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Revue scientifique et technique des monuments historiques | Semestriel 2 | 2014 Chantiers/Actualités Les chantiers de restauration du Centre des monuments nationaux

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Autres Chantiers

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  • [monumental] 2014

    30 euros isbn 978-2-7577-0345-8issn 1168-4534

    Revue scientique et technique des monuments historiques Semestriel 2

    2014

    sem

    estri

    el 2

    Illustration de couvertureChteau de Champs-sur-Marne(Seine-et-Marne), le salon chinois,en cours de restauration. Ph. Jean-Luc Paill. CMN, 2012.

    www.monuments-nationaux.fr

    Chantiers/ActualitsCe second semestriel consacr lactualit deschantiers accorde une place particulire aux grandesoprations de restauration menes par le Centre des monuments nationaux. En 2005, le CMN sest vuconer par ltat la matrise douvrage des travaux de conservation et de restauration des monumentsainsi que des collections dont il est aectataire. Ainsi, en avant-premire, sont dvoils ici les travauxconduits sur les intrieurs de la villa Cavrois (Nord) chef-duvre de Mallet-Stevens qui renat aprs des annes dabandon et de vandalisme. Cette opration de sauvetage, entreprise comme un vritable travail archologique, a permis dtudieret de comprendre les conditions de cration de la villa,enn restitue dans son lustre des annes 1930. On pourra dsormais apprcier la rare continuitentre le bti, le dcor port et le mobilier .Dautres interventions majeures portent sur la restauration et les amnagements raliss dans les chteaux de Champs-sur-Marne et dAzay-le-Rideau, et galement sur la remise en valeur du clotre de Montmajour.Parmi les autres sujets traits dans ce numro, on citera plusieurs dcouvertes, notamment les frisesmdivales de la cathdrale de Lyon et les peinturesmurales du xve sicle de la cathdrale dOrlans ; la restauration des vitraux de la cathdrale de Strasbourg, du palais Longchamp Marseille, des fresques de la cathdrale de Nanterre ou encorela rhabilitation de deux btiments de Jean Prouv. Le dossier scientique prsente, dans son troisimevolet sur la conservation des peintures murales, la problmatique rcurrente du traitement des lacunes,telle quelle est aborde en France et en Italie.Des brves viennent complter les sujets dactualit.Enn, la revue recense les objets qui ont t classsau titre des monuments historiques et les acquisitionsde biens culturels eectues par le CMN, en 2013.

    annuel 2000Dossier Notre-Dame de Paris

    annuel 2001Dossier Jardins

    annuel 2002Dossier Patrimoineantique

    annuel 2003Dossier Patrimoinemaritime

    2004 semestriel 1Dossier Vitrail

    2004 semestriel 2Chantiers/Actualits

    2005 semestriel 1Chantiers/ActualitsNancy

    2005 semestriel 2Dossier Versailles

    2006 semestriel 1Chantiers/ActualitsVincennes

    2006 semestriel 2Dossier Grottes ornes

    2007 semestriel 1Dossier Cit de larchitecture

    2007 semestriel 2Chantiers/ActualitsDcors peints 1

    2008 semestriel 1Dossier Patrimoinemondial

    2008 semestriel 2Chantiers/ActualitsDcors peints 2

    2009 semestriel 1Dossier La cathdrale dans la ville

    2009 semestriel 2Chantiers/ActualitsPatrimoine du xxe sicle

    2010 semestriel 1Dossier Restitution/Reconstruction

    2010 semestriel 2Chantiers/ActualitsPatrimoine de la Dfense

    2011 semestriel 1Lobjet monumenthistorique

    2011 semestriel 2Chantiers/ActualitsLes tablissements franais Rome

    2012 semestriel 1Monuments historiqueset cration artistique

    2012 semestriel 2Chantiers/ActualitsLabbaye de Cluny

    2013 semestriel 1Cration architecturale et monuments historiques

    2013 semestriel 2Chantiers/ActualitsDossier Chantilly

    2014 semestriel 1Archologie etmonuments historiques

    Revue scientique et technique des monuments historiques | Semestriel 2 | 2014

    Chantiers/Actualits Les chantiers de restauration du

    Centre des monuments nationaux

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  • monumental 2014 Chantiers/Actualits6 | 7

    Les chantiers de restauration du Centre des monuments nationaux Introduction

    Les chantiers de restauration du Centre des monuments nationaux

    2.

