bazart mag' 21 été 2010

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DOSSIER Le tourisme alternatif ACTU Les festivals de l’été Les couv’ Bazart : Authouart + Votre agenda été NUMÉRO 21 - BAZART mag’ été 2010

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magazine de culture et loisirs en Normandie

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DOSSIER

Le tourismealternatif

ACTU

Les festivals de l’étéLes couv’ Bazart :Authouart

+ Votreagenda été

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ACTULa Une de Bazart : Authouart P.4L’actualité de votre région P. 6Papillons de nuit : un anniversaire bien arrosé P.8Jam Potatoes : Luneray, la petite Louisiane P. 10Le Havre sous les graffs P. 12Les festivals de l'été P. 14

DOSSIER : TOURISME ALTERNATIFPréambule P. 20Jacques Dubreuil P. 22Le Pôle touristique et solidaire P. 24Les Territoires provisoires P. 26Accueil paysan P. 28Andina Chili P. 30Les Chemins du vent P. 32Savoir-faire et découverte P.34Réflexions et perspectives P. 36

EXPOSITIONAgenda des expositions P. 38

+ encarté dans ce numéro : VOTRE AGENDA ÉTÉ 2010

SOMMAIREJUILLET / AOÛT / SEPTEMBRE 2010 - N°21

UN MATIN COMME LES AUTRES

Un matin comme les autres ? Non, c’est l’été,les congés et mon temps m’appartient.Ma promenade me conduit sur une place où ungroupe de curieux s’est attroupé. Je m’approche,ma curiosité émoustillée. Je me faufile au milieude cette petite foule et découvre ce qui les aarrêtés... Les jambes et le torse moulés d’uncollant noir, la facegriméedeblanc, l’artisteévolueen silence, une flûte aux lèvres, ses longs doigtss’appliquant à jouer un air... Que nul n’entend !Oui ! Moi je l’entends cet air et je pourrai resterainsi des heures car cette musique n’appartientqu’à moi. Certains curieux s’écartent, lassésde ne rien entendre. La flûte s’écarte des lèvresdumusicien, il salue, un sourire fendant sa facelunaire. Lecharmeest rompu. Lamusiques’est tuecommesiréellementellesortaitde l’instrumentquien fait n’est qu’un simple barreaude chaise.Je recu l e à mon tou r. Où va i s - j e a l l e rmaintenant ? Peu importe, c’est l’été, et montemps m’appartient…

“Meeting”

de Daniel Authouart

Portrait en page 4

Association ADNi16 rue Louis Blanc - 76620 Le Havre

Tél : 02 35 43 62 79 - Fax : 02 35 22 64 [email protected]

Directr ice de publ icat ion : Chantal Legrand -Rédaction : Valérie Berthoule, Myriam Wenesoui, Antoine Vulliez, Marie Lemé, Chantal Legrand, Christophe Michel - Publicité : Christophe Michel -Graphik : Nadyou - Impression : Rotimpres.

La rédaction décline toute responsabilité pour les omissionset/ou erreurs qui se seraient glissées malencontreusementdans le magazine. La rédaction n’est pas responsable de laperte ou de la détérioration des textes,fichiers ou photos qui sont adressés pourappréciation. La reproduction, même partielle,de tout matériel publié dans le magazineest interdite. Bazart mag ‘ votre magazinede Normandie - ISSN 1957-5211. Dépôtlégal à parution.

ÉD ITO

Un Génie, un Maître... Tels sontles qualificatifs régulièrementassociés au nom Authouart.Ajoutée à cela la dose de

mystère entourant l ’homme, lesprincipaux ingrédients sont réunispour construire une légende. Le genrede choses qui sacral isent autantqu’elles déshumanisent… Alors, quandest venue l’opportunité de rencontrer lecélèbre peintre dans son atelier de larégion rouennaise, j’ai volontairementoublié tout cela.L’entretien, ou plus exactement la

conversation, avec DanielAuthouar t e t sonépouse Geneviève, a

commencé par une visitede l’atelier. Le laboratoire dupeintre nous plonge dans samatière à faire et à penser :souvenirs ramenésd’Amérique,livres, étagères et valisesremp l i e s de c a rne t s decroquis… Mais aucun tableauà l’horizon, excepté celui encours de créat ion . “ J ’a i lachance que les gens attendentpour avoir un tableau !”, dit-ilsans crânerie. Habitué au grandformat, l’artiste normand réaliseen moyenne un tableau par an,passant jusqu’à 1400 heures surune toile.

La “méthode” AuthouartDe l ’œuvre d’Authouart , on enconnaît l’imagerie : les icônes et lesmythes US, les décors des ruesnew-yorkaises, les vieilles cylindrées,les avions... Pourtant, contrairement

à ce que pensent certains, une seulechose l’intéresse dans les sujets qu’iltraite : les gens. “Si je veux parler parexemple de l’homme d’aujourd’hui, c’estquelqu ’un qui est baigné dans lalumière, élément qui domine notreépoque. C’est la raison pour laquellecela me plaît beaucoup de mettre mespersonnages dans des villes commeNew-York.” L’histoire que le tableauraconte à chacun prévaut sur le reste.“Je cherche à ce que les gens, une foisentrés dans mes tableaux, s’y baignentcomme on se baignerait dans un bonlivre (…) Quand on lit un très bon livre,il arrive qu’on se retrouve dans ce quevit un personnage (...) J’essaie de faireen sorte qu’il en soit de même avecmes tableaux.”Ce rapprochement avec le travail del’écrivain apparaît à nouveau lorsqueDaniel Authouart explique sa propreméthode. Lui se promène avec descarnets, se pose dans les rues quil’intéressent et dessine les sujets de-vant lesquels il “tombe en arrêt” : unhomme se baladant torse nu , untravesti, une dame en train de prêcher,etc. Le dessinateur prend des notes enquelque sorte. Il évoque alors l’écrivainGeorges Pérec, qui observait lespassants et énumérait des détails,banals en apparence, mais qui régissentle quotidien. “La juxtaposition decertaines images apparaît quand onpasse des heures et des heures àregarder les passants.”Puis il vient à détailler ses étapes detravail, techniques (comme celle dupapier préparé : ce papier composéd’un fond abstrait et de collages de

Un Français à New-York

Artiste reconnu dans lemonde entier, DanielAuthouart est l’une desvaleurs sûres de lapeinture contemporainedont le travail est prisédepuis quelquesdécennies maintenant.A l’occasion del’exposition de nouvelleslithographies, l’artistenormand nous a ouvertles portes deson atelier...

CARTE BLANCHE À DANIEL AUTHOUART - COUV’ BAZART

ACTU

4 Daniel AUTHOUART travaillantsur son tableau I have a dream.

matières sur lequel il peindra) et axesactuels (comme la reproduction, sousla surface peinte, d’une page de BDdont l’histoire est en relation avec celledu sujet de la toile).

La vibration d’une époqueDe la technique, le récit, captivant etdidactique, dérive tout naturellementvers les réflexions, politiquesousociétales,que le peintre instille dans ses œuvres.“J’essaie de faire en sorte que montableau soit une surface de lecture vuepar un individu, moi en l’occurrence, surune période donnée, qu’il soit la vibrationd’une époque.” Nous nous arrêtons pluslonguement sur l’une de ses dernièresréalisations, A New World. “J’avais étébluffé par le fait que la démocratie aitmis Obama au pouvoir. J ’ai fait untableau sur la campagne intitulé I Have aDream. Puis j’en ai fait un autre, A NewWorld, dans lequel je me suis amusé àfaire un parallèle avec Le Radeau de laMéduse. Parce qu’en regardant bienl’œuvre de Géricault, on découvre avecstupéfaction que le personnage quireprésente l’espoir en agitant un chiffonblanc est noir. Le peintre dénonçait lefait que La Méduse avait été confiée àun incompétent pistonné, et voulait

faire un clin d’œil à Toussaint Louverturequi, à ce moment-là, prenait la tête desinsurgés à Haïti. Dans mon tableau,l’espoir prend les traits d’Obama.”

Tableau prémonitoireEn juin, Daniel Authouart allait retrouverla Grande Pomme où il se rend une foispar an. Qu’y trouvera-t-il cette fois ?Des stigmates de la crise mondiale, lafolie de Wall Street… ? Dans A NewWorld, un personnage laisse l’argents’envoler d’un sac Bank of America.Prémonitoire ?... Dans Fin de Siècle,peint en 1999, l’artiste avait imaginél ’ at taque des tours , su i te à uneréflexion sur les conséquences de lapremière Guerre du Golfe. Deux ans plustard, il allait en faire des cauchemars.La matinée s’est écoulée. Mes hôtesdoivent partir. Pourtant, j’avais encorebon nombre de sujets à aborder aveceux. Qu’importe, la conversation futriche, passionnante… Et à présent,me voilà rassurée : non, MonsieurAuthouart n’est pas une légende !

