baudrillard jean - simulacres et simulations

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Aujourd'hui l'abstraction n'est plus celle de la carte, dudouble, dumiroir ouduconcept, Lasimulationn'est plus celled'unterritoite, d'un tre rfrentiel, d'une substance. Elle est lagnration par les modles d'un rel sans otigine ni ralit :hyperrel. Le territoire ne prcde plus la carte, ni ne luisurvit.C'est dsormais la carte qui prcde le territoire -prlcmm dessimulacres - c'est elle qui engendre le territoire et s'il fallaitreprendre la fable, c'est aujourd'hui le territoire dont les lambeauxpourrissent lentement sur l'tenduedela carte. C'est lerel, etnon la carte, dont des vestiges subsistent et l, dans les dsertsqui neSOnt plus ceux de l'Empire, mais le ntre. Le dsert durel"-mme, E!ZJCoz *f- Jean Baudrillardial1Simulacres et simulation'i

}..xGalile 1981,9rue Linnt, 7S00SParis.En de 1. loi duII mars 1957, il esl inle,dil dc fcproduile

ISBN2-7186-0210-tj ISSNOIS2-3678LaprcessiondessimulacresLe simlilacre n'est jamais ce qui cache lavrit - c'est favrit qui cache qu'il n'yen apas.Le simulacre est vrai.l'EcclsiasteSi nousavonspuprendrepourla plusbelle all-goriedelasimulationla fable deBorgso[es carto-graphes de l'Empire dressent une carte si dtaillequ'elle finit par recouvrir trs exactement le territoire(mais le dclinde l'Empire voit s'effranger peupeucette carte ettomber enruine, quelqueslambeaux rantencore reprables dans les dserrs- beaut mtaphy-sique de cette abstraction ruine, rmoignant d'unorgueil la mesurede l'Empireet pourrissant commeunecharogne, retournant lasubstancedusol, unpeucommeledoublefinit parseconfondreaveclerel envieillissant), cette fable est rvolue POUt nous, et n'aplusquelecharmediscretdessimulacres dudeuximeordre1.Aujourd'hui l'abstraction n'est plus celle de lacarte, dudouble, dumiroirouduconcept. Lasimula-tionn'est plus celle d'unterritoire, d'un trerfrentiel,d'unesubstance. Elleest lagnrationpar les modlesd'unrel sansorigineni ralir : hyperrel. Leterritoirene prcde plus la carte, ni neluisurvit.C'est dsormaislacartequi prcdeleterritoire- prceJsiondes simu-lacres -, c'est elle qui engendre le territoire et, s'ilfallait reprendre la fable, c'esr aujourd'hui leterritoiredont les lambeauxpourrissent lentement SUI l'l'renduedelacarre. C'est lerel, et nonlacarte, dont destiges subsistent et l, dans les dserts qui neSOntplusceuxdel'Empire, mais lentre. Ledsert durellui-mme.Enfait, mmeinverse, lafableest inutilisable.Seule subsiste peut-t're l'allgorie de l'Empire. Carc'est avec le mme imprialisme que les simulateursactuels tement de faire concider le rel, tout le rel,avecleursmodlesde simulation. Maisil nes'agitplusni decarreni deterritoire. Quelquechoseadisparu:la diffrence souveraine,de l'une l'autre,qui faisait lecharmedel'abstraction. Carc'est ladiffrencequi faitla posie dela carte etle charmeduterritoire, la magieduconcept et lecharmedurel. Cet imaginairedelareprsentation, qui culmine etlafoiss'abmedansleprojet fou des cartographes d'une coextensivit idaledela carre et duterritoire, disparatdanslasimulation1. Cf. J. Baudrillard, L'change Jymbo/ique et la mOTt,L'ordre des simulacres ", Paris, Gallimard, 1975.10_ dont l'oprationest nuclaireet gntique, plusducour spculaire etdiscursive. C'esttoutelamtaphysiquequi s'enva. Plusdemitoir del'tre etdes durel etdesonconcept. PlusdecoextenSlvlteImagi-naire: c'est la miniaturisation gntique qui est ladimensiondela simulation. Lerel estproduitpartirdecellules miniarurises, de matriceset demmoires,demodlesdecommandement - et il peurtrerepro-duit unnombre indfini de fois partir de l. Il n'aplus tre rationnel, puisqu'il ne se mesure plus quelque instance, idale ou ngative. Il n'est pl.usqu'oprationnel. En fait, ce n'est plus du rel, qu'aucunimaginairenel'enveloppe plus.C'est unrel, produit desynthse irradiant decombi-natoiresdansunhyperespacesansatmosphere.Dans ce passage un espace dont la courburen'est plus ceiledurel, ni cellede .lal'redelasimulations'ouvredoncparuneliqUldatlondetouSles rfrentiels- pire: parleur rsurrectionartificielledanslessystmes de signes, matriauplusductile quelesens, encequ'il s'offretous lessystmesd'quiva-lences, toures les oppositions binaires, toute l'algbrecombinatoire. Il ne s'agit plus d'imitation, ni deredou-blement, ni mme de parodie. Ils'agit d'une aurel des signesdurel, c'est--dired'uneoprauonde dissuasion de tout processus rel par son doubleopratoire, machine matique, impeccable, qUI offretouSlessignes re:1et encourt-circuite toutes les pripties. Plus JamaISle rel n'aura l'occasion de se produire - telle estlafonctionviraledumodledansunsystmedemort,ouplutt de rsurrectionanticipequi ne laisse plusaucune chance j'vnement mme delamort. Hyper-11rel dsormais l'abri de l'imaginaire, et de tomedistinctiondurel et del'imaginaire, nelaissant placeq.u' la rcurre.nec orbitale des modles ct la gnrationsimule desdiffrences.L'irrfrence divinedesimages. est feindtedenepasavoir ccqu'ona. Simuler est femdre d'avoir ce qu'on n'a pas. L'unrenvoie uneprsence, l'aUtre uneabsence. Mais lachose est plus complique, car simuler n'est pasfeindre: Celuiqui feint unemaladiepeut simplement semettreauliret fairecroirequ'il est malade. Celui qui simuleun.e maladie en dtermine en soi quelques symptmes. "(Littr.) Donc, feindre, oudissimuler, laissent intactle principederalit: ladiffrenceest toujours claireellen'est quemasque. Tandisquelasimulation en,cause la diffrence du vrai et du "faux , dureel et de l' "imaginaire. Le simulateur est-iln;alade ou non, puisqu'il produir de "vrais" symp-romes?Onnepeut ni letrairerobjectivement comme ni comme non-malade. la psychologie et lamdecines'arrtent l, devant unevrirdelamaladie inrrou:able.Car si n'importe quel symptmetx:ut etre prodUit, et ne peut plus tre reu comme unfait dealorstoutemaladiepeurtreconsidrecommeslmulableet simule, et la mdecine perdsonsens, carellenesait trairerqueles maladies"vraiespar leurscausesobjectives. lapsychosomatiquevolue12rd'unefaonloucheauxconfins duprincipedemaladie.Quanr lapsychanalyse, elle renvoie le symptmedel'ordre organique l'ordre inconscienr celui-ci denouveau est cens tre "vrai", plus vrai que l'autre_ mais pourquoi la simulation s'arrterait-elle auxportes de l'inconscient? Pourquoi le travail del'inconscient nepourrait-il tre produitdelammefaon que n'importe quel symptme de la mdecineclassique?Lesrveslesontdj.Bien sr, le mdecin aliniste prtend qu' ilyapour chaque forme d'alination mentale unordreparticulier dans la succession des symptmes que lesimulateur ignoreet dont l'absencenesaurait tromperle mdecin aliniste. Ceci (qui date de 1865) poursauvertout prixleprincipe d'unevritet chapperl'interrogationqueposela simulation - savoir quela vrit, la rfrence, la cause objective ont cess d'exis-tet. Orquepeur faire lamdecineaveccequi flotteende ouau-deldelamaladie,ende ouau-del delasant, avec le redoublement de la maladiedans undiscoursqui n'est plus ni vrai ni faux?Quepeut fairela psychanalyse avec le redoublement du discours del'inconscient dans un discours de simulation quine peutplusjamais tredmasqu, puisqu'il n>est pasfauxnonplus 2?Que peut faire l'arme avec les simulateurs?Traditionnellement elleles dmasqueet lespunit, scionun principe clair de reptage. Aujourd'hui elle peutrformer un trs bon simulareut comme exactement qui-2. Et qui, lui, n'est pas suspcible de rsolution dansle transfert. C'est l'emmlement de ces deux discoms qui rendla psychanalyseinterminable.13valent un homosexuel, un cardiaque ou unfou vrais. Mmelapsychologiemilitaire reculedevantles clarts cartsiennes et hsite faire ladistinctiondu faux et du vrai, du symptme produit et dusymptmeauthentique. S'il jouesi bienaufou, c'estqu'il l'est. Et elle n'a pas tort : dans cesens, tousles foussimulent, etcetteindistinctionest lapiredessubversions. C'est contre elle que la taison classiques'est arme de toutes ses catgories. Mais c'est elleaujourd'hui qui denouveaulesdbordeet submergeleprincipe devrit.Au-del de la mdecine et de l'arme, terrainsd'lecrion dela simulation, l'affairerenvoie [a religion.erausimulacre deladivinit: Je dfendisqu'il y etdansles templesaucunsimulacreparceque ladivinitqui anime la natute nepeur tre reprsente. Juste-ment ellelepeut. Mais quedevient-elle lorsqu'ellesedivulgueenicnes, lorsqu'ellesedmultiplieensimu-lacres? Demeure-t-elle l'instancesuprmequi simple-ment s'incarne danslesimages enunethologie visible?Ou bien se volatilise-telle dans les simulacres qui,seuls, dploient leur faste et leur puissance de fasci-narion- lamachinerievisibledes icnesse subsrituant l'Ide pure et intelligible de Dieu? C'est bien cedont avaient peur les iconoclasres, dont la querellemillnaireesrencorelantreaujourd'hui'. C'est bienparce qu'ils pressentaient cette toute-puissance dessimulacres, cettefaculrqu'ilsOnt d'effacer Dieudelaconsciencedes hommes, et cette vritqu'ils laissententrevoir, desrructrice, ananrissante, qu'aufondDieun'a jamaist, qu'il n'enajamaisexistquelesimu-3. Cf. M. Perniola,lcneJ, Vms, Simulacres, p. 39,14lacre voirequeDieului-mmen'ajamaistquesonsimulacre- de lvenait leur rageles images. S'ilsavaient pucroitequecelleS-CI nefaI-saient qu'occulteroumasquer l'Ide platoniciennedeDieu, il n'yavait pas de quoi les drruire.vivredel'ided'unevritaltre, Maisleur desespolfmtaphysique venait de l'ide que les images necachaient rien dutout, et qu'elles taient ensommenonpas desimages, teiles qu'en elles.-mmes lemod.leoriginal leschange, mais biendesSImulacresparfaits,rayonnants pour roujours leurOrilfaut conjurer toutpnx cette mort dureferentleldivin.On voit que les iconoclastes, qu'onaccuse dempriser et de nier les images, tai7nt qui accordaient leurjuste prix,auconualre desIconolatresqui n'y voyaient que reflets et sedevnrerDieu enfiligrane. Mais onpeutdIrea 1Inverseque les iconoltres furent les esprits les plus moder-nes, les plus aventureux, puisque, sous couleur transparitionde Dieudansdeslisjouaient djsa mort et sadlspatlt,lOo 1eplpha-nie de ses reprsentations (dont lis savalCnt peut-trequ'ellesnereprsentaient plusrien, qu'elles unjeupur, maisquec'taitprcisment lle,eu_ sachant aussi qu'il est dangereux de demasquerles images, puisqu'elles dissimulent qu'il n'y a rienderrire).Ainsiferont les Jsuites, quifonderontleur poli-tique sur la disparition virtuelle Dieu etlamanipulationmondaine et spectaculaire desconsCl.ences_ vanescence deDieudansl'piphaniedupouvOIr -,finde latranscendancequi nesert plusqued'alibi 15une stratgie tour fait libte des influences et dessignes. Derrire le batoquedes images secache l'mi-nencegrisedelapolitique.Ainsi l'enjeuauratoujours tlapuissancemeur-triredes images, meurtrires du rel, meurtrires deleurpropremodle, commeles icnesdeByzancepou-vaient l'rre de l'identit divine. Acette puissancemeurtrire s'oppose celle des reprsentations commepuissancedialectique, mdiation visibleet intelligibleduRel. Toutelafoi etlabonnefoi occidentalese sontengages dans ce pari de la reprsentation: qu'unsignepuisserenvoyerlaprofondeurdusens, qu'unsigne puisseJ'changer contredusens et quequelquechoseservedecaution cet change- Dieubiensr.Maissi Dieului-mmepeut tre simul, c'est--direserduire aux signes quienfont foi?Alorstout le systmepasse en apesanteur, iln'est pluslui-mme qu'un gigan-tesque simulacre - non pas irrel, mais