Fred.L

ne manque pas d’air

Une histoire écrite et illustrée par Fred L

ne manque pas d’air

ar quel malhencontreux concours de circonstancesl’estimé photographe Barnabése retrouva-t-il en prison, gonflé comme une baudruche ?

uatre jours auparavant, Barnabé était arrivé par bateau sur cette île des caraïbes, sa petite équipe au grand complet: Georges son assistant et meilleur ami, un mannequin et la styliste-coiffeuse-maquilleuse. Ils devaient réaliser une série de photos de mode pour une collection maillot de bain.Dans l’après-midi, Barnabé s’était fait piquer par un insecte. Il n’y avait pas prêté attention.Mal lui en prit.

e lendemain, Barnabé s’était réveillé transformé : tout plein d’air, comme unballon gonflé à l’hélium .Son équipe et le personnel hôtelier l’avait découvert dans sa chambre, dans une situation des plus surprenantes.

prés avoir été délogé du plafond, etmalgré son état, Barnabé avait voulu commencer le shooting photos au plus vite. Il pensait qu’il s’agissait d’ une allergie passagère dueà sa piqûre d’insecte.Tout le monde s’était, donc mis au travail, en prenant les précautions néces-saires pour que le photographe ne s’envolât.

près quelques photos, Barnabé avait inter-rompu le shooting. Il voulait réaliser des photos originales qui marqueraient les esprits, tout le contraire d’après lui, de celles qu ‘il venait de prendre. Il cherchait l’inspiration quand des sol-dats avaient surgi de nulle part, l’avaient menot-té et emmené sans autre forme de procès, sous les yeux médusés de l’ équipe…

‘est ainsi que Barnabé se retrouvaà la prison de haute sécurité de l’ île.

Comble de malchance, il partageait sa cellule avec une brute épaisse qui le malmenait.Barnabé ne se dégonflait pas pour autant.

dessin de georges et barnabé qui s’étreignent

arnabé reçut la visite de Georges. Le reste de l’équipe était parti par le premier bateau. Son ami et fidèle assistant avait enquêté et lui expliqua pourquoi il avait été incarcéré : les autoritées locales le pre-naient pour un dangereux criminel à qui, le nouveau Barnabé tout gonflé ressemblait vaguement. Barnabé comprit alors qu’il ris-quait de croupir un long moment dans cette affreuse prison. Il fallait qu’il s’évade.

arnabé devait tout d’abord se dé-barasser du boulet attaché à sa jambe. Sans ce fardeau, il pourrait peut-être jouer les filles de l’air.Mais il était le seul détenu à qui les gardes n’ôtaient jamais le boulet, même lors de la promenade obligatoire, exténuante pour lui.

n raison de son état de santé, Barnabé n’était pas exempté des travaux forcés. Il était pourtant totalement inefficace.

’admnistration pénitentiaires, qui avait décidé de réhabiliter la prison, affecta Barnabé à une tache plus adaptée à son physique.pour une efficacité optimale, les gardiens avaient même consentià lui retirer son boulet.C’est en peignant le mur d’enceinte de la prison que l’homme ballonimagina un plan d’ évasion.

arnabé donna discrétement des instructions à Georges lors d’une de ses visites. Son plan était pour le moins gonflé.Mais ses projets ne l’empêchait pas de dormir d’un sommeil de plomb. Si tout se passait bien et que georges suivait le plan à la lettre, il serait bientôt libre !

e jour J arriva. Comme l’avait prévu Barnabé le gardien qui surveillait la cour ce jour-là était myope comme une taupe, ce qui faciliterait la tâche des deux complices. Georges avait confec-tionné un ballon à l’effigie de Barnabé. Dès qu’il aperçut le ballon, Barnabé coupa ses liens, fran-chit l’enceinte et retrouva Georges au pied du mur. Le ballon en forme de Barnabé ne trompe-rait pas longtemps les geôliers : les deux com-pères s’enfuirent au plus vite.

Son plan était risqué mais simplissime. Lors d’une de ses visites il donna, dis-crètement, des instructions à georges qui était «un vrai couteau suisse » il savait tout faire : il devait confec-tionner une grosse poupée gonflée à l’hélium à l’éfigie du photographe, trouver des vêtements, et une voi-ture. georges s’attela à la tache .

arnabé regretta un peu l’idée du chien, qui n’était pas un moyen detransport très confortable.« vivement la voiture ! », pensa-t-il.

la prison, le pot aux roses fut découvert et l’alerte maximum fut lancée sur toute l’île. Les deux fugitifs se séparèrent de la cadillac rose, un peu trop voyante, et se déguisèrent afin de circuler incognito. Visiblement, le subterfuge fonctionnait : Barnabé se faisait même siffler dans la rue ce qui lui pompait l’air.

arnabé et son acolyte arrivèrent enfin au port. Ils avaient prévu d’ embarquer clandesti-nement et de quitter le pays.C’est alors que la ceinture qui faisait une taille de guêpe à barnabé lâcha. Il retrouva aussitôt l’apparence du bibendum recherché par la po-lice. Pas d’autres solutions: Barnabé et Georges se jetèrent à l’eau !

es navires de la police ne purent les poursuivre tant la mer ètait agitée. Heureusement Barnabé était insubmersible!

près plusieurs heures, la tempête se calma et les deux naufragés furent repérés par la police. Alors qu’ils étaient poursuivis comme des criminellesils furent recueillis à bord du bateau de la police et fort courtoisement traitée. On leur expliqua les raisons de ce revirement de situation : le malfrat, sosie de Barnabé, avait été capturé pendant leur cavale.

arnabé et georges furent invités à prendre le thé chez le ministre des affaires étrangèrent.Celui -ci voulait éviter tout incident dipplomatique,suite à la terrible erreur judiciaire dont avait été victime Barnabé. La femme de l’am-bassadeur proposa au photographe les ser-vices de son médecin personnel pour soigner sa gonflante allergie.

e docteur en question pratiquait l’acu-puncture. Et après quelques séances, Bar-nabé retrouva enfin sa silhouette naturelle.Le photographe avait une dernière chose à faire avant de quitter le pays...

es photos !

Les aventures truculentes de personnages pas comme les autres.

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