avions la possibilité de faire un stage à l'étranger...
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Nous l'avions annoncé, nous tenons parole. Notre bulletin d'informations est
redevenu mensuel et vous en avez la preuve sous vos yeux. Ce nouveau numéro
arrive à point nommé, au moment où le Marem se retrouve au confluent de
plusieurs décisions importantes pour la pérennisation de ses actions: le projet de
création d'une ferme agropastorale à Agou est lancé avec les démarches
d'acquisition du terrain qui ont eu pour point d'orgue la visite de quatre étudiantes
dijonnaises(France) en agronomie. Dans un séjour d'insertion rurale, elles ont foulé
le sol du "terrain promis" véritable terre d'espoir puisqu'elle fera franchir un
nouveau cap à l'association: celui des activités génératrices de revenus. Un double
cap d'ailleurs, puisqu'un autre projet est en phase de réalisation: la MDN, entendez
Maison du Numérique. Les détails de tous ces projets sont disponibles sur notre site
internet : www.maremvision.org.
Enfin, le Marem a pris une part active à la création de l'Union Africaine des Ong de
Développement-UAOD. Vous trouverez, à ce sujet, une interview exclusive
accordée par la Présidente du Marem, Mme Eva Anika. Tout ceci sans que les
activités ordinaires, à la rue, au centre Marem Emera et dans le processus de
réinsertion ne s'estompent...C'est sûr, avec ce numéro, vous n'allez pas vous
ennuyer!
Bonne lecture, et à très bientôt!
Joseph Gontran LABA
Chancelier
Nous sommes deux étudiantes Grenobloises en formation Educateur Spécialisé. Dans ce cadre-là, nous
avions la possibilité de faire un stage à l'étranger. Des anciens étudiants de l'école nous ont parlé de
l'association MAREM et c'est ainsi que nous avons souhaité nous aussi tenter l'expérience.
Avant notre départ, nous avions recueilli des informations sur le pays mais nous ne nous attendions pas à
un tel décalage culturel. Nous voilà presque à la fin de cette belle aventure, on ressent déjà une petite
nostalgie en songeant à notre départ.
Au commencement de notre stage, l'entrée en relation avec les enfants n'a pas été facilitée par la barrière de
la langue. Ceux-ci parlent plus couramment éwé que français mais l'équipe a été présente pour nous
soutenir, jouant parfois les traducteurs.
L'association étant constituée de trois pôles (le centre Emera, la cabine d'écoute et la réinsertion) les tâches
sont multiples. En effet, nous progressons dans notre stage en jonglant entre ces trois pôles.
Au centre, nous participons à la gestion du quotidien, aux réunions d'équipe, aux restitutions, proposons
des activités socio-éducatives et animons des causeries. Nous avons également pu mener ou assister à des
entretiens avec les enfants du centre, dans le cadre de leur accueil ou pour échanger avec eux sur leur
accompagnement.
Nous avons d'emblée été impressionnées par l'autonomie des enfants qui est bien éloignée de ce à quoi
nous sommes habituées en France. Nous nous sommes retrouvées face à des enfants que nous pensions
sages voire irréprochables. Nous avons rapidement compris que c'était une illusion, la timidité des premiers
jours a vite laissé place aux petites blagues et taquineries.
Comme nous le disions plus haut, nous proposons chacune des activités seules ou en binôme. Laurie anime
des ateliers contes et théâtre basés sur l'expression des émotions, l'improvisation et le développement de
l'imaginaire. Caroline les initie à l'origami, pour leur faire découvrir cette activité manuelle, développer leur
capacité motrice et favoriser leur estime de soi. Elle organise également des petits jeux et débats autour des
droits des enfants.
Pour ce qui est du travail « à la rue », en fonction du programme, nous sommes amenées à faire des jeux et
activités socio-éducatives, du soutien scolaire et des entretiens individuels. Nous faisons toutes les deux des
activités manuelles, du dessin pour Laurie et de l'origami pour Caroline. Nous avons rapidement constaté
que la violence est très présente à la cabine d'écoute, il nous est encore parfois difficile d'y faire face.
