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aux sources de la Grande Guerre

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aux sourcesde la Grande Guerre

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Détail de photographie collée dans le journal de Marie Noël, infirmière de la Croix-Rouge affectée à l’hôpital temporaire n° 2 de Brest. (cf. p.31)

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Coordination par

Maël Cariou et Yoric Schleef

Préface de Patrick Gourlay

Histoires inédites à traversles archives privéesdu Finistère

aux sourcesde la Grande Guerre

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Les lettres ou mots manquants ou abrégés, lorsqu’ils ont pu

être reconstitués, sont indiqués entre crochets droits [ ],

ou expliqués en notes.

L’orthographe, la ponctuation et les biffures d’origine ont été

conservés.

Principes d’édition

Un convoi sanitaire, lieu inconnu. (A.D. Finistère, 39 J 11 369)

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Sommaire

Avant-propos : La trace et le lien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7Préface : Le choc et l’empreinte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1914. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Face au feu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16De Brest à la Marne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20À Brest après cinq mois de guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

1915. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Un rescapé du Bouvet témoigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36Prêtre, artiste et soldat : l’abbé Jean-Marie Conseil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38Mort au créneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

1916. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

De Salonique aux vallées de la Macédoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46Raymond Brière ou le destin tragique d’un enfant de Kerbernez . . . . . . . . . . . 48L’anticléricalisme en campagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

1917. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

Solidarité des Finistériens avec les territoires sinistrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60Le sort incertain des disparus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64Un lien entre le front et l’arrière : filleuls et marraines de guerre . . . . . . . . . . . 66Déluge de feu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70Le souvenir dans du bois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

1918. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

Lorsqu’un ami tombe au combat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78Miraculé ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

Après-guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

La pieuse célébration du retour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88L’écho des camps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92Survivre, mais souffrir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98Une chanson pour décrire l’horreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104Un livre d’or pour commémorer l’engagement des notaires . . . . . . . . . . . . . . 112Une adolescente face à la guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116Les fleurs du souvenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120Portrait d’un poilu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126Remerciements, auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

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Détail de photographie collée dans le journal de Marie Noël, infirmière de la Croix-Rouge affectée à l’hôpital temporaire n° 2 de Brest. (cf. p.31)

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Avant-propos

Cet ouvrage présente une sélection de documents et objets rela-

tifs à la Première Guerre mondiale conservés dans les services d’ar-

chives finistériens, où ils ont été, pour la plupart d’entre eux, recueillis

à l’occasion d’une opération de très large envergure appelée la

Grande collecte. Organisée en France en 2013, elle a mobilisé des

bibliothèques, des musées, des Archives et des institutions audiovi-

suelles.

La Grande collecte est à l’origine un projet d’histoires person-

nelles relatives à la Première Guerre mondiale lancé en Allemagne en

2011, afin de collecter des documents, des objets et des souvenirs

familiaux. Depuis, des collectes nationales ont eu lieu dans plusieurs

pays européens et ont permis l’archivage de dizaines de milliers de

documents, objets et images numériques qui constitueront à terme

une base de données européenne de la Grande Guerre unique en son

genre. Photographies, cartes postales, correspondances, récits de

guerre, cartes, dessins et croquis, journaux inédits ou encore artisa-

nat de tranchée, ces objets illustrent la vie sous le feu ennemi, sur le

front intérieur, mais aussi à l’arrière, loin des combats.

La Grande collecte est pour les Archives un moment particulier

où elles s’interrogent plus qu’à l’habitude sur ce qu’elles sont et font,

sur ce que sont les traces qu’elles conservent, et sur le sens à donner

aux nombreux gestes de don ou de dépôts de documents et d’objets

dans des institutions publiques.

Quel lien faut-il faire entre savoir historique et commémoration,

quel lien entre souvenir personnel et histoire collective – les liens

La traceet le lien

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entre générations sont-ils en cause ? – et entre tous les peuples

autrefois engagés dans le conflit, aujourd’hui rassemblés dans

l’œuvre commune de commémoration ?