    La rforme tait dune telle ampleur quil a fallu quatreannes pour la mettre en uvre; le temps pour le CMN de constituer ses quipes de matrise douvrage et de se voir transmettre les dossiers des oprations en cours.Cest donc en 2009 que le transfert est devenu eectif.La rforme a t paracheve, le 1erfvrier 2014, par le regroupement des quipes charges des oprationssur les monuments proprement dits et de cellescharges des collections: la mission de conservation est dsormais apprhende de manire globale, dans une dmarche cohrente, adapte tous lesmonuments qui renferment dimportantes collectionsde vestiges archologiques, de meubles ou dobjets dart. Grce ce transfert, le CMN garde la matrise de sespriorits dintervention et du droulement des oprations,sous la seule rserve, naturellement, de lobtention des autorisations de travaux et du respect du contrlescientique et technique des services dconcentrs duministre. Cette autonomie est dautant plus prcieuseque lactivit du CMN, faut-il le rappeler, a pour nalitultime douvrir au public les monuments dont il a la charge: il peut donc programmer les chantiers de manire gner le moins possible cette ouverture, et, dans le mme temps, tenir compte des besoins relsdu public. Cest un progrs certain.Comment les priorits dintervention du CMN sont-ellesarrtes? Elles tiennent compte, en ralit, de nombreuxparamtres.

    Le transfert au Centre des monuments nationaux (CMN) de la matrise douvragedes travaux de conservation et de restauration des dices ainsi que de leurscollections dobjets dart, dont la charge lui a t cone par ltat, a constituun tournant dune importance considrable dans lhistoire aujourdhuicentenaire de ltablissement public. Eectu par lordonnance du 8 septembre2005 modiant le code du patrimoine, ce transfert, qui investit le CMN de lensemble des comptences relatives aux monuments de son rseau, fait de cet tablissement le seul oprateur du ministre de la Culture en mesuredexercer des missions patrimoniales sur la totalit, ou presque, du territoirenational. Ainsi ltat dotait-il le ministre dun outil, particulirement ecace,au service dune politique patrimoniale reste ambitieuse malgr les contraintespesant sur elle.

    Philippe BlavalPrsident du Centre des monuments nationaux

    1.

    Page de droiteFigure 3Le Panthon, Paris. Vue densemble prise depuis une grue, lors du montage de lchafaudage enveloppant le tambour et le dme.Ph. Gilles Codina. CMN, 2014.

    Ci-dessusFigure 1Le logis royal et la chapelle du chteau dAngers (Maine-et-Loire), aprs la restauration entreprise la suite de lincendie de janvier 2009.Ph. Caroline Rose. CMN, 2012.

    Figure 2La Sainte-Chapelle, Paris. Dtail de la scne, Josu donnant des ordres larme, aprs restauration (verrire de la 4e baie Nord).Ph. Philippe Berth. CMN, 2013.

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    Les chantiers de restauration du Centre des monuments nationaux Croix, Nord

    La restauration des intrieurs de la villa Cavrois, Croix

    La premire phase de travaux, livre en septembre 2013, a port sur le corps central qui comprenait, notamment, le vestibule, le hall-salon, la salle manger des parents et lescalier dhonneur (avec lascenseur). Nous devions rpondre deux principaux objectifs:restituer et restaurer le dcor en sattachant aux vestiges existants, et ce, pour viter de raliser un pastiche, et intgrer au mieux les adaptations lies aux rglementations dun tablissement recevant du public (ERP), an que le visiteur ait la sensation de pntrer dans une habitation plutt que dans unespace patrimonial.Nous avons t confronts plusieurs problmes lis la conservation des vestiges, la prennit de certaines techniques de lpoque (comme celle du parquet-mosaque scell au ciment magnsien), et la disponibilit des matriaux dorigine(les marbres notamment). Par ailleurs, deux dicultsparticulires se sont prsentes: la restitution de lclairage sachant que la villa fut claire avec des ampoules incandescentes, les nons industrielsnapparaissant quen 1936 et la restitution des volumesdu dcor partir des photographies anciennes, des traces archologiques et des quelques rares plans(mais trs renseigns) de Robert Mallet-Stevens.

    2.

    1.

    Ci-dessusFigure 1Le hall-salon, au rez-de-chausse,aprs restauration, en 2013.Figure 2La faade Sud de la villa Cavrois,aprs restauration.Page de droiteFigures 3 et 4Vues du hall-salon, avec sonmobilier, et la vue sur la terrasse,en 1934 (3) et en 2013 (4), aprs travaux.Fig. 3. Photographie anonyme.PH1981-0810-010. Collection Centre canadiendarchitecture, Montral.

