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BELGIE - BELGIQUE P.B. / P.P. B/24 Agenda Culturel Science et Art La Trousse d’Esculape n° 985 - Décembre 2000 - Janvier 2001 Vincent Van GOGH Pages I - IV Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise Bimestriel - 138 Av Circulaire - 1180 Bruxelles Afgiftekantoor - TOURNAI I Bureau de dépôt - TOURNAI I Autorisation de fermer B/24A COLLECTIF MEDICAL DES GENERALISTES ET SPECIALISTES

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BELGIE - BELGIQUE

P.B. / P.P.

B/24

• Agenda Culturel

• Science et Art

• La Trousse d’Esculape

n° 985 - Décembre 2000 - Janvier 2001

Vincent Van GOGH

Pages I - IV

Collège Royal des Médecinsde l’agglomération bruxelloiseBi

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Autorisation de fermer B/24A

COLLECTIF MEDICAL DES GENERALISTES ET SPECIALISTES

Som

mai

reCollège Royal des Médecins

de l’agglomération bruxelloise

“Maison des Médecins”

Comité DirecteurPrésident : Prof. Jacques MarinPrésident d’honneur : Prof. Jean-Claude Demanet1er Vice Président : Dr Guy Pâque2e Vice Président : Dr Alain de Meeûs d’ArgenteuilSecrétaire Général : Dr Albert Jortay Secrétaire Général Adjoint : Prof. Monique de Rood Trésorier : Dr André BruynsTrésorier Adjoint : Dr Jean-Marie DalcqMembres :Dr Marguerite Cambron, Dr Michel Chantraine,Dr Philippe Paulet, Dr Justin Vanatoru.

Délégué à l’Entraide : Dr Maurice Anckaert

Délégué à la Mutuelle : Dr Justin Vanatoru

Maison des MédecinsPrésident honoraire : Prof. Jean LedererPrésident : Prof. Jean-Claude DemanetAdministrateur-Gérant : Dr Guy PâqueAdministrateurs : Dr Henri Bondue,

Dr André Bruyns, Dr Marguerite Cambron, Dr Alain de Meeûs d’Argenteuil, Dr Jean-Robert Fagnart, DrAlbert Jortay, Prof. Jacques Marin

Délégué aux jeunes médecins :Dr Michel Chantraine

Editeur responsable &Rédactrice en chef : Dr Marguerite Cambron(pages locales) Av. du Pic-Vert, 24

1640 Rhode-St-GenèseTél./Fax 02/358.19.25

Rédacteur en chef : Dr Jean Andris(pages nationales)

Comité de rédaction : Prof. Jean-Claude Demanet, Prof. JacquesMarin, Dr Guy Pâque, Dr Albert Jortay, Dr Alain de Meeûs, Dr P.Fransen, Dr Justin Vanatoru

Directrice administrative : Mme Emmanuelle Wagschal

La rédaction du bulletin n’assume aucune responsabilité dans les offreset demandes contenues dans les petites annonces et dans les pages publi-citaires en général. Les textes des articles publiés n’engagent que leursauteurs. Le droit de copie de tous nos articles originaux est réservé.

Collège des Médecins et caisse d’entraide : Crédit Communal :068-2171659-50

Union professionelle reconnue sous le n° 709Moniteur Belge du 31-12-1903, acte n° 5675

Régie publicitaire :MEDIALMr Alain MathieuRue du Prieuré 321360 Malèves-Sainte-MarieTel : 010/88.94.48 - Fax 010/88.03.18

Mutuelle du Collège des médecins : Tél. 02/344.41.10

Bureaux : Av. Circulaire, 138 - 1180 BruxellesOuvert lundi au jeudi de 9 à 12h00

lundi au jeudi de 13 à 17h30vendredi permanence téléphoniqueTél. 02/374.97.00Fax 02/375.85.82E-mail [email protected]

AbonnementMembres : gratuitNon-membres : 2000 FEB/an

Le mot de la rédactrice 4-5

Agenda 6, 15

Culture

Quand science et art font bon ménage 8-9

Manet, peintre de natures mortes 12-13

Images vues du ciel 18

Anatomie & Art 19Medecine

Cliniscope (études cliniques Viagra®) 7

Tinea Capitis chez les enfants 10-11

La page des labos 14La trousse d’esculape

Apollon Medicus 16-17

Vincent Van Gogh I-IV

“Le corps modifié” V-VII

Portrait d’un luthiste VIII-IX

Journées d’automne X-XI

Informatique XII-XIII

Pharaons du soleil XIV-XV

S. G. Schollaert, photographe XVI

Collège Royal des Médecins

de l’agglomérationbruxelloise

4 Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

Le 20e siècle qui s’achève,nous a ouvert les portes del’espace. Depuis que l’hommea marché sur la Lune en1969, on ne compte plus tousles satellites, habités ou non,qui ont été mis en orbite, lestélescopes spatiaux en tousgenres, les sondes parties ex-plorer les planètes de notresystème solaire, certainesavec un petit robot à bord,d’autres, lancées depuisquelques années, voguent entoute liberté dans notre ga-laxie, emportant Dieu sait où, le message de notreexistence terrestre.

Le 3e millénaire, où nous entrons cette fois de pleinpied, sera-t-il celui de la conquête spatiale, d’undébut de contrôle et d’exploitation du système so-laire ? Peut-être faudra-t-il encore quelques millé-naires pour atteindre ces buts, si nous le pouvonsjamais, mais nos progrès techniques s’accélérantde manière exponentielle dans le temps, on peut ysonger sans faire de science-fiction, pour un futurà l’échelle cosmique.

En tout cas, une chose est certaine, le 21e siècle se-ra celui de la découverte des planètes extrasolaires.Depuis longtemps, on soupçonnait leur existencepar un simple calcul statistique. En effet, notre ga-laxie, ce grand disque aplati que la lumière met100.000 ans à parcourir, renferme environ 200milliards d’étoiles. Si une étoile sur dix seulementpossédait une planète, il devrait exister des mil-liards de planètes. Jusqu’à ces dernières années,nous n’avions pu en dénicher aucune, car ellessont peu lumineuses, n’ayant pas d’énergie propre,de plus, elles sont relativement petites et proches deleur étoile, de sorte que vues d’ici, elles se confon-dent avec sa lumière. Il existait là un gros problè-me de résolution angulaire que nos télescopes neparvenaient pas encore à résoudre.

Pourtant, en 1984 déjà, le télescope spatial IRAS àinfra-rouge avait détecté un amas de matière dite« froide » formant autour de l’étoile Béta Pictoris, à66 années-lumière, un halo en forme de disque. Cehalo ne pouvait être constitué que par des pous-sières et aussi probablement de gros cailloux, les

planétésimals, comme ceux qui ont peuplé notresystème solaire à ses débuts.

Ce fut le point de départ d’un travail minutieuxd’observation d’autres étoiles, entourées d’ « excèsd’Infra-Rouge » semblables, qui va aboutir enquelques années à la découverte d’une cinquan-taine de planètes et ce nombre s’accroît quasichaque semaine.

Au début, celles-ci ont été détectées de façon indi-recte, par l’infime balancement d’avant en arrièrequ’elles imposent à leur étoile au cours de leur or-bite, par leurs effets gravitationnels. Notre Terreagit de la même manière sur notre Soleil. Jusqu’àprésent, ce sont surtout de grosses planètes ga-zeuses, du même type que Saturne par exemple,qui ont été repérées et presque toujours au voisina-ge d’étoiles situées dans notre proche banlieue ga-lactique, à moins de 200 années-lumière. (Rappe-lons que l’année-lumière équivaut à environ10.000 milliards de kilomètres..).

A titre indicatif, signalons que l’étoile la plusproche de nous, actuellement, est Proxima du Cen-taure, à 4,5 années-lumière. Elle est plus petite quenotre Soleil et elle fait partie d’un système de troisétoiles, mais ne semble pas dotée de planètes.

Le cosmos en effet, bien que très vide à première vue,apparaît beaucoup plus complexe et diversifié qu’onne s’y attendait. C’est ainsi qu’en 1995, une planètevolumineuse est détectée autour de l’étoile 51 Pégase,à 50 années-lumière, mais elle en est si proche queson orbite ne dure que quatre jours : il doit doncs’agir d’un système bien différent du nôtre.

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Le mot de la Rédactrice en chef

Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

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Ensuite les découvertes se succèdent autour desétoiles Lalande, 70 Virginis, 47 Ursa Major, Gliese876, Upsilon d’Andromède, etc…

Cependant, un événement important se produit fin1999 : une planète orbitant autour de HD 209.458 aété observée de façon directe par la baisse de lumi-nosité provoquée lors de son passage devant l’étoile,sorte de mini-éclipse cosmique. Cette observation ba-laye définitivement tous les doutes, s’il en restait.Mais il existe des phénomènes plus étranges, commela présence de trois planètes autour d’un pulsar, re-liquat d’une grande supernova, situé à 1.500 an-nées-lumière, et tournant sur lui-même mille fois parseconde en projetant dans l’espace des jets de lumiè-re et de rayons X. On ignore comment des planètesont pu se former autour d’un tel gyrophare.

Dans un proche avenir, l’affinement de nos mé-thodes d’observation (coronographie et interféromé-trie) nous permettra de découvrir aussi des planètesplus petites, rocheuses, entourées d’une atmosphèrecomme la Terre et susceptibles de développer peut-être des processus favorables à la vie.

Les nouveaux télescopes très puissants, comme leV.L.T. au Chili ou C.H.A.R.A. au Mont Wilson, et lestélescopes spatiaux, tel IRAS sont maintenant bra-qués sur toutes les étoiles les plus proches et sur la zo-ne où elles sont les plus nombreuses, c’est-à-dire versle bulbe de notre galaxie.

De plus, le projet COROT qui sera au point en 2004prévoit l’envoi d’un satellite équipé pour repérer lesplanètes de taille moyenne comme la Terre. Selon desestimations sérieuses, une carte du cielplanétaire pourrait être dressée d’ici 10ans. Nous nous sentons interpellés parces découvertes et ces projets, pourtantl’espace apparaît comme bien hostile àl’homme. Et la notion d’exploiter et derentabiliser les grandes richesses en gazet en métaux des planètes et des asté-roïdes, appartient encore au domainedu rêve.

Mais derrière cet intérêt scientifiquepointe une curiosité logique et bien hu-maine : parmi ces milliards de planètes,la vie existe-t-elle ? Ne serions nous passeuls dans l’univers ? Il n’y a pas de ré-ponse pour l’instant, mais les bio-astro-nomes, tout en admettant leur ignoran-

ce, sont très sceptiques sur ce sujet et leurs argumentssont de poids. La vie, surtout avec l’acquisition de laconscience, semble un phénomène exceptionneldans le cosmos et, sans faire de l’anthropocentrisme,nous pouvons affirmer que jusqu’à présent, malgrél’écoute permanente du S.E.T.I. (Search for ExtraTer-restrial Intelligence), qui occupe 200 astronomes,aucun signal ne nous est jamais parvenu de ces es-paces infinis. Toutefois, l’hypothèse d’une vie extra-terrestre éventuelle a quitté la domaine des vainesspéculations pour entrer de plein droit dans lechamp de la recherche fondamentale. Ce change-ment de perspective est peut-être pour le siècle pro-chain aussi important que la révolution de Copernic.

Au cours de ce 3e millénaire, il est possible quel’homme voyage dans notre galaxie, crée des relaisspatiaux, colonise d’autres mondes ou rencontre descivilisations inattendues.

Mais ne restons pas trop la tête dans les étoiles, letemps est venu de redescendre sur terre, ce coconidéal, fragile et peut-être unique au monde, dontnotre destin est solidaire et qui nous offre une si mer-veilleuse diversité.

Préparons-nous à fêter en beauté la fin de ce millé-naire et entrons d’un pas allègre et optimiste dans lesuivant.

Je vous souhaite, chères lectrices et chers lecteurs, unjoyeux Noël et une très heureuse année 2001.

Docteur Marguerite Cambron

6 Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

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A N O T E RVisite du Musée

InstrumentalDimanche 7 janvier 2001Dimanche 25 février 2001

Visite du Musée instrumental, qui s’est ouvert en juin2000 à la Place Royale, commentée par MonsieurJean-Claude Lalanne-Cassou, éminent musicologueet auteur de nombreux articles dans notre revue.Prix : membres : 250 BEF - Non membres : 350 BEFIntéressé ? Inscrivez-vous au secrétariat du Collège au 02 / 374.97.00

THEATREJoyeuses Pâques

avec Pierre Arditi

Auditorium 44, pendant les fêtes de fin d’année Si vous le désirez, nous réservons des places pourvous. Intéressé ? Tél au 02/374.97.00

En préparation : • Visite du Musée de l’Aviation

• Voyage dans les oasis égyptiennesen octobre 2001

(organisation Dr Guy Pâque)

Exposition Picasso à Liège Samedi 20 janvier 2001- 10 h 30

Pour cette première exposi-tion entièrement consacréeà Picasso, 150 œuvres decollections privées et pu-bliques ont été rassemblées.Principalement des œuvresconsacrées à la représenta-tion des visages humains.Cette manifestation à l’ima-ge des dernières expositionsde Monet, Gauguin et Cha-gall est construite autour de« La Famille Soler », uneœuvre importante apparte-nant aux collections du Mu-sée d’Art Moderne et d’Artcontemporain.