simulacre,c'est--direnes'changeant plus jamaiscontredurel,maiss'changeam endansuncircuitininter-rompudont ni la rfrence ni lacirconfrencene SOntnullepart.Telleest lasimulation, encequ'elles'opposela reprsentation. Celle-ci part du principe d'quiva-lencedusigneet durel (mmesi cettequivalenceest mopique, c'est unaxiomefondamental), Lasimula-tion part l'inverse de l'utopie du principe d'qui-valence, part de la nfgation radicale du signe commevaleur, part dusignecommerversionet misemortde toute rfrence. Alors que la reprsentation tented"absorberlasimulation enl'interprtant comme faussereprsentation, la simulationenveloppetoutl'difice delareprsentationlui-mmecomme simulacre.16Tellesseraientlesphases successivesdel'image:- elleest lereRetd'uneralitprofonde- ellemasque etdnatureuneralitprofonde- ellemasquel'absencederalit profonde- elleest sans rapport quelque ralitquecesoit:elleest sonpropre simulacrepur.Dans le premier cas, l'image est une bonneapparence- lareprsentationest del'ordredusacre-ment. Dans le second, elle est une mallvaise rence- del'ordre dumalfice. Dans letroisime,ellejOlie tre une apparence - elle est de l'ordre dusortilge. Dans lequatrime, ellen'est plusdutout del'ordredel'apparence, maisdelasimulation.Le passagedes signes qui dissimulent quelquechose auxsignes quidissimulent qu'il n'y a rien, marqueletournant dcisif. Les premiers renvoient unetho-logiede lavritet dusecret (dont fait encorepartiel'idologie). Lessecondsinaugurent l're dessimulacreset dela simulation, oil n'y a plus de Dieupour recon-natrelessiens, plusde Jugement dernierpoursparerlefauxduvrai, lere!de sarsutrectionartificielle,cartoutestdjmortet ressuscitd'avance.Lorsque le reln'est plus ce qu'iltait,la nostal-gieprend tOut sonsens. Surenchredes mythes d'ori-gine et des signes de ralit. Surenchre de vrit,d"objectivit et d"authenticit secondes. Escaladeduvtai,du vcu, rsurrection du figuratif l o l'objet et lasubstanceont disparu. Productionaffolederel et derfrentiel, parallleet suprieure l'affolement de laproductionmatrielle: telle apparatla simulation danslaphasequi nousconcerne - unestratgie durel, deno-rel et d'hyperrel, que double partout une stratgiededissuasion.17Ramss, Of{larmrrectionenroseL'ethnologie a frl sa mort paradoxale le jourde 1971 o legouvernement des Philippines dcidaderendreleur primirivit, horsd'atteintedescolons,des touristes et des ethnologues, les quelques dizainesde Tasaday qu'on venair de dcouvrir au fond de lajungle, o ils avaient vcu pendant huit sicles sanscontact aveclerestedel'espce. Ceci Ilnitiativedesanthropologueseux-mmes,qui voyaientleurcOntaetles indignes se dcomposer immdiatement, commeunemomiel'airlibre.Pourque vive l'erhnologie, il faut que meureson objet, lequel se venge en mourant d'avoir tdcouvertet dfieparsamort la science qui veut lesaisir.Toutesciencenevit-ellepassurceglacis para-doxal auquel lavouent l'vanescencedesonobjet dansson apprhension mme, et la rversion impitoyablequ'exercesurellecet objet mort?TelleOrphe, ellese retourne toujours troptt, et, telle Eurydice, sonobjet retombeauxEnfers.C'est contre cet enfer du paradoxe que lesethnologues Ont voulu se prmunir en refermant lecordon de scurit dela fort vierge autour des Tasaday.Personne n'y touchera plus: le gisement se refermecomme une mine. La science y perdun capital prcieux,mais l'objet serasauf, perdupourelle, mais intaCt ensa virginit ". Il ne s'agit pas d'unsacrifice (la sciencenese sacrifiejamais, elleest toujours meurtrire), maisdu sacrifice simul desonobjet afinde sauver sonprin-l8cipe de ralit. Le Tasaday congel dans son essencenaturelle va lui servir d'alibi parfait, de cautiontet-nelle. Ici commenceuneanri-ethnologicqui n'enfinirapluset dont ]auJin, Castaneda, Clastres sontdestmoi-gnages varis. Detoutefaon, l'volutionlogique d'unescience est de s'loigner toujours davantage de sonobjet, jusqu'sepasserdelui: sonautonomien'enestqueplusfamastique, elleatteintsaformepure.L'Indien ainsi renvoy au ghetto, dans le cer-cueil deverredelafort vierge, redevient lemodle desimulation detoUSlesIndienspossibles d'avant l'ethno-logie. Celle-ci se donne ainsi le luxe de s'incarnerau-del d'elle-mme, dans la ralit .. brute.. de cesIndienstoutentiersrinventspar elle - desSauvagesqui doivent l'ethnologied'treencoredes Sauvages:quel retournement, quel triomphe pour cette sciencequi semblaitvouelesdtruire!Bien sr, ces Sauvages-l sont posthumesgels, cryogniss, striliss, protgs mort, ils SOntdevenus des simulacres rfrentiels, et lascience elle-mme est devenue simulation pure. Mme chose auCreusot, dans le cadre du muse or clat.. o on amusifi sur place comme tmoins historiques deleur poque des quartiers ouvriers entiers, des zonesmtallurgiques vivantes, une culture tOut entire,hommes, femmes, enfantscompris- gestes, langages,usages compris,fossilissvivants comme dansuneprisede vue. Lemuse, aulieud'trecirconscrit commelieugomtrique, est partout dsormais, comme une dimen-sion de la vie. Ainsi l'ethnologie, au lieu de se cir-conscrire comme une science objective, va dsotmais,libre de son objet, se gnraliser toutes chosesvivantes et se faire invisible, comme une quatrime19dimension partout prsente, celle du simulacre. Nomsommes tous des Tasaday, des Indiens redevenus cequls taient, c'est--dite tels qu'en eux-mmesl'ethno-logie les achangs - Indiens simulacres qui procla-mentenfinlavrituniverselle del'ethnologie.Nous sommes touspasss vivants dans lalumirespectrale de l'ethnologie, ou de l'ami-ethnologie quin'est quela fotmepute del'ethnologie triomphale, sousle signe desdiffrencesmortes,etdelarsurrectiondesdiffrences. II est donc d'une grande navet d'alletchercherl'ethnologie chezles Sauvages oudans quelqueTiersMonde - elle estici, partout, danslesmtropoles,chez les Blancs, dans un monde tout entier recens,analys, puis reJ1Jt1tartificiellement JOUS fu upceJdurel, dansunmonde dela simulation, del'hallucina-tionde lavrit, duchantageau rel, dumeurtredetoute forme symbolique et de sa rtrospection hyst-rique, historique - meurtre domles Sauvages,noblesseoblige, Ont fait les frais les premiers, mais qui s'estdepuis longtemps largi rouees lessocitsocciden-tales.Mais du mmecoupl'ethnologie nous livresaseuleet dernire leon, lesecret qui la tue(et quelesSauvages connaissent bienmieuxqu'elle) : lavengeancedumort.L'enfermement del'objet scientifiqueesr gal celui des fous et des morts. Et de mme que lasocit entire est irrmdiablement contamine parcemiroir delafolie qu'elles'estclic-mmetendu, ainsila sciencene peutquemourir contaminepar lamortdecet objet qui est sonmiroirinverse. C'est ellequile matriseenapparence, mais c'est lui qui l'investiten profondeur, selon une rversion inconsciente, ne20donnant que des rponses mOrtes et circulaires uneinterrogationmOrte eccirculaire.Rienne changelorsquela socitbriselemiroirdelafolie (abolit les asiles, rendla parole aux fous,etc.)niquandla science semble briserle miroir de son objec-tivit (s'abolir devant son objec, comme chez Casta-neda, etc.) er s'incliner devant les diffrences... Alaformederenfermementsuccde celle d'undispositifinnombrable, diffract, dmultipli. Amesure quel'eth-nologies'effondredanssoninscirutionclassique, ellesesurvit dans une ami-ethnologie dont la tche est derinjecter partout deladiffrence-fiction, duSauvage-ficrion, pour cacher que c'est ce monde-ci, le ntre,quiest redevenusauvage safaon, c'est--dire dvastparla diffrence et parlamort.C'est de la mme faon, sous le prtexte desauverl'original,qu'ona interdit lesgrottesde Lascauxaux visiteurs, mais qu'on en a construitl'exacte rpliquecinqcents mtres de l, pourquetouSpuissent lesvoir(onjetteuncoupd'il par le judassmlagrotteauthentique, puis on visite l'ensemble reconstitu). Ilestpossiblequelesouvenirmmedesgrottesd'origines'estompe dans l'esprit des gnrations futures, maisil n'ya d'oreset djplusdediffrence: leddouble-mentsuffitlesrenvoyer toutes deuxdansl'artificiel.Ainsi toute la science et la technique se sontmobilises rcemment pour sauver la momie de Ram-ss JI, aprs l'avoir laisse pourrir quelques dizainesd'annes au fond d'lmmuse. L'Occident est saisi depanique ride de ne pouvoir sauver ce que l'ordresymbolique avaitsuconserverpendantquarantesicles,maisloinduregardet delalumire. Ramssne signifierien pour nous, seule la momie est d'un prix inesti-21mable, car elleest ccqui garantit quel'accumulationaun sens. Toute notre culture linaire et accumulatives'effondre si nous ne pouvons pas stocker le pass enpleinelumire. Pourcelail faut sottit les Pharaonsdeleur rombeet les momies de leursilence. Pourcela ilfaut lesexhumeret leurrendreles honneursmilitaires.Elles SOnt dummecouplaproiedelascienceet desvers. Seul lesecret absolu leurassurait cettepuissancemillnaire - matrisedelapourriturequi signifiait lamatriseducydetotal deschangesaveclamort. Nousne savons plusquemettrenotrescienceauservice delarparationde lamomie, restaurcr unorcltevisible, alors que l'embaumement tait untravail myrhi-quevisantimmortaliserunedimensioncache.Il nous faut un pass visible, un COntinuumvisible, unmythevisibledel'origine, qui nousrassuresur nos fins. Car nous n'y avons au fond jamais cru.D'ocette scne historiquedelarceptiondelamomiel'aroport d'Orly. ParcequeRamsstait unegrandefigure despotique et militaire? Certes. Mais surtoutparce que notre culture rve, derrire cette puissancedfunte qu'elle cherche annexer, d'un ordre quin'aurait reneuvoir avec elle, et elle en rve parcequ'clle l'a exrermin en l'exhumant C01mne son proprepass.Nous sommes fascins par Ramss comme leschrtiens de la Renaissance l'taient par les Indiensd'Amrique, ces tres(humains?) qui n'avaient jamaisconnu la parole du Christ, JI ya eu ainsi, dans lesdbuts de la colonisation, un moment de stupeur etd'blouissementdevantcettepossibilitmme d'chap-per la loi universel1c de l'Evangile. Dedeuxchosesl'une alors: ou on admertait que cetre Loi n'tait pas22universelle, ouonexterminait les Indiens poureffacerles preuves.En gnral, on se contentait de les convertir,oummesimplement delesdcouvrir, cequi suffiraitleurexterminationlente,Ainsi, I aura suffi d'exhumer Ramss pourl'exterminer enlemusifiant. Carlesmomies ne rissent pas par les vers: elles meurent de transhumerd'unordrelemdusymbolique, matredelapourritureet delamorr, vets unordredel'hisroire, delascienceet dumuse, lentre, qui ne matriseplus rien, quinesaitquevouercequi l'aprcdlapourriture et la mort et chercher ensuite le ressusciter par lascience. Violence irrparable envers tous les secrets,violence d'une civilisation sans secret, haine de touteunecivilisation contresespropresbases.Et tout comme pour l'ethnologie jouant sedessaisir de son objet pour mieux s'assurer dans saformepure, ainsi la dmusificationn'estqu'une spiraledeplus dans l'artificialit. Tmoin leclotredeSaint-Michel deCuxa, qu'onva rapatrier grands frais desC10ysters de NewYorkpour le rinstaller dans sonsite original , Et tous d'applaudir certe resritution(comme l' opration exprimenrale dereconqute destrottoirs" des Champs-Elysesn. Or, si l'exportationdes chapiteaux fur en effet un acte arbitraire, si lesC10ysrersdeNewYork SOnt bienunc mosaquc cielle detouresles cultures (selonune logique de la cen-tralisationcapitaliste delavaleur), larimportarionsurleslicux d'origine, elle, est encore plusartificielle: c'estle simulacre total