avec la classe de 4ème a, nous sommes ravis de vous
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Avec la classe de 4ème A, nous sommes ravis de vous partager un projet d’écriture qui
nous a tenus en haleine – c’est le cas de le dire – pendant plusieurs semaines.
Au cours d’une séquence consacrée au registre fantastique, nous nous sommes plongés
dans différents récits surnaturels : Le Portrait Ovale d’Edgar Allan Poe, La Cafetière de
Théophile Gautier, Qui sait ? de Guy de Maupassant et Le Veston ensorcelé de Dino Buzzati.
Parallèlement à ces études et lectures personnelles, chacun a enrôlé la casquette de nouvelliste
fantastique : en binôme, les élèves ont imaginé et composé un récit frissonnant qui respecte le
fond et la forme de la nouvelle fantastique telle que nous l’avons étudiée.
Des histoires de possession, de disparition, de double maléfique ou voix mystérieuses,
de créatures et mondes surnaturels, … Autant de récits qui donneront la chair de poule à qui
ose s’aventurer dans leur lecture !
LA DISPARITION ÉTRANGE D’UNE FILLE
La une du journal indiquait : « Fille disparue retrouvée, un an pile après dans son grenier. Elle
raconte son témoignage ».
« Je m’appelle Manon, j’ai dix-huit ans et aujourd’hui je vous fais part de mon incroyable et
frissonnante aventure dans un monde plutôt étrange.
C’était le soir du 20 octobre 2007, un samedi, lors d’un repas de famille. J’étais dans mon grenier afin
d’y trouver un jeu pour mes cousins quand un bruit m’attira. C’était le bruit d’une vieille boîte de jeu qui était
tombée de son étagère. Je n’en tins pas compte mais un instant après, le son me semblait se prolonger. Je
décidai donc d’aller y jeter un coup d’œil quand tout à coup, une lumière bleue m’éblouit. J’eus une étrange
sensation, comme si le sol se dérobait sous mes pieds et là, tout devint noir.
Je repris connaissance dans un milieu plutôt étrange et inconnu. Je me trouvais dans une forêt, le
vacarme d’une cascade m’indiquait que je ne me situais qu’à peu de distance d’un point d’eau. Le ciel était
bleu et aucun élément de ce fabuleux paysage ne me semblait étrange ou bizarre. Soudain je sentis une
effroyable sensation envahir mon corps, j’avais les mains moites, le souffle coupé et la gorge sèche.
Comment avais-je pu arriver dans cet endroit ?
Et là, ma tête s’envahit de pensées, d’idées exploitant ma raison et mon imagination afin de trouver
une réponse plausible à cette question. J’étais sûrement un peu étourdie à cause des deux trois coupes de
champagne du dîner. J’avais dû glisser et m’étais cogné la tête contre une étagère ce qui m’avait fait perdre
connaissance. De là avait commencé donc un « étrange rêve ».
Peut-être était-ce simplement une hallucination due à ma fatigue ou bien l’œuvre de mon imagination.
Je cherchais une explication rationnelle et raisonnable à ma présence dans ce monde inconnu mais
toute tentative était vaine.
Je me résolus donc à l’idée d’une force magique et surnaturelle qui m’avait transportée jusqu’ici, dans
un monde parallèle au nôtre. Cela me rappelait un film que ma grand-mère m’avait montré quand je n’étais
qu’une enfant : Alice au Pays des Merveilles. Je commençais alors à m’inquiéter du fait qu’à mon âge, je
puisse encore croire à ces choses absurdes que l’on nous montre en tant qu’enfant.
Mais ma pensée fut soudainement stoppée par le bruit d’un feuillage. Un animal on ne peut plus étrange
en émana. Et à partir de ce moment, et j’en ai encore la chair de poule, chaque détail de chaque feuillage se
dessinait et ce monde, que je pensais « normal », était alors tout sauf habituel.
Cet animal était un renard avec une casquette et des lunettes de soleil. En me voyant, il prit peur et
s’en alla dans les broussailles. Alors, je me levai et allai dans la direction qu’il avait prise.
Au milieu de tous ces arbres, j’étais terrifiée à l’idée de ne plus jamais retrouver mes proches dans le
monde réel. Je m’engageais donc dans les bois à la recherche de… À la recherche de quoi d’ailleurs ? Je n’en
savais rien. Je ne pensais qu’à une chose, trouver la sortie de ce monde.
Je continuais ma route quand je découvris peu de temps après, une sorte de rivière. Mais l’eau n’était
pas bleue, contrairement à une rivière habituelle, l’eau de celle-ci était rouge. Je m’en approchai et j’aperçus
une lueur bleutée au centre de celle-ci. Il en émanait une fumée et dans cette fumée, je voyais ma mère parler
avec un policier et mon père monter dans une voiture. Ma mère pleurait et disait qu’elle m’avait vue il y avait
une heure pour la dernière fois. Ensuite la fumée se désintégra petit à petit et laissa place à une brume légère
et fraiche.
Et là je compris. Ces images étaient celles du monde réel dans lequel j’avais disparu. Mais comment y
retourner ?
Aujourd’hui encore je me demande comment j’ai fait pour revenir dans le monde réel et cette question
restera toujours dans un coin de ma tête.
Le mystère de cette année passée dans un milieu étrange et inconnu me semble impossible à résoudre.
Il y a sûrement une réponse. Et quelque chose me dit que je saurai tôt ou tard la raison de mon absence… ou
plutôt de ma présence dans un autre monde.
Aujourd’hui je partage mes sentiments, mes doutes et mes certitudes à propos du fait que mon voyage
est loin d’être fini. »
LES CLÉS
C’était un jour de pluie. Comme à notre habitude moi et mon fils de cinq ans allions au cimetière pour
voir la tombe de mon épouse. Sur le chemin tout se passait comme prévu mais en entrant dans le cimetière,
comme les semaines précédentes nous nous sentions observés mais je n’y prêtai pas plus d’attention. Après
quelques minutes de deuil nous sommes rentrés chez nous. Mais la porte d’entrée était grande ouverte ! Je
n’avais pas si peur que ça et je me rassurai en me disant que j’avais certainement oublié de la fermer.
Des semaines passèrent. Ce phénomène réapparut les semaines suivantes et je commençais à me poser
plein de questions et chercher plusieurs hypothèses possibles, je paniquai à l’idée que peut-être quelqu’un
venait chez moi tous les dimanches, mais je ne savais pas qui ! Je pensai d’abord que j’oubliais chaque fois
de fermer la porte d’entrée de la maison car nous étions pressés comme chaque dimanche, mais cette hypothèse
n’était pas valable car habituellement je me rappelais d’avoir fermé la porte. Donc, je réfléchissais de plus en
plus à ce qui était en train de m’arriver et cela m’angoissait de plus en plus. Je me suis demandé si quelqu’un
d’autre avait un double de mon trousseau de clés, et je savais qu’à la mort de mon épouse j’avais donné ses
clés à son oncle Damiens qui n’était pas du tout proche de nous, mais ça lui tenait à cœur et d’ailleurs je ne
sais toujours pas pourquoi. Ce n’est pas dans mes habitudes de donner des objets sans raison. Donc je me
posai de multiples questions sur cet oncle car personne d’autre n’avait les clés de notre maison et je me dis
que c’était peut-être lui qui, tous les dimanches, ouvrait la porte d’entrée et entrait à la maison, mais pourquoi !
Le lundi suivant je ne travaillais pas, donc j’ai eu l’idée de chercher dans toute la maison des
informations sur oncle Damiens car j’étais inquiet. Je trouvai dans le placard au fond du couloir une mallette
avec plein de papiers. Je me suis donc mis à fouiller dans celle-ci, et en cherchant bien je trouvai un papier où
il y avait écrit l’adresse et le numéro de téléphone de Damiens. J’ai tout de suite attrapé mon téléphone et je
l’appelai. Mais personne ne répondait malgré mes tentatives multiples, personne ne décrochait. Mais je décidai
le jour suivant de me rendre à cette adresse. Je ne fermai pas l’œil de la nuit, j’étais angoissé et en même temps
pressé de découvrir ce qui se passait en ce moment. Le lendemain matin, à la première heure je pris mon petit
déjeuner et je me préparai. Je me suis donc conduit à cette adresse mais avant j’essayai de le rappeler mais
comme d’habitude personne à l’appareil. Sur le chemin il y avait un accident, un grand embouteillage d’à peu
près deux heures était donc devant moi. Pendant ce temps-là, j’ai réessayé d’appeler oncle Damiens mais
toujours personne. J’allumai la radio pour passer le temps, et j’étais un peu bouleversé par ce qu’ils disaient
car ils étaient en train de dire qu’un braquage s’était passé dans la banque de ma ville à la même heure que
mon premier coup de fil à oncle Damiens et bizarrement d’autres évènements improbable se passèrent durant
mes autres coups de téléphone. Pendant mon deuxième appel l’hôpital de ma ville s’était écroulé des milliers
de personnes étaient décédées. Durant mon dernier appel, cet accident avait eu lieu devant moi. La panique
me prit cependant je me posai la question si je devais y aller ou rentrer chez moi mais j’étais forcé de continuer
ma route sinon jamais je n’aurais découvert ce qui se passait. Après trois heures et demie de route, j’arrivai
enfin à destination mais rien. C’était un champ de vache aucune maison aux alentours.
Je regardai partout autour de moi mais je ne voyais rien. J’étais arrivé en pleine campagne. Je repris
ma voiture pour voir ce qu’il y avait un peu plus loin et là tout à coup une ville apparue, comme par magie,
une épicerie, une boulangerie et plein de petites maisons. Finalement je me conduisis à l’adresse d’oncle
Damiens, quand je sonnai à la porte d’entrée, elle s’ouvrit toute seul. Je pris mon courage à deux mains et
entrai. A ce moment même, je fus bouleversé car j’étais arrivé tout droit dans mon appartement à Brest mais
aucune explication valable.
POUR TOUJOURS
J'étais assis sur mon canapé, dans ma chambre, quand un bruit de porte me fit lever les yeux. Je vis
mon colocataire qui venait de revenir de son week-end. Il me salua puis se déchaussa avant de venir s'installer
à côté de moi.
Ça s'est bien passé avec tes parents ? lui demandai-je.
Bof. Comme d'habitude ils compensent leur absence en m'offrant des cadeaux. Du coup j'ai
plein de sucreries. Tu veux qu'on les partage devant un film ?
Oui ce serait super ! Je vais choisir un film pendant que tu prépares les bonbons.
Il partit chercher un bol. Pendant ce temps, je m'avançai vers l'étagère où sont rangés les DVD. Je pris
le dernier Terminator que nous n'avions pas eu le temps de voir. Il revint avec les bols remplis et s'affala sur
le canapé.
Nous arrivions au moment crucial du film lorsque trois coups retentirent à la porte.
Entrez !
Un homme d'une carrure imposante qui devait avoir dans la cinquantaine, entra. Il tira une chaise et
s'assit devant moi, un air inquiet sur le visage.
Bonjour monsieur le directeur, le saluai-je poliment.
