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Aurélia (1853)
Gérard de Nerval
Cours de M.Guillaume Claude / M. Philippe Garo – CEC Emilie-Gourd – Mars 2016
Programme – bilan et perspectives
-Éléments déjà traités : Mélancolie / la folie (comme maladie).
- Lundi 29.02 :
-Cours sur la folie (la folie vue comme un don)-Analyse de texte du chapitre 1 (Incipit)
- Jeudi 03.03 : (Cours de Sandrine Saguier sur le double)
- Lundi 7.03 :
-Cours sur le rêve (avoir lu le texte de Marylène Cossette)- Analyse de texte du chapitre 3
- Jeudi 10.03 :
- Narratologie (avoir lu le texte Ross Chambers)- Analyse de texte du chapitre 6
- Lundi 21.03 : -Cours sur Sylvie
La folie (comme un don) dans Aurélia- Lecture collective du texte de Elisabeth Poulet.
Nerval (sur la folie) : « Je ne sais pourquoi je me sers de ce terme de maladie car jamais je ne me suis senti mieux portant » (chap 1).
-La « Vita nuova » (chap.1) de Nerval - « épanchement du rêve dans la vie réelle »
-La folie comme un don dans la structure de l’œuvre.
« Après un engourdissement de quelques minutes, une vie nouvelle commence, affranchie des conditions du temps et de l’espace, et pareille sans doute à celle qui nous attend après la mort »
Chapitre VIII – 2e partie.
« Le rêve est une seconde vie. »
Chapitre I, 1ère partie.
La folie (comme un don) dans AuréliaLes pouvoirs de la folie
- Elle permet d'avoir un sens plus aigu du « monde interne », de l' « autre vie »
- Nerval, malade ou génial cartographe du rêve ?
- Surveiller le ton employé par Nerval.- Nerval affirme « avec certitude ».- Nerval affirme la véracité de ce qu'il a « vu ».
- La folie comme un décuplement des forces psychiques.
« À dater de ce moment tout prenait parfois un aspect double, et cela, sans que le raisonnement manquât jamais de logique. Seulement mes actions, insensées en apparence... »
Chapitre III, 1ère partie.
« tout inondé de forces électriques ; je croyais ma force et mon activité doublées ; il me semblait tout savoir, tout comprendre. L'imagination m'apportait des délices infinies. »
Chapitre I, 1ère partie.
Analyse du chapitre 1
À surveiller :
-Structure du passage (découpage en parties)
-Narrateur (à qui parle-t-il ? D'où parle-t-il?)
-Analyse de ses tourments et émotions (joie, culpabilité, devoir, etc...)
Rappel : Objectifs de l’explication de texte
-Expliquer les significations d’un extrait de texte, clarifier ses ambiguïtés, mettre en évidence ses spécificités et son intérêt.
-Analyser les différents niveaux de sens du texte, en lui-même (à travers l’analyse précise des composants de l’extrait) et en rapport avec l’ensemble de l’œuvre (relation avec un autre passage, autre livre).
-Montrer votre compréhension approfondie de l’œuvre.
-Montrer votre maîtrise d’un certain nombre d’outils littéraires et votre connaissance aiguisée de l’architecture d’un texte (sonorité d’un mot, vocabulaire, syntaxe, phrase, rythme, style, registre, tonalité, énonciation, thématique, autrement dit les différents niveaux d’un texte littéraire).
Le rêve et l'inconscient dans Aurélia-Lecture collective de l'article Le récit du rêve de Marylène Cossette.
« En quoi le rêve dans les textes permet d'établir des ponts avec l'inconscient de leur auteur ? »
Catégorie des rêves chez Nerval et interprétation freudienne.
1) Les rêves sensés et intelligibles (simples reproductions des journées écoulées) :
- « sont susceptibles de se laisser intégrer à notre vie psychique sans nous heurter »
- « sont des accomplissements de désir voilés (la conscience seule en à le désir alors que le rêveur le laisse de côté pendant la journée écoulée)
2) Les rêves obscurs, confus, déconcertants (englobent les cauchemars) rêves que le narrateur n'arrive pas à interpréter.
- « exprimeraient toujours des désirs inconscients et refoulés. »
« le cri de douleur et de rage que je poussais en ce moment me réveilla tout haletant » (chapitre II, deuxième partie, p.60)
Le rêve et l'inconscient dans Aurélia« Le vrai cauchemar nervalien est à la fois terrible, sanglant, et confus : le mal est associé à une dérobade consternante de toute signification ».