    Construite entre 1929 et 1932 par Robert Mallet-Stevens pour la famille Cavrois, cette villa, au dcs de sa dernire propritaire en 1986, est menace de dmantlement, vandalise, pille puis laisse labandon. Classe par dcret en 1990, la villa est achete en 2001 par ltat qui dcide dy entreprendre des travaux. Le clos, le couvert et les terrasses ont fait lobjet dun chantier entre2003 et 2009. Les travaux de restauration des intrieurs de la villa, de la maison du gardien et galement du parc sont engags, depuis 2012, sous la matrisedouvrage du CMN, aprs approbation de ltude pralable par la Commissionnationale des monuments historiques en 2010.

    Michel GoutalArchitecte en chef desmonuments historiquesBatrice GrandsardArchitecte, chef de projet

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    Autres chantiers Strasbourg, Bas-Rhin

    Une histoire sainte en imagesdans le premier tiers du xive sicleLes baies de la haute nef et des bas-cts de la cathdraleont sans doute t garnies de vitraux mesure que lonavanait les travaux de la nouvelle nef gothique verslOuest, entre les annes 1245 et 12751. Toutes ces verriresparticipaient au mme programme iconographique du cycle de Tous les Saints, avec des saints vques, deschevaliers et des saintes dans la haute nef, les empereursdu Saint Empire germanique dans le bas-ct Nord et,vraisemblablement, douze aptres et seize prophtes du ct mridional. Tous ces personnages, de traditionplutt romane, sont reprsents en pied de faon trsstatique et sont nomms par des inscriptions latinesdans leur nimbe respectif.Au dbut du xive sicle, sous lpiscopat de Jean de Dirpheim (1306-1328), le chapitre dcida de remplacerles personnages hiratiques du bas-ct Sud par desscnes narratives mettant en images lhistoire du Salut,depuis LEnfance du Christ jusquau Jugement dernier2.Christiane Wild-Block a dmontr que ce cycle de cinqverrires (composes chacune de seize panneaux) en comportait, lorigine, sept, avant que les deux baiesorientales ne soient dtruites en vue de ldication,entre 1340 et 1349, de la chapelle Sainte-Catherine la demande de lvque Berthold de Bucheck (1328-1353).Daniel Parello pense, comme Christiane Wild-Block, que lune des deux verrires sacries tait consacre la Gense ce qui, selon lui, donnait voir dEst en Ouest: La Gense, La Lgende de sainte Anne, La Vie de la Viergeet de LEnfance du Christ, La Vie publique du Christ, La Passion du Christ, La Vie miraculeuse du Christ puis Le Jugement dernier3. Ce changement de parti au dbutdu xive sicle nest malheureusement pas document,mais il nous donne plusieurs informations sur lesaspirations de lpoque et leur possible commanditaire.Il nest pas anodin de constater que lon ait ressenti le dsir, voire le besoin, de remplacer les grandspersonnages en pied par une mise en images plusdveloppe de lhistoire sainte4. La modernit de ce cyclerside galement dans les commentaires des verriresqui sont rdigs pour la premire fois la cathdrale en langue allemande, rendant ainsi accessible tousceux qui savaient lire une thmatique chrtienneuniverselle davantage en accord avec les proccupationscontemporaines que ne ltaient les reprsentations de prophtes qui prcdaient. De telles inscriptionsen langue vernaculaire apparaissent sur dautres vitrauxde ldice excuts eux aussi vers 1320-13305 puis,quelques annes plus tard, sur des verrires de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) et de Niederhaslach (Bas-Rhin)6.Ces modications importantes ne sont parvenuesjusqu nous que de faon partielle puisque lon sait prsent que le renouvellement de la vitrerie, amorcdans le premier quart du xive sicle, ne sest pas limitau bas-ct Sud. Les recherches rcentes ont tabli quelon avait entrepris au mme moment de remplacer les empereurs du bas-ct Nord par des vitraux auxthmes plus moralisateurs mettant en avant les vertuschrtiennes. Nous savons que le vitrail reprsentant lecombat des vices et des vertus, actuellement plac dans la haute nef, avait t conu pour orner la premire baie orientale du bas-ct Nord avant dtre dplac, au dbut du xvie sicle, lors de ldication de la chapelleSaint-Martin7. Daniel Parello a reconstitu, la suite de cette Psychomachie, le vitrail du Trne de Salomon

