AVEC SISSI, DE MARSEILLE À LA SAINTE-BAUME

Avec Sissi, de Marseille à

la Sainte-BaumeArt, voyage

Christian Audibert

Éditions Persée

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« Je ne puis trouver le reposJ’ai soif d’infiniMon âme languissanteaspire aux inconnus lointains…Crois l’amour,même s’il est source de douleur »

Rabindranath Tagore (poète indou)

À mon épouse qui est mon ERZSEBETH,mon amour pour toujours.

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À ma sœur avec mon éternel remerciement,pour avoir à jamais donné goût à la lecture.

…

Et une pensée à mon papa et ma maman sans oubliermon frère, qui seraient fiers de moi.

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AVANT PROPOS

C’ est la télévision qui m’a fait connaitre l’impératrice

Elisabeth d’Autriche, par l’intermédiaire de la célèbre trilogie des « SISSI » maintes fois rediffusée depuis.

Ces œuvres m’apparurent tout d’abord comme de bluettes romantiques pour jeunes adolescentes, mais peu à peu, je me suis attaché à cette héroïne dont l’histoire me fascinait.

Des années plus tard, grâce aux cassettes vidéo, j’ai pu à loisir repasser ces films et m’attarder sur les séquences qui m’intéressaient.

Au début, l’image de l’impératrice se confondait avec l’actrice Romy Schneider, mais par la suite, reportages, magazines et documentaires m’ont permis de mieux cerner la personnalité de cette souveraine à l’existence marquée par les tragédies, auxquelles semblaient faire écho les drames personnels et le décès de l’actrice.

Plus récemment, un reportage sur Vienne m’a fait pénétrer plus intimement dans la véritable histoire de S1SSI évoquée par Jean Des Cars. C’est son livre qui m’a donné le goût de la lecture et l’envie de suivre le parcours d’un être au destin exceptionnel bien éloigné des contes à l’eau de rose. Curieux d’en savoir d’avantage, j’ai donc recherché d’autres ouvrages traitant de ce sujet. Les divers auteurs présentent parfois des points de vue différents et souvent forts éloignés des versions du cinéma qui ne racontent, de façon romancée, que quelques années de la vie de SISSI.

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J’ai pu alors me faire une opinion personnelle et plus exhaustive sur sa personnalité, ses faits et gestes, et les événements auxquels elle a été mêlée. C’est ainsi que j’ai découvert qu’elle avait effectué plusieurs séjours dans ma région natale, la Provence, notamment à MARSEILLE, ville chère à mon coeur.

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S ISSI, Impératrice d’Autriche, a connu quelques années de

bonheur, mais elles furent bien rares. C’est une petite partie de sa vie que je vais essayer de vous retracer, au travers de son errance en France, pays dont elle maîtrisait admirablement la langue.

C’est vers la fin des années 1890 et au début de la décennie suivante, après les affreuses tragédies qui l’ont poursuivie tout long de sa vie : adolescente, elle va perdre son premier prétendant ensuite son premier enfant qui ne vivra que deux ans puis son fils Rodolphe, le prince héritier, mort en 1889 à Mayerling, dans des circonstances troubles, tout comme son cousin le roi fou Louis II. Rappelons aussi le destin tragique de son beau-frère, l’empereur Maximilien du Mexique, fusillé en 1867, ce qui provoquera la folie de son épouse Charlotte. Enfin, le sort horrible de la propre soeur de Sissi, la duchesse d’Alençon, brûlée vive dans l’incendie du Bazar de la Charité, ce qui assombrira encore les derniers mois de sa vie.

Sissi en famille

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À ces deuils s’ajoutent les incessantes disputes avec sa belle-mère dont nous reparlerons plus loin.

On peut affirmer que SISSI aimait bien la France où elle a effectué plusieurs séjours. On trouve la trace de son passage de Dunkerque, au château de Sassetot-le-Mauconduit, à Biarritz et jusqu’à la frontière italienne via Marseille et le Cap Martin.

À plusieurs reprises l’impératrice a visité Marseille comme nombre d’illustres personnages qui y passèrent à commencer par Jules César et bien d’autres têtes couronnées et chefs d’États.

C’est donc à ses pérégrinations dans cette Provence que j’adore que j’ai réservé mes investigations.

Et si je ne précise pas toujours la chronologie de ses voyages et le détail de ses déplacements, c’est que j’ai permis à mon imagination de recréer les scènes que les documents ont laissé dans l’ombre.