Le Collège organise pour vous une visite guidée de cette magni-fique exposition. Le rendez-vous est fixé, Salle Saint-Georges,Féronstrée 86 à 4000 Liège, à 10 h 15. Intéressé ? Inscrivez-vous au secrétariat du Collège 02/374.97.00 Prix membres : 650 Bef - Non membres : 750 Bef

Voyage en Saxedu 17 au 23 mai 2001

Au programme, visites de Leipzig, Weimar, les jardins de Goethe,Musée Cranach, la cathédrale d’Erfurt, Eisenach, Dresde, l’égli-se Saint –Thomas, Porcelaines de Meissen, etc…

Intéressé ? rens. au 02/374.97.00

“Le Dieu ATON et ses serviteurs, Akhenaton,

Nefertiti et Toutankhaton”Jeudi 1 février 2001 A Leiden

Visite de cette exposition temporaire exceptionnelle -voir articledu Dr Pâque (p. XIV & XV)Départ du Collège des Médecins en autocar, visite de l'expositionle matin, visite libre de la ville de Leiden.Prix* (approximatif) : membres 1.900 Bef - non membres 2.500 Bef* le prix comprend : le car, l'entrée au Musée et la visite guidée

Femme accoudée. 1950, grafiet en blauw potlood. Parijs, Musée Picasso. Foto RMN, Hervé Lewandowki

© 2000 - Succession Pablo Picasso - SABAM Belgium

Nationale bladzijden - Pages nationales 7

CCCCLLLLIIIINNNNIIIISSSSCCCCOOOOPPPPEEEE

Pfizer annonce que la premièrephase d’une étude de pharmacovi-gilance à grande échelle por-tant sur le Viagra® (citrate desildénafil) chez deshommes souffrant d’unedysfonction érectile confir-me le profil de sécuritédéja établi lors du vasteprogramme d’études cli-niques.

Cette étude épidémiolo-gique indépendante, menée auRoyaume-Uni chez 5391 hommes, amontré que le risque de crise car-diaque ou de décès en raison d’unecardiopathie ichémique n’augmentaitpas. Ces résultats sont comparablesaux données nationales de santédans une population générale desujet masculins d’âge identique. Leshommes inclus dans cette étudeavaient reçu une prescription deViagra® de leur généraliste et pre-naient le médicament depuis 5 moisen moyenne. Pour les médecins quiont donné leur opinion quant à l’ef-ficacité du Viagra®, ce médicaments’avérait efficace chez 85% despatients. L’étude n’a mis en évidenceaucun problème de sécurité lors del’administration du Viagra®.

Comme dans la population générale

“Maintenant que le Viagra® estdisponible depuis plus de deux ans,cette étude apporte une importanteconfirmation que le Viagra® a unexcellent profil de sécurité et estbien toléré par le différents types depersonnes qui souffrent de dysfonc-tion érectile”, a affirmé le Dr Feczko,Senior Vice Président du groupeMedical and Regulatory Operationsde Pfizer Pharamceuticals Group(PPG). Parmi les hommes prenant duViagra® dans le cadre de cette étude,l’incidence combinée des crises car-diaques, fatales ou non, était de 7,2par 1000 années-personnes et l’inci-dence de la mortalité dues à une car-diopathie ischémique était de 3,2 par1000 années-personnes. L’âge moyendes hommes participant à cette étudeétait de 57 ans (fourchette de 18 à 89ans); 64% des hommes étudiés

étaient âgés de 50 à 69 ans. Cetteétude a montré que, par rapport auxdonnées nationales de santé duRoyaume-Uni, l’incidence de cesrésultats était similaire à celle obser-vée dans une population généraled’hommes de même âge. En outre,cette étude n’a mis en évidenceaucun cas de crise cardiaque, d’acci-dent vasculaire cérébral ni de décèsau cours du mois suivant la prescrip-tion du traitement.

“Nos résultats préliminaires sontrassurants et n’ont créé aucune sur-prise”, a déclaré Saad Sharkir, direc-teur de la Drug Safety Research Unit(DSRU) de l’Université deSouthampton (Royaume-Uni), qui arécemment présenté les résultats pré-liminaires de l’étude lors du congrèsannuel de la European Society ofPharmacolvigilance, à Vérone, Italie.

Concordance

Selon Pfizer, ces résultats concor-dent avec les données utilisées pourobtenir l’autorisation de mise sur lemarché du Viagra® à travers lemonde. La banque de données desétudes cliniques comprend actuelle-ment 36 essais en double aveugle etcontrôlés contre placebo, incluant4500 hommes sous Viagra® et plusde 3000 hommes sous placebo. Cesessais incluaient des hommes dontl’âge, les anthécédents et l’état desanté pouvaient être très différents,de même que des sujets présentantau départ des maadies cardiovascu-laires.

Le Viagra®, découvert et mis aupoint par Pfizer, représente une

avancée décisive dans le traite-ment de la dysfonction érec-

tile. Ce médicament a étéapprouvé par la Food andDrug Administration desEtat-Unis en mars 1998puis par la Commissioneuropéenne en septembre

1998. Depuis, il a été aprou-vé par les autorités de la santé

de plus de 100 pays à travers lemonde entier. Le Viagra® figureparmi les médicaments les plus pres-cits : plus de 25 millions d’ordon-nances ont été délivrées à plus de 10millions d’hommes. Plus de 300 mil-lions de comprimés ont été dispen-sés à l’échelle mondiale.

Le Viagra est un médicament quine peut être délivré que sur ordon-nance du médecin. Il doit toujoursêtre utilisé conformément à la noticeapprouvée. Le Viagra® est contre-indiqué chez les patients utilisant desdérivés nitrés ou des donneurs deNO. Les effets indésirables les plusfréquents du Viagra® sont les cépha-lées, la rougeur du visage et l’indi-gestion.

Les acteurs

La DSRU est une organisationindépendante qui mène des étudesportant sur la sécurité d’emploi denombreux nouveaux médicaments etceci dès qu’ils deviennent dispo-nibles sur prescription au Royaume-Uni. La DSRU reçoit des donationsde nombreux laboratoires pharma-ceutiques, y compris Pfizer, afin definancer ses efforts de rechercheindépendants.

Pfizer Inc. découvre, met aupoint, fabrique et commercialise desmédicaments sur prescription, lea-ders du marché, pour les êtreshumains comme pour les animaux,ainsi que quelques-unes desmarques, vendues hors prescription,les plus connues au monde. Cetteannée, Pfizer prévoit des ventesmondiales dépassant 30 milliards dedollars US ; son budget de rechercheet de développement est de 4,7 mil-liards de dollars US.

Une Fausse alerteLes premières craintes concernant les effets secondaires du Viagra® ne se sont pasconfirmées dans les études cliniques ultérieures.

8 Nationale bladzijden - Pages nationales

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Quand science et art fontbon ménage

Entre pinceau et loupe, truelle et plan, l’historien de l’art et l’archéologue disposent d’unlarge arsenal d’outils de recherche, d’analyse et de datation des œuvres. Passons-en enrevue les plus importantes, histoire de dépoussiérer quelques clichés…

C’est une large palette de tech-niques qui s’offre aux archéomètres,ces nouveaux “détectives” scienti-fiques traquant les énigmes de l’art.

Ainsi, la méthode PIXE (ParticleInduced X Rays Emission) consiste,au moyen d’un accélérateur de par-ticules, à bombarder une œuvreavec des particules ionisées et à étu-dier minutieusement le rayonnementX émis par la couche picturale lorsde l’opération. Cette méthode estparticulièrement efficace pour déter-miner la composition des matériauxinorganiques entrant dans la compo-sition d’une œuvre d’art, sans devoiry prélever d’échantillons. Elle per-met de retrouver les zones origi-nelles et les zones restaurées d’untableau. Quand aux faux ou auxcopies, ils sont plus aisément détec-tables grâce à cette méthode.

La méthode PIXE se couple aisé-

ment à d’autres techniques d’investi-gation, telle la spectrométrie Raman,une méthode de chimie analytiquequi permet d’identifier les pigmentset les colorants dans certaines pein-tures sans y faire de prélèvements.Combinée au PIXE, la spectrométrieRaman offre une gamme exception-nelle de possibilités pour l’étude desenluminures. Elle permet d’étudierles matériaux organiques et inorga-niques. Comme le PIXE, la fluores-cence X est une méthode qui permetde déterminer la composition desmatériaux inorganiques.

Plus classiques maistout autant efficaces

P lus c l a s s iques , ce r t a inesméthodes présentent tout autantd ’ i n t é r ê t p o u r l ’ a n a l y s t e .Restaurations et dégâts divers sontparfois déjà visibles par un simple

examen à la loupe binoculaire. Laradiographie apporte un complé-ment d’informations précieux à cetégard, notamment pour l’examen decertains cas complexes. C’est cetteméthode qui a été utilisée pour l’étu-de de la Famille Soler. Enfin, laréflectrographie en infrarouge s’in-dique particulièrement pour l’étudedes dessins sous-jacents aux pein-tures de chevalet et des enlumi-nures.

La dendrologie se base sur l’étu-de des anneaux ou cernes forméschaque année par le bois, afin de ledater très précisément. Les labora-toires de dendrologie sont ainsirégulièrement consultés pour déter-

Radiographie d’un détail de La famille Soler, letableau de Picasso conservé au Musée d’Artmoderne et d’Art contemporain de la Ville de Liège.Un montage des radiographies correspondantà la totalité de la surface picturale est actuelle-ment visible à l’exposition qui se tient à la SalleSaint-Georges (radiographie réalisée parFrédéric Snaps)

Le vrai et le fauxLes méthodes de laboratoire ont permis de mesurer combien les faussairesavaient sévi dans le domaine des antiquité étrusques, parfois aux dépensdes plus grands musées. Les exemples abondent, mais celui duSarcophage des époux acquis par le British Museum à la fin du XIXèmesiècle est sans doute l’un des plus connus. Dès les années 1930, l’analysede la terre cuite dont il était constitué confirma les soupçons des spécia-listes : il s’agissait d’un faux manifeste.

Les cas de tableaux dont l’authenticité a été affirmée ou au contraire contes-tée sur base de documents de laboratoire sont innombrables. Ainsi, grâce àla radiographie et à la réflectographie en infrarouge, il a pu être démontré quela célèbre « Chute d’Icare » conservée aux Musées royaux des Beaux-Artsde Belgique à Bruxelles n’était pas une œuvre autographe de Pierre Bruegell’Ancien, mais une copie ancienne d’après un original perdu du peintre (étudeULg, Dominique Allart, en collaboration avec l’IRPA).

9Nationale bladzijden - Pages nationales

SSSSCCCCIIIIEEEENNNNCCCCEEEE

miner l’époque de construction decertaines structures de bâti en bois(charpentes de monuments ,constructions en colombages, boisissus de fouilles archéologiques).Mais la méthode s’applique aussi àtout autre pièce où le bois intervientdans la composition : peinture,sculpture, plat de reliure de manus-crits enluminés. Révélant le momentde l’abattage de l’arbre qui a servi desupport, la méthode permet d’établirune chronologie des œuvres et dedéterminer l’origine géographiquedu bois utilisé grâce à des référen-tiels européens.

N’oublions pas le numérique !

Enfin, dépassant les limites et lescontraintes des techniques tradition-nelles de relevé , l’imagerie numé-rique offre une souplesse d’utilisa-tion quasiment infinie. En effet, lesimages numériques présententl’avantage de ne subir aucune altéra-tion naturelle qui pourrait en com-promettre la durée de vie. Lesrecherches récentes en optique et en

optoélectronique permettent unesaisie à la fois plus rapide et plusfiable, tout en relevant réellementles trois dimensions de l’espace danslequel se déploie tout objet archéo-logique ou toute œuvre d’art.

L’ensemble de ces techniquesfavorise une étudeen profondeur desœuvres et desmonuments car ellesfourn i s sen t unemultitude de don-nées n o u v e l l e sgénéralement inac-cessibles dans desconditions « nor-males » d’observa-tion.

Pour les histo-riens de l’art, l’ar-chéométrie permetainsi de prendre encompte de nou-veaux critères d’in-terprétation, origi-naux et pertinents :mieux comprendre

la « manière de faire » des artisans etdes artistes, c’est également mieuxconnaître une époque non seule-ment sur le plan de l’histoire dessciences ou des techniques maisaussi de l’histoire économique, cul-turelle et sociale.

Mieux restaurer

Le diagnostic quant à l’état deconservation est plus fiable grâceaux données récoltées. Il est dèslors plus aisé de détecter et d’en-rayer les processus de dégradationen guidant plus efficacement les opérations de restaurationd’œuvres. L’expertise scientifique,plus solide et mieux documentée,se trouve également confortée : ilest désormais possible de répondreà certaines questions (datation,attribution d’une œuvre, détectionde faux et de copies,…).

Article inspirédu dossier de pressedu colloque « Mariage de la Science etde l’Art : L’Etude de peinturesanciennes par les méthodes de labora-toire. Premier colloque d’archéométriede l’Université de Liège » organisé du16 au 18 novembre 2000

La partie gauche montre le dessin sous-jacent d’un tableau appartenant au Musée de l’Art Wallonde la Ville de Liège, attribué à Henri Bles, paysagiste du XVIè siècle. Invisible à l’oeil nu car mas-qué par la peinture (cf. partie droite), ce dessin est mis en évidence grâce à la réflectographie eninfrarouge. Ses caractéristiques de style conduisent à réfuter l’attribution traditionnelle. D’ailleurs,la dendrochronologie a confirmé les doutes qui pesaient sur cette oeuvre, en indiquant qu’ellen’était pas antérieure au début du XVIIè siècle.

Les oeuvres attribuées à Lambert Lombard, figure de proue de laRenaissance à Liège, ont été étudiées par diverses techniques. Ici,un tableau conservé au Musée de l’Art Wallon de la Ville de Liègeest soumis à l’analyse PIXE, ce qui permet d’identifier les pigmentsutilisés par l’artiste.

10 Nationale bladzijden - Pages nationales

Le terme “tinea” désigne la lésion

cutanée circulaire qui est si typique

d’une infection à dermatophytes.