>> Meeting (couv’ mag)et Love Story (couv’ agenda juin)

sont visibles et disponiblesdans les lieux suivants :

Galerie Hamon,44 place de l’Hôtel de Ville, Le HavreGalerie Rollin, 31 rue Ecuyère, Rouen

Galerie J.C. Robert,25 rue du Dauphin, Honfleur

C/0 : authouart.fr

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Un travail fou !Les œuvres que l’on pourra découvrir dans lestrois galeries normandes, Meeting et LoveStory, sont des estampes. Il s’agit d’uneinterprétation du tableau initial par un travailde décomposition des couleurs. Pour parvenirà la fabrication d’une lithographie, DanielAuthouart dessine indépendamment chacunedes couleurs qui lui semblent nécessaires surune planche différente (20 couleurs pourMeeting) et les imprime les unes sur lesautres à l’aide de presses datant du XIXesiècle, les mêmes qu’utilisait Toulouse-Lautrec.Les épreuves sont tirées en nombre limité.C’est autre chose que la reproduction infiniepar jet d’encre !

Daniel AUTHOUARTdans la 42ème rue à New York.

A New World

La Compagnie Lézard, compagniede théâtre de Granville, vous accompagne en théâtreet en musique à bord du TER "Ligne Baie" les 13, 20,27 et 29 juillet et les 4, 11 et 18 août dans le sens

Granville-St Malo. La "Ligne Baie" est une lignede transport public en Train Express Régional

initiée par les régions Basse-Normandieet Bretagne pour desservir la Baie du Mont-Saint-Michel tout en la sillonnant. Unebelle promenade animée en perspective !C/O : associationlezard.blogspot.com - lignebaie.fr

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ACTU

La Ville de Beaumont-en-Auge accueille le Festivalde l'art imaginaire et du fantastique les samedi 7 etdimanche 8 août à partir de 10h à la salle des fêtes.L'invité d'honneur, Jaap de Boer, spécialiste de labande dessinée historique et mythologiquegermano-scandinave, mais aussi de contes de fées,présentera son dernier album La vengeanced'Answela. Plus d'une trentaine d'artistes autour dumonde merveilleux et féérique seront présents(peintres, illustrateurs, sculpteurs, créateurs demarionnettes, de robots etc.). Dépaysement total lesamedi à 20h45, Patrick Navaï fera la lecture decontes persans accompagné musicalement par IvanNavaï. Entrée gratuite.C/O : 02 31 64 67 72

Fantasy !

A Verneuil-sur-Avre,rendez-vous avec lapremière édition dece fest ival franco-québécois. Organisép a r l ' a s s o c i at i o nAdbstar-France etavec le soutien desSaint-Arnaud, familleduQuébec descendanted 'un Vernol ien , ce

festival invite desartistes duQuébecàvous faire danser, chanteret rire du 13 au 17 août : tour de chant avecBenoîtClément, grandbal québécois avec le quatuor de Pierre Chartrand, concertdes groupes normands An Las et Trimarrant, spectacle desQuébecois Eric Michaud et Mathieu Lavoie etc.C/O : 02 32 32 17 17

La vache & le caribou

En TER...

Impressionné ?!La ville de Rouen vousinvite à (re)découvrir sonpatrimoine du 3 juillet au29 août au rythme del ' impress ionnisme. . .c o n t e m p o ra i n . L e sartistes contemporainsArne Quinze, ShigekoHirakawa, Olivier Darné,Jérôme Toq'r, François

Cavelier et le groupeEchelle Inconnuevont investir différents lieuxextérieursrouennais tel que le pont Boieldieu, le Jardin des plantes, les GaleriesLafayette, la place de l'Hôtel de ville etc. et éveiller votre curiosité.C/O : rouenimpressionnee.fr

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“Les cubes de Lumière” Jérôme Toq’r

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Pour cette 6ème édition,l e d é p a r t d e c e t t er a n d o n n é e d ' a r tcontemporain organiséepar l'association L’EtreenchantédeCambremerest situé à la RoqueB a i g n a r d d a n s l eCa lvados. Un po in ti n f o r m a t i o n vo u s

accueillera du 10 juillet au 29 août. Vous pourrez y découvrir leprofil d’artistes aux univers différents (Catherine Libmann,Vincent Brodin, Frédérik Mazoir, Eizo Sakata et Michel Leclerc).Et au fil de la randonnée, vous pourrez découvrir leur œuvre...Vernissage le 10 juillet suivi d'un concert jazz manouche dansl'église de la Roque Baignard.C/O : parcours-croises.net

Parcours croisés

Le Parc Eana situé à Gruchet-le-Valasse en Seine-Maritimevous propose depuis cette année d'explorer la richesse denotre terre à travers quatre parcours de découvertes : “Découvreznos origines” avec le spectacle des origines et le jardin de l’âgede pierre, “Découvrez la nature” où les jardins dévoilent ladiversité des milieux naturels normands, “Explorez l'histoire”dans l'Abbaye cistercienne du Valasse riche de 850 ansd'histoire, et enfin, “Explorez le futur” pour imaginer notremonde en 2050. Des découvertes riches de sens à savoureren famille ! Tarifs : 7,50/9€C/O : eana.fr

Explorez, respirez

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La Fête des Sens organisée par l'association QuartierNature se déroulera les 18 et 19 septembre prochains àla ferme du Petit Changeons. Dans cet écrin deverdure surplombant la Baie du Mont-Saint-Michel,vos sens seront mis en éveil. Au programme : land art,concerts, expositions de plasticiens, initiations nature,marché des sens etc. Un concours pour proposerl’affiche annonçant cette manifestation est ouvert àtous. Les projets doivent être envoyés avant le 31juillet à Emeric Leprovost – Association QuartierNature – Ferme du Petit Changeons - 50 300 Avranches.C/O : changeons.e-monsite.com – 06 31 16 10 26

Concours de sens

Un anniversairebien arrosé

RETOUR SUR ACTU :PAPILLONS DE NUIT

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ACTU

Comment Saint-Laurent-de-Cuves, petit village du SudManche de 500 habitants,peut-il multiplier sa population

par 120 ? La réponse est s imple :Papi l lons de Nuit ! Né en 2001 duregroupement de 4 associations afin decréer de l’animation en milieu rural, lefestival a depuis bien grandi. Passant de9 000 à 60 000 entrées, il est désormaiscomplet bien avant l’ouverture desportes, mais tient à conserver une

dimension humaine. “Rester à 20 000personnes par jour sur un site assezgrand permet de garder cet esprit deconvivialité, de bonne entente entre lesfestival iers multigénérationnels”précise Patrice Hamelin, directeur dufestival. “Beaucoup de gens viennentpour la programmation, mais aussi pourl’ambiance. La possibilité de rester surplace avec le camping permet uneambiance off tout aussi sympathique”.

Festival en Normandie,festivalier aguerri !Certes la plu ie a calmé un peu laferveur des moins prévoyants, mais ilfallait plus que quelques gouttes d’eauet beaucoup de boue pour gâcher lafête. Rock, pop, reggae, electro, chansonfrançaise et hip-hop, une programmationéclectique de 35 concerts permettantde voir ses artistes préférés, mais surtoutd'en découvrir d’autres. Ainsi, on a pubutiner entre les deux grandes scènesoù la foule était compacte pour lestêtes d’affiche comme Cœur de Pirates,Alpha Blondy, le retour de Madness, le

rock us de Gossip et britannique deKasabian, le déjanté Émir Kusturica &The No Smoking Band, Renan Luce ouencore Jacques Dutronc en clôture avantle feu d'artifice final. Côté découvertes,Féfé, Jil is Lucky, Danakil et Hindi Zahra,bien que cantonnés à la petite scène,ont remporté un franc succès. N’oublionspas la sélection régionale, réalisée enamont lors de “L’Effet Papillon”, avecChocolate Donuts, Oswando, Fady Méloet la pop de The Shellys. Un bémol : laprestation “parcmètre” de certainsartistes (VV Brown notamment, pourne pas la nommer), respectant leshoraires à la minute près, sans le rappelde rigueur pourtant réclamé… À noter,la concrétisation pour cette édition dela char te “écofest iva l ” avec destoilettes sèches, des poubelles de trisélectif et des gobelets consignés(ou souvenir à conserver), le toutchapeauté par quelque 800 bénévoles.Finalement, il ne manquait que le soleil...

