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Avis Technique 3/16-861 Annule et remplace l’Avis Technique 3/07-513 Plancher Floor Tridal Titulaire : GA SAS 8 chemin de la Terrasse BP 95809 FR-31505 Toulouse cedex 5 Tél. : 05 61 17 40 00 Fax : 05 61 17 40 99 E-mail : [email protected] Internet : www.ga-sa.fr Groupe Spécialisé n° 3.1 Planchers et accessoires de plancher Publié le 12 octobre 2016 Commission chargée de formuler des Avis Techniques et Documents Techniques d’Application (arrêté du 21 mars 2012) Secrétariat de la commission des Avis Techniques CSTB, 84 avenue Jean Jaurès, Champs sur Marne, FR-77447 Marne la Vallée Cedex 2 Tél. : 01 64 68 82 82 - Internet : www.ccfat.fr Les Avis Techniques sont publiés par le Secrétariat des Avis Techniques, assuré par le CSTB. Les versions authentifiées sont disponibles gratuitement sur le site internet du CSTB (http://www.cstb.fr) CSTB 2016

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Page 1: Avis Technique 3/16-861 - CSTB

Avis Technique 3/16-861 Annule et remplace l’Avis Technique 3/07-513

Plancher Floor

Tridal Titulaire : GA SAS

8 chemin de la Terrasse BP 95809 FR-31505 Toulouse cedex 5

Tél. : 05 61 17 40 00 Fax : 05 61 17 40 99 E-mail : [email protected] Internet : www.ga-sa.fr

Groupe Spécialisé n° 3.1

Planchers et accessoires de plancher

Publié le 12 octobre 2016

Commission chargée de formuler des Avis Techniques et Documents Techniques d’Application

(arrêté du 21 mars 2012)

Secrétariat de la commission des Avis Techniques CSTB, 84 avenue Jean Jaurès, Champs sur Marne, FR-77447 Marne la Vallée Cedex 2 Tél. : 01 64 68 82 82 - Internet : www.ccfat.fr

Les Avis Techniques sont publiés par le Secrétariat des Avis Techniques, assuré par le CSTB. Les versions authentifiées sont disponibles gratuitement sur le site internet du CSTB (http://www.cstb.fr) CSTB 2016

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Le Groupe Spécialisé n° 3.1 « Planchers et accessoires de plancher » de la Commission chargée de formuler les Avis Techniques a examiné, le 14 avril 2016, le procédé de planchers TRIDAL présenté par la société GA SAS. Il a formulé, sur ce procédé, l'Avis Technique ci-après qui annule et remplace l’Avis Technique 3/07-513. Cet Avis a été formulé pour les utilisations en France Européenne

1. Définition succincte

1.1 Description succincte Procédé de plancher constitué d’éléments préfabriqués en béton pré-contraint. Le plancher Tridal résulte de l’assemblage d’éléments trian-gulaires. Il s’agit d’une structure intégralement préfabriquée, à planchers en béton précontraint supportés par des poteaux en béton armé. Les liaisons planchers-poteaux au niveau des appuis sont assurées par un dispositif breveté reconstituant une continuité entre éléments. L’entraxe des poteaux est de 9,00 m, formant des trames de triangles équilatéraux. La sous-face des planchers est plane. Il est possible de prévoir des dalles de façade pouvant former balcons. Les fondations, les circulations verticales et les façades sont réalisées à partir de techniques dite traditionnelles et ne font pas l’objet du pré-sent Avis.

1.2 Finitions Revêtements de sol : tout type de revêtement de sol. Néanmoins,

sans justifications particulières, les revêtements de sol fragiles se-ront mis en œuvre sur chape désolidarisée afin de prévenir tout risque de fissuration.

Plafond : - possibilité de calfeutrer les joints ou de les laisser apparents ; - peinture sur sous face lisse ; - enduit de toute nature sur sous face préparée ; - plafonds suspendus.

1.3 Identification Chaque produit est muni d’une étiquette imputrescible et accessible à l’œil, et portant l’identification : du site de production ; du code et des caractéristiques du produit (que l’on retrouve sur les

plans de fabrication et de pose) ; du nom du client et/ou de l’affaire.

2. AVIS L’Avis porte uniquement sur le procédé tel qu’il est décrit dans le Dossier Technique joint, dans les conditions fixées au paragraphe des Prescriptions Technique (§2.3).

2.1 Domaine d’emploi accepté L’Avis est émis pour les utilisations en France Européenne. Le domaine d’emploi accepté couvre les planchers situés en toutes zones géographiques. Ce domaine englobe les utilisations courantes dans les ouvrages de bâtiments, tels que ceux destinés aux logements, bâtiments scolaires et hospitaliers, immeubles de bureaux, bâtiments industriels, commerces et parkings, pour des conditions normales d'utilisation. Sont exclus du domaine d’application : les planchers soumis à des charges de chocs répétés ou dynamiques. Le domaine d’emploi couvre les charges roulantes si la charge par essieu n’excède pas 30 kN. Cette limitation ne s’applique pas aux véhicules de pompiers en raison du caractère exceptionnel de leurs interventions. Possibilité d'emploi en zones de sismicité 1 à 4 selon l’arrêté du 22 octobre 2010 modifié, moyennant le respect des dispositions prévues au §2.3 relatif aux Prescriptions Techniques. L’aptitude au levage du procédé n’est pas visée par le présent Avis.

Utilisation de bétons « autoplaçants » (BAP) L’emploi de bétons autoplaçants (BAP) pour la fabrication des éléments de plancher est considéré comme équivalent à un béton traditionnel moyennant le respect de l’article 7.2 de la norme NF DTU 23.3 P3. La qualité du BAP est attestée par la procédure de certification décrite au §4,2 du Dossier Technique. Pour l’utilisation du BAP dans les tables de compression coulées en œuvre, les modules d’élasticité, calculés comme pour les bétons tradi-tionnels, sont forfaitairement minorés de 15%. Cette prescription n’est valable que dans le cas d’une proportion d’agrégats inférieure à 66%. Au-delà, il y a lieu de se conformer aux prescriptions fournies dans la norme NF EN 1992-1-1 et son Annexe Nationale (NF EN 1992-1-1/NA).

2.2 Appréciation sur le procédé

2.21 Aptitude à l’emploi Stabilité La résistance et la stabilité des bâtiments peuvent être normalement assurées dans le domaine d'emploi accepté moyennant le respect des Prescriptions Techniques (§2.3). L’utilisation en zone sismique est assujettie au respect des dispositions préconisées dans les Prescrip-tions Techniques (§2.3).