Pour les Archives, la Grande collecte a été au premier chef une

occasion unique d’enrichir le patrimoine lié à la Grande Guerre et de

se souvenir que les traces, quelles qu’elles soient, ne sont jamais

définitivement perdues, qu’il ne faut pas les laisser perdre. Avec le

temps, le travail de mémoire, travail de deuil, permet d’accepter plus

sereinement les faits historiques douloureux pour les familles et trau-

matisants pour les sociétés. On peut alors raviver la mémoire, libérer

les sources et leur conférer un autre usage, une signification

constructive. Elles libèrent, suivant les enjeux contemporains, le

renouvellement de la connaissance et de la recherche scientifique,

domaine où les Archives jouent un rôle majeur.

Si la Grande collecte est une forme de transition entre mémoire

individuelle et mémoire collective, elle est pour les Archives l’occa-

sion d’un classement et d’une description systématique des docu-

ments selon des règles qui en garantissent la consultation pour tous.

Le document, plus qu’une source chargée d’une valeur sentimentale

et émotionnelle, devient une preuve documentaire de plus, tombée

dans le domaine public. À cet égard les Archives sont, en première

ligne contre l’oubli, un laboratoire de la mémoire et de la recherche.

Car la Grande collecte ne ressuscite pas uniquement des choses du

passé transmises en tant que traces, elle laisse elle-même ses

propres traces en raison du message qu’elle livre, de l’intention

sociale et historique qu’elle propose. Avec elle, c’est l’histoire

contemporaine qui prend un virage.

Bruno Corre

Directeur des Archives départementales du Finistère

L’uniforme du fantassin français à travers quelques objets

La spécificité de l’uniforme français pendant la Grande Guerre est d’avoir connu deux périodes distinctes, avant et après la première bataille de la Marne. A l’entrée en guerre, il se distingue par deux terribles caractéristiques, l’absence de casque – les fantassins ne portent qu’un képi – et un pantalon rouge garance, qui fait du soldat français une cible facile. À partir de 1915, on passe au drap bleu clair (l’appellation bleu-hori-zon étant plus tardive et due à la revue L’Illustration) afin d’uniformiser la troupe et de la rendre moins visible aux yeux de l’ennemi. Autre modification importante, au milieu de l’été 1915, le képi est remplacé par le casque Adrian modèle 1915.

Cocarde ayant appartenu à Gaston Esnault. (A.D. Finistère, 111 J non coté)

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Deux fantassins en tenue de 1914-1915. (A.D. Finistère, 240 J 19)

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Le sergent Benjamin Cariou. (A.D. Finistère, 170 J 6)

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Préface

Après quarante-quatre années de paix, la catastrophe est bien là.

Le 1er août 1914, lorsque le tocsin sonne, il surprend le monde rural

en pleine moisson. Certains accourent croyant devoir éteindre un

feu. Mais avec l’annonce de la mobilisation générale, c’est dans les

têtes que l’incendie se propage. Autour de Morlaix, les paysans

continuent leur travail : ce sera toujours autant de fait pour ceux qui

devront prendre la suite. Les stations balnéaires se vident de leurs

touristes. Le Jean-Bart et le Kléber se ravitaillent en toute urgence.

Depuis la fin juillet, la tension était montée. Le Brest socialiste et

ouvrier s’était rassemblé lors d’un « meeting monstre » où le maire,

Hippolyte Masson, avait condamné la perspective d’une guerre mais

sans appeler à la grève générale. Cette attitude modérée conduit le

préfet à ne pas appliquer le Carnet B qui répertoriait, pour le Finistère,

une centaine de personnes à arrêter préventivement. Et la machine

mobilisatrice s’enclenche : le départ des mobilisés se déroule surtout

entre le 4 et le 8 août 1914. En général, les Léonards sont incorporés

au 19e régiment d’infanterie de Brest et les Cornouaillais au 118e régi-

ment d’infanterie de Quimper. L’entrée en guerre se fait avec un

sentiment de résignation et non « la fleur au fusil ». Rapidement, ces

hommes se battent lors de la bataille des frontières. Puis, ils sont

engagés sur tous les fronts. De nombreux inscrits maritimes sont

incorporés dans la Marine nationale et beaucoup participent à l’opé-

ration des Dardanelles. Sur le front terrestre, ils sont partout :

Maissin, Dixmude, la Marne, les Éparges, la Somme, Verdun ; autant

de noms qui sonnent le malheur dans les familles finistériennes.