qui rejoint la ralit par unecirconvolution complte.Le clotre er d rester NewYorkdans uneambiancesimulequi dumoinsnetrompair personne.23Lerapatriern'estqu'unsubterfuge supplmentaire,pourfairecommesi riennes'tait passet jouirdeJ'hallu-cinationrtrospective,Ainsi, lesAmricains seflattent d'avoir ramenle nombre des Indiens celui qu'il tait avant laConqute. Oneffacetour etontecommence. Ilsseflat-tent mme de faire mieux et de dpasser le chiffreoriginel. Ce serala preuvedelasupriorit delacivili-sation; elle produira plusd'Indiensqueceux-ci n'taientcapables de le faire. (Par une drision sinistre, cettesurproductionestencoreunef.'londelesdrruire : carla cultureindienne, commetoute culrurerribale, reposesur la limirationdugroupeet lerefus de tourecrois-sancelibre , commeonlevoirdansIshi. Ji Ya doncl, dans leur promotion dmographique, un pasdeplusdansJ'exterminationsymbolique,)Ainsipartoutnousvivons dans ununivers tran-gement semblable l'original - les choses y SOntdoubles par leur propre scnario. Mais ce double nesignifiepas, commedans la tradition, l'imminencedeleur mOrt- elles SOnt djexputgesdeleur mOrt,et mieuxencore que de leur vivant; plus souriantes,plusauthentiques, dans lalumiredeleurmodle, telslesvisagesdes funeral homes.Hyperrelet imaginaireDisneyland est un modle parfait de tous les simulacresenchevtrs. C'est d'abord un jeud illUSIOns et dephantasmes; les Pirates, laFrontire,24le Future World, etc. Ce monde imaginaireest censfaire le succs de l'opration. Mais ce qui attire lesfoules, c'est sans doure biendavantage le microcosmesocial, la jouissancereligieuse, miniaturise, de l'Am-rique relle, de ses contraintes et de ses On parque l'extrieur, on fait la queue l'intrieur, on vousabandonne totalement la sortie. La seule fantasma-gorie, dans ce mondeimaginaire, estcelle delatendresseet de la chaleur inhrente la foule, et celle d'unnombresuffisant er excessif de gadgets propres entretenirl'affect mulritudinaire, Le contraste avec la solitudeabsolue du parking- vritable campde concentra-tion - est roral. Ou plurt : l'intrieur, rout unventail degadgets magndselafouleendesfluxdiri-gs - l'extrieur, solitude dirige sur ungadget.:l'automobile, Par uneextraordinaireconCIdence(maiscela tient sans doute de l'enchantement propre cetunivers), ce mondeenfanrinsurgelsetrouveavoirrconuet ralispar unhomme lui-mme aujourd'huicryognis: WaltDisney,qui attendsarsurrectionparmoins 180 degrscentigrades,Partour donc Disneyland se dessine le profilobjectif del'Amrique, jusque danslamorphologiedesindividus et delafoule. Toutes lesvaleursy sontexal-tesparlaminiature etla bande dessine. Embaumes etpacifies. D'olapossibilit(L. Marin l'atrs bienfaitdansUtopiques, jeux d'espaces) d'une analyseidologiquede Disneyland: digest de i'americanway of life, pan-gytique des valeurs amricaines, transposirion ida-lise d'une ralit contradictoire. Certes,Mais ceci cacheautre chose Ct cette trame idologique sert elle-mme de couverture une simulation de troisimeordre: Disneylandesrlpourcacherquec'est lepays25rel,." toutel'Amrique rellequi est Disneyland(un peu comme les prisons SOnt l pour cacher quec'est le social tout entier, dans son omniprsencebanale,qui est carcral), Disneyland est pos comme imaginaireafindefaire croirequeleresteest rel, alors quetoutLos Angeles et l'Amrique qui l'entoure ne sont djplusrels, maisdel'ordredel'hyperrel et delasimu-lation, Il nes'agit plusd'unereprsentationfaussedela ralit (l'idologie), il s'agit de cacher que le reln'est plus le rel, et donc de sauver le principe deralit,L'imaginaite de Disneyland n'est ni vrai nifaux, c'est une machine de dissuasion mise en scnepourtgnrer en contre-champ lafictiondureLD'ola dbilit de cetimaginaire. sa dgntescenceinfantile,Ce monde se veut enfantin pour faire croire que lesadultes SOnt ailleurs. dans le monde rel . et pourcacher que la vritable infantilitest partout, et c'estcelle des adultesqui viennent jouer ici l'enfantpourfaiteillusionsurleurinfantilitrelle.Disneylandn'est d'ailleurs pas leseuL ted Village, Magic Mountain, Matine World LosAngeles est encercledeces sortesdecentrales imagi-naites qui alimentent en rel, en nergie du rel unevilledont lemysrreest justement den'treplusqu'unrseaudecirculationincessante, itrelle- villed'unetendue fabuleuse, mais sans espace, sans dimensions.Autant que de centrales lectriques et atomiques, autantque de studios de cinma, cene ville, qui n'est pluselle-mme qu'un immense scnario, et un travellingperptuel, abesoindecevieil imaginairecommed'unsystmenerveuxsympathique, fait de signaux d'enfanceet dephantasmestruqus.26Disneyland:un espace dergnration del'ima-ginaire comme ailleurs, etici mme, les usines de traite-ments dedchets. Partout il faut aujourd'hui recyclerlesdchets, et lesrves, lesphantasmes - l'imaginaitehistorique,ferique, lgendaire des enfants etdes adultesest un dchet, la premire grande djection toxiqued'unecivilisationhyperrelle. Disneylandest le proto-type de cene fonction nouvelle sur le plan mental.Maisdumme ordte sont rouslesinstituts detecyclagesexuel, psychique, somatique, qui puUulent en Cali-fornie. Les gens ne se regardent plus, mais il yadesinstitutspour a. Ilsnesetouchent plus, maisil y alacontactorhrapie. Ils ne marchent plus, mais ils fontdujogging, erc. Partoutonrecycle lesfacultsperdues,ou le corps perdu, ou la socialit perdue, ou le gotperdu de la nourriture. On rinvente la pnurie,l'ascse, la naturalit sauvage vanouie: natural food,health food, yoga. Se vrifie, mais au second niveau,l'idedeMarshall Sahlins, selonqui c'est l'conomiede match, et non du tout la nature, qui scrte lapnurie: ici, auxconfins sophistiqus d'uneconomiede march triomphale, serinventeunepnurie/signe,une pnurie/simulacre, un comportement simul desous-dvelopp (y compris dans l'adoption des thsesmarxistes) qui, sous couleur d'cologie, de crise del'nergieet dectitiqueducapital, ajouteunedernireaurole sOtrique au triomphe d'une culture exotrique.Peut-tre cependant une catastrophe mentale, uneimplosion et une involution mentale sans prcdentguettent-elles unsystmedecegenre, dont .lessignesvisibles seraient cene obsit trange, ou l'mcroyablecohabitation des thories et des pratiques les plusbizarres, rpondant l'invraisemblable coalition du27luxe, duciel etdufric, l'invraisemblablematrialisa-tionluxueusedelavieet auxcontradictions introuva-bles,Uincantation politique:Watergate. Mme scnario qu' Disneyland(effet d'Imaginaire cachant qu'il n'y a pas plus deralitau-delqu'endedes limitesduprimtreartificiel) :ici effet de scandale cachant qu'il n'y a aucune diffrenceentreles faits et leur dnonciation(mthodesidentiqueschez les hommes de la CJAet chez les journalistesdu WashingtonPost). Mmeopration, tendant rg-nrer travers le scandale unprincipe moralet politique,traversl'imaginaireun principe deralit enperdition.La dnonciation du scandale est toujours unhommagerendulaloi, Et Watergarea surtout russi imposet l'ide que Watergate tait un scandale- dans ce sens 'a tune oprationd'intoxicationpro-digieuse. Une bonne dose de rinjecrion de moralepolitique l'chelle mondiale. On pourrait dire avecBourdieu: {( Le propre de tour rapport de forces estdesedissimulerentantquerel et deneprendretoutesaforcequeparcequ'il sedissimuleentant quetel",enl'entendant ainsi: lecapital, immoral et sansscru-pules, nepeurques'exercer derrireunesuperstructuremorale, et quiconquergnrecetremoralitpublique(par l'indignation, ladnonciation, etc.)travaillespon-tanment. pourl'ordreducapital. Ainsi les journalistesduWashmgtonPost,28Mais ceci ne serait encore que la formule del'idologie, et quandBourdieul'nonce, il sous-entendle rapport deforce commevrit deladominationcapitaliste, et il dnonce ce rapport de force l u i - ~ m ecommescandale- il est doncdans lammepOSitiondterministe et moraliste que les journalistes duWashingtonPost. Il fait lemmetravail depurgeet derelance d'un ordre moral, d'un ordre de vrit os'engendre lavritable violence symboliquede l'ordresocial, bienau-del de rous les rapports de force, quin'ensontquelaconfigurationmouvanteet indiffrencedansla consciencemoraleet politiquedes hommes.Toutcequelecapital nous demande: c'est delerecevoircommerarionnel oude Iccombattreaunomde la rarionalit, dc lerecevoircommemoral 0"de lecombattreaunomde la moralit, Car c'est lammechose, cequi peut se liresousune autre forme: jadis ons'employait dissimuler unscandale- aujourd'huions'emploie cacher quecen'enest pasun,Watergate n'est pas un scandale, c'est ce qu'ilfaut dire tout prix, car c'est ce que tout le mondes'cmploie cacher, cette dissimularion masquant unapprofondissement delamoralit,delapaniquemoraleau fur et mesurcqu'ons'approche de la (mise en)scneprimitiveducapiral : sacruautinstantane, safrocit incomprhensible, son immoralit fondamen-tale- c'est aqui est scandaleux, inacceptablepourlesystmed'quivalencemoraleetconomiquequi estl'axiomedelapensedegauche, depuis lathoriedesLumiresjusqu'aucommunisme. Onimputecerrepen-se ducontrat au capical, mais lui s'en four absolu-ment - il est L1ne entteprisemonstrueuse, sans prin-cipes, un point c'est tout. C'est la pense claire"29qui cherchelecontrlerenlui imposant des rgles.E,t tou.te la.qui tient lieu de penserevolut/onnalreaujourd'hui incriminer le capi- de ne pas sUivre la rgledu jeu. Le pouvoir estmjuste, sa. justice est une justicede classe, le capitalnous exploite, etc. "- comme si le capital tait li paruncontrat . la rgit. C'est lagauchequiaule miroir de l'quivalenceen esprantquJi va s y prendre,se prendre cette fantasmagorie ducontrat social etremplir ses obligations enversla socitentire (du mme coup, pas besoin de rvolution: ilsuffitquelecapital serangelaformulerationnelledel'change).Lecapital, lui, n'a jamais t li parcontrat cette socit qu'il domine. Il est une sorcellerie durapport social, il esrundfi lasocit et il doit luitre rpondu comme tel. Il n'est pas'un scandale s:lo,o larationalitmoraleouconomique,li est undefi areleverselonlarglesymbolique.La ngativit en spirale - moebiusWat,ergaten'a tqu'unpige tenduparlesystmea sesadversaires- simulationdescandaledes fins rgnratrices. Ceci est incarndans lefilmpar lepersonnage de DeepThroat ", dont onaditqu'ilraitl'minence grise desrpublicainsmanipulant journalisres de gauche pour se dbarrasser deNixon - pourquoi pas? Toutes les hypothses SOnt30possibles, mais celle-ci est superRue :la gauchefait trsbien d'elle-mme, et spontanment, le travail de ladroire. Il serait d'ailleurs naf detrouver luneamrebonne conscience. Car ladroitefait elleaussi spoman-memle travail de lagauche. Toutes les hypothsesdemanipulationsont rversibles dans uotourniquet sansfin. Car la manipulationest une causalit Rorrameoposirivitet ngativit et ,se recouv,ren;,OlJ il n'est plus d'actif 01 de pasSIf. C est par 1arretarbitrairedecettecausalit tournoyantequepeut tresauvunprincipe deralitpolitique. C'estpar simula-tiond'unchampperspectif restreint, conventionnel, oles prmisses et les consquences d>un acte ou d'unvnement sont calculables, quepeut semaintenir unevraisemblance politique (et bien sr l'analyse objec-tive ", la lutte, erc.). Si onenvisage lecycleentier den'importequel acteouvnememdans unsystmeoia continuit linaire etla polarit dialectiquen'existentplus, dans unchampdtraqu parlasimulation, toutedtermination s'envole, tout actes'abolit