Sécurité au feu Le procédé a fait l’objet de l’appréciation de laboratoire n° AL15-167. Elle a pour objet de valider la procédure de dimensionnement des planchers Tridal vis-à-vis du risque d’incendie. Pour une durée d’exposition au feu au plus égale à 2h, le procédé permet de respecter la règlementation applicable au domaine d’emploi accepté et l’appréciation de laboratoire donne lieu aux prescriptions suivantes :

Résistance mécanique – critère R Pour une exposition au feu jusqu’à 2h sous courbe ISO R834, la capa-cité du plancher, en situation d’incendie doit être déterminée en consi-dérant les planchers isostatiques et en tenant compte des caractéristiques mécaniques affaiblies des matériaux, conformément à la norme NF EN 1992-1-2, sous les effets du feu en fonction de la répartition des températures au sein de la dalle. La méthode des valeurs tabulées telle que décrite dans la section 5 de la norme NF EN 1992-1-2 n’est pas applicable.

Étanchéité – critère E Elle est normalement assurée moyennant un clavetage correct des joints longitudinaux et sur appuis.

Isolation – critère I Elle est normalement assurée moyennant un clavetage correct des joints longitudinaux et sur appuis.

Prévention des accidents lors de la mise en œuvre et de l’entretien Elle peut être normalement assurée, en ce qui concerne le procédé proprement dit, si les prescriptions de mise en œuvre du tenant de système, ainsi que les prescriptions et les vérifications prévues dans les Prescriptions Techniques (§2.3) sont effectuées et satisfaites. Les éléments de plancher sont vérifiés en phase provisoire (manuten-tion et mise en œuvre) en tenant compte des actions définies dans la norme NF EN 1991-1-6 et son Annexe Nationale et suivant les disposi-tions des Prescriptions Techniques (§2.3).

Isolement acoustique Le plancher présentant des « alvéoles » en PSE, il ne peut pas être assimilé à un plancher coulé en place équivalent. Ouvrages pour lesquels il n’existe pas d’exigence réglementaire :

domaine d’emploi normalement accepté. Autres ouvrages : le respect des exigences règlementaires devra

être justifié par une évaluation acoustique du système.

Isolation thermique Le respect des exigences règlementaires doit être vérifié au cas par cas au regard des différentes règlementations applicables au bâtiment. Les performances thermiques des planchers Tridal doivent être déter-minées conformément aux règles Th-U en vigueur en tenant compte de la présence du PSE incorporé à la fabrication.

Capacité de supporter les façades La structure peut recevoir des ouvrages non porteurs et notamment les façades légères dans les conditions usuelles. Les dalles de façade fonctionnant en porte-à-faux peuvent recevoir des façades lourdes (allèges, etc…). La compatibilité des déformations entre ces ouvrages et les dalles de façade qui les supportent doit être prise en compte dans l’appréciation du cheminement des charges qu’elles apportent vers les poteaux. Ce cheminement conditionne de façon déterminante les sollicitations dans les dalles de façade et dans les dalles supports de celle-ci.

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Étanchéité entre locaux superposés Elle est normalement assurée moyennant un clavetage correct des joints longitudinaux et sur appuis.

Utilisation en plancher support d’étanchéité Possibilité d’utilisation en support d’étanchéité en satisfaisant aux conditions définies dans le DTU 20.12. Le plancher Tridal est un sup-port de type D au sens du DTU 20.12. Il est nécessaire de vérifier que le point de rosée se situe au-dessus du pare-vapeur en tenant compte de la présence du PSE incorporé à la fabrication.

Finitions, aspect Les dispositions prévues lors de la mise en œuvre pour égaliser les flèches des éléments de plancher permettent généralement d'obtenir un aspect d'ensemble satisfaisant des plafonds si leurs joints chanfrei-nés ne sont pas rebouchés. Les finitions admises pour les revêtements de sol et les plafonds sont celles du §1.2 de la partie Avis. Elles sont admises si elles sont exécu-tées dans les conditions des DTU ou des Avis Techniques dont elles relèvent.

Données environnementales Il n’existe pas de FDES pour ce procédé. Il est rappelé que les FDES n’entrent pas dans le champ d’examen d’aptitude à l’emploi du procé-dé.

Aspects sanitaires Le présent avis est formulé au regard de l’engagement écrit du titu-laire de respecter la réglementation, et notamment l’ensemble des obligations réglementaires relatives aux produits pouvant contenir des substances dangereuses, pour leur fabrication, leur intégration dans les ouvrages du domaine d’emploi accepté et l’exploitation de ceux-ci. Le contrôle des informations et déclarations délivrées en application des réglementations en vigueur n’entre pas dans le champ du présent avis. Le titulaire du présent avis conserve l’entière responsabilité de ces informations et déclarations.

2.22 Durabilité – Entretien Les assemblages des éléments entre eux s'effectuent par des mé-

thodes (brochage, soudage, bétonnage, boulonnage) et au moyen de matériaux qui, même pour ceux qui sont d'usage peu fréquent dans les procédés de gros œuvre (mortier de résine, mortier sans retrait), leurs assurent une durabilité convenable.

La durabilité des ouvrages de structure intérieurs de planchers est équivalente à celle d'ouvrages traditionnels en béton armé ou pré-contraint.

Dans ces conditions, la durabilité d'ensemble des bâtiments peut être considérée comme équivalente à celle de gros œuvres tradi-tionnels en béton, moyennant l'exécution des travaux normaux d'entretien des bâtiments en béton.

2.23 Fabrication et contrôle Cet Avis ne vaut que pour les fabrications pour lesquelles les autocon-trôles et les modes de vérifications, décrits dans le dossier technique établi par le demandeur sont effectifs. Effectuée en usine fixe, par le titulaire de l'Avis, elle fait appel à des équipements spéciaux qui doivent être d'une grande précision ; elle nécessite un soin particulier notamment pour la mise en place et le maintien, pendant la vibration du béton, des blocs d'isolant incorporés dans les éléments.

2.24 Mise en œuvre Effectuée dans tous les cas par le titulaire de l’avis ou sous son entière responsabilité, la mise en œuvre nécessite un personnel spécialement formé. La très grande dimension des éléments de base appelle des précau-tions particulières de manutention et de stockage.

2.3 Prescriptions techniques La conception, le dimensionnement et la mise en œuvre du procédé sont réalisés sous la responsabilité du titulaire.

2.31 Prescriptions de conception et de calcul Sauf indication contraire ci-après, l'ensemble des ouvrages entrant dans la définition du procédé Tridal est calculé et dimensionné confor-mément aux prescriptions de la NF EN 1992-1-1 et son Annexe Natio-nale. Les pertes de précontrainte ne doivent pas être évaluées forfaitai-

rement, mais calculées en fonction des conditions particulières à chaque cas, en tenant compte notamment du mode de fabrication

La contrainte dans les appareils d'assemblage, dont le rôle est fon-damental, doit, dans les vérifications à l'état de service, rester infé-rieure à 300 MPa, afin d'éliminer tout risque de corrosion sous tension.

