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Libre cours 90 JOURS Wallons-nous ? Les étudiants namurois interrogent les présidents de partis CULTURE ET ENSEIGNEMENT Gérer la formation et le changement dans les organisations PARCOURS D’ANCIEN Martine Ernst, romaniste et journaliste à la RTBF TRIMESTRIEL - N° 56 - JANVIER 2006 Magazine des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix NAMUR BELGÏE - BELGIQUE P.B. - P.P. B - 802 Bureau de dépôt - Charleroi X Autorisation de Fermeture Namur à l’avant-poste du Plan Marshall Namur à l’avant-poste du Plan Marshall 10 millions pour les nanos

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Libre cours

90 JOURS Wallons-nous ?Les étudiantsnamurois interrogentles présidentsde partis

CULTURE ETENSEIGNEMENTGérer la formationet le changementdans lesorganisations

PARCOURS D’ANCIENMartine Ernst,romaniste etjournaliste à la RTBF

TRIMESTRIEL - N° 56 - JANVIER 2006Magazine des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix NAMUR

BELGÏE - BELGIQUE

P.B. - P.P.

B - 802

Bureau de dépôt - Charleroi XAutorisation de Fermeture

Namur à l’avant-postedu Plan MarshallNamur à l’avant-postedu Plan Marshall

10 millions pour les nanos

Libre cours est le magazine des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix. Il est destiné aux membres du personnel, aux étudiants, aux partenairesde l’Université de Namur et aux anciens. Diffusé en 7.200 exemplaires, il paraît en janvier, avril, juillet et octobre. Les articles ne peuvent êtrereproduits qu’avec l’autorisation écrite de l’auteur et avec mention de la source. Certains titres et légendes sont de la rédaction.

Rédaction Antoinette Minet, Presse et communication, Service des relatons extérieures, rue de Bruxelles 53 - 5000 NamurTél. : 081 72 50 33 - fax: 081 72 40 45 - [email protected].

Production Nuance 4 (5100 Naninne) 081 40 85 55.

Photos Photos FUCID (10), Olivier Hostens (10, 11), Photo Piron (16),Daniel Van Acker (cover, 5, 7, 8, 9, 12, 13, 14, 15, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 24). PhotoDisc (4, 5).

Comité de rédaction Mmes Marie Botman, Anne Hubinon, Annie Degen, Florence de La Vallée, Elisabeth Donnay, Gwenola Prado,Sabine Fraselle, Marie Gevers, Catherine Lambert, Antoinette Minet, Caroline Etienne, Laura Rizzerio, MM. Michel Dassy, Jean-François Dury,Olivier Hostens, René Robaye, Daniel Van Acker.

S O M M A I R E

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Le 8 décembre 2005, un rapport statistique1 financé par l’Union européenneprovoque un nouveau coup de chaleur dans la Cité ardente. Liège est classéeen tête des villes européennes les plus criminogènes. En 2001, 256 crimespar mille habitants y ont été enregistrés. La moyenne de l’ensemble des 27pays est d’environ 80. Bruxelles et Charleroi occupent en outre respective-ment la 12e et la 19e place du classement. Les résultats sont aussi négatifssur le plan du nombre des voitures volées par mille habitants. Liège etCharleroi figurent aux 4e et 9e places derrière un trio de tête britannique(Manchester, Belfast, Liverpool).

D’emblée, les autorités liégeoises montent au perron pour mettre en causela fiabilité de ces données. Les arguments sont classiques: ambiguïté duterme «crime», différences dans l’enregistrement des délits, hétérogénéitédes données nationales. Il est en effet très regrettable que l’agence statis-tique européenne manifeste un tel amateurisme en matière de statistiquescriminelles. Depuis les années 1970, sociologues et criminologues ontdémontré le caractère construit du concept de «crime». Ce dernier consti-tue une catégorie juridique qui n’est objectivable que dans un contexte nor-matif strictement déterminé. Ainsi, il n’est pas étonnant de voir les villes d’unmême pays figurer à des places très proches dans ces classements.

La publication de données brutes, sous forme de classement, et sans aucu-ne indication sur la source de ces informations constitue un problème récur-rent de ce genre d’enquêtes très souvent réalisées sous les auspices del’Union européenne. Les comparaisons internationales, objectif avoué de cesentreprises, sont dès lors difficilement envisageables. La présentation, sousforme de «ranking», induit ensuite des réflexes négatifs de la part des enti-tés géographiques mal classées.

Ces données ne sont pour autant pas inutiles ou plutôt inutilisables. Enl’espèce, elles démontrent l’extraordinaire sensibilité du contexte liégeois àla problématique de la criminalité. Une enquête publiée en juillet 2005 avaitrévélé l’importance du sentiment d’insécurité vécu par la population liégeoise2.La réaction aussi rapide que virulente de l’administration communale localeaux résultats statistiques présentés en décembre dernier manifeste encorel’intensité de cette susceptibilité.

Axel Tixhon, professeur d’histoire

T R I B U N E L I B R E

W W W . f u n d p . a c . b eW W W . f u n d p . a c . b eW W W . f u n d p . a c . b e

Libre cours est membre de l’ABPE et de l’AJPBE

RE C H E R C H ENanotechnologies : l'industrie choisit 3la sécurité, Namur fixera la norme

Namur: carrefour des biotechnologies 4

Nouveau projet européen 6Couleurs de vie

Colloque interdisciplinaire 7Quand on n’a pas le pétrole,il faut penser… biomasse

Enseignement primaire et secondaire 8Compétences de base souvent négligées

Économie et histoire 9Comment évaluer la primede risque de marché?

IN T E R N AT I O N A LProjet interuniversiatire ciblé 10Améliorer l’enseignementdes sciences au congo

Mille bracelets pour la solidarité 11

CULTURE & ENSE IGNEMENTSciences et littérature 12Les sciences se livrent

Formation à Namur 13Gérer la formation et le changementdans les organisations

Outil pédagogie online 5www.sociolog.be

PA R C O U R S D ’A N C I E NMartine Ernst, romaniste et 14journaliste à la RTBF

90 J O U R SWallons-nous? 19Les étudiants namurois interrogentles présidents de partis

Nouvelle crèche 17La ministre de l’enfance sous le charme

Le Namur entrepreneurship 18Center relance ses filets

Club des étudiants entrepreneurs de Namur 19Oseriez-vous entreprendre?

Coup d’envoi d’une nouvelle 20formation en marketignLe «bon sens» s’invite à Namur

Distinctions 21

À Lire 22Jésuite et philosophie namurois,Gérard Fourez raconte l’Évangile

JANVIER 2006Criminalité : des chiffres qui font mal

1 Voir www.urbanaudit.org2 Voir http://europe.bg/upload/docs/fl_156_en.pdf

Nanotechnologies : l'industrie choisit la sécurité, Namur fixera la norme

Recherche

Libre cours janvier 20063

ventuels phénomènes de toxicité pour pouvoirles modifier afin de les rendre inoffensives.

… Et pourquoi pasune norme européenne

Les tests in vitro mis au point par l’équipe deNANOTOXICO permettront de tester lesnouvelles nanoparticules mises sur le marché.Ils devraient aboutir à la définition d’unenorme européenne en accord avec la directiveeuropéenne REACH1 qui imposera laconnaissance du niveau de toxicité potentieldes produits chimiques. La difficulté à caté-goriser les nanoparticules laisse en effet pré-sager la définition de nouvelles normes detoxicité pour cette catégorie de substances.L’équipe NANOTOXICO, en utilisant desmodèles in vitro, répond également à uneautre directive européenne «Cosmétique2»qui interdit notamment l’utilisation d’ani-maux pour définir la toxicité des substancespouvant entrer en contact avec la peau.

Démystifier les nanotechnologies

Originalité du projet : une importance particu-lière est accordée à la transparence des résul-tats de la recherche. Atout sciences, l’Unitéde diffusion des sciences des FUNDP parte-naire du projet, sera chargée de communiquerau grand public et aux industriels des résul-tats scientifiques clairs et fiables.

Namur, berceau des nanos, expert en toxico

Ce n’est pas un hasard si l’Université deNamur a été choisie par la Région wallonnepour étudier la toxicité des nanoparticules.L’histoire des nanotechnologies et plus parti-culièrement des nanotubes de carbone lui estfortement liée puisque leur procédé de fabri-cation a été mis au point par le professeurnamurois János B.Nagy. Une technologie quia d’ailleurs donné naissance à la Spin-offNanocyl. L’expertise namuroise en étudestoxicologiques n’est plus à démontrer non

plus: l’URBC a mis au point de nombreuxtests sur des cellules en culture. C’estd’ailleurs de cette équipe qu’est née la spin-off StratiCell, qui offre aux industries phar-maceutiques et cosmétiques une série destests in vitro (Libre cours n°53).

Le projet interdisciplinaire rassemble debiologistes, des chimistes, des physiciens, desmédecins et des pharmaciens. Cinq millionsd’euros seront investis sur cinq ans par laRégion wallonne. De son côté, l’Universitémet également à la disposition de ce projetl’équivalent de cinq millions en termes demoyens humains et matériels. Il faut dire quel’enjeu est de taille : la Région wallonne, demême que de nombreux industriels wallons,belges, européens, investissent depuis denombreuses années dans les nanotechnologies.

Antoinette Minet

Utilisées dans le domaine médical, les nano-particules permettent de mieux cibler ce surquoi les médicaments doivent agir. Dans ledomaine de l’électronique, elles donnent desordinateurs beaucoup plus petits, plus rapides,moins chers et consommant beaucoup moinsd'électricité. Dans le domaine de la construc-tion, elles donnent des matériaux plus légersaux propriétés mécaniques améliorées… Bref,les nanoparticules promettent de grandes avan-cées technologiques et pourraient se retrouverrapidement dans tous les secteurs de la viequotidienne.

Sous la direction d'Olivier Toussaint (Unité deRecherche en Biologie Cellulaire, URBC), unetrentaine de chercheurs regroupés au sein dupôle d’excellence namurois NANOTOXICO,mettront au point des modèles de toxicologieadaptés à trois types de nanoparticules, présen-tant un intérêt économique en Région wallonne.Ces particules sont les nanotubes de carbone,les nanopoudres et les argiles exfoliées.Invisibles à l’œil nu, ces très petites (= nano)particules pourraient être mises en contactavec l’organisme via la peau et les muqueuses,le système respiratoire, le tube digestif et lesystème hépatique, à plus ou moins forteconcentration. Ces modèles serviront ensuiteaux tests de divers autres types de nanoparti-cules.

Des tests…

L’équipe de recherche a cinq ans pour mettreau point une série de modèles pour tester, surdes cellules en culture (tissus artificiels), leseffets des nanoparticules sur l’organisme. Cesmodèles seront ensuite utilisés pour tester denombreux types de nanoparticules en déve-loppement dans l’industrie. Ces modèlesseront comparés aux tests réalisés in vivo, surdes animaux, pour vérifier leur pertinence.Chimistes et physiciens sont également mis àcontribution pour caractériser les nanoparti-cules, principalement en termes de dimen-sions. Il est en effet indispensable d’identifiercorrectement et de déterminer l’origine d’é-

Les nanomatériaux sont porteurs de nombreux espoirs, non seulement dans la lutte contre le cancer, mais aussidans de nombreuses applications de la vie quotidienne. Par principe de précaution face à ce bond technologique,l’industrie a choisi de privilégier la sécurité en matière d’exposition des travailleurs et du public aux nanoparticu-les. Dans ce cadre, la Direction générale des technologies, de la recherche et de l'énergie de la Région wallonneconfie à l’Université namuroise la mise au point de modèles toxicologiques adaptés aux caractéristiques de troistypes de nanoparticules produites en Région wallonne. Ce projet d'une durée de cinq ans devrait déboucher surla mise au point de modèles de tests de toxicité et sur la définition d’une nouvelle norme européenne en accordavec les directives européennes «REACH 1» et «Cosmétique 2».

Objectif : Étude toxicologique de trois typesde nanoparticules : nanotubes de carbone,nanopoudres, argiles exfoliées

Coordinateur : Olivier Toussaint

Laboratoires impliqués: Unité de Rechercheen Biologie Cellulaire, URBC (OlivierToussaint), Laboratoire d'Analyses parRéactions Nucléaires, LARN (Stéphane Lucas),Laboratoire de Chimie et d’Électrochimie desSurfaces, LCES (Joseph Delhalle),Département de pharmacie (BernardMasereel), Atout sciences (André Hardy,Département de mathématique)

Financement : 10 millions d’euros

Durée du projet : 5 ans

Nanotoxico en bref

1 REACH est l'acronyme d'une directive «Registration, Evaluationand Authorization of CHemicals» adoptée par le Conseil européenet qui sera proposée au Parlement européen en 2006. REACHstipule que les producteurs d'une substance chimique devronttransmettre à une agence centrale un dossier d'enregistrementpour les substances chimiques produites à plus d'une tonne par an.Le dossier devra contenir des données de sécurité sur le produit.

