revenu mensuel moyen en Dollars US 249,64 na na na Ecart-Type (391,32) na na na Nombre d'Observations 89 na na na Textile et Cuir Revenu mensuel moyen en Dollars US 222,61 na na na Ecart-Type (242,16) na na na Nombre d'Observations 34 na na na Revenus par sous-secteur: Importateurs Revenu mensuel moyen en Dollars US na 200,88 na na

Commerce Ecart-Type na (317,55) na na Nombre d'Observations na 181 na na Supermarchés, Distributeurs de Produits Revenu mensuel moyen en Dollars US na 169,79 na na Ecart-Type na (480,78) na na Nombre d'Observations na 236 na na Revenus par sous-secteur: Bureaux d'études, Expertise Revenu mensuel moyen en Dollars US na na 299,67 na

Construction Ecart-Type na na (281,96) na Nombre d'Observations na na 31 na Construction, Génie Civil Revenu mensuel moyen en Dollars US na na 258,48 na Ecart-Type na na (655,00) na Nombre d'Observations na na 278 na Ingénierie Mécanique et Electrique Revenu mensuel moyen en Dollars US na na 127,17 na Ecart-Type na na (21,87) na Nombre d'Observations na na 6 na Revenus par sous-secteur: Hôtels Revenu mensuel moyen en Dollars US na na na 145,64

Tourisme Ecart-Type na na na (266,50) Nombre d'Observations na na na 275 Tours Opérators/ Agences de Voyage Revenu mensuel moyen en Dollars US na na na 260,73 Ecart-Type na na na (374,51) Nombre d'Observations na na na 20

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Tableau A.3.1. 11. Rémunérations des travailleurs de production non qualifiés. Classe de Taille Très Petite Revenu mensuel moyen en Dollars US 58,59 Ecart-Type (28,41) Nombre d'Observations 53 Petite Revenu mensuel moyen en Dollars US 72,51 Ecart-Type (46,99) Nombre d'Observations 245 Moyenne Revenu mensuel moyen en Dollars US 98,94 Ecart-Type (31,47) Nombre d'Observations 17 Grande Revenu mensuel moyen en Dollars US 217,30 Ecart-Type (159,82) Nombre d'Observations 12 Localisation Autres Villes Revenu mensuel moyen en Dollars US 76,78 Ecart-Type (87,40) Nombre d'Observations 86 Cotonou Revenu mensuel moyen en Dollars US 76,99 Ecart-Type (45,44) Nombre d'Observations 241 Origine de l'Entreprise Entreprise Privée Etrangère Revenu mensuel moyen en Dollars US 125,33 Ecart-Type (120,56) Nombre d'Observations 34 Entreprise Privée Béninoise Revenu mensuel moyen en Dollars US 70,97 Ecart-Type (44,55) Nombre d'Observations 289 Entreprise Publique Revenu mensuel moyen en Dollars US 96,86 Ecart-Type (26,741) Nombre d'Observations 4 Orientation Commerciale Entreprise Exportatrice Revenu mensuel moyen en Dollars US 119,95 Ecart-Type (99,58) Nombre d'Observations 49 Marché Domestique Revenu mensuel moyen en Dollars US 69,36 Ecart-Type (45,06) Nombre d'Observations 278 Revenus par sous-secteur: Agroindustrie Revenu mensuel moyen en Dollars US 99,50

Ecart-Type (103,53) Nombre d'Observations 77 Ameublement Revenu mensuel moyen en Dollars US 57,08 Ecart-Type (28,27) Nombre d'Observations 37 Bois Revenu mensuel moyen en Dollars US 80,33 Ecart-Type (29,26) Nombre d'Observations 64

Industries du Papier et de l'Edition Revenu mensuel moyen en Dollars US 66,47

Ecart-Type (29,34) Nombre d'Observations 74 Matériaux de Construction Revenu mensuel moyen en Dollars US 77,94 Ecart-Type (49,08) Nombre d'Observations 14 Métaux Revenu mensuel moyen en Dollars US 61,28 Ecart-Type (28,01) Nombre d'Observations 38 Plastiques Revenu mensuel moyen en Dollars US 68,40 Ecart-Type (59,55) Nombre d'Observations 10 Produits Chimiques et Peinture Revenu mensuel moyen en Dollars US 98,27 Ecart-Type (42,84) Nombre d'Observations 9 Textile et Cuir Revenu mensuel moyen en Dollars US 84,43 Ecart-Type (17,40) Nombre d'Observations 4

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Encadre A.3.1. 1. Autres caractéristiques des employés: age, genre, expérience et origine. Les personnels employés dans les différents secteurs étudiés sont relativement âgés (respectivement 33,7 ans dans le secteur manufacturier, 34,2 ans dans le commerce, 35,5 ans dans la construction et 34,5 ans dans le tourisme)61. Les hommes sont souvent plus âgés que les femmes. En outre, les hommes occupent généralement entre 72 et 92 pourcent des emplois dans les entreprises visitées (Tableau A.3.1. 12). Les différences sont les plus marquées au niveau des postes d’employés non qualifiés dans les secteurs manufacturier, de la construction et du tourisme (occupés respectivement à 96,9 pourcent, 96,7 pourcent et 85,1 pourcent d'hommes) et les postes d’employés autres dans le secteur commercial (occupés à presque 87 pourcent par des hommes).

Tableau A.3.1. 12. Répartition par sexe et position hiérarchique.

Industrie Manufacturière Commerce Construction Tourisme

Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes

Direction 79,00% 21,00% 73,91% 26,09% 85,48% 14,52% 68,06% 31,94% Cadre 80,09% 19,91% 76,19% 23,81% 88,51% 11,49% 74,14% 25,86% Employé Qualifié 84,50% 15,50% 81,71% 18,29% 91,72% 8,28% 68,42% 31,58% Employé Non Qualifié 96,88% 3,13% 81,28% 18,72% 96,67% 3,33% 85,11% 14,89%

Autres 78,62% 21,38% 86,96% 13,04% 85,94% 14,06% 53,25% 46,75%

Total 85,85% 14,15% 80,66% 19,34% 91,84% 8,16% 72,23% 27,77%

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Fait notable, dans le secteur manufacturier comme dans le tourisme, les employés les plus jeunes travaillent pour les entreprises les plus petites alors que les employés plus âgés se retrouvent dans les firmes de "grande" et "très grande taille". Ce phénomène est moins marqué dans le secteur commercial ainsi que dans le secteur de la construction. En outre, et ce n'est guère surprenant, on note que plus les positions hiérarchiques sont élevées plus les employés sont âgés (Graphique A.3.1. 3). Ceci suggère que l'ancienneté joue un rôle dans les entreprises au Bénin. L'ancienneté des employés est en outre du même ordre de grandeur quelque soit le secteur d’activité considéré (entre 5,7 et 5,9 années). Par contre les employés du secteur du tourisme ont la plus grande expérience préalable avec 4,3 années contre moins de 3 années dans le secteur commercial (Tableau A.3.1. 13).

Graphique A.3.1. 3. Age moyen par catégorie d'emploi.

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

Direction Cadre Employé Qualifié Employé Non Qualifié Autres

Industrie Manufacturière Commerce Construction Tourisme

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

61 - Ceci est à rapporter à une espérance de vie à la naissance d'environ 50,8 ans en 2004.

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Tableau A.3.1. 13. Ancienneté et expérience des employés (années).

Ancienneté dans l'entreprise Expérience professionnelle préalable

Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total

Industrie Manufacturière 5,91 5,65 5,87 3,69 3,24 3,62 Commerce 6,06 5,48 5,95 3,13 2,47 2,99

Construction 5,79 4,92 5,67 4,01 3,28 3,90

Tourisme 5,96 5,75 5,91 4,35 4,15 4,30

Total 5,92 5,56 5,86 3,71 3,24 3,62

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas. L'existence de migrations internes en direction de Cotonou est un fait connu. Ceci se retrouve dans la structure de l'emploi, et ce quelque soit le secteur d’activité considéré (Graphique A.3.1. 4). Ainsi, sur l’ensemble des entreprises interrogées, presque 90 pourcent des employés des firmes localisées à Cotonou proviennent des villes de l'intérieur du Bénin et seulement 6,2 pourcent des employés sont originaires de la ville. La situation est très différente pour les entreprises situées à l'intérieur du Bénin. En effet, seuls 4,2 pourcent des employés proviennent de Cotonou contre 95 pourcent de l'intérieur du pays. Ainsi, les entreprises situées à l'intérieur du Bénin ont un recrutement pour l'essentiel local alors que les firmes de Cotonou ont un recrutement dominé par les migrants internes, ceci confirme le rôle d'attracteur de la capitale économique.

Graphique A.3.1. 4. Localisation des firmes et origine des employés (Pct).

6,19

94,66 89,89

4,183,931,15

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Firmes dans d'autres localisations Firmes à Cotonou