En cas de redistribution des moments à l'état-limite ultime, la règle suivante doit être respectée :

(Mappui, g +Mappui, d)/2 + Mtravée > 1,15 M0

où M0 est le moment sollicitant sur la travée considérée isostatique. Dans le cas de façades lourdes, comme par exemple les façades en

maçonnerie, ou celles réalisées avec des panneaux préfabriqués en béton, les planchers peuvent être sollicités par les charges de ces façades dans les conditions définie à l’alinéa « Capacité de supporter les façades » du §2.21 pour le cas des dalles de façade en porte-à-faux.

Dans les autres cas, ces façades doivent être soit auto-portantes sur toute la hauteur du bâtiment et supportées par les fondations, soit portées directement par les poteaux sans mobilisation des plan-chers.

Vis-à-vis des déplacements horizontaux, les façades sont supposées être maintenues par les planchers quel que soit le cheminement des charges verticales retenu.

2.32 Prescriptions de fabrication La résistance acquise par le béton au moment du relâchement de la

tension dans les fils de précontrainte, mesurée sur cube, doit être au moins égale à 25 MPa et à deux fois la contrainte de compression due à la précontrainte finale (tension finale avec pertes déduites).

La mise en place de la protection contre la corrosion des boutons doit avoir lieu aussitôt après la mise en stockage des éléments.

Tenant compte des conditions particulières auxquelles doivent satis-faire les aciers de précontrainte dans le cas de ce procédé (aptitude au boutonnage, résistance à la traction déviée), il convient d'utiliser seulement les aciers patentés qui ont fait l'objet des essais spéciaux cités dans le dossier technique. En conséquence, le constructeur doit s'assurer d'être informé par ses fournisseurs de toute modification éventuelle concernant la fabrication des aciers, susceptible de ré-duire la ductilité de ces derniers.

2.33 Prescriptions de mise en œuvre La granulométrie du béton utilisé pour le remplissage des joints de

clavetage entre dalles devra être adaptée aux dimensions minimales de la section de clavetage afin d’assurer un bétonnage correct.

Au droit des appareils de liaison, le bourrage des nez de dalles ou du fond de joints entre triangle élémentaire et dalle en porte à faux doit être réalisé avec du mortier sans retrait et dimensionné suivant les efforts à reprendre.

Dans le cas où le montage est assuré par une entreprise autre que le tenant de système, ce dernier devra établir un monitorat précis décrivant les procédures et contrôles. Ce monitorat sera formalisé par un document spécifique devant être joint aux plans d’exécution.

Le serrage des organes d’assemblage doit être précédé d’un grais-sage complet des parties métalliques en contact par la graisse OMNIPLEX VERTE EP2 et effectué à l’aide d’une clé dynamométrique étalonnée, avec établissement de fiches de serrage. Ces fiches de-vront identifier les organes concernés et mentionneront les couples de serrage appliqués à la pose. Ces fiches étant des documents d’exécution, elles doivent pouvoir être fournies aux divers acteurs, à leur demande.

Les soudeurs sur chantier et en usine doivent être agréés. Les soudures doivent faire l'objet d'un contrôle de qualité. Les soudures doivent recevoir une protection contre la corrosion en

tenant compte des conditions d’exposition de l’ouvrage. Les soudures reliant des armatures à la plaque centrale des poteaux

ou aux tiges Ø28 fixées dans ces plaques doivent être réalisées con-formément aux recommandations du producteur de ces armatures.

Pour des raisons de sécurité lors de la pose des dalles de plancher, ces dernières ne doivent être libérées de l'engin de levage qu'après leur fixation aux extrémités par vissage manuel des appareils de liaison.

Chacun des postes de travail correspondant aux opérations de montage énumérées dans le dossier technique doit être défini dans le plan d'hygiène et de sécurité de chaque réalisation.

Les modalités d’étaiement et la contreflèche prévue doivent systé-matiquement être définies pour un projet donné et communiquées au chantier. Après retrait de l’étaiement, un contrôle systématique de la flèche résiduelle au centre du panneau Tridal ou à l’extrémité de la dalle de porte-à-faux doit être effectué.

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2.34 Prescriptions propres à l’application du procédé en zone sismique

La détermination des sollicitations d'origine sismique doit être effec-tuée conformément à la norme NF EN 1998-1 et son annexe nationale. Le zonage sismique est celui définie dans l’arrêté du 22 octobre 2010 modifié. Le contreventement vertical doit être assuré exclusivement par des murs de contreventement. Ces murs peuvent être constitués par des éléments de contreventement rigides traditionnels étrangers au procé-dé Tridal (voiles de cage d'escalier ou d'ascenseur, voiles de façade, etc). Le contreventement horizontal peut être assuré par les planchers constitués à partir des dalles du procédé. Les sollicitations induites dans ces dalles par l'effet diaphragme lié au contreventement horizon-tal doivent être analysées sur la base d'un modèle de calcul considé-rant le plancher réduit à un système réticulé dont les membrures sont constituées par les grands côtés des dalles élémentaires qui fonction-nent alors en butons-tirants entre poteaux. Il en résulte que les vérifi-cations à apporter concernant le fonctionnement en diaphragme comportent notamment la justification de la précontrainte des dalles et celle de la traction dans les liaisons mécaniques entre dalles et po-teaux. Les poteaux, poutres et dalles de plancher ne peuvent être sollicités au titre de l'action sismique que pour : Le cheminement des actions verticales. Le contreventement horizontal et le cheminement des actions hori-

zontales vers les murs de contreventement par effet de diaphragme horizontal général à chaque étage.

Conclusions

Appréciation globale L’utilisation dans le domaine d’emploi accepté est appréciée favora-blement.

Validité Jusqu’au 30 avril 2023.

Pour le Groupe Spécialisé n° 3.1 Le Président

3. Remarques complémentaires du Groupe Spécialisé

Le procédé repose pour une part notable sur l'hypothèse d'une bonne précision de réalisation dont l'expérience a montré qu'elle peut être effectivement obtenue moyennant, en particulier, des vérifications et des rectifications périodiques des moules. A l’occasion de la présente révision les modifications suivantes ont été intégrées concernant le procédé : L’exclusion des éléments verticaux et des poutres-trémies visés par

l’Avis Technique n°3/07-513. Le dimensionnement du procédé est réalisé en application de la NF EN 1992-1-1 et la NF EN 1998-1 et de leurs annexes nationales. Le comportement au feu des planchers Tridal fait l’objet d’une appré-ciation de laboratoire établie sur la base d’un essai et des études spécifiques.