Bonjour mon garçon. Comment allez-vous ?
Tout sourire je répondis « Nous allons très bien ». Son air inquiet s'aggrava. Il avala difficilement sa
salive. Il avait l'air étrangement mal à l'aise.
Nous ?
Bah...oui, lui répondis-je
Toi et...qui ?
Je le dévisageais ne comprenant pas sa réaction. C'était à croire qu'il ne voyait pas mon ami qui était
pourtant toujours affalé sur le canapé.
Est-ce que tu as bien pris tes médicaments ce matin ?
Je crois que j'ai oublié, mais ce n'est pas très grave je vais mieux depuis que mon colocataire
s'est installé. On s'entend super bien ! m'exclamai-je.
Il se leva et me lança un dernier regard angoissé avant de se diriger vers la porte. Avant de partir il me
lança : « Pense bien à continuer de prendre tes médicaments. J'enverrai quelqu'un vérifier que tu les as pris. »
Il referma la porte nous laissant seuls, avec toutes nos questions.
J'étais perturbé par cette conversation. C'était à croire qu'il ne voyait pas mon ami. Je me tournai vers
lui et remarquai qu'il était autant intrigué que moi. Mais que se passait-il ? Pourquoi le directeur était-il comme
ça ? Était-ce moi qui avait un problème ? Comment se faisait-il qu'il ne voyait pas le garçon assis à côté de
moi ? Si cela se trouvait, je voyais des fantômes. Et si mon colocataire était en réalité mort il y a longtemps et
qu'il revenait pour se venger ?
Dis, lui demandais-je, tu ne serais pas un fantôme ?
Pff...souffla-t-il, tu es sérieux ? Je te rappelle que je peux toucher des objets et jouer à la
console avec toi.
Oui, c'est vrai tu as raison, admis-je.
Après réflexion, il me paraissait plus probable que le directeur ait oublié de mettre ses lunettes ce matin
et, quant à son comportement, il avait peut-être juste des problèmes personnels. Oui, ça devait être ça.
Bon ça te dirait qu'on aille manger, me demanda-t-il.
Oui, je commence à avoir faim !
Alors que nous marchions en direction du réfectoire, tout en discutant du film, je voyais les gens que
nous croisions dans les couloirs nous dévisager, de l'inquiétude se lisant sur leurs visages. Je ne comprenais
pas pourquoi ils avaient tous cette réaction, la même que celle du directeur tout à l'heure. Arrivés au self, nous
nous installâmes à une table. Je relevai la tête de mon assiette, car j'avais l'impression de ne plus entendre que
des murmures. Presque tous les autres enfants nous dévisageaient, certains moqueurs, d'autres effrayés. Mon
ami devait avoir remarqué lui aussi car il se recroquevilla sur sa chaise, mal à l'aise. Je vis une fille que je ne
connaissais que de vue se lever et s'approcher de notre table.
Pourquoi tu parles encore tout seul le taré ?
Je ne parle pas tout seul, il faut que tu te calmes.
Comment tu m'as parlé ? s'énerva-t-elle.
Et avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, je sentis sa main s'abattre sur ma joue. Ça faisait très mal,
mais sur le moment j’essayai juste de contenir ma colère. Mais malheureusement je n'y arrivai pas et déchaînai
ma rage sur elle. J’eus le temps de lui rendre son coup avant que des surveillants viennent nous séparer. On
nous conduisit alors dans le bureau du directeur, où je savais que je passerai un mauvais quart d'heure.
Je restai pendant un moment devant la porte du bureau en attendant que la source de tous mes
problèmes sorte. Mon ami avait tenu à m'accompagner et se tenait donc à côté de moi.
Je... je suis désolé de ne pas être intervenu, s'excusa-t-il.
Tu n'as pas à être désolé. C'est elle qui est en tort, pas toi ! Mais, étant donné que ce n'est pas
ma première bagarre, j'ai peur qu'il me renvoie.
Quoi ? Mais non ! Ils ne peuvent pas faire ça ! S'ils le font, je viendrai avec toi !
C'est vrai ? Tu quitterais cet endroit pour venir avec moi ?
Bien sûr ! Il n'y a rien qui me retient ici. Je resterai avec toi. Pour toujours.
Je n’eus pas le temps de lui répondre, quand j'entendis la porte s'ouvrir et le directeur dire : « ... bien
sûr mademoiselle. Encore désolé pour le dérangement et passez mes amitiés à votre père. »
Elle disparut dans le couloir, la tête haute, un sourire victorieux sur les lèvres.
Entrez jeune homme.
Je m’exécutai et m'assis sur une chaise. Il se posa derrière son bureau, face à moi, et dit :
Savez-vous pourquoi vous êtes ici aujourd'hui ?
Parce que j'ai répondu à un coup qui m'a été donné.
Non. Vous êtes là car vous avez tapé une jeune fille qui voulait juste prendre de vos nouvelles.
Vous rigolez j'espère ? Elle est venue me voir pour m'insulter, je lui ai juste répondu et elle
m'a fichu une claque !
Calmez-vous maintenant ! Je sais que c'est de votre faute et vous allez être puni en
conséquence !
Vous n'êtes pas sérieux ?! Elle, elle a le droit à des privilèges dus au statut de son père alors
que c'est elle qui a porté le premier coup ? J'ai quand même quelqu'un pour démentir ce qu'elle a dit.
Mon colocataire était avec moi à cette table, vous n'avez qu'à lui demander.
Votre « colocataire » ne sera pas entendu. Et je suis au regret de vous annoncer que vos
problèmes dépassent nos compétences. Nous allons vous envoyer auprès de nos confrères qui ont plus
de connaissances que nous pour les cas comme le vôtre.
Malheureusement, nous ne pouvons plus vous accueillir dans cet hôpital psychiatrique.
L’ESCAPE-GAME
Je me rendis à une soirée avec mes amis, Jeanne et Lucas, âgés d'une vingtaine d'années. Durant la
soirée, ils burent quelques verres et moi, je restai sobre. Voulant danser, ils pausèrent leurs verres au bar à côté
de moi. Un homme aux cheveux longs, de la cinquantaine, arriva vers moi furtivement, s’arrêta puis repartit
directement. Jeanne et Lucas revinrent au bar et reburent un coup. Jeanne me donna son verre en faisant signe
de boire, alors je pris une gorgée. Quelques minutes après, nous nous endormîmes, puis nous nous réveillâmes
dans une pièce sombre, obscure et spacieuse. Cette pièce comportait de nombreux objets et au milieu se
trouvait un jeu de plateau sur une table ronde.
L'unique explication rationnelle était le fait que nous étions dans un rêve, mais nous avions beau nous
pincer les mains, nous ne nous réveillâmes pas. Alors mes amis et moi commençâmes à nous énerver et à
chercher une issue : mon amie Jeanne essaya de pousser les murs afin de trouver une sortie cachée, mais cette
dernière n'y parvint pas. Lucas de son côté, agacé, analysa le sol pour y trouver une trappe mais n'y parvint
pas non plus. Je me souviens que Jeanne et moi avions l'estomac noué et la tension montait dans la pièce. Je
décidai de changer de sujet et commençai à m'interroger sur le jeu de plateau qui se trouvait face à moi. Mon
regard se posa sur un papier qui était sur la table. Alors, curieux, je m'avançai pour voir ce qu'il comportait.
Jeanne arriva vers moi et m’expliqua que c'était seulement les règles d'un jeu et qu'auparavant elle jouait à un
jeu similaire. Nous en déduisîmes qu'il fallait y jouer et le terminer pour pouvoir sortir de cette pièce. Donc
nous étions bel et bien enfermés dans une pièce et nous devions jouer à un jeu pour sortir, c'était insensé.
Nous nous assîmes autour de la table et nous avions tous un pion qui nous représentait. Si je ne me
trompe pas, le mien était un aigle et mon pouvoir était l'air, celui de Jeanne un dragon pour le feu et celui de
Lucas représentait un ours pour le pouvoir de la terre. A ce moment-là j'avais l'impression de devenir fou mais
j’essayais de garder mon sang froid. Les règles du jeu paraissaient plutôt simples : à chaque fois que nous
tirions une carte nous devions combattre une créature de plus en plus forte selon les niveaux. Je regardai
Jeanne qui se trouvait à mes côtés, elle semblait claquer des dents, elle devait être terrifiée. Lucas, de son côté,
serrait les poings, il était sans doute en colère à cause de cette situation. Après le combat des créatures du
niveau 8, c'était à mon tour de tirer une carte et de passer au niveau 9. Le décor changea une fois de plus. Ah !
j'ai oublié de préciser, que le décor changeait à chaque niveau. Nous nous retrouvâmes sur un damier géant,
face à nous se trouvèrent plusieurs créatures. Lucas commença à attaquer, en soulevant la surface du sol où se
trouvait un pion surdimensionné. Il l'envoya sur une des créatures mais celle-ci l’esquiva et le pion se cassa.
Tout d'un coup, les créatures se volatilisèrent et des lumières rouges s'activèrent et clignotèrent. A ce moment-
là, je peux affirmer que nous fûmes tous paniqués et que nous ne comprîmes pas ce qui se passait. Un écran
apparut comme par magie devant nous, il nous dit alors que nous avions enfreint la règles numéro 7: ne pas
casser un objet du décor. Je me repassais en boucle la scène où je trouvais le fameux papier mais j'étais
persuadé qu'il n'y avait aucune règle numéro 7. Mes amis et moi fûmes dans l'incompréhension et nous
demandâmes à l’écran comment nous pouvions réparer notre erreur. Selon lui la solution pour pouvoir réparer
notre erreur était marquée sur la règle numéro 7. Suite à cette dernière phrase l'écran disparut et nous laissa
avec nos interrogations. Après cela nous nous regroupâmes et décidâmes de chercher la règle numéro 7 dans
la pièce. Dix minutes plus tard Jeanne trouva la règle dans un livre en guise de marque-page posé sur une
étagère.
Selon la règle, il fallait tuer le responsable de cet acte. Je regardais Lucas qui était pâle comme la mort
et je me rappelle encore ses yeux remplis de désespoir. Lucas ouvrit la bouche pour parler mais Jeanne lui
coupa la parole net et dit : « Non! Non ! Non ! C'est impossible ! On ne peut pas faire ça ! » Lucas nous
regarda avec un sourire triste et nous dit : « C'est soit vous, soit moi, et je préfère me sacrifier pour vous car
vous êtes mes meilleurs amis. » Lucas sur le coup de la folie pris l’épée de Jeanne, celle-ci essaya de l'en
empêcher mais elle n'y parvint pas. Avant même que Lucas puisse enfoncer la lame dans son cœur, mon corps
sentit soudain une vibration et je me réveillai dans mon lit. Mon portable vibrait car Lucas m'appelait. A peine
sorti du sommeil je me posais déjà plein de questions : « Était-ce un rêve ? Lucas était-il vivant ? » Je n’eus
pas le temps de répondre à ces questions car je devais répondre au téléphone. Lucas m'informa qu'il était en
compagnie de Jeanne devant ma porte et qu'ils m'attendaient pour aller au cinéma. Encore abasourdi par mon
rêve je me posais une seule question : « Qui était l'homme aux cheveux longs dans mon rêve ? »
L’APPEL DU MONT
Je me préparais pour ma prochaine randonnée. Alors je me rendis dans la cave de ma maison pour voir
si j’avais toutes mes affaires. En bas, je ne trouvai pas mes chaussures de randonnée et mes crampons. Donc
je décidai d’aller en chercher au magasin de sport le plus proche.
