baromètre porc de l’ifip bureau... · baromètre porc de l’ifip - décembre 2015 1. céréales...

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…de l’aliment Les prix... …du porc …des pièces L’édito de la rédaction Sommaire Indicateurs filière ........................................................................ p.1 Marché matières premières et aliments ............................ p.2 Marché du porc........................................................................... p.3 Marché de la viande.................................................................. p.4 Produits transformés et consommation ........................... p.5 Panorama de la filière porcine .............................................. p.6 Flash sur la concurrence ...........................................................p7 Synthèse du mois ....................................................................... p.8 IMR : Indice de synthèse du marché de Rungis Prix de l’aliment IFIP (€/tonne) Prix perçu par l’éleveur (€/kg) Source : IFIP Source : RNM Source : IFIP d’après MPB Source : INSEE Mensuel d’information économique sur la filière porcine Baromètre Porc de l’ifip Marché des matières premières et aliments ....................................... p.2 Marché du porc.............................. p.3 Marché de de la viande............... p.4 Produits transformés et consommation ......................... p.5 Indice des prix à la consommation base 100 = 1998 … au détail Décembre 2015 N°459 En octobre, le prix de l’aliment s’est effrité. Malgré les fluctuations sur le marché des matières premières, la ten- dance reste baissière à moyen terme. En novembre, les prix du porc ont for- tement reculé en Europe, pénalisé par une offre abondante et une demande saisonnièrement calme. Nouveau recul des cours sur le marché des pièces européen, la disponibilité élevée des produits n’ayant pas trouvé de débouchés suffisants. Globalement, en cumul de janvier à octobre, les prix de détail de produits de porc ont très peu variés entre 2014 et 2015, selon l’Insee. 200 240 280 320 J F M A M J J A S O N D 2013 2015 2014 1,20 1,40 1,60 1,80 2,00 J F M A M J J A S O N D 2013 2014 2015 2014 2015 105 115 125 135 145 J F M A M J J A S O N D 2014 2013 2015 127 128 129 130 131 J F M A M J J A S O N D 2015 2014 2013 Dans un marché rendu opaque en l’absence de cotation au MPB, le prix du porc a reculé en France durant ce mois de novembre. La baisse a également été de mise à travers l’Europe, en raison d’une offre très large dans un contexte de demande saison- nièrement moins importante. Aux Etats-Unis, l’organisation de l’élevage a soutenu la croissance (Synthèse p.8), qui a connu en 2015 un net regain après l’épidémie de diarrhée porcine. Mais le prix s’est effondré sous l’effet de l’abondance actuelle de l’offre (Marché du porc p.3). La chute de l’euro face au dollar rétablit une partie de la compétitivité européenne sur le marché mondial. L’Asie demeure la cible pri- vilégiée des exportateurs (Commerce inter- national p.4) alors que la Russie reste le client privilégié du Brésil (Panorama p.7). Les cours des matières premières ont beau- coup fluctué sous l’effet opposé de fortes disponibilités et de la faiblesse de l’euro qui stimule les exportations. Le prix de l’aliment a modérément reculé (Matières premières et aliment p.2). Les perspectives de baisse des échanges en 2015/2016 ont pesé sur les cours du fret (Un œil sur l’économie p.5) Estelle Antoine Rédactrice en chef en un an : = en un an : -1,1 % en un an : +2,6 % en un an : +0,7 % en octobre : -0,4 % en novembre : -8,4 % en novembre : -2,8 % en octobre : + 0,3 % Flash sur... le Brésil 1 Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015

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Page 1: Baromètre Porc de l’ifip Bureau... · Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015 1. Céréales Euros/tonne ... des cultures sud-américaines en 2016. MATIÈRES AZOTÉES Erosion

…de l’alimentLes prix...

…du porc

…des pièces

L’édito de la rédaction

SommaireIndicateurs filière ........................................................................p.1Marché matières premières et aliments ............................p.2Marché du porc ...........................................................................p.3Marché de la viande ..................................................................p.4Produits transformés et consommation ...........................p.5Panorama de la filière porcine ..............................................p.6Flash sur la concurrence ...........................................................p7Synthèse du mois .......................................................................p.8

IMR : Indice de synthèse du marché de Rungis

Prix de l’aliment IFIP (€/tonne)

Prix perçu par l’éleveur (€/kg)

Sour

ce : I

FIP

Sour

ce : R

NM

Sour

ce : I

FIP

d’ap

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PBSo

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Mensuel d’information économique sur la filière porcineBaromètre Porc de l’ifip

Marché des matières premières et aliments ....................................... p.2

Marché du porc .............................. p.3

Marché de de la viande ............... p.4

Produits transformés et consommation ......................... p.5

Indice des prix à la consommation base 100 = 1998 … au détail

Décembre 2015 N°459

En octobre, le prix de l’aliment s’est effrité. Malgré les fluctuations sur le marché des matières premières, la ten-dance reste baissière à moyen terme.

En novembre, les prix du porc ont for-tement reculé en Europe, pénalisé par une offre abondante et une demande saisonnièrement calme.

Nouveau recul des cours sur le marché des pièces européen, la disponibilité élevée des produits n’ayant pas trouvé de débouchés suffisants.

Globalement, en cumul de janvier à octobre, les prix de détail de produits de porc ont très peu variés entre 2014 et 2015, selon l’Insee.

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J F M A M J J A S O N D

2013

2015

2014

1,20

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J F M A M J J A S O N D

20132014

2015

2014

2015

105

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J F M A M J J A S O N D

2014

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J F M A M J J A S O N D

2015

2014

2013

Dans un marché rendu opaque en l’absence de cotation au MPB, le prix du porc a reculé en France durant ce mois de novembre. La baisse a également été de mise à travers l’Europe, en raison d’une offre très large dans un contexte de demande saison-nièrement moins importante.