Le choc

Guêtres en cuir

Ces guêtres ont appartenu à André Bonnaud, né en 1890 et originaire de la Creuse. Il a survécu au conflit, qu’il a vécu dans différents régiments d’infanterie. Il a été blessé à la tête en août 1914. Après la guerre, il a, en tant qu’ingénieur du génie rural, participé à la reconstruction de l’Aisne, en y installant les réseaux d’eau potable.

et l’empreinte

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La mobilisation a brutalement désorganisé le monde rural. À

côté de l’absence des paysans, les départs du boulanger, du maré-

chal-ferrant, du sabotier, du forgeron compliquent la vie quotidienne.

Mais la « guerre des champs » est une priorité des autorités. On

organise des garderies dans les écoles pour les petits, tandis que les

plus grands participent aux travaux agricoles. Une allocation militaire

est versée aux familles des mobilisés sans ressources (40 millions de

francs pour le Finistère en 1916). Solidarité communale, permission

agricole et utilisation des prisonniers de guerre sont essentielles pour

cette agriculture qui n’est alors ni mécanisée ni motorisée. Dans les

villes aussi les femmes remplacent les hommes. Elles entrent dans

les usines et à l’arsenal de Brest, où sont construits douze navires

durant la guerre. En 1917, à la poudrerie de Pont-de-Buis, elles sont

3 000 pour 2 000 hommes. L’activité maritime est très perturbée par

la présence de sous-marins allemands. L’agroalimentaire reçoit des

commandes de l’État, comme l’usine Saupiquet de Quimper, qui

décroche plusieurs marchés militaires.

Loin du front terrestre, le département vit la réalité de la guerre

au rythme de l’arrivée des convois de réfugiés (Nord, Est, Belgique,

Serbie), puis du retour de ces milliers de blessés accueillis dans les

nombreux hôpitaux de l’arrière. À côté des internés civils dans le

camp de l’Île Longue il y a plusieurs sites où sont gardés des prison-

niers dont la force de travail est utilisée dans l’agriculture, l’industrie

ou la manutention. Le lien avec les soldats est maintenu par les

lettres, l’envoi de la presse finistérienne et des colis, et par l’implica-

tion des marraines de guerre. Le moral évolue tout au long du conflit

et, en 1916, des craquements apparaissent suivis de grèves en 1917.

Toutefois, les rapports du préfet montrent que la population ne veut

pas d’une « paix boiteuse » : il y a eu trop de deuils et trop de sacri-

fices. Pour hâter la victoire, les gens apportent leur contribution au

financement de la guerre comme avec la « Journée du Finistère » le

15 octobre 1915.

La spécificité du Finistère est d’être au cœur du front naval. Avec

l’arsenal et son port, Brest est la porte d’entrée des Alliés : Anglais,

Russes, Portugais, puis Américains, y débarquent. C’est aussi le port

de transit de marchandises essentielles à l’effort de guerre. Cela

conduit les Allemands à intensifier la guerre sous-marine. Si la flotte

protège les côtes et les convois alliés, la défense se fait aussi dans les

airs avec avions, ballons captifs, dirigeables et hydravions comme

ceux de Camaret. L’entrée en guerre des États-Unis fait de Brest le

principal port d’arrivée de 800 000 Sammies. Bénéficiant d’une logis-

tique considérable, le camp américain de Pontanézen est un choc de

modernité pour tous. Les innovations du « Nouveau monde » venues

Le casque Adrian modèle 1915

Pour faire face aux nombreuses blessures à la tête dues au manque de protection, l’armée engage, dès 1914, des recherches dans ce domaine. En attendant de trouver une protection efficace, on distribue aux hommes des « cervelières », coupelles métallique que l’on place sous le képi. Peu efficaces et désagréables elles sont enfin remplacées par le casque Adrian.Celui-ci possède une coiffe intérieure en cuir et une jugulaire réglable, en cuir également. Un insigne métallique, placé à l’avant du casque, définit le différent corps d'armée : infanterie (grenade), artillerie (grenade croisée de deux canons), service de santé (caducée), génie (cuirasse), troupes d'Afrique (croissant de lune).