autermeducycle enayantprofittout lemonde et s'tantventildanstouteslesdirections.Tel attentat labombe en Italieest-il le faitdes extrmistes de gauche, ou provocation d'extrmedroite, ou mise en scne centriste pourtOUS les extrmes terroristes et ravaler son pouvoirchancelant, ou encore scnario policier et chantage la scurit publique? Tout cela esr vrai en mmeremps, et la recherchede la preuve, voire l'objectivitdes faits, n'arrte pas ce vertige de l'interprtation.C'est que nous sommes dans une logiquede lasimu-lation, qui n'a plus rien voir avec une logiquedesfaitsetunordre desraisons. La simulation se caractrise3lpar une prcession du modle, de tous les modlessurlemoindrefait - lesmodlessomld'abord leurcirculation, orbitale comme celle de labombe, con;tituele vritable champ magntique del'vnement. Lesfaitsn'ont plus de trajectoire propre, ils naissent l'inter-sectiondesmodles, unseul fait peuttreengendr partOuS les modles la fois. Cette anticipation, cetteprcession,ce court-circuit, certeconfusion dufait avecsonmodle (plus d'cart de sens, plus de polarit dialec-tique, plus d'lectricit ngative, implosion des plesantagonistes), c'est elle qui laisse place chaque foisinterprtations possibles, mme les plusconrradlctOires- toutes vraies, ausens oleur vritest de s'changet, l'image des modles domellesprocdent, dansuncycle gnralis.les communistes s'en prennent au parti socia-listecommes'ilsvoulaient briserl'Uniondelagauche.Hs accrditent J'ide que ces rsistances viendraientd'une exigence politique plus radicale. En fait, c'estparcequ'ils neveulent pasdupouvoir. Mais n'enveu-lent-ils pasdans cetteconjoncture, dfavorablepour lagaucheen gnral,oudfavorable pour eux j'intrieurde l'Uniondelagauche- ou n'en plus,pardfinition?QuandBerlinguer dclare: Il nefautpasavoirpeurdevoirlescommunistesprendrelepou-voir enItalie, ceci signifielafois:- qu'iln'y a pas avoir peur, puisque les communistes,s'ils arrivent au pouvoir, ne changeront rien sonmcanismecapitaliste fondamental;- qu'il n'y a aucun risque qu'ils arrivent jamais aupouvoir (pourlaraisonqu'ilsn'en veulentpas) _ etmme s'ils l'occupent, ils ne feront jamais quel'exercerparprocuration;32_ qu'enfait, le pouvoir, unvritable pouvoir n'existeplus, et donc aucun risque ce que quiconque leprenneoulereprenne;_ maisencore: Moi, Berlinguer, n'ai paspeurdevoitles communistes prendrelepouvoirenItalie- cequi peut paratre vident, mais pas tant que a,puisque_ apeutvouloirdirelecontraire(pasbesoindepsy-chanalyse pour a) : j'ai peur de voir les commuOistesprendre le pouvoir (et il yade bonnes raisons cela, ft-ccpour uncommuniste).Tourcela est vrai simultanment. C'est lesecretd'undiscoursqui n'estplus seulement ambigu, commepeuvent l'trelesdiscourspolitiques, maisqui traduitl'impossibilit d'une position dtermine de pouvoir,l'impossibilit d'une position dtermine de discours,Et cette logique n'est ni d'un parti ni del'autre. ElletraversetouSlesdiscourssansqu'ilsleveuillent.Qui dnoueracet imbroglio?Lenudgordienpouvait au moins se trancher. La bande de Moebius,elle, si onladivise, rsulteenunespiralesupplmen-tairesans quesoit rsoluela rversibilitdessurfaces(ici la continuitrversibledeshypothses). Enferdelasimulation, qui n'est pluscelui delatorture, maisdela torsion subtile, malfique, insaisissable, du sens 4_ omme les condamns de Burgossont encore uncadeaufait par Francoladmocratieoccidentalequitrouve l'occasionde rgnrer son propre humanismechancelant, et dont laptotestation indigne en retourconsolide le rgime de Franco en soudant les masses--4.Ceci ne rsulte pas forcment en un dsespoir dusens, mais aussi bien enunede sens, de non-sens,deplusieurssenssimultans qui sedtrUIsent.33espagnolescontrecetteinterventiontrangre?Oestla vritdans tOut cela, quandde telles complicitsse nouent admirablement l'insu mme de leursauteurs?Conjonctiondusystme etde sonextrmealter-nativecommedesdeuxextrmitsd'un miroir courbecourbure vicieuse" d'un espace politique dsarmai;aimant, circularis, rversibilis deia droite la gauche,tOrsion qui est comme le malin gnie de la commu-tation, toUt le systme, l'infini du capital, s'est replisursapropresurf,1.ce : transfini? Et n'enest-il pas demme du dsirCt del'espacelibidinal? Conjonctiondudsir et de lavaleur, dudsir et ducapital. Conjonctionduet delaloi, jouissanceultimemtamorphosedela101(ce pourquoielle est signreusement J'ordredujour); seul lecapital jouit, disait Lyotard, avant depenser dsormais ,que nous jouissons dans le capital.AtterranteversatilItdudsir chez Deleuze, retourne-ment nigmatiquequi porteledsir rvolutionnairepar lui-mme, et commeinvolontairement, envoulantce qu'il veut", vouloir sa propre rpression et investir dessystmesparanoaqueset fascistes?Torsionmaligne qui renvoie cette rvolutiondu dsir lammeambigut fondamentale quel'autre, la rvolutionhisto-rique.Tous les rfrentiels mlent leurs discours dansune compulsion circulaire, moebienne. Sexe et travailfurent il n'y a passi longtemps destermes farouchementopposs; ilssersolvent touslesdeuxaujourd'hui danslemmetype de demande. Jadisle discourssurl'histoireprenait sa force de s'opposer violemment celui denature, celui de dsir celui depouvoir _ aujourd'huiilschangent leurssignifiantset leursscnarios.34Il seraittrop long deparcourirtoutl'ventaildela ngativit oprationnelle, de tous ces scnarios dedissuasionqui, tel Watergate, tentent de rgnter unprincipe moribond par lele phantasme, lemeurtre simuls - sorte de traItement hormonal parlangativitet par lacrise. Il toujours defaire .lapreuvedurel par l'imaginaIre, lapreuvede la v.ntparlescandale, lapreuvedelaloi parlalapreuvedutravail par lagrve, lapreuvedusystemeparlacrise etcelleducapital parlarvolution, commeailleurs (les Tasaday) la preuve de l'ethnologie par ladpossessiondesonobjet- sans compter;lapreuveduthtreparl'anti-thtre,lapreuvedel'art parl'anti-art,lapreuvedelapdagogieparl'anti-pdagogie,lapreuvedelapsychiatrieparl'anti-psychiarrie,.etc.Tour se mtamorphose en son terme Inversepour sc survivre dans sa forme expurge. Tous lespouvoirs, touteslesinstitutions parlent pardngation, pourtenterpar simulationdemortd echap-per leur agonie relle. Le pouvoir peut mettre enscne son propre meurtre pour retrouver une lueurd'existenceetdelgitimit. Ainsidesprsidents amri-cains: les Kennedy mouraient parce qu'ils avaientencore une dimension politique. Les autres, Johnson,Nixon, Ford, n'ont eu droit qu' des attentats fantoches, desmeurtres simuls. Mais il leur fallait quandmmecette aura d'une menace artificielle pour cacher qu'ilsn'taient plus que des de pouvoir. Le devait mourir jadis (1e dieu aUSSI), c'tait l sa PUIS-sance. Aujourd'hui il s'efforce misrablement de fairesemblant de mourir, afin de prserver la grce dupouvoir. Maiscelle-ci est perdue.35Chercher du sang frais dans sa propre mort,relancer le cycle par le miroir de la crise, de la ngativitet de ranti-pouvoir : seule solution-alibi detOUt pouvoir,de toute institution tentant de briser le cercle vicieuxdesonirresponsabilit etdesoninexistence fondamen-tale, de sondj-vuetdesondj-mort.La stratgie durelDumme ordre quel'impossibilit deretrouverunniveau absolu durel est l'impossibilit de mettre enscnel'illusion. L'illusionn'est pluspossible, parcequele rel n'est plus possible. C'est tout le problmepolitique dela parodie,del'hypersimulationousimula-tionoffensive,quiestpos.Par exemple: il serait intressant de voir sil'appareil rpressifneragirait pas plus violemment unhold-upsimulqu' unhold-uprd?Carcelui-cine fait que dranger l'ordre des choses, le droit deproprit, tandisquel'autreattenteauprincipemmederalit. Latransgression, la violence sommoins gravescarelles necontesnt quele partagedurel. Lasimu-lation est infiniment plus dangereuse car elle laissetoujourssupposer, au-deldesonobjet, quel'ordreetlaloitl/x-mme! pourraientbienn'tre que simulation.Mais la difficult est la mesure du pril.Comment feindreundlitetenfairelapreuve? Simu-lezunvoldansungrandmagasin:commentpersuaderle service de contrle qu'il s'agit d'un vol simul?36Aucune diffrence objective : ce sont les mmesgestes, les mmes signesque pour unvol rel, or lessignes ne penchent ni d'un ct ni de l'autre. Pourl'ordre tabli, ils SOnt tOujoursdeJ'ordredurel.Organisez un faux hold-up. Vrifiez bien l'in-nocence devos armes, erprenezl'otageleplus sr,afinqu'aucuneviehumainenesoit endanger(caralorsonretombe dans le pnal). Exigez une ranon, et faitesensorrequel'oprationait tout leretentissement pos-sible- bref, serrezauplus prs la vrit _, afindetester la ractionde l'appareil un simulacre parfait.Vous n'yarriverezpas: le rseaudesignesartificielsva s'emmler inextricablement avecdes lments rels(unpoliciervatirer rellement vue; unclient delabanque va s'vanouir et mourir d'une attaque cardia-que; on va vous verser rellement la ranon bidon),bref, vousallezvousretrouver sansle vouloirimmdia-tement dans le rel, doml'unedes fonctions est pr-cisment dedvoret toute tentativedesimulation, derduiretOut durel - c'est mmeal'ordretabli,bien avant l'entre en jeu des institutions et de lajustice.Il faut voir dans cerre impossibilit d'isoler leprocessus desimularionlepoids d'unordre qui ne peutvoiret concevoirquedurel, patcequ'il nepeut fanetionner nulle part ailleurs. Unesimulationdedlit, sieHe est avre, sera ou punie plus lgrement (parcequ'elle n'a pas de consquences lO) ou punie commeoffense auministrepublic (par exemple siona dclen-ch une opration de police pour rien) - maisjamaiscomme J1mdationpuisquejustement encantquecelleaucunequivalenceavec le rel n'est possible, ecdoncaucunerpressionnonplus. Ledfi delasimula-37t!on est. irrelevablepar lepouvoir. Comment punir lasimulationdevertu? Pourtant elleest aussi grave enta.nt.telle. quela decrime. LaparodiefaitqUIvalOIrsoumissionet transgression, et c'est llecClmelep.lusgrave, puisqu'il annule ladiffrenceose fondela101. L'ordretabli ne peut rienCOntrecela laest un simulacre dudeuxime ordre alors queSimulationest dutroisimeordre,duvrai etd.u faux, au-deldes quivalences, au-deldestlOnsrationnelles surlesquellesfonctionnent tout socialet tout pouvoir. C'est donc l, audfaut durel qu'ilfaut viserl'ordre. ', C'est bienpourquoi celui-ci choisit toujours le .Dansledoute, il prfretoujours certehypothse(amsll'arme, .onprendre lesimulateurpourunfou). Mal.scecIdevientdeplusenplusdifficile,car s II est. impossible d'isoler le pro-cessusdeslmulatlOn, depar laforced'inertiedu relqui nous emoure, l'inverse est aussi vrai (et cctterversibilitmmcfairpartie dudispositif de simulationetdu pouvoir) savoir qu'il est dsor-mats d'isolerle processus durel, ni defaite lapreuvedureel., . C'est ainsi quetousleshold-up, dtournementsd aVions, etc.: SOnt dsormais en quelque sorte des de Simulation, au sens o ils somd'avanceinscrItSdans ledchiffrememet l'orchestrationrituelsdes media, anticips dans leur mise enscne et leursconsquences possibles. Bref, o ilsfonctionnent commeun de signes vous leur seule rcurrencedeetnonplus dutoUt leur fin relle. MaisceCI ne les rend pas inoffensifs. AuCOntraire c'est entant qu'vnements hyperrels, n'ayant exacre-38ment decontenuni defins propres, mais indfinimentrfracts les uns par les autres (commeaussi bien lesvnements dits historiques: grves, manifestations,crises, etc. )), c'est en cela qu'ils SOnt incontrlablespar un ordre qui ne peut s'exercer que sur du relet du rationnel, surdes