2 La directive européenne 2003/15/CE du Parlement européen viseà assurer l'innocuité des produits cosmétiques et interdit égalementl'expérimentation de ces produits sur les animaux.

Libre cours janvier 20064

Recherche

Namur: carrefour des biotechnologies«Les technologies au service de la médecine et de la santé», c’est autour de ce domaineque la DGTRE (Direction Générale des Technologies, de la Recherche et de l’Énergie,Région wallonne) a lancé son appel à projets WALEO2. Les Facultés universitaires deNamur participent à six des dix-sept projets retenus, en tant que coordinateurs ou par-tenaires. Au programme: traitement du cancer du poumon, du Sida, de la polyarthriterhumatoïde et des carcinomes de la peau, pansements acellulaires bioactivés et systèmesalimentaires émulsionnés aux propriétés fonctionnelles et nutritionnelles améliorées.

Bloquer la réplication du HIVLe Sida touche actuellement 40 millions de personnes. Si les traitements

actuels ont réduit la mortalité due au Sida, leur efficacité est menacée par

l’apparition de souches virales résistantes. C’est pourquoi il est aujourd’hui

impératif de compléter l’arsenal thérapeutique. Or quand on analyse les étapes

de réplications du virus, on constate que l’intégrase joue un rôle dans l’une

d’entre elles, là où l’ADN proviral est intégré dans le génome de la cellule

humaine. S’attaquer de manière irréversible à celle-ci bloquerait la réplication

virale. C’est ce que vise le projet ANTISIDA(2) coordonné par Johan Wouters,

du Laboratoire de chimie biologique structurale des FUNDP et mené en colla-

boration avec le Laboratoire de chimie des matériaux organiques des Facultés

et le Laboratoire de virologie moléculaire de l’Université libre de Bruxelles.

Traitement des carcinomes de la peaupar photothérapie originaleLe nombre de cancers de la peau est en progression constante dans nos

régions (± 200 nouveaux cas par an il y a 10 ans en Wallonie, avec une inci-

dence en nette augmentation). Leur traitement, principalement effectué par

chirurgie et par traitement au laser, laisse très souvent des cicatrices inesthé-

tiques chez le patient. Améliorer les conditions et les résultats de traitement

de cancers cutanés reste donc une priorité. Dans ce cadre, Martine Raes

(Unité de recherche en biologie cellulaire), en collaboration avec cinq autres

partenaires issus de laboratoires de l’Université de Liège, de l’Université de

Mons Hainaut et de l’Université Libre de Bruxelles, propose de développer et

d’utiliser des outils originaux de la biologie cellulaire et moléculaire, pour

mettre au point une photothérapie par photosensibilisants, de certains cancers

de la peau. Ces photosensiblisants seront vectorisés par voie transcutanée et

cibleront de manière très spécifique des gènes impliqués dans la résistance à

l’apoptose (ou mort cellulaire programmée). Cette approche sera combinée à

d’autres traitements (cytokines tel l’IFN, certains rétinoïdes,..) pour favoriser

l’apoptose des cellules tumorales, tout d’abord in vitro dans des lignées de

kératinocytes humains (collaboration avec la spin-off StratiCELL), ensuite in

vivo dans des modèles de souris relevants pour les carcinomes de la peau (non

mélanomes). À l’issue du projet, ces agents thérapeutiques pourraient être

administrés chez l’homme dans des conditions d’efficacité maximale et de

toxicité minimale, en respect des règles de la bioéthique.

Cancer du poumon:mieux cibler les cellulestumoralesLe cancer du poumon est responsable de plus de

20% des décès par cancer en Europe. Dans sa

variante NSCLC (cancer pulmonaire non à petites

cellules), le taux de survie à 5 ans n’est que de 5%.

Cette maladie est le plus souvent traitée par chi-

miothérapie ou chirurgie. Malheureu-sement ces

thérapies, souvent palliatives et non curatives,

n’améliorent que très légèrement la survie et le

confort du patient.

Le projet Targan a pour but la mise au point d’une

méthode de traitement de cette maladie grâce à

’utilisation de radioisotopes. Il vise à combiner un

biomarqueur (anticorps monoclonal) et un cluster

de radioisotopes (agrégat de plusieurs centaines

d’atomes) de dimension nanométrique. Le vecteur

permettra d’acheminer les nanoclusters radioactifs

préférentiellement au sein de la tumeur en ciblant

de manière spécifique une substance biologique

(marqueur) dont le taux est sur-exprimé au niveau

des cellules tumorales. Cette technique permettra

de mieux cibler et irradier préférentiellement les

cellules tumorales tout en préservant les cellules

saines.

Le projet coordonné par Stéphane Lucas (physi-

cien, spécialiste en science des matériaux et pro-

duction de radio-isotopes, FUNDP), rassemble une

équipe constituée de biologistes et de pharmaciens

des FUNDP (C. Michiels, B. Masereel), biologistes

et radiopharmaciens de l’UCL, ainsi que le service

de médecine nucléaire de l’hôpital universitaire de

Mont-Godinne.

Recherche

5

Pansements acellulairesstructurés bioactivésLe traitement des plaies cutanées sévères fait actuelle-

ment appel à des substituts de peau, d’origine biologique

(peau de cadavre, collagène,…) ou biosynthétique, qui

permettent de couvrir les besoins vitaux à court terme

mais ne contribuent que très peu à la formation d’une

cicatrice fonctionnelle. L’objectif du projet GOCELL est

de créer un pansement acellulaire bioactiv permettant

d’améliorer cette cicatrisation. Le pansement utiliserait

des modules superposés de biomatériaux structurés et

bioactivés agissant comme guide pour reconstituer l’ar-

chitecture des principaux tissus cutanés, favorisant l’ad-

hésion, la migration, et l’activité biosynthétique des prin-

cipales cellules dermiques et épidermiques. Le projet,

centré sur plusieurs équipes de l’Université de Liège (chi-

mie et médecine), associe Yves Poumay et l’équipe du

Laboratoire cellules et tissus des FUNDP qui s’occupera

plus particulièrement de la partie épidermique.

Gwenola Prado et A.M.

Systèmes gras:naturels et bons pour la santéL’influence des matières grasses sur la santé est liée à la

quantité consommée, mais aussi à la composition en acides

gras et aux micronutriments bioactifs présents dans

celles-ci. De nombreux systèmes gras alimentaires, par

exemple les margarines et certains produits chocolatés,

sont encore trop souvent élaborés à partir d’huiles par-

tiellement hydrogénées engendrant la formation de com-

posés insaturés «trans», aujourd’hui considérés comme

facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires.

Le projet NUTRIFAT, mené par la Faculté de Gembloux

et par le Laboratoire de chimie biologique structurale des

FUNDP, propose une alternative à l’utilisation de ces

mauvaises graisses via l’incorporation de nouvelles frac-

tions d’huiles végétales obtenues par fractionnement à

sec. Cette technologie verte n’utilise aucun solvant. Par

ailleurs, les chercheurs visent à remplacer les émulsi-

fiants habituels par des phospholipides naturels issus

d’huiles végétales.

«VITE DIT»

La Faculté des sciences publie un recueil des

résumés de tous les sujets de mémoires pré-

sentés par ses étudiants en 2005. Il permet

non seulement de faire connaître les recher-

ches réalisées par les étudiants mais aussi de

découvrir les centres d’intérêt et les dernières

orientations des différents laboratoires

namurois.

Pour le recevoir :[email protected] ou 081/72 54 35

Vitrine aux mémoires scientifiques

Le cru 2005,vite vu… bien vu

Polyarthrite rhumatoïde:nouveau traitementLa polyarthrite rhumatoïde touche actuellement 1% de la population

mondiale. Cette maladie entraîne progressivement une destruction du

cartilage et de l’os. À terme, elle est particulièrement invalidante. Si des

traitements thérapeutiques existent, ils permettent seulement d’atté-

nuer les symptômes inflammatoires chroniques, sans contrecarrer

l’évolution ni s’attaquer aux causes de cette pathologie. Le projet

PRALTER, mené par différents laboratoires de l’Université de Liège et

le Département de pharmacie des FUNDP, vise la conception et la syn-

thèse d’inhibiteurs chimiques agissant sur un intermédiaire intervenant

dans le contrôle de la synthèse d’une molécule clé de l’inflammation

rhumatismale. C’est dans la conception et la préparation de médica-

ments luttant contre cette pathologie que le laboratoire namurois inter-

vient.

Libre cours janvier 2006

6Libre cours janvier 2006

6

Couleurs de vieMatériaux à effets visuels inspirésdes organismes vivants

Nouveau projet européen

Le monde du vivant présente une grande diversité de couleurs.Élucider les mécanismes de production de ces couleurs, spéciale-ment lorsque celles-ci résultent de l’interaction de la lumière etde la structure biologique des organismes à l’échelle de quelquesdizaines de nanomètres, est un défi extrêmement complexe queles zoologistes et les physiciens du projet européen Biophotentendent relever. Une fois les mécanismes révélés, les zoologis-tes tentent de comprendre en quoi ces structures colorantes ontpu aider les espèces à maintenir leur population au fil de l’évolu-tion. Les physiciens s’en inspirent pour créer des matériaux auxpropriétés optiques nouvelles, dont l’originalité est d’avoir été«testées et approuvées» par… la nature.

Recherche

visuel observé. Ils sauront qu’ils ont com-

pris lorsque les ordinateurs ultrapuissants

mis à disposition des unités de physique et

de chimie de Namur pourront calculer

quantitativement la réflectivité observée.

Des heures et des heures d’observations et

de calculs pour débusquer l’astuce imagi-

née par la nature. «On est d’abord attiré

par la beauté impressionnante d’un

papillon, d’un poisson ou d’un insecte.

Mais quand on comprend ce qui se passe à

l’échelle du nanomètre, ce qu’on éprouve

est beaucoup plus que de l’admiration» se

réjouit le professeur namurois Jean Pol

Vigneron (coordinateur du projet), visible-

ment passionné par ses recherches. Mais il

y a plus encore: une fois compris, le méca-

nisme naturel nous appartient. C’est là que

commence le travail des ingénieurs du

projet qui regardent ces mécanismes et

pensent à leur utilisation potentielle dans

l’industrie. Tiens? L’industrie aurait-elle

besoin d’une nature saine, diverse et inven-

tive?

L’edelweiss se protège des UV

L’edelweiss, par exemple, est une plante

velue. En regardant de beaucoup plus près

les filaments blancs qui recouvrent cette

plante, les chercheurs leur ont trouvé une

propriété particulièrement utile en altitude:

ils absorbent massivement les ultraviolets.

Comment cette fine ouate transparente

peut-elle éliminer complètement une radia-

tion aussi énergétique? La technique déve-

loppée par dame nature pour y arriver est

de façonner chaque filament pour canaliser

la lumière dans la longueur: c’est simple,

efficace et bien moins polluant que ce

qu’on trouve habituellement dans les crè-

mes solaires. De quoi donner des idées à de

nombreux industriels…

Interdisciplinaire et international, le projet

BioPhot rassemble actuellement des zoolo-

gistes, des physiciens et des ingénieurs.

Autour des Facultés universitaires de

Namur (coordinateur), on trouve des

musées d’histoire naturelle, à Londres et à

Budapest, un institut de recherche sur les

matériaux en Hongrie et un laboratoire

d’optique et de colorimétrie à l’Université

Pierre et Marie Curie à Paris.

A.M.

Prenez un coléoptère. Il vous apparaît vert.

Votre voisin, lui, le voit bleu.… Mais de

qui se joue donc cet insecte? Ou plutôt,

avec quoi joue-t-il? Avec la lumière, qu’il

reflète sur plusieurs couches d’une nano-

structure de chitine, ce biopolymère dont

est fait le squelette externe de l’insecte.

Concrètement, les chercheurs du projet

Biophot s’intéressent à un insecte, une

fleur, un oiseau... Ils recherchent les cou-

leurs changeantes, caractéristiques d’un

processus physique, et non d’un pigment

chimique. Ils les examinent au microscope

électronique et mesurent très précisément

leurs propriétés optiques. Ensuite, ils ten-

tent de comprendre comment la géométrie

complexe de la surface produit l’effet

Jean-Paul Vigneron, professeur au Département dephysique, coordonne le projet européen BIOPHOT.Avec son équipe internationale, il cherche àcomprendre les effets visuels des organismesvivants afin des les reproduire et peut-êtrede créer de nouveaux matériaux.

Comment régler finement un indicede réfraction quand on ne peut fabri-quer qu’un seul matériau, la chitine,d’indice 1.52? La hoplie bleue, petitcoléoptère du sud de l’Europe, a résolu ceproblème en mélangeant l’air et la chitinedans des proportions bien ajustées.À partir de la compréhension de ce phé-nomène, construire un miroir coloré est(presque) un jeu d’enfant. Le résultat estune couleur bleue-violette spectaculaire,exhibée par tous les mâles de cette espèce.