Aux Etats-Unis, l’organisation de l’élevage a soutenu la croissance (Synthèse p.8), qui a connu en 2015 un net regain après l’épidémie de diarrhée porcine. Mais le prix s’est effondré sous l’effet de l’abondance actuelle de l’offre (Marché du porc p.3).

La chute de l’euro face au dollar rétablit une partie de la compétitivité européenne sur le marché mondial. L’Asie demeure la cible pri-vilégiée des exportateurs (Commerce inter-national p.4) alors que la Russie reste le client privilégié du Brésil (Panorama p.7).

Les cours des matières premières ont beau-coup fluctué sous l’effet opposé de fortes disponibilités et de la faiblesse de l’euro qui stimule les exportations. Le prix de l’aliment a modérément reculé (Matières premières et aliment p.2). Les perspectives de baisse des échanges en 2015/2016 ont pesé sur les cours du fret (Un œil sur l’économie p.5)

Estelle AntoineRédactrice en chef

en un an :

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+ 0,3 %

Flash sur...

le Brésil

1Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015

Page 2: Baromètre Porc de l’ifip Bureau... · Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015 1. Céréales Euros/tonne ... des cultures sud-américaines en 2016. MATIÈRES AZOTÉES Erosion

Céréales Euros/tonne

Matières azotées Euros/tonne

Prix mensuels

Matières premières et aliment

Prix mensuel de l’aliment Ifip Euros/tonne Indicateur de marge brute de l’élevage

130

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150

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200

J J A S O N

Blé meunier

Maïs

Blé fourrager Orge

180

220

260

300

340

380

420

460

J J A S O N

Tourteau de Colza

6 de nov

Tourteau de soja 48

Pois

6 de mai /3 d'août

Les fortes disponibilités de céréales (dans l’UE comme au plan mondial) et de graines de soja ont poursuivi leur effet modérateur. Mais la faiblesse de l’euro, qui stimule les ex-portations et renchérit les importations, et les risques climatiques pourraient dégrader un peu la donne.

Dans un contexte toujours tendu, le prix classe SE a perdu 7  % en un mois. L’indi-cateur de marge brute a chuté à 814  €/truie/ an (-21 % par rapport à octobre). Dans les semaines à venir, la baisse pourrait être tempérée par une meilleure consommation en Europe de l’est mais dans un contexte d’offre toujours très élevée dans l’UE.

500

750

1 000

1 250

1 500

1 750

10 11 12 13 14 15

Novembre: 814

Euros/truie/an

CÉRÉALES

Progressions variablesLe prix du blé fourrager reste haussier en novembre (+2,7  % en un mois). Ceux du blé panifiable et du maïs progressent plus modérément (de moins de 1 % ). La cotation de l’orge est stable. Celle du maïs a décroché début novembre et se situe à parité avec le blé fourrager. L’euro faible accentue la com-pétitivité du blé européen et le bas coût du fret (cf. p5) ouvre des marchés éloignés.

Maïs sous influencesLes disponibilités élevées de blé, dans l’UE comme en France, augurent d’un stock de report confortable. L’offre et les stocks mon-diaux sont également abondants. La moindre concurrence des pays de la Mer Noire cet hiver et l’amélioration des perspectives d’ex-portations suite à la faiblesse de l’euro sou-tiendraient toutefois les cours ces prochains mois. L’UE va combler son déficit de maïs par des importations accrues (Ukraine). A moyen termes, les prix seront influencés par la lour-deur du marché du blé et l’ampleur de l’offre mondiale de maïs. Les stocks sont élevés, aux Etats-Unis surtout. On gardera un œil sur l’état des cultures sud-américaines en 2016.

MATIÈRES AZOTÉES

Erosion du tourteau Le cours du tourteau de soja a perdu 2,7 % en un mois, celui du tourteau de colza a reculé

de 5,3 %. Les 6 de mai se sont aussi ajustés à la baisse, un peu en dessous des 6 de novembre, à 336€/t et 341€/t respectivement en fin de mois. Les conditions climatiques adverses ont contrarié les semis brésiliens, mais la moisson des Etats-Unis est à nouveau forte.

La décrue des cours mondiaux, sous la pres-sion de l’offre généreuse, est tempérée en euros par la faiblesse de la devise européenne, qui a perdu 4,4 % en un mois face au dollar.

Focus sur l’ArgentineL’arrivée du Président Mauricio Macri est un tournant libéral pour la politique agricole argentine. Les taxes à l’export devraient reculer et s’établir à 32  % pour le tourteau de soja. Cet assouplissement douanier et la dévaluation attendue du peso devraient libérer ces prochaines semaines les stocks considérables accumulés précédemment par les agriculteurs.

En toile de fonds, l’offre mondiale élevée de graines de soja en 2015/2016 avec la pers-pective d’un stock de report très confortable maintiendra la pression sur les prix. La fer-meté des huiles végétales, influencée par des cours de l’huile de palme fermes, modé-rerait aussi le prix des tourteaux. La donne climatique sud-américaine et les conditions de semis seront examinées de près.

Hervé [email protected]

Le cours du blé meunier a été soutenu par de bonnes perspectives à l’exportation. Ceux du blé fourrager et du maïs ont affiché une hausse plus modérée. La détente s’est poursuivie du côté des tourteaux.

160

200

240

280

320

09 10 11 12 13 14 15

octobre : 240

NOVEMBRE 2015 Moyenne (€/t) % en 1 moisBlé Eure et Loir 159,7 + 2,7Blé Ille et Vilaine 169,1 + 1,2Orge 150,1 + 0,9Maïs 161,2 + 0,7Pois 237,5 + 1,1T.Soja Montoir 348,0 -2,7T. Colza 223,8 - 5,3T.Tournesol 241,5 - 3,5Graine colza 377,9 + 0,3Alim tous animaux 1 255 - 0,4Aliment Ifip 1 240 - 0,4

Prix de l’aliment industriel pour porcs à l’engrais, observé en GTE jusqu’en décembre 2014. Les mois suivants sont estimés à partir de l’indice IPAMPA diffusé par l’INSEE. À la date de parution une valeur est fournie pour le mois précédent.