Quand j’eus fini mon shopping, je revins chez moi, lorsque je vis un vieil homme, dos courbé avec une
canne et un chapeau qui cachait son visage. Il dit : « En haut du mont Roucoult se cache quelque chose ». Je
me dis qu’il était sûrement fou puisqu’il parlait tout seul.
Arrivé chez moi, je descendis pour chercher mon sac, et j’entendis un bruit sourd. Sur le moment, cela
me fit un peu peur mais je me dis que cela devait être un rat. Le soir, après avoir oublié ce qu’il s’était passé,
je démarrai « Sleep better » : c'est une application pour enregistrer des moments de la nuit, comme les petits
ronflements, les moments où l'on bouge, les petits bruits, etc.
Le lendemain, après avoir regardé le bilan de mon application, je trouvais qu’il y avait beaucoup de
bruit chez moi cette nuit. Je pensai que cela devait être mes voisins qui faisaient une fête. Je fis ma vie
tranquillement et la nuit, vers trois heures et demie du matin, un bruit proche me réveilla, mais je n’eus pas le
courage de bouger car j’étais pétrifié de peur. Ma porte était ouverte, alors que j’étais sûr de l’avoir fermée.
Après une trentaine de secondes, les sons s'arrêtèrent aussi soudainement qu’ils étaient apparus.
J’allai me réfugier dans mon placard car je ne me sentais pas en sécurité. Et je fermais le placard de
l’intérieur quand soudain à travers les petites grilles du placard, j’aperçus une petite fille aux yeux bleus et
aux cheveux longs et bruns entrer dans la pièce, en regardant partout autour d'elle. Elle semblait mal habillée,
les vêtements troués et sales, abandonnée.
J'étais horrifié de peur et j'attendais que cette fille sorte pour pouvoir bouger et récupérer mon téléphone
pour appeler la police. Je me croyais dans un rêve: comment une petite fille avait pu rentrer chez moi ? C’est
alors qu’elle s'assit devant la porte et commença à pleurer.
J'étais si pétrifié, que je n'osais pas sortir du placard pour aller la voir. Cinq minutes passèrent avant
qu'elle ne se lève. Elle fixa le placard où je m'étais caché et dit : "En haut du mont Roucoult se cache quelque
chose." Elle repartit comme si de rien n'était. J'étais abasourdi.
Ce fut une heure après que je décidai de sortir du placard. Je pensais être dans un cauchemar, donc je
courus dans mon lit pour dormir. Le lendemain, après réflexion, je me dis que je devais aller faire cette
randonnée. Cette petite fille terrifiante, ce maudit vieillard, ce n'était pas par hasard ! Je pris mon sac, mes
chaussures et mes crampons pour escalader ce satané mont.
Mais, au moment de chercher mon itinéraire, je me suis rendu compte que ce mont n'était sur aucune
carte, ni même sur Google Maps. J’avais besoin d'aide et je priai toute la journée pour que les événements de
cette nuit me donnent des indices. Le soir, comme d’habitude, je lus mon livre, un roman d’aventure, comme
je les aime. Il est très ancien et l’écrivain inconnu. Quand tout d’un coup, je vis écrit le nom « Mont
Roucoult » !
Alors comme un enfant qui reçoit ses cadeaux à Noël, j’étais fou de joie. En continuant de lire, j’appris
que cette montagne inconnue se situait au Chili. C’est la 267ième montagne en partant du nord. Là-bas, je
connais un ami qui pouvait m’aider ! Alors, sans réfléchir, je commandai mes billets d’avion et m’envolai
pour le Chili quelques jours plus tard.
Arrivé à destination, je rejoignis mon ami qui était dans une sorte de 4x4 adapté pour gravir les
montagnes. Après l’avoir chaleureusement salué, je montai dans sa voiture. J’étais très impatient de découvrir
ce que nous réservait ce fameux Mont Roucoult ! Alors je demandai à mon ami s’il pouvait m’emmener à la
257ième montagne en partant du nord.
Il semblait bien connaître l’endroit mais arrivé quasiment à ce maudit Mont Roucoult, il me dit
bizarrement qu’il ne connaissait pas cet endroit, alors qu’il était sûrement déjà passé par là. Mais que me
cachait-il ?
Enfin je reconnus le Mont ! Nous étions arrivés en bas alors je pris mes affaires et dis au revoir à mon
ami.
En escaladant je remarquais que le paysage était vide et que le terrain était abîmé, comme s’il y avait
eu un feu qui avait tout ravagé, mais ça n’en avait pas l’air car la terre était ocre.
Quand je pris la décision d’aller y voir de plus près, je vis que c’était une terre qui se rapprochait du
orange et qui dégageait une forte odeur puante. J’en pris un échantillon au cas où pour l’inspecter à mon retour.
Ce fut de longues heures de marche sur cette terre de désolation. La nuit commençait à tomber et je me
demandais vraiment ce que je faisais là. Cela n’avait pas de sens.
Pourtant, je voyais quasiment le haut du Mont Roucoult, ce qui m’encouragea à continuer à la lumière
de la pleine lune. Depuis mon départ, plus je me rapprochais du haut de cette montagne, plus je me sentais
mal et angoissé... alors que je suis plutôt calme.
J’entendis un bruit. On aurait dit un cri. Alors je me mis à courir comme un fou jusqu’en haut ! Il ne
me restait que quelques mètres avant d’avoir la réponse à toutes mes questions et savoir ce que cache ce
mystérieux mont qui me lançait des appels depuis tant de semaines !
Stupéfaction ! La première chose que je vis fut une femme, mais une femme magnifique ! Mais d’où
venait-elle ?
Dès que je la vis, j’accourus vers elle pour voir comment elle allait et pourquoi elle avait crié. Comme
je la regardai, ses superbes yeux me charmèrent et je n'eus pas l’idée de lui demander tout cela. Mais ce n'était
pas un problème car elle me dit tout de suite pourquoi elle avait crié : elle venait de casser ses crampons et
avait failli glisser ! Pendant ce court laps de temps, je repris mes esprits et lui proposai de me raconter toute
son histoire sur le chemin du retour.
Deux ans après, elle est devenue la mère de mon premier fils qui adore que je lui raconte cette histoire
encore et encore. L’appel du Mont Roucoult, c’était en fait mon destin qui m’amena à faire sa rencontre.
IMAGO
Le réveil sonna, il était sept heures.
Je me levai et, comme tous les matins, je me rendis dans la salle de bain. Je me sentais fébrile, un
bourdonnement incessant résonnait dans mes oreilles. Mon intuition me disait que quelque chose avait changé.
Quand je me vis dans le miroir, je ne me reconnus pas ! Je faisais face à une autre personne. Je suis
petite, elle était grande, je suis brune alors qu’elle avait de beaux cheveux blonds qui faisaient ressortir ses
yeux bleus, mais le plus effrayant, c’était que lorsque je levais la main droite, elle levait la main gauche !
Je fermai les yeux en espérant retrouver mon reflet. Quelques secondes passèrent avant que je ne me
décide à regarder à nouveau. Un rapide coup d’œil au miroir me rassura, j’étais redevenue moi-même. J’ouvris
la porte et je me précipitai dans ma chambre le cœur battant. Que m’arrivait-il ? Qui était cette personne ?
Le jour se levait à peine et ma chambre se reflétait dans la vitre, une brise légère envahissait la pièce.
Je m’approchai de la fenêtre pour la fermer. Je sursautai lorsque je vis de nouveau ce reflet sur la psyché
posée au milieu de la pièce. Je m’effondrai. Etais-je en train de devenir folle ? Je me demandai si je n’étais
pas tout simplement encore endormie, en train de rêver, confortablement allongée dans mon lit : peut-être
allais-je me réveiller pour me rendre compte que tout cela n’était qu’un cauchemar ? Ou alors la folie me
gagnait, ou encore une créature surnaturelle avait pris possession de mon image !? »
Soudain, une petite voix me fit sortir de mes pensées : « Secoue-toi Abbyh ! N’est-ce pas à cela que tu
as dit vouloir un jour ressembler ? » Je baissai la tête. Un drôle de sentiment venait de naitre en moi. Si tout
cela était une opportunité. Changer ! Être comme ces filles populaires… Et si ce qui quelques instants avant
me terrorisait était en fait une chance, un peu comme Aladin et ses vœux… La voix repris de plus belle : «
Alors enlève-moi ce jogging peluché et va chercher la robe rose de ta sœur ! »
Comment savait-elle que cette robe me faisait rêver ? A qui appartenait cette petite voix qui me
perturbait tant ? J’en rigole quand j’y repense aujourd’hui.
Légèrement angoissée, je finis par suivre tous les conseils qu’elle me donnait et m’habillai, me
maquillai selon ses désirs.
Le résultat était plutôt pas mal, mais j’avais peur du jugement de mes amis.
Je partis donc de chez moi pour le collège. Quand je fus là-bas, les gens me dévisageaient, ils ne
savaient pas qui j'étais. Je rejoignis mes amis sans faire attention aux regards appuyés des autres élèves.
Une fois devant eux, ils me dévisagèrent à leur tour. Je décidai de prendre la parole pour ne pas laisser
le silence s'installer plus longtemps. J'avais peur de leur dire la vérité mais je me lançai : « Salut ! Vous ne
m'avez sans doute pas reconnue mais c'est moi, Abbyh !! » Personne ne répondit…
Au bout de quelques minutes, Jules prit la parole : « Tu n'es pas Abbyh ! La Abbyh que nous
connaissons n'est pas blonde et ne mets pas de robe aussi... rose ? »
Heureusement, la sonnerie retentit, j'étais soulagée de l'entendre. Arrivée en classe, je m'assis devant.
Quand Mme Tyon m'appela, je me vis dans le reflet de la fenêtre, j'étais redevenue moi même ! Cela me
soulagea un moment mais la petite voix vint me déranger, je sursautai ! « Tu vois, ce n'est pas facile tous les
jours hein !? » J'espérais être populaire mais l'étais-je ? Je voulais être comme ces filles que les autres
regardent avec envie mais rien ne se passait comme je l'avais cru un instant, et cette voix... Je sentis, la peur
et la tristesse m'envahir. Une boule énorme était coincée dans ma gorge. Je me mis à pleurer, Mme Tyon me
dit de sortir quelques minutes pour me calmer. Dans le couloir, j'entendais les gens parler de moi, j'avais
l'impression que tout le monde parlait de moi. Un sentiment de paranoïa m'envahit. J'étais vraiment en train
de devenir folle.