Quand on n’a pas le pétrole, il faut penser… biomasse

Colloque interdisciplinaire

Des légumes pour fabriquer du plastique… L’idée paraît farfelue, pourtant la transformation dematières premières issues de la biomasse en bioproduits, biocarburants et bioénergie retientaujourd’hui toute l’attention des gouvernements, chercheurs, industriels et citoyens.Confrontés à la flambée du prix du pétrole et à la raréfaction des ressources fossiles, touss’activent dans la recherche d’alternatives. C’est dans ce contexte que près de 200 personnesse sont réunies à Namur le 14 octobre 2005, pour une conférence sur le développementdurable et les ressources renouvelables.

pour mettre au point des bioproduitsconcurrentiels avec les produits actuels, àbase de ressources fossiles. En effet, sil’Europe a donné l’impulsion au dévelop-pement des biocarburants, elle est à la traî-ne en matière de bioproduits par rapport àd’autres pays comme les Etats-Unis, oùdes moyens importants sont mis à la dispo-sition des chercheurs et des industries pouratteindre des objectifs ambitieux dans cedomaine. Les spécialistes américains esti-ment que 25% des produits chimiquesseront d’origine végétale en 2030. C’estpar ailleurs dans ce secteur, plus encoreque dans celui des biocarburants, que cesspécialistes entrevoient un importantpotentiel de croissance. La Belgique, a pré-cisé la ministre des classes moyennes et del’agriculture, Sabine Laruelle, est très acti-ve en matière de politique de promotiondes biocarburants, puisque le gouverne-ment veut obtenir 7% de biocarburantsd’ici 2007, date à laquelle deux bioraffine-ries belges seront opérationnelles. La pour-suite de recherches scientifiques dans le

domaine des bioproduits pourrait permettreà notre pays de bien se positionner sur cesmarchés émergents. De plus, des recher-ches concernant la faisabilité et les impactssocio-économiques de l’introduction deces nouvelles filières en démontreraient laviabilité. C’est précisément l’objet du tra-vail de Laurence Janssens, chercheuse engestion à Namur, qui s’intéresse aux inter-actions entre les différents acteurs de cesfutures filières (de l’agriculteur auconsommateur) et au rôle des pouvoirspublics.

Mobilisation des industriels et despouvoirs publics

La mise en œuvre de ces filières de pro-duction basées sur la biomasse requiert lamobilisation du monde industriel et dumonde politique. Les intervenants indus-triels du colloque se sont montrés sensiblesaux problématiques environnementales.Ainsi, un distributeur bien connu utilisedéjà des bioplastiques pour emballer sagamme de produits bio. Cependant cesemballages sont deux à trois fois plus chersque leurs équivalents fossiles et le consom-mateur n’est pas toujours prêt à assumer cecoût. Les prix de ces matières pourraientdiminuer si davantage d’industriels étaienten concurrence sur ce marché actuellementaux mains de deux producteurs dans lemonde, ou encore si des mesures fiscalesétaient instaurées. Comme dans toute inno-vation à forte composante écologique, lespouvoirs publics ont un rôle essentiel decatalyseur à jouer pour aider les différentsacteurs concernés à surmonter les barrièrestechnologiques et économiques.

A.M.

Si l’attention, tant au niveau politique quescientifique, s’est portée jusqu’ici essentiel-lement sur les biocarburants, la réflexiondes chercheurs s’élargit de plus en plus versle concept de bioraffinage. Il s’agit d’unestratégie prometteuse pour transformer labiomasse – à savoir l’ensemble des matiè-res premières renouvelables d’originevégétale ou animale – non seulement enbiocarburants, mais aussi en bioproduits etbioénergie. Le concept de bioraffinageimplique également les principes écolo-giques suivants: utilisation totale des végé-taux, optimisation de l’utilisation du sol,minimisation des déchets et de l’usage del’eau et recyclage des nutriments. Dans cecadre, le secteur agricole deviendrait lefournisseur de base de nouvelles filières deproduction non alimentaire. Le bioraffinagepourrait donc offrir à ce secteur des oppor-tunités, bienvenues dans le contexte difficileque l’on connaît.

Pour souligner les possibilités tant techno-logiques qu’économiques offertes par latransformation de la biomasse en nouveauxproduits, des chercheurs de Namur,Gembloux (FSAGx) et Mons (UMH) ontuni leurs compétences autour d’un projetpluridisciplinaire financé par la Politiquescientifique fédérale1. Le colloque organiséen octobre, en collaboration avec l’ASBLValbiom2, a permis à ces chercheurs decommuniquer les résultats de leurs recher-ches, mais aussi d’inviter le monde indus-triel et le monde politique à intervenir sur lesujet.

25% de produits chimiques à base deressources renouvelables en 2030

Annick Castiaux, professeur à la Facultédes sciences économiques, sociales et degestion de Namur, a mis l’accent sur lanécessité de développer des recherches

7Libre cours janvier 2006

1http://www.belspo.be/belspo/fedra/proj.asp?l=fr&COD=CP/452http://www.valbiom.be

Recherche

Le colloque «Développement durable et lesressources renouvelables» a rassemblé prèsde 200 participants venus de tous les horizons.Parmi eux, la Ministre Sabine Laruelle reçuepar Annick Castiaux (Faculté des scienceséconomiques, sociales et de gestion) etl’administrateur de la recherche Paul Thiry.

Libre cours janvier 20068

Les manières d’être mettent en jeu des atti-tudes, un certain savoir-faire, voire desconnaissances particulières. Elles peuventêtre caractérisées comme «compétences»et permettent de mieux s’intégrer dans lavie économique et sociale, d’être plusautonome dans l’existence, ou encore deprendre sa place dans des débats démocra-tiques… Ces compétences sont souventdélaissées dans l’éducation scolaire :«Cela ne s’enseigne pas! Comment pour-rait-on donc le faire?» s’écrient les ensei-gnants qui les ressentent parfois mêmecomme des intruses. Beaucoup s’accordentà les dire «naturelles» ou «non enseigna-bles». Certains veulent même leur retirer lelabel de «compétences», les considérantcomme des capacités trop générales, nonévaluables, et liées à une certaine éduca-tion sur laquelle l’école n’a pas de prise.

Des inégalités dès l’entrée dans lesystème scolaire

Beaucoup de jeunes apprennent ces com-pétences en famille, dans les mouvementsde jeunes ou à travers leurs loisirs… envoyant des adultes agir autour d’eux. Onpeut dire qu’ils vivent un apprentissage par«familiarisation». Ceux qui ont la chanced’évoluer dans de tels milieux ambiantsattendent peu de l’école en ces domaines.Mais les autres? Ceux dont le milieusocioculturel n’accorde guère d’intérêt àces préoccupations… Est-il possible deleur enseigner ces compétences? Uneréflexion politique et éthique s’impose: àquelle institution va-t-on confier la respon-sabilité de l’éducation des futurs citoyensdans ce domaine? Une réflexion épistémo-logique aussi : comment peut-on construirede tels apprentissages? Enfin, uneréflexion pédagogique et méthodologique:

comment faire passer tout cela dans la pra-tique ? Car il faut à tout prix éviter de char-ger l’école d’une nouvelle mission sansdonner aux enseignants des outils pourcela. C’est à cette dernière réflexion queles chercheurs namurois se sont attelés.

Pour «enseigner» ces compétences

Une recherche a permis de construire uneméthode pour conceptualiser, enseigner,puis évaluer l’apprentissage et la maîtrisede telles compétences. En proposant auxenseignants une méthode standardisée ettransférable à de multiples situations, l’ob-jectif est de faire basculer dans le domainedu possible pour l’école un enseignementsouvent laissé aux familles, avec les effetsd’inégalité sociale que l’on connaît. Encroisant différents éclairages théoriques etun travail pratique avec des enseignants,avec leurs classes, ils ont conceptualisé unevingtaine de compétences de base: fairepreuve d’esprit critique, négocier avec desconsignes pour réaliser une tâche, observerdans la perspective d’agir, écouter avecméthode pour refléter ce qui a été dit, fairebon usage d’un spécialiste, saisir lesopportunités et envisager des possibilités,pouvoir confronter sans provoquer de vio-lence inutile, faire face à une difficulté,fêter et donner du sens aux événements,traiter l’information, éviter de s’enfermerdans des problèmes à résoudre, se donnerdes modèles simples pour comprendre,communiquer et agir, transférer ou exporterdes savoirs dans de nouveaux contextes.

La méthode des «mini-récits»

Concrètement, les chercheurs proposentune méthode basée sur des récits de situa-tions où la compétence visée est impliquée.

Une dizaine d’étapes permettent d’aboutirà l’acquisition de la compétence: prise deconscience des représentations mentalesliées à la compétence, partage d’une série(au moins une dizaine) de mini-récits,première définition de la compétence,confrontation à d’autres situations, affine-ment progressif de la définition et élargis-sement des champs d’application de lacompétence, réflexion personnelle de cha-cun sur ses propres démarches, évaluationde la progression dans la compétence...

Si le rapport final de la recherche a déjà étéremis au Ministère de l’éducation, le tra-vail est loin d’être terminé. Il serait parexemple utile de valider la méthode enrecourant à un échantillon plus nombreuxou encore de suivre l’un ou l’autre groupedans la construction de plusieurs compé-tences successives afin de tester le transfertde la méthode.

Dominique Bertrand

Recherche

Le rapport final de la recherche seraaccessible sur le site de laCommunauté françaiseWallonie-Bruxelles : www.cfbw.be

Enseignement primaire et secondaire

Compétences de base souvent négligéesFaire bon usage d’un spécialiste, pouvoir confronter sans provoquer de violence inutile, faireface à une difficulté, fêter et donner du sens aux événements, traiter l’information,… Si pourcertains l’apprentissage de ces compétences de base relève de l’éducation au sein de la famille,pour les chercheurs du Département sciences, philosophies et sociétés et du Centre Interfacesnamurois, il relève de l’éducation scolaire. Deux ans de recherche théorique et de travail surle terrain, leur ont permis de mettre au point un outil d’apprentissage pour une vingtaine decompétences.

Marie-Anne Maniet et Dominique Bertrand,du Centre Interfaces ont travaillé jusqu’enaoût 2005 sur l’enseignement descompétences de base.

Libre cours janvier 20069

Économie et histoire

Déterminer la prime de risque de marché est

capital en finance parce qu’elle joue un rôle

important dans le choix de financements et

de placements en actions ou obligations. Il

convient donc d’être prudent. Les indices

boursiers et obligataires doivent d’abord être

correctement définis et l’estimation doit se

focaliser sur les rendements totaux, qui tien-

nent compte du paiement et réinvestissement

des dividendes.

Diverses sources fiables existent aujourd’hui

et donnent une idée du rendement total en

actions ou obligations sur une période très

longue. Jeremy Siegel (professeur à la

Wharton School) calcule par exemple, pour

les USA, un rendement total réel d’environ

6,9% en actions et d’environ 3,5% en obli-

gations, sur une période de deux siècles. Il

en déduit une prime de risque de marché his-

torique d’environ 3,4%.

À côté des pays gagnants

Dans une autre étude récente, portant sur un

grand nombre de pays, Dimson, Marsh et

Staunton (professeurs à la London Business

School) comparent les rendements totaux

réels sur actions et obligations durant le XXe

siècle. La comparaison des différents pays

sur le long terme met en évidence un autre

danger lié à l’extrapolation des données his-

toriques. Les investisseurs ont tendance à se

focaliser sur les pays ayant eu de très bonnes

performances. Les études à long terme trai-

tent invariablement des USA et souvent des

pays européens. On oublie ainsi que la

Chine, la Russie, l’Argentine et l’Égypte

figuraient parmi les 15 marchés boursiers les

plus performants en 1900. Pourtant les

investisseurs y ont subi par après des revers

importants, ce qui est également aujourd’hui

oublié. Une étude historique portant sur les

pays «gagnants» conduirait à une surestima-

tion allant jusqu’à 100% des rendements

boursiers à long terme.

Risque d’inflation

Le rôle de l’inflation ou de l’absence d’in-

flation, notamment en écart aux attentes pré-

alables, représente une autre pierre

d’achoppement. Les obligations sont loin

d’être sans risque en termes réels. Il suffit de

penser à certains pays qui ont connu des

périodes d’hyperinflation. Bien que l’impact

d’une inflation (ou absence d’inflation) non

anticipée soit difficile à établir de manière

précise, il est relativement clair qu’elle aura

des conséquences sur les actions et obliga-

tions. Dans ce cas-ci également, la finance

comportementale montre que les investis-

seurs ont beaucoup de mal à jauger correcte-

ment les tendances inflationnistes. Il est en

effet avéré qu’un réflexe naturel est de

recourir à l’extrapolation de tendances :

après plusieurs années d’absence d’infla-

tion, la plupart des prévisions continueront à

aller dans ce sens.

