bassin versant de la rivière saint-charles - nature … · le bassin versant de la rivière...

La gestion du territoire et des activités agricoles

dans le cadre de l’approche par bassin versant

Rapport présenté en mars 2005 au

ministère de l’Environnement du Québec

Bassin versant de la rivière Saint-Charles

Fiche descriptive

http://www.uqcn.qc.ca/

Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) L’aménagement du territoire agricole : bassin versant de la rivière Saint-Charles

iii

TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES FIGURES......................................................................................... IV

LISTE DE TABLEAUX ....................................................................................... IV

NOTE EXPLICATIVE......................................................................................... VI

1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU BASSIN VERSANT ............................................... 1

2. L’AGRICULTURE AU SEIN DU BASSIN VERSANT ................................................. 4 2.1 Production végétale................................................................... 5 2.2 Élevage.................................................................................. 7

3. L’AGRICULTURE ET LA PROTECTION DES MILIEUX SENSIBLES ET DE L’EAU .............. 9 3.1 Écosystème forestier.................................................................. 9 3.2 Milieux humides....................................................................... 11 3.3 Espèces menacées ou vulnérables ................................................. 12 3.4 Aires protégées ....................................................................... 12 3.5 Bandes riveraines..................................................................... 13 3.6 Qualité de l’eau ...................................................................... 13

3.6.1 Eaux de surface.............................................................. 13 3.6.2 Eaux souterraines............................................................ 15

4. ENJEUX DE GESTION AU NIVEAU DU TERRITOIRE AGRICOLE................................16

REMERCIEMENTS............................................................................................17

RÉFÉRENCES.................................................................................................18 Publications ........................................................................... 18 Sites Web .............................................................................. 19

RÈGLEMENTS DE CONTRÔLE INTÉRIMAIRE ............................................................20


iv

LISTE DES FIGURES

Figure 1 — Carte du profil géologique du bassin versant de la rivière Saint-Charles..................... 1

Figure 2 — Relief du bassin versant de la rivière Saint-Charles.............................................. 2

Figure 3 — MRC du bassin versant de la rivière Saint-Charles................................................ 3

Figure 4 — Utilisation du sol dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles........................... 4

Figure 5 — Répartition des écosystèmes forestiers de la MRC La Jacques-Cartier....................... 10

Figure 6 — Répartition des écosystèmes forestiers dans la Communauté métropolitaine de Québec ................................................ 10

Figure 7 — Localisation des milieux humides autour des lacs Saint-Charles, Beauport et Delage.............................................. 11

Figure 8 — Stations d’échantillonnage de l’eau du bassin versant de la rivière Saint-Charles ........ 13

Figure 9 — Vulnérabilité des eaux souterraines libres........................................................ 15


v

LISTE DE TABLEAUX

Tableau 1— Présentation de la zone agricole par MRC ......................................................... 5

Tableau 2 — Productions végétales par MRC ...................................................................... 5

Tableau 3 — Répartition des cultures dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles, en pourcentage de la superficie cultivée .......................................................... 5

Tableau 4 — Drainage des sols dans la région de Québec, par type d’entreprise ................................................................................. 6

Tableau 5 — Répartition de l’élevage dans les MRC du bassin versant ....................................... 7

Tableau 6 — Densité animale par MRC (d’amont en aval) ...................................................... 8

Tableau 7 — Municipalités comprises dans les Annexes II et III du décret modifiant le Règlement sur les exploitations agricoles ......................................................... 8

Tableau 8 — Répartition des types de terrains forestiers dans les MRC du bassin versant de la Saint-Charles .............................................. 9

Tableau 9 — Occurrence des espèces menacées ou susceptibles de l’être dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles ............................................... 12


vi

NOTE EXPLICATIVE

Les informations recueillies pour ce travail proviennent de diverses sources. Elles n’ont pas toujours pu être présentées dans le cadre géographique du bassin. Ainsi une grande partie des données sont présentées au niveau du découpage administratif de la MRC. Cette information par MRC est cependant systématiquement présentée de l’amont du bassin vers l’aval de façon à faciliter la représentation géographique des données.