Le Rapporteur du Groupe Spécialisé n° 3.1

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Dossier Technique établi par le demandeur

A. Description 1. Principe du plancher Tridal Le procédé de plancher Tridal est constitué de dalles préfabriquées précontraintes situées, soit en partie courante (dites « dalles cou-rantes », de forme triangulaire), soit en périphérie (dites « dalles de façade », en forme trapézoïdale), associées à des poteaux porteurs avec encastrement partiel par liaison mécanique. La stabilité est assu-rée par une ossature traditionnelle en béton armé. Ce procédé est destiné à la réalisation de structures de bâtiments étagés (logements, écoles, bureaux, administratifs, hospitaliers, com-merciaux, tertiaires, activités…). Le domaine d’emploi couvre les constructions situées en France Euro-péenne, en zone sismique ou non. Leurs plans d’exécution font référence au présent Avis Technique. Sur site, les dalles sont assemblées, sur les poteaux et entre elles (dalles de façades) par des appareils de liaison permettant d’assurer une continuité d’efforts et des encastrements. Les dalles peuvent également être assemblées par des liaisons traditionnelles (chaînages, jonctions coulées, boulonnages, soudures, jonctions mécaniques,…) sur une ossature traditionnelle. Dans tous les cas, les planchers sont rendus monolithiques. Les techniques non traditionnelles du plancher Tridal sont : La liaison de continuité des armatures entre éléments (appareil de

liaison, continuité et couple de serrage, boutonnage…) ; La géométrie des dalles ; Les dispositions complémentaires des dalles vis-à-vis de la tenue au

feu du plancher ; Les dispositions complémentaires vis-à-vis du comportement au

séisme (fonction diaphragme du plancher).

2. Matériaux

2.1 Béton

2.11 Éléments préfabriqués Béton de sable et gravillons ayant une résistance caractéristique à la compression fck, d’au moins 40 MPa pour le béton précontraint. Des formulations spécialement étudiées et des essais de convenance, peuvent permettent la confection en usine de bétons d'une homogé-néité satisfaisante dits « autoplaçants », permettant d'éviter la vibra-tion lors du bétonnage. Pour ces bétons, les déformations sont déterminées selon le modèle trisphère développé par de Larrard et Le Roy décrit dans l’annexe C du DTU 23.3 P3.

2.12 Béton coulé en place Généralement, pour les parties coulées en place sur le chantier, il est prévu un BPS (NF EN 206/CN) de classe minimale C25/30, avec pour les clavetages, un Dmax de 20 mm. Pour le béton coulé en place du nœud central des dalles, il est prévu un BPS (NF EN 206/CN) répondant aux caractéristiques suivantes : XC1 – CEM I – C40/50 – Dmax 10 mm – S2 ou S3.

2.2 Acier de béton armé Armatures certifiées AFCAB, notamment : les aciers à haute adhérence type B 450B, B 450C, B 500A, B 500C ; les treillis soudés, selon norme NF A 35-080-2. Autres armatures : les ronds lisses type B 235.

2.3 Acier de précontrainte Les aciers de précontrainte sont homologués ASQPE, conformes à la NF EN 10138 ou bénéficiant d’un ETE. Les aciers utilisés sont notamment des fils tréfilés à empreintes, classe 1670 TBR, diamètre 8 mm (avec validation par essai de convenance à la déviation et d’aptitude au boutonnage).

2.4 Acier pour les pièces d’ancrage usinées C45E/R Pb Et ou C45E/R Et – NF EN 10083-1 – Re>550 MPa –

Rm>700 MPa, pour : - les douilles, l’écrou cylindrique et le goujon des appareils de liai-

son - les goujons insérés dans les produits préfabriqués - les blocs recevant les aciers de précontrainte - les blocs recevant les goujons - les broches des chapes de la liaison centrale des dalles

S355JO – NF EN 10025 – Rm > 345 MPa, pour : - les plaques de répartition - la chape du guide-fil central - les 2 chapes de la liaison centrale des dalles

2.5 Mortier et résines Mortier à retrait compensé et à haute résistance (résistances mini-

males garanties : 20 MPa à 14 heures et 40 MPa à 28 jours), à liant aqueux : SELTEX, Sikagrout 217, EMACO S55, COMBEXTRA D, BETEC Série 200 ou 240

Mortier de pose des éléments préfabriqués en béton (résistance minimale garantie à 28 jours : 40 MPa), à liant aqueux : EMACO T 905 Selpose, Mortier-colle GA2

2.6 Divers Blocs de polystyrène expansé (masse volumique de 10 kg/m3 mini-

mum, λ de l’ordre de 0,05 m.K/W selon Règles Th-U), principale-ment destinés au coffrage du béton au coulage, sans spécification technique particulière autre que la tenue du béton au coulage, dé-coupés à façon pour incorporation dans les dalles et permettant d’optimiser leur caractéristiques (section, poids, inertie,…)

Graisse Omniplex verte EP 2 : lubrification des organes de liaison pour le serrage contrôlé

3. Éléments préfabriqués Tridal

3.1 Dalles de plancher Tridal

3.11 Dalles courantes Les équipements actuels de nos usines permettent de réaliser des dalles courantes Tridal, de 300 mm d’épaisseur, de la forme d’un triangle isocèle de 9 m de base et 2,6 m de hauteur (dimension trans-portable normalement). L’assemblage de trois dalles réalise un triangle équilatéral de 9 m de côté. Sur site, les trois sommets de ce triangle équilatéral reposent sur des poteaux Tridal, avec des liaisons mécaniques par appareil de liaison assurant la continuité des aciers de précontrainte des dalles avec les aciers de béton armé des poteaux. Au centre du triangle, une liaison centrale relie les dalles mécaniquement par un système de chapes et de broches, sans nécessiter de poteau. Les dalles Tridal sont constituées d’une membrure inférieure de 70 mm minimum et d’une membrure supérieure de 40 mm minimum, armées d’un treillis soudé, avec interposition de blocs de polystyrène expansé permettant de réaliser des nervures périphériques et transversales. Les dalles courantes sont précontraintes par des fils tréfilés à em-preintes, de diamètre 8 mm, regroupés en faisceaux de 2 à 6 fils, cheminant dans les nervures périphériques. Des dispositifs de dévia-tion (guide-fils, déviateurs…), solidaires du moule ou des accessoires de mises en tension, permettent de réaliser un tracé de fils de précon-trainte adapté aux sollicitations. La tension des fils de précontrainte des dalles est mise en œuvre en usine par des vérins avant le coulage du béton. La détension est faite lorsque le béton a acquis la résistance nécessaire. Les fils de précontrainte sont ancrés par adhérence (tréfilage à em-preintes). Pour une partie des fils de précontrainte, les extrémités situées en about de dalle sont solidarisées à un bloc d’ancrage (pièce cylindrique en acier fileté extérieurement). Cette solidarisation est faite grâce à un boutonnage des fils bloqué dans un logement adéquat du bloc d’ancrage (voir §6.2). Ce bloc est en attente pour une liaison de continuité à réaliser sur site avec les appareils de liaison. Dans ce cas de fils boutonnés, une plaque solidaire au bloc d’ancrage, assure la transmission de la précontrainte directement sur l’about de dalle, neutralisant la zone d’ancrage par adhérence de ces fils.