Antoine Vulliez

C/0 : papillonsdenuit.com

Comme le papillon cefestival annoncel'arrivée des beauxjours, comme lepapillon il estmulticolore, mais àl'inverse du papillon ilest loin d'êtreéphémère, 2010marquant sa dixièmeédition ! Retour sur cestrois jours.

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Jil is Lucky

Hindi Zahra

Kasabian

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Evidemment, Luneray n’est niVienne, ni Marciac, ni mêmeCoutances, pour citer unexemplenormand. Le petit fest ival

indépendant de la région dieppoisecréé en 1969 ne peut rivaliser avec cesgrands rendez-vous du jazz. A défautd’avoir une grosse structure et lesmoyens derrière, lui joue ses deux atouts,à savoir la proximité et la programmation.Et cela, on a pu le constater lors de lapremière soirée de ce week-end des 12et 13 juin consacré au jazz.Déjà, la première chose qui vous interpellequand vous découvrez le cadre dufestival c’est son côté à la fois classe etchampêtre. Il est plutôt amusant de voirdes formations de jazz, de pointurenationale et internationale, jouer sousun hangar habituellement destiné àaccueillir des véhicules de transport !Parmi les éléments du décor, un rideau entoile de jute, rappelant les sacs à patates,a été accroché en fond de scène.Sûrement un clin d’œil à l’histoire dufestival dont la jam session se déroulaità l’époque dans un silo... à patates !A ce décor qui sent bon la campagne,s’ajoute la bonne humeur qui règne entreles bénévoles, le public et les musiciens.Tout ce petit monde se mélange dans lesallées, en coulisses pour les musiciens,ou autour d’une “saucisse-frites” auxstands installésdans le fondduhangar. Lesbénévoles de la JAM association et le chefd’orchestre de la soirée, Jean-BernardLeroy, n’arrêtent jamais, mais gardent

toujours le sourire. Les musiciens, eux,se dépannent et n’hésitent pas à serecruter mutuellement. Quant aupublic, plutôt familial, il circule à sa guiseentre les stands et l’espace spectateurs.A observer tout cela, on se dit que leJam Potatoes est un festival qui ne seconçoit qu’à échelle humaine !

La déferlante BrunetaudPour cette première soirée du JamPotatoes 2010, la programmation fut unebelle découverte. Ne pas être spécialisteen matière de jazz était loin d’être unfrein pour apprécier les concerts. Lessix formations rappelaient, chacune àleur façon, que le jazz a vu le jour enLouisiane. Le trompettiste WendellBrunious le premier, lui qui vient de laNouvelle-Orléans.Parmi toutes les pointures qui se sontsuccédésur scène, on retiendra la superbevoix blues de la chanteuse de Jambalayaet l’énergie de sa section cuivre ainsique l’esprit fantaisiste des Oignonsavec leur impressionnante danseuse declaquettes/ acrobate. Mais la claque dela soirée viendra du pianiste JulienBrunetaud. Accompagné de son trio, lemusicien s’est promené, avec énergie ettalent, dans plusieurs styles (ragtime,blues, jazz rock). Le grand gagnant àl’applaudimètre de cette très belle soirée.On en redemande pour la 42e !

Valérie Berthoule

C/0 : jampotatoes.net

Quarante et une éditions au compteur et le festivalde jazz Jam Potatoes de Luneray garde sa fraîcheur.Les raisons ? Une programmation inspirée et unaccueil de proximité.

Luneray,la petite Louisiane

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ACTU

RETOUR SUR : LE FESTIVAL JAM POTATOES

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Julien Brunetaud

Les Oignons

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ACTU

Il est 11h place de l’hôtel de ville duHavre. Depuis une heure, les 32participants du concours s’activent,masques sur le nez et croquis en

main. Tous munis d’une planche de 4m2

et d’un lot de bombes, ils ont jusqu’à17h pour réaliser un graff en rapportavec le thèmedonné “le patrimoine Perretdans le cadre du Havre, patrimoinemondial de l’UNESCO”. À l’issue decette journée, lesœuvres seront exposéesavenue Foch puis au Forum de l’Hôtelde ville.

Un pari risqué“Cela faisait longtemps que je cherchaisune manière de faire intervenir lesgraffeurs” explique Chantal Ernoult,adjoint au maire chargée de la cultureet à l’origine du projet. “Les gens lesassimilent trop souvent à des vandales,alors que ce sont de vrais artistes !”.Elle en parle donc à Fiona Hamon quilance l’idée du concours. “C’était un

pari risqué mais c’est une granderéussite !”. Et après de longs mois detravail, “Le Havre sous les graffs” voitenfin le jour. “C’est un bel effort qu’afait la ville du Havre” souligne Jace,graffeur professionnel et invité d’honneurde la manifestation.

Une belle vitrinepour les graffeursPlus oumoins emballés par le thème duconcours, les participants se prêtentpou r t an t t ous au j eu . “Nous nesommes pas habitués à avoir un sujetimposé, alors on s’adapte et on prendça comme un challenge !” commente ungraffeur. “C’est une vraie récompensede pouvoir graffer en public et d’êtreensuite exposé !” s’exclame Junkie,étudiante à l’école des Beaux-Arts.L ’ambiance est bon enfant et lacompétition ne se sent pas : pour laplupart d’entre eux, les participants seconnaissent déjà.

Un public conquisEnfants, jeunes parents, ados, retraités,curieux, connaisseurs, photographes…Tous sont venus admirer les artistes. Etmalgré son hétérogénéité, le public estunanime : “le graff’, c’est vraiment un artà part entière !”. Pour ce bel après-midide juin, les gens ont laissé de côtéleurs préjugés et l’énergie des graffeursest entourée d’une foule de sourires.Déjà 18h, l’heure des résultats. Aprèsavoir fait le tour des œuvres, le jury,

conseillé par Jace, donne son palmarès.Le 1er prix revient à Arthur et Oscar, deuxfrères, pour leur mise en perspectivede l’architecture Perret. Le 2nd prix estdonné à Benjy, pour son œuvre mêlantgraff et calligraphie. Enfin, c’est Paresqui remporte le 3e prix, pour son portraitmulticolore d’Auguste Perret. “En espérantque ça continue en 2011 en plus grandet avec de la musique…” conclut FionaHamon. À l’année prochaine !

Marie Lemé

C/0 : galerie.hamon.free.fr

Le graff décomplexéRETOUR SUR ACTU : LE HAVRE SOUS LES GRAFFS

Samedi 12 juin 2010, les graffeurs ont investi lesjardins de l’Hôtel de ville du Havre à l’occasion du“Havre sous les graffs”, un concours organisé par lagalerie Hamon et la municipalité. Retour sur unejournée haute en couleurs.

2ème prix : Benjy

1er prix : Arthur et Oscar

3ème prix : Pares (visuel de fond)

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Cet été, nous vous proposons de voyager autrement

à la découverte de séjours écologiques, équitables

et solidaires.

Rencontre avec des acteurs normands qui ont su

créer un projet différent, original et innovant.

Dossier réalisé par

Valérie Berthoule

en collaboration avec

MyriamWenezoui

Maquette : Nadia Younsi

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Le tourisme est la premièreactivité économique mondialea v e c 7 0 0 m i l l i o n s d ep e rs o n n e s q u i voyage n t

chaque année. Elle représente 12% duPIB mondial, crée 8% d’emplois et prévoit1,1 milliard de voyageurs cette année et 1,6milliard en 2020 (source : OrganisationMondiale du Tourisme). Face à cettemontée en puissance, on peut s’interrogersur les problématiques engendrées àl’échelle planétaire…L’hyperconcentration des infrastructurestourist iques qui détériorent leure nv i ro n n e m e n t e t fo rc e n t d e spopulations à quitter leurs terres, ladisparition des espèces animaleset végétales, la pollution provoquéepar l ’ impor tant t ra f i c aé r ien , l asurconsommation d’eau, la mauvaiseredistribution des richesses entre les paysémetteurs de touristes, majoritairementau Nord, et les pays “exotiques” qui lesaccueillent, majoritairement au Sud, laflambée de la mendicité infantile ainsique de la prostitution… Voilà une toutepetite partie des maux causés par letourisme de masse qui peuvent inciterà s’orienter vers des alternatives.

Attention aux dérives…Phénomène encourageant : la prise encompte par un nombre croissant devoyageurs de l’impact à long terme quel’attitude du touriste peut avoir surles populations et le développementéconomique du pays vis i té . D ’oùl’émergence depuis quelques annéesd’un tourisme dit “plus responsable” etdurable. Qu’il soit éthique, équitable,écologique, solidaire ou socioculturel,ce tourisme repose sur l ’a ide audéveloppement local ainsi que lere s p e c t d e s p o p u l at i o n s e t d el’environnement du territoire d’accueil.Cependant, comme tout phénomène“de mode”, celui-ci fait parfois l’objet d’unerécupération à des fins commerciales.Parmi toutes ces pratiques émergentes,il est parfois difficile de s’y retrouver etde séparer ce qui relève vraiment d’unedémarche “écotouriste” de ce quecertains nomment un “greenwashing”permettant à l’industrie du tourisme des’assurer un vernis écologique à boncompte. I dem pou r l e tou r i smeso l i d a i re. S i l ’ o n a j o u t e à ce l a ,l’absence d’un label officiel, l’affairese complique !