Cotonou Etranger Villes de l'Intérieur

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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Encadre A.3.1. 2. Déterminants des salaires au Bénin. Considérant le niveau des rémunérations observé au Bénin ainsi que la persistance de différentiels de salaires importants, se pose alors la question des facteurs qui sont à l'origine de la formation des salaires au Bénin et qui pourraient expliquer ces résultats. Un moyen de mieux comprendre ces résultats est d'estimer des fonctions de salaire (Tableau A.3.1. 14). Deux modèles sont estimés, le premier est une variante du modèle de base de Mincer (1974) alors que le second est plus complet et inclut des variables représentant diverses modalités de fixation des salaires (Azam et Ris, 2001). Dans les deux modèles, la variable dépendante est le logarithme de la rémunération totale des employés. Le premier modèle (Modèle 1) estimé suppose que les employeurs sont capables de découvrir les différences de productivité entre employés sur la base de leur capital humain, leur origine, leur sexe,… Le modèle étant estimé sur un échantillon incluant des employés d'entreprises manufacturières, de commerce, de construction et du secteur du tourisme, une variable muette est introduite pour tenir compte des différences sectorielles. Enfin, sont ajoutées des variables caractéristiques des entreprises telles l'âge de la firme, sa nationalité et sa localisation. L'estimation de cette équation fournit des résultats conformes aux attentes. Les variables de capital humain des employés – éducation, expérience, nationalité - et le fait qu'ils aient reçu une formation professionnelle sont significatives et ont un impact positif sur les rémunérations. La variable d'heures travaillées par employés n'est par contre pas significative, ce qui peut signaler une déconnexion des revenus versés d'avec la productivité effective des employés. Le caractère significatif des variables muettes concernant les secteurs d’activité confirme l'existence de différentiels de revenus entre les différents secteurs, en défaveur du secteur touristique. Enfin, la significativité et le signe positif attachés aux variables muettes relatives à la nationalité des firmes confirment le fait que les entreprises étrangères fournissent des revenus supérieurs. Ces résultats confirment le rôle des variables de capital humain ainsi que celui de certaines caractéristiques des firmes dans la formation des salaires au Bénin. Cependant, ils ne fournissent pas d'indications précises sur la mécanique institutionnelle à l'œuvre dans la fixation des salaires. Le Modèle 2 fournit quelques éléments d'explication additionnels pour le secteur manufacturier exclusivement. Ce modèle reprend les principales variables explicatives antérieures et ajoute des variables supplémentaires permettant de tester les trois grands modes de formation des salaires distingués par l'analyse économique62; la théorie du partage de rente, la théorie du salaire d'efficience ainsi que la théorie du hold-up. La théorie du partage de rente suggère que les revenus versés aux employés incluent en fait une part des profits et sont donc un reflet de la performance des firmes (Blanchflower, Oswald et Sanfey, 1996). Cet élément du profit présent dans la rémunération des employés peut avoir son origine dans des comportements d'insider ou des pressions externes aux firmes qui doivent ajuster leur système d'incitations. Le second type de théorie, dite du salaire d'efficience, stipule dans une de ses variantes que les firmes doivent verser des rémunérations supérieures à celles qui équilibreraient le marché du travail sur la base d'un raisonnement assez simple; sachant que la pénalité la plus forte qui puisse être infligée à un employé est la perte de son emploi, le coût de cette perte pour l'employé est d'autant plus élevé si l'on accroît les salaires de manière à ce qu'il travaille plus. Ceci implique que les entreprises doivent avoir une "technologie de contrôle" pour évaluer les efforts réels des employés. Le résultat final dépend de l'arbitrage entre le coût de cette "technologie de contrôle" et le fait de payer des salaires plus élevés qui accroissent l'efficience des employés. Enfin, un troisième moyen d'expliquer la formation des salaires est la théorie du hold-up (Malcomson, 1997). Dans une situation où les contrats de travail sont ouverts à renégociation, lorsque les entreprises investissent dans des actifs spécifiques non transférables et ne peuvent proposer des contrats de travail complet (où toutes les possibilités sont envisagées), un nouvel investissement laisse la possibilité aux employés de renégocier les accords salariaux en leur faveur. Dans ce cas, les employés peuvent obtenir une part supplémentaire du surplus généré par le nouvel investissement spécifique, ceci en fonction de leur pouvoir de négociation. Les résultats obtenus sont assez clairs. On note que les caractéristiques des employés demeurent pertinentes à l'exception des variables de formation et de nationalité qui ne sont plus significatives dans cette équation. La variable heures travaillées n'est en outre toujours pas significative. Par contre, le fait d’être un homme tend à augmenter le salaire, ce qui montre l’existence d’une certaine discrimination à l’encontre des femmes dans le secteur manufacturier. Les caractéristiques des firmes demeurent pertinentes, les firmes de propriété étrangère ont un impact positif sur les salaires.

62 - Pour une revue de cette littérature, voir Saint-Paul, 1998, chap. 5; Azam et Ris, 2001.

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Le bloc suivant de variables tente de tester les déterminants d'un modèle de partage de rente au moyen de diverses variables, directement en incluant les profits par employés selon leur hiérarchie dans les firmes63 et indirectement en prenant en compte les pressions qui peuvent s'exercer sur les entreprises. Ces pressions peuvent être internes, la présence de syndicats dans la firme et le statut des employés64, ou externes de par l'existence de tensions sur le marché du travail65. Ces variables sont presque toutes significatives. En outre, il semble qu'il existe un impact différencié selon la hiérarchie à l’intérieur de l’entreprise. La variable de profit par employés lorsque le travailleur est "managers/cadre" n’est pas significative, ceci traduit le fait que le profit de la firme n’a pas d’impact sur le salaire des dirigeants et des cadres. Ils sont en quelque sorte "assurés" contre toute fluctuation du marché. La variable de profit par employé lorsque le travailleur est un employé qualifié ou non qualifié est quant à elle négative et significative. Ceci suggère que plus l’entreprise fait de profit et moins elle rémunère ses employés qui ne sont pas managers ou cadres. Ce résultat implique tout d’abord que les différentes catégories de salariés ne possèdent pas le même pouvoir de négociation vis-à-vis de la firme. De plus, ce résultat tendrait à montrer (avec le signe négatif de la variable des tensions sur le marché du travail) que les entreprises possèdent un certain pouvoir de monopsone sur la main d’œuvre peu qualifiée. Ce pouvoir permettrait aux firmes de réduire les salaires des non qualifiés sans pour autant diminuer leur offre de travail, ces derniers sont d'autant plus enclins à accepter un tel mécanisme que les différentiels de revenus avec le secteur informel ne jouent pas en leur faveur et constituent un mécanisme de dissuasion efficace. Ces résultats suggèrent que le pouvoir de négociation salariale des employés et des syndicats ne doit pas être sous-estimé au Bénin. Il est en outre vraisemblable que s'opère une sorte de partage de rente au profit des échelons supérieurs de la hiérarchie des entreprises. On note enfin que les variables de salaire d'efficience66 sont significatives. Cependant, si la théorie du salaire d’efficience était vérifiée le signe de la variable "encadrement" devrait être négatif, alors qu’il est significativement positif dans notre analyse. La variable retenue67 pour prendre en compte les phénomènes de hold-up est positive et significative. Ceci renforce l'interprétation selon laquelle les employés ont un certain pouvoir de négociation au sein des firmes au Bénin. Les résultats d'estimation sont présentés au tableau ci-après

63 - Variables Log Profit par employé Manager/Cadre et Log Profit par employé non Manager/Cadre. 64 - Statut d'employé permanent ou non. 65 - Ceci correspond à la variable Log changement moyen d'emploi sectoriel qui est calculée comme la moyenne sectorielle des licenciements sur l'échantillon. 66 - Deux variables sont testées: le taux d'encadrement qui est une proxy de la technologie de surveillance de l'effort des firmes et la variable turnover d'employés qui est définie comme le ratio du nombre d'employés embauchés, licenciés ou ayant quitté une entreprise sur l'emploi total de celle-ci. 67 - Dans le cadre de la théorie du Hold-Up, si une entreprise se livre à un investissement irréversible, les employés peuvent capturer une grande partie du surplus généré si les contrats sont re-négociables. Ce phénomène est capturé dans la régression par l'inclusion de la valeur du dernier investissement réalisé par les firmes Béninoises sur la période 2000-2002.

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Tableau A.3.1. 14. Fonctions de salaire.

Variable Dépendante: Log revenus mensuels Modèle 1 Modèle 2 Constante 3,338 *** 5,123 *** (28,61) (8,19) Variables par Employé

Années d'école 0,093 *** 0,079 *** (27,65) (18,18)

Expérience dans la firme (années) 0,045 *** 0,017 * (5,26) (1,65)

Expérience au carré (années) -0,00032 ns 0,0003 ns -(0,86) (0,79)

Expérience antérieure (années) 0,030 *** 0,035 *** (7,51) (6,60)

Etranger (va muette) 0,267 ** 0,193 ns (2,19) (0,96)

Sexe Masculin (va muette) -0,051 ns 0,148 *** -(1,41) (2,82)

Heures travaillées 0,0001 ns -0,001 ns (0,08) -(0,50)

Formé par l'entreprise (va muette) 0,112 ** 0,015 ns (2,23) (0,22) Variables Muettes Sectorielles

Secteurs (va muettes) Oui – Toutes significatives

Sous-Secteurs Industrie Manufacturière (va muettes) Oui

Caractéristiques de l'Entreprise Age de la firme (années) -0,004 *** -0,003 ns

-(2,76) -(1,58) Firme étrangère (va muette) 0,294 *** 0,115 *

(7,20) (1,90) Firme localisée à Cotonou -0,090 *** 0,003 ns

-(2,72) (0,07) Variables de Partage de Rente

Présence d'un syndicat dans la firme (va muette) 0,461 ***

(5,74) Employé permanent (va muette) 0,553 ***

(7,54) Log changement moyen d'emploi dans le secteur -0,011 ***

-(3,48) Log Profit par employé Manager / Cadre 0,030 ns

(0,61) Log Profit par employé NON Manager / Cadre -0,149 ***

-(3,23) Variables de Salaire d'efficience

Taux d'encadrement 0,520 *** (5,21)

Turnover d'employé par firme -0,367 *** -(3,24) Hold-Up

Log Investissement spécifique 0,001 *** (3,17) Nombre d'observations 2606 1373 R-Carré 0,401 0,556 F-statistique 109.07 52,20 Prob (F-statistique) 0,000 0,000 NB. White Heteroskedasticity-Constent Standard Errors & Covariance, T-statistiques entre parenthèses,

*** Significatif à 1%, ** Significatif à 5%, * Significatif à 10% NB. Le modèle 2 est exclusivement estimé pour les firmes du secteur manufacturier. Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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ANNEXES AU CHAPITRE 3. Section 3.2. Relations entre les entreprises et le secteur bancaire.

Graphique A.3.2. 1. Entreprises ayant déjà demandé un crédit (Pct).

57.7

37.633.3

30.234.7

48.7

57.1

36.7

50.0

66.7

45.5

30.8

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

Touris

me

Ind. m

anufac

turière

Constructi

on

Commerce

Petite

Moyenn

eGran

de

Africain

e

Européen

ne

Libanais

e

Cptes A

udité

s

Cptes N

on Audit

és

Source: Enquête Climat des Investissements au Bénin, Banque mondiale et Ambassade du Royaume des Pays-Bas.

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ANNEXES AU CHAPITRE 4. Productivité des firmes.

Graphique A.4. 1. Les coûts annuels du travail au Bénin sont faibles.

$1 797$1 692

$956$844$784

$598

$0

$200

$400

$600

$800

$1 000

$1 200

$1 400

$1 600

$1 800

$2 000

Ouganda Bénin Tanzanie Mali Kénya Sénégal

Coût du travail par employé

Nb. Le coût du travail est le coût total des salaires, indemnités, primes et autres avantages des personnels administratifs et de production. Exclusivement pour le secteur manufacturier. Source : Enquêtes Climat des Investissements.