Source : Ifip. Synthèse de la conjoncture pour l’élevage : indicateur de marge brute, naisseur-engraisseur en euros/truie/an.

Céréales : départ Eure-et-Loir majorations mensuelles comprises ; blé fourrager. Issues : Région Parisienne. Pois : départ Eure-et-Loir. T. de Soja et T. de Colza : rapproché, Montoir. Tournesol métropolitain : rapproché, Lorient.Aliment tous animaux dans les élevages NE estimé par la GTE (1) Données du mois précédent

Source : La Dépêche - Le petit Meunier

À voir sur le site de l’ifip :• www.ifip.asso.fr/fr/indicateur-aliment-

ifip.html

Baromètre porc de l’ifip - décembre 20152

Page 3: Baromètre Porc de l’ifip Bureau... · Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015 1. Céréales Euros/tonne ... des cultures sud-américaines en 2016. MATIÈRES AZOTÉES Erosion

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Marché du porc

Le prix du porc charcutierFrance Euros/kg

Union européenne Euros/kg

Monde Euros/kg

Prix du porc Classe E/SE1 en France Euros/kg

Prix des porcelets Euros/tête Prix des coches Euros/kg

Abattages en Allemagne : se référer à l’échelle de droite ; Porcelets NL : rupture de série (23 à 25 kg) ; source : Ifip d’après sources nationales

Abattages mensuels 2014 - 2015 Millions têtes

10

20

30

40

50

60

J J A S O N

Allemagne 28 kg Danemark 30 kg

Pays-Bas 23 kg

France 8 kg

Espagne 20 kg

Après un mois d’octobre très calme, la chute des cours des coches en novembre a été plus marquée que celle des charcutiers.

Les prix des porcelets ont reculé dans le nord de l’Europe. Ils ont peu évolué en France et progressé de nouveau en Espagne.

En France, le cumul de l’offre sur 11 mois est stable par rapport à 2014, baisse au Dane-mark et croit en Allemagne et aux Pays-Bas.

Une offre européenne toujours élevée continue à peser sur les cotations du porc en Europe alors que la consommation est saisonnièrement moins forte.En France, en l’absence de cotation au mar-ché du porc breton (MPB), les groupements ont négocié avec les abatteurs, avec des prix variables. Les discussions autour d’une nou-velle convention se sont poursuivies entre vendeurs et acheteurs (hors Bigard). Jeudi 26  novembre, la reprise a eu lieu au MPB, toujours sans le groupe Bigard pour cette première journée. Au vu des besoins des acheteurs, seuls 24 500 porcs ont été présen-tés à la vente, soit moitié moins qu’avant la crise. Les principaux changements portent sur la suppression du prix de retrait, l’ano-nymisation des lots et des acheteurs, un seul tour d’enchères et la tenue de ventes par Internet le lundi. L’amplitude de variation de prix reste fixée à 6 centimes en une semaine.

Reprise du MPBÀ l’heure actuelle, le MPB diffuse une four-chette de prix de vente. Ainsi, pour la reprise, elle s’est située entre 1,04 et 1,09 €/kg en baisse de 4 à 5 centimes par rapport aux cotations recensées en début de semaine 48. En moyenne mensuelle, le prix perçu par les éleveurs (estimation Ifip) a de nouveau perdu 7 %. L’offre européenne est demeurée abondante. Des difficultés d’enlèvement ont déstabilisé les marchés, en Espagne et en France notamment, et ont accentué l’alour-dissement saisonnier des carcasses. Les prix ont chuté, perdant quelques 0,10  €/kg en moyenne mensuelle, sauf au Danemark où la cotation s’est rapidement stabilisée.

Aux Etats-Unis également les cours se sont effondrés, tant sur le marché du porc que sur

celui des pièces, où les cotations de la poi-trine et des abats ont fortement reculé. Les abattages ont frôlé le maximum des capaci-tés durant plusieurs jours et les stocks d’oc-tobre ont progressé de 13 % en un an.

Chute du prix américainLa récente chute de l’euro face au dollar vient soutenir les exportations européennes. Ce recul serait durable selon les experts financiers, en raison des politiques de sou-tien monétaire opposées en Europe et aux Etats-Unis.

Dans les semaines à venir, le retour à la flui-dité sera crucial avant les vendredis fériés des fêtes de fin d’année. La consommation à l’est de l’Europe pourrait soutenir la demande intra-européenne. Mais les exportations vers les pays tiers joueront un rôle majeur dans l’évolution des prix en fin d’année.

Estelle [email protected]

1,20

1,30

1,40

1,50

1,60Cadran (60 TMP)

Cotation Cl.E

J J A S O N1,10

1,30

1,50

1,70

1,90

12 13 14 15

Prix mensuels et désaisonnalisés

1,15

1,25

1,35

1,45

1,55

1,65

J J A S O N

Allemagne

DanemarkPays-Bas

FranceEspagne

0,70

0,90

1,10

1,30

1,50

1,70

J J A S O N

UE-27

BrésilEtats-Unis

Sources : UE-27 : moyenne pondérée des 27 pays (Commission)États-Unis : Calcul Ifip d’après prix de marché dans l’IowaBrésil : Calcul Ifip d’après prix d’intégration Sindicarne

À voir sur le site de l’ifip :• www.ifip.asso.fr/fr/marche-du-porc.html• www.ifip.asso.fr/fr/cotations-prix-porc-

charcutier.html

Sources : RNM et MPB - Classe E porc de 55 à 60% TMP

Source : Estimation du prix moyen perçu par les éleveurs. Calculs Ifip d’après des sources nationales.