Le soir, je me rendis compte que cette blonde qui m'avait tant fait rêver n'était finalement pas aussi
fantastique que ce que j'avais imaginé. Elle avait été dévisagée, ses amis ne l'appréciaient pas, tout le collège
avait parlé d'elle toute la journée. Et pour finir cette voix qui résonnait encore en elle.
Comment faire pour redevenir comme avant ? Comment dire à la petite voix de partir ? Que pouvait-
elle faire pour que ses amis l'aiment ?
Avant d'aller manger, je pris le risque de regarder mon reflet dans ma psyché : je n'étais plus cette
blonde. Mais pour combien de temps ? La voix venait-elle seulement lorsque j'étais une autre ? Est-ce que
finalement ce n'était pas uniquement la pensée de cette autre personne ?
Comment avoir des réponses à ses questions ?
Je n'en savais rien. Je savais juste que pour l'instant je devais vivre avec, que ça me plaise ou non. La
voix de ma mère me sortit de mes pensées. L'heure du dîner avait sonné, et c'était le moment de rejoindre ma
famille que j'avais jusqu'ici soigneusement évitée.
Je descends les escaliers le cœur battant. Je pousse la porte de la cuisine. Un léger grincement, le même
que d'habitude. Ma sœur se retourne, son visage se décompose. Elle se met à hurler. Ma mère aussitôt surgit
de l'arrière cuisine et criant mon prénom de plus en plus fort : « Abbyh, oh Abbyh... » Mon dieu que m'arrive-
t-il quelle image ont-ils devant les yeux !? Et la voix de ma mère toujours plus forte : « Abbyh ! Abbyh !
Réveille-toi tu vas être en retard ! »
LE DÉMÉNAGEMENT SORDIDE
Après avoir quitté ma petite amie, il y avait quelques jours, je me trouvais devant l’immeuble désigné
dans l’annonce.
Je montai à l’appartement, et constatai que le promoteur immobilier ne mentait pas, il était géant ! Je
trouvais ça très bien que l’appartement soit si peu cher pour sa taille. Le promoteur me fit visiter l’appartement,
et à chaque fois que j’entrais dans une nouvelle pièce, je trouvais de plus en plus bizarre que le prix soit si bas.
Mais je me convainquis de l’acheter car je ne pensais pas avoir une deuxième si grande chance.
En me couchant, je me dis que je venais de faire la meilleure affaire possible.
Les jours passèrent, j’emménageai dans l’appartement. Ma première nuit fut fabuleuse et je dormis
comme un bébé. Je passai mon premier jour dans l’appartement comme si de rien n’était. Mais à la fin de la
journée, j’appris que mon ancienne petite amie avait disparu.
Ma deuxième nuit commença comme la première, mais aux alentours de minuit, j’entendis un grand
fracas dans la cuisine. J’allai dans cette pièce, et je vis tous les ustensiles de cuisine, étalés par terre. Je blêmis
à la vue de ces couteaux, fourchettes, ciseaux de cuisine, et aussi des appareils électroménagers comme un
mixeur et un hachoir. Ce qui me surpris le plus, c’était ma fenêtre ouverte et une ombre qui disparut au moment
où j’entrai dans la cuisine. Je me dis que c’était ma copine mais rapidement je changeai de piste car elle ne
savait pas où j’étais allé après ma rupture. Je pensais à quelqu’un qui me voulait du mal mais je ne connaissais
presque personne ici, donc qui m’aurait voulu du mal ? J’allai me recoucher tout en réfléchissant à ça, mais je
ne trouvais pas le sommeil. Au lever du soleil, je partis marcher pour me changer les idées. Finalement, je me
dis que c’était juste le vent et que l’ombre que je croyais avoir aperçues n’était qu’une hallucination due,
surement, au manque de lucidité que j’avais au réveil en sursaut au beau milieu de la nuit.
Ma journée se passa bien, mais j’étais un peu plus méfiant avec les personnes que je croisais. Je faisais
attention à tous les regards pour regarder s’il y en avait qui étaient plus ou moins inquisiteurs. Mais à part ça
tout se passa bien. Avant de me coucher, j’allai fermer la fenêtre pour être sûr qu’il n’y ait pas le problème de
la nuit dernière. Mais aux douze coups de minuit, tout recommença, il y eut un grand fracas, mais cette fois-
ci, suivi de pas dans le couloir menant à ma chambre. Mon instinct me disait de fuir, mais je ne l’écoutai pas,
j’allai à la rencontre de cette personne dans mon couloir, qui était rentrée chez moi par effraction. Quand je
sortis de ma chambre et donc entrai dans le couloir, une ombre disparut et un couteau tomba à terre. J’étais
terrifié. Cette fois-ci, je pus distinguer clairement l’ombre, et celle-ci était l’ombre de mon ancienne copine
disparue. Puis en courant, je partis voir l’état de ma cuisine. Je m’attendais à une vitre cassée ou une autre
chose qui pouvait montrer que l’on était rentré chez moi par effraction. Mais en arrivant je ne vis que mes
affaires de cuisine étalées. Mais la fenêtre n’était même pas ouverte ! Là je pris mon courage à deux mains et
fis le tour de l’appartement mais je ne croisai personne. Comment pouvait-on entrer chez moi sans laisser une
trace et surtout s’évaporer au moment où je le voyais ?
Je commençais à me poser plein de questions. Est-ce que je fais des hallucinations ? Est-ce que cela
relève du paranormal ? Est-ce que c’est vraiment mon ancienne copine ? Dois-je en parler ? Ça non, on me
prendrait pour un fou donc non je n’en parlerai pas !
Je commençais à regarder sur des sites pour savoir quoi acheter pour protéger une maison.
Je décidai enfin de m’acheter une caméra de surveillance. Je la reçus enfin. Mais cela ne me rassura
guère alors je me décidai de ne plus sortir de chez moi ! Cela pouvait m’aider dans la tâche de vérifier les
enregistrements de la caméra.
Dans les jours suivants, je ne vis aucune image montrant une éventuelle effraction. Cela me rassura
car les nuits se passaient sans encombre.
Mais au bout d’une semaine, ma caméra commença à dysfonctionner. Je la rapportai au magasin. Mais
c’est à partir de ce jour que tout empira !
Pendant la nuit qui suivit la panne de la caméra, tout recommença ! Le fracas se fit encore plus fort,
les bruits résonnèrent dans le couloir, mais cette fois ci, on toqua à la porte de la chambre … et j’allai ouvrir.
Personne ne se trouvait derrière la porte mais juste un couteau dans l’encadrement. Je fus terrifié ! Epouvanté !
Cette peur était tellement grande que je ne pouvais pas la décrire. Je passai la suite de la nuit à chercher
n’importe quel détail pouvant démontrer que c’était un assassin qui venait dans ma maison ! Ma raison ne
voulait pas admettre que cela pouvait relever du paranormal. Aux premières heures du matin, je partis dans le
cabinet de psychologue le plus proche.
Quand le fis part de mes problèmes, il me dit que c’était surement ma dépression amoureuse qui me
faisait halluciner et donc me prescrivit des antidépresseurs.
Je me réveillai le lendemain matin, et tout se passa bien. Je me disais que ces médicaments étaient
miraculeux.
Je passais les nuits suivantes comme si rien n’était arrivé. Mais au bout d’un mois, je fus à cours de
médicament. J’allai à la pharmacie pour en racheter, mais ils étaient en rupture de stock. Je me rassurais en
me disant que les médicaments feraient toujours effet. Mais je me trompais.
La nuit même j’entendis le fracas de la cuisine encore plus puissant que les autres fois, les pas étaient
plus rapides tout comme les frappements à la porte. Mais là on n’attendit pas que j’aille ouvrir la porte, elle
s’ouvrit toute seule. Je vis le couteau en lévitation s’approcher de moi. Mon premier réflexe fut d’appeler la
police. Mais le temps que celle-ci réponde, le couteau s’abattit en plein cœur !!
Je me réveillai en sursaut mais au lieu que ce soit dans mon lit, ce fut dans un lit d’hôpital. Un aide-
soignant arriva et me dit que je venais de faire une terreur nocturne et que j’avais frôlé la crise cardiaque.
J’étais très intrigué et demandai quel jour on était : on me répondit la date juste avant mon déménagement.
L’aide-soignant me dit que dans quelques heures je pourrais rentrer chez moi.
Dès que je fus chez moi, la première chose que je fis fut de rechercher « terreur nocturne » et j’appris
que c’était des cauchemars terribles et très mouvementés.
Bon je ne saurai jamais pourquoi j’ai rêvé de ça. Et là il faut que je parte j’ai mon déménagement à
faire !
LES AVENTURES DE PETER
Alors que je marchais pour aller à l’école, j’aperçus Jean, mon meilleur ami et ensemble nous
commençâmes à relire notre cour de math. Nous étions un mercredi et cette journée commençait comme toutes
les autres. Nous avions cours de français puis de math. Notre professeur était un homme fort désagréable car
il nous punissait si nous donnions une mauvaise réponse, il se prénommait « M. Lebron » mais on le
surnommait « M. Patate » car il avait un physique qui en imposait.
Nous arrivâmes à la porte de l’école quand soudain… Arrivés au portail de l’école nous entendîmes
une voiture partir en dérapage du parking en face de l’école, moi et mon ami étions surpris mais au moment
de rentrer dans l’école, le temps se mit à ralentir jusqu'à totalement se stopper puis il commença à revenir en
arrière. Cet événement me mit en état de choc d’autant plus que je semblais être le seul à m’en rendre compte.
Je me posais plein de questions : Que se passe-t-il ? Pourquoi cela m’arrive-t-il ? Jean ressent-t-il la
même chose que moi ?
Impossible de répondre à ces questions, je me demandais si ce n’était pas une hallucination, mais ça
paraissait tellement réel que je refusais d’y croire. Pourtant je préférai oublier ce qu’il venait de se passer,
j’entrai dans l’école et passai une journée comme les autres…
Le lendemain alors que je mangeais mon petit déjeuner ma mère qui était là, alluma la radio : « Flash
spécial, une jeune fille nommée Cassandra a été enlevée devant l’école Saint-Felix » …
A ce moment-là je compris tout : le temps voulait que je vienne en aide à cette fille. Je ne savais pas
comment réagir, j’étais confus, triste, et le fait d’avoir eu l’opportunité de sauver une vie mais de ne pas l’avoir
saisie me mettait en rage.
A l’heure du dîner, avec mes parents, nous ne parlions pas de ce que nous avions entendu. En me
couchant je réfléchis à comment réparer mon erreur puis j’eus l’idée de regarder sur le net et j’y trouvai un
article parlant d’une expérience faite en 2015 sur des personnes qui pouvaient, grâce à une technique spéciale,
remonter dans le temps… Seuls quelques élus en avaient le pouvoir. Je compris que c’était là ma seule chance.
Je décidai de réaliser ce rituel. Et comme la dernière fois, le temps remonta, je me retrouvai alors sur
le chemin de l’école, j’entendis un cri venant du parking je compris toute de suite que je devais y aller.