    Les verrires du bas-ct Sud de la cathdrale Notre-Dame de Strasbourg

    Simon PichaudConservateur rgional des monuments historiquesDrac Alsacemilie CornuDoctorantePierre-Alain ParotMatre verrierRestaurateur diplm masterconservation, restauration des biens culturels

    Les verrires de la cathdrale de Strasbourg constituentun ensemble majeur (dune supercie de 1500m2) qui a connu des fortunes diverses. En eet, incendies et guerres ont ponctu lhistoire de cet dice, et les vitraux sont souvent la premire victime, malgrles mesures prises pour les mettre labri des pertes.Aujourdhui, les programmes de restauration prennenten compte, travers une dmarche scientiqueexemplaire essentielle pour des chantiers de ltat, la spcicit des enjeux de la conservation in situ. En 2001, une premire campagne a t mene sur un ensemble de verrires du bas-ct Nord, selon les nouvelles pratiques scientiques et techniques:tude iconographique, critique dauthenticit et analyses des techniques et des pathologies ont t conduites, associant des spcialistes autour de larchitecte en chef Christiane Schmuckle-Mollard et avec lappui du Laboratoire de recherche desmonuments historiques (LRMH). Les choix de conservationont conduit une innovation essentielle Strasbourgavec la mise en place de verrires de doublage. Les travaux, achevs en 2008 ct Nord, ont tpoursuivis ct Sud et ont bnci des enseignements du premier chantier.S. P.

    1. propos des vitraux de la cathdrale de Strasbourg, voir en premier lieu VictorBeyer, Christiane Wild-Block et Fridtjof Zschokke, Les Vitrauxde la cathdrale Notre-Dame de Strasbourg, Paris, CNRSditions, coll. CorpusVitrearum, 1986, volume IX-1, p.201-256 pour le bas-ct Sud.2. Christiane Wild-Block,Prcisions sur les vitraux du xive sicle la cathdrale de Strasbourg, Zeitschrift fuerschweizerische Archaeologie undKunstgeschichte, 1992, p.125-136.3. Daniel Parello, Les vitraux de la cathdrale de Strasbourgau xive sicle. Un programmeiconographique renouvel,Revue de lart, 2011/2, n172, p.11-22.

    4. Les rseaux de ces nouvelleslancettes sont encore ceux du xiiiesicle. Le fait quon ne les ait pas remplacs indiquequon les trouvait encore augot du jour cinquante ans plus tard ou quon ne jugeaitpas utile la dpense engendre par leur remplacement.5. Des inscriptions en allemandcommentent les verrires du Jugement de Salomon (dans la haute nef ct Sud) et des uvres de Misricorde(narthex Sud). Dautres verriresde la mme poque comme celle de La Psychomachie ou de LAdoration des Mages ont malheureusement perduleurs bordures dorigine lors de dplacements dans ldice.La question reste donc ouvertequant dhypothtiques lgendesen allemand les concernant.

    6. Nous sommes en train dedresser un inventaire completdes vitraux comments enallemand dans la rgion du Rhinsuprieur pour suivre de plusprs cette nouveaut du dbutdu xive sicle et en cernerdavantage les enjeux dans le cadre de notre doctorat intitulLe vitrail Strasbourg au xive sicle et son rayonnement dans le Sud-Ouest de lEmpire,universit Paris-Sorbonne, sousla direction de Philippe Lorentz.7. milie Cornu, Le vitrail de La Psychomachie (vers 1310).Rsurgence dun thme la cathdrale de Strasbourg,Bulletin de la Socit des Amis de la cathdrale de Strasbourg,2010, XXIX, p.93-114.

    Page de droiteFigure 1Dtail de la verrire de La Vie de la Vierge et de lEnfance du Christ, scne de La Nativit(baie 26) avec le prophtezchiel dans la bordure droite,aprs restauration, premierquart du xivesicle.Figures 2 a et 2 bScne du Christ au mont des Oliviers (baie 30, lancette d,panneaux 4, 5 et 6), avant (2a) et aprs (2b) reconstitution.

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    1.

    2a. 2b.

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    Autres chantiers Orlans, Loiret

    5.

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  • 51Dcouverte et restauration de peintures murales du xvesicle la cathdrale dOrlans

    Figure 5Vue densemble des scnes de La Passion, aprs restauration.