1

1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU BASSIN VERSANT

Le bassin versant de la rivière Saint-Charles est situé sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent et couvre une superficie totale de 545 km2(1) (Figure 1).

Figure 1 — Carte du profil géologique du bassin versant de la rivière Saint-Charles

Source : MENV et Environnement Canada, 1997. Atlas du cadre écologique de référence de la rivière Saint-Charles, Québec, Canada. Vers une gestion intégrée des bassins versants.

1 Gangbazo, G. MENV, 2004. Données Statistiques Canada, 2001.


2

Son territoire s'étend du massif des Laurentides au nord, où elle prend sa source, traverse la plaine du moyen Saint-Laurent et les Laurentides méridionales, coule dans les Basses-terres du Saint-Laurent, pour se déverser enfin dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de la ville de Québec (Figure 2).

Figure 2 — Relief du bassin versant de la rivière Saint-Charles

Source : Atlas du relief du Québec http://vuesensemble.atlas.gouv.qc.ca/site_web/relief.htm

Six rivières et plusieurs lacs constituent le réseau hydrographique de la rivière Saint-Charles : du nord au sud les principales rivières sont les suivantes : la rivière des Hurons, la Jaune, la Nelson, la Lorette, la rivière du Berger et la Saint-Charles. Les lacs les plus importants sont les lacs Saint-Charles, Beauport, Delage et Durand.

Deux MRC sont comprises dans le bassin versant : la MRC La Jacques-Cartier en amont et la Communauté métropolitaine de Québec en aval (Figure 3). La population en 2001 s’élevait à 350 897 habitants avec une densité moyenne de population de 643 habitants au km2, concentrés notamment dans la partie sud du bassin versant (Données Statistiques Canada).

http://vuesensemble.atlas.gouv.qc.ca/site_web/relief.htm


3

Figure 3 — MRC du bassin versant de la rivière Saint-Charles

MRC du bassin : Le Jacques Cartier (22); Communauté urbaine de Québec (23)

Limite des bassins versants

Limite des régions administratives

Limite des MRC

Source : Ministère de l’Environnement. Février 2004. Édition cartographique : Direction de la politique de l’eau.

Le bassin versant de la rivière Saint-Charles est fortement urbanisé. En effet, plus de 20 % du territoire est occupé par la zone urbaine, l’industrie et les infrastructures, qui sont concentrées dans le quart méridional du bassin. La forêt couvre les deux-tiers du bassin, notamment dans sa partie nord, dans la MRC La Jaques-Cartier et l’agriculture, qui ne couvre que 3 % de la superficie totale du bassin, se concentre principalement dans la zone sud-ouest, dans les Basses-terres du Saint-Laurent.


4

2. L’AGRICULTURE AU SEIN DU BASSIN VERSANT

L’agriculture n’est pas l’activité dominante du bassin versant. Les terres cultivables (terres cultivées et jachères) occupent 3 % de la superficie totale du bassin (Gangbazo 2004, données Statistiques Canada 2001). Il existe deux zones agricoles à l’intérieur du bassin; la plus grande est située dans la zone sud-ouest, tandis que la deuxième, correspondant à la municipalité de Saint-Gabriel de Valcartier est située au nord-ouest de la ville de Québec. (Voir Figure 4).

Figure 4 — Utilisation du sol dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles

Source : MAPAQ, 2004. Atlas de l’utilisation du sol pour 16 bassins versants. Données de 1996.

Les informations sur la zone agricole ne sont pas disponibles pour le bassin toutefois il est possible d’avoir une idée de cette information en l’appréhendant par MRC.