J’entrai dans le parking et je vis Cassandra main dans la main avec un inconnu. J’accourus vers elle et
quand l’homme me vit, il prit la fuite.
Peter garda ses pouvoirs et ne les révéla à personne.
LA MAIN DANS LE MIROIR
Cela faisait quarante ans que je connaissais cette maison. J’habitais dans un petit appartement à Paris
et je me rendais dans ma maison familiale chaque automne. Mes parents me l’avaient léguée lorsqu’ils étaient
morts dans un accident de voiture, et comme j’étais leur seul fils, elle m’appartenait entièrement.
En revoyant cette ancienne maison, ma première envie fut de faire un tour des lieux.
J’arrivai dans le grenier et je vis une chose recouverte d’un drap blanc. C’était un miroir. Je le regardai
et le trouvai étrange. En me regardant dedans, je reçus un frisson, il me faisait peur.
Je me rapprochai du miroir. Je le touchai, quelque chose de très étrange se produisit : je ne vis plus ma
main.
Ce phénomène me fit trembler comme une feuille. Je retirai directement ma main du miroir.
Horrifié, je la touchai, la pinçai pour être sûr qu’elle faisait encore partie de moi. Encore maintenant
ce moment me cloue sur place.
Tout en essayant d’apaiser ma terreur je cherchais une explication rationnelle. Je me dis d’abord que
la petite lumière du grenier éclairait très mal le miroir, ce qui expliquerait pourquoi mes yeux n’avaient pas
vu ma main. Puis, n’arrivant pas à me calmer, le visage blême, je laissai libre court à mes pensées. Je me dis
que le miroir avait aspiré ma main. J’y repensai et je me souvins de cette sensation qui m’avait traversé le
corps lorsque j’avais touché ce miroir. Je sentis que ma gorge était devenue sèche et je préférai descendre
boire un verre d’eau pour me changer les idées.
Je m'installais, rangeais mes affaires, commandais de quoi manger… mais malgré tout ça je n'arrivais
pas à oublier ce qui s'était passé quelques heures auparavant. Alors je décidai de monter, les jambes
flageolantes. Chaque marche que je montais ne faisait qu'amplifier cette sensation de peur. Au moment où
j'arrivai devant la porte du grenier, je crus que mon cœur allait s'arrêter de battre. Puis, prenant mon courage
à deux mains, j'ouvris la porte et me plaçai devant le miroir. Je posai ma main sur le miroir, et cette fois-ci je
sus que ce n'était pas la faible lumière du grenier, ni mes yeux qui me jouaient des tours. C'était bien vrai, ma
main était rentrée dans le miroir. Je ne savais plus quoi penser, je perdais toute ma raison. J'entrais tous mes
membres dans le miroir.
Derrière le miroir se trouvait une route. Après avoir attendu quelques minutes sans que l'endroit ne
change, je décidai de sortir du miroir. Je me retournai vers l'ouverture, mais elle avait disparu. Je forçai à
l'endroit où l'ouverture se trouvait, sans résultat. Pas besoin d'être un génie pour comprendre ; j'étais piégé
dans le miroir. Je m'assis, en proie au désespoir. Tout à coup, une voiture passa. Une autre voiture, qui venait
tout juste d'apparaitre, fonça comme une fusée vers l'autre. J'avais l'impression d'assister à un film d'horreur.
Les deux voitures entrèrent en collision. La première voiture se tourna, se cassa, se déforma. Je compris que
les passagers à l'intérieur étaient mes parents.
Je m'approchai des voitures, les touchai, mais ma main ne ressentit rien. Tout d'un coup la route
redevint normale. Puis la voiture de mes parents passa, comme la première fois. Le drame se répéta
indéfiniment. Je n'en pouvais plus, cette scène était un cauchemar, elle m'obsédait, me hantait.
Chaque fois la voiture revenait et se déformait. Le bruit de l'explosion résonnait de plus en plus fort
dans ma tête. Je crus que j'allais mourir. Puis je me résonnai, j'essayai de calmer ma respiration, en inspirant
et expirant de plus en plus lentement. Tout à coup, comme si j'avais fermé les yeux, je les ouvris aussitôt.
Je me trouvai dans mon salon, à Paris.
MEMORIA
Le réveil sonna, il était sept heures.
Je me levai et, comme tous les matins, je me rendis dans la salle de bain. Je me sentais fébrile, un
bourdonnement incessant résonnait dans mes oreilles. Mon intuition me disait que quelque chose avait changé.
Quand je me vis dans le miroir, je ne me reconnus pas ! Je faisais face à une autre personne. Je suis
petite, elle était grande, je suis brune alors qu’elle avait de beaux cheveux blonds qui faisaient ressortir ses
yeux bleus, mais le plus effrayant, c’était que lorsque je levais la main droite, elle levait la main gauche !
Je fermai les yeux en espérant retrouver mon reflet. Quelques secondes passèrent avant que je ne me
décide à regarder à nouveau. Un rapide coup d’œil au miroir me rassura, j’étais redevenue moi-même. J’ouvris
la porte et je me précipitai dans ma chambre le cœur battant. Que m’arrivait-il ? Qui était cette personne ?
Le jour se levait à peine et ma chambre se reflétait dans la vitre, une brise légère envahissait la pièce.
Je m’approchai de la fenêtre pour la fermer. Je sursautai lorsque je vis de nouveau ce reflet sur la psyché posée
au milieu de la pièce. Je m’effondrai. Étais-je en train de devenir folle ou étais-je tout simplement encore
endormie, en train de rêver, confortablement allongée dans mon lit ?. Peut-être allais-je me réveiller pour me
rendre compte que tout cela n’était qu’un cauchemar ?
Soudain, une petite voix lointaine me fit sortir de mes pensées : « Secoue-toi Abbyh ! Cette jolie blonde
te fait rêver ? » (En effet, j’étais fascinée par la personne en face de moi.) « Alors enlève-moi ce jogging
peluché et va chercher la robe rose de ta sœur ! ».
Comment savait-elle que cette robe me faisait rêver ? A qui appartenait cette petite voix qui me
perturbait tant ? J’en rigole quand j’y repense aujourd’hui.
Légèrement angoissée, je finis par suivre tous les conseils qu’elle me donnait et m’habillai, me
maquillai selon ses désirs.
Le résultat était plutôt pas mal, mais j’avais peur du jugement de mes amis.
L’horloge de la cuisine affichait 8:30. Il était plus que temps de partir. Je notai que la trotteuse tournait
à l’envers. Certainement un problème de pile. J’avalai un croissant et un jus d’orange et je filai jusqu’à
l’ascenseur.
Arrivée dehors, je fus surprise par la noirceur du ciel. Il était 8h30, nous étions en juin et le soleil était
encore couché. Avais-je raté des informations parlant d’une éclipse ?
Je trouvai mon chemin en zigzaguant entre les écoliers, les joggeurs du matin et les personnes âgées
qui sortaient leurs animaux de compagnie. D’ailleurs, je remarquai que l’une d’elles tenait une autruche en
laisse. Bizarre, pensai-je en poursuivant mon chemin.
Soudain, un bruit assourdissant, semblable à celui d’une fusée au décollage, retentit. Je ne parvins pas
à en localiser l’origine mais il me fit sursauter et lever la tête. C’est ainsi que je découvris que toutes les
façades des immeubles environnants étaient zébrées de cordes à nœuds desquelles des personnes descendaient
telles des acrobates.
J’interpellai une grand-mère que j’avais suivie du regard dans son périple depuis le 8ème étage de cette
tour qui me faisait face : « Pourquoi donc prendre autant de risques alors que vous pouviez descendre par
l’ascenseur puis sortir par la porte de l’immeuble ? ».
Visiblement surprise par ma question, elle me dévisagea et me dit : « La porte ? Qu’est-ce qu’une
porte ? ». La surprise changea de camp.
Alors que je m’apprêtai à lui indiquer l’endroit supposé de celle-ci, je m’aperçus que le bâtiment en
était dépourvu.
J’abandonnai et poursuivis ma route
Le bruit de fusée se fit à nouveau entendre. Cette fois je sus immédiatement ce que c’était : j’avais
devant moi un vélo, mais pas tout à fait comme ceux que je connaissais. Sur sa partie arrière, une sorte de
missile était fixé au cadre et des flammes s’en échappaient. Le cycliste, lui, avait une apparence farfelue. Il
portait un pantalon en vinyle rose, il était chaussé de baskets à épaisses semelles couvertes de fourrure rouge,
et au dos de sa veste étaient accrochées d’énormes ailes en aluminium.
Le temps de me frotter les yeux, le cycliste atypique avait disparu.
Alors que je décidai de prendre un raccourci, la petite voix fit son retour : « Où vas-tu ? Tu traînes ce
matin ». Je ne répondis pas. D’ailleurs, à qui aurais-je bien pu répondre ? Cette matinée était déjà bien assez
étrange. Plus j’avançais, moins j’étais rassurée. Je ne comprenais toujours pas ce qu’il m’arrivait : ce
changement physique, cette voix, ces étrangetés tout au long de mon parcours...Au moins, l’entrée du collège,
elle, n’avait pas changé. Elle était certes toujours aussi peu accueillante avec ses murs tagués et délabrés ainsi
que ses casiers cassés, mais en retrouvant mon groupe d’amis à côté du self, je me dis qu’enfin tout redevenait
normal. Ils me reconnaissaient, leurs sourires en étaient témoins. J’allais pouvoir leur raconter toutes les
péripéties vécues depuis mon réveil.
Mais lorsqu’Enzo commença à parler, je faillis tomber à la renverse. De sa bouche sortaient, non pas
des mots, mais des aboiements…
Il se jeta brutalement sur moi et me lécha le visage, m’obligeant à fermer les yeux.
Je me surpris à repousser machinalement Abbyh. Le bar à mémoire allait bientôt fermer et mon chien
était pressé de sortir.
Je regardai la boite à capsule responsable de cet étrange rêve. Alors que j’aurais dû revivre l’époque
de mon dixième anniversaire, je lus « Collège 2020 » ; la date de péremption était même dépassée de quinze
ans.
Pour s’excuser de cette malencontreuse erreur, l’androïde de service crédita mon compte Memoria et
m’offrit une réduction de quinze cristaux sur une capsule « Paris 1960 », la plus prisée du moment.
J’attrapai mon imper, le drône-laisse d’Abbyh et rentrai chez moi, le moral gâché par cette soirée ratée.
Nantes, le 19/11/2084
LA BOISSON MAGIQUE
Un évènement s’est produit, un évènement plein d’émotions : de la joie, de la peur ; je vais tout vous
raconter maintenant !
J’avais 7 ans et je menais une vie normale jusqu’au jour où tout a basculé. C’était un soir d’automne ;
je prenais le dîner avec ma mère. A la fin du repas, je me suis levé de ma chaise pour aller dans la cuisine
poser mon assiette. C’est alors que j’ai vu un verre avec un liquide étrange à l’intérieur ; son aspect était
bizarre mais curieux, je le pris et le bus. La soirée passa et quand vint le moment d’aller me coucher, alors que
je m’allongeais sur mon lit, un mal de ventre est venu. Je parvins quand même à m’endormir.