“Capitis” ne fait pas, dans ce cas-ci,

simplement référence à la tête, mais au

cuir chevelu. On décrit classiquement

quatre entités cliniques, qui ont en

outre des agents étiologiques spéci-

fiques. Autrement dit, il s’agit aussi

d’entités mycologiques : microsporose,

trichophytie ou teigne tondante tricho-

phytique, favus et kérion de Celse.

D’un point de vue microscopique,

on fait en outre une distinction entre :

• Ectothrix : filaments mycéliens et

spores formant comme un manteau

autour du poil (typique de la

microsporose).

• Endothrix : filaments mycéliens et

spores se retrouvent ensemble à

l’intérieur du cheveu (typique de la

trichophytose.

Traitement

Le traitement est

essentiellement systé-

mique car l’infection a

pénétré profondément

dans la tige du che-

veu. Le traitement de

référence historique

est la griséofulvine qui

n’est plus disponible

en Belgique. On utilise

actuellement des anti-

mycosiques modernes,

actifs sur le plan systé-

mique, dont l’itracona-

zole est un protagonis-

te.

L e s p e c t r e d e

l’antimycosique a une

importance primordiale.L’itraconazole (Sporanox®) agit aussi

efficacement contre Microsporum

que contre Trichophyton spp.

En outre, l’itraconazole possède la

propriété pharmacocinétique de

pénétrer profondément, aussi bien

dans le cheveu que dans la

tige de celui-ci, ce qui le rend inté-

ressant tant pour les infections

Endothrix qu’Ectothrix.

Entité mycologique Image clinique Agents étiologiques

Microsporose Plaque d’environ < Microsporum canis; 1 cm de diamètre M. audouinii,

M. langeronii, M. gypseum

Trichophytie ou teigne Nombreuses < Trichophyton tonsurans,tondante trichophytique plaques grises T. violaceum, T. soudanense.

Favus Croûtes jaunes < Trichophyton schoenleiniiet dures (scutula”)

Kérion de Celse Lésion saillante, < Trichophyton verrucosum,hémisphérique, Trichophyton mentagrophytes.avec pustules.

Trichophytie ou teigne tondante trichophytique

Microsporose

Traitement de Tinea Capitis

chez les enfantspar le Docteur Toon Goossens

11Nationale bladzijden - Pages nationales

Le système “pulse” (thérapie

d’une semaine) – ou traitement

intermittent – mis au point pour

l’itraconazole (Sporanox®), est

considéré comme prometteur en ce

qui concerne:

• l’innocuité, car la charge systé-

mique est plus réduite;

• l’observance du traitement, grâce

aux épisodes de traitement courts,

bien délimités, d’une semaine.

Pour le traitement de tinea capi-

tis chez les enfants, une prise quoti-

dienne d’itraconazole en gélules

(voir encadré) est efficace dans plus

de 85% des cas. (Del Rosso, 1999)

On conseille de compléter le trai-

tement systémique par des applica-

tions locales sous forme d’un sham-

pooing de kétoconazole (Nizoral®)

(Gupta, 1998)

Prévention

La vulnérabilité de la personne

est plus importante que le contact

avec l’agent étiologique. Outre l’état

de santé général, l’état de santé au

niveau local est également impor-

tant, en l’occurrence l’inégrité du

cuir chevelu.

Les microtraumatismes – p.ex. la

pression ou le frottement d’un bon-

net trop serré – jouent probablement

un rôle déterminant. Les éleveurs

de bétail, en contact fréquent avec

leurs animaux, attrapent ainsi plus

facilement une tinea barbae qu’un

tinea capitis, car la zone de la barbe

peut parfois présenter de petites

coupures de rasage.

Par ailleurs, la prévention consis-

tera surtout à com-

battre la réinfection

et l’infection d’autres

personnes. Pour

cela, il faudra faire

examiner et traiter

les animaux domes-

tiques.

Pendant quelques

jours, on veillera à

ne pas envoyer l’en-

fant infecté à l’école.

Enfin, il faudra éviter

le contact avec les

cheveux et les

squames cutanées:

ne pas échanger les

bonnets , les ser-

v ie t tes ou les

peignes, ne pas

manipuler les jouets

des autres, surtout

les poupées et les

berceaux.

Bibliographie

Del Rosso, J.Q. :

A current appraisal of the newer oral antifun-

gals: focus on standard regimens, evaluation of

progress, adjustments in therapy, and adjunctive

therapy, Poster at the 57th Annual Meeting of

the AAD, March 1999

Gupta, A.K. Adam, R. De Doncker, P.:

Itraconazole pulse therapy for tinea capitis:

a novel treatment schedule.

Dermatology 15, 225 (1998)

Gupta, A.K., Del Rosso, J.Q.: Management of

tinea capitis; an overview. Poster at the 57th

annual meeting of the American Academy of

Dermatology, New Orleans, Louisiana, USA,

March 19-24, 1999

Favus

Kérion de Celse

Traitement de tinea capitis chez les enfants :

doses d’itraconazole

Traitement intermittent:

5 mg/kg/jour x 1 semaine/mois

1 à 3 pulses1

Traitement continu :

3 à 5 mg/kg/jour x 30 jours

1 Le nombre de pulses dépend de la

réponse clinique, la plupart des

patients ont besoin de 2 à 3 pulses.

ICollège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

Vincent Van GoghDr Marguerite Cambron

De passage, l’été passé, dans le Val d’Oise, cette région sichère aux peintres dans la seconde moitié du 19e siècle,je me suis arrêtée un moment à Auvers, où s’acheva lacourte existence de Vincent Van Gogh.

Le village d’Auvers, où Van Gogh termina sa vie, esttout entier voué à une intense activité touristique. Il apourtant gardé un charme d’antan et bien des artistes yvivent encore actuellement.

Au pied de son église, au détour de ses ruelles bordéesde vieilles maisons fleuries, devant les vastes champs quil’entourent jusqu’à l’horizon, partout flotte le souvenir dupauvre Vincent, au génie créateur, mais à l’âme torturée.

Van Gogh, qui est né en 1853 à Zundert (Hollande)où son père était pasteur, subira de manière excessivel’influence de son milieu familial modeste, religieux etrigide. Il était l’aîné de six enfants, mais seul son frèreThéodore compta à ses yeux. Il en fit son confident et iléchangea avec lui, jusqu’à la mort, une correspondanced’une grande richesse qui nous éclaire sur ses états d’âmeet son évolution artistique.

Il eut aussi de nombreux oncles, qui appartenaient àune classe sociale plus élevée, plusieurs d’entre eux étantmarchands d’art pour la galerie Goupil et Cie qui possè-dait des succursales à Paris, Londres et La Haye. Ainsi,dès l’enfance, Vincent se trouva placé devant les deuxpôles d’attraction de sa vie : la religion et l’art.

Sa vocation religieuse

A 16 ans, il fait un stage comme apprenti chez sononcle « Cent » à La Haye, où il découvre des œuvres d’art

pour la pre-mière fois.Mais l’aspectcommercial de son emploi luirépugne, sone x a l t a t i o nidéaliste prendle dessus, son père devient son modèle et pris d’une véri-table folie religieuse, il commence à Amsterdam en 1876des études de théologie qu’il n’achèvera d’ailleurs pas.Pressé d’exercer son apostolat humanitaire, il fait unséjour en Angleterre chez un vicaire anglican, puis ildevient prédicateur laïc dans le Borinage, où il dépassetoute mesure avec son goût forcené du sacrifice : il vitcomme le plus pauvre de son entourage, néglige sa per-sonne et ne mange pas à sa faim.

Il est sans aucune ressource, son contrat n’ayant pasété renouvelé par les autorités ecclésiastiques, que sonzèle intempestif effraye beaucoup.

Dès cette époque, il réalise, souvent maladroitement,de nombreux dessins, presque toujours des mineurs, destravailleurs de la terre, des ouvriers, de pauvres gens.Chez Vincent, mysticisme et création artistique s’entre-mêlent souvent. Dans l’un des sermons qu’il fit, il racon-ta en détail, de façon très imagée, une scène bibliqueavec un pèlerin marchant au crépuscule vers des mon-tagnes éloignées. En fait, la plaine qui s’étend jusqu’àl’horizon, le paysage au soleil couchant, la silhouette noi-re sont des éléments que nous retrouvons souvent sur leslieux où Vincent installa son chevalet.

Sa vocation artistique

Vers 1880, il est récupéré par sa famille, surtout parson frère Théo, marchand d’art à Paris, qui à l’avenir luiversera jusqu’au bout une petite pension lui permettantde survivre très modestement.

Devant l’échec de sa carrière religieuse, il décide decéder à sa seconde passion : la peinture. Il étudie denombreux ouvrages d’art, suit des cours aux Beaux Artsde Bruxelles puis à La Haye, où le peintre Mauve, uncousin par alliance, le conseille et guide ses premiers

Cyprès (Metropilitan Museum N-Y)

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II Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

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essais. Il apprend très vite, mais c’est un élève indisci-pliné qui se heurte facilement aux idées de ses profes-seurs. C’est ainsi qu’il brise les modèles en plâtre qu’onlui fait dessiner, préférant le modèle vivant.

Il vit à ce moment en compagnie de Sien, une pros-tituée avec deux enfants, qu’il a recueillis par pitié. Maisbientôt, acculé par les dettes, il se voit obligé de renon-cer à ses projets familiaux.

Son violent désir de dévouement n’a dès lors plus qu’unobjet : ses tableaux. Sa vie de pauvreté lui fait créer un artpour les défavorisés, avec lesquels il se sent solidaire.

Période de Nuenen

En 1883, il rejoint ses parents à Nuenen, petit coin de lacampagne profonde où son père a été nommé pasteur etil commence à peindre : le presbytère, les mangeurs depommes de terre, les tisserands, des portraits de paysans,quelques paysages, des natures mortes. Il copie aussidivers peintres, notamment Millet, qu’il admirait beaucoup.

Pendant cette période, ses sujets sont assez lourds et sapeinture est fort sombre : il utilise surtout les bruns et lesnoirs. Manifestement, il n’a pas encore trouvé la voie roya-le de l’épanouissement artistique qu’il atteindra plus tard.

Sa vie à cette époque bascule à nouveau : Vincent tom-be amoureux de Kee, sa cousine, devenue veuve récem-ment et qui oppose un refus net à sa déclaration. Il scan-dalise sa famille et son entourage villageois par son insis-tance intempestive. Peu après, son père décède et sa viedevenant impossible à Nuenen, il fait alors un court séjourà Anvers, où il s’imprègne des œuvres de Rubens.

Période de Paris

Puis, de 1886 à 1888, il vit à Paris où il suit des coursd’art à l’académie de Cormon et entre en contact avec lesImpressionnistes. Il a changé d’allure, il soigne sonaspect extérieur et, soutenu par l’estime de son frèreThéo et de ses amis peintres, il surmonte sa mélancolieet ses déceptions. Il rencontre Signac, Bernard, Cézanne,Gauguin, Toulouse-lautrec, Pissarro aussi, qui apprécieson travail et l’aide de ses conseils.

Il s’intéresse à l’art nippon et réalise quelques estampes.Il peint de merveilleux tableaux – 230 en tout – plus joyeuxet plus clairs : les moulins de Montmartre, le pont de Clichy,des fleurs, les premiers tournesols, des portraits.

Mais la fragilité psychologique de Vincent le maintientdans un état de véhémence et d’agitation perpétuelles.

Période de Arles et Saint Remy

En 1888, rejetant en bloc Impressionnisme et Néo-Impressionnisme, il décide de partir dans le Midi et s’ins-

talle à Arles, à la recherche d’une palette plus lumineuseet surtout plus colorée : c’est la série des vergers enfleurs, le pont de Langlois, les Saintes-Maries, la maisonjaune (celle de Vincent), les Alyscamps, quelques scènesnocturnes, de nombreux portraits et les fameux tourne-sols qui, à eux seuls, symbolisent toute l’audace et l’ori-ginalité de son talent.

Mais il ne parvient toujours pas à vendre une seuletoile et commence à désespérer de jamais pouvoir vivrede son pinceau. Il travaille très rapidement, parcourantsans relâche tous les chemins de Provence. Dans sonesprit, cette frénésie créatrice doit dissiper l’idée que sonéchec est dû à la paresse, car il veut se montrer digne dusoutien que son frère lui accorde.

Il cohabite avec Gauguin, son ami, qui est venu leretrouver sur le conseil de Théo, mais les deux artistesvont devenir rivaux et se concurrencer dans leurs créa-tions. De plus, Gauguin ne partage pas les goûts artistiques deVincent, il n ’a i -me guè r e l a vie étroite qu’ilmène à Arles et va bientôts’enfuir pour lesTropiques.

Ces conflits,venus s’ajouter àla hantise de sa dépendancef i n a n c i è r e , p r é c i p i t e n t l’effondrementpsychique dum a l h e u r e u xVincent : c’estl ’ é p i s ode d ulobe d’orei l lem u t i l é , suivid’hallucinations

vue d’Arles avec verger en fleur (Neue Pinakothek Munich)

Douze Tournesols dans un vase (Neue Pinakothek Munich)

IIICollège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

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et d’accès de paranoïa, qu i nécessiteront son interne-ment à l’Hôpital d’Arles d’abord, puis à l’Hospice SaintPaul de Mausole à Saint Remy, un asile d’aliénés où onle soigne pour des épisodes de confusion mentale.

Entre ses crises, on lui permet de peindre et son talentdemeure intact : ce sont les couloirs et le jardin de l’asi-le, puis les iris, les oliviers, les cyprès, des auto-portraitsau visage défait. Les couleurs forment des couléesépaisses, les arbres semblent torturés, les ciels sont vio-lents, l’ensemble de ces œuvres génère un sentimentd’angoisse et de désespoir.

Parfois, Vincent utilise la technique du double point defuite, ce qui détermine une perspective nouvelle, auxlignes un peu troublantes. Il emploie beaucoup le contras-te des couleurs complémentaires : rouge et vert, bleu etorange, violet et jaune. Il élabore ainsi un chromatismeviolent et suggestif, associant ses émotions à des couleurs.