Légende

Forêt Pâturages Foin Céréales Maïs Cultures spécialisées Tourbières Étendus d’eau Centres urbains


5

Tableau 1— Présentation de la zone agricole par MRC

MRC Superficie de la zone agricole au 31 mars 2003 (ha)

Superficie occupée par les exploitations agricoles (ha)

Pourcentage du territoire des MRC en zone agricole (%)

Pourcentage de la zone agricole occupée par les exploitations agricoles (%)

Pourcentage de la zone agricole cultivée par les exploitations agricoles (%)

Nombre d'exploitations agricoles

Jacques-Cartier, La 5975 3 671 2 61 36 40 Québec ND ND ND ND ND ND

Source des données : Commission de protection du territoire agricole du Québec. 2002-2003. Document complémentaire au Rapport annuel de gestion 2002-2003.

2.1 PRODUCTION VÉGÉTALE

Le tableau suivant présente de l’information compilée pour les principales MRC du bassin.

Tableau 2 — Productions végétales par MRC

MRC Céréales et protéagineux (grain) – (ha)

Céréales récoltées pour semence (ha)

Fourrages (ha) Pâturages (ha) Légumes (ha) Autres cultures (ha)

Jacques-Cartier, La

571 191 434 971 6

Québec ND ND ND ND ND ND

Source : MAPAQ, données provenant des fiches d'enregistrement des exploitations agricoles au MAPAQ (2000 à 2003)

Sur le bassin lui-même, les cultures prédominantes sont les fourrages et les cultures à interligne étroit, suivies des cultures à grand interligne (Tableau 3). On trouve également une forte concentration de la culture intensive de pommes de terre dans la commune de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier.

Tableau 3 — Répartition des cultures dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles, en pourcentage de la superficie cultivée

Grand interligne (%) Interligne étroit (%) Fourrage (%) Autre (%)

9 13 70 8

Source : Gangbazo, G. MENV, 2004. Données Statistiques Canada, 2001


6

En ce qui concerne l’utilisation des pesticides et leur impact sur la qualité de l’eau nous ne disposons pas de données spécifiques sur le bassin.

Quant au drainage, le Portrait agro-environnemental de la région de Québec (GREPA et BPR-Groupe-conseil, 2000) indique que 53 % des entreprises agricoles de la région ont des superficies drainées souterrainement, correspondant en moyenne à 31 % des superficies cultivées. En ce qui concerne les productions végétales, 67 % des entreprises de grandes cultures déclarent avoir des superficies drainées, et ce pour une moyenne de 66 % de la superficie cultivée totale de ces exploitations.

Tableau 4 — Drainage des sols dans la région de Québec, par type d’entreprise

Région de Québec Nombre d'entreprises dans la région

Entreprises déclarant des superficies drainées (%)

Superficie drainée (%)

Entreprises de grandes cultures 21 67 66 Entreprises maraîchères 34 68 Entreprises de production végétale 150 ND ND Entreprises laitières 246 70 Entreprises porcines 45 Entreprises de volailles 37 Entreprises de bovins de boucherie 91 Entreprises de production animale 439 ND ND Toutes les entreprises 591 53 31

Source : GREPA et BPR-Groupe-conseil, 2000


7

2.2 ÉLEVAGE

La Communauté métropolitaine de Québec, qui occupe la partie méridionale du bassin versant, « se caractérise par des élevages de petite taille et la quasi-absence d’entreprises porcines » (MENV, 2003).

Le tableau suivant présente de l’information compilée pour les deux MRC du bassin.

Tableau 5 — Répartition de l’élevage dans les MRC du bassin versant

MRC Nombre de bovins de boucherie

Nombre de bovins laitiers

Nombre de volailles

Nombre de porcs et porcelets

Jacques-Cartier, La 124 32 1 287 151 52 Québec ND ND ND ND

Source : MAPAQ, données provenant des fiches d'enregistrement des exploitations agricoles au MAPAQ (2000 à 2003)

Les productions animales prédominantes dans la MRC La Jacques-Cartier sont la volaille, suivie des bovins de boucherie (Tableau 5). En ce qui concerne la volaille, il existe une forte concentration d’exploitations d’élevage de dindons dans la commune de Saint-Gabriel-de-Valcartier, qui doit exporter son fumier vers d’autres municipalités, faute de superficies disponibles pour l’épandage (MENV 2003).

