belgique 2 — immuable, la grand place bruxelles,...

4
VOYAGES D’AFFAIRES — 137 VOYAGES D’AFFAIRES — 137 90 91 C ’est vrai que, découverte depuis ce troisième étage, derrière les fenê- tres de cet appartement incroya- blement situé, designé hypercontemporain et privatisable pour des petits groupes d’une trentaine de personnes, c’est vrai donc, qu’à voir de haut le décor de cette célébrissime Grand Place bruxelloise, on ne peut ignorer se trouver là sur l’une des plus belles places du monde. Au même titre que Saint-Marc à Venise ou la Concorde à Paris. Même si, mille fois vue dans les belles pages des livres d’histoire ou des magazines de voyages, on l’aurait a priori imaginée un peu plus grande. Mais qu’im- porte ; chantée par Victor Hugo ou Jean Cocteau, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle brille de tous ses ors sous les rayons obliques du soleil du Nord et aligne, en un feu d’artifice unitaire, le gothique flamboyant de l’hôtel de ville – construit entre 1402 et 1405 et seul res- capé du bombardement ordonné par Louis XIV en 1695 – au style Renaissance, voire au baroque tardif des autres bâtiments reconstruits peu après cet assassinat patrimonial. Partant, on aurait bien aimé que ce formi- dable métissage architectural essaime, au fil des époques, ailleurs dans la ville… Mais hélas, trois fois hélas, Bruxelles ne semble guère répondre à un quelconque plan ur- banistique. Tout est à trac, aberrant, planté >>> C’est à deux pas de Paris la Belgique, et c’est un autre monde. Il y a Bruxelles évidemment, qui couvre ses murs de personnages de BD appartenant à la Ligne claire et qui réhabilite des lieux rescapés de la folie destructrice du siècle passé. Mais il y a aussi la bouillonnante Anvers, Flamande entre les Flamandes qui s’appuie sur son histoire pour mieux aborder notre époque. Et n’hésite pas à privatiser des lieux extravagants, ni à confier sa future esthétique à des architectes de renom ! Reportage Serge Barret Photos Alain Parinet BELGIQUE Bruxelles, Anvers : l’avant-garde au petit bonheur la chance, éventré par des voies rapides et des rails de chemins de fer, percé de tunnels et grimpé dans sa verticale par des buildings sans grand talent. C’est ainsi qu’une maison à redents voisine avec la banalité d’un cube de verre et qu’un immeuble Art nouveau est gâché par un machin sans âme. Et c’est partout comme ça, y compris dans le quartier des institutions européennes présentes dans la région-capitale, capitale de la Flandre, capitale de la Belgique et quelque part aussi capitale de l’Europe. Rien que ça. Mais la folie destructrice semble passée de mode – enfin, un peu, point trop n’en faut – et fait place à une vision un peu plus sophistiquée de la chose construite. C’est donc en maniant la taloche et la truelle, et non plus le bulldozer et le camion-toupie, que les Bruxellois réinvestissent des bâti- ments qui ne demandaient qu’à revivre. Alors, on interprète, on transforme, on se réapproprie des murs anciens pour y installer des restaurants, des lieux culturels et des espaces aussi festifs que privatisables. RÉHABILITATIONS BIENVENUES Ce qui donne, entre autres, le très beau restaurant Belga Queen, installé sous une verrière et entre les colonnes Empire d’une ancienne banque d’affaires, ou le musée de la bande dessinée dans un ex-magasin de tissus dessiné par le célèbre architecte Victor Horta et privatisable le temps d’un événement corporate, ou bien encore Wiels, une ancienne brasserie en béton armé transformée en centre d’art. INCENTIVE THÉMA 2 — Immuable, la Grand Place laisse admirer sa splendeur gothique et renaissance depuis un appartement privatisable pour des dégustations de chocolat et champagne. 3 — Ceci est une idée de cadeau : la boutique du musée Magritte offre le choix à qui veut rapporter de Bruxelles un souvenir de qualité. 4 — Si Anvers s’enor- gueillit de ses stylistes reconnus mondialement, Bruxelles a également vu fleurir les designers autour de la rue Dansaert (ici, Color Code). 1 2 3 3 4 1 1 — Le restaurant Belga Queen ou l’esprit du Bruxelles d’aujourd’hui : un cadre réhabilité au milieu duquel, surréaliste mais ô combien contem- porain, trône un cheval à la gloire des Belges illustres.