Particuliers et associations àl’initiativePour préparer ce dossier, nous avonsd o n c f a i t a p p e l a u x c o n s e i l sd ’organismes reconnus pour leurintégrité et leur expertise dans leursdomaines respectifs, comme l’ATES*sur le plan national, ou l’ARDES* enrégion, afin de trouver en Normandiedes i n i t i at ive s menées pa r desstructures associatives ou de simplesparticuliers, sur le territoire normandou à l’étranger.Les rencontres allaient se montrer à lahauteur de nos espérances : nousallions trouver des gens passionnés,investis et des projets qui font sens.Avis à tous ceux qui sont en quête d’unautre voyage…

PRÉAMBULE : ENTRE TOURISME DE MASSE ET PRISE DE CONSCIENCE

À l’heure où certains bouclent leurs valises etbranchent leur GPS, et d’autres s’interrogent encoresur leur destination estivale, ce dossier a pour objectifde montrer que des alternatives au tourismetraditionnel existent.

*ATES : Association pour le tourisme

équitable et solidaire

*ARDES : Association régionale pour le

développement de l'économie solidaire

en Basse-Normandie

JACQUES DUBREUIL : ORGANISATEUR I

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En transit entre le Paysde Bray et l’Afrique del’Ouest, JacquesDubreuil monte desvoyages en freelance etaccompagne ses petitsgroupes dans unerégion de l’Afrique qu’ilconnaît très bien.Quand voyage rimeavec rencontres ethumilité.

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“Je pense que le touriste devraittoujours avoir de grandes oreilles, degrands yeux et une petite bouche !

NDÉPENDANT DE VOYAGES

Amesure que l ’on écouteJacques Dubreuil parler des e s s é j o u rs , o n v i e n t àcomprendre que faire dans

la s impl ic i té a tout d ’une affa i recompliquée ! “Il est beaucoup plusfacile d’avoir tout, il n’y a qu’à ouvrirune brochure d’agence de voyages !”Installé à Mauquenchy dans le Pays deBray, le travailleur indépendant montedes séjours en Afrique de l ’Ouestfrancophone dans une démarcheéquitable et d’échanges culturels. Cen’est pas son métier mais une activitémenée en parallèle. “Une agence devoyages ne ferait pas ce que je fais.Nous ne sommes pas en concurrencedans la mesure où les produits que jemonte ne leur rapporteraient quasimentrien !” Ses séjours s’adressent à descollectivités territoriales, des comitésd’entreprises, des associations et desgroupes de particuliers, en Normandienotamment. Un réseau de clients qu’iltisse et consolide depuis une vingtained’années, entre autres grâce à sonactivité professionnelle (la locationd’hébergements) et une ferme deloisirs qu’il a montée chez lui dans lePays de Bray.

Mettre en place des acteurslocauxLe Normand a appris à découvrir et àconnaître une partie du continent africaindepuis son service militaire effectué auTchad. Tombé amoureux des culturesafricaines et de ses hommes, il n’acessé d’y retourner. En se lançant danscette aventure, il voulait monter un projet

touristiquequimetteenplacedesacteurslocaux et s’appuie sur un rapport deprox imi té . L ’un de ses premierscontacts sur le sol africain fut Issa àSokone, une commune du delta duSaloum, dans le sud du Sénégal. Issaavait le projet de construire un petitcampement. “Je lui ai juste mis le piedà l’étrier en voyant avec lui ce qu’onpouvait faire en termes d’équipementspour accueillir mes clients. Depuis il apris son envol, a crée une vingtained’emplois et travaille neuf mois dansl’année. Et sonactivité fonctionne toujoursà petite échelle, loin des usines à gaz !”De fil en aiguille, Jacques Dubreuil arencontré d’autres porteurs de projetset d’autres organisateurs de voyages,comme lui en freelance. Aujourd’hui, ilmonte des séjours au Sénégal, enMauritanie, au Bénin, au Maroc, et peut-être bientôt au Mal i où i l se rendrégulièrement pour développer descontacts.Les activités proposées durant le séjouront pour objectif de faire découvrir larichesse du patrimoine des populationset des territoires visités dans l’idée derevaloriser les pratiques culturelles, enprenant bien garde d’éviter le folklore.“En tant qu’accompagnateur, j’essaie depousser plus loin la discussion avec lesguides sur des sujets que n’osent pasforcément aborder les étrangers, commeles initiations par exemple. Jamais pourjuger, mais pour comprendre les raisonsphilosophiques, spirituelles, etc. de cestraditions. Je pense que le touriste devraittoujours avoir de grandes oreilles, degrands yeux et une petite bouche !”

Réfléchir sur tout avant d’agirEt au cœur de ces séjours, il y a lesrencontres. Faire se rencontrer des vies,des cultures, des idées, des expériences :voilà sa vision d’un tourisme qu’il veuthumaniste. “J’organise par exemple desréunions avec les chefs de village et lesinstituteurs afin qu’ils exposent leursidées, que les habitants parlent de leurfaçon de vivre et de leur quotidienau groupe de voyageurs. On a tellementà app rend re d ’ e u x ! ” Quand l e séchanges débouchent sur d’éventuellesparticipations à des projets de solidarité,Jacques Dubreuil n’hésite pas à rediscuteravec les membres de son petit groupepour leur éviter de s’engager dans desprojets contre-productifs. Il en va demême pour les dons. “Il faut faire trèsattention, réfléchir sur tout. Sans ça, onpeut foutre en l’air une économie locale.”Participative, humaine et exigeante entous points : c’est bien une expérienceà part que propose Jacques Dubreuil…Quand on vous disait que faire simplec’était compliqué !

C/0 : voyages-insolites.fr

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Nous sommes à Pont-Authou,p e t i t v i l l age vo i s i n d uBec-Hellouin. Le chalet duPôle Touristique et Solidaire

partage le terrain avec un camping. Lecadre est charmant. De l’autre côté dela route, il y a le point de départ de lavoie verte, qui s’étend sur 43km jusqu’àEvreux.Une implantation géographique idéalepour le pôle qui a pu profiter de cetteproximité pour développer ses activités.L’infrastructure est spécialisée dans lalocat ion de vé los et l ’ an imat ioncyclotouristique. S’appuyant sur un parcde 70 vélos, l’équipe animatrice organisedes balades à thèmes ou combinées(avec du kayak, du cheval…) et met enplace des ateliers ludiques et évolutifsautour de la pratique du vélo : (sécurité,

mécanique, bonne pratique, maniabilité,etc.) Si elle prend en charge les atelierset l’accompagnement sur la voie verte,elle collabore avec des structures pourcertaines animations. A côté de cela, lePTS propose également aux randonneursdes paniers pique-nique ou goûter avecdes spécialités locales. Son chaletabrite ainsi une petite boutique deproduits du terroir et d’artisanat issu ducommerce équitable.

Une double approche : socialeet touristiquePour développer l’ensemble de sesactivités, l’association du PTS s’appuiesur un réseau de structures locales :associations, MJC, écoles, base de loisirs,petits producteurs, office de tourisme,etc. “On n’a rien inventé, mais on arrive icien complément de l’existant”, expliqueElise Le Roy, la créatrice du PTS. “Etmieux vaut agir à plusieurs que seuldans son coin.” Le projet a pour but derelancer une dynamique dans cettepartie de l’Eure. Et ce territoire, EliseLe Roy le connaît bien. Forte de sesexpériences passées, elle a vu soninitiative être soutenue par l’ADRESS*en 2006 suite à un appel à projets.Et celui du Pôle Touristique et Solidairese décline en deux approches : l’unesociale avec la proposition d’activités àdes prix accessibles pour tous et l’autretouristique. “Notre objectif est de mixerles usagers locaux et les touristes. On

tient à ce que tout le monde ait accès auxmêmes services, sans discrimination.”Mais dans les faits, atteindre ce nobleobjectif n’est pas chose facile. D’unepart, il y a la réaction des publics. “J’aientendu des familles me dire à proposdes activités touristiques que ce n’étaitpas pour elles. Il y a un frein financier etculturel. Mais on tient à cette partied’animation sociale pour recréer du liendans certaines familles autour du vélo.”D’autre part, il y a le positionnementvis-à-vis des financeurs politiques etdes organismes touristiques, certainscraignant que leurs aides n’aillent surl’autre volet...