Le bidon modèle 1877

« Un souci me hante, celui de mon bidon, perdu par un homme qui devait me le rapporter plein d'eau, et que je n'ai plus revu. [...] J'ai mon sabre, j'ai mon képi, j'ai mon sac. Mais je n'ai plus mon bidon. [...] Plus de bidon ! C'est un malheur. » (Maurice Genevoix, Ceux de 14).On constate l’importance du bidon pour le fantassin… Le bidon modèle 1877 possède deux becs : le premier fermé par un bouchon de liège pour le remplissage, le second, plus petit et fermé par un bouchon de bois, pour boire. Il y eut deux modèles, de 1 et 2 litres. Il est recouvert d’une housse de couleur bleu horizon et se porte en bandoulière à l’aide d’une sangle de cuir.Ce casque et ce bidon appartenaient à Gaston Esnault, dont les Archives départementales du Finistère conservent le fonds d’archives et la bibliothèque.

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13 Aux sources de la Grande Guerre

à domicile frappent les esprits : films de Chaplin, basket, baseball, les

Cadillac, le chewing-gum. Ces jeunes Yankees impressionnent dans

Brest-city. Parmi eux, on remarque des Indiens, tandis que les Noirs

font découvrir aux Bretons, puis à l’Europe, cette nouvelle musique

qu’est le jazz. Après la victoire, le président Wilson passe à trois

reprises par Brest ; manière de rendre hommage au rôle joué par la

ville lors du conflit.

Les listes interminables de noms sur les monuments aux morts

témoignent du choc infligé par la guerre : 138 000 tués pour la

Bretagne ; autour de 30 000 pour le Finistère. Une population

nombreuse et jeune, une ruralité qui alimenta surtout les troupes de

fantassins, expliquent un pourcentage de Finistériens tués (23 %)

supérieur à la moyenne nationale (16 %). À ces morts, il faut ajouter

les blessés et les invalides. Alors la joie de la victoire est rapidement

dépassée par la volonté de rendre hommage aux disparus. Le monu-

ment érigé porte le sens que les autorités de la commune veulent

donner au conflit. Patriotique et religieux avec la figure de Jeanne

d’Arc, comme à Ploudaniel ; symbolisant le front (avec le poilu) et

l’arrière (avec la femme), comme à Scaër ; arc de triomphe aménagé

à l’entrée du cimetière comme au Folgoët ; ou plus classique, le poilu

montant la garde, comme à Lannéanou. D’autres sculpteurs propo-

sent de mettre en avant la douleur du deuil et le recueillement plutôt

que l’exaltation patriotique. C’est la signification de la thématique de

la pleureuse en costume traditionnel que l’on trouve à Plouhinec

(René Quillivic), à Pont-l’Abbé (François Bazin) ou à Penmarc’h (Pierre

Lenoir). L’empreinte du conflit est aussi inscrite sur un lieu de

mémoire de dimension nationale : le monument dédié aux marins

disparus, à la pointe Saint-Mathieu (1927), fut pensé comme un

complément à la tombe du Soldat inconnu.

Propriétaire d’un manoir à Ploujean, le maréchal Foch est perçu

comme un Finistérien d’adoption. À son retour chez lui en 1919, la

presse départementale accapare le héros national qui devient « Notre

maréchal ». De son côté, le maire de Morlaix fait de Foch un citoyen

d’honneur, estimant qu’il a illustré la devise de la ville, « S’ils te

mordent, mords-les ». Mais chacun sait aussi qu’il a été, comme tant

de familles, personnellement frappé au cœur par la mort de masse.

Germain Foch et Paul Bécourt, le fils et le gendre, sont morts le 22

août 1914. Ce double deuil est inscrit parmi les 142 noms du monu-

ment aux morts de Ploujean. Pour une victoire à jamais endeuillée.

Le choc et l’empreinte.