Le récit du rêve de Marylène CossetteLes mécanismes du rêve (selon Freud)
1) La condensation
« organisation de plusieurs éléments latents fondus en un même point du rêve. » (ex : les trois femmes (« chacune était un composé de toutes... » Chapitre VI, 1ère partie. p.36)
2) Le déplacement
« Les images du rêve étant toutes reliées les unes aux autres. Il y a un déplacement lorsque « l'intensité d'une représentation passe à d'autres. »
3) La figurabilité (« arrangement visuel du matériel psychique. »)
4) L'élaboration secondaire (réorganisation du rêve afin d'en faire un scénario sensé)
Le rêve et l'inconscient dans AuréliaLe rêve dans Aurélia :Un univers nocturne, une « autre vie », une existence plus vaste. Nerval nous donne à voir un merveilleux onirique.
Le merveilleux onirique dans Aurélia :
1) La mobilité du spectacle
- Le rêve est comme un prisme, les apparitions se modifient sans cesse.
- Le rêve est fluide.
2) Le rêve comme une métamorphose permanente, infinie.
- Les personnes rencontrées en rêve sont à la fois elles-mêmes et autres (rêve des trois femmes).
« Tout se transfigurait à mes yeux (...) les jeux de lumière, les combinaisons des couleurs se décomposaient de manière à m'entretenir dans une série d'impressions qui se liaient entre elles, et dont le rêve continuait la probabilité. »
Chapitre III, 1ère partie. p.28
Le rêve et l'inconscient dans AuréliaLe merveilleux onirique dans Aurélia (suite) :
2) Le rêve comme une métamorphose permanente, infinie. (Suite)
3) Dilatation du temps et de l'espace dans le rêve. L'homme n'est plus asservie à ces contraintes (temps et espace)
« Il semblait que chacune eût les traits de plusieurs de ces personnes. Les contours de leurs figures variaient comme la flamme d'une lampe, et à tout moment quelque chose de l'une passait dans l'autre... »
Chapitre VI, 1ère partie. p.36
« Tous coulaient, circulaient et vibraient ainsi et j'eus le sentiment que ces courants étaient composés d'âmes vivantes, à l'état moléculaire, que la rapidité de ce voyage m'empêchait seule de distinguer. »
Chapitre IV, 1ère partie. p.30
« Comme si les murs de la salle se fussent ouverts sur des perspectives infinies, et il me semblait voir une chaîne non interrompue d'hommes et de femmes en qui j'étais et qui étaient moi-même. »
Chapitre IV, 1ère partie. p.32
4) Un rêve en blanc (importance de la couleur blanche).
- Toutes les couleurs fusionnent dans un blanc intense.
- Cette clarté blanche semble être le reflet de l'âme humaine.
5) Le rêve comme parcours initiatique.
- Récurrence du thème de l'entrée dans des salles successives jusqu'à un pièce où s'accomplit une scène symbolique. (Chapitre IV p.29 ; V – descente ).
Le rêve et l'inconscient dans Aurélia
« La blancheur qui m'étonnait provenait peut-être d'un éclat particulier, d'un jeu de lumières où se confondaient les teintes ordinaire du prisme. »
Chapitre V, 1ère partie. p.35
« l'éclat de leur âme transparaissait si vivement à travers leurs formes délicates. »
Chapitre V, 1ère partie. p.35
Le rêve ou la voie du Monde des Esprits
1) Le rêve est porteur de significations.
Le rêve est un langage chiffré, un signe, un symbole par lequel les âmes rejoignent leur destinée. Le rêve porte en lui les secrets de la vie oubliée.
2) Le rêve est le lieu de l'initiation.
Comme la Bible qui doit nous révéler le message sacré. Le rêve se doit de révéler une vérité enfouie.
Le pouvoir des rêves dans Aurélia
« L'idée me vint d'interroger le sommeil. » (et suite du chapitre IX)
Chapitre IX, 1ère partie. p.46
« J'employai toutes les forces de ma volonté pour pénétrer le mystère dont j'avais levé quelques voiles. »
Chapitre X, 1ère partie. p.48
3) Le rêve est salvateur.
Le rêve assure une forme de rédemption mais c'est rédemption se fait dans la douleur. On en peut pas explorer nos rêves sans encourir un certain danger.
Le pouvoir des rêves dans Aurélia
« Je crus tomber dans un abîme qui traversait le globe. »
Chapitre IV, 1ère partie, p.30
« Je me sentais glisser comme sur un fil tendu dont la longueur était infinie. »
Chapitre X, 1ère partie. p.48
« Le rêve se jouait parfois de mes efforts et n'amenait que des figures grimaçantes et fugitives. »
Chapitre X, 1ère partie. p.48
Analyse du chapitre 3
À surveiller :
-Analyser structure du rêve.
-Comment entre-t-on dans le rêve ?
-Que raconte le rêve ? Faites des interprétations...
-Changements de point de vue du narrateur ?
Rappel : Objectifs de l’explication de texte
-Expliquer les significations d’un extrait de texte, clarifier ses ambiguïtés, mettre en évidence ses spécificités et son intérêt.
-Analyser les différents niveaux de sens du texte, en lui-même (à travers l’analyse précise des composants de l’extrait) et en rapport avec l’ensemble de l’œuvre (relation avec un autre passage, autre livre).