3,4

3,9

4,4

4,9

5,4

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

J F M A M J Jt A S O N D

Allemagne

Pays-Bas

Danemark

France

0,30

0,50

0,70

0,90

1,10

1,30

J J A S O N

FranceAllemagne

Pays-Bas

Danemark Espagne

(1) Classe SE à partir d’avril 2014 ; Sources : Ifip d’après RNM

3Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015

Page 4: Baromètre Porc de l’ifip Bureau... · Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015 1. Céréales Euros/tonne ... des cultures sud-américaines en 2016. MATIÈRES AZOTÉES Erosion

Ma rché des pièces

Le commerce international

Prix de la longe dans l’UE Euros/kg

Prix d’achat des pièces de charcuterie en France

Marché de la viande

En France, les prix des pièces ont poursuivi leur baisse, entraînant une diminution de 2,5  % de la moyenne mensuelle de l’IMR (Indice du marché de Rungis). En Italie, le jambon s’est maintenu à un prix élevé pour la saison sur le marché de Modène, alors que les autres cotations ont reculé et se situent sous leur niveau des années passées. En Espagne, les cours ont plongé à Barcelone, de 4 à 6 % en moyenne mensuelle. À Hambourg, ils ont perdu de 5 à 7 %.

Le marché européen comme mondial est sous la pression d’une forte concurrence, en raison de l’offre élevée chez les principaux exportateurs et de la demande stable en Asie. Par ailleurs, les tensions autour de la recru-descence de cas de peste porcine africaine dans l’est de l’Europe freinent les négocia-tions entre l’UE et la Russie sur la certification sanitaire à l’exportation.

C’est dans ce contexte que la Commission européenne a annoncé vouloir mettre en

place à compter de janvier 2016 une opéra-tion d’aide au stockage privé. Cette mesure, qui doit être votée courant décembre, inclu-rait des montants augmentés de 20  %, des lignes étendues au lard et la possibilité de libérer les volumes au bout de deux mois en cas d’exportations vers les pays tiers.

Estelle [email protected]

À voir sur le site de l’ifip :• www.ifip.asso.fr/fr/prix-des-

pieces.html

2,0

2,5

3,0

3,5

4,0

4,5

5,0

5,5

J J A S O N

Allemagne (min-max)

Italie

FranceEspagne

95

100

105

110

115

120

125

130

J F M A M J Jt A S O N D

2014

2013

Indice base janvier 2011

2015

L’Asie achète près des trois quarts des ex-portations totales de l’UE (78  % en valeur). Le cumul des trois premiers trimestres ap-proche 1,6 million de tonnes, tous produits confondus, soit une progression de 11 % en un an (+10  % en valeur). En revanche, les trois autres grands fournisseurs ont vu dimi-nuer leurs ventes vers l’Asie.

La Chine représente plus d’un tiers des volumes asiatiques. Sur les trois premiers trimestres de 2015, les exportations vers la Chine ont augmenté de 200 000 tonnes pour dépasser 1 million de tonnes, soit +24 % par rapport à 2014. Les ventes de l’UE y ont ex-plosé, progressant de 250 000 tonnes pour atteindre 763 000 tonnes, soit +52 % sur la période. L’Allemagne y a accru ses expor-tations de 83 %. La croissance européenne a été soutenue par les progressions des pièces (+80  % sur la période) et des abats (+34 %). De plus en plus de pays accèdent directement au marché chinois. Aussi, les

importations de Hong-Kong diminuent de 15 % sur la période observée (-33 % en pro-venance de l’UE).

Les importations japonaises, principalement des pièces élebaorées, ont reculé de 10  % en un an sur les trois trimestres 2015. L’UE a cédé du terrain face aux Etats-Unis, avec un recul de 17  % des ventes. Cependant, si les exportations vers le Japon ne représentent que 10  % du total envoyé par l’UE vers les pays tiers, elles comptent 26 % de la valeur.

La Corée du Sud a augmenté ses importations de 26  % durant les trois trimestres 2015 par rapport à la même période 2014. L’UE a aug-menté ses ventes de 22  %, concurrencé par les États-Unis et le Canada. Les Philippines ont réduit leurs importations de 12  %, mais les volumes avaient fortement augmenté entre 2013 et 2014, surtout pour les pays de l’UE.

Jan-Peter Van [email protected]

Pour l’ensemble des exportateurs mondiaux, l’Asie de l’Est et du Sud est un marché capital pour valoriser leurs produits de porc. Le total importé provient à 95 % de l’UE, des Etats-Unis, du Canada et du Brésil.

La tendance baissière des marchés européens s’est poursuivie en novembre, les cotations des pièces principales marquant à nouveau un fort recul en moyenne mensuelle.

France : RNM marché de Rungis ; Paris, prix départ : longe n°3 sans travers ni palette. Indice FranceAgrimer, pondéré toutes pièces (enquête auprès d’entreprises de transformation)Allemagne : AMI - Nord Allemagne, prix sortie découpe de l’industrie sans TVA : carbonade.Italie : Chambre de commerce de Modène : Carré entier avec coppa, prix rendu transformateur.Espagne : Chambre de commerce et d’industrie de Barcelone : côtelettes de Girone.

Ventes de produits de porc vers l’Asie de l’Est et du Sud (selon les fournisseurs)Milliers de t 9 mois 15 %/14 partUE28 1 592 + 10,7 54,7 Allemagne 456 + 22,7 15,7 Danemark 305 + 1,0 10,5 Espagne 280 + 31,1 9,6États-Unis 721 - 4,2 24,8Canada 326 - 2,7 11,2Brésil 117 - 4,5 4,0Autres 154 + 11 5Total 2 909 + 4 100

Asie de l’Est et du Sud: Importations de produits de porc (selon les pays acheteurs)Milliers de t 9 mois 15 %/14 partChine 1 008 + 23,5 34,6Japon 736 - 9,9 25,3Hong-Kong 406 - 14,7 14,0Corée du Sud 364 + 26,3 12,5Philippines 180 - 12,4 6,2Autres 215 + 35 7Total 2 909 + 4 100Source : Ifip d’après GTIS