Patrick Gourlay

Enseignant et historien

Le brassard de prisonnier de guerre

Le 5 juillet 1916, le caporal Hervé Kergoat, natif de Morlaix, est porté disparu du 37e régiment d’infanterie en combattant dans la Somme. En fait, comme beaucoup de ses camarades d’infortune, il a été fait prisonnier après s’être écroulé, blessé sur le champ de bataille. Com-mence alors pour lui la réalité des camps de soldats (Mannschaftslager) : Dülmen en 1916, puis Quedlinburg en 1917. Cette réalité, c’est celle du matricule et du brassard qui matérialise le passage du statut de combattant à celui de prisonnier. Dans les camps, chaque homme reçoit un carré d’étoffe souvent de couleur blanche, sur lequel est imprimé, soit le numéro matricule, soit le nom du camp. On peut trouver l’inscription Kriegsgefangener Wahn pour ce camp de Rhénanie-Nord-Westphalie ou Kriegsgefangen Holzminden pour celui situé en Basse-Saxe, près de Göttingen. Le brassard d’Hervé Kergoat revêt, quant à lui, une forme abrégée avec la mention F.K. qui signifie Französisch Kriegsgefangener (prisonnier de guerre français) et le numéro VIII, qui renvoie au matricule affecté au Morlaisien lors de sa captivité au camp de Dülmen ou de Quedlinburg.A.D. Finistère, 1 J 1078.

La baïonnette de fusil d’infanterie

Il ne s’agit pas ici de la fameuse « Rosalie », baïonnette du fusil Lebel 1886 M 93, mais de celle d’un modèle beaucoup plus ancien, le fusil Gras de 11 mm. Ce fusil participera cependant au conflit, entre les mains des troupes qui n’étaient pas censées monter au front, comme les territoriaux. Il sera modifié en 1914 pour pouvoir utiliser la cartouche 8 mm du Lebel. Cette baïonnette, conservée dans une collection particulière, a été acquise dans une brocante et son propriétaire est donc inconnu.

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Personnel soignant devant l’ambu-lance « Salle Joffre », lieu inconnu. (A.D. Finistère, 39 J 11 361)

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15 Aux sources de la Grande Guerre

1914

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transcription

Face au feu

A remettre à mes parents si je meurs.Chers parents

Je ne sais si ces mot vous parviendrons. Je les ecris sur la ligne de feu si j’ai été quelque fois fauté envers vous vous me pardonnerez car n’ayant [été] jamais loin de vous […] pou-vais pas aprecier […] [a]mitié que l’on a [pou]r ses parents encore [une] fois je vous prie de [par]donner a ma méchanceté. [V]otre fils qui vous embrasse une derniere fois.

JeanJe prie celui ou celle qui trouvera ces mots de les faire parvenir à l’adresse suivanteMr Mme et Melle Bonaventure 34 rue Armorique Brest Recouvrance Finistère

Le 22 août 1914, au cours de la « bataille des

frontières », l’armée française affronte les troupes

allemandes à Rossignol, en Belgique (aujourd’hui

commune de Tintigny). Jean Bonaventure, originaire

de Lampaul-Plouarzel, soldat au 2e régiment d’infan-

terie coloniale et engagé volontaire, a alors 18 ans. Il

griffonne rapidement un petit mot qu’il laisse sur le

champ de bataille, recommandant « à celui ou celle

qui trouvera ces mots de les faire parvenir à l’adresse »

de ses parents, à Brest. Jean Bonaventure échappe à

la mort. Capturé à l’issue de la bataille, il est pendant

toute la durée de la guerre prisonnier en Allemagne1.

Dans ce message rédigé rapidement, juste avant le

1. Les Archives départementales du Finistère conservent la fiche

matricule de Jean Bonaventure : 1 R 1540, n° matricule 3742.

combat, le jeune homme demande à ses parents de

lui pardonner s’il leur a causé du souci. Cette mani-

festation d’amour filial est d’autant plus émouvante

qu’elle a été retrouvée quelques années après les

événements par Nicolas Lemaire, l’instituteur de

Rossignol, qui, respectant le souhait du soldat et

« pensant que cette petite relique […] serait précieuse

[pour la famille] surtout vus les beaux sentiments

d’amour filial qui y sont exprimés »2, l’expédie en

1919 aux parents du jeune homme, qui résident alors

à Brest. Il n’est pas interdit de penser que Jean

Bonaventure lui-même a répondu à l’instituteur pour

le remercier de cet envoi touchant.

2. Lettre de Nicolas Lemaire aux parents de Jean Bonaventure,

Archives départementales du Finistère, 1 Num 26 (image n° 3).

