banque&finance n°100

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L E M AGAZINE DE LA P LACE F INANCIERE S UISSE N°100 Novembre / Décembre 2009 CHF 12.– / 8HANZ-RUDOLF MERZ «Nous n’avons pas sacrifié le secret bancaire!» FONDS DE PLACEMENT 100 e numéro de B&F: histoire d’œufs et de paniers MANAGER – NICHOLAS BANG ACM: vers une banque en ligne multiproduits SPÉCIAL 100 e NUMÉRO Que reste-t-il du secret bancaire? Nadereh Sursock – Souffle rouge. www.artbongard.com

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Le magazine économique de la place financière suisse

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Page 1: Banque&Finance n°100

L E MA G A Z I N E D E L A P L A C E F I N A N C I E R E S U I S S E

N°100 Novembre / Décembre 2009 CHF 12.– / 8€

HANZ-RUDOLF MERZ«Nous n’avons pas sacrifié le secret bancaire!»

FONDS DE PLACEMENT100e numéro de B&F: histoired’œufs et de paniers

MANAGER – NICHOLAS BANGACM: vers une banque en ligne multiproduits

SPÉCIAL 100e NUMÉRO

Que reste-t-il du secretbancaire?

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Rédacteur en chef:Olivier [email protected]

Conseiller éditorial:Marian Stepczynski

Rédaction: Véronique Bühlmann, Mohammad Farrokh, Odile Habel,Hélène Koch, Pierre Marquis,Didier Planche, Jaona Ravaloson.

Ont collaboré à ce numéro: Mes Bernard Vischer et Jean-YvesDe Both, Pierre-Henri Badel,Alexandre Buga, Paul H. Dembinski,Patrick Fillioud, Ingo Kellnar, Mikaël Lok, Myriam Meissner, Lionel Pilloud, Patrick Radius,Bernard Radon, Jean Schneider,Jérôme Turquey,

Edition: Promoédition SA

Editeur délégué et Directeur depublication: Roland Ray

Production: Maryse Avidor

Maquette: Dominique Berthet

Mise en page: Ursula Brugger

Photos: François Filliettaz

Relecture: Viviane Cattin

Impression: Atar Roto Presse SA

Site internet: www.banque-finance.ch

Rédaction et administration:Banque & Finance35, rue des BainsCase postale 56151211 Genève 11 Tél. +41 22 809 94 60Fax +41 22 781 14 14E-mail: [email protected]

Publicité: Médiapresse Pub SA3, rue de la VigieCase postale 11191001 LausanneTél. +41 21 321 30 77Fax + 41 21 321 30 69Responsable: Roye Yarden

Abonnements: E-mail: [email protected]: 12-17931-51 an d’abonnement (6 numéros) CHF 60.-2 ans d’abonnements(12 numéros) CHF 90.-

Banque & Finance paraît six fois par an et publie un numéro hors-série.© Promoédition SA, Genève, 2009

ÉDITORIAL

OLIVIER VACHERANDRédacteur en chef

L’abandon du secretbancaire pour lesnon-résidents nesonne pas pourautant le glas de lasuprématie helvétiqueen matière de gestionde fortune car l’exper-tise suisse reste etrestera une référenceindiscutable sur leplan international.

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 1

Banque & Finance N°100

Juin 1992. La premièreédition de Banque &Finance sortait depresse. Le titre, créé en1988 comme supplé-

ment de la revue Dossiers Publics,allait voler de ses pro pres ailes.Dix-sept ans et quelques crisesfinancières plus tard, Banque &Finance occupe une place dechoix dans le paysage de lapresse financière romande. Dansson tout premier éditorial,Marian Stepczynski, rédacteur enchef, écrivait: «Les ambitions nesont pas minces. Banque &Finance se veut, en effet, le maga-zine de la place financière suissedont il entend tout à la fois présen-ter les acteurs, révéler les atouts,débusquer les faiblesses et expli-quer les enjeux.» 100 numéros plustard, les ambitions initiales res -tent intactes tout comme l’enthou -siasme de l’équipe, même si celle-ci a sensiblement évolué au fil desannées. Je profite d’ailleurs del’occasion de ce 100e numéro pourremercier tous les collaborateursréguliers ou occasionnels qui ontœuvré depuis 1992 pour décryp-ter l’actualité et les gran des évolu-tions de la place financière. C’est àeux que Banque & Finance doit sacrédibilité, sa notoriété et sa longévité.Au rang des fidèles de la premièreheure, permettez-moi de citerMarian Stepczynski, qui a quitté larédaction en chef mais qui resteimpliqué en tant que conseilleréditorial, ou encore VéroniqueBühlmann, dont l’exper tise enmatière de produits financiers estlargement reconnue par l’ensem -ble de la communauté financière.Un grand merci également auxacteurs de l’ombre: administratifs,commerciaux, graphistes, photo-graphe, responsable de produc-tion, correctrice, sans qui la revuene pourrait pas être fabriquée.Qu’il me soit permis égalementd’adresser mes remer ciements ànotre éditeur, Roland Ray, pour laconfiance qu’il porte à l’équipe et

son souci renouvelé de protégerl’indépendance de la rédaction.Enfin, Banque & Finance n’existe-rait pas non plus sans tous ceuxqui nous font confiance à l’exté-rieur, lecteurs, partenaires etannon ceurs. Merci pour votre inté -rêt, votre soutien et votre fidélité.

Level-playing-fieldIl y a dix-sept ans, notre premièreédition titrait sur l’Europe. «LaSuisse devrait se dépêcher d’adhé -rer au Système monétaire euro-péen», proclamait à la une leProfesseur Jean-Louis Juvet, àquelques semaines de la votationsur l’Espace économique euro-péen (EEE). Depuis lors, les rela-tions entre la Suisse et l’Europesont toujours aussi chaotiquesavec un air de «Je t’aime moi nonplus». Aujour d’hui, nous consa-crons notre une ainsi qu’un vastedossier intérieur au secret ban-caire, sujet qui constitue une des préoccupations majeures dumoment. Un dossier dont l’Europe,là encore, n’est pas totalementabsente de par les pressionsrécurrentes qu’elle exerce sur laSuisse en la matière. Des pres-sions relayées par la communautéinternationale qui ont fini par fairecéder la Confédération.Indiscutablement, c’est une nou -velle ère qui s’ouvre pour l’indus -trie de la gestion privée enSuisse. Mais l’abandon du secretbancaire pour les non-résidentsne sonne pas pour autant le glasde la suprématie helvétique enmatière de ges tion de fortune carl’expertise suisse reste et resteraune référence indiscutable sur leplan international. Néanmoins, ilparaît indispensable que nosautorités retrouvent un peu depoids diplomatique et de couragepolitique pour peser sur l’adop-tion rapide d’un Level-playing-field. La partie s’annonce rude.Comptez sur Banque & Financepour en analyser les développe-ments et en décrypter les consé-quences. �

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B&F 3

SOMMAIRE

L’art dans B&F – Ce numéro de Banque & Finance présente des œuvres issues de lagalerie virtuelle artbongard.com, dirigée par Myriam Bongard. En couverture, NaderehSursock, Souffle rouge, encre digitale sur ordinateur, tirage limité à 3, 120 x 120 cm.

67 Informations financièresTrop d’information tue l’information

70 Communication financièreLes réseaux sociaux te regardent

75 Fusions-acquisitionsL’intelligence de la plateforme

76 RisquesContrôle des risques dans les banques: et maintenant?

79 Ressources humainesQue peut-on attendre du coaching?

SOLUTIONS BANCAIRES82 Logiciels bancaires

Branle-bas de combat dans les établissements helvétiques

84 NewsL’actualité des solutions bancaires en bref

GÉOFINANCE86 Chypre

Un pays fortement bancarisé

OPINION96 A armes inégales

par Marian Stepczynski

102 Entreprises citées et annonceurs

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

P. 62

ENJEUXRessources humaines

Que peut-on attendre du coaching?

P. 79

À LA UNESPÉCIAL 100e NUMÉROQue reste-t-il du secret bancaire?Pour son 100e numéro, Banque & Finance vouspropose un dossier complet sur le secretbancaire et son abandon pour les non-résidents. Nous abordons ce sujet à travers lesfiltres historique, juridique, éthique, politique,et économique en donnant la parole àquelques-uns des meilleurs spécialistes suisseset étrangers. A lire notamment l’interviewd’Hans-Rudolf Merz qui a tenu, dans le cadred’un entretien exclusif, à expliciter la positionde la Suisse dans ce dossier brûlant.

P. 40

P. 6

LEADERSMarco Nava – Banque Sarasin

«La Suisse romande conserve un fortpotentiel de croissance»

ART DE VIVRE

92 VOYAGEAbu DhabiEcotourisme luxe à DesertIsland

94 GASTRONOMIEHôtel Président WilsonLe Glow, un déjeuner sur un air d’exotisme

95 PEINTUREartbongard.comUne galerie virtuelle pour des rencontres réelles

96 AUTOMOBILEHyundai Elantra LPI Hybrid,Volvo C30 BEV Électrique etHonda Insight IILes voitures vertes en première ligne

98 TENTATIONSLes nouveautés

101 LIVRES

L’information financière et bancairesur www.banque-finance.ch

avec B3BLe site www.b3b.ch, partenaire de Banque & Finance, vous proposeun accès simple et rapide à l’information bancaire qu’il vous faut.B3B propose des flux d’information continus, personnalisables enfonction de vos centres d’intérêt, et des newsletters thématiques.

ENJEUXStandard Chartered

Un état de santé presque insolent

SECRET BANCAIREFrançois d’Aubert – Minefi France

«La Suisse dispose d’atouts pour rester attractive»

ÉDITORIAL1 Banque & Finance N°100

par Olivier Vacherand, rédacteur en chef

NEWS4 L’actualité de la place financière

LEADER6 Marco Nava – Banque Sarasin

«La Suisse romande conserveun fort potentiel de croissance»

MANAGER8 Nicholas Bang – ACM

Vers une banque en ligne multiproduits

DOSSIER SECRET BANCAIRE13 Editorial

Le salaire de l’arrogance14 Introduction

L’ami américain: qui aime bienchâtie bien!

18 HistoireUne histoire entre mythe etréalité

22 JuridiqueLe secret bancaire n’est pas un droit mais un devoir!

27 EthiqueQui trop embrasse mal étreint

30 LuxembourgLe blanchiment facile d’uneliste grise

34 Hans-Rudolf Merz«Nous n’avons pas sacrifié le secret bancaire!»

38 Martin Maurer – ABESLe marché américain est troprisqué

39 Jacques Sinard – AvocatLa question des trusts inquièteles Américains

40 François d’Aubert – MinefiFrance«La Suisse dispose d’atoutspour rester attractive»

42 Jean ZieglerIl faut éliminer l’article 47 de la législation fédérale!

FONDS DE PLACEMENT44 Le palmarès Morningstar

Repères du marché de lagestion collective

46 100 numéros de Banque &FinanceFonds de placement: histoired’œufs et de paniers

48 Nouveaux fondsUne sélection des fonds nouvellement autorisés à la commercialisation

GESTION DE FORTUNE55 Produits structurés

Une solution pour se prémunirdu risque émetteur

60 Marchés émergentsEmergents aujourd’hui, prédo-minants demain

ENJEUX62 Standard Chartered

Un état de santé presque insolent

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NEWS

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 20094 B&F

Valiant a ouvert unenouvelle succursalePlace Saint François 11à Lau sanne. Le respon-sable sera Oli vier Tosalli.Ainsi, Valiant s’implantesur le mar ché du bassinlémanique. Fort de plus

de 1000 collaborateurs, 105 succur-sales, 400 000 clients et d’un total dubilan supérieur à 22 milliards de francs,l’établissement se classe dans le top 10des banques de détail suisses.

BHF-Bank (Switzerland) Ltd. ouvreune nouvelle succursale à Genève. Déjàprésente depuis deux ans sur la place,la banque privée continue d’y dévelop-per ses activités. BHF-Bank (Switzer -land) Ltd., créée en 1974, est une filialede la BHF-Bank Aktiengesellschaft alle-mande, spécialisée dans la gestion defortune pour la clientèle privée. Sesclients se trouvent surtout en Europeet dans diverses régions d’Asie via,notamment, sa représentation à AbuDhabi.

La Banque Bonhôte vient d’investir 20 mil lions de francs dans le capital dela société Jade SA, une société decapital risque créée par le CSEM. LeCentres suisse d’électronique et demicrotechnique SA est un centre privéde recherche et de développement,

spécialisé en micro et nanotechnologie,microélectronique, ingénierie des sys-tèmes et technologies de communica-tion.

Wegelin & Co. vient de créer unnouveau département dédié aux familyoffices baptisé Family Office Services &Advi sory. Le nouveau département secom pose d’une équipe internationalequi propose une gestion professionnelledu patrimoine ainsi qu’un service deconseil aux single et multi family officessuisses et internationaux. Ses conseilsportent sur la gestion quantitative desavoirs, l’allocation stratégique ainsi quela gestion de la trésorerie et des risques.Ce département est dirigé par PascalCettier, qui œuvre dans la banquedepuis 2001.

EFG International poursuit son fortdéveloppement dans la région Asie-Pacifique. Robert Chiu, son directeurgénéral devient président exécutif etson homonyme, Albert Chiu, qui leseconde depuis plusieurs années,accède à la direction générale de lafiliale qui compte désormais 400 colla-borateurs dont plus de 160 ClientRelationship Officers. D’autre part, laBanque centrale de la Républiquepopulaire de Chine a autorisé EFG Bankà ouvrir un bureau de représentation àShanghai. �

EN BREF

Lionel Aeschlimann rejoindra le Comitéexécutif de Mirabaud au 1er janvier 2010, etdeviendra associé de Mirabaud & Cie, ban-quiers privés au 1er janvier 2011. Actuel -lement associé de Schellenberg Wittmer, à latête du groupe Banking & Finance de l’étude,Lionel Aeschlimann est aussi un collabora-teur régulier de Banque & Finance dont iltient les pages juridiques depuis de nom-breuses années.

Youssef Dib est nommédirecteur de la BanquePrivée de Crédit Agri coleSuisse. Il possède une expé-rience de plus de vingt-cinqans dans le monde bancaireet financier. Il a exercé à

New York, Paris, Hongkong et Genève. AprèsPaine Webber International (devenu UBS) etla Banque Banorabe, il rejoint Paribas puisBNP Paribas en 1991. Pendant les dix der-nières années, il y était responsable, auniveau mondial, de l’offre, du marketing etde la grande clientèle dans le métier debanque privée. Il y a également été sponsordu développement de la philanthropie.

Christoph Müller rejointla société Key Invest mentServices (KIS) SA en qua litéde responsable mar ketinget développement de laSuisse alémanique. Sonarrivée coïncide avec l’ou-

verture d’un bureau de représentation de KISà Bâle et avec le renforcement du back-officeau siège de la société à Morges. Depuis onzeans, Christoph Müller assumait la direction dela fondation d’investissement la BâloiseAnlagestiftung, destinée au placement descapitaux d’institutions de prévoyance

Margareta Zweifel, actuelleAssociate, sera nomméePart ner de Kendris PrivateSA, le spécialiste suisse non-bancaire du conseil fiscal etjuridique, de la gestion detrusts, de fon dations et de

sociétés, y compris les mandats de gestion,l’art management et d’autres services pourles family offices et PME. Kendris emploieplus de 140 collaborateurs au siège principal

CARRIÈRESJulius Baer reprend ING Bank (Suisse) SA

C’est la grosse actualité de cet automne. Julius Baer Group Ltd. SA, le groupe degestion de fortune suisse, fait l’acquisition d’ING Bank (Suisse) SA. La transaction aété conclue au prix de 520 millions de francs cash, comprenant un excédent de capitalde 170 millions de francs, calculé sur un ratio BRI de niveau 1 cible de 12%.L’opération porte sur l’entité genevoise d’ING mais aussi sur ses filiales à Monaco etJersey. A fin août 2009, ING Bank annonçait 15 milliards de francs d’actifs sousgestion. L’opération va permettre à Julius Baer d’augmenter de 10% ses dépôts declients privés et de doubler sa présence à Genève. ING Bank, qui compte 310 collabo-rateurs, sera intégrée à la Banque Julius Baer, créant des synergies estimées à 35 mil-lions de francs par année avant impôts. D’après un communiqué du groupe, «l’acqui-sition ne devrait pas avoir d’effets sur le bénéfice par action (BPA) en 2010 mais l’aug-menter fortement à partir de 2011 pour atteindre un pourcentage à un chiffre élevé en2012.» Avec cette acquisition, les actifs sous gestion de Julius Baer dépasseront les160 milliards de francs (chiffres à fin août 2009). Ce qui le place parmi les leaders enmatière de gestion de fortune en Suisse. Soumise aux autorisations réglementaires,l’exécution de la transaction est prévue dans le courant du premier trimestre 2010. �

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 5

L’ACTUALITÉ DE LA PLACE FINANCIÈRE

à Zurich et dans les cinq établissementsd’Aarau, Bâle, Genève, Lausanne etLucerne. Cet été, l’entreprise a, en outre,créé une filiale dans l’UE, la KendrisGmbH.

Nigel Sze est nommé directeur généraladjoint pour la région Asie Pacifique etdirecteur Private banking à Hongkong ausein d’EFG International. De 2001 à 2007,il a été directeur général de BarclaysPrivate Bank, Asia Pacific Region, et aupa-ravant, il a travaillé pour Morgan StanleyPrivate Clients et American Express Bank(où il a été directeur Private banking).Nigel Sze a débuté sa carrière en 1986 àCitibank Private Bank.

Me Philippe Marti estnommé responsable dudépartement juridiquede la Banque Cantonalede Genève. Il remplaceFelice Graziano qui vapartir à la retraite. Phi -lippe Marti est au béné-

fice de plus de vingt ans d’expérience ausein du service juridique de grandesbanques suisses et étrangères, dans lesquelles il a assumé des responsabilitésimportantes, en particulier dans lesdomaines liés à la gestion privée, à la clien-tèle grand public, ainsi qu’aux entreprises.

Stephan Peterhans est nommé respon-sable des ressources humaines et mem -bre du directoire de la banque ClaridenLeu à compter du 1er mars 2010. Il repren-dra le poste de Jan B. Keller, qui quitte labanque. Durant les cinq dernièresannées, Stephan Peterhans a occupé lafonction de responsable Human CapitalSwitzerland auprès de Pricewaterhouse -Coopers.

Xavier Isaac, actuelle-ment directeur générald’Investec Trust en Suisse,est nommé au poste deCEO du Groupe InvestecTrust. Xavier Isaac a plusde quinze ans d’expé-rience dans l’industrie du

trust et a occupé différentes fonctions de

direction dans ce secteur. Il a, notam-ment, participé à la création de la SwissAssociation of Trust Companies (SATC),dont il est vice-président depuis sa créa-tion en 2007, et est membre de la Societyof Trust and Estate Practitioners (STEP).Xavier Isaac restera basé en Suisse touten se rendant régulièrement dans les dif-férents bureaux d’Investec Trust àLondres, Jersey, Guer nesey, Maurice eten Afrique du Sud.

Philippe Sarda a éténommé CEO de Priva -gest, société indépen-dante de gestion de patri -moine et family officedédiée à une clien tèleinternationale. Phi lippeSarda est au bénéfice

de dix ans d’expérience au sein de KBL (Switzer land) Ltd. où il a créé etdirigé le département External AssetManagers.

Herbert M. Stich prendra la direction dela Swiss Fund Data SA en décembre pro-chain en remplacement de Max Baumannqui prendra sa retraite à la fin de l’année.Herbert Stich est un spécialiste confirmé,disposant d’un important bagage d’expé-riences dans tous les domaines desaffaires de fonds. Il a occupé durant plusde vingt ans différentes fonctions et posi-tions dans de grandes banques suisses etsociétés internationales de fonds.

Nicolas Geissmann, jus -qu’alors Branch Managerà Genève, a pris la res-ponsabilité du privatewealth management enSuisse pour ABN AmroPrivate Banking (Swit -zerland). Outre cette nou-velle position, NicolasGeissmann continued’exer cer sa fonction dedirecteur pour les mar -chés français et grec. Leconseil d’administra tiond’ABN Amro Bank (Swit -zerland) a nommé Rein -hard Kötter en remplace-

ment de Nicolas Geiss mann en tant queBranch Manager à Genève. ReinhardKötter a rejoint ABN Amro le 1er août2009. Banquier privé au bénéfice d’uneexpérience internationale, ce der nier aexercé diverses fonctions de manage-ment dans différentes banques, notam-ment AIG Private Bank à Zurich, BNPParibas et Dresdner Bank.

Misha Nagelmackers-Voi -nov, actuelle responsabledu département Personalfinance, prend la respon-sabilité du départementCommunication et rela-tions investisseurs de laBanque Cantonale deGenève. Quant au dépar-tement Personal finance,il revient à Nicolas deSaussure, lui-même res-ponsable du départementCommunication et rela-tions investisseurs depuis2003.

Ulrich Sauter, qui assume les fonctionsde Head of Legal and Compliance au seind’EFG Financial Products depuis sa fon-dation, a été nommé au comité de direc-tion et au poste de Head of Legal andRisk. Jan Schoch a été nommé ChiefExecutive Officer d’EFG Financial Pro -ducts, un poste qui n’avait auparavantjamais été attribué à une personne enparticulier. Michael Hartweg s’est vuconfier, en plus de sa responsabilité dansle domaine des activités de négoce de lasociété, les fonctions de Chief OperatingOfficer. EFG Financial Products, basée àZurich, développe ses activités dans lastructuration, l’émission et la distribu-tion de produits financiers et de solutionsde placement collectif.

Dirk Melse a été nommé directeur Trésoret marchés de Stonehage à Neuchâtel.Dirk Melse était auparavant directeurexécutif chez UBS où il tenait la fonctionde directeur mondial des produitsdérivés de l’unité Banque d’investisse-ment. Stonehage est spécialisé dans lesecteur des multi family office. �

CARRIÈRES

NicolasGeissmann.

Reinhard Kötter.

Misha Nagel -mackers-Voinov.

Nicolas deSaussure.

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«Le nombre de millionnaires a aug-menté de plus de 7% en Suisseentre 2006 et 2008. On endénombre 173 038 dans l’ensem -ble du pays, plus de 32 000 dans

les cantons romands», explique Marco Nava.Le responsable du private banking pour laSuisse romande de Sarasin espère biencapter une part de ce gâteau. D’ailleurs,c’est bien dans cet objectif qu’il a étérecruté en début d’année avec son équipede 6 conseillers en provenance d’UBS.Même si ce marché paraît particulièrementtravaillé pour ne pas dire saturé, MarcoNava estime toutefois qu’il n’est pas totale-ment mature et que sa croissance va sepoursuivre dans les années à venir. Pour lepénétrer de façon significative, le banquierentend s’inscrire dans une stratégie de longterme en s’appuyant sur les valeurs de lagestion privée traditionnelle. «Le client esten train de changer. Nous nous devons d’êtreplus transparents. Nous devons égalementmettre l’accent sur le conseil et ne pas être desimples pourvoyeurs de produits maison»,analyse Marco Nava. Inutile donc de cher-cher des hedge funds ou des produits trèscomplexes et trop souvent incompréhen-sibles. Sarasin n’est assurément pas lameilleure adresse pour les investisseursaffichant un gros appétit au risque.Question stratégie d’investissement, labanque se concentre sur ses trois spéciali-tés: la gestion de fortune thématique, lagestion de fortune quantitative ou nonfondée sur les prévisions et la gestion de

fortune durable. Présente depuis plus devingt ans sur le marché du «sustainable», labanque Sarasin dispose d’une expertise lar-gement reconnue en la matière. Pas moinsde 25 analystes se concentrent exclusive-ment sur ce domaine au siège de Bâle.«Aujour d’hui, nous gérons plus de 10 milliardsde francs selon nos critères durables sur untotal d’actifs sous gestion de 79,9 milliards defrancs à fin juin. Et cette part durable estamenée à croître plus rapidement quel’ensem ble des actifs dans les années àvenir», souligne Marco Nava.

Des crédits hypothécairesPour atteindre son objectif de croissance, quise situe entre 10 et 15% par an en Suisseromande, Marco Nava peut compter, enoutre, sur une spécificité Sarasin. Contrai -rement à la plupart des autres acteurs de laplace, la banque bâloise propose un certainnombre de services financiers au-delà desprestations classiques de private banking.Parmi ceux-ci: le corporate finance, le conseilen placement, la gestion des liquidités, l’ingé-nierie financière, les crédits Lombard ouencore les crédits hypothécaires. «Nous som -mes très compétitifs sur le crédit hypothécaire.C’est une porte d’entrée très intéressante pouraborder de nouveaux clients private banking»,explique Marco Nava, qui ne tarit pas d’élo -ges sur la taille réduite de l’entité genevoiseet sa structure plate qui permet une prise dedécision rapide. Une réflexion qui n’a riend’étonnant pour un banquier qui a effectuétoute sa carrière à la SBS puis à l’UBS!

Au-delà de ses velléités de croissance sur lemarché romand, Sarasin affiche de grandesambitions pour l’ensemble de ses activitésen Suisse. «Nous voulons être la banque laplus connue pour son conseil financier durableet global», annonce Marco Nava. La filiale deRabobank compte aussi bien sur la crois-sance externe (recrutement d’équipes deconseillers, rachats d’entreprises) qu’internepour atteindre cet objectif. Et les chiffres dupremier semestre 2009 sont encourageants.Sarasin a enregistré un afflux d’argent fraisde 4,8 milliards de francs et annonce unbénéfice consolidé de 53,9 milliards. �

Olivier VACHERAND

LEADERS

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 20096 B&F

MARCO NAVA – BANQUE SARASIN

«La Suisse romandeconserve un fort potentielde croissance»Marco Nava a intégré la succursale genevoise de la Banque Sarasin au 1er janvier 2009 entant que responsable private banking domestique pour la Suisse romande. Fort d’une solideexpérience de la clientèle privée, ce transfuge d’UBS a pour mission de positionner plus fortement Sarasin sur le marché suisse francophone. Un marché qui, selon Marco Nava,conserve de belles perspectives de croissance.

«Nous voulons être labanque la plus connue pour

son conseil financierdurable et global»

MARCO NAVA – BANQUE SARASIN

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 20098 B&F

MANAGER

En sept ans d’existence, les activitésde la société suisse AdvancedCurrency Markets (ACM), spéciali-sée dans le trading de devises enligne, ont connu un trend vérita -

blement ascendant. La preuve, puisque levolume mensuel des transactions, qui s’éle-vait à dix milliards de dollars en 2003, puis à 50 milliards en 2005, s’inscrivait déjà à 100 milliards en 2007 et même à 150 mil-liards en 2008, soit une augmentation de50% en une année. Forte d’environ 15 000clients privés et professionnels répartisdans le monde, dont un certain nombred’institutionnels, de banques ou de «moneymanagers», ACM a ouvert une succursale àZurich en mai dernier, afin de se rapprocherde la clientèle suisse alémanique, mais aussiallemande et autrichienne. Elle est déjà bienimplantée à l’étranger avec des bureaux dereprésentation pour la vente et le marketingà New York, Dubaï et Montevideo, dans lebut de drainer une clientèle régionale retailet institutionnelle. «Nous gardons un œilouvert sur tous les marchés et sommes prêtsà saisir de nouvelles opportunités où qu’ellesse situent», précise Nicholas Bang. ACM, quiemploie actuellement quelque 220 collabo-rateurs, ne publie aucun chiffre. Seul estrévélé le montant moyen de 30 000 dollarspar compte client.

Un modèle d’affaires compétitifTout succès ayant sa logique, celle d’ACMrelève d’un business plan axé sur le volumeet le faible coût des transactions, ainsi quesur la qualité de l’exécution. «Nous offrons

des spreads extrêmement compétitifs pourtoutes les catégories de clients et les prix affi-chés sont réellement ceux proposés tout aulong de la journée de trading. Il s’agit d’uneréelle compétitivité et non d’un simple argu-

Nicholas Bang, le Managing Director et cofondateur d’Advanced Currency Markets avec LloydLa Marca et Alexandre Axarlis, déborde d’ambition pour sa société de trading de devises enligne, fondée à Genève en 2002. Outre le récent dépôt d’une demande de licence bancaire,le jeune financier entend bien élever ACM au rang de leader mondial du trading en ligne. Sonleitmotiv? Trouver les meilleurs prix auprès des meilleurs fournisseurs de liquidités et offrirà ses clients les meilleurs outils et la meilleure exécution.

NICHOLAS BANG – ACM

Vers une banque en lignemultiproduits

Didier PLANCHE

«ACM est l’une des rares sociétés de courtage à ne préleveraucune commission, ni frais d’aucune sorte à ses clients,

y compris lors de retraits»NICHOLAS BANG – ACM

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NICHOLAS BANG

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 9

ment. La combinaison de spreads attractifs etl’absence de “slippage”, ainsi que de recota-tion, constitue en plus une qualité d’exécutionexceptionnelle. Enfin, ACM est l’une des raressociétés de courtage à ne prélever aucunecommission, ni frais d’aucune sorte à sesclients, y compris lors de retraits», expliqueNicholas Bang. En matière de transparence,ACM estime aussi être parfaitement à jour.«Aujourd’hui, la transparence d’une activitéest aussi importante que sa rentabilité. Leclient actif en ligne a sous la main un grandnombre de concurrents qu’il peut choisir d’unseul clic sur un bouton. Etre transparent dansle marché des changes implique donc unmode opératoire clairement expliqué etaucune dissimulation d’informations sur lesprocédures, les coûts, les technologies et lesservices. Chez ACM, la transparence totale dela gestion a constitué, dès sa création, uncomposant majeur pour garder les clientsexistants et en gagner de nouveaux», insistele Managing Director.Hormis un site convivial permettant de seconcentrer sur le trading du marché et nonsur des procédures dispendieuses entemps, la société genevoise attache unegrande importance à la qualité et à la rapi-dité des informations financières. «ACMfournit à ses clients des informations pointuessur les marchés, en temps opportun, et ils dis-posent d’un flux direct des prix du marché,mis à jour point par point. Pour une séancemoyenne, quelque 5000 à 15 000 prix propo-sés par paire de devises principales sont ainsireprésentés sur le flux des prix en direct

d’ACM. Ce choix assure une vision précisedes fluctuations des cours et de la liquidité dumarché», argumente Nicholas Bang. Biensûr, ACM permet à sa clientèle de gérer effi-cacement son risque, grâce à son systèmede clôture automatique des positions en casde dépassement de la marge, à sa paletted’ordre stops et limites, ainsi qu’à ses outilsd’analyse pointus.

Diversifier les produitsACM attend désormais la décision de laFinma sur sa demande de licence bancaire,alors que la société genevoise s’y préparedepuis 2007. C’est d’ailleurs dans cetteoptique qu’elle a obtenu, dès 2007, la certi-fication ISO 9001, puis la certification 27001,en 2008. De même, elle a étoffé ses départe-ments du back-office et de compliance, carles nouvelles exigences et directives de laFinma sont élevées. Elles s’avèrent mêmeidentiques pour les courtiers en devisesque pour les banques. ACM a encore élargison conseil d’administration et procédé àune augmentation de capital à hauteur de 20 millions de francs, en 2008. «La perspec-tive de devenir une banque revêt une impor-tance particulière pour ACM, car son statutbancaire lui offrira une nouvelle dimension etune meilleure assise. En effet, nous pourrons,dans un deuxième temps, proposer d’autresproduits financiers à nos clients, comme lesactions, les options, les futures et les obliga-tions, tout en maintenant notre compétitivitédans les prix et en bénéficiant de la réputa-tion de sérieux et de professionnalisme des

banques suisses dans le monde. C’est un atoutindéniable. En outre, ACM renforcera son rôlede leader dans le trading de devises et sonstatut bancaire confirmera que son approcheest véritablement axée sur la qualité de l’exé-cution, laquelle lui a d’ailleurs permis de seplacer rapidement aux premières loges de cedomaine d’activité», se réjouit son ManagingDirector.La crise financière mondiale n’a pas frappédirectement ACM, mais certains clients l’ontété à cause de leurs expositions sur d’autresmarchés. «Pendant les périodes vraimenttendues, le marché des changes est heureuse-ment resté liquide et a été le seul à dégager desprofits. Comme il est décorrélé de la plupartdes marchés, en particulier d’actions, sa véri-table attractivité réside dans ses régulièresopportunités de profits», constate NicholasBang qui, avant de fonder ACM, a occupé despostes de cadre au sein de la division decourtage par action National Bank Financial(NBF) de la Banque nationale du Canada,dont notamment celui de directeur desventes institutionnelles par action et dutrading électronique. Il a également travaillépour différentes concessions de marchés deschanges et d’opérations à terme. Aujour -d’hui, le jeune financier vit intensément ledéveloppement d’ACM, en particulier tout leprocessus que couronnera la délivrance dela licence bancaire. «La transition vers unmodèle bancaire multiproduits représente unobjectif très excitant et certainement notre plusgrand défi», s’enthou siasme-t-il. �

D.P.

Ses deux associésLes deux plus proches collaborateurs de Nicholas Bang sont aussi ses associés, avec lesquels il a fondé ACM en 2002. Les pratiquantau quotidien depuis de nombreuses années, il apprécie indistinctement leur professionnalisme, leur réactivité, leur adaptabilité et leurproactivité. A ses yeux, ils sont donc des collaborateurs hors pairs.

Président de la direction générale d’ACM,Lloyd La Marca élabore les stratégies desdifférents bureaux de la société à travers lemonde et supervise ses activités globales.Directement impliqué dans le développe-ment commercial d’ACM, il veille égalementà l’amélioration permanente de ses produitset de son offre destinés tant aux clientsqu’aux partenaires. Auparavant, Lloyd LaMarca a travaillé pour des sociétés de cour-

tage actives sur les marchés des actions, des options, des contratsà termes et des devises.

Pour sa part, Alexandre Axarlis est ledirecteur général adjoint d’ACM. Il estchargé de superviser tous les aspects deconformité légale et de back-office, dont lamise en application des réglementationsde lutte contre le blanchiment d’argent.Avant de cofonder ACM, il a travaillé pourla Cnuced et l’OMC, puis pour différentessociétés de courtage à Hong kong et àGenève. Alexandre Axarlis est titulaired’une maîtrise en commerce et transports internationaux,obtenue à l’Université London Guildhall (Londres).

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REPRISE AMERICAINE: «PRIVILÉGIEZ LES DIVIDENDES»

Focus sur le fondsING (L) Invest US High Dividend

Marché américain:de nombreux facteurs desoutienCes derniers mois, plusieurs facteurs ontcontribué au fort rebond des marchésd’actions. Ils ont été soutenus par leschiffres macro-économiques moins mau -vais que prévu, par les résultats dudeuxième trimestre meilleurs qu’atten-dus, et par les stimuli fiscaux mis en placeaux Etats-Unis et dans d’autres pays.Aujourd’hui, l’amplitude de la reprise estun vaste débat. Si des doutes demeurent quant à la soli-dité de la consommation aux Etats-Unis,l’équipe d’allocation d’actifs d’ING Invest -ment Management (ING IM) prévoit que leplus bas des bénéfices sera enfin atteintau trimestre prochain. Les perspectivesbénéficiaires ont été revues à la hausse,ce qui est un nouveau catalyseur positifpour les marchés.Dans ce contexte, l’équipe d’allocationd’actifs d’ING IM tient une position neutre

sur les Etats-Unis et surpondère le style«value». Elle privilégie plus particulière-ment le sous-segment «dividende», et parconséquent le fonds ING (L) Invest USHigh Dividend, géré par Adour Sarkissian.

ING (L) Invest US High Dividend une sélection de titres gagnanteau 1er semestre 2009En 2009, le marché boursier a été trèscontrasté. En combinant un positionne-ment défensif sur, par exemple, les biensde consommations durables et la phar-maceutique, à une position plus offensiveà travers les cycliques, le fonds ING (L)Invest US High Dividend a su naviguer àtravers la crise. La première phase a été marquée par lafin du déclin. Du 31 décembre 2008 au 6 mars 2009, alors que l’indice S&P 500avait perdu 24%, le fonds ING (L) US HighDividend n’avait baissé que de -19%. Dansla hausse qui a suivi, le fonds a gagné 45%depuis son plus bas. A fin juillet, il sur-performait le S&P 500 de près de 3%.Cette performance est attribuée à labonne sélection des titres réalisée parAdour Sarkissian, gérant du fonds. Lasélection a été positive dans neuf des dix

secteurs économiques. Le secteur desbiens de consommations est celui qui agénéré le plus de performance. SelonAdour Sarkissian, ce secteur est toujourstrès attrayant. C’est pourquoi il estaujourd’hui surpondéré de 6% en compa-raison avec le S&P 500. Les valeurs financières ont égalementjoué un rôle majeur. Après avoir évité lesbanques depuis qu’il avait repris le fondsen 2007 et prévoyant la baisse des divi-dendes chez les grandes banques, AdourSarkissian a réinvesti dans une sélectionde banques début 2009, banques dont lestitres étaient proches de leurs plus basniveaux. Le gérant a ainsi investi dans les titres dela National Bank of Canada dont le coursa plus que doublé en quelques mois –incitant le gestionnaire à prendre sesbénéfices – ou dans ceux de CommerceBancshares. La grande valeur ajoutéeprovenant des financières ne s’est paslimitée aux banques: des valeurs commeFederated Investors, IGM Financial, ouTravelers ont elles aussi fortement contri-bué à la bonne performance du fonds.D’un point de vue historique, un tel envi-ronnement est favorable au style «value»

PORTRAITPUBLI

Performances du fonds ING (L) Invest US High Dividendau 30 septembre 2009 (en % en USD)

YTD 2009 12 mois depuis la création*

Fonds (Brut) 20,39 -14,46 0,08

Indice S&P 500 Net 18,59 -20,60 -2,63Performance relative 1,81 6,14 2,55*Fonds créé le 31 mars 2005

Performances du fonds ING (L) Invest US High Dividendau 30 septembre 2009 (en % en USD)

2005 2006 2007 2008 YTD 2009

Fonds (Brut) 8,14 18,56 1,39 -32,38 20,39

Indice S&P 500 Net 6,77 15,14 4,90 -37,45 18,59Performance relative 1,37 3,43 -3,51 5,07 1,81

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Les informations contenues dans ce document on été préparé exclusivement dans un but informatif et ne constituent en aucun cas une offre, un pros-pectus ou une invitation incitant à offrir, acheter ou vendre des titres ou des valeurs ou à participer à une stratégie commerciale. Elles ne peuventêtre considérées ni comprises comme un service d’investissement. Si vous souhaitez recevoir des conseils d’investissement veuillez contacter notrebureau local. Utiliser les informations fournies dans ce document est exclusivement à vos risques. Aucune responsabilité directe ou indirecte n’estreconnue relativement à une perte subie par les lecteurs ayant utilisé cette information pour prendre des décisions. Les investissements sous soumisà des risques. Notez que la valeur de votre investissement peut augmenter ou diminuer, et la performance passée n’est pas un indicateur des résul-tats futurs et ne doit en aucun cas être considérée comme tel. Toute réclamation découlant ou en relation avec les termes et conditions de la pré-sente clause est régie par la loi suisse. Le prospectus est disponible chez le représentant légal, ING Banque (Suisse) SA.

ING

et plus particulièrement aux dividendes.En effet, la croissance demeurant endessous de la moyenne historique, le divi-dende prend alors une part de plus enplus importante dans le rendement totald’un portefeuille. Si la surpondération des matières premiè -res (chimie, papier, minerai de fer...) a étéune stratégie gagnante début 2009, la sous-pondération structurelle du portefeuille en

valeurs de haute technologie a empêchéune surperformance plus impor tante.Malgré cela, Adour Sarkissian a su faire lesbons choix en doublant le poids dusecteur dans le fonds, de 4 à 8%, justeavant son rebond massif: «L’achat devaleurs comme Intel, qui payait plus de 4%de rendement lorsque nous l’avons acheté,Applied Materials qui effectuait son appari-tion dans notre univers, ou Seagate vers lafin de l’hiver ont beaucoup apporté à la per-formance globale.»