Baromètre porc de l’ifip - décembre 20154

Page 5: Baromètre Porc de l’ifip Bureau... · Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015 1. Céréales Euros/tonne ... des cultures sud-américaines en 2016. MATIÈRES AZOTÉES Erosion

Prix industriels

Consommation

Un œil sur l’économie

Source : INSEE ; indice base 100 = 2010

Produits transformés à base de viande

Prix des côtes de porc fraisUVCI sortie usine

Prix de détail charcuterie €/kgPrix de détail porc frais hors élaborés €/kg

Produits f inis

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Source : INSEE ; indice base 100 = 2010

Source : d’après Kantar Worldpanel/FranceAgriMer Source : d’après Kantar Worldpanel/FranceAgriMer

15

25

35

45

55

65

2013 2014 2015

US-Japon

Brésil-UE

Prix du frêt maritime US$/t (Céréales, oléagineux et dérivés)

Prix US Golfe vers Japon, Brésil vers Europe du Nord ; Octobre : données provisoires ; Source : IGC

Les prix moyens industriels des côtes de porc se situent à partir du mois d’août 2015 à un niveau supérieur à celui de 2014, alors qu’ils étaient nettement en deçà au cours des mois précédents. En octobre, la hausse atteint 6,3 % par rapport l’an passé.

Du côté des produits de charcuterie, les prix industriels restent sensiblement plus bas que ceux de 2014 en moyenne annuelle, malgré une progression en octobre ame-nant les prix à un niveau proche de celui l’année précédente. Les tarifs des plats pré-parés ont peu évolué, tant pour ceux à base de viande que pour ceux à base de poisson.

L’Insee calcule ces indices à partir d’un échantillon de prix « sortie usine », tenant compte si possible des remises et des prestations de coopération commerciale (prix 3x nets).

90

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J F M A M J J A S O N D

2013

20152014

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J F M A M J J A S O N D

2013

20152014

LE PORC FRAIS RECULE ENCORE

Après une chute considérable en volume au troisième trimestre (-9  %), la consommation de porc frais des ménages a de nouveau re-culé entre octobre 2014 et 2015, mais dans des proportions moindres (-3  %). Les côtes sont toujours sur une tendance très négative (-15 %), avec un prix moyen d’achat en hausse de 4 %. Les morceaux frais autres qu’issus de la longe (rouelle de jambon, sauté d’épaule, poitrine fraîche…) connaissent une évolution

très différente, avec des tonnages en hausse conséquente de 24  %. Leur consommation est favorisée par des prix moyens en baisse qui maintient leur compétitivité relativement aux autres produits de porc frais (6,20 €/kg en novembre, contre 6,50 €/kg pour les côtes).

Dans le même temps, la charcuterie progresse de 0,6 % en volume, tirée par les produits en libre-service, avec des prix moyens d’achat qui restent sous pression (-0,6 %).

En cumul annuel, la consommation de porc entre 2014 et 2015 reste en baisse, surtout pour le frais (-4,6 %) mais également pour la charcuterie (-0,6  %). Le bœuf perd 1,7  %, la volaille 1,1 %.

Vincent [email protected]

LE FRET MARITIME SOUS PRESSION

Le prix du fret est sujet à de vives fluctuations. Après un recul sensible au long de l’année 2014, la reprise a été marquée de janvier à août 2015, portée par une amélioration de la demande internationale de céréales et d’autres matières premières (métaux). Ensuite, en parallèle de la faiblesse géné-rale des matières premières, le début de la campagne 2015/2016 a renoué avec le repli (-19 % d’août à novembre pour le trajet Bré-sil vers l’UE, -30  % pour le trajet Etats-Unis vers Japon). Il est vrai que les exportations mondiales de céréales devraient se tasser en 2015/2016. La croissance des flux de graines de soja ralentirait nettement.

L’année 2015 marquera ainsi un repli ample des cours, influencés par l’importance des capacités de transport, la baisse du pétrole et une croissance économique internationale terne.

Hervé [email protected]

Évolutions du tonnage Période n°11 (du 5-10 au 1-11-2015)

en % annuel Période 1 Cumul de l’année 2

Viandes de boucherie - 3,7 - 2,1

Elaborés + 1,8 + 4,5

dt saucisserie fr. - 4,3 - 1,3

Porc frais hors élab. - 3,3 - 4,6

Bœuf + 0,6 - 1,7

Volaille et lapin - 1,1 - 1,1

Charcuterie3 + 0,6 - 0,6

dt Jambon - 1,9 - 0,5

(1) évol. par rapport à la même période de l’année précédente (2) évolution du cumul des périodes 1 à 11 par rapport au même cumul de l’année précédente (3) hors saucisse fraîche et volaille Source : Kantar Worldpanel/FranceAgriMer

5,5

6,0

6,5

7,0

7,5

8,0

p1 p2 p3 p4 p5 p6 p7 p8 p9 p10p11p12p13

20142015

2013

10,0

10,1

10,2

10,3

10,4

p1 p2 p3 p4 p5 p6 p7 p8 p9 p10p11p12p13

2014

2013

2015

À voir sur le site de l’ifip :• www. ifip.asso.fr/fr/prix-a-la-

consommation.html

5Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015

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Panorama de la filière porcine

FRANCE

Investissements en baisse dans l’agroalimentaireComme chaque année en novembre, le Cré-dit Agricole publie les résultats financiers des entreprises agroalimentaires, avec notam-ment un focus sur la filière viande. L’analyse est basée sur un échantillon large d’entre-prises agroalimentaires dont le chiffre d’af-faire est supérieur à deux millions d’euros.

Depuis trois ans, elles investissent à un rythme moins soutenu : l’équivalent de 18 % de la valeur ajoutée contre 31  % sur la pé-riode 2009-2011. Les montants sont encore plus faibles pour la filière viande (12 % de la valeur ajoutée en 2014) et le vieillissement des outils de production se poursuit. En ef-fet, le taux d’amortissement de l’abattage a gagné quatre points en cinq ans et se situe sept points au-dessus de la moyenne des industries agroalimentaires (IAA) en 2014.