Graphique A.4. 2. Structure par âge du capital au Bénin et dans d'autres pays.

42.3

35.0

14.9

7.8

19.4

28.2

29.9

22.6

26.4

39.9

23.4

10.4

29.5

50.1

15.8

4.6

31.2

40.0

19.5

9.2

0.0 10.0 20.0 30.0 40.0 50.0 60.0

Age 0-4

Age 5-10

Age 11-20

Age > 20

Ouganda Kenya Sénégal Mali Bénin

Nb. Exclusivement pour le secteur manufacturier.

Source : Enquêtes Climat des Investissements.

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Encadre A.4. 1. La productivité totale des facteurs dans le secteur manufacturier au Bénin. L’analyse repose sur l’estimation de diverses spécifications de fonctions de production. Le Tableau A.4.3 présente les résultats d’une estimation d’une fonction de production Cobb-Douglas, en utilisant les données d’entreprises de neuf sous-secteurs industriels. Pour obtenir un échantillon suffisamment grand, les entreprises de neuf pays d’Afrique sub-saharienne pour lesquels des évaluations du Climat des Investissements ont été accomplies (Bénin, Sénégal, Ethiopie, Kenya, Mali, Mozambique, Tanzanie, Ouganda et Zambie) ont été mises en commun (pooling) en une régression simple. L’estimateur utilisé pour la fonction de production est celui des least absolute deviations (CD-LAD). Cette méthode a été utilisée plutôt que celle des Moindres Carrés Ordinaires parce qu’elle est plus robuste aux outliers68, et donc moins sensible aux valeurs aberrantes. Comme contrôle de robustesse, la fonction de production est également estimée en utilisant une approche de frontière stochastique69. La variable dépendante dans ces régressions est le logarithme du total des ventes et toutes les régressions contrôlent pour l’usage de consommations intermédiaires, de capital et les employés des entreprises. Tous les modèles incluent des variables muettes par pays pour mettre en relief des différences dans la productivité totale des facteurs entre les neuf pays et réduire les problèmes associés aux taux de change70. En plus des variables muettes par pays, différents secteurs peuvent employer des technologies de production différentes. En d’autres termes, les ratios d’intensité en travail, en capital et en consommations intermédiaires ne sont pas supposés être les mêmes entre secteurs. Mécaniquement, ce résultat est atteint en introduisant des variables muettes avec le capital, le travail et les consommations intermédiaires. Un test commun de la signification des limites d’interaction rejette l’hypothèse nulle selon laquelle les coefficients sont égaux sectoriellement à un seuil de cinq pourcent ou plus pour toutes les régressions. Ces résultats confirment qu’il est inapproprié de mettre en commun (pooling) les entreprises de différents secteurs dans un seul modèle, sans un contrôle des intensités factorielles entre les secteurs. Différences entre les pays. Après avoir contrôlé pour les différences de productivité dues aux différences d’utilisation de divers facteurs de production, de secteurs d’opérations, de particularités propres à chaque entreprise, et des caractéristiques du climat des investissements, il apparaît :

- que les firmes au Bénin demeurent plus productives – i.e. ont une PTF supérieure - que les entreprises similaires dans la plupart des autres pays d'Afrique de l'Est, à l'exception du Kenya; mais

- que leur productivité est bien inférieure à celle du Mali et du Sénégal. Etant donné que les productivités du travail et du capital sont inférieures au Bénin par rapport à ces deux derniers pays, ces résultats ne sont guère surprenants.

Ainsi, la productivité totale des facteurs est supérieure d’environ 20 pourcent au Bénin par rapport à l'Ethiopie, et de 22 pourcent par rapport au Mozambique. Elle est supérieure de 12 pourcent par rapport aux firmes de Zambie, bien que le coefficient soit peu significatif. Même si ces estimations suggèrent que les entreprises au Bénin sont relativement plus productives en comparaison des pays d’Afrique de l’Est, il faut néanmoins garder à l’esprit que bien que les variables muettes par pays puissent refléter des différences de productivité, elles peuvent aussi indiquer d’autres différences. Plus spécifiquement, les variables muettes sont affectées par les taux de change dans les régressions transnationales. Cela sous-entend que les variables muettes par pays dépendent aussi bien du taux de change que des différences de productivité. Si le taux de change d’un pays est surévalué par rapport à sa valeur d’équilibre de long terme, le coefficient concernant la variable muette de ce pays semblera artificiellement élevé (comme la valeur ajoutée par employé). En conséquence, il est important de s’en souvenir quand l'on examine des comparaisons transnationales.

68 - En raisons des problèmes soulevés par les outliers, les LAD sont plus souvent utilisés pour estimer une fonction de production. Voir, pour exemple, Greene (2000, pp. 449-450). 69 - Voir Kumbhakar et Lovell (2000) pour une description des modèles de frontière stochastique. Le modèle estimé suppose que la composante d’inefficience technique est distribuée suivant une loi normale tronquée, alors que la composante bruit blanc est distribuée suivant une loi normale. En pratique, les résultats exposés dans cette section semblent être relativement robustes pour alterner les hypothèses distributionnelles (par exemple, distributions normale ou normale tronquée). 70 - Comme toutes les variables sont des log, les variables muettes par pays suppriment les effets du taux de change. En effet, les coefficients seront identiques sur toutes les variables autres que les variables muettes par pays, même si toutes les mesures ont été effectuées en monnaies locales.

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Des comparaisons plus appropriées peuvent donc être effectuées entre pays de la zone franc qui bénéficient d'un régime de change identique. Si nous comparons la productivité des trois pays de la zone franc de notre échantillon, nous constatons que les entreprises du Bénin sont les moins productives. Les entreprises du Sénégal et du Mali présentent une productivité supérieure respectivement de 15 pourcent et de 26 pourcent à celle des firmes du Bénin. Rendements d'échelle. Si les grandes entreprises étaient uniformément plus productives que les petites entreprises, la somme des coefficients des consommations intermédiaires, du travail et du capital serait nettement supérieure à un. Dans ce cas, la production totale ferait plus que doubler si le nombre d’employés, la quantité de capital et la quantité de consommations intermédiaires étaient doublés. Dans la pratique, la somme des trois coefficients est généralement très proche de un. Pour le secteur agro-industriel, la somme des coefficients est égale à 1,00 dans le modèle CD-LAD avec contrôle des entreprises et du climat des investissements (colonne 3), et est égale à 0,96 dans le modèle de frontière stochastique (colonne 6). Le Tableau A.4.1 présente les sommes des coefficients pour chaque secteur, et le test d’hypothèse nulle qu’elles se somment à zéro (modèle de la colonne 3). Ces résultats suggèrent que dans la plupart des secteurs – à l'exception possible du secteur de l’Ameublement où les grandes entreprises semblent être moins efficientes – les grandes entreprises ne sont ni plus ni moins productives que les petites entreprises.

Tableau A.4. 1. Test de rendements d'échelle constants.

Test de rendements d’échelle constants

Somme des Coefficients F-value p-value

Agro-industrie 1,00 0,01 0,92

Chimie et Peintures 0,97 0,33 0,57

Matériaux de Construction 1,03 0,36 0,55

Ameublement et Bois 0,95 3,28 0,07

Métaux 1,03 0,50 0,48

Papier, Edition et Impression 1,01 0,08 0,77

Plastiques 1,01 0,02 0,90

Textile, Cuir et Vêtement 0,96 2,18 0,14

Autres caractéristiques des entreprises. Enfin, des variables additionnelles de contrôles ont été ajoutées à la régression dans les colonnes 2 et 3 (5 et 6 pour le modèle de frontière stochastique). Dans la colonne 2 (et dans la 5), plusieurs variables représentant les caractéristiques de l’entreprise ont été ajoutées à la régression de base. Celles-ci incluent l’âge des entreprises et des variables muettes indiquant si l’entreprise est exportatrice, étrangère, étatique, si elle communique avec ses clients et ses fournisseurs en utilisant des courriels ou Internet (comme proxy pour l’utilisation des technologies), et si l’entreprise propose un programme de formation formelle (c’est à dire que ce n’est pas uniquement une formation au sein de l’entreprise par des superviseurs ou des collègues de travail). Dans la colonne 3 (et dans la 6), des variables additionnelles représentant les caractéristiques du climat des investissements ont également été ajoutées.

Les résultats indiquent que les entreprises engagées dans l’exportation sont environ 10 pourcent plus productives que les firmes similaires qui n’exportent pas. De nombreuses études ont mis en évidence des résultats semblables, aussi bien pour les pays développés que pour les pays en voie de développement71. Deux hypothèses sont avancées pour expliquer ce différentiel : - La première est qu’exporter pourrait avoir comme conséquence d’améliorer la productivité (l’apprentissage par l’exportation). La compétition et la concurrence sur les marchés internationaux pourraient encourager les firmes à améliorer leur productivité ou pourraient les exposer aux technologies et aux modes de production étrangers; - La seconde hypothèse est que puisque les entreprises doivent être efficientes pour être concurrentielles sur les marchés internationaux, il n’y aurait alors que les entreprises qui sont déjà efficientes qui pourront exporter

71 - L'importante littérature sur le sujet est résumée dans Tybout (2003) et Keller (2003).

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(auto-sélectivité). Bien que les entreprises inefficientes puissent être protégées contre la concurrence internationale sur les marchés intérieurs par des barrières naturelles (par exemple des coûts élevés de transport) ou des barrières douanières et commerciales (par exemple tarifs douaniers, quotas, ports et administration douanière inefficients), elles ne peuvent accéder aux marchés internationaux.