Parcours du combattantPour l’instigatrice du projet, installerune activité cyclotouristisque sur ceterritoire ressemble à un parcours ducombattant ! De l’étude commencéeen octobre 2006 jusqu’à aujourd’hui, leprojet s’est construit en plusieursphases. Ouvert en juillet 2008, le PTS nefera une année d’exploitation complètequ’à partir de l’année suivante. Freinspolitiques, lenteurs administratives,financements avortés, crise, etc. ontété autant de handicaps sur sonparcours. Et à ce jour, les difficultésfinancières que rencontre l’associationpour développer la partie sociale sonttoujours présentes. Il faut dire que lastructure innove sur le territoire. Mais àcela, El ise la battante réagit avec

PÔLE TOURISTIQUE SOLIDAIRE : À LA (RE)DÉCOUVERTE DU VÉLO DANS L’EURE

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A Pont-Authou, dans lavallée de la Risle, lePôle Touristique etSolidaire s’est spécialisédans la location devélos et les animationsautour de cettepratique. Par cela,l’association innove etveut redynamiser unterritoire rural enfédérant autour d’elle.

humour, citant Confucius : “Lorsque tufais quelque chose, sache que tu aurascontre toi ceux qui voudraient faire lamême chose, ceux qui voulaient lecontraire et l'immense majorité deceux qui ne voulaient rien faire.”Avec une personne comme Elise LeRoy, qui mène son projet avec force etconviction, et sait son utilité, on se ditque le Pôle Touristique et Solidaire nepeut que s’inscrire durablement dans lepaysage de la vallée de la Risle.

>> Animations estivales :dégustation des produits duterroir, randonnées à vélo

thématiques (histoire, nature),randonnées combinées vélo/kayak

et vélo/cheval et rallye vélo.

C/0 : Ouvert tlj, 9h30-12h30et 14h-18h, jusqu’à fin sept.Camping les marronniers,

Pont-Authou (27)normandie-detente.fr02 32 42 93 80

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*Agence pour le développement régional de

l'économie sociale et solidaire

Béatrice Boucharenc et soné q u i p e d e s Te r r i t o i re sProvisoires espèrent pouvoirmettre sur pied leur première

maison dans les prochains mois. Cetteinstallation inaugurera la matérialisationde leur projet initié il y a bientôt deuxans. L’idée étant, à terme, de gérer unterrain aménagé d’une quinzaine depetites habitations dans la campagnedu Pays de Bray, en Haute-Normandie.Mais avant de voir cette initiative seconcrétiser, il faut trouver des fonds,publics comme privés, pour financer lesconstructions, et l’association rouennaisetravaille sur ce point. Le projet entredans le cadre du développement del’économie sociale et solidaire. Il a étéretenu par l’ADRESS* après un appelà projets, ce qui a permis à l’associationd’obtenir une subvention pour saphase de faisabilité.

MmobL’originalité du projet repose sur leconcept des habitations. Il s’agit deprototypes de maisons en boismodulables et démontables imaginéespar le concepteur et designer Jean-Baptiste Trystram. Conçues dansune approche éco logique, les“mmob” fonctionneront entre autresà l’énergie éolienne et solaire. Les

équipements alentours (toilettes sèches,douches solaires, cuisine collective)seront également basés sur le principede l’économie d’énergie.Ce projet innovant s’accompagne d’unquestionnement autour des modes devie de nos sociétés. “On veut permettreaux gens de s’interroger sur leursmodes de vie, leur en faire découvrir ouredécouvrir d’autres”, explique BéatriceBoucharenc. En filigrane, l’associationsouhaite favoriser les échanges etcréer de la familiarité entre la ville et lacampagne. “Rouen est une ville trèsdense dont on n’échappe pas. De plus,les gens, jeunes comme adultes, n’ontplus vraiment de famille à la campagnedonc ils ne sortent pas de leur ville.”

Des activités et un réseauassociatifPour inciter à la découverte de cesmodes de vie alternatifs, Les TerritoiresProvisoires développent déjà des activitésautour de la nature et du développementpersonnel en partenariat avec desassociations du Pays de Bray commeTrésor de Jardin ou Du Coq à l’Ane. Entissant ce réseau associatif local,l’objectif est aussi de mutualiser lesmoyens pour faire avancer le projet.“C’est un projet basé sur l’entraide.J’aime bien l’idée que l’on retrouve dans

LES TERRITOIRES PROVISOIRES : SÉJOURS EN PAYS DE BRAY

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L’association TerritoiresProvisoires a imaginéune offre de séjoursdans le Pays de Bray.Au cœur de ce projetexpérimental : unterrain aménagé et desactivités qui s’appuientsur la découverte demodes de viealternatifs.

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Béatrice Boucharenc

l’économie sociale et solidaire de profiterdes compétences de chacun sur unterritoire plutôt que de faire venir desgens exprès.”R é g u l i è re m e n t , l ’ a s s o c i a t i o nprogramme des ateliers de cuisine bioet végétarienne, des randonnées surplusieurs jours, des ateliers dessin... Sigoûter à d’autres modes de vie avecLes Territoires Provisoires vous tente,l’association programme plusieursactivités et séjours durant l’été. Enreva n c h e, à d é fa u t d e p o u vo i rexpérimenter les maisons mobiles, il ya la tente… en attendant !

>> Ateliers cuisine santé le 13/07Sorties de plein air du dimanche :

atelier percussionsles 18/07 et 29/08,

sorties péniches à partir de sept.Stage de langue japonaise

(+cuisine et camping), les 24 et 25/07Randonnée buissonnière de l’été,

du 21 au 28/08

C/0 : territoiresprovisoires.org02 32 08 69 23

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*Agence pour le développement régional de

l'économie sociale et solidaire

Mmob 3x3 vue extérieure

Mmob 3x3 vue intérieure

L’endroit est beau, paisible etpréservé. La Ferme de laMotte se trouve dans le sudde la Manche, à la lisière de

l’Orne. Ludovic Lecrosnier et ChrystelleRochard gèrent une petite exploitationfamiliale de production laitière et cidricoleen pratiquant une agriculture biologique.Plus qu’un mode de production etd’alimentation, il s’agit pour eux d’unmode de vie.Membre du réseau Accueil Paysan, lecouple a ouvert il y a trois ans un gîtepouvant accueillir jusqu’à 8 personnesà l’intérieur de sa propre maison, uneimpressionnante demeure au passéseigneurial.La fami l le propose une véri tableimmersion dans son quotidien. Unefaçon de découvrir un monde paysanencore méconnu par certains et peu oumal représenté, il faut le dire, dans lesmédias. Ne comptez pas sur eux, eneffet, pour faire une animation “deterroir”, ici c’est du “vivant” que lesaccueillants souhaitent partager.

Cuisine saine et équilibréeSuivant les opportunités et les saisons,les visiteurs peuvent ainsi suivre Ludovicpour la mise en bouteille du poiré, voirune vache mettre bas, écouter le coupleet sesquatreenfants vous raconter autourd’un repas les anecdotes qui ont ponctuél’histoire de leur maison.Chrystelle fait également partager songoût pour la cuisine bio en organisantdes ateliers thématiques (cuisiner lesalgues, les épices, les fleurs, des recettes“tout cru”, etc.). “L’idée c’est de passerun moment ensemble et d’échangerdes façons de faire” explique l’animatriceen cuisine diététique. “Les gens s’enfont souvent une montagne, mais j’essaiede leur montrer que cela peut êtrequelque chose de simple et d’agréableà faire au quotidien.”

Maîtres de la filièreComme le précise l’un des points de lacharte éthique du réseau, AccueilPaysan est organisé et animé par ceuxqui en vivent. Et c ’est ce qui plaît

ACCUEIL PAYSAN : FERME ET GÎTE DANS LA MANCHE

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Une petite mise au vertà la ferme, ça vousdirait ? Le réseauAccueil Paysan proposeune découverte de lavie paysanne loin desclichés. Rencontre avecla famille Rochard-Lecrosnier, défenseurd’une agriculturerespectueuse del’homme et del’environnement.

Solidarité rurale et internationaleDepuis plus de 20 ans, Accueil Paysan propose plusieursformules d’accueil à la ferme pour le développement d’untourisme durable et social. Cela comprend : le soutien pour lemaintien de l’activité paysanne et d’une vie décente, larevalorisation des savoir-faire paysans, la pratique d’uneagriculture respectueuse de l’environnement. Ce groupementd’agriculteurs et d’acteurs ruraux a construit son réseau sur tout leterritoire français, métropole et outre-mer, et développe descoopérations à l’international pour soutenir les paysans à travers lemonde. Il est ainsi présent dans 24 pays, en Europe, en Afrique et enAmérique.