Upload: vothien

Post on 11-Sep-2018

217 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

VOYAGES D’AFFAIRES — 137 VOYAGES D’AFFAIRES — 13790 91

C’est vrai que, découverte depuis ce troisième étage, derrière les fenê­tres de cet appartement incroya­

blement situé, designé hypercontemporain et privatisable pour des petits groupes d’une trentaine de personnes, c’est vrai donc, qu’à voir de haut le décor de cette célébrissime Grand Place bruxelloise, on ne peut ignorer se trouver là sur l’une des plus belles places du monde. Au même titre que Saint­Marc à Venise ou la Concorde à Paris. Même si, mille fois vue dans les belles pages des livres d’histoire ou des magazines de voyages, on l’aurait a priori imaginée un peu plus grande. Mais qu’im­porte ; chantée par Victor Hugo ou Jean Cocteau, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle brille de tous ses ors sous les rayons obliques du soleil du Nord et aligne, en un feu d’artifice unitaire, le gothique flamboyant de l’hôtel de ville – construit entre 1402 et 1405 et seul res­capé du bombardement ordonné par Louis XIV en 1695 – au style Renaissance, voire au baroque tardif des autres bâtiments reconstruits peu après cet assassinat patrimonial.

Partant, on aurait bien aimé que ce formi­dable métissage architectural essaime, au fil des époques, ailleurs dans la ville… Mais hélas, trois fois hélas, Bruxelles ne semble guère répondre à un quelconque plan ur­banistique. Tout est à trac, aberrant, planté

>>>

C’est à deux pas de Paris la Belgique, et c’est un autre monde. Il y a Bruxelles évidemment, qui couvre ses murs de personnages de BD appartenant à la Ligne claire et qui réhabilite des lieux rescapés de la folie destructrice du siècle passé. Mais il y a aussi la bouillonnante Anvers, Flamande entre les Flamandes qui s’appuie sur son histoire pour mieux aborder notre époque. Et n’hésite pas à privatiser des lieux extra vagants, ni à confier sa future esthétique à des architectes de renom !

Reportage Serge Barret Photos Alain Parinet

BELGIQUEBruxelles, Anvers : l’avant-garde

au petit bonheur la chance, éventré par des voies rapides et des rails de chemins de fer, percé de tunnels et grimpé dans sa verticale par des buildings sans grand talent. C’est ainsi qu’une maison à redents voisine avec la banalité d’un cube de verre et qu’un immeuble Art nouveau est gâché par un machin sans âme. Et c’est partout comme ça, y compris dans le quartier des institutions européennes présentes dans la région­capitale, capitale de la Flandre, capitale de la Belgique et quelque part aussi capitale de l’Europe. Rien que ça.

Mais la folie destructrice semble passée de mode – enfin, un peu, point trop n’en faut – et fait place à une vision un peu plus sophistiquée de la chose construite. C’est donc en maniant la taloche et la truelle, et non plus le bulldozer et le camion­toupie, que les Bruxellois réinvestissent des bâti­ments qui ne demandaient qu’à revivre. Alors, on interprète, on transforme, on se réapproprie des murs anciens pour y installer des restaurants, des lieux culturels et des espaces aussi festifs que privatisables.

réhabilitations bienvenues

Ce qui donne, entre autres, le très beau restaurant Belga Queen, installé sous une verrière et entre les colonnes Empire d’une ancienne banque d’affaires, ou le musée de la bande dessinée dans un ex­magasin de tissus dessiné par le célèbre architecte Victor Horta et privatisable le temps d’un événement corporate, ou bien encore Wiels, une ancienne brasserie en béton armé transformée en centre d’art.

INCENTIVE THÉMA

2 — Immuable, la Grand Place laisse admirer sa splendeur gothique et renaissance depuis un appartement privatisable pour des dégustations de chocolat et champagne.

3 — Ceci est une idée de cadeau : la boutique du musée Magritte offre le choix à qui veut rapporter de Bruxelles un souvenir de qualité.

4 — Si Anvers s’enor-gueillit de ses stylistes reconnus mondialement, Bruxelles a également vu fleurir les designers autour de la rue Dansaert (ici, Color Code).

1

2 33 4

1

1 — Le restaurant Belga Queen ou l’esprit du Bruxelles d’aujourd’hui : un cadre réhabilité au milieu duquel, surréaliste mais ô combien contem­porain, trône un cheval à la gloire des Belges illustres.