causes et des fins, ordre rf-rentiel qui nepeut rgner quesurdurfrentiel, pou-voir dterminqui ne peut rgner quesur un mondedtermin, mais qui nepeut riensurcette rcurrenceindfinie de la simularion, sur cette nbuleuse enapesanteur n'obissant plus aux lois delagravitationdurel, lepouvoir lui-mmefinissant par se dmantelerdanscet espaceet devenant unesimulationdepouvoir(dconnectdeses fins et desesobjectifs, er voudeseffetsde pouvoir etdesimulation demasse),La seule arme du pouvoir, sa seule stratgieconrrecertedfection, c'est de rinjecrer partout durel et du rfrenriel, c'est de nous persuader de laralit du social, de la gravit de l'conomie et desfinalits dela production. Pour celail use deprfrencedudiscours de la crise, mais aussi, pourquoi pas?decelui du dsir. Prenez vos dsirs pour la ralit! peut s'entendrecommel'ulrimeslogandupouvoircar,dans un monde irrfrenriel, mme la confusion duprincipederaliret duprincipededsirest moinssom fiTmmme style (et de la mme valeur) que ceux qui font actuel-lement les beaux jours d'Hollywood. lnucile d'imerprter labo-rieusement ces films dans leur rapport une crise sociale objective ou mme un phantasme objectif de ca[3S-nophe. C'est dans J'aune: sc:ns qu'il faut dire que c'est le sociallui-mme ql/i, dans le discours actuel, s'organise se/on linscnariode filmdecatastrophe. (Cf. M. Makarius, LaSiratigiedelacalastrophe, p. 115.)39dangereuse que l'hyperralir contagieuse. On resteentreprincipes, et llepouvoira toujoursraison.L'hyperralit etla simulation, l'lies, SOnt dissua-sivesde tout principeet detoutefin, elles rerournentcontre lepouvoir cerre dissuasionqu'ila si bienutilisependant longremps. Car enfin, c'est le capital qui lepremier s'est aliment, aufil desonhistoire, delades-rructurationderout rfrentiel, deroute fin humainequi abristouteslesdistinctions idalesduvrai etfaux, du bienet dumal, pourasseoir uneloi radicaledes quivalenceset des changes, laloi d'airaindesonpouvoir. Lui le premierajouladissuasion, l'abstrac-tion, la dconnexion, la dterrirorialisation, etc, et si lui q.ui a foment laralit, leprincipederalit,Il estaUSSI le premier l'avoirliquid dansl'extermina-tion de toute valeur d'usage, de toute quivalence telle,de la ptoduction et de la richesse, dans la sensationmmeguenous avons de l'irralitdes enjeuxet dela toute-puissancede la manipulation. Ot, c'est cettemme logique qui se radicalise aujourd'hui Contre lui, Etlotsqu'il veutcombattrecerre spiralecatastrophiqueenscrtant une dernire lueur de ralit, sur laquelle der?ire lueur depouvoir, il ne fait qu'enmultlpllerles sIgnesetacclrer lejeu dela simulation.Tant que la menace historique lui venait durel, le pouvoir a joula dissuasion et la simulationdsintgrant toutes les contradictions force dedunion de signes quivalents. Aujourd'huiola menacelui vientdela simulation(cellede sevolatiliserdansle desle pouvoir joue lerel, joue la crise, jouea refabnquer des enjeux artificiels, sociaux, conomi-ques, politiques. C'est pourlui unequestiondevieoudemort. Mais il est troptard.40Dell'hystriecaractristiquedenottetemps:celle de la production et de la reproduction du L'autreproduction,celle desvaleurs et des marchandIses,cellede la belle poque de l'conomie politique, n'aplus de sens propre, depuis longtemps. Cetouteune socit cherche en cominuant de prodUIre, et desurproduire, c'est ressusci.ter lelui chappe,C'est pourquoi cetteproduc/Jonmatenelleest aUJour-d'hui elle-mme hyperrelle, Elle retient tous lestraits tout lediscours delaproductionttaditionnellemais 'elle n'enest plus quelarfractiondmultiplie(ainsi les hyperralistes fixent dans u.ne ressemblancehallucinanteunrel d'ose sontenfUIStout lesens etle charme, toutelaprofondeur et l'nergie dela.repr-sentation). Ainsi partout l'hyperralisme dela SImula-tionsetraduit parl'hallucinanteressemblancedurellui-mme.Le pouvoir lui aussi ne produit plus depuislongtemps que les signes de sa Et .ducoup, c'est uneautrefigureduqUI sedplOie,:celled'unedemande collectivedes Hgnes du pOUVOir_ unionsacrequi se refait autOur desadisparition.Tour lemondeyadhreplusoumoinsdans laterreurdecet effondtement dupolitique, Et le jeudupouvoiren vient ne plus tre que l'obsession critique dupouvoir _ obsessiondesamort,desa survie,aufuret mesurequ'il disparat. lorsqu'Ilauratotale-ment disparu, nous serons logiquement dans l'halluci-nationtOtaledupouvoir - unehantisetellequ'ellesepr.ofiledjpartOut, exprimant lafois lacompulsiondes'endfaire(personnen'enveut plus, tout lemondeletefileauxautres)et lanostalgiepaniquedesapene.Mlancolie dessocits sanspouvoir: c'est elledjqui41a suscit le fascisme, cette overdose d'un rfrentielfort dans unesocit qui nepeut venir bout desontravail dedeuil.Avec l'extnuation de la sphre politique, lePrsident devient de plus en plus semblable ceMannequn de Pouvor qu'est le chef dans les socitsprimitives (Clastres).Tous les prsidents ultrieurs payent et cOnti-nuent de payer le meurtre de Kennedy comme sic'taient euxqui l'avaient supprim_ cequi esrvraiphantasmatiquement, sinondans lesfaits. JI faut qu'ilsrachtent cetterare ercette complicirpar leurmeurtresimul. Carcelui-ci nepeUt plustrequesimul. Lesprsidents Johnson, FordOnttoustl'objet d'attentatsrats, dont onpeut penserqu'ils Ont tsinonmis enscne,dumoinsperptrspar simulation, LesKennedymouraient parce qu'ils incarnaient quelque chose: lepolitique, la substance politique, alotsquelesnouveauxprsidents n'ensont plus que Ja caricatureet Ja peJli-cuje famoche - curieusement ils Ont tous, Johnson,Nixon, Ford,cette gueule simiesque, lessingesdu pou-voir.La mort n'est jamaisun critre absolu, mais danscecas elieest significative: l'redes James Dean, desMarilynMonro et desKennedy, de ceux qui mouraientrellememjustement parce qu'ils avaient une dimen-sion mythique qui implique la mort (pas par roman-tisme, maisparle principe fondamental derversionet42" ) _ cette re est rvolue. C'es.t cl ,echange ar simulation, del'esthtique gne.ra-l'eredup. n dumeurtre-alibi _ rsurrectiontisedelas!mu atlO, . 'est pluslquepoursanc- qui, sanscela, n'aplustionner IIllStitUtln, . ,desubstanceni dereabteautonome.C mises en scne d'assassinats prsidentielses 'II 'nalent le sratut desont politique, latourenegatlvlte e . . mulacre repous-gauche, le discours crm,que,s briser le cerclesoir par lequel. le.pouvolrirresponsabilitfon-vicieuxdeson ouvor flotte commedamentale de saflottaison. Le l' 1 h' 'esla monnai'e,. comme leC'est laSi elles s'ext-encoreunou pourune autre, le pouvoirn'aque de les ressuSCter artiflciellement,deles quelesexcutions espagnoles 1 'unedmocratie librale OCCI-encore, cl,e valeurs dmocratique agonisant,dentale, a unsys b. derems encore?LaDu sang .frais, maispours:rirrsisrible-dgradation detoUS es i1ement les forces rvolution- ce processus (c'estmme souventlesystme lui-mmequi exercesurses43propres Structures cette violence annulatrice de toutesubstanceet detoutefinalit. Il nefaut pas rsisterceprocessusencherchant affronterlesystmeet ledtruire, car lui qui crved'tredpossddesamort,n'attend de nous que cela: que nouslalui rendions, quenous le ressuscitions par le ngatif Fin des praxisrvolutionnaires, findela dialectique, _ Curieusement,Nixon, qui n'ammeplusttrouvdignedemourirpar le moindre dsquilibr occasionnel (et que lesprsidents soient assassins par des dsquilibrs, cequi estvrai, ne change rienl'histoire: larage de gauche de dtecter l-dessous un complot dedroite soulve un faux problme _ la fonction deporcerlamort, oulaprophtie, etc., Contrelepouvoir,a toujOUtStexerce, depuis les socits primitives,par des dments, des fous oudes nvross, qui n'enSOnt pas moins porteurs d'une fonction sociale aussifondamentale que ceUe desprsidents), s'esttrouv pour-tantrituellementmis mort parWatetgate, Watergate,c'est encoreundispositif demeurtrerituel dupouvoir(l'institutionamricainedelaPrsidenceest bienpluspassionnante cetitrequeleseuropennes: ellegardeautoUt d'elle toute la violence et les viciSsitudes despouvoirs ptimitifs, des rituels sauvages). Mais djl'impeachment n'est plus l'assassinat: il passe par laConstitution, Nixon est quandmme arriv aubut dontrvetout pouvoir: tre prisassezausrieux, constituerpOur legroupe un danger assez mortel pour tre unjour destitu, dnoncet liquid, Fordn'a mmepluscettechance: simulacred'un pouvoirdj mort, il nepeut plus qu'accumuler COntre lui lessignes delarver-sionparlemeurtre- enfait, il est immunispar sonimpuissance, cedont il enrage.44Al'inverse duritefi . Iledu toi (le toi ou e ce.officielleet sacn Cie deson sacrifice), l'imaginaire poli-riensans la plus en plus dans le sens detique moder;a:her leplus longremps possibleretarder, de b 'ons'est accruedepUIS1ereduchef d'E.tat. 0 charismatiques: Hitler,des rvolutions ,et an:s:sd'hritiers d,eFran:o, Mao, nforcsde se survivrewde-filiation d: se _ le mythe populaire neaAinsi lespharaons dj: c'taItjamaislescrOIremorts. A e qu'incarnaient lestOujoursuneetmemepersonnpharaons successifs. mmesi MaoouFrancotaie.ntTout se et remplacs par leur SOSie,dj m,orts plusIeurs. celanechangestrictementDudevue ,poli; mmeoul'autre, pourvurienqu unchef d Eta de tOute faon longtempsqu'ils se Il} ;ortelequel _ n'est que lequ'un chefd--=-m:ue cela seul lui donne le de d ' Personnen'accorde- et .Ia qualailamoindre dvorion uneralt lemOlOdre son' double, lui tant roujourspersonne delle, C:s Cemthenefait querta-dj1n9rt, queva 1allgeance,.: e te;psladceptiondeduirelapersistanceet end .l'exigencedelamortsacflficldle uroI.. l aucune de nosNous enmdeuil du rel,socits ne sait45dupouvoir, dusocial lui-m1m, qui est impliqudansla mme dperdition, Et c'est par une recrudescenceartificieUede tOUt celaquenous tentons d'ychapper,Ce/afinira mme sans doute par donner le socialisme,Parunetorsioninattendueet uneironiequi n'est pluscelle del'histoire,c'est delamortdusocialquesurgirale socialisme, Comme c'est de la mOrt de Dieu quesurgissent les religions. Avnement retors, vnementpervers, rversioninintelligible la logique de la raison.CommeJ'est ce fait queJe Pouvoirn'est ensomme pluslquepOurcacherqu'iJ n'yena plus. Simulationquipeutdurerindfiniment, car, ladiffrencedu vraipouvoirgui est, ouat, unestructure, unesrtatgie,un rappon de force, un enjeu, celui-ci n'rant plusquel'objet d'unedemandesociale, Ct doncobjet delaloi de l'offre et de la demande, n'est plus sujet laviolence et la mort. Compltement expurg de ladimensionpolitique, il relve, commen'importequelleautre marchandise, de la production et de la consom_mation de masse, Toute tinceiJe a disparu, seule lafictiond'ununiverspolitique est sauve.Il enest de mmedu travail. L'tincelle de laproduction, la violence de ses enjeux n'existent plus.Tout lemondeproduitencore, et de plusenplus, maisSUbtilementletravailest devenu autre chose: unbesoin(comme l'envisageaitidalement Marxmais pas dutOUtdans lemmesens), J'objet d'une demandesociale,commeleloisir, auquel ils'quivaut dansle dispatchinggnral delavie. Demande exactementProportionnellelapertedeJ'enjeudans leprocsdetravail6. Mme6. Ace flchissement de J'investissement de travail cor_respond une baisseparalllede J'investissement de conSomma_tion. Finie la valeur d'usage ou de presrige de J'automobile,46our le pouvoir: lescnariode travailpriptieque Pele rel detravail, lerel d.eest pour le rel dela grverou;-aUSSI ductlon, a disparu. A dutravail, mais sonpole alternatifqui n'est un de l'anne sociale. Tout passedanslaoccup, aprsdecommeSIaoste detravailetrepris, comme liestgrve, sonheuet p accu ation autogre, pro-de rigueur dans unte dans Pies mmes termes qu aupa-duction exactemen (l'tant virtuellement)ravant, toutenseet enentatdede science-fiction : n est pas du rocs de travail. Et duneil s'agit d unegrveincorpore commedoublure duprocesde gb' comme la crise dans la l'obs?lescence ,dans ;1::; ni grve, ni travail,ductlOO. ,Il n yaPd ux c'est--dire tOutchose. les -/ trompe-l'il, unscenodrameunemagiedet,:aval, ur ne pas dire un mlodrame),de lasurlascnevide du .social:,dramaturgiedel'idologie du travail -: 1ethi-Ilne s agit 1 . leprocs reel dequetraditionnelleqUI occuteraltait nettement l'objet defini le discours amoureux qu.iautre discours prend .la'ouissan J'objet, defur l'objet tk qui est un tk :ctif contraignant, pUfltatn (usezvisant un resc'urit, lavitesse, c'est d.pass,moinsd'essence,des voitures feignent des adaPIetc), auquel les nstlir interversion des ples.,ter Retrouvet un enjeUp. 