Un fonds adapté à toutes les conditions de marché L’objectif du fonds qui est de battre l’indice S&P 500 à travers le cycle écono-mique a été atteint: à fin septembre lefonds surperforme le marché américain,ce qui est exceptionnel. Le fonds ING (L)Invest US High Dividend est investi sur lemarché nord-américain ainsi que surquelques actions canadiennes (actuelle-ment 5,5% du portefeuille). Les titres éligibles à l’achat doivent remplir les critères suivants: au minimum 1 milliardde dollars de capitalisation boursière, unrendement du dividende supérieur à 2% etun volume journalier de transactions d’aumoins 3 millions de dollars. Aucune valeurne peut excéder 3% du portefeuille. ING IMapplique ensuite des critères qualitatifs.Enfin le gérant a libre choix de ses inves-tissements. Epaulé par les équipes d’ana-lystes d’ING Investment Management, ilpeut suivre ses convictions. «Les fruits du bon travail d’Adour, sont récoltés» déclare Nicolas Simar, gérant dufonds Euro High Dividend et responsablede l’équipe dividende chez ING IM. «Nousrestons toujours vigilants avec ces mar -chés», ajoute t-il.L’aspect défensif du fonds en période debaisse et sa bonne tenue lorsque les mar -chés se sont redressés ont attiré l’atten-tion des investisseurs. «Le fonds ING (L)Invest US High Dividend qui a surperforméde nombreux pairs, surtout les fonds du

même style, a attiré l’attention de nombreuxclients», souligne Emmanuel Delley res pon -sable de la Suisse Romande chez INGInvestment Management. «Les actifs sousgestion ont cru sensiblement cette annéepassant de 137 millions de dollars en débutd’année à 278 millions de dollars à finjuillet. Des clients investis ont augmenté lataille de leurs positions et de nouveauxclients institutionnels sont montés à bord.» Ace jour, la reprise des marchés et les nou-velles souscriptions hissent l’encours dufonds à 338 millions de dollars. �

Contacts ING Investment Management

E-mail: [email protected]él.: +41 22 787 10 76www.highdividend.ch

Investisseurs Institutionnels:ING (L) Invest US High Dividend I CAP USDISIN: LU0214495805 Telekurs: 2087284

ING (L) Invest US High Dividend I CAP EURISIN: LU0293040092 Telekurs: 3003334

Investisseurs Privés:ING (L) Invest US High Dividend P CAP USDISIN: LU0214494824 Telekurs: 2087278

ING (L) Invest US High Dividend P CAP EURISIN: LU0273690650 Telekurs: 2763022

Adour SarkissianGérant sénior

ING Investment Management

Emmanuel DelleyResponsable Suisse Romande ING Investment Management

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DOSSIER

Les banques suisses commencent-elles à retrouver un sensde la mesure bien helvétique? On pourrait le croire lors-qu’elles annoncent renoncer à toute communication avecleurs clients lorsqu’ils se trouvent sur le sol américain. Enfait, une telle prudence ne procède pas principalement d’unsursaut de dignité, celle de l’homme qui ne pense pas queprendre des coups puisse faire l’effet d’une kinésithérapiebienfaisante, mais s’explique surtout par la crainte de laréglementation de la SEC prohibant ce genre de contacts. Ilreste que la crainte n’en est pas moins le début de la sagesse,une qualité qu’il faut reconnaître à Konrad Hummler. Certes,s’il préconise un retrait du marché des capitaux américains,c’est avant tout pour éviter de tomber, dès janvier 2010 déjà,sous le coup de dispositions précédemment très peu appli-quées.Mais la démarche de l’associé de Wegelin & Co a aussi unedimension authentiquement éthique: il évoque unedéloyauté, dont l’échec a mis la Suisse dans la terrible posi-tion de faiblesse qui est la sienne actuellement. Sans être nul-lement dupe des motivations de ceux qui veulent démantelerle secret bancaire et du caractère véritablement liberticide deleur démarche, il faut également admettre que la place

financière suisse est aussi victime d’une certaine arrogance.Arrogance de ceux qui ne veulent ni payer l’entier de leursimpôts, au motif souvent justifié de leur caractère confisca-toire, ni conserver le minimum de discrétion recommandéeaux «voyageurs fiscaux». Arrogance encore de ces banquiersqui jugent le marché américain incontournable parce qu’ilspeuvent y côtoyer une certaine jet-set. Arrogance toujours deces technocrates de la finance qui misent sur l’informatique,et pensent qu’on peut tout concilier, maximiserla performance et multiplier les transfertssur SWIFT, une plateforme dont on saitqu’elle est très surveillée, et malgré celaconserver le secret bancaire. Un peucomme la cerise sur le gâteau. Mais il estbien fini le temps des cerises…

Par Mohammad FARROKHJournaliste

Docteur ès sciences économiques et sociales

Le salaire de l’arrogance

Que reste-t-ildu secret bancaire?Que reste-t-ildu secret bancaire?

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Quelques noms sont en passed’entrer dans l’histoire dudémantèlement du secretbancaire: il y a eu ErnstKuhrmeier, directeur de la

succursale du Crédit Suisse de Chiasso,dont l’arrestation, le 24 avril 1977, a marquéle début d’un processus qui pourrait bienaboutir à la fin du secret bancaire suisse. Ily a eu aussi et surtout Bradley Birkenfeld,ancien gérant de fortune d’UBS aux Etats-Unis, qui a plaidé coupable le 19 juin 2008devant la justice américaine. Pour bénéfi-cier d’une peine indulgente, il a chargé sonancien employeur. Mais il y a encore euKlaus Zumwinkel qui, le 14 février 2008,avait démissionné de la direction de la

Deutsche Post, après la découverte d’uncompte qu’il avait dissimulé au Liechten -stein. Or, ce minuscule Etat a joué un rôlepivot dans l’attaque menée contre le secretbancaire suisse.Le 8 décembre 2008, en effet, le Liechten -stein signait un accord bilatéral avec lesEtats-Unis visant à permettre l’échange d’informations en matière fiscale. Pour laPrincipauté, l’enjeu était la prolongation dustatut d’intermédiaire qualifié, dans unpremier temps jusqu’en décembre 2009.Dans un second temps, le Liechtensteinsera récompensé de la bonne exécution del’accord par une nouvelle prolongation,cette fois de six ans. Pour le Liechtenstein,donc, l’enjeu était de maintenir ouverte laporte de ce marché américain des capitauxgénéralement considéré comme incontour-nable.Car l’accord QI, entré en vigueur le 1er jan -vier 2001, permet aux banques qui y sous-

crivent de prélever un impôt sur les titresaméricains pour le compte de l’IRS. Enthéorie, le secret bancaire est préservépour les clients non américains. Mais l’ac-

cord QI représentait un précédent poten-tiellement dangereux pour les banquessuisses et ceci à double titre. D’une part, ilofficialise le statut de «US Person» qui seréfère non seulement aux citoyens améri-cains mais aussi à toute personne qui entre-tient des liens un tant soit peu suivis avecles Etats-Unis, à commencer par les por-teurs d’une Green Card, ainsi que toute personne ayant passé plus de 186 jours aux USA durant une année. D’autre part,l’accord QI valait reconnaissance par lesautres Etats de la légitimité de la prétentionde l’IRS à taxer, partout dans le monde,toute personne considérée comme sujetfiscal américain.A l’époque, les autorités suisses estimaientque le secret bancaire n’était pas en causedès lors que les sujets fiscaux américains(US Persons) étaient libres d’autoriser ounon leur banque à dévoiler leur identité àl’administration fiscale des Etats-Unis (IRS).Mais il était clair, ou il aurait dû l’être, queles banques qui acceptaient des clients

L’ami américain: quiaime bien châtie bien!L’accord QI a représenté la faille qui a permis de faire tomber le secret bancaire à l’issued’un processus qui s’est accéléré avec la crise financière. Retour sur les événements qui ontsonné le glas du secret bancaire et fait vaciller la place financière.

Mohammad FARROKH

«Le 18 février 2009, un communiqué d’UBS relevait que la banque avait accepté de transmettreles noms de 250 à 300 de ses clients aux autorités américaines.»

© UBS

«Le prochain round nevisera pas seulement desriches Américains plus oumoins suspects, mais égale-ment des non Américainsqui n’ont jamais songé deleur vie à frauder le fisc»KONRAD HUMMLER – WEGELIN & CO

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américains non déclarés le faisaient encontravention à l’accord les liant désormaisau fisc des Etats-Unis dont elles étaient, enquelque sorte, devenues des agents. Uneposition lourde d’implications pour l’avenir,que peu d’observateurs ont eu, à l’époque,le courage de relever.

Une acquisition ruineuseA cet égard, l’attitude du conseiller nationalUDC Luzi Stamm fait figure d’exception.Dans sa lettre du 13 décembre 2000 àl’Association suisse des banquiers, il a eudes mots très durs pour l’un «des plusimportants secteurs économiques» qui accep-terait de devenir un «exécutant, percepteuret délateur des autorités fiscales étrangères».Fortes paroles, mais qui allaient rester sanslendemain, alors qu’UBS en était encore à seféliciter de l’acquisition de Paine Webber.Annoncée le 12 juillet 2000, l’opération avaitété approuvée par une assemblée généraleextraordinaire du 7 septembre. A 11,8 mil-liards de dollars, la transaction s’était effec-tuée au plus haut du marché, à un prixconsidéré comme nettement surévalué.Pratiquement impossible à rentabiliser, l’ac-quisition mettait UBS dans l’obligation defaire du volume sur le marché américain.Avec Paine Webber, UBS avait acquis une

équipe de 30 000 courtiers qui allaient mul-tiplier les transactions. Malgré cela, labanque ne parvenait pas à afficher un ratiocoûts/revenus favorable, sauf en 2007 où ilse soldait sur un rendement brut atteignantpéniblement les 10%. Mais à quel prix: lescourtiers d’UBS avaient multiplié les opéra-tions sur des produits financiers de qualitémédiocre, jetant les bases de la quasi-

déconfiture de l’année suivante. Dans cecontexte, un observateur aussi avisé queRonald Bechtle, gérant de fortune deFinancial Strategy à Lugano, peut en effetaffirmer que l’UBS n’a pratiquement riengagné aux Etats-Unis.Encore ce jugement est-il très réservé, puis-qu’il ne porte que sur les chiffres qui res-sortent des rapports trimestriels de labanque, sans tenir compte des consé-quences de cette politique d’expansion surle marché américain. Car il est clair quecette dépendance a mis UBS, et avec elle laSuisse, dans une position de faiblesseabsolue face aux exigences de l’IRS. Pour -tant, c’est l’accord intervenu le 8 décem bre2008 avec le Liechtenstein qui allait faciliterl’assaut contre le secret bancaire suisse. Cetaccord a, selon toute vraisemblance, permisaux autorités américaines de se procurersuffisamment de données pour obtenir leséléments leur permettant de passer àl’étape suivante.Le 18 février 2009, en effet, un communiquéd’UBS relevait que la banque avait acceptéde transmettre les noms de 250 à 300 de sesclients aux autorités américaines. Or, ilsemble bien que la plupart des clientsd’UBS en question l’aient été par l’intermé-diaire de fondations de famille du Liechten -stein. Ironie du sort, l’utilisation de ce type

de structure aurait, de plus, été favoriséepar la grande banque, précisément dans lebut de réduire la visibilité des avoirsconcernés. De plus, les clients auraient étéavertis d’éviter, même dans ce cadre, toutetransaction sur les titres américains, pouréviter de tomber sous le coup de l’accordQI. Trop peu, trop tard…

Le Conseil fédéral finit par céderQuoi qu’il en ait été, l’annonce de la trans-mission des noms aux Etats-Unis allait fairel’effet d’un coup de tonnerre dans un cielqui avait décidément cessé d’être serein.Fortement critiquée dans un premier temps,la Finma avait donné le feu vert à cettetransmission, en se basant sur une disposi-tion de la Loi sur les banques qui lui permetde prendre des «mesures protectrices». Unretrait de la licence aux Etats-Unis auraitmenacé la banque jusque dans sa survie,estiment ceux qui, comme Pierre-Yves Freidans son livre La chute du secret bancaire,pensent que la Finma n’avait pas vraimentle choix. Moins d’un mois plus tard, le ven-dredi 13 mars, c’était au tour du Conseilfédéral de céder, sans même avoir tenté degagner du temps, n’aurait-ce été que pourremettre au lundi suivant une annonce dontles conséquences n’ont pas cessé de se fairesentir six mois plus tard.

Malgré l’annonce du 13 mars, celle de l’abandon de la distinction entre fraude et évasionfiscale, la Suisse a été inscrite sur la liste grise des paradis fiscaux par le G20 réuni le 2 avrilà Londres

© UE

«Il était clair, ou il aurait dû l’être, que les banquesqui acceptaient des clientsaméricains non déclarés le faisaient en contraven-tion à l’accord les liant au fisc des Etats-Unis dont elles étaient, en

quelque sorte, devenuesdes agents»

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Lorsque commençaient les négociationsavec les Etats-Unis pour la renégociation dela convention de double imposition, la posi-tion de la Suisse s’était encore affaiblie.Malgré l’annonce du 13 mars, celle del’abandon de la distinction jusqu’alors capi-tale entre fraude et évasion fiscale, la Suisseavait tout de même été inscrite sur la listegrise des paradis fiscaux par le G20 réuni le2 avril. Le 8 avril, le Conseil fédéral annon-çait sa stratégie, consistant à renégocierdouze accords de double imposition,comme demandé. Un ouvrage publié en juin2009 à l’enseigne du Centre patronalvaudois reflète l’état d’esprit des défen-seurs de la place financière suisse, pourainsi dire au lendemain de ces événements.Il y est relevé que l’abandon du principe dela double incrimination en matière fiscale,donc d’une fraude fiscale avérée, a étépréparé par la pratique d’une entraide pluslarge prévalant déjà avec les Etats-Unis.Le 25 janvier 2003, en effet, un «accordamiable» avait été conclu, relatif à l’applica-tion de la convention de double impositionaméricano-suisse du 2 octobre 1996. «Il fautdéployer des talents dignes de SherlockHolmes pour trouver le texte de ce fameuxaccord d’interprétation: il ne se trouve pasdans le recueil des traités internationaux. Biencaché, il doit être recherché dans les archivesdu site internet de l’administration fédérale»,relèvent les auteurs de l’étude du Centrepatronal vaudois. Le même ouvrage fait éga-lement allusion à l’attitude des milieux ban-caires: «Ils ne s’expriment que peu sur cesaccords avec les Etats-Unis dont ils préconisentd’ailleurs l’application et le respect.»Il faut garder à l’esprit cette extrêmeretenue, pour ne pas parler de complai-sance presque caricaturale dans les rela-tions avec les Etats-Unis, pour mesurer laprofondeur du changement d’attitude qui se

dessine parmi les banquiers suisses depuisle début de l’été 2009. Un changement d’at-titude d’abord très discret: dans certainesbanques, parmi celles qui le faisaientencore, la date du 1er juillet a été celle del’abandon de toute prévenance à l’égard dela clientèle américaine. Précédemment,celle-ci avait la possibilité de ne pas décla-rer ses avoirs à l’IRS, éventuellement sousréserve de la signature d’un document ban-caire approprié. Depuis cette date, toutclient US doit signer un formulaire W9 quigarantit la déclaration du compte aux auto-rités fiscales américaines, même s’il doitêtre complété par un autre document, leFBAR (Foreign Bank Account Report)destiné, lui, au département du Trésor.

L’échec d’une déloyautéDevant la multiplication des formalités, cer-taines banques ont commencé à sérieuse-ment mettre en doute, non seulement l’attractivité du marché américain, maisencore l’opportunité d’accepter d’entrer enrelation avec des expatriés américains.L’effet de ce changement de politique desbanques suisses a dû être fortement res-senti. Le 17 juillet déjà, American CitizensAbroad (ACA), qui représente quelque 5 mil lions d’expatriés, adressait au prési-dent des Etats-Unis un courrier rédigé entermes plutôt alarmistes, estimant leur«situation personnelle et bancaire» en passede devenir «intenable». Alors même que lalettre était envoyée à l’enseigne d’ACA àl’échelle mondiale, ses signataires sonttoutes deux domiciliées en Suisse, paysdont la communauté américaine expatriéen’excède pourtant pas 25 000 personnes.L’été helvétique allait continuer de sedérouler à l’heure américaine.Le 19 août, UBS annonçait la signature d’unaccord avec l’IRS qui ouvrait la voie à la

transmission aux Etats-Unis de donnéesrelatives à 4450 comptes. Ce chiffre peutparaître relativement limité en regard d’uneliste qui aurait pu potentiellement compor-ter 52 000 noms. Mais il pourrait s’agir plusd’un ordre de grandeur susceptible deconcerner d’autres banques au-delà d’UBS.Selon certaines estimations, il semble bienque cette dernière ait cédé sur l’essentiel.Quelques jours plus tard, le 24 août, le

commentaire d’investissement N° 265 deWegelin & Co allait avoir un retentissementconsidérable. Son auteur, Konrad Hummler,juge avec sévérité l’accord conclu entre lesEtats-Unis et la Suisse. Un succès? «Très cer-tainement à raison pour ce qui est des autori-tés fiscales américaines (IRS)», répond le ban-quier privé saint-gallois dont le jugement estsans appel: «Sous l’apparence du succès secache l’échec d’une déloyauté». KonradHummler en appelle ensuite à analyser lasituation, et surtout à agir en conséquence:«Le prochain round ne visera pas seulementdes riches Américains plus ou moins suspects,mais également des non Américains qui n’ontjamais songé de leur vie à frauder le fisc.» Car,dès janvier 2010, tous les porteurs de titresaméricains, quelle que soit leur nationalité,pourraient être effectivement et non plusseulement théoriquement, assujettis à l’IRS,et ceci au moment de leur succession. Dansune telle perspective, il est peut-être encoretemps de faire ce qu’il aurait fallu faire il y adix ans déjà, au moment de la mise en placede l’accord QI. Mais, «l’adieu à l’Amérique»de Konrad Hummler, s’il reflète un réelcourage dans un pays où cette qualitémorale devient une denrée rare, n’en vientpas moins bien tard… � M.F.

Comprendre le secret bancaireLe secret bancaire va-t-il réellement disparaître dans notre pays?L’employé de banque risquera-t-il toujours la prison en divulguant à tout va le nom de ses clients? Que sont les conventions de double imposition que l’on modifie à tour de bras? Quelle stratégiela Suisse doit-elle suivre afin de limiter les dégâts en termes d’emploi? Voilà quelques-unes des questions auxquelles l’ouvragede notre confrère Serge Guertchakoff répond. Comprendre le secretbancaire est un recueil d’entretiens réalisés avec Jean-PierreBéguelin, Edouard Cuendet, Yves Cogne, Michel Halpérin et AlainBerset. Chacun dans leur domaine de compétence, ces expertsreconnus apportent un éclairage sur la problématique du secretbancaire et sur ses évolutions récentes. �

«Devant la multiplicationdes formalités, certainesbanques ont commencé àsérieusement mettre endoute non seulement l’attractivité du marchéaméricain, mais encorel’opportunité d’accepterd’entrer en relation avecdes expatriés américains»

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Selon une version des faits généra-lement admise, le secret bancairea été inscrit dans la législationfédérale à l’occasion de l’adoptionde la Loi sur les banques et les

caisses d’épargne de 1934 où il figurait àl’article 47. Cette présentation est anachro-nique, car la loi de 1934, ne comportait pasde disposition protégeant exclusivement etspécifiquement le secret bancaire, unvocable qui n’y figure nulle part. Il est tou-tefois à relever que l’article 47 de la loi du 8 novembre 1934, telle qu’entrée en vigueurle 1er mars 1935, punissait d’un emprisonne-ment de six mois au plus «celui qui viole ladiscrétion à laquelle il est tenu en vertu de laLoi sur le secret professionnel, ou qui incite àcommettre cette infraction ou tente d’yinciter».

Le Message du Conseil fédéralSi l’expression de «secret bancaire» que laLoi sur les banques est censée avoir consa-cré ne figure pas dans le texte lui-même, unlecteur attentif peu cependant la trouverdans le Message du Conseil fédéral du 2 février 1934. Ce dernier rejette l’inter -vention de «contrôleurs fédéraux» dans lesbanques, car celle-ci «inquiéterait la clien-tèle qui attache une grande importance ausecret bancaire et compte sur celui-ci. La fuitedes capitaux déposés dans nos banques, quiserait probablement la conséquence ducontrôle officiel, causerait à notre pays unpréjudice dont nous devons le préserver».

L’allusion au cas de la Banque Commercialede Bâle, en partie vidée de sa substanceaprès l’arrestation de deux membres de sadirection à Paris en octobre 1932, est quasitransparente. Mais si l’affaire a pu représen-ter, pour le Conseil fédéral, un rappel utilede l’importance du secret bancaire, elle nepeut guère être tenue pour l’élément déclen-cheur de l’inscription de celui-ci dans la loi.Au demeurant, il ressort clairement duMessage que le secret bancaire n’est, àl’époque déjà, ni une nouveauté, ni une priorité. Celle-ci est clairement de venir ausecours du secteur bancaire suisse ébranlépar la Grande Dépression. Aux Chambresfédérales, la discussion du projet de Loi surles banques avait fait suite à l’approbation,au début de décembre 1933, du plan de sau-vetage de la Banque Populaire Suisse. Lesdeux objets portaient la marque du chef duDépartement fédéral des finances d’alors,Jean-Marie Musy, qui allait d’ailleurs démis-sionner peu après, le 27 avril 1934. Pour cecatholique conservateur, la nécessité dedéfendre la place financière suisse et lesecret bancaire, qui lui était lié de façonpresque indissociable, était une évidence.

Un mythe avantageux?Dans ce contexte, la question de savoir si lesecret bancaire a été institué pour protégerla clientèle allemande, en particulier juive,des velléités confiscatoires du IIIe Reichparaît assez dénuée de sens rétrospectif. Lesecret bancaire existait déjà auparavant,mais il est clair que les peines effroyablesqui menaçaient les détenteurs allemandsd’un compte en Suisse ont pu servir d’utilerappel de la nécessité pour les employésdes banques de respecter strictement le

devoir de discrétion en lui conférant, ausurplus, la valeur morale d’une exigenceabsolue. Un devoir qui était déjà protégé auplan civil, notamment depuis l’entrée envigueur du Code des Obligations de 1907,mais allait l’être désormais au plan pénalavec l’adoption de la Loi sur les banques. Le

fait que le secret bancaire ne soit pasdésigné en tant que tel dans le texte mêmede la loi est aussi révélateur d’un état d’es-prit de l’époque qui peut se résumer parl’adage «y penser toujours, n’en parlerjamais».Dans ce contexte, l’insensibilité prêtée auxbanques par certains historiens très criti -ques de la place financière paraît largementrelever de l’hypothèse voire du procès d’intention. Même si les éléments manquentpour démontrer de façon concluante que lerenforcement du secret bancaire à partir de1934 ait effectivement été dû, au moins enpartie, à la volonté de protéger du nazismeune certaine clientèle allemande, en particu-lier juive, l’idée qu’une telle intention aitnécessairement dû s’exprimer par écrit, depréférence publiquement pour être receva -

SECRET BANCAIRE

Une histoire entre mytheet réalitéSimple variante du secret professionnel, le secret bancaire, dont l’inscription formelle dansla loi date de 1970, n’a correspondu à une certaine image d’Epinal que durant un bref âged’or, de 1970 à 1977. Par la suite, le secret bancaire n’a cessé d’être affaibli au gré desaffaires qui ont ébranlé la place financière avant le coup de grâce de 2009.

Mohammad FARROKH

«C’est bien la révision de1970 qui reconnaît au

secret bancaire un statut àpart et lui donne des carac-téristiques dont on a oublié

à quel point elles sontrécentes»

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ble, ne tient guère compte de l’état d’espritd’une époque déjà lointaine. Et elle est mêmeimplicitement démentie par l’extrême parci-monie avec laquelle l’autorité se réfère ausecret bancaire, lorsqu’elle le fait.

Avènement des comptes numérotésCette position critique par rapport à l’atti-tude des banques est, par exemple,résumée par Sylvain Besson, dans sonouvrage de 2004 sur Le secret bancaire quise réfère notamment aux travaux deSébastien Guex et de Marc Perrenoud. «Ilfaut dire un mot d’un mythe longtemps entre-tenu par les milieux financiers suisses ausujet des origines du secret bancaire: cedernier aurait été créé pour protéger les juifsallemands des persécutions nazies», écrit-ilavant de conclure un peu plus loin que «rienne montre que les milieux financiers et lesautorités suisses aient été spécialement sen-sibles au sort des épargnants juifs d’Alle ma -gne». Pour sa part, l’historien YoussefCassis fait état, dans Les capitales du capitald’une «tradition orale prévalant dans lesmilieux bancaires suisses (qui) a souvent faitréférence à des agents de la Gestapo quiauraient induit des employés de banque àdivulguer le nom de certains clients alle-mands, lourdement condamnés outre-Rhinpar la suite, d’où l’introduction des comptesnumérotés». Une tradition plausible si l’onsait que c’est à partir de 1936 qu’unebanque telle que la SBS a commencé àrecommander assez largement l’usage decomptes numérotés. Mais une tradition quise réfère non pas tellement au secret ban-caire lui-même qu’à ce qui peut apparaîtrecomme le meilleur moyen de le garantir.Il reste que cette tradition orale, avanta-geuse pour la Suisse et ses banques, a, pourainsi dire, été officialisée a posteriori par leConseil fédéral dans son message du 13 mai1970 concernant la révision de la Loi sur lesbanques. L’introduction de l’article 47 estprésentée dans une lumière plutôt flatteusesur le plan éthique: «il s’agissait en fait delutter contre les multiples tentatives desrégimes totalitaires de l’époque d’appliqueren Suisse leur législation sur les changes, quiaboutissait souvent à une expropriation, et des’approprier la fortune déposée dans nosbanques par des personnes poursuivies pourdes motifs politiques ou racistes.» Une inter-prétation du passé qui allait être fortementcontestée un quart de siècle plus tard…

Un bref âge d’orLa révision de 1970 allait aussi être l’occa-sion de procéder à l’inscription, en quelquesorte formelle, du secret bancaire dans laLoi sur les banques, en toutes lettres et passeulement par implication. La lecture duMessage du Conseil fédéral du 13 mai 1970est également instructive à ce sujet. On ytrouve dans sa version élaborée l’article 47,souvent cité comme s’il avait figuré tel queldans la loi dès 1934. «L’article 47 du projet,qui ne traite plus que de la violation du secretbancaire, mérite de retenir particulièrementvotre attention», précisait le Conseil fédéralen 1970 à l’intention des parlementaires,avant de poursuivre en termes très fermes:«Le secret des banques, qui a toujours faitl’objet de critiques à l’étranger, a récemmentsuscité à nouveau de violentes attaquescontre la Suisse de la part des hautes autori-tés des Etats-Unis. Les critiques proviennent leplus souvent de ce que notre secret bancaireest mal compris. Il importe d’entrée de causede bien insister sur le fait que le secret n’estpas illimité et qu’il ne saurait couvrir desdélits». C’est donc bien la révision de 1970qui reconnaît au secret bancaire un statut à

part et lui donne des caractéristiques donton a oublié à quel point elles sont récentes.La loi ne parle désormais plus seulement de«discrétion» ou de «secret professionnel»mais bien de «secret». L’abandon du qualifi-catif de «professionnel» va de pair avecl’élargissement de l’obligation qui ne cessepas avec la fin des rapports de service. «Laviolation du secret demeure punissable alorsmême que la charge ou l’emploi a pris fin ouque le détenteur du secret n’exerce plus saprofession», précise le nouvel alinéa 3.Toutefois, l’alinéa 4 évoque «l’obligation derenseigner l’autorité et de témoigner enjustice» si les dispositions législatives l’exi-gent. Même fermement inscrit dans la loi, lesecret bancaire n’est plus absolu.Les Américains allaient se précipiter dans labrèche pour obtenir un traité sur l’entraidejudiciaire en matière pénale, conclu le 25 mai1973. La mise sous toit du projet, côtésuisse, avait été difficile. Pour répondre auxsoucis des milieux bancaires, l’avant-projetintroduisait une commission consultativepour se prononcer sur les questions rela-tives «à la protection du domaine secret»,comme le rappelait le Conseil fédéral dansun Message du 28 août 1974. La loi quiconcrétisait le traité d’entraide, même trèsmarquée par la défense des intérêts suisseset le respect des dispositions de procédure,n’en constituait pas moins un précédent,encore que ses implications n’allaient pastout de suite s’imposer à l’évidence. Car le

début des années 1970 représentait vérita-blement l’apogée du secret bancaire et de laplace financière suisse. Mais celle-ci n’allaitpas sortir grandie du scandale de Chiasso etd’autres affaires financières qui faisaientapparaître les dérives d’une certaineculture du secret, et ceci parfois au détri-ment même des intérêts des clients desbanques.

«L’opinion internationale associe presque ins-tinctivement le blanchissage d’argent à laplace financière suisse.» Message du Conseilfédéral – 12 juin 1989.

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«L’introduction de la délation sur la base d’unsimple soupçon signifiait,en réalité, la fin d’une

tradition juridique libéralequi remontait au début

du XIXe siècle»

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200920 B&F

La fraude délégitiméeDans ce contexte, le secret bancaire allaitbientôt faire l’objet d’attaques de l’intérieur.Le 8 octobre 1979, une initiative populaire«contre l’abus du secret bancaire et de la puis-sance des banques» était déposée sous laforme d’un projet rédigé de toutes pièces qui prévoyait notamment d’astreindre lesbanques et intermédiaires financiers à l’obli-gation de «renseigner les autorités et les tribu-naux en matière fiscale et pénale». L’initiativeintroduisait même le «principe du soutien àaccorder aux procédures pénales menées àl’étranger, en matière de délits fiscaux etmonétaires également». L’initiative sur lesbanques allait être vertement combattue par le Conseil fédéral dans un Message du 18 août 1982. Celui-ci évoque d’abord lon-guement les limites, mais surtout l’étendue,du secret bancaire, en tant que secret pro-fessionnel. «Nul ne peut être astreint – et doncpas non plus une banque – à renseigner direc-tement l’autorité fiscale s’il est tenu au secreten vertu de la loi.» Pour lever ce secret, uneprocédure en cas de fraude simple ne suffitpas. Mais «il en va autrement en cas de fraudefiscale qualifiée, c’est-à-dire lors d’usages defaux et d’escroquerie à l’inventaire».

Tout en ayant l’air de placer la barre trèshaut, le Conseil fédéral reconnaît un affai-blissement du secret bancaire, qui paraîtencore très relatif trente ans plus tard. «Lesbanques ne peuvent plus, depuis le 1er janvier1978, se prévaloir de l’obligation qui leur estfaite par la loi de garder le secret dans uneprocédure pénale fiscale introduite pourusage de faux et escroquerie à l’inventairecontre un de leurs clients, lorsque l’autoritécompétente exige d’elle des renseignementssur l’affaire en cause ou la remise de docu-ments.» En d’autres termes, le renforcementdu pouvoir de l’administration à l’occasionde l’entrée en vigueur, le 1er janvier 1978, del’arrêté révisé sur l’impôt de défense natio-nale, est invoqué par le Conseil fédéral pourfaire barrage à une initiative qui voudraitaller encore beaucoup plus loin. «Le secretbancaire, souligne le Conseil fédéral dansson Message du 18 août 1982, a donc étésérieusement restreint par rapport au régimeantérieur à 1978.»

A l’ère de la délationCe tour de vis s’inscrivait dans la suite duscandale du Credit Suisse dont l’agence deChiasso avait créé une société domiciliée

au Liechtenstein, la Texon, pour dissimulerles comptes non déclarés de quelque 1300 clients italiens. Dans ce contexte, lesbanquiers avaient adopté de leur proprechef une «Convention de diligence» qui allaitouvrir la porte à une série d’affaiblisse-ments du secret bancaire. Le même souci derespectabilité allait amener les banquiers àcollaborer dans une lutte anti-blanchimentdont ils ne comprendraient pas qu’ellepouvait signifier, à terme, non seulement lafin du secret bancaire mais aussi celle de larelation spéciale entre le banquier et sonclient. Ici encore, les choses allaient semettre en place de façon progressive: audébut, les intermédiaires financiers avaientle droit de dénoncer qui devait se transfor-mer très vite en obligation de dénoncer.L’introduction de la délation sur la based’un simple soupçon signifiait, en réalité, lafin d’une tradition juridique libérale quiremontait au début du XIXe siècle.Ici encore, le scandale de Chiasso et d’autresscandales avaient fourni le point de départ àde nouvelles pressions sur la Suisse commele reconnaissait le Message concernant lalégislation sur le blanchissage d’argent et ledéfaut de vigilance, daté du 12 juin 1989.«L’opinion internationale associe presque instinctivement le blanchissage d’argent à laplace financière suisse», peut-on y lire.L’élément déclencheur de la nouvelle législa-tion avait été fourni par la divulgation de l’affaire dite de la «Lebanon connection», le28 novembre 1988. Le projet d’article 305 bisdu Code pénal introduisait le principe de«pistage du papier» (paper trail), dont lesimplications à plus long terme sur la viabilitédu secret bancaire n’étaient tout simplementpas perçues. Le Message se voulait rassurantsur les conséquences et l’étendue de la nou-velle obligation pour les personnes qui exer-cent une profession dans le secteur financierde «vérifier l’identité de leurs clients effectifs».L’évolution très rapide de la législation anti-blanchiment allait démontrer à quel pointces assurances étaient fragiles. «Il est essen-tiel que la norme n’englobe pas n’importe quelcommerçant», insistait le Conseil fédéral en1989 encore pour tenir les hôteliers, joailliersou encore avocats à l’écart du champ de lanouvelle norme. Les illusions allaient êtrebalayées une décennie plus tard avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur leblanchiment d’argent. Mais cela est déjà uneautre histoire. �

M.F.

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200922 B&F

On entend souvent que lesecret bancaire trouve sasource à l’article 47 de laLoi sur les banques: «Estpuni d’une peine privative

de liberté de trois ans au plus ou d’une peinepécuniaire celui qui, intentionnellement, ensa qualité d’organe, d’employé… d’une ban -que… révèle un secret à lui confié ou dont ila eu connaissance en raison de sa charge oude son emploi ou incite autrui à violer lesecret professionnel.» Même si cet article estlargement repris et discuté ces derniersmois, il ne constitue pas le fondement juri-dique du secret bancaire. Il s’agit d’unenorme pénale visant à sanctionner un com-portement qui n’est pas admis par notreordre juridique. Le fondement juridique,mais aussi éthique et philosophique, dusecret bancaire est, en effet, la protectionde la sphère privée.

Le respect de la sphère privéeAu niveau international, l’article 8 de laconvention européenne des droits del’homme consacre l’importance de la sphèreprivée et l’érige en droit fondamental: «Toutepersonne a droit au respect de sa vie privée etfamiliale, de son domicile et de sa correspon-dance. Il ne peut y avoir ingérence d’une auto-rité publique dans l’exercice de ce droit que

pour autant que cette ingérence est prévue parla loi et qu’elle constitue une mesure qui, dansune société démocratique, est nécessaire à lasécurité nationale, à la sûreté publique, aubien-être économique du pays, à la défense del’ordre et à la prévention des infractionspénales, à la protection de la santé ou de lamorale, ou à la protection des droits et libertésd’autrui.»En droit suisse, le droit au respect de lasphère privée fait partie des «droits de la personnalité» consacrés par les articles 27 et

suivants du code civil. Il n’existe pas de listeexhaustive des droits de la personnalité quisont dignes de protection. Outre le droit aurespect de la sphère privée, on mentionnera,à titre d’exemple, le droit à la vie, le droit àl’intégrité corporelle, la liberté de mouve-ment, la dignité et la considération sociale, ledroit au respect des proches…Le droit à la sphère privée implique quetoute personne doit pouvoir garder la maî-trise des informations qui la concernent. Le

secret sur l’état de son patrimoine, etnotamment ses actifs bancaires, ne consti-tue qu’un exemple des informations que lesgens sont libres de conserver pour eux etde protéger.Depuis les années 90, les données bancairesdes clients sont également protégées par laLoi fédérale sur la protection des donnéespersonnelles. Cette loi, qui a été introduiteen marge du développement de l’informa-tique et des systèmes de communications,réglemente non seulement la divulgationd’informations personnelles à des tiers,mais, également, les procédés de collected’information. Sur le principe, cette loireconnaît que toute personne doit pouvoirgarder la maîtrise des informations leconcernant et restreindre le traitement detelles données par des tiers.

Une protection non absolueComme le prévoient le code civil et la Loifédérale sur la protection des données, laprotection des droits de la personnalité etdes informations personnelles n’est pasabsolue. Plusieurs motifs peuvent justifierla divulgation d’informations à des tiers.Tout d’abord, la personne concernée peutlibrement consentir à la divulgation d’infor-mations la concernant. Pour autant que l’ons’assure que le consentement a été valable-ment donné, ce motif ne soulève aucune dif-ficulté. Il est admis que ce consentementpeut être refusé et retiré en tout temps.Des motifs d’intérêt privé ou d’intérêt publicpeuvent justifier la divulgation et l’utilisationd’informations à première vue protégées. Enpratique, on peut ainsi se retrouver dans dessituations où l’intérêt d’une personne au

JURIDIQUE

Le secret bancaire n’est pas un droit mais un devoir!A en croire les critiques, le secret bancaire aurait pour seul but de permettre la soustractionà ses obligations fiscales, et si la Suisse s’y accroche, c’est uniquement afin de protéger saplace financière. Il est regrettable que le débat soit aussi limité et instrumentalisé à des finspolitiques. L’objectif de cet article est de rappeler la raison d’être et le fondement du secretbancaire, à savoir la protection de la «sphère privée».

Bernard VISCHER et Jean-Yves DE BOTH, avocatsSchellenberg Wittmer, Genève, Zurichwww.swlegal.ch

«Le secret sur l’état de sonpatrimoine, et notammentses actifs bancaires, neconstitue qu’un exempledes informations que les gens sont libres deconserver pour eux et

de protéger»

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maintien de la sphère privée est opposé àl’intérêt d’un tiers, voire à l’intérêt public.Dans ce contexte, l’intérêt public peut êtredéfini comme l’avantage que peuvent enretirer une pluralité d’autres personnes ou lacollectivité.Face à des intérêts opposés, il y a lieu deprocéder à une pondération des intérêts enprésence. C’est du résultat de cette pondé-ration que dépend la solution. Cette balancedes intérêts peut s’avérer délicate selon lescirconstances, et c’est précisément sur cetexercice que les vues et sensibilités peuventdiverger. Le secret bancaire s’inscrit pleine-ment dans cet exercice de pondération desintérêts.Il est reconnu que certains intérêts privésprévalent sur le droit d’un individu à la pro-tection de ses données patrimoniales etbancaires. Selon l’article 170 du code civil,un conjoint a le droit d’être renseigné surles actifs et revenus de son conjoint. Demême, suite au décès d’un client, ses héri-tiers ont le droit d’être renseignés sur lestransactions effectuées par le défunt titu-laire. Un client ne peut valablement ins-truire à sa banque de refuser la divulgationd’informations à ses héritiers.

Intérêts publics prépondérantsIl y a des intérêts publics prépondérants quisont reconnus depuis longtemps. Les auto-rités pénales disposent d’un large pouvoir

pour mener leurs investigations; la luttecontre le blanchiment justifie la levée de laprotection de la sphère privée. Les officesde poursuites et faillites peuvent égalementcontraindre les banques à leur divulguerdes informations sur un débiteur récalci-trant ou tombé en faillite.

Jusqu’à récemment, l’intérêt public n’étaitque rarement considéré comme prépondé-rant en matière fiscale. Il était considéréqu’il appartenait au fisc de mettre en placeun système de taxation effectif et que seul lecontribuable devait renseigner le fisc surses actifs. L’idée que les banques doiventrenseigner les autorités fiscales est au cœurdes tensions actuelles.