La rentabilité de l’abattage s’améliore en 2014, mais à 2,6 % le ratio EBITDA/CA reste l’un des plus faibles du secteur agroalimen-taire français et ne fait que revenir à son ni-veau de 2009 après trois années difficiles (ra-tio compris entre 1,2 % et 1,8 %). Le niveau de rentabilité de la charcuterie est proche de la moyenne des IAA.

UNION EUROPÉENNE

Danemark : un million de porcelets exportés par moisEn 2015, l’exportation de porcelets da-nois poursuit sa croissance. Au cours des neuf premiers mois de l’année, leur nombre frôle neuf millions de têtes, en hausse de 11 % par rapport à la même période de 2014.

Deux destinations se distinguent claire-ment, totalisant ensemble 91 % du total. Les ventes vers l’Allemagne (54 % des exporta-tions danoises de porcelets) diminuent de 3 % en moyenne durant les trois premiers tri-mestres de 2015. En revanche, à destination

de la Pologne (37  % des ventes danoises), elles augmentent de 21 %, soit 368 000 por-celets par mois. Elles devraient poursuivre leur croissance en 2015, pour frôler les 4,5 millions de têtes annuelles.

L’Italie est la troisième destination, en hausse de 37 % au cours des trois premiers trimestres. Le nombre total de porcelets pourrait dépasser 600 000 têtes en 2015.

Stabilité du cheptel danoisSelon les résultats de l’enquête d’octobre, le cheptel porcin total est resté stable com-paré à la même période en 2014. Le nombre de reproducteur a légèrement progressé (+0,8  % en un an) mais celui des truies saillies est stable, tandis que celui des co-chettes saillies pour la première fois a reculé de 1,6 %.

Le cheptel de porcelets est stable. Celui des animaux de moins de 50 kg, fortement ex-porté, a progressé de 2,6% en un an. Il frôle les six millions de tête, tout près du record de 2007. Le nombre de porcs charcutiers s’est à nouveau érodé (-3% en un an) et stagne autour de trois millions de têtes.

Malgré les efforts entrepris pour relancer les abattages danois, la tendance baissière ne semble pas devoir s’inverser et entraîne d’ores et déjà des restructurations (reprise de Tican par Tönnies, notamment).

Hausse des résultats 2014/15 de Danish CrownLe groupe danois Danish Crown vient d’an-noncer un résultat net de 1,8 milliards de couronnes (environ 244 millions d’euros) pour la campagne 2014/2015, en hausse de

10 % en un an.

Le bonus payé directement aux éleveurs est de 1,05 DKK/kg (0,14 €/kg) pour les porcs charcutiers et 0,90 DKK/kg (0,12 €/kg) pour les coches de réforme. Il a progressé de res-pectivement 17  % et 12,5  % en un an. Le bonus placé sur un compte bloqué est de 0,08 DKK/kg soit 0,01 €/kg.

Le montant total des bonus est en hausse de plus de 25  % (43 millions d’euros) par rapport à la campagne précédente. Kjeld Johannesen, le directeur et président du groupe, souligne que ces résultats sont le fruit de stratégies centrées sur le développe-ment des marchés extérieurs et des activités de transformation, malgré une conjoncture tendue. Cet été, les difficultés enregistrées sur le marché du porc ont fait chuter les cours dans une période de prix habituelle-ment élevés. Ce bonus vient donc soutenir les éleveurs dans une période particulière-ment difficile.

Source : Ifip, d’après Danish Crown

MONDE

Etats-Unis : les intégrateurs gagnent encore du terrainEn 2015, les principaux intégrateurs de porcs américains, les Pork Powerhouses, gagnent encore du terrain. Les 20 plus grands re-groupent 54,8  % des truies du pays contre 53,5 % en 2014 et 52,3 % en 2013.

Le nombre de truies en 2015 est stable pour huit d’entre eux et il diminue pour Maxwell et Hormel. Les autres ont tous enregistré

1,20

1,25

1,30

1,35

1,40

1,45

05 07 09 11 13 15

Millions de têtes

Cheptel des truies au Danemark

Source : LF

600

700

800

900

1000

1100

12 13 14 15

Milliers de têtes par mois

Danemark : Exportations de porcelets

Source : Ifip d’après LF

États-Unis : Les 20 premières firmes intégratrices en 2015

Société

Nb truies

Évol. 15/14

Part USA

x 1 000 % %

Smithfield Foods (US) 894 +1 14,9

Triumph Pork Group 446 +9 7,5

Maschhoff Pork 218 0 3,7

Seaboard Corporation 217 0 3,7

JBS +Cargill 175 +9 3,0

Prestage Farms 170 0 2,9

The Pipestone System 170 0 2,9

Iowa Select Farms 165 0 2,8

The Carthage System 120 +14 2,0

AMVC management S 113 +2 1,9

Total 10 firmes 2 687 2,9 44,9

Total 20 firmes 3 281 3,7 54,8

Cheptel truies USA (sept 2015)

5 986 1,1

Source : Successful Farming

Ratios financiers 2014

%%CA à

l’exportEBITDA3/

CATaux

d’amort.4

IAA 36 7 59

Viandes1 11 4 66

Abattage2 13 3 66

Charcuterie 9 6 63

(1) Abattage, découpe, transformation ; (2) Abattage viandes de boucherie (bovinc, ovins, porcins) ; (3) Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement ; (4) taux d’amorissement des immobilisations corporelles ; Sources : Observatoire financier des entreprises agroalimentaires, Crédit Agricole

Baromètre porc de l’ifip - décembre 20156

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FLASH sur la concurrence

une progression. C’est notamment le cas de Cargill Pork (+14 000 truies) dont l’acqui-sition par JBS vient d’être approuvée par les autorités de la concurrence. Le cheptel reproducteur augmente également pour Triumph (+38  000 truies) alors la construc-tion de son nouvel abattoir de porcs (en partenariat avec Seabord) dans l’Iowa doit s’achever en juillet 2017, avec une capacité de trois millions d’animaux par an.