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p a r t i c u l i è r e m e n t a u c o u p l ed’agriculteurs. “On est totalementmaître de la filière”, souligne ainsiChrystelle.Issus des réseaux alternatifs, lesRochard-Lecrosnier sont des genspassionnés et convaincus, sans pourautant vouloir vous rallier à leur cause.Leur moteur reste la rencontre.A la Ferme de la Motte, vous l’aurezcompris, on ne cherche pas à faire dansle spectaculaire. Mais toujours est-ilque l’on en repart avec un je-ne-sais-

quoi en plus… Il y a des genscomme ça que l’on croise etqui vous marquent.

C/0 : La Motte,Saint-Cyr-du-Bailleul (50)

02 33 49 64 [email protected]

accueil-paysan.com

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Fraîchement revenu du Chili,Guillermo Rivas nous raconteavec enthousiasme son dernierséjour. Il est de retour chez lui,

à Ifs, près de Caen après quatre moispassés dans sa région du Maule, aucentre du pays. Nouveaux contacts,t ravaux d ’aménagement , achatsd’équipements… le projet avance. Leprésident de l’association Andina Chilipart chaque année dans son pays natal.“Travailler son réseau de contactsprend du temps. Je me mets notammenten lien avec des gens qui oeuvrentdans le commerce équitable : artisans,agriculteurs, vignerons, apiculteurs,fructiculteurs, etc.”Le point d’ancrage de ses séjours,dest inés à des petits groupes de

touristes français et chiliens, n’estaut re que la proprié té fami l i a ledes Rivas, située dans une grandeexploitation agricole. Elle sera le campde base du groupe et le lieu où découvrirles traditions familiales, ainsi que la viedes paysans travaillant sur l’exploitationet les fermes des environs. L’exploitationdes Rivas comprend des activitésd’élevage, d’apiculture, de viticulture etd’oléiculture. “Les agriculteurs d’icitravaillent dans un mélange de modernitéet de rusticité : ils utilisent encore desmoyens artisanaux tout en pratiquantune agriculture biologique.”Le séjour sera également axé autourde la randonnée pour par t i r à ladécouverte de la richesse du patrimoinenaturel de la région et à la rencontre de

ANDINA CHILI : UN PROJET DE VOYAGE ÉQUITABLE PRÈS DE CAEN

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Cela fait quatre ansmaintenant qu’il s’estlancé, corps et âme,dans son projet deséjours touristiques.Quatre années qu’ilpartage sa vie entre larégion caennaise et larégion du Maule auChili. Son approchetout aussi personnelleque professionnellepropose une immersiondans la culture de sonpays et un véritablepartage “à la chilienne”.

Guillermo Rivas

Dressage d’un jeune cheval de la ferme

ses populations. “On fera des haltesdans des petites auberges chez despaysans et on organisera des rencontresavec des artisans et des pêcheurs indiens,dans le Maule et à Araucanía, la régiondes indiens mapuches.”

Une mauvaise expérience, unélément catalyseurLe Chilien, installé en France depuistrente ans, a monté son association en2006. Depuis le début, il est épaulé parHervé Bernard de l’association caennaisedu CITIM*. Intéressé depuis longtempspar le tourisme au Chili, Guillermo atrava i l lé dans un premier tempscomme guide pour le compte d’un touropérateur. Une expérience dont il gardeun goût amer, mais qui déclenchera sonenvie de se tourner vers le tourismeéquitable. “On voyageait en car et on allaitpasser la journée avec des indiens. Onétait loin de la réalité. Ce n’était pas dutoutmavisionde la rencontre. Et jeneparle

pas des conditions de rémunération :l ’ a rgent éta i t t rès mal rét r ibué .L’approche, fausse et irrespectueuse,m’a choqué.”Le président d’Andina Chili aménageprogressivement la propriété avecl’aide administrative et logistique de lacommune de Cauquenes, et le coup demain de ses proches. Mais voilà, l’apporten fonds personnels et l’entraide seuls,ne suffisent pas pour pérenniser le projet.C’est pourquoi son concepteur comptesur des financements de projets soutenuspar l’état chilien et des entreprises,mais aussi sur les recettes généréespar un autre volet de son projet devoyages, plus rapidement rentable lui.L’ancien coach sportif monte ainsi unproduit autour du golf pour une clientèleaisée. “Pour avoir de la trésorerie, il fautégalement proposer des voyagesdavantage orientés vers le luxe, doncplus chers. D’où l’idée du golf.”

Contraintes et progrèsLes contraintes de temps et d’argent, lacrise économique, le tremblement deterre, la frilosité des autres acteurs dutourisme, les longues et multiplesdémarches pour conva inc re lesinterlocuteurs sont autant d’embûchesrencontrées sur son chemin. “D’unautre côté, je me dis que les chosesprogressent en termes d’accueil.” Etelles avancent également au niveaudes partenariats : pour la prise encharge des billets d’avion, Andina Chilidevrait travailler avec Culture au cœur,une petite agence de voyages culturels.“Le but pour moi est d’arriver à fairepartir un premier petit groupe l’annéeprochaine. Ce serait alors la concrétisationd’un rêve…” ¡ Entonces, ánimo y suerte !

C/0 : andinachili.com

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*coordination information tiers-monde, membredu réseau Ritimo (réseau des centres de

documentation et d’information pour ledéveloppement durable et la solidarité

internationale)

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Les randonneurs des Cheminsdu Vent disent se sentir plusvoyageurs que touri s tes.Quand ils s’arrêtent au cours

de leurs itinéraires, c’est davantagepour aller à la rencontre de l’autre quepour faire une séance photo.Située à Ifs, en périphérie de Caen,l’association affiliée à la Fédération derandonnée pédestre compte près de 75adhérents. En dehors des randonnéesprogrammées à la journée dans larégion normande, elle organise environ8 séjours par an en France ou à l’étrangeren petit groupe. Cette année, lesmarcheurs ont entre autres sillonné lepays Diola au Sénégal et la région del’Aubrac en France avant de prendre ladirection du Cotentin, du Haut-Atlasmarocain et de la région de l’Annapurnaau Népal au second semestre 2010.Puis ce sera au tour de la Tunisie et du

Cambodge l’an prochain etprobablement de la région duLadakh en Inde en 2012.

Si à ses débuts, la structure associaitsimplement marche et bien-être,l’aspect solidaire est très vite venu s’yajouter. Les populations locales sontainsi au cœur du processus d’accueildans la démarche. “Il nous a sembléévident que l’argent que l’on apportaiten tant que voyageurs, profite auxacteurs locaux : les paysans qui noushébergent, les cuisiniers, les guides, lesartisans, les petits producteurs, etc.”,souligne Alain Latapie-Bayro, présidentde la structure.

Echange de servicesPour organiser ses voyages à l’étranger,l’association fait appel à un guide localafin qu’il lui propose une prestation etun itinéraire. “On est dans l’échange deservices, pas dans le don. Au Népal,notre prestataire finance un dispensaireet des bourses pour des écoliers. On aeu une discussion avec lui à ce sujet : ilne souhaitait pas que l’on parraine sesactions, mais plutôt que l’on apporte du

travail aux personnesq u ’ i l e m p l o i e àl’occasion de notreséjour.”L ’ a s s o c i a t i o nfavorise égalementl’économie locale dans le cadre de sesséjours dans l’Hexagone, privilégiantainsi les hébergements en milieu rural.Plus généralement, quelque soit le lieuoù le petit groupe de voyageurs estaccueilli, dès lors qu’il ne dort pas à labelle étoile ou sous une tente, il vitcomme ses hôtes, “dans le confortlocal” ! Derrière cela, il y a aussi l’idéede se retrouver en immersion complètedans le mode de vie et la culture desaccueillants.

Micro-projetsde développementFréquemment, les marcheurs desChemins du Vent se questionnent surla manière d’aider sans assister, d’aideren minimisant le plus possible l’impact

LES CHEMINS DU VENT : ASSOCIATION DE RANDONNEE DU CALVADOS

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Si l’on associe souvent la randonnée au respect de lanature, pour certains, il est tout aussi important deprendre en compte l’environnement humain. C’est le casde l’association Les Chemins du Vent qui essaie deconjuguer marche avec solidarité.