Malgré cela, nous garderons en tête de beaux moments de partage avec ces enfants.
Nous effectuons des visites post et pré réinsertion dans les familles. Pour Caroline, le travail en milieu
ouvert est une découverte, Laurie a, quant à elle, déjà pu s'expérimenter lors de son stage précédent. Il n'en
reste pas moins que nous ne connaissons peu ou pas les problématiques rencontrées. De ce fait, il n'est pas
évident de s'autoriser à prendre part à l'échange ou même à réfléchir sans se référer à nos propres normes
culturelles et tout en tenant compte du contexte socio-économique et culturel du pays.
Nous avons effectué des visites où la collaboration avec les familles n'est pas évidente, cependant, nous
avons aussi échangé avec des parents où la réinsertion est très positive et c'est aussi cela qui fait la richesse
de ce travail.
A la fin de ces trois mois de stage, nous n'aurons pas la prétention de dire que nous connaissons
parfaitement le phénomène des enfants des rues. Néanmoins, cette première approche nous permet de
prendre du recul sur la Protection de l'Enfance, et plus globalement, le social, en France.
Cette expérience est unique et nous ne sommes pas prêtes de l'oublier ! Nous remercions toute l'équipe
éducative pour leur accueil et saluons le travail monumental qu'ils effectuent chaque jour, ainsi que tous les
enfants, qui nous ont appris bien plus qu'ils ne le pensent.
Laurie GILIBERT et Caroline GAFFET, étudiantes en
Education Spécialisée à l’Institut de Formation au Travail
Social d’Echirolles près de Grenoble ont rejoint l’équipe du
Programme EMERA dans le cadre de leur stage académique.
Elles nous livrent un bref récit de leur séjour à Lomé.
Eva Anika bonjour !!
Du 18 au 19 août derniers s'est tenue à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, une rencontre sous
régionale de L'UAOD: Union Africaine des ONG de développement. Rencontre qui a vu votre participation
au nom de L'UAOD-Togo, union dont fait partie le Marem Togo.
1_ Alors parlez-nous de l'UAOD et de l'antenne Togo de cette Union
Bonjour à vous Jean de Dieu Panou ainsi qu’à vous, chers lecteurs. C’est vrai, les 18 et 19 août derniers, s’est
tenue à Yamoussoukro, la première assemblée constitutive de l’Union Africaine des Organisations non
gouvernementales de développement. L’UAOD est une faitière qui réunit toutes les ONG et associations
africaines qui œuvrent pour le développement de notre cher continent. Neuf ONG togolaises étaient au
rendez-vous et le MAREM en faisait partie. Quel a été le contenu de la rencontre de Yamoussoukro les 18 et
19 août derniers ? La rencontre était une assemblée constitutive et donc son contenu principal était l’élection
du Président de l’UAOD, Mr Sattigui KONE de nationalité ivoirienne ; la nomination des vice-présidents de
chaque région de l’Afrique et de la diaspora africaine ; au niveau national, la nomination des coordonnateurs-
pays. Nous avons également procédé à l’amendement et à l’adoption de la charte de l’UAOD.
2_Combien de pays ont pris part à cette rencontre ?
En plus de la diaspora française et celle de l’Arabie saoudite, huit pays africains ont pris part à cette rencontre ; mais, vous
savez, aujourd’hui on compte 18 pays africains dans l’UAOD…en un mois, le groupe s’est élargi.
3_Quels ont été les résolutions prises par les différents membres présents à la sortie de la rencontre ?
Merci pour cette question très pertinente. Vous savez, toutes les ONG qui ont été présentes à cette assemblée
se sont déplacées à leur propre frais malgré la situation financière de chacune d’elle (ah oui, ce n’est pas
évident pour le MAREM par exemple) ; ce qui prouve déjà l’engagement de ces ONG au développement de
l’Afrique. Nous avons pris la résolution de mobiliser les autres ONG pour qu’ensemble nous relevions la
situation de nos pays africains ; d’ailleurs nous togolais, deux semaines après notre retour, avons fait une
conférence de presse pour la mobilisation des autres ONG et associations du pays.