VOYAGES D’AFFAIRES — 137 VOYAGES D’AFFAIRES — 13792 93

INCENTIVE THÉMA BELGIQUE

L’imagination est partout. Et, derrière la cinquantaine de murs peints mettant en scène de célébrissimes héros de bande dessinée de la Ligne claire – ici Tintin, là Blake et Mortimer et là encore Gaston Lagaffe… – s’active un univers très contem­porain ; un monde d’artistes, de stylistes de mode, de graphistes, d’architectes ou de designers, cour bouillonnante d’esprits libres mettant à bas les clichés qui collent à la peau de Bruxelles en particulier et de la Belgique en général.

On ne s’attardera donc pas trop devant le minuscule Manneken­pis – 957 fois plus petit que la tour Eiffel – auquel, et malgré tout, on n’échappera pas, notamment lors d’un parcours “murs peints” servant de fil rouge à une découverte à pied de la ville. Comme on ne s’empiffrera pas de frites à tous les repas, pas plus que de moules, même si on pousse la porte d’un esta­minet, un vrai, un ancien, un historique comme ce “À la mort subite” fréquenté en son temps par Jacques Brel ou Mau­rice Béjart ; un kaberdouche au charme

la plus récente. D’ailleurs, la ville n’est pas immense et il faudrait beaucoup d’ima­gination pour échapper à son passé et à ses traditions. On passe ainsi des œuvres flamandes des musées royaux des Beaux­Arts au surréalisme de Magritte, on navigue entre les nombreuses bâtisses modernistes en chavirant sur des pavés disjoints, on s’aventure devant les vitrines des stylistes de l’avant­garde belge de la rue Antoine Dansaert et s’attarde devant celles des grands noms de la mode internationale – Armani, Boss, Agnès B, Delvaux, Bulgari, Burberry… –, rangées au coude à coude sur le large boulevard de Waterloo.

kermesses héroïques

À tout seigneur tout honneur, com­mençons le city tour par le musée d’Art ancien et ses salles consacrées aux primitifs flamands. Des merveilles peintes par les Bruegel, l’Ancien comme le Jeune, tous les deux inspirés par la représentation quasi surréaliste du monde de Jérôme Bosch, lui aussi présent dans ces salles.

Quant au surréalisme, bien après un Jérôme Bosch qui n’aurait guère dépa­reillé dans le mouvement, on le trouve dans une version plus moderne dans les salles d’un musée attenant et entièrement consacré à René Magritte. Avec, en fer de lance, son fameux “ceci n’est pas une pipe”. La boutique sera d’ailleurs l’occa­sion de faire provision de cadeaux à rap­porter, des assiettes, des T­shirts ou des mugs reproduisant certaines œuvres du peintre. Ce qui ne déparera pas à côté des traditionnels chocolats, surtout s’ils sont aromatisés, comme ceux de chez Marco­lini, à des parfums aussi inattendus que le poivre, le fenouil ou la coriandre.

Pour ce qui les concerne, les participants à une opération incentive pourront même s’essayer, en une très amusante séance collective, à des mix détonants chez Zaabär, tandis que d’autres, c’est très tendance, participeront chez Mmmmh ! à une classe de cuisine. Belge, évidemment !

Et puis il y a l’Art nouveau. Cette manière unique et totale qu’ont eu les architectes du tournant du XXe siècle de dessiner meubles et immeubles, objets et accessoires dans un style reprenant généralement les courbes du monde végétal. Cela a donné le Modern style en Angleterre, le Liberty en Italie, la Sécession à Vienne, le Modernisme en Espagne et l’Art nouveau en France et en Belgique. Sa représentation est parti­culièrement intéressante à Bruxelles, notamment avec les œuvres de son omni­présent chef de file : Victor Horta. >>>

>>>

Avec la bière, le chocolat est un des incontournables belges à laquelle les groupes incentive peuvent s’essayer chez Zaabär.

1 — Pour décou-vrir Bruxelles, il suffit de suivre la Ligne claire et ses héros ­ Tintin, Blake & Mortimer ou, ici, Broussaille ­ qui s’affichent sur les murs et composent un parcours ludique à travers le centre­ville.

2 — Style pur et matériaux pré-cieux : construite en 1930, la villa Empain est emblématique de l’époque Art déco. L’art contemporain s’expose dans ses intérieurs, d’ailleurs privatisables pour des événements d’exception. Á la hauteur du lieu.

3 — Sous les ar-cades du Square, le centre de congrès de Bruxelles, le restaurant Kwint est sillonné par une torsade de résine cuivrée baptisée Nomad, création du designer flamand Arne Quinze.