Les deux hypothèses ne sont pas mutuellement exclusives. Même si les firmes efficientes ont plus de chance de commencer à exporter, cela n’élimine pas la possibilité que l’exportation puisse les aider à augmenter encore plus leur productivité. Une étude portant spécifiquement sur des pays africains a pu attester des deux hypothèses72. Les entreprises avec des programmes de formation formelle semblent également être plus productives en moyenne (de 4 pourcent) que les entreprises semblables sans programmes. Cependant, cet impact n’est pas significatif en raison d’une importante dispersion de la variable de performance. Le coefficient devient statistiquement insignifiant dans tous les modèles. Les résultats suggèrent également que les entreprises étrangères sont plus productives que les firmes spécifiquement domestiques, soit environ 9 pourcent de plus. En revanche, les entreprises étatiques ne semblent être ni plus, ni moins productives que les entreprises privées. Les firmes plus intensives en technologie semblent aussi plus productives que les autres entreprises. Une variable muette indiquant que l’entreprise communique avec ses clients et ses fournisseurs en utilisant des courriels et Internet a été incluse en tant que proxy de sophistication technologique. Ainsi, les estimations concernant les firmes utilisant l'Internet montrent qu’elles sont entre 6 et 12 pourcent plus productives que les autres qui ne se servent pas de cette technologie. Indicateurs du Climat des Investissements. Les éléments du climat des investissements peuvent affecter la performance des entreprises. Par conséquent, sont incluses plusieurs mesures du climat des investissements dans l’analyse. Ces mesures incluent le pourcentage du temps que les dirigeants consacrent au traitement des réglementations et aux inspections, et du coût des infrastructures de sécurité et des paiements de protection. Elles sont introduites en tant que proxy pour le fardeau des réglementations et le coût de la criminalité. En général, les résultats attendus sont des coefficients négatifs pour ces variables – un excès de réglementation et une criminalité significative devrait réduire la productivité. Les résultats sont conformes aux espérances. Les compagnies sont moins productives quand elles font face à une réglementation trop lourde et quand le crime devient plus préoccupant. Les coefficients des variables crime et excès de réglementation sont statistiquement significatifs à 10 pourcent et plus pour les deux régressions (modèle CD-LAD et modèle de frontière stochastique). Les effets de ces variables peuvent être importants. Diminuer le pourcentage du temps que les dirigeants affectent au traitement des réglementations gouvernementales d'un Ecart-Type (6 pourcent de leur temps) permettrait d’augmenter la PTF moyenne de 4 pourcent73. Baisser la criminalité de manière à réduire drastiquement les dépenses de sécurité et les paiements de protection d’un écart-type (1,6 pourcent des ventes) accroîtrait la PTF d’environ 2 pourcent. Ces résultats empiriques sont-ils différents pour le Bénin? Les résultats précédents proviennent de régressions incluant des données de neuf pays, dont le Bénin. Une question naturelle se pose alors, ces résultats sont-ils valides pour le Bénin uniquement, ou le Bénin est-il similaire aux autres pays de l’échantillon? En pratique, il y a trop peu d’observations pour estimer une régression séparée pour le Bénin. Les résultats précédents indiquent fortement qu’il serait inadéquat de mettre toutes les firmes dans une régression simple, sans inclure des spécificités sectorielles, et permettre aux divers coefficients (capital, travail et consommations intermédiaires) de varier suivant les secteurs. Plus de quarante coefficients devront alors être estimés. Cent quarante entreprises du Bénin sont incluses dans l’échantillon économétrique final et il n’est pas réaliste d’estimer un modèle séparé pour le Bénin uniquement. Par conséquent, une approche différente est adoptée, avec 72 - Bigsten et al. (2000). 73 - Les coefficients sont extraits du modèle de “least absolute deviations » (c’est à dire colonne 3).

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une nouvelle estimation du modèle qui permettra aux coefficients caractérisant les entreprises et les indicateurs de climat des investissements de prendre différentes valeurs, suivant que l'on a à faire aux firmes du Bénin ou aux firmes des autres pays. Bien que les coefficients des variables soient différents entre le Bénin et les autres pays, les différences ne sont pas statistiquement significatives pour les variables du climat des investissements ou des caractéristiques des firmes74. En outre, un test joint de l’hypothèse nulle selon laquelle les coefficients sont égaux entre le Bénin et les autres pays ne peut rejeter cette hypothèse. Cela suggère que les caractéristiques qui affectent les performances des entreprises dans les autres pays ont un effet semblable au Bénin. Comment s’améliorerait la productivité si le Bénin améliore son Climat des Investissements? En termes opérationnels, il subsiste une question importante à traiter, celle de l’impact net sur la productivité des firmes béninoises si le Bénin pouvait améliorer ses performances sur chacun des points abordés précédemment pour atteindre le niveau moyen du meilleur pays parmi les 9 économies africaines de l'échantillon économétrique? Dans ce cas, la productivité totale moyenne des facteurs au Bénin augmenterait de 15 pourcent (Tableau A.4. 2). Globalement, les améliorations les plus nettes résulteraient de réformes dans des secteurs où le Bénin possède de mauvais résultats, en l’occurrence le secteur de l’exportation, celui de l’utilisation de l’Internet et celui du poids des réglementations. L’augmentation de la formation et de l’utilisation des technologies, ainsi que la diminution du coût de la criminalité participerait à améliorer plus modestement la productivité.

Tableau A.4. 2. Impact de l’amélioration du Climat des Investissements sur la productivité au Bénin.

Bénin Performance du meilleur pays Amélioration nette (Pct)

Coût du crime (coût de la sécurité en % des ventes) 1,0 1,0 0,00 Poids des réglementations

(en % du temps d’un dirigeant affecté au traitement des réglementations) 7,3 2,8 3,96

Exportation (en % de firmes) 16 54 3,73

Programme de formation (en % de firmes) 33 51 0,69

Firme étatique (en % de firmes) 3 2 0,00

Firme étrangère (en % de firmes) 12 27 1,41

Utilisation d’Internet (en % de firmes) 37 83 5,07

Total 14,86%

74 - Ces résultats proviennent d'un un modèle semblable à celui de la colonne 3 du Tableau 4. Aucun des coefficients des conditions d'interaction n'était statistiquement non significatif, même au seuil de 10 pourcent.

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Tableau A.4. 3. Les déterminants des niveaux de productivité des firmes manufacturières en Afrique.

Variable Dépendante Ventes (logarithme naturel) Méthode d’Estimation Least Absolute Deviations Stochastic Frontier Observations 1389 1298 1297 1389 1298 1297 Conditions d’Interactions Oui Oui Oui Oui Oui Oui Fonction de Production a Capital a 0,039*** 0,037*** 0,036*** 0,0657*** 0,0491** 0,0515*** (logarithme naturel) (2,90) (3,03) (2,49) (3,42) (2,46) (2,59) Consommations Intermédiaires a 0,8048*** 0,8022*** 0,8042*** 0,6849*** 0,6708*** 0,6719*** (logarithme naturel) (58,74) (65,72) (55,76) (35,56) (33,86) (33,99) Employés a 0,1812*** 0,1615*** 0,1533*** 0,2556*** 0,2440*** 0,2380*** (logarithme naturel) (8,33) (8,12) (6,49) (8,19) (7,48) (7,30) Variables muettes par Pays (pays omis est le Bénin) Ethiopie -0,2171*** -0,2261*** -0,2054*** -0,2078*** -0,1814** -0,2036*** (Variable muette) (4,44) (5,25) (3,89) (3,00) (2,58) (2,79) Mozambique -0,3041*** -0,2881*** -0,2268*** -0,4210*** -0,3175*** -0,2476** (Variable muette) (3,82) (4,10) (2,62) (3,65) (2,65) (2,01) Zambie -0,2164*** -0,2166*** -0,1200* -0,3151*** -0,3148*** -0,2127** (Variable muette) (3,79) (4,35) (1,80) (3,89) (3,84) (2,31) Tanzanie -0,0473 -0,0426 0,0414 -0,1053 -0,1337* -0,0163 (Variable muette) (0,87) (0,88) (0,62) (1,37) (1,67) (0,18) Ouganda -0,0455 -0,0504 0,0072 -0,1426* -0,1371* -0,1053 (Variable muette) (0,84) (1,07) (0,12) (1,86) (1,78) (1,30) Kénya 0,0105 -0,0279 0,0425 -0,0212 -0,0455 0,0490 (Variable muette) (0,18) (0,54) (0,63) (0,26) (0,54) (0,53) Sénégal 0,1152** 0,0988** 0,1542* 0,0779 0,0673 0,1499* (Variable muette) (2,05) (2,01) (2,47) (0,98) (0,84) (1,73) Mali 0,2012*** 0,2223*** 0,2674*** 0,2398*** 0,3055*** 0,3451*** (Variable muette) (3,42) (4,11) (4,03) (2,86) (3,44) (3,75) Caractéristiques des Entreprises Age des Entreprises 0,0234* 0,0260* 0,0167 0,0167 (Années) (1,90) (1,80) (0,81) (0,81) Exportateur 0,0754** 0,0927* 0,0962* 0,0977* (Variable muette) (2,37) (2,48) (1,83) (1,86) Programme de Formation Formelle 0,0415 0,0486 0,0369 0,0379 (Variable muette) (1,57) (1,56) (0,85) (0,87) Entreprise étatique -0,0390 -0,0205 0,0007 0,0005 (Variable muette) (0,86) (0,38) (0,01) (0,01) Entreprise d’appartenance étrangère 0,0924*** 0,0883** 0,0946* 0,0939* (Variable muette) (2,71) (2,22) (1,69) (1,68) Utilise Internet pour communiquer avec clients 0,0674** 0,0688** 0,1100** 0,1111** (Variable muette) (2,28) (1,97) (2,26) (2,29) Variables de Climat des Investissements b Coût des mesures de sécurité b -0,0184* -0,0198 (% des ventes) (1,90) (1,46) Temps de gestion consacré à la réglementation b -0,0047* -0,0088** (% du temps) (1,68) (2,32) *** Significatif à 1% ** Significatif à 5% * Significatif à 10% T-statistics entre parenthèses. La variable dépendante est le logarithme des ventes. Capital est la valeur de remplacement du capital. a Les coefficients sont ceux des firmes du secteur agro-industriel. En outre, les variables muettes sectorielles et les fonctions de production spécifiques à chaque secteur sont inclus pour huit secteurs (agro-industrie, produits chimiques et peintures, matériaux de construction, métaux, meubles et bois, papier, édition et impression et textiles, vêtements et cuir). Les variables muettes agissent avec le capital, le travail et les consommations intermédiaires pour mettre en évidence les spécificités de technologiques de production sectorielles. b A cause des problèmes d'endogénéité des mesures de climat d'investissement, des mesures spécifiques aux firmes sont remplacées par des moyennes pour des sociétés dans le mêmes secteur et la même région.

