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Qu’est-ce qu’un «bénévoled’accompagnement»?

Dans le champ de la santé, deuxtypes de bénévoles interviennentle plus souvent :• des bénévoles qui apportent un

service aux personnes malades,par exemple pour les distraire(«Les blouses roses») ou les cul-tiver (« L’école à l’hôpital ») ;

• des bénévoles plus spécialisésdans l’accompagnement relation-nel. Ces derniers sont générale-ment issus d’associations qui par-ticipent au développement dessoins palliatifs et à la diffusion decette culture palliative bien enamont de la fin de vie, telles queles associations « JALMALV »(Jusqu’A La Mort AccompagnerLa Vie) ou « ASP » (Associationspour le développement des SoinsPalliatifs).

Ces bénévoles interviennent enétablissement et, pour certainesassociations, également au domi-cile des personnes malades.

Pourquoi un bénévoleaccompagne?

Une enquête menée en 20091

révèle que les 2 motivations prin-

cipales sont: «Être solidaire» (27 %)et «Être utile» (21 %). Cette enquêtemontre également qu’un peu plusd’un quart des bénévoles sont ouétaient des professionnels de santé.Parmi ceux-ci beaucoup reconnais-sent que le manque de tempsaccordé aux malades dans l’exer-cice de leur métier les a conduitsà rechercher ce type d’engagement.

N’importe qui peut-ildevenir bénévole d’accompagnement?

Oui, car il suffit de consacrer unpeu de temps libre à ces accom-pagnements.

Non, car la bonne volonté ne suf-fit pas. Compte tenu de sa confron-tation régulière à la maladie grave,à la souffrance et à la désorienta-tion, le bénévole doit posséder cer-taines dispositions : capacité àexprimer et à travailler ses ressen-tis, capacité à s’intégrer dans untravail d’équipe au sein d’une asso-ciation, capacité à être présent pourl’autre parfois dans des situations« aiguës » et évolutives et enfincapacité à être dérangé, à accep-ter ses limites, son impuissance àagir, être patient, bienveillant, sansrecherche de performance.

La maladie ne va-t-elle paslui faire peur?

Non. Il a choisi l’accompagne-ment des malades et il s’est pré-paré pour cela. Un tutorat avec unautre bénévole expérimenté le met-tra en confiance au démarrage. Iltrouvera ensuite au sein de sonassociation, des formations et desmodes de soutien réguliers (grou -pes de parole notamment) qui luipermettront de relire et d’ajusterau mieux son action en fonction dessituations.

Quel est son rôle?Il n’est pas là pour accomplir

une tâche précise, il vient justeapporter présence, écoute et sou-tien moral aux personnes maladesqui le souhaitent. Le « bon » béné-vole a pour principal projet de nepas avoir de projet pour la personnequ’il accompagne.

Il favorise l’échange dans unesprit de réciprocité. Il apporte unpeu d’air de l’extérieur. Il témoigned’une société qui n’abandonne passes membres les plus fragiles eten retour, peut rendre compte, voirealerter, sur la situation des per-sonnes malades au regard de sonexpérience.

10 questions-réponses relatives au bénévolat d’accompagnement afin d’en éclairer le concept, la pratique et de donner l’envied’accueillir davantage les bénévoles dans les établissements de soin.MOTS CLÉS: Bénévolat – Accompagnement relationnel – Association - Partenariat.

VOLUNTEER/PROFESSIONAL CARERS: COMPLEMENTARITY AND SYNERGY10 questions and answers on volunteer support activities were used to explore the concept and practice, with a view to promo-ting greater volunteer involvement in care establishments.KEYWORDS: Volunteer – Relational support – Association - Partnership.

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Approches non-médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer

Bénévole/Professionnel: complémentaritéet complicité

E. HERVIEUXDIRECTEUR DE L’ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES MALADES À L’ASSOCIATION «LES PETITS FRÈRES DES PAUVRES». PARIS.