4 — Avec Victor Horta pour chef de file, l’Art nouveau est partout à Bruxelles. En témoigne le ma­gasin Old England, devenu aujourd’hui le musée des instru­ments de musique.

Le musée d’Art ancien rassemble tous les grands noms de la peinture, de Jérôme Bosch et ses scènes ésotériques aux fêtes à la Bruegel, des peintures magistrales de Rubens aux portraits de Van Dyck.

1 2

3 42

fou, avec des murs patinés, des miroirs piqués et des tables burinées par tant de gueuzes éclusées. Et c’est encore dans ces lieux­là qu’on retrouvera presque intacte l’identité bruxelloise, chaleureuse, pas bégueule et qu’à la “zim­boum­boum”, on se laissera aller à trinquer à l’amour, à la vie entre amis d’un soir…

Car la modernité, à Bruxelles comme ailleurs, ne saurait s’appréhender en se cantonnant à sa représentation plastique

On passerait des heures à décrypter les œuvres de ces artistes passablement hallu­cinés, à découvrir sur ces Bruegel en ker­messe, une foultitude de personnages en action, témoignant pratiquement comme dans une bande dessinée des occupations quoti diennes des paysans du Moyen­Âge. Tout y est, les jeux des enfants, les bagarres entre les grands, la bombance, la ripaille, la danse et les chansons… au fond, une partie de l’imaginaire belge.

VOYAGES D’AFFAIRES — 137 VOYAGES D’AFFAIRES — 13794 95

INCENTIVE THÉMA BELGIQUE

La découverte de ses œuvres donnera lieu, sur la commune d‘Ixelles – Bruxelles est divisée en communes et non en arron­dissements – à un second urban­trekking, une promenade de deux ou trois heures à la découverte des réalisations de cette école. Cela commence, inévitablement, par la visite de la résidence­atelier du maître. Dès l’entrée, l’effet est saisissant. Les différentes pièces s’articulent autour d’un escalier coiffé d’une verrière laissant pénétrer la lumière. Tout est en courbes, en arcs de cercle… bref, on l’aura compris, Horta abhorre la ligne droite.

Mais surtout, on réalise très vite qu’outre un sens pratique qui annonce une nou­velle ère, Horta s’intéressait d’une façon quasi maniaque au détail. Tout dans sa maison est Art nouveau, depuis la rampe d’escalier jusqu’aux serrures et poignées de porte… Il n’empêche que ce courant, né aux alentours de 1895, n’a pas résisté à la Première Guerre mondiale. Trop cher sans doute, trop pièce à pièce et pour tout dire, encore trop emprunt de l’étouffante atmosphère bourgeoise de la fin du XIXe.

art nouveau ou art déco ?

C’est pourquoi, dès 1918, l’Art nouveau laisse la place à l’Art déco, plus léger, mieux inscrit dans son époque et qui à son tour s’effacera devant le Bauhaus, encore mieux adapté aux productions en série à partir de matériaux plus abordables. Côté Art déco, avec la Villa Empain, com­mandée à l’architecte Michel Polak par Louis Empain, 22 ans à l’époque, Bruxelles possède un chef d’œuvre de pureté de style, d’absence de fioriture, de volumes puis­sants mis en valeur par de larges baies vitrées, le tout complété côté jardin par une immense piscine qui fit sensation en son temps… Aujourd’hui, la villa appartient à la fondation Boghossian et sert d’écrin à des expositions temporaires. On peut la privatiser le temps d’un chicissime cocktail, voire d’un dîner de gala très, très raffiné.

On le voit, Bruxelles est bien autre chose qu’une capitale engoncée, avant tout régie par les règles du monde des affaires ou de la politique. Mais, à 45 minutes à peine de son centre­ville, il y a Anvers, Flamande entre les Flamandes, souvent ignorée par les groupes corporate qui lui préfèrent une escapade brugeoise. Et c’est bien dommage. Car c’est Anvers, véritablement, qui a porté les couleurs de la Belgique sur le devant

des scènes de la création contemporaine. À commencer par ses stylistes de mode qu’on a surnommé le “groupe des six” tant leur nom est difficile à prononcer et qui, à la fin des années 80, ont fait sensation sur les podiums internationaux. La mode est tellement présente à Anvers qu’on lui a consacré un musée – le MoMu –, que l’école de la mode, la Modeacademie, attire des

étudiants du monde entier et qu’Anvers Tourisme & Congrès édite des itinéraires “fashion walk”.

