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BAUBIGNY DRACY, VILLAGE MÉDIÉVAL FOUILLE ET RESTAURATION Association Archéologique et Anthropologique de Dracy *. Avec l'aide du Musée des Arts et Traditions Populaires et du Centre Interuniversitaire d'Histoire et d'Archéologie Médiévales (École des Hautes Études en Sciences Sociales et Université de Lyon- II), l'Association Archéologique et Anthropologique de Dracy a pu organiser la treizième campagne de fouilles (22 août - 29 septembre 1979) sur le site de ce village vigneron du xiv e siècle. Une part des activités de l'équipe de recherches a été absorbée par l'aménagement du site et la consolidation des vestiges, en vue de leur présentation au public. Cependant, la campagne de fouille a été importante, tant par sa durée (six semaines) et les moyens mis en oeuvre que par ses résultats. Ceux-ci concernent : 1. L'HISTOIRE DU VILLAGE DE DRACY Les documents mentionnent le village dès 1285 et le donnent pour définitivement abandonné entre 1400 et 1420, mais situent le début du processus de désertion avant 1391. Les fouilles avaient déjà mon- tré un accroissement de l'espace construit après 1285. Elles précisent maintenant la chronologie de l'occupation au xiv e siècle. La plupart des maisons du village montrent deux phases de construction et d'occupation et cette chronologie relative peut désormais être mise en relation avec un événement daté de 1360. En effet, deux des nouveaux bâtiments mis au jour (XVIII et XIX) ont été détruits par incendie, ce qui porte à six le nombre des maisons brûlées : il ne peut plus s'agir d'accidents isolés. Or, d'une part l'incendie du bâtiment II a pu être daté de 1360 par les monnaies qu'on y a trouvées ; d'autre part, les documents attestent qu'à cette date, les Routiers établis à Chagny rançonnent et brûlent les villages environ- nants. Il apparaît qu'en 1360 plusieurs maisons étaient déjà abandon- * Texte établi par J.-M. Pesez.

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Page 1: BAUBIGNY DRACY, VILLAGE MÉDIÉVAL FOUILLE ET … CACO/1832-2001/1978-1979-031-05... · BAUBIGNY 45 nées ; ce qui signifie un déclin antérieur qu'on peut sans doute dater de 1348

BAUBIGNYDRACY, VILLAGE MÉDIÉVALFOUILLE ET RESTAURATION

Association Archéologiqueet Anthropologique de Dracy *.

Avec l'aide du Musée des Arts et Traditions Populaires et duCentre Interuniversitaire d'Histoire et d'Archéologie Médiévales(École des Hautes Études en Sciences Sociales et Université de Lyon-II), l'Association Archéologique et Anthropologique de Dracy a puorganiser la treizième campagne de fouilles (22 août - 29 septembre1979) sur le site de ce village vigneron du xive siècle.

Une part des activités de l'équipe de recherches a été absorbéepar l'aménagement du site et la consolidation des vestiges, en vuede leur présentation au public. Cependant, la campagne de fouillea été importante, tant par sa durée (six semaines) et les moyensmis en œuvre que par ses résultats. Ceux-ci concernent :

1. L'HISTOIRE DU VILLAGE DE DRACY

Les documents mentionnent le village dès 1285 et le donnent pourdéfinitivement abandonné entre 1400 et 1420, mais situent le débutdu processus de désertion avant 1391. Les fouilles avaient déjà mon-tré un accroissement de l'espace construit après 1285. Elles précisentmaintenant la chronologie de l'occupation au xive siècle. La plupartdes maisons du village montrent deux phases de construction etd'occupation et cette chronologie relative peut désormais être miseen relation avec un événement daté de 1360. En effet, deux desnouveaux bâtiments mis au jour (XVIII et XIX) ont été détruitspar incendie, ce qui porte à six le nombre des maisons brûlées :il ne peut plus s'agir d'accidents isolés. Or, d'une part l'incendiedu bâtiment II a pu être daté de 1360 par les monnaies qu'on y atrouvées ; d'autre part, les documents attestent qu'à cette date, lesRoutiers établis à Chagny rançonnent et brûlent les villages environ-nants. Il apparaît qu'en 1360 plusieurs maisons étaient déjà abandon-

* Texte établi par J.-M. Pesez.