A partir de ce moment, Vincent, atteint d’une anxiétémaladive, vivra dans la crainte perpétuelle d’un nouvelaccès, évitant soigneusement toute cause d’excitation.

Période d’Auvers sur Oise

Il séjournera un an à Saint Remy, puis sa santé s’amé-liorant, il regagnera Paris en mai 1890, tant par nostalgie deson passé nordique que sur l’insistance de son frère Théo.Ses médecins lui ayant recommandé une vie calme loin dela ville, il va s’installer à Auvers sur Oise, en pleine cam-pagne, mais à 30 kilomètres seulement de Paris, où il serasuivi par le Docteur Gachet, amateur d’art et lui-mêmepeintre à ses heures, sous le pseudonyme de Van Ryssel.

Le Val d’Oise, qui depuis près d’un demi siècle a atti-ré bien des peintres (Cézanne, Daubigny, Daumier,Corot, Pissarro), séduit Vincent qui l’écrit à Théo : « C’estréellement gravement beau, c’est de la pleine campagnecaractéristique et pittoresque ».

Il s’installe dans une misérable mansarde sous le toit,à l’Auberge du Père Ravoux, aujourd’hui restaurée dansle respect de son passé. Il y vivra ses deux derniers mois.

Il se remet aussitôt au travail, parcourant le village àpied, chargé d’un lourd attirail. Il peindra environ 80tableaux en 10 semaines, c’est-à-dire en moyenne plus d’unpar jour, attestant tous d’une parfaite maîtrise de son art.Toute trace d’excitation a disparu, il contrôle son œuvreavec calme et sang-froid, il apparaît plus serein et optimis-te, rien ne permet de présager son suicide prochain. C’estl’époque, bien courte pourtant, de ses plus belles pein-tures : l’église d’Auvers, l’escalier, les champs de blé ondu-lant jusqu’à l’horizon, les chaumières, les ruelles, le jardinde Daubigny, les meules de foin, les portraits de jeunespaysannes, de Marguerite Gachet, d’Adeline Ravoux, duDocteur Gachet réalisé deux fois. Quelques experts contes-tent l’authenticité de certaines toiles, dont le DocteurGachet serait l’auteur et que Vincent aurait seulementsignées. On sait que Corot, par bonté, a ainsi “donné” sasignature pour des œuvres d’amis moins favorisés afind’augmenter leur valeur marchande. Mais, mise à part, la“Vigne rouge” peinte à Arles et achetée par une amie,Vincent n’a jamais pu vendre une seule de ses œuvres deson vivant, sa peinture heurtait les goûts de l’époque.

Pendant des années, il avait peint des quantités detableaux que son frère Théo avait rassemblés à Paris dansun entrepôt proche du magasin du Père Tanguy, le mar-chand de couleurs, mais en fait personne n’avait encore eul’occasion de les voir. Lui-même ne les avait jamais vusdans leur ensemble !

En septembre 1889, au 5e Salon des Indépendants, ilprésente deux tableaux, dont les fameux Iris exécutés àSaint Remy.

En janvier 1890,i l p a r t i c i p e à une exposition duGroupe des XX àBruxelles. Il se faitconspuer pour sesTou r n e s o l s parl’un des artistesprésents, qui dé-clenche un scanda-le, mais il éveille lacuriosité d’esthètesouverts à l’insolite.Le j o u r n a l i s t eAlbert Aurier écritun article élogieuxà son sujet dans leMercure de Franceet conclut en cestermes : « VincentVan G o g h n ’ e s tpas seulement un

Eglise d’Auvers sur Oise

Auberge Ravoux à Auvers sur Oise

g r and p e i n t r e , enthousiaste de son art, de sa palet-te et de la nature, c’est encore un rêveur, un dévoreur debelles utopies, vivant d’idées et de songes ».

Enfin, en mars 1890, au 6e Salon des Indépendants, ilexpose 10 toiles qui attirent beaucoup l’attention, il n’estplus un inconnu, on le considère comme un peintreplein de promesses.

L’avenir commence à s’éclairer pour Vincent, il peutespérer le succès, il envisage même fort modestementd’exposer lui-même ses peintures, ainsi qu’il l’écrit peuavant sa mort : «Un jour ou un autre, je crois que je trou-verai moyen de faire une exposition à moi dans un café».

Sa vie à Auvers lui convient, cette calme campagne luiinspire des œuvres magnifiques, il y rencontre de nom-breux amis peintres et il estime la bonhomie du DocteurGachet. Il s’entend bien avec son aubergiste le PèreRavoux, un brave homme, dont il peint d’ailleurs la filleAdeline à plusieurs reprises. Il s’attarde parfois le soirdans la salle commune à jouer avec la petite dernière, unbébé encore, car Vincent aimait beaucoup les enfants.

Les nuages s’amoncellent

Que s’est-il donc passé lors de cette journée à Parisdont Vincent est revenu sombre, taciturne, tendu commeaux mauvais jours ?

Son frère Théo lui a-t-il fait part de ses graves conflitsavec les directeurs de la galerie d’art où il travaillait ? Luia-t-il confié ses difficultés financières, qui rendaient lour-de la pension qu’il lui versait ?

Vincent, au psychisme si fragile, se remettait sans ces-se en cause et souffrait d’un sentiment perpétuel de défi-cit existentiel. Il avait été très frappé par la vente posthu-me de l’Angélus de Millet, qui avait rapporté une très gros-se somme aux enchères. Il avait alors écrit à Théo : « Lesprix élevés dont on entend parler, qui sont payés pour desœuvres de peintres qui sont morts …. ». N’a-t-il pas ima-giné que sa mort serait le prix de sa gloire ?

Pendant deux semaines, il continue de peindre, jus-qu’à ce fameux « Champ de blé aux corbeaux » qui expri-me son désespoir, avec ces oiseaux noirs venus d’unhorizon orageux et qui se bousculent vers le premierplan.

Le 27 juillet 1890, il se rend comme chaque jour dansla campagne et se blesse grièvement d’une balle dans lapoitrine. Il parvient à rentrer à l’auberge et gagne samansarde où le médecin du village et le DocteurGachet, puis son frère Théo viennent le réconforter. Ilmeurt le lendemain, à 37 ans. Sa tombe se trouve aucimetière d’Auvers, à côté de celle de Théo, qui ne luisurvivra que six mois.

Auvers fut donc la dernière étape de Vincent, qui lais-se là une œuvre inachevée. Dans l’une de ses dernièreslettres à son frère, il écrivait : « …Et mon propre travail,eh bien, je mets ma vie en jeu et mon esprit y est restépour moitié ». Passionné par sa vocation pourtant tardi-ve, emporté par sa fougue artistique, le « peintre fou » quicréa de façon magistrale environ 800 toiles en 10 ans, avécu jusqu’au bout dans le doute et dans la misère.

Quand on visite sa petite mansarde, éclairée par unesimple lucarne, on imagine ses toiles accrochées à unclou dans le mur pour sécher et tous ces chefs d’oeuvresempilés sous le lit, faute de place…

Un siècle plus tard, ses « Iris » ont été vendus presquedeux milliards de nos francs à des Japonais et ses toilesréparties dans les plus grands musées du monde, attirentles foules, suscitent l’admiration et sont longuement com-mentées par les médias.

Vincent Van Gogh fut un génie singulier s’essayant auréalisme, à l’impressionnisme, au pointillisme, au symbo-lisme, au japonisme et n’en retenant que ce qui conve-nait à son répertoire artistique. Il était impossible à clas-ser, en avance sur son temps, principal précurseur de lapeinture du 20e siècle.

Intérieur de l’auberge

Iris (Metropolitan Museum N-Y)

IV Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

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V

La très belle exposition “Le corps modifié”, qui vient

de se terminer au Musée des Beaux Arts de la Ville de

Charleroi, se penchait sur les anciennes civili-

sations aujourd’hui disparues du Pérou et de la

Méso-Amérique, géographie au paysage morce-

lé, traversée d’immenses chaînes de mon-

tagnes et à la grande variété de climats.

Si les civilisations locales ont évolué à

des rythmes différents, certains

empires ont imposé leur autorité à

une multitude de populations, met-

tant en commun un important fond

culturel basé sur les échanges et la réci-

procité.

Accueillis par la beauté

La première statuette à

nous accueillir pro-

vient de Chupicuaro

(Mexique) et elle

nous saute littérale-

ment à la figure: la

forme humaine est

traitée de façon

magistralement abs-

traite et le corps est

mis en valeur par le

rouge intense de l’en-

gobe et les épais motifs

géométriques à chevrons qui

ornent le devant du torse , ce

qui évoque peut-être les

corps somptueusement peints des femmes chupicuaro

exhibés lors des cérémonies. Cette figurine fait partie

de ces céramiques précieuses dont un

exemplaire très proche était visible à

l’exposition d’art primitif du Musée du

Louvre et qui s’éclate même en cou-

verture de leur catalogue ! On

est heureux de constater

qu’une aussi belle pièce est

inscrite en Belgique dans le

patrimoine du Musée

d’Ethnographie, à Anvers.

Ressembler aujaguar

L’abondance des défor-

mations crâniennes par

un allongement un peu sem-

blable à celui rencontré en

Egypte, sous la dynastie amarnien-

ne d’Akhenaton, pose la même question

d’une manipulation du corps humain. Les

historiens semblent acquis à cette théorie, et

ils n’y voient qu’une pratique

paramédicale parmi d’autres,

qui toutes tentent à faire res-

sembler l’homme et le jaguar,

animal mythique et omnipré-

sent. On en a de bons exemples

chez les Olmèques. Leurs statuettes ont

les yeux obliques, la bouche

entrouverte à la lèvre supé-

L’exposition art précolombien et thérapie

à Charleroipar le Dr Alain de Meeûs d’Argenteuil

L’art est le reflet de la vie des hommes. Tous ses aspects s’y retrouvent, y compris la san-té, la maladie, les blessures et les mutilations. C’est ce que vient d’illustre brillammentune exposition sur les civilisations préhispaniques.

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Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

Vase représentant un bossu. Colina, Mexique occidental. Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles.

bouche entrouverte à la lèvre supérieure retroussée jus-

qu’au nez, laissant apparaître des dents limées, tels deux

crocs.

Certaines de ces statuettes ont été appelées des

“baby face”, tant elles rappellent aussi les visages de

nouveau-nés. Les personnages sont parfois très typés,

avec un aplatissement transversal et un allongement ver-

tical de la boîte crânienne. On pense que l’acte était

intentionnel et qu’il fut induit dès le plus jeune âge,

lorsque les os sont malléables, et qu’il consistait à appli-

quer une plaque de bois contre le front et une autre au

niveau de la nuque, le tout solidement arrimé à l’aide de

bandages. Ces pratiques d’altération du corps étaient

assez courantes chez la majorité des peuples méso-amé-

ricains et avaient un but esthétique et religieux.

Ouvrir le crâne et le visage

Les trépanations sont illustrées par quelques terre-

cuites montrant la technique opératoire, réalisée dans

un but cultuel: l’incision est pratiquée dans le cuir che-

velu alors que le “patient” est couché en décubitus ven-

tral et que ses bras sont attachés. La simple ouverture

du cuir chevelu, déjà hémorragique, permettait sans

doute de récolter une quantité de sang importante, dans

un contexte rituel. L’ouverture du crâne restait néan-

moins fréquente, avec parfois processus d’ossification,

comme ont pu l’attester de nombreux restes humains.

On considère que, généralement, les scarifications

imposées aux téguments sont représentées par des inci-

sions réalisées sur la céramique tandis que les tatouages

sont traduits par l’application de couleurs peintes. Les

artistes ont accordé une place réellement importante à

la représentation des maladies, des mutilations, des ano-

malies congénitales. Cet attrait provient d’abord de leur

aspect spectaculaire, mais aussi parce que certaines

pathologies conféraient à leur porteur une dignité parti-

culière, et enfin, raison bien différente, parce que le réa-

lisme de certaines mutilations avait pour mission de

mettre en avant un acte punitif.

Les mutilations du visage, la cécité, les excrois-

sances pustuleuses ont des origines différentes, mais

la répétition de visages ravagés et le respect accordé à

ces personnages font penser à une victoire partielle,

mais possible, sur la mort, ce qui leur apporte une

aura chamanique et qui les voue à participer aux acti-

vités magico-religieuses. Au sujet de mutilations

observées au visage, Virchow affirmait en 1897 dans

une telle discussion qu’il s’agissait de cas caractéris-

tiques de lèpre. Plus tard, on y reconnut les manifes-

tations d’une maladie contagieuse (transmise par un

insecte, le phlébotome), la leishmaniose, à forme par-

ticulière dite uta, typique du Nouveau Monde, carac-

térisée par de terribles mutilations des muqueuses

nasales et buccales.

Les nains et les nains-bossus, tant illustrés dans l’état

mexicain du Colima, sont le plus souvent des récipients

de céramique pourvus d’une ouverture sur le sommet.

Ils paraissent caractériser l’achondroplasie, ce qui nous

ramène aussi à l’ancienne Egypte, où l’on trouvait les

nombreuses amulettes du nain Ptah-patèque (mais ce

dernier n’était pas bossu). Oeuvres purement réalistes?

Ou traduisant l’attribution de qualités de visionnaires,

jouant un rôle spécifique à côté des chefs?

VI Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

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Tambourinaire atteint de Leishmaniose. Mochica Pérou. Musées royauxd’Art et d’Histoire, Bruxelles. © Fabrice de Brouwer

VIICollège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

Souci d’élégance

Certaines pratiques ne visent qu’à rendre le corps

conforme aux canons de l’époque. La déformation

progressive des lobes des oreilles et des narines se

réalisait en introduisant un tube ou un anneau de

métal et on l’échangeait par la suite avec un autre, à

chaque fois plus grand, pour surdimensionner cette

partie du visage et sans doute se distinguer comme

appartenant à un certain rang social, qu’on soit guer-

rier, noble ou prêtre.