4_Quelles seront les retombées de cette rencontre sur l'antenne Togo de l'UAOD ?
Aujourd’hui grâce à l’UAOD, les ONG du Togo arrivent à se réunir autour d’une table pour mieux
faire face aux problèmes sur le terrain…Et à Yamoussoukro, nous avons fait une rencontre, celle du
Président du CEIDA, le Conseil Economique International de la Diaspora africaine. C’est une
nouvelle institution qui veut œuvrer dans le développement de l’Afrique. De fait, nous avons tous
des parents à l’étranger qui nous envoient souvent de l’argent et l’intérêt de ce transfert ne revient
pas à l’Afrique ; grâce au CEIDA, l’intérêt sur ces transferts reviendra aux africains ; et le bureau de
l’UAOD Togo travaille en étroite collaboration avec cette institution ; ceci va dans l’intérêt de notre
pays.
5_Comme présidente du Marem Togo cette rencontre à laquelle vous avez pris part à Yamoussoukro aura un impact sur la
Marem ?? Si oui de qu'elle façon ?
Ah bien sûr. Notre cher MAREM en sera bénéficiaire ; d’abord, nous sommes de plus en plus connus
sur le plan national et international; ensuite, sachez qu’il se pourrait que nous dirigions un réseau ;
en effet , à l’UAOD, il y a quatorze réseaux dont certains s’occupent par exemple de la promotion
du genre, de la femme et la protection de l’enfance ..Un peu de patience et vous verrez l’impact de
cette faitière sur notre cher MAREM.
Votre mot de fin
Je vous remercie chers lecteurs et je profite de cette occasion pour lancer un appel à toutes les ONG
et associations à adhérer à l’UAOD Togo pour le bien de notre pays. MERCI à vous également Jean.
La vie dans la rue ayant entraîné chez l’enfant des perturbations de la notion du
temps, de l’espace, d’autrui et du corps. Il est, de ce fait, important de l’aider à reprendre
conscience de ses repères et codes fondamentaux, perturbés ou perdus.
Ainsi, au centre MAREM EMERA, l’enfant est accompagné dans diverses activités socio
éducatives, qui lui permettent de réapprendre les divers rythmes vitaux et d’assurer une
réinsertion réussie.
La bonne nouvelle de ce mois est sans doute l’accord de collaboration signé entre le
MAREM et l’UNICEF. Il faut préciser que le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
appuiera le MAREM à compter du mois de Septembre pour une durée d’un an.
Au cours de ce mois d’Août, les causeries éducatives ont porté sur l’hygiène corporelle et
vestimentaire, la gestion des conflits, le handicap et ses différentes formes.
En outre, 03 nouveaux enfants ont été retirés de la rue et orientés vers le Centre pour une
transition; ce qui témoigne d’un travail hardu à l’Espace MAREM WOEZON.
Les mouvements des vacances se sont poursuivis ce mois : 02 enfants bénéficiaires de
l’accompagnement psychosocial du MAREM sont au Centre pour les vacances tandis que
les tests de réinsertion se poursuivent assez bien pour les autres en famille : une visite dans
chaque famille a permis à l’équipe éducative d’encourager les parents et les enfants.
Par ailleurs, des projections de film suivies de débats ont été animées avec les enfants sur
des thématiques aussi diverses que variées : la prostitution juvénile, l’amitié, la famille et la
solidarité, le droit à l’éducation, le courage de réaliser ses rêves, sur la route de l’Eldorado.
Afin de renforcer les liens parents-enfants, 05 parents ont été accueillis au Centre, ce qui
témoigne de leur implication active dans le processus de réinsertion de leurs enfants. Aussi,
Mmes Jeanne QUADJOVIE et Marlène LAWSON LATE sont passées au siège du MAREM
pour s’informer de sa mission et de ses activités.
Août, c’est aussi le soutien scolaire : les enfants sont accompagnés par les éducateurs dans
divers ateliers tels que la lecture, l’écriture, la dictée, le calcul.