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3.12 Dalles de façade Les dalles de façade (appelées également dalles PAF) ont une épais-seur et une constitution identiques aux dalles courantes, avec une forme trapézoïdale de base de 9 m et de hauteur pouvant aller jusqu’à 1,8 m. Elles sont précontraintes par un ou plusieurs faisceaux de fils adhérents horizontaux parallèles à la base. Elles sont mises en œuvre sur deux poteaux et maintenues latérale-ment aux dalles courantes adjacentes, avec un fonctionnement en console. Elles sont liées mécaniquement à ces poteaux et à ces dalles adja-centes par des appareils de liaison en nombre suffisant. A cet effet, lors de la préfabrication de ces éléments il est mis en œuvre des blocs d’ancrage solidaires à des aciers de béton armé ancrés (voir §6.2).

3.2 Poteaux Tridal Les poteaux, préfabriqués par hauteur d’étage, ont une section va-riable selon la descente de charge et les dispositions architecturale. Ils sont principalement cylindriques de 600 mm de diamètre. Leur tête de 600 mm de diamètre présente un épaulement adéquat permettant l’appui des dalles. En sa partie supérieure, le poteau comporte une plaque métallique circulaire de 50 mm d’épaisseur dans laquelle sont vissés radialement des goujons munis de blocs d’ancrage permettant d’assurer sur site la continuité des dalles sur appui (voir §6.2), grâce aux appareils de liaison. Les dalles opposées équilibrent leurs efforts. Dans le cas d’absence de dalle opposée, les goujons vissés à la plaque sont alors crossés vers le bas dans l’extrados du poteau par rapport à la dalle, leur extrémité étant soudée à des aciers de béton armé ancrés. D’autre part, des aciers en forme de crosse, directement soudés sous la plaque, complè-tent le dispositif en reprenant notamment les dissymétries. Cette plaque comporte également les dispositifs de manutention et de posi-tionnement pour la pose du poteau supérieur.

3.3 Principes généraux Le mode de préfabrication des dalles et des poteaux Tridal, par cou-lage du béton, permet la mise en place d’armatures de béton armé complémentaires (chaînages transversaux, renfort longitudinaux…), d’attentes de reprise de coulage, de pièces mécaniques de liaison, de blocs de polystyrène... Ainsi, il est aisé d’armer transversalement les dalles afin de réaliser des liaisons d’armatures entre éléments préfa-briqués ou avec des parties coulées en place, permettent la reprise d’efforts selon les besoins. Les dalles sont posées jointives et clavetées entre elles par des clefs en béton et/ou des inserts en acier mis en place lors de la préfabrica-tion puis soudés ou boulonnés entre eux sur site. Conçues pour être utilisées sans dalle rapportée, leur face supérieure peut recevoir directement le ragréage et les revêtements de sol. La sous face, lisse et plane, peut également recevoir directement les revêtements de finition (plafonds collés, peinture…). La mise en œuvre de revêtements de sol fragiles adhérents est déconseillée en raison du risque de fissuration dans la zone de joint entre dalles. Les revête-ments de sol fragiles doivent être réalisés sur chape désolidarisée traditionnelle. Toutefois, pour des petites surfaces (par exemple l’emprise de sanitaire sur un plancher de bureaux), moyennant l’utilisation d’une colle flexible (type LANKO Profilex 572) et la réalisa-tion d’une liaison rigide entre dalles (insert soudés en vis-à-vis, liaison en chainage armé…) le carrelage peut être collé directement sur les dalles. Dans le cas d’une dalle rapportée, la reprise de bétonnage est conçue de façon traditionnelle, notamment selon les Eurocodes (§6.2.5 NF EN 1992-1-1 et 1-1/NA ou selon le §4.3. du DTU 23.2-P3). Les dalles peuvent supporter des éléments relativement lourds (al-lèges, acrotères, etc...), notamment en rive de bâtiment, en vérifiant leur résistance et la compatibilité des déformations.

4. Fabrication Les éléments préfabriqués concernés sont certifiés CSTBat, avec appo-sition du logo et numéro de marquage. Les unités de fabrication sont certifiées ISO 9001-V2008 « Manage-ment par la qualité ».

4.1 Fabrication La préfabrication est réalisée dans des usines maîtrisées par le tenant du procédé, spécialement équipées pour la production des éléments en béton armé et précontraint (centrales à béton, moules métalliques, bâtis reprenant les efforts de précontrainte, traitements thermiques, vibrations externes…). Les équipements spécifiques métalliques (moules, coffrages…) de bonne précision permettent de garantir la dimension des produits coulés ainsi que la tenue correcte des inserts et des blocs de polysty-rène.

La fabrication (armatures, coulages, finitions…) est faite dans des ateliers couverts. Le béton est mis en œuvre avec une plasticité adaptée. Sa prise est assistée, si nécessaire, par un cycle de traitement thermique. Les soudures des armatures en usine sont exécutées par des soudeurs qualifiés, selon les recommandations des producteurs d’armatures et les réglementations en vigueur et contrôlées selon les procédures de Certification Qualité.

4.2 Contrôle de la fabrication La fabrication des éléments fait l'objet de contrôles réalisés par le fabricant, conformes aux exigences du référentiel RT02.02/03 de certification du CSTBat. Le plan de contrôle des produits certifiés CSTBat est décrit dans les dossiers d’instruction approuvés par le CSTB, notamment : Les vérifications du matériel de fabrication Les contrôles sur les matériaux utilisés Les contrôles lors de la fabrication Les contrôles sur les bétons et leurs résistances Les contrôles géométriques des produits La tension des aciers de précontrainte boutonnés est vérifiée par la mesure de l’effort appliqué (pression des vérins) et par la mesure de leur allongement. La longueur de coupe des fils de précontrainte à boutonner est contrôlée pour chaque nouvelle fabrication. Les fils boutonnés n’ayant pas de rentrée de fils à la détension, la mesure des déformées (flèches, contreflèches) permet de s’assurer de l’application effective de la précontrainte. La protection anticorrosion des boutons des aciers de précontrainte et des blocs de liaison, est mise en place dès le stockage.