La maternité et sa symbolique de fertilité, de “Terre-

Mère”, est présentée au travers d’une succession

d’oeuvres, d’où n’est pas toujours exclu le rôle de sage-

femme. Les scarifications incisées dans

la chair des femmes ainsi représentées

pourraient avoir été réalisées en vue de

l’accouchement pour introduire la fem-

me dans son nouveau statut de mère,

comme c’est le cas pour d’autres civili-

sations de par le monde. La présence

de telles figurines dans les tombes

évoque la vie par opposition à l’idée

de la mort associée à l’ensevelissement.

Nous retiendrons l’exemple d’une sta-

tuette toute simple où l’enfant se jette

littéralement au cou de sa mère, dans

un élan si touchant.

Contraste aussi avec les pièces

archéologiques traitant de la vieillesse

et de la mort, dont les représentations,

déjà connues dans l’oeuvre d’Hergé,

restent d’un macabre hallucinant: pour

ces populations, cependant, les morts

conservaient une sorte de vie, et on

promenait leurs momies en procession,

tandis que les plus illustres des digni-

taires gardaient un palais à leur nom.

L’homme transformé

Les hommes des sociétés chama-

niques préhispaniques pensaient pou-

voir se transformer en certains animaux tels que félins,

oiseaux, chauve-souris, grâce à l’utilisation de pein-

tures corporelles, d’ornements et par la consommation

de drogues hallucinogènes (cfr. notre illustration d’un

masticateur de coca, ci-dessous), et ainsi acquérir leur

pouvoir et voir le monde à leur manière. Aux Antilles,

les Taïnos furent les premiers rencontrés par

Christophe Colomb, en 1492. On sait que les chamans

détenaient le pouvoir religieux et qu’ils étaient recru-

tés par prédestination, dès la naissance. Les zemi sont

des objets sacrés, dont les plus curieux restent les tri-

gonolithes, pierres à trois pointes, ayant un pouvoir de

fécondation et qui servaient en outre à donner le pre-

mier coup de bêche “votive” dans leurs champs.

SSSSCCCCUUUULLLLPPPPTTTTUUUURRRREEEE

VIII Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

Portrait d’un luthiste Par Jean-Claude Lalanne-Cassou

Le luth est l’un des instruments les plus raffinés de l’histoire de la musique.Encore faut-il que l’oreille qui l’écoute soit raffinée, ele aussi

Encore

Avec la guitare*, le luth est un des plus anciens et

des plus importants instruments de toute l’Humanité

puisqu’on le découvre déjà dans sa forme élémentai-

re à Sumer et qu’on jouera chez les Germaniques jus-

qu’à la fin du XVIIIe siècle. Instrument parfait, il est

le plus propre à exprimer par sa sonorité émouvante

et fragile, sa subtilité, son équilibre entre ses possi-

bilités sonores, celles des mains et des aptitudes de

l’oreille, les délicatesses du sentiment, la poésie des

états d’âme.

Un sommet de l’art musical

Après avoir été l’instrument de la Renaissance,

avec surtout l’Anglais Dowland, il sera le confident

de prédilection de toute une génération : celle des

Précieux et des Libertins, c’est-à-dire ceux qui s’esti-

maient le droit de penser librement (mais aussi, de

boire assez copieusement, comme le père de Ninon

de Lenclos). Le temps du luth baroque est court –cir-

ca 1613 – 1690 – mais c’est un sommet de l’art musi-

cal. Il est évident que cette musique – et son com-

plément « l’air de cour » - ne peut s’adresser qu’aux

âmes bien nées, aux esprits cultivés. On pourrait

presque dire qu’il faut avoir fait ses « Classiques »

pour aborder ces rivages – rien à voir avec ceux de

Cythère – et qu’il faut être du « salon » plutôt que de

foire ou de place publique.

Musique quelque peu aléatoire qui nous est par-

venue en divers livres gravés mais surtout en des

tablatures manuscrites. Ce sont les Dubut, Dufaut,

Gallot, les deux cousins Gaultier et bien sûr, par-des-

sus tout, Charles Mouton. S’il n’y avait qu’une seule

musique ) emporter sur une île ou à envoyer dans

l’espace – mais on peut être sûr qu’on nous choisirait

du Bach – il faudrait retenir les prodigieuses pièces

en fa dièse mineur. Il tient du miracle qu’un créateur

ait pu tant dire en si peu de papier.

Deux portraits

On possède de l’homme deux portraits : une hui-

le par F. de Troy (Musée du Louvre) et la gravure de

Gérard Edelinck, dont la fille prenait des leçons avec

le compositeur. Belle tête, mains de luthiste, regard

intelligent révélant la grandeur de l’âme. Cette gra-

vure est une copie de la toile, mais le visage est dif-

férent. C’est lui le vrai ; un graveur sait mieux dessi-

MMMMUUUUSSSSIIIIQQQQUUUUEEEE

IXCollège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

ner qu’un peintre et le portrait, c’est la ligne. On ne

sait rien de la vie de Mouton. Nombreux sont ceux

qui, sur la foi d’une pièce intitulée « La belle

Piémontaise », ont envisagé la possibilité d’un séjour

à Turin. Mais ces gens-là, fort savants du reste, igno-

rent qu’il s’agit d’une chanson populaire française

qui, à cette époque, donnera lieu à une adaptation

pour les besoins de la cause (la Fronde) sur Mme de

Chevreuse, avec comme refrain les trois derniers vers

empruntés justement à « La belle Piémontaise » (cf.

Tallemant des Réaux) :

Elle est

Au régiment des Gardes

Comme un cadet.

Mais revenons à notre portrait. La

position est exacte. La jambe gauche

est certainement ave le pied sur un

escabeau, la jambe droite croisée ; le

petit doigt est posé sur la table d’har-

monie, et seuls pouce, index et

majeur seront utilisés pour pincer les

doubles cordes. Si vous prenez une

loupe, vous pourrez examiner les

détails de l’instrument, comme la

rosace, par exemple, tant la gravure

est fidèle et précise. Ce luth pourrait

être du luthier Hans Frei qui, comme

la plupart des luthiers germaniques,

vivait en Italie, leurs modèles, même

pour les guitares, étant fort appréciés

en Europe. Pour vous donner une

idée de la taille de ce luth – qui res-

semble à celui que je possède, une

copie du Hans Frei du Musée de

Vienne -, la longueur des cordes est

de 67 cm. Elles sont doubles (on les

appelle chœurs), sauf la plus aiguë

qui est la “chanterelle” et les sept

cordes basses sont doublées à l’octa-

ve, et donc en boyau filé et plus grosses. Le dos de

l’instrument, bombé comme une mandoline (Pardon

Mouton pour la comparaison !), fait d’éclisses (jus-

qu’à 36 parfois), est certainement en érable ; manche,

chevilles et chevalet, où sont accrochées les cordes,

sont sans doute en ébène.

* cf. notre article sur la guitare baroque : n°965, sept’ 97.

Discographie

Charles Mouton - Pièces de luth

Hopkinson Smith - ASTRéE E7728

Le luth baroque

Michael Schäffer - SEON SBK 62952

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X Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

VVVVIIIIEEEE DDDDUUUU CCCCOOOOLLLLLLLLEEEEGGGGEEEE

Salon d’AUTOMNE des Médecins ARTISTES Peintres et sculpteurs

Abbaye de Forest 17 et 18 novembre 2000

Docteur Albert JORTAY, Secrétaire Général

Cette cinquième édition du Salon des MédecinsArtistes a réuni dans le cadre prestigieux de l’Abbaye deForest vingt-cinq participants, dont 22 peintres et 3sculpteurs qui nous ont présenté leurs œuvres.

Parmi ceux qui se sont prêtés au concours, les repré-sentants de l’art médical étaient au nombre de 13 et ilssurpassaient de très peu les 12 conjoints qui y ontapporté leur contribution souvent, excellente d’ailleurs.

La diversité des genres allant de l’art naïf au surréa-lisme, du figuratif débonnaire jusqu’à l’abstraction laplus dépouillée, a rendu la tâche du Jury particulière-ment difficile.

Finalement, le choix s’est porté sur trois personnali-tés, dont l’œuvre a été primée d’après l’un ou les troistableaux/sculptures proposés à l’appréciation du Jury.

Ainsi le 1er Prix du Collège a été attribué à Madame Annette DEMANET pour sescompositions très originales par la facture insolite de ces sortes de palimpsestes et parl’inspiration sur des thèmes antiques comme Jérusalem et Pompéi par exemple.

XICollège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

VVVVIIIIEEEE DDDDUUUU CCCCOOOOLLLLLLLLEEEEGGGGEEEE

Pour terminer, signalons que le vernissage du vendredi soir a connu un réel succès avec plus de 250 participants ;la réception fut une réussite grâce au dévouement et à l’efficacité de notre Directrice administrative Emmanuelle WAGSCHAL secondée par de nombreuses personnes bénévoles que nous remercions toutes très vivement.

Le 2e Prix récompense le Dr. Roland BERNARD qui a magistralement évoqué lesfragiles frontières de l’esprit humain par troisœuvres surréalistes très poignantes où“Rêverie” voisine avec le “Schizo” et“L’écervelée”.

Le 3e Prix consacre une nouvelle fois cet-te distinction au Dr. André FARDEAU avecses sculptures de terre cuite exprimant d’unefaçon joyeusement truculente “La grandebouffe” ou encore détaillant la vanité bour-geoise avec “Baron, baronne”.

Enfin le Prix du Public a échu à MadameChristiane DAMSEAUX pour son tableau naïf“Les hortensias”, qui traduit bien la tranquillesolitude du chat dans son domaine familier .

Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloiseXII

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Etes-vous branché ?O. Langelez

La messagerie électronique s’est fortement développée ces dernières années. Mais tousn’ont pas encore pris le train de l’Internet. Voici une possibilité de rattacher le wagon.

En informatique, toute tâche demande un logicielparticulier. Il en est de même pour le courrier informa-tique ou mail. On parle alors de logiciel de messagerie.Les plus connus sont Microsoft Outlook Express, de loinle plus répandu, et Eudora. Vu le nombre d’utilisateursdu premier de ces deux logiciels utilisés, nous ne parle-rons que de Microsoft Outlook Express, en distributionlibre et gratuite et installé sur tout nouvel ordinateur PCet Mac vendu actuellement.

Pour vous connecter, vous aurez donc besoin d’unordinateur disposant d’un modem branché sur une lignetéléphonique, d’un logiciel de messagerie et d’uneconnexion installée, ainsi que de … l’adresse électro-nique de la personne à qui envoyer le mail.

Envoyer un message

Vous souhaitez envoyer un message. La première éta-pe consiste à cliquer soit dans le menu Démarrer/pro-grammes sur l’icône Outlook Express. Le logiciel de mes-sagerie sera chargé par l’ordinateur, attendez quelquessecondes le temps du chargement (voir figure 1).

L’ordinateur vous demandera probablement de vousconnecter (figure 4). Dans ce cas, vous pouvez fermercette fenêtre soit en cliquant sur la croix dans le coinsupérieur droit de la fenêtre, soit en appuyant sur latouche ESC (ou Echap, selon la langue de votre clavier).Faites de même pour le ou les messages suivants. Vousdevriez avoir un écran semblable à la figure 1.

Pour créer un nouveau message, cliquez sur la pre-mière icône (Nouveau message), ouvrant une fenêtresemblable à la figure 2.

Tout comme pour un courrier « classique », il estnécessaire de disposer de l’adresse précise du corres-pondant afin que le facteur ou ici, le provider, puisseenvoyer votre missive. Mais, alors qu’une faute d’or-thographe ne pose habituellement pas de problème aufacteur pour distribuer votre enveloppe, l’ordinateurchargé de distribuer votre mail ne peut pas corrigerune éventuelle erreur de frappe. Vous seriez alors,dans un délai plus ou moins, court averti par un maild’erreur. Une attention toute particulière doit doncêtre accordée à la frappe de l’adresse de votre desti-nataire.

Cette adresse sera encodée soigneusement dans lacase blanche en face. Vous pouvez ensuite taper dans lacase “Objet” un titre pour votre message.

Fig. 2

Fig. 3

Fig. 1

Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise XIII

IIIINNNNFFFFOOOORRRRMMMMAAAATTTTIIIIQQQQUUUUEEEE

Ensuite, vous pouvez taper le contenu de votre mes-sage dans la grande case en-dessous, sans restriction detaille et avec certaines possibilités de mise en page(mettre en gras, souligner…).

Vous souhaitez envoyer un fichier (quelque soit sontype, image, texte…) ? Cliquez sur le trombone ou cli-quez sur “insérer/pièce jointe”. Une fenêtre apparaîtra(figure 3) et en cliquant sur parcourir, vous pourrezchoisir le ou les fichiers à attacher. Ensuite, cliquer sur“joindre”.

Pour envoyer le message, cliquer sur “Envoyer”. Lemessage est maintenant placé dans la boîte d’envoi, iln’est donc pas encore vraiment envoyé car pour ce fai-re vous devez vous connecter (voir paragraphe suivant,en cliquant sur envoyer/recevoir)

Recevoir un message

Pour une lettre classique, vous devez vous déplacerpour accéder à votre boîte aux lettres. Il en est de mêmepour un mail. Vous devez vous connecter à votre four-nisseur d’accès pour consulter votre compte. Pour cefaire, cliquez sur l’icône “envoyer/recevoir” et l’ordina-teur affichera la fenêtre suivante (figure 4)

Si vous disposez de plusieurs compte d’accès Internet,choisissez dans la case “Connexion” au compte désiré.Encodez dans la case “Nom d’utilisateur” le nom d’utilisa-teur qui vous a été attribué par votre provider et faites demême pour le mot de passe. Pour éviter de répéter cetteopération d’encodage à chaque vérification de votre mes-sagerie ou lors de l’envoi d’un message, cochez la case“Enregistrer le mot de passe”. Cliquez ensuite sur latouche “Se connecter”. La fenêtre se grisera ensuite etaprès un délai variable mais approximatif de 20 secondes,vous verrez apparaître une fenêtre semblable à la figure 5.