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nées ; ce qui signifie un déclin antérieur qu'on peut sans doute daterde 1348 (Peste Noire) ; cependant, après les destructions de 1360,plusieurs maisons sont reconstruites (V, XII bis, XIV, XVII, XVIII),d'autres définitivement abandonnées (II, XII, XIX). Restent cer-tains bâtiments dont les deux phases ne peuvent être pour le momentmises en relation avec les destructions de 1360 (VI, XIII) si cen'est par conjecture, ou doivent être au contraire mises en relationavec d'autres accidents (mouvements de terrain : VII, VIII, XIX).

Les bâtiments VII (premier plan) et VIII.

La fouille a aussi précisé les destins du site après son abandonau début du xv e siècle : les ruines ont parfois été réutilisées pourservir d'abris occasionnels (VII, XIII) et cela sans doute dès lesxve ou xvie siècles.

2. LA MAISON PAYSANNE ET SA DISTRIBUTION

Les dernières campagnes de fouille avaient confirmé la présencerégulière d'un étage dans la maison du xive siècle, non plus seule-ment par la mise en évidence d'une couche de terre provenant del'étage, mais par la découverte dans les maisons XII bis, XIV etXVI de corbeaux destinés à soutenir les poutres de rive du plancher.Elles avaient conduit à proposer un plan modèle de la maison deDracy : deux pièces au niveau du sol (ou partiellement excavées)et une pièce à l'étage. L'achèvement de la recherche clans la maisonXII bis et la fouille de la maison XVIII ont précisé que la pièce sous

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étage ne pouvait être qu'un espace de stockage, et que l'habitationétait nécessairement l'autre pièce, celle par laquelle on accédaitdans la maison, celle aussi qui avait un foyer.

Bâtiments XII (premier-plan) et XII bisaprès consolidation.

Dans la maison XII bis, la présence d'un étage était attestée parles corbeaux en saillie sur le mur ouest : elle a été confirmée par lamise en évidence de la couche d'argile qui constituait le sol de l'étage.Mais la hauteur des corbeaux au-dessus du sol du niveau inférieur nedépasse pas 1,40 m : même si on prête à la poutre de rive une épais-seur importante, la hauteur sans plafond reste insuffisante pourqu'on fasse de cette pièce un élément de l'habitation ; c'est davantageun élément de l'exploitation, cave ou cellier, au-dessus duquel l'étageconstituait sans doute un grenier.

Le foyer d'ailleurs se trouvait dans la pièce est, un simple foyerouvert établi à même le sol, contre le mur sud, loin de la porte donc,contrairement aux situations rencontrées dans d'autres maisons,mais près d'une fenêtre.

Dans le bâtiment XVIII, le foyer a été rencontré de même dansla pièce est, pièce de façade qu'on devait traverser pour accéderau cellier ou au grenier. Ce foyer, exceptionnellement bien construit,appartient à un type déjà rencontré dans les maisons I et VIII etappelé « foyer en hérisson » suivant la terminologie proposée par lesdocuments contemporains. Il présentait en outre deux états succes-sifs, associés chacun à un état différent du sol : cette maison XVIIIa connu, en effet, deux phases d'occupation après une premièrereconstruction consécutive à l'incendie qui l'a entièrement ravagée.

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Foyers et sols sont venus s'ajouter aux observations antérieurespour préciser les conditions de vie dans ces maisons du xive siècleet les « manières d'habiter ».

Le sol le plus ancien est constitué d'un matériau que l'on n'avaitpas encore rencontré à Dracy : il s'agit d'un sol de cailloutis damé^très solide et résistant. Il incorpore dans l'angle nord-ouest de lapièce des affleurements rocheux, peu saillants et qui peuvent avoirété volontairement brisés et aplanis. Il comporte aussi quelques dallesau pied du court escalier par lequel on accède à la pièce, mais immé-diatement au nord de l'escalier, contre le mur est s'ouvre une fosse,ou au moins une dépression qui a été remblayée et dont la fonctioncomme la relation avec le sol échappe encore.

A ce sol de cailloutis correspond un foyer constitué de petitespierres sur champ, disposées en lignes grossièrement concentriquesautour d'un point central, ici une grosse pierre cubique enfoncéedans le sol au pied du mur nord : les pierres du foyer ne sont pasfichées verticalement dans le sol, mais s'inclinent vers le centreet la première ligne prend appui sur le moellon cubique. Les pierreset la terre dans laquelle elles sont prises sont intensément rubéfiées.Moins soigné que le foyer de la maison I, où l'ensemble était cernéde grandes pierres dessinant un fer à cheval, le foyer « en hérisson »de la maison XVIII est plus régulier que celui de la maison VIII.