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su r les équ i l i b res locaux , qu ’ i l sso ient économiques, soc iaux ouenvironnementaux.Leurs vis ites régul ières dans lesvillages du Haut-Atlas, par exemple, leuront permis de créer des liens avec letissu local et de s’intéresser à desmicro-projets de développement. Pourl’instant, ils poursuivent leurs réflexionsafin d’en étudier les tenants et lesaboutissants. “On se doit d’être vigilantsavec les projets de micro-crédits. Il fautveiller, par exemple, à ne pas mettretous les œufs dans le pan ie r dutourisme, au risque de créer une gravedépendance.” Actuel lement, LesChemins du Vent part ic ipent aufinancement de classes de la seconde

chance au Niger en partenariat avecune autre association normande, FreddieLa Vie au Niger.Sur le sentier de la solidarité, le parcoursest peut-être long et délicat maiss’avère tout aussi riche et passionnant !

C/0 : [email protected]

06 88 09 10 03

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Voyage "Nouvel An 2010..." dans la région de Douz (sud tunisien)

Rencontres dans la campagne du Katmandou (Népal) en novembre 2009

C’est une pratique qui fait unvéritable retour en force :l’apprentissage de savoir-faire anciens ou oubliés

autour de l’écologie et des produitsnaturels. C’est aussi le créneau deSavoir-faire et Découverte depuis plusde dix ans.L ’assoc iat ion basée dans l ’Orneprogramme des stages tout au longde l ’ a nnée chez l e s a r t i s ans e tproducteurs à la campagne. On peutainsi apprendre à construire un mur entorchis ou une yourte, fabriquer son proprefour à pain, réaliser des enduits à basede chaux ou de terre, concevoir desobjets en mosaïque ou papier mâché,faire du pain et des viennoiseries,fabriquer des cosmétiques naturels ethuiles essentielles, éduquer son chevalou son âne… Les stages se déroulent àla journée ou sur plusieurs jours. Dansle cas d’un séjour, les participants sontalors hébergés par le maître de stageou orientés par l’association vers descampings, gîtes ou chambres d’hôtessitués à proximité.

Un réseau national“Le principe de ces stages, c’estque l ’on est là pour apprendrequelque chose et le faire par soi-même”, explique Nadia Nadak,chargée de communication au seinde la structure. Avec, en filigrane,la reva lori sat ion des act iv i tésprofessionnelles et le soutien del’économie en milieu rural. “On seretrouve plongé dans le quotidien duprofessionnel. Ces stages permettentde faire connaître les savoir-faire et lesproduits locaux. Tous les artisans,paysans et producteurs s’engagent pourcela à utiliser des produits naturels.”En Basse-Normandie, Savoir-faire etDécouverte travaille avec une quarantainede professionnels, rétribués à hauteurde 70% sur le tarif du stage. Aujourd’hui,la structure est implantée dans unedizaine de régions animées par descorrespondants dans chacune d’elles.Une gestion à l’échelle nationale assuréedepuis La Carneille, un paisible villagede quelques centaines d’âmes du bocageornais… Et à part ça, il ne se passe riendans nos campagnes ?!

C/0 : La Caillière, La Carneille (61)lesavoirfaire.fr – 02 33 66 74 67

SAVOIR-FAIRE & DÉCOUVERTE : STAGES ET SÉJOURS EN MILIEU RURAL

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Envie depasser

quelques joursà la campagneauprès d’un petitproducteur ou d’unartisan pour acquérirson savoir-faire et sestechniques ?L’associationSavoir-faire etDécouverte organisedes stages dans lebâti écologique, lafabrication deproduits de bien-êtrenaturels, la cuisineou la connaissancede la nature et desanimaux.

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3 formatrices, 3 savoir-faire, un même souci éthiqueNotre visite chez Savoir-faire et Découverte à La Carneille a été l’occasion d’aller rencontrer lesprofessionnels du réseau installés dans les villages aux alentours.

Première étape chez Laurence Féron.Dans son atelier-boutique de douceursvégétales, l’épicière-productrice initieles stagiaires à la fabricat ion deconfitures, gelées, pâtes de fruits,compotes, fruits confits et autresdérivés à base de fruits. Au programme :cueillette des fruits (non traités,évidemment !), fabrication au four àbois et entre temps, passage à tablepour un déjeuner en compagnie del’affable épicière !

Seconde étape dans un cent red’éducation éthologique, chez SophieSzirmay. L’éducatrice de chevaux,personnage atypique et méthode àl’avenant, travaille avec les stagiairessur la relation de confiance entre lecavalier et le cheval et le respect del’animal. Sa méthode est en partiebasée sur le mental avec un jeu deregards, de postures et de gestes,sans jamais avoir recours à la force nià la soumission. On obtiendrait, in fine,de meilleurs résultats qu’avec laméthode traditionnelle.

Cécile Mingot est apicultrice. C’estdans sa petite exploitation implantéedans la vallée de l’Orne, un sanctuairepour la faune, que nous faisons uneultime halte. L’apiculture qui y estpratiquée est sédentaire et bio. L’objectifde ces deux jours de stage est de savoirmonter ou développer un rucher familial.Outre la partie théorie, côté pratiqueon peut ouvrir les ruches (s’il fait beau)et faire de l’extraction l’été. Pendantce mini-séjour, les participants sonthébergés sous une yourte et ont ledroit à un petit-déjeuner avec miel etpollen... Miam !

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Après lecture des initiativesp r é s e n t é e s d a n s c edossier, plusieurs questionsapparaissent : de quelles

manières ce genre d’offres peut-il sedévelopper pour participer à l’essor d’untourisme responsable ? Où se renseignerpour en trouver ? Comment s’assurerde leur éthique ?Si ces initiatives sont sérieuses etdynamiques, certaines d’entre ellesn’en sont pas moins limitées dansleur portée et parfois encore fragileséconomiquement. Leur pérennité etleur développement sont en question. Onpense en premier lieu à l’action politiqueet le soutien financier des collectivitésterritoriales sur des programmes relevant,par exemple, de l’économie sociale etsolidaire. Mais est-il possible d’attendredes aides au-delà de leur lancement,

qui plus est dans une conjonctureéconomique défavorable ? Difficile demiser là-dessus. Dans ce cas, commentalors peuvent-elles agir, à leur niveau ?Julien Buot, coordinateur de l’ATES,souligne deux enjeux pour ces offres :d’une part, la nécessité de développerdes outils de communication pourse faire connaître; d’autre part, lastructurat ion , en mutual isant etfédérant en réseau les initiatives sur leterritoire. “De notre côté, on fédère déjàune v ingta ine d ’assoc iat ions devoyages en regroupant des offresmu l t i p l e s . S e s t r u c t u re r p e u tpermettre à certains de continuer à seprofessionnaliser et de se valoriserauprès des comités de tourisme ou desguides de référence comme celui duRoutard.”

Vision caricaturaleMais la nature du tourisme alternatifn’est-elle pas justement de resterconfidentielle, de fonctionner à petiteéchelle, afin de se démarquer du tourismede masse et d’en éviter les écueils ?Pour le représentant de l ’ATES, laproblématique se trouve plutôt dans labonne répartition des flux touristiques.“Idéalement, il faudrait voir s’implanterplein de petits projets ici et là au lieud’une concentration en pôles.” Pourtantla demande pour un tourisme pluséthique va croissante. L’ATES en fait le

constat . “On reçoit beaucoup desollicitations de la part de comitésd’entreprise par exemple. Cela dit,même si un organisme comme le nôtreest de plus en plus visible, l ’offrea l t e rnat ive ne l ’ e s t pa s enco resuffisamment et son image fait encoretrop souvent l’objet de caricatures.C’est associatif, alternatif ou militantdonc c’est bénévole ou amateur : non !”Le développement encore limité dutourisme responsable s’explique aussipar l ’absence de label officiel, à lad i f férence d ’aut res secteurs dudéve loppement durable commel’agriculture biologique. En théorie, lacréation d’un label pourrait ainsi “fairele ménage” en dissociant les bonnes desmauvaises pratiques et en contraignantcer ta ins grands voyagi s tes à seresponsabiliser pour des questionsd’image. Dans la pratique cependant, lamise en place d’un label se complique,rien qu’en termes de coûts. En effet, ilparaît difficilement concevable d’évaluerles engagements pris par les voyagistesen envoyant des experts dans l’ensembledes agences et des lieux de destination.Toutefois, à défaut d’un label commun,il reste des organismes de référence àl’image des Parcs Naturels Régionaux enmatière d’écotourisme. Dans le domainedu tourisme solidaire, l’ATES, elle, meten place un système d’évaluation deses assoc iat ions membres. “On

RÉFLEXIONS ET PERSPECTIVES

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Label, financement, rôledu consommateur…Passage en revue desenjeux nécessaires audéveloppement dutourisme alternatif auxcôtés de Julien Buot,coordinateur del’ATES*.

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commence à obtenir des résultats.L’idée, c’est de tirer les pratiques vers lehaut. La transparence constitue unpoint essentiel dans ce travail, savoir oùva exactement l’argent du voyageur estun enjeu primordial.”