Le lendemain, au moment où je m’apprêtais à partir à l’école, j’ai ressenti une sensation bizarre,
comme un mauvais pressentiment, comme si aller à l’école n’était pas une bonne idée… Je me souviens encore
de ce drôle de sentiment…
Arrivés à l’école, nous nous sommes installés à nos places et un de mes camarades m’a jeté une boule
de papier dans le dos ! Je la lui ai alors renvoyée ; le ton est alors monté entre nous. Il criait, je me défendais
et c’est alors qu’il m’a poussé ! Nous avons alors commencé à nous battre ; la maîtresse cria et nous disputa
en nous demandant ce qu’il nous avait pris d’avoir un tel comportement irresponsable. J’ai alors hurlé que
c’était lui le fautif et qu’il avait commencé à me pousser. Pendant ce temps, mon agresseur riait et me criait
dessus. Tout à coup, il m’attrapa par la gorge et me dit : « Sale menteur, c’est toi qui as commencé ! » C’est
à ce moment précis que les choses se sont empirées…
Je l’ai alors regardé, les poings serrés et ma colère prit le dessus. C’est alors que le stylo que j’observais
depuis un moment alla se pointer sur son visage. Tout le monde fut choqué, bouche bée, et mon camarade en
larmes sortit de la classe en courant. Tous les regards étaient fixés sur moi… Gêné, je m’enfuis alors de l’école
et rentrai chez moi en pleurant.
Je n’arrêtais pas de me poser des questions pour savoir comment cela avait pu arriver, si je n’avais pas
rêvé. Je ressentais à la fois de la peur et de l’excitation à l’idée d’avoir réussi à déplacer un objet par la pensée
et à le planter dans la figure de cet imbécile ! C’est alors que je me suis rappelé l’histoire du verre étrange de
la veille ; tout semblait venir de là… J’ai eu beau demander à ma mère si elle savait d’où venait cette boisson
; elle ne sut pas me répondre… Quand j’essaie de repenser à cet évènement, je n’arrive toujours pas à me
l’expliquer.
Les jours passaient, et je restais toujours sous le choc des événements passés ; je n’ai point eu le courage
de me resservir de mes pouvoirs. Je voulais oublier toute cette histoire, faire comme s’il ne s’était rien passé
mais ces souvenirs ne me quittaient pas… Je commençais à faire des crises d’angoisse et j’avais l’impression
de voir bouger tous les objets que j’observais. Pour moi, ce n’était que le fruit de mon imagination ; maintenant
les objets ne se déplaçaient plus mais se détruisaient les uns après les autres sous mes yeux. J’ai donc pris
conscience que cela ne venait pas de mon imagination mais qu’il s’agissait bel et bien de la réalité. Et si
seulement, je n’avais pas touché à ce verre, je pense que rien de tout cela ne serait arrivé…
Quelques jours plus tard, alors que je rentrais de l’école, je croisai une vieille dame qui m’interpella
en me confiant qu’elle était au courant de la mésaventure que je vivais. Alors, je fus intrigué et lui demandai
si elle savait comment je pouvais me sortir de cette situation si inconfortable. C’est alors qu’elle me confia un
secret ; elle avait la solution qui résoudrait tous mes problèmes ! Il fallait impérativement retrouver le verre
trouvé ce fameux soir, le remplir de grenadine mélangée à du jus d’orange, et le boire d’un trait sans respirer.
C’est ce que je fis dès je fus à la maison. Mes ennuis étaient terminés. Enfin, c’est ce que je croyais… Quelques
minutes plus tard, alors que j’étais en train de faire mes devoirs, j’entendis mon petit frère hurler dans sa
chambre. Je suis donc allé le voir pour essayer de le calmer mais rien n’y faisait. Plus j’essayais de le consoler,
plus il pleurait. C’est alors que la même sensation arriva, mon sang monta aux oreilles et le doudou de Théo
se mit à voler dans la chambre jusqu’à son lit pour se blottir comme par magie contre lui. Il se calma enfin et
finit par s’endormir.
La malédiction était donc toujours là ; j’avais toujours ce pouvoir de faire déplacer les objets. Je
regardai alors dans ma chambre ce vieux livre que j’avais tellement détesté et d’un coup sans que j’en m’en
rende compte, il finit par tomber dans ma poubelle de bureau…
Le lendemain, alors que je me rendais sur le chemin de l’école, je croisai à nouveau la vieille dame qui
me demanda si sa recette avait fonctionné. Quand je lui répondis que non, elle se mit alors à s’énerver et à
hausser le ton en me secouant par la manche. J’entendis alors au loin une voix douce répétant « Réveille-toi,
réveille-toi, il est l’heure de se lever ». C’est alors que j’aperçus le visage de ma mère penchée sur moi. Je
compris alors que tout cela n’avait été qu’un rêve… Soulagé, je me préparai et partis à l’école. Tous mes
ennuis étaient terminés et je pourrais à nouveau passer des bons moments avec tous mes copains de classe.
LE JEU
Après tant d'années, je me sens motivée à écrire ce qui m'est arrivé.
C'était la fin de mon année de terminale, donc le tout début des vacances d'été. Je ne croyais toujours
pas à ce que, quelques jours plus tôt, ma meilleure amie Gwendoline, surnommée Gwen m'avait dit en nous
appelant ma sœur et moi. Elle m'avait raconté que le proviseur, M. Gulebre, avait accepté que les terminales
A et B passent deux jours et une nuit au lycée. Seulement, il y avait deux conditions : premièrement tout devait
être parfaitement rangé après notre séjour et deuxièmement les CPE passeraient voir chaque jour si tout allait
pour le mieux.
Le jour J arriva. Après avoir aménagé le gymnase de sorte que l'on puisse danser, tout le monde était
prêt pour la fête du siècle, et qui, on ne le savait pas encore resterait à jamais gravée dans nos mémoires.
J'entrai dans la salle accompagnée de Gwen. Des groupes s'étaient déjà formés. J'aperçus Alexis, le garçon le
plus populaire des terminales, qui était entouré de douze personnes ensorcelées par son charme.
Alors que Gwen me parlait de ses choix pour l'université, subitement les lumières s’éteignirent et se
rallumèrent dans la seconde. S'ensuivit un seul et même bruit de sonnerie de téléphone. Pour comprendre ce
qui se passait, je sortis le mien et découvris sur mon écran un dessin d'enveloppe. Je la tapotai pour l'ouvrir et
je ne sais pas par quel mystère, la lettre sortit de mon téléphone et tomba à mes pieds. Ce n'était pas croyable
et j'ai encore du mal à y croire aujourd'hui. Trois secondes avant, la lettre était sur mon portable, comment
était-ce possible ? En regardant autour de moi, je constatai avec effarement que le même phénomène s'était
produit pour tous mes camarades de la terminale A. Bizarrement, la terminale B n'avait rien reçu. Je ne trouvais
pas d'autre explication rationnelle que l'hologramme. Pour me rassurer je m'agenouillai et essayai de passer la
main à travers l'hologramme mais je ne touchai que du papier. Un sentiment d'incompréhension s'empara de
moi et une appréhension me saisit par rapport au contenu de cette lettre. A cet instant, je remarquai une phrase
au dos de cette lettre et alors que je commençai à lire : « Si tu ne joues pas le jeu, tu seras... », je fus
interrompue :
- Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est n'importe quoi, franchement, qui croit à de pareilles idioties !
s'emporta Alexis, C'est juste un petit malin qui s'amuse à nous faire peur. Bon de toute façon, ça m'énerve.
Moi je vais prendre l'air. Salut la compagnie !, ajouta-t-il en quittant la pièce.
Dix minutes plus tard Alexis n'était toujours pas revenu et sa petite amie Krista s’inquiéta et partit à sa
recherche. Un peu après, j'entendis un hurlement strident qui venait de la cour. Affolés nous nous précipitâmes
vers la source du bruit et c'est là que nous découvrîmes Krista en pleurs. Nous nous rapprochâmes pour voir
la cause de son affliction. Nous découvrîmes alors une scène glaçante qui nous donna des sueurs froides :
Alexis était étendu inerte sur le sol avec une lettre posée sur le torse. Le temps de reprendre nos esprits, nous
nous rendîmes compte que la classe B avait disparu. Leur manteau et leur sac s'étaient volatilisés également.
Maël et Simon, un couple de la classe A, nous prévinrent que leurs lettres assemblées formaient une phrase et
ils nous la montrèrent : « Sautez du troisième étage et vous n'aurez plus à jouer le jeu »
- Mais vous n'allez pas y aller quand même, c'est insensé ! s’exclama Nine, leur meilleure amie
- Non, mais ça va, ce n'est qu'à 10 ou 9 mètres de haut et puis je préfère sauter du troisième étage que
de mourir pour un jeu ! Lui rétorqua Simon.
Nine contrariée ordonna qu'on mette des tapis pour la gym sous les fenêtres. Au moment où le couple
allait sauter Nine essaya désespérément de les retenir mais en voulant s'interposer, elle fut entraînée dans leur
chute et tomba avec eux. Simon se retrouva à l'envers et se brisa la nuque sur le sol. Comme nous nous
trouvions sur le toit quelqu'un remarqua une silhouette juste à côté du portail. Si je me rappelle bien nous nous
séparâmes précipitamment sous l'effroi à ce moment-là pour aller voir qui était encore vivant. En bas, seul
Maël bougeait encore et on apercevait les lettres sur le corps des deux autres et c'était déjà trop tard pour eux.
La panique et l'épouvante s'intensifièrent tout autour de moi et en moi. Le lycée me parut tout à coup sinistre.
Pendant qu'on se hâtait autour de Maël, j'accourus vers ceux qui étaient regroupés autour du portail. Mon
estomac se noua quand je vis ce qui attirait l'attention de tous : Sarah, une fille de ma classe était morte, une
lettre posée sur le torse. Mais ce qui m'effraya le plus et qui me hante encore aujourd'hui, est l'inscription sur
le portail : « C'est à ton tour, Océane ». Je pris ma lettre et lus en claquant des dents : « Choisis qui restera
dans le jeu, ta sœur ou Gwendoline ». J'étais paniquée, c'était impossible de choisir. Pour la énième fois je
regardai ma lettre, et découvris, perplexe, que le message avait changé : « Si tu n'arrives pas à choisir, c'est ta
vie que je prendrai avec ma flèche. »
C'était vrai, évidemment, je ne pouvais choisir, c'était au-dessus de mes forces. Alors, je préférai me
sacrifier que de supporter la mort d'une des deux personnes que je chérissais le plus au monde. C'est alors que
je vis arriver sur moi une flèche enflammée, visant mon cœur. Mais avant que celle-ci ne m'atteigne, quelqu'un
s'interposa devant moi et reçut le projectile qui m'était destiné en pleine poitrine. Je ne vis pas tout de suite
qui m'avait sauvé la vie et je découvris donc avec stupeur et horreur ma meilleure amie, Gwen, gisant,
immobile au milieu des flammes qui lui léchaient le visage. La suite des événements se déroula assez vite. Le
feu envahit la salle d'une façon phénoménale. Je me souviens que ma sœur me tirait par le bras pour m'entrainer
hors du gymnase et que je me débattais pour rester auprès de Gwen, hurlant de chagrin. Finalement, à bout de
forces, je me laissai faire. A ce moment-là, je ne me rappelle que de mes yeux qui me piquaient, de ma gorge
sèche et des autres élèves, suffoquant autour de moi, essayant d'aller vers le bureau du directeur, la mort dans
l'âme et le cœur serré à cause de cette dernière tragédie. Ce même bureau était la salle la plus éloignée du
gymnase et nous espérions y trouver refuge dans l'attente des pompiers. C'est en effet là que Graham, un
garçon de ma classe, nous montra un encadrement et en moins de deux minutes nous découvrîmes une issue
de secours inespérée. Dehors les pompiers et les policiers nous attendaient ainsi qu'une longue enquête
judiciaire encore irrésolue aujourd'hui.