La production animale du bassin se retrouve principalement dans deux zones; l’une dans la partie nord-ouest et une autre au sud-ouest de la ville de Québec, (Figure 4). Au nord, dans la municipalité de Saint-Gabriel-de-Valcartier la production agricole dominante est la production de dinde sur parquet.

Plus au sud, l’activité principale est l’élevage bovin de boucherie et laitier. En amont du bassin, la densité animale est de 0,9 unité animale par hectare de la zone agricole2 (Tableau 6). Cette situation reflète la forte concentration de la production de volaille hors sol dans la zone méridionale de la MRC puisque la majorité de la surface se trouve en territoire forestier. Bien qu’étant très urbanisé, la Communauté métropolitaine de Québec a une densité animale de 0,3 ce qui reflète là aussi également la concentration animale en zone agricole.

2 Une unité animale équivaut au rejet de 52 kg de phosphore soit le rejet moyen en phosphore (P2O5) d’une vache

laitière avec son veau selon les références de 2003 du CRAAQ. Cette norme correspond aux apports des abaques de dépôts de phosphore (P2O5) maximums annuels permis par le Règlement sur les exploitations animales (REA) pour des sols moyens. (Prévention d’un enrichissement excessif des sols).


8

Tableau 6 — Densité animale par MRC (d’amont en aval)

MRC Densité animale (unités animales par hectare de la zone agricole)

Jacques-Cartier, La 0,9 Québec 0,3

Source : UQCN, Bulletin de liaison de la commission Agriculture, vol 1, n° 7

Quant aux règlements existants pour encadrer le développement de l’agriculture, la MRC La Jacques-Cartier interdit l’élevage de porcs sur fumier liquide, de veaux de lait, de renards et de visons dans certaines zones. Le territoire agricole y est divisé en 12 zones et il existe une forte restriction de développement de l’élevage dans la plupart d’entre elles. La présence du Parc national de la Jacques-Cartier et la vocation récréotouristique qu’il confère à la MRC serait un élément qui pousse vers ce contrôle strict du développement de l’élevage à forte charge d’odeur.

Les deux MRC, La Jacques-Cartier et la Communauté métropolitaine de Québec, ont établi des distances séparatrices pour la gestion des odeurs conformes à la norme (voir les Orientations du gouvernement en matière d’aménagement, 2001), qui sont majorées pour les élevages à forte charge d’odeur. De plus, le RCI en vigueur de la Communauté métropolitaine de Québec oblige l’implantation de haies brise-vent autour des bâtiments et des structures d’entreposage d’élevages à forte charge d’odeur. Il interdit l’épandage dans une bande de 30 m en bordure des cours d’eau, et prohibe la coupe intensive destinée à créer de nouvelles superficies agricoles.

Excepté les municipalités de Notre-Dame-des-Anges et de Wendake, toutes les municipalités du bassin sont considérées comme incluses dans un bassin versant dégradé. Ainsi, à moins qu'elle n'effectue un traitement complet des déjections des animaux et que les résidus ne quittent la région, toute nouvelle installation d’entreprise porcine est interdite sur l’ensemble des municipalités du bassin versant.

Tableau 7 — Municipalités comprises dans les Annexes II et III du décret modifiant le Règlement sur les exploitations agricoles

MRC Nom de la municipalité Annexe II Annexe III

La Jacques-Cartier / CMQ M Lac-Beauport N O V Lac-Delage N O M Sainte-Brigitte-de-Laval N O M Saint-Gabriel-de-Valcartier N O M Shannon N O

CU Stoneham-et-Tewkesbury N O Hors MRC

P Notre-Dame-des-Anges N N RI Wendake N N

Hors MRC / CMQ V Québec N O

CU = Cantons unis; M = Municipalité; P = Paroisse; RI = Réserve indienne; V = Ville Source : Bouchard, S. Données procédant des annexes II et III du décret 1098 – décembre 2004, modifiant le REA.