Courant 2017, un autre abattoir aux capa-cités équivalentes sera mis en route, celui du groupe Clemens Foods en cours de construction dans le Michigan.

Source : Successful Farming

Brésil : exportations stablesEn cumul sur dix mois en 2015, le Bré-sil maintient ses exportations de porc à 505 000 tonnes, comme en 2014. La faiblesse du real brésilien n’a pas stimulé les ventes. La valeur des exportations a reculé de 6,5 % sur la même période. En revanche, les destina-tions ont été modifiées.

Les exportations vers la Russie ont augmenté de 31 % sur la période pour atteindre 200 000 tonnes et représente 40 % des ventes totales du Brésil. Celles vers Hong Kong approchent les 100 000 tonnes, en hausse de 4 % en un

an. Les exportations vers l’Angola, troisième destination des viandes brésiliennes, est en chute de 42  %, après plusieurs années de croissance. Ces trois pays cumulent deux tiers des ventes brésiliennes.

Les trois quarts des volumes exportés sont des pièces congelées, essentiellement des poitrines, des longes et des pièces désossées. La baisse des ventes de saucisses de 26  % est directement relatée à la diminution des importations de l’Angola.

En 2014, le Paraná s’est hissé au premier rang des Etats brésiliens dé-tenteurs de porcs, devant le Santa Catarina et le Rio Grande do Sul. De 2010 à 2014, les volumes abattus y ont cru de 15 % contre 4  % au plan national, plaçant le Paraná au troisième rang d’une production brésilienne de 3,19 millions de tonnes en 2014. L’essor ne se dément pas avec une hausse de 12 % en un an de l’offre au premier semestre 2015 (Brésil : + 6 %). L’Etat est aussi présent à l’exportation (12 % du total brésilien en 2015).

Le Paraná se situe au deuxième rang pour la production de soja et de maïs. Il est leader en production de volailles. Les amples disponibilités de matières premières favorisent l’expansion des productions porcines et avicoles.

La forte présence de coopératives est caractéristique du secteur agroalimentaire au Paraná. Elles sont à l’origine de l’essor de l’élevage de porcs, via la création de grandes unités de naissage qui approvi-sionnent les adhérents engraisseurs. Le maillon « abattage » se muscle aussi, à l’initiative des unions de coopératives. Récemment, des exten-sions d’abattoir ont été réalisées et des créations annoncées (Coopa-vel, Frisia, Capal, Castrolanda et Frimesa). La construction du site de Frimesa débutera en 2016, pour un démarrage en 2019. La société vise pour son abattoir (« le plus grand d’Amérique latine ») une capacité de 15 000 porcs par jour. La banque nationale du développement (BNDES) finance le projet. Le cap reste donc à la croissance.

croissance à tout va au Paraná Brésil

Baromètre porc de l’ifip édité par l’Institut du porc avec le concours financier d’INAPORCDirecteur de la publication : Jacques Lemaitre.

Rédaction : Estelle Antoine (rédactrice en chef ), Jan-Peter van Ferneij, Bérengère Lecuyer, Vincent Legendre, Hervé Marouby, Michel Rieu, Christine Roguet.Secrétariat de rédaction : Audrey Denjean. Pôle économie IFIP - Tél : 05 62 16 61 70Maquette : IFIP - Impression : Navis, 4 chemin de Meyrefort, 33370 POMPIGNAC Crédit Photo : IFIP, Shutterstock, Fotolia.

Abonnements : IFIP, 5 rue Lespagnol, 75020 Paris. Tél : 01 58 39 39 50, [email protected], www.ifip.asso.frAbonnement annuel : 11 numéros, 2 bilans annuels (Marché du porc, Marché de l’aliment) ; version papier et version électronique : France : 75 € ; Étranger : 95 €.

Copyright Baromètre Porc de l’ifip© : Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. Toute reproduction intégrale ou partielle, des pages publiées dans Baromètre Porc, faite sans l’autorisa-tion de l’Ifip, est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage de l’abonné, non destinées à une rediffusion collective, ainsi que les analyses et citations courtes avec mention de la source, justifiées par le caractère informatif et technique du document dont elles sont issues.

Amazonas

Roraima

AcreRondonia

Para

ParanáSanta catarina

Amapá

Tocantins

Goias

São paulo

Minas gerais

Bahia

CearaMaranhäo

Piauí

Rio grandedo sul

Matogrosso

Mato grossodo sul

Répartition du cheptel porcin dans les états du Brésil (2014)

Sour

ce: IF

IP d

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ès d

onné

es IB

GE

37,9 millions de têtes

Part du cheptel :

+ 15% 6 à 15% 4 à 6% < 4%

E�ectif millions de têtesPourcentage

6,416,9

6,116,1

6,216,3

1,84,9

5,213,8

2,05,3

Exportations brésiliennes

Milliers de t10 mois

201410 mois

2015 %/14

Russie 153 200 + 30,8

Hong-Kong 93 96 + 3,7

Angola 81 47 - 41,5

Singapour 31 25 - 19,1

Uruguay 17 18 + 1,2

Argentine 7 9 + 28,7

Cuba 9 8 - 16,2

Autres 115 103 - 10,5

Total 505 505 =

Source : Ifip d’après GTIS

7Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015

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Synthèse du mois

En 2014, les Etats-Unis comptent 67,8  mil-lions de porcs, parmi lesquels 5,9 millions de truies. Les trois premiers Etats producteurs concentrent 56 % du cheptel. L’Iowa, le pre-mier, élève près de trois fois plus de porcs que la Bretagne sur six fois plus de surface.