Je suis là à écrire mon histoire et je sais qu'un jour la partie reprendra son cours.
L’APPAREIL PHOTO
Il y a deux mois, je fêtais mon anniversaire avec mes collègues. Malgré tout quelqu’un que je ne
connaissais pas était présent, il était très grand et était vêtu d’un long manteau noir tout abimé. Il ne parlait
pas et restait comme figé au milieu de la pièce, un petit cadeau rouge dans les mains. Mais je ne me posai pas
plus de questions, il devait sûrement s’agir d’un ami d’ami, de cousin ou je ne sais quoi.
Vers vingt-trois heures, le moment de l’ouverture des cadeaux était arrivé. Je les ouvris un par un mais
après les avoir tous ouverts, je remarquai que le petit cadeau rouge de l’homme au manteau était toujours
fermé. Il me fit signe de l’ouvrir, alors je déballai le papier avec précaution. À l’intérieur se trouvait un vieil
appareil photo Polaroïd. Je le remerciai avec politesse et ouvris le boitier du vieil engin. Je remarquai alors
avec surprise qu’aucune pellicule n’était présente dans l’appareil. Je m’apprêtai à le lui faire remarquer mais
il me lança d’une voix grave et foudroyante : « Pas besoin de pellicules pour celui-là ! ». Terrifié par une voix
aussi grave et par ce personnage mystérieux, je sentis mon corps se pétrifier. Quelques secondes passèrent. Je
restai immobile, debout, l’appareil photo dans les mains. Je repris conscience et le remerciai une dernière fois.
Après cet événement perturbant, la soirée se déroula normalement. Cette nuit-là, je ne parvins pas à fermer
l’œil, était-ce la voix de l’homme qui résonnait dans ma tête ou le fait que j’avais trop bu ?
Le lendemain matin, je sortis péniblement de mon lit. J’étais impatient d’essayer l’appareil photo. Je
le saisis et soufflai dessus car il était très poussiéreux, mais je ne m’attendais pas à ce qu’autant de poussière
s’envole. « Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas servi » me dis-je. Ce qui m’étonna le plus c’était qu’il avait
l’apparence d’un appareil photo Polaroïd (il y avait même une fente faite pour sortir les photos) mais selon
l’homme à la voix grave, il n’y avait pas besoin de pellicule. Il s’agissait donc d’un appareil photo banal. Je
cherchai quelque chose à photographier. Je choisis une pomme bien rouge de mon panier à fruit. Je la plaçai
à la lumière du jour et la pris en photo. Mais ce qui se passa fut terrifiant. Je sentis mon estomac se nouer, une
photo sortit comme par magie du vieil engin mais en regardant la photo attentivement je fus terrorisé. La
pomme que j’avais prise en photo était intacte mais sur la photo seul le trognon apparaissait, je perdis
connaissance dans ma cuisine. Je me réveillai deux heures plus tard environ et mangeai la pomme pour
reprendre des forces et ce fut une fois la dégustation terminée que je réalisai. Je comparai le trognon de la
pomme à la photo et ils étaient identiques. Cet appareil prenait en photo le futur. Pour être fixé je pris en photo
mon horloge et en effet, sur la photo, l’horloge avançait de deux heures. À ce moment je réalisai le pouvoir
de cette machine diabolique qui ferait de moi un des hommes les plus puissants de ce monde ! Je pris en photo
plusieurs objets et à chaque fois cela fonctionnait. Puis, on frappa à ma porte. C’était étonnant car je n’attendais
personne. Une pensée me traversa l’esprit, et si on voulait me dérober mon appareil photo. Pour être fixé, je
pris ma porte en photo. Mais ce que je vis me terrifia. Je vis la porte grande ouverte avec mon cadavre gisant
dans une mare de sang, je perdis connaissance une nouvelle fois. Je me réveillai dans mon lit, soulagé, tout
ceci n’était qu’un rêve. Je me levai, mangeai une pomme et deux heures plus tard, on toqua à ma porte !
Je fus pris de panique et sortis mon appareil photo en tremblant. Je le fis tomber et le ramassai. Une
fois pris en main, j’appuyai sur le déclencheur et observai la photo glisser par la fente. Cela ne m’étonna point
mais je fus cloué sur place. Je m’y attendais. Comment ce rêve avait pu devenir réalité ? Comme prévu, sur la
photo, une mare de sang se forma avec un corps que je n’arrivais pas à distinguer. Je me fis à l’idée que ce
corps était le mien. J’avais déjà vu ça dans des films, les personnages assuraient que l’on ne pouvait changer
le futur. J’avais aussi lu ça dans un manga : un personnage pouvait prédire l’avenir et disait que celui-ci ne
pouvait changer. Mais le personnage principal de ce manga réussit quand même à le faire. Il fallait que je me
décide. La mort assurée ou garder l’espoir de rester dans ce monde ? Je choisis la deuxième option car je ne
voulais à aucune condition partir dans l’au-delà. Que faire face à cet individu devant ma porte ? Je saisis un
couteau de ma cuisine et ouvris la porte. Devant cette dernière se trouvait un homme que je ne connaissais
pas. Je le saluai et il me demanda s’il pouvait entrer. Je refusai mais il insista et même me menaça. J’acceptai
de l’accueillir. Nous discutâmes un moment. Je regardai l’heure et recommençai à paniquer. Cela faisait une
heure et cinquante-cinq minutes que j’avais pris la photo. Qu’allait-il m’arriver dans les cinq minutes
restantes ? J’étais pétrifié. Une pensée me vint. Prendre la fuite était la meilleure solution. Je laissai l’homme
dans mon salon et m’éclipsai discrètement. L’homme sortit de chez moi et me vit partir. Il m’interpela. Je
tentai de lui raconter un mensonge mais il n’y crut pas. Une heure cinquante-neuf depuis la rencontre.
L’homme commença à me parler sans articuler. Je ne comprenais rien à ce qu’il disait. Il ne restait que
quelques secondes avant les deux heures. L’homme me fixa sans cligner des yeux ce qui était assez gênant. Il
sortit un couteau sans que je ne le vis et rapprocha sa main armée de moi, ce qui attira mon attention. Mais,
que faisait-il ? Je partis en courant, terrorisé. Que me voulait-il ? Je ne comprenais rien mais pris la fuite. Je
m’enfuis et démarrai la voiture. Je quittai la ville et me posai après une heure de trajet. J’allai au commissariat
mais il était fermé. Je tentai d’appeler mais pas de réponse jusqu’à ce qu’une voix étrange me répondît. Elle
était extrêmement grave. Oui, cette voix c’était celle de l’homme qui m’avait offert l’appareil. Il ne me parla
pas beaucoup et des interférences parvenaient mais je distinguai une seule phrase : « Je suis le diable et tu es
ma prochaine cible. »
Après avoir entendu ces mots, je ne bougeais plus, comme si ces paroles m’avaient ensorcelées. Je
restais planté là, tout seul, comme si j’attendais que le mort vienne...
LE CAUCHEMAR RÉALISTE
Ce jour-là, je devais me rendre à la banque pour déposer un chèque. Ce que je fis dans l'après-midi. Je
m'avançais vers le caissier quand soudain je sentis un poids sur mon cœur. Ma vision se troubla, je ne pouvais
plus bouger mes membres. Je ne vis plus rien, je tombai par terre, mon cœur s'arrêta.
Ce jour-là, je ne l'ai pas oublié, c'était un dimanche. Après m'être évanoui, je rouvris les yeux, je ne
sentais plus aucun poids sur mon cœur. Je pouvais de nouveau bouger mes membres. Je vis une foule de
personnes autour de moi, et, à côté de moi, un médecin me faisait un massage cardiaque.
Je leur disais que tout allait bien, en vain. Je me levai et je me vis moi-même en train de me faire
masser : je m'étais séparé de mon corps. En paniquant, je bousculai quelqu'un, mais au lieu d'avoir un contact,
je passai à travers cette personne et je tombai. La seule explication qui me venait à l'esprit était le surplus de
médicaments que je prenais à cause de mon traitement. Ou alors était-ce une malédiction ? Suis-je condamné
à vivre ça toute ma vie ? Toutes ces questions auxquelles je n'avais aucune réponse me tourmentèrent sans
cesse.
Mon corps inerte fut tout d'abord emporté sur un brancard dans l'ambulance. Je m'assis dans
l'ambulance à côté d'un médecin urgentiste. L'ambulance démarra alors que j'étais toujours en train de me
questionner. Tout me semblait si réel. J'étais toujours troublé mais j'avais réussi à me sortir de cette situation
terrorisante qui me tourmentait. J'entendis un médecin qui prévenait ma femme et mes proches de mon
accident cardio-vasculaire. Lorsqu’on fut arrivés, on me déposa dans un lit d'hôpital. On me mit un tas de
machines médicales dont je ne connaissais même pas l'existence.
Derrière moi, j'entendis une infirmière dire que mon état se dégradait. Cela me refit basculer dans une
situation post-traumatique. Je me voyais mourir devant mes yeux et je ne pouvais rien y faire. Pourquoi
personne ne m'entend ? Pourquoi personne ne me voit ? Je criais de toute mes forces. Je me demandais ce que
j’avais fait pour mériter une telle torture.
Mais ce n'était que le début de mes souffrances. Ma femme vint me voir en premier. Elle ne semblait
ni triste ni choquée. Une expression de questionnement vint remplacer la tristesse qui débordait de mes yeux.
Pourquoi aucune émotion ne lui venait ? Mes deux frères rejoignirent ma femme dans la pièce où j'étais dans
le coma. Eux étaient choqués, aucun mot ne leur venait. Quand l'heure des visites était terminée, je suivis ma
femme jusqu'à la sortie en quête de réponses. En passant à travers la porte de sortie, je me demandais si cela
en valait réellement la peine. Avais-je réellement envie de voir des choses qui m'attristeraient encore plus que
je ne l'étais déjà ?
Je me décidai finalement de suivre ma femme.