Anvers donc, le deuxième port d’Europe après Rotterdam, une ville bouillonnante d’un peu moins de 500 000 habitants, que nul ne saurait pourtant qualifier de ville de province, et qui n’oublie pas ses prestigieuses racines – c’était la capitale

économique de l’Europe au Moyen­Âge, aussi importante pour l’époque que New York pour nous aujourd’hui. À l’inverse de Bruxelles, qui, au fond, ne semble guère aimer son passé, Anvers ne détruit pas. Ou moins. Elle réhabilite plutôt, et accessoirement… commercialise.

défilé devant l’autel

Ce qui offre aux groupes corporate l’accès à des endroits privatisables plus ou moins extravagants, dont la sacristie des Chapelains de la sublime cathédrale Notre Dame ou, dans le même esprit, l’église Saint­Augustin (AMUZ) – désaf­

>>> RENCONTRE

HugO SlimbROuCkDIrECTEur DEs VENTEs, OVATION GLOBAL DMC

“LEs FrANçAIs COMPTENT POur uN TIErs DE NOs CLIENTs.”

Êtes-vous spécialisé sur la belgique ? Hugo Slimbrouck – On ne peut pas vraiment dire cela comme ça. En fait, sous le nom Ovation sont regroupées 42

agences dans le monde, ce qui nous permet de couvrir plus de 100 desti-nations. Dont la Belgique, évidemment.

Quels domaines vous intéressent ? H. S. – Nous organisons des congrès, des séminaires, des incentives et des lancements de produits pour une clien-tèle institutionnelle ainsi que corporate.

Quid du marché français ? H. S. – Nous recevons pas mal de groupes du secteur pharmaceutique. En général, ils viennent en Belgique pour deux ou trois jours, souvent fin août-début septembre. Pour ce qui concerne l’incentive, nous gérons généralement des groupes d’une cinquantaine de personnes, mais pour les séminaires ou les congrès, cela peut aller jusqu’à 300 personnes. À Bruxelles, nous traitons une cinquan-taine de groupes à l’année. Les Fran-çais comptent pour un tiers de nos clients. Cela s’explique par le Thalys.

Que leur proposez-vous ? H. S. – Comme les séjours sont géné-ralement assez courts, à 80 %, voire 90 %, nous restons à Bruxelles. Mais on organise aussi des extensions à Gand, Bruges ou Anvers. Pour ce qui concerne Bruxelles, on s’adapte aux désirs du client. Ce qui nous donne aussi bien des circuits Art nouveau que bande dessinée, des fashion tours en compagnie d’un styliste que des ateliers chocolats, des team building cuisine que des dégustations de bières. En gros, nous pouvons décliner une quinzaine de thématiques.

Et l’avenir ? H. S. – La destination est proche, les séjours peuvent être courts. Donc la Belgique est dans l’air du temps…

jardin Renaissance jouxte un marché à la criée d’articles de seconde main, qu’une grande place médiévale s’achève sur des quais où s’amarrent les paque­bots remontant l’Escaut, qu’un specta­culaire entrepôt­galerie contemporaine – le Felix – se privatise le temps d’un dîner prestigieux, qu’une salle rococo invite au gala dans un palais ayant appartenu à Napoléon tandis qu’au rez­de­chaussée, un chocolatier, Dominique Persoone, aussi célèbre qu’iconoclaste propose une poudre de chocolat à… sniffer qui a fait sensation lors du soixantième anniversaire de Ron Wood, l’un des Rolling Stones.

Des étages qui s’empilent comme des conteneurs : dessiné par les architectes Neutelings et Riedijk, le Museum aan de Stroom – le MAS – symbolise Anvers, l’importance de son port et sa vision de l’avenir.

Ville de culture et berceau de l’humanisme, l’énergie d’Anvers réside dans l’entrechoc d’une esthétique contemporaine et de réminiscences Renaissance. Aux sublimes intérieurs de la maison de Rubens répondent les boutiques de mode les plus trendy. Ici, les quelques ruelles du centre­ville restées dans leur jus évoqueront aux âmes nostalgiques les tableaux de Vermeer, tandis que là, les photographes de mode trouveront l’inspiration pour des shootings vintage sur un long escalator hors d’âge passant sous l’Escaut.

fectée au culte cette fois – où l’on organise des concerts, des défilés de mode ou des présentations de produits… le tout sous un faux­presque vrai Rubens. Une nième toile de Rubens, pourrait­on dire, car le maître fut si prolifique qu’Anvers expose en permanence 52 de ses chefs d’œuvres un peu partout dans la ville. À commencer par sa maison­atelier, très bien conservée, et qu’on ne saurait manquer lors d’une visite de la métropole flamande. Un must, au même titre que le musée Plantin­Moretus et son imprimerie en état de marche depuis 440 ans ; ce qui lui permet de figurer, au titre de la plus ancienne presse du monde, au patrimoine mondial de l’UNESCO.