Nous ne saurions clore cette rubrique sans faire mention des jeux socio éducatifs tels que
l’origami, le puzzle, le dessin… et des activités sportives telles que le football.
En ce mois d'Aout tous les élèves au Togo sont en pleines vacances et cela a impacté nos
activités à la rue.
On note une constante affluence des enfants autour de nos activités psychosociales à
l'espace Marem Woézon, le nombre d'enfants accueillis à l'Espace en juillet qui était de 83
est passé à 99 en ce mois d'aout. L'équipe sociale a réalisé 26 séances d'entretiens
individuels et 03 séances d'entretiens collectifs. Le thème du premier entretien collectif
portait sur la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales et les
deux dernières séances ont porté sur l'hygiène en général.
Au cours de nos activités, 08 enfants ont bénéficié des soutiens sanitaires et 19 ont été
coiffés. Le soutien alimentaire mensuel de ce mois a réuni 44 enfants. On peut noter aussi
qu'un enfant a bénéficié d'un soutien vestimentaire. Il y a eu 4 séances de foot à la plage,
13 séances d'éducation non formelle et les jeux de société. Le travail réalisé a permis de
retirer 03 enfants dont deux en option scolaire et un pour la formation professionnelle.
Un des enfants retirés a été réinséré directement en famille.
Rappelons que le travail de la rue consiste à éveiller la conscience des enfants sur les
réalités de la vie à la rue afin de les inciter à prendre la décision de quitter la rue d'eux
mêmes. En ce qui concerne la rentrée scolaire prochaine, l'équipe est à pied d'œuvre pour
le retrait des enfants déjà préparés.
La mission du MAREM ne se limite pas seulement à la réinsertion des enfants
au sein de leur famille ou à leur insertion professionnelle après le travail de la
rue; plus encore, c’est le début d’un autre volet de la prise en charge : le suivi et
l’accompagnement (en famille, à l’école, à l’atelier) des enfants et de leur
famille jusqu’à la stabilisation effective des enfants.
Ainsi, pour le compte du mois d’Août 2016, nous avons effectué 15 visites en
famille au cours desquelles nous avons mené des séances d’entretiens
individuels aussi bien avec les enfants que leurs parents. En ce qui concerne les
visites à l’école, elles n’ont pas eu lieu pour le fait des vacances scolaires.
Néanmoins, les enfants qui sont en congé test ont bénéficié chacun d’une visite
de suivi. Quant aux enfants en formation professionnelle, 6 visites ont été
réalisées avec un soutien de 3 enfants en petit déjeuner.
Globalement, le travail de suivi et accompagnement post réinsertion est
satisfaisant aux vu des résultats enregistrés après l’évaluation de l’année scolaire
qui vient de s’achever : Sur un effectif de 20 enfants en suivi scolaire, 14 passent
en classe supérieure, 6 sont recalés. Relativement au suivi en atelier, 11 enfants
font preuve d’une assiduité remarquable, 2 ont bouclé leur parcours et trois
tardent encore à prendre un élan décisif.
Cependant il convient de préciser que la liste sus mentionnée n’est pas
exhaustive vu que les enfants scolaires ou en fin de formation dont la période
de suivi post réinsertion est déjà couverte continuent de bénéficier toujours du
soutien de MAREM, leur « famille »
Joseph SOLIBE
Notre père qui est au bureau,
Que le travail soit léger,
Que les patrons partent en vacances,
Que notre volonté soit faite
Au bureau comme à la maison.
Donne-nous aujourd'hui un jour de congé
une semaine de récupération
et un mois de réflexion.
Pardonne-nous nos absences
Comme nous pardonnons aussi
A ceux qui nous font travailler.
Ne nous soumets pas aux observations,
Aux baisses de salaire,
Aux embargos et aux heures supplémentaires.
Mais délivre-nous de cet enfer
Car c'est à toi qu'appartient le pouvoir
d'augmenter notre salaire et nos jours de congé,
tout en diminuant notre travail.
AMEN
Source : congopage.com
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