Cela étant, l’idée est souvent émise que lesecret bancaire sert uniquement à protégerles banques et la place financière. Commeindiqué ci-dessus, une telle vision est réduc-trice. Le secret bancaire n’est qu’un aspectde la protection de la sphère privée. Quelleest la position du banquier par rapport àcette protection? Le banquier n’est pasprotégé par le secret bancaire. Le secretbancaire n’est pas un droit de la banque,c’est un devoir.L’obligation pour la banque de garder uneconfidentialité absolue sur le patrimoine deson client repose sur le lien contractuelunissant la banque à son client, et plus pré-cisément le droit du mandat. La banque, entant que mandataire, est responsableenvers son client de la fidèle exécution deson mandat; elle doit entreprendre tout ceque l’on peut raisonnablement exiger d’ellepour favoriser son client et s’abstenir detout ce qui pourrait de quelque façon luinuire.Comme cela a été reconnu en jurispru-dence, le devoir de discrétion est un aspectde l’obligation de fidélité du «mandataire».Quel que soit le mandataire concerné(médecin, avocat ou banquier), ce devoir dediscrétion a une portée très étendue.

Devoir de discrétionPour une banque, le devoir de discrétionporte non seulement sur les informations

«Le devoir de discrétionoblige non seulement labanque à ne rien dire surses clients, mais aussi à

prendre des mesures orga-nisationnelles afin de s’assurer qu’elle est enmesure de respecter sonobligation de discrétion»

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confiées par le client et les opérations exécutées, mais aussi sur toute informationque la banque peut apprendre à l’occasionou dans le contexte de la relation bancaire.L’existence même d’une relation bancairene peut être divulguée. Toute informationpersonnelle, qui n’est pas directement liéeaux activités bancaires du client, est égale-ment protégée.Ce devoir de discrétion oblige non seule-ment la banque à ne rien dire sur sesclients, mais aussi à prendre des mesuresorganisationnelles afin de s’assurer qu’elleest en mesure de respecter son obligationde discrétion. Les tiers ne doivent paspouvoir avoir accès aux données person-nelles que la banque détient sur ses clients.Sur un plan réglementaire, la Finma exige

d’ailleurs des mesures opérationnellesstrictes de la part des banques.Aujourd’hui, la sphère privée subit de nom-breuses pressions et atteintes. De manièregénérale, on peut penser au développementdes systèmes de communication électro-nique ou à la collecte des informations per-sonnelles sur internet. Cette pression sur lasphère privée varie bien sûr de pays en pays;il est clair que les ressortissants de régimestotalitaires ont un besoin accru de protec-tion. En Suisse, de manière plus ciblée, onpeut penser à l’introduction récente du pas-seport biométrique, qui a soulevé certainsdoutes. Les résidents suisses se sentent peut-être moins menacés dans leur sphère privéeque les résidents de l’Union européenne oude l’Amérique latine. Jusqu’à ce jour, la Suisse

a toujours valorisé la sphère privée, quiparaît peut-être à certains un droit acquis.Cet acquis est remis en question. Les réac-tions d’inquiétude soulignent l’attachementde nos sociétés au respect de la sphèreprivée et des droits de la personnalité.De notre point de vue, c’est dans ce contexteque le débat sur le secret bancaire devrait setenir. La protection de la sphère privée est undroit fondamental. Dans une vie en société,chacun est en droit de se protéger contre leregard et le contrôle des tiers et de l’Etat.Certes, des intérêts privés ou publicspeuvent prévaloir dans certains cas, et la per-ception de ce qui représente un tel intérêtévolue avec le temps, mais ils doivent demeu-rer dans un cadre soigneusement délimité. �

B.V. et J.-Y. D. B.

L’ART DANS B&F

Didier Jordan – Murales 14, 2006, tirages sur papier chiffon, encres pigmentaires, 100 x 100 cm limité à 6 ex.

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Ay regarder de plus près, laquestion d’éthique se pose àdeux niveaux: celui de l’éthi -que des personnes et celui del’éthique sociale. En matière

de cette dernière, les lois et l’organisationsociale sont les références incontournables,surtout dans les sociétés démocratiques,mais jamais ultimes. Le critère ultime étantcelui de la conscience des acteurs directe-ment concernés, celui de chaque décisionéclairée. Ce tableau serait assez simple sil’analyse se limitait au cas interne de laSuisse. En effet, l’équilibre politique de cepays repose sur le principe de la subsidia-rité poussé à l’extrême: non seulement lesdivers échelons d’organisation politique sejustifient exclusivement par la délégation decompétences du bas vers le haut, maisencore, le même principe est jalousementprésent dans les rapports entre le citoyen etl’administration. Il s’ensuit que les rapportsentre le citoyen et l’administration sontancrés dans une confiance réciproque qui,d’une part n’existe dans aucun autre pays,et qui, d’autre part, subit actuellement uneérosion rapide.

Un équilibre fragileC’est dans ce creuset de confiance entre lesadministrés et l’administration que s’inscritnon pas la lettre, mais la pratique du secretbancaire qui régit les rapports – plus préci-

sément l’absence de rapports de subordina-tion – entre l’administration et les banqueshelvétiques. Supprimer ce secret seraitdonc, dans un certain sens, attentatoire àcet équilibre fragile fait de confiance et deméfiance entre l’administration – cantonale– et les citoyens. Dans ce sens, l’inscriptiondu secret bancaire dans la constitution –prôné par certains – participerait à la for-malisation d’un aspect du pacte social quifonde l’existence – en partie mythique, ilfaut l’admettre – de la Suisse.

L’expression internationale d’un tel pacte,se traduit par la politique de terre d’accueilde la Suisse, qui reçoit aussi bien les réfu-giés politiques – souvent désargentés – quedes étrangers fortunés qui sont en rupture,pour des raisons qui leur sont propres, avecle pacte social de leur pays d’origine. Endevenant résidents suisses, ils adhèrentimplicitement au pacte helvétique. Dans untel cas de figure, la question de déclarertout ou partie des revenus ou de leur

fortune ne relèverait que d’une décisionplus ou moins citoyenne et de l’éthique ducontribuable, la banque étant un simplefournisseur de services techniques permispar la loi.

Rapport de force internationalMais la réalité est nettement plus complexe,la loi suisse permettant aux banques d’éten -dre le parapluie du secret bancaire aux non-résidents; ce qui complique singulièrementl’analyse. Cette extension est sans rapportavec le pacte fondateur de la Suisse. L’oasissuisse – à l’instar de celui offert par d’autreslégislations accueillantes – facilite aux rési-dents étrangers la désertion discrète et larupture du ban du pacte social de leursociété d’appartenance. En parquant leursavoirs à l’extérieur de la sphère d’emprisede leurs administrations, les non-résidentssuisses rompent les liens de confiance fon-dateurs de leur société d’origine. Ce faisant,ils n’assument que partiellement les obliga-tions qui sont les leurs et potentiellement,déséquilibrent l’ensemble de la construc-tion.A défaut de pouvoir mettre la main directe-ment sur leurs citoyens peu loyaux, les gouvernements échaudés mettent souspression le gouvernement suisse. A partirde ce stade de l’argumentation, on quitte leterrain de l’éthique pour rentrer dans celui,d’un côté, du rapport de force sur l’arèneinternationale, de l’autre côté de celui desavantages économiques facteurs de compé-titivité de la Suisse.En effet, aussi longtemps que les pays derésidence appartiennent au club étroit desdémocraties respectueuses des libertésindividuelles et économiques, il est difficile

ÉTHIQUE

Qui trop embrasse mal étreintL’éthique serait-elle l’ultime ligne de défense du secret bancaire, toutes les autres ayant plusou moins complètement cédé sous la pression de la Realpolitik. Au nom de la sauvegardede la liberté, le secret bancaire offert par les banques suisses serait l’ultime rempart de lasphère privée, susceptible de protéger l’avoir accumulé contre l’inquisition de l’Etat.

Paul H. DEMBINSKIObservatoire de la FinanceUniversité de Fribourg

«L’argument selon lequel lapression exercée par le G20sur la Suisse aurait violé sa souveraineté et seraitcontraire à l’éthique n’estpas dénué de pertinencemais il s’appuie sur unevision idéalisée de la vie

internationale»

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200928 B&F

d’argumenter que leur pacte social seraitfondamentalement entaché au point d’êtrenul et non avenu du point de vue éthique.N’oublions pas, toutefois, qu’une grandepartie de la planète reste gouvernée par desrégimes non démocratiques. N’oublions pasnon plus que, même parmi les Etats démo-cratiques, il peut y avoir une inquiétantedisproportion entre des fins louables et desmoyens discutables. A cet égard, les Etats-Unis constituent un cas à part, si l’on saitque la fraude fiscale peut y être passible dedizaines d’années de prison. Dans ces cas,le respect du pacte social cesse d’être undevoir éthiquement fondé du citoyen, etl’argument de la protection de l’individucontre la toute puissance publique reprend,en partie en tout cas, sa pertinence.

Finance sacrifiée au reste del’économiePour ce qui est des pays de l’OCDE, quisont, par ailleurs, les premiers partenaireséconomiques et politiques de la Suisse, l’argument du secours porté à la fortune endanger est, au mieux, partiellement rece-vable. D’ailleurs, la diplomatie suisse l’abien compris et se lançant, dès le premiercoup de semonce au printemps 2009, dansla course contre la montre pour signer dansun délai record les 12 accords bilatéraux dedouble imposition requis pour sortir de laliste grise. L’argument selon lequel la pres-sion exercée par le G20 sur la Suisse auraitviolé sa souveraineté et serait contraire àl’éthique n’est pas dénué de pertinencemais il s’appuie sur une vision idéalisée dela vie internationale. En effet, la Suisse a étéplacée face à un choix, choix qu’elle atranché au terme d’une pesée d’intérêtsentre le secteur bancaire et les autres sec-teurs de l’économie. Le choix qui a été faitpar le politique traduit donc aussi unrapport de forces interne: les intérêts de lafinance ont, dans une certaine mesure, étésacrifiés à ceux du reste de l’économie.Au-delà de l’arbitrage politique – qui nechange en rien à la teneur du pacte socialsuisse – s’étend le vase champ de la discus-sion économique. En effet, avec l’abandonde portions significatives des lois qui don-naient aux banques suisses un avantageconcurrentiel déterminant, l’heure de vérités’approche pour la finance helvétique. Lesprochaines années diront si, en termes deperformance et de qualité du service, ellestiennent effectivement la comparaison avec

les autres centres financiers. Le combatrisque d’être rude, tant il est vrai que lesniveaux de productivité, et donc de rému-nération par personne employée dans lafinance, se situent déjà à près de 5 fois laproductivité moyenne dans l’ensemble del’économie suisse. Les écarts dans d’autrespays, sauf le Royaume Uni, semblent moinsimportants.

La compétitivité suffira-t-elle?Il est, certes, tentant de dire que la dispari-tion du secret bancaire serait, à terme, com-pensée par la compétitivité accrue desbanques en matière de services à la clien-tèle et de performance. Mais cela est loind’être acquis, car la pression concurren-tielle est forte et l’argument de la confiden-tialité reste essentiel pour de nombreuxclients privés, sinon pour la plupart. En fait,les banques se retrouvent dans une positionproblématique, parce qu’elles n’ont pasvoulu faire des choix. Car il y avait un arbi-

trage nécessaire à effectuer entre, d’unepart, la recherche de la performance à toutprix, qui a conduit à la crise actuelle, et lemaintien de la confidentialité, qui exige, aucontraire, une attitude de prudence, deretenue et, il faut bien le dire, une certainemodestie. Faire du secret bancaire uneindustrie en oubliant son fondementéthique et en dériver des performanceshimalayennes, voilà qui est véritablementcontraire à l’éthique. C’est peut-être à ceniveau que se situe la morale de l’histoirerécente, celle qui risque bien d’entraîner lafin définitive, non seulement du secret ban-caire mais aussi de toute confiance commefondement du pacte social. Ainsi s’accen-tuerait une spirale de méfiance de plus,dans un monde qui ne s’est pas encoreremis d’une autre perte de confiance subiteet massive. Peut-être une évasion fiscalelimitée apparaîtra alors comme un moindremal. �

P.H.D.

«Faire du secret bancaire une industrie en oubliant son fondement éthique et en dériver des performances

himalayennes, voilà qui est véritablement contraire à l’éthique»

PAUL H. DEMBINSKI – OBSERVATOIRE DE LA FINANCE

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Une remise en question profondedes paradis fiscaux était latentedans les années 2000. Elle s’estaccélérée depuis 2007 avecd’une part, le Stop Tax Haven

Abuse Act, et, d’autre part, la découverte dela fraude au Liechtenstein. La crise finan-cière et les difficultés des Etats à financerles politiques publiques ont convaincu de lanécessiter de réagir face à l’évasion fiscale.Le Luxembourg a ignoré les signaux avantde se voir inscrit sur la liste grise et a fait ensorte de sortir de la liste au plus vite sansvouloir remédier aux pratiques qui cons trui -sent l’image de paradis fiscal et judiciaire. Lajuridiction a fait preuve à la fois d’une mau-vaise appréciation des évolutions latentestout en recherchant des alliances pour ladéfense du secret bancaire

Le gouvernement ferme les yeuxLe 22 mai 2008, le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, présentait à la Chambre desdéputés la déclaration du gouvernementsur la situation économique, sociale etfinancière: il n’a pas dit un mot sur l’évasionfiscale, les paradis fiscaux, le secret ban-caire… Tous ces mots clés étaient absentsdu discours, traduisant un déni certain dudébat sur les paradis fiscaux.

Jean-Claude Juncker n’a pas assisté à laréunion de l’OCDE à Paris du 21 octobre2008 au cours de laquelle 17 pays ontexaminé les réponses à apporter au non-respect de leur législation fiscale par lescentres offshore. Invité par France 2 le soirmême à commenter un reportage, certesmaladroit, mais soulevant un certainnombre de questions sur le fonctionnementdu Luxembourg et alors que l’affaire UBSavait éclaté aux USA, il n’a pas répondu auxquestions de fond sur les dysfonctionne-ments du pays qui construisent l’image deparadis fiscal.

Le Luxembourg s’est enfermé dans uneapproche restrictive des critères OCDE duparadis fiscal en prenant uniquement enconsidération le premier critère «impôtsinexistants ou insignifiants» que l’OCDE elle-même considère insuffisant et oubliant lesautres critères: absence de transparence,lois/pratiques administratives qui empê-chent un véritable échange de renseigne-ments à des fins fiscales, acceptation del’absence d’activités substantielles. En cequi concerne la transparence, le droit dessociétés au Luxembourg autorise les socié-tés fiduciaires (Fiducies), comparables aux

LUXEMBOURG

Le blanchiment faciled’une liste griseSi, en 2000, l’OCDE avait listé 35 paradis fiscaux, rapidement la liste s’est vidée au fur et àmesure que les juridictions prenaient des engagements, à tel point qu’au milieu des années2000, elle ne comptait plus que trois pays – Monaco, Andorre et le Liechtenstein – de nombreux États ayant, au fil des années, été rayés de ce classement après avoir pris desengagements, en réalité non respectés.

Jérôme TURQUEYAuditeur-conseil indépendant en éthique desaffaires et risque de réputationChargé de cours sur les paradis financiershttp://ethiquedesplaces.blogspirit.com

Le Luxembourg de Jean-Claude Juncker s’est enfermé dans une approche restrictive des critèresOCDE du paradis fiscal.

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 31

fondations et trusts, donnant des avantageséconomiques aux investisseurs, des droitscomplets de propriété et la possibilité degérer les affaires sans devoir apparaître offi-ciellement ou publiquement. De même, leLuxembourg, jusqu’à une période récente,n’acceptait pas l’échange de renseigne-ments à des fins fiscales avec les autresadministrations selon le modèle de l’OCDE.En fait, le pays avait le sentiment que l’appartenance à l’UE et autres institutionsinternationales, y compris l’OCDE, conféraitune immunité et une intouchabilité préve-nant une inscription sur une quelconqueliste, d’autant que des assurances avait étéreçues de l’OCDE qu’aucun pays membre del’organisation n’était un paradis fiscal, voirequ’aucun autre critère de paradis fiscaln’était envisagé à l’OCDE (Cf. lettre d’AngelGurria à Luc Frieden du 13 mars 2009,rendue publique par le Luxembourg).Dans le même temps, le Luxembourg acherché des alliances pour la défense dusecret bancaire. C’est ainsi qu’une allianceest apparue entre le Luxembourg, la Suisseet l’Autriche à la suite d’une réunion le 8 mars 2009 au Luxembourg. Ces pays ontréaffirmé leur position de défense du secretbancaire et la nécessité de se coordonner.Pourtant, peu après, une série de pays européens, dont le Luxembourg et ses alliés,ont accepté le modèle d’échange d’informa-tions fiscales de l’OCDE par crainte du G20.Plu sieurs Etats ciblés par la communautéinternationale ont donné des gages debonne conduite pour éviter de figurer sur la

liste des paradis fiscaux. La Belgique,l’Autriche, le Luxembourg ou la Suisse, maisaussi le Liechtenstein, Andorre ou encoreMonaco, ont, ainsi, annoncé qu’ils accep-taient de se conformer aux standards del’OCDE pour l’échange d’informations. Tellen’a pas été alors leur surprise le 2 avril 2009de ne pas figurer sur la liste blanche del’OCDE.

Sortir rapidement de la liste griseOubliant son absence lors de la réunion del’OCDE du 21 octobre 2008 à Paris, leLuxembourg a été choqué par son inscrip-tion, soi-disant sans qu’il ait été consulté,mais s’est fixé comme objectif de signer lesaccords pour rejoindre la liste blanche. Ilest vrai que la liste grise n’est ni juste nicohérente. Elle n’est pas juste car elle a stig-matisé des juridictions alors qu’elle ignoreles paradis fiscaux américains comme leDelaware. Elle n’est pas cohérente. La sépa-ration imaginée entre paradis fiscaux et cen -tres financiers s’avère artificielle. Commentune juridiction comme Les Iles Cayman, quiavait signé 8 accords, ou Les Antilles néer-landaises, Antigua and Barbuda, qui enavaient signé 7, étaient classés Tax Havensalors que des juridictions comme l’Autri -che, le Chili, le Guatemala, Luxem bourg,Singapour, la Suisse, qui n’avaient aucunaccord signé étaient classés Other financialcen ters. De nombreux Etats, dont le Luxem -bourg, n’étaient pas nommés Tax havensalors qu’il n’y a eu qu’une vague promessemais étaient appelés de manière politique-ment correcte Other financial centers.L’objectif des autorités luxembourgeoises aété de «se blanchir» au plus vite. D’où unefrénésie de signature d’accords: 12 accordsont ainsi été signés, d’où la sortie rapide dela liste avec félicitations d’Angel Gurria, le

secrétaire général de l’OCDE, (Cf. Commu -niqué de l’OCDE du 8 juillet 2009), alorsmême que rien n’est, en réalité, effectif à cejour puisqu’il n’y a pas rétroactivité car l’accord s’applique pour les données àcompter du 1er janvier 2010. Un déséquilibres’est créé en faveur du Luxembourg, car lasignature des accords n’a pas été coordon-née pour sortir ensemble de la liste grise. LaSuisse est la grande perdante du jeu soli-taire du Luxembourg, d’autant que sa répu-tation est mise à mal dans l’actualité.

Rien n’a vraiment changéIl n’y a aucune réprobation de l’évasionfiscale. Sur un plan pratique, l’argent del’évasion continuera à être accepté. Or, lemodèle OCDE laisse d’une part, une appré-ciation discrétionnaire de recevabilité de lademande d’information pour laquelle il estexigé une précision difficile en pratique àobtenir, et, d’autre part, des échappatoires(Cf. 3. de l’article 26 du modèle de conven-tion fiscale sur le revenu et la fortune).Le Luxembourg souhaite d’ailleurs que lemodèle d’échange d’informations surdemande de l’OCDE se substitue en Europeà l’échange automatique d’informationspourtant prévu, certes sous conditions, parla Directive épargne. Contrairement à l’idéevéhiculée par certains au Luxembourg quel’échange automatique ne fait pas partie de

Malgré la réunion du 8 mars 2009 des ministres des Finances de Suisse (Hans-Rudolf Merz), duLuxembourg (Luc Frieden) et d’Autriche (Josef Pröll; de g. à d.), aucune vraie coordination n’a étémise en place.

© SIP/C

HARLESCARATINI

«Le pays avait le sentiment quel’appartenance à l’UE et autresinstitutions internationales ycompris l’OCDE conférait uneimmunité et une intouchabilitéprévenant une inscription sur

une quelconque liste»

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la Directive épargne, c’est bien un objectifclair rappelé en avril 2009 par la Commis -sion européenne elle-même: «La directiveprévoit que tous les Etats membres de l’UEadopteront, en définitive, l’échange automa-tique d’informations.» (Cf. COM/2009/0201final du 28 avril 2009). En outre, de manièreplaisante, Jean Meyer, président de l’ABBL(Banque & Banquiers – Luxembourg) adénié que le Luxembourg rechigne à appli-quer certaines dispositions de la Directiveépargne alors qu’une procédure venaitd’être initiée par la Commission européenne(Cf. Communiqué de presse IP/09/ 1013 du25 juin 2009 et tribune de Jean Meyer dansle Wort, en réponse à une lettre ouverte del’auteur, 22 juillet 2009).Dans ce contexte, le LIGI (LuxembourgInstitute for Global Financial Integrity) a étélancé, au printemps 2009, sans coordinationavec les autres juridictions. Il s’agit d’uneinitiative d’acteurs luxembourgeois dansleur grande majorité n’ayant, pour laplupart, jamais démontré une exigenced’éthique par le passé, en décalage clairavec les missions et les ambitions del’Institut. Or, il apparaît que c’est une opéra-tion initiée par une société d’intelligenceéconomique luxembourgeoise fin 2008 (Cf.http://whois.domaintools.com/ligfi.org),bien avant l’acceptation de l’article 26 del’OCDE par la juridiction, visant à ce que lesecteur financier luxembourgeois contrôle

de facto les travaux internationaux surl’éthique dans le secteur financier et fixe savision: les statuts introduisent une éton-nante hiérarchie des membres par l’argentne donnant aux universités et ONG qu’unstrapontin.Le caractère déceptif du LIGFI a étéconfirmé pendant l’été 2009. Le Cercle decoopération, association regroupant lesONG luxembourgeoises, a publié une étudedu sociologue Rainer Falk (Zur Debatte umSteueroasen: der Fall Luxemburg) faisant lacritique constructive du paradis fiscalluxembourgeois. Cette étude est sans douteperfectible pour les données citées, mais ilest vrai que les informations sont couvertespar le secret bancaire et professionnel.Ceux qui défendent ces secrets ne sau-raient, dès lors, reprocher de bonne foi des

inexactitudes. L’étude soulève de véritablesquestions sur l’évasion fiscale au Luxem -bourg. Sous la pression, et surtout lesmenaces pécuniaires explicites visant lefinancement des ONG par l’Etat, après une

réunion au ministère des Affaires étrangèresle 5 août au matin en présence de l’ABBL,l’auteur, qui n’était pas présent, a été désa-voué par la direction du Cercle elle-même,et censuré l’après midi (C’est ce qu’araconté Rainer Falk dans l’article Luxem -burg: Finanzsektor vs. Zivilgesellschaft publiésur le site allemand de Tax Justice Networkle 1er septembre 2009). Dans aucune démo-cratie digne de ce nom, une telle censure nese serait produite.

Un secteur financier tout puissantLa censure d’une association d’ONG suite àdes pressions uniques et iniques, y comprisune sorte de chantage au financement, endit long sur l’incapacité du Luxembourg à seremettre en question et donc sur la réalitéde la conversion récente du Luxembourg àla lutte contre les paradis fiscaux.Elle montre à quel point la perceptiond’Angel Gurria sur la fin des paradis fiscaux(Cf. The end of the tax-haven era, Guardian,31 August 2009) est erronée. L’OCDE ne peutignorer qu’une juridiction comme le Luxem -bourg, qui est prompte pour transposer lesdispositions pro business voire réviser sa

constitution, se heurte à son secteur finan-cier dès qu’il s’agit de mettre en œuvre desdispositions effectives de contrôle ou derégulation, comme en témoigne la tergiver-sation pour introduire la responsabilitépénale des personnes morales, malgré unrappel à l’ordre de l’OCDE du 27 mars 2008.Elle montre que la politique des Etats quicomposent l’OCDE influence les politiqueset choix de l’OCDE, ce qui explique lemanque de pertinence de l’organisme dansle dossier de la lutte contre l’évasion fiscale,notamment pour agir contre les juridictionsqui ne tiennent pas leurs engagements, etelle-même le reconnaît: «The OECD does nothave power to impose sanctions on countriesthat do not implement the standards.» (Cf.Overview of the OECD’s Work on Coun ter ingInternational Tax Evasion, 3 September2009, page 16). �

J.T.

La signature au pas de charge des 12 accords a permis au Luxembourg de sortir rapidement dela liste grise et d’obtenir les félicitations d’Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE.

© OCDE

«Le Luxembourg a fait en sortede sortir de la liste grise sansvouloir remédier aux pratiquesqui construisent l’image deparadis fiscal et judiciaire»

«La Suisse est la grande perdantedu jeu solitaire du Luxembourgd’autant que sa réputation estmise à mal dans l’actualité»

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Banque & Finance: L’OCDE vient de sortirla Suisse de sa liste grise, c’est un motif desatisfaction…HANS-RUDOLF MERZ: En l’espace de six moisseulement, la Suisse a signé douze conven-tions contre les doubles impositions (CDI).Nous avons rapidement mis en œuvre lescritères de l’OCDE en matière d’assistance

administrative décidés par le Conseil fédé -ral le 13 mars 2009. Elle a donc logiquementété retirée de la liste grise du secrétariat del’OCDE. Le Département fédéral des finan -ces a tout mis en œuvre pour atteindre debons résultats pour l’économie dans sonensemble. C’est un grand succès et j’en suisnaturellement très satisfait.

B&F: N’aurait-on pas eu intérêt à restersourd à la pression internationale afin demaintenir la compétitivité de notre placefinancière? Concrètement, quelles auraientété les conséquences du maintien de laSuisse sur la liste grise?

H.-R.M.: Le 13 mars dernier, le Conseilfédéral a pris la bonne décision au bonmoment et en même temps que d’autresplaces financières importantes. Si nousn’avions pas pris cette décision, plusieurspays auraient sûrement pris des sanctionscontre nous avec toute une série de consé-quences sur notre économie. Le maintien de la Suisse sur cette liste grise aurait été dommageable pour l’image de notre paysainsi que pour la place économique. Leséventuelles sanctions auraient touché sur -tout les entreprises actives au niveau inter-national avec des effets dévastateurs surl’emploi en Suisse.

HANS-RUDOLF MERZ – PRÉSIDENT DE LA CONFÉDÉRATION

«Nous n’avons pas sacrifiéle secret bancaire!»Fortement critiqué ces derniers mois sur sa gestion du dossier secret bancaire, Hans-RudolfMerz, chef du Département des finances et président de la Confédération, défend bec etongle la stratégie du Conseil fédéral. Il annonce également des discussions avec les acteursde la place financière afin d’ajuster les conditions-cadre et de mettre en place des mécanis mesde régulation légers et efficaces. Entretien exclusif.

Propos recueillis par Olivier VACHERAND

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B&F: Qu’est-ce que la Suisse a obtenu enéchange de ces concessions?H.-R.M.: Nous ne nous sommes évidemmentpas contentés de négocier l’élargissementde l’assistance administrative: nous avonségalement obtenu de nombreux avantagespour notre économie, notamment des exo-nérations, des clauses d’arbitrage et la sup-pression de discriminations en relationavec notre ancienne politique en matièred’assistance administrative.Nous avons aussi gagné en influence au seinde l’OCDE. Pour la première fois, nous som -mes représentés tant au bureau du comitéfiscal de l’OCDE qu’au bureau du Forummondial de l’OCDE sur la fiscalité. Noussommes maintenant en mesure d’intervenirformellement, directement et à temps dansles discussions et les projets de ces com-missions. Au sein de l’OCDE, la Suisse vadonc s’employer à organiser une sur-veillance efficiente afin d’imposer les nor -mes internationales dans le monde entier.En résumé, la Suisse a tout à y gagner. Desrègles du jeu équitables bénéficient toutd’abord aux centres financiers les plusexpérimentés et à ceux qui offrent depuislongtemps des services de qualité et uneassurance de fiabilité. Avec la globalisationdes marchés financiers et la crise finan-cière, la collaboration internationale enmatière fiscale a gagné en importance. LeConseil fédéral continuera de soutenir lesefforts concernant cette collaboration.

B&F: Le secret bancaire existe-t-il toujoursen Suisse?H.-R.M.: La protection de la sphère privéedes clients suisses et étrangers des banquescontre les interventions injustifiées de l’Etatreste assurée. La reprise de la norme del’art. 26 du Modèle de convention de l’OCDEen matière d’assistance administrativeinternationale ne modifie d’aucune manièreles possibilités d’accès aux données ban-caires que le droit suisse accorde aux auto-rités fiscales suisses. Une grande partie descritiques dans notre pays ont déclaré quenous avions sacrifié le secret bancaire: cen’est pas vrai. En Suisse, le secret bancaireest maintenu.Le secret bancaire ne couvre cependant pasles délits fiscaux. En ce qui concerne la luttecontre l’escroquerie, la corruption et leblanchiment d’argent, ou les moyens d’évi-ter les dépôts de fonds indésirables, laSuisse respecte aujourd’hui déjà des

normes sévères dont elle peut être fière encomparaison internationale. Elle mise, enparticulier, sur une identification pousséedes clients, une lutte sans merci contre lesabus et une sécurité juridique élevée. Enmatière de coopération internationale, laSuisse reste un partenaire actif et prêt audialogue, qui respecte les engagements quelui impose sa position particulière de placefinancière forte et compétitive. Parallè le -ment, elle entend, à l’avenir également,continuer de défendre les droits et de pro-téger la sphère privée des individus.Il faut préciser enfin que parmi les élémentsindispensables de la politique future de laSuisse en matière d’assistance administrativedevront notamment figurer la restriction del’assistance administrative internationale àdes cas d’espèce et à des demandes concrè -tes et justifiées, ainsi que l’exclusion des«fishing expeditions». Il n’est pas non plusquestion pour le Conseil fédéral d’envisagerun échange automatique d’informations.

B&F: Peut-on craindre, dans une prochaineétape, la suppression du secret bancairepour les Suisses eux-mêmes comme certaines voix commencent à le proposer?H.-R.M.: Non, car le désir d’une protectionadéquate de la sphère privée des citoyensest fortement ancré dans la populationsuisse. Le secret bancaire vise à protéger lasphère privée des citoyens contre la consul-tation injustifiée d’informations relatives àleur situation patrimoniale. C’est pourquoile Conseil fédéral tient au secret bancaire.Le secret bancaire suisse a toujours subides pressions. Mais le secret bancaire aaussi toujours évolué. A ce titre, je rappelleque la Suisse a acquis un rôle de leader

dans la lutte contre le blanchiment d’argent.Nous étions aussi les premiers à prêtermain-forte à la lutte contre le financementdu terrorisme. Inversement, les citoyens debonne foi doivent être protégés dans leursphère privée.

B&F: «Cessons d’adopter systématiquementle point de vue des autres au seul motifqu’ils parlent plus fort que nous, que leurpoids politique est supérieur et qu’ilsparaissent sympathiques. Soyons plus posi-tifs et agissons de manière plus résolue», adéclaré Pierre Mirabaud lors de la dernièreJournée des banquiers. Considérez-vousavoir manqué de positivité et n’avoir pasété suffisamment résolu sur ce dossier dusecret bancaire?H.-R.M.: La crise actuelle a eu pour effet,nous l’avons vu, d’augmenter la pressionexercée sur le secret bancaire par l’OCDE, leG20 et certains des Etats représentés dansces organisations. La crise globale a, enoutre, fortement exacerbé la lutte à laquellese livrent les Etats pour la répartition desrichesses. Dans cette compétition, chaquepays tente de préserver les atouts de sonéconomie et cherche à compenser sespertes en arrachant des parts à d’autresplaces financières. Il n’est, dès lors, guèresurprenant qu’une place financière telle que la Suisse se soit retrouvée dans le colli-mateur, en raison notamment de la positionimportante qu’elle occupe au niveau inter-

Les conventions contre les doubles imposi-tions comme celle signée avec la France sontd’abord «des accords économiques qui sontimportants pour les relations commerciales etpour assurer des places de travail en Suisse»,explique Hans-Rudolf Merz, ici avec EricWoerth, ministre français du Budget.

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«Si nous n’avions pas mis enœuvre les standards de l’OCDE,

plusieurs pays auraient sûrement pris des sanctions

contre nous avec toute une sériede conséquences sur notre économie»

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national dans la gestion de fortune trans-frontalière.Je suis convaincu que la décision dereprendre les standards de l’OCDE relatifs àl’assistance administrative en matièrefiscale favorisera une meilleure acceptationpar nos principaux partenaires des condi-tions-cadres juridiques de notre place finan-cière et renforcera la sécurité du droit pourles clients de nos banques. Enfin, beaucoupd’autres places financières importantes ontdécidé d’évoluer dans le sens d’une pluslarge coopération en matière d’échangesd’informations fiscales.

B&F: Quoi qu’il en soit, beaucoup d’obser-vateurs s’interrogent sur la rapidité aveclaquelle la Confédération a cédé le 13 marsdernier dans une précipitation assez peuhelvétique. Pourquoi une telle réactivité?H.-R.M.: Le Conseil fédéral a décidé, le 13 mars 2009, de lever sa réserve concer-nant l’article 26 du Modèle de conventionde l’OCDE, il a aussi joint l’acte à la parole,de même que d’autres places financièresimportantes. Le Conseil fédéral a, en outre,

fait part de sa volonté d’ouvrir rapidementdes négociations, avec les Etats qui le dési-rent, au sujet de la révision des conventionscontre la double imposition. Je suis heureuxde pouvoir montrer que la Suisse tient sesengagements. En contrepartie, la Suisseexige un traitement égal de tous les Etats etde tous les acteurs du marché, un «Level-playing-field».

B&F: Le projet «Rubik», proposé parl’Association des banques étrangères est-ilune alternative crédible? Allez-vous ledéfendre? A-t-il une chance d’être acceptépar nos partenaires?H.-R.M.: Le Département fédéral desfinances a été mandaté par le Conseilfédéral pour étudier un tel projet. Il s’agit,pour l’instant, d’approfondir encore cettequestion. Je suis convaincu que cela peutêtre une bonne solution mais cela impliquede profonds changements dans notresystème fiscal. C’est un projet très ambi-tieux. Il est trop tôt à ce stade du processuspour anticiper la réaction de nos parte-naires.

B&F: Dans le cas d’une réponse négative àun éventuel référendum concernant lesconventions de double imposition, existe-t-ilun plan B?H.-R.M.: J’ai confiance en la raison dupeuple. Ces conventions contre les doublesimpositions sont d’abord des accords éco-nomiques qui sont importants pour les rela-tions commerciales et pour assurer desplaces de travail en Suisse. En ce sens, ellesbénéficient d’un large soutien politique. Ilest toujours bien d’avoir une alternative.Mais étant donné que je suis convaincu dela solution que nous avons trouvée, je ne meprononcerai pas ici sur d’autres solutions.

B&F: Nous nous étions vus fin 2007 à l’occasion de la publication du Master planpour la place financière suisse. Aujourd’hui,que reste-t-il de ces ambitions?H.-R.M.: Le projet a bien évolué. En novem -bre 2007, nous avons convenu avec les res-ponsables des associations du secteurfinancier qu’il fallait approfondir le dialogueen vue de définir une stratégie d’ensembleapplicable à la place financière suisse. Nousavons décidé de collaborer étroitement àl’élaboration de propositions visant à amé-liorer durablement les conditions-cadre etdonc la compétitivité du secteur financiersuisse. Le dialogue se fait à un rythme sou -tenu. D’ici la fin de l’année, nous serons enmesure de présenter les résultats de cettecollaboration et de mettre en place une stra-

tégie d’avenir pour la place financièresuisse qui renforcera aussi notre place éco-nomique de manière générale. Nous nousemploierons également à mettre sur pieddes mécanismes de régulation légers et effi-caces, coordonnés avec les systèmesadoptés au niveau international.Notre but commun est d’aider la place finan-cière suisse à ressortir renforcée de la crise.Nous entendons créer une place financièreplus stable, plus durable, plus transparenteet plus efficace. La Suisse continuera ainsi àoccuper une place de premier plan dans lemonde très compétitif des centres finan-ciers internationaux. �

O.V.

«Il n’est pas question pour le Conseil fédéral d’envisager un échange automatique d’informations»

HANS-RUDOLF MERZ – PRÉSIDENT DE LA CONFÉDÉRATION

«Les citoyens de bonne foidoivent être protégés dans leur

sphère privée»

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200938 B&F

Banque & Finance: Peut-on encore parlerde secret bancaire après la fin de la distinc-tion entre évasion et fraude fiscale?MARTIN MAURER: On parle encore de protec-tion de la sphère privée. Il y a toujours euune tension entre le droit de contrôler l’in-formation et sa divulgation. Les comporte-ments changent et il est accepté que l’infor-mation soit divulguée dans une certainemesure. Mais l’idée est que la protectiondoit subsister contre la curiosité des voisinset l’utilisation malveillante des données.Dans l’ensemble, il convient plutôt de parlerde changement que de fin du secret ban-caire.

B&F: Lorsque certaines banques en viennent pratiquement à interdire toutcontact avec les Etats-Unis, une politiquedont Konrad Hummler est, en quelquesorte, le porte-parole, on ne peut parler simplement d’évolution des mentalités…M.M.: Konrad Hummler écrit les choses queles autres font. Cela dit, cette politique estdictée par la loi américaine: toute prise decontact avec un client se trouvant aux Etats-Unis est interdite par la Securities andExchange Commission (SEC), même s’ils’agit d’un expatrié. On est face à une régle-mentation parfois si compliquée que per-sonne ne la connaît. Certes, l’UBS a fait deschoses dont il semble bien qu’elle les savaitinterdites. Il reste que même pour nombrede banques parmi les plus prudentes, lemarché américain est trop risqué car onn’est jamais sûr d’y être du bon côté de laloi. Dès lors, Konrad Hummler a fait étatd’une réalité: presque personne ne va plusaux Etats-Unis.

B&F: Est-ce à dire que les banques renoncent tout à fait à acheter des titresaméricains?M.M.: Pourquoi être astreint à l’impôt amé-ricain sur les successions? Il est préférablede vendre les titres déjà en portefeuille.Acheter un fonds non américain qui détientdes titres américains est une éventualité.Mais en admettant même que les fonds puis-sent représenter une alternative aux achatsde titres, il est risqué de conseiller une telleapproche, si cela peut être interprétécomme une volonté d’éluder les règles del’accord QI.

B&F: Quelle est la position de l’Associationdes banques étrangères en Suisse parrapport aux concessions faites par laSuisse en matière de secret bancaire?M.M.: Il y a eu trop longtemps un mélangeentre défense de la sphère privée et évasionfiscale. Or, cette question est désormaisprise au sérieux par les autres pays. Ce quia été fait, nous aurions pu le faire il y a dix ans. Maintenant, pour éviter l’échangeautomatique d’informations, il importe d’offrir la possibilité de prélever les impôtssur la fortune et de reverser les montantsaux pays d’origine. C’est facile avecl’Allemagne où il existe un prélèvement de18% sur les revenus de la fortune. En toutétat de cause, la majorité des nouvelles for-tunes déposées dans les banques étran-gères sont déjà fiscalisées. Cela expliquenotre attitude plus calme à ce sujet.

B&F: Que penser de l’attitude de ces ban -ques étrangères, notamment françaises, quiauraient transmis des listes de noms à Paris?