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17 Aux sources de la Grande Guerre

Date : 22 août 1914Lieu : Rossignol, BelgiqueAuteur : Jean Bonaventure

Destinataire : Ses parentsDocument : Archives départementales du Finistère, 1 Num 26, images 1 et 2.

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19 Aux sources de la Grande Guerre

Page de gauche, en haut : Auto-mitrailleuse belge en 1914. (Carte postale, A.D. Finistère, 2 Fi 303/800)

En bas : Mise en batterie d’un canon de 155 mm en 1914. (Carte postale, A.D. Finistère, 2 Fi 303/805.

Ci-dessous : Carte postale représentant le creusement par l’armée française des premières tranchées en Champagne, durant la bataille de la Marne, en septembre 1914. (A.D. Finistère, 1 Num 19)

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transcriptionPomponne Dimanche 6 septembre 1914

Ma Chérie

J’ai reçu hier pour la première fois de tes nouvelles et tu comprends combien j’ai été heureux. Il y a 15 jours aujourd’hui que nous étions bien tranquilles là-bas au Trez Hir et depuis voilà la première fois que je sais ce que tu deviens. Au moment où ta lettre me parvenait la canonnade commençait et le 87e prenait position. Nous autres infirmiers montions bravement en voiture et partions dans la direction opposée au combat pour établir notre ambulance. Nous sommes ici dans une charmante propriété bien tranquilles attendant les evenements. S’il est necessaire nous reculerons encore de 8 k[m] pour nous mettre sous la protection du fort de Chelles. De Chelles à Paris il y a 20 kms. Au moment où je t’écris la canonnade à repris de plus belle, mais très éloignée et un aéroplane proba-blement français passe au dessus de ma tête.

Voici un peu ce que je suis devenu. J’ai réussi à établir un calendrier de notre vie.Départ Lundi 24 août (ma fête !!) mardi et mercredi train – Jeudi 27, vendredi 28

et samedi 29 Mitry-Mory – Dimanche 30 Lundi 31 et mardi 1er Le Raincy – alerte à 8 h du soir pour coucher à Montfermeil mercredi 2 Le Pin Jeudi 3 Villevaudé – Là l’am-bulance s’organise et nous laissons le bataillon prendre sa place dans la tranchée, nous revenons en arrière et nous installons dans une demeure seigneuriale le chateau du Poitou où nous avons été bien reçu par le gardien qui avait des ordres de tout mettre à notre disposition. Mr France Pellayrou ancien patron de Kermor nous faisait la cuisine, poulets lapins faisans. On quitte le vendredi 4 pour Carnetin et l’on y passe la nuit. Le samedi 5 l’action s’engageant nous installons l’ambulance à Pomponne d’où je t’écris aujourd’hui dimanche 6 – Depuis le départ je me suis toujours débrouillé pour coucher dans un lit quelconque aussi mon état de santé est satisfaisant et le moral aussi contrairement à

Mobilisé au mois d’août, Louis Leborgne part de

Brest le 24 pour le front qui s’approche rapidement

de Paris. Ses études en médecine lui permettent

d’être incorporé en tant qu’infirmier ; il finira la guerre

comme médecin auxiliaire et sera d’ailleurs distin-

gué. Après plusieurs reculs de son unité, l’ambulance

à laquelle il est rattaché s’installe à une vingtaine de

kilomètres de Paris.

Alors qu’il écrit, commence la bataille de la

Marne qui voit, du 5 au 12 septembre, l’armée fran-

çaise et le corps expéditionnaire anglais bloquer puis

repousser les armées allemandes. Dans cette lettre à

sa femme, l’une des premières d’une abondante

correspondance, il récapitule les débuts de son

parcours. Nous sommes encore aux débuts du

conflit, comme en témoignent les nombreux détails

qui émaillent ce courrier ; au fil du temps, la corres-

pondance prendra une tournure plus personnelle et

sera moins prolixe en détails « militaires ». Conditions

de vie, faits militaires, relations avec les troupes

alliées, blessures, troupes coloniales, réfugiés, ravi-

taillement sommaire des troupes, éloignement des

êtres chers, nombreux sont les thèmes déjà évoqués

en ce début de guerre.

De Brest à la Marne

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Date : 6 septembre 1914Lieu : Pomponne, Seine-et-MarneAuteur : Louis Leborgne

Destinataire : Son épouseDocument : Archives municipales et communau-taires de Brest, 1 Num 1797.