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113

ANNEXE 5. Echantillons. Cette annexe présente la constitution des différents échantillons de l'enquête ECI au Bénin. Les bases de sondage de l'enquête ECI Bénin pour le secteur manufacturier, comme pour les autres secteurs, ont été constituées à partir de données provenant de la Direction de la Prévision et de la Statistique. Le tableau ci-dessous présente une structure indicative de l'emploi formel, hors fonctionnaires, et de la distribution des firmes dans les secteurs enquêtés en 2002. Les données confirment la taille honorable de l'emploi manufacturier, 251 entreprises employaient environ 25000 personnes, soit 68 pourcent de l'emploi formel. Les 112 firmes dans le commerce formel comptent pour presque 25 pourcent de l'emploi dans les quatre secteurs, la centaine de firmes dans les secteurs de la construction et du tourisme représente environ 21 pourcent de l'emploi.

Tableau A.5. 1. Estimation de la structure de l'emploi formel permanent en 2002.

Emploi total

Pct. C Nombre d'Entreprises

Pct. C

Industrie Manufacturière 25,785 68.3 251 54.6Commerce 3,723 9.9 112 24.3Construction 5,313 14.1 50 10.9Tourisme 2,908 7.7 47 10.2Total 37,729 100.0 460 100.0

5.1. L'échantillon de l'enquête ECI dans le secteur manufacturier formel. La base de sondage. Le tableau ci-dessous présente une structure indicative de l'emploi formel et de la distribution des firmes manufacturières en 2002.

Tableau A.5. 2. Base de sondage du secteur manufacturier.

Nbre de Firmes

Pct.C Firmes

Emploi Total Pct.C Emploi

Agroindustrie 38 15.1% 6,280 24.4%Autres 11 4.4% 362 1.4%

Bois et Ameublement en Bois 60 23.9% 2,258 8.8%Industrie du Papier, de l'Edition et de l'Impression 53 21.1% 3,044 11.8%

Matériaux de Construction 10 4.0% 782 3.0%Métaux 37 14.7% 2,134 8.3%

Produits Chimiques, Plastiques et Peinture 22 8.8% 2,390 9.3%Textile et Habillement 20 8.0% 8,535 33.1%

Grand Total 251 100.0% 25,785 100.0% Le secteur manufacturier formel est dominé par l'agro-industrie qui représente environ 25 pourcent de l'emploi et 15 pourcent des firmes, puis vient le secteur du textile, du cuir et de l’habillement (33 pourcent de l'emploi et 8 pourcent des firmes enregistrées) suivi de l’industrie du papier, de l’impression et de l’édition (environ 12 pourcent de l'emploi et 21 pourcent des entreprises). Environ 72,5 pourcent des firmes manufacturières sont situées à Cotonou.

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L'échantillon. Un échantillon de 197 entreprises manufacturières a été visité, celles-ci ont été sélectionnées par échantillonnage aléatoire stratifié. Cet échantillon d'entreprises formelles regroupe 78 pourcent des entreprises manufacturières listées en 2002. Il représente 42 pourcent de l'emploi estimé dans le secteur manufacturier en 2002. Ses principales caractéristiques sont les suivantes:

• 68 pourcent des firmes visitées sont localisées dans la région de Cotonou, ce qui est proche de la distribution géographique des firmes;

• en termes de distribution de firmes, l'échantillon surestime le nombre d'entreprises dans l'agro-industrie et le bois/ameublement (Graphique A.5. 1). En conséquence, l'emploi dans l'agro-industrie est surestimé au sein de l'échantillon (Graphique A.5. 2).

Graphique A.5. 1. Distribution de firmes dans la base de sondage et l'échantillon (Pct).

15.1

4.4

23.921.1

4.0

14.7

8.8 8.0

20.3

0.5

22.8

5.1

11.2

6.1

2.0

32.0

0.00

5.00

10.00

15.00

20.00

25.00

30.00

35.00

Ag ro ind us trie Autres Bois etAmeub lement en

Bo is

Ind ustrie du Pap ier,d e l'Ed it io n et d e

l'Imp ress io n

Matériaux d eCons truct io n

Métaux Prod uits Chimiq ues ,Plas tiq ues et

Peinture

Textile etHab illement

Population Echantillon

Graphique A.5. 2. Distribution d'emploi dans la base de sondage et l'échantillon (Pct.).

2 4 . 4

1. 4

8 .811.8

3 . 0

8 . 3 9 .3

3 3 . 1

58 . 9

0 . 2

9 .6 8 .6 8 .7

3 . 9 3 .07 .2

0 .00

10 .00

20 .00

30 .00

40 .00

50 .00

60 .00

70 .00

Agro industrie Autres Bo is etAmeub lement en

Bo is

Industrie du Pap ier,de l'Ed it ion et de

l'Impress ion

Matériaux deConstruction

Métaux Prod uits Chimiq ues ,Plas tiques et

Peinture

Text ile etHab illement

Population Echant illon

L'échantillon manufacturier reproduit relativement correctement les principales caractéristiques de la base de sondage mais surestime quelque peu l'importance de l'agro-industrie et représente correctement le poids de la capitale.

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5.2. Les échantillons de l'enquête ECI dans le tourisme, la construction et le commerce. Les échantillons dans le tourisme, la construction et le commerce ont été déterminés de manière similaire à celui du secteur manufacturier, i.e. les bases de sondage ont été constituées à partir de données provenant de la Direction de la Prévision et de la Statistique. Il s'agit donc des entreprises formelles de ces secteurs. Les entreprises visitées ont été sélectionnées par échantillonnage aléatoire stratifié. Tableau A.5. 3. Bases de sondage et échantillons d'entreprises formelles pour le tourisme, la construction

et le commerce.

Population Echantillon Population Echantillon vs firmes vs emploiTourisme 45 34 2908 1064 75.6 36.6

Construction 50 38 5313 2000 76.0 37.6

Commerce 112 51 3,723 1,615 45.5 43.4

Nbre Entreprises Emploi Représentativité (Pct.)

Ces échantillons d'entreprises formelles regroupent 75 pourcent des entreprises dans le tourisme, 76 pourcent dans la construction et 45 pourcent dans le commerce. Ils représentent de 36 à 44 pourcent de l'emploi formel dans ces secteurs.

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ANNEXE 6: TABLES COMPARATIVE DU CLIMAT DES INVESTISSEMENTS. (NB. Les tables de cette annexe concernent exclusivement des entreprises du secteur manufacturier. Les données comparatives reportées dans ces tables reposent sur des enquêtes ICA entreprises entre 2001 et 2004).

Echantillon EchantillonTrès Petites (< 10 Employés) 45.18 Agro-industrie 20.30Petites (10 - 49 Employés) 46.19 Produits Chimiques et Peintures 4.57Moyennes (50 - 99 Employés) 4.06 Matériaux de Construction 5.08Grandes (100 - 499 Employés) 4.57 Ameublement 19.29Très grandes (500 et + Employés) 0.00 Métaux 11.17

Papier, Edition et Impression 22.84Plastiques 1.52

Echantillon Textiles et Cuir 2.03Exportateur (>= 10% des ventes) 21.32 Bois 12.69Non Exportateur 78.68

EchantillonSud (Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Calavi) 81.75

Echantillon Nord-Est (Parakou) 12.18Entreprise Privée Etrangère 12.69 Nord-Ouest (Natitingou, Djougou) 1.52Entreprise Privée Béninoise 84.77 Centre (Abomey, Bohicon) 4.57Entreprise Publique 2.54

Statut Commercial (%)

Statut Juridique (%)

Localisation (%)

Tableau 1 : Structure de l'échantillon de l'enquête sur le Climat des InvestissementsTaille des Etablissements (%) Secteurs Industriels (%)

Bén

in

Très

Pet

ites

Petit

es e

t

Moy

enne

s

Gra

ndes

Etr

ange

r

Dom

estiq

ue

Exp

orta

teur

Non

Exp

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Bas

se C

apac

ité

Hau

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apac

ité

Firme Domestique Privée n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Firme Etatique n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Firme Etrangère n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Firme Domestique Privée n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Firme Etatique n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Firme Etrangère n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Firme Domestique Privée n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Firme Etatique n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Firme Etrangère n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.

n.a. : Non DisponibleTrès Petites : 1 à 9 Employés - Petites et Moyennes : 10 à 99 Employés - Grandes et Très Grandes : 100 et + EmployésBasse Capacité : < à 75% de la capacité de production - Haute Capacité : >= à 75%

Tableau 2 : Concurrents, Fournisseurs et Clients

Nombre Moyen de Concurrents

Nombre Moyen de Fournisseurs

Nombre Moyen de Clients

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gqal

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estiq

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Exp

orta

teur

Non

E

xpor

tate

ur

Bas

se C

apac

ité

Hau

te C

apac

ité

A. Télécommunications 40.7 15.7 24.4 23.5 13.9 44.1 14.3 n.a. 20.7 5.2 9.2 4.0 3.5 11.6 10.9 32.9 39.8 41.2 44.4 24.0 43.2 41.5 40.5 42.7 38.8

B. Electricité 69.2 11.4 73.2 29.7 36.7 48.1 24.2 n.a. 64.0 44.5 39.2 11.2 30.6 57.6 17.3 39.6 73.0 67.0 55.6 56.0 71.2 63.4 70.8 68.6 70.6

C. Transport 42.1 n.a. 24.2 19.1 18.0 37.4 20.1 n.a. 27.0 22.9 10.0 7.6 36.1 22.5 8.4 30.4 40.5 42.4 55.6 40.0 42.4 45.2 41.3 37.9 50.0

D. Accès à la terre 33.7 37.3 27.5 14.7 21.5 24.6 37.9 n.a. 27.0 17.4 20.4 12.3 29.7 24.3 6.0 17.4 36.1 31.2 37.5 31.8 34.0 39.5 32.2 29.9 38.5

E. Taux de taxation 87.7 44.6 35.4 36.8 29.1 68.2 36.4 n.a. 54.8 48.3 45.6 n.a. 50.4 72.1 38.1 57.5 87.6 88.7 77.8 87.5 87.7 87.8 87.7 89.3 85.7

F. Administration de la politique fiscale 86.2 35.8 49.8 26.7 15.2 50.9 30.1 n.a. 47.3 36.1 46.1 n.a. 47.2 54.7 33.1 27.5 86.4 85.7 88.9 83.3 86.6 83.3 86.9 89.4 79.7