M.M.: Eric Woerth, le ministre du Budgetfrançais, n’était pas clair lorsqu’il a parléd’informations en provenance de troisbanques. Il n’y a pas eu de listes, ce quiaurait été une infraction au secret bancairemais aussi à l’article 271 du Code pénal quipunit le renseignement pour un Etat étran-ger. Au surplus, un ministre français ne peutpas vouloir détruire ses propres banques àGenève. Economiquement, cela n’a pas desens. �

Propos recueillis par Mohammad FARROKH

MARTIN MAURER – ABES

Le marché américain est trop risquéMartin Maurer est secrétaire général de l’Association des banques étrangères en Suisse(ABES). Pour celle-ci, l’allégement de la pression qui s’exerce sur la Suisse passe par le prélèvement anonyme de l’impôt sur la fortune et sa transmission aux Etats étrangers. Unemanière de sauvegarder, dans une certaine mesure, le secret bancaire tout en faisant droitaux exigences de la morale fiscale.

«Pour nombre de banques parmiles plus prudentes, le marchéaméricain est trop risqué car on n’est jamais sûr d’y être

du bon côté de la loi»MARTIN MAURER – ABES

Page 41: Banque&Finance n°100

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 39

Banque & Finance: La lutte contre le secret bancaire n’est-elle pas associée à un changement de politique de la partdes Etats-Unis?JACQUES SINARD: En effet, c’est seulement il ya quelques années que l’administrationfiscale américaine a commencé à s’intéres-ser à ce qui se faisait sur les places finan-cières offshore, par exemple aux Bermudes.D’ailleurs, la plupart des clients pour qui j’aicréé des trusts étaient américains. Mais quel’IRS demande à la Confédération de livrer52 000 noms, cela était impensable il y aencore dix ans.

B&F: Pourtant, les formulaires que lessujets fiscaux américains sont censésremplir lors de l’ouverture d’un compte àl’étranger existent depuis une dizaine d’années…J.S.: On ne parlait pas de ces questionslorsque je me rendais avec un client chez unbanquier privé il y a encore trois ans. Enfait, tout indique que la reconnaissance parla Suisse de la Convention de La Haye sur letrust, devenue effective en juillet 2007, amarqué un tournant. Depuis les années 1970

déjà, les Etats-Unis se préoccupent beau-coup de l’usage qui est fait des trusts, et passeulement de la part de leurs propres ressortissants. L’assaut contre le secretbancaire suisse vient de l’élargissement dela place du trust qui officialise, en quelquesorte, une dissimulation susceptible d’êtreutilisée à des fins criminelles.

B&F: Mais les pays du G20 ne sont-ils pasassociés à cet assaut?J.S.: La vague de moralisation fiscale améri-caine est d’abord remontée vers le Nord, auCanada, avant de traverser l’Atlantiquepour atteindre la Grande-Bretagne et, finale-ment, Bruxelles. Mais la problématique dusecret bancaire vient des Etats-Unis et elleest liée aux trusts qui peuvent être utiliséspour détenir d’importantes sociétés, entoute opacité. Parfois, des banques suissesjouent le rôle de trustee, alors même quel’identité du bénéficiaire du trust n’a pu êtreétablie avec sûreté.

B&F: Quelle mesure est envisageable pourréduire la pression sur la Suisse?J.S.: Plusieurs Etats américains ont inscrit lerôle de trust protector dans la loi; ce quiimplique, entre autres responsabilités, delutter contre la fraude fiscale. La Suisse pour-rait aller dans cette direction. Mais aux consi-dérations d’ordre juridique vient maintenants’ajouter une dimension supplémentaireavec l’humiliation de la Suisse par les Améri -cains qui me choque profondément. �

Propos recueillis par Mohammad FARROKH

JACQUES SINARD – AVOCAT

La question des trustsinquiète les AméricainsAvocat à Bruxelles, Jacques Sinard est président de l’Institut para-universitaire internationalpour la formation des Trust Protectors, basé à Fribourg. Il a été pendant de nombreusesannées le protector d’un des trusts les plus prestigieux. Occupant toujours des fonctionscomparables dans le cadre d’autres trusts, il est notamment préoccupé par la problématiquede l’éclipse d’identité, liée à la difficulté pour le protector de remplir son devoir d’identifica-tion constante des bénéficiaires.

«La problématique du secretbancaire vient des Etats-Unis et elle est liée aux trusts quipeuvent être utilisés pour

détenir d’importantes sociétés,en toute opacité»

JACQUES SINARD – AVOCAT

«L’assaut contre le secret bancaire suisse vient de l’élargis-

sement de la place du trust qui officialise, en quelque sorte,une dissimulation susceptible

d’être utilisée à des fins criminelles»

Page 42: Banque&Finance n°100

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200940 B&F

Banque & Finance: Vous êtes en France, etdepuis peu auprès de l’OCDE, chargé de lalutte contre les paradis fiscaux. Quelle estexactement votre mission?FRANÇOIS D’AUBERT: Cette délégation géné-rale de lutte contre les territoires noncoopératifs a été créée à la suite du G20 dumois d’avril, pour que les paradis fiscauxsoient un peu moins paradisiaques. Il s’agitd’inciter les territoires qui n’ont pas ou peude régulation financière à s’en doter, et àfaire cesser, ou pour le moins faire diminuer,le blanchiment d’argent là où il y en aencore. Cela implique que ces pays respec-tent les standards définis par l’OCDE, par leGAFI et par le Forum de stabilité financière.C’est-à-dire faire, à la fois, de l’observationet le monitoring des propositions du G20, enparticulier pour accélérer l’échange d’infor-mations bancaires à usage fiscal. Ce quitouche évidemment le secret bancaire oùbeaucoup de progrès ont été faits rapide-ment dans des pays dont c’était une marquede fabrique et qui ont signé des accords quiles rendront, à l’avenir, beaucoup pluscoopératifs.

B&F: Quels sont les moyens de sanctions?F.D.A.: Les moyens de sanctions, ce sontd’abord les listes noires ou grises des Etats.Or, ceux-ci n’aiment pas beaucoup être ainsimontrés du doigt et font tous leurs effortspour en sortir. Ce qui signifie signer aumoins 12 accords de coopération, une règle

mise en place par l’OCDE il y a six mois. Ilest probable que l’on va aller vers un autresystème, mais ces listes restent intéres-santes et efficaces pour pousser les pays àchanger leur orientation fiscale.Si l’on prend le cas de la Suisse, juste avantle G20, les instances fédérales avaientrenoncé à la distinction, qui faisait obstacleà la transmission d’informations, entre

l’évasion fiscale qui n’était pas condamnéeet la fraude fiscale qui, elle, l’était. Cettenotion disparaissant, les banques suissespourront désormais transmettre l’informa-tion, à condition, bien sûr, que la requêtesoit justifiée. Tout conduit, dans le contexteactuel de crise et de pression politiqueinternationale, à la suppression du secretbancaire et des paradis fiscaux, à larecherche de la transparence. Bien sûr, ilfaut que ces Etats conservent une dyna-mique économique, mais qui ne peut pasreposer sur des dépôts d’argent contour-nant la législation fiscale des pays d’où ilvient.

B&F: Quelles peuvent être les conséquenceséconomiques pour un pays comme la Suisse?F.D.A.: Il y a plusieurs catégories d’Etatsparmi ceux que l’on appelle paradis fiscauxou centres offshore. Il y a ceux qui ont unevraie vie financière, un véritable savoir-faireet de grands professionnels, comme laSuisse, Singapour ou le Luxembourg. Cesont des places financières qui ont ajouté àleurs atouts naturels des arguments liés àune réglementation douce, et à une poli-tique fiscale attractive pour les non-rési-dents. Cette attitude délibérée vis-à-vis dunon-résident peut poser problème. Mais cesEtats, quand ils sont très professionnels,même s’il y a abandon du secret bancaire,ont d’autres atouts pour garder leurs clientset rester attractifs. Il ne faut pas diaboliser

FRANÇOIS D’AUBERT – MINEFI FRANCE

«La Suisse dispose d’atoutspour rester attractive»François d’Aubert1 est délégué général à la lutte contre les paradis fiscaux au ministère desFinances français. Il est également président du Groupe d’évaluation des juridictions noncoopératives du Forum global de l’OCDE. Dans cet entretien, il détaille la position de Francequi a joué un rôle moteur en matière de lutte contre les paradis fiscaux.

Propos recueillis par Patrick FILLIOUD

«Il faut agir sur les Etats pour lesdissuader d’avoir des régulations

financières trop molles et une fiscalité trop douce»

FRANÇOIS D’AUBERT - MINEFI FRANCE

© AFP/M

ARCELMOCHET

1 François d’Aubert a été maire de Laval et député deMayenne à de nombreuses reprises, secrétaire d’Etatau budget (1995), ministre de la Recherche (2004-2005), président de la Cité des sciences (jusqu’en2009).

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 41

les choses. Les paradis fiscaux lesont souvent parce que leurs gou-vernements ont considéré quec’était une niche pour attirer desinvestisseurs ou des gros épar-gnants. Mais certains sont aussi étépoussés au crime par de grands opé-rateurs de multinationales. Donc, ilfaut agir sur les Etats pour les dis-suader d’avoir des régulations finan-cières trop molles et une fiscalitétrop douce, et en même temps, agirvis-à-vis des opérateurs avec unarsenal de sanctions.

B&F: Peut-on envisager un grandcoup d’éponge à la façon italienne?F.D.A.: L’amnistie n’est pas envisa-gée en France, car il y a aussi unedimension morale. Il en est en cemoment beaucoup question, en par-ticulier à l’initiative de la France etdu président de la République, avecbeaucoup de persuasion et de déter-mination. L’Allemagne est sur lamême longueur d’onde, alors qu’à laCity ou à Wall-Street, il y a beaucoupde résistance. Il faut une volontépolitique permanente de moralisation de lavie financière si l’on ne veut pas que celareparte comme avant. Certains pays ontchoisi de faire des amnisties, notamment enItalie et en Allema gne, mais quand onregarde de près, on s’aperçoit qu’il n’y a que15 à 20% des sommes qui sont effectivementrapatriées, et, le plus souvent, qu’ellesrepartent aussitôt. Cela laisse donc scep-tique, et c’est relativement immoral. Lechoix est donc la possibilité offerte aux rési-dents français qui ont de l’argent à l’étran-ger de le rapatrier de façon soft, avec peu depénalités, et les résultats sont encoura-geants.

B&F: Quel rôle a précisément joué la France dans ce processus?F.D.A.: La France a un rôle moteur. La luttecontre les paradis fiscaux se déroule parépisodes, par séquences. D’abord dans lesannées 90, puis par l’administration Bushdans les années 2000, dans sa guerre contrele terrorisme. La lutte contre l’argent salecroisant alors la lutte contre le financementdu terrorisme, l’aspect fiscal est, du coup,passé au second plan. Il faut, si l’on veut desrésultats, une pression politique forte etconstante qui passe en ce moment par le

G20, largement relayée par l’Union euro-péenne, mais encore faut-il un moteur. Etc’est l’attitude de la France, très soutenuepar l’Allemagne, en bonne entente avec lesEtats-Unis, le président Obama ayant inscritdans son programme la lutte contre lesparadis fiscaux. Il y a donc l’idée d’unemoralisation, même si, il faut le reconnaître,l’endettement des Etats les incite aussi àfaire rentrer de l’argent dans leurs caisses.Mais ce n’est pas le durcissement descontrôles et des règles fiscales qui permet-tra de résorber les déficits…

B&F: La renonciation de la Suisse au secretbancaire est-il un élément clé dans cettedynamique de moralisation?F.D.A.: La Suisse a un secret bancaire trèsbien protégé et emblématique. Son engage-ment actuel évidemment ne passe pasinaperçu. Cela déclenche deux catégoriesde réactions. Pour certains pays, la positionsuisse peut être un effet d’aubaine: venezdonc chez nous. Du coup, il y a des mouve-ments de fonds, notamment vers l’ExtrêmeOrient, très conséquents, mais aussi desmouvements à l’intérieur même de laSuisse: il y a des transferts des grandesbanques très engagées vers de plus petits

établissements, réputés plus dis-crets. Néanmoins, il y a un vrai reculdu secret bancaire: moins de capi-taux partent, et une amorce deretour. Mais il faut aussi un terrainde jeu international qui mette toutle monde à égalité, car certains paysse disent prêts à lever le secret, àcondition que les territoires concur-rents en termes d’attractivitéfassent la même chose.

B&F: Très concrètement, commentse fait votre travail?F.D.A.: Les acteurs sont multiples.D’abord, il y a des ONG, spécialiséesdans l’observation de la situationdes pays. Ils jouent un rôle de vigietrès efficace. Ensuite, on a forcé -ment des contacts avec les entre-prises qui nous expliquent qu’il y aparfois un substrat économique àcertaines opérations. Par exemple,toute l’activité de leasing des avionsse passe depuis toujours dans leparadis fiscal des Ber mudes. Lechangement pourrait désorganiserun pan entier de l’économie. A côté

de cela, il y a de nombreux abus, comme surcertaines importations où l’on intercale unpays dont la fiscalité est intéressante pourdiminuer le bénéfice plus lourdementimposé là où les produits sont finalementvendus. On est typiquement dans unsystème abusif où seuls les pays eux-mêmespeuvent intervenir. D’où l’importance deconvaincre et de plaider sans cesse pour lasignature de conventions fiscales.

B&F: Quel calendrier après le G20?F.D.A.: L’OCDE tient ses listes régulièrementà jour. Par ailleurs, le Forum fiscal mondial vase lancer en 2010 dans une évaluation appro-fondie des politiques fiscales des pays mem -bres, bientôt au nombre d’une centaine,accompagné d’une date buttoir, autour demars 2010, à l’égard des pays récalcitrants.Des sanctions sont évoquées, comme la taxation des transferts, l’interdiction auxban ques d’y ouvrir des filiales, l’impossibilitéde déduire les charges dépensées dans cespays. Donc l’action est triple: sur les Etats,sur les entreprises et sur les banques quiseront soumises à des règles de transpa-rence encore plus strictes. �

P.F.

Le président Sarkozy est monté en première ligne dans la luttecontre les paradis fiscaux.

© UE

Page 44: Banque&Finance n°100

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200942 B&F

Banque & Finance: Professeur Jean Ziegler,vous étiez particulièrement critique àl’égard du secret bancaire suisse dansvotre ouvrage Une Suisse au-dessus de toutsoupçon1, publié en 1976. Avez-vous lamême opinion, aujourd’hui?JEAN ZIEGLER: J’estime que le secret ban-caire, soit l’article 47 de la Loi fédérale surles banques et les caisses d’épargne, doitêtre éliminé totalement de la législationfédérale. En effet, il permet une fraudefiscale massive à l’intérieur du pays, lepillage des économies alentour et, surtout,l’afflux du capital en fuite des pays du Tiers-monde. En outre, il favorise la corruption.Au Congo par exemple, les enfants meurentde faim et par manque de médicaments, carles dirigeants autochtones successifs pillentle trésor public et envoient des sommesastronomiques sur leurs comptes privés enSuisse. Et cela, avec la complicité active denombre de banquiers privés genevois! LeCongo n’est qu’un exemple parmi d’abon-dants autres de cette pratique catastro-phique!

B&F: La disparition progressive du secretbancaire suisse, couplée à l’obligation

d’échange d’informations sur les opérationsde fraude fiscale notamment, vous réjouitdonc?J.Z.: Absolument. Le gouvernement suisse,simple mercenaire de l’oligarchie bancairependant des générations, a dû céder, enfin,devant les exigences raisonnables et justesde l’Union européenne et des Etats-Unis.Douze nouvelles conventions de doubleimposition ont dû être signées en quelquesmois, créant ainsi la transparence fiscale.C’est un bon début.

B&F: Les mesures prises sont-elles suffi-santes à vos yeux pour éliminer le secretbancaire suisse tel qu’il était pratiqué, ycompris dans ses recoins, sinon lesquellesfaudrait-il adopter?J.Z.: Non, car les Etats faibles de l’hémi-sphère sud n’ont pas les mêmes capacitésde pression que la France, les Etats-Unis etl’Allemagne, par exemple. Le pillage duTiers-monde, l’afflux de l’argent du sang,cette effroyable hémorragie dont sont vic-times les peuples les plus pauvres de laplanète, vont donc continuer.

B&F: Vos attaques contre la place finan-cière suisse ont-elles diminué d’intensité,sinon que lui reprochez-vous encore?J.Z.: Il faut impérativement supprimer cetarticle 47 de la Loi fédérale sur les banqueset les caisses d’épargne!

B&F: Selon vous, le blanchiment d’argentsale est-il toujours une pratique courantesur la place financière suisse?

J.Z.: Evidemment! En Suisse, la justice estcantonale et, à quelques rarissimes excep-tions près, elle n’a ni la volonté, ni la com-pétence professionnelle pour combattre lespuissants cartels de la criminalité organiséeinternationale et de ses complices helvé-tiques. En bref, le banditisme bancaire helvétique a encore de très beaux joursdevant lui. �

Propos recueillis par Didier PLANCHE

JEAN ZIEGLER

Il faut éliminer l’article 47de la législation fédérale!Jean Ziegler, poursuit inlassablement son combat contre le secret bancaire et les banquierssuisses responsables, à ses yeux, du pillage du Tiers-monde et complices des cartels de lacriminalité internationale. Jean Ziegler, qui vient de publier La haine de l’occident, était le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation à l’ONU, de 2000 à 2008. Depuis cetteannée, il est vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.Bref entretien sous forme de diatribe.

1 Dans son ouvrage, Jean Ziegler écrivait à la page 53,notamment: «L'admirable institution helvétique quiautorise toutes ces opérations fructueuses – trans-ferts illégaux, fraude fiscale, financement compliquéde complexes trafics d'armes, de drogue, spéculationsur les denrées alimentaires, manipulations moné-taires internationales, recel et j'en passe – s'appellele secret bancaire [...]»

«Le gouvernement suisse, simple mercenaire de l’oligarchiebancaire pendant des généra-tions, a dû céder, enfin, devantles exigences raisonnables etjustes de l’Union européenne

et des Etats-Unis»JEAN ZIEGLER

© UN PHOTO/M

ARKGARTEN

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200944 B&F

FONDS DE PLACEMENTREPÈRES DU MARCHÉ DE LA GESTION COLLECTIVE

Palmarès sur un an des catégories de fonds avec au moins 5 fondsMoyennes des Perf. en % Perf. en % Volatilité Perf. en %catégories GIFS MORNINGSTAR sur 1 an sur 3 ans annualisée sur 5 ans

sur 3 ans

MEILLEURES PERFORMANCES DES CATÉGORIES MORNINGSTAR - FONDS ACTIONS & MIXTES Actions Brésil 25.63 39.28 38.93 158.84Actions Chine 23.98 27.85 36.33 99.13Actions Secteur Métaux Précieux 19.12 3.02 33.09 51.84Actions Grande Chine 18.23 9.48 31.03 59.71Actions Inde 17.77 1.64 38.63 109.30Actions Asie-Pacifique hors Japon 14.78 -1.49 28.42 50.09Actions Amérique Latine 14.21 19.93 34.80 151.32Actions ASEAN 13.22 2.53 27.60 48.34Actions BRIC 11.01 1.64 34.64 84.07Actions Suède Gdes Cap. 9.25 -20.35 31.99 26.35

MOINS BONNES PERFORMANCES DES CATÉGORIES MORNINGSTAR - FONDS ACTIONS & MIXTESActions Etats-Unis Petites Cap. -13.76 -31.29 24.27 -12.53Actions Secteur Energies Alternatives -16.08 -18.22 30.27 34.05Actions Europe Emergente hors Russie -17.10 -29.56 33.65 25.94Actions Secteur Immobilier (indirect) -17.30 -43.17 27.04 -13.45Actions Afrique & Moyen Orient -21.65 -21.56 27.46 37.15

MEILLEURES PERFORMANCES DES CATÉGORIES MORNINGSTAR - FONDS OBLIGATAIRES Obligations en Yen 11.31 6.51 12.29 1.25Obligations LT Euro 9.94 3.50 9.15 16.11Obligations Convertibles Euro 9.47 -7.41 15.40 11.43Obligations à Haut Rendement Euro 8.73 -3.05 18.82 11.85Obligations Convertibles Asie / Japon 8.15 -7.23 14.00 18.87Obligations Privées Dollar 7.42 -7.56 10.91 -2.02Obligations Globales Franc Suisse 6.87 2.66 6.10 6.64Obligations Franc Suisse 6.73 3.16 4.16 6.17Obligations Convertibles Etats-Unis 6.23 -9.47 13.82 7.56Obligations Privées Euro 6.21 -4.06 10.03 3.53

MOINS BONNES PERFORMANCES DES CATÉGORIES MORNINGSTAR - FONDS OBLIGATAIRESObligations à CT Dollar -4.63 -14.32 12.53 -10.38Obligations et Liquidités Dollar Canadien -5.33 -7.16 14.72 13.98Obligations Europe Emergente -6.22 6.27 12.78 23.34Obligations Privées Livre Sterling -6.80 -24.91 15.59 -13.99Obligations d�Etat Livre Sterling -7.43 -15.85 11.40 -2.83

Une gestion défensive avec un excellent track record

Relativement sans surprise, avec une per-formance de –0,6% depuis un an, la caté-gorie des fonds Mixtes Euro Prudent seclasse dans le peloton de queue alors queles marchés sont repartis à la haussedepuis mars. En marchés haussiers, la pru-dence fait toujours grise mine et c’estlorsque l’environnement se dégrade qu’onlui trouve des qualités. Force est de consta-ter qu’en la matière, le fonds Eurose a bienjoué son rôle. En 2008, le fonds géré parJean-Charles Mériaux a lâché 16,75%,faisant plus de 2% de mieux que la moyennede sa catégorie. Sur le plus long terme, lefonds a, en moyenne, fait 1% de mieux queses pairs depuis la prise de fonction dugérant en 2003. Il se classe ainsi dans lepremier quartile de son univers sur trois etcinq ans.En réalité, le gérant met en œuvre avec cefonds l’approche qui a fait son succès avecCentifolia, un fonds actions défensif à basede stock picking avec un profile «value». Lapoche action du fonds n’a pas vocation à

dépasser le seuil de 30% des encours, lereste étant dévolu aux obligations et, le caséchéant, selon les opportunités de marchésà 2 autres classes d’actifs que le gérantjuge défensives: l’immobilier et l’or.Tant pour les actions que dans le domainedes obligations, le gérant investit, en prio-rité, dans l’univers des valeurs françaisesqu’il connaît très bien. Il met donc à profit samaîtrise des comptes, tant pour les appré-cier au niveau de leur valorisation boursièreque pour mesurer la solidité de leur signa-ture et leur capacité à rembourser leursdettes.Sur cette architecture de base, Jean-CharlesMériaux réajuste son allocation en fonctionde ses anticipations. Ainsi, il a commencé àréduire la voilure sur les actions dès 2006jugeant la progression des indices actionssuffisamment importante et pensantqu’une pause était vraisemblable. Le mou-vement s’est poursuivi en 2007 et en 2008jusqu’à ce que la poche obligataire repré-sente 90% des actifs début 2009. Paral -

lèlement, le gérant s’est orienté vers despapiers à échéances courtes, mettant enportefeuille des obligations dont près d’untiers est remboursable en 2010.Une approche très prudente mais cohérenteavec la philosophie de gestion qui consisteà porter les titres jusqu’à échéance afind’encaisser coupons et plus-value liée auremboursement au pair. Notons que cettepoche est diversifiée sur environ 70 titres,chacun d’eux ne pouvant représenter plusde 3% des actifs.Concernant la performance négative del’année 2008, elle s’explique, d’une part enraison de recul des marchés actions et,d’autre part, de la crise du crédit qui a pesésur les emprunts corporate, seuls lesemprunts d’Etat trouvant à l’époque grâceaux yeux des investisseurs. Le fonds Eurosede DCNA obtient 4 étoiles et bénéficie de lanotation qualitative «Supérieur».

Frédéric Lorenzini

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Du 19 mai 06 au 31 juillet 09, Nav-Nav, Dividendes: Coupon

Réinvesti, Devise: Suiss Franc, Investissement: Index?

UBS (Lux) ES-Russia B (USD) P (SA)-11.97

Les performances passées ne préjugent en rien des performances futures.

Calcul de la performance en CHF, dividendes réinvesti, arrêté au 30/09/2009Source © 2009 MORNINGSTAR, Inc. Tous droits réservés

FUND PROFILE: EUROSE (FR0007051040)

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 45

REPÈRES

Les plus grandes catégories de fonds passées au crible du 1er quartile

Le graphique ci-contre indique la performance cumulée sur trois ans des principales catégories de fonds.Dans chaque numéro, Banque & Finance vous présente également une sélection de fonds.Découvrez avec nous les rares produits qui réussissent à se hisser dans le premier quartile sur toutes lespériodes analysées. Nous publions au maximum les dix premiers fonds sur un an.

Sur 106 fonds de la catégorie MORNINGSTAR «Actions Suisse», 7 fonds restent dans le 1er quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans.Actions Suisse Promoteur Code Perf. en % Perf. en % Perf. en % Volatilité EtoilesNom du fonds ISIN sur 6 mois sur 1 an sur 3 ans annualisée MORNINGSTAR

sur 3 ansDWS (CH)-Helvetia Ak 130/30 State Street Fondsleitung AG CH0006283813 40.33 5.00 -10.83 19.34 ����Skandia Swiss Equity Fund A Skandia Fund Mgt Ireland Ltd IE0034004147 37.87 1.83 -14.05 20.89 ����DWS (CH)-Swiss Eq Plus A DWS Investments Schweiz CH0022012717 39.71 0.88 -7.80 18.63 �����OP Swiss Oppportunity Oppenheim Asset Mgmt Services S.à r.l. LU0157320754 41.76 -0.22 -12.06 20.25 �����Conning Swiss EF B Acc Conning Asset Management (Europe) Ltd IE0008162293 40.22 -0.64 -14.26 20.39 ���DWS Zürich Inv Aktien Schweiz DWS Investment GmbH DE0008490145 40.73 -0.69 -10.71 22.49 ����BB Entrprnr Switd A Inc Wegelin Fondsleitung AG CH0023244368 38.29 -1.68 -10.18 20.24 ����Moyenne/Nombre 33.23 -3.01 -17.90 18.58

Sur 128 fonds de la catégorie MORNINGSTAR «Actions Japon», 11 fonds restent dans le 1er quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans.Actions Japon Promoteur Code Perf. en % Perf. en % Perf. en % Volatilité EtoilesNom du fonds ISIN sur 6 mois sur 1 an sur 3 ans annualisée MORNINGSTAR

sur 3 ansPolar Capital Japan USD Fund Polar Capital Partners Limited IE0030772507 24.74 15.09 -20.77 18.84 �����MS INVF Jap Eq Adv FD A JPY Morgan Stanley Investment Funds LU0248597030 26.45 8.66 -19.40 17.48 �����CAAM Funds Japan Value C Crédit Agricole-LCL LU0248702192 24.00 3.29 -33.93 19.88 �����Fisch Japan Fund A Fisch Fund Services AG LU0112869333 23.94 3.26 -32.55 18.43 �����M&G Japan A Inc M&G Group GB0030938368 26.68 0.97 -36.19 22.03 ����BSI-Multinippon A UBS Fund Management AG CH0002775226 27.50 0.48 -31.69 20.31 ����Coutts Japan Eq Prog S1 Coutts Fd Manager Ltd (Dublin) IE0002294290 22.24 -0.31 -34.55 18.39 ����JF Japan Alpha Plus A (D)-USD JPMorgan Asset Mgmt (Europe) S.a.r.l. LU0169521175 22.35 -2.00 -35.14 19.00 ����DB Pl IV Croci Japan R1C DB Platinum Advisors S.A. LU0194163647 22.58 -2.09 -31.55 20.10 ����RIC Japan Equity A Acc Russell Investment Ireland IE0003506866 26.43 -3.28 -36.09 20.90 ����Moyenne/Nombre 19.49 -7.40 -39.94 19.59

Sur 273 fonds de la catégorie MORNINGSTAR «Actions Europe», 17 fonds restent dans le 1er quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans.Actions Europe Promoteur Code Perf. en % Perf. en % Perf. en % Volatilité EtoilesNom du fonds ISIN sur 6 mois sur 1 an sur 3 ans annualisée MORNINGSTAR

sur 3 ansING (L) Inv Europe Opp I Cap ING Investment Management Luxembourg LU0262019002 53.12 21.58 -11.53 29.50 �����SIM European Stock Portf B Internationale Fondsservice AG LI0025828448 61.93 14.35 -18.59 27.33Aquila Intl Acatis Europe Eq EUR IFM Independant Fund Management LI0017502381 48.38 14.03 -12.48 28.37 ����JOHCM Eur Selct Vals EUR Ret Jo Hambro Capital Management Limited IE0032904116 51.35 13.07 -21.31 24.54 ����Orsay Investissements E.S.G. Banque d'Orsay FR0010423327 47.53 11.84 -20.34 23.51 �����SRIF Small and Mid Cap Value Eur Schroder Investment Funds (CH) AG CH0016875426 46.34 9.46 2.69 23.50 �����Robeco European Mid-Cap Eq D Robeco Asset Management LU0187078539 62.39 8.72 -20.46 30.48 ���Alken Fd Europn Opportunities R Alken Asset Management LLP LU0235308482 49.49 8.00 -14.15 26.70 ����Allianz RCM Europe Eq Gth W Allianz Global Investors Luxembourg S.A LU0256881987 48.20 7.36 -7.26 24.51 ����BGF European Focus A2 USD Blackrock (Luxembourg) S.A. LU0252970834 52.47 7.07 -7.54 26.48 �����Moyenne/Nombre 39.43 -4.57 -26.21 24.37

Catégorie MORNINGSTAR Perf. en % sur 3 ans Nombre de fonds dans cette catégorieOblig. EUR 4.26 110Actions Asie Pacifique hors Japon -1.33 112Gest. Alt. Fonds de fonds -10.22 57Actions Suisse -17.90 106Actions Europe -26.21 273Actions International -26.44 285Actions Amérique du Nord -30.91 231Actions Japon -39.94 128

<< Mstar SA EQ Global (NX) -0.57

<< Mstar SA FI EUR (NX) 11.98

<< Mstar SA EQ Switzerland (NX) 27.10

<< Mstar SA HD Fund of Funds (NX) 2.80

<< Mstar SA EQ Asia Pac ex Japan (NX) 52.43

<< Mstar SA EQ Europe (NX) 9.45

<< Mstar SA EQ North America (NX) -16.87

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Du 30 septembre 04 au 30 septembre 09, Nav-Nav, Dividendes:

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Les valeurs de votre investissement peuvent monter aussi bien que descendre.

Les performances passées ne préjugent pas des performances à venir.

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200946 B&F

FONDS DE PLACEMENT

En juin 1992 paraît Banque &Finance No 1. Cette année-là mar -que également la naissance de laSwiss Funds Association (SFA).Dès ce premier numéro, deux

pages sont déjà consacrées à un fonds investien actions japonaises, le fameux Samouraïportfolio, fonds d’investissement lancé en1970 par Darier, Hentsch & Cie. En septembre1993, Robeco fête ses 60 ans et rappelle que«C’est le 24 mars 1933 que le Consortiumd’Investissement de Rotterdam a pris la formed’une société anonyme dont le but est dedécharger l’investisseur privé du souci et de latâche de l’investissement, et de la surveillanced’une partie de ses actifs.» Dans ce numéro, ilest déjà question de «l’exode des fonds de pla-cement» vers le Luxembourg.

Du 30% annuel avec levierAvril 1994, les hedge funds entament leur«démocratisation». Commodity Corp. Inter na - tional Ltd, récemment implantée à Genève,et qui se spécialise dans le trading avec effet

de levier sur tous les actifs financiers, sedécrit comme «la Rolls Royce» des hedgefunds. En effet, elle compte Paul Samuelsonau nombre de ses fondateurs et dégage desrendements annuels de 30%. C’est égalementle début des fonds multigérants. Septembre1994, Pictet & Cie veut «Etre présent de l’Atlan -tique à l’Oural, du Cap Nord au Bos phore» àtravers son European Opportunity Fund. Lesfonds en marché émergents se multiplient.Côté investisseurs, la critique se réveille: «Ilest pratiquement impossible de se faire uneidée précise de la structure des coûts des fondsde placement», conclut Walter Gerig, vice-pré-sident de la Clariden Bank.

La décorrélation craqueOctobre 1994, l’indiciel fait son apparitionet l’on s’interroge sur son potentiel de péné-tration en Europe continentale. La tendanceécologique gagne du terrain: «Les Suissesdécouvrent l’investissement en bois tropi-caux». Mai 1995, la question est: «Que peutoffrir l’industrie des fonds de placement auxcaisses de pension?» On se le demandepuisque 7% seulement de la fortune descaisses de pension est investie en fonds deplacements, une proportion inchangéedepuis 1987. Juillet 1995, aidés par la nou-

velle Loi sur les fonds de placement,quelques grands gérants américains renfor-cent leurs positions sur le marché suisse.Fidelity International enregistre une haussede 60% des actifs de son fonds parapluieeuropéen. Novembre 1995, la crise mexi-caine remet en question les allocations d’actifs fondées sur la décorrélation: cettecrise «démontre qu’un krach des marchésémergents est possible, sans égards aux par-ticularités de chaque marché!»Juillet 1996, Patrick Zurstrassen, présidentsor tant de la Fédération européenne desfonds, estime que «L’industrie des fonds d’inves -tissements est parvenue à un premier seuil dematurité.» L’Europe compte 12 000 fonds deplacement et «pour la plupart des promoteurssérieux, les performances deviennent beaucoupplus prévisibles et sont fidèles à leur politiqued’investissement». Novembre 1996, le pro fes -seur William Sharpe, Prix Nobel d’économie,se dit très méfiant «vis-à-vis des produitshybrides où qui n’affichent pas clairement leurspolitiques d’investissement». Mars 1997, ratio-nalisation oblige, le «clonage» des fonds faitson apparition. Les investisseurs réclamentplus de transparence. Comment identifier lesmeilleurs gestion naires? Le casse-tête del’analyse de performance prend de l’ampleur.

100 NUMÉROS DE BANQUE & FINANCE

Histoire d’œufs et de paniersDepuis son lancement, Banque & Finance a toujours accordé une place de choix aux fondsde placement. Un survol de chaque édition du magazine entre 1992 et 2000 met en évidence la forte expansion de leur univers ainsi qu’une légère amélioration de leur trans-parence. Mais tant sur le plan de la recherche que sur celui de la pratique, les réponses àla grande question de l’allocation des actifs restent à trouver.

Véronique BÜHLMANN

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 47

100e NUMÉRO

Par amour de la complexitéMars 1998, Leu Prima Global Fund, lepremier fond de placement de type fonds defonds autorisé en Suisse, «vous ouvre lesportes sur le monde des stratégies alterna-tives de placement aux styles et méthodes degestion complexes». Il améliore les caracté-ristiques risques/rendement du portefeuillecar «il vise une performance absolue, peucorrélée aux marchés financiers tradition-nels». Mai 1998, «la frontière efficiente est-elle un mirage?» La remise en cause de lavolatilité comme mesure du risque serépand de plus en plus. Une mesure asymé-trique des risques qui ne porte que sur lesrisques de baisse, est intégrée dans leDownside Risk Monitor, logiciel élaboré parla société genevoise ISC. Selon son fonda-teur, Allan Din: «Nombre de mathématicienset de physiciens cherchent la complexité. Or,dans la finance précisément, il existe unemasse de problèmes très complexes, très inté-ressants. C’est pour nous un défi extrêmementstimulant.» Juillet 1998, certains grandsfonds de placement américains jouent lesenfants terribles dans les assemblées géné-rales d’actionnaires: se pose alors la ques-tion de savoir si les gérants institutionnelsdoivent devenir des actionnaires actifs.Côté gestion, le modèle ATP, modèle d’éva-luation par l’arbitrage, tente de détrôner lesclassements par ratios rendement/risquede type Sharpe. Plus de 40 000 fonds sontrépertoriés sur le marché mondial.

Manque de soutien politiqueJanvier 1999, selon le directeur de la sociétéde gestion AIT: «Au XXIe siècle, la gestion defortune sera “stylée” ou indicielle. Il n’y auraplus de place pour la demi-mesure, c’est-à-diretoute la gestion qui se fait en gravitation rap-prochée autour des indices.» Mai 1999, la nou-velle Loi fédérale sur les fonds de placements’avère décevante: le Luxembourg demeure

le principal marché européen des fonds deplacement et la Suisse voit sa positionmenacée par de nouveaux concurrentscomme l’Irlande ou le Liechtenstein. Pour -quoi? «Parce qu’il manque la volonté politiquepour soutenir durablement la place financièresuisse», estime Serge Courtet, direc teur deSwissca. Septembre 1999 marque le débutdes fonds sectoriels: Stan dard & Poor’sMicropal recense 32 fonds dans cette catégo-rie, dont un tiers est axé sur la technologie.Novembre 1999, s’il existe un consensus auniveau des mesures de performance, c’estbien celui qui reconnaît leur inefficacité.Mais avec la professionnalisation de lagestion des caisses de pension, la pressionconcurrentielle croissante dans la gestion defortune, la généralisation progressive desnormes de présentation des performances,les choses pourraient changer… FAME, àtravers ses nouveaux groupes de travail,pourrait bien représenter une puissante«aide à l’évolution».

A vos paniersOù en est-on aujourd’hui? L’impression domi-nante est qu’il n’y a rien de très nouveausous le soleil. Lorsque The ETF Newsletter1

demande au père des frontières efficientes, leProfesseur Dr Harry Marko witz, s’il fautadmettre que le principe de diversificationne fonctionne plus, il répond: «Non, on nepeut pas le formuler ainsi. On affirme, premiè-rement, que les différentes classes d’actifstendent à se corréler davantage durant lescrises financières, que, deuxièmement, ladiver sification ne fonctionne plus quand on ena besoin et que par conséquent la théoriemoderne de portefeuille est inutile. La pre-mière affirmation est correcte, la deuxièmel’est en partie mais la troisième est fausse.»Si un investisseur s’était concentré sur uneseule classe d’actifs (comme les actions) etqu’au sein de cette classe il ne se soit pas

largement diversifié – ayant par exemplesélectionné des titres comme AIG, Citigroupet General Motors, la performance de sonportefeuille aurait été catastrophique. S’ilavait concentré ses investissements sur lesemprunts d’Etat, il aurait beaucoup moinssouffert. Vu de cette manière, un portefeuillediversifié reste toujours la meilleure protec-tion, puisque nul ne peut prévoir avec certi-tude l’évolution des différentes classes d’actifs. Le professeur Markowitz soulignenéanmoins certaines faiblesses au niveau duchoix du portefeuille efficient: «A l’époque(de la rédaction de sa théorie), j’étais parti del’hypothèse de rationalité des marchés finan-ciers dans lesquels tous les participants étaientparfaitement informés. Je n’avais pas pris encompte les conséquences des comportementsmoutonniers ou de situations de panique.Mais, comme l’a encore démontré la récentecrise financière, ce sont des situations d’excep -tion.» Invité à donner un conseil aux investis-seurs, il conclut: «Pour tout portefeuille sélec-tionné qui prend un risque supérieur à celuides emprunts d’Etat à court terme, la théoriede portefeuille s’applique, confirmant le vieuxdicton qu’il ne faut pas mettre tous ses œufsdans le même panier.»Quant aux fervents des modèles hyperopti-misés, il vaudrait la peine qu’ils méditentsur ces propos d’Harry Markowitz: «L’écono -mie n’est pas une science exacte. Tout ce quenous avons appris jusqu’ici se base sur desexpériences. Chaque crise nous permet d’enappren dre un peu plus. Et à la question descauses de la crise actuelle, il n’existe pas devéritable réponse: chaque crise possède sespropres raisons et règles et ne peut, parconséquent, pas être comparée avec lescrises précédentes.» � V.B.