Au-dessus du premier sol, une couche de terre argileuse très sombreest venue exhausser le niveau d'habitation et créer un second solde terre cette fois. On pourrait pour cette terre penser à une couched'occupation, en raison de sa coloration, mais un fait rend cetteinterprétation peu acceptable : au deuxième sol correspond unsecond état du foyer dont l'aménagement ne peut être que volontaire.Le foyer dans ce second état ne se distingue plus du sol puisqu'il est,pour l'essentiel constitué de la même terre argileuse, cependantplus sombre encore et comme « glacée » en surface. Mais dans cetteterre, des tessons de poterie sont fichés encore une fois en lignesconcentriques formant de nouveau un « hérisson », toutefois pluslâche et moins saillant que dans l'état antérieur.

La maison XVIII, cependant, ne comportait pas seulement deuxpièces. Elle possédait aussi une dépendance, s'ouvrant auprès de saporte d'entrée. En outre, il semble qu'au moins lors de sa recons-truction après l'incendie elle se soit annexée le bâtiment XVII,apparemment constitué d'une seule grande pièce. Dès lors son planévoque d'assez près celui du bâtiment XIX où une grande pièce,elle-même cantonnée d'une petite dépendance extérieure, flanquaitdeux pièces plus petites disposées en enfilade et dont l'une étaitl'habitation. Ce même plan, à trois pièces inscrites dans un rectangle,où l'une des pièces égale en superficie la somme des deux autres,caractérise aussi la maison XII et peut-être aussi la maison V à uncertain moment de son histoire : il propose un autre modèle de lamaison de Dracy, qu'on retrouve dans le village sub-contemporain,

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où une cuverie, une étable ou une grange s'ajoute à l'habitationet à la cave-cellier.

Aucun nouveau bâtiment n'est venu en 1979 s'ajouter aux dix-neuf précédemment connus, cependant l'extension de la fouille deplusieurs d'entre eux et une attention spéciale portée aux espacesextérieurs sont venus préciser l'organisation de l'espace dans levillage de Dracy. Il est de plus en plus certain que le chemin actuelcorrespond à la rue principale du village du xive siècle. De part etd'autre s'organisaient des cours communes autour desquelles sedistribuaient plusieurs maisons (XII, XII bis, IV et XIII d'unepart, XIV, XVI, XVII, XVIII d'autre part), cours qui sont encoreun élément caractéristique du village de la côte viticole en Bourgogne.Ainsi le plan du village du xive siècle, comme celui de la maison,au fur et à mesure que progresse notre connaissance, paraissenttoujours plus proches de l'organisation de l'espace dans le villagesubactuel et de la distribution de la maison vigneronne traditionnelle.

Les vestiges des maisons villageoises, vus de la falaise.

3. L E MOBILIER ARCHÉOLOGIQUE

La fouille des deux nouveaux bâtiments incendiés n'a pas procurél'abondant mobilier escompté, mais les trouvailles ont été au totalnombreuses et variées sur l'ensemble du site. Elles intéressent surtoutla céramique, le mobilier de la cuisine, avec notamment un mortierde pierre, la serrurerie et tout le matériel métallique de la construc-tion et encore, comme les autres années la pauvre sous-forme de

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boucles et de clous de ceinture. Et, malgré tout, l'inventaire du mobi-lier procuré par la grande pièce est du bâtiment XIX n'est pasnégligeable. Sur le sol incendié, au milieu des cendres et des charbonsde bois, conservant souvent la forme de planches ou de poutres,parfois entrecroisées, la fouille a mis au jour : un gond, trois penturesde porte, quatre couteaux, un coin et un burin de fer, un passe-bride, une boucle et deux anneaux de fer, avec une cruche et un potà cuire complets, et des pois et des grains carbonisés, en faible quan-tité, il est vrai. Il faut mettre à part une pièce de bois partiellementcirculaire et qui pourrait correspondre à un fond de tonneau et ungrand cerceau de fer, incomplet, trop mince pour appartenir à uneroue : à titre d'hypothèse, et tout en tenant compte du fait que lestonneaux étaient au xive siècle cerclés de bois, on pourrait penserà un élément de vaisselle vinaire, ayant peut-être servi à uneréparation ?

L'aménagement du site.

Après quinze ans de recherche, le site n'était plus guère intel-ligible que par ceux qui l'avaient fouillé. La fouille, on le sait, détruitce qu'elle étudie : cette destruction est plus étendue qu'on ne pense.Elle ne concerne pas seulement les couches de terre dans lesquellessont pris les vestiges. Elle s'étend aux vestiges eux-mêmes et au site.Les vestiges mis au jour cessent d'être protégés par leur propre couchede destruction ou les matériaux qui se sont accumulés à leur empla-cement : ils sont de nouveau attaqués par les agents naturels, l'eau,le gel ; ils sont aussi livrés au vandalisme des hommes.