C’est comme ça, Anvers. Sur un espace somme toute assez restreint, cohabitent du vieux et du très vieux, du neuf et du très neuf… C’est ainsi qu’un délicieux

Reste, pour les amateurs d’architec­ture contemporaine, quelques bâtiments remar quables – que l’on peut évidemment privatiser – comme le MAS (Museum aan de Stroom), planté au milieu du port de plaisance, ou le Zuiderterras, œuvre de bOb Van Reeth, un restaurant inspiré de la silhouette d’un bateau à quai…

Avant de quitter la ville, sous l’immense verrière de ce qui compte, selon News­week, comme l’une des quatre plus belles gares du monde, en attendant le Thalys qui regagnera Paris en deux heures, on ne manquera pas de jeter un œil sur la partie intérieure de la façade du bâtiment. Ahurissant. Pour un peu, on la confondrait avec celle d’une cathédrale… Et c’est dans ce même train, qu’on prendra véritable­ment la mesure du voyage qu’on a fait. Loin, si loin de la gare du Nord à Paris.

VOYAGES D’AFFAIRES — 137 VOYAGES D’AFFAIRES — 13796 97

INCENTIVE PrATIQuE BRUXELLES-ANVERS

là où s’alignent toutes les griffes de la couture interna-tionale. 403 chambres et 18 suites. 11 salles de réunions ( jusqu’à 400 personnes).Boulevard de Waterloo 38 • Tél. : +32 (0)2 504 33 35 • Email : [email protected] Internet : www.thehotel-brussels.be

HOTEl blOOmC’est jeune, c’est frais, c’est coloré. À l’heure de l’apéritif, le bar donnant directement sur la rue, entre tournées de bières et éclats de rire, on se croirait plus dans le dernier bistrot trendy que dans un bar d’hôtel. Et c’est bien plaisant. Tout le reste est à l’avenant, depuis le lobby où l’on diffuse un discret parfum d’ambiance jusqu’aux chambres, toutes identiques et pourtant toutes différentes.

Par quel prodige ? La direc-tion a demandé à de jeunes artistes venus d’écoles d’art du monde entier de peindre le mur faisant office de tête de lit. En toute liberté. Le résultat est plus ou moins réussi selon les chambres que l’on peut choisir sur tablette lors du check-in ou lors de la réservation. On l’aura compris, le Bloom est l’endroit arty du moment. 305 chambres, 12 salles de réunions (jusqu’à 350 personnes). Rue Royale 250 • Tél. : +32 (0)2 220 66 11 • Email : [email protected] Internet : www.hotelbloom.com et www.facebook.com/hotelbloom

RESTAuRANTS

bElgA QuEENDessiné par Antoine Pinto, architecte d’intérieur belgo- portugais, le Belga Queen est installé dans une ancienne banque. Une cuisine parfaite dans un décor réinterprétant de façon contemporaine un surréalisme omniprésent à Bruxelles. C’est évidemment l’un des musts actuels. Rue Fossé-aux-Loups 32 Tél. : +32 (0)2 217 21 87 Email : [email protected] Internet : www.belgaqueen.be

kwiNTTrès haut de gamme et décors décoiffant avec une tortueuse sculpture abstraite dominant toute la salle. Juste en dessous du palais des congrès. Mont des arts 1 • Tél. : +32 (0)2 505 95 95 • Email : [email protected] Internet : www.kwintbrussels.com

COSpAiADans le quartier couture de Bruxelles, juste en face de The Hotel, ce restaurant – une salle blanche et l’autre noire – fait courir toute la ville. La cuisine est somptueuse, mais le service est… disons un peu réservé. Ce qui est rarissime en Belgique et c’est bien dommage. Capitaine Crespel 1 • Tél. : +32 (0)2 513 03 03 • Email : [email protected] Internet : www.cospaia.be