9

3. L’AGRICULTURE ET LA PROTECTION DES MILIEUX SENSIBLES ET DE L’EAU

3.1 ÉCOSYSTÈME FORESTIER

Les données du Troisième programme d’inventaire écoforestier du ministère des Ressources naturelles du Québec, qui s’est déroulé de 1995 à 2001, sont présentées au Tableau 8. Cet inventaire est réalisé à partir de l’interprétation de photos aériennes combiné à une vérification terrain effectuée sur des échantillons.

Tableau 8 — Répartition des types de terrains forestiers dans les MRC du bassin versant de la Saint-Charles

MRC Eau (%) Terrains forestiers improductifs (%)

Terrains forestiers productifs (%)

Total terrains forestiers (%)

Jacques-Cartier, La 5 2 90 92 Québec ND ND ND ND

Source : MRNFP, Troisième programme d’inventaire écoforestier, Données de 1995-2001.

En ce qui concerne la forêt du bassin lui-même, elle est localisée principalement dans la partie nord, occupe plus de deux-tiers du territoire du bassin (MENV et Environnement Canada, 1997) et elle est plus naturelle au nord et intensivement exploitée au sud pour l’obtention du bois de chauffage. Ainsi, selon ce même rapport « la périphérie du lac Saint-Charles et les vallées de la rivière des Hurons, de la Jaune et de la Nelson est occupée par un habitat de banlieue plus ou moins diffus, mêlée à une forêt dégradée ou associée au sud-ouest à la seule zone véritablement agricole. ». Plus de la moitié du territoire forestier du bassin est recouvert par la forêt mixte, tandis que les essences de feuillus occupent 37 % de la superficie boisée totale. On trouve en dernier lieu les résineux, qui occupent 7 % de la superficie forestière.

Dans la partie sud de la MRC La Jacques-Cartier, on peut observer que le sol est grandement recouvert par la forêt mais que des coupes forestières récentes ont eu lieu (Figure 5). Toutefois, nous ne disposons pas des données concernant le déboisement récent en dehors et à l’intérieur de la zone agricole. Enfin, dans la Communauté métropolitaine de Québec, la forêt est principalement à tenure privée, contrairement à la MRC La Jacques-Cartier, où 69 % du territoire est de propriété publique.


10

Figure 5 — Répartition des écosystèmes forestiers de la MRC La Jacques-Cartier

Source : Site Web, Environnement Canada. Catalogue des images satellites par MRC, 2002. http://www.qc.ec.gc.ca/faune/bilan/html/repertoire_cartes_mrc_f.html

Figure 6 — Répartition des écosystèmes forestiers dans la Communauté métropolitaine de Québec

Source : Site Web, Environnement Canada. Catalogue des images satellites par MRC, 2002. http://www.qc.ec.gc.ca/faune/bilan/html/repertoire_cartes_mrc_f.html

http://www.qc.ec.gc.ca/faune/bilan/html/repertoire_cartes_mrc_f.html



11

3.2 MILIEUX HUMIDES

La partie aval du bassin se caractérise par la présence de quelques petits îlots de marécages arborés ou arbustifs. D’ailleurs, c’est autour des lacs que se concentrent la plupart des milieux humides (Environnement Canada. Atlas de conservation des terres humides). En effet, les tourbières, qui couvrent une surface de 250 ha (MAPAQ, 2004. Atlas de l’utilisation du sol pour les 16 bassins), des marais et marécages se trouvent aux alentours des lacs Saint-Charles, Beauport et Delage (Figure 7). Les marais du Nord du lac Saint-Charles (275 ha) se trouvent dans la partie centrale du bassin. Ces marais d’eau douce qui sont de tenure privée bénéficient de mesures de protection. Il s’agit d’une réserve naturelle reconnue qui a un zonage restrictif dont l’interdiction d’utilisation de moteurs à combustion sur le lac. L'Association pour la protection de l'environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord (APEL) s’occupe de sa gestion.