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409LA REVUE FRANCOPHONE DE GÉRIATRIE ET DE GÉRONTOLOGIE • OCTOBRE 2011 • TOME XVIII • N°178

1. Enquête menée par le Collège des associations de bénévoles d’accompagnement de la SFAP auprès de plus de 1500 bénévoles d’accompagnement en France.Tous les résultats sur www.sfap.org

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LA REVUE FRANCOPHONE DE GÉRIATRIE ET DE GÉRONTOLOGIE • OCTOBRE 2011 • TOME XVIII • N°178

Les bénévoles d’accompagnement sont-ilsencadrés?

Dans le secteur hospitalier, lesbénévoles sont obligatoirementmembres d’une association qui apassé convention2 avec l’établisse-ment. Dans le médico-social, ceconventionnement est fortementrecommandé. Dans toutes les asso-ciations développant l’accompagne-ment relationnel, les bénévoles sontsélectionnés et formés avant d’al-ler sur le terrain. Ils n’agissent pasde manière isolée et interviennenten liaison étroite avec un coordi-nateur référent du lieu d’accom-pagnement, garant des engage-ments pris par l’association au titrede la convention.

Comment inscrire le bénévolat dans la vie de l’établissement?

Pour avoir un partenariat effi-cace et vivant, les bénévoles doiventêtre connus et reconnus, ce qui n’estpas si simple dans la vie actuellefaite de mouvements des uns et desautres. L’idéal est donc d’avoir déjàun référent d’établissement pour lebénévolat et un coordinateur des

bénévoles les plus stables possible.Il est également intéressant de posi-tionner le bénévolat dans le projetd’établissement comme un principefavorisant l’ouverture de l’établis-sement vers la société civile. Au-delà de ce principe et de la conven-tion évoquée ci-dessus, il estsouhaitable de conclure un projetd’action sur le service qui puisseconcrétiser les objectifs et les moda-lités à suivre en commun (repéragedes bénévoles, signalement des per-sonnes à accompagner, pratiquesde transmission, etc.).

Les bénévoles font-ils partiede l’équipe soignante?

Non dans la mesure où ce sontdes partenaires extérieurs qui neremplacent jamais un profession-nel de santé ou d’animation. Ils par-ticipent néanmoins à un prendresoin partagé au bénéfice de la per-sonne malade. Le bénévolat est uneressource rare, toutes les oppor-tunités entre soignants et bénévolessont donc les bienvenues pour amé-liorer leur accueil et leur visibilité,gagner en complicité, associer lesbénévoles à la vie de l’établisse-ment et rendre effectifs les échan -

ges réguliers d’information.

Comment trouver des bénévoles?

Deux adresses pour trouver laliste des principales associationsde bénévoles d’accompagnement :• le répertoire des associations sur

le site de la Société Françaised’Accompagnement et de soinsPalliatifs www.sfap.org ;

• le site de l’Alliance Nationale desAssociations en Milieu de Santéwww.anams.org.

Le bénévole est-il altruisteou égoïste?

Il serait illusoire de se représen-ter le bénévole comme un héros destemps modernes, uniquementtourné vers l’autre en pure compas-sion et générosité. Comme tout unchacun, le bénévole oscille entrealtruisme et égoïsme et sa qualiténe peut grandir que lorsqu’il per-çoit et reconnaît ce qu’il donne etce qu’il reçoit. C’est ce chemin decroissance, entre le « Je » et le«Nous», qui trace un chemin de fra-ternité concrète avec les personnesmalades, les soignants et les autresbénévoles de son association.

2. Article L.1112-5 du Code de la Santé Publique et circulaire DHOS/SDE/E1 n°2004-471 du 04/10/2004. Cette convention obligatoire prévoit notamment l’organisation en équipe au sein d’uneassociation –les bénévoles étant placés sous la responsabilité d’un coordinateur désigné par l’association, chargé d’assurer la liaison avec l’équipe soignante– ainsi que le devoir de confi-dentialité des informations recueillies qui s’impose tant auprès des personnes malades que des soignants.

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