Lieux privatisablesAlex & AlexDégustation de chocolats et champagnes dans des lieux d’exception, notamment au 4 de la Grand Place. Maître d’œuvre : Charles-Eric Vilain XIIII.Rue de la paille 32 • Tél. : 32 476 61 23 45 • Email : [email protected] Internet : www.alex-alex.eu

Zaabär (chocolatier)Chaussée de Charleroi 125 • Tél. : +32 (0)2 533 95 80 • Email : [email protected] Internet : www.zaabar.com

Mmmmh ! (cours de cuisine)Chaussée de Charleroi 92 • Tél. : +32 (0)2 534 23 40 • Email : [email protected] Internet : www.mmmmh.be

Centre Belge de la Bande Dessinée (et brasserie Horta) Rue des Sables 20 • Tél. : +32 (0)2 219 19 80 • Email : [email protected] Internet : www.cbbd.be

Villa EmpainLe rez-de-chaussée et le premier étage sont privatisables pour un cocktail allant jusqu’à 600 personnes. Dîner assis et projection possibles pour 200 personnes. Avenue Franklin Roosevelt 67 Tél. : +32 (0)2 627 52 30 Email : [email protected] Internet : www.villaempain.com

Hôtel SolvayŒuvre majeure de Victor Horta, ce joyau Art nouveau, maison familiale de cette riche lignée d’industriels, se privatise pour des événements de prestige. Avenue Louise 224 • Tél. : +32 (0)2 640 56 45 • Email : [email protected] Internet : www.hotelsolvay.be

ANVERSHOTElS

liNdNER HOTEl & CiTy lOuNgE. Sans prétention, mais récent, jeune et très confortable, ce quatre étoiles présente l’avan-tage de donner directement accès à la gare. Certaines de ses 173 chambres donnent sur le quartier des diamantaires. Oh ! les beaux cadeaux de dernière minute… Lange Kievitstraat 125 Tél. : + 32 (0)3 227 77 00 Email : [email protected] Internet : www.lindnerhotels.be

RESTAuRANTS

ZuidERTERRASDirectement sur l’Escaut, ce restaurant spectaculaire, œuvre

de bOb Van Reeth, s’est fait une spécialité des produits de la mer. Ernest Van Dijckkaai 37. Tél. : + 32 (0)3 234 12 75 • Email : [email protected] Internet : www.zuiderterras.be

HORTAAvec un tel nom, on s’attendrait à ce que ce restaurant s’affirme dans un total style Art Nouveau. Or, à part les poutrelles de fer et quelques éléments récupérés d’anciens bâtiments autrefois construit par le maître, on ne retrouvera pas grand-chose de la fameuse école d’architecture belge. Le décor est résolument contemporain et la carte, belge et française, fort généreuse. Salle des fêtes au premier étage (500 personnes en dîner assis, jusqu’à 1 000 personnes en cocktail).Hopland 2 • Tél. : +32 (0)3 203 56 61 Email : [email protected] Internet : www.grandcafehorta.be

Lieux privatisablesLa sacristie des chapelains de la Cathédrale Notre DameConstruite entre 1352 et 1521 est privatisable le temps d’un cocktail, d’un dîner assis ou

d’une présentation de produit. Groenplaats 21 • Tél. : +32 (0)3 213 99 70 • Email. : [email protected] Internet : www.dekathedraal.be

AMUZ (église Saint Augustin) Cette ancienne église, qui a gardé tout son décorum, est aujourd’hui désaffectée au culte. Du coup, on peut entièrement la privatiser sans commettre le moindre sacri-lège. C’est très inattendu, tout de même… Kammenstraat 81 Tél. : + 32 (0)3 202 46 69 • Email : [email protected] Internet : www.amuz.be

Museum aan de Stroom (MAS)Superbe tour-musée construite par Willem Jan Neutelings présentant des collections ethnographiques, maritimes et d’art populaire. Elle est située dans le quartier de la branchi-tude locale Eilandje et l’on peut privatiser son dernier étage. Hanzestedenplaats 1 Tél. : + 32 (0)3 338 44 00 Email : [email protected] Internet : www.mas.be

Felix Pakhuis (entrepot Felix)Un sublime entrepôt-galerie donnant sur le port de plai-sance. Entièrement privatisable. Godefriduskaai 30 • Tél. : +32 (0)3 203 03 30 • Email : [email protected] Internet : www.felixpakhuis.nu