Pour faciliter au lecteur le parcours de ces visites impériales que SISSI voulait effectuer incognito je citerai le nom actuel des rues et boulevards où elle a “tracé son sillon”.

Les photos, anciennes et actuelles, permettront d’en préciser le cadre, enfin de suivre ses pas à travers la cité phocéenne, qui a bien changé depuis le XIXe siècle.

Sa tante l’archiduchesse Sophie, l’a fait surveiller, épier, espionner par ses dames d’honneur et de confiance. SISSI se sent prisonnière dans ce qu’elle appellera ses prisons dorées : La Hofburg, Schönbrunn, Laxemburg.

Tous ses faits et gestes sont rapportés à la cour de Vienne où elle a horreur de revenir, l’étiquette calquée

L’Archiduchesse Sophie

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sur celle de Charles Quint et de la cour d’Espagne, ne lui laissant aucune initiative.

Mes recherches, mes investigations suivant des faits historiques, me permettent de vous apporter mon opinion sur ce récit : la cause des incessants voyages et errances d’Elisabeth d’Autriche dont la faute, en grande partie, en revient à l’archiduchesse Sophie.

Toute sa vie, SISSI a été marquée par cette incessante tyrannie, qui la privait même de l’éducation de ses enfants, dont elle était tenue éloignée, son époux ne pouvant contredire sa mère, l’archiduchesse Sophie. L’impératrice ne savait plus à qui se fier. Elle était bien seule avec ses perroquets, ses chiens… et ses chevaux. Elle aimait pratiquer l’équitation et monter en amazone, aller faire du cheval dans les jardins du Prater et de Schönbrunn (seule distraction consentie à l’impératrice).

Elisabeth de Wittelsbach, dite SISSI, vint au monde le 24 décembre 1837. Cette « enfant de Noël » grandit au milieu de ses frères et soeurs et bénéficia de l’éducation libérale de sa mère la duchesse Ludovica, et surtout de son père, le fantastique Maximilien-Joseph, duc de Bavière.

La petite princesse bavaroise passa sa jeunesse sur les bords du lac Starnberg ou à Munich (l’hiver) son lieu de naissance. Mais la majeure partie de l’année, à la belle saison, elle rejoignait le château de Possenhoffen, résidence d’été familiale sur ce même lac. C’est là que précepteurs et professeurs de langues feront son éducation. Elle reçoit des cours de musique et d’autres disciplines dont le Français qui bénéficiait à cette époque d’une attention particulière. Elle vivait en harmonie avec ses domestiques, appréciait la compagnie des animaux et adorait les promenades à cheval sur les bords du lac ou dans les bois du château. Avec son père, qui l’accompagnait quand il ne voyageait pas en quelque contrée lointaine, elle partageait le

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goût de la nature, de la pêche, de la chasse. Le lac permettait la baignade et les promenades en barque. Prélude à ses futurs voyages, elle navigua parfois sur le lointain Danube.

Grâce à ce père – qu’elle appelle « Papili » selon l’usage bavarois – elle acquiert très tôt la passion de l’équitation. Manège, exercices de voltige, dressage, sauts d’obstacles : elle devient vite une cavalière accomplie.

Lors d’une visite en Angleterre, elle participe à une chasse à courre et fait fort impression sur les Lords intrépides. Rien ne la rebute, ni les haies, ni les fossés, ni même les chutes (heureusement sans gravité).

Sissi pratiquant son activité favorite : l’équitation

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Mais la jeune Mlle ne dédaigne pas des activités plus féminines et plus paisibles : sa volière, sa roseraie (elle adore les roses rouges), le dessin et la poésie, composant elle-même des vers. C’est encore le temps de la gaieté, de l’insouciance et de la liberté. Pour compléter ce portrait, il faut reconnaître qu’à treize ans, Sissi n’était pas très belle : une figure ronde de petite paysanne, qui ne laissait en rien présumer la beauté légendaire de la femme qu’elle deviendra.

À seize ans, la chry-salide s’est transformée en joli papillon. Sa soeur aînée, Hélène, doit se fian-cer à l’empereur François-Joseph, selon les plans de l’archiduchesse Sophie et de la duchesse Ludo-vica qui ont arrangé cette union. Mais c’est le coup de foudre entre Sissi et le jeune homme et l’archidu-chesse doit se rendre à la volonté de son fils, malgré les manières « rustiques » de sa future belle-fille. La petite princesse de Ba-vière possède un caractère bien trempé et les rela-tions vont tout de suite se révéler très tendues.

Sissi adolescente

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Sissi impératrice rayonnante de beauté en robe de bal