4.3 Manutention Les éléments préfabriqués sont équipées de dispositifs de levages (douilles, ancres, boucles de levage…), choisi par le BET selon leur poids. Les dispositifs de levage sont conformes au §2.7 du DTU 22.1 mémen-to (DTU P 10-210/MEM). Pour les boucles de levage (en acier doux : B 235C), la charge maxi-male utile est donnée par ce DTU. Pour les autres dispositifs de manutention (douilles, ancres …), con-formément au §2.7.1 de ce DTU, leur dimensionnement et leur mode de mise en œuvre sont conformes au cahier des charges des fournis-seurs (capacités, distances au bord, sections d’acier …). Dans tous les cas, les dispositifs de manutention sont ancrés en dehors des zones fragiles et sont munis d’un système d’ancrage profond.

5. Mise en œuvre La mise en œuvre sur site est effectuée par le titulaire de l'Avis, ou sous son autorité. Le personnel est spécialement formé. Le phasage de pose est étudié et fourni au chantier. Les dispositions sont prises pour assurer la stabilité lors des différentes phases de construction. La mise en contact des éléments préfabriqués est réalisée par des mortiers adéquats, pour la pose et le calage. Le montage des éléments préfabriqués et les assemblages coulés en place sont réalisés de façon traditionnelle. Les dalles sont posées jointives et clavetées entre elles par des clefs en béton et/ou des inserts en acier mis en œuvre lors de la préfabrica-tion, puis vissés ou soudés sur site. La disposition des joints et leur remplissage correct permet de réaliser une étanchéité convenable à l’air et à l’eau entre locaux superposés. Le couple de serrage sur les appareils de liaison est appliqué selon un phasage déterminé par le BET, assurant la distribution des efforts dans les différents composants de la structure. Il est fait à la clé dynamo-métrique, jusqu’à la valeur mentionnée sur les plans pour chaque appareil de liaison. Le serrage est contrôlé par le chef de chantier qui établit une attestation conservée par l'entreprise. Les moyens de manutention, de levage et d’étaiement sont tradition-nels.

6. Calcul et dimensionnement des planchers Tridal

6.1 Dimensionnement Les sections et armatures des éléments sont déterminées par applica-tion des règles, normes et recommandations en vigueur (Eurocodes, DTU, Normes,…).

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Les sollicitations sont évaluées par la méthode des éléments finis. Il est tenu compte des caractéristiques particulières des matériaux et des différents éléments. Par exemple, la raideur des connecteurs est inté-grée aux modèles alors que l’assemblage central des triangles élémen-taires est considéré comme un encastrement parfait du fait de sa constitution. La vérification aux ELU peut être faite en admettant une redistribution des sollicitations. Aux ELS, les moments sur appuis sont ajustés par application d'un couple de serrage sur les tiges d'ancrage afin d'optimiser les sollicita-tions en phase élastique. Pour les charges ponctuelles sur les dalles, ou lors de présence de trémies rompant la régularité du plancher, celui-ci est modélisé pour la prise en compte de la répartition transversale des efforts. Le procédé de fabrication par coulage permet la mise en œuvre de renfort d’acier de béton armé, notamment transversaux.

6.2 Liaison de continuité des aciers entre éléments

La liaison de continuité des aciers de précontrainte ou de béton armé est réalisée sur chantier par la mise en œuvre d’appareils de liaison, reliant les éléments à assembler. A cet effet lors de la préfabrication, chaque élément est muni de blocs d’ancrage en acier solidaire aux aciers ancrés. Ces blocs d’ancrage ont un filetage extérieur sur lequel on vient visser les appareils de liaison. La solidarisation des blocs d’ancrage avec les aciers ancrés dans les produits se fait : Cas des dalles :

- aciers de béton armé : par l’interposition d’un goujon vissé d’un côté dans le bloc d’ancrage et de l’autre soudé sur ces aciers an-crés dans des dalles.

- fils de précontrainte : par la réalisation d’un bouton sur l’about des fils venant se bloquer dans un épaulement ad hoc du bloc d’ancrage.

Cas des poteaux : - par l’interposition d’un goujon vissé d’un côté dans le bloc

d’ancrage et de l’autre vissé dans la plaque centrale du poteau. Cette plaque centrale est elle-même équilibrée soit par un goujon identique opposé, soit par goujon vissé, soudés sur des aciers an-crés dans le poteau.

Tous les éléments d’assemblage (boutons, blocs, goujons, aciers sou-dés, appareils de liaison) sont soit certifiés, soit justifiés par le calcul et régulièrement testés. La transmission des efforts de traction transitant par les armatures est ainsi assurée de façon mécanique entre les différents éléments de structure. Cette liaison de continuité établie dans la membrure haute des dalles permet d’équilibrer les moments fléchissants négatifs sur appui (fibre inférieure comprimée). Lors du montage sur site, après blocage des nez de dalles (mortier sans retrait), un serrage de l’appareil de liaison, contrôlé à la clé dy-namométrique, permet d’introduire un effort préliminaire dans la liaison. Cet effort situé en partie supérieure de la liaison, associé au blocage en nez de dalle, réalise un couple supplémentaire sur appui. Ce couple est pris en compte dans les calculs (en prenant en compte l’incidence de l’allongement des connecteurs). Ces serrages contrôlés permettent l’optimisation de la distribution des moments sur appui et en travée. Les efforts dus aux serrages contrôlés sont considérés comme des charges permanentes. La relation couple de serrage (C) par rapport à l’effort dans le connec-teur (F), est :

F = 145 x C (F en daN, C en daN.m) Cette relation a été établie expérimentalement pour des appareils équipés de douilles filetées M50x3 lubrifiées avec de la graisse Omni-plex Verte EP 2. Les appareils de liaison actuels (K3bis) ont une charge limite élastique en traction de 397 kN et une charge maximale à rupture en traction de 505 kN. Non munis de contre-écrou, ils ne peuvent pas reprendre d’effort de compression et par conséquence, ne peuvent pas participer à la reprise de moment lorsqu’ils sont situés en zone comprimée. En cas de redistribution des moments pour la vérification à l’ELU, les valeurs absolus des moments doivent respecter la relation suivante :

(Mappui, g + Mappui, d)/2 + Mtravée > 1,15 M0

Afin d’éviter le pianotage entre dalles adjacentes, des clés positionnées en vis-à-vis sur les champs de chaque dalle, sont bétonnées sur chan-tier pour former des clavetages travaillant en bielle par compression directe (fonctionnement en joint-clef : faces d’appuis opposées reliées par des bielles à 45°)

6.3 Tenue au feu Le plancher Tridal fait l’objet de l’appréciation de laboratoire n° AL15-167. Pour une durée d’exposition jusqu’à 2 heures : R (résistance) : la vérification de la résistance peut être faite selon

les Eurocodes en considérant des planchers isostatiques lorsque la continuité est assurée par des appareils de liaisons et en détermi-nant la distribution des températures dans les dalles par une modé-lisation avec le logiciel Safir (ou autres logiciels reconnus), en remplaçant le polystyrène par de l’air.