1 voiture devient 1obJet. d.u l'objet d'una reuve de l'indiffrenClat.JOntravail Il n'y a pas de meilleure Pme lissemenr du droit.de les enjeux, leIs/signale le dsinvestls- 47travail etle processusobjectifd'exploitation_ maisdu scnariode travail. De mme il ne s'agit plus del'idologie du pouvoir, mais du scnario de pouvoir.L'idologie ne correspond qu' une malversation de laralit par les signes, la simulation correspond uncourt-circuit de la ralitet son redoublement parles signes. C'est toujours la finalit de l'analyse idolo-giquequederestituerleprocessusobjectif, c'esrtou-jours un faux problme que de vouloir restituer lavritsous lesimulacre.C'est pourquoi lepouvoitest aufondtellementd'accord avec les discours dologiques et les discourssur l'idologie, c'est que ce Sant des discours devrit - toujOUtS bons, mme et surtOut s'ils sontrvolutionnaires, opposet aux atteintes mortelles delasimulation.La findu panoptiqueC'est encorecetteidologieduvcu, d'exhu-mation, du rel dans sa banalit de base, dans sonauthenticit radicale, quese rfre l'exprienceamri-cainedeTV-vrittenteen 1971surlafamille Loud;sept moisdetournageinintetrompu, troiscents heuresdeprisedirecte, sansscript ni scnario, l'odyssed'unefamille, ses drames, sesjoies,ses pripties,non Stop_bref, un document historique brut , et le plusbel exploit dela tlvision, comparable, J'chelledenotre quotidiennet, au filmdu dbarquement sur la48Lune. La chosesecomplique dufait quecetre familles'est dfaite pendant le tournage: lacriseaclat, lesLoudse sont spars, etc.D'o ['insoluble controverse:laTV est-elleresponsable?Qu'enaurait-ilt s; laTVn'avait past l?Plus intressant est le phantasmede filmer lesLaud comme s; la TVn'tait pas l. Le triomphe duralisateurtaitdedire: Ilsont vcucommesi nousn'tions pas l. Formule absurde, paradoxale - nivraie, ni fausse: utopique. Le commesi nousn'tionspaslquivalant au commesi vomytiez. ~ ' e s tcette utopie, ce paradoxe qui a fascin les vingtmillIOnsde tlspectateurs, beaucoupplus que le plaisir per-versdevioler uneintimit. 11 nes'agit ni desectetni de pervetsion dans l'exprience vrit, maisd'une sortede frissondurel, oud'uneesthtiquedel'hyperrel,frissond'exactitude vertigineuse ettruque,frissondedistanciationet degrossissement lafois, dedistorsion d'chelle, d'une transparence excessive.Jouissanced'unexcs desens, quandlabarredusignedescendendessousde lalignede flottaison habituelledu sens: l'insignifiant est exalt par laprisede vue.Onyvoit cequelerel n'ajamaist(maiscommesi vous y tiez), sans la distance qui fait l'espacepetspectifet notre vision en profondeut (mais plusvrai quenature,,). Jouissancedela simulationmicrosco-piquequi fait passerlerel dans l'hyperteJ. (C'est unpeucommeadans lepornoaussi, dont lafascinationest plusmtaphysiquequesexuelle.)Cettefamilled'ailleurstairdjhyperrel1edeparsaslectionmme: familleamricaine idale-rypi-que, demeurecalifornienne, troisgarages,cinqenfants,statut social et professionnelais, housewife dcorative,49standinguppetmiddle. C'estcette perfection statistiqueenquelquesortequi lavouelamort. Hroneidalede l'american way of life, elle est, comme dans lessactificesantiques, choisiepour tre exalteet mourirsous les feuxdumedium, moderne fatum. Car lefeudu ciel ne tombe plus sur les cits corrompues, c'estl'objectif qui vient dcoupercommeunlaser laralitvcue la mOrt. Les Laud; simplementunefamilleqUI a acceptdeselivrerlarlvision etd'en mourir", dira le ralisateur. 11 s'agir donc biend'unprocessus sacrificiel, d'unspectacle sacrificiel offert vingt millions d'Amricains. Le drame lirurgique d'unesocit demasse.. Termeadmirabledanssonamphibo-logie, s agit-li de la vrir de cette famille ou de lavritdelaTV?Enfait, c'est laTVqui est lavritdesLaud,c'estellequi est vraie, c'estelle qui fait vrai.Vritn'estplusceHe, rflexive, dumiroir, nicelle,perspectlv,e, dupanoptique et duregard, maiscelle dutest qui sondeet interroge, dulaserqUl tateet qui dcoupe, des matricesqui gardentvos squences perfores, du code gntique qui com-mandevos combinaisons, des cellules qui informentvon.eunivers sensoriel. C'est cette vrit-l que lafa.mllleLaudest par lemediumTV, etil s'agitbienence sensa unemise mort(maiss'agit-il enCOtedevri t?).Fin du systme panoptique. L'il de la TVn'est plus la source d'un regard absolu, et l'idal duCOntrle n'esr plus celuj de la transparence. Celui-cisupposeencore unespaceobjecrif (celui de la Renais-sa,nec) er lad'un regard despotique.C est encore, sinon un systme de renfermement, du50moinsunsystme dequadrillage. Plus maisjours en extriorir, jouant sur l'OppOSition du .volret de l'tre vu, mmesi le point focal dupanoptiquepeuetreaveugle,Auere chose quand avec les Laud ....Vous neregardez plus la TV, c'est la TV qui vous regarde(vivre), ou encore: .... n'c?urez p!us Pas dePanique, c'est Pas de qUi vous ,ecoure" -virage du dispositif panoptlque sur;elilan,ce veilleret punir) unsystmedeoutinctiondupassif et del'actif est abolie. Plusd Impe-ratifde soumission au modle, ou au regard. Voustes le modle!" .: C'est Vous la. majo,rit!: Telest leversant d'unesocialithyperrallste, oulereel.seconfondaveclemodle, commedansstatis-tique, ouaveclemedium, commet.?ud.Tel est lestadeultrieur delarelationSOCiale, notre,qui n'est pluscelui delapersuasion d.elapropagande,del'idologie,dela malScelui deladissuasion: Voustes1mformatlon, vousteslesocial, c'est vous l'vnement, voustesconcer-ns vous avezla parole, etc. "Retournement par lequelil devient impossible de localiser dumodle, dupouvoir, duregard, dumediumlUi-meme,puisque vous tes roujours dj de l'autre c?t.desujet, plusdepoint focal, plusde ni depri-phrie; pure flexion ou inflexiondeviolence ni de surveillance: la seule information",virulencesecrte, racrionenchane, implosionlenteet simulacresd'espacesovient encorejouer l'effet derel. Nousassistons lafinde l'espaceperspectif etpanoptique (hypothse morale encore et solidaire de51tomes les. analysesclassiquessur l'essence objectivedu et donc l'abolitionmme du Jpectaculaire,La tlevlslOn,. par exempledans lecas des Loud, n'eStplus un medIUmspectaculaire. Nous ne sommes plusd.ans .ladu spectacle, domparlaiemles Situa_ nIlet.yped'alinationetderpression qu elle ImplIquait. le medium lui-mme n'estplus. saISIssable en tamque tel, et la confusion dumedJUmet dumessage(MacLuhan)1 est lapremire52grandeformule decettere nouvelle, Il n'yaplus demediumausenslittral: il est dsormais insaisissable,diffus et diffract danslerel, etonnepeutmme plusdireque celui-ci ensoit altr,Unetelleimmixtion, unetelleprsencevirale,imagesdusocial etdupriv(J, Donzelot, LaPolicefks familles,Paris, Minuit, 1977),Impossible dsormais de poser la fameuse question :D'oparlez-vous?,. - D'osavez-vous? ,. D'otenez-vous votre pouvoir?", sans s'emendre immdiatement rpon-dre: Mais c'est tk vous ( partir de vous) que je parle,._ sous-emendu, c'est vousqui parlez, c'est vousqui savez, c'estvous lepouvoir. Giganresque circonvolution, circonlocutiondelaparole, qui quivaut unchamagesans issue, unedissuasionsans appel du sujet suppos parier, mais laisse sans tponse,puisqu'auxquestionsqu'il poseonlui rpondinluctablement:mais 1I0ftS tes la rponse, ou: voue question est dj unerponse, etc. - toute lasophistiquestrangulacoiredelacapta-tiondeparole, del'aveuforcsouscouleur delibertd'expres-sinn, durabattemenrdusujetsursapropreinterrogation, delaprcession de la rponse sur la question (toute la violence del'imerprtation esr l, et celle de l'autogestion consciente ouinconscience delaparole),Ce simulacre d'inversion ou d'involution des ples, cesubterfuge gnial qui est lesecret detout lediscours delamani-pulation etdonc, aujourd'hui, danscouslesdomaines, lesecretde tout nouveau pouvoir dans l'effacement de la scne dupouvoir, dans l'assomption de toutes les paroles d'o estrsulte cette fantastique majorit silencieusequi est lacaract-ristique de narre temps - tout ceci asans doute commencdans lasphrepolitiqueaveclesimulacredmocratique, c'est--dire la substitution l'instance de Dieu de l'instance dupeuple comme source dupouvoir, et aupouvoir commeima-llalion du pouvoir comme reprsentation. Rvolution ami-coper-nicienne:plusd'instance transcendante ni desoleil ni desourcelumineuse du pouvoir et du savoir - tout vient du peupleet tout y tetourne. C'est avec ce magnifique reodage quecommencedesemettreenplace, depuis lescnariodusuffragedemassejusqu'auxfantmesactuelsdessondages, lesimulacreuniversel delamanipulation.53endmique, chronique pani ue d .puisse en isoler les 'e q , u sans qu'ons:,ulptures publiciraires tel!es ces1evnememfiltrpar le mediuI.espace. Vide, de vie, diSSOlutionde la7ie latlon chimIque indiscernable; nousa - solu-Loud vous non pas l" . , mes tous des Ct auchamage pression, .Ieur mduction, leur infilt' , malSdhsible. ration, a leur VIOlence. Mais il faut prendre gard ,.d.lscoursimpose;ilne s'a it nide au qu:leVirale. Il faut plutt p:nser 1: malad.le01d affectIOn.taiem, l'orbiteexterne, un:comme tIqueqUi commande la mucatio d ,decode roUt commel'autrecode micromn,u re:len hyperrel,aupassaged'une s hre' ol:culalre, commandegntiqu:,dudusenscelle,C est tout lemodetraditi 1est enquestion' d .onne dequi actif ,modelacause etdel'effet, del'act]etqd e-dedel'objet, de la fin et des moenudusujet etqu'on peut dire . 