1 10x10 – The ETF Newsletter – Ausgabe 07/09,pages 3-4. www.eft.ch

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200948 B&F

FONDS DE PLACEMENTALLOCATION DIVERSIFIÉE

Robeco Active Quant AllocationGÉRANTS: Yves Maillot et Frank Heripel, Robeco Gestions, Paris, enpartenariat avec Noël Amenc, Lionel Martinelli et Adina Grigoriude l’Edhec.FORTUNE: EUR 49,2 millions (31.07.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Gestion diversifiée selon un processuscore-satellite dynamique et quantitatif qui vise à minimiser lerisque de perte en capital sur une période d’une année glissante,tout en assurant une optimisation de la rentabilité. Le fonds estprincipalement investi en fonds actions et obligataires ainsi qu’enETFs, avec des parts respectives de 8,65%, 55,47% et 35,88% au31.07.2009.INDICE DE RÉFÉRENCE: Eonia, l’objectif de performance annuelle estde Eonia +300 pbs brutPERFORMANCE DEPUIS LE LANCEMENT AU 30.06.2009: –2,11% vs 3,84%(Eonia)PERFORMANCE YTD AU 31.07.2009: 1,69%DATE DE LANCEMENT: 29.02.2008

ACTIONS MONDE

Investec Global Franchise FundGÉRANT: Sam Houlie, directeur du département actions depuismars 2007, auprès de Investec Asset Management. Fondée en1991, cette société, filiale du groupe Investec, affiche des actifssous gestion de 55 milliards de dollars (31.08.2009).FORTUNE: USD 107,3 millions (31.07.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Le fonds cherche à surperformer l’indice MSCI World sur un cycle complet avec une volatilité infé-rieure, à travers des valeurs de très grande qualité rattachées àdes marques ou des franchises internationales (aucune restrictiondans la sélection en termes de taille, de secteur ou de pays). Legérant cherche à identifier les sociétés capables d’offrir de façoncontinue et fiable une valeur supérieure aux actionnaires. Quellesque soient les conditions de marché, ces sociétés méritent d’êtreinvesties sur le long terme à travers un engagement de type buy-and-hold du fait qu’il est difficile de créer, et encore plus de repro-duire pour des concurrents, des actifs incorporels prédominants,tels qu’une clientèle fidélisée, des marques, des brevets, deslicences, des droits d’auteur et des réseaux de distribution.Pourtant, un actif incorporel prédominant peut offrir à une sociétéune franchise durable, source continue de rendement élevé sur lecapital investi et de valeur forte pour les actionnaires.INDICE DE RÉFÉRENCE: MSCI World TR USDPERFORMANCE 2008: –32,6% vs –40,3% (Indice)PERFORMANCE 2009 AU 31.08: 21,1% vs 20,7% (Indice)COMMISSION DE GESTION (PARTS F): 1,25% par an (TER: 2,42%)DATE DE LANCEMENT: mai 2007 (juillet 2009 pour la catégorie d’actions «F»)

ACTIONS/DURABILITÉ

Aviva Investors – Sustainable Future GlobalEquity FundGÉRANT: Mike Appleby, Aviva Investors Global Services LtdFORTUNE: EUR 95,9 millions (31.08.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Viser une croissance du capital àtravers un portefeuille d’actions et titres de participations dumonde entier. Les entreprises sélectionnées doivent rechercherune croissance économique à long terme durable tant du point devue sociétal qu’écologique. Craignant des turbulences sur lesmarchés actions, le gérant a adopté une attitude défensive. A finaoût, ses 10 premières positions représentaient moins de 30% desactifs du fonds. Géographiquement, les Etats-Unis dominaient largement (42% des actifs) et, par secteur, seule l’énergie (pétroleet gaz) dépassait les 10%, suivie de la pharma (9,80%), des télé-communications (8%) et des banques (7,8%).INDICE DE RÉFÉRENCE: MSCI World TR EURPERFORMANCE 2009 AU 31.08: 12,09% vs 16,91% (Indice)DATE DE LANCEMENT: 11.11.2008

Portfolio B.P. Green AlleyGÉRANTS: Pri Investment, Compagnie Benjamin de Rothschild etBeCitizen, entreprise française leader dans le consulting environ-nemental, membre du groupe LCF Rothschild.FORTUNE: n.c. Mi-juin 2009, la Banque Privée Edmond de RothschildEurope (Luxembourg) et La Compagnie Benjamin de Rothschild,associée à BeCitizen, annonçaient le lancement du fonds «NikkoGreen New Deal» qui investit dans les acteurs les plus performantsdans le domaine des technologies de l’environnement. «Avec desactifs qui dépassent le milliard de dollars, il s’agit d’un des fonds àthématique environnementale les plus importants dans le monde»,pouvait-on lire dans le communiqué.POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Viser une croissance optimale du capitalen investissant dans les entreprises qui fournissent des technolo-gies ou services contribuant à la restauration de l’environnement età la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les sociétéssont sélectionnées selon les critères de «l’économie positive». Ceconcept, créé par BeCitizen, devrait permettre de générer une crois-sance économique qui restaure le capital écologique.Chaque société de l’univers de placement est évaluée selon les 5 critères clés de l’économie positive, afin d’assurer qu’elle soitpositionnée sur les meilleurs relais de croissance et qu’elle déve-loppe une approche globale de gestion des risques environne-mentaux. En tant qu’expert environnemental du fonds Green Alley,BeCitizen apporte ses recommandations en termes de titres etd’allocation sectorielle au comité d’investissement qui les valide.En outre, le fonds bénéficie d’une veille technologique constanteréalisée par une équipe d’experts technologiques et industriels etvalidée par des experts financiers, afin d’investir dans les leadersde l’économie verte de demain.INDICE DE RÉFÉRENCE: n.d.PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: 4,80%DATE DE LANCEMENT: 14.05.2009

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 49

NOUVEAUX FONDS

ACTIONS AMÉRICAINES

PF (Lux) – US Equity Value SelectionGÉRANTS: Susan Byrne et Mark Freeman, Westwood Group, respecti-vement trente-neuf et vingt-et-un ans d’expérience. Westwood estspécialisé dans la gestion orientée valeur (ou substance), la moitiéde ses actifs en actions américaines, soit environ 4 milliards, estgérée selon une approche substance grandes capitalisations.FORTUNE: USD 20,9 millions (31.08.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Actions des plus grandes sociétés amé-ricaines, sélection bottom up de titres de type «value» (rentabilitéfuture attendue plus élevée que ce qu’indiquent les coursactuels). Le gérant met l’accent sur la protection à la baisse etcherche à générer des rendements absolus en dollars afin de pro-téger le capital investi. A fin août, le fonds était réparti sur 52 posi-tions, les 10 premières variant entre 2,5% et 3,1% des actifs.INDICE DE RÉFÉRENCE: Russell 1000 ValuePERFORMANCE DEPUIS LE LANCEMENT AU 18.09.2009: 12,24% vs 18,90%(Indice)DATE DE LANCEMENT: 20.07.2009

ACTIONS EUROPE

LGT Equity Fund Europe Sector Trends (EUR)GÉRANTS: Oliver Günter et Volker Hergert, LGT Capital Mana ge -ment AGFORTUNE: EUR 19,53 millions (31.08.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Centré sur les actions européennes, lefonds est géré en fonction des résultats d’une analyse basée sur lafinance comportementale, un domaine dans lequel LGT a été unpionnier. Partant du constat que les attentes du marché sontdéterminantes pour expliquer et anticiper l’évolution des ten-dances qui s’y dessinent, le gérant va investir en fonction des tendances les plus positives et les plus nettes. Il cherche à surperformer l’indice à travers un portefeuille très diversifié (à finaoût, les 10 premières positions sont équipondérées, représentantchacune 2,5% du portefeuille). Sur le plan géographique, laGrande-Bretagne domine avec 25% des actifs. Elle est suivie de laFrance (12,7%) puis de l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne et lesPays-Bas, à peu près équipondérés avec 7,5% chacun.INDICE DE RÉFÉRENCE: MSCI Europe Index (EUR) (NR)COMMISSION DE GESTION: 1,44% (all in fee: 1,94%)PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: 34,9% vs 36,1% (Indice)DATE DE LANCEMENT: 31.03.2009

10 principales positions

Répartition sectorielle à fin août 2009

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200950 B&F

FONDS DE PLACEMENTPerformance VitaeGÉRANT: Financière de Champlain, société de gestion indépendantespécialisée sur les thématiques du développement durable depuis2004. Créée en 2000, elle était initialement axée sur le stock-pickingdes valeurs moyennes et privilégie «les valeurs bénéficiant d’uneforte visibilité à un prix raisonnable». La société emploie 20 per-sonnes, gère 200 millions d’euros d’actifs et propose une gamme de9 fonds gérés de façon collégiale par l’équipe de gestion composéede 6 personnes. Performance vitae est le premier des fonds de lagamme à avoir obtenu l’autorisation de la Finma.FORTUNE: EUR 8,05 millions (31.08.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Le fonds vise un rendement supérieur àcelui des marchés actions européens à moyen long terme, en pro-fitant de la dynamique des valeurs européennes liées au vieillisse-ment de la population. L’univers d’investissement compte troissecteurs prioritaires, à savoir les secteurs connexes à la biotech-nologie, le secteur de la dépendance (traitement de la dépendancetemporaire ou définitive) ainsi que le matériel médical et paramé-dical, y compris les implants médicaux. Les sociétés du secteursont généralement acycliques puisqu’elles dépendent moins de la croissance économique que de facteurs purement démogra-phiques. La sélection des valeurs repose sur un examen appro-fondi de la société (perspectives de développement, commercia -lisation de nouveaux produits, structure financière…) et de l’expertise de l’équipe de gestion (maturité et évolution des régle-mentations). Les positions exposées au risque de devises sontcouvertes et pour éviter une trop forte volatilité, le portefeuilleest réparti sur une cinquantaine de lignes.A fin août, les principales pondérations géographiques du fondsallaient à la France (35,4%), au Royaume-Uni (16%) et à l’Allemagne(14%). A fin juillet, l’exposition du fonds au marché était de 82%, legérant maintenant une exposition modérée «face à la montée desincertitudes». En août, l’exposition est remontée à près de 90% car«nous sommes confiants dans la capacité des sociétés du portefeuilleà continuer à afficher une performance économique solide, quelle quesoit l’évolution des scénarios économiques.»INDICE DE RÉFÉRENCE: Eurostoxx50PERFORMANCE 2009 AU 31.08: 12,43% vs 13,20% (Indice)PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: –25,12% vs –14,97%(Indice). A noter que le fonds présente une volatilité très nette-ment inférieure à celle de l’indice (volatilité annualisée depuis lacréation: 11,51% vs 26,48%).DATE DE LANCEMENT: 31.08.2005

ACTIONS/EUROPE/ALLEMAGNE

DWS Invest DeutschlandGÉRANT: Tim Albrecht, DWS Investment GmbH (le fonds est noté 5 étoiles par Morningstar qui lui a attribué la qualité «superior» enraison de son ratio risque/rendement).FORTUNE: EUR 431,2 millions (31.08.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Sélection de grandes valeurs de l’indiceDAX ainsi que de petites et moyennes capitalisations. A fin août,ses dix plus grosses positions représentaient près de 53% de sesactifs, la part du cash était de 8%. Par secteur, le gérant privilégieles valeurs industrielles (22,6%), les financières (16,1%), les socié-tés de services publics (12%) et la santé (10,1%).INDICE DE RÉFÉRENCE: CDAX (RI)PERFORMANCE YTD AU 31.08.2009: 22,9% vs 15% (Indice)PERFORMANCE 2008: –34,7% vs –42,5% (Indice). A noter que le fondssurperforme systématiquement son indice sur trois et cinq ans etdepuis son lancement.DATE DE LANCEMENT: 20.10.1993

ACTIONS MARCHÉS ÉMERGENTS

Baring Russia FundGÉRANT: Dr Ghadir Abu Leil-Cooper, responsable du départementactions de la zone marchés émergents EMEA de Baring depuis2001. Elle gère également les fonds Eastern Europe (exposés àplus de 50% à la Russie) et Emerging Europe.FORTUNE: USD 83,7 millions (31.08.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Recherche de plus-value à long terme àtravers des actions de sociétés russes ou de pays de l’ex UnionSoviétique. A fin août, le gérant était pratiquement totalementinvesti, sa stratégie consistant à privilégier les entreprises dont lepotentiel de croissance n’est pas reconnu par le marché. Sesthèmes favoris à l’heure actuelle: infrastructures, valeurscycliques, sociétés présentant un avantage compétitif durable(type Gazprom), entreprises susceptibles de tirer parti del’harmo nisation des niveaux de vie (hausse de la demande inté-rieure). Il s’attend à des surprises positives dans le secteur desmatières premières en 2010.INDICE DE RÉFÉRENCE: MSCI 10/40 RussiaPERFORMANCE YTD AU 31.08.2009 (EN EUR): 90,3% vs 80,2% (Indice)PERFORMANCE 2008 (EN EUR): –73% vs –71% (Indice)DATE DE LANCEMENT: 24.03.1997

Répartition sectorielle du portefeuille actions

Performance sur cinq ans

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 51

NOUVEAUX FONDS

DWS Invest AfricaGÉRANT: Jens Schleuniger, DWS Investment SAFORTUNE: EUR 23,2 millions (31.08.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Actifs investis à 70% au moins enactions de sociétés africaines (valeurs de premier ordre, petites etmoyennes capitalisations) solidement positionnées sur le marchéet qui offrent de bonnes perspectives de croissance. Les 10 prin-cipales représentent 36,7% des actifs du fonds, la part de liquidi-tés est de 12,3%. Par pays, l’Afrique du Sud et l’Egypte représen-tent les principales pondérations avec respectivement 24,1% et20,3%. Pour les autres pays, les pondérations varient entre 6,8%pour l’Ouganda et 1,9% pour l’Algérie. Sur le plan sectoriel, lesmatériaux représentent 24,4%, suivis de l’énergie (15,2%) et destélécommunications (14,8%).INDICE DE RÉFÉRENCE: S&P Africa 40 (NR)PERFORMANCE 2009 AU 31.08: 63,7% vs 55,3% (Indice)PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: –3,8% vs –9,5% (Indice)DATE DE LANCEMENT: 10.07.2008

Parex Russian Equity FundGÉRANT: Parex Asset Management. Basé en Lettonie, le groupe estspécialisé sur la gestion d’actifs dans les pays baltes (environ 80%sont investis en Europe de l’Est et dans la CEI) et dispose d’implan-tations dans toute la région. Son historique de performance remonteà 1996. Il compte 70 professionnels. La très grande majorité de sesclients sont institutionnels et proviennent de la région, pays balteset CEI. Le groupe est représenté en Suisse à travers la AP Anlage undPrivatbank AG, filiale de Parex Banka, sa maison-mère. A findécembre 2008, ses actifs sous gestion s’élevaient à 714 millions dedollars après avoir culminé à 1261 millions en juin 2008.FORTUNE: USD 7,5 millions (31.08.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Sélection de titres de sociétés russes enforte croissance mais dont les cours sont sous-évalués. Le fondsest diversifié sur les titres très liquides des secteurs énergétiques

(pétrole et gaz) et des télécommunications. Les performancesreposent à la fois sur les progressions de cours ainsi que sur lespaiements de dividendes. Au total, le fonds est réparti sur 59 posi-tions, les 10 principales représentant 38,33% de ses actifs. A finaoût, les parts respectives de l’énergie et des matériaux étaient de28% et 16% et la proportion de liquidités s’élevait à 15%.INDICE DE RÉFÉRENCE: RTSI$ (USD)PERFORMANCE 2009 AU 31.08: 88,34%PERFORMANCE 2008: –72,73%PERFORMANCE ANNUALISÉE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: 9,73%DATE DE LANCEMENT: 17.03.2004Le Parex Ukrainian Equity Fund, lancé en novembre 2007, est éga-lement autorisé à la distribution en Suisse. Ce fonds est essentiel-lement centré sur les entreprises ukrainiennes. A fin août, sesactifs de 0,6 millions d’euros étaient répartis sur 19 positions,essentiellement des valeurs industrielles (36% des actifs) et dusecteur de l’énergie (16%). A près de 21%, sa part de cash étaitélevée, exprimant la vue réservée du gérant quant à l’évolution dumarché à court terme. Suivant la Bourse ukrainienne, le fonds aperdu 83,90% depuis son lancement et sa performance 2009 au 31 août était de –2,42%.

Evolution de la performance depuis le lancement

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200952 B&F

FONDS DE PLACEMENTOBLIGATIONS

Leonardo Invest DNCA ConvertiblesGÉRANTS: Jean-Charles Meriaux, Igor De Maack, PhilippeChampigneule, de DNCA Finance, société de gestion indépendantecréée en 2000. Depuis 2006, elle a conclu un partenariat avecGruppo Banca Leonardo.FORTUNE: EUR 120 millions (15.09.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Le fonds vise à profiter des margesélevées sur le crédit et à capter une partie des rebonds du marchéactions. Pour garder un positionnement défensif, il est majoritai-rement investi en titres notés «investement grade» de la zone euroet privilégie les convertibles dont la sensibilité au marché actionreste modérée (en moyenne inférieure à 5).Le portefeuille est géré en arbitrant les obligations convertiblesayant évolué vers un comportement actions en faveur de titresmoins sensibles ou d’opportunités sur des obligations avec desrendements très attractifs sur le marché secondaire.A mi-septembre, le fonds affichait un rendement de l’ordre de 4%et une sensibilité aux actions de l’ordre de 20%, une situation qui,selon le gérant, le place en bonne position «pour participer auxrebonds des marchés d’actions en prenant un risque limité.»INDICE DE RÉFÉRENCE: Exane Eurozone Convertibles IndexPERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 18.09.2009: 16,48% vs 22,75%(Indice)DATE DE LANCEMENT: 17.12.2008

Robeco Strategic Income Fund D EURGÉRANT: Klass Smits, membre de l’équipe d’allocation d’actifs dudépartement taux fixes de Robeco à New York, département dontles actifs sous gestion s’élèvent à 43,9 milliards d’euros.FORTUNE: EUR 61,5 millions (31.08.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Le fonds vise à générer une performanceabsolue via des positions acheteuses et vendeuses stratégiques ettactiques dans différents pays et catégories d’actifs obligataires.L’idée est de tirer parti des inefficiences des différents marchés obli-gataires qui, d’un point de vue cyclique, sont sous-appréciés etsous-recherchés. La gestion se concentre sur l’allocation d’actifs,considérée comme la principale source de performance d’un por-tefeuille obligataire et cherche à déterminer la valeur absolue desdifférentes classes d’actifs plutôt que les valeurs relatives des actifsau sein d’une même classe. Les risques de change sont entièrementcouverts. L’objectif est de dégager un rendement de Libor +250 à300 pbs.INDICE DE RÉFÉRENCE: EoniaFRAIS DE GESTION: 0,70%PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: 2,5%DATE DE LANCEMENT: 14.11.2008

Swiss Life Funds (F) Global InflationGÉRANT: Dimitri Andrao, Swiss Life Asset Management, FranceFORTUNE: EUR 141,73 millions (31.07.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: L’objectif du fonds est de réaliser unrendement régulier en euros, protégé de l’inflation. Pour ce faire,le fonds investit dans des obligations indexées sur l’inflation dequalité «investment grade», couvertes par rapport au risque dechange en euros et de duration réelle 15. La gestion active reposesur l’exploitation systématique de deux biais: le biais de diversifi-cation internationale et le biais de courbe.INDICE DE RÉFÉRENCE: BarCap Inflation-Linked Eurozone – All CPIPERFORMANCE 2009 AU 29.09: 3,71% (Indice)DATE DE LANCEMENT: 06.08.2008

MATIÈRES PREMIÈRES

BNP Paribas Oscillator Commodities ExcessReturn Core IndexGÉRANT: Harewood Asset Management, filiale à 100% du groupeBNP Paribas, est une équipe de 25 professionnels spécialisée dansles stratégies de gestion systématique (quantitative), structuréeet alternative. Au 1er semestre 2009, ses actifs sous gestion s’éle-vaient à 3,7 milliards d’euros.FORTUNE: USD 53 millions (16.09.2009)POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Le fonds vise à dégager une perfor-mance supérieure à un investissement statique en matières pre-mières par le biais d’un indice de stratégie, l’indice BNP ParibasOscillator Commodities Excess Return Core. Basé sur une alloca-tion dynamique, cet indice couvre 19 indices de contrats à termessur matières premières (un indice par matière première). Unmodèle quantitatif ajuste quotidiennement les allocations entreces 19 indices en fonction de leurs momentums, le momentumétant défini comme la capacité des actifs qui ont sur- ou sous-performé leur indice de référence à poursuivre cette tendance.INDICE DE RÉFÉRENCE: DJUBS IndexPERFORMANCE YTD AU 16.09.2009: 13,49% vs 14,61% (Indice)PERFORMANCE 2008: –5,09% vs –35,65% (Indice)DATE DE LANCEMENT: 18.10.2007

Evolution des allocations depuis le lancement*

* Du 18.10.2007 au 2.12.2008, exposition à 15 indices. Depuis lors, date à laquelle le fonds est devenu UCITS III, exposition à 19 indices.

L’information bancaire et financière en ligne sur www.banque-finance.ch

avec B3B

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 55

Sur le plan juridique, les produitsstructurés ne sont rien d’autresque des obligations au porteur.Par conséquent, en cas de faillitede l’émetteur, les droits découlant

de ces instruments ne jouissent générale-ment d’aucun privilège. Les investisseurssont colloqués en 3e classe, c’est-à-dire assi-milés aux détenteurs d’emprunts ou d’obli-gations.Jusqu’à présent, pour diminuer son risquede contrepartie, l’investisseur était contraintde diversifier son portefeuille avec des cer-tificats émis par différents établissementsbancaires. Cette diversification n’a pourtantpas procuré que des avantages aux gestion-naires professionnels et aux investisseurscar, pour un même type de produit, doncd’apparence similaire, le traitement fiscalou la description des risques et des oppor-

tunités, pour ne citer que ces deux exem -ples, n’étaient pas toujours exactementidentiques.En achetant un produit de même typeauprès de différents émetteurs, l’investis-seur a également pu constater la différencede qualité et de quantité d’informationsmise à disposition. Il a également pu évaluerla qualité du marché secondaire, notam-ment le niveau de liquidité du produit etavec quelle efficacité et régularité l’émet-teur fixe les cours pendant la journée denégoce. Aujourd’hui, l’investisseur a la pos-sibilité de concentrer ses investissementssur les établissements qui offrent, depuis de

longues années, un réel service, une grandetransparence, des informations détailléessur des produits listés et un véritablemarché secondaire sans devoir se soucierdu risque de contrepartie. En effet, durant le 4e semestre 2009, il est prévu d’offrir à l’investisseur la possibilité d’éliminerpresque entièrement ce risque grâce à unegarantie par nantissement. Cette solutionsimple et efficace est proposée aux investis-seurs sous l’appellation «Collateral SecuredInstrument» par la Banque Vontobel, leadersur le marché des dérivés listés en Suisse,en collaboration avec la Bourse des dérivésScoach et la SIX Swiss Exchange.

GESTION DE FORTUNEPRODUITS STRUCTURÉS

Une solution pour se prémunir du risque émetteurDepuis le début de la crise hypothécaire et la faillite de Lehman Brothers il y a un an, lesinvestisseurs accordent beaucoup plus d’importance aux risques de contreparties lorsqu’ilschoisissent leurs produits structurés. Aujourd’hui, il est possible pour l’investisseur d’éliminerpresque entièrement ce risque grâce à une garantie par nantissement. Explications.

Lionel PILLOUD, Managing Director,Banque Vontobel SA

Le calcul de la garantie par l’exemple1. Vente de 50 000 certificats garantis parnantissement

2. Le certificat cote CHF 100.–3. Le montant des certificats en circulations’élève à CHF 5 000 000.–

4. Une marge de garantie est ajoutée à cemontant, par exemple de 5%

5. Par conséquent, l’émetteur doit déposerauprès de SIX SIS des sécurités compo-sées de titres ou de liquidités d’unecontre-valeur de CHF 5 250 000.–

«Grâce à cette nouvelle garantie, l’investisseur bénéficiedes nombreux avantages offerts par les produits structurés

mais également, comme pour les fonds de placement,d’une protection contre le risque de défaut de l’émetteur»

LIONEL PILLOUD – BANQUE VONTOBEL

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200956 B&F

GESTION DE FORTUNEUne garantie simple et efficaceLes certificats garantis par nantissementbénéficient d’un dépôt de sûretés sousforme de valeurs mobilières de la banqueémettrice auprès de la SIX Swiss Exchange.Le fonctionnement du modèle de garantiepar nantissement élaboré par la SIX SwissExchange, Eurex, Scoach, en collaborationavec l’Association suisse des produitsstructurés (ASPS), est transparent commele montre l’illustration ci-dessous.En contrepartie des certificats vendus àl’inves tisseur, l’émetteur dépose desvaleurs dans le pool de sûreté de SIS SIX(prestations de services sur titres de la SIX Swiss Exchange) qui les gère jusqu’àl’échéance du produit.En cas d’insolvabilité de l’émetteur, la SIXSwiss Exchange devient l’ayant droit écono-mique; elle est, par conséquent, autorisée àvendre les valeurs déposées en nantisse-ment aux prix en vigueur sur le marché.Cette procédure est désignée sous le termede réalisation de la garantie. Le montantainsi obtenu n’est pas intégré à la masse enfaillite de l’émetteur mais versé directementaux investisseurs.

Souplesse, efficacité et transparenceDu coté de l’émetteur, l’adossement d’undépôt de garantie peut être appliqué, enprincipe, sur n’importe quelle catégorie de

produits structurés et sous-jacents, sansentraîner un allongement du délai pourl’émission du produit structuré. Au niveaude la Bourse, le fonctionnement du systèmede contrôle et de réglementation permetune liquidation rapide et efficace de lagarantie en cas de défaut d’une banqueémettrice. Diverses catégories de valeurspeuvent être apportées par les banquesémettrices en garantie des produits venduscomme, par exemple, les titres admis enpension par la Banque nationale suisse(BNS) ou la Banque centrale européenne(BCE) dans le cadre de leur politique moné-taire mais également des liquidités. La BNSn’admet en garantie que les titres satisfai-sant à de hautes exigences en ce quiconcerne la notation et la liquidité. Les critères d’éligibilité figurent dans la Notesur les titres admis par la BNS dans ses pensions. La contre-valeur des garanties àdéposer par l’émetteur correspond aunombre de certificats vendus multipliés parla valeur de marché des certificats majoréede la marge de garantie. Cette dernièreconstitue une sécurité supplémentaire pouramortir d’éventuelles fluctuations de prix.

Montant de la garantie par nantissementLe montant des sécurités à déposer dépendquotidiennement du cours de clôture ducer tificat garanti par nantissement. Diffé ren -

tes sources de prix sont prises en comptepour calculer la valeur du certificat, à com-mencer par le cours acheteur (bid) del’émetteur. Celui-ci doit être en permanencevisible car, contrairement aux autres certifi-cats standards, les émetteurs ont une obli-gation de market making sur les produits«sécurisés» pendant les heures d’ouverturede la Bourse, et doivent donc, en touttemps, proposer des cours acheteurs etvendeurs sur leurs produits. Deux autressources de prix externes et indépendantessont également prises en compte, il s’agitdes prix de la société Derivative PartnersResearch AG et ceux d’European Deri -vatives Group. Si le cours d’achat de l’émet-teur correspond au plus élevé de ces troisprix, il sera utilisé comme base de calcul. Lerecours à différentes sources de prix garan-tit une valorisation objective ce qui est àl’avantage de l’investisseur.Dans le cas des produits assortis d’une pro-tection du capital intégrale, le bondfloorpeut également être utilisé comme base decalcul. Celui-ci est calculé et publié quoti-diennement par l’administration fédéraledes contributions (AFC) via Telekurs Finan -cial à des fins fiscales.Selon les fluctuations de prix du certificat etle nombre de certificats vendus, l’émetteurajuste chaque jour le montant de sa garan-tie. Cette assurance a, naturellement, unprix pour l’investisseur puisqu’elle engen -dre, pour la banque émettrice, un coût d’opportunité lié à la gestion des garanties àdéposer. A ces frais s’ajoutent les frais liésaux services délivrés par la SIX SwissExchange. Le coût total d’une garantie n’estpas encore communiqué officiellement aumoment de la rédaction.Grâce à cette nouvelle offre de garantie, l’investisseur bénéficie aujourd’hui non seulement des nombreux avantages offertspar les produits structurés mais également,comme pour les fonds de placement, d’uneprotection contre le risque de défaut del’émetteur. Il peut, dès lors, se concentrer surla qualité du service qu’il est en droit d’atten -dre des banques émettrices en sélectionnant,en priorité, sans passer par des intermé-diaires, les produits bénéficiant d’un vérita -ble marché secondaire, à savoir une cotationpermanente et des spreads fixes duranttoute la durée de vie du produit, y comprisdurant les périodes de fortes turbulences. �

L.P.Source: SIX Swiss Exchange

Le mécanisme de garantie par nantissement

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200958 B&F

GESTION DE FORTUNE

Le droit musulman des successions,qui varie légèrement dans soncontenu d’un pays à l’autre, peutêtre extrêmement surprenant pourun Européen. Voici quelques exem -

ples de règles totalement étrangères auxsystèmes juridiques de droit civil ou decommon law: les parents du défunt sonttoujours héritiers pour un sixième de la suc-cession chacun; la veuve n’a droit qu’à unhuitième (un quart pour le veuf); les filsreçoivent le double des filles; les filles, enl’absence de fils, ne peuvent recevoir quedeux tiers de la succession au plus. Les héri-tiers qui ne partagent pas la religion dudéfunt sont exclus. Le testament ne peutporter que sur une quotité disponible d’untiers de la succession et, dans la plupart despays de droit musulman, cette quotité dis-ponible ne peut pas être léguée à un héritierlégal pour augmenter sa part.

Conflits de loi et de juridictionsOn comprend que l’idée d’avoir sa succes-sion régie par le droit musulman puisseinquiéter des Européens non-musulmans.Les successions internationales dans les-quelles le défunt n’est pas citoyen de sonpays de domicile et qui comportent desavoirs dans plusieurs pays posent des pro-blèmes extrêmement complexes de conflitsde lois et de conflits de juridictions et sontpropices à des litiges insolubles.

Les intervenants à la succession, juges déli-vrant un certificat de succession ou réglantun litige, notaires ou responsables deregistre foncier, vont considérer que le droitapplicable est celui désigné par leursystème national de «droit internationalprivé». Dans les pays de droit musulman, larègle de droit international privé est assezsimple: la succession est régie par le droitnational du défunt. Il n’est pas tenu comptede la règle de droit international privé dupays dont le défunt est citoyen même sicelle-ci renvoie au droit du pays de rési-dence du défunt. Ainsi, un juge de Dubaïsaisi de la succession d’un Suisse domiciliéà Dubaï devra appliquer le droit suisse pourdéterminer les droits de chaque héritier,sans tenir compte du fait que dans le droit

suisse qu’il doit appliquer existe la règleselon laquelle la succession est régie par laloi du dernier domicile. Le juge de Dubaïn’accepte pas le «renvoi» que le droit inter-national privé suisse fait au droit desEmirats Arabes Unis.Il existe néanmoins des cas où le juge d’unpays de droit musulman appliquera le droitlocal. Si le défunt est musulman, le droitmusulman prévaudra sur son droit nationalcar l’application du droit musulman est alors«d’ordre public». Si aucun testament n’existeet si les parties ne collaborent pas pourprouver le contenu du droit étranger, le droitmusulman s’appliquera à titre supplétif.Enfin, pour les biens immobiliers, il existe,dans certains pays comme à Dubaï, une cer-taine confusion. La jurisprudence n’est pas

SUCCESSION DANS LES PAYS MUSULMANS

Quelles solutions pour lesexpatriés et investisseurs?Les Suisses, comme d’autres Européens, sont toujours plus nombreux à s’installer dans des pays de droit musulman, pour y travailler ou y prendre leur retraite. Ils peuvent aussi yinvestir, notamment dans l’immobilier. En cas de décès, leur succession sera-t-elle régie parle droit musulman? Comment peuvent-ils planifier leur succession?

Patrick RADIUS, Senior Wealth PlannerRothschild Trust Genève

Des testaments bien rédigés peuvent apporter des solutions aux conflits de lois et juridictions.

© M

ARIORAGSAC

JR. - FOTOLIA.COM

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 59

PLANIFICATION SUCCESSORALE

fixée et on ne pas sait précisément s’il fautfaire prévaloir le droit national du défunt oule droit du lieu de situation du bien. Pouréviter le problème, il faut, à tout le moins,faire un testament et, de préférence, fairedétenir le bien par une société, dont lesactions feront partie de la succession régiepar le droit national du défunt.

Juge suisse, droit musulman?Qu’en est-il du juge ou du notaire européen,et en particulier suisse, face à la successiond’un expatrié? Ont-ils compétence pour inter -venir? Devront-ils appliquer le droit musul-man en application de leur règle de droitinternational privé lorsque celle-ci fixe que ledroit applicable est celui du dernier domicilecomme c’est le cas en Suisse, en France ou enBelgique? Pouvons-nous avoir un juge musul-man qui applique le droit suisse et un jugesuisse qui applique le droit musulman dans lamême succession?Pour être certain qu’un juge suisse seracompétent, le suisse expatrié doit faire un

testament soumettant sa succession audroit suisse ou, à tout le moins, à la compé-tence des tribunaux de son lieu d’origine.Dans ce cas, les tribunaux suisses serontcompétents et la succession sera soumiseau droit suisse. S’il n’y avait pas un tel testament, les autorités judiciaires suissesne seraient compétentes que s’il étaitprouvé que les autorités judiciaires du paysde domicile refusent de s’occuper de la succession. Les héritiers n’auraient doncpas le choix. Il faudrait d’abord s’adresserau juge du pays du dernier domicile. Si lejuge suisse, du fait de l’inaction du jugeétranger, devenait compétent par subsidia-rité, il appliquerait le droit suisse par lerenvoi que le droit international privé dupays musulman fait au droit du pays denationalité du défunt.

But principal: éviter des conflitsOn peut donc affirmer que le juge suissen’appliquera pas le droit musulman à la suc-cession d’un suisse expatrié, sauf peut-être

pour les biens immobiliers aux EmiratsArabes Unis (si la jurisprudence locale sefixait en faveur de la loi du lieu de situationdu bien). La religion musulmane du citoyensuisse n’affecterait, évidemment, pas l’appli -cation du droit suisse en Suisse. Par contre,il n’est pas certain que l’option faite enfaveur du droit suisse sera reconnue pard’autres pays dans lesquels se trouveraientdes actifs successoraux. Cette option n’estpas une panacée.Même si l’application du droit musulman àla succession d’un expatrié est peu fré-quente, il est souhaitable, par une planifica-tion appropriée, d’organiser son patrimoined’une manière qui évite conflits de juridic-tions et conflits de lois. Des testaments bienrédigés peuvent apporter des solutions.L’usage de trusts peut aussi grandementfaciliter le transfert à la génération suivante,avec moins de contraintes et ce, d’autantplus facilement que la plupart des paysmusulmans n’ont pas de fiscalité des suc-cessions. � P.R.

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200960 B&F

GESTION DE FORTUNE

Sur la base des performances heb-domadaires, le MSCI EmergingMarkets en dollars US fait mieuxque le MSCI World en dollars dans66% des cas. Les proportions sont

équivalentes depuis le rebond de mars 2009(68%). A quel niveau de volatilité se paiecette surperformance? 6%, c’est l’excès devolatilité de l’indice émergent contre la réfé-rence mondiale en dollars US sur les douzederniers mois; +30% de surperformancepour 6% de volatilité supplémentaire. Cesrésultats ont de quoi redonner le sourireaux investisseurs ayant parié sur cet arbi-trage.Toutefois, les 2e et 3e trimestres 2008 aurontmarqué les esprits avec la chute vertigi-neuse de ces marchés, en phase avec lecliché qui les accompagne et en contradic-tion avec les constats précédents valantpour 2009. Ici, les chiffres s’inversent avecune fréquence de gains hebdomadaires pla-fonnant à 25%.

Des marchés structurellementrémunérateursSi nous étendons nos observations à lapériode de marchés haussiers 2002-2007,nous retrouvons cette récurrence de sur-performance (62%), avec, là aussi, 5%d’excès de volatilité. La performance rela-tive est de +110%. Ces chiffres imposent desconclusions sans appel.

En 2009, les marchés émergents ne traver-sent pas une phase d’euphorie. Enrevanche, sur la période d’observationchoisie, soit les sept dernières années, ilssont structurellement rémunérateurs etrequièrent certes un supplément de risque,mais dont l’importance est raisonnable envaleur absolue. Leur profil rentabilité/risque est remarquable et surpasse large-ment celui des indices nord-américains,européens et, bien entendu, japonais. Ilsn’auront pas été un refuge face aux excès

des «grands» marchés, contrairement à lapériode allant de 2000 à 2002 durant l’écla-tement de la bulle internet. A ce titre, ils neprésentent pas de comportements auto-nomes, ni précurseurs. Leur évolution estsynchrone avec les références nord-améri-caines et européennes. Leur corrélationavec les grands marchés est de 90%. Ilsn’apportent donc pas d’effets de diversifica-tion dans leur portefeuille.Apparemment correctement arbitrés, leursmoteurs de performance sont d’originemacroéconomique. Avec les BRIC en exem -

ple, nous pouvons mettre en évidence leurscaractéristiques, soit un niveau de crois-sance économique – et/ou une capacité à semouvoir dans cet environnement hostile –bien supérieur.

La Chine et l’Inde en zone de croissanceL’économie chinoise est parvenue à resteren zone de croissance (le PIB a progressé de7,9% en glissement annuel au 2e trimestre2009). Les autorités ont activé à la fois desinstruments de politique monétaire et desmoyens de politique budgétaire colossaux.Le plan de relance est de 586 milliards dedollars (soit environ 14% du PIB annuelchinois) et s’étend jusqu’à 2010. Il doit per-mettre d’éviter que le ralentissement ne setransforme en récession. Le pari sembleêtre gagné. L’indice des directeurs d’achatdu secteur manufacturier est retourné enzone d’expansion depuis avril 2009 et sesituait, en août, à 55,1, alors que la produc-tion industrielle progressait de 12,3% englissement annuel. L’investissement rési-dentiel et les ventes de détail sont égale-ment en forte progression. La productiond’électricité est, quant à elle, retournée enterritoire positif.L’Inde a également évité la récession, produi-sant une croissance de 6,1% en glissementannuel au 2e trimestre 2009. L’agri culture nepèse plus que 18% du PIB et les aléas clima-tiques influent de moins en moins sur lasanté économique de cet immense pays. Laréalisation du pire scénario pour le secteuragricole enlèverait moins de 3% de crois-sance à l’économie indienne, ce qui lui per-mettrait de rester structurellement en terri-

MARCHÉS ÉMERGENTS

Emergents aujourd’hui,prédominants demainLes chiffres des performances sont sans équivoque. En effet, depuis le début de l’année2009, les marchés émergents ont pleinement profité des anticipations de sortie de crise deséconomies et du retour en grâce d’un goût pour le risque. Au-delà de l’ampleur inattenduedu rebond, l’écart de performance avec les «grands» marchés s’est finalement formé avecune certaine régularité.

Mikaël LOK, Gestion DiscrétionnaireCrédit Agricole Suisse

«La place des pays émer-gents dans les marchésfinanciers va continuer de croître très significa -

tivement au cours des prochaines années»

MIKAËL LOK – CRÉDIT AGRICOLE SUISSE

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 61

MARCHÉS ÉMERGENTS

toire positif en termes de crois-sance. Le secteur manufacturierreste en expansion ainsi que l’indice des directeurs d’achat l’indique, déjà installé au-dessusde la barre des 50 depuis avril2009.