ConsommacteurMais au-delà de ces réflexions, l’avenir dutourisme responsable semble dépendreavant tout de l’évolution des habitudesde consommation, d ’où un travai lnécessaire à entreprendre en termesd’ “éducation”. Et là revient un terme-clefdans la notion de développement durable,celui de “consommacteur”. Julien Buot :“Dans la parole, les gens exprimentleur envie d’une offre alternative, pluséthique. Dans les faits, c ’est pluscomplexe… Mais il y a un travail à fairepour que le consommateur devienneacteur.” Et c’est là le rôle de prescripteurscomme l’ATES, les médias, les comitésd’entreprise, l’Éducation nationale, lafamille... L’avenir du tourisme responsableest entre nos mains. Nous voulons untourisme plus respectueux ? Dont acte !

C/0 : tourismesolidaire.org*ATES : Association pour le tourisme équitable et solidaire

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Violet de BayeuxBayeux (14) Le RadarNeuf artistes exposeront des œuvres inéditesavec une seule “contrainte” : l'utilisation de lacouleur violette. Avec Stéphane Bordarier, JoëlHubaut, Jean Le Gac, Catherine Lopes Curval,Jean-Michel Othoniel, Claude Rutault, Sarkis,Claude Viallat et Jacques Villegle.> exposition collective - jusqu'au 19/09

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Chanter, jouer, danser... Vire (14) Musée de VireTraditions musicales en Normandie (XVIIIe-XXe siècles)> traditions - jusqu'au 31/10

Idées de lumière - Jacques Le ChevallierGranville (50)Musée d'art moderne Richard AnacréonDécorateur, peintre, graveur, maître verrier, Jacques Le Chevalliera exercé ses dons d'artiste dans de nombreux domaines. Egalementau Musée d'art et d'histoire à Avranches et à l'Abbaye de Hambye. > peinture/dessin - jusqu'au 31/09

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Matisse et le livre illustréAvranches (50) Scriptorial d'Avranches“Le livre ne doit pas avoir besoin d'être complétépar une illustration imitatrice [...] Le dessin doit êtreun équivalent plastique du poème.” Henri Matisse.> peinture/écriture - jusqu'au 12/09

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Charles d’Orléans, PoèmesPoèmes manuscrits et illustrés par Henri MatisseFrontispice et page de titreParis, Tériade, 1950 _ Donation Alice Tériade en 2000Musée Départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis

Exposition

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Emaux atmosphériquesRouen (76) Musée de la CéramiqueLa céramique impressionniste. > céramique - jusqu'au 26/09

Lumière argentiqueOlivier MérielGiverny (27) Musée desimpressionnismesA travers 40 photos,Olivier Mériel a retrouvéles lumières des paysagesimpressionnistesnormands. Dialogue dela couleur et du noir etblanc avec une mêmerencontre, la lumière. > photojusqu'au 31/10

Honfleur entre traditionet modernité 1820-1900Honfleur (14)Musée Eugène Boudin Dans le cadre de NormandieImpressionniste. > peinture - jusqu'au 06/09

L'Estampe impressionnisteCaen (14)Musée des Beaux-Arts Avec Manet, Pissaro, Degas.Dans le cadre de NormandieImpressionniste. > estampe - jusqu'au 05/09

Le concombre géantCherbourg-Octeville (50)Le Grand Musée du petitparapluie Chaque semaine, tous les lundis,découvrez 3 nouvelles œuvresd'un artiste avec des interventionséphémères et des surprises. > installation - jusqu'au 27/12

Mur de l'Atlantique, lehors-champ de l'histoireAlain JarocinskiSt-Martin-des-Besaces (14)Musée de la Percée du Bocage Mois de la photographie enBocage normand. > photo - jusqu'au 30/09

(Lumière) - Pierre-Yves ParisSt Laurent de Terregatte (50)L'Autre café Installation évolutive qui vousinvite aux rêves au fil desmanifestations de ce café galeriebrocante situé près du Lac de laroche qui boit. > installation - jusqu'au 30/09

Une villepour l'impressionnismeRouen (76)Musée des Beaux-ArtsAvec des œuvres de Monet,Pissarro et Gauguin. > peinture - jusqu'au 26/09O

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Et aussi...

CoucouSt-Nicolas d'Aliermont(76) Musée de l'HorlogerieDes premiersmécanismes à la bandedessinée.> bande dessinéedu 09/07 au 31/12

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Les Elixirs de PanacéeFécamp (76) Palais BénédictineCes artistes contemporains travaillent lesquestions de la transformation des matériaux,de leur préciosité et de la quête du savoir. > matériaux - jusqu'au 17/10

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Champignon pour pieds de meublesMichel BlazyCaen (14) FRAC BN Cette exposition se déroule en deux temps afinque ses expériences à base d'aliments et dechampignons arrivent à maturation. Cetteseconde période s'inscrit dans le cycle de vie :naissance, croissance puis décomposition. > installation - jusqu'au 15/08

1939-1945 : Les Valeriquais se souviennentSt-Valéry-en-Caux (76) Maison Henri IVEn juin 1940, le ville de St-Valéry-en-Caux fut le théâtred'une tragique défaite des forces alliées face auxarmées allemandes. Photos, objets et documentstémoignent de cette époque. > histoire - jusqu'au 19/09

Dans un jardinSotteville-lès-Rouen (76)FRAC Haute-NormandieUn hommage au Déjeuner sur l'herbe et au jardin de Monetà Giverny par une vingtaine d'artistes contemporainsfrançais ou étrangers ayant travaillé sur le thème dupique-nique et des loisirs ou sur celui du jardin oude Giverny.> photo/vidéo - jusqu'au 10/10

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Les héritiers del’impressionnismeaujourd’huiMontivilliers (76) Réfectoire de l’abbayeet Gare Dans le cadre de NormandieImpressionniste 2010.> peinture - du 03/07au 12/09

Une campagnephotographique dans l'EureEvreux (27)Musée d'Evreux Au temps de l'impressionnisme,écho contemporain avec DanielQuesney.> photo - jusqu'au 26/09

La lumière en échoRouen (76)Jardins de l'Hôteldu Département > impressionnisme et art vidéojusqu'au 30/09

Peindre en NormandieEvreux (27)Maison des Arts Plus d'une centaine d'œuvresd'artistes connus et moins connusautour de la représentation de laNormandie à la fin du XIXe etau début du XXe siècle dans lecourant de l'impressionnisme etdu fauvisme.> peinture - jusqu'au 11/07

Dentelles au jardinAlençon (61)Musée des Beaux-Arts Les trésors du Musée desBeaux-Arts et de la Dentelled'Alençon revisités par uneartiste contemporaine AnnieBascoul. > installation - jusqu'au 03/10

OcéansCherbourg Octeville (50)La Cité de la Mer L'exposition raconte l'épopée etles moments forts du tournagedu film Océans de Jacques Perrinet Jacques Cluzaud.> nature - jusqu'au 12/09

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Et encore...

RémanenceChristine MaigneCaen (14) ArthothèqueChristine Maigne développe unmonde organique sous la formede pilosité noire sauvage qui, telleune végétation, envahit l'espace.Ces pilosités ne sont peut-êtreque des rémanences, des tracesd'anciennes présences, humainesou artificielles, qui nous laissentsongeurs...> installation - jusqu'au 28/08 Ré

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Chauves-souris et Très Toucher& Touche atoutLe Havre (76) Muséum d'Histoire NaturelleVenez percer les mystères du monde des chauves-souris etredécouvrez en tâtonnant des mains ou des pieds le sens dutoucher. Visite commentée les samedis à 15h, ateliers enfantsles mercredis à 15h30 et les dimanches à 14h30, contesjeune public les 07/07, 04/08 et 01/09 à 15h.> découverte - jusqu'au 24/10

Entrée de l’exposition Très toucher,“l’entrée des mains” ou “le tunnel caressant”©

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Ex ArgillaGisacum (27) Site archéologique> céramique contemporaine - jusqu'au 12/09

Partage - Gérard Remigereau et Brigitte DamBoscherville (76) Abbaye Saint-Georges> peinture/sculpturejusqu'au 10/10

Wildlife Photographer of the yearRouen (76) Muséum Chaque auteur décrit les conditionsenvironnementales et techniques de laphotographie traitant de la nature qu'il présente. > photo - du 03/07 au 26/09

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La Pierre de Caen Caen (14) Musée de Normandie Des dinosaures aux cathédrales : le parcours hors normes de lapierre de Caen et sur le travail difficile des carriers et tailleurs depierre qui l'ont extraite du sous-sol ou mise en œuvre.> architecture - jusqu'au 31/10

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