G. Règles douanières et commerciales 64.7 25.0 41.9 19.3 9.0 39.9 19.9 n.a. 49.1 27.4 24.6 n.a. 36.6 30.8 8.9 32.4 64.8 64.5 66.7 47.8 67.3 61.9 65.7 63.6 66.7

H. Réglementation du travail 35.4 12.7 8.3 20.7 5.1 22.5 3.9 n.a. 38.3 10.8 15.0 n.a. 15.8 11.9 8.7 16.9 38.2 32.0 44.4 29.2 36.3 31.0 36.6 30.3 42.9

I. Compétence/Education des travailleurs 25.6 25.4 19.3 30.7 40.5 27.6 20.1 n.a. 33.5 30.8 12.8 12.5 17.3 24.6 12.8 35.8 25.0 21.4 77.8 37.5 24.0 33.3 23.5 24.6 27.1

J. Permis d'opérations et licences commerciales 53.9 26.7 16.5 21.3 2.5 15.2 10.7 n.a. 28.0 10.1 14.5 n.a. 7.2 26.8 n.a. 10.1 50.0 55.3 77.8 39.1 56.0 55.0 53.6 57.6 47.1

K. Accès aux financements 73.2 51.7 41.5 22.8 n.a. 44.1 56.3 n.a. 75.4 45.0 37.6 47.8 55.2 47.1 n.a. 54.1 75.9 72.5 55.6 41.7 77.7 64.3 75.7 74.8 72.1

L. Coût des financements 78.2 45.5 49.8 21.8 36.7 73.3 57.3 n.a. 83.8 60.3 42.6 58.8 64.5 56.2 28.2 82.1 81.6 75.3 77.8 72.0 79.2 77.5 78.4 77.1 82.4

M. Incertitude sur la politique économique 64.7 n.a. 44.4 32.9 29.1 51.5 21.9 n.a. 58.0 27.6 40.1 71.1 30.8 30.9 53.8 57.0 59.5 66.0 100.0 64.0 64.8 79.5 60.8 64.4 63.6

N. Instabilité macroéconomique (inflation, taux de change) 48.9 n.a. 38.6 30.2 79.8 51.3 13.0 n.a. 62.8 45.4 34.4 61.9 26.2 42.0 53.7 73.9 45.8 48.9 77.8 50.0 48.8 64.3 44.4 42.6 58.8

O. Corruption 83.9 34.3 57.8 27.3 2.5 73.8 48.7 n.a. 63.7 38.2 40.4 59.6 39.9 50.0 23.7 44.6 83.9 83.3 88.9 87.0 83.4 82.9 84.1 87.6 76.5

P. Crime, vol et désordre 47.5 n.a. 39.2 20.0 1.3 69.8 22.1 n.a. 54.1 26.9 21.5 51.6 14.9 23.9 n.a. 48.8 47.2 48.0 44.4 29.2 50.0 38.1 50.0 47.2 47.1

Q. Pratiques anti-concurrentielles ou "informelles" 71.7 59.9 29.3 23.7 7.6 65.3 42.2 n.a. 60.2 31.1 21.3 67.0 48.6 23.9 22.7 38.7 73.6 70.4 66.7 54.2 74.1 69.1 72.4 78.7 59.4

R. Cadre légal et résolution de conflits 51.3 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. 16.9 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. 13.2 n.a. n.a. n.a. 49.4 52.6 55.6 22.7 55.2 48.8 52.1 44.4 62.7

Source: World Bank, Enquête sur le Climat des Investissements pour tous les paysn.a. : Non DisponibleTrès Petites : 1 à 9 Employés - Petites et Moyennes : 10 à 99 Employés - Grandes et Très Grandes : 100 et + EmployésBasse Capacité : < à 75% de la capacité de production - Haute Capacité : >= à 75%

Tableau 3 : Evaluation par les Dirigeants de Contraintes pour leurs Opérations et la Croissance de leurs Entreprises(Pourcentage des Firmes évaluant les contraintes comme "majeur" ou "très sévère")

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Fréquence de coupures d'électricté (en jours, l'an dernier) 43.9 14.0 249.0 n.a. 105.4 n.a. 33.1 14.6 15.9 192.7 38.6 14.5 6.2 31.5 67.2 n.a. 37.2 79.3 105.4 57.7 86.9 91.8 53.3 97.8 109.6 59.9

Pct de production perdue à cause de coupures de courant 7.6 5.3 3.3 2.0 5.5 n.a. 9.3 2.7 n.a. 5.1 6.3 5.4 3.3 5.1 9.2 n.a. 4.5 8.9 6.8 2.1 5.4 7.8 5.7 8.0 6.6 9.0

Part des firmes ayant leur propre générateur 26.9 29.5 71.5 16.2 43.0 68.9 70.0 45.3 16.7 23.3 35.3 41.8 27.6 61.6 55.0 n.a. 38.2 7.9 39.4 77.8 76.0 19.8 71.4 14.8 18.6 42.9

Part des firmes ayant construit leur propre puits 19.8 32.9 54.5 15.6 48.1 50.8 33.5 11.0 29.1 23.3 13.0 43.8 26.9 6.4 34.7 n.a. 59.9 11.2 25.3 44.4 36.0 17.4 38.1 14.8 18.6 21.4

Pct de production perdue à cause d'un transport défaillant 0.2 2.4 1.0 1.2 0.4 n.a. n.a. 5.7 n.a. 0.6 n.a. n.a. 1.7 3.9 n.a. n.a. n.a. 0.1 0.3 0.2 0.3 0.2 0.9 0.1 0.2 0.3

Nombre de jours pour obtenir une connexion téléphonique 200.9 174.3 150.4 12.0 256.3 n.a. 123.7 65.0 n.a. 21.2 33.2 47.3 9.9 15.3 23.1 n.a. 132.5 203.0 207.4 124.3 266.1 190.5 185.7 205.6 213.3 188.0

Nombre de jours pour obtenir une connexion électrique 104.5 124.9 79.6 19.0 98.7 n.a. 65.6 31.7 n.a. 29.2 38.3 46.8 22.5 12.4 23.1 n.a. 120.7 101.4 101.0 166.0 163.2 96.0 101.2 105.4 79.1 151.2

Source: World Bank, Enquête sur le Climat des Investissements pour tous les paysn.a. : Non DisponibleTrès Petites : 1 à 9 Employés - Petites et Moyennes : 10 à 99 Employés - Grandes et Très Grandes : 100 et + EmployésBasse Capacité : < à 75% de la capacité de production - Haute Capacité : >= à 75%

Tableau 4 : Indicateurs d'Infrastructures

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Origine du Fonds de Roulement

Bénéfices non distribués 75.9 73.9 55.6 51.5 74.0 30.4 45.8 82.6 62.0 90.0 80.0 65.4 n.a. 76.3 74.0 n.a. 60.7 84.9 71.8 31.7 46.1 80.4 53.8 81.6 80.7 68.2

Banques et autres institutions financières 12,36* 11.2 33.5 20.6 23.5 36.1 26,60* 9,59* 19.6 7.4 7,00* 7.4 n.a. 14,26* 13.8 n.a. 16,4* 5.4 16.4 38.3 36.1 8.8 30.0 7.8 7.5 20.9

Crédit commercial 5.7 8.8 4.2 4.1 0.3 n.a. 15.3 5.3 7.6 0.5 5.3 4.6 n.a. 4.4 5.6 n.a. 12.4 5.0 5.1 19.4 13.2 4.6 10.0 4.6 5.8 5.0

Fonds propres, vente d'actions 1.3 n.a. 0.5 0.6 0.0 13.0 1.1 0.6 2.6 0.5 1.8 12.7 n.a. 0.4 3.0 n.a. 1.8 0.2 1.7 8.3 3.0 1.1 3.6 0.7 2.1 0.0

Sources informelles 0.8 n.a. 0.5 8.6 1.3 n.a. 0.0 0.0 n.a. 0.6 0.4 1.3 n.a. 0.9 0.4 n.a. 0.1 1.0 0.7 0.0 0.0 0.9 0.0 1.0 1.2 0.2

Autres 3.9 4.4 5.8 6.3 1.0 20.5 5.8 2.0 8.3 1.5 5.7 8.2 n.a. 3.7 3.2 n.a. 9.1 3.5 4.4 2.2 1.6 4.2 2.7 4.2 2.8 5.8

Origine des Nouveaux Investissements

Bénéfices non distribués 77.1 73.4 59.9 n.a. 63.1 n.a. 44.6 84.4 n.a. 64.9 71.1 55.6 n.a. 72.0 68.0 n.a. 53.3 89.0 71.0 32.8 58.0 80.1 54.3 83.8 81.6 70.6

Banques et autres institutions financières 13,65* 16.1 29.7 n.a. 31.2 n.a. 28,10* 12,10* n.a. 10.1 13,40* 8.2 n.a. 18,64* 17.3 n.a. 18,30* 5.5 17.9 44.4 32.2 10.7 34.6 7.6 10.6 18.2

Crédit commercial 2.1 4.5 2.6 n.a. 0.0 n.a. 3.1 0.3 n.a. 0.0 0.5 1.7 n.a. 2.5 2.0 n.a. 1.5 0.9 2.1 13.3 3.0 2.0 5.7 1.1 2.1 2.0

Fonds propres, vente d'actions 0.8 n.a. 0.4 n.a. 2.7 n.a. 0.3 0.1 n.a. 1.1 2.0 14.1 n.a. 0.0 4.8 n.a. 3.7 0.0 0.7 8.3 5.9 0.0 2.0 0.5 1.3 0.0

Sources informelles 1.3 n.a. 0.3 n.a. 0.6 n.a. 0.0 0.0 n.a. 0.4 1.5 2.6 n.a. 0.4 1.9 n.a. 0.7 2.2 0.6 0.0 0.0 1.5 0.0 1.7 2.0 0.2

Autres 5.0 3.9 7.1 n.a. 2.5 n.a. 7.9 3.2 n.a. 1.5 11.1 11.0 n.a. 6.5 6.0 n.a. 17.1 2.6 7.7 1.1 0.9 5.7 3.4 5.5 2.3 9.1

Source: World Bank, Enquête sur le Climat des Investissements pour tous les paysn.a. : Non DisponibleTrès Petites : 1 à 9 Employés - Petites et Moyennes : 10 à 99 Employés - Grandes et Très Grandes : 100 et + EmployésBasse Capacité : < à 75% de la capacité de production - Haute Capacité : >= à 75%* : Banques et autres institutions financières : Banque locale, Banque étrangère et Carte de crédit