Offre en croissanceJusqu’au début des années 2000, la crois-sance de la consommation a absorbé celle de la production. Puis elle s’est stabilisée autour de 8,5 millions de tonnes équivalent carcasse (tec). À 27 kg par habitant, elle est plutôt basse. Les Américains consomment d’abord de la volaille (46  kg) et du bœuf (44  kg). La production a continué à aug-menter jusqu’en 2008 puis s’est maintenue autour de 10,3 millions de tec. Le taux d’au-to-approvisionnement est passé de 102  % en 2000 à 121 % en 2014. Les exportations ont dépassé en volume les importations en 2001. En 2014, les Etats-Unis ont exporté 2,2 millions de tonnes de porc dont près de la moitié dans l’Alena (Mexique, Canada).

Production sous contratLa production sous contrat s’est imposée tandis que de nombreux producteurs indé-pendants, plus petits et avec des coûts plus élevés, ont cessé l’activité. Elle concerne au-jourd’hui la moitié des sites d’élevage et trois quarts des porcs produits. Les intégrateurs sont propriétaires des porcs et fournissent l’aliment. Les éleveurs sous contrat four-nissent les bâtiments et la main-d’œuvre. Ils

sont rémunérés sur une base forfaitaire (par porc ou place) pour leur travail.

En 2015, les trois plus grands intégrateurs sont Smithfield Foods/WH Group, Triumph Foods et The Maschhoffs (cf. panorama p.6) Ils détiennent le quart des reproducteurs du pays. Les intégrateurs peuvent être des abatteurs qui garantissent ainsi leurs appro-visionnements.

L’intégration a permis une croissance rapide de la production. L’investissement est partagé entre intégrateur et façonniers. Ces derniers disposent avec le lisier d’un fertilisant bon marché. La séparation des stades améliore le sanitaire. L’agrandissement permet des éco-nomies d’échelle. Le contrat, d’une durée de cinq à dix ans, est aussi un outil de gestion des risques de prix.L’élevage de porcs aux Etats-Unis se fait sur deux ou trois sites. Les porcelets quittent le site de naissage au sevrage, à environ 18 jours et 6,5  kg. Ils rejoignent un site de post-se-vrage ou de post-sevrage-engraissement.

Sur 28  000  élevages avec des truies, 1 500 concentrent 91  % des effectifs. Leur taille moyenne est de 3 400 truies. Sur 23 100 éle-vages spécialisés dans l’engraissement, 4 400 concentrent 90 % des effectifs. Ils comptent 5 800 porcs à l’engrais en moyenne.

Des coûts compétitifsEn 2014, une truie sèvre 24,0  porcelets/an aux Etats-Unis contre 27,2 en France. Entre 30 et 120  kg, un porc croît de 837  g/j aux Etats-Unis contre 787 g en France.

En moyenne, le coût de revient du porc aux Etats-Unis est nettement inférieur à celui de la France : -0,24 €/kg sur 2009-2013. Mais l’effet monétaire peut à lui seul boulever-ser cette hiérarchie comme depuis le début de 2015 où les écarts se sont réduits. Sur la période, l’aliment est 13  % moins cher aux Etats-Unis qu’en France (212 contre 245 €/t). Le coût du travail toutes charges comprises est d’environ 20 $/h, 15 à 17 €/h, contre 19 € en France. Les bâtiments, peu sophistiqués, sont deux à trois fois moins chers : 150-180 € par place d’engraissement alors qu’ils sont estimés à 400-450  € par place en France en 2014. L’utilisation de ractopamine et de farines animales ainsi que des règlemen-tations autour de l’élevage moins contrai-gnantes que dans l’Union européenne, par-ticipent aussi à l’écart de coût.

Christine [email protected]

Réalisée dans le cadre du RMT Economie des filières animales, cette étude a bénéficié des soutiens financiers de FranceAgriMer et d’INAPORC.

La production porcine aux Etats-Unis Croissance et intégrationLes filières animales se portent bien aux Etats-Unis. Sur les dix dernières années, la production y a aug-menté de 11 % en porc, 12 % en œufs et volaille de chair et 21 % en lait. Elle a baissé de 1 % en viande bovine. En porc, l’intégration s’est imposée. Les élevages se sont spécialisés et agrandis. Malgré des performances techniques moins bonnes, le coût de production est plus bas qu’en France.

0

500

1 000

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2 500

90 95 00 05 10 15

Exportations

Importations

1000 tec

Importations et exportations de porc par les Etats-Unis

Source : Ifip d’après USDA

6 500

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90 95 00 05 10 15

Production

Consommation

1000 tec

Production et consommation de porc des Etats-Unis

Production = Production indigène brute (des élevages) ; Source : Ifip d’après USDA

Repères sur la production porcine aux USA Etats-Unis Union européenne France

2014 Evol. % 10 ans 2014 Evol %

10 ans1 2014 Evol % 10 ans

Production (1 000 tec) 2 10 283 + 14 22 911 + 6 2 213 - 5

Consommation totale (1 000 tec) 8 616 - 2 21 069 + 5 2 127 - 3

Consommation / habitant (kg) 27 - 10 41 + 1 32 - 8

Importations totales (1 000 tec) 536 - 29 11 - 39 590 + 15

Exportations totales (1 000 tec) 2 204 + 121 1 879 + 15 675 + 4

Nombre d’élevages 3,4 7 700 - 57 64 200 - 43 7 460 - 39

Taille moyenne d’élevage 4,5

(en porcs présents) 7 700 + 145 1 770 + 77 1 680 + 47

(1) Evolution sur la configuration UE 25, (2) Production indigène brute (milliers de tonnes équivalent carcasse), (3) Nombre d’élevages détenant 90% ou plus du cheptel porcin, (4) UE 15 (pas d’informations pour UE 25 en 2000), (5) Taille moyenne des élevages réalisant l’essentiel de la production ; Sources : USDA, Eurostat, SSP, traitements Ifip

Baromètre porc de l’ifip - décembre 20158