L’extrapolation de tendances récentes

conduit également à supposer que des condi-

tions favorables non anticipées vont se répé-

ter dans le futur. Or, celles-ci ont souvent un

effet unique. Pensons par exemple à la chute

du communisme, à la vitesse très élevée de

récupération des économies allemandes et

japonaises après la seconde guerre mondiale

ou encore à la forte croissance des cash-

flows des entreprises de certains pays durant

les cinquante dernières années. Plusieurs

études ont en effet montré que les rendements

boursiers réalisés sur les cinquante dernières

années se sont avérés bien meilleurs qu’at-

tendus. Par exemple, sur les années 1951-

2000, les économistes américains Fama et

French observent un rendement réalisé de labourse U.S. égal à 9,62%; leurs calculsindiquent par contre que les investisseursattendaient seulement 4,74% au début de lapériode.

Peut-on donc encore se baser sur le passépour extrapoler la prime de risque de mar-ché? Oui, à condition de faire preuve de pré-cautions. Le plus important est d’utiliser desdonnées de très longue période, qui combi-nent plusieurs cycles économiques et plu-sieurs cycles inflationnistes ou, au contrairecaractérisés par une absence d’inflation. Ilconvient ensuite de faire l’analyse pour plu-sieurs pays. Il est aussi important de com-prendre pourquoi on a observé des rende-ments boursiers ou obligataires plus élevésqu’attendu. Enfin, il est nécessaire d’avoirune bonne compréhension des mécanismesmicro et macro-économiques, ainsi que destendances démographiques à long terme. Surbase de l’ensemble de ces éléments, leconsensus académique est de proposeraujourd’hui une prime de risque de marchéproche des 3% à 4%.

Pierre Giot

Comment évaluer la prime de risque de marché?

Recherche

Pierre Giot, professeur en économie, a présenté lors d’une confé-rence à la Banque nationale, une méthode originale pour évaluerla prime de risque de marché. Celle-ci représente l’écart de ren-dement attendu entre un placement en actifs risqués (indiceboursier) et un placement en actifs pas ou très peu risqués (indi-ce obligataire). Dans l’article ci-dessous, le professeur namuroispose les balises de l’utilisation des données historiques pourextrapoler la prime de risque.

Pierre Giot est professeur à la Faculté dessciences économiques, sociales et de gestionde Namur. Ses domaines d’expertise:la finance de marché, la microstructuredes marchés financiers, l’économétrieappliquée et le Risk management.

Libre cours janvier 200610

Projet interuniversitaire ciblé

Améliorer l’enseignementdes sciences au CongoÀ Bukavu (République démocratique du Congo), les enseignants dusecondaire en sciences sont aujourd’hui soutenus et conseillés. C’estle fruit d’un «Projet interuniversitaire ciblé», financé par la CUD(Commission Universitaire pour le Développement) et coordonné parle professeur namurois Marcel Rémon, qui vise à la création d’un cen-tre d’appui à la pédagogie des sciences au sein de l’Institut Supérieurde Pédagogie de Bukavu (ISP). Concrètement l’équipe, d’une quinzai-ne de personnes, organise des séminaires, rédige des fiches pédago-giques et mène plusieurs recherches.

Nombre des chercheurs de Bukavu sont

venus à Namur pendant quelques mois

pour se former à la pédagogie par le multi-

média, obtenir un diplôme d’études spécia-

lisées ou approfondies ou encore se prépa-

rer au doctorat. Ils ont également reçu la

visite de trois professeurs namurois,

Marcel Rémon, Jean Vandenhaute et

Gisèle Vernier, et de Jacques Navez de

l’Université de Liège.

Partis du constat que la carrière de profes-

seur en sciences attirait peu d’étudiants

congolais, les partenaires du projet ont

relancé l’équipe de l’ISP de Bukavu.

Résultats : l’équipe est renouvelée et redy-

namisée, et les cours actualisés.

Aujourd’hui, le projet prend fin mais les

partenaires en ont déjà un autre en tête :

créer une école doctorale en collaboration

avec l’Université pédagogique de

Kinshasa.

A.M.

Mission économiqueLes Facs à l’Est :Moscou etSaint Petersbourg

Ces trois dernières années, l’équipe de

pédagogie des sciences de l’ISP de Bukavu

s’est montrée particulièrement dynamique.

Encadrés par des chercheurs seniors, les

jeunes se forment au métier de la recher-

che. L’équipe, en contact avec le terrain,

rédige des fiches pédagogiques pour aider

les professeurs du secondaire de la région

et organise des séminaires. Ensemble, ils

abordent des questions très concrètes et

empreintes des difficultés locales: com-

ment gérer le manque de moyens et, par

exemple, comment mener de petites expé-

riences peu coûteuses en physique, com-

ment enseigner la géographie sans carte?

«Je suis très impressionné par ce qu’ils ont

pu accomplir avec le peu de moyens dont

ils disposaient», se réjouit Marcel Rémon,

professeur namurois responsable du projet.

«Comme la région est en guerre, nous

avons plus misé sur les gens que sur le

matériel en proie aux pillages».

Dans le cadre d'un accord bilatéral decoopération entre la Région wallonne etl'Estonie, une délégation estonnienne aété accueillie les 5 et 6 décembre derniersen Province de Namur.

À cette occasion, le professeur Paul Thiry,administrateur en charge de la recherche,a détaillé à des représentants de l'univer-sité de Tartu ( qui compte deux prix Nobelen physique et en chimie), les sujets derecherche des FUNDP principalement liésaux facultés de sciences et de médecine.Les spin-offs namuroises ont égalementfait l'objet d'une présentation aux hôtesestoniens qui furent impressionnés par laqualité des travaux.

L'université de Tartu a invité les FUNDP àune visite de leurs laboratoires.

Philippe Lambin (à droite), doyen de laFaculté des sciences namuroise, et OlivierHostens (à gauche), directeur du Service desrelations extérieures, ont participé à unemission économique de l’AWEX (AgenceWallonne à l’EXportation) en Russie. Ils ontrencontré des représentants des universitésinstallées à Moscou et à Saint Petersbourg.Leur mission devrait aboutir à des collabora-tions scientifiques avec l’Université Lomo-nossov, la plus grande de Russie, dans lesdomaines de la chimie et de la physique.

En août 2002, le Directeur généralde l’Institut supérieur de pédagogie de Bukavu,et Marcel Rémon, promoteur belge du projetinteruniversitaire ciblé et professeuraux FUNDP, signent à Bukavu le protocolede gestion du projet destiné à soutenirl’enseignement des sciences au Congo.

International L’Est aux Facs

Visited’une délégationestonienne

11Libre cours janvier 2006

Combiner sensibilisation et amusement s’avère souvent diffi-cile. C’est pourtant ce que la FUCID (Fondation universitairepour la coopération internationale au développement) a réalisépendant une semaine. Le thème: les objectifs du millénairepour le développement. Le moyen: des bracelets de couleur etun spectacle.

Maroc

Manfred Peters ambassadeurdu multilinguisme

Mille bracelets pour la solidarité

À la demande du Service de Coopération et

d’Action Culturelle de l’Ambassade de

France à Rabat, Manfred Peters, professeur

au Département de langues et littératures

germaniques et président de l’Association

des facultés ou établissements de lettres et

sciences humaines des universités d’ex-

pression française, a participé, comme seul

expert belge, à un débat sur le multilin-

guisme au Maroc (Rabat, 5-6 octobre

2005).

Le Maroc, pays plurilingue, a récemment

affirmé, dans sa Charte de l’enseignement,

l’importance d’une réflexion sur la place et

le rôle respectifs des différentes langues en

présence dans le champ scolaire: le fran-

çais, première langue étrangère, est ensei-

gné dès la deuxième année; l’amazigh

(variante de la langue berbère) fait désor-

Du lundi 28 novembre au jeudi 1er décem-

bre, l’équipe de la FUCID a vendu des bra-

celets de couleur symbolisant une cause

particulière. Le rose pour l’espoir, le blanc

contre la faim, le rouge pour l’Afrique et le

bleu pour les sans-logis. Chaque bracelet

vendu au prix de 2 euros donnait accès au

spectacle de Sam Touzani.

Dans son spectacle, «One Human Show»,

Sam Touzani est revenu sur son histoire

personnelle de fils d’immigré, né dans les

Marolles. Il explique avec un humour très

pinçant la vie des jeunes de la deuxième

génération tiraillés entre la culture tradi-

tionnelle de leurs parents et le mode de vie

«à la belge». Sur scène, le comédien expri-

me son envie d’une société plus juste et

plus solidaire. Il a d’ailleurs salué la cam-

pagne menée par la FUCID pour ses objec-

tifs qui lui semblent essentiels.

La FUCID a également organisé deux

conférences. Philippe Mahoux, président

du groupe PS au Sénat, Brigitte Ernst,

députée écolo, membre de la commission

mondialisation et Robert Mabala, secrétaire

exécutif du CNONGD Kinshasa (Conseil

National des ONG-Développement), se

sont interrogés sur ce que fait concrète-

ment la Belgique pour lutter contre la pau-

vreté dans le monde. Lors de la seconde

conférence, Jean-Philippe Platteau (profes-

seur à la Faculté des sciences écono-

miques, sociales et de gestion) a livré son

point de vue sur les objectifs du millénaire

qui sont, selon lui, irréalisables à court

terme (voir Libre cours n°55).

François Reman

mais l’objet d’un apprentissage dans plu-

sieurs centaines d’écoles du Royaume; en

outre, l’enfant marocain qui entend et pra-

tique l’arabe dialectal doit accéder, au

cours de sa scolarité, à la maîtrise de l’arabe

classique. C’est dire combien la situation

est complexe.

Manfred Peters a présenté une communica-

tion sur les bénéfices et les problèmes liés

au bilinguisme précoce. Il a également

animé un atelier sur la même problématique.

Par ailleurs, il a donné, à la Fondation

Orient-Occident, une conférence publique

sur le thème «Plurilinguisme, enjeux

identitaires et développement personnel».

Cette dernière manifestation était organi-

sée conjointement par l’Institut français de

Rabat et la délégation Wallonie-Bruxelles.

RLC

International

Sciences au quotidienComment naît, se développe, se fabrique etse recycle un produit de la vie quotidienne?C’est ce que le projet «Sciences au quoti-dien», porté par le réseau SCITE et financépar la Région wallonne, entend faire décou-vrir aux élèves du secondaire. Concrètement,ces derniers sont invités à mener des expé-riences sur un objet de la vie courante, fabri-qué ou conçu en Wallonie, en partenariatavec l’unité de diffusion des sciences d’uneuniversité francophone et une entreprise. Lesélèves du namurois ont activement participéà ce projet et ont pu compter sur l’appui del’équipe d’Atout sciences (unité de diffusiondes sciences des FUNDP). Certains d’entreeux ont eu la chance de présenter, lors d’uneexposition organisée au Bois du Cazier, leurexpérience sur des produits wallons: la bouleà vague, l’épuration des sols et les jus defruits bio…

12

L’écrivain est-il influencé par les sciences et le scientifiquepar l’imaginaire? L’Unité de diffusion des sciences de l’Universitéde Namur a récemment proposé la première rencontre entre legéologue namurois Vincent Hallet et l’écrivain Bernard Tirtiaux.Pour leur poser des questions: une vingtaine d’élèves de l’écoleSainte Ursule de Namur. Ils ont lu le livre de Bernard Tirtiauxdans le cadre de leur cours de français et ont assisté au débatavec leur professeur de sciences. Une belle expérience inter-disciplinaire.

Sciences et littérature

Les sciences se livrent

Parmi les visiteurs de l’exposition «Sciences auquotidien», et en grande discussion avec MarieBotman (Atout sciences, FUNDP), on reconnaîtPhilippe Busquin. Il a insisté sur l’importanced’éveiller les jeunes à l’intérêt des sciences pourl’avenir de l’Europe.

Info : [email protected]

Info : [email protected]

2.200 personnes pour fêter la physiqueL’action namuroise «2005, année mondiale de la Physique» s’est terminée ce 24 novembre avecla conférence de Paul Thiry (professeur à la Faculté des sciences) sur le laser. Cette action apermis de montrer la vitalité éclatante de la physique dans le monde et aux Facultés. Des confé-rences, des activités interactives créées par les étudiants, une exposition, de la physique et ducinéma,…toutes ces activités ont montré le rôle fondamental de la physique dans le développe-ment de la société et les nouveaux défis qu’elle suscite dans toutes les applications de la science.

À Namur grâce au dynamisme du Département de physique et d’Atout sciences, l’année de laphysique a été un succès et a réuni plus de 2.200 personnes.

Libre cours janvier 2006

Culture et enseignement

Exposition Einstein,une première expérience réussie pour

le Département de physique et Atout sciences.

Bernard tirtiaux,l’auteur du Puisatierdes abîmes face àVincent Hallet,professeur de géologieaux FUNDP.