Elle prit son téléphone et appela une personne que je ne connaissais pas. Il avait une voix grave et
semblait connaître ma femme tout autant que moi. Je m'assis dans sa voiture. Elle mit le GPS à une adresse
qui ne m'était pas familière. Dans ma tête je me disais qu'en soi, peut-être que ce cauchemar me révélerait des
choses que je n'aurais pas pu connaître sans son aide. Elle arriva à destination, un homme grand, brun avec
une voix grave lui ouvrit. Elle monta, je fis de même. L'homme mystérieux lui demanda pourquoi le poison
n'avait pas marché. Depuis le début je ne comprenais rien à ce qui se passait, c'est pour ça que je refusais
d'accepter la discussion qu'ils avaient.
Je me répétais sans cesse qu'il n'y avait même pas une once de vérité dans leurs paroles. Je refusais d'y
croire. Une fois leur conversation finie, ils allèrent dans la chambre. Je n'osais pas les suivre, cela m'aurait
infligé trop de désespoir. Je me dirigeai vers la fenêtre pour vomir de honte. Pour me reprendre mentalement,
je décidai de revenir à l'hôpital à pied. Sur le chemin j'angoissais car j'avais peur qu'il soit arrivé quelque chose
de grave à mon corps. Car par je ne sais quel miracle, j'aurais peut-être la chance, si mon corps était intact, de
reprendre possession de mon corps et ainsi oublier ce mauvais rêve.
Quand je fus arrivé à l'hôpital, je vis les médecins en panique, toutes les machines bipaient. L'infirmière
ne faisait que répéter aux médecins que s'ils n'agissaient pas à temps ça en serait fini pour moi. Je vis ma ligne
de vie se stagner. Etait-ce la fin pour moi ? J'étais entre la vie et la mort. J'entendis le médecin dire que j'étais
mort. Alors cette phrase sera la dernière parole que j'entendrai ?
Je rouvris les yeux. J'étais dans mon lit d'hôpital. Si mon état me l'avait accordé, j'aurais crié et sauté
de joie. Je fus obligé de rester trois semaines à l'hôpital pour me rétablir. Pendant ces trois semaines, je n'ai
pas pensé une seule fois à ce rêve qui me semblait lointain. Quand on m'accorda de rentrer chez moi, j'appelai
ma femme pour qu'elle vienne me chercher. Quand je montai dans sa voiture, je vis son téléphone sur la
banquette arrière. Le dernier numéro qu'elle avait composé était le même que celui de mon rêve. Et sur le GPS
il y avait la même adresse que celle de ma vision. Tout semblait indiquer que mon rêve n'en était pas un.
J'irai sonner à la porte de cet homme pour l'ultime règlement de compte...
UN HOMME MYSTÉRIEUX AU CIMETIÈRE
C’était un jour de pluie. Comme à notre habitude moi et mon fils de cinq ans allions au cimetière pour
voir la tombe de mon épouse. Sur le chemin tout se passait comme prévu mais en entrant dans le cimetière,
comme les semaines précédentes nous nous sentions observés mais je n’y prêtai pas plus d’attention. Après
quelques minutes de deuil nous sommes rentrés chez nous. Mais la porte d’entrée était grande ouverte ! Je
n’avais pas si peur que ça et je me rassurai en me disant que j’avais certainement oublié de la fermer.
Des semaines passèrent. Ce phénomène réapparut les semaines suivantes et je commençais à me poser
plein de questions et chercher plusieurs hypothèses possibles, je paniquai à l’idée que peut-être quelqu’un
venait chez moi tous les dimanches, mais je ne savais pas qui ! Je pensai d’abord que j’oubliais chaque fois
de fermer la porte d’entrée de la maison car nous étions pressés comme chaque dimanche, mais cette hypothèse
n’était pas valable car habituellement je me rappelais d’avoir fermé la porte. Donc, je réfléchissais de plus en
plus à ce qui était en train de m’arriver et cela m’angoissait de plus en plus. Je me suis demandé si quelqu’un
d’autre avait un double de mon trousseau de clés, et je savais qu’à la mort de mon épouse j’avais donné ses
clés à son oncle Damiens qui n’était pas du tout proche de nous, mais ça lui tenait à cœur et d’ailleurs je ne
sais toujours pas pourquoi. Ce n’est pas dans mes habitudes de donner des objets sans raison. Donc je me
posai de multiples questions sur cet oncle car personne d’autre n’avait les clés de notre maison et je me dis
que c’était peut-être lui qui, tous les dimanches, ouvrait la porte d’entrée et entrait à la maison, mais pourquoi !
Je me demandais par la suite si je devais continuer à aller au cimetière, car j’avais de plus en plus peur.
Après avoir longtemps réfléchi, je me dirigeai dans la chambre de mon fils pour lui dire que le lendemain,
nous n’irions pas au cimetière. J’entrai doucement, et lui expliquai le moins brutalement possible ce qu’il se
passait. Je ne préférais pas lui mentir car il avait besoin d’être au courant de ce qu’il se passait.
Rien ne se passa pendant une semaine, je pensais que tout était fini mais pendant que je lisais le journal,
sur la seconde page, se trouvait toute l’identité de deux enfants disparus depuis trois jours. Je lus le témoignage
des parents, il expliquait des phénomènes étranges avant leurs disparitions comme des cadres où les photos
n’y étaient plus, des portes qui s’ouvraient quand ils partaient dans des lieux assez spéciaux, comme par
exemple, au cimetière ou à l’église.
A ce moment précis je me rendis compte de la gravité de la situation. Le phénomène de la porte
expliquait tout depuis le début : il ne s’agissait donc pas de l'oncle Damiens. Après avoir déposé mon fils à
l'école, je partis à la boutique d’armes pour m’acheter un fusil de chasse. J’en faisais peut-être trop mais je
préférais prendre de sérieuses précautions car je ne plaisantais pas. J’étais extrêmement stressé et angoissé
rien qu’en pensant à ce qu’il pourrait arriver à mon fils et moi-même.
Après avoir fait des courses au supermarché et avoir caché mon fusil dans ma chambre, il était l’heure
d’aller chercher mon fils à l’école. Sur le trajet, je repensais au témoignage des parents bouleversés de la
disparition de leurs enfants. Arrivé à l'école, je ne le trouvai ni dans la cour, ni dans la classe, ni dans la salle
de sport. Terrifié, je me dirigeai en courant vers les surveillants paniqués. Je leur expliquai la situation, mais
pendant que j'expliquais que je ne le trouvais pas, un surveillant me coupa la parole et me dit que mon fils
venait de disparaître il y avait environ quinze minutes. D’un coup ma respiration se bloqua, je faisais une crise
d’angoisse...
Je rentrai chez moi et entendis un grand bruit au niveau de la chambre de mon fils. Je courus et m’y
dirigeai rapidement. J’ouvris violemment la porte et découvris un homme tenant son fils dans les bras,
l’homme rigola et dit : « Je reviendrai un jour ». Tout d’un coup, l’homme disparut. Je savais pertinemment
que l’homme ne plaisantait pas et reviendrait un jour.
EST-CE UNE MALADIE ?
Mes yeux survolaient les pages de ma bible pour la énième fois. Je ne saurais dire pourquoi cet ouvrage
m’intéresse tant, sûrement parce que c’était le seul à ma disposition.
Un bruit me fit sortir de ma torpeur latente, mon regard hagard se porta donc dans la direction d’où il
venait. Sans surprise mon colocataire, se pencha au-dessus de moi.
Que lis-tu ?
Pourquoi me poses-tu cette question, alors que tu connais déjà la réponse ?
N'en as-tu pas marre de relire toujours le même livre ?
Non, il me permet de passer le temps.
Il souffla, agacé par ma réponse. Puis il s’installa à côté de moi, tout en passant sa main dans mes
cheveux, avant d'attraper quelques mèches et de jouer avec. Nous restâmes ainsi pendant un long moment.
Nous fûmes interrompus par plusieurs coups donnés à la porte.
Entrez !
Un homme la cinquantaine, d’une carrure imposante entra. Il tira vigoureusement une chaise, et s'assit
devant moi. Son air inquiet et inquisiteur ne laissait rien présager de bon comme nouvelle.
Bonjour monsieur le directeur, le saluai-je poliment.
Bonjour mon garçon. Comment vas-tu ?
Tout sourire je répondis « Nous allons très bien ».
Il avala difficilement sa salive. Il avait l'air étrangement mal à l'aise.
Nous ?
Bah... oui, lui répondis-je.
Toi et... qui ?
Je le dévisageais comme s’il était le plus grand des imbéciles. Ne voyait-il donc pas mon ami pourtant
présent et toujours occupé à jouer avec mes cheveux ?
As-tu bien pris tes médicaments ce matin ?
Il est possible que j'ai omis de le faire, mais ce n'est pas d’une importance capitale. Depuis
l’arrivée de mon colocataire, je me porte nettement mieux.
Il se leva et me lança un dernier regard angoissé, puis se dirigera vers la porte.
Juste avant de partir, il me dit : « N’oublies pas tes médicaments… J'enverrai quelqu'un effectuer une
vérification.
Je fixai la porte que le directeur venait juste de passer un peu confus. Ce n’était pas la première fois
que ce genre d’incidents arrivait, personne ne remarquait la présence de mon colocataire.
Dès lors je me mis en quête d’en connaitre la raison. Pourquoi diable, les personnes que je côtoyais
feignaient de ne point le remarquer. Les infirmières par nature bienveillantes venaient me voir sans lui prêter
la moindre attention. Quand nous courions dans la cour aucun de mes camarades ne jouait avec lui. Force est
de constater qu’il ne faisait absolument aucun effort pour rentrer en contact avec autrui. Et s’évertuait à ne
communiquer qu’avec moi, je regrettais d’être le seul à rire à ses blagues.
Bénéficierais-je d’un super pouvoir ? C’était crédible, combien de films, livres, comics, bandes
dessinées évoquaient des faits similaires. Cette faculté quasi-divine allait forcer mon destin. J’étais destiné à
accomplir de grandes choses !
Mes géniteurs allaient enfin être impressionnés, les autres me jalouseraient, peut-être même allais-je
enfin éclipser Miranda et ses vidéos maquillages du seul sujet de conversation familiale.
Pour ce faire, je devais bannir de mes habitudes les médicaments. Car curieusement, une fois assimilé
par mon métabolisme, mes supers pouvoir disparaissaient. Que pouvait-il bien y avoir comme intérêt de me
priver de cet atout ?
Pourquoi ils voulaient absolument me soigner ? Pourquoi m’empêcher de voir mon seul ami ?
Pourquoi disaient-ils que je suis malade ? Etait-ce une maladie d’aimer ? Ils me répétaient que j’étais
atteint.
Je voulais tellement qu’ils soient fiers de moi, qu’ils me prêtent un tout petit peu d’attention. Juste un
sourire. Ce fut le seul à le faire, à m’octroyer un sourire. Le seul à me dire qu’être aimé était normal. Je sais
que je ne suis pas un petit garçon comme les autres. Mais est-ce seulement ma faute ? Est-ce que c’est mal
d’être diffèrent ? Et au final qu’est-ce que c’est d’être normal ?