1 TV y s. C est sur cemodealine, la TVnous'm:nipul la TVnous dans tOUt cela tribut:i'reade1nous ... Ontiquedesmedia, celled'una a analy-cace, celle d'une :,xteneur a.cti( eteffi-commepoimdefuitel'hori avecOr il faut reel etdusens.commeuneffetos" . sur le mode ADNdrermination,advers,esderlOnnuclaireduvieuxschma54toujours unedistance minimaleentreunecauseet uneffet, entre unsujet et un objet: ladistance dusensprcisment, l'cart, la diffrence, le plus petit cartpossible (PPEP1), irrductible sous peine de rsorp-tiondansunprocessusalatoireec indtermindont lediscoursnepeutplusmmerendre compee, puisqu'ilestlui-mmeunordredtermin.C'est cet cart qui s'vanouit dans le procsducodegntique,ol'indterminationn'estpastellement celleduhasarddes molculesqueceUedel'abo-litionpure et simple dela relation. Dans le processus decommandement molculaire, qui va du noyauADNla substancequ'il informe,il n'ya pluscheminement d'un effet,d'une netgie,d'une dtermina-tion, d'un message. Ordre, signal, impulsion, message": toll[ceci essaiedenousrendrelachoseintelli-gible, mais par analogie, retranscrivant en termesd'inscription, de vecteur, dedcodage, unedimensiondonc nous ne savons rien- ce n'esr mmeplus une dimension, ouc'est peut-trecelle-l laquatrime(laquelie se dfinitd'ailleurs, enrelativit einseeinienne,pat l'absorprion des ples distncts de l'espace et dutemps). En fait, tout ce processus ne peut s'entendrepour nous que sous forme ngative plus rien nespare un ple de l'autre, l'initial duterminal, il yacomme une sorted'crasement de l'unsur l'autre, detlescopage fantastique, d'effondrement l'un dansl'autredes deux ples traditionnels: implosion- absorptiondumoderayonnant dela causalit, du mode diffrentielde la dtermination, avec son lectricit positive etngative _ implosiondusens. C'est lo la simulationcommence.Partout, dans n'importequel domaine, politique55 mdiatique, oladistinctioncl l . poes nepeur plustremainrenue onentre cr.d?oc abso-cl. ijpaslapasslvlt, malS 1mdminctionde l'actifetpaw. l'ADNralise cette rduction alatoire dde lavivante. La tlvision, dansfi.. p, csattemt elleaussi cettelimiteind-ouceux-CI nesomvis--visdelaTV . l .. ou passifs qu'une substance estde son code molculaire Ici r n.ebuJeuseindchiffrable dansses imen;r .a, mdchlffrabledans savrit. S simp es,L'orbital et le nuclaire de la simulation: lenuclaire Pourtam, 1equ.lhbre,delaterrcurn'est jamais quelede qui s'estv',dans tous les Interstices de la ne .fdit quescellerlesystmed . e a ISSuasIOn qUI est au cur des medialeesa,ns qui rgnepartoutde, dudispoSItif aleatolrederous les ch' . SOnt faits. moindres de nos comporteme:::1egles parsignes neutraliss, indiffrents uivaen.ts" des signes somme nulle comme lela stratgiedes jeux}) (mais lav" bequatlonest ailleurs et l'inconnue' eClta levariable de sim l.' '. est Justement cetteu atlon qUI faH de l'arsenal atomiquelui-mmeuneformehyperrelle, unsimulacre qui nousdomine toUSet rduit tous lesvnements ausoln'trequedesscnarios phmres, transformanr laviequi nous est laisse en survie, en un enjeu sans enjeu,_ mmepasenunetraite valoir surlamorr : enunetraitedvalued'avance),Ce n'est pas la menace directe de destrucrionatomiquequi paralysenos vies, c'est ladissuasionquilesleucmise, Et cettedissuasionvient decequemmele clash atomique rel est exclu - exclu d'avancecommel'ventualitdureldansunsystmedesignes.Toutle monde feint de croire la ralit de cette menace(on le comprend dela part desmilitaires, tout le srieuxde leur exercice est en jeu, et le discours de leurstratgie), mais justement il n'y a pas d'enjeuxstratgiques ce niveau, et toute l'originalit de lasituationestdansl'impwbabilit deladestruction.La dissuasion exclutla guerre - violence archa-quedessystmes en expansion. Ladissuasion, elle,estlaviolenceneutre, implosive, dessystmes mtastablesoueninvolution, Il n'ya plusde sujet dela dissuasion,ni d'adversaire, ni de stratgie - c'est une structureplantaired'anantissement des enjeux. Laguerremique, commecelle deTroie, n'aurapaslieu. Lerisquede pulvtisation nuclaire ne sert que de prtexte, traversla sophistication des armes - mais cette sophis-tication outrepasse tellement n'imporre quel objectifqu'elleest elle-mmeunsymptmedenullit -, lamise en place d'un systme universel de scurit, deverrouillageerdecontrledont l'effet dissuasif nevisepas dutout leclashatomique(celui-ci n'a jamaistencause, sauf sansdoutedans les tout premiers tempsdelaguerrefroide, lorsqu'onconfondait encoreledis-57positif nuclaire avecla guerretraditionnelle)maisbienla probabilit beaucoupplus largede toUt vnementrel, de tout ce qui ferait vnement dans le systmegnral et enbriserait l'quilibre. L'quilibredelater-reur, c'estlaterreurdel'quilibre." La dissuasionn'est pasunestratgie, elle circules echange entre les protagonistes nuclaires trsexactement comme les capitaux internationaux danscette zone orbitale de spculation montaire donc lessuffisenc concrler tous les changes mondiaux.AInsi la monnaie de destrtlction (sans rfrence dedestruction relle, pas plus que les capitaux flottantsn'ont de rfrent de production relle) qui circuiesurl'orbite nuclairesuffit Contrler toute la violencect lesconflitspotenciels duglobe., qui setramel'ombredecedispositif, sousle pretexte d'une menace objective maximale, ergrce cette penuclaire deDamocls, c'estla mise aupo.inr du systme maximal de contrlequi ait jamaiseXist. Etlasatellisationprogressivedetoutelaplanteparcethypcrmodledescurit.la mme chose vaut pour les centralesnuclairespacifiques. Lapacificationnefait pasdediffrenceentrelecivil et lemilitaire: partout os'laborent des dis-positifs irrversiblesdeconttle, partoUt olanotiondescurit devient toute-puissance, partoutolanormedescuritremplacel'ancienarsenal delois et devio-lence (y compris la guerre), c'est le systme de ladissuasionqui grandit, et autour de lui granditle dserthistoriqu.e, social et politique. Une involution gigan-tesquefait secontractertouslesconflits, touteslesfina-lesaffrontements lamesuredecechancageqUI lesmtetrompt tous, lesneutralise, lesgle. Aucune58rvolte, aucune histoire ne peuvent plus seselonleurproprelogiquepuisqu'elles1 tissement. Plus aucune stratgien'estet l, laden"est qu'unjeupuril laissauxmilitaires. Len/eupolitique est mort, seuls restent .des deconflitsetd'enjeuxsoigneusement C1rConSCClts.L' aventure spatiale a jou lemmerlequeJ'escaladenuclaire. C'est pourquoIellea pusi facilement larelayer danslesannes1960 (Ken-nedy/Khrouchtchev), ou se dvelopper paralllementsur un modede coexistencepacifique. Car quelleest la fonction ultime de la course l'espace, de laconqute dela lune, dulancement .des. ? Sinonl'institutiond'un modle de gravItation universel, desatellisationdonclemodulelunairel'embryonp:r-fait: microcosme programm, o rIen nelaiss auhasard. Trajectoire, nergie,calcul, phYSIOlogie,psychologie, environnement - rien nepeut rrelaisslacontingence, c'est l'universcoral de n?rme- laLoi n'yexisteplus,c'est l'immanenceoperatIOnnelle decous les dtails qui fait loi. Univers expurg de menace desens entat d'asepsieet d'apesanteur - c estcette mmequi est fascinante. Car ,l'exalta-tiondesfoules n'allait pasl'vnement dudebarque-ment sur la Lune ou du cheminement d'unhomme dansl'espace (ceci serait plutt lad'un rve antrieur)non, lasidrationvalaperfectiondelation et de la manipulation technique. Ala immanente dudroulementprogramm.parlanormemaximale etlamatrisede laVer-tigedumodle, qui rejointcelui delamort, maissanseffroi ni pulsion. Carsi la loi, avecsonaurade.gression, l"ordre, avecsonaurade violence, dratnalenr59un imaginaire el"VefascJOe, sidre, et fait la ,norn:e, ,elle, fixe,phantasme plus sur la minutie d,toUt IrnagznaJre. Onneest vertigineuse. C Sa seuleradIance. e e un monde sans c'est le mme mod' l ,. '"de scurit et de d.te d.znfazlilbilit pro-regltl'extensiondu guinuclaire; l'oprari C est lalavraienI,que sert demodle 1'0 mm.utleuse delarech-lCi non plus, rien ne Set: p r;fJondusocialcela la us au hasard, dessdes, maisqui est eor / qUI acommencdepuisvers une limite danssa phasemais qui pour croyaIt exp.losive (laprocessus Invetse imp/' if,' nt se ttadunpar ungnralisede hdmvetsible ; dissuasiontransversalit, detoUt aCCident, de toUteruptuteoucomplexitdans ,deto.Ut: :o.nrradiction,la norme, voue 1 uneSOClahte Irradieparmcanismes d'informa;io signaltique deset nuclairen'ompasd nfi n an, Jes modJes spatialde la lune, ni la su 'r',os; ni ladcouvertevrit, c'est d'tre .et stratgique. Leur modles d'unsystmeles vec-mem.es les puissances vedettes d tole (dontpas lIbres_ tOUt Jemondeest s:tceneSont. Rsister l'vidence' d elllse) ,qUlest sarellis n'esr p J'.lasatellisation, celui__ as ceuzqu on croit, Par l'inscrip_ lessont propres' leurIrradienr lorJqrl'elle.r er de comrle 60rionorbitaled'unobjet spatial, c'est la planteTerrequidevient satellite, c'estleprincipeterrestre de ralitqui devient excentrique, hyperrel et insignifiant. Parl'instanciation orbitale d'unsystme decontrle commela coexistence pacifique,ce SOnttouslesmicro-systmesterrestresqui sonesatellisset perdent leutautonomie.Toutes les nergies, toUS les vnementssont absotbspar cette gravtation excentrique, rout se condenseet implose vers le seul micro-modle de contrle (lesatellite orbital), comme invetsement, dans l'autredimensionbiologique, rout convergeet implosesurlemicro-modlemolculaire ducodegntique. Entrelesdeux, dans cetrefourchenedunuclaireet dugnti-que, dans l'assomptionsimultanedesdeuxcodesfon-damentauxde la dissuasion, tout principede sensestabsotb, routdploiement durel est impossible.La simultanit de deuxvnements au moisde juillet1975illustrait ceci d'unefaonclatante: larunion dans l'espace des deux supersarellites amri-cain et sovitique, apothose de la coexistence paci-fique - la suppression par les Chinois de l'critureidogrammatiqueet le ralliement terme l'alphabetromain. Ce derniet signifie l'instanciation orbitaled'un systme de signes abstrait et modellis, dansl'orbite duquel vont se rsorber toutes les formes,jadissingulires, destyleet d'criture. Satellisationdela langue: c'est la faon des Chinois d'encret dans lesystme dela coexistence pacifique, lequel s'inscrit dansleurciel juste enmmetempsparlajonctiondesdeuxsatellites. Volorbitaldesdeux Grands, neutralisation ethomognisariondetouslesautresausol.Pourtant, malgrcettedissuasionparl'instanceorbitale- code nuclaireoucode molculaire -,les61vnements COntinuentausol l ' .de enplus nombreuses,' Santmme decOntigutet desi le tIan. Mais subtilement ilsn'Ontmultaneltdeplusquel'effet duplex dl' plus de sens,dsne Santplusbelexemplene peUt:' a simulationausommet, Lepui;qu'e1!efut d.u maximal et d enle.uhJstonqueetcettemstance dissuasive l ela miseenplacedesonvolUtionn'a-t-elle '2u,e, sensa eucette guerre,ettairedans l'vnementdelafindedenotrepoque? Iqueculmmamet dcisif, Pourquoi cette guerre si d '{eroce, dissipe d'un' , u;e, SI longue, sienchantement? JOura1autreCommeparPourquoi cettedfai '.r:versde. l'histoiredes (le plusgrandrepercuSslOn interne en A ,. )neuaUCunement signjfi l'chec d 151 elle avait vrai-.Unis, elleetplantaire desEtats_lOterne etlesystme 1" ausSI bouleversl'quilibret. poItlqueamricain. Il n'ena rienAutre chose donc a eu 1"n'auratqu'un isod Cette guerre aupaClfiq.ue. ElleauradelacoexistencelacoexIStence pacifiq La. ,nement delaChine etfijdelaChinetmage par la Chine d'un l'appren_passaged'unestratgiede ' 1 . vivendI mondial, led:un partage des {orees et UtlOn, mondialeceHed unealternative radicale .transitionSYStmedsormais r l ' ce danstiandesrapports 1essentiel (normalisa_ashlOgron): c'tait cela 62jeu de la guerre du Vit-nam et, en ce sens, les Etats-UnisontvaculeVit-nam, maisilsont gagnla guerre.Et la guerrea prisfin spontanmentlorsquel'objecti{ a tatteint, C'estpourquoi elles'estdfaite,disloqueavecunetellefacilit.Ce mme ravalement est dchiffrable sur leterrain. La guerrea durtantquen'ontpas tliquidsleslmentsirrductiblesune sainepolitique et disci-pline de pouvoir, celui-ci ft-il communiste,Lorsqu'enfinlaguerre est passe auxmains des troupes rguliresduNordet a chapp celle desmaquis, la guerre peuts'arrter: eHeaatteint sonobjectif. L'enjeuest doncceluid'unerelvepolitique. LorsquelesVietnamiens omfait lapreuvequ'ilstaient plusporteursd'unesubver-sion imprvisible, onpeut leur passer la main. Quece soit unordrecommunisten'est pasgraveaufond:celui-ci