Le ou les messages éventuels à envoyer le seront etensuite, le logiciel vérifiera si de nouveaux messages sonten attente. Les nouveaux mails se placeront directementdans le dossier “Eléments reçus”. Pour les visionner, cliquezsur ce dossier (figure 1) et les nouveaux messages apparaî-

tront en gras. N’oubliez pas, après vérification de votrecompte, de fermer votre connexion, car le temps deconnexion est considéré comme un appel téléphonique etest donc payant. Pour ce faire, près de l’horloge (sur la bar-re de tâches), vous devriez voir une icône représentantdeux ordinateurs reliés entre-eux. Double-cliquez (cliquezdeux fois rapidement) dessus et une fenêtre semblable à lafigure 6 apparaîtra. Cliquez sur “Déconnecter”.

Et quelques touches de raccourci …

Vous recherchez un mail reçu ou envoyé CTRL – FUn nouveau message : CTRL – NImprimer un message : CTRL – PSupprimer un ou plusieurs messages : CTRL – DSélectionner tous les messages : CTRL – ASélectionner plusieurs messages : maintenez la pressionsur touche CTRL et cliquez sur les différents mails àsélectionnerSélectionner plusieurs messages qui se suivent : cliquezsur le premier des mails à sélectionner, maintenez lapression sur touche Shift appuyée et cliquez sur le der-nier mail de la série à sélectionner.Ouvrir un message : double-clic du bouton gauche dela souris, ou CTRL - OPour visionner les propriétés d’un message : Alt-EntréePour déplacer ou copier un message ou plusieurs mes-sage vers un autre dossier de votre messagerie, les com-mandes couper, copier et coller (et donc leurs touchesraccourcis CTRL X, C et V) sont fonctionnelles.

Fig. 4

Fig. 5

Fig. 6

Problème ? 02/653.21.58 aux heures de bureau 500 BEF / TVAC / les 15 min.

Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

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Dans nos pages Agenda, vous avez trouvé les modali-tés pratiques de la visite que le Collège organise le jeudi1 février 2001 au Rijksmuseum Van Oudheden à Leiden. Ils’y tient une exposition prestigieuse consacrée aux“Farao’s van de zon” que j’aimerais traduire assez libre-ment par : “Le Dieu Aton et ses serviteurs, AKHENATON– NEFERTITI et TOUTANKHATON”. Pas moins de 274objets, statues, bas-reliefs, poteries, etc… sont exposés, ilsappartiennent à 30 grands musées américains, égyptienset européens. Des emprunts proviennent également de sixcollections privées parmi les plus réputées.

Le sujet traite de la période, pourtant bien courte, envi-ron 40 ans, du culte de ATON et de sa suprématie, artifi-cielle, car imposée par la volonté d’un couple royal :AKHENATON et NEFERTITI.

Un début en douceur

Tout commence en douceur sous le règne du fastueuxAMENHOTEP 3 (-1391 à -1353), le bienheureux 10èmePharaon de la 18ème Dynastie. Il est à la tête d’un vasteEmpire, l’Egypte est la Super Grande Puissance de sontemps. Son influence s”étend :- au Nord et à l’Est, des frontières Sud du pays des

Hittites, au Mitanni et à l’Amourrou en contact avec lesBabyloniens ;

- à l’Ouest, les peuples libyens se tiennent cois ;

- au Sud, les Kouchites refoulés à la 3ème Cataracte fontpatte de velours.

L’Egypte vit en paix avec ses voisins, son économie estflorissante, l’artisanat travaille à plein rendement poursatisfaire toutes les commandes. Parmi les constructionsroyales citons sur la rive Est du Nil le Temple de Louxor,l’IPET-RESIT et sur la rive Ouest à EL MALQATA le templefunéraire d’AMENHOTEP 3 dont il ne subsiste que deuxcolosses dits “de Memnon”.

Mais AMENHOTEP 3 est avant tout un dévot, un mys-tique, qui tout en restant dans l’orthodoxie du culted’AMON n’en favorise pas moins tous les autres Dieux. Orle Haut Clergé d’AMON devient arrogant et dédaigneuxenvers les autres cultes, au sein même de sa hiérarchieun mécontentement entraîne bientôt une dissidence.Lassés par les intrigues, de nombreux prêtres quittentAMON et se tournent vers ATON, le “Globe Solaire”, dontla pensée religieuse est pure, simple et accessible à tous.ATON est un Dieu Universel, présent partout, qu’on hono-re dans une simple cour à ciel ouvert, sans aucun faste.Les offrandes sont des fleurs et des fruits déposés sur unetable-autel en pierre blanche. ATON visite ses fidèles enbaignant de ses rayons la cour du temple et les offrandes.Les prêtres d’ATON, appelés “Our-Mahou” sont des inter-cesseurs qui “voient l’Universel”.

SI AMENHOTEP 3 veille sur l’éducation stricte de sonfils aîné THOUTMES, à qui il réserve l’apprentissage dumétier de Roi, il laisse par contre son cadet AMENHOTEPse complaire dans ses douces rêveries. Le Prince AMEN-HOTEP est conquis par le culte de ATON, d’autant plusvite que parmi les adeptes de la première heure se trou-ve la belle KIYA. Fille d’un Grand Prêtre de PTAII et d’unemère mitannienne, elle n’aura aucune difficulté à circon-venir AMENHOTEP qui en l’épousant lui donnera le nomde NEFERTITI (La Belle est venue).

La créativité débridée

La visite de l’exposition de Leiden débute par unevingtaine d’œuvres représentant les pharaons à commen-cer par Thoutmes 3. On perçoit dans la statuaire une évo-lution de l’art officiel. Déjà sous le règne de THOUTMES4 l’art pictural et bientôt sculptural prennent leurs dis-tances avec les stéréotypes. Au départ cela s’est marquéprincipalement dans les tombes privées. Sous AMENHO-TEP 3, l’artiste joue pleinement de son pouvoir créateur. Ily a rupture avec les canons classiques et rapidement naîtune tendance à l’exagération, qui se mue en outrancesdans la vision du sujet. Les caractéristiques individuellesde discrètes, deviennent prépondérantes. Les visages, jus-qu’alors figés, austères ou souriants, cèdent la place à desvisages retouchés. Ils s’allongent comme ceux deModigliani, les yeux sont agrandis et tentent de traduire

Leiden : une exposition temporaire exceptionnelle

Docteur Guy-Roland PAQUE

XVCollège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

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l’expression de la psychologie du sujet. De même le corpsperd de sa beauté idéale, certains détails sont exagérés au-delà de tout réalisme. Le ventre se ballonne, souligné parun pagne descendant bas sous le nombril, avec encontraste une taille qui devient anormalement fine. C’estla première mode de la taille basse.

Une quinzaine d’œuvres racontent la vie d’un coupleprincier, elles sont d’une fraîcheur inhabituelle. Après lamort accidentelle de son aîné, AMENHOTEP devientPrince Héritier. Il n’a aucun goût pour le pouvoir, sesdevoirs et ses charges. Mais très vite, il connaît l’étenduede ses droits. Son père, malade, n’intervient plus et samère TIYI l’encourage dans la voie d’abaisser le culted’AMON au profit de celui d’ATON. Elle lui tient rigueurd’avoir été, à cause de son origine étrangère, évincée dutitre de “Epouse de AMON” et les richesses qui accompa-gnent cet honneur.

Turbulences à l’horizon

Les heurts entre AMENHOTEP, devenu Pharaon, et leHaut Clergé de AMON se multiplient. Comme tous les indo-lents, AMENHOTEP 4 se révèle capable de crises d’autorita-risme jusqu’à la démesure. Et ce sera la rupture. Il renieAMON et change son nom en AKHENATON, le “Serviteurde l’Aura solaire”, puis accompagné de NEFERTITI et deleurs fidèles, c’est l’abandon de NIOUT (Louxor), la capita-le ravalée au rang de simple cité, pour une nouvelle villeEKHET-ATON ou l’Horizon du Globe Solaire”, dont lesruines s’appellent aujourd’hui TELL EL AMARNA. C’est ledébut de la “période armanienne” qui durera 25 ans.

L’exposition présente200 œuvres de cetteépoque, parmi les-quelles se trouvent lacélèbre tête de TIYIcoiffée des plumes deHathor (musée deBerlin), plusieurs têtesdes filles du coupleroyal (Le Louvre etBerlin), plusieurs trèsbeaux profils de AKHE-NATON (Edimbourg),d e s t e x t e s d i t s de Armana (BritishMuseum), des poteries(Metropolitan) et desobjets plus usuels.AKHENATON est malconseillé, les arrivistesqui l’entourent brillentpar leur incurie dansla gestion de l’Etat,l’Egypte perd son aura.Ses alliés sont abandon-nés, la Pacte d’entraideavec le MITANNI nejoue plus, les peuplesdu Pays de Canaan nepayent plus leurs tri-buts, le Roi du Kousch

réoccupe la Haute Nubie, partout la suprématie del’Egypte s’effondre et AKHENATON l’ignore superbement.

Les clergés, sauf celui du PTAH, résistent à s’effacerdevant ATON, exaspérant Pharaon qui ordonne alors lasuppression matérielle de tous les cultes autres que celuide ATON. Cela ira du martèlement des inscriptions portantle nom de AMON à la fermeture des temples et à la dis-persion des clergés obligés de prendre le maquis. C’est laruine de toute une partie de l’activité artisanale et l’effon-drement de tout un pan de l’économie intérieure. Les biensdes clergés sont laissés à l’abandon, leurs champs ne sontplus entretenus, c’est la faillite de l’agriculture qui pointe.Cette mesure, survenue à la quatorzième année du règne,effraye NEFERTITI. Elle la réprouve, le dit ouvertement etprend ses distances. Le couple se déchire, NEFERTITI assu-me dorénavant seule la Grande Prêtrise et AKHENATONnoue des liens très particuliers avec SEMENKHARE, unparvenu issu de NIOUT.

La mort en –1335 de AKHENATON laisse le pays au bordde la révolte civile, situation qui durera encore deux ans.

A sa majorité (15 ans), le seul fils de AKHENATON, TOU-TANKHATON accède au trône. Il a pour épouse ANKH-ESPA-ATON, sa demi-sœur, porteuse de la légitimité.

Retour à l’ordre

Pendant les trois premières années du règne (-1333 à -1323), le couple royal réside auprès de NEFERTITI àEKHET-ATON. Ils suivent le culte de ATON, comme leprouve la décoration du trône du couronnement.

Devant les risques de troubles civils, TOUTANKHA-TON se choisit un entourage militaire. Deux brillantsgénéraux déjà officiers sous AMENHOTEP 3, AY l’aîné etHOREMHEB, son cadet, entrent en scène. AY exerce àNIOUT le pouvoir pour le compte du trop jeune Pharaon.

A la mort de NEFERTITI, AY ramène le couple royaldans la vraie capitale de l’Egypte, NIOUT où l’accueil serachaleureux. Car le rétablissement de tous les cultes et leretour des prêtres a calmé les esprits. Mieux, TOUTAN-KHATON change son nom, il rentre dans le girond’AMON, il sera dorénavant TOUTANKHAMON et laGrande Epouse Royale porte maintenant le nom deANKH-ESEN-AMON. Tout un programme, la MAAT estrevenue !

A l’intérieur, toute l’Egypte retrouve le goût au travailet HOREMHEB entreprend une solide épuration. Mais àl’extérieur, le mal ne sera jamais totalement réparé. DesHOREMHEB, SETHI Ier et RAMSES 2 rendront à l’Egypteune place parmi les grands, mais la suprématie indiscutée,acquise au temps des THOUTMES, est à jamais perdue.

A l’exposition, une trentaine d’œuvres, bustes et sta-tues de TOUTANKHAMON (Boston et Baltimore), dugénéral HOREMHEB en scribe (Metropolitan) et diffé-rentes stèles (British Museum) illustrent cette époque. Ladernière salle est réservée à quelques très beaux spéci-mens appartenant en propre au Musée de Leiden.

Cette période, liée au culte de ATON et à AMARNA futnéfaste pour l’Egypte et elle n’attire pas la sympathie deshistoriens égyptiens. Par contre, elle est considérée enEurope et en Amérique comme exceptionnelle par beau-coup de lettrés, de philosophes et même de religieux qui yvoient le point de départ du monothéisme judéo-chrétien.

Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloiseXVI

PPPPHHHHOOOOTTTTOOOO

Stéphane G. Schollaert

10 ans de photographie

Exposition accessible jusqu’au 14 janvier 2001

Mons, Musée des Beaux-Arts - Rue Neuve, 8

Du mardi au dimanche de 12 à 18h

Tél : 065/40.53.06

Lorsque Stéphane Schollaert aborde

véritablement la photographie, il a alors

57 ans. Cette nouvelle passion est pour

lui la résurgence de souvenirs d’enfan-

ce. Reviennent en mémoire les collec-

tions enfantines, les chromos et les

albums illustrés, futurs ingrédients de

quelques-unes des images photogra-

phiques qui vont suivre. Il s’agit moins

de natures mortes que de compostions

légères servies par une patiente maîtri-

se de la lumière. A la différence de

l’éclairage, celle-ci donne vie aux objets

en jouant sur les transparences, les

ombres et les formes. La figure humai-

ne y apparaît parfois en filigrane, grâce

au report d’une ombre à l’avant-plan.