E (étanchéité aux flammes) : moyennant la bonne réalisation des liaisons et des clavetages, elle est normalement assurée.

I (isolation thermique) : moyennant la bonne réalisation des liaisons et des clavetages, elle est normalement assurée.

Les pièces métalliques structurales sont protégées de façon tradition-nelle (enrobage plâtre ou béton, flocage…).

6.4 Construction en zone sismique La stabilité du bâtiment est assurée par des voiles ou des portiques conçus et étudiés selon la réglementation en vigueur. Les planchers, éléments sismiques secondaires, assurent la fonction de diaphragme pour la distribution des efforts horizontaux, les dalles et leur liaison formant une poutre treillis horizontale. Pour assurer la fonction diaphragme, les planchers comprennent : un réseau de nervures triangulés (composé des côtés de chaque

dalle élémentaire) qui avec les liaisons mécaniques forment une poutre treillis horizontale monolithique.

des clés en béton travaillant en bielles, réparties entre dalles. La quantité et leurs dimensions sont fonctions des efforts à reprendre.

Le calcul par modélisation permet de déterminer les différents efforts auxquels est soumis le diaphragme.

7. Plancher Tridal support d’étanchéité Le plancher Tridal peut être utilisé comme support d’étanchéité de type D, au sens du DTU 20.12 §5.7 et de son annexe A. Pour les planchers de type D : L’usage est limité aux véhicules à charge par essieu inférieure ou

égale à 30 kN. Cette limitation ne s'applique pas aux véhicules des pompiers, en raison du caractère exceptionnel de leurs interven-tions.

La pose d’étanchéité désolidarisée est à privilégier. En référence au DTU 43.1 §6.2 et au DTU 43.11 §7.2 : pour les

joints sur appuis non armés en continuité en partie supérieure de dalle, un pontage est requis lorsque le pare-vapeur ou le revêtement d'étanchéité (appliqués directement sur les dalles), sont posés en semi indépendance ou en adhérence. Cette disposition s'applique également dans le cas de la présence d’une dalle rapportée en béton armé sur les dalles. Les bandes de pontage sont définies dans ces DTU.

Dans le cas d’étanchéité par asphalte auto-protégé, les dalles doi-vent être complétées par une dalle rapportée adhérente en béton armé.

8. Durabilité – Entretien Par rapport à une structure traditionnelle en béton précontraint, la seule particularité est la présence d'organes d'assemblages métalliques pouvant rester apparents. Il convient d'entretenir leur protection en fonction de l'agressivité de l'ambiance, de la même manière que pour une construction métallique. Les assemblages des éléments entre eux s'effectuent par des mé-thodes (bétonnage, boulonnage, soudage…) et au moyen de matériaux qui, même pour ceux qui sont d'usage peu fréquent dans les procédés de gros œuvre (mortier de résine, mortier sans retrait), leurs assurent une durabilité convenable. La durabilité des ouvrages de structure (murs, planchers, façades…) est celle d'ouvrages traditionnels en béton armé ou précontraint. Dans ces conditions, la durabilité d'ensemble des bâtiments est équi-valente à celle de gros œuvres traditionnels en béton, moyennant l'exécution des travaux normaux d'entretien des bâtiments en béton. Dans le cas particulier des bâtiments situés dans les milieux agressifs (bord de mer) et dont la conception est telle que des liaisons métal-liques soient situées à l'extérieur (exemple : rez-de-chaussée ouvert constituant un passage), ces dernières doivent recevoir une protection (peintures…) qu'il convient d'entretenir de la même façon que pour une construction métallique.

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B. Résultats expérimentaux 1. Essais effectués en 1976 et 1977

1.1 Essai d'aptitude au boutonnage des fils de précontrainte

Réalisé par le Centre d'Études Techniques de l'Équipement de Bor-deaux ( PV du 10/01/1977). Les résultats obtenus lors des essais de fatigue sur des éprouvettes de fils de 8 mm de diamètre, 1,0 m de longueur, et un bouton forgé à froid à une extrémité sont les suivantes : sur fils 8 11 TBR L CG (2 essais) : pas de rupture à 2,012 x 106

cycles et à 2,206 x 106 cycles sur fils 8 111-TBR NDI (2 essais) : pas de rupture à 2,06 x 106

cycles et 2,3 x 106 cycles sur fils 8-C3NOI (2 essais) pas de rupture à 2,213 x 106 et à 2,652

x 106 cycles Les essais ci-dessus étant réalisés avec des blocs d'ancrage en acier doux, un essai complémentaire a été effectué avec un bloc d'ancrage en acier mi-dur. La rupture s'est produite à la base du bouton après 4,24 x 106 cycles.

1.2 Essais de fatigue et de traction statique sur éprouvettes en fils de précontrainte à grand angle de déviation

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautique de Toulouse (PV Mg-490.900 d'avril 1979). Une éprouvette présentant une déviation des fils de 16° a été soumise à des cycles de traction ondulée. Aucune rupture n'est intervenue pour un nombre de cycles supérieurs, à 2 x 106. Trois autres éprouvettes, avec la même déviation des fils, soumises à un essai mécanique de traction statique, ont abouti à des charges de rupture supérieures à 16 000 daN, donc supérieures aux valeurs garanties pour le type d'acier utilisé.

1.3 Essais de fatigue de traction statique sur fils de précontrainte déviés par des guide-fils

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautique de Toulouse (PV 475800/11 de mars 1979). Sur huit éprouvettes comportant chacune 2 x 5 diamètre 8, trois ont été soumises à des cycles de traction ondulée et cinq à des essais de traction statique. L'angle de déviation des fils de 7,8° et 16,8°. Les essais de fatigue ont montré que, malgré l'angle de 16,8°, les trois éprouvettes ont supporté 2 x 106 cycles sans rupture. Les résultats des essais statiques étaient également satisfaisants et très peu dispersés, en fonction de l'angle de déviation.

2. Essais réalisés après 1980

2.1 Essais sous charge verticale descendante d'un module complet Tridal

Le module complet comporte trois poteaux et trois dalles formant un triangle équilatéral de 9,00 m de côté. Essais réalisés par le construc-teur sous contrôle SOCOTEC (mai 1980). L'essai a confirmé la continuité sur appui de la dalle par le boulonnage des organes de liaison métallique. On note que la première fissure s'est produite pour une charge appli-quée correspondant à une charge uniforme (y compris poids propre) de 15,36 kN/m², soit 1,57 fois supérieure à la charge de service totale déterminée par le calcul, et que la charge appliquée au moment de la rupture, correspondait à une charge uniforme de 19,86 kN/m², ce qui représente une sécurité de 2 par rapport à la charge de service calcu-lée. On note également que pour un chargement correspondant à la charge de service prévue, la courbe effort/déformation est linéaire.