afait ses preuves, onpeut lui faireconfiance.Il est mme plus efficace que le capitalisme dans laliquidationdes structures pr-capitalistes sauvagesetarchaques.Mmescnariodanslaguerred'Algrie.L'autreaspect decetteguerreetderouteguerredsormais : derrire la violence arme, l'antagonismemeurtrier des adversaires - qui sembleunenjeudevie ct de mort, qui se jouecomme tel (sinon on nepourrait jamaisenvoyerlesgenssefairecrever lapeaudanscegenred'histoire), derrirece simulacredelutte mortet d'enjeumondialsans piti, les deux adversairessont fondamentalement solidares contre autre chose,innomm, jamais dit, mas dont le rsultat objectifde laguerre, aveclacomplicitgaledes deuxadver-saires, est la liquidationtotale: les structures tribales,communautaires, pr-capitalistes, toutes les formes63d'change, delangue, d'organisationsymboliques, c'estcela qu'il faut abolir, c'est cela dont le meurtre estJ'objet dela guerre - et celle-ci danssonimmense dis-positif spectaculairedemorc, n'est quelemediumdeceptocessusderationalisationterroriste dusocial _,lemeurtre SUt lequel va pouvoir s'instaurer la socialit,peuimporte sonobdience, communisteoucapitaliste,Complicit totale, ou division du travail entte deuxadversaires(qui peuvent mmeconsentirpOUt celadessacrifices immenses) mme fin de ravalement et dedomesticationdesrapportssociaux.Les Nord-Vietnamiens Ont reu des conseilspourseprter unscnariode liquidationdelapr-sence amricaine au Cours duquel, bien Sr, il fautsauverlaface, Ce scnario: les bombatdemenrs exrtmemenrdurs sur Hano, Leur caractre insuppottablene doit pascacherqu'ils n'raient qu'unsimulacrepour permettreauxVietnamiensdesemblerseprreruncompromiset NixondefaireavalerauxAmricains leretrait deleurs troupes. Tout tairacquis, rienn'tair objective_mentenjeuquelavraisemblancedumontagefinal.Queles moralisres delaguerre, les tenants deshautes valeurs guerrires ne se dsolent pas trop : laguerren'est pas moinsatroce pOur n'tre quesimulacre,on ysouffre encore bien dans sa chair, et les mOrtser les ancienscombattants y valent largement lesauttes,Cer objectif-l est toujours bien rempli, de mmequecelui dequadrillagedes territoires et desocialitdisciplinaire. Cequi n'existeplus, c'est l'adversitdesadvetsaires, c'est laralitdescausesantagonistes, c'estle srieuxidologique dela guerre. C'estaussi laralitde la victoire ou de la dfaite, la guerre tant un64. hebienau-deldeces apparences.lapacification ladissuasion). domine aujourd'huiest au-dela dela guerre etqUIelleest l'quivalence tout instanr d.e l.ade. ap 'la uerre.Laguerre,la disaitpaixeltldL: g. lesdeuxplesdiffrentiels ImplosenrOrwe, aaUSSI, '1' simul-l'undans l'autre, ouserecyel.enr l,un-radie ettanitdesconrradict.oires a lafOlSl-lafin detoute dialectique. AmSI peut-on? . Plitement ct dela vrit d'une guerre:a..savOlt,tait finie bien avanr de s'achever, qu II a ete, Ile' reaucur mmedelaguerre, et qu eala 'amais commenc, Bien d'au.cres vne:n a peut eere J ., ) n' nt jamalScommence,roeors (la crise ptrohere, etc. 0". 'fi . Il. . . nn comme pnpetles artl cie es, et de phesetde crises destinshistoriquesous Tous le , our maintenirofficiel del'informatIOnne qU,e Pe ralit desl'illusion d'une vnementlalite, d un ". , ob'ectivitdesfaits. Touslesevenementsouons'aperoit (les communistesau ouvoir" en Italie, la posthume,,goulagset des dissidents sovietiques, comm.eretro, ntemoraine paruneethnologlCmO[l- desq,ue ces chosesarrivent troptard, avecunede retard, une spirale de retard, ont s,U1seleursens longtempsl'avan.ceet ne effervescenceartificiellede unequivalencemenrsse succdent sansloglqu , . df ou operauon spculaire de magieBeaubourg est .. 1l'chelle de la culturea premire fois cl: la marchandise: demonstration de n" aIre par/att, taculture, la foule, l'air (la marcha.ndise, laacclre. pnme) par ia propre ctrmlatonMais si lesstocks d' b' des hommes, laviolence entratnentleentrane violenceinversedes stockd'objets. NImportequel stockest violent e .vlOlencespcifique dan ,. ' t Il Y aune aussi, patlefait .masse d'hom-a sagravitation, sa- vldolencepropreautour e sonpropre104foyer d'inertie. La masse est foyet d'inertie et par lfoyer d'une tout fait neuve, inexplicable etdiffrentedelaVIOlenceexplosive.Masse critique, masse implosive, Au-del de30000, elle risque de faire plier" la structure deBeaubourg. Que la masse aimante par la structuredevienne une variabledestructricedelastructureelle-mme _ ceci, si les concepreurs l'ont voulu (maiscomment l'esprer ?), s'ils ont ainsi programm lachancedemettrefind'unseul coupl'architectureet la culture _ alorsBeaubourg constituel'objet leplusaudacieuxet lehappeningleplus russi dusicle.Faites plier Beaubourg.' Nouveau mot d'ordrervolutionnaire. Inutile de j'incendier, inutile de lecontester. Allez-y! C'est la meilleure faon de ledtruire. Lesuccs de Beaubourgn'esrplus unmysrre;les gens Yvont pour a, ils se ruent sur cet difice,dont tafragilitrespiredjlacatastrophe, dansleseulbut delefaireplier.Certes ilsobissent l'impratif dedissuasion:on leur donne un objet consommet, une culture dvorer, undificemanipuler. Maisenmmetempsilsvisent expressment, etsansle savoir, cetanantisse-ment, La rueesr leseul actequelamassepuissepro-duire en tant que teHe - masse projecrile qui dfie l'di-fice de laculturede masse, qui riposte par sonpoids,c'esr--direpar sonaspect le plusdnu desens, le plusstupide, lemoinsculturel, audfi de culruralitqui luiest lancparBeaubourg. Audfi. d'acculturationmassiveuneculturestrilise, lamasserpondpar uneirrup-tion destructrice, qui seprolonge dans unemanipulationbrutale. Aladissuasion mentale la masse rpond parunedissuasionphysiquedirecte. C'est sondfi elle.105Sa ruse, qui est de rpondre dans les termes mmeso on la sollicite, mais au-del, de rpondre lasimulation o on l'enferme par un processus socialenthousiastequi endpasselesobjectifs et joue Commehypersimulationdestructrice2.Les gens Ont envie de tOUt prendre, de tOUtpiller, detOut bouffer, detOUt manipuler. Voir, dchif-frer, apprendrenelesaffectepas. Leseul affect massif,c'est celui de la manipulation. Les organisateurs (etles artistes et les intellectuels) SOnt effrays par cettevellit incontrlable, car ils n'escomptent jamais quel'apprentissage desmassesauJpec/acfe delaculture. Ilsn'escomptent jamais cette fascination active, des-tructrice, rponsebrutale etoriginaleaudond'une cul-ture incomprhensible, attractionqui a tous les traitsd'uneeffractionetduviold'unsanctuaire.Beaubourg aurait puouddisparatrelelende-main de l'inauguration, dmont et kidnapp par lafoule, dont'aurait tlaseulerponse possibleaudfiabsurdedetransparenceet dedmocratiedelaculture- cbacunemportant unboulonftiche de cette cultureelle-mme ftichise.Lesgens viennent toucher, ils regardent commes'ils tOuchaient, leur regard n'est qu'un aspect de la2. Par rapport cette masse critique, et sa radicalecomprhension de Beaubourg, combien drisoire la manifes_ration des tudianrs deVincennesJe soir del'inauguration!106. . tactile. Il s'agit biend'ununiverstac.tile, oudediscours, et lesgens sontnondans un processus: ventil, cl.rculer,de l'ordrede lareprsentatlon,. n.1 delaqui n est plus 'fi' Quelque choseqUI tient denipanique.lapaOlqU,Pani ue auralenti,sansmobi!e .. C'est laq 'un ensemble sature. L tmplOSlon.violenceinternea brler coutestprvu. ?e sont plusl'al-l ce eneed'difice. C'est l'implo-ternatlveImagmalre d'1"' du monde quater-sionqui est la, .naire ",la destructionviolence,est ce qUII:a su vers;dela roducrion. Aununivers derpondaun . pd fluxrpondenclarver-rseaux, decornblOatOireet esion et. d l'Etat dupouvoir, etc.AinsidesInstltuClons, e ,'f< de concra-Le tout Ce qui sedicClons n est Pe lesqinStitutions implosentproduit e.n raIJ,te, c estramifications, ded'elles-mernes, a force "1 d' lopps. Le pOIJvotrde circuts de concro e sur... , st sonmodeactuel dedlsparmon. ,tmplose, delaville. Incendies,guerres,. lit criminelle, catastrophes. "alutions, marglOa , '"11 d la ngativlte Interneproblmarique de 1antivi e, e107ou externe laville, aquelquechosed>archal'queparrapport sonvritablemoded'anantissement.Mmelescnariodelavillesouterraine_sionchinoise d'enterrementdesstructures_ est nave.la ville ne se rpte plus selon un schme de repro_ductionencoredpendant duschmagnral deladuceion, ou selon un schme de ressemblance encoredpendant duschmedelareprsentation. (C'esrainsiqu'on restaure encore aprs la seconde guerre mon-diale.) Lavilleneressusciteplus, mmeenprofondeur- elleserefait partird'uneSortedecodegntiquequi permet dela rpter unnombreindfini defois partir de la mmoire cyberntique accumule. Finiel'utopie mme de Borges, de la carte co-extensive auterritoire et le redoublant tout entier: aujourd'hui lesimulacre ne passeplus parle doubleet larduplication,maispat laminiaturisationgntique. Findelarepr-sentationet implosion, l aussi, de tout l'espacedansune mmoire infinitsimale, qui n'oublie rien, et quin'est celledepersonne, Simulationd'Unordre irrver-sible,immanent, de plus enplus dense, potentiellementsatur et qui neconnatraplus jamaisl'explosionlib-ratrice,Nous tionJune cuiture dela violencelibratrice(larationalit). Quece soit celleducapital, delalib-rationdesfotces productives, del'extensionirrversibleduchampde la raison et du champde la valeur, del'espaceconquiset colonisjusqu'l'universel _ quece soit celle delarvolution, quianticipe sur lesformesfueures du social et d'nergie du social _ le schmaest lemme: celui d'unesphteenexpansion, pardesphaseslentes ou violentes, celuid'une nergie libre_l'imaginairedurayonnement.108, l' ccompagne est celle qui accou-La violence . c'est celle delache dialec'tique, nergtique,Cetrevlolence- a onsapprisanalyseret q.uIque. C'est qu.etracelescheminsduSOCIalnoUSest famllJere. ce e.q d tout lechamp dusocial.etqui laeanalytique, .C'est uneviolence '1 ce apparat aUJourdhUI,Une tout aur;:sparcequ'ellechap.pequenoUSne p 1 d l violence explosive: VIO-aUsch,ma n:nplusdel'extensiond'unlenceq a saturation etdesartraction, systme,mais de s , h iques stellaires, VIOlenceil endc:sdmesuredusocial,. conscutive au, l' d'un rseau (de saVOlr,l'tat d'un. systmeet d'un conrrl.ed'informatlon, de pou. les frayages interstl-hypertrophique investissant toUStiels, , st inintelligibleparceque VI?le7;:la logique des syst,mestoutnotte,lmagma indchiffrableparcequeIOdeter-en. ElleeS:elve_t_ellemmeplusdumlOe,tesmodlesalatoitesqUI ontdelndrermlOation.d dterminationet decau-pris lerela.is des modea: fondamentalementsali t ne sone desystmesd'expanslOnrents, Ils ledPrjuctiOnet d'expanslOntoUSdfinis dessystemes e Ph. me peuimporte_azimurhs -des nergies, les phl.losopitset demolculatisation des::radiatIOndes lO::ens s celui d'unesaturationJusqu avont da?s. lei' des rseaux. Ladiffrence dul'interstitiel et a110 n, u'une modulation, lamolaire au molculaire n est qlO9dernire peut-tre, dans le r ' .damenral dessystmesen energnque fon_. Autrechosesi nous passons d'u h .nalre de librationet de d!" . nep ase mtll-phase d'implosion, aprs unl:lsson des nergies unemaximal (revoit les conc docte de rayonnementdeBarail.le danscesense hpecte.et de dpensempuisable,d'unrayon_Jogle somptuaire: c'est le dernier esonanrhr?po_rayonnant de notre philo h' d m.ythe etd'une conomie gnrale :c: ernl.er feu. d'.artlficede. sens pour nous), une h' malS CC:I n.a plusJoclal _ rversion gigames ueP de reverJlon duatte