Dans son livre, Le puisatier des abîmes, Bernard Tirtiaux raconte l’histoire d’un scienti-

fique qui imagine et met au point une méthode de forage capable d’atteindre le magma ter-

restre afin d’y brûler les déchets nucléaires. Si Vincent Hallet, géologue aux FUNDP,

doute de la faisabilité de cette idée, le débat entre les deux invités n’en reste pas moins

intéressant.

Les élèves ont apprécié: «C’est la première fois que je rencontre un écrivain et j’ai trou-

vé très intéressant de voir que c’est un homme ouvert qui se préoccupe de l’avenir de la

planète, qui propose des solutions. Je n’aurais jamais imaginé toutes les démarches qu’il

a dû entreprendre pour écrire ce roman. Ses points de vue étaient instructifs, surtout les

confrontations avec le géologue» confie un élève. Même les moins scientifiques ont été

séduits : «Les sciences ne sont pas le domaine dans lequel je suis le plus à l’aise. Et là,

j’avais envie d’écouter les points de vue du géologue et de l’écrivain», insiste une élève.

Forte de ce succès, l’équipe d’Atout sciences réédite l’expérience pour le grand public le

9 février en collaboration avec la librairie Point-Virgule. Le livre choisi est celui de Fred

Jerome Einstein, un traître pour le FBI traduit par Nicole Decostre et paru aux éditions

Frison-Roche.

A.M.

tif... L’alternance des intervenants, belges ouquébécois, allant des universitaires auxconsultants en passant par des témoins, offreune multiplicité de points de vue et une forma-tion qui allie théories, formalisation d’expé-riences de terrain et stratégies d’intervention.

Pratique et théoriesintimement liées

En pratique, chaque participant travaille surune problématique rencontrée au sein de sonorganisation. Il pose d’abord le problème ausein du groupe en formation qui l’analyse eten dégage des pistes d’action. L’apprenant lesimplante ensuite sur le terrain et puis rapporteau groupe son expérience et ses enseigne-ments (co-développement). La formation sefonde ainsi sur la confrontation des pratiques

enrichies par l’apport de modèles acadé-miques et de méthodologies d’intervention.L’évaluation des participants est égalementen lien avec les pratiques, puisqu’ils doiventréaliser un mémoire ancré dans leur réalitéprofessionnelle. Un dispositif qui repose surle transfert des acquis sur le lieu de travail.

A.M.

Pour aider les gestionnaires de la formation à faire face auxexigences de leur organisation et à anticiper le changement,les Facultés universitaires namuroises, l’Université deSherbrooke (Québec) et l’Unité des sciences hospitalières del’UCL proposent une formation continuée d’un an.

Formation à NamurGérer la formation et le changementdans les organisations

«Gérer la formation et le changementdans les organisations: un rôle stratégiqueen redéfinition» souligne Karine Dejeandu Département éducation et technologiedes Facultés.

Info : Karine [email protected]/72 50 67

Culture et enseignement

13

www.sociolog.beLe nouveau site Internet www.sociolog.be,développé par les Facultés universitaires deNamur, propose aux enseignants et aux étu-diants de nombreux outils pour apprendre lasociologie et mettre les théories à l’épreuvede la réalité. Photos, statistiques, vidéos,extraits d’articles de presse, de romans,… lesdocuments proposés relèvent de la réalité oude la fiction. Ils sont tous accompagnés d’uneconsigne (à quelle théorie se référer, quelsconcepts étudier,…), de corrigés et dequelques notes sur les erreurs fréquentes.

Les nombreux exercices repris sur le site per-mettent aux étudiants d’utiliser le savoirsociologique comme une "boîte à outils"pour comprendre la réalité sociale et la placedes individus dans cette réalité. Les auteursproposent, par exemple, d’étudier un articlede presse sur l’entrée de la Turquie dansl’Union européenne à la lumière des deux

visions du lien social proposées par le socio-logue Tonnies. Si cet exercice permet à l’ap-prenant de mieux comprendre la théorie, ilvise aussi à saisir les véritables enjeux dudébat européen.

Vivier d’exercices

«Nous savons qu'il est difficile de repérer des

matériaux adéquats, surtout si l'on souhaite

des sources diversifiées et d'actualité»,

explique Natalie Rigaux (Faculté des scien-ces économiques, sociales et de gestion).«D'où l'idée de concevoir et de maintenir la

gestion d'un site d'accès gratuit proposant

aux enseignants de mettre en partage les

"exercices" qu'ils utilisent pour introduire les

étudiants à la démarche sociologique.»

Un forum leur offre également la possibilitéd’échanger de leurs pratiques.

Natalie Rigaux et Anne Piret (Faculté dessciences économiques, sociales et de gestion)ainsi que la Cellule TICE (Cellule Techno-logies de l'Information et de la Communi-cation pour l'Enseignement), à l’origine duprojet, espèrent aujourd’hui que le site seraalimenté par des sociologues de différents pays– y compris du Sud –, et qu’il devienne unlarge outil d’échanges sur la pédagogie de lasociologie et un outil d’enseignement àdistance.

A.M.

Outil pédagogique on line

Depuis sa création il y a cinq ans, le pro-gramme a pris une nouvelle direction s’ou-vrant à un nouveau public et s’orientantdavantage vers la gestion du changement.«Le public s’est diversifié, des personnesissues des secteurs hospitalier et scolaire sui-vent aujourd’hui la formation. C’est pour-quoi nous avons recentré le programme surl’analyse et la gestion du changement»,explique Karine Dejean, du Départementéducation et technologie des Facultés.

Qu’y apprend-on? L’analyse des besoins deformation, les conditions et méthodes dedéveloppement personnel et professionnel, lagestion du changement, le transfert des acquisen situation de travail, les méthodes de forma-tion et d’évaluation, la gestion des compéten-ces, l’accompagnement individuel et collec-

Libre cours janvier 2006

Libre cours janvier 200614

Martine Ernst, romanisteet journaliste à la RTBF

Parcours d’ancien

me voyais pas répondre à l’appel de la

cloche toute ma vie! J’avais envie de ren-

contrer des univers différents, aller à la

recherche de l’humain. Étant timide et

réservée, le travail de journaliste était un

prétexte pour aller vers les autres.

✗ Vous avez traité plusieurs dossiers

judiciaires pour la RTBF…

André Cools s’est fait assassiner en 91,

nous étions quatre à être chargées par le

rédacteur en chef de suivre l’affaire. J’ai

ainsi été amenée à couvrir des affaires judi-

ciaires et cela me plaisait. J’apprécie le

côté humain, le côté enquête, la recherche

de l’énigme… J’ai d’ailleurs fait mon

mémoire sur le roman policier! J’ai égale-

ment couvert le procès Dutroux pour la

RTBF.

✗ Et aujourd’hui ?

Après le procès Dutroux, j’ai demandé de

ne plus travailler pour le JT. Avec un mari

travaillant à l’étranger et deux enfants,

il devenait ingérable d’assurer les gardes,

de couvrir des urgences à 20 heures, etc.

Je travaille maintenant pour l’émission

«Au quotidien» et pour le magazine

«Questions à la une». Les journalistes pro-

posent leurs idées de reportage, un sujet

prenant plus ou moins deux jours de travail.

Cela me permet d’assurer une présence au

niveau familial et de trouver un épanouis-

sement professionnel.

✗ Le journaliste peut-il ou doit-il être

critique dans la présentation des

informations?

La déontologie de la RTBF requiert l’im-

partialité, l’objectivité, l’honnêteté, l’équi-

libre des points de vue, le recoupement des

sources. Cependant, le journaliste ne tra-

vaille pas nécessairement de la même

manière pour le JT ou pour un magazine.

Dans «Questions à la une» par exemple,

on observe une évolution vers la présenta-

tion d’une information dérangeante, qui

suscite le débat, soulève des polémiques…

On quitte le terrain de l’objectivité pure et

dure pour faire réagir les gens.

✗ Le métier de journaliste est assez

«tendance» chez les jeunes, mais

les places sont chères: que leur

conseiller pour y arriver?

Il n’est pas nécessaire d’avoir en poche une

licence en communication pour être journa-

liste. Le droit, les sciences politiques, les

romanes, etc. peuvent y conduire. Les jeu-

nes doivent écouter leur cœur et choisir

leurs études en conséquence. Comme jeune

journaliste, ils feront un peu de tout mais,

au fil du temps, ils pourront s’orienter dans

une fonction plus précise et traiter des dos-

siers dans leur domaine de spécialisation

parce qu’ils y apporteront une valeur ajoutée.

✗ Une association des anciens

romanistes de Namur est en cours

de constitution: cela manquait

dans votre vie?

(Rires) Je n’ai vraiment pas le temps! Cela

m’intéresserait d’avoir des nouvelles mais

participer à des rencontres… Je n’y arrive

déjà pas avec mon entourage tout proche!

Le jour où je passe à mi-temps…

Propos recueillis par

Florence de La Vallée

Liégeoise d’origine, Martine Ernst choi-

sit les FUNDP pour étudier les romanes.

Elle garde le souvenir de professeurs qui

montraient beaucoup d’humanité à l’é-

gard de leurs étudiants. Après les roma-

nes, elle enseigne dans le secondaire et se

lance dans des études de communica-

tion… rapidement écourtées pour entrer

à la RTBF. Elle réalise aujourd’hui des

reportages pour deux émissions de la

Une.

✗ Entre les romanes et le journalisme

«télé», il y a un pas…

Je souhaitais faire des études de journalis-

me, mais mes parents, craignant un

manque de débouchés, m’ont incitée à

commencer par les études de romanes. À la

fin de mes études, j’ai rencontré mon

mari… Il a bien fallu travailler! J’ai d’a-

bord été pion dans une école secondaire à

Liège, puis je suis entrée à l’Institut tech-

nique et professionnel de Malmédy comme

professeur de français, d’histoire et de

sciences humaines à temps partiel. J’en ai

profité pour reprendre des études de com-

munication à l’Université de Liège. C’est

dans ce cadre que j’ai commencé un stage

à la RTBF Liège. Quand la RTBF m’a pro-

posé un contrat de 15 jours au Centre de

production de Liège, j’ai dit oui! J’ai fait

mes premières armes en radio, en appre-

nant le métier « sur le tas ». Je suis passée

en TV dès que j’ai pu, c’est l’image qui

m’intéressait.

✗ Qu’est-ce qui vous conduit à choisir

les études de romanes à 18 ans?

J’aimais la lecture et l’écriture. J’ai beau-

coup aimé cette formation, l’ouverture aux

auteurs, à l’histoire, à la philosophie,…

✗ Vous pensiez enseigner ?

Lorsque je me suis inscrite en romanes, je

me suis dit «Voilà, Martine, tu seras prof!»

J’ai enseigné cinq ans, j’en ai retiré beau-

coup de joie et de bonheur, même si je ne

15

Raymond Paquay déposeses multiples casquettes

Collègues, anciens étudiants et amis se sont

succédés en octobre dernier pour évoquer la

carrière bien remplie du professeur Raymond

Paquay, à l’occasion de son admission à l’é-

méritat. Le recteur a remercié en son nom et

au nom de la communauté universitaire cet

«homme d’écoute et de décision, soucieux du

respect de chacun et capable de trancher

quand le bien commun est en cause». Tous se

sont accordés pour souligner l’incroyable

puissance de travail, la personnalité entrepre-

nante et la disponibilité du professeur.

Raymond Paquay a en effet ajouté à ses 32

années de professorat au Département de

médecine vétérinaire une série de mandats au

sein des FUNDP: administrateur des

Facultés, secrétaire général, doyen de la

Faculté des sciences, directeur de la

Bibliothèque universitaire, directeur de labo-

ratoire… Et si on lui demande comment il a

pu accumuler une masse si importante de tra-

vail, il répond avec humour qu’il l’a fait faire

par les autres! Mais le cœur de son travail

restait bien entendu l’enseignement, comme

il l’a lui-même confié: «Au départ, je voulais

faire tout sauf l’enseignement. Pourtant

aujourd’hui, mon plus grand regret est de ne

plus donner cours à mes vétérinaires».

Raymond Paquay a également tenu à rappeler

qu’une mission importante de sa vie de pro-

fesseur d’université a été le service à la com-

munauté, «même à une époque où cette

dimension de la carrière académique était

encore peu présente dans les mentalités»: il a

largement promu l’implication du laboratoire

de recherche ovine dans la vie socio-écono-

mique de la Région wallonne, ainsi que dans

la coopération au développement. Philippe

Lambin, doyen de la Faculté des sciences, a

confirmé ce souci de service à la société:

«Monsieur Paquay a revalorisé le service à

la société grâce à ses initiatives en matière de

promotion des sciences (Espace sciences

Arrupe, Atout sciences…) et de développe-

ment des outils multimédias (Unité d’appui

multimédia…)».

Elisabeth Donnay

Parcours d’ancien

Le professeur Jean-Marie Giffroy, du Départementde médecine vétérinaire, a salué ses années detravail aux côtés du professeur Raymond Paquay:«32 ans de collaboration sans aucune disputecar nous étions guidés par la volonté communede service à la société, à l’étudiant, et aux plusdémunis de ce monde».