Figure 7 — Localisation des milieux humides autour des lacs Saint-Charles, Beauport et Delage

Source : Environnement Canada. Atlas de conservation des terres humides, Données de 1993-1994. http://carto.qc.ec.gc.ca/website/AtlasTerresHumides/viewer.htm

Le lac Sagamité ou lac Fortier, situé dans la partie centrale du bassin, est un lac très acide considéré comme une semi-tourbière (Gérardin et Lachance, 1997).

http://carto.qc.ec.gc.ca/website/AtlasTerresHumides/viewer.htm


12

3.3 ESPÈCES MENACÉES OU VULNÉRABLES

Selon les informations colligées et diffusées par le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ), on trouve trois mentions d'espèces fauniques vulnérables ou susceptibles d'être menacées ou encore candidate sur le territoire du bassin versant de la Saint-Charles ou à l'intérieur d'un périmètre d'influence de ce dernier. Il est important de mentionner qu’en raison de la nature des données, les localisations précises des espèces doivent demeurer confidentielles de manière à mieux les protéger (Tableau 9).

Tableau 9 — Occurrence des espèces menacées ou susceptibles de l’être dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles

Nom latin Nom français Statut Localité

Rana palustris Grenouille des marais Susceptible Stoneham Falco peregrinus anatum Faucon pèlerin anatum Vulnérable Stoneham (2) Anodonta implicata Anodonte du gasparot Candidate Vanier

Source : CDPNQ, Louis Mathieu, MRNFP, Direction du développement de la faune.

De plus, le ministère de l’Environnement a recensé des occurrences3 d’espèces menacées ou vulnérables au Québec. Dans la région de la Capitale-Nationale, on a observé la présence de l’ail des bois (Allium tricoccum) ainsi que du ginseng à cinq folioles (Panax quinquefolius). La première ayant le statut d’espèce vulnérable et la seconde d’espèce menacée. Toutefois, nous ne pouvons pas nous prononcer sur la présence ou pas de ces espèces à l’intérieur du bassin versant de la rivière Saint-Charles.

3.4 AIRES PROTÉGÉES

Selon les données du Centre de données du patrimoine naturel du Québec, il y a plusieurs aires protégées du Québec associées au bassin versant de la rivière Saint-Charles :

la réserve naturelle en milieu privé des Marais-du-Nord (0,16 km²); les Marais-du-Nord sont protégés mais pour une autre superficie de 0,40 km²; le lac Saint-Charles est un site de 0,61 km² protégé par la Fondation de la faune du

Québec; la baie Charles-Talbot, d’une superficie de 0,62 km², est un site protégé par l’APEL, un

organisme privé; le boisé Marly est un habitat d’une espèce menacée ou vulnérable de 0,16 km².

Au total, il existe 1,99 km² (199 ha) hectares d’aires protégées associées au bassin versant de la rivière Saint-Charles.

3 Observation historique de la présence d’une espèce dans une aire de répartition


13

3.5 BANDES RIVERAINES

Nous n’avons pas recueilli d’informations concernant l’état des bandes riveraines dans le bassin.

3.6 QUALITÉ DE L’EAU

3.6.1 EAUX DE SURFACE

Le réseau de surveillance des rivières du MENV compte 4 stations dans la région de Québec (Figure 8). Les deux premières sont situées dans la partie amont à la sortie du lac Saint-Charles et à Loretteville respectivement, et les deux autres dans la ville de Québec, aux ponts Scott et Dorchester à l’embouchure de la rivière.

Figure 8 — Stations d’échantillonnage de l’eau du bassin versant de la rivière Saint-Charles

(8) SAINT-CHARLES, au pont-route à la décharge du lac Saint-Charles (rue Delage) (9) SAINT-CHARLES, au pont du boulevard Bastien à Loretteville (10) SAINT-CHARLES, au pont de la rue Scott à Québec (11) SAINT-CHARLES, au pont Dorchester à Québec

Source : MENV 2003. Rôles et responsabilités du ministère de l’Environnement à l’égard de la production porcine. Audiences publiques sur le développement de la production porcine au Québec. Capitale-Nationale. Région administrative 03. Document du BAPE BIO 17.12


14

La vocation première de la rivière Saint-Charles est d’alimenter en eau potable la ville de Québec et les municipalités environnantes. Selon un rapport du MENV, « presque 300 000 habitants sont desservis en eau potable provenant de la rivière Saint-Charles, ce qui a des impacts importants sur son débit et sur la qualité de l’eau de la rivière » (MENV, 1997).