Paleis op de Meir (Palais du Meir)Pour un dîner très exclusif dans une salle un peu baroque d’un palais ayant autrefois appar-tenu à Napoléon Bonaparte, à Guillaume 1er, puis à la maison royale belge. Au rez-de-chaus-sée, la boutique de Dominique Persoone, l’un des plus talen-tueux – et des plus déjantés – des chocolatiers belges. Meir 50 • Tél. : +32 (0)3 206 21 21 Email : [email protected] Internet : www.paleisopdemeir.be

The Chocolate Line Meir 50 • Tél. : + 32 3 206 20 30 Email : [email protected] Internet : www.thechocolateline.be

guidES pRATiQuES

Belgique Villes d’art, Guide bleuGuide vert Michelin Belgique Luxembourg (2013) Un grand week-end à Bruxelles, Hachette (2013) Petit Fûté Belgique (2014) Guide du routard Belgique (2013)

CARTE d’idENTiTÉ

Monnaie : l’euro.Indicatif téléphonique : +32.

S’y RENdRE

Paris-Bruxelles : Un Thalys part de Paris-Gare du Nord environ toutes les demi-heures en direction de Bruxelles-Midi, soit 24 trains quotidiens. Temps de transport : 1 h 22. Service de restauration en Comfort 1 et privatisation possible de l’espace Le salon (4 places). Bruxelles-Anvers : trois ou quatre trains par heure. Trajet d’une quarantaine de minutes. Anvers-Paris : 11 Thalys par jour relient Antwerpen-Central et Paris-Gare du Nord. Durée du voyage : 2 h 02.

SE RENSEigNER

À PARISOffice du tourisme Belgique Flandre & Bruxelles 6, rue Euler. 75 008 Paris (fermé au public). Tél. : 01 56 89 14 42 Email : [email protected] Internet : www.visitflanders.fr

À BRUXELLESToerisme VlaanderenGrasmarkt 61. 1000 Bruxelles. Tél. : +32 (0)2 504 03 00 Internet : www.toerismevlaanderen.be (département Meet in Flanders)Tél. : +32 (0)2 504 04 35 Internet : www.meetinflanders.com

À ANVERS Anvers Tourisme & CongrèsGrote Markt 15. 2000 Antwerpen Tél. : +32 (0)3 232 01 03 Email : [email protected] Internet : www.visitantwerpen.be (département MICE) Tél. : +32 (0)3 338 81 81 Email : [email protected]

RÉCEpTiF

Ovation Global DMC Avenue de Tervueren 300. 1150 Bruxelles. Tél. : +32 (0)2 739 30 22 Email : [email protected] • Internet : ovationdmc.com/belgium

BRUXELLESHôTElS

ROyAl wiNdSOR HOTEl C’est l’un des hôtels les plus connus de la ville, qui reçut en son temps tout le show-busin-ess, des Stones à Johnny Hally-day. Mais surtout, il est incroya-blement situé, à une minute à pied de la Grand-Place. Précisément, cette fameuse place, on peut l’admirer depuis la terrasse d’une prodigieuse suite de 400 m2, la suite Grand Place, privatisable pour des

cocktails ou des présentations de produits. Créée en 2011, elle a fait le buzz. Pour le reste, le Royal Windsor propose 267 très élégantes chambres, dont 16 suites d’où se détache la suite Royale, véritablement royale avec sa salle à manger, sa pièce bureau, son salon, son bar et même son sauna privé. 15 salles de réunions pouvant accueillir 470 personnes.Rue Duquesnoy 5 Tél. : +32 (0)2 505 55 55 • Email : [email protected] Internet : www.warwickhotels.com

THE HOTElTout est net, précis, lumineux… La tour de l’ancien Hilton a laissé avantageusement la place à The Hotel, dont une partie est encore inachevée.

Depuis les chambres, la vue sur Bruxelles est exceptionnelle. Petit clin d’œil : dans chacune d’elle, la direction a mis à disposition de sa clientèle une longue vue permettant de voir le paysage d’encore un peu plus près. Autre plus : l’hôtel est situé sur le très presti-gieux boulevard de Waterloo,

BRUXELLES

ANVERS

PAYS-BAS

ALL.

FRANCELUX.

MER DU NORD

BELG IQUE

1 — Si la brasserie Horta rend hommage à sa manière au mentor belge de l’Art nouveau, c’est avant tout un lieu de rendez­vous trendy et convivial. 2 — Au style Art déco très pur, la villa Empain dévoile une immense piscine aux lignes sublimement géométriques. 3 — L’église Saint Augustin s’est convertie aux concerts et défilés de mode.