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transcription (suite)beaucoup d’autres qu’il faut remonter. Tous ces pays dont je te parle en dernier lieu, Le Pin Villevaudé, Carnetin Pomponne, ainsi que ceux qu’on a traversé, Mongé, Barchoux, Thorigny, tout cela est abandonné par les habitants. C’est la chose la plus triste du monde de voir tous ces gens quitter leur pays emportant sur la voiture a cheval ou à bras les objets qu’ils peuvent prendre et traîner péniblement les enfants et les vieillards après eux. Des femmes même élégamment habillées poussent à tours de rôle quelques malles sur des brouettes. Par contre ce qui est superbe c’est le pays lui même. C’est magnifique de voir ces bois immenses et des plaines sans fin débordant de culture. Pays riche mais les rares habi-tants qui n’ont pas fui ne se montre pas très affables.

Nous ne recevons plus de journaux et ne sommes guère au courant de ce qui se passe. Il semble cependant par les dires de ceux que nous croisons que les affaires vont bien et que les allemands reçoivent une frottée et perdent les leurs par quantité extraordinaire. Nous avons aussi vu les Anglais, cavaliers et artilleurs a Lagny. Tout près d’ici ils ont rencontré un groupe d’allemands qui ont levé la crosse pour se rendre, mais qui aussitot qu’ils se sont approchés leur ont tiré dessus. Ils ont été fait prisonniers, conduits au cimetière où ils ont creusé une fosse et on les a fusillé illico ; les anglais sont rapides. J’ai vu aussi un pont sur la Marne à Lagny, que l’on a fait sauté. Toutes les fenêtres vitres et glaces des magasins du reste abandonnés, ont sauté en éclat.

Je viens de quitter la plume pour recevoir un blessé marocain qui a un eclat d’obus dans la jambe et puis on me fait repartir à Carnetin attendre d’autres blessés s’il y en a. Je vais retrouver là un bon lit et demain je rentrerai à Pomponne.

Tous ces déplacements ne se font pas sans fatigue et il y a des moments où je suis ha-rassé, mais une bonne nuit remet tout en place. Je n’arrive pas à maigrir beaucoup – un peu tout de même mais je suis loin d’être svelte. On arrive aussi à se débrouiller pour la nourriture mais c’est plus difficile le pays étant abandonné. Alors on pénètre dans les mai-sons et on fait main basse sur les poulets et les lapins qu’on trouve. Ici il y a des troupeaux entiers de moutons. Hier on a fait cadeau d’un troupeau à une compagnie du 68e. Ils les font marcher derrière eux. On est aussi dans un pays de vigne et il y a encore du vin du pays que l’on trouve par endroits. Bref on se débrouille !

Mais malgré tout je songe au retour je songe à toi, ma femme chérie et à ma mignonne Jeannot. Vrai alors elle commence à baragouiner des dada, des papas. Comme j’ai hâte de la revoir ! Et comme je voudrais que tout cela soit fini. Ecris-moi longuement et souvent je recevrai toujours avec bonheur des nouvelles de tous.

Garde toujours ma veste jusqu’à voir il parait que l’action engagée en ce moment est très importante et aura un résultat. A cet instant la canonnade qui s’était éloignée est complètement finie. Il parait que les allemands reculent si on pouvait en finir.

Embrasse bien ma maman pour moi et embrasse ma Jeannot des milliers de fois.Mon meilleur souvenir à tous.Je t’embrasse mon aimée et je ne cesse de penser à toi.Louis

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Page de droite, en haut : Soins apportés à un blessé. (A.D. Finistère, 39 J 10 144)

En bas : Chargement d’un blessé dans une ambulance. (A.D. Finistère, 39 J 10 2)

Ci-dessus : Un poste de secours, en 1914 ou 1915. (A.D. Finistère, fonds non classé)

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Page de gauche, en haut : Groupe de blessés français. (A.D. Finistère, 39 J 10 372)

En bas : Une voiture-ambulance à proximité du front. (A.D. Finistère, 39 J 10 231)

Ci-dessus : Une voiture-ambulance. (A.D. Finistère, 39 J 11 365)