Le professeur se prépare à d’autres tâches et d’aut-res enseignements auprès de ses petits-enfants…

Libre cours janvier 2006

Colloque en astronomie

De quoi parlent ces grands astronomes, européens et améri-

cains, venus en nombre à Namur? De la rotation des corps et

du professeur Jacques Henrard, à qui ils sont venus rendre

hommage pour son admission à l’éméritat. Le professeur

namurois a, au cours de sa carrière, étudié la rotation de la

Lune et des satellites galiléens. De plus, l’équipe qui prend

aujourd’hui sa relève travaille, elle aussi, sur la rotation… de

Mercure.

Deux vedettes : Jacques Henrard et Mercure

Lors des deux jours de colloque, les astronomes ont fait la part belle à Mercure.Après des années de désintérêt scientifique, deux missions spatiales sont consa-crées à la connaissance de cette planète tellurique: la NASA a lancé en 2004 lasonde Messenger et l’Agence spatiale européenne (ESA) lancera la sondeBepiColombo en 2012. Une mission à laquelle l’Unité de systèmes dynamiquesnamuroise, composée de huit personnes, participe. Les scientifiques attendentbeaucoup de ces missions. Les données récoltées devraient notamment permettrede mieux connaître la rotation de Mercure et de déterminer si son noyau est soli-de ou liquide. Tentez l’expérience: dur ou cru, l’œuf ne tourne pas de la mêmemanière.

Le grand public n’a pas été oublié : Eric Bois, de l’Observatoire de la Côte d’Azur,a donné une conférence sur le thème «Mercure, la revanche de la planète oubliée».Le succès de cette soirée laisse à penser que sa revanche est prise…

A.M.

Jacques Henrard, après 35 ans de car-

rière aux Facultés, vient d’accéder à

l’éméritat. Professeur ordinaire

depuis 1974, il a marqué plusieurs

générations d’étudiants de mathématique ou de physique par ses cours un

peu brouillons, mais de haut niveau de réflexion, en mécanique, systèmes

dynamiques et théorie des perturbations.

Il a créé, au Département de mathématique, une équipe de recherche en

mécanique céleste, spécialiste du formalisme hamiltonien, unique en

Belgique. Editeur de revues scientifiques, auteur de publications, membre

de jurys de thèses, collaborateur de projets, Jacques Henrard a acquis une

réputation internationale incontestable, d’expertise, de sérieux et de com-

pétence. Dans cette communauté de chercheurs à la frontière entre les

mathématiques et l’astronomie, il a également tissé de nombreux liens

personnels d’estime et d’amitié.

Toujours disponible, doté d’une mémoire exceptionnelle et d’un cerveau

très organisé, d’une perpétuelle bonne humeur et d’un optimisme inébran-

lable, il reste un membre actif de l’équipe de Systèmes Dynamiques dans

laquelle il assume la responsabilité de deux doctorats, prévus pour 2006 et

2008, et reste «l’oracle» de tous les chercheurs.

Anne Lemaître

16Libre cours janvier 2006

Devant un auditoire de 400 étudiants, Elio Di Rupo (PS), Joëlle Milquet (CDh),

Serge Kubla (MR) et Jean-Michel Javaux (Ecolo) débattent du Plan Marshall. Si

chacun reconnaît à celui-ci le mérite d’exister, du côté de la majorité, on se

félicite du choix des priorités, alors que dans les rangs du MR, on regrette le

saupoudrage. Jean-Michel Javaux aurait, quant à lui, préféré que le Plan mise

davantage sur les emplois de demain. Un débat animé suivi très attentivement

par les étudiants.

Wallons-nous ?Les étudiants namurois interrogentles présidents de partis

90 jours

ments donnent le cadre, via le Plan Marshall,

il appartient à tous les acteurs (patrons, syn-

dicats, mondes associatif et intellectuel,…)

de donner l’impulsion. Le président du PS va

plus loin encore, relativisant même le rôle du

Parlement wallon: «Quand on fait le total

des budgets, le Gouvernement wallon ne

gère en fait que 10% des budgets publics

consacrés aux Wallons». La responsabilité

du développement économique de la

Wallonie est donc partagée, y compris avec

les libéraux, actifs au niveau fédéral.

Serge Kubla condamne

«Voilà que le Gouvernement wallon devient

modeste. Il n’a que très peu de budget, très

peu de pouvoir», fustige Serge Kubla. «À

défaut des gouvernements, les partis en

ont!». Entre les mots, l e député MR (qui

représente son parti en l’absence de Didier

Reynders) ne manque pas de condamner le

PS d’avoir joué un rôle dans l’image négati-

ve et la mentalité d’ «assistés» des Wallons,

à qui on aurait offert trop de confort. Si la

Wallonie peut s’appuyer sur certains atouts,

elle compte aujourd’hui trop peu d’entrepri-

ses, trop petites, et souffre d’une image ter-

nie par les grèves et les échecs des dernières

années. Pour Serge Kubla, le Plan Marshall

se perd dans l’absence de priorités : il aurait

davantage dû mettre l’accent sur la création

d’entreprises et l’aide au développement de

celles-ci.

Joëlle Milquet : Travaillonsensemble

Joëlle Milquet, présidente du CDh, tente la

conciliation: «Si à un moment donné on ne

se met pas d’accord sur un socle de base

pour les dix – quinze prochaines années,

qu’on soit dans la majorité ou l’opposition,

je pense qu’on rate la crédibilité par rapport

à l’extérieur». Pour la présidente du CDh, il

est nécessaire de se concentrer sur le déve-

loppement du capital humain, la création

d’activité, l’image positive de notre fiscalité,

une politique d’emploi active, quelques pôles

d’activités et la modernisation de la gouver-

nance.

Jean-Michel Javaux:Et les emplois de demain?

De son côté, Jean-Michel Javaux émet un

doute sur la faisabilité budgétaire du Plan

Marshall et s’interroge: les secteurs non

repris dans le Plan vont-ils passer à la trappe?

Il insiste sur la nécessité de soutenir le non

marchand. «Mon plus grand grief porte sur

le choix des filières. Je pense qu’il y en a des

porteuses mais on a joué gagnant, on a misé

sur les secteurs qui marchent bien aujourd’-

hui». Le secrétaire fédéral d’Ecolo aurait

aimé que le Plan Marshall investisse dans les

emplois de demain et, par exemple, dans le

secteur des énergies renouvelables.

A.M.

À la question que pouvons-nous faire en tantqu’étudiants, Joëlle Milquet répond: «Formez-vous,réussissez. Ce que vous apprenez aujourd’hui c’estla plus grande richesse. Osez vous lancer.» Elle leurconseille également de s’ouvrir, de se spécialiser,de faire de la recherche et de ne pas avoir peurdes métiers techniques.

Jean-Michel Javaux réclame un Plan Marshallpolitique: plus de transparence et de légitimitédans la gouvernance.

Le professeur Michel Mignolet (Faculté des

sciences économiques, sociales et de gestion)

ouvre la discussion en présentant les indica-

teurs économiques wallons, bruxellois et fla-

mands. Le produit intérieur brut, le produit

régional brut et le revenu disponible des

ménages sont moins élevés en Wallonie qu’en

Flandre. Preuve de la nécessité d’un dévelop-

pement économique wallon. Un avis partagé

par le ministre président de la Région wallonne,

Elio Di Rupo.

Elio Di Rupo: Chacun estresponsable du développementéconomique wallon

S’il est d’accord avec ces chiffres, très vite le

ministre socialiste donne le ton du débat : tous

les acteurs sociaux et les trois familles poli-

tiques représentées aux différents niveaux de

pouvoir, à savoir PS, CDh et MR, sont

responsables du développement économique

de la Région. Les politiques sont des acteurs

de la société parmi d’autres. Si les gouverne-

S’il reconnaît que depuis quelques annéesles universités prennent plus en considérationles difficultés de la société, Elio Di Rupo remarquequ’il y a encore du chemin à faire.

Serge Kubla interpelle la majorité sur la rationalisationdes trop nombreuses institutions interlocutrices desentrepreneurs. «Y arriverez-vous politiquement?J’en doute».

La ministre Catherine Fonck avisité la crèche des Facultés enoctobre dernier. Jeannine Degive,directrice de l’établissement, lui aprésenté l’équipe, le fonctionne-ment et surtout le chantier dunouveau bâtiment qui devrait êtreinauguré au printemps. Les nou-velles infrastructures, plus spa-cieuses et plus lumineuses,devraient permettre d’accueillirsix, voire douze enfants supplé-mentaires.

Libre cours janvier 200617

Enchantée… la ministre Catherine Fonck

est impressionnée par le projet de la nou-

velle crèche: «On sent que l’aménagement

a été étudié par des personnes très expéri-

mentées afin d’être adapté au mieux au

travail d’une crèche.» Tout y est pensé en

fonction des enfants, du projet pédago-

gique, de la logistique et surtout des nor-

mes de sécurité très strictes.

90 jours

Lors de sa visite, la ministre a même pris letemps de jouer à la pâte à modeler avec Lucas.Visiblement, elle n’a pas perdu la main…

Un Saint Nicolas plus jeune. Guy Delvaux

qui a pleinement joué son rôle de Saint Nicolas des

étudiants de Namur pendant plus de 20 ans nous

a quittés l’année dernière. Pas facile de lui trouver un

remplaçant. C’est Christian Scaut, l’ancien

permanent de l’AGE, qui a finalement repris

son flambeau… peut-être pour quelques années!

Catherine Fonck a pu apprécier le travail despuéricultrices et en a profité pour saluer une deleurs grandes qualités : la patience!

Jeannine Degive, directrice de la crèche desFacultés, se réjouit de pouvoir accueillir six,voire douze enfants supplémentaires et attendavec impatience de pouvoir s’installer dansles nouveaux locaux:«Nous devions refusertellement d’enfants».

Nouvelle crèche La ministre de l’enfance sous le charme

Au grand Saint Nicolas patron des étudiants…

Avec ses 700m2, le nouveau bâtiment per-

mettra d’accueillir six enfants supplémen-

taires, passant de 36 à 42, voire 48 places,

si toutefois la Communauté française per-

met l’engagement d’une puéricultrice.

Et… bonne nouvelle : la ministre s’y engage.

Venue dans le cadre de son plan «Cigogne

2» qui vise la création de 8.000 places sup-

plémentaires dans les crèches de la

Communauté française, elle en a profité

pour encourager, via la presse, d’autres

crèches à ouvrir de nouvelles places. Une

nécessité lorsqu’on sait que les listes

d’attente des inscriptions sont souvent très

longues.

A.M.

Près de mille étudiants ont déambulé dans les

rues de Namur pour fêter la Saint Nicolas.

Parmi eux, on reconnaît quelques super

héros. C’est en tout cas le thème qui avait

été retenu par l’Assemblée Générale des

Étudiants (AGE) pour cette année. Après

son tour dans les auditoires, le grand Saint

a ouvert le cortège et accompagné les

étudiants jusqu’au traditionnel bal.

A.M.

Libre cours janvier 200618

90 jours

Le Namur EntrepreneurshipCenter relance ses filets

Et les exemples concrets, tangibles et

accessibles n’ont pas manqué! Ainsi, cet

ancien étudiant des Facultés, Alain

Jacques, qui de la vente de Tee-shirt durant

ses études, se retrouve quelques années

plus tard à la tête d’une entreprise de 15

personnes. Son business : la production

d'impressions et de broderies sur textile

publicitaire.

«Ce n’est pas parce que les choses sont

difficiles que nous n’osons pas, mais parce

que nous n’osons pas que c’est difficile».

C’est avec cette maxime de Sénèque que

Peggy Bouchet a grandi, affiné et réalisé

son rêve. L’aventurière explique: le plus

difficile c’est de convaincre les sponsors et

les banquiers. Passionnée, elle persuade et

se lance. Sa première tentative échoue à

quelques miles de la ligne d’arrivée. Échec

ou plutôt «victoire inachevée». Le plus

dur, c’est de repartir avoue Peggy. L’échec

en Europe est tabou mais il faut l’accepter

et se dire: j’ai failli réussir donc je recom-

mence.

Dans la salle, de nombreux entrepreneurs

partagent les mêmes sentiments. À la base

de toute entreprise il y a la passion, les pro-

jets. Le NEC est là pour les détecter et les

faire évoluer vers la création d’entreprises.

Il offre gratuitement un programme de for-

mation et le coaching d’un expert. Michel

Salmon et Nathalie Belot, créateurs de la

spin-off StratiCell (issue des Facultés uni-

versitaires de Namur) témoignent de l’op-

portunité que représente un tel program-

me: l’innovation, la technologie, ils l’a-

vaient, mais de là à créer StratiCell…

Comme 37 autres entrepreneurs en herbe,

ils ont saisi l’occasion. À ce jour le NEC a

permis la création effective de trois entre-

prises. Il soutient aussi un nombre signifi-

catif de projets toujours en développement.