Récession au Brésil eten RussieLe Brésil et la Russie peuventfaire, au contraire, l’expériencede baisses drastiques de l’acti-vité économique. Au Brésil, lePIB s’est contracté de 3,65% au4e trimes tre 2008, par rapportau 3e trimestre 2008 et de 1%entre le 1er trimestre 2009 et le 4e trimestre 2008. Le retour à lacroissance s’est quand mêmeopéré au 2e trimestre (+1,9%) etl’indice des directeurs d’achats’est inscrit à 50,6 en août, soitdans la zone d’expansion.En Russie, la chute a été bienplus sévère: en glissementannuel, la variation du PIB s’estétablie à –9,8% au 1er trimestre2009 et à –10,9% au 2e trimestre.Au vu de l’évolution du senti-ment des directeurs d’achat dusecteur manufacturier, la Russiedevra attendre le 4e trimestre2009 pour renouer avec unchiffre positif. C’est le pays quiprésente, à ce jour, le plus dehandicaps, le Brésil possédant,quant à lui, des ressorts decroissance supplémentaires,notamment la démographie,tout comme la Chine et l’Inde.Les politiques monétaires sontaussi en cours de normalisation, témoi-gnant de l’évolution profonde et structu-rante de ces pays.La Banque de Chine privilégie la croissanceau niveau de sa politique monétaire. Lesagrégats monétaires s’inscrivent en pro-gression et ce n’est pas le chiffre d’inflationqui motiverait un éventuel resserrementmonétaire. Ce serait plutôt la conscience durisque de mauvaise allocation de ressour -ces découlant d’une telle croissance de cesagrégats.La Banque centrale Indienne applique unestratégie similaire. Elle n’a plus touché ni àses taux de référence, ni au ratio de liquidité

qu’elle impose aux banques depuis le 21 avril2009. L’économie reste solidement installéesur son chemin de croissance.Au Brésil, la Banque centrale laisse, elleaussi, ses taux de référence inchangés, avecun retour de la croissance associé à unniveau de taux d’intérêt réel encore élevé etplaidant pour un statu quo.

La place des émergents dans les marchésL’approche par les résultats des entreprisesjustifie également les performances histo-riques et donne un éclairage prometteurjusqu’en 2011. Les résultats des entreprises

augmenteront de 125% entre2002 et 2009 (estimations Fact -sheet septembre 2009).La décroissance des résultatsaura été de 30% au cours desdeux dernières années. Lesmarchés auront sanctionnécette destruction de valeur parune baisse de 27% des indicesdepuis fin décembre 2007, légitimant les valorisationsactuelles. A titre de comparai-son, les entreprises des pays«immergés» n’auront produitqu’une croissance cumulée de48% sur la même période, pourune performance des indiceséquivalente de +43%. Avec +55%de croissance cumulée atten-due entre 2009 et 2011, les ana-lystes affichent des attentessimilaires aux «grands» mar -chés. Ces anticipations appa-raissent raisonnables, car trèsproches des niveaux atteintsfin 2007 par les marchés pourles deux groupes de pays.Ces arguments plaident inévita-blement pour un arbitrage àlong terme en faveur des paysémergents, en termes d’alloca-tion d’actifs. Les BRIC semblentencore mieux armés pouraborder le monde multipolairequi se dessine inexorablement.La suprématie économique desEtats-Unis recule pendant queces nouvelles forces écono-miques s’établissent; ce n’estpas un phénomène nouveau. Laplace des pays émergents dansles marchés financiers va conti-

nuer de croître très significativement aucours des prochaines années. Beaucoupd’entre eux ne doivent d’ailleurs plus êtreconsidérés comme émergents (Brésil, Inde etChine notamment). Ces derniers présente-ront très rapidement des caractéristiques derentabilité et de risque similaires auxmarchés matures d’aujourd’hui. Ils ne sontpas encore les «moteurs» de la finance mon-diale, mais leur future prédominance trouveses origines dans les défaillances succes-sives des modèles économiques japonais etoccidentaux. �

M.L.

«Le profil rentabilité/risque des marchésémergents est remarquable et surpasse lar-gement celui des indices nord-américains,européens et, bien entendu, japonais»

MIKAËL LOK – CRÉDIT AGRICOLE SUISSE

Page 64: Banque&Finance n°100

Un an après la faillite de LehmanBrothers, s’il y a un consensusparmi les augures à propos dudevenir de la crise actuelle c’estsur la décorrélation des mar -

chés émergents. Au moins deux facteurssont à la base de l’insensibilité relative deces zones: d’abord, les leçons tirées de lacrise de 1997 qui ont poussé les paysconcernés, notamment ceux de la zone AsiePacifique, à améliorer leur gouvernanceéconomique et à respecter les grands équi-libres; ensuite, l’essor de leurs marchésintérieurs, favorisé à la fois par l’améliora-tion du niveau de vie d’une populationabondante et avide de consommation et parle développement rapide des échanges Sud-Sud. La dépendance de ces contrées vis-à-vis de l’économie occidentale est, ainsi, envoie de réduction rapide favorisant le main-tien d’une certaine stabilité financière etd’une poursuite de la croissance. Lors deson assemblée générale à Istanbul début

octobre, le FMI a ainsi réaffirmé que l’Asie,en se réajustant de manière hautement effi-cace, est en train de tirer l’ensemble del’économie mondiale de la récession. Il aadmis également que l’Afrique est relative-ment plus résistante et plus performanteque lors de précédentes crises.Dans un tel contexte, les établissementsbancaires européens les plus immuniséscontre le krach et la crise de crédit sontceux qui sont les plus exposés aux marchésémergents. Ils se comptent sur les doigtsd’une seule main et Standard Chartered enfait partie. STAN, comme l’appellent les ana-lystes et le symbolisent les codes boursiers,est un curieux animal dans l’univers desbanques britanniques. Ayant son siège àLondres, cet établissement n’a pas lamoindre agence dans le pays. Il exerceexclusivement en Afrique, au Moyen-Orient,en Asie, en Océanie et dans les Amérique,où ses 1750 points de vente sont déployés.Coté en livre sterling à Londres et en HKdollar sur la place de Hongkong, il tient etpublie ses comptes en dollar américain.Ce n’est pas seulement sous cet angle queSTAN se différencie du secteur bancaire duRoyaume Uni. Aux côtés de HSBC, il tient la

dragée haute aux vénérables institutionscomme Lloyds Bank ou Royal Bank ofScotland qui souffrent et restent sous perfu-sion gouvernementale (tant en termes d’ac-tionnariat que de garantie des actifs).D’après l’agence de rating Moody’s, depuisle début de la crise financière en 2007, lesecteur bancaire britannique a subi despertes sur crédits et sur titres de 110 mil-liards de livres sterling; des pertes supplé-mentaires de 130 milliards de livres sont àattendre.

La banque du SudLe groupe STAN est issu de la fusion en 1969de la Chartered Bank of India, Australia andChina et de la Standard Bank of British South Africa. Il a célébré l’année dernière ses150 ans en Inde et en Chine. Les premiers pasen Asie ont été effectués aux lendemains dela création de la Chartered Bank à Mumbai,Calcutta et Shangai, pour financer le com-merce du coton, du thé ou d’autres produitsde rente agricole. L’origine africaine, elle,remonte à 1862 au Cap, Afrique du Sud, etportait sur le financement des mines dediamant puis des mines d’or. Dès lors, cettevocation à la fois impériale et mondiale a étémaintenue. L’expan sion du groupe a suivi ledéveloppement du commerce entre l’Europeet l’outre-mer ainsi que l’extension del’Empire britan nique sur lequel, comme onsait, le soleil ne se couche jamais.Les franchises africaine et asiatique ont étérenforcées régulièrement et complétées parde solides implantations au Moyen-Orientpuis en Amérique latine. STAN s’est frayéune niche dans les zones les plus promet-teuses du XXIe siècle, en exerçant un métierde banquier basique, collecter des dépôts

ENJEUX

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200962 B&F

STANDARD CHARTERED

Un état de santé presqueinsolentDe taille plutôt moyenne, Standard Chartered est maintenant la deuxième banque britan-nique en termes de capitalisation boursière derrière HSBC, du fait de la déconfiture desautres établissements. L’axe exclusivement marchés émergents, remontant aux racines vic-toriennes du groupe, a préservé celui-ci des difficultés et le met désormais en position deforce pour préparer le prochain cycle de croissance mondiale. Portrait.

Jaona RAVALOSON (09/10/09)

Prévision de croissance pays émergentsEconomies 2008 2009 2010 2011 2012

G7 0,3 -3,6 1,3 2,4 2,4Union européenne 1,0 -4,2 0,5 1,8 2,3Afrique 5,2 1,7 4,0 5,2 5,3Asie 7,6 6,2 7,3 8,1 8,4Moyen-Orient 5,4 2,0 4,2 4,6 4,6Amérique latine 4,2 -2,5 2,9 3,7 4,1

Source: FMI, World Economic Outlook, Octobre 2009

Page 65: Banque&Finance n°100

STANDARD CHARTERED

et accorder des crédits à des consomma-teurs. La banque de détail compte 14 mil-lions de clients à travers le monde. Pour sapart, la banque de gros gère 1200 relationsentreprises. Implantée à Londres et àSingapour, elle emploie plus de 12 000 per-sonnes et propose aux entreprises et auxinvestisseurs institutionnels du tradefinance, de la gestion de trésorerie, des ser-vices titres, devises, de la gestion desrisques, de la levée de capitaux et des solu-tions de financement.Cette double activité, banque de détail (27%du profit brut en 2008) et banque de gros(73% du profit brut 2008), lui a permis d’évi-ter les risques et les pertes sur les marchéset les produits dérivés. L’expansion conti-nue à se mener tambour battant par crois-sance organique et externe pour couvrir denouveaux pays et de nouvelles lignes métieret en intégrant des acteurs locaux bien chevillés à leur environnement régional. Surson plus gros moteur de croissance qu’estl’Asie, STAN dispose aujourd’hui d’unréseau d’agences plus étoffé que celui deson grand confrère et rival HSBC, ce quitémoigne d’un amarrage plus fort au tissulocal.

Lors du forum SIBOS, qui s’est tenu àHongkong en septembre dernier, le patronexécutif de la banque, Peter Sands, areconnu qu’en dépit d’un redressementrapide, les économies asiatiques restentsoumises à de nombreux défis. Cela étant, ilreste impressionné par la rapidité de lareprise dans cette région, «une repriseréelle, […] des événements qui, normale-ment, devraient prendre plusieurs mois, voireannées, et qui se matérialisent en quelquessemaines». Les performances financières deson groupe ne peuvent qu’en bénéficier.Preuve en est les résultats publiés ces der-niers semestres.

Une exception dans le secteurAlors que ses homologues britanniques eteuropéens se débattent dans des difficultés

immenses et frisent le dépôt de bilan horsintervention des pouvoirs publics, STANassure et rassure. Son bénéfice net a pro-gressé de 20% en 2008 et continue à grimperau premier semestre 2009.En dépit d’un doublement des provisionspour risques à 1,1 milliard de dollars, lepremier semestre 2009 s’est soldé par unprofit avant impôt de 2840 millions, 250 mil-lions de mieux que la même époque de 2008et bien au-dessus des attentes des prévi-sionnistes. Le bénéfice net est ressorti à1883 millions de dollars (en augmentationde 5,5% sur un an). La banque de gros aamélioré son résultat opérationnel de 36% à2,25 milliards de dollars tandis que labanque de détail, victime d’un fort taux deprovisionnement et d’une filiale coréenne àla peine, a généré un profit opérationnel enchute de 57% à 348 millions.STAN n’était pas le seul établissement ban-caire européen à avoir accru son résultat au

premier semestre 2009. C’était le cas aussi,entre autres, de HSBC, Barclays ou CreditSuisse. Mais son positionnement géogra-phique et la solidité de sa structure bilan-cielle lui ont donné une longueur d’avance.Sans recourir à l’argent de l’Etat, la banquen’a subi aucun problème de liquidité puis-qu’elle avait réussi à lever, en novembre2008, en pleine tourmente financière glo -bale, 2,7 milliards de dollars de capitauxauprès de ses actionnaires et des marchés.A 7,6%, son ratio Tier 1 dur est à un niveauconfortable et constitue, par les temps quicourent, un réel avantage compétitif.D’après Peter Sands, le directeur général, lesecond semestre 2009 a démarré sur leschapeaux de roue. Selon ses termes, labanque «est dans la partie du monde où ilfaut et dispose de la stratégie qu’il faut». Ceciautorise de nouvelles performances pourles années qui viennent. D’où un parcoursboursier bien orienté. Depuis le début de

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 63

Evolution du profit avant impôt de STAN

Source: société

1600

1400

1200

1000

800

Oct Dec Feb Apr Jun Aug Oct Dec Feb Apr Jun Aug Oct Dec Feb Apr Jun Aug Oct

2006 2007 2008

STAN.L GBP 2009-10-08 00:08 LSE

2009

Evolution du titre à la Bourse de Londres

Source: Thomson Reuters

Poids comparé de l’Asie2008 STAN HSBC

Nbre de pays couverts 20 19Effectif 55 965 127 489 Nombre d'agences 1 164 1 028 Profit avant impôt (US$ millions) 1 464 11 929 Source: sociétés

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l’année, le titre a doublé à Hongkong et estmonté de près de 70% à Londres.

De nouvelles réserves de croissanceD’ailleurs, STAN s’est empressé, début août,de saisir cette opportunité pour refaireappel au peuple en émettant de nouvellesactions pour un montant d’un milliard delivres (soit 1,6 milliard de dollars US).D’après les analystes, cette opérationportera le ratio Tier One dur à 8,4%, ce quipermet, avec un objectif minimal de 8%, dedonner une marge de manœuvre suffisantepour augmenter les parts de marché ou defaire des acquisitions complémentaires.La direction de Standard Chartered a misles points sur les i à propos de cetteseconde augmentation de son capital enmoins d’un an. Cette opération n’a pas étéfaite pour «combler des trous noirs dans lebilan ni pour avoir un matelas servant à faireface à des perspectives médiocres ni pour dis-poser de munitions en vue de mener une poli-tique d’acquisition agressive». Car, en dépitde leur forte hausse, les provisions peuventêtre prises en charge par les résultats brutsd’exploitation; car en dépit des incertitudesmacroéconomiques, l’Asie, l’Afrique et leMoyen-Orient, sur lesquels le groupe seconcentre, se portent mieux; car en dépitd’innombrables possibilités de croissanceexterne, le groupe est très sélectif. Ensomme, une augmentation de capital qu’ilfallait faire… parce que, justement, legroupe n’en a pas besoin.C’est ce type d’émissions qui marche lemieux sur les marchés, d’autant, qu’en

l’espèce, il a été réalisé, malgré tout, avecune décote de près de 49% par rapport aucours de clôture précédant l’annonce. Lessouscriptions n’ont donc pas mis beaucoupde temps pour absorber l’offre de papiersvia un placement accéléré. Là aussi, STANfait figure d’exception dans la profession.On prête à John Peace, le nouveau prési-dent désigné en juillet dernier, cette idéed’une augmentation de capital à titre de pré-caution. Il faut dire que Mr Peace n’a pasd’antécédents professionnels dans lemonde bancaire. Il occupe le poste laissévacant depuis janvier par le précédent titu-laire, Lord Davies, devenu ministre duCommerce du gouvernement de Sa Majesté.Auparavant, il a dirigé le groupe de luxeBurberry ainsi que la société d’évaluationde risques de crédit Experian.Pour un tel appel aux marchés, John Peacepouvait compter sur un actionnaire straté-gique détenant une participation significa-tive. Il s’agit de Temasek, le fonds souverainde Singapour, qui a, bien entendu, suivil’augmentation de capital à hauteur de saparticipation d’environ 19%. Temasek étaitrentré pour la première fois dans le capitalde STAN en 2006 en acquérant 11,6%.Actionnaire stable, il ne pratique pas pourautant l’exclusivité puisqu’il est égalementprésent dans plusieurs banques asiatiques(entre autres, DBS, Bank of China, ChinaConstruction Bank).

Une approche plus audacieuseAvec un bilan conforté au-delà de ce qui eststrictement nécessaire et dans un contexteoù les compétiteurs sont, pour la plupart,

au tapis et cherchent à se désengager pourse refaire une santé, STAN se sent pousserdes ailes et n’a pas peur d’ambitionner dejouer dans la cour des grands. Pour PeterSands, un excès de cash est un réel atout etdonne «une souplesse plus grande pour profi-ter des opportunités de croissance créées parla crise, à la fois organiques et non orga-niques». De fait, un renforcement des équi -

pes sur les marchés les plus dynamiques estdéjà en cours. La banque a annoncé sonintention de recruter 850 responsables derelations en Asie pour la clientèle haut degamme. Elle a renforcé aussi ses activitéssur les marchés actions en Asie (rechercheet vente institutionnelles).Le groupe a fait beaucoup d’acquisitionsdepuis deux ans (rachat d’American ExpressBank en 2007, acquisition de Cazenove Asia,une filiale de JP Morgan, en janvier 2009,etc.) Il entend poursuivre cette politique etentrevoit des opérations de petite enver-gure (de petites centaines de millions dedollars) en Chine ou en Inde.Signe manifeste d’une approche plus offen-sive, le coup marketing et communicationque STAN a réussi en signant un contrat desponsoring du club anglais de footballLiverpool FC pour une vingtaine de millionsde livres par an pendant au moins quatreans. Surprenant, quand on voit le coût d’unetelle initiative, surtout pour une banque quin’est même pas active auprès des consom-mateurs britanniques. Mais pour la banque,le pari est de miser sur la popularité de plusen plus mondialisée des clubs de footballanglais et de l’impact global des chaînes detélévision sports.Après tout, une banque qui a traversébrillamment la crise et qui n’a pas fait usagedes 1400 milliards de livre d’aide gouverne-mentale au secteur peut se permettre devoir sa notoriété et son image grandir etprécéder ses conquêtes futures de part demarché. �

J.R.

ENJEUX STANDARD CHARTERED

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200964 B&F

Principaux actionnaires de STAN au 01/09/09

Source: FactSet Research Systems Inc

«La banque a annoncé son intention de recruter850 responsables de

relations en Asie pour laclientèle haut de gamme»

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ENJEUX INFORMATIONS FINANCIÈRES

«L’information financière des éta blis -sements de crédit en période decrise», tel est le titre de l’étude éla-borée par Virginie Chauvin, asso-ciée de la société Mazars, à partir

des rapports annuels au 31.12.2008 de 14grandes banques1. Par ce travail, elle asurtout cherché à dégager des grandes ten-dances qui se dégageaient en matière d’in-formation et à illustrer, à travers desexemples concrets, comment l’un ou l’autredes établissements avait choisi de répondreaux exigences réglementaires. En effet,comme l’explique cette spécialiste des pro-blématiques comptables liées aux instru-ments financiers: «On peut penser que, dansce domaine, les pratiques des plus grandsacteurs vont tendre à essaimer dans toute l’in-dustrie.» Dans l’entretien qui suit, VirginieChauvin, qui a déjà consacré un certainnombre de travaux aux mises en œuvre desnormes IFRS, ainsi qu’à celle du pilier 3 deBâle II, décrit le champ de son étude et expli-cite ses principales conclusions.

Banque & Finance: Sur quels critères les établissements étudiés ont-ils été sélectionnés?VIRGINIE CHAUVIN: A l’exception des deuxbanques américaines, tous les établisse-ments sélectionnés sont soumis aux mêmesprincipes comptables, à savoir les normesIFRS. Ils ont principalement été choisisparmi les plus importantes capitalisationsboursières du secteur bancaire européen de

manière à offrir une certaine représentati-vité. Nous avons privilégié la grande taille,parce que ces acteurs sont les plus repré-sentatifs de la pratique bancaire.

B&F: Pouvez-vous expliquer votre choix de restreindre votre champ d’étude aux rapports annuels?V.C.: Les rapports annuels constituent laseule information financière «normée» ausens de IFRS7, par conséquent ce sont deséléments susceptibles d’être comparablesentre eux. Ce n’est pas le cas des communi-qués ou des informations aux investisseurs,à travers lesquels chaque établissement vaexprimer sa propre stratégie de communi-cation.

B&F: Dans votre chapitre consacré à lacommunication sur les impacts de la crisefinancière, vous constatez que les informa-tions sont peu comparables entre les éta-blissements et que l’information comparativeavec 2007 n’est fournie que dans trois cas.S’agit-il d’un manque de transparence?V.C.: Il faut se rappeler qu’en 2007, seulsquelques établissements avaient jugé perti-nent de donner des informations chiffréescomplémentaires spécifiques pour rendrecompte des effets du début de la crise. Parconséquent, c’étaient également les seulssusceptibles de fournir une comparaisonavec ces éléments en 2008! Plus générale-ment, pour ce qui concerne «l’informationde crise», la continuité est difficile à établir

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 67

Trop d’information tuel’informationPour faire face aux turbulences des marchés, les régulateurs comptables ont autorisé lesreclassements d’actifs financiers en normes internationales (IFRS). Cette évolution s’estaccompagnée de demandes d’informations plus précises sur les reclassements comptablesde titres. Les grandes banques ont utilisé ces possibilités et ont fourni l’information deman-dée. Cependant, comparer les différents établissements reste un exercice très exigeant.

Propos recueillis par Véronique BÜHLMANN

1 Ont été retenus les établissements suivants: enFrance, BNP Paribas, Crédit Agricole, Groupe Caissed’Epargne et Société Générale; en Allemagne,Commerzbank; en Angleterre, Barclays et HSBC; auBenelux, Dexia et ING; en Espagne, Santander; enItalie, Unicredit; en Suisse, UBS; aux USA, Bank ofAmerica et Goldman Sachs.2 Dans son édition de Bank News, avril 2009, Mazarspropose un article très intéressant sur le sujet: «Zoomsur l’évolution de la mesure de la juste valeur des instruments financiers», pages 13-14.

«A partir de rapports quipeuvent faire jusqu’à

500 pages, l’actionnaire oul’investisseur lambda auraitbien de la peine à se forgerune opinion générale»VIRGINIE CHAUVIN – MAZARS

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puisqu’il s’agit, par définition, d’élémentsnon récurrents: il n’était pas possible decommuniquer en 2007 sur les effets de lafaillite de Lehman Brothers puisque celle-cin’est intervenue qu’en septembre 2008.

B&F: Votre second chapitre s’intéresse àl’amendement à IAS 39. Pouvez-vous rappe-ler le contexte d’adoption de cet amende-ment?V.C.: Cet amendement a été adopté à l’automne 2008, au pic de la crise de liquidi-tés où les marchés sont devenus très peuactifs rendant délicate la détermination dela juste valeur des instruments financiers2.

B&F: Analysant les reclassements, vousnotez que parmi les banques de votreéchantillon, deux établissements expliquentl’essentiel des 190 milliards d’euros dereclassements de la catégorie «AFS» vers la catégorie «prêts», alors que les reclasse-ments depuis la catégorie trading sontrépartis entre tous les établissements.Comment s’expliquent les «exceptions»Commerzbank et Dexia?V.C.: La différence constatée dans les reclas-sements s’explique par la nature des porte-feuilles d’origine. Ces deux établissementsavaient un portefeuille AFS très importantalors que pour les autres, cette place pré-pondérante était prise par le portefeuille de«trading».

B&F: Vous constatez que les établissementsont «répondu aux attentes de IFRS 7» et quecertains ont même fourni des informationscomplémentaires. Dois-je en déduire que toutest pour le mieux dans le meilleur desmondes?V.C.: Non, je constate simplement que les éta-blissements de l’échantillon ont répondu glo-balement de manière complète par rapport àce qui était demandé dans IFRS 7 sur les infor-mations à donner au titre des reclassements.

B&F: Au chapitre de l’information sur lagestion des risques, et en particulier cellede la liquidité, vous relevez que la plupartdes établissements donnent des indicationsplus précises qu’en 2007 mais que «cesinformations ne sont pas facilement compa-rables entre les établissements, notammentcar le calcul du ratio de liquidité diffère d’unpays à l’autre et les établissements nedonnent pas de précisions sur la façon dontil a été établi». Selon vous, comment serait-il possible de remédier à cette situation?V.C.: Pour que l’information soit compa-rable entre les pays, il faudrait que le ratiode liquidité soit homogène à tous les paysce qui n’est pas le cas actuellement.J’aimerais souligner que les établissementsqui ont communiqué l’information concer-nant le ratio de liquidité n’y étaient pasobligés au regard d’IFRS 7, il s’agissait d’uneinformation complémentaire.

B&F: Les banques se sont vues dans lanécessité d’adapter leurs modèles derisques ainsi que leurs scénarios de stress.Naïvement, on aurait pu penser que cesmodèles et scénarios auraient dû incluredes «worst cases», c’est-à-dire les piressituations?V.C.: Les scénarios de stress sont élaborés àpartir de données historiques sur unepériode déterminée. La crise récente ayantété bien au-delà de tout ce qui avait étéconnu dans l’histoire récente, il est normalque ces modèles aient trouvé leur limite etaient donc dû être réajustés pour tenircompte des nouveaux événements. Dansl’hypothèse d’une autre crise mais quiserait totalement différente, il n’est pas sûrque ces nouveaux scénarios soient adaptés.C’est la limite de ce type d’exercice.

B&F: Vous soulignez le fait que «Les banquesn’ont généralement pas indiqué quels instru-ments elles avaient transféré d’une catégoriede valorisation à une autre ni les montants enjeu. La comparaison entre les établissementsest difficile à réaliser car les hypothèses retenues par le management à la fois pourmotiver le recours aux modèles mais aussipour expliquer comment sont déterminés lesparamètres sont très peu détaillées…»N’est-ce pas en contradiction avec l’intituléde votre chapitre «une information quantita-tive assez homogène sur la juste valeur»?

ENJEUX

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200968 B&F

Les établissements ont choisi de présenter les données là où ils le sou-haitaient, sans homogénéité entre les établissements.

Source: L’information financière des établissements de crédit en périodede crise. Virginie Chauvin. Etude Mazars page 7.

Information sur les impacts de la crise financière

Si ces reclassements n’avaient pas été réalisés, les variations de valeurs surles actifs classés en trading par les banques de notre échantillon auraient euun impact négatif de plus de 10 milliards d’euros et pour les actifs classésen AFS, la variation négative aurait été de 3,5 milliards d’euros. Néanmoins,malgré les reclassements, la réserve AFS totale des banques de notre échan-tillon a diminué de plus de 65 milliards d’euros en 2008.

Source: L’information financière des établissements de crédit en périodede crise. Virginie Chauvin. Etude Mazars page 9.

Juste valeur des actifs reclassés en date de transfert en Md€

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INFORMATIONS FINANCIÈRES

V.C.: Non, sur le plan quantitatif, les informa-tions sont disponibles et répondent donc

aux exigences normatives. En revan che, surle plan qualitatif, par exemple celui desmodèles d’évaluation de la juste valeur misen œuvre, il y a moins d’informations. Cesinformations sont plus délicates à donner, lemanagement ne souhaitant pas toujoursexposer en détail les hypothèses retenuespour la valorisation de leurs instruments.

B&F: Quelles sont les principales conclusionsque vous tirez de votre étude?V.C.: La principale est que c’est une tâcheardue que d’exploiter toutes les informa-tions communiquées. Il n’est pas toujoursfacile de trouver les informations perti-nentes, à moins de savoir exactement ceque l’on cherche. A partir de rapports quipeuvent faire jusqu’à 500 pages, l’action-naire ou l’investisseur lambda aurait biende la peine à se forger une opinion générale!A cet égard, les rapports des banques amé-ricaines sont beaucoup moins volumineux:il faudra sans doute trouver un équilibreentre les deux extrêmes.

En résumé, je dirais que les rapports sontassez complets sur le plan des données chif-frées par rapport au référentiel considéré.En revanche, sur le plan qualitatif, onobserve de grandes inégalités entre les éta-blissements, au niveau de la pédagogie, dela hiérarchisation des sujets. A titred’exemple, je reprendrais le cas des stresstests: deux banques de notre échantillonprésentent les implications chiffrées d’unscénario catastrophe sans préciser leshypothèses retenues pour ce chiffrage. �

V.B.

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 69

A propos de Mazars:Mazars est une organisation internationalespécialisée dans l’audit, la comptabilité, lafiscalité, le droit et le conseil aux entre-prises. Cette entité constituée sous formede partnership intégré compte 568 asso-ciés répartis dans une cinquantaine depays. En Suisse, 5 associés occupent 60 personnes à Genève, Fribourg et Zurich.

Les établissements ont choisi de présenter lesdonnées là où ils le souhaitaient, sans homogé-néité entre les établissements.

Source: L’information financière des établisse-ments de crédit en période de crise. VirginieChauvin. Etude Mazars page 15.

Les scénarios de stress

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La communication financière est trèsparticulière. Elle est hautement sen-sible, capable de stabiliser ou dedéstabiliser des groupes voire toutun système, et elle recèle générale-

ment un degré élevé de complexité. Cescaractéristiques tendent naturellement àrigidifier les lignes de communication etimpliquent une forte hiérarchisation desinformations. Par conséquent, elles vont pra -tiquement à l’inverse de «ce que demande lepeuple» dans un univers d’interconnexiontous azimuts. Les banques pourront-elles sesoustraire à cette demande et rester sur leurmodèle de communication unilatérale?Compte tenu de l’avènement et du succèsdes médias sociaux, une telle attitude repré-sente un risque élevé comme l’expliqueArnaud Grobet, fondateur et CEO de Label.

Banque & Finance: Selon vous, depuis l’avènement d’internet, le pouvoir n’est plusdans la détention du savoir mais dans lacapacité à partager ce dernier. Aujourd’hui,l’évolution des technologies entraîne unemutation qui commence à bouleverser lesmétiers de la communication et du marke-ting. Comment voyez-vous leur futur?ARNAUD GROBET: Ce futur est inscrit dans lamultiplication des connexions. Pour s’enconvaincre, il suffit de considérer le succèsdes platesformes de dialogue telles queTwitter, Facebook, etc. et d’imaginer toutes

les synergies qu’offrent ces nouvellesconnexions pour autant qu’elles soient maî-trisées. Ce n’est pas la révolution, c’est uneévolution. Qu’il s’agisse du marketing, des

relations publiques, des ventes ou des tech-nologies de l’information, aucun de cesdépartements ne peut ignorer les médiassociaux, car la formule de base a changé: ilne s’agit plus de spammer un million de per-sonnes pour en atteindre 100. Le but est de toucher les nouveaux leaders d’opinion,les influenceurs, totalement indépendantsdes marques, qui, eux, vont communiquerl’information aux membres de leurs groupesou communautés respectives, membres quila feront également essaimer.

B&F: Pour quelles raisons les règles du jeuont-elles changé si rapidement?A.G.: Les nouvelles technologies rendent la communication beaucoup plus mobile,inter active, personnalisée et multicanal.Nous sommes passés d’une communicationde masse à une masse de microcommu -nications. Cela implique la nécessité decentrer la communication autour du dia -logue personnalisé. A l’heure actuelle, la plupart des services marketing utilisentles réseaux sociaux comme des plate-formes de diffusion: ils «poussent» l’infor-mation, la crient. C’est une erreur dans uncontexte où les nouvelles technologies per-mettent aux parties prenantes de se com-porter comme dans le monde réel, c’est-à-dire de dialoguer, d’échanger des opinionset des expériences entre pairs avant de procéder à un éventuel achat. Avec lesmass media, le but était de capter l’atten-tion, de parler le plus fort possible pour sefaire entendre. Avec les médias interactifs,l’objectif est de se connecter à son audi-toire au moyen d’un contenu intéressantles deux parties.

ENJEUX

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200970 B&F

COMMUNICATION FINANCIÈRE

Les réseaux sociaux teregardentDe par ses spécificités, la communication financière se prête mal aux systèmes ouverts etfaiblement hiérarchisés. Mais parce que le client veut avoir accès à l’information au momentet au lieu de son choix, sur le modèle de l’expérience individuelle, cette communication et lemarketing bancaire en général doivent se repenser. Arnaud Grobet, CEO de Label, expliqueles enjeux et les défis de cette mutation.

Propos recueillis par Véronique BÜHLMANN

«Puisqu’on parle déjà devotre marque sur la toile,nous pensons que votremarque devrait participer à cette conversation»

ARNAUD GROBET – LABEL

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COMMUNICATION FINANCIÈRE

B&F: Sur cet immense forum mondial, est-ilencore possible de maîtriser son image?A.G.: Non, aujourd’hui les marques doiventapprendre à travailler avec une composantequi leur a toujours fait peur, à savoir la pertede la maîtrise totale de leur image. Or, rienne peut empêcher cette évolution. En cemoment même, des personnes parlent, par-tagent leurs opinions, leurs expériences,expriment des suggestions ou des revendi-cations, et leurs discours, jusqu’à peu fai-blement diffusés, prennent une tout autreenvergure quand ils sont mis en ligne. Ledéfi est donc de passer d’un mode de communication unilatéral (marque versconsom mateur) à un véritable dialogue.Celui-ci est rendu possible à travers la créa-tion ou de l’animation de communautésautour de la marque et de ses produits. Parexemple, vu l’engouement actuel pour l’or,une banque pourrait très bien envisager decréer une plateforme «passion-or.com».Pour rendre efficace une telle démarche, ilfaut identifier les tendances, celles du

marché, tout comme celles promues par lesnouveaux leaders d’opinion. Il s’agit demettre en place une approche incluant tousles outils et canaux à disposition, un jeudans lequel David, le consommateurlambda, tient un avantage face à Goliath, lamarque. Ce serait une erreur de penser qu’ilexiste un monde purement virtuel, car sesacteurs et leurs interactions sont bien réels.

B&F: Du point de vue marketing, quels sontles avantages des médias sociaux?A.G.: Ils aident la marque à mieux seconnecter à ses audiences, à savoir ce quise dit sur elle, ses concurrents ou sondomaine d’activité. Ils permettent d’engagerdes conversations autour d’elle ou de l’unde ses produits et à bâtir une réputationspécifique.

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 71

Label en brefFondée en 2000, Label repose sur trois piliers: marketing et communications, produits et pla-teformes, développement IT et applications. Elle compte 55 créatifs et ingénieurs, rassembléssous un même toit. S’y ajoute la société sœur, Starfish Community Group, société pionnière enmatière de services et développement de solutions dans le domaine des communautés onlineet des médias sociaux. Label a également développé un partenariat étroit, avec MCI, sociétéleader en Europe dans le secteur de l’événementiel.La société compte actuellement une centaine de clients dont un certain nombre de banquespour lesquelles elle a mis en place des platesformes de gestion de l’information. En effet, c’estl’une des spécificités de la société de proposer la «brand intelligence», un concept dont elle adéposé la marque, et qui consiste à associer la gestion de la marque à l’exploitation systéma-tique de l’information. Label travaille actuellement sur des projets de sponsoring intégrant lescaractéristiques des nouveaux médias sociaux. �

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Par le biais des médias sociaux, il est pos-sible d’améliorer sa visibilité, de faire dessondages ou des études de marché (plusprécises et à des coûts bien moindres quecelles effectuées sur le terrain), d’organiserdes focus groups, de développer un marke-ting très ciblé, de mesurer l’impact de certains événements, d’optimiser la distri-bution d’informations et de contenus.Les communautés en ligne permettent éga-lement de garder le contact entre deux événements. Dans la communication événe-mentielle traditionnelle, les effets d’un événement ont une durée très limitée surson public. En introduisant le dialogue enligne, cette durée peut être considérable-ment allongée, jusqu’à préparer l’événe-ment suivant.

B&F: En pratique, comment intégrer les médias sociaux dans son approche marketing et communication?A.G.: Il n’y a rien de vraiment nouveau sousle soleil, il faut avoir une stratégie, écouteret comprendre, identifier les tendances,

engager le dialogue, personnaliser la rela-tion, identifier les influenceurs/leadersd’opinion, utiliser des outils de mesure, etc.La démarche est la même, ce sont les éléments à disposition qui ont changé. Etpour connecter le «off line» au «on line», ilest essentiel de bien comprendre les possi-bilités offertes par la technologie et il fautéviter de se précipiter sur internet. Vu soneffet démultiplicateur, la moindre erreurpeut causer des dégâts importants. Enmatière de dialogue, il faut établir des règlestrès claires, à l’interne, comme à l’externe:un bon blog est un blog qui possède unecharte. Il est également important depenser aux budgets en termes de res-sources humaines. Le rêve dans une com-munication totalement personnalisée seraitde disposer de 15 000 personnes pourservir 30 000 clients. A l’heure actuelle, onpeut estimer que ces 30 000 clients sontgénéralement segmentés en trois à cinqgroupes. Dans une version en ligne dite 2.0,ils seront scindés en 200 groupes. Il faudradonc disposer de ressources qualifiées et

suffisantes pour interagir efficacement,c’est-à-dire pour être capable de donner desréponses exactes et adaptées dans un délaivariant entre 24 et 48 heures.Cela dit, il n’existe pas de recette univer-selle. A mon avis, la mise en place d’unecommunauté efficace, c’est-à-dire puissanteet durable, avec un retour sur investisse-ment tangible, présente des caractéris-tiques similaires à la création d’un jardin.Cela implique de concevoir et mettre enplace un environnement adapté, disposerdes capacités suffisantes pour nourrir etmaintenir un organisme vivant délicat et,last but not least, apprendre de ses erreurset remplacer les éléments non viables.

B&F: Est-ce le cas en Suisse?A.G.: On se réveille mais les réalisationssont encore peu nombreuses. D’ailleurs,pour trouver des spécialistes qui possèdentune expérience concrète des outils interac-tifs et des médias sociaux, nous avons dûrecruter à l’étranger. �

V.B.

ENJEUX COMMUNICATION FINANCIÈRE

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L’ART DANS B&F

Jane Le Besque – Bees, 2009, collage et média mixtes, 62 x 162 cm.

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ENJEUX FUSIONS–ACQUISITIONS

Tant le fait de proposer un outil telqu’une plateforme internet, que saprésentation et la terminologieemployées témoignent d’une démar -che qui privilégie l’établissement

de relations, la mise en place d’un réseauplutôt que le marketing traditionnel axé surla vente. «Lombard Odier accompagne lesgérants de fortune dans leur aventure d’indé-pendance.» Cette phrase d’introduction luesur la page d’accueil du site e-merging.lom-bardodier.com est significative.Sous l’onglet «contexte» du site, le ton estdonné: il s’agit d’être efficace et de répon dredirectement aux questions essentielles. Pourqui, pourquoi, comment, pour com bien? Auchapitre du «pourquoi», Lombard Odier parledes gérants indépendants en les décrivantcomme une «communauté», met tant ce termeentre guillemets. La maison genevoise ren-force, ainsi, le sens d’appartenance à une«tribu» bien précise, par conséquent des per -son nes qui ont de nombreux points communs.

DialoguerDans le «comment», Lombard Odier exposela simplicité de la démarche qui consiste àréunir au sein d’une base de donnéesanonyme les principales caractéristiques degérants intéressés à un rachat, une vente ouune fusion. Chaque membre, après obten-tion de son adhésion auprès des adminis-trateurs du site (en l’occurrence LombardOdier), peut y accéder en tout temps et pro-céder au choix de ses partenaires potentielset/ou être sélectionné par d’autres mem -bres qui souhaitent entrer en contact aveclui. Chaque demande d’entrée en relationest dirigée vers le team gérants indépen-dants e-merging de Lombard Odier qui secharge, moyennant la signature d’un contratde confidentialité et de rémunération, de

mettre en contact les parties (seules l’achat,la vente, la fusion et le placement de gérantsgénèrent des rémunérations). Ainsi, Lom bardOdier joue bien un rôle de «facilitateur», maisson implication ne s’arrête pas là. Quelle que soit la forme de rapprochementenvisagée par deux entités de gestion, sesincidences sont multiples (contractuelles,fiscales, managériales, informatiques, logis-tiques, etc.) Aussi la banque a-t-elle invitédes experts externes sur sa plateforme afinqu’ils offrent leur savoir-faire.