2.2 Essais d'aptitude au boutonnage des fils de précontrainte à grand angle de déviation

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautiques de Toulouse (PV 601.500/1981) sur des fils diamètre 8-C3-NDI, ayant une déviation de 15°. Pas de rupture à 2x106 cycles.

2.3 Essais de traction statique sur fils de précontrainte sous divers angles de déviation

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautiques de Toulouse (PV 613.800/1981). La charge de rupture minimale obtenue lors des essais

avec 4 fils diamètre 8 C3-NDI ayant des angles de déviation de 5°, 10°, 15° et 20° était de 300 kN.

2.4 Essais de traction statique sur les appareils de liaison

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautiques de Toulouse (PV 533.836/1981). La valeur minimale de rupture obtenue sur 3 essais était de 375 kN.

2.5 Essais de traction statique sur trois ensembles goujons-bague d'ancrage de poteau

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautiques de Toulouse (P.V.533.837/1981). Sur 3 essais, la valeur minimale de rupture était de 384 kN.

2.6 Essais de traction statique sur quatre ancrages HA 20

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautique de Toulouse (PV M2-643200 de février 1982). Les quatre éprouvettes soumises à l'essai ont péri soit par rupture en traction de la tige filetée, soit par cisaillement des filets de la tige, sous des efforts de 466 kN, soit 468 kN et 471 kN.

2.7 Essais sous charge verticale descendante d'un module TRIDAL avec dalle de façade en console

Essai réalisé en 1984 par le constructeur sous contrôle SOCOTEC. On constate que la rupture s'est produite pour une charge appliquée sur la dalle de façade et sur le module, équivalente à 15,20 kN/m², ce qui correspond à une sécurité par rapport aux charges de service de l'ordre de 2. On constate également que pour un chargement correspond aux sur-charges de service la courbe effort / déformation est linéaire.

2.8 Essai d'allongement sur assemblages K3bis Essai réalisé par le laboratoire Centech à Labège en août1993, à la demande de la société GA. Sur un montage comprenant un appareil de liaison K3bis associé aux pièces correspondantes destinées à être insérées dans les produits préfabriqués, l'essai a permis de déterminer la courbe d'allongement de l'ensemble de la liaison en fonction de l'effort de traction appliqué. L'allongement de l'assemblage du K3bis est linéaire. Sa valeur est de 0,047 mm pour une traction de 1 tonne.

2.9 Couple de serrage Essai réalisé à Toulouse en juin 1995 (en présence d'un représentant de SOCOTEC Toulouse). Sur un montage reprenant les dispositions de mise en œuvre sur chantier d'un appareil de liaison, détermination de la correspondance du couple de serrage appliqué à la clé dynamométrique avec l'effort de traction transmis par l'appareil de liaison. Un couple de serrage de 1 daN.m appliqué sur la douille, correspond à un effort de traction de 145 daN dans l'appareil de liaison.

2.10 Essais mécaniques sur les appareils de liaison et fils boutonnés

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautiques de Toulouse (PV S-96/684400) en octobre 1996. Ils ont vérifié les forces limites élastiques et à rupture en traction des appareils actuellement utilisés K1 et K3bis, ainsi que les forces limites en compression du K1 avec contre écrou. Les essais de fatigue sur des montages avec des fils boutonnés et déviation et sur des montages avec appareil de liaison n’ont fait appa-raître aucune rupture ni dommage à 2 x 106 cycles.

3. Essais réalisés après 2000.

3.1 Comportement au feu des dalles avec polystyrène incorporé

Les essais de 2008, réalisés sur une durée d’exposition de plus de deux heures, réalisés sur des dalles avec du polystyrène incorporé, constituées de membrures armées (en partie exposée d’épaisseur 7 cm et en partie supérieure de 4 cm) et dont les aciers de précontrainte sont disposés dans les nervures verticales, ont montré que : les températures dans la dalle sont généralement inférieures ou de

l’ordre de celles des différents référentiels connus (tableau G1 de l’annexe G de la norme NF EN 1168, Calcul par le logiciel « Safir », DTU Feu Béton)

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la présence du polystyrène diminue les températures, notamment dans la zone des aciers de précontrainte

la présence de polystyrène n’entraine aucun éclatement de béton les températures sur la face opposée à la face exposée restent

inférieures à 100 °C il n’y a aucune traversée de flammes

3.2 Essais mécaniques sur les appareils de liaison

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautiques de Toulouse (PV MT-08/8325000/F1/A) en décembre 2008. Ils ont confirmé les forces limites élastiques et à rupture en traction des appareils K1 et K3bis, soit respectivement 420 MPA et 530 MPa, ainsi que les forces limites en compression du K1 avec contre écrou soit respectivement 250KN et 290 KN. Les essais de fatigue sur des montages avec des fils boutonnés et déviateurs et sur des montages avec appareil de liaison n’ont fait apparaître aucune rupture ni dommage à 2 x 106 cycles.

3.3 Essais mécaniques sur les appareils de liaison et goujons

Essais réalisés par le Centre d'Essais Aéronautiques de Toulouse (PV 12-DGATA-MTC-1200955001003-1P-A) en novembre 2012. Ils ont confirmé les forces limites élastiques et à rupture en traction des appareils K3bis et des goujons.

3.4 Appréciation de laboratoire – Étude du comportement au feu des plancher Tridal

Essai réalisé par le CSTB à Champs sur Marne le 21 avril 2015. Avec l’avis de laboratoire Feu du CSTB n°AL15-167, ils ont permis de valider la répartition des températures dans les dalles, ainsi que le comporte-ment du polystyrène.

C. Références C1. Données environnementales Il n’existe pas de Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) pour ce procédé.

C2. Autres références A ce jour, pour des bâtiments de destinations diverses, il a été réalisé selon le procédé Tridal 420.000 m² de plancher, dont 85 000 depuis la révision de 2007, notamment :

Date Lieu Dep. Maître d'Ouvrage Destination Surface m²

2013 Obernay 67 Kronenbourg Bureaux 4 500

2013 Labège 31 Alten Bureaux 1 500

2013 Les Mu-reaux 78 Astrium Bureaux 2 600

2012 Guypavas 29 Alcatel-Lucent Bureaux 7 500

2012 Labège 31 Alten Bureaux 2 500

2011 Cattenom 57 EDF Bureaux 4 500

2011 Illkirch 67 Schell Bureaux 1 100

2010 Balma 31 Banque Popu-laire Bureaux 6 500

2010 Illkirch 67 Promotion GA Bureaux 2 100

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Tableaux et figures du Dossier Technique

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