Le site voit sa topographie dénaturée par la fouille qui, conduitejusqu'au sol vierge, fait disparaître son organisation, celle qu'ildevait à ses anciens habitants ou celle, non moins rationnelle, qu'ildevait aux générations de paysans qui avaient continué à y travailler.La fouille bouleverse tout, en créant des excavations qui restentmalgré tout localisées, et en accumulant ailleurs des tas de déblaisaussi disgracieux que déplacés dans le paysage. Enfin, la fouillefavorise le remplacement d'une végétation arbustive par une autreformation végétale où dominent certaines espèces comme les ortieset ici, à Dracy, les acacias, d'importation récente.

Restituer au site un paysage décent et rendre les vestiges lisibleset intelligibles supposait à Dracy des travaux importants. Ils ontpu être réalisés grâce à l'aide substantielle accordée par le Ministèrede la Culture, grâce aux conseils de la Direction des AntiquitésHistoriques de Bourgogne et ils ont été effectués sous le contrôlepermanent des archéologues, spécialement de Tadeusz Poklewski.Les travaux ont été facilités également par la compréhension de lamunicipalité de Baubigny : les deux parcelles sur lesquelles s'étend

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le site appartiennent à la commune comme aussi la carrière dont lessecteurs abandonnés ont accueilli les déblais de la fouille.

La première opération d'aménagement du site a consisté à enleverles déblais accumulés en divers points. La végétation qui avait reprispossession du site et des vestiges ou celle qui empêchait les vues aensuite été nettoyée ou supprimée. On a tenté également de rendreau site de Dracy quelque chose de son ancienne topographie, enparticulier en remodelant les terrasses qui s'étendaient entre lesmaisons X à III et le chemin. Ces terrasses, sans doute, ont en dernierlieu été aménagées par les cultivateurs d'Evelle et de Baubignyau siècle dernier, mais la fouille a montré qu'elles correspondaientd'assez près aux enclos et jardins réalisés par les habitants de Dracyau Moyen Age.

Les bâtiments au pied de la falaiseau premier plan, le mur Nord du bâtiment XI.

Depuis leur mise au jour, les murs de certains bâtiments, ceux enparticulier qui avaient été fouillés en premier, avaient quelque peusouffert de l'érosion : ils ont été restitués, grâce à la documentationarchéologique, dans l'état où la fouille les avait trouvés. Et un travailde consolidation a pu être réalisé sur les deux maisons les plus intéres-santes par l'état de conservation de leurs vestiges, la hauteur deleurs murs, la présence de fenêtres et de placards de pierre : lesmaisons XII et XII bis. Les assises supérieures des murs ont étédémontées, une toile bitumée a été disposée sur la nouvelle araseainsi créée, puis les assises supérieures ont été remontées et maçon-nées au mortier. La toile bitumée doit protéger de la pénétrationpar l'eau les assises laissées en place qui sont simplement liées de

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terre, en même temps qu'elle souligne sans équivoque le niveau àpartir duquel le mur a été reconstruit.

Enfin, grâce à l'apport d'une terre argileuse jaune, très proche parsa texture et sa couleur de celle dont s'étaient servis les constructeursdu xive siècle, les sols inférieurs que la fouille avait nécessairementfait disparaître ont été restitués à leur niveau primitif, dans plusieursmaisons.

Les travaux ne peuvent être considérés comme achevés. La conso-lidation des murs devrait être menée à bien dans d'autres bâtiments,comme aussi la restauration des sols et la restitution des bâtimentsdans l'état où la fouille les a trouvées. Le secteur des bâtiments Vet VI en particulier n'a encore reçu d'autre aménagement que lenettoyage de la végétation qui l'avait envahi.

La campagne de 1979 marque sinon la fin des recherches, du moinsla fin des grandes campagnes de fouille. L'Association ne prévoit pasde fouille en 1980. Après treize campagnes et quinze années derecherches, le moment semble venu d'un deuxième essai de synthèse(le précédent remonte à 1970 et n'enregistrait les résultats que desquatre premières campagnes). Sans exclure la possibilité d'unereprise des fouilles dans un avenir plus ou moins proche, on donnerala priorité dans les prochaines années à l'élaboration des résultatset à leur publication.