AccompagnerEn six mois d’existence, la plateforme s’estavérée un succès: une centaine de gérantsindépendants de Suisse et de l’étranger ysont inscrits, représentant quelque 50 mil-liards d’actifs sous gestion. Il y a eu environ150 demandes de mise en relation et plu-sieurs transactions ont déjà été conclues.Pour Olivier Collombin, responsable de laplateforme chez Lombard Odier, ces résul-tats sont d’autant plus réjouissants que:«Nous nous adressions à une population par-ticulièrement réticente à donner des informa-tions très confidentielles, même de façonanonyme. Psychologiquement, remplir lesques tionnaires représentait un pas en avanttrès difficile à franchir. Nous sommes égale-ment très satisfaits de l’ouverture sur l’étran-ger car c’était l’un de nos objectifs que decréer des passerelles à l’international où lefonctionnement en réseau est essentiel.» A laquestion de savoir quels paraissent être lesprincipaux freins à l’utilisation de cet outil,il répond: «La mise à disposition de l’outil nesuffit pas, nous devons absolument jouer lerôle d’accompagnateur, surtout lors des pre-miers contacts. Par ailleurs, nous avonsconstaté l’existence d’un écart très importantentre les valeurs données à la vente et celles

proposées à l’achat. Nous allons donc mettreen place un système de valorisation ettrouver un partenariat avec un expert pour laquestion des financements.» Comme sur lessites de rencontre, les premiers pas sont dif-ficiles et demandent donc un accompagne-ment important, mais la création de telsoutils paraît indispensable si l’on entendsoutenir la consolidation, c’est-à-dire le ren-forcement de ce segment de la gestion defortune qui représente environ 15% des capi -taux privés déposés auprès des banquessuisses, conclut Olivier Collombin. �

Véronique BÜHLMANN

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L’intelligence de la plateformeDepuis mars 2009 Lombard Odier propose un site internet dédié aux gérants de fortune indé-pendants qui souhaitent acheter, vendre ou fusionner leur société à/avec une entité activedans le même domaine. Outre l’intérêt économique de cette initiative, elle nous paraît bienrefléter l’évolution actuelle en matière de communication et, en particulier, la tendance àaccroître le dialogue entre marque et clientèle.

«La mise à disposition del’outil ne suffit pas, nous

devons absolument jouer lerôle d’accompagnateur,surtout lors des premiers

contacts»OLIVIER COLLOMBIN – LOMBARD ODIER

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Deloitte a publié récemmentune étude1 sur les défis aux-quels l’industrie financièredans son ensemble fait face entermes de gestion des risques.

Cette étude a couvert 111 institutions finan-cières dans le monde, représentant desactifs cumulés de plus de 19 000 milliards dedollars américains. Cette étude, qui a étémenée auprès de Risk Managers à inter-valles réguliers, plusieurs tendances defond peuvent être soulignées.Une vision partielle des risques – Si certainsrisques tels que les risques de liquidité, decrédit et de marché sont perçus commegérés de manière très efficace par la majo-rité des établissements, d’autres le sont net-tement plus partiellement (risque opéra-tionnel, risque stratégique, risque lié aumodèle de risque utilisé).Définir la propension au risque au niveau duconseil d’administration – Alors que la res-ponsabilité globale pour la supervision et lagouvernance des risques se situent auniveau du conseil d’administration dans troisquarts des cas, seulement 63% des institu-tions ont une définition formelle et approu-vée de leur appétit au risque. De même, lagestion des risques n’est pas totalement inté-grée dans de nombreuses institutions. Eneffet, moins de la moitié des sondés avait

totalement ou partiellement incorporé lesresponsabilités de gestion des risques dansles objectifs de performance et la rémunéra-tion variable du senior management.

Une meilleure identification des responsablesdes risques – La nécessité d’avoir un respon-sable des risques est reconnue par troisquarts des établissements, qui ont créé unposte de Chief Risk Officer ou équivalent.L’importance donnée à ce rôle se reflèteégalement dans le fait que le responsabledes risques rapporte directement auconseil d’administration et/ou directeurgénéral dans environ trois quarts des insti-tutions.Un besoin d’une plus grande automatisation –Seulement un tiers des institutions possèdedes programmes intégrés de gestion desrisques (ERM: entreprise risk management),alors qu’un autre quart est en cours de créa-tion d’un tel programme. Ces programmessont essentiellement utilisés par les plusgrandes institutions, qui estiment, engrande majorité, que la valeur totale tiréede leurs programmes (valeur quantifiable etnon quantifiable) est supérieure aux coûts.

De nouvelles pistes de réflexionLa crise économique aura permis de remet -tre en avant trois vérités importantes: tropde contrôles peuvent empêcher la vision desbons contrôles; dans un monde global unebonne gestion des risques doit permettre demieux cerner les risques systémiques et lescorrélations entre les risques; et quels quesoient les contrôles en place, ce sont les indi-vidus qui comptent le plus.Vers une optimisation des contrôles –L’efficacité d’un système de gestion desrisques ne se mesure pas au nombre decheck-lists remplies et à la quantité depoints de contrôles. Une pléthore decontrôles nuit même à la perception descontrôles importants. De même, la synthéti-sation des informations et l’interprétation

ENJEUX

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200976 B&F

Contrôle des risques dans les banques: et maintenant?La crise financière est aussi celle de la faillite des systèmes de gestion des risques. Il estdonc temps de mieux repenser notre approche en la matière. Dans la mesure où les systèmes de détection des risques ont été développés pour répondre essentiellement à desexigences réglementaires, il n’est pas étonnant de devoir les adapter pour passer de l’èredu risk management à celle de la culture des risques.

Alexandre BUGA et Myriam MEISSNERDeloitte

«Le responsable des risquesdoit pouvoir compter surune gestion des risquesglobale et non plus sur unsystème basé sur un fonc-

tionnement en silos»MYRIAM MEISSNER – DELOITTE

1 6th Edition of Deloitte’s Global Risk ManagementSurvey: Risk management in the Spotlight, June 2009.

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GESTION DES RISQUES

des résultats sont deux dimensions impor-tantes d’un reporting adapté à chaqueniveau de l’organisation.Vers une gestion des risques globale – Afin depouvoir remplir son rôle de manière adéquate, le responsable des risques doitpouvoir compter sur une gestion desrisques globale et non plus sur un systèmebasé sur un fonctionnement en silos.Souvent, la cohabitation de plusieurs systèmes de gestion des risques et lemanque de coordination entre ces diffé-rents systèmes rendent cette tâche difficilevoire impossible. La qualité des systèmesd’information et de gestion des risques jouedonc un rôle essentiel, de même que lesmodèles d’évaluation utilisés. En parallèle àla prise en compte de l’évolutivité des cri-tères retenus pour mesurer les risques, ilfaut également s’interroger sur la perti-nence de ces critères, la corrélation entreles différents types de risques et les dyna-miques de risques systémiques.Pour une culture des risques homogène dansl’établissement – La gestion des risques nepeut, en effet, pas se résumer à une affaire dechiffres et d’analyses. Son bon fonctionne-ment dépend en priorité des individus quiconstituent l’entreprise. Pour passer à l’èrede la culture des risques, les banquesdoivent adresser les enjeux suivants2:• Avoir une organisation dont les valeurssont partagées – Comment mon organisa-tion est-elle structurée et quels sont les élé-ments valorisés?• Instaurer un climat d’échange et d’inter-actions – Comment favoriser les communi-cations transverses dans mon organisation?Seul un rôle fort des organes de direction etde haute direction, par exemple en termesde définition de l’appétit au risque et decommunication à l’ensemble des collabora-teurs, permettra d’établir une vraie culturedes risques.• Favoriser et maîtriser la motivation demes collaborateurs – Comment allierculture de la performance avec culture durisque? Une politique claire implique égale-ment de lier la gestion des risques avec laperformance et la rémunération.• Chercher systématiquement à maintenirles connaissances des gestionnaires derisques à jour – Comment intégrer les nou-

veaux modèles de risques? Comment s’assu-rer que les collaborateurs des banques ontun vocabulaire commun? Le conseil d’admi-nistration doit également être en mesure derecevoir les informations dont il a besoinselon le format qui lui convient le mieux. Unebonne culture des risques implique unlangage commun utilisé par tous.

Quelles évolutions réglementaires?L’actualité réglementaire offre encore uncertain répit aux banques. Celle-ci devraitpourtant s’intensifier dans les mois à venir.L’observation des chantiers de réflexion encours aide à anticiper les changementsfuturs.En Suisse, la période de consultation concer-nant le projet de circulaire sur les systèmes

de rémunération est arrivée à terme. Nous nesavons pas encore dans quelle mesure lesnombreuses réactions de la place financièrevont être prises en compte par la Finma. Enl’état, celle-ci inviterait les établissements àsophistiquer de manière importante lesoutils de mesure des risques et à décliner lesindicateurs au niveau de chaque collabora-teur. Ce chantier s’inscrit dans une actualitéinternationale qui a vu plusieurs gouverne-ments s’insurger contre les pratiques desbonus des banquiers.Le Comité de Bâle a finalisé ses propositionsen termes d’amélioration du cadre concep-tuel de Bâle II en juillet 2009, améliorationsconcernant les 3 piliers. En parallèle, la révi-sion du cadre conceptuel du risque demarché a été finalisée. Cette révision com-prend une augmentation des exigences entermes de capital afin de couvrir le risque demarché pour certains produits spécifiquesainsi que la mise en place de stress test surla Value at Risk (VaR). En juillet 2009, desprincipes pour le calcul du risque addition-nel (incremental risk) dans le portefeuille demarché ont été introduits. Une «charge pourle risque additionnel» (IRC, Incremental riskcharge) devra être calculée sur la base demodèles développés par les banques, afin decouvrir les risques de défaut et de transfertde certains dérivés de crédit. Dans un autredomaine, le Comité de Bâle a émis, en août2009, des principes généraux permettant derenforcer la supervision et la réglementationfinancière, répondant ainsi aux recommanda-tions du G20 d’avril 2009 concernant les prin-cipes comptables. Ces principes générauxconcer nant le remplacement d’IAS 39 (trai-tant des instruments financiers dérivés) ontété remis à l’IASB en juillet 2009.Les chocs récents survenus sur les marchésfinanciers constituent aussi des opportuni-tés pour faire évoluer la gestion des risquesde manière ciblée. Ce qui ressort des diffé-rents débats, c’est que la solution ne setrouve pas forcément dans le besoin d’uneréglementation supplémentaire ou beau-coup plus compliquée, mais dans la manièredont celle-ci est mise en œuvre. Le retourdu bon sens pratique (versus des modèlescomplexes et la méconnaissance des pro-duits proposés aux clients) et une culturedes risques partagée par tous les collabora-teurs aideront probablement à tendre versune meilleure maîtrise des risques. �

A.B. & M.M.

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«Moins de la moitié dessondés avait totalement oupartiellement incorporé lesresponsabilités de gestiondes risques dans les objec-tifs de performance et larémunération variable dusenior management»ALEXANDRE BUGA – DELOITTE

2 Voir aussi publication Deloitte Putting Risk in thecomfort zone: Nine principles for building the RiskIntelligent Enterprise.

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Coaching. Le mot est lâché.Pour certains managers, leterme signifie «problèmes psy-chologiques», pour d’autres«dernière étape avant licen-

ciement» ou encore «ultime châtiment pourmanque d’efficacité». Pourquoi cette diaboli-sation? Soyons clairs. Les coachs ont raté lemarché par des dérapages dont les mana-gers ont parfaitement perçu les pièges. Ilsn’ont pas été dupes. A l’origine, «coach» vientde cocher, qui désigne le conducteur de véhi-cule hippomobile transportant des person -nes. Incontestablement, pour faire avancer lecoche, le cocher ne connaît que deux outils:le fouet et la voix. L’humour des étudiantsanglais va caricaturer cette posture. Poureux, le «coach» (1880) faisait référence à unpersonnage un peu rustre qui hurlait sur lesbords de la Tamise pour faire avancer leséquipes d’aviron. Mais ce n’est pas vraimentl’image que veut en donner Tom Peters,auteur du célèbre ouvrage In search of excel-lence (1984), qui en donne une autre défini-tion: «Le coaching est un face-à-face qui placedes personnes avec divers talents, expérienceset intérêts, les encourage à définir leurs res-ponsabilités et les traite comme de véritablespartenaires.» Cette nouvelle attitude, quis’oppose au taylorisme, entraîne une vaguede fond d’offre de coaching.

Une crédibilité de bonimenteurFormés sans rigueur sur des modèles issusde la psychologie clinique, des coachs ont

frappé à la porte des entreprises. Sub juguéespar un discours humaniste soixantuitard, lesportes des entreprises leur ont été entrou-vertes. Certes, quelques réussites ont ponc -tué l’entrée de ces pseudo-psychologuesdans le monde de l’entreprise, mais d’ahuris-sants échecs ont laissé s’envoler la chancequi leur était offerte: démissions en bloc, effi-

cacité contestée, retour sur investissementfaible, formation sur des modèles managé-riaux saugrenus, auxquels s’ajoute pour cer-tains coachs la crédibilité de bonimenteur. Ilen a fallu beaucoup pour que le marché ducoaching se referme comme une huître.Bien que mal exploités, les besoins en coaching existent: les périodes de crises

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MANAGERS

Que peut-on attendre du coaching?Depuis une vingtaine d’années, le coaching n’en finit pas de faire parler de lui. Quelle estl’origine du coaching? Quelle est la formation des coachs? Quel modèle proposer? Et enfinquelles sont les conditions d’un accompagnement réussi? Quatre questions en suspenspour un peu d’intelligibilité.

Bernard RADONDirecteur de Coaching Systems Sàrl

ENJEUX

Permettre aux managers d’exploiter leur potentiel.

© STEPHENVANHORN- F

OTOLIA.COM

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alternent avec les périodes d’euphorie, lesrelations avec la hiérarchie se tendentlorsque les objectifs sont de plus en plusdifficilement atteignables et les stratégiesplus complexes à déchiffrer, tandis que lescollaborateurs se montrent exigeants,quand ils n’ont pas des comportementscaractériels. Face à ces difficultés, vers quelpraticien se tourner? C’est là que le coachpourrait intervenir. Mais pas n’importecomment. Son intervention va dépendre duniveau hiérarchique du manager. Regardonsen détail.

Le niveau hiérarchique du managerAu point d’entrée dans sa carrière, lemanager fraîchement promu à la tête d’unepetite équipe, de trois à une dizaine de collaborateurs, doit faire rapidement face àde nombreuses questions. Doit-il abandon-ner ses tâches techniques pour celle deconduite d’une équipe? Doit-il rester copainavec ses anciens collègues, ou au contraire,doit-il faire preuve tout de suite d’autoritépour ne pas perdre la face et atteindre sesobjectifs? Doit-il laisser faire ou tout contrô-ler? S’il intervient peu de temps après sanomination, le coach doit lui faire gagner desix à dix-huit mois de maturité. Il lui faudra,par exemple, clarifier ses relations avec sonenvironnement, lui faire comprendre queses collaborateurs réagissent différemmentà ses sollicitations. Pour les uns, un peu dedirectivité est nécessaire, pour les autres,au contraire, un esprit participatif est la clefde leur motivation.De la pertinence des réponses apportéess’ouvriront les portes du second niveau,celui où le manager devient chef de chef,c’est-à-dire responsable de subordonnés

conduisant eux-mêmes des collaborateurs.A ce niveau II de responsabilité, c’est l’apprentissage de la complexité organisa-tionnelle, de la gestion d’équipes impor-tantes et de la solitude du chef. Il lui fautaussi développer ses réseaux d’influencetant en interne (accès à la direction géné-rale, aux réseaux sociaux professionnels,aux communautés d’intérêt), qu’en externe(contact avec les universités, les chambresde commerce, les associations profession-nelles). Pour le coach, cet accompagnementest plus difficile parce qu’il s’adresse à desmanagers seniors, en pleine ascensionsociale, sûrs d’eux-mêmes et de leurs compétences. Rien ne semble vouloir leurrésister. Or, le marché, les clients, les four-

nisseurs et leurs collaborateurs évoluentrapidement, souvent en dehors de leursphère de compréhension (voir exemple enencadré). A 40 ans, c’est déjà le début de lafin, surtout dans les entreprises high-tech.Pour pouvoir accompagner avec efficiencele manager, le coach doit avoir une largeexpérience d’intervention dans des domai -nes hétérogènes et être capable de luiappor ter une critique caustique sur sesmodes de leadership et de conduite organi-

sationnelle obsolètes. Il s’agit aussi de luifaire «lever la tête du guidon» et visualiserson environnement en mutation. Après 50 ans, il sera sans doute trop tard.Le troisième niveau de la hiérarchie estcelui que les Anglo-saxons ont l’habitude dedénommer le «C level», c’est-à-dire CEO,CFO, CTO (directeur général, directeurfinancier, directeur technique). A ce niveau,plus besoin d’apprendre à communiquer, àgérer des projets, à négocier, à motiver, ou àgérer les conflits. Toutes ces compétencesdoivent être maîtrisées. Alors que reste-t-il?Il reste un élément seul levier d’action: sesréseaux. Un exemple pour illustrer l’utilisa-tion de réseaux: lors du dernier Forum économique vaudois, Jacques Séguélaraconte l’histoire suivante: une campagnede publicité télévisée devait montrer uneCitroën GTI décoller d’un porte-avions et seretrouver sur la coque d’un sous-marin.Mais impossible de trouver l’un et l’autre.Séguéla décroche son téléphone etdemande à Mitterrand de lui prêter deuxjoyaux ultra-confidentiels de la flotte fran-çaise qui lui furent accordés. Voilà ce quesuppose le «C level»: mobiliser des res-sources inaccessibles aux autres membresde l’organisation. Autant dire qu’à ceniveau, le coach doit lui aussi bénéficierd’un excellent réseau et proposer aux diri-geants les «best practices» acquises aucours du temps, voire réunir autour d’unetable des dirigeants qui les ont expérimen-tées avec succès.

Les conditions de la réussiteLes trois dimensions du management(leader de proximité, chef de chef et «CLevel») nécessitent trois conditions pourque le coaching apporte des résultats à lafois à l’entreprise et au manager. La pre-mière est que le manager ait envie d’avoirun autre regard sur sa dynamique de fonc-tionnement. La seconde est qu’il ait dupotentiel pour pouvoir changer. Enfin, letroisième est que son entreprise lui donneles moyens de progresser en lui allouantdes ressources financières et la possibilitéde transformer son environnement. Si cestrois conditions sont réunies, alors le pro-nostic est favorable. Le choix du manager àcoacher est donc aussi important que lechoix du coach pour l’entreprise. Questiond’alchimie en quelque sorte. �

B.R.

ENJEUX COACHING

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200980 B&F

Un exemple de coachingHugo est chef d’un département de gestion de fortune depuis huit ans. Ces résultats finan-ciers sont plus que satisfaisants malgré la crise. On peut même dire que son acuité lui afait éviter l’effet Madoff. Pourtant, il n’arrive pas à passer au niveau supérieur, celui ducomité de direction de la banque. Il décide de prendre un coach. Une proposition de six ren-contres d’une demi-journée chacune lui est faite. Au cours de la première, trois axes dedéveloppement sont examinés. Le premier est celui de son impact personnel: trop direct, ildérange l’establishment. Le second est la délégation: d’une exigence sans concession, iln’a jamais donné une chance à ses collaborateurs pourtant bien formés. Enfin, il a besoinde souder une équipe dont les membres ont tendance à jouer le chacun pour soi. Dès lespremières séances, les résultats ne se font pas attendre, à tel point que le départ d’unmembre du comité de direction en janvier prochain le positionne sur la liste des papables,ce qui n’aurait jamais été envisageable trois mois auparavant. �

«S’il intervient peu de tempsaprès la nomination d’unmanager, le coach doit luifaire gagner de six à dix-huit

mois de maturité»BERNARD RADON

COACHING SYSTEMS

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ENJEUX

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 81

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Au cours de ces derniers mois,les principales banques hel-vétiques ont profondémentréorganisé leur informatique.Le regroupement des ban -

ques cantonales RBA a décidé d’abandonner,à terme, le système Ibis de la société RTCReal-Time Center AG de Liebefeld (BE), sou-haitant migrer sur l’applicatif de la sociétéFinnova. Du coup, RTC a perdu près de lamoitié de ses utilisateurs les plus solides surle plan financier. Un changement qui a com-mencé en 2009 et qui va se poursuivre jus-qu’en 2013. Selon le récent rapport d’ActiveSourcing, 43% des 186 banques helvétiquesse retrouvent aujourd’hui (ou vont se retrou-ver à terme) dans le giron de la sociétéFinnova, qui a son siège à Lenzburg (AG). Unvéritable bond en avant si l’on considèrequ’elle n’en détenait jusqu’il y a peu encoreque 17%. En 2008, ce n’est, en effet, pas moinsde 53 banques qui ont décidé de migrer versla solution de l’éditeur de logiciel bancaireargovien. Si celle-ci occupe une place deleader en nombre d’établissements acquis à sa cause, le panorama s’avère quelque peu différent en ce qui concerne le nombre d’employés travaillant dans les banques utili-sant le logiciel de l’un ou l’autre des éditeurs.Bien qu’ayant perdu 2% de part de marché sil’on se base sur le nombre d’établissementsbancaires utilisant son applicatif, l’éditeurAvaloq reste malgré tout le maître du jeudans les grandes banques. Un marché où lasociété détient une part de marché de 45%.

Une décision lourde de conséquencesAu cours de ces dernières années, les autreséditeurs de logiciel bancaire avaient régulière-ment gagné des parts de marché par rap portà Ibis. Cependant, c’est la décision d’aban -donner cet applicatif au profit de celui deFinnova qui a modifié le plus profondément lepaysage de l’informatique bancaire helvé-tique. La part de marché d’Ibis retomberaainsi, à terme, de 31 à 1% et cela propulseraFinnova sur la plus haute marche du podiumavec 24% du marché. Sa part culminera mêmeà 52% dans les ban ques occupant moins de500 employés. Et son concurrent Avaloq perd2% de marché, celui-ci se maintenant malgrétout en tête avec 45% du marché dans lesbanques occupant plus de 500 employés.La société RTC n’entend pas pour autantbaisser les bras et prévoit de poursuivre larénovation de sa plateforme logicielle Ibisde manière cohérente. La troisième généra-tion de son applicatif bancaire a été lancéedébut avril à la Banque Cantonale du Jura, àla Banque Cantonale de Berne et à la Caissed’Epargne du personnel de la Confédé -ration. Portant le nom d’Ibismove, cettenouvelle version est basée sur un modèle àtrois couches et sur une architecture orien-tée service (SOA).

Une laborieuse migrationL’un des principaux avantages en termes dedéploiement est qu’elle s’adapte à tous lesétablissements bancaires, qu’elle que soitleur grandeur.La Banque Cantonale de Genève a mis enservice sa nouvelle plateforme informatiqueFinnova début octobre 2008, en étroite col-laboration avec les spécialistes de l’éditeur

ainsi que l’intégrateur et l’hébergeur (enl’occurrence IBM). Cette migration a néces-sité vingt-et-un mois d’intenses travaux depréparation. Et la BCGE reconnaît volon-tiers que le passage sur le système informa-tique de Finnova ne lui a coûté pas moins de69 millions de francs et a sensiblementinfluencé ses comptes annuels 2009. Lepassage à ce nouvel applicatif a égalementimpliqué 2300 jours de formation pour lepersonnel de la banque.A la Banque Cantonale du Valais, la migra-tion sur Finnova s’était déroulée à fin 2007déjà. La majorité des coûts de l’opérationavait été provisionnée en 2005 et 2006. Laréserve de 19,2 millions de francs a finale-ment été absorbée après cette opération.Ce sont les sociétés Accenture et Comit quiavaient assuré la mise en œuvre et l’intégra-tion des applications qui composent lesystème d’information. Et c’est IBM (quiavait repris les actifs de la société lausan-noise Unicible), qui gère l’hébergement dessolutions informatiques de la banque. Lamigration a impliqué un investissement enmain-d’œuvre de 14 000 jours-homme etprès de 1000 jours de formation.Les banques régionales de la communautéAvance de Suisse orientale ont aussi migréleur application sur le système de Finnova enjuillet 2009. La banque Migros fera de mêmeen novembre, et à la fin de l’année, deuxautres banques privées franchiront le pas.Selon Charlie Matter, patron de Finnova, cedernier créneau constitue une cible straté-gique de l’entreprise pour les prochainesannées. C’est la raison pour laquelle elle aappelé Walter Knabenhans, ancien patron dugroupe bancaire Julius Bär, à faire partie deson conseil d’administration.

SOLUTIONS BANCAIRES

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200982 B&F

Branle-bas de combatdans les établissementshelvétiquesEn Suisse, on vient d’assister à de profonds changements sur le marché des applicationsbancaires. Les banques cantonales se sont rapprochées de Finnova et vont abandonner Ibisalors que l’accord entre la BCV et la BCZ a lamentablement capoté. Le point de la situation.

Pierre-Henri BADEL

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APPLICATIONS BANCAIRES

La solution de cet éditeur est novatricedans ce sens qu’elle peut tourner dans unenvironnement informatique virtuel. Dansle cadre du projet Esprit, pas moins de 18banques (dont onze banques régionales, lacaisse de dépôts Coop, la caisse de dépôtsVZ et la Banque alternative) ont, en effet,déployé une solution multimandat utilisantla même base de données, mais dont l’accèsest naturellement verrouillé de manière à ceque chaque banque ne puisse accéder qu’àsa seule base de clientèle. Un exploit, d’au-

tant plus que ces banques présentent desmodèles commerciaux bien différents.Au total, Finnova compte à son palmarès 80 banques, dont 50 banques régionales et12 banques cantonales dès que celles duconsortium RBA auront achevé leur migra-tion.

Les externalisations se multiplientPrès de trois quarts de l’ensemble desbanques suisses ont externalisé au moinsune partie de leur informatique. Au cours de

ces deux dernières années, le partenaire leplus sollicité tant pour la gestion des appli-cations que pour l’exploitation du centre decalcul a été la société Cosmit. La filiale deSwissom a pu faire pencher la décision en safaveur dans quatre des douze projets d’info-gérance.Ce sont les banques régionales qui sont lesplus enclines à opter pour une telle solu-tion, indique l’enquête d’Active Sourcing,avec un taux de 92% (soit 66 de 72 établis-sements). L’externalisation est aussi en

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 83

Principales banques en fonction de leur applicatif bancaire

Banque Cantonale d’Argovie, Aarau Baloise Bank SoBa, Soleure Banque CIC (Schweiz), BâleBanque Coop, BâleBanque Linth AG, UznachtBanque Sal. Oppenheim jr. & Cie. (Schweiz) AG, ZurichBanque Sarasin & Cie AG, BâleBanque Privée Espírito Santo, PullyBanque Cantonale de Bâle campagne, LiestalBarclays Bank (Suisse) S.A., GenèveBZ Bank Aktiengesellschaft, WilenHyposwiss Privatbank AG, ZurichLa Roche & Co Banquiers, Bâle

LGT Bank (Schweiz) AG, Bâle Banque Cantonale de Lucerne, Lucerne Pictet & Cie, GenèvePostFinance La Poste, Berne Rahn & Bodmer Banquiers, ZurichRaiffeisen Suisse, St-Gall RBS Coutts Bank Ltd, ZurichBanque Cantonale de St-Gall, St-Gall Banque Cantonale de Thurgovie, WeinfeldenBanque Valartis, Zurich VP Bank (Suisse) SA, Zurich Groupe Vontobel, Zurich Banque Cantonale de Zurich, Zurich

Clients Avaloq

Clients Finnova

AEK Bank 1826, ThouneBanque Alpha RheinthalBanque AlternativeBanque Cantonale d’AppenzellBanque aek, SchwarzenburgBanque CA, St-GallBanque EEK, BerneBanque EKI Genossenschaft, InterlakenBanque Thalwil, ThalwilBanque BBO Brienz Oberhasli AGCaisse d’Epargne de District, DielsdorfCaisse de Dépôts CoopEntris Banking AG, GümligenCaisse d’Epargne de Rüeggisberg, RüeggisbergBanque Cantonale de FribourgBanque Cantonale de Genève

Banque Cantonale de GlarisBanque Cantonale des GrisonsBanque MigrosBanque Cantonale de NeuchâtelBanque Cantonale de NidwaldBanque Cantonale d’ObwaldRegiobank Solothurn, SoleureBanque Cantonale de SchaffhouseBanque Cantonale de SchwytzCaisse d’Epargne et de Dépôts Bucheggberg, LüterswilCaisse d’Rpargne et de Dépôts Frutigen, FrutigenSwissregiobank, GossauBanque Cantonale d’UriBanque Cantonale du Valais, SionBanque Privée Bellerive, ZurichVZ Depotbank, Zurich

Banques qui utilisent le logiciel Ibis 3G (lancé au printemps 2009)Banque Cantonale du JuraBanque Cantonale de BerneCaisse d’épargne du personnel de la Confédération

Banques qui utilisent IbisBanque privée AAM (sous contrat jusqu’à fin 2010, sortie prévue le1er octobre 2010)Banque Cantonale du canton d’Argovie (sous contrat jusqu’à fin2010, sortie prévue le 1er mai 2010)Banque privée AKB, Zurich (sous contrat jusqu’à fin 2010, sortieprévue pour le 1er mai 2010Banque Cantonale de Bâle campagne (sous contrat jusqu’à fin2010, sortie prévue le 1er octobre 2010)

Banque Cantonale de Bâle (sous contrat jusqu’en 2009, sortieprévue le 1eroctobre 2009)Entris Banking (Banques RBA) (les contrats avec les banques Entrisviennent à échéance à fin 2012. Au sein des banques RBA, lestrois banques Avance ont abandonné Ibis le 13 juillet 2009)Banque Migros (sous contrat jusqu’en 2009, sortie prévue le 1er

novembre 2009)

Centres de calcul qui utilisent IbisEntris Operations (pour les banques du groupement RBA et BanqueCantonale de Berne)Sourcag (pour Banque Cantonale de Bâle et Banque Cantonale deBâle campagne)

Clients RTC

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vogue dans les banques cantonales (21 sur24 établissements), ce qui représente untaux de 88%. Les banques universelles sontnettement plus prudentes (7 ont expéri-menté cette solution sur 15 établisse-ments), alors que les banques privées sontencore nettement plus circonspectes.Seules 22 d’entre elles se sont prises au jeusur les 52 recensées.En termes d’externalisation, sur l’ensembledu marché de l’informatique bancaire,

Cosmit décroche la deuxième place parmiles prestataires offrant ce type de solution,devant le consortium RBA qui conserve lemaillot jaune.

Une complémentarité fort appréciéeSur les 24 banques cantonales suisses, 13 d’entre elles ont opté pour une stratégiede dual sourcing, souligne encore l’étuded’Active Sourcing. En plus de la souplesse

qu’offre une telle solution, les banques quioptent pour cette dernière bénéficientd’une plus large répartition du savoir-faire,d’un meilleur potentiel d’innovation etd’une situation plus favorable sur le planinterne. Dans le cadre de leur politiqueinterne, 29% des banques cantonales nes’appuient que sur un seul partenaire. Mais elles sont trois à tout miser sur les ressources internes pour héberger leurinformatique. � P.-H.B.

SOLUTIONS BANCAIRES

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200984 B&F

Expériences des banques suisses réalisées avec les différents modèles d’externalisation de leur informatique.

Part de marché des différents éditeurs de solutions bancaires en fonction du nombre d’employés des établissements bancaires qui les utilisent en Suisse.

NEWSAvaloq: les derniers développementsAprès une année et demi de travail d’implémentation, Avaloq Banking System est désormaisopérationnel à la Banque Cantonale de Bâle (BKB). Toutes les opérations de banque univer-selle ont migré vers le nouveau système le 5 octobre dernier. Des pans du négoce ainsi quede la gestion de portefeuille seront transférés sur l’Avaloq Banking System comme prévu lorsd’une deuxième phase. 700 collaborateurs de la banque travaillent désormais sur la nouvelleplateforme. Suite à l’introduction de l’Avaloq Banking System dans la maison mère, le groupeBKB attaque l’implémentation du système dans sa filiale Banque Coop. L’introduction del’Avaloq Banking System dans la Banque Coop est prévue pour janvier 2011.Depuis juillet, Avaloq Banking System est également opérationnel au sein de l’établisse-ment financier singapourien DBS, première banque d’Asie du Sud-Est. L’établissement aintroduit la plateforme dans son unité private banking de Hongkong. Le lancement au seinde DBS constitue un jalon important pour Avaloq, car il renforce sa présence sur le conti-nent asiatique. D’autre part, Avaloq annonce le renforcement de son partenariat avecComit AG en l’étendant à l’international et, notamment, à Singapour. Comit devient ainsile partenaire d’implémentation d’Avaloq dans la ville-Etat.Enfin, le fournisseur de solutions informatique pour le secteur financier installe une filialeà Vienne afin d’intensifier ses activités en Autriche, mais aussi en direction de l’Europecentrale et orientale. �

B-Source reprend OutlineB-Source SA, le spécialiste du Business ProcessOutsourcing (BPO) et de l’IT Outsourcing (ITO)reprend la majorité du capital d’Outline PWT AG.L’opération lui permet de développer ses ser-vices d’impression et de publipostage. B-Sourceopère ainsi également en tant que prestatairede services global dans le champ des docu-ments transactionnels, un domaine qui faitl’objet d’une demande croissante de la part dela clientèle. B-Source conservera PWT AG entant que société indépendante sous la raisonsociale de «B-Source Outline AG» avec siège prin -cipal à Lucerne et des sites à Bâle et Winterthur.La nouvelle société sera dirigée par StephanIsenschmid, ancien CEO d’Outline PWT AG, quientre dans la direction de B-Source. La trentainede collaborateurs d’Outline PWT AG restera ausein de la société. �

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 85

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L’entrée de Chypre dans la zone euro, le1er janvier 2008, a accéléré l’ouverturede son secteur bancaire à l’internatio-nal et mis un terme à la politique pro-tectionniste du gouvernement.

Rendue possible grâce aux dispositions dudroit européen sur la liberté d’établisse-ment et la libre circulation des capitaux,l’implantation d’agences à l’étranger consti-tue l’axe d’expansion de certaines banqueschypriotes. Réciproquement, les établisse-ments internationaux peuvent facilementenvisager la création de filiales sur l’île, àl’instar du groupe bancaire privé deLettonie, Baltikums Banka, qui vient d’obte-nir une autorisation d’ouverture de la Ban -que centrale de Chypre.Globalement, le secteur bancaire chypriote,qui applique les accords de Bâle II, connaîtun stade de développement avancé etassure aujourd’hui une intermédiation effi-cace entre les épargnants et les investis-seurs. Le professionnalisme des directionsbancaires a été optimisé, les contrôles etprocédures d’audit interne et la compliancerenforcés, les fonctions de risk managementaméliorées, les portefeuilles épurés descrédits à risque et les frais généraux dimi-nués, soit autant de mesures qui ont engen-dré de meilleurs ratios et résultats. L’acti -vité bancaire s’est, dès lors, intensifiée, aucours des dernières années. Le volume totaldes crédits atteignait 51,9 milliards d’euros

en septembre 2008 (+37,6% par rapport à2007) et celui des dépôts 56,5 milliardsd’euros à la même période, soit une aug-mentation de 13,4% en comparaison avecl’année précédente. A la fin 2008, le total debilan du secteur bancaire s’inscrivait à102,7 milliards d’euros.

Un pays fortement bancariséFortement bancarisée avec quelque 150 éta-blissements de toutes catégories confondues,pour une population d’environ 860 000 habi-

tants, la République de Chypre compte 19 ban ques commerciales locales avec 520 agences réparties dans l’ensemble dupays (à l’exception de la zone nord de l’île,oú le gouvernement n’exerce plus decontrôle depuis son occupation par l’arméeturque, en 1974). Les trois plus grandesenseignes sont cotées au Cyprus StockExchange, la Bourse locale, et contrôlentprès de la moitié des actifs (crédits etdépôts) du secteur. A l’étranger, elles sontprioritairement implantées en Grèce et

GÉOFINANCE

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CHYPRE

Un pays fortement bancariséParmi les dix Etats ayant rejoint l’Union européenne le 1er mai 2004, Chypre est le plus ban-carisé. Ses activités bancaires représentent 8% du PIB. Des banques commerciales localesy côtoient des filiales de banques étrangères et des International Banking Units héritées dusecteur offshore, de même que des coopératives. La République de Chypre se caractérisepar une fiscalité allégée plutôt favorable aux investisseurs étrangers souhaitant participer audéveloppement de son économie.

Didier PLANCHE

L’ART DANS B&F

Maria Bill – Space studio, huile sur toile, 2 x 2 m.

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CHYPRE

mettent désormais l’accent sur les Balkans,l’Europe orientale et la Russie, tout engagnant des parts de marché aux Etats-Unis,en Grande-Bretagne, en Australie et enAfrique du Sud, notamment. Il s’agit de Bankof Cyprus Public Company Ltd (BoC) fondéeen 1899 (143 agences, 21 filiales et de nom-breux bureaux de représentation dans lemonde, 7000 collaborateurs), de MarfinPopular Bank Public Company Ltd (LaikiBank) créée en 1901 (25 filiales, nombreusesagences et représentations à l’étran ger) etde Hellenic Bank Public Com pany Ltd activedepuis 1976 qui a acquis, en 1996, la filialeonshore de la Barclays Bank (80 agences,nombreuses filiales et représentations àl’étranger, 2000 collaborateurs). Placéessous l’autorité de la Banque centrale deChypre, les banques commerciales locales,dont les accords et pratiques suivent lemodèle anglais, exercent surtout le retailbanking, la bancassurance, le crédit-bail, lafacturation offshore, etc.Le tissu bancaire chypriote compte aussisept filiales de banques étrangères, entreautres françaises, grecques et russes (24,4 milliards d’euros de total de bilan à lafin 2008), ainsi qu’une poignée d’établisse-ments spécialisés et de sociétés agrémen-tées pour mener certaines opérations spéci-fiques de banque. Il comprend encore unevingtaine d’International Banking Units ouIBUs (huit d’Etats de l’UE et seize de paysnon-membres), un bureau de représenta-tion d’UBS et plus d’une soixantaine d’Inter -national Financial Services Companies, quiexercent des activités de conseils en inves-tissement, de courtage, de gestion de patri-moine et de fonds de placement. Ellesforment l’héritage du secteur offshore, quiétait opérationnel jusqu’à la fin décembre2005. Il avait été créé dans les années 1970pour accueillir successivement des capi-taux du Liban, du Proche-Orient et d’Etatsoccidentaux, puis, dès les années 1980, desfonds de Russie et des autres pays de laCommunauté des Etats indépendants (CEI),ainsi que des pays d’Europe centrale etorientale, dans les années 1990. Les sociétésoffshore ne traitaient des opérationsqu’avec des non-résidents, uniquement endevises étrangères et à l’extérieur du terri-toire chypriote. Outre leur fiscalité avanta-geuse, elles n’étaient pas soumises aucontrôle des changes ni aux ratios pruden-tiels en vigueur. Depuis le démantèlementdu secteur offshore au début 2006, les béné-

fices des IBUs sont imposés à hauteur de10% et les sociétés sont supervisées par laBanque centrale de Chypre. En revanche, larestriction de la clientèle a été levée.Enfin, particularité chypriote, il existe prèsde 120 coopératives (environ 500 guichets),ou organismes de crédit à caractère mutua-liste, contrôlées par l’Autorité pour lasupervision et le développement des socié-tés coopératives. Une caisse centrale austatut de banque, la Co-operative CentralBank, elle-même placée sous la tutelle de laBanque centrale de Chypre, les chapeauteet remplit le rôle de prêteur final, de mêmequ’elle réalise des opérations de clearingpour leur compte. Depuis le 1er janvier 2008,ces coopératives, principalement activesdans les crédits aux secteurs immobilier etagricole (30% du total du secteur), ainsi quedans la collecte d’épargne (25% du total dusecteur) doivent appliquer les mêmesrègles prudentielles que les banques com-merciales, car elles présentaient aupara-vant un risque financier non négligeable, àcause d’une fréquente sous-capitalisation etd’un nombre important de créances dou-teuses.