De manière générale, la qualité de l’eau de la rivière Saint-Charles se dégrade au fur et à mesure que la rivière avance vers l’embouchure, que l'urbanisation s'intensifie et que la population augmente.

La qualité de l’eau, mesurée à travers l’Indice bactériologique et physico-chimique de l’eau, varie entre satisfaisante dans les deux stations situées à l’amont, douteuse au pont Scott et mauvaise au pont Dorchester, à l’embouchure.

Les concentrations élevées de phosphore que l’on retrouve dans la station située au pont Dorchester, ne sont pas d’origine agricole, qui est une activité marginale dans cette zone du bassin versant, mais d’origine urbaine. De plus, selon le MENV (2003) « les concentrations parfois élevées de phosphore à l’embouchure des rivières Saint-Charles et Malbaie semblent liées à la crue printanière et aux débordements des réseaux d’égouts par temps de pluie ».

Les efforts d’assainissement urbains et industriels sont responsables de la diminution des concentrations de phosphore et des matières en suspension pendant la période 1988-1998.

Le rapport du MENV (2003) montre des concentrations de matières en suspension très élevées pour les deux stations situées à l’embouchure de la rivière Saint-Charles, qui d’après le MENV « s’inscrivent parfois dans le cycle de variation naturelle associé au passage des saisons ou résultent du ruissellement urbain engendré par les précipitations ».

Les valeurs de concentration de nitrites et nitrates correspondent à une qualité de l’eau bonne à satisfaisante pour toutes les stations d’échantillonnage du bassin versant.

Quant aux concentrations de coliformes fécaux, la qualité est bonne à satisfaisante dans les deux stations à l’amont du bassin. Cependant, malgré les interventions réalisées au niveau du réseau d’égouts, l’eau est de très mauvaise qualité à l’embouchure. La pollution d’origine urbaine, accompagnée par une diminution du débit, en est la cause principale.


15

3.6.2 EAUX SOUTERRAINES

Le bassin versant de la rivière Saint-Charles est compris dans la région administrative de la Capitale-Nationale où presque 20 % de la population est alimentée par l’eau souterraine, dont presque la moitié par des puits individuels. D’après le rapport du MENV et Environnement Canada (1997) « seules les zones bénéficiant d’un couvert imperméable (dont les zones urbanisées) et les secteurs à relief accentué du plateau laurentien, peuvent être considérées comme peu vulnérables aux contaminations » (Figure 9).

Figure 9 — Vulnérabilité des eaux souterraines libres

Source : MENV et Environnement Canada, 1997. Atlas du cadre écologique de référence de la rivière Saint-Charles. Québec, Canada. Vers une gestion intégrée des bassins versants. Note : La nappe captive correspond à une eau contenue entre 2 roches imperméables.

Élevée Moyenne Faible Nappe captive Plan d’eau


16

4. ENJEUX DE GESTION AU NIVEAU DU TERRITOIRE AGRICOLE

Le plan directeur de l'eau du bassin n'était pas complété en octobre 2004. Toutefois, le coordonnateur du bassin nous a souligné deux enjeux pour la zone agricole, soit la protection de la biodiversité dans les terres en friche au nord-ouest de la ville de Québec et le retrait des animaux des cours d'eau dans la zone d'élevage laitier et bovins.


17

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier M. Frédéric Lewis, du Comité de bassin de la rivière Saint-Charles qui a accepté de nous rencontrer et de partager avec nous l’information dont il disposait.


18

RÉFÉRENCES

PUBLICATIONS

BOUCHARD, S. 2005, Données procédant des annexes II et III du décret 1098 – décembre 2004, modifiant le REA..