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    Autres chantiers Marseille, Bouches-du-Rhne

    La restauration du grand Longchamp de Marseille

    2.

    Robert JourdanFranois BottonCorrado de Giuli MorghenSandra Drujon dAstros

    1.

    Ci-dessusFigure 1Escalier deau, entre les bassinssuprieur et infrieur, encadr de vasques jets,aprs restauration.Figure 2Jet deau remis en service sur vasque restaure.

    Page de droiteFigure 3Lensemble du palais Longchample muse des Beaux-Arts, le Musum dhistoire naturelle,le pristyle les reliant ainsi queles fontaines, les bassins et la statuaire, aprs restauration. Ville de Marseille.

    Figure 4Petites vasques de lescalierdeau, avant travaux. Ville de Marseille.

    Figure 5Le buet deau, trs altr, avant travaux. Ville de Marseille.

    Figure 6Remise en service de jets deau. Figure 7Le groupe central de sculpturesreprsentant lallgorie de la Durance tire par quatrechevaux, avant restauration. Ville de Marseille.

    Marseille-Provence 2013, capitale europenne de la culture fut loccasion de redonner quelquescouleurs culturelles lune des capitale du Second Empire et au mythe de Marseille comme lappelait NapolonIII.Dans ce cadre et au nal ont t livrs, en 2013, cinqchantiers sur Longchamp, dont les trois plus importantssont prsents dans ce dossier, et simultanment seize autres chantiers monuments historiques ont t mens, soutenus mthodologiquement et nancirement par le ministre de la Culture et de la Communication. Ils ont concern notamment deuxautres muses, celui des Arts dcoratifs et de la Mode,au chteau Borly, au Sud de la ville, et le musedHistoire de la ville de Marseille, situ au cur desvestiges sauvs par lintervention dAndr Malrauxde la principale entre terrestre et de lextrmitportuaire de la Massalia grecque.uvre majeure du xixe sicle et singulire par la miseen uvre de son programme, le palais Longchamp(1862-1869) vient matrialiser laboutissement du canalde la Durance (1838-1849), ouvrage hydraulique ettopographique extraordinaire ralis par Franz Mayorde Montricher. cette mme poque, la ville voitlarrive du chemin de fer sur le plateau de Saint-Charles(1848) et la ralisation du port articiel de la Joliette(1853); Marseille se transforme alors sous lampleur et la simultanit de tous les grands travaux urbains,industriels et architecturaux. Palais des arts, palais des sciences naturelles, temple des eaux, jardin zoologique, parc public dagrment,observatoire astronomique (le grand tlescope de Foucault construit en 1864 y est aussitt install), le palais Longchamp a runi de multiples talents,uvrant dans une mme recherche de lapparat et de la magnicence.Robert JourdanConservateur rgional des monuments historiquesDrac Provence-Alpes-Cte dAzur

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    4. 5.

    3.

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  • 102

    Dans le bras Nord du transept, au-dessus de la chapelle Tosinghi-Spinelli, la scne principalereprsente lAssomption de la Vierge; peintedurant la premire moiti du xive sicle, elle a tattribue au matre de Figline, alors que la partiehaute encadrant les fentres jumeles, plusancienne et recouverte presque exclusivementdlments dcoratifs, comme dans le bras Sud du transept, est probablement due latelierdAgnolo Gaddi qui a uvr dans la chapellemajeure adjacente (g.5). Les mdaillons sur les cts de larc dentre des chapelles latralesont t refaits au cours du xixe sicle dans le bras Nord du transept, tandis quau-dessus de la chapelle Bardi, dans le bras Sud du transept,ils sont de la main de Giotto qui ralisa aussi la scne qui les surmonte et qui reprsente SaintFranois recevant les stigmates. Ces peinturesavaient connu deux campagnes de restauration:dans la seconde moiti du xixe sicle, GaetanoBianchi 1 tait intervenu en retirant les enduitsqui cachaient les dcors du transept, compltantcertains endroits an den restituer la cohrencedensemble puis, en 1937, ces fresques furentnettoyes et retouches par Amedeo Benini 2.