Initié par le Bureau économique de la

Province de Namur, les Facultés de Namur

et de Gembloux, le NEC est ouvert aux

étudiants, aux anciens et au personnel des

universités et des hautes écoles de la

Province. Nouveauté: les projets peuvent

être déposés toute l’année. Conditions : un

projet innovant et créateur de valeur ajou-

tée et des candidats ayant une réelle volon-

té de le réaliser. Comme Peggy Bouchet,

peut-être aurez-vous aussi un jour la satis-

faction de dire: «Ça y est, je l’ai fait, j’y

suis arrivée!».

A.M.

Une vague de rêve, de passion et de ténacité charrie les nom-breux étudiants namurois venus larguer les amarres de la troi-sième édition du «Namur Entrepreneurship Center » (NEC).Peggy Bouchet, la première femme à avoir traversél’Atlantique à la rame, et de nombreux entrepreneurs témoi-gnent de leur formidable aventure invitant le public à glisserau-dessus de la peur du risque et de l’échec.

Peggy Bouchet, première femme à avoirtraversé l’Atlantique à la rame, partage sessentiments avec les nombreux entrepreneursvenus inaugurer le NEC. Pour entreprendreil faut rêver, convaincre, oser, mêmeaprès l’échec…

«VITE DIT»

L’entrepreneuriatpour tousDepuis un an, l’Université de Namur propo-

se un cours interfacultaire d’introduction à

l’entrepreneuriat, ouvert à tous, étudiants ou

non. Ses objectifs : démystifier la démarche

entrepreneuriale, sensibiliser aux différentes

étapes et démarches de valorisation de la

recherche et développer l’esprit d’entrepren-

dre dans tous les aspects de la vie profes-

sionnelle et sociale.

Le professeur Van Wymeersch y développe

successivement une analyse du phénomène

d'entreprendre et de son importance dans l'é-

conomie, les différentes étapes de la réalisa-

tion d'un projet entrepreneurial, et quelques

domaines particuliers, tels que reprendre une

entreprise, entreprendre dans les sciences,

entreprendre dans l'économie sociale, ou

encore entreprendre après l’échec. De nom-

breux entrepreneurs sont invités à témoigner.

Le cours, soutenu par la fondation FREE

(Fondation pour la Recherche et

l’Enseignement de l’Esprit d’entreprendre),

a été développé en collaboration avec les

autres universités de la Communauté fran-

çaise dont certaines le proposent également.

Si l’année dernière ce sont surtout les

étudiants en informatique et droit qui se

sont inscrits, le professeur namurois compte

toucher cette année les autres disciplines.

«VITE DIT»

Concrétiser le lientechnologie -gestion : immersion !Pour concrétiser la création d’entreprise, le

Département des sciences de gestion propose

quelques cours et séminaires à ses étudiants.

«Les étudiants sont de futurs ingénieurs mais

ils n’ont jamais vu une usine.» Un constat que

le professeur Van Wymeersch a décidé de contrer

en organisant, dans le cadre de son séminaire

technologie et gestion, des visites d’entrepri-www.nec-namur.be

Infos : http://www.fundp.ac.be/etudesprogramme/cours/fr/FINT0017.html [email protected]

19

Club des étudiants entrepreneurs de Namur

L’objectif du groupe namurois est de sensibi-liser à l’esprit d’entreprendre, compris ausens large: la création d’une activité qu’elletouche au business, au non marchand ou àl’humanitaire. Il offre à ses membres la chan-ce de vivre une expérience concrète (organi-ser un événement, chercher des sponsors,faire la promotion de leurs activités) et derencontrer de nombreux entrepreneurs.Concrètement, le Club propose des «souperstournants», durant lesquels un entrepreneurpartage son expérience avec six étudiants puischange de table, des conférences, des visitesd’entreprises… Ses membres participent éga-lement à des jeux de simulations d’entrepri-ses. Un plus sur le CV? Assurément.

Lors d’une conférence à Namur, Florent

Deleflie (ancien chercheur des FUNDP,

chercheur à l’Observatoire de la Côte

d’Azur) a prouvé que les astronomes

n’ont pas uniquement le nez dans les

étoiles. Au contraire, leur premier objet

d’observation est la Terre. Une diversité

incroyable de techniques et d’instru-

ments leur permet de décrire le champ de

gravité de la Terre avec une précision

prodigieuse. Les océans jouent un rôle

prépondérant dans cette description et

des techniques spatiales spécifiques ont

été mises au point depuis plus d'une

vingtaine d'années pour prendre en

compte leurs mouvements. Aujourd'hui,

il est possible de mesurer avec des satel-

lites artificiels le niveau des mers au cen-

timètre près. Avec ces études, les scienti-

fiques de l’Univers entrent dans le champ

des recherches environnementales et ont

désormais leur mot à dire sur le fonction-

nement des catastrophes naturelles,

comme les tsunamis.

A.M.

«Est-ce que je peux entreprendre? Pourquoi oui et pourquoi non? Que laréponse soit positive ou négative, si l’étudiant est au moins entré dans cettedémarche de questionnement, notre pari est gagné » explique Yacine Eddial,vice-président du Club des étudiants entrepreneurs de Namur. Créé il y a deuxans, celui-ci compte aujourd’hui 170 membres et est animé par un comité de13 personnes, essentiellement des économistes mais aussi des informati-ciens. Et pourquoi pas des étudiants d’autres facultés? Le comité y travailleet aimerait par exemple davantage toucher les futurs médecins.

Oseriez-vous entreprendre?

Conférence

Astronomie:le nez dansles étoiles?

90 jours

Le Club des étudiants entrepreneursde Namur a dernièrement organisé une soirée«Génération entreprendre». Au programme:théâtre, improvisation, témoignages etrencontres. Un succès à Namur, puisquela soirée a réuni près de 400 personnes.

«En Belgique, les gens ont peur de se lancerparce qu’ils craignent de perdre de l’argent»regrette Yacine Eddial, vice-président du Clubdes étudiants entrepreneurs de Namur.

ses. Les étudiants sont invités à comprendre,

à partir de cas concrets, le lien entre techno-

logie et management: comment la création

d’un site Web allège-t-elle la charge de travail

du personnel, quelles conséquences l’intro-

duction ou la modification d’une technologie

peuvent-elles avoir sur les investissements,…

Un cours ainsi qu’un autre séminaire, tous

deux donnés en anglais, traitent du dévelop-

pement d’un produit ou d’un service et de la

création d’une société basée sur celui-ci. Le

développement de nouveaux produits et ser-

vices est un élément crucial de la croissance

des entreprises et de la génération de leurs

profits. C’est pourquoi Pietro Zidda couvre,

dans son cours «New Product Development»,

les aspects non seulement managériaux mais

également analytiques du développement et

de la gestion des produits et services (choix

des marchés à pénétrer et évaluation de leur

potentiel, méthodes de génération et de sélec-

tion des idées et concepts, élaboration de stra-

tégies marketing,…). Une fois le produit créé,

reste à monter l’entreprise. Une étape que

Charles Van Wymeersch et Annick Castiaux

abordent dans leur séminaire

«Entrepreneurship and Business Development»

en invitant leurs étudiants à concevoir un pro-

jet d’entreprise concret à travers l’élaboration

d’un plan d’affaire et d’une projection finan-

cière complète sur trois ans.

A.M.

Infos : http://www.fundp.ac.be/etudes/programme/cours/fr/EING2210.html ethttp://www.fundp.ac.be/etudes/programme/cours/fr/EING2281.html

Libre cours janvier 2006

Étudiants entrepreneurs au Québec

Trois étudiants ont eu la chance d’assister àun colloque d’étudiants entrepreneurs auQuébec. Yacine Eddial, qui était du voyage,est marqué par le décalage de culture entre leCanada et la Belgique: «Là-bas tout est faitpour favoriser et sensibiliser à l’entrepreneu-riat. En Belgique, on nous dit dès notre plusjeune âge: travaille bien à l’école puis à l’u-niversité et tu auras un bon emploi. AuQuébec le message est très différent: vis tespassions, ose, lance-toi.»

A.M.

20

90 jours

Libre cours janvier 2006

Au Pain Quotidien, il n’y a pas de démarche marketing confie Harry de Landsheer. « Pour

lancer un produit, nous le testons directement auprès du client en le mettant en vente.» Pas

d’études de marché préalable, pas d’affiches ou de campagnes de publicité… Et pourtant

cette démarche ressemble fort à du marketing. Pietro Zidda, directeur du CeRCLe (Centre

de Recherche en Consommation et Loisirs), le souligne: le marketing, c’est aussi l’utili-

sation de méthodes, parfois très simples, permettant de rester à l’écoute du consommateur.

« J’ai, au départ, créé le Parc Paradisio pour moi »

Même son de cloche du côté du Parc Paradisio. Son créateur Eric Domb insiste : « Le parc

Paradisio a beaucoup de difficultés à faire du marketing. (…) Pourquoi le parc et le mar-

keting ne fonctionnent-ils pas ensemble? Parce que les visiteurs sont très différents. Ils se

situent à l’opposé de la pyramide des âges. Les personnes plus âgées recherchent la tran-

quillité alors que les plus jeunes viennent s’y amuser. Et pourtant tous y cohabitent.(…)

Ce que nous avons fait, c’est inventer un concept: nous ne reconstituons pas la nature,

nous la rêvons».

«Paradisio est un excellent exemple de marketing avec une touche d’entrepreneurship en

plus», explique Pietro Zidda. Le marketing, c’est apprendre le plus de choses le plus rapi-

dement possible pour faire moins d’erreurs. Aujourd’hui, il ne doit plus être envisagé

comme une technique agressive mais comme une démarche d’écoute du marché et aussi

de soi-même. L’image d’un produit ou d’une entreprise prend également sa source dans

l’identité souhaitée par l’entreprise. Alain Decrop, également membre du CeRCLe, insiste:

«Le parc Paradisio utilise la publicité et véhicule une image cohérente. Le logo et le nom

par exemple font référence au paradis, à l’idée de retrouver le paradis perdu.» N’est-ce

pas là aussi du marketing?

La soirée organisée par Instima (Institut de formation de la Fondation Marketing) et le

CeRCLe a effacé certains clichés et a mis en évidence que le marketing est avant tout un

état d’esprit et pas seulement un outil. Il n’est pas non plus une affaire de grandes entre-

prises. Les PME, en formant une personne à quelques notions peuvent entrer dans une

démarche marketing et minimiser les risques d’échec.

À la base de toute entreprise il y a le «quoi» et le «comment». S’il est difficile d’appren-

dre le premier, qui relève surtout d’un projet, le «comment» peut facilement s’enseigner

et permet d’être plus efficace dès le début de la création de l’entreprise. Et c’est justement

ce qu’offrent les formations MARKETrainING proposées par Instima et le CeRCLe.

A.M.

Lors de la soirée de lancement des formationsMARKETrainING, Frédéric Brébant, rédac-teur en chef adjoint du Weekend LeVif/l’Express, s’est livré à un petit exercice:présenter les tendances actuelles de consom-mation à travers quelques exemples.

Aujourd’hui la tendance est au mélange desgenres et même à la fusion des contraires. Leconsommateur est complexe, torturé, para-doxal, fusionnel…

Seul et ensemble: Nous vivons de plus enplus repliés sur nous-mêmes et en mêmetemps nous sommes de plus en plus ouvertsau monde, aux autres, aux inconnus viaInternet. Les internautes, seuls devant leurordinateur, se donnent par exemple rendez-vous le temps de faire une danse des canardsou même une soirée «câlins» durant laquelleils se prennent juste dans les bras pour se sen-tir moins seuls.

Homme et femme: L’homme hétérosexuelrevendique une part de féminité en faisanttrès attention à son look. Saviez-vous que lesventes de produits cosmétiques pour hommesont augmenté de 23% en cinq ans?

Nomade et sédentaire: Les «pop up stores»sont des boutiques qui se sédentarisentquelques jours puis disparaissent pour s’ins-taller dans une autre ville.

Réel et virtuel: Les jeux vidéo à grand suc-cès offrent au joueur la possibilité de menerune autre vie quotidienne aussi banale que lasienne.

C’est tendance!

Coup d’envoi d’une nouvelle formation en marketing

«Nous n’avons pas eu besoin du marketing pour créer notreentreprise», c’est le message que Harry de Landtsheer (Le PainQuotidien) et Eric Domb (Paradisio) ont véhiculé lors de la soi-rée d’inauguration des formations de courte durée en marke-ting proposées par les Facultés universitaires de Namur et laFondation Marketing. Les organisateurs ne se sont pourtantpas trompé d’invités. Ils ont pu, grâce aux témoignages deceux-ci, mettre en évidence que le marketing, contrairementaux idées reçues, n’est pas une grosse machinerie utilisantdes outils coûteux, mais une philosophie: être à l’écoute desautres et de soi-même.

Le «bon sens» s’invite à Namur

Pour Pietro Zidda, Directeur du CeRCLe etprofesseur de marketing aux FUNDP,le marketing est avant tout un état d’esprit :être à l’écoute!