Elle semble s’inscrire dans un décor

intemporel, celui d’un quotidien serein

où la marque du temps s’impose com-

me pour une éternité éphémère, celle

de l’instant photographié.

D’après le catalogue de l’exposition

Mêlant ombres et transparences dans ses photographies, Stéphane Schollaert

évoque un univers personnel où chacun peut retrouver ses émotions, le

temps d’une exposition au Musée des Beaux-Arts de Mons

12 Pages nationales - Nationale bladzijden

PPPPEEEEIIIINNNNTTTTUUUURRRREEEE

Manet, peintre denatures mortes

Connu par des œuvres ayant fait scandale,Edouard Manet n’en était pas moins soucieux derendre la réalité. Le Musée d’Orsay retrace sonitinéraire pictural au travers d’œuvres moinsconnues mais non moins fascinantes.

C’est le 23 janvier 1832 quenaquit à Paris Edouard Manet, filsd’un haut fonctionnaire du Ministèrede la Justice. Très tôt passionné parles voyages, il s’embarque de 1848 à1849 comme pilotin sur un bateau-école pour Rio de Janeiro maiséchoue au concours de l’Ecole nava-le. Dès lors, il étudie la peinturedans l’atelier de Thomas Couture eteffectue des voyages en Hollande,

en Italie ainsi que dansplusieurs villes euro-péennes comme Dresde,Prague, Vienne etMunich.

En 1860, Manet s’es-saie à la pratique de lalithographie. L’annéesuivante, il expose pourla première fois sesoeuvres au Salon et seramême cofondateur en1862 de la Société desaquafortises.

1863 sera l’année duscandale. Après une exposition de14 tableaux à la galerie Martinet, ilparticipera au Salon des refusés avectrois tableaux, dont le célèbre“Déjeuner sur l’herbe” qui y ferascandale. Mais cette année sera aussicelle de son mariage avec SuzanneLeenhoff, occasion d’un nouveauséjour d’un mois en Hollande.

1865 fera écho à 1863 par unautre scandale qui éclata lors de laprésentation d’Olympia au Salon.Zola se fera défenseur de Manetdans le compte rendu du Salon, oùses tableaux ont été refusés en 1866.

Manet tient en 1867 une exposi-tion particulière de cinquantetableaux dans un pavillon construitpar lui, avenue de l’Alma, en margede l’Exposition universelle. Il tiendraencore une exposition de sesœuvres, dans son atelier, en 1876,après s’être engagé dans la Gardenationale durant la guerre franco-

prussienne de 1870-1871 et aprèsavoir effectué de nouveaux voyagesen Hollande et à Venise.

Mais, dès 1880, la santé dupeintre se détériore. Nommé cheva-lier de la Légion d’honneur en 1881,Manet meurt le 30 avril 1883 dessuites d’une amputation de la jambegauche. Il est enterré au cimetière dePassy.

Un peintre faisant fi dela mode

La nature morte n’avait pasbonne réputation au milieu duXIXème siècle. L’Académie desBeaux-Arts la plaçait au dernier rangde sa hiérarchie en raison de sonabsence d’intérêt intellectuel et decomplexité technique. Elle étaitconsidérée comme un genre mineur,réservé aux femmes peintres qui,avec le souci du détail botanique,exposaient avec succès au Salon

“Lilas blanc dans un vase de verre” E. Manet 1882. Huile sur toile, 54x42. cmBerlin, Staatliche Luseen Preussischer Kulturbesitz, Nationalgalerie.

© Staatliche Luseen Preussischer Kulturbesitz, Nationalgalerie. “Oeillet et clématites dans un vase de cristal”.

E. Manet +/-1882. Huile sur toile, 56x35,5 cm. Paris,Musée d’Orsay. © Photo RMN - Hervé Lewandowski

13Nationale bladzijden - Pages nationales

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d’insipides bouquets ou de préten-tieuses compositions maraîchères.Ces tableaux, destinés à décorer lessalles à manger et les salons bour-geois, étaient exclusivement appré-ciés en fonction de l’habileté de leurauteur à imiter la nature avec le plusde détails possible, comme le fai-saient les artisans-décorateurs desmanufactures de porcelaine.

Manet réalisa environ quatre-vingts natures mortes, quireprésentent un cinquièmede son œuvre. C’est unchiffre non négligeable pourun artiste réputé avant toutpeintre de figures. Il peignitses premières compositionsau début des années 1860 et,après une éclipse dans lesannées 1870 où il ne réalisaqu’une douzaine de toilesavec des motifs inanimés, ilse passionna, avec uneardeur redoublée à partir de1880 et jusqu’à sa mort, pource genre dont il fit un sujetprivilégié de ses recherches.“La nature morte, disait-il,c’est la pierre de touche dupeintre”. Manet, peintre denatures mortes, a médité lesgrands exemples anciens,celui des Espagnols et deleurs bodegones (Guitares etchapeau, Avignon, muséeCalvet), celui des Hollandais(Le Saumon, Shelburne(Vermont ) , She lburneMuseum), celui de Chardin(Poissons, Chicago, Art Institute).Dans les années 1860, il joue desfranches oppositions du noir et dublanc, bois sombre de la table, éclatd’une nappe ou serviette sur les-quelles il dispose ses notes colorées.

Aller au-delà de lasimple représentation

Comme Cézanne et commeMonet qu’il influencera, Manet trou-vait dans la nature morte, obéissante

et disponible, un laboratoire d’expé-riences colorées dont il répercutaitaussitôt les trouvailles dans d’autrescompositions ; comme Cézanne etcomme Monet, il dit cette curieuseobsession de l’éclatante blancheur etvoulut peindre lui aussi ces tablesservies avec leurs nappes blanches“comme une couche de neige fraî-chement tombée” (Nature morteavec melon et pêches, Washington,National Gallery of Art).

Considérant l’importance de lanature morte chez Manet, beaucoup– et cela dès les années 1890 – y ontvu la marque la plus évidente de larévolution qu’il accomplissait, l’avè-nement d’une peinture uniquementpréoccupée d’elle-même et débar-rassée de la tyrannie du sujet. Enrefusant toute hiérarchie à l’intérieurmême du tableau, en donnant autantd’importance à l’accessoire qu’à lafigure, Manet rompait assurémentavec les règles académiques.

Nombre de natures mortes desannées 1860 sont chez Manet des“tableaux”, c’est-à-dire de véritablescompositions présentant des arran-gements complexes, dans des for-mats parfois importants.

Après 1870, le propos est la plu-part du temps différent. Le peintreisole quelques fruits, quelquesfleurs, quelques légumes qu’il enlè-ve sur un support et un fondneutres, remise la vaisselle,

dédaigne les objets. Nonqu’il néglige la naturemorte, mais elle prendune autre tournure,acquiert plus de veloutémais aussi de transparen-ce et de fragilité. Lespetites huiles ont la légè-reté et la fluidité del’aquarelle qu’il utilisapour orner les admirableslettres adressées à sesbonnes amies. Autant decaractéristiques que l’onretrouve dans les bou-quets peints au printemps1882. Les fleurs trempentdans des vases de cristalqui laissent voir l’intrica-tion des tiges, la coulisseen quelque sorte de cebeau rêve multicolore quis’épanouit au-dessus ducol resserré. Ce fut làl’adieu de Manet quidevait mourir quelquesmois plus tard.

D’après le dossier de presse de l’exposition

“Jeune homme à la poire”. E. Manet +/-1868. Huile sur toile, 85x71 cm.Stockholm, National Museum © National Museum, Stockholm

L’exposition est accessible tous les jourssauf le lundi de 10h à 18h, le jeudi de 10hà 21h45 et le dimanche de 9h à 18h

Prix (musée et exposition) : 40 FF, 30FF en tarif réduit.

Accès - Musée d’OrsayRue de la Légion d’Honneur, 175007 Paris

Infos : Musée d’OrsayRue de Lille, 62 - 75343 Paris cedex 07Tel : +32 1 / 40.49.48.73

14 Pages nationales - Nationale bladzijden

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Malarone® étant efficace sur les souches sensibles etrésistantes de P. falciparum, il est particulièrementrecommandé pour traiter le paludisme aigu, sans com-plications, contracté dans les zones potentielles de résis-tance aux autres antimalariques.

Posologie et mode d’administration.La dose quotidienne doit être administrée de préfé-

rence avec un repas ou une boisson lactée, à la mêmeheure chaque jour. En cas de vomissements dans l’heurequi suit la prise, la dose doit être renouvelée.

Adulte :• 4 comprimés en une prise unique pendant 3 jours

consécutifs.

Enfants :• poids de 11 à 20 kg : 1 comprimé par jour,

3 jours consécutifs ;• poids de 21 à 30 kg : 2 comprimés en 1 prise unique,

3 jours consécutifs ;• poids de 31 à 40 kg : 3 comprimés en 1 prise unique,

3 jours consécutifs ;• poids > 40 kg : dose identique à celle de l’adulte

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Sanofi-Synthelabo et Bristol-Myers Squibb

viennent d’annoncer leur intention de lancer une

étude clinique afin d’évaluer l’activité potentielle d’ir-

bésartan à la dose d’une prise par jour dans le traite-

ment de l’insuffisance cardiaque. Ce communiqué

entre dans le cadre du récent congrès de l’American

Heart Association (AHA). L’étude devrait débuter en

septembre 2001. Elle devrait évaluer l’activité poten-

tielle de l’irbésartan sur la morbidité et la mortalité

dans l’insuffisance cardiaque. Les récents résultats de

l’étude Val-HeFT suggèrent un effet favorable d’un

antagoniste du récepteur de l’angiotensine II (AIIRA)

en association avec le traitement standard de l’insuffi-

sance cardiaque. L’étude projetée avec l’irbésartan

contribuera à clarifier la place d’un AIIRA dans le trai-

tement de l’insuffisance cardiaque.

UCB Healthcare est à la fois une nouveauté et un

renouvellement. Nouveauté car il s’agit d’un nouveau

Nom, d’une nouvelle Image, d’une activité revue.

Renouvellement en ce qui concerne un département

« OTC » dont les produits étaient commercialisés jus-

qu’à ce jour sous la dénomination Darci Pharma.

Cette modification concerne les produits en vente

libre et les produits de conseil.

Le portefeuille de UCB Healthcare est constitué de

produits bien ancrés dans leurs créneaux respectifs

(dont la réputation n’est plus à faire) et qui sont pres-

crits pour une par importante.

Ils bénéficient régulièrement de l’appui du méde-

cin. La distribution de ces produits, non soumis à la

prescription, est assurée par le canal des officines.

L’objectif premier de UCB Healthcare est l’information

et les contacts avec les pharmaciens, soutenus par

l’information des médecins et des patients.

15Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise

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Horizontalement

4. Donne le ton 5. Unité de sensibilité 6. Unité de force 7. La douce fut célèbre 8. Amoureux 9. Sous le stylet d’Homère -- Livrée funeste 10. Morceau de charpente - Ville belge - Avec la peau du cachectique 11. En rapport avec les voies aériennes 12. Le rêve peut l’être 13. Monnaies d’or 14. Peine

Verticalement

2. Orifices glandulaires 3. Envol 4. Possessif 5. Lépreux -- Certains sont médicaux 6. Il ralentit le cœur 7. Plein désordre 8. Queue de pie -- Conjonction 9. Essai souvent manqué -- Saint parisien 10. Vieille enzyme 11. Crée l’espoir

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CLUB MEDICAL DE BRUXELLES

Chers amis,

En 2001, la fête de Pâques tombe bien tardivement.Pour couper ce long trimestre nous vous proposons uneactivité sportive. Au programme, une semaine de sportd’hiver à St Luc, ce sympathique village du Val d’Anniviersen Suisse, bien connu des Belges. Sept jours de détente,défoulement, rencontres amicales, rires, et de sport. Laneige recouvre plus de 300 km de randonnée et le som-met des pistes voisine 3000 m. Plusieurs membres duClub sont des habitués des lieux et se feront un plaisir denous guider sur les pistes enneigées ou de nous initieraux belles promenades valaisannes. Nous avons obtenudes conditions assez exceptionnelles. Jugez et comparez.

Dates : départ le samedi 17 mars 2001retour le samedi 24 mars 2001 Lieu : HÔTEL BELLA TOLA trois étoiles à St-Luc(le meilleur hôtel du Val d’Anniviers).Prix : 22.000 BEF. Le prix comprend 7 nuits enchambre double avec buffet au petit-déjeuner, la demi-pension, 6 jours d’abonnement aux remontées méca-niques, valable dans tout le Val d’Anniviers. Déjeunerlibre en chalet d’altitude. Ne sont pas comprises les as-surances individuelles accident et annulation, à contrac-ter personnellement auprès de son courtier.Transport : co-voiturage ou train de nuit Bruxelles-Sierre.

Vos dévoués

Pour les autres activités, prévenir l’organisateur de la journée ou le Dr Jean-Claude Minet, Président 02/372.08.31ou tél/fax 02/374.85.35 avant 21h ou [email protected] ou le Dr Jacques Tichon, Vice-Président 02/645.33.94.

Pour tout renseignement : Charles Juliens, 43 rue du Brocsous, 1325 Chaumont-Gistoux (Tél 010/68 95 54). Paiement par versement aucompte du Club 230-0075479-33 Activités du Club 3020 Winksele.Dr JC Minet - Président 2000 • Dr J. Tichon - Vice-Président / Président pressenti 2001

Programme premier trimestre18 janvier (ou 25) : Conférence – Mr B. Michiels : « L’économie et le social : conflit ou complémentarité »

15 février : Théâtre de la Valette : « Faisons un rêve » de Sacha Guitry17-24 mars : Vacances d’hiver à St-Luc (Suisse)21 mars : Conférence –Mr J. Ferrard : «Bach»31 mars : Concert Bach à l’Abbaye de Leffe

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Apollon est, dans notre mémoire comme dans la gran-de tradition, le dieu grec dans lequel s’incarne l’idéal del’idéal et celui dont la marque juvénile et la beauté sontéternellement renouvelées, ce qui en fait un kouros, un

jeune homme par excellence(cfr notre illustration par unecéramique de Naples duXIXème s.). Un attributtout aussi essentiel est soncaractère solaire et lumi-neux. Il est le Pur et leLumineux, recevantl’épithète de Phoibosdès les poèmes ho-mériques, même sil’assimilation au So-leil n’est pas anté-rieure à Eschyle, au

Vème s. av. J.-C.