    LAssomption dans le bras Nord du transeptLa problmatique de ltat de conservation avait trait aux phnomnes et aux vnements qui avaient marqu la peinture par le pass. Au cours de notre intervention, nous avons dnicomme principe de conserver les rintgrationspicturales anciennes qui naltraient pas la lecture de la composition dorigine et dallger ou dliminer en grande partie celles qui la cachaient. Nous avons ralis un profondnettoyage qui a ncessit dclaircir la tonalitdes rintgrations anciennes an quellessaccordent avec la couche picturale environnantequi tait, alors, plus fonce. Il ne sagissait pasexclusivement de retouches dcoratives, commedans le faux marbre et les colonnes torsades,mais aussi de rintgrations guratives (g.2),comme pour le visage dans lbrasement de lafentre. Techniquement, la retouche picturale at ralise en baissant la tonalit des abrasionset en restituant par slection chromatique leslacunes interprtables 3 (g.1 et 6). Lattnuationdes altrations a t ralise grce des glacis,dlicatement harmoniss avec les aplatsoriginaux adjacents, en utilisant des pigments

    laquarelle. La restauration par slectionchromatique a t eectue grce des pigments laquarelle en pastille et des pigments enpoudre lis par du casinate dammonium (g.3 et 4). Pour obtenir des caractristiques de brillance similaires celles de la peinturedorigine, il tait ncessaire dutiliser deux typesde liants: les pigments laquarelle auraient cr une surface trop brillante tandis quavec les pigments en poudre base de casine la surface aurait t beaucoup plus opaque que celle de la peinture originale. La combinaisonde ces deux liants a permis dobtenir des reetssemblables ceux de la couche picturale dorigine an que les restaurations par slectionchromatique ne soient pas distinctementvisibles de loin.A. F. et F. B.

    monumental 2014 Laboratoire/Recherches

    Les peintures murales qui ornent les espaces ct de la chapelle majeure de SantaCroce sapprcient aujourdhui comme un ensemble dcoratif unique. Elles sontcaractrises par une somme dlments trs htroclites, fruits de nombreusesaltrations dues aux direntes phases de la mise en place des dcors sur les paroisde ldice puis leur restauration. Ces peintures prsentent un tat de conservationhtrogne, en raison des techniques trs varies utilises et des poques direntesde leur ralisation. De plus, au xixe sicle, elles ont t recouvertes dun enduit qui aeu de lourdes consquences sur ltat de la couche picturale, trs lacunaire par endroits.

    La question des retouches picturales dans les peintures murales de Giotto et du matre de Figline, glise Santa Croce Florence, Italie

    Alberto Felici, Fabrizio Bandini,Mariarosa Lanfranchi et Paola Ilaria Mariotti Restaurateurs

    1. La chapelle Bardi fut restaureen 1852, par le restaurateurGaetano Bianchi. Celui-ci necommena travailler dans le transept que quelques annesplus tard. Cf. Procacci, op.cit.,p.378. A.Conti, Storia del restauroe della conservazione delle operedarte, Milano, 2003, p.271: selonlauteur, Bianchi a retrouv, vers1870, les dcors dans le transept.2. Les peintures de Giottodcorant la chapelle Bardi ont t dcouvertes sous lenduiten 1852 et, en 1937, le cavalierAmedeo Benini ralise quelquesessais dans la chapelle et nettoieLes Stigmates les librant desrepeints et de la couleur-patine.Cf. U.Procacci, Relazione dei lavori eseguiti agli areschi di Giotto nelle cappelle Bardi e Peruzzi in S.Croce, in Rivista dArte, xixs. II, annoIX, 1937, p. 380.3. U.Baldini, Teoria del restauro e unit di metodologia, Florence,Nardini, vol. 1 et 2, 1978 et 1971.

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    Page de gaucheFigure 1 Florence, basilique de Santa Croce, bras Sud du transept: scne de LAssomption de la Viergeattribue au matre de Figline, en cours de restauration, aprs nettoyage et avantrintgrations picturales.

    Figure 2Ange dans un mdaillon, avant restauration. Dans la partie infrieure, la ligne rouge met en videnceune restauration mimtiquedatant de lintervention du xixe sicle qui a tmaintenue, comme beaucoupdautres, avec une lgremodication des tonalits pour une harmonisation avec la couche picturale dorigine.

    Figures 3 et 4Dtail de lange en haut gauche de LAssomption de la Vierge, en cours et aprsrestauration. Un abaissementdes tonalits avec des pigments leau a t ralis sur les nombreuses abrasions.

    Ci-dessusFigure 5 Florence, basilique de Santa Croce,bras Sud du transept: scne de LAssomption de la Viergeattribue au matre de Figline,avant restauration, et dcormural suprieur ralis dans la seconde moiti du xive sicle.

    Figure 6LAssomption de la Vierge, aprs restauration.

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