90 jours

Libre cours janvier 200621

BioXpr : Spin-off namuroise primée par laBelgian Bioindustries Association (BBA)Christophe Lambert reçoit le «prix des industriels » du Fonds de Biotechnologie (FBBF)attribué par la BBA pour la valorisation des résultats de sa thèse. Et quelle valorisa-tion! Sa thèse de doctorat a débouché sur la création de la spin-off BioXpr. Un beaucadeau pour le deuxième anniversaire de cette jeune société qui a aussi été nominéepour le prix économique de la province de Namur et le prix enterprize (Fonds des jeunesentrepreneurs). Preuve que BioXpr avance à grands pas!

notre premier contrat avec EAT, spin-off

des FUNDP. Celui-ci nous a permis de

décrocher des contrats auprès de grandes

entreprises, essentiellement des multina-

tionales, dans les secteurs pharmaceutique

et biotechnologique.»

Si au départ la spin-off offrait essentielle-

ment des services (analyses de séquences

d’ADN, alignement de séquences multi-

ples, aide à la conception de microdamiers

à ADN,…), elle propose aujourd’hui des

logiciels de bioinformatique sur mesure

livrés avec le code source. Le client peut

donc les installer sur tous ses ordinateurs

sans devoir payer de licences supplémentai-

res et les modifier en fonction de ses besoins.

BioXpr a acquis une renommée qui l’a

conduite à participer dans le cadre du Plan

Marshall au comité de pilotage du pôle de

compétitivité wallon consacré à la santé,

aux côtés de GSK, UCB, Eli Lily,

Eurogentec et Euroscreen. En 2005, la

spin-off a triplé son chiffre d’affaire par

rapport à 2004 et, selon les prévisions, elle

devrait encore doubler celui-ci en 2006.

A.M.www.bioxpr.be

Nanocyl, spin-off namuroise, a reçu l’Alfer 2005, prix économique de la Province de

Namur, dans la catégorie innovation et créativité. Pour rappel, la spin-off, créée en 2002, est

active dans la production de nanotubes de carbone. Elle était également nominée pour le

prix wallon de l’innovation technologique.

Encore une distinction pour Nanocyl

Distinctions

www.nanocyl.be

Spin-off du Laboratoire de biologie molé-

culaire des FUNDP, BioXpr a été créée en

octobre 2003, par Benjamin Damien et

Christophe Lambert. Les développements

réalisés dans la thèse de Christophe

Lambert ont fait l’objet d’un transfert de

technologie de l’Université vers la spin-off.

BioXpr emploie aujourd’hui sept person-

nes et quatre stagiaires. «Les six premiers

mois ont été difficiles», confie Benjamin

Damien. «Les entreprises que nous ren-

contrions nous demandaient des références

que nous n’avions pas puisque nous nous

lancions à peine. Puis nous avons passé

90 jours

Libre cours janvier 200622

Jésuite et philosophe namurois,Gérard Fourez raconte l’Évangile

À lire

enfants. Mais le texte, tel qu’il est, est dif-

ficilement buvable pour nos mentalités. Ce

livre est une occasion, pour des croyants ou

des non croyants, d’avoir un contact avec

l’Évangile. Pour cela, cependant, il impor-

te que l’histoire parle et qu’on dépasse une

compréhension littérale, un peu naïve, du

texte.

✗ Et justement comment leur raconter?

J’ai travaillé le texte de sorte qu’il fasse

sens pour moi et je me suis rendu compte

qu’il faisait alors sens pour d’autres. Les

miracles, par exemple, qui apparaissent

parfois comme des tours de magie peuvent

être lus comme des événements qui ouv-

rent la réflexion.

✗ Dans votre livre, on peut lire que,

pour vous, l’Église catholique semble

manquer son rendez-vous avec le

21e siècle. Pourriez-vous expliquer

votre point de vue?

Je crois qu’il est important que l’on prenne

conscience que, pour beaucoup, le discours

de l’Eglise leur paraît venir d’une autre

planète, être sympathique mais de moins

en moins crédible, voire arrogant. Bien que

l’Évangile véhicule beaucoup d’idées inté-

ressantes pour les générations actuelles, il

y a un discours catholique qui finalement

éloigne de la fraîcheur de l’Évangile. Il me

semble qu’il est temps de reconnaître hon-

nêtement que, sur bien des points, l’Église

s’est trompée et se trompe encore aujour-

d’hui. C’est une condition pour que le

message chrétien redevienne libérateur.

✗ Sur quels sujets pensez-vous que

l’Église a manqué, dans le passé,

d’avoir une parole libérante?

À mon avis, sur des questions telles que la

colonisation, la liberté, la démocratie, le

respect des autres religions, la sexualité,

les questions de bioéthique, ou encore sur

la relation entre religion et sciences. Sur ce

dernier point l’Église a, par exemple, mis

un temps fou à accepter l’évolution et,

encore aujourd’hui, trop de paroles de gens

d’Église semblent voir dans les sciences

une sorte d’ennemi et non une modification

heureuse de nos cadres de pensées. Il est

temps que les chrétiens sachent que l’évan-

gile les appelle à penser librement, à avoir

confiance en la vie, et à construire un

monde juste et solidaire où il fera bon de

vivre.

Propos recueillis par A.M.

Dans son livre L’Évangile raconté aux enfants de 8à 88 ans, publié aux éditions Couleur livres, GérardFourez, professeur émérite des FUNDP, se proposede relire les récits évangéliques à la lumière desgrandes questions de nos contemporains. Un récitproche de la vie et de l’expérience de chacun.

Géraldine Laloux reçoit le prix Adrien

Bauchau pour son mémoire, présenté en

juin 2005, sur la «Définition du domaine

minimal d'interaction de partenaires de

CED-9 au sein du module apoptotique de

C. elegans par l'analyse en test double-

hybride d'une collection systématique de

leurs fragments». Le jury a particulière-

ment apprécié l'expression d'une grande

maîtrise du sujet tant dans son travail

écrit que dans sa présentation et sa défense

orale. L'exposé était convaincant et les

réponses aux questions du jury pertinentes.

A.M.

Prix Adrien Bauchau

✗ Pourquoi raconter l’Évangile aux

enfants de 8 à 88 ans?

Beaucoup de parents et grands-parents

aimeraient, pour des raisons religieuses ou

culturelles, raconter l’Évangile à leurs

90 jours

Libre cours janvier 200623

Bible et sciences des religions. Judaïsme, christianisme, islam, parJ-N. Aletti, P. Faure, M. Gilbert, R. Krygier, E. Platti, A. Schenker,éditions Lessisus et PUN, 2005.

Quel sens reconnaître au «Dieu un» du monothéisme biblique? Comment leNouveau Testament raconte-t-il la naissance du christianisme? Quel est le rapportentre la Bible et le Talmud dans le judaïsme? Comment le christianisme conçoit-il sarelation à l’Ancien Testament? En reconnaissant Abraham, Moïse et Jésus commedes prophètes, quel statut l’Islam accorde-t-il à la Bible? L’Écriture est-elle une pommede discorde ou un ferment d’unité entre catholiques et protestants? Quelques ques-tions évoquées dans ce recueil : un projet universitaire de culture et de paix.

Histoire de Namur: nouveauxregards, PUN, 2005.

Il existe de nombreux livres consacrés àl’histoire de Namur. Cette publication n’adonc pas pour ambition de brosser unpanorama systématique de dix-huit sièclesd’histoire, ni de proposer la synthèse d’unpassé extrêmement riche. Le propos desauteurs est davantage de mettre les lecteursau contact de la recherche, telle qu’elle est entrain de s’élaborer.

Chacun trouvera matière à découvertes, pourle Moyen-Âge, les Temps modernes et laPériode contemporaine. L’éventail des domainescouverts est large : histoire religieuse, économie,structures sociales, gouvernement et institutions,vie intellectuelle et artistique, aménagement duterritoire et infrastructures…

L’ouvrage est publié dans le prolongement d’un cycle de conférences organisé en2000-2001 par trois professeurs du Département d’histoire des FUNDP: PhilippeJacquet, René Noël et Guy Philippart.

Bioéthique, droits de l’homme et biodroit. Recueil detextes annotés internationaux, régionaux, belges et français, parMarie-Luce Delfosse et Catherine Bert, Bruxelles, Larcier, 2005.

Ce recueil de textes annotés et coordonnés réunit les textes internationaux – à portéeuniverselle et régionale – et les textes nationaux belges et français qui éclairent la pro-blématique générale «bioéthique et droits de l’homme» ainsi que des questions plusparticulières : droits des patients, utilisations des éléments et produits du corps humain,expérimentation humaine, recherches sur l’embryon et clonage humain, procréationassistée, données et tests génétiques, soins palliatifs et euthanasie.

Chacune de ces questions fait l’objet d’une brève introduction qui met en perspectivediverses dimensions en jeu. Des indications bibliographiques la complètent. Des ren-vois internes et externes permettent d’établir des connexions entre les textes repris dansle recueil et d’autres textes significatifs. L’ensemble permet de se rendre compte de l’in-teraction étroite de l’éthique et du droit en cette matière.

À Lire

www.larcier.com

«VITE DIT»

À la tête du E-MBAinternational

Charles Van Wymeersch prend la

direction académique de l’Internatio-

nal Executive Master of Business

Administration au sein de la Louvain

School of Management. Avec Pierre

Semal (UCL-IAG), il coordonnera les

activités de promotion (avec l'appui de

Joseph Desaintes, Valérie Musiek et

Paul-Emile Leclercq) et de dévelop-

pement du cursus de formation (avec

les responsables académiques des trois

modules : Business Economics and

Corporate Finance ; Markets and

Systems ; People, Strategy and

Entrepreneurship). Un directeur exé-

cutif à temps plein devrait être recruté

sous peu.

A.M.

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Libre cours janvier 200624

90 jours

✗ Pourquoi cette exposition?

Quand j’ai participé à la conception de la BUMP, j’ai

tenu à ce qu’il y ait une salle d’exposition de façon à pré-

senter au public un certain nombre d’ouvrages, à mettre

en valeur les activités des Facultés et à montrer le rôle de

la culture dans toutes les disciplines scientifiques.

Aujourd’hui à la retraite, je me suis dit : pourquoi ne pas

faire une exposition sur la géographie?

✗ Vous dites que la géographie est une discipline

populaire et pourtant souvent mal connue.

Comment la définiriez-vous?

Il existe des centaines de définitions. Pour ma part, j’ai-

me à dire que l’aventure est le prologue de la géographie,

la découverte est son aboutissement: découverte du

monde, découverte des autres et découverte de soi-même.

L’union géographique internationale avait pris pour

thème de son congrès de Washington en 1992 «La géo-

graphie, c’est la découverte». Ce titre pouvait se justifier

en l’année du 500e anniversaire de l’arrivée de Christophe

Colomb dans le Nouveau Monde, une découverte qui

allait donner une dimension nouvelle à la planète et bou-

leverser l’histoire mondiale. Il se justifiait d’autant plus

que le monde est sans cesse redécouvert grâce à de nom-

breux moyens d’exploration, et que la connaissance géo-

graphique est davantage reconnue comme essentielle

pour le futur de l’humanité et de son cadre de vie.

Mais pour saisir la spécificité de cette science, rien de tel

que de la pratiquer, de voyager.

✗ Que représente pour vous le voyage ?

Voyager, c’est faire une expérience qui commence là où s’arrêtent les certi-

tudes. Sans qu’on ne puisse jamais y parvenir complètement, il faut mettre

en attente ses connaissances, ses conceptions, ses préjugés. Il est nécessai-

re de garder une certaine naïveté, un esprit d’enfant qui demande toujours :

pourquoi? Mais à la différence de l’enfant qui se contente le plus souvent

de la réponse de ses parents, le voyageur doit trouver lui-même réponse à

ses questions. Et cette quête du sens dure toute la vie.

Propos recueillis par A.M.

Fondateur du Département de géographienamurois, ancien recteur des Facultés etancien bibliothécaire en chef, c’est toutnaturellement que le Père Denis a choisila Bibliothèque Universitaire MoretusPlantin (BUMP) pour exposer ses carnetsgéographiques. L’exposition rassemble134 photos, prises lors de ses nombreuxvoyages, dont certaines datent desannées 50. Chacune évoque un phénomè-ne géographique particulier et est accom-pagnée d’un commentaire. Un magnifiquecatalogue a été publié à cette occasionpar la BUMP. Entretien avec le PèreDenis.

À ceux qui ont manqué l’exposition : la BUMP a publié un catalogue de 134 pages.Introduit par une brève histoire et une esquisse épistémologique de la géographie, ilreproduit, en couleurs et commentées, les 134 photos de l’exposition. Complété parune bibliographie sélective, il permet au lecteur de poursuivre son exploration dumonde. Disponible à l’accueil de la bibliothèque.

La géographie : de l’aventure à la découverteExposition