Centre de données du patrimoine naturel du Québec. Les aires protégées du Québec. Liste des aires protégées associées au bassin versant de la rivière Bécancour.

GREPA et BPR Groupe-conseil, 2000. Le portrait agroenvironnemental des fermes du Québec : rapport régional Québec. Union des producteurs agricoles et ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Québec, 128 p.

GANGBAZO, G. 2004, Données Statistique Canada, 2001. Fichier reçu en novembre 2004.

MAPAQ, 2002. Portrait bioalimentaire régional. Capitale-Nationale. 15 p.

MAPAQ, 2004. Atlas de l’utilisation du sol pour les 16 bassins versants.

MENV et Environnement Canada, 1997. Atlas du cadre écologique de référence de la rivière Saint-Charles, Québec, Canada. Vers une gestion intégrée des bassins versants.

MENV et Environnement Canada, 1997. Caractérisation écologique du lit majeur de la rivière Saint-Charles. Vers une gestion intégrée des bassins versants. 156 p.

MENV, 1997. Direction de la conservation et du patrimoine écologique. Les cartes écologiques du bassin versant de la rivière Saint-Charles. Notice explicative. 51 p.

MENV, 2003. Rôles et responsabilités du ministère de l’Environnement à l’égard de la production porcine. Audiences publiques sur le développement de la production porcine au Québec. Capital Nationale. Région administrative 03. Document du BAPE BIO 17.5. 37 p.

MRNFP, Troisième programme d’inventaire écoforestier, données de 1995-2001.

MRNFP, Direction du développement de la faune. Occurrence des espèces menacées ou susceptibles de l’être. Données du Centre de données du patrimoine naturel du Québec (CDPNQ).


19

Règlement modifiant le Règlement sur les exploitations agricoles Décret 1098-2004 de la Loi sur la qualité de l'environnement, 29 novembre 2004. Gazette officielle du Québec, 15 décembre 2004, 136e année, no 50.

SITES WEB

Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles http://www.rivierestcharles.org/qui.html

Environnement Canada. Atlas de conservation des terres humides. http://carto.qc.ec.gc.ca/website/AtlasTerresHumides/viewer.htm

Environnement Canada. Catalogue des images satellite par MRC, 2002. http://www.qc.ec.gc.ca/faune/bilan/html/repertoire_cartes_mrc_f.html

HÉBERT; MENV (1996). Glossaire des indicateurs d'état des milieux aquatiques. http://www.menv.gouv.qc.ca/eau/sys-image/glossaire2.htm#iqbp

SEPAQ http://www.sepaq.com/Fr/index.cfm

MENV. Plantes menacées ou vulnérables au Québec. http://www.menv.gouv.qc.ca/biodiversite/especes/ail/ail.htm

http://www.rivierestcharles.org/qui.html

http://carto.qc.ec.gc.ca/website/AtlasTerresHumides/viewer.htm


http://www.menv.gouv.qc.ca/eau/sys-image/glossaire2.htm#iqbp

http://www.sepaq.com/Fr/index.cfm

http://www.menv.gouv.qc.ca/biodiversite/especes/ail/ail.htm


20

RÈGLEMENTS DE CONTRÔLE INTÉRIMAIRE

1. Communauté métropolitaine de Québec, 2003. Règlement de contrôle intérimaire no 2003-10. 38 p.

2. MRC de la Jacques Cartier, 2002. Règlement de contrôle intérimaire no 01-2002. Règlement de contrôle intérimaire de la MRC de la Jacques Cartier, portant sur la gestion des activités agricoles en zone agricole. 6 p.

3. MRC de la Jacques Cartier, 2003. Règlement de contrôle intérimaire no 01-2003. Règlement de contrôle intérimaire de la MRC de la Jacques Cartier, portant sur la gestion des activités agricoles en zone agricole. 6 p.

bassin versant de la rivière saint-charles - nature … · le bassin versant de la rivière...

Documents