Le feu apollinienn’est réputé ni pai-sible, ni modeste,ni bienvei l lant ; il est bien aucontraire l ’ i l lus-t ra t ion d ’uneréelle violence,d’une énergiejaillissant sansréserve, et d’unéclat si péné-trant, si immé-diat, qu’il pro-voque le choc,la terreur, lescris et qu’auminimum, ilf r a p p e d estupeur mêmeses protégés.

Ses aspects divers, disparates sont sans doute le fruitde morceaux rapportés d’une époque archaïque et Pla-ton résume bien ses grandes fonctions: médecin-purifi-cateur, oracle sincère ne disant que la Vérité, maître del’harmonie céleste et terrestre, protecteur de la musiqueet des arts . Cette figure si riche reste cependant d’uneétonnante cohérence.

Sa représentation en archer rappelle qu’il est le dieuqui “frappe de loin”. Aux hommes comme aux animaux,ses flèches apportent la maladie et la mort. Et ce mêmearc qui inspire la terreur peut aussi écarter le mal. Il estpeut-être moins celui qui soigne, comme son fils Escula-pe, qu’une réelle puissance capable de repousser la ma-ladie et la mort. A l’époque impériale, c’est une effigied’Apollon-archer que des oracles conseillent de dresserdevant les portes d’une cité, pour combattre la peste ouune autre épidémie.

Toute guérison, pour les Grecs de cette époquearchaïque, est aussi une purification; la maladieest le résultat d’un sacrilège, d’un crime, d’unegrave souillure matérielle et morale, qui conta-mine le coupable et peut-être toute la cité. Ledieu qui connaît les rites précis qui permettrontd’effacer la souillure ne peut se tromper; encorefaut-il que pour connaître la cause du mal et son

remède, les hommes interrogent le dieu qui sait tout.Delphes, centre du monde grec, est le lieu où se ren-contrent les simples particuliers et les ambassades offi-cielles venant l’interroger. Les vrais oracles, le plus sou-vent peu ambigus contrairement à l’idée qu’on en garde,formulaient surtout des prescriptions rituelles et des cé-rémonies purificatoires. Maître des purifications, Apol-lon est l’oracle qui connaît à la fois la cause du mal et leremède! Cette qualité de médecin-devin ou de médecin-prophète traduit la solidarité du médecin et de l’oracle.Les philosophes de cette époque ne manquent pas deconstater qu’avec les mêmes procédés, comme les fumi-gations et les aspersions d’eau lustrale, le dieu obtient lesmêmes effets: la guérison et la purification des corps etdes âmes.

Les Romains seront influencés par la proximité dumonde grec, bien avant la conquête de la Grèce métro-politaine et de l’Asie Mineure. A l’origine, la religion ro-maine se nourrissait de divinités plus abstraites, ayantune compétence spécifique, sans toutes les péripéties de

Apollon Medicuspar le Dr Alain de Meeûs d’Argenteuil

LA TROUSSE D’ESCULAPE

Collège Royal des Médecins de l’agglomération Bruxelloise

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la mythologie homérique. Cette influence grecque a cer-tainement contribué à donner au culte un anthropo-morphisme plus marqué.

L’exemple de l’introduction de l’Apollon grec chez lesRomains est à cet égard tout à fait instructif. Pour ébran-ler la confiance de ces derniers dans leur panthéonpropre, il fallait un événement grave qui les faisait re-chercher une aide supplémentaire auprès d’une nouvel-le divinité. Ce n’est ni l’Apollon prince des Muses, ni ledieu Soleil, ni le dieu oraculaire, qui attira l’attention desRomains, mais ce fut, vraisemblablement à la suite d’uneépidémie, le dieu guérisseur! Les autres titres du dieu se-ront évoqués à Rome à une époque bien plus tardive.

Apollo medicus est son titre officiel dans le templequi lui a été voué en 433 av.J.-C. et consacré en 431 av.J.-C. populi pro valetudine. Aussi, l’invocation la plus an-cienne qui était consignée dans les prières des Vestales,s’adressait-elle au médecin: « Apollo medice, ApolloPaean ». La plus ancienne effigie était en bois. Lors dela restauration de ce temple, deux cent ansplus tard, un atelier de sculpteurs grecs trans-féré à Rome, sous la direction de Timarchidès,exécuta l’une des oeuvres les plus impor-tantes pour cette époque, l’Apollon qui citha-ram tenet (qui tient la cithare). Il s’agit d’unestatue colossale mentionnée par Pline, dontseule une main colossale fut retrouvée dansles fouilles du temple.

Les musées capitolins abritent aujourd’huideux statues colossales, plus tardives encore,l’une d’Apollon avec la tunique et le manteaudu citharède et l’autre d’une prêtresse, sansdoute Hygie. Les historiens suggèrent en ef-fet qu’il s’agirait là de la fille d’Esculape, quiest protectrice de la santé (et dont le nom està l’origine du mot hygiène). Selon lesconnaissances iconographiques, le travail decette période est caractérisé par une sculptu-re brute, sans poli final.

Chez les Gaulois, existaient des divinitésguérisseuses, assimilées à un soleil bienfaisantou à des sources et toutes seront assimilées àApollon dans la Gaule devenue romaine. Deuxtextes d’Ausone révèlent qu’un des principauxnoms d’Apollon en langue celtique était Bele-nus. Ainsi on verra César mettre un peu hâti-vement un “Apollon qui chasse les maladies”au rang des quelques grands dieux gaulois.Ailleurs, on accolera les qualificatifs d’anciens

dieux gaulois au grand Apollon, adjectifs qui évoquaientlumière et chaleur, eau bienfaisante et guérisseuse: Bele-nos pour brillant, Grannos pour lumineux (Aquae Grannideviendra Aix-la-Chapelle), Borvo pour bouillonnant (Bor-vo ou Bormanus devenant Bourbon et tous ses dérivés).C’est donc surtout en Gaule que notre dieu Apollon a re-vêtu ce manteau de maître absolu des eaux guérisseuses.Ses attributions semblent avoir été cumulées, avec lessiennes par le dieu celtique de la tribu , Teutatès.

La ”confrérie” des druides pourra se perpétuer, trou-vant asile dans les sanctuaires d’Apollon, où ils exercentdiverses fonctions, du sacristain au ministre du culte.Ainsi « convertis », ils participent à ce nouveau servicepublic, incluant, outre la prophétie, la santé, la médeci-ne, la chirurgie et l’enseignement de la thérapeutique.Le culte d’Apollon a vraisemblablement joué, et pourplusieurs siècles, un rôle décisif dans la conservation ducorps sacerdotal des druides et des traditions religieusesindigènes!

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Images vues du cielLa nature est merveilleuse. En voulez-vous une preuve ? Yann Arthus-Bertrand vous l’apporte par l’ex-ceptionnelle exposition “Images vues du ciel”, mais nous rappelle aussi d’en prendre bien soin.

Auteur de plus d’une soixantaine d’ouvrages, YannArthus-Bertrand est avant tout photographe. De sa pas-sion de la nature, il fera sa passion de saisir les « instantsmagiques » du monde naturel. C’est d’ailleurs lors d’unreportage au Kenya sur les lions, mené conjointementavec son épouse Anne, qu’il découvrira les charmes dumonde vu « d’en haut », d’abord en mongolfière, ensui-te en hélicoptère.

Créant en 1991 l’agence de photographie aérienne“Altitude”, il rassemble des photographes de toute laplanète, passionnés comme lui, et jouit d’une renomméeinternationale de spécialiste de la photographie aérien-ne. Et depuis 1995, àla demande de l’UNESCO, il dres-se un état des lieux du monde en cette fin de millénai-re.

Un équilibre précaire

Cet inventaire de la santé de la planète rappelle le sou-ci croissant que doivent apporter les habitants à leur pla-nète. Car depuis les années 1980, les problèmes d’envi-ronnement, qui jusqu’alors faisaient l’objet de préoccupa-tions locales, ont pris une dimension planétaire et susci-tent débats, mobilisations, conférences et négociations in-ternationales. L’enjeu est considérable : il s’agit de préser-ver le patrimoine commun de l’humanité.

Des millénaires durant, les hommes font en effet agisur la nature et l’ont transformée, mais sans bouleverserfondamentalement les grands équilibres de la planète.Ce n’est qu’au XXème siècle, et plus particulièrement aucours des cinquante dernières années, que sont appa-rues les premières ruptures dangereuses. Celles-ci sontnées de deux vertigineuses accélérations : celle de lacroissance démographique et celle du changement tech-nique. Ces accélérations ont engendré un accroissementdes inégalités entre les hommes, d’innombrables pollu-

tions, un gaspillage de certaines ressources et une ré-duction de la diversité des espèces. Par ailleurs, avec lesconnaissances acquises dans le domaine de la génétiqueet des biotechnologies, l’homme peut désormais pré-tendre – non sans risques – « réinventer la nature » etbouleverser une partie des écosystèmes terrestres.

Par ses splendides photographies aériennes, YannArthus Bertrand offre une nouvelle vision de la nature,de paysages, d’animaux et des activités humaines quis’en rapprochent. Quelques paysans dans un champ deblé ou une formation d’ibis forment une compositionaussi éphémère qu’exceptionnelle. Mais le talent de cephotographe est sans doute de rappeler de manière aus-si esthétique la diversité, la richesse et aussi la fragilitéde ce monde en perpétuelle mutation.

D’après le dossier de presse

La Terre vue du cielPhotographies de Yann Arthus-Bertrand

Exposition accessible jusqu’au 31 janvier 2001 du mardi audimanche de 10h00 à 18h00

Grand-HornuAnciennes Ecuries et Magasin au FoinRue Sainte-Louise, 82 - 7301 Hornu

Tel : 065 / 77.07.12

Solution des mots croisés de la page 6

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Regards pluriels sur le corps humainL’artiste et l’anatomiste représentent tous deux le corps de l’Homme. Mais le premier sesert du dehors du corps peint pour exprimer l’invisible qui est au dedans de lui-même,tandis que le second tente de découvrir le dedans de l’autre sans s’y projeter. Pourtant,ils se rejoignent dans la forme.

Le corps humain a de tous temps inspiré les artistes.Non seulement il peut être par lui-même une oeuvred’art, mais encore a-t-il fait l’objet d’innombrablesoeuvres et continue-t-il de le faire. Mais pour l’artiste, cecorps n’est bien souvent qu’un prétexte lui permettantd’exprimer autre chose, un non-dit, un vécu agréable oupénible, que les paroles ne diraient pas aussi bien quela peinture.

Expression d’une introspection

C’est là la démarche affichée notamment par une ar-tiste parisienne, Catherine Keun. “ Ma recherche plas-tique, dit-elle, est principalement centrée sur l’être hu-main, acteur de jeux d’incertitudes, d’interrogations,d’émotions, de désirs ”.

Lorsqu’on regarde quelques-unes de ses oeuvres, on setrouve devant des torses tor-dus, à demi enfouis dans lefond de la gravure, supportantdes visages suggérés plus quedessinés. Ailleurs, ce sont desmembres tendus eux aussi,par on ne sait quelle force ouquelle poussée intérieure . Onse trouve effectivement en ter-rain d’incertitudes, face auxtémoins silencieux d’une ten-tative de retour sur soi-même,entreprise par l’artiste en vuede comprendre la souffrance.

Une autre manière

Il existe une autre manièrede représenter le corps : cellede l’anatomiste. Malgré sa vo-lonté d’objectivité, cette repré-sentation peut devenir elleaussi oeuvre d’art. Les anato-mistes du passé nous l’ontbien montré, mais ceux-là nesont guère parvenus à se déta-cher des grands courants artis-tiques de leurs époques res-

pectives, ce qui a souvent entamé leur objectivité. L’ana-tomie d’aujourd’hui s’est fortement rapprochée depuisquelques décennies de cet idéal scientifique. L’anato-miste d’aujourd’hui place son art dans la pureté et laclarté de ses lignes, dans le réalisme modéré de sestraits, dans la sobriété de son observation. C’est ce quicaractérise les planches dessinées par Benoît Lengelé,professeur d’anatomie à l’Université catholique de Lou-vain. A côté de l’enseignement qu’elles nous apportent,elles nous procurent le plaisir de l’oeil. On imagine àtravers elles la satisfaction que leur auteur a éprouvéeen les couchant sur le papier.

Confrontation

L’asbl ARTE-FAC, qui s’efforce de propager la cultu-re sur le campus de Wo-luwé, a eu la bonne idéede confronter dans uneexposition ces deux vi-sions du corps humain.En plus de quelques trai-tés anciens, illustrés pardes artistes célèbres oudes élèves de ceux-ci, lerapide itinéraire qui étaitproposé aux visiteurs per-mettait de lire, un peu demanière transversale, cha-cune de ces deux dé-marches. Chose étonnan-te, elles se rejoignent dansla forme : il suffit, pours’en convaincre, d’écouterl’anatomiste dire de l’artis-te “ qu’elle connaît et res-pecte l’anatomie ”, mêmesi ce n’est pas cela quil’intéresse. Il ne nous futpas possible de demanderà l’artiste ce qu’elle pen-sait de l’anatomiste, maisnous sommes sûrs qu’elleaurait applaudi, elle aussi.

Dr J. Andris

19Collège Royal des Médecins de l’agglomération bruxelloise