Tableau 5 : Sources de Financement

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Pct de firmes ayant une autorisation de découvert ou une ligne de crédit 27.5 38.6 66.2 26.6 47.4 n.a. n.a. 43.4 77.4 12.1 22.7 22.8 47.7 57.8 31.7 47.3 8.1 33.0 88.9 60.0 19.2 68.3 12.6 15.1 38.6

Pct du découvert actuellement inutilisé 9.6 76.9 25.6 28.6 29.5 n.a. n.a. 37.8 25.5 15.3 n.a. 43.5 63,73 30.9 24.4 n.a. 0.0 13.1 6.3 9.3 9.8 9.4 10.0 17.9 5.0Pct de firmes ayant un emprunt auprès d'une banque / autre établissement financier 25.7 50.4 58.8 57.0 44.9 n.a. n.a. 32.5 n.a. 29.0 20.0 19.5 44.6 40.3 19.9 31.4 21.6 25.3 75.0 54.2 21.6 46.2 20.4 21.5 31.3

Concernant le prêt/découvert le plus récent

Pct de demande de garantie 90.6 82.4 69.9 83.0 85.7 n.a. n.a. 84.1 n.a. 90.2 92,00** 80.3 69.3 77,78** 91.2 87.3 100.0 83.3 100.0 100.0 87.5 95.0 87.9 85.2 95.8Valeur moyenne de la garantie requise en pct de la valeur du prêt 164.6 184.6 94.6 88.9 168.1 n.a. n.a. 141.4 n.a. 130.6 116.0 70.9 122.0 120.1 114.6 324.1 145.4 180.7 138.8 101.4 179.9 116.7 195.2 218.1 103.5

Taux d'intérêt moyen 13.1 11.3 12.4 6.6 9.8 n.a. n.a. 12.4 n.a. 23.4 16.7 14.8 14.4 10.9 16.3 28.1 12.0 14.4 9.0 10.2 11.6 10.5 14.8 11.8 14.6

Durée moyenne (en mois) 40.2 25.3 36.5 14.3 46.5 n.a. n.a. 68.3 n.a. 35.6 43.8 8.3 24.8 61.3 39.2 n.a. 35.6 39.7 54.0 57.5 35.1 43.8 37.7 46.8 34.0

Pct des emprunts totaux libellés en devises 11.1 6.1 5.4 8.1 2.9 3.2 n.a. 10.3 3.9 16.3 8.7 0.5 47.7 3.7 13.7 n.a. 3.5 15.6 14.3 15.4 10.3 22.7 6.8 6.1 16.7Dettes à long-terme (un an et plus) en pct du total des dettes n.a. 10.8 34.8 16.8 29.5 27.5 n.a. n.a. 9.0 29.4 n.a. 7.1 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.

Dettes à court-terme (moins d'un an) en pct du total des dettes n.a. 30.3 26.4 73.6 66.5 21.7 n.a. n.a. 46.6 41.8 n.a. 13.5 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.

Fonds propres en pct du total des dettes n.a. 95.7 52.9 42.1 52.8 44.3 n.a. n.a. 30.7 n.a. n.a. 63.4 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.

Source: World Bank, Enquête sur le Climat des Investissements pour tous les paysn.a. : Non DisponibleTrès Petites : 1 à 9 Employés - Petites et Moyennes : 10 à 99 Employés - Grandes et Très Grandes : 100 et + EmployésBasse Capacité : < à 75% de la capacité de production - Haute Capacité : >= à 75%** : Pour le prêt le plus récent, uniquement*** : A titre indicatif (trop peu de données)

Tableau 6 : Crédits, Emprunts et Endettements

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Pct. de firmes dont les comptes sont audités par une agence externe

42.7 59.6 68.7 74.8 89.7 n.a. n.a. 50.7 n.a. 16.5 59.0 41.6 27.0 66.1 79.7 n.a. n.a. 25.6 53.6 88.9 72.0 38.3 78.6 32.7 40.3 45.7

Temps requis par un établissement financier pour qu'un paiement devienne effectif (en jours)

Pour un chèque 2.6 n.a. 2.9 4.7 1.4 n.a. n.a. 14,08(1) n.a. 6.6 n.a. 1.9 2,59(1) 2,38(1) 5.1 n.a. n.a. 2.0 3.3 1.1 1.5 2.8 2.6 2.6 2.8 2.3

Pour un virement bancaire local 4.0 n.a. 1.9 5.3 1.4 n.a. n.a. 3.6 n.a. 2.5 n.a. 2.4 1.7 n.a.(2) 4.4 n.a. n.a. 3.7 4.5 1.9 4.2 4.0 3.4 4.2 3.2 5.4

Pour un virement bancaire étranger 6.5 n.a. 20.6 3.8 6.3 n.a. n.a. 24.5 n.a. 4.1 n.a. 3.2 3.6 4.9 6.3 n.a. n.a. 6.4 6.6 6.8 6.7 6.5 5.5 6.9 7.2 5.2

Pourcentage des Terrains dont l'établissement est

Propriétaire 65.3 n.a. 67.4 54.0 n.a. n.a. n.a. 70.6 n.a. n.a. 62.7 87.9 70.0 45.9 67.6 n.a. n.a. 63.6 67.7 55.6 47.9 67.8 50.0 69.7 66.8 62.9Leasing ou location 34.7 n.a. 27.2 25.2 n.a. n.a. n.a. 29.4 n.a. n.a. 34.3 11.6 30.3 49.7 32.4 n.a. n.a. 36.4 32.3 44.4 52.1 32.2 50.0 30.4 33.2 37.1Durée moyenne du contrat de bail ou de location (en années)

31.9 n.a. 83.5 106.0 n.a. n.a. n.a. 8.8 n.a. n.a. 24.3 1.3 21.4 19.7 1.7 n.a. n.a. 12.3 38.3 100.0 42.5 27.6 51.2 17.4 32.1 31.6

Pourcentage des Bâtiments dont l'établissement est

Propriétaire 67.5 n.a. 62.1 64.6 n.a. n.a. n.a. 67.8 n.a. n.a. 73.1 90.5 63.8 56.9 78.8 n.a. n.a. 62.7 73.1 54.6 51.2 69.9 57.9 70.2 68.4 66.1Leasing ou location 32.5 n.a. 37.7 34.3 n.a. n.a. n.a. 32.2 n.a. n.a. 26.5 9.0 37.6 43.2 25.2 n.a. n.a. 37.3 27.0 45.4 49.2 30.1 42.1 29.9 31.6 34.1Durée moyenne du contrat de bail ou de location (en années)

18.6 n.a. 74.3 64.5 n.a. n.a. n.a. 7.5 n.a. n.a. 2.3 7.6 15.9 14.3 1.3 n.a. n.a. 5.1 26.2 37.2 20.5 17.9 40.0 7.8 15.3 23.8

Source: World Bank, Enquête sur le Climat des Investissements pour tous les paysn.a. : Non DisponibleTrès Petites : 1 à 9 Employés - Petites et Moyennes : 10 à 99 Employés - Grandes et Très Grandes : 100 et + EmployésBasse Capacité : < à 75% de la capacité de production - Haute Capacité : >= à 75%(1) : Pour les clients locaux.(2) : Trop peu de données.

Tableau 7 : Secteur Financier - Audit, Coûts de Transaction et Droits de Propriété

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Composition de l'emploi salariéPourcentage d'Employés permanents 63.6 n.a. 65.3 85.9 91.1 59.7 64.0 79.2 n.a. 94.8 56.1 86.6 63.0 56.4 51.0 51.7 55.4 80.1 64.0 63.3 63.8 63.2 70.1 57.8Pourcentage d'Employés permanents féminins 13.8 13.7 38.5 44.5 41.4 18.3 n.a. 11.3 n.a. 16.8 13.3 3.1 33.6 8.8 16.6 12.7 17.7 10.3 8.1 18.0 11.9 17.1 8.8 18.8Pourcentage d'Employés temporaires féminins 21.2 n.a. n.a. 20.8 29.5 31.8 n.a. 4.2 n.a. 10.4 29.5 n.a. 12.3 29.8 n.a. 53.2 12.8 22.3 20.6 21.7 25.1 5.9 10.5 23.9

Pourcentage d'Employés qualifiés permanents étrangers n.a. n.a. n.a. n.a. 2.9 n.a. n.a. 1.5 n.a. 3.5 2.9 2.0 1.0 1.4 2.8 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.

Renouvellement du personnelNouveaux Employés en pourcentage du total 5.8 12.6 9.3 n.a. 14.9 6.2 n.a. 5.6 n.a. 8.0 4.4 8.3 n.a. 7.1 17.1 6.3 8.4 3.2 3.8 7.2 4.9 7.4 5.9 5.9Employés ayant quittés la firme en pourcentage du total 10.9 12.4 4.4 12.4 17.3 0.6 n.a. 4.5 n.a. 12.9 1.6 5.5 n.a. 6.0 11.1 13.6 8.8 12.3 8.8 12.4 11.8 9.2 9.8 12.5Temps moyen pour recruter un Travailleur qualifié (semaines) 10.6 n.a. 3.1 n.a. n.a. n.a. n.a. 6.2 n.a. n.a. n.a. 1.5 23.5 6.0 6.1 36.6 14.7 2.2 6.0 14.3 5.3 20.9 17.1 6.9Temps moyen pour recruter un Travailleur non qualifié (semaines) 6.1 n.a. 1.6 2.9 n.a. n.a. n.a. 2.1 n.a. n.a. n.a. 1.3 11.4 3.7 5.1 28.3 7.4 1.0 4.8 7.1 3.8 10.6 10.0 3.9

Main-d'œuvre excédentaire à cause des restrictions réglementaires (en pourcentage de la main-d'oeuvre totale)

28,11* 135.5 99.0 87.4 n.a. 82.8 n.a. 29,28* n.a. n.a. n.a. 3.6 32.7 81.8 21.6 33.1 27.3 -35.0 -1.7 32.2 10.4 32.5 30.0 23.8

Formation et compétence des EmployésPourcentage d'Employés ayant moins de 6 années d'études 30,78** n.a. n.a. 1.7 22.7 n.a. 20.0 23,12** n.a. 25.5 12.8 59.3 1.3 26.3 48.0 32.6 29.3 28.9 18.3 32.7 27.9 31.5 31.5 29.3