Une fiscalité allégéeBien que membre de l’UE, Chypre bénéficied’une fiscalité allégée qui constitue un ins-trument privilégié pour attirer des capitauxétrangers, utiles à l’essor de ses trois sec-teurs clé que sont la finance, le tourisme et

le shipping (Chypre est la 8e puissance mari-time mondiale). La République, quiapplique un «Code de bonne conduite» surla fiscalité des entreprises, a signé desconventions avec 39 Etats, dont les Etats-Unis, la plupart des pays de l’UE et quelquesautres d’Asie et du Moyen-Orient. Lenouveau régime fiscal fixe désormais à 10%son taux unique d’imposition sur les socié-tés. Il s’agit là d’un réel atout compétitif surle plan international. Pour leur part, lescompagnies maritimes exploitant une flottebattant pavillon chypriote sont soumises àun taux d’impôt sur les bénéfices de 4,25%.A cause de l’occupation militaire du nord del’île, une «contribution spéciale à l’effort dedéfense nationale» est prélevée à hauteurde 15% sur les dividendes des sociétés éta-blies à Chypre et hors du territoire, les inté-rêts sont soumis à une taxe de 10%, demême que les loyers (3%) et les bénéficesdes établissements autonomes et semi-autonomes (3%). En revanche, les pensions,traitements et salaires sont exonérés de cetimpôt particulier. La fiscalité indirecteplutôt élevée représente 51% du volume desprélèvements obligatoires (moyenne de38% dans l’UE) et la TVA s’inscrit à 15%. Ence qui concerne l’imposition des personnesphysiques, les résidents sont taxés sur latotalité de leurs revenus et les non-rési-dents, sur une partie de ces derniers réali-sés sur le territoire chypriote. �

D.P.

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 B&F 87

Chypre en quelques données économiques de 2008PIB (milliards de dollars): 24,9PIB (%): 3,7PIB par habitant (dollars): 31 453Solde des finances publiques (en% du PIB): 0,9Dette publique nette (en% du PIB): 46,4Taux d’inflation (%): 4,4Principaux secteurs d’activités (en % du PIB):primaire (3), secondaire (18,4), tertiaire (78,5)Taux de chômage (%): 3,7Balance commerciale, services inclus (en % duPIB): 34Principaux clients (% des exportations): Grèce(18,8), Royaume Uni (10,2), Allemagne (5,3),Liban (2,7), Italie (2,1) Principaux fournisseurs (% des importations): Grèce (16,8), Italie (10,5), Royaume Uni (8,7),Allemagne (8,2), Israël (8,0)Sovereign Credit Rating (Standard & Poor’s, août 2009): A +/Stable/A-1Population: 860 000 (environ) Sources: RatingsDirect Standard & Poor’s, Banque mondiale-World Development Indicators,Doing Business 2010, Central Bank of Cyprus

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comme des milliers d’autresespèces, sont les locataires trèsprivilégiés de Sir Bani Yas, l’unedes huit îles naturelles situées à250 km d’Abu Dhabi City et quiforment le projet DiscoveryIslands, un gigantesque com-plexe touristique à vocation écologique puisqu’il abritera le pre mier parc naturel nationald’Ara bie et hébergera uneréserve sous-marine et une

autre destinée à la reproductiondes oiseaux et des tortues. Selonles estimations, Discovery Islandsdevrait accueillir un million devisiteurs en 2017. L’île de SirBani Yas doit son développe-ment au sheikh Zayed bin SultanAl Nahyan, souverain d’AbuDhabi depuis 1966 et présidentdes Emirats arabes depuis leurfédération en 1971 jusqu’à sondécès en 2004. Au cours desvingt-cinq dernières années, l’îlea été transformée selon lesprojets visionnaires de sheikhZayed dont l’objectif étaitdouble: créer de la végétation

VOYAGER, DÉGUSTER, ACHETER, SORTIR, SE DÉTENDRE

L’urial, mouflon sauvage, fait partie des nombreuses espècesprotégées présentes sur Desert Island.

A cinquante minutes en hydravion d’Abu Dhabi, l’île de Sir Bani Yas est une impressionnanteréserve naturelle peuplée d’espèces menacées qui, ici, évoluent en liberté. L’île, ouverte auxvisiteurs depuis octobre dernier, s’inscrit dans le cadre d’un projet d’écotourisme débuté il yplus de vingt-cinq ans.

ABU DHABI

Ecotourisme luxe à Desert Island

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009 ART DE VIVRE 93

dans le désert afin de le rendreplus supportable aux hommeset préserver les espèces ani-males menacées d’Arabie.

Réserves naturellesQuelque 2,5 millions d’arbres etde plantes ont été plantés sousle patronage de sheikh Zayed etde nombreuses espèces ont étéintroduites dans l’île, parmi les-quelles la gazelle, l’oryx, lelama, le rhea, la girafe et l’au-truche. Aujourd’hui, l’île abritel’un des plus grands troupeauxd’oryx d’Arabie au monde –plus de 400 animaux – et plus de60 espè ces d’oiseaux. Un gigan-tesque tableau vivant où pren-nent notamment place des

flamants, des sarcelles, desmouettes marines, des cormo-rans et des hérons gris.Une éolienne se découpe surl’horizon. C’est la plus grandede la région et une des fiertésde l’île avec sa puissance de850 kwh. Un pro jet de dévelop-pement d’éner gie solaire est àl’étude et un nou veau pro-gramme de désalinisation del’eau permettra de couvrir lesbesoins des ani maux et des cultures. Le pre mier contactavec l’île de Sir Bani Yas est unémerveillement. D’abord, il y a le silence pres que total;ensuite, le paysage d’une terretorturée aux couleurs safran etocre; et, enfin, l’apparition, au

détour d’une piste, d’unegazelle des sables en liberté.Une première, une deuxième,une troisième… Elles sontpartout, à bondir d’un talus àl’autre ou à regarder passer lesvisiteurs de leur regard vif etdoux.

Le Desert IslandsResort & SpaFace à la mer, se dresse l’hôtelDesert Islands Resort & Spa.Une silhouette sculpturale dontl’architecture flirte avec les

Mille et Unes Nuits avec, sur ledevant du bâtiment, protégeantl’hôtel, une grande tente quirappelle celles des Bédouinsdans le désert. La déco estluxueuse et opulente, mélan-geant une forte influence arabeà une touche d’inspiration asia-tique épurée. La terrasse amé-nagée devant l’hôtel est sansdoute l’endroit le plus agréable.Chaises et canapés habillés decoussins en soie, lanternes encuivre et objets de déco inso-lites, comme ces œufs d’autru -ches peints, créent une atmo-sphère hors du temps. Le lobbymarie les matériaux naturels –bois, pierre, marbre – à d’autresplus froids, comme le métalutilisé pour des colonnes etd’immenses vases aux lignesminimalistes. Une suspensionformée d’une multitude de lan-ternes de formes et de taillesdifférentes habille le plafondagrémenté de marqueterie. Lescouleurs – ocre, safran, doré,taupe, vert émeraude, violet –donnent sa chaleur à la pièce.Les 64 chambres cultivent unstyle plus contemporain: par -quet à longues lattes couleurchocolat, mobilier au designpur, murs habillés de teintessable, terrasse au sol en teck…Quant à la piscine, elle évoqueune oasis, avec ses îlots habil -lés de mosaïque bleue etplantés de palmiers. �

Une architecture grandiose d’inspiration arabepour le Desert Islands Resort & Spa.

Une ambiance résolument raffinée.

Art de vivre

Etihad Airways, la très dynamique compagnie des Emirats, relie quatre fois par semaine Genève à AbuDhabi. Avec Etihad Airways, le plaisir du voyage commence bien avant l’embarquement puisque la com-pagnie offre, pour les Dia mond First Class et Pearl Business Class, un service de limousine gratuit,dans un rayon de 60 km autour de l’aéroport de Genève. Les transferts, à partir du domicile ou dubureau selon les souhaits du passager, sont effectués avec des Mercedes classe S pour la First, etdes berlines Mercedes E Executive.A bord, en plus d’un service attentionné et chaleureux, le passager bénéficie de l’«inspired service»,permettant de décider quand on souhaite man ger. La carte, créative et originale, est accompagnéed’une excellente sélection de vins.Enfin, les sièges ergonomiques, évoquant un peudes capsules spatiales, se transforment en vrailit. Confort et intimité grâce à la configuration dela cabine. D’ailleurs, Etihad Airways vient d’obte-nir récemment le troisième rang au classementde la meil leure Busi ness Class dans le son dagepublié récemment par le magazine Bilanz.

Infos:Etihad Airways

6, rue Kléberg, GenèveTél. 022 906 90 40

E-mail: [email protected]

Voler luxe

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 200994 ART DE VIVRE

GASTRONOMIEArt de vivre

Le Glow porte bien sonnom! La décoration dece vaste espace est uneconjugaison de laqueblanche, de pierre vol-

canique, d’ardoise, de sol enpoudre et de marbre incrustéde cristaux Swarovski. Avec, enfiligrane, le thème de l’eau.

Entre reflets et transparences,ondulations de lumières et jeuxde facettes, le Glow joue unepartition marine tout enfinesse. Des fauteuils de RonArad et des sculptures JaehYoga en matières végétalesviennent ponctuer le décor deleur touche contemporaine.

Suivant les envies, on se glissedans les canapés profonds,situés près des deux cheminéesen ardoise, ou l’on s’installeautour de l’immense bar rond,habillé de grosses maillesmétalliques tressées.Aux fourneaux, le chef UlrichBehringer imagine une cuisineaux goûts d’ici et surtoutd’ailleurs, mariant les horizonsgastronomiques avec justesse.Une cuisine Fine World qui

privilégie saveurs, nature desaliments et tradition des modesde cuisson. La carte auxaccents californiens et mexi-cains est une explosion degoûts ensoleillés.Dans l’assiette, quelques grandsclassiques – suprême de can-nette de Bresse, penne aux artichauts violets, risotto auxchanterelles… – mais aussi dela créativité avec, notamment,le sauté minute de bœuf auxtagliolini et pousses de bambouaux parfums asiatiques, le bar-becue Glow’s burger aux poi-vrons et ananas à l’aigre douxou encore, le bœuf teriyaki surpain moelleux aux algues etsésames, concombres sam-baitzu.Quant aux desserts, certainssont incontournables comme lamangue rôtie aux sucs de fruitsde la passion, sorbet pabana,et, bien sûr, le mœlleux au cho-colat Guanaja et sa glace vanillebourbon. �

Odile HABEL

Le GlowHôtel Président Wilson47, quai WilsonTél. 022 906 66 66

Le Glow, un déjeuner sur un air d’exotismeC’est le lieu à découvrir à Genève. Le Glow, le nouvel espace lounge de l’hôtel PrésidentWilson propose une cuisine légère et raffinée dans un décor design souligné d’une touchede glamour chic.

Tenue de soiréeLe Cordon Rouge de Mumm se glisse dans unélégant fourreau: la Dinner Jacket, un étui rafraî-chissant pour garder la bouteille au frais.Sublimant les courbes délicates de la bouteilleavec sa forme moulante, la Dinner Jacket est uneseconde peau qui épouse parfaitement les contoursdu Cordon Rouge. Sa couleur écarlate, vive et écla-tante, évoque la passion et la célébration et, bien sûr,Mumm. � O.H.

Très scottishArdbeg, réputé pour ses whiskies trèstourbés, lance Corryvreckan, un whiskyinspiré par le mythique maelström de Corry -vreckan, le deuxième plus gros tourbillondu monde situé au large de la côte ouestde l’Ecosse. Ce whisky, capiteux etintense, se distingue notamment au nezpar un tourbillon de chocolat noir, decerises et d’aiguilles de pin. En bouche,la première gorgée est profonde, poivréeet riche. Le palais est ensuite envahi parl’arôme d’un café serré et de cerisesenrobées de chocolat chaud. � O.H.

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Economiste et démo-graphe de formation,Myriam Bongard n’estpas tombée dans lemonde de l’art par

hasard. C’est une passion quil’anime depuis longtemps, puis-qu’elle a aussi hésité un jour à poursuivre une carrière d’artiste à peine ébauchée.C’est pourtant la filière écono-mique qu’elle choisit commevoie, peut-être pour répondre àce modèle, véhiculé par notresociété, qui pose la carrièrebrillante comme voie incon-tournable. Sans trop se poserde questions, elle va suivre cechemin, tout en collectionnantsur sa route les rencontres, lescontacts, sa curiosité pour lesgens, l’apprentissage de sixlangues étrangères – dont lechinois – et son amour pour lacréation artistique. Devenuemère de trois enfants, elle cesseses activités professionnelles,tout en gardant à l’esprit laquestion suivante: commentréunir en une seule activité lasomme de tout ce qu’elle aappris et la richesse forgée aufil des rencontres les plusdiverses et internationales.Elle pense d’abord à une ONG,car le souci de venir en aide àl’autre fait aussi partie de sesdésirs. Petit à petit naît l’idée decréer un site internet qui seraitune vitrine virtuelle d’échangesentre des artistes en mal decontacts avec les clients et desprofessionnels plus ou moins

fortunés dont le travail leurlaisse peu de temps pour visiterles galeries. Elle fait construirecet espace sur le web, qu’ellebaptise artbongard.com, et com-mence à démarcher d’abord lesartistes désireux d’y présenterleurs œuvres. Contrairement àd’autres portails présentant desœuvres d’art en monnayant aupassage avec les artistes concer-nés un emplacement sur le site,Myriam Bongard finance sontravail de galeriste par une com-

mission en cas de vente, commec’est le cas pour n’importe quelmarchand d’art.

Des contacts bien réelsAu-delà des visiteurs virtuelsqui tomberaient sur le site parhasard, Myriam Bongard entre-tient tout un réseau d’amateursqu’elle conseille de manièreprofessionnelle, en proposant,dans un premier temps, deregarder les images en ligne.Puis, si l’intérêt se concrétise,

elle peut soit amener uneœuvre soit organiser une ren-contre directement à l’atelierde l’artiste, ce qui en généralest très apprécié par les deuxparties.Le choix des artistes dont elledésire défendre le travail auprèsdu public répond avant tout àdes critères de professionna-lisme. Ce ne sont, en effet, quedes artistes qui désirent devivre de leur art que l’on trouvesur le site, et non pas les pein -tres du dimanche. Elle recher -che également des créateursdont les œuvres sont aboutiesquant à la démarche artistique.Pour l’instant, à part quelquesrares exemples, les artistes pré-sentés par artbongard.com sontprincipalement de la région gene -voise, qui regroupe, par ailleurs,un nombre important d’excel-lents peintres, sculpteurs ouphotographes. La proximitégéographique facilite aussi lesrelations personnelles, élémentqui reste fondamental danscette entreprise.Même si le projet n’en est qu’àses débuts, c’est sans doute cetaspect qui, certainement, lui per-mettra de se développer: l’utili-sation du virtuel non pas commeune fin en soi, mais comme uneporte ouverte vers des contactsréels entre des mondes qui se rencontreraient difficilementsans cette passerelle. �

Nicole KUNZLe site internet:www.artbongard.com

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

ARTArt de vivre

ART DE VIVRE 95

Une galerie virtuelle pour des rencontres réellesLe monde des affaires possède l’argent et peu de temps pour visiter les galeries et lesartistes ne possèdent pas toujours les bons réseaux pour vendre leurs œuvres. Avec sagalerie virtuelle artbongard.com, Myriam Bongard privilégie ces rencontres entre les besoinsdes uns et les désirs des autres.

Myriam Bongard présente des artistes issus principalement de la régiongenevoise.

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96 ART DE VIVRE

Dix ans après la sor -tie de son pre miervéhicule hybride,Honda a présentérécemment l’In sight

II et les ambitions que la mar -que nourrit pour cette nouvellegénération de voiture écologi -que. Objectif avoué: démocrati-ser les motorisations hybrides.Et on peut dire que le résultatest à la hauteur puis que la nou-velle Insight est disponible enversion de base pour moins de30 000 francs. A ce prix, vousdisposez d’une véritable ber -line familiale suréquipée commeil est de cou tume pour la mar -que japonaise. Question tech-nique, la technologie hybrideaffiche une consommation mixte d’essence de 4,4 l/100 km, avec

des émissions de CO2 rame-nées à 101 g/km. Pour amélio-rer votre «score énergétique», lanouvelle Insight dispose d’unesérie d’équipements d’aide à laconduite écologique. L’indi ca -teur «barre éco-conduite» donnede précieu ses indications auconducteur pour adap ter soncomportement. Et pour le moti -ver un peu plus encore, despetites feuilles d’arbre gran -dissent au-dessus de la barre,afin d’illustrer les progrès duconducteur. Amu sant. Pour lereste, la nouvelle Insight dis -pose de vrais atouts pour inci -ter les acheteurs à franchir lepas de l’hybride. On peut néan-moins émettre une réserve surla puissance du véhicule qui nedéveloppe que de 88 CV. Notoi -

rement insuffisant pour lesadeptes des accélérations ful-gurantes mais idéal dans uneoptique de protection de l’envi-ronnement. C’est d’ail leurs cequ’on lui demande!

Hyundai lance la première voi -ture hybride électrique combi-née avec un autre carburantque l’essence ou le diesel. Si leprincipe est simple, il est pourle moins innovant car c’est la

première fois qu’un construc-teur présente un véhiculehybride électrique équipé d’unmoteur fonctionnant au gaz depétrole liquéfié. Cet hydrocar-bure à faibles rejets de car bone,

Art de vivreHYUNDAI ELANTRA LPI HYBRID, VOLVO C30 BEVÉLECTRIQUE ET HONDA INSIGHT II

Les voitures vertes en première ligne

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

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� Volant d’or 2009Auto Bild Suisse a décerné à la SeatExeo son volant d’or 2009 dans lacatégorie moyenne et supérieure.Plusieurs milliers de lecteurs ontparticipé à cette élection ou l’Exeo s’est imposée devant desconcurrentes redoutables telles que l’A5 Sportback, la BMWSérie 5 GT, l’Infiniti G37 ou la Mercedes Classe E. D’autre part,l’Ibiza Ecomotive a reçu le Volant vert destiné à récompenserla meilleure innovation écologique de l’année.Avec des émissions de CO2 de seulement 98 g/km et uneconsommation moyenne de 3,7 l, cette Seat fixe de nouvellesréférences en matière de développement durable.

� Volkswagen, la Suisse décroche 5 awardsLe constructeur a décoré 100 prestataires de service sélec-tionnés en Europe et parmi eux 5 entreprises suisses. Legarage Essertines Bovay SA à Yverdon fait partie des lauréats.Le but du concours est d’encourager les collaborateurs com-merciaux à baisser avec continuité les quotas de réparationsrépétées et augmenter ainsi la qualité des services.

� Spray anticrevaisonLes experts du TCS ont vérifié l’efficacité de 5 sprays anticre-vaison. Ces sprays ne constituent qu’une solution de secourset mériteraient tous d’être améliorés. Cependant, le sprayEasy Seal a convaincu par sa forte pression de gonflage et sesqualités dans presque tous les autres domaines.

� Fiat Professional sur le podiumEn 2009, Fiat Professionnal a aug-menté sa part de marché de 1,24%et occupe maintenant la 3e placedans le classement des marques.Contribution à ce succès, la vente àla Poste Suisse de 110 DucatoNatural Power, modèles économiques et écologiques.

� BMW Financial Services nouveau Managing DirectorAprès cinq ans d’activité en tant que responsable et directeurcommercial d’Alphabet Fuhrparkmanagement en Allemagne,la société de gestion de parcs de véhicules de BMW au planinternational, Karl-Heinz Kral prend la tête de BMW GroupFinancial Services en Suisse. Il succède au Dr Hans-JürgenCohrs.

� VW sponsor de la Coupe de football suisseVolkswagen devient PresentingSponsor de la Coupe suisse pourles saisons 2009/2010 et 2010/2011.Cet engagement est dans l’esprit dela stratégie internationale dugroupe. La Coupe suisse incarneles valeurs centrales de la marque:innovation, sens de la responsa -bilité et de la pérennité.

offre une combustion plus com-plète que celle de l’essence oudu gazole et ne contient pas departicules. Son moteur 1,6 l de115 CV, couplé à un moteur élec-trique consomme 47% de carbu-rant en moins qu’une Elantraessence avec transmission auto - matique. Sa moyenne aux 100 kmcorrespond à 4,6 l/100 km.L’Elantra LPI est le premier véhi-cule au monde à adopter desbatteries rechargeables lithiu m-ion polymère qui offrent unedensité énergétique plus grande,de plus faibles coûts de fabri -cation et une meilleure endu-rance. Nos essais effectués enCorée avec les premiers modè -les de cette Elantra, démontrentl’efficacité de ce nouveau typed’hybridation et la parfaite miseau point d’un véhicule qui estlancé dès à présent en Corée duSud, avant d’être exporté versdes pays ou le réseau GPL estdéjà existant. C’est le début duvrai régime «vert».

Volvo, parallèlement à sesrecherches avancées en matièrede sécurité, travaille sur desvéhicules écologiques de type

hybride diesel/électricité oupurement électrique. Le construc -teur suédois a choisi sonmodèle C30 pour développerses recherches dans le domainedu tout électrique. Si extérieure-ment cette petite Volvo res-semble au modèle de série, àbord, les habitués de cettevoiture remarqueront une ins-trumentation les informant surla bonne marche de la motorisa-tion électrique. Nous avonseffectué quelques tours de rouesur la piste d’essai du construc-teur. Au volant, les sensationssont celles que l’on éprouve àbord d’un véhicule électrique:accélérations linéaires et silence.Le comportement de la voitureest équilibré malgré les 300 kilosde batterie et les performancessont là, avec une vitesse maxilimitée à 130 km/h et le 0 à 100 km/h franchi en moins de 11 s. L’autonomie est de plus de150 km, correspondant aux exigences de la plupart desconducteurs européens, dont90% ne conduisent au quotidienque sur de moins longs par-cours. Pour les responsables duprojet C30 BEV, cette étude sou-ligne la détermination de Volvodans le développement del’élec trification automobile. �

Pierre MARQUISOlivier VACHERAND

ART DE VIVRE 97NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

AUTOMOBILE

Lors de l’annonce du par-tenariat.

La Seat Exeo distinguée.

TABLEAU DE BORD

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

Film main libreVous êtes un adepte de sports nature et ragez de ne pas avoir pugarder de souvenir des bouquetins que vous avez croisés en ran-donnée ou de n’avoir pas été en mesure de capter toute l’émotionde la descente vertigineuse que vous avez vaincue en VTT. Pas plusencombrante qu’une lampe frontale, la Mouvicam est la solution.Ce petit bijou de miniaturisation s’active par simple pression surun bouton situé au-dessus de la caméra. Les vidéos s’enregistrentsur une micro carte SD de 4 Go et sont transférables sur ordinateurvia un simple câble USB. Un nouvel outil indispensable pour épaterla galerie avec ses exploits! �

Mouvicam, AGM-TECPrix: environ CHF 150.–http://www.agm-tec.com

98 ART DE VIVRE

Art de vivre

Nouveautés

Réveil designToujours à la pointe de la technologie et du design, Bang &Olufsen a repensé le concept du réveil matin avec la sortie deson Beo Time. Outre les fonctions classiques de votre bon vieuxréveil, le dernier-né de B&O est capable de piloter votre télévi-seur, votre éclairage et tous les appareils de la marque présentsdans la pièce. Un capteur de position intégré règle l’orientationdes informations pour que tout s’affiche toujours dans le bonsens. Un gage pour commencer la journée du bon pied. �

Beo Time, Bang & OlufsenPrix: CHF 450.–

www.bang-olufsen.com

Black serieLe fabricant suisse d’objets ménagers design Stadlerlance une toute nouvelle gamme intitulée «BlackEdition». Pour inaugurer cette ligne de produits inno-vants, Stadler lance un humidificateur à ultrasonsbaptisé Black Ultrasonic one. Il affiche des perfor-mances remarquables: une puissance allant jusqu’à75m2/176m3, un brumisateur de chaleur pour unetempérature ambiante des plus agréables, unedouble sortie vapeur et trois niveaux de réglage.Bien-être et design dans un même appareil! �

Black Ultrasonic one, StadlerPrix: CHF 280.–

www.stadlerform.ch

Page 101: Banque&Finance n°100

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

TENTATIONS

ART DE VIVRE 99

Oreilles protégéesTous les parents attendaientune solution depuis fortlongtemps pour épar-gner les oreilles deleur progéniture trèsprompte à monter levolume de leur bala-deur. Logitech réponddésormais à cetteattente avec le lancement deLoudEnough, une nouvelle séried’écouteurs à isolation phonique spécialement conçus pourles enfants. Déclinés en trois couleurs vives, ces écouteurs

disposent d’une fonction intégrée quiréduit automatiquement le niveausonore maximum de la source d’ori-gine d’au moins 30% par rapport àdes oreillettes classiques. Plusbesoin de se battre pour faire baisserle volume. �

LoudEnough, LogitechPrix: CHF 59.90www.logitech.ch

Des cigares et des villesLa célèbre maison Gérard, spécialisée dans les cigares etleurs accessoires, présente une toute nouvelle présentationpour sa gamme d’humidificateurs «la jarre». Thème de cettenouvelle collection: les villes. En porcelaine de Limoges fabri-quée par Bernardaud, elle peut contenir, en fonction dumodèle, jusqu’à 30 coronas gorda ou 25 churchills ou doublecoronas. Chaque humidificateur peut être complété par uncendrier et un vide-poches. �

Jarre Barcelone, GérardPrix: CHF 450.– (grand modèle)

www.worldofgerard.com

Chic fantaisieLa marque de chemises parisienne Xoos débarque en Suisse àla boutique Howell de Genève. A l’uni se mêlent rayures, car-reaux ou encore surpiqures. Col, intérieur de gorge et de poi-gnets sont, quant à eux, doublés d’un tissu différent. Mais, l’artdu détail ne s’arrête pas là. Souvent ordinaire, le bouton de lachemise Xoos s’impose désormais comme un accessoire à partentière. Rond ou carré, aux couleurs sobres ou acidulées, on leretrouve latéral pour un col toujours impeccablement droit, ensimple, double ou triple boutonnage sur l’encolure et sur lespoignets. Autre originalité, la collection est renouvelée tous lesmois. De quoi se démarquer à coup sûr. �

Chemise Xoos, Boutique Howell (Rotisserie 2, Genève)Prix: CHF 98.–

Téléphone premiumAvec sa marque premium XPERIA et son modèle X2, SonyEricsson lance, excusez du peu, une nouvelle ère en matière decommunication mobile. Au-delà des formules marketing, le X2a effectivement de quoi séduire. Il est le premier Smartphonede Sony Ericsson équipé de Windows Mobile 6.5. De plus, ilaffiche une mémoire vive étendue, un grand écran 3,2 pouces etune foule de fonctions dont un vrai appareil photo de 8.1 méga-pixels. Disponible en Suisse au 4e trimestre 2009. �

X2, XPERIA par Sony Ericsson

CHF: 899.–www.sonyericsson.com

Page 102: Banque&Finance n°100

Splendide propriété à Genève, rive gaucheNichée sur une magnifique parcelle de plus de 6000 m2 agrémentée de nombreux arbres séculaires, cette luxueuse demeureet sa dépendance jouissent d’une situation calme et privative, ainsi que d’une vue imprenable sur le lac. Cette propriété extrê-mement bien construite, utilisant des matériaux de grande qualité et dotée d’installations luxueuses, est en parfait état. Lesprestations haut de gamme qu’elle propose en font un bien d’exception. Prix sur demande.

Splendid property, left bank of GenevaSituated on a splendid 6’000 sqm plot embellished with numerous century-old trees, this luxurious residence and its outbuildingenjoy a quiet and private setting, as well as a superb view on the lake. This extremely well built property is in perfect condition,with high quality materials and luxurious facilities. The upscale benefits that it offers make it an exceptional property. Priceupon request.

Page 103: Banque&Finance n°100

Calvin WorldQui se nomme Calvin aujourd’hui? C’est la question que sesont posé le photographe genevois Nicolas Righetti et lejournaliste Pierre Grosjean. Ensemble, ils sont partis surles cinq continents à la recherche des Calvin. Au total: 40 Calvin, dans quatorze endroits – cinq au Brésil, quatre à

Singapour, quatre en Malaisie, cinq en Australie, douze au Cameroun, quatre enFrance, deux en Suisse et quatre aux Etats-Unis. Chaque personne est photogra-phiée à partir d’une mise en scène très travaillée par Nicolas Righetti, dans uncontexte architectural et environnemental soigneusement délimité. Chacun des40 portraits des Calvin est présenté sur quatre pages, réparties à proportionségales entre images et texte, et accompagné d’une citation de la personne pho-tographiée. Par ailleurs, même si chaque Calvin est désigné par son nomcomplet, il se voit aussi attribuer un surnom: Calvin exorciste, Calvin zéro neuf,Calvin hip-hop, Calvin musulman, Calvin cosmétique… Le livre retrace aussichronologiquement les circonstances et les péripéties du travail d’enquête aucours des quatre mois du reportage. � O.H.Calvin World de Nicoals Righetti et Pierre Grosjean, éditions Labor et Fides, Genève,2009.

La stratégie du pèreDécouvert dans sa magnifique propriété genevoise, lecadavre d’Oleg Kounev a subi d’horribles sévices, indi-quant un mode opératoire d’un sadisme insoutenable.Mise en scène destinée à brouiller les pistes? Emergenced’un serial killer méticuleux? L’inspecteur Jana Stucki asa petite idée, mais son hypothèse est bien audacieuse.L’enquête s’avère complexe et la mènera sur une pisteinattendue, celle d’un trafic international d’enfantsdont le dénouement fera vaciller son esprit. La stratégie dupère, le premier roman de Geoffroy de Clavière, s’inscrit dans la veine desromans noirs, violent et dérangeant. Il développe la thèse d’un réseau pédophi-lie extrêmement bien organisé, étendant ses ramifications dans le monde entier.Geoffroy de Clavière a remporté le 1er prix de la nouvelle FNAC en 2006. �La stratégie du père de Geoffroy de Clavière, éditions Slatkine, Genève, 2009.

Pour la causeBoston 1990. Des voleurs profitent des festivitésde la St-Patrick pour voler treize toiles de maîtres.Un butin de plusieurs millions de dollars. Vingtans plus tard, elles reviennent sur le devant de lascène par le biais d’unesérie de meurtres par -ticulièrement sanglants.Chargé de la défense d’unpetit malfrat de secondezone, l’avocat Scott Finn seretrouve mêlé à l’affaire.Pour pimenter encore lasituation, il se voit confierla charge d’une adoles-cente au caractère pour lemoins ombrageux. AvecPour la cause, David Hosp,lui-même avocat associé dans une grande étudeaméricaine, signe un thriller prenant, qui gagne lelecteur peu à peu. Le rythme est soutenu, sansêtre inutilement effréné, et les personnages sym-pathiques. Quant à l’intrigue, elle tient parfaite-ment la route. � O.H.Pour la cause de David Hosp, éditions First Thriller,Paris, 2009.

Les 7 lois pour se libérer de ses peursCe petit ouvrage des éditions Jouvence, spéciali-sées dans le développe-ment personnel, a pourpostulat de départ que lapeur fait partie de nous etqu’elle est censée nousprotéger, pas nous rendremalheureux. Elle est cen -sée nous aider à éviter lesproblèmes, pas à nous yembourber. Dans une pré-sentation et un vocable àla fois simples et didac-tiques, le livre prend leparti du guide pratique en développant septoutils concrets, réalistes et éprouvés. L’auteur ditne pas avoir inventé une méthode mais il a prisce qui existait, en l’occurrence, des outils qui ontdéjà aidé de nombreuses personnes à se libérerde la peur et ainsi, à mener une vie plus agréableet équilibrée. Un petit ouvrage dont l’ambitieuxobjectif est de «reconquérir son indépendanced’esprit», tant dans la vie personnelle que profes-sionnelle. �Les 7 lois pour se libérer de ses peurs de DavidVeenhuys, éditions Jouvence, Genève, 2009.

La chute de John StoneLondres, 7 mars 1909. Le corps du baron Ravenscliff, né JohnStone, est retrouvé sans vie devant son hôtel particulier de SaintJames Square. La cause du décès: une chute mortelle depuis lafenêtre de son bureau. Chargé d’écrire la biographie de cethomme d’affaires de génie, industriel et marchand d’armes, lejeune journaliste Matthew Broddick se lance dans une enquêteen terrain miné, entre hautes sphères de la finance internatio-nale et clubs d’anarchistes. Sur les traces d’un homme quilaisse derrière lui un empire aux fondements obscurs et une

épouse de vingt-cinq ans sa cadette, au mystérieux passé. De la City lon-donienne aux salons parisiens et aux palais vénitiens, Iain Pears nous entraînesur les traces d’un couple aussi puissant qu’énigmatique et renoue avec ce quiavait fait le succès du Cercle de la Croix: un roman à énigme qui entremêle tra-gédies individuelles, événements historiques et réflexion philosophique dansune construction audacieuse et ingénieuse. �La chute de John Stone de Iain Pears, éditions Belfond, Paris, 2009.

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

LIVRESArt de vivre

ART DE VIVRE 101

Page 104: Banque&Finance n°100

ABN Amro 65

Akad 69

Axiom 49

Banque Bonhôte 25

Barclays Bank 2

BPER 29

Bridport 59

Carmignac 37

CB Service 23

Charles Georges 21

Commerzbank C4

Crédit Agricole 17

Credit Suisse 57

Devillard 7

Emil Frey 74

Gérifonds 26

HSBC 71

Immolac Invest 103

ING 10-11

Investec Trust 33

Keytrade 73

Luxury Places 66-100

M&A Investors 53

Morningstar 51

Partenaires B&F 81-85-88-89-90-91

Penta Consulting C3

Reyl 12

RTC C2

Sungard 43

Les annonceurs de Banque & Finance N° 100

ENTREPRISES PAGE

ACM 8

ABN Amro 4

AIG Private Bank 4

American Express Bank 4-62

Avaloq 82-83

Aviva Investors Global Services Ltd 48

Baltikums Banka 86

Bank of China 62

Bank of Cyprus Public Company Ltd 86

Banque alternative 82

Banque Bonhôte 4

Banque Cantonale de Berne 82

Banque Cantonale de Genève 4

Banque Cantonale du Jura 82

Banque Migros 82

Banque Sarasin 6

Banque Vontobel SA 55

Barclays 4-62-86

Baring 48

BHF-Bank (Switzerland) Ltd 4

BNP Paribas 4

B-Source SA 83

Caisse d’Epargne du personnel

de la Confédération 82

Carmignac 48

Cazenove Asia 62

China Construction Bank 62

Citigroup 46

Clariden Bank 46

Clariden Leu 4

ENTREPRISES PAGE

Coaching Systems Sàrl 79

Commerzbank 67

Commodity Corp. International Ltd 46

Compagnie Benjamin de Rothschild 48

Crédit Agricole Suisse 4-60

Credit Suisse 14-18-62

DBS 62

Deloitte 76

Dexia 67

DNCA Finance 48

DWS Investment 48

EFG International 4

Fidelity International 46

Financial Strategy 14

Financière de Champlain 48

Finnova 82

Harewood Asset Management 48

Hellenic Bank Public Company Ltd 86

HSBC 62

ING Bank (Suisse) SA 4

Investec 4-48

JP Morgan 62

Julius Baer 4-82

KBL (Switzerland) Ltd 4

Kendris Private SA 4

Key Investment Services 4

Label 70

Lehman Brothers 62-67

LGT Capital Management AG 48

Lloyds Bank 62

ENTREPRISES PAGE

Lombard Odier 75

Marfin Popular Bank Public Company Ltd 86

Mazars 67

Mirabaud & Cie 4

Morgan Stanley 4

Outline PWT AG 83

Parex Asset Management 48

Pictet & Cie 46-48

Pri Investment 48

PricewaterhouseCoopers 4

Privagest 4

Rabobank 6

Robeco 46-48

Rothschild Trust Genève 58

Royal Bank of Scotland 62

RTC Real-Time Center AG 82

Schellenberg Wittmer 4

Standard Bank of British South Africa 62

Standard Chartered 62

Stonehage 4

Swiss Life Asset Management 48

Swissca 46

Temasek 62

UBS 4-6-14-30-38-104

Unicible 82

Valiant 4

Wegelin & Co 4-14

Westwood Group 48

Banque & Finance N° 100 – Les entreprises citées

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009102 ART DE VIVRE

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

Ama gauche, une économieencore vacillante, dont tout lemonde espère qu’elle confir-mera son redressement, maisque menacent d’affaiblir à

nouveau des perspectives plus que médio -cres en matière d’emploi, et une manœuvreparticulièrement délicate de réduction desénormes déficits budgétaires creusés parson sauvetage.A ma droite, un secteur financier et ban-caire directement responsable du déclen-chement de la crise, qui a failli s’effondrerpurement et simplement – raison pourlaquelle l’argent public a été déversé sanscompter – mais qui se redresse en cemoment à la vitesse grand V, au point queles grandes banques annoncent l’une aprèsl’autre vouloir rembourser l’Etat, afin, mani-festement, de retrouver leur entière libertéy compris en matière de rémunérations.Autrement dit, les principaux fauteurs detrouble vont s’en sortir pratiquementindem nes (sous réserve du renforcement encours de la régulation touchant leurs fondspropres), alors que l’économie «réelle», quipourtant n’y fut pour rien ou presque,risque de continuer de payer très cher lesconséquences de la débâcle.

Bombes à retardementIl y a donc un profond déséquilibre – on esttenté de dire une profonde injustice, ce quiserait le cas si l’économie était aussi affairede morale, mais elle ne l’est pas. D’ailleurs,il n’est pas sûr qu’elle soit exempte de touteresponsabilité. Ce qui a poussé au désastre,c’est le développement de la bulle spécula-tive qui s’est emparée de l’immobilier auxEtats-Unis, en Angleterre, en Espagne et enIrlande surtout, un peu moins ailleurs. Or,les banques, quoi qu’on dise, ne sont pas lesallumeuses de ce genre de bombe à retarde-ment. Elles en sont simplement les accom-pagnatrices, portées comme la vaste com-munauté des débiteurs et des créanciersentre lesquels elles jouent les intermé-diaires par l’euphorie du moment qui faitmonter les prix, et donc la valeur des garan-ties. Même les régulateurs se sont alorslaissés porter par l’optimisme ambiant.Aucune autorité des marchés financiers,

aucune commission des opérations deBourse, aucun Secrétaire au Trésor ouministre des Finances n’a tiré la sonnetted’alarme. Pas plus tard qu’en 2007, alorspourtant que le marché américain des sub-primes était déjà en train de capoter, laBanque nationale suisse notait encore dansson rapport sur la stabilité financière: «CDS

prices for the two Swiss big banks and otherlarge international banks remained stable ata low level […]. The premiums for UBS arelow both in absolute terms and relative toother major international banks» (nota bene:depuis lors les rapports sur la stabilitéfinancière sont également publiés en alle-mand et en français…) Autrement dit, la sol-vabilité des grandes banques helvétiques,telle que mesurée à l’aune des «spreads»que reflètent les prix des credit defaultswaps, apparaissait à ce moment-là aussibonne, sinon meilleure, que celle des autresbanques internationales. Il n’y avait pas dequoi s’inquiéter, donc.

Un processus lent et douloureuxLe comportement des acteurs financierscomme des instances chargées de les sur-veiller est, en résumé, aussi procycliqueque celui de l’ensemble de l’économie. A ceciprès que la finance plonge, et se redresse,beaucoup plus rapidement qu’elle, parceque le capital circule vite et que les transac-tions financières quelles qu’elles soient,simples contrats, n’impliquent aucun pro-cessus physique de production, mais senouent et se dénouent par de simples clicsde souris. L’ajustement entre l’offre et lademande de «produits» financiers s’effectueinstantanément par des variations de prix(y compris par la destruction intégrale devaleur lorsque la demande fait complète-ment défaut) alors que le retour à l’équilibresur les marchés des biens, encombrés destocks tout au long de la chaîne dite devaleur, est toujours un processus lent,pénible et douloureux.On pourra certainement resserrer ce déca-lage entre les temps de réaction de lafinance et de l’économie «réelle» en renfor-çant les contraintes auxquelles la premièreest soumise, et en soufflant alternativementle chaud et le froid sur la seconde selonqu’elle ralentit ou, au contraire, s’emballe.Mais on ne pourra jamais bannir complète-ment le caractère cyclique des activités économiques, ni les soustraire à l’impactinévitablement procyclique de toutes lestentatives d’en réguler le rythme. �

Marian STEPCZYNSKI

OPINION

104 B&F

A armes inégales

«Les principaux fauteurs de trouble vont s’en sortirpratiquement indemnes,alors que l’économie

“réelle”, qui pourtant n’y fut pour rien ou presque,risque de continuer de

payer très cher les consé-quences de la débâcle»

MARIAN STEPCZYNSKI

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