Pourcentage d'Employés ayant moins de 12 années d'études 35.1 n.a. n.a. 11.4 49.6 n.a. 42.5 45.4 n.a. 1.6 8.5 9.5 36.3 26.9 13.7 35.9 34.7 31.5 25.7 36.5 27.4 37.1 35.1 35.7

Pourcentage de firmes ayant offer une formation formelle 33.3 n.a. n.a. 45.5 12.6 n.a. 47.9 25.2 n.a. 16.5 29.7 11.1 54.0 32.3 44.0 21.4 40.2 77.8 44.0 31.8 57.1 26.8 24.4 48.6

Pourcentage d'Employés qualifiés ayant reçu une formation55.6 31.8 26.6 69.6 n.a. 27.2 n.a. 52.4 n.a. n.a. 3.0 36.0 40.5 40.7 7.3 71.3 55.0 33.5 48.8 57.2 49.0 59.8 51.2 59.7

Troubles sociauxNombre de jours perdus l'année passée pour cause de conflits du travail ou troubles sociaux 0.7 4.0 4.1 0.3 n.a. n.a. n.a. 0.3 n.a. n.a. 0.5 1.3 9.2 0.7 0.3 0.1 0.3 11.1 4.1 0.2 3.3 0.1 0.2 1.6

Source: World Bank, Enquête sur le Climat des Investissements pour tous les paysn.a. : Non DisponibleTrès Petites : 1 à 9 Employés - Petites et Moyennes : 10 à 99 Employés - Grandes et Très Grandes : 100 et + EmployésBasse Capacité : < à 75% de la capacité de production - Haute Capacité : >= à 75%* Un signe positif signifie un besoin en main d'œuvre de x pourcent.** Y compris les anaphabètes (de 0 à 6 ans).

Tableau 8 : Travail et Formation

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Règlementations

L'interprétation des règlements est cohérente (pct de désaccord) 63.4 19.2 7.8 14.1 n.a. n.a. n.a. 35.1 n.a. n.a. 40.0 64.8 n.a. 42.1 56.5 n.a. n.a. 66.3 60.4 66.7 70.8 62.4 70.7 61.4 65.3 60.0

Pct du temps d'un dirigeant affecté au traitement des règlementations 8.3 n.a. 4.2 11.8 5.0 n.a. 14.0 8.8 n.a. 11.3 0.0 10.1 n.a. 60,79* 15.7 n.a. n.a. 6.4 8.0 28.8 16.7 7.2 15.0 6.6 6.2 11.8

Pct du Chiffre d'Affaires affecté aux "paiements non officiels" 11.6 7.0 2.5 1.4 1.6 n.a. n.a. 3.4 n.a. 3.2 2.4 2.0 n.a. 0.5 1.5 n.a. n.a. 12.4 10.9 7.3 9.5 11.8 10.4 11.8 11.6 11.6

Part du revenu effectivement déclaré à l'Administration fiscale 85.7 72.5 n.a. 95.9 84.2 n.a. n.a. 85,00**** n.a. 67.0 76.7 n.a. 70.7 20,16** 69.1 n.a. n.a. 83.7 86.1 100.0 97.1 84.1 89.0 84.9 86.5 84.2

Nombre de jours pour enregistrer une nouvelle entreprise 63*** 29*** 30*** 46*** n.a. 88*** 61*** 61*** 36*** 153*** 36*** 22*** 100*** 58*** 35*** 38*** 40*** n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.

Inspections et Réunions

Nombre de jours passés en inspections ou réunions avec des fonctionnaires 12.7 n.a. 9.9 29.1 6.3 10.7 22.0 13.4 n.a. 4.8 13.4 41.1 1.3 18.4 26.8 n.a. n.a. 7.4 13.8 51.7 31.5 10.0 21.8 10.2 10.2 16.9

Dont part passée en inspections ou réunions avec les autorités locales n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. 68.0 n.a. 5.3 n.a. n.a. 19.4 n.a. n.a. 12.6 35.4 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.

Coût total des amendes ou des biens saisis (en pct du Chiffre d'Affaires) n.a. n.a. 0.1 0.6 0.0 n.a. n.a. 0.8 n.a. 0.9 0.1 0.2 n.a. 0.5 0.3 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.

Cas où des "Cadeaux ou paiements informels" sont requis (en pct) 24.1 n.a. n.a. 2.2 n.a. n.a. n.a. 32.6 n.a. n.a. 6.7 n.a. n.a. 9.0 6.6 n.a. n.a. 22.1 25.0 33.3 27.3 23.7 31.4 22.3 27.1 18.2

Si oui, quelle en est la valeur pct du Chiffre d'Affaires) 0.3 n.a. 0.3 n.a. n.a. n.a. n.a. 0.3 n.a. n.a. 0.3 0.2 n.a. 0.2 0.6 n.a. n.a. 0.1 0.3 1.6 0.8 0.2 0.4 0.3 0.3 0.3

Importation

Temps moyen afférent au dédouanement d'un container (en jours) 12.2 23.2 11.7 7.9 11.8 10.6 7**** 9.9 2.7 11.9 5.8 17.2 9.3 7.1 18.3 n.a. n.a. 9.2 10.4 27.5 17.2 10.2 17.8 7.9 9.7 12.9

Délai le plus long supporté pour le dédouanement d'un container (en jours) 24.4 50.2 23.2 12.5 22.6 21.2 n.a. 20.4 5.4 18.4 11.2 32.2 15.7 14.5 32.7 n.a. n.a. 16.1 24.7 36.9 30.6 21.8 29.4 20.4 23.9 19.2

Exportation

Temps moyen afférent au dédouanement d'un container (en jours) 5.9 8.6 8.8 5.4 3.2 5.0 4**** 6.4 1.7 17.0 3.5 9.6 5.2 6.5 11.5 n.a. n.a. 7.7 4.3 10.9 8.3 4.8 5.9 n.a. 4.5 5.7

Délai le plus long supporté pour le dédouanement d'un container (en jours) 13.6 14.2 14.0 8.0 3.9 9.2 n.a. 13.4 2.7 21.4 6.0 17.1 n.a. 11.4 22.2 n.a. n.a. 13.3 8.7 30.4 21.6 9.7 13.6 n.a. 8.4 13.2

Source: World Bank, Enquête sur le Climat des Investissements pour tous les paysn.a. : Non DisponibleTrès Petites : 1 à 9 Employés - Petites et Moyennes : 10 à 99 Employés - Grandes et Très Grandes : 100 et + EmployésBasse Capacité : < à 75% de la capacité de production - Haute Capacité : >= à 75%* : Chiffres élevés car interview détaillée (par législation du travail, par licences, par affaires fiscales, par réglementation environnementale et réglementation comptable)** : Dans ce cas, c'est la part du revenu qui est effectivement versé à l'Administration Fiscale*** : Source : Doing Business Indicators 2003**** : Valeur médiane

Tableau 9 : Poids des Réglementations et Délais Administratifs

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Confiance

L'interprétation des règlements est cohérente (pourcentage de désaccord)

63.4 19.2 7.8 14.1 n.a. n.a. n.a. 35.1 n.a. 40.0 64.8 n.a. 42.1 56.5 66.3 60.4 66.7 70.8 62.4 70.7 61.4 65.3 60.0

Part des profits réinvestis dans l'entreprise 46.0 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. 36.8 n.a. 41.9 n.a. 69.2 37.5 28.0 53.5 39.8 42.8 61.1 44.0 49.2 45.3 39.8 56.9

Confiance accordée au système judiciaire (pourcentage de désaccord)

65.3 15.2 6.9 7.4 n.a. n.a. n.a. 33.1 n.a. 69.9 4.1 46.0 40.0 52.8 65.9 64.6 66.7 54.2 66.9 68.3 64.5 67.8 63.8

Pct de factures litigieuses recouvrées grâce aux tribunaux commerciaux

1.7 4.2 0.9 5.4 n.a. n.a. n.a. 1.7 n.a. 50.0 30.2 3.9 7.2 27.7 1.0 2.4 0.9 4.8 1.2 5.4 0.6 1.2 2.3

Planification à l'avance des investissements (en mois)

10.0 n.a. 11.9 2.3 n.a. n.a. n.a. 13.0 n.a. n.a. n.a. n.a. 9.6 11.8 8.5 11.0 14.3 9.4 10.1 12.5 9.3 10.0 10.3

Corruption

Pourcentage du Chiffre d'Affaires affecté aux "paiements non officiels"

8.4 7.0 2.5 1.4 1.6 n.a. n.a. 3.4 3.2 2.4 2.0 n.a. 0.5 1.5 8.4 8.7 4.3 10.3 8.2 7.3 8.7 7.7 9.9

Part des firmes ayant déclaré qu'un "paiement informel" est requis pour:

Une connexion téléphonique 49.5 n.a. n.a. 4.7 n.a. n.a. n.a. 42.5 n.a. 18.3 n.a. 1.2 6.3 18.8 45.8 54.6 33.3 42.9 50.5 53.9 48.2 53.1 42.9

Une connexion électrique 37.6 n.a. n.a. 5.1 n.a. n.a. n.a. 32.7 n.a. 21.5 n.a. 7.3 16.4 26.5 30.0 44.3 33.3 35.7 37.9 44.0 35.9 40.8 29.0Un permis de construire 38.7 n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. 25.0 n.a. 12.3 n.a. n.a. 15.3 15.9 36.0 41.2 33.3 50.0 37.5 25.0 43.5 45.0 25.0Une licence d'importation 43.1 n.a. n.a. 7.9 n.a. n.a. n.a. 11.5 n.a. 3.6 n.a. n.a. 11.4 10.1 36.8 45.7 50.0 60.0 39.6 41.2 43.9 46.2 31.3

Une licence commerciale (Patente) 41.3 n.a. n.a. 9.1 n.a. n.a. n.a. 10.9 n.a. 4.2 n.a. n.a. 12.9 16.8 34.5 45.8 33.3 36.4 42.0 38.1 42.4 44.2 34.6

Source: World Bank, Enquête sur le Climat des Investissements pour tous les paysn.a. : Non DisponibleTrès Petites : 1 à 9 Employés - Petites et Moyennes : 10 à 99 Employés - Grandes et Très Grandes : 100 et + EmployésBasse Capacité : < à 75% de la capacité de production - Haute Capacité : >= à 75%

Tableau 